L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
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Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Dans l'expérience, il s'agit d'un petit groupe de rats, c'est-à-dire d'individus qui n'ont pas de relations sociales structurées. C'est la domination qui est déterminante, sans qu'il y ait place pour la coopération.Mégalopin a écrit:Modèle Hamelin http://www.loria.fr/~vthomas/recherche/Hamelin
Dans le cas d'une colonie de fourmis, on pourrait supposer que c'est différent, et transposer aux comportements humains. Il y a certes des fourmis dominantes; j'en ai trouvé des références; mais je fais pourtant l'hypothèse que la structure du travail dans une fourmilière est déterminé par des interactions qui vont dans le sens d'un intérêt global, et pas seulement par des rapports de force individuels. Et il me semble que dans l'entreprise il pourrait y avoir des mécanismes semblables.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Tu veux dire qu'il serait possible d'établir les conditions pour que cela se produise ? Ou qu'il est possible que ça soit le cas ?Pieyre a écrit:Et il me semble que dans l'entreprise il pourrait y avoir des mécanismes semblables.
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Il me semble possible que ce soit le cas, notamment dans des entreprises ou des administrations qui ont de nombreux employés. Indépendamment des mécanismes propres à la conquête et à la conservation du pouvoir déjà mentionnés, qui peuvent favoriser l'incompétence des chefs et des subordonnés, il reste que la sociabilité est utile à toute organisation, qui peut mettre à profit le fait que soient présent des individus, peut-être peu compétents pour la tâche qu'on leur a assignée, mais qui contribuent au bon esprit du groupe. Il peut s'agir de renforcer la cohésion, de détendre l'atmosphère, de faire circuler l'information, etc. Quelqu'un avait mentionné l'importance des discussions à la machine à café; cela va dans ce sens.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Hello,
Médiocrité = situé à la moitié de la crête; autrement dit, ni trop haut, ni trop bas. Donc, rassurant.
Maintenir une entreprise à son meilleur niveau possible de médiocrité est indispensable dès lors que le critère premier est la tranquillité.
Le supérieur n'a ainsi pas besoin d'être sur les hauteurs ; il lui suffit d'être juste un peu au-dessus.
Le subalterne n'est pas au fond du ravin puisqu'on l'entretient dans l'impression ouateuse qu'il fait "du mieux qu'il peut après tout".
Les personnes motivées, compétentes, opérationnelles, expérimentées ne sont requises que sur les annonces de recrutement où, pour le coup, on se défoule en réclamant le top du top des qualités. Mais, d'une part, lors des entretiens, on vous prie d'en rabattre et, si vous n'avez pas trop effrayé vos recruteurs et qu'ils ont consenti à vous embaucher, vous serez rapidement mis au pas et prié de vous stabiliser au niveau de médiocrité admissible.
Dans un environnement professionnel, la plupart du temps, les zèbres finissent par s'emmerder car on les force à fonctionner en sous-régime, ce qui est épuisant... et frustrant. Deux solutions alors : soit se mettre au diapason ambiant et ralentir son moteur, soit changer de boulot pour repartir vers un nouveau défi (qui ne sera qu'illusoire et momentané, forcément). Troisième choix : se barrer et fonctionner en solo. Pas simple d'être un humain, pas simple du tout !
Médiocrité = situé à la moitié de la crête; autrement dit, ni trop haut, ni trop bas. Donc, rassurant.
Maintenir une entreprise à son meilleur niveau possible de médiocrité est indispensable dès lors que le critère premier est la tranquillité.
Le supérieur n'a ainsi pas besoin d'être sur les hauteurs ; il lui suffit d'être juste un peu au-dessus.
Le subalterne n'est pas au fond du ravin puisqu'on l'entretient dans l'impression ouateuse qu'il fait "du mieux qu'il peut après tout".
Les personnes motivées, compétentes, opérationnelles, expérimentées ne sont requises que sur les annonces de recrutement où, pour le coup, on se défoule en réclamant le top du top des qualités. Mais, d'une part, lors des entretiens, on vous prie d'en rabattre et, si vous n'avez pas trop effrayé vos recruteurs et qu'ils ont consenti à vous embaucher, vous serez rapidement mis au pas et prié de vous stabiliser au niveau de médiocrité admissible.
Dans un environnement professionnel, la plupart du temps, les zèbres finissent par s'emmerder car on les force à fonctionner en sous-régime, ce qui est épuisant... et frustrant. Deux solutions alors : soit se mettre au diapason ambiant et ralentir son moteur, soit changer de boulot pour repartir vers un nouveau défi (qui ne sera qu'illusoire et momentané, forcément). Troisième choix : se barrer et fonctionner en solo. Pas simple d'être un humain, pas simple du tout !
aria da capo- Messages : 5
Date d'inscription : 03/04/2015
Localisation : Une cité qui a bâti sa réputation sur l'enclavement et la médisance
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Des fois j'ai l'impression que je change de boulot tous les ans, à cause que j'aurais des problèmes psychologiques. J'ai juste envie de comprendre le monde. Et le boulot, c'est un bon moyen de voir ce que fabriquent les gens de leurs journées.aria da capo a écrit: soit changer de boulot pour repartir vers un nouveau défi (qui ne sera qu'illusoire et momentané, forcément). Troisième choix : se barrer et fonctionner en solo. Pas simple d'être un humain, pas simple du tout !
+ 10 000
oregon a écrit:Ce que j'ai compris il y a longtemps : si ça ne semble pas logique, mais que c'est quand même comme ça que ça marche, alors c'est que la logique n'est pas celle qu'on croit. Il faut la chercher ailleurs.
Donc la logique n'est pas de promouvoir la compétence aux niveaux de management, du moins aux nivaux intermédiaires ; elle est de maintenir la compétence au niveau de ceux qui produisent (donc qui font tourner les boîtes et rentrer l'argent). Lesquels n'ont pas tant que ça besoin de management pour bosser correctement. Mais leur faire croire le contraire permet de ne pas leur montrer que le niveau de production a trop de pouvoir pour ce qui est supportable aux niveaux de direction (question de contrôle des outils et moyens de production, quoi). Le management intermédiaire sert de plus en plus à faire diversion, en persuadant ceux qui sont aux niveaux de production qu'ils ne sont jamais assez compétents ou productifs. Le plus drôle est que les niveaux intermédiaires souvent ne servent pas à grand-chose, mais sont persuadés du contraire (corporate, corporate). Carottes et bâtons plutôt qu'autogestion ; je résume très grossièrement, bien sûr, mais sinon on ne peut pas comprendre pourquoi tant d'incompétents qui plus est insupportablement imbus d'eux-mêmes (principe de l'inversion proportionnelle, et comment justifier son poste en brassant de l'air) arrivent à des postes de petits chefs.
Bien sûr, ce n'est là que mon expérience ; ce n'est pas comme ça partout. Enfin, j'espère. Dites-moi que j'ai tort, ça me réconfortera.
Voilà, voilà...
Tout est dans le titre, c'est + 10 000, j'approuve et je signe
Stripe- Messages : 250
Date d'inscription : 22/12/2014
Localisation : Sur la route des tigres
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
j'aime bien le point de regard de Stripe
meme si je pense que la production est quasi morte et ses petits chefs avec.... en tout cas dans les pays occidentaux pour ce que j'en ai vu et vécu...
donc si mes souvenirs sont bons, le contrat social des revolutions industrielles étaient mécanisation, robotisation et informatisation pour remplacer l'homme au travail contre partage des richesses engrangées il me semble.... mais alors maintenant que ces revolutions industrielles sont réalisées, où est donc passé la richesse ? la mediocrité ? etc ?
meme si je pense que la production est quasi morte et ses petits chefs avec.... en tout cas dans les pays occidentaux pour ce que j'en ai vu et vécu...
donc si mes souvenirs sont bons, le contrat social des revolutions industrielles étaient mécanisation, robotisation et informatisation pour remplacer l'homme au travail contre partage des richesses engrangées il me semble.... mais alors maintenant que ces revolutions industrielles sont réalisées, où est donc passé la richesse ? la mediocrité ? etc ?
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
oregon a écrit:
Bien sûr, ce n'est là que mon expérience ; ce n'est pas comme ça partout. Enfin, j'espère. Dites-moi que j'ai tort, ça me réconfortera.
Voilà, voilà...
Je ne me souviens pas de contres exemples flagrants de ce que tu décris. Si j'en croise un, j'essaierai de le noter, et de venir te contredire.
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
http://www.liberation.fr/societe/2013/08/28/y-a-t-il-un-phenomene-des-jobs-a-la-con_927711
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
L'article est intéressant mais c'est du journalisme et de la sociologie, c'est-à-dire que cela ne va pas bien loin.
Il y a de moins de moins de temps de travail utile. Mais il y a une durée légale de travail, qui garantit aux employeurs qu'au moins le nécessaire sera fait, même si c'est de façon peu efficace, et à la société que les citoyens employés seront occupés plutôt que causer des problèmes.
Il y a de moins de moins de temps de travail utile. Mais il y a une durée légale de travail, qui garantit aux employeurs qu'au moins le nécessaire sera fait, même si c'est de façon peu efficace, et à la société que les citoyens employés seront occupés plutôt que causer des problèmes.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Pieyre a écrit:
et à la société que les citoyens employés seront occupés plutôt que causer des problèmes
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
- Lucy - a écrit:Je suis peut-être la seule que ça choque à ce point, mais j'ai remarqué dans mon entreprise une surenchère de médiocrité et d'incompétence.
Avec - pire que tout - une apologie des employés nuls, qui sont les premiers à avoir une promotion.
On marche sur la tête ou quoi ?
Prenons des exemples (récents, vu que je n'y suis que depuis 3 ans).
Une de mes collègues qui a eu une promotion alors qu'elle n'a absolument pas le niveau.
Qui remplace quelqu'un qui a changé de service alors que lui non plus n'avait absolument pas les qualités requises pour son nouveau poste.
Des embauches de personnes sur-diplômées, mais sans aucune compétence pour les tâches à accomplir.
Des formations de plus en plus bâclées. Me concernant j'ai eu une première moitié de ma formation sur 3 semaines, le reste étalé sur les 3 mois suivants. A présent, la formation complète se fait en 10 jours.
Un collègue qui passe formateur en clientèle alors qu'il a été épinglé plusieurs fois par des clients dans des réclamations, parce qu'il est odieux (voire insultant) avec eux.
Et je ne parle même pas des autres services, qui fonctionnent exactement de la même façon.
Ni des niveaux les plus élevés de la direction, où on atteint des sommets (pour certains, je me demande encore comment ils arrivent à remplir leur 10h de présence dans leur bureau).
Je me trompe peut-être, mais le principe fondamental d'une entreprise, c'est de faire de l'argent.
Un maximum d'argent.
Donc de dépenser le moins possible, tout en produisant le plus possible, de la meilleure qualité possible, de manière à vendre le plus en masse possible le plus cher possible.
Comme le fait Apple, par exemple. Un ordinateur portable à 3000€, c'est objectivement du vol. Mais comme c'est de la qualité, les gens achètent en masse, donc la société est rentable. CQFD.
Donc, au niveau des salariés, de ne pas perdre de temps ou d'argent avec des déplacements inutiles, des réunions inutiles, des postes inutiles, des arrêts maladie à répétition, du turn-over, etc.
Et au niveau de la production, de prôner la performance et la qualité. Le tout, à tous les niveaux et dans tous les services.
Gagner plus, dépenser moins, c'est mathématique, le bénéfice est de plus en plus gros.
J'ai bien compris ?
Or, si à tous les niveaux de production, d'encadrement, etc., le but du jeu est d'être le plus mauvais possible, à la fin l'argent ne rentre plus.
Ou pas assez.
Ou alors on grignote sur des domaines où il faudrait au contraire investir : le marketing, les salaires, les embauches.
Bref, c'est un cercle vicieux qui aboutit à la crise.
Enfin, c'est ce qui me paraît logique.
Alors expliquez-moi pourquoi les incompétents notoires ont une promotion, quand les plus performants restent indéfiniment au plus bas de l'échelle ?
Bonjours Lucy; la réponse à ta question est simple et très logique, dans une boite, on préfère des employés compétents et performants et des chefaillons cons. Chefaillons con pour la bonne raison qu'un con fait ce qu'on lui demande sans réfléchir et encore moins discuter et c'est sans réfléchir qui repassera les ordres, même les plus aberrants , ce qui permet de dédouaner la direction de la connerie des ordre donné. Comme ça le travaille se fait bien et les employés voient le chefaillon comme un con et non la direction. En fait c'est comme à l'armée, le plus con c'est l'adjudant.
Cela s'appelles se servir des compétences de chacun .
Zebrule- Messages : 76
Date d'inscription : 28/04/2015
Localisation : Ain
Re: L'apologie de l'incompétence et de la médiocrité
Bonjour à tous,
Envie de témoigner après...hum...quelque chose comme 7 ans et 3 boîtes entourée de psychopathes plus ou moins dangereux parfois plus que moins quand même.
J'ai commencé mon dernier job en septembre, et après la première réunion commerciale je comprends que c'est reparti pour un tour. Un chef qui fume et chante dans son bureau, joue avec un ballon dans l'open space et explose un trophée en verre, exige qu'on lui dise qu'il est beau, en humilie la moitié, porte l'autre aux nues, s'agite, hurle, ne répond à rien, exige qu'on demande de l'aide mais nous le reproche si on le fait, etc etc etc.
Les prémices de représailles à mon égard commencent au bout de 3 mois et une période d'essai pourtant pas renouvelée et de bons résultats, concrets.
Premier entretien de performance ubuesque et mise en place de ce qui s'appelle concrètement un plan de progrès au bout de 6 mois et ce malgré de bons résultats. Le tout en virant dans le même temps une collègue auquel il fait les mêmes reproches qu'à moi (ne pas demander de l'aide aux autres - qui soit dit en passant ne sont jamais là - et ne pas être assez précises sur des éléments qu'il me demande au débotté sans aucune préparation, etc).
Bien.
Jusqu'à présent, ce genre de situation me terrorisait, et je faisais mon possible pour comprendre les attentes du fou et y répondre, pour qu'il se calme et qu'il soit content.
Là, on va faire autrement: je rencontre un avocat mardi. Je n'ai pas l'espoir d'améliorer la situation avec mes seuls petits bras potelés et en me mettant en tête que je vais pouvoir changer quelque chose, car le problème de vient pas de moi mais d'un manager hautement incompétent, terrorisé, manquant totalement de confiance en lui, et assez malade psychologiquement.
Donc, remettre du "rationnel", laisser les grosses émotions terrorisantes de côté et surtout ne pas être seule cette fois dans ce tourbillon déjanté, pour éviter le burn out qui me guette si je plonge dans ce monde malade.
Envie de témoigner après...hum...quelque chose comme 7 ans et 3 boîtes entourée de psychopathes plus ou moins dangereux parfois plus que moins quand même.
J'ai commencé mon dernier job en septembre, et après la première réunion commerciale je comprends que c'est reparti pour un tour. Un chef qui fume et chante dans son bureau, joue avec un ballon dans l'open space et explose un trophée en verre, exige qu'on lui dise qu'il est beau, en humilie la moitié, porte l'autre aux nues, s'agite, hurle, ne répond à rien, exige qu'on demande de l'aide mais nous le reproche si on le fait, etc etc etc.
Les prémices de représailles à mon égard commencent au bout de 3 mois et une période d'essai pourtant pas renouvelée et de bons résultats, concrets.
Premier entretien de performance ubuesque et mise en place de ce qui s'appelle concrètement un plan de progrès au bout de 6 mois et ce malgré de bons résultats. Le tout en virant dans le même temps une collègue auquel il fait les mêmes reproches qu'à moi (ne pas demander de l'aide aux autres - qui soit dit en passant ne sont jamais là - et ne pas être assez précises sur des éléments qu'il me demande au débotté sans aucune préparation, etc).
Bien.
Jusqu'à présent, ce genre de situation me terrorisait, et je faisais mon possible pour comprendre les attentes du fou et y répondre, pour qu'il se calme et qu'il soit content.
Là, on va faire autrement: je rencontre un avocat mardi. Je n'ai pas l'espoir d'améliorer la situation avec mes seuls petits bras potelés et en me mettant en tête que je vais pouvoir changer quelque chose, car le problème de vient pas de moi mais d'un manager hautement incompétent, terrorisé, manquant totalement de confiance en lui, et assez malade psychologiquement.
Donc, remettre du "rationnel", laisser les grosses émotions terrorisantes de côté et surtout ne pas être seule cette fois dans ce tourbillon déjanté, pour éviter le burn out qui me guette si je plonge dans ce monde malade.
lechalote- Messages : 147
Date d'inscription : 31/10/2012
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