Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Stauk, tu te lances dans l'humour rudimentaire ?
Nannnnn
Nannnnn
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Quand tu es sérieux tu ne plaisantes pas toi...Direct de la philo sur le comment sortir de ses limites.Numero6 a écrit:Neuneu, c'est un statut mutique.
Je réfléchis à ce que je ne sais pas, je réfléchis à ce que je ne vois pas. Mais je n'y arrive pas. Comment savoir que quelque chose existe que l'on ne connait pas, sans indice, sans le moindre fossile à disposition. Je ne pensais pas l'exercice si difficile.
A force de rebondir sur tout ce que je constate ne pas savoir, je croyais que la machine pouvait devenir autonome.
Je n'y parviens pas du tout. Tous les jours j'ai la chance, grâce à vous mes chéries, de découvrir quelque chose dont je ne supposais pas l'existence. Alors je vais reprendre mon rythme de croisière et me contenter de réagir.
Pour me remettre en jambes, nous allons ouvrir une page nostalgique, celle des érections de Numero6. Whhhoooooooooooo. Ça nous rajeunit pas tout ça. Une époque révolue où il s'interrogeait encore sur son identité sexuelle.
Mais tu sais, quand tu réagis, c'est toujours de ton point de vue, et donc à l'intérieur de tes limites. On ne te sort pas de toi (ai-je le droit de m'inclure dans les chéries ou bien il faut une validation de ta part ?), tu te projettes sur quelque chose qui attire ton regard (intellectuellement...à parler de chéries et de regard attiré on quittait presque le sérieux).
Et tu peux aussi tout seul te forcer à regarder ce qui t'entoure, ce qui se donne à voir mais qu'on ne regarde pas forcément. Du coup tu verras les choses autrement qu'avant de regarder.
J'ai été très marquée en constatant que dans mon parcours quotidien en bus je ne voyais simplement plus le paysage, si familier que mon regard n'accrochait plus rien, sauf modification remarquable. Et sauf volonté de ma part de regarder, consciemment. Sans cela, je n'avais que cette impression que le paysage avait laissée en moi avec les ans qui se déroulait au fil du parcours.
Je crois que la vision du monde fonctionne un peu pareil : elle a construit un système à partir du regard porté sur les objets qui nous entourent, et il faut une volonté consciente de revenir aux choses, pour pouvoir intégrer de nouvelles pistes et faire évoluer ce système.
Tout en sachant que ce ne sera jamais une compréhension absolue, mais toujours un point de vue. Pour moi il n'y a rien d'existant qu'on puisse réellement saisir ; on tâte avec notre esprit comme avec nos mains, et on imagine à partir de ces ressentis l'objet qu'on approche ainsi.
Je vous ai déjà dit que j'ai eu 7 en philo au bac ? J'aurais peut-être dû commencer par là, mais j'ai des tendances sadiques.
Bon, sinon j'ai un jeu de mots en retard sur les cunnis (oui, je sais, en retard j'ai bien dit) et il faut que je le dise (sinon j'explose, et si j'explose qui fera le ménage dans la maison et s' occupera des gosses ?).
Je voulais donc dire que "Un sexe de femme offert c'est à prendre ou à lécher."
Voilà voilà, et bisous tout le monde.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ZeBrebis a écrit:Mais tu sais, quand tu réagis, c'est toujours de ton point de vue, et donc à l'intérieur de tes limites. On ne te sort pas de toi (ai-je le droit de m'inclure dans les chéries ou bien il faut une validation de ta part ?), tu te projettes sur quelque chose qui attire ton regard (intellectuellement...à parler de chéries et de regard attiré on quittait presque le sérieux).
Et tu peux aussi tout seul te forcer à regarder ce qui t'entoure, ce qui se donne à voir mais qu'on ne regarde pas forcément. Du coup tu verras les choses autrement qu'avant de regarder.
Et bien ça je n'en suis pas sur du tout, et je ne parle pas que de moi.
Ça fait de nombreuses années que j'ai réalisé ce truc terrible : "je ne suis que moi". A situation donnée, à rencontre donnée, j'ai toujours le même type de réaction, et ce qui m'a achevé c'est le jour où j'ai constaté que je répliquais les mêmes schémas quand je tentais d'échapper à ma routine.
Il y a eu une autre constatation, faite sur ce forum : je ne suis pas le seul. J'ai eu l'illusion de penser qu'une certaine communauté d'esprit pouvait favoriser les échanges, et pas seulement de fluides. Faux. Découvrir chaque personne c'est découvrir quelle part du monde lui parait évidente, et quelle part du monde lui est inconnu.
C'est déroutant de constater que l'intelligence ne change pas grand-chose à l'affaire.
Sinon : je prends.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 a écrit:ZeBrebis a écrit:Mais tu sais, quand tu réagis, c'est toujours de ton point de vue, et donc à l'intérieur de tes limites. On ne te sort pas de toi (ai-je le droit de m'inclure dans les chéries ou bien il faut une validation de ta part ?), tu te projettes sur quelque chose qui attire ton regard (intellectuellement...à parler de chéries et de regard attiré on quittait presque le sérieux).
Et tu peux aussi tout seul te forcer à regarder ce qui t'entoure, ce qui se donne à voir mais qu'on ne regarde pas forcément. Du coup tu verras les choses autrement qu'avant de regarder.
Et bien ça je n'en suis pas sur du tout, et je ne parle pas que de moi.
Ça fait de nombreuses années que j'ai réalisé ce truc terrible : "je ne suis que moi". A situation donnée, à rencontre donnée, j'ai toujours le même type de réaction, et ce qui m'a achevé c'est le jour où j'ai constaté que je répliquais les mêmes schémas quand je tentais d'échapper à ma routine.
Il y a eu une autre constatation, faite sur ce forum : je ne suis pas le seul. J'ai eu l'illusion de penser qu'une certaine communauté d'esprit pouvait favoriser les échanges, et pas seulement de fluides. Faux. Découvrir chaque personne c'est découvrir quelle part du monde lui parait évidente, et quelle part du monde lui est inconnu.
C'est déroutant de constater que l'intelligence ne change pas grand-chose à l'affaire.
Sinon : je prends.
Tu dis très bien ce que je pense mais on peut le voir comme une face du monde à découvrir dans chaque personne, c'est positif.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tu veux dire que tu as pensé qu'un 10/10 à chaque oeil (jusqu'à 12/10 pour les plus précis selon le test visuel) faisait que les gens regardaient les mêmes choses et en voyaient les mêmes détails ?
Je pense que les échanges sont plus faciles parce qu'on reconnaît chez l'autre la précision avec laquelle on voit ; qu'on estime qu'il est capable de voir ce qui nous intéresse, et qu'on ne trouvera peut-être pas grossier ce sur quoi il s' attarde. Ce qui est déjà mieux que ce qu'on pense de manière courante des gens il me semble (j'ai l'impression que la règle est l'incompréhension d'autrui...prise dans tous les sens possibles, la coquine).
Et pour le fait de ne pas changer...N'as-tu pas sensiblement évolué depuis tes 25 ans ?
Je pense que les échanges sont plus faciles parce qu'on reconnaît chez l'autre la précision avec laquelle on voit ; qu'on estime qu'il est capable de voir ce qui nous intéresse, et qu'on ne trouvera peut-être pas grossier ce sur quoi il s' attarde. Ce qui est déjà mieux que ce qu'on pense de manière courante des gens il me semble (j'ai l'impression que la règle est l'incompréhension d'autrui...prise dans tous les sens possibles, la coquine).
Et pour le fait de ne pas changer...N'as-tu pas sensiblement évolué depuis tes 25 ans ?
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Non, je ne crois pas avoir évolué, très peu, tout était déjà en place. Je pense plutôt m'être appauvri. Trop de pensées que j'ai mises de coté parce qu'elles n'avaient aucun écho. J'ai fini par me dire que tout le monde avait dans la tête des trucs sans importance, tous ces trucs qui ne pourraient s'épanouir que partagés. Personne n'en voulait, je les ai remis dans ma culotte comme des invendus au fond du hangar.
Beaucoup de choses que j'écris sur ZC sont constituées par ces invendus. Je reste encore timide, lorsque je m'autorise à faire mon vide-grenier, c'est que j'ai la chance de lire leur écho sur le forum, dans un livre, ou de les entendre dans une conversation. Ceci me donne l'audace de vous les présenter.
Il me reste une interrogation. Je ne sais pas si j'aurais un jour le courage de vous exposer ce qui traine dans mes stocks et que je n'ai jamais entendu nulle part. Il doit y avoir quand même un paquet de trucs sans intérêts.
Beaucoup de choses que j'écris sur ZC sont constituées par ces invendus. Je reste encore timide, lorsque je m'autorise à faire mon vide-grenier, c'est que j'ai la chance de lire leur écho sur le forum, dans un livre, ou de les entendre dans une conversation. Ceci me donne l'audace de vous les présenter.
Il me reste une interrogation. Je ne sais pas si j'aurais un jour le courage de vous exposer ce qui traine dans mes stocks et que je n'ai jamais entendu nulle part. Il doit y avoir quand même un paquet de trucs sans intérêts.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je pense qu'une personne peu favorisée à sa naissance est confrontée chaque jour à ses limites et peut plus facilement opter pour les pensées des autres, question d'efficacité ou de survie.
Ceux qui ont plus de marges de manœuvres se retrouvent souvent à redouter les conclusions des autres, pas toujours, mais fréquemment moins pertinentes. Ceci peut aboutir à sanctuariser sa pensée et ses conclusions. Et certains membres du forum vouent un culte immodéré à ce qu'ils pensent être le fruit de leur réflexion. Et ce même si je suis parfaitement capable de leur mettre la preuve sous le nez que leurs idées si précieuses et si personnelles ne sont que le reflet d'un labourage médiatique continu.
Au départ, j'ai pensé que l'on pouvait prendre plus de distance avec une idée si l'on avait la preuve qu'elle vous avait été implantée sans votre accord. Ceci est faux, les gens ne font pas la distinction entre leurs propres enfants et ceux qu'un gros coucou a pondu dans leur nid.
Alors j'ai tenté de dire aux gens : "Regardez, la pensée que vous défendez, non seulement est à l'origine d'une partie de vos souffrances, mais ne correspond en rien à ce qui vous environne". C'est également totalement inefficace.
Alors je me suis posé la question de ce grand écart entre des idiots capables d'accepter des idées qui leurs sont étrangères, et des surdoués qui s'arc-boutent sur des idées que je sais être insignifiantes, mal formulées, le bas de gamme de la réflexion.
J'aurais bien une tentative d'explication : la zone de confort. Dans le territoire défini par nos limites, il est beaucoup plus facile de rester dans un domaine émotionnel sans risque, une zone où les choses semblent s'équilibrer, où il semble beaucoup plus facile de juger, d'avoir une réaction adaptée. Et je pense que beaucoup font des efforts importants pour toujours ramener les débats dans leur zone de confort.
Sauf moi.
Parce que je suis génial.
Ceux qui ont plus de marges de manœuvres se retrouvent souvent à redouter les conclusions des autres, pas toujours, mais fréquemment moins pertinentes. Ceci peut aboutir à sanctuariser sa pensée et ses conclusions. Et certains membres du forum vouent un culte immodéré à ce qu'ils pensent être le fruit de leur réflexion. Et ce même si je suis parfaitement capable de leur mettre la preuve sous le nez que leurs idées si précieuses et si personnelles ne sont que le reflet d'un labourage médiatique continu.
Au départ, j'ai pensé que l'on pouvait prendre plus de distance avec une idée si l'on avait la preuve qu'elle vous avait été implantée sans votre accord. Ceci est faux, les gens ne font pas la distinction entre leurs propres enfants et ceux qu'un gros coucou a pondu dans leur nid.
Alors j'ai tenté de dire aux gens : "Regardez, la pensée que vous défendez, non seulement est à l'origine d'une partie de vos souffrances, mais ne correspond en rien à ce qui vous environne". C'est également totalement inefficace.
Alors je me suis posé la question de ce grand écart entre des idiots capables d'accepter des idées qui leurs sont étrangères, et des surdoués qui s'arc-boutent sur des idées que je sais être insignifiantes, mal formulées, le bas de gamme de la réflexion.
J'aurais bien une tentative d'explication : la zone de confort. Dans le territoire défini par nos limites, il est beaucoup plus facile de rester dans un domaine émotionnel sans risque, une zone où les choses semblent s'équilibrer, où il semble beaucoup plus facile de juger, d'avoir une réaction adaptée. Et je pense que beaucoup font des efforts importants pour toujours ramener les débats dans leur zone de confort.
Sauf moi.
Parce que je suis génial.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Non, si seulement c'était vrai je ne serais pas ici, non, c'est uniquement parce que j'ai été obligé par les circonstances à faire ce que m'interdisaient tous mes radars, tout mon acquis, parce que les faits m'imposaient une conclusion que je n'aurais jamais acceptée normalement. Et que je n'ai jamais été aussi bon.
La première fois, je me sentais comme Indiana Jones qui doit franchir un précipice. Le vide est sous ses pieds, mais son savoir lui indique qu'un pont existe. Et il s'engage sur cette passerelle. C'est assez grisant, mais la première fois c'est la peur qui prédomine. Ce n'est qu'en répétant cette démarche, qu'en sortant de ma zone de confort que j'y ai pris gout.
Je pense que c'est ce qu'a du ressentir Chuck Yeager quand il a compris qu'à l'approche de Mach 1, il fallait inverser les commandes de son X-1. Faire tout l'inverse de la logique, de l'apprentissage du pilote, de ce qu'indiquaient les concepteurs de l'engin.
Une fois que j'ai eu réussi à franchir cette barrière, je n'ai pas eu forcément envie de répéter la démarche, mais j'ai accepté l'idée qu'inverser sa logique était possible. Encore faut-il que cela en vaille la peine. Je l'ai tenté plusieurs fois, en faisant confiance ici à d'autres personnes. Et plusieurs fois je me suis rétamé au sol, car il ne s'agissait pas d'une véritable réflexion, mais un embrouillamini, une soupe idéologique sans intérêt, utilisée uniquement pour déclamer son mal-être. Mais pas toujours, il y a eu de bonnes surprises.
Je ne risque pas grand-chose ici, c'est juste un forum, mais je dois dire que je deviens exigeant, il y a des efforts que je n'ai plus envie de faire.
Une seule personne a eu envie de douter de ses convictions, juste parce qu'elle sentait que ça chatouillait quelque chose en elle, que ça l'agaçait, que ça cachait quelque chose. Ça m'avait fait ça les premières fois. Si ce truc a suffisamment de poids pour lever tous mes systèmes de défense, c'est que ce truc est réel, qu'il mérite mon attention. Ça peut paraitre dingue, mais si un ou deux de mes radars s'affolent, je dois me méfier. Si tous mes radars paniquent, c'est qu'il se passe quelque chose d'important.
Garder sa routine, sa zone de confort, ses limites, parce que je crois que nous en avons besoin, comme nous avons besoin de tous les automatismes de notre vie quotidienne. Et quand une opportunité se présente, se lancer dans le vide, sans nos repères habituels, nos protections. Et gouter au plaisir de tenir comme bonne l'idée que l'on aurait combattue peu de temps avant. La seule chose que je puisse dire pour vous donner envie, c'est que très curieusement ce n'est pas dangereux. Je dirais même que grâce à cela, je suis très content de retrouver ma routine.
C'est comme pour toute pratique, cela demande de l'entrainement. J'en ai fait une routine.
Je suis dans une situation où tout ce que je sais, tout ce que je sens m'indique une réponse très valable, et qui a toujours le mérite absolu de ne pas entrer en contradiction avec ce que je sais et avec ce que je sens. Et dans cette situation, quelqu'un me fournit une autre réponse, assez médiocre de prime abord. Je me suis exercé à mettre en contrepoint ces deux réponses, en partant de l'hypothèse que les deux avaient autant de valeur.
Pouvoir pencher en faveur de l'idée de l'autre n'est pas agréable ni euphorisant. C'est apaisant. "fais voir ton truc, ça marche comment ?". Les gens ne demandent souvent qu'à m'expliquer. Et je vous assure que contrairement à ce que j'avais toujours cru, c'est à ce moment-là que les gens me trouvent intelligent. Sans effort, sans fournir de travail, sans perdre de l'énergie. Je n'y prends aucun plaisir. J'ai juste la satisfaction de me dire que ce soir-là je me coucherais un peu moins con.
La première fois, je me sentais comme Indiana Jones qui doit franchir un précipice. Le vide est sous ses pieds, mais son savoir lui indique qu'un pont existe. Et il s'engage sur cette passerelle. C'est assez grisant, mais la première fois c'est la peur qui prédomine. Ce n'est qu'en répétant cette démarche, qu'en sortant de ma zone de confort que j'y ai pris gout.
Je pense que c'est ce qu'a du ressentir Chuck Yeager quand il a compris qu'à l'approche de Mach 1, il fallait inverser les commandes de son X-1. Faire tout l'inverse de la logique, de l'apprentissage du pilote, de ce qu'indiquaient les concepteurs de l'engin.
Une fois que j'ai eu réussi à franchir cette barrière, je n'ai pas eu forcément envie de répéter la démarche, mais j'ai accepté l'idée qu'inverser sa logique était possible. Encore faut-il que cela en vaille la peine. Je l'ai tenté plusieurs fois, en faisant confiance ici à d'autres personnes. Et plusieurs fois je me suis rétamé au sol, car il ne s'agissait pas d'une véritable réflexion, mais un embrouillamini, une soupe idéologique sans intérêt, utilisée uniquement pour déclamer son mal-être. Mais pas toujours, il y a eu de bonnes surprises.
Je ne risque pas grand-chose ici, c'est juste un forum, mais je dois dire que je deviens exigeant, il y a des efforts que je n'ai plus envie de faire.
Une seule personne a eu envie de douter de ses convictions, juste parce qu'elle sentait que ça chatouillait quelque chose en elle, que ça l'agaçait, que ça cachait quelque chose. Ça m'avait fait ça les premières fois. Si ce truc a suffisamment de poids pour lever tous mes systèmes de défense, c'est que ce truc est réel, qu'il mérite mon attention. Ça peut paraitre dingue, mais si un ou deux de mes radars s'affolent, je dois me méfier. Si tous mes radars paniquent, c'est qu'il se passe quelque chose d'important.
Garder sa routine, sa zone de confort, ses limites, parce que je crois que nous en avons besoin, comme nous avons besoin de tous les automatismes de notre vie quotidienne. Et quand une opportunité se présente, se lancer dans le vide, sans nos repères habituels, nos protections. Et gouter au plaisir de tenir comme bonne l'idée que l'on aurait combattue peu de temps avant. La seule chose que je puisse dire pour vous donner envie, c'est que très curieusement ce n'est pas dangereux. Je dirais même que grâce à cela, je suis très content de retrouver ma routine.
C'est comme pour toute pratique, cela demande de l'entrainement. J'en ai fait une routine.
Je suis dans une situation où tout ce que je sais, tout ce que je sens m'indique une réponse très valable, et qui a toujours le mérite absolu de ne pas entrer en contradiction avec ce que je sais et avec ce que je sens. Et dans cette situation, quelqu'un me fournit une autre réponse, assez médiocre de prime abord. Je me suis exercé à mettre en contrepoint ces deux réponses, en partant de l'hypothèse que les deux avaient autant de valeur.
Pouvoir pencher en faveur de l'idée de l'autre n'est pas agréable ni euphorisant. C'est apaisant. "fais voir ton truc, ça marche comment ?". Les gens ne demandent souvent qu'à m'expliquer. Et je vous assure que contrairement à ce que j'avais toujours cru, c'est à ce moment-là que les gens me trouvent intelligent. Sans effort, sans fournir de travail, sans perdre de l'énergie. Je n'y prends aucun plaisir. J'ai juste la satisfaction de me dire que ce soir-là je me coucherais un peu moins con.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Le vrai plaisir, le pied total, l'extase, c'est quand tout ce qui sort de mon cerveau est la bonne réponse, la meilleur réponse, comme si je tirais sans viser et qu'à chaque fois la balle allait se loger au milieu de la cible. Ce qui me permet de ne pas m'énerver quand je constate que mon interlocuteur recherche ce type de satisfaction, j'en connais le plaisir.
Mais quand mes coups n'atteignent plus la cible sans que je sache pourquoi, j'ai aussi appris à renoncer à cette euphorie. Je redescends à l'atelier, je sors les livres, je bricole mon arme. Et puis une personne me demande de viser selon un angle qui me parait complètement stupide. Et je percute la cible. Et ce n'est pas agréable. Mais ça marche. Je ne comprends pas pourquoi mais ça marche.
Je vous prends un exemple.
J'aime sentir l'harmonie dans une relation, j'aime pouvoir être gentil, me sentir gentil, c'est comme ça que je me fais plaisir. D'un autre coté cela m'impose une limite que je déteste. Quand je ressens de l’agressivité en face, alors que la personne et moi semblons avoir des choses à partager, j'accentue mon coté gentil pour imposer cet atmosphère qui est celle qui me convient. Et quand l’agressivité en face continue, soit je me barre, soit je sors la grenade défensive. Pour résumer, ce que je suis naturellement incité à faire m'empêche d'atteindre la cible.
Alors je regarde les autres, je regarde ce qui marche. J'avais remarqué qu'une charmante personne était d'agréable compagnie lorsqu'elle se faisait traiter de goudou, de lesbienne ou de bucheron. Pour moi, c'est forbiden, cela va à l'encontre de mes principes de bases. Verboten. Oui mais, quand le type qui balançait ses vannes quittait le groupe, l'agréable personne se transformait en harpie, elle m'agressait et en retour j'étais renvoyé au statut de vieux macho périmé. Bon. Ce que me dicte mon cerveau n'est pas bon, mes réflexes ne sont pas bon.
Jamais je n'aurais pu pensé ou accepter que pour établir une relation agréable entre cette personne et moi, il me fallait me montrer agressif. Je me suis imposé de tenir mon arme dans ce que je croyais être la mauvaise direction. Et ça marche, la personne s'adoucit, se détend et tout se passe bien. Je n'y prends aucun plaisir, je sors de ma zone de confort. Et ça marche, je n'aime pas que ça marche, mais ça marche. Parfois il faut s'astreindre à faire ce qui vous parait inacceptable. Rien que la satisfaction de constater que je peux maintenir cette relation en renonçant à mes impératifs personnels justifie cet effort.
Mais quand mes coups n'atteignent plus la cible sans que je sache pourquoi, j'ai aussi appris à renoncer à cette euphorie. Je redescends à l'atelier, je sors les livres, je bricole mon arme. Et puis une personne me demande de viser selon un angle qui me parait complètement stupide. Et je percute la cible. Et ce n'est pas agréable. Mais ça marche. Je ne comprends pas pourquoi mais ça marche.
Je vous prends un exemple.
J'aime sentir l'harmonie dans une relation, j'aime pouvoir être gentil, me sentir gentil, c'est comme ça que je me fais plaisir. D'un autre coté cela m'impose une limite que je déteste. Quand je ressens de l’agressivité en face, alors que la personne et moi semblons avoir des choses à partager, j'accentue mon coté gentil pour imposer cet atmosphère qui est celle qui me convient. Et quand l’agressivité en face continue, soit je me barre, soit je sors la grenade défensive. Pour résumer, ce que je suis naturellement incité à faire m'empêche d'atteindre la cible.
Alors je regarde les autres, je regarde ce qui marche. J'avais remarqué qu'une charmante personne était d'agréable compagnie lorsqu'elle se faisait traiter de goudou, de lesbienne ou de bucheron. Pour moi, c'est forbiden, cela va à l'encontre de mes principes de bases. Verboten. Oui mais, quand le type qui balançait ses vannes quittait le groupe, l'agréable personne se transformait en harpie, elle m'agressait et en retour j'étais renvoyé au statut de vieux macho périmé. Bon. Ce que me dicte mon cerveau n'est pas bon, mes réflexes ne sont pas bon.
Jamais je n'aurais pu pensé ou accepter que pour établir une relation agréable entre cette personne et moi, il me fallait me montrer agressif. Je me suis imposé de tenir mon arme dans ce que je croyais être la mauvaise direction. Et ça marche, la personne s'adoucit, se détend et tout se passe bien. Je n'y prends aucun plaisir, je sors de ma zone de confort. Et ça marche, je n'aime pas que ça marche, mais ça marche. Parfois il faut s'astreindre à faire ce qui vous parait inacceptable. Rien que la satisfaction de constater que je peux maintenir cette relation en renonçant à mes impératifs personnels justifie cet effort.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je suis intéressée à voir tes idées, surtout qu'en plus tu montres le chemin qui t'y a mené et ton état d'esprit, bref que tu donnes toutes les cartes en main.Numero6 a écrit:Non, je ne crois pas avoir évolué, très peu, tout était déjà en place. Je pense plutôt m'être appauvri. Trop de pensées que j'ai mises de coté parce qu'elles n'avaient aucun écho. J'ai fini par me dire que tout le monde avait dans la tête des trucs sans importance, tous ces trucs qui ne pourraient s'épanouir que partagés. Personne n'en voulait, je les ai remis dans ma culotte comme des invendus au fond du hangar.
Beaucoup de choses que j'écris sur ZC sont constituées par ces invendus. Je reste encore timide, lorsque je m'autorise à faire mon vide-grenier, c'est que j'ai la chance de lire leur écho sur le forum, dans un livre, ou de les entendre dans une conversation. Ceci me donne l'audace de vous les présenter.
Il me reste une interrogation. Je ne sais pas si j'aurais un jour le courage de vous exposer ce qui traine dans mes stocks et que je n'ai jamais entendu nulle part. Il doit y avoir quand même un paquet de trucs sans intérêts.
Mais il va me falloir beaucoup d'intelligence pour essayer de trouver le bon mode de résonance ; le récepteur (enfin l'un d'eux) peut aussi être intimidé à l'idée d'abimer par sa maladresse ce qui pourrait s' épanouir et que l'autre a eu envie de nous montrer contre bons soins. Si l'écho n'est pas "bon", il y a des chances pour que l'invendu ne soit plus jamais ressorti.
Tu m'as filé la pétoche là, et vue l'heure et mon week end avec enfants je pense devoir laisser la main pour ne pas rebondir trop dans les choux sur tes messages suivants. Qui m'interpellent pourtant, j'aime cette idée d'empirisme et de se forcer à rééquilibrer pour sortir de l'égocentrisme des idées, deux aspects du "laisser pénétrer l'étranger en soi" ( ), faire une place à autre chose que nos idées propres.
Si ça se trouve je trouverai le temps et le courage d'un mp une fois le week end passé, et en attendant je te dis merci et bisou.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 a écrit:Et quand une opportunité se présente, se lancer dans le vide, sans nos repères habituels, nos protections. Et gouter au plaisir de tenir comme bonne l'idée que l'on aurait combattue peu de temps avant. La seule chose que je puisse dire pour vous donner envie, c'est que très curieusement ce n'est pas dangereux. Je dirais même que grâce à cela, je suis très content de retrouver ma routine.
C'est comme pour toute pratique, cela demande de l'entrainement. J'en ai fait une routine.
ça décrit assez bien cette pulsion qui m'a poussée à voyager, à "me sentir conne pour avoir l'impression d'apprendre quelque chose".
le confort ou plutôt le sentiment que les choses sont acquises, éternelles, que le contexte ne peut pas basculer, et nous avec, ça m'a toujours démangée, j'y ai jamais cru.
genre on est autonomes, immortels... intelligents (mouarf).
d'où l'importance majeure du shit-test !
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ma sœur m'énerve. C'est normal, c'est ma sœur. Mais en plus de cette qualité rare, elle est persuadée que je suis trèèèèss intelligent. Je m'abstiens de la contredire, je déploie assez d'énergie pour le faire croire.
Il y a peu, en faisant référence à notre parcours familial, elle m'a écrit "que c'était aussi une position fort "intéressante" pour écrire, car ce qui parait si simple aux autres, comme évident, comme essentiellement inquestionnable et bien nous pouvions le disserter comme un objet d'étude..."
Nous sommes bien d'accord, j'écris beaucoup mieux qu'elle, et je suis beaucoup plus intelligent. Mais voilà, son "essentiellement inquestionnable", c'est comme au jeu des chiffres et des lettres : pas mieux.
Kass, quand tu écris "Le confort ou plutôt le sentiment que les choses sont acquises, éternelles, que le contexte ne peut pas basculer, et nous avec, ça m'a toujours démangée, j'y ai jamais cru", c'est un peu pareil, je me sens moins seul, tu es une des rares personnes à sentir que les choses sont questionnables.
Je sais que tu adores les compliments, c'est fait.
Mais juste pour me rendre compte de l'ampleur du problème, ton shit-test, il marche d'habitude ?
Il y a peu, en faisant référence à notre parcours familial, elle m'a écrit "que c'était aussi une position fort "intéressante" pour écrire, car ce qui parait si simple aux autres, comme évident, comme essentiellement inquestionnable et bien nous pouvions le disserter comme un objet d'étude..."
Nous sommes bien d'accord, j'écris beaucoup mieux qu'elle, et je suis beaucoup plus intelligent. Mais voilà, son "essentiellement inquestionnable", c'est comme au jeu des chiffres et des lettres : pas mieux.
Kass, quand tu écris "Le confort ou plutôt le sentiment que les choses sont acquises, éternelles, que le contexte ne peut pas basculer, et nous avec, ça m'a toujours démangée, j'y ai jamais cru", c'est un peu pareil, je me sens moins seul, tu es une des rares personnes à sentir que les choses sont questionnables.
Je sais que tu adores les compliments, c'est fait.
Mais juste pour me rendre compte de l'ampleur du problème, ton shit-test, il marche d'habitude ?
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ya queuqun qui me propose de jouer à Skype Roulette. C'est quoi ce binzz ?
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
un shit-test, cours Forrest !
Kass- Messages : 6955
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
C'est toi le skype roulette ?
Bon, ben désolé pour moron, alors.
Bon, ben désolé pour moron, alors.
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
La vie c'est comme une boite de chocolat...
Numero6- Messages : 6843
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Yul- Messages : 4076
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pour en avoir une bonne il faut que ce soit artisanal ?Numero6 a écrit:La vie c'est comme une boite de chocolat...
ZeBrebis- Messages : 1257
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 a écrit:La vie c'est comme une boite de chocolat...
au bout d'un moment on a une crise de foi?
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 a écrit:La vie c'est comme une boite de chocolat...
L'écureuil* nous le met dans du papier d'allu?
- *:
Dernière édition par Yul le Dim 30 Nov 2014 - 14:54, édité 1 fois
Yul- Messages : 4076
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tu la finis vite quand tu déprimes ?Numero6 a écrit:La vie c'est comme une boite de chocolat...
Quand tu veux la partager tu la retrouves complètement bouffée ?
J'aime bien ta version IndianaJoan
ZeBrebis- Messages : 1257
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Me suis trompé, la citation de Gump, Forrest Gump, c'est :
"Maman disait toujours, « la vie, c'est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »"
"Maman disait toujours, « la vie, c'est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »"
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Mince, moi qui croyait avoir été original
Yul- Messages : 4076
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
.
Dernière édition par nan le Mar 9 Déc 2014 - 18:35, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
La vie c'est comme une boite de cigares. On est tout heureux de penser qu'on va les savourer, mais pour chacun d'eux, on n'est certain de se payer le trio "bourrin - divin - purin".
Nan?
Nan?
Yul- Messages : 4076
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Chais pas, elle en dit quoi Monica ?
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ?
Un an de moins.
Un an de moins.
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
J'aime.Numero6 a écrit:Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ?
Un an de moins.
Ceci dit, à chaque anniversaire il te restera forcément un an de moins
ZeBrebis- Messages : 1257
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
moi j'aimerais un paquet d'années en plus, histoire de toucher la retraite et me casser au soleil.
Kass- Messages : 6955
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
switch c'était pour le fil des associations d'images?
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Non, c'est juste ma contribution au débat.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Offset citant Aristote a écrit:« Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même. »
Putain, c'est t'est-ce que je voulais dire l'aut' jour, c'est exactement le binzz.
Quand t'es un blanc parmi les noirs, tu es blanc avant toute chose.
Quand t'es un blanc parmi les blancs, tu découvres tes nuances et ce qui te différencie, ce qui fait que tu es toi, puisque par une bizarre démarche nous aimons nous définir par nos différences.
Et pour savoir qui tu es, faut trouver des gens qui te ressemblent pour faire la causette. C'est ça que je n'avais pas réussi à expliquer au psy, pourquoi qu'avec lui je pouvais me différencier, parce qu'avoir un autre vrai connard en face de soi, c'est quand même le pied, je me trouve même des qualités.
Si j'y dit que je cause comme Aristote, il va augmenter ses tarifs. J'vais y dire que c'est moi qu'à trouver. Ça coute rien, je sais qui m'croira pas.
L'appelle ça l'"alliance thérapeutique" ce nœud. Moi je dis que mes chances de trouver un type aussi barge que lui étaient assez minces, merci Internet. Du coup je me sens presque normal.
Numero6, vainqueur par abandon des 39 245 128 spermato procrastinateurs. Vous ne connaitrez jamais Numero1, Numero2, Numero3, Numero4 et Numero5, j'les ais tous niqués à la sournoise. Z'étaient plus intelligents. Bien fait pour leur gueule à ces bâtards.
Numero6- Messages : 6843
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Kass a écrit:
Je signale ce post à la modération tout de suite. Cause : infraction manifeste à la charte. On avait dit que ça restait entre nous.
Morue.
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pour ma part, plus que se connaître pour le plaisir de se connaître, c'est surtout connaître les modalités de son existence. Je vais donner dans le classique moins intellectuel mais le cygne était un vilain petit canard. Se projetant dans le référentiel des canards il n'existait pas réellement car il n'avait rien à y affirmer de lui.Numero6 a écrit:Offset citant Aristote a écrit:« Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même. »
Putain, c'est t'est-ce que je voulais dire l'aut' jour, c'est exactement le binzz.
Quand t'es un blanc parmi les noirs, tu es blanc avant toute chose.
Quand t'es un blanc parmi les blancs, tu découvres tes nuances et ce qui te différencie, ce qui fait que tu es toi, puisque par une bizarre démarche nous aimons nous définir par nos différences.
Et pour savoir qui tu es, faut trouver des gens qui te ressemblent pour faire la causette. C'est ça que je n'avais pas réussi à expliquer au psy, pourquoi qu'avec lui je pouvais me différencier, parce qu'avoir un autre vrai connard en face de soi, c'est quand même le pied, je me trouve même des qualités.
Si j'y dit que je cause comme Aristote, il va augmenter ses tarifs. J'vais y dire que c'est moi qu'à trouver. Ça coute rien, je sais qui m'croira pas.
L'appelle ça l'"alliance thérapeutique" ce nœud. Moi je dis que mes chances de trouver un type aussi barge que lui étaient assez minces, merci Internet. Du coup je me sens presque normal.
Numero6, vainqueur par abandon des 39 245 128 spermato procrastinateurs. Vous ne connaitrez jamais Numero1, Numero2, Numero3, Numero4 et Numero5, j'les ais tous niqués à la sournoise. Z'étaient plus intelligents. Bien fait pour leur gueule à ces bâtards.
Une fois arrivé dans le référentiel des cygnes, ce qu'il est n'est plus nié et il peut exister ; reconnu comme individu semblable, il peut développer son individualité propre.
Le problème de l'intégration n'est pas pour moi celui de l'occupation du samedi soir ou celui d'une vie sexuelle (les deux pouvant aller de paire), mais celui de l'expression de soi et de la communication...Ceux-là aussi allant de paire, même s' il est aussi nécessaire de reconnaître l'autre et de l'écouter, ce qui est super dur à bien faire (ce que tu avais écrit la dernière fois m'évoquait ce fait). Parce que c'est la base de l'existence et que sans ça on n'est pas grand chose.
Sans ça on est juste une dimension repliée sur elle-même, que personne -pas même soi- n'arrive à voir.
Bon, c'est ma lecture du Vilain petit canard, je la donne pour ce qu'elle vaut. Une chose est sûre, je trouve tes posts très intéressants Numero6, et si je dis un peu autre chose c'est pour tenter de me positionner par rapport à eux. Tu me fais réfléchir tu sais (c'est le "tu me fais bander" de l'intello, ou aspirant intello).
ZeBrebis- Messages : 1257
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je voulais répondre à ZeBrebis à propos de deux choses, l'image du vilain petit canard d'abord et pourquoi j'ai du mal à faire sortir l'affect quand l'exigence de communication se transforme une censure.
Comme l'a si bien fait remarquer Uccen, l'âge n'arrange pas les choses, le temps consacré à retendre chaque matin mes vieilles couilles saisies par la gravité me prive de précieux instants.
J'ai onze pages à caser. D'habitude je vous les découpe en petits morceaux pour dire de.
Mais là j'ai la flemme.
Comme l'a si bien fait remarquer Uccen, l'âge n'arrange pas les choses, le temps consacré à retendre chaque matin mes vieilles couilles saisies par la gravité me prive de précieux instants.
J'ai onze pages à caser. D'habitude je vous les découpe en petits morceaux pour dire de.
Mais là j'ai la flemme.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Amour et Psyché
C'est une question que je me suis souvent posé, la signification du vilain petit canard. Si l'on pouvait en faire le stéréotype d'un conte pour enfant je pensais (à tort ?) que cela concernait un sentiment commun chez les enfants. Mais à l'époque pré-surdouée, je pensais que ça s'adressait aux enfants qui se sentent moins aimés par leurs parents.
Vilain petit canard et sentiment commun, ça ne collait pas ensemble. Tu ne peux pas être différent comme les autres, c'est un non-sens. Gamin, je considérais ce conte comme une autre tentative insupportable des instituteurs pour nous orienter vers un égalitarisme de bon aloi. "Le sale connard qui vous pourrit, que je sanctionne, que je fais redoubler, il mérite votre respect." Dans ma tête, je me disais "tu as raison mémère, tu fais ton boulot, mais tu n'y crois pas toi-même à ton baratin, tu sais très bien que celui-là n'a aucune chance dans la vie."
C'est un des mécanismes qui m'a toujours fait me méfier du sens commun, tout simplement parce que je ne m'y retrouve pas, tout simplement parce que ce n'est pas ce que mes yeux me révèlent. Et je ne me sentais pas particulièrement intelligent, j'avais juste l'impression qu'on cherchait à m'arnaquer. Je ne me sentais pas particulièrement révolté non plus, quand tu es un enfant les adultes passent leur temps à t'arnaquer. La plus grosse arnaque consistant à t'imposer d'aimer ce que tu n'aimes pas, ça va des épinards à l'égalitarisme.
C'était quand même énorme de chez débile. On te fait barboter dans un système hyper sélectif, et tu dois bêler qu'on est tous égaux, qu'on a tous la même valeur fondamentale. Que l'égalité est obtenue grâce à ce merveilleux système qui donne sa chance à chacun. Nan, mais les gars, vous vous entendez parler, ou bien ?
Dans le système éducatif, il n'y a que les profs pour se croire intelligents, tous les élèves savent qu'ils sont très limités. Combien de profs savent se rendre attractifs ? On apprend à faire semblant de respecter leur savoir, après tout ils ont l'air tellement heureux de dispenser leurs modestes connaissances. Et pendant ce temps-là, le décalage se creuse. Et je me suis retrouvé à gérer tout un tas de pensées qui n'avaient aucun écho, et ma question à l'époque était de savoir comment les autres géraient ce problème.
Je n'ai pas fait de crise d'adolescence, il parait que c'est très commun. Se révolter contre quoi ? S'opposer à quoi ? J'avais le sentiment inverse. Oh les adultes, sortez-vous les doigts du cul et venez m'affronter que je sache si mes idées tiennent la route. Ils n'ont pas voulu, et comme cela faisait déjà des années que je ménageais les adultes, j'ai choisi de ne pas les emmerder avec mes conneries, c'est fragile ces petites bêtes-là, ça ne supportent pas l'idée que leurs idées ne soient pas gravées dans le marbre pour l'éternité.
Et c'est là je pense que les emmerdes ont commencé, parce que j'ai tout bricolé à la main, dans ma tête tout est conçu avec du scotch et du fil de fer, il n'y a rien aux normes. Je n'en suis pas fier, j'aurais aimé de la bel ouvrage. Mais l'avantage de mon établi, c'est que j'en connais tous les recoins et que je peux faire avec, me démerder pour l'adapter en fonction des circonstances.
C'est aussi pour ça que je suis réfractaire aux autres systèmes de pensée, mieux conçus, plus simples. Mais à qui il manque pour moi le principal : l'efficacité. La plupart de ces systèmes ne marchent pas chez moi. Quand on me propose une nouvelle idée, je descends à l'établi, je la bricole et à chaque fois, ça ne marche pas, ça ne colle pas, ça ne veut pas s'emboîter. Et quand je finis par l'adopter parce que je la trouve séduisante, ça ne marche jamais.
J'ai cherché des systèmes de pensée préfabriqués. J'ai lu des tas de trucs. Mais je n'en tirais pas grand-chose d'utilisable, surtout qu'à l'époque l'effort de comprendre le texte m'interdisait de gérer dans le même temps la critique du texte, et d'ailleurs sur quelle base s'appuyer pour la critique ? Mon bricolage ? J'en ai bouffé jusqu'à satiété en me disant qu'à force de me remplir de connaissances j'allais bien finir par m'intégrer dans ce savoir, et remplacer mon bricolage par quelque chose de plus élaboré.
Mais j'ai fini par avoir le sentiment de laper un océan, plusieurs vies n'y suffiraient pas.
Marchait pas, pour fonctionner je me reposais toujours sur mon référentiel d'amateur.
Un moment j'ai bien cru toucher au but. Une prof de philo qui avait retenu de son séjour au Canada qu'il fallait tenir compte des élèves, ce qu'ils appelaient là-bas une clientèle. L'idée la plus originale de tout mon cursus scolaire. Foin de démagogie, les profs les plus exigeants sont souvent les plus appréciés par les élèves. Là, j'ai commencé à écouter ce qu'elle disait. Logique aristotélicienne et dialectique historique, épistémologie, voilà du concret.
Oui, mais non. Parce qu'un prof de philo dans les années soixante-dix, c'était psychanalyse et marxisme. Discours contre pensées. Discours du prof contre pensées des élèves. Et le discours trouve vite ses limites quand il n'a que l'évidence marxiste à imposer. Et finalement, on retombait dans le schéma classique, celui où les élèves doivent comprendre ce que dit le prof, même si son discours ne tient pas la route, et s'effondre à la première remarque de bon sens.
J'avais posé la question de la différence entre une dissertation de Français et un devoir de philosophie, je n'ai jamais eu de réponse. A partir de quand une réflexion peut-elle être qualifiée de philosophique ?
Si je voulais faire le malin a posteriori, je conclurais que ma question incluait un improbable, le terme de réflexion. Ils m'auraient dit que ce n'était pas du tout le but, j'aurais peut-être gagné du temps.
Au moins j'avais capté un truc, il y avait des systèmes pour penser.
Manque de chance, ces systèmes de pensée ne m'aidaient pas à gérer le bordel de mon établi. Il me permettait juste de voir à quel point la plupart des gens ne réfléchissent pas, ils réagissent. Comme on dirait d'un automobiliste qu'il ne conduit pas, qu'il roule.
Le système d'éducation français est totalement carencé au niveau des aspects économique, du monde de l'entreprise, du fait religieux et du moindre sens pratique qui faisait que j'étais un des rares à savoir taper à la machine. Et toujours les conversations avec les quelques personnes qui se plaignaient du faible niveau des profs, ceux-là qui nous évaluaient sur des critères que l'on savait plus le fruit d'une impression d'ensemble que des résultats scolaires proprement dit. L'équation à ce moment-là était de savoir jusqu'à quel point lécher le cul du prof.
Et puis l'histoire contemporaine revue et corrigées par la vérité marxiste, ça va un moment, mais quand tu finis par capter le truc, ça ne remplit pas le frigo. On m'apprenait comment il fallait que je regarde les choses. Je n'avais pas l'impression d'apprendre les choses, j'avais l'impression de devoir apprendre comment on voulait que je voie les choses.
Bon, et moi dans tout ça, j'en fait quoi de mon bordel ?
J'ai tenté de me tourner vers les textes religieux, védiques, philosophiques, le yoga. Mais je sentais un danger terrible sans savoir pourquoi. Ces trucs-là étaient dangereux pour moi. J'y sentais une telle puissance que ma lecture s'arrêtait très vite. Je n'ai appris que récemment le terme de Kundalini, ou que l'étude de la torah imposait certaines restrictions d'âge. En creusant le sujet, l'étude de la Kabbale semble nécessiter un pré-requis : être marié. L'idée ne me semble pas étrange. Quand je pars dans mes délires, une simple réflexion féminine de bon sens suffit à me faire atterrir.
Enfin, je sentais bien que cette zone là de la connaissance m'était interdite. Mais sans savoir pourquoi.
Aujourd'hui je reprendrais la formule de Charles Marsan :"Le vrai danger de la connaissance est de rendre l'esprit plus grand que sa cage..."
Et comme c'était mon problème de base, l'esprit plus grand que la cage, je crois avoir bien fait de ne pas l'aggraver.
Je ne vous raconte pas cette sensation pénible d'avoir une tête trop limitée, c'est pire qu'une bandaison interminable lors d'un trajet ferroviaire, j'avais envie de me débraguetté le cerveau, faire péter les murs.
Quelque chose bloquait en moi, je ne me sentais pas spécialement intelligent, je me sentais super limité, noué.
Sans savoir ce que je faisais, j'ai tenté d'ouvrir mes chakras comme on dit maintenant. Méditation, silence, yoga, clopes sur clopes, extinction de la pensée. Pas moyen de retirer les chaînes. C'était comme dans un film où l'acteur tente de récupérer ses clefs par la grille d'une bouche d'égout, j'avais l'impression que sans me sectionner le bras je n'avais aucune chance.
Comme des bras je n'en ai que deux, j'ai laissé tomber. L'essentiel est là, mais il n'est pas pour moi. Je ne serais pas le Houdini de la pensée, je ne pourrais jamais me libérer de mes chaînes.
Et c'est là que j'ai accepté de me comporter en voyou, en grosse crapule. Avec une femme.
Grâce à mes hormones adolescentes, l'attraction était suffisante pour que j'ose franchir la barrière et enfin sentir vibrer ce quelque chose qui m'échappait.
Origine nobiliaire, grosse maison, maman qui publie à compte d'auteur, portrait des ancêtres sur les murs, et mon dieu que je la trouvais belle. Les autres non, c'était encore mieux.
Une fois dans ma vie j'ai ressenti ce truc étonnant d'être amoureux. Ce moment qui fait fondre les barreaux de la cage, cet espace où l'esprit peut gambader dans un espace immense, celui de l'autre.
Alors je suis descendu à l'établi, et j'ai ramené tout le matos dans la cour. J'ai bombardé le château, chaque fois qu'elle me parlait d'une chanteuse, d'un sculpteur, je voulais tout bouffer, tout prendre. Et faire mieux. Enfin pouvoir m'éclater.
Mais il y a une énorme différence entre une personne à qui on a transmis la culture, et une personne qui se l'est fabriquée à la main. Elle respectait la tradition, moi je respectais mes mains. Je lui demandais toujours de m'offrir mieux que ce que j'étais capable de faire tout seul.
Sans jamais retrouver ce sentiment amoureux, j'ai reproduit ce schéma de nombreuses fois, le cambrioleur des femmes. C'est comme dans le film America, America "pour le gros argent, tu n'as pas le choix, ou bien tu le voles, ou bien tu l'épouses."
Ce qui m'a permis de détecter un des nombreux mensonges officiels de notre vie en société. Les femmes ne veulent pas être aimer pour leur intelligence, ou alors juste comme flatterie, au même niveau que leur dernière coiffure ou leurs enfants. Il faut impérativement aimer leur corps. Elles sont toutes déstabilisées quand tu t'intéresses plus à leur savoir qu'à leur cul. Le savoir c'est la cerise sur le gâteau, mais d'abord le cul.
Juste pour le fun, essayez donc de dire à une femme que son intelligence vous fait bander, mais que son cul, bof, il n'y a pas de quoi interrompre une partie d'Assassin Screed. Ou alors, vite fait sur le gaz histoire de me désenfler.
Difficile à vivre à l'âge des doutes sur l'identité sexuelle. Comme l'a si bien exprimé Charles Baudelaire "Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste."
J'ai honte de moi. Mais que voulez-vous, il n'y a pas obligatoirement le même attrait pour l'esprit et pour le cul réuni chez une seule personne.
Sans les femmes je serais en état de mort cérébrale depuis longtemps. Sans leur intimité j'en serais encore à bricoler dans ma cave, à remplacer mes colmatages de fuite par un ruban neuf. Mais avec une mentalité de bandit, il est bien difficile de ne pas se faire repérer. Parce qu'il y a toujours un moment où Madame finit par devoir s'assurer de mes sentiments. Et là, c'est la merde.
Je n'ai pas fait tous ces efforts pour assimiler la logique de la Miss, me l'approprier, pour redescendre à l'établi et sortir un vieux truc tout pourri.
Les gens sont bizarres mais les femmes plus encore. Elles passent un temps considérable à te mouliner le cerveau pour bien y implanter leur manière de voir les choses, leur approche du monde, leur type de relation aux autres, et à la fin elles te demandent "et toi, tu en penses quoi chéri ?"
Et là c'est vraiment la merde. Impossible d'échapper à la tornade d'étrons. Le réservoir est plein, il n'y a plus qu'à tirer la chaînette. C'est comme la récente série Fargo où le tueur demande "is this that you want ? Is this that you really want ?"
Ah ben oui, hein, bien sur qu'elle veut, chéri, redis-moi avec tes mots ce que je viens de te dire, je veux être certaine que nous communiquons, je veux sentir ce "nous".
"Is this what you want ?". Alors je tire la chaînette, et la merde nous tombe dessus. Ton idée sur (...) est le reflet de ta classe sociale, tes convictions sur (...) sont l'exact reflet de l'idéologie (...), je ne crois pas un mot de (...), j'ai vécu l'exact opposé, au sujet de (...) tes limites en terme de réflexion décrivent ton petit monde.
Comme je suis déjà dans la merde, j'évite de m'agenouiller pour descendre à l'établi, je me contente du commun, du basique, du partagé, de ce que je crois être partagé. Mais même ça, il n'y a pas moyen. Je me retrouve classifié entre la peur et le dégoût.
Communiquer entre femmes je commence à situer. C'est tout plein de mamours au-dessus de la table, et beaucoup de coups de pieds sous la table.
Pour beaucoup de femmes, communiquer avec un homme signifie "écoute-moi".
Pour moi, la meilleure façon de communiquer c'est d'écouter, de regarder l'autre, il vous envoie un nombre incalculable de messages involontaires ou volontaires. Madame choisit le champ de manœuvre, celui qui lui convient, c'est tout plein d'intuition, de partage, de consensus, il n'y faut pas utiliser la force brute, il faut éviter les affirmations définitives.
Et il ne faut surtout pas y aller.
Viens, chéri, viens, traverse le marais avec ton armure.
Faut surtout pas y aller, sinon tu te noies.
Faut répondre tendrement "que dalle, connasse, mon armure sort du pressing, toi traverse, et magne-toi le cul, parce que j'ai autre chose à foutre." Et alors là tu hallucines, non seulement elle traverse, non seulement elle salope odieusement sa robe magnifique, mais arrivée sur l'autre rive elle affiche le sourire de la victoire et te regarde comme le moteur de son triomphe.
Moi, j'ai fait l'inverse, je trouvais que la gonzesse justifiait l'effort, j'ai failli me noyer à plusieurs reprises dans le marais. Tout ça pour se faire engueuler pour la trace de vase déposée sur sa traîne.
A chaque fois ça me procure le même sentiment d'incrédulité. C'est comme si je me retrouvais sous une yourte en Mongolie, que je me tapais leur lait de Yack fermenté, qu'ils me trouvent super cool d'apprécier leurs traditions locales, que j'apprenne à retenir mes nausées, que je finisse par m'y faire, tout fier de moi et de ma persévérance, et qu'un connard me demande ce que j'aimerais manger.
"Is that what you really want ?". Putain les mongols, je me damnerais pour une entrecôte-frites avec un coup de rouge par-dessus. Ambiance. Ben quoi, je suis français, j'ai été éduqué dans la religion du steak saignant, je vous emmerde, je ne vais pas renier ma religion pour votre merdouille fermentée, j'ai fait l'effort de me taper votre truc qui pue la mort parce que je vous trouvais sympas et que je ne voulais pas vous vexer, mais si Faust a vendu son âme pour l'éternité, moi je la solderais bien pour un tournedos Rossini ou une bouteille de Château Latour.
Je n'avais pas compris qu'il fallait se comporter comme un sapajou. Tu veux te taper une mongolienne qu'elle est vachement érudite, vas-y gars, et réclame-lui une entrecôte. Son beurre de yack tu lui balances à la gueule, à la triso. Parce que si elle se fait chier à te beurrer la tartine avec sa mixture depuis des mois, et que tu lui avoues gentiment que tu préfères le beurre de Charente-Poitou, sans aucune animosité, elle se sent, lâchons le mot, trahie.
Et là tu flottes dans le non-sens. Ma mongolienne préférée, je ne veux pas me montrer discourtois mais tu ne pouvais pas te douter qu'un natif de Bécon-les-bruyères avait d'autres ambitions gustatives ? Non, mais allo quoi ! Ah non, c'est comme ça, c'est elle qui s'adapte à toi, pas l'inverse. Elle va se taper des kilomètres à pied pour te ramener ce qui te ravit les papilles, elle va en être fière, et elle va te regarder amoureusement te taper ta putain d'entrecôte-frites que tu peux avoir pour 15 euros chez Courte-Paille.
Mais l'inverse, non. C'est interdit. Te montrer respectueux de ses traditions, lui éviter des kilomètres inutiles, te croire vachement plus humains que les autres bourrins, ça c'est formellement interdit. L'exigence de Madame est simple, ce qu'elle te sert, tu dois l'aimer, sinon, beurre de Yack ou steak, elle se fait chier pour rien. Et ça, elle n'aime pas, mais alors pas du tout.
Et pourtant tu l'as entendue se plaindre de son dernier mec qui l'envoyait chercher des burgers à Oulang Bathor, et attention, pas au Mc Do, au Quick, sinon il la rouait de coups.
Comme un con, tu lui évites ce tracas, ce qui permet à faible coût de se sentir vachement meilleur que son ex.
Mais non, mauvaise traduction, là elle te racontait seulement de quoi elle était capable quand elle est amoureuse.
A force de chercher une passerelle vers l'extérieur pour tout mon fourbi, j'ai pensé qu'en terre inconnue il paraîtrait moins hétéroclite. Je me suis orienté vers ce vaste territoire qu'on regroupe sous le terme générique de "femme", et j'en ai copié tous les usages, toutes les coutumes, enfin le peu que j'étais capable de découvrir.
Alors j'ai flatté, j'ai écouté, j'ai baissé les yeux en signe d'assentiment, j'ai pris part à des conversations comme si je me sentais concerné.
Et en guise de conclusion, ça donnait à peu près ça "'tain, pour une fois que j'en trouve un qu'est pas trop bourrin, il ne sait pas ce qu'il veut, et mon cul, il ne t'intéresse pas, mon cul ?"
Ce qui provoquait en moi un ressentiment maussade, merde, j'avais fait tout bien comme elles disent, mais en fait faut pas les écouter. Enfin si, faut les écouter. Mais pas trop. Enfin si mais il faut avoir le décodeur. Et fournir le décodeur. L'autre, le mien. Celui où je parle bizarrement, au premier degré.
Exemple de dialogue :
- Moi : Ta nouvelle coiffure te va super bien.
- Elle : "Mais il me drague ce con"
- Moi : C'était vraiment passionnant ton dernier topo, limpide, on s'est régalé.
- Elle : "Ah oui, il a vraiment envie de me baiser"
- Moi : J'adore ta manière de sourire, j'adore cette retenue coquine pleine de fierté en même temps.
- Elle : "Et en plus il veut que je le suce, non mais il ne s'est pas regardé"
- Moi : J'ai trouvé que tu avais su extraire l'essentiel du sujet, je ne me suis pas ennuyé une seconde.
- Elle : "Tant mieux pour toi ducon, je n'avais que ça à foutre de t'éviter la torpeur. Tu ne voudrais pas que j'avale en plus."
- Moi : Non mais vraiment, je crois qu'on va repenser tout l'organigramme, c'était vraiment remarquable.
- Elle : "Tiens, c'est vrai qu'il est moins con qu'il en a l'air, enfin un qui comprend, comme quoi, de temps en temps les mecs se mettent à penser. C'est vrai qu'il est pas si mal."
- Moi : Est-ce que tu aurais la possibilité de te libérer samedi pour mettre tout cela au point.
- Elle : "Heula, faut que je m'épile vite fait, les collants opaques ça va pour bosser mais dans l'intimité, il y a toujours un moment... Je me maquille ou pas, je fais semblant de croire que c'est un rendez-vous de travail ou pas ?"
Et toute la journée on bosse, c'est super agréable, elle est non seulement intelligente mais ses manières sont délicates. Une séance de boulot divine.
- Elle : "Le con, j'ai renoncé à ma séance d'hypnothérapeute, j'ai sorti le grand jeu, et... rien ? Escroc. Bandit. Pédé."
L'avantage de ce genre de situation c'est qu'elle permet une exploration exhaustive de ses défauts. Si il y en avait un seul qui t'avait échappé jusqu'alors, pas d'inquiétude, elle va le déterrer.
Hé oh, mon cul, il te plait pas mon cul ?
Mais si il me plait ton cul, enfin... c'est un cul, quoi. Par contre, ta conversation, ça c'est du rare de chez rare, faut pas gâcher, raconte-moi encore.
Je ne sais pas si à Rome il faut faire comme les romains, mais avec les femmes, il y a un truc totalement répréhensible : se comporter comme une femme. D'abord, tu n'es pas censé avoir les codes, ensuite tu n'es pas censé les utiliser, il y a embrouille.
Tu es censé être un mec qu'on peut embrouiller quand on veut, pas l'inverse. Si tu souris bêtement quand elle te cherche des poux dans la tête en flattant Georges Clooney, son chef de bureau et le mari de Kevin, ça ne va pas du tout, mais alors pas du tout.
Bon, avec les hommes ça ne marche pas, avec les femmes, ça ne marche pas non plus. Alors je laisse tomber, mon fourbi ne sert à rien, je vais descendre à la cave pour remuer la poussière de temps en temps, par nostalgie, faut rien jeter, il mourra avec moi, n'ayant jamais servi. Il ne valait pas grand-chose.
J'ai eu la chance extraordinaire de croiser des hommes qui avaient eux aussi des trucs bizarres dans leur gourbi, des trucs extraordinaires que je me suis empressé de dupliquer. Cela m'a permis d'échapper à l'étreinte du normal, du convenu, du politiquement correct.
Mais je me suis bien garder de leur montrer ma cave. Trop la honte.
Un jour le destin m'a autorisé a pénétré dans Toahossiland. Je n'y croyais pas trop au début. Vu de l'extérieur le portier avait l'air normal, mais ses quelques réflexions me rappelaient vaguement mes trucs à la cave.
Je suis allé chez lui, il m'a ouvert sa cave. Le choc.
- Ah bon toi aussi t'as ça ?
- Ah bon toi aussi tu penses ça ?
- Non mais, on a le droit de penser ça ?
- Tu déconnes, toi aussi t'aimes pas Amélie Nothomb ? Ah bon, toi aussi le théâtre te fait chier ? Merde, tu es pourtant vachement intelligent. On a le droit de ne pas aimer le théâtre en étant intelligent ? C'est légal ce truc ? Et on a le droit de le dire, en plus ? Nan, tu déconnes.
- Et quoi, quand une femme te casse les couilles, il faut lui dire ? Non, t'es fou ou quoi ? C'est passible de la peine de mort ce truc !
- Quand tu vois tout le manège qui dicte le comportement du clown en face, tu as le droit de t'en servir ? Arrête ton char, Ben-Hur, je sais très bien qu'ils ont horreur de ça.
J'allais de "toi aussi" en "toi aussi", je n'en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Mais ça bourdonnait comme un refrain entêtant, il y avait arnaque, c'est sur. Je suis resté sur mes gardes.
Mais à force de visiter sa cave, je n'arrêtais pas de retrouver des similitudes avec mon établi.
Je me suis dit "où est l'arnaque ?", ça n'existe pas un type qui trimballe les mêmes conneries que moi, il y avait même des pièces dont j'ignorais l'existence. Alors je me suis dit, je vois le genre, il fait semblant de ne pas daigner regarder ta cave, et il te piège en te présentant l'équivalent pour te mettre en confiance, juste quelques variations pour rester crédible. Méfie-toi, c'est un escroc.
Mais j'avais beau chercher, ça tenait la route. Il n'y avait pas que la cave, il y avait aussi la vitrine, exposée aux yeux de tous, très conforme au contenu cavier. Et jour après jour, la vitrine ne changeait pas, et d'autres passants semblaient y trouver leur bonheur. Lala, mais alors mon bordel ? Il vaut quelque chose, mon bordel ?
Il y avait une grosse différence entre nos deux caves, la sienne était super ordonnée, efficace, l'essentiel à portée de mains, le superflu tout en haut des étagères. Il avait un index performant, que j'ai fini par étudier.
J'ai été surpris par sa logique. Il rangeait les boulons de 13.45 à B comme "Bordel", alors qu'à l'évidence j'étais convaincu qu'il fallait les ranger à "Bidule". Mais comme c'était le premier que je croisais avec des boulons de 13.45, j'y suis allé sur la pointe des pieds pour lui suggérer une modification de son index.
J'ai bien fait d'y aller mollo, parce qu'il n'aime pas du tout. "Un boulon ça se range à "Bordel", ne viens pas me casser les couilles, morveux". Bon, d'un autre coté, lui et moi on range les boulons à "B", je finissais par m'y retrouver dans son index. Ce n'est pas toujours facile de suivre. Les femmes je les range à "P" comme "plumard" ou "pipe", lui estime qu'il est impossible de ne pas les classer à "C" comme "cuisine". Tout bien réfléchi, le fond de sauce est proche.
Il faut bien voir qu'il a un index très élaboré, et moi un grand foutoir.
Alors de temps en temps, je lui ouvre la porte de ma cave.
Je lui montre une pièce.
Les réactions sont variées.
Quand il veut me faire plaisir, il me fait le coup du "toi aussi ?", mais je ne suis pas con, c'est juste pour me faire sortir mes plus belles pièces.
J'ai voulu le piéger, je lui ai montré une fois une pièce toute rutilante, chromée sous les aisselles. Et il m'a dit "laisse tomber, ça vaut rien, poubelle", l'enfoiré, rien que pour dire d'avoir de la fierté, je l'ai mise bien en évidence, et chaque fois qu'il vient je lui en remets une couche. Et à chaque fois la même réponse "ça vaut rien." Je sais qu'il a raison, mais depuis le temps que je cachais mon foutoir, j'ai décidé de faire ma précieuse, j'ai une pièce chromée, tu vas te la manger jusqu'à ce que tu me dises qu'elle a une valeur inestimable.
Quand on a fini de tiser ce qui me reste de conversation, je déballe un vieux truc rouillé, et à sa façon de ne pas réagir je sais que j'ai attiré son attention. Quand il ne dit rien, c'est bon signe, c'est qu'il est en train de chercher dans son index. Oh pas pour savoir si il connaît la pièce, non, ça j'ai compris, non, pour retrouver la meilleure utilisation dont il se souvienne.
Et le voilà parti sur un pote légionnaire encerclé en Cochinchine par les troupes de Giap et qui a survécu avec un truc qui ressemblait vaguement à mon machin rouillé.
Ah ouais, parce qu'il est incapable de te dire directement que tu as intérêt à passer ton vestige à l'huile qui va bien, le dérouiller, parce que ce truc-là, ça marche super bien quand tu te retrouves entourés de bridés.
Ne cherche surtout pas à savoir si c'est utilisable sur le périphérique parisien, il te parle magie de l'orient, tu lui sors Airparif. Il est capable de repartir sur les émissions de microparticules des diesels, rien que pour t'emmerder.
"Je te dis que ça marche, ne viens pas me gonfler avec tes angoisses autoroutières !"
Mais il faut le suivre le margoulin. Des mois qu'il me bassine pour que je range les femmes à "C". Alors j'ai fini par lui demander en quoi ça pouvait bien le déranger que moi je les range à "P".
Sa réaction m'a prise de court, il s'est exclamé "putain de sagittaires, je n'ai jamais compris pourquoi il s'obstinaient à classer les femmes à "P", c'est vrai quoi, c'est pas logique. L'élite, c'est-à-dire les capricornes, les classe à "C", tu veux faire partie de l'élite ou non ?".
Moi j'ai dit que non, je fais déjà partie de l'élite, et je t'emmerde, tu me dis que les sagittaires classent à P, je classe à P, c'est bon, c'est tout ce que je voulais savoir.
"Tu fais comme tu le sens, mais me fait pas chier". Je crois l'avoir entendu maugréer quelque chose comme "classer les femmes à "P", je te jure, il n'y a qu'un bourrin de sagittaire pour faire un truc aussi con", mais je n'en suis pas sur.
J'en ai tiré une leçon primordiale : faut pas faire chier les capricornes.
Et une tout aussi intéressante : "tu fais comme tu le sens."
Je suis allé voir sur Google, les capricornes n'aiment pas les trucs chromés. Méfiance, je garde mes jolies pièces rutilantes, on ne sait jamais. J'évite juste de les lui mettre sous le nez.
Parce que j'ai vraiment besoin de lui. Non seulement il dispose d'une réserve de boulons de 13.45, mais en plus il connaît des types suffisamment barges pour accumuler des écrous de 13.45.
Si, si, ça existe, je me trouvais ravagé du bulbe avec mes boulons, mais bon, des boulons, tu peux encore comprendre, mais des écrous, franchement, il faut être malade.
Et le pire c'est qu'il se fout de leur gueule, toujours dans le même style élégant "comment peut-on être assez con pour collectionner des écrous de 13.45 ?". Et moi, à chaque fois, je ne peux m'empêcher de lui demander "mais, on a le droit de dire ça ?"
Apparemment oui, puisque les écrouistes se fendent la poire.
Quand il veut me la jouer à la sournoise, il m'embarque cette fois-ci pour Tobrouk pour me refaire "stop" le coup du siège de la ville par les troupes de Rommel "j'ai compris" et la fameuse passe d'Halfaya où se sont illustrés les artilleurs italiens sous les ordres du Commandant Pardi. "C'est bon, je capitule, on a le droit de dire ça" Rommel leur rendit hommage, il déclara que la preuve était faite qu'un soldat italien est capable de bien se battre quand il est conduit par un chef digne de ce nom et qu'il est bien équipé."oui d'accord, mais quel rapport avec les boulons et les écrous ? Parce qu'au départ on parlait des hommes et des femmes, là, sans vouloir me montrer incorrect."
C'est faux. J'aimerais bien lui poser la question directement. Le problème, c'est que pour poser la bonne question, il faut avoir une idée de la bonne réponse. Sinon, mes questions se réduisent à pas grand-chose, mais le plus souvent le fond de ma pensée se résume à "donc, ça on a le droit ?".
Parfois j'ai l'impression de lui demander si on a le droit d'offrir des fleurs à la Saint-Valentin. Et zou, c'est reparti pour le siège de Tobrouk. Il y a des jours où je finis par plaindre mon entourage, si tous les mecs qui stockent du 13.45 fonctionnent comme ça, je commence à mieux comprendre certaines réactions.
Mais bon, on a le droit, non ? Il le fait bien lui.
Il y a vraiment des fois où je m'interroge sur ce forum. Quelqu'un a paru surpris que l'affect puisse être un problème.
Mon exemple parlera aux marxistes à tendance H&M du forum. Imaginez être sous le charme d'une ravissante, et que fou d'amour et de tendresse vous deviez reconnaître au parti de Marine le Pen le statut de seul espoir pour la France. Au début vous souririez de tant de candeur, ensuite vous souririez beaucoup moins parce qu'elle est très sérieuse, et ensuite, si la miss continue à vous rendre dingue, et que vous arrivez à dépasser vos convictions, la magie se sera envolée, il pourra rester le désir ou le plaisir, mais l'amour en aura pris un sacré coup dans l'aile.
Imaginez que sans grande conviction sur la vie, l'amour, la politique, la cuisson du fondant ou la définition de zèbre, vous tombiez sous le charme d'une personne, celle que vous voulez. Elle vous parle de trucs, de machins, qui ont l'air très importants pour elle. Et qu'à force un doute affreux commence à vous grimper le long de la moelle épinière.
Alors il suffit de piocher dans la trousse à outils. Vous parlez de n'importe quel sujet et vous ajoutez "... et dans ce domaine, les femmes et les hommes c'est différent." Cuisine, enfant, cyclisme, boissons, religion, peu importe.
Vous allez constater que presque toujours, la charmante dame va marquer une pose. Sa réponse sera plus ou moins agressive, plus ou moins cinglante, mais toujours est-il que sa réaction sera visible. Dis comme ça, ça n'a l'air de rien, mais ça veut quand même dire qu'elle t'interdit de prononcer une évidence. Au nom de quoi ? De la sainte souffrance des femmes au cours des siècles, des écarts de salaire, enfin le baratin habituel.
Vous noterez que je n'ai rien argumenté, que je n'ai pas donné d'opinion, j'y vais en douceur, je commence par la base, le truc qui normalement ne peut pas être contredit, c'est à peine au-dessus du niveau "le ciel est bleu". Et bien déjà ça, à peine ça, tu n'as pas le droit. Juste utiliser le terme de différence à propos des hommes et des femmes me classe dans la catégorie prédateur. C'est dingue, non ?
Qu'est-ce que tu viens me parler d'affect après ? C'est foutu ma chérie. Si la tyrannie débute au niveau du non contestable, qu'en sera-t-il quand on abordera les turbulences des sentiments. Ne te fatigue pas, je connais la réponse : la tyrannie va se déchaîner.
Rigolez les filles, je sais que vous pensez à tout ce que vous êtes prêtes à faire pour votre chéri. Tout ? Oui, enfin, tout, mais pas ce qu'il veut lui, tout ce que vous avez décidé qui était bon pour lui. Là c'est open bar, on est bien d'accord.
Ça n'a l'air de rien, mais c'est redoutable ce que l'intellect demande à être respecté avant de pouvoir déballer l'affect. Sinon Amour et Psyché finissent leur partie de belote à la cave, pendant que le stagiaire répond "oui, moi aussi je t'aime" à la clientèle.
C'est une question que je me suis souvent posé, la signification du vilain petit canard. Si l'on pouvait en faire le stéréotype d'un conte pour enfant je pensais (à tort ?) que cela concernait un sentiment commun chez les enfants. Mais à l'époque pré-surdouée, je pensais que ça s'adressait aux enfants qui se sentent moins aimés par leurs parents.
Vilain petit canard et sentiment commun, ça ne collait pas ensemble. Tu ne peux pas être différent comme les autres, c'est un non-sens. Gamin, je considérais ce conte comme une autre tentative insupportable des instituteurs pour nous orienter vers un égalitarisme de bon aloi. "Le sale connard qui vous pourrit, que je sanctionne, que je fais redoubler, il mérite votre respect." Dans ma tête, je me disais "tu as raison mémère, tu fais ton boulot, mais tu n'y crois pas toi-même à ton baratin, tu sais très bien que celui-là n'a aucune chance dans la vie."
C'est un des mécanismes qui m'a toujours fait me méfier du sens commun, tout simplement parce que je ne m'y retrouve pas, tout simplement parce que ce n'est pas ce que mes yeux me révèlent. Et je ne me sentais pas particulièrement intelligent, j'avais juste l'impression qu'on cherchait à m'arnaquer. Je ne me sentais pas particulièrement révolté non plus, quand tu es un enfant les adultes passent leur temps à t'arnaquer. La plus grosse arnaque consistant à t'imposer d'aimer ce que tu n'aimes pas, ça va des épinards à l'égalitarisme.
C'était quand même énorme de chez débile. On te fait barboter dans un système hyper sélectif, et tu dois bêler qu'on est tous égaux, qu'on a tous la même valeur fondamentale. Que l'égalité est obtenue grâce à ce merveilleux système qui donne sa chance à chacun. Nan, mais les gars, vous vous entendez parler, ou bien ?
Dans le système éducatif, il n'y a que les profs pour se croire intelligents, tous les élèves savent qu'ils sont très limités. Combien de profs savent se rendre attractifs ? On apprend à faire semblant de respecter leur savoir, après tout ils ont l'air tellement heureux de dispenser leurs modestes connaissances. Et pendant ce temps-là, le décalage se creuse. Et je me suis retrouvé à gérer tout un tas de pensées qui n'avaient aucun écho, et ma question à l'époque était de savoir comment les autres géraient ce problème.
Je n'ai pas fait de crise d'adolescence, il parait que c'est très commun. Se révolter contre quoi ? S'opposer à quoi ? J'avais le sentiment inverse. Oh les adultes, sortez-vous les doigts du cul et venez m'affronter que je sache si mes idées tiennent la route. Ils n'ont pas voulu, et comme cela faisait déjà des années que je ménageais les adultes, j'ai choisi de ne pas les emmerder avec mes conneries, c'est fragile ces petites bêtes-là, ça ne supportent pas l'idée que leurs idées ne soient pas gravées dans le marbre pour l'éternité.
Et c'est là je pense que les emmerdes ont commencé, parce que j'ai tout bricolé à la main, dans ma tête tout est conçu avec du scotch et du fil de fer, il n'y a rien aux normes. Je n'en suis pas fier, j'aurais aimé de la bel ouvrage. Mais l'avantage de mon établi, c'est que j'en connais tous les recoins et que je peux faire avec, me démerder pour l'adapter en fonction des circonstances.
C'est aussi pour ça que je suis réfractaire aux autres systèmes de pensée, mieux conçus, plus simples. Mais à qui il manque pour moi le principal : l'efficacité. La plupart de ces systèmes ne marchent pas chez moi. Quand on me propose une nouvelle idée, je descends à l'établi, je la bricole et à chaque fois, ça ne marche pas, ça ne colle pas, ça ne veut pas s'emboîter. Et quand je finis par l'adopter parce que je la trouve séduisante, ça ne marche jamais.
J'ai cherché des systèmes de pensée préfabriqués. J'ai lu des tas de trucs. Mais je n'en tirais pas grand-chose d'utilisable, surtout qu'à l'époque l'effort de comprendre le texte m'interdisait de gérer dans le même temps la critique du texte, et d'ailleurs sur quelle base s'appuyer pour la critique ? Mon bricolage ? J'en ai bouffé jusqu'à satiété en me disant qu'à force de me remplir de connaissances j'allais bien finir par m'intégrer dans ce savoir, et remplacer mon bricolage par quelque chose de plus élaboré.
Mais j'ai fini par avoir le sentiment de laper un océan, plusieurs vies n'y suffiraient pas.
Marchait pas, pour fonctionner je me reposais toujours sur mon référentiel d'amateur.
Un moment j'ai bien cru toucher au but. Une prof de philo qui avait retenu de son séjour au Canada qu'il fallait tenir compte des élèves, ce qu'ils appelaient là-bas une clientèle. L'idée la plus originale de tout mon cursus scolaire. Foin de démagogie, les profs les plus exigeants sont souvent les plus appréciés par les élèves. Là, j'ai commencé à écouter ce qu'elle disait. Logique aristotélicienne et dialectique historique, épistémologie, voilà du concret.
Oui, mais non. Parce qu'un prof de philo dans les années soixante-dix, c'était psychanalyse et marxisme. Discours contre pensées. Discours du prof contre pensées des élèves. Et le discours trouve vite ses limites quand il n'a que l'évidence marxiste à imposer. Et finalement, on retombait dans le schéma classique, celui où les élèves doivent comprendre ce que dit le prof, même si son discours ne tient pas la route, et s'effondre à la première remarque de bon sens.
J'avais posé la question de la différence entre une dissertation de Français et un devoir de philosophie, je n'ai jamais eu de réponse. A partir de quand une réflexion peut-elle être qualifiée de philosophique ?
Si je voulais faire le malin a posteriori, je conclurais que ma question incluait un improbable, le terme de réflexion. Ils m'auraient dit que ce n'était pas du tout le but, j'aurais peut-être gagné du temps.
Au moins j'avais capté un truc, il y avait des systèmes pour penser.
Manque de chance, ces systèmes de pensée ne m'aidaient pas à gérer le bordel de mon établi. Il me permettait juste de voir à quel point la plupart des gens ne réfléchissent pas, ils réagissent. Comme on dirait d'un automobiliste qu'il ne conduit pas, qu'il roule.
Le système d'éducation français est totalement carencé au niveau des aspects économique, du monde de l'entreprise, du fait religieux et du moindre sens pratique qui faisait que j'étais un des rares à savoir taper à la machine. Et toujours les conversations avec les quelques personnes qui se plaignaient du faible niveau des profs, ceux-là qui nous évaluaient sur des critères que l'on savait plus le fruit d'une impression d'ensemble que des résultats scolaires proprement dit. L'équation à ce moment-là était de savoir jusqu'à quel point lécher le cul du prof.
Et puis l'histoire contemporaine revue et corrigées par la vérité marxiste, ça va un moment, mais quand tu finis par capter le truc, ça ne remplit pas le frigo. On m'apprenait comment il fallait que je regarde les choses. Je n'avais pas l'impression d'apprendre les choses, j'avais l'impression de devoir apprendre comment on voulait que je voie les choses.
Bon, et moi dans tout ça, j'en fait quoi de mon bordel ?
J'ai tenté de me tourner vers les textes religieux, védiques, philosophiques, le yoga. Mais je sentais un danger terrible sans savoir pourquoi. Ces trucs-là étaient dangereux pour moi. J'y sentais une telle puissance que ma lecture s'arrêtait très vite. Je n'ai appris que récemment le terme de Kundalini, ou que l'étude de la torah imposait certaines restrictions d'âge. En creusant le sujet, l'étude de la Kabbale semble nécessiter un pré-requis : être marié. L'idée ne me semble pas étrange. Quand je pars dans mes délires, une simple réflexion féminine de bon sens suffit à me faire atterrir.
Enfin, je sentais bien que cette zone là de la connaissance m'était interdite. Mais sans savoir pourquoi.
Aujourd'hui je reprendrais la formule de Charles Marsan :"Le vrai danger de la connaissance est de rendre l'esprit plus grand que sa cage..."
Et comme c'était mon problème de base, l'esprit plus grand que la cage, je crois avoir bien fait de ne pas l'aggraver.
Je ne vous raconte pas cette sensation pénible d'avoir une tête trop limitée, c'est pire qu'une bandaison interminable lors d'un trajet ferroviaire, j'avais envie de me débraguetté le cerveau, faire péter les murs.
Quelque chose bloquait en moi, je ne me sentais pas spécialement intelligent, je me sentais super limité, noué.
Sans savoir ce que je faisais, j'ai tenté d'ouvrir mes chakras comme on dit maintenant. Méditation, silence, yoga, clopes sur clopes, extinction de la pensée. Pas moyen de retirer les chaînes. C'était comme dans un film où l'acteur tente de récupérer ses clefs par la grille d'une bouche d'égout, j'avais l'impression que sans me sectionner le bras je n'avais aucune chance.
Comme des bras je n'en ai que deux, j'ai laissé tomber. L'essentiel est là, mais il n'est pas pour moi. Je ne serais pas le Houdini de la pensée, je ne pourrais jamais me libérer de mes chaînes.
Et c'est là que j'ai accepté de me comporter en voyou, en grosse crapule. Avec une femme.
Grâce à mes hormones adolescentes, l'attraction était suffisante pour que j'ose franchir la barrière et enfin sentir vibrer ce quelque chose qui m'échappait.
Origine nobiliaire, grosse maison, maman qui publie à compte d'auteur, portrait des ancêtres sur les murs, et mon dieu que je la trouvais belle. Les autres non, c'était encore mieux.
Une fois dans ma vie j'ai ressenti ce truc étonnant d'être amoureux. Ce moment qui fait fondre les barreaux de la cage, cet espace où l'esprit peut gambader dans un espace immense, celui de l'autre.
Alors je suis descendu à l'établi, et j'ai ramené tout le matos dans la cour. J'ai bombardé le château, chaque fois qu'elle me parlait d'une chanteuse, d'un sculpteur, je voulais tout bouffer, tout prendre. Et faire mieux. Enfin pouvoir m'éclater.
Mais il y a une énorme différence entre une personne à qui on a transmis la culture, et une personne qui se l'est fabriquée à la main. Elle respectait la tradition, moi je respectais mes mains. Je lui demandais toujours de m'offrir mieux que ce que j'étais capable de faire tout seul.
Sans jamais retrouver ce sentiment amoureux, j'ai reproduit ce schéma de nombreuses fois, le cambrioleur des femmes. C'est comme dans le film America, America "pour le gros argent, tu n'as pas le choix, ou bien tu le voles, ou bien tu l'épouses."
Ce qui m'a permis de détecter un des nombreux mensonges officiels de notre vie en société. Les femmes ne veulent pas être aimer pour leur intelligence, ou alors juste comme flatterie, au même niveau que leur dernière coiffure ou leurs enfants. Il faut impérativement aimer leur corps. Elles sont toutes déstabilisées quand tu t'intéresses plus à leur savoir qu'à leur cul. Le savoir c'est la cerise sur le gâteau, mais d'abord le cul.
Juste pour le fun, essayez donc de dire à une femme que son intelligence vous fait bander, mais que son cul, bof, il n'y a pas de quoi interrompre une partie d'Assassin Screed. Ou alors, vite fait sur le gaz histoire de me désenfler.
Difficile à vivre à l'âge des doutes sur l'identité sexuelle. Comme l'a si bien exprimé Charles Baudelaire "Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste."
J'ai honte de moi. Mais que voulez-vous, il n'y a pas obligatoirement le même attrait pour l'esprit et pour le cul réuni chez une seule personne.
Sans les femmes je serais en état de mort cérébrale depuis longtemps. Sans leur intimité j'en serais encore à bricoler dans ma cave, à remplacer mes colmatages de fuite par un ruban neuf. Mais avec une mentalité de bandit, il est bien difficile de ne pas se faire repérer. Parce qu'il y a toujours un moment où Madame finit par devoir s'assurer de mes sentiments. Et là, c'est la merde.
Je n'ai pas fait tous ces efforts pour assimiler la logique de la Miss, me l'approprier, pour redescendre à l'établi et sortir un vieux truc tout pourri.
Les gens sont bizarres mais les femmes plus encore. Elles passent un temps considérable à te mouliner le cerveau pour bien y implanter leur manière de voir les choses, leur approche du monde, leur type de relation aux autres, et à la fin elles te demandent "et toi, tu en penses quoi chéri ?"
Et là c'est vraiment la merde. Impossible d'échapper à la tornade d'étrons. Le réservoir est plein, il n'y a plus qu'à tirer la chaînette. C'est comme la récente série Fargo où le tueur demande "is this that you want ? Is this that you really want ?"
Ah ben oui, hein, bien sur qu'elle veut, chéri, redis-moi avec tes mots ce que je viens de te dire, je veux être certaine que nous communiquons, je veux sentir ce "nous".
"Is this what you want ?". Alors je tire la chaînette, et la merde nous tombe dessus. Ton idée sur (...) est le reflet de ta classe sociale, tes convictions sur (...) sont l'exact reflet de l'idéologie (...), je ne crois pas un mot de (...), j'ai vécu l'exact opposé, au sujet de (...) tes limites en terme de réflexion décrivent ton petit monde.
Comme je suis déjà dans la merde, j'évite de m'agenouiller pour descendre à l'établi, je me contente du commun, du basique, du partagé, de ce que je crois être partagé. Mais même ça, il n'y a pas moyen. Je me retrouve classifié entre la peur et le dégoût.
Communiquer entre femmes je commence à situer. C'est tout plein de mamours au-dessus de la table, et beaucoup de coups de pieds sous la table.
Pour beaucoup de femmes, communiquer avec un homme signifie "écoute-moi".
Pour moi, la meilleure façon de communiquer c'est d'écouter, de regarder l'autre, il vous envoie un nombre incalculable de messages involontaires ou volontaires. Madame choisit le champ de manœuvre, celui qui lui convient, c'est tout plein d'intuition, de partage, de consensus, il n'y faut pas utiliser la force brute, il faut éviter les affirmations définitives.
Et il ne faut surtout pas y aller.
Viens, chéri, viens, traverse le marais avec ton armure.
Faut surtout pas y aller, sinon tu te noies.
Faut répondre tendrement "que dalle, connasse, mon armure sort du pressing, toi traverse, et magne-toi le cul, parce que j'ai autre chose à foutre." Et alors là tu hallucines, non seulement elle traverse, non seulement elle salope odieusement sa robe magnifique, mais arrivée sur l'autre rive elle affiche le sourire de la victoire et te regarde comme le moteur de son triomphe.
Moi, j'ai fait l'inverse, je trouvais que la gonzesse justifiait l'effort, j'ai failli me noyer à plusieurs reprises dans le marais. Tout ça pour se faire engueuler pour la trace de vase déposée sur sa traîne.
A chaque fois ça me procure le même sentiment d'incrédulité. C'est comme si je me retrouvais sous une yourte en Mongolie, que je me tapais leur lait de Yack fermenté, qu'ils me trouvent super cool d'apprécier leurs traditions locales, que j'apprenne à retenir mes nausées, que je finisse par m'y faire, tout fier de moi et de ma persévérance, et qu'un connard me demande ce que j'aimerais manger.
"Is that what you really want ?". Putain les mongols, je me damnerais pour une entrecôte-frites avec un coup de rouge par-dessus. Ambiance. Ben quoi, je suis français, j'ai été éduqué dans la religion du steak saignant, je vous emmerde, je ne vais pas renier ma religion pour votre merdouille fermentée, j'ai fait l'effort de me taper votre truc qui pue la mort parce que je vous trouvais sympas et que je ne voulais pas vous vexer, mais si Faust a vendu son âme pour l'éternité, moi je la solderais bien pour un tournedos Rossini ou une bouteille de Château Latour.
Je n'avais pas compris qu'il fallait se comporter comme un sapajou. Tu veux te taper une mongolienne qu'elle est vachement érudite, vas-y gars, et réclame-lui une entrecôte. Son beurre de yack tu lui balances à la gueule, à la triso. Parce que si elle se fait chier à te beurrer la tartine avec sa mixture depuis des mois, et que tu lui avoues gentiment que tu préfères le beurre de Charente-Poitou, sans aucune animosité, elle se sent, lâchons le mot, trahie.
Et là tu flottes dans le non-sens. Ma mongolienne préférée, je ne veux pas me montrer discourtois mais tu ne pouvais pas te douter qu'un natif de Bécon-les-bruyères avait d'autres ambitions gustatives ? Non, mais allo quoi ! Ah non, c'est comme ça, c'est elle qui s'adapte à toi, pas l'inverse. Elle va se taper des kilomètres à pied pour te ramener ce qui te ravit les papilles, elle va en être fière, et elle va te regarder amoureusement te taper ta putain d'entrecôte-frites que tu peux avoir pour 15 euros chez Courte-Paille.
Mais l'inverse, non. C'est interdit. Te montrer respectueux de ses traditions, lui éviter des kilomètres inutiles, te croire vachement plus humains que les autres bourrins, ça c'est formellement interdit. L'exigence de Madame est simple, ce qu'elle te sert, tu dois l'aimer, sinon, beurre de Yack ou steak, elle se fait chier pour rien. Et ça, elle n'aime pas, mais alors pas du tout.
Et pourtant tu l'as entendue se plaindre de son dernier mec qui l'envoyait chercher des burgers à Oulang Bathor, et attention, pas au Mc Do, au Quick, sinon il la rouait de coups.
Comme un con, tu lui évites ce tracas, ce qui permet à faible coût de se sentir vachement meilleur que son ex.
Mais non, mauvaise traduction, là elle te racontait seulement de quoi elle était capable quand elle est amoureuse.
A force de chercher une passerelle vers l'extérieur pour tout mon fourbi, j'ai pensé qu'en terre inconnue il paraîtrait moins hétéroclite. Je me suis orienté vers ce vaste territoire qu'on regroupe sous le terme générique de "femme", et j'en ai copié tous les usages, toutes les coutumes, enfin le peu que j'étais capable de découvrir.
Alors j'ai flatté, j'ai écouté, j'ai baissé les yeux en signe d'assentiment, j'ai pris part à des conversations comme si je me sentais concerné.
Et en guise de conclusion, ça donnait à peu près ça "'tain, pour une fois que j'en trouve un qu'est pas trop bourrin, il ne sait pas ce qu'il veut, et mon cul, il ne t'intéresse pas, mon cul ?"
Ce qui provoquait en moi un ressentiment maussade, merde, j'avais fait tout bien comme elles disent, mais en fait faut pas les écouter. Enfin si, faut les écouter. Mais pas trop. Enfin si mais il faut avoir le décodeur. Et fournir le décodeur. L'autre, le mien. Celui où je parle bizarrement, au premier degré.
Exemple de dialogue :
- Moi : Ta nouvelle coiffure te va super bien.
- Elle : "Mais il me drague ce con"
- Moi : C'était vraiment passionnant ton dernier topo, limpide, on s'est régalé.
- Elle : "Ah oui, il a vraiment envie de me baiser"
- Moi : J'adore ta manière de sourire, j'adore cette retenue coquine pleine de fierté en même temps.
- Elle : "Et en plus il veut que je le suce, non mais il ne s'est pas regardé"
- Moi : J'ai trouvé que tu avais su extraire l'essentiel du sujet, je ne me suis pas ennuyé une seconde.
- Elle : "Tant mieux pour toi ducon, je n'avais que ça à foutre de t'éviter la torpeur. Tu ne voudrais pas que j'avale en plus."
- Moi : Non mais vraiment, je crois qu'on va repenser tout l'organigramme, c'était vraiment remarquable.
- Elle : "Tiens, c'est vrai qu'il est moins con qu'il en a l'air, enfin un qui comprend, comme quoi, de temps en temps les mecs se mettent à penser. C'est vrai qu'il est pas si mal."
- Moi : Est-ce que tu aurais la possibilité de te libérer samedi pour mettre tout cela au point.
- Elle : "Heula, faut que je m'épile vite fait, les collants opaques ça va pour bosser mais dans l'intimité, il y a toujours un moment... Je me maquille ou pas, je fais semblant de croire que c'est un rendez-vous de travail ou pas ?"
Et toute la journée on bosse, c'est super agréable, elle est non seulement intelligente mais ses manières sont délicates. Une séance de boulot divine.
- Elle : "Le con, j'ai renoncé à ma séance d'hypnothérapeute, j'ai sorti le grand jeu, et... rien ? Escroc. Bandit. Pédé."
L'avantage de ce genre de situation c'est qu'elle permet une exploration exhaustive de ses défauts. Si il y en avait un seul qui t'avait échappé jusqu'alors, pas d'inquiétude, elle va le déterrer.
Hé oh, mon cul, il te plait pas mon cul ?
Mais si il me plait ton cul, enfin... c'est un cul, quoi. Par contre, ta conversation, ça c'est du rare de chez rare, faut pas gâcher, raconte-moi encore.
Je ne sais pas si à Rome il faut faire comme les romains, mais avec les femmes, il y a un truc totalement répréhensible : se comporter comme une femme. D'abord, tu n'es pas censé avoir les codes, ensuite tu n'es pas censé les utiliser, il y a embrouille.
Tu es censé être un mec qu'on peut embrouiller quand on veut, pas l'inverse. Si tu souris bêtement quand elle te cherche des poux dans la tête en flattant Georges Clooney, son chef de bureau et le mari de Kevin, ça ne va pas du tout, mais alors pas du tout.
Bon, avec les hommes ça ne marche pas, avec les femmes, ça ne marche pas non plus. Alors je laisse tomber, mon fourbi ne sert à rien, je vais descendre à la cave pour remuer la poussière de temps en temps, par nostalgie, faut rien jeter, il mourra avec moi, n'ayant jamais servi. Il ne valait pas grand-chose.
J'ai eu la chance extraordinaire de croiser des hommes qui avaient eux aussi des trucs bizarres dans leur gourbi, des trucs extraordinaires que je me suis empressé de dupliquer. Cela m'a permis d'échapper à l'étreinte du normal, du convenu, du politiquement correct.
Mais je me suis bien garder de leur montrer ma cave. Trop la honte.
Un jour le destin m'a autorisé a pénétré dans Toahossiland. Je n'y croyais pas trop au début. Vu de l'extérieur le portier avait l'air normal, mais ses quelques réflexions me rappelaient vaguement mes trucs à la cave.
Je suis allé chez lui, il m'a ouvert sa cave. Le choc.
- Ah bon toi aussi t'as ça ?
- Ah bon toi aussi tu penses ça ?
- Non mais, on a le droit de penser ça ?
- Tu déconnes, toi aussi t'aimes pas Amélie Nothomb ? Ah bon, toi aussi le théâtre te fait chier ? Merde, tu es pourtant vachement intelligent. On a le droit de ne pas aimer le théâtre en étant intelligent ? C'est légal ce truc ? Et on a le droit de le dire, en plus ? Nan, tu déconnes.
- Et quoi, quand une femme te casse les couilles, il faut lui dire ? Non, t'es fou ou quoi ? C'est passible de la peine de mort ce truc !
- Quand tu vois tout le manège qui dicte le comportement du clown en face, tu as le droit de t'en servir ? Arrête ton char, Ben-Hur, je sais très bien qu'ils ont horreur de ça.
J'allais de "toi aussi" en "toi aussi", je n'en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Mais ça bourdonnait comme un refrain entêtant, il y avait arnaque, c'est sur. Je suis resté sur mes gardes.
Mais à force de visiter sa cave, je n'arrêtais pas de retrouver des similitudes avec mon établi.
Je me suis dit "où est l'arnaque ?", ça n'existe pas un type qui trimballe les mêmes conneries que moi, il y avait même des pièces dont j'ignorais l'existence. Alors je me suis dit, je vois le genre, il fait semblant de ne pas daigner regarder ta cave, et il te piège en te présentant l'équivalent pour te mettre en confiance, juste quelques variations pour rester crédible. Méfie-toi, c'est un escroc.
Mais j'avais beau chercher, ça tenait la route. Il n'y avait pas que la cave, il y avait aussi la vitrine, exposée aux yeux de tous, très conforme au contenu cavier. Et jour après jour, la vitrine ne changeait pas, et d'autres passants semblaient y trouver leur bonheur. Lala, mais alors mon bordel ? Il vaut quelque chose, mon bordel ?
Il y avait une grosse différence entre nos deux caves, la sienne était super ordonnée, efficace, l'essentiel à portée de mains, le superflu tout en haut des étagères. Il avait un index performant, que j'ai fini par étudier.
J'ai été surpris par sa logique. Il rangeait les boulons de 13.45 à B comme "Bordel", alors qu'à l'évidence j'étais convaincu qu'il fallait les ranger à "Bidule". Mais comme c'était le premier que je croisais avec des boulons de 13.45, j'y suis allé sur la pointe des pieds pour lui suggérer une modification de son index.
J'ai bien fait d'y aller mollo, parce qu'il n'aime pas du tout. "Un boulon ça se range à "Bordel", ne viens pas me casser les couilles, morveux". Bon, d'un autre coté, lui et moi on range les boulons à "B", je finissais par m'y retrouver dans son index. Ce n'est pas toujours facile de suivre. Les femmes je les range à "P" comme "plumard" ou "pipe", lui estime qu'il est impossible de ne pas les classer à "C" comme "cuisine". Tout bien réfléchi, le fond de sauce est proche.
Il faut bien voir qu'il a un index très élaboré, et moi un grand foutoir.
Alors de temps en temps, je lui ouvre la porte de ma cave.
Je lui montre une pièce.
Les réactions sont variées.
Quand il veut me faire plaisir, il me fait le coup du "toi aussi ?", mais je ne suis pas con, c'est juste pour me faire sortir mes plus belles pièces.
J'ai voulu le piéger, je lui ai montré une fois une pièce toute rutilante, chromée sous les aisselles. Et il m'a dit "laisse tomber, ça vaut rien, poubelle", l'enfoiré, rien que pour dire d'avoir de la fierté, je l'ai mise bien en évidence, et chaque fois qu'il vient je lui en remets une couche. Et à chaque fois la même réponse "ça vaut rien." Je sais qu'il a raison, mais depuis le temps que je cachais mon foutoir, j'ai décidé de faire ma précieuse, j'ai une pièce chromée, tu vas te la manger jusqu'à ce que tu me dises qu'elle a une valeur inestimable.
Quand on a fini de tiser ce qui me reste de conversation, je déballe un vieux truc rouillé, et à sa façon de ne pas réagir je sais que j'ai attiré son attention. Quand il ne dit rien, c'est bon signe, c'est qu'il est en train de chercher dans son index. Oh pas pour savoir si il connaît la pièce, non, ça j'ai compris, non, pour retrouver la meilleure utilisation dont il se souvienne.
Et le voilà parti sur un pote légionnaire encerclé en Cochinchine par les troupes de Giap et qui a survécu avec un truc qui ressemblait vaguement à mon machin rouillé.
Ah ouais, parce qu'il est incapable de te dire directement que tu as intérêt à passer ton vestige à l'huile qui va bien, le dérouiller, parce que ce truc-là, ça marche super bien quand tu te retrouves entourés de bridés.
Ne cherche surtout pas à savoir si c'est utilisable sur le périphérique parisien, il te parle magie de l'orient, tu lui sors Airparif. Il est capable de repartir sur les émissions de microparticules des diesels, rien que pour t'emmerder.
"Je te dis que ça marche, ne viens pas me gonfler avec tes angoisses autoroutières !"
Mais il faut le suivre le margoulin. Des mois qu'il me bassine pour que je range les femmes à "C". Alors j'ai fini par lui demander en quoi ça pouvait bien le déranger que moi je les range à "P".
Sa réaction m'a prise de court, il s'est exclamé "putain de sagittaires, je n'ai jamais compris pourquoi il s'obstinaient à classer les femmes à "P", c'est vrai quoi, c'est pas logique. L'élite, c'est-à-dire les capricornes, les classe à "C", tu veux faire partie de l'élite ou non ?".
Moi j'ai dit que non, je fais déjà partie de l'élite, et je t'emmerde, tu me dis que les sagittaires classent à P, je classe à P, c'est bon, c'est tout ce que je voulais savoir.
"Tu fais comme tu le sens, mais me fait pas chier". Je crois l'avoir entendu maugréer quelque chose comme "classer les femmes à "P", je te jure, il n'y a qu'un bourrin de sagittaire pour faire un truc aussi con", mais je n'en suis pas sur.
J'en ai tiré une leçon primordiale : faut pas faire chier les capricornes.
Et une tout aussi intéressante : "tu fais comme tu le sens."
Je suis allé voir sur Google, les capricornes n'aiment pas les trucs chromés. Méfiance, je garde mes jolies pièces rutilantes, on ne sait jamais. J'évite juste de les lui mettre sous le nez.
Parce que j'ai vraiment besoin de lui. Non seulement il dispose d'une réserve de boulons de 13.45, mais en plus il connaît des types suffisamment barges pour accumuler des écrous de 13.45.
Si, si, ça existe, je me trouvais ravagé du bulbe avec mes boulons, mais bon, des boulons, tu peux encore comprendre, mais des écrous, franchement, il faut être malade.
Et le pire c'est qu'il se fout de leur gueule, toujours dans le même style élégant "comment peut-on être assez con pour collectionner des écrous de 13.45 ?". Et moi, à chaque fois, je ne peux m'empêcher de lui demander "mais, on a le droit de dire ça ?"
Apparemment oui, puisque les écrouistes se fendent la poire.
Quand il veut me la jouer à la sournoise, il m'embarque cette fois-ci pour Tobrouk pour me refaire "stop" le coup du siège de la ville par les troupes de Rommel "j'ai compris" et la fameuse passe d'Halfaya où se sont illustrés les artilleurs italiens sous les ordres du Commandant Pardi. "C'est bon, je capitule, on a le droit de dire ça" Rommel leur rendit hommage, il déclara que la preuve était faite qu'un soldat italien est capable de bien se battre quand il est conduit par un chef digne de ce nom et qu'il est bien équipé."oui d'accord, mais quel rapport avec les boulons et les écrous ? Parce qu'au départ on parlait des hommes et des femmes, là, sans vouloir me montrer incorrect."
C'est faux. J'aimerais bien lui poser la question directement. Le problème, c'est que pour poser la bonne question, il faut avoir une idée de la bonne réponse. Sinon, mes questions se réduisent à pas grand-chose, mais le plus souvent le fond de ma pensée se résume à "donc, ça on a le droit ?".
Parfois j'ai l'impression de lui demander si on a le droit d'offrir des fleurs à la Saint-Valentin. Et zou, c'est reparti pour le siège de Tobrouk. Il y a des jours où je finis par plaindre mon entourage, si tous les mecs qui stockent du 13.45 fonctionnent comme ça, je commence à mieux comprendre certaines réactions.
Mais bon, on a le droit, non ? Il le fait bien lui.
Il y a vraiment des fois où je m'interroge sur ce forum. Quelqu'un a paru surpris que l'affect puisse être un problème.
Mon exemple parlera aux marxistes à tendance H&M du forum. Imaginez être sous le charme d'une ravissante, et que fou d'amour et de tendresse vous deviez reconnaître au parti de Marine le Pen le statut de seul espoir pour la France. Au début vous souririez de tant de candeur, ensuite vous souririez beaucoup moins parce qu'elle est très sérieuse, et ensuite, si la miss continue à vous rendre dingue, et que vous arrivez à dépasser vos convictions, la magie se sera envolée, il pourra rester le désir ou le plaisir, mais l'amour en aura pris un sacré coup dans l'aile.
Imaginez que sans grande conviction sur la vie, l'amour, la politique, la cuisson du fondant ou la définition de zèbre, vous tombiez sous le charme d'une personne, celle que vous voulez. Elle vous parle de trucs, de machins, qui ont l'air très importants pour elle. Et qu'à force un doute affreux commence à vous grimper le long de la moelle épinière.
Alors il suffit de piocher dans la trousse à outils. Vous parlez de n'importe quel sujet et vous ajoutez "... et dans ce domaine, les femmes et les hommes c'est différent." Cuisine, enfant, cyclisme, boissons, religion, peu importe.
Vous allez constater que presque toujours, la charmante dame va marquer une pose. Sa réponse sera plus ou moins agressive, plus ou moins cinglante, mais toujours est-il que sa réaction sera visible. Dis comme ça, ça n'a l'air de rien, mais ça veut quand même dire qu'elle t'interdit de prononcer une évidence. Au nom de quoi ? De la sainte souffrance des femmes au cours des siècles, des écarts de salaire, enfin le baratin habituel.
Vous noterez que je n'ai rien argumenté, que je n'ai pas donné d'opinion, j'y vais en douceur, je commence par la base, le truc qui normalement ne peut pas être contredit, c'est à peine au-dessus du niveau "le ciel est bleu". Et bien déjà ça, à peine ça, tu n'as pas le droit. Juste utiliser le terme de différence à propos des hommes et des femmes me classe dans la catégorie prédateur. C'est dingue, non ?
Qu'est-ce que tu viens me parler d'affect après ? C'est foutu ma chérie. Si la tyrannie débute au niveau du non contestable, qu'en sera-t-il quand on abordera les turbulences des sentiments. Ne te fatigue pas, je connais la réponse : la tyrannie va se déchaîner.
Rigolez les filles, je sais que vous pensez à tout ce que vous êtes prêtes à faire pour votre chéri. Tout ? Oui, enfin, tout, mais pas ce qu'il veut lui, tout ce que vous avez décidé qui était bon pour lui. Là c'est open bar, on est bien d'accord.
Ça n'a l'air de rien, mais c'est redoutable ce que l'intellect demande à être respecté avant de pouvoir déballer l'affect. Sinon Amour et Psyché finissent leur partie de belote à la cave, pendant que le stagiaire répond "oui, moi aussi je t'aime" à la clientèle.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
"Et c'est là je pense que les emmerdes ont commencé, parce que j'ai tout bricolé à la main, dans ma tête tout est conçu avec du scotch et du fil de fer, il n'y a rien aux normes. Je n'en suis pas fier, j'aurais aimé de la bel ouvrage. Mais l'avantage de mon établi, c'est que j'en connais tous les recoins et que je peux faire avec, me démerder pour l'adapter en fonction des circonstances."
N6 pourquoi chercher à bricoler avec d'autres méthodes si la tienne fonctionne ?? Certes hors normes mais conçu par toi et adapté pour toi.
"J'en ai bouffé jusqu'à satiété en me disant qu'à force de me remplir de connaissances j'allais bien finir par m'intégrer dans ce savoir, et remplacer mon bricolage par quelque chose de plus élaboré."
Remplacer ? Non INTÉGRER ce savoir dans TON bricolage. C'est pas toi qui pénètre les idées mais elles qui te font évolués mais pas changé !
"Au moins j'avais capté un truc, il y avait des systèmes pour penser.
Manque de chance, ces systèmes de pensée ne m'aidaient pas à gérer le bordel de mon établi. Il me permettait juste de voir à quel point la plupart des gens ne réfléchissent pas, ils réagissent. Comme on dirait d'un automobiliste qu'il ne conduit pas, qu'il roule."
Rooouuuuule ma poule ! Question : gérer par réaction ou gérer par réflexion, n'est-ce pas deux systèmes de pensées ? L'absence dans le premier système (réaction) serait un système de non-pensée et se départir d'une chose est parfois un choix. (bon pas toujours... mais on va pas pinailler dis ?). Comme le silence est un choix de non-parole...
"Bon, et moi dans tout ça, j'en fait quoi de mon bordel ?"
et bien comme tous tu te dépatouilles avec ...
"Ce qui m'a permis de détecter un des nombreux mensonges officiels de notre vie en société. Les femmes ne veulent pas être aimer pour leur intelligence, ou alors juste comme flatterie, au même niveau que leur dernière coiffure ou leurs enfants. Il faut impérativement aimer leur corps. Elles sont toutes déstabilisées quand tu t'intéresses plus à leur savoir qu'à leur cul. Le savoir c'est la cerise sur le gâteau, mais d'abord le cul."
Triste constat mais ABSOLUMENT d'accord avec toi ! Fuck !!!
"Les gens sont bizarres mais les femmes plus encore. Elles passent un temps considérable à te mouliner le cerveau pour bien y implanter leur manière de voir les choses, leur approche du monde, leur type de relation aux autres, et à la fin elles te demandent "et toi, tu en penses quoi chéri ?""
je t'imagine ^^
"Vous allez constater que presque toujours, la charmante dame va marquer une pose. Sa réponse sera plus ou moins agressive, plus ou moins cinglante, mais toujours est-il que sa réaction sera visible. Dis comme ça, ça n'a l'air de rien, mais ça veut quand même dire qu'elle t'interdit de prononcer une évidence. Au nom de quoi ? De la sainte souffrance des femmes au cours des siècles, des écarts de salaire, enfin le baratin habituel."
mais qu'il est con !!! Dieu merci nous sommes DIFFÉRENTS !
Conclusion : change pas mais change de fréquentations ^^
N6 pourquoi chercher à bricoler avec d'autres méthodes si la tienne fonctionne ?? Certes hors normes mais conçu par toi et adapté pour toi.
"J'en ai bouffé jusqu'à satiété en me disant qu'à force de me remplir de connaissances j'allais bien finir par m'intégrer dans ce savoir, et remplacer mon bricolage par quelque chose de plus élaboré."
Remplacer ? Non INTÉGRER ce savoir dans TON bricolage. C'est pas toi qui pénètre les idées mais elles qui te font évolués mais pas changé !
"Au moins j'avais capté un truc, il y avait des systèmes pour penser.
Manque de chance, ces systèmes de pensée ne m'aidaient pas à gérer le bordel de mon établi. Il me permettait juste de voir à quel point la plupart des gens ne réfléchissent pas, ils réagissent. Comme on dirait d'un automobiliste qu'il ne conduit pas, qu'il roule."
Rooouuuuule ma poule ! Question : gérer par réaction ou gérer par réflexion, n'est-ce pas deux systèmes de pensées ? L'absence dans le premier système (réaction) serait un système de non-pensée et se départir d'une chose est parfois un choix. (bon pas toujours... mais on va pas pinailler dis ?). Comme le silence est un choix de non-parole...
"Bon, et moi dans tout ça, j'en fait quoi de mon bordel ?"
et bien comme tous tu te dépatouilles avec ...
"Ce qui m'a permis de détecter un des nombreux mensonges officiels de notre vie en société. Les femmes ne veulent pas être aimer pour leur intelligence, ou alors juste comme flatterie, au même niveau que leur dernière coiffure ou leurs enfants. Il faut impérativement aimer leur corps. Elles sont toutes déstabilisées quand tu t'intéresses plus à leur savoir qu'à leur cul. Le savoir c'est la cerise sur le gâteau, mais d'abord le cul."
Triste constat mais ABSOLUMENT d'accord avec toi ! Fuck !!!
"Les gens sont bizarres mais les femmes plus encore. Elles passent un temps considérable à te mouliner le cerveau pour bien y implanter leur manière de voir les choses, leur approche du monde, leur type de relation aux autres, et à la fin elles te demandent "et toi, tu en penses quoi chéri ?""
je t'imagine ^^
"Vous allez constater que presque toujours, la charmante dame va marquer une pose. Sa réponse sera plus ou moins agressive, plus ou moins cinglante, mais toujours est-il que sa réaction sera visible. Dis comme ça, ça n'a l'air de rien, mais ça veut quand même dire qu'elle t'interdit de prononcer une évidence. Au nom de quoi ? De la sainte souffrance des femmes au cours des siècles, des écarts de salaire, enfin le baratin habituel."
mais qu'il est con !!! Dieu merci nous sommes DIFFÉRENTS !
Conclusion : change pas mais change de fréquentations ^^
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
J'ai eu ce souci de vouloir faire pour l'autre, de me faire chier à cuisiner des heures pour l'autre...pour un résultat mitigé il faut bien le dire une fois rapporté à l'investissement.
Et puis je me suis dit que le problème, en effet, venait de moi.
Au début, quand il disait "Ce que je mange m'est égal" je le prenais comme un camouflet pour les efforts réalisés.
Et puis j'ai eu une illumination, je me suis dit que peut-être ce qu'il me disait était son véritable état d'esprit, et que si ça coinçait c'était que mon investissement était fait sur des choses qui n'avaient pas de valeur à ses yeux, donc absurde.
J'ai donc arrêté les frais, réorienté mes efforts vers ce qui compte pour lui, et du coup la reconnaissance est arrivée.
Ah, puis j'ai aussi arrêté de faire les choses à sa place. Je lui laisse son univers et ses responsabilités, et moi je me garde du temps.
Mais, en effet, mon réflexe primaire a été de vouloir le servir, ce qui est le comble quand on se veut féministe. Dans la servitude actuelle, la servitude volontaire prend une bonne part.
Au fait, je vais t'expliquer le regard sur ton "hommes et femmes, c'est différent" à propos de choses quotidiennes et non polémiques.
Lorsqu'on entend ça ajouté derrière, ce qui saute à l'esprit est "mais bordel, pourquoi il met du fluo sur ce fait sans intérêt ?! Est-ce qu'il essaie de banaliser l'idée de différence homme-femme pour ensuite la faire accepter sur des terrains plus escarpés ?".
Et je rêve qu'on s' intéresse à mon esprit, je le trouve mieux foutu que mon cul mais jusqu'ici les gens ont plus traité avec mon cul qu'avec mon esprit.
Actuellement je suis donc certaine objectivement d'avoir un cul sans intérêt mais je commence à douter sérieusement pour mon esprit.
Et puis je me suis dit que le problème, en effet, venait de moi.
Au début, quand il disait "Ce que je mange m'est égal" je le prenais comme un camouflet pour les efforts réalisés.
Et puis j'ai eu une illumination, je me suis dit que peut-être ce qu'il me disait était son véritable état d'esprit, et que si ça coinçait c'était que mon investissement était fait sur des choses qui n'avaient pas de valeur à ses yeux, donc absurde.
J'ai donc arrêté les frais, réorienté mes efforts vers ce qui compte pour lui, et du coup la reconnaissance est arrivée.
Ah, puis j'ai aussi arrêté de faire les choses à sa place. Je lui laisse son univers et ses responsabilités, et moi je me garde du temps.
Mais, en effet, mon réflexe primaire a été de vouloir le servir, ce qui est le comble quand on se veut féministe. Dans la servitude actuelle, la servitude volontaire prend une bonne part.
Au fait, je vais t'expliquer le regard sur ton "hommes et femmes, c'est différent" à propos de choses quotidiennes et non polémiques.
Lorsqu'on entend ça ajouté derrière, ce qui saute à l'esprit est "mais bordel, pourquoi il met du fluo sur ce fait sans intérêt ?! Est-ce qu'il essaie de banaliser l'idée de différence homme-femme pour ensuite la faire accepter sur des terrains plus escarpés ?".
Et je rêve qu'on s' intéresse à mon esprit, je le trouve mieux foutu que mon cul mais jusqu'ici les gens ont plus traité avec mon cul qu'avec mon esprit.
Actuellement je suis donc certaine objectivement d'avoir un cul sans intérêt mais je commence à douter sérieusement pour mon esprit.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Voilà. Change d'enfants.Patate a écrit:
Conclusion : change pas mais change de fréquentations ^^
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
quels z'enfants ???
nan ça malheureusement, les enfants on peut point s'en défaire car on ne veut pas !
nan ça malheureusement, les enfants on peut point s'en défaire car on ne veut pas !
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Change d'enfants je te dis. Tu vas voir. Ca change la vie.Patate a écrit:quels z'enfants ???
nan ça malheureusement, les enfants on peut point s'en défaire car on ne veut pas !
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Mais je veux pas changer de vie, môa !!!
Et encore moins mon Pataton. Tu l'as vu, il est génial ce mec !!
Et encore moins mon Pataton. Tu l'as vu, il est génial ce mec !!
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Quand tu verras ton ami de Toaussiland, tu pourras lui dire que je trouve aussi plus sympa de classer les femmes dans P. ^^ Tu me diras, avec le C il a le choix entre la cuisine et le cul. Mais le P c'est une jolie lettre qui va bien aux femmes (comme Psyché).
Pas vrai Patate ?
Finalement si tout se passe dans ton établi, peu de veinard y ont accès. Surtout tu as des mots clés en guise de serrure. Certains mots ou signes bloquent l'ouverture, comme le point d'interrogation associé à de l'intimité , quand abracadabra et un papillonnement de cils ne suffisent pas à l'ouvrir.
Les hommes et les femmes c'est une longue histoire d'incompréhension qui nous vient de la préhistoire.
Si on retire l'affect, si on ne garde que l'intellect (on obtient ce qu'on appelle communément "Amitié") les différences persistes mais ça rend la relation enrichissante, tu ne trouves pas ? (que veux tu, je reflexionne au féminin donc en essayant toujours de te laisser croire que tu es plus intelligent... )
Puisque vous parlez des enfants, mon fils hier soir me dit "Maman, c'est dans ma tête, je ne sais pas expliquer comment ça fonctionne, moi non plus je comprends pas trop, mais ça se fait tout seul"
Je me demande s'il faut que je le laisse se fabriquer un établi
Pas vrai Patate ?
Finalement si tout se passe dans ton établi, peu de veinard y ont accès. Surtout tu as des mots clés en guise de serrure. Certains mots ou signes bloquent l'ouverture, comme le point d'interrogation associé à de l'intimité , quand abracadabra et un papillonnement de cils ne suffisent pas à l'ouvrir.
Les hommes et les femmes c'est une longue histoire d'incompréhension qui nous vient de la préhistoire.
Si on retire l'affect, si on ne garde que l'intellect (on obtient ce qu'on appelle communément "Amitié") les différences persistes mais ça rend la relation enrichissante, tu ne trouves pas ? (que veux tu, je reflexionne au féminin donc en essayant toujours de te laisser croire que tu es plus intelligent... )
Puisque vous parlez des enfants, mon fils hier soir me dit "Maman, c'est dans ma tête, je ne sais pas expliquer comment ça fonctionne, moi non plus je comprends pas trop, mais ça se fait tout seul"
Je me demande s'il faut que je le laisse se fabriquer un établi
Dernière édition par Jordan Sulli le Mar 2 Déc 2014 - 13:21, édité 1 fois
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