Texte pour les HP dyssynchroniques qui se posent des questions. . .
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Texte pour les HP dyssynchroniques qui se posent des questions. . .
Bonjour,
Mon résultat au Waïs (très récent) m'a beaucoup désemparée, malgré le diagnostique écrit noir sur blanc. Je constate (en parcourant les forums sur plusieurs sites) que je ne suis pas la seule.
Le Waïs pour moi était extrêmement important.Je lis souvent qu'il ne faut pas s'enfermer dans des chiffres, que ça n'est pas si grave, que la "vie continue". . .
En ce qui me concerne, l'enjeu était tout simplement énorme.
Pourquoi ? Parce que cela impliquait une relecture positive d'une partie de ma vie, une déculpabilisation, une baisse de l'anxiété.
Mais surtout, de mettre à plat certaines choses avec des gens que j'aime mais qui ne m'ont pas souvent comprise.
La personne qui a écrit le texte suivant est une "pointure" dans le domaine et est directrice du centre où j'ai passé mon Waïs.
Je me suis complètement reconnue à la fois en tant que petite fille et adulte. Cela m'a enlevé beaucoup de doutes et vraiment aidée.
Je souhaitais le partager avec tous ceux pour qui ces écarts (parfois extrêmes) de courbes sont difficiles à comprendre.
J'espère aider un peu ceux et celles qui comme moi, doivent se débrouiller seuls(es) avec "ça".
Haut potentiel « intellectuel » chez l’enfant
Laboratoire Santé, Individu, Société, EAM-4128, Psychologue, Docteur en Psychologie, Chercheur Associé.
Présenté par Fanny Nusbaum
HP- Profil Complexe
Cognition
L’enfant à HP- Profil Complexe (HP-C) a besoin d’apprendre, mais surtout de comprendre ce qu’il apprend et pourquoi il l’apprend. Ce besoin de stimulations quasi permanent lui confère une grande curiosité concernant le monde qui l’entoure.
Le processus d’adaptation repose ainsi principalement sur un filtrage des stimulations au travers de son intelligence, et plus particulièrement de ses capacités (défensives) de rationalisation.
La pensée, probablement par adaptation à ce « picorement cognitif », apparaît rapide, fulgurante, associative et intuitive. Il s’agit d’une pensée version cerveau droit, profondément divergente, où une image en appelle une autre, un mot en fait surgir un autre, pour arriver de fil en aiguille à l’Eureka.
C’est pourquoi tant d’enfants et d’adultes à profil Complexe relatent ce « cerveau qui tourne en permanence », comme si la réflexion était une addiction. Ainsi, l’enfant à HP-C convoite cette drogue ; mais elle l’épuise parfois.
L’univers interne se montre ainsi très riche et imagé, et l’enfant éprouve un grand besoin de prendre régulièrement du temps pour laisser vagabonder sa pensée fantasmatique débordante.
Un autre avantage conféré par ce profil HP-C réside dans la créativité qu’il induit (Gibello, 2003). En effet, le mode cérébral analogique repose sur des associations symboliques et sur une forte charge émotionnelle, terreaux essentiels à la capacité de création.
En revanche, on notera une difficulté dans le raisonnement analytique et dans les capacités d’approfondissement. Cette difficulté est liée à la fois à la préférence cérébrale analogique au détriment d’un fonctionnement digital, et à l’instabilité inhérente à tout processus émotionnel.
Par ailleurs, le mécanisme préférentiel de pensée analogique met l’enfant à profil Complexe aux prises avec une difficulté de planification et d’anticipation. Ce phénomène s’explique probablement par le caractère non chronologique de la pensée en arborescence par opposition au processus de planification.
L’expression psychomotrice se montre ainsi très irrégulière, ponctuée à la fois de « coups de génie corporel » et de « pieds pris dans le tapis ».
Enfin, la vulnérabilité attentionnelle, psychomotrice, et émotionnelle dont souffre souvent cet enfant se montre en décalage avec certaines de ses aptitudes cognitives. Cette dyssynchronie se traduit d’ailleurs par une plus forte hétérogénéité des résultats aux échelles de Wechsler (Terrassier, 2005).
Comportement
Le comportement de l’enfant à HP-C correspond généralement à son fonctionnement cognitif : il est assez inégal.
En premier lieu, on observe un enfant à la personnalité atypique, cultivant la différence, sans forcément le vouloir. Que cette différence s’exprime sous une forme introvertie ou extravertie, cet enfant ne passe jamais inaperçu. Il bénéficie et pâtit à la fois d’une présence particulière, connotée positivement ou non.
L’enfant au profil Complexe est animé par une sensibilité « à fleur de peau », qui lui confère souvent un humour cinglant, ayant probablement une fonction sublimatoire.
On le qualifie ainsi fréquemment d’ « incontrôlable », « caractériel », « mal élevé », surtout quand il se trouve dans un contexte où certaines règles sont incontournables : système scolaire, jeu, compétition, vie en société (Terrassier, 2005)… Car cet enfant supporte assez mal l’aspect rigide et froid d’une règle, qui, pour être en mesure de s’adapter à la majorité, s’avère forcément grossière et sans pertinence dans certains cas… ce qu’il ne manque pas de pointer !
Sa différence mal assumée, souvent déniée, et sa sensibilité exacerbée l’emprisonnent ainsi dans des écueils relationnels, et parfois dans une tour de solitude. Qu’il se présente comme un chef de file ou comme un marginal, son attitude au sein du groupe ne souffre pas la demie mesure, de sorte qu’il fait rarement l’unanimité en société…
Consciemment ou non, il peut aisément se mettre en position difficile par la provocation, incapable d’adopter une position politiquement correcte, de sécurité ou d’économie (physique, psychique, relationnelle). Il engendre ainsi, sans le vouloir, désapprobation et rejet, ce qui le fait profondément souffrir.
Pourtant, il s’agit la plupart du temps d’un enfant généreux et attachant. De surcroît, il est en capacité de communier avec l’émotion de son interlocuteur, d’être en sympathie pour l’autre. Mais s’il est apte à « fusionner » émotionnellement, il rencontre une réelle difficulté à faire preuve de suffisamment de flexibilité mentale pour se mettre à la place de l’autre sur un plan affectif tout en gardant une certaine distance. En d’autres termes, il s’agit d’un enfant pourvu de sympathie, mais assez dénué d’empathie.
En outre, l’inconstance des émotions qui le transportent peut l’amener parfois à se montrer agressif envers autrui (Marcelli & Braconnier, 2007). Son côté imprévisible dans la relation semble dès lors trop effrayant pour son entourage, qui, bien que fasciné par lui, a tendance à le tenir à distance pour se protéger de ses ardeurs.
Le parcours scolaire apparaîtra comme hautement dépendant de la relation à l’enseignant. S’il parvient à se nouer une relation qui dépasse les tentatives régulières de cet enfant de questionner les limites posées, et qu’il se crée un lien émotionnel entre l’enseignant et lui, alors l’enfant à HP-C sera en mesure d’exprimer son potentiel. Si, en revanche, la relation qui s’installe est basée sur un rapport frontal dont l’objectif principal est d’amener cet enfant à s’adapter au système coûte que coûte, alors les conséquences au niveau des performances scolaires et du comportement peuvent devenir désastreuses.
D’aucun décriront ainsi l’enfant à HP-C comme manipulateur. Sa compréhension fine des processus émotionnels, bien que mal gérés, et son besoin de maintenir un contact affectif constant comme lien entre lui et son environnement sont pour beaucoup dans cette interprétation.
En réalité, la plupart des enfants à profil Complexe sont en souffrance : Le monde qui les entoure leur est étranger et menaçant, de sorte qu’ils sont contraints de développer des capacités cognitives et une sensibilité extrêmes pour se l’approprier, au prix d’une dépense attentionnelle considérable.
Par ailleurs, la différence de temporalité et de spécificités entre sa réalité interne et la réalité externe plonge souvent cet enfant dans un sentiment de frustration intense, qu’il a bien du mal à maîtriser. Il ne supporte pas de ne pas réussir immédiatement une tâche, et préfère l’abandonner ou ne pas s’y engager pour ne pas avoir à faire face à une angoisse d’échec. Il éprouve aussi la plus grande difficulté à faire preuve de patience ou à ne pas voir son désir assouvi.
En résumé, l’enfant à Haut Potentiel Intellectuel, profil Complexe, bénéficie d’une pensée hors normes, d’une grande créativité et d’une capacité d’attachement considérable. Cependant son inconstance dans l’effort et les irrégularités dans ses capacités cognitives, psychomotrices et relationnelles font de lui un enfant souvent fragile, isolé et en souffrance qu’il convient d’accompagner pour valoriser son potentiel et minimiser ses handicaps.
Mon résultat au Waïs (très récent) m'a beaucoup désemparée, malgré le diagnostique écrit noir sur blanc. Je constate (en parcourant les forums sur plusieurs sites) que je ne suis pas la seule.
Le Waïs pour moi était extrêmement important.Je lis souvent qu'il ne faut pas s'enfermer dans des chiffres, que ça n'est pas si grave, que la "vie continue". . .
En ce qui me concerne, l'enjeu était tout simplement énorme.
Pourquoi ? Parce que cela impliquait une relecture positive d'une partie de ma vie, une déculpabilisation, une baisse de l'anxiété.
Mais surtout, de mettre à plat certaines choses avec des gens que j'aime mais qui ne m'ont pas souvent comprise.
La personne qui a écrit le texte suivant est une "pointure" dans le domaine et est directrice du centre où j'ai passé mon Waïs.
Je me suis complètement reconnue à la fois en tant que petite fille et adulte. Cela m'a enlevé beaucoup de doutes et vraiment aidée.
Je souhaitais le partager avec tous ceux pour qui ces écarts (parfois extrêmes) de courbes sont difficiles à comprendre.
J'espère aider un peu ceux et celles qui comme moi, doivent se débrouiller seuls(es) avec "ça".
Haut potentiel « intellectuel » chez l’enfant
Laboratoire Santé, Individu, Société, EAM-4128, Psychologue, Docteur en Psychologie, Chercheur Associé.
Présenté par Fanny Nusbaum
HP- Profil Complexe
Cognition
L’enfant à HP- Profil Complexe (HP-C) a besoin d’apprendre, mais surtout de comprendre ce qu’il apprend et pourquoi il l’apprend. Ce besoin de stimulations quasi permanent lui confère une grande curiosité concernant le monde qui l’entoure.
Le processus d’adaptation repose ainsi principalement sur un filtrage des stimulations au travers de son intelligence, et plus particulièrement de ses capacités (défensives) de rationalisation.
La pensée, probablement par adaptation à ce « picorement cognitif », apparaît rapide, fulgurante, associative et intuitive. Il s’agit d’une pensée version cerveau droit, profondément divergente, où une image en appelle une autre, un mot en fait surgir un autre, pour arriver de fil en aiguille à l’Eureka.
C’est pourquoi tant d’enfants et d’adultes à profil Complexe relatent ce « cerveau qui tourne en permanence », comme si la réflexion était une addiction. Ainsi, l’enfant à HP-C convoite cette drogue ; mais elle l’épuise parfois.
L’univers interne se montre ainsi très riche et imagé, et l’enfant éprouve un grand besoin de prendre régulièrement du temps pour laisser vagabonder sa pensée fantasmatique débordante.
Un autre avantage conféré par ce profil HP-C réside dans la créativité qu’il induit (Gibello, 2003). En effet, le mode cérébral analogique repose sur des associations symboliques et sur une forte charge émotionnelle, terreaux essentiels à la capacité de création.
En revanche, on notera une difficulté dans le raisonnement analytique et dans les capacités d’approfondissement. Cette difficulté est liée à la fois à la préférence cérébrale analogique au détriment d’un fonctionnement digital, et à l’instabilité inhérente à tout processus émotionnel.
Par ailleurs, le mécanisme préférentiel de pensée analogique met l’enfant à profil Complexe aux prises avec une difficulté de planification et d’anticipation. Ce phénomène s’explique probablement par le caractère non chronologique de la pensée en arborescence par opposition au processus de planification.
L’expression psychomotrice se montre ainsi très irrégulière, ponctuée à la fois de « coups de génie corporel » et de « pieds pris dans le tapis ».
Enfin, la vulnérabilité attentionnelle, psychomotrice, et émotionnelle dont souffre souvent cet enfant se montre en décalage avec certaines de ses aptitudes cognitives. Cette dyssynchronie se traduit d’ailleurs par une plus forte hétérogénéité des résultats aux échelles de Wechsler (Terrassier, 2005).
Comportement
Le comportement de l’enfant à HP-C correspond généralement à son fonctionnement cognitif : il est assez inégal.
En premier lieu, on observe un enfant à la personnalité atypique, cultivant la différence, sans forcément le vouloir. Que cette différence s’exprime sous une forme introvertie ou extravertie, cet enfant ne passe jamais inaperçu. Il bénéficie et pâtit à la fois d’une présence particulière, connotée positivement ou non.
L’enfant au profil Complexe est animé par une sensibilité « à fleur de peau », qui lui confère souvent un humour cinglant, ayant probablement une fonction sublimatoire.
On le qualifie ainsi fréquemment d’ « incontrôlable », « caractériel », « mal élevé », surtout quand il se trouve dans un contexte où certaines règles sont incontournables : système scolaire, jeu, compétition, vie en société (Terrassier, 2005)… Car cet enfant supporte assez mal l’aspect rigide et froid d’une règle, qui, pour être en mesure de s’adapter à la majorité, s’avère forcément grossière et sans pertinence dans certains cas… ce qu’il ne manque pas de pointer !
Sa différence mal assumée, souvent déniée, et sa sensibilité exacerbée l’emprisonnent ainsi dans des écueils relationnels, et parfois dans une tour de solitude. Qu’il se présente comme un chef de file ou comme un marginal, son attitude au sein du groupe ne souffre pas la demie mesure, de sorte qu’il fait rarement l’unanimité en société…
Consciemment ou non, il peut aisément se mettre en position difficile par la provocation, incapable d’adopter une position politiquement correcte, de sécurité ou d’économie (physique, psychique, relationnelle). Il engendre ainsi, sans le vouloir, désapprobation et rejet, ce qui le fait profondément souffrir.
Pourtant, il s’agit la plupart du temps d’un enfant généreux et attachant. De surcroît, il est en capacité de communier avec l’émotion de son interlocuteur, d’être en sympathie pour l’autre. Mais s’il est apte à « fusionner » émotionnellement, il rencontre une réelle difficulté à faire preuve de suffisamment de flexibilité mentale pour se mettre à la place de l’autre sur un plan affectif tout en gardant une certaine distance. En d’autres termes, il s’agit d’un enfant pourvu de sympathie, mais assez dénué d’empathie.
En outre, l’inconstance des émotions qui le transportent peut l’amener parfois à se montrer agressif envers autrui (Marcelli & Braconnier, 2007). Son côté imprévisible dans la relation semble dès lors trop effrayant pour son entourage, qui, bien que fasciné par lui, a tendance à le tenir à distance pour se protéger de ses ardeurs.
Le parcours scolaire apparaîtra comme hautement dépendant de la relation à l’enseignant. S’il parvient à se nouer une relation qui dépasse les tentatives régulières de cet enfant de questionner les limites posées, et qu’il se crée un lien émotionnel entre l’enseignant et lui, alors l’enfant à HP-C sera en mesure d’exprimer son potentiel. Si, en revanche, la relation qui s’installe est basée sur un rapport frontal dont l’objectif principal est d’amener cet enfant à s’adapter au système coûte que coûte, alors les conséquences au niveau des performances scolaires et du comportement peuvent devenir désastreuses.
D’aucun décriront ainsi l’enfant à HP-C comme manipulateur. Sa compréhension fine des processus émotionnels, bien que mal gérés, et son besoin de maintenir un contact affectif constant comme lien entre lui et son environnement sont pour beaucoup dans cette interprétation.
En réalité, la plupart des enfants à profil Complexe sont en souffrance : Le monde qui les entoure leur est étranger et menaçant, de sorte qu’ils sont contraints de développer des capacités cognitives et une sensibilité extrêmes pour se l’approprier, au prix d’une dépense attentionnelle considérable.
Par ailleurs, la différence de temporalité et de spécificités entre sa réalité interne et la réalité externe plonge souvent cet enfant dans un sentiment de frustration intense, qu’il a bien du mal à maîtriser. Il ne supporte pas de ne pas réussir immédiatement une tâche, et préfère l’abandonner ou ne pas s’y engager pour ne pas avoir à faire face à une angoisse d’échec. Il éprouve aussi la plus grande difficulté à faire preuve de patience ou à ne pas voir son désir assouvi.
En résumé, l’enfant à Haut Potentiel Intellectuel, profil Complexe, bénéficie d’une pensée hors normes, d’une grande créativité et d’une capacité d’attachement considérable. Cependant son inconstance dans l’effort et les irrégularités dans ses capacités cognitives, psychomotrices et relationnelles font de lui un enfant souvent fragile, isolé et en souffrance qu’il convient d’accompagner pour valoriser son potentiel et minimiser ses handicaps.
Migilig- Messages : 83
Date d'inscription : 23/10/2014
Age : 48
Localisation : Rhône-Alpes
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