366 réels à prise rapide : exercices d'écriture quotidiens

25 mars - Aujourd'hui un air en tête.

Les hs sont-ils permis, Alphonsine ?
Dis que oui, je t'en prie !


... Chaque jour ma tête en l'air....

Où l'ai-je donc courbée qu'elle ne tienne plus
Ni penchée ni en l'air
Ma tête si bête, je la déteste

Mais dedans elle, perdurent pourtant tous les airs
Oh, comme je voudrais danser !
--------
Tout va bien : car je danse encor' aujourd'hui, dans ma tête à terre
Riche de tant d'airs.
Fais-nous tourner : je rêve de tête à tête sur un de ces airs.
Celtes !

Personne pour le thème d'hier ? J'avoue qu'il est un peu glissant...

26 mars - Aujourd'hui, j'éviterai de te dire.

Aujourd'hui, j'éviterai de te dire... tout ce que tu veux. Parce que ce n'est pas le fait de dire qui compte. C'est ce que je suis qui te hérisse. Tu sais, j'ai beau faire, je ne comprends pas pourquoi tu t'es autant acharné. Ce que j'ai pu représenter pour toi pour que tu déboulonnes, sans vergogne, tout ce qu'on a pu être l'un pour l'autre. Aujourd'hui, j'éviterai de te dire que j'ai laissé faner les bons souvenirs. Et que je pense que c'est en partie ta faute.
Tu verras cela comme une attaque. Quels que soient les mots, tu verras cela comme une attaque. Alors je ne réponds plus. A rien. Mes mots, je les réserve à qui sait les lire. Aujourd'hui, j'éviterai de te dire que tu souffres d'une situation que tu as toi-même créé.

C'est le thème d'aujourd'hui 27 qui m'est glissant, alors, comme toi, je m'abandonne à celui d'hier !

26 mars - Aujourd'hui, j'éviterai de te dire.

Enfin!
On va se rencontrer, dans quelques heures.
Quoi qu'il arrive et surtout si m'arrivait un désir de toi, j'éviterai de te le dire.
Sache-le bien.
Tu n'es qu'un Avatar, un prénom puis une voix et j'ai peur de toi comme de moi.
J'éviterai tout.
Et d'être là, peut-être, quand tu sonneras à la porte.

25 mars - "Aujourd'hui, un air en tête"
"J'ai compris que tu ne voulais pas de moi pour l'instant, mais je me force à croire qu'avec le temps, tu changes d'avis et dans mes nuits, je rêve encore que tu m'emmènes danser, jusqu'au matin..." Ces mots tournent et retournent dans ma tête, le rythme, la musique, puis le refrain. Je n'arrive pas à faire sortir cet air de ma tête. En même temps, ce n'est pas bien grave - ces paroles ont probablement une signification pour moi aujourd'hui...

26 mars - "Aujourd'hui, j'éviterai de dire"
Éviter de dire que ça m'a fait mal. Que j'ai espéré en vain, que j'ai pleuré, éviter de dire ce qui ne va pas. Comme souvent, cacher ce que je ressens. J'en ai l'habitude. Aujourd'hui, j'éviterai de dire - ce qui est trop difficile à entendre.

27 mars - "Aujourd'hui, une personne nerveuse"
Ah tiens, ça tombe bien. Je viens de me poser la question si j'étais nerveuse ou si j'étais malade. Je penche pour la deuxième hypothèse, parce que je n'ai pas l'impression d'être nerveuse, plutôt contente en fait. Mais sait-on jamais. Je crois que je suis en moyenne une personne plutôt nerveuse - comme mon poney est plutôt nerveux, comme quoi on se ressemble. Et pourtant, des gens me disent que mon contact les apaise... Bref, nerveuse ou malade? Je verrai bien.

Merci à vous
Le récapitulatif est mis à jour !
Comme vous voyez, on s'est un peu laissés aller en mars, donc il y a plein de thèmes à rattraper pour ceux qui veulent.

Spoiler:

Non ! Merci à toi Alphonsine.
Ton topic me fait du bien, et vous lire me fait du bien.

Tout le plaisir est pour moi, Tigrabelle.
Et ça peut paraître niais, mais j'aime assez l'idée de travailler à une sorte de petit édifice collectif. Ça doit être mon côté bisounours.

27 mars - Aujourd'hui, une personne nerveuse

Bon, j'ai tout préparé. Les vêtements, toujours plus que de jours de voyage, on ne sait jamais, je suis maladroite. L'insuline, bien sûr, et un peu plus que nécessaire, en cas de problème. Il ne faut jamais être trop juste, car l'imprévu n'est jamais loin. La trousse de toilette, j'oubliais ! Brosse à cheveux, brosse à dents. Maquillage... Est-ce bien nécessaire, maquillage... ?
J'ai des lectures pour dans le train, j'ai...
Oh, je suis sûre que j'ai oublié quelque chose, pourtant !
Nerveuse, moi ? Je ne vois pas où vous allez chercher ça !

P.S / J'ai aussi édité le premier post pour donner un nouveau lien vers les thèmes, l'ancien ne menant plus à rien.

Je me lance...

L'eau de mon thé tourbillonne encore. La poudre des feuilles virevolte dans cette mer verte, une pensée me pourchasse... "Mais NON!" Je me rassure.. L'eau tourne. Je pense que ça devrait être bon, pourquoi je repense à ça?!
Une brume parfumée s'échappe de ma tasse... "Allez on va dire que ca passera!!!" 
J'abandonne mon thé encore intact, et m'enfuit en vitesse.

Super Satou, bienvenue ! Ta participation a fièrement rejoint les autres dans le récapitulatif.

Merchi  je suis contente de participer ) modestement mais participer )

Je rattrape le 7 mars, je me sens un peu concernée 0:-)

7 mars - Aujourd'hui leçon à apprendre par cœur

Je m'attelle à la tâche ingrate, mais ma tête ne suit pas.
Comment fait-on déjà pour apprendre par coeur ? Une demi-heure, une heure, deux heures et ma leçon m'écoeure. Ah, je me rappelle ! j'ai besoin de mouvement pour apprendre. Je prends mes notes, j'enfile mes bottes. L'air est frais, et ma pensée happée par l'environnement est paradoxalement plus disposée. Ca y est, j'apprends !

Action éclair

Ma clef !
ici non là non p'tain
Ah ouais !
Bim là tac aller go

28 mars - "Aujourd'hui, action éclair"

Je viens de voir une réponse sur ce fil, alors ça me rappelle que je pourrais écrire quelque chose. Pas trop le temps, je fais la cuisine... Alors je passe comme un éclair pour laisser ces quelques mots.

29 mars - Aujourd'hui ça change tout le temps.
3o mars - Aujourd'hui je pourrais écrire sur ma tête :
31 mars - Aujourd'hui le monde est petit.

Des amateurs ?

31 mars : Aujourd'hui le monde est petit

Ce matin, alors que je me promenais dans mon jardin, un nid fraîchement tombé au sol attire mon attention. Je le ramasse pour en apprécier la construction : vu d'en haut, de fines brindilles et des mousses assemblées de manière parfaitement circulaire. Quelques traces de duvet incrusté témoignent encore de la présence des petits de la saison passée. Vu d'en bas entre les végétaux : un pansement. Echappé, envolé, en croisant son chemin les futurs parents lui ont donné une seconde vie, semblable à la première.

Pas trop d'idées pour l'instant, désolée...

Aujourd'hui 31 mars
Le monde est petit, tout petit et me semble insaisissable comme une minuscule bille de mercure qui roule dans ma main. Le petit monde change de forme sous les vibrations, et ses reflets dansants me fascinent mais ne me le rendent pas plus appréhendable. J'approche mes doigts mais il me fuit... Et je reste désolée avec mon coeur trop grand, mes doigts trop gros pour ce tout petit monde.

Aujourd'hui 1er avril : un pur mensonge

Je dis toujours la vérité!

Aujourd'hui, un pur mensonge:
J'ai une tête en coton, j'ai la jaunisse, je ne veux pas aller au front, je n'ai même pas lû Hemingway. Le matraquage des claviers m’angoisse, ils sont studieux, attentionés, je suis un sale nuage sur moi-même. Si c’était un autre matin, je serais sorti, il y aurait eu des conversations, je n’aurais pas écouté jusqu’au bout. Mais aujourd’hui, je n’ai pas le moral, j’ai la grippe, j’ai un sanglier dans mon pare-brise.
C’est la grande noyade ? je vais bien. C’est le déluge dehors ? - mes connaissances en iconographie chrétienne vous etonneront.
Il fait plein soleil.

1er avril ¨ Aujourd'hui un pur mensonge.
Aujourd'hui comme chaque jour que le soleil et mon réveil fait se lever, dans ma boite aux lettres, cube que j’affectionne quand je sais que rien ne va s'y trouver, j'ai eu droit à la publicité d'un voyant qui m'assurer bonheur, amour et santé. Imaginer qu'une personne a le pouvoir d’exaucer tous ses vœux, tel l'Aladin de mon enfance, contre un peu d'argent je veux bien frotter 3 fois en murmurant les incantations. Ce docteur Marabout me promet monde et merveille, j'aimerais le croire pourtant ce n'est que pur mensonge...

2 avril ¨ Aujourd'hui signature.

Signature. Devant moi, un tas de papiers, dans un dossier.
Signature. Elle est assise à l'autre bout de la table.
Signature. Elle ne me jette pas un regard.
Signature. Elle signe. Je signe. Elle part.
Signature. Sept ans de vie commune, un petit tas de papier, deux enfants, un chien, une maison à moitié payée, la voiture cabossée, les feuilles mortes du jardin, les vacances à Noirmoutier, les ciné, les chausettes et la vaisselle dans l'évier.

Aujourd'hui 2 avril Signature

Ben justement il n'y en avait pas... Rien de manuscrit, c’était des lettres découpées dans des magazines, ça donnait un air art contemporain au torchon, mais sur le fond c'était pitoyable autant dans l'invective que la syntaxe. Quel genre de cinglé rageux faut il être pour perdre son temps à découper minutieusement une centaine de caractères, les coller avec soin puis, après avoir mis sous enveloppe cet immondice, sortir de chez soi, squeezer le digicode et pour finir se planter de boite aux lettres?

3 avril ¨ Aujourd'hui ce que l'on porte.

4 avril ¨Aujourd'hui ceux que l'on porte.

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit.

6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.

7 avril¨ Aujourd'hui laisser passer les petits papiers.

8 avril¨Aujourd'hui itinéraire.


3 avril ¨ Aujourd'hui ce que l'on porte.

Je porte en moi des rires : ceux d'un enfant qui fut, joyeux.
Je porte en moi les souvenirs les plus merveilleux qui soient.

Alors, malgré tout, je marche joyeuse et confiante vers l'avenir.

3 avril ¨ Aujourd'hui ce que l'on porte.

Très grande colère, noyée dans celle de l'Autre, qui me persécute d'émotions multiples, diverses et variées, souvent avariées, qui me transperce jusqu'au sommeil, jusqu'aux cauchemars, la nuit, très très tard, qui me rend hystérique et pathétique, sauvage. Colère terrible, celle de tous les âges, de toutes les minutes.

3 avril ¨ Aujourd'hui ce que l'on porte.

Je porte des histoires : chaque vêtement a la sienne : riche et liée à plein de souvenirs, ou si terne que je ne m'en rappelle pas. Et des fois, comme ce jean acheté dans une friperie, une histoire attachée à de multiple propriétaires.
Je porte des valeurs, je porte des passions : vêtements premiers prix, marques, haute couture, recyclage, fait maison ?
Je porte de quoi me distinguer ou me fonder dans le moule.
Je porte de quoi me couvrir du froid, du soleil ou du regard.

Je trouve le thème du jour magnifique, et j'aime beaucoup ce que vous en avez fait, Tigrabelle, Lhalee et Fleurdesel. J'espère avoir le temps de trouver un angle et le traiter à mon tour.

Aujourd'hui 3 avril Ce que je porte.

Pour le moment rien, je suis nue sous les draps, je me suis fais un thé, j'ai envie de flemmarder, le chat me mordille un orteil, j'entends le bruit du rideau de la voisine qui glisse sur sa barre, elle sort surement sur son balcon fumer sa clope, en bas sur le parking les ouvriers discutent, il y en a un qui a un rire de 4L, ah ah c'est marrant un ouvrier sur un parking avec un rire de bagnole.

4 avril ¨Aujourd'hui ceux que l'on porte.

Ceux que je porte, à bout de bras, de cœur, de mots. Ceux que je porte, l'âme déchirée et vieillie trop vite, les mains abîmées, le cœur en lambeau et la tête en vrac, les casseroles qui tintent derrière eux même quand il ne marchent pas, les histoires difficiles, douloureuse, indicibles.
Je les porte, à bout de bras, de cœur, de mots. J'essaye de recoudre les âmes, soigner les mains, recoller les cœurs, ranger les têtes. J'essaye de décrocher quelques casseroles, écouter les histoires.
Et parfois, ceux que je porte, dans un élan fou, s'élancent pour porter à leur tour ceux qui souffrent.

4 avril - Aujourd'hui ceux que l'on porte.

Je suis désolée, vous faites erreur. Vous êtes arrivés, je crois, trop tard. Je ne porte plus personne.
Je l'ai longtemps fait. A bouts de bras. Je pensais qu'on ne pouvait m'aimer que si j'étais ce soutien fidèle et indéfectible qu'on décrit si bien dans les livres.
Et j'ai compris plus tard qu'à force de se mettre à disposition, les gens se servaient. Sans rien vouloir porter en retour.
Alors je me suis épuisée, en vain. Ça commence à bien faire.
Je soutiens toujours ceux que j'aime, mais sachez que je ne sauverai plus personne. Veuillez bien sonner chez la voisine, s'il vous plaît.

Et un petit rattrapage pour moi aussi :

6 mars - Aujourd'hui il faudrait réparer.

Quand on restaure une reliure abîmée, dont le cuir a été mangé, tiraillé, déchiré par l'usage, on laisse toujours des traces. Coutures, couleur du cuir que l'on choisit un ton plus clair, pour ne pas mentir sur la marchandise et annoncer le livre restauré, vestiges de l'ancienne reliure conservés en boîte à côté ou au début du livre... On a beau faire, on ne pourrait pas cacher tout à fait les cicatrices, à moins de détruire tout ce qui faisait la spécificité du livre.
Je crois que pour les humains, c'est pareil.
Il faudrait réparer, mais jamais au point de perdre toutes les traces.

Et les thèmes des jours à venir :

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit.
6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.
7 avril¨ Aujourd'hui laisser passer les petits papiers.
8 avril¨Aujourd'hui itinéraire.
9 avril ¨ Aujourd'hui contre le mur.

Alphonsine a écrit:4 avril - Aujourd'hui ceux que l'on porte.

Je suis désolée, vous faites erreur. Vous êtes arrivés, je crois, trop tard. Je ne porte plus personne.
Je l'ai longtemps fait. A bouts de bras. Je pensais qu'on ne pouvait m'aimer que si j'étais ce soutien fidèle et indéfectible qu'on décrit si bien dans les livres.
Et j'ai compris plus tard qu'à force de se mettre à disposition, les gens se servaient. Sans rien vouloir porter en retour.
Alors je me suis épuisée, en vain. Ça commence à bien faire.
Je soutiens toujours ceux que j'aime, mais sachez que je ne sauverai plus personne. Veuillez bien sonner chez la voisine, s'il vous plaît.

Il me semble que c'est comme une réponse, j'aime beaucoup !

Peut-être que c'est toi, la voisine
Merci !

4 avril: aujourd'hui ce que je porte:

La même chose qu'hier et que demain, peu m'importe.. c'est la vie qui m’insupporte, ce que je colporte depuis si longtemps..
Peut-être devrais-je ouvrir une autre porte?..

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit.

Un mot ? Un seul ? En suis-je capable ? Un mot ? Bien le choisir, dans la foultitude de mes idées. Un mot, un seul, que je ne saurais décrire, qui se suffit à lui-même aussi bien qu'il déchaîne des torrents de cris, de larmes et de pensées. Un mot ? Aimer.

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit.

S’agirait-il d’un mot pour désigner le bout de texte ou s’agit-il du texte en lui-même ? Qu’est-ce que ce mot « mot » m’inspire-t-il ? Son homonyme « maux » s’accorde parfaitement à ses lèvres ; ce mot douloureux, souffrant, qui expie sa misère dans la trachée du langage, la corde à ses lettres. Fouette-t-il la défaite verbale ? Triomphera-t-il des tempêtes de ses tourments littéraires ? Le mot se suicide-t-il au propos de sa situation pittoresque ? Pleure-t-il la perte de ses oraux ? Ses Horreurs sans lesquelles il n’existerait plus causent bien des dommages collatéraux à ses phrases.

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit

Je suis sans inspiration, sans mots... et il m'en faudrait cent, là tout de suite... je reste ainsi sans trouver de quoi clavarder, motus et doigts cousus, muse, muse où te caches-tu?

5 avril - Aujourd'hui un mot que j'ai écrit

Un mot, un seul, vous avez raison, ça n'a pas de sens.
J'en ai écrit plein, des mots. Des pages, et des pages, à n'en plus finir.
Ca ne résoud rien - pas grand chose. Ca n'apaise pas tant que ça.
Je me dis que c'est parce que je n'ai pas encore trouvé les bons.
Que je n'ai pas raconté l'histoire de la bonne façon.
Je recommence. Il y a bien un angle, un point de vue duquel je saurai le regarder sans avoir mal.
Je suis pas mieux que les autres : moi aussi, je cherche un sens.

Un mot un seul? J'en ai bien un sous la main.. mille fois répété, tant de fois galvaudé, le but, le sens: l'amour

5 avril - Aujourd'hui un mot que j'ai écrit

Un mot. Un petit mot, que j'ai écrit il y a longtemps, retrouvé par hasard aujourd'hui au milieu du bazar de mon bureau, en cherchant autre-chose. Un petit bout de mes pensées d'alors... Je ne sais plus à quoi il se rapportait, ce mot, ces quelques mots. Tragique petit bout de papier, quelle histoire oubliée tentes-tu de me raconter ?

5 avril ¨ Aujourd'hui un mot que j'ai écrit

Un mot que j'ai écrit ? Face à vos mots, quel mot utiliser pour décrire le petit sourire qui illumine mon visage en vous lisant ? Au milieu de la nuit, en pleine insomnie, il me semble que je n'en connais pas

6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.

Le temps qu'il fait fait mes journées et défait mes pensées emplies de prévisions. Ah, la belle pluie quand je voulais aller jardiner ! Et ce beau ciel bleu, ce soleil lumineux, quand je pensais mitonner un bourguignon gouteux ! Je m'adapterai au temps qu'il fait, tant pis pour mes idées.

6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.

Le temps qu'il fait est doux dans son appartement. Mais elle tourne en rond. Il manque quelque chose. Elle a rangé, arrosé ses orchidées, fait le lit, rangé encore. Mais maintenant, elle tourne en rond. Elle s'assoit, puis se relève, ne sait pas où elle a rangé ce qui lui manque. Sait-elle seulement ce qui lui manque ? Elle tourne encore un peu en rond, s'installe avec un livre. Désormais, dans le joli temps de son appartement, elle attend.

6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.

La télé est allumée, on se prend le ptit dej avec R et P-L en regardant vaguement les infos, la présentatrice nous annonce "Et voici la fin de notre édition, merci de nous avoir suivi, tout de suite "météo à la carte" aujourd'hui on vous parle de JAMBON.". Merci pour cet éclat de rire général.

6 avril - "Aujourd'hui, temps qu'il fait":

Etonnant à quel point je suis influencée par le temps qu'il fait. Aujourd'hui, il y a du soleil, et malgré ma fatigue je suis plutôt productive. Tout devient plus facile, le travail, le dessin, chercher le cheval sur son pré encore boueux, même les tâches ménagères... Mais dès qu'il pleut, tout disparaît.

7 avril¨ Aujourd'hui laisser passer les petits papiers.

Essayer de laisser passer les petits papiers. Les petits papiers qui volent dans mon bureau. Mon bureau qui s'emplit et se vide au gré des flots. Flots humains ou sentimentaux.
Les petits papiers volent dans mon bureau, s'échappent et laissent place très vite aux mots, aux histoires, aux rêves et aux idéaux.
Saletés de petits papiers qui se collent sur mes carreaux, qui se répètent à coup de mémos.
Horribles petits papiers, qui ne sont finalement que le support des maux.

7 avril - Aujourd'hui, laisser passer les petits papiers.

Ils s'éparpillent, fragmentaires, multiples, comme des pièces d'une grande mosaïque qu'on aurait laissé se décoller avec le temps. Des petits papiers, notes, post-its, avec citations, numéros de téléphone, pense-bêtes divers et variés. Je pourrais me créer une vie tout à fait différente de la mienne, en recollant ensemble tous ces petits papiers.
Mais le temps efface, non ce qui a été écrit, mais le lien avec le vécu, les souvenirs, le pourquoi c'était important à cette époque-là. Je mets le temps, c'est vrai, mais je les laisse passer, les petits papiers. J'en ai jeté un pas plus tard qu'hier.
Il semblait venir d'un autre temps et avait écrit par une étrangère.

7 avril¨ Aujourd'hui laisser passer les petits papiers.
8 avril¨Aujourd'hui itinéraire.
9 avril ¨ Aujourd'hui contre le mur.

Parce que j'ai oubliée de les poster...


6 avril ¨ Aujourd'hui temps qu'il fait.

Il fait beau ! Il fait beau ! Clair matin, clair noirceur pour mon âme, j’entrevois du beau, j’entrevois de la vie ! Je recharge mes batteries mortes, je nourris ma putréfaction au soleil ; si j’empeste la lumière, mon cadavre s’entendra de plus loin. Oh, il me faut me cacher. Mes batteries rechargée pour le mois, je m’en retourne polluer ma tombe, m’endormir au grenier, m’alourdir sous les draps de ma conscience. Ma chaire s’est brûlée ; un comble, pour une morte. Qu’aurais-je à en dire ? Je vis ! Quelle conclusion frustrante, décevante ! Et moi qui pensais mon âme damnée à errer dans l’obscurité ! Si le soleil me fait vivre, je n’ai plus de raison d’exister ! Ainsi va ma mélancolie du jour : la conscience d’apprécier ce beau, ce bon, ce soleil, sa lumière, me torture plus de raison que de me penser morte.

7 avril¨ Aujourd'hui laisser passer les petits papiers.

Papier de feu, feux aux papiers, feux à ses dires, morts de ses paires. Papier glissés dans la fente, laissés à l’abandon par un ramasseur d’argent collecté par des fonds sans humanité, sans respect pour l’équilibre naturel ; des suceurs d’oxygène, près à pousser le vice jusqu’à priver d’air ma caisse de ferraille délabrée, signée de ma propriété. Mais laissez-moi donc, pardi, laissez-moi le choix, proposez-moi de déposer à travers ma faible lueur ces débris commerciaux, par pitié ! Que voyons-nous là : un tracte ; « réservez votre stand pour la foire aux greniers organisée ce 3 mai/la place, 5 euros. » Je n’ai pas de voiture. J'ai de la glu et une fente de boite aux lettres.


Et aujourd'hui:

8 avril ¨Aujourd'hui itinéraire.

"Tut pouêt" fait le caddie en s’avançant dans l’allée. Les portières automatiques s’inclinent pour le laisser passer et je pousse mon trône vide à l’intérieur du magasin. Le défilé commence. Je connais l’emplacement des pommes de terre, ce bas peuple salis par la guerre des champs, alors je me dirige instinctivement vers elles. Salutations distinguées d'un geste élégant, je leur redonne espoir. Je sillonne dans les rayons comme l’automate que l’on veut que je sois en tentant d’oublier que je me fais embobiner, arnaquer, intoxiquer, tuer bientôt. Je passe aux caisses d’un pas de bon soldat, je rentre dans le rang, je m’aligne au moule. Cependant, je ne peux dévier mon regard de la vitre tintée en face de moi : j’observe d’un œil noir mon reflet, mais plus encore, je fusille les êtres difformes qui se cachent derrière sa glace. Puis je sors de la scène et retire mes ficelles. Applaudissements.

8 avril¨Aujourd'hui itinéraire.

De mon lit à ma tasse de café, j'imagine les rue de Delhi. Je pense à la route vers Agra, le trajet en train. J'imagine les paysages, les gens, les bruits et les odeurs. D'Agra vers Jaipur, je sens la nuit qui m'enveloppe. De Jaipur jusqu'à Lucknow, je ressens presque les remous du temps qui s'écoule lentement. De Lucknow vers Kathmandu, je sais la paix qui entrera en moi, le silence qui s'installera dans mon coeur...
Mais pour l'instant, je ne vais que de mon lit à ma tasse de café, et je pense à mon itinéraire rêvé.

8 avril¨Aujourd'hui itinéraire.

Jusqu'à présent je constate que j'ai toujours pris l'itinéraire bis, les chemins de traverses, la piste des iroquois... Que se soit pour larguer les amarres au petit bonheur la chance ou aller du point A au point B, j'ai tout fait à cloche-pied, entrechats et autres pas de gigue, ai pris des raccourcis puis me suis égarée. J'aurai pu y aller à vélo mais il était déjà en train de danser, accroché à des ballons de baudruche à l'étage supérieur!

8 avril: itinéraire

Je me suis encore plantée de chemin, résultat je suis à la bourre, du coup je suis arrivée au 9 avril avant d'avoir pu traiter le sujet. J'avais un ticket, mon sac, j'avais une carte mais pas de lumière, lumière à l'étage s'il vous plaît disait ma mère, c'est faux mais elle aurait pu, c'était son genre. Dire "On est pas à Versailles" si j'allumais une lumière inutile par exemple, auquel cas je gardais pour moi cette remarque "J'avais remarqué vieille sorcière, si on était à Versailles, tu t'habillerais mieux." Et cela m'évitait son célèbre aller-retour.

9 avril aujourd'hui contre le mur

Contre le mur, il y a la glycine. Elle a toute une histoire ma glycine. Je l'ai planté il y a vingt-sept ans maintenant, avec ma petite fille qui était toute contente de me ramener les cosses de glycine de son voisin. Nous en avions extrait les graines et les avions plantées dans des boîtes à œufs, une vingtaine. Cinq avaient levé. Nous les avions rempoté soigneusement. Certaines grandirent et furent rempotés, d'autres... Au bout de six ans il n'en restait plus qu'une, alors nous nous sommes concertées avec ma petite-fille pour lui trouver un endroit approprié en pleine terre. Et nous avons choisi là, contre le mur ensoleillé.