Croire en l'homme ?
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Croire en l'homme ?
A force de posts, sur des sujets divers touchant de près ou de loin la nature humaine, je réalise que je suis en fort décalage avec pas mal des habitants des lieux sur un thème : l'être humain et sa conscience.
Alors comme d'habitude quand j'ouvre un sujet avec plein d'idées à y mettre, là elles me passent toutes par la tête en même temps, et une fois que j'aurai écrit la première j'aurai oublié les autres. Je vais faire au mieux.
Je suis assez jeune par rapport à la population du forum (24 ans), et pourtant j'ai cette étrange impression d'être bien plus désabusé et cynique que la plupart. Je me pose beaucoup de questions à ce sujet. J'ai la profonde conviction d'être dans le vrai. Enfin c'est pas tout à fait exact puisque j'écris quand même ce topic. Du coup on pourrait se demander si je ne le crée pas pour qu'on me dise que j'ai raison ou pour chercher la confrontation. Peut-être même est-ce vrai ?
J'ignore si c'est lié - je veux dire que je ne ressens pas de lien direct, mais ma raison me dit qu'il doit y en avoir - mais mon point de vue sur la nature humaine est fortement négatif. Quand j'ai vu le topic "Save the cheerleader", ma première question a été : "pourquoi ?".
Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à aller voir maintenant mon post sur le sujet. Je recopie quand même juste ça, parce que je sens cette phrase résonner au fond de moi-même :
"Et toute la crasse de la prostitution et de leurs meurtres leur moussera jusqu'à la taille, et toutes les putes et les politiciens lèveront la tête et crieront "sauvez nous !"
...et dans un murmure, je dirai : "non".
Et vous, avez-vous vécu ce genre de revers ?
=> Si oui, croyez vous encore en la nature humaine et pourquoi ? (et si vous n'y croyez plus, comment conciliez-vous cela avec vos relations au quotidien ?)
=> Si non, pensez-vous que ce genre d'expériences remettrait en question votre confiance ?
Alors comme d'habitude quand j'ouvre un sujet avec plein d'idées à y mettre, là elles me passent toutes par la tête en même temps, et une fois que j'aurai écrit la première j'aurai oublié les autres. Je vais faire au mieux.
Je suis assez jeune par rapport à la population du forum (24 ans), et pourtant j'ai cette étrange impression d'être bien plus désabusé et cynique que la plupart. Je me pose beaucoup de questions à ce sujet. J'ai la profonde conviction d'être dans le vrai. Enfin c'est pas tout à fait exact puisque j'écris quand même ce topic. Du coup on pourrait se demander si je ne le crée pas pour qu'on me dise que j'ai raison ou pour chercher la confrontation. Peut-être même est-ce vrai ?
J'ai plusieurs frères et sœurs. Parmi eux, j'ai une sœur proche en âge, et dont j'ai pu suivre une partie des tracas avec ses camarades au cours de ses études.
J'ai vu l'une de ses amies pirater son compte MSN et supprimer tous ses contacts, lui faisant perdre définitivement la trace de certains amis. Et en insulter d'autres, qui n'ont jamais voulu lui reparler après.
Comme tout le monde elle a eu des périodes plus ou moins roses, plus ou moins noires pendant son adolescence. Elle est passée à deux doigts de faire une tentative de suicide (quelqu'un a prévenu mes parents la veille). Après coup, on a su qu'elle avait essayé de parler à des filles qu'elle considérait comme des amies... et qui l'ont poussée au suicide (du "de toutes façons t'oseras même pas" au "vas-y tu sers à rien de toutes façons").
J'aime les jeux en ligne, pas tant pour le jeu lui-même que pour l'opportunité de rencontrer des gens à qui on n'aurait jamais parlé en vrai. Avant d'aller plus loin, je tiens à appuyer sur le fait que bien que virtuel, le jeu en ligne c'est de vraies personnes, et un investissement de temps tout ce qu'il y a de plus réel (détruire un objet virtuel détruit donc tout le temps - bien réel - passé à l'obtenir). Revenons à nos moutons. Je gère, motive, encourage une petite équipe de ~30 personnes depuis bientôt 3 ans. Une longue route, plein de bons moments, mais aussi une confrontation régulière à la nature humaine, vu que les joueurs ont une tendance à se confier de leurs petits problèmes.
J'y ai vu des mecs supprimer le compte de leur copine par jalousie (elle discute avec des gens dans le jeu, tu comprends...)
J'y ai vu le contraire, les mecs n'ont pas l'exclusivité de ces coups bas.
J'ai eu des gens qui sont passés par ma guilde, y sont restés le temps qu'on leur fasse assez confiance pour leur donner un objet de valeur, puis partir avec sans un mot (voire avec des insultes).
J'ai vu des gens, rongés par la jalousie, répandre rumeurs et calomnies au sujet de la guilde, au sujet des gens dedans, à mon sujet.
Plus que ça, deux histoires m'ont particulièrement secoué au cours de ces trois années...
La pieuvreLa première est une affaire de confiance objective. Un mec, recruté puis intégré avec succès, qui a vécu et joué avec nous pendant un an et demie. Gentil, serviable, sa volonté à s'investir pour faire avancer le groupe lui a valu au bout de quelques mois un poste d'organisateur (la structure de la guilde étant moi-même au sommet, et entre 0 et 2 organisateurs me suppléant dans l'énorme boulot de faire tourner une équipe de 30 personnes).
Ce n'est que bien après qu'on a découvert ce qu'il faisait. Discrètement, et de manière très insidieuse, il créait de petits problèmes au niveau relationnel entre les joueurs. Qu'il résolvait par la suite. De cette façon là, il gagnait du crédit émotionnel auprès des joueurs. Et il utilisait ça pour saper la confiance des joueurs en l'autre organisateur et moi-même (ragots sur moi et mon incapacité de gérer le groupe, invention sur tout le boulot qu'il aurait faisait en sous marin). Il éliminait les joueurs qu'il n'aimait pas en montant les autres contre lui jusqu'à ce qu'ils s'en aillent d'eux-même.
J'ai dû prendre la très dure décision de le virer. Très dure parce que je n'étais pas certain de tout ça à ce moment là. Très dure parce que son long travail de sape (plusieurs mois) risquait très fortement de faire s'effondrer tout le tissu social du groupe avec son départ (sur la fin, quasiment tous les échanges entre joueurs passaient par lui, comme une sorte de pieuvre). Hors le tissu social d'une guilde, c'est son histoire et son identité, soi tout ce pourquoi nous avions mis tellement d'efforts.
Après son départ, il a continué son travail de sape et de manipulation pendant plusieurs mois, téléphonant régulièrement aux joueurs susceptibles d'être influencés.
Le poteL'autre est une affaire de trahison. C'est un mec avec qui le courant passait bien, et qu'au fil des mois j'ai fini par considérer comme un ami. Il habite pas très loin de chez moi, alors on se voyait régulièrement, on causait de tout, de rien, des petits soucis de la vie quotidienne. Comme un vrai ami de confiance, quoi.
Jusqu'à cet été. Je suis parti en vacances. Il m'a appelé comme d'hab, pote. Je n'avais pas le net, et ce n'est que 5 jours plus tard que j'ai appris que à peine 2h après son coup de fil, il avait fait tout son possible pour s'accaparer la guilde, et détruire ce qui ne pouvait être pris (pour détruire le tissu social d'une guilde rapidement, il suffit de blesser quelques joueurs suffisamment pour qu'ils arrêtent le jeu, ça installe une ambiance malsaine qui dégoute tout le monde, et la guilde s'effondre). Il a blessé beaucoup de monde, qui le considéraient comme un ami. Il a sorti en public des choses comme "je suis parti parce que j'en avais marre de faire du social".
A noter que j'ai essayé de l'appeler pour en savoir plus. Il a bloqué mon téléphone, je n'ai jamais pu le joindre depuis. Il savait clairement ce qu'il faisait.
J'ai un bon feeling avec les groupes en général, j'ai pu rattraper le coup et sauver ces 3 années d'efforts. Mais aucun des joueurs qu'il a trahi ne s'en est sorti indemne.
Tout ça n'est que pour parler des expériences personnelles, et uniquement des plus marquantes.La dernière j'ai pas le courage, j'en parlerai de vive voix. Peut-être.
J'ai réussi à trouver quelqu'un de fondamentalement méchant.
Ne faisant pas mal aux autres pour atteindre un objectif, mais juste par plaisir.
Ne cherchez pas à imaginer, c'est pire que tout ce que votre imagination pourrait inventer.
J'ignore si c'est lié - je veux dire que je ne ressens pas de lien direct, mais ma raison me dit qu'il doit y en avoir - mais mon point de vue sur la nature humaine est fortement négatif. Quand j'ai vu le topic "Save the cheerleader", ma première question a été : "pourquoi ?".
Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à aller voir maintenant mon post sur le sujet. Je recopie quand même juste ça, parce que je sens cette phrase résonner au fond de moi-même :
"Et toute la crasse de la prostitution et de leurs meurtres leur moussera jusqu'à la taille, et toutes les putes et les politiciens lèveront la tête et crieront "sauvez nous !"
...et dans un murmure, je dirai : "non".
Et vous, avez-vous vécu ce genre de revers ?
=> Si oui, croyez vous encore en la nature humaine et pourquoi ? (et si vous n'y croyez plus, comment conciliez-vous cela avec vos relations au quotidien ?)
=> Si non, pensez-vous que ce genre d'expériences remettrait en question votre confiance ?
tether- Messages : 230
Date d'inscription : 08/09/2009
Localisation : Paris
Re: Croire en l'homme ?
Je ne citerai que Sartre, qui avait pourtant de bonnes raisons de s'inquiéter après avoir vu tout le caca des guerres au XXe siècle :
"L'existence précède et construit l'essence"
Mais le truc c'est que c'est tellement plus facile de tomber du mauvais côté de la force.
Je me rappelle dans le jeu Knight of the Old Republic (univers Star Wars donc), c'était parfois facile et tentant d'être "méchant". Du genre menacer un peu histoire d'avoir plus de sous.
C'est aussi une question de tentation. De curiosité, peut être ? Eve, Adam, la pomme, tout ça.
Je sais pas en fait, c'est compliqué de répondre à ça, fiou !
Personnellement je crois en l'humain, oui.
Pour moi les méchants sont des victimes.
"L'existence précède et construit l'essence"
Mais le truc c'est que c'est tellement plus facile de tomber du mauvais côté de la force.
Je me rappelle dans le jeu Knight of the Old Republic (univers Star Wars donc), c'était parfois facile et tentant d'être "méchant". Du genre menacer un peu histoire d'avoir plus de sous.
C'est aussi une question de tentation. De curiosité, peut être ? Eve, Adam, la pomme, tout ça.
Je sais pas en fait, c'est compliqué de répondre à ça, fiou !
Personnellement je crois en l'humain, oui.
Pour moi les méchants sont des victimes.
Jeccia- Messages : 245
Date d'inscription : 27/09/2009
Age : 34
Re: Croire en l'homme ?
Comme le dit si bien Nietzche, faut pas se laisser emmerder par cette sale bande de cons, non mais merde! (apocryphe)
Et plus sérieusement, plusieurs remarques en vrac.
D'abord, une extrapolation un peu ... malvenue quand on pose la question comme çà. Il y a toi, moi, des hommes et des femmes que tu as croisés, mais çà n'a pas prétention à représenter toute l'humanité. Donc avant de poser la question de "croire en l'homme", je dirais "croyons nous en les hommes"? Et encore en amont, je dirais "croyons nous en des hommes"? Bon, quand je parle d'hommes, je parle d'humains, pas de sexisme malvenu. Mais présenté encore comme çà, çà devient la plus pure dérationnalisation du débat, parce que l'histoire personnelle se substitue au débat, et comme dirait mon frère, on n'est pas en victimologie comparée. C'est pourtant utile d'en venir là, car comme dirait un psychiatre chez qui je suis passé, "on ne résoud pas ses problèmes, on a juste (ou pas) assez de foi en la vie pour ne pas se poser les questions qui fâchent". Ouais, à voir. Passons outre et argumentons. Je ne porterai jamais un jugement sur la vie des gens ou sur leur souffrance, sinon que le zèbre a une tendance à avoir eu sa dose assez tot (relativisons, plus au sud, on voit ses propres parents se faire égorger, tout çà pour un "problème" d'ethnie).
Ceci posé, je reformulerais un peu en posant une question un peu différente. Peut on croire, en dépit de son histoire personnelle, assez en les hommes pour vivre heureux? Oui, c'est pas plus court, mais c'est déjà un peu plus abordable. Soyons pragmatiques, comme dirait mon patron quand je réponds 10000 mots sur une question simple. Alors, il y a l'idée du MASQUE MIROIR qui fait miracle. Le zèbre pose un masque sur son visage pour se cacher, et un miroir pour que l'autre voit ce qu'il veut voir. Et je me dis que, oui, c'est triché, c'est pas bien de faire çà, çà fait mal, c'est dur, mais on vit bien avec les autres, ou en tous cas mieux, quand on le porte. Finalement, l'autre est facile à gérer. Mais oui, ne porter que ce masque, çà rend fou. Il nous faut ces moments privilégiés avec certains autres, zèbres ou pas, ces moments de pure béatitude de dormir avec celle (ou celui) qu'on aime, de parler avec une personne qui pige d'emblée, de rire au restaurant avec des inconnu(e)s. Et je pense, modestement, que çà peut nous aider à croire en ses ami(e)s, ame(s) soeur, mais biens sûr pas en L'Homme, ce qui me parait à la fois utopique et absurde, insignifiant.
Bon, j'ai encore des choses à dire, mais depuis que je travaille, j'ai perdu l'habitude d'utiliser mes neurones à 100% pendant plus de 3 minutes. A suivre
Et plus sérieusement, plusieurs remarques en vrac.
D'abord, une extrapolation un peu ... malvenue quand on pose la question comme çà. Il y a toi, moi, des hommes et des femmes que tu as croisés, mais çà n'a pas prétention à représenter toute l'humanité. Donc avant de poser la question de "croire en l'homme", je dirais "croyons nous en les hommes"? Et encore en amont, je dirais "croyons nous en des hommes"? Bon, quand je parle d'hommes, je parle d'humains, pas de sexisme malvenu. Mais présenté encore comme çà, çà devient la plus pure dérationnalisation du débat, parce que l'histoire personnelle se substitue au débat, et comme dirait mon frère, on n'est pas en victimologie comparée. C'est pourtant utile d'en venir là, car comme dirait un psychiatre chez qui je suis passé, "on ne résoud pas ses problèmes, on a juste (ou pas) assez de foi en la vie pour ne pas se poser les questions qui fâchent". Ouais, à voir. Passons outre et argumentons. Je ne porterai jamais un jugement sur la vie des gens ou sur leur souffrance, sinon que le zèbre a une tendance à avoir eu sa dose assez tot (relativisons, plus au sud, on voit ses propres parents se faire égorger, tout çà pour un "problème" d'ethnie).
Ceci posé, je reformulerais un peu en posant une question un peu différente. Peut on croire, en dépit de son histoire personnelle, assez en les hommes pour vivre heureux? Oui, c'est pas plus court, mais c'est déjà un peu plus abordable. Soyons pragmatiques, comme dirait mon patron quand je réponds 10000 mots sur une question simple. Alors, il y a l'idée du MASQUE MIROIR qui fait miracle. Le zèbre pose un masque sur son visage pour se cacher, et un miroir pour que l'autre voit ce qu'il veut voir. Et je me dis que, oui, c'est triché, c'est pas bien de faire çà, çà fait mal, c'est dur, mais on vit bien avec les autres, ou en tous cas mieux, quand on le porte. Finalement, l'autre est facile à gérer. Mais oui, ne porter que ce masque, çà rend fou. Il nous faut ces moments privilégiés avec certains autres, zèbres ou pas, ces moments de pure béatitude de dormir avec celle (ou celui) qu'on aime, de parler avec une personne qui pige d'emblée, de rire au restaurant avec des inconnu(e)s. Et je pense, modestement, que çà peut nous aider à croire en ses ami(e)s, ame(s) soeur, mais biens sûr pas en L'Homme, ce qui me parait à la fois utopique et absurde, insignifiant.
Bon, j'ai encore des choses à dire, mais depuis que je travaille, j'ai perdu l'habitude d'utiliser mes neurones à 100% pendant plus de 3 minutes. A suivre
popo- Messages : 13
Date d'inscription : 01/10/2009
Age : 43
Localisation : Paris
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