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Re: news lifes :)
Un événement sans précédent s’est déroulé au Massachusetts Institute of Technology, haut lieu de la recherche scientifique aux Etats-Unis : en septembre dernier, les plus grands chercheurs en sciences du cerveau – dont le biologiste Phillip Sharp, prix Nobel de physiologie et médecine en 1993 – se sont réunis, dans le cadre du colloque Investigating the Mind (Explorer l’esprit), avec les plus hautes instances bouddhistes, présidées par le dalaï-lama lui-même. Pour la première fois, des scientifiques ont livré les résultats des études sur la méditation menées, depuis plusieurs années, avec des moines bouddhistes dans des laboratoires universitaires américains.
Les premières expériences datent du début des années 1960. Effectuées avec des "méditants" occidentaux "ordinaires", elles portaient essentiellement sur l’effet de la méditation sur la santé. « Les trente années de recherches qui ont suivi ont montré que la méditation était un merveilleux antidote au stress », explique Daniel Goleman, directeur du groupement de recherches sur l’intelligence émotionnelle de l’université Rutgers, aux Etats-Unis. « Les nouvelles études intéressent particulièrement les neurophysiologistes, puisqu’elles montrent que la méditation, véritable entraînement mental, est capable de déprogrammer des réflexes innés. »
Maîtriser ses réactions
A l’origine de cette collaboration avec des moines bouddhistes : une réunion, en mars 2000, à Dharamsala, ville-refuge des Tibétains au nord-ouest de l’Inde, à laquelle participaient des scientifiques habitués à travailler sur des appareils pointus d’imagerie cérébrale. Le dalaï-lama leur a proposé, à travers le Mind and Life Institute (Organisme spécialisé dans les recherches visant à rapprocher la science moderne et le bouddhisme), de coordonner leurs travaux sur la méditation. L’enjeu : en confirmer les effets positifs sur l’organisme tout entier. Dès lors, ces athlètes de l’esprit pourraient nous apprendre comment maîtriser et utiliser notre cerveau, non seulement pour être plus calmes et concentrés, mais aussi pour mieux apprendre, mieux écouter, mieux contrôler nos émotions, peurs, angoisses, et mieux résister au stress.
Dès 1998, le professeur de psychologie Paul Ekman, qui dirige le laboratoire d’interaction humaine de l’université de Californie, à San Francisco, a fait des expériences avec un moine bouddhiste. Ses découvertes ont été si étonnantes qu’Ekman lui-même avoue être resté perplexe. L’une d’entre elles portait sur l’un de nos réflexes les plus primitifs : le sursaut (un énorme bruit, même attendu, une image forte dans un film, un geste vif d’une personne, etc. provoque, deux dixièmes de seconde après, chez tous les humains, la contraction de cinq muscles faciaux). Cette réaction échappe totalement au contrôle de la volonté, mais est plus ou moins violente selon les individus. Ekman avait découvert que plus une personne est sujette aux émotions négatives, plus elle sursaute.
Même les tireurs d’élite de la police ne peuvent retenir ces spasmes musculaires. Le moine bouddhiste Öser l’a fait… Bardé de capteurs enregistrant ses réactions physiologiques et d’électrodes collées sur son crâne enregistrant l’activité électrique de son cerveau, il était pourtant mis à rude épreuve. Au cours de tests, Ekman lui a fait entendre un bruit assourdissant, au seuil de la tolérance humaine – l’équivalent d’un gros pétard qui éclaterait à côté de l’oreille –, en lui demandant de réprimer son sursaut. Pas un muscle de son visage n’a bougé. « La détonation m’a parue faible, dit Öser, comme si j’entendais le bruit de loin. »
Selon Matthieu Ricard, moine bouddhiste et traducteur français officiel du dalaï-lama, qui parle de cette expérience dans son livre “Plaidoyer pour le bonheur” (NiL Éditions, 2003), cette prouesse démontre combien l’exercice quotidien de la méditation permet d’atteindre une équanimité des émotions – une égalité d’humeur – et une sérénité hors du commun. Ce n’est pas là un miracle religieux, mais le résultat d’un véritable entraînement mental à la portée de chacun.
De nouvelles voies
Pendant le colloque, il a d’ailleurs été question des expériences menées depuis deux ans par le professeur Richard Davidson, directeur du laboratoire d’imagerie cérébrale de l’université du Wisconsin, avec Matthieu Ricard.
Il a utilisé une IRM (scanner très perfectionné) pour "filmer" en direct l’activité du cerveau du moine bouddhiste lorsqu’il pratique la méditation de la "compassion" – qui consiste à provoquer consciemment un état d’amour inconditionnel dans l’esprit tout entier. Le chercheur a constaté non seulement une activité électrique parfaitement répartie dans toutes les zones du cerveau, mais aussi que cet état n’était pas déclenché par un stimuli extérieur et pouvait être provoqué à la demande. Personne n’avait jamais fait cette expérience auparavant, « parce que la compassion est un état émotionnel ignoré par la psychologie moderne, explique Davidson. Depuis toujours, la psy se focalise sur ce qui ne tourne pas rond ! Ce n’est que depuis peu que des psychologues américains étudient les aspects positifs de la nature humaine. De même que les neurophysiologistes fondent leurs recherches sur ce qui est soit pathologique et anormal, soit ordinaire. Jamais sur l’exceptionnel. »
Or les capacités extraordinaires de maîtrise du mental des bouddhistes semblent aujourd’hui nous apprendre plus de choses sur le cerveau que les recherches "conventionnelles". Ces performances mentales ne sont pas à la portée d’un méditant ordinaire. L’entraînement des moines bouddhistes s’apparente à celui de champions internationaux face à des joggers du dimanche. Mais qui ne serait tenté de prendre en main son propre cerveau, comme désormais cela est possible pour notre corps ? De l’avis de tous les participants du colloque de Boston, les expériences sur la méditation vont se multiplier, voire se généraliser parce qu’elles ouvrent de nouvelles voies sur l’évolution humaine, sur le développement de nos capacités, avec des bénéfices inédits pour notre vie quotidienne…
C’est ce que certaines écoles de Californie ont déjà commencé à appliquer, avec des programmes simples d’entraînement à la méditation pour les enfants et les adolescents. D’après leurs promoteurs, cette pratique serait, entre autres, un antidote efficace à la violence scolaire.
http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Meditation/Articles-et-Dossiers/Mediter-le-meilleur-des-antistress/Les-bienfaits-prouves-de-l-entrainement-mental
(J'ai trouvé le ricard, non je déconne)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
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http://www.procomptable.com/intelligence_travail.pdf
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"Thomas TROADEC (2000) définit la compétence comme «le corrélat de toute activité efficace menée avec succès».
Il ajoute que la gestion de la reconnaissance des compétences devient ainsi une problématique majeure pour les entreprises. Selon le guide de production d'une analyse de métier ou de profession (1) : «La compétence constitue l'intégration fonctionnelle des savoirs liés à l'exercice d'un métier ou d'une profession.
Les savoirs correspondent au savoir-connaissance, au savoir-faire et au savoir-être :
- Le concept de savoir-connaissance : Le savoir-connaissance se rapporte aux notions et aux concepts théoriques, techniques ou généraux, c'est-à-dire aux connaissances nécessaires à l'exercice d'un métier ou d'une profession.
- Le concept de savoir-faire : Le savoir-faire se rapporte aux aptitudes éprouvées, c'est-à-dire aux habiletés nécessaires à l'exercice d'un métier ou d'une profession.
- Le concept de savoir-être : Le savoir-être se rapporte aux comportements des personnes, utiles à l'exercice d'un métier ou d'une profession. Ces comportements prennent racine dans les qualités individuelles des personnes»."
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http://www.procomptable.com/intelligence_travail.pdf
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://math.unice.fr/~grammont/l2psy/l2psy1.pdf
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http://www.maths.ed.ac.uk/~aar/papers/thom/data/citations.pdf
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http://www.maths.ed.ac.uk/~aar/papers/thom/data/citations.pdf
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://plasticites-sciences-arts.org/PLASTIR/Bachta%20P27.pdf
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https://books.google.fr/books?id=DLNJ5kPGVN0C&pg=PA137&lpg=PA137&dq=les+pulsions+et+les+sens&source=bl&ots=GDQ7okEbiJ&sig=DDpp4QiwbdxGN_Uqs8nqqgheNnk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiW7cSd6crMAhVIPBoKHRiSDuY4ChDoAQgmMAI#v=onepage&q=les%20pulsions%20et%20les%20sens&f=false
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Qu'est-ce-que l'Hypnose ? Présentation simple par un Psychologue clinicien, l'hypnose en médecine et en thérapie. Par Frédéric BERBEN, Psychologue, thérapeute familial, thérapie brève et hypnose.
Site internet : therapiefamilialetherapiebreve.com
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https://books.google.fr/books?id=DLNJ5kPGVN0C&pg=PA137&lpg=PA137&dq=les+pulsions+et+les+sens&source=bl&ots=GDQ7okEbiJ&sig=DDpp4QiwbdxGN_Uqs8nqqgheNnk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiW7cSd6crMAhVIPBoKHRiSDuY4ChDoAQgmMAI#v=onepage&q=les%20pulsions%20et%20les%20sens&f=false
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Il y a une ambiguïté au niveau du terme même de pulsion. Elles sont contraires dans les deux cas. Il eut fallu indiquer les deux directions : pulsion dans un sens, pulsion dans l'autre, mais pas des pulsions différentes : pas de dualité des pulsions. La différence porte sur le signe, non sur la chose.
Ceux qui se confient aux pulsions pour vivre sont en grande difficulté car ils vont tomber au niveau de l'imaginaire, dans une vie sans mort, dans une vie de l'espèce qui est là comme telle mais sans mort.
À maintenir les pulsions dans cette opposition, il n'y a pas d'autres issue qu'une non issue, celle de l'ambivalence pulsionnelle : sans issue parce que quelque chose n'a pas été pointé dans l'ordre de la parole. L'ambivalence pulsionnelle est l'endroit où s'est fourvoyée l'action d'une force qu'on ne peut pas se représenter sauf à introduire comme tiers originaire la parole et l'altérité. En effet on ne peut pas se représenter une vie individuelle dans la mort où le sexe est l'expression d'un corps dénué d'altérité.
.../... http://www.denis-vasse.com/wp-content/uploads/2009/09/chapitre-vi.pdf--------------------------------------------------------------------------------------
Le cinéma de notre époque contribue à régler le rapport au désir.
Privilégiant l'individuel sur le social, il incarne un imaginaire intensément vécu, où le spectateur trouve des points d'appui pour préserver et entretenir son propre désir. Alors que le roman ou le théatre préservaient la personnalité du lecteur, le cinéma demande au spectateur de renoncer à ses capacités critiques pendant le temps du film.
Sur l'écran, nous voyons des objets qui, en réalité, sont absents. Ce clivage de la croyance nous émerveille et libère notre imagination. Nous enjouissons comme d'un fétiche. Nous entrons dans le fantasme d'autrui, tel qu'il a été stabilisé par le scénario et la mise en scène. Des désirs ou des pulsionsusuellement refoulés peuvent être, selon les cas, flatté ou déçus; en tout état de cause, ils sont réactivés.
En exigeant du spectateur l'immobilité, la suspension de ses investissements d'objets habituels et la prise de distance par rapport à la projection, en le réduisant à un pur regard où à l'immédiaté d'un acte de perception, le cinéma favorise des facteursinconscients ou fantasmatiques qui, dans la vie courante, ne viennent pas à la surface. Tout-puissant,tout-percevant, en état de faiblesse ou invité à regarder des scènes qui fonctionnent comme scènes primitives, le sujet est conduit à s'identifier à des personnages ou à des héros dont la liberté est factice.
Il est plongé dans un monde hallucinatoire.
Les mouvements de la caméra contribuent à affaiblir et même parfois détruire son unité subjective.
Tout film est un film de fiction qui réélabore certains contenus inconscients. Le fait que la rêverie soit éveillée oblige à structurer ces contenus, à les subordonner à une impression de réalité, mais ne les détruit pas. Le spectateur se laisse aller au film dans ses trous de conscience. Il peut vivre une autre relation d'objet, un autre érotisme, un autre rapport à l'amour. Les censures ne sont plus les siennes, mais celles du film. Il y a là une obscénité irréductible.
Quand nous adhérons à un film, nous nous identifions à d'autres corps que le nôtre - sans pour autant tomber dans l'illusion d'un rapport objectal plein.
Par le cinéma, nous nous nous accoutumons à des codes hétérogènes auxquels nous pouvons nous identifier.
Propositions -------------- - Le cinéma préserve et entretient le désir - Le cinéma nous ouvre l'accès à l'inconscient visuel, comme la psychanalyse nous ouvre l'accès à l'inconscient pulsionnel - Le cinéma met en jeu les pulsions scopique et invocante : désirs de voir et d'entendre qui entretiennent le manque et la poursuite infinie de l'imaginaire - [L'"impression de réalité" telle que suscitée par le cinéma infléchit le régime de la représentation dans le sens d'une perception plus active du désir inconscient] - Au cinéma, le voyeur ne peut pas s'appuyer sur la complaisance de l'objet vu, qui est absent - Le cinéma est fétichiste : sa machinerie fait oublier l'absence de l'objet devant lequel le spectateur s'émerveille - L'identification cinématographique primaire est l'identification du spectateur à son propre regard - L'écran du cinéma est un miroir où le spectateur peut trouver d'autres identifications que son propre corps - Le cinéma est une répétition de la scène primitive - Le spectateur s'identifie au personnage du film - On s'identifie plus facilement aux personnages de l'écran qu'à ceux de la scène, car on peut faire abstraction de leur réalité physique pour les transposer en objets d'un monde imaginaire - Un film irrigue les figures fantasmatiques du sujet - Un film met en relation avec le fantasme d'autrui - Un film est une élaboration secondaire qui rend intelligibles des fantasmes et des contenus inconscients - La rencontre entre le code cinématographique et les autres codes en vigueur règle l'identification du spectateur - La fiction cinématographique est une instance semi-onirique - Le cinéma est une rêverie éveillée - Le spectateur de cinéma se sait au cinéma tandis que le rêveur ignore qu'il rêve; pourtant l'impression de réalité du cinéma est comparable à l'illusion de réalité du rêve - L'état filmique et l'état onirique se rejoignent dans leurs trouées - Le spectateur de cinéma hallucine paradoxalement ce qui est vraiment là : les images et les sons du film - Le cinéma de fiction est un accomplissement hallucinatoire de désir qui flatte ou déçoit le fantasme (conscient ou inconscient) - La force de présence d'un film tient à sa capacité à faire jouir, par ses appareillages et son théatre d'ombres, d'un objet absent - Tout film est un film de fiction, et le cinéma en général est happé par la fiction - [Le cinéspectateur entretient avec chaque film une relation d'objet dont il n'a pas la maîtrise] - On adhère à un film - Le cinéma met en rapport avec l'objet, sans l'illusion d'une plénitude possible du rapport objectal - Le travail cinématographique sur le support fait jouir le spectateur en détruisant son unité subjective - Plus que tout autre art, le cinéma est l'art propre de l'amour - L'érotisme est un contenu fondamental du cinéma, et de lui seul (par opposition aux autres arts, qui le confinent dans des "genres" spécialisés) - Les films ont une tendance au démocratique : l'individualité y prend naturellement le pas sur le social - La liberté des héros de cinéma n'est rien d'autre qu'un fantasme; et s'ils risquent quelque chose, c'est leur moi - L'état filmique est un repli narcissique où le sujet suspend ses investissements d'objets - Immobile et muet, le spectateur de cinéma est en situation de "petit sommeil" - La salle de cinéma est le lieu public des images, où le spectateur éprouve intensément la sensation d'être, lui-même, le véritable lieu des images - Le cinéma repose sur une série de clivages de la croyance - Le paradoxe du cinéma est qu'il est signifiant, et aussi incarnation de l'imaginaire - Au cinéma, le cadrage et les mouvements d'appareils fonctionnent comme censure - Quand le spectateur de cinéma s'identifie à la caméra, il se situe à la place du foyer de toute vision - Le spectateur de cinéma est tout-percevant, au sens de la toute-puissance du moi - Le spectateur de cinéma s'identifie à lui-même comme pur acte de perception ou pur regard - Il y a une obscénité, une pornographie ontologique de l'image cinématographique - Le cinéma est un réglage du désir pervers | |||||||||
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"Pour obtenir tout ce que l’on veut de la vie, rien de plus simple : il s’agit de le visualiser, d’y croire et de le réaliser! « Beaucoup plus facile à dire qu’à faire », me direz-vous. Et vous avez raison! À moins que vous ne connaissiez le véritable secret…"
Par Frédéric Clément, hypnopraticien I.R.P.H., spécialiste en programmation mentale positive et auteur des best-sellers Auto-hypnose et Subliminal
Nous avons tous entendu parler de ces grands athlètes olympiques qui ferment les yeux avant une compétition et qui visualisent chacun des mouvements qu’ils devront effectuer durant leur épreuve. Ils se voient mentalement en train d’exécuter chaque manœuvre à la perfection et ils s’imaginent déjà sur le podium avec la médaille d’or accrochée à leur cou. En général, à talents égaux, ce sont eux, ceux qui sont les plus forts en visualisation créatrice, qui arrivent aux plus hauts sommets car étant bien programmés mentalement, ils savent exactement comment tout mettre en œuvre pour que leur rêve devienne réalité.Mais alors s’il est si simple de visualiser pour réussir,
pourquoi tout le monde n’y arrive-t-il pas?
Quel est ce fameux secret pour pouvoir matérialiser nos pensées par la visualisation?
En fait, la solution de l’énigme a été révélée dans le tout premier paragraphe de ce texte : « Pour obtenir tout ce que l’on veut de la vie, rien de plus simple : il s’agit de le visualiser, d’y croire et de le réaliser! ».
Pas seulement de le visualiser. Pas seulement d’y croire.
Pour que notre objectif se réalise par le pouvoir de la visualisation créatrice, il faut la combinaison des trois éléments : visualiser, croire ET réaliser.
1) Visualiser.En termes simples, visualiser consiste à projeter en images dans sa tête ce que l’on désire obtenir.Généralement, il faut fermer les yeux, quoique cela puisse aussi se faire à yeux ouverts lorsque les conditions ne nous permettent pas de les fermer, par exemple juste avant d’entrer dans le feu de l’action d’une épreuve ou d’une compétition (on fixe alors un point visuel précis et on se laisse tomber dans la lune tout en effectuant notre visualisation). Toutefois, pour tirer profit de la visualisation créatrice, il faut d’abord se placer dans des conditions de détente appropriées.Idéalement, si on veut que l’efficacité de la visualisation soit optimale, il faut s’amener dans un état d’esprit où nous sommes en communication directe avec notre subconscient, notre conscient étant mis au repos. Pour ce faire, on peut utiliser la méditation mais, selon nous, la meilleure méthode est de pratiquer l’auto-hypnose, dont les techniques sont décrites en détails dans notre document gratuit intitulé « L’auto-hypnose à la portée de tous » publié sur notre site Internet à www.frederic-clement.com/hypnose.htm.Ou encore, le plus facile est d’utiliser notre CD Auto-hypnose ou la séance d’auto-hypnose express de notre coffret CD Subliminal car ces outils sonores nous guident pas à pas jusqu’à l’atteinte de l’état de réceptivité optimale, que l’on appelle communément la transe hypnotique.
Le grand avantage de faire notre visualisation en état d’hypnose, c’est que les images s’incrustent beaucoup plus aisément, beaucoup plus rapidement et beaucoup plus profondément dans notre subconscient.
Aussi, notre conscient étant au repos, il ne peut pas émettre sa petite voix pessimiste qui nous dit trop souvent « Ce n’est pas vrai. Ça ne marchera pas! ».
Ainsi, une fois l’état d’esprit approprié atteint par auto-hypnose ou par méditation, il est maintenant temps de procéder à la visualisation proprement dite.Il y a deux façons générales de visualiser, bien que les variantes soient aussi diversifiées que les gens qui visualisent.
Première technique de visualisation :LES IMAGES FIXES
À la fois simple et efficace, la première technique de visualisation consiste à voir une image précise qui évoque clairement notre objectif. Ainsi, on fera sans cesse revenir cette image dans notre tête au cours de la période de visualisation.Pour ajouter de l’intensité à l’image, on peut même utiliser son imagination pour lui inférer un effet visuel quelconque. Par exemple, en créant un effet de zoom au ralenti, en la faisant clignoter, scintiller ou apparaître et disparaître suivant un mode de pulsations régulières ou encore en faisant défiler l’image de gauche à droite sur notre écran mental.Bref, pour cette technique de visualisation, il faut tout simplement voir une image dans notre tête lorsque nous sommes en mode de réceptivité. Cette technique est particulièrement efficace pour les objectifs simples et concrets, pouvant se résumer facilement en une seule image.
Deuxième technique de visualisation :LE CINÉMA MENTAL
Plus élaborée et s’apparentant à la PNL ou programmation neurolinguistique, la deuxième technique de visualisation consiste à imaginer des petits bouts de films dont nous sommes le héros. Cette technique est idéale pour programmer des objectifs qui impliquent du mouvement, de l’action. Généralement, il faut d’abord imaginer un canevas ou un écran blanc sur lequel on projettera notre film, lequel devra représenter l’objectif que nous souhaitons atteindre.Au besoin, on peut même décider de se placer dans la cabine de projection d’une salle de cinéma, de façon à pouvoir ajuster tous les paramètres du film pour le rendre le plus agréable possible à nos yeux et à nos oreilles. Ainsi, on peut se voir aux commandes d’une console aux multiples boutons et leviers qui nous permettent d’ajuster les couleurs, la luminosité, la focalisation et la grosseur des images projetées pour les rendre attrayantes et inspirantes visuellement. Ensuite, on peut faire de même pour le son en ajustant le volume, ainsi que les fréquences pour que le tout soit harmonieux et inspirant.
Et quand on a atteint le paroxysme en sons et en images, on peut même s’approcher mentalement de l’écran et entrer dans ce film pour en devenir partie intégrante. On ressentira alors toute cette joie intérieure reliée à l’accomplissement de notre objectif car nous devenons le personnage du film qui vit un moment d’extase au moment d’accomplir son rêve.
Et pour faire perdurer l’efficacité de cette projection mentale dans le temps, on pourra même s’englober d’une bulle de lumière qui nous permettra alors de sortir de l’écran tout en transportant avec nous toutes ces belles émotions de réussite qui nous suivront alors dans notre vie de tous les jours, de sorte que nous serons inévitablement guidés vers l’accomplissement de notre rêve.
Pour augmenter encore l’efficacité de la visualisation, on peut même combiner cette dernière à l’autosuggestion, c’est-à-dire qu’en même temps qu’on visualisera, on se répètera une phrase courte qui résume notre objectif sous forme de slogan. Pour plus de détails, consultez notre article « L’autosuggestion ou la pensée qui transforme ». En plus de se répéter plusieurs fois la formule d’autosuggestion durant la période de visualisation, on peut même la voir s’écrire en grosses lettres noires sur notre film ou l’insérer en flashs subliminaux, à intervalles réguliers, entre les images de notre projection mentale. |
La visualisation comme programmation permanente
Afin de s’assurer que les images visualisées deviennent une programmation permanente de notre subconscient, on répètera cet exercice de visualisation durant 21 jours consécutifs. Une fois par jour durant trois semaines et un nouveau programme est créé. Plus de détails à ce sujet dans le document gratuit intitulé « L’auto-hypnose à la portée de tous ».
Voilà donc, en bref, la façon de procéder pour faire de la visualisation. Cependant, pour que notre visualisation soit efficace et qu’elle donne des résultats concrets, il faut, autant que possible, associer nos images mentales à des émotions positives très intenses, ce qui nous amène à la 2e étape de la visualisation…2) Croire.Il faut arriver à croire à ce que l’on visualise. Cela implique de choisir un objectif réaliste, de savoir ce que l’on veut et de le vouloir avec beaucoup d’intensité.Choisir un objectif réalistePour que nous puissions croire à un objectif, encore faut-il qu’il soit réalisable, du moins selon nos propres convictions. On aura donc soin de choisir un but auquel on peut croire. Cependant, il faut viser toujours un peu plus haut que notre zone de confort car si on ne relève jamais la barre, nous demeurerons toujours au même niveau. La règle d’or pour choisir ses cibles est donc de nous assurer qu’elles soient à la fois réalistes et optimistes.Savoir ce que l’on veutLe problème majeur que rencontrent la plupart des gens, c’est qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Et en ne le sachant pas, il leur devient alors impossible d’y croire et encore moins de le réaliser.
Bien évidemment, avant de commencer à visualiser, il faut donc d’abord prendre conscience de ce que l’on veut. Une façon simple et efficace d’y arriver consiste simplement à méditer tout en demandant à notre subconscient (et à l’Univers) de nous éclairer sur ce qu’on a à faire pour accomplir notre mission de vie et de nous faire réaliser ce que l’on veut vraiment, du fond de notre cœur.
Cherchez et vous trouverez. Posez la question et vous obtiendrez la réponse. Demandez à votre subconscient et, s’il ne possède pas lui-même la réponse, il la cherchera et la trouvera pour vous dans l’Internet qu’est l’Univers, aussi appelé le Superconscient.Vouloir passionnémentAu-delà de la connaissance de nos aspirations profondes, il faut toujours s’assurer que ce que l’on veut, on le veuille vraiment. Pas seulement un peu ou moyennement mais passionnément, avec beaucoup de conviction et d’excitation, du fond de nos tripes. Un vague souhait du genre « Ce serait bien si… » ou « J’aimerais bien… » ne suffit pas pour déclencher le processus psychique qui nous mènera infailliblement vers la victoire. Ayez donc le feu sacré pour ce que vous désirez obtenir et plus aucun obstacle ne vous résistera.
En d’autres mots, quand vous faites de la visualisation en vue d’accomplir un objectif, quel qu’il soit, croyez-y fermement et soyez alors assuré qu’il s’accomplira.3) RéaliserC’est bien beau d’imaginer et de croire une chose possible mais encore faut-il la réaliser pour passer du rêve à la réalité.Je me rappellerai toujours de cette dame qui m’avait écrit :
« Maintenant que j’ai programmé mon objectif dans mon esprit, qui est l’obtention d’un emploi particulier, est-ce que je dois attendre de chez-moi que cela se produise tout seul ou est-ce que je dois aller porter mon curriculum vitae? ».
Cet exemple fait toujours sourire mais il nous fait réaliser à quel point la pensée doit être suivie de l’action pour qu’il y ait accomplissement.De la visualisation à la réalisationTout comme le producteur d’un film, lorsque vous possédez votre scénario (les images que vous avez programmées dans votre esprit) il vous reste à tout mettre en œuvre pour que celui-ci prenne forme concrètement. Mais gardez à l’esprit que c’est toujours le script (votre programmation mentale positive) qui doit dicter vos actions. D’où l’importance de faire une bonne visualisation et d’être à l’écoute des recommandations du subconscient avant de passer à l’action.Monter un plan d’actionLorsque bien programmé en vue d’atteindre un objectif spécifique, le subconscient vous dictera clairement chacune des actions précises à entreprendre, ce qui vous permettra de monter beaucoup plus facilement votre plan d’action. Et une fois le plan d’action élaboré, il ne vous restera plus qu’à mettre à exécution chacune des tâches que vous devez exécuter, dans l’ordre de priorités et selon vos échéances fixées.Des actions inspirées et inspirantesGrâce à votre programmation mentale positive initiale, vous serez inspirés pour mettre en œuvre chacune de vos actions. Elles seront donc beaucoup plus faciles à accomplir que si vous les aviez entrepris à froid car elles seront guidées intuitivement par votre voix intérieure. Vous aurez la conviction intense et le désir profond de réaliser votre objectif alors vous ressentirez du plaisir dans l’accomplissement de chacune de vos actions, même si celles-ci ne sont habituellement pas aisées et qu’elles demandent un certain effort.D’une action à l’autre…jusqu’à l’atteinte de votre objectifAu fur et à mesure que vous accomplissez une tâche, cochez ou biffez simplement celle-ci sur votre plan papier. Une fois toutes les tâches accomplies, BINGO! Votre objectif sera atteint! C’est alors que vous pourrez profiter pleinement des résultats de votre cheminement, bien que votre route aura été toute aussi palpitante que votre destination.
http://www.frederic-clement.com/visualisation.htmAlors voilà! Maintenant que vous connaissez les mécanismes de la visualisation jusqu’à la réalisation, plus que jamais, vous êtes Maître de votre destinée… à condition de mettre vos connaissances en application, bien sûr! Bonne réussite!
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Qu'est-ce-que l'Hypnose ? Présentation simple par un Psychologue clinicien, l'hypnose en médecine et en thérapie. Par Frédéric BERBEN, Psychologue, thérapeute familial, thérapie brève et hypnose.
Site internet : therapiefamilialetherapiebreve.com
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:48, édité 1 fois (Raison : Mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
LES DANGERS DE L’HYPNOSE
Par Laurent Bertin 11 Comments
Dors ! Je le veux ! Donne-moi ta carte bleue ! Non ce n’est pas de ça dont je parle, car ce danger là n’existe pas. Dans cet article assez provocateur et assez tranché, je voudrais vous parler ici d’un danger que je trouve plus important : ralentir le développement de l’autonomie de la personne et sa capacité à s’auto-gérer et à passer à l’action. N’avez-vous jamais rencontré des personnes dont la vie change de façon positive du tout au tout avec des séances d’Hypnose, sauf la problématique pour laquelle ils sont venus initialement ?
Comme si garder leur problème d’origine était une excuse pour changer d’autres choses. N’avez-vous jamais vu des personnes repartir très heureux d’une séance, motivés à bloc puis vous rappeler en vous disant qu’ils se sentaient démotivés ou frustrés ? Si cela vous est arrivé et que vous vous êtes demandé pourquoi, cet article est fait pour vous. Si vous souhaitez suivre vos clients sur des dizaines de séances pour en profiter allègrement sans jamais vous soucier de l’autonomie et du bien-être à long terme de vos sujets, cet article n’est pas fait pour vous (et ce blog non plus d’ailleurs).
LE DANGER DE LA PUISSANCE DE L’HYPNOSE
L’Hypnose est un outil puissant et comme vous j’imagine, j’ai vu de nombreuses personnes résoudre des problématiques qu’elles avaient depuis très longtemps, arrêter de fumer très rapidement, se libérer d’angoisses etc.
Toutefois, j’ai aussi vu des personnes inconsciemment devenir dépendantes de l’Hypnose dans leur vie, en attendant de l’Hypnose qu’elle résolve tous leurs problèmes, leur trouve des solutions ou même réalise parfois des objectifs irréalistes et irréalisables qui ne dépendent pas d’eux, surtout si la première séance a été spectaculaire pour eux (comme quelqu’un qui arrête de fumer du jour au lendemain par exemple)
Pour moi, le changement passe par l’action, et l’Hypnose peut engendrer chez certaines personnes une certaine passivité qui je crois leur fait plus de mal que de bien sur le long terme.
C’est aussi le danger de futurisations d’objectifs trop « bien menées », trop bien vécues par le sujet. Futuriser un objectif lointain est intéressant SI ET SEULEMENT SI chaque étape pour y arriver est préparée et gérée avec le sujet, sinon cela ne reste qu’un doux rêve agréable.
Prenons un exemple :
Gravir une montagne et se voir en haut de la montagne, fier de l’avoir accompli, et le faire vivre à un sujet de façon tellement réelle qu’il a l’impression de l’avoir déjà fait…et s’arrêter là, est une erreur fondamentale à ne pas faire.
Car cette ascension peut demander de la préparation, du travail, de l’entrainement, une gestion du temps, une gestion des émotions, une capacité à passer certains passages, une capacité à gérer l’échec aussi, car peut-être que l’ascension ne sera pas réussie du premier coup ou plus simplement que certains passages seront difficiles et douloureux pour le corps. De cette futurisation, qui est un levier de motivation fort doit en ressortir des étapes, et surtout, une capacité à passer à l’action et à les gérer.
Combien de personnes ont déjà visualisé leurs objectifs, ont trouvé la séance très agréable et motivante pour ressentir leur motivation diminuer et s’estomper complètement pour laisser place à de la frustration car les étapes pour atteindre l’objectif n’ont pas été préparées ? Trop je crois.
L’IMPORTANCE DE L’ACTION
Comme je dis souvent, rêver sa vie sur son canapé en regardant la télé toute la journée n’a jamais permis à quelqu’un devenir chef d’entreprise, de courir le marathon ou que sais-je d’autre encore. Tout objectif de vie demande des actions, et trop de personnes rêvent leur vie au lieu de tout en mettre en oeuvre pour vivre leurs rêves.
L’action est un passage fondamental de la réussite d’un objectif (sauf peut-être dans les douleurs ou certaines problématiques spécifiques).
L’Hypnose, si elle est utilisée sans cet aspect essentiel à l’esprit peut engendrer une passivité qui empêche la personne de passer à l’action. Soit le rêve est plus agréable que la difficulté de certaines actions, soit l’objectif parait tellement lointain et difficile à atteindre que les gens préfèrent continuer à venir en séance pour vivre leur rêves par procuration avec l’Hypnose.
Imaginez quelqu’un qui se prépare à prendre le départ du 110 mètres haies. Il est sur le départ et regarde les haies devant lui, trop hautes, trop difficiles : avant même le départ il abandonne. Mon travail en tant que praticien en hypnose est de l’aider à diminuer, réellement ou dans sa représentation mentale, les haies qui sont devant pour que cette personne se sente prête à prendre le départ, mais ça ne veut pas dire qu’il ne faudra pas prendre le départ, ni courir ni sauter les haies.
Cette analogie représente assez bien ma vision du travail en Hypnose, les peurs, les doutes, le manque de motivation, les émotions qui bloquent sont gérées avec l’Hypnose mais le passage à l’action, la mise en oeuvre de tout ce que la personne fait au service de son objectif lui appartient, et je crois que parfois il est bon de rappeler aux clients que l’action est nécessaire dans la réalisation d’un objectif, et aux praticiens de se rappeler que l’autonomie et la liberté passent par la capacité à gérer les étapes de vie, les émotions et les étapes de la vie, qui, quoiqu’on puisse en penser, arrivent à tout un chacun.
Faire rêver ses clients est pour moi une grave erreur. Les ramener au concret de la réalité de la vie, avec ses hauts et ses bas, et leur donner la capacité de le gérer, facilement et simplement, c’est ça pour moi, notre travail.
CONCLUSION
Si vous ne le faites pas déjà, je vous encourage vivement à poser à vos clients cette question :
Que FAITES-vous, chaque jour, pour la réussite de votre objectif ?
Et de ne pas les lâcher, de leur donner des tâches voir des comptes à vous rendre. Et aussi de leur rappeler qu’un objectif est parfois fait de hauts et de bas, qu’ils passeront peut-être par de la frustration ou un sentiment d’échec, mais qu’avec l’Hypnose, vous leur donnez la capacité de le dépasser.
Aussi, je vous encourage vivement à apprendre à reconnaître les personnes qui sont plus que capables de gérer leur vie seuls, mais qui croient encore que c’est grâce à vous qu’ils changent et qu’ils réussissent.
Cela flatte l’égo, cela fait du bien au portefeuille, mais si vous faites ce métier pour cela, changez de métier, s’il vous plaît.
Souvent, un deuil de la thérapie est essentiel. Je le fais souvent en proposant aux personnes d’aller boire un café et de ne pas faire la séance, nous discutons, je les encourage à continuer sur la voie qu’ils suivent, à se faire confiance et à continuer d’utiliser les outils qu’ils ont appris avec moi en séance. Je crois qu’ils sentent que je les « libère » de la thérapie, et que tout ce que je suis en train de leur dire c’est qu’ils n’ont plus besoin de moi, et je crois que c’est le plus beau cadeau que je puisse leur faire.
Comme le dit le proverbe chinois, « Apprenez aux gens à pêcher, évitez de leur donner un poisson dès qu’ils ont faim. »
Parfois vos clients vous en voudront car vous ne les aidez pas à rêver leur vie, mais croyez-moi, sur le long terme, lorsqu’ils vivront leurs rêves, c’est un énorme merci qu’ils vous donneront.
Comme d’habitude, si vous avez des remarques, des questions ou des commentaires, la section commentaires ci-dessous est là pour ça.
http://hypnoscient.fr/les-dangers-de-l-hypnose/
Invité- Invité
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LA CONSCIENCE, L’INTERPRÈTE DE MODULES INCONSCIENTS
Par Laurent Bertin 13 Comments
Dans son livre passionnant, Le libre arbitre et la science du cerveau, Michael S. Gazzaniga nous explique sous un angle neuroscientifique le fonctionnement du cerveau et nous parle de notre module interprète, chargé de prendre les informations d’autres modules inconscients pour en fabriquer un discours cohérent, conscient, et parfois pourtant complètement en dehors de la logique et complètement aberrant.
Le livre aborde de nombreux sujets autour du sujet du libre arbitre mais je n’entrerai pas dans le détail ici, peut-être dans d’autres articles, je vais surtout évoquer comment le travail de Gazzaniga trouve sa corrélation dans le travail en Hypnose et notamment la négociation entre parties.
LA CONSCIENCE, L’INTERPRÈTE DE MODULES INCONSCIENTS
Voici une expérience (image ci-contre), qui montre comment un sujet interprète ses choix sans avoir toutes les informations. Une image de neige est montrée au cerveau droit, et une image de patte de poulet montrée au cerveau gauche.
Devant le sujet sont placées différentes images dont une pelle et un poulet. La main gauche (dirigée par le cerveau droit), montre la pelle, et la main droite (dirigée par le cerveau gauche), montre le poulet. Lorsqu’on demande au sujet pourquoi il a choisi la pelle, il répond qu’il la choisi car c’est pratique pour nettoyer le poulailler !
Le cerveau possède toutes sortes de systèmes de consciences locaux, et même une constellation qui rendent la conscience possible. Bien que le sentiment de la conscience nous paraisse unifié, il prend sa source dans ces systèmes largement séparés. Tout ce dont nous avons conscience à un moment donné est ce qui vient à la surface, ce qui devient prédominant. C’est un monde de systèmes concurrents qui agit dans notre cerveau, chacun cherchant à émerger pour remporter le prix de la reconnaissance consciente.Michael Gazzaniga
Gazzaniga nous explique que ce que nous disons n’est que l’interprétation de ce qui se passe à un niveau inconscient, et que souvent cette interprétation est erronée, le cerveau gauche arrange les choses pour leur donner du sens. Pour ceux ayant déjà utilisé des suggestions post-hypnotiques données en transe profonde avec amnésie de la suggestion, c’est un phénomène bien connu.
Erickson raconte un cas dont je ne me souviens plus précisément, où il fait la suggestion à une personne que lorsqu’on apportera du jus d’orange, elle enlèvera sa chaussure et la posera sur la table. Lorsqu’on lui demande pour quelle raison elle a effectué l’action, elle trouve toutes sortes d’explications extravagantes, mais qui ont du sens pour elle. C’est l’interprète de notre cerveau gauche qui entre en jeu, mais il interprète sans avoir toutes les informations.
Au travers d’expériences passionnantes, avec notamment des sujets dont le corps calleux a été supprimé (la partie du cerveau qui relie les deux hémisphères), et où des images sont montrées uniquement aux hémisphères droit ou gauche, Gazzaniga nous montre comment le cerveau droit est littéral et incapable de déductions, tandis que le gauche comprend le langage et a la capacité de créer des liens et des déductions.
LE CERVEAU DROIT QUI MAXIMISE, LE CERVEAU GAUCHE QUI CHERCHE LA CORRESPONDANCE
Une autre expérience passionnante concerne notre incapacité à maximiser, c’est à dire choisir la réponse qui nous donne le plus de chance de réussir, comme peuvent le faire les rats. Dans une expérience psychologique assez classique, le but du jeu est de deviner si la lumière va s’allumer au-dessus d’une ligne, ou en-dessous de celle-ci. L’expérience est manipulée pour que dans 80% des cas la lumière s’allume au-dessus.Les rats sont meilleurs que les humains à ce jeu, car ils maximisent, ils comprennent vite que choisir tout le temps en haut leur donne plus de chance d’avoir juste. Et c’est ce que fait la nature : maximiser ses chances de survie.
Les enfants de moins de 4 ans maximisent aussi, ce n’est que plus tard que nous commençons à chercher des patterns, des cycles, ce qu’on appelle des « correspondances de fréquence » et nous nous trompons sur ce genre de jeu car nous cherchons un cycle ou quelque chose de reproductible. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas jouer à Las Vegas contre un rat…ils maximisent, pas nous. Les joueurs de Poker connaissent très bien ce biais cognitif et les meilleurs savent très bien l’utiliser pour tromper leurs adversaires. C’est en même temps très utile et c’est ce qui nous permet de comprendre le fonctionnement du monde, mais cette fonction a ses défauts.
Gazzaniga et son équipe ont conçu ce jeu pour le présenter uniquement au cerveau gauche ou au cerveau droit, et la conclusion est que le cerveau droit maximise, comme les rats, alors que le cerveau gauche fonctionne avec la correspondance de fréquences.
C’est intéressant car dans un contexte de problématiques récurrentes, ou de certains symptômes qui peuvent paraître inutiles à notre interprète, mais pour une partie de notre cerveau, c’est une façon efficace car elle maximise les chances d’atteindre le but.
NOUS SOMMES AUSSI BON QUE LE SONT NOS INFORMATIONS
Pour pousser ces expériences encore plus loin, Gazzaniga et son équipe ont pris un sujet et lui ont maquillé une cicatrice sur la joue. Et ils ont expliqué au sujet qu’il allait discuter avec quelqu’un et que l’expérimentateur désirait savoir si cette cicatrice influait sur la communication. Les sujets devaient signaler tout comportement qui selon eux étaient une réaction à la cicatrice. Juste avant la discussion avec l’autre personne, on leur effaçait la cicatrice sans qu’ils s’en rendent compte. La discussion était filmée, et les sujets rapportaient qu’ils avaient été mal traités et humiliés, que leur interlocuteur était très désagréable. En leur montrant le film et les réactions de leur interlocuteur, on leur demandait de montrer ce qui leur faisait dire qu’il ne les respectait pas.
Détournement du regard, gestes, pleins d’attitudes normales dans toutes les conversations…mais le cerveau gauche, l’interprète, partait de deux informations erronées : la cicatrice, et que détourner le regard n’est pas normal, pour arriver à une conclusion biaisée.
Les explications de l’interprète ne valent que par les informations qu’il reçoit.
Autre exemple, nous montrons au cerveau droit une vidéo effrayante d’un exercice incendie ou une personne se retrouvait poussée dans le feu. Lorsqu’on demande ensuite au sujet comment il se sent, il dit qu’il se sent effrayé, que c’est surement la pièce ou le collègue du Docteur, et qu’elle ne l’apprécie pas beaucoup…
Voilà ce que fait notre cerveau à longueur de journée : il recueille des informations des autres zones du cerveau et de notre environnement pour nous élaborer des histoires…
Le module interprète semble être unique à l’être humain et est une spécialité de l’hémisphère gauche. Son penchant pour faire des hypothèses est ce qui suscite les croyances et les pensées humaines, qui à leur tour, imposent des marques à notre cerveau.Notre conscience subjective émerge de l’incessante recherche de notre hémisphère gauche dominant à vouloir expliquer les différents éléments qui lui sont arrivés. Le ‘sont arrivés’ est au passé, car c’est un processus de rationalisation a posteriori, l’interprète qui fabrique notre histoire ne le fait qu’avec ce qui parvient à la conscience.
Michael Gazzaniga
Par exemple, le processus de manger ou non un gâteau à la crème vient d’une idée d’un autre niveau mental sur la santé et sur le poids, et celle-ci peut l’emporter sur l’attrait de manger le gâteau en raison de son bon gout. Dans le débat qui s’instaure avant d’engager une action, un désir qui remonte peut parfois être vaincu par une pensée qui vient de plus haut, d’un autre module du cerveau.
ET AVEC L’HYPNOSE ?
Ce que décrit Michael Gazzaniga rejoint d’une certaine façon le modèle d’Hypnose d’Ernest Hilgard, celui de la neodissiocation. Ce modèle est basé sur le fait que les humains ont des systèmes cognitifs multiples capables de fonctionner simultanément. Ces systèmes cognitifs peuvent être des habitudes, des attitudes, des préjudices, des intérêts ou d’autres capacités latentes. Hilgard dit que l’état d’Hypnose permet de faire fonctionner ces systèmes de façon autonome, dissociés les uns des autres. En d’autres termes, de leur « parler » et de négocier avec ces systèmes.
Pour reprendre ce qui a été dit plus haut, ce que disent les gens verbalement en cabinet n’est donc qu’une interprétation de ce qui se passe inconsciemment à l’intérieur, et c’est souvent erroné. C’est souvent pour cela que les sujets viennent en nous disant qu’ils sont comme ceci ou comme cela à cause de telle ou telle chose, et c’est rarement juste. Ne pas croire les clients dans ce qu’ils disent est pour moi une règle stratégique essentielle.
Ca ne veut pas dire qu’ils mentent, ça veut dire qu’ils n’ont pas forcément toutes les informations pour construire leur discours. Notre travail en cabinet consiste notamment à écouter les réactions inconscientes (le corps, le ton, la congruence), pour détecter des interférences entre le discours conscient et les modules inconscients. C’est aussi pour ça que s’intéresser au contenu a rarement de l’importance.
C’est aussi là qu’on voit la puissance du recadrage verbal. Le recadrage consiste à changer le point de vue d’une information, ce qui revient à changer la perception d’une ‘information ou lui donner d’autres explications, ce qui peut transformer l’interprétation consciente, et donc les croyances, qui forgent souvent la réalité.Parfois un recadrage suffira à faire un travail puissant. Ce moment où le regard du sujet par dans le vide, c’est souvent le moment où une nouvelle information est intégrée, ce qui peut avoir pour effet de changer le discours. Cette réalité subjective que nous construisons se base sur les informations que nous avons, comme le démontre les expériences de Gazzaniga.
En écrivant ces lignes, je me dis aussi que parfois il peut être justement important, au travers des suggestions et des recadrages d’apporter un nouveau regard sur les événements, sans apporter de solution ni imposer quoique ce soit, pour permettre au sujet de décider de quelle façon il peut choisir d’interpréter sa vie. Certains pensent qu’il ne faut rien dire, rien faire, et laisser faire totalement l’inconscient, et éviter toute suggestion ou « manipulation ».
J’apprécie l’idée que l’inconscient est « tout puissant », et que les ressources sont en nous, mais lorsque nous n’avons pas les informations nécessaires pour décider ou juger d’une autre façon, que peut-il se passer ?
Alimenter l’inconscient de nouveaux points de vues, en dehors des cadres éducatifs et de la vie de la personne jusqu’alors, permet souvent de redonner du choix, et je crois qu’il ne faut pas négliger cette importance. Beaucoup parlent de position basse, de ne rien dire et de ne rien faire. C’est essentiel et j’adhère plus que largement à cette idée. Ca ne veut pas dire que les suggestions et les recadrages ne sont pas utiles. La frontière entre la projection et l’apport de nouvelles informations est fine, et je vous engage à y prêter particulièrement attention dans votre pratique.
La projection est imposer un point de vue, l’apport d’information est une façon d’ouvrir de nouvelles portes pour laisser le choix à la personne de prendre, ou non, un nouveau chemin.
Le choix, conscient ou non, lui appartient toujours. Vouloir que l’autre change me paraît être une erreur importante, elle revient à se mettre à la place de l’autre, ce qui l’empêche d’être à sa place, une position qui me parait essentielle pour le changement.
De la même façon, cette capacité d’une partie de notre cerveau à être très littérale et à maximiser peut permettre d’avoir une vision stratégique du travail en séance.
Dans une problématique, une partie de notre cerveau peut avoir compris littéralement quelque chose et l’appliquer de façon erronée, ou avoir choisi une solution qui maximise les chances d’atteindre un but, plus profond que la problématique de surface amenée par le sujet.
Dans la perte de poids par exemple, que se passe-t-il si un de nos modules, littéral et maximiseur, comprend qu’il « faut se montrer forte » de façon littérale ? Que se passe-t-il si pour lui grossir maximise les chances d’être « fort » ?
Là encore, écouter les prédicats et les mots utilisés par les sujets, et se poser la question de comment ils ont pu être interprétés littéralement par le cerveau peut être un guide stratégique pertinent, de même qu’une occasion de passer un recadrage.
Pour donner un autre exemple, lorsqu’une personne avec le vertige dit ne pas se sentir à la hauteur, je trouve la structure étonnement pertinente, travailler directement sur le symptôme n’est peut-être pas la clé la plus rapide ni la plus efficace dans le temps à ce moment là (et peut-être que si, d’où l’intérêt de poser des questions et de chercher les émotions, qui démontrent souvent qu’on touche un module inconscient, et pas seulement l’interprète).
Enfin, j’aborderai la négocation entre parties, en rapport avec ce que nous dit Gazzaniga. Si nous interprétons l’information issus de modules inconscients, qui luttent pour la reconnaissance consciente, que se passe-t-il si dans l’état d’Hypnose nous pouvons échanger avec ces modules ? J’utilise souvent la métaphore de la réunion d’entreprise : l’état d’Hypnose est une façon de réunir autour de la table toutes les parties concernées par le problème, et parfois il faut négocier, rassurer, échanger, écouter pour finir par obtenir l’unanimité.
Pour vous raconter un cas récent, j’ai eu une personne qui est venue pour des cauchemars, je la sentais dans l’analyse (l’interprète qui parle) et rien d’émotionnel ne paraissait dans le dialogue instauré. J’ai décidé d’aller parler avec l’inconscient, c’est souvent plus simple.
Je guide la personne dans un état d’hypnose assez profond, installe un signaling et discute avec l’inconscient sur les cauchemars. Il veut bien changer, mais il ne sait pas ce qu’il faut faire. Je demande souvent dans ce cas si c’est une autre partie qui est concernée, et il me répond oui. Je demande à l’inconscient de laisser venir dans l’autre main la partie concernée, celle qui génère les cauchemars. Je discute avec elle, c’est bien elle génère les cauchemars, elle sait faire autrement, mais ne peut pas le faire. Je demande encore une fois si une autre partie est concernée, réponse oui. Je demande à l’inconscient de faire venir dans la main droite cette partie.
Je discute avec elle, elle me dit qu’elle demande à ce que les cauchemars soient générés et qu’elle sait ce qu’il faut faire. Le sujet à ce moment a des émotions assez fortes, et nous partons sur un deuil. Lorsque c’est terminé, je demande à cette partie si c’est ok pour elle : elle me dit oui. Je demande si c’est ok pour les cauchemars, elle me dit non. Et je demande donc s’il y autre chose à faire : oui. Peux-tu le faire : non ? Une autre partie qui bloque ? oui. Je me retrouve alors avec une quatrième partie dans la main gauche, je négocie avec elle, nous partons sur un RHV (Redirection d’Histoire de Vie), pour terminer le travail avec les quatre parties qui me disent oui en même temps. (pour ceux qui se posent la question, la séance n’a pas duré plus d’une heure, si si c’est possible )
C’est un schéma des parties intéressant :J’ai l’inconscient qui a une vision globale, la partie qui s’occupe des cauchemars et des rêves, et des parties qui demandaient à ce que les cauchemars soient générés.Insister avec la partie qui s’occupe des rêves et des cauchemars n’aurait pas eu de sens en soit non ? De même que traiter le travail qu’à un seul niveau.
Métaphores ? pas Métaphores ? Suggestions de l’existence de parties ?
Je ne sais pas, mais au regard des écrits d’Hilgard et de Gazzaniga, j’ai trouvé ce travail assez pertinent, et le présupposé de l’existence de plusieurs modules concernés, qu’on peut négocier avec eux à l’intérieur me parait très intéressant, pour l’avoir constaté assez souvent en séance. J’ai rarement autant de parties concernées dans un problème, et j’ai très souvent un « non » à la question si une autre partie est concernée, le choix existe à un certain niveau. Ceux connaissant le travail sur les parties (ego states, IFS – Internal Family System), ont déjà du constater eux aussi ce genre de situations.
Il y a d’autres présupposés intéressants de ce qui est écrit ici, comment augmenter l’influence de la partie qui prône la santé et le poids par exemple, par rapport au plaisir immédiat de manger un gateau, mais je vous laisserai y réfléchir vous mêmes. Comment travailler à tous ces niveaux dans une séance permet d’accompagner la personne au mieux dans son changement, montée des valeurs, des émotions etc.
J’espère que cet article vous a plu et qu’il vous permet de mettre des éléments scientifiques sur ce que nous faisons avec l’Hypnose, et qu’il vous aura donné quelques idées pour conduire les séances avec une autre vision stratégique que vous pouvez tester.
Pensez à cliquer sur J’aime et à laissez vos avis, commentaires et expériences ci-dessous !
Je vous conseille vivement la lecture de ce livre, même si le début n’est pas passionnant, c’est un des livres sur les neurosciences que je trouve le plus accessible et utile pour l’hypnose.
http://hypnoscient.fr/la-conscience-cet-interprete/
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https://www.amazon.fr/libre-arbitre-science-cerveau/
Qu'est-ce qui, en nous, prend vraiment nos décisions ?
Pouvons-nous nous estimer libres, alors que nous ne maîtrisons pas complètement ce qui se produit dans les tréfonds de notre esprit ?
Si le libre arbitre n'est qu'une illusion, sommes-nous vraiment responsables de nos actes ?
Grâce aux apports des neurosciences et de la psychologie de pointe, un auteur-phare éclaire d'un jour nouveau un débat philosophique qui a aussi des implications morales et juridiques pour chacun de nous.
Michael S. Gazzaniga est directeur du SAGE Center for the Study of the Mind, à l'Université de Californie, à Santa Barbara, et président de l'Institut de neuroscience cognitive. Il a notamment publié Le Cerveau social.
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:57, édité 1 fois (Raison : Mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Le cerveau social si subtil du corbeau
Le corbeau semblerait capable d’interpréter les relations hiérarchiques qui existent entre ses congénères par le seul biais de l’observation, selon des travaux parus dans la revue Nature Communications. Ces résultats confirment les études précédentes faites chez d’autres espèces de corvidés qui montraient l’existence d’une intelligence sociale chez les oiseaux similaire à celle des primates
Le cerveau social si subtil du corbeau
Ethologie
Le corvidé fait preuve d’intelligence sociale
Comme les primates, il évalue les liens entre individus
Plumage noir profond et allure menaçante, les grands corbeaux et leurs cousins corvidés inspirent rarement confiance. Mais derrière cette apparente apathie se cache en réalité une intelligence sociale complexe se rapprochant de celle observée chez les primates, selon une étude publiée ce mercredi par une équipe de chercheurs autrichiens dans la revue Nature Communications. Le corbeau semblerait en effet capable d’interpréter des interactions sociales entre d’autres congénères par le seul biais de l’observation.
«Comprendre son rang social par rapport à d’autres individus dans un groupe est une propriété cognitive qui joue un rôle clé dans l’évolution de l’intelligence au sein du règne animal», explique Jorg Massen, chercheur au Département de biologie cognitive de l’Université de Vienne et auteur principal de la publication. Ce concept appelé hypothèse du «cerveau social» a été appliqué d’abord chez les primates où il existe une corrélation entre la qualité des échanges sociaux, le succès de reproduction et la taille du néocortex cérébral, siège des activités cognitives supérieures. Ainsi, les grands singes sont capables non seulement de reconnaître l’autre comme un parent, un ami ou un dominant mais également de comprendre ces liens sociaux entre des individus tiers.
Récemment, l’hypothèse du cerveau social s’est étendue à l’étude des oiseaux et en particulier aux corvidés tels que les geais et les corbeaux, dont la vie sociale est organisée hiérarchiquement. Des études récentes ont montré que les geais étaient capables d’anticiper le comportement d’autres individus et de leur prêter des intentions. Les corbeaux, très communs dans les Alpes où ils nichent dans les falaises, vivent en groupe pouvant atteindre jusqu’à 200 individus. Ils ont aussi une excellente vue ainsi qu’une très bonne mémoire et un vocabulaire très élaboré de presque 40 «mots». «Le fait que les corbeaux soient capables d’évaluer le statut social d’autres individus avec lesquels ils n’ont jamais interagi mais qu’ils ont simplement observés pendant une longue période n’est pas surprenant, mais il fallait trouver le plan expérimental pour le démontrer», précise Philippe Christe, chercheur en biologie comportementale à l’Université de Lausanne.
Jorg Massen et ses collègues ont mis au point un système de trois cages adjacentes permettant à deux groupes de huit jeunes adultes, mâles et femelles mélangés, d’évoluer séparément tout en ayant la possibilité de s’observer mutuellement sans contact direct. Pendant neuf mois de captivité dans cette structure, les biologistes ont enregistré deux types de vocalisations pour chaque individu: des cris de domination et de soumission. Ils ont ensuite reconstitué en studio des séquences correspondant à des relations réelles entre individus: par exemple des cris de domination de l’individu A puis de soumission de l’individu B. Mais ils ont aussi recréé de «fausses» séquences exprimant une hiérarchie inversée où par exemple B dominerait A. Chaque oiseau a ensuite été isolé dans le compartiment entre les deux cages, ne pouvant voir ni son groupe de congénères ni le groupe voisin. On lui a alors passé des séquences enregistrées de cris, mimant toutes les combinaisons possibles: séquences réelles et irréelles, de son groupe ou de l’autre groupe, de même sexe ou non. «Ce concept de play-back, en faisant varier les séquences de dominance et de soumission, est très original», rapporte Philippe Christe.
Au sein du même groupe, les fausses séquences ont eu un effet significatif chez les femelles (en position de soumission), qui ont montré des signes de stress, contrairement aux mâles. «Un changement de hiérarchie inattendu dans un groupe pourrait avoir des conséquences sur les dominés, ce qui expliquerait le stress des femelles», analyse l’auteur de l’étude. Par ailleurs, seuls les mâles ont montré des signes d’intérêt (modification de l’attention et de la vocalisation) à l’écoute de séquences provenant du groupe voisin en désaccord avec la réalité pré-acquise avant les tests. L’expérience a montré également que les individus plus âgés réagissent avec plus de stress et moins d’intérêt aux play-back en général, quel que soit le type de séquences.
«Ces résultats sont très intéressants et confirment les observations faites chez les corbeaux dans leur cadre sauvage», commente Laurent Vallotton, expert en ornithologie au Muséum d’histoire naturelle de Genève. L’inexpressivité des oiseaux qui ne peuvent pas, comme nous, modifier leur faciès laisse penser qu’ils sont incapables d’interactions sociales complexes. Mais leurs cris, vocalisations et attitudes doivent être presque aussi riches que nos mimiques et beaucoup de nos discours.»
«Leurs cris, vocalisations et attitudes doivent être presque aussi riches que nos mimiques»
http://www.letemps.ch/sciences/2014/04/22/cerveau-social-subtil-corbeau
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Collège de Candolle Epreuve de biologie 4BIOS01 vendredi 6 février 2015
Nom : L’intelligence, et questions à partir de trois articles : « Un intarissable bavard » C.Scholtyssek, Cerveau et Psycho, 13, 86-89, janvier-février 2006 « Les chimpanzés comprennent les besoins de leurs congénères », La Recherche, 463, 24-25, avril 2012 «
Le cerveau social si subtil du corbeau », Le Temps, 23 avril 2014
1) Maintenant que le génome humain a été entièrement séquencé, comment se fait-il que les chercheurs n’aient toujours pas trouvé le gène de l’intelligence ? Donnez deux arguments/explications différents.
Il y a un grand nombre de gènes impliqués, directement ou indirectement dans l’intelligence. Les modifications épigénétiques jouent aussi un rôle, et ne sont pas détectables par le séquençage. L’influence de l’environnement est très importante, dès la vie fœtale.
2) Donnez trois caractéristiques anatomiques/physiologiques qui rendent un cerveau plus performant dans des tâches intellectuelles.
Une gaine de myéline plus épaisse autour des axones rend plus rapide l'influx nerveux, une économie dans l’activation des aires cérébrales nécessaires à une tâche donnée, un élagage plus important des synapses lors de l’enfance, une vitesse de transmission plus élevée entre le lobe frontal et le lobe pariétal.
3) On oppose souvent l’intelligence fluide à l’intelligence cristallisée. Expliquez brièvement ce qu’on entend par ces deux concepts.
L’intelligence fluide fait appel au raisonnement, à la créativité, l’intelligence cristallisée à la mémorisation, à l’accumulation de connaissances.
4) Expliquez la différence de signification d’une valeur de QI (par exemple 120) pour un enfant ou un adulte, comment ces valeurs sont calculées.
Pour un enfant le Q.I. représente le quotient entre son âge mental et son âge réel x100, il représente la précocité (>100) ou le retard (<100) à accomplir des tâches, par rapport à son âge réel. Pour un adulte, on compare son score, ses résultats aux tests avec ceux de la population générale, la moyenne étant à 100.
5) Quelles différences et similitudes peut-on observer entre un cerveau humain et un cerveau d’oiseau ? Quelles notions théoriques sur le cerveau et son fonctionnement sont-elles remises en question par ces observations ?
Le cerveau des oiseaux n’est pas plissé, au contraire de celui des mammifères, et chez les oiseaux la région du pallium correspond à la région du cortex des mammifères, pour les tâches cognitives. On pensait que seul un cortex plissé comme celui des grands singes/homme permettait des capacités cognitives supérieures, on se rend compte que le pallium lisse des oiseaux permet le même type de tâches.
6) Parmi les 9 intelligences proposées par H.Gardner (langagière, logicomathématique, musicale, kinesthésique, spatiale, interpersonnelle, intrapersonnelle, naturaliste et existentielle) quelles sont celles démontrées par les perroquets ? Justifiez celles que vous choisirez par un comportement observé.
L’i. langagière : ils sont capables de communiquer par la parole, même d’apprendre des mots humains
L’i. logicomathématique : il peuvent compter, ou en tout cas évaluer un nombre
L’i. interpersonnelle : animaux sociaux, ils interagissent avec les autres
7) Quelles similitudes peut-on observer entre l’apprentissage du langage par un humain et par un perroquet ?
Les deux se font par imitation de congénères plus âgés qu’ils observent en train de communiquer, et nécessitent de nombreuses répétitions
Donnez quatre exemples précis qui démontrent que lors des expériences les perroquets ne font pas que mémoriser/répéter des mots, mais qu’ils en comprennent le sens, même s’il est abstrait ?
Ils peuvent nommer la couleur/la forme d’un objet qu’ils n’ont jamais vu
Ils comprennent des concepts comme différences/similitudes
Ils peuvent compter des objets
Ils peuvent créer un mot (banarise)
Il demande une nouvelle couleur en utilisant la phrase « quelle couleur ? »
9) Quelles sont les caractéristiques des perroquets qui expliquent ce haut niveau de performances cognitives?
Pour les perroquets, leur longévité permet un meilleur apprentissage, l’adaptation à de nouvelles conditions, une augmentation de la mémoire.
10) Les perroquets sont-ils capables dans la nature d’utiliser des outils ? Expliquez…
Oui, par exemple pour taper avec un bâton sur un tronc creux pour envoyer un bruit qui signalera leur présence dans un territoire donné.
11) Les perroquets, comme les corbeaux et les chimpanzés, sont des animaux sociaux. Quelles compétences cognitives cette vie en société nécessitent-elles et développent-elles ? En d’autres termes, pourquoi la vie en groupe rend-elle « intelligent » ?
La vie en groupe augmente l’intelligence sociale (rivalité et coopération), l’adaptation aux autres, comprendre les positions hiérarchiques et s'y situer, la résolution des problèmes sociaux.
12) Le perroquet réussit-il le « test du miroir » que nous avons vu au cours ? Il n’y a pas d’évidence qu’il s’est reconnu…
13) Expliquez les résultats de l’expérience play-back faite avec les corbeaux et les conclusions qu’on peut en tirer.
Les corbeaux sont capables de reconnaître les cris des membres de leur groupe et du groupe voisin, et de repérer si les rapports hiérarchiques exprimés par ces cris sont réels ou ont été artificiellement inversés. Les femelles soumises sont plus stressée lorsque les séquences sont inversées, car ce sont elles qui pourraient souffrir le plus d’un changement de hiérarchie. Les mâles repèrent quant à eux les séquences inversées dans le groupe voisin.
14) Quel est le résultat de la première expérience réalisée dans l’article sur les chimpanzés et quelle est sa conclusion?
Qu’un chimpanzé comprend de quel outil son vis-à-vis a besoin, et le lui donne s’il le lui réclame.
15) Quelle information supplémentaire la seconde expérience apporte-t-elle ?
Que le singe ne donnait pas par hasard la canne ou la paille, puisque quand il ne peut pas voir son vis-à-vis il lui donne indifféremment l’une ou l’autre.
16) Lorsqu’un chimpanzé en détresse réclame et reçoit de l’aide d’un congénère, on ne considère pas que c’est une preuve de théorie de l’esprit. Expliquez pourquoi, et en quoi les expériences décrites ensuite montre que le chimpanzé a cette capacité.
S’il ne donne de l’aide que lorsqu’il est sollicité, cela ne démontre pas qu’il s’est « mis à la place de l’autre », qu’il a compris de lui-même la détresse de l’autre. Par contre s’il donne l’outil dont l’autre a besoin il montre sa capacité à comprendre les besoins de l’autre.
http://edu.ge.ch/decandolle/sites/localhost.decandolle/files/corrigeepreuve_intelligence_et_article_perroquets_fev.2015.pdf
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Les Souris gloussent, les chauves-souris chantent |
Karen Shanor & Jagmeet Kanwal
collection Biophilia n°8 | Corti, avril 15
traduit de l'anglais par Bertrand Fillaudeau |
Karen Shanor & Jagmeet Kanwal
collection Biophilia n°8 | Corti, avril 15
traduit de l'anglais par Bertrand Fillaudeau |
Saviez-vous que les chauves-souris composent leurs propres chansons, que les souris gloussent si on les chatouille, que les éléphants perçoivent le message d’une congénère à plus de dix kilomètres de distance, que les lamantins détectent un ouragan des jours avant qu’il n’ait lieu, que les cafards résistent même à une explosion nucléaire, que les plantes utilisent un système d’alarme en cas d’agression, que le roi des intellectuels est le corbeau calédonien, qu’une anguille peut générer des décharges allant jusqu’à 600 volts, que le système d’écholocalisation du dauphin est meilleur que le plus sophistiqué des sonars, que le puffin des Anglais aura parcouru au cours de sa vie huit millions de kilomètres, qu’Alex, un perroquet gris du Gabon, est parvenu à saisir la notion abstraite de zéro et à acquérir un vocabulaire de plus de cent cinquante mots, que le moqueur polyglotte est capable de distinguer un visage humain d’un autre, que les connections du cerveau endommagé d’une salamandre se rétablissent à une vitesse étonnante ? En synthétisant l’ensemble des découvertes scientifiques les plus récentes sur la vie, le comportement, les aptitudes de certaines espèces animales, les auteurs prouvent que, dans bien des domaines, certains animaux disposent de capacités bien supérieures aux nôtres. Les recherches en cours nous mettent ainsi au défi de reconsidérer la notion même de « nature humaine » que nous tenions pour acquise. Nous pouvons enfin établir que les animaux « savent » des choses que nous ignorons et qui nous permettront d’améliorer non seulement notre compréhension du monde mais nos propres facultés.
http://www.jose-corti.fr/Lescollections/Bio8_souris_gloussent.html
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
Texte intégral
PDF- 1 J’emploie « esprit » comme l’équivalent français du mot anglais « mind » pour signifier l’ensemble (...)1
À première vue, mon titre peut paraître sacrilège, ou du moins totalement ignorant des tendances récentes en narratologie. Le fonctionnement de l’esprit humain1 – objet des sciences dites cognitives –n’est-il pas l'un des sujets les plus brûlants de la recherche scientifique, et l’un de ceux qui connaissent le développement le plus rapide ?
La narration (et son produit le récit) n’est-elle pas reconnue comme une activité qui donne un sens à notre être-dans-le-monde, à nos relations interpersonnelles, à la temporalité de notre existence, et qui par conséquent met en jeu des mécanismes cognitifs de la plus haute importance ? Les approches inspirées par les sciences cognitives ne représentent-elles pas la vague de l’avenir pour les études littéraires (« the hot new thing ») et leur meilleure chance de survie dans une culture dominée par la science et la technologie, comme le proclame un article paru dans le New York Times (Cohen 2010) ?
Mais en dépit de l’intérêt croissant pour le rôle de la narration dans la formation de l’intelligence et la vie de l’esprit, l’importance des contributions concrètes des sciences cognitives à la narratologie sont loin d’entraîner l’unanimité des chercheurs.
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Mais en dépit de l’intérêt croissant pour le rôle de la narration dans la formation de l’intelligence et la vie de l’esprit, l’importance des contributions concrètes des sciences cognitives à la narratologie sont loin d’entraîner l’unanimité des chercheurs.
Pour démontrer la nature problématique des relations entre ces deux domaines, je voudrais prendre à témoin un article datant de 2009 intitulé « La scanographie du cerveau suggère que les lecteurs construisent de vivantes simulations mentales des situations narratives » (« Readers build vivid mental simulations of narrative situations, brain scans suggest »).
Écrit par un journaliste, Gerry Everding, et publié par le service des relations publiques de Washington University à Saint Louis, cet article a pour but de faire connaître la recherche de la faculté de ladite université. Voici quelques-uns des points principaux de l'article :
Ma première réaction quand j’ai lu cet article a été le sentiment de satisfaction (bien connu des mères) qu’on exprime par la phrase « Je vous l'avais bien dit ». J’ai traité du phénomène de l'immersion dans mon ouvrage Narrative as Virtual Reality (2001), et pour décrire et expliquer ce phénomène j’ai emprunté à la psychologie cognitive la notion de simulation mentale (Oatley 1999).
Une nouvelle étude d'imagerie cérébrale contribue à expliquer ce que nous voulons dire par « se perdre dans un bon livre ». Cette étude suggère que les lecteurs créent de vivantes simulations mentales des sons, des gestes, des goûts et des mouvements décrits dans un récit écrit, et qu’au cours de ces simulations les mêmes régions du cerveau sont activées que lors d’expériences similaires dans la vie quotidienne.
« Les psychologues et neurologistes en viennent de plus en plus à la conclusion que quand nous lisons une histoire et la comprenons véritablement, nous créons une simulation mentale des événements décrits par le texte », déclare l’un des co-auteurs de l'étude, Jeffrey M. Zacks, Ph.D., professeur associé de psychologie en Arts et Sciences et de Radiologie à l'école de médecine, ainsi que directeur du Laboratoire de cognition dynamique dans le département de psychologie.
Nicole Speer, Ph.D., auteur principale de l'étude, déclare que les résultats démontrent que la lecture n’est en aucun cas un exercice passif. Bien au contraire, les lecteurs produisent des simulations mentales de chacune des nouvelles situations rencontrées dans un récit. Le lecteur capte à partir du texte des détails sur les actions et les sensations des personnages et les intègre à une connaissance personnelle bâtie sur ses expériences passées. Ces données sont ensuite livrées à un mécanisme de simulation mentale basé sur des régions du cerveau qui correspondent étroitement aux régions stimulées quand les gens exécutent, imaginent ou observent des activités similaires dans le monde réel.
Voici ce qu’on a découvert. Les changements dans les objets qu’un personnage manipule (par exemple, « tirer un cordon électrique ») sont associés à des augmentations d’activité dans une région des lobes frontaux connue pour contrôler les mouvements de préhension.
Les changements dans la situation spatiale des personnages (par exemple, « traverser la porte d'entrée et entrer dans la cuisine ») sont associés à des augmentations d’activité dans les régions des lobes temporaux qui sont sélectivement stimulées quand on voit des images de scènes spatiales. (Everding, en ligne.)
- 2 Dans cet article j’emploie souvent « lecteur » pour designer la réception du récit quel que soit so (...)
- 3 En fait Speer et ses collègues ont utilisé l'IRMf, imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. (...)
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Ma première réaction quand j’ai lu cet article a été le sentiment de satisfaction (bien connu des mères) qu’on exprime par la phrase « Je vous l'avais bien dit ». J’ai traité du phénomène de l'immersion dans mon ouvrage Narrative as Virtual Reality (2001), et pour décrire et expliquer ce phénomène j’ai emprunté à la psychologie cognitive la notion de simulation mentale (Oatley 1999).
Cette notion peut être associée à un autre concept proposé par le psychologue Rolf Zwaan, celui de modèle de situation (« situation model »), terme qui désigne l’image du monde narratif que les lecteurs (ou spectateurs)2 construisent au fil du déroulement de l’histoire, et qu’ils mettent constamment à jour pour intégrer les changements d’état décrits par le texte, mais sans perdre de vue les états précédents. Selon cette théorie, suivre une histoire revient à construire l’histoire du monde dans lequel elle se déroule. À première vue, l'expérience décrite dans l'article apporte une vérification scientifique au phénomène de la modélisation du récit. Les images IRM3 de Zacks et Speer prouvent que la simulation mentale existe réellement ! Hourra !
À la réflexion, cependant, mon enthousiasme s’est considérablement atténué. Comment Zacks et Speer (ou plutôt le journaliste qui leur sert de porte-parole) savent-ils que les lecteurs construisent de vivantes simulations mentales, et non pas des images vagues ? Comment peut-on mesurer la quantité d'information contemplée par l'œil intérieur de l'imagination ?
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À la réflexion, cependant, mon enthousiasme s’est considérablement atténué. Comment Zacks et Speer (ou plutôt le journaliste qui leur sert de porte-parole) savent-ils que les lecteurs construisent de vivantes simulations mentales, et non pas des images vagues ? Comment peut-on mesurer la quantité d'information contemplée par l'œil intérieur de l'imagination ?
Selon les témoignages recueillis par le psychologue Victor Nell, le degré de précision des représentations mentales varie considérablement selon le tempérament et l'intérêt du lecteur : certaines personnes construisent une image détaillée du visage d’Emma Bovary (en s’inspirant peut-être d’un film ou d’illustrations), alors que d'autres ne se représentent qu’un corps fantomatique se déplaçant à travers un paysage. Et sur quoi se base l’auteur de l’article quand il affirme que les lecteurs simulent le goût ainsi que la vue, le son et le mouvement ?
Comme l'observe G. Gabrielle Starr, il est beaucoup plus difficile d’imaginer des sensations olfactives et gustatives que des sons, des spectacles et des mouvements : il se pourrait très bien qu’au lieu de les simuler (c’est-à-dire de les percevoir en imagination), nous traitions les références au goût et à l'odorat « sémantiquement », ce qui veut dire sur la base de la signification des mots et de leurs connotations (2010 : 285).
L'article scientifique qui constitue la source de l’article de publicité (Speer et al., 2009) propose une interprétation beaucoup plus mesurée. Au lieu de parler de « vive simulation mentale » Speer et son collègue décrivent deux résultats dans un langage sobrement scientifique :
1. La lecture d'un événement stimule les mêmes régions du cerveau que l'expérience directe de cet événement. Les sciences neurologiques sont capables de créer une carte rudimentaire du cerveau ; par exemple, nous savons que l'expérience spatiale est localisée dans une certaine région, et l'expérience de la manipulation d'un objet dans une autre.
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L'article scientifique qui constitue la source de l’article de publicité (Speer et al., 2009) propose une interprétation beaucoup plus mesurée. Au lieu de parler de « vive simulation mentale » Speer et son collègue décrivent deux résultats dans un langage sobrement scientifique :
- 4 L’existence d’un type spécial de neurones peut être vérifiée expérimentalement chez les chimpanzés (...)
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1. La lecture d'un événement stimule les mêmes régions du cerveau que l'expérience directe de cet événement. Les sciences neurologiques sont capables de créer une carte rudimentaire du cerveau ; par exemple, nous savons que l'expérience spatiale est localisée dans une certaine région, et l'expérience de la manipulation d'un objet dans une autre.
Les expériences menées par Zacks et Speer nous disent que les mêmes régions sont stimulées quand nous lisons que le héros d'une histoire se déplace à l’intérieur d'une maison ou saisit un objet, et lorsque nous effectuons les mêmes activités. Les expériences menées par d'autres chercheurs avec des sujets qui lisent des mots isolés, ou avec des chimpanzés qui observent et imitent un comportement, avaient déjà produit de tels résultats, qu’on explique généralement par la postulation d’un système de neurones miroirs chez l’homme aussi bien que chez les singes4. Speer et ses collègues ont toutefois été les premiers à soumettre à leurs sujets un récit continu. Ils ont utilisé une histoire pour enfants très simple et l'ont présentée à leurs sujets un mot à la fois, afin d'enregistrer les états du cerveau à des moments précis. Ce recours à un texte narratif plutôt qu’à des mots isolés mène à la deuxième conclusion :
2. Lorsque les sujets lisent des mots isolés leur cerveau produit des signaux différents que quand ils les lisent comme faisant partie d’une histoire. En outre, certaines régions du cerveau ne sont activées que quand l'état de l'univers narratif subit de multiples changements d’une phrase à l’autre. Cela suggère que la simulation mentale nécessite un effort plus intense.
Mais ces idées ne vont-elles pas de soi ? Avons-nous besoin d'une IRM pour nous dire que la lecture de mots isolés ne nécessite pas la même activité mentale que la lecture d’une histoire cohérente ? Faut-il la technologie d’imagerie du cerveau pour nous apprendre qu'il y a quelque chose de commun entre accomplir et observer une action, ou entre appréhender l’image d’un objet, cette image soit-elle verbale ou visuelle, et appréhender son référent ? Comparez, par exemple, l'expérience d'être attaqué par un méchant chien par rapport à la lecture d'une histoire relatant une telle attaque. S’il n'y avait pas une activité cérébrale commune aux deux expériences (et par conséquent une certaine configuration de neurones actifs dans les deux cas), comment le lecteur pourrait-il établir une relation entre elles ?
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2. Lorsque les sujets lisent des mots isolés leur cerveau produit des signaux différents que quand ils les lisent comme faisant partie d’une histoire. En outre, certaines régions du cerveau ne sont activées que quand l'état de l'univers narratif subit de multiples changements d’une phrase à l’autre. Cela suggère que la simulation mentale nécessite un effort plus intense.
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Mais ces idées ne vont-elles pas de soi ? Avons-nous besoin d'une IRM pour nous dire que la lecture de mots isolés ne nécessite pas la même activité mentale que la lecture d’une histoire cohérente ? Faut-il la technologie d’imagerie du cerveau pour nous apprendre qu'il y a quelque chose de commun entre accomplir et observer une action, ou entre appréhender l’image d’un objet, cette image soit-elle verbale ou visuelle, et appréhender son référent ? Comparez, par exemple, l'expérience d'être attaqué par un méchant chien par rapport à la lecture d'une histoire relatant une telle attaque. S’il n'y avait pas une activité cérébrale commune aux deux expériences (et par conséquent une certaine configuration de neurones actifs dans les deux cas), comment le lecteur pourrait-il établir une relation entre elles ?
Comment pourrait-il utiliser son expérience et ses souvenirs personnels pour combler les blancs dans l'histoire ? Dans une nouvelle intitulée « Funès ou la mémoire », Jorge Luis Borges décrit ce qui se passerait si l'idée de chien n'activait pas une idée commune pour l'ensemble de ses manifestations : nous aurions des images mentales complètement séparées non seulement pour les chihuahuas et les rottweilers, mais aussi pour les chiens jaunes et les chiens féroces, pour les chiens à 4 heures de l'après-midi et les chiens en terre cuite. Notre cerveau serait par conséquent incapable de les relier les unes aux autres. La découverte (ou l’hypothèse) d’un système de neurones miroirs a fait sensation dans les sciences humaines ; mais que fait-elle d’autre que de produire une explication physiologique pour des phénomènes accessibles à l’intuition ?
Au lieu d'ouvrir de nouvelles perspectives sur l’activité cognitive propre au récit, les expériences de Zacks et Speer confirment ainsi ce que nous savons déjà. L'importance des expériences scientifiques est traditionnellement considérée comme inversement proportionnelle à la prévisibilité des résultats. Mais les techniques actuelles d'imagerie cérébrale n’ont pas encore atteint la précision nécessaire pour produire des perspectives vraiment nouvelles et intéressantes sur les fondements cognitifs de la narration. D'un point de vue narratologique, les expériences d’imagerie du cerveau sont dans une situation difficile : si elles contredisent la théorie dominante, elles sont hérétiques ; mais si elles la confirment pleinement, elles sont superflues.
Il y a au moins deux raisons pour lesquelles les sciences cognitives « dures » (par là je veux dire celles qui reposent sur une technologie avancée) ne peuvent pas vraiment montrer ce qui se passe dans notre tête quand nous créons ou décodons des récits. La première de ces raisons est la complexité du réseau de neurones et synapses du cerveau. Ce réseau comprend 100 milliards de neurones, chacun relié à d’autres neurones par plus de 10 000 synapses.
- 5 Selon un article paru dans Scientific American Mind (Bor 2010), l'IRM peut détecter si le sujet pen (...)
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Il y a au moins deux raisons pour lesquelles les sciences cognitives « dures » (par là je veux dire celles qui reposent sur une technologie avancée) ne peuvent pas vraiment montrer ce qui se passe dans notre tête quand nous créons ou décodons des récits. La première de ces raisons est la complexité du réseau de neurones et synapses du cerveau. Ce réseau comprend 100 milliards de neurones, chacun relié à d’autres neurones par plus de 10 000 synapses.
L’imagerie IRM est actuellement incapable de donner une image exacte du cerveau neurone par neurone ; tout ce qu'elle peut faire est indiquer quelles régions du cerveau produisent une activité électrique sous divers stimuli. L’IRM peut être capable de détecter que lire le mot « chien » et regarder un chien activent une région du cerveau spécialisée dans la visualisation, mais il n’est pas (encore) capable d'identifier une configuration de neurones actifs qui signifient « chien » pour un certain sujet. Si les techniques d'imagerie deviennent un jour en mesure de le faire (elles s’en rapprochent de plus en plus), elles seront capables de lire les pensées, une possibilité aux conséquences effrayantes5.
La seconde, et à mon avis la plus grave limitation de la démarche scientifique dure dérive de ce que les philosophes appellent le problème de la relation de l’esprit et du corps (« mind-body problem »). Ce problème consiste à expliquer comment la conscience, un phénomène spirituel, peut émerger du cerveau, un organe fait de matière purement physique. La position dominante dans les sciences cognitives et la philosophie de l’esprit est le rejet de toute explication qui postule un dualisme (dit cartésien) de l'esprit et du corps, et l'adoption d'une position matérialiste qui considère l'esprit comme le résultat de l'activité électrique du cerveau. Cette activité produit divers états du cerveau, ce qui veut dire différentes configurations de neurones à charge positive et négative.
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La seconde, et à mon avis la plus grave limitation de la démarche scientifique dure dérive de ce que les philosophes appellent le problème de la relation de l’esprit et du corps (« mind-body problem »). Ce problème consiste à expliquer comment la conscience, un phénomène spirituel, peut émerger du cerveau, un organe fait de matière purement physique. La position dominante dans les sciences cognitives et la philosophie de l’esprit est le rejet de toute explication qui postule un dualisme (dit cartésien) de l'esprit et du corps, et l'adoption d'une position matérialiste qui considère l'esprit comme le résultat de l'activité électrique du cerveau. Cette activité produit divers états du cerveau, ce qui veut dire différentes configurations de neurones à charge positive et négative.
Mais la position matérialiste est aussi incapable que la position dualiste de résoudre le problème des relations du corps et de l’esprit. Alors que la position dualiste ne peut pas expliquer comment un phénomène mental comme l'intention peut causer des événements physiques, comme presser la gâchette d’un pistolet, la position matérialiste ne peut pas expliquer comment la conscience émerge de certains états du cerveau, et comment ces états peuvent produire des idées. Comme Douglas Hofstadter le remarque, il y a toujours un écart béant entre le niveau des neurones et le niveau des symboles. La distinction entre le niveau des neurones et le niveau des symboles explique pourquoi l’IRM est d'une utilité limitée pour l'étude de l'activité cognitive associée à la narration : en tant que mode de signification, le récit implique un niveau cognitif dont les éléments de base sont des symboles et non des neurones.
Je n’ai certainement pas l’intention de nier l’intérêt scientifique d’expériences comme celles de Zacks et Speer, ni de décourager ce type de recherches ; elles jouent un rôle important dans la cartographie du cerveau, un projet d'une importance capitale pour la compréhension du fonctionnement de l'esprit. Mon but est plutôt de mettre en question l’importance de ces travaux pour la narratologie, au moins dans l'état actuel du développement de l'imagerie cérébrale.
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Je n’ai certainement pas l’intention de nier l’intérêt scientifique d’expériences comme celles de Zacks et Speer, ni de décourager ce type de recherches ; elles jouent un rôle important dans la cartographie du cerveau, un projet d'une importance capitale pour la compréhension du fonctionnement de l'esprit. Mon but est plutôt de mettre en question l’importance de ces travaux pour la narratologie, au moins dans l'état actuel du développement de l'imagerie cérébrale.
En d'autres termes, je voudrais poser la question de ce que j’ai à apprendre, en tant que narratologue, de ce genre de recherche. Vais-je poursuivre avec plus d'enthousiasme l'étude du phénomène d'immersion narrative, maintenant que l’imagerie cérébrale me dit que la simulation mentale existe réellement ?
Ou vais-je considérer ce problème comme résolu, maintenant que la science a sanctionné une réponse particulière ? Ce dilemme souligne le vaste problème des relations entre les disciplines spéculatives, comme la philosophie et la narratologie, et les disciplines expérimentales, telles que la neuroscience et la psychologie cognitive. Que faut-il faire pour que les disciplines spéculatives et expérimentales s’enrichissent mutuellement ? Dans quelles conditions la coopération interdisciplinaire est-elle possible – en narratologie tout aussi bien que dans d'autres domaines ?
La science cognitive ne se limite pas à des expériences avec l'IRM. Le terme générique de « science cognitive » recouvre une variété d'approches provenant de diverses disciplines : la neurologie, l'intelligence artificielle, la linguistique, différents types de psychologie (évolutionniste, sociale et cognitive), et la philosophie de l'esprit. Ces études de l’activité mentale diffèrent les unes des autres par l'importance relative de l'expérimentation et de la spéculation : larecherche neurologique représente le pôle expérimental, et la philosophie de l'esprit le pôle spéculatif6.
Les narratologues qui pratiquent l’approche cognitive, tels que Richard Gerrig et David Herman, déplorent le fait que dans leur domaine, toute influence va dans un sens unique : des sciences cognitives à la narratologie et non l'inverse (Herman 2013 : 203).
- 6 Cela ne veut pas dire que la spéculation soit absente des disciplines expérimentales; l'interprétat (...)
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La science cognitive ne se limite pas à des expériences avec l'IRM. Le terme générique de « science cognitive » recouvre une variété d'approches provenant de diverses disciplines : la neurologie, l'intelligence artificielle, la linguistique, différents types de psychologie (évolutionniste, sociale et cognitive), et la philosophie de l'esprit. Ces études de l’activité mentale diffèrent les unes des autres par l'importance relative de l'expérimentation et de la spéculation : larecherche neurologique représente le pôle expérimental, et la philosophie de l'esprit le pôle spéculatif6.
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Les narratologues qui pratiquent l’approche cognitive, tels que Richard Gerrig et David Herman, déplorent le fait que dans leur domaine, toute influence va dans un sens unique : des sciences cognitives à la narratologie et non l'inverse (Herman 2013 : 203).
Cette situation est-elle inévitable ou bien faut-il l’attribuer à l’état encore primitif de la narratologie cognitive ? Cette question reflète la nature problématique de la narratologie cognitive, un projet pris en sandwich entre les disciplines spéculatives et interprétatives des sciences humaines et les disciplines expérimentales des sciences naturelles.
Si nous traçons un axe qui mène de l'interprétation à la vérification expérimentale, l'extrême gauche (j’emploie gauche et droite sans implications politiques) sera occupée par la critique littéraire, une discipline traditionnellement concernée par le sens et la qualité esthétique de textes individuels.
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Si nous traçons un axe qui mène de l'interprétation à la vérification expérimentale, l'extrême gauche (j’emploie gauche et droite sans implications politiques) sera occupée par la critique littéraire, une discipline traditionnellement concernée par le sens et la qualité esthétique de textes individuels.
Un pur critique littéraire est un super-lecteur, un virtuose de l'interprétation qui conçoit les textes comme des messages encryptés, et qui les décode par un déploiement de style, d'érudition et de perspicacité, tout comme un violoniste transforme en musique une partition de par sa technique et sa sensibilité.
Le critère de réussite pour le critique littéraire est de révéler des significations auxquelles personne n'a pensé auparavant. Le but de la critique littéraire de l’époque postmoderne n’est donc pas de produire un savoir objectif sur les textes, mais plutôt de jouer avec eux de manière créative.
À droite de la critique littéraire se situe la narratologie classique (je considère la narratologie cognitive comme étant post-classique). Cette narratologie ne met pas l'accent sur l'interprétation, mais sur la description, la comparaison et la classification. Elle ne s’intéresse pas aux caractéristiques individuelles des textes, mais aux traits qui pourraient apparaître dans une variété de textes. Par exemple, la narratologie regarde le récit à la deuxième personne (comme on la trouve dans La Modification de Michel Butor) moins comme une expression particulière de subjectivité que comme une possibilité narrative qui complète le paradigme linguistique de la conjugaison verbale.
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À droite de la critique littéraire se situe la narratologie classique (je considère la narratologie cognitive comme étant post-classique). Cette narratologie ne met pas l'accent sur l'interprétation, mais sur la description, la comparaison et la classification. Elle ne s’intéresse pas aux caractéristiques individuelles des textes, mais aux traits qui pourraient apparaître dans une variété de textes. Par exemple, la narratologie regarde le récit à la deuxième personne (comme on la trouve dans La Modification de Michel Butor) moins comme une expression particulière de subjectivité que comme une possibilité narrative qui complète le paradigme linguistique de la conjugaison verbale.
En fait, il n’importe pas vraiment qu’un certain dispositif narratif soit utilisé par un auteur : pour être digne d’attention, il suffit qu’il soit possible. Alors que la phase classique de la narratologie était surtout préoccupée par la fiction littéraire, et ne différait de la critique littéraire que par son intérêt pour le général au lieu du particulier, dans sa phase post-classique elle conçoit l'histoire comme un type de signification qui peut se manifester à travers une pluralité de médias et de genres de discours.
Laissant provisoirement une place vide pour la narratologie cognitive, passons vers la droite avec la psychologie expérimentale, fondée par des chercheurs comme Walter Kintsch, David Rummelhard, Jean Mandler et Nancy Johnson, Nancy Stein and Tom Trabasso, et pratiquées de nos jours par Richard Gerrig, Catherine Emmott, and Marisa Bortolussi and Peter Dixon, pour ne nommer que quelques-uns.
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Laissant provisoirement une place vide pour la narratologie cognitive, passons vers la droite avec la psychologie expérimentale, fondée par des chercheurs comme Walter Kintsch, David Rummelhard, Jean Mandler et Nancy Johnson, Nancy Stein and Tom Trabasso, et pratiquées de nos jours par Richard Gerrig, Catherine Emmott, and Marisa Bortolussi and Peter Dixon, pour ne nommer que quelques-uns.
Tout comme la critique littéraire, la psychologie expérimentale vise à l’interprétation. Mais l'analogie s’arrête là : alors que la critique littéraire cherche à développer des lectures hautement subtiles et individualistes, la psychologie expérimentale s’intéresse aux opérations mentales les plus automatiques, celles que chaque lecteur effectue inconsciemment. Ces opérations sont souvent impossibles à distinguer de la compréhension du langage (Gerrig et Egidi 2003).
Par exemple, la psychologie expérimentale se demandera : comment les lecteurs parviennent à identifier les référents des pronoms ; quel est l’élément de la structure du récit dont les lecteurs se souviennent le plus facilement ; dans quelle mesure les lecteurs gardent à l'esprit les buts des personnages quand le texte raconte les événements qui interrompent la poursuite de ces buts, et comment les lecteurs relient l’information récemment acquise à l’information stockée dans la mémoire à long terme.
Aussi bien la critique littéraire que la narratologie classique considèrent ces opérations comme trop banales et trop automatiques pour être dignes d'attention. Une autre différence importante entre les disciplines de gauche et de droite réside dans leur centre d'intérêt. Les approches psychologiques du récit ne s’intéressent ni aux textes individuels, ni à la classe de tous les récits, mais à la nature de la compréhension. En d'autres termes, leur préoccupation est l'esprit. C’est pourquoi les psychologues n’ont aucun scrupule à utiliser des textes artificiels spécialement conçus pour tester leurs hypothèses, plutôt que des textes dignes d’être lus pour eux-mêmes.
Si les approches de gauche se concentrent sur les textes et les approches de droite sur l’esprit lui-même, on peut se demander s’il reste quelque chose entre ces deux pôles qui puisse faire l’objet de la narratologie cognitive. Cette école est actuellement un bricolage interdisciplinaire qui emprunte des idées à droite et à gauche, combinant librement l'approche de bas en haut (« bottom-up ») typique de la narratologie classique et post-classique, une approche qui forge ses propres outils, avec une application de haut en bas (« top-down ») de concepts empruntés aux sciences cognitives dures.
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Si les approches de gauche se concentrent sur les textes et les approches de droite sur l’esprit lui-même, on peut se demander s’il reste quelque chose entre ces deux pôles qui puisse faire l’objet de la narratologie cognitive. Cette école est actuellement un bricolage interdisciplinaire qui emprunte des idées à droite et à gauche, combinant librement l'approche de bas en haut (« bottom-up ») typique de la narratologie classique et post-classique, une approche qui forge ses propres outils, avec une application de haut en bas (« top-down ») de concepts empruntés aux sciences cognitives dures.
Mais cet emprunt de concepts scientifiques ne va pas jusqu’à l'adoption des rigueurs de l'expérimentation. Les travaux qui passent comme exemples de narratologie cognitive restent strictement spéculatifs, et certains narratologues fascinés par l’activité mentale nécessaire à la compréhension des récits se déclarent totalement désintéressés par les approches expérimentales. En outre, contrairement aux versions expérimentales des sciences de l’esprit, la narratologie cognitive ne veut pas complètement sacrifier l’intérêt pour le texte, même si elle traite souvent les œuvres comme un prétexte ou guide (cf. l’expression de « tutor text » fréquente chez Herman) pour la démonstration d'idées empruntées à la droite.
L’activité cognitive relative à la narration peut être étudiée dans trois domaines :
1. L’activité mentale des personnages.
2. L'activité mentale du lecteur.
3. La narration comme mode de pensée (ou : l’intelligence narrative, l’importance de la narration dans la vie de l’esprit).
L’activité mentale des personnages n'a pas attendu le développement de la narratologie cognitive pour susciter l’intérêt des chercheurs. La critique littéraire traditionnelle, sous l'influence de la psychanalyse, regarde l’esprit comme le site d’une activité secrète et souvent inconsciente, faite de rêves, de désirs, d’obsessions et d’illusions. La narratologie classique ajoute à ces thèmes un catalogue des techniques narratives à travers lesquelles l’activité mentale peut être représentée dans son intériorité : monologue intérieur, psychonarration, discours direct et indirect, et leur hybride, le discours indirect libre (Cohn, Banfield).
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L’activité cognitive relative à la narration peut être étudiée dans trois domaines :
1. L’activité mentale des personnages.
2. L'activité mentale du lecteur.
3. La narration comme mode de pensée (ou : l’intelligence narrative, l’importance de la narration dans la vie de l’esprit).
L’activité mentale des personnages
- 7 Par contre je ne suis pas Herman jusqu’au bout quand il déclare que postuler une « intériorité » co (...)
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L’activité mentale des personnages n'a pas attendu le développement de la narratologie cognitive pour susciter l’intérêt des chercheurs. La critique littéraire traditionnelle, sous l'influence de la psychanalyse, regarde l’esprit comme le site d’une activité secrète et souvent inconsciente, faite de rêves, de désirs, d’obsessions et d’illusions. La narratologie classique ajoute à ces thèmes un catalogue des techniques narratives à travers lesquelles l’activité mentale peut être représentée dans son intériorité : monologue intérieur, psychonarration, discours direct et indirect, et leur hybride, le discours indirect libre (Cohn, Banfield).
Cette approche est très productive dans la description de la dimension privée de l'esprit, mais comme Alan Palmer (2004) l’a observé, elle ignore ses manifestations publiques, ainsi que ses dimensions interpersonnelles. Inspiré par les théories dites enactivistes, Herman (2011) va jusqu’à déclarer que l’esprit est tout entier dirigé vers le monde extérieur, ce qui le rend lisible pour autrui ; il s’ensuivrait qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre les esprits fictifs (« fictional minds ») et réels, contrairement à la position de narratologues tels que Cohn qui considère la transparence des pensées comme l’un des traits distinctifs de la fiction. Ma position personnelle est que la question de la transparence est fallacieuse. Les pensées privées des personnages de fiction ne sont accessibles que pour le narrateur impersonnel extradiégétique (dit pour cette raison omniscient), qui n’a pas les propriétés d’un être humain.
Dans leurs relations interpersonnelles, par contre, les personnages de fiction sont ni plus ni moins transparents les uns aux autres que les êtres réels, à moins qu’il ne s’agisse de personnages surnaturels. Il s’ensuit que la transparence n’est pas une propriété intrinsèque des personnages de fiction, et qu’il n’y a pas d’autre différence ontologique entre les personnages d’un roman réaliste et les êtres réels que celle d’habiter des mondes différents (ou de ne pas exister). La différence entre fiction et non-fiction en ce qui concerne l’activité mentale se situe au niveau du mode de représentation, et non au niveau des facultés des personnages7.
Il n’en reste pas moins que le récit est une forme de représentation axée sur l'action humaine, et que c’est par leurs actions, bien plus que par la description de leurs pensées intérieures ou de leurs émotions, que les personnages révèlent leur état d'esprit. Pour comprendre l'action humaine, et par conséquent pour comprendre une intrigue, il est nécessaire de construire les désirs, les buts, les croyances et les plans qui motivent les agents.
La plupart des bons récits gardent les motivations et les croyances qui expliquent le comportement des personnages largement implicites. Mais dans le texte ci-dessous, créé par un logiciel d’intelligence artificielle nommé Talespin et développé dans les années soixante-dix par James Meehan, les croyances et intentions des personnages sont représentés dans tous leurs détails. Si le programme omettait une seule inférence, il produirait des histoires absurdes :
Un critique littéraire dirait probablement que ce texte prend le lecteur pour un idiot. Mais ce n’est pas la production standard de Talespin. Pour chaque histoire que Talespin génère, le programme produit un texte normal et un texte « prolixe ». La citation ci-dessus est la version prolixe. Elle rend explicite la couche de « ce qui va sans dire » qui sous-tend le comportement des personnages. Cette couche doit être reconstruite non seulement par le lecteur, mais aussi par les personnages qui interagissent avec John l’ours.
Un aspect important de ce raisonnement tient dans les croyances concernant les croyances des autres personnages : ici John l’ours suppose qu’Arthur l’oiseau est bien disposé envers lui. La formation de ces croyances sur les croyances des autres est indispensable à la réussite de la coopération : si John l’ours se trompe, autrement dit si Arthur l’oiseau n’est pas bien disposé à son égard, l'ensemble de son plan pour obtenir du miel échouera.
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Il n’en reste pas moins que le récit est une forme de représentation axée sur l'action humaine, et que c’est par leurs actions, bien plus que par la description de leurs pensées intérieures ou de leurs émotions, que les personnages révèlent leur état d'esprit. Pour comprendre l'action humaine, et par conséquent pour comprendre une intrigue, il est nécessaire de construire les désirs, les buts, les croyances et les plans qui motivent les agents.
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La plupart des bons récits gardent les motivations et les croyances qui expliquent le comportement des personnages largement implicites. Mais dans le texte ci-dessous, créé par un logiciel d’intelligence artificielle nommé Talespin et développé dans les années soixante-dix par James Meehan, les croyances et intentions des personnages sont représentés dans tous leurs détails. Si le programme omettait une seule inférence, il produirait des histoires absurdes :
Il était une fois un ours appelé John qui vivait dans une grotte. John l’ours savait que John était dans sa grotte. Un jour, John a eu très faim. John voulait obtenir du miel. John voulait savoir où il y avait du miel. John aimait Arthur l’oiseau. John voulait qu’Arthur dise à John où il y avait du miel. John était honnête avec Arthur. John avait une bonne relation avec Arthur. John pensait qu’Arthur l'aimait. John pensait qu’Arthur était honnête avec lui. John voulait demander à Arthur de lui dire où il y avait du miel. (Meehan 1980 : 200)
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Un critique littéraire dirait probablement que ce texte prend le lecteur pour un idiot. Mais ce n’est pas la production standard de Talespin. Pour chaque histoire que Talespin génère, le programme produit un texte normal et un texte « prolixe ». La citation ci-dessus est la version prolixe. Elle rend explicite la couche de « ce qui va sans dire » qui sous-tend le comportement des personnages. Cette couche doit être reconstruite non seulement par le lecteur, mais aussi par les personnages qui interagissent avec John l’ours.
- 8 Pour certains chercheurs, comme par exemple Daniel Hutto, ces deux étiquettes diffèrent dans leurs (...)
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Un aspect important de ce raisonnement tient dans les croyances concernant les croyances des autres personnages : ici John l’ours suppose qu’Arthur l’oiseau est bien disposé envers lui. La formation de ces croyances sur les croyances des autres est indispensable à la réussite de la coopération : si John l’ours se trompe, autrement dit si Arthur l’oiseau n’est pas bien disposé à son égard, l'ensemble de son plan pour obtenir du miel échouera.
Dans les récits de coopération, les personnages interprètent correctement les pensées des autres ; dans les récits de tromperie ou d'incompréhension, ils forment des représentations erronées. Ce processus d'expliquer les actions d’autrui en construisant leurs états mentaux n’est pas limité à la compréhension des récits, il représente au contraire un mode fondamental du fonctionnement de l'esprit humain, et son domaine d’application comprend les êtres réels autant que les personnages fictifs. Il est connu dans les sciences cognitives comme psychologie populaire (« folk psyschology ») ou « théorie de l'esprit » (« theory of mind8 »).
Toute personne intéressée par la logique de l’intrigue, tout particulièrement par les manifestations de cette logique dans les fables, les contes de fées, ou la comédie d’erreurs, est consciente de ces effets de miroir. L'influence de la science cognitive sur la narratologie a conduit à un intérêt accru pour ce genre de phénomènes. Lisa Zunshine voit en eux la réponse au titre de son livre Pourquoi nous lisons la fiction (Why We Read Fiction).
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Toute personne intéressée par la logique de l’intrigue, tout particulièrement par les manifestations de cette logique dans les fables, les contes de fées, ou la comédie d’erreurs, est consciente de ces effets de miroir. L'influence de la science cognitive sur la narratologie a conduit à un intérêt accru pour ce genre de phénomènes. Lisa Zunshine voit en eux la réponse au titre de son livre Pourquoi nous lisons la fiction (Why We Read Fiction).
Selon Zunshine, le plaisir que nous prenons à lire des romans est notre curiosité voyeuriste pour le contenu des pensées des autres. Dans la mesure où la logique de l’intrigue repose sur la construction des croyances, désirs, buts et plans des personnages, elle satisfait ce besoin que nous avons d’exercer notre théorie de l’esprit.
Il reste toutefois à voir si le voyeurisme mental explique l'attrait de tout type de fiction, ou s’il fonctionne mieux pour les romans psychologiques comme ceux de Jane Austen ou de Virginia Woolf, que pour la science-fiction, les récits d'aventures, ou le fantastique, genres qui ne mettent pas en scène des raisonnements très compliqués et ne représentent pas les pensées de manière très détaillée. Mais il est indéniable que sans la capacité de construire des représentations de l'esprit des personnages, quel que soit le genre, nous serions incapables de comprendre les histoires, et encore moins de les apprécier.
L'étude des effets de miroir dans la pensée des personnages converge avec mon prochain sujet, l’étude de l’activité mentale du lecteur, parce que ce sont les mêmes mécanismes qui nous permettent de construire le contenu de l’esprit d'autres personnes dans le monde actuel et de comprendre le raisonnement des personnages de fiction. Zunshine (2006) et Herman (2003) pensent que le récit de fiction nous entraîne à construire des effets de miroir plus complexes que dans la vie quotidienne. Selon cette position, la lecture de la fiction représenterait une gymnastique mentale qui accroît le pouvoir de notre cerveau. Sans nier la valeur didactique des récits, je voudrais contester cette thèse.
En tant qu'êtres humains, nous sommes très à l'aise avec le calcul de trois niveaux d’effets de miroir : « Il sait que je sais qu'il sait ».
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L'étude des effets de miroir dans la pensée des personnages converge avec mon prochain sujet, l’étude de l’activité mentale du lecteur, parce que ce sont les mêmes mécanismes qui nous permettent de construire le contenu de l’esprit d'autres personnes dans le monde actuel et de comprendre le raisonnement des personnages de fiction. Zunshine (2006) et Herman (2003) pensent que le récit de fiction nous entraîne à construire des effets de miroir plus complexes que dans la vie quotidienne. Selon cette position, la lecture de la fiction représenterait une gymnastique mentale qui accroît le pouvoir de notre cerveau. Sans nier la valeur didactique des récits, je voudrais contester cette thèse.
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En tant qu'êtres humains, nous sommes très à l'aise avec le calcul de trois niveaux d’effets de miroir : « Il sait que je sais qu'il sait ».
Dans certaines rares situations, nous avons même besoin de calculer quatre niveaux, mais cette opération demande un effort considérable. Le récit de fiction peut-il vraiment repousser cette limite ? Zunshine (2006 : 32-33) affirme qu'un certain passage du roman de Virginia Woolf Mrs Dalloway représente six niveaux, mais son interprétation a été sérieusement contestée par Brian Boyd.
J’ai essayé moi-même de diagrammer ce passage, et je n’ai pas pu trouver plus que trois ou quatre niveaux ; après quoi les niveaux sont tellement enchevêtrés qu'il est quasiment impossible de déterminer qui pense quoi. Je garde de ce passage un sentiment de chaos qui n’améliore certainement pas ma théorie de l'esprit.
Il doit y avoir une bonne raison pour laquelle la biologie nous a doté d'esprits qui calculent facilement trois niveaux : c’est le nombre de niveaux nécessaire pour déceler la tromperie. Par exemple, dans la fable « Le Corbeau et le renard », le renard veut (niveau 1) que le corbeau croie (niveau 2) que le renard désire (niveau 3) l'entendre chanter. Notre capacité de calculer trois niveaux nous aide non seulement à planifier, mais aussi à détecter la tromperie. Notre théorie de l’esprit peut s’étendre à quatre niveaux dans les cas de double tromperie : quelqu'un veut tromper quelqu'un d'autre, mais la future victime identifie correctement cette intention, et fait semblant de tomber dans le piège, afin de tromper le trompeur.
Un exemple est l'histoire du coq et du renard analysée par Bruce (1980 ; voir aussi Ryan, 1991) :
le renard invite le coq pour le déjeuner avec l'intention de le manger. Le coq fait semblant de croire que le renard est bien disposé envers lui, et lui demande s’il peut amener un ami. Le renard, espérant avoir deux coqs pour le déjeuner, accepte, mais quand le coq arrive chez le renard, il est accompagné d’un chien qui mord le renard et le met en fuite.
Le raisonnement du coq peut être représenté de la manière suivante :
le coq veut (1) que le renard croie (2) que le coq pense (3) que le renard désire (4) prendre le déjeuner avec lui (plutôt que de faire du coq un déjeuner).
Comme le montre cet exemple, le récit peut présenter des cas de quatre niveaux d’intentionnalité, mais je doute sérieusement que les histoires peuvent nous apprendre à calculer des niveaux supplémentaires, car aller au-delà de quatre n'a pas d'utilité pratique.
Les personnages de fiction n’auraient donc aucune raison de s’engager dans ce genre de raisonnement. Il est bien sûr toujours possible d'inclure dans un récit des phrases récursives sans fin, comme « Pierre veux demander à Marie de dire à Paul d’aider Jean de convaincre Alice d’épouser Arthur », mais de telles phrases seront traitées comme une chaîne absurde de mots, et non pas comme une situation importante pour l’intrigue qui demande à être mentalement modélisée par le lecteur.
L'activité mentale du lecteur
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La question plus générale de l'activité interprétative du lecteur ou spectateur a été explorée aussi bien par la branche littéraire de la narratologie cognitive que par la branche scientifique. L'approche littéraire est le « reader response criticism », une école fondée par Wolfgang Iser qui s’inspire des travaux du philosophe Roman Ingarden sur la phénoménologie de la lecture.
Le « reader response criticism » se donne pour but d’explorer les réactions d'un « lecteur modèle » ou « lecteur standard » à des textes littéraires complexes, mais les représentants de cette école ont tendance à se substituer au lecteur modèle, réduisant ainsi leurs travaux à leur interprétation personnelle des textes. Rapidement tombé dans la tradition de la performance de lecture du critique virtuose, le « reader response » s’intéresse plus à construire une théorie esthétique de la signification littéraire qu’à décrire les opérations concrètes qui sous-tendent la construction du sens.
Dans les années quatre-vingt-dix, la domination des études littéraires par la théorie culturelle, et l'intérêt naissant pour le contexte historique et social de la littérature a fragmenté le « lecteur modèle » en plusieurs sous-espèces basées sur le genre, la race et la classe, mettant l'accent sur ce qui sépare les lecteurs, au détriment de ce qui les unit. L’idée d’une phénoménologie générale de la lecture est ainsi tombée en désuétude chez les littéraires, mais elle demeure vivante dans les disciplines scientifiques.
Les approches scientifiques s’appuient sur les réactions de sujets autres que l'enquêteur. Il existe essentiellement trois manières de mesurer l'activité mentale associée à la narration. La première, et la plus objective, est celle que j'ai décrite au début de cet article : elle consiste à utiliser la technologie d'imagerie, comme l'IRM, pour enregistrer automatiquement les signaux électriques émis par le cerveau pendant la lecture de textes narratifs. Mais pour pouvoir associer les images IRM à des passages précis, il est nécessaire de contrôler l’écoulement temporel de la lecture en présentant le texte mot à mot sur un écran. Cette procédure crée un mode de lecture si artificiel qu'elle limite considérablement la possibilité de saisir ce qui se passe dans l’esprit du lecteur.
La deuxième méthode consiste à créer des expériences qui testent la compréhension et la mémorisation de textes en demandant aux sujets d'accomplir certaines tâches, comme appuyer sur un bouton quand ils détectent une certaine idée. Comme nous l’avons vu, la plupart de ces expériences utilisent des histoires composées spécialement pour l’occasion que personne ne lirait pour leur intérêt narratif intrinsèque9. Par exemple, dans une expérience visant à comparer le temps de réaction nécessaire pour déchiffrer des textes cohérents et incohérents, les sujets ont lu ce texte en plusieurs variantes :
La troisième méthode est la moins rigoureuse, mais probablement celle dont la narratologie cognitive a le plus à apprendre. Elle consiste à demander aux lecteurs de décrire dans leurs propres termes leur expérience d'une histoire. Victor Nell l’a utilisée de manière très productive dans Lost in a Book, son étude magistrale de l'expérience d'immersion. Des trois méthodes décrites ici, celle-ci est la plus capable de capter ce que Roland Barthes appelle le plaisir du texte, car elle permet d'étudier les réactions personnelles de lecteurs réels à des textes littéraires authentiques – le type de texte qu’on choisit à lire pour sa valeur esthétique et narrative.
La narratologie cognitive veut être plus rigoureuse que le « reader response criticism », mais elle partage la réticence de la critique littéraire pour une approche expérimentale. Ses représentants tendent à s’appuyer sur leur propre lecture du texte, plutôt que sur des données fournies par d'autres lecteurs, parce qu’en travaillant de cette manière, ils peuvent utiliser les textes pour démontrer des idées générales sur la cognition. Contrairement aux praticiens des approches expérimentales, ils s’intéressent moins aux opérations fondamentales du processus de compréhension qu’à un niveau plus élevé de sens qui comprend l'appréciation esthétique, l'impact émotionnel, la dimension symbolique et l'importance existentielle. Il ne s’agit pas là de questions auxquelles on peut répondre par l'expérimentation : leurs réponses, toujours partielles et temporaires, ne peuvent provenir que d'une rencontre personnelle avec les textes narratifs. On revient ainsi à une lecture basée sur l’intuition du chercheur ; la principale différence entre le « reader response » d’hier et la narratologie cognitive d’aujourd’hui est que cette dernière est beaucoup mieux informée de la science cognitive.
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Les approches scientifiques s’appuient sur les réactions de sujets autres que l'enquêteur. Il existe essentiellement trois manières de mesurer l'activité mentale associée à la narration. La première, et la plus objective, est celle que j'ai décrite au début de cet article : elle consiste à utiliser la technologie d'imagerie, comme l'IRM, pour enregistrer automatiquement les signaux électriques émis par le cerveau pendant la lecture de textes narratifs. Mais pour pouvoir associer les images IRM à des passages précis, il est nécessaire de contrôler l’écoulement temporel de la lecture en présentant le texte mot à mot sur un écran. Cette procédure crée un mode de lecture si artificiel qu'elle limite considérablement la possibilité de saisir ce qui se passe dans l’esprit du lecteur.
- 9 Selon Cohen (2010: 3), un projet est en cours à Yale sous la direction de Michael Holquist qui util(...)
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La deuxième méthode consiste à créer des expériences qui testent la compréhension et la mémorisation de textes en demandant aux sujets d'accomplir certaines tâches, comme appuyer sur un bouton quand ils détectent une certaine idée. Comme nous l’avons vu, la plupart de ces expériences utilisent des histoires composées spécialement pour l’occasion que personne ne lirait pour leur intérêt narratif intrinsèque9. Par exemple, dans une expérience visant à comparer le temps de réaction nécessaire pour déchiffrer des textes cohérents et incohérents, les sujets ont lu ce texte en plusieurs variantes :
Aujourd'hui, Marie avait rendez-vous avec un ami pour le déjeuner. Elle est arrivée tôt au restaurant et a décidé de réserver une table. Puis elle s’est assise et a étudié le menu.
(A) C’était le restaurant préféré de Marie parce qu'il avait de la malbouffe fantastique. Marie adorait tout ce qui était rapide et facile à préparer. Elle mangeait au moins trois fois par semaine chez McDonald. Marie ne surveillait pas son régime et ne voyait aucune raison de manger des aliments nutritifs.
(B) C’était le restaurant préféré de Marie parce qu'il avait des aliments très sains. Marie, obsédée par la santé, était végétarienne depuis dix ans. Son aliment préféré était le chou-fleur. Marie était si stricte sur son régime qu'elle a refusé de manger tout ce qui a était frit ou cuit dans la graisse.
(C) ...
Marie commanda un cheeseburger et des frites.
(Texte utilisé par O'Brien et al. 1998, cité Gerrig et Egidi 2003 : 50)
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La troisième méthode est la moins rigoureuse, mais probablement celle dont la narratologie cognitive a le plus à apprendre. Elle consiste à demander aux lecteurs de décrire dans leurs propres termes leur expérience d'une histoire. Victor Nell l’a utilisée de manière très productive dans Lost in a Book, son étude magistrale de l'expérience d'immersion. Des trois méthodes décrites ici, celle-ci est la plus capable de capter ce que Roland Barthes appelle le plaisir du texte, car elle permet d'étudier les réactions personnelles de lecteurs réels à des textes littéraires authentiques – le type de texte qu’on choisit à lire pour sa valeur esthétique et narrative.
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La narratologie cognitive veut être plus rigoureuse que le « reader response criticism », mais elle partage la réticence de la critique littéraire pour une approche expérimentale. Ses représentants tendent à s’appuyer sur leur propre lecture du texte, plutôt que sur des données fournies par d'autres lecteurs, parce qu’en travaillant de cette manière, ils peuvent utiliser les textes pour démontrer des idées générales sur la cognition. Contrairement aux praticiens des approches expérimentales, ils s’intéressent moins aux opérations fondamentales du processus de compréhension qu’à un niveau plus élevé de sens qui comprend l'appréciation esthétique, l'impact émotionnel, la dimension symbolique et l'importance existentielle. Il ne s’agit pas là de questions auxquelles on peut répondre par l'expérimentation : leurs réponses, toujours partielles et temporaires, ne peuvent provenir que d'une rencontre personnelle avec les textes narratifs. On revient ainsi à une lecture basée sur l’intuition du chercheur ; la principale différence entre le « reader response » d’hier et la narratologie cognitive d’aujourd’hui est que cette dernière est beaucoup mieux informée de la science cognitive.
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Dim 8 Mai 2016 - 19:07, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: news lifes :)
La narration comme un mode de pensée
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La narration comme mode de pensée déplace le centre d'attention de l'esprit qui décode l'histoire à l'esprit qui la conçoit. Cet esprit peut être celui de l'auteur, quand il y a un texte et un acte de communication, mais pour de nombreux chercheurs une histoire peut être une représentation mentale qui ne s’extériorise pas.
Cette conception est particulièrement répandue chez les psychologues et critiques qui conçoivent le soi [self] comme une construction narrative, comme Jerome Bruner et Paul John Eakin, car avoir un soi n’est pas le privilège exclusif des auteurs d’autobiographie.
La conception du récit comme mode de pensée recouvre non seulement l'activité de raconter des histoires, elle dirige également l'attention sur l'importance de la communication narrative pour le développement de l'intelligence humaine et la création de relations sociales.
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La conception du récit comme mode de pensée recouvre non seulement l'activité de raconter des histoires, elle dirige également l'attention sur l'importance de la communication narrative pour le développement de l'intelligence humaine et la création de relations sociales.
Nous touchons ici à la question plus large de la contribution de la faculté narrative à la survie de l'espèce, question favorite des adhérents à l’approche évolutionniste de l’art, tels que Brian Boyd, Dennis Dutton et Joseph Carroll.
Contrairement aux études de l'activité mentale du lecteur, les approches du récit comme mode de pensée sont presque entièrement spéculatives. Dans les approches évolutives, la spéculation est inévitable.
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Contrairement aux études de l'activité mentale du lecteur, les approches du récit comme mode de pensée sont presque entièrement spéculatives. Dans les approches évolutives, la spéculation est inévitable.
Comme nous n’avons pas à notre disposition d’exemplaire d’homme de Néandertal ou de Cro-Magnon, il est impossible de comparer la compétence narrative de l'humanité au cours des différentes étapes de son évolution culturelle ou biologique, et nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses sur le rôle de la narration dans le développement de l'intelligence et l’organisation des sociétés humaines.
Les méthodes expérimentales conçues pour mesurer la compréhension des textes narratifs ne fonctionnent pas dans le cas de la production du récit. On ne pourrait pas demander à un conteur de répondre à des questions au milieu d'une performance, ni prendre une IRM d'un romancier en train d’écrire sans sérieusement perturber leur activité mentale. La lecture attentive des textes narratifs est jusqu'à présent la seule façon d’étudier le mode de pensée que nous appelons récit.
La nature très spéculative de l'étude de la narration comme mode de pensée a donné libre cours à l'imagination des chercheurs, inspirant un certain nombre de théories qui enflent l'importance cognitive du récit :
• Roger Schank (1995) émet l’hypothèse que tous les souvenirs prennent une forme narrative.
• Mark Turner (1996) suggère que l'humanité a inventé le langage pour satisfaire à son besoin de raconter des histoires, au lieu d’avoir commencé à raconter des histoires grâce à l’extension des facultés de communication permises par le langage.
• Jerome Bruner propose trois thèses :
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Les méthodes expérimentales conçues pour mesurer la compréhension des textes narratifs ne fonctionnent pas dans le cas de la production du récit. On ne pourrait pas demander à un conteur de répondre à des questions au milieu d'une performance, ni prendre une IRM d'un romancier en train d’écrire sans sérieusement perturber leur activité mentale. La lecture attentive des textes narratifs est jusqu'à présent la seule façon d’étudier le mode de pensée que nous appelons récit.
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La nature très spéculative de l'étude de la narration comme mode de pensée a donné libre cours à l'imagination des chercheurs, inspirant un certain nombre de théories qui enflent l'importance cognitive du récit :
- 10 Cette affirmation a été attaquée dans un célèbre article de Galen Strawson.
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• Roger Schank (1995) émet l’hypothèse que tous les souvenirs prennent une forme narrative.
• Mark Turner (1996) suggère que l'humanité a inventé le langage pour satisfaire à son besoin de raconter des histoires, au lieu d’avoir commencé à raconter des histoires grâce à l’extension des facultés de communication permises par le langage.
• Jerome Bruner propose trois thèses :
(1) Le récit construit la réalité (1991).
(2) L'identité est une construction narrative (2002)10.
(3) La narration nous permet d’acquérir une théorie de l’esprit, et le développement d’une telle théorie est indispensable à la vie communautaire.
Il s’ensuit que la faculté narrative est le fondement de l'organisation des sociétés humaines (2002) (Cette idée que c’est par le récit que nous faisons l’acquisition d’une théorie de l’esprit a été plus systématiquement développée par Daniel Hutto sous le titre d’« hypothèse narrative »).
• Pour David Herman, l’expérience humaine n’est pas seulement l'objet de la narration, elle est rendue possible par l'acte même de la narration : « we cannot have a notion of a felt experience without narrative » (nous ne pouvons pas nous représenter ce qu’est une experience vécue sans le récit) (2009 :145) et « narrative affords a basis or context for having an experience in the first place » (c’est le récit qui offre en premier lieu une base ou un contexte pour avoir une expérience) (2009 :153).
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La plupart de ces déclarations peuvent être interprétées de deux manières : l’une métaphorique et faible, l'autre littérale et forte. C’est dans le sens littéral qu'elles sont inflationnistes : par exemple, l'idée que le récit construit la réalité est tout à fait acceptable si on l'interprète comme signifiant que le récit donne forme à ce qu'il représente ; mais elle devient contestable si on l'interprète comme signifiant que toutes les perceptions ou les expériences de la réalité ont une forme narrative, ou que la réalité n’existe pas en dehors de la narration.
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L’une des caractéristiques des théories inflationnistes est qu'elles traitent le récit comme un tout sans distinguer des constituants spécifiques. Selon ces théories, ce serait la possession innée d'une faculté narrative, faculté comparable à l’idée que Chomsky se fait de la compétence linguistique et de la grammaire universelle, qui nous permettrait d'avoir un sens de notre identité, d’acquérir une théorie de l’esprit, de former des souvenirs, ou de saisir le vécu de l'expérience personnelle.
Il est typique du discours de l'inflation narrative d’inverser les relations causales, telles que se les représente une vision traditionnelle. Dans cette vision traditionnelle, nous donnons le nom de « récit » à une représentation qui remplit la condition de concerner des personnages qui conçoivent des buts, subissent des conflits, ont des émotions, accomplissent des actions, et créent de la sorte des changements dans le monde.
Dans la perspective inflationniste, les choses sont inversées : le récit n’est pas le produit de certaines opérations mentales, mais la source de notre capacité d’effectuer ces opérations.
Si nous n’avions pas la capacité innée de raconter, nous ne pourrions pas analyser l’expérience vitale en termes d’agents, d’actions, de buts, de plans, de succès, d’échecs, et de changements d'état. David Herman (2009) capture ce point de vue quand il appelle le récit un « outil pour penser » (« tool for thinking ») et le décrit non pas comme quelque chose que les gens produisent, mais comme quelque chose que les gens « utilisent » pour communiquer certains types d'expérience.
Pour formuler plus précisément la question du statut cognitif de la notion de récit, appelons les facultés nécessaires à la construction ou à la compréhension des histoires (a), (b) et (c). Ces variables représentent des opérations telles que : éprouver des émotions, avoir un sens de la séquence chronologique, être en mesure d’inférer des relations causales entre événements et être capable d’expliquer les actions en attribuant à leurs agents des buts et des plans. Le dilemme est le suivant :
Est-ce la possession d'un schéma inné H, un schéma inscrit dans certaines régions du cerveau, qui nous permet d'effectuer (a), (b) ou (c) ? Dans ce cas, il devrait être possible de localiser H avec une IRM très avancée. La postulation d’un tel schéma représente une approche de haut en bas.
Ou bien est-ce nos facultés innées (a), (b), et (c), que nous avons développées pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, qui nous permettent de communiquer par des histoires ?
Dans cette seconde interprétation, le schéma narratif H n’est pas un outil cognitif autonome qui nous est donné par notre héritage biologique, mais le nom que les narratologues donnent à la convergence des facultés (a), (b) et (c). Cette interprétation, qui procède de bas en haut, nie que le récit exige des facultés mentale spécialisées, je veux dire par là des facultés que nous n’exerçons que quand nous nous produisons ou interprétons des récits.
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Pour formuler plus précisément la question du statut cognitif de la notion de récit, appelons les facultés nécessaires à la construction ou à la compréhension des histoires (a), (b) et (c). Ces variables représentent des opérations telles que : éprouver des émotions, avoir un sens de la séquence chronologique, être en mesure d’inférer des relations causales entre événements et être capable d’expliquer les actions en attribuant à leurs agents des buts et des plans. Le dilemme est le suivant :
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Est-ce la possession d'un schéma inné H, un schéma inscrit dans certaines régions du cerveau, qui nous permet d'effectuer (a), (b) ou (c) ? Dans ce cas, il devrait être possible de localiser H avec une IRM très avancée. La postulation d’un tel schéma représente une approche de haut en bas.
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Ou bien est-ce nos facultés innées (a), (b), et (c), que nous avons développées pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, qui nous permettent de communiquer par des histoires ?
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Dans cette seconde interprétation, le schéma narratif H n’est pas un outil cognitif autonome qui nous est donné par notre héritage biologique, mais le nom que les narratologues donnent à la convergence des facultés (a), (b) et (c). Cette interprétation, qui procède de bas en haut, nie que le récit exige des facultés mentale spécialisées, je veux dire par là des facultés que nous n’exerçons que quand nous nous produisons ou interprétons des récits.
Imaginons que (a) est le raisonnement causal, (b) l’enchaînement temporel, et (c) la théorie de l’esprit : nous utilisons (a) quand nous faisons bouillir de l'eau pour cuire un œuf, (b) lorsque nous planifions notre emploi du temps, et (c) lorsque nous participons à une conversation. Ces activités ne sont pas en elles-mêmes des actes narratifs, même si elles reposent sur des opérations qui sont essentielles à la compétence narrative. Ce n’est que quand (a), (b) et (c) convergent pour produire une représentation mentale qu'on peut parler de récit.
Quand les gens perdent la capacité de raconter des histoires, c'est-à-dire, quand ils souffrent de ce que Young et Saver appellent des troubles narratifs (« narrative disorders »), cette perte n’est pas celle d'un modèle global N, elle est due au contraire à une incapacité d’effectuer l'une des opérations nécessaires à la narration.
En d'autres termes, les troubles narratifs ne sont pas une condition spécialisée qui n’affecte que la narration, laissant intactes toutes les autres facultés ; ils sont causés par des lésions du cerveau qui se traduisent par une perte de facultés individuelles, telles que la mémoire, la capacité de distinguer les faits de l’invention, ou la capacité d’organiser l'information en séquences temporelles.
Les personnes qui souffrent de troubles narratifs ne sont pas dysfonctionnelles parce qu'elles ont perdu leur compétence narrative ; elles perdent leur compétence narrative parce qu'elles sont incapables d'effectuer l'une ou l’autre des opérations cognitives qui permettent à la fois de vivre la vie et de la raconter.
Un compromis entre les deux interprétations consiste à les considérer comme reliées l’une à l’autre par une boucle rétroactive. Il semble raisonnable d'affirmer que les histoires exercent et par conséquent renforcent notre capacité d’effectuer (a), (b) et (c).
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Un compromis entre les deux interprétations consiste à les considérer comme reliées l’une à l’autre par une boucle rétroactive. Il semble raisonnable d'affirmer que les histoires exercent et par conséquent renforcent notre capacité d’effectuer (a), (b) et (c).
Les récits racontent la résolution de problèmes, le succès et l'échec, l'interaction dans la vie entre le hasard et l'action planifiée, le contenu de la pensée des autres ; et ils pourraient très bien nous aider à interpréter la vie selon ces catégories. Mais il me semble que quelque chose doit venir en premier entre l'œuf et la poule.
Je ne peux pas imaginer comment un enfant incapable de comprendre les notions de causalité ou de temporalité, et n’étant pas conscient que les autres personnes sont capables de penser, pourrait acquérir ce genre de connaissances en écoutant des histoires. Sur le plan de l'espèce, je ne vois pas comment les humains auraient pu commencer à raconter des histoires s’ils n’avaient pas une capacité de raisonnement causale déjà bien développée.
Si la narration repose sur des opérations mentales aussi essentielles à la survie de l'espèce que la compréhension de la causalité et l’attribution de pensées aux autres, il y a d'innombrables autres situations dans la vie qui nécessitent de telles capacités. Dans un modèle de boucle rétroactive, le récit renforce ce que la vie nous enseigne, parce que le récit, qu’il soit factuel ou fictif, est une représentation de la vie. (Voir figure 1)
Qu’est-ce que la narratologie cognitive ?
- 11 Les narratologues comme Herman (2009) et Palmer (2011) ont tendance à favoriser l'explication de Hu (...)
- 12 Une manière de montrer que le récit prouve la corporéité de l’esprit, quelle que soit la façon dont (...)
- 13 L’enactivisme, théorie inspirée par la phénoménologie de la perception, tente de saisir l’esprit da (...)
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En conclusion, je voudrais revenir à la question : que fait-on quand on fait de la narratologie cognitive ? La procédure la plus évidente consiste à emprunter des concepts aux disciplines cognitives, et à les appliquer de haut en bas au récit. Ces concepts ont tendance à provenir des domaines les plus spéculatifs des disciplines cognitives, tels que la psychologie sociale et la philosophie de l'esprit, plutôt que des approches expérimentales.
Le plus populaire de ces imports est la notion déjà discutée de théorie de l'esprit. Herman (2007, 2010) propose cinq candidats supplémentaires pour l'application de haut en bas :
la théorie du positionnement (« positioning theory », comment les narrateurs se présentent à leur audience et comment les personnages, y compris le narrateur, imposent des rôles aux autres personnages) ; l’incorporation (« embodiment »,
l'idée que l'esprit est inséparable du corps, et que la pensée est profondément affectée par cette relation) ; la nature « distribuée » de l'esprit (« distributed cognition »,
l’idée que les objets externes qui stimulent la pensée font partie intégrale de l'esprit) ; le discours de l'émotion et l’« émotionologie » (théories scientifiques de la nature des émotions) ;
et qualia (le terme philosophique pour la qualité spécifique et intimement personnelle de l'expérience).
Un autre exemple de méthode de haut en bas est l'approche d'Alan Palmer, qui emprunte à la psychologie sociale l'idée d'un esprit collectif ou interpersonnel pour enquêter sur les manifestations de l'opinion publique dans les romans, par exemple l'esprit de la ville de Middlemarch dans le roman éponyme de George Eliot.
Dans le meilleur des cas, les idées importées des sciences cognitives attirent l'attention sur des phénomènes jusqu’à présent négligés et fournissent ainsi de nouvelles perspectives sur le récit (c’est le cas pour Palmer ou pour l’application par Herman de la « positioning theory ») ; dans le pire des cas il existe peu de liens entre le concept adopté et les aspects du texte narratif qu'il est censé révéler. Comme elles ne prescrivent pas de méthode analytique précise, les notions empruntées aux disciplines cognitives laissent une grande liberté d'interprétation, et les chercheurs trouvent presque inévitablement ce qu'ils recherchent. Mais la méthode de haut en bas ne fournit pas de solutions aux dilemmes des disciplines cognitives : par exemple, ce n’est pas en analysant des récits qu'on peut choisir entre les trois explications de la théorie de l'esprit proposées jusqu'à présent : la « théorie –théorie » ; la simulation mentale, ou l'hypothèse narrative de Hutto11.
Ce n’est de même pas en étudiant le récit qu’on peut choisir entre les solutions physicaliste et dualiste du problème corps-esprit : même si la position physicaliste domine actuellement l’opinion des chercheurs, les récits reflètent généralement le point de vue de leur époque, et de nombreuses histoires, tout particulièrement les histoires d’inspiration religieuse, adoptent une position explicitement dualiste12.
Il faudrait une lecture déconstructionniste pour faire dire à ces récits ce qu'ils nient ouvertement. Mais il est incontestable que certaines théories sont plus productives que d’autres en narratologie cognitive quelle que soit leur valeur scientifique – je pense à l’enactivisme (Caracciolo 2013) par rapport au cognitivisme13 – parce qu’elles inspirent de nouvelles manières d’aborder la narration, et parce qu’elles jouissent du prestige de représenter l’avant-garde en matière cognitive.
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Une manière plus souple pour la narratologie de s’inspirer des disciplines cognitives serait de pratiquer une méthode de convergence. Au lieu de chercher à vérifier à tout prix dans les textes les concepts mis à la mode par les disciplines cognitives, cette méthode consisterait à citer la recherche scientifique à l'appui de thèses développées plus ou moins indépendamment. La narratologie rechercherait ainsi la bénédiction de la science, mais sans se laisser réduire en esclavage. Anežka Kuzmičová utilise par exemple l'article de Zacks et Speer discuté ci-dessus (avec un grand nombre d'autres travaux) pour défendre l'idée que la représentation d'un corps en mouvement crée une expérience d’immersion spatiale beaucoup plus intense qu'une représentation limitée à la description d’objets statiques. Elle démontre de façon convaincante que les corrélations détectées par Zacks et Speer entre la lecture d’une description verbale de gestes et la performance actuelle de ces gestes signifient que la simulation mentale par le lecteur d’un corps en mouvement conjure un sens intensifié de la présence de l'environnement spatial décrit dans le texte. La méthode de convergence peut également être utilisée pour situer les problèmes narratologiques dans un contexte plus large.
Je pense ici à l'examen des approches cognitives de l’émotion qu’on trouve dans le livre de Suzanne Keen sur l'empathie narrative et dans celui de Torben Grodal sur le pouvoir émotionnel du cinéma. Le but de ces aperçus n’est pas d’en tirer une méthode d'analyse, mais de situer la recherche de l’auteur dans un vaste panorama interdisciplinaire. De même, pour le lecteur de Guillemette Bolens sur la poétique des gestes en littérature, le bénéfice est double, puisque le lecteur apprend à lire les textes, tout en s’informant sur le discours scientifique relatif aux gestes.
Dans toutes les approches esquissées ci-dessus, la narratologie se sert de la science cognitive ; mais peut-elle rendre la pareille en faisant une contribution substantielle à la science cognitive, comme le voudrait David Herman (2013 : ix) ? Si l’on s’en tient à un niveau très élémentaire elle en est certes capable. La science expérimentale a besoin d’hypothèses à vérifier ; quand elle s’intéresse à l’activité mentale suscitée par la narration, où trouvera-t-elle ces hypothèses, si ce n’est dans l’étude du récit, ce qui veut dire, en narratologie ?
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Dans toutes les approches esquissées ci-dessus, la narratologie se sert de la science cognitive ; mais peut-elle rendre la pareille en faisant une contribution substantielle à la science cognitive, comme le voudrait David Herman (2013 : ix) ? Si l’on s’en tient à un niveau très élémentaire elle en est certes capable. La science expérimentale a besoin d’hypothèses à vérifier ; quand elle s’intéresse à l’activité mentale suscitée par la narration, où trouvera-t-elle ces hypothèses, si ce n’est dans l’étude du récit, ce qui veut dire, en narratologie ?
Quand les psychologues conçoivent des expériences pour examiner des problèmes tels que comment les histoires créent le suspense, comment les lecteurs traitent les mondes logiquemnt inconsistants, ou ce que signifie être immergé dans un monde narratif, ils peuvent soit avoir pris conscience de ces problèmes grâce à la narratologie, soit les avoir identifiés spontanément, mais dans ce second cas, on peut dire qu’ils pensent comme des narratologues.
Jean-Marie Schaeffer (2010 : 229-30) doute cependant qu'une collaboration plus étroite puisse avoir lieu entre les approches expérimentales et narratologique, parce que la science cognitive et la narratologie poursuivent des objectifs différents : la première vise à la validité descriptive, alors que la seconde vise à la valeur explicative. Pour un chercheur en neurologie, établir une cartographie de l’intelligence narrative, ce qui veut dire localiser les régions du cerveau responsables de la compréhension et de la production du récit, comme l’a fait Raymond Mar, constitue une fin en soi ; pour la narratologie cognitive, au contraire, cette cartographie ne présente d’intérêt que dans la mesure où elle permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'intelligence narrative. Chacune des deux approches ambitionne de faire des prédictions précises, mais l'approche narratologique est théoriquement plus ambitieuse, plus ouverte à la spéculation et aux généralisations, et fait une plus grande part à la créativité du chercheur.
Il y aura un feed-back entre les sciences cognitives dures et la narratologie quand des expériences scientifiques telles que l’imagerie du cerveau deviendront capables d'injecter de nouvelles idées en narratologie, plutôt que de vérifier des idées qui vont de soi. Mais il faudrait d’abord que la narratologie développe une idée plus précise de ce qui constituerait pour elle des résultats scientifiques intéressants.
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Il y aura un feed-back entre les sciences cognitives dures et la narratologie quand des expériences scientifiques telles que l’imagerie du cerveau deviendront capables d'injecter de nouvelles idées en narratologie, plutôt que de vérifier des idées qui vont de soi. Mais il faudrait d’abord que la narratologie développe une idée plus précise de ce qui constituerait pour elle des résultats scientifiques intéressants.
Un exemple de ce qui est à mon avis un résultat intéressant est une expérience par IMR conduite par Anna Abraham et ses collègues de l'Institut Max Planck à Leipzig (Abraham et al., 2008). Dans cette expérience, les sujets ont été invités à imaginer des scénarios comprenant des personnages réels et imaginaires (par exemple, rencontrer George Bush vs. rencontrer Cendrillon), et une IRM de leur cerveau a été prise dans chaque cas.
Il s’est avéré que différentes régions du cerveau ont été activées pour les personnages réels et fictifs : pour Cendrillon, une région qui correspond à des faits établis ; pour George Bush, une région plus propice à la révision. Cette différence peut apparaître à première vue surprenante, mais elle confirme ce que les théoriciens de la fiction nous disent (Doležel 1998 ; Ryan, 1991). Dans la mesure où les personnages fictifs sont créés par des textes, ils sont le produit d'un corpus limité d'information. Avec des personnages de la vie réelle, par contre, le corpus est ouvert, car il est toujours possible d’obtenir de nouvelles informations, qui conduiront à la révision de notre représentation.
En outre, nous savons parfaitement que nous ne pourrons jamais rencontrer Cendrillon, puisqu’elle n’existe pas, mais nous pouvons imaginer des circonstances qui mèneront à une rencontre avec George Bush. D’un point de vue narratologique, la démonstration neurologique que le cerveau est capable de distinguer George Bush, personnage réel, de Cendrillon, personnage fictionnel, ne fait que vérifier ce que le bon sens nous dit. Par contre, les résultats d'Abraham suggèrent quelque chose qui ne va pas de soi : à savoir que les vérités concernant le monde réel sont plus problématiques que les « vérités fictives ». En d'autres termes, nous pouvons faire toute confiance aux faits allégués par un roman au sujet d’un monde fictif, alors que les faits allégués par les historiens relatifs au monde réel peuvent toujours être mis en doute.
Dans l’attente d’une véritable boucle rétroactive entre les disciplines cognitives et la narratologie, comment faut-il penser le lien entre le récit et l'esprit, soit producteur, soit récepteur ? Ma réponse est très simple : en posant des questions telles que :
• Qu’est-ce qui rend une histoire racontable (« tellable »), et quelles sont les caractéristiques qui peuvent constituer la raison d’être d'une histoire ?
• Quels sont les dispositifs de présentation qui attirent l'attention de l'auditoire ?
• Quelle est la nature des émotions produites par les récits, et comment se fait-il que nous éprouvions du plaisir même quand les récits racontent des événements tragiques ?
• Que signifie être immergé dans une histoire, et quelles sont les caractéristiques qui favorisent ou inhibent l'immersion ?
• Comment définir la fiction, et pourquoi sommes-nous passionnés par le sort de personnages qui n'ont jamais existé ?
• Plus généralement, quel est le rôle de l’invention et du raisonnement contrefactuel dans la vie de l’esprit ou dans l’évolution de l’intelligence humaine ?
• Par quels mécanismes les lecteurs sont-ils capables de construire une image cohérente des mondes narratifs sur la base d’une information très partielle ?
• Comment les lecteurs traitent-ils des mondes narratifs qui contiennent des contradictions ?
• Quelle est la nature d'une expérience esthétique du récit ?
• Quels sont les thèmes et techniques narratives qu’on retrouve dans toutes les cultures et périodes historiques (cf. Hogan 2010) ? Peut-on élaborer un modèle universel de l’intrigue ?
Si la narratologie cognitive existe véritablement, elle consiste bien moins à emprunter des concepts tout faits aux sciences cognitives et à les appliquer aux textes de haut en bas, qu’à faire confiance à la capacité de notre intelligence de comprendre comment elle crée, décode et utilise des histoires.
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Dans l’attente d’une véritable boucle rétroactive entre les disciplines cognitives et la narratologie, comment faut-il penser le lien entre le récit et l'esprit, soit producteur, soit récepteur ? Ma réponse est très simple : en posant des questions telles que :
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• Qu’est-ce qui rend une histoire racontable (« tellable »), et quelles sont les caractéristiques qui peuvent constituer la raison d’être d'une histoire ?
• Quels sont les dispositifs de présentation qui attirent l'attention de l'auditoire ?
• Quelle est la nature des émotions produites par les récits, et comment se fait-il que nous éprouvions du plaisir même quand les récits racontent des événements tragiques ?
• Que signifie être immergé dans une histoire, et quelles sont les caractéristiques qui favorisent ou inhibent l'immersion ?
• Comment définir la fiction, et pourquoi sommes-nous passionnés par le sort de personnages qui n'ont jamais existé ?
• Plus généralement, quel est le rôle de l’invention et du raisonnement contrefactuel dans la vie de l’esprit ou dans l’évolution de l’intelligence humaine ?
• Par quels mécanismes les lecteurs sont-ils capables de construire une image cohérente des mondes narratifs sur la base d’une information très partielle ?
• Comment les lecteurs traitent-ils des mondes narratifs qui contiennent des contradictions ?
• Quelle est la nature d'une expérience esthétique du récit ?
• Quels sont les thèmes et techniques narratives qu’on retrouve dans toutes les cultures et périodes historiques (cf. Hogan 2010) ? Peut-on élaborer un modèle universel de l’intrigue ?
- 14 Dans un exposé très controversé, Gregory Currie met en doute la capacité de la littérature de nous (...)
- 15 Herman (2013,passim) exprime ces deux formes d’activité mentale par un élégant jeu de mots malheur (...)
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Si la narratologie cognitive existe véritablement, elle consiste bien moins à emprunter des concepts tout faits aux sciences cognitives et à les appliquer aux textes de haut en bas, qu’à faire confiance à la capacité de notre intelligence de comprendre comment elle crée, décode et utilise des histoires.
En d’autres termes, la narratologie cognitive doit faire confiance à la capacité de l’intelligence de se comprendre elle-même. Quand David Herman identifie son objet comme « les relations de la narration et de l'esprit » (« the nexus of narrative and mind »), il définit ces relations comme « les aspects de la pratique de raconter des histoires qui mettent en jeu l'intelligence » (« the mind-relevant aspects of storytelling practices ») (2009 : 140). Cette formule peut être interprétée de deux manières :
(1) Au niveau du contenu des histoires, comme la manière dont la narration représente tout ce qui touche à l’esprit (les pensées des personnages, leurs relations au monde extérieur, leur expérience intime, leur psychologie, voire l’expression de leur état mental par les mouvements de leur corps). Il existe ainsi des aspects du récit qui se rapportent à l’esprit et d’autres qui ne le font pas. Pour qu’il y ait une boucle rétroactive entre la narratologie et la science cognitive les données fournies par les récits et les analyses de ces données par les narratologues devraient être utiles à la science cognitive. Cette question est loin d’être résolue14.
(2) Au niveau de la création/réception, la formule d’Herman peut être interprétée comme la manière dont l’esprit met en intrigue l’expérience du monde et construit des mondes à partir des récits15. Dans cette interprétation, il est impossible de distinguer les aspects de la narration qui mettent en jeu l’esprit des aspects qui ne le font pas : tout dans la narration parle de l’intelligence qui la crée et de l’intelligence qui l’interprète. On peut dès lors faire de la narratologie cognitive sans le savoir, tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, parce qu’étudier le récit, c’est étudier le fonctionnement de l'esprit humain dans l’une de ses manifestations les plus fondamentales, les plus universelles, et les plus complexes.
Haut de page
Bibliographie...../....
Narratologie et sciences cognitives : une relation problématique*
Marie-Laure Ryan
https://narratologie.revues.org/7171
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Dim 8 Mai 2016 - 19:25, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: news lifes :)
L'hémorragie de tes désirs
S'est éclipsée sous l'azur bleu dérisoire
Du temps qui se passe
Contre duquel on ne peut rien
Être ou ne pas être
Telle est la question
Sinusoïdale
De l'anachorète
Hypochondriaque
[Refrain]:
Mais tu dis (Mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (Et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
À condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité de nos amours
Destituées
Et Vice Et Versa (Et Vice Et Versa)
Il faut que tu arriveras
À laminer tes rancoeurs dialectiques
Même si je suis con ...
... vaincu que c'est très difficile
Mais comme moi, dis-toi
Qu'il est tellement plus mieux
D'éradiquer les tentacules de la déréliction
Et tout deviendra clair
[Refrain]:
Mais tu dis (Mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (Et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
À condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité de nos amours
Destituées
Et Vice Et Versa (Et Vice Et Versa)
Mais tu dis (Mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (Et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
À condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité de nos amours
Destituées
Et Vice Et Versa (Et Vice Et Versa)
D'où venons-nous?
Où allons-nous?
J'ignore de le savoir
Mais ce que je n'ignore pas de le savoir
C'est que le bonheur
Est à deux doigts de tes pieds
Et que la simplicité réside dans l'alcôve
Bleue, jaune, mauve et insoupçonnée
De nos rêveries
Mauves et bleues et jaunes et pourpres
Et paraboliques
Et Vice Et Versa
[Refrain variante]:
Mais tu dis (Mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (Et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
À condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité de nos amours
Et qu'il ne faut pas cautionner l'irréalité
Sous des aspérités absentes et désenchantées
De nos pensées iconoclastes et désoxydées
Par nos désirs excommuniés de la fatalité
Destituée
Et Vice Et Versa
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Zeish a écrit:sympathique
- Spoiler:
[size=32]Sympathique mais hyperactif !
[size=13]Publié le 21 mars 2015 dans Sujets de société[/size][/size]Quel peut bien être le problème de ce patient courtois mais toujours désespéré ?Par Philippe P.image: http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2015/03/searching-for-colors-credits-Stavos.jpgIl est gentil, poli, mignon et intelligent et il vient me consulter parce que cela ne va pas. Il vient et revient et moi je ne lui trouve aucun trouble. Il s’énerve, court aussi de son côté les psychiatres pour aller mieux et ils sèchent autant que moi. Pour faire bonne figure, ils lui donnent des antidépresseurs et des anxiolytiques mais cela ne lui fait rien, il est toujours malheureux.Certes il se dit « plutôt de gauche » mais il n’est pas vraiment socialiste. Sinon j’aurais pu comprendre qu’être socialiste crée chez lui une sorte de désespoir. Non, c’est un jeune type sympa, qui verbalise vraiment bien, explique ce qui se passe mais je ne vois pas. Cela ne ressemble à rien de ce que je connaisse, du moins par rapport aux symptômes qu’il offre. Je me dis qu’il faudra attendre l’autopsie pour savoir ce qu’il a vraiment. À moins qu’il ne soit atteint d’une pathomimie du type syndrome de Münchhausen.Mais tel n’est pas le cas, je le sais sincère dans l’exposé de ses troubles. Sauf que chaque fois qu’il me consulte, il est frais comme un gardon. Il me parle de ses tourments sans que je ne les observe. Il m’explique ensuite qu’il doit être « borderline » et je lui explique que s’il souffrait vraiment d’une personnalité limite, je m’en serais aperçu sans qu’il ait besoin de me le dire.Et puis, un soir, il déboule dans mon cabinet complètement à bout, au bord du suicide. Là, on sent enfin la grosse déprime, sauf que rien dans son environnement ne le justifie vraiment. Enfin, j’observe des symptômes, on va pouvoir enfin commencer. Comme il est à cran, je fais tout de même attention, parce que je ne voudrais pas qu’il saute par la fenêtre ni même qu’il se jette sur moi pour tenter de m’étrangler.Mais bon, même s’il va très très mal, il va suffisamment bien pour que son esprit d’analyse soit intact. Je lui pose donc des questions, auxquelles il répond du mieux qu’il peut. Comme c’est mon dernier patient, j’ai la nuit devant moi pour établir un diagnostic qui tienne la route. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud.Et là, je pense soudainement à un TDAH. Certes, il ne correspond pas entièrement aux critères couramment admis pour ce trouble mais il cadre parfaitement avec ce que l’on imagine. Il ne faut en effet pas voir dans le TDAH l’image du gamin hyperactif, le petit fou, que l’on montre tout le temps, incapable de rester en place plus de dix secondes.Le TDAH existe d’ailleurs avec ou SANS hyperactivité. Et pour autant que l’on sache, les symptômes ont tendance à s’atténuer à l’âge adulte. De même, l’hyperactivité n’est pas forcément physique mais aussi mentale. Ce qui complique encore le diagnostic. L’hyperactivité est un cadre très hétérogène et les troubles associés sont nombreux comme l’angoisse ou la dysthymie.De plus mon patient se signalant par une grande intelligence, il a très vite appris à contrôler ce qu’il pouvait contrôler afin que son comportement apparaisse plus neutre. Il n’en est pas moins touche-à- tout, ayant poursuivi diverses filières dans l’enseignement supérieur, incapable de maintenir son attention plus de quelques minutes. On note aussi de l’impulsivité même si il la contrôle plutôt bien. Ça tombe bien, ce sont des patients idéaux parce qu’avec eux, ça va aussi vite que dans un match de squash.Une fois la séance terminée, je lui promets de lui envoyer des liens avec des tests afin qu’il puisse évaluer lui-même s’il se retrouve dans ce diagnostic. Car même si il adhère totalement à l’explication, et se retrouve dans ce trouble tant controversé, je préfère qu’il soit familiarisé avant de l’envoyer voir un spécialiste du TDAH.Dès lors le traitement consistera soit en une prescription de Ritaline soit en des mesures visant à améliorer l’adéquation de son trouble à la vie qu’il mène. Quoiqu’il en soit, la compensation qu’il tente d’en faire arrive aujourd’hui à ses limites. Il doit être possible de vivre mieux en ayant ces troubles. Dans tous les cas, contrairement à ce que font les américains qui, sous la pression des laboratoires pharmaceutiques mais aussi des attentes liées aux enfants, prescrivent de la Ritaline n’importe comment, celle-ci ne doit être prescrite qu’en cas de handicap social majeur quand le TDAH devient ingérable.
Globalement, on est atteint d’un TDAH quand ces critères sont globalement remplis :- être et se sentir désorganisé ;
- avoir de la difficulté à prêter attention, surtout envers des situations qui ne stimulent pas l’intérêt ;
- avoir la bougeotte ou une agitation interne ;
- avoir beaucoup de difficulté à démarrer un projet ou à rester concentré sur une tâche ;
- avoir de la difficulté à gérer son temps au point d’être toujours en retard ;
- être incapable de maintenir sa concentration pour une longue période de temps ;
- perdre des objets régulièrement ;
- oublier des détails ou des engagements ;
- être impulsif et donc amené à une mauvaise prise de décision ;
- souffrir de procrastination et de perfectionnisme chronique ;
- prendre des risques, et plus encore.
Pour aller plus loin, des tests existent, ici, ici ici ou encore ici.- être et se sentir désorganisé ;
Non, je plaisante Hello, bienvenue ici
Je t'aurais bien souhaité bienvenue sur ton fil de préz mais là j'ai eu beau cherché, rien, nada... juste "sympathique", un petit mot cela dit bien sympathique, mais unique...., me voici dépourvue de matière face à l'inconnu
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Ajoutée le 3 mai 2014 on you tube et titrée : Le Musicien en mélancolie pleure de n'être plus enfant.
Invité- Invité
Re: news lifes :)
et une Ghyslaine pour le parquet parce que c'est pas sûr que je sois douée mais bon je n'ai pas essayé...
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Je passe te dire bonne nuit et puis te dire aussi que j'ai demandé à la modération de supprimer mes posts, d'ailleurs la réactivité se fait attendre
Merci d'avoir accepté ma demande, c'est très aimable à toi
Merci d'avoir accepté ma demande, c'est très aimable à toi
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: news lifes :)
offset a écrit:Je passe te dire bonne nuit et puis te dire aussi que j'ai demandé à la modération de supprimer mes posts, d'ailleurs la réactivité se fait attendre
Merci d'avoir accepté ma demande, c'est très aimable à toi
No problèmo. Douce nuit à toi aussi,
je poursuis les recherches sur la sensualité ...
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Est-ce que tu rappelles quand on prenait le temps
De s'aimer vraiment
Est ce que tu te souviens de tes sourires innocents
On était des enfants
Ce soir je suis là pour toi, j'ai coupé mon téléphone
Je ne veux voir personne
Je veux qu'on soit comme avant
Qu'on ait les mains qui tremblent
Je veux plus attendre
Ho ! Ce soir tu vas prendre
Oui tu vas prendre
Comme si je sortais de prison
Après 20 ans de réclusion
Ho ! Ce soir tu vas prendre
Oui tu vas prendre
J'ai vu des culs toute la journée
Tant pis c'est toi qui va payer
Ho tu vas prendre !
Je suis fragile comme une fleur
Fragile comme la soie
J'ai besoin de toi.
Je ne tarderais pas mon cur
Glisses toi dans les draps
Mais surtout ne t'endors pas
Parce que ce soir tu vas prendre
Ho tu vas prendre !
Je vais t'en mettre pour 10 ans
Tu raconteras a tes enfants
Ho tu vas prendre !
Oui tu vas prendre
J'espère que tu es véhiculé
Parce que tu pourras plus marcher
Ho tu vas prendre !
L'amour c'est un peu ca
C'est comme au cinéma
D'ailleurs j'ai pris la caméra
Et ce soir tu va prendre !
Ho tu vas prendre !
Je sais ta bouffé chez ta mère
Mais je t'ai ramené le dessert
Ho tu vas prendre !
Oui tu vas prendre !
Si jamais tu as encore faim
J'ai ramené 2/3 copains
Ho tu vas prendre !
Mais tu vas prendre
Lalala
Lalala
Ce soir tu vas prendre
Oui tu vas prendre
Lalala
Lalala
+
la donnée supplémentaire du jour :
François Meunier Rêve Encore à Cohues
19 juillet 2014 ·
J'écris rarement, mais j'aimerais faire une petite proposition pour le prochain numéro de cohues, voici le texte :
Chroniques ordinaires de l'art comptant pour rien...
Lors d’une soirée artistico-artistique quelque part au fin fond du trou du cul de Bordeaux, Joe le Cafard, Raoul le Morbak et Josie la Teigne ont une discussion à la fois profonde mais très banale dans ce milieu de la Culture avec un C majuscule…
Extrait :
- Joe le Cafard : mais les gens sont cons, les gens sont cons, les gens sont tous des connards !
- Raoul le Morbak : ça c’est clair…
- Josie la Teigne : c’est comme la dernière expo que j’ai faite…
- Raoul le Morbak : celle où t’as accroché toutes tes serviettes hygiéniques et tes tampons usagés ?
- Josie la Teigne : ouais, mais tu crois que les gens ont fait un effort pour comprendre, tu crois qu’ils ont regardé plus loin que le bout de leur nez ?
- Joe le Cafard : des connards, je te dis, des connards !
- Raoul le Morbak : c’est sûr que les gens ont pas de cerveau… T’as vendu au moins ?
- Josie la Teigne : tu parles, que dalle !
- Joe le Cafard : mais quelle bande de connards !
- Raoul le Morbak : me dis pas que t’as pas eu de subventions ?!
- Josie la Teigne : bien sûr que si, ce serait le comble…
- Raoul le Morbak : ouais mais ils sont de plus en plus radins maintenant, soit disant à cause de la crise…
- Joe le Cafard : la crise, c’est juste une marionnette à agiter au nez de ces connards !
- Josie la Teigne : de toutes façons, les gens préfèrent rester dans leur maison à crédit à regarder TF1... Qui ça intéresse la culture aujourd’hui ?
- Raoul le Morbak : et nous on est là comme des cons à survivre au RSA…
- Josie la Teigne : c’est sûr que si on faisait du commercial, on serait déjà devenu des stars…
- Joe le Cafard : une star de plus pour tous ces connards ?
- Josie la Teigne : chercher à plaire au public, c’est de la prostitution, nous, on vaut mieux que ça,…
- Raoul le Morbak : on sera célèbres après notre mort, c’est certain, mais putain ce serait bien que ça arrive avant…
- Joe le Cafard : avec tous ces connards autour de nous ?
- Josie la Teigne : c’est sûr que c’est pas gagné…
- Raoul le Morbak : tiens, la semaine dernière, j’ai voulu faire une performance devant un commissariat.
- Josie la Teigne : c’était quoi ?
- Raoul le Morbak : je devais m’enfoncer une bouteille de pinard dans le cul sur laquelle j’avais écrit : société, tu m’auras pas !
- Josie la Teigne : c’est génial ! T’étais filmé j’espère ?
- Raoul le Morbak : bien sûr, le conseil régional nous avait prêté le matos !
- Josie la Teigne : c’était dans le cadre de tes recherches perso ?
- Raoul le Morbak : Non, c’était pour représenter la France au concours international de la culture.
- Josie la Teigne : celui où il y a le prix de 100 000 euros de la fondation Serge Dassault ?
- Raoul le Morbak : ouais, et en plus ça tombait pile poil avec l’esprit de leur entreprise…
- Josie la Teigne : ça a pas été trop difficile quand même ?
- Raoul le Morbak : tu parles, les flics qui nous regardaient par la fenêtre sont sortis pour m’empêcher d’aller au bout !
- Josie la Teigne : putain, mais c’est la dictature bordel, c’est la dictature !
- Raoul le Morbak : je l’ai échappé belle, ils voulaient même me faire interner !
- Josie la Teigne : Ah merde, t’aurais dû y aller, ça t’aurait fait de la pub !
- Raoul le Morbak : c’est vrai, maintenant que tu le dis… Et merde, tiens !
- Joe le Cafard : Et voilà comment troquer 100 000 euros contre 100 000 connards !
- Josie la Teigne : c’est sûr ça aurait fait un tabac, tu vas recommencer ?
- Raoul le Morbak : évidemment, mais plus devant un commissariat !
- Josie la Teigne : et toi Joe, tu fais quoi en ce moment ?
- Joe le Cafard : rien depuis 6 mois… J’attends l’inspiration… Hier ma mère a voulu me consoler en me disant que ça allait revenir…
- Josie la Teigne : j’hallucine, mais pour qui elle se prend celle la ?!
- Joe le Cafard : je l’ai envoyé chier, la vieille, mais qu‘est-ce que ça peut bien lui foutre ?
- Raoul le Morbak : c‘est clair, t‘as eu raison. Mais t’aurais pu filmer les toiles en train de brûler…
- Joe le Cafard : ouais mais ça a déjà été fait… Tout a déjà été fait de toutes façons…
- Josie la Teigne : sauf ce qu’on fait nous ! Quand on regarde autour de nous, on se dit : heureusement qu’on est là !
- Joe le Cafard : ouais, mais on est que trois !
- Raoul le Morbak : trois c’est un début ; ils étaient bien treize pour fonder le christianisme…
- Josie la Teigne : c’est sûr, reste à convaincre les gens…
- Joe le Cafard : mais les gens sont cons, les gens sont cons, les gens sont tous des connards !
etc…
etc…
etc…
François Meunier
+ le virtuel
Ca remet encore une fois toutes météorites en cause : et hop encore un Big Bang, pfff
Bon cela dit le pigeon peut toujours aller se gratter (sans chance au tirage) pour réussir à faire chier au milieu du ticket à gratter, ouf.
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Une visite in nath détendue m'a détournée de mes recherches sérieuses et m'a orientée sur d'autres concepts qu'on ne creuse pas assez il est vrai, je reprendrai demain si c'est possible
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Alors toi, je ne sais pas si ça tient à ton pseudonyme, mais ce dernier me rappelle quelqu'un que j'ai connu via un autre forum.. (Et d'ailleurs si tu es la Zeish que je connais, tu me reconnaitras peut-être aussi)Zeish a écrit:sympathique
Omnia vanitas- Messages : 131
Date d'inscription : 20/04/2016
Localisation : Rit-pas, ville riante (ou pas)
Re: news lifes :)
HazaH a écrit:Alors toi, je ne sais pas si ça tient à ton pseudonyme, mais ce dernier me rappelle quelqu'un que j'ai connu via un autre forum.. (Et d'ailleurs si tu es la Zeish que je connais, tu me reconnaitras peut-être aussi)Zeish a écrit:sympathique
Bon ben moi je ne me mêle pas des futurs couples des z'autres sinon après on part dans le triangle, toussa toussa.
Ca sent le complot du New order votre truc Je ne veux rien savoir je suis timide
Invité- Invité
Re: news lifes :)
La caravane est passée...... les chiens n'ont pas aboyé, mais quand j'ai reçu le chameau... j'ai failli piquer un phare dunkerquois......
Le phare dunkerquois ça ressemble à une beat
En fait j'ai aussi le don de pouvoir faire apparaître, grâce à la "crypte tonique" (pardon c'est venu en flux intuitif) bleue, le cd de Monsieur Fata Morgana au milieu de mes mouettes de salon (oui oui on danse la "mouette de salon"),
Alors j'ai pu répondre à la question : Adultes surdoués, cadeau ou fardeau ?
Cadeau !!!! et avec des bonux
Les petits joueurs eux écoutent "Renoud"... et moi j'écoute "Run out".
Certains voient passer des éléphants roses, moi désormais je vois passer des chameaux.....
En fait j'ai aussi le don de pouvoir faire apparaître, grâce à la "crypte tonique" (pardon c'est venu en flux intuitif) bleue, le cd de Monsieur Fata Morgana au milieu de mes mouettes de salon (oui oui on danse la "mouette de salon"),
Alors j'ai pu répondre à la question : Adultes surdoués, cadeau ou fardeau ?
Cadeau !!!! et avec des bonux
Les petits joueurs eux écoutent "Renoud"... et moi j'écoute "Run out".
Certains voient passer des éléphants roses, moi désormais je vois passer des chameaux.....
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Le doigt de se tromper
L’âme burger
Métaphysique de l'amour
http://www.echosdumaquis.com/Accueil/Textes_(A-Z)_files/Scho%20Me%CC%81taphysique%20de%20l'amour.pdf
---------------------------------------------------
Mets ta physique de coté, on va se coucher
------------------------------------------------
http://albaab.free.fr/Beigbeder,%20Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20-%20L'amour%20dure%20trois%20ans.pdf
-----------------------------------------------------------
Et après
-----------------------------------------------------
https://beq.ebooksgratuits.com/vents/barbey-amour.pdf
--------------------------------------------
Il commence à te barber, et tu files à Barbes, en mode Mano solo ? avé la Sncf c'est possible ?
--------------------------------------------------
https://w2.vatican.va/content/dam/francesco/pdf/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20160319_amoris-laetitia_fr.pdf
-----------------------------------------------------
Ah Maurice
---------------------------------------
http://classiques.uqac.ca/classiques/janet_pierre/amour_et_haine/janet_amour_et_haine.pdf
---------------------------------------------
L'amour sans jeu d'échecs, il est le roi, elle est la reine.
Sors tes couverts, j'ai fait des tags à t'elles
------------------------------------------------
http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/433.pdf
-------------------------------------------
L'insconstance
http://www.leboucher.com/pdf/dorat/dorat.pdf
http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212538380/Chap5_Lamy.pdf
--------------------------------------------
Pas d'hasard, Biohazard
Bref si on s'arrête à ses pensées, ses émotions, ses ressentis.... disorder
-------------------------------------
«ÞCe que la physique nous apprend de la propriété des corps et de la lumière ne rend pas l’herbe moins verte.Þ» Robert Musil1
----------------------------------
C'est juste physique ?
----------------------------------
http://www.seuil.com/extraits/9782021054347.pdf
--------------------------------
Bipéde et F, be "pdf"
-----------------------------
Sois un acrobate reader
---------------------------------------
http://www.jeromebonnetto.net/guests/L'Amour%20absolu.pdf
------------------------
Lab soluce
-----------------------------------------
« Quels sont vos moyens d’existence ? — Je n’ai point de ressource, En maison ni en bien : J’ai cinq sous dans ma bourse, Voilà tout mon moyen. »
CHARLES DEULIN Contes et légendes d’un bon flamand.
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http://www.jeromebonnetto.net/guests/L'Amour%20absolu.pdf
[list="margin-right: 0px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px;"]
[*]
[*]
[/list]
l'esprit qu'il existe également des garçons victimes de violences et des filles auteur-e-s de violences. ... de l'engrenage, pour qu'enfin en amour, on puisse se la.
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Après Charles, Harles
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http://lepreaucdr.fr/wp15/wp-content/uploads/2015/06/DP_Arlequin_poli_par_l_amour.pdf
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« Parler le silence : les mots de l’amour »
https://www.erudit.org/culture/spirale1048177/spirale1050354/17879ac.pdf
-------------------------------------------------------------
- Parlez moi d'amour, dites moi des choses tendres
- Euh, "Pimousse" ?
L’âme burger
Métaphysique de l'amour
Vous, doctes à la haute et profonde science, Vous qui devinez et qui savez Comment, où et quand tout s'unit, Pourquoi tout s'aime et se caresse; Vous, grands savants, instruisez-moi! Découvrez-moi ce que j'ai là, Découvrez-moi où, comment, quand Et pourquoi pareille chose m'arriva.
BÜRGER.http://www.echosdumaquis.com/Accueil/Textes_(A-Z)_files/Scho%20Me%CC%81taphysique%20de%20l'amour.pdf
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Mets ta physique de coté, on va se coucher
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http://albaab.free.fr/Beigbeder,%20Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20-%20L'amour%20dure%20trois%20ans.pdf
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Et après
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https://beq.ebooksgratuits.com/vents/barbey-amour.pdf
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Il commence à te barber, et tu files à Barbes, en mode Mano solo ? avé la Sncf c'est possible ?
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https://w2.vatican.va/content/dam/francesco/pdf/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20160319_amoris-laetitia_fr.pdf
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Ah Maurice
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http://classiques.uqac.ca/classiques/janet_pierre/amour_et_haine/janet_amour_et_haine.pdf
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L'amour sans jeu d'échecs, il est le roi, elle est la reine.
Sors tes couverts, j'ai fait des tags à t'elles
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http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/433.pdf
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L'insconstance
http://www.leboucher.com/pdf/dorat/dorat.pdf
http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212538380/Chap5_Lamy.pdf
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Pas d'hasard, Biohazard
Bref si on s'arrête à ses pensées, ses émotions, ses ressentis.... disorder
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«ÞCe que la physique nous apprend de la propriété des corps et de la lumière ne rend pas l’herbe moins verte.Þ» Robert Musil1
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C'est juste physique ?
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http://www.seuil.com/extraits/9782021054347.pdf
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Bipéde et F, be "pdf"
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Sois un acrobate reader
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http://www.jeromebonnetto.net/guests/L'Amour%20absolu.pdf
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Lab soluce
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« Quels sont vos moyens d’existence ? — Je n’ai point de ressource, En maison ni en bien : J’ai cinq sous dans ma bourse, Voilà tout mon moyen. »
CHARLES DEULIN Contes et légendes d’un bon flamand.
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http://www.jeromebonnetto.net/guests/L'Amour%20absolu.pdf
La violence nuit gravement à l'amour - Canton du Jura
https://www.jura.ch/Htdocs/Files/.../pdf/BrochureJetaimeweb.pdf?...1[list="margin-right: 0px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px;"]
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l'esprit qu'il existe également des garçons victimes de violences et des filles auteur-e-s de violences. ... de l'engrenage, pour qu'enfin en amour, on puisse se la.
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Après Charles, Harles
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http://lepreaucdr.fr/wp15/wp-content/uploads/2015/06/DP_Arlequin_poli_par_l_amour.pdf
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« Parler le silence : les mots de l’amour »
https://www.erudit.org/culture/spirale1048177/spirale1050354/17879ac.pdf
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- Parlez moi d'amour, dites moi des choses tendres
- Euh, "Pimousse" ?
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:58, édité 1 fois (Raison : Mis en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
https://books.google.fr/books?id=DNA5AAAAcAAJ&pg=PA135&lpg=PA135&dq=l%27amour+pdf&source=bl&ots=m3HZi9J65t&sig=SGtFGwTq1tzPiwRi-bjszE9MXhM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiRvPrZnc_MAhXBVxQKHcZPBDY4WhDoAQgyMAQ#v=onepage&q=l'amour%20pdf&f=false
Alors du coup Elmer fout le beat, mais du coup dans quel sens ?
La profondeur de la poésie parfois....
L'alibi DO
Alors du coup Elmer fout le beat, mais du coup dans quel sens ?
La profondeur de la poésie parfois....
L'alibi DO
Invité- Invité
Re: news lifes :)
La méditation sensuelle mène au râle et liens.
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http://www.forum-religion.org/bouddhisme/qu-est-ce-que-la-meditation-t29170.html
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C'est vrai que c'était marqué aussi que c'était différent chez le doué. Il faut que je retrouve la page.
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Al Caline.
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ÉPANOUISSEMENT
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Du coup alors on finit dans le divan ?
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http://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fichiers/fichiers/pdf/louvre-maroc-medieval-dossier-de-presse.pdf
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Toi, il faut toujours que tu l'ouvres, hein ?
Ben oui là je vais chez le dentiste, je suis obligée, sinon il va avoir une dent contre moi (tu visualises l'expression : avoir une dent contre moi ? funny, hein ? la langue française..
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http://www.forum-religion.org/bouddhisme/qu-est-ce-que-la-meditation-t29170.html
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C'est vrai que c'était marqué aussi que c'était différent chez le doué. Il faut que je retrouve la page.
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Al Caline.
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ÉPANOUISSEMENT
La méditation C'est l'acte total de vivre La vie pleine et harmonieuse C'est l'être silencieux Intemporel et sans mouvement. La méditation C'est réaliser pleinement Le divin dans l'humain. Tout le reste est partiel Et faux.
http://www.vimalathakar.fr/media/la_meditation.pdf---------------------------------------------------
Du coup alors on finit dans le divan ?
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http://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fichiers/fichiers/pdf/louvre-maroc-medieval-dossier-de-presse.pdf
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Toi, il faut toujours que tu l'ouvres, hein ?
Ben oui là je vais chez le dentiste, je suis obligée, sinon il va avoir une dent contre moi (tu visualises l'expression : avoir une dent contre moi ? funny, hein ? la langue française..
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Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:59, édité 1 fois (Raison : mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://1s2descartes.free.fr/FO2Sq2Se1.pdf
Quand je m'ennuie, je me relis (oui mais alors du coup dans quel sens ?)
Ca remet tout en question le double sens en fait.
Mais alors le double sens on le met où ? dans les 5 sens ? et t'as passé à aller faire de l'essence ? pour avoir un coté attracteur ? la pelle de la plaine...
Quand je m'ennuie, je me relis (oui mais alors du coup dans quel sens ?)
Ca remet tout en question le double sens en fait.
Mais alors le double sens on le met où ? dans les 5 sens ? et t'as passé à aller faire de l'essence ? pour avoir un coté attracteur ? la pelle de la plaine...
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Comme dit un de mes potes homo (j'en ai aussi un arabe et tout et tout, pour faire bien au café dessert) :
"on n'est jamais trop pdf"
Ce genre de choses peut me faire marrer au moins une semaine et de façon aléatoire...
"on n'est jamais trop pdf"
Ce genre de choses peut me faire marrer au moins une semaine et de façon aléatoire...
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Ah l'effleure du Mâle :
Parfois t'as les fleurs, parfois tu as le "tiens, y'a du monde au balcon",
L'important est qu'il soit beau de l'air...
Et ça fait 45 ans que ça dure... je ne me lasse pas
C'est les sens y'elle
Parfois t'as les fleurs, parfois tu as le "tiens, y'a du monde au balcon",
L'important est qu'il soit beau de l'air...
Et ça fait 45 ans que ça dure... je ne me lasse pas
C'est les sens y'elle
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://www.asperger-integration.com/mediapool/76/764074/data/Microsoft_Word_-_Chronique_Amitie.pdf
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://www.igm.org.il/_Uploads/DigitalLibrary/Theses/ido.pdf
Et si c'est rond ?
Ben ça veut dire que c'est pas carré,
et on en revient toujours au chocolat. La la la lala
Et si c'est rond ?
Ben ça veut dire que c'est pas carré,
et on en revient toujours au chocolat. La la la lala
Invité- Invité
Re: news lifes :)
et s'étirer dans tous les sens, ça prend aussi une autre tournure.
http://www.livresnumeriquesgratuits.com/uploads/Les_39_secrets_de_l_amitie.pdf
Je n'aime pas les piqûres. J'ai toujours du prévoir 1 heure pour les prises de sang, 20 minutes pour m'évanouir presque avant, le temps de la prise, et le temps de m'évanouir après.
http://sescho.free.fr/Ciceron_Biens-Maux.pdf
C'est chaud.
https://www.sos-amitie.com/documents/10181/0/Observatoire+2015.pdf/ff9dc371-b724-49ea-8cda-32948113369d
http://www.livresnumeriquesgratuits.com/uploads/Les_39_secrets_de_l_amitie.pdf
Je n'aime pas les piqûres. J'ai toujours du prévoir 1 heure pour les prises de sang, 20 minutes pour m'évanouir presque avant, le temps de la prise, et le temps de m'évanouir après.
http://sescho.free.fr/Ciceron_Biens-Maux.pdf
C'est chaud.
https://www.sos-amitie.com/documents/10181/0/Observatoire+2015.pdf/ff9dc371-b724-49ea-8cda-32948113369d
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Dormir pour nettoyer et réinitialiser le cerveau
Le cerveau à tous les niveaux, le 4 novembre 2013, 15h34
Il est toujours étonnant de se rappeler qu’on passe le tiers de notre vie à dormir et qu’on ne sait pas encore exactement à quoi sert le sommeil ! Deux études récentes viennent cependant jeter un peu de lumière sur cette obscure question.
Cliquer sur la photo pour agrandir
La première, de Lulu Xie et son équipe, publiée dans la revue Science en octobre dernier, montre comment le sommeil nettoie notre cerveau des toxines accumulées durant la journée.
En utilisant une technique de microscopie dite « à deux photons », ils ont pu observer chez la souris vivante un taux d’évacuation des déchets métaboliques plus élevé durant son sommeil que lorsque la souris est éveillée. Ce nettoyage nocturne serait rendu possible par la dilatation des flux de liquide interstitiel permettant une plus grande évacuation des substances toxiques, incluant la protéine bêta-amyloïdeimpliquée dans l’Alzheimer.
La seconde étude vient renforcer une fonction qui a reçu toutes sortes d’appuis plus ou moins directs au cours des dernières années, celle de la consolidation mnésique. Autrement dit, dormir aide à retenir les apprentissages de la journée et, probablement aussi, à oublier tout ce qui n’était pas nécessaire dans le bombardement sensoriel subi durant l’éveil. Bref, à faire une sorte de réinitialisation des synapses, ces lieux de connexion entre les neurones dont l’efficacité est modulable par l’apprentissage.
L’étude de Olena Bukalo, publiée pour sa part en mars dernier, part de l’observation que, durant le sommeil profond ainsi que durant l’état d’éveil “tranquille” (« quiet wakefulness”, en anglais), les neurones de l’hippocampe déchargent de brèves séries de potentiels d’action à haute fréquence (100-300 Hz) en synchronicité appelées “Sharp-Wave Ripple complexes » (SWR), en anglais.
On savait que perturber ces bouffées de potentiels d’action diminue la rétention de ces informations, suggérant qu’elles sont essentielles à la consolidation de la mémoire. Mais on connaissait peu de chose sur la façon dont ces influx nerveux affectaient l’efficacité synaptique associée à la mémoire dans l’hippocampe.
C’est ici qu’entrent en jeu d’autres études qui avaient pu démontrer que les “sharp-wave ripple complexes » se propagent de manière « antidromiques » sur les axones des neurones de la région CA1 de l’hippocampe, c’est-à-dire dans le sens inverse du sens habituel de la propagation de l’influx nerveux (qui va des dendrites vers l’axone). Comme ces bouffées de potentiels d’action antidromiques peuvent ainsi remonter jusque dans les dendrites des neurones de CA1, l’efficacité des connexions synaptiques à cet endroit pourrait y être modifiée.
Bukalo et ses collègues ont réussi à produire des potentiels d’action antidromiques en dépolarisant ces axones par application du neurotransmetteur GABA ou augmentation de l’efficacité des « gap junctions » (par où les “sharp-wave ripple complexes » en provenance d’autres neurones s’introduiraient dans l’axone). Cette dépolarisation a produit une réduction de l’efficacité des synapses dans les dendrites du neurone. De plus, une stimulation électrique directe (et donc plus intense) des axones induisait quant à elle une dépression synaptique largement répandue et de longue durée dans les dendrites de ces neurones. .
Mais ce qui rend cette expérience vraiment intéressante, c’est la constatation qu’une stimulation synaptique arrivant par la suite dans les dendrites de ces neurones en provenance d’un autre neurone situé en amont (donc dans la direction classique de la propagation de l’influx nerveux) et qui était auparavant trop faible pour produire une potentialisation synaptique, était maintenant capable d’induire une augmentation de l’efficacité synaptique de longue durée.
Comme si le cerveau opérait durant la nuit une vaste opération de réinitialisation (« rescaling » ou « reset », en anglais) des synapses dans cette structure essentielle au stockage de nos souvenirs explicites qu’est l’hippocampe. Ces “sharp-wave ripple complexes » qui envahissent le neurone dans le « mauvais sens » pourraient ainsi contribuer à une consolidation sélective de certains souvenirs : ceux qui, par leur signification pour le sujet, parviendraient à se démarquer de cette remise à niveau généralisée de tout ce qui n’a pas été retenu comme important dans la journée précédant une bonne nuit de sommeil.
http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2013/11/04/dormir-pour-nettoyer-reinitialiser-cerveau
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CELLULES SOUCHES
La sieste sélectionne les neurones
vie - par Propos recueillis par Marine Cygler dans mensuel n°457 daté novembre 2011 à la page 20 (490 mots) | Gratuit
Pierre-Marie Lledo dirige le laboratoire perception et mémoire à l'Institut Pasteur. Il est spécialiste des cellules souches neurales chez l'adulte.
Une équipe japonaise vient de montrer que le sommeil joue un rôle dans la vie et la mort des neurones récemment formés dans le cerveau. En quoi ces travaux sont-ils novateurs ?
P.-M.L. Takeshi Yokoyama et son équipe de l'université de Tokyo se sont intéressés au bulbe olfactif, une des rares régions du cerveau où de nouveaux neurones apparaissent constamment à l'âge adulte. On savait que la moitié de ces nouveaux neurones disparaissent deux semaines après avoir intégré les circuits nerveux. Et l'on savait également que ces neurones éliminés sont remplacés par de nouvelles cellules nerveuses, dont la moitié disparaît à son tour.
Jusqu'à présent on pensait que les cellules qui disparaissaient étaient génétiquement prédisposées à mourir. Mais nos confrères japonais viennent de montrer que c'est l'environnement de la cellule, le contexte dans lequel elle est produite, qui fait qu'elle meurt ou pas. Plus précisément, ils ont montré que le sommeil joue un rôle majeur dans ce processus : il sélectionne les neurones destinés à mourir [1].
Comment ont-ils fait ce lien entre sommeil et tri des neurones ?
P.-M.L. En comptant les neurones dans des coupes de bulbe olfactif de souris à différentes heures de la journée, ils ont découvert que le processus de mort cellulaire se déroulait pendant le sommeil qui suit un repas. Plus précisément, les neurones destinés à mourir sont sélectionnés durant la phase de sommeil paradoxal, pendant laquelle l'animal rêve. Il se pourrait que cette sélection ait lieu sous l'effet d'une hormone sécrétée pendant le sommeil, d'un peptide fabriqué après l'ingestion de nourriture, ou encore d'un peptide sécrété par les centres nerveux lors du rêve.
L'ensemble des neurones présents reçoit ce signal. Pourquoi ne meurent-ils pas tous ?
P.-M.L. Les auteurs ont essayé d'identifier des facteurs susceptibles d'expliquer la survie de la moitié de ces neurones. Ils ont découvert que les neurones qui survivaient étaient ceux activés par les odeurs émises durant le repas précédant le sommeil. Lorsqu'une molécule odorante se fixe sur son récepteur, dans le nez, un message électrique parvient jusqu'au bulbe olfactif. Les nouveaux neurones qui s'y trouvent et qui réceptionnent le signal électrique sont alors « marqués », d'une façon qui n'a pas encore été identifiée. Lors du sommeil paradoxal qui suit le repas, ils sont les seuls à échapper à la mort.
Quel est l'intérêt d'avoir sans cesse de nouveaux neurones ?
P.-M.L.
En 2009, notre équipe a découvert que les cellules qui viennent de naître sont hyperréactives : elles discriminent très bien les différentes odeurs et assurent une très bonne mémorisation de l'information ainsi perçue. Or cette propriété se perd très vite, en moyenne quatre semaines après la naissance des nouveaux neurones. On comprend dès lors l'intérêt de renouveler perpétuellement le pool de cellules nerveuses qui viennent de naître, de façon à n'avoir que de jeunes neurones.
Par Propos recueillis par Marine Cygler
http://www.larecherche.fr/actualite/vie/cellules-souches-sieste-selectionne-neurones-01-11-2011-70031
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Nettoyage de printemps pour neurones en surcharge pondérale
Publié le 12 avril, 2015 par Helene Hug
Nettoyage de printemps avec une cure d’optimisme pour retrouver une seconde jeunesse neuronale, ça vous dit ? Vous est-il arrivé de vous sentir cérébralement submergé au point d’être à la limite du burnout ou dit autrement, du pétage de plomb ? Vous est-il arrivé de ressentir une pression telle dans votre cerveau que vous-vous demandiez si vous n’alliez pas être victime d’un incident de santé ? Ces symptômes ne ressembleraient-ils pas à du surmenage ?
Vos neurones ont-ils la capacité de souffrir de surcharge pondérale ?
Assurément ! Votre boite crânienne n’étant pas extensible, un nettoyage de printemps avec une cure d’optimisme s’impose d’elle-même. Voici donc une cure d’optimisme à pratiquer sans modération, pour retrouver une seconde jeunesse neuronale, en compagnie de Dame Philosophie en personne accompagnée de Sir Sans stress.
Cet article participe à l’évènement inter blogueur du site developpementpersonnel.org pour le festival de la croisée des blogs d’avril 2015 organisé par Katibel.
Nettoyage de printemps s’invite avec Dame Philosophie et Sir Sans Stress
Au début de l’an 2014, pour faire face aux inévitables évènements stressant de la vie, j’ai pris la décision de développer ma propre philosophie de vie pour que ces évènements, dits stressants, le soient moins.
Cette philosophie de vie pourrait très bien s’appeler « Nettoyage de printemps pour neurones en surcharge pondérale », ou cure d’optimisme. D’ailleurs cette cure d’optimisme à durer plus d’un printemps puisque j’ai perduré dans le temps. Après plus d’une année de cette pratique, je vous en communique le bilan en vous faisant part de ce qui a marché, de ce qui est perfectible et de mes principales pistes me portant encore actuellement. (Décidément, aimant les bonnes choses de la vie, et bien j’y ai pris goût !)
Car ce qui est propre pour une personne, ne l’est pas forcément pour l’autre. A chacun de développer ses outils pour garder ses neurones en santé. Chacun est libre d’adapter son nettoyage de printemps, une cure d’optimisme pour neurones en surcharge pondérale est toujours bonne pour la santé. A essayer sans limite… Et l’essayer, c’est l’adopter ! J’en suis la preuve !
Nettoyage de printemps, choisir le mieux pour vous
Bilan du nettoyage de printemps 2014 :
ma cure d’optimisme a connu des hauts et des bas. Mais dans l’ensemble, ce nettoyage de printemps m’a permis de garder le cap dans les périodes de tempêtes. Mes neurones ainsi allégées par ce nettoyage de printemps, n’étaient plus en surcharge pondérale et se sentaient plus à même de braver les intempéries de la vie. Pendant les premiers mois de cette cure d’optimisme, j’ai prêté attention à mes pensées en les nettoyants de tout négativisme inutile. En fait, je n’avais pas de résolution précise pour l’année 2014. Sauf celle de suivre une cure d’optimisme.
Cette résolution unique, je l’ai tenue. Ce qui a donné un regain d’énergie à mes neurones, du moins dans la façon de voir l’existence et d’appréhender toutes situations confortables et moins confortable. Pourquoi parler des situations confortables ? Je vais vous expliquer cela.
J’oubliais de vous dire, que pendant des décennies, j’étais d’un naturel à me faire du souci pour tout et n’importe quoi. Ces dernières années, bien que ma tendance était à l’optimisme, me restait encore à travailler ma philosophie de vie pour tendre à une meilleure qualité de vie. C’est dit, passons à la recette mitonnée avec l’amour du cœur.
Nettoyage de printemps ou cure d’optimisme pour neurones en surcharge pondérale, recette partagée par Dame Philosophie et de Sir Sans stress :
Ingrédients du nettoyage de printemps :
votre vie, attitude mentale, souplesse d’esprit et du cœur, zen attitude, patience, persévérance, amour de l’autre et de soi, empathie, attention pour soi et pour l’autre,
Quantités du nettoyage de printemps :
à discrétion… Sans limite, il n’y a pas de surdosage, quelle chance !
Application du nettoyage de printemps :
suivre à la lettre ce qui suit sans s’inquiéter du résultat qui ne sera que réussi. Enfin une recette inratable, sacrée bonne nouvelle, par les temps qui courent !
Résultat du nettoyage de printemps :
Recette du nettoyage de printemps
Résultat du nettoyage de printemps :
vie plus en zénitude, énergie retrouvée, clarté des idées, bien-être au quotidien, décisions objectives, paix de l’esprit, joie de vivre… Optimisme retrouvé… avec neurones tout en jeunesse.
[list="color: rgb(56, 99, 37); font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15.96px; line-height: 23.94px; border: 0px; border-image-source: initial; border-image-slice: initial; border-image-width: initial; border-image-outset: initial; border-image-repeat: initial; margin-right: 0px; margin-bottom: 1.5em; margin-left: 2em; outline: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; vertical-align: baseline; word-wrap: break-word; list-style-position: outside; text-align: justify; background-image: initial; background-attachment: initial; background-color: transparent; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"]
[*]Dans le grand saladier de la vie, en premier lieu, remplissez-le de votre vie absolument comme elle vient, vous allez économiser beaucoup d’énergie sur le plan neuronal. Génial, plus de gaspillage ! Votre saladier est plein ?
[*]Puis ajouter l’attitude mentale : Ce que j’ai coutume de dire autour de moi : si tu te fais du souci, du mouron pour une chose, il n’y a que toi que cela ennuie. L’autre s’en moque éperdument, ce n’est pas son problème !
[*]Verser la zen attitude, il est plus facile de prendre le recul nécessaire pour observer ce qui nous soucie et prendre ensuite les décisions qui s’imposent… Si nécessaire bien évidemment !
[*]Il est temps de verser la patience, l’empathie, la persévérance dans le saladier.
[*]Avec une solide spatule dotée des pouvoirs de la souplesse d’esprit et du cœur, de l’amour de l’autre et de soi et de l’attention pour soi et pour l’autre, remuer jusqu’à obtention d’un juste équilibre d’une philosophie homogène vous rendant pleinement heureux.
[*]Laisser reposer jusqu’à équilibre de toutes ces forces en vous et capacité d’en intégrer le bienfondé pour votre bien-être avant de le partager autour de vous.
[*]Dégustez et partager sans modération aucune !
[/list]
PS : je n’ai pas oublié, pourquoi parler des moments heureux ?
Dame Philosophie et Sir Sans stress vous livre quelques pensées : les moments heureux arrivent parfois par surprise. Je l’ai vécu. Ma gratitude envers ces moments heureux me permet d’engranger des forces pour avoir une attitude adaptée devant des évènements moins plaisants.
Nettoyage de printemps ou cure d’optimiste ? Peu importe, ma recette pour pallier aux neurones en surcharge pondérale est fonctionnelle. Nettoyage de printemps oblige : chaque évènement de la vie, heureux en l’occurrence permet d’engranger une foi sans faille face aux évènements moins heureux de notre vie. Surtout, garder toujours en tête ces moments heureux dans une attitude de gratitude. C’est un état d’esprit : chaque évènement, heureux ou moins heureux de notre vie est une opportunité pour grandir et nous aider à prendre la vie comme elle vient pour en tirer les bienfaits que cette vie nous offre. Sachons apprécier les bienfaits de nos vie. Bon nettoyage de printemps, tout à sa raison d’être. Merci la vie, sacré enseignante celle-ci ! Et vous, qu’est-ce que la vie vous a enseigné et que vous avez pris comme un cadeau ?
PPS : Ce qui reste perfectible dans le nettoyage de printemps,
rien n’est jamais parfait vous vous en doutez, n’est-ce pas ? Quand j’ai décidé et proclamé ma philosophie de vie, je ne savais pas que parfois j’allais être confrontée à quelques difficultés. La vie n’est-elle pas jalonnée de cailloux, pierres que nous devons surmonter pour continuer d’avancer ? Chaque difficulté rencontrée durant ces derniers mois m’ont confronté à cette philosophie de vie comme si celle-ci voulait me mettre à l’épreuve. Nettoyage de printemps, ou cure d’optimisme tire souvent par la chemise Dame Philosophie et Sir Sans Stress pour alerter sur la nécessité de vigilance de notre état d’esprit dans notre vie au quotidien. Restons donc vigilant !
http://www.reussitepossible.com/nettoyage-de-printemps-pour-neurones-en-surcharge-ponderale/
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:10, édité 1 fois (Raison : Mis en papage (on aura remarqué le ps ps :))
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Une nouvelle étude nous éclaire sur la dégénérescence régionale dans la MH
Pourquoi certains neurones meurent dans la MH? Une nouvelle étude suggère un lien avec leur efficacité à recycler.
Par [url=http://fr.hdbuzz.net/people/Kurt Jensen]Dr Kurt Jensen[/url] le 11 avril 2014Edité par [url=http://fr.hdbuzz.net/people/Jeff Carroll]Dr Jeff Carroll[/url]; Traduit par [url=http://fr.hdbuzz.net/people/Laurie Galvan]Laurie Galvan[/url]
Initialement publié le 12 novembre 2013
Certaines régions du cerveau dégénèrent plus vite que d’autres dans la maladie de Huntington. L’équipe de Steven Finkbeiner a montré que cette différence est basée sur la variabilité d’aptitude des cellules de ces régions du cerveau, d’identifier et d’éliminer la protéine mutante HD. Plus précisément, les neurones des régions les plus vulnérables sont les plus lents à éliminer cette protéine.
Savoir comment les plier
Les protéines sont de grosses molécules biologiques qui exécutent divers mais essentiels travaux pour la cellule. Quant une protéine est créée par un assemblage ordonné d’acides aminés, elle se met à se plier un peu comme un Bretzel afin de créer une forme unique en trois dimensions. C’est seulement quand la protéine est pliée correctement qu’elle peut accomplir son travail.
Les neurones sont les cellules du cerveau qui meurent dans les maladies neurodégénératives. Les travaux de recherche du Dr Finkbeiner démontrent des différences d'efficacité de recyclage parmi les neurones de différentes régions du cerveau.
Malheureusement, certaines protéines s’abiment en chemin et ne peuvent plus être pliées correctement. Dans la MH, la mutation génétique affecte un des acides aminés de la chaine d’assemblage de la protéine huntingtine (Htt) de manière à ce qu’il soit répété encore et encore, comme un tourne disque raillé (ou comme un bégaiement si vous être trop jeune pour connaitre les tourne-disques).
Cette expansion/répétition produit un mauvais repliement de la Htt, qui devient toxique pour la cellule, et s’agrège les unes aux autres en tas, que les scientifiques appellent “agrégats”.
Une bonne illustration pour cela est la boule de cheveux dans le drain de la douche : les cheveux seuls sont ok mais ensemble ils forment un amas qui bloque tout.
Chez les patients atteints de la MH, chaque cellule du corps semble exprimer la protéine Httmutante mais ce sont les cellules du cerveau qui préférentiellement meurent pendant la progression de la maladie. C’est pourquoi on parle de maladie « neurodégénèrative ». En réalité, il n’y a pas que les cellules du cerveau qui meurent mais ce sont elles qui meurent précocement et donc semblent être vulnérables.
La région du cerveau qui montre une perte massive et précoce des cellules/neurones est appelé le striatum. Le striatum est localisé au centre du cerveau. Son job est de coordonner les mouvements volontaires, les pensées, les interactions sociales et s’assurer que les choses ne soient pas hors de contrôles.
Se figer sur place, arrêter une conversation ou un mouvement est du ressort du striatum. Ce qui est extrêmement important mais pas actuellement compris, c’est pourquoi cette région est susceptible à la dégénérescence dans HD alors que d’autres régions semblent s’en sortir bien mieux, et plus longtemps dans la gestion de la Htt mutante avant de mourir.
«Les neurones surchargés avec Nrf2 ont éliminé plus rapidement la Htt mutante qu’à la normale et ils ont été moins susceptibles de mourir. Cela suggère donc, que favoriser la voie de recyclage pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour HD.»
Sortez les papiers, les poubelles et la huntingtine mutante
Deux explications possibles pour cette différence ont été explorées par l’équipe de recherche du Dr. Steven Finkbeiner à l’Université de Californie à San Francisco. La première réside dans la variabilité du taux d’assemblage de la Htt mutante chez les différentes cellules du cerveau. Pour reprendre notre image, à quelle vitesse les cheveux s’assemblent pour former une boule dans la douche ?
Une autre possibilité pour expliquer cette perte sélective de cellules, est que ces régions du cerveau éliminent ou disposent de manière différente la htt mutante. Est-ce que certaines cellules sont des pro du nettoyage ?
Les auteurs ont conçu une technique pour leur permettre de mesurer les propriétés d’assemblage et d’élimination chez des cellules du cerveau en culture. Elles ont été remplies avec une protéine fluorescente appelée « Dendra2 ». Cette protéine est super cool parce qu’elle fluoresce, d’abord dans le vert (comme les bâtons lumineux qu’on donne aux enfants) puis lorsqu’elle est illuminée par une couleur spéciale, elle fluoresce en rouge.
Cet outil nous permet de faire pousser des neurones remplis de dendra2 verte puis après les avoir illuminés, la dendra2 devient rouge. Le but est d’observer comment de temps va mettre la cellule pour produite un nouveau stock de protéines dendra2 vertes mais surtout, combien de temps il lui faut pour se débarrasser des vieilles protéines dendra 2 rouges.
Le striatum,illustré en rouge, est la région du cerveau qui dégénère le plus rapidement chez les porteurs de la mutation dans la MH. Le cortex, aussi étudié par le groupe du Dr Finkbeiner, est la partie plissée située dans la partie la plus extérieure du cerveau.
Crédits graphiques: Life Science Databases
A l’évidence on se soucie peu de dendra2. Ce qui est vraiment important c’est de savoir comme les cellules du cerveau gèrent la protéine normale Httet si cette gestion est modifiée par la mutation causée dans la maladie de Huntington. Pour réponde à cette question, les scientifiques ont utilisés une astuce qui consiste à fusionner la protéine Htt normale et mutante avec la protéine dendra2. Maintenant ils peuvent utiliser la même astuce du changement de couleur pour étudier le devenir de la protéine Htt.
Equipe de nettoyage professionnelle
En utilisant ce système, ils ont remarqué que la protéine Htt mutante était éliminée des neurones du striatum plus rapidement que la Htt normale. Çà c’est une surprise…… nombreux scientifiques auraient prédit l’inverse en pensant que la forme mutante resterait plus longtemps ce qui causerait son accumulation en agrégat. Cela suggère que les neurones sont capables de reconnaitre la protéine mutante et la cibler pour élimination.
De plus, le microscope automatisé que l’équipe de Finkbeiner a développé, leur a permis de voir que le plus rapidement une cellule élimine la Htt mutante, le plus longtemps elle survit. Ce qui a du sens, nettoyer ce qui toxique protège les cellules du cerveau.
Donc si une cellule a un système de détection de protéine mutante et aussi de quarantaine, où est le problème ? Il s’avère que certains neurones sont meilleurs pour nettoyer que d’autres, comme ceux du cortex. Le cortex est la région plissée à l’extérieur du cerveau. En général, les cellules du cortex succombent à la MH bien après celles du striatum. Dans l’espoir de comprendre pourquoi, les auteurs ont comparé l’élimination de la protéine mutante dans HD dans le striatum versus le cortex.
«La principale découverte mentionnée dans cet article est le fait que les neurones de différentes régions du cerveau présentent une variabilité de vulnérabilité vis à vis de la Htt mutée.Cela pourrait expliquer pourquoi la maladie démarre dans un endroit du cerveau et pas dans un autre.»
Les neurones du cortex ont été capables de se débarrasser de la Htt mutante bien plus rapidement. Les neurones du cortex vivent plus longtemps que ceux du striatum. Les auteurs conclurent que la variabilité observée dans différentes régions du cerveau dans le processus d’élimination de la htt mutante pourrait être imputée aux propriétés intrinsèques de leurs systèmes de recyclage.
Quand les protéines deviennent vieilles et se désagrègent, la cellule dispose d’un système pour les recycler. Les chercheurs ont exploré si ces observations pouvaient être expliquées en modifiant le système de dégradation. En particulier, ils ont focalisés leur attention sur Nrf2, une protéine qui active la voie de recyclage.
Les scientifiques peuvent étudier comment un processus cellulaire contribue à un effet comme la mort de cellule ou le recyclage en augmentant le volume de production ou en le supprimant. Dans ce cas, parce qu’ils ont cru que le programme de recyclage enclenché par Nrf2 était important, ils ont donné aux cellules plus de Nrf2 ou l’ont enlevé. Cette astuce aide à établir ce qui est important dans le processus de recyclage.
C’est exactement ce qu’ils ont fait pour étudier Nrf2 et le recyclage de la Htt mutante. Les neurones surchargés avec Nrf2 ont éliminé plus rapidement la Htt mutante qu’à la normale et ils ont été moins susceptibles de mourir. Cela suggère donc, que favoriser la voie de recyclage pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour HD.
Réciproquement lorsque les scientifiques réduisent artificiellement les déchets des cellules ou diminuent leur recyclage avec des traitements, les cellules sont moins capables de se débarrasser de la Htt mutante. Cette voie de recyclage semble donc être cruciale pour les neurones afin de gérer la protéine toxique.
Le premier auteur ainsi que le chercheur principal- Andrey Tsvetkov, PhD (L) and Steve Finkbeiner, MD, PhD, sont tous les deux au Gladstone Insitutes et UCSF.
Crédits graphiques: Chris Goodfellow
Qu’est que cela signifie pour HD ?
La principale découverte mentionnée dans cet article est le fait que les neurones de différentes régions du cerveau présentent une variabilité de vulnérabilité vis à vis de la Htt mutée. Cela pourrait expliquer pourquoi la maladie démarre dans un endroit du cerveau et pas dans un autre. Le fait le plus intéressant est que cette vulnérabilité semblerait être basé sur les différentes capacités des neurones à gérer et dégrader les protéines mutantes plutôt que la toxicité intrinsèque de ces protéines.
Cela est très important car l’aptitude des neurones à gérer la protéine Htt mutante ouvre de nouvelles voies à de potentielles thérapies. En se basant sur cette étude, nous pouvons faire l’assomption qu’un traitement boostant la capacité des neurones à dégrader la protéine Httmutant devrait aider les neurones à vivre plus longtemps.
Cependant, nous devons envisager cette possibilité dans son contexte. Premièrement, cette étude a été réalisée entièrement en utilisant des neurones qui ont grandit dans une boite à Pétri. Il reste à déterminer si le même phénomène peut être observé dans un cerveau humain malade.
Secondairement, ces découvertes sont préliminaires et les thérapies décrites tantôt n’existent pas encore. Cela va prendre du temps pour trouver un composé intéressant et le tester dans d’autres modèles de la MH avant qu’il soit amené chez l’humain. Par exemple, personne ne sait quels sont les effets secondaires de l’activation artificielle de Nrf2 sur du long terme.
Ces observations sont très intéressantes dans le contexte de la science fondamentale dans la MH. Il n’y a pas à ce jour, de traitements curatifs de la maladie de Huntington, des études comme celles-ci fournissent une meilleure compréhension des mécanismes de cette maladie et aident à éclairer la voie pour le développement de nouveaux traitements.
http://fr.hdbuzz.net/148
Tu vois je l'avais que Julie Piétri elle avait un coté un peu mutante
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:23, édité 1 fois (Raison : Mise en page)
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Re: news lifes :)
Les neurosciences, limites épistémologiques (3)
mercredi, Sep 02 2015 Recherche Écrit par Giordan André
Un domaine aussi complexe que celui du cerveau et de la cognition demande qu’on s’interroge également et plus largement sur son contexte et sur ses soubassements : concepts en jeu, modèles envisagés et paradigmes sous-jacents et sur l’histoire des idées portant sur le domaine d’investigation.
L’approche épistémologique, avec son volet historique, est incontournable ; elle devrait porter au minimum sur 3 aspects incontournables.
Pour comprendre le cerveau et son fonctionnement, il fallut d’abord dépasser les considérations religieuses ; celles-ci condamnaient l’idée que l’esprit put avoir un ancrage matériel. Ces circonspections retardèrent pendant des siècles toute approche sérieuse de la cognition. Cet obstacle dépassé, un débat virulent se mit en place entre les partisans d’un fonctionnement holiste du cerveau et les phrénologistes, partisans d’une théorie selon laquelle les bosses du crâne d'un être humain reflètent son caractère. Au début du XIXème siècle, un anatomiste allemand, exilé en France, Franz Joseph Gall développe une théorie localisationiste ; les facultés mentales sont liées spécifiquement à certaines parties du cerveau qu'il baptisa « crânioscopie » et que l'un de ses disciples, Johann Gaspar Spurzheim rebaptisa « phrénologie » en 1810[1]. Cette ambition de vouloir lier une fonction cérébrale à l’anatomie en fait donc un précurseur des neurosciences cognitives.
Pierre Flourens, en physiologiste rigoureux, critique sévèrement les méthodes des phrénologistes. Alors qu'il parvient à identifier le rôle du cervelet dans la motricité et du bulbe rachidien dans la régulation végétative, il suppose, notamment sur la base d'observations sur les oiseaux, que le cerveau est un organe indifférencié. Il ne peut fonctionner que comme un tout dans la production des activités comportementales et même dans la production de la pensée.
Néanmoins les recherches de Gall auront le plus grands des succès[2] ; elles ouvriront la voie à un ensemble de travaux portant sur les liens entre les aires du cerveau et les facultés mentales. En particulier, Paul Broca, professeur de pathologie chirurgicale à l'Université de Paris, déterminera, suite à des cas cliniques, la localisation cérébrale du langage articulé en 1861. Nombre de corrélations anatomo-cliniques furent alors recherchées.
Ces travaux furent développés par des neurologues ou des psychiatres comme Karl Wernicke, John Harlow, William Osler, sur des patients ayant subi des traumastismes spécifiques. Et en 1913, apparaît le mot « neuropsychologie » pour désigner la science étudiant les relations entre les perturbations cognitives et émotionnelles, ou encore les désordres de la personnalité et les lésions du cerveau. Dans ce cadre, deux « découvertes » importantes seront formulées, dans la première moitié du 20 ème siècle :
- les aires de Brodmann[3]
- les homoncules de Wilder Penfield[4].
Devant ces succès et la place prise par le réductionnisme en sciences, la phrénologie, désormais appelée « localisationnisme » l’emporte largement. Et c’est toujours ce modèle qui est très présent, implicitement, dans les recherches en neurosciences actuelles. Pourtant nombre de données nouvelles réfutent totalement ces paradigmes et relancent le débat localisationnisme-holisme.
1. Certes, l’association d’une région cérébrale propre à chaque faculté et d’une «bosse » correspondante sur la boîte crânienne (dont la célèbre « bosse des maths») n’est plus de mise.
En revanche, la croyance d’une dissociation de la pensée en composants élémentaires correspondant à des compétences spécifiques se maintient chez nombre de neurologistes et de psychoneurologistes. Toutefois la cartographie avancée reste sommaire et surtout épistémologiquement infondée : « la carte n’est pas le territoire ! » Une fonction cérébrale donnée est en général assumée par plusieurs centres connectés entre eux, réalisant des circuits se modifiant au cours du temps. Les activités cognitives sont largement distribuées dans l’ensemble du cerveau par le biais de réseaux de neurones. Chaque tâche, aussi précise soit-elle, est produite par des réseaux de neurones localisés en divers endroits du cerveau. En permanence de nouveaux réseaux peuvent se constituer pour faire face à des lésions ou sous l’influence de l’environnement.
Néanmoins, des publications continuent par habitude ou facilité de mettre directement en relation l’activité du cerveau et une faculté mentale, quand elles n’associent pas en sus une catégorie sociale !.. Une étude par exemple met en relation l’activité cérébrale de personnes de milieux défavorisés à celle observée chez des patients souffrant de lésions localisées dans le lobe frontal[5]. L’activité de l’amygdale est présentée comme le lieu de reconnaissance et d’expression des émotions. Elle est considérée plus importante chez les enfants de milieu défavorisé[6] !
2. Dans nombre de cas, l’approche expérimentale envisagée dans les neurosciences reste classique et dans le cadre d’une logique binaire. On introduit une comparaison de deux populations dont on fait varier un seul paramètre à la fois. Rarement, on traite la complexité du fonctionnement du cerveau de façon systémique. Cette approche expérimentale réduite à deux dimensions est trop frustre, dans la mesure où il est admis que le facteur X n’entraine pas automatiquement l’activité Y. D’autres facteurs V, W et Z –d’origines biologiques, culturelles ou environnementales, etc- peuvent interférer pour amplifier le phénomène ou l’inhiber.
Pour obtenir une plus grande fiabilité, une combinatoire serait nécessaire. Or sur les plans méthodologique et technologique, elle n’est pas aisée à mettre en œuvre. Le plus ennuyeux est que ce mode de raisonnement entretient une vision très finaliste.
Les conclusions des articles ont tendance à expliquer que telle structure ou telle molécule sert à telle fonction. Ces conclusions sont reprises dans les médias de façon plus schématique : « la dopamine est la molécule de la récompense », « le cortex préfrontal est la zone de prise de décision » ou l’amygdale est tout à la fois le centre de l’émotion et de… la mémoire, alors qu’il serait préférable de l’envisager comme une « zone d’aiguillage »… D’autres magazines vont jusqu’à formuler l’existence d’« un gène de la maladie d'Alzheimer »[7]. Or, ce qu'on appelle par commodité une « fonction » apparaît plutôt actuellement comme une propriété émergente du vivant qui a été conservée par les mécanismes de l'évolution car elle fournit un avantage aux organismes qui en sont dotés.
3. Le biais épistémologique le plus délicat, car le moins établis, concerne la cognition, et par là de l’apprentissage. Le cerveau n'est pas la pensée, tout comme les gènes ne sont pas l’individu. Sans aucune contestation possible, la pensée, les émotions, les intentions ou le désir ont un support biologique indéniable. Toutefois la pensée d’une part, les émotions d’autre part se situent à un autre niveau de complexité que celui des régions du cerveau, des synapses et des neurotransmetteurs… Il existe une rupture épistémologique entre le « monde » des neurones et celui des idées.
Une activité mentale donnée -par exemple : la motivation- ne résulte pas seulement de l’activité neuronale mais aussi de l’organisation fonctionnelle du cerveau, divisée entre différents circuits et réseaux de neurones synchronisant leurs activités. Elle est une émergence de « cascades » où interviennent certes des éléments génétiques et neuroniques, mais également de façon très active et prépondérante le contexte, l’environnement social et culturel qui ont interagi avec l’individu au cours de son histoire de vie.
La pensée, véhiculée par les mots, les concepts et les émotions, a un support biologique objectif, qui met en jeu également des circuits et des connections neuronales. Cependant l’activité métabolique des différents centres ou des circuits cérébraux est modifiée par les situations vécues par la personne. On a constaté une interaction semblable entre l’environnement et les gènes, ce qui a donné lieu à une nouvelle approche, l’épigénétique. Celle-ci montre comment le contexte peut modifier l’expression des gènes sans modifier leur structure en agissant sur des facteurs de régulation génétique.
Comprendre comment la conscience et les émotions émergent à partir de processus neurochimiques reste encore une énigme.
Il y a sûrement une interaction constante entre le psychique et le biologique, sans qu’on puisse les réduire l’un à l’autre. L’enthousiasme de l'imagerie cérébrale à révéler le contenu de nos comportements ou de nos pensées ou à présenter la physiologie cérébrale comme étant le niveau d'explication le plus pertinent n’est pas fondée et peu pertinent pour expliquer les situations qui favorisent l’apprendre. Le neuro-polémiste Raymond Tallis – qui avait lancé en 2011 sa propre offensive contre la vulgarisation neuroscientifique, va plus loin avec ses critiques dans les colonnes de The Observer[8]. Il affirme que les « études qui isolent des phénomènes irréductiblement sociaux (…) dans les fonctions ou les dysfonctions de bouts de nos cerveaux sont conceptuellement fausses».
Ce qui conduit les neuro-psychologues Evelyne Clément, Fabrice Guillaume, Guy Tiberghien et Bruno Vivicorsi[9] a conclure un article dans le Monde diplomatique ainsi :
«(..) le cerveau est le substrat matériel de notre activité mentale, mais il ne pense pas ; seule la personne pense. Et le contenu de ses pensées trouve son origine à l’extérieur du cerveau, dans son environnement interne et externe. L’image ne donne pas à voir des pensées, mais des corrélats biologiques de ce que fait un être humain quand nous disons qu’il pense : activité électrique, variation du flux sanguin, etc. Le cerveau est la condition objective de la réalité mentale, mais c’est cette réalité mentale qui le façonne. Oublier ces deux faits relève de la neuromythologie scientiste. »
Conclusion provisoire
Les neuroscientifiques ne sont toujours pas sortis de leur phase d’enthousiasme ! Ils continuent de baigner dans une douce euphorie : « leurs trente glorieuses » comme ils déclarent ! Nombre de collègues universitaires entrent alors en résonnance, vu les crédits et les postes à portée de main. On ne parle plus de pédagogie, mais de « neuropédagogie », de didactique des maths ou du français, mais de « neurodidactique des maths ou du français » ! Certains vont même jusqu’à vouloir prédire dans le cerveau les potentialités d’un élève, tout comme il y a vingt ans, on voulait découvrir dans les gènes les potentiels physiologiques ou criminogènes d’une personne.
Pourtant l’étendue de notre ignorance reste immense en la matière. Malgré les crédits avancés, il nous faudra au moins 10 à 20 ans pour aller vers quelques certitudes durables. Quelques signes rassurants cependant, de plus en plus de neurobiologistes commencent à en prendre conscience, comme Hervé Chneiweiss au Symposiuml’aventure des neurosciences (Angers 2015) qui appelle enfin à la « prudence », tant comme on vient de le voir les résultats avancés manquent de fiabilité et de crédibilité.
Sans doute faut-il dénoncer ici la pratique éditoriale des revues de références en neurosciences, le manque de rigueur et d’exigence de leurs referees. Contrairement aux autres domaines scientifiques, ceux-ci se permettent de laisser passer des articles qui seraient certainement retoqués ailleurs, parce que pas suffisamment fondés sur le plan expérimental. Leur Comité éditorial refusent en sus de publier les études complémentaires qui dupliquent sur une plus grande échelle des données déjà parues ; surtout elles recalent les travaux qui contredisent des études précédentes. Cela entraîne une faible reproductibilité des résultats. Il faudra donc attendre quelques années pour faire le point sur les supposées avancées actuelles.
Ce problème dépend en grande partie des succès de la médiation du domaine et de la fameuse pression mise sur les laboratoires de recherche, en lien avec les crédits engagés. Le « Publish or perish" induit des publications trop rapides, et par manque de recul, insuffisamment argumentées et surtout peu établies.
En l’état, un autre neuroscientifique, Steve Masson, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), directeur du Laboratoire de recherche en neuroéducation (LRN), directeur en chef de la revue Neuroéducation et Président de l’Association pour la recherche en neuroéducation, un organisme ayant pour mission le développement et la diffusion de la recherche en neuroéducation a essayé de faire honnêtement le point de la question des relations entre cerveau et enseignement dans le cadre d’un Symposium international qui s’est tenu à Anger en 2015[10]. On ne peut pas dire que ses conclusions apportent beaucoup de données pour transformer l’éducation !
Après avoir dénoncé plusieurs « neuromythes », ses propositions se limitent à avancer que l'apprentissage influence le cerveau, en insistant sur la neuroplasticité de cet organe et l’établissement de connexions neuronales.
Réciproquement, le fonctionnement du cerveau influence l'apprentissage ; notamment pour lui, « l'activation neuronale répétée améliore l'apprentissage ». De même, l'espacement des séances sur un même thème est nécessaire pour réactiver les neurones et faciliter la compréhension.
Enfin, « l'enseignement influence le fonctionnement du cerveau » : il insiste sur l’importance de « rendre actif le cerveau de l'apprenant autour de la notion à acquérir ».
Comment faire évoluer l’organisation de l’école et les pratiques d’apprentissage avec si peu de données confirmées, qui de plus ne sont pas nouvelles !..
Quand on sait, à travers les études concernant l’Evolution, que le cerveau recycle des réseaux neuroniques anciens pour permettre des acquisitions culturelles et si l’on met cela en lien avec la plasticité du cerveau, on peut faire l’hypothèse que ce n’est pas le cerveau qui est actuellement le facteur limitant de l’apprendre, même s’il en est le support.
Le contexte social, l’environnement culturel, les conditions de la classe sont largement prépondérants sur le plan scolaire. Les recherches portant sur les situations, les activités, les apports des enseignants et des médias qui favorisent le désir d’apprendre et « nourrissent » l’apprenant devraient plutôt être considérées comme prioritaires par les décideurs.
André Giordan
Neurophysiologiste et Epistémologue
Article (1) : http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-neurosciences-la-grande-illusion-en-educationArticle (2) : http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-neurosciences-en-education-les-limites-methodologiques-2
[1] Cette théorie localise les fonctions cérébrales dans des régions précises du cerveau. Pour ses partisans, le développement du cerveau influerait sur la forme du crâne. Une capacité particulièrement développée (gaieté, causalité, bienveillance, etc.) inscrirait donc sa trace sur la « carte » qui apparaît sur le crâne phrénologique de Gall.
[2] Rapidement, Gall en vint à généraliser cette idée au point de déterminer une trentaine d'organes de ce type : organe de l'amour physique, de l'amitié, de l'esprit métaphysique, etc
[3] Korbinian Brodmann, nerophysiologiste allemand, suppose en 1909 que le cortex est subdivisé en 52 aires.
[4] Par stimulation électrique du cerveau, Wilder Penfield, neurochirurgien canadien, identifie les parties du cortex consacrées aux sensations et celles consacrées à la motricité (1937). Après avoir cartographié la répartition de ces zones, Penfield signe avec Theodore Brown Rasmussen The Cerebral Cortex of Man (1950) qui présente l'homoncule moteur et l'homoncule sensitif.
[5] Rajeev D. S. Raizada et Mark M. Kishiyama, Effects of socioeconomic status on brain development, and how cognitive neuroscience may contribute to levelling the playing field, Frontiers in Human Neuroscience, vol. 4, no 3, Lausanne, 2010.
[6] Pilyoung Kim (sous la dir. de), « Effects of childhood poverty and chronic stress on emotion regulatory brain function in adulthood » (PDF), Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 110, no 46, Washington, DC, 2013.
[7]http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-alzheimer-un-gene-retarderait-la-maladie-de-ans_13931.html
[8] Raymond Tallis, The Observer, Sunday 2 June 2013.
[9] Respectivement maître de conférences à l’université de Rouen, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille (Laboratoire de psychologie cognitive), professeur honoraire à l’Institut universitaire de France et à l’université de Grenoble, maître de conférences à l’université de Rouen.
[10] http://www.uco.fr/evenements/colloqueneurosciences/conferences-plenieres-du-3-juin/
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-neurosciences-limites-epistemologiques-3
Il existe des "oh mon cul" et ça, personne il te le dit
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Re: news lifes :)
[4] Par stimulation électrique du cerveau, Wilder Penfield, neurochirurgien canadien, identifie les parties du cortex consacrées aux sensations et celles consacrées à la motricité (1937). Après avoir cartographié la répartition de ces zones, Penfield signe avec Theodore Brown Rasmussen The Cerebral Cortex of Man (1950) qui présente l'homoncule moteur et l'homoncule sensitif.
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-neurosciences-limites-epistemologiques-3
Elle avait donc constamment la tête dans le luc... la sensualité ça serait en deux parties en plus :
l'homoncule moteur et l'homoncule sensitif.
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-neurosciences-limites-epistemologiques-3
Elle avait donc constamment la tête dans le luc... la sensualité ça serait en deux parties en plus :
l'homoncule moteur et l'homoncule sensitif.
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Re: news lifes :)
Eddy Bauer : 1902-1972
retro.seals.ch/cntmng?pid=szg-006:1972:22::829[list="margin-right: 0px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px;"]
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S'il fut un polemiste ardent et combien talentueux, s'il reduisit au silence prudent des faibles ou ... les memes lobes de son cerveau. Eddy Bauer impressionnait ...
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Comment lire les émotions dans le cerveau par IRMf
En recrutant des acteurs et en photographiant leur cerveau dans des états émotionnels différents, des chercheurs américains ont mis en place un programme pour lire dans les pensées. Cette technologie pourrait permettre de mieux comprendre comment les sentiments sont créés.
Le 25/06/2013 à 09:16 - Agnès Roux, Futura-Sciences
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Le cerveau humain, ici vu sous IRM, recèle encore de nombreux mystères. Dans une étude, les scientifiques ont réussi à identifier une émotion à partir d'une image cérébrale. © Mark Lythgoe, Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Le cerveau coordonne tous nos mouvements et fait naître nos émotions. Chacune de ses activités est précisément contrôlée et active des régions cérébrales particulières. Autant dire que la neuroscience a du pain sur la planche pour percer tous les mystères de cet organe extraordinaire.
Cependant, le progrès avance à grande vitesse, et les techniques médicales d’examen du système nerveux sont de plus en plus sophistiquées. Ainsi, après l’observation de l’activité des neurones in vivo, une nouvelle étude présente un dispositif qui permettrait de lire les émotions directement dans le cerveau. Ses travaux sont publiés dans la revue Plos One.
Exemples d'images du cerveau par IRMf trahissant des sentiments heureux (à gauche) ou triste (à droite). © Université Carnegie-Mellon, DP
Pour surmonter cet obstacle, les scientifiques ont eu l’idée ingénieuse de recruter des acteurs, habitués à jouer la comédie. Les 10 participants ont adopté 9 états émotionnels différents : le bonheur, la colère, le dégoût, l’envie, la honte, la luxure, l’orgueil, la peur et la tristesse. Au cours de ces différentes interprétations, des images de leur cerveau ont été réalisées grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).
Signature cérébrale caractéristique pour chaque émotion
« Les résultats montrent que le cerveau s’allume de manière similaire chez différents individus qui ressentent la même chose », explique Amanda Markey, qui a participé à cette étude. Grâce à ces travaux, les auteurs ont maintenant à leur disposition des données leur permettant d’associer uneimage cérébrale à un sentiment.
L’étude ne s’est pourtant pas arrêtée là. Les chercheurs ont dû valider leur technique et vérifier que les états émotionnels adoptés par les acteurs étaient proches d’émotions véritablement ressenties. Pour ce faire, ils ont présenté aux mêmes acteurs des photographies censées induire différentes émotions, et ont réalisé des images par IRMf. En comparant ces images avec les précédentes, dans 84 % des cas, le programme informatique était capable d’associer le bon sentiment à une image d’IRMf. En n’utilisant que les images d’une partie des acteurs pour déterminer les émotions d’un autre, la précision baissait et passait à 70 %, un score relativement élevé.
Les images montrent aussi que les émotions ne sont pas confinées dans une région particulière du cerveau, mais sont lisibles dans plusieurs zones cérébrales. Dans le futur, les chercheurs veulent appliquer cette technologie sur un échantillon d’individus plus large afin d’éclaircir le mystère de la naissance des sentiments.
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Re: news lifes :)
Darwin aurait tort : l’expression faciale des émotions n'est pas universelle
Le 18/04/2012 à 15:41 - Janlou Chaput, Futura-Sciences
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Charles Darwin expliquait en 1872 que les expressions faciales caractérisant les émotions humaines pouvaient être lues par n'importe quel être humain. Cela ne serait pas complètement vrai, mais il y a malgré tout une part de vérité. Il considérait que ce trait de notre comportement était hérité de l'ancêtre commun à toute l'humanité. Il pourrait même remonter plus loin pour certaines émotions, dans la mesure où il nous est possible aussi de distinguer certaines émotions sur les visages de chimpanzés. © J. Cameron, Wikipédia, DP
En 1862, dix ans avant Darwin, le Français Guillaume-Benjamin Duchenne s'était déjà intéressé aux émotions que l'on pouvait lire sur les visages. Il démontre notamment qu'un vrai sourire (aujourd'hui appelé « sourire de Duchenne ») ne se caractérise pas uniquement par la contraction de muscles buccaux, mais aussi par celle du muscle orbitaire de l'œil. Cette contraction est quasiment impossible à faire de manière volontaire et non spontanée, ce qui signifie que l'on peut mesurer la sincérité d'un sourire. © Guillaume Duchenne, Mécanisme de la physiologie humaine, Wikipédia, DP
Depuis 1872 et les travaux de Charles Darwin, on considérait que les Hommes manifestaient leurs émotions à travers six grandes catégories d’expressions faciales. Le concept vient d’être ébranlé par des scientifiques selon lesquels la culture intervient également. Et cela n’est pas tout à fait sans conséquences…
Le 18/04/2012 à 15:41 - Janlou Chaput, Futura-Sciences
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Le sourire est une expression humaine qui se caractérise par la contraction simultanée de nombreux muscles du visage. Il semble universel et manifeste un sentiment de joie. D'autres émotions, en revanche, peuvent être plus difficiles à cerner en fonction des cultures. © AmUnivers, Fotopédia, cc by nc sa 2.0
L’histoire commence en 1872. Charles Darwin publie un ouvrage intitulé L’expression des émotions chez l’Homme et les animaux, dans lequel il défend l’idée que l’espèce humaine présente six états émotionnels fondamentaux : la joie, la surprise, la peur, le dégoût, la colère et la tristesse. D’après ses recherches et celles de ses contemporains, les expressions facialesreprésentant ces émotions étaient universelles et interprétées de la même manière par tous les Hommes.
Se basant sur la théorie de l'évolution par la sélection naturelle qu’il avait exposée treize ans auparavant, il en déduit que s’il n'était question que de culture, la manifestation des émotionsaurait considérablement varié dans les différentes régions du monde depuis l’ancêtre commun à tous les êtres humains, comme le font des espèces qui divergent et qui évoluent. Cela devait donc être inné.
Depuis près d’un siècle et demi, différentes études ont confirmé les travaux du naturaliste britannique. Mais certains scientifiques, comme Rachael Jack de l’université de Glasgow, se demandent si ces recherches sont allées assez loin dans la précision et si certains biais dans desprotocoles n’auraient pas pu fausser les données. En voulant le vérifier, ils se sont rendu compte que Darwin n’avait pas tout à fait raison : la culture interviendrait également !
Charles Darwin expliquait en 1872 que les expressions faciales caractérisant les émotions humaines pouvaient être lues par n'importe quel être humain. Cela ne serait pas complètement vrai, mais il y a malgré tout une part de vérité. Il considérait que ce trait de notre comportement était hérité de l'ancêtre commun à toute l'humanité. Il pourrait même remonter plus loin pour certaines émotions, dans la mesure où il nous est possible aussi de distinguer certaines émotions sur les visages de chimpanzés. © J. Cameron, Wikipédia, DP
Les émotions : une histoire de nature et de culture
Pour procéder, 30 volontaires ont été recrutés. La moitié d’entre eux étaient des Occidentaux, la seconde moitié était composée d’Asiatiques immigrants arrivés récemment et pas encore imprégnés par la culture locale. Leur mission consistait à identifier laquelle des six grandes catégories d’émotions animait 4.800 visages différents, façonnés par ordinateur.
Le logiciel tendait à représenter au plus près les manifestations des diverses expressions en contractant virtuellement les muscles faciaux, soulevant ou abaissant le coin de la bouche, élargissant ou rétrécissant les yeux, et ainsi de suite. Certains visages étant peu expressifs, les sujets étaient autorisés à répondre qu’ils ne parvenaient pas à décrypter l’état émotionnel de la personne. L’intensité de l’émotion était également notée sur une échelle allant de 1 à 5.
Les résultats, présentés dans les Pnas, montrent plusieurs tendances. D’une part, les Occidentaux s’accordent très bien pour ranger les émotions des visages dans les grandes catégories et évaluer le niveau d’intensité. En revanche, les Asiatiques en ont une perception différente, mis à part pour le sourire. Pour eux, les expressions marquant le dégoût, la peur, la surprise et la colère étaient difficiles à classer correctement. D’autre part, l’intensité émotionnelle passe davantage par l’activité des yeux que pour d’autres traits auxquels sont plus sensibles les Occidentaux.
En 1862, dix ans avant Darwin, le Français Guillaume-Benjamin Duchenne s'était déjà intéressé aux émotions que l'on pouvait lire sur les visages. Il démontre notamment qu'un vrai sourire (aujourd'hui appelé « sourire de Duchenne ») ne se caractérise pas uniquement par la contraction de muscles buccaux, mais aussi par celle du muscle orbitaire de l'œil. Cette contraction est quasiment impossible à faire de manière volontaire et non spontanée, ce qui signifie que l'on peut mesurer la sincérité d'un sourire. © Guillaume Duchenne, Mécanisme de la physiologie humaine, Wikipédia, DP
Expressions faciales, tests d’intelligence et sécurité nationale
L’idée soutenue par Rachael Jack et son équipe est que chaque culture possède ses émotions fondamentales, pouvant varier d’une région à l’autre. Ainsi, les Occidentaux ont défini six grandes catégories, mais les Asiatiques pourraient en avoir d’autres, incluant notamment la honte, la fierté ou la culpabilité.
Il faut malgré tout relativiser ces résultats, établis à partir d’une quinzaine de volontaires censés représenter l’ensemble de leurs sociétés originelles. D’autre part, une culture se compose elle-même de sous-cultures, chaque pays, chaque région ayant ses particularités. C’est aussi vrai dans le monde occidental que dans le monde asiatique. Mais à quel degré de précision devons-nous nous arrêter ?
Malgré tout, ce travail revêt un intérêt certain, économique comme sanitaire. Pour Lisa Feldman-Barret (Northeastern University, Boston), si cette hypothèse de l’universalité des émotions est erronée, cela n’est pas sans conséquences. Car elle le rappelle, ces tests sont utilisés dans certains pays pour diagnostiquer des maladies mentales. Les États-Unis, à eux seuls, dépensent chaque année des millions de dollars pour apprendre à leurs agents de sécurité à décrypter les émotions sur les visages. Un modèle qu’il faudra peut-être bientôt revoir…
http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/sentiments-lire-emotions-cerveau-irmf-47341/
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Re: news lifes :)
https://books.google.fr/books?id=xit4CwAAQBAJ&pg=PT24&lpg=PT24&dq=comment+s%27arr%C3%AAter+les+douleurs+des+souvenirs&source=bl&ots=U6vKW4iDS1&sig=xKvQeH7-kL38NF6Tl-gk_vM6_qg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwih9c2B6s_MAhVI2xoKHffrA00Q6AEIOTAE#v=onepage&q=comment%20s'arr%C3%AAter%20les%20douleurs%20des%20souvenirs&f=false
http://bien.vieillir.perso.neuf.fr/paix-avec-son-passe.htm
3. Devenez psychologue : faites de votre propre pensée votre objet d’étude.
Vivre dans le présent, c’est devenir progressivement capable d’observer ce qui nous entoure, mais c’est aussi observer notre vie intérieure : notre vie psychique, nos mécanismes de pensée et comment ces pensées ainsi que nos souvenirs nous arrivent...
« [...] il est inutile d’imaginer en nous une région entièrement obscure où la conscience n’existerait pas. Il n’y a pas de vide, pas d’insensibilité complète, pas d’obscurité absolue dans notre conscience. [...] Il y a des nébuleuses de la conscience. »...
Habituellement, nous ne parvenons pas à simplement repérer l’apparition de nos pensées et de nos souvenirs sans y attacher des significations particulières ou sans les croire. Nous n’avons pas l’habitude de nous décentrer par rapport à notre vie psychique... Et cela peut se révéler particulièrement problématique quand des souvenirs désagréables apparaissent ou réapparaissent sans cesse... Repérer des événements de pensée pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de simples produits de notre activité psychique, constitue une démarche salutaire mais complexe... Nous avons pris l’habitude de recourir en permanence à notre pensée. Mais, dans certains cas, particulièrement lorsque nous ne sommes pas à même de modifier le cours des choses, il est préférable de sortir de cette perpétuelle analyse et de devenir simple observateur de ce qui se passe en nous... Il est particulièrement complexe de contrôler sa pensée. Parfois, cela peut même conduire à celui qui est recherché. Dans ces conditions précises, celles qui consistent en des contenus psychiques indésirables qui surgissent malgré nous, vouloir les analyser et leur donner sens, chercher à les contrôler, les supprimer ou les modifier, est particulièrement contre-productif.
La démarche la plus pertinente consiste alors à simplement repérer leur apparition, sans les critiquer ou les juger, mais en se contentant de les « regarder passer », à en devenir simplement témoin. C’est cette démarche qui est mise en avant dans certaines formes de méditation dans lesquelles les pensées sont considérées comme des nuages passant dans le ciel. Et, pour prolonger l’analogie météorologique, il s’agit alors de se considérer comme le ciel, et non comme « le temps qu’il fait ». Plutôt que de vivre nos souvenirs comme des vérités accablantes que nous subissons, apprendre petit à petit à en prendre note depuis une position d’observateur extérieur. Au lieu de revivre le souvenir d’un décès par exemple, chercher à observer que ce souvenir m’apparaît et que j’en observe l’apparition comme si ma pensée était le théâtre d’événements psychiques que je considérerais d’un point de vue extérieur.
Devenir son propre psychologue n’est pas simple (même pour les psychologues !), car nous avons tous l’habitude de faire intégralement confiance à notre analyse langagière. Il est très rare que nous la discutions. Il est encore moins fréquent que nous nous contentions de l’observer de façon neutre.
4. Prendre pleinement conscience de ses souvenirs, même les pires d’entre eux
Nous avons vu que nos principales difficultés apparaissent lorsque nous tentons d’oublier nos souvenirs ou d’éviter d’être conscients de nos événements psychologiques. À l’opposé de cette habitude que nous avons tous, prendre conscience pleinement de ce qui nous arrive, à l’esprit comme au corps, est au centre de nouvelles démarches thérapeutiques appelées « thérapie de pleine conscience » et « thérapie d’acceptation et d’engagement », qui commencent à donner des résultats fort intéressants dans des domaines variés. Leur but principal est d’aider à prendre volontairement et complètement conscience de nous-mêmes, de nos pensées, de nos émotions et donc de nos souvenirs, même les plus désagréables d’entre eux.
Et c’est peut-être bien là que se trouve la solution à nos souvenirs douloureux. Il est important de parvenir à une régulation émotionnelle, mais cette régulation passe plus par une acceptation volontaire de nos émotions que par une tentative de contrôle de celles-ci. La cible centrale de ces nouvelles thérapies est constituée des évitements et notamment les évitements d’expériences, cette tendance à tout mettre en oeuvre pour que n’apparaisse aucune émotion ni sensation désagréable.
Ces thérapies passent par une exposition volontaire et mesurée à ces souvenirs qui nous hantent, mais aussi et surtout aux pensées et aux émotions qui s’y rattachent. Elles passent également par l’apprentissage d’une concentration sur ce que nous vivons dans l’instant présent. Elles impliquent enfin de parvenir à changer notre mode de relation à nos événements psychologiques et de leur laisser vivre leur propre vie, sans chercher à lutter contre eux.
Lâchez prise !
Puisqu’il est impossible de contrôler sa mémoire, mieux vaut y renoncer et arrêter de gaspiller autant d’énergie vers ce but inaccessible.
Si je parviens progressivement à observer mes événements psychiques depuis un point de vue extérieur, je peux également renoncer à essayer de les contrôler, d’éviter qu’ils apparaissent, de m’en distraire, de les faire disparaître. Là encore, ce n’est pas chose aisée car nous sommes habitués à appliquer un raisonnement sur ce qui nous pose problème. Toute notre activité psychique a été préparée et entraînée pour résoudre des problèmes, chercher des solutions. Mais, nous l’avons vu, cela conduit au pire pour ce qui concerne les événements qui se déroulent en nous (émotions, sensations, pensées, souvenirs), qui sont vraisemblablement incontrôlables. Aussi faut-il essayer de parvenir à «lâcher prise », c’est-à-dire accepter que nous ne parvenons pas à contrôler ces événements psychiques et arrêter de nous épuiser à essayer de le faire, cesser de nous battre contre eux.
Schématiquement, la démarche à adopter se trouve à mi-chemin entre les ruminations, au cours desquelles on cherche à tout contrôler, à résoudre la moindre manifestation émotionnelle désagréable, et la distraction, au cours de laquelle ce qui est recherché est de chasser le problème de son esprit, de faire comme si la difficulté n’existait pas. La position à atteindre consiste à placer son curseur sur le « laisser-faire » et le « lâcher-prise »
... Le « lâcher-prise » c’est renoncer à discuter le contenu d’un souvenir ou chercher à le comprendre ou à le juger... Arrêtez de vous épuiser à tenter d’utiliser votre intelligence pour résoudre des problèmes qui n’ont pas de solution, abandonnez la lutte contre vous-même, et commencez à vivre pleinement votre vie.
Le message est clair : arrêtez de vivre votre passé. Laissez-le vivre. Nous ne pouvons pas modifier nos souvenirs, alors arrêtons de les entretenirs.
5. Au quotidien : quels exercices faire seul pour mieux vivre avec ses souvenirs ?
Développer sa conscience
Le développement de la conscience va se réaliser au moyen d’une augmentation de la concentration et de l’attention sur tout ce que nous vivons. Cela permet de vivre le moment présent.
En pratique, cela passe par un apprentissage progressif de concentration de notre attention sur certains actes que nous accomplissons automatiquement, ainsi que sur les perceptions auxquelles nous ne faisons plus attention, en les acceptant pour ce qu’elles sont.
... Les méthodes présentées ici correspondent à des adaptations de pratiques bouddhistes... Parmi elles, une pratique consistant essentiellement à focaliser son attention sur un point particulier, un élément du paysage ou un détail de la pièce dans laquelle on se trouve. Une autre forme de méditation consiste à devenir de plus en plus conscient de tout ce qui se passe à l’intérieur de nous, nos sensations, nos émotions et nos pensées.
Respirations en pleine conscience... Elle peut servir à revenir dans l’instant présent quand notre pensée vagabonde.
Balayage corporel. Il s’agit cette fois de focaliser son attention en la déplaçant sur les différentes parties du corps... Ne soyez pas agacé d’une distraction de l’attention, elle fait partie de l’exercice. Ne cherchez ni à la juger ni à l’interpréter, mais prenez-en juste conscience, remarquez que votre pensée s’est égarée, et centrez de nouveau votre attention sur la partie du corps à laquelle vous étiez resté.
Pleine conscience au quotidien...Il est possible de se concentrer sur chacun des actes de la vie quotidienne : manger, marcher, conduire, etc...
Observer ses pensées
... Attachez-vous à diriger votre attention sur la détection d’apparition de pensées ou de souvenirs. Observez-les apparaître, et contentez-vous de les regarder passer. Certains méditants conseillent par exemple d’imaginer que vous êtes au bord d’une rivière qui transporte des feuilles mortes. Lorsqu’une nouvelle pensée surgit, déposez-la en imagination sur une des feuilles et regardez-la s’éloigner au gré du courant. Essayez de ne pas rester fixé sur une pensée ou un souvenir particulier en l’analysant ou en le discutant. Si cela vous arrive, constatez-le et déposez cette pensée ou ce souvenir sur une nouvelle feuille morte qui passe et qui va progressivement s’éloigner. Contentez-vous d’« observer » cette rivière qui s’écoule paisiblement, en continuant de détecter toute nouvelle pensée qui fera son apparition. Prenez-en note, et laissez-la passer son chemin sur une de ces feuilles.
Observer ses souvenirs et les émotions qu’ils évoquent.
...S’exposer volontairement à des souvenirs, aux émotions et aux pensées qu’on redoute et qu’on évite d’habitude, n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être confronté involontairement à ce qui nous fait peur ou souffrir...
S’entraîner à repérer l’apparition de pensées et de souvenirs... L’intérêt principal en est de moins subir les vagabondages de votre pensée qui vous mènent parfois à ressentir les émotions du passé et à lutter contre elles. Au contraire, vous parviendrez davantage à repérer la survenue de ces événements de votre vie psychique, l’évocation de vos souvenirs. Vous ne pouvez pas les contrôler , mais rien ne vous oblige à leur donner du crédit en écoutant systématiquement ce que ces pensées, ces souvenirs et ces émotions ont à vous dire. Acceptez leur présence, ne cherchez pas à lutter contre eux car cela leur donnerait de la force. Ne les fuyez pas, mais ne les cultivez pas non plus. Laissez-les simplement apparaître et repartir...
MÉMOIRE À COURT TERME |
Les occasions ne manquent pas, au cours d'une journée, où nous avons à retenir quelque chose quelques instants dans notre tête. Que ce soit une retenue dans un calcul ou un argument dans une discussion, à chaque fois nous mettons à contribution notre mémoire à court terme.
De plus, un élément retenu un court instant sert la plupart du temps à accomplir quelque chose que l'on a planifié, que ce soit calculer ses dépenses ou convaincre quelqu'un. Poussée à l'extrême, c'est cette mémoire à court terme qui permet au champion d'échec d'explorer plusieurs solutions possibles avant de choisir celle qui mènera au mat !
Cette capacité de retenir temporairement une information en vu de mener à bien une tâche est spécifiquement humaine. Elle rend très active certaines régions de notre cerveau, en particulier le lobe préfrontal.
Cette région située tout en avant du cerveau est très développée chez l'être humain. C'est elle qui nous donne notre grand front droit plutôt que le front fuyant de nos cousins primates. Il n'est donc pas étonnant que la région du cerveau qui semble la plus active dans une des activités les plus humaines soit située justement dans cette région préfrontale qui n'est bien développée que chez nous… |
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Re: news lifes :)
MÉMOIRE À LONG TERME |
Toutes les informations décodées dans les différentes aires sensorielles du cortex convergent vers l'hippocampe qui les retourne ensuite d'où elles viennent. C'est un peu comme un centre de tri qui comparerait ces sensations nouvelles avec celles déjà enregistrées. L'hippocampe crée aussi des liens entre les différentes caractéristiques d'une chose. La répétition ou les différents trucs qui nous permettent de retenir des faits nouveauxcorrespondent donc à de multiples passages dans l'hippocampe. Celle-ci va renforcer les liens entre ces nouveaux éléments, si bien qu'au bout d'un certain temps, son travail ne sera plus nécessaire : le cortex aura appris à lier lui-même ces différentes caractéristiques pour en faire ce qu'on appelle un souvenir. | source: collection de Carol Donner |
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_07/d_07_cr/d_07_cr_tra/d_07_cr_tra.html
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Re: news lifes :)
[size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b]MÉMOIRE ET APPRENTISSAGE[/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size] |
L'apprentissage désigne un processus qui va modifier un comportement ultérieur. | La mémoire est notre capacité de se rappeler des expériences passées. |
La mémoire est donc essentielle à tout apprentissage puisqu'elle permet le stockage et le rappel des informations apprises. La mémoire, au fond, n'est rien d'autre que la trace qui reste d'un apprentissage.
De plus, non seulement la mémoire dépend de l'apprentissage, mais l'apprentissage dépend aussi de la mémoire. En effet, les connaissances mémorisées constituent une trame sur laquelle viennent se greffer les nouvelles connaissances. Plus notre bagage de connaissance est grand, plus on pourra y greffer de nouvelles informations facilement.
En plus d'être associative, notre mémoire est aussi une reconstruction.
Si vous savez qu'une Porsche est une voiture, vous pouvez dire qu'une Porsche a des freins. Même si vous ne les avez jamais vu, vous savez que toutes les voitures ont des freins. Ce type de raisonnement fort utile, l'inférence, se fait essentiellement à partir des connaissances stockées en mémoire. On voit donc que plus on a de connaissances mémorisées, plus on sera capable de faire d'inférences. |
[size=16] [size=16] [size=16] [size=16] [size=16] [size=16] La mémoire humaine n'est pas un processus unitaire. Au niveau psychologique, les recherches suggèrent que différents types de mémoire sont à l'œuvre chez l'être humain. Il semble d'ailleurs de plus en plus probable que ces systèmes mettent en jeu différentes parties du cerveau. Un premier critère, celui de la durée du souvenir, permet de distinguer au moins trois types de mémoire : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme (mais d'autres critères amènent d'autres subdivisions…). [/size] [/size] [/size] [/size] [/size] [/size]
Bien que chacune ait son mode de fonctionnement particulier, [color:2169=009999]ces mémoires fonctionnent en étroite collaboration dans le processus de mémorisation. [/size] |
Quand on parle de la mémoire à long terme, on fait référence à des souvenirs durables. Mais d'autres critères que la durée peuvent nous aider à décortiquer le phénomène complexe de la mémoire. Un autre de ces critères est notre capacité ou non à verbaliser un souvenir. Deux grands systèmes de mémoire se dessinent alors. D'une part une mémoire déclarative qui est celle de toutes ces choses dont on a conscience de se souvenir et que l'on peut décrire verbalement. On qualifie aussi cette mémoire d'explicite parce que l'on peut décrire et nommer explicitement ces souvenirs, que ce soit notre date de naissance, la signification du mot "berceau" ou encore ce que l'on a mangé la veille. D'autre part, nous avons également une mémoire non-déclarative qu'on appelle aussi mémoire implicite parce qu'elle s'exprime autrement qu'avec des mots. Aller à bicyclette, jongler ou simplement attacher son lacet font appel à un apprentissage moteur qui n'a pas besoin du langage pour s'exprimer. La mémoire d'un savoir-faire est un type particulier de mémoire implicite, mais il y en a d'autres... |
[size=16][b][size=16][b]LA MÉMOIRE COLLECTIVE[/b][/size][/b][/size] |
La tradition orale est le principal et presque unique moyen de conservation des acquis du passé dans les sociétés sans écriture. L'ensemble des énoncés oraux qui constituent cette tradition expriment aussi bien les règles de conduite individuelle que celles des relations sociales. Parmi eux, on retrouve les mythes fondateurs, les récits historiques, les devises, les proverbes, les contes et les récits légendaires, les chants, les poèmes, les invocations, etc. Dans ces sociétés sans écriture, d'autres supports que le langage permettent aussi de réactualiser des savoirs. Ainsi les rituels, notamment dans le domaine religieux, comportent des gestes qui sont un rappel non seulement des croyances mais aussi des faits passés: fondation d'un village, alliance entre divers groupes, partage d'un repas, etc. Mais, au fil du temps, le sens de ces séquences sacrées peut être perdu par les acteurs sociaux, qui n'en reproduisent plus que la forme. | Tout comme la parole, l'écriturepermet de stocker et d'échanger de l'information. Mais si les sociétés humaines semblent utiliser un langage articulé depuis environ 100 000 ans, l'écriture ne serait apparue que depuis un peu plus de 5 000 ans. L'écriture fut à l'origine d'un basculement fondamental de la civilisation. Elle favorisa l'apparition des grandes villes, des codes de lois, des comptes de marchandises et du commerce en remplacement du troc. D'ailleurs, la frappe de la monnaie constitue une autre forme de stockage de données rendue possible par l'écriture. Certains anthropologues associent l'invention de la logique, de la science et de la philosophie à celle de l'écriture alphabétique. Enfin, la pédagogie, c'est-à-dire la transmission élargie de ces connaissances, bénéficia aussi grandement de l'avènement de l'écriture. |
Tablette d'argile (2 400 ans av. J.-C.) en écriture cunéiforme | L'invention de l'écriture permet pour la première fois à l'être humain de conserver de façon très précise à l'extérieur de son cerveau des traces de ses apprentissages. Du coup, elle crée l'histoire, cette discipline qui interprète les traces écrites du passé. |
LA MÉMOIRE COLLECTIVE |
L'Homme a toujours cherché à garder des traces de ses apprentissages, que ce soit par la tradition orale, les rituels ou les peintures rupestres. Les égyptiens de l'antiquité ont par la suite glorifié leur pharaon avec des pictogrammes appelés hiéroglyphes. Puis l'écriture alphabétique est devenue la première mémoire externe réellement accessible à tous. C'est la naissance de l'histoire.
Or ces "mémoires externes" collectives (par rapport à la mémoire interne individuelle de notre cerveau) ont fait un bond de géant avec l'avènement de l'imprimerie et des ordinateurs.
Jusqu'au milieu du XVème siècle, les moines copistes transcrivaient les manuscrits à la main en utilisant différentes techniques d'écriture. Mais vers 1450, Gutenberg perfectionne certaines techniques qui mèneront à la révolution del'imprimerie. Révolution car on pouvait tout d'un coup produire relativement facilement une grande quantité d'exemplaires d'un ouvrage écrit. En créant le livre à bon marché, l'imprimerie a rendu possible la diffusion de toutes les idées et d'une société basée sur la connaissance. Apparaissent alors les sciences expérimentales, mais également les idées humanistes propagées par le livre grâce à Rabelais, Montaigne et bien d'autres. L'imprimerie ouvre ainsi la voie aux encyclopédies du siècle des lumières. Atelier d'imprimerie à Lyon, A. Vénard, enluminure du XVIe siècle. La machine d'arithmétique de Pascal (1659), modèle à six chiffres: l'ancêtre de nos ordinateurs. Source: Conservatoire des Arts et Métiers. | Comme l'invention de l'imprimerie il y a quelques siècles, la venue del'ordinateur révolutionne la capacité de l'humanité à emmagasiner des informations, images ou langages. Aujourd'hui, le stockage magnétique et optique de l'information atteignent des densités de débit inimaginables il y a peine quelques années. L'information y est emmagasinée sur des mémoires périphériques qui sont principalement de deux types: magnétique ou optique. Sur les disques durs et les disquettes, l'information est stockée grâce à l'orientation de petits éléments magnétiques. Tandis que sur les disques optiques traditionnels (CD), ce sont des microcuvettes (des petites dépressions) de longueur variable gravées sur le disque qui sont lues avec un faisceau laser. L'écriture, l'imprimerie et les ordinateurs sont des outils qui permettent d'associer du sens à des représentations. Et l'on pourrait presque dire que cette externalisation de nos représentations et de nos souvenirs est la principale caractéristique des sociétés humaines.
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Penser à faire un don à ce monsieur ? ou cette dame ou les gens qui ont pris le temps de faire ce site c'est forcément des hommes, les femmes ça ne pense pas .... suis je bête.
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Comment fonctionne la mémoire et quelles régions du cerveau jouent un rôle clé pour la mémoire?
La mémoire est une fonction bien connue quoiqu’assez complexe. Afin de mieux cerner qu’est-ce qu’elle est, il est important de bien différencier les différents types de mémoire.- Mémoire sensorielle : La mémoire sensorielle est celle qui perçoit l’information extérieure. Elle sert à maintenir toute l’information perçue par nos sens durant quelques millisecondes avant que celle-ci accède au autre type de mémoire si elle est pertinente.
- Mémoire à court terme : La mémoire à court terme retient l’information temporairement. C’est un passage essentiel vers la mémoire à long terme. Par contre, ce n’est pas toute l’information contenue dans la mémoire à court terme qui va être conservée en mémoire à long terme. En effet, une bonne partie de celle-ci s’estompera ou se dégradera au bout de quelques secondes.
- Mémoire de travail : Son rôle est de manipuler ce qui est contenu dans la mémoire à court terme (on dit que la mémoire de travail fait partie de la mémoire à court terme). En d’autres mots, il s’agit du traitement de l’information.
Mémoire à long terme : La mémoire à long terme nous permet de nous rappeler de nos souvenirs lointains. L’information qui se trouve dans la mémoire à long terme n’est pas accessible à tout moment. Par exemple, on ne se souvient pas à chaque moment de ce que l’on a vécu lors de nos dernières vacances. Par contre, avec un certain effort, on peut reconsolider nos souvenirs. Plus nous possédons d’indices contextuels favorisant le rappel, plus le rappel sera facile. Nous pourrions comparer ce type de mémoire à une banque de données où l’on peut, par différents moyens, avoir accès à un bagage mnésique plus ancien.
- Explicite : Les souvenirs qui font partie de la mémoire explicite peuvent être consciemment rappelés.
- Mémoire sémantique : Elle contient des informations sur nos connaissances générales. Par exemple, se souvenir du nom d’un objet ou encore de la signification d’un terme précis.
- Mémoire épisodique : Elle contient des informations sur des évènements que nous avons vécus. Contrairement à la mémoire sémantique, la mémoire épisodique est associée à un temps et un espace précis (ex: on ne sait plus où et quand on a appris ce que « ordinateur » signifie, mais on sait où et quand nous avons dansez notre premier « slow »). Le mémoire épisodique est plus fragile que la mémoire sémantique, c’est pourquoi il nous arrive fréquemment d’oublier le nom d’une personne ou ce qui est arrivé lorsque nous sommes allés à tel endroit.
La mémoire épisodique peut être rétrospective ou prospective: - Mémoire rétrospective : Il s’agit simplement du souvenir des évènements passés.
- Mémoire prospective : Il s’agit de se remémorer les actions futures que l’on doit faire. Par exemple, se souvenir que mercredi à 8h on a un rendez-vous chez le dentiste. Ce type de mémoire est associé au cortex frontal puisqu’il s’agit de planifier des actions. Elle est donc très liée à l’attention et requiert beaucoup de ressources mentales.
Comment fonctionne la mémoire?
La mémoire fonctionne principalement grâce à trois processus : l’encodage, le stockage ou la consolidation et la récupération.
Tout d’abord, l’encodage est le processus qui permet au cerveau d’enregistrer l’information et donc de former ce que l’on appelle des traces mnésiques. L’encodage est grandement influencé par l’attention et la motivation. Par exemple, si vous êtes au parc en train de lire avec intérêt votre nouveau roman et qu’un de vos amis passe à côté de vous, il est fort probable que vous ne le remarquerez pas. Il est alors impossible que vous créiez le souvenir d’avoir vu votre ami puisque vous étiez trop concentré par l’intrigue de votre roman. Par contre, si vous étiez justement en train de prendre une petite pause de lecture et que votre ami passe à côté de vous, vous allez surement le remarquer. C’est à ce moment que l’encodage de cet évènement devient possible.
Une fois que l’information est enregistrée dans notre cerveau, il faut que cette trace mnésique devienne durable. Le stockage (ou consolidation) est alors responsable de transformer la trace mnésique pour que cette dernière soit conservée en mémoire. La consolidation qui est en fait un ensemble de stratégies pour maintenir l’information à long terme permet de conserver une trace mnésique forte. Par exemple, pour se remémorer d’avoir croisé votre ami dans le parc, votre cerveau devra effectuer des liens avec des informations déjà existantes, comme les souvenirs que vous avez de votre ami, les souvenirs que vous avez de ce parc, etc. Ces souvenirs sont des sources d’informations précieuses afin de bien intégrer l’évènement dans votre mémoire. Bref, le stockage sert à créer des liens entre les différentes informations que nous avons en mémoire. C’est ce qui nous permet ultérieurement d’avoir un meilleur rappel. Il est également à retenir que la consolidation est un processus qui se fait de manière inconsciente et automatique, mais qui peut être favorisée (par de bonnes méthodes d’études par exemple).
Par la suite, une fois que le souvenir est bel et bien enregistré et maintenu en mémoire, il faut, bien sûr, être capable d’aller le chercher. Pour avoir accès à un évènement stocké en mémoire à long terme, le cerveau utilise un processus qui est appelé récupération. La récupération est un moyen de réactiver les souvenirs. Pour ce faire, il est possible d’utiliser des indices mentaux (ex: penser à la dernière fois qu’on a vu notre ami) ou encore des indices externes, comme le lieu, l’odeur, etc. (ex: aller au parc peut nous rappeler la rencontre qu’on a eue avec notre ami) pour nous aider à nous souvenir de ce qui s’est passé.
Parmi ces trois processus, l’encodage et la récupération sont facilement affectés par des facteurs pouvant nuire à la mémoire de nos souvenirs. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’encodage est grandement influencé par l’attention, la motivation et aussi par les stratégies que notre cerveau utilise pour mettre en mémoire le souvenir. Les mêmes facteurs jouent un rôle lors de la récupération. La consolidation est le seul processus qui n’est pas influencé par les facteurs externes, puisqu’il se fait de manière plus automatique. Comme l’encodage et la récupération sont les processus les plus affectés par des facteurs externes, ce sont aussi eux qui deviennent moins efficaces avec l’âge (voir dans la capsule: qu’est-ce qu’un vieillissement normal, le trouble cognitif léger et la maladie d’Alzheimer?). Par contre, il ne faut pas oublier que, peu importe l’âge, il est toujours possible d’appendre de nouvelles stratégies pour bien encoder ou récupérer l’information. En voici quelques-unes qui peuvent être intéressantes :
- Si vous avez une liste de mots à apprendre, vous pouvez créer une phrase simple contenant les mots que vous devez mémoriser.
- Pour vous aider à retenir des choses à faire ou une liste de mots, vous pouvez aussi utiliser la stratégie de l’imagerie mentale. Par exemple, si vous devez aller chercher un gâteau au chocolat à la pâtisserie et faire le ménage de votre frigidaire. Vous pouvez vous créer une image mentale qui inclut les deux choses à faire (ex: le gâteau dans le frigidaire).
- Si vous avez de la difficulté à vous souvenir du nom d’une personne, vous pouvez associer son nom avec un attribut ou un trait qui vous marque chez cette personne (ex: cette personne a de beaux grands yeux verts)
Il est important de noter que la stratégie qui consiste à répéter plusieurs fois dans notre tête les mots que nous devons nous rappeler n’est pas la stratégie la plus efficace. Cette façon d’encoder l’information est très sensible à l’interférence.
Où se situe la mémoire?
Il n’est pas possible de préciser l’endroit exact où se situe la mémoire dans le cerveau, mais nous savons que certaines zones cérébrales sont responsables de certains processus. On dit que la mémoire est une fonction multimodale, ce qui veut dire qu’elle utilise plusieurs modalités et donc plusieurs régions cérébrales. Voici les structures les plus impliquées dans le fonctionnement de la mémoire :
- Lobe frontal : Il régit l’encodage et la récupération. L’encodage ne peut se faire sans que nous portions (à l’aide du lobe frontal) notre attention sur la chose à mémoriser. C’est le lobe frontal qui cherche les souvenirs dans la mémoire grâce à de multiples stratégies. Finalement, il permet de faire un jugement et d’inhiber les souvenirs qui ne sont pas utiles à un moment précis (il diminue l’interférence). Le lobe frontal est celui qui contrôle l’ensemble du cerveau.
- Lobe temporal : Il sert à entreposer l’information qui est conservée en mémoire à long terme. Contrairement au lobe frontal qui joue le rôle de moteur de recherche, le lobe temporal est comparable à une banque de données. Pour réactiver un souvenir en mémoire à long terme, ces deux régions cérébrales sont donc indispensables et complémentaires.
- Hippocampe : Il est responsable de la consolidation des souvenirs. Il va transformer la trace mnésique en mémoire à court terme en souvenir dans la mémoire à long terme. C’est cette structure qui est responsable d’associer ensemble les différentes parties d’un évènement pour former un souvenir complet. L’hippocampe joue un rôle essentiel pour créer de nouveaux souvenirs ou apprentissages, il consolide l’information pour la stocker dans le cortex.
- Amygdale : Elle joue un rôle déterminant pour la consolidation des souvenirs émotifs. Cette structure associe le souvenir avec l’émotion appropriée, ce qui peut favoriser ultérieurement le rappel de ce souvenir.
Si toi aussi en plus de l'ami qui fait des blagues pourries mais tu l'aimes bien quand même, tu as un ami qui comprend que dalle mais tu l'aimes bien quand même aussi. C'est pas parce qu'on est aussi bien cervelet que par soi même, que notre esprit ne doit pas aller fornixquer parfois ailleurs. si le corps cale.
http://www.lesca.ca/2014/02/16/comment-fonctionne-la-memoire-et-quelles-regions-du-cerveau-jouent-un-role-cle-pour-la-memoire/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
LA NEUROMATRICE DE LA DOULEUR |
On découvre aussi que l’activité dans ce réseau est très sensible aux processus de régulation « de haut en bas » (« top down », en anglais) ce qui expliquerait des phénomènes comme l’effet placebo. Sans compter l’intégration d’une douleur particulière avec notre expérience personnelle et notre héritage culturel qui étend encore davantage le spectre des zones cérébrales impliquées.
Cela dit, on admet aujourd’hui qu’il existe une spécialisation fonctionnelle au moins partielle des régions cérébrales impliquées dans les différentes composantes de la douleur. On tente donc maintenant d’associer à ces différentes composantes des sous-ensembles de structures cérébrales et de proposer ainsi un modèle fonctionnel global de la douleur. Étant donné la complexité du phénomène dont veulent rendre compte ces modèles, de vifs débats leur ont toujours été associés.
Grosso modo, on peut dire que la conception sous-jacente aux théories de la douleur est passée d'une causalité linéaire à une causalité circulaire. On a pu d’abord parler d’une théorie de l’intensité, où la douleur résulte de l’activité excessive de certains nerfs qui ne lui sont pas nécessairement spécifiques. Puis, au XVIIe siècle, René Descartes fut l’un des premiers à parler de la douleur comme d’une sensation spécifique, au même titre que la vue, l’ouïe ou l’odorat.
En 1894, Von Frey énonce de façon explicite une théorie de la spécificité des sensations. Pour lui, c’est le type de terminaison nerveuse qui détermine la nature et la qualité de la sensation perçue. L’information circule ensuite essentiellement de la périphérie vers les centres supérieurs (où elle rejoint quelque chose qui ressemble à un « centre de la douleur »), pour redescendre ensuite en commande motrice sans grande altération. Cette théorie ne laisse donc pas de place à des modulations d’origine psychologiques comme l’attention ou l’expérience passée qui donne un sens à une situation particulière. Le cerveau et les relais sous-corticaux étant ici rien de plus que des récepteurs passifs.
Source : Charest, Lavignolle, Chenard, Provencher et Marchand, 1994 École interactionnelle du dos. Rhumatologie, 46, 221-237. | Incapable d’expliquer convenablement des phénomènes comme la douleur chronique, la théorie de la spécificité a par la suite fait place à différentesthéories du pattern (ou des patrons d’activation) qui ajoutent à cette voie ascendante linéaire différents relais. Ceux-ci permettent d’amorcer une certaine intégration de l’activité de fibres nerveuses ayant des propriétés réceptrices différentes, intégration qui s’effectue par exemple au niveau de lasubstance gélatineuse de la moelle épinière, des noyaux ventro-postérieurs du thalamus et du cortex somatosensoriel. Le retour vers la commande motrice se fait ensuite linéairement vers le bas. Le développement de la théorie du portillon à partir des années 1960 et par la suite de la théorie de la neuromatrice s’appuie sur le constat que la douleur résulte d'une multitude d'interactions et d'échanges d'informations à plusieurs étages du système nerveux. Et la modulation de l’information nociceptive ascendante se fait à chacun de ces multiples relais avant d’être intégrée comme une perception douloureuse. Ce modèle circulaire de la douleur permet surtout de mieux comprendre comment les composantes nociceptives, discriminatives, affectives et comportementales peuvent s'influencer mutuellement. |
Dans le cas des douleurs fantômes, un conflit entre la rétroaction visuelle et les représentations proprioceptives du membre amputé pouvait induire dans la neuromatrice une confusion génératrice de douleur. L’utilisation d’un miroir pour donner l’illusion visuelle au patient qu’il a par exemple à nouveau sa main amputée s’est d’ailleurs montrée efficace pour apaiser certaines douleurs fantômes.
Activation de régions de la neuromatrice de la douleur, dont l’insula, le cortex cingulaire antérieur, la substance grise périaqueducale, le cortex préfrontal médian et l’aire motrice supplémentaire. | Cette matrice de la douleur, ou neuromatrice, constitue donc l’ensemble des régions du cerveau dont l’activité varie lors d’une expérience douloureuse. C’est un vaste espace neuronal où peuvent être codésdifférents types de douleur. Chacune de ces douleurs singulières auront ce que Melzack appelle une «neurosignature» particulière, c’est-à-dire un pattern d’activation unique de la neuromatrice ou d’un sous-ensemble de celle-ci. D’autres emploient l’expressiond’assemblée de neurones pour décrire ce type d’association neuronale. Et comme les connexions des cerveaux de chaque individu sont différentes dans le détail, les neurosignatures de chaque individu sont forcément différentes. De même, les connexions synaptiques étant modifiables avec l’expérience, une neurosignature va être structurellement différente dans un même cerveau avec le temps qui passe. |
Sa neuromatrice incluait au moins trois circuits neuronaux majeurs dont l’importance a été confirmée par les nombreuses études d’imagerie cérébrale qui ont suivi. D’abord une voie nociceptive ascendante spinothalamique latérale discriminative, qui comprend les noyaux ventropostérieurs du thalamus et le cortex somatosensoriel. Ensuite une voie spinothalamique médiane plutôt affective et motivationnelleimpliquant le tronc cérébral, les noyaux ventro-médians du thalamus, le système limbique et le cortex frontal). Et finalement des régions associatives du cortex pariétal inférieur.
Le tableau s’est aussi enrichi de régions comme le cortex orbitofrontal, préfrontal (dans les aires de Brodmann 9, 10, 44), moteur (comme l’aire 6 de Brodmann et le cortex moteur supplémentaire), sans oublier certaines régions du mésencéphale comme celle de la substance grise périaqueducale et du noyau lentiforme (ou lenticulaire).
Des régions comme le cortex cingulaire antérieur et l’insula sont même devenues aux yeux de plusieurs des régions clé dont l’activation va nécessairement de pair avec certaines facettes de la douleur, notamment sa composante affective. Sans revenir en arrière et en faire des « centres de la douleur », les neurones de ces régions montrent une grande spécificité à certains aspects de la douleur. Ce qui montre que la neuromatrice de la douleur peut avoir des « nœuds » dont l’activité est plus significative que d’autres.
Après Bio Man, Brode Man..... quand t'as mis tout ça dans ta tête, après t'as plus de place en fait ? tu m'étonnes que j'avais fait de la rétention de l'entrée d'infos à l'époque
Invité- Invité
Re: news lifes :)
c’est la stimulation d’une voie particulière qui provoque le plaisir le plus intense. Il s’agit de ce que l’on nomme en anglais le « medial forebrain bundle" ou MFB, qui traverse entre autre l’aire tegmentale ventrale et l’hypothalamus latéral.
Le MFB n’est pas le seul circuit utilisant la dopamine dans le cerveau. Il constitue l'un des trois circuits majeurs à l’origine de nos comportements…. |
[size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b]LES ASSEMBLÉES DE NEURONES ET LA SYNCHRONISATION D'ACTIVITÉ[/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size] |
Il faut ici rappeler deux choses. D’abord que ces modèles se situent philosophiquement dans un cadre matérialiste. Ensuite que l'hypothèse générale de cette approche est qu’il existe des « corrélats neuronaux » de la conscience, autrement dit que tout changement dans nos états mentaux amène forcément un changement dans nos états neuronaux.
[size=16][size=16][size=16][size=16][size=16][size=16]Concrètement, la plupart de ces modèles s’entendent sur le fait que tant nos perceptions que nos concepts plus abstraits correspondent à de vastes réseaux ou «assemblées de neurones» dont l’activité obéit à une dynamique complexe (voir encadré).[/size][/size][/size][/size][/size][/size] |
Qu’est-ce qui nous permet alors de faire une différence entre la multitude de données traitées inconsciemment et l’unique contenu de conscience à un moment donné ? Il faut en effet rappeler qu’il ne peut y avoir qu’une seule chose à la fois dans notre conscience, même si celle-ci peut alterner très rapidement entre différents contenus.
En terme neuronal, notre question devient : quelle assemblée de neurones deviendra celle dont on peut associer l’activité à une pensée consciente à un moment donné ? Les différentes assemblées de neurones entrent donc d’une certaine façon en compétition pour passer dans la porte étroite de la conscience. Suffit-il alors de dire que ce sont les assemblées de neurones les plus actives qui formeront le contenu de notre conscience ?
Un problème de taille survient quand on essaie d’expliquer ainsi la différence entre le conscient et l’inconscient seulement en terme d’importance de l’activité neuronale. C’est que l’activité d’un neurone, qui s’exprime concrètement par la fréquence des influx nerveux émis par ce neurone, est déjà utilisée par le cerveau pour représenter l’intensité des stimuli (le fait qu’il y ait plus ou moins de lumière ou qu’un son soit plus ou moins fort, par exemple).
Il doit donc forcément y avoir un autre mécanisme par lequel on sélectionne un contenu conscient car la fréquence de l’influx nerveux ne peut pas à la fois indiquer l’intensité d’un stimulus et s’il est conscient ou non. Comment le cerveau ferait-il alors pour distinguer un stimulus intense mais inconscient (les paroles de la chanson qui joue très fort dans un bar mais auxquelles on ne porte pas attention) d’un stimulus moins intense mais conscient (les mots doux qu’on nous chuchote à l’oreille et auxquels nous sommes on ne peut plus attentif) ?
Il doit donc y avoir un autre mécanisme qui permette au cerveau d’intégrer à la fois l’importance objective d’un stimulus et de distinguer entre les représentations conscientes et inconscientes.
Ce mécanisme devra aussi rendre compte d’un autre problème qui n’en a pas l’air d’un lorsque l’on ignore comment se fait le traitement de l’information sensorielle dans notre cerveau, mais qui devient un véritable casse-tête quand on en tient compte. Cette difficulté découle du fait que notre cerveau traite en parallèle, grâce à de nombreux circuits spécialisés, différentes propriétés des objets perçus.
Prenons l’exemple d’une personne qui regarde un chapeau. Des aires visuelles distinctes, situées dans le cortex occipital, vont traiter en même temps différentes propriétés du chapeau.
Certaines vont être sensibles au contour du chapeau, d'autres à sa couleur, d'autres à sa forme, d'autres à sa texture, d'autres à sa localisation dans l'espace, etc. On voit déjà poindre le problème à l’horizon : comment le cerveau va-t-il s’y prendre pour intégrer toutes ces propriétés décodées à différents endroits et pour nous donner cette perception subjective d’un seul objet, en l’occurrence ici un chapeau ?
(d’après Engel et al, 1999) | [size=16][size=16][size=16][size=16][size=16][size=16]Mais les choses peuvent être encore plus compliquées. Qu'arrive-t-il par exemple lorsque l'on voit une valise verte à côté d'un chapeau bleu par exemple ? Nos aires visuelles de la couleur enregistrent le bleu et le vert, celles de la forme un rectangle et une forme plutôt arrondie, celle de la position un objet à gauche et un objet à droite, etc. Mais où les caractéristiques d’un même objet sont-elles mises ensemble pour former la perception consciente et distincte que l’on a de chacun des deux objets, sans en mélanger les caractéristiques ? Voilà qui pose problème. Un problème de liaison ou, selon l’expression anglaise consacrée, un «binding problem».[/size][/size][/size][/size][/size][/size] |
Parmi les propositions s’adressant à ces deux problèmes, la synchronisation des oscillations neuronales est certainement l’un des mécanismes les plus débattus. D’autres sont allés encore plus loin en ajoutant un deuxième système de synchronisation temporelle au premier.
Peut-on associer les phénomènes conscients avec l’activité d’un type de neurone particulier ? Bien entendu, cela ne peut pas être aussi simple. Toutefois, des chercheurs pensent que certains types de neurones particuliers pourraient y jouer un rôle non négligeable. C’est le cas desgrandes cellules nerveuses allongées en forme de fuseau appelées VEN. Les neurones VEN, nommés d’après les initiales de C. von Economo qui les a le premier décrits en 1925, sont des neurones bipolaires situés exclusivement dans la couche V du cortex cingulaire antérieur et de l’insula. De plus, ces neurones ne se retrouvent que chez les grands singes et chez l’être humain. Et comme par hasard, c’est l’humain qui, de loin, en a le plus. Ceci suggère que ces neurones sont apparus bien tardivement à l’échelle de l’évolution, il y a quelque chose comme 15 millions d’années. Leur relative jeunesse du point de vue évolutif ainsi que leur localisation dans des régions du lobe frontal impliquées dans nos fonctions cognitives supérieures en ont fait un point d’intérêt de certains modèles neurobiologiques de la conscience. Leur morphologie et leur localisation suggèrent en effet que ces neurones reçoivent un large éventail de stimuli qu’ils pourraient intégrer et traiter très rapidement. |
Musicothérapie
Fibromyalgie: la musique adoucit la douleur
par Afsané Sabouhi
Soulager les douleurs aiguës et chroniques par la musique, c’est le concept de la musicothérapie. A Montpellier ou à Limoges, les médedins l'utilisent en pratique courante.
(ça c'est le mode "chameau")
« Quand on m’a proposé la musicothérapie, ça m’a plutôt fait rire. Franchement, je n’y croyais pas. Mais je me sentais tellement ligotée par mes douleurs que j’étais prête à tout tenter. Et contre toute attente, ça a vraiment changé ma vie », raconte Claudine Comolli. En 2007, sa fibromyalgie est si douloureuse qu’elle l’empêche de marcher et monter des escaliers est un véritable calvaire.
Hospitalisée au Centre anti-douleur du CHU de Montpellier, elle découvre la musicothérapie. « Aujourd’hui, j’en fais une séance chaque soir pour atténuer la douleur et parvenir à m’endormir. Et si je suis en crise, j’en fais aussi pendant la journée. Ça m’a permis d’arrêter complètement les anti-douleurs opiacés ! », confie-t-elle enthousiaste.
Claudine Comolli n’est pas la seule dans ce cas. Stéphane Guétin, son musicothérapeute montpelliérain, a mené une étude chez des patients hospitalisés comme elle pour fibromyalgie ou lombalgie chronique. 90% consommaient des anxiolytiques tous les jours. Au bout de 2 mois de traitement, la moitié des patients ayant bénéficié en plus de la musicothérapie pouvaient se passer de ces médicaments contre seulement un quart pour ceux qui n’avaient eu que la prise en charge classique.
Ecoutez Stéphane Guétin, psychologue clinicien et musicothérapeute à Montpellier : « La musicothérapie réduit la douleur, l’anxiété et le stress et par là la prise médicamenteuse »
On ignore encore la façon exacte dont la musique agit sur notre cerveau. Certaines publications ont mis en évidence qu’elle stimule la production de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir et inhibe celle du cortisol, l’hormone du stress. La musique jouerait un rôle stimulant sur la mémoire. « Il reste encore beaucoup de recherches à mener, c’est vrai mais le constat de l’efficacité de la musicothérapie, je le fais au quotidien dans mon service, témoigne le Pr Jacques Touchon, chef du service de neurologie du CHU de Montpellier. Pas comme une alternative aux médicaments mais en complément ».
Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, elle permet de diminuer la consommation d’antidépresseurs et de neuroleptiques, ce qui est très positif car les neuroleptiques peuvent avoir un effet néfaste pour les malades Alzheimer.
Ecouter son disque préféré n’et pas exactement de la musicothérapie même si les goûts sont effectivement primordiaux. « Il n’y a pas une musique efficace par pathologie. Ce qui compte c’est ce que le patient a envie d’écouter à un instant donné », précise Stéphane Guétin. Le musicothérapeute a mis au point une technique baptisée montage en U qui permet d’accompagner le patient avec le style musical de son choix dans une détente progressive avant une phase d’éveil.
Ecoutez Stéphane Guétin : « En bas du U, le tempo est ralenti, la formation orchestrale réduite et le patient quasiment endormi »
Si le CHU de Montpellier est un des berceaux de la musicothérapie en France, d’autres hôpitaux font progressivement une place à cette thérapie complémentaire. C’est le cas du CHU de Limoges où Karine Le Goff est infirmière en chirurgie cardiaque et vasculaire. Son équipe mène actuellement une étude chez des patients âgés souffrant d’artérite, c’est-à-dire de lésions des artères souvent localisées dans les jambes.
Ces patients ont des douleurs chroniques et également une douleur aigue au moment des réfections de pansements. « On procède donc au soin pendant la séance de musicothérapie, explique l’infirmière. L’étude est encore en cours mais les retours des patients sont très positifs. La musique détourne leur attention de la douleur ». Karine Le Goff cherche maintenant à confirmer ce ressenti grâce à des échelles d’évaluation de la douleur et en mesurant la tension artérielle et les fréquences cardiaque et respiratoire des patients pendant le changement du pansement. Résultats attendus pour fin 2013.
L'estime Ulus ça pête hein ? non ? si ? bon d'accord, non émulation, rien à voir avec le chameau ça, tu t'égares, mais où es tu ....
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http://www.chambon.ac-versailles.fr/science/sante/sens/
Les organes sont reliés aux centres nerveux grâce à des nerfs.
On utilise le terme innervation pour désigner le fait qu'un organe reçoit des nerfs.
Un nerf est un cordon blanchâtre formé par des faisceaux de fibres nerveuses, conducteur des messages nerveux et reliant un centre nerveux à un organe. On distingue deux sortes de nerfs :
- Nerf moteur : Nerf reliant un centre nerveux aux muscles.
- Nerf sensitif : Nerf transmettant les messages nerveux provenant des organes des sens.
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1/ Naissance dans le cerveau
Tout d'abord, le rire est provoqué par un stimulus qui peut être :
- visuel (situation cocasse)
- auditif (bruit marrant, blague)
- tactil (chatouilles notamment sur certaines parties sensibles du corps comme les côtes, sous les aisselles, ou sur la plante des pieds.)
- olfactif (protoxyde d'azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant composé chimique de formule N2O dont l'inhalation provoque des hallucinations chez l'individu et un rire incontrolé)
Capté en premier lieu par les organes sensoriels (nez, langue, oreilles, yeux...) , ce stimulus est ensuite traité par les aires sensorielles du cortex cérébral et est analysé selon le cas soit :
- par cortex auditif , situé dans le lobe temporal
- par le cortex visuel, situé dans le lobe occipital
- par le cortex somatosensoriel , situé dans le lobe pariétal
Le rire peut également être déclenché par un souvenir venant de la mémoire.
SCHEMA DES AIRES SENSORIELLES DU CORTEX CEREBRAL
Un neurone, est une cellule excitable de base du système nerveux. On en compte environ 100 milliards dans le cerveau.. Les neurones ont deux propriétés physiologiques : l'excitabilité, c'est-à-dire la capacité de répondre aux stimulations et de transformer celles-ci en impulsions nerveuses, et la conductivité, c'est-à-dire la capacité de transmettre les impulsions. Les neurones assurent la transmission signal bioélectrique qui porte le nom d' influx nerveux.
SCHEMA D'UN NEURONE ==>
Par la suite, ces zones sensorielles du cerveau envoient des signaux nerveux vers le centre cortical du rire situé dans le lobe pré-frontal du cortex cérébral qui contrôle nos comportements et choisit la réponse approprié face à telle ou telle situation. Ces influx nerveux sont ensuite transportés vers le système limbique, où naissent les émotions (comme le plaisir, la peur...).
CORTEX PREFRONTAL ET SYSTEME LIMBIQUE
Le système limbique ,groupe de noyaux situés dans la partie inférieure du prosencéphale, a pour fonction de réguler les émotions et le comportement. C'est le lieu où nos réactions cérébrales les plus primaires naissent ainsi que la plupart de nos besoins vitaux. De ce fait, il existe dans notre cerveau des circuites dont le rôle est de récompenser ces fonctions vitales par une sensation de plaisir. Ce système est composé entre autre de l'hypothalamus, de l'hypocampe et de l'amygdale.
L'hypothalamus est un petit noyau de neurones situé à la base du cerveau. Il joue un rôle primordial puisqu'il est responsable de nombreuses fonctions comme le sommeil et l'éveil, la faim, la soif, les pulsions sexuelles. Il est en connexion avec le système limbique.
COUPE LATERAL D'UN ENCEPHALE SUR LAQUELLE ON PEUT VOIR L'AMYGDALE OU ENCORE L'HYPHOTALAMUS
Via l'hypothalamus, ce système va ajuster l'intensité de la réponse émotionnelle en fonction du message reçu par le cortex c'est ce qui fera que l'on rira discrètement ou alors aux éclats . De plus, le système limbique a la capacité de déconnecter le cortex conscient, ce qui serait à l'origine des fous rires incontrôlés.
Le système nerveux végétatif, (ou autonome) permet de contrôler différentes fonctions automatiques du corps humain (respiration, circulation et pression artérielle...). Les centres régulateurs du système nerveux autonome se trouvent dans la moelle épinière,le cerveau et le tronc cérébral.
Il est composé :
- du système nerveux parasympathique (ralentissement général des organes, stimulation du système digestif).
Il est associé à un neurotransmetteur : l'acétylcholine.
- du système nerveux sympathique responsable du contrôle d'un grand nombre d'activités inconscientes de l'organisme, telles que le rythme cardiaque ou la contraction des muscles lisses. Il est associé à l'activité de 2 neurotransmetteurss : la noradrénaline et l'adrénaline (dilatation des bronches, accélération de l'activité cardiaque et respiratoire, dilatation des pupilles, augmentation da la sécrétion).
- Cinq de ces molécules sont impliquées dans le rire :
==> l'acétylcholine : déclenche la contraction musculaire
- Formule brut : C7 H16 NO2
[size]
==> la dopamine : provoque l'émotion plaisante
[/size]
- Formule brut : C8 H11 NO2
==> la gaba : l'inhibition des mouvements anormaux (spasmes, gestes non coordonnés..)
- Formule brut : C4 H9 NO2
==> la sérotonine : responsable du contrôle de l'humeur
- Formule brut : C10 H12 N2O
==> la noradrénaline : maintient l'état d'éveil cérébral
- Formule brut : C8 H11 NO3
2) Mise en action musculaire
[b]Le système limbique, envoie dès lors un message bioélectrique aux aires motrices du cerveau reliées au mouvement. Ce signal correspond à la réaction musculaire propre au rire.
[/b]
AIRES MOTRICES DU CORTEX
CEREBRAL ==>
En premier lieu , les aires motrices du cortex correspondent avec les centres de la respiration qui se trouvent dans le tronc cérébral. Ces centres de la respiration envoient alors des signaux nerveux aux muscles intercostaux et au diaphragme, muscles responsables de la respiration.
Le rire provoque des contractions courtes et des spasmes du diaphragme. Ce dernier se redresse. Le contenu abdominal est abaissé de haut en bas. Sous l'effet des muscles de la respiration, les épaules sont secouées et les autres zones musculaires se détendent.
En outre, les aires motrices du cortex cérébral envoient des signaux vers plusieurs autres muscles. Ces signaux passent par le tronc cérébral et le cervelet avant d'être acheminés aux muscles concernés. Le cervelet est la partie qui coordonne ces mouvements.
SCHEMA COUPE LATERAL D'UN CERVEAU SUR LEQUEL ON PEUT VOIR
LE CERVELET AINSI QUE LE TRONC CEREBRAL
De plus, le rire déclenche la mise en action de plusieurs muscles qui sont sit dits striés. Cela déclenche alors la stimulation des petits muscles du visage, les muscles du larynx, les muscles de l'abdomen... . Les muscles du visage provoque l'expression rieuse. Ils attirent les coins de la bouche et les paupières vers le haut. Les muscles des mâchoires – aussi puissants sont-ils - sont relâchés. Ce sont pas moins de 400 muscles de notre corps qui sont stimulés lorsqu'on rigole. Par ailleurs le rire libère les muscles du larynx provoquant toutes sortes de vocalisations ou de cris. La tête se balance, les mains s'ouvrent, les jambes deviennent molles.
LES MUSCLES DU VISAGE EN ACTION LORSQUE NOUS RIONS.
3) Régulation & biochimie
Le système limbique communique avec l'hypothalamus lorsque l'on rit. L'hypothalamus communique lui-même avec le système nerveux végétatif afin de changer certaines fonctions de la régulation. Le système nerveux végétatif peut modifier quelques fonctions des organes et ce, rapidement.
L'hyphotalamus envoie donc des messages nerveux vers les centres végétatifs situés dans le tronc cérébral .Ces signaux se déplacent au travers des nerfs pour atteindre les organes ciblés.
[b]Le rythme cardiaque s'intensifie pour diminuer ensuite de manière considérable.[/b]
[b]Les muscles lisses des artères s'élargissent et font ainsi baisser la pression[/b]
artérielle. La musculature lisse des bronches se relâche et leur permet
de s'ouvrir davantage et ainsi d'augmenter la ventilation pulmonaire.
En outre, des substances chimiques sont libérées dans le sang.
Dans certains cas, le rire peut mener à la production de larmes par les glandes lacrymonales
et provoquer quelques surprises puisque, la vessie se contracte et le sphincter anal se relâche.
Lorsque nous nous mettons à rire, des catécholamines sont sécrétées par le système nerveux sympathique. Les catécholamines sont composées de 80% d'adrenaline et de 20% de noradrénaline.
La noradrénaline augmente l'activité du cœur (voir expérience ) et de
la pression artérielle. L'adrénaline accroit l'excitabilité de l'organisme.
En outre, la libération de glucose dans le sang se fait de manière plus rapide.
Les organes sont stimulés.
Des endorphines -qui ont la fonction d'inhiber la perception de la douleur- s
ont libérées dans le sang.
On note donc d'abord un effet excitant provoqué par les catécholamines puis
[b]un effet analgésique provoqué par les endorphines.[/b]
http://rireetsante.e-monsite.com/pages/les-mecanismes-du-rire-du-stimulus-a-l-euphorie.html
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