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Re: news lifes :)
c’est la stimulation d’une voie particulière qui provoque le plaisir le plus intense. Il s’agit de ce que l’on nomme en anglais le « medial forebrain bundle" ou MFB, qui traverse entre autre l’aire tegmentale ventrale et l’hypothalamus latéral.
Le MFB n’est pas le seul circuit utilisant la dopamine dans le cerveau. Il constitue l'un des trois circuits majeurs à l’origine de nos comportements…. |
[size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b][size=16][b]LES ASSEMBLÉES DE NEURONES ET LA SYNCHRONISATION D'ACTIVITÉ[/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size][/b][/size] |
Il faut ici rappeler deux choses. D’abord que ces modèles se situent philosophiquement dans un cadre matérialiste. Ensuite que l'hypothèse générale de cette approche est qu’il existe des « corrélats neuronaux » de la conscience, autrement dit que tout changement dans nos états mentaux amène forcément un changement dans nos états neuronaux.
[size=16][size=16][size=16][size=16][size=16][size=16]Concrètement, la plupart de ces modèles s’entendent sur le fait que tant nos perceptions que nos concepts plus abstraits correspondent à de vastes réseaux ou «assemblées de neurones» dont l’activité obéit à une dynamique complexe (voir encadré).[/size][/size][/size][/size][/size][/size] |
Qu’est-ce qui nous permet alors de faire une différence entre la multitude de données traitées inconsciemment et l’unique contenu de conscience à un moment donné ? Il faut en effet rappeler qu’il ne peut y avoir qu’une seule chose à la fois dans notre conscience, même si celle-ci peut alterner très rapidement entre différents contenus.
En terme neuronal, notre question devient : quelle assemblée de neurones deviendra celle dont on peut associer l’activité à une pensée consciente à un moment donné ? Les différentes assemblées de neurones entrent donc d’une certaine façon en compétition pour passer dans la porte étroite de la conscience. Suffit-il alors de dire que ce sont les assemblées de neurones les plus actives qui formeront le contenu de notre conscience ?
Un problème de taille survient quand on essaie d’expliquer ainsi la différence entre le conscient et l’inconscient seulement en terme d’importance de l’activité neuronale. C’est que l’activité d’un neurone, qui s’exprime concrètement par la fréquence des influx nerveux émis par ce neurone, est déjà utilisée par le cerveau pour représenter l’intensité des stimuli (le fait qu’il y ait plus ou moins de lumière ou qu’un son soit plus ou moins fort, par exemple).
Il doit donc forcément y avoir un autre mécanisme par lequel on sélectionne un contenu conscient car la fréquence de l’influx nerveux ne peut pas à la fois indiquer l’intensité d’un stimulus et s’il est conscient ou non. Comment le cerveau ferait-il alors pour distinguer un stimulus intense mais inconscient (les paroles de la chanson qui joue très fort dans un bar mais auxquelles on ne porte pas attention) d’un stimulus moins intense mais conscient (les mots doux qu’on nous chuchote à l’oreille et auxquels nous sommes on ne peut plus attentif) ?
Il doit donc y avoir un autre mécanisme qui permette au cerveau d’intégrer à la fois l’importance objective d’un stimulus et de distinguer entre les représentations conscientes et inconscientes.
Ce mécanisme devra aussi rendre compte d’un autre problème qui n’en a pas l’air d’un lorsque l’on ignore comment se fait le traitement de l’information sensorielle dans notre cerveau, mais qui devient un véritable casse-tête quand on en tient compte. Cette difficulté découle du fait que notre cerveau traite en parallèle, grâce à de nombreux circuits spécialisés, différentes propriétés des objets perçus.
Prenons l’exemple d’une personne qui regarde un chapeau. Des aires visuelles distinctes, situées dans le cortex occipital, vont traiter en même temps différentes propriétés du chapeau.
Certaines vont être sensibles au contour du chapeau, d'autres à sa couleur, d'autres à sa forme, d'autres à sa texture, d'autres à sa localisation dans l'espace, etc. On voit déjà poindre le problème à l’horizon : comment le cerveau va-t-il s’y prendre pour intégrer toutes ces propriétés décodées à différents endroits et pour nous donner cette perception subjective d’un seul objet, en l’occurrence ici un chapeau ?
(d’après Engel et al, 1999) | [size=16][size=16][size=16][size=16][size=16][size=16]Mais les choses peuvent être encore plus compliquées. Qu'arrive-t-il par exemple lorsque l'on voit une valise verte à côté d'un chapeau bleu par exemple ? Nos aires visuelles de la couleur enregistrent le bleu et le vert, celles de la forme un rectangle et une forme plutôt arrondie, celle de la position un objet à gauche et un objet à droite, etc. Mais où les caractéristiques d’un même objet sont-elles mises ensemble pour former la perception consciente et distincte que l’on a de chacun des deux objets, sans en mélanger les caractéristiques ? Voilà qui pose problème. Un problème de liaison ou, selon l’expression anglaise consacrée, un «binding problem».[/size][/size][/size][/size][/size][/size] |
Parmi les propositions s’adressant à ces deux problèmes, la synchronisation des oscillations neuronales est certainement l’un des mécanismes les plus débattus. D’autres sont allés encore plus loin en ajoutant un deuxième système de synchronisation temporelle au premier.
Peut-on associer les phénomènes conscients avec l’activité d’un type de neurone particulier ? Bien entendu, cela ne peut pas être aussi simple. Toutefois, des chercheurs pensent que certains types de neurones particuliers pourraient y jouer un rôle non négligeable. C’est le cas desgrandes cellules nerveuses allongées en forme de fuseau appelées VEN. Les neurones VEN, nommés d’après les initiales de C. von Economo qui les a le premier décrits en 1925, sont des neurones bipolaires situés exclusivement dans la couche V du cortex cingulaire antérieur et de l’insula. De plus, ces neurones ne se retrouvent que chez les grands singes et chez l’être humain. Et comme par hasard, c’est l’humain qui, de loin, en a le plus. Ceci suggère que ces neurones sont apparus bien tardivement à l’échelle de l’évolution, il y a quelque chose comme 15 millions d’années. Leur relative jeunesse du point de vue évolutif ainsi que leur localisation dans des régions du lobe frontal impliquées dans nos fonctions cognitives supérieures en ont fait un point d’intérêt de certains modèles neurobiologiques de la conscience. Leur morphologie et leur localisation suggèrent en effet que ces neurones reçoivent un large éventail de stimuli qu’ils pourraient intégrer et traiter très rapidement. |
Musicothérapie
Fibromyalgie: la musique adoucit la douleur
par Afsané Sabouhi
Soulager les douleurs aiguës et chroniques par la musique, c’est le concept de la musicothérapie. A Montpellier ou à Limoges, les médedins l'utilisent en pratique courante.
(ça c'est le mode "chameau")
« Quand on m’a proposé la musicothérapie, ça m’a plutôt fait rire. Franchement, je n’y croyais pas. Mais je me sentais tellement ligotée par mes douleurs que j’étais prête à tout tenter. Et contre toute attente, ça a vraiment changé ma vie », raconte Claudine Comolli. En 2007, sa fibromyalgie est si douloureuse qu’elle l’empêche de marcher et monter des escaliers est un véritable calvaire.
Hospitalisée au Centre anti-douleur du CHU de Montpellier, elle découvre la musicothérapie. « Aujourd’hui, j’en fais une séance chaque soir pour atténuer la douleur et parvenir à m’endormir. Et si je suis en crise, j’en fais aussi pendant la journée. Ça m’a permis d’arrêter complètement les anti-douleurs opiacés ! », confie-t-elle enthousiaste.
Claudine Comolli n’est pas la seule dans ce cas. Stéphane Guétin, son musicothérapeute montpelliérain, a mené une étude chez des patients hospitalisés comme elle pour fibromyalgie ou lombalgie chronique. 90% consommaient des anxiolytiques tous les jours. Au bout de 2 mois de traitement, la moitié des patients ayant bénéficié en plus de la musicothérapie pouvaient se passer de ces médicaments contre seulement un quart pour ceux qui n’avaient eu que la prise en charge classique.
Ecoutez Stéphane Guétin, psychologue clinicien et musicothérapeute à Montpellier : « La musicothérapie réduit la douleur, l’anxiété et le stress et par là la prise médicamenteuse »
On ignore encore la façon exacte dont la musique agit sur notre cerveau. Certaines publications ont mis en évidence qu’elle stimule la production de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir et inhibe celle du cortisol, l’hormone du stress. La musique jouerait un rôle stimulant sur la mémoire. « Il reste encore beaucoup de recherches à mener, c’est vrai mais le constat de l’efficacité de la musicothérapie, je le fais au quotidien dans mon service, témoigne le Pr Jacques Touchon, chef du service de neurologie du CHU de Montpellier. Pas comme une alternative aux médicaments mais en complément ».
Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, elle permet de diminuer la consommation d’antidépresseurs et de neuroleptiques, ce qui est très positif car les neuroleptiques peuvent avoir un effet néfaste pour les malades Alzheimer.
Ecouter son disque préféré n’et pas exactement de la musicothérapie même si les goûts sont effectivement primordiaux. « Il n’y a pas une musique efficace par pathologie. Ce qui compte c’est ce que le patient a envie d’écouter à un instant donné », précise Stéphane Guétin. Le musicothérapeute a mis au point une technique baptisée montage en U qui permet d’accompagner le patient avec le style musical de son choix dans une détente progressive avant une phase d’éveil.
Ecoutez Stéphane Guétin : « En bas du U, le tempo est ralenti, la formation orchestrale réduite et le patient quasiment endormi »
Si le CHU de Montpellier est un des berceaux de la musicothérapie en France, d’autres hôpitaux font progressivement une place à cette thérapie complémentaire. C’est le cas du CHU de Limoges où Karine Le Goff est infirmière en chirurgie cardiaque et vasculaire. Son équipe mène actuellement une étude chez des patients âgés souffrant d’artérite, c’est-à-dire de lésions des artères souvent localisées dans les jambes.
Ces patients ont des douleurs chroniques et également une douleur aigue au moment des réfections de pansements. « On procède donc au soin pendant la séance de musicothérapie, explique l’infirmière. L’étude est encore en cours mais les retours des patients sont très positifs. La musique détourne leur attention de la douleur ». Karine Le Goff cherche maintenant à confirmer ce ressenti grâce à des échelles d’évaluation de la douleur et en mesurant la tension artérielle et les fréquences cardiaque et respiratoire des patients pendant le changement du pansement. Résultats attendus pour fin 2013.
L'estime Ulus ça pête hein ? non ? si ? bon d'accord, non émulation, rien à voir avec le chameau ça, tu t'égares, mais où es tu ....
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http://www.chambon.ac-versailles.fr/science/sante/sens/
Les organes sont reliés aux centres nerveux grâce à des nerfs.
On utilise le terme innervation pour désigner le fait qu'un organe reçoit des nerfs.
Un nerf est un cordon blanchâtre formé par des faisceaux de fibres nerveuses, conducteur des messages nerveux et reliant un centre nerveux à un organe. On distingue deux sortes de nerfs :
- Nerf moteur : Nerf reliant un centre nerveux aux muscles.
- Nerf sensitif : Nerf transmettant les messages nerveux provenant des organes des sens.
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1/ Naissance dans le cerveau
Tout d'abord, le rire est provoqué par un stimulus qui peut être :
- visuel (situation cocasse)
- auditif (bruit marrant, blague)
- tactil (chatouilles notamment sur certaines parties sensibles du corps comme les côtes, sous les aisselles, ou sur la plante des pieds.)
- olfactif (protoxyde d'azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant composé chimique de formule N2O dont l'inhalation provoque des hallucinations chez l'individu et un rire incontrolé)
Capté en premier lieu par les organes sensoriels (nez, langue, oreilles, yeux...) , ce stimulus est ensuite traité par les aires sensorielles du cortex cérébral et est analysé selon le cas soit :
- par cortex auditif , situé dans le lobe temporal
- par le cortex visuel, situé dans le lobe occipital
- par le cortex somatosensoriel , situé dans le lobe pariétal
Le rire peut également être déclenché par un souvenir venant de la mémoire.
SCHEMA DES AIRES SENSORIELLES DU CORTEX CEREBRAL
Un neurone, est une cellule excitable de base du système nerveux. On en compte environ 100 milliards dans le cerveau.. Les neurones ont deux propriétés physiologiques : l'excitabilité, c'est-à-dire la capacité de répondre aux stimulations et de transformer celles-ci en impulsions nerveuses, et la conductivité, c'est-à-dire la capacité de transmettre les impulsions. Les neurones assurent la transmission signal bioélectrique qui porte le nom d' influx nerveux.
SCHEMA D'UN NEURONE ==>
Par la suite, ces zones sensorielles du cerveau envoient des signaux nerveux vers le centre cortical du rire situé dans le lobe pré-frontal du cortex cérébral qui contrôle nos comportements et choisit la réponse approprié face à telle ou telle situation. Ces influx nerveux sont ensuite transportés vers le système limbique, où naissent les émotions (comme le plaisir, la peur...).
CORTEX PREFRONTAL ET SYSTEME LIMBIQUE
Le système limbique ,groupe de noyaux situés dans la partie inférieure du prosencéphale, a pour fonction de réguler les émotions et le comportement. C'est le lieu où nos réactions cérébrales les plus primaires naissent ainsi que la plupart de nos besoins vitaux. De ce fait, il existe dans notre cerveau des circuites dont le rôle est de récompenser ces fonctions vitales par une sensation de plaisir. Ce système est composé entre autre de l'hypothalamus, de l'hypocampe et de l'amygdale.
L'hypothalamus est un petit noyau de neurones situé à la base du cerveau. Il joue un rôle primordial puisqu'il est responsable de nombreuses fonctions comme le sommeil et l'éveil, la faim, la soif, les pulsions sexuelles. Il est en connexion avec le système limbique.
COUPE LATERAL D'UN ENCEPHALE SUR LAQUELLE ON PEUT VOIR L'AMYGDALE OU ENCORE L'HYPHOTALAMUS
Via l'hypothalamus, ce système va ajuster l'intensité de la réponse émotionnelle en fonction du message reçu par le cortex c'est ce qui fera que l'on rira discrètement ou alors aux éclats . De plus, le système limbique a la capacité de déconnecter le cortex conscient, ce qui serait à l'origine des fous rires incontrôlés.
Le système nerveux végétatif, (ou autonome) permet de contrôler différentes fonctions automatiques du corps humain (respiration, circulation et pression artérielle...). Les centres régulateurs du système nerveux autonome se trouvent dans la moelle épinière,le cerveau et le tronc cérébral.
Il est composé :
- du système nerveux parasympathique (ralentissement général des organes, stimulation du système digestif).
Il est associé à un neurotransmetteur : l'acétylcholine.
- du système nerveux sympathique responsable du contrôle d'un grand nombre d'activités inconscientes de l'organisme, telles que le rythme cardiaque ou la contraction des muscles lisses. Il est associé à l'activité de 2 neurotransmetteurss : la noradrénaline et l'adrénaline (dilatation des bronches, accélération de l'activité cardiaque et respiratoire, dilatation des pupilles, augmentation da la sécrétion).
- Cinq de ces molécules sont impliquées dans le rire :
==> l'acétylcholine : déclenche la contraction musculaire
- Formule brut : C7 H16 NO2
[size]
==> la dopamine : provoque l'émotion plaisante
[/size]
- Formule brut : C8 H11 NO2
==> la gaba : l'inhibition des mouvements anormaux (spasmes, gestes non coordonnés..)
- Formule brut : C4 H9 NO2
==> la sérotonine : responsable du contrôle de l'humeur
- Formule brut : C10 H12 N2O
==> la noradrénaline : maintient l'état d'éveil cérébral
- Formule brut : C8 H11 NO3
2) Mise en action musculaire
[b]Le système limbique, envoie dès lors un message bioélectrique aux aires motrices du cerveau reliées au mouvement. Ce signal correspond à la réaction musculaire propre au rire.
[/b]
AIRES MOTRICES DU CORTEX
CEREBRAL ==>
En premier lieu , les aires motrices du cortex correspondent avec les centres de la respiration qui se trouvent dans le tronc cérébral. Ces centres de la respiration envoient alors des signaux nerveux aux muscles intercostaux et au diaphragme, muscles responsables de la respiration.
Le rire provoque des contractions courtes et des spasmes du diaphragme. Ce dernier se redresse. Le contenu abdominal est abaissé de haut en bas. Sous l'effet des muscles de la respiration, les épaules sont secouées et les autres zones musculaires se détendent.
En outre, les aires motrices du cortex cérébral envoient des signaux vers plusieurs autres muscles. Ces signaux passent par le tronc cérébral et le cervelet avant d'être acheminés aux muscles concernés. Le cervelet est la partie qui coordonne ces mouvements.
SCHEMA COUPE LATERAL D'UN CERVEAU SUR LEQUEL ON PEUT VOIR
LE CERVELET AINSI QUE LE TRONC CEREBRAL
De plus, le rire déclenche la mise en action de plusieurs muscles qui sont sit dits striés. Cela déclenche alors la stimulation des petits muscles du visage, les muscles du larynx, les muscles de l'abdomen... . Les muscles du visage provoque l'expression rieuse. Ils attirent les coins de la bouche et les paupières vers le haut. Les muscles des mâchoires – aussi puissants sont-ils - sont relâchés. Ce sont pas moins de 400 muscles de notre corps qui sont stimulés lorsqu'on rigole. Par ailleurs le rire libère les muscles du larynx provoquant toutes sortes de vocalisations ou de cris. La tête se balance, les mains s'ouvrent, les jambes deviennent molles.
LES MUSCLES DU VISAGE EN ACTION LORSQUE NOUS RIONS.
3) Régulation & biochimie
Le système limbique communique avec l'hypothalamus lorsque l'on rit. L'hypothalamus communique lui-même avec le système nerveux végétatif afin de changer certaines fonctions de la régulation. Le système nerveux végétatif peut modifier quelques fonctions des organes et ce, rapidement.
L'hyphotalamus envoie donc des messages nerveux vers les centres végétatifs situés dans le tronc cérébral .Ces signaux se déplacent au travers des nerfs pour atteindre les organes ciblés.
[b]Le rythme cardiaque s'intensifie pour diminuer ensuite de manière considérable.[/b]
[b]Les muscles lisses des artères s'élargissent et font ainsi baisser la pression[/b]
artérielle. La musculature lisse des bronches se relâche et leur permet
de s'ouvrir davantage et ainsi d'augmenter la ventilation pulmonaire.
En outre, des substances chimiques sont libérées dans le sang.
Dans certains cas, le rire peut mener à la production de larmes par les glandes lacrymonales
et provoquer quelques surprises puisque, la vessie se contracte et le sphincter anal se relâche.
Lorsque nous nous mettons à rire, des catécholamines sont sécrétées par le système nerveux sympathique. Les catécholamines sont composées de 80% d'adrenaline et de 20% de noradrénaline.
La noradrénaline augmente l'activité du cœur (voir expérience ) et de
la pression artérielle. L'adrénaline accroit l'excitabilité de l'organisme.
En outre, la libération de glucose dans le sang se fait de manière plus rapide.
Les organes sont stimulés.
Des endorphines -qui ont la fonction d'inhiber la perception de la douleur- s
ont libérées dans le sang.
On note donc d'abord un effet excitant provoqué par les catécholamines puis
[b]un effet analgésique provoqué par les endorphines.[/b]
http://rireetsante.e-monsite.com/pages/les-mecanismes-du-rire-du-stimulus-a-l-euphorie.html
Invité- Invité
Re: news lifes :)
LE RIRE MEDECIN
En France, un enfant sur deux est hospitalisé avant l’âge de 15 ans. Cette
expérience est souvent synonyme
http://rireetsante.e-monsite.com/pages/le-rire-medecin.html
DES CLOWNS A L’HÔPITAL !
En France, un enfant sur deux est hospitalisé avant l’âge de 15 ans. Cette
expérience est souvent synonyme
d’angoisse et de solitude. En 1991, Caroline Simonds fonde Le Rire médecin convaincue que l’intervention de clowns professionnels peut permettre aux enfants et à leur famille de mieux vivre ces moments difficiles.
D'après elle :
« Pour ces enfants et leurs parents, un séjour à l'hôpital ou une simple visite est souvent synonyme d'angoisse, de solitude et de détresse. A un moment où l'enfant construit sa future personnalité d'adulte, l'hospitalisation constitue une expérience cruciale. Selon qu'elle aura été positive ou négative, heureuse ou traumatisante, cette expérience va influencer significativement la suite de la vie de l'enfant et son attitude face aux problèmes, tant physiques que psychiques, qu'il rencontrera ultérieurement. L'intuition qui a présidé au lancement du Rire Médecin était qu'en faisant s'exprimer l'enfant hospitalisé, en le faisant participer ludiquement, en l'impliquant dans une mini-aventure improvisée, en l'emmenant dans un monde imaginaire, le clown allait lui permettre de continuer d'exister et de se développer.
Par le jeu, la stimulation de l'imaginaire, la mise en scène des émotions, la parodie des pouvoirs, les nez rouges du Rire Médecin permettent à l'enfant de rejoindre son monde, de s'y ressourcer. Le pari est que, s'il n'est certainement pas un thérapeute, le clown à l'hôpital a des vertus thérapeutiques ; que s'il ne soigne pas, il pourrait bien être lui-même une sorte de remède, une pilule du bonheur ou, si l'on préfère, en reprenant la belle formule du grand psychiatre Stanislas Tomkiewiz, un « tuteur de résilience ».
L'« effet-clown » n'agit pas que sur l'enfant, il étend ses bienfaits sur l'ensemble de la communauté thérapeutique qui l'entoure : les parents, la famille, les proches mais aussi les médecins et l'équipe soignante qui découvrent ou redécouvrent que l'humour, le rêve et la fantaisie ont leur place à l'hôpital. »
HISTOIRE DE L'ASSOCIATION DES " CLOWNS MEDECINS"
- 1988 : Le Docteur Girafe débute à New York
Après trois ans et demi passés « à faire le clown » au sein de l'équipe du Big Apple Circus -Clown Care Unit, Caroline Simonds décide de fonder sa propre association qu'elle baptise « Le Rire Médecin ».
- 1991 : Le Rire Médecin entre en scène
Cette année-là, Caroline Simonds (alias Docteur Girafe) obtient l'agrément du Ministère français de la Culture et de la Fondation de France, et sa première subvention accordée par la Fondation Florence Gould. Début avril, elle rencontre le Professeur Jean Lemerle, chef du service d'oncologie pédiatrique de l'Institut Gustave Roussy.
Après deux heures d'entretien, il lui pose une seule question : « Quand commencez-vous ? ». Il lui faudra attendre octobre pour l'accueillir dans son service. En septembre, l'association obtient une nouvelle subvention de la Fondation Crédit Lyonnais, équivalente à trois ans de fonctionnement. Grâce à elle, Le Rire Médecin lance ses premiers programmes et commence à recruter des hôpiclowns. Anne Vissuzaine (alias Dr Claudia Choux-fleur), à la fois clown et première administratrice de l'association, et Caroline Simonds vont ainsi sélectionner 3 nouveaux clowns parmi les 50 auditionnés. En octobre, le Dr Girafe et le Dr Claudia Choux-fleur investissent en « grandes pompes » l'Institut Gustave Roussy et l'hôpital Louis Mourier. Ce début simultané dans deux hôpitaux très différents traduit la volonté du Rire Médecin d'intervenir dans ous types de services pédiatriques.
- 1993 : Le grand public découvre les hôpiclowns
Ouverture d'un nouveau programme à l'hôpital Armand Trousseau et diffusion du film de Fernand Moszkowicz « Le Rire pour la vie » dans l'émission « Envoyé Spécial ». Grâce à ce film, le grand public découvre l'association.
- 1994 : Code de déontologie et début de la mise en oeuvre d'une politique de formation
Preuve de son engagement éthique et de son professionnalisme, Le Rire Médecin publie le code de déontologie de l'association. Et dispense sa première formation à un groupe de clowns souhaitant intervenir au CHU de Genève. Depuis lors, Le Rire Médecin n'a cessé de former des professionnels de santé et des comédiens.
- A partir de 1995 : l'association étend son action en région
Le Rire Médecin initie son développement en province en s'implantant à l'hôpital Mère-Enfant du CHU de Nantes. L'association ne cessera de poursuivre cette politique nationale.
- 1997 : Les clowns font l'objet de différentes publications
La célèbre revue médicale Lancet publie un article intitulé « Des clowns dans des services pédiatriques hospitaliers ». Cet article est la preuve de la reconnaissance accordée par le monde médical à l'association. Cette année-là, Caroline Simonds (alias Docteur Girafe) obtient l'agrément du Ministère français de la Culture et de la Fondation de France, et sa première subvention accordée par la Fondation Florence Gould.
Début avril, elle rencontre le Professeur Jean Lemerle, chef du service d'oncologie pédiatrique de l'Institut Gustave Roussy. Après deux heures d'entretien, il lui pose une seule question : « Quand commencez-vous ? ». Il lui faudra attendre octobre pour l'accueillir dans son service.
En septembre, l'association obtient une nouvelle subvention de la Fondation Crédit Lyonnais, équivalente à trois ans de fonctionnement. Grâce à elle, Le Rire Médecin lance ses
- 2001 : Le Rire Médecin fête ses 10 ans d'existence.
A cette occasion, Albin Michel publie « le Rire Médecin, Journal du docteur Girafe ». Enorme succès et réédition en version de poche chez Pocket pour ce livre cosigné par Caroline Simonds et Bernie Warren, professeur d'art dramatique à l'université de Windsor au Canada.
- 2005 : Approbation par le conseil d'administration du plan de développement 2005-2015
Ce document fixe les principaux objectifs de l'association :
- Assurer la pérennité des programmes existant.
- Favoriser un développement harmonieux et contrôlé des programmes
- Former au métier d'hôpiclown pour permettre la création de nouveaux programmes,
- Promouvoir l'engagement pour le bien-être des enfants hospitalisés
- 2006 : L'association recrute son 50ème clown.
- 2008 : Deux innovations
Naissance d'un nouveau programme à Nancy : Le Rire Médecin adopte le groupe Nancéen « Sourire Rire Guérir » pour donner naissance à l'association Le Rire Médecin - « CHU Nancy ».
Lancement de l'étude Doloclown : Le Rire Médecin a accepté d'être l'objet d'une évaluation scientifique menée dans le service d'hématologie pédiatrique du Professeur Baruchel (Hôpital Saint Louis - Paris). Baptisée « Étude Doloclown », elle respecte les règles strictes de tout protocole d'évaluation scientifique (échantillonnage aléatoire, questionnaire validé,...) et porte sur « l'incidence de l'accompagnement de soins douloureux par les clowns ». 2009 : Le Rire Médecin fait ses premiers pas au sein de l'hôpital Robert Debré (Paris).
- 2010 : Création de l'Institut de Formation du Rire Médecin
Organe de formation professionnelle initiale et continue, l'Institut de Formation du Rire Médecin regroupe toutes ses activités liées au développement du métier de clown hospitalier et à la promotion de la bientraitance des enfants hospitalisés. Activa Capital est le mécène fondateur de l'Institut de Formation du Rire Médecin.
- 2011 : Première promotion de la formation professionnelle "Comédien - Clown à l'hôpital"
Déroulement
- Les clowns du Rire médecin interviennent 2 fois par semaine et tout au long de l’année dans chacun des services où ils sont présents
- Ce sont tous des comédiens professionnels, spécifiquement formés pour intervenir à l’hôpital
- Intervenant toujours en duo, les clowns proposent à chaque enfant un spectacle improvisé et personnalisé
- Ils travaillent main dans la main avec les équipes médicales et soignantes et sont soumis à un code de déontologie.
- Voici une vidéo sur laquelle on peut voir travailler de vrais clowns médecins dans un hôpital et faire oublier momentanément les souffrance des enfants hospitalisés...../....
http://rireetsante.e-monsite.com/pages/le-rire-medecin.html
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:14, édité 1 fois (Raison : Mise en page ou déformation professionnelle ou révision de mon métier.)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/SVT/SVT1S/16_Le_cortex_sensoriel_et_la_plasticite_du_systeme_nerveux_central.pdf
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Publié le 15/12/2014
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NEURO: Ce réseau de saillance qui sélectionne les stimuli pertinents – Nature Neuroscience
Le cerveau est constamment bombardé de stimuli et l’évidence ou la saillance relative de ces stimuli détermine ceux qui sont dignes d’attention.
Cette nouvelle recherche de l’Université de Miami, contribue à la compréhension de la façon dont le cerveau sélectionne certaines données de l’environnement qui sont signifiantes pour le sujet à un moment et dans un contexte donnés.
Les résultats, publiés dans la revue Nature Neuroscience montrent que le dysfonctionnement de ce système de saillance peut expliquer plusieurs troubles tels que l’autisme, la psychose ou la démence.
Plusieurs recherches ont déjà cherché à définir le système qui, dans un environnement visuel encombré de données multiples et en constante évolution, nous permet d’ignorer certains stimuli non pertinents pour la tâche à accomplir.
Une [size=13][size=14]étude de l’Université Simon Fraser (Canada), publiée dans le Journal of Neuroscience a déjà expliqué comment notre cerveau, grâce à un mécanisme de suppression, évite d’être distrait par des informations non pertinentes alors que nous nous concentrons sur un élément ou une tâche donnée. Un mécanisme de suppression vient réduire également la saillance visuelle des éléments qui pourraient détourner de la tâche principale[/size] a également été décrit lors d’une récente étude de neuroscientifiques américains, publiée dans PLoS ONE. [/size]
Cette nouvelle étude vient corréler le dysfonctionnement de ce système de saillance à des troubles tels que l’autisme, la psychose, et la démence.
Lucina Q. Uddin, professeur de Psychologie à l’Université de Miami et responsable du Brain Connectivity and Cognition Laboratory nous explique que ce réseau de saillance exerce non seulement un rôle central dans la détection des stimuli pertinents mas aussi dans la coordination des ressources pour les neurones. Sa recherche, via l’imagerie, met en avant le rôle critique d’une zone du cerveau, l’insula dans la réponse aux stimuli pertinents : « Quand cette région du cerveau ne fonctionne pas correctement, on peut voir les effets frappants sur différents aspects de plusieurs troubles cérébraux répandus « .
Sa recherche montre que l’insula n’est pas une zone homogène et peut être séparée en différentes subdivisions qui vont jouer dans la coordination d’autres régions du cerveau impliquées dans l’orientation de l’attention.
De prochaines recherches sont déjà prévues pour caractériser les dysfonctions de l’insula associées aux principaux troubles du cerveau.
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Plusieurs recherches ont déjà cherché à définir le système qui, dans un environnement visuel encombré de données multiples et en constante évolution, nous permet d’ignorer certains stimuli non pertinents pour la tâche à accomplir.
Une [size=13][size=14]étude de l’Université Simon Fraser (Canada), publiée dans le Journal of Neuroscience a déjà expliqué comment notre cerveau, grâce à un mécanisme de suppression, évite d’être distrait par des informations non pertinentes alors que nous nous concentrons sur un élément ou une tâche donnée. Un mécanisme de suppression vient réduire également la saillance visuelle des éléments qui pourraient détourner de la tâche principale[/size] a également été décrit lors d’une récente étude de neuroscientifiques américains, publiée dans PLoS ONE. [/size]
Cette nouvelle étude vient corréler le dysfonctionnement de ce système de saillance à des troubles tels que l’autisme, la psychose, et la démence.
Lucina Q. Uddin, professeur de Psychologie à l’Université de Miami et responsable du Brain Connectivity and Cognition Laboratory nous explique que ce réseau de saillance exerce non seulement un rôle central dans la détection des stimuli pertinents mas aussi dans la coordination des ressources pour les neurones. Sa recherche, via l’imagerie, met en avant le rôle critique d’une zone du cerveau, l’insula dans la réponse aux stimuli pertinents : « Quand cette région du cerveau ne fonctionne pas correctement, on peut voir les effets frappants sur différents aspects de plusieurs troubles cérébraux répandus « .
Sa recherche montre que l’insula n’est pas une zone homogène et peut être séparée en différentes subdivisions qui vont jouer dans la coordination d’autres régions du cerveau impliquées dans l’orientation de l’attention.
De prochaines recherches sont déjà prévues pour caractériser les dysfonctions de l’insula associées aux principaux troubles du cerveau.
- See more at: http://blog.santelog.com/2014/12/15/neuro-ce-reseau-de-saillance-qui-selectionne-les-stimuli-pertinents-nature-neuroscience/#sthash.QY2ZrD1P.dpuf
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Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:19, édité 1 fois (Raison : mise en page)
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Re: news lifes :)
http://www.education-emotionnelle.com/wp-content/uploads/2014/01/Dossier-Neuro-p%C3%A9dagogie-Francine-Mounier-Barreau1.pdf
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L'amour est un «trouble» neurologique
[size=12]Planète Santé
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[*]La dynamique du scénario
[*]Logique de finalité et Vision personnelle
[*]Quels écueils ?
[*]Les solutions envisageables
[/list]
Définition
Pour Eric BERNE, un jeu psychologique est une série de transactions complémentaires avec un message secret, qui conduit à un bénéfice négatif psychologique prévisible.
Nous jouons des jeux pour renforcer les croyances scénariques et justifier notre position de vie.
Quand les solutions d’hier deviennent les problèmes d’aujourd’hui !
En jouant nous produisons des stratégies périmées. Quand nous étions enfants, nous avons opté pour des décisions et des croyances qui nous permettaient d’obtenir ce que nous voulions de notre environnement.
Selon Richard ERSKINE et Eric BERNE, les jeux psychologiques apportent six avantages :
Nous jouons trois types de jeux :
Il a y trois degrés évolutifs :
Selon Eric BERNE, il y quatre manières de diagrammer un jeu :
- Diagramme des transactions
- La formule J
- Le triangle de KARPMAN
- Le diagramme symbiotique des SCHIFF
a. Le Diagramme Transactionnel :
Dans son analyse formelle des jeux Eric BERNE parle du diagramme transactionnel qui comporte un niveau social (transaction apparente) et un niveau psychologique (transaction cachée).
APPAT+ FAIBLESSE = REPONSE ---> COUP DE THEATRE*--->STUPEFACTION--->BENEFICE PSYCHOLOGIQUE
(*Les deux partenaires changent de position dans le triangle dramatique)
(Eric BERNE : Sexe and Human loving et “Bonjour”)
c. Le Triangle dramatique
Selon Steph KARPAMN nous jouons des rôles à partir de nos positions de vie :
Le triangle se compose de trois positions :
- victime
- persécuteur
- sauveteur
Il y a jeu lorsque :
- les protagonistes se trouvent dans l’un des trois rôles du triangle
- ils changent de rôle
-et que dans chaque position sont vécus le niveau social et le niveau psychologique
Prix Eric BERNE 1972 - Stephen KARTMAN : Les triangles dramatiques.
1. Définition des sentiments parasites et des timbres-ristourne
Définition :
Un sentiment parasite est une émotion habituelle, apprise et encouragée dans l’enfance et vécue dans de nombreuses situations de stress. Cette émotion est inappropriée comme moyen adulte de résoudre des problèmes.
La littérature A.T. propose différentes sortes de parasitages et de sentiments parasites, nous retiendrons : les sentiments racket et les sentiments élastiques
Les sentiments racket :
Comme la mafia qui propose une protection sous menaces et en extorquant des fonds, ces sentiments sont fallacieux.
C’est souvent le sentiment parasite le plus habituel (peur - colère - tristesse - honte - joie - culpabilité)
Caractéristiques :
Les sentiments élastiques :
Une séquence vécue dans le présent peut nous rappeler une séquence négative vécue dans le passé. Dans ce cas, l’émotion vécue dans le passé vient nous envahir et nous parasiter, en empêchant la séquence du présent de se dérouler positivement (comme un élastique qui serait tendu depuis le passé et qui lâcherait soudainement en venant percuter le présent). Il nous faudra alors identifier le souvenir négatif du passé pour “décrocher” le sentiment élastique et vivre la séquence présente de façon adaptée.
PARASITAGE
Certains analystes transactionnels définissent le parasitage comme un ensemble de comportements scénariques, adoptés inconsciemment comme moyens de manipulation de l’environnement et entraînant la personne à éprouver un sentiment parasite.
Prix Eric BERNE 1978 - Fanita ENGLISH : Sentiments parasites et sentiments vrais : le facteur de substitution.
LES TIMBRES
Si nous vivons un sentiment désagréable, nous pouvons l’exprimer sur le champ. Pour renforcer notre scénario, nous pouvons aussi mettre en réserve ce sentiment parasite et le garder pour plus tard. En faisant cela, nous collons un timbre ristourne et nous remplissons notre collection. Ainsi nous pourrons la rendre par la suite avec perte et fracas.
2. Importance des processus internes/intra psychiques
Timbres et scénarios
Quel est l’avantage de collectionner des timbres ?
Les gens qui ont un scénario banal font de plus petites collections.
Les gens qui ont un scénario “harmatique” font de grosses collections qu’ils échangent contre des bénéfices importants.
Les gens qui ont un scénario gagnant apprennent à collectionner les “timbres en or” au vue de leurs résultats positifs.
Les sentiments parasites sont des sentiments appris :
- appris par imitation
- renforcés par la famille
- définis ou attribués par les parents à la place de l’enfant
3. Relation entre les sentiments parasites et les transactions, les stratagèmes et le scénario
Marilyn ZALCMAN et Richard ERSKINE ont développé le circuit des sentiments parasites.
Ce processus explique comment nos manifestations de parasitage provoquent chez les autres des comportements qui renforcent les souvenirs négatifs et nous amènent à revivre des sentiments négatifs. Ces sentiments négatifs renforcent nos croyances et sentiments scénariques.
Prix Eric BERNE 1982 - Marilyn ZALCMAN et Richard ERSKINE : Le circuit des sentiments parasites et l’analyse du parasitage.
DIFFERENCE ENTRE UN SENTIMENT SPONTANE ET UN SENTIMENT PARASITE :
- il se passe dans l’ici et maintenant
- il est adapté à la réalité
- il s’arrête quand la tension provoquée est résolue
- il ne dure que quelques instants
http://seve.free.fr/anatpieges.htm
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L'amour est un «trouble» neurologique
[size=12]Planète Santé
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Chou rouge / fdecomite via FlickrCC Licence by
Grâce à la neuro-imagerie, on peut faire la différence entre le grand amour et celui qui l’est nettement moins.
Plus qu’une simple émotion (comme la joie, la tristesse ou le mépris) l’amour est une«fonction supérieure», avance le Dr Francesco Bianchi-Demicheli, psychiatre sexologue des Hôpitaux Universitaires de Genève.
En collaboration avec Stéphanie Ortigue, chercheuse à l'université de Syracuse, à New York, il est parvenu à mettre en lumière la sublime fonction de l’amour grâce à ce qu’ils appellent la «neuro-imagerie de l’amour», soit l’analyse des réactions du cerveau face au sentiment amoureux.
Le fait d’aimer irait selon eux bien au-delà des simples aires émotionnelles du cerveau. Lorsque l’amour apparaît, c’est en effet pratiquement tout l’ensemble cérébral qui s’agite. «Bien entendu, les aires émotionnelles se réveillent, mais la neuro-imagerie a pu démontrer que les régions les plus évoluées du cerveau, là où s’élaborent les processus cérébraux les plus complexes, s’éveillent également, explique le médecin spécialiste. L’amour n’est donc pas qu’une émotion, c’est bien plus que cela.»
Amour passionnel ou amour compagnon?
Pour mener à bien leur étude, qui s’insère dans une ligne de recherche et une collaboration scientifique entre Genève et les Etats-Unis, le Dr Bianchi-Demicheli et sa collègue se sont intéressés au cerveau de trente-six femmes, âgées en moyenne de 20 ans ― et amoureuses. Un amour qui a pu être défini grâce à une grille très précise: l’échelle de la passion Hatfield & Spracher. Celle-ci permet, selon différents critères, de comprendre si l’on est en présence de l’amour passionnel ou d’un amour «compagnon»
.«[size=13]Nous avons alors pris des personnes passionnément amoureuses et des personnes qui vivaient un simple amour ‘’compagnon’’, que l’on peut définir par un attachement, un lien de confiance, ou de l’amitié, explique le sexologue. Nous avons alors envoyé des stimuli liés à la personne aimée de manière aléatoire.
Avec ces stimuli on pouvait constater l’activation de certaines zones du cerveau, les mêmes pour tout le monde. Nous avons tenté la même expérience avec des mots en liens avec l’être aimé et le résultat était le même.
En faisant des stimulations très rapides, et ce même si concrètement la personne ne ‘’voyait’’ pas distinctement les images qui lui étaient proposées, son cerveau réagissait, et ce de manière bilatérale. C’est ainsi que nous avons donc pu construire notre étude, sur la base de ces résultats.»[/size]
En opérant des activations corticales, ces chercheurs ont ainsi pu déceler qu’au total une douzaine d’aires cérébrales étaient directement activées sous l’effet de la passion. Dès lors, considérer cet amour comme un simple sentiment, reviendrait à ignorer tout ce que l’état amoureux déclenche dans notre cerveau. «L’amour est un réseau distribué dans le cerveau, surenchérit le Dr Bianchi Demicheli. C’est un phénomène dynamique!»
La peur et l'agressivité éliminées par l'amour
Parmi les aires touchées, l’amour va mettre en mouvement le système cognitif de l’individu, les aires liées à la motivation et à la récompense, ainsi que celles impliquées dans la cognition sociale, soit la capacité qu’à un individu à socialiser. En parallèle, les chercheurs ont observé que les aires connues pour être en lien à la peur ou à l’agressivité se désactivent sous l’effet de l’amour.
Le réseau de l’attention et surtout l’aire du «self» sont également très actives. Enfin, le gyrus angulaire directement impliqué dans les processus mathématiques les plus complexes et impliqué dans des fonctions très avancées du langage (comme la sémantique) se réveille lui aussi.
L’amour devient alors une entité très complexe que le cerveau traite à partir de sensations physiologiques et psychiques, mais aussi à partir du vécu de la personne, de concepts culturaux, et plus généralement d’une expérience personnelle ancrée dans la mémoire.
http://www.slate.fr/story/57839/amour-cerveau-neurologie
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Vision personnelle et scénario
Jérôme 6 septembre 2008Durant les derniers Ateliers d’été, j’ai participé à un atelier présenté par Serge Eskenazi sur la Vision personnelle, outil de réflexion fondé sur les travaux de Victor Frankl. Particulièrement intéressé par les alternatives que cette approche offre à chacun en termes de dynamique personnelle, j’ai réfléchi aux liens possibles avec le scénario.
Mes questions sont les suivantes :
concrètement, comment articuler logique de finalité, Vision personnelle et dynamique scénarique ? La logique de finalité et la Vision personnelle peuvent-elles nous permettre de « sortir » de la seconde ? Je vous livre ici le résultat auquel je suis parvenu : il s’agit bien d’une invitation à un échange d’idées et non d’un résultat académique.
[list="font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; margin: 0.4em 0px 0.4em 1.3em; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px; vertical-align: baseline; text-align: justify;"][*]La dynamique du scénario
[*]Logique de finalité et Vision personnelle
[*]Quels écueils ?
[*]Les solutions envisageables
[/list]
1- La dynamique du scénario
Lorsque l’enfant se heurte à une situation, un environnement qui ne répond pas à ses besoins, à ses attentes, il éprouve un manque. Dès qu’il acquiert les capacités pour y réfléchir, il y cherche une explication. Il ressent en effet à la fois le manque et le besoin d’explication ; le plus souvent ce dernier sert à combler le premier : « Maman ne me donne jamais de câlins, c’est parce que j’ai quelque chose qui cloche – ou – c’est parce qu’elle a quelque chose qui cloche » (origine de la position de vie existentielle).
L’explication cognitive a pour fonction de « combler » le manque (gestalt secondaire) qui lui n’a rien de cognitif, il est affectif, émotionnel, corporel, etc.
L’enfant se construit une logique interne en réponse à un environnement qui en manque bien souvent à ses yeux.
Il va ainsi, de ses premiers vécus, se forger des croyances sur lui, les autres et le monde qu’il va le plus souvent ensuite généraliser. Cette construction est essentielle, elle permet deux choses : de rendre la vie prévisible (si a → b, alors à chaque fois que a, toujours b) et, comme nous le rappelle Alain Crespelle[size=14]1, de répondre à notre besoin de structure. [/size]
Rappelons-nous en effet, pour ceux qui l’on vécu, notre sentiment angoissé face à une situation de rupture, un licenciement par exemple : « Mais qu’est ce que je vais faire demain ? », alors imaginons un enfant face à l’infini des possibilités que lui offre la vie : donner une structure c’est essentiel, ça s’appelle le scénario.
Le scénario permet donc de se donner un cadre protecteur d’autant plus sûr qu’il a sa propre dynamique auto-validante. C’est ce qu’ont montré Richard Erskine et Marilyn Zalcman avec le circuit du sentiment-parasite[size=14]2, rebaptisé d’ailleurs depuis « circuit du scénario ».[/size]
Le scénario est donc protecteur, mais aussi, comme tel, limitant. Je construis ma vie en fonction de mes croyances, je « filtre » ce que je vis pour en assurer l’adéquation avec ma logique interne, je méconnais ce qui y est étranger. C’est une logique répétitive.
De ce fait, bien souvent, puisqu’ il s’agit d’une construction interne qui date de mon enfance, elle n’est plus adaptée et la vie que je mène ne me convient pas.
Une solution : revisiter cette logique et l’actualiser. Il ne s’agit pas tant de « sortir du scénario », puisqu’il a un côté protecteur et structurant, que de se diriger vers plus d’autonomie (faire le tri entre ce qui me va et ce qui ne me convient plus).
Cette solution consiste à s’interroger sur la logique de causalité. Ce que je suis aujourd’hui trouve sa cause dans le passé, pour « changer » aujourd’hui, je revisite mon passé.
Il y a d’autres possibilités, celle qui m’intéresse ici c’est celle qui consiste à m’interroger sur mon futur. C’est ce que l’on appelle la logique de finalité et la Vision personnelle.
2- Logique de finalité et Vision personnelle
Will Schutz (1905-2002, américain, psychologue, créateur de « l’Elément Humain ») s’est retrouvé à un moment de sa jeunesse à devoir faire un choix : pour ou contre la guerre du Vietnam.
Répondre « contre » c’est, lui assure alors son père, se fermer demain toutes les portes de la fonction publique, c’est la garantie de figurer en bonne place sur la liste noire de l’administration pour le reste de ses jours.
Il y réfléchit un temps, puis se dit : « Ce qui compte pour moi, et ce qui me guide, c’est la question suivante : quel homme veux-je devenir ? Et c’est en fonction de ce critère que je veux faire mes choix».
En d’autres termes, ce que je deviendrai demain ne dépend pas uniquement de celui que j’étais hier, mais de ce que je décide aujourd’hui.
Dans cette perspective, la logique d’identité (qui suis-je ?) dépend d’hier (logique de causalité), de ma relation aujourd’hui à autrui (logique d’altérité – je ne peux me définir seul) ETde celui que je veux être demain (logique de finalité).
Si revisiter ses choix scénariques permet de se libérer de décisions devenues aujourd’hui encombrantes, cela ne dispense pas de s’interroger sur ce que l’on veut pour demain (c’est l’objectif plus spécifique de ce que l’on appelle le développement personnel qui nous dirige vers celui que nous voulons être).
La Vision personnelle de Victor Frankl (1905-1997, américain, créateur de la logothérapie, la thérapie par le sens) est, dans le cadre de cette logique de finalité, une invitation à s’interroger sur :
Ma vocation, mon ambition pour moi pour demain, mes missions vis-à-vis de (mes enfants, mon aïeul en maison de retraite…), les traces que je veux laisser de mon passage (qu’est-ce que j’aimerais que l’on dise de moi quand je ne serai plus ?), les valeurs auxquelles je crois et ce que je suis prêt à faire concrètement pour elles, mes grands projets professionnels pour les cinq années à venir, et si j’avais une devise quelle serait-elle…
C’est donc une invitation au questionnement, à la conscientisation. En termes d’États du moi, c’est une possibilité puissante qui nous est offerte de sortir des automatismes de l’Enfant Adapté ou du Parent et une excellente opportunité de favoriser, dans une perspective interactionnelle des États du moi, un dialogue interne fructueux, ou – si l’on se place dans le cadre de référence de Richard Erskine – de favoriser l’émergence d’un Adulte intégré.
Enfant, nous avons pris un certain nombre de décisions inconscientes notamment parce que notre A2 n’avait pas la capacité d’envisager autrement les choses ; il en est autrement aujourd’hui. Il s’agit donc ici, je le comprends comme tel, de ne plus laisser aux mains de notre scénario l’apanage de notre définition et de notre devenir.
3- Quels écueils ?
Personnellement, cette vision m’a d’abord semblé très puissante dans le questionnement qu’elle offre… mais quid des réponses ??
À la mise en pratique, je me suis dis : les questions, on me les donne (ce qui m’évite un « questionnement auto-sélectif » scénarique)… mais les réponses ? Ne suis-je pas à nouveau aux prises avec mes propres limites ?
Je vois la Vision personnelle et la logique de finalité comme une incursion d’une dynamique de Sens dans une logique de sens scénarique. Jusque-là, hors scénario, point de sens : le sens se définit par le sens scénarique (c’est-à-dire que j’explique ma situation actuelle, je lui donne du sens, en l’appuyant sur mes croyances scénariques).
Dans quelles mesures vais-je pouvoir sortir de ma structure scénarique protectrice ?
Dans quelles mesures vais-je accepter l’imprévisible, l’inconnu ? Et son sentiment associé, la peur ?
Par ailleurs, comment m’assurer que mes réponses que je suppose Adulte, le sont bien ?
Comment m’assurer que ce n’est pas de l’Adulte contaminé ? Que je ne fais pas de méconnaissances ?
Qu’il ne s’agit pas, par exemple, d’une réponse de l’Enfant Adapté Rebelle ?
Je pense ici à cet australien qui vient de décider, arriver à la quarantaine et suite à une déception amoureuse, de vendre sa vie sur eBay. Il a trouvé acquéreur : pour 236 000 euros il a tout vendu maison, voiture, vêtements… il a même présenté à ses amis son « successeur » !
Voici ce qu’il dit : « Quand j’ai décidé de me lancer dans ce projet, je n’avais pas de réponse. Je savais seulement que je rêvais de quelque chose d’aventureux, de quelque chose d’excitant, de quelque chose comme d’un défi ».
Dans cet exemple, le danger est grand d’avoir une ambition personnelle motivée par un « refus de » (une vie « planplan » comme il dit lui-même, par exemple) plus que pour un projet « pour » (et qu’il s’agisse donc d’un choix scénarique). (pour la petite histoire, il s’est fixé une série de 100 buts (voyages, rencontres…) à atteindre en 100 semaines).
4- Les solutions envisageables
Il s’agit simplement de valider un travail autant intuitif que réflexif. Il est bien entendu possible de faire un travail à partir des États du moi (confrontation pour révéler une éventuelle contamination, vérification de la faisabilité effective, de la connaissance des options possibles, etc.), il est également bienvenu de partir des sentiments vécus (dans quelles mesures sont-ils adaptés, ou sont-ils des revécus, de la reproduction…) mais je veux vous exposer ici un outil que je trouve excellent.
Il permet d’explorer la cohérence entre les convictions dont nous pouvons être porteurs, et les actes posés en conséquence
(« Quel homme veux-je être ? → quelles convictions ? → quels actes ?).
Il se présente en deux parties, la première permet de faire le lien entre les convictions que nous portons et leurs fondements intimes, la seconde permet d’aligner les actes dans le droit fil des convictions ainsi affirmées.
Question : Qu’est-ce qui est important pour moi ? (votre réponse)
- Pourquoi ? (votre réponse)
- Pourquoi (cette réponse là) ? (votre réponse)
- Pourquoi (cette nouvelle réponse) ?
- Déroulez les pourquoi (en général 3 c’est pas mal…) et répondez ensuite à la seconde partie :
- Donc pour moi cela implique ? (votre réponse)
- Ce qui implique ? (votre réponse)
- Ce qui implique ? (votre réponse)…
« C’est le désir qui met en mouvement, plus que la satisfaction du désir »
Alain Crespelle[size=14]3.[/size]
Pour accompagner ce texte, je vous propose de poursuivre par la lecture de son écho poétique, L’homme-qui-avance par Evelyne Blain-Joguet, dans la rubrique « Au fil de l’eau ».
http://analysetransactionnelle.fr/vision-personnelle-et-scenario/
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LES STRATAGÈMES OU JEUX PSYCHOLOGIQUES
1. Définition des stratagèmes ou jeux psychologiques
Définition
Pour Eric BERNE, un jeu psychologique est une série de transactions complémentaires avec un message secret, qui conduit à un bénéfice négatif psychologique prévisible.
(Eric BERNE : Des jeux et des hommes).
2. Raisons pour lesquelles on joue des jeux
Nous jouons des jeux pour renforcer les croyances scénariques et justifier notre position de vie.
Quand les solutions d’hier deviennent les problèmes d’aujourd’hui !
En jouant nous produisons des stratégies périmées. Quand nous étions enfants, nous avons opté pour des décisions et des croyances qui nous permettaient d’obtenir ce que nous voulions de notre environnement.
Mais dans la vie adulte, nous avons d’autres options qui sont plus efficaces.
3. Bénéfices des jeux psychologiques
Selon Richard ERSKINE et Eric BERNE, les jeux psychologiques apportent six avantages :
- Biologique
Obtenir des stimulations “garanties”.
- Existentiel
Maintenir la position de vie.
- Psychologique externe
Eviter l’intimité, la responsabilité, éviter de grandir.
- Psychologique interne
Eviter les sentiments originels douloureux ou le souvenir d’une souffrance liée au manque.
-Social externe
Structurer le temps en société.
- Social interne
Structurer le temps et le vécu intra-psychique à travers les “fantasmes”.
4. Exemples de stratagèmes ou jeux
Nous jouons trois types de jeux :
- des jeux de victime
“jambes de bois” - “Pourquoi faut-il que ça m’arrive toujours à moi ?” - “Pauvre de moi” - “C’est affreux” - “J’essaie de faire de mon mieux” - “Oui mais” - “Pardonne-moi”
(Schlemiel)
- des jeux de persécuteurs
“Les défauts” - “La psychiatrie” - “Coincé” - “Maintenant je te tiens !” - “Le viol” - “Oui mais” - “Battez-vous tous les deux” - “Le mien est meilleur que le tien” - “Pourquoi faut-il toujours que tu...” - “Regarde ce que tu m’as fais faire”
- des jeux de sauveteurs
“J’essaie seulement de vous aider” - “Laisse-moi le faire à ta place” - “Heureux de vous rendre service” - “Raconte-moi tes malheurs” - “A votre place je...”
5. Degrés de Stratagèmes
Il a y trois degrés évolutifs :
- Jeux du premier degré
Se jouent au niveau social, en société, (léger malaise ou désagrément qui ne dure pas).
- Jeux du deuxième degré
Ils se jouent en partie privée, car le bénéfice négatif est caché du public. Ils sont durables, les dommages corporels sont réversibles (famille - travail).
- Jeux du troisième degré
C’est l’intensité de jeu la plus élevée. Les dommages corporels et psychologiques sont irréversibles et les conséquences sociales sont permanentes (prison - morgue - hôpital psychiatrique).
6. Diagramme des jeux psychologiques
Selon Eric BERNE, il y quatre manières de diagrammer un jeu :
- Diagramme des transactions
- La formule J
- Le triangle de KARPMAN
- Le diagramme symbiotique des SCHIFF
a. Le Diagramme Transactionnel :
Dans son analyse formelle des jeux Eric BERNE parle du diagramme transactionnel qui comporte un niveau social (transaction apparente) et un niveau psychologique (transaction cachée).
(E.B. Des jeux et des hommes).
Paradigme transactionnel
b. La Formule du jeu (G Formula)
Paradigme transactionnel
b. La Formule du jeu (G Formula)
APPAT+ FAIBLESSE = REPONSE ---> COUP DE THEATRE*--->STUPEFACTION--->BENEFICE PSYCHOLOGIQUE
(*Les deux partenaires changent de position dans le triangle dramatique)
(Eric BERNE : Sexe and Human loving et “Bonjour”)
c. Le Triangle dramatique
Selon Steph KARPAMN nous jouons des rôles à partir de nos positions de vie :
Le triangle se compose de trois positions :
- victime
- persécuteur
- sauveteur
Il y a jeu lorsque :
- les protagonistes se trouvent dans l’un des trois rôles du triangle
- ils changent de rôle
-et que dans chaque position sont vécus le niveau social et le niveau psychologique
Prix Eric BERNE 1972 - Stephen KARTMAN : Les triangles dramatiques.
ANALYSE DES SENTIMENTS PARASITES
1. Définition des sentiments parasites et des timbres-ristourne
Définition :
Un sentiment parasite est une émotion habituelle, apprise et encouragée dans l’enfance et vécue dans de nombreuses situations de stress. Cette émotion est inappropriée comme moyen adulte de résoudre des problèmes.
La littérature A.T. propose différentes sortes de parasitages et de sentiments parasites, nous retiendrons : les sentiments racket et les sentiments élastiques
Les sentiments racket :
Comme la mafia qui propose une protection sous menaces et en extorquant des fonds, ces sentiments sont fallacieux.
C’est souvent le sentiment parasite le plus habituel (peur - colère - tristesse - honte - joie - culpabilité)
Caractéristiques :
- c’est un sentiment répétitif
- il est inapproprié, inadéquat et pas en rapport avec la situation actuelle
- il est substitutif (sentiment de remplacement, vécu à la place d’un autre sentiment)
- il est ancien et basé sur un système de croyance
- il résulte d’une ou plusieurs méconnaissances
Les sentiments élastiques :
Une séquence vécue dans le présent peut nous rappeler une séquence négative vécue dans le passé. Dans ce cas, l’émotion vécue dans le passé vient nous envahir et nous parasiter, en empêchant la séquence du présent de se dérouler positivement (comme un élastique qui serait tendu depuis le passé et qui lâcherait soudainement en venant percuter le présent). Il nous faudra alors identifier le souvenir négatif du passé pour “décrocher” le sentiment élastique et vivre la séquence présente de façon adaptée.
PARASITAGE
Certains analystes transactionnels définissent le parasitage comme un ensemble de comportements scénariques, adoptés inconsciemment comme moyens de manipulation de l’environnement et entraînant la personne à éprouver un sentiment parasite.
Prix Eric BERNE 1978 - Fanita ENGLISH : Sentiments parasites et sentiments vrais : le facteur de substitution.
LES TIMBRES
Si nous vivons un sentiment désagréable, nous pouvons l’exprimer sur le champ. Pour renforcer notre scénario, nous pouvons aussi mettre en réserve ce sentiment parasite et le garder pour plus tard. En faisant cela, nous collons un timbre ristourne et nous remplissons notre collection. Ainsi nous pourrons la rendre par la suite avec perte et fracas.
2. Importance des processus internes/intra psychiques
Timbres et scénarios
Quel est l’avantage de collectionner des timbres ?
Eric BERNE propose la réponse suivante : parce qu’en échangeant les timbres négatifs ou en rendant nos collections, nous avançons vers le bénéfice de notre scénario.
Les gens qui ont un scénario banal font de plus petites collections.
Les gens qui ont un scénario “harmatique” font de grosses collections qu’ils échangent contre des bénéfices importants.
Les gens qui ont un scénario gagnant apprennent à collectionner les “timbres en or” au vue de leurs résultats positifs.
Les sentiments parasites sont des sentiments appris :
- appris par imitation
- renforcés par la famille
- définis ou attribués par les parents à la place de l’enfant
3. Relation entre les sentiments parasites et les transactions, les stratagèmes et le scénario
Marilyn ZALCMAN et Richard ERSKINE ont développé le circuit des sentiments parasites.
Ce processus explique comment nos manifestations de parasitage provoquent chez les autres des comportements qui renforcent les souvenirs négatifs et nous amènent à revivre des sentiments négatifs. Ces sentiments négatifs renforcent nos croyances et sentiments scénariques.
Prix Eric BERNE 1982 - Marilyn ZALCMAN et Richard ERSKINE : Le circuit des sentiments parasites et l’analyse du parasitage.
DIFFERENCE ENTRE UN SENTIMENT SPONTANE ET UN SENTIMENT PARASITE :
- il se passe dans l’ici et maintenant
- il est adapté à la réalité
- il s’arrête quand la tension provoquée est résolue
- il ne dure que quelques instants
http://seve.free.fr/anatpieges.htm
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Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:39, édité 2 fois (Raison : Mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Les Mécanismes d'échec
Composante du modèle, les Mécanismes d'échec constituent un ensemble dynamique de comportements sous différents degrés de stress propre à chaque Type de Personnalité , et dont le processus peut conduire à l'échec de la relation, d'un projet du fait de comportements et d'actions inadaptés à la situation.
Vous trouverez la description des Mécanismes d'échec de chaque Type de Personnalité sur le site de la Process Communication.
Pour compléter la description, seront abordés dans ce billet les concepts de scénario, mini-scénario(survol des notions : positions de vie, sentiments parasites, injonctions) et ainsi montrer l'intérêt que peut représenter, pour soi, l'identification des premiers clignotants du stress (négatif), leur signification et ainsi balayer les options pour sortir du processus qui conduirait vers les mécanismes d'échec.
"En chaque position du mini-scénario se joue une tendance dynamique vers la survie.... si les personnes se bloquent dans celui-ci, c'est pour survivre, car elles ne réalisent pas leur capacité de vivre pleinement la vie dans ce qu'elle comporte de meilleur." (Hedges Capers et Louise Goodman, article p66 CAT 4)
Concept de scénario
Dans la photo animée ci-après, le scénario serait l'axe horizontal et les mécanismes d'échec la roue qui se déplace sur l'axe horizontal : les deux composantes interagissent. (voir le billet sur les processus scénariques en Process Com)
Eric Berne disait en 1970 dans Amour, Sexe et Relations p 157 :
Dès les premiers mois, l'enfant apprend ce qu'il doit faire, mais aussi ce qu'il doit voir, entendre, toucher, penser et sentir. Et en outre, il apprend aussi s'il doit être un gagnant ou un perdant, comment sa vie va finir. Toutes ces instructions sont programmées dans son esprit et son cerveau aussi nettement que si c'étaient des cartes perforées insérées dans la mémoire d'un ordinateur.
Dans les années qui suivent, ce qu'il considère comme indépendance ou son autonomie, n'est en fait que sa liberté de choisir certaines cartes, mais pour la plupart, les anciennes perforations restent là où elles étaient à l'origine.
Issu des recherches en neurosciences, voir l'article d'une consoeur, Bernadette Lecerf-Thomas, qui indique à quel point notre identité est constituée de plusieurs cultures et d'histoires.Le Mini-scénario
Par le mini-scénario, pour lequel il reçu le prix Eric Berne en 1977, Taibi kahler répond à une remarque d'Eric Berne : "le clinicien qui trouvera comment identifier le scénario d'un patient en une séance fera un apport capital en termes de connaissance de l'homme et de son fonctionnement psychologique".
Le mini-scénario (OK ou non-OK) est une séquence de comportements en l'espace de quelques minutes ou même quelques secondes, qui renforce le plan de vie. (Article de Taibi Kahler et Hedges Capers, CAT 2, page 43)
A tout moment de sa vie, une personne se trouve dans son mini-scénario OK ou dans son mini-scénario non-OK. Quand elle est dans son mini-scénario non-OK, elle engendre de l’énergie pour renforcer son scénario de vie non-OK. Elle renforcera alors un des scénarios de vie possibles (Berne énumère Jamais, Toujours, Après, Jusqu'à, Sans fin, Encore et Encore …)
Voir le début de la séquence de stress pour chaque type de personnalité : Drivers ou messages contraignants
Je vous propose un schéma issu de l'article de H. Capers et T. Kahler qui représente la séquence du mini-scénario non-OK (stress négatif) et du mini-scénario OK (sortir du stress négatif)
H.Capers : Lorsqu'une personne voit son mini-scénario non-OK écrit sur un tableau noir, elle se trouve devant ce choix : ou s'y tenir, ou bien l'abandonner et faire de nouveaux choix. Nous avons observé des réactions qui vont du "Chic ! j'ai compris" et "Je puis changer ça!" jusqu'à la question effrayée : "Et maintenant, que vais-je faire ?".
Continuer à dérouler le scénario ? Image improbable, le scénario de Coyote est Encore et Encore | Re-décider et affronter la fin des jeux ? Difficile pour Coyote de lâcher Bip Bip quand il a été programmé pour essayer de l'attraper |
En arrêtant les messages contraignants, on met un terme aux jeux, aux sentiments parasites, aux positions non-OK et aux scénarios de vie non-OK. Prendre conscience de ses comportements, de ses besoins et de ses émotions dans l'ici et maintenant, c'est à dire sans faire de régression, et l'un des apports du modèle Process Communication, notamment en coaching. Le mini-scénario OK est le processus par lequel l'on va répondre à ses besoins, remplacer les messages contraignants par des messages permissifs. Par exemple, pour le Type de Personnalité Travaillomane, "Sois parfait" par "c'est ok d'être soi-même"
Pour la guérison du scénario (niveaux comportemental, intrapsychique et physiologique) voir également l'article en 1980 de Richard G.Erskine, traduction CAT 2, p 202, dont voici le résumé. L'article montre les limites du seul aspect comportemental de la guérison si l'on ne tient pas compte de la dimension cognitive et affective (intrapsychique) et de la dimension somatique (physiologique)
- voir aussi l'article de Richard G. Erskine et Marilyn J. Zalcman le circuit du sentiment parasite, 1979; Le circuit du sentiment parasite se définit comme un système déformant et se renforçant lui-même, formé de sentiments, de pensées et de comportements que les personnes entretiennent sous l'emprise de leur scénario. Ses trois composantes sont interdépendantes : les croyances et sentiments de scénario, les manifestations parasitaires et les souvenirs renforçants
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Les Drivers
Les Drivers sont des comportements subtils qui indiquent qu'une personne entre en mécommunication.
C'est le début d'une séquence de détresse.
Une séquence de détresse est constituée de comportements négatifs prévisibles manifestés par une personne lorsqu'elle n'obtient pas suffisamment de satisfaction positive de ses besoins psychologiques ou que le canal de communication proposé ne lui convient pas. Cet échange peut aboutir à un échec, en étant passé par des conflits plus ou moins exprimés.
Dans ces situations les interlocuteurs vivent des situations de stress.
Il est utile de reconnaître les comportements Drivers chez nous et chez notre interlocuteur, car ils permettent d'intervenir au tout début de la séquence de détresse.
Il existe 5 Drivers
Il existe 5 Drivers
- Sois Parfait
- Sois Fort
- Fais des efforts
- Fais plaisir
- Dépêche-toi
Les Drivers sont des comportements développés dans l'enfance et qui nous permettaient d'obtenir de l'attention. Lorsque aujourd'hui nos besoins ne sont pas satisfaits, nous allons montrer ces comportements qui sont comme des "séquences automatiques" qui nous entraînent vers la mécommunication.
L'aspect négatif du Driver réside dans le fait que nous nous sentons obligés d'être parfaits, de faire plaisir aux autres, d'être fort ou de faire des efforts.
Nous parlons alors de " Driver Enfant ".
En revanche si nous attendons des autres qu'ils soient parfaits ou forts, nous parlons alors de " Driver Parent ".
Remarque:
Le driver Dépêche-toi est un driver secondaire qui n'est pas spécifique d'un type de personnalité. Il est généralement utilisé en complément d'un autre driver.
Type de Personnalités | Driver | Caractéristique |
Persévérant | Sois Parfait (P) | Attend la perfection chez autrui (souligne ce qui ne va pas et non ce qui va bien) |
Promoteur | Sois Fort (P) | Attend des autres qu'ils se prennent eux-mêmes en charge. (Ne supporte pas les gens dépendants) |
Empathique | Fais Plaisir | Se suradapte à autrui (Ne s'affirme pas, ne demande pas directement) |
Rêveur | Sois Fort | A besoin de se "protéger" et se met en retrait (Attend passivement, ne décide pas) |
Travaillomane | Sois Parfait | Exige de lui la perfection (A des problèmes de délégation) |
Rebelle | Fais - Efforts | Invite l'autre à "faire" ou à "penser" à sa place (Délègue de façon inappropriée et n'importe comment) |
http://cafecom-rouen-processcom.blogspot.fr/2013/06/mecanismes-echec.html
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:44, édité 1 fois (Raison : mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://ifat.net/pdf/monsieur-madame.pdf
http://ifat.net/pdf/monsieur_madame_decryptage.pdf
http://ifat.net/pdf/monsieur_madame_decryptage.pdf
Invité- Invité
Re: news lifes :)
[ltr]Comment le désir sexuel se lit dans votre cerveau[/ltr]
[ltr]LeHuffPost/AFP[/ltr]
[ltr]Publication: 13/03/2013 11h38 CET Mis à jour: 14/03/2013 10h53 CET[/ltr]
[ltr][/ltr]
[ltr]NEUROSCIENCES [/ltr]
[ltr]- Le désir sexuel humain peut se lire dans le cerveau : il se traduit par l'activation ou l'inactivation de zones qui sont globalement les mêmes quels que soient le sexe ou l'orientation sexuelle des personnes concernées, selon le chercheur Serge Stoléru.[/ltr]
Ces nouvelles connaissances pourraient permettre un jour de mieux cerner les troubles de la sexualité, notamment chez les délinquants sexuels comme les pédophiles.
Lire aussi:
» Neurosciences: Obama veut cartographier le cerveau humain
» BLOG Science: comment réagit votre cerveau pendant le coup de foudre
Tous les humains réagissent de la même façon. La seule chose qui change sont les stimuli visuels qui provoquent ces réactions qui n'interviennent pas toutes en même temps: photos érotiques de personnes du sexe opposé ou du même sexe, selon les goûts.
Observation en temps réel
"Même s'il peut y avoir des variations d'une personne à l'autre, on retrouve les mêmes grandes lignes" explique à l'AFP le docteur Stoléru, qui dirige au sein de l'Inserm le seul groupe de recherche consacré au désir sexuel en France.
Ses travaux ont été grandement facilités ces quinze dernières années par les progrès de la neuro-imagerie, avec des techniques telles que la tomographie ou l'IRM fonctionnelle (imagerie par résonance magnétique) qui permettent d'obtenir des vues en 3D de l'activité du cerveau.
"On ne peut pas montrer une pulsion mais on peut voir les modifications qui se passent dans le cerveau au moment de l'excitation", explique le psychiatre, un des spécialistes participant à la semaine du cerveau (11 au 17 mars).
Plusieurs zones stimulées
Mais le désir sexuel n'est pas une entité homogène, il fait intervenir diverses composantes telles que l'aspect cognitif, mais également l'émotion et la motivation et les réactions physiques, qui sont associées chacune à l'activation de plusieurs régions spécifiques du cerveau.
Lorsqu'une image érotique est présentée, c'est ainsi le cortex orbito-frontal, au-dessus de l'oeil, qui s'active. Il en va de même pour l'imagination des gestes érotiques qui est associée à l'activation d'autres régions des lobes frontaux. L'émotion sexuelle passe en revanche par les deux amygdales, des parties du cerveau qui nous permettent de ressentir ou de percevoir des émotions.
Au-delà des régions du cerveau qui s'animent, le chercheur a également observé des zones - comme certaines parties des lobes temporaux et du cortex frontal - qui s'éteignent sous l'effet de stimuli érotiques et se rallument ensuite.
Des zones allumées ou éteintes
Constamment éteintes, ces régions entretiennent l'excitation sexuelle, ce qui se produit dans certaines pathologies, comme des tumeurs du lobe temporal ou lors d'une épilepsie démarrant dans ces zones. On assiste alors à des phénomènes d'hyper-sexualité, comme celui d'orgasmes spontanés.
A l'inverse, lorsqu'elles sont constamment activées, ces zones entraînent une forte diminution ou une absence de désir sexuel.
Les chercheurs sur ce sujet restent peu nombreux à travers le monde, avec des équipes qui travaillent notamment en Allemagne, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, au Canada, en Chine et en Corée du sud, en plus de l'équipe de monsieur Stoléru.
Démasquer les pédophiles?
Son équipe étudie également les délinquants sexuels, notamment les pédophiles. Les rares études qui existent suggèrent que leur cerveau répond à des photos d'enfants par une activation des mêmes zones du cerveau que chez une personne attirée par un adulte, et qu'il s'agirait de "réponses cérébrales automatiques, non délibérées".
Un chercheur allemand, Jorge Ponseti (université de Kiel), qui a travaillé sur le sujet affirme même pouvoir, grâce à la neuro-imagerie du cerveau, distinguer une personne attirée par les enfants avec un risque d'erreur de 5%, mais le docteur Stoléru reste très prudent quant à l'utilisation éventuelle de ces travaux devant les tribunaux.
"Cela ne signifie pas que la personne qui a cette activation du cerveau va passer à l'acte, ni que celle qui ne l'a pas ne passera pas à l'acte" relève-t-il, avant de lancer un appel pour que les troubles de la sexualité fassent l'objet d'un plus grand nombre de recherches.
[ltr]Faire du sport est bon pour votre cerveau, entretenez-le![/ltr]
http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/12/comment-le-desir-sexuel-se-lite-dans-le-cerveau_n_2861081.html
Chéri on va se coucher
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http://www.brams.org/
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Les musiciens utilisent leur cerveau différemment
Psychomédia
Publié le 3 octobre 2008
Les musiciens utilisent plus efficacement une technique de créativité appelée pensée divergente et utilisent davantage les hémisphères droits et gauches du cerveau que la moyenne des gens selon une récente recherche publiée dans la revue Brain and Cognition.
Une explication possible pour la plus grande utilisation des deux hémisphères pourrait être qu'ils doivent être capables d'utiliser les deux mains indépendamment pour jouer de leurs instruments, considèrent les chercheurs (1) car chaque main est contrôlée par l'hémisphère opposé.
Les musiciens peuvent être particulièrement aptes à accéder efficacement aux informations des deux hémisphères et à les intégrer", dit Folley. "Ils intègrent souvent des lignes mélodiques différentes pour chaque main. Ils doivent aussi lire les symboles musicaux, qui sont comparables au langage basé dans l'hémisphère gauche, tout en intégrant leur interprétation, qui a été liée à l'hémisphère droit.
Des recherches antérieures sur la créativité se sont centrées sur la pensée divergente (2), qui est la capacité de trouver de nouvelles solutions à des problèmes ouverts et comportant de multiples facettes. Les gens très créatifs manifestent souvent plus de pensée divergente que ceux qui le sont moins.
Les chercheurs ont recruté 20 étudiants en musique classique et 20 étudiants non-musiciens d'un cours d'introduction à la psychologie. Les participants devaient trouver de nouvelles fonctions pour une variété d'objets courants. Ils passaient aussi un test écrit d'associations de mots.
Les musiciens ont donné davantage de réponses correctes au test d'association de mots, ce que les chercheurs attribuent à une plus grande habileté verbale. Ils proposaient également davantage de nouvelles utilisations pour les objets.
"Quand nous mesurions l'activité du cortex préfrontal pendant cette dernière tâche, nous avons constaté que les musiciens utilisaient davantage les deux côtés du cerveau. Parce que nous avons pairé les musiciens et non musiciens ayant des performances égales, ce résultat n'était pas simplement dû au fait que les musiciens trouvaient plus d'utilisations. Il semble y avoir une différence qualitative dans la façon dont ils pensent", dit Folley.
Les chercheurs ont également constaté que les musiciens avaient, dans l'ensemble, un quotient intellectuel (QI) plus élevé, ce qui supporte l'idée qu'un entrainement musical intensif pourrait être associé à un QI plus élevé.
(1) Crystal Gibson, Bradley Folley et Sohee Park.
(2) La pensée ou l'intelligence divergente est opposée à la pensée ou l'intelligence convergente qui utilise des raisonnements basés sur la déduction logique pour résoudre des problèmes bien définis.
----------------------------------------------------------------------------------------Le trouble obsessionnel-compulsif lié à des déficits des fonctions exécutives
Psychomédia
Publié le 12 août 2014
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), caractérisé par des pensées intrusives et persistantes souvent accompagnées d'actes répétitifs ou ritualisés, peut avoir un impact significatif sur la capacité d'une personne à fonctionner dans la vie quotidienne.
Des données de neuroimagerie ont suggéré un lien entre le TOC et des régions du cerveau qui contribuent aux fonctions exécutives qui sont des capacités cognitives essentielles régulant les processus cognitifs dits de niveau inférieur.
-------------------------------------------------------------------------------Les fonctions exécutives permettent de "sortir des habitudes, prendre des décisions et évaluer les risques, planifier l'avenir, prioriser et ordonner des actions et faire face à des situations nouvelles", expliquent les chercheurs. Des déficits des fonctions exécutives, par conséquent, pourraient contribuer à une incapacité à passer d'une tâche à une autre ainsi qu'à la répétition et la persévération si souvent observées chez les personnes souffrant du trouble.
Hannah Snyder de l'Université de Denver et ses collègues ont réalisé une méta-analyse (combinaison des données) de 110 études qui comparaient la performance de 3,162 personnes atteintes du trouble à celle de 3,153 personnes indemnes à des tâches mesurant des fonctions exécutives. Leurs résultats sont publiés dans la revueClinical Psychological Science.
Les personnes atteintes du TOC présentaient des déficits en ce qui concerne plusieurs composantes des fonctions exécutives incluant: les capacités d'inhibition (stopper une réponse devenue automatique), de déplacer l'attention d'une tâche à une autre, de mettre à jour l'information, de mémoire de travail, de mémoire de travail visuospatiale et de planification.
L'ensemble de ces résultats suggèrent que le TOC est associé à des déficits larges des fonctions exécutives, et non pas seulement à des déficits sélectifs de déplacement de l'attention ou d'inhibition, comme certains chercheurs ont émis l'hypothèse.
Ces résultats suggèrent que ces déficits, sous-tendues par un dysfonctionnement dans les circuits préfrontaux-striataux, peuvent sous-tendre le TOC, concluent les chercheurs tout en soulignant que plus de recherches sont nécessaires afin de construire un modèle neurobiologique précis.
Une meilleure compréhension de quand et comment les déficits se manifestent peut avoir des implications importantes pour le traitement, tel que des interventions pharmacologiques qui ciblent des aspects spécifiques des fonctions préfrontales ou des programmes d'entraînement visant l'amélioration des fonctions exécutives ou l'enseignement des stratégies compensatoires pour atténuer les effets des déficiences, ajoutent-ils.
Psychomédia avec sources: Association for Psychologial Science, Clinical Psychological ScienceTous droits réservés
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Définition: Flexibilité cognitive (ou mentale)
Psychomédia
Publié le 24 août 2013
Lexique :
Psychologie et santé
Terme :
Flexibilité cognitive (ou mentale)
La flexibilité cognitive désigne la capacité de passer d'une tâche cognitive à une autre, d'un comportement à un autre en fonction des exigences; de réfléchir à plusieurs possibilités à un moment donné pour résoudre les problèmes…
http://www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/flexibilite-cognitive-----------------------------------------------------------------------------------------
Introduction « La créativité distingue l'homme du primate. »
"C'est de cette citation d'un docteur en psychologie que j'ai posé mes premières réflexions. La créativité est un phénomène exclusivement humain, celui qui lui permet une si grande capacité d'adaptation, qui l'a fait passé de l'état de nature à la culture.".../...
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00735191/document
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Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:54, édité 2 fois (Raison : mise à page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1960_num_60_2_6905
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http://www.persee.fr/docAsPDF/psy_0003-5033_1960_num_60_2_6905.pdf
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http://plasticites-sciences-arts.org/PLASTIR/Danetis%20P19.pdf
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27 mars 2013 |
PAR CAROLINE · 10 JUILLET 2014
J’ai déjà parlé de la pensée divergente (divergent thinking en anglais) sur le blog dans le cadre d’une intervention de Ken Robinson sur la perte de créativité à l’école.
Comment définir la pensée divergente ?
Selon Ken Robinson, la pensée divergente n’est pas synonyme de créativité.
Il s’agit de la capacité à :
[*][*]
[/list]
Il accuse l’école de participer à cette détérioration. Les enfants y apprennent que :
Comment encourager la pensée divergente chez nos enfants ?
L’adulte a un rôle à jouer pour que les enfants ne perdent pas leur capacité à penser de manière divergente :
Mon conseil lecture
Voici un autre exercice de créativité à proposer aux enfants :
Un exercice de créativité : parce qu’il n’y a pas qu’une seule « bonne » réponse
Je vous conseille vivement le livre Génie toi-même si vous souhaiter développer la créativité et la pensée divergente des enfants mais aussi des parents !
http://apprendreaeduquer.fr/pensee-divergente-ca-sert-comment-developper/
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LA PENSÉE DIvergente DANS L'ENSEIGNEMENT ET L'APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS
https://www.erudit.org/culture/qf1076656/qf1227732/44505ac.pdf
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http://www.persee.fr/docAsPDF/psy_0003-5033_1960_num_60_2_6905.pdf
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La structure de l'intelligence et le raisonnement
.../...Que notre balance psychique vienne à pencher du côté de notre tendance à voyager dans l’espace imaginaire et nous voilà submergés par un flot d’idées impossible à classer, à organiser pour en faire des matériaux de communication, en l’absence d’attitude critique.
Mais il suffit qu’elle penche du côté de notre tendance convergente à couper les cheveux en quatre, pour nous inciter à analyser, à critiquer, à multiplier les objections multiples. Car sans contrepartie divergente, l’attitude convergente paralyse nos moindres initiatives, étouffe dans l’œuf la plus petite idée avant même qu’elle n’ait commencé à germer.
L’imagination créatrice semble ne pouvoir faire l’économie de l’une ou l’autre de ces deux composantes psychiques : coincé entre rêve et réalité, notre pouvoir créateur ne pourrait-il prendre corps que si elle parvient à faire cohabiter ces deux mondes antinomiques et pourtant indispensables à son bon fonctionnement ? C’est en tous cas l’hypothèse que je tenterai ici de développer. Existe-t-il des moyens qui permettent de jouer avec l’équilibre de notre balance et de faire cohabiter le rêve et la réalité .../...
http://plasticites-sciences-arts.org/PLASTIR/Danetis%20P19.pdf
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27 mars 2013 |
“L’hypothèse de la planète des singes” serait-elle le reflet de notre surestimation de l’intelligence humaine ?
Charley Lineweaver, un cosmologiste à l’université nationale d’Australie, croit que "l’hypothèse de la Planète des Singes", que l’intelligence correspondant à celle de l’homme est une caractéristique de l’évolution convergente (une niche d’intelligence dans laquelle d’autres espèces évolueraient si l’espèce humaine était amenée à disparaitre) serait basé sur une notion erronée de l’évolution. Donc pour lui, la théorie sur laquelle repose le film, ainsi que souscrite par Carl Sagan et les astronomes impliqués dans la recherche de vie extraterrestre (Search for Extraterrestrial Intelligence-SETI) est fausse et elle pourrait avoir des conséquences graves dans notre recherche de vie intelligente ailleurs dans la Voie Lactée.
Jetons un coup d’œil sur l’intrigue du film de 1968, "La planète des singes", avec Charlton Heston jouant le rôle de Taylor, un astronaute qui effectue un voyage interstellaire. Après avoir voyagé pendant plus de deux mille ans à presque la vitesse de la lumière (au cours duquel l’équipage d’astronautes ne vieillit que de seulement 18 mois en raison de la dilatation du temps), le vaisseau spatial fini par s’écraser sur une planète dont l’atmosphère comprend 20 % d’oxygène et où un jour sidéral correspond à 23 heures et 56 minutes.
Sans vraiment savoir où ils sont dans la galaxie, ils découvrent rapidement que sur ce nouveau monde étrange, les chimpanzés et les autres primates ont évolué pour ressembler à l’homme à la fois physiquement et dans le développement de leur société. Les êtres humains, des animaux muets qui sont capturés et utilisés pour l’expérimentation scientifique, occupent un échelon plus bas dans la hiérarchie de l’intelligence. Cette planète possède du maïs, des chevaux et des gorilles qui utilisent des fusils et des chimpanzés qui utilisent des appareils photographiques. Il ne lui vient pas à l’idée que cette planète est, en fait, la Terre. Charlton Heston tombe amoureux d’une Homo sapiens muette et après un long périple, ils découvrent les restes de la statue de la Liberté. Ce n’est qu’alors qu’il se rend compte que c’est la planète Terre… il n’y a plus à rentrer à la maison, ils y sont déjà en tant qu’espèce subordonnée.
Dans une interview avec la revue Astrobiology (lien plus bas), Lineweaver souligne que “l’hypothèse de la Planète des singes” indique qu’une telle niche existe, que les êtres humains ont développé un gros cerveau parce qu’il y avait une pression de sélection pour entrer dans cette niche de l’évolution. Une autre façon de formuler cette idée est que les organismes intelligents sont plus à l’aise et plus adaptés que les organismes stupides dans tout type d’environnement, et donc il faut s’attendre à ce que toutes espèces, partout dans l’univers, deviennent plus intelligentes que ce que nous considérons être.
Carl Sagan les a appelés des “équivalents humains fonctionnels”. C’est ce sur quoi le programme SETI a été basé. Il y a une grande polarisation scientifique entre des chercheurs en sciences physiques comme Paul Davies, Carl Sagan et Frank Drake, d’une part, et les biologistes comme Ernst Mayr et George Gaylord Simpson qui disent que la vie est si bizarre, que les êtres humains n’évoluerons jamais de nouveau. Si une espèce disparait, elle ne revient pas. Il peut y avoir une niche qui s’ouvre quand une espèce s’éteint, mais la même espèce ou même quelque chose de semblable ne ré-évoluera pas vers cette niche.
Si l’intelligence est efficace pour tous les environnements, nous devrions observer une tendance dans le quotient d’encéphalisation (taille du cerveau) chez tous les organismes en fonction du temps. Mais les données ne montrent pas cela. Des preuves sur Terre pointent vers une conclusion inverse. La Terre a réalisé ses propres expériences avec l’évolution grâce à la dérive des continents. Nouvelle-Zélande, Madagascar, Inde, Amérique du Sud … une demi-douzaine d’expériences indépendantes qui s’étalent sur plus de 10, 20, 50, voire 100 millions d’années d’évolution n’a rien produit de ce qui ce qui ressemble à l’homme quand elles ont commencé. Donc, c’est une idée stupide de penser que les espèces vont évoluer vers nous.
Si vous allez sur ces autres continents et que vous demandez aux zoologistes : Que pensez-vous être la chose la plus intelligente ici ? Est-ce d’essayer de devenir humain ? Est-il aussi possible qu’aujourd’hui, de construire un radiotélescope il y a 50 millions d’années ? Je pense que la réponse serait non. Si c’est la réponse, alors il n’y a aucune tendance vers une intelligence semblable à celle de l’humain, et toute cette idée de l’intelligence qui serait convergente est juste une vaine prétention fondée sur ce que nous voulons croire au sujet de nous-mêmes.
Une seule espèce, sur des milliards qui ont existé sur Terre, a montré une aptitude pour les radiotélescopes et même si nous n’avons pas réussi à en construire durant les premiers 99% de nos 7 millions d’années d’histoire.
Quand vous regardez l’arbre de vie, c’est vraiment un buisson. Toutes les choses qui sont encore en vie aujourd’hui sont vers le haut et vers le bas, au fond, nous avons une convergence parce que toute vie a évolué à partir d’un certain LUCA (le dernier ancêtre commun universel).
Si vous regardez toutes les espèces il y a 600 millions d’années, il n’y en avait qu’une seule qui avait une tête. Nous les voyons partout, mais seulement parce que cette seule espèce a rayonné. La séquence d’ADN d’une espèce en particulier est très unique. Ce n’est pas quelque chose de déterministe, comme la formation des planètes. Nous sommes dans le domaine de la biologie, et non pas dans le domaine de la physique.
Si les têtes sont aussi excentriques en tant qu’espèce, alors vous pouvez vous demander, devrons-nous nous attendre à avoir des éléphants indiens dans l’espace ? Pas des éléphants d’Afrique, mais des éléphants indiens. Maintenant, si vous ne vous attendez pas à trouver un éléphant indien sur une planète en orbite autour d’Alpha Centauri, alors vous ne pouvez pas vous attendre à quelque chose d’autre qui est spécifique de l’espèce sur le marché.
Il est important de réaliser que la construction de radiotélescopes est une caractéristique propre à une espèce. Pourtant, nous tenons à maintenir que c’est quelque chose que l’intelligence fait en général. Nous avons tous été endoctrinés à croire que notre intelligence est si merveilleuse que toutes les autres espèces la voudraient, y compris tous les extraterrestres.
Selon les estimations actuelles, il y a environ 100 milliards d’étoiles dans notre galaxie (et une planète par étoile), juste pour la Voie Lactée et 10 milliards de milliards d’étoiles dans l’univers. Il y a plus d’étoiles dans l’existence que de jours depuis que l’univers s’est formé. Pourtant, le silence assourdissant de l’espace n’est pas surprenant. Il doit y avoir d’autres émetteurs radio là-haut, mais peut-être pas dans notre galaxie. Si l’homo sapiens survie assez longtemps, le temps nous le dira.
Lineweaver conclut :
Il ne faut pas s’attendre à voir d’autres formes de vie qui soient génétiquement, intellectuellement et fonctionnellement semblables à nous. Je soupçonne fortement que nos parents les plus proches de l’univers sont ici sur Terre, et ils ne sont pas susceptibles d’être ailleurs.
Mais la NASA et les différents organismes de recherche spatiale à travers le monde restent à l’écoute et nos futures recherches ont été reconfigurées pour explorer des formes de vie qui ne seraient pas à base de carbone (et d’inconnue).
A partir de l’interview de Charley Lineweaver : Pondering the Planet of the Apes.
http://www.gurumed.org/2013/03/27/lhypothse-de-la-plante-des-singes-serait-elle-le-reflet-de-notre-surestimation-de-lintelligence-humaine/
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http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/23560/2007_21_31.pdf?sequence=1
La culture de la convergence Henry Jenkins, professeur de littérature, fondateur et directeur du programme Comparative Media Studies, MIT Dans cet extrait de l’introduction de son ouvrage Convergence Culture, When Old and New Media Collide, Henry Jenkins propose trois entrées pour comprendre l’évolution du système médiatique contemporain : une convergence culturelle entre médias, une culture participante redéfinissant le rôle des consommateurs de la culture de masse et l’intelligence collective qui en résulte pour l’intérêt général..../...
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La pensée divergente : à quoi ça sert ? comment la développer ?PAR CAROLINE · 10 JUILLET 2014
J’ai déjà parlé de la pensée divergente (divergent thinking en anglais) sur le blog dans le cadre d’une intervention de Ken Robinson sur la perte de créativité à l’école.
Je voudrais donc revenir sur ce terme de pensée divergente que j’ai rencontré à nouveau au gré de la lecture du livre de Francine Ferland « Raconte-moi une histoire : pourquoi ? laquelle ? comment ? ».
Comment définir la pensée divergente ?
Selon Ken Robinson, la pensée divergente n’est pas synonyme de créativité.
Il s’agit de la capacité à :
- adopter plusieurs points de vue dans une situation donnée,
- imaginer un grand nombre de solutions à un même problème ou une même question,
- voir les choses avec un autre œil que l’habitude, que les conventions sociales ou scolaires,
- ne pas penser seulement de manière linéaire mais en faisant des connexions, des arborescences, des liens entre des idées qui n’en ont pas a priori.
Par exemple, lors de la lecture d’un livre à des enfants, on pourrait faire une pause dans le déroulé de l’histoire et leur demander ce qui va arriver aux personnages. Cet exercice permet de stimuler leur imagination, d’imaginer une suite complètement différente de celle de l’auteur, de laisser libre cours à leur originalité sans risquer d’être jugé ou moqué.
On peut parler de 3 dimensions dans la pensée divergente :
1. la Fluidité des idées
Les personnes qui font preuve de pensée divergente arrivent facilement à trouver plusieurs usages à un même matériel (de jeu par exemple) ou plusieurs solutions à un même problème.
2. la Flexibilité des idées
Les personnes qui font preuve de pensée divergente sont capables de multiplier leurs perceptions et leurs représentations, de suggérer des idées complètement différentes les unes des autres.
3. l’Originalité des idées
Les personnes qui font preuve de pensée divergente trouvent des réponses ou des solutions moins habituelles que les personnes qui ont été habitués à penser « dans la boîte ».
Qui sont les personnes qui ont le plus haut potentiel de pensée divergente ?
Ken Robinson explique que les personnes les plus douées pour la pensée divergente sont… les enfants de moins de 5 ans ! Vous avez bien lu : les personnes les plus créatives au monde sont les enfants de maternelle !
Dans la vidéo Changing Educating Paradigms, il décrit un test mené pour évaluer le potentiel en termes de pensée divergente : 98% des enfants de moins de 5 ans évalués sont considérés comme des génies en termes de pensée divergente. Ce pourcentage diminue régulièrement quand les enfants vieillissent.
Ken Robinson en tire deux conclusions :
[list="margin-right: 0px; margin-bottom: 15px; margin-left: 30px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; list-style: none;"][*]
Nous possédons tous une capacité naturelle à penser de manière divergente,
Cette capacité se détériore avec le temps.
[/list]
Il accuse l’école de participer à cette détérioration. Les enfants y apprennent que :
- il n’existe qu’une seule solution à la question,
- ils doivent la trouver par eux-mêmes sans s’aider de livres ni demander d’aide à l’enseignant ou aux camarades. Ken Robinson remarque au passage que la triche à l’école est considérée comme de la collaboration en dehors de l’école ! Sur ce point, il rejoint la vidéo 5 qualités qui font échouer à l’école mais réussir dans la vie.
Comment encourager la pensée divergente chez nos enfants ?
L’adulte a un rôle à jouer pour que les enfants ne perdent pas leur capacité à penser de manière divergente :
- favoriser le goût de la lecture car les histoires et la lecture sont propices à l’élan créateur de l’enfant (voir cet articlepour aider les enfants à aimer lire),
- avoir confiance en l’intelligence de l’enfant,
- valoriser, encourager les réponses même si elles semblent farfelues,
- poser des questions pour permettre à l’enfant de développer son raisonnement et de lever les incohérences si besoin (voir cet article pour une question clé à poser aux enfants pour leurs apprentissages et leur confiance en eux),
- apprendre à l’enfant à se poser des questions (plusieurs pistes dans cet article : Apprenons aux enfants à se poser des questions),
- ne pas juger ni se moquer,
- ne pas chercher à imposer une seule lecture d’un livre ou une seule morale à la fin d’une histoire,
- solliciter la curiosité de l’enfant en l’entraînant vers d’autres voies : « et si ? »
- garder en tête qu’il n’y a pas d’erreur bête, qu’il n’y a que des erreurs intelligentes. Cette affirmation part du principe que les enfants raisonnent, prennent appui sur des représentations qui leur sont propres pour établir des pensées et des idées. C’est à l’adulte de comprendre le raisonnement de l’enfant :-).
Mon conseil lecture
Dans son livre Génie toi-même !, Philippe Brasseur indique de nombreuses pistes pour apprendre à penser autrement.
L’auteur estime que les génies sont curieux, imaginatifs et déterminés. Il propose dans ce cadre de nombreux jeux pour apprendre aux enfants à créer de nouvelles connexions dans leur cerveau. Retrouvez ma chronique à ce lien.
Il explique notamment que de nombreuses inventions sont nées du mariage de 2 idées qui appartiennent a priori à des univers différents (comme le kitesurf à partir d’un surf et d’une voile). Pour les enfants, il propose de combiner deux images au hasard et d’imaginer quelles innovations pourraient naître de ces rencontres. Par exemple, un chat et une bague : des bijoux pour animaux ? ou encore une bague en forme de chat qui ronronne quand on la caresse ?
Voici un autre exercice de créativité à proposer aux enfants :
Un exercice de créativité : parce qu’il n’y a pas qu’une seule « bonne » réponse
Je vous conseille vivement le livre Génie toi-même si vous souhaiter développer la créativité et la pensée divergente des enfants mais aussi des parents !
http://apprendreaeduquer.fr/pensee-divergente-ca-sert-comment-developper/
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Son livre L’Élément : Quand trouver sa voie peut tout changer ! est un best seller. « Avec un humour pétillant et une profonde humanité, Ken Robinson nous encourage à ignorer les rabats-joie, à s’écarter de la pensée dominante (…). C’est un livre des plus stimulants. » – New York Times
----------------------------------------------------------------------------------------------LA PENSÉE DIvergente DANS L'ENSEIGNEMENT ET L'APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS
https://www.erudit.org/culture/qf1076656/qf1227732/44505ac.pdf
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Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:36, édité 1 fois (Raison : Mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://cartes-heuristiques.over-blog.com/article-perdre-du-poids-en-utilisant-le-mind-mapping-117187581.html
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https://format30.com/2012/12/04/mindmapping-et-trouble-de-lattention-tdah-chez-ladulte/
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Il n’y a pas si longtemps que l’on reconnaît les troubles de l’attention chez les adultes. Trouble que beaucoup croient encore réservé aux enfants. Mais ces enfants grandissent…
Il est vrai que ce trouble se manifeste souvent de façon moins spectaculaire chez l’adulte que chez les enfants ou les adolescents. Souvent, l’adulte n’est pas hyper-actif. Mais par contre, ses pensées alternent à la vitesse de la lumière. Ce qui peut aider à la créativité.
Mais peut aussi créer de la confusion. Ou conduire au contraire la personne à restée hyper-concentrée sur une même rêverie pendant un temps considérable. Car la perception du temps est également altérée chez ces personnes. On parle de « temps élastique ». Nous éprouvons tous cette sensation du temps qui s’écoule lentement lorsque nous nous ennuyons ou très vite lorsque nous éprouvons du plaisir. Mais ces perceptions sont extrêmes chez les personnes TDA.
La mémoire a court terme – mémoire de travail – fonctionne généralement très mal ou de manière cahotique. Certains scientifiques ne font d’ailleurs pas la distinction entre « attention » et « mémoire de travail« . (1) Cela expliquerait pourquoi les personnes souffrant d’un déficit de l’attention présentent également des troubles de la mémoire à court terme.
Ces personnes sont souvent impulsives, agissant sous le coup de l’émotion. Elles sont sujettes à des sautes d’humeur ou à des achats compulsifs qui agissent comme moyen de diminuer la tension intérieure.
Enfin, elles souffrent souvent d’une mauvaise estime de soi et présentent le « syndrome de l’imposteur » : on les entend répéter suite à une réussite, « ce n’est pas moi qui ai réussi cela, ce n’est pas possible. » Ou bien encore « j’ai eu de la chance, tout simplement« …
Un coaching structurant
J’ai accompagné plusieurs personnes – jeunes adultes et quadragénaires – qui présentaient ce type de trouble de l’attention.
Un des problèmes majeurs de ces personnes TDA est de s’organiser :
organisation de ses pensées, de ses projets, de son temps.
Vous aurez compris que le mindmapping, avec ses éléments structurants, offre un support précieux pour organiser les pensées et les projets de personnes TDA. Le fait est qu’elles peuvent difficilement se concentrer sur quelque chose d’ennuyeux. Ce qui explique également les nombreux cas de procrastination lorsqu’il faut faire face à une tâche routinière ou rébarbative.
Or, la mindmap avec son côté coloré, ses images et sa structuration spatiale particulière apparaît comme quelque chose d’un peu ludique, ou en tout cas, de moins ennuyeux à créer ou à suivre qu’un texte suivi.
L’articulation des branches autour du centre et la synthétisation de la pensée en mots-clés aident aussi à mieux structurer sa pensée, à rassembler dans une hiérarchisation forte des pensées qui sinon s’égailleraient sans doute dans tous les sens.
Le mindmapping n’est évidemment pas le seul exercice que je propose : je tente de « coller » le plus possible aux besoins de la personne TDA : et donc, nous travaillons ensemble la concentration à l’aide d’exercices, mais aussi la relaxation, la visualisation. Nous abordons également la gestion du temps et la répartition des tâches – de travail ou d’études selon les cas – sur la journée, la semaine, le mois, le quadrimestre, etc.
Des outils comme Focus Booster dont j’ai déjà parlé sur ce site facilitent aussi grandement la concentration et l’aération du cerveau pendant les pauses.
Et vous ? Quelles sont vos expériences en la matière ? Connaissez-vous des personnes sujettes à ce trouble ? Comment s’organisent-elles ? Ont-elles aussi recours à ce type de techniques ?
-------------------------------------------------------------------------------------------Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 16:40, édité 1 fois (Raison : Mise en page)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
On peut cependant distinguer quelques «types » (résultat très empirique de mon expérience !):
Le «parfait », celui qui est, aux yeux de la plupart des gens, le seul vrai «surdoué » ; il travaille très bien, est toujours en tête de classe, s’intègre sans problème, et est même bon en sport, en musique, etc.… Extrait du colloque AFEP du Mans - 12 - www.afep-asso.fr L’enfant précoce : besoins particuliers
Le «savant », toujours dans ses idées et ses recherches, qu’on surnomme généralement l’ « intello », et qui est, par contre, maladroit, nul en sport. L’agitateur, le rebelle, qui est a-scolaire.
Le «clown », celui qui passe son temps à faire rire les autres, pour se faire accepter – souvent, au détriment de ses résultats scolaires…
Le «perturbé », celui qui a des «failles » psychologiques, que la précocité accentue.
L’anxieux, qui est toujours inquiet, a peur de tout ; même s’il sait qu’il réussit, il s’angoisse en permanence avant les contrôles…
L’apathique, qui s’est déjà trop ennuyé, et a renoncé…
Le «téflon » : c’est un cas particulier, d’enfant sur qui «tout glisse ». Il se sert en priorité de son intelligence, ce qui peut lui donne une apparence froide.
Le «parfait », celui qui est, aux yeux de la plupart des gens, le seul vrai «surdoué » ; il travaille très bien, est toujours en tête de classe, s’intègre sans problème, et est même bon en sport, en musique, etc.… Extrait du colloque AFEP du Mans - 12 - www.afep-asso.fr L’enfant précoce : besoins particuliers
Le «savant », toujours dans ses idées et ses recherches, qu’on surnomme généralement l’ « intello », et qui est, par contre, maladroit, nul en sport. L’agitateur, le rebelle, qui est a-scolaire.
Le «clown », celui qui passe son temps à faire rire les autres, pour se faire accepter – souvent, au détriment de ses résultats scolaires…
Le «perturbé », celui qui a des «failles » psychologiques, que la précocité accentue.
L’anxieux, qui est toujours inquiet, a peur de tout ; même s’il sait qu’il réussit, il s’angoisse en permanence avant les contrôles…
L’apathique, qui s’est déjà trop ennuyé, et a renoncé…
Le «téflon » : c’est un cas particulier, d’enfant sur qui «tout glisse ». Il se sert en priorité de son intelligence, ce qui peut lui donne une apparence froide.
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://blog.ac-versailles.fr/ressourcesdysgarches/public/PDF/attention_et_syndrome_dysexecutif.pdf
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http://www.lepetitprinceadit.com/mes-rencontres-avec-lautisme-au-fil-du-temps/
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http://www.lepetitprinceadit.com/petites-confidences-a-laube-de-mes-40-ans/#more-2229
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http://www.lepetitprinceadit.com/opposition-autisme#more-2133
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http://enfants-differents.eklablog.com/les-troubles-neuro-developpementaux-a125217018
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Hauts potentiels : construction intellectuelle et perspective de l’ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement)
Thérapie brève
ACT Thérapie d’Acceptation et d’Engagement
Hauts Potentiels (personne à)
"On ne peut pas se penser intelligent, quand on mesure ses propres faiblesses avec la lucidité aiguë du surdoué, qui ne lui permet aucun aveuglement." Arielle Adda
Article publié le 26 août 2012
http://www.mieux-etre.org/Hauts-potentiels-construction.html
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Hauts potentiels et les mots qui les emprisonnent
Dans l’article paru sur mieux-etre.org, Hauts potentiels : Construction intellectuelle et perspective de l’ACT thérapie d’acceptation et d’engagement, j’ai évoqué toute une série de fonctionnements HP qui peuvent déboucher sur une certaine souffrance.
La pierre angulaire de ces différents processus résiderait dans un mécanisme humain et normal d’intellectualisation du monde : la construction intellectuelle.
Nous avions laissé Nathalie, notre personnage labellisée haut potentiel, en plein milieu de cet édifice cognitif et émotionnel.
Emprisonnée entre quatre murs, notre héroïne HP (haut potentiel) déambule au sein d’un décor dont elle crée elle-même les limites, les détours et les obstacles.
Cet article est consacré aux différents moyens à sa disposition pour étoffer son labyrinthe.
Allons donc observer ce qui se passe à l’intérieur de son « immeuble ».
Au sein de cet immeuble, dans certains moments douloureux, en plein milieu de la frustration, face au terrible astre de la déception, parfois désespérée Nathalie creuse le trou de son désespoir et y verse un flot de pensées pathétiques.
Samedi j ai organisé une soirée qui comme toujours s’est terminée par une terrible déception. Je n’arrive jamais à communiquer avec certaines personnes. On ne se comprend pas. Il faut toujours faire semblant d être agréable et surtout pas choquer les gens.
Et au fond de moi, cette voix continue de murmurer inlassablement : « Le mensonge est la politesse qu’on doit aux autres pour ne pas les ennuyer ».
Je suis lasse de tout cela. Lasse d’être différente et inadaptée, tous mes efforts s’effondrent.
Sur place un mec m’a parlé de cette éternelle rengaine typique de tous les hommes il m’a tenu la litanie habituelle et sans surprise du paraître et du fric.
C’est impossible pour moi de rester concentrée sur ce type de personnage. Alors comme d’hab je me suis adaptée et j’ai comme toujours fait semblant de m’intéresser. J’ai fait des aller retour à la cuisine sans aucune aide : « Pas une personne ne s est proposée pour m’aider comme à l’accoutumée ! ». C’est entièrement de ma faute, je me laisse faire, je ne mets aucune limite…
« J’en ai marre d être celle qui aide, fait, prépare et n’a rien en retour !! »
Cela sert à quoi de se forcer encore et encore je dois être plus ferme et solide.
Enfermée dans les murs de son impatience, de son analyse et de son humeur, sa complexité se résume à une vision presque étriquée de sa réalité. Et oui notre complexe HP (hauts potentiels) est parfois aussi binaire qu’un épisode triste des feux de l’amour.
Dans la thérapie d’acceptation et d’engagement, on définit un certains nombres d’éléments comme des “mots prisons” ( Kelly G Wilson – University of Mississippi) qui enferment son utilisateur dans une vision généralisante et simplifiée d une situation.
À ce moment il est difficile de sortir de son carcan par une distanciation cognitive et émotionnelle, et rentrer en résonance avec le fait que « la réalité n’est pas telle qu’elle est mais telle que tu es ».
La nuance a déserté le récit et risque d’entraîner une phase troglodyte ermite (qui sera développée ultérieurement) à grands renforts de pelle ou pelleteuse.
Ces vocables qui nous emprisonnent sont entre autres :
Je dois, il faut, encore, toujours, impossible, jamais, tout le monde, tous, que…, je dois,…, aucun,… Au sujet des mots qui nous emprisonnent, je vous suggère la vidéo très intéressante d’Emmanuel Nicaise : Les mots qui nous emprisonnent – ACT.
Les mots à consonance émotionnelle alourdissent, aussi, la structure et renforcent le pathétique : lasse, déçue, effondrée,…
en effet, prendre au sérieux le sérieux rend les événements lourds et graves!
Vous pouvez maintenant relire ce texte en ôtant ou remplaçant les mots repris ci-dessus et re-envisager l’effet suscité
Le pathétique est-il toujours aussi prégnant ! Sature-t-il encore le récit ?
Le pathos n’est pas une fatalité !
HP du monde entier unissez vous contre son diktat avilissant.
Libérez la nuance, la justesse et la complexité.
http://act-therapie.com/hauts-potentiels-et-les-mots-qui-les-emprisonnent/
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Définition et processus de la thérapie d’acceptation et d’engagement
Traditionnellement, la définition trône au commencement d’un article. C’est donc de cette manière que nous introduirons la thérapie d’acceptation et d’engagement en empruntant les mots de deux de ses représentants.
Frédérick Dionne et Cristel Neveu abordent l’ACT de la manière suivante dans leur article consacré à cette thérapie.
« Sur le plan clinique, l’ACT ajoute une couleur humaniste-existentielle aux thérapies comportementales et cognitives en adoptant des thèmes qui rappellent l’acceptation inconditionnelle de Rogers en insistant sur l’importance d’une existence pleine de sens (comme la logothérapie de Frankl) et en mettant l’accent sur la notion de « moment présent » (comme la Gestalt). Toutefois, elle diffère des autres approches par ses fondements philosophiques et théoriques. L’ACT ne vise pas directement les symptômes du client en cherchant à modifier la fréquence des phénomènes psychologiques douloureux (pensées, émotions, etc.), leur contenu (p. ex. modifier une pensée irrationnelle en pensée rationnelle) ou leur forme (p. ex. transformer une sensation de tension en relaxation). Elle cherche plutôt à intervenir sur la manière dont le client aborde l’émergence de ses phénomènes intérieurs pour qu’ils ne l’empêchent plus d’agir en direction du sens qu’il veut donner à sa vie. Elle est donc « comportementale » par l’importance accordée à l’activation comportementale dans ses objectifs thérapeutiques. »
Le processus qui consiste à travailler le contenu d’une pensée en essayant de le changer peut s’avérer au mieux contre productif. En effet, la nature même du langage le rend inévitable : pour ne pas y penser je dois penser à ne pas y penser et dès lors j’y pense. (Hayes et al., 2001).
Il en résulte que les efforts quotidiens pour modifier, mettre à l’écart les phénomènes psychologiques (ou physiques) peut résulter en un combat intérieur contre des manifestations dont il cherche à se distancer après les avoir jugés négatives. A ce moment, l’individu peut entrer dans une lutte au sein de laquelle il risque de placer des stratégies de contrôle et ou de fuite afin d’atténuer ou supprimer l’inconfort perçu.
Dans la même optique, il peut également faire en sorte d’éviter les situations potentiellement à même de les faire ressurgir.
Cet évitement expérientiel a souvent comme conséquence de limiter le répertoire comportemental de l’individu et d’engendrer une certaine rigidité psychologique. Cette rigidité s’oppose au sein de la thérapie d’acceptation et d’engagement et de la langue française à la notion très importante de flexibilité psychologique qui permet d’ouvrir le répertoire d’action face à une situation donnée.
http://act-therapie.com/definition-et-processus-de-la-therapie-dacceptation-et-dengagement/
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http://www.lepetitprinceadit.com/mes-rencontres-avec-lautisme-au-fil-du-temps/
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http://www.lepetitprinceadit.com/petites-confidences-a-laube-de-mes-40-ans/#more-2229
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http://www.lepetitprinceadit.com/opposition-autisme#more-2133
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http://enfants-differents.eklablog.com/les-troubles-neuro-developpementaux-a125217018
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Hauts potentiels : construction intellectuelle et perspective de l’ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement)
Par David Vandenbosch & Thérèse Delabye
Thérapie brève
ACT Thérapie d’Acceptation et d’Engagement
Hauts Potentiels (personne à)
"On ne peut pas se penser intelligent, quand on mesure ses propres faiblesses avec la lucidité aiguë du surdoué, qui ne lui permet aucun aveuglement." Arielle Adda
Dans le cadre d’une pratique clinique, plusieurs personnes adultes ayant un profil type Haut-Potentiel se sont présentées à la consultation. Leurs personnalités sont différentes, leurs parcours et leurs histoires aussi. Certains sont brillants dans leur carrière professionnelle, d’autres se questionnent sur leur devenir ou se réorientent après plusieurs déceptions. D’autres encore vivent avec l’impression de ne pas avoir fait le bon choix et d’avoir été mis sur des rails par leur famille, un besoin de satisfaire à la norme,.... Ils témoignent également de l’anxiété et du stress lié à la sélection d’un chemin. En effet, la nécessité de prendre une route pousse au renoncement de l’ensemble des autres pourtant alléchantes.
Dès lors, pourquoi ne pas toutes les emprunter en même temps ?
Ils sont mariés, célibataires, veufs,… Ils peuvent être un peu désorientés, en panne de communication, en révolte contre un système, en période de pression et de stress au travail. De temps à autre, ils souffrent d’anxiété, de phobies diverses, de dépression, de burn-out,…
Des problématiques, en fait, qui peuplent le quotidien d’une consultation en psychologie dans un hôpital Universitaire.
Cependant, au cours de nos échanges, certains points se recoupent et se retrouvent dans plusieurs témoignages. Ces éléments peuvent être livrés, de manière variable en fonction des consultations : teintés d’amusement, de cynisme, de neutralité, de colère, de tristesse, ou de toute autre humeur du moment.
Dans cet article nous allons vous livrer certains points rencontrés dans le cadre d’une pratique clinique. Ils sont le point de départ d’une réflexion. Ils ne sont ni exhaustifs et ne pourraient constituer une réalité pour l’ensemble.
Ce récit permettra, également et surtout, de « d’expérientier » (mot non répertorié ayant comme signification de vivre de l’intérieur un processus plutôt que de l’aborder par une simple lecture).
La suite ne sera pas nécessairement une révélation, son contenu se retrouve dans d’autres écrits ou livres. Cette introduction est, entre autres, une accroche, un biais pour faire l’expérience de…
Pour rendre plus accessible et vivant les conglomérats de récits, nous avons choisi de les relater à la première personne
« Je travaille dans l’industriel mais rêve de social, je suis littéraire mais j’ai fait des études scientifiques, je suis rationnel mais déborde de créativité, je crois en la science et autant en la réincarnation, je crois pouvoir tout faire et souvent ne fais rien alors que j’ai l’impression de tout tenir au bout des doigts. Souvent, je m’enthousiasme pour les projets des autres, je suis partant pour tout, après tout « tout est expérience ». J’ai parfois l’impression que la vie est simple et belle mais trop de simplicité ne peut être réalité alors je la complique. J’ai l’impression parfois de tout comprendre pour ensuite me rendre compte que je ne possède qu’à peine les bases. Les tâches du quotidien me paraissent insurmontables.
Bref, je suis paradoxal et complexe et peu de gens me comprennent, me suivent et sont capables de me soutenir, de plus j’ai tendance à considérer certaines de mes pensées comme de possibles délires ou autant de vérités absolues et indiscutables.
Je me sens isolé même parmi le monde, j’essaye de correspondre mais l’illusion ne perdure pas ni pour moi ni pour les autres. J’essaye, je tente, j’expérimente, je recherche des hobbies des loisirs, des groupes où on accepte des gens comme moi, qui ne vont pas me décevoir. J’ai envie de faire partie d’une communauté. Dans cette optique, je fréquente des écoles, j’étudie des langues, parcourent des pays, des philosophies, des religions, cherche sans cesse de nouvelles activités, des rencontres…ou m’enferme chez moi. Intérêts, déceptions et déconstructions se succèdent dans un brouhaha d’enthousiasme ou de ras-le-bol.
Pour m’inclure et appartenir, souvent je m’adapte. C’est normal, il faut concéder pour s’insérer. Je maintiens l’illusion, dans un effort plus ou moins grand, au point de temps à autre de me perdre. Mieux vaut faire partie que de se retrouver seul. Dans la théorie de l’évolution l’exclu est un homme en sursis, presque mort. Alors, je multiplie les expériences ou les cercles, je papillonne de groupe en groupe. J’en abandonne en cours de route, la déception, la curiosité d’autres latitudes et la lassitude ont accompli leur œuvre.
J’aimerais faire autrement, mais c’est impossible ! (me dit mon cerveau).
J’ai l’impression que je comprends le monde et ne cesse, toutefois, de me questionner à son égard. J’observe et analyse l’environnement et ses composants, je décortique les relations, j’élabore des théories interactionnelles. Mon œil est jugeant, aimant, amusé, frustré, inquiet,… mais toujours noyé de curiosité. Je classe, je catégorise et reclasse et catégorise. Une construction sans cesse démontée, complétée, voire détruite avant de remettre des fondations. Une grande partie de mon quotidien est consacré à cet édifice qu’il me plaît de ne pas voir brinquebalant, de toute façon il m’est impossible de me l’imaginer ne pas l’être…
Et si j’arrête que va-t-il se passer ? Je doute d’en être capable et je crains l’effondrement car ne pas construire mentalement c’est risquer de ne pas contrôler… ne pas contrôler est bien trop dangereux.
Je suis en permanence accompagné d’un sentiment qu’avec volonté et opiniâtreté les voies de l’inaccessible me sont offertes. Parfois, je pense que je pourrais tout faire, que tout est abordable et n’arrive point à me décider… Parfois tout se déconstruit et je m’effondre. Je reconstruis et je m’élève à nouveau. Ballet incessant m’entraînant sans cesse dans une danse où s’alterne confiance/ brio et doute/chutes diminuant encore ma confiance en moi.
Et si je m’arrête que va-t-il se passer ? Je préfère souvent ne pas prendre le risque.
Souvent, je redouble d’activité, je fonde des projets, je me motive pour mes ambitions et j’aide les autres dans l’accomplissement de celles qui leur sont personnelles.
Mes journées s’allongent, mon énergie m’apparaît sans limite et malgré tout, toujours cette impression de ne pas en faire assez.
Je connais la cyclicité du processus : ascension, plateau, chute,… ascension, plateau, chute,… Je m’isole, je tombe malade, je rumine, je squatte les lits et les canapés, dévore des livres, scrute le net, visionne des films d’une importance capitale, trouve toutes les excuses pour ne pas sortir de chez moi… Mon ton est caustique, mon humeur maussade, j’use du blâme comme une flagellation curative, je fréquente le doute.
J’ai déjà essayé d’arrêter… quelques accalmies mais nul succès retentissant.
Le reflet dans le miroir me fait miroiter quelqu’un plein de talents pour se troubler juste après en une image sombre ou noire de moi-même.
J’aimerais briguer une certaine stabilité, vivre quelques périodes de plus grande constance. Je n’y suis pas encore parvenu.
A l’instar des Danaïdes, je me sens poussé voir condamné, sans autre possibilité, à remplir de contenu les jarres de ce que je suis. Parfois, J’ignore que celles-ci sont percées et je me meus sans me rendre compte que plus les contours se précisent et plus ils m’échappent. Dans certains cas, pertinemment j’en suis conscient mais ne peut y mettre un terme : ne plus rien verser dans le récipient équivaudrait à une sécheresse, peut-être même une absence d’être. Par conséquent, je m’astreins à la complétion de cette tâche absurde, sans fin ou impossible.
Bientôt, ma vision de ce qui devrait être m’apparaît tronquée. Pourtant tout a été accompli pour courber la réalité sur la tangente de mon absolu. Rien y fait l’éloignement est inéluctable et la déception concomitante à celui-ci. Je m’éloigne.
J’aimerais me contenter de quelque chose à vivre au quotidien, simple et agréable. Pour le moment le chant des sirènes m’a à chaque fois ramené à ma quête de beauté. Comment font les autres pour vivre simplement ? Car bien évidemment je me compare et envie leur apparente capacité à investir la vie. Et après le diagnostique d’une supposée « douance », soulagement, je m’empresse de le communiquer comme une excuse à mon instabilité, ma différence mais là où j’annonce ‘aimez moi je suis différent’ on entends de la prétention, là où il faut comprendre intelligence au sens premier du terme c’est-à dire hypersensibilité, capacité à saisir, on l’entends comme « je suis intelligent, tu es con ». Ce qui réveille à nouveau ma culpabilité d’être différent d’où doutes et remises en questions,…et le cercle infernal reprends.
Les émotions ne sont que des manifestations bizarres intenses et fortes qui apparaissent toujours sans prévenir. Je les enfonce à coup de « ce n’est rien, je maîtrise, ça va passer » je m’active, j’agis, je crée, j’aide,… Je les évite ou les contourne. Souvent, par la suite, au détour d’un chemin, ses manifestations remontent et explosent au grand jour. Pleurs, tristesse, colère, culpabilité, honte,…Incompréhensibles car trop intenses et inadaptées. Tout est en même temps, exacerbé et impromptu. Il m’arrive parfois de savoir me retenir jusqu’au moment où je me réfugie derrière un mur, dans ma solitude.
J’aimerais vivre mes émotions au quotidien, les partager mais j’ignore comment faire ?
« Finalement quel est le sens de tout cela ? A quoi cela sert ? »
La quête de sens, de signification est centrale à ma vie, elle peuple mon quotidien, elle guide mes actions, mes appartenances, mes lectures,… au final, cette recherche semble être la seule chose qui pourrait donner un sens à ma vie. Tout comme la curiosité elle m’amène à m’engager dans plein de directions, à tenter plein d’expériences, espérant y trouver une matière de vécu au delà de la simple vie. Mon implication dans la nouvelle voie est surmultipliée, j’ai déjà entrevu et construit tout ce que ce nouvel investissement pourra me faire découvrir. Je lis, je me renseigne, je partage, je vis et je dors en contact avec cet hypothétique futur sésame. L’entreprise en se construisant concrètement s’essouffle, les frustrations apparaissent, les déceptions pleuvent. Je délaisse petit à petit mon nouveau jouet, il perd de sa raison d’être. Et par la même j’abandonne une part de mes illusions. A force de tester, ma croyance dans le sens s’essouffle et mon énergie pour le trouver s’amenuise. Je peux me comporter en blasé, me sentir perdu, sans ressources, plus rien n’y personne ne me donnera ce que je cherche à rechercher. Parfois même je pense au suicide,
A quoi bon vivre une vie si je ne peux y mettre un sens profond ?
Et si l’action de placer un sens antérieurement à la construction, diminuait le lien avec les petites étapes dans l’ici et maintenant ? Et si le sens n’était pas dans ce vers quoi on va mais dans ce qu’on réalise ? Dans le chemin pour y arriver…
Cela vous semble trop simple ? Vous y tenez à quel point à cette quête ?
Etes-vous prêt à perdre tout velléité à le trouver pour le découvrir ?
La peur, l’appréhension de ne pas être accepté dans ma différence peut m’amener à prendre la position caméléon. A ce moment, je m’adapte coûte que coûte pour ne pas être rejeté : je concède, je sacrifie, je retiens, je souris, je blague, je questionne,… J’enclenche cette séduction que je perçois comme vitale et que je juge nécessaire. Comme je ne peux m’aimer moi dans toutes mes incertitudes comment les autres pourraient-ils le faire sans tous ces artifices.
En parcourant les différents points ci-dessus, elle est soit omniprésente ou fait comme Hitchcock des apparitions furtives.
Par exemple, elle me permet d’avoir l’impression rassurante de comprendre le monde, elle me permet d’élaborer un futur où tout est possible. Si nous nous approchons des émotions, cette construction apparaît souvent comme un refuge temporaire aux assauts de ces dernières.
Elle s’érige pour certains en sauveuse obligatoire dans un triangle dramatique en se plaçant entre moi et ce qui m’arrive (au sens large).
D’où l’impression fréquente chez le hp d’observer sa vie comme une tierce personne, comme celle d’un acteur de théâtre qui se regarde jouer.
La construction mentale permet de faire face aux émotions, de pallier l’incompréhension des autres, de combler les moments de solitude, de donner une illusion de contrôle.
Supposons que cette propension à l’intellectualisation soit la solution et le problème, que les pensées salvatrices libèrent et enferment, que ces dernières ouvrent et cadenassent.
Examinons cette supposition dans le cadre des montagnes russes de l’humeur et dans la constante fluctuation de la confiance en soi.
« Afin de me préserver de multiples menaces, j’ai construit un univers mental riche, complexe et en constante évolution. J’utilise cet édifice comme carte de lecture de moi-même et des autres, comme rempart et dans bien d’autres optiques également. De brinquebalant, j’aimerais en faire un édifice rompu à l’exercice du temps. Cependant je ne récolte des bases friables et un édifice trop sensible au changement. »
Les croyances dans la pertinence des pensées, la volonté de les ériger en vérités et la confusion parfois inconsciente de ces dernières avec la réalité entraînent un effondrement de soi lorsque celles ci sont mises en péril. La tentative d’appréhender le monde dans son infinie complexité mène à un résultat inverse de celui escompté. Rêvant de contrôle, il n’en résulte que de ponctuels et insatisfaisants moments de stabilité éphémère. Lorsque se présente l’exception, l’édifice se fissure et s’effondre jusqu’à ce qu’une retraite ou une réflexion redresse la tour cognitive. Le problème s’origine de la solution, qui est elle même le problème. Un bricolage incessant s’opère pour combler les fissures et pour maintenir en place le tout établi usant une énergie considérable et inutile.
« Vous ne voulez donc que je ne pense plus ? »
La réponse est plus nuancée. En effet, être entraîné dans le passé n’est pas négatif, il peut nous faire revivre des émotions douces ou amères. Il nous permet de penser aux actions accomplies, de nous rappeler des personnes chères. Se projeter dans l’avenir est, également, un puissant outil qui permet de prévoir et d’organiser le présent. Il nous permet aussi de rêver et d’imaginer.
Cependant, accepter que la construction puisse faire partie du problème pourrait être insupportable. En effet, ne plus construire serait ne plus penser, ce qui est impossible. Et si une part de la solution ne venait pas de la dichotomie mais d’une alternative : la conscience de la construction. Le but ne serait plus de ne plus actionner le cerveau mais de faire la part des choses entre contact avec la réalité et construction, interprétation, jugement de cette dernière. Un autre objectif résiderait dans la différence entre l’utilisation en vue d’évitement expérientiels ou celui dans une perspective d’engagement dans la vie.
Ne vous fiez à aucune idée, même à celle-ci !
Désirer le changement peut, en effet, être un chemin sans fin. Je suis celui qui désire autre chose mais ne connais que ce qu’il vit. Et si on essayait de ne pas changer.
Ralentissons car nous avons beaucoup à accomplir.
Choisir ! C’est l’éclair de l’intelligence. Hésitez-vous ?... Tout est dit, vous vous trompez.
Thérèse Delabye & David Vandenbosch
Dès lors, pourquoi ne pas toutes les emprunter en même temps ?
Ils sont mariés, célibataires, veufs,… Ils peuvent être un peu désorientés, en panne de communication, en révolte contre un système, en période de pression et de stress au travail. De temps à autre, ils souffrent d’anxiété, de phobies diverses, de dépression, de burn-out,…
Des problématiques, en fait, qui peuplent le quotidien d’une consultation en psychologie dans un hôpital Universitaire.
Cependant, au cours de nos échanges, certains points se recoupent et se retrouvent dans plusieurs témoignages. Ces éléments peuvent être livrés, de manière variable en fonction des consultations : teintés d’amusement, de cynisme, de neutralité, de colère, de tristesse, ou de toute autre humeur du moment.
Dans cet article nous allons vous livrer certains points rencontrés dans le cadre d’une pratique clinique. Ils sont le point de départ d’une réflexion. Ils ne sont ni exhaustifs et ne pourraient constituer une réalité pour l’ensemble.
Ce récit permettra, également et surtout, de « d’expérientier » (mot non répertorié ayant comme signification de vivre de l’intérieur un processus plutôt que de l’aborder par une simple lecture).
La suite ne sera pas nécessairement une révélation, son contenu se retrouve dans d’autres écrits ou livres. Cette introduction est, entre autres, une accroche, un biais pour faire l’expérience de…
Même si à la lecture, tout vous paraît clair et évident et si l’envie d’accélérer se présente, freinez, ralentissez. Si vous avez l’habitude de survoler un texte, profitez-en pour changer votre habitude. |
« Je travaille dans l’industriel mais rêve de social, je suis littéraire mais j’ai fait des études scientifiques, je suis rationnel mais déborde de créativité, je crois en la science et autant en la réincarnation, je crois pouvoir tout faire et souvent ne fais rien alors que j’ai l’impression de tout tenir au bout des doigts. Souvent, je m’enthousiasme pour les projets des autres, je suis partant pour tout, après tout « tout est expérience ». J’ai parfois l’impression que la vie est simple et belle mais trop de simplicité ne peut être réalité alors je la complique. J’ai l’impression parfois de tout comprendre pour ensuite me rendre compte que je ne possède qu’à peine les bases. Les tâches du quotidien me paraissent insurmontables.
Bref, je suis paradoxal et complexe et peu de gens me comprennent, me suivent et sont capables de me soutenir, de plus j’ai tendance à considérer certaines de mes pensées comme de possibles délires ou autant de vérités absolues et indiscutables.
Je me sens isolé même parmi le monde, j’essaye de correspondre mais l’illusion ne perdure pas ni pour moi ni pour les autres. J’essaye, je tente, j’expérimente, je recherche des hobbies des loisirs, des groupes où on accepte des gens comme moi, qui ne vont pas me décevoir. J’ai envie de faire partie d’une communauté. Dans cette optique, je fréquente des écoles, j’étudie des langues, parcourent des pays, des philosophies, des religions, cherche sans cesse de nouvelles activités, des rencontres…ou m’enferme chez moi. Intérêts, déceptions et déconstructions se succèdent dans un brouhaha d’enthousiasme ou de ras-le-bol.
Pour m’inclure et appartenir, souvent je m’adapte. C’est normal, il faut concéder pour s’insérer. Je maintiens l’illusion, dans un effort plus ou moins grand, au point de temps à autre de me perdre. Mieux vaut faire partie que de se retrouver seul. Dans la théorie de l’évolution l’exclu est un homme en sursis, presque mort. Alors, je multiplie les expériences ou les cercles, je papillonne de groupe en groupe. J’en abandonne en cours de route, la déception, la curiosité d’autres latitudes et la lassitude ont accompli leur œuvre.
J’aimerais faire autrement, mais c’est impossible ! (me dit mon cerveau).
J’ai l’impression que je comprends le monde et ne cesse, toutefois, de me questionner à son égard. J’observe et analyse l’environnement et ses composants, je décortique les relations, j’élabore des théories interactionnelles. Mon œil est jugeant, aimant, amusé, frustré, inquiet,… mais toujours noyé de curiosité. Je classe, je catégorise et reclasse et catégorise. Une construction sans cesse démontée, complétée, voire détruite avant de remettre des fondations. Une grande partie de mon quotidien est consacré à cet édifice qu’il me plaît de ne pas voir brinquebalant, de toute façon il m’est impossible de me l’imaginer ne pas l’être…
Et si j’arrête que va-t-il se passer ? Je doute d’en être capable et je crains l’effondrement car ne pas construire mentalement c’est risquer de ne pas contrôler… ne pas contrôler est bien trop dangereux.
Arrêtez-vous quelques secondes, fermez les yeux et noter les trois pensées qui apparaissent dans votre esprit !
Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus au même niveau de réflexion. Albert Einstein. |
Et si je m’arrête que va-t-il se passer ? Je préfère souvent ne pas prendre le risque.
Si vous parcourez votre corps en faisant une sorte de scan de la tête aux pieds, indiquez les cinq sensations physiques ressenties.
L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. Gaston Bachelard |
Mes journées s’allongent, mon énergie m’apparaît sans limite et malgré tout, toujours cette impression de ne pas en faire assez.
Je connais la cyclicité du processus : ascension, plateau, chute,… ascension, plateau, chute,… Je m’isole, je tombe malade, je rumine, je squatte les lits et les canapés, dévore des livres, scrute le net, visionne des films d’une importance capitale, trouve toutes les excuses pour ne pas sortir de chez moi… Mon ton est caustique, mon humeur maussade, j’use du blâme comme une flagellation curative, je fréquente le doute.
J’ai déjà essayé d’arrêter… quelques accalmies mais nul succès retentissant.
Je fluctue, voguant au rythme de ma confiance, de mes pensées, de mes doutes et mes pseudo certitudes. Mon être change selon mes émotions et mes cognitions.Quelles émotions ressentez-vous ici et maintenant ?
Le reflet dans le miroir me fait miroiter quelqu’un plein de talents pour se troubler juste après en une image sombre ou noire de moi-même.
J’aimerais briguer une certaine stabilité, vivre quelques périodes de plus grande constance. Je n’y suis pas encore parvenu.
Je consomme des psys et des sites internet dans une quête insatiable de réponses hypothétiques. Parfois le verdict tombe ; je suis neuro droitier, voir HP, bref mon mode de fonctionnement est différent. Parfois aussi mon psy me caractérise de dépressif, de borderline, de bipolaire, en tout cas complexe et instable.Dans cet exercice, vous pourrez vous observer trois fois par jour (arbitrairement le matin, le midi et le soir) face à un miroir. Pendant une minute, vous vous centrerez sur votre reflet et allez consigner par écrit quatre éléments :cinq détails de votre visage et votre silhouette, les pensées qui se sont présentées, deux sensations dans votre corps et deux émotions du moment. Vous noterez également votre humeur de 1 à 10 (1 très mauvaise humeur, 10 humeur exceptionnellement bonne)
Ces éléments ont-ils été constants et identiques ?
A l’instar des Danaïdes, je me sens poussé voir condamné, sans autre possibilité, à remplir de contenu les jarres de ce que je suis. Parfois, J’ignore que celles-ci sont percées et je me meus sans me rendre compte que plus les contours se précisent et plus ils m’échappent. Dans certains cas, pertinemment j’en suis conscient mais ne peut y mettre un terme : ne plus rien verser dans le récipient équivaudrait à une sécheresse, peut-être même une absence d’être. Par conséquent, je m’astreins à la complétion de cette tâche absurde, sans fin ou impossible.
J’investis dans l’absolu, je recherche des idéaux, je plonge dans des relations marquées du sceau de l’impossible. Mes idées sont belles à observer, je les adore en théorie.Ce que vous venez de lire n’est pas totalement compréhensible, vous vous demandez peut-être ce que cela signifie ? Comment vous sentez-vous en constatant cela ? Qu’allez-vous faire maintenant ? Relire ? Vous dire que de toute façon ce n’est pas clair ? Revenir dessus plus tard ? Ou vivre avec cette frustration sans y porter remède ?
Imaginons que dès maintenant et ce pendant une semaine vous n’effectuiez plus aucune recherche dans ce domaine : réflexions, échanges avec des proches, lectures, émissions, … tout est proscrit (même s’il est interdit d’interdire).
Quelles sont les pensées qui vous viennent ?
« C’est impossible ! A quoi cela va-t-il servir ? Une semaine c’est long… »
Allez-vous suivre ces pensées et ne pas expérimenter ?
Quelle(s) émotion(s) ressentez-vous ?
Bientôt, ma vision de ce qui devrait être m’apparaît tronquée. Pourtant tout a été accompli pour courber la réalité sur la tangente de mon absolu. Rien y fait l’éloignement est inéluctable et la déception concomitante à celui-ci. Je m’éloigne.
J’aimerais me contenter de quelque chose à vivre au quotidien, simple et agréable. Pour le moment le chant des sirènes m’a à chaque fois ramené à ma quête de beauté. Comment font les autres pour vivre simplement ? Car bien évidemment je me compare et envie leur apparente capacité à investir la vie. Et après le diagnostique d’une supposée « douance », soulagement, je m’empresse de le communiquer comme une excuse à mon instabilité, ma différence mais là où j’annonce ‘aimez moi je suis différent’ on entends de la prétention, là où il faut comprendre intelligence au sens premier du terme c’est-à dire hypersensibilité, capacité à saisir, on l’entends comme « je suis intelligent, tu es con ». Ce qui réveille à nouveau ma culpabilité d’être différent d’où doutes et remises en questions,…et le cercle infernal reprends.
La meilleure façon de ne pas avancer est de suivre une idée fixe Jacques Prévert |
J’aimerais vivre mes émotions au quotidien, les partager mais j’ignore comment faire ?
Quelles sont vos astuces utilisées pour atténuer, contrer, dévier une émotion ?
Notez en minimum cinq.
Laissez tout arriver : La beauté et la terreur. Rien n’est permanent R. Maria Rilke |
La quête de sens, de signification est centrale à ma vie, elle peuple mon quotidien, elle guide mes actions, mes appartenances, mes lectures,… au final, cette recherche semble être la seule chose qui pourrait donner un sens à ma vie. Tout comme la curiosité elle m’amène à m’engager dans plein de directions, à tenter plein d’expériences, espérant y trouver une matière de vécu au delà de la simple vie. Mon implication dans la nouvelle voie est surmultipliée, j’ai déjà entrevu et construit tout ce que ce nouvel investissement pourra me faire découvrir. Je lis, je me renseigne, je partage, je vis et je dors en contact avec cet hypothétique futur sésame. L’entreprise en se construisant concrètement s’essouffle, les frustrations apparaissent, les déceptions pleuvent. Je délaisse petit à petit mon nouveau jouet, il perd de sa raison d’être. Et par la même j’abandonne une part de mes illusions. A force de tester, ma croyance dans le sens s’essouffle et mon énergie pour le trouver s’amenuise. Je peux me comporter en blasé, me sentir perdu, sans ressources, plus rien n’y personne ne me donnera ce que je cherche à rechercher. Parfois même je pense au suicide,
A quoi bon vivre une vie si je ne peux y mettre un sens profond ?
Et si l’action de placer un sens antérieurement à la construction, diminuait le lien avec les petites étapes dans l’ici et maintenant ? Et si le sens n’était pas dans ce vers quoi on va mais dans ce qu’on réalise ? Dans le chemin pour y arriver…
Cela vous semble trop simple ? Vous y tenez à quel point à cette quête ?
Etes-vous prêt à perdre tout velléité à le trouver pour le découvrir ?
C’est important l’intelligence. L’intelligence, c’est le seul outil qui permet à l’homme de mesurer l’étendue de son malheur. Pierre Desproges |
"L’art du surdoué, c’est d’apparaître potentiellement non dangereux." Marilyn Merlo |
Dans l’ensemble de ce récit, un processus, entre autres, revient souvent. Nous lui donnerons temporairement le sobriquet de « construction mentale ». Sous certains angles, celle-ci apparaît comme la pierre angulaire de l’édifice.Dans les deux heures qui suivent la lecture vous allez observer les actions ou attitudes que vous mettez en place pour mieux correspondre à ce que vous croyez que l’autre attend de vous ? Notez ces stratégies
Avez-vous réussi à ralentir ? Si la réponse est non, quelle raison avez-vous invoqué pour ne pas réaliser cet exercice ? (« Je n’ai pas le temps pour le moment, c’est trop difficile, je ne vois aucune raison de faire cela, d’abord je lis et je ferai cela plus tard, cela ne sert à rien… »).
Vous arrive-t-il souvent de penser de la sorte ?
En parcourant les différents points ci-dessus, elle est soit omniprésente ou fait comme Hitchcock des apparitions furtives.
Par exemple, elle me permet d’avoir l’impression rassurante de comprendre le monde, elle me permet d’élaborer un futur où tout est possible. Si nous nous approchons des émotions, cette construction apparaît souvent comme un refuge temporaire aux assauts de ces dernières.
Elle s’érige pour certains en sauveuse obligatoire dans un triangle dramatique en se plaçant entre moi et ce qui m’arrive (au sens large).
D’où l’impression fréquente chez le hp d’observer sa vie comme une tierce personne, comme celle d’un acteur de théâtre qui se regarde jouer.
La construction mentale permet de faire face aux émotions, de pallier l’incompréhension des autres, de combler les moments de solitude, de donner une illusion de contrôle.
Supposons que cette propension à l’intellectualisation soit la solution et le problème, que les pensées salvatrices libèrent et enferment, que ces dernières ouvrent et cadenassent.
Examinons cette supposition dans le cadre des montagnes russes de l’humeur et dans la constante fluctuation de la confiance en soi.
« Afin de me préserver de multiples menaces, j’ai construit un univers mental riche, complexe et en constante évolution. J’utilise cet édifice comme carte de lecture de moi-même et des autres, comme rempart et dans bien d’autres optiques également. De brinquebalant, j’aimerais en faire un édifice rompu à l’exercice du temps. Cependant je ne récolte des bases friables et un édifice trop sensible au changement. »
Les croyances dans la pertinence des pensées, la volonté de les ériger en vérités et la confusion parfois inconsciente de ces dernières avec la réalité entraînent un effondrement de soi lorsque celles ci sont mises en péril. La tentative d’appréhender le monde dans son infinie complexité mène à un résultat inverse de celui escompté. Rêvant de contrôle, il n’en résulte que de ponctuels et insatisfaisants moments de stabilité éphémère. Lorsque se présente l’exception, l’édifice se fissure et s’effondre jusqu’à ce qu’une retraite ou une réflexion redresse la tour cognitive. Le problème s’origine de la solution, qui est elle même le problème. Un bricolage incessant s’opère pour combler les fissures et pour maintenir en place le tout établi usant une énergie considérable et inutile.
« Vous ne voulez donc que je ne pense plus ? »
La réponse est plus nuancée. En effet, être entraîné dans le passé n’est pas négatif, il peut nous faire revivre des émotions douces ou amères. Il nous permet de penser aux actions accomplies, de nous rappeler des personnes chères. Se projeter dans l’avenir est, également, un puissant outil qui permet de prévoir et d’organiser le présent. Il nous permet aussi de rêver et d’imaginer.
Cependant, accepter que la construction puisse faire partie du problème pourrait être insupportable. En effet, ne plus construire serait ne plus penser, ce qui est impossible. Et si une part de la solution ne venait pas de la dichotomie mais d’une alternative : la conscience de la construction. Le but ne serait plus de ne plus actionner le cerveau mais de faire la part des choses entre contact avec la réalité et construction, interprétation, jugement de cette dernière. Un autre objectif résiderait dans la différence entre l’utilisation en vue d’évitement expérientiels ou celui dans une perspective d’engagement dans la vie.
Vous me direz que ce qui précède est également une construction et vous avez raison. Je vous propose, dès lors d’expérimenter.Ce processus d’observation se ferait en plusieurs étapes :
« Je prends conscience des moments où je pense »
« Je me rends compte que ces pensées ne sont qu’une réalité »
« Je choisis de les suivre ou non «
« Je suis conscient qu’il s’agit d’un évitement expérientiel ou non »
Ne vous fiez à aucune idée, même à celle-ci !
Ce sont souvent les tentatives de résoudre le problème qui, en fait le maintiennent. La solution mise en oeuvre devient le vrai problème. Nardone et Watzlawick |
Ralentissons car nous avons beaucoup à accomplir.
Choisir ! C’est l’éclair de l’intelligence. Hésitez-vous ?... Tout est dit, vous vous trompez.
Thérèse Delabye & David Vandenbosch
Article publié le 26 août 2012
http://www.mieux-etre.org/Hauts-potentiels-construction.html
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Hauts potentiels et les mots qui les emprisonnent
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Shares- 12
Dans l’article paru sur mieux-etre.org, Hauts potentiels : Construction intellectuelle et perspective de l’ACT thérapie d’acceptation et d’engagement, j’ai évoqué toute une série de fonctionnements HP qui peuvent déboucher sur une certaine souffrance.
La pierre angulaire de ces différents processus résiderait dans un mécanisme humain et normal d’intellectualisation du monde : la construction intellectuelle.
Hauts Potentiels
Nous avions laissé Nathalie, notre personnage labellisée haut potentiel, en plein milieu de cet édifice cognitif et émotionnel.
Emprisonnée entre quatre murs, notre héroïne HP (haut potentiel) déambule au sein d’un décor dont elle crée elle-même les limites, les détours et les obstacles.
Cet article est consacré aux différents moyens à sa disposition pour étoffer son labyrinthe.
Allons donc observer ce qui se passe à l’intérieur de son « immeuble ».
Au sein de cet immeuble, dans certains moments douloureux, en plein milieu de la frustration, face au terrible astre de la déception, parfois désespérée Nathalie creuse le trou de son désespoir et y verse un flot de pensées pathétiques.
Samedi j ai organisé une soirée qui comme toujours s’est terminée par une terrible déception. Je n’arrive jamais à communiquer avec certaines personnes. On ne se comprend pas. Il faut toujours faire semblant d être agréable et surtout pas choquer les gens.
Et au fond de moi, cette voix continue de murmurer inlassablement : « Le mensonge est la politesse qu’on doit aux autres pour ne pas les ennuyer ».
Je suis lasse de tout cela. Lasse d’être différente et inadaptée, tous mes efforts s’effondrent.
Sur place un mec m’a parlé de cette éternelle rengaine typique de tous les hommes il m’a tenu la litanie habituelle et sans surprise du paraître et du fric.
C’est impossible pour moi de rester concentrée sur ce type de personnage. Alors comme d’hab je me suis adaptée et j’ai comme toujours fait semblant de m’intéresser. J’ai fait des aller retour à la cuisine sans aucune aide : « Pas une personne ne s est proposée pour m’aider comme à l’accoutumée ! ». C’est entièrement de ma faute, je me laisse faire, je ne mets aucune limite…
« J’en ai marre d être celle qui aide, fait, prépare et n’a rien en retour !! »
Cela sert à quoi de se forcer encore et encore je dois être plus ferme et solide.
Enfermée dans les murs de son impatience, de son analyse et de son humeur, sa complexité se résume à une vision presque étriquée de sa réalité. Et oui notre complexe HP (hauts potentiels) est parfois aussi binaire qu’un épisode triste des feux de l’amour.
Dans la thérapie d’acceptation et d’engagement, on définit un certains nombres d’éléments comme des “mots prisons” ( Kelly G Wilson – University of Mississippi) qui enferment son utilisateur dans une vision généralisante et simplifiée d une situation.
À ce moment il est difficile de sortir de son carcan par une distanciation cognitive et émotionnelle, et rentrer en résonance avec le fait que « la réalité n’est pas telle qu’elle est mais telle que tu es ».
La nuance a déserté le récit et risque d’entraîner une phase troglodyte ermite (qui sera développée ultérieurement) à grands renforts de pelle ou pelleteuse.
Ces vocables qui nous emprisonnent sont entre autres :
Je dois, il faut, encore, toujours, impossible, jamais, tout le monde, tous, que…, je dois,…, aucun,… Au sujet des mots qui nous emprisonnent, je vous suggère la vidéo très intéressante d’Emmanuel Nicaise : Les mots qui nous emprisonnent – ACT.
Les mots à consonance émotionnelle alourdissent, aussi, la structure et renforcent le pathétique : lasse, déçue, effondrée,…
en effet, prendre au sérieux le sérieux rend les événements lourds et graves!
Vous pouvez maintenant relire ce texte en ôtant ou remplaçant les mots repris ci-dessus et re-envisager l’effet suscité
Le pathétique est-il toujours aussi prégnant ! Sature-t-il encore le récit ?
Le pathos n’est pas une fatalité !
HP du monde entier unissez vous contre son diktat avilissant.
Libérez la nuance, la justesse et la complexité.
http://act-therapie.com/hauts-potentiels-et-les-mots-qui-les-emprisonnent/
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Définition et processus de la thérapie d’acceptation et d’engagement
Traditionnellement, la définition trône au commencement d’un article. C’est donc de cette manière que nous introduirons la thérapie d’acceptation et d’engagement en empruntant les mots de deux de ses représentants.
Frédérick Dionne et Cristel Neveu abordent l’ACT de la manière suivante dans leur article consacré à cette thérapie.
« Sur le plan clinique, l’ACT ajoute une couleur humaniste-existentielle aux thérapies comportementales et cognitives en adoptant des thèmes qui rappellent l’acceptation inconditionnelle de Rogers en insistant sur l’importance d’une existence pleine de sens (comme la logothérapie de Frankl) et en mettant l’accent sur la notion de « moment présent » (comme la Gestalt). Toutefois, elle diffère des autres approches par ses fondements philosophiques et théoriques. L’ACT ne vise pas directement les symptômes du client en cherchant à modifier la fréquence des phénomènes psychologiques douloureux (pensées, émotions, etc.), leur contenu (p. ex. modifier une pensée irrationnelle en pensée rationnelle) ou leur forme (p. ex. transformer une sensation de tension en relaxation). Elle cherche plutôt à intervenir sur la manière dont le client aborde l’émergence de ses phénomènes intérieurs pour qu’ils ne l’empêchent plus d’agir en direction du sens qu’il veut donner à sa vie. Elle est donc « comportementale » par l’importance accordée à l’activation comportementale dans ses objectifs thérapeutiques. »
Le processus qui consiste à travailler le contenu d’une pensée en essayant de le changer peut s’avérer au mieux contre productif. En effet, la nature même du langage le rend inévitable : pour ne pas y penser je dois penser à ne pas y penser et dès lors j’y pense. (Hayes et al., 2001).
Il en résulte que les efforts quotidiens pour modifier, mettre à l’écart les phénomènes psychologiques (ou physiques) peut résulter en un combat intérieur contre des manifestations dont il cherche à se distancer après les avoir jugés négatives. A ce moment, l’individu peut entrer dans une lutte au sein de laquelle il risque de placer des stratégies de contrôle et ou de fuite afin d’atténuer ou supprimer l’inconfort perçu.
Dans la même optique, il peut également faire en sorte d’éviter les situations potentiellement à même de les faire ressurgir.
Cet évitement expérientiel a souvent comme conséquence de limiter le répertoire comportemental de l’individu et d’engendrer une certaine rigidité psychologique. Cette rigidité s’oppose au sein de la thérapie d’acceptation et d’engagement et de la langue française à la notion très importante de flexibilité psychologique qui permet d’ouvrir le répertoire d’action face à une situation donnée.
http://act-therapie.com/definition-et-processus-de-la-therapie-dacceptation-et-dengagement/
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
Rivista Italiana di Educazione Familiare, n. 2 - 2011, pp. 79-99
Enfants à hauts potentiels: les facteurs de protection mis en œuvres par les parents1 Cindy Daubechies, Huguette Desmet, Jean-Pierre Pourtois
Introduction
La recherche «La résilience des enfants à hauts potentiels» est une Action de recherche concertée de l’Académie Wallonie-Bruxelles.
Elle est menée depuis 2008 par le CERIS, à l’Université de Mons en Belgique. La question de recherche est la suivante: «En quoi les père et mère peuvent-ils constituer une ressource qui contribue à la résilience de leur enfant à hauts potentiels?». Dans cette perspective, nous avons mené une recherche documentaire visant à repérer dans la littérature les facteurs familiaux qui contribuent à la «résilience des enfants à hauts potentiels»; nous entendons par là l’actualisation de leur potentiel intellectuel et la réussite de leur intégration sociale. La recherche se donne pour objectif d’explorer un domaine émergent au sein de la littérature: les parents des enfants à hauts potentiels et la relation à leur enfant.
Si, pour tout enfant, les parents jouent un rôle décisif dans son développement, notamment affectif, cognitif, social et relationnel, leur rôle est particulier lorsqu’il s’avère que l’enfant dispose d’un «haut potentiel». Dans la littérature, il existe une relation presque systématique entre la notion de «haut potentiel» et les tableaux de caractéristiques négatives (Beylouneh, 2008). Des associations ou des spécialistes tiennent souvent un discours alarmiste sur le sujet. Beylouneh (2008) souligne que des enfants à hauts potentiels peuvent, certes être mal dans leur peau, agressifs mais tout comme peuvent l’être certains enfants à Q.I. «normal». D’où l’intérêt de la présente recherche qui se centre, non pas sur la vulnérabilité des sujets, mais sur leurs ressources et leurs compétences. Notons qu’elle ne néglige pas pour autant les facteurs de risque.
1. L’enfant à hauts potentiels
Afin de nous positionner par rapport à l’incertitude terminologique, nous utiliserons le pluriel («enfant et adolescent à hauts potentiels», «hautes potentialités») afin d’évoquer la complexité des dimensions de l’intelligence.
En effet, les capacités supérieures à la norme de certains enfant ou adolescent peuvent se manifester dans une multiplicité de domaines (verbal, logicomathématique, musical, sensorimoteur, interpersonnel, etc.) et selon différents champs d’aptitudes possibles (affectif, cognitif, créatif, etc.) (Braconnier, 2008).
En utilisant le pluriel, nous sommes cohérents avec la terminologie employée dans les recherches les plus récentes, comme celle soutenue par la Communauté française de Belgique: «Réseau interuniversitaire d’écoute et d’accompagnement des jeunes à hauts potentiels et de leur entourage».
La littérature témoigne d’une grande hétérogénéité au sein de la population des enfants à hauts potentiels. Les nombreuses différences inter- et intra-individuelles, mais également intergroupes, intergenres ou encore interculturelles, qui seront évoquées ci-dessous, nous conduirons à privilégier une approche multifactorielle du sujet.
Pour Côte et Kiss (2009), l’enfant à hauts potentiels «équilibré» a les caractéristiques suivantes:
un élève brillant, curieux, en demande de savoir scientifique, de stimulation sur le plan intellectuel, altruiste, allant vers les autres, organisant des activités pour les autres, aimant les défis. Pour appréhender l’enfant à hauts potentiels à l’âge scolaire, Vaivre-Douret (2006) précise qu’il est nécessaire de considérer différents facteurs en interaction:
la maturation physiologique du sujet, le contexte physique ainsi que social et affectif dans lequel il évolue, son fonctionnement affectif, son équipement neurobiologique et, enfin, son équipement corporel et morphologique. Tous ces facteurs sont à envisager en interaction avec la temporalité du développement de l’enfant. Vaivre-Douret (ibid.) souligne toute l’importance de l’activité corporelle chez l’enfant à hauts potentiels pour une meilleure autorégulation et un plus grand épanouissement de soi. Une difficulté souvent rencontrée par l’enfant à hauts potentiels est d’amener son développement corporel au même niveau que son développement cognitif, plus facilement sollicitable.
Par conséquent, il résulte un déséquilibre au détriment de fonctions corporelles, pourtant existantes mais qui n’ont pas été mobilisées par le sujet et encouragées par ses parents. L’auteur précise également qu’il faut considérer les interactions sociales et familiales qui vont valoriser, ou non, certains secteurs de son développement. L’enfant à hauts potentiels risque de répondre à un idéal parental, aux attentes de ses parents sur le plan cognitif au détriment de son développement psychomoteur. Notons que les interactions avec l’entourage vont également influencer la construction et le fonctionnement des réseaux neuronaux et donc le développement psychomoteur de l’individu. Adda (2006) s’est centrée sur l’enfant à hauts potentiels et ses relations affectives au sein de la famille: selon elle, la place qu’il occupe va être déterminante dans sa construction identitaire.
Ce constat concerne tous les enfants en général qui disposent d’une personnalité, de goûts qui leur sont personnels, et plus particulièrement les enfants à hauts potentiels, dont les caractéristiques sont spécifiques à leur fonctionnement intellectuel. L’auteur rapporte que le premier né, longtemps enfant unique, a été dans la majorité des cas, très désiré; il est porteur, avant même sa venue au monde, d’une histoire familiale qu’il va devoir poursuivre ou modifier.
A cette place, l’enfant à hauts potentiels brille: il est éveillé, facile à élever, curieux de tout, imaginatif et indépendant. Ses parents le voudraient «parfait» et il remplit très bien ce rôle au départ.
Mais pour Siaud-Facchin (2008), l’enjeu de la réussite est un piège qui peut être un frein au développement identitaire de l’enfant à hauts potentiels. Afin de se sentir aimé, il peut tenter de s’ajuster à l’image que ses parents ont de lui.
Selon Miller (1996), les enfants à hauts potentiels sont, de par leur sensibilité et leurs capacités à percevoir les besoins de leurs parents, capables de correspondre trop parfaitement à l’enfant idéal issu des fantasmes parentaux. Cela les place dans une position de toute puissance insécurisante, dont il est difficile de se dégager. Miller (1996) y voit une problématique de faux self dont les enfants à hauts potentiels peuvent demeurer prisonniers. Contrairement au stéréotype véhiculé, Adda (ibid.) rappelle que l’enfant à hauts potentiels n’est pas forcément un tyran et qu’il revient aux parents de lui faire comprendre les normes, les structures et les règles à respecter sans pour autant contrarier son haut développement intellectuel. Ce qui est sûr, ajoute l’auteur, c’est que l’enfant à hauts potentiels, très mûr pour son âge, perçoit les failles de ses parents et qu’il tente de les combler. Trop souvent, l’entourage confond immaturité avec sensibilité: «combien d’enfants sont taxés d’immaturité parce qu’ils refusent de quitter leurs parents…?
Il apparaît souvent que ces enfants s’affligent parce qu’ils s’inquiètent pour leurs parents et qu’ils se demandent comment ceux-ci se débrouillent sans eux» (ivi, p. 133). Les cadets à hauts potentiels ont, selon Adda (ibid.), une place plus inconfortable en ce sens qu’ils peuvent se développer dans l’ombre de l’aîné; et lorsque celui-ci est un «haut potentiel», il perçoit avec une plus grande sensibilité les points faibles de son cadet.
2. L’intégration sociale de l’enfant à hauts potentiels
Grawitz (1999) définit l’intégration sociale par l’ensemble des interactions entre les membres d’un système, provoquant un sentiment d’identification au groupe et à ses valeurs.
L’intégration sociale véritable ne pourra se réaliser que si l’enfant entre en contact avec l’Autre et entreprend des démarches pour rencontrer l’Autre. Les enfants à hauts potentiels peuvent présenter des caractéristiques relationnelles variées; il existe d’abondantes différences individuelles au sein de cette population. Toutefois, leur intégration sociale peut être plus difficile, compte-tenu de leurs caractéristiques «hors normes». Pour que l’enfant à hauts potentiels soit intégré socialement, il faut qu’il soit reconnu dans sa différence et que cette singularité soit acceptée par son entourage (Siaud-Facchin, 2008).
Le besoin d’acceptation doit donc être satisfait (Pourtois, Desmet, 1997). «La reconnaissance de l’autre dans la réalité de ce qu’il est et non pas selon nos propres projections est la base de toute possibilité de construction identitaire» (Siaud-Facchin, 2008, p. 137).
Terrassier et Gouillou (1998) parlent de «tests de similarité»: afin d’entrer en relation avec un autre enfant qu’il ne connaît pas, l’enfant tend naturellement à imiter les actes de cet autre. Il trouve ainsi une sorte de miroir vis- à-vis duquel il peut se construire. Cette construction sociale peut se révéler difficile à surmonter par l’enfant à hauts potentiels quand il se confronte à l’image d’un enfant «normal».
Selon Terrassier et Gouillou (ibid.), le seul espoir pour l’enfant d’échapper à une singularisation problématique est qu’il ne soit pas le seul dans la classe ou dans son entourage. Sans miroir proche de lui, l’enfant manquera de repères indispensables à sa construction identitaire et à sa stabilisation (ibid.). Les auteurs conseillent de permettre à l’enfant à hauts potentiels de pouvoir se retrouver assez souvent parmi des enfants présentant des caractéristiques semblables.
3. La réalité scolaire de l’enfant à hauts potentiels
L’actualisation du potentiel intellectuel de l’enfant /de l’adolescent à hauts potentiels se traduit par l’exploitation de ses potentialités. Par les indices reflétant cette actualisation, se trouve la réussite scolaire. Celle-ci apparaît comme liée à la bonne intégration sociale de l’enfant; une fois le besoin d’acceptation satisfait, l’enfant se sent reconnu et va pouvoir envisager la réussite au-delà de sa singularité.
Mais le système scolaire apparaît souvent comme non ou mal adapté à cet enfant qui pré- sente des besoins spécifiques. La réalité scolaire, normalisante, envoie des messages de manière implicite ou explicite à l’enfant à hauts potentiels qui doit se conformer à ce qu’on attend de lui.
Or, son mode de fonctionnement, son raisonnement souvent divergent et ses modalités de pensée ont toutes les chances d’aller à l’encontre de ce système. L’adolescence peut être précoce chez l’enfant à hauts potentiels et dé- buter dès l’âge de neuf ou dix ans (Côte, Kiss, 2009). Avec l’adolescence survient le sens de la réalité et la menace de l’échec scolaire; la scolarité, devenue plus exigeante, déstabilise l’adolescent à hauts potentiels qui n’a pas développé le goût de l’effort et du travail durant le primaire et qui ne peut donc faire face au travail à accomplir.
A terme, le risque de voir l’adolescent à hauts potentiels honteux et refermé sur lui-même est de plus en plus important (Adda, 2006). La joie et la curiosité laissent place au désespoir. Cet écueil peut être évité si les parents ou l’entourage de l’enfant à hauts potentiels s’attèlent à lui transmettre, dès le début de sa scolarité, une méthode de travail et le goût de l’effort. C’est alors que l’adolescence peut être la période de tous les possibles, avec une multiplicité de centres d’intérêts et d’activités enrichissantes. L’adolescent peut également renoncer à l’idée que le bonheur de ses parents dépend de lui et s’accomplir en tant que sujet à part entière (Adda, 2006.).
Les élèves à hauts potentiels qui atteignent la réussite valoriseraient la maîtrise de nouvelles compétences et l’acquisition de connaissances sur le plan intellectuel (Renzulli, 1994; Siegle, McCoach, 2002; Albaili, 2003, cités dans Villatte, De Leonardis, 2010). Les sujets à hauts potentiels réussiraient d’autant mieux lorsque leur motivation intrinsèque va de pair avec un intérêt identitaire (l’importance accordée par le sujet à un apprentissage en fonction de la perception de son identité propre) ou utilitaire (le sens attribué par le sujet à un savoir en fonction de ses objectifs pour le futur) (Wigfield, 1994; Peterson, 2000; Siegle, Mc Coach, 2002, cités dans Villattet, De Leonardis, 2010).
Rogers (2007) a mis en évidence quatre besoins fondamentaux des élèves à hauts potentiels, élémentaires pour leur réussite:
• une stimulation suffisante et des défis proposés de manière régulière;
• la possibilité d’apprentissages autonomes et/ou effectués à un rythme adéquat, en fonction des capacités et des intérêts de l’élève; si certains élèves à hauts potentiels travaillent de manière indépendante, d’autres auront besoin de soutien dans leurs apprentissages;
• un entourage de pairs ayant un niveau semblable sur le plan intellectuel;
• des apprentissages qui font sens pour l’élève. Rogers (ibid.) souligne, par ailleurs, que trois caractéristiques significatives sont à prendre en compte dans le cas de l’élève à hauts potentiels:
• la précocité du savoir: un apprentissage plus rapide que les autres élèves;
• l’intensité: celle-ci peut se révéler à la fois dans la sphère cognitive et affective (intensité émotionnelle, intensité de la concentration ou encore intensité de la persévérance dans la tâche réalisée);
• la complexité: l’élève à hauts potentiels peut se livrer à des tâches d’une complexité plus importante que celles proposées à des enfants du même âge; il apprécie un travail stimulant au-delà de son niveau actuel de compétences et peut faire des liens ou voir des relations entre plusieurs concepts provenant de divers champs de savoirs.
Villatte et De Leonardis (2010) ont mené une étude sur le rapport au savoir des adolescents à hauts potentiels. Les résultats de cette recherche montrent que les adolescents à hauts potentiels font preuve d’une motivation intrinsèque plus grande que celle de leurs camarades de classe «tout-venant». Leur autonomie dans les apprentissages semble primordiale et pourrait leur permettre de pallier un manque de stimulation de l’école. De même, ils montrent une confiance importante en leur capacité d’apprenants.
Les auteurs soulignent le fait que l’identité sociale des adolescents influe sur leur rapport à l’école. De plus, le statut de l’adolescent à hauts potentiels est à mettre en regard avec plusieurs variables comme le statut scolaire mais également avec les conséquences de la socialisation différenciée. Enfin, les auteurs montrent que le fait de valoriser le savoir en tant que tel favorise la réussite scolaire. Ce rapport «savant» au savoir se retrouve chez les élèves à hauts potentiels, mais aussi chez les apprenants en réussite, issus de milieux socioculturellement favorisés.
Concernant les différences inter-genre, les résultats de l’étude soulignent que les garçons témoignent d’une plus grande confiance en leurs capacités intellectuelles, tandis que les filles sont plus focalisées sur le domaine psychoaffectif et sur les apprentissages relationnels. Cindy Daubechies, Huguette Desmet, Jean-Pierre Pourtois /Enfants … 85
Enfin, concernant l’investissement scolaire, Fontaine et Antunes (2007) estiment que la perception et l’estime de soi seraient la cause et non la conséquence des résultats scolaires. Une haute estime de soi est un facteur de protection face à la dépression et l’instabilité émotionnelle.
En ce sens, une bonne estime de soi chez l’enfant ou l’adolescent à hauts potentiels engage davantage celui-ci à accepter les défis et à s’adapter plus facilement aux changements. A l’inverse, une faible estime de soi peut entraîner un refus de se confronter à des situations difficiles, à des obstacles et, à terme, une diminution de l’actualisation du potentiel intellectuel de l’enfant ou de l’adolescent.
4. Les parents d’enfants à hauts potentiels
Courtinat-Camp (2009) a mené une étude sur la socialisation familiale, l’estime de soi et l’expérience scolaire des jeunes à hauts potentiels. Elle souligne plusieurs éléments essentiels:
• le niveau d’estime de soi du jeune est en cohérence avec la réussite ou l’échec de la scolarité;
• un climat familial positif est associé au rapport positif que le jeune à hauts potentiels entretient avec l’école; à l’inverse, un climat familial négatif est associé à un rapport à l’école difficile;
• le soutien, les encouragements et l’intérêt des deux parents à l’égard de la scolarité du jeune à hauts potentiels sont favorables à l’investissement scolaire de ce dernier;
• les filles à hauts potentiels réussissent mieux que les garçons sur le plan scolaire; leur expérience est plus positive; au sein de l’échantillon, elles apparaissent comme bénéficiant d’un soutien parental plus favorable à l’investissement scolaire; par conséquent, il semble que les filles correspondent davantage que les garçons à «un modèle d’élève conjuguant les qualités d’enfant et d’élève attendues à la fois par les parents et les enseignants» (Courtinat-Camp, 2009, p. 25).
Concernant l’investissement des parents dans la scolarité du jeune, Courtinat-Camp (ibid.) distingue trois types de configurations familiales:
• «une dynamique familiale harmonieuse» où les parents sont soutenants sur le plan de l’éducation;
• «une dynamique familiale conflictuelle» marquée par le conflit et un désinvestissement du père sur le plan scolaire; 86 Rivista Italiana di Educazione Familiare, n. 2 - 2011
• «une dynamique familiale désinvestie sur le plan scolaire», où les deux parents se désintéressent de la scolarité de l’enfant à hauts potentiels. Les résultats de cette recherche affirment que les jeunes qui ont le sentiment d’être peu encouragés par leurs parents sur le plan scolaire remettent en question le sens de leur scolarité. A terme, ces attitudes éducatives, ainsi que des conflits familiaux peuvent amener le jeune à se démobiliser par rapport à son investissement scolaire. Ces différentes constatations mettent en évidence l’importance du soutien parental pour les enfants et les adolescents en général, et plus particulièrement pour les «hauts potentiels».
Plusieurs autres études (Bergonnier-Dupuy, 2005; De Leonardis et al., 2005, cités dans Courtinat-Camp 2009) ont mis en évidence le fait qu’une dynamique familiale empreinte de sécurité et de loi encourage le jeune à hauts potentiels à se mobiliser sur le plan scolaire. Nous sommes donc face à une satisfaction du besoin d’attachement et du besoin de structures de l’enfant et de l’adolescent à hauts potentiels (Pourtois, Desmet, 1997), combinée à une disponibilité affective et un encouragement à l’autonomie (Courtinat-Camp, 2009).
Les résultats de la recherche menée par Courtinat-Camp montrent que le profil de l’enfant à hauts potentiels qui réussit à l’école, qui a une attitude positive à l’égard de l’école, une bonne intégration sociale, des parents soutenants et une bonne estime de soi, correspondrait à l’image d’une préadolescente et le profil de l’enfant à hauts potentiels sous-réalisateur à celle d’un adolescent plus âgé. L’auteur rappelle qu’il faut considérer les caractéristiques du «haut potentiel» sans toutefois négliger les processus liés à l’adolescence en général.
En conclusion, la (dé)-mobilisation scolaire relèverait «d’un processus complexe, à la fois individuel, familial et institutionnel, d’un rapport social et personnel au monde et à soi confronté à un vécu scolaire souvent éprouvant ou décalé par rapport aux attentes scolaires classiques. Le rapport au savoir est donc infléchi par les socialisations familiale et scolaire et représente pour l’adolescent(e) une façon de traduire son appropriation de ces socialisations plurielles» (Courtinat-Camp, 2009, p. 16). Côte et Kiss (2009) soulignent l’importance de l’investissement parental: dans les cas extrêmes, certains parents en font trop et survalorisent leur enfant qui devient soit l’objet réparateur de leurs échecs personnels, soit l’objet de leur fierté.
Certains parents tendent à surstimuler et à surprotéger l’enfant au détriment de son développement émotionnel. D’autres parents en font trop peu et dévalorisent leur enfant Cindy Daubechies, Huguette Desmet, Jean-Pierre Pourtois /Enfants … 87 qui risque alors, inconsciemment, de renoncer à ses dons. Ces comportements seraient dus, dans la plupart des cas, à des conflits psychiques parentaux projetés sur la filiation.
L’entourage social joue un rôle important pour les parents d’enfants à hauts potentiels. Si les parents sont à l’écoute de leur enfant ou de leur adolescent à hauts potentiels, ils ont eux aussi besoin d’être aidés, écoutés par leur entourage, leur famille ou encore un professionnel (Autain-Pléros, 2009). A l’annonce du «haut potentiel» de leur enfant, leurs relations avec l’entourage peuvent être amenées à évoluer, à prendre des teintes diffé- rentes. Renucci (2008) distingue cinq types de parents.
Les «réjouis» sont sincères et généreux; ils soulignent que leur intuition était juste à propos des particularités de l’enfant mais qu’ils n’avaient rien voulu dire; ils aiment écouter des anecdotes sur le quotidien de la famille.
Les «mutiques» posent beaucoup de questions puis se taisent; l’enfant, qui dérange, disparaît des discussions, des échanges; un malaise s’installe et les parents n’osent plus parler de leur enfant, par crainte de passer pour des prétentieux.
Les «suspicieux» émettent des doutes quant à l’existence du «haut potentiel»; les parents de l’enfant deviennent suspects, coupables d’égo surdimensionné et de coacher leur enfant.
Les «moi aussi» et les «bienvenue au club» estiment qu’ils sont eux aussi à «haut potentiel» et que celui-ci touche probablement leur enfant; si les parents sont concernés, pourquoi pas leurs enfants?
Les «grignoteurs» veulent des détails croustillants, des anecdotes à pouvoir raconter à leurs amis; ils s’attachent à l’aspect «hors normes» du «haut potentiel» mais sont en vérité dans l’ignorance.
5. Facteurs de protection parentaux des enfants et des adolescents à hauts potentiels
On le sait, les pères et mères jouent un rôle décisif dans le développement affectif, social et relationnel de leur enfant. Ce rôle peut être particulier, voire déstabilisant, au vu des caractéristiques et du développement propres à l’enfant à hauts potentiels. Les facteurs de protection sont des ressources en matière de soutien et d’opportunités s’adressant à tous les jeunes, et non pas seulement à ceux qui sont considérés comme à risque (Bénard, 2004, cité dans Deslandes, 2007).
Ainsi, la réussite scolaire d’un élève dépend, entre autres, de la qualité des interactions entre ses milieux de vie, en particulier des relations école-famille. Selon Cyrulnik et Pourtois (2007), l’enfant entre à l’école avec ses acquisitions intrafamiliales. Pourtois et Desmet (2007) soulignent que cette transmission intrafamiliale s’effectue très précocement par le biais de comportements, d’attitudes ou encore de stratégies éducatives. Ainsi, la famille influence le développement intellectuel et identitaire de l’enfant et également son adaptation scolaire (Pourtois, Desmet, 2007).
La recension de la littérature nous permet de dégager un ensemble de facteurs de protection et de facteurs de risques parentaux pour le développement, l’actualisation du potentiel et l’intégration sociale de l’enfant ou de l’adolescent, plus particulièrement lorsqu’il est concerné par le «haut potentiel». Nous avons choisi de nous centrer sur les facteurs de protection au niveau parental sans pour autant négliger les facteurs de vulnérabilité. Cet ensemble de facteurs est non exhaustif et est amené à évoluer au cours de la recherche.
Nous avons constaté que la grande majorité des facteurs de risque soulignés dans la littérature correspondent, en négatif, aux facteurs de protection mis en évidence au niveau parental (prise en compte des besoins de l’enfant à hauts potentiels/projet parental imposé à l’enfant; un cadre familial solide/le divorce des parents; etc.). Les facteurs de risque font l’objet d’une étude spécifique dans le cadre d’une autre recherche au sein du CERIS.
5.1 Le développement de l’enfant et de l’adolescent à hauts potentiels
Les facteurs suivants peuvent constituer une ressource, une protection de la part des pères et/ou des mères pour le développement de l’enfant et l’adolescent à hauts potentiels:
• l’acceptation de la spécificité de l’enfant à hauts potentiels: ses grandes capacités tout comme ses difficultés (Côte, 2003; Binda et Giordan, 2006; Autain-Pléros, 2009);
• la connaissance et la compréhension du développement et du fonctionnement de l’enfant à hauts potentiels (Côte, 2002; Siaud-Facchin, 2007; Renucci, 2008);
• le soutien et la prise en compte des besoins de l’enfant et de l’adolescent à hauts potentiels (Côte, 2003); • le diagnostic précoce de l’enfant à hauts potentiels: il s’agit d’alerter les parents pour intervenir au mieux et s’adapter aux besoins de l’enfant. L’idée est de ne pas attendre que surviennent les problèmes mais de les anticiper. Il existe des risques graves sur le plan psychologique pour un sujet à hauts potentiels non diagnostiqué..../....
Invité- Invité
Re: news lifes :)
.../...
L’enfant ou l’adolescent à hauts potentiels risque d’expliquer sa différence au moyen d’autres pistes, de perdre de l’énergie, du temps et de construire son identité sur des bases erronées (Gottfried, Bathrust, Wright-Guérin, 1994; Terrassier, Gouillou, 1998; Binda, Giordan, 2006; Durandeau, 2007);
• l’investissement important dans le développement de l’enfant à hauts potentiels. Il est important pour les parents de le soutenir sans lui imposer des attentes parentales excessives (Feldman, Goldsmith, 1991, cités dans Lubart, 2006; Grubar, Duyme, Côte, 1997; Beylouneh, 2008; Louis, 2010);
• l’écoute attentive de l’enfant ou de l’adolescent à hauts potentiels et le développement d’une relation de confiance avec ce dernier, sans le juger, ni le surprotéger (Grubar et al., 1997; Durandeau, 2007; Beylouneh, 2008; Autain-Pléros, 2009);
• les structures, le cadre familial solide et exigeant avec des obligations et des rituels tout en laissant de la place à la créativité et l’originalité; plus un enfant évolue dans un environnement structuré, c’est-à-dire plus l’harmonie et la cohérence dans les différents secteurs de vie sont importantes, plus l’enfant a des facilités, des possibilités d’harmoniser et de structurer sa pensée. Or les enfants à hauts potentiels ont justement des difficultés à structurer leur pensée (pensée en arborescence) car ce sont des enfants qui évoluent dans un monde de contradictions (Binda, Giordan, 2006; Durandeau, 2007; Lebihain, 2008; Louis, 2010);
• l’image valorisante renvoyée à l’enfant ou à l’adolescent à hauts potentiels; une haute estime de soi est un facteur de protection face à la dépression et l’instabilité émotionnelle. En ce sens, une bonne estime de soi chez l’enfant ou l’adolescent à hauts potentiels l’engage davantage à accepter les défis et à s’adapter plus facilement aux changements. A l’inverse, une faible estime de soi peut entraîner un refus de se confronter à des situations difficiles, à des obstacles et, à terme, une diminution de l’actualisation du potentiel intellectuel de l’enfant ou l’adolescent (Fontaine, Antunes, 2007; Siaud-Facchin, 2008; Courtinat-Camp, 2009; Louis, 2010);
• l’attention portée au fait de ne pas renvoyer à l’enfant l’image d’un être «surdoué» mais d’un enfant comme tous les autres avec des besoins particuliers; l’important est ne pas accentuer le sentiment de différence ou d’anormalité présent chez l’enfant (Louis, 2010);
• un espace d’autonomie suffisant pour l’enfant et l’adolescent à hauts potentiels: il est important que les parents puissent lui laisser faire les 90 Rivista Italiana di Educazione Familiare, n. 2 - 2011 tâches et stimuler chez lui le sentiment d’être responsable de ses actes (Grubar et al., 1997; Binda, Giordan, 2006; Louis, 2010);
• des gestes, des mots d’amour de la part des parents qui permettent à l’enfant à hauts potentiels de se sentir exister, de se construire une identité tout en étant sécurisé (Louis, 2010);
• une bonne entente familiale: plus la cohésion, la cohérence entre les parents et l’entourage de l’enfant ou l’adolescent est importante, plus les chances d’intégration et de réussite de l’enfant sont grandes (Grubar et al., 1997; Beylouneh, 2008; Courtinat-Camp, 2009; Louis, 2010);
• le fait que les parents puissent admettre l’idée que l’enfant ou l’adolescent aborde des questions complexes, peu en adéquation avec son âge ou, d’une manière générale, le fait d’aborder des thématiques existentielles avec les enfants et les adolescents à hauts potentiels: de cette manière, ces derniers sont encouragés à acquérir le droit de penser par eux-mêmes (Binda, Giordan, 2006; Beylouneh, 2008; AutainPléros, 2009); • le fait de ne pas minimiser la souffrance de l’enfant ou de l’adolescent qui se confie et ainsi ne pas négliger les soubassements émotionnels propres à l’identité de la personne. Une attention particulière doit être portée à la vie émotionnelle de l’enfant à hauts potentiels: sa sensibilité souvent exacerbée peut devenir le terrain de nombreuses angoisses. Les émotions déterminent la construction de la personnalité de l’enfant et la manière avec laquelle il affronte les situations de vie. Elles sont le fondement de la relation aux autres (Beylouneh, 2008; Louis, 2010); • la disposition des parents à intervenir à l’école ou à consulter un psychologue ou un psychiatre avec l’enfant ou l’adolescent si le besoin s’en fait sentir (Gottfried, Bathrust, Wright-Guérin, 1994; Beylouneh, 2008; Renucci, 2008); • un soutien afin d’aider l’enfant à hauts potentiels à se décentrer et ainsi éviter le surinvestissement intellectuel. Les activités corporelles, physiques, sportives ou créatives sont essentielles à l’épanouissement et à l’autorégulation de soi. La dyssynchronie n’est, en aucun cas, une fatalité (Vaivre-Douret, 2006; Beylouneh, 2008); • le fait de considérer l’enfant ou l’adolescent, non pas comme une catégorie, mais le prendre dans sa spécificité, dans son histoire, dans sa singularité: il s’agit de lui témoigner de l’attention plutôt que de se focaliser sur un Q.I., de lui montrer que ses parents l’aiment pour luimême et non pour son intelligence (Binda, Giordan, 2006; Lebihain, 2008; Autain-Pléros, 2009); Cindy Daubechies, Huguette Desmet, Jean-Pierre Pourtois /Enfants … 91
• la disposition des parents, eux-mêmes concernés par le «haut potentiel», à laisser le libre-arbitre à l’enfant pour lui permettre d’évoluer et de se sortir de problématiques éventuelles: «C’était mon chemin, je te propose de le continuer, mais si tu en trouves un autre, prends le, ne te sens pas obligé de prendre le mien». Certains parents ne comprennent que tardivement qu’ils sont eux aussi concernés par le «haut potentiel» et peuvent considérer cela comme un échec; ils ne peuvent, alors, tolérer un second échec pour leur enfant (Binda, Giordan, 2006);
• la capacité du parent, en particulier de la mère de l’enfant ou de l’adolescent à hauts potentiels, à se battre contre l’envie permanente de limiter la souffrance de son enfant. Ce dernier doit apprendre à respecter des règles en société, ce qui est parfois une véritable épreuve; le parent ne doit pas se laisser manipuler (Binda, Giordan, 2006); • l’attitude parents qui renvoie leur enfant à hauts potentiels à son enfance. Le rôle des parents est de le conduire à vivre son statut d’enfant sans brûler les étapes indispensables à la construction identitaire (Louis, 2010); • la gestion du temps peut être un facteur de dégradation des relations parents-enfant à hauts potentiels; il est essentiel pour les parents d’aider leur enfant à gérer son temps seul en posant des cadres structurants (emploi du temps, agenda, montre), l’encourager devant les difficultés et le responsabiliser face aux conséquences de ses retards (Grubar, Duyme, Côte, 1997; Louis, 2010).
5.2 L’actualisation du potentiel de l’enfant et de l’adolescent à hauts potentiels
Les facteurs suivants peuvent constituer une ressource, une protection de la part des pères et/ou des mères pour l’actualisation du potentiel de l’enfant et l’adolescent à hauts potentiels:
• le niveau socioculturel et professionnel supérieur des parents; l’enfant s’épanouit d’autant plus qu’il évolue au sein d’un milieu favorisé (Gottfried, Bathurst, Wright-Guérin 1994; Grubar, Duyme, Côte, 1997);
• la reconnaissance du potentiel par les parents et par les enseignants; une relation positive entre parent et enseignant peut permettre à l’enfant de vivre une scolarité normale en lui offrant un cadre sécurisant (Bloom, 1985; Louis, 2010); 92 Rivista Italiana di Educazione Familiare, n. 2 - 2011
• la qualité de la communication entre les parents et l’enfant à hauts potentiels va contribuer à sa formation et à l’entretien de son potentiel intellectuel (richesse des messages, expression des émotions, acceptation de ses nombreuses questions qui vont le sécuriser) (Louis, 2010);
• le fait d’avoir deux parents présents ou plusieurs personnes ressources dans l’entourage de l’enfant ou de l’adolescent à hauts potentiels qui peuvent être une ressource et proposer un vaste éventail de connaissances (Adda, 1999);
• la décision de procéder à un saut de classe et ce, dans des conditions favorables: une intégration positive (attitude bienveillante des camarades et du professeur), la cohésion des adultes (parents, enseignant, direction) par rapport au projet de l’enfant et un temps d’adaptation suffisant en classe (Beylouneh, 2008);
• le fait d’insister et d’expliciter clairement ce que l’on attend de l’enfant, que cela soit à l’école, en cabinet, à la maison; préciser la demande et être vigilant quant à la forme avec laquelle on demande les choses. Il est important d’explorer avec l’enfant ce qu’il ne semble pas comprendre et ce qui lui paraît tout à fait insolite. Il est aussi indispensable d’être extrêmement attentif aux mots que l’on emploie et préciser la demande à l’enfant ou à l’adolescent: «qu’est ce que tu as compris de ce que je te demand?» (Lebihain, 2008);
• le fait d’insister, dès la petite enfance, sur une double opération métacognitive (demander à l’enfant comment «il sait ce qu’il sait»). Il est nécessaire de penser à réfléchir car, pour pouvoir activer l’ensemble de ces processus, il est important d’avoir cet acte mental conscient et volontaire et ne pas oublier que, pour être performant, il faut d’abord réfléchir. La métacognition est au centre de la réussite scolaire. Un enfant qui aura des systèmes métacognitifs performants avec lesquels on aura travaillé les procédures sera un enfant doté d’une plus grande facilité scolaire qu’un enfant qui fonctionne sans savoir ce qu’il utilise de ses ressources pour fonctionner (Siaud-Facchin, 2008; Louis, 2010);
• le soutien, les encouragements et l’intérêt des deux parents à l’égard de la scolarité du jeune à hauts potentiels. Ces trois éléments sont favorables à l’investissement scolaire de ce dernier (Courtinat-Camp, 2009);
• la transmission à l’enfant à hauts potentiels, dès le début de sa scolarité, du goût et du sens de l’effort et la rencontre avec la difficulté envisagée comme un obstacle à dépasser ensemble, et non comme une erreur ou un échec insurmontable. Cela permet d’éviter la menace de l’échec et du désinvestissement scolaire avec une scolarité plus exigeante au niveau du secondaire. De même, il est important de Cindy Daubechies, Huguette Desmet, Jean-Pierre Pourtois /Enfants … 93 ne pas céder devant la démotivation ou l’abandon de l’enfant et de le stimuler à persévérer dans les actions qu’il entreprend (Adda, 2006; Binda, Giordan, 2006; Louis, 2010);
• un climat ouvert, non directif et une communication épanouie va permettre à l’enfant à hauts potentiels de concrétiser sa création enfantine. Il est important de permettre à l’enfant de développer son potentiel imaginaire, notamment par son exposition importante dans des activités culturellement et intellectuellement stimulantes (éducation musicale, arts plastiques, etc.) (Gottfried, Bathurst, Wright-Gué- rin, 1994; Côte, 2002; Durandeau, 2007; Louis, 2010). 5.3 L’intégration sociale de l’enfant et l’adolescent à hauts potentiels Les facteurs suivants peuvent constituer, selon la littérature, une ressource, une protection de la part des pères et/ou des mères pour l’inté- gration sociale de l’enfant et l’adolescent à hauts potentiels:
• l’implication, surtout dans les activités extrascolaires de l’enfant et de l’adolescent à hauts potentiels (Feldman, Piirto, 2002; Côte, 2002);
• le développement du respect de l’Autre: expliquer à l’enfant qu’il fonctionne différemment et non de manière supérieure aux autres et qu’il existe bien d’autres formes d’excellence chez les autres enfants. Cette pratique serait un moyen d’accepter l’Autre dans sa singularité, tout comme l’enfant à hauts potentiels souhaite être accepté à son tour. Il est important de valoriser les enfants qui n’ont pas les mêmes caractéristiques (Binda, Giordan, 2006; Autain-Pléros, 2009);
• la présentation de situations qui permettent à l’enfant ou à l’adolescent à hauts potentiels de se montrer tel qu’il est afin de pouvoir se sentir reconnu dans sa singularité (rencontre avec d’autres «hauts potentiels», loisirs adaptés aux besoins de l’enfant ou de l’adolescent). L’enfant /l’adolescent se voit confronté à la nécessité pour lui de s’adapter aux rythmes des autres, notamment dans le contexte scolaire au sein duquel il peut se sentir frustré, voire dépressif (Terrassier, Gouillou, 1998; Autain-Pléros, 2009);
• l’encouragement à pratiquer des activités «nature» (balades, activités sportives, sports collectifs), dès l’âge de cinq ou six ans, afin de développer la coordination motrice et d’éviter que l’enfant ne se referme sur lui-même (Binda, Giordan, 2006); • la possibilité laissée à l’enfant ou à l’adolescent à hauts potentiels d’avoir du temps libre, sans contraintes et sans pressions du résultat, durant lequel il va pouvoir agir selon son propre rythme (AutainPléros, 2009).
Au CERIS, nous avons mené des focus-groupe avec les parents, dans le cadre de la phase exploratoire de la recherche sur la «résilience des enfants à hauts potentiels». Plusieurs facteurs de protection parentaux favorables à l’intégration sociale du jeune à hauts potentiels ont été mis en évidence (Daubechies et al., 2009):
• inviter des camarades à la maison pour faciliter la socialisation avec les pairs;
• motiver l’enfant à hauts potentiels à respecter ses engagements dans une activité ou dans un loisir, plutôt que de baisser les bras à la première difficulté;
• éviter, pour les parents, de projeter leur ressenti, leur sentiment sur leur enfant: «On transfère notre sentiment de solitude sur l’enfant. C’est risquer de créer des problèmes là où il n’y en a pas» (Charles);
• préparer, entourer, rassurer l’enfant pour lui permettre d’aller de l’avant; lui permettre à l’enfant de vivre sa vie d’enfant malgré ses différences, loin des préoccupations d’adulte;
• poser un cadre, des limites afin de sécuriser l’enfant ou l’adolescent à hauts potentiels (établir des projets et des contrats afin de structurer le quotidien), de lui permettre de se structurer; ce qui peut faciliter son intégration sociale;
• donner des responsabilités à l’enfant ou à l’adolescent à hauts potentiels; l’amener à l’autonomie («le laisser faire»), afin de lui donner confiance en lui-même;
• clarifier le rôle et la place de chacun au sein d’une configuration familiale explicitée, ce qui facilitera l’intégration sociale du jeune à hauts potentiels, plus particulièrement par rapport à la fratrie;
• pratiquer une communication non violente avec l’enfant ou l’adolescent à hauts potentiels pour lui permettre d’exprimer ses émotions et ses besoins.
6. Conclusion Suite à cette recherche documentaire, deux remarques s’imposent: d’abord, il convient de souligner que si tous les facteurs de protection repérés concernent particulièrement les enfants à hauts potentiels et leurs parents, beaucoup peuvent aussi s’appliquer aux jeunes tout-venant et à leurs parents; ensuite, il faut noter qu’une triangulation des différentes sources théoriques est nécessaire pour prendre en considération la complexité du sujet à hauts potentiels. Par ailleurs, il existe de nombreuses interactions entre les facteurs de protection et les facteurs de risque au niveau d’un sujet. De même, un facteur de protection ou un facteur de risque est difficile à déterminer étant donné qu’il peut participer au risque ou à la protection selon le sujet (Anaut, 2005).
Le diagnostic précoce du «haut potentiel» peut être un facteur de protection quand il permet aux parents de mieux s’adapter aux besoins spécifiques de leur enfant (Gottfried, Bathrust, Wright-Guérin, 1994; Terrassier, Gouillou, 1998; Binda, Giordan, 2006; Durandeau, 2007).
Cependant, le diagnostic précoce de l’enfant à hauts potentiels peut également être un facteur de risque avéré (Planche, 2008). Il peut faire émerger des attentes ou des représentations lourdes de conséquences de la part de l’enfant ou de l’adolescent lui-même, des parents, de la famille et du milieu scolaire sur les épaules de l’enfant ou de l’adolescent (des effets d’attentes, des représentations d’excellence, plus «le droit à l’erreur», ou encore des craintes des parents vis-à-vis de l’éducation de leur enfant «différent»).
Par conséquent, il conviendrait mieux de parler de facteurs opératoires pouvant être à caractère positif ou à caractère négatif pour l’enfant à hauts potentiels. Afin de baliser la recherche au sein de la littérature relative aux jeunes à hauts potentiels, nous nous sommes centrés sur les facteurs de protection propres à la relation parents-enfants.
Nous examinons actuellement les facteurs de risque. Nous avons repéré les facteurs signalés comme ressources pour le développement global du jeune à hauts potentiels, pour l’actualisation de son potentiel et, enfin, pour son intégration sociale.
A ce stade, nous pouvons réaliser trois constats majeurs:
• les facteurs de protection repérés par rapport au développement du jeune à hauts potentiels recouvrent la grande majorité des besoins psychosociaux au fondement de la construction identitaire de tout sujet (Pourtois, Desmet, 1997):
les besoins affectifs – l’attachement (la cohésion familiale, le soutien, la sécurité), l’acceptation (la prise en compte des singularités du jeune), l’investissement (dans le développement futur du jeune), les besoins cognitifs –la stimulation (de l’ensemble des potentialités du jeune), l’expérimentation (le respect du besoin de recherche autonome), le renforcement (les encouragements) et les besoins sociaux – la communication (l’écoute attentive par les parents), la considération (l’image valorisante du jeune par les parents), et les structures (un cadre familial solide);
• les facteurs de protection parentaux propres à l’actualisation du potentiel du jeune concernent principalement les besoins cognitifs du sujet (Pourtois, Desmet, 1997): la stimulation (des ressources et un éventail de connaissances), l’expérimentation (le saut de classe, les activités) et le renforcement (les encouragements et le goût de l’effort pour le travail scolaire);
• enfin, les facteurs de protection parentaux repérés dans la littérature qui concernent l’intégration sociale du jeune à hauts potentiels recouvrent à la fois le besoin d’attachement (les liens avec les pairs, l’implication des parents), d’acceptation (une place parmi les pairs, la confiance), de stimulation (la découverte, la variété des activités), de considération (une différence et non une supériorité par rapport aux autre jeunes, la réalisation de soi) et le besoin d’expérimentation (le développement de diverses capacités).
La recherche entreprise va nous amener à interroger ces divers facteurs de protection et facteurs de risque liés aux parents de l’enfant à hauts potentiels, recensés dans la littérature traitant du «haut potentiel».
En effet, des questions restent posées. Parmi ces facteurs, spécifiquement liés aux parents, lesquels sont les plus susceptibles de contribuer à la résilience de l’enfant?
Lesquels interviennent davantage lors de la petite enfance ou lors de l’adolescence? Ces facteurs sont-ils propres à la mère, au père, au couple parental? Quels facteurs ont spécifiquement pour objectif l’intégration sociale et l’actualisation du potentiel du sujet?
Pour répondre à ces questions, nous mettons actuellement en place un dispositif de recherche qui fait appel à des triangulations de sources, de méthodes et de théories. De plus, nous travaillons également à la construction d’une grille de facteurs qui va nous permettre de repérer les facteurs de protection présents dans les familles de notre échantillon de parents d’enfants à hauts potentiels.
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http://www.fupress.net/index.php/rief/article/viewFile/11998/11391
Invité- Invité
Re: news lifes :)
3.2. : APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE DE L’ÊTRE A HAUT POTENTIEL ET DE LA GÉNIALITÉ : TRAVERSÉES ET FOYER TENSIONNEL DE LA PENSÉE DE HENRI MALDINEY. DR. ADO HUYGENS PUBLIÉ DANS LE JOURNAL DU PSYCHIATRE 2007
Phenomenological approach of the high potential being and of brilliancy
Crossing Henri Maldiney’s thinking and discovering its tensional focus
MOTS CLEFS : Haut potentiel : découvreur de sens ; génialité : création, transformation du creux de l’Être en ouverture ; pensée géniale de Maldiney : non lieu de l’étant, éclaircie pour le psychiatre.
IDEES ESSENTIELLES : Le haut potentiel est ouvreur d’intelligibilité. Ses prises de conscience le déstabilise et l’appelle à créer. Intranquille, il n’existe qu’à exister son rapport irréductible au sans-fond. La génialité est la transformation surprenante de ce haut potentiel qui nécessite ascèse et discipline. En quête d’une qualité de co-présence, d’une rencontre de l’existant, il préfère se retirer que de côtoyer le bavardage. Respectant et écoutant la trans-présence du rien, en crise perpétuelle, il souffre et intègre la rupture à soi, au monde. L’écriture de Henri Maldiney est un témoignage de la signifiance événementielle de l’Être, une traversée de la vie, une habitation du Vide jusqu’à sa déchirure-ouverture : l’apparaître. Pensée géniale et libre, son écriture offre à l’ineffable un horizon de paroles qui demeure un non-lieu de l’étant. Traversé par une conscience réceptive non intentionnelle – il n’y a pas de mémoire de l’existant -, il ne peut qu’y être. Seul l’étant se présentifie. Ses analyses esthétiques en milieu psychiatrique restituent au patient son pouvoir-être. Sa pensée est un amer pour le psychiatre qui se risque sur les hauts-fonds de la maladie mentale, un appel à la vigilance de ne jamais oublier qu’il reste en présence d’existants.
KEY WORDS : High potential (being) : discoverer of intelligibility ; brilliance : creation, transforming of the Being’s hollow into openness ; Maldiney’s brilliant thinking : non-place of the existant, sunny spell for the psychiatrist.
MAIN IDEAS : A high potential being opens up intelligibility. Its realizations destabilize it and summon it to be creative. Un-peaceful, it only exists to make his irreducible relation exist with the absence of the deep down. Brilliancy is the surprising transformation of this high potential which calls for ascetism and discipline. In its quest for a co-presence quality, for a meeting with the existant, it prefers to retire than hearing the people’s chattering. Respecting and listening to the trans-presence of nothingness, it suffers and integrates the rupture with its own being, with the world. Henry Maldiney’s style of writing is a testimony of the evenemential significance of the Being, a crossing of life, inhabiting the Void until his tearing-opening : the coming to light. Support of a brilliant and free thinking, his style of writing offers the ineffable a horizon of words which remain a non-place of the existant. Crossed by a non-intentional and receptive awareness – there is no memory of the existant – he can only be alone there. Only what is makes itself present. His aesthetic analyses in psychiatry endow the patient again with his power-being. His thinking is a seamark to the psychiatrist who ventures on the shallows of mental illness, an appeal to his vigilance, i.e. never forget that he is always in the presence of existants.
« Le génie d’Einstein se reconnaît à cette faculté d’associer, de combiner et d’identifier des concepts apparemment lointains. Dans l’esprit du penseur, chaque concept est entouré d’une nuée de contraintes virtuelles ou d’un champ de forces qui capture les nouveaux concepts, les organise souvent, les lie aux concepts connus et remplace les vieilles idées par des idées nouvelles. La marque du génie réside dans l’étendue du pouvoir d’une telle nuée, de l’intensité d’un tel champ ou du rayon d’action de telles forces. »
B. Kouznetsov
« L'existence est rare – nous sommes constamment, mais nous n'existons que quelquefois, lorsqu'un véritable événement nous transforme »
Henri Maldiney
Dans le flux incessant des stimulations multiples et variées de la vie, certains visages déchirent de leur présence énigmatique la trame habituelle de notre quotidien pour nous confronter à « l’excédent » qui, au-delà de toute thématisation, sous-tend comme seul mode d’entendement la rencontre. Je pense à certains de mes patients – Julien, Clémence, Arnaud – qui n’existent qu’à exister même si nous sommes constamment. Qu’advient-il de ces êtres « à haut potentiel » qui agonisent dans la médiocrité, le bavardage ou l’affairement curieux et superficiel du commun des mortels ? Si la misère, l’handicap, l’injustice des moins privilégiés suscitent facilement empathie et compassion, la souffrance des hauts potentiels n’intéresse personne car fondamentalement incomprise, voire même déniée. La sentence populaire est impitoyable : ils sont excentriques, asociaux, étranges, lunatiques, solitaires... Leur vécu du quotidien n’en est que plus douloureux, plus lourd à porter.
Nul fardeau n’est plus écrasant que celui de la lucidité, celui de prises de conscience incessantes qui bouleversent à chaque fois leur mode d’être-au-monde. J’entends par « prise de conscience » le déploiement du savoir, de la connaissance ou de la perception jusqu’à l’intime, le lieu même de la structure constituante de sens. Dès lors qu’il y a prise de conscience, plus rien n’est pareil.
En partageant leur monde, le phénoménologue ne peut que s’interroger. Faut-il « s’intéresser à » pour qu’advienne toute intelligibilité ? Dois-je résolument tourner mon regard vers le phénomène apparaissant pour qu’il me livre son sens ? N’y a-t-il pas un mode de réception qui bouleverse celui de la donation ? Le radicalement nouveau est-il pensable sur fond d’intentionnalité ou d’une seule et unique dynamique noético-noématique ? La conscience est-t-elle toujours conscience de quelque chose ?
La génialité ne se réduit pas à un quotient intellectuel plus élevé mais s’exprime à même le sens qui se déploie là ou il demeure muet pour la majorité. Ces êtres sont à ce titre les éclaireurs du monde. Ils ne remplacent pas simplement vos yeux mais vous fraie, en tant qu’ouvreurs d’intelligibilité, un chemin dans le rien transmutant l’absence en présence. Ce à quoi ils ouvrent n’est pas uniquement une possibilité de comprendre ce qui s’avérait jusqu’alors impénétrable mais surtout l’irréductibilité de la passibilité aperturale au « il y a » imprévisible et inattendu.
N’imaginez pas que leur parcours soit celui de l’évidence ou de la facilité. Cette manière d’être à fleur et fond de monde, témoins inlassables et privilégiés de la phénoménalité évènementielle de la transcendance au sein de l’immanence les met en devoir de créativité, de transformation pour ne pas sombrer dans la folie, la violence ou la mort.
Créer ! Transformer les béances signitives du vivre en patences signifiantes de l’exister. L’exhorter à s’exprimer ! Quoi ? Le latent, l’invisible, le silence, le vide qui imprime son abîme vertigineux et angoissant dans leur chair, l’exhorter à se tenir dans la clarté du monde. Les premiers soubresauts de la génialité ébranlent la tranquillité de l’insignifiance pour ne cesser de signifier l’insignifiable. L’être à haut potentiel est un être évidé de toute plénitude insouciante, en proie à l’Ouvert, tenaillé par l’appel qui le maintient dans l’intranquillité.
Rares sont ceux qui parviennent à « donner forme » à cette signifiance insignifiable pour pouvoir s’apaiser. Point de répit. Des hauts potentiels en mal de se réaliser, les uns errent, écorchés, incompris ; les autres s’affairent à mille projets dont aucun ne répond à l’essentiel ou sombrent dans la béance infinie d’une exigence absolue sans retour possible à la communauté. Prolongeant Husserl, nous pourrions les comprendre comme des « ego transcendantaux » clivé de l’« ego empirique », comme des funambules sur cette ligne de fracture qui ne peut être. En termes heideggériens, ils pénètrent sans concession la question de la différence ontologique en se perdant dans l’ouverture de l’être inarticulée, car sans grand intérêt, à la découverte de l’étant. Loin de les confondre, ils discernent les modes de donation de l’Être et de l’étant mais se lassent malgré eux de celle de l’étant.
Leur souffrance se révèle dans une symptomatologie que d’aucuns pourraient confondre, au jour des références normatives, avec des pathologies clairement répertoriées tels que la dépression existentielle, la cyclothymie, la phobie scolaire, les troubles du déficit d’attention avec hyperactivité ou des troubles de l’apprentissage. Si associer le vécu souffrant des hauts potentiels à ces pathologies leur est préjudiciable, il l’est tout autant de leur dénier toute pathologie. Personne n’est à l’abri du choir. Celui des hauts potentiels s’inscrit, me semble-t-il, essentiellement dans les tourments du « fond » ou plus exactement dans la conscience intime du « sans-fond ». La génialité délite ce fond provisoire et nécessaire qui permet de s’installer dans la quotidienneté pour confronter la pensée à la présence incessante du « Rien », matrice originale, singulière et unique de laquelle tout «surgir» inaugure un nouvel horizon d’intelligibilité qui ne relève ni de l’objet, ni du signe mais de la pure phénoménalité du « il y a ». L’apparaître en question ne donne pas, au jour d’une intentionnalité, un objet à voir, un signe à décoder ou une place à assiéger mais ouvre dans la trame serrée du quotidien une éclaircie événementielle : la fondation de l’originaire. Tel est le seul fond sur lequel ils peuvent se poser, le temps que le temps se temporalise et le monde se mondanise. L’être à haut potentiel est, sans le vouloir, un fondateur d’origine. A draguer inlassablement le sans-fond pour subrepticement l’amener à la présence sans le trahir par un quelconque prédicat, à ne se satisfaire d’aucun miroir aux alouettes, à n’exiger que la perfection, à se situer en deçà de la dialectique de l’étant et du néant, ils incarnent le fondement même de la mélancolie.
Je vous convoque aux fondements pré-objectivables de la mélancolie et non à ses résurgences dites pathologiques ou nosographiques.
La mélancolie est peut-être un frisson existentiel, l’affect d’un temps intensifié, réduit au primat du présent. Cette mélancolie du présent renvoie à un terme japonais difficile à traduire : aware : être sensible à telle émotion, développer une empathie avec l’être de l’éphémère.
Christine Buci - Glucksmann
Aux sources de la mélancolie s’articulent, à l’impossible, une sensibilité exacerbée à l’impermanence de toutes choses et la quête désespérée et désespérante d’une essence que seule une existence radicale peut révéler.
Mélancolie et haute potentialité s’originent mutuellement d’un rapport irréductible au sans-fond, au vécu ante prédicatif de l’indéterminé. Elles resteront liées tant que la création ne frayera à cette dernière une voie éphémère de repos et de hauteur. Mais, perfectionnistes, les êtres à haut potentiel n’en demeurent pas moins insatisfaits de leur propre « pouvoir-être », en suspens dans l’abîme et sondant inlassablement le comment dire l’indicible, le comment exprimer l’inexprimable.
Tout « haut potentiel » puissent-t-ils être, ils n’échappent pas pour autant à la loi implacable de la création qui exige précisément que l’espace potentiel s’actualise dans l’événement qu’il suscite. Entre ces deux potentialités se forment un « Gestaltkreiss », un cercle de la forme où potentialité existentiale et potentialité créatrice se donnent l’une à l’autre dans une alternance de rejet et d’attirance : mouvements diastolique et systolique, de repos et de créativité, de retrait et d’expansion du moi qui, au pire scandent, au mieux rythment l’impossible destinée de s’arracher d’elle-même pour s’ouvrir à ce qui était impensable avant de l’avoir ouvert.
La présence mélancolique – absence essentielle – est inversement proportionnelle à la réalisation de la potentialité. J’appellerai désormais « génialité » ou « être génial », l’être à haut potentiel qui, authentique, entre en résonance avec sa potentialité et n’a de cesse de la réaliser. Cette manière authentique d’être-au-monde, sans la qualifier de troublée ou de pathologique, colore inéluctablement la dimension du contact d’une tonalité qui lui est spécifique. Si le mélancolique ne rejoint jamais les autres, l’être génial les rejoint rarement, uniquement au jour de la brèche inaugurée par la rencontre.
Au large de tout ici,
Sans ailleurs,
La rencontre est suspendue hors de soi
Au péril de l’espace,
Dans l’Ouvert. Henri Maldiney
Hors rencontre, il privilégie la solitude, ne s’égarant jamais dans la quotidienneté déliquescente du côtoiement ou dans la temporalité anesthésiante du divertissement collectif. Ne vous méprenez pas ! Il n’est ni hautain, ni toisant. Serait-il élitiste ? La question mérite le détour de celle de l’altérité. La lucidité de l’être génial ne transforme pas uniformément son horizon des étants mais redimensionne tout particulièrement celui de ceux pour qui il y va en leur être de cet être. Il prend conscience que sa conscience lui donne accès au radicalement étranger, à un autre que lui, tout aussi irréductible, inaccessible appartenant par essence à la sphère du propre. A l’égard de ses semblables trop souvent dépourvus d’empathie, il ressent principalement déception et méfiance tant l’écart que seul la rencontre peut abolir devient infranchissable. Il s’isole malgré lui, ce qui favorise une mélancolie annihilante plutôt que féconde. Il ne se sent pas supérieur mais incompris, plus souvent triste et résolu qu’en colère. Ne se rencontrent que des existants, que des présences en présence d’elles-mêmes, c’est-à-dire en absence d’elles-mêmes puisque être présent sous-tend une sortie de soi, une absence à soi, une rupture à soi. L’être génial éprouve un manque cruel, celui de ne pouvoir être inauthentique, hypocrite, celui de ne pouvoir négocier sur le terrain de l’existence. S’il apprend à se détacher, il ne peut ni ne veut se soustraire complètement au besoin d’aimer et d’être aimé d’un amour transcendantal où jamais la pulsion objectale prend le pas sur la pulsation existentiale. La rencontre entre deux existants balaie toute inégalité ontique pour brasser fondamentalement la sphère passive et dépasser, le temps de l’instant, la différence ontologique au profit de l’Ouvert. Si la rencontre rend possible l’impossible – s’ouvrir à la libre étendue – l’être génial en profitera plus fondamentalement, sans colmatage, sans concession. De cette rencontre providentielle, l’inégalité ne s’en fera que plus ressentir. Dès lors, malheureusement, seul une rencontre de deux êtres à haut potentiel peut déployer à l’infini ce qu’ils ignorent d’eux-mêmes et qu’ils découvrent chez l’autre, et ce, réciproquement. S’agit-il d’élitisme ? Je ne le crois pas. J’opterais plutôt pour une exigence vitale d’une co-présence de qualité. Quand la contrée humaine fait défaut de l’homme lui-même en chair et en os, une co-présence sauve celui qui se désespère, celle de l’œuvre d’art. L’œuvre s’épure et devient nue lorsque l’étant qu’elle est se retire au profit de l’Être, lorsque ne subsiste plus que la lumière du témoignage de l’événement. La puissance de la présence d’une œuvre d’art n’a d’égale que celle de l’absence de son auteur qui en se retirant ontiquement ouvre l’espace paysage, thymique de l’humanité.
Cette co-présence irradie passivement l’excédent. Non objectivable, sa perception ne peut être intentionnelle et son intuition, sensible. Il n’y a précisément « rien » vers où tourner son regard, ni dans ce monde, ni dans un arrière monde. Et pourtant ce Rien se donne mais non comme une chose ou un étant.
Nous voici à la frontière de la génialité et de la science. La science abhorre le rien, se méfie d’une génialité sans production d’un étant sur lequel elle peut avoir prise et emprise. Cet étant peut être aussi inattendu, surprenant, voire même aussi impensable que « E = MC² » pourvu qu’on puisse se mettre à calculer, à vérifier, à disséquer, à démontrer jusqu’au moment de vérité ou de mensonge. Après l’avoir validé, érigé en vérité, l’étant et son auteur sont reconnus géniaux et non pas délirants ou illuminés. Nuançons et rendons hommage à ces hommes de science tel Prigogine qui, hors du commun, sont sortis de ces clivages quelquefois nécessaires pour transcender la science de notions philosophiques non démontrables mais fondamentales au jour desquelles la vérité devient une représentation ou un idéal qu’il ne s’agit plus de posséder ou conquérir mais bien dévoiler. Leur pensée plus féconde articule l’aire de création et celle de validation. Il n’en demeure pas moins vrai que toute recherche de vérité, modèle emblématique de nos pensées occidentales, implique un choix qui exclut une possibilité pour en retenir une autre. Nous n’envisageons jamais, comme le préconise l’Orient, la compossibilité des opposés ce qui nous emporterait dans un saut qualitatif vers une autre rive d’intelligibilité. Nous restons prisonniers des représentations mentales que construisent nos familles d’appartenance. Il en va autrement pour les êtres à haut potentiel hanté par le doute dont la conscience ne se sédimente pas de la même manière. Rien n’est jamais acquis, validé une fois pour toute. La potentialité ne se fonde-t-elle pas au sein de la passivité originaire où l’être s’ouvre « au monde », vierge de toute empreinte de la raison. Au moi opérant, systolique, tourné vers le monde et les autres répond, en soubassement, sans s’opposer, un moi passif, diastolique, intériorisé où le monde devient « chair » à l’abri de la volonté, une antichambre pour toutes ces pensées qui semblent surgir de nulle part. La génialité a reconnu cet espace comme fondateur de toute fondation de sens et respecte en son être cet « être-en-veille ». L’être génial prend le temps d’ouvrir le temps à l’espace et l’espace au temps ; il respecte au creux de son être la trans-présence du Rien et la présence au Rien en s’ouvrant à un mode de donation qui lui échappe sans cesse et qui se concrétise sous le mode de la rupture ou de la crise. Il traverse la crise jusqu’à sa faille dans l’abîme duquel il séjourne, le temps nécessaire aux scories de se transformer en foyer tensionnel d’une pensée ou identité nouvelle mais tout aussi éphémère. L’être génial est un être en rupture à soi et au monde, en brisure d’images et de représentations, en froissement de visages. Sa réponse kinesthético-tactile (pathique) à l’abîme lui permet d’en soutenir le vertige et le transformer. Si « la haute potentialité » naît au sein de la sphère passive, sa transformation en génialité relève d’une discipline et ascèse exacerbées par le souci de perfection où se réalisent la compossibilité et la mutation des valences opposées et/ou incompatibles pour qu’advienne une unité qui ne se phénoménalise pas en essence. Vous pouvez imaginer la souffrance de celui qui sent la puissance de ses hautes potentialités et qui ne peut les transformer en génialité faute de ne pouvoir s’inscrire dans le codex de la réalité et l’exigence de l’effort. Si la haute potentialité est un don, la génialité en est sa humble mais fulgurante trans-formation. Précisons néanmoins qu’elle n’est pas une résultante, le fruit d’une stratégie ou l’effet d’une cause – il n’y a causalité que d’étant à étant –, elle surprend. Evénementielle, elle n’est pas un projet puisque je ne peux me projeter que dans le possible. La génialité franchit d’un saut qualitatif l’étendue du possible pour projeter l’homme dans un au-delà de lui-même.
Le phénoménologue n’invente pas son objet de recherche pas plus qu’il n’objectalise, pour autant faire se peut, le phénomène qui le préoccupe. Il séjourne auprès du phénomène, respectant la temporalité de sa phénoménalité et demeure au plus proche de ce qui se donne. Si j’ai pu rester durant de longues années dans la contrée d’enfants à haut potentiel dont j’ai pu vivre pour les uns le plus profond désarroi, pour d’autres la transformation ou le tournant génial, il est un événement dans ma vie, prépondérant et décisif, dont j’aimerais témoigner aujourd’hui : la double rencontre qui trouble depuis plus de vingt ans ma conscience et la convoque chaque jour plus intensément à l’existence : celle de la co-présence qui sauve celui qui se désespère : l’écriture et la pensée d’Henri Maldiney et celle, extraordinaire, de l’être lui-même en chair et en os.
« S’il n’est exposé au Rien, à la possibilité du Rien, où se ressource l’étonnement devant le monde, un artiste n’est plus que l’illustrateur de sa déchéance au monde de la banalité et du On. » Henri Maldiney
L’écriture d’Henri Maldiney déploie les plis recroquevillés de la pensée et appelle en silence l’existant à exister. Géniale, elle se démarque de toute instrumentalisation, de tous modes de donation objectale. Elle se donne là où elle se retire : dans les silences, dans les respirations, dans ce rythme qui vous prend ou, à défaut, vous laisse sur le seuil d’une intelligibilité close sur vous-mêmes.
La pensée d’Henri Maldiney ne se réduit pas aux concepts qu’elle a engendrés malgré elle. Comment résumer les mots-souffles qui animent et habitent son écriture ? Dépourvus du rythme, de simples signes signifiants ne pourraient que desservir, dénaturer sa pensée qui résonne plus que raisonne, résonne avec ce que de l’homme étonne et surprend : l’exhortation à s’arracher de sa mondanéité obnubilante.
Henri Maldiney écrit en tant que témoin de la signifiance de l'Être qui le traverse et l'enveloppe irruptivement [1], signifiance qui bouleverse sa conscience et meut sa pensée à faire œuvre au plus proche de cette présence ivre de sentir . La transcendance de ses mots redimensionne de leur signifiance insignifiable l’objectif premier de la sémantique pour partager, au-delà du discours et du dit, une intuition aléthique et épiphanique. Retiré dans son antre, en dialogue avec une oeuvre ou escaladant les sommets, fuyant le brouhaha mondain mais toujours ouvert à la rencontre, il habite le moment cosmogénétiqued’une courbe, d’une saillie, d’un creux, d’une couleur, d’un regard, d’un geste. Son écriture met le monde en mouvement ou en tension, dans un espace toujours prêt à frémir de l’apparition de l’Autre à même son champ de présence. Son œuvre en devient bouleversante d’accueil. Ecrire sans en prédéterminer le fond dont la phénoménalité scripturale met notre propre fond en abîme.
Pédagogue et professeur dans l’âme, il a toujours réussi le pari difficile d’harmoniser extériorité et intériorité, contenu et contenant. Si Henri Maldiney n’interpelle pas le lecteur activement en s’adressant à lui à la deuxième personne, s’il ne s’implique pas plus à la première personne hormis dans son œuvre la plus intimiste et marginale « In Media Vita », le texte n’en demeure pas moins traversées interpellantes de la vie – la sienne comme la nôtre – dans lesquelles il y va de sa présence à l'espace ouvert du monde, traversées dont le foyer tensionnel nous convoque inlassablement au présent en incidence « je peux », « j’existe ». Un des tenseurs primordiaux de ce foyer et de sa pensée est la dialectique de la présence inéluctable du « vide » en nos vies, en amont et en aval de tout œuvre et sa déchirure-ouverture dont l’occurrence événementielle est l’apparaître. Quelque chose m’apparaît dans l’Ouvert en tant que je suis le là de son ouverture. Être témoin de cet apparaître, en devenir le grand épistolier sans destinataire sous-tend le retrait de sa propre personne, voire la désintégration du moi, le renoncement total à la défense du moi. Il ne s’agit pas d’instrumentaliser « l’apparaître » pour paraître. Le désétablissement extatique dans le vide exclut toute égodiastole. A l’instar d’Henri Maldiney, ne peut le rencontrer, lui, son œuvre, que celui qui se donne à lui, à son œuvre dans une passivité transcendantale, dans une passibilité fondamentale, absolument indéterminable et sans détermination.
Pour s’exprimer avec autant de justesse, pour que ses mots plutôt qu’un signe soient un amer de l’espace, de l’espace de la présence, pour que ses mots ne fassent signe vers rien mais hantent tout, pour queson écriture, en energeia, en œuvre, embrase le sens, « je » doit disparaître en une egodiastole comme la peinture de paysage est, en Chine, un art du disparaître. Y être sans laisser de trace si ce n’est celle d’une ouverture! Telle est la définition même de l’écoute et de la présence-à dont la puissance allophanique ne touche jamais autant les écrits d’Henri Maldiney que lorsqu’ils existent l’amitié : Tal-Coat, du Bouchet, Kuhn,… Binswanger.[2]
La dimension egosystolique, quant à elle, n’en est pour autant pas absente. Elle trans-forme – mutation des contraires, compossibilité des opposés – l’impression-recueil égodiastolique de la traversée ducreux de l’Être en une expression, un élan créateur qui triomphe de ce creux : du creux à l’Ouvert. La systole ne peut triompher que dans la pulsation, dans un là où elle puisse se retirer, dans un là-rythme qui transcende l’espace-temps et mute la béance en patence. Il ne s’agit pas que de traverser et d’être traversé, il s’agit aussi de pouvoir habiter. Le Vide, la Vacuité, l’Ouvert n’est pas traversable.
La transpassibilité, être passible de l’imprévisible, n’est pas une simple formule mais un irréductible inaccessible que personne ne peut atteindre, la Voie (Tao) que nul n’emprunte car il n’y a plus de Voie lorsqu’elle devient un piétonnier. Oserais-je ? La Voie est au Taoïsme ce que la transpassibilité est à Maldiney. Voie et transpassibilité s’originent du Vide et y retournent. Ils font partie de ces termes qu’une langue forge sans jamais les posséder. Aussitôt formés, ils s’arrachent de tout conditionnement ou inféodation. Ils demeurent ante prédicatif dans leur prédication. La problématique de la transpassibilité n’est pas de se détacher mais de ne pas s’y engager, s’engager dans le phénomène c'est-à-dire remplir ou colmater la phénoménalité. Pour habiter, il faut laisser du vide au Vide. L’habitation exclut l’adhérence, la possession ou la collection.
La pensée maldinéyenne ne peut se résumer car elle n’interroge pas plus l’étant que l’être. Interroge-t-elle ? N’est-elle pas plutôt épreuve, emperia et libre trans-formation, metamorfh. Demeurant en avant d’elle-même, elle s’inscrit dans une temporalité qui la convoque et la résout au présent-en-advenir de la présence. Il n’y a pas de mémoire d’une œuvre d’art, pas plus qu’il n’y a une mémoire de l’Ouvert ou de l’événement. Seul l’étant se présentifie. L’œuvre d’art, l’événement, le Rien exigent qu’on y soit, dans un là qui n’a pas de lieu mais qui est paysage. La génialité maldinéyenne est d’offrir à l’ineffable un horizon de parole, une libre étendue à fleur et fond de signifiance qui demeure un non-lieu de l’étant. Elle seule peut, me semble-t-il, sauver la psychiatrie du pire danger qui la guette et dont Binswanger fut l’éclaireur et la sentinelle : une psychiatrie qui ostracise de sa pensée l’homme et la pensée. Il n’y a pas de mémoire de l’homme, de son pouvoir-être. C’est la raison pour laquelle s’érige le mémorial qui étantifie. La clinique nous le rappelle. Chaque patient est unique et singulier et ne me renvoie à rien si ce n’est à lui-même, un existant. C’est de ce rien, du respect de ce vide initial que peut naître une rencontre. Mais Henri Maldiney me fit très justement remarquer que l’existence pathologique est encombrée, que la dépression est encombrée d’un vide positif qui n’est pas le vide ouvert. Du vide-compact, du vide-étant ne peut surgir aucune rencontre. Mais l’encombrement n’est-il pas le parasite du contact humain, de l’éducation, le prix à payer pour s’humaniser ? Dans notre monde où tout se capitalise, l’encombrement – remplissage par l’étant – a atteint son acmé, ne laissant plus de place au vide, au temps de la pensée. A l’encombrement de l’existence pathologique répond l’encombrement de la formation psychiatrique, des exigences de la société. Nulle issue si ce n’est la crise, non celle de la psychiatrie mais celle du psychiatre, non celle d’un système mais celle de l’homme. Nulle issue si ce n’est l’événement, une déchirure dans la trame de l’être-au-monde, donc à la fois de la présence et du monde dont elle est le là. Soudain, ce qui était possible – s’objectaliser – ne l’est plus. Confronté à l’existence, faisant de son être un être à l’impossible au regard de l’étant, la fissure de son identité, de ses croyances, du flux des causalités lui ouvre une voie. Prise de conscience. Lucidité fulgurante. Plus rien n’est pareil. L’être est mis en demeure de s’anéantir, de se colmater ou de se transformer. La transformation ne sera possible qu’au jour d’un nouvel horizon d’intelligibilité qu’instaure la philosophie. Restons vigilants. La philosophie connaît les mêmes avatars que la psychiatrie. Je parle d’une philosophie qui pense, qui exclut tout conditionnement. Binswanger et Maldiney furent tous deux marqués par deux grands penseurs : Husserl et Heidegger. A l’aune de ces regards phénoménologiques tournés l’un vers la conscience, l’autre vers le découvrement (Entdeckheit) de l’Être, le psychiatre et le philosophe ont analysé l’existence humaine : « Erfahren, Verstehen, Deuten. »[3]
En fréquentant les malades de l’hôpital psychiatrique, Maldiney a pu au jour de ses analyses esthétiques restituer à ces êtres ce dont la psychiatrie les avait, in illo tempore, destitués : leur pouvoir-être. En deçà de toute pathologie, l’existence d’un psychotique possède une dimension pathique authentique dont les formes esthétiques sont l’unique logos. Un nouvel horizon de sens s’ouvre au fil et dans l’écart des mots : charge thymique, tonalité, climatique propres à chaque ligne, surface, tension spatiale, couleur, texture… sont-elles plus primitives que celles du mot ?
Lorsque Henri Maldiney se trouve là où seul le « où ? » prend sens, en présence-à, hors de l’étant et de ses repères[4], il écrit à même le vide qui le surprend. La véritable conscience est une conscience réceptive qui ne souffre aucun a-priori. Son écriture est témoin de cette conscience qui n’est pas conscience de quelque chose car il n’y a pas d’intentionnalité dans le vide. Son écriture est témoin d’une existence dont l’essence n’est pas sous la juridiction du projet. Tout comme Binswanger n’était pas inféodé à Freud, Maldiney ne l’est ni à Husserl, ni à Heidegger, ni… à ses lecteurs. Sa pensée est libre, sa conscience réceptive. Il n’a rien à démontrer, à valider ou vérifier mais demeure dans le là de l’ouverture de ce qui lui est donné. Il a libéré la phénoménologie de ses phénomènes obsessionnels et de ses objectifs pour lui permettre de les atteindre : une manière d’être au monde qui laisse l’être et le monde se déployer dans leur propre phénoménalité, sans orientation ou manipulation du regard ou de la perception.
« Se mettre à l’épreuve
Se mettre au service des « choses mêmes »,
Prêter sa voix à ce qui est encore sans paroles et sans signification,
Se laisser éblouir par ce qui échappe au regard scrutateur :
Voilà l’esprit de la phénoménologie que Husserl nous a léguée. »
Rudolf Bernet
A être au plus proche du vide et de la lumière qui touchent Maldiney en présence d’un existant, nous prenons conscience que l’existant ne se donne nullement comme un étant. Il se donne sans que vous puissiez en posséder, capitaliser, conclure, cerner les donations, sans que vous puissiez le réduire à un thème.
A lire l’œuvre d’Henri Maldiney, à « ouvrir le rien », à le cheminer et le comprendre, à revenir sans cesse sur ses textes, à rester au plus proche de la phénoménalité de la signifiance de son témoignage, le clinicien que je suis apprend à soutenir le regard numineux d’un visage, à séjourner dans l’angoissante béance de l’autre, à accueillir le mystère de l’altérité sans l’instrumentaliser inutilement dans un diagnostic. Ceci n’est possible que lorsque comme Maldiney, je ne veux ni séduire, ni convaincre : me mettre en avant. Son propos comme le nôtre n’est pas à être aimable, à créer du lien – ce qui n’exclut pas le liant. La génialité ne se soucie pas des autres parce que la génialité existe l’autre. « On » ne parle jamais autant d’amour que lorsqu’il fait défaut, autant de communication que lorsqu’il s’abîme dans le bavardage. Certes, nous existons rarement, nous sommes constamment. La psychiatrie croulera toujours sous le poids des administrations, des contingences financières, de la rareté du temps, des impératifs de la science mais l’ontique ne peut triompher. Le psychiatre plus que jamais se doit d’être conscient de sa responsabilité d’existant. Exister, c’est tenir l’être en ayant ma tenue hors de l’étant auquel je suis livré, lequel me donne une contenance qui risque de me combler. Pourra-t-il malgré l’invasion et la contamination d’un verbe pré-déterminé, de formules convaincantes et insipides prendre le temps de se confronter à un texte qui ne se comprend ni à la première lecture, ni à la deuxième, qui n’offre aucune panacée et nous laisse seuls sans filet au dessus de l’abysse de notre propre vie lorsque, devenue existence, elle s’arrache de l’ordre de l’étant dans lequel elle fut jetée ?
Comment le psychiatre emprisonné dans la bureaucratie, happé par l’urgence, laminé par les impondérables de la santé mentale pourra-t-il accueillir, endurer l’événement d’une telle rencontre et être mis en abîme, mis en demeure de surgir unique dans l’instant éclaté ? Nul ne peut répondre. Car l’événement d’une telle rencontre bouleverse le moi et son monde. Ce à quoi il ouvre est hors attente. Et ce hors attente est bien, comme nous le précise Maldiney, le réel. N’est-ce pas en présence de ce réel que pourra s’opérer la mutation du pouvoir-être du patient ? Accueillir un patient sans l’étantifier, l’écouter sans jugement, sans à-priori, être dans le là, dans l’ouverture « de lui, de soi », du « je et tu » ne resteront que des formules pour celui qui ne peut se mettre en péril. Un péril n’en vaut pas un autre : celui de bannir de la pensée psychiatrique l’homme et la pensée ou celui de bannir chez le psychiatre une représentation de la psychiatrie. Il n’y a pas de représentation du patient. Il ne peut qu’être là et sa présence ne peut que me bouleverser.
De ma rencontre avec la génialité, de ma rencontre avec Henri Maldiney, il n’y a rien à se souvenir car
« de l’inoubliable, je n’ai pas à me souvenir »
André du Bouchet
[size=11]1: Roger Munier , Mélancolie, Paris, le Nyctalope, 1987,
2: Charles BAUDELAIRE , les fleurs du mal : Spleen et idéal, un Fantôme , les ténèbres.
3: Michèle GENNART, La disposition affective chez Heidegger, dans " Le CONTACT", Textes
colléctés par Jacques schotte aux éditions De Boeck.1990
4: Jacques HASSOUN, La cruauté mélancolique , Aubier psychanalyse 1995
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[1] : Les caractères italiques identifient les passages que j’ai empruntés à l’œuvre d’Henri Maldiney ou transcrits lors de nos entretiens dont le dernier très porteur fut cet été, en août 2005. La bibliographie complète d’Henri Maldiney est disponible sur www.Daseinsanalyse.be
[2] : Henri Maldiney a écrit de nombreux articles herméneutiques qui « habitent » la peinture de Tal-Coat, la poésie d’André du Bouchet ou la Daseinsanalyse de Binswanger et Kuhn.
[size=13][3] : Injonction de Binswanger. Il s’agit en psychothérapie d’éprouver, de comprendre avant d’interpréter.
[4] : en présence d’une œuvre d’art : la montagne St Victoire de Cézanne ; en présence d’un existant[/size]
http://www.daseinsanalyse.be/files/Pour-mieux-comprendre-3-2.htm
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://podtail.com/podcast/choses-a-savoir/y-a-t-il-une-limite-au-quotient-intellectuel/
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http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/149/?sequence=14
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[size=46]Après avoir rencontré un grand nombre d’enfants dits « surdoués » au cours des cinq dernières années au Laboratoire d’exploration cognitive intégrée du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (Pitié-Salpêtrière), j’ai élaboré une hypothèse générale selon laquelle l’enfant qui possède un QI égal ou supérieur à 140 et appartient ainsi au premier 1% le plus performant de la population générale, n’est pas simplement un enfant très intelligent. Il me semble en effet que la simple supériorité intellectuelle d’un enfant a tout le loisir de s’exprimer entre 110 et 130 de QI, mais qu’au-delà de 140 et lorsque les différents subtests constituant son QI Total sont harmonieusement excellents, on se trouve aussi face à un surinvestissement pathologique de la pensée.
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Cette idée est née en observant l’état de précarité affective de ces enfants, notamment à travers l’étude de leurs protocoles projectifs. Des protocoles qui, bien que très différents dans la forme – parfois très pauvres et secs, parfois foisonnants et aux frontières de l’éparpillement – laissaient toujours apparaître une grave dépression narcissique. Leur traditionnelle obsession du savoir et de la logique mathématique s’inscrivait dans un surinvestissement de la réalité externe avec, pour fonction dans ces organisations psychiques, d’une part de contenir et pare-exciter le manque de limites, d’autre part d’offrir des gratifications narcissiques réparatrices.
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Face à cette redondance, la question d’une généralisation s’est imposée : doit-on considérer qu’au-delà d’un QI de 140, l’enfant souffre toujours ? Cette intelligence très supérieure peut-elle s’inscrire, exister, chez une personnalité névrotique ? Quelles différences nous offrirait à voir cette nouvelle clinique ? Afin d’éclairer ces questions, j’ai entrepris de réunir des enfants possédant exactement les mêmes critères quantitatifs (mêmes âges, mêmes QI), mais ignorant tout à fait leur supériorité intellectuelle et traversant une scolarité classique. Ces surdoués anonymes ont donc été recrutés dans un établissement scolaire privé sous contrat (accueillant des élèves généralement issus d’un environnement très favorisé), à l’aide de passations collectives du PM38, puis de passations individuelles du WISC-III. Ils totalisaient un échantillon ainsi réparti : quinze sujets consultants en psychiatrie (Laboratoire) et quinze autres non-consultants (établissement scolaire). Parmi ces deux groupes de quinze sujets, figureront à terme de façon symétrique : cinq enfants âgés de 7 à 9 ans, cinq pré-adolescents de 10 à 13 ans et cinq adolescents de 14 à 17 ans.
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Agrandir l’échantillon jusqu’à cet âge me permettait, tout d’abord, d’enrichir de façon indiscutable ma perspective sur les ressources, à long terme, de la dynamique psychique de ces enfants. Ensuite, cela me permettait d’approcher une énigme : où sont les adolescents surdoués ? Pourquoi ce Laboratoire, pris d’assaut par d’incessantes suspicions (parentales, professorales, médicales) de surdon, croise-t-il aussi peu de sujets post-pubères surdoués, alors que les autres pathologies restent bien représentées? Cela signifie-t-il que les enfants surdoués ne le restent pas après le passage de la puberté ? Ou poursuivraient-ils dans les lycées une scolarité heureuse et exempte de troubles psychiques ? À ce jour, je ne connais que six adolescents surdoués : trois sujets consultants, et trois sujets non-consultants.
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Ma présente réflexion est relative au passage entre enfance et adolescence, et postule que l’expérience de la puberté met à mal le surinvestissement intellectuel défensif de la latence. Je m’attends à ce que le surdon, fondé sur une dépression infantile toujours active, ne permette chez l’adolescent surdoué l’installation des digues psychiques évoquées par Freud, et qu’il ne consiste qu’en une parade narcissique s’effondrant avec l’arrivée des émergences pubertaires.
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Quelles singularités chez ces adolescents ? Tout d’abord, il s’agit essentiellement de filles (quatre sur les six), ce qui s’inscrit en contradiction totale avec le monde des surdoués, connu pour être très largement masculin (parmi mes autres sujets consultants, dix sur onze sont des garçons). Ce facteur, bien loin de répondre à notre question relative au devenir des anciens (garçons) surdoués, continue donc de l’entretenir : seul l’un d’entre eux (Éraste) s’illustre dans cette catégorie.
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Ensuite, ces adolescents se situent tous hors des sentiers de la séduction érotisée : cette considération provient de leur apparence, de mes sentiments contre-transférentiels et de leurs réponses projectives. Leurs vêtements sont minimalistes et hors des critères de mode, les filles ne sont jamais maquillées malgré l’acné, leurs lunettes sont peu flatteuses et leurs cheveux tirés en arrière. Tous affirment ne pas comprendre l’intérêt de leurs pairs pour l’aventure amoureuse, à laquelle ils préfèrent nettement un bon livre – et autres investissements typiques de la latence. En lieu et place de l’érotisation pourtant si largement prisée à ces âges, on trouve des exigences narcissiques majeures, qui se traduisent par une politesse presque excessive et une morale franchement rébarbative, qui ne manque pas d’infiltrer tous les domaines.
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Le troisième élément de singularité de ces adolescents, sans doute le plus significatif d’entre tous, est lié au fait que toute rencontre avec eux suggère immanquablement les mots : figé(e) ou figeant(e). Il y a chez chacun quelque chose de l’ordre de la retenue, de l’immobilisme, qui bien que permettant une grande connivence intellectuelle et une certaine chaleur relationnelle, exclut la notion d’intimité. Lélie et Agathe, qui sont pourtant respectivement la plus en souffrance et la plus épanouie de nos six sujets, l’expriment toutes les deux : « Je suis souvent mal à l’aise dans la relation, je me sens différente des autres adolescentes, je ne sais pas toujours quoi leur dire, je ne parviens pas à combler les blancs des conversations, qui durent, et ne font que creuser la distance. » Lélie confesse même avoir « expérimenté » la socialisation, de façon consciencieusement travaillée, tant elle se sentait étrangère aux autres lycéens.
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Quelque chose, donc, ne circule pas. Or, nous cliniciens, savons combien chaque sujet rejoue bien malgré lui la nature de ses interactions précoces dans le transfert. Mon avis, largement nourri par la clinique parentale de ces enfants au Laboratoire, est que ces sujets emportent avec eux (dans le transfert, mais aussi au lycée), l’impossible intimité précoce qui aurait pourtant dû se nouer avec le premier objet.
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Du côté des adolescents non-consultants, il serait bien délicat d’objectiver une carence infantile liée à une absence parentale puisque ma procédure méthodologique ne m’a pas permis de rencontrer ces parents. Néanmoins, les récits projectifs de ces trois adolescents figurent de façon particulièrement criante ces mêmes notions de carence affective primaire et de conduites maternelles opératoires.
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La confrontation globale entre les problématiques défensives de mes trois groupes d’âges indique que les adolescents surdoués consultants vont (encore) moins bien que les enfants surdoués non-consultants. On peut même parler d’effondrement, puisque nos trois sujets adolescents sont déscolarisés depuis peu (ce qui n’est jamais le cas chez les plus jeunes). Lélie, quatorze ans, présente ainsi une dépression très inquiétante avec troubles du comportement alimentaire et idées suicidaires ayant nécessité son hospitalisation dans le service. Climène, quinze ans, présente une dépression narcissique un peu moins inquiétante avec, tout de même, tentatives de suicide et scarifications ; elle a également nécessité une courte hospitalisation. Éraste, quinze ans, passionné d’armes, soumis à de fortes vocations idéologiques et n’aspirant qu’à intégrer l’armée, évoque quant à lui une organisation limite non décompensée particulièrement glaçante…
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Mon groupe d’adolescents non-consultants est moins unifié, puisque deux d’entre eux sont déprimés et la troisième semble, pour le moment, bien aller. On note à propos de ces deux premiers sujets, d’une part un déni de leur souffrance, d’autre part l’émergence récente de symptômes anxieux, qui indiquent clairement une forme de décompensation liée aux émergences pubertaires. Annabelle, quatorze ans, présente ainsi une authentique dépression narcissique masquée derrière des conduites normatives très surmoïques. Pourtant, à chaque rentrée depuis trois ans, elle appelle à l’aide les différents psychologues du lycée afin de négocier le caractère terriblement anxiogène et paralysant du retour en classe. Tom, quinze ans, avec son allure aussi étrange qu’intemporelle, est lui aussi en proie à une dépression narcissique déniée, qui l’isole pourtant beaucoup sur les plans social et affectif, au point que ses parents, inquiets du repli et de la tristesse de leur fils, ont eux aussi demandé conseil aux psychologues du lycée quelques mois après ma rencontre avec lui. Agathe, enfin, du haut de ses seize ans, affiche une organisation névrotique très bien structurée, malgré une économie pulsionnelle singulière qui la lie de façon significative aux cinq autres.
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En attendant, que dire de ces observations au regard de notre première question, concernant le passage de l’enfance vers l’adolescence avec un QI supérieur à 140 ? Il m’apparaît à ce jour, sur le plan strictement factuel que :
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- Lorsque l’environnement familial est pathogène (ce qui est le cas chez nos trois adolescents consultants) et que le surdon est déjà installé pendant l’enfance (paramètre attesté par d’autres tests chez Éraste et largement supposé chez Lélie et Climène qui ont toujours été d’excellentes élèves), l’avènement de la puberté occasionne une décompensation psychique manifeste, du côté du passage à l’acte (manipulation des armes, troubles du comportement alimentaire, scarifications, tentatives de suicide). Le déplacement conflictuel de la scène intra-psychique vers l’agir, est patent.
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- Lorsque l’environnement familial et socio-culturel des enfants surdoués est à la fois suffisamment stable et stimulant pour leur permettre de continuer à se défendre par l’intellectualisation (groupe de non-consultants), ils semblent parvenir à traverser une adolescence sans bruit, bien qu’atypique : sans crise de puberté, avec maintien d’une pulsionnalité évoquant celle de la latence. Mais si leur adaptation peut s’inscrire dans une organisation œdipienne bien structurée, il s’agit le plus souvent d’une conduite adaptative masquant une dépression narcissique douloureuse et isolante.
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Ce qui peut, par conséquent, être affirmé, tient au fait que l’expérience de la puberté fragilise la dynamique psychique qui a mené à ce surinvestissement de la pensée, car cinq de nos six sujets affichent un repli dépressif ayant eu pour conséquence, chez trois d’entre eux, une exclusion sociale grave. Par ailleurs, même dans la meilleure des situations, on observe que la dynamique qui sous-tend le surdon entrave massivement leur liberté d’aimer, puisque quatre des six adolescents disent souffrir d’isolement amical, et aucun ne se sent concerné par la vie amoureuse, ce qui est évidemment aussi rare qu’étonnant à ces âges.
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En dehors d’Agathe, les cinq adolescents de l’échantillon sont, face à l’avènement pubertaire, au mieux déprimés, au pire effondrés dans une symptomatologie limite très lourde. Pourtant, contre toute attente, la traduction projective de cette fragilisation ne s’est pas révélée du côté d’une crudité pulsionnelle. En effet, seul Éraste (le plus douloureux d’entre tous) présente une béance dans l’établissement des digues psychiques (béance que j’ai tenté d’objectiver à travers le manque de dégoût, de pudeur, de morale et une crudité inappropriée dans l’expression pulsionnelle). Il est même fascinant d’observer la dynamique pulsionnelle qui caractérise ces protocoles adolescents. D’un côté, on assiste à un véritable assèchement libidinal, qui détonne à cette période adolescente. Les pulsions n’apparaissent que dans deux protocoles (Agathe et Climène), et dans des proportions drastiques. Elles sont véritablement fuies par ces adolescents qui élisent immanquablement les planches II ou III du Rorschach, dites pulsionnelles ou sexuelles, comme leur planche la moins aimée :
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Cet ensemble constitue un étonnant paradoxe si l’on en croit l’exceptionnelle efficacité adaptative de leurs fonctions intellectuelles ; comment peut-on obtenir un tel QI et peiner dans l’établissement de ces liaisons psychiques fondamentales ? Est-il possible qu’un adolescent capable de définir avec une extrême finesse l’utilité d’honorer une promesse ou d’expliquer l’importance du vote à bulletin secret (items du WISC-III), soit incapable de reconnaître la peine du sujet de la planche 3 du TAT [3]
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Les pulsions agressives, elles, apparaissent dans tous les protocoles tout aussi massivement qu’elles frappent par leur absence dans le transfert. Ce qui signifie que les pulsions qui ne peuvent exister dans la relation, peuvent s’exprimer sur un support matériel à penser. Ainsi Agathe s’illustre-t-elle au WISC-III. Au subtest Compréhension, elle convoque les mots « juger » ; « honneur » ; « qui se tient » ; « juste » ; « éviter la malhonnêteté ». Au subtest Vocabulaire, elle ne parvient pas à définir le mot aberrant, alors qu’elle en maîtrise parfaitement le sens et semble irritée de ne pas y parvenir : les qualificatifs qu’elle énonce sont beaucoup moins forts (« étonnant », « extraordinaire »…). Cette inhibition m’apparaît clairement due à la charge d’agressivité contenue dans ce mot, et qu’Agathe n’est pas en mesure de libérer. Lorsque je lui demande d’illustrer l’usage de ce mot « aberrant » elle ne convoque pas n’importe quel exemple : « Un enfant à qui on dit de faire quelque chose et dans la minute qui suit, il fait le contraire, il fait quelque chose d’aberrant. » Sans doute Agathe a-t-elle été paralysée par l’échange verbal incontournable qui devait avoir lieu avec moi autour de ce mot. Sans doute s’en serait-elle mieux sortie si la définition lui avait été demandée par écrit, dans le cadre d’un de ces exercices scolaires dont rien ne semble inhiber la réussite.
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Comment expliquer cette abrasion des pulsions libidinales, cette difficulté à lier représentations et affects, et l’impossibilité pour ces adolescents de laisser leurs pulsions agressives émerger de façon frontale dans la relation, alors même qu’elles bouillonnent de façon massive dans les tests projectifs et apparaissent détournées sur les objets extérieurs ?
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Annabelle dit souhaiter devenir diplomate car, dit-elle, elle s’intéresse à tout. Elle dit également, par ailleurs, et consécutivement à ma question sur les trois paquets de Kleenex qu’elle utilise pour se moucher à chacun de nos rendez-vous, être « allergique » à tout. Ses protocoles trahissent eux aussi le contre-investissement majeur de son agressivité. Chaque planche de Rorschach accueille une réponse abstraite puis une réponse agressive (qui la fait généralement sourire) : « un ange, un crime » ; « les saisons, une bombe » ; « l’ascension, un boomerang », etc. Ce recours à l’abstraction a pour fonction manifeste de contenir le retour de l’agressivité.
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Agathe qui, nous l’avons vu, revendique une relation paisible avec sa mère (« Je ne suis pas en conflit permanent avec ma mère ») et affiche au TAT une fidélité illimitée envers toutes les attitudes et discours adultes, laisse pourtant émerger une agressivité certes détournée, mais débordante, à l’attention de son imago maternelle. En voici une illustration, planche 9 GF [4]
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Il me semble trouver dans ce nouvel aspect, pulsionnel, une figuration tangible de l’immobilisme qui nous interrogeait au début de ce travail. Nous arrivons ici à cette logique de l’inconscient qui me semble constituer une clef décisive du fonctionnement dynamique de ces sujets surdoués. En effet, comment conflictualiser la relation à sa mère, lorsque cette nécessité pulsionnelle se heurte à la crainte de la faire s’effondrer (cette mère qui, dans le cas d’Agathe, se plaint d’être déjà malmenée par sa fratrie et ses collègues) ? Nous savons combien il est difficile pour les loyaux enfants de mères déprimées, de leur adresser les mouvements ambivalents d’amour et de haine pourtant inhérents à leur construction psychique. Je pense que le surinvestissement de la pensée de ces adolescents profite de l’immense charge agressive qu’ils ont dû contre-investir, enfants, en raison de l’impossibilité pour leur mère de la recevoir. Cette construction étiologique justifierait parmi bien d’autres aspects qui n’ont pu être évoqués dans le format limité de cette hypothèse, à la fois mes sentiments contre-transférentiels et la singulière alchimie de leurs protocoles, entre assèchement pulsionnel, pauvreté affective, défaut de liaisons entre affects et représentations, et recours excessif à l’abstraction.
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Rappelons pour conclure qu’en réussissant de façon aussi spectaculaire tous les subtests du WISC, ces sujets surdoués révèlent un niveau de performance touchant à tous les domaines et ne laissent par conséquent apparaître aucune nuance dans leur intérêt cognitif pour le monde externe. Cet investissement global et massif de la sphère représentationnelle (dans lequel s’inscrit leur fameux air encyclopédique) n’est selon moi pas mobilisé à des fins de plaisir, mais de défense et constitue le moyen de parer à un manque invalidant de liaisons psychiques. Une relation primaire carentielle avec le premier objet maternel, déprimé et opératoire – ou physiquement absent – en serait la cause. Il aurait empêché la libre circulation des affects et des représentations et occasionné, de ce fait, un repli narcissique précoce. Ainsi, lorsqu’on ne ressent pas sur le plan affectif, met-on naturellement en place des alternatives pour entrer en relation avec le monde : le surinvestissement du savoir et de la logique en est une, qui possède l’intérêt non négligeable de manipuler des informations déchargées de toute donnée affective. C’est bien, précisément, à une parade narcissique menaçant de s’effondrer avec l’arrivée des émergences pubertaires, à laquelle nous avons ici affaire.
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J’emprunterai pour finir à Tom, sa « cité futuriste construite dans une crevasse », projetée planche IX du Rorschach (planche dite maternelle archaïque), pour métaphoriser de façon troublante les ressorts de son exceptionnelle dynamique intellectuelle, effectivement bâtie sur une béance.
[1]
Les simples points d’interrogation ou questions entre parenthèses traduisent respectivement un encouragement ou une question précise du clinicien lors de ces projections.
[2]
Cette planche révèle la manière dont le sujet structure ses objets internes et externes et organise ses relations avec eux.
[3]
Cette planche représente, sur le plan manifeste, une personne affalée, appuyée au pied d’une banquette.
[4]
Le contenu manifeste de cette planche fait figurer deux jeunes femmes sur deux plans séparés. Elle convoque, sur le plan latent, la rivalité féminine œdipienne ou, dans une organisation psychique plus régressée, une agressivité éventuellement mortifère où l’attaque de l’autre est susceptible d’entraîner sa disparition.
Français
L’adolescent surdoué
parCaroline Goldman
Université ParisV-René Descartes
Institut de Psychologie
71, av. Édouard Vaillant
92100 Boulogne-Billancourt, France
carogold.at.wanadoo.fr
http://www.cairn.info/revue-adolescence-2008-3-page-749.htm
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http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/149/?sequence=14
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[size=46]Après avoir rencontré un grand nombre d’enfants dits « surdoués » au cours des cinq dernières années au Laboratoire d’exploration cognitive intégrée du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (Pitié-Salpêtrière), j’ai élaboré une hypothèse générale selon laquelle l’enfant qui possède un QI égal ou supérieur à 140 et appartient ainsi au premier 1% le plus performant de la population générale, n’est pas simplement un enfant très intelligent. Il me semble en effet que la simple supériorité intellectuelle d’un enfant a tout le loisir de s’exprimer entre 110 et 130 de QI, mais qu’au-delà de 140 et lorsque les différents subtests constituant son QI Total sont harmonieusement excellents, on se trouve aussi face à un surinvestissement pathologique de la pensée.
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Cette idée est née en observant l’état de précarité affective de ces enfants, notamment à travers l’étude de leurs protocoles projectifs. Des protocoles qui, bien que très différents dans la forme – parfois très pauvres et secs, parfois foisonnants et aux frontières de l’éparpillement – laissaient toujours apparaître une grave dépression narcissique. Leur traditionnelle obsession du savoir et de la logique mathématique s’inscrivait dans un surinvestissement de la réalité externe avec, pour fonction dans ces organisations psychiques, d’une part de contenir et pare-exciter le manque de limites, d’autre part d’offrir des gratifications narcissiques réparatrices.
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Face à cette redondance, la question d’une généralisation s’est imposée : doit-on considérer qu’au-delà d’un QI de 140, l’enfant souffre toujours ? Cette intelligence très supérieure peut-elle s’inscrire, exister, chez une personnalité névrotique ? Quelles différences nous offrirait à voir cette nouvelle clinique ? Afin d’éclairer ces questions, j’ai entrepris de réunir des enfants possédant exactement les mêmes critères quantitatifs (mêmes âges, mêmes QI), mais ignorant tout à fait leur supériorité intellectuelle et traversant une scolarité classique. Ces surdoués anonymes ont donc été recrutés dans un établissement scolaire privé sous contrat (accueillant des élèves généralement issus d’un environnement très favorisé), à l’aide de passations collectives du PM38, puis de passations individuelles du WISC-III. Ils totalisaient un échantillon ainsi réparti : quinze sujets consultants en psychiatrie (Laboratoire) et quinze autres non-consultants (établissement scolaire). Parmi ces deux groupes de quinze sujets, figureront à terme de façon symétrique : cinq enfants âgés de 7 à 9 ans, cinq pré-adolescents de 10 à 13 ans et cinq adolescents de 14 à 17 ans.
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Agrandir l’échantillon jusqu’à cet âge me permettait, tout d’abord, d’enrichir de façon indiscutable ma perspective sur les ressources, à long terme, de la dynamique psychique de ces enfants. Ensuite, cela me permettait d’approcher une énigme : où sont les adolescents surdoués ? Pourquoi ce Laboratoire, pris d’assaut par d’incessantes suspicions (parentales, professorales, médicales) de surdon, croise-t-il aussi peu de sujets post-pubères surdoués, alors que les autres pathologies restent bien représentées? Cela signifie-t-il que les enfants surdoués ne le restent pas après le passage de la puberté ? Ou poursuivraient-ils dans les lycées une scolarité heureuse et exempte de troubles psychiques ? À ce jour, je ne connais que six adolescents surdoués : trois sujets consultants, et trois sujets non-consultants.
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Ma présente réflexion est relative au passage entre enfance et adolescence, et postule que l’expérience de la puberté met à mal le surinvestissement intellectuel défensif de la latence. Je m’attends à ce que le surdon, fondé sur une dépression infantile toujours active, ne permette chez l’adolescent surdoué l’installation des digues psychiques évoquées par Freud, et qu’il ne consiste qu’en une parade narcissique s’effondrant avec l’arrivée des émergences pubertaires.
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Singularités cliniques
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Quelles singularités chez ces adolescents ? Tout d’abord, il s’agit essentiellement de filles (quatre sur les six), ce qui s’inscrit en contradiction totale avec le monde des surdoués, connu pour être très largement masculin (parmi mes autres sujets consultants, dix sur onze sont des garçons). Ce facteur, bien loin de répondre à notre question relative au devenir des anciens (garçons) surdoués, continue donc de l’entretenir : seul l’un d’entre eux (Éraste) s’illustre dans cette catégorie.
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Ensuite, ces adolescents se situent tous hors des sentiers de la séduction érotisée : cette considération provient de leur apparence, de mes sentiments contre-transférentiels et de leurs réponses projectives. Leurs vêtements sont minimalistes et hors des critères de mode, les filles ne sont jamais maquillées malgré l’acné, leurs lunettes sont peu flatteuses et leurs cheveux tirés en arrière. Tous affirment ne pas comprendre l’intérêt de leurs pairs pour l’aventure amoureuse, à laquelle ils préfèrent nettement un bon livre – et autres investissements typiques de la latence. En lieu et place de l’érotisation pourtant si largement prisée à ces âges, on trouve des exigences narcissiques majeures, qui se traduisent par une politesse presque excessive et une morale franchement rébarbative, qui ne manque pas d’infiltrer tous les domaines.
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Ainsi, Agathe refuse d’entretenir le culte de l’apparence du microcosme parisien dont elle est issue, de se disputer avec ses parents, de connaître une histoire d’amour de peur qu’elle soit trop légère, et d’avoir un téléphone portable (car « ce serait jeter de l’argent par les fenêtres »).
Tom, face à ma tentative de mettre en mots ce qu’il semble penser des autres adolescents – « légers et creux » –, m’empêche avec autorité de formuler toute idée relative à la supériorité des uns par rapport aux autres (!).
Annabelle, elle, souhaite devenir diplomate car elle « s’intéresse à tout ».
Éraste, dans un fantasme bruyamment revendiqué de « défense de la liberté », refuse fermement l’alcool, le tabac, et hait le Front National ainsi que la religion, au point d’avoir récemment refusé la visite d’un monastère avec sa classe.
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Le troisième élément de singularité de ces adolescents, sans doute le plus significatif d’entre tous, est lié au fait que toute rencontre avec eux suggère immanquablement les mots : figé(e) ou figeant(e). Il y a chez chacun quelque chose de l’ordre de la retenue, de l’immobilisme, qui bien que permettant une grande connivence intellectuelle et une certaine chaleur relationnelle, exclut la notion d’intimité. Lélie et Agathe, qui sont pourtant respectivement la plus en souffrance et la plus épanouie de nos six sujets, l’expriment toutes les deux : « Je suis souvent mal à l’aise dans la relation, je me sens différente des autres adolescentes, je ne sais pas toujours quoi leur dire, je ne parviens pas à combler les blancs des conversations, qui durent, et ne font que creuser la distance. » Lélie confesse même avoir « expérimenté » la socialisation, de façon consciencieusement travaillée, tant elle se sentait étrangère aux autres lycéens.
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Quelque chose, donc, ne circule pas. Or, nous cliniciens, savons combien chaque sujet rejoue bien malgré lui la nature de ses interactions précoces dans le transfert. Mon avis, largement nourri par la clinique parentale de ces enfants au Laboratoire, est que ces sujets emportent avec eux (dans le transfert, mais aussi au lycée), l’impossible intimité précoce qui aurait pourtant dû se nouer avec le premier objet.
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La maman d’Éraste, prise dans une relation de couple épouvantablement conflictuelle (union adultérienne, violences pendant la grossesse, etc.) explique avoir été littéralement empêchée de tout contact avec son bébé par son compagnon, qui le lui apportait pour les tétées et le reprenait ensuite, sans aucun autre temps de partage autorisé… Jusqu’à l’âge de trois ans, et à l’occasion d’une hospitalisation de son enfant pour problème de santé, elle dit n’avoir pas pu tisser de lien d’intimité avec lui.
Les parents de Climène évoquent quant à eux, en écho avec leur fille, leur très grande absence au cours de son enfance. La maman a été hospitalisée pendant plusieurs semaines après la naissance de sa fille ; par la suite, Climène a été gardée chaque soir de son enfance par sa grand-mère paternelle, ce qu’elle reproche très vivement à ses parents aujourd’hui. Sa mère décrit une petite fille boulimique qui ne « supportait pas les trous » (attente entre deux bouchées) au moment des repas, ce qui l’obligeait à tout préparer en avance. Cette avidité nous rappelle ce que sa mère nomme les « appels au secours » plus récents de sa fille. Selon elle, « Climène n’a de symptômes (crises, étourdissements) qu’à condition d’être sûre que son mari ou elle la regardent ». Sa mère formule clairement que sa fille, par ses comportements (par exemple, se trouver devant la fenêtre ouverte), lui signifie : « Si tu ne t’occupes pas de moi, je vais me suicider. »
Lélie a été élevée par une nourrice depuis l’âge de deux mois jusqu’à son entrée au collège. Lorsque le médecin psychiatre demande à ses parents comment ils s’expliquent les troubles de leur fille, ils répondent : « On ne se l’explique pas… enfin si, on, était très peu présents à la maison. » Le manque lié à l’absence se retrouve dans les préoccupations de la jeune fille, qui ne tolérait plus les appels téléphoniques, réunions tardives et autres formes d’implications professionnelles de sa mère, très active. Lélie a connu depuis l’enfance de récurrentes entorses qui l’ont obligée à rester à la maison pendant de longs mois (à sept et treize ans) et l’ont fortement déprimée, selon ses parents. On imagine aisément la fonction inconsciente de ces entorses. Elle évoque également une voix qui lui parlerait depuis toute petite, sans créer aucune angoisse. Décrite comme « grave, comme si elle venait de Dieu », elle la réconforte lorsque ça ne va pas (« Rassure-toi ça ira mieux »). Lélie dort très mal la nuit (réveils fréquents avec vertiges et « sensations de vide très angoissant »), fait des cauchemars (quelqu’un ou quelque chose qui lui veut du mal, la poursuit), a des idées suicidaires (« Même si je reste ici j’aurai envie de me tuer, mes parents sont en train de m’abandonner »). Le manque d’étayage parental précoce semble crier ses conséquences derrière chacun de ces symptômes.
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Du côté des adolescents non-consultants, il serait bien délicat d’objectiver une carence infantile liée à une absence parentale puisque ma procédure méthodologique ne m’a pas permis de rencontrer ces parents. Néanmoins, les récits projectifs de ces trois adolescents figurent de façon particulièrement criante ces mêmes notions de carence affective primaire et de conduites maternelles opératoires.
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L’imago maternelle d’Annabelle, au Rorschach, mobilise de vifs mouvements dépressifs et narcissiques. La planche VII, dite maternelle, n’est abordée que dans des termes de rapproché et de distance ; ces ajustements évoquent un mauvais accordage passé. Elle projette : « Des jumeaux, ce sont des enfants parce qu’ils n’ont pas l’air de tenir en place, ils ne sont pas statiques (…). Ils ne sont pas siamois parce qu’ils n’ont rien en commun. Il y a une séparation quand même, ils ont chacun leur tête. »
Cet usage du mouvement comme métaphore d’une impossible rencontre entre une mère et son bébé, réapparaît au TAT, à nouveau dans une planche maternelle (planche 7GF) : « Une petite fille qui rentre de l’école et à qui sa mère lit une histoire pour la calmer avant qu’elle s’endorme (Pour la calmer ?) [1][1] Les simples points d’interrogation ou questions entre...parce que c’est une petite fille très excitée qui saute dans tous les sens. » Encore une fois, l’enfant mal étayée s’agite, en quête de contenant et de holding. Ce profond désaccordage est rejoué entre la petite fille de la planche et le bébé, qu’elle ne peut même pas identifier comme tel : « La petite fille tient quelque chose dans les mains qui à l’air d’être un paquet de vêtements ou de la nourriture ou une poupée. »
Ce désaccordage explique sans doute l’absence frappante de parents dans ce TAT, laissant les enfants toujours seuls. Il explique également, sans doute, la triste façon dont Annabelle plaque des issues opératoires aux conflits intra-psychiques des petits enfants : planche 1, le petit garçon « va se prendre en main et bosser son violon et il va y arriver parce que c’est pas non plus insurmontable ». Planche 13 : « C’est un petit garçon qui a été puni par sa maman parce qu’il a fait une bêtise genre casser un verre et qui boude au pas de la porte. Là sur la photo il se prend au sérieux en pensant bouder pendant des siècles et finalement il va passer à autre chose. »
Annabelle se moque de la souffrance de ces enfants, comme on s’est certainement moqué de la sienne. Quelle place est ici laissée aux affects de tristesse et à leur prise en charge empathique par un adulte bienveillant et contenant ? La mère opératoire qu’évoquent ces récits ne fait que pointer les insuffisances des enfants et les blesser narcissiquement. Ce vécu justifierait par ailleurs le manque d’étayage perçu au Rorschach et la tonalité dépressive d’Annabelle, à travers ces tests comme dans la réalité.
Tom est le fils de deux parents musiciens, qui ont, de ce fait, certainement été souvent amenés à donner des concerts et à partir en tournées. Il déclare avoir commencé à faire ses devoirs tout seul dès le CP. Bien qu’aucune absence parentale physique ne soit explicitement mentionnée par Tom au cours des entretiens, on remarque plusieurs indices projectifs dans ce sens. Tout d’abord, au Rorschach, Tom prête à ses personnages des intentions totalement contradictoires (bienveillance et malveillance, joie et terreur, agression et docilité, etc.). Ces mouvements d’alternance peuvent évoquer l’inconstance affective d’un objet primaire clivé, tour à tour réconfortant et persécutant. Ainsi la planche VII (planche maternelle), traitée sur un mode extrêmement dépressif, est idéalisée et élue comme sa planche préférée à l’issue du test : « L’ensemble est joli (il rit). » Dans cette planche, l’imago maternelle convoque des images de distance, que les mises en forme narcissiques ne parviennent pas à occulter. La tonalité dépressive, la recherche de contenant et le manque, émergent derrière les mots : « mouvements aériens », « écoulement », « gestes célestes », « détail manquant », « forme assez étrange », « eau difforme », « encre plus sombre », « aspect brumeux ». Tom ne peut, dans cette planche maternelle, que recourir au gel narcissique pour ne pas risquer la perte à nouveau. Ses projections sont donc inanimées (fontaine, statues, pont de pierres). On retrouve ces mêmes aspects au TAT, à nouveau dans cette cinquième planche maternelle : « Alors c’est l’histoire d’une vieille dame qui entre dans une maison et il se trouve que cette maison est celle où elle a passé son enfance et qu’elle revisite pour la première fois depuis. Elle est horrifiée de voir comme les choses ont changé, comme le propriétaire actuel a osé changer tous ces détails qui dans son souvenir étaient si parfaits. Elle a perdu tous ses repères. Et c’est là qu’entre le propriétaire qui lui offre un thé, elle accepte mais voyant que le service à thé est celui de sa mère, service qu’elle cherchait depuis des années et qui fit sa hantise pendant tout ce temps, elle s’enfuit en courant et en hurlant. » On retrouve, derrière le caractère humoristique de ce récit, les notions de distance (du temps, et par la fuite), de souffrance, de manque, et la perte des repères. On devine également le clivage partiel de cet objet primaire, déplacé sur l’extérieur : l’ancien « décor » était « parfait » et l’actuel « horrifiant ». Le manque et le clivage apparaissent par ailleurs dans les planches non figuratives du protocole, particulièrement liées, sur le plan latent, à cette imago. On y retrouve, planche 11, les thèmes d’« avidité », de « gourmandise », de « recherche » d’aventure, de« satisfaction » et de bonheur, et planche 19, ceux de la « cupidité », de la « faim », de la « soif », tous ces termes chargés de traduire le manque sous ses aspects tour à tour intellectualisés et sensorio-régressifs.
Agathe évoque un père travaillant beaucoup ; ce qui est d’une façon générale le cas dans les familles favorisées de cet établissement scolaire. Elle évoque aussi une mère souvent blessée narcissiquement (par ses propres parents, par ses collègues). Une mère qui, de ce fait, « est nerveuse, s’énerve pour un rien ». On remarque au Rorschach, en écho avec ces déclarations, des représentations maternelles extrêmement narcissiques (planche I : « Une femme sur scène éclairée par des projecteurs », planche VII : « Une femme qui se regarde dans un miroir, avec une espèce de plume sur la tête, on voit les cils, les cheveux attachés comme si elle se préparait avant de sortir, elle a l’air assez contente d’elle »). Le protocole d’Agathe révèle par ailleurs une position dépressive aisément abordée et élaborée (l’issue des récits est toujours optimiste) et pourtant, on a parfois le sentiment d’assister à de grands moments de solitude infantile, nécessitant un appui tout aussi solitaire sur les seuls objets internes pour s’en relever. Ainsi planche 1 du TAT : « C’est un peu comme si le petit garçon se disait qu’il y arriverait jamais », et planche 13 : « Le petit garçon a l’impression que ça fait des heures qu’il attend son père et qu’il n’arrivera jamais. » C’est d’ailleurs toujours à un personnage masculin que l’enfant s’en remet. Au TAT, Agathe évite soigneusement toute mise en relation avec cette imago maternelle. Planche 5 (maternelle), le récit est opératoire : « C’est une femme un peu âgée, elle est chez elle et quand elle passe dans le couloir, elle voit de la lumière qui passe sous la porte du salon. Elle entre, elle s’aperçoit que la lampe est restée allumée dans le salon, alors elle va l’éteindre et elle ressort. » Cette tendance au plaquage émerge de façon significative au Rorschach autant qu’au TAT. Dans ce premier test, on perçoit une tendance à brandir des considérations à-propos, convenues (notamment planche X : « J’aime bien toutes les couleurs, j’aime bien les fleurs. Au début c’est pas très joli, tout gris, tout terne et finalement ça donne plein de diversité, de facettes, et finalement ce serait incomplet s’il manquait certaines des feuilles ou des fleurs. »). Au TAT, Agathe solutionne également certains conflits par le plaquage de conduites opératoires (planche 1 : « Ça n’est qu’un coup de fatigue et il va s’y remettre parce que finalement il aime ça et il va y arriver, mettre toutes les chances de son côté et surmonter ses difficultés. »).
Observations factuelles
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La confrontation globale entre les problématiques défensives de mes trois groupes d’âges indique que les adolescents surdoués consultants vont (encore) moins bien que les enfants surdoués non-consultants. On peut même parler d’effondrement, puisque nos trois sujets adolescents sont déscolarisés depuis peu (ce qui n’est jamais le cas chez les plus jeunes). Lélie, quatorze ans, présente ainsi une dépression très inquiétante avec troubles du comportement alimentaire et idées suicidaires ayant nécessité son hospitalisation dans le service. Climène, quinze ans, présente une dépression narcissique un peu moins inquiétante avec, tout de même, tentatives de suicide et scarifications ; elle a également nécessité une courte hospitalisation. Éraste, quinze ans, passionné d’armes, soumis à de fortes vocations idéologiques et n’aspirant qu’à intégrer l’armée, évoque quant à lui une organisation limite non décompensée particulièrement glaçante…
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Mon groupe d’adolescents non-consultants est moins unifié, puisque deux d’entre eux sont déprimés et la troisième semble, pour le moment, bien aller. On note à propos de ces deux premiers sujets, d’une part un déni de leur souffrance, d’autre part l’émergence récente de symptômes anxieux, qui indiquent clairement une forme de décompensation liée aux émergences pubertaires. Annabelle, quatorze ans, présente ainsi une authentique dépression narcissique masquée derrière des conduites normatives très surmoïques. Pourtant, à chaque rentrée depuis trois ans, elle appelle à l’aide les différents psychologues du lycée afin de négocier le caractère terriblement anxiogène et paralysant du retour en classe. Tom, quinze ans, avec son allure aussi étrange qu’intemporelle, est lui aussi en proie à une dépression narcissique déniée, qui l’isole pourtant beaucoup sur les plans social et affectif, au point que ses parents, inquiets du repli et de la tristesse de leur fils, ont eux aussi demandé conseil aux psychologues du lycée quelques mois après ma rencontre avec lui. Agathe, enfin, du haut de ses seize ans, affiche une organisation névrotique très bien structurée, malgré une économie pulsionnelle singulière qui la lie de façon significative aux cinq autres.
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En attendant, que dire de ces observations au regard de notre première question, concernant le passage de l’enfance vers l’adolescence avec un QI supérieur à 140 ? Il m’apparaît à ce jour, sur le plan strictement factuel que :
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- Lorsque l’environnement familial est pathogène (ce qui est le cas chez nos trois adolescents consultants) et que le surdon est déjà installé pendant l’enfance (paramètre attesté par d’autres tests chez Éraste et largement supposé chez Lélie et Climène qui ont toujours été d’excellentes élèves), l’avènement de la puberté occasionne une décompensation psychique manifeste, du côté du passage à l’acte (manipulation des armes, troubles du comportement alimentaire, scarifications, tentatives de suicide). Le déplacement conflictuel de la scène intra-psychique vers l’agir, est patent.
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- Lorsque l’environnement familial et socio-culturel des enfants surdoués est à la fois suffisamment stable et stimulant pour leur permettre de continuer à se défendre par l’intellectualisation (groupe de non-consultants), ils semblent parvenir à traverser une adolescence sans bruit, bien qu’atypique : sans crise de puberté, avec maintien d’une pulsionnalité évoquant celle de la latence. Mais si leur adaptation peut s’inscrire dans une organisation œdipienne bien structurée, il s’agit le plus souvent d’une conduite adaptative masquant une dépression narcissique douloureuse et isolante.
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Ce qui peut, par conséquent, être affirmé, tient au fait que l’expérience de la puberté fragilise la dynamique psychique qui a mené à ce surinvestissement de la pensée, car cinq de nos six sujets affichent un repli dépressif ayant eu pour conséquence, chez trois d’entre eux, une exclusion sociale grave. Par ailleurs, même dans la meilleure des situations, on observe que la dynamique qui sous-tend le surdon entrave massivement leur liberté d’aimer, puisque quatre des six adolescents disent souffrir d’isolement amical, et aucun ne se sent concerné par la vie amoureuse, ce qui est évidemment aussi rare qu’étonnant à ces âges.
Le paradoxe pulsionnel des adolescents surdoués
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En dehors d’Agathe, les cinq adolescents de l’échantillon sont, face à l’avènement pubertaire, au mieux déprimés, au pire effondrés dans une symptomatologie limite très lourde. Pourtant, contre toute attente, la traduction projective de cette fragilisation ne s’est pas révélée du côté d’une crudité pulsionnelle. En effet, seul Éraste (le plus douloureux d’entre tous) présente une béance dans l’établissement des digues psychiques (béance que j’ai tenté d’objectiver à travers le manque de dégoût, de pudeur, de morale et une crudité inappropriée dans l’expression pulsionnelle). Il est même fascinant d’observer la dynamique pulsionnelle qui caractérise ces protocoles adolescents. D’un côté, on assiste à un véritable assèchement libidinal, qui détonne à cette période adolescente. Les pulsions n’apparaissent que dans deux protocoles (Agathe et Climène), et dans des proportions drastiques. Elles sont véritablement fuies par ces adolescents qui élisent immanquablement les planches II ou III du Rorschach, dites pulsionnelles ou sexuelles, comme leur planche la moins aimée :
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Tom (planche II) : « J’ai pas vraiment aimé le visage qui tire la langue ( ?) parce que je trouve que l’utilisation du rouge n’est pas très esthétique et ça m’évoque moins de choses que les autres images et c’est moins agréable à regarder. »
Annabelle (planche III) : « Elle est pas assez substantielle. Éparpillée. Un côté dégoulinant avec des choses sur les bords que j’aime pas tellement (référence aux tâches rouges supérieures). »
Agathe (planche II) : « On a l’impression qu’ils (les deux personnages) ont commis un crime, c’est un peu comme si on était témoin d’une scène… comme si on était complice d’une scène de crime, qu’on essayait d’oublier, que par peur on essayait de faire comme si ça n’avait pas existé. D’un côté on a mauvaise conscience, et en même temps on voudrait aider, on a peur et on n’ose pas. » On note à travers ce fantasme, pourtant vivement érotisé, la charge surmoïque intense qu’il convoque.
On note par ailleurs une difficulté majeure à lier représentations et affects chez quatre d’entre eux (c’est-à-dire de tous, en dehors de Tom et Agathe qui seuls accèdent au processus de sublimation). Leurs projections, qui devraient être menées par un écho principalement affectif avec les planches, apparaissent souvent surfaites, plaquées, enduites sous des couches d’intellectualisation ou de morale factices. Climène et Lélie illustrent bien à la fois cet assèchement affectif et le vernis représentationnel qui tente parfois de l’occulter. Voici leurs récits libres à la planche 16 (blanche) [2][2] Cette planche révèle la manière dont le sujet structure...du TAT :
Climène : « On dirait la neige, une étendue de neige avec des traces de pattes d’animaux comme elle est un peu sale (la planche) ça fait des traces. »
Lélie : « Cela faisait des mois qu’il était parti. Régulièrement, elle recevait ses lettres, il disait toujours que tout allait bien, qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, mais au fond d’elle, elle savait que c’était faux et que cette maudite guerre l’affectait profondément. Un matin d’août, on annonça la libération de Paris. Ca y est, enfin elle allait le revoir. Mais malheureusement, dans sa dernière lettre, il expliqua qu’il continuerait le combat jusqu’à Berlin. Alors elle décida que s’il ne venait pas à elle, elle irait à lui. Elle s’engagea comme traductrice et fut envoyée au quartier général de l’armée française. Les mois passèrent sans qu’elle ne puisse le voir. Enfin la libération de Berlin fut annoncée et les troupes rentrèrent chez eux. Sur le quai de la gare elle l’attendait. Soudain, elle le vit descendre du train. Ça y est, la guerre était vraiment finie. »
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Cet ensemble constitue un étonnant paradoxe si l’on en croit l’exceptionnelle efficacité adaptative de leurs fonctions intellectuelles ; comment peut-on obtenir un tel QI et peiner dans l’établissement de ces liaisons psychiques fondamentales ? Est-il possible qu’un adolescent capable de définir avec une extrême finesse l’utilité d’honorer une promesse ou d’expliquer l’importance du vote à bulletin secret (items du WISC-III), soit incapable de reconnaître la peine du sujet de la planche 3 du TAT [3]
[3] Cette planche représente, sur le plan manifeste, une...
, et ne puisse envisager que sa fatigue ou son sommeil ?23
Les pulsions agressives, elles, apparaissent dans tous les protocoles tout aussi massivement qu’elles frappent par leur absence dans le transfert. Ce qui signifie que les pulsions qui ne peuvent exister dans la relation, peuvent s’exprimer sur un support matériel à penser. Ainsi Agathe s’illustre-t-elle au WISC-III. Au subtest Compréhension, elle convoque les mots « juger » ; « honneur » ; « qui se tient » ; « juste » ; « éviter la malhonnêteté ». Au subtest Vocabulaire, elle ne parvient pas à définir le mot aberrant, alors qu’elle en maîtrise parfaitement le sens et semble irritée de ne pas y parvenir : les qualificatifs qu’elle énonce sont beaucoup moins forts (« étonnant », « extraordinaire »…). Cette inhibition m’apparaît clairement due à la charge d’agressivité contenue dans ce mot, et qu’Agathe n’est pas en mesure de libérer. Lorsque je lui demande d’illustrer l’usage de ce mot « aberrant » elle ne convoque pas n’importe quel exemple : « Un enfant à qui on dit de faire quelque chose et dans la minute qui suit, il fait le contraire, il fait quelque chose d’aberrant. » Sans doute Agathe a-t-elle été paralysée par l’échange verbal incontournable qui devait avoir lieu avec moi autour de ce mot. Sans doute s’en serait-elle mieux sortie si la définition lui avait été demandée par écrit, dans le cadre d’un de ces exercices scolaires dont rien ne semble inhiber la réussite.
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Les sujets non-consultants illustrent de façon criante la lutte qui se joue entre l’écoute de leur vie pulsionnelle interne (incarnée par le laisser-aller vers l’imaginaire) et leur contrôle par la pensée. Voici leurs récits à la planche 16 du TAT :
Agathe : « C’est un peintre, il avait plein d’inspiration et tout à coup quand il arrive devant sa toile blanche, il ne sait plus par où commencer. Donc finalement il va choisir juste de peindre sa toile en blanc et de l’exposer telle quelle. ( ?) Ça va un peu révolutionner la peinture car jusque-là personne n’avait pensé à laisser juste une toile blanche. »
Annabelle : « C’est un écrivain en manque d’inspiration qui a devant lui une feuille blanche sur laquelle il faut qu’il écrive et qui réfléchit en voyant cette feuille blanche et finalement après de nombreux atermoiements il se lance et écrit sur la feuille. (Qui deviendra ?) Ça deviendra une page de son livre. »
Tom : « C’est l’histoire de toutes les histoires. Il y a tellement d’histoires qui sont si diverses et qui racontent des morales tellement contradictoires qu’à la fin toutes les histoires s’annulent logiquement et il ne reste rien d’autre qu’une page blanche et il faut tout recommencer. Voilà pourquoi il ne faut pas raconter tout ce qu’on imagine, car après c’est comme si on n’avait rien raconté du tout et on se sera égosillé pour rien. Voilà. »
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Comment expliquer cette abrasion des pulsions libidinales, cette difficulté à lier représentations et affects, et l’impossibilité pour ces adolescents de laisser leurs pulsions agressives émerger de façon frontale dans la relation, alors même qu’elles bouillonnent de façon massive dans les tests projectifs et apparaissent détournées sur les objets extérieurs ?
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Annabelle dit souhaiter devenir diplomate car, dit-elle, elle s’intéresse à tout. Elle dit également, par ailleurs, et consécutivement à ma question sur les trois paquets de Kleenex qu’elle utilise pour se moucher à chacun de nos rendez-vous, être « allergique » à tout. Ses protocoles trahissent eux aussi le contre-investissement majeur de son agressivité. Chaque planche de Rorschach accueille une réponse abstraite puis une réponse agressive (qui la fait généralement sourire) : « un ange, un crime » ; « les saisons, une bombe » ; « l’ascension, un boomerang », etc. Ce recours à l’abstraction a pour fonction manifeste de contenir le retour de l’agressivité.
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Agathe qui, nous l’avons vu, revendique une relation paisible avec sa mère (« Je ne suis pas en conflit permanent avec ma mère ») et affiche au TAT une fidélité illimitée envers toutes les attitudes et discours adultes, laisse pourtant émerger une agressivité certes détournée, mais débordante, à l’attention de son imago maternelle. En voici une illustration, planche 9 GF [4]
[4] Le contenu manifeste de cette planche fait figurer...
du TAT : « C’est deux sœurs qui voulaient aller à la plage ensemble mais quand elles arrivent à la plage, tout à coup, le temps devient orageux. Et finalement pour pas être mouillées par la pluie elles repartent chez elles en courant. ( ?) Finalement l’orage va éclater mais elle seront rentrées chez elles à temps et elles ne seront pas mouillées. Et en rentrant elles trouveront autre chose à faire et elles vont bien rigoler toutes les deux. » Ainsi l’orage, élément externe, est-il en charge d’accueillir l’agressivité qui ne peut émerger entre les deux femmes.28
Il me semble trouver dans ce nouvel aspect, pulsionnel, une figuration tangible de l’immobilisme qui nous interrogeait au début de ce travail. Nous arrivons ici à cette logique de l’inconscient qui me semble constituer une clef décisive du fonctionnement dynamique de ces sujets surdoués. En effet, comment conflictualiser la relation à sa mère, lorsque cette nécessité pulsionnelle se heurte à la crainte de la faire s’effondrer (cette mère qui, dans le cas d’Agathe, se plaint d’être déjà malmenée par sa fratrie et ses collègues) ? Nous savons combien il est difficile pour les loyaux enfants de mères déprimées, de leur adresser les mouvements ambivalents d’amour et de haine pourtant inhérents à leur construction psychique. Je pense que le surinvestissement de la pensée de ces adolescents profite de l’immense charge agressive qu’ils ont dû contre-investir, enfants, en raison de l’impossibilité pour leur mère de la recevoir. Cette construction étiologique justifierait parmi bien d’autres aspects qui n’ont pu être évoqués dans le format limité de cette hypothèse, à la fois mes sentiments contre-transférentiels et la singulière alchimie de leurs protocoles, entre assèchement pulsionnel, pauvreté affective, défaut de liaisons entre affects et représentations, et recours excessif à l’abstraction.
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Rappelons pour conclure qu’en réussissant de façon aussi spectaculaire tous les subtests du WISC, ces sujets surdoués révèlent un niveau de performance touchant à tous les domaines et ne laissent par conséquent apparaître aucune nuance dans leur intérêt cognitif pour le monde externe. Cet investissement global et massif de la sphère représentationnelle (dans lequel s’inscrit leur fameux air encyclopédique) n’est selon moi pas mobilisé à des fins de plaisir, mais de défense et constitue le moyen de parer à un manque invalidant de liaisons psychiques. Une relation primaire carentielle avec le premier objet maternel, déprimé et opératoire – ou physiquement absent – en serait la cause. Il aurait empêché la libre circulation des affects et des représentations et occasionné, de ce fait, un repli narcissique précoce. Ainsi, lorsqu’on ne ressent pas sur le plan affectif, met-on naturellement en place des alternatives pour entrer en relation avec le monde : le surinvestissement du savoir et de la logique en est une, qui possède l’intérêt non négligeable de manipuler des informations déchargées de toute donnée affective. C’est bien, précisément, à une parade narcissique menaçant de s’effondrer avec l’arrivée des émergences pubertaires, à laquelle nous avons ici affaire.
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J’emprunterai pour finir à Tom, sa « cité futuriste construite dans une crevasse », projetée planche IX du Rorschach (planche dite maternelle archaïque), pour métaphoriser de façon troublante les ressorts de son exceptionnelle dynamique intellectuelle, effectivement bâtie sur une béance.
Notes
[1]
Les simples points d’interrogation ou questions entre parenthèses traduisent respectivement un encouragement ou une question précise du clinicien lors de ces projections.
[2]
Cette planche révèle la manière dont le sujet structure ses objets internes et externes et organise ses relations avec eux.
[3]
Cette planche représente, sur le plan manifeste, une personne affalée, appuyée au pied d’une banquette.
[4]
Le contenu manifeste de cette planche fait figurer deux jeunes femmes sur deux plans séparés. Elle convoque, sur le plan latent, la rivalité féminine œdipienne ou, dans une organisation psychique plus régressée, une agressivité éventuellement mortifère où l’attaque de l’autre est susceptible d’entraîner sa disparition.
Résumé
Français
Cette réflexion est relative au passage entre enfance et adolescence, et postule que l’expérience de la puberté met à mal le surinvestissement intellectuel défensif de la latence. Je m’attends à ce que le surdon, fondé sur une dépression infantile toujours active, ne permet pas chez l’adolescent surdoué l’installation des digues psychiques évoquées par Freud, qu’il ne consiste qu’en une parade narcissique s’effondrant avec l’arrivée des émergences pubertaires.
L’adolescent surdoué
parCaroline Goldman
Université ParisV-René Descartes
Institut de Psychologie
71, av. Édouard Vaillant
92100 Boulogne-Billancourt, France
carogold.at.wanadoo.fr
http://www.cairn.info/revue-adolescence-2008-3-page-749.htm
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Enfant doué et autres curiosités
[size=14]dimanche 8 juillet 2012, par Kieser ’l Baz (Illel)[/size]
Doué, surdoué, hyperactif, quelques qualificatifs pour désigner des enfants dont le comportement étrange pose problème au système éducatif commun. Pas seulement car la psychologie appréhende mal ces phénomènes. Si le préjugé commun situe le problème au plan des facultés intellectuelles, les orientations actuelles des neuroscience et l’expérience clinique nous proposent d’autres hypothèses.
Doué, surdoué, hyperactif, quelques qualificatifs pour désigner des enfants dont le comportement étrange pose problème au système éducatif commun. Pas seulement car la psychologie appréhende mal ces phénomènes.
On croit communément que l’enfant surdoué souffre d’une incapacité de l’environnement à répondre à ce que son intelligence paraît exiger. Ainsi met-on en parallèle le « surdon » avec une intelligence en hyper. Ces enfants souffriraient donc de ne pas être suffisamment « nourris » intellectuellement par l’entourage et le système éducatif. D’où une foule de solutions et de propositions allant dans le sens d’une compensation de ces carences.
On va donc sur-nourrir l’intelligence de ces enfants par des activités de toutes sortes qui sont sensées leur apporter ce dont ils ont besoin. Et, comme l’institution classique ne peut répondre aux besoins de ces personnes, on crée pour elles des établissements spécialisés. On ajoute à ces soins particuliers des traitements médicamenteux afin de réguler leurs humeurs. La société compense les carences du système classique par un surcroît de soins mais ceux-ci visent la fonctionnalité d’une intelligence qui s’épanouirait alors dans l’ordre et le calme.
On oublie alors les ressorts de l’émotion, du sentiment, de la « poétique » de la vie. Tout juste s’en occupe-t-on par un surcroît de personnel d’encadrement. Cette particularité serait sensée apporter l’attention psychologique dont ces enfants auraient besoin.
Ce faisant, si certains paraissent réussir dans leur vie d’adulte en ayant acquis une formation de haut niveau, aucun des adultes que j’ai rencontrés, qui aurait bénéficié de ces faveurs, ne trouve de véritable satisfaction dans la vie qu’on lui a fabriquée. Ils sont comme en perpétuelle recherche d’un objet perdu dont ils ne connaissent ni la forme ni les qualités.
Enfants, ils s’ennuyaient dans le système scolaire, adultes, ils ne trouvent pas de sens à leur vie et Ils ont parfois la sensation d’être comme un mécanisme d’horlogerie dont on remonte régulièrement les ressorts. Ils traversent la vie, sans l’habiter, sans y jeter l’ancre de leur navire.
Il manque à ces solutions le lien qui crée l’unité, cette unité que l’individu continuera de chercher en solitaire et plutôt dans le doute.
D’une manière générale, notre société favorise les qualités intellectuelles logiques et le formalisme matérialiste. La science vise la domestication de la matière, la technique en est le moyen. De plus la société se construit principalement autour de cette finalité et des échanges qui l’accompagnent. Par conséquent les enfants qui bénéficient d’emblée des vertus nécessaires à ces fins ne connaîtront pas de réels problèmes d’adaptation et d’insertion sociale. De plus le nivellement intellectuel tend à limiter de plus en plus la marge dont disposaient d’antan, les individus hors système, les forbans, les séditieux, les artistes...
Alors qu’on favorise l’intelligence conceptuelle, la raison formelle et les savoirs faire techniques, on s’obstine à laisser de côté ce qui relève de l’arbitraire du sentiment, l’émotion y est hors la loi, elle est même traquée, suspecte de troubler la logique et la lucidité.
Le mécanicisme de nos normes culturelles crée de plus en plus d’individus « hors ban ». Le nivellement culturel induit une aliénation de plus en plus étendue de la capacité pour quelques uns d’inventer des attitudes et des comportements nouveaux ou différents. Certains seront des « doués », d’autres des névropathes et pour chaque problème, on envisagera une solution, pas à pas… sans vision globale, sans prise en compte de l’histoire individuelle et de l’environnement.
L’intelligence et la « faculté de raisonner » – the reason rend compte ici de la fonction psychophysiologique évoquée par A. Damasio dans ses travaux– sont-elles vraiment au cœur des problèmes rencontrés par ces enfants doués ?
Et alors, pourquoi évoquer le sentiment et les émotions ? Comment la Raison peut-elle être rendue compatible avec les émotions ? N’y a-t-il pas, de fait, une contradiction difficilement surmontable ? Depuis Descartes, la pensée est au centre et pour être performante elle doit être dégagée de sa gangue d’émotion et de sensibilité. Tels sont les présupposés de nos sciences. Dans un monde qui recherche l’efficacité et l’immédiateté, la froideur du raisonnement paraît donc inévitable et nécessaire, l’émotion y est suspecte, la sensibilité dérangeante.
Ayant quitté depuis longtemps le giron de l’Éducation Nationale, je ne connais les personnes ainsi qualifiées que grâce à des témoignages d’adultes qui prennent soudain conscience que leur problème d’enfant était d’abord celui des adultes déconcertés par leur personnalité.
« Quand j’srai grand »
Et, à l’écoute de ces doués devenus grands, le problème apparaît bien plus complexe qu’on ne le présente habituellement.
Je n’ai pas de compétence en pédagogie ni en matière de psychologie enfantine, par contre j’ai acquis une expérience aux côtés de ces adultes qui découvrent un jour que ce sentiment de différence et d’exclusion qui fait la trame de leur vie présente ne relève pas d’une pathologie mais d’un quelque chose qui leur est intimement lié et fait partie intégrante de leur authenticité. L’authenticité le rend vital.
[size=18]L’adulte à la découverte de sa différence[/size]
Dans Le drame de l’enfant doué, Alice Miller ouvre des pistes intéressantes pour appréhender le monde de ces forbans.
Selon elle, l’enfant doué ressent très tôt les attentes et les troubles de ses parents, il mobilise alors sa sensibilité pour s’y adapter. Ce sera au prix du renoncement d’une part importante de ses émotions. Il apprend alors à dissimuler ses sentiments les plus intenses, que ses parents ne comprennent pas.
Même si ces sentiments primaires, colère, indignation, tristesse, jalousie, peur, etc. existent au cours de la vie adulte, ils demeurent peu ou pas intégrés à la personnalité. L’individu se sent en perpétuel décalage, toujours incertain de la pertinence de ses réactions, de ses dires, voire de ses pensées.
Le Moi – fondement opérant de la conscience – s’en trouve alors menacé d’où, chez ces adultes, une vigilance extrême à tout l’environnement, à l’égard des proches, donc une anxiété constante et une mobilisation de l’énergie qui, à la longue peut entraîner des troubles chroniques.
Conduits à toujours s’adapter, tant ils sont peu sûrs d’eux-mêmes, ils finissent par développer les mêmes signes externes que ceux des enfants maltraités. L’insécurité émotionnelle associée à une grande sensibilité peut conduire à une dissociation de la conscience : une part d’eux-mêmes est destinée au monde environnant, une autre demeure dans les limbes de leur intimité, inconnue de tous, accessible à leur seule conscience. Une part secrète dont ils se débarrasseraient bien tant elle les isole des autres mais à laquelle ils tiennent car elle exprime la véritable richesse de leur être.
Partagés entre la quête de reconnaissance et d’amour et la défense vitale de leur jardin secret, ils demeurent dans un éternel inconfort, dans leur vie sociale, dans leur couple, partout où les sentiments et les émotions entrent en jeu, là où cette norme qu’ils n’ont pu totalement intégrer leur impose des attitudes et des comportements qu’ils jugent décalés par rapport à leur monde intérieur.
Ils auront alors tendance soit à se réfugier dans une activité professionnelle qui les valorisera mais où ils préfèreront être solitaires, soit à choisir la solitude d’une forêt, de la campagne ou des terres d’aventure que eux seuls connaîtront.
D’autres, au gré des circonstances, se laissent emporter sur une voie plus difficile encore : la dévotion pour une cause humanitaire ou une grande diligence au service des autres. C’est le plus souvent, une voie induite et non choisie car l’entourage remarque très vite la précocité de ces enfants, leur sens des responsabilités et leur capacité à résoudre avec astuce des problèmes domestiques.
Certains parents s’arrangent ainsi facilement de la situation car c’est, pour eux, un moyen de se débarrasser des tracas engendrés par ces énergumènes encombrants, toujours à poser des questions sur l’ordre des choses, indisciplinés et souvent impertinents à l’égard des adultes dont ils savent pointer les défauts. Ces attitudes d’adultes enferment encore plus ces enfants dans la solitude et dans la certitude de n’être que les « vilains petits canards » de la tribu.
Cette apparente résolution du problème aura de graves conséquences quand l’enfant sera devenu adulte. En effet, s’il trouve une gratification certaine à être ainsi sollicité par l’entourage pour aider, soutenir et se mettre au service des autres, il y perd sa propre identité. A trop se confondre avec cette image que les autres se font de lui, il finit par ne plus se reconnaître et ne plus avoir aucun repère qui lui permette de savoir qui il est. Cette distorsion, si elle dure, crée chez cet adulte un sentiment féroce de culpabilité chaque fois qu’il parvient à « s’écouter » et il lui faut lutter constamment contre le sourd ressentiment qui l’anime contre ces « gens qui sont toujours après lui » et qui ne lui laissent pas de répit.
Pourtant « les attentes datant de l’enfance peuvent être si fortes que l’on renonce à tout ce qui nous ferait du bien pour être enfin tel que le souhaitent les parents, car on ne veut surtout pas perdre l’illusion de l’amour. » In Notre corps ne ment jamais Alice Miller, Flammarion, 2004.
L’intelligence, la Raison, l’émotion
Si une intelligence bien supérieure à la moyenne ne peut expliquer les problèmes que rencontrent ces personnes, d’où ceux-ci peuvent-ils provenir ? Alice Miller insiste sur la sensibilité extrême de ces enfants, c’est un premier point qui mérite l’attention au regard de ce que nous apprennent les neurosciences.
L’intelligence est communément conçue comme l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d’aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l’intuition).
Elle se perçoit dans l’aptitude à comprendre et à s’adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d’adaptation. L’intelligence peut être également perçue comme la capacité à traiter l’information pour atteindre ses objectifs. Malgré certaines idées reçues, l’art ne relève pas directement de l’intelligence. (Wikipedia)
Alice Miller semble donc poser le problème de manière insoluble et l’on ne peut comprendre ses propos – selon le clacissisme intellectuel – qu’en acceptant le dualisme habituel cartésien de ma raison et des émotions.
On accepte donc la dissociation dont souffrent ces personnes et on leur suggère que la science ne pouvant rien pour eux, il convient d’accepter leur état, apaisant leurs tensions intimes en multipliant les moyens d’expression : peinture, musique, etc.
Réactions habituelles sur lesquelles reposent de nombreuses actions pédagogiques.
Antonio Damasio a ouvert une voie qui conforte la position d’Alice Miller. Ses recherches ont contribué à mieux comprendre les mécanismes neuraux aux origines des émotions. Il a ainsi démontré que l’émotion joue un rôle primordial dans la cognition sociale – social cognition – et dans les prises de décisions.
Repérant les systèmes neuraux à l’origine de l’émotion, il démontre que les personnes dont ces systèmes sont lésés sont capables d’intelligence – au sens classique – mais cette dernière opère à vide. L’individu peut penser, il sait penser selon les critères convenus mais les décisions prises, les actes posés s’avèrent non pertinents et inopérants. La pensée, sans la base émotionnelle, peut traiter des informations de manière rationnelle mais elle est inapte à donner des solutions adaptées.
Dans son essai sur l’erreur de Descartes, il avance donc des hypothèses qui bouleversent toutes nos conceptions philosophiques et sur lesquelles repose notre conception même du monde. Selon lui, l’émotion est nécessaire à la pertinence de la raison et elle est à l’origine d’une prise de décision pertinente, donc adaptée, donc inventive donc apte à développer les connaissances. Réfutant le dualisme cartésien, corps/esprit, il conteste l’hypothèse mécaniciste selon laquelle, le cerveau ne serait qu’un ordinateur – les enfants doués serait donc doté d’un processeur surpuissant – dont il s’agirait simplement de découvrir les connexions.
Ce que la science est en mesure de dévoiler à plus ou moins court terme. D’après lui, il existe une chaîne continue du corps à la pensée et c’est de cette continuité que découle ce qu’il nomme « conscience morale », une fonction apte à intégrer tant des composantes rationnelles que philosophiques et éthiques.
Ainsi, de la sensation, premier capteur du monde environnant découle une émotion primaire qui conditionne déjà une réaction de l’être. À mesure que la conscience capte cette émotion, il naît un sentiment, lequel résulte d’une combinaison des réseaux instinctuels et des exigences du milieu environnant.
C’est de cette combinaison que la raison peut alors déduire un acte pertinent et une réponse adaptée.
Sensation ==> Émotion ==> Sentiment ==> Raison ==> Action
Notre vision du monde, fondée sur le dualisme cartésien, serait trop parcellaire et il nous invite à une amplification de nos conceptions, jusqu’à intégrer la sensibilité en combinant les influences du milieu pour mieux comprendre les ressorts de l’esprit humain.
Cette vision holistique – tel est son propre mot – est également une composante de l’organisation psychique des enfants et/ou adultes doués.
Leurs capacités à embrasser un problème puis à imaginer instantanément des solutions adaptées est remarquable. D’où cette capacité des enfants doués à proposer constamment des solutions surprenantes et inédites aux problèmes donnés durant leur scolarité.
Cette capacité de vision globale instantanée – qui ressemble à l’intuition – est également présente dans la vie de relation. La sensibilité des ces personnes est telle qu’ils peuvent d’un simple coup d’œil vous donner un avis pertinent sur telle ou telle personne qui croise leur route.
On sait cependant que, dans le contexte culturel actuel, une telle capacité qui paraît arbitraire et incroyable sera considérée comme vaine, inappropriée voire outrancière. Et ces personnes seront les premières à valider une telle hypothèse, alors qu’au fond d’elles-mêmes quelque chose leur dit qu’elles ne sont pas outrancières mais vraies.
C’est sur ces bases que l’on peut accompagner ces personnes à la recherche de leur authenticité...
Comment résoudre ces paradoxes ?
Puisque mon approche du problème des enfants doués résulte uniquement de mon expérience auprès des adultes, je ne puis proposer des solutions appropriées aux enfants de ce type. Néanmoins la manière dont les conflits de tendance – entre autre cette fameuse dissociation – se résolvent chez l’adulte pourrait inspirer quelques psychopédagogues.
À Québec, en 2011, au congrès de la Société Canadienne de Sexologie Clinique j’ai proposé des nouvelles perspectives cliniques pour l’approche et la thérapie des rescapés de traumatisme sexuels précoces et plus haut, j’ai signalé les similitudes surprenantes qui apparaissent entre les troubles des enfants doués devenus adultes et ces rescapés de traumatismes sexuels précoces.
Comme si l’altération de l’identité dans la formation des capacités à comprendre le monde et à le transformer représentait un traumatisme précoce. La perte d’unité et la dissociation qui en résulte semble représenter le signe d’un traumatisme – soit dit en passant, j’ai remarqué des similitudes chez les exilés de force. Seule différence, le facteur premier qui conditionnera plus tard une différenciation dans l’évaluation clinique et la thérapie.
Pour retrouver son unité le sujet devra d’abord s’appuyer sur les valeurs et vertus qu’il sait reconnaître en lui.
Cela constitue la base première sur laquelle l’identité se reconstituera.
C’est à partir de ce noyau que, par approches successives, le sujet pourra à nouveau reconnaître les vertus positives de ses émotions et de ses instincts.
En fait, il s’agit ici, non pas de réduire la dissociation existante mais de s’en servir, voire d’en démontrer la portée salvatrice. En bref, l’adulte en recherche d’unité, devra retrouver les vertus de cet enfant un temps incompris et il devra progressivement le prendre en charge et lui accorder l’attention qu’il n’a pas eue plus tôt dans sa vie.
Ce cheminement repose sur une vigilance constante et une attention profonde accordée aux remugles du corps. Réapprendre à écouter ce corps qui est notre premier capteur du monde, un médiateur incontournable entre le monde intérieur et l’environnement.
Et, c’est à partir de là que les émotions et les sentiments pourront, à nouveau s’intégrer à la conscience avec pertinence et justesse.
Références :
Jung C. G.), Les types psychologiques
Damasio (Antonio), L’erreur de Descartes
Mots clefs :
Intelligence, Damasio, Jung, types psychologiques, sensibilité, intuition, sensation
Un témoignage sur le Net :
http://www.chemindevie.net/article-763630.html
http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php?article256
[size=14]dimanche 8 juillet 2012, par Kieser ’l Baz (Illel)[/size]
Doué, surdoué, hyperactif, quelques qualificatifs pour désigner des enfants dont le comportement étrange pose problème au système éducatif commun. Pas seulement car la psychologie appréhende mal ces phénomènes. Si le préjugé commun situe le problème au plan des facultés intellectuelles, les orientations actuelles des neuroscience et l’expérience clinique nous proposent d’autres hypothèses.
Doué, surdoué, hyperactif, quelques qualificatifs pour désigner des enfants dont le comportement étrange pose problème au système éducatif commun. Pas seulement car la psychologie appréhende mal ces phénomènes.
On croit communément que l’enfant surdoué souffre d’une incapacité de l’environnement à répondre à ce que son intelligence paraît exiger. Ainsi met-on en parallèle le « surdon » avec une intelligence en hyper. Ces enfants souffriraient donc de ne pas être suffisamment « nourris » intellectuellement par l’entourage et le système éducatif. D’où une foule de solutions et de propositions allant dans le sens d’une compensation de ces carences.
On va donc sur-nourrir l’intelligence de ces enfants par des activités de toutes sortes qui sont sensées leur apporter ce dont ils ont besoin. Et, comme l’institution classique ne peut répondre aux besoins de ces personnes, on crée pour elles des établissements spécialisés. On ajoute à ces soins particuliers des traitements médicamenteux afin de réguler leurs humeurs. La société compense les carences du système classique par un surcroît de soins mais ceux-ci visent la fonctionnalité d’une intelligence qui s’épanouirait alors dans l’ordre et le calme.
On oublie alors les ressorts de l’émotion, du sentiment, de la « poétique » de la vie. Tout juste s’en occupe-t-on par un surcroît de personnel d’encadrement. Cette particularité serait sensée apporter l’attention psychologique dont ces enfants auraient besoin.
Ce faisant, si certains paraissent réussir dans leur vie d’adulte en ayant acquis une formation de haut niveau, aucun des adultes que j’ai rencontrés, qui aurait bénéficié de ces faveurs, ne trouve de véritable satisfaction dans la vie qu’on lui a fabriquée. Ils sont comme en perpétuelle recherche d’un objet perdu dont ils ne connaissent ni la forme ni les qualités.
Enfants, ils s’ennuyaient dans le système scolaire, adultes, ils ne trouvent pas de sens à leur vie et Ils ont parfois la sensation d’être comme un mécanisme d’horlogerie dont on remonte régulièrement les ressorts. Ils traversent la vie, sans l’habiter, sans y jeter l’ancre de leur navire.
Il manque à ces solutions le lien qui crée l’unité, cette unité que l’individu continuera de chercher en solitaire et plutôt dans le doute.
D’une manière générale, notre société favorise les qualités intellectuelles logiques et le formalisme matérialiste. La science vise la domestication de la matière, la technique en est le moyen. De plus la société se construit principalement autour de cette finalité et des échanges qui l’accompagnent. Par conséquent les enfants qui bénéficient d’emblée des vertus nécessaires à ces fins ne connaîtront pas de réels problèmes d’adaptation et d’insertion sociale. De plus le nivellement intellectuel tend à limiter de plus en plus la marge dont disposaient d’antan, les individus hors système, les forbans, les séditieux, les artistes...
Alors qu’on favorise l’intelligence conceptuelle, la raison formelle et les savoirs faire techniques, on s’obstine à laisser de côté ce qui relève de l’arbitraire du sentiment, l’émotion y est hors la loi, elle est même traquée, suspecte de troubler la logique et la lucidité.
Le mécanicisme de nos normes culturelles crée de plus en plus d’individus « hors ban ». Le nivellement culturel induit une aliénation de plus en plus étendue de la capacité pour quelques uns d’inventer des attitudes et des comportements nouveaux ou différents. Certains seront des « doués », d’autres des névropathes et pour chaque problème, on envisagera une solution, pas à pas… sans vision globale, sans prise en compte de l’histoire individuelle et de l’environnement.
L’intelligence et la « faculté de raisonner » – the reason rend compte ici de la fonction psychophysiologique évoquée par A. Damasio dans ses travaux– sont-elles vraiment au cœur des problèmes rencontrés par ces enfants doués ?
Et alors, pourquoi évoquer le sentiment et les émotions ? Comment la Raison peut-elle être rendue compatible avec les émotions ? N’y a-t-il pas, de fait, une contradiction difficilement surmontable ? Depuis Descartes, la pensée est au centre et pour être performante elle doit être dégagée de sa gangue d’émotion et de sensibilité. Tels sont les présupposés de nos sciences. Dans un monde qui recherche l’efficacité et l’immédiateté, la froideur du raisonnement paraît donc inévitable et nécessaire, l’émotion y est suspecte, la sensibilité dérangeante.
Ayant quitté depuis longtemps le giron de l’Éducation Nationale, je ne connais les personnes ainsi qualifiées que grâce à des témoignages d’adultes qui prennent soudain conscience que leur problème d’enfant était d’abord celui des adultes déconcertés par leur personnalité.
« Quand j’srai grand »
Et, à l’écoute de ces doués devenus grands, le problème apparaît bien plus complexe qu’on ne le présente habituellement.
Je n’ai pas de compétence en pédagogie ni en matière de psychologie enfantine, par contre j’ai acquis une expérience aux côtés de ces adultes qui découvrent un jour que ce sentiment de différence et d’exclusion qui fait la trame de leur vie présente ne relève pas d’une pathologie mais d’un quelque chose qui leur est intimement lié et fait partie intégrante de leur authenticité. L’authenticité le rend vital.
[size=18]L’adulte à la découverte de sa différence[/size]
Dans Le drame de l’enfant doué, Alice Miller ouvre des pistes intéressantes pour appréhender le monde de ces forbans.
Selon elle, l’enfant doué ressent très tôt les attentes et les troubles de ses parents, il mobilise alors sa sensibilité pour s’y adapter. Ce sera au prix du renoncement d’une part importante de ses émotions. Il apprend alors à dissimuler ses sentiments les plus intenses, que ses parents ne comprennent pas.
Même si ces sentiments primaires, colère, indignation, tristesse, jalousie, peur, etc. existent au cours de la vie adulte, ils demeurent peu ou pas intégrés à la personnalité. L’individu se sent en perpétuel décalage, toujours incertain de la pertinence de ses réactions, de ses dires, voire de ses pensées.
Le Moi – fondement opérant de la conscience – s’en trouve alors menacé d’où, chez ces adultes, une vigilance extrême à tout l’environnement, à l’égard des proches, donc une anxiété constante et une mobilisation de l’énergie qui, à la longue peut entraîner des troubles chroniques.
Conduits à toujours s’adapter, tant ils sont peu sûrs d’eux-mêmes, ils finissent par développer les mêmes signes externes que ceux des enfants maltraités. L’insécurité émotionnelle associée à une grande sensibilité peut conduire à une dissociation de la conscience : une part d’eux-mêmes est destinée au monde environnant, une autre demeure dans les limbes de leur intimité, inconnue de tous, accessible à leur seule conscience. Une part secrète dont ils se débarrasseraient bien tant elle les isole des autres mais à laquelle ils tiennent car elle exprime la véritable richesse de leur être.
Partagés entre la quête de reconnaissance et d’amour et la défense vitale de leur jardin secret, ils demeurent dans un éternel inconfort, dans leur vie sociale, dans leur couple, partout où les sentiments et les émotions entrent en jeu, là où cette norme qu’ils n’ont pu totalement intégrer leur impose des attitudes et des comportements qu’ils jugent décalés par rapport à leur monde intérieur.
Ils auront alors tendance soit à se réfugier dans une activité professionnelle qui les valorisera mais où ils préfèreront être solitaires, soit à choisir la solitude d’une forêt, de la campagne ou des terres d’aventure que eux seuls connaîtront.
D’autres, au gré des circonstances, se laissent emporter sur une voie plus difficile encore : la dévotion pour une cause humanitaire ou une grande diligence au service des autres. C’est le plus souvent, une voie induite et non choisie car l’entourage remarque très vite la précocité de ces enfants, leur sens des responsabilités et leur capacité à résoudre avec astuce des problèmes domestiques.
Certains parents s’arrangent ainsi facilement de la situation car c’est, pour eux, un moyen de se débarrasser des tracas engendrés par ces énergumènes encombrants, toujours à poser des questions sur l’ordre des choses, indisciplinés et souvent impertinents à l’égard des adultes dont ils savent pointer les défauts. Ces attitudes d’adultes enferment encore plus ces enfants dans la solitude et dans la certitude de n’être que les « vilains petits canards » de la tribu.
Cette apparente résolution du problème aura de graves conséquences quand l’enfant sera devenu adulte. En effet, s’il trouve une gratification certaine à être ainsi sollicité par l’entourage pour aider, soutenir et se mettre au service des autres, il y perd sa propre identité. A trop se confondre avec cette image que les autres se font de lui, il finit par ne plus se reconnaître et ne plus avoir aucun repère qui lui permette de savoir qui il est. Cette distorsion, si elle dure, crée chez cet adulte un sentiment féroce de culpabilité chaque fois qu’il parvient à « s’écouter » et il lui faut lutter constamment contre le sourd ressentiment qui l’anime contre ces « gens qui sont toujours après lui » et qui ne lui laissent pas de répit.
Pourtant « les attentes datant de l’enfance peuvent être si fortes que l’on renonce à tout ce qui nous ferait du bien pour être enfin tel que le souhaitent les parents, car on ne veut surtout pas perdre l’illusion de l’amour. » In Notre corps ne ment jamais Alice Miller, Flammarion, 2004.
L’intelligence, la Raison, l’émotion
Si une intelligence bien supérieure à la moyenne ne peut expliquer les problèmes que rencontrent ces personnes, d’où ceux-ci peuvent-ils provenir ? Alice Miller insiste sur la sensibilité extrême de ces enfants, c’est un premier point qui mérite l’attention au regard de ce que nous apprennent les neurosciences.
L’intelligence est communément conçue comme l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d’aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l’intuition).
Elle se perçoit dans l’aptitude à comprendre et à s’adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d’adaptation. L’intelligence peut être également perçue comme la capacité à traiter l’information pour atteindre ses objectifs. Malgré certaines idées reçues, l’art ne relève pas directement de l’intelligence. (Wikipedia)
Alice Miller semble donc poser le problème de manière insoluble et l’on ne peut comprendre ses propos – selon le clacissisme intellectuel – qu’en acceptant le dualisme habituel cartésien de ma raison et des émotions.
On accepte donc la dissociation dont souffrent ces personnes et on leur suggère que la science ne pouvant rien pour eux, il convient d’accepter leur état, apaisant leurs tensions intimes en multipliant les moyens d’expression : peinture, musique, etc.
Réactions habituelles sur lesquelles reposent de nombreuses actions pédagogiques.
Antonio Damasio a ouvert une voie qui conforte la position d’Alice Miller. Ses recherches ont contribué à mieux comprendre les mécanismes neuraux aux origines des émotions. Il a ainsi démontré que l’émotion joue un rôle primordial dans la cognition sociale – social cognition – et dans les prises de décisions.
Repérant les systèmes neuraux à l’origine de l’émotion, il démontre que les personnes dont ces systèmes sont lésés sont capables d’intelligence – au sens classique – mais cette dernière opère à vide. L’individu peut penser, il sait penser selon les critères convenus mais les décisions prises, les actes posés s’avèrent non pertinents et inopérants. La pensée, sans la base émotionnelle, peut traiter des informations de manière rationnelle mais elle est inapte à donner des solutions adaptées.
Dans son essai sur l’erreur de Descartes, il avance donc des hypothèses qui bouleversent toutes nos conceptions philosophiques et sur lesquelles repose notre conception même du monde. Selon lui, l’émotion est nécessaire à la pertinence de la raison et elle est à l’origine d’une prise de décision pertinente, donc adaptée, donc inventive donc apte à développer les connaissances. Réfutant le dualisme cartésien, corps/esprit, il conteste l’hypothèse mécaniciste selon laquelle, le cerveau ne serait qu’un ordinateur – les enfants doués serait donc doté d’un processeur surpuissant – dont il s’agirait simplement de découvrir les connexions.
Ce que la science est en mesure de dévoiler à plus ou moins court terme. D’après lui, il existe une chaîne continue du corps à la pensée et c’est de cette continuité que découle ce qu’il nomme « conscience morale », une fonction apte à intégrer tant des composantes rationnelles que philosophiques et éthiques.
Ainsi, de la sensation, premier capteur du monde environnant découle une émotion primaire qui conditionne déjà une réaction de l’être. À mesure que la conscience capte cette émotion, il naît un sentiment, lequel résulte d’une combinaison des réseaux instinctuels et des exigences du milieu environnant.
C’est de cette combinaison que la raison peut alors déduire un acte pertinent et une réponse adaptée.
Sensation ==> Émotion ==> Sentiment ==> Raison ==> Action
Notre vision du monde, fondée sur le dualisme cartésien, serait trop parcellaire et il nous invite à une amplification de nos conceptions, jusqu’à intégrer la sensibilité en combinant les influences du milieu pour mieux comprendre les ressorts de l’esprit humain.
Cette vision holistique – tel est son propre mot – est également une composante de l’organisation psychique des enfants et/ou adultes doués.
Leurs capacités à embrasser un problème puis à imaginer instantanément des solutions adaptées est remarquable. D’où cette capacité des enfants doués à proposer constamment des solutions surprenantes et inédites aux problèmes donnés durant leur scolarité.
Cette capacité de vision globale instantanée – qui ressemble à l’intuition – est également présente dans la vie de relation. La sensibilité des ces personnes est telle qu’ils peuvent d’un simple coup d’œil vous donner un avis pertinent sur telle ou telle personne qui croise leur route.
On sait cependant que, dans le contexte culturel actuel, une telle capacité qui paraît arbitraire et incroyable sera considérée comme vaine, inappropriée voire outrancière. Et ces personnes seront les premières à valider une telle hypothèse, alors qu’au fond d’elles-mêmes quelque chose leur dit qu’elles ne sont pas outrancières mais vraies.
C’est sur ces bases que l’on peut accompagner ces personnes à la recherche de leur authenticité...
Comment résoudre ces paradoxes ?
Puisque mon approche du problème des enfants doués résulte uniquement de mon expérience auprès des adultes, je ne puis proposer des solutions appropriées aux enfants de ce type. Néanmoins la manière dont les conflits de tendance – entre autre cette fameuse dissociation – se résolvent chez l’adulte pourrait inspirer quelques psychopédagogues.
À Québec, en 2011, au congrès de la Société Canadienne de Sexologie Clinique j’ai proposé des nouvelles perspectives cliniques pour l’approche et la thérapie des rescapés de traumatisme sexuels précoces et plus haut, j’ai signalé les similitudes surprenantes qui apparaissent entre les troubles des enfants doués devenus adultes et ces rescapés de traumatismes sexuels précoces.
Comme si l’altération de l’identité dans la formation des capacités à comprendre le monde et à le transformer représentait un traumatisme précoce. La perte d’unité et la dissociation qui en résulte semble représenter le signe d’un traumatisme – soit dit en passant, j’ai remarqué des similitudes chez les exilés de force. Seule différence, le facteur premier qui conditionnera plus tard une différenciation dans l’évaluation clinique et la thérapie.
Pour retrouver son unité le sujet devra d’abord s’appuyer sur les valeurs et vertus qu’il sait reconnaître en lui.
Cela constitue la base première sur laquelle l’identité se reconstituera.
C’est à partir de ce noyau que, par approches successives, le sujet pourra à nouveau reconnaître les vertus positives de ses émotions et de ses instincts.
En fait, il s’agit ici, non pas de réduire la dissociation existante mais de s’en servir, voire d’en démontrer la portée salvatrice. En bref, l’adulte en recherche d’unité, devra retrouver les vertus de cet enfant un temps incompris et il devra progressivement le prendre en charge et lui accorder l’attention qu’il n’a pas eue plus tôt dans sa vie.
Ce cheminement repose sur une vigilance constante et une attention profonde accordée aux remugles du corps. Réapprendre à écouter ce corps qui est notre premier capteur du monde, un médiateur incontournable entre le monde intérieur et l’environnement.
Et, c’est à partir de là que les émotions et les sentiments pourront, à nouveau s’intégrer à la conscience avec pertinence et justesse.
Références :
Jung C. G.), Les types psychologiques
Damasio (Antonio), L’erreur de Descartes
Mots clefs :
Intelligence, Damasio, Jung, types psychologiques, sensibilité, intuition, sensation
Un témoignage sur le Net :
http://www.chemindevie.net/article-763630.html
http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php?article256
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Re: news lifes :)
Les fondements neurologiques de la conscience, des émotions et de la mémoire selon A. Damasio
dimanche 8 juillet 2012, par Kieser ’l Baz (Illel)
Les hypothèses qui avaient cours jusqu’au seuil des années 90 laissaient entendre que le cerveau serait un superordinateur doté de milliard de connexions que la science finirait par décrypter. Il n’était pas envisageable, d’une que les émotions entrent dans le ballet en y jouant un rôle important parallèle à la raison, deux que la dualité corps/esprit soit aussi mise à mal.
Antonio Damasio est directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion et de la créativité de l’Université de la Californie du Sud (University of Southern California) depuis 2005. Le public connaît ses travaux grâce à deux ouvrages parus chez Odile Jacob,Le sentiment même de soi, paru en 1999 et L’erreur de Descartes en 1995. Enfin Spinoza avait raison, joie et tristesse, le cerveau et les émotions a été édité chez Odile Jacob en 2004. Ses recherches ont bouleversé la vision que l’on avait de l’activité du cerveau et de sa place dans l’organisme humain.
Les hypothèses qui avaient cours jusqu’au seuil des années 90 laissaient entendre que le cerveau serait un superordinateur doté de milliard de connexions que la science finirait par décrypter. Il n’était pas envisageable, d’une que les émotions entrent dans le ballet en y jouant un rôle important parallèle à la raison, deux que la dualité corps/esprit soit aussi mise à mal.
La fonction primordiale du cerveau est d’assurer l’homéostasie de l’organisme humain, c’est-à-dire le maintien permanent et la régulation harmonieuse de ses paramètres internes avec pour fin la survie. « Un organisme simple ou complexe n’est pas simplement en vie, il est résolu à rester en vie. » Ce désir inné et inconscient de rester en vie, qui se manifeste par des ajustements internes aux variations de l’environnement, est présent chez les êtres unicellulaires. Il précède donc l’apparition d’un système nerveux et d’un cerveau. C’est une forme d’instinct très archaïque attaché aux organismes vivants.
Cependant, le développement d’un cerveau permet à l’organisme humain d’étendre considérablement ses capacités à sentir son état interne et les variations qui y surviennent.
Ainsi, chez l’homme certaines structures cérébrales (tronc cérébral, hypothalamus et cortex insulaire) sont dévolues à cette tâche de surveillance et de réajustement constant. Elles reçoivent en permanence des informations sur l’état des viscères, des muscles, sur la température corporelle, la composition chimique du sang ; elles établissent à chaque instant un état des lieux sous forme de configurations neurale ou cartes corporelles internes, et prennent les mesures appropriées pour corriger les déséquilibres dangereux.
Dans le contact permanent à un environnement, à tout instant, le cerveau met à jour ces cartes sensorielles des différents systèmes et organes qui communiquent à chaque instant leur état interne, ce qui leur arrive, dans quelle position ils sont, ce qu’ils perçoivent, etc.
Cet encartage totalement inconscient donne naissance a des images sensorielles, il induit une valorisation des états du corps. Ces images qui décrivent l’état valorisé de l’organisme sont des émotions. Cette organisation a pour but constant d’ajuster le corps a son environnement.
L’ensemble des cartes valorisées engendre ce que Damasio appelle le Proto Soi inaugural – le premier auquel parvient une information.
Ce système de régulation fonctionne de façon inconsciente et autonome. Ce système n’a donc pas besoin des structures d’intégration supérieures pour fonctionner mais cela ne signifie pas qu’il en soit totalement indépendant. En effet, certaines décisions prises au niveau des centres corticaux peuvent influencer voire perturber cette activité régulatrice.
Le compte rendu des changements imposés au Proto Soi est mis en relation avec l’objet inducteur des changements, lui même représenté par des images mises en carte et valorisé. L’assemblage de la carte du Proto Soi et de la carte de l’objet donne naissance à une nouvelle carte dite de second ordre qui représente le Proto Soi modifié par l’objet et mis en superposition temporelle avec lui.
Cette superposition demeure inconsciente donc non verbale. Les images générées par les cartes de second ordre qui décrivent la relation sont des sentiments – feelings, capacité de ressentir.
Damasio définit l’émotion comme « la série des changements qui se produisent dans le corps et le cerveau, le plus souvent en réaction à un contenu mental particulier ».Feeling serait alors la « perception de ces changements ».
Ces émotions ne sont pas entendues comme des affects non fondés dans le corps, mais plutôt comme des marqueurs somatiques (Damasio, p. 239) traduisant la réaction de l’ensemble de l’organisme à des objets ou évènements nouveaux.
Les marqueurs somatiques alertent l’organisme lorsqu’une décision peut s’avérer néfaste à l’équilibre homéostasique de l’organisme. Ils préviennent celui-ci du danger potentiel d’un raisonnement non pertinent.
La mise en relation de l’image du corps avec l’image de l’objet permet au cerveau de « comprendre » l’événement en cours et d’émettre une décision pertinente qui induira par la suite une action appropriée pour une plus fine adaptation aux changements survenus.
« Les marqueurs somatiques aident ‘le processus de libération’ à se réaliser, en mettant en lumière certaines options (soit dangereuses soit favorables), et en permettant rapidement de ne plus avoir à les compter parmi celles à envisager ».
Ils interviennent « de façon à évaluer les scénarios extrêmement divers du futur envisageable ».(Damasio,L’ Erreur de Descartes, Odile Jacob poches, p. 241)
Ils visent une action juste avec le moins de dépenses possible pour l’organisme.
Ce point est de toute première importance car c’est aussi ce rôle que Jung assigne aux rêves – complémentaires ou compensatoires à l’action de la conscience – l’action décidée ou prise par cette conscience à un instant donné.
Le rêve serait-il alors l’écho du proto Soi modifié perçu par la conscience quand celle-ci est au complet repos – durant le sommeil paradoxal quand tous les sens sont en éveil, et archivé un court moment dans une mémoire transitoire singulière. Les rêves seraient les images neurales des marqueurs somatiques. Or les rêves ne sont pas pris en compte par la neurologie. Les contenus et les affects autour desquels ils se trament sont considérés comme négligeables. ( ?)
Comme pour les rêves, nous utiliserons cette dynamique des images superposées – image-objet/image du corps – à des fins thérapeutiques au cours du processus que j’ai nommé en 1981 imagothérapie.
Lors de l’interaction de l’organisme avec un objet réel ou virtuel – créé par la conscience –, l’état interne du corps se trouve subtilement modifié et ainsi le proto-soi génère une nouvelle carte corporelle.
Le compte rendu de ce changement entre l’ancienne et la nouvelle configuration neurale est enregistré sous formes d’images neurales non verbales, les cartes neurales de deuxième ordre. Celles-ci établissent une relation causale entre le changement et l’objet. Ainsi, la représentation neurale du proto-soi non conscient en cours de modification permet à l’être de se sentir en train de connaître ; c’est l’émergence d’une conscience à travers le feeling – la perception du changement.
Damasio la nomme conscience-noyau.
Elle définit les contours du Soi central transitoire, centré sur l’ici et maintenant, sans cesse recréé par les objets avec lesquels l’organisme interagit dans l’instant présent – cf. E. Varela avec la notion d’attention et de vigilance.
Damasio la représente sous forme de pulsations de conscience, qui commence avec le changement du proto-soi et se termine lorsqu’un nouvel objet vient à son tour déclencher sa propre série de changements.
Il serait illusoire de rechercher une localisation cérébrale unique pour la conscience-noyau car manifestement plusieurs structures sont impliquées dans la création de ces cartes neurales de deuxième ordre – thalamus, cortex cingulaire et des zones des cortex préfrontaux.
Il est cependant très probable que le thalamus, qui relie les structures d’élaboration du proto-soi aux centres d’intégration supérieurs, joue un rôle central dans l’apparition de la conscience-noyau.
Tous les animaux supérieurs – les vertébrés – ont une conscience noyau car elle est l’élément clef de l’évolution des espèces.
C’est à ce stade de connexion avec les centres d’intégration supérieure qu’intervient la capacité mémorielle. Cette connexion permet à ces derniers de mettre en mémoire l’événement et cette phase est cruciale dans l’apparition d’une nouvelle conscience que Damasio appelle la conscience-étendue, fondement du Soi autobiographique.
L’archivage organisé des expériences passées d’un organisme humain constitue le Soi autobiographique.
À ce stade de constitution du Soi autobiographique l’espèce humaine semble se distinguer nettement des autres.
Alors que la conscience-noyau est une conscience de l’instant, la conscience étendue crée le passé et le futur, et place ainsi l’individu dans le temps.
Elle permet la reconnaissance des objets, le rappel des souvenirs, la mémoire de travail, le fait d’éprouver des émotions et des sentiments, le raisonnement et la prise de décision.
Cependant des observations d’éthologues démontrent que des gorilles sont capables de mémoriser les lieux et les saisons où leurs fruits préférés parviennent à maturité...
Les événements mémorisés sont archivés dans plusieurs aires distinctes du néocortex et sont périodiquement réactivés.
Lorsqu’ils sont réactivés, ils sont perçus de la même façon que des objets réels et déclenchent alors l’activation de la conscience-noyau.
Cela signifie que des objets issus des représentations antérieures, qui sont donc tout à faits virtuels peuvent déclencher une nouvelle activation au même titre que des objets physiques objectifs. Cela peut s’avérer d’une importance extrême pour comprendre les mécanismes qui se mettent à l’œuvre quand les décisions prises par l’individu s’avèrent contreproductive, voire totalement criminelles.
La conscience étendue connecte le Soi central aux souvenirs et aux perspectives d’avenir qu’elle est en mesure de se représenter à travers des images.
C’est pourquoi Damasio parle des souvenirs du futur. Ces souvenirs du futur sont constitués d’images neurales à partir des simulations de ce qui peut se produire dans un proche avenir au regard de ce qui s’est déjà produit dans le passé, et des états présents du corps.
Ce qui rejoint les paroles de Alain Berthoz :
« La mémoire du passé n’est pas faite pour se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de prédiction. »
La conscience étendue permet de relier les informations de la conscience noyau à tout l’ensemble de l’expérience individuelle, tant du point de vue intime que des influences externes, historiques et locales.
Les souvenir biographiques sont représentés comme des objets dans les cartes de second ordre.
Les épisodes du passé, avec leur immense complexité entrent ainsi en relation avec l’organisme sur le même mode que pour la conscience noyau ; chacun de ces souvenirs peut donc susciter une pulsation de conscience noyau, engendrant ce sens aigu que l’on a de se connaître soi même.
En l’absence de ce sentiment de Soi il ne peut y avoir de pensée logique ni d’effet pertinent sur l’objet agent du changement. Et il faut bien avoir présent à l’esprit que le Soi se construit par les émotions, le feeling et, par suite, la conscience de soi.
Du proto-soi dont l’activité, bien qu’inconsciente, active le sentiment continu de l’état du corps sous la forme de cartes neurales de premier ordre au soi autobiographique il existe un lien de continuité qui impose une vision globale pour l’étude de l’esprit humain.
Damasio propose aux chercheurs psychologues, sociologues et neurologues d’adopter un positionnement holiste.
Antonio Damasio
Research Topics
The neurobiology of mind and behavior, with an emphasis on emotion, decision-making, memory, communication, and creativity.
Research Overview
Antonio Damasio is an internationally recognized leader in neuroscience. His research has helped to elucidate the neural basis for the emotions and has shown that emotions play a central role in social cognition and decision-making. His work has also had a major influence on current understanding of the neural systems, which underlie memory, language and consciousness. Damasio directs the USC Brain and Creativity Institute.
USC neurosciences
Pr. Alain Berthoz
Professeur honoraire de la Chaire de physiologie de la perception et de l’action du Collège de France. Membre de l’Académie des sciences.
Sources
Une grande partie de ce texte est éditée sur Internet sous la signature de plusieurs auteurs qui ne citent pas leur source. Il est donc impossible de revenir à l’auteur original auquel on doit certaines lignes. Néanmoins, en approfondissant les recherches, on constate que des éléments de texte sont directement issus de L’erreur de Descartes, de A. Damasio, d’autres proviennent de l’excellent site de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, Le cerveau à tous les niveaux .
Chaque fois que j’ai pu le repérer, j’ai ouvert des citations. Toutes les illustrations proviennent de ce site. On y trouvera de nombreuses références.
La définition de certains concepts est inspirée de sources diverses :
Intelligence : Wikipedia
Images : in L’erreur de Descartes, A. Damasio, p. 139 et sq.
Le sentiment même de soi, E. Damasio, p. 406 et sq
Le Pouvoir de l’esprit Entretiens avec des scientifiques, le Dalaï Lama XIV, Editions Fayard, 2000, (participation)
Psychologie
- Bibliographie et références
- Connaissance de C. G. Jung
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Mots-clés
- Angoisse
- Antonio Damasio
- anxiété
- Francisco Varela
- Mémoire
- Peur
1996-2016 Hommes & faits
http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php?article255
Pourquoi est-il si difficile de changer ?
Jean Cottraux
Parfois nous connaissons ce qui nous rend malheureux et ne faisons pas ce qui pourrait changer. Pourquoi reproduire sciemment les mêmes erreurs ? Comment en finir avec ce scénario répétitif ?
Pourquoi ne changeons-nous pas, alors que nous sommes conscients des problèmes qui proviennent de la répétition des mêmes comportements ? À force d’écouter des histoires de vie dramatiques, j’ai été amené à m’intéresser à leurs trames et à mettre en relation ces récits avec les scénarios de films représentant des métaphores, ce qui facilite le dialogue en thérapie cognitive. J’en ai tiré un livre, La Répétition des scénarios de vie (1), qui a mis l’accent sur un problème partagé par beaucoup : la répétition et le désir de changement.
Un scénario de vie est une situation piège dans laquelle un sujet se débat, sans succès, et qui se répète en de nombreuses occasions tout au long de la vie. La personne fait sans cesse la même chose, en espérant que les résultats vont être différents. Elle est entraînée dans la spirale descendante de l’insuccès, sans trouver la voie du changement. Ainsi, les femmes qui épousent et réépousent des hommes alcooliques aussi violents que leur père intempérant. Il n’est pas rare, aussi, de rencontrer un homme soumis aux ambitions familiales, qui, après une réussite sociale importante, fait une dépression avec un profond sentiment d’échec et d’imposture.
Un rôle distribué une fois pour toutes
Figée dans son personnage, la personne scénarisée va maintenir des relations stéréotypées et insatisfaisantes avec les autres. Surtout si ce rôle a une fonction dans un groupe, ou dans un couple qui met en scène un jeu sans fin. Ainsi la victime du devoir, la femme parfaite, le bouc émissaire, le loser, le battant, le macho, la victime, le violent, le séducteur, le séduit ou la séduite et abandonné(e)…
Des intrigues immémoriales
Les exemples, tous les jours, sont devant nos yeux, mais la littérature, l’opéra et le cinéma nous ont légué ces types psychologiques dans des récits répétitifs dont les similitudes sont masquées par le talent des artistes. Le Don Juan de Mozart, avec ses mille et trois conquêtes, représente l’image la plus visible de la répétition masculine. La Madame Bovaryde Gustave Flaubert avec ses rêves inaboutis a eu une longue postérité dans les mélos des années 1950 : en particulier Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk (1955), pastiché récemment, avec talent, par Todd Haynes dans Loin du paradis (2003). Elle est aussi l’ancêtre des Desperate Housewives. Friedrich Nietzsche avait très bien compris sa position centrale dans l’imaginaire collectif, lorsqu’il déclara : « Toutes les héroïnes de Wagner ressemblent à s’y méprendre à Madame Bovary ».
Un jour, le dramaturge italien Carlo Gozzi dit à Johann W. Goethe qu’il n’y avait que trente-six situations dramatiques : ce dernier s’en souviendra, longtemps après, dans ses conversations avec Johann P. Eckermann. Il ajoutera que Friedrich Schiller en avait trouvé moins. Un auteur français, Georges Polti, dans un livre paru en 1924, Les Trente-Six Situations dramatiques, a proposé une typologie de ces situations avec de nombreuses références à la littérature. Ce constat peut s’appliquer au cinéma, comme chacun pourra le voir en étudiant attentivement ses films favoris : la plupart des bons films sont des remakesde scénarios immémoriaux. Ainsi le film culte sur les gangs des rues de New York, Les Guerriers de la nuit (Walter Hill, 1979) n’est que le remake de l’Anabase de Xénophon (environ 401 av. j.-c.).
Au final, les scénarios se ramènent à ceci : la tragédie, qui se termine par un dernier acte sanglant, et la comédie, qui relate une crise dont le dénouement permet à la vie de repartir sur un autre pied. Mais comment expliquer le développement et le maintien des scénarios de vie ? Et, surtout, comment passer de la tragédie à la comédie ?
Psychologie des scénarios de vie
Trois concepts peuvent être dégagés de l’écoute des patients.
• Les intrigues des scénarios de vie portent la marque d’un type de personnalité : ce qui explique que le nombre des scénarios de films ou de romans possibles demeure limité, tout comme l’est le nombre des types de personnalité et l’interaction de ces personnalités entre elles.
• Chaque type de personnalité exprime des schémas profonds qui résultent à la fois du tempérament biologique, inné, des événements de la vie et de l’environnement familial et social.
• La répétition automatique du scénario, autrement dit « la machine infernale », nous amène à aborder le problème de l’inconscient sous un angle nouveau.
Trois inconscients
Les modèles actuels, issus des sciences cognitives, décrivent l’inconscient comme un ensemble de processus de traitement de l’information qui se déroulent de manière automatique. J’ai proposé de distinguer trois formes d’inconscients. Ces trois inconscients, bien que reliés, ont une origine et des fonctions différentes.
• L’inconscient biologique
Il correspond à l’activité neuronale automatique et au fonctionnement neuroendocrinien. Il sous-tend les processus cognitifs conscients et les émotions. L’action sur ce type d’inconscient peut être aussi bien pharmacologique que psychologique. Je ne développerai pas ce point ici, tout en soulignant que la psychobiologie de l’impulsivité représente une voie importante pour comprendre certains scénarios de vie : en particulier ceux liés aux addictions et à la répétition de la violence.
• L’inconscient environnemental
L’inconscient environnemental est fait de notre éducation, mais aussi des traumatismes graves qui peuvent imprimer leur marque sur la personnalité de chacun. Les mythes et la culture façonnent les individus à leur insu. À cette régulation automatique par l’environnement s’oppose la notion d’autocontrôle et d’autodétermination. Il ne suffit pas d’augmenter la prise de conscience de ses motivations internes pour obtenir un changement, il faut aussi que chaque personne prenne conscience de ce qui de l’extérieur, parfois, la contrôle totalement. La théorie de l’apprentissage social d’Albert Bandura (2) propose de devenir l’ingénieur de son propre comportement. La majorité des psychothérapies a prôné l’insight, ou prise de conscience de ses propres motivations, tandis que la théorie de l’apprentissage social et les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont suggéré de développer l’outsight (3) : la prise de conscience de l’action de l’environnement sur soi, et corrélativement de la possibilité qu’a la personne de le modifier. C’est à partir de ces travaux que s’est développée la thérapie motivationnelle (voir article).
• L’inconscient cognitif
Il correspond à l’ensemble de processus mentaux automatiques. Les modèles actuels accordent une place centrale à la notion de schéma cognitif. On définit le schéma comme une structure imprimée par l’expérience sur l’organisme, et qui va se combiner avec une situation ou une idée pour déterminer comment cette situation ou cette idée doit être perçue et/ou interprétée. Les schémas précoces inadaptés représentent des thèmes importants et envahissants pour l’individu. Ils sont constitués de souvenirs, d’émotions, de pensées et de sensations corporelles. Ils concernent la personne et ses relations avec les autres. Ils peuvent résulter d’expériences traumatiques, ou de carences affectives précoces répétées.
Ils se sont développés au cours de l’enfance ou de l’adolescence et complexifiés tout au long de la vie. Ils sont en relation avec cinq grands domaines de fonctionnement : séparation et rejet, manque d’autonomie et de performance, manque de limites, orientation vers les autres, survigilance et inhibition. Le schéma va se traduire par des stratégies individuelles d’adaptation et un style relationnel particulier. Ainsi le trouble de personnalité s’exprimera dans la répétition d’un scénario de vie. Par exemple, une personne qui se sent inférieure peut soit devenir égocentrique pour compenser (personnalité narcissique), soit se croire persécutée (personnalité paranoïaque), soit chercher la protection d’autrui (personnalité dépendante). Certaines personnes passent rapidement d’un mode de fonctionnement à un autre.
Souffrance, séparation : révision du scénario
Les schémas se maintiennent par l’évitement émotionnel et cognitif, mais aussi par la compensation, ou encore par la soumission aveugle à leur contenu. D’autres facteurs peuvent y contribuer : en particulier le renforcement par l’entourage. Par exemple, un homme peut se soumettre aux désirs d’une femme narcissique et adorée : celle-ci n’a donc aucune raison de changer son schéma. Des jeunes gens peuvent être subjugués au point d’imiter un modèle qui a la prestance enviée d’un trouble de personnalité antisociale réussissant dans le gangstérisme. Une femme dépendante peut subir les mauvais traitements d’un homme fantasque et imprévisible, en étant persuadée que c’est de sa faute : ce qui renforce l’homme dans ses comportements de prédateur. Dans ces trois cas, seules la souffrance ou la séparation amèneront à réviser le scénario.
Tous ces processus dysfonctionnels complexes de traitement de l’information émotionnelle commencent à être décryptés par la psychométrie et les neurosciences cognitives.
La thérapie cognitive aide les patients à modifier les interprétations dysfonctionnelles de la réalité, en séparant les faits de leurs interprétations. Elle utilise des méthodes aussi bien cognitives qu’émotionnelles, interpersonnelles ou comportementales pour augmenter les expériences positives. Utilisée avec succès dans la plupart des troubles psychopathologiques, elle s’est attachée ces dix dernières années au traitement des troubles de la personnalité. Plusieurs études contrôlées ont montré son efficacité dans ce cadre. Deux études récentes ont été effectuées pour le trouble borderline, marqué par l’impulsivité, l’instabilité émotionnelle, les fluctuations de l’identité, des épisodes dépressifs et des conflits avec les autres. Une étude contrôlée hollandaise (4), qui a utilisé la thérapie des schémas de Young (5), a montré, à trois ans de suivi, de meilleurs résultats que la thérapie psychanalytique. Une étude contrôlée qui associe les centres hospitaliers universitaires de Lyon et Marseille a montré quant à elle, sur deux ans de suivi, de meilleurs résultats avec la thérapie cognitive, qu’avec la thérapie centrée sur le client de Carl Rogers (6). Nous avions intégré dans la thérapie cognitive une conceptualisation et des techniques qui cherchaient directement à modifier les scénarios de vie. Il est donc possible d’aider le patient à mettre des mots sur l’expérience émotionnelle du schéma et à résoudre autrement les problèmes relationnels, afin de mener une vie digne d’être vécue.
NOTES :
(1) Jean Cottraux, La Répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire, Odile Jacob, 2001.
(2) Albert Bandura, Autoefficacité. Le Sentiment d’efficacité personnelle, De Boeck, 2007.
(3) Michael Mahoney et Carl Thoresen, Self-Control : Power to the person, Brooks/Cole, 1974.
(4) Josephine Giesen-Bloo et al., « An outpatient psychotherapy for borderline personality disorder. Randomized trial of schema-focused therapy vs transference-focused psychotherapy », Archives of General Psychiatry, vol. LXIII, n° 6, 2006.
(5) Jeffrey E. Young, Janet S. Klosko et Marjorie E. Weishaar, La Thérapie des schémas. Approche cognitive des troubles de la personnalité, De Boeck, 2005.
(6) Jean Cottraux, « Cognitive therapy versus rogerian supportive therapy in borderline personality disorder: A two-year follow-up of a controlled pilot study », Psychotherapy and Psychosomatics, 2009.
Jean Cottraux
Psychiatre honoraire des hôpitaux, chargé de cours à l’université Lyon-I, il est directeur scientifique de l’Institut francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive (Ifforthecc).
À LIRE AUSSI
- Travailler sa motivation
Changer sa vie, Mensuel n°205, juin 2009
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Re: news lifes :)
Les bases neurales des émotions
samedi 14 juillet 2012, par Damasio (Antonio)
Les émotions sont omniprésentes dans la vie quotidienne sous la forme visuelle, auditive, tactile mais ce n’est que récemment que les neurosciences une certaine attention. C’est sans doute pour cette raison qu’elles ont fait l’objet de beaucoup d’idées fausses.
[size=13]En termes modernes de neurobiologie, les émotions sont des programmes complexes d’actions déclenchées par la présence de certains stimuli soit extérieurs à l’organisme soit provenant de l’intérieur du corps, lorsque ces stimuli activent certains systèmes neuronaux.[/size]
D’autre part, les « ressentis des émotions » – feeling, sont les perceptions de ces programmes d’action émotionnels.
1 – Les systèmes de déclenchement,
2 – les systèmes neuronaux qui exécutent le programme d’action, et
3 – les actions qui, ensemble constitue chaque émotion, ont été sélectionnés au fil de l’évolution et deviennent disponibles au début du développement grâce au génome de chaque organisme d’une espèce donnée.
Les émotions sont omniprésentes dans la vie quotidienne sous la forme visuelle, auditive, tactile mais ce n’est que récemment que les sciences du cerveau leur apportent une certaine considération. C’est sans doute pour cette raison qu’elles ont fait l’objet de beaucoup d’idées fausses.
Par exemple, le mot émotion est généralement utilisé pour signifier à la fois un modèle spécifique de comportement (l’émotion, au sens propre) et un état mental qui lui est liée (connu sous le nom de sentiment).
En outre, on pense souvent que la bonne émotion est déclenchée par un sentiment qui le précède.
La recherche actuelle indique, cependant, que « émotions » et « ressentis d’émotion » sont des aspects distincts d’une séquence fonctionnelle qui commence quand un objet ou une situation déclenche une action spécifique - l’émotion – qui est suivie rapidement par la perception des changements liés à cette action – le ressenti de l’émotion.
En relation avec la cause du déclenchement, la séquence fonctionnelle commence avec des actions et culmine dans les perceptions. Le mot émotion devrait être réservée à la composante comportementale de la séquence, il ne doit pas être utilisé pour désigner la composante du ressenti.
Une autre idée fausse repose sur l’idée que les émotions sont des facteurs irrationnels de perturbation de comportements consciemment dirigés. Toutefois, les émotions ne sont pas nécessairement contraires à la raison. On pourrait les considérer comme des formes plus anciennes de la raison, assemblés par l’évolution biologique et non par délibération consciente.
Elles fonctionnent automatiquement et uniquement en réponse à certaines catégories de circonstances. Elle ne sont pas le résultat d’une pensée qui cherche à résoudre un problème (sur le fond, voir Darwin, 1873 ; de Sousa, 1990 et Nussbaum, 2003).
Durant l’évolution les émotions ont été des instruments de régulation de la vie, c’est le principe de l’homéostasie. Les émotions contribuent à la survie et au bien-être des individus et des groupes en fournissant aux organismes, des moyens automatisés et rapides pour contourner les dangers et tirer parti des opportunités. Cela est vrai des animaux et des humains. Chez les humains, cependant, les émotions peuvent entrer en conflit avec les conventions culturellement acquises et les règles, auquel cas elles peuvent engendrer des perturbations et s’avérer moins souples que des réponses consciemment réfléchies.
Bref, bien que les émotions aient favorisé la formation de comportements éthiques au cours de l’évolution, elles ne sont pas un substitut à des décisions éclairées par l’éthique (Damasio, 2003 ; Damasio, 2007). Le déploiement d’une émotion offre plusieurs avantages à l’organisme en état émotionnel – [size=13]emoting.[/size]
Les actions-programmes des émotions parviennent à ces avantages en produisant d’importantes modifications fonctionnelles dans des secteurs variés de l’organisme - par exemple, dans la musculature des viscères et du squelette, et dans le profil chimique du milieu intérieur - et en incitant l’organisme à exécuter certains comportements prédéfinis. Les exemples de changements musculaires comprennent une tachycardie ou une bradycardie, une contraction ou une dilatation intestinale, des expressions faciales spécifiques et des postures.
Les changements dans le milieu interne peuvent provenir de la libération dans le sang de molécules chimiques, comme c’est le cas avec le cortisol dans le cas de la peur. En ce qui concerne les changements de comportement, les exemples sont nombreux.
Les mouvements qui amènent à un organisme à se concentrer sur l’objet qui a déclenché l’émotion, dont l’ensemble est connu sous le nom d’attention, et qui se traduit par une vigilance mentale aigue sur l’objet, sont présents dans la plupart des cas d’émotion.
L’engagement de comportements spécifiques, tels que l’immobilité, la fuite devant une menace, ou les soins aux petits, sont de bons exemples de comportements complexes et spécifiques qui font partie intégrante de l’action-programme d’une certaine émotion.
La gamme des émotions est large mais limitée.
Chez l’homme elle comprend les programmes de la peur, le dégoût, la tristesse, la joie, la colère, et la surprise, ainsi qu’un groupe de programmes plus simples tels que l’enthousiasme ou le découragement, connu sous le nom [size=13]émotions d’arrière-plan. [/size]
Il comprend également un ensemble de programmes très complexes, généralement connu sous le nom émotions sociales, telles que l’embarras, la honte, la culpabilité, le mépris, la compassion et l’admiration.
Le déclenchement de chaque émotion nécessite la présence d’un stimulus approprié, un stimulus émotionnellement compétent – , qui initie l’exécution des actions prévues dans le programme.
L’exécution de chaque émotion est rapidement suivie par l’état de ressenti qui lui est propre à condition que le cerveau soit suffisamment complexe pour permettre la cartographie des états internes et un niveau minimal de conscience.
Dans les situations où il ya plusieurs stimuli émotionnellement dirigés – – avec les multiples ressentis d’émotions qui en résultent, la séquence ordonnée de l’émotion au sentiment peut paraître floue.
La base neurale des émotions
Il y a eu des progrès majeurs dans l’élucidation de la base neurale des émotions et des états affectifs.
Par suite des études intensives sur l’animal et l’humain, l’émotion la mieux comprise, c’est la peur (Damasio, 1994/2005 ; Le Doux, 1996 ; Panksepp, 1998 ; Feinstein et al, 2010).
La peur en rapport à des circonstances extérieures est déclenchée par l’amygdale, deux ensembles de noyaux sous-corticaux situés dans la profondeur de chaque lobe temporal.
L’amygdale reçoit des signaux liés à une certaine situation, par exemple, une menace représentée visuellement par une ombre menaçante ou une menace auditive représentée par un cri aigu.
Lorsque ces signaux ont une configuration appropriée, un contexte approprié, et atteignent un seuil réaliste, c’est à dire quand ils sont émotionnellement compétents, ils activent les noyaux de l’hypothalamus et de la substance grise périaque ducale grise dans le secteur du tronc cérébral.
La mise en œuvre synergique de l’ensemble ces de ces sites du cerveau permet d’exécuter les actions émotionnelles nécessaires–- la libération de cortisol dans le sang, le réglage de la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, le degré de contraction intestinale, et la peur – des comportements spécifiques tels que les changements dans l’expression faciale et la posture, et l’immobilité ou la fuite.
L’ensemble de ces actions constitue l’état émotionnel de peur. Ainsi, sont inscrits dans l’état émotionnel des comportements spécifiques visant à protéger l’intégrité de l’individu, par exemple la fuite ou l’immobilisation sur place, et aussi une préparation de l’organisme destinées à lui permettre de mener à bien ces comportements de protection.
Ainsi quand il s’agit de faire face à une situation par une réaction de fuite, l’état émotionnel veille à ce que les sources d’énergie soient disponibles dans le flux sanguin et ajuste les fonctions cardiaques et respiratoires dont le métabolisme a besoin pour anticiper ; l’état émotionnel prévoit même une analgésie pour compenser la douleur qui pourrait résulter de blessures potentielles.
Si les situations imposent l’immobilité et de rester le plus discret possible, les actions préparatoires seront radicalement différentes, puisque aucun effort musculaire n’apparaît nécessaire, l’immobilité étant l’objectif visé.
Le choix de la fuite ou de l’immobilité se fait automatiquement, bien que l’homme puisse passer outre le choix naturel et décider pour l’une ou l’autre option. Ce mécanisme très fin engage différentes colonnes cellulaires de la substance grise périaqueducale.
La peur provoquée par des événements internes, par exemple, par la douleur extrême associée à un infarctus du myocarde ou par le développement d’une acidose associé à l’inhalation de CO2, est probablement déclenchée par les chimio récepteurs situés la région subcorticale, à savoir dans le tronc cérébral.
Le programme-émotion de dégoût est un autre bon exemple de protection de l’intégrité de l’organisme.
Le dégoût est déclenché à partir d’une petite région du cortex insulaire antérieur lorsque certains stimuli sont présents, par exemple, la vue de nourriture en décomposition ou par des déchets du corps, ainsi que par les goûts ou les odeurs de matière organique en décomposition.
La vue de violations des limites du corps, comme le sang coulant d’une plaie, provoque aussi le dégoût. Les actions qui constituent le dégoût déclenchent une expression typique du visage avec, par exemple, l’expulsion rapide de la nourriture potentiellement toxique. En conséquence, le sujet ne pourra pas ingérer un aliment potentiellement toxique, d’autres sujets pourront être alertés du danger potentiel (Harrison et al, 2010).
Dans le cas de l’émotion sociale de mépris il y a un rejet de certains comportements ou idées plutôt que libération de substances toxiques ou de signes révélateurs. L’outrage peut être vu comme une métaphore biologique pour le dégoût.
De manière significative, nous nous référons à des actions qui provoquent le dégoût moral comme « dégoûtant », et le répertoire des expressions faciales qui accompagnent ce jugement méprisant est similaire à celui du dégoût. Les avantages du mépris sont évidents : le rejet de comportements jugés dangereux pour les individus ou les groupes, et l’isolement social de ceux qui produisent de tels comportements.
La compassion est une autre émotion dont la région source a été identifiée.
Le site de déclenchement est situé dans le secteur ventral et médian du cortex préfrontal.
Lorsque cette région est activée par la vue des autres face à une situation dramatique, par exemple, un accident entraînant des blessures corporelles, les expressions faciales et même les gestes destinés à aider les victimes sont rapidement déployées.
Ces prestations bénéficient aux autres et, par extension, au groupe social, mais elles peuvent aussi entraîner des avantages personnels tels qu’une meilleure appréciation par les autres, de la gratitude, et donc une plus grande réputation (Immordino Yang et al, 2009).
La base neurale des sentiments
Historiquement, on pensait que l’émotion était déclenchée après qu’un objet causal eut déclenché un état de ressenti à la suite de quoi le corps susciterait une émotion.
Les états affectifs induits par une situation produisent des manifestations corporelles dans le visage et dans les viscères. Vers la fin du [size=13]ixe siècle, William James proposait d’inverser cette séquence, comme indiqué dans son document de 1884 » : [/size]
« Notre manière naturelle de concevoir ces émotions, c’est que la perception mentale d’un fait excite l’affection mentale appelée émotion, et que ce dernier état de l’esprit donne naissance à l’expression corporelle.
Ma thèse est au contraire que les changements corporels suivent directement la perception du facteur déclencheur et que notre sentiment des mêmes changements tels qu’ils se produisent, constituent l’émotion. »
James faisait une proposition proche des vues actuelles.
Chaque émotion est une collection d’actions corporelles si bien différenciées que la perception globale du programme d’action d’une émotion donnée présente un modèle distinct.
Les principales critiques de cette position affirmaient que l’engagement du corps n’était pas suffisamment différencié pour générer des sentiments distincts.
Il était suggéré que dans le cas où l’excitation corporelle n’était pas spécifique il ne pouvait y avoir de distinction entre la peur, la tristesse ou le bonheur.
Les données actuelles suggèrent cependant que l’état du corps associé à chaque type d’émotion est distinct et capable de supporter des représentations distinctes de l’émotion, même si ces représentations sont probablement transformées par les stations sous-corticales chargées de transmettre les signaux du corps au cortex cérébral.
Les objections à James n’auraient pas trouvé de public si la formulation utilisée avait été moins malheureuse.
Quand James déclare que l’émotion est le ressenti du changement dans le corps, il confondait émotions et ressenti d’émotions ouvrant ainsi la porte aux arguments qui ont miné sa position.
Une fois qu’il a été possible de concevoir les émotions et les ressentis de l’émotion comme des éléments distincts d’une séquence fonctionnelle, et une fois que les mécanismes sous-jacents au déclenchement et à l’exécution des émotions a gagné en clarté, la recherche d’une plate-forme physiologique pour des ressentis d’émotion s’est orienté vers la somato- détection des régions du cerveau concernées.
Au niveau du cortex cérébral l’insula paraissait la source la plus probable car, en effet, un grand nombre d’études ont montré que de nombreux états affectifs émotionnels, aussi bien positifs que négatifs, simple ou complexes, pouvaient activer le cortex insulaire.
Le fait que l’insula soit la principale cible corticale des signaux venus de l’intérieur du corps – les viscères et le milieu interne – est la raison probable de cette activité différentielle (Damasio et alii, 2000 ; Craig, 2002).
Mais les bases neurales des états de ressenti ne doivent pas être trouvées uniquement au niveau du cortex cérébral.
Nous savons maintenant que la destruction complète de l’insula dans les deux hémisphères cérébraux ne supprime pas les sentiments, ce qui indique que le processus du sentiment prend naissance probablement au niveau du tronc cérébral dans les noyaux qui rassemblent à tout moment des informations sur l’état en cours du corps en donnant des précisions sur cette information.
Il a été suggéré que le tronc cérébral fournissait le niveau le plus fondamental des sentiments – sentiments primordiaux – dont la modification donnerait lieu à des sentiments émotionnels (Damasio, 2010).
En bref, les ressentis d’émotions sont les perceptions du programme d’action qui constitue une émotion telle qu’elle se déroule en collaboration avec la représentation saillante de l’objet causal et avec des pensées liées à la situation.
Les organismes dont les cerveaux simples n’ont pas besoin de percevoir le déroulement d’un programme d’émotion du comportement émotionnel pour être efficace.
Pour les organismes avec des cerveaux complexes, toutefois, et avec la conscience et la mémoire élaborée, les aspects du processus de ressenti sont enregistrées et peuvent être utilisés pour la planification future et pour optimiser la prise de décision.
En d’autres termes, les sentiments jouent un rôle pratique dans le comportement adaptatif et ils élargissent les avantages des émotions dans le royaume du comportement conscient.
Les ressentis ne sont pas un reflet inutile du processus de l’émotion.
Bien que les dispositifs de traitement des émotions et des ressentis par le cerveau soient mis en place très tôt dans le développement par le génome, l’expérience individuelle et l’apprentissage introduisent des variations dans la performance des émotions.
En conséquence, une adaptation subtile différencie les modèles expressifs d’un individu singulier, en dépit de leur stéréotypie de base.
Nous rions et pleurons avec des expressions partiellement distinctives.
Le fait que la pertinence émotionnelle des objets et des situations varie d’un individu à l’autre mine davantage la possibilité d’un déterminisme génétique.
La peur apparaît pour nous tous en réponse à un certain nombre de situations comparables, mais certains d’entre nous apprennent à craindre certains objets ou situations d’autres non. L’expérience individuelle modifie la stéréotypie qui résulterait de l’instruction génomique.
Enfin, des personnes différentes présenteront différents degrés de régulation émotionnelle, mais encore une autre source de personnalisation de l’émotion et du cycle de ressenti (Davidson et al, 2010).
Au cours de l’évolution biologique, les émotions ont permis à des organismes de faire face aux menaces provenant du corps ou de l’environnement et de tirer parti des possibilités liées à la nutrition ou à la reproduction.
Les programmes d’action émotionnels augmentent les capacités de survie en fournissant une réponse pertinente standard dans des circonstances particulières en l’absence de réflexion et de délibération.
Pour les espèces ayant des habiletés cognitives limitées il s’agit d’un avantage spectaculaire. Pour les humains les avantages varient selon les circonstances.
Une réponse rapide et complète peut être bénéfique, même si à de nombreuses reprises la suppression de l’émotion et son remplacement par une réponse délibéré constitue la meilleure réponse.
Mais les réponses délibérées ne dépendent pas seulement d’une accumulation de connaissances factuelles et sur l’exercice de la logique, mais aussi sur l’expérience passée des ressentis de l’émotion en relation à des objets et des situations antérieures.
Références
- Harrison NA, Gray MA, Gianaros PJ, Critchley HD. The Embodiment of Emotional Feelings in the Brain. The Journal of Neuroscience. 30(38):12878-12884, 2010.
- Damasio, Antonio, Descartes Error : Emotion, Reason and the Human Brain. New York : G.P. Putnam’s Sons 1994, Penguin Books, 2005L’Erreur de Descartes : émotion, la raison et le cerveau humain, éd. Odile Jacob.
- Nussbaum, Martha. Upheavals of Thought : The Intelligence of Emotions. Cambridge : Cambridge University Press, 2003.
- Craig, A.D. How do you feel ? Interoception : the sense of the physiological condition of the body. Nature Reviews Neuroscience. 2002 August ; 3( : 655-66
- Damasio AR, Grabowski TJ, Bechara A, Damasio H, Ponto LLB, Parvizi J, Hichwa RD. Subcortical and cortical brain activity during the feeling of self-generated emotions. Nature Neuroscience, 3:1049-1056, 2000.
- Davidson RJ, Putam KM, Larson CL. Dysfunction in the Neural Circuitry of Emotion Regulation—A Possible Prelude to Violence. Science. 2010 July Vol. 289 no. 5479:591-594
- Panksepp, Jaak, Affective Neuroscience : The Foundations of Human and Animal Emotions (Series in Affective Science). Oxford University Press, New York, 1998.
- LeDoux, Joseph, The Emotional Brain, Simon and Schuster, 1996.Le cerveau des émotions, Odile Jacob
- De Sousa, Ronald. The Rationality of Emotion. Cambridge : The MIT Press, 1990.
- James, William, What is an Emotion ? Mind, 9, 188-205, 1884. Qu’est-ce qu’une émotion ?, Esprit, 9, 188-205, 1884.
- Darwin, Charles, The Expression of Emotions in Man and Animals, 1873.
- Feinstein J, Adolphs R, Damasio A, Tranel D, The Human Amygdala and the Induction and Experience of Fear.Current Biology, 21, 1-5, 2011
- Damasio A, Self Comes to Mind : Constructing the Conscious Brain, Pantheon, 2010
- Immordino-Yang MH, McColl A, Damasio H, Damasio A, Neural correlates of admiration and compassion.Proceedings of National Academy of Sciences, 106, 19, 8021-8026, 2009.
- Damasio A, Neuroscience and ethics : intersections. American Journal of Bioethics, 7 : 1, 3 – 7, 2007
- Damasio A, Looking for Spinoza : Joy, Sorrow and the Feeling Brain, Harcourt, 2003Spinoza avait raison : Joie et tristesse, le cerveau et Sentiment, Odile Jacob
Article original : http://www.scholarpedia.org/article/wiki/index.php?title=Emotion&oldid=85881
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Address correspondence to Antonio Damasio, Brain and Creativity Institute, University of Southern California, 3641 Watt Way, HNB 126, Los Angeles, CA 90089-2520, USA. Email : damasio@usc.edu.
Dernière conférence de A. Damasio :
Persistance des sentiments et de la sensibilité après lésion bilatérale de l’Insula
- Antonio Damasio, Hanna Damasio et Daniel Tranel2
Source : Cerebral Cortexhttp://cercor.oxfordjournals.org/content/early/2012/04/03/cercor.bhs077.short
Résumé de la conférence donnée à l’École d’été de la conscience dont le thème était l’évolution et la fonction de la conscience. Montréal, 29 juin, 11 juillet 2012. ‘info sur leBlog du cerveau,
http://blog-lecerveau.mcgill.ca/blog/2012/06/11/une-ecole-d%E2%80%99ete-sur-la-conscience/)
Programme complet.
http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php?article48
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Re: news lifes :)
Instinct
[ltr] Pour les articles homonymes, voir Instinct (homonymie).
[/ltr]
Le chat domestique, même élevé à l'intérieur, conserve l'instinct de chasser les oiseaux.[size][ltr]
L’instinct est la totalité ou partie héréditaire et innée des comportements, tendances comportementales et mécanismes physiologiques sous-jacents des animaux. Présent sous différentes formes chez toutes les espèces animales, son étude intéresse nombre de sciences : biologie animale (éthologie etphylogénie), psychologie, psychiatrie, anthropologie et philosophie. Chez l'humain, il constitue la nature qui s'oppose traditionnellement au concept de culture.
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[/ltr][/size]
[ltr] Pour les articles homonymes, voir Instinct (homonymie).
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Le chat domestique, même élevé à l'intérieur, conserve l'instinct de chasser les oiseaux.
L’instinct est la totalité ou partie héréditaire et innée des comportements, tendances comportementales et mécanismes physiologiques sous-jacents des animaux. Présent sous différentes formes chez toutes les espèces animales, son étude intéresse nombre de sciences : biologie animale (éthologie etphylogénie), psychologie, psychiatrie, anthropologie et philosophie. Chez l'humain, il constitue la nature qui s'oppose traditionnellement au concept de culture.
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Re: news lifes :)
Des données et des objets
Cette coque iPhone est un réseau social
La coque est la pierre angulaire du réseau social restreint imaginé par Twelve Monkeys. - TWELVE MONKEYS
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Facebook? Très peu pour eux. Les trois fondateurs de Twelve Monkeys Company trouvent le réseau social de Mark Zuckerberg «sans sincérité», «artificiel». «Il nous a servi pour se tenir au courant pendant l’avancée du projet, mais on ne partage pas dessus. A nos yeux, c’est surtout un moyen marketing de promotion personnelle», explique Rémy Koné. Avec Feeling Skin, sa coque smartphone proposée en ce moment au financement participatif sur Kickstarter, l’entrepreneur aspire à autre chose. A plus d’interactivité, voire d’intimité. Avec une coque de téléphone?
Rémy, Davy et Adrien utilisent peu ce terme. Et préfèrent celui d’un objet social et intelligent. Dans cet esprit, en plus des caractéristiques attendues d’une coque batterie (1450mAh), la startup a doté son appareil de fonctions communicatives. En effleurant du doigt la bosse située sur le dos de la housse, l’utilisateur va envoyer une notification aux amis ayant l’application Feeling Skin (iOS et Android) installée sur leur smartphone. Ceux-ci sont alors invités à partager leur état d’esprit du moment, leur « mood », via une vidéo de quelques secondes. Une fois le clip échangé, la coque s’illumine. En bleu, si le moral est au beau fixe, rouge dans le cas contraire.
«On propose de vous immerger dans la vie de vos amis. On a voulu lancer une coque vivante, douée d’empathie, avec la capacité de communiquer nos émotions avec ceux qui comptent vraiment », précise Rémy Koné, soulignant l'aspect exclusif, ou au moins restreint, des échanges. Les gens de Twelve Monkeys Company ignoreraient-ils l’existence des fonctions appel, SMS ou MMS? Pas du tout. A les croire, s’ils ont développé la Feeling skin c’est que les moyens de communication conventionnels n’ont pas résisté à la distance.
Ce n'est pas un hasard si l’idée de la coque sociale a germé alors que les relations entre les trois amis étaient au plus bas: «On vient tous de la Vallée de la Chevreuse. On donnait l’image d’une bande de potes qui traverserait tous les âges. Evidemment, les destinées de chacun nous ont éloignés jusqu’à nous perdre de vue. Quand tu t’en rends compte, ça fout une claque.» La distance s’est réduite, sans toutefois disparaître. Seulement, aux longs silences et textos maladroits, les amis ont substitué une coque lumineuse et des instantanés vidéo. Rémy Koné l’admet : «Ça peut paraître anodin de partager ses « mood up » et « mood down », mais on le teste entre nous et on ne s’en passe plus.»
Compatible iPhone 5/5S et prochainement iPhone 6, la coque connecte les individus entre eux là où les objets connectés traditionnels se concentrent sur une seule personne, l’utilisateur. Rémy Koné ne nie pas que son idée du lien social, de même que le profil de béluga de l’objet, partent avec un handicap par rapport aux géants Facebook ou Twitter. Dans un sens, tant mieux : «On veut répandre un virus et devenir une communauté underground. La coque est une sorte d’objet totem, elle doit se distinguer. Elle n’est pas passe-partout.» Pour l’heure, pas besoin de passer partout, uniquement sur Kickstarter. Avant de briller, la Feeling Skin doit réunir 40 000$ d'ici au 1er juin 2014.
Bon ben holiste avec ma coque on va se débrouiller avec ça sur le "feeling". C'est pas smart.
Ce qu'il y a dans l'impression,
Ce qu'il y a dans la sensation,
Et un point d'impact inversé de rencontre.
C'est space. Il me manque un bout. Ca m'énerve.
Facilitée par les smartphones et les capteurs, l’automesure (ou quantified self) devient un phénomène. Décryptage.
Cette coque iPhone est un réseau social
La coque est la pierre angulaire du réseau social restreint imaginé par Twelve Monkeys. - TWELVE MONKEYS
- Créé le 16.janvier.2015 à 14:16
HIGH-TECH - Si Facebook était un objet, il aurait sans doute la forme de la Feeling Skin. Cette création française est une coque batterie pour smartphone en même temps qu'un objet connecté... social.
Facebook? Très peu pour eux. Les trois fondateurs de Twelve Monkeys Company trouvent le réseau social de Mark Zuckerberg «sans sincérité», «artificiel». «Il nous a servi pour se tenir au courant pendant l’avancée du projet, mais on ne partage pas dessus. A nos yeux, c’est surtout un moyen marketing de promotion personnelle», explique Rémy Koné. Avec Feeling Skin, sa coque smartphone proposée en ce moment au financement participatif sur Kickstarter, l’entrepreneur aspire à autre chose. A plus d’interactivité, voire d’intimité. Avec une coque de téléphone?
Rémy, Davy et Adrien utilisent peu ce terme. Et préfèrent celui d’un objet social et intelligent. Dans cet esprit, en plus des caractéristiques attendues d’une coque batterie (1450mAh), la startup a doté son appareil de fonctions communicatives. En effleurant du doigt la bosse située sur le dos de la housse, l’utilisateur va envoyer une notification aux amis ayant l’application Feeling Skin (iOS et Android) installée sur leur smartphone. Ceux-ci sont alors invités à partager leur état d’esprit du moment, leur « mood », via une vidéo de quelques secondes. Une fois le clip échangé, la coque s’illumine. En bleu, si le moral est au beau fixe, rouge dans le cas contraire.
>>>Découvrez nos autres articles sur les objets connectés et accessoires smartphones comme le patch mobile Fazup
«On ne s'en passe plus»
«On propose de vous immerger dans la vie de vos amis. On a voulu lancer une coque vivante, douée d’empathie, avec la capacité de communiquer nos émotions avec ceux qui comptent vraiment », précise Rémy Koné, soulignant l'aspect exclusif, ou au moins restreint, des échanges. Les gens de Twelve Monkeys Company ignoreraient-ils l’existence des fonctions appel, SMS ou MMS? Pas du tout. A les croire, s’ils ont développé la Feeling skin c’est que les moyens de communication conventionnels n’ont pas résisté à la distance.
Ce n'est pas un hasard si l’idée de la coque sociale a germé alors que les relations entre les trois amis étaient au plus bas: «On vient tous de la Vallée de la Chevreuse. On donnait l’image d’une bande de potes qui traverserait tous les âges. Evidemment, les destinées de chacun nous ont éloignés jusqu’à nous perdre de vue. Quand tu t’en rends compte, ça fout une claque.» La distance s’est réduite, sans toutefois disparaître. Seulement, aux longs silences et textos maladroits, les amis ont substitué une coque lumineuse et des instantanés vidéo. Rémy Koné l’admet : «Ça peut paraître anodin de partager ses « mood up » et « mood down », mais on le teste entre nous et on ne s’en passe plus.»
«On veut devenir une communauté underground»
Compatible iPhone 5/5S et prochainement iPhone 6, la coque connecte les individus entre eux là où les objets connectés traditionnels se concentrent sur une seule personne, l’utilisateur. Rémy Koné ne nie pas que son idée du lien social, de même que le profil de béluga de l’objet, partent avec un handicap par rapport aux géants Facebook ou Twitter. Dans un sens, tant mieux : «On veut répandre un virus et devenir une communauté underground. La coque est une sorte d’objet totem, elle doit se distinguer. Elle n’est pas passe-partout.» Pour l’heure, pas besoin de passer partout, uniquement sur Kickstarter. Avant de briller, la Feeling Skin doit réunir 40 000$ d'ici au 1er juin 2014.
Romain Gouloumès
Bon ben holiste avec ma coque on va se débrouiller avec ça sur le "feeling". C'est pas smart.
Ce qu'il y a dans l'impression,
Ce qu'il y a dans la sensation,
Et un point d'impact inversé de rencontre.
C'est space. Il me manque un bout. Ca m'énerve.
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Psychanalyse et alchimie
Un précurseur : Herbert Silberer, un disciple de Freud127.
La mise en évidence d'un symbole alchimique, similaire dans des civilisations éloignées dans le temps et dans l'espace, a conduit Carl Gustav Jung128, très tôt, à valoriser l'alchimie, comme processus psychologique. Il a particulièrement insisté sur l'intérêt psychologique ou spirituel ou même initiatique de l'alchimie. Elle aurait pour fonction "l'individuation", c'est-à-dire le perfectionnement de l'individu dans sa dimension profonde, mais à travers l'inconscient.
Gaston Bachelard tient l'alchimie pour une rêverie de célibataire, poétique, mais sans valeur scientifique, à base de désirs masculins inavoués (La psychanalyse du feu, 1937)129.
Entre Gustav et Gaston, y'a un sacré gouffre Y'a pas un résumé dans le "Jounal de Mickey" genre 10 lignes avec des images ?
Ouais ouais "Force est de constacter", ouais, ouais
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Ca fait un sacré chemin.
Ca a fait d'énormes changements.
Ne plus entrer dedans.
Ne plus creuser.
Comprendre et voir en recul les interactions dans lesquelles on peut se faire emberlificoter.
Les esprits malades.
Les esprits non structurés.
Il existe une différence bien nette entre une personne qui entrevoit spontanément l'issue de quelque chose, et de quelqu'un qui va y entrer persuadé d'arriver à ses fins.
Les précieuses ridicules.
Qui sait mon fameux "Glu Glu" était un révélateur.
L'histoire des étapes.
Il est des personnes tellement gonflantes et déstructurées qu'elles avaient même presque réussi à vider mon générateur de secours.
Comme me dire "tu te jettes dans l'inconnu" quand je sais exactement où je vais et où cela me mène.
Et cette comparaison de dire que des personnes imbues d'elles mêmes se jettent dans un bassin persuadés, auto persuadés sur la base de rien, qu'elles atteindront l'autre coté, pour finir par se noyer au milieu, et du coup venir te gonfler.
La pugnacité a t on a ton dit.
Qu'il est des personnes totalement frustrées. Le terme de "vipère" semblent dans certains cas très bien appropriés, j'ai vu des personnes "sifflaient" en mode cocotte minute comme des serpents. "zeeeeettttt".
Avoir été dans le recul et avoir souvent ponctué après pétage de câbles et dans ce cas du système nerveux de l'autre qui fait je ne sais pas quoi : ça y est il est fait le caca nerveux ? on peut discuter normalement ?
"Mais tu ne t'énerves jamais ?" Ben non pour quoi faire ? Tu fais si bien ça pour deux !
Et puis la marche. Ah la marche, le pied et c'est le cas de le dire. Tu fais 20 minutes, déjà ça te détend de partout, 40 et tu as déjà l'impression d'avoir des idées de merde qui essaient de te suivre derrière ton esprit, et au bout d'une heure, t'es en vacances mentales.
Il faut bien sûr se mettre en mode "cheval" avé les oeillières.
Je trouve bien important de dissocier les connaissances par exemple en psycho et le fait d'être psy et d'avoir pratiqué. Sinon c'est le sac de noeuds assuré.
Le cadre pour ça est bien foutu, on voit bien qu'on est différent quand on reçoit pour boire un café et qu'on sort quelques théories psychologiques et la démarche dans un cabinet de psy. On va voir un psy, pas boire un café.
Le problème semblerait se situer avec des personnes qui ont des problèmatiques voire qui n'en ont pas conscience, dans ce cas ça peut se mélanger.
Un coté empathique mal compris, cerné qui rencontre une personne à problèmatiques.
Parfois j'ai vu des personnes me dire : je n'arrive pas à te cerner, pendant que j'avais déjà cerné l'ensemble et de plus comme ne pouvant pas se cerner elle même....
Veiller ou pas à ne pas appuyer là où ça fait mal, et si ça fait mal partout sans connaissance de causes, alors là c'est le feu d'artifice nerveux mal organisé, ça pête de partout.
Identifier sa besace et sa boîte à outils et veiller parfois à ne pas l'utiliser. Se mettre en mode "pages jaunes".
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Résumé de l'article
C'est dans nos relations les plus importantes, avec les personnes souvent les plus précieuses pour nous que nous développons une manière d'être qui produit des noeuds. Ces noeuds durcissent parfois au point de devenir incontournables. Le fait de ne pas les dénouer nous amène à des échecs ou à un forme d'adaptation où notre vitalité est laissée pour compte.Comment se forment ces noeuds ? Pourquoi existent-ils ? Quel est le rôle qu'ils peuvent jouer dans notre vie et notre développement psychique ?
Table des matières
A. Introduction: les deux racines des noeuds
B. Le besoin de se développer
C. Les expériences incomplètes
D. Comment se forment les noeuds?
E. Conclusion
A. Introduction: les deux racines des noeuds
Pour bien comprendre ce texte il est préférable d'avoir lu "Les noeuds dans nos relations" . Dans ce texte, j'ai présenté ce que j'appelle "les noeuds" que nous rencontrons constamment dans nos relations les plus importantes. Ces noeuds se manifestent sous la forme d'insatisfactions chroniques devant lesquelles on a une impression d'impuissance. Nous butons régulièrement sur ces difficultés. C'est pourquoi je leur ai donné le nom de "noeuds".
Ces noeuds qui nous étouffent et nous empêchent d'avancer autant qu'on le voudrait, prennent racine dans deux genres d'expériences. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ils proviennent de nos tentatives de relever des défis de croissance personnelle. Ils proviennent aussi des expériences émotives du passé que nous avons négligé de vivre complètement.
L'objectif de cet article est de vous faire comprendre pourquoi il en est ainsi. Il s'agit de phénomènes naturels simples, au fond, mais il faut les comprendre pour arriver à démêler ce que l'on vit. Je fournirai donc quelques pistes qui permettront aux intéressés, de faire une auto-évaluation de leurs comportements qui engendrent des noeuds dans leurs relations. Commençons par quelques notions préalables qui contribueront à augmenter notre perspicacité.
B. Le besoin de se développer
1- Devenir soi-même: la conquête d'une vie
Durant toute notre vie, nous cherchons à nous développer. À travers son échelle de besoins, le psychologue Abraham Maslow a bien décrit cette réalité psychologique. Cette démarche consiste essentiellement à devenir soi-même. Cela veut dire, devenir de plus en plus capable de respecter ses besoins et ses valeurs et cela, devant qui que ce soit. Une fois cette liberté atteinte, nous nous consacrons à la raffiner.
Le besoin de se réaliser s'incarne à travers différentes préoccupations. L'exemple de Jérôme illustre bien la présence d'une préoccupation constante qui se manifeste partout dans sa vie. Les préoccupations se modifient à mesure qu'on avance. En d'autres termes, une fois la question réglée, une autre préoccupation émerge qui nous permettra de faire un autre pas.
Si nos préoccupations demeurent inchangées, sur une longue période de temps, ce n'est pas parce qu'on est borné ou encore anormal, comme plusieurs le pensent, c'est plutôt que nous ne sommes pas encore parvenus à relever le défi de cette conquête. C'est essentiellement parce que nous nous y prenons mal pour y parvenir.
Ces préoccupations de développement surgissent de l'intérieur. Elle n'ont rien à voir avec les exigences de changement qu'on s'impose ou que notre entourage cherche à nous imposer. Elles prennent la forme de diverses questions. Voici quelques exemples fréquents.
Certains de ces problèmes illustrent la difficulté d'être soi-même et de tenir compte de ses désirs et aspirations. Les autres démontrent la difficulté de respecter ce qui nous importe, devant ou avec d'autres. Ces deux difficultés représentent l'essentiel du défi du développement de soi. Ce développement est l'affaire d'une vie, mais c'est tous les jours que nous y sommes confrontés. C'est à travers la plupart de nos occupations que nous parcourons ce chemin et principalement au contact des personnes qui sont significatives à nos yeux. Nous commençons cette construction de notre personne dès notre apparition au monde. Nous la continuerons notre vie durant.
2- Nos premiers pas: avec nos parents
C'est avec nos parents, ou ceux qui les ont remplacés, que nous faisons nos balbutiements dans ce sens et que nous acquérons nos premiers outils de développement personnel. Nous progressons en nous adaptant aux conditions fournies par notre milieu ainsi qu'au style particulier des personnes qui sont importantes pour nous à ce moment-là. Ainsi, la capacité d'être soi-même et de se respecter au contact des autres, est tributaire de plusieurs facteurs. Il serait inutile de tenter de les énumérer tous. Il suffit de comprendre que lorsque nous arrivons à l'âge adulte nous avons un certain chemin de fait dans la direction de devenir nous-mêmes mais il nous reste encore beaucoup à faire. Voici deux exemples typiques.
Nous arrivons à l'âge adulte en ayant atteint un certain niveau de développement. Nous avons également une certaine conception de ce que c'est qu'être une personne adulte et cette conception nous sert de guide. Nous possédons aussi un bagage d'outils: capacité de contact avec soi, de ressentir nos émotions, de les exprimer. Comme nous avons appris "par oreille", à l'occasion de relations avec des personnes qui avaient leurs propres difficultés de développement, il est normal que notre équipement soit incomplet. À cause de cela, il n'est pas étonnant que nos tentatives de développement soient souvent erratiques. Il n'est pas surprenant non plus que l'on doive vivre le même scénario à répétition avant d'arriver à comprendre ce qui se passe et à trouver des solutions satisfaisantes.
Par ailleurs, au cours de nos tentatives de développement nous accumulons inévitablement des expériences incomplètes. Leur présence jouera aussi un rôle dans la formation des noeuds relationnels. Voyons d'abord ce qu'on entend par "expériences non finies".
C. Les expériences incomplètes
1- Ressenti ou expression
Il s'agit essentiellement d'un vécu affectif qui n'a pas été "digéré" ou assimilé, qui demeure comme "en suspens" dans notre mémoire psychique. Ce vécu est incomplet en ce sens que les émotions n'ont pas été ressenties ou exprimées complètement. Bien entendu lorsque les émotions ne sont pas entièrement ressenties il est impossible de les exprimer ou encore de poser une action qui en tienne compte totalement. Le fait de faire avorter ainsi ces expériences est une sorte d'accroc à notre équilibre émotionnel. C'est pour cela que l'organisme ne peut le tolérer. Cette notion est loin d'être évidente. Elle mérite des explications. Mais commençons par une analogie, celle de la digestion.
La digestion est un processus en plusieurs étapes. Les étapes sont constantes et le but est toujours le même: l'assimilation de l'aliment. Cette assimilation a pour but de nourrir l'organisme, pour son maintien ou pour sa croissance.
Les expériences affectives ont une fonction identique. Elles nous nourrissent psychiquement et contribuent à nous construire. Comme la digestion, l'assimilation psychique se fait à l'intérieur d'un processus dont chacune des étapes est indispensable. Une première étape cruciale dans ce processus est celle qui consiste à ressentir les émotions. Si cette étape est vécue complètement, elle entraîne automatiquement d'autres étapes. C'est le fait de passer à travers toutes ces étapes qui nous permet de bien tenir compte de la manière dont nous avons été atteints. C'est ensuite, par nos gestes et nos paroles, que nous arriverons à nous respecter. Voici d'abord un exemple d'expression contenue.
Voici maintenant un exemple de ressenti incomplet.
Il n'y a pas que les expériences incomplètes du passé qui s'inscrivent en nous. Il nous arrive encore de le faire dans le présent. Certaines situations sont tellement intenses qu'il est difficile de se laisser les vivre entièrement du premier coup. La terreur dans le cas d'une agression, par exemple, est difficile à tolérer. Il faut parfois s'en couper pour être capable de faire ce qu'il faut dans la situation: se défendre, se sauver, etc... Dans certains contextes retenir nos réactions est une question de sécurité. Ce peut-être le cas si quelqu'un nous menace avec une arme.
Toute émotion repoussée resurgira éventuellement. Pourquoi en est-il ainsi?
2- La recherche d'harmonie
Tout être vivant recherche l'harmonie. C'est parce que le vécu en suspens constitue un accroc à son équilibre que l'organisme ne peut le tolérer. Il le garde donc en mémoire et le fait resurgir à la première occasion similaire.
Comment reconnaître une émotion qui surgit du passé? Typiquement, l'émotion ou la réaction signalant une expérience non finie est plus intense que la situation actuelle ne l'exigerait. Quand on se dit qu'on réagit trop fort, quand on trouve notre réaction étrange, quand notre interlocuteur est très surpris, il y a des chances qu'une partie de notre réaction s'adresse à une situation antérieure.
Dans ces exemples, les personnes sont aux prises avec des expériences de leur passé qu'elles n'ont pas assimilées. Elles se sont empêchées de ressentir complètement combien elles étaient atteintes ou elles ne se sont exprimées que partiellement. L'apparition de la réaction liée au passé est une précieuse occasion d'intégrer enfin cette expérience. À chaque fois, cela permet d'augmenter notre équilibre.
Nous avons maintenant une idée plus précise de ce qu'on appelle expériences incomplètes. Voyons comment elles contribuent à former des noeuds dans nos relations actuelles.
D. Comment se forment les noeuds?
Souvent nous souffrons de nos sentiments pour les autres. Nous voudrions vivre autre chose ou être autrement. Souvent nous ne sommes pas libres d'être nous- mêmes. Souvent nous avons des réactions qui nous semblent trop fortes ou infantiles. C'est à tâtons que nous passons à travers ces expériences émotives en cherchant à "être normal". C'est justement en se forçant à "vivre ce qui n'est pas" et à "réagir autrement qu'on réagit" qu'on tisse nos noeuds ou les renforce.
1- Les noeuds: des expériences incomplètes
Les expériences incomplètes doivent être complétées. Il faut profiter de toutes les situations où elles surgissent pour le faire. Mais ce n'est pas ce que l'on fait généralement. Comme on ne comprend pas la pertinence de leur apparition, on cherche à s'en débarrasser. Ce faisant, on répète sensiblement le même scénario que les fois précédentes.
Suis-je détraquée, anormale? Non, tout ça est parfaitement normal. Mes pleurs sont un réflexe pour ajuster ma vie émotive. Je pleure maintenant ce que je n'ai pas pleuré complètement autrefois. Il en sera ainsi tant que je n'aurai pas versé toutes les larmes que j'ai retenues dans mes multiples séparations.
Par ignorance, par gêne, on cherche à faire cesser ces émotions inattendues. Au mieux, on cherche à contrôler leur débit pour les vivre "au compte-gouttes" plutôt que d'ouvrir le "barrage". Le résultat c'est qu'il nous faut beaucoup plus de temps pour en venir à bout.
Pour d'autres expériences incomplètes, c'est l'expression qui a été inhibée. On pourrait dire que nous sommes "restés pris avec" car aucun geste ou aucune parole ne nous a permis d'aller au bout.
Pour compléter le vécu du passé et pour ne pas continuer d'accumuler les expériences incomplètes, je devrais réagir aux situations actuelles en respectant intégralement l'intensité de mes sentiments. Cette ouverture me permettrait d'identifier "à qui d'autres" s'adresse cette réaction qui m'étonne. Mais ce que nous faisons le plus souvent c'est de réagir en étant conscients de l'exagération de notre réaction, mais sans savoir quoi faire d'autre. Certains le font même beaucoup: ils "ventilent" régulièrement leurs réactions sur leur entourage. Réagir sans plus de conscience ne leur permet toutefois pas de dénouer les expériences passées.
2- Les noeuds: des tentatives de développement
Nous sommes continuellement occupés à conquérir la capacité d'être nous-mêmes et de nous respecter dans nos relations avec les autres. Cette démarche de développement, toutefois, ne se fait pas en ligne droite ni sans heurt. Elle se fait, au contraire, à travers beaucoup d'obstacles. Les échecs de notre enfance proviennent à la fois de nos capacités déficientes à composer avec notre vie émotive et des réponses de ceux qui nous entouraient. Ces deux types d'obstacles nous ont conduits à des noeuds relationnels. Si nous continuons de relever nos défis de croissance de la même manière que nous le faisions avec eux, nous rencontrerons les mêmes noeuds. Mais la force de développement des êtres vivants est vive. Les moyens que nous prenons pour réussir ce que nous n'avons pas réussi dans le passé sont parfois étonnants.
Sans en être vraiment conscients, nous cherchons à nous trouver dans des situations qui vont nous permettre de réussir ce que nous n'avons pas réussi antérieurement.
Jérôme qui a tant besoin d'exister pour quelqu'un afin de confirmer sa valeur, choisit, comme épouse, une femme qui ne semble pas très douée pour lui donner ce qu'il cherche. Elle est très indépendante et valorise l'indépendance. Elle est peu expressive et peu sensible aux besoins de Jérôme. En ce sens, elle ressemble beaucoup à la mère de ce dernier: une femme affairée qui s'impatientait devant le moindre besoin d'attention de son fils.
Les besoins de croissance sont si impérieux que l'on dirait qu'on est doté d'un sonar qui détecte ce qui est susceptible de nous toucher dans des situations qui apparemment ne le devraient pas. C'est ainsi qu'on s'attache à des détails, à des choses secondaires. À cause de cela, les personnes impliquées sont souvent très surprises de notre réaction.
À la longue, par notre façon de réagir on réussit à changer le climat de la relation. Ce faisant, on provoque l'autre à réagir comme on a besoin qu'il réagisse pour nous retrouver dans la situation initiale qu'on a besoin de résoudre.
Pour un oeil aiguisé, il est évident qu'à travers ces péripéties nous recherchons à créer des situations qui sont susceptibles de nous permettre d'évoluer. Nous cherchons à nous placer dans la situation qui nous permettra de relever le défi de croissance que nous n'avons pas réussi à relever encore. Dans chacune de ces situations nous évoluons au moins un peu. Nos progrès reposent sur la manière dont nous utilisons ces situations.
Nous faisons des efforts pour nous trouver dans une situation suffisamment semblable à celle qui nous permettrait de relever des défis de développement. Malheureusement ces efforts sont en quelque sorte annulés par le fait que même si nous réussissons à recréer cette situation, nous nous conduisons d'une manière identique à ce que nous avons toujours fait.
Jérôme se préoccupe de sa place dans plusieurs de ses relations. Il se contente de constater son manque et de profiter des situations où son besoin était comblé. Jérôme s'accommode de ces situations, comme il l'a toujours fait, même petit. Il s'organise, par ailleurs, pour avoir une vie intéressante. Son leitmotiv: ne pas compter sur les autres et sur leur affection.
Comme elle l'a fait jadis avec sa mère et continue de le faire, Jasmine passe sa vie à faire des pieds et des mains pour éviter les critiques, la désapprobation et le rejet. Pour elle, l'approbation des autres est le signe qu'elle est "correcte". Elle désire tant cette approbation qu'elle réagit souvent à ce sujet avec des personnes qui ont peu d'importance dans sa vie. La postière qui hausse le ton en lui laissant entendre qu'elle devrait connaître le prix d'un timbre, la met dans tous ses états. Sa réaction: s'expliquer longuement pour prouver qu'elle n'est pas "si bête qu'on pense." Comme elle fait toujours avec sa mère, elle se justifie.
Olivier vit avec sa fiancée et son associé des sentiments semblables à ceux qu'il vit depuis toujours avec sa mère. Une certaine peur d'être critiqué et le sentiment omniprésent de ne pas être à la hauteur. Il agit avec ces personnes comme il a toujours agi avec sa mère. Il subit leur attitude autoritaire en rageant intérieurement et en se dévalorisant d'agir ainsi. Olivier a presque toujours l'impression de vivre dans un étau. Il a quitté plusieurs femmes avec lesquelles la relation avait bien commencé parce, qu'à la longue, il étouffait. Il s'aperçoit qu'il est attiré par les femmes qui sont capables de s'affirmer mais constate qu'il est incapable de s'affirmer devant elles. Il s'efforce toujours d'être à la hauteur sans jamais y parvenir. Il tente donc plutôt de passer inaperçu, s'effaçant, faisant passer ses besoins après ceux de l'autre.
Ces trois personnes se plaignent de ne pas avancer bien qu'elles fassent de constants efforts. Pourquoi n'avancent-elles pas? Pourquoi n'arrivent-elles pas à se vivre pleinement et à se sentir bien avec les personnes importantes de leur vie? Voici quelques autres raisons qui contribuent au maintien du "statu quo."
Jérôme, Jasmine et Olivier continuent d'agir de la même façon comme s'ils s'attendaient à ce qu'un déclic se produise et qu'un changement survienne. Ce changement, ils attendent qu'il se produise chez les autres.
Jérôme pourrait dire: "si un jour ils pouvaient se rendre compte de ma valeur et la reconnaître, je serais enfin comblé".
Si Jasmine livrait ses pensées intimes, elle dirait probablement: "si un jour ma mère m'acceptait enfin telle que je suis, si les gens cessaient d'être critiques à mon égard, je pense que je pourrais vivre détendue et enfin heureuse".
Quant à Olivier, on l'imagine souhaiter "que toutes les personnes devant lesquelles il est si difficile pour moi de m'affirmer deviennent plus douces et acceptantes. Je pourrais alors enfin avoir droit à l'erreur".
Souvent convaincus que la solution réside dans un changement chez les autres, on attend cette transformation. Non seulement on l'attend, mais on essaie de la provoquer. Obnubilé par l'effet que l'autre nous fait, on a peu de disponibilité pour l'introspection qui pourtant pourrait nous révéler d'autres solutions.
La concentration sur l'autre nous permet d'éviter de jeter un regard lucide sur ce que nous vivons dans ces noeuds. La plupart du temps nous sommes peu conscients des besoins qui sont à l'origine de nos efforts. Toute notre énergie est concentrée à obtenir que l'autre agisse d'une façon qui nous convienne. Si nous devenons inventifs quant aux moyens d'être satisfaits, c'est pour imaginer toutes les façons dont l'autre pourrait enfin régler notre problème. C'est ainsi que nous passons parfois nos "commandes" à nos proches qui refusent ou s'empressent d'obtempérer. Qu'ils acceptent ou refusent ne contribuera pas à défaire le noeud. La situation sera peut- être moins tendue, mais elle engendrera souvent d'autres difficultés relationnelles.
Occulter nos besoins et focaliser sur le comportement de l'autre présente un avantage: on est moins forcé de s'impliquer. Mais au total, les désavantages sont beaucoup plus nombreux.
C'est dans nos relations les plus importantes, avec les personnes souvent les plus précieuses pour nous que nous développons une manière d'être qui produit des noeuds. Ces noeuds durcissent parfois au point de devenir incontournables. Le fait de ne pas les dénouer nous amène à des échecs ou à un forme d'adaptation où notre vitalité est laissée pour compte.Comment se forment ces noeuds ? Pourquoi existent-ils ? Quel est le rôle qu'ils peuvent jouer dans notre vie et notre développement psychique ?
Table des matières
A. Introduction: les deux racines des noeuds
B. Le besoin de se développer
- Devenir soi-même: la conquête d'une vie
- Nos premiers pas: avec nos parents
C. Les expériences incomplètes
D. Comment se forment les noeuds?
E. Conclusion
A. Introduction: les deux racines des noeuds
Pour bien comprendre ce texte il est préférable d'avoir lu "Les noeuds dans nos relations" . Dans ce texte, j'ai présenté ce que j'appelle "les noeuds" que nous rencontrons constamment dans nos relations les plus importantes. Ces noeuds se manifestent sous la forme d'insatisfactions chroniques devant lesquelles on a une impression d'impuissance. Nous butons régulièrement sur ces difficultés. C'est pourquoi je leur ai donné le nom de "noeuds".
Ces noeuds qui nous étouffent et nous empêchent d'avancer autant qu'on le voudrait, prennent racine dans deux genres d'expériences. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ils proviennent de nos tentatives de relever des défis de croissance personnelle. Ils proviennent aussi des expériences émotives du passé que nous avons négligé de vivre complètement.
L'objectif de cet article est de vous faire comprendre pourquoi il en est ainsi. Il s'agit de phénomènes naturels simples, au fond, mais il faut les comprendre pour arriver à démêler ce que l'on vit. Je fournirai donc quelques pistes qui permettront aux intéressés, de faire une auto-évaluation de leurs comportements qui engendrent des noeuds dans leurs relations. Commençons par quelques notions préalables qui contribueront à augmenter notre perspicacité.
B. Le besoin de se développer
1- Devenir soi-même: la conquête d'une vie
Durant toute notre vie, nous cherchons à nous développer. À travers son échelle de besoins, le psychologue Abraham Maslow a bien décrit cette réalité psychologique. Cette démarche consiste essentiellement à devenir soi-même. Cela veut dire, devenir de plus en plus capable de respecter ses besoins et ses valeurs et cela, devant qui que ce soit. Une fois cette liberté atteinte, nous nous consacrons à la raffiner.
Le besoin de se réaliser s'incarne à travers différentes préoccupations. L'exemple de Jérôme illustre bien la présence d'une préoccupation constante qui se manifeste partout dans sa vie. Les préoccupations se modifient à mesure qu'on avance. En d'autres termes, une fois la question réglée, une autre préoccupation émerge qui nous permettra de faire un autre pas.
Si nos préoccupations demeurent inchangées, sur une longue période de temps, ce n'est pas parce qu'on est borné ou encore anormal, comme plusieurs le pensent, c'est plutôt que nous ne sommes pas encore parvenus à relever le défi de cette conquête. C'est essentiellement parce que nous nous y prenons mal pour y parvenir.
Ces préoccupations de développement surgissent de l'intérieur. Elle n'ont rien à voir avec les exigences de changement qu'on s'impose ou que notre entourage cherche à nous imposer. Elles prennent la forme de diverses questions. Voici quelques exemples fréquents.
"J'ai peur d'approcher les femmes qui m'intéressent. C'est désespérant pour moi car j'ai l'impression que je ne pourrai jamais partager ma vie avec quelqu'un qui répond à mes aspirations." "Je n'ai pas confiance dans les hommes. J'aime mieux vivre ma vie avec des femmes. Les hommes ne me manquent pas, mais j'aimerais tout de même être plus confortable avec eux." "Je pense que je ne suis intéressante pour personne. Je m'isole et m'organise mais je souffre énormément de solitude." "Ma relation de couple n'est pas satisfaisante. J'ai peur de tout faire éclater si j'en parle. Alors j'endure, mais je ne sais pas combien de temps je pourrai le faire." "La critique me tue. J'aime mieux éviter de m'exposer que risquer d'être jugé. J'en souffre, car je n'ai jamais de reconnaissance."
Certains de ces problèmes illustrent la difficulté d'être soi-même et de tenir compte de ses désirs et aspirations. Les autres démontrent la difficulté de respecter ce qui nous importe, devant ou avec d'autres. Ces deux difficultés représentent l'essentiel du défi du développement de soi. Ce développement est l'affaire d'une vie, mais c'est tous les jours que nous y sommes confrontés. C'est à travers la plupart de nos occupations que nous parcourons ce chemin et principalement au contact des personnes qui sont significatives à nos yeux. Nous commençons cette construction de notre personne dès notre apparition au monde. Nous la continuerons notre vie durant.
2- Nos premiers pas: avec nos parents
C'est avec nos parents, ou ceux qui les ont remplacés, que nous faisons nos balbutiements dans ce sens et que nous acquérons nos premiers outils de développement personnel. Nous progressons en nous adaptant aux conditions fournies par notre milieu ainsi qu'au style particulier des personnes qui sont importantes pour nous à ce moment-là. Ainsi, la capacité d'être soi-même et de se respecter au contact des autres, est tributaire de plusieurs facteurs. Il serait inutile de tenter de les énumérer tous. Il suffit de comprendre que lorsque nous arrivons à l'âge adulte nous avons un certain chemin de fait dans la direction de devenir nous-mêmes mais il nous reste encore beaucoup à faire. Voici deux exemples typiques.
"J'ai l'impression de ne pas exister pour mes parents et que mes tentatives pour obtenir leur attention s'avèrent vaines. Je prends donc l'habitude de m'effacer et je conserve le message que je ne vaux pas la peine. Je m'abstiens le plus souvent de déranger en étant convaincue qu'il n'y a pas de place pour moi. À la longue, je développe, par rapport à moi, la même attitude que celle de mon entourage: j'accorde peu d'importance à ce que je veux et à ce que je désire. Je ne trouve pas que je vaux la peine d'essayer d'obtenir ce qui m'importe. De fait, je n'essaie même plus de l'obtenir. Ainsi je ne développe pas la capacité de me mobiliser pour obtenir ce que je veux dans la vie. De plus, comme il serait souffrant de désirer en vain, à répétition, je fais en sorte de n'avoir pas trop de désirs. Pour diminuer mes désirs, j'essaie de ne pas trop ressentir. Cela m'arrange d'autant plus que ce que je ressens se résume souvent à de la tristesse. Je me coupe de moi-même." "Je suis le centre d'attention de mes parents, recevant continuellement le message que je suis extraordinaire du seul fait que j'existe. C'est avec une toute autre attitude que j'aborde le monde. Il m'est facile de me considérer important, mais je souffre lorsqu'on ne m'accorde pas d'emblée un statut spécial. Gagner l'estime est quelque chose que je ne connais pas. Cela m'est dû. Faire ma place est aussi une chose qui m'est inconnue. Non seulement on doit me l'accorder, mais on doit m'accorder la première. Je suis incapable de souffrir la plus légère critique, habitué que je suis à ce que tout ce que je fasse soit considéré extraordinaire. Mes rapports avec les autres sont difficiles à plusieurs égards."
Nous arrivons à l'âge adulte en ayant atteint un certain niveau de développement. Nous avons également une certaine conception de ce que c'est qu'être une personne adulte et cette conception nous sert de guide. Nous possédons aussi un bagage d'outils: capacité de contact avec soi, de ressentir nos émotions, de les exprimer. Comme nous avons appris "par oreille", à l'occasion de relations avec des personnes qui avaient leurs propres difficultés de développement, il est normal que notre équipement soit incomplet. À cause de cela, il n'est pas étonnant que nos tentatives de développement soient souvent erratiques. Il n'est pas surprenant non plus que l'on doive vivre le même scénario à répétition avant d'arriver à comprendre ce qui se passe et à trouver des solutions satisfaisantes.
Par ailleurs, au cours de nos tentatives de développement nous accumulons inévitablement des expériences incomplètes. Leur présence jouera aussi un rôle dans la formation des noeuds relationnels. Voyons d'abord ce qu'on entend par "expériences non finies".
C. Les expériences incomplètes
1- Ressenti ou expression
Il s'agit essentiellement d'un vécu affectif qui n'a pas été "digéré" ou assimilé, qui demeure comme "en suspens" dans notre mémoire psychique. Ce vécu est incomplet en ce sens que les émotions n'ont pas été ressenties ou exprimées complètement. Bien entendu lorsque les émotions ne sont pas entièrement ressenties il est impossible de les exprimer ou encore de poser une action qui en tienne compte totalement. Le fait de faire avorter ainsi ces expériences est une sorte d'accroc à notre équilibre émotionnel. C'est pour cela que l'organisme ne peut le tolérer. Cette notion est loin d'être évidente. Elle mérite des explications. Mais commençons par une analogie, celle de la digestion.
La digestion est un processus en plusieurs étapes. Les étapes sont constantes et le but est toujours le même: l'assimilation de l'aliment. Cette assimilation a pour but de nourrir l'organisme, pour son maintien ou pour sa croissance.
Les expériences affectives ont une fonction identique. Elles nous nourrissent psychiquement et contribuent à nous construire. Comme la digestion, l'assimilation psychique se fait à l'intérieur d'un processus dont chacune des étapes est indispensable. Une première étape cruciale dans ce processus est celle qui consiste à ressentir les émotions. Si cette étape est vécue complètement, elle entraîne automatiquement d'autres étapes. C'est le fait de passer à travers toutes ces étapes qui nous permet de bien tenir compte de la manière dont nous avons été atteints. C'est ensuite, par nos gestes et nos paroles, que nous arriverons à nous respecter. Voici d'abord un exemple d'expression contenue.
"Il m'est arrivé souvent d'être ridiculisé lorsque j'étais jeune. J'étais gros, j'en avais honte et je fondais littéralement lorsque ceux qui se disaient mes copains se moquaient de moi. J'avais beaucoup de peine. J'étais humilié et parfois, quand ça durait trop longtemps, je devenais enragé. Je ne leur montrais aucun de mes sentiments. Je baissais la tête et j'attendais que cela finisse. Aujourd'hui, quand j'y pense, je leur en veux encore. Dès que je perçois de la moquerie dans les propos de quelqu'un, la moutarde me monte au nez. Mais encore, je n'ose rien dire."
Voici maintenant un exemple de ressenti incomplet.
"J'ai perdu ma mère au début de l'adolescence et elle me manque depuis ce temps-là. J'avais si peur de cette peine qui m'apparaissait sans fond, que je m'en distrayais autant que je pouvais. Je pense que j'ai enterré ma sensibilité dans les livres et dans mes études. Aujourd'hui, je pense encore souvent à elle. Je ne veux pas avoir d'enfant de peur de les perdre ou de moi-même les abandonner comme ma mère a fait. En fait, tout attachement et toute séparation me font très peur."
Il n'y a pas que les expériences incomplètes du passé qui s'inscrivent en nous. Il nous arrive encore de le faire dans le présent. Certaines situations sont tellement intenses qu'il est difficile de se laisser les vivre entièrement du premier coup. La terreur dans le cas d'une agression, par exemple, est difficile à tolérer. Il faut parfois s'en couper pour être capable de faire ce qu'il faut dans la situation: se défendre, se sauver, etc... Dans certains contextes retenir nos réactions est une question de sécurité. Ce peut-être le cas si quelqu'un nous menace avec une arme.
Toute émotion repoussée resurgira éventuellement. Pourquoi en est-il ainsi?
2- La recherche d'harmonie
Tout être vivant recherche l'harmonie. C'est parce que le vécu en suspens constitue un accroc à son équilibre que l'organisme ne peut le tolérer. Il le garde donc en mémoire et le fait resurgir à la première occasion similaire.
Comment reconnaître une émotion qui surgit du passé? Typiquement, l'émotion ou la réaction signalant une expérience non finie est plus intense que la situation actuelle ne l'exigerait. Quand on se dit qu'on réagit trop fort, quand on trouve notre réaction étrange, quand notre interlocuteur est très surpris, il y a des chances qu'une partie de notre réaction s'adresse à une situation antérieure.
"J'ai une peine démesurée à l'occasion de la mort de ma belle-mère. Je pleure, à travers le deuil présent, la perte de ma mère que je n'ai pas pleurée complètement." "Je revis, devant l'attitude hautaine de la fille de mon conjoint, les mêmes émotions que devant les sarcasmes répétés de ma soeur aînée durant toute ma jeunesse. J'ai la même réaction spontanée de cacher ma rage derrière une grande froideur et de couper le contact avec elle." "Chaque critique me ravage comme le faisaient celles de mon père. Je me rappelle encore avec une certaine douleur que même lorsque je tentais de me dépasser je n'échappais pas à la dureté de son perfectionnisme. Comme dans le passé, je ne laisse rien paraître de ma réaction."
Dans ces exemples, les personnes sont aux prises avec des expériences de leur passé qu'elles n'ont pas assimilées. Elles se sont empêchées de ressentir complètement combien elles étaient atteintes ou elles ne se sont exprimées que partiellement. L'apparition de la réaction liée au passé est une précieuse occasion d'intégrer enfin cette expérience. À chaque fois, cela permet d'augmenter notre équilibre.
Nous avons maintenant une idée plus précise de ce qu'on appelle expériences incomplètes. Voyons comment elles contribuent à former des noeuds dans nos relations actuelles.
D. Comment se forment les noeuds?
Souvent nous souffrons de nos sentiments pour les autres. Nous voudrions vivre autre chose ou être autrement. Souvent nous ne sommes pas libres d'être nous- mêmes. Souvent nous avons des réactions qui nous semblent trop fortes ou infantiles. C'est à tâtons que nous passons à travers ces expériences émotives en cherchant à "être normal". C'est justement en se forçant à "vivre ce qui n'est pas" et à "réagir autrement qu'on réagit" qu'on tisse nos noeuds ou les renforce.
1- Les noeuds: des expériences incomplètes
Les expériences incomplètes doivent être complétées. Il faut profiter de toutes les situations où elles surgissent pour le faire. Mais ce n'est pas ce que l'on fait généralement. Comme on ne comprend pas la pertinence de leur apparition, on cherche à s'en débarrasser. Ce faisant, on répète sensiblement le même scénario que les fois précédentes.
a) Repousser de nouveau son sentiment
"J'ai vécu beaucoup de séparations, tout au long de mon enfance. J'ai du quitter ma grand-mère qui était comme une deuxième mère pour moi. À plusieurs reprises, j'ai été séparée de mes amis parce que le travail de mon père l'appelait à des mutations. Ma meilleure amie d'enfance est morte de la leucémie alors qu'elle avait six ans. Ce ne sont là que quelques exemples des multiples déchirements que j'ai vécus. Je me souviens d'avoir pleuré, d'en avoir souffert. Depuis des années, toutefois, je pleure en visionnant un film où des gens qui s'aiment doivent se séparer, où des animaux qui sont liés doivent être éloignés les uns des autres."
Suis-je détraquée, anormale? Non, tout ça est parfaitement normal. Mes pleurs sont un réflexe pour ajuster ma vie émotive. Je pleure maintenant ce que je n'ai pas pleuré complètement autrefois. Il en sera ainsi tant que je n'aurai pas versé toutes les larmes que j'ai retenues dans mes multiples séparations.
Par ignorance, par gêne, on cherche à faire cesser ces émotions inattendues. Au mieux, on cherche à contrôler leur débit pour les vivre "au compte-gouttes" plutôt que d'ouvrir le "barrage". Le résultat c'est qu'il nous faut beaucoup plus de temps pour en venir à bout.
b) Inhiber de nouveau son expression
Pour d'autres expériences incomplètes, c'est l'expression qui a été inhibée. On pourrait dire que nous sommes "restés pris avec" car aucun geste ou aucune parole ne nous a permis d'aller au bout.
"J'ai subi les nombreux sarcasmes et mauvais traitements de la part de ma soeur aînée sans faire autre chose que de me replier sur moi-même avec ma peine et ma rage. Lorsqu'elle ou d'autres me font des choses semblables aujourd'hui, j'ai tellement de peine et de rage que je n'ose pas réagir. Tout au plus je laisse paraître que je ne suis pas contente."
Pour compléter le vécu du passé et pour ne pas continuer d'accumuler les expériences incomplètes, je devrais réagir aux situations actuelles en respectant intégralement l'intensité de mes sentiments. Cette ouverture me permettrait d'identifier "à qui d'autres" s'adresse cette réaction qui m'étonne. Mais ce que nous faisons le plus souvent c'est de réagir en étant conscients de l'exagération de notre réaction, mais sans savoir quoi faire d'autre. Certains le font même beaucoup: ils "ventilent" régulièrement leurs réactions sur leur entourage. Réagir sans plus de conscience ne leur permet toutefois pas de dénouer les expériences passées.
2- Les noeuds: des tentatives de développement
Nous sommes continuellement occupés à conquérir la capacité d'être nous-mêmes et de nous respecter dans nos relations avec les autres. Cette démarche de développement, toutefois, ne se fait pas en ligne droite ni sans heurt. Elle se fait, au contraire, à travers beaucoup d'obstacles. Les échecs de notre enfance proviennent à la fois de nos capacités déficientes à composer avec notre vie émotive et des réponses de ceux qui nous entouraient. Ces deux types d'obstacles nous ont conduits à des noeuds relationnels. Si nous continuons de relever nos défis de croissance de la même manière que nous le faisions avec eux, nous rencontrerons les mêmes noeuds. Mais la force de développement des êtres vivants est vive. Les moyens que nous prenons pour réussir ce que nous n'avons pas réussi dans le passé sont parfois étonnants.
a) Répéter la situation
(1) Rechercher des situations similaires
Sans en être vraiment conscients, nous cherchons à nous trouver dans des situations qui vont nous permettre de réussir ce que nous n'avons pas réussi antérieurement.
Jérôme qui a tant besoin d'exister pour quelqu'un afin de confirmer sa valeur, choisit, comme épouse, une femme qui ne semble pas très douée pour lui donner ce qu'il cherche. Elle est très indépendante et valorise l'indépendance. Elle est peu expressive et peu sensible aux besoins de Jérôme. En ce sens, elle ressemble beaucoup à la mère de ce dernier: une femme affairée qui s'impatientait devant le moindre besoin d'attention de son fils.
(2) Sauter sur l'occasion
Les besoins de croissance sont si impérieux que l'on dirait qu'on est doté d'un sonar qui détecte ce qui est susceptible de nous toucher dans des situations qui apparemment ne le devraient pas. C'est ainsi qu'on s'attache à des détails, à des choses secondaires. À cause de cela, les personnes impliquées sont souvent très surprises de notre réaction.
(3) Transformer les relations
À la longue, par notre façon de réagir on réussit à changer le climat de la relation. Ce faisant, on provoque l'autre à réagir comme on a besoin qu'il réagisse pour nous retrouver dans la situation initiale qu'on a besoin de résoudre.
"La femme que j'ai épousée était douce et aimante. Après quelques années elle est devenue acariâtre. Que s'est-il passé? Il me semble que je me retrouve à vivre avec ma marâtre de belle-mère. En fait, bien que son affection m'ait attiré, j'étais incapable de la recevoir. J'ai été avec elle aussi fermé qu'avec la femme de mon père qui me détestait. Mon épouse a beaucoup tenté de me faire parler, m'ouvrir. À la longue elle s'est découragée de réussir. Petit à petit elle a pris ma fermeture comme un manque d'amour à son égard. Elle est frustrée. Elle m'attaque de plus en plus vigoureusement. Je me renferme de plus en plus. J'ai l'impression de revivre le passé. J'ai l'impression que notre couple est détruit." "J'étais certaine que cet homme ne serait jamais violent avec moi. C'est pour cela que je l'ai choisi. Il n'avait jamais levé le petit doigt sur personne. Pourtant, à certains moments avec moi, il devient hors de lui et me frappe. Je m'aperçois que j'ai avec lui la même attitude passive et hostile que j'ai eue dans mes relations antérieures avec les hommes qui m'ont battue. Il dit qu'il ne peut me rejoindre quand j'ai cette attitude et qu'il n'y arrive qu'en étant violent."
Pour un oeil aiguisé, il est évident qu'à travers ces péripéties nous recherchons à créer des situations qui sont susceptibles de nous permettre d'évoluer. Nous cherchons à nous placer dans la situation qui nous permettra de relever le défi de croissance que nous n'avons pas réussi à relever encore. Dans chacune de ces situations nous évoluons au moins un peu. Nos progrès reposent sur la manière dont nous utilisons ces situations.
b) Répéter les mêmes comportements
Nous faisons des efforts pour nous trouver dans une situation suffisamment semblable à celle qui nous permettrait de relever des défis de développement. Malheureusement ces efforts sont en quelque sorte annulés par le fait que même si nous réussissons à recréer cette situation, nous nous conduisons d'une manière identique à ce que nous avons toujours fait.
(1) Jérôme
Jérôme se préoccupe de sa place dans plusieurs de ses relations. Il se contente de constater son manque et de profiter des situations où son besoin était comblé. Jérôme s'accommode de ces situations, comme il l'a toujours fait, même petit. Il s'organise, par ailleurs, pour avoir une vie intéressante. Son leitmotiv: ne pas compter sur les autres et sur leur affection.
(2) Jasmine
Comme elle l'a fait jadis avec sa mère et continue de le faire, Jasmine passe sa vie à faire des pieds et des mains pour éviter les critiques, la désapprobation et le rejet. Pour elle, l'approbation des autres est le signe qu'elle est "correcte". Elle désire tant cette approbation qu'elle réagit souvent à ce sujet avec des personnes qui ont peu d'importance dans sa vie. La postière qui hausse le ton en lui laissant entendre qu'elle devrait connaître le prix d'un timbre, la met dans tous ses états. Sa réaction: s'expliquer longuement pour prouver qu'elle n'est pas "si bête qu'on pense." Comme elle fait toujours avec sa mère, elle se justifie.
(3) Olivier
Olivier vit avec sa fiancée et son associé des sentiments semblables à ceux qu'il vit depuis toujours avec sa mère. Une certaine peur d'être critiqué et le sentiment omniprésent de ne pas être à la hauteur. Il agit avec ces personnes comme il a toujours agi avec sa mère. Il subit leur attitude autoritaire en rageant intérieurement et en se dévalorisant d'agir ainsi. Olivier a presque toujours l'impression de vivre dans un étau. Il a quitté plusieurs femmes avec lesquelles la relation avait bien commencé parce, qu'à la longue, il étouffait. Il s'aperçoit qu'il est attiré par les femmes qui sont capables de s'affirmer mais constate qu'il est incapable de s'affirmer devant elles. Il s'efforce toujours d'être à la hauteur sans jamais y parvenir. Il tente donc plutôt de passer inaperçu, s'effaçant, faisant passer ses besoins après ceux de l'autre.
Ces trois personnes se plaignent de ne pas avancer bien qu'elles fassent de constants efforts. Pourquoi n'avancent-elles pas? Pourquoi n'arrivent-elles pas à se vivre pleinement et à se sentir bien avec les personnes importantes de leur vie? Voici quelques autres raisons qui contribuent au maintien du "statu quo."
c) Attendre que l'autre change
Jérôme, Jasmine et Olivier continuent d'agir de la même façon comme s'ils s'attendaient à ce qu'un déclic se produise et qu'un changement survienne. Ce changement, ils attendent qu'il se produise chez les autres.
Jérôme pourrait dire: "si un jour ils pouvaient se rendre compte de ma valeur et la reconnaître, je serais enfin comblé".
Si Jasmine livrait ses pensées intimes, elle dirait probablement: "si un jour ma mère m'acceptait enfin telle que je suis, si les gens cessaient d'être critiques à mon égard, je pense que je pourrais vivre détendue et enfin heureuse".
Quant à Olivier, on l'imagine souhaiter "que toutes les personnes devant lesquelles il est si difficile pour moi de m'affirmer deviennent plus douces et acceptantes. Je pourrais alors enfin avoir droit à l'erreur".
Souvent convaincus que la solution réside dans un changement chez les autres, on attend cette transformation. Non seulement on l'attend, mais on essaie de la provoquer. Obnubilé par l'effet que l'autre nous fait, on a peu de disponibilité pour l'introspection qui pourtant pourrait nous révéler d'autres solutions.
d) Demeurer inconscient de ses besoins
La concentration sur l'autre nous permet d'éviter de jeter un regard lucide sur ce que nous vivons dans ces noeuds. La plupart du temps nous sommes peu conscients des besoins qui sont à l'origine de nos efforts. Toute notre énergie est concentrée à obtenir que l'autre agisse d'une façon qui nous convienne. Si nous devenons inventifs quant aux moyens d'être satisfaits, c'est pour imaginer toutes les façons dont l'autre pourrait enfin régler notre problème. C'est ainsi que nous passons parfois nos "commandes" à nos proches qui refusent ou s'empressent d'obtempérer. Qu'ils acceptent ou refusent ne contribuera pas à défaire le noeud. La situation sera peut- être moins tendue, mais elle engendrera souvent d'autres difficultés relationnelles.
Occulter nos besoins et focaliser sur le comportement de l'autre présente un avantage: on est moins forcé de s'impliquer. Mais au total, les désavantages sont beaucoup plus nombreux.
e) Cacher sa dépendance On préfère ne pas être en contact avec nos besoins car ils témoignent de notre dépendance. Il est souvent difficile d'admettre qu'un autre a une immense importance pour nous cela, même quand il s'agit d'un conjoint ou d'un parent. Lui avouer c'est se rendre vulnérable. L'idée de dépendance fait peur. Beaucoup d'auteurs et de pseudo- psy nous encouragent d'ailleurs à cultiver cette crainte. C'est donc souvent en se basant sur leur rationnel boiteux qu'on cherche à dissimuler notre dépendance. Pour dissimuler l'importance de l'autre et de notre besoin nous devons prendre des distances ou faire des "joutes inter personnelles" qui nous permettent de nous cacher. Parfois nous choisissons de nous durcir. Ce faisant, nous n'exprimons souvent qu'une partie de notre vécu, celui sur lequel nous nous sentons en contrôle. L'expression incomplète de tout vécu important, nous l'avons vu, conduit à des noeuds ou les perpétue. Se cacher à soi-même et cacher à l'autre ce que nous vivons d'important à son égard est un des moyens les plus efficaces de tisser des noeuds dans lesquels enchevêtrer nos relations.
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http://www.redpsy.com/infopsy/noeuds2.html |
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Résumé de l'article Plusieurs auteurs parlent de blessures du passé qui influent sur nos relations présentes. D'autres soulignent les scénarios répétitifs qui nous conduisent toujours dans les mêmes impasses. En fait, c'est notre "manière de vivre" nos expériences émotives avec l'autre qui est responsable des noeuds qui nous étouffent ou étouffent la relation. Pourquoi en est-il ainsi? Que faire pour dénouer ces noeuds? Table des matières A. Introduction B. Histoire de noeuds: constance et similitude C. Caractéristiques des histoires de noeuds D. Conclusion: réactions à l'impasse Vous pouvez aussi voir: Vos questions liées à cet article et nos réponses ! |
A. Introduction Il s'écrit beaucoup de choses sur les relations humaines. On en traite sous différents angles: la communication, la vie de couple, l'amour, la psychologie de l'homme et de la femme, la relation parent-enfants, etc. Dans beaucoup de ces livres, les difficultés interpersonnelles et les conflits sont bien décrits. Le lecteur s'y reconnaît tellement que plusieurs de ces ouvrages sont devenus des best-sellers. Dans la majorité de ces ouvrages, toutefois, je trouve peu de solutions efficaces et réalistes à ce qu'on considère comme des noeuds dans les relations. Par exemple, les conseils sont souvent inapplicables dans les faits parce qu'ils font appel à la volonté seulement. C'est le cas de cette recommandation concernant ce que certains appellent la dépendance affective: "ne vous attachez plus à ce genre de personne". Une telle prescription ne tient pas compte du fait que le psychisme ne peut se soumettre à la raison seulement. On se souvient de la phrase de Pascal: "le coeur a des raisons que la raison ne connaît point". Elle s'applique bien aux attraits et aux antipathies, aux émotions et aux réactions intenses envers les autres. On ne peut composer avec ces expériences complexes en faisant des choix uniquement rationnels sans y laisser une partie de sa vitalité. Les solutions proposées sont souvent inefficaces aussi, parce qu'elles ne s'attaquent pas au coeur du problème. En fait la cause des difficultés n'est pas cernée. Souvent on se limite à les décrire et à en déterminer l'origine. Lorsqu'on ne comprend pas ce qui cause un problème il est difficile d'y trouver une solution. Mais il faut l'avouer, la question est complexe et elle ne date pas d'aujourd'hui. Les complications relationnelles ont, de tous les temps, fait saigner bien des coeurs et fait aussi répandre beaucoup de sang. Le suicide et le meurtre sont parfois le dramatique aboutissement de conflits entre personnes. On remarque dans les drames politiques et armés des ingrédients identiques à ceux qui attisent les guerres interpersonnelles. Les noeuds dans les relations engendrent beaucoup de souffrance. Il est courant de voir des gens écorchés par leurs multiples ruptures, y compris parfois avec leurs parents. Mais il n'est pas rare non plus de voir des personnes âgés, adresser à leur conjoint les mêmes reproches et vivre les mêmes insatisfactions que dans les premières années de leur vie à deux. Ces gens sont souvent dans un état déplorable, autant au plan psychique que physique. On s'en doute aussi, il n'y a pas de recette magique ou de truc simple pour dénouer les relations problématiques. Les noeuds sont d'ordre émotif et c'est par une solution émotive qu'on les dénoue. Ce n'est pas facile. Ceux qui veulent trouver une issue aux noeuds qu'ils rencontrent régulièrement dans leurs relations pourront donc troquer la souffrance présente contre des moments exigeants au plan émotif. Mais combien nombreuses seront les récompenses qu'ils trouveront dans cette voie de solution: vitalité accrue, relation plus dense et plus satisfaisante, confiance et fierté plus grandes avec en prime, un pas dans la direction d'une plus grande maturité psychique. Cet article a pour but de mieux comprendre en quoi consiste ce que nous appelons Le transfert dans les relations. À l'aide d'un exemple élaboré, il dégage la similitude des difficultés vécues dans diverses relations importantes ainsi que la présence d'un dénominateur commun au coeur des divers noeuds. Il met aussi en lumière les attitudes et les comportements qu'on adopte typiquement par rapport à ces difficultés et face aux personnes vis-à-vis desquelles on les éprouve. |
Jérôme est un cadre supérieur dans une entreprise de services informatiques. C'est un homme très intelligent, réservé, articulé et couvert de diplômes. Il a gravi les échelons de l'entreprise qui l'a pris à son service dès sa sortie de l'université, grâce à son désir d'excellence et à sa capacité d'abattre une somme monstrueuse de travail en un temps record. Sa vie familiale, à première vue, est bonne. Il vit avec la même femme depuis 15 ans. Ils ont chacun leur vie professionnelle et font beaucoup de sport ensemble. Jérôme adore ses trois enfants.
Bien qu'il soit admirablement performant sur beaucoup de terrains, Jérôme est déprimé. Mais il ne parle jamais de cela. C'est sa vie. En fait, il est déprimé depuis à peu près l'âge de 9 ans. À son souvenir, un fond de tristesse a toujours tapissé sa vie. Mais Jérôme s'est fait à l'idée. Selon lui, c'est irrémédiable... il y a des choses qu'il n'a pas eues dans sa vie et qu'il ne pourra jamais avoir. Il n'a pas eu l'importance qu'il aurait voulu avoir auprès de sa mère et cela il ne peut le changer. Au plan amoureux, Jérôme a aussi sa théorie: la lune de miel ne peut toujours durer. Il faut être adulte. Il est convaincu aussi qu'il est impossible, dans un milieu de travail, d'obtenir la reconnaissance dont on a besoin. Il faut se faire à l'idée qu'on est payé pour fournir des résultats un point c'est tout.
Concernant son travail, Jérôme parle toujours comme s'il s'était fait à l'idée de cet état de fait, mais au fond, il est déçu lorsqu'il fournit une performance remarquable et que son directeur n'en fait aucun cas. Il sait, aussi que ce dernier se sert parfois de ses idées auprès de la haute direction. Il aimerait que son patron lui en donne le crédit. Il voudrait aussi que son patron lui dise de vive voix à quel point il trouve sa contribution valable dans l'entreprise.
Il n'est toutefois pas question d'avouer ce souhait au patron. Il est encore moins question de lui avouer son besoin de reconnaissance. Ce serait montrer une faiblesse. À chaque opportunité, cependant, il se prend à espérer. Chaque fois, il est déçu. Sa vie n'est pas réellement empoisonnée par cette frustration au travail... seulement ternie.
Jérôme se trouve exigeant et trop dépendant. Sa solution: enrayer son désir de reconnaissance et maintenir une distance avec son patron à qui il en veut à répétition.
Avec son épouse, Jérôme vit aussi une insatisfaction profonde, sur un aspect en particulier. C'est avec beaucoup de réticence qu'il accepte de parler de ce sujet car, depuis plusieurs années déjà, il n'essaie plus d'obtenir satisfaction. Il est convaincu que son épouse ne changera jamais. Il lui a souvent dit ce qu'il n'aimait pas. À maintes reprises il s'est mis en colère. Chaque fois, il a obtenu une réponse identique. Il en conclut qu'il est trop exigeant et qu'il devrait s'accommoder.
Ce qui le blesse le plus c'est l'impression que sa femme agit souvent comme s'il n'existait pas. Elle ne prend aucunement en considération certaines demandes qu'il lui fait. Elle les traite comme des caprices. Il a l'impression que tout doit se faire à sa manière à elle. Cela le choque au plus haut point. Cela le peine aussi. Mais avec elle, pas plus qu'avec son patron, il n'est question de lui faire voir quelle blessure elle lui inflige. Il serait alors en position trop vulnérable. D'ailleurs, ça le révolte d'être blessé par ce manque de considération. Il se trouve infantile et trop dépendant. Sa solution: se taire pour ne pas se faire traiter d'enquiquineur et prendre ses distances pour marquer sa froideur..
La vie de Jérôme n'est pas réellement empoisonnée par ce tiraillement avec sa femme. Mais sa relation est ternie. Il lui en veut souvent (il remarque son manque de sensibilité envers lui à chaque fois que cela se produit... même pour une si petite choses que de ne pas retenir une porte quand il la suit de près). Il s'aperçoit, intérieurement, qu'il s'éloigne d'elle. Il a aussi le goût de se venger: pourquoi serait-il gentil, prévenant, lui? Une poire! Le vase déborde parfois. Il réagit démesurément pour une peccadille. Et voilà qu'elle le traite de capricieux, grincheux! Il n'en faut pas plus pour repartir le carrousel de Jérôme: il est blessé (à la fois peiné et en colère). Il boude sa femme et il s'en veut de lui accorder autant d'importance. Il s'en veut d'avoir ce besoin et cherche à se raisonner; il réussit passablement et se retrouve éteint et déprimé.
Le fils aîné de Jérôme vient d'entrer dans l'adolescence. Ils avaient jusque-là une relation chaleureuse. L'enfant le réclamait, lui démontrait de l'affection. Depuis quelque temps, son fils l'ignore. Qui plus est, il se moque de ce qui importe à son père. Jérôme est peiné. Trop peiné, trouve-t-il. Il devrait être plus adulte et comprendre que l'adolescence est un âge ingrat, un âge où les parents comptent apparemment peu. Jérôme se raisonne en vain. L'attitude de son fils le peine profondément. Ce dernier aussi le traite comme un rien!
Encore une fois, impossible de parler de cette peine et de ce besoin d'être pris en considération. Il invoque comme raison qu'un enfant n'a pas à porter les problèmes de ses parents. Cette dépendance est son problème à lui et il réglera ce problème lui-même. Sa solution: tenter des rapprochements sur des terrains que lui et son fils ont en commun. Mais même sur ces terrains Jérôme n'obtient pas de considération de son fils. Alors, il cherche à se détacher émotivement.
Jérôme dépense beaucoup d'énergie pour "avoir une place" auprès de ceux qui ont de l'importance pour lui. Il travaille à cela avec sa femme, son fils, son patron et souvent avec d'autres personnes. Ce besoin est tellement grand et si inassouvi que toute situation le moindrement propice à l'éveiller se transforme en arène où Jérôme se débat pour obtenir ce à quoi il aspire. Parfois la bataille est uniquement intérieure. Par exemple lorsqu'il se trouve en société et qu'il cherche "comment se comporter" pour qu'on le trouve intéressant et qu'on apprécie sa présence.
Parfois la bataille qu'il livre est plus visible, par exemple avec sa secrétaire. Cette dernière fait fi, systématiquement, de ses directives concernant le temps supplémentaire, les pauses, les retards. Alors, il explique, s'explique, ré-explique, justifie. Mais en vain. Il est en colère d'avoir si peu d'impact, mais à chaque occasion il espère qu'elle aura compris sa position et en tiendra compte. Mais non, à la première occasion, elle récidive. Bien qu'il la considère par ailleurs comme une secrétaire hors pair, il rêve de se débarrasser d'elle tellement son manque de considération pour lui l'irrite profondément.
Il n'est pas question, pour Jérôme, de révéler à sa secrétaire à quel point son comportement le dérange et combien il est contrarié par son manque de respect pour ses directives. Ce serait être trop émotif avec une subalterne. Il craint d'être ridicule. Avec elle aussi, Jérôme se trouve trop dépendant, réagissant trop intensément.
Avec Julia, sa fille de 5 ans, c'est merveilleux. Il est son papa adoré. Elle ne cesse de le cajoler et de rechercher sa présence (comme son fils aîné le faisait quelques années auparavant). Il aime cet enfant à la folie. En sa présence, il est aux oiseaux. Parfois, il a peur qu'elle grandisse.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Jérôme vit des sentiments analogues avec ses animaux. C'est un amoureux des chevaux. Il a eu longtemps un étalon et une jument dont lui et son épouse s'occupaient beaucoup à l'époque où il avait encore des loisirs. Dans son fort intérieur, Jérôme désire être aimé de ses bêtes. Il lui est arrivé souvent de tolérer des comportements dangereux de sa jument, pour ne pas "être bête" avec elle.
À son grand désarroi, il vit quelque chose de semblable avec le chat de la maison. Ce dernier, comme beaucoup de moustachus du genre, ne daigne même pas remarquer sa présence. S'il allonge la main pour le flatter, systématiquement l'indépendant félin file en douce. Il se prend à haïr cet animal! Sa solution: il l'ignore autant qu'il peut et se jure de n'avoir plus jamais de chat.
En psychothérapie, par contre, c'est le bonheur, comme avec sa fille Julia. Dans ce cadre, un homme (que Jérôme estime) l'écoute, prend en considération ce qu'il vit, l'aide à trouver des solutions qui lui conviennent réellement. Ce lieu devient une sorte de refuge. Il y vient chaque fois avec plaisir, même si le travail qu'il y fait est parfois pénible. Là, il avoue qu'il éprouve un grand bien "à être considéré pour ce qu'il est", "à avoir une place". Malgré tout, c'est pour lui une faiblesse d'avoir autant besoin de cela.
Jérôme, on le devine, ne veut pas voir la fin de sa psychothérapie. On peut penser qu'elle s'éternisera, par compensation, si le thérapeute ne l'aide pas à dénouer ce qui fait problème dans ses relations.
On ne s'étonne certainement pas maintenant de savoir que Jérôme est déprimé. Cet homme qui pourrait paraître comblé n'obtient pourtant pas ce qu'il souhaite tant: "être quelqu'un d'important pour les gens qui ont de l'importance pour lui". Et, qu'il le veuille ou non, cela le fait souffrir énormément.
On ne s'étonnerait pas non plus d'apprendre que Jérôme est tombé amoureux fou d'une femme pour qui il a l'impression d'être tout et qu'il songe à tout quitter pour partir avec elle... comme un certain roi, Édouard VIII, l'a fait autrefois au grand étonnement de tous... comme plusieurs hommes se tiennent sur leur garde de peur que cela leur arrive.
C. Caractéristiques des histoires de noeuds
L'histoire de Jérôme pourrait être celle de chacun d'entre nous, à quelques variantes près. Nos histoires de relations difficiles ont en effet les caractéristiques suivantes:
[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: small; background-color: rgb(255, 255, 255);"]
[*]l'existence d'une frustration se manisfestant dans diverses zones de notre vie
[*]une certaine conscience de ce que nous recherchons
[*]un entêtement indéfectible à garder le silence sur le besoin que cache nos demandes ou nos reproches à l'autre
[*]des ruptures ou des coupures émotionnelles
[*]une tentative de survivre dans la relation, même si on a l'impression de s'y vider (ou la tendance à se trouver, à répétition, dans une relation où on vit quelque chose d'analogue)
[*]la persistance du besoin, malgré tout ce que l'on fait pour s'en débarrasser.
[/list]
La description de ce que vit Jérôme révèle la présence de ces caractéristiques. Voyons cela plus en détail.
[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: small; background-color: rgb(255, 255, 255);"]
[*]En prenant un certain recul, Jérôme constate une similitude de frustration qu'il éprouve dans presque toutes ses relations importantes. Il s'aperçoit aussi que les relations qui le rendent heureux sont justement celles où l'inverse se passe, comme avec sa fille et son psychothérapeute.
[*]Comme Jérôme s'autorise à ressentir les divers sentiments qu'il éprouve dans ses relations, même si ceux-ci sont parfois pénibles, il est capable de cerner ce qui lui manque avec certaines personnes et ce qui le comble avec d'autres. Une certaine introspection lui permet d'identifier un dénominateur commun: sentir qu'il a de l'importance pour ces personnes.
[*]Pour Jérôme, comme pour la plupart des personnes, un tel désir est inavouable. Jugée infantile, cette quête place Jérôme en situation de vulnérabilité par rapport aux personnes dont il attend une réponse. Il est donc juste de dire que Jérôme peut être très ébranlé sur ce sujet. Par exemple, lorsque l'importance qu'il souhaite ne lui est pas accordée, il est généralement triste. Lorsqu'il a la place qu'il souhaite, il est rempli et content. Il est vrai également que les personnes qui ont une telle importance pour lui ont le pouvoir de le blesser autant que de le réjouir. Jérôme a raison de se trouver dépendant de ces personnes.
[*]Comme Jérôme, l'impasse à laquelle on aboutit nous fait parfois l'impression d'un noeud gordien. Or, on se rappelle le fameux geste d'Alexandre le Grand qui voulu relever le défi de dénouer le lien inextricable d'une série de noeuds si compacte que ni la réflexion ni la vue ne permettait de saisir d'où partait cet entrelacement et où il se dérobait. Le brillant Alexandre lutta longuement contre le secret de ces noeuds. N'arrivant pas à trouver le fil par lequel dénouer l'inextricable, il sortit son épée et rompit toutes les courroies.
Découragés et impuissants, c'est le choix que nous faisons. La rupture peut être physique: on cesse de fréquenter la personne. Mais on peut demeurer en relation avec la personne et rompre le contact émotif. On voudrait bien que d'une manière où de l'autre le tour soit joué: être débarrassé du problème.
Cette célèbre solution est la plus courante que j'aie rencontrée dans les entreprises. En fait, c'est la seule qu'on applique aux conflits de personnalité, à ce que je sache. On sépare les personnes impliquées. Cette issue coûte parfois très cher pécuniairement, mais c'est la meilleure que les dirigeants puissent envisager car on ne comprend pas comment naissent ces conflits. Bien entendu, on ne sait pas sur quelle corde tirer pour dénouer le problème quand le noeud est devenu si serré que la situation est invivable pour les individus impliqués ainsi que pour leur entourage.
Trancher le noeud gordien est aussi la solution que l'on choisit dans certains cas où nos amis ne nous conviennent plus. Les individus les plus portés sur l'expression tenteront une ou deux explications. Les autres mettront fin au lien. D'une manière drastique ou en filant à l'anglaise, la solution est la même: on cesse la relation pour se débarrasser du problème, ou de la personne-problème (la plupart du temps, on pense que l'autre est le problème). Souvent, on agit ainsi parce qu'on ne sait que faire d'autre. Mais parfois, on a tellement enduré longtemps l'insatisfaction qu'on ne veut même plus chercher comment régler le problème!
Devant l'impossibilité de dénouer la situation, avec chaque personne chez qui il "frappe un noeud", Jérôme choisit la solution d'Alexandre le Grand: trancher la sangle au-dessus du noeud. Il ne rompt pas la relation mais c'est tout comme: il s'éloigne de sa femme, cherche à s'insensibiliser devant son fils, prend ses distances face à son patron, souhaite le départ de sa secrétaire, ignore le chat autant qu'il peut. Jérôme cherche à effectuer une rupture émotionnelle.
L'autre solution de Jérôme: occulter son besoin. Pour cela, il lui faut rompre le contact avec lui-même. Il le fait en contestant continuellement son besoin: "je suis trop dépendant", "mon besoin est infantile". Il le fait aussi en refusant de tenir compte de son besoin autrement que de la manière vaine à laquelle il a recours continuellement. En effet, on voit que Jérôme répète le même comportement, même si celui-ci s'avère inutile. Il donne des explications à sa secrétaire, fois après fois, même si cela ne donne rien. Il a fait de nombreuses scènes à sa femme, même après s'être rendu compte que cette méthode était inefficace. Après un certain temps, usé, il choisit de laisser faire. Cette décision ne le satisfait pas davantage car il renonce ainsi à répondre à son besoin.
[*]Certaines personnes quittent plus que d'autres. Celles qui quittent, dans une situations comme celle où se trouve Jérôme, reproduisent typiquement le même schéma dans une relation subséquente. Et cela, quel que soit le type de relation interrompue: relation amoureuse, de travail, etc. On comprendra, à la lecture des articles subséquents, pourquoi on emprunte systématiquement la même structure de comportements.
Jérôme demeure dans ses relations même si elles sont grandement insatisfaisantes. Il est remarquable également qu'il reste constant à la fois dans sa frustration et dans son choix de solutions. En effet, il résiste constamment à faire connaître son besoin. Si on peut comprendre sa pudeur à le faire avec sa secrétaire, on s'étonne toutefois de sa résistance à le faire avec son épouse. On constate que même avec elle, il garde cette position inébranlable.
"L'essentiel n'est visible qu'avec le coeur" faisait dire St-Exupéry au Petit Prince. Or Jérôme ne veut pas parler de coeur à coeur. Il a trop peur. Toutefois, il veut que les autres ouvrent leur coeur pour le comprendre.
[*]En fait, ce n'est pas parce que Jérôme se refuse à montrer son besoin que ce dernier disparaît. Ce n'est pas non plus parce qu'il cherche à l'occulter qu'il se dissout non plus. Au contraire, l'aspiration à être quelqu'un pour l'autre reste présente. Plus Jérôme en est conscient, plus il se rend compte que cette préoccupation est omniprésente.
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D. Conclusion: réactions à l'impasse
On le voit dans l'exemple, on l'expérimente dans notre vie, la façon typique de composer avec les noeuds de nos relations conduit à l'impasse:
- les gens autour de nous ne changent pas, mais ils demeurent tout aussi importants pour nous;
- même si nous décidons d'abandonner notre recherche et de renoncer à la satisfaction, on se surprend à la continuer inconsciemment (Jérôme est déçu malgré lui de l'absence de reconnaissance de son patron et de l'ignorance du chat à son égard);
- si on cherche à s'adapter à la situation insatisfaisante, on vit malgré nous une insatisfaction. Il s'ensuit des sentiments de tristesse et de colère qui se transforment parfois en dépression plus ou moins intense.
Devant l'impasse certains ont la réaction de se décourager: ils perdent confiance dans la possibilité d'avoir des relations réellement satisfaisantes. D'autres perdent confiance en leur capacité d'établir des relations. Ils se pensent handicapés psychologiquement. Certains, enfin, n'en finissent plus de poursuivre une recherche, cherchant conseil dans les livres, les experts, les diverses expériences de croissance personnelle.
Pourquoi est-ce si difficile de trouver les réponses? Pour trouver la clé qui permette de délier les noeuds de nos relations, il faut d'abord comprendre comment ces noeuds se forment. Pour ensuite dénouer ces situations interpersonnelles intenses, il faut maîtriser certaines habiletés à composer avec notre expérience émotive.
Pour poursuivre votre lecture, l'article "Aux sources du transfert" est la deuxième partie de "Le transfert dans les relations". Il traite de la formation des noeuds et de leur raison d'être dans notre vie d'humains.
Vous pouvez aussi vous préparer à cette lecture en parcourant le texte intitulé "Les chemins de la croissance" . Ce dernier donne un aperçu des grands défis que nous avons à rencontrer dans notre développement psychique. Or, les noeuds de nos relations sont intimement liés à ces défis.
À ceux qui veulent se servir activement de cette série d'articles, je suggère l'outil "Repérer les noeuds dans mes relations".
Enfin, pour un aperçu du même sujet, cette fois présenté dans un autre style, on peut lire, dans la section "Images intérieures", le récit poétique "À la recherche d'un paradis tordu".
Etre doué dans le "neuneu", y'aurait concept
Invité- Invité
Re: news lifes :)
L’inversion des rôles dans la relation d’aide
UTILE (4)
Article rédigé par Annie Ludinard, Coordinatrice du Relais des Aidants, 9 janvier 2013Consulter son profil complet
Dans le cadre de l’accompagnement d’un proche en situation de perte d’autonomie ou de dépendance, les aidants ont souvent le sentiment, avec le temps, de ne plus être à leur place. Le fait même que l’aidant prenne en charge tout ou partie du quotidien de la personne aidée va engendrer un déséquilibre dans la relation provoquant parfois une inversion des rôles : « J’ai le sentiment de ne plus être son enfant, son conjoint mais d’être devenu son père, sa mère ».
En effet, le sens du devoir, le sentiment de culpabilité, « de ne jamais en faire assez » peut amener les aidants à en faire toujours plus tout en se sentant « piégés » dans cette relation d’aide.
Ainsi, les aidants vont avoir tendance à répondre à toutes les sollicitations de la personne aidée jusqu’à parfois devancer ses moindres besoins et désirs, voire même faire à sa place. L’aidant s’inscrit peu à peu dans un rôle protecteur comme un père ou une mère à l’égard de son enfant avec le sentiment d’être seul responsable de la personne aidée.
Toutefois, même si l’aidant perçoit que dans sa relation à la personne aidée, les rôles sont inversés, celui-ci comme la personne aidée vont y trouver des compensations voire un autre équilibre.
Pour sa part, l’aidant pourra avoir le sentiment, dans un premier temps, que son rôle est « héroïque » allant même jusqu’à revendiquer cette place qui le confortera dans ses valeurs familiales, culturelles… et participera à renforcer son estime de soi.
Quant à la personne aidée, on peut penser que cette attention de tous les instants l’inscrit dans une relation confortable. « Ma fille s’occupe de moi, elle est à l’écoute de mes besoins, de mes désirs, je ne vais pas me plaindre ! ». Elle se sentira rassurée, valorisée, confortée dans l’idée qu’elle est aimée et pourra même dans certains cas avoir tendance à en profiter !
Mais attention, avec le temps, il n’est pas rare de constater que cette place héroïque, cette plénitude nourrie d’une satisfaction du devoir accompli ne se transforme peu à peu pour l’aidant en un sentiment sacrificiel, avec, in fine, l’impression que cette relation aidant/aidée devient pesante,contraignante.
Aussi, pour que la relation aidant/aidée reste équilibrée et ne se transforme pas en une relation contrainte, il est important que l’aidant reste vigilant et qu’il mette tout en œuvre pour se réapproprier sa juste place afin de retrouver l’estime de soi nécessaire à l’équilibre de la relation aidant/aidée.
http://www.aidonslesnotres.fr/s-organiser-quand-on-est-aidant/article?urlTitle=l-inversion-des-roles-dans-la-relation-d-aide
UTILE (4)
Article rédigé par Annie Ludinard, Coordinatrice du Relais des Aidants, 9 janvier 2013Consulter son profil complet
Dans le cadre de l’accompagnement d’un proche en situation de perte d’autonomie ou de dépendance, les aidants ont souvent le sentiment, avec le temps, de ne plus être à leur place. Le fait même que l’aidant prenne en charge tout ou partie du quotidien de la personne aidée va engendrer un déséquilibre dans la relation provoquant parfois une inversion des rôles : « J’ai le sentiment de ne plus être son enfant, son conjoint mais d’être devenu son père, sa mère ».
En effet, le sens du devoir, le sentiment de culpabilité, « de ne jamais en faire assez » peut amener les aidants à en faire toujours plus tout en se sentant « piégés » dans cette relation d’aide.
Ainsi, les aidants vont avoir tendance à répondre à toutes les sollicitations de la personne aidée jusqu’à parfois devancer ses moindres besoins et désirs, voire même faire à sa place. L’aidant s’inscrit peu à peu dans un rôle protecteur comme un père ou une mère à l’égard de son enfant avec le sentiment d’être seul responsable de la personne aidée.
Toutefois, même si l’aidant perçoit que dans sa relation à la personne aidée, les rôles sont inversés, celui-ci comme la personne aidée vont y trouver des compensations voire un autre équilibre.
Pour sa part, l’aidant pourra avoir le sentiment, dans un premier temps, que son rôle est « héroïque » allant même jusqu’à revendiquer cette place qui le confortera dans ses valeurs familiales, culturelles… et participera à renforcer son estime de soi.
Quant à la personne aidée, on peut penser que cette attention de tous les instants l’inscrit dans une relation confortable. « Ma fille s’occupe de moi, elle est à l’écoute de mes besoins, de mes désirs, je ne vais pas me plaindre ! ». Elle se sentira rassurée, valorisée, confortée dans l’idée qu’elle est aimée et pourra même dans certains cas avoir tendance à en profiter !
Mais attention, avec le temps, il n’est pas rare de constater que cette place héroïque, cette plénitude nourrie d’une satisfaction du devoir accompli ne se transforme peu à peu pour l’aidant en un sentiment sacrificiel, avec, in fine, l’impression que cette relation aidant/aidée devient pesante,contraignante.
Aussi, pour que la relation aidant/aidée reste équilibrée et ne se transforme pas en une relation contrainte, il est important que l’aidant reste vigilant et qu’il mette tout en œuvre pour se réapproprier sa juste place afin de retrouver l’estime de soi nécessaire à l’équilibre de la relation aidant/aidée.
http://www.aidonslesnotres.fr/s-organiser-quand-on-est-aidant/article?urlTitle=l-inversion-des-roles-dans-la-relation-d-aide
Invité- Invité
Re: news lifes :)
http://www.nadawehbe.org/Documents/Articles/Inversion%20des%20r%F4les%20des%20parents.pdf
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Lorsque le parent, aux prises avec un trouble mental grave, éprouve de la difficulté à exercer ses rôles sociaux, et surtout son rôle parental, l’enfant peut être amené à assumer des tâches et des rôles normalement attribués à une personne adulte…
On parle alors de parentification de l’enfant, de suppléance du parent ou d’inversion du rôle parental. Les écrits regorgent de témoignages d’inversion du rôle parental, comme celui de cette mère qui décrit « comment ses enfants la remplaçaient quand elle était malade, cuisinant, faisant les courses, allant à la banque et ramenant les plus jeunes de l’école ». Faisant référence aux travaux de Bleuler, professeur de psychiatrie à Zurich et contemporain de Sigmund Freud, les psychiatres Mordoch et Hall constatent aussi le lourd fardeau et les sacrifices d’enfant de parent atteint de schizophrénie qui, en plus de prendre soin de ce parent, devaient s’occuper d’eux-mêmes, tout en demeurant dans des environnements inadéquats.
Le fait d’assumer pendant l’enfance de lourdes responsabilités d’adulte a des conséquences à court et à long terme. Elles ne sont cependant pas toutes négatives vu la capacité de l’enfant à s’adapter à des stress multiples. Pour preuve, la moitié de 18 jeunes résilients interrogés dans le cadre d’une étude « ont assumé un rôle de gardiennage, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de la famille. Cela incluait la prise en charge de toutes les tâches familiales, la gestion du budget et du quotidien, ainsi que les soins aux enfants plus jeunes et au parent malade », comme l’indiquent Beardslee et Podorefshy.
L’inversion du rôle parental a cependant aussi ses effets négatifs. Le docteur Anthony. E. James estime que certains des enfants arborant une confiance en eux et une autonomie dépassant un développement normal pour leur âge peuvent, une fois adultes, éprouver des difficultés à s’appuyer sur les autres et à demander de l’aide. Ce que confirme le psychiatre K. A. Judge : « Certains enfants résilients paient le prix de leur compétence et peuvent trouver que les stratégies d’adaptation de leur enfance et de leur adolescence rendent difficile l’atteinte de l’intimité à l’âge adulte ». Enfin, l’obligation de renoncer au lourd fardeau qu’impose l’inversion du rôle parental a parfois un impact psychologique tout aussi négatif. L’enfant est alors en proie à des « sentiments d’incompétence, de culpabilité et de trahison envers la famille et le parent malade quant au mandat implicite de maintenir la famille unie. Certains enfants semblent intégrer l’idée qu’ils ont abandonné le parent et la famille, ce qui peut détériorer l’estime de soi ».
La résilience s’expliquerait en grande partie par le fait que certains enfants ont une capacité de résistance au stress issue de l’interaction entre trois types de facteurs de protection :
- des facteurs personnels tels le tempérament, l’apprentissage, certaines expériences de vie de l’enfant, l’intelligence et la compétence sociale.
- des facteurs sociaux et, au premier chef, l’action de certaines forces au sein de la famille.
- des facteurs d’environnement dont le recours à l’aide extérieure.
Les 18 jeunes considérés comme résilients démontrent « une connaissance de soi considérable, un engagement relationnel élevé et une capacité à penser et agir distinctement de leurs parents ». Leur connaissance de soi notamment leur permet d’évaluer rapidement une situation et de réagir adéquatement au stress induit par le trouble mental grave du parent. Des facteurs liés au tempérament et aux modes d’adaptation, à l’estime de soi positive et au sentiment d’avoir de l’emprise sur soi, ont aussi été observés. De plus, 16 d’entre eux ont révélé entretenir des relations étroites et intimes avec des personnes importantes pour eux, autres que le parent. La capacité de l’enfant de se distancer du parent, d’assumer des responsabilités et d’établir des relations significatives avec d’autres adultes à l’extérieur de la maison apparaît essentielle au développement de la résilience. Elle permet à l’enfant non seulement de bénéficier d’autres modèles adultes mais aussi d’y trouver une source de soutien et de réconfort.
La capacité d’éprouver une réelle compassion pour le parent atteint et une bonne connaissance des troubles et de ses conséquences favorisent aussi la résilience. D’où l’importance de la transmission de l’information. Bien renseigné, l’enfant est non seulement en mesure de comprendre ce qui se passe, mais aussi de se déculpabiliser et de ne pas se croire responsable des troubles du parent.
La réalisation personnelle peut, et il est important de le mentionner, passer par des comportements dirigés davantage vers le fonctionnement familial au détriment de l’accomplissement personnel. Mordoch et Hall mettent donc en garde les chercheurs contre le piège de n’utiliser que des mesures de compétence extérieures associées au succès scolaire ou professionnel, sans prendre en considération d’autres types de réalisation personnelle. S’occuper des soins et de la maison peut aussi être considéré comme un comportement résilient.
Les enfants qui vivent avec un parent aux prises avec un trouble mental ne sont malheureusement pas à l’abri de la négligence et des mauvais traitements. À quelles formes d’abus sont-ils exposés ? Dans une étude menée auprès de 58 femmes hospitalisées, Dipple, Smith Andrew et Evans (2002) ont recensé des abus verbaux (18,5 %), des abus physiques (22 %), de la négligence émotionnelle (54 %) et de la négligence physique (50 %). Certains enfants subiraient plus d’une forme d’abus.
En savoir plus sur http://www.signesetsens.com/psycho-inversion-du-role-parental.html#5w4DsFw4UCj4liF0.99
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La psycho
dans Signes & sens
image: http://www.signesetsens.com/astuces-conseils-citations/linversion-du-role-parental.jpg
dans Signes & sens
L'inversion du rôle parental |
image: http://www.signesetsens.com/astuces-conseils-citations/linversion-du-role-parental.jpg
Lorsque le parent, aux prises avec un trouble mental grave, éprouve de la difficulté à exercer ses rôles sociaux, et surtout son rôle parental, l’enfant peut être amené à assumer des tâches et des rôles normalement attribués à une personne adulte…
On parle alors de parentification de l’enfant, de suppléance du parent ou d’inversion du rôle parental. Les écrits regorgent de témoignages d’inversion du rôle parental, comme celui de cette mère qui décrit « comment ses enfants la remplaçaient quand elle était malade, cuisinant, faisant les courses, allant à la banque et ramenant les plus jeunes de l’école ». Faisant référence aux travaux de Bleuler, professeur de psychiatrie à Zurich et contemporain de Sigmund Freud, les psychiatres Mordoch et Hall constatent aussi le lourd fardeau et les sacrifices d’enfant de parent atteint de schizophrénie qui, en plus de prendre soin de ce parent, devaient s’occuper d’eux-mêmes, tout en demeurant dans des environnements inadéquats.
Les conséquences
Le fait d’assumer pendant l’enfance de lourdes responsabilités d’adulte a des conséquences à court et à long terme. Elles ne sont cependant pas toutes négatives vu la capacité de l’enfant à s’adapter à des stress multiples. Pour preuve, la moitié de 18 jeunes résilients interrogés dans le cadre d’une étude « ont assumé un rôle de gardiennage, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de la famille. Cela incluait la prise en charge de toutes les tâches familiales, la gestion du budget et du quotidien, ainsi que les soins aux enfants plus jeunes et au parent malade », comme l’indiquent Beardslee et Podorefshy.
L’inversion du rôle parental a cependant aussi ses effets négatifs. Le docteur Anthony. E. James estime que certains des enfants arborant une confiance en eux et une autonomie dépassant un développement normal pour leur âge peuvent, une fois adultes, éprouver des difficultés à s’appuyer sur les autres et à demander de l’aide. Ce que confirme le psychiatre K. A. Judge : « Certains enfants résilients paient le prix de leur compétence et peuvent trouver que les stratégies d’adaptation de leur enfance et de leur adolescence rendent difficile l’atteinte de l’intimité à l’âge adulte ». Enfin, l’obligation de renoncer au lourd fardeau qu’impose l’inversion du rôle parental a parfois un impact psychologique tout aussi négatif. L’enfant est alors en proie à des « sentiments d’incompétence, de culpabilité et de trahison envers la famille et le parent malade quant au mandat implicite de maintenir la famille unie. Certains enfants semblent intégrer l’idée qu’ils ont abandonné le parent et la famille, ce qui peut détériorer l’estime de soi ».
La résilience des enfants
La résilience s’expliquerait en grande partie par le fait que certains enfants ont une capacité de résistance au stress issue de l’interaction entre trois types de facteurs de protection :
- des facteurs personnels tels le tempérament, l’apprentissage, certaines expériences de vie de l’enfant, l’intelligence et la compétence sociale.
- des facteurs sociaux et, au premier chef, l’action de certaines forces au sein de la famille.
- des facteurs d’environnement dont le recours à l’aide extérieure.
Les 18 jeunes considérés comme résilients démontrent « une connaissance de soi considérable, un engagement relationnel élevé et une capacité à penser et agir distinctement de leurs parents ». Leur connaissance de soi notamment leur permet d’évaluer rapidement une situation et de réagir adéquatement au stress induit par le trouble mental grave du parent. Des facteurs liés au tempérament et aux modes d’adaptation, à l’estime de soi positive et au sentiment d’avoir de l’emprise sur soi, ont aussi été observés. De plus, 16 d’entre eux ont révélé entretenir des relations étroites et intimes avec des personnes importantes pour eux, autres que le parent. La capacité de l’enfant de se distancer du parent, d’assumer des responsabilités et d’établir des relations significatives avec d’autres adultes à l’extérieur de la maison apparaît essentielle au développement de la résilience. Elle permet à l’enfant non seulement de bénéficier d’autres modèles adultes mais aussi d’y trouver une source de soutien et de réconfort.
La capacité d’éprouver une réelle compassion pour le parent atteint et une bonne connaissance des troubles et de ses conséquences favorisent aussi la résilience. D’où l’importance de la transmission de l’information. Bien renseigné, l’enfant est non seulement en mesure de comprendre ce qui se passe, mais aussi de se déculpabiliser et de ne pas se croire responsable des troubles du parent.
La réalisation personnelle peut, et il est important de le mentionner, passer par des comportements dirigés davantage vers le fonctionnement familial au détriment de l’accomplissement personnel. Mordoch et Hall mettent donc en garde les chercheurs contre le piège de n’utiliser que des mesures de compétence extérieures associées au succès scolaire ou professionnel, sans prendre en considération d’autres types de réalisation personnelle. S’occuper des soins et de la maison peut aussi être considéré comme un comportement résilient.
Marc Boily, Myreille St-Onge,
Marie-Thérèse Toutant*
Marie-Thérèse Toutant*
*Pour en savoir plus, lire :
« Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale :
regard sur la parentalité »,
Editions du CHU Sainte-Justine
« Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale :
regard sur la parentalité »,
Editions du CHU Sainte-Justine
La négligence et les mauvais traitements
Les enfants qui vivent avec un parent aux prises avec un trouble mental ne sont malheureusement pas à l’abri de la négligence et des mauvais traitements. À quelles formes d’abus sont-ils exposés ? Dans une étude menée auprès de 58 femmes hospitalisées, Dipple, Smith Andrew et Evans (2002) ont recensé des abus verbaux (18,5 %), des abus physiques (22 %), de la négligence émotionnelle (54 %) et de la négligence physique (50 %). Certains enfants subiraient plus d’une forme d’abus.
En savoir plus sur http://www.signesetsens.com/psycho-inversion-du-role-parental.html#5w4DsFw4UCj4liF0.99
Invité- Invité
Re: news lifes :)
14 AOÛT 2008
Moi Tarzane, toi Jean (ou l’inversion des rôles)
L’inversion des rôles masculins-féminins, citée dans un commentaire récent, est-elle une réalité? Et si oui, est-ce une réalité nouvelle? Et comment est-elle vécue? Edgar Rice Burroughs écrirait-il aujourd’hui les aventures de Tarzane?
Une réalité nouvelle?
Dans certains métiers il n’y eut pas de femmes pendant longtemps. Certains métiers ont été réservés aux hommes à cause de la pénibilité. Leur force physique étant en moyenne supérieure à celle des femmes, c’était compréhensible. L’ancienne répartition des rôles s’est probablement construite en partie sur cette réalité.
Actuellement on voit des femmes occuper des postes dans presque tous domaines. Mais sans avoir l'importance numérique d'aujourd'hui, il y a eu de tous temps des femmes préceptrices, bergères, agricultrices, médecins ou guérisseuses, écrivains, infirmières, prêtresses dans certaines cultures, etc. Au fond, l’interchangeabilité n’est pas si nouvelle. Il faut défaire le mythe d’une femme passive, inactive, attentiste, presque indigente. De tous temps les femmes ont été actives et dynamiques, bien autant que les hommes, parfois plus, mais différemment. De tous temps elle ont été l’un des deux piliers solides de l’espèce humaine. Je pense au travail incroyable que fournissent par exemple les femmes africaines: nourriture, travail des champs, éducation: sans les femmes la société africaine n'est plus grand chose. Les femmes donc ont toujours été partie prenante des activités humaines: toute autre vision n’est que déni et dénigrement contre les femmes.
Ce qui est nouveau
C’est le nombre de métiers où les femmes ont pris place à côté des hommes, y compris dans d’anciens bastions masculins: pilotes d’avions, cheffes
militaires, politique, métiers du bâtiment, justice, presse, etc. Et cela se passe bien.
D’autre part les femmes adoptant un comportement traditionnellement masculin sont de plus en plus nombreuses: beaucoup de femmes prennent l’initiative dans la séduction (quoique, cela n’est peut-être pas si nouveau que ça, mais la manière est devenue plus directe, plus “masculine”).
Des femmes sont fréquemment chefs de familles, mais cela aussi a existé. Les femmes tenant les cordons de la bourse ont toujours été nombreuses. Les rôles de dominant-dominé ont aussi été partagés: hommes dominants dans certains cas et imposant leur manière de voir, femmes dominantes dans d’autres. Les femmes violentes ont émaillé l’histoire bien avant notre époque et ses bandes d’adolescentes violentes. Pensons par exemple aux femmes nazis qui oeuvraient à la solution finale dans les camps de concentration.
Il me semble que la nouveauté tienne en partie au nombre de ces femmes et au discours idéologique et revendicatif qui accompagne cette expansion. Toutefois il est vrai que selon les époques les femmes en tant que groupe social ont subi des discriminations et diverses injustices, comme au 19e siècle. Et certes la parité n’est pas réalisée dans nombre de domaines. Mais la parité étant un dogme rigide, je ne pense pas qu’elle soit une bonne chose. Laissons faire les compétences et l’intelligence, sinon bientôt on verra des lois pour imposer de faire chacun la moitié de la vaisselle, la moitié du repassage, etc.
Par exemple, pourquoi vouloir imposer de façon autoritaire une femme administratrice au nom de la parité? L’homme qu’elle remplace était-il incompétent? Faisait-il mal son travail? A-t-il démérité? Et la femme qui prend sa place a-t-elle les compétences? Le mérite? A-t-elle gravi les échelons par sa pratique et ses résultats, ou bien a-t-elle cette place de droit divin, simplement parce qu’elle est femme?
Que reste-t-il des anciens rôles?
Les femmes demandaient aux hommes d’être protecteurs et pourvoyeurs. Dans des sociétés moins développées que la nôtre, c’était une condition de vie du clan familial. L’homme étant plus fort, la femme enfantant, la répartition des rôles assurait la pérennité du groupe. Prétendre, comme on l’entend parfois, que cette ancienne répartition n’avait d’autre but que la domination de la femme par l’homme est tout juste une vision idéologique ou une stratégie intellectuelle malhonnête pour tenter de dominer les hommes par la culpabitisation systématique de ceux-ci.
Actuellement cette nécessité de survie est moindre parce que davantage assurée par la société. Mais ces rôles ont-ils disparus? Non, et de nombreuses femmes, indépendantes financièrement, attentent toujours la sécurité chez l’homme. Peu admettent de nourrir leur mari et leurs enfants par leur propre salaire.
Les hommes, ancestralement formés à protéger et à subvenir, ne savent parfois plus à quoi ils servent. L’indépendance financière des femmes est plus valorisée comme un gain personnel pour elles ou un moyen de divorcer plus facilement, que comme un ajout à un patrimoine commun. Sans généraliser, je connais des couples où le salaire du mari sert à la famille, et le salaire de la femme sert à elle.
Avant, et aujourd’hui encore, quand un homme travaillait, il nourrissait sa famille et passait pour un père responsable. A part des cas particuliers, il ne faisait pas usage personnel de son revenu. Aujourd’hui quand une femme travaille, elle est indépendante de sa famille et de son mari! Je ne généralise pas et nombre de familles ne vivent que grâce aux deux salaires mis en commun.
On pousse beaucoup les enfants à devenir équivalents. La revendication d’égalité absolue finit par gommer les différences et leur naturelle expression. Car même si la différenciation des genres est en partie une construction sociale, elle a une fonction utile dans la construction de l’identité de chaque genre. L’égalité de droits et de valeur, qui est normale, n’est pas la similarité.
Il faut admettre que nous sommes aujourd’hui dans une culture du complexe et du multiple: chacun choisit sa vie selon ses propres aspirations. Pour autant, les hommes devraient-ils renoncer à leur capacité d’initiative, à leur ancestralité de protecteur? Et doit-on voir en l’homme un criminel ou un harceleur quand il prend l’initiative envers une femmes et qu’il insiste? Les femmes devraient-elles renoncer à s’abandonner sur une épaule accueillante et solide? Doit-on voir en elles de la soumission simplement parce qu’elles laissent l’initiative à l’homme dans les domaines qui lui conviennent?
Je n’ai pas de réponse, chacun la sienne. Mais le débat reste ouvert.
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2008/08/14/moi-tarzane-toi-jean-ou-l-inversion-des-roles.html
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Re: news lifes :)
Doit-on fuir les personnes au lourd passé lorsqu’il s’agit de relation amoureuse ?
Par L'équipe MAGAMOUR / 0 Commentaire / 30 août 2012
Lorsque l’on rencontre quelqu’un, on se doute qu’il a vécu avant or certaines révélations ou découvertes peuvent chambouler ! Que doit-on en déduire ? Comment doit-on réagir ?
Qu’est-ce qu’un lourd passé ?
On vit tous avec nos peurs, nos limites, nos tolérances, nos incompréhensions… On a donc tous une vision différente des choses et donc de ce qu’est un lourd passé et des angoisses qu’il peut générer à ceux qui le découvrent…
Pour certains, un lourd passé s’apparente à des bases familiales peu ou pas existantes, pour d’autres il s’agit d’une blessure physique ou morale, dans d’autres cas les diverses expériences sexuelles peuvent effrayer et surtout lorsqu’elles concernent la recherche d’identité sexuelle et donc la bissexualité… Un lourd passé peut être dû à de multiples événements…
Pour certains, un lourd passé s’apparente à des bases familiales peu ou pas existantes, pour d’autres il s’agit d’une blessure physique ou morale, dans d’autres cas les diverses expériences sexuelles peuvent effrayer et surtout lorsqu’elles concernent la recherche d’identité sexuelle et donc la bissexualité… Un lourd passé peut être dû à de multiples événements…
Que doit-on déduire des lourds passés ?
Il faut bien comprendre qu’un lourd passé façonne la personne qui l’a vécu et lui laisse forcément des séquelles, mais ces dernières peuvent être surmontées ou du moins s’amenuiser… Il faut bien différencier le lourd passé d’un présent agité ! On a tous ou presque des choses qui peuvent faire fuir certains et on peut tous être «un cas » pour une autre personne… Les personnes sensibles ou fragiles sont très souvent attirées par les gens qui ont vécu quelque chose de fort dans leur existence et qui ne sont pas devenus aigris suite à cela et ce car ils en gardent une trace indélébile qui les rend dotés d’une intelligence de cœur différente… Seul celui qui a souffert peut réellement comprendre la souffrance et lorsque l’on est attiré systématiquement par des personnes au lourd passé, il se peut qu’on ait des choses à comprendre dans sa propre existence !
Comment doit-on réagir face aux personnes ayant un lourd passé ?
On a tous ou presque dans notre entourage des personnes au lourd passé et d’ailleurs notre propre passé peut également apparaître lourd aux yeux de certains autres. La réelle question à se poser est de savoir si ce que la personne a vécu peut perturber notre conscience personnelle et nous créer des angoisses ou si nos épaules sont assez solides pour ne pas en faire cas ! Le second point important est de se demander si ce lourd passé ne va pas avoir une incidence dans la vie amoureuse actuelle et si dans le cas contraire, on est bien conscient de tout ce que cela peut impliquer. Le principe d’une relation amoureuse saine est la franchise et si ce lourd passé vient à vous être révélé alors que votre relation a déjà commencé, votre réaction peut probablement être la fuite et cela ne viendra pas forcément d’une intolérance de votre part, mais d’une trahison inconcevable…
Il se peut aussi qu’une fois la pilule passée, vous acceptiez l’autre tel qu’il est et avec son jardin secret… Il est difficile de dire comment il faut réagir face aux personnes ayant un lourd passé à vos yeux car chaque histoire est différente et que chacun a sa sensibilité et ses limites… On est influencé par l’éducation que l’on a reçue et par ce que l’on estime être bien ou mal… On peut toutefois admettre que « l’erreur » ou plus précisément l’expérience est humaine et que tout le monde n’est pas à l’initiative de son lourd passé…
De plus si ce dernier est révélé avec honnêteté comment peut-on le reprocher ? Voici un petit conseil utile pour celles et ceux qui ont des choses à dévoiler : si vous en parlez avec honte, cela peut perturber votre interlocuteur, mais si vous acceptez vous-même que vos confidences soient naturelles, elles seront probablement mieux perçues par la personne qui les reçoit !
Si vous avez des cas concrets à dévoiler, n’hésitez surtout pas à commenter… Un petit clic sur j’aime est le bienvenu !
http://www.magamour.com/fuir-les-personnes-au-lourd-passe/
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Re: news lifes :)
“Il faut oublier pour avancer”
S'alléger pour se sentir vivre
par Simon-Daniel Kipman, Psychiatre et Psychanalyste
Photo : Patrick Gaillardin/ Picturetank.
Rayer des souvenirs de sa mémoire pour mieux aller de l’avant, c’est sans doute naïf mais sain. l’oubli a de multiples vertus.
Le passé pèse lourd. Bien trop lourd même d’après le psychiatre et psychanalyste Simon-Daniel Kipman. Alors que la société valorise la mémoire, collective et individuelle, lui réhabilite l’oubli. Dans son dernier livre, « L’Oubli et ses vertus », il explique pourquoi désencombrer notre mémoire libère notre pensée.
Vous dites que l’oubli est une fonction essentielle de l’image de soi. Pourquoi ?
Une femme qui passerait son temps devant la glace à rechercher la beauté de ses 20 ans se trouverait moche toute sa vie. Alors que, grâce à l’oubli, elle se regarde tous les matins avec étonnement, adapte son maquillage, et garde ainsi une bonne image d’elle-même, qu’elle ait 40 ou 90 ans. Si j’ai éprouvé le besoin de consacrer un livre à l’oubli, c’est que notre société surévalue le souvenir et la mémoire. Le poids du passé finit par peser trop lourd. Il faut s’en alléger. Pour le comprendre, pensez à ce qui se passerait si nous n’oubliions rien : ce serait l’enfer ! Pouvez-vous vous imaginer avec la capacité de mémoire d’un ordinateur ? Ça donnerait des choses aussi bêtes que : je suis en train de manger une purée et je pense à celle que j’ai mangée la semaine dernière, il y a deux ans, quand j’étais petit… On serait en permanence encombré. Ce serait une vie où l’on ne penserait plus, mais où l’on serait dans la répétition permanente. Ce serait la fin de l’innovation, la fin de la vie psychique, autrement dit la mort. Il s’agit donc de relativiser le souvenir et de revaloriser l’oubli, qui est de toute façon largement majoritaire puisqu’on oublie mille fois plus de choses qu’on ne s’en rappelle.
Au fond, de quoi a-t-on envie de s’alléger ?
Notre société nous pousse à accumuler de toutes les manières imaginables. Cela peut confiner à la folie. Certains encombrent tant leur maison qu’ils ne peuvent plus y pénétrer. Ce qui est pathogène, c’est le repli psychologique que cela implique. On conserve contre vents et marées, mais pour faire quoi ? Il faudrait s’alléger de tout ce que, après mûre réflexion, on n’a pas très fortement envie de garder. Encore faut-il s’être donné le temps de réfléchir à quoi on est réellement attaché. Or, la boulimie consumériste prend la place de la réflexion. C’est bien cette logique-là qu’il s’agit de renverser. Cela ne va pas de soi. Résister à une logique collective n’est jamais facile.
Qu’oublie-t-on principalement ?
Cela ne dépend pas de nous. On ne peut pas décider, par exemple, d’oublier tous les mots qui commencent par A. Notre subtile mécanique psychique rend les oublis sélectifs. On oublie parce qu’on ne peut pas faire autrement. On « choisit » inconsciemment de laisser certaines choses de côté. Ce tri est vital parce qu’il libère en nous de l’espace. Nous vivons enserrés dans un monde de règles, de lois et de procédures omniprésentes. C’est normal, il en faut. Mais cela ne pourrait fonctionner s’il n’y avait, au milieu de cet arsenal, une plage de liberté. L’oubli relatif des règles est une nécessité, il desserre l’étreinte de la répétition. Grâce à lui, nous découvrons tous les jours un monde nouveau, retrouvons chaque matin, sinon l’innocence de l’enfant, du moins la disponibilité de l’adulte doté d’une liberté de penser.
Selon vous, l’oubli est toujours involontaire. On ne peut pas se forcer à oublier ?
Non, l’oubli est inconscient et involontaire. Il est lié à une passionnante caractéristique de la mémorisation : le souvenir est une liaison entre un fait sensoriel et une émotion. Nous nous souvenons de ce qui nous a émus. Evidemment, seul le rappel des émotions négatives pèse dans notre mémoire, c’est d’elles que nous cherchons à nous libérer. Cela ne va pas de soi, mais il ne sert à rien de s’escrimer à vouloir oublier une mauvaise expérience.
S’alléger d’un drame demande du temps…
Oui. Parce qu’un deuil n’est pas un oubli, c’est d’abord une transformation. C’est en y repensant que celle-ci s’effectue. L’oubli qui va se faire est celui du traumatisme en tant que tel. Il se transformera en un souvenir plus ou moins agréable. Le temps est essentiel. Prenons un autre exemple : une histoire d’amour qui s’arrête et qui fait souffrir. Il serait vain de se forcer à l’oublier. Il faut au contraire plonger dedans, en parler, se refaire l’histoire, s’en remémorer les souvenirs bons ou mauvais, bref revivre cette histoire le plus intensément possible pour pouvoir peu à peu s’en alléger. Bien sûr, on peut toujours tâcher de se distraire ; mais pour vraiment l’oublier, il faut avoir revécu l’histoire. En un sens, c’est l’inverse du refoulement.
Mais le refoulement n’est-il pas un faux oubli, une infection souterraine qui pourra ressortir un jour autrement, par exemple sous forme d’une somatisation pathologique ?
Non, le refoulement n’est pas du tout un faux oubli. Mais oui, il va ressortir sous une forme quelconque :
phobies, manies, somatisations, pathologies diverses… D’ailleurs, si le psy cherche à lutter contre le refoulement, c’est bien parce qu’il produit des signes gênants. Quand il y a refoulement, il y a bel et bien engloutissement d’un événement dans l’oubli – même si tous les oublis ne sont pas des refoulements.
Alors comment oublier de façon non pathologique ?
On reste léger quand on a des projets, aussi utopiques soient-ils. J’ai un copain de 80 ans qui m’en donne la démonstration régulière. Il s’est récemment inscrit à un casting de théâtre et a passé l’audition, alors qu’il n’avait jamais mis les pieds sur les planches. Il a également entrepris d’apprendre à danser. Dernièrement, il a eu l’idée d’un concept de jeu à la télévision, qu’il a envoyée aux chaînes. Il déborde toujours de projets farfelus… et il a raison. Pour rester léger, il faut surtout faire ce que l’on aime. Quel rapport avec l’allègement ? Tous les révolutionnaires le disent : « Du passé faisons table rase ! » C’est sans doute naïf, mais sain. Il faut commencer par s’alléger et par oublier un peu, avant de pouvoir fabriquer une utopie qui nous propulsera en avant.
Il y a donc une façon volontaire d’alléger sa vie ?
Cela dépend surtout de la façon dont on vit les choses. Prenez l’exemple de « vider ses placards » : si c’est une corvée, ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Par contre, si c’est l’occasion de retrouver avec plaisir de vieux objets, des lettres, un pull, des jouets oubliés dont on va balancer les trois quarts pour ne conserver que ce à quoi l’on tient, on ne sera sans doute pas dans le gain de temps, mais dans la liberté d’engagement.
Quand les choses sont répétitives et prisonnières du passé, qu’on est conservateur, indéfectiblement attaché à ses 20 ans, se rappelant tous les jours à quel point le monde était mieux avant, aucun allègement n’est possible. Si, au contraire, comme le pensait Freud, on regarde la situation telle qu’elle est ici et maintenant, et qu’on se dit : « Soyons disponibles à la surprise, il va m’arriver quelque chose et cela va me mettre en joie », alors oui, il est pensable de s’alléger.
Cet article est extrait du Focus "S'alléger pour se sentir vivre" à retrouver dans le numéro d'octobre-novembre de CLES
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:02, édité 1 fois (Raison : Mise en page ou déformation professionnelle ou révision de mon métier.)
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Re: news lifes :)
http://www.cotita.fr/IMG/pdf/5_Doc_prepa_Pourquoi.pdf
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Le transfert des savoirs
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Le transfert des savoirs
Le transfert des savoirs est un processus qui se d�roule selon diff�rents sc�narios. Il peut s�agir d�une interaction entre deux personnes, d�un transfert entre une personne et un groupe de personnes ou encore d�une activité� qui se d�roule entre deux groupes de personnes.
Le transfert de savoirs peut se produire par hasard : par exemple, dans le cadre d�un groupe de discussion, une personne fournit des explications sur la fa�on d�exploiter au mieux les fonctionnalit�s d�un programme informatique. Le transfert peut �tre intentionnel, avec une volont� claire de transf�rer des savoirs vers un ou plusieurs destinataires qui doivent pouvoir les mettre en �uvre. C�est dire qu�en pratique tout transfert de savoirs ne fonctionne que si le destinataire int�gre le message et peut l�appliquer.
Quelle est la diff�rence entre le transfert des savoirs et le partage des savoirs ? Elle se situe essentiellement dans la relation contractuelle (formalis�e ou non) entre les personnes qui d�tiennent les savoirs et les personnes destinataires.
Le partage des savoirs est un processus d��change entre des personnes qui peuvent ne pas se conna�tre. Se trouvent d�un c�t� ceux qui fournissent les savoirs et de l�autre ceux qui les re�oivent. Le partage des savoirs est g�n�ralement bilat�ral : les personnes qui participent � l��change attendent une certaine reconnaissance et un retour de la part des r�cepteurs.
De fa�on extr�mement simplifi�e, le raisonnement sous-jacent des personnes qui partagent leurs savoirs dans un syst�me de gestion des connaissances est : �je donne une partie de mes savoirs et j�attends de recevoir, en contrepartie, une partie de vos savoirs et/ou que vous me manifestiez votre gratitude.� C�est cette reconnaissance qui sera par ailleurs l�une des cl�s de la r�ussite d�un processus de partage.
Le transfert des savoirs est une interaction unilat�rale, qui ne suppose et n�attend pas de r�ciprocit� � tr�s souvent d�ailleurs, cette r�ciprocit� est impossible sauf si elle s�applique � un autre champ cognitif que le champ cognitif qui est l�objet du transfert. Le transfert de savoirs est similaire � une transaction financi�re o� acheteur et vendeur passent un contrat qui doit �tre �lu et approuv�� pour que le transfert de savoirs se passe bien et que chacun y trouve son compte. Ce contrat peut parfois �tre formalis� et pr�voir quels savoirs seront transmis et quels seront les b�n�fices pour chacune des deux parties.
S�il arrive que le transfert de savoirs se manifeste sans recherche active et parfois m�me sans r�elle prise de conscience des acteurs, c�est cependant le transfert de savoirs comme processus d�lib�r� et avec une vis�e claire que nous �tudions dans le cadre de cet ouvrage. Dans cette perspective, le transfert est volontairement mis en �uvre afin d�assurer une certaine transversalit� et redondance des savoirs dans l�organisation de fa�on � ce qu�elle �vite la perte de savoirs importants.
Consulter � propos de la probl�matique du transfert des savoirs : Fran�oise Rossion, Transfert des savoirs. Strat�gies, moyens d�action, solutions adapt�es � votre organisation, Lavoisier, Paris, 2008 [notice bibliographique propos�e sur le site de Lavoisier] et le site internet correspondant : Transfert des savoirs
http://www.gestiondesconnaissances.be/transfert.phpDernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:05, édité 1 fois (Raison : Mise en page ou déformation professionnelle ou révision de mon métier.)
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Re: news lifes :)
Connaissance explicite et tacite
La psychologie cognitive distingue g�n�ralement entre la connaissance explicite et la connaissance tacite :
- la connaissance explicite est une connaissance codifi�e, qui est transmise dans un langage formel et structur� : le r�glement du code de la route est un exemple de connaissance explicite ; la connaissance explicite correspond � l�acception du terme �savoir� dans la langue fran�aise ;
- la connaissance tacite est une connaissance personnelle, �qui r�side dans la t�te de l�individu� et qui ne peut pas toujours �tre articul�e sous forme cod�e; elle est implicite et fait appel � l�exp�rience et au savoir-faire de la personne qui la poss�de; non tangible, elle peut �tre difficile, voire impossible, � expliciter dans une forme exploitable par d�autres personnes.
En fait, les savoirs implicites, contextuels, dictent une bonne partie de notre comportement.
Les savoirs tacites ont �galement ceci de particulier qu�� partir d�un certain niveau d�expertise, l�individu lui-m�me n�est plus conscient de l��tendue de ses savoirs : il les met en pratique de fa�on automatique et intuitive, presque instinctive.
Autrement, dit, comme l�explique Michael Polanyi, �nous connaissons plus que ce que nous pouvons exprimer� [M. Polanyi , The Tacit Dimension, London, 1966, p.4] et la connaissance explicit�e en mots et en chiffres ne refl�te qu�une infime partie de nos savoirs.
http://www.gestiondesconnaissances.be/explicite.php
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Le capital intellectuel
Une organisation, quel que soit son champ d�action, g�re des ressources. Ces ressources sont mises en �uvre afin de produire des biens ou des services ; elles comprennent traditionnellement les b�timents et autres valeurs mobili�res ainsi que les r�serves financi�res. La gestion comptable et financi�re dans une organisation suit et contr�le les op�rations financi�res.
En r�alit�, l�organisation ne tire pas seulement sa richesse de ses valeurs mobili�res et financi�res mais �galement d�autres �l�ments immat�riels tels que sa r�putation sur le march�, les comp�tences de ses employ�s, ses relations avec les clients, ses modes op�ratoires, etc. �Capital intellectuel�, telle est la d�signation courante de ces �l�ments immat�riels, g�n�ralement absents des bilans comptables.
Le capital intellectuel ou capital immat�riel est ce qui permet � une organisation de se diff�rencier de ses concurrents ; imaginons deux entreprises poss�dant exactement les m�mes r�serves financi�res et les m�mes b�timents : si l�une d�elle a des employ�s plus exp�riment�s, plus innovateurs, plus r�actifs face � la demande du march�, elle sera capable de proposer des services et produits davantage appr�ci�s par les clients et donc de mieux rentabiliser ses ressources. La valeur d�une organisation sur le march� serait donc constitu�e de deux �l�ments : le capital financier et le capital intellectuel.
Une organisation doit avoir une vision claire de ce qui vaut la peine d��tre g�r� et s�curis� en termes de capital intellectuel, exactement comme pour le capital financier. Si la ressource intellectuelle a une grande valeur, si elle est rare et si, en outre, il est difficile de l�imiter ou de la remplacer, elle doit absolument �tre prise en compte par l�organisation.
http://www.gestiondesconnaissances.be/capital.php
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Et ça serait la capitale de quel pays, "intellectuel" ?
Dernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:07, édité 1 fois (Raison : Mise en page ou déformation professionnelle ou révision de mon métier.)
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Re: news lifes :)
Le mod�le hi�rarchique
La connaissance est souvent pr�sent�e comme l�un des �l�ments appartenant � une hi�rarchie de concepts. Ce mod�le hi�archiques trouverait ses origines dans un po�me de Thomas Eliot qui �tablit un lien entre la sagesse, la connaissance et l�information [T.S. Eliot, The Rock, Faber & Faber, 1934] :
- �Where is the Life we have lost in living?
- Where is the wisdom we have lost in knowledge?
- Where is the knowledge we have lost in information?�
Cette relation subtilement �tablie par Eliot a sugg�r� l�id�e, chez d�autres auteurs, d�une hi�rarchie entre les diff�rents concepts, un concept pouvant passer d�un niveau hi�rarchique � un autre. La donn�e pourrait devenir une information ; l�information pourrait se transformer en connaissance et la connaissance pourrait atteindre le stade ultime de la sagesse.
Depuis lors, un niveau hi�rarchique symbolisant les donn�es a �t� ajout� � la perspective d�Eliot. Ce mod�le hi�rarchique de la connaissance est souvent exploit� dans la litt�rature relative � la gestion des informations et des connaissances, soit sous la forme d�une pyramide (fig.1), soit sous la forme d�une cha�ne lin�aire (fig.2).
Figure 1. La pyramide des connaissances
Les �l�ments traditionnellement pr�sents dans cette hi�rarchie sont les donn�es, les informations et les connaissances. La sagesse est parfois situ�e tout en haut de la pyramide, �tant consid�r�e comme le stade ultime de l��volution cognitive.
Les donn�es sont constitu�es par les faits, les observations, les �l�ments bruts. Les donn�es en elles-m�mes ont peu de signification si elles ne sont pas trait�es. Elles se situent donc tout en bas de la hi�rarchie.
- Situ�es au niveau interm�diaire de la pyramide, les informations consistent en donn�es interpr�t�es, porteuses de sens. Elles r�pondent aux questions du type : Qui ? Quoi ? Quand ? O� ?
Figure 2. La cha�ne lin�aire du mod�le hi�rarchique des connaissances
Les connaissances appartiennent aux niveaux sup�rieurs de la pyramide.
Elles r�pondent aux questions du type : pourquoi ? comment ?
En g�n�ral, nous percevons, intuitivement, que la connaissance est diff�rente des concepts pr�c�dents. Par exemple, la connaissance est �poss�d�e� par un individu, ce qui n�est le cas ni pour l�information ni pour les donn�es.
La connaissance est internalis�e par la personne qui la �formate� en fonction de son exp�rience, de son v�cu et de ses perceptions du moment. En ce sens, la connaissance est �minemment personnelle et subjective. M�me s�il existe une connaissance collective, celle-ci n�est jamais que la somme des connaissances individuelles. Elle peut �tre mat�ralis�e dans des produits (technologie) et dans des supports multim�dias (livres, films, etc.).
C�est sur base de cette mod�lisation hi�rarchique que de nombreux outils et m�thodes ont �t� �labor�s. A chaque stade de la pyramide correspondent une s�rie de moyens qui permettent de capturer, g�rer, diffuser et exploiter les �l�ments (donn�es, informations ou connaissances).
http://www.gestiondesconnaissances.be/modele.phpDernière édition par Je te l'avais dit :) le Mer 11 Mai 2016 - 15:10, édité 2 fois (Raison : Mise en page ou déformation professionnelle ou révision de mon métier.)
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Re: news lifes :)
La strat�gie
La strat�gie est le premier �l�ment qui sous-tend toute la d�marche en gestion des connaissances. n effet, avant d�initier concr�tement un projet ou une application en gestion des connaissances, l�organisation doit avoir une r�flexion sur la meilleure mani�re d�exploiter la gestion des connaissances afin de remplir ses objectifs strat�giques. La strat�gie en gestion des connaissances s�inscrit ainsi dans l�alignement de la strat�gie organisationnelle qu�elle supporte.
Cette premi�re r�flexion est fondamentale car elle permet � l�organisation dans son ensemble et au management en particulier de comprendre les enjeux �conomiques de la gestion des connaissances et donc d�apporter le support requis dans le cadre de cette d�marche.
http://www.gestiondesconnaissances.be/strategie.php
La strat�gie est le premier �l�ment qui sous-tend toute la d�marche en gestion des connaissances. n effet, avant d�initier concr�tement un projet ou une application en gestion des connaissances, l�organisation doit avoir une r�flexion sur la meilleure mani�re d�exploiter la gestion des connaissances afin de remplir ses objectifs strat�giques. La strat�gie en gestion des connaissances s�inscrit ainsi dans l�alignement de la strat�gie organisationnelle qu�elle supporte.
Cette premi�re r�flexion est fondamentale car elle permet � l�organisation dans son ensemble et au management en particulier de comprendre les enjeux �conomiques de la gestion des connaissances et donc d�apporter le support requis dans le cadre de cette d�marche.
http://www.gestiondesconnaissances.be/strategie.php
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Re: news lifes :)
Le triangle de Karpman (1968)
Une dynamique infernale pour faire plus la même chose.
« Le monde est une scène. Tous, hommes et femmes, n’y sont que de simples acteurs.
Ils font leurs entrées et leurs sorties ; et chacun, sa vie durant, y joue plusieurs rôles. » Shakespeare «
Drivers » des messages parentaux, conditionneurs de l’enfance.
Quand l’éducation dispensée par les parents va à l’encontre du développement de l’autonomie de l’enfant, celle-ci devient paradoxale.
Les messages parentaux conditionnent nos habitudes et le cours de notre vie. Taibi Kahler et Hedges Capers 1974 les nomment « les drivers » que l’enfant interprète et transforme en convictions dont voici quelques exemples.
-Tu aurais pu faire mieux ! Conviction -» sois parfait. -Arrête de pleurer ! Conviction -» sois fort et courageux. -Tu n’es pas gentil ! Conviction -» fais plaisir, sois serviable. -N’as-tu plus rien à faire ? Conviction -» fais des efforts. -Tu n’as pas encore fini ? Conviction -» dépêche-toi; fais vite. -Tu es grand maintenant! Conviction -» débrouille-toi tout seul. -Réfléchis quand tu parles ! Conviction -» je dois tout savoir. -Seuls les meilleurs réussissent ! Conviction -» sois le meilleur.
Interactions et dynamique triangulaire au cœur de l’organisation. Les habitudes sont un ensemble de dispositions génératives et transposables, incitant l’individu à agir et à réagir d’une certaine façon. Ces habitudes sont acquises d’un processus d’inculcation durable, au sein duquel les apprentissages de la prime enfance sont déterminants. Ces habitudes sont la reproduction automatique de stratégies bien souvent décontextualisées.
Compte tenu de la nature des interactions sociales et de sa culture, l’organisation constitue un terrain fertile à l’expression de ces habitudes.
Nous observons plus fréquemment ce phénomène dans les Jean-Pierre Bekier - www.axecoaching.com - décembre 2012
Persécuteur Sauveur Victime organisations dont la culture est de type « Famille ou Tour-Eiffel » orientée vers le pouvoir, le contrôle et le rôle.
Dans les interactions interpersonnelles, tenant de son caractère stéréotypique, ces habitudes ne sont pas toujours efficaces.
Le Triangle de Karpman, représente une de ces dynamiques dont il est plus aisé de ne pas entrer que d’en sortir. C’est quand le sauveur ne reçoit pas de la victime la reconnaissance qu’il estime mériter d’un sauvetage qu’il va lui-même endosser le rôle de victime. Pour se transformer rapidement en persécuteur envers cette victime qu’il a soi-disant sauvée et qui ne lui a rien demandé explicitement.
Chacun au cours de sa vie a sûrement pu vivre une telle expérience. Je me souviens, un beau matin une personne est venue chez-nous pour une rencontre de travail. Elle est arrivée avec un superbe cadeau. Je ne m’attendais pas à cette surprise. À plusieurs reprises, cette personne m’a invité au restaurant en insistant pour régler la note. Un jour, elle nous a même proposé d’offrir la meilleure bouteille de vin de la carte. Quelques semaines plus tard, cette même personne m’a demandé de lui rendre un service. Quelle fut ma surprise de constater ses agissements lorsque j’ai décliné sa demande !
Elle a commencé par se victimiser et utiliser une stratégie de culpabilisation. Me reprocher mon ingratitude, mon manque de loyauté, mon manque d’intégrité. Puis, rapidement, le persécuteur s’est révélé et la sentence fut expéditive, implacable et sans discernement. Cette personne a rompu du jour au lendemain tout contact et relation commerciale après huit années de fructueuse collaboration.
Quelques informations sur cette dynamique triangulaire : La victime (enfant adapté) : je suis faible, pas chanceux, incompétent, les autres sont capables, beaux, comblés, intelligents. Je suis noyé de tâches, je suis un bouc émissaire, c’est toujours de ma faute, je suis incapable de m’en sortir, c’est horrible ce que je vis. Du persécuteur (parent normatif): je suis capable, compétent, intelligent. Les autres sont peu fiables, incapables, ignorants. Je suis seul au monde, maintenant je tiens ma revanche, vous n’en seriez pas là si vous m’aviez écouté, vous méritez ce qui vous arrive. Du sauveur (parent nourricier): je suis généreux bon et les autres sont faibles, pauvres, malheureux. Mon opinion est bien mieux que la tienne. Je me charge de cela. Que vous arrive-t-il, mon pauvre monsieur ? Je vous comprends, à votre place je ferais....
Appuyez-vous sur moi, je suis solide comme un roc.
Exemple de dialogue positif et supportant :
La victime : je suis d’accord, mais ça ne marchera pas pour moi; parce que… (l’interlocuteur supportant) : quelle serait la solution ? Je suis sûr que vous pouvez la trouver... (Permission). La victime : comment voulez-vous que je fasse ça ? (L’interlocuteur supportant) : qu’attendez-vous de moi ? Comment allez-vous vous y prendre pour faire ça ?
Le persécuteur : je n’ai pas aimé cette séance ; je me demande, ai-je bien fait de vous demander de l’aide. (L’interlocuteur supportant) : l’expérience nous montre que parfois les séances les plus difficiles se révèlent souvent les plus bénéfiques. Une dynamique triangulaire infernale, les rôles. Le sauveur est mu par une intention positive de charité, d’altruisme et de compassion.
La face cachée de cette intention est d’assouvir son besoin de pitié, de culpabilité ou d’anxiété basée en grande partie sur ses interprétations des sentiments de l’autre. C’est pour se libérer de l’inconfort ressenti par la détresse d’une « victime » que le sauveur se porte à son secours. Il s’investit du rôle de « missionnaire et père nourricier », il devient indispensable et seul lui sait ce qu’il y a lieu de faire pour la victime. Cette victime-manipulatrice recherche un persécuteur pour être bousculée et désavouée ou un sauveur pour être prise en charge ce qui lui confirme sa conviction qu’elle est une victime. Le sauveur malgré une faible estime de lui-même utilise une posture supérieure pour protéger autrui sans tenir compte des réels besoins de son protégé.
Rapidement, il prend conscience de la dynamique qui s’est instaurée entre sauveur et victime et du prix à payer de ce sauvetage. Il a hérité des problèmes d’autrui qui ne le concernent pas et qui ne sont pas de son ressort. Il ne sait plus comment se libérer de ce sauvetage dont il n’obtient aucune reconnaissance de la victime. Il sent même qu’une dépendance s’instaure entre eux, qui l’étouffe. La victime se sent contrôlée et incapable d’agir.
Elle résiste et n’écoute plus les conseils de son sauveur. La situation se dégrade et la victime, libre de toutes responsabilités, persiste dans ses comportements destructeurs au point même d’en faire le reproche à son sauveur. À ce moment, le sauveur peut finir par s’épuiser et abandonner. Il se sent exploité, vidé et devient à son tour une victime.
C’est par cette dynamique que le sauveur va se transformer en victime puis en persécuteur, imposant ses règles strictes à autrui, méprisant, tyrannique. Il surveille attentivement le comportement de l’autre et au moindre écart, survient la colère et les menaces de couper les privilèges.
Sous l’emprise du persécuteur, les changements observables de la victime ne sont que forcés plutôt que de faire l’exercice de son libre arbitre. Le cycle continue de se répéter tant et aussi longtemps que le sauveur ne se rend pas compte de cette dynamique triangulaire. Je ne suis pas OK - Tu es OK + (je me refuse et j’accepte l’autre) Sélectionner le côté négatif de soi-même et l’exagérer ou l’inventer par victimisation en voyant l’autre positif par rapport à soimême.
Tendance au rôle de : victime Je suis OK + tu es OK + (je m’accepte et j’accepte l’autre) Voir le réel côté positif de soi et de l’autre pour construire ensemble. Position idéale & efficace pour développer une relation constructive et productive Relation adulte/adulte pas de rôle Je ne suis pas OK - tu n’es pas OK - (ni moi ni les autres ne valons rien) Sélectionner le côté négatif de soi-même et des autres, ou à l’exagérer ou l’inventer. Rôles : Persécuteur et Victime Je suis OK + tu n’es pas OK - (je m’accepte et je rejette l’autre) Sélectionner le côté négatif de quelqu’un, l’exagérer ou l’inventer en se voyant soimême positif par rapport à elle.
Rôles : Sauveur et Persécuteur
Comment se libérer de ce rôle de sauveur ?
C’est durant son enfance que le sauveur a appris à prendre soin de l’autre au détriment du soin que lui-même doit se porter. Le sauveur est un enfant soumis aux décisions, qui va avoir de la difficulté à reconnaître ses propres désirs et besoins. C’est dans le sauvetage et l’aide qu’il apporte aux autres que le sauveur va chercher sa valorisation, sa réalisation et son estime. Il devra donc apprendre « comment prendre soin de soi-même ».
C’est lorsqu’il prendra conscience de cette négligence dont il a fait preuve envers lui-même qu’il devra affronter avec lucidité : la culpabilité, la tristesse et la colère pour sortir de cette dynamique infernale inconsciente.
Pour ne pas retomber dans cette dynamique, le sauveur devra :
-Écouter attentivement et clarifier les demandes des autres explicites et implicites avant d’agir.
-Faire la différence entre le rôle d’aidant et celui de sauveur en demandant à son interlocuteur « De quelle aide vous avez besoin ? »
-Prendre conscience, respecter ses états internes. L’inconfort ressenti étant le signal de sacrifice du sauveur.
L’aide apportée aux autres ne peut être efficace que lorsque nous restons en contact avec nos propres besoins, nos désirs et notre bien-être.
Questions à se poser avant d’intervenir Quelle est la demande formelle d’autrui ?
Clarifier : que veux-tu dire ? Qu’attends-tu de moi précisément ?
Qu’attends-je de l’aide apportée ?
Quelles sont mes responsabilités dans la situation ?
Suis-je compétent pour répondre à cette demande ?
Questions à se poser pour éviter le rôle de sauveur :
Quelles sont les limites de l’aide que je peux apporter ?
Quel (s) but (s) poursuis-je en voulant aider ?
Quel (s) besoin (s) nourris-je dans cette aide ?
Suis-je confortable avec l’aide que je dois apporter ?
Questions à se poser pour éviter le rôle du persécuteur :
Quels sont mes pouvoir et autorité pour agir ?
Quelle reconnaissance vais-je recevoir de cette action ?
Questions à se poser pour éviter le rôle de victime :
Ai-je réellement besoin de l’aide d’autrui ?
Ai-je utilisé toutes mes connaissances et mes aptitudes ?
Quelle personne est la plus compétente pour m’aider ?
Quelle est la personne indiquée pour adresser cette demande ?
L’autonomie se manifeste par la libération ou la reconquête.
La personne doit accroitre sa conscience du moment présent.
Quand celle-ci s’écarte de ses schémas répétitifs comportementaux, pensées et sentiments qu’elle élargit son champ d’expérience pour se connecter à ses besoins et la source de ses intentions.
C’est lorsqu’elle vit pleinement cette liberté d’action que les habitudes s’atténuent et parfois disparaissent.
Cette évolution peut se réaliser de diverses façons :
-Rencontrer des personnes nous ouvrant d’autres horizons.
-Les prises de conscience personnelles réalisées par nos expériences.
-Un travail sur soi, par un développement personnel.
Selon E. Berne le chemin de l’autonomie est possible:
La conscience claire : capacité de vivre ici et maintenant avec nos cinq sens en éveil.
C’est percevoir le monde sans limitation et le plus proche possible de ce qu’il est « réellement ».
La spontanéité : capacité de faire ses propres choix parmi une variété d’options, de sentiments, de pensées et de comportements.
C’est prendre le risque de se dévoiler pour exposer la diversité de sa personnalité.
L’intimité : capacité d’être authentique, ouvert à soi et aux autres.
C’est pouvoir partager sans la peur du jugement et la critique.
C’est avoir conscience des enjeux et dynamiques relationnelles.
Jean-Pierre Bekier - www.axecoaching.com - décembre 2012
http://axecoaching.com/PDF/Axe_dynamique_triangulaire.pdf
Une dynamique infernale pour faire plus la même chose.
« Le monde est une scène. Tous, hommes et femmes, n’y sont que de simples acteurs.
Ils font leurs entrées et leurs sorties ; et chacun, sa vie durant, y joue plusieurs rôles. » Shakespeare «
Drivers » des messages parentaux, conditionneurs de l’enfance.
Quand l’éducation dispensée par les parents va à l’encontre du développement de l’autonomie de l’enfant, celle-ci devient paradoxale.
Les messages parentaux conditionnent nos habitudes et le cours de notre vie. Taibi Kahler et Hedges Capers 1974 les nomment « les drivers » que l’enfant interprète et transforme en convictions dont voici quelques exemples.
-Tu aurais pu faire mieux ! Conviction -» sois parfait. -Arrête de pleurer ! Conviction -» sois fort et courageux. -Tu n’es pas gentil ! Conviction -» fais plaisir, sois serviable. -N’as-tu plus rien à faire ? Conviction -» fais des efforts. -Tu n’as pas encore fini ? Conviction -» dépêche-toi; fais vite. -Tu es grand maintenant! Conviction -» débrouille-toi tout seul. -Réfléchis quand tu parles ! Conviction -» je dois tout savoir. -Seuls les meilleurs réussissent ! Conviction -» sois le meilleur.
Interactions et dynamique triangulaire au cœur de l’organisation. Les habitudes sont un ensemble de dispositions génératives et transposables, incitant l’individu à agir et à réagir d’une certaine façon. Ces habitudes sont acquises d’un processus d’inculcation durable, au sein duquel les apprentissages de la prime enfance sont déterminants. Ces habitudes sont la reproduction automatique de stratégies bien souvent décontextualisées.
Compte tenu de la nature des interactions sociales et de sa culture, l’organisation constitue un terrain fertile à l’expression de ces habitudes.
Nous observons plus fréquemment ce phénomène dans les Jean-Pierre Bekier - www.axecoaching.com - décembre 2012
Persécuteur Sauveur Victime organisations dont la culture est de type « Famille ou Tour-Eiffel » orientée vers le pouvoir, le contrôle et le rôle.
Dans les interactions interpersonnelles, tenant de son caractère stéréotypique, ces habitudes ne sont pas toujours efficaces.
Le Triangle de Karpman, représente une de ces dynamiques dont il est plus aisé de ne pas entrer que d’en sortir. C’est quand le sauveur ne reçoit pas de la victime la reconnaissance qu’il estime mériter d’un sauvetage qu’il va lui-même endosser le rôle de victime. Pour se transformer rapidement en persécuteur envers cette victime qu’il a soi-disant sauvée et qui ne lui a rien demandé explicitement.
Chacun au cours de sa vie a sûrement pu vivre une telle expérience. Je me souviens, un beau matin une personne est venue chez-nous pour une rencontre de travail. Elle est arrivée avec un superbe cadeau. Je ne m’attendais pas à cette surprise. À plusieurs reprises, cette personne m’a invité au restaurant en insistant pour régler la note. Un jour, elle nous a même proposé d’offrir la meilleure bouteille de vin de la carte. Quelques semaines plus tard, cette même personne m’a demandé de lui rendre un service. Quelle fut ma surprise de constater ses agissements lorsque j’ai décliné sa demande !
Elle a commencé par se victimiser et utiliser une stratégie de culpabilisation. Me reprocher mon ingratitude, mon manque de loyauté, mon manque d’intégrité. Puis, rapidement, le persécuteur s’est révélé et la sentence fut expéditive, implacable et sans discernement. Cette personne a rompu du jour au lendemain tout contact et relation commerciale après huit années de fructueuse collaboration.
Quelques informations sur cette dynamique triangulaire : La victime (enfant adapté) : je suis faible, pas chanceux, incompétent, les autres sont capables, beaux, comblés, intelligents. Je suis noyé de tâches, je suis un bouc émissaire, c’est toujours de ma faute, je suis incapable de m’en sortir, c’est horrible ce que je vis. Du persécuteur (parent normatif): je suis capable, compétent, intelligent. Les autres sont peu fiables, incapables, ignorants. Je suis seul au monde, maintenant je tiens ma revanche, vous n’en seriez pas là si vous m’aviez écouté, vous méritez ce qui vous arrive. Du sauveur (parent nourricier): je suis généreux bon et les autres sont faibles, pauvres, malheureux. Mon opinion est bien mieux que la tienne. Je me charge de cela. Que vous arrive-t-il, mon pauvre monsieur ? Je vous comprends, à votre place je ferais....
Appuyez-vous sur moi, je suis solide comme un roc.
Exemple de dialogue positif et supportant :
La victime : je suis d’accord, mais ça ne marchera pas pour moi; parce que… (l’interlocuteur supportant) : quelle serait la solution ? Je suis sûr que vous pouvez la trouver... (Permission). La victime : comment voulez-vous que je fasse ça ? (L’interlocuteur supportant) : qu’attendez-vous de moi ? Comment allez-vous vous y prendre pour faire ça ?
Le persécuteur : je n’ai pas aimé cette séance ; je me demande, ai-je bien fait de vous demander de l’aide. (L’interlocuteur supportant) : l’expérience nous montre que parfois les séances les plus difficiles se révèlent souvent les plus bénéfiques. Une dynamique triangulaire infernale, les rôles. Le sauveur est mu par une intention positive de charité, d’altruisme et de compassion.
La face cachée de cette intention est d’assouvir son besoin de pitié, de culpabilité ou d’anxiété basée en grande partie sur ses interprétations des sentiments de l’autre. C’est pour se libérer de l’inconfort ressenti par la détresse d’une « victime » que le sauveur se porte à son secours. Il s’investit du rôle de « missionnaire et père nourricier », il devient indispensable et seul lui sait ce qu’il y a lieu de faire pour la victime. Cette victime-manipulatrice recherche un persécuteur pour être bousculée et désavouée ou un sauveur pour être prise en charge ce qui lui confirme sa conviction qu’elle est une victime. Le sauveur malgré une faible estime de lui-même utilise une posture supérieure pour protéger autrui sans tenir compte des réels besoins de son protégé.
Rapidement, il prend conscience de la dynamique qui s’est instaurée entre sauveur et victime et du prix à payer de ce sauvetage. Il a hérité des problèmes d’autrui qui ne le concernent pas et qui ne sont pas de son ressort. Il ne sait plus comment se libérer de ce sauvetage dont il n’obtient aucune reconnaissance de la victime. Il sent même qu’une dépendance s’instaure entre eux, qui l’étouffe. La victime se sent contrôlée et incapable d’agir.
Elle résiste et n’écoute plus les conseils de son sauveur. La situation se dégrade et la victime, libre de toutes responsabilités, persiste dans ses comportements destructeurs au point même d’en faire le reproche à son sauveur. À ce moment, le sauveur peut finir par s’épuiser et abandonner. Il se sent exploité, vidé et devient à son tour une victime.
C’est par cette dynamique que le sauveur va se transformer en victime puis en persécuteur, imposant ses règles strictes à autrui, méprisant, tyrannique. Il surveille attentivement le comportement de l’autre et au moindre écart, survient la colère et les menaces de couper les privilèges.
Sous l’emprise du persécuteur, les changements observables de la victime ne sont que forcés plutôt que de faire l’exercice de son libre arbitre. Le cycle continue de se répéter tant et aussi longtemps que le sauveur ne se rend pas compte de cette dynamique triangulaire. Je ne suis pas OK - Tu es OK + (je me refuse et j’accepte l’autre) Sélectionner le côté négatif de soi-même et l’exagérer ou l’inventer par victimisation en voyant l’autre positif par rapport à soimême.
Tendance au rôle de : victime Je suis OK + tu es OK + (je m’accepte et j’accepte l’autre) Voir le réel côté positif de soi et de l’autre pour construire ensemble. Position idéale & efficace pour développer une relation constructive et productive Relation adulte/adulte pas de rôle Je ne suis pas OK - tu n’es pas OK - (ni moi ni les autres ne valons rien) Sélectionner le côté négatif de soi-même et des autres, ou à l’exagérer ou l’inventer. Rôles : Persécuteur et Victime Je suis OK + tu n’es pas OK - (je m’accepte et je rejette l’autre) Sélectionner le côté négatif de quelqu’un, l’exagérer ou l’inventer en se voyant soimême positif par rapport à elle.
Rôles : Sauveur et Persécuteur
Comment se libérer de ce rôle de sauveur ?
C’est durant son enfance que le sauveur a appris à prendre soin de l’autre au détriment du soin que lui-même doit se porter. Le sauveur est un enfant soumis aux décisions, qui va avoir de la difficulté à reconnaître ses propres désirs et besoins. C’est dans le sauvetage et l’aide qu’il apporte aux autres que le sauveur va chercher sa valorisation, sa réalisation et son estime. Il devra donc apprendre « comment prendre soin de soi-même ».
C’est lorsqu’il prendra conscience de cette négligence dont il a fait preuve envers lui-même qu’il devra affronter avec lucidité : la culpabilité, la tristesse et la colère pour sortir de cette dynamique infernale inconsciente.
Pour ne pas retomber dans cette dynamique, le sauveur devra :
-Écouter attentivement et clarifier les demandes des autres explicites et implicites avant d’agir.
-Faire la différence entre le rôle d’aidant et celui de sauveur en demandant à son interlocuteur « De quelle aide vous avez besoin ? »
-Prendre conscience, respecter ses états internes. L’inconfort ressenti étant le signal de sacrifice du sauveur.
L’aide apportée aux autres ne peut être efficace que lorsque nous restons en contact avec nos propres besoins, nos désirs et notre bien-être.
Questions à se poser avant d’intervenir Quelle est la demande formelle d’autrui ?
Clarifier : que veux-tu dire ? Qu’attends-tu de moi précisément ?
Qu’attends-je de l’aide apportée ?
Quelles sont mes responsabilités dans la situation ?
Suis-je compétent pour répondre à cette demande ?
Questions à se poser pour éviter le rôle de sauveur :
Quelles sont les limites de l’aide que je peux apporter ?
Quel (s) but (s) poursuis-je en voulant aider ?
Quel (s) besoin (s) nourris-je dans cette aide ?
Suis-je confortable avec l’aide que je dois apporter ?
Questions à se poser pour éviter le rôle du persécuteur :
Quels sont mes pouvoir et autorité pour agir ?
Quelle reconnaissance vais-je recevoir de cette action ?
Questions à se poser pour éviter le rôle de victime :
Ai-je réellement besoin de l’aide d’autrui ?
Ai-je utilisé toutes mes connaissances et mes aptitudes ?
Quelle personne est la plus compétente pour m’aider ?
Quelle est la personne indiquée pour adresser cette demande ?
L’autonomie se manifeste par la libération ou la reconquête.
La personne doit accroitre sa conscience du moment présent.
Quand celle-ci s’écarte de ses schémas répétitifs comportementaux, pensées et sentiments qu’elle élargit son champ d’expérience pour se connecter à ses besoins et la source de ses intentions.
C’est lorsqu’elle vit pleinement cette liberté d’action que les habitudes s’atténuent et parfois disparaissent.
Cette évolution peut se réaliser de diverses façons :
-Rencontrer des personnes nous ouvrant d’autres horizons.
-Les prises de conscience personnelles réalisées par nos expériences.
-Un travail sur soi, par un développement personnel.
Selon E. Berne le chemin de l’autonomie est possible:
La conscience claire : capacité de vivre ici et maintenant avec nos cinq sens en éveil.
C’est percevoir le monde sans limitation et le plus proche possible de ce qu’il est « réellement ».
La spontanéité : capacité de faire ses propres choix parmi une variété d’options, de sentiments, de pensées et de comportements.
C’est prendre le risque de se dévoiler pour exposer la diversité de sa personnalité.
L’intimité : capacité d’être authentique, ouvert à soi et aux autres.
C’est pouvoir partager sans la peur du jugement et la critique.
C’est avoir conscience des enjeux et dynamiques relationnelles.
Jean-Pierre Bekier - www.axecoaching.com - décembre 2012
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
Qu’est ce qui nous rend manipulables ?
La première des raisons qui rend tout personne susceptible d’être manipulable, est une ou plusieurs failles dans son estime de soi. Cela ne veut pas dire que la personne a forcément une basse estime d’elle-même, non elle peut avoir une simple faille, par exemple le besoin d’être rassurée que ce qu’elle fait est juste ou intéressant ….
Dans un premier temps le manipulateur va souffler le chaud, il va la rassurer et la personne se sentira pousser des ailes, mais progressivement la source de compliments va non seulement tarir, mais le manipulateur qui connait les points faibles, va agiter le couteau dans la plaie.
Tout comme dans la métaphore de la grenouille que l’on met dans une casserole d’eau froide posée sur un feu, celle-ci ne va pas se rendre compte du danger, car l’eau va passer de froide à tiède puis à chaude et quand l’eau deviendra vraiment très chaude et que la grenouille se rendra compte du danger, elle n’aura plus la force de sortir de la casserole, et mourra cuite. Alors que si on met une grenouille identique dans une eau à une température à la limite du supportable, elle va sauter très rapidement hors de la casserole pour s’échapper. Le manipulateur très intuitif va savoir jusqu’où il va pouvoir aller sans risquer de voir sa victime lui échapper et ceci est d’autant plus vrai quand on a affaire a un pervers-narcissique et à un narcissique-parano. S’il est allé un peu loin, et que sa victime menace de s’échapper, il va souffler le chaud permettant à sa victime de croire qu’elle a enfin retrouvé la personne qu’elle a connue quelques mois ou quelques années avant, et l’emprise se referme à nouveau sur elle. Nous avons tous envie de croire au prince charmant ou à la douce princesse et quand il (elle) se présente avec son masque, nous tombons d’autant plus facilement dans le panneau, que notre manipulateur aura actionné au préalable le bouton culpabilisation.
Enfin je me représente chaque personne comme ayant de gros boutons présents sur le devant de son corps. Les personnes normales ne les distinguent pas d’emblée, mais un manipulateur, si ! Il va savoir quel masque mettre et sur quel bouton appuyer pour :
– nous séduire
– nous amener à agir pour lui
– nous faire réagir en sa faveur
Sur ces boutons il est marqué au choix selon les personnes :
90 % d’entre nous sont manipulables car ils possèdent un ou plusieurs de ces boutons servant à la manipulation ; et sur chaque bouton, il est inscrit une de ses failles :
– je suis culpabilisable
– je suis perfectionniste
– je suis un(e) rebelle
– je manque de confiance en moi
– je peux me dévaloriser
– je suis très empathique
– je ne sais pas dire non
– j’ai peur de l’abandon
– j’oublie mes propres besoins pour répondre à ceux des autres
– je suis vulnérable au chantage affectif
– je suis très sensible au regard des autres
– je me sens fragile face à l’autorité
– ….
Le manipulateur va utiliser pêle-mêle nos valeurs et nos failles pour nous manipuler. La façon de se vacciner contre toute forme de manipulation est :
– De se mettre à l’écoute de son propre ressenti et de se faire confiance
– De poser ses propres limites et de n’accepter sous aucun prétexte de les laisser franchir quitte à être traité(e) de coincé(e)
– De s’affirmer et de se respecter dans ses choix et ses valeurs
Un travail sur les piliers de l’estime de soi (confiance en soi, amour de soi, image de soi) s’avère particulièrement important pour éviter toute prise aux manipulateurs.
Je souhaite un très joyeux Noël et je vous offre l’e-book complet « Se préserver des manipulateurs » en cliquant sur ce lien
http://www.coaching-harmonique.fr/wp-content/uploads/2015/07/Se-prot%C3%A9ger-des-manipulateurs.pdf
- souhaiter joyeux noel en Mai ?
- La précocité...
Invité- Invité
Re: news lifes :)
[size=30]APPRIVOISONS NOTRE OMBRE[/size]
Le coaching harmonique est basé en grande partie sur cette partie de nous-même que nous ne connaissons pas ou peu, notre ombre (shadow-coaching).Qu’est-ce que notre ombre, c’est une partie de nous que nous refusons de voir, soit parce que nous l’ignorons depuis notre plus jeune âge, soit parce que nous la combattons.
Ce peut être une qualité (c’est ce qu’on appelle l’ombre blanche) :
- soit une qualité que nous ne nous sommes pas appropriée parce que nous estimons que nous ne l’avons pas et nous l’admirons ou l’envions chez d’autres.
- soit une qualité que nous refusons comme par exemple la bonté ou la générosité parce que dans notre famille ou notre bande de copains, il est répété comme un leitmotiv : « trop bon, trop con », ou « dans la vie il y a les pigeons et les autres, et moi j’ai décidé de ne pas être un pigeon » ou « il n’y a pas écrit pigeon » en montrant son front.
Ce peut être un défaut ou une émotion que nous refusons de manifester (c’est ce qu’on appelle l’ombre noire) et que nous refoulons ou combattons ; ça peut être par exemple la colère chez la femme ou la tristesse chez l’homme, ça peut être également des désirs ou des pulsions sexuelles chez les puritains ou les religieux.
Alors pourquoi devrions-nous accepter cette partie sombre de nous ?
En fait chaque défaut est en fait une qualité pratiquée en excès, exemple l’hypocrisie n’est que de la diplomatie pratiquée à la puissance 10 ou 100. Je vous renvoie au carré fondamental qui vous permettra d’en savoir plus sur le sujet .- Donc en combattant l’hypocrisie, parce que ça ne correspond pas à mes valeurs, je renonce en fait à la qualité correspondante : la diplomatie, dont j’aurais pourtant bien besoin si je pratique la franchise à outrance ; en refusant ces qualités faisant partie intrinsèque des défauts que je combats, je m’appauvris dans la palette des qualités que je possède.
- Chaque combat contre moi-même est très gourmand en énergie.
- Plus je combats quelque chose et plus je lui donne de l’importance en moi, mais également dans mon environnement (voir le carré fondamental)
- Plus je donne de l’importance à ce défaut que je combats, et plus je le projette sur mes proches et sur mon environnement, suscitant beaucoup de dégâts, chez moi et chez les gens sur lesquels je projette ce défaut que je ne veux pas voir en moi.
- Accepter notre part de faiblesse et notre ombre ne veut pas dire faire des actions contraires à nos valeurs ; cela veut juste dire accepter de ne pas être parfait, et être bienveillant avec soi-même, ce qui nous permettra au passage de pouvoir l’être également avec les autres. Et si je reprends mon exemple de combattre l’hypocrisie, je ne deviendrai jamais hypocrite puisque c’est contraire à mes valeurs, cela me permet juste de m’ouvrir à pratiquer la diplomatie.
1° exemple : le perfectionnisme est-il un défaut ou une qualité ?
Vu par le perfectionniste, aspirer à devenir parfait est forcément une qualité même en considérant le prix payé ; vu par l’entourage, il se pourrait que le perfectionnisme soit perçu comme un facteur de stress et de rigidité ne facilitant pas les relations.Et on pourrait alors poser à ces aspirants à la perfection les questions suivantes :
- En quoi la peur de faire des erreurs qui se manifeste sous forme d’angoisse (et donc d’insomnie), 24 heures avant d’entreprendre une action importante , est aidante pour effectuer cette action ?
- En quoi le fait de combattre cette imperfection et cette peur de faire des erreurs depuis x années, vous a permis d’éviter d’en faire. Est-ce que si vous aviez constaté une amélioration, et de ce fait atteint la perfection, vous n’auriez plus besoin d’avoir peur ?
- En quoi le fait de faire toujours un peu plus de la même chose (créant la même angoisse et les mêmes insomnies) vous a-il aidé à obtenir un résultat différent ? Je vous renvoie à la citation d’Albert Einstein « La folie c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent »
- En quoi le fait d’accepter ce pourcentage irréductible d’échecs constatés (qui n’a pas varié depuis ces x années passées à le combattre), pourrait vous faire tomber dans l’excès inverse c’est à dire un laxisme total ou jemenfoustisme ?
Et si finalement se dire « Ok, je fais toujours de mon mieux et j’admets que je ne suis pas parfait ; j’admets que quoi que je mette en œuvre et quelque soit mon niveau de stress, j’ai depuis x années le même pourcentage d’échecs quand j’entreprends cette action » n’aiderait pas à passer les 24 heures précedant l’action de façon plus sereine, sans amener plus d’échecs.
2° exemple : le refoulement de la colère.
En général je rencontre 2 comportements chez mes coachés qui refoulent leur colère :- soit ils l’ont refoulée depuis tellement longtemps qu’ils ne la rencontrent plus jamais si ce n’est contre eux-mêmes, et c’est extrêmement destructeur en terme d’estime de soi et de confiance en soi.
- soit ils la ressentent mais la refoulent car c’est pour eux une émotion qu’ils jugent extrêmement dangereuse, et pour cause. Chaque fois qu’ils refoulent leur colère, ils l’emmagasinent au plus profond d’eux-mêmes et ils montent en pression sans s’en rendre compte. Et la personne qui aura le malheur de rajouter les dernières gouttes à cette cocotte-minute sous pression, verra se produire l’explosion d’une colère froide aussi dévastatrice pour celui qui l’émet que celui qui la reçoit.
Or la colère n’est pas négative, elle n’est ni à combattre ni à refouler. C’est simplement un message que vous donne votre inconscient et ce message vous informe que vous vivez à ce moment précis une situation qui ne vous convient pas et qu’il est grand temps de poser une action pour vous sortir de là.
Et évidemment si vous êtes à 10 de ressenti sur votre échelle personnelle qui ne comprend que 10 barreaux (0 étant je ne ressens rien et 10 je suis au niveau maximum de mon ressenti), vous allez être incapable de poser une action raisonnable et la seule chose que vous pourrez faire alors, sera de laisser exploser votre colère.
Sachez qu’une émotion n’arrive généralement jamais à 10 du premier coup ; elle ne monte à 10 sur votre échelle émotionnelle personnelle que dans 2 cas :
- quand la situation est d’une gravité exceptionnelle et nécessite une réaction très forte de votre part nécessitant une énergie importante (ex : vous êtes face à une agression très grave)
- quand vous avez négligé et soigneusement enfoui les x premiers messages que votre inconscient vous a déjà envoyés.
En effet si votre colère au lieu d’être enfouie, avait entendue et son message compris, elle vous aurait permis de poser une action calmement.
Lors d’un entretien récent, ma coachée est arrivée avec une grosse colère (évaluée par ses soins à 8 sur son échelle émotionnelle), contre son nouveau compagnon qui lui parlait de façon récurrente de son ex-petite amie. En travaillant avec elle sur cette colère en EFT (Technique de Libération des Emotions), elle a pris conscience que cette colère venait en résonance avec une colère enfouie de même nature avec son ex-conjoint, et cette nouvelle colère est montée à 10. Après avoir fait baisser son niveau émotionnel à 0, elle a envisagée de poser une action à froid car elle redoutait de remonter très haut en émotion la prochaine fois qu’il reparlerait de son ex-petite amie.
Or il a recommencé à lui parlé de son ex-amie quelques heures après notre entretien de coaching et à sa grande surprise non seulement elle a pu lui expliquer très calmement ce qu’elle ressentait mais elle s’est également intéressée aux bénéfices qu’il trouvait à lui parler de son ex-amie. Et nouvelle surprise pour elle, la réaction de son compagnon a été très différente des autres fois non seulement il semblait pour la première fois prendre conscience du tort qu’il avait pu lui causer, mais il a aussi mis beaucoup d’amour dans sa réponse (alors qu’auparavant il était dans le déni du problème et se contentait de répondre « Ok n’en parlons plus »).
Et vous, connaissez-vous votre ombre ? Avez-vous tenté de l’apprivoiser ?
Est-ce que regarder votre ombre avec bienveillance et l’accepter comme une composante de vous, ne vous apporterait pas beaucoup de paix et plus de richesse intérieure ?
Si vous avez besoin de travailler avec une personne vous servant de miroir, sachez que je peux travailler avec vous soit à mon cabinet, soit par skype (voir les informations sur le déroulement de mes entretiens).
Bibliographie pour en savoir plus :
Apprivoiser son ombre : Le côté mal aimé de soi de Jean Monbourquette Ed Bayard.
Manager avec son ombre excellent article de Karine Aubry destiné aux managers
http://www.coaching-harmonique.fr/apprivoisons-notre-ombre/
- Ben oui mais alors ça fait n'ombre bril et bril on ne sait pas ce que ça veut dire et puis en plus si on est mathématicien, on doit rajouter PI ou Pas ? ou alors à cette heure ci le nombre dort ?.... on sort pas de la cuisse de Jupiter, et nulle part n'est écrit que Louis de Funeste était fan d'astronomie ? un nuage de lait dans ton café ? veux que je te le touttoutyoutouille ? ou tu vas savoir le faire tout seul ? chéri ?
Invité- Invité
Re: news lifes :)
La réponse émotionnelle
La cohérence émotionnelle, issu des travaux et applications de recherche du CHRU de Lille, correspond à la pureté de l’arythmie sinusale respiratoire, c’est-à-dire à un état d’équilibre idéal du système nerveux autonome dans lequel principalement la respiration normale (>8 cycles par minute), en dehors de tout autre stimulus conscient ou inconscient, influence la régulation du rythme cardiaque par le système nerveux autonome.
On s’en approche donc en limitant les effets de tous les stimuli conscients ou inconscients susceptibles de modifier l’activité du système nerveux autonome et plus particulièrement d’alimenter l’activité sympathique.
Ce filtrage des stimuli vise donc à amener l’utilisateur vers une zone de confort émotionnel, en quelque sorte un état de calme intérieur ou de lâcher-prise, correspondant à un maximum d’influence parasympathique (On peut parler de miroir de l’adrénaline).
Il semble que les techniques les plus efficaces pour y parvenir sont les modifications de l’état de conscience ( ex: auto hypnose) , le travail sur les pensées (ex : mindfulness), ou les exercices attentionnels.
L’objectif est, en couplant ces techniques au biofeedback sur la variabilité de la fréquence cardiaque, d’identifier celle ou celles qui agiront au mieux et par un entraînement régulier sur l’amélioration de la cohérence émotionnelle.
La cohérence émotionnelle requière que le sujet respire dans le domaine des hautes fréquences. La cohérence émotionnelle, état d’équilibre émotionnel, est objectivé par ce nouvel indicateur développé au CHRU de Lille, dans les hautes fréquences entre 0.15Hz et 0.4Hz (influence parasympathique uniquement).
Il reflète donc l’influence ou le tonus parasympathique avec une bien meilleure sensibilité que toutes les solutions existantes jusqu’à ce jour.
Selon les recherches menée au CHRU de Lille, les patients anesthésiés et en respiration assistée (10 cycles par minute) maintiennent un taux très élevé et constant de cohérence émotionnelle car, dans ce cas précis, seule leur respiration monitorée, en dehors de tout autre stimuli, agit encore sur leur variabilité cardiaque.
Le paramètre de cohérence émotionnelle peut donc être utilisé pour étudier les effets sur le système nerveux autonome de tout stimulus susceptibles de modifier l’activité du système nerveux autonome chez un être vivant conscient ou inconscient.
http://www.symbiofi.com/fr/coherence-emotionnelle
(j'ai toujours bien aimé schru comme mot, on ne sait pas pourquoi)
Un nouvel indicateur de l’influence parasympathique
La cohérence émotionnelle, issu des travaux et applications de recherche du CHRU de Lille, correspond à la pureté de l’arythmie sinusale respiratoire, c’est-à-dire à un état d’équilibre idéal du système nerveux autonome dans lequel principalement la respiration normale (>8 cycles par minute), en dehors de tout autre stimulus conscient ou inconscient, influence la régulation du rythme cardiaque par le système nerveux autonome.
On s’en approche donc en limitant les effets de tous les stimuli conscients ou inconscients susceptibles de modifier l’activité du système nerveux autonome et plus particulièrement d’alimenter l’activité sympathique.
Ce filtrage des stimuli vise donc à amener l’utilisateur vers une zone de confort émotionnel, en quelque sorte un état de calme intérieur ou de lâcher-prise, correspondant à un maximum d’influence parasympathique (On peut parler de miroir de l’adrénaline).
Il semble que les techniques les plus efficaces pour y parvenir sont les modifications de l’état de conscience ( ex: auto hypnose) , le travail sur les pensées (ex : mindfulness), ou les exercices attentionnels.
L’objectif est, en couplant ces techniques au biofeedback sur la variabilité de la fréquence cardiaque, d’identifier celle ou celles qui agiront au mieux et par un entraînement régulier sur l’amélioration de la cohérence émotionnelle.
La cohérence émotionnelle requière que le sujet respire dans le domaine des hautes fréquences. La cohérence émotionnelle, état d’équilibre émotionnel, est objectivé par ce nouvel indicateur développé au CHRU de Lille, dans les hautes fréquences entre 0.15Hz et 0.4Hz (influence parasympathique uniquement).
Il reflète donc l’influence ou le tonus parasympathique avec une bien meilleure sensibilité que toutes les solutions existantes jusqu’à ce jour.
Selon les recherches menée au CHRU de Lille, les patients anesthésiés et en respiration assistée (10 cycles par minute) maintiennent un taux très élevé et constant de cohérence émotionnelle car, dans ce cas précis, seule leur respiration monitorée, en dehors de tout autre stimuli, agit encore sur leur variabilité cardiaque.
Le paramètre de cohérence émotionnelle peut donc être utilisé pour étudier les effets sur le système nerveux autonome de tout stimulus susceptibles de modifier l’activité du système nerveux autonome chez un être vivant conscient ou inconscient.
http://www.symbiofi.com/fr/coherence-emotionnelle
(j'ai toujours bien aimé schru comme mot, on ne sait pas pourquoi)
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Les papyrus sont des surnoms que l'on donne aux vieillards en Russie
http://www.perlesdubac.fr/?page=2&theme=2&stheme=2&fiche=196
http://www.perlesdubac.fr/?page=2&theme=2&stheme=2&fiche=196
Invité- Invité
Re: news lifes :)
coeur", "mon amour", "mon chéri", "mon bébé", "ma puce", la majorité des Français utilisent les surnoms basiques. On marque son territoire, on montre son affection à son partenaire, mais on tâche de se ridiculiser le moins possible quitte à manquer un peu d'originalité.
Peut-être pas très original, mais c'est encore le biais le plus usité par les couples pour s'interpeller. En effet, d'après une étude de la TNS Soffres, 82 % des couples français s'appellent par leur prénom la plupart du temps. Et parfois, l'intonation peut devenir la plus sexy du monde. Avez-vous déjà entendu la magnifique Robin Wright dans la série House of Cards appeler son mari Frank Underwood (joué par Kevin Spacey) "Francis" ? Voilà, vous comprenez le concept. Le comble de la classe.
http://www.terrafemina.com/article/-mon-doudou-ma-perle-dis-moi-quel-est-ton-surnom-amoureux-je-te-dirai-qui-tu-es_a270788/1
Les sauvages
L'usage de surnoms comme "mon loup", "ma framboise des bois", "mon grand cerf", "mon étalon sauvage", "ma chatte" marque la passion et l'admiration du conjoint qui l'emploie. A tel point qu'il fait fi de l'effet que cela peut produire auprès des autres personnes présentes au moment de l'interpellation.Les animaux de la ferme
"Ma biquette", "mon lapin", "ma poulette", "mon poussin", "ma cocotte", "mon canard"... Chez certains couples, ce sont les animaux de la basse-cour qui ont la cote. C'est tendre, drôle éventuellement, mais pas très sexy. Ces amoureux privilégient la complicité, quitte à basculer vers la relation de potes.Les créatifs
"Bibouille", "bioubinette", "caillou", "pignou", parfois, plutôt que de piocher dans ce qui ce fait déjà, on invente, on crée... pour le meilleur et pour le pire. D'autant qu'après validation du sobriquet, il devient généralement propre aux deux entités du couple. Ces amoureux-là sont en tout cas des fantaisistes et il y a fort à parier qu'on ne s'ennuie pas chez eux.Les polyglottes
Sauf s'il s'agit de votre langue maternelle, appeler régulièrement sa moitié par des surnoms anglais ou italiens type "my love", "sweet heart", "amore mio", "darling", "my wife" ou "man"... Un peu too much, non ?Les poétiques
"Ma perle de lait coco", "mon aimée", "ma mie", "ma douce", "mon ange", "ma tourterelle". Ces surnoms sont-ils poétiques, langoureux, sarcastiques, désuets ou cuculs ? Laissons cela à l'appréciation de chacun.Les mesquins
Affubler son amoureux(se) d'un "ma crotte en sucre", "mon gros nounours", "mon bouchon", "ma couille", "mon p'tit bout de maroilles", part peut-être d'une intention affectueuse, mais pas que. On ne traite pas la personne que l'on aime de "gros" ou de "caca" sans qu'il y ait un message caché, même inconsciemment...Le vrai prénom
Peut-être pas très original, mais c'est encore le biais le plus usité par les couples pour s'interpeller. En effet, d'après une étude de la TNS Soffres, 82 % des couples français s'appellent par leur prénom la plupart du temps. Et parfois, l'intonation peut devenir la plus sexy du monde. Avez-vous déjà entendu la magnifique Robin Wright dans la série House of Cards appeler son mari Frank Underwood (joué par Kevin Spacey) "Francis" ? Voilà, vous comprenez le concept. Le comble de la classe.
http://www.terrafemina.com/article/-mon-doudou-ma-perle-dis-moi-quel-est-ton-surnom-amoureux-je-te-dirai-qui-tu-es_a270788/1
Invité- Invité
Re: news lifes :)
DEVENIR ADULTE, RESPONSABLE et AUTONOME
POSTED ON 04/10/2014 BY HOLLY
Tellement de défis
De temps en temps nous avons tous un jour sans où il est facile de tomber dans l’auto apitoiement et nous préférons alimenter notre partie victime plutôt que notre partie adulte. Le chemin de la facilité. Cependant il est important de rester vigilant et de sortir de cet état de victime aussi vite que possible et de retrouver notre état adulte. Notre survie émotionnelle, physique et mentale en dépendent.
Voler vers la liberté
Que signifie être un adulte ? Je crois que c’est une bonne occasion d’en parler.
Si nous choisissons d’ attribuer notre responsabilité, notre pouvoir personnel à quelque d’autre soit consciemment ou inconsciemment nous NIONS notre partie adulte
En tant qu’enfant nous ne sommes pas responsable de notre vie.
Ce sont nos parents qui nous ont élevé, qui ont choisi notre école, notre éducation, qui ont contrôlé la plupart de notre vie d’enfance.
Lorsque nous devenons l’adulte c’est une bonne occasion de redresser la situation.
Devenir un adulte suit une évolution
L’habit ne fait pas l’adulte
COMMENT LA PEUR POURRAIT RAVAGER UN CORPS
La peur s’enracine dans la tête, le corps…
Tout commence dans la tête et de notre évaluation biaisée d’une situation externe.
La PEUR vient s’installer en nous parce que nous l’avons laissé s’introduire en nous, dans notre corps, nos cellules..nos organes…Les émotions fortess sont comme un parasitequi cherche un hôte auquel il peut s’attacher et ensuite il se nourrit aux dépens de nous, de nos failles.
La porte est ouverte
Pendant un événement traumatisant nous sommes fatigués, faibles, perdus et nous sommes sous le coup de l’émotion. Nos défenses physiques et émotionnelles sont faibles ou absentes. Le déclencheur, l’événement traumatisant est une occasion pour l’émotion forte d’insinuer en nous (la porte d’accès était ouverte)
Parfois c’est utile d’identifier de nommer le déclencheur comme un événement extérieur, (que ce soit un deuil, un licenciement, une perte d’un enfant…..) qui a permis à la peur d’enraciner en nous.
Tout compte fait c’est nous qui avons choisi de laisser l’émotion forte (la peur, la colère) de s’emparer de nous, de prendre le dessus.
Si nous n’arrivons pas à la traiter, à gérer cette émotion forte avec du discernement elle peut déclencher un état dépressif, un état phobique, des crises d’angoisses ou d’autres états de mal être……
Si nous tombons malade nous pouvons attribuer notre maladie à un pathogène externe comme un virus ou un microbe. Cependant si nous avons un terrain favorable pour ces pathogènes, ou nous étions fatigués, ou nous étions trop exposés au courant d’air froid ou nous avions une carence en vitamines nous sommes en partie responsable de cette maladie.
La métamorphose est complète.
En reconnaissant que nous sommes responsables de notre MAL-ÊTRE nous reconnaissons également que nous avez le pouvoir (la force de l’esprit) de guérir. L’une des raisons pour lesquelles la guérison échoue est que l’individu préfère rejeter la responsabilité de son mal-être sur quelqu’un d’autre ou il préfère vivre dans le DÉNI plutôt de faire face à sa RESPONSABLE INDIVIDUELLE.
http://www.holisticattitude.com/?p=10748
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POSTED ON 04/10/2014 BY HOLLY
Tellement de défis
De temps en temps nous avons tous un jour sans où il est facile de tomber dans l’auto apitoiement et nous préférons alimenter notre partie victime plutôt que notre partie adulte. Le chemin de la facilité. Cependant il est important de rester vigilant et de sortir de cet état de victime aussi vite que possible et de retrouver notre état adulte. Notre survie émotionnelle, physique et mentale en dépendent.
Voler vers la liberté
Que signifie être un adulte ? Je crois que c’est une bonne occasion d’en parler.
- Être adulte veut dire accepter nos responsabilités, nos choix, nos décisions que nous avons fait dans la vie et les assumer.
- Être adulte veut dire être rationnel et objectif.
- Être adulte veut dire de maîtriser nos émotions .
Si nous choisissons d’ attribuer notre responsabilité, notre pouvoir personnel à quelque d’autre soit consciemment ou inconsciemment nous NIONS notre partie adulte
En tant qu’enfant nous ne sommes pas responsable de notre vie.
Ce sont nos parents qui nous ont élevé, qui ont choisi notre école, notre éducation, qui ont contrôlé la plupart de notre vie d’enfance.
Lorsque nous devenons l’adulte c’est une bonne occasion de redresser la situation.
Devenir un adulte suit une évolution
- C’est l’adulte que nous sommes qui choisit d’assumer, de prendre nos propres responsabilités dans la vie.
- C’est l’adulte que nous sommes qui choisit notre métier, notre travail.
- C’est l’adulte que nous sommes qui fait preuve de la considération citoyenne.
- C’est l’adulte que nous sommes qui paie ses impôts et respect ses responsabilités sociales.
- C’est l’adulte que nous sommes qui garde son sang froid face à des situations désagréables.
- C’est l’adulte que nous sommes qui choisit nos propres amis.
- C’est l’adulte que nous sommes qui choisit, notre époux, épouse, ou partenaire.
- C’est l’adulte que nous sommes qui élève nos enfants et leur instruire.
- C’est l’adulte que nous sommes qui répond quand un autre adulte lui pose une question ?
- C’est l’adulte que nous sommes qui choisit nos situations à vivre.
- C’est l’adulte que nous sommes qui maîtrise ses pensées. Nous sommes ce que nous pensons. Les limites sont mentales.
- C’est l’adulte que nous sommes qui assume les décisions mauvaises ou bonnes qu’il a pris..
L’habit ne fait pas l’adulte
- C’est l’adulte mal construit qui cède à l’état de victime facilement.
- C’est l’adulte mal construit qui choisit de se nourrir des sentiments de peur, de colère, de tristesse…..
- C’est l’adulte mal construit qui fuit les situations désagréables
- C’est l’adulte mal construit qui est insincère et qui n’ose pas de dire ce qu’il/elle pense
- C’est l’adulte mal construit qui nie ses responsabilités
- C’est l’adulte mal construit qui est à de la difficulté à dire NON
- C’est l’adulte mal construit qui attribue tous ces problèmes à son entourage, à ses parents, à ses amis
- C’est l’adulte mal construit qui laisse son entourage le maltraiter.Les personnes nous maltraitent parce que nous nous leur permettons de le faire » soit consciemment ou inconsciemment. Notre estime de nous-même est faible!
COMMENT LA PEUR POURRAIT RAVAGER UN CORPS
La peur s’enracine dans la tête, le corps…
Tout commence dans la tête et de notre évaluation biaisée d’une situation externe.
La PEUR vient s’installer en nous parce que nous l’avons laissé s’introduire en nous, dans notre corps, nos cellules..nos organes…Les émotions fortess sont comme un parasitequi cherche un hôte auquel il peut s’attacher et ensuite il se nourrit aux dépens de nous, de nos failles.
La porte est ouverte
Pendant un événement traumatisant nous sommes fatigués, faibles, perdus et nous sommes sous le coup de l’émotion. Nos défenses physiques et émotionnelles sont faibles ou absentes. Le déclencheur, l’événement traumatisant est une occasion pour l’émotion forte d’insinuer en nous (la porte d’accès était ouverte)
Parfois c’est utile d’identifier de nommer le déclencheur comme un événement extérieur, (que ce soit un deuil, un licenciement, une perte d’un enfant…..) qui a permis à la peur d’enraciner en nous.
Tout compte fait c’est nous qui avons choisi de laisser l’émotion forte (la peur, la colère) de s’emparer de nous, de prendre le dessus.
Si nous n’arrivons pas à la traiter, à gérer cette émotion forte avec du discernement elle peut déclencher un état dépressif, un état phobique, des crises d’angoisses ou d’autres états de mal être……
Si nous tombons malade nous pouvons attribuer notre maladie à un pathogène externe comme un virus ou un microbe. Cependant si nous avons un terrain favorable pour ces pathogènes, ou nous étions fatigués, ou nous étions trop exposés au courant d’air froid ou nous avions une carence en vitamines nous sommes en partie responsable de cette maladie.
La métamorphose est complète.
En reconnaissant que nous sommes responsables de notre MAL-ÊTRE nous reconnaissons également que nous avez le pouvoir (la force de l’esprit) de guérir. L’une des raisons pour lesquelles la guérison échoue est que l’individu préfère rejeter la responsabilité de son mal-être sur quelqu’un d’autre ou il préfère vivre dans le DÉNI plutôt de faire face à sa RESPONSABLE INDIVIDUELLE.
http://www.holisticattitude.com/?p=10748
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Invité- Invité
Re: news lifes :)
[size=39]LA PEUR DU REGARD DES AUTRES[/size]
POSTED ON 24/09/2014 BY HOLLY
Ils sont partout
Aujourd’hui pourquoi dans notre société la peur du regard des autres est toujours si courant.
Cette PEUR est en effet la peur d’être jugé par les autres existe chez les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
Le regard des autres influence notre
[*]Manière de s’habiller
[*]Choix des amis, des collègues au travail
[*]Choix de cadeaux
[*]Comportément
[*]Prise de décisions
Nous sommes angoissés sans cesse par les réflexions de nos voisins, de nos familles, de nos proches…….
LE regard des autres sur soi est insupportableNous pensons constamment que les autres sont en train de nous juger 24 heures sur 24.Il existe des personnes qui sont tellement terrorisées par le regard des autres que chaque décision, geste, action est pris selon le souhait des autres. Ces personnes négligent leurs propres besoins et elles font tout pour faire plaisir à l’autre.
Le juge MENTCertes le JUGEMENT est naturel chez nous, les êtres humains. C’est un réflexe naturelpour nous protéger des situations dangereuses, des accidents, une façon de mieux évaluer la situation .
Cependant tout le monde ne nous juge pas 24 heures sur 24. II a mieux à faire
et même si quelqu’un nous juge et alors. C’est leur problème pas le nôtre
Pour vous aider à mieux accepter le regard des autres
INTERROGEZ-VOUS
[*]D’où vient cette peur, cette phobie ce sentiment d’insécurité, ce manque de confiance en vous, l’un de vos parents, de votre entourage….?
[*]Qui sont ces gens pour vous juger ?
Personne n’est parfait
[*]D’où viennent-ils
[*]Quel est leur parcours ? Qu’est-ce qu’ils ont fait dans la vie pour que vous croyiez qu’ils peuvent vous juger.
Le pot calling the kettle black
[*]Demandez de quel droit ils se permettent de vous juger.
À qui on peut confiance ?
[*]Est-ce que vous pouvez faire confiance à leur jugement.
[*]Surtout n’oubliez pas que le JUGE MENT (jugement).
Le raisonnement de l’être humain n’est pas fiable.
L’histoire est jonchée d’exemples où des hommes politiques soi-disant fiables, intelligents et digne de confiance ont MAL jugé des situations concernant l’économie, l’éducation, la guerre, la maladies contagieuses, les accidents, la souffrance chez l’être humain….
Aujourd’hui ne vivez pas dans la crainte, vivez dans le VRAI, vivez votre vie et pas la vie pour quelqu’un d’autre.
Ignorez ce que les autres pensent de vous. Votre jugement sur une situation a autant de valeur que l’autre. En jugeant par les situations mondiales nous ne nous pouvons que faire confiance à nous même.
La souffrance et la dépression viennent de cette incohérence entre « le Moi » (notre personnalité, nos valeurs, nos désirs : la partie consciente) et « Le Soi, » ‘notre être véritable dans son unicité et son identité: la partie inconsciente).
Ce n’est pas une question d’être égoïste mais plutôt d’être à l’écoute de Soi, le capitaine de notre vie.
Qui vous êtes en train de juger, vous-même peut-être ?Si nous sommes à l’aise avec notre identité personnelle (ça prend du temps à se construire), nous sommes bien dans notre peau et nous sommes à l’écoute de notre SOI, à titre personnel je crois que le monde serait plus harmonieux.
[*]http://www.holisticattitude.com/?p=10726
POSTED ON 24/09/2014 BY HOLLY
Ils sont partout
Aujourd’hui pourquoi dans notre société la peur du regard des autres est toujours si courant.
Cette PEUR est en effet la peur d’être jugé par les autres existe chez les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
Le regard des autres influence notre
[*]Manière de s’habiller
[*]Choix des amis, des collègues au travail
[*]Choix de cadeaux
[*]Comportément
[*]Prise de décisions
Nous sommes angoissés sans cesse par les réflexions de nos voisins, de nos familles, de nos proches…….
LE regard des autres sur soi est insupportable
Le juge MENT
Cependant tout le monde ne nous juge pas 24 heures sur 24. II a mieux à faire
et même si quelqu’un nous juge et alors. C’est leur problème pas le nôtre
Pour vous aider à mieux accepter le regard des autres
INTERROGEZ-VOUS
[*]D’où vient cette peur, cette phobie ce sentiment d’insécurité, ce manque de confiance en vous, l’un de vos parents, de votre entourage….?
[*]Qui sont ces gens pour vous juger ?
Personne n’est parfait
[*]D’où viennent-ils
[*]Quel est leur parcours ? Qu’est-ce qu’ils ont fait dans la vie pour que vous croyiez qu’ils peuvent vous juger.
Le pot calling the kettle black
[*]Demandez de quel droit ils se permettent de vous juger.
À qui on peut confiance ?
[*]Est-ce que vous pouvez faire confiance à leur jugement.
[*]Surtout n’oubliez pas que le JUGE MENT (jugement).
Le raisonnement de l’être humain n’est pas fiable.
L’histoire est jonchée d’exemples où des hommes politiques soi-disant fiables, intelligents et digne de confiance ont MAL jugé des situations concernant l’économie, l’éducation, la guerre, la maladies contagieuses, les accidents, la souffrance chez l’être humain….
Aujourd’hui ne vivez pas dans la crainte, vivez dans le VRAI, vivez votre vie et pas la vie pour quelqu’un d’autre.
Ignorez ce que les autres pensent de vous. Votre jugement sur une situation a autant de valeur que l’autre. En jugeant par les situations mondiales nous ne nous pouvons que faire confiance à nous même.
La souffrance et la dépression viennent de cette incohérence entre « le Moi » (notre personnalité, nos valeurs, nos désirs : la partie consciente) et « Le Soi, » ‘notre être véritable dans son unicité et son identité: la partie inconsciente).
Ce n’est pas une question d’être égoïste mais plutôt d’être à l’écoute de Soi, le capitaine de notre vie.
Qui vous êtes en train de juger, vous-même peut-être ?
[*]http://www.holisticattitude.com/?p=10726
Invité- Invité
Re: news lifes :)
20 leçons à retenir pour avancer dans la vie
Leçon # 1 : Sans objectif on ne sait pas où aller, donc orienter sa vie.
Il est important de se fixer des objectifs, afin de contrôler si vous les atteignez (objectifs annuels, et vision à 5 ou 10 ans).
Le but n’est pas forcément d’atteindre tout ce qui l’on prévoit, mais prévoir c’est déjà influer sur ce que l’on va faire.
Si vos résultats ne sont pas à la hauteur de ceux que vous attendez, vous pouvez corriger le tir et atteindre un jour votre but.
Le succès arrivent souvent à ceux qui savent ce qu’ils veulent, et qui se donnent les moyens de réussir.
Il est important de se fixer des objectifs, afin de contrôler si vous les atteignez (objectifs annuels, et vision à 5 ou 10 ans).
Le but n’est pas forcément d’atteindre tout ce qui l’on prévoit, mais prévoir c’est déjà influer sur ce que l’on va faire.
Si vos résultats ne sont pas à la hauteur de ceux que vous attendez, vous pouvez corriger le tir et atteindre un jour votre but.
Le succès arrivent souvent à ceux qui savent ce qu’ils veulent, et qui se donnent les moyens de réussir.
Leçon # 2 : Restez ouvert d’esprit, regardez le monde autour de vous.
Il ne faut pas se renfermer sur soi même ou devenir un hyper spécialiste dans un domaine.
Il faut observer ce qui se passe autour de vous et savoir comment vous pourriez l’appliquer dans votre secteur d’activité.
Restez sur le qui vive, ayez l’esprit ouvert…
Laissez votre environnement vous imprégner et vous inspirer.
Les opportunités les plus extraordinaires sont souvent cachées dans les évènements apparemment insignifiants de la vie.
Si on ne fait pas attention à ces évènements, on peut facilement laisser à côté d’opportunités…
Il ne faut pas se renfermer sur soi même ou devenir un hyper spécialiste dans un domaine.
Il faut observer ce qui se passe autour de vous et savoir comment vous pourriez l’appliquer dans votre secteur d’activité.
Restez sur le qui vive, ayez l’esprit ouvert…
Laissez votre environnement vous imprégner et vous inspirer.
Les opportunités les plus extraordinaires sont souvent cachées dans les évènements apparemment insignifiants de la vie.
Si on ne fait pas attention à ces évènements, on peut facilement laisser à côté d’opportunités…
Leçon # 3 : Où que vous soyez ou quoi que vous fassiez, soyez toujours à 100%…
Il faut apprendre à vous concentrer sur ce que vous faites.
Vous devez vous concentrer sur le moment présent, et en tirer tout le contenu et la richesse en expérience et en émotions qu’il peut vous offrir.
Par exemple si vous êtes en vacances, ne pensez plus au boulot, si vous êtes avec une personne au téléphone ne surfez pas sur le Web ou ne jouez pas avec votre mobile…
Il faut apprendre à vous concentrer sur ce que vous faites.
Vous devez vous concentrer sur le moment présent, et en tirer tout le contenu et la richesse en expérience et en émotions qu’il peut vous offrir.
Par exemple si vous êtes en vacances, ne pensez plus au boulot, si vous êtes avec une personne au téléphone ne surfez pas sur le Web ou ne jouez pas avec votre mobile…
Leçon # 4 : Le succès se construit grâce à des prises de risques.
N’ayez pas peur d’échouer, c’est en rersévérant et en essyant que vous apprendrez et que vous évolurez.
Pour réduire le risque et les problèmes, la préparation est la clé pour éliminer un maximum d’incertitudes et d’erreurs.
Et ne soyez pas paresseux, prévoyez le maximum de détail et comment les contrecarrer… Si vous êtes suffisamment prêt, le pire ne peut plus arriver car vous serez déjà prêt à l’affronter et vous aurez un Plan B.
N’ayez pas peur d’échouer, c’est en rersévérant et en essyant que vous apprendrez et que vous évolurez.
Pour réduire le risque et les problèmes, la préparation est la clé pour éliminer un maximum d’incertitudes et d’erreurs.
Et ne soyez pas paresseux, prévoyez le maximum de détail et comment les contrecarrer… Si vous êtes suffisamment prêt, le pire ne peut plus arriver car vous serez déjà prêt à l’affronter et vous aurez un Plan B.
Leçon # 5 : L’expérience et l’habitude permet d’aller plus vite.
L’expérience et l’habitude divise par deux, par cinq, par dix, par cinquante, par cent… la réalisation d’une action.
Alors concentrez vous sur ce que vous savez faire et apprenez à vous améliorer. Plus vous passerez du temps à faire quelque chose, plus votre une courbe d’expérience va baisser…
L’expérience et l’habitude divise par deux, par cinq, par dix, par cinquante, par cent… la réalisation d’une action.
Alors concentrez vous sur ce que vous savez faire et apprenez à vous améliorer. Plus vous passerez du temps à faire quelque chose, plus votre une courbe d’expérience va baisser…
Leçon # 6 : Le travail n’est pas tout dans la vie… Vous devez travailler pour vivre, et pas l’inverse !
Quel est votre sentiment lorsque vous allez travailler tous les jours ?
Est-ce que pour vous le travail est une corvée ou c’est le moyen de vous épanouir ?
Si votre travail n’est pas épanouissant, vous devez trouver une autre passion en dehors de l’entreprise.
Si votre travail est épanouissant, n’oubliez pas que vous ne devez pas en devenir esclave…
Il faut que vous vous disiez « Je travaille au bureau pour payer mon loyer, mais j’ai aussi un moyen de m’épanouir dans la vie, et ce truc c’est… »
Quel est votre sentiment lorsque vous allez travailler tous les jours ?
Est-ce que pour vous le travail est une corvée ou c’est le moyen de vous épanouir ?
Si votre travail n’est pas épanouissant, vous devez trouver une autre passion en dehors de l’entreprise.
Si votre travail est épanouissant, n’oubliez pas que vous ne devez pas en devenir esclave…
Il faut que vous vous disiez « Je travaille au bureau pour payer mon loyer, mais j’ai aussi un moyen de m’épanouir dans la vie, et ce truc c’est… »
Leçon # 7 : Vous êtes la clé de votre futur.
La clé de votre succès, c’est VOUS.
Ce qui fera la différence entre votre sentiment de succès ou échec se trouve en vous. C’est à vous de décider de ce que vous allez accomplir.
Si vous décidez de ne pas prendre de risque, d’avoir une vie pépère, alors ne rêvez pas d’atteindre le firmament…
Si au contraire, vous décidez de sortir de votre zone de confort de de prendre des risques, alors vous allez peut être atteindre les étoiles..
En effet qui ne tente rien, n’a rien… sauf des rêves qui ne se réaliseront jamais.
La clé de votre succès, c’est VOUS.
Ce qui fera la différence entre votre sentiment de succès ou échec se trouve en vous. C’est à vous de décider de ce que vous allez accomplir.
Si vous décidez de ne pas prendre de risque, d’avoir une vie pépère, alors ne rêvez pas d’atteindre le firmament…
Si au contraire, vous décidez de sortir de votre zone de confort de de prendre des risques, alors vous allez peut être atteindre les étoiles..
En effet qui ne tente rien, n’a rien… sauf des rêves qui ne se réaliseront jamais.
Leçon # 9 : N’ayez pas de regrets, prenez des risques.
Comme disait l’autre, il faut aimer ce que l’on fait. Mais ceci n’est pas nécessairement vrai. Ce qui est vrai c’est qu’il faut aimer les opportunités. Ainsi, avant d’être tenté d’abandonner ou de se décourager, rappelez-vous que tout succès est basé sur l’engagement à long terme, la foi, la discipline, l’attitude positive et quelques rochers sur le chemin . Vous pouvez ne pas aimer le rocher sur lequel vous marchez en ce moment, mais il y en aura forcément un qui vous offrira de grosses opportunités.
Comme disait l’autre, il faut aimer ce que l’on fait. Mais ceci n’est pas nécessairement vrai. Ce qui est vrai c’est qu’il faut aimer les opportunités. Ainsi, avant d’être tenté d’abandonner ou de se décourager, rappelez-vous que tout succès est basé sur l’engagement à long terme, la foi, la discipline, l’attitude positive et quelques rochers sur le chemin . Vous pouvez ne pas aimer le rocher sur lequel vous marchez en ce moment, mais il y en aura forcément un qui vous offrira de grosses opportunités.
Leçon # 10 : Ne choisissez pas la voie de la médiocrité.
S’arranger pour en faire le moins possible, ce n’est pas vous rendre service. Ce n’est pas ce que l’on obtient qui vous donne de la valeur, mais ce que l’on devient en le faisant quelque chose qui donne de la valeur à nos vies.
S’arranger pour en faire le moins possible, ce n’est pas vous rendre service. Ce n’est pas ce que l’on obtient qui vous donne de la valeur, mais ce que l’on devient en le faisant quelque chose qui donne de la valeur à nos vies.
Leçon # 11 : Ce qui fait la différence c’est l’humain et la confiance.
Prenez le temps d’écouter les autres, de leur parler… Car ce sont des relations humaines que nait la confiance…
Prenez le temps d’écouter les autres, de leur parler… Car ce sont des relations humaines que nait la confiance…
Leçon # 12 : Le succès, c’est facile, mais il est possible de se mettre dans une spirale négative.
Ne pas faire les choses qu’on est censé faire nous fait nous sentir coupables et la culpabilité entraine une érosion de la confiance en soi. Comme notre confiance en nous diminue, il en va de même pour notre activité. Et comme notre activité diminue, les résultats baissent inévitablement. Et comme nos résultats en souffrent, notre attitude en prend forcément un coup. Et quand notre attitude commence à passer de positive à négative c’est le début de la spirale négative…
Ne pas faire les choses qu’on est censé faire nous fait nous sentir coupables et la culpabilité entraine une érosion de la confiance en soi. Comme notre confiance en nous diminue, il en va de même pour notre activité. Et comme notre activité diminue, les résultats baissent inévitablement. Et comme nos résultats en souffrent, notre attitude en prend forcément un coup. Et quand notre attitude commence à passer de positive à négative c’est le début de la spirale négative…
Leçon # 13 : Certaines personnes ne changeront jamais… n’essayez pas de chanter tout le monde autour de vous s’ils ne le veulent pas !
Une personne peut se changer par elle même, mais c’est bien plus dur d’essayer de changer quelqu’un… Ne perdez pas votre énergie si une personne ne veut pas changer.
Une personne peut se changer par elle même, mais c’est bien plus dur d’essayer de changer quelqu’un… Ne perdez pas votre énergie si une personne ne veut pas changer.
Leçon # 14 : En forgeant votre caractère, vous êtes comme un artiste créant une sculpture
Votre caractère est le résultat de centaines de choix qui petit à petit vous transforment . Et donc chaque petit choix vous transforme petit à petit… Faites donc attention à toutes vos décisions, grandes comme petites.
Votre caractère est le résultat de centaines de choix qui petit à petit vous transforment . Et donc chaque petit choix vous transforme petit à petit… Faites donc attention à toutes vos décisions, grandes comme petites.
Leçon # 15 : Ne confondez pas activité et productivité
Vous connaissez probablement des gens qui ont toujours l’air occupé. Or si vous pouvez être très occupé sans être productif. Certains courent,courent,courent, mais ne font que tourner en rond. Ils ne progressent pas. Ne confondez pas activité et productivité, mouvement et accomplissement. Évaluez votre emploi du temps, et voyez s’il y a du temps perdu que vous pourrez mieux occuper.
Vous connaissez probablement des gens qui ont toujours l’air occupé. Or si vous pouvez être très occupé sans être productif. Certains courent,courent,courent, mais ne font que tourner en rond. Ils ne progressent pas. Ne confondez pas activité et productivité, mouvement et accomplissement. Évaluez votre emploi du temps, et voyez s’il y a du temps perdu que vous pourrez mieux occuper.
Leçon # 16 : Gérez votre temps, ou c’est lui qui vous gérera
Pour maîtriser votre temps, vous devez avoir des objectifs établis pour chaque jour. Chaque soir décidez ce que vous ferez le lendemain cela vous aidera à créer votre planning pour le lendemain. Définissez des priorités dans vos objectifs quotidiens et faites le point constamment. Ne perdez pas non plus votre temps avec des activités mineures et concentrez vous sur les activités majeures qui vont vous mener au succès à long terme.
Pour maîtriser votre temps, vous devez avoir des objectifs établis pour chaque jour. Chaque soir décidez ce que vous ferez le lendemain cela vous aidera à créer votre planning pour le lendemain. Définissez des priorités dans vos objectifs quotidiens et faites le point constamment. Ne perdez pas non plus votre temps avec des activités mineures et concentrez vous sur les activités majeures qui vont vous mener au succès à long terme.
Leçon # 17 : Concentrez votre énergie sur les choses les plus importantes
La concentration demande beaucoup d’énergie, or vous n’avez pas une énergie illimitée à dépenser. Si vous avez une longue liste de choses à faire en une journée, faites les plus difficiles le plus tôt possible tant que votre concentration est à son sommet. Si vous êtes du matin, faites le travail le matin. N’attendez pas le soir quand vous avez dépensé toute votre énergie. Faites les choses qui exigent le plus de concentration quand votre corps est le plus enclin à le supporter.
La concentration demande beaucoup d’énergie, or vous n’avez pas une énergie illimitée à dépenser. Si vous avez une longue liste de choses à faire en une journée, faites les plus difficiles le plus tôt possible tant que votre concentration est à son sommet. Si vous êtes du matin, faites le travail le matin. N’attendez pas le soir quand vous avez dépensé toute votre énergie. Faites les choses qui exigent le plus de concentration quand votre corps est le plus enclin à le supporter.
Leçon # 18 : Apprenez à résoudre les problèmes
Voici la meilleure façon de traiter un problème : comme un opportunité de croissance. Faites des modifications si nécessaire, rejeter une vieille philosophie qui ne cadrait pas avec une nouvelle. La meilleure phrase que mon mentor m’ait donné c’est : « M . Rohn si vous devez changer, tout devra changer avec vous. » Woaw, je l’ai retenu par cœur. Plus je changeais, plus tout changeait autour de moi.
Voici la meilleure façon de traiter un problème : comme un opportunité de croissance. Faites des modifications si nécessaire, rejeter une vieille philosophie qui ne cadrait pas avec une nouvelle. La meilleure phrase que mon mentor m’ait donné c’est : « M . Rohn si vous devez changer, tout devra changer avec vous. » Woaw, je l’ai retenu par cœur. Plus je changeais, plus tout changeait autour de moi.
Leçon # 19 : Gérer le temps qui passe
Il faut du temps pour construire une carrière… Donc donnez du temps à votre projet, et prenez le temps de réfléchir. Il faut du temps pour maitriser quelque chose de nouveau. Il faut du temps pour analyser tous les tenants et aboutissants.
Il faut du temps pour construire une carrière… Donc donnez du temps à votre projet, et prenez le temps de réfléchir. Il faut du temps pour maitriser quelque chose de nouveau. Il faut du temps pour analyser tous les tenants et aboutissants.
Leçon # 20 : Le changement commence MAINTENANT !
Prenez une décision importante pour votre futur MAINTENANT ! Vous avez la possibilité de transformer chaque aspect de votre vie –et commencer dès maintenant en appliquant votre pouvoir de décider…
Prenez une décision importante pour votre futur MAINTENANT ! Vous avez la possibilité de transformer chaque aspect de votre vie –et commencer dès maintenant en appliquant votre pouvoir de décider…
http://www.devenirplusefficace.com/developemment-personnel/20-lecons-a-retenir-pour-avancer-dans-la-vie
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Jacques Nimier : "Ne pas trop « mettre la pression »"
Par François Jarraud
Psychopédagogue, Jacques Nimier donne des pistes pour aider les enseignants à mieux préparer leurs élèves à l'épreuve du bac.
On a tous fait l'expérience de situations d'examen où on a pas réussi à mobiliser toutes ses connaissances et compétences. Quelle peut être la part du "psychologique" dans ces situations ?
Très variable! Il peut y avoir des conditions physiologiques, on peut être à moitié malade, tomber sur un sujet sur lequel on a fait une impasse etc. Mais évidemment il peut y avoir également des raisons psychologiques: le stress de l'examen, l'ambiance familiale "qui met la pression", un état semi-dépressif dont on a pas pris conscience, jusqu'à un désir inconscient d'échouer!
Dans un examen il ne se joue pas que la note finale ?
Non, bien sûr. Il se joue également un renforcement ou non de l'image de soi. Une construction de cette image avec ses déceptions et ses surprises qui aura des conséquences pour l'orientation :"Je ne me croyais pas si fort en maths et je suis déçu par ma note de philo, moi qui voulais devenir prof de philo!", construction d'image renforcée ou au contraire contredite par les parents heureux ou non des résultats.
La peur de réussir existe également, elle peut être alimentée par un désir inconscient d'échec: "je ne mérite pas de réussir", "Si je réussis je ne saurais pas quoi faire", "Je ne veux pas faire mieux que mon père ou ma mère, ce serait les trahir", "je dois me punir pour ce que j'ai fait par ailleurs", "j'ai peur de grandir, d'affronter la vie, la fac, l'inconnu, je préfère redoubler et rester au lycée que je connais bien". Bien sûr ces affects sont souvent inconscients mais ils agissent d'autant plus sur l'élève.
Que le jeune soit reçu ou non, il va se jouer un scénario important entre lui, ses copains, ses enseignants et ses parents. Des désirs multiples s'agitent en lui: "faire plaisir aux parents, à son enseignant qu’il aime bien ou les embêter!", "imiter ou non les copains pour les retrouver ou par indécision", mais également ses désirs profonds en tant que sujet. Il va devoir faire face à un conflit entre ces désirs, conflit qui peut aboutir à des surprises pour les enseignants et les parents: orientation non prévue, enthousiasme excessif, dépression… Heureusement dans la plupart des cas, et c'est ce qui est préférable, l'avenir a été prévu et se fait comme prévu!
C'est seulement la peur de l'échec qui mène à ces situations ?
Certains appellent cela le stress de l'examen. Le stress advient quand la représentation qu'on a par exemple d'une épreuve est trop différente de la représentation que l'on a de ses capacités à faire face à cette épreuve.
On voit ainsi que le stress dépend de deux choses:
- l'image qu'on a du bac construite à partir de ce que disent les copains, les enseignants, les parents (tout particulièrement de leur attente) "c'est très difficile" "tout le monde l'a"...
- l'image qu'on a de soi-même, de ses capacités : "je suis nul", "on me dit que j'ai pas assez travaillé", "j'ai toujours du bol"…
Plus la différence est grande, plus le stress est grand. (voir : Dossier stresshttp://www.pedagopsy.eu/dossier_stress.htm )
D'un autre point de vue, on peut dire que le bac par son aspect actuel: reçu / collé (il n'y a pas de milieu, c'est un tout ou rien) refait surgir des angoisses antérieures (qu'on appelle angoisse de castration). Autrement dit la forme du bac actuel est anxiogène en elle-même. Alors qu'on pourrait envisager d'autres formes: bac de profils, bac de modules cumulables... On ne peut donc pas s'étonner du stress des jeunes passant leur bac. Le contraire serait plutôt étonnant!
Que peuvent faire les enseignants pour aider les élèves face à ces épreuves ?
Plusieurs réactions me paraissent possibles, elles découlent des remarques précédentes:
a) Faire prévoir par les élèves ce qu'ils feront dans les deux cas (reçu / collé) . Cela demande des entretiens avec les élèves, les parents, au moins avec certains! (Voir : Dossier entretienhttp://www.pedagopsy.eu/dossier_entretien.htm ) de façons que le résultat n'apparaisse pas comme une "catastrophe irréparable". Dans tous les cas on sait ce qu'on fera même si on préfère une solution à l'autre et cela créerait une certaine sécurité.
b) Eviter de trop se servir de la "motivation extrinsèque" (voir : Dossier motivation http://www.pedagopsy.eu/dossier_motivation.htm ) "si vous ne travaillez pas, vous serez collé". C'est-à-dire ne pas trop « mettre la pression", on oublie trop souvent que lorsqu’on met trop la pression sur une personne elle se défend et ne va pas dans le sens que l’on souhaite ou…elle craque (dépression http://www.pedagopsy.eu/dossier_depression.htm ) !. Une atmosphère de classe "tranquille" sans menaces mais dans un cadre sécurisant et clair, solidement tenu, est bien plus efficace pour diminuer le stress. Ce cadre peut en particulier contenir "un plan de révision" donné suffisamment en avance dans l'année. Cela tranquillise les élèves dans la mesure ou ils peuvent prévoir l'avenir (et donc leur donner l'impression de le maîtriser!)
c) Encourager les réussites tout au long de l'année (ni trop, ni trop peu). C'est-à-dire, pour l'enseignant, passer par dessus sa peur d'être trop indulgent, de risquer d'avoir des notes et une moyenne trop élevées et de donner une image de lui laxiste vis-à-vis de ses collègues .
d) Pour ceux qui sont formés en conséquence, faire des petites séances de relaxation en début de cours. (voir le site : Ecole et relaxation http://www.ecole-et-relaxation.com/html/actu.htm )
e) Si on s'en sent capable organiser quelques temps de "parole libre" où les jeunes peuvent exprimer ce qu'ils ressentent sur ce bac qui approche. La mise en mots du stress, s'il est accueilli, est bénéfique pour eux. (Voir le livre : La parole des lycéenshttp://www.pedagopsy.eu/livre_gouze.htm )
Comment peuvent-ils apprendre à mieux aider les élèves ?
Par une formation clinique aux relations humaines, c'est-à-dire une formation :
- à l'écoute ; il n’est pas évidente d’« entendre » le stress des élèves, c’est insupportable à certains qui préfèrent l’éviter par toutes sortes de contournements, et l’écoute s’apprend (voir : Dossier écoutehttp://www.pedagopsy.eu/dossier_ecoute.htm ).
- à l'entretien individuel ou de groupe, la plupart des entretiens enseignants-parents contiennent des phénomènes relationnels qu’il est nécessaire d’apprendre à percevoir pour en tirer partie. Arriver à entendre ce qui fait obstacle chez un parent à une solution raisonnable pour un jeune après le bac, s’apprend. (voir : Dossier entretienhttp://www.pedagopsy.eu/dossier_entretien.htm )
- à la gestion des groupes, du stress, des conflits, à la relaxation: c’est dans tous les cas la gestion de processus dynamiques dont l’enseignant est le jouet s’il ne sait pas les percevoir, les analyser, garder une certaine distance par rapport à eux. Le stress d’une classe de terminale qui s’approche du bac en est un exemple ! (Voir Dossier Groupehttp://www.pedagopsy.eu/dossier_groupes.htm )
- Les formations à ces aspects si importants pour un enseignant existent, malheureusement le plus souvent hors de l’Education Nationale donc payante. On trouve parfois dans la formation des enseignants des cours sur ces sujets, mais ils ne touchent, le plus souvent, que l'intellect et renforcent alors les défenses. Une formation utile dans ses domaines ne peut se faire que par un travail en petits groupes où ces phénomènes relationnels sont grossis, visibles, vécus, analysés et s'inscrivent alors dans un apprentissage global de la personne.
- Il faut bien sûr se méfier de ces organismes de formation aux relations humaines qui cherchent souvent, avant tout, à se faire de l’argent et utilisent parfois des formateurs peu valables ou pervers. Mais ce n’est pas une raison pour les rejeter tous, il existe des organismes sérieux dont on trouvera une liste sur mon site (http://www.pedagopsy.eu/liste-formations.htm ).
Vous qui avez une grande expérience de la formation d'enseignants, pourquoi cette dimension n'est pas davantage prise en compte dans la formation ?
Pour plusieurs raisons sans doute:
La tradition rationnelle de notre école qui devient parfois plutôt rationaliste. Ce n'est pas un hasard si les maths ont une telle place dans notre enseignement. Ce qui ne peut se mettre en équation n'a qu'une valeur relative ou même pas de valeur du tout: Or les relations ne se mettent pas en équation!
Tous ces aspects paraissent donc au yeux de certains comme "fumeux" ou "sans intérêt" et pour ceux qui sont, malgré tout, plus sensibles à ces domaines, comme "naturels, intuitifs et ne s'apprenant donc pas".
Il existe en France tout un courant ayant beaucoup de pouvoir, pour qui une formation à ces aspects mettrait en cause la rationalité de l'enseignement, leurs savoirs deviendraient relatifs et ils ne seraient plus porteurs de la Vérité rationnelle de la pensée. La réalité, c’est que ces formations font peur à certaines personnes qui sentent intuitivement qu’elles risquent de remettre en cause bien des choses dans leur vie, ce qu’elles ne le veulent pas, elles préfèrent souvent s’en moquer. C’est leur droit, mais elles se privent alors de beaucoup de connaissances sur elles-mêmes, sur les autres et sur le monde.
Une autre cause pourrait être la place faite à la psychologie en France ; elle est différente dans les autres pays. Elle a été longtemps rejetée et assimilée aux pratiques des sectes avec leurs gourous (dont on doit se méfier à juste titre). Ces formations aux relations humaines étaient donc vécues par certains comme des formations de sectes qu'il fallait éviter. Actuellement la psychologie retrouve une certaine place mais souvent uniquement dans la mesure où elle devient neuronale ou cognitive. La psychologie clinique et la psychosociologie clinique (qui s'occupent justement de ces aspects formatifs, à ne pas confondre avec la psychologie pathologique) ont bien du mal à se faire une place au milieu de cet imaginaire collectif (http://www.pedagopsy.eu/livre.htm ) !
Jacques Nimier
Le bac n'échappe pas à la subjectivité
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/bb09_[...]
Trois questions à l'échec scolaire
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/200[...]
Par François Jarraud
Psychopédagogue, Jacques Nimier donne des pistes pour aider les enseignants à mieux préparer leurs élèves à l'épreuve du bac.
On a tous fait l'expérience de situations d'examen où on a pas réussi à mobiliser toutes ses connaissances et compétences. Quelle peut être la part du "psychologique" dans ces situations ?
Très variable! Il peut y avoir des conditions physiologiques, on peut être à moitié malade, tomber sur un sujet sur lequel on a fait une impasse etc. Mais évidemment il peut y avoir également des raisons psychologiques: le stress de l'examen, l'ambiance familiale "qui met la pression", un état semi-dépressif dont on a pas pris conscience, jusqu'à un désir inconscient d'échouer!
Dans un examen il ne se joue pas que la note finale ?
Non, bien sûr. Il se joue également un renforcement ou non de l'image de soi. Une construction de cette image avec ses déceptions et ses surprises qui aura des conséquences pour l'orientation :"Je ne me croyais pas si fort en maths et je suis déçu par ma note de philo, moi qui voulais devenir prof de philo!", construction d'image renforcée ou au contraire contredite par les parents heureux ou non des résultats.
La peur de réussir existe également, elle peut être alimentée par un désir inconscient d'échec: "je ne mérite pas de réussir", "Si je réussis je ne saurais pas quoi faire", "Je ne veux pas faire mieux que mon père ou ma mère, ce serait les trahir", "je dois me punir pour ce que j'ai fait par ailleurs", "j'ai peur de grandir, d'affronter la vie, la fac, l'inconnu, je préfère redoubler et rester au lycée que je connais bien". Bien sûr ces affects sont souvent inconscients mais ils agissent d'autant plus sur l'élève.
Que le jeune soit reçu ou non, il va se jouer un scénario important entre lui, ses copains, ses enseignants et ses parents. Des désirs multiples s'agitent en lui: "faire plaisir aux parents, à son enseignant qu’il aime bien ou les embêter!", "imiter ou non les copains pour les retrouver ou par indécision", mais également ses désirs profonds en tant que sujet. Il va devoir faire face à un conflit entre ces désirs, conflit qui peut aboutir à des surprises pour les enseignants et les parents: orientation non prévue, enthousiasme excessif, dépression… Heureusement dans la plupart des cas, et c'est ce qui est préférable, l'avenir a été prévu et se fait comme prévu!
C'est seulement la peur de l'échec qui mène à ces situations ?
Certains appellent cela le stress de l'examen. Le stress advient quand la représentation qu'on a par exemple d'une épreuve est trop différente de la représentation que l'on a de ses capacités à faire face à cette épreuve.
On voit ainsi que le stress dépend de deux choses:
- l'image qu'on a du bac construite à partir de ce que disent les copains, les enseignants, les parents (tout particulièrement de leur attente) "c'est très difficile" "tout le monde l'a"...
- l'image qu'on a de soi-même, de ses capacités : "je suis nul", "on me dit que j'ai pas assez travaillé", "j'ai toujours du bol"…
Plus la différence est grande, plus le stress est grand. (voir : Dossier stresshttp://www.pedagopsy.eu/dossier_stress.htm )
D'un autre point de vue, on peut dire que le bac par son aspect actuel: reçu / collé (il n'y a pas de milieu, c'est un tout ou rien) refait surgir des angoisses antérieures (qu'on appelle angoisse de castration). Autrement dit la forme du bac actuel est anxiogène en elle-même. Alors qu'on pourrait envisager d'autres formes: bac de profils, bac de modules cumulables... On ne peut donc pas s'étonner du stress des jeunes passant leur bac. Le contraire serait plutôt étonnant!
Que peuvent faire les enseignants pour aider les élèves face à ces épreuves ?
Plusieurs réactions me paraissent possibles, elles découlent des remarques précédentes:
a) Faire prévoir par les élèves ce qu'ils feront dans les deux cas (reçu / collé) . Cela demande des entretiens avec les élèves, les parents, au moins avec certains! (Voir : Dossier entretienhttp://www.pedagopsy.eu/dossier_entretien.htm ) de façons que le résultat n'apparaisse pas comme une "catastrophe irréparable". Dans tous les cas on sait ce qu'on fera même si on préfère une solution à l'autre et cela créerait une certaine sécurité.
b) Eviter de trop se servir de la "motivation extrinsèque" (voir : Dossier motivation http://www.pedagopsy.eu/dossier_motivation.htm ) "si vous ne travaillez pas, vous serez collé". C'est-à-dire ne pas trop « mettre la pression", on oublie trop souvent que lorsqu’on met trop la pression sur une personne elle se défend et ne va pas dans le sens que l’on souhaite ou…elle craque (dépression http://www.pedagopsy.eu/dossier_depression.htm ) !. Une atmosphère de classe "tranquille" sans menaces mais dans un cadre sécurisant et clair, solidement tenu, est bien plus efficace pour diminuer le stress. Ce cadre peut en particulier contenir "un plan de révision" donné suffisamment en avance dans l'année. Cela tranquillise les élèves dans la mesure ou ils peuvent prévoir l'avenir (et donc leur donner l'impression de le maîtriser!)
c) Encourager les réussites tout au long de l'année (ni trop, ni trop peu). C'est-à-dire, pour l'enseignant, passer par dessus sa peur d'être trop indulgent, de risquer d'avoir des notes et une moyenne trop élevées et de donner une image de lui laxiste vis-à-vis de ses collègues .
d) Pour ceux qui sont formés en conséquence, faire des petites séances de relaxation en début de cours. (voir le site : Ecole et relaxation http://www.ecole-et-relaxation.com/html/actu.htm )
e) Si on s'en sent capable organiser quelques temps de "parole libre" où les jeunes peuvent exprimer ce qu'ils ressentent sur ce bac qui approche. La mise en mots du stress, s'il est accueilli, est bénéfique pour eux. (Voir le livre : La parole des lycéenshttp://www.pedagopsy.eu/livre_gouze.htm )
Comment peuvent-ils apprendre à mieux aider les élèves ?
Par une formation clinique aux relations humaines, c'est-à-dire une formation :
- à l'écoute ; il n’est pas évidente d’« entendre » le stress des élèves, c’est insupportable à certains qui préfèrent l’éviter par toutes sortes de contournements, et l’écoute s’apprend (voir : Dossier écoutehttp://www.pedagopsy.eu/dossier_ecoute.htm ).
- à l'entretien individuel ou de groupe, la plupart des entretiens enseignants-parents contiennent des phénomènes relationnels qu’il est nécessaire d’apprendre à percevoir pour en tirer partie. Arriver à entendre ce qui fait obstacle chez un parent à une solution raisonnable pour un jeune après le bac, s’apprend. (voir : Dossier entretienhttp://www.pedagopsy.eu/dossier_entretien.htm )
- à la gestion des groupes, du stress, des conflits, à la relaxation: c’est dans tous les cas la gestion de processus dynamiques dont l’enseignant est le jouet s’il ne sait pas les percevoir, les analyser, garder une certaine distance par rapport à eux. Le stress d’une classe de terminale qui s’approche du bac en est un exemple ! (Voir Dossier Groupehttp://www.pedagopsy.eu/dossier_groupes.htm )
- Les formations à ces aspects si importants pour un enseignant existent, malheureusement le plus souvent hors de l’Education Nationale donc payante. On trouve parfois dans la formation des enseignants des cours sur ces sujets, mais ils ne touchent, le plus souvent, que l'intellect et renforcent alors les défenses. Une formation utile dans ses domaines ne peut se faire que par un travail en petits groupes où ces phénomènes relationnels sont grossis, visibles, vécus, analysés et s'inscrivent alors dans un apprentissage global de la personne.
- Il faut bien sûr se méfier de ces organismes de formation aux relations humaines qui cherchent souvent, avant tout, à se faire de l’argent et utilisent parfois des formateurs peu valables ou pervers. Mais ce n’est pas une raison pour les rejeter tous, il existe des organismes sérieux dont on trouvera une liste sur mon site (http://www.pedagopsy.eu/liste-formations.htm ).
Vous qui avez une grande expérience de la formation d'enseignants, pourquoi cette dimension n'est pas davantage prise en compte dans la formation ?
Pour plusieurs raisons sans doute:
La tradition rationnelle de notre école qui devient parfois plutôt rationaliste. Ce n'est pas un hasard si les maths ont une telle place dans notre enseignement. Ce qui ne peut se mettre en équation n'a qu'une valeur relative ou même pas de valeur du tout: Or les relations ne se mettent pas en équation!
Tous ces aspects paraissent donc au yeux de certains comme "fumeux" ou "sans intérêt" et pour ceux qui sont, malgré tout, plus sensibles à ces domaines, comme "naturels, intuitifs et ne s'apprenant donc pas".
Il existe en France tout un courant ayant beaucoup de pouvoir, pour qui une formation à ces aspects mettrait en cause la rationalité de l'enseignement, leurs savoirs deviendraient relatifs et ils ne seraient plus porteurs de la Vérité rationnelle de la pensée. La réalité, c’est que ces formations font peur à certaines personnes qui sentent intuitivement qu’elles risquent de remettre en cause bien des choses dans leur vie, ce qu’elles ne le veulent pas, elles préfèrent souvent s’en moquer. C’est leur droit, mais elles se privent alors de beaucoup de connaissances sur elles-mêmes, sur les autres et sur le monde.
Une autre cause pourrait être la place faite à la psychologie en France ; elle est différente dans les autres pays. Elle a été longtemps rejetée et assimilée aux pratiques des sectes avec leurs gourous (dont on doit se méfier à juste titre). Ces formations aux relations humaines étaient donc vécues par certains comme des formations de sectes qu'il fallait éviter. Actuellement la psychologie retrouve une certaine place mais souvent uniquement dans la mesure où elle devient neuronale ou cognitive. La psychologie clinique et la psychosociologie clinique (qui s'occupent justement de ces aspects formatifs, à ne pas confondre avec la psychologie pathologique) ont bien du mal à se faire une place au milieu de cet imaginaire collectif (http://www.pedagopsy.eu/livre.htm ) !
Jacques Nimier
Le bac n'échappe pas à la subjectivité
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/bb09_[...]
Trois questions à l'échec scolaire
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/200[...]
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Comment arrêter de vous mettre la pression en voulant absolument avoir des bonnes résolutions et transformer cette nouvelle année qui commence en année tremplin vers votre réussite ? Comment passer du chaos en un nouvel art de vivre en 2016, le vôtre ?
Saviez-vous qu’il y a 90 % de personnes qui sont sous pression chaque jour ?
Une principale source de stress est la forte incertitude en l’avenir.
Vous comprenez donc pourquoi ce n’est pas chose aisée de fixer des nouveaux objectifs. C’est de nouveau une question de pression.
En plus, pour ceux qui se sont fixés des objectifs l’année dernière, plus de 6 personnes sur 10 se mettent une pression folle si leurs objectifs fixés ne sont pas atteints et le pire, c’est qu’ils continuent à se mettre la pression pour des objectifs non atteints qui ne sont plus d’actualité. Donc, là, à l’heure du bilan, j’ai rencontré une future cliente qui me relatait tout ce qu’elle n’avait pas réalisé en 2015.
Évidemment, elle n’était pas bien; elle se sentait incapable de réussir.
Elle me dit qu’elle n’avait pas encore trouvé la bonne idée pour son entreprise.
Pourquoi cela ? lui demandais-je.
Parce que toutes tes actions entreprises avaient été des échecs sans résultat.
Wouah ! pensais-je.
En l’interrogeant encore, je découvrais qu’elle focalisait beaucoup sur tout ce qui n’avait pas fonctionné, donc sur le manque.
De plus, elle avait fixé des objectifs sous sa « propre pression », c’est-à-dire que « c’est la nouvelle année, donc il faut que je me fixe des nouveau objectifs ».
Le meilleur moyen pour échouer à nouveau.
Et là, elle était bien prête à refaire une nouvelle fois les mêmes erreurs.
Avant de fixer les nouveaux objectifs pour une année 2016, il est important de repenser à l’année écoulée.
Pourquoi cela ?
Pour célébrer l’année 2015 et être prêt à passer complètement en 2016.
Mais pas n’importe comment ?
Oui, pas n’importe comment.
Je vous livre ici 2 étapes indispensables :
1[size=10]ère étape :
Faites l’inventaire de toutes les personnes rencontrées en 2015 : clients, collègues, amis, connaissances, partenaires d’affaires, etc…
Mise en garde spéciale : vous pouvez prendre quelques heures pour dresser la liste des personnes dans un tableau dans la colonne de gauche.
Merci de tester l’exercice et de bien mesurer comment vous vous sentez juste après.
2éme étape :
Que vous a apporté cette rencontre ?
Quelle émotion vous a habité pendant cette rencontre ?
Joie, excitation, tristesse, angoisse, colère, peur…
Et quelle leçon tirez-vous ?
[/size]
Une fois votre bilan terminé, célébrez ce grand pas effectué.
J’aime accompagner pas à pas mes clients.
Pourquoi ?
Parce que j’avance aussi étape par étape, pas à pas aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous pour la suite mercredi prochain.
Et pourquoi avancer pas à pas ?
Pour suivre le rythme de la nature comme le matin quand je vais marcher dans la nature avec Iris.
J’aime observer le lever du soleil qui se lève chaque matin, écouter les oiseaux qui chantent chaque jour, et sentir l’ambiance de Dame Nature.
Tout y est magnifiquement orchestré ! Une pure magie !
Quand vous sentez que la pression monte, prenez un instant pour vous fondre dans la Nature ou passer un tendre moment en compagnie d’animaux.
Pourquoi ?
Pour ouvrir votre cœur à la joie et la partager avec tout le monde.
http://www.angeliquebeyer.com/comment-arreter-de-vous-mettre-la-pression-en-voulant-absolument-avoir-des-bonnes-resolutions-et-transformer-cette-nouvelle-annee-qui-commence-en-annee-tremplin-vers-votre-reussite-comment-passer-du/
Saviez-vous qu’il y a 90 % de personnes qui sont sous pression chaque jour ?
Une principale source de stress est la forte incertitude en l’avenir.
Vous comprenez donc pourquoi ce n’est pas chose aisée de fixer des nouveaux objectifs. C’est de nouveau une question de pression.
En plus, pour ceux qui se sont fixés des objectifs l’année dernière, plus de 6 personnes sur 10 se mettent une pression folle si leurs objectifs fixés ne sont pas atteints et le pire, c’est qu’ils continuent à se mettre la pression pour des objectifs non atteints qui ne sont plus d’actualité. Donc, là, à l’heure du bilan, j’ai rencontré une future cliente qui me relatait tout ce qu’elle n’avait pas réalisé en 2015.
Évidemment, elle n’était pas bien; elle se sentait incapable de réussir.
Elle me dit qu’elle n’avait pas encore trouvé la bonne idée pour son entreprise.
Pourquoi cela ? lui demandais-je.
Parce que toutes tes actions entreprises avaient été des échecs sans résultat.
Wouah ! pensais-je.
En l’interrogeant encore, je découvrais qu’elle focalisait beaucoup sur tout ce qui n’avait pas fonctionné, donc sur le manque.
De plus, elle avait fixé des objectifs sous sa « propre pression », c’est-à-dire que « c’est la nouvelle année, donc il faut que je me fixe des nouveau objectifs ».
Le meilleur moyen pour échouer à nouveau.
Et là, elle était bien prête à refaire une nouvelle fois les mêmes erreurs.
Avant de fixer les nouveaux objectifs pour une année 2016, il est important de repenser à l’année écoulée.
Pourquoi cela ?
Pour célébrer l’année 2015 et être prêt à passer complètement en 2016.
Mais pas n’importe comment ?
Oui, pas n’importe comment.
Je vous livre ici 2 étapes indispensables :
1[size=10]ère étape :
Faites l’inventaire de toutes les personnes rencontrées en 2015 : clients, collègues, amis, connaissances, partenaires d’affaires, etc…
Mise en garde spéciale : vous pouvez prendre quelques heures pour dresser la liste des personnes dans un tableau dans la colonne de gauche.
Merci de tester l’exercice et de bien mesurer comment vous vous sentez juste après.
2éme étape :
Que vous a apporté cette rencontre ?
Quelle émotion vous a habité pendant cette rencontre ?
Joie, excitation, tristesse, angoisse, colère, peur…
Et quelle leçon tirez-vous ?
[/size]
Personnes rencontrées | Quelle émotion chez vous ? | Quelle leçon pour vous ? |
|
J’aime accompagner pas à pas mes clients.
Pourquoi ?
Parce que j’avance aussi étape par étape, pas à pas aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous pour la suite mercredi prochain.
Et pourquoi avancer pas à pas ?
Pour suivre le rythme de la nature comme le matin quand je vais marcher dans la nature avec Iris.
J’aime observer le lever du soleil qui se lève chaque matin, écouter les oiseaux qui chantent chaque jour, et sentir l’ambiance de Dame Nature.
Tout y est magnifiquement orchestré ! Une pure magie !
Quand vous sentez que la pression monte, prenez un instant pour vous fondre dans la Nature ou passer un tendre moment en compagnie d’animaux.
Pourquoi ?
Pour ouvrir votre cœur à la joie et la partager avec tout le monde.
http://www.angeliquebeyer.com/comment-arreter-de-vous-mettre-la-pression-en-voulant-absolument-avoir-des-bonnes-resolutions-et-transformer-cette-nouvelle-annee-qui-commence-en-annee-tremplin-vers-votre-reussite-comment-passer-du/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
La fuite du père
CARL SVEN LABERGE2015/04/10
Cette nouvelle a été écrite dans le cadre de Faites court!, dont le thème était métamorphose. Ce concours a été organisé conjointement par l’université Rennes 2, l’Université Laval et Le Crachoir de Flaubert, et s’est terminé le 16 février 2015. Carl Sven Laberge a remporté le deuxième prix du concours du volet nouvelle de l’Université Laval.
I
l a commencé par se raser la tête pour cacher sa calvitie, sans collecte de fonds et sans campagne de sensibilisation pour le cancer. Juste comme ça. Ses petits boutons d’irritation, l’ombre de feue sa chevelure et son air cancéreux me dévisageaient sans arrêt, toujours en filigrane dans chacune de mes pensées. Je ne voyais plus que son âge, amplifié par son génocide capillaire. Il s’approchait, tout câlin, mais rien n’y faisait : je ne pouvais plus ressentir le moindre désir. Mon climat s’asséchait devant sa coupe à blanc.Le cancer de notre relation a commencé à nous ronger lui aussi. Sournoisement d’abord, nos conversations s’espaçaient, puis nous avons cessé de reconnaître l’existence de l’autre. Le manque de sexe lui a tiré les traits vers le bas, comme si son pénis triste aspirait tout son corps vers le centre. Ses sourcils ébouriffés ont pris un air sévère, sa bouche pâteuse a fini par se putréfier de l’intérieur et sa peau ne savait plus si elle avait trop ou pas assez de sébum. Son mauvais caractère a pris de l’ampleur et ma voix en a perdu. La fin s’imposait, sans que nous ne sachions comment la concrétiser, sans même songer à se l’annoncer. Vint alors la fin de nos rapprochements, de son rire, du mien.
Un soir qu’il se débouchait une énième bière pour ne plus bander, j’ai pensé à son père. J’avais toujours eu pour cet homme un profond dégoût, avec son narcissisme, son haleine de vieille poubelle, sa dépendance aux croustilles crème sûre et oignons, sa consommation excessive de pornographie bas de gamme et son manque d’intérêt. Comme son père, il ne parlait plus que de sa souffleuse à neige, de son emploi démotivant, de rien, jusqu’à atteindre un vide conversationnel tout à fait repoussant. J’ai enchaîné les hochements de tête et les « hum hum », puis j’ai limité mes réactions à des regards parfois froids, parfois absents. Il creusait sa tombe alors que j’en devenais une.
L’image de sa pourriture paternelle a vite remplacé la sienne. J’évitais mon beau-père en me cachant de son fils, en me forçant à vivre parmi les meubles, immobile et incapable de croiser son regard. Il passait à côté de moi comme il l’aurait fait avec une table, comme son père avait toujours ignoré ma présence. Il se déplaçait du divan au frigo, puis au lit, et jamais dans mes bras. J’aurais pu me les couper sans qu’il ne s’en aperçoive.
Je me tenais debout dans la cuisine à fixer un verre de vin que je ne boirais sans doute jamais, lorsqu’il a doublement interrompu ma contemplation. La porte a rebondi sur le petit ressort au bas du mur, il a lancé ses bottes, il a claqué la porte, il a lancé ses bottes et ils riaient fort, le fils devenu jumeau de son père. Le géniteur désagréable a éructé, l’engendré pissa à aire ouverte partout autour de la cuvette. Je peinais à les distinguer l’un de l’autre. Ils ont ouvert le frigo pour entamer une longue suite de bières bon marché, me contournant, faute de pouvoir passer à travers mon corps invisible et inutile. Ils ont allumé la télé, baissé les stores et envahi le salon avec leur manque de classe, avec la diffusion à volume extrême de commentaires pathétiques sur une partie de hockey. J’ai abandonné mon verre et j’ai quitté la maison pour la première fois depuis des semaines. Sans chaussures, j’ai conduit en automate jusqu’à un magasin, peu importe lequel. Mes pieds ne se détachaient plus du sol; je balayais le plancher sale avec mes bas, attirant le jugement des clients et le découragement des employés. J’ai voulu leur lancer une réplique fracassante pour les confronter, mais ma bouche ne savait plus obéir. J’ai erré pendant des heures qui me firent l’effet de jours entiers. Quarante jours de traversée du désert de la consommation.
J’avais parcouru toutes les allées du magasin au moins trois fois. Un costaud en uniforme me suivait. Pour qu’il me laisse tranquille, je retournai à l’entrée pour prendre un panier, puis j’y lançai une tablette de chocolat. Il me suivait d’un peu plus près. Il ne me lâcherait pas tant que je n’aurais pas acheté quelque chose.
J’existais enfin, mais pas pour la bonne personne. J’aimais mieux mon rôle de souvenir terne, de bibelot de maison qui ramasse la poussière. J’accélérai le pas jusqu’à la section des articles de décoration. Juste en face des miroirs, je me retrouvai. Je ne pouvais plus détacher mes yeux de cet objet auquel je pouvais m’identifier.
J’ai une vague impression d’avoir payé mes achats et regagné la maison. Je dus même vérifier que le traqueur ne me suivait plus, une fois de retour au salon. Mon beau-père et son clone avaient migré vers un autre endroit à troubler, probablement un bar de danseuses. Je me surpris à sourire dans le reflet de la fenêtre. Un sourire jaune, effacé, mais délivré.
Je descendis à la cave à la recherche d’une corde. Je ne pouvais plus continuer comme ça. J’en trouvai une trop grosse, une autre trop longue, puis une trop courte. Je n’aurais qu’à utiliser une ceinture de cuir.
De retour au salon, je me plaçai dans un coin, à distance égale des murs et du divan. J’installai mon nouvel achat, puis je passai la ceinture là où il le fallait. Ma métamorphose s’achevait.
***
Écœuré de traîner avec mon soûlon de père, je le laissai se perdre dans le décolleté d’une danseuse plus vieille que moi. Il m’avait bien diverti lorsque mon couple a amorcé sa chute, mais je devais tenter quelque chose pour le sauver, pour éviter de finir seul et pourri comme lui. Je regrettais ma tignasse de jeunesse. Nos câlins me manquaient.
La maison paraissait calme de l’extérieur. Nous ne faisions plus que la déserter pour nous fuir. Je refermai doucement la porte derrière moi, puis j’allumai pour découvrir l’horreur : ma tendre moitié, debout dans un coin du salon, un abat-jour sur la tête et une ampoule dans la bouche, les mains liées par une ceinture.
http://www.lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca/2015/04/la-fuite-du-pere/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Tuer le père, mais en fait non.
01/04/2011
by L'Arabe
01/04/2011
tags: Facebook, filiation, parents, Paternité, réseaux sociaux
by L'Arabe
Le jour de mon premier tatouage, j’ai appelé mes parents pour les prévenir. Ma mère m’a fait une crise, mon père a refusé d’en discuter. Pour eux, c’était inacceptable. C’est presque s’ils m’interdisaient d’aller me faire piquer. J’avais 26 ans, je ne vivais plus chez eux depuis presque 4 ans, mais le cordon n’était pas vraiment coupé. On ne s’affranchit pas de ses parents avant d’avoir eu à les regarder dans les yeux (en l’occurrence de l’autre côté du téléphone) avant de lancer « Papa, Maman, si je vous appelle, c’est pour vous informer, pas pour vous demander votre permission ».
Il m’a suffit ensuite de leur dire que je me faisais tatouer une tête de loup sur un bras, un dauphin sur l’autre et « JOHNNY FOREVER » dans le dos. Lorsqu’ils m’ont vu débarquer avec mon machin de rien du tout, ils l’ont pris plutôt bien. Ca s’appelle un effet d’annonce.
Je ne suis pas passé par la période ingrate où les journées sont ponctuées de « Putain Papa, merde, vous êtes des fascistes, j’ai 16 ans, si j’veux aller faire du skate avec mes potes, je vais faire du skate avec mes potes OK ? J’suis un esprit libre moi ! On peut pas m’enfermer ! »dit avec une voix oscillant entre celle de Dora l’Exploratrice et d’Arnold Schwarzenegger avant de retourner-dans-ta-chambre-p’tit-con. D’abord parce que je n’ai jamais su tenir sur une planche à roulette sans finir les dents sur le trottoir, et ensuite, parce que la rébellion, c’était pas mon fort.
Et puis je regarde autour de moi, la relation du Pédé avec ses parents, adulte et complice, celle qui lie le Juif à sa mère, quasi fusionnelle, et la Meuf à la sienne, presque d’égale à égale. Les liens de filiation sont aussi différents que nous, mais le télescopage est de plus en plus commun. La faute à l’hyper communication et, évidemment, aux réseaux sociaux. Comment envisager ce lien quasi hiérarchique lorsque ta mère célibataire partage en statut Facebook qu’elle est « in a complicated relationship »? Comment continuer à débarquer au déjeuner du dimanche comme si de rien n’était pour se voir dire par son père: « Dis-moi l’Arabe, j’ai vu les photos de ta soirée de samedi, elle est comment la coke de nos jours, parce que nous à l’époque… »? Comment tuer le père, accomplir son Oedipe et devenir un homme quand tes géniteurs se voient, par ces nouveaux moyens de communication propulsés au rang de potes?
Est-ce parce que je prends mon individualité que je dois pour autant les traiter comme des pairs ?
Je me vois dans l’incapacité d’aborder sereinement la relation parents-enfants « moderne ». J’aime mes parents, mais à leur place. Comme il serait pour moi impensable de ne pas rester à la mienne. Je ne suis pas en train de juger les filiations qui font tomber ces barrières, je me permets juste, une fois, sans faire de généralités, et en parlant de mon cas précis, d’affirmer que ce n’est pas parce que je refuse de partager une partie conséquente de mon intimité avec mes parents que je les aime moins que d’autres. Ce n’est pas parce que tu peux fumer des pétards avec ton père ou parler de cul sans problème avec ta mère que votre relation est plus saine que la notre.
Il me reste un sacrosaint respect de l’aîné, qui me provient sûrement d’un mélange d’éducation et de résidus culturels.
Alors oui, ça m’emmerde que ma mère m’adde sur Facebook, que mon père nous suive sur twitter ou que mes parents lisent C’est La Gêne, parce qu’il est des choses que je ne peux pas partager avec eux. Ce n’est pas de l’antipathie, bien au contraire. C’est de la pudeur. De celle qui fait taper les parents aux portes de leurs enfants, passé un certain âge. Ce désir de secret, pour un blogueur, vous me direz, c’est un peu antinomique. Mais c’est que cette pudeur ne s’applique finalement vraiment qu’aux deux personnes qui me connaissent depuis toujours.
Mais pour quoi faire ?
Rester le fils à maman, le gamin à papa ? Tenter de garder ce lien là ? Et si cette distance sur certains points s’avérait être la seule manière de rester proche ? Les parents d’un côté, les potes de l’autre, et les moutons seront bien gardés ?
Peut-être un peu de tout.
Je sais juste que non, maman, je ne veux pas que tu saches dans quel état je me suis mis vendredi soir dernier, et que non, papa, je ne suis pas à l’aise à l’idée de savoir que tu aies pu lire une de mes apologies du cunnilingus. Gardons tout ce qui nous lie intact, parce que, 30 piges passées, je vous aime vous, et la place que vous avez dans ma vie comme vous êtes. Comme vous l’avez toujours été.
Pourquoi vouloir absolument tuer le père quand il ne nous a, finalement, rien fait de mal, bien au contraire ?
https://cestlagene.com/2011/04/01/tuer-le-pere-mais-en-fait-non/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
L’utilisation des symboles dans American Beauty 1/2
[size=14]8 janvier 2010Nathalie Lenoir[/size]
[size=39]L’utilisation des symboles dans American Beauty 2/2[/size]
[size=14]8 janvier 2010Nathalie Lenoir[/size]
American Beauty met en scène des personnages aliénés par leur quotidien morne, par leurs désirs réprimés. Si le scénario d’Alan Ball est un véritable joyau en matière de caractérisation, l’image le met en relief, le transcende et fait entrer le spectateur dans l’âme de chacun des personnages principaux. Pour cela, le réalisateur Sam Mendes a utilisé un large éventail de symboles qui véhiculent le propos du film d’une façon subtile et efficace.
3. Les symboles religieux
Ici, il n’est pas question d’une religion en particulier, il s’agit plutôt de spiritualité au sens large du terme. Le protagoniste est mort et commente son existence, l’enseignement qu’il en a tiré.
Dès l’ouverture du film, Lester annonce au spectateur qu’il est mort de façon brutale. Ce n’est pas un hasard si les premiers plans sont une contre-plongée, le spectateur, à l’instar du narrateur, observe un banal quartier résidentiel depuis le ciel. L’expérience du public va consister à observer les derniers jours avant le drame, à pénétrer dans les esprits des personnages tel un Dieu omniscient.
Le ciel est très présent dans le film. Il symbolise à la fois le monde extérieur, l’évasion, et l’au-delà, Dieu. Soit le spectateur est invité à regarder la terre depuis le ciel justement, soit on le voit tout simplement apparaître, immense, illuminé, essaimé de quelques nuages floconneux. Quand Lester est en voiture avec Carolyn et Jane, au début du film, il regarde le ciel, c’est un appel au secours.
Plus loin dans l’histoire, Ricky filme un oiseau mort avec son caméscope. Dans le plan, l’adolescent est vu en contre-plongée et semble minuscule devant un ciel immense. C’est en quelque sorte l’explication de ce qu’il voit à travers sa caméra : la beauté de ce monde, Dieu, au sens large du terme. Il l’explique d’ailleurs à Jane quand il lui montre son film favori.
Autre symbole très fort, l’icône. Lester tombe amoureux d’Angela, il est subjugué par la jeune fille. Dès lors, dans ses fantasmes, il la voit comme une créature surnaturelle, tour à tour ange et madone.
Ici, c’est essentiellement la lumière qui crée le symbole. Dans les fantasmes de Lester, il y a des éclairages qui créent une ambiance quasi religieuse. Il voit apparaître Angela sur le plafond de sa chambre, il la retrouve dans une salle de bain qui s’est muée en église, temple de sa vénération pour l’adolescente. Dans cette scène, la pièce est immense et claire, la baignoire trône au milieu tel un autel et Angela s’y baigne dans un halo de lumière qui tombe du ciel.
Enfin, le dernier de ces symboles religieux et sans conteste le plus fort : il s’agit de la pluie diluvienne de la fin du film. Elle débute au moment de la « chute » de Carolyn. Son adultère est découvert, Lester l’a vaincue, Buddy la quitte.
Cette pluie qui se met à tomber représente le déluge qui emporte l’humanité corrompue : punition pour certains, libération pour les justes. Elle ne cessera plus de tomber, augmentant en puissance jusqu’au climax.
Cette eau du ciel enveloppe les personnages jusqu’au dénouement : Carolyn dans sa voiture, Angela et Jane dans la leur, le colonel errant dans la rue et Lester, dans son garage, qui semble coupé du reste du monde par un mur d’eau.
L’orage gronde tandis que les êtres se déchirent et se séparent : Ricky affronte son père, puis dit adieu à sa mère, Angela se dispute violemment avec Jane et Ricky.
Sous ce déluge, Carolyn et le colonel semble totalement vulnérables, anéantis par le chagrin. Ils sont les vrais pêcheurs, ceux qui ont causé le chaos.
En ce qui concerne Lester, l’orage illustre tour à tour la confusion et la rédemption. S’il est perturbé par la confrontation avec le colonel et désarçonné par la révélation d’Angela, Lester va enfin trouver la paix au cours de cette nuit. Il devient un homme accompli et comprend le sens de la vie. La pluie l’emporte dans la mort, vers le ciel.
4. Les motifs
Un motif est une image qui revient à l’écran de manière récurrente et qui véhicule du sens, un message. Le motif est moins universel que le symbole, c’est souvent un objet courant, il ne prend une signification précise que dans un film en particulier et pourrait signifier tout autre chose -voire rien du tout- dans une autre œuvre.
Les différents points de vues : miroirs, reflets, caméscopes
Il est beaucoup question dans ce film de reflet. De nombreux personnages se mirent dans un miroir (Jane et Ricky), une vitre (Lester), voire même une table cirée (la mère de Ricky). Cette contemplation est la marque d’une grande solitude, plus que d’un narcissisme exacerbé. Pour preuve, Angela, le personnage narcissique par excellence, ne se regarde dans un miroir qu’à la fin du film alors que justement son masque est tombé, qu’elle s’est mise à nu, à tous les sens du terme. A ce moment précis, le miroir traduit sa vulnérabilité. Jane et Ricky ne se regardent plus dans les glaces à partir du moment où ils unissent leurs deux solitudes. Désormais, ils vont surtout se regarder l’un l’autre.
Le caméscope, c’est l’illustration parfaite de ces différents points de vue. Ricky utilise sa caméra pour se souvenir des choses, pas pour jouer les voyeurs. Le jeune homme tente de capter la beauté qu’il voit en ce monde afin d’en conserver une trace.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, l’adolescent ne se cache pas derrière son caméscope, ce n’est pas un écran qu’il met entre lui et le monde. D’ailleurs, quand Jane l’aperçoit dans le jardin. Il allume aussitôt la lumière et baisse sa caméra afin de « se montrer » à la jeune fille, de se présenter à elle sans fard.
En rentrant chez elle, Jane éteint la lumière et, derrière la fenêtre, elle observe Ricky à son tour. Le jeu qui s’instaure entre les jeunes gens n’est pas du voyeurisme à proprement parler, c’est de la curiosité, de la découverte, un début de communication entre eux, la naissance d’un amour. Quand ils deviennent amants, Jane et Ricky utilisent la caméra pour mieux se connaître, se confier d’avantage. Ils se passent le caméscope l’un à l’autre et se confient, mettant à nu leurs émotions.
Le reflet, c’est aussi une manière d’illustrer les vues opposées qui coexistent dans le film : le monde intérieur versus le monde extérieur. Dans sa chambre, Ricky se prépare, son père apparaît dans le miroir. Ricky s’adresse au reflet de son père. Cette image met en relief leur manque de communication, la barrière infranchissable qui existe entre eux.
Tout le film traite de la confrontation entre diverses pensées, divers mondes, le cadrage très soigné souligne les frontières entre ces univers. Prenons un exemple.
Lors de la réception, quand Lester et Ricky fument le joint à l’extérieur, ils sont dans leur monde : espace et tranquillité symbolisés par l’immense mur aveugle. La porte qui mène à l’intérieur semble minuscule, c’est la frontière avec le monde « des autres », l’hypocrisie, le chaos. Le serveur en chef et Carolyn font irruption par ce passage. A la fin de la scène, Lester est obligé de s’y engouffrer, il n’est pas encore aussi libre que Ricky.
Le thème du voyeurisme et de l’espionnage.
Autre motif du film, les gens qui s’épient. Dans cette histoire, le vrai voyeur, c’est le spectateur. Lester l’a convié à cette expérience au début du film : observer les derniers mois d’un homme, espionner son entourage pour tenter de comprendre. C’est surtout l’âme des personnages qui est dévoilée. Le zoom est utilisé pour entrer dans l’esprit de Lester quand il découvre Angela, au match. Ricky utilise le zoom quand il filme Jane.
Tout au long du film, les personnages s’observent les uns les autres. Les voisins s’épient par la fenêtre : Ricky observe les Burnham depuis le jardin, Jane depuis sa chambre. Jane observe Ricky derrière les rideaux. Le colonel épie Lester depuis la chambre de Ricky.
L’espionnage est présent au sein même des familles : Lester écoute aux portes, le colonel fouille dans les affaires de son fils (qui lui rend la pareille).
La main
Le motif de la main, c’est l’entrée dans les fantasmes de Lester. A chaque fois qu’il rêve d’un contact avec Angela, l’image insiste sur la main de la jeune fille. Le même plan est répété afin de montrer au public qu’il s’agit d’une hallucination. Dans la cuisine, Lester voit Angela approcher sa main de lui. Quand il l’imagine dans un bain de rose, c’est sa main à lui qui est mise en relief : elle approche lentement de l’eau avant de s’y enfoncer. Quand Lester caresse enfin l’adolescente « pour de vrai », le motif de la main revient : la réalité a rejoint l’illusion. Comme beaucoup de fantasmes, celui-ci ne peut pas, ne doit pas, être réalisé : Lester redevient adulte, il redevient père. Son voyage est terminé : il a changé, il est devenu l’homme accompli et serein qu’il méritait d’être.
Les photos de famille :
C’est un motif qui est présent tout au long du film et qui en souligne les articulations. A chaque fois que Lester évolue, change d’état émotionnel, il revient vers les photos de famille. Il y en a sur la table de nuit, dans la chambre des Burnham mais aussi et surtout dans la cuisine. Un cadre est posé sur le plan de travail. La photo représente Jane bébé et ses parents. Carolyn rayonne de bonheur sur ce cliché. Vers le début du film, quand Jane abandonne son père au beau milieu d’une conversation, après avoir essuyé la vaisselle, Lester jette son torchon sur le plan de travail, devant la photo, symbole très fort de sa situation familiale.
Au moment du climax, resté seul dans la cuisine, Lester regarde avec attendrissement cette photo. Il comprend soudain le ridicule de sa situation, le gâchis de son existence. Il réalise également à quel point il aime sa femme et sa fille. C’est l’instant où il est assassiné, il emporte avec lui cette dernière image d’une famille aimante et unie.
Conclusion
Au journal, sur le bureau de Lester, il y a un livre dont le titre est « look closer » (regardez plus près), c’est un clin d’œil, le sous titre du film, son message. A la fin, la beauté est atteinte au moment le plus inattendu : la mort. Lester a compris à quel point la vie d’un homme est peu de chose et qu’il est passé à côté de la sienne.
American Beauty parle des prisons, des cages que nous construisons nous-mêmes et dont nous tentons de nous libérer tout au long de notre existence. L’histoire aborde maintes thématiques : la fameuse « middle age crisis », la superficialité de la société américaine, son matérialisme obsessionnel, son puritanisme, le malaise des adolescents face à cette hypocrisie. Mais c’est un message universel que délivre ce film : l’amour existe, même dans la plus belliqueuse des familles, il est la réelle beauté de ce monde pour qui se donne la peine de le cultiver.
En mourrant, Lester a gagné une sagesse et une compassion qu’il ne possédait pas de son vivant. Le regard qu’il porte sur chacun de ses proches, de ses voisins est plein d’amour et de respect, exempt de toute rancœur, de tout jugement. C’est la raison pour laquelle le film est amer, mélancolique, mais pas triste à proprement parler. La fin est poignante mais pas désespérée. Lester regrette sincèrement sa « petite » vie, sa famille, sa condition d’homme. Mais il est enfin en paix avec lui-même et avec les autres, il est libre. Il ne souffrira plus jamais. Ceux qui sont à plaindre, ce sont ceux qui restent. Grâce à lui, certains vont néanmoins s’en sortir.
Copyright©Nathalie Lenoir 2005
[size=14]8 janvier 2010Nathalie Lenoir[/size]
American Beauty met en scène des personnages aliénés par leur quotidien morne, par leurs désirs réprimés. Si le scénario d’Allan Ball est un véritable joyau en matière de caractérisation, l’image le met en relief, le transcende et fait entrer le spectateur dans l’âme de chacun des personnages principaux. Pour cela, le réalisateur Sam Mendes a utilisé un large éventail de symboles qui véhiculent le propos du film d’une façon subtile et efficace.
Synopsis :
A première vue, les Burnham sont une famille de banlieusards américains comme tant d’autres. Regardez-les de plus près. Lester, un quadragénaire apathique et frustré, étouffe dans sa petite vie cloisonnée. Sa femme, Carolyn, une psychorigide qui confond dynamisme et hystérie, le méprise ; sa seule passion, c’est l’argent. Quant à sa fille, Jane, une adolescente solitaire et complexée, elle l’ignore tout simplement. La carrière professionnelle de Lester n’est guère plus brillante : le journal pour lequel il travaille depuis quatorze ans vient d’annoncer officieusement une série de licenciements économiques. Pour donner l’image de parents modèles, les Burnham assistent à un match de basket, ils viennent encourager Jane, qui fait partie de l’équipe des pom-pom girls. Cette nuit-là, Lester découvre Angela, une camarade de Jane, et il est frappé en plein cœur. Il a l’impression de se réveiller après vingt ans de coma. Désormais, il fera tout pour se libérer de sa prison dorée, pour rattraper le temps perdu, faisant exploser au passage la routine de son entourage et son équilibre de surface.
1. Les symboles d’enfermement, de claustration
L’enfermement est l’une des principales thématiques abordées par ce film. A l’instar de Lester, chacun des personnages de l’histoire sont prisonniers d’une cage, cage qu’ils ont construite eux-mêmes. American Beauty traite de la façon dont ils vont être tirés de leurs existences catatoniques. Le film montre la paralysie émotionnelle qui vient avec l’âge et la sécurité. Les adultes du film sont tellement enracinés dans leur routine qu’ils sont terrorisés à l’idée du moindre changement. Au fil des ans, la quête du bonheur a été remplacée par celle du confort.
A 42 ans à peine, Lester est devenu totalement apathique. Carolyn est tellement obsédée par les apparences, l’argent, qu’elle s’est muée en monstre. Leur mariage est mort depuis des années. Pourtant, ils se complaisent tous deux dans cette routine infernale. Dans une scène d’anthologie, Lester tente de séduire son épouse, de réveiller un peu de passion et de désir en elle mais elle met fin à leur étreinte parce qu’elle craint qu’il ne tâche son précieux canapé. Comme beaucoup de couples dysfonctionnels, ils prétendent rester ensemble pour leur fille mais, évidemment, Jane est la principale victime de l’ambiance hostile qui règne chez les Burnham.
Tout est confinement dans l’existence de Lester. La première fois qu’on le voit, c’est d’en haut, en contre-plongée (il se réveille). Dans la cabine de douche, il semble confiné dans une cellule, la première d’une longue série. Plus tard, lorsque il observe Carolyn, derrière la fenêtre, les boiseries de la vitre évoquent des barreaux de prison. La clôture blanche qui entoure la maison a quelque chose de très oppressant elle aussi. La voix off accentue la solitude du personnage de Lester : il ne peut communiquer avec personne. A l’intérieur de la maison, malgré l’espace et la lumière, tout évoque la claustration, nous reviendrons sur ce décor en étudiant l’utilisation des couleurs.
Au journal, Lester travaille dans un petit espace compartimenté. Il s’ennuie, on le sent à chaque seconde dans sa posture, son expression, sa voix, ses gestes d’automate. A la fin de la première journée, quand Lester rentre du travail, il semble hésiter avant de franchir le seuil du foyer conjugal : cela illustre son désir d’évasion. Quand il travaille au fast-food, par la suite, une fois de plus, chaque espace est compartimenté : banquettes, comptoir, guichet du drive in… Et finalement, pour trouver un peu de sérénité, Lester s’enferme… dans son garage ! Il en fait son quartier général et s’y réfugie à la moindre occasion pour faire du sport, écouter de la musique, fumer de l’herbe.
Carolyn n’est pas à proprement parler enfermée, ou du moins n’en souffre t’elle pas. C’est elle qui enferme les autres : elle leur impose une routine quasi militaire. Chaque petit moment de leur existence est organisé, prédéterminé : du rituel du lever au sinistre repas du soir, de l’agencement du mobilier aux rares sorties familiales, tout doit se dérouler tel qu’elle l’a décidé. Dans son travail, c’est la même chose, elle s’impose une discipline martiale et des objectifs excessifs. La séquence où elle tente de vendre une maison illustre totalement sa névrose et ses conséquences : on la voit basculer dans l’hystérie jusqu’à l’implosion.
Double symbolique de Carolyn Burnham, le colonel Fitts est prisonnier de ses propres préjugés. Il a été modelé par une éducation ultra rigide et une carrière militaire et il a toujours refoulé ses penchants sexuels. Il hait les homosexuels parce qu’ils lui font peur, il craint de voir en eux le reflet de ses propres désirs inavoués. C’est pour cette raison qu’il finit par tuer Lester. Pas tant à cause de sa supposée liaison avec son fils, mais parce qu’en repoussant ses avances, Lester l’a mis au pied du mur : le colonel a ouvert les yeux sur la beauté, l’épanouissement auxquels il n’aura jamais accès lui-même. Et cela, il ne peut le supporter. Le colonel a entraîné ses proches dans sa propre névrose, ils vivent tous comme des prisonniers : l’épouse est quasi autiste, elle navigue en permanence dans la catatonie. L’intérieur de la maison est aussi austère que ses occupants. Quand on sonne chez les Fitts, ils sont tous estomaqués, ils ne reçoivent jamais de visite. Quant à Ricky, le fils, il vient de passer plusieurs années dans un hôpital psychiatrique tout simplement pour avoir fumé de l’herbe. L’adolescent est enfin sorti mais pour rejoindre une autre prison, celle de son foyer. Sa chambre évoque un hôpital : mur blancs, décor aseptisé, aucune touche de décoration personnelle. Ce n’est qu’avec l’intrusion de Jane dans la vie de Ricky que cette pièce gagnera un peu de chaleur, par le biais d’un éclairage à la bougie.
Si la chambre de Jane Burnham est chaleureuse, colorée, spacieuse, l’enfermement de la jeune fille, son inhibition, se manifestent par son physique, son attitude : vêtements informes, teintes neutres, attitude physique de repli sur soi.
C’est ce qui va rapprocher les jeunes gens, ils souffrent du même manque d’amour, de communication, au sien de leurs familles respectives. Ils sont tous les deux les otages du malheur de leurs parents. Quand Ricky découvre Jane, à travers l’œil de son caméscope, il la voit dans une prison : les boiseries de la fenêtre évoquent les barreaux d’une cage.
Quant à Angela, elle est la victime de son propre jeu. Par manque d’assurance, elle s’est inventé le personnage d’une Lolita mangeuse d’hommes. Elle a tout misé sur son physique, sa beauté, et elle s’en ai fait une armure. Son langage est très cru, elle se vente d’avoir une vie sexuelle débridée mais au fond, elle n’est encore qu’une gamine effarouchée. Comme la plupart de ses camarades, elle est toujours vierge et redoute de « sauter le pas ». Par orgueil, elle encourage le désir de Lester, persuadée au fond qu’il ne peut rien se passer entre eux, qu’elle ne risque rien. A force de jouer avec le feu, elle va bien entendu se brûler. L’emprisonnement de la jeune fille se manifeste dans quelques plans, quand elle est seule et laisse tomber son masque. Dans sa chambre tout d’abord : les murs sont tapissés de photos de mode, à tel point que la pièce est sombre et étouffante même en plein jour. Même les barreaux de son lit évoquent ceux d’une prison. On retrouve cette symbolique à la fin du film quand Angela se réfugie dans la cage d’escalier des Burnham pour pleurer : on la voit à travers les barreaux de la rampe d’escalier comme si elle était en cage.
2. L’utilisation des couleurs
Dans American Beauty, il est question d’enfermement, de solitude. De nombreux décors soulignent la misère affective des personnages. La plupart des décors du films sont dominés par des couleurs froides : Les décors : teintes froidese blanc et le bleu sont les plus usitées, souvent en binômes, viennent ensuite toute une palette de gris et de beiges, de couleurs neutres. Il faut toutefois noter que, si les thèmes abordés sont graves, il y a y très peu de couleurs sombres à l’image, sans doute parce que le message du film se veut humaniste, spirituel et somme toute encourageant : le spectateur suit toute l’histoire d’un point de vue céleste, il a un certain recul vis à vis de la souffrance dont il va être témoin.
Dans la maison des Burnham, toutes les pièces sont décorées dans des couleurs claires : blanc, bleu, gris… Seule la chambre de Jane est tapissée de couleurs chaudes, cette pièce est comme le cœur battant de la maison. On comprendra à la fin du film que l’adolescente est la seule touche d’espoir au sein de sa famille, pour elle, il n’est pas encore trop tard.
Dans les locaux du journal qui emploie Lester au début du film, c’est le gris et le bleu qui règnent. L’espace est immense et glacial, c’est encore plus flagrant dans le bureau du superviseur : Lester semble minuscule devant le grand mur clair.
Si cette palette froide et lumineuse est particulièrement exploitée dans le film, c’est aussi pour mettre en relief la véritable « star » du film : la couleur rouge.
Le rouge, c’est le désir, la passion, le sexe, la pulsion de vie. C’est l’illustration de ce que recherche Lester tout au long du film : la beauté, la passion.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le rouge apparaît dans le film avec Carolyn Burnham.
La première fois qu’on la voit, elle coupe des roses rouges, c’est évidemment un puissant symbole de castration. C’est l’image qui représente son personnage : elle contrôle et réfrène la passion, elle veut tout dominer dans son existence et dans celle de ses proches. Carolyn règne en tyran sur sa famille : cela s’exprime particulièrement dans la décoration de la maison : tout est froid, très stylé, aseptisé. Par contre, elle cultive des roses rouges et en compose des bouquets parfaitement ronds qu’elle dispose dans chaque pièce de la maison. On en trouve sur chaque table, chaque console, sur les tables de nuit. Cela symbolise l’amour qu’elle éprouve au fond d’elle-même pour ses proches, sentiment qui l’effraie parce qu’il peut potentiellement la faire souffrir et qu’elle tente donc de canaliser, de contrôler. Carolyn porte souvent des vêtements rouges, elle peint ses lèvres et ses ongles de cette même couleur. Dans la scène du grand ménage, sa nuisette est rouge. C’est une femme pleine d’énergie mais sa névrose transforme toute cette force en énergie négative : stress, irritabilité, frénésie. Sur les pancartes publicitaires de Carolyn (qui est agent immobilier), il y a une maison blanche et bleue avec une porte rouge, comme la propre demeure des Burnham. Les pancartes immobilières de Buddy Kane, son principal concurrent, sont intégralement rouges ; la réussite professionnelle et sociale, la puissance qu’il représente sont l’objet du désir de Carolyn. Quand elle se rend au motel avec son amant, la couverture et la lampe sont rouges. A la fin du film, depuis sa voiture, Carolyn fixe la porte rouge de sa demeure, seule touche écarlate sur la triste façade blanche, balayée par la pluie, et hésite longuement avant de rentrer.
Lester est frustré sexuellement, tout ce qu’il désire se manifeste par la couleur rouge. En particulier la rose. Cette fleur représente la bipolarité de la sexualité, la dissémination (par son pollen). Carolyn domine, apprivoise, castre les fleurs : elle les coupe au sécateur et les dispose savamment dans des vases (autre symbole sexuel : la matrice, le vagin). Dans les fantasmes de Lester, Angela est toujours accompagnée de pétales de roses rouges qui sortent de son corsage, volent librement autour d’elle, qu’elle dissémine au vent, dans lesquelles elle se couche ou se baigne voluptueusement. Quand Lester rêve qu’il embrasse l’adolescente, un pétale sort de sa bouche : c’est la sensualité à l’état pur. Dans ses rêveries, Lester voit les pétales se libérer comme il désire lui-même le faire : c’est l’image d’une libido totalement libre, sauvage, instinctive.
A la fin du film, quand Lester approche enfin l’objet de son désir, qu’il est sur le point de posséder Angela, il y a un vase de roses rouges entre eux deux. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent, le bouquet disparaît du champ : symboliquement, l’influence de Carolyn disparaît totalement de l’existence de Lester. Le même effet est utilisé au début du film, quand Lester tente de dialoguer avec Jane dans la cuisine, il sont séparés dans le plan par un bouquet de roses rouges : cela souligne que le comportement de Carolyn les éloigne l’un de l’autre.
Pour Lester, le rouge c’est aussi la couleur de la rébellion : il veut vivre, retrouver sa jeunesse. Au début du film, quand il renverse son attache case et qu’il retarde sa femme, il y a parmi ses dossiers une chemise en carton rouge : c’est un symbole de sa rébellion passive. Par la suite, quand il se décide à prendre son existence en main, son insurrection devient active et s’illustre par des objets plus voyants : il s’achète une voiture de sport rouge, une voiture téléguidée rouge, il se met à porter des T Shirts rouges pour faire du sport. Quand il démissionne du journal, dans le plan, il y a un fichier rouge derrière sa tête. Dans le fast food où il va travailler, la couleur rouge est omniprésente : banquettes, uniformes et casquettes des employés, logos… Pour Lester, quitter le journal pour aller vendre des burgers constitue un acte de mutinerie envers son épouse.
Quand il meurt, son sang rouge éclabousse violemment le mur de la cuisine, plus tard, son cadavre baigne dans le sang : c’est le symbole de sa libération ultime, absolue. Le sourire qui illumine son visage exprime le soulagement, la béatitude.
Pour le colonel Fitts, le rouge manifeste la frustration et la censure sexuelle. Quand il embrasse Lester, dans le garage, la voiture rouge est en arrière-plan et Lester est éclairé par une lampe rouge.
Comme pour son père, le rouge symbolise chez Jane la rébellion, l’affirmation de son individualité. Quand elle se révolte contre ses parents, au cours d’un dîner, elle porte un pull avec des fleurs rouges. Elle porte souvent du rouge, mais pas d’une teinte franche, elle le cache sous d’autres vêtements aux tons neutres. Cela symbolise la beauté, la passion qu’elle n’ose pas encore libérer, exprimer.
Pour Ricky, le rouge symbolise la transcendance, une autre force qui défie les structures émotionnelles et psychologiques de la société urbaine. Quand il filme le sac de papier qui flotte au vent, il y a un mur de briques rouges en arrière-plan.
Pour la femme du voisin, quasi autiste, le rouge symbolise l’âme, le désir d’élévation. Quand on la voit dans sa cuisine, il y a une manique rouge à côté de sa tête. Si son corps est prisonnier d’une existence opprimante, son esprit est déjà « de l’autre côté ».
To be continued…
Copyright©Nathalie Lenoir 2005
[size=39]L’utilisation des symboles dans American Beauty 2/2[/size]
[size=14]8 janvier 2010Nathalie Lenoir[/size]
American Beauty met en scène des personnages aliénés par leur quotidien morne, par leurs désirs réprimés. Si le scénario d’Alan Ball est un véritable joyau en matière de caractérisation, l’image le met en relief, le transcende et fait entrer le spectateur dans l’âme de chacun des personnages principaux. Pour cela, le réalisateur Sam Mendes a utilisé un large éventail de symboles qui véhiculent le propos du film d’une façon subtile et efficace.
3. Les symboles religieux
Ici, il n’est pas question d’une religion en particulier, il s’agit plutôt de spiritualité au sens large du terme. Le protagoniste est mort et commente son existence, l’enseignement qu’il en a tiré.
Dès l’ouverture du film, Lester annonce au spectateur qu’il est mort de façon brutale. Ce n’est pas un hasard si les premiers plans sont une contre-plongée, le spectateur, à l’instar du narrateur, observe un banal quartier résidentiel depuis le ciel. L’expérience du public va consister à observer les derniers jours avant le drame, à pénétrer dans les esprits des personnages tel un Dieu omniscient.
Le ciel est très présent dans le film. Il symbolise à la fois le monde extérieur, l’évasion, et l’au-delà, Dieu. Soit le spectateur est invité à regarder la terre depuis le ciel justement, soit on le voit tout simplement apparaître, immense, illuminé, essaimé de quelques nuages floconneux. Quand Lester est en voiture avec Carolyn et Jane, au début du film, il regarde le ciel, c’est un appel au secours.
Plus loin dans l’histoire, Ricky filme un oiseau mort avec son caméscope. Dans le plan, l’adolescent est vu en contre-plongée et semble minuscule devant un ciel immense. C’est en quelque sorte l’explication de ce qu’il voit à travers sa caméra : la beauté de ce monde, Dieu, au sens large du terme. Il l’explique d’ailleurs à Jane quand il lui montre son film favori.
Autre symbole très fort, l’icône. Lester tombe amoureux d’Angela, il est subjugué par la jeune fille. Dès lors, dans ses fantasmes, il la voit comme une créature surnaturelle, tour à tour ange et madone.
Ici, c’est essentiellement la lumière qui crée le symbole. Dans les fantasmes de Lester, il y a des éclairages qui créent une ambiance quasi religieuse. Il voit apparaître Angela sur le plafond de sa chambre, il la retrouve dans une salle de bain qui s’est muée en église, temple de sa vénération pour l’adolescente. Dans cette scène, la pièce est immense et claire, la baignoire trône au milieu tel un autel et Angela s’y baigne dans un halo de lumière qui tombe du ciel.
Enfin, le dernier de ces symboles religieux et sans conteste le plus fort : il s’agit de la pluie diluvienne de la fin du film. Elle débute au moment de la « chute » de Carolyn. Son adultère est découvert, Lester l’a vaincue, Buddy la quitte.
Cette pluie qui se met à tomber représente le déluge qui emporte l’humanité corrompue : punition pour certains, libération pour les justes. Elle ne cessera plus de tomber, augmentant en puissance jusqu’au climax.
Cette eau du ciel enveloppe les personnages jusqu’au dénouement : Carolyn dans sa voiture, Angela et Jane dans la leur, le colonel errant dans la rue et Lester, dans son garage, qui semble coupé du reste du monde par un mur d’eau.
L’orage gronde tandis que les êtres se déchirent et se séparent : Ricky affronte son père, puis dit adieu à sa mère, Angela se dispute violemment avec Jane et Ricky.
Sous ce déluge, Carolyn et le colonel semble totalement vulnérables, anéantis par le chagrin. Ils sont les vrais pêcheurs, ceux qui ont causé le chaos.
En ce qui concerne Lester, l’orage illustre tour à tour la confusion et la rédemption. S’il est perturbé par la confrontation avec le colonel et désarçonné par la révélation d’Angela, Lester va enfin trouver la paix au cours de cette nuit. Il devient un homme accompli et comprend le sens de la vie. La pluie l’emporte dans la mort, vers le ciel.
4. Les motifs
Un motif est une image qui revient à l’écran de manière récurrente et qui véhicule du sens, un message. Le motif est moins universel que le symbole, c’est souvent un objet courant, il ne prend une signification précise que dans un film en particulier et pourrait signifier tout autre chose -voire rien du tout- dans une autre œuvre.
Les différents points de vues : miroirs, reflets, caméscopes
Il est beaucoup question dans ce film de reflet. De nombreux personnages se mirent dans un miroir (Jane et Ricky), une vitre (Lester), voire même une table cirée (la mère de Ricky). Cette contemplation est la marque d’une grande solitude, plus que d’un narcissisme exacerbé. Pour preuve, Angela, le personnage narcissique par excellence, ne se regarde dans un miroir qu’à la fin du film alors que justement son masque est tombé, qu’elle s’est mise à nu, à tous les sens du terme. A ce moment précis, le miroir traduit sa vulnérabilité. Jane et Ricky ne se regardent plus dans les glaces à partir du moment où ils unissent leurs deux solitudes. Désormais, ils vont surtout se regarder l’un l’autre.
Le caméscope, c’est l’illustration parfaite de ces différents points de vue. Ricky utilise sa caméra pour se souvenir des choses, pas pour jouer les voyeurs. Le jeune homme tente de capter la beauté qu’il voit en ce monde afin d’en conserver une trace.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, l’adolescent ne se cache pas derrière son caméscope, ce n’est pas un écran qu’il met entre lui et le monde. D’ailleurs, quand Jane l’aperçoit dans le jardin. Il allume aussitôt la lumière et baisse sa caméra afin de « se montrer » à la jeune fille, de se présenter à elle sans fard.
En rentrant chez elle, Jane éteint la lumière et, derrière la fenêtre, elle observe Ricky à son tour. Le jeu qui s’instaure entre les jeunes gens n’est pas du voyeurisme à proprement parler, c’est de la curiosité, de la découverte, un début de communication entre eux, la naissance d’un amour. Quand ils deviennent amants, Jane et Ricky utilisent la caméra pour mieux se connaître, se confier d’avantage. Ils se passent le caméscope l’un à l’autre et se confient, mettant à nu leurs émotions.
Le reflet, c’est aussi une manière d’illustrer les vues opposées qui coexistent dans le film : le monde intérieur versus le monde extérieur. Dans sa chambre, Ricky se prépare, son père apparaît dans le miroir. Ricky s’adresse au reflet de son père. Cette image met en relief leur manque de communication, la barrière infranchissable qui existe entre eux.
Tout le film traite de la confrontation entre diverses pensées, divers mondes, le cadrage très soigné souligne les frontières entre ces univers. Prenons un exemple.
Lors de la réception, quand Lester et Ricky fument le joint à l’extérieur, ils sont dans leur monde : espace et tranquillité symbolisés par l’immense mur aveugle. La porte qui mène à l’intérieur semble minuscule, c’est la frontière avec le monde « des autres », l’hypocrisie, le chaos. Le serveur en chef et Carolyn font irruption par ce passage. A la fin de la scène, Lester est obligé de s’y engouffrer, il n’est pas encore aussi libre que Ricky.
Le thème du voyeurisme et de l’espionnage.
Autre motif du film, les gens qui s’épient. Dans cette histoire, le vrai voyeur, c’est le spectateur. Lester l’a convié à cette expérience au début du film : observer les derniers mois d’un homme, espionner son entourage pour tenter de comprendre. C’est surtout l’âme des personnages qui est dévoilée. Le zoom est utilisé pour entrer dans l’esprit de Lester quand il découvre Angela, au match. Ricky utilise le zoom quand il filme Jane.
Tout au long du film, les personnages s’observent les uns les autres. Les voisins s’épient par la fenêtre : Ricky observe les Burnham depuis le jardin, Jane depuis sa chambre. Jane observe Ricky derrière les rideaux. Le colonel épie Lester depuis la chambre de Ricky.
L’espionnage est présent au sein même des familles : Lester écoute aux portes, le colonel fouille dans les affaires de son fils (qui lui rend la pareille).
La main
Le motif de la main, c’est l’entrée dans les fantasmes de Lester. A chaque fois qu’il rêve d’un contact avec Angela, l’image insiste sur la main de la jeune fille. Le même plan est répété afin de montrer au public qu’il s’agit d’une hallucination. Dans la cuisine, Lester voit Angela approcher sa main de lui. Quand il l’imagine dans un bain de rose, c’est sa main à lui qui est mise en relief : elle approche lentement de l’eau avant de s’y enfoncer. Quand Lester caresse enfin l’adolescente « pour de vrai », le motif de la main revient : la réalité a rejoint l’illusion. Comme beaucoup de fantasmes, celui-ci ne peut pas, ne doit pas, être réalisé : Lester redevient adulte, il redevient père. Son voyage est terminé : il a changé, il est devenu l’homme accompli et serein qu’il méritait d’être.
Les photos de famille :
C’est un motif qui est présent tout au long du film et qui en souligne les articulations. A chaque fois que Lester évolue, change d’état émotionnel, il revient vers les photos de famille. Il y en a sur la table de nuit, dans la chambre des Burnham mais aussi et surtout dans la cuisine. Un cadre est posé sur le plan de travail. La photo représente Jane bébé et ses parents. Carolyn rayonne de bonheur sur ce cliché. Vers le début du film, quand Jane abandonne son père au beau milieu d’une conversation, après avoir essuyé la vaisselle, Lester jette son torchon sur le plan de travail, devant la photo, symbole très fort de sa situation familiale.
Au moment du climax, resté seul dans la cuisine, Lester regarde avec attendrissement cette photo. Il comprend soudain le ridicule de sa situation, le gâchis de son existence. Il réalise également à quel point il aime sa femme et sa fille. C’est l’instant où il est assassiné, il emporte avec lui cette dernière image d’une famille aimante et unie.
Conclusion
Au journal, sur le bureau de Lester, il y a un livre dont le titre est « look closer » (regardez plus près), c’est un clin d’œil, le sous titre du film, son message. A la fin, la beauté est atteinte au moment le plus inattendu : la mort. Lester a compris à quel point la vie d’un homme est peu de chose et qu’il est passé à côté de la sienne.
American Beauty parle des prisons, des cages que nous construisons nous-mêmes et dont nous tentons de nous libérer tout au long de notre existence. L’histoire aborde maintes thématiques : la fameuse « middle age crisis », la superficialité de la société américaine, son matérialisme obsessionnel, son puritanisme, le malaise des adolescents face à cette hypocrisie. Mais c’est un message universel que délivre ce film : l’amour existe, même dans la plus belliqueuse des familles, il est la réelle beauté de ce monde pour qui se donne la peine de le cultiver.
En mourrant, Lester a gagné une sagesse et une compassion qu’il ne possédait pas de son vivant. Le regard qu’il porte sur chacun de ses proches, de ses voisins est plein d’amour et de respect, exempt de toute rancœur, de tout jugement. C’est la raison pour laquelle le film est amer, mélancolique, mais pas triste à proprement parler. La fin est poignante mais pas désespérée. Lester regrette sincèrement sa « petite » vie, sa famille, sa condition d’homme. Mais il est enfin en paix avec lui-même et avec les autres, il est libre. Il ne souffrira plus jamais. Ceux qui sont à plaindre, ce sont ceux qui restent. Grâce à lui, certains vont néanmoins s’en sortir.
Copyright©Nathalie Lenoir 2005
http://www.scenario-buzz.com/2010/01/08/l%E2%80%99utilisation-des-symboles-dans-american-beauty-22/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Psychologie des personnages : Manuel Pratique
[size=14]29 décembre 2010Nathalie Lenoir[/size]
Copyright©Nathalie Lenoir 2010
[size=39]De la nécessité d’associer dramaturgie et psychologie[/size]
[size=14]13 janvier 2016Nathalie Lenoir[/size]
[size=14]29 décembre 2010Nathalie Lenoir[/size]
Je vous recommande vivement cet ouvrage publié par les éditions DIXIT, un petit cours de psychologie appliqué à la dramaturgie. Un outil bien utile (et peu onéreux) pour creuser la caractérisation de vos personnages.
La caractérisation est sans doute l’étape la plus délicate du processus d’écriture d’un scénario et trop d’auteurs ne consacrent ni le temps ni les efforts nécessaires pour créer des personnages crédibles et attachants. Voici un ouvrage très utile en la matière.
Présentation de l’éditeur:
Psychologie des personnages : Manuel Pratique
H. GLUSS / S.E. SMITH
Un psychologue qui rencontre un patient pour la première fois partage beaucoup de chose avec l’auteur baigné dans le processus d’élaboration d’une histoire quand il développe un personnage.
Il se peut que comme le psychologue, l’auteur en sache très peu sur le personnage : comment réagit-il dans une situation donnée ? Comment fonctionne t-il dans une relation ? Pourquoi choisit-il tel partenaire ? Comment a-t-il vécu son enfance ?
Il n’est pas inutile pour un auteur de s’imprégner des théories sur la psychologie des personnes pour aborder et comprendre la personnalité humaine, et d’approcher les disciplines telles que la psychologie cognitivo-comportementale, l’approche psychodynamique, l’existentialisme et la théorie jungienne. Il n’est pas inutile non plus de bien maîtriser les facteurs culturels, socio-économiques ou liés à l’éducation et de prendre en considération le débat sur l’inné et l’acquis.
Il paraît aussi judicieux quand on est créateur d’histoire de bien connaître les troubles de la personnalité qui sont liés à l’alimentation, à l’humeur, à l’enfance, à l’angoisse, à la psychose, à l’anxiété, aux substances, au sommeil, à l’identité sexuelle, etc.
Ce manuel de psychologie est un outil formidable, une source extrêmement documentée qui s’appuie à la fois sur le travail d’un praticien de la psychologie et sur de nombreux exemples de personnages de films dans lesquels on trouve des personnalités : antisociales, paranoïaques, narcissiques, borderlines, obsessionnelles, masochistes, etc.
Les deux auteurs sont à l’image du livre. Howard Gluss est psychologue, il a un cabinet à Beverly Hills et est consultant pour de nombreuses sociétés de production. Scott Edward Smith est scénariste et a beaucoup travaillé pour Warner Bros et le 20th Century Fox.
Prix TTC : 18 €
Vous pourrez consulter le sommaire de cet ouvrage, et éventuellement le commander, sur le site des éditions DIXIT.
Copyright©Nathalie Lenoir 2010
[size=39]De la nécessité d’associer dramaturgie et psychologie[/size]
[size=14]13 janvier 2016Nathalie Lenoir[/size]
Si vous avez un tant soit peu étudié la dramaturgie, vous savez qu’un scénariste se doit de maîtriser à la perfection non seulement la biographie de ses personnages, mais (et c’est là où le bât blesse), leur psychologie.
Un nom et un physique sont loin de suffire pour faire exister un personnage à l’écran. Pour que le public puisse s’identifier, ou tout du moins s’attacher, à l’un des héros d’un film, pour qu’il suive son parcours avec intérêt, émotion, voire angoisse, il a besoin de le comprendre. Encore faut-il que ce soit le cas du scénariste…
Comment créer des personnages plus vrais que nature? En n’oubliant pas qu’à l’instar de n’importe quel être humain, ils ne sont pas seulement pourvus d’une histoire, de caractéristiques sociologiques et physiques, mais d’une psyché complexe. On ne peut guère s’affranchir des stéréotypes sans passer par une profonde réflexion psychologique et tous les scénaristes devraient s’initier à la psychologie en même temps qu’à la dramaturgie.
Étant moi-même férue de psychologie et psychiatrie (chacun ses vices!), je partage grandement son point de vue et vous recommande (à nouveau) un ouvrage de vulgarisation justement destiné à l’usage des scénaristes intitulé Psychologie des personnages, manuel pratique. Publié par les éditions Dixit, c’est la traduction d’un ouvrage américain qui présente l’avantage d’avoir été co-écrit par un psychologue, Howard Gluss, ET un scénariste, Scott Edward Smith. Il est évident que cet ouvrage ne propose qu’une initiation aux complexes mécanismes (et détraquements) de la psyché humaine mais il pourrait vous donner envie de creuser le sujet, ce qui ne peut qu’enrichir la caractérisation de vos futurs personnages…
http://www.scenario-buzz.com/2016/01/13/de-la-necessite-dassocier-dramaturgie-et-psychologie/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Guérir de la Dissociation Mentale
La dissociation mentale cause des problèmes avec les émotions, les sensations physiques et la manière dont vous vous sentez par rapport à vous-même et au monde qui vous entoure. Elle est souvent associée à la dépression et à l'anxiété, ou à une expérience traumatisante. Les personnes souffrant de dissociation mentale ont souvent des sensations d'irréalité, et ont parfois peur d'être en train de devenir folles ou d'avoir une maladie incurable. Avoir des relations avec les autres devient quasiment impossible et l'anxiété profonde causée par ces sensations peut se transformer en une phobie sociale.
La sensation de dissociation peut varier d'une personne à une autre selon les circonstances qui l'ont créé, mais les pensées et sensations communes incluent :
o Le monde environnant vous paraît irréel
o Un sentiment de non-appartenance au monde
o Une brume grise recouvre la vision
o Un voile au-dessus de la tête
o Le monde évolue à une vitesse supérieure à la normale
o Des confusions
o La sensation terrible de ne pas pouvoir s'ajuster
o Le manque d'assurance
o Les autres sont heureux, mais pas vous
o Une anxiété extrême
o La sensation que tout le monde est contre vous
o La sensation que tout le monde est en train de parler de vous
Voici quelques sensations créées par la dissociation mentale. Ces sensations amènent éventuellement celui qui en souffre à croire qu'il doit aller très profondément en lui-même pour retourner à la réalité. Il en vient à rechercher constamment en lui la réalité, mais plus il la cherche, plus le mal prend l'ascendant sur lui.
La thérapie du comportement cognitif peut aider les personnes qui en souffrent à guérir de leur sensation de dissociation mentale, particulièrement quand la cause est un traumatisme sévère. Ceux souffrant de dissociation due à l'anxiété et au stress pourraient se débarrasser de ces sensations à travers des méthodes d'autoguérison et l'aide d'un médecin compréhensif.
Il est important de se rappeler que le monde n'a pas vraiment changé. C'est seulement votre perception du monde et de ceux qui vous entourent qui a changé. Ce ne sont que des pensées et des sentiments temporaires. Une fois que vous aurez conquis et surmonté ce qui cause ce sentiment de dissociation mentale, vous verrez de nouveau les choses comme vous en aviez l'habitude. Pour ceux qui souffrent d'un sentiment de dissociation mentale dû à la dépression et à l'anxiété, ils devraient réaliser que les sentiments ne sont que ça, rien d'autre que des sentiments, et qu'ils s'atténueront le moment venu. Il est important de ne pas les analyser constamment et de ne pas se demander quand ils disparaîtront. Essayez d'accepter que leur présence ne soit que passagère, et n'y pensez plus. Une fois que vous aurez perdu un peu d'intérêt pour vos sentiments et ne passerez plus votre temps à vous en inquiéter, vous verrez comme il peut être surprenant de voir la rapidité avec laquelle le monde redevient le monde que vous connaissiez. Accepter les sentiments et pensées que vous pourriez avoir durant cette période est essentiel, car ce n'est que lorsque vous n'aurez plus peur d'une certaine situation que vous pourrez guérir.
http://www.libre-article.fr/guerir-de-la-dissociation-mentale/
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[size=30]Faut-il jouer un role lorsque l’on est introverti ?[/size]
2 septembre 2014Comprendre, QuotidienIntroverti, introverti et heureux, introvertie, les introvertis
Bienvenue sur le blog des introvertis ! Ici, nous apprenons à faire de votre discrétion une force, pour être bien dans votre peau et à l'aise dans vos relations.
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Merci pour votre visite, et bonne lecture !
Je reçois de plus en plus de commentaires et questions à ce sujet : faut-il jouer un rôle lorsque l’on est introverti ?
Aujourd’hui, dans cet article, je n’ai pas de conseils. Plutôt des questions, avec des débuts de réponses non abouties. Je vous fais part de mes incertitudes, mes déboires avec moi-même, et les pistes un peu contradictoires que je suis, pour essayer d’arriver finalement à un équilibre raisonnable.
Pour tout vous dire, la question de savoir s’il faut jouer un rôle ou pas est une grande question, à laquelle ma réponse tangue parfois à droite, parfois à gauche, parfois vers le “oui”, parfois vers le “non”, parfois vers le “je ne sais pas”. En fonction des jours, des humeurs, des lectures et des expériences que je fais.
J’appelle jouer un rôle [size=16]toutes les situations où l’on sort de sa zone de confort pour entrer dans un rôle qui ne nous correspond pas entièrement. Ces situations sont généralement voulues, nous nous y plongeons volontairement :
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Lorsque l’on découvre que l’on est introverti, et que l’on essaie enfin de vivre sa vie en respectant son caractère introverti, la tentation est grande de n’en faire qu’à sa tête et de vouloir être totalement soi-même :
Mais à force de rester dans son coin, l’on finit par saturer, même lorsque l’on est introverti ! Le danger est grand alors d’exploser dans le sens inverse : une envie folle de voir des gens et de sortir. C’est ce qui m’arrive souvent : je prévois alors trop d’activités durant un laps de temps relativement court, qui finissent pas m’épuiser. Je me replie donc ensuite de nouveau dans mon coin. C’est le cercle vicieux.
Cela a été le cas pour moi cet été : après un printemps relativement solitaire, très introverti, j’ai accepté quatre visites chez moi de quatre à cinq jours chacune, en l’espace de trois mois. C’était trop. Maintenant, je n’ai qu’une envie : rester caché chez moi pendant des semaines, et jouer de nouveau le rôle d’introverti qui est le mien.
Il y a des forces intérieures, qui nous poussent parfois à se replier en soi-même, et parfois à sortir de sa carapace. Il y a des forces extérieures, qui parfois sont propices à notre épanouissement (environnement professionnel peu stressant, possibilité de travailler seul et ne s’exposer que lorsqu’on le souhaite), et parfois écrasantes (vie en open space bruyants, etc).
Lorsque l’on découvre que l’on est introverti, il y a d’abord les moments de révolte, où l’on souhaiterait être accepté comme l’on est, enfin ! Après tant d’années… Faire une révolution !
Dire à tous les extravertis de se taire, de poser des questions pertinentes, et d’écouter les introvertis ! Dire à tous les managers de savoir reconnaître le travail bien fait de leur subordonné introverti, et d’arrêter de leur reprocher de ne pas savoir le présenter en étant drôle et enthousiaste ! Dire à tous les amis qu’ils devraient considérer de vous inviter parfois en tête à tête, au lieu de systématiquement organiser des soirées bruyantes où l’on vient malgré nous pour ne pas se retrouver sur la touche.
Puis il y a les moments de pragmatisme : « il faut bien que j’avance sur mes projets, dans ma vie, et pour cela je suis obligé de jouer un rôle”. C’est le seul moyen d’obtenir ma promotion.
Et enfin les moments de grande incertitude. Que faire ?
On ne change pas une société du jour au lendemain, donc il vaut mieux considérer que dans un avenir proche les autres autour de nous ne changeront pas de comportement. Cela viendra sans doute, à force d’efforts et de communication, mais cela va prendre du temps.
Pourtant il faut bien essayer d’être heureux, ici et tout de suite. Gagner de l’argent grâce à une profession si possible intéressante, avoir des amis, etc. Et pour tout cela, il faut de temps en temps savoir se montrer, sortir de son petit chez soi et aller crier aux autres que l’on existe et que l’on a des qualités qu’ils devraient considérer.
CONCLUSION : cet article n’est pas destiné à donner des réponses… mais à les poser ! Alors n’hésitez pas à apporter ci-dessous vos propres réponses, vos témoignages, vos idées, que vous soyez introverti ou extraverti d’ailleurs.
Je pense qu’il n’y a pas de réponse unique aux questions de cet article. C’est à chacun de trouver sa voie, faire son travail d’introspection, et trouver son propre équilibre entre ses moments introverti et extraverti. Dans ce blog, au cours des mois prochains, je m’efforcerai petit à petit d’apporter des éléments de réponse, grâce à des témoignages, des entretiens avec des experts du sujet, de nouvelles lectures, et mes expériences personnelles.
http://unmondepourlesintrovertis.fr/faut-il-jouer-un-role-lorsque-lon-est-introverti/
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[size=30]Vie de couple introverti extraverti : comment s’aimer ?[/size]
22 octobre 2014Amourcomment communiquer en couple, comment s'aimer, Introverti, introverti extraverti, introvertie, les introvertis, vie de couple
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Comment concilier la vie d’un calme avec la vie d’un excité ? Au début,l’opposé nous attire, on s’assemble avec son contraire, par admiration, par goût du risque, de l’aventure. Les premières années sont excitantes : l’un aime que l’autre le pousse à sortir et à faire des choses qu’il n’aurait jamais fait sans cela ; l’autre apprécie que son partenaire le calme, l’oblige à profiter parfois des moments de tranquillité à la maison.
Parfois, les choses se compliquent avec le temps : arrivent les enfants, les longues journées de travail, et l’introverti a de moins en moins d’énergie pour les aventures une fois ces longues journées et semaines épuisantes terminées. Le couple sort de moins en moins, et parle de moins en moins. L’extraverti s’ennuie. Il devient un peu mou et morose, il lui manque ses activités revigorantes. Ou alors l’extraverti continue à faire ses activités, et est de moins en moins avec son partenaire. Dans les deux cas, le couple s’éloigne.
Parfois, c’est difficile même dès le début : il y a admiration mutuelle, mais aussi une grande incompréhension. L’extraverti reproche à l’introverti son silence lorsqu’ils sortent voir leurs amis, ou même à la maison. L’introverti reproche à l’extraverti son manque de sérieux, sa futilité.
Michael, du blog “Mon couple heureux”, m’a invité à répondre à cette question : je vous invite donc à aller lire l’article[size=13]Les couples introvertis extravertis : amour et incompréhension sur son blog.[/size]
Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous conseille également chaudement le livre de Laurie Hawkes,La force des introvertis : De l’avantage d’être sage dans un monde survolté, qui fait une analyse très fine des avantages et difficultés des couples introverti-extraverti, et donne de nombreux conseils pratiques pour que ces couples fonctionnent !
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[size=30]La différence entre l’introversion et la timidité[/size]
19 juin 2014ComprendreIntroverti, Timide, Timidité
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Dans l’article précédant nous avons vu la différence entre introversion et extraversion. Voyons maintenant la différence entre introversion et timidité. Car l’amalgame est bien trop souvent fait. Et malheureusement les introvertis en souffrent.
Mais d’abord, une petite histoire pour commencer…
L’histoire d’un timide… ou d’un introverti ?
Nous sommes à Paris, dans un quartier de la périphérie. Un groupe d’adolescents sort du collège, et avance lentement sur le trottoir. Il sont une dizaine. Ils parlent fort, se bousculent, et rient à gorge déployée. Ils se moquent les uns des autres, et se renvoient la balle à coups de « toi-même » joyeux.
Quelque part au milieu de groupe, il y a cependant un garçon qui se comporte différemment. C’est Max. Il n’est pas totalement au centre du groupe, mais pas tout à fait sur le côté non plus. Non, il est placé de manière à faire partie du groupe sans être trop remarqué. Son corps paraît figé, gauche, par rapport aux autres du groupe. Il jette sans arrêt des regards furtifs aux plus actifs du groupe, avec un petit sourire gêné. Ce sourire, il aurait aimé sans doute qu’il soit authentique ; il aurait aimé faire partie de la rigolade. Mais le fait est qu’il n’y arrive pas vraiment, le sourire est forcé. Il se sent mal. Il aimerait tant être comme les autres ! Il se sent anormal. Pourquoi ne peut-il pas participer à cette profusion d’émotions et de bonheurs éphémères ?
Parfois, quand on lui laisse la parole, Max la prend sans trop de mal. D’ailleurs, la veille il était dans un groupe de cinq personnes qui discutaient de politique calmement. Il ne connaissait que deux des cinq personnes, pourtant il n’avait eu aucun mal à discuter, donner son avis, poser des questions aux personnes qu’il ne connaissait pas pour en savoir plus pour eux. L’ambiance était calme, et il avait le temps de formuler sa pensée tranquillement, ce qu’il aimait.
Max rentre chez lui, pas mécontent d’être enfin seul. Mais il est exténué. Sans s’en rendre compte, ce brouhaha de paroles, ces cris, accolades, l’ont vidé très rapidement de toute son énergie. D’ailleurs son énergie était déjà au plus bas en sortant du collège, après cette longue journée de cours. Il reprend confiance en lui instantanément lorsqu’il passe la porte de sa chambre et la referme derrière lui à double tour. Là, il réfléchit. Mais il ne comprend pas. Il ne va pas en parler à ces parents ce soir, car il sait déjà ce qu’ils vont lui dire : « tu sais mon chéri, on a plus ou moins tous été timides dans notre enfance, et on l’est encore parfois dans certaines situations à l’âge adulte. Mais il faut apprendre petit à petit à se forcer, pour repousser ses limites ». Il y a quelques jours, un de ses meilleurs amis lui a dit : « pourquoi es-tu toujours si timide ? Tu ne dis rien dès qu’on est avec les autres, pourtant avec moi tu as plein de choses à raconter ! ».
Max est donc persuadé d’être timide.
Le problème est que personne n’a jamais eu l’idée que ce garçon pouvait être surtout introverti, avant d’être timide. Au contraire, pour l’aider à être moins timide, on l’incite à participer au groupe, à prendre la parole le plus possible, à participer à de nombreuses activités, voire à les organiser, à faire du sport d’équipe, autrement dit : à être extraverti. Résultat des courses : des migraines, difficultés à s’endormir le soir, fatigue chronique, et du coup perte de contrôle de soi et oubli de ce pour quoi il est fait. Finalement, il est souvent déprimé, et il perd confiance en lui. Et enfin, il est incapable de s’intégrer dans un groupe d’extravertis.
Si l’on avait expliqué à Max qu’il était introverti et tout à fait normal, qu’il devait se réserver des plages de calme, rentrer dans sa coquille de temps en temps, et ainsi emmagasiner de l’énergie pour être capable de mieux affronter ensuite le monde extraverti qui l’entoure : peut-être aurait-il été mieux immunisé pour des situations comme celle citée ci-dessus. Alors, il aurait peut-être beaucoup mieux profité de ce moment, ne se serait pas culpabilisé de ne pas participer autant que les autres à la grande rigolade, mais se serait félicité d’y participer à sa manière, en plaçant quelques mots bien trouvés une fois de temps en temps. Il aurait pu survivre à cette demi-heure d’exubérance extrême car il aurait su que ce n’était pas vraiment son truc, mais que pour autant il aimait bien les amis de ce groupe, pris un par un. De plus, il saurait que ce moment était le moment où il fallait tout donner de lui-même, et que dans une trentaine de minutes il pourrait se ressourcer tranquillement seul dans sa chambre, content d’avoir passé l’épreuve et de faire tout de même partie du groupe.
D’autre part, avec cette attitude, il paraîtrait beaucoup plus sûr de lui, et même s’il parle peu les autres l’auraient probablement beaucoup moins remarqué. Car l’on remarque les faibles. Celui qui parle peu mais est très sûr de lui est apprécié. Celui qui ne parle quasiment pas et jette des regards gênés, envieux, timides, est au pire méprisé ou ignoré, ou au mieux on le plaint.
J’ai raconté cette petite histoire pour illustrer la différence entre introverti et timide. Maintenant, un peu de théorie pour clôturer, et j’espère que vous aurez compris !
Définitions de l’introversion et de la timidité
Comme dans l’article précédant, j’aimerais citer la définition de Marti Olsen Laney, dans son excellent livre Introverti et Heureux :
« Introversion : C’est la capacité très saine de rentrer en soi-même. […] Les introvertis se débrouillent très bien en société, aiment les autres et apprécient certains types de rencontres. Néanmoins le bavardage les fatigue tout en leur apportant peu. Ils apprécient les conversations à deux, mais jugent les activités de groupe épuisantes, car elles procurent une stimulation excessive.
Timidité : C’est une anxiété qui apparaît lorsque l’individu se trouve en société, la crainte poussée à l’extrême de se rendre ridicule. […] elle naît en général d’expériences désagréables […], elle va et vient en fonction de l’âge et des circonstances. […] Les conversations à deux les embarrassent. Ce n’est pas une question d’énergie, mais de confiance en soi et d’assurance. […] la crainte de ce que les autres penseront de nous. »
C’est donc bien deux notions distinctes.
La timidité est un manque de compétences sociales qui peut se soigner ; les timides ont peur d’être humiliés, ils ont honte, et sont mal à l’aise en société. D’ailleurs, on est probablement tous (ou presque) au moins un peu timides dans certaines circonstances. Chacun à un degré différent, mais on l’est tous : introvertis comme extravertis.
L’introversion est un caractère tout à fait normal, un besoin de se ressourcer dans le calme après la tempête des échanges avec les autres. Un introverti peut être très bien dans sa peau. Il n’a pas toujours envie d’être en société, voilà tout !
La timidité est en général douloureuse. Pas l’introversion.
On peut être introverti et timide, ou pas ! Mais aussi extraverti et timide (besoin d’être avec les autres pour recharger les batteries, mais incapable de s’intégrer dans le groupe, peur de parler… situation difficile !). Il est vrai que beaucoup d’introvertis sont également timides, timidité souvent née d’une incompréhension de la part de leur entourage (famille, professeurs, amis, etc) qui les ont poussés à être plus « normaux » (plus extravertis).
Si vous êtes introverti et très peu timide, et que vous parlez de votre introversion à votre entourage, vous serez probablement surpris de voir leur réaction : ils seront surpris, ils n’auraient jamais pensé que vous puissiez être introverti !
Il y a une grande méconnaissance de l’introversion, à cause de laquelle il est très difficile à un introverti de se faire entendre. Il faut donc en parler, le plus possible, pour que l’introversion soit enfin une qualité reconnue !
N’hésitez pas à laisser vos commentaires sur cet article : vous a-t-il aidé à mieux vous comprendre ? Vous fait-il penser à des situations que vous avez vécues et que vous souhaiteriez partager ? Vous fait-il penser à des problèmes que vous vivez et ne savez comment résoudre ?
[size=30]10 qualités pour lesquelles vous devriez être fier d’être introverti ![/size]
2 juin 2014Comprendre, QuotidienComment avoir confiance en soi, Confiance en soi, Introverti, Qualités des introvertis, Timide, Timidité
[size=16]Vous a-t-on déjà dit que vous devriez vous mettre plus en avant ? Que pour pouvoir avancer dans votre carrière il faut avant tout que vous appreniez à participer plus activement aux réunions, et à partager vos opinions avec plus de fermeté ?
A force d’entendre ce type de reproches et de culpabiliser, il est grand temps d’apprendre à connaitre nos qualités en tant qu’introvertis, pour se sentir plus forts et pouvoir les objecter à ces personnes qui nous reprochent notre manque d’extraversion. Alors voici quelques unes de nos qualités.
Bien sûr, il ne s’agit pas de généraliser que tous les introvertis sont ainsi, car chaque être est unique, mais vous vous reconnaîtrez peut-être dans quelques unes de ces affirmations :
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[list="box-sizing: border-box; border: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; margin-right: 0px; margin-bottom: 18px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; list-style: none; counter-reset: li 0;"]
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D’ailleurs, nous préférons écouter que parler. Ce qui nous permet de pouvoir analyser un grand nombre d’informations qui seraient passées à côté de nos amis extravertis pendant qu’ils parlent. Grâce à cela, nous sommes souvent appréciés pour cette qualité, car les extravertis peuvent nous parler, ils savent qu’ils peuvent compter sur nous pour les écouter !
Ne dit-on pas judicieusement que nous avons deux oreilles mais n’avons qu’une seule bouche ? Il semble que notre société l’ait un peu oublié… et gagnerait à s’en souvenir un peu plus souvent !
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Nous préférons en général nous taire que de dire quelque chose de non constructif ou sans importance.
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Cela nous permet de passer plus de temps que d’autres à explorer les profondeurs de nos pensées, et donc souvent d’être créatifs. Beaucoup de penseurs, chercheurs ou artistes sont d’ailleurs introvertis.
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Peu étonnant, puisque nous apprécions la solitude : quoi de plus propice à la réflexion que la solitude ? Grâce à cela, nous prenons rarement de décisions impulsives. Au contraire, nous pesons le pour et le contre, les différents arguments, analysons la situation en profondeur, avant de prendre une décision. Evidemment, dans les entreprises on glorifie généralement les personnes capables de prendre des décisions rapides sous la pression. Ce ne sont généralement pas des introvertis. Mais les entreprises ne gagneraient-elles pas à laisser un peu plus de temps aux introvertis pour prendre leurs décisions ? Les décisions ne gagneraient-elles pas en qualité ?
[*]
Loin de dire que les extravertis ne sont pas capables de concentration, ce ne serait pas vrai. Mais certaines études ont prouvé que les extravertis ont tendance à moins apprécier une concentration prolongée que les introvertis. Ils s’en lassent au bout d’un moment, alors que les introvertis s’y épanouissent des heures durant. Ainsi, les introvertis seraient par exemple plus aptes à rendre des travaux écrits de grande qualité, demandant de longues heures de réflexion dans le calme.
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N’est-ce pas une grande qualité lors de négotiations par exemple ? Imaginez, le négociateur assis sans bouger, impassible aux attaques de son adversaire, le visage inerte, charismatique, grâce à son calme !
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Souvent, les introvertis n’aiment pas parler de la pluie et du beau temps. Cela peut être un inconvénient, car nous avons alors des difficultés à avoir ces premières conversations superficielles indispensables pour nouer de nouvelles relations. Nous avons tendance à vouloir parler directement de sujets sérieux et profonds, ce qui peut en rebuter certains (et c’est compréhensible). Mais avouons que cela peut être aussi une grande qualité !
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Encore une fois, attention aux généralités. On trouvera certainement des introvertis amateurs de sports extrêmes. Mais dans l’ensemble, nous sommes moins enclins à risquer notre vie dans des situations difficiles que les extravertis. Donc, nous vivons peut-être plus longtemps :-). Cela peut avoir également de grands avantages dans certains domaines : par exemple les introvertis seraient plus enclins à avoir des relations stables !
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Enfin une qualité ouvertement appréciée dans le monde de l’entreprise, ou de la scolarité ! Car oui, nous savons généralement mieux que d’autres s’organiser par nous même, suivre notre propre voie, être efficaces tout au long de la journée sans que l’on doive nous imposer des règles.
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Certains diront peut-être que nous évitons les conflits. Mais quelle qualité plus belle que celle-ci ? Préférer la voie diplomatique au conflit direct, préférer analyser la situation et proposer des solutions qui pourraient faire avancer les deux parties, etc… Si on nous pousse trop loin dans nos retranchements, nous serons en revanche tout à fait capables de sortir de nos gons, mais ce ne sera pas notre voie naturelle au départ.
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http://unmondepourlesintrovertis.fr/10-qualites-pour-lesquelles-vous-devriez-etre-fier-d-etre-introverti/
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Comment passer de l’introversion à l’extraversion
By Olivier Roland | Published 12 novembre 2013
Note : cet article est une traduction de l’article How to Go From Introvert to Extrovert de Steve Pavlina. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !
Enfant, j’étais très introverti, je passais souvent mon temps sur ordinateur, je lisais, je jouais aux jeux vidéo, ou je pratiquais d’autres loisirs en solitaire. J’allais passer du temps dehors à faire du vélo, à explorer les champs et collines alentours (qui sont aujourd’hui couverts de maisons), ou à faire des paniers, mais je préférais généralement faire ces choses seul ou avec des gens que je connaissais très bien. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les étrangers, et je ne me suis jamais intéressé aux grandes réunions de famille. Les tests psychologiques comme le Myers-Briggs me cataloguaient comme totalement introverti. Quiconque me connaissait m’aurait décrit comme introverti sans l’ombre d’un doute.
Comme beaucoup d’introvertis j’étais mis sous pression par les autres pour être plus sociable. Mais je résistais largement à cette pression, en partie parce que j’appréciais d’être introverti. Je voyais souvent les extravertis comme manquant d’intelligence et de profondeur, et je ne peux pas dire que je voulais en faire partie.
Pourtant, après une longue période de temps, j’ai fini par devenir de plus en plus extraverti. J’ai apprécié le fait de passer du temps avec d’autres gens, j’ai changé mes habitudes pour rencontrer de nouvelles personnes, j’ai pu aisément me présenter aux étrangers, et en fait j’aimais ça. Le test Myers-Briggs me donne maintenant l’étiquette d’extraverti. Pour les gens qui me connaissent aujourd’hui, ce n’est pas surprenant.
Je ne suis cependant pas le genre d’extraverti que j’imaginais étant enfant. Je sens que j’ai fait du bon travail en équilibrant les aspects introvertis et extravertis en moi, de sorte que j’ai apprécié de façon égale les deux types d’activités. Je me sens tout aussi à l’aise en restant à la maison pour lire un livre que je le suis en allant à une fête et en me présentant à des gens que je n’avais jamais rencontrés. J’aime à la fois les activités de groupe et solitaires, chacune pour différentes raisons. Certaines semaines je suis bien plus introverti et je reste majoritairement à la maison avec ma famille. Les autres semaines j’ai un emploi du temps social complet avec un évènement presque chaque soir. J’aime tout autant l’un que l’autre.
Pour devenir extraverti, je trouve que j’ai dû surmonter plusieurs barrages menant à cette extraversion. Il y a des chances que, si vous êtes dans le même bateau, vous ayez également certains de ces barrages.
· Compétences sociales sous-développées. Les compétences sociales peuvent être apprises comme n’importe quel autre ensemble de compétences. Une raison pour laquelle les introvertis évitent les activités sociales est qu’ils ne se sentent pas à l’aise parce qu’ils ne savent pas quoi faire, en particulier si quelque chose d’inattendu se présente. Être capable de lancer une conversation avec un étranger ET se sentir totalement à l’aise en la faisant est une compétence que l’on peut apprendre. Plus vous le faites, plus vous y serez doué. Acceptez le fait que vous êtes un débutant, et ne vous comparez pas aux autres.
· Vous voir comme le mauvais type d’extraverti. Si vous trouvez les gens extravertis autour de vous superficiels et peut-être même ennuyeux, pourquoi voudriez-vous devenir comme eux ? Vous ne le voudriez pas. Quand j’étais enfant, je ne voulais pas vraiment ressembler davantage aux extravertis que je connaissais. Même en tant qu’adulte, je voyais un extraverti comme un commercial criard qui voulait seulement bâtir une relation superficielle avec vous pour pouvoir vous vendre quelque chose. Cela me semblait très faux et charlatanesque. Et bien sûr cette vision m’empêchait de vouloir un jour être comme ça. Mais vous n’avez pas besoin de choisir une vision aussi étriquée de vous-même ; vous êtes libre de former votre propre vision de façon positive afin d’être plus extraverti.
· Traîner avec les mauvaises personnes. Pourquoi voudriez-vous passer plus de temps avec des gens que vous n’aimez pas ? Si devenir plus extraverti signifie passer plus de temps avec des gens que vous préfèreriez éviter, vous n’aurez aucune motivation. Là encore, vous êtes libre de briser ce schéma et de former un groupe social dont vous aimeriez faire partie.
· Surestimer la socialisation en ligne. La socialisation en ligne a une place dans votre vie, mais ce n’est qu’une pâle copie des rencontres en face à face, des communications les yeux dans les yeux. La voix et le langage du corps peuvent communiquer bien plus que le texte, et les liens émotionnels sont plus faciles et plus rapides à établir en personne. Je me sens bien plus proche des amis du coin que je ne connais que depuis quelques mois que je ne le suis des gens que je connais en ligne depuis des années mais que je n’ai jamais rencontré en personne. Ce n’est pas aussi marrant de sortir dîner avec un ordinateur portable. Ce n’est pas la peine de vous débarrasser de la socialisation en ligne, mais ne lui permettez pas d’évincer les rencontres avec des gens réels. Si vous faisiez ça, vous permettriez seulement à vos compétences interpersonnelles d’être largement à la traîne.
Si vous avez certains de ces barrages et que vous voulez les surmonter, la première étape est de les reconnaître et de comprendre qu’ils vous retiennent. Puis commencez à travailler sur eux tout comme vous le feriez de tout autre défi dans votre vie. Concentrez-vous sur vos intentions, fixez des objectifs, faites des plans, et commencez à passer à l’action. Cela pourrait être peu opportun et maladroit dans un premier temps, mais acceptez-le simplement, et passez à autre chose.
· Voyez le genre d’extraverti que vous aimeriez être. Quel est votre résultat idéal ? Si vous vous sentez trop introverti et que vous voulez être plus extraverti, commencez à travailler sur la vision que vous avez de ce résultat. Il y a des chances que si vous avez fait quelques progrès dans ce domaine, vous avez une vision quelque peu négative des extravertis. Quand j’ai formé une vision positive du fait d’être extraverti, ce qui inclut de bâtir de vraies relations avec des gens intelligents que je respecte (en opposition avec la socialisation aléatoire et superficielle), j’ai rapidement commencé à attirer ces relations. Être l’extraverti du genre « sportif idiot » ne m’attire toujours pas.
· Pensez aux relations en fonction de ce que vous pouvez donner, pas de ce que vous pouvez obtenir. Si vous cherchez à bâtir de nouvelles relations basées sur le fait de donner autant que vous recevez, vous ne serez jamais à court d’amis. Identifiez les gens avec qui vous aimeriez développer une relation, et commencez par donner. Il s’est avéré que mes compétences de geek représentent en fait une force considérable quand il est question de socialisation parce qu’il y a énormément de non-geeks qui aimeraient comprendre mieux tout ces trucs de geeks, et je peux leur expliquer de façon à ce qu’ils le comprennent. Par exemple, j’ai enseigné à certains amis conférenciers concernant le blogging et le marketing web, et en retour j’apprends beaucoup d’eux concernant l’art oratoire, l’humour, etc. Il y a beaucoup de gens intelligents là-dehors qui adoreraient avoir un geek pour ami. Que pouvez-vous apporter à une relation qui bénéficierait à quelqu’un d’autre ? Quand vous trouvez ce que cela peut être (et c’est probablement plusieurs choses différentes), vous aurez beaucoup plus de facilités à attirer de nouveaux amis dans votre vie.
· Trouvez le bon groupe social pour vous. Analysez consciemment les genres de personnes que vous voudriez avoir pour amis. Il n’y a aucune règle disant que cela doit être vos pairs ou collègues. Il se trouve que je suis en fait plus intéressé par le fait de devenir ami avec des gens qui sont bien plus vieux que moi plutôt que par les gens de mon âge ou légèrement plus jeunes. Les gens de mon âge environ (34) ont tendance à être très centrés sur leur carrière ou leur famille, mais souvent d’une façon quelque peu irréfléchie et conditionnée socialement, et qui n’est pas centrée sur un quelconque objectif de vie choisi consciemment ou système de croyances. Et les gens dans la vingtaine, bien que souvent très énergiques, ont tendance à être également très dissipés… ou centrés sur des poursuites triviales qui ne sont pas si importantes que cela. Il m’a donc été difficile de trouver des gens de mon âge avec qui j’aurais suffisamment de choses en commun pour entamer une amitié à long-terme. Il semble que j’ai plus de facilités à me faire des amis de 40, 50 ans, et plus. Ils ont généralement plus de connaissances et d’expérience, des histoires plus fascinantes à partager, plus de ressources (informations et idées, ressources financières, contacts), et un meilleur sens de qui ils sont et de ce qu’ils veulent faire de leur vie. Souvent je me retrouve à participer à des évènements sociaux dont je suis le plus jeune membre présent dans la pièce, mais cela me semble tout à fait normal et ne me pose aucun problème. N’ayez pas peur de dépasser le cadre évident du groupe de collègues et de traîner avec des gens de différents âges, quartiers, cultures, pays, etc. Vous pourriez trouver cette variété très amusante.
· Jouez sur vos forces. Il est intéressant de voir que beaucoup d’introvertis n’ont aucun problème à se socialiser en ligne. Dans cet environnement ils sont capables de jouer sur leurs forces. Mais vous pouvez aussi utiliser vos forces consciemment comme levier pour vous lancer dans plus de socialisation en face à face. Par exemple, après avoir été diplômé à l’université, j’ai rencontré une femme sur une messagerie en ligne (avant qu’internet soit répandu). Nous avons parlé en ligne pendant plusieurs semaines. Nous nous sommes finalement rencontrés et sommes devenus amis, et je suis bientôt entré dans son groupe social préexistant par osmose. Mon emploi du temps social est passé de vide à plein quasiment en une nuit. Cette femme, en passant, est ma femme depuis 7 ans et demi. Si vous socialisez en ligne, voyez si vous pouvez utiliser cette force pour bâtir de nouvelles relations locales. Même si des gens l’ont fait sur des forums généraux comme les jeux en ligne, je pense qu’il est plus facile d’essayer les forums locaux. Par exemple, il y a des babillards électroniques pour les gens qui ont récemment emménagé à Las Vegas.
· Rejoignez un groupe. C’est un vieux conseil, mais il fonctionne toujours. L’avantage est que vous trouverez des gens qui partagent des intérêts similaires, ce qui rend plus facile le fait de bâtir de nouvelles relations. Un bon club peut remplir votre emploi du temps social. Par exemple, via mon adhésion à Toastmasters, je suis invité à beaucoup d’autres évènements sociaux. Je ne vais pas à tous, mais c’est sympa de recevoir ces invitations. Et puis le fait d’appartenir à une organisation internationale comptant 200 000 membres dans le monde crée des liens sociaux tout autour de la planète. Si vous rejoignez un club et trouvez qu’il ne vous convient pas, quittez-le et rejoignez-en un autre. Ma femme et moi avons tous deux fait partie de nombreux groupes sociaux locaux qui ne résonnaient pas en nous (trop ennuyeux, trop lents, trop désorganisés, trop d’alcooliques). Mais un bon groupe est tout ce dont vous avez besoin.
· Développez consciemment vos compétences sociales. Vous pouvez apprendre à devenir meilleur pour tisser des relations, vous présenter, stimuler une conversation, inviter quelqu’un à un rendez-vous, vous sentir à l’aise socialement et non nerveux, et ainsi de suite. Vous n’avez pas besoin d’être superficiel et manipulateur pour y arriver, simplement de développer ces compétences parce que ce sera une amélioration majeure dans votre vie. Une approche que je trouve extrêmement efficace est de demander à l’autre personne comment elle s’est lancée dans son domaine de compétences actuel. 80 à 90 % du temps la personne va dire quelque chose comme « Eh bien, c’est une histoire intéressante… ». Et j’adore simplement entendre ces histoires. Un petit nombre de compétences sociales peut être très utile parce que vous allez les réutiliser chaque fois que vous rencontrez quelqu’un. Quelle que soit la compétence que vous aimeriez développer, essayez de faire une recherche sur internet, et vous trouverez probablement beaucoup d’articles et de livres.
Réalisez que quand vous vous écartez de la socialisation, vous ne faites pas que vous priver, vous privez également les autres de la chance d’apprendre à vous connaître. Combien de temps encore voulez-vous que votre future épouse ou votre meilleur ami reste seul(e) ?
Voici quelques articles publiés par la suite qui explorent davantage ce sujet :
1. Améliorer ses compétences sociales
2. Le rapport risque-récompense dans les relations humaines
http://devenez-meilleur.co/comment-passer-de-lintroversion-a-lextraversion/
La dissociation mentale cause des problèmes avec les émotions, les sensations physiques et la manière dont vous vous sentez par rapport à vous-même et au monde qui vous entoure. Elle est souvent associée à la dépression et à l'anxiété, ou à une expérience traumatisante. Les personnes souffrant de dissociation mentale ont souvent des sensations d'irréalité, et ont parfois peur d'être en train de devenir folles ou d'avoir une maladie incurable. Avoir des relations avec les autres devient quasiment impossible et l'anxiété profonde causée par ces sensations peut se transformer en une phobie sociale.
La sensation de dissociation peut varier d'une personne à une autre selon les circonstances qui l'ont créé, mais les pensées et sensations communes incluent :
o Le monde environnant vous paraît irréel
o Un sentiment de non-appartenance au monde
o Une brume grise recouvre la vision
o Un voile au-dessus de la tête
o Le monde évolue à une vitesse supérieure à la normale
o Des confusions
o La sensation terrible de ne pas pouvoir s'ajuster
o Le manque d'assurance
o Les autres sont heureux, mais pas vous
o Une anxiété extrême
o La sensation que tout le monde est contre vous
o La sensation que tout le monde est en train de parler de vous
Voici quelques sensations créées par la dissociation mentale. Ces sensations amènent éventuellement celui qui en souffre à croire qu'il doit aller très profondément en lui-même pour retourner à la réalité. Il en vient à rechercher constamment en lui la réalité, mais plus il la cherche, plus le mal prend l'ascendant sur lui.
La thérapie du comportement cognitif peut aider les personnes qui en souffrent à guérir de leur sensation de dissociation mentale, particulièrement quand la cause est un traumatisme sévère. Ceux souffrant de dissociation due à l'anxiété et au stress pourraient se débarrasser de ces sensations à travers des méthodes d'autoguérison et l'aide d'un médecin compréhensif.
Il est important de se rappeler que le monde n'a pas vraiment changé. C'est seulement votre perception du monde et de ceux qui vous entourent qui a changé. Ce ne sont que des pensées et des sentiments temporaires. Une fois que vous aurez conquis et surmonté ce qui cause ce sentiment de dissociation mentale, vous verrez de nouveau les choses comme vous en aviez l'habitude. Pour ceux qui souffrent d'un sentiment de dissociation mentale dû à la dépression et à l'anxiété, ils devraient réaliser que les sentiments ne sont que ça, rien d'autre que des sentiments, et qu'ils s'atténueront le moment venu. Il est important de ne pas les analyser constamment et de ne pas se demander quand ils disparaîtront. Essayez d'accepter que leur présence ne soit que passagère, et n'y pensez plus. Une fois que vous aurez perdu un peu d'intérêt pour vos sentiments et ne passerez plus votre temps à vous en inquiéter, vous verrez comme il peut être surprenant de voir la rapidité avec laquelle le monde redevient le monde que vous connaissiez. Accepter les sentiments et pensées que vous pourriez avoir durant cette période est essentiel, car ce n'est que lorsque vous n'aurez plus peur d'une certaine situation que vous pourrez guérir.
http://www.libre-article.fr/guerir-de-la-dissociation-mentale/
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[size=30]Faut-il jouer un role lorsque l’on est introverti ?[/size]
2 septembre 2014Comprendre, QuotidienIntroverti, introverti et heureux, introvertie, les introvertis
Bienvenue sur le blog des introvertis ! Ici, nous apprenons à faire de votre discrétion une force, pour être bien dans votre peau et à l'aise dans vos relations.
Vous êtes nouveau ici ? Je vous invite à faire le test de personnalité pour connaître votre “degré d’introversion”, et à télécharger gratuitement le "Petit guide du bonheur à l'usage des introvertis", un condensé de tout ce que vous devriez savoir pour bien commencer !
Merci pour votre visite, et bonne lecture !
Je reçois de plus en plus de commentaires et questions à ce sujet : faut-il jouer un rôle lorsque l’on est introverti ?
Aujourd’hui, dans cet article, je n’ai pas de conseils. Plutôt des questions, avec des débuts de réponses non abouties. Je vous fais part de mes incertitudes, mes déboires avec moi-même, et les pistes un peu contradictoires que je suis, pour essayer d’arriver finalement à un équilibre raisonnable.
Pour tout vous dire, la question de savoir s’il faut jouer un rôle ou pas est une grande question, à laquelle ma réponse tangue parfois à droite, parfois à gauche, parfois vers le “oui”, parfois vers le “non”, parfois vers le “je ne sais pas”. En fonction des jours, des humeurs, des lectures et des expériences que je fais.
Qu’est-ce que jouer un rôle pour un introverti ?
J’appelle jouer un rôle [size=16]toutes les situations où l’on sort de sa zone de confort pour entrer dans un rôle qui ne nous correspond pas entièrement. Ces situations sont généralement voulues, nous nous y plongeons volontairement :
[/size]
- inviter des personnes à séjourner chez soi (et les avoir en permanence sur le dos)
- participer à des rencontres professionnelles (où il faut parler de soi, entretenir des conversations, rester attentif, etc)
- participer à une formation (où il faut généralement se présenter devant les autres, improviser, participer à des jeux de rôles)
- lors d’une réunion d’équipe, ou d’une soirée avec des amis : parler, poser des questions, être enthousiaste et drôle, et sûr de soi malgré le nombre de personnes qui nous entourent
Pourquoi cette question est-elle si importante ? Et pourquoi il est tellement difficile d’y répondre ?
Lorsque l’on découvre que l’on est introverti, et que l’on essaie enfin de vivre sa vie en respectant son caractère introverti, la tentation est grande de n’en faire qu’à sa tête et de vouloir être totalement soi-même :
- ne pas sortir lorsque l’on n’en a pas envie,
- ne pas parler si l’on préfère rester silencieux, même si tous autour de nous attendent quelques mots de notre part
- ne pas s’exposer dans sa profession,
- rester dans son coin et économiser son énergie.
Mais à force de rester dans son coin, l’on finit par saturer, même lorsque l’on est introverti ! Le danger est grand alors d’exploser dans le sens inverse : une envie folle de voir des gens et de sortir. C’est ce qui m’arrive souvent : je prévois alors trop d’activités durant un laps de temps relativement court, qui finissent pas m’épuiser. Je me replie donc ensuite de nouveau dans mon coin. C’est le cercle vicieux.
Cela a été le cas pour moi cet été : après un printemps relativement solitaire, très introverti, j’ai accepté quatre visites chez moi de quatre à cinq jours chacune, en l’espace de trois mois. C’était trop. Maintenant, je n’ai qu’une envie : rester caché chez moi pendant des semaines, et jouer de nouveau le rôle d’introverti qui est le mien.
Lorsque l’on est introverti, il faut sortir de ce cercle vicieux, et trouver le bon équilibre.
Mais comment trouver le bon équilibre, au milieu de forces si contradictoires ?
Il y a des forces intérieures, qui nous poussent parfois à se replier en soi-même, et parfois à sortir de sa carapace. Il y a des forces extérieures, qui parfois sont propices à notre épanouissement (environnement professionnel peu stressant, possibilité de travailler seul et ne s’exposer que lorsqu’on le souhaite), et parfois écrasantes (vie en open space bruyants, etc).
Lorsque l’on découvre que l’on est introverti, il y a d’abord les moments de révolte, où l’on souhaiterait être accepté comme l’on est, enfin ! Après tant d’années… Faire une révolution !
Dire à tous les extravertis de se taire, de poser des questions pertinentes, et d’écouter les introvertis ! Dire à tous les managers de savoir reconnaître le travail bien fait de leur subordonné introverti, et d’arrêter de leur reprocher de ne pas savoir le présenter en étant drôle et enthousiaste ! Dire à tous les amis qu’ils devraient considérer de vous inviter parfois en tête à tête, au lieu de systématiquement organiser des soirées bruyantes où l’on vient malgré nous pour ne pas se retrouver sur la touche.
Puis il y a les moments de pragmatisme : « il faut bien que j’avance sur mes projets, dans ma vie, et pour cela je suis obligé de jouer un rôle”. C’est le seul moyen d’obtenir ma promotion.
Et enfin les moments de grande incertitude. Que faire ?
On ne change pas une société du jour au lendemain, donc il vaut mieux considérer que dans un avenir proche les autres autour de nous ne changeront pas de comportement. Cela viendra sans doute, à force d’efforts et de communication, mais cela va prendre du temps.
Pourtant il faut bien essayer d’être heureux, ici et tout de suite. Gagner de l’argent grâce à une profession si possible intéressante, avoir des amis, etc. Et pour tout cela, il faut de temps en temps savoir se montrer, sortir de son petit chez soi et aller crier aux autres que l’on existe et que l’on a des qualités qu’ils devraient considérer.
CONCLUSION : cet article n’est pas destiné à donner des réponses… mais à les poser ! Alors n’hésitez pas à apporter ci-dessous vos propres réponses, vos témoignages, vos idées, que vous soyez introverti ou extraverti d’ailleurs.
Je pense qu’il n’y a pas de réponse unique aux questions de cet article. C’est à chacun de trouver sa voie, faire son travail d’introspection, et trouver son propre équilibre entre ses moments introverti et extraverti. Dans ce blog, au cours des mois prochains, je m’efforcerai petit à petit d’apporter des éléments de réponse, grâce à des témoignages, des entretiens avec des experts du sujet, de nouvelles lectures, et mes expériences personnelles.
http://unmondepourlesintrovertis.fr/faut-il-jouer-un-role-lorsque-lon-est-introverti/
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[size=30]Vie de couple introverti extraverti : comment s’aimer ?[/size]
22 octobre 2014Amourcomment communiquer en couple, comment s'aimer, Introverti, introverti extraverti, introvertie, les introvertis, vie de couple
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Comment concilier la vie d’un calme avec la vie d’un excité ? Au début,l’opposé nous attire, on s’assemble avec son contraire, par admiration, par goût du risque, de l’aventure. Les premières années sont excitantes : l’un aime que l’autre le pousse à sortir et à faire des choses qu’il n’aurait jamais fait sans cela ; l’autre apprécie que son partenaire le calme, l’oblige à profiter parfois des moments de tranquillité à la maison.
Sauf quand… les difficultés de la vie de couple introverti extraverti
Parfois, les choses se compliquent avec le temps : arrivent les enfants, les longues journées de travail, et l’introverti a de moins en moins d’énergie pour les aventures une fois ces longues journées et semaines épuisantes terminées. Le couple sort de moins en moins, et parle de moins en moins. L’extraverti s’ennuie. Il devient un peu mou et morose, il lui manque ses activités revigorantes. Ou alors l’extraverti continue à faire ses activités, et est de moins en moins avec son partenaire. Dans les deux cas, le couple s’éloigne.
Parfois, c’est difficile même dès le début : il y a admiration mutuelle, mais aussi une grande incompréhension. L’extraverti reproche à l’introverti son silence lorsqu’ils sortent voir leurs amis, ou même à la maison. L’introverti reproche à l’extraverti son manque de sérieux, sa futilité.
La vie de couple introverti extraverti : pas toujours facile, mais beaucoup s’en sortent !
Voici deux exemples des difficultés que peuvent rencontrer les couples introverti – extraverti. Pourtant, beaucoup s’en sortent, beaucoup sont heureux à deux jusqu’au bout de leur vie. Comment font-ils ?Michael, du blog “Mon couple heureux”, m’a invité à répondre à cette question : je vous invite donc à aller lire l’article[size=13]Les couples introvertis extravertis : amour et incompréhension sur son blog.[/size]
Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous conseille également chaudement le livre de Laurie Hawkes,La force des introvertis : De l’avantage d’être sage dans un monde survolté, qui fait une analyse très fine des avantages et difficultés des couples introverti-extraverti, et donne de nombreux conseils pratiques pour que ces couples fonctionnent !
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[size=30]La différence entre l’introversion et la timidité[/size]
19 juin 2014ComprendreIntroverti, Timide, Timidité
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Dans l’article précédant nous avons vu la différence entre introversion et extraversion. Voyons maintenant la différence entre introversion et timidité. Car l’amalgame est bien trop souvent fait. Et malheureusement les introvertis en souffrent.
Mais d’abord, une petite histoire pour commencer…
L’histoire d’un timide… ou d’un introverti ?
Nous sommes à Paris, dans un quartier de la périphérie. Un groupe d’adolescents sort du collège, et avance lentement sur le trottoir. Il sont une dizaine. Ils parlent fort, se bousculent, et rient à gorge déployée. Ils se moquent les uns des autres, et se renvoient la balle à coups de « toi-même » joyeux.
Quelque part au milieu de groupe, il y a cependant un garçon qui se comporte différemment. C’est Max. Il n’est pas totalement au centre du groupe, mais pas tout à fait sur le côté non plus. Non, il est placé de manière à faire partie du groupe sans être trop remarqué. Son corps paraît figé, gauche, par rapport aux autres du groupe. Il jette sans arrêt des regards furtifs aux plus actifs du groupe, avec un petit sourire gêné. Ce sourire, il aurait aimé sans doute qu’il soit authentique ; il aurait aimé faire partie de la rigolade. Mais le fait est qu’il n’y arrive pas vraiment, le sourire est forcé. Il se sent mal. Il aimerait tant être comme les autres ! Il se sent anormal. Pourquoi ne peut-il pas participer à cette profusion d’émotions et de bonheurs éphémères ?
Parfois, quand on lui laisse la parole, Max la prend sans trop de mal. D’ailleurs, la veille il était dans un groupe de cinq personnes qui discutaient de politique calmement. Il ne connaissait que deux des cinq personnes, pourtant il n’avait eu aucun mal à discuter, donner son avis, poser des questions aux personnes qu’il ne connaissait pas pour en savoir plus pour eux. L’ambiance était calme, et il avait le temps de formuler sa pensée tranquillement, ce qu’il aimait.
Max rentre chez lui, pas mécontent d’être enfin seul. Mais il est exténué. Sans s’en rendre compte, ce brouhaha de paroles, ces cris, accolades, l’ont vidé très rapidement de toute son énergie. D’ailleurs son énergie était déjà au plus bas en sortant du collège, après cette longue journée de cours. Il reprend confiance en lui instantanément lorsqu’il passe la porte de sa chambre et la referme derrière lui à double tour. Là, il réfléchit. Mais il ne comprend pas. Il ne va pas en parler à ces parents ce soir, car il sait déjà ce qu’ils vont lui dire : « tu sais mon chéri, on a plus ou moins tous été timides dans notre enfance, et on l’est encore parfois dans certaines situations à l’âge adulte. Mais il faut apprendre petit à petit à se forcer, pour repousser ses limites ». Il y a quelques jours, un de ses meilleurs amis lui a dit : « pourquoi es-tu toujours si timide ? Tu ne dis rien dès qu’on est avec les autres, pourtant avec moi tu as plein de choses à raconter ! ».
Max est donc persuadé d’être timide.
Le problème est que personne n’a jamais eu l’idée que ce garçon pouvait être surtout introverti, avant d’être timide. Au contraire, pour l’aider à être moins timide, on l’incite à participer au groupe, à prendre la parole le plus possible, à participer à de nombreuses activités, voire à les organiser, à faire du sport d’équipe, autrement dit : à être extraverti. Résultat des courses : des migraines, difficultés à s’endormir le soir, fatigue chronique, et du coup perte de contrôle de soi et oubli de ce pour quoi il est fait. Finalement, il est souvent déprimé, et il perd confiance en lui. Et enfin, il est incapable de s’intégrer dans un groupe d’extravertis.
Si l’on avait expliqué à Max qu’il était introverti et tout à fait normal, qu’il devait se réserver des plages de calme, rentrer dans sa coquille de temps en temps, et ainsi emmagasiner de l’énergie pour être capable de mieux affronter ensuite le monde extraverti qui l’entoure : peut-être aurait-il été mieux immunisé pour des situations comme celle citée ci-dessus. Alors, il aurait peut-être beaucoup mieux profité de ce moment, ne se serait pas culpabilisé de ne pas participer autant que les autres à la grande rigolade, mais se serait félicité d’y participer à sa manière, en plaçant quelques mots bien trouvés une fois de temps en temps. Il aurait pu survivre à cette demi-heure d’exubérance extrême car il aurait su que ce n’était pas vraiment son truc, mais que pour autant il aimait bien les amis de ce groupe, pris un par un. De plus, il saurait que ce moment était le moment où il fallait tout donner de lui-même, et que dans une trentaine de minutes il pourrait se ressourcer tranquillement seul dans sa chambre, content d’avoir passé l’épreuve et de faire tout de même partie du groupe.
D’autre part, avec cette attitude, il paraîtrait beaucoup plus sûr de lui, et même s’il parle peu les autres l’auraient probablement beaucoup moins remarqué. Car l’on remarque les faibles. Celui qui parle peu mais est très sûr de lui est apprécié. Celui qui ne parle quasiment pas et jette des regards gênés, envieux, timides, est au pire méprisé ou ignoré, ou au mieux on le plaint.
J’ai raconté cette petite histoire pour illustrer la différence entre introverti et timide. Maintenant, un peu de théorie pour clôturer, et j’espère que vous aurez compris !
Définitions de l’introversion et de la timidité
Comme dans l’article précédant, j’aimerais citer la définition de Marti Olsen Laney, dans son excellent livre Introverti et Heureux :
« Introversion : C’est la capacité très saine de rentrer en soi-même. […] Les introvertis se débrouillent très bien en société, aiment les autres et apprécient certains types de rencontres. Néanmoins le bavardage les fatigue tout en leur apportant peu. Ils apprécient les conversations à deux, mais jugent les activités de groupe épuisantes, car elles procurent une stimulation excessive.
Timidité : C’est une anxiété qui apparaît lorsque l’individu se trouve en société, la crainte poussée à l’extrême de se rendre ridicule. […] elle naît en général d’expériences désagréables […], elle va et vient en fonction de l’âge et des circonstances. […] Les conversations à deux les embarrassent. Ce n’est pas une question d’énergie, mais de confiance en soi et d’assurance. […] la crainte de ce que les autres penseront de nous. »
C’est donc bien deux notions distinctes.
La timidité est un manque de compétences sociales qui peut se soigner ; les timides ont peur d’être humiliés, ils ont honte, et sont mal à l’aise en société. D’ailleurs, on est probablement tous (ou presque) au moins un peu timides dans certaines circonstances. Chacun à un degré différent, mais on l’est tous : introvertis comme extravertis.
L’introversion est un caractère tout à fait normal, un besoin de se ressourcer dans le calme après la tempête des échanges avec les autres. Un introverti peut être très bien dans sa peau. Il n’a pas toujours envie d’être en société, voilà tout !
La timidité est en général douloureuse. Pas l’introversion.
On peut être introverti et timide, ou pas ! Mais aussi extraverti et timide (besoin d’être avec les autres pour recharger les batteries, mais incapable de s’intégrer dans le groupe, peur de parler… situation difficile !). Il est vrai que beaucoup d’introvertis sont également timides, timidité souvent née d’une incompréhension de la part de leur entourage (famille, professeurs, amis, etc) qui les ont poussés à être plus « normaux » (plus extravertis).
Si vous êtes introverti et très peu timide, et que vous parlez de votre introversion à votre entourage, vous serez probablement surpris de voir leur réaction : ils seront surpris, ils n’auraient jamais pensé que vous puissiez être introverti !
Il y a une grande méconnaissance de l’introversion, à cause de laquelle il est très difficile à un introverti de se faire entendre. Il faut donc en parler, le plus possible, pour que l’introversion soit enfin une qualité reconnue !
N’hésitez pas à laisser vos commentaires sur cet article : vous a-t-il aidé à mieux vous comprendre ? Vous fait-il penser à des situations que vous avez vécues et que vous souhaiteriez partager ? Vous fait-il penser à des problèmes que vous vivez et ne savez comment résoudre ?
Crédits photo : @THEfunkyman – Flickr
http://unmondepourlesintrovertis.fr/difference-entre-introversion-et-timidite/
----[size=30]10 qualités pour lesquelles vous devriez être fier d’être introverti ![/size]
2 juin 2014Comprendre, QuotidienComment avoir confiance en soi, Confiance en soi, Introverti, Qualités des introvertis, Timide, Timidité
[size=16]Vous a-t-on déjà dit que vous devriez vous mettre plus en avant ? Que pour pouvoir avancer dans votre carrière il faut avant tout que vous appreniez à participer plus activement aux réunions, et à partager vos opinions avec plus de fermeté ?
A force d’entendre ce type de reproches et de culpabiliser, il est grand temps d’apprendre à connaitre nos qualités en tant qu’introvertis, pour se sentir plus forts et pouvoir les objecter à ces personnes qui nous reprochent notre manque d’extraversion. Alors voici quelques unes de nos qualités.
Bien sûr, il ne s’agit pas de généraliser que tous les introvertis sont ainsi, car chaque être est unique, mais vous vous reconnaîtrez peut-être dans quelques unes de ces affirmations :
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[list="box-sizing: border-box; border: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; margin-right: 0px; margin-bottom: 18px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; list-style: none; counter-reset: li 0;"]
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Nous avons une grande capacité d’écoute
D’ailleurs, nous préférons écouter que parler. Ce qui nous permet de pouvoir analyser un grand nombre d’informations qui seraient passées à côté de nos amis extravertis pendant qu’ils parlent. Grâce à cela, nous sommes souvent appréciés pour cette qualité, car les extravertis peuvent nous parler, ils savent qu’ils peuvent compter sur nous pour les écouter !
Ne dit-on pas judicieusement que nous avons deux oreilles mais n’avons qu’une seule bouche ? Il semble que notre société l’ait un peu oublié… et gagnerait à s’en souvenir un peu plus souvent !
[*]
Nous choisissons nos mots avec attention avant de parler
Nous préférons en général nous taire que de dire quelque chose de non constructif ou sans importance.
[*]
Nous apprécions la solitude
Cela nous permet de passer plus de temps que d’autres à explorer les profondeurs de nos pensées, et donc souvent d’être créatifs. Beaucoup de penseurs, chercheurs ou artistes sont d’ailleurs introvertis.
[*]
Nous sommes réfléchis
Peu étonnant, puisque nous apprécions la solitude : quoi de plus propice à la réflexion que la solitude ? Grâce à cela, nous prenons rarement de décisions impulsives. Au contraire, nous pesons le pour et le contre, les différents arguments, analysons la situation en profondeur, avant de prendre une décision. Evidemment, dans les entreprises on glorifie généralement les personnes capables de prendre des décisions rapides sous la pression. Ce ne sont généralement pas des introvertis. Mais les entreprises ne gagneraient-elles pas à laisser un peu plus de temps aux introvertis pour prendre leurs décisions ? Les décisions ne gagneraient-elles pas en qualité ?
[*]
Nous sommes capables de concentration prolongée, et cela nous plait
Loin de dire que les extravertis ne sont pas capables de concentration, ce ne serait pas vrai. Mais certaines études ont prouvé que les extravertis ont tendance à moins apprécier une concentration prolongée que les introvertis. Ils s’en lassent au bout d’un moment, alors que les introvertis s’y épanouissent des heures durant. Ainsi, les introvertis seraient par exemple plus aptes à rendre des travaux écrits de grande qualité, demandant de longues heures de réflexion dans le calme.
[*]
Nous sommes calmes
N’est-ce pas une grande qualité lors de négotiations par exemple ? Imaginez, le négociateur assis sans bouger, impassible aux attaques de son adversaire, le visage inerte, charismatique, grâce à son calme !
[*]
Nous aimons la profondeur
Souvent, les introvertis n’aiment pas parler de la pluie et du beau temps. Cela peut être un inconvénient, car nous avons alors des difficultés à avoir ces premières conversations superficielles indispensables pour nouer de nouvelles relations. Nous avons tendance à vouloir parler directement de sujets sérieux et profonds, ce qui peut en rebuter certains (et c’est compréhensible). Mais avouons que cela peut être aussi une grande qualité !
[*]
Nous aimons peu les risques
Encore une fois, attention aux généralités. On trouvera certainement des introvertis amateurs de sports extrêmes. Mais dans l’ensemble, nous sommes moins enclins à risquer notre vie dans des situations difficiles que les extravertis. Donc, nous vivons peut-être plus longtemps :-). Cela peut avoir également de grands avantages dans certains domaines : par exemple les introvertis seraient plus enclins à avoir des relations stables !
[*]
Nous sommes autonomes
Enfin une qualité ouvertement appréciée dans le monde de l’entreprise, ou de la scolarité ! Car oui, nous savons généralement mieux que d’autres s’organiser par nous même, suivre notre propre voie, être efficaces tout au long de la journée sans que l’on doive nous imposer des règles.
[*]
Nous sommes pacifiques
Certains diront peut-être que nous évitons les conflits. Mais quelle qualité plus belle que celle-ci ? Préférer la voie diplomatique au conflit direct, préférer analyser la situation et proposer des solutions qui pourraient faire avancer les deux parties, etc… Si on nous pousse trop loin dans nos retranchements, nous serons en revanche tout à fait capables de sortir de nos gons, mais ce ne sera pas notre voie naturelle au départ.
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http://unmondepourlesintrovertis.fr/10-qualites-pour-lesquelles-vous-devriez-etre-fier-d-etre-introverti/
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Comment passer de l’introversion à l’extraversion
By Olivier Roland | Published 12 novembre 2013
Note : cet article est une traduction de l’article How to Go From Introvert to Extrovert de Steve Pavlina. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !
Enfant, j’étais très introverti, je passais souvent mon temps sur ordinateur, je lisais, je jouais aux jeux vidéo, ou je pratiquais d’autres loisirs en solitaire. J’allais passer du temps dehors à faire du vélo, à explorer les champs et collines alentours (qui sont aujourd’hui couverts de maisons), ou à faire des paniers, mais je préférais généralement faire ces choses seul ou avec des gens que je connaissais très bien. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les étrangers, et je ne me suis jamais intéressé aux grandes réunions de famille. Les tests psychologiques comme le Myers-Briggs me cataloguaient comme totalement introverti. Quiconque me connaissait m’aurait décrit comme introverti sans l’ombre d’un doute.
Comme beaucoup d’introvertis j’étais mis sous pression par les autres pour être plus sociable. Mais je résistais largement à cette pression, en partie parce que j’appréciais d’être introverti. Je voyais souvent les extravertis comme manquant d’intelligence et de profondeur, et je ne peux pas dire que je voulais en faire partie.
Pourtant, après une longue période de temps, j’ai fini par devenir de plus en plus extraverti. J’ai apprécié le fait de passer du temps avec d’autres gens, j’ai changé mes habitudes pour rencontrer de nouvelles personnes, j’ai pu aisément me présenter aux étrangers, et en fait j’aimais ça. Le test Myers-Briggs me donne maintenant l’étiquette d’extraverti. Pour les gens qui me connaissent aujourd’hui, ce n’est pas surprenant.
Je ne suis cependant pas le genre d’extraverti que j’imaginais étant enfant. Je sens que j’ai fait du bon travail en équilibrant les aspects introvertis et extravertis en moi, de sorte que j’ai apprécié de façon égale les deux types d’activités. Je me sens tout aussi à l’aise en restant à la maison pour lire un livre que je le suis en allant à une fête et en me présentant à des gens que je n’avais jamais rencontrés. J’aime à la fois les activités de groupe et solitaires, chacune pour différentes raisons. Certaines semaines je suis bien plus introverti et je reste majoritairement à la maison avec ma famille. Les autres semaines j’ai un emploi du temps social complet avec un évènement presque chaque soir. J’aime tout autant l’un que l’autre.
Pour devenir extraverti, je trouve que j’ai dû surmonter plusieurs barrages menant à cette extraversion. Il y a des chances que, si vous êtes dans le même bateau, vous ayez également certains de ces barrages.
Les barrages pour devenir extraverti
· Sous-estimer l’extraversion. Passer du temps seul ou avec les gens est tout aussi important. Si vous êtes très introverti, vous pourriez sous-évaluer le rôle positif que les gens peuvent jouer dans votre vie, comme le savoir, l’amitié, le développement, les rires, et ainsi de suite. Le résultat optimal est d’établir un équilibre entre les deux. Vous n’avez pas besoin d’abandonner les activités introverties que vous appréciez. En fait, en les équilibrant avec des activités plus sociales, vous les trouverez probablement encore plus satisfaisantes. Après plusieurs nuits passées avec des gens, j’avais vraiment hâte de passer une soirée seul à lire, méditer, écrire, etc. Et après beaucoup de temps passé seul ou avec ma famille, cela me démange de sortir et d’être avec des gens.· Compétences sociales sous-développées. Les compétences sociales peuvent être apprises comme n’importe quel autre ensemble de compétences. Une raison pour laquelle les introvertis évitent les activités sociales est qu’ils ne se sentent pas à l’aise parce qu’ils ne savent pas quoi faire, en particulier si quelque chose d’inattendu se présente. Être capable de lancer une conversation avec un étranger ET se sentir totalement à l’aise en la faisant est une compétence que l’on peut apprendre. Plus vous le faites, plus vous y serez doué. Acceptez le fait que vous êtes un débutant, et ne vous comparez pas aux autres.
· Vous voir comme le mauvais type d’extraverti. Si vous trouvez les gens extravertis autour de vous superficiels et peut-être même ennuyeux, pourquoi voudriez-vous devenir comme eux ? Vous ne le voudriez pas. Quand j’étais enfant, je ne voulais pas vraiment ressembler davantage aux extravertis que je connaissais. Même en tant qu’adulte, je voyais un extraverti comme un commercial criard qui voulait seulement bâtir une relation superficielle avec vous pour pouvoir vous vendre quelque chose. Cela me semblait très faux et charlatanesque. Et bien sûr cette vision m’empêchait de vouloir un jour être comme ça. Mais vous n’avez pas besoin de choisir une vision aussi étriquée de vous-même ; vous êtes libre de former votre propre vision de façon positive afin d’être plus extraverti.
· Traîner avec les mauvaises personnes. Pourquoi voudriez-vous passer plus de temps avec des gens que vous n’aimez pas ? Si devenir plus extraverti signifie passer plus de temps avec des gens que vous préfèreriez éviter, vous n’aurez aucune motivation. Là encore, vous êtes libre de briser ce schéma et de former un groupe social dont vous aimeriez faire partie.
· Surestimer la socialisation en ligne. La socialisation en ligne a une place dans votre vie, mais ce n’est qu’une pâle copie des rencontres en face à face, des communications les yeux dans les yeux. La voix et le langage du corps peuvent communiquer bien plus que le texte, et les liens émotionnels sont plus faciles et plus rapides à établir en personne. Je me sens bien plus proche des amis du coin que je ne connais que depuis quelques mois que je ne le suis des gens que je connais en ligne depuis des années mais que je n’ai jamais rencontré en personne. Ce n’est pas aussi marrant de sortir dîner avec un ordinateur portable. Ce n’est pas la peine de vous débarrasser de la socialisation en ligne, mais ne lui permettez pas d’évincer les rencontres avec des gens réels. Si vous faisiez ça, vous permettriez seulement à vos compétences interpersonnelles d’être largement à la traîne.
Si vous avez certains de ces barrages et que vous voulez les surmonter, la première étape est de les reconnaître et de comprendre qu’ils vous retiennent. Puis commencez à travailler sur eux tout comme vous le feriez de tout autre défi dans votre vie. Concentrez-vous sur vos intentions, fixez des objectifs, faites des plans, et commencez à passer à l’action. Cela pourrait être peu opportun et maladroit dans un premier temps, mais acceptez-le simplement, et passez à autre chose.
Suggestions pour devenir plus extraverti
Voici certaines suggestions supplémentaires quand à la façon de devenir plus extraverti :· Voyez le genre d’extraverti que vous aimeriez être. Quel est votre résultat idéal ? Si vous vous sentez trop introverti et que vous voulez être plus extraverti, commencez à travailler sur la vision que vous avez de ce résultat. Il y a des chances que si vous avez fait quelques progrès dans ce domaine, vous avez une vision quelque peu négative des extravertis. Quand j’ai formé une vision positive du fait d’être extraverti, ce qui inclut de bâtir de vraies relations avec des gens intelligents que je respecte (en opposition avec la socialisation aléatoire et superficielle), j’ai rapidement commencé à attirer ces relations. Être l’extraverti du genre « sportif idiot » ne m’attire toujours pas.
· Pensez aux relations en fonction de ce que vous pouvez donner, pas de ce que vous pouvez obtenir. Si vous cherchez à bâtir de nouvelles relations basées sur le fait de donner autant que vous recevez, vous ne serez jamais à court d’amis. Identifiez les gens avec qui vous aimeriez développer une relation, et commencez par donner. Il s’est avéré que mes compétences de geek représentent en fait une force considérable quand il est question de socialisation parce qu’il y a énormément de non-geeks qui aimeraient comprendre mieux tout ces trucs de geeks, et je peux leur expliquer de façon à ce qu’ils le comprennent. Par exemple, j’ai enseigné à certains amis conférenciers concernant le blogging et le marketing web, et en retour j’apprends beaucoup d’eux concernant l’art oratoire, l’humour, etc. Il y a beaucoup de gens intelligents là-dehors qui adoreraient avoir un geek pour ami. Que pouvez-vous apporter à une relation qui bénéficierait à quelqu’un d’autre ? Quand vous trouvez ce que cela peut être (et c’est probablement plusieurs choses différentes), vous aurez beaucoup plus de facilités à attirer de nouveaux amis dans votre vie.
· Trouvez le bon groupe social pour vous. Analysez consciemment les genres de personnes que vous voudriez avoir pour amis. Il n’y a aucune règle disant que cela doit être vos pairs ou collègues. Il se trouve que je suis en fait plus intéressé par le fait de devenir ami avec des gens qui sont bien plus vieux que moi plutôt que par les gens de mon âge ou légèrement plus jeunes. Les gens de mon âge environ (34) ont tendance à être très centrés sur leur carrière ou leur famille, mais souvent d’une façon quelque peu irréfléchie et conditionnée socialement, et qui n’est pas centrée sur un quelconque objectif de vie choisi consciemment ou système de croyances. Et les gens dans la vingtaine, bien que souvent très énergiques, ont tendance à être également très dissipés… ou centrés sur des poursuites triviales qui ne sont pas si importantes que cela. Il m’a donc été difficile de trouver des gens de mon âge avec qui j’aurais suffisamment de choses en commun pour entamer une amitié à long-terme. Il semble que j’ai plus de facilités à me faire des amis de 40, 50 ans, et plus. Ils ont généralement plus de connaissances et d’expérience, des histoires plus fascinantes à partager, plus de ressources (informations et idées, ressources financières, contacts), et un meilleur sens de qui ils sont et de ce qu’ils veulent faire de leur vie. Souvent je me retrouve à participer à des évènements sociaux dont je suis le plus jeune membre présent dans la pièce, mais cela me semble tout à fait normal et ne me pose aucun problème. N’ayez pas peur de dépasser le cadre évident du groupe de collègues et de traîner avec des gens de différents âges, quartiers, cultures, pays, etc. Vous pourriez trouver cette variété très amusante.
· Jouez sur vos forces. Il est intéressant de voir que beaucoup d’introvertis n’ont aucun problème à se socialiser en ligne. Dans cet environnement ils sont capables de jouer sur leurs forces. Mais vous pouvez aussi utiliser vos forces consciemment comme levier pour vous lancer dans plus de socialisation en face à face. Par exemple, après avoir été diplômé à l’université, j’ai rencontré une femme sur une messagerie en ligne (avant qu’internet soit répandu). Nous avons parlé en ligne pendant plusieurs semaines. Nous nous sommes finalement rencontrés et sommes devenus amis, et je suis bientôt entré dans son groupe social préexistant par osmose. Mon emploi du temps social est passé de vide à plein quasiment en une nuit. Cette femme, en passant, est ma femme depuis 7 ans et demi. Si vous socialisez en ligne, voyez si vous pouvez utiliser cette force pour bâtir de nouvelles relations locales. Même si des gens l’ont fait sur des forums généraux comme les jeux en ligne, je pense qu’il est plus facile d’essayer les forums locaux. Par exemple, il y a des babillards électroniques pour les gens qui ont récemment emménagé à Las Vegas.
· Rejoignez un groupe. C’est un vieux conseil, mais il fonctionne toujours. L’avantage est que vous trouverez des gens qui partagent des intérêts similaires, ce qui rend plus facile le fait de bâtir de nouvelles relations. Un bon club peut remplir votre emploi du temps social. Par exemple, via mon adhésion à Toastmasters, je suis invité à beaucoup d’autres évènements sociaux. Je ne vais pas à tous, mais c’est sympa de recevoir ces invitations. Et puis le fait d’appartenir à une organisation internationale comptant 200 000 membres dans le monde crée des liens sociaux tout autour de la planète. Si vous rejoignez un club et trouvez qu’il ne vous convient pas, quittez-le et rejoignez-en un autre. Ma femme et moi avons tous deux fait partie de nombreux groupes sociaux locaux qui ne résonnaient pas en nous (trop ennuyeux, trop lents, trop désorganisés, trop d’alcooliques). Mais un bon groupe est tout ce dont vous avez besoin.
· Développez consciemment vos compétences sociales. Vous pouvez apprendre à devenir meilleur pour tisser des relations, vous présenter, stimuler une conversation, inviter quelqu’un à un rendez-vous, vous sentir à l’aise socialement et non nerveux, et ainsi de suite. Vous n’avez pas besoin d’être superficiel et manipulateur pour y arriver, simplement de développer ces compétences parce que ce sera une amélioration majeure dans votre vie. Une approche que je trouve extrêmement efficace est de demander à l’autre personne comment elle s’est lancée dans son domaine de compétences actuel. 80 à 90 % du temps la personne va dire quelque chose comme « Eh bien, c’est une histoire intéressante… ». Et j’adore simplement entendre ces histoires. Un petit nombre de compétences sociales peut être très utile parce que vous allez les réutiliser chaque fois que vous rencontrez quelqu’un. Quelle que soit la compétence que vous aimeriez développer, essayez de faire une recherche sur internet, et vous trouverez probablement beaucoup d’articles et de livres.
Réalisez que quand vous vous écartez de la socialisation, vous ne faites pas que vous priver, vous privez également les autres de la chance d’apprendre à vous connaître. Combien de temps encore voulez-vous que votre future épouse ou votre meilleur ami reste seul(e) ?
Voici quelques articles publiés par la suite qui explorent davantage ce sujet :
1. Améliorer ses compétences sociales
2. Le rapport risque-récompense dans les relations humaines
http://devenez-meilleur.co/comment-passer-de-lintroversion-a-lextraversion/
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Timidité - introversion!
Bien que ces deux termes soient si proches, il y a une différence subtile que nous devons comprendre pour pouvoir les différencier.
Lorsqu’il est dans un environnement social, le timide est angoissé et parfois très émotif, ce qui n’est généralement pas le cas pour l’introverti, qui lui est confiant et calme et qui peut converser ou prendre la parole en toute sérénité, bien que préférant s’isoler. Il est tout à fait capable de maîtriser sa communication sociale. Un introverti ayant confiance en lui se sociabilise sereinement. Toutefois un introverti peut aussi être enclin à la timidité dans des situations où la confiance en lui fait défaut.
Contrairement à la personne introvertie qui s’isole volontairement, une personne timide vit mal sa solitude, elle souhaite être entourée et nouer le contact avec les autres, mais la peur du jugement l’en empêche.
L’introversion n’est pas une pathologie !
L’introversion seule n’existe pas, c’est une tendance au repli sur soi et au retrait de la vie sociale, considéré comme trait dominant du caractère. Tout comme l’extraversion, se sont des « mécanismes » qui existent en chacun de nous. Nous pouvons avoir besoin de moments d’introversion et parfois d’extraversion, car ils sont nécessaires pour notre bien-être. L’introversion est à l’exemple de la méditation où momentanément, nous-nous extrayons du monde qui nous entoure. Pour cela, nous avons besoin de solitude, de silence et de calme. En nous isolant du bruit et de l’agitation, nous favorisons la réflexion, l’introspection, l’inspiration et la créativité, comme le peintre devant sa toile.
Selon moi, la tendance à l’introversion dans la manière d’être, est peut être favorisée par le milieu où se développe le caractère. Le fait de se retirer « du monde extérieur », peut être le signe d’une réalité frustrante manquant de « saveur » et peut être même, fait peur. Le repliement sur soi vers un univers intérieur, amène l’introverti à vivre centré sur son monde, celui de ses pensées, émotions… et où l’imaginaire est roi, une manière sans doute pour lui de se sentir sécurisé. Ce repli sur soi est comme une sorte « d'évasion», où il s’extrait du moins en état de présence, momentanément du monde qui l’entoure. Dans l’introversion, il y a une certaine réserve à extérioriser les sentiments, de même pour les émotions qui sont intériorisées.
Contrairement aux extravertis qui eux se sentent à l’aise dans un environnement social parfois agité et bruyant, les introverti(e)s se sentent dans leur élément dans un environnement calme, l’agitation et le bruit leurs sont hostiles.
Les personnes introverties sont talentueuses, beaucoup de personnages célèbres ont offert au monde leurs créativités émanant de leur univers.
Chez l’enfant introverti, il est souhaitable de respecter sa sensibilité dans des activités de groupes, comme les art martiaux, le dessin, la peinture…, une manière de l’aider à se sociabiliser dans le plus grand respect de sa différence.
La timidité peut devenir pathologique et revêtir une anxiété sociale.
Un part de timidité que j’appelle être réservé, existe chez la plupart d’entre-nous, elle devient une problématique lorsqu’elle affecte notre vie au point de l’handicaper.
La timidité est un trouble émotionnel qui provient d’un manque d’assurance et d’affirmation de soi, qui a pour effet d’engendrer un manque de confiance en soi dans les rapports relationnels. Elle repose sur la peur du jugement social et elle est vécue comme une souffrance pour celui ou celle qui la vit.
Dans la timidité, on peut percevoir de la pudeur, de la gêne, de l’embarras de l’appréhension, de la crainte parfois... Divers complexes et/ou honte, contribuent à mettre mal à l’aise. Un timide a du mal à aller vers les autres et à se sociabiliser.
Généralement, au fil du temps la timidité s’estompe ou se surmonte, mais il y a parfois des personnes qui restent socialement inhibées pouvant développer une phobie sociale et des troubles de l’anxiété, qui les rendent vulnérables aux situations stressantes. Lorsque l’anxiété domine, le recours au repli sur soi ou à l’évitement permet de ne pas se confronter à ses peurs. La fuite et l’évitement, sont des solutions de défense. Lorsque la peur est insurmontable, cette stratégie est la seule issue, pour organiser sa vie.
La timidité peut prendre naissance dans la petite enfance, dans un milieu prédisposant.
L’environnement dans lequel évolue un enfant est un élément à prendre en compte dans le syndrome de la timidité. Tout est une question de dosage dans l’éducation. Si par exemple l’enfant est trop « couvé », surprotégé et peu en relation avec les autres, il n’a pas l’occasion de se heurter à des expériences où il peut s’affirmer et développer la confiance en lui. De fait, lorsqu’il doit faire face seul à des situations d’autonomie comme à la maternelle, cet environnement lui semble menaçant et il est dans l’incapacité d’aller vers les autres.
De même lorsqu’il est sans cesse dévalorisé, c’est un frein à l’estime de soi et à la confiance en soi.
Ces enfants sont solitaires et souvent rejetés par les autres enfants, ce qui renforce leur timidité. S’ils font l’objet de moqueries, d’humiliations et de brimades, ils auront tendance à développer des complexes, tels que le complexe d’infériorité. Le rapport aux autres sera celui de dominant/dominé.
Le timide est un être émotif, doutant de ses capacités et qui, à la moindre occasion et parfois sans raison apparente, perd tous ses moyens lorsque c’est pathologique. Dans certains cas, il imagine qu’on lui veut du mal ou qu’il n’intéresse personne. Il a tendance à se dévaloriser et à se sous-estimer. Malgré un désir d’échanges avec autrui, il fuit le contact, car toute situation l’expose au regard et au jugement. Il a une peur, pour ne pas dire panique, d’être observé et jugé.
Le regard de l’autre l’affecte profondément, il n’ose communiquer par peur d’être vu. Il est très angoissé lorsqu’il doit s’exprimer en public, car il se sent sous les feux de projecteurs où tous les regards sont braqués sur lui. Son attitude est craintive, il est mal à l’aise, souvent rougit et devient maladroit. Son corps exprime son malaise par divers troubles: tensions musculaires, pieds qui se dérobent, bouffées de chaleur, problèmes respiratoires, sensation de vertige, cœur qui palpite, boule au ventre, gorge nouée, tremblements, regard fuyant, etc. Il n’y a que dans un environnement affectif est familier qu’il se sent rassuré et sécurisé.
Il faut bien prendre conscience qu’une timidité peut devenir pathologique si elle n’est pas prise en considération. Elle peut mener à la dépression, affecter les relations, la vie sentimentale et professionnelle, car le sujet qui en est l’objet sera dans l’évitement pour ne pas être confronté à ses peurs.
En milieu scolaire, un enfant timide n’osera pas lever le doigt pour se faire expliquer ce qu’il n’a pas compris, bloqué par la peur du regard porté sur lui. L’enseignant doit le mettre en confiance et l’aider à gagner en estime de soi, sinon il y a un risque d’échec scolaire.
L’adolescence est très difficile à vivre pour l’ado timide, car c’est la période de la puberté où s’opèrent des changements physiques.
Ces adolescents filles et garçons, tentent souvent de cacher leurs corps dans des vêtements amples, car cette modification corporelle les met mal à l’aise. Il arrive que des ados fassent un rejet de leur corps qui se transforme, et l’acné juvénile accentue ce rejet.
Cette timidité doit être prise sérieusement en compte par l’entourage, avant que ce mal-être ne les incite à un repli sur soi, ou à se tourner vers des substituts (alcool ou drogues) pour les aider à annihiler leur complexe, pouvant entraîner des conséquences pour leur devenir.
Ces ados ont bien du mal à gérer leur stress et cachent difficilement leur émotivité. Leur manque d’assurance les fragilise dans un contexte où ils doivent s’exprimer en public et sont victimes d’un trac qui les panique. Leur organisme tout entier en est bouleversé, et ils en arrivent à perdre tous leurs moyens, ce qui aggrave leur angoisse. Plus ils sont en prise à la panique et plus ils éprouvent de la honte envers eux-mêmes.
Ce n’est déjà pas facile pour un grand nombre de personnes, à devoir faire face au regard de l’autre, c’est encore plus stressant pour un timide, car il se sent dévisagé. Ne pouvant « combattre » sa timidité, il est enclin à se dévaloriser et se nier.
Il est tout à fait possible de vaincre la timidité.
Il existe diverses techniques qui aident à la vaincre. La gestion du stress est une façon d’apprivoiser les émotions. Une des méthodes consiste à se confronter aux situations difficiles, particulièrement stressantes. La répétition de ces confrontations diminue les appréhensions et au final, il y a plus d’aisance dans la communication et cela rehausse l’estime de soi.
Des ateliers de théâtre sont aussi très bénéfiques pour aider à gérer le trac et à gagner en assurance et en confiance en soi. Les techniques de communication permettent également de gérer le stress.
Pour conclure, l’introversion est caractéristique d’une personne qui se sent bien dans sa solitude. L’introverti, bien que se sentant en marge, n’est pas en souffrance dans un environnement social, alors que pour la timidité, la personne qui a ce trouble en souffre. L’introverti ou le timide bien que d’apparence discrète et réservées, ne sont pas dénués de jovialité et de gentillesse. Les timides dégagent un certain charme qui les rend parfois « craquants ». Il n’en reste pas moins qu’ils aspirent à plus d’extraversion, afin de plaire et de séduire.
Il est important d’être en paix avec soi-même en assumant et en respectant sa nature profonde quels que soient les traits de caractère de chacun et ce, quoiqu’il en plaise ou en déplaise à autrui, il faut s’émanciper du regard de l’autre. En étant congruent avec soi-même, cela favorise une liberté d’être dans les relations interpersonnelles. Il suffit parfois simplement, d’adapter sa communicabilité aux circonstances.
Il est souhaitable de percevoir à travers ce que nous considérons comme étant nos faiblesses, des forces. N’oublions pas que les « défauts », peuvent être aussi des « qualités », tout dépend de la perception que l’on en a et de la valeur que l’on se donne.
Ainsi que l’on soit introverti ou timide, il est possible d’être heureux.
http://se-ressourcer.over-blog.com/article-timidite-ou-introversion-115678059.html
Invité- Invité
Re: news lifes :)
Vous connaissez mon intérêt pour lescroyances, que je considère être la pierre angulaire dans tout processus dechangement. Pour rappel, une croyance est une pensée construite et très personnelle dont nous avons l’intime conviction qu’elle est valide, vraie, réelle, authentique et véritable et qui nous sert de repère dans nos actes quotidiens, notre vision du monde, nos jugements sur nous-mêmes, les autres ou le temps. Parfois, voire même souvent, nos freins, nos blocages, nos difficultés quotidiennes sont issues de certaines de ces croyances qui se qualifient alors de limitantes. Voyons cette semaine, le top 10 des croyances limitantes sur nous-mêmes et quelques pistes pour les ramollir un peu.
A noter qu’il n’y a pas une croyance plus limitante qu’une autre; elles le sont toutes à priori et à des degrés divers pour chacun. Aussi, ne regardez pas le classement comme une échelle d’importance. Celui-ci est simplement établi en fonction de la récurrence des croyances entendues lors de séances de coaching… ou dans lesquelles je me suis reconnu à un moment donné de ma vie.
Ah! la nouveauté, le changement, l’originalité; Un grand classique dans les freins à l’évolution d’un individu, d’une équipe ou d’une organisation. Pourtant, un philosophe grec du nom d’Héraclite d’Ephèse disait que “Rien n’est permanent, sauf le changement”. C’est beau!
Et puis il parait que le changement c’est maintenant, alors…
Et puis il parait que le changement c’est maintenant, alors…
Question: « Comment pouvez-vous essayer quelque chose de nouveau en respectant votre besoin de sécurité? »
J’en connais qui ont été poursuivi en justice pour discrimination et pour moins que ça :-). Cette croyance est la conséquence d’une autre, plus générale, qui part du principe que l’apprentissage n’est possible que pendant nos études et point barre. Dès que la vie active commence, l’apprentissage serait une page de tournée. Pas d’accord…
Question: « Comment pouvez-vous apprendre quelque chose maintenant en respectant votre rythme de vie?«
Déjà, la réussite est un concept trop vague pour s’y appuyer assurément. Le billet de la semaine dernière nous a proposé quelques éclairages sur ce sujet. Ensuite, la créativité est un autre concept hyper large. Il va de “Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir?” à “Comment construire un building rotatif en fonction de la course du soleil à Dubaï”. J’invente rien… Vidéo
Question: “Comment obtenir ce que que voulez avec les compétences dont vous disposez actuellement?”
Un must et grand classique pour se mettre une pression d’enfer et, soit remettre au lendemain le début d’un projet, une décision à prendre ou un choix à faire, soit y laisser sa santé pour (de toute façon) ne pas être satisfait du résultat produit. Là, ça sent le vécu…
Question: “Comment avancer dans vos projets, choix, décisions en tenant compte des risques et des obstacles possibles et en respectant votre propre écologie?”
Voici une croyance très ancrée dans le milieu sportif. C’est même devenu un slogan célèbre avec le “no pain, no gain” auquel j’ai été moi-même longtemps attaché, que dis-je, accroché comme un hameçon dans la joue d’un poisson. Cette croyance se retrouve aussi et souvent dans le milieu professionnel où malheureusement ce n’est pas forcément celui qui veut, qui souffre… si vous voyez ce que je veux dire.
Question: “Quelles sont les autres options à envisager pour avoir droit à ce que vous voulez?”
Et avant d’être mort, le seigneur de La Palisse était encore en vie Cette croyance limitante présente le désavantage d’adopter, sans s’en apercevoir, une ou plusieurs stratégies de sabotage afin précisément de ne pas réussir ce qui a été entrepris. Ne rigolez pas, c’est plus fréquent que vous ne le pensez.
Question: “Comment pouvez-vous obtenir ce que vous souhaitez en restant aligné avec vos valeurs?”
Combien de fois ai-je entendu cette croyance ainsi que toutes ses déclinaisons possibles. Il n’y a qu’à voir la prolifération des sites de rencontres pour s’apercevoir que certains ont bien pris connaissance de cette croyance très répandue et l’ont exploitée à gogo. Bonjour les vendeurs de pelles…
Question: “Comment pouvez-vous rencontrer des gens en utilisant les autres qualités que vous possédez déjà?”
Voici une autre croyance pouvant être limitante si ce fameux regard est blessant ou au mieux inexistant. Nous voyons clairement ici que je n’ai aucune prise sur l’état dans lequel je me trouve. C’est un peu comme si je laissais la télécommande de mes états émotionnels à tout un chacun. Allez-y les gens, amusez-vous avec mes émotions, c’est cadeau!!
Question: “Qui souhaitez-vous être pour vous sentir heureux?”
Nous atteignons là une croyance limitante très répandue et source de bien des frustrations pour de nombreuses personnes. En premier lieu il est intéressant de faire une distinction entre “ne pas ETRE capable de…” qui engage lourdement toute l’identité de la personne et “ne pas AVOIR les capacités de…” qui est quand même plus léger à porter car ciblé sur une ou plusieurs compétences non encore apprises ou acquises.
Question: “Comment pouvez-vous réaliser ce projet en vous sentant plus sûr de vos compétences et de vos capacités?”
J’ai placé cette croyance en premier car, à mes yeux, elle représente bien ce que peut être un état de rigiditévis à vis de soi-même. Et en même temps, le simple fait de l’énoncer est encourageant car il y a au moins une minuscule prise de conscience qu’une situation pourrait être vue ou vécue différemment si la personne n’était pas dans ce carcan auto-modelé.
Question: “Est-il trop tard pour devenir celui que vous auriez pu être?” (inspiré d’une citation de George Eliot de son vrai nom Mary Anne Evans, romancière britannique du XIX ème siècle)
Cette liste de croyances est bien sûr non exhaustive, et les questions pour les ramollir sont quelques exemples parmi des centaines. Elles ont pour objectifs de proposer un autre point de vue au propriétaire sur sa représentation de lui-même et lui permettre, peut-être, de le faire évoluer vers une croyance un peu plus aidante. Qui sait?
http://www.leblogdesrapportshumains.fr/top-10-des-croyances-limitantes-sur-soi-meme/La pédagogie est l'art de la répétition ou l'inverse
Ben oui mais si l'autre se fait des films ?
Ben ça t'empêche pas de l'amener au ciné, si le film est bon, il devrait se taire au moins 1 heure 30
Invité- Invité
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