Gentillesse / Faiblesse

Bien souvent on me le dit : tu es trop gentil. Il est vrai que je suis très poli. Que je dis toujours svp merci de rien je vous en prie, que je tiens toujours la porte, et d'autant plus s'il s'agit de personnes âgées. Je n'ose pas même contredire quelqu'un, tant qu'il n'a pas fini son discours (et encore, si j'ai à le contredire, je le fais avec délicatesse, avec souplesse. enfin, j'essaie. ou je me tais). Je baisse les yeux la plupart du temps aussi pour ne pas risquer de froisser la personne qui me fait face.
Mais, au fond de moi, je bouillonne pourtant. Je suis très en colère contre ce monde, et ce depuis toujours. Très en colère contre ce mode de vie. Quand j'étais petit j'en voulais aux grands. Maintenant que j'ai grandi, je m'en veux surtout à moi-même. Et puis toujours aux anciens.
Alors je me suis un peu révolté. Mais là ça n'allait plus. Le gentil chien chien qui fait wouf waf soudainement et montre ses dents est devenu enragé, faut le faire piquer. Par chance, par beaucoup de chance, j'ai échappé à la grosse piqûre.
Mais j'ai compris, je suis redevenu gentil, sage comme une image, y'a pas photo.

Mais est-ce vraiment de la gentillesse, de la politesse, ou plus une sorte de soumission, de faiblesse ?

Je suppose que c'est un peu des deux. J'aimerai que tout le monde soit gentil, aimable, poli, charmant même. Alors je m'efforce de le faire, me disant que c'est la seule façon. "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent" alors peut-être que si je fais aux autres ce que j'aimerai qu'ils fassent .. Mais bien sûr que non. Le monde ne tourne pas comme ça. J'ai bien voulu croire aux énergies cosmiques, à Dieu et au diable, à la positive attitude etc, mais... ça n'empêche pas la guerre autour de moi.

Alors j'ai peur. J'ai peur de moi. J'ai peur des autres. Je me dis qu'il suffirait de la pire des injustices à mon égard pour que je déraille carrément. D'un autre côté je vois bien que je subis depuis toujours ces injustices sans rien dire, parce qu'il semble qu'elles furent calculées de la sorte, de façon à passer tout en douceur, progressivement, pour que justement il n'y ait pas de révolte trop importante (enfin là, je suis parano.. isn't it ?), alors je me dis qu'il ne peut y avoir d'injustice suffisamment importante pour que je perde ce semblant de contrôle. Ensuite, je n'en sais rien, parce que des fois, j'ai envie de péter des gueules tellement je suis choqué de la bêtise que j'entend. Mais je suis trop gentil hein alors surtout pas, je prend sur moi. Et puis je ne sais pas me battre. Et puis j'ai peur des autres. Je prends toujours des pincettes lorsque je leur parle. J'ai peur qu'un truc pète dans leur cerveau, une ou deux autres tours tiens pourquoi pas, et puis, paf, la guerre inutile, absolue, cruelle et sauvage est déclarée. De tout le monde contre tout le monde. Alors d'un côté il y aura des gens comme moi, des (gentils) qui n'avaient pas trop d'autres choix que de se plier aux règles, parce que même si ils avaient la conscience, ils n'avaient pas les couilles comme on dit hein autant parler franchement, ils n'avaient pas les couilles de se battre contre ce système, et de l'autre côté il y aura ceux qui en ont, des couilles, et des grosses, suffisamment grosses pour compenser la taille de leur cerveau.




Et puis, et puis, et puis.... je me rends compte comme j'écris, quand même. Et puis je ne suis pas seul. Alors je fais confiance, et je continue ma pseudo-gentillesse. C'bon, y'en a d'autres qu's'occupent d'tout ! Keep Calm and Don't Panic !
Mais bon, j'avoue y penser assez régulièrement malgré tout, à une f***ing bombe nucléaire qui rase tout et hop hop hop on recommence avec de bonnes bases, si possible.
Enfin bref, voilà quoi, je m'emballe. Gentil moi ? L'un de mes meilleurs potes aujourd'hui disparu (de ma circulation) me disait qu'il acceptait tant son côté sombre, méchant, que son côté gentil. Moi je ne peux pas. Mais d'un autre côté, demandez à mon chien si je ne lui ai toujours fait que des bisous et des caresses..
Un méchant ne regretterai probablement pas comme j'ai pu l’engueuler et lui mettre des grosses claques quand elle (c'est une chienne) faisait des conneries. Mais un gentil absolu saurait lui faire comprendre que c'était mal, d'une autre manière.. Enfin, je suppose. C'est Bouddha qui le dit, et Jésus, et tous les autres gentils qui prêchent la bonne parole.


reBref, mes excuses pour ce messages finalement farfelu. J'aime écrire. Ah oui, je m'excuse tout le temps aussi, et j'ai appris, à la parole du moins, à ne plus dire "excuse-moi" qui est impératif mais "je te demande pardon" ... Certains diraient que je me casse vraiment la tête pour rien. Mais bon, quand j'entend des choses comme "t'es égoïste, c'est tout le temps toi toi toi..." je me dis que peut-être, malgré le cœur que j'ai sur la main (dans tous les sens du terme), je suis faux, je suis juste faible, et peut-être même malade.
Moi j'aurai bien dit que c'est le monde qui est malade mais on va encore me dire que je rejette la faute sur autrui.

C'est très difficile, en tout cas, même impossible, d'arrêter de penser. De se torturer l'esprit à savoir si on fait les choses gentiment ou pas, bien ou pas.



“Le problème avec le monde, c'est que les gens intelligents sont pleins de doutes tandis que les plus stupides sont pleins de confiance.”
― Charles Bukowski

Affirmer cette phrase ne fait-elle pas de moi une personne stupide ? AAarghhh !

Quand je regarde le ciel en pleine journée, je vois plein de petites étincelles, des milliards, de partout, comme s'il s'agissait d'un ciel virtuel, électrique, d'un écran, d'une window de windows. Alors peut-être qu'en fait, je suis autant superficiel que tout autour de moi ? Zut.

quand je lis ca je me reconnais... avant. la peur de sa colere, de blesser l autre et en meme temps l envie d en scotcher un contre le mur et de taper dessus jusqu a ce qu il demande grace. le plus dur ? apprendre a ne plus dire excuse moi et oui systematiquement. tu dis que les injustices sont calculees ? peut etre peut etre pas. combien de fois je me suis fait marche dessus "parce qu il est intelligent qu il comprendra". il y a 10 ans tout a change je me suis retrouve face a quelqu un qui faisait n importe quoi, qui en etait meme dangereux. en face moi je ne disais rien comme toi. j ai pete les plombs a force d accumulation, et fait une depression et la... ... "pourquoi tu te tortures pour le bien etre de ces gens ? ils ont rien a foutre de toi !". la pour la premiere fois de ma vie j ai envoye bouler mes principes. mon etat me rendait inapte au travail mais les mecs continuaient a charger la mule et celle ci s est couchee et n a plus bouge plus rien ne marchait. depuis quand je vois que l autre en face me manque de respect, se fout de moi je lui signale au debut gentillement qu il va trop loin, puis de maniere explicite qu il va se faire agresser physiquement( ils n ont jamais eu besoin que j aille plus loin). il faut apprendre a fixer des limites a dire "je ne suis pas un tapis ni une serpiere!" ca se passera mieux.

ouais ça me parle aussi ^^ je sais pas si c'est de la faiblesse. se laisser à la brutalité c'est pas bon non plus mais aujourd'hui beaucoup confondent force et brutalité justement.
ptete qu'on a trop pris l'habitude de prendre sur nous et les autres considèrent que c'est naturel, que c'est un dû, que c'est acquis... des fois j'ai l'impression d'être 1 hulk en puissance qui va exploser... mais je me contient (sauf la semaine dernière avec le pole emploi ^^)