L'angoisse existentielle - débat
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Re: L'angoisse existentielle - débat
On s'en doutait un peu...
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: L'angoisse existentielle - débat
J'appelle ça embrasser la main de son bourreau. C'est une échappatoire comme une autre.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
Ah, du nouveau !
Ce vide c'est pas seulement ça, l'éphémère du battement d'aile d'un papillon.
Lorsque j'avais 16 ans, je me suis déscolarisé sans prévenir personne (y compris moi-même) et me suis enfermé dans ma chambre pendant plusieurs semaines, comme l'ado de base que j'étais. C'était parti de rien, hein, j'avais juste loupé une énième fois ce bus qui menait au lycée.
Dans la forme, c'était très banal, mais pas dans ce qui se jouait à l'intérieur :
Un jour de cette période, je fumais ma clope dehors, je regardais mon chat couché dans les graviers du jardin de mes parents.
Je ne voyais plus mon matou affectueux, mais un tas de molécules emboîtées. Son ronronnement, n'était alors plus un apaisement, mais le produit d'une mécanique biologique, nécessité d'oxygène, rejet, action du bulbe rachidien, déploiement des poumons, l'organique de la cause à son effet. Bref, le déterminisme.
A ce moment là, ce chat et les graviers sur lesquels il gisait, c'était la même chose. Ni plus ni moins. Un agglomérat chimique, la différence étant simplement une affaire d'échelle temporelle : l'un généalogique, l'autre géologique. Et je me suis vu moi, mes mains, une maille composée de 99,9999% de vide. Un caillou alternatif. Cette pensée elle-même était le produit de la somme de mes expériences passées, qu'un bordel d'équations aseptisées n'aurait potentiellement aucune peine à décrire. J'avais 0 libre-arbitre, j'étais prisonnier de ma nature.
J'étais ce petit machin fortuit, un point infinitésimal sur une planète de 40.000 km de circonférence. Peuplée de milliards d'autres petits machins fortuits, dont les milliards étaient malgré tout écrasés par la quantité d'étoiles qui hantent l'univers. Et pourtant, lui aussi, avait droit à son 99,9999% de vide.
Dépersonnalisation et déréalisation, ruminations indésirables en ont dit une bonne dizaine de psys. Quelle bande de cons.
A cette époque j'ai cherché Dieu un peu partout. J'ai tellement souhaité l'apercevoir dans une étoile filante brisant les cieux, ou une épiphanie, peu importe, n'importe quoi qui m'entourloupe suffisamment.
Aussi à 18 ans ai-je commencé à me débattre : l'amour fou d'illusions avec une asperger eidétique, itinérance, flirtant avec la clochardisation, expérimentations, rencontres de nombreux êtres brillants (Mensa, ZC), les bouteilles de vodka enfilées seul en une soirée, perte de notion du jour et de la nuit, du bien et du mal, de la notion de soi et de l'avenir, catharsis de recherche mathématique, poésie, ou bien shoot aux jeux et à l'insomnie, tout pour ne plus penser.
Est venu un moment où j'avais envie de crever, maintenant. Me rappelle ce chemin de croix, le jour où dans un ultime sursaut d'instinct de survie, j'ai marché des kilomètres dans un état de putrescence pour me faire interner dans le premier HP que j'avais trouvé sur le net. Deux semaines seulement, "Dieu" soit loué.
Bipolarité de type 1, selon un spécialiste de la question, après une heure de consultation en deux séances. Quel con.
Puis, le calme après la tempête. Le vide, le véritable. Quelques sursauts de vie, car j'ai une farouche volonté de vivre, mais inévitablement, après quelques mois d'inactivité totale à ne pas dormir, couché dans un lit chez mes parents, vient la question très pragmatique : je continue ou je jette l'éponge ? Rassembler ses dernières forces pour y répondre de façon avisée. Et décider de vivre.
Avoir la conviction inébranlable que rien a de sens et le faire quand même et donnant du sens soi-même, auto-suggestion. "Apprendre" très froidement à éprouver du plaisir, se renseigner sur le fonctionnement de l'esprit pour mener cette satanée mécanique biologique à être contente de sa condition. Sérotonine, dopamine, ocytocine.
L'Atarax, Abilify, Risperdal ou assimilé, rien n'a fonction mieux que la simple force de mon esprit face à des réflexions sensées. Qui font cher mal au cul, qui rendent très seul (même ici) mais qui ont leurs réponses. Que je développerai pas dans ce texte parce que repenser à tout ça m'a un peu fatigué.
Aujourd'hui, je ne prends plus de médicament. Les sevrages répétés, contre l'avis des spécialistes ou des proches, ont été une prouesse de lucidité.
Aujourd'hui, je bricole jour après jour des astuces pour insuffler ce sens, les régressions me gagnent parfois, mais jusqu'à présent de façon assez superficielle, et en fin de compte bien dérisoire en comparaison de mon expérience.
Aujourd'hui, j'espère apporter quelque chose au monde, à ma petite échelle.
Numero6 a écrit:
Cette brûlante sensation de vide est présentée comme la conséquence d'une trop grande lucidité. Plus moyen de s'illusionner, plus moyen d'oublier la présence du vide, comme si les distractions terrestres était impuissantes à calmer cette angoisse du vide. Je trouve que c'est une vision petite bite mollassone.
Que notre vie s'écoule entre deux battements de paupières, c'est une notion accessible à un gamin de 6 ans. Notre mort est certaine. L'espèce humaine ne sera plus qu'un vide renvoyé au néant au premier caprice d'un soleil vieillissant.
Il y a bien autre chose que la banale lucidité.
Ce vide c'est pas seulement ça, l'éphémère du battement d'aile d'un papillon.
Lorsque j'avais 16 ans, je me suis déscolarisé sans prévenir personne (y compris moi-même) et me suis enfermé dans ma chambre pendant plusieurs semaines, comme l'ado de base que j'étais. C'était parti de rien, hein, j'avais juste loupé une énième fois ce bus qui menait au lycée.
Dans la forme, c'était très banal, mais pas dans ce qui se jouait à l'intérieur :
Un jour de cette période, je fumais ma clope dehors, je regardais mon chat couché dans les graviers du jardin de mes parents.
Je ne voyais plus mon matou affectueux, mais un tas de molécules emboîtées. Son ronronnement, n'était alors plus un apaisement, mais le produit d'une mécanique biologique, nécessité d'oxygène, rejet, action du bulbe rachidien, déploiement des poumons, l'organique de la cause à son effet. Bref, le déterminisme.
A ce moment là, ce chat et les graviers sur lesquels il gisait, c'était la même chose. Ni plus ni moins. Un agglomérat chimique, la différence étant simplement une affaire d'échelle temporelle : l'un généalogique, l'autre géologique. Et je me suis vu moi, mes mains, une maille composée de 99,9999% de vide. Un caillou alternatif. Cette pensée elle-même était le produit de la somme de mes expériences passées, qu'un bordel d'équations aseptisées n'aurait potentiellement aucune peine à décrire. J'avais 0 libre-arbitre, j'étais prisonnier de ma nature.
J'étais ce petit machin fortuit, un point infinitésimal sur une planète de 40.000 km de circonférence. Peuplée de milliards d'autres petits machins fortuits, dont les milliards étaient malgré tout écrasés par la quantité d'étoiles qui hantent l'univers. Et pourtant, lui aussi, avait droit à son 99,9999% de vide.
Dépersonnalisation et déréalisation, ruminations indésirables en ont dit une bonne dizaine de psys. Quelle bande de cons.
A cette époque j'ai cherché Dieu un peu partout. J'ai tellement souhaité l'apercevoir dans une étoile filante brisant les cieux, ou une épiphanie, peu importe, n'importe quoi qui m'entourloupe suffisamment.
Aussi à 18 ans ai-je commencé à me débattre : l'amour fou d'illusions avec une asperger eidétique, itinérance, flirtant avec la clochardisation, expérimentations, rencontres de nombreux êtres brillants (Mensa, ZC), les bouteilles de vodka enfilées seul en une soirée, perte de notion du jour et de la nuit, du bien et du mal, de la notion de soi et de l'avenir, catharsis de recherche mathématique, poésie, ou bien shoot aux jeux et à l'insomnie, tout pour ne plus penser.
Est venu un moment où j'avais envie de crever, maintenant. Me rappelle ce chemin de croix, le jour où dans un ultime sursaut d'instinct de survie, j'ai marché des kilomètres dans un état de putrescence pour me faire interner dans le premier HP que j'avais trouvé sur le net. Deux semaines seulement, "Dieu" soit loué.
Bipolarité de type 1, selon un spécialiste de la question, après une heure de consultation en deux séances. Quel con.
Puis, le calme après la tempête. Le vide, le véritable. Quelques sursauts de vie, car j'ai une farouche volonté de vivre, mais inévitablement, après quelques mois d'inactivité totale à ne pas dormir, couché dans un lit chez mes parents, vient la question très pragmatique : je continue ou je jette l'éponge ? Rassembler ses dernières forces pour y répondre de façon avisée. Et décider de vivre.
Avoir la conviction inébranlable que rien a de sens et le faire quand même et donnant du sens soi-même, auto-suggestion. "Apprendre" très froidement à éprouver du plaisir, se renseigner sur le fonctionnement de l'esprit pour mener cette satanée mécanique biologique à être contente de sa condition. Sérotonine, dopamine, ocytocine.
L'Atarax, Abilify, Risperdal ou assimilé, rien n'a fonction mieux que la simple force de mon esprit face à des réflexions sensées. Qui font cher mal au cul, qui rendent très seul (même ici) mais qui ont leurs réponses. Que je développerai pas dans ce texte parce que repenser à tout ça m'a un peu fatigué.
Aujourd'hui, je ne prends plus de médicament. Les sevrages répétés, contre l'avis des spécialistes ou des proches, ont été une prouesse de lucidité.
Aujourd'hui, je bricole jour après jour des astuces pour insuffler ce sens, les régressions me gagnent parfois, mais jusqu'à présent de façon assez superficielle, et en fin de compte bien dérisoire en comparaison de mon expérience.
Aujourd'hui, j'espère apporter quelque chose au monde, à ma petite échelle.
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: L'angoisse existentielle - débat
JeanMath a écrit:
Un jour de cette période, je fumais ma clope dehors, je regardais mon chat couché dans les graviers du jardin de mes parents.
Je ne voyais plus mon matou affectueux, mais un tas de molécules emboîtées. Son ronronnement, n'était alors plus un apaisement, mais le produit d'une mécanique biologique, nécessité d'oxygène, rejet, action du bulbe rachidien, déploiement des poumons, l'organique de la cause à son effet. Bref, le déterminisme.
A ce moment là, ce chat et les graviers sur lesquels il gisait, c'était la même chose. Ni plus ni moins. Un agglomérat chimique, la différence étant simplement une affaire d'échelle temporelle : l'un généalogique, l'autre géologique. Et je me suis vu moi, mes mains, une maille composée de 99,9999% de vide. Un caillou alternatif. Cette pensée elle-même était le produit de la somme de mes expériences passées, qu'un bordel d'équations aseptisées n'aurait potentiellement aucune peine à décrire. J'avais 0 libre-arbitre, j'étais prisonnier de ma nature.
J'étais ce petit machin fortuit, un point infinitésimal sur une planète de 40.000 km de circonférence. Peuplée de milliards d'autres petits machins fortuits, dont les milliards étaient malgré tout écrasés par la quantité d'étoiles qui hantent l'univers. Et pourtant, lui aussi, avait droit à son 99,9999% de vide.
Dépersonnalisation et déréalisation, ruminations indésirables en ont dit une bonne dizaine de psys. Quelle bande de cons.
Ca m'a duré des années cette phase ^^ Ah merde faut voir des psys dans ce cas ? Diantre, je m'en suis abstenu, j'avais la drogue (plus cher mais moins chiant).
Trop paresseux et trop douillet pour aller comme toi dans certaines expériences "limites", cependant.
Et puis les rateaux à la chaine me tenait un minimum attaché à notre petite réalité, avec le recul, je me dis qu'heureusement qu'il y a avait ça ^^
C'est la rencontre avec mon ex qui m'a tiré de mon apathie. Elle était encore plus barré et plus mal que moi, du coup j'ai trouvé du sens à essayer de l'aider. Ca n'a pas trop mal marché... jusqu'à l'impasse prévisible 10 ans après... maintenant je vivote, je bricole, on verras bien pour la suite ^^
(euh je précise, ton post est excellent... et oui tu apportes des choses au monde : ne serait-ce qu'ici, des pavés tout à fait intéressant )
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
JeanMath a écrit:J'avais 0 libre-arbitre, j'étais prisonnier de ma nature.
Il y a des jours où je me demande si l'on n'est pas en quête d'une entité bienveillante qui nous délivre de la culpabilité, celle née de l'impuissance d'échapper à notre propre prison, de n'être jamais autre chose que nous-mêmes.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: L'angoisse existentielle - débat
Numero6 a écrit:JeanMath a écrit:J'avais 0 libre-arbitre, j'étais prisonnier de ma nature.
Il y a des jours où je me demande si l'on n'est pas en quête d'une entité bienveillante qui nous délivre de la culpabilité, celle née de l'impuissance d'échapper à notre propre prison, de n'être jamais autre chose que nous-mêmes.
Si.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
On peut facilement confondre l'intensité de ce ressenti avec la vérité.
Pour la plupart des gens, il y a un rapport entre puissance, et vérité. Ce travers va même se cacher dans de tous petits coins.
On parle parfois de crises de panique. Personnellement, j'en ai vécu (et c'était bien plus des attaques de terreur) même à la suite de ma conversion et jusqu'à aujourd'hui. Mais cela n'a jamais réusssi à entraîner mon adhésion. Ces attaques, quand j'ai compris que ce n'était que cela, j'ai appris à les contrôler, une fois que j'ai réalisé que ce n'était qu'une sensation. Quand ça rôde je me dis, "ah, oui, la sensation !" et ça retombe comme un soufflé.
Il n'y aurait pas de désespoir sans un fond d'espoir. Je crois que le désespoir est à l'espoir ce que l'ombre est à la lumière. Il n'y aurait pas l'un sans l'autre.
Mais peut-être que la différence entre nous, c'est que moi je me suis dis: "nan nan nan saloperie, c'est pas toi qui auras le dernier mot !"
Pour la plupart des gens, il y a un rapport entre puissance, et vérité. Ce travers va même se cacher dans de tous petits coins.
On parle parfois de crises de panique. Personnellement, j'en ai vécu (et c'était bien plus des attaques de terreur) même à la suite de ma conversion et jusqu'à aujourd'hui. Mais cela n'a jamais réusssi à entraîner mon adhésion. Ces attaques, quand j'ai compris que ce n'était que cela, j'ai appris à les contrôler, une fois que j'ai réalisé que ce n'était qu'une sensation. Quand ça rôde je me dis, "ah, oui, la sensation !" et ça retombe comme un soufflé.
Il n'y aurait pas de désespoir sans un fond d'espoir. Je crois que le désespoir est à l'espoir ce que l'ombre est à la lumière. Il n'y aurait pas l'un sans l'autre.
Mais peut-être que la différence entre nous, c'est que moi je me suis dis: "nan nan nan saloperie, c'est pas toi qui auras le dernier mot !"
- Spoiler:
- EDIT. Vous me permettez une parabole ? "Un jour pierre marche sur l'eau. Mais devant le vent et les vagues, il commence à couler. Jésus le récupère au vol en lui disant "Homme de foi, pourquoi as-tu douté ?"
L'eau (dans la bible) symbolise l'engloutissement dans l'indifférencié, un "grand tout" impersonnel et tumultueux. Bien.
Maintenant imaginez que Pierre réponde à Jésus: " Il n'y a que l'eau, que la dissolution de la personne dans l'indifférencié. Je vais faire la paix avec ce qui m'engloutit, accepter et abandonner, me dissoudre et tout sera bien."
A mon avis il aurait servi de p'tit dej aux poissons. Je dis ça pour illustrer le fait que je pense qu'il y a pour tout homme des combats ontologiques à mener, et que baisser les bras à la zen en acceptant son sort est possible, mais pas forcément souhaitable.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
T'as bouffé du lion mon salaud.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: L'angoisse existentielle - débat
Nan, mais c'est ma zone de confort. En un seul mot.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
message censuré
Dernière édition par Roger le Sam 16 Déc 2017 - 22:52, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
T'es pas lessivé Roger ?
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: L'angoisse existentielle - débat
Ben l'un n'empêche pas l'autre.
Il y a un truc particulier à propos du cerveau, c'est qu'on ne le peut pas à la fois analyser et en même temps éprouver des émotions.
(les émotions viennent de la zone du cerveau dite le "grelot", alors que l'analyse vient du cortex.) Il suffit d'un déséquilibre pour que le déséquilibré estime parfaitement plus réaliste et efficace sa "préférence". Ça n'en n'est pas moins un déséquilibre.
Il y a un truc particulier à propos du cerveau, c'est qu'on ne le peut pas à la fois analyser et en même temps éprouver des émotions.
(les émotions viennent de la zone du cerveau dite le "grelot", alors que l'analyse vient du cortex.) Il suffit d'un déséquilibre pour que le déséquilibré estime parfaitement plus réaliste et efficace sa "préférence". Ça n'en n'est pas moins un déséquilibre.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
Tu sais on n'est pas dans la Maya ou autre. On est dans la viande, dans des processus chimiques que tu ne contrôle pas plus que la croissance de tes cheveux ou de tes ongles. Cette idée que le cerveau fait tout est tout simplement fausse. Cette idée que nous sommes la cause de tout ce que nous vivons est fausse. Tout ça est faux. Il n'y a que pour quelques gourous que ces choses ont un sens.
C'est une lecture aberrante. Ce genre de spéculations scientifiquement discutables ont eu cours dans les années soixante, c'était une mode.
peut-être
Tout ça pour un "peut-être"...
Je ne pense pas que le cerveau puisse tout contrôler...tout seul le cerveau ne peut pas grand chose sauf s'illusionner.
Hé Fata comment veux-tu que j’émette autre chose qu'un peut-être sur cette intuition là au fond de moi,
ma certitude n'est qu'intérieure,
encore loin de la conscience totale.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: L'angoisse existentielle - débat
Le concept "d'illusion" lui-même relève des philosophies orientales.
Mais il est erroné: s'il y a bien des illusions TOUT N'EST PAS ILLUSION.
Mais il est erroné: s'il y a bien des illusions TOUT N'EST PAS ILLUSION.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
En effet, il s'agit d'abord d'un verbe, c'est-à-dire d'un jugement composé : quelqu'un s'illusionne au sujet de quelque chose. Je ne vois pas ce qu'on pourrait appeler l'illusion sinon le concept qui correspond à un tel jugement.
Quand on ressent, on peut s'illusionner quant à l'interprétation qu'on en donne, mais pas sur le fait qu'on ressente. Quand on pense, on peut s'illusionner quant au fait que notre pensée soit tellement personnelle; pourtant il des invariants dans le fait de penser, qui font que nous communiquons et que nous nous entendons avec les autres et que nous élaborons des solutions à ce que nous percevons comme des problèmes, et que ces solutions nous apportent un mieux-être.
C'est ce qui fait qu'une personne ayant davantage de capacités ne pourra s'illusionner davantage que dans la mesure où elle a la capacité de s'illusionner moins.
Quand on ressent, on peut s'illusionner quant à l'interprétation qu'on en donne, mais pas sur le fait qu'on ressente. Quand on pense, on peut s'illusionner quant au fait que notre pensée soit tellement personnelle; pourtant il des invariants dans le fait de penser, qui font que nous communiquons et que nous nous entendons avec les autres et que nous élaborons des solutions à ce que nous percevons comme des problèmes, et que ces solutions nous apportent un mieux-être.
C'est ce qui fait qu'une personne ayant davantage de capacités ne pourra s'illusionner davantage que dans la mesure où elle a la capacité de s'illusionner moins.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: L'angoisse existentielle - débat
Je me demande si l'angoisse existentielle ne viendrait pas du fait d'une incohérence que l'on perçoit en filigrane.
Je pourrais parler de ma foi également. Un long processus que j'ai commencé à partir de l'adolescence et qui m'a émerveillée profondément. Je me suis toujours dit que rien ne pourrait me détourner de ça, tellement c'était fort.
Et puis, le truc de la religion, ou plutôt ma façon de croire, est de rechercher au fond de moi la sincérité la plus totale. La mise à nu (qui ne peut se faire véritablement qu'en présence de quelque chose d'"autre"). Et c'est ainsi, en cherchant mon adhésion sine qua non, que quelque chose a commencé à miner le terrain, petit à petit. Le doute. Et si c'était encore une illusion ?
Je ne pouvais pas ne pas chercher aussi de ce coté là. J'avais fait le chemin vers la foi, mais il fallait que je conforte tout ça en supprimant ce doute.
J'ai fouillé du coté des vieilles civilisations, comme les Kogis qui vivent comme il y a plusieurs centaines d'années. C'est en fait, la dernière société précolombienne et qui fonctionne encore comme ils l'ont toujours fait. Leur "shaman" appelé "Mamu" est formé dès le plus jeune âge dans le noir, pendant 8 ans, 9 ans.. parfois beaucoup plus. Ce simple fait m'a posé beaucoup de questions. Pourquoi ?
Si ça n'était pas aussi important, depuis toutes ces années, ils auraient changé leurs façons de faire. C'est tout de même un peu violent et contre nature de maintenir un enfant dans le noir, alors qu'ils ont à cœur de responsabiliser tous les autres enfants dès tous petits. A leur confier par exemple, une poule, pour qu'ils apprennent les conséquences de leurs actes.
Que peut-on apprendre dans le noir ?
Je pense que le plus difficile est de passer au-delà de ce que l'on voit. Il y a autre chose derrière l'illusion que créent nos sens. Nous sommes construits, nous réfléchissons sur nos seuls sens, il faut donc aller chercher plus loin que les observations habituelles. Il faut pouvoir voir les traces de quelque chose d'invisible à nos sens.
Fata a écrit:J'ai beaucoup reculé sur l'idée que la solution viendrait de ma façon de penser, de me situer dans le monde.
Je pourrais parler de ma foi également. Un long processus que j'ai commencé à partir de l'adolescence et qui m'a émerveillée profondément. Je me suis toujours dit que rien ne pourrait me détourner de ça, tellement c'était fort.
Et puis, le truc de la religion, ou plutôt ma façon de croire, est de rechercher au fond de moi la sincérité la plus totale. La mise à nu (qui ne peut se faire véritablement qu'en présence de quelque chose d'"autre"). Et c'est ainsi, en cherchant mon adhésion sine qua non, que quelque chose a commencé à miner le terrain, petit à petit. Le doute. Et si c'était encore une illusion ?
Je ne pouvais pas ne pas chercher aussi de ce coté là. J'avais fait le chemin vers la foi, mais il fallait que je conforte tout ça en supprimant ce doute.
J'ai fouillé du coté des vieilles civilisations, comme les Kogis qui vivent comme il y a plusieurs centaines d'années. C'est en fait, la dernière société précolombienne et qui fonctionne encore comme ils l'ont toujours fait. Leur "shaman" appelé "Mamu" est formé dès le plus jeune âge dans le noir, pendant 8 ans, 9 ans.. parfois beaucoup plus. Ce simple fait m'a posé beaucoup de questions. Pourquoi ?
Si ça n'était pas aussi important, depuis toutes ces années, ils auraient changé leurs façons de faire. C'est tout de même un peu violent et contre nature de maintenir un enfant dans le noir, alors qu'ils ont à cœur de responsabiliser tous les autres enfants dès tous petits. A leur confier par exemple, une poule, pour qu'ils apprennent les conséquences de leurs actes.
Que peut-on apprendre dans le noir ?
Je pense que le plus difficile est de passer au-delà de ce que l'on voit. Il y a autre chose derrière l'illusion que créent nos sens. Nous sommes construits, nous réfléchissons sur nos seuls sens, il faut donc aller chercher plus loin que les observations habituelles. Il faut pouvoir voir les traces de quelque chose d'invisible à nos sens.
Chez les Kogis, c'est "Aluna", la pensée ou l'énergie qui a crée le "vivant". Certains enfants sont sélectionnés pour être "Mamu"; leur éducation vise à rentrer en relation avec l'esprit de chaque chose. Lorsque leur enseignement prend fin, le Mamu qui a accompagné son élève prononce alors la phrase rituelle :
"Tu as appris à voir à travers les montagnes, à travers le coeur des hommes, tu as appris à regarder au-delà des apparences, maintenant tu es un mamu."
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: L'angoisse existentielle - débat
Pourquoi ce réflexe respiratoire, ce cœur qui bat sans aucune volonté, et ces pensées qui émergent ?
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Bimbang a écrit:Je me demande si l'angoisse existentielle ne viendrait pas du fait d'une incohérence que l'on perçoit en filigrane.
Oui. Et puis, selon les caractères et les capacités, cette incohérence est dissimulée puis oblitérée ou, au contraire, elle contraint à changer son paradigme sur la réalité (une incohérence en appelle une autre, jusqu'à mener vers l'essentiel, c'est la crise existentielle). C'est là en particulier que le caractère (inné, acquis) se manifeste : il y a ta réaction, celle de Numero6 ou de Fata, ou encore la mienne ou celle de Godzi'.
Le lion ou le cancer, haha.
Les variations d'un même thème.
Pour moi, ce n'est pas compliqué : père suppressif, la main lourde sur les coups moraux et physiques.
Un THQI qui a réitéré le type d'éducation dont on l'a gratifié dans son enfance à lui, le père de mon père ayant subi la même.
Heureusement, d'une génération à l'autre une portion de la violence généalogique est canalisée, rejaillit sur la descendance de façon édulcorée.
Malheureusement, je lui ressemblais à tous niveaux plus que mon frère, il a donc opté pour taper son mini-moi, d'autant plus que ce mini-moi était dès le plus jeune âge particulièrement casse-bonbon face aux mal-élevés.
Du côté de ma mère, les gènes de la dépression.
Ajoutez y une louche d'intelligence et de sensibilité, mélangez le tout, ça fera une ère glaciaire nihiliste de plusieurs années, "les tripes à l'air".
N°6 a écrit:Il y a des jours où je me demande si l'on n'est pas en quête d'une entité bienveillante qui nous délivre de la culpabilité, celle née de l'impuissance d'échapper à notre propre prison, de n'être jamais autre chose que nous-mêmes.
Ah celle-là je l'ai cherchée quelques années, le "père de substitution". Avant de me rendre à l'évidence : cette entité bienveillante ce devait être bibi.
Pour être tout à fait honnête, je crois que Dieu est le père de substitution de bien des adultes.
La compassion, c'est ma quête actuelle, surtout vis à vis de ce passé. Compatir avec soi-même, ce n'est plus une tristesse un peu borgne, c'est une compréhension aboutie, j'y vois même quelque chose de l'ordre de l'euphorie.
Si Dieu frappe à ma porte, je l'accueillerai chaleureusement, mais je ne l'attends plus depuis longtemps. J'accepte d'être orphelin, né sous X. Et si X il y a, c'est un simple chromosome.
Il y a "matière" à faire quelque chose de beau, entre nos deux états de poussière. Cette idée me plait davantage que toutes les autres chimères : l'humanité, c'est l'univers qui se regarde lui-même. De l'entropie à l'anthropie.
Godzi' a écrit:Ca m'a duré des années cette phase ^^ Ah merde faut voir des psys dans ce cas ? Diantre, je m'en suis abstenu, j'avais la drogue (plus cher mais moins chiant).
Trop paresseux et trop douillet pour aller comme toi dans certaines expériences "limites", cependant.
Pour les psys, c'est du quitte ou double. Mais souvent, c'est quitte et adieu. Les psychologues sont souvent comme n'importe qui avec un peu plus de bagage théorique et deux trois astuces, et je suspecte que ce type de profession attire des gens qui ne tournent pas bien rond quand on creuse un peu.
En général, ça dit crise existentielle = folie, comme en témoigne Roger. Difficile de concevoir ça quand on est trop loin.
Ah, les expériences limites, c'est un catalyseur. Tu t'agites dans le noir, tu mets des coups contre des murs, tu réalises plus vite que t'es dans une pièce fermée, et accessoirement tu trouves la porte par toi-même. Sinon, merci pour ton retour, mon âme est sauve, je peux mourir heureux
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: L'angoisse existentielle - débat
Il y avait la même chose Bimbang, en Egypte. On appellait cela le rire de l'incubation: la personne restait seule dans le noir jusqu'à avoir un songe révélateur.
On parle ici de privation sensorielle (un excellent chemin d'extase). Ainsi les pythagoriciens étudiants avaient le devoir de se taire pendant plusieurs années. Ensuite, quand ils parlaient, on estimait que leur parole ayant été purifiée, elle était éclairée et profonde.
Ça repose sur un principe universel: la privation purifie(rait).
Même la préparation au rite de l'Ayahuasca passe par une sorte d'ascèse _ jeûne, abstinence sexuelle, etc.
Moi j'arrêterais ici "Il y a matière à faire quelque chose de beau".
On parle ici de privation sensorielle (un excellent chemin d'extase). Ainsi les pythagoriciens étudiants avaient le devoir de se taire pendant plusieurs années. Ensuite, quand ils parlaient, on estimait que leur parole ayant été purifiée, elle était éclairée et profonde.
Ça repose sur un principe universel: la privation purifie(rait).
Même la préparation au rite de l'Ayahuasca passe par une sorte d'ascèse _ jeûne, abstinence sexuelle, etc.
Il y a "matière" à faire quelque chose de beau, entre nos deux états de poussière.
Moi j'arrêterais ici "Il y a matière à faire quelque chose de beau".
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
Je parlais de quelqu'un qui s'illusionne sur son je suis, ou que la souffrance est suffisante pour exister mais pas nécessaire.
En d'autres temps le débat a déjà été mené sur la philosophie orientale...et je connais ta vision des choses Fata (du moins j'en ai une idée).
Clairement je n'ai pas ta connaissance, de très loin même, sur le sujet des religions et consœurs.
Ma seule preuve tangible c'est ce que je suis aujourd'hui, et je ne crois pas que le sujet puisse être évoqué librement, même ici.
En d'autres temps le débat a déjà été mené sur la philosophie orientale...et je connais ta vision des choses Fata (du moins j'en ai une idée).
Clairement je n'ai pas ta connaissance, de très loin même, sur le sujet des religions et consœurs.
Ma seule preuve tangible c'est ce que je suis aujourd'hui, et je ne crois pas que le sujet puisse être évoqué librement, même ici.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: L'angoisse existentielle - débat
Observer la nature , en assimiler les lois . Je ne crois pas que l' angoisse incite le gland à devenir chêne .
L' humain est prédisposé aux illusions d' optiques , les mirages sont nombreux depuis la caverne jusqu'au gratte-ciel.
Re: L'angoisse existentielle - débat
krapopithèque a écrit: Je ne crois pas que l' angoisse incite le gland à devenir chêne .
Le sujet c'est pas les troubles de l'érection.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Quand j'ai touché le fond, j'ai fait un deal avec le temps qu'il me restait : " Ok jouons le je, maintenant j'assume tout ce que je suis ! ". Pour rigoler et me tester, il m'a filé trois enfants ce con, dans le genre, essaye pour voir ?
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Et maintenant, tu as plus le temps d'être angoissé. Merci qui ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
Mon dieu, mais tu avoueras qu'il est joueur, mon premier est tourments, mon second est insolence et ma dernière est joie, à croire qu'il veut m'apprendre maintenant à jongler après m'avoir fait jonglé !
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Haha m'avez fait penser à un aphorisme :Merci qui ?
Mon dieu
Je suis un athée par conviction, agnostique par principe, qui envie les croyants.
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: L'angoisse existentielle - débat
JeanMath a écrit:Haha m'avez fait penser à un aphorisme :Merci qui ?
Mon dieu
Je suis un athée par conviction, agnostique par principe, qui envie les croyants.
Ouaip, c'est en gros ce que je suis, d'où mes rapports assez conflictuels avec mon ami imaginaire !
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
JM a écrit:Ah celle-là je l'ai cherchée quelques années, le "père de substitution". Avant de me rendre à l'évidence : cette entité bienveillante ce devait être bibi.
Je m'insurge contre cette idée. Je la trouve excessive, elle dénie que nous sommes des êtres de relation, en interaction permanente. C'est s'infliger une double peine que de considérer que nous avons à assumer de guérir notre souffrance par notre bienveillance.
La bienveillance nous est donnée et à notre tour nous la donnons.
Tu mérites de recevoir de la bienveillance d'autrui, et c'est un devoir d'Homme que de l'offrir à d'autres.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Oui mais, Charité bien ordonnée commence par soi-même !
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Envier les croyants:
Aller au caté. Aller à la messe. Faire ses prières; Ne pas coucher avant le mariage. Ne pas se saoûler. Manger du poisson le vendredi.
Pas de capotes. Pas de pilule. Pas de drogue. Donner aux pauvres. Aller à confess. Rester fidèle et mari d'une seule femme. n'Écouter que Bach. Mourir comme les autres, puis être jugé.
C'est ça que tu envies, ou bien ?
(y a un piège !)
Aller au caté. Aller à la messe. Faire ses prières; Ne pas coucher avant le mariage. Ne pas se saoûler. Manger du poisson le vendredi.
Pas de capotes. Pas de pilule. Pas de drogue. Donner aux pauvres. Aller à confess. Rester fidèle et mari d'une seule femme. n'Écouter que Bach. Mourir comme les autres, puis être jugé.
C'est ça que tu envies, ou bien ?
(y a un piège !)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
Jean Math à Jean Math:
- Jean Math ?
- Oui Jean Math ?
- Je suis ton père !
Après tu m'étonnes que tu angoisses...
- Jean Math ?
- Oui Jean Math ?
- Je suis ton père !
Après tu m'étonnes que tu angoisses...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
J'ai dit " mon ami... ", un ami ne me voudrait pas ça !
PS : À part peut être Bach, et encore.
PS : À part peut être Bach, et encore.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Bé voilà...Fata Morgana a écrit:Jean Math à Jean Math:
- Jean Math ?
- Oui Jean Math ?
- Je suis ton père !
Après tu m'étonnes que tu angoisses...
Pas mieux.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
cuicui a écrit:JM a écrit:Ah celle-là je l'ai cherchée quelques années, le "père de substitution". Avant de me rendre à l'évidence : cette entité bienveillante ce devait être bibi.
Je m'insurge contre cette idée. Je la trouve excessive, elle dénie que nous sommes des êtres de relation, en interaction permanente. C'est s'infliger une double peine que de considérer que nous avons à assumer de guérir notre souffrance par notre bienveillance.
La bienveillance nous est donnée et à notre tour nous la donnons.
Tu mérites de recevoir de la bienveillance d'autrui, et c'est un devoir d'Homme que de l'offrir à d'autres.
Ta remarque m'a fait réfléchir, parce que mon point de vue là dessus est composite, pas à disposition et prêt au déballage.
Je rebondissais en particulier sur ce que disait N6 :
Pour moi, le mot important ici est "une". Alors ce peut être un ami, un amour, un guide (spirituel), un dieu, bref un élu de ton cœur avec lequel tu t'abandonnes. Tu cherches quelqu'un qui en sait plus sur toi que toi, qui a toutes les clefs, et dans son trousseau celle de la prison de soi, avec son pendant de malheur. Une personne qui te sauve de toi-même, te met "hors de toi", révolte intérieure. Un pygmalion.Il y a des jours où je me demande si l'on n'est pas en quête d'une entité bienveillante qui nous délivre de la culpabilité, celle née de l'impuissance d'échapper à notre propre prison, de n'être jamais autre chose que nous-mêmes.
Sauf que dans "pygmalion", il y a "lion" mais aussi "pygmée". J'en ai trouvé des simili-guides, qui s'avéraient avoir simplement besoin de ce statut et n'avaient à offrir que les clefs de leur propre prison.
J'ai réalisé qu'il n'y avait pas grand chose à attendre des autres pour transcender le nihilisme. On ne peut pas attendre d'amas articulés de matière, ces Pinocchio, qu'ils te sortent de ce genre d'impasse. Soliloque d'un solipsiste. D'autant plus que, même ici, je suis convaincu que ce que j'ai traversé est rare en terme d'intensité et de profondeur. Pour Fata : je ne confonds pas ça avec "la vérité", c'est juste mon histoire.
D'un autre côté la bienveillance, même sans empathie (i.e. compréhension émotionnelle, pas confondre avec sympathie), c'est ce qui sauve. Et maintenant, c'est ce qui fait que je ne vois plus seulement des amas insignifiants, mais en même temps je suis estropié : il m'est difficile de faire véritablement confiance.
Difficile de croire ce que dit un étranger lorsque tu ne comprends pas tous ses mots, et qu'il ne comprend pas tous tes maux. C'est un acte de foi.
M'enfin j'y travaille. J'apprends leur langue, pas seulement à la décrypter mais à l'éprouver, m'en imprégner.
Mais j'suis pas dupe. Même un natif de leur pays ne peut pas se satisfaire d'une atmosphère ouatée de bienveillance face à certaines situations. Je pense qu'il y en a beaucoup qui, l'immense majorité de leur vie, attendent d'être sauvés par l'Autre. Qui attendent leur père de substitution. Chez leur conjoint, au sein d'un groupe d'amis, auprès de l'oncle Sam, ou chez notre saint Père. La croix et la bannière.
Pour moi, c'est ça devenir vraiment adulte. Prendre la responsabilité de soi, bien supérieure aux critères qui ont cours à notre époque : assumer les crédits qu'on a contracté (tels une maladie chronique), s'accomplir dans son travail ou ses études, répéter ce que racontent les médias en politique, culture, life-style, avoir le permis, être autonome financièrement, puis boucler la boucle en pondant quelques gosses qui réitéreront. Le consensus, l'argent et la place dans la société, un autre père de substitution. Chez les amerloques, ils font direct le lien entre fric et Dieu, suffit de regarder le verso du 1 dollar, c'est dire.
Alors la bienveillance oui, mais la vraie. Pas celle de convenance. Y'a beaucoup à dégrossir de notre culture pleine d'emphase, où il fait bon faire croire.
La poésie, la beauté, pour moi réside dans ce qui reste. Même si, et c'est là que ça devient drôle, on construit notre idée du reste sur des mirages. Open bar, c'est le paradoxe qui régale.
Fata a écrit:Jean Math à Jean Math:
- Jean Math ?
- Oui Jean Math ?
- Je suis ton père !
Après tu m'étonnes que tu angoisses...
Rôh, toi tu veux jouer. Aller *pioche dans le Choixpeau*... roulement de tambour... Ah, symétrie !
- ... ?
- Oui Dieu ?
- ... !
Après, tu m'étonnes que je t'agace...
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: L'angoisse existentielle - débat
Les paroles nombreuses ont fait place à un silence plénier.
Je me laisse aller à contempler l'instant, ses quelques aspérités.
Une feuille, un papillon, une fille passent.
Ce sera le paradis du jour.
Alentour la ville bat son plein, mais celui-là n'est pas plénier.
Entraînés par des rêves qui ne demandent qu'à s'effilocher au moindre souffle du réel,
Les foules courent, accourent, toutes au tic tac.
Cela ne me concerne pas. Jeune, je pensais que ce mouvement était celui de la vie,
je voulais y aller de mon propre pas.
Mais aujourd'hui, une feuille, un papillon, une fille.
Je pensais que la vie se faisait sans moi.
Mais cette troupaille en déroute ne dépeint pas la vie.
Elle mime son singe.
Passez, passez quidams sous le harnais du devoir ! Sous les grilles, sous les caméras ! Passez.
Moi là, je goûte. Des trois fois rien, mais par millions.
ÉCRIT PAR JEAN MATH A 59 ANS !
Je me laisse aller à contempler l'instant, ses quelques aspérités.
Une feuille, un papillon, une fille passent.
Ce sera le paradis du jour.
Alentour la ville bat son plein, mais celui-là n'est pas plénier.
Entraînés par des rêves qui ne demandent qu'à s'effilocher au moindre souffle du réel,
Les foules courent, accourent, toutes au tic tac.
Cela ne me concerne pas. Jeune, je pensais que ce mouvement était celui de la vie,
je voulais y aller de mon propre pas.
Mais aujourd'hui, une feuille, un papillon, une fille.
Je pensais que la vie se faisait sans moi.
Mais cette troupaille en déroute ne dépeint pas la vie.
Elle mime son singe.
Passez, passez quidams sous le harnais du devoir ! Sous les grilles, sous les caméras ! Passez.
Moi là, je goûte. Des trois fois rien, mais par millions.
ÉCRIT PAR JEAN MATH A 59 ANS !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'angoisse existentielle - débat
JM a écrit:Alors la bienveillance oui, mais la vraie. Pas celle de convenance. Y'a beaucoup à dégrossir de notre culture pleine d'emphase, où il fait bon faire croire.
Oui. Tu dois être un peu précoce toâ ! Effectivement la bienveillance, la vraie. Toute la difficulté est celle là. La reconnaître. Je ne suis pas toujours sûre moi-même de savoir toujours la trouver. Mais je commence à la sentir et je sais à quel point elle me fait du bien.
Où se trouve-t-elle exactement ? Elle peut être chez un ami ou pas, chez un thérapeute ou pas, chez un parent ou pas. Dans un amour ? Pas sûr. Elle est peut être un peu partout à la fois. Notre rôle à nous, en tant qu'individu, n'est pas d'attendre la bienveillance incarnée dans une seule et même personne, mais savoir reconnaitre les mille petites miettes de bienveillance chez chacune de nos rencontres.
Flûte, tu as vu ce que tu as inspiré à Fata. Faut encore le ranger sinon, on va en perdre les miettes.
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
L'ensemble se construit sur la partie,
JM,
J'ai toujours pas trouvé l'un ailleurs que dans le tout,
Ta réflexion sensible m'interpelle, si l'homme enlève ses apparats il reste le fond, mais se montrer sans la forme c'est aussi ne pas porter de masque.
Bah on avance un peu plus et le mirage recule, si je m'en éloigne il me suit...mais comment exister autrement que dans la vision de ce mirage?
Faut demander à Fata le bien nommé.
JM,
Ah ça...l'impossible ne demeure jamais qu'en soi.Tu cherches quelqu'un qui en sait plus sur toi que toi,
J'ai toujours pas trouvé l'un ailleurs que dans le tout,
Ta réflexion sensible m'interpelle, si l'homme enlève ses apparats il reste le fond, mais se montrer sans la forme c'est aussi ne pas porter de masque.
Bah on avance un peu plus et le mirage recule, si je m'en éloigne il me suit...mais comment exister autrement que dans la vision de ce mirage?
Faut demander à Fata le bien nommé.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: L'angoisse existentielle - débat
cuicui a écrit:Pratiquant ou croyant ?
pratiquant la croyance croire que c est pratique
bodhi- Messages : 84
Date d'inscription : 24/01/2017
Age : 57
Localisation : paris
Re: L'angoisse existentielle - débat
La mienne a disparu, face à l'évidence, elle s'est résignée !
Invité- Invité
Re: L'angoisse existentielle - débat
Fata :
...
Le plus tôt sera le mieux.
Tu as écrit ailleurs que ce petit texte, tu le trouvais naze. Moi il me touche. Le ton n'est pas à la démonstration mais ça sert le discours. C'est simplement beau.
Dans un état de grâce, avec moins de talent, j'avais écrit quelque chose à 17 ans :
Je pourrais dire que je le trouve naze aussi, parce qu'assez banal. Un truc esquissé en 15 minutes, au feeling, pas de quoi pavoiser.
Mais je crois que ça touche juste, le bienheureux s'est affranchi d'une nécessité de tragédie et de panache... "des trois fois rien, mais par millions" !
Je commence à ma demander si une bonne portion de la vérité (par vérité, j'entends la lucidité humainement accessible) est exigeante non pas par sa complexité, ou sa lourdeur, mais juste parce qu'elle apparaît chiante de prime abord. Eh oui, la tragédie et le panache... La subversion est une diversion. On gesticule, on invective, on intrigue, on scénarise, tout pour mettre en mouvement les alentours. Mais lorsqu'on s'arrête...
Et si, pour affronter cette apparente platitude, ce ne serait pas l'imagination qui fait souvent défaut ..?
Ceux qui ne peuvent écrire d'épopées sont alors contraints d'en rechercher une pâle copie dans leurs quotidiens... ainsi vont les ragots, les scènes de ménage, les bastons éméchées de fin de soirée, et notre appétence pour les Roger.
J'imagine que ça mériterait un développement, tel quel ça n'est pas forcément clair.
Jolindien, par la même occasion, je pense t'avoir répondu
Cuicui, si tu repasses ici : Je vois que l'oiseau a quitté le nid, entre temps.
Cogito, des cartes :
Mieux vaut la prise de conscience que ce site n'était qu'un joker, plutôt qu'une vie qui passe à l'as (et qu'est pas salace).
Heureux pour toi, bon vol !
...
Le plus tôt sera le mieux.
Tu as écrit ailleurs que ce petit texte, tu le trouvais naze. Moi il me touche. Le ton n'est pas à la démonstration mais ça sert le discours. C'est simplement beau.
Dans un état de grâce, avec moins de talent, j'avais écrit quelque chose à 17 ans :
- Jalon de vie:
- Ce n'est que lorsqu'on abandonne le poids du passé,
Et qu'on laisse le futur au futur,
Que l'on peut discerner la richesse de l'instant présent.
Quittons les racines tortueuses du continuum espace-temps,
L'heure est venue de goûter au moment.
La beauté de chacun de nos gestes,
La danse harmonieuse des branches dans le souffle du vent, ...
Accueillions le rythme de notre nature,
Réjouissons nous de vivre à chaque mesure,
Le présent est une musique d'une gaieté inouïe,
Il ne nous reste plus qu'à entonner la mélodie.
Je pourrais dire que je le trouve naze aussi, parce qu'assez banal. Un truc esquissé en 15 minutes, au feeling, pas de quoi pavoiser.
Mais je crois que ça touche juste, le bienheureux s'est affranchi d'une nécessité de tragédie et de panache... "des trois fois rien, mais par millions" !
Je commence à ma demander si une bonne portion de la vérité (par vérité, j'entends la lucidité humainement accessible) est exigeante non pas par sa complexité, ou sa lourdeur, mais juste parce qu'elle apparaît chiante de prime abord. Eh oui, la tragédie et le panache... La subversion est une diversion. On gesticule, on invective, on intrigue, on scénarise, tout pour mettre en mouvement les alentours. Mais lorsqu'on s'arrête...
- Rien de plus:
Hahaha !
Et si, pour affronter cette apparente platitude, ce ne serait pas l'imagination qui fait souvent défaut ..?
Ceux qui ne peuvent écrire d'épopées sont alors contraints d'en rechercher une pâle copie dans leurs quotidiens... ainsi vont les ragots, les scènes de ménage, les bastons éméchées de fin de soirée, et notre appétence pour les Roger.
J'imagine que ça mériterait un développement, tel quel ça n'est pas forcément clair.
Jolindien, par la même occasion, je pense t'avoir répondu
Cuicui, si tu repasses ici : Je vois que l'oiseau a quitté le nid, entre temps.
Cogito, des cartes :
Mieux vaut la prise de conscience que ce site n'était qu'un joker, plutôt qu'une vie qui passe à l'as (et qu'est pas salace).
Heureux pour toi, bon vol !
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
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