46 winters Yangue star planete Mars

les grenouilles c'est pas toxique, Switch.

                                                                        Part III


Sortie du métro, les voitures vrombissent au feu orange.
Je réfléchis à mon orientation, je suis la sauveuse locale du touriste en perdition. Mais avec un budget de trente euro, ça va pas être le Hilton chouchou, mais plutôt le bouge à blattes option eau froide.
" I rent rooms. How about a small single bedroom in my house? ".
Makes up for the taxi pour Snakepark. Il va fuir.
" Why not. Can I have a look first?"
"Sure thing, it 's on the way.20 euro the night.Breakfast included. If it doesn't suit you, i'll show you where to head for."
Deal.
On descend le boulevard. Des Roms préparent leur couche de fortune sur les marches du CRDP.
Couloir, ascenseur, home.
Il dévisage mes extensions mentales, s'arrête sur un tableau installation au mur.
" Very interesting".
" It is Cinderella. That's me", je rigole.
Il bloque.Surprenant. pas de réaction.Je suis pas Anish Kapoor. Il pose sa valise, me suit dans l'escalier.
La chambre est modeste.
" I'll take it. 15 euro?"
" OK". Y a pas de petit profit quand on est fauchée.
On redescend.
Il s'assied, et commence à me parler de lui. Sa chemise de jean fin gris est taillée à la perfection.
Mohamad est syrien, réfugié en Belgique. Cette stabilité provisoire, il l'a durement gagnée.
Fils de famille aisée, il fuit il y a trois ans, le pilonage 100 fois par jour de Damas. Sa famille est restée sur place,ils se contactent quand Mo est joignable et que l'électricité est accessible.
"My sister had two houses, my grand father one for which he worked his whole life, and a car.
They were bombed down. I saw some people from the richest families, possessing once many luxury cars, take public transport because they had lost everything. Whenever i see a plane, fireworks, i get into a panick.I have to remember where I am, away from Syria. You never know when you go to sleep if you'll still be alive in the morning.
I saw death face to face. I saw death face to face", he repeats staring away.

Je bloque les images qui envahissent ses pupilles. Je ne veux pas sentir.Pas lancer de connection. Respire.
" i fled. Walked all the way to the sea through Turkey.Sailed to the island of Samos.
Met a Belgian couple there with whom I became close. You see, I'm a man with ethics and values.When you have this approach in life, only good things can happen to you.
Like what you did. It is an amazing thing.
I became a member of their family.They are mine, in Europe. I have a room in their house.I sometimes take their son to school.I started to study again.
As I said, I've just graduated.I wanted to see the big cities of Italy. It was so beautiful.
I couldn't stop, couch surfing, cheapest transport, train, coach, bus.
But I wanted to see Marseille.It 's so beautiful.What time do you get up?"
" Late."
Je ne peux réprimer une moue. Ca pourrait l'être, avec un peu d'intelligence.
Mais je fatigue. Me tourne, checke: il est 1heure du matin.
Dodo.

Je lui demande sa carte d'identité, qu'il préfère garder par sécurité. Que n'y ai-je pensé. Je la photographie. Echange de numéro, de portable, tes clés, machine à café.
" Be welcome in my house. It is an honour to have you.Hope you sleep well."
" It is an honour to be here. Good night."
On a rendez vous à la maison pour 17 heures, quelques heures avant son vol de retour sur Bruxelles. Il tient à me questionner sur ma vie, qui je suis, écrivant un livre sur son périple.
Il est parti pour Cassis et veut enchaîner sur les îles du Frioul avant 17h.
" I can walk fast for 30 kms".
Il se GPS tellement eficacement, peut être peut il passer par les collines. Il est déterminé. Je lâche.

" I'm only thirty, but I'm hundreds of years old.", dit-il.
Sa voix est calme et posée, ne trahit aucune émotion.

Pendant la journée, l'extraordinaire de la situation dans nos deux vécus et identités respectives me fouette le visage. Je ne peux pas le faire payer.
Européenne avec un toit, un travail dans un pays en paix qui n'est pas encore une dictature ouverte, qui suis-je pour demander 15 euro à un survivant?
Je lui écris une lettre d'explications. M'excuse pour mon pays, vendeur d'armes comme d'autres grandes puissances,de ces mains étreignant des liasses ruisselantes de sang.

19 heures toujours pas de signe de vie. Je m'inquiète pour son avion. J'appelle.
" So sorry, it took me longer than I expected, and my phone was out. I'm back in the center, having a snack at Mac Donald's while my phone is charging. I've changed my plans. Would it be possible to stay one more night?"
Ah. M'arrange pas. Fais soirée rattrapage.
" I can't, sorry."
"Ok, fine, répond-il calmement, i'll come and pick up my suitcase. It is not a problem.thank you very much for your welcome. It was amazing."

Non.
Rappelle. Explique.
" If you can be out of the flat till... 11pm, and it is no problem to you, stay."
"Great, I love to walk at night. Thank you so much".

Bon, au final, pas de visite, trop tard. Tout le monde n'est pas en vacances, et toi non plus probablement. Si jamais tu m'envies, dis toi qu'à écrire comme je le fais, j'ai un sommeil insuffisant et de mauvais qualité tout le temps. Mais je mesure aussi ma chance de ne pas être dans une phase insomniaque.Et pis peut être prends tu du plaisir ici.

Je le vois le lendemain matin; Il a excellement dormi.Sa balade nocturne l'a anthousiasmé. Je lui sers un café et l'invite sur la terrasse. Il regarde mes dessins avec attention, me complimente, me montre les siens.
" You've got a sense for design", dit -il.

https://lejournal.cnrs.fr/billets/halte-a-la-destruction-du-patrimoine-au-moyen-orient

barbarie
sacrilège
éxécution de mémoire
éxécution de pensée
éxécution de civilisation
crime contre l'histoire de l'humanité

La destruction de Ninive, Nimrod, Palmyre,cette photo m'ont soulevé les tripes.
Je me souviens, dans les kebabs, ces images tourner en boucle, elles m'avaient déjà retourné le ventre d'incrédulité. C'était insoutenable.
Rencontrer Mohamad m'a replongée dans ces images de décapitation de l'humanité.
La vague de sanglots qui m'est montée du ventre était intacte.

Exhale long, exhale the pain

Hey salut toi.
Thé ou café? t'as pas dormi gras... T'es en vacances?
Ca fait longtemps que je suis pas allée te lire.Tu m'as inspirée tu sais, dans le concept des tableaux de vie, avant de commencer à écrire long. Ce morceau est un de tes beloved, je crois l'avoir déjà vu ailleurs sur ton fil.
Gratitude

ben tu vois Switch, c'est pas gagné pour ma stabilité mentale.

“Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique.”

belle phrase.J'adore! Ca me fait plez que tu viennes manger ton mouton décongelé.Couche toi au soleil qu'il fonde un peu.

hein quoi oui non

mh. constant quoi.

tu devrais revenir poser ton sac en plastique, il fait beau et chaud cette fois.
(jrigolemon)

L'Assemblée a assoupli dimanche, à une très large majorité, le "délit de solidarité" pour certaines personnes venant en aide aux migrants, un des points sensibles du projet de loi Collomb, y compris pour certains élus de la majorité.
Au septième jour des débats sur le texte asile et immigration, les députés ont adopté par 133 voix contre 21 (et deux abstentions) un amendement du gouvernement, similaire à des amendements MoDem et LREM, qui prévoit des "exemptions" à ce délit. A la différence de la grande majorité des groupes, LR et FN ont voté contre.

Ce sera notamment "lorsque l'acte reproché a consisté à fournir des conseils et de l'accompagnement, notamment juridiques, linguistiques ou sociaux, ou des prestations de restauration, d'hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger".

L'exemption vise aussi "toute autre aide visant à préserver la dignité ou l'intégrité physique de celui-ci, ou bien tout transport directement lié à l'une de ces exceptions, sauf si l'acte a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte ou a été accompli dans un but lucratif".

 Ca soulage un peu quand même, de se dire qu'on est revenus derrière la barrière de l'obscénité protectionniste.

mon sac en plastique il vous t'emmerde

alleeeez...
fort à propos pour une canisette.

ha ha t'as cru ma mémé elle ramassait mes crottes ou quoi

t'es le roi de la connerie.

LDQC, j'ai été fouiller dans ta discothèque. T'ai emprunté çui là. Te le rends quand tu auras fini avec ton programme pro mettez de formation de la jeunesse.

Bon, c'est que j'ai pas fini, moi...
donc:

Des pages entières, des colonnes de noms sonnant magie et puissance.
Une rêverie.

http://antikforever.com/Mesopotamie/Divers/Principaux%20Rois.htm

Très intéressant et divertissant l'épopée de Gilgamesh dans la veine

Good morning, Gael.
gilgamesh. Ouais, c'est un peu lui.Une traversée du désert change un.e humain.e
J'ai des souvenirs émerveillés du Sahara.
Viens prendre le thé, asseyons nous sur une natte en haut d'une dune, et raconte moi ton histoire, si tu as un peu de présence  avec un lever/ coucher aussi tardif.

Mon histoire commence, l'avant n'est qu'un long et douloureux prologue

mh. Ai lu ta fiche. Je comprends. Pour moi aussi, c'est récent. Etrange d'ailleurs la St Valentin depuis 2017... RDv galant avec moi même, vomitarium un an plus tard après rupture.
Les zèbres testés petits n'ont pas le même vécu. Ils n'ont pas l'impression de prendre leur première bouffée d'air.Beaucoup de ceux là minimisent toutes les émotions liées à la découverte.
Je me suis rendue compte que pendant longtemps, j'analysais tout à l'aulne de ma sous intelligence. Les phrases et réactions les plus banales et basiques me semblaient porteuses d'un sens profond auquel je n'avais pas accès.
Encore maintenant, je me surprends à chercher du subtexte là où il n'y a sans doute rien.
Dans ma famille, c'est encore rictus d'on s'en bat les couilles arrête ton cirque, qu'est ce que ça change. Je pensais que c'était la clé pour enfin trouver le terrain de la com. Ben non.
Ca n'arrivera pas.

On choisit pas sa famille de naissance, mais on choisit celle qu'on se construit.
J'ai la chance d'avoir depuis l'an dernier trouvé mère en la personne d'une yogini américaine de 70 ans qui regrette n'avoir pas eu de fille.
Lors de notre rencontre, à un stage puissant l'an dernier, elle me tenait pas les épaules, geste que ma mère n'a jamais eu. Je suis radieuse sur la photo.
Elle a guéri quelque chose en moi.
J'ai aussi gagné cette année un père de substitution, un amoureux de la vie, zèbre qui s'ignorait, qui fantasmait déjà cette relation père fille quand nous nous sommes rencontrés la première fois, en Sicile, javais 8 ans.
J'ai lu ton passé douloureux. On peut soigner l'enfant en soi.

Fly high Gael. My very best wishes.
Warm thoughts.

 Et pour toi mon amour, de quoi danser close mais sans brulure, bassins conjugués, comme des espions. Ton thé refroidit.

Je ne doute pas de me remettre de tout ça Mais seul et isolé, pas facile, ça prend du temps.
Je pense à commencer à côtoyer les rassemblements rainbows, j'ai des besoins certes, mais j'ai aussi beaucoup à donner. Etre privé de toute réelle interaction pendant une longue période, c'est assez rude.

Ca ira mieux quand j'aurai déménagé, la page sera complètement tournée et je pourrai ajuster ce qui convient dans ma façon de vivre. Je me suis déjà pas mal émancipé des diverses aliénations de notre société.

L'intelligence, j'ai pris le parti pris que ce n'est que mon meilleur outil, c'est le coeur qui est au commande désormais.

Le thé (ou café) froid ne me dérange pas ^^
Et j'ai ramené des couvertures pour le coucher de soleil.

Si tu ne connais pas, ferme les yeux, laisses toi bercer, et prépare un mouchoir lol

chu pas tres breiz, mais franchement merci, ça le fait!
Ca me rappelle quand je suis partie pour la Bretagne en stop pour voir les mégalithes de Carnac et échanger avec les corbeaux.
Aucun ne m'a parlé.  Mais c'est un séjour encore tout frais dans ma tête 20 ans plus tard.

Ai sorti sous les amandiers en fleurs
le corps de notre histoire
embryonnaire si peu à peine
il était lourd sur mon sein.
Dedans la fosse du rêve de toi
je jette ma rose
tombe-homme de mon coeur
it never was
heurtant le bois, murmure cent fois
 ton nom
Et mon coeur dentelle noir
J'aimerais encore que ce soit
ta chair
 que je ne connais pas
enveloppe mes épaules
bouclier de ton torse,
ta peau, sombre velure,
que tu profiles, d'une voix claire

"embrasse une dernière fois
lasses ces chimères
Cette rose est pâle, de mon jardin
je t'offre tous les parfums.
puis ce miel de mes lèvres"
Mon deuil de lunes
persistant
spins un iris romain

un peu de bombe to pimp up your day? Enjoy

compost de poire

"Obispo a fait du tort à l'amour"
Stupeflip

epouse moi

"Etre adapté à une société malade n'est pas une preuve de santé mentale."
Krisnamurti

intuition vs projection.
answer: projection. shit.
Comment retrouver la confiance en l'intuition quand la projection a été si pregnante?
Que signifie cette expérience? que chu pas prête? que je regarde pas dans la bonne direction?
Remise en perspective, ce n'est pas la première fois. Ma vie intérieure est bien plus riche que le réel.
Comment refaire balance? retrouver de la lucidité?

Je rafistole des cables entre mon cerveau et la réalité commune, y a des fois ça marche et chu raccord, la plupart du temps, les tutos, jloupe une étape, et je cours après le fil rouge, bleu, jaune, hein? vert? non noir, qui empêche le court circuit avant que ça flambe.
Faudrait que je pratique 2 h par jour, que je médite tous les jours, 2 fois par jour comme Escobar me l'avait dit. Je manque de discipline.Je pars en ovaires.J'y arrive pas. J'ai des resistances en kevlar.
J'écoute tous les conseils qu'on me donne. En ce moment, rien ne m'est accessible. Ca reviendra.
Je sais taper du talon quand c'est cuit.
Ce qui est bien quand on est par terre et qu'on se nourrit déjà de rares racines , c'est qu'on peut pas aller plus bas, et qu'une fois qu'on s'est fait une planche anatomique du nombril, on lève la tête.
Je vais me relever. On peut pas être down quand l'été te pousse du coude comme ça, comme hier, à oilp sur les pierres plates, au milieu de gars qui se matent la nouille, repos, merci les garçons, en se faisant dorer les fesses.
Merci à la chaleur d'être encore introvertie, de frôler son adolescence. J'ai pas les épaules pour.
mais t'inquiète (je me parle) , ça va pas durer.

soirée avant hier avec H.
Il m'appelle souvent en ce moment. Je me rends compte que j'ai loupé des années révolution de son style de vie, et qu'il n'est plus ce dandy trash, baiseur addict, que j'ai croisé des années avec des meufs diverses, plutôt jolies.
H, je suis sortie avec lui une quinzaine il y a plus de 10 ans.
On s'était rencontrés à une fête chez des amies. Il avait déjà baisé les deux, mais jle savais pas. Je l'ai ramené chez moi.
Il était tard, j'avais bu, fumé. Au moment où les choses prennent tournure, mon estomac crie à rapide délivrance. Je cours m'enfermer 1/2h dans la salle de bain, et m'écroule la tête dans la cuvette, en me maudissant.
Mais il est calme, vient aux nouvelles d'une voix égale derrière la porte. Rince la bouche, dentifrice menthe, et c'est parti.
Le lendemain, le ciel est rose et joyeux, on se tient par la main, on se revoit régulièrement puis silence radio de deux semaines.
La dame qui fait le ménage dans ma classe m'aime bien. Tant qu'elle passe sur les allures de fin de concert punk de ma classe après 16.30. Elle est algérienne, comme lui.
M'a raconté sa vie. Une bonne personne.
" Tu sais quoi, je sors avec un algérien."
" Ah."
" Mais là, je l'ai pas vu depuis deux semaines.Ca fait long."
" Ma chérie, si un algérien est pas dans ton lit au bout de quelques jours, c'est qu'il est dans celui d'une autre."
Naïve? Mais non. Ca me coupe la chique. J'y crois pas trop.
Le soir, je l'appelle. Les tarots sont pas optimistes.
" Tu couches avec d'autres filles?"
" Ben on est pas marié que je sache".
Imparable.
Petite griffure d'amour propre, pas profonde.
Il m'avait emmenée un jour en voiture avec deux potes barbus dans la campagne aixoise, j'étais pas hyper à l'aise en montant, mais ils étaient très sympas, et instinctivement, je lui faisais confiance.
La maison qui nous avait accueillis était élégante,de culture nord africaine, avec une bibliothèque de malade.
Les 5 mecs papotent en français, en arabe, sont affables avec moi,prennent soin de mon confort ( misère et si t'étais venue toute seule comme une grande faire la pizza à partager en gangbang?) et sortent darbouka et autres instruments tradi dont j'ignore le nom.
Je m'installe peinard dans un grand fauteuil et commence à bouquiner l'Enfer de Dante belle édition.
Soirée classe.
On s'est recroisés parfois dans la rue, quand j'emmenais ma classe au musée en passant par Belsunce.
Je vois de loin un gars avec la démarche désinvolte, chemise blanche, la fraîcheur des petits matins, ray bans mirroir, belle stature, de la classe, un côté Hugh Grant de lendemain de fête. Il était tout le temps fourré chez des potes de l'ambassade,bars branchés ou bouges, des vernissages hype où il chargeait le caddie.
Le mec en question, c'est lui, que je ne reconnais que quand il tombe les lunettes.
" Hey salut, comment ça va depuis tout ce temps?"
Il me scanne de la tête au pied pour voir si de la pâte au fruit, tout sonne, je suis une tarte aux fraises, et il passe direct au dessert. Son regard est on va dire indisposant sous les yeux de mes 25 ou plus mouflets qui cherchent non stop la brèche du chaos en extérieur.
Je suis déjà passée chez lui, un jour de canicule du string, " me fais pas croire que tu es là pour siroter un verre", il sourit, m'enlace directement sous le T shirt.
Mais je suis pas fane. C'est pas un sensuel. Mais un pur sexuel qui va première ligne à son assouvissement.
Par contre c'est un pote.  Un à qui tu peux parler quand ça va pas. Non qu'il ne se dise pas qu'il y a peut être à pécho, il essaie toujours, comme l'autre soir au Mamma Shelter.
Un truc hype, à la amsterdameuse pas bien digéré.
Moyenne d'âge 25- 30 ans. Les filles bougent mollement sur la piste sur de la disco, de la funk soupe, les rares gars se regardent esquisser un mouvement répétitif avec toute la raideur et self control habituel.
Dans le fumoir, Célia 26 ans, écarquille les yeux quand je lui donne mon âge.
" Ah mais quand vous êtes entrée ( tutoie moi, stp, j'ai moins que toi), je vous voyais de dos ( allez c'est pas si dur), j'ai dit à ma copchine " hey mate le boule de la gadji comme elle est trop gaulée", pis vous vous êtes retournée alors j'ai vu que vous étiez une dame ( mais non), vous êtes trop bien entretenue
 ( ah oui, vu ton tour de cuisse ma chérie, les gosses, ben ça va pas aller trop mieux), vous avez l'air d'être hyper sûre de vous ( voilà), fonce ( c'est mieux), pis tu vois, moi chui psychologue, vous avez vu comment je vous ai cernée ( c'est reparti), vous le rencontrerez votre moitié."
Moi je veux pas d'une moitié. Je veux un mâle intégral, non coupé, pour qui je sois la première merveille du monde. A 47 ans? Ben bien sûr. Tous les mecs que j'ai connus, je suis gravé dans le marbre de leur ventre.Je le sais.
47 ans. Ouais, mate un peu, gars.
H, devant son viski tourbé, meilleur que le premier, moi devant ma coupette à 13 euro les 13 bulles, je pense à LDQC, mate le prix du Ruinart à la bouteille, ouais, je repasserai.
" Alors là, Flo, prends tes jambes à ton cou. Ou alors t'as les épaules. " Il rit. Même dans les pires moments, et c'est pas la forme, il rit.
H., il a été coupé dans sa course à la femelle quand coup sur coup sur quelques années, il se retrouve avec une relation instable et une fille enceinte. Gros mensonge volontaire de la première qui voulait un enfant, chai pas pour la 2e. Au final, ses soirées, il les passe maintenant à la maison, papa plein temps. A préparer des épreuves de concours au milieu de deux petits garçons pour lesquels il fait de son mieux pour être un exemple. Don Juan lave des slips 3 ans couleur colique occasionnelle.
Faudrait qu'il fasse des allocutions publiques sur le quotidien des femmes seules avec enfant auprès des hommes. C'est le meilleur représentant que je connaisse .
C'est cool cette soirée, même quand il essaie de m'embrasser. roulette russe.
Mais quand on s'est pris dans les bras, et serré fort, sa tête sur mon épaule, j'ai surtout senti un homme fatigué, nostalgique, fragilisé et mektoub.
Je le ramène.
" viens avec moi à Narbonne demain pour 2 jours. Notre hôte a 70 ans, il est géographe, accueillant et passionnant, et il part. On pourra bosser là bas.On sera à 3 km de la plage.  "
Ca me dit bien, ville romaine, vestiges, mais je suis en stress boulot et trucs à faire.
Je nous vois bien là bas. J'ai pas envie de baiser avec lui. On serait tranquilles à bosser. mais je dépendrais de lui et j'ai pas envie, c'est pas l'Estaque, Narbonne.
" Réinvite moi. J'ai très envie de passer un week end avec toi à Narbonne, c'est juste le timing qui foire".
Big hug. Il descend.
Je repars en trombe.

a little refreshment:
C'est superficiel as fuck, c'est fun, c'est le genre de robe que j'aimerais porter, j'en ai une version beaucoup plus sobre, robe de bal des 70s, avec des "diamants", elle tourne de folie, Ludo l'a essayé, avec mon bracelet,et ma couronne all diams, il faisait des 1/4 de cercle parfaits avec sa jambe, pied flexed inwards comme un magnifique danseur classique qu'il est, la robe à moitié ouverte et tendue sur son dos.

Ouais, donc superficiel, fun, glitter, bitchy,super touchant, trop américain, mais Ru Paul est d'une beauté, d'une classe. Sa robe et foulard bleu et rose. Wah.
Ca parle aussi de résilience, la construction de la confiance en soi, l'ouverture des ailes, taking blows, savoir rire de soi, se relever, et quitter la scène comme une reine.
Plein à apprendre. toujours et encore. In a fun way.
Un mec qui exprime sa virilité avec confiance et gourmandise, et qui désire explorer sa féminité, je l'accueille une rose entre les dents, que je lui glisse, désépinée, derrière l'oreille.

tu m'as sauvée, King Ju.chu fan. A moi le tshirt.

Alors tu vois, moi j'ai l'impression de me cacher au fond du jardin sous ma tente. Elle sent un peu le moisi vu qu'on ne la sort qu'au printemps, mais sous sa lumière tamisée qui filtre orange comme sa toile, ben je reçois pas beaucoup de visite. Quand ça arrive, en général, chu contente et je sors la dinette. Tarte aux fraises? mousse litchee? thé? café? Champagne?
Je sors pas de ma tente, alors je rêvasse, passke j'ai un âge qui me permet de jouer avec les saisons de ma vie.
J'oublie que je peux être lue, moins écoutée dans mes coups de coeur musicaux. Or il semble que je ne sois plus si anonyme que cela. que des ragots courrent sur mon compte.
Moi j'aimerais bien savoir qui dit quoi. Je pourrais y répondre, me faire des cops.Influer sur l'opinion qu'on peut avoir de moi, je m'en branle les oreilles.
Ah, juste. Nan, chu pas une fille facile. Je kiffe rarement. Mais quand ça le fait, je n'ai pas de freins. C'est mal?
Tant pis.
Y a mieux à faire que de lire mes états d'âme ou mon vécu. J'oblige personne et fais chier personne.
J'espère dresser la table à thé à une tripotée dans pas longtemps.
Qu'on parle.qu'on rigole.
Moi je veux bien rencontrer.Viens sous ma tente ou invite moi.