46 winters Yangue star planete Mars
+25
Miss aux yeux arc-en-ciel
Zelectronlibre
Mowa
jolindien
gringalet
Gael_Lg
gommé
Qu'ouïë-je
Kass
Léandre
klaus
cyranolecho
Gruffalo
Barnaoul
akatalepte
quasoulé
negar
Sâdhanâ
Ajacc
Le Don qui Chante
polo kartell
ISIS75
soto²
MrMerlin
Yoda300
29 participants
Page 13 sur 20
Page 13 sur 20 • 1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 16 ... 20
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Je suis triste à mourir. So life goes, shit happens.
Accepter.
Le réel d'abord. Ca me demande un temps dingue. Oui, je suis prof de yoga, pas mauvaise je crois. Quand je me sens connectée, je peux emmener.Mais c'est aussi une des raisons qui m'ont poussée vers la pratique sacrée: trouver de l'ancrage, i'm always on the move, i guess it can be felt as the reading goes. Conjointement, s'accepter tel.le qu'on est.
Certain.es ont la chance d'avoir connu un ancrage affectif suffisant et adapté à leurs besoins, ils ont une base solide, sur laquelle s'appuyer pour évoluer solairement. Beaucoup, je crois, non.
Quitter la France à 22 ans a été ma naissance.Longue, difficile, hésitante.
Un an de cauchemars les plus atroces, et une lente libération. J'étais très introvertie. Il m'a fallu partir pour trouver le chemin de moi.Je continue à explorer, j'ai des feed backs persistants, je suis assez proche du feeling de mes 22 ans en ce moment. Je me découvre un peu plus à chaque rencontre, j'aime voir s'ouvrir. Quand l'autre s'ouvre, ton coeur s'ouvre aussi. Ca produit des énergies d'amour magnifiques.
Il n'y a plus d'abysses sous mes pieds. Je rebondis de plus en plus vite.
Le yoga m'a apporté une force et une ouverture que je n'avais trouvé nulle part ailleurs.
Avant de commencer, des inconnus venaient souvent à moi pour déverser leur coeur.
Dans le magasin de mon oncle lors de torrides après midi d'août, quand il n'y a pas un chat, que l'échoppe poussiéreuse, bordélique amplifiait jusqu'au souffle, des gens se sont assis sur les marches de l'escalier menant à l'atelier.
Ou, filmique: je suis assise sur la margelle d'une fontaine à Dijon, un gars passe, ralentit, se retourne, vient s'assoir à côté de moi, et me raconte sa vie, sa copine danseuse au Crazy Horse. Une heure peut-être.
Et puis il s'est tu, m'a souri, remerciée et il est parti, me laissant avec le cadeau de son histoire.
Accepter. Une petite mort.Je trouve ça dur de tuer en soi, j'ai l'impression de noyer une portée de chatons.
Mais je vois pas comment faire autrement. J'ai d'énormes résistances. Même sous AG m'avait-on dit à la 8 ou 9e d'affilée. Tu m'étonnes, neveu.
Alors oui, je traîne mes tripes en ce moment.
Je marche dans la rue comme on défile, la tête haute.Plus. Je vois, je sens,je pleure, mais je sais à présent que je peux me relever de beaucoup. C'est l'avantage des gadins serrés.Les premiers, tu crèves, puis tu survis, puis tu vis douloureusement en attendant une délivrance dont le schéma est construit et intégré.
Puis tu regardes ton nombril avant de lever le regard vers le soleil.
"J'ai enterré tout ça dans un ptit coin de mon coeur"
Je sais aussi que c'est pas stable. Que c'est peut être, sans doute même, une chance. D'apprendre encore, avec de nouveaux questionnements. Humilité, fierté. Combinaison acrobatique, éveillée, légère.
Le yoga: il y a d'abord son sens originel: Union.Le corps et l'esprit,la vie et la mort, les énergies substanciellement mâle et femelle, l'univers.Les grands cycles.Délicieux vertige.
En Soi, en soi, par soi.
l'énergie individuelle, cette parcelle d'énergie cosmique que le corps contient à peine.
Là est mon salut. Amour en soi, énergie de la vie, quelqu'acérée elle puisse parfois être. Et renaître plus fort.e.
"You're just a channel for the divine", disait Jane Campion
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
gringalet- Messages : 22
Date d'inscription : 04/05/2018
Age : 18
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
excellente soirée post punk indus dark wave à l'Embob'.
https://www.lembobineuse.biz/events/2018/05/12/striedentx-jour3
https://www.lembobineuse.biz/events/2018/05/12/striedentx-jour3
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
keyword: the flow
Ce n'était pas facile, ça n'aurait pas été facile.
Pendre au bout d'un fil en attendant une brise.Petit gain et grosse mise
Le voile des illusions se dissipe sous la pluie de novembre printanier.
Nothing here was meant to be. Tu as été un projecteur, homme, sur mes zones planquées, tellement bien cachées, oubliées.
J'ai tout déconstruit. C'était un cocktail de nectars connus, une recette à peine transformée, comme cs K7 de compil qu'on se faisait dans les 80s.
Un grand fantasme, une remontée de MD presque vingt ans, vingt cinq ans plus tard.Et des sensations intactes.
Voilà pourquoi je me sentais si proche de mes 22 ans. cryogénisée, la carte n'était pas le menu.
Des cycles et des cycles, la spirale du monde.
Une nuit pour que les ingrédients émergent.Affiner le palais, affiner le nez, la pensée nourrie par l'animal.
De ma relation précédente, je garde: la douceur, la musique, la bienveillance, l'écoute, la spiritualité, le néo paganisme et qui rêvait d'un couple.
De ce duo libre et fier que nous n'avons pas formé, je garde: des lectures, des expériences,la probité, le feu, le feu, le feu.
Qui rôtit jusqu'à l'os, casket, renaissance, des ailes plus larges, des plumes plus longues.
Merci, ce fut dur, ce fut beau,terrassant, dark et solaire et, me dépassant, plus proche de moi, murs qui tombent,braise en bouche, renard sous la toge, spartiate.
J'ai reçu, nourrie, je suis devenue channel. Parfois, fierté et humilité, égo, tout ça n'existait plus.
Je faisais mon devoir. J'étais au service de. J'étais à ma place.
Je suis entrée dans les forêts noires d'une contrée peuplée des êtres les plus divers, culture de Babel, des langues et rites inconnus, un Livre et des mythes fondateurs dont je ne savais rien.
J'ai fait des erreurs. Mais ai fait avec le coeur. Il était peu ou prou mon seul guide.
J'ai tout vécu en guerrière.
Je ne regrette rien.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
cent fois guetter le rivage
souslespiedsvoirlesoir
devant, une pâle lueur
àlacouleur in cer tai ne
il m'en reste de la chair
parfois encore je m'étonnnne
parfois encore je m'étonnnne
que n'ai je rêvé si fort
what a journey inside of me.
what about reality?
Tell me
souslespiedsvoirlesoir
devant, une pâle lueur
àlacouleur in cer tai ne
il m'en reste de la chair
parfois encore je m'étonnnne
parfois encore je m'étonnnne
que n'ai je rêvé si fort
what a journey inside of me.
what about reality?
Tell me
Dernière édition par Sâdhanâ le Mer 16 Mai 2018 - 0:03, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Le Stoïcisme, vaincre nos émotions est une titre de conf sur youtube.
Je trouve ça affreux de vaincre ses émotions. C'est se terrasser. Se réduire, quitter son humanité.
L'émotion, la suspension de l'intelligence.
Je trouve ça affreux de vaincre ses émotions. C'est se terrasser. Se réduire, quitter son humanité.
L'émotion, la suspension de l'intelligence.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Sade,Michel et Michel,mutisme de Debord
part 1
Looking for Sade
Vacances de "printemps", quel terminologie désenchantée.
A 7 ou 8 ans, je perçais le ciel du regard, défendant l'existence des cloches de Pâques dans un murmure. C'était avant que le père Noël ne soit vendu aux enchères.
Pâques, c'était renaissance, rite du fond des âges, ciel bleu sur la campagne autour de la ferme de converts qu'habitaient mes grand parents.
Pâques donc.
Cela fait un moment que Michel me dit qu'il faut que je vienne chez lui avec mon engeance, qu'il me présentera des gens bien, dyonisiaques,bons et engagés. Des humains comme lui, qui ne cesse de m'envoyer des photos de grafs citant la Commune, 68, l'amour, la liberté, la jouissance.
Go.
Je nous construis un petit périple touristique: le château de Sade, mon Oncle, Palais des Papes, Michel, retour, rentrée... euh omets.
J'avais un peu oublié, ayant quitté le 04 depuis 20 ans pile, la beauté du Lubéron.Ses collines bleues, ses vals de mas anciens noyés dans un vert gris d'olivier, la caresse du regard comme une main sur un corps.
Ses villages sont devenus des cartes postales pour Belges, Anglais, Hollandais.
A Lacoste, on rencontre plus d'américains que de locaux. C'est Scarlett qui joue Manon.Ecole de design oblige. Oblige rien du tout. Ca me choque un peu.
La culture locale sous cloche, une mythologie des temps anciens, démembrés, javellisés. Ca me rappelle " A year in Provence", et me renvoie au visage tous nos colonialismes.Sors les cigales en faïence, la nappe jaune avec les olives, c'est où les toilettes que je vomisse?
Rien sur Sade dans le village. Rien sur Sade au dessus du village, où se dressent des pans insuffisants à la reconstruction mentale, une aile restaurée inaccessible au public.
Un car d'Italiens. La campagne des reliefs environnant, l'herbe est haute, Engeance et moi faisons la roue.Rien, une sculpture moderne qui ne dit pas grand chose. Rôle politique, historique, éthique, philosophique, vécu. Niente. Porca Madonna.
Dans le village, j'interroge des locaux. Visite? euh... y a des horaires, mais les bureaux sont fermés, je sais pas quand elle revient, Josette, nan? tu te fous de moi? C'est ça le village d'un monument de littérature nationale, internationale?
Petite pointe au coeur.
Je suis pas colère mais presque.
Alors on reprend la route direction petit village perché dans les environs de Manosque. Je me sens commencer à sourire, quand on se retrouve à ce tournant raide , en montée dans un lotissement sans charme, comme à moitié abandonné. Au fond, la maison de mon oncle, son jardin négligé, les volets au bleu défraîchi.
bordel de livres anciens dès le couloir d'entrée, de premières éditions, de couvertures épaisses aux ors passés, en rafistolage, raretés diverses s'empilent au sol, sur des étagères, au milieu d'invendus de parfums, de bougies, d'objets divers en bois d'olivier. Bd de cul espagnoles dans la salle de bain.
Et il y a vingt ans, sur cette même tablette croulant sous le poids de seins énormes, de bites explosives, de jeysers de sperme, un poche entre autres attire mon attention. La Société du Spectacle.
Je sais que Ralph est lié à ce bouquin. " Ah oui, c'est intéressant." dit J.
A lire. Pas lu. Comme beaucoup qu'on me conseille. Acheté hier.
Mon sourire ouvre encore.J. Des souvenirs de lumière. C'est par la porte fenêtre donnant sur sur un autre jardin en friche sous le soleil d'avril,que je me suis promise de venir vivre à l'ombre de cette lumière magique, promesse d'un éternel été.
De l'ouverture de ma chambre, derrière moi, papier peint X1X, scènes de Joséphines, de galants, la rivière, une touche de Watteau mêlé à Verlaine dans l'ambiance, une verdure de paradis.
La bâtisse est de style pur provençal. Pierre massive, c'est pour moi le lieu de la joie pure, des terreur enfantines le soir dans les étages donnant sur des appartements, des scorpions, des piles de magazines de BD, les premiers shampooings au rassoul de l'Occitane ( cheveux raides sur la tête), à la protéine de soie ( cheveux look crad mais qui sentent bon), "A suivre", "Pilote".
Je m'initie dès mes 7 ou 8 ans à la BD adulte: Bilal, Fmurr, Lauzier,dont j'adorais les études de la bourgeoisie sous les angles politiques maoïstes, frustration sexuelle,les femmes,leur beauté, paraître ,le racisme ordinaire, la lutte des classes - Je comprends pas que ce gars soit passée à la trappe, moi je vous dis qu'il va ressortir des oubliettes-, des trucs un peu psyché, et révélation: " La macumba du gringo" de Pratt. Entre guérilla dans la jungle, vaudou, fantômes.Un noir et blanc qui par la magie même de son trait emmène en voyage. Un trip total.
Mon oncle, c'est le voyage, le mystère de sa vie politique réelle, une culture énorme, un humour détonant livré avec gilet pare balle. De la chaleur retenue aussi, mais bien palpable.
Pendant le repas, je le questionne sur Sade.Il me renvoie à la lecture.J'ai pas le temps de lire en ce moment. Je vis à 300 à l'heure, on peut pas tout faire.
Il se lance désinvolte, parfois inaudible, parfois partant d'un grand rire, la parole rapide, souvent mangée par sa moustache énorme de toujours.
" Sade a vécu à l'époque de la Révolution. De son vrai nom Alphonse Donatien de Sade, le marquis avait à faire à Paris et Renne. Marié, il s'est enfui avec sa belle soeur, amoureuse de lui.
La belle famille outrée profita de la mort accidentelle par empoisonnement de prostituées marseillaises ,mort due aux prodigalités malencontreuses en aphrodisiaques servies par monsieur. Ils firent enfermer Donatien à la Bastille, où il séjourna souvent.
" C'était un homme ... d'expérience", rit J,de tout son visage.
Sorti de prison, il a été proclamé un des précurseurs français de la psychanalyse.
" Encore un effort pour être républicain" disait le marquis.
Cela a semble t il un lien avec le partage de la beauté: celle des femmes, bien commun.
Je tique un peu.
Justine, prude,croyante, subit la violence et la soumission. Responsables selon Sade: mari, curé. Son antithèse est la voie de la liberté par l'ascension sociale de la courtisane, Juliette, la femme dominante.
Je scribouille, il parle trop vite. Pas grave, je note ce que je peux.
Je ne peux boire de blanc le soir,c'est nuit blanche garantie.
On ouvre un rouge local très correct. 2 verres. Bon, ben le rouge, c'est fini aussi. Surcacheton. Pas le choix. Suis en responsabilité avec mon fils, dans une voiture prêtée.
Je me réveille en urgence d'écriture,
une soirée Rasteau et vingt ans d'absence
deux verres de vin
trois somnifères
un grand blanc
bois un thé, soleil doux sur les marches menant au jardin. Nouveau rush.
Y al'feu à l'attic
Là c'est Troie qui flambe
la météorite
dans le Golf du Mexique
les flammes ravagent et c'est très clair
peux pas mrelire mon rafiot prend la mer
Trois Trois Trois sainte trinité
merci la menuiserie merci l'alphabet
Jme suis verrouillée dans les flammes
Et jcrame peinarde dans ma chambre
Sainte trinité tu es écrite polyglote
S-S-DC-XxJ
C'est le grand mix de la testostérone
les mecs, la zique, un stylo bic
vous reprendrez bien une
rasade de kérozène
le mâle c'est mon fuel
mon fil, mon foutre, mon fer
prendre des ptits bouts dtruc
et puis mles assembler ensemble
Le voyant rouge des limites de ma surexcitabilité commence à clignoter.
Engeance en a marre que sa mère lui saute dessus imprégnée de lyrics.
En montant dans la voiture, direction Avignon, il a envie de Virgin Radio, de dance.
On se partage les temps d'écoute. On chante.
Je suis sur la route.
wheeey... je suis sur la route.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
do watch it till the end. Surprenant.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
euh... pas pour les enfants ni ados, ni les trop trop sensibles.
mais c'est plein de vie.
mais c'est plein de vie.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Sade,Michel et Michel,mutisme de Debord
part 2
Vie et mort, Macron et miel de lavande
La route file, conduite confort, merci Gégé. Chu pas fan des automatiques.
J'aime trop la course serpentine pour un bas régime automatisé.
Mais on glisse l'autoroute, sur Virgin Radio.Le son est bon. J'irais bien sur France Culte mais Chouchou est intransigeant en voiture. Y a des mères qui font biberonner du sirop à leur bébé, moi je l'ai alimenté en son et danse depuis ses 3 ans. Now sissy that walk. J'aurais choisi autre chose d'un peu plus pêchu, mais Engeance est quand même super souple sur punk et gangsta,avec lesquelles il est en givre.
Sortie.Althen.
Petites routes droites, l'entrée du village est incertaine. Densité d'habitation par grappes, jusqu'au clocher gris de l'église.
Le point de repère. Tout près leur maison, dessous le toit, le corps de Nadine, Michel lisant sa lettre d'amour à sa bien aimée de 80 et quelques années. sa mort et notre naissance.
Il est là, les jambes légèrement arquées comme un Silène le chapeau de paille vissé sur un large sourire.
Des oeufs de caille, du miel de son petit fils qui bosse avec l'INRA sur la conservation des abeilles, sa propre huile d'olive.
Le dîner est composé de mets simples et goûteux.
La maison est un empilement de pots de terre et de lampes à huile d'Afrique du Nord, de Grèce. Des pichets de tous horizons. Des affiches d'appel à manif, 68, la fraternité, un visuel des oiseaux régionaux.
Il me parle de marcheurs qui ont déjoué la médecine occidentale, des dernières minutes de son amour, enfin détendue, de leurs tardifs ébats adolescents.
Quand les larmes montent, je le serre sur mon coeur.
" Ah c'est bon, merci, merci. Il rit. C'est magnifique. Je bande dis donc.
Je suis toujours vivant"
" Je suis ravie pour toi de ta vigueur primesautière. Juste un truc, relation filiale exclut l'inceste."
On rit, on s'embrasse.
La première après midi, ferme des insectes. J'aurais bien troqué contre la Fondation Lambert, mais je suis là pour son bien être et pour lui, et il fan de plantes sauvages et de petites bêtes.
Et puis, c'est l'occasion d'apprendre.
Le phasme ne fait pas partie de la famille des mantes et autres empuses.
Ses oeufs, noirs comme le seigle, et pointés de blanc sont mis à l'abri par les fourmis dans leur garde-manger. quand l'oeuf éclot la larve a aspect de fourmi sombre à tête rouge.Elle quitte le nid et muera hors les murs.
Dans le jardin, Michel a la tête dans les feuilles, intarissable sur les vertus,beauté et lieu de villégiature de ses amis végétaux.
Ma dernière nuit est blanche malgré les marteaux que je m'envoie entre les neurones.
J'ai vidé mon coeur sur écran. Une longue lettre , douche de mon brasero.Que je ne lui donnerai jamais.
La lumière bleue m'a tuer.
Le matin, le coeur défait jusque dans les yeux, je peine à retrouver consistance humaine, alors que Michel, blessé à la main a besoin de moi.
Engeance est recruté pour colorier des affichettes pour la fête à Macron dans le jardin, où Padre a invité amis et famille à festoyer.
Mais à l'arrivée des convives, je sens tout lâcher et m'éclipse.
Je monte les escaliers, et me retrouve dans la chambre de Nadine. J'y suis bienvenue. Inspire celle qui longtemps a vécu, s'est dévêtue, dormi dans ces draps. Je m'y repose, la tête douloureuse, le coeur sous perf.
Plus tard,autour de la table et de ses reliefs, je me retrouve bientôt à côté de son ami qui me connaît du poème envoyé après l'enterrement.
Ce poème, il est présent en 3 copies dont une encadrée. Ca me gêne un peu, écrit en 20 minutes comme ça,sur un coin de table, j'ai la sensation d'avoir déposé sur sa couche un bouquet de pissenlits, par défaut.
L'ami en question, un homme d'une 60aine d'années me parle de son processus d'écriture. De l'angoisse de la page blanche, quotidiennement assis dans sa cabane au fond du jardin. Passage qu'il ne connaissait pas dans sa vie d'écrivain politique.
Maintenant qu'il s'est retiré, ...
J'oublie que je suis alors une fontaine et que cet état est éphémère. Essaie de comprendre ses difficultés, il n'arrive plus à suivre la construction de récit qu'il impose à la narration de sa généalogie. Ses tabous, ses mystères.
Je trouve le respect de la chronologie bien moins intéressant que les émotions que les évènements inspirent, définissant la trame sensible d'une histoire en creux.
Back on the road, chu pas fraîche.wouffffh.....
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
petite fille de l"esclavagisme infantile autorisé dans les familles de biens.
Je viens des poubelles de l'aristocratie.
De l'autre, mon grand père refuse la chemise brune.Traverse seul les Alpes à pied.
Je viens des poubelles de l'aristocratie.
De l'autre, mon grand père refuse la chemise brune.Traverse seul les Alpes à pied.
Dernière édition par Sâdhanâ le Dim 20 Mai 2018 - 1:05, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
J'ai 0 énergie pour faire la bouffe ce soir.
Tout mon corps est douloureux.
" Riz basmati parfumé aux épices et tomates croque au sel, cerises, ça te va?"
Engeance lève à peine les yeux.
" 0 énergie. Tu devrais écrire le journal d'une dégonflée."
Tout mon corps est douloureux.
" Riz basmati parfumé aux épices et tomates croque au sel, cerises, ça te va?"
Engeance lève à peine les yeux.
" 0 énergie. Tu devrais écrire le journal d'une dégonflée."
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Relax and enjoy.
musique parfaite pour chill out de fin de journée, yoga, préparation mentale à une entrée en massage tantrique, ambiance relaxante, bouquiner cool.
Multiusage,
écologique,
bénéfique
magnifique
Feel.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
2e soirée de représentation de Pica;les conditions de travail sont éprouvantes.C'est magnifique.
Dans la queue, P., prof de yoga; avec une tripotée d'italiens, une dominicaine.
Ca me fait plaisir de la voir. Passé le choc de sa beauté lumineuse, il y a sa vie entre l'Australie où vivait son copain, la France et l'Inde. Long distance relationships.Tell me about it.
J'ai essayé avec l'Angleterre, n'ai pas pu avec un Americain, tenté avec un indonésien, un finlandais rencontré en Egypte.
Y en a pas une qui ait duré plus de quelques mois. Faut être blindé pour aimer en faisant le tour du globe.
Et puis il y a le yoga. L'étude des textes sacrés nous manque à toutes deux. J'ai pas fini la bhagavat gîta, pas encore lu le Ramayana, Mahabharata,Upanishads, Vedas.
L'idée de me replonger dans le sanskrit me remplit de joie.
Retrouver centre et ancrage, après ma longue traversée.
Des cycles et des cycles.
You've come a long way baby.
Dans la queue, P., prof de yoga; avec une tripotée d'italiens, une dominicaine.
Ca me fait plaisir de la voir. Passé le choc de sa beauté lumineuse, il y a sa vie entre l'Australie où vivait son copain, la France et l'Inde. Long distance relationships.Tell me about it.
J'ai essayé avec l'Angleterre, n'ai pas pu avec un Americain, tenté avec un indonésien, un finlandais rencontré en Egypte.
Y en a pas une qui ait duré plus de quelques mois. Faut être blindé pour aimer en faisant le tour du globe.
Et puis il y a le yoga. L'étude des textes sacrés nous manque à toutes deux. J'ai pas fini la bhagavat gîta, pas encore lu le Ramayana, Mahabharata,Upanishads, Vedas.
L'idée de me replonger dans le sanskrit me remplit de joie.
Retrouver centre et ancrage, après ma longue traversée.
Des cycles et des cycles.
You've come a long way baby.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Un jour, un ami m'a demandé d'héberger un des siens, de longue date, qui était devenu brahmane. Lui et sa femme pratiquaient le raja yoga je crois.
Le yoga royal, préparation à la mort.
Chu pas très sure. J'ai commencé un chemin yogique depuis 9 ans.
Plus je découvre, plus je vois un horizon infini devant moi.
Je voyais bien qu'il tiquait sur ma clop, je pense que la proximité autel / frigo le choquait un peu aussi, dans la maturité de ma pratique.
J'étais pas prête pour l'Eveil, dit il à mon ami.
sans doute. Je ne suis arrivée nulle part. Et n'ai pas toujours le pied sûr, mais qui peut s'en vanter avec honnêteté?
Grands discours et probité. J'ai longtemps cru que le discours était la méthode, que les mots étaient une traduction des actes.
L'écart entre les deux m'étonne souvent.
J'accueille les expériences et les ouvertures avec gratitude.
Même les plus extrêmes m'ont nourrie. J'ai la chance d'être un bon terrain, fertile. J'ai la chance d'être revenue de voyages intérieurs lointains.
Le yoga royal, préparation à la mort.
Chu pas très sure. J'ai commencé un chemin yogique depuis 9 ans.
Plus je découvre, plus je vois un horizon infini devant moi.
Je voyais bien qu'il tiquait sur ma clop, je pense que la proximité autel / frigo le choquait un peu aussi, dans la maturité de ma pratique.
J'étais pas prête pour l'Eveil, dit il à mon ami.
sans doute. Je ne suis arrivée nulle part. Et n'ai pas toujours le pied sûr, mais qui peut s'en vanter avec honnêteté?
Grands discours et probité. J'ai longtemps cru que le discours était la méthode, que les mots étaient une traduction des actes.
L'écart entre les deux m'étonne souvent.
J'accueille les expériences et les ouvertures avec gratitude.
Même les plus extrêmes m'ont nourrie. J'ai la chance d'être un bon terrain, fertile. J'ai la chance d'être revenue de voyages intérieurs lointains.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
"Je me réjouis que ma compagnie t'agrée. C'est un point de vue aussi symétrique que réciproque et, comme tu le suggères avec justesse; tes qualités décoratives intrinsèques agrémentent artistement mon champ de vision.
Répondre à tes questions est un exercice délicat, complexe et relativement chié. Je vais tenter de m'y essayer.
Oui, je vais faire d'autres métacinèses
Moi aussi j'aurai grand plaisir à te revoir, à te photographier et/ou être accompagné par toi quelque part ou même ailleurs en prenant en compte ton intérêt décoratif indéniable.
Nonobstant, je prévois de photographier d'autres modèles pour diversifier mes sources en supputant que chacune d'entre elles proposera une chorégraphie différente.
Je doute cependant que ces modèles que je n'ai pas encore rencontrées puissent faire mieux que toi. J'aimerais beaucoup te photographier dans ton yoga dynamique huilée (en studio) et aussi t'emporter en Camargue pour te faire vaquer sur le sable MAIS mon souci est d'ordre fricatif. Je gagne bien peu de sous et les 50 euros que me coûtent chaque séance pèsent plus que tu ne saurais croire. J'attends d'avoir produit et fourni du matériau pour l'expo de Saint Paul de Vence. Si ça me rapporte un peu de sous cet argent financera de nouvelles séances. Je pourrai alors te métacinéser sans retenue en studio ou en Camargue."
extrait de Exposé, développement et critique de la philosophie de Leibniz (Darstellung, Entwickelung und Kritik der Leibnitz’schen Philosophie), Anspach 1837
Répondre à tes questions est un exercice délicat, complexe et relativement chié. Je vais tenter de m'y essayer.
Oui, je vais faire d'autres métacinèses
Moi aussi j'aurai grand plaisir à te revoir, à te photographier et/ou être accompagné par toi quelque part ou même ailleurs en prenant en compte ton intérêt décoratif indéniable.
Nonobstant, je prévois de photographier d'autres modèles pour diversifier mes sources en supputant que chacune d'entre elles proposera une chorégraphie différente.
Je doute cependant que ces modèles que je n'ai pas encore rencontrées puissent faire mieux que toi. J'aimerais beaucoup te photographier dans ton yoga dynamique huilée (en studio) et aussi t'emporter en Camargue pour te faire vaquer sur le sable MAIS mon souci est d'ordre fricatif. Je gagne bien peu de sous et les 50 euros que me coûtent chaque séance pèsent plus que tu ne saurais croire. J'attends d'avoir produit et fourni du matériau pour l'expo de Saint Paul de Vence. Si ça me rapporte un peu de sous cet argent financera de nouvelles séances. Je pourrai alors te métacinéser sans retenue en studio ou en Camargue."
extrait de Exposé, développement et critique de la philosophie de Leibniz (Darstellung, Entwickelung und Kritik der Leibnitz’schen Philosophie), Anspach 1837
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
"Madame,
vous passerez dans mon bureau. On a reçu des plaintes vous concernant.
Vous prenez combien de sucres dans votre thé?"
Ludwig Andreas Feuerbac
vous passerez dans mon bureau. On a reçu des plaintes vous concernant.
Vous prenez combien de sucres dans votre thé?"
Ludwig Andreas Feuerbac
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Ludo a pleuré à gros sanglots. Long distance romance. Well, you know the songue when you don't the tongue. Fait moche ce dimanche, qu'ils ont dit.
Mais non,l'assure-je, ils se plantent tout le temps sur la météo. C'est pas comme en Bourgogne, où le ciel est collant de grisaille à en faire une poix. Samedi, Engeance devient un louveteau et va houer entre les chênes kermesse.J'ai week end à rallonge.C'est jour de sortiiiiiie.
Viens, le paradis existe. il sèchera tes yeux.
Je n'emmène pas King Ju, ça l'agresserait trop. J'ai 15 ans de retard, j'ai jamais été synchrone.
Enfant, je chantais Carmina Burana les yeux collés à la pochette du 33 tours, avec retenue, mon vertige envolé Peer Gynt tournoyait au milieu du salon.
Omnia sol temperat
purus et subtilis,
novo mundo reserat
facies Aprilis,
ad amorem properat
animus herilis
et iocundis imperat
deus puerilis.
J'ai adoré le latin,sa discipline, Pline, le manuel de collège, avec toutes ces photos de sites de mes albums de vacances.
Nan, j'ai pris la Balade de Melody Nelson, Maria Callas, Terranova, Love. Ce dernier reste coincé dans le lecteur de ma caisse de loc.
Ciel pur. Tiens. On démarre avec tout notre frichti. sur la route, le ciel se couvre. Noir à l'ouest.
" Check the sky.Shall we go all the way or shall we stop in Cassis?"
"Cassis".
"If it starts to rain, I'll take you to a basilic where the skull of Maria Magdalena is relicked."
"Deal."
Cassis, descente dans la beauté majestueuse dont on ne peut se lasser. Les bouchons des rues hautes traduisent l'arrivée massive de belges, et autres peuples du nord français, des anglais, des allemands, Andorre.
Bloqués derrière des parechocs divers, on a le temps de scruter les plaques.
on tourne plus d'une heure à la recherche du calque longueur de la Jazz. Tourner en rond. Pas bon. Le temps passe.
On élabore des stratégies de dégagement. A hauteur de chanceux.se, insulter sa race avec une véhémence effrayante, putain de saloperie de tourIstE de mERde, mais RESTe donc DANS ton pays PLUVIEUX, qu'est ce tu nous EMMERDES LA? PUTAIN MAIS VIRE DE LA VIRE OU JE LA DEFONCE TON AUDI DE MERDE A COUP DE BATTE T'ENTENDS SPECE DE BATARD, pis tirer le frein à main d'un coup sec, sauter de voiture, les genoux sur leur capot, continuer à s'époumoner comme une hystéro jusqu'à ce qu'ils aient peur et fuient. Ah pas de bol (menteuse), y a des enfants à l'arrière, faut pas faire peur aux petits.
On rigole, j'insulte à tour de bras pour retarder le moment où je vais craquer.
C'est fini. Je suis à deux doigts de tout planter au milieu de la ruelle.
" Let's shoot off to Eden."
On quitte Cassis, trop lentement. Casse toi les gens, on a du bonheur à glaner.
Coup de bol, on peut faire du 130 sur la plus grande partie du trajet. Terranova joue. Ludo monte le son.
"I like this one".
(press play:)
Les dieux sont bons, ils nous aiment, le ciel se ravise. La campagne, ses chênes, ses pins défilent plein de promesses, je double tout,longues courbes à 140, le bonheur n'attend pas. Passage secret de verdure,ouverture digne d'un opéra sur le spectacle de la nature.Du haut de la falaise, la calanque en contre-bas semble un mirage tant ses eaux sont cristallines, dessous, les rochers noirs, les agglomérats de Carrare, mer calme, deux petits yachts à distance respectable.
Le chemin continue de s'ébouler ostensiblement avec les pluies, racines de pin auxquelles s'accrocher, pas de l'escalade mais pas loin.
Un jour, je le sais, Eden sera inaccessible,le chemin trop défoncé pour que la municipalité continue de fermer les yeux, ou bien la voûte d'une enfractuosité s'écroulera d'un bloc feuilleté sur des corps nus, les galets blanc et noirs maculés de sang, et ce sera fini.
Les pluies ont encore raviné le chemin, méconnaissable. Seules les racines et les blocs de pierre stable certifient de la voie à prendre, ressemblant de plus en plus néanmoins à cette chute libre jouxtant.
sur la plage, c'est Byzance, choix des alcôves.
Lectures, corps alangui, écriture, jouissance devant tant de beauté, le soleil nous dépouille et nous caresse. La nudité me repose, me pose, me nourrit telle un oisillon affamé attendant becquée.
Je sais que c'est ici que Ludo peut ressourcer son coeur endolori.
La bouche encore chargée de parfums italiens, Ludo lit du français, que bello, je le revois gesticuler pour lexicaliser polyglote sa pensée.
le geste, la parole, le propos. Je fixe la mouvance de la mer, ses scintillements éclair.
Je ne sais si je suis à l'arrêt ou si je fais du 230.
Pas de références, pas d'autre appui que ma pensée. tant pis. Bic et carnet. Couverture rigide carton recyclé, CNRS encré vert en couverture. Un colloque de Charlotte, ma chef de projet optique astronomique à Hawai, et son regard doux.Nos longs hugs plein d'affection. Souvenir.
Elle a tellement l'habitude que je me cache sous la table de la cuisine, qu'elle marque un temps d'arrêt en passant la porte de l'appart. Ses pieds s'immobilisent, hésitent. Elle n'a pas le temps de se pencher.Je sors diablotine, elle sursaute et hurle. Pour la centième fois. Et peste contre elle même de ne pas s'y faire.
Je scribouille à peine lisible, fais un effort de lisibilité, allez. Nan.
Mais non,l'assure-je, ils se plantent tout le temps sur la météo. C'est pas comme en Bourgogne, où le ciel est collant de grisaille à en faire une poix. Samedi, Engeance devient un louveteau et va houer entre les chênes kermesse.J'ai week end à rallonge.C'est jour de sortiiiiiie.
Viens, le paradis existe. il sèchera tes yeux.
Je n'emmène pas King Ju, ça l'agresserait trop. J'ai 15 ans de retard, j'ai jamais été synchrone.
Enfant, je chantais Carmina Burana les yeux collés à la pochette du 33 tours, avec retenue, mon vertige envolé Peer Gynt tournoyait au milieu du salon.
Omnia sol temperat
purus et subtilis,
novo mundo reserat
facies Aprilis,
ad amorem properat
animus herilis
et iocundis imperat
deus puerilis.
J'ai adoré le latin,sa discipline, Pline, le manuel de collège, avec toutes ces photos de sites de mes albums de vacances.
Nan, j'ai pris la Balade de Melody Nelson, Maria Callas, Terranova, Love. Ce dernier reste coincé dans le lecteur de ma caisse de loc.
Ciel pur. Tiens. On démarre avec tout notre frichti. sur la route, le ciel se couvre. Noir à l'ouest.
" Check the sky.Shall we go all the way or shall we stop in Cassis?"
"Cassis".
"If it starts to rain, I'll take you to a basilic where the skull of Maria Magdalena is relicked."
"Deal."
Cassis, descente dans la beauté majestueuse dont on ne peut se lasser. Les bouchons des rues hautes traduisent l'arrivée massive de belges, et autres peuples du nord français, des anglais, des allemands, Andorre.
Bloqués derrière des parechocs divers, on a le temps de scruter les plaques.
on tourne plus d'une heure à la recherche du calque longueur de la Jazz. Tourner en rond. Pas bon. Le temps passe.
On élabore des stratégies de dégagement. A hauteur de chanceux.se, insulter sa race avec une véhémence effrayante, putain de saloperie de tourIstE de mERde, mais RESTe donc DANS ton pays PLUVIEUX, qu'est ce tu nous EMMERDES LA? PUTAIN MAIS VIRE DE LA VIRE OU JE LA DEFONCE TON AUDI DE MERDE A COUP DE BATTE T'ENTENDS SPECE DE BATARD, pis tirer le frein à main d'un coup sec, sauter de voiture, les genoux sur leur capot, continuer à s'époumoner comme une hystéro jusqu'à ce qu'ils aient peur et fuient. Ah pas de bol (menteuse), y a des enfants à l'arrière, faut pas faire peur aux petits.
On rigole, j'insulte à tour de bras pour retarder le moment où je vais craquer.
C'est fini. Je suis à deux doigts de tout planter au milieu de la ruelle.
" Let's shoot off to Eden."
On quitte Cassis, trop lentement. Casse toi les gens, on a du bonheur à glaner.
Coup de bol, on peut faire du 130 sur la plus grande partie du trajet. Terranova joue. Ludo monte le son.
"I like this one".
(press play:)
Les dieux sont bons, ils nous aiment, le ciel se ravise. La campagne, ses chênes, ses pins défilent plein de promesses, je double tout,longues courbes à 140, le bonheur n'attend pas. Passage secret de verdure,ouverture digne d'un opéra sur le spectacle de la nature.Du haut de la falaise, la calanque en contre-bas semble un mirage tant ses eaux sont cristallines, dessous, les rochers noirs, les agglomérats de Carrare, mer calme, deux petits yachts à distance respectable.
Le chemin continue de s'ébouler ostensiblement avec les pluies, racines de pin auxquelles s'accrocher, pas de l'escalade mais pas loin.
Un jour, je le sais, Eden sera inaccessible,le chemin trop défoncé pour que la municipalité continue de fermer les yeux, ou bien la voûte d'une enfractuosité s'écroulera d'un bloc feuilleté sur des corps nus, les galets blanc et noirs maculés de sang, et ce sera fini.
Les pluies ont encore raviné le chemin, méconnaissable. Seules les racines et les blocs de pierre stable certifient de la voie à prendre, ressemblant de plus en plus néanmoins à cette chute libre jouxtant.
sur la plage, c'est Byzance, choix des alcôves.
Lectures, corps alangui, écriture, jouissance devant tant de beauté, le soleil nous dépouille et nous caresse. La nudité me repose, me pose, me nourrit telle un oisillon affamé attendant becquée.
Je sais que c'est ici que Ludo peut ressourcer son coeur endolori.
La bouche encore chargée de parfums italiens, Ludo lit du français, que bello, je le revois gesticuler pour lexicaliser polyglote sa pensée.
le geste, la parole, le propos. Je fixe la mouvance de la mer, ses scintillements éclair.
Je ne sais si je suis à l'arrêt ou si je fais du 230.
Pas de références, pas d'autre appui que ma pensée. tant pis. Bic et carnet. Couverture rigide carton recyclé, CNRS encré vert en couverture. Un colloque de Charlotte, ma chef de projet optique astronomique à Hawai, et son regard doux.Nos longs hugs plein d'affection. Souvenir.
Elle a tellement l'habitude que je me cache sous la table de la cuisine, qu'elle marque un temps d'arrêt en passant la porte de l'appart. Ses pieds s'immobilisent, hésitent. Elle n'a pas le temps de se pencher.Je sors diablotine, elle sursaute et hurle. Pour la centième fois. Et peste contre elle même de ne pas s'y faire.
Je scribouille à peine lisible, fais un effort de lisibilité, allez. Nan.
DU PROPOS
L'observation d'un être humain s'exprimant dans une langue étrangère non maîtrisée fait ressortir: gestes, mimiques, emphase corporelle et intonative, définitions en creux.
La pensée organisée en concepts, elle, se manifeste à contrario par la précision des termes employés et par une pauvreté du paratexte physique.
Plus généralement, la pauvreté de la précision lexicale, de la maîtrise syntaxique traduit la carence du développement de la pensée, la conscience et la gêne de ce manquement si le sujet a été en contact prégnant avec une langue construite qu'il n'a pas réussi à s'approprier, ou les deux simultanément à des degrés divers.
Le propos est alors appuyé par une courbe intonative de très large amplitude, de circonvolutions, d'expressions faciales et d'un langage corporel comblant la carence discursive, une inflation du langage.
Le but n'est plus la délivrance d'un message, mais de persuader.
persuader: amener quelqu'un à croire, à penser, à vouloir, à faire quelque chose, en jouant sur sa sensibilité, par voie de séduction.
Alors que
convaincre:amener quelqu'un à admettre une façon de penser ou de se conduire en lui exposant les raisons qu'il peut avoir de l'adopter.
Etant dans l'incapacité de convaincre, l'auteur.e de la tentative de persuasion ne cherche plus à affirmer un propos, mais à influer sur l'organe récepteur.Le but premier étant de définir en creux aux yeux de l'auditoire par le réseau de ces codes, les contours d'une personnalité affirmée face au monde, un positionnement, une philosophie propre et non négociable, basée sur:
la révolte, le dédouanement de sa responsabilité dans le malheur humain, la défense de codes sociaux que le locuteur estime malmenés, l'affirmation d'un propos à valeur universelle, quelqu'en soit l'objet.
On peut observer ces caractéristiques chez les personnalités politiques parfois, chez la cagole marseillaise dans son fief social,
dans tout cercle de communication dont la culture a peu rencontré l'éducation.
Bon, ça, c'est fait.
Bonne nuit
Demain, écrire sur la République libre du Frioul avant que la chair des souvenirs ne s'avarie.
Ca va vite, la versification si la chaleur se décide à éclater.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
"spéciale dédicace à Uccen pour quy peut jouer dans la forêt ac ses petits copains"
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
difficultés des amours polyglotes
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
it was like ... genre, GENRE trop génial délire trop dla balle la gadji mdr lol tarpain (bon çui là jlekiffe bien con même)
Dernière édition par Sâdhanâ le Lun 21 Mai 2018 - 2:36, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
maddie, une jeune danseuse incroyab'
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Depuis le temps...l'eau coule toujours,
L'histoire de ce brahmane venu chez toi est amusante.
Alors je rigole avec ceux qui pensent comprendre,
si la pensée n'est pas un tout, mais une partie,
a la fraction je donne mon entier
Car je l'aime aussi
dans sa finitude.
il est beau et bon de savoir, parfois
et tout autant de ne pas savoir, souvent.
Saisir l’entièreté sans se départir!
Mais de qui et de quoi?
sinon de soi.
Madame,
bien à toi.
L'histoire de ce brahmane venu chez toi est amusante.
Alors je rigole avec ceux qui pensent comprendre,
si la pensée n'est pas un tout, mais une partie,
a la fraction je donne mon entier
Car je l'aime aussi
dans sa finitude.
il est beau et bon de savoir, parfois
et tout autant de ne pas savoir, souvent.
Saisir l’entièreté sans se départir!
Mais de qui et de quoi?
sinon de soi.
Madame,
bien à toi.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Dernière édition par Sâdhanâ le Lun 21 Mai 2018 - 11:47, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Commu niqué de la présipauté, avenant d'ordonnance
77
77777
77
chiffre magique
erreur est errance
le rire est de la femme
le propre et parfois sale
L'Un dans l'autre
soi dans l'Un
soie de mon âme
soir de mon coeur
que n'ai je assez veillé.
dans le sommeil
sans terrer, sans terre
le salon vous est ouvert
prenez place, madame
votre ambroisie parfume
ma demeure
quel nectar coulerait
divin votre gorge
gratitude mon ventre tremble
de m'honorer encore.
E. MarreceCon
PS: rejoins moi dans la rue demain. Je lèverai le poing contre moi même.
77
77777
77
chiffre magique
erreur est errance
le rire est de la femme
le propre et parfois sale
L'Un dans l'autre
soi dans l'Un
soie de mon âme
soir de mon coeur
que n'ai je assez veillé.
dans le sommeil
sans terrer, sans terre
le salon vous est ouvert
prenez place, madame
votre ambroisie parfume
ma demeure
quel nectar coulerait
divin votre gorge
gratitude mon ventre tremble
de m'honorer encore.
E. MarreceCon
PS: rejoins moi dans la rue demain. Je lèverai le poing contre moi même.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
pour les 40enaires qui retrouvent par quelques pubs mémorables et néanmoins oubliées, les parfums de l'enfance, parfois ceux de diners devant la télé en famille. Je me suis surprise à avoir les mains sur le visage d'émotion. J'espère vous faire retrouver au fond du coeur mémoire, celui.le que vous étiez/ êtes.
Celle avec Desproges et Prévost est un bonheur, Perrier et sa masturbation/ éjaculation inimaginable de nos jours,Picorette avec père coincé, Le Luron vantant queer à souhait du déodorisant chiottes,Dali et Lanvin,king kong et la Samaritaine.
Celle avec Desproges et Prévost est un bonheur, Perrier et sa masturbation/ éjaculation inimaginable de nos jours,Picorette avec père coincé, Le Luron vantant queer à souhait du déodorisant chiottes,Dali et Lanvin,king kong et la Samaritaine.
Dernière édition par Sâdhanâ le Sam 26 Mai 2018 - 2:29, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Un Mickey terrifiant et trippé, cauchemardesque sur l'expérimentation animale.
âmes sensibles et grands angoissés, s'abstenir.
âmes sensibles et grands angoissés, s'abstenir.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Sade,Michel et Michel,mutisme de Debord
part 3
République Libre du Frioul
Nous échangeons quelques textos organisationnels. Navette 16.05h, RDV devant la passerelle d'embarquement.
La nuit d'avant, je peine à m'endormir. Je ne suis pas en état émotionnel de me foutre à oilp Sainte Blandine devant d'autres hommes et femmes, le photographe, les badauds.
Mon coeur coule hémo comme en milieu de cycle.
Je vais annuler. Je suis triste aussi de sentir que je me saborde.
Au réveil, cette pensée s'évapore. Je suis toute excitée au bord du vide.Ma carotte est mon fantasme: la cagoule.
Excitée et tremblante, comme quand devant une petite salle comble, j'étais il y a une vingtaine d'années, choriste improvisée dans le groupe de JM. Que j'avais morflé ma race pendant et après; comme quand ce journaliste d'Arte que je filmais sur mon portable une nuit, m'avait fait requête de réalisation de ses fantasmes loin de ma théière.Comme quand on est devant un homme qui vous fout le vertige, les yeux tétanisés sur les siens, et que vous lui déclarez votre flamme de quelques mots avec un flingue à une balle sur la tempe.
Je me suis épilée, gommée, pas maquillée pour que mon visage soit matériau immédiat au cas où, et tout ce falbala ne sert au final, je le sais, qu'à faire rituel pour ne pas offenser les dieux, parce que personne n'y verra rien, pas même son objectif.
Alors que j'ai tout minuté avec largesse, je suis pas loin d'être en retard, bababababah!!!!...
Sur le port, la foule est fluide, mais je ne reconnais nulle part son visage austère de Colonel Kurtz moine en noir et blanc,qu'il m'a envoyé sur ma boîte mail.
Il est là, assis sur un de ces machins BTP des travaux incessants de cette Babel bordélique qu'est ma cité. Simple et direct, on se salue, faisons brièvement queue d'abordage.
" Je suis toute seule?"
" Ah oui, je ne travaille qu'avec une seule personne à la fois."
Il accente marseillais sans embages, le flow paisible, du pur cru, l'énergie saine.
Presque soulagée. J'aurais fait avec, mais c'eut été difficile pour le palpitant.
Je lui propose l'intérieur du bateau, afin de lui montrer mes trésors.
Je pose mon sac sur la carte du Frioul faite table des familles.
Ma fausse fourrure, mes talons aiguille, tiare de diams à 3 euro, bas noir, bleu marine ("désolée, je n'ai pas retrouvé ceux opaques que tu m'avais demandés").
" Oui, la fausse fourrure, la tiare, on verra, j'ai les masques, ça risque de faire trop... les bas, c'est bong, talons bien."
Il se tourne, prend son sac, minuscule " alors moi j'ai... ".
Des loups en dentelle made in China -merveilleux-, la cagoule treillis pâle,des gants pure merde d'élégante qui scintillent de leur chimiquerie, un chapeau large bleu marine de paille avec ruban. C'est Noël.
Ce que je ne sais pas, c'est que Michel est aussi un conteur, de sa vie, de celle d'amis ou connaissances. On parle de nos origines, de nos works in process, pourquoi j'ai pas l'accent.
" J'ai perdu celui de mes origines, mais n'en ai acquis aucun. Pourtant ça fait pile 20 ans que j'habite Phocée.", ma vie, en France, en Angleterre.
" Moi je suis du pur Marseillais, je suis né sur la table de la cuisine.", sourit-il.
"A part la photo artistique, je suis dessinateur pour un journal local à grand tirage, j'écris des romans noirs marseillais et rigolos."
" Ah.. j'ai connu un caricaturiste politique dans le coin..."
Il sort direct son nom.Le gars m'avait draguée à une soirée, puis invitée via textos et mails espérant ma visite pendant bien un an. Je me souviens, sympas mais il ne sentait pas le propre, encore moins le parfum et je peux pas m'approcher des fleurent pas.
" Ah oui, il est un peu connu dans le coin."
Je l'écoute et griffonne.
Sur le quai, il déblatère sans une seconde de répit, je marche et continue.
"Comment tu fais pour écrire en marchant", rit-il.
" J'ai mauvaise mémoire, si je ne note pas maintenant, il ne me restera rien. On va où exactement sur l'île?".
" Sur la première plage, mais si il y a du monde,on ira ailleurs, parce qu'avec la cagoule, on risque d'être emmerdés par les familles, j'ai pas pris noir exprès ( "dommage", pense je), parce que là, on était direct au poste. On ira au bout de l'île, à la République Libre du Frioul. Ah, tu connais pas?
C'est un fada qui a racheté les ruines de bâtiments militaires dans les années 80, pis il a proposé à tous les volontaires d'occuper un poste gouvernemental. Moi, je suis secrétaire d'Etat, on pouvait prendre la fonction qu'on voulait. C'est un peu tombé en désuétude mais c'était marrant."
Oh my, mes cellules dansent bourrées, mon stylo ne quitte pas mon carnet.Coq à l'âne permanent, Michel poursuit.
" Ah, tu fumes? moi je ne fume que pendant les millénaires impairs. J'ai arrêté le 1er janvier 2000.
Je te demanderai du feu le 1er janvier 3000.
A Lyon, j'étais photographe publicitaire, je gagnais bien ma vie. Un jour, j'ai eu un client à Morgane décapotable noire, tout ce que j'exècre. Et il me dit " une fois, j'ai trouvé stupide de fumer. J'ai jeté le paquet et la cigarette par la seule force de ma volonté."Il m'a énervé, du coup, je me suis dit, s'il peut le faire, je peux aussi. Le 1er janvier 2000 était une bonne date, facile à se rappeler, une autre date m'aurait demandé un travail IN TE LLEC TU EL", décroche-t-il avec soin.
" Et qu'as tu fait de ton fric? Moi j'aurais sauté dans le 1er avion pour la Thailande, le Cambodge, le Laos..."
" Nan, moi j'aime pas voyager, mais j'adore me brosser les dents avec du dentifrice étranger. J'en ai qu'on me rapporte de Corée, du Japon. En ce moment, c'est du portugais.Les gens qui me les rapportent, eux, ça les amuse, ça prend pas de place dans une valise, et moi ça me fait plaisir."
Je crois que j'ai gagné le Banco de l'aprem, quoiqu'il se passe.
" Demain, ma fille va postuler au Conservatoire de Massy. Elle est prof de violoncelle en Suisse."
" Ah. Elle a ses chances?"
" Non. Elle bosse à plein temps. C'est impossible. Elle est appareillée, comme moi, et pourtant, elle a l'oreille absolue."
La plage en question, venteuse, est peuplée ça et là. Michel fait le tour, scrute.
" Non, on sera pas tranquilles. On en a pour une petite demi heure de marche."
" Ok, go."
Sur le chemin, il poursuit:
Mon ancienne belle famille - je suis divorcé, on se voit toujours, on s'aimeu bieng - tu as bien réussi ta séparation, Michel, ce n'est pas toujours évident- oui, on est partis longtemps en vacances ensemble après...- mon ancienne belle famille, reprend il est établie en Haute Loire. Ils élèvent des poulets.
Ils avaient Debord pour client.Il venait régulièrement manger chez eux. J'en parle à un de mes amis, un intellectuel, un grand gars costaud, quand tu le vois, tu te dis que tu pourrais lui faire faire n'importe quoi de physique mais en fait, il sait rien faire de ses dix doigts, il a écrit une thèse sur le Surréalisme. Je lui en parle comme ça, Debord qui achète ses poulets et dîne chez mon beau frère. Il sursaute, il dit" tu peux m'emmener chez eux?", " bieng sûreuh, je lui répongs, et nous voilà partis.
A l'époque, personne savait où il était Debord, il se planquait, il craignait pour sa vie. Et puis il est mort.On avait fait halte sur la route, et mon beau frère devait nous rejoindre. Il arrive, mon ami l'intellectuel, il va vers lui et il demande:
" Alors, qu'est ce qu'il a dit Debord? "
Le beau frère répond " Sais pas, j'ai pas écouté. "
Michel, c'est le roi de l'anticlimax.
Le chemin se déroule serpentant à peine en montant la colline. La roche presque nue est couverte de germandrée purpurine, passerine hirsute,saladelle naine, sèneçon à feuilles de Leucanthème, doigts de sorcière, chardons litigieux, asphodèle ramifiée,ornitogale, ail de Naples, les centaurium en ombelle surplombent de leur rose doux le jardin sauvage de notre randonnée. Sur les bords du chemin, de moins en moins fréquenté, des gabians nous surveillent un peu inquiets, nidifiant sur les bords de falaise. Ils planent piaillants au dessus de nos têtes d'emmerdeurs silencieux, prêts à piquer sur nos têtes au moindre faux pas.
A la pointe de l'île, une enceinte décrépie, envahie de végétation, de graffitis.
" Ce serait bien, non, avec les grafs comme fond?" propose je.
" Ce ne serait pas respectueux pour les artistes de rue qui se sont exprimés là", répond il d'une voix égale.
Excellente remarque. Je me tais à présent. C'est pas un collectif, rappelle toi. Tu n'es ici rien d'autre qu'un matériau.
On descend quelques marches jusqu'à une maisonnette désaffectée,pas de toit, murs effrités, grafs à nouveau. Je surkiffe.
" Bon, on va se mettre là."
" Je me déshabille?"
" Oui oui."
Il déballe son matos, pied, appareil, règle ses écrans et tout son petit bordel.
Je vire tout, la caresse du soleil compense le vent qui s'engouffre par les vestiges de la fenêtre.
Bas, talons, sa race, je le savais bien qu'il était impossible de marcher avec ça. Je scrute le sol de béton craquelé jonché de pierres de toutes tailles, éparses et affutées par la non concession.
" Alors, approche toi, recule, un peu à droite, à gauche, vas y, pause, on repart tu as tel périmètre pour bouger, fais des reptations lentes, garde les bras le long du corps,pause, sinon sur les métacinèses, je n'aurai que des moignons" sont les consignes que j'intègre peu à peu.
Je manque dix fois de me péter la gueule.Va onduler reptilienne verticale en stilettos dans les gravats.
" attends, j'ai besoin de musique".
Je pose mon portable sur la caillasse, Stupeflip essaie de se frayer un chemin jusqu'à mon coeur-corps dans le vent et le cri lointain et constant des gabians.
Je m'enferme mentalement chercher ma liberté. J'oublie masquée de dentelle, gantée de noir jusqu'aux coudes, mon sexe nu dans les ruines sous l'oeil technique d'un inconnu. Je pars, monte dans la fenêtre, tente de m'accrocher au fantôme du chambranle qui se désagrège sous mes doigts" ah tu vois, tu vas tomber", sa voix est douce,rassurante, confortable. Je me sens en confiance. Je n'ai plus de limites, sursurkiffe.
" On change", lance-t-il, remballant son appareil. Me rhabille, les bas sous le bermuda treillis, baskets aux pieds, sac à l'épaule.
Bout du bout de l'île. Il y a une plate forme dont le muret laisse courir le regard sur la mer au loin.
Mais la lumière ne lui convient pas. Il vire et tourne en silence, je m'allume une clop, j'ai l'impression d'être sur un plateau. Comme dans ce rêve où Varda me demande pour un tournage.
" Là, vas y essaye."
Là, ce sont des pans de roche sur le côté, la mer en dessous.
Changement de costume. Cagoule.Yeah. Talons impossibles.Le vide me tend les bras.
"Nan?..si?", " La Menuiserie". Je grimpe, repte au sol,danse lent et me contorsionne sur le fil de la falaise entre ciel et terre, m'ouvre totale aux éléments. Le kif vire à l'extase.
Chapeau large et élégant, gants d'Hepburn, lunettes à grillage, je repense à Ludo. Avec mes petits moyens, lui faire honneur, lui dire je t'aime, mon fils.
" C'est très beau, tes mouvements, là" lance -t-il soudain.
Dernière prise.
" Bon, je vais pas t'épuiser, on va s'arrêter, j'ai assez de matériel là de toutes façons."
" Comme tu veux, j'ai adoré. Pas fatiguée du tout. "
" Tiens, d'ailleurs, tu cherchais des yogis. Je vais te montrer un peu quelques asanas, que tu voies si ça t'intéresse".
Je monte sur une porte déglinguée qui traîne dans l'autrefois embrasure de porte du complexe.
Mes pieds glissent.
Je fais ce que je peux sans prise réelle.
" mmh. Intéressant. Oui, on pourrait faire ça en studio, sur corps huilé."
( ooooouuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiii...)
"Pis j'ai commandé des gants argentés comme ceux là".
Cette fois, je ne peux contenir ma joie.
" OOOOOOOOOOuuuuiiiiii!!!!"
" Et des bas argentés aussi."
" Ah ouais, ah ouais!!! Moi je veux tout porter !!"
Il rit. Il ne pensait sans doute pas se retrouver face à une gamine de 47 ans qui trépigne devant les panoplies dans la vitrine.
Deux heures de pose, c'est pas les six chez Ralph.Ralph.
Je réintègre le commun vestimentaire des mortels. On papote encore, sur le quai, à bord, au Vieux port.
J'ai son accord pour utiliser ses allocutions, bientôt par mail pour utiliser ses photos.
Les au revoirs sont chaleureux. On a passé un super moment ensemble.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Ralph.
http://www.homme-moderne.org/images/peintr/rrumney/pourvu.html
http://www.homme-moderne.org/images/peintr/rrumney/pourvu.html
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
mail du 20 mai 2018, 22h31
Je peux quand même te dire un truc. Ma recette contre le mal vivre, la solitude, le peu d'intérêt que la société en général et autrui en particulier me témoignent consiste à faire, produire, projeter. Non seulement ça m'occupe et les mains et l'esprit mais cette petite mécanique s'auto-alimente et me donne le sentiment de remplir une bonne part de ma vie. En me retournant j'ai l'impression un poil saugrenulle d'avoir réalisé quelque chose et j'en conçois une auto-satisfaction rassurante.
Je précise que l'autosatisfaction ne consiste pas ici à être content de sa bagnole.
Ton poème est magnifique même si je n'en comprends pas tous les galets. Il trace un dessin qui me plait.
Autre poème: si René l'a reçu et ne s'est pas embrasé d'amour à sa lecture c'est bien qu'il ne le mérite pas et ferait bien d'entamer une analyse ou d'entrer en religion. Il pourrait faire le moine à camembert avec sa robe de bure et les sandales.
Evidemment ces mots qui tombent comme des perles d'eau dans une cascade qui n'en peut plus m'ont attristé pour toi.
Je me suis semi-consolé en songeant que tu avais commencé à dissoudre le René. Bientôt tu pourras nager libre et nue dans une eau délivrée de son souvenir. Puis tu te sècheras, feras du yoga et iras à l'opera.
Ca ne te dirait pas de jouer avec moi à faire un petit livre de quelques pages (20, 30 ?). Je te ferais des photos, tu leur ferais des textes. Après j'en ferais un livre, irais voir mon imprimeur. Nous en aurions 50 exemplaires. Nous les vendrions sous le manteau. Nous jouerions les bénéfices au casino. Avec les gains nous achèterions une pizza au camion. Ou deux.
Personnellement je suis à 1250 m d'altitude.
Bz
M
Je peux quand même te dire un truc. Ma recette contre le mal vivre, la solitude, le peu d'intérêt que la société en général et autrui en particulier me témoignent consiste à faire, produire, projeter. Non seulement ça m'occupe et les mains et l'esprit mais cette petite mécanique s'auto-alimente et me donne le sentiment de remplir une bonne part de ma vie. En me retournant j'ai l'impression un poil saugrenulle d'avoir réalisé quelque chose et j'en conçois une auto-satisfaction rassurante.
Je précise que l'autosatisfaction ne consiste pas ici à être content de sa bagnole.
Ton poème est magnifique même si je n'en comprends pas tous les galets. Il trace un dessin qui me plait.
Autre poème: si René l'a reçu et ne s'est pas embrasé d'amour à sa lecture c'est bien qu'il ne le mérite pas et ferait bien d'entamer une analyse ou d'entrer en religion. Il pourrait faire le moine à camembert avec sa robe de bure et les sandales.
Evidemment ces mots qui tombent comme des perles d'eau dans une cascade qui n'en peut plus m'ont attristé pour toi.
Je me suis semi-consolé en songeant que tu avais commencé à dissoudre le René. Bientôt tu pourras nager libre et nue dans une eau délivrée de son souvenir. Puis tu te sècheras, feras du yoga et iras à l'opera.
Ca ne te dirait pas de jouer avec moi à faire un petit livre de quelques pages (20, 30 ?). Je te ferais des photos, tu leur ferais des textes. Après j'en ferais un livre, irais voir mon imprimeur. Nous en aurions 50 exemplaires. Nous les vendrions sous le manteau. Nous jouerions les bénéfices au casino. Avec les gains nous achèterions une pizza au camion. Ou deux.
Personnellement je suis à 1250 m d'altitude.
Bz
M
Dernière édition par Sâdhanâ le Mer 23 Mai 2018 - 18:14, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
La vraie vie, ce sont des anticlimaxes constants. Le réel, la projection, l'intuition, l'illusion.
Le bien, le mal se définissent selon l'Histoire et la culture.
" They really believe that God lives in every individual.Nothing can separate you from God. it's a beautiful idea"
Exemple: les aghoris, qui mangent de la chair humaine défunte, se couvrent de leurs cendres. Absorbing God under whatever form, se détacher.
Les hippies disaient dans leurs premières expérimentations sous acide que " God lives in a lump of sugar".
Pour les Indiens, depuis 3500 ans, Dieu vit dans les arbres et les montagnes sacrées, god pervades.
diverting one of the most powerful energies available, sexuality, into another medium. It is just energy manifesting.
Kumbh Mela: every 12 year
Le bien, le mal se définissent selon l'Histoire et la culture.
" They really believe that God lives in every individual.Nothing can separate you from God. it's a beautiful idea"
Exemple: les aghoris, qui mangent de la chair humaine défunte, se couvrent de leurs cendres. Absorbing God under whatever form, se détacher.
Les hippies disaient dans leurs premières expérimentations sous acide que " God lives in a lump of sugar".
Pour les Indiens, depuis 3500 ans, Dieu vit dans les arbres et les montagnes sacrées, god pervades.
diverting one of the most powerful energies available, sexuality, into another medium. It is just energy manifesting.
Kumbh Mela: every 12 year
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Dentiste. prise 1.
J'ai les yeux fixés sur les 4 petites loupiotes de sa lampe à guidage manuel. Au dessus, la lumière chirurgicale des néons qui se reflètent dans des petits panneaux d'aluminium se diffractent en un kaléidoscope de carrés de verre.
Je n'ai pas besoin de calmer ma respiration, il va juste poncer ma mollaire pas bionique à implant, pour rétablir l'équilibre de ma machoire.
"Ouvre".
Il inserre entre mes dents du fond deux petits carbones bleu nuit.
" Claque".
" Ouvre".
Bzzzzzz. Ponce.
"Ouvre". J'ouvre la bouche.Carbones. "Claque". air débile avec les yeux qui roulent. " Ouvre".retrait des carbones.
On recommence jusqu'à ce que mes appuis maxillaires soient conforts comme un club.
L'assistante aspire ma salive autour de la langue avec un long tube relié à une pompe. Dès qu'Aldo quitte ma bouche avec ses carbones, je colle ma langue au tuyau, qui s'étrangle. Je rigole toute seule. Elle a une grosse vingtaine, mignonne comme tout, avec les dents du bonheur, parfois des Ray Ban au verre orange dignes de Starsky et Hutch. Classe.
J'ai les yeux fixés sur les 4 petites loupiotes de sa lampe à guidage manuel. Au dessus, la lumière chirurgicale des néons qui se reflètent dans des petits panneaux d'aluminium se diffractent en un kaléidoscope de carrés de verre.
Je n'ai pas besoin de calmer ma respiration, il va juste poncer ma mollaire pas bionique à implant, pour rétablir l'équilibre de ma machoire.
"Ouvre".
Il inserre entre mes dents du fond deux petits carbones bleu nuit.
" Claque".
" Ouvre".
Bzzzzzz. Ponce.
"Ouvre". J'ouvre la bouche.Carbones. "Claque". air débile avec les yeux qui roulent. " Ouvre".retrait des carbones.
On recommence jusqu'à ce que mes appuis maxillaires soient conforts comme un club.
L'assistante aspire ma salive autour de la langue avec un long tube relié à une pompe. Dès qu'Aldo quitte ma bouche avec ses carbones, je colle ma langue au tuyau, qui s'étrangle. Je rigole toute seule. Elle a une grosse vingtaine, mignonne comme tout, avec les dents du bonheur, parfois des Ray Ban au verre orange dignes de Starsky et Hutch. Classe.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Dentiste prise 2.
J'ai les yeux fixés sur les 4 petites loupiotes de sa lampe à guidage manuel. Au dessus, la lumière chirurgicale des néons qui se reflètent dans des petits panneaux d'aluminium se diffractent en un kaléidoscope de carrés de verre.
Je n'ai pas besoin de calmer ma respiration, il va juste poncer ma mollaire pas bionique à implant, pour rétablir l'équilibre de ma machoire.
"Ouvre".Les poings serrés sur les tempes, j'ouvre les mains, les doigts en étoile.
Il inserre entre mes dents du fond deux petits carbones bleu nuit.
" Claque".Je claque des mains devant mon visage.
" Ouvre". Poings serrés sur les tempes, ouverture étoile de mer. Reste là, yeux droite, gauche, bouche toujours ouverte.
Bzzzzzz. Ponce.
"Ouvre". Aldo, l'assistante, moi, ouvrons la bouche. On se cale les uns les autres en triangle les petits carbones.
"Claque". air débile avec les yeux qui roulent, nous claquons des mains.
" Ouvre".retrait des carbones.
Plus vite.
Ouvre (poings fermés sur les tempes), claque ( nan on gifle pas son voisin, on roule des yeux), ouvre ( tes lambeaux de mâchonnats en bouche, dégoulinants comme des bleus de méthylène).
Quelle belle chorégraphie
art et dentisterie
absurde et gamineries
Jeux débiles et sans prix
c'est ça la vie.
J'ai les yeux fixés sur les 4 petites loupiotes de sa lampe à guidage manuel. Au dessus, la lumière chirurgicale des néons qui se reflètent dans des petits panneaux d'aluminium se diffractent en un kaléidoscope de carrés de verre.
Je n'ai pas besoin de calmer ma respiration, il va juste poncer ma mollaire pas bionique à implant, pour rétablir l'équilibre de ma machoire.
"Ouvre".Les poings serrés sur les tempes, j'ouvre les mains, les doigts en étoile.
Il inserre entre mes dents du fond deux petits carbones bleu nuit.
" Claque".Je claque des mains devant mon visage.
" Ouvre". Poings serrés sur les tempes, ouverture étoile de mer. Reste là, yeux droite, gauche, bouche toujours ouverte.
Bzzzzzz. Ponce.
"Ouvre". Aldo, l'assistante, moi, ouvrons la bouche. On se cale les uns les autres en triangle les petits carbones.
"Claque". air débile avec les yeux qui roulent, nous claquons des mains.
" Ouvre".retrait des carbones.
Plus vite.
Ouvre (poings fermés sur les tempes), claque ( nan on gifle pas son voisin, on roule des yeux), ouvre ( tes lambeaux de mâchonnats en bouche, dégoulinants comme des bleus de méthylène).
Quelle belle chorégraphie
art et dentisterie
absurde et gamineries
Jeux débiles et sans prix
c'est ça la vie.
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
to all my people of colour
to all my brothers and sistas out there
to you and your culture
be proud of what you are
but most of all,know to respect others
raise your hands and shake your butt!
to all my brothers and sistas out there
to you and your culture
be proud of what you are
but most of all,know to respect others
raise your hands and shake your butt!
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
https://hardfloor.bandcamp.com/track/trancescript-2
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
"My apologies, venerable Jorge, my remarks were truly out of place."
un des mes films préférés.
(Je comprends pas ce que tu fais.)
un des mes films préférés.
(Je comprends pas ce que tu fais.)
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
pure pleasure. Enjoy
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Certains,
la faim les tenaille
dévorent mais ne goûtent pas,
délice devenu insipide
par le geste sans amour,
d'un vice à l'autre
enfin s'enfuient
n'ont-ils été jamais là?
Peut-être fallait-il être ailleurs.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
To Jo, with gratitude and hands on the heart.
thank you for your noble and steady spiralling invitation to head back to the core.
Namaste
thank you for your noble and steady spiralling invitation to head back to the core.
Namaste
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
marée humaine.
Je suis sensée rejoindre une amie d'amie. Couchée 3 heures, en étant seule. C'est nul.Mes yeux s'écroulent sous mes maxillaires. Tant pis. Remettre l'ouvrage....
Mettre un pied de côté, quelques centimètres.Voir le monde, se voir et ne plus participer.Mon coeur est fatigué, je l'ai couché et bercé. Il se repose. C'est usant parfois d'avoir mille et huit ans.
Je suis ma compagne sur la Canebière, et ne recherche en fait rien ni personne ici.
Je devais rejoindre Fred sur le Vieux Port la manif de mardi semble presque une répèt. France Insoumise, ton nom me plaît, mais je ne me sens pas de tes rangs, je quitte ton cortège, mon sticker à lettre grecque à la main. Je ne me le collerai pas. Je ne colle à rien.
NPA, oui, NPA, non.
Devant s'élève l'Internationale, puissante et envolée.
Des bras levés par dizaines, une chaleur, je me chauffe à leur feu, la peau qui frissonne de ces mots: l'Internationale sera le genre humain. Une très vieille dame presque chauve a le poing levé d'une épaule arthritique. Merci du spectacle de ta foi, Vénérée.
Je lis Le Ravi en marchant, mes pieds compotent tranquilles.
Je pense à Michel mon photographe. Textos.
" S:Est tu dans la manif?
M:Non, je suis chez moi même. Je pensais venir et je me suis endormi.
S: Chu fraîche comme une morue décongelée. Une sieste m'eut fait bon.Et tes dessins politiques, et la foi, Michel?
M:Tu as choisi de faire du à poil plutôt qu'à Toulon. Une foi n'est pas coutume.
S: Je suis bien sûr à oilp. ( menteeeeeeeeuse)
M:Sous tes habits la plage.
S: Ex action!!
M: Je suis à la page 224 de mon roman.C'est Malek qui va rencontrer Lanicole en vue de la séduire.Mais sa va Couillet pour une bête histoire d'escabeau. Il s'y prend mal. Faut dire qu'il n'a pas niqué depuis plus de 20 ans.
S: Ah merde. Michel, la vie, couple princier de l'anticlimax. C'est long 20 ans le pauv'.
M:Il n'a même pas compris qu'elle s'appelle Nicole, pas Lanicole.
S: Quelle truffe!
M:Ah... c'est Malek
S: Beau au Bois Dormant dans le jungle de Calais.
M: Ca dépend comment on voit les choses. Il peut toujours supputer que ce sera la semaine prochaine. Ton Ralph, c'est un nom genre Rumney?
S: La semaine prochaine,handicappé par l'escabeau, il se fait écraser en pleine rue par un vélo. Fin. R. Rumney oui.
M:Malek, le vrai, mon ami, l'a eu rencontré. Il courrait après les Situationnistes, les Surréalistes, les artistes en général.
Vers la fin de sa vie, RR était hébergé chez un type que connaissait Malek dans le Jura, et qui lui a monté une expo à Besançon. RR est arrivé bourré mais l'expo était superbe.
S:Sigh. Comme souvent je crois..."
Arrivés près de Castellane, je fais demi tour. Je suis contente de n'avoir croisé aucune connaissance. Prendre le cours Lieutaud seule en marchant au milieu du boulevard désert, les chants révolutionnaires loin devant, futur, présent, passé mêlés,est un plaisir indicible, avec quelque chose de post apocalyptique.
Je dépasse des bagnoles de flics garées en parpaings de camion niçois.
Je pense aux Black Bocks, image de lacrymo jetée dans la bagnole, qui s'enflamme. Je pense à cette affiche géante des manifs de 2002, réitérée sur des plaques de carton
UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE
Je pense à mes photos de l'époque, comme ce rat écrasé sur le bitume avec au pochoir près de son corps éventré
Je suis sensée rejoindre une amie d'amie. Couchée 3 heures, en étant seule. C'est nul.Mes yeux s'écroulent sous mes maxillaires. Tant pis. Remettre l'ouvrage....
Mettre un pied de côté, quelques centimètres.Voir le monde, se voir et ne plus participer.Mon coeur est fatigué, je l'ai couché et bercé. Il se repose. C'est usant parfois d'avoir mille et huit ans.
Je suis ma compagne sur la Canebière, et ne recherche en fait rien ni personne ici.
Je devais rejoindre Fred sur le Vieux Port la manif de mardi semble presque une répèt. France Insoumise, ton nom me plaît, mais je ne me sens pas de tes rangs, je quitte ton cortège, mon sticker à lettre grecque à la main. Je ne me le collerai pas. Je ne colle à rien.
NPA, oui, NPA, non.
Devant s'élève l'Internationale, puissante et envolée.
Des bras levés par dizaines, une chaleur, je me chauffe à leur feu, la peau qui frissonne de ces mots: l'Internationale sera le genre humain. Une très vieille dame presque chauve a le poing levé d'une épaule arthritique. Merci du spectacle de ta foi, Vénérée.
Je lis Le Ravi en marchant, mes pieds compotent tranquilles.
Je pense à Michel mon photographe. Textos.
" S:Est tu dans la manif?
M:Non, je suis chez moi même. Je pensais venir et je me suis endormi.
S: Chu fraîche comme une morue décongelée. Une sieste m'eut fait bon.Et tes dessins politiques, et la foi, Michel?
M:Tu as choisi de faire du à poil plutôt qu'à Toulon. Une foi n'est pas coutume.
S: Je suis bien sûr à oilp. ( menteeeeeeeeuse)
M:Sous tes habits la plage.
S: Ex action!!
M: Je suis à la page 224 de mon roman.C'est Malek qui va rencontrer Lanicole en vue de la séduire.Mais sa va Couillet pour une bête histoire d'escabeau. Il s'y prend mal. Faut dire qu'il n'a pas niqué depuis plus de 20 ans.
S: Ah merde. Michel, la vie, couple princier de l'anticlimax. C'est long 20 ans le pauv'.
M:Il n'a même pas compris qu'elle s'appelle Nicole, pas Lanicole.
S: Quelle truffe!
M:Ah... c'est Malek
S: Beau au Bois Dormant dans le jungle de Calais.
M: Ca dépend comment on voit les choses. Il peut toujours supputer que ce sera la semaine prochaine. Ton Ralph, c'est un nom genre Rumney?
S: La semaine prochaine,handicappé par l'escabeau, il se fait écraser en pleine rue par un vélo. Fin. R. Rumney oui.
M:Malek, le vrai, mon ami, l'a eu rencontré. Il courrait après les Situationnistes, les Surréalistes, les artistes en général.
Vers la fin de sa vie, RR était hébergé chez un type que connaissait Malek dans le Jura, et qui lui a monté une expo à Besançon. RR est arrivé bourré mais l'expo était superbe.
S:Sigh. Comme souvent je crois..."
Arrivés près de Castellane, je fais demi tour. Je suis contente de n'avoir croisé aucune connaissance. Prendre le cours Lieutaud seule en marchant au milieu du boulevard désert, les chants révolutionnaires loin devant, futur, présent, passé mêlés,est un plaisir indicible, avec quelque chose de post apocalyptique.
Je dépasse des bagnoles de flics garées en parpaings de camion niçois.
Je pense aux Black Bocks, image de lacrymo jetée dans la bagnole, qui s'enflamme. Je pense à cette affiche géante des manifs de 2002, réitérée sur des plaques de carton
UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE
Je pense à mes photos de l'époque, comme ce rat écrasé sur le bitume avec au pochoir près de son corps éventré
POLICE PARTOUT JUSTICE NULLE PART
Je pense à mon fils qui a préféré rester à la maison mardi plutôt que de venir manifester.
Mon enfant, si tu sautes dans la rue, bras à bras avec d'autres djeuns de foi, si tu jettes à ton adolescence des pavés dans la mare du pouvoir, si tu occupes ta fac, je serai fière de toi, viendrai vous nourrir, et soignerai tes blessures.
Mon fils à l'heure actuelle, se vit petit mignon en robe de sa mère et talons, et improvise des chorés de Virgin Radio au milieu du salon, le coeur hétéro, sissy that walk.
Le ciel gris sur Marseille badigeonne la chaleur mordante d'un revers de fin août.
Pour une fois, ma cité ne crie pas trop fort.
Dernière édition par Sâdhanâ le Dim 27 Mai 2018 - 1:59, édité 1 fois
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Homme lève toi
avant de n'être
plus qu'une ombre
et même pire
l'ombre de toi même
L'inconscient collectif ne sauvera personne de lui-même
l'individu est seul gardien de sa conscience
et par cela forge les archétypes
s'il les subit de plein fouet
il n'a plus rien d'un homme
pâle reflet avançant terne
putain qu'es-tu devenu
as-tu étais seulement
une seule seconde
ce que tu es...?
L'histoire est sans fin, pourquoi a-t-il fallut que l'homme s'écroule pour que je me relève?!
Chose singulière que l'existence, ou simple coïncidence.
Hasard de rien, pourtant tu me rappelles toujours au tout,
impossible coïncidence.
avant de n'être
plus qu'une ombre
et même pire
l'ombre de toi même
L'inconscient collectif ne sauvera personne de lui-même
l'individu est seul gardien de sa conscience
et par cela forge les archétypes
s'il les subit de plein fouet
il n'a plus rien d'un homme
pâle reflet avançant terne
putain qu'es-tu devenu
as-tu étais seulement
une seule seconde
ce que tu es...?
L'histoire est sans fin, pourquoi a-t-il fallut que l'homme s'écroule pour que je me relève?!
Chose singulière que l'existence, ou simple coïncidence.
Hasard de rien, pourtant tu me rappelles toujours au tout,
impossible coïncidence.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Non la cité ne crie pas trop fort, elle devrait pleurer.
Tiens j'ai vécu 15 ans à Hyères, 1 an à Marseille...
Aujourd'hui je suis au calme, là dans ce petit village d'Auvergne,
et dans une ville un peu loin de chez moi, j'enseigne,
enfin je crois
à ces chers élèves, aussi, chiant parfois,
souvent perdus car dénués de l'amour
celui nécessaire à la vie, la vraie
Alors je donne de ci, de là un peu de mon énergie
d'un geste, d'un mot, d'une gueulante, d'un silence
cet amour simple et entier, d'homme à homme
Ainsi ils peuvent être, et pour moi il ne pourrait rien avoir de plus beau...
cet homme qui s'exprime enfin dans toute sa nature.
Tiens j'ai vécu 15 ans à Hyères, 1 an à Marseille...
Aujourd'hui je suis au calme, là dans ce petit village d'Auvergne,
et dans une ville un peu loin de chez moi, j'enseigne,
enfin je crois
à ces chers élèves, aussi, chiant parfois,
souvent perdus car dénués de l'amour
celui nécessaire à la vie, la vraie
Alors je donne de ci, de là un peu de mon énergie
d'un geste, d'un mot, d'une gueulante, d'un silence
cet amour simple et entier, d'homme à homme
Ainsi ils peuvent être, et pour moi il ne pourrait rien avoir de plus beau...
cet homme qui s'exprime enfin dans toute sa nature.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: 46 winters Yangue star planete Mars
Vendredi salle des maîtres. Dans ce cagibi, restent vers 13h, trois pelés. Pas eu la force, pour la première fois de mon entrée en yoga,de sauter sur mon vélo, speeder jusqu'au studio pour éprouver mon corps,mon esprit, mon coeur. Chu cuite.
Et c'est pas la partie de base ball qu'on a faite, batte de water flask et balle de papier qui prouve le contraire, même si je cours autour de la table pour rejoindre mon camp avant que Jade ne récupère son projectile.
Penché sur son ordi, les bras gribouillés de feutre rouge ( y m'a dessiné une bite au bic là où on tatoue maman ou le nom de son premier enfant, on s'est un peu battus et pas mal rigolé), Gégé peine à rédiger un mail pas drôle, réussit à le boucler, c'est une perf.
Il inspire longuement, se redresse et sourit de nos américâneries vaguement sportives ( oui, Uccen, néologisme et gratitude de tes pondaisons lointaines).
" Ah au fait, j'avais une place pour le théâtre mais je peux pas y aller. Ca intéresse l'une de vous?"
Peux pas babysitter sa fille chez lui, je donne cours de yoga mardi aprem. Mais Jade a déjà prévu son samedi soir, de ses longues jambes de sauterelle que j'aime tant admirer.
" Ah oui, c'est super, j'y vais jamais au théâtre.Merci Gégé!". A moi, le Gymnase.
Rentrant de manif, les yeux douloureux,j'écris ici au lieu de bosser, me préparant une belle tranche de panique sur lit d'épuisement pour juin.
Tant pis, d'ici là, la vie se reposera et moi avec, ou bien on sera en grêve reconductible, et j'aurai les heures que je brûle ailleurs.
A peine le temps de ne pas arriver en retard, luxe de la résidence en centre ville,sauté dans:
robe danseuse rouge vif ajustée, ras du cou, épaules découpées, rouge à lèvres assorti, boucles d'oreilles or et brillants discrètes, escarpins or et noir, sac noir. Sobre et élégant.
Bagues usuelles tête de mort en argent, space invader laiton.
J'arrive nickel, 5mn avant la sonnerie d'ouverture de la salle. Je suis d'orchestre, avec quelle chance, pas de géant.e dont je puisse admirer la boîte cranienne plus que la scène.
Ce que je ne sais pas: nom de la pièce, de l'auteur, temps de la représentation.
" Les parisiens" de Olivier Py, durée 4 heures.
Tout cela est très heureux. Je ne serais pas venue sachant la pièce si longue.
Derrière moi, un visage connu, sans être familier. Un instit' avec qui j'ai été en formation il y a, ben bientôt 20 ans, le type que tu cales prof de philo ou d'histoire géo, grand et brun, barbu, affable,lunettes, sans la pipe.
Nos regards se croisent, sourire de reconnaissance mutuelle.
Je ne vais jamais au théâtre. Il y a des réflexes culturels que j'ai perdu avec la maternité, puis un emploi du temps qui dégueule. Et là, les lapins, c'est grand messe.
Poésie lyrique, dyonisiaque, cathartique, féministe, trash, LGBT,pussy riots, expiatoire, mondanités parisiennes, hystérie politique et réflexions sur le genre dans la langue, existentielle, jeux de pouvoir et trahisons, exaltation fendarde, fellations,gode de porphyre ou au couleurs du drapeau, bites et culs à l'air, sodomies par hommes et animaux (inaboutie pour le pauvre Fortune, jeune mâle canin), ascension et chute, suicides ratés,prostitution et revendications politiques, joutes verbales à se pâmer mystique et transcendante,folie,vie,mort,amour une saison en enfer. Une langue de haute mouture,qui enchanté les papilles neuronales, oxymorale et symphonique, claque comme une gifle sur la joue de l'arrogance éternelle et charognarde,dense et ciselée dentelle telle un marbre du Bernin.
Deux heures et demi à un rythme haletant.Entracte.
Mes voisins d'assise ont le visage fermé. Je suis abasourdie d'éblouissement.Je scrute les autres spectateurs.
Beaucoup soufflent et ne reviendront pas pour le 2e acte. Naaaan, tu rigoles?
Bah nan.
Dans le passage des Arts,j'écoute mon collègue, dont les amis ont déserté, me parler théâtre dont il est grand consommateur.
Olivier Py est directeur du festival d'Avignon,ce dont il profite outrageusement pour montrer plusieurs de ses pièces, chefs d'oeuvre comme celle ci, moins dans sa version du Roi Lear. Romancier et dramaturge reconnu.
J'écoute et note mentalement.
Sonnerie stridente. Retour aux fauteuils.
Des places se sont libérées. Beaucoup de spectateurs changent pour vue plus dégagée, ou se déplacent. Collègue barbu avance d'un rang et vient s'assoir à côté de moi.
Nous nous présentons en bonne et due forme. Anthony. Nom oxymore aussi de son physique, il est dans le ton de la pièce. Cette scène est peut être un songe.Un Anthony est forcément blond aux yeux bleus. Il y a des règles strictes là dessus.
La deuxième partie est noire comme l'Antigone de la mise en abîme de la pièce, la désillusion de presque tous les fats, la libération de celui qui tel un Rimbaud quitte le jeu amputé.
Je crie aux bravos dès la clôture en battant des mains. Les applaudissements sont peu anthousiastes,ça m'échappe totalement, la beauté de la langue, la beauté de la langue quand même, même si vous avez été choqué.e.s, ne vous a-t-elle pas transporté.e.s?
Anthony aussi est très anthousiaste. Est invité à un spectacle de danse contemporaine dans la foulée au Pharo, où il me convie. Evidemment que je saute sur l'occas'.
Evidemment et que non: froid,genou en lutte, peau des pieds adhérant au cuir de mes escarpins, fatigue renaissante, et l'évidence: écrire.
A bientôt. Bonne soirée. Traverse la Canebière.
Je ramène tous les parfums en bouche, sous les doigts, en mono. Projection.
clavier nocturne, I'm back.
https://www.theatre-video.net/video/Olivier-Py-Les-Parisiens-Extraits-71e-Festival-d-Avignon
https://issuu.com/actes_sud/docs/les_parisiens_extrait_actes_sud
Et c'est pas la partie de base ball qu'on a faite, batte de water flask et balle de papier qui prouve le contraire, même si je cours autour de la table pour rejoindre mon camp avant que Jade ne récupère son projectile.
Penché sur son ordi, les bras gribouillés de feutre rouge ( y m'a dessiné une bite au bic là où on tatoue maman ou le nom de son premier enfant, on s'est un peu battus et pas mal rigolé), Gégé peine à rédiger un mail pas drôle, réussit à le boucler, c'est une perf.
Il inspire longuement, se redresse et sourit de nos américâneries vaguement sportives ( oui, Uccen, néologisme et gratitude de tes pondaisons lointaines).
" Ah au fait, j'avais une place pour le théâtre mais je peux pas y aller. Ca intéresse l'une de vous?"
Peux pas babysitter sa fille chez lui, je donne cours de yoga mardi aprem. Mais Jade a déjà prévu son samedi soir, de ses longues jambes de sauterelle que j'aime tant admirer.
" Ah oui, c'est super, j'y vais jamais au théâtre.Merci Gégé!". A moi, le Gymnase.
Rentrant de manif, les yeux douloureux,j'écris ici au lieu de bosser, me préparant une belle tranche de panique sur lit d'épuisement pour juin.
Tant pis, d'ici là, la vie se reposera et moi avec, ou bien on sera en grêve reconductible, et j'aurai les heures que je brûle ailleurs.
A peine le temps de ne pas arriver en retard, luxe de la résidence en centre ville,sauté dans:
robe danseuse rouge vif ajustée, ras du cou, épaules découpées, rouge à lèvres assorti, boucles d'oreilles or et brillants discrètes, escarpins or et noir, sac noir. Sobre et élégant.
Bagues usuelles tête de mort en argent, space invader laiton.
J'arrive nickel, 5mn avant la sonnerie d'ouverture de la salle. Je suis d'orchestre, avec quelle chance, pas de géant.e dont je puisse admirer la boîte cranienne plus que la scène.
Ce que je ne sais pas: nom de la pièce, de l'auteur, temps de la représentation.
" Les parisiens" de Olivier Py, durée 4 heures.
Tout cela est très heureux. Je ne serais pas venue sachant la pièce si longue.
Derrière moi, un visage connu, sans être familier. Un instit' avec qui j'ai été en formation il y a, ben bientôt 20 ans, le type que tu cales prof de philo ou d'histoire géo, grand et brun, barbu, affable,lunettes, sans la pipe.
Nos regards se croisent, sourire de reconnaissance mutuelle.
Je ne vais jamais au théâtre. Il y a des réflexes culturels que j'ai perdu avec la maternité, puis un emploi du temps qui dégueule. Et là, les lapins, c'est grand messe.
Poésie lyrique, dyonisiaque, cathartique, féministe, trash, LGBT,pussy riots, expiatoire, mondanités parisiennes, hystérie politique et réflexions sur le genre dans la langue, existentielle, jeux de pouvoir et trahisons, exaltation fendarde, fellations,gode de porphyre ou au couleurs du drapeau, bites et culs à l'air, sodomies par hommes et animaux (inaboutie pour le pauvre Fortune, jeune mâle canin), ascension et chute, suicides ratés,prostitution et revendications politiques, joutes verbales à se pâmer mystique et transcendante,folie,vie,mort,amour une saison en enfer. Une langue de haute mouture,qui enchanté les papilles neuronales, oxymorale et symphonique, claque comme une gifle sur la joue de l'arrogance éternelle et charognarde,dense et ciselée dentelle telle un marbre du Bernin.
Deux heures et demi à un rythme haletant.Entracte.
Mes voisins d'assise ont le visage fermé. Je suis abasourdie d'éblouissement.Je scrute les autres spectateurs.
Beaucoup soufflent et ne reviendront pas pour le 2e acte. Naaaan, tu rigoles?
Bah nan.
Dans le passage des Arts,j'écoute mon collègue, dont les amis ont déserté, me parler théâtre dont il est grand consommateur.
Olivier Py est directeur du festival d'Avignon,ce dont il profite outrageusement pour montrer plusieurs de ses pièces, chefs d'oeuvre comme celle ci, moins dans sa version du Roi Lear. Romancier et dramaturge reconnu.
J'écoute et note mentalement.
Sonnerie stridente. Retour aux fauteuils.
Des places se sont libérées. Beaucoup de spectateurs changent pour vue plus dégagée, ou se déplacent. Collègue barbu avance d'un rang et vient s'assoir à côté de moi.
Nous nous présentons en bonne et due forme. Anthony. Nom oxymore aussi de son physique, il est dans le ton de la pièce. Cette scène est peut être un songe.Un Anthony est forcément blond aux yeux bleus. Il y a des règles strictes là dessus.
La deuxième partie est noire comme l'Antigone de la mise en abîme de la pièce, la désillusion de presque tous les fats, la libération de celui qui tel un Rimbaud quitte le jeu amputé.
Je crie aux bravos dès la clôture en battant des mains. Les applaudissements sont peu anthousiastes,ça m'échappe totalement, la beauté de la langue, la beauté de la langue quand même, même si vous avez été choqué.e.s, ne vous a-t-elle pas transporté.e.s?
Anthony aussi est très anthousiaste. Est invité à un spectacle de danse contemporaine dans la foulée au Pharo, où il me convie. Evidemment que je saute sur l'occas'.
Evidemment et que non: froid,genou en lutte, peau des pieds adhérant au cuir de mes escarpins, fatigue renaissante, et l'évidence: écrire.
A bientôt. Bonne soirée. Traverse la Canebière.
Je ramène tous les parfums en bouche, sous les doigts, en mono. Projection.
clavier nocturne, I'm back.
https://www.theatre-video.net/video/Olivier-Py-Les-Parisiens-Extraits-71e-Festival-d-Avignon
https://issuu.com/actes_sud/docs/les_parisiens_extrait_actes_sud
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Sâdhanâ- Messages : 1308
Date d'inscription : 18/03/2017
Age : 53
Localisation : marseille
Page 13 sur 20 • 1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 16 ... 20
Sujets similaires
» Présentation étrange étranger de la planète mars
» Rencontre THQI dans l'Est (Colmar 3 mars et Strasbourg 17 mars 2019)
» Se présenter n'est pas une sinécure pour Mimo...
» Présentation un peu en retard
» Star wars VII
» Rencontre THQI dans l'Est (Colmar 3 mars et Strasbourg 17 mars 2019)
» Se présenter n'est pas une sinécure pour Mimo...
» Présentation un peu en retard
» Star wars VII
Page 13 sur 20
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum