Quoi faire quand on s'ennuie au boulot ?

Hello !
En ce moment je suis en pleine remise en question professionnelle (je suis comptable)... parce que je m'ennuie à mourir. Les journées sont des éternités. Je suis perçue comme une menace de la part de la plupart de mes collègues même certains responsables de services... juste parce que je travaille différemment et que soyons honnête, ca me rend beaucoup plus efficace. Du coup je supporte de moins en moins la proximité, les portes qui claquent, les tampons qu'on explose sur un bureau... ce genre de détails qui passent inaperçus pour les autres. Et les conversations où on ressasse toujours les mêmes choses, où on radote toujours les mêmes anecdotes qu'on connait tous par cœur... Un jour une collègue m'a dit que je parlais "trop bien". Pourtant non, j'ai pas un vocabulaire fourni, loin de là ! Une fois aussi on a dit sur moi et devant moi : "avec son sourire, elle nous écrasera tous". J'ai envie d'écraser personne, je voudrais juste être moi même.

Bref, j'ai l'impression de me retrouver dans la même situation qu'il y a trois ans quand j'ai quitté mon précédent boulot : j'ai mis en place tout un tas de choses qui permettent de dégager du temps (et donc de l'argent !!) et maintenant, je ne sers plus à rien. Il y a trois ans, avant de quitter ce taf, j'ai fais une grave dépression... j'avais permis de leur faire économiser près de 25 000e en créant une petite base de données relative... rien de très sorcier, c'est juste ce que j'ai appris pendant mes études. Quand je suis partie ils en ont embauché une à temps plein et deux en alternance pour me remplacer (j'étais comptable mais j'étais devenue aussi responsable du réseau informatique, mais sans le salaire hein !!)

En ce moment, je rame pour faire des choses intéressantes et pertinentes.... mais ma responsable n'a pas le temps (ou l'envie) de me laisser gérer ou resoudre certains soucis... je fais peur, je le conçois. J'ai un avantage non négligeable là où je suis, je peux moduler mes horaires. Donc si je n'ai rien à faire, je peux partir plus tot.. Le fait est qu'il faut quand meme faire mes 35h hebdo... A l'heure où je vous parle bin ça fait une heure que j'ai fini ma journée... Je vais m'occuper avec des trucs sans gout. Que j'aurai pas à faire la semaine prochaine du coup... etc etc.

Ma responsable doit me recevoir en entretien comme toutes les autres du bureau, mais elle repousse... donc à priori pas avant fin avril ! En attendant elle appui bien sur toutes mes erreurs ou mes oublis, m'envoie bouler si je pose une question qu'il ne faudrait pas poser. Ou me répond "non mais t'as pas besoin de savoir ça, pour faire ça". Si, si je te pose la question, c'est que j'ai besoin de comprendre comment ça marche.

Donc je me demande si je dois rester, partir, m'enfuir et partir vivre sur pluton.
Voila

Rassurez moi, ça va passer, hein?

Rassurez moi, ça va passer, hein?

La vérité toute crue ou un mensonge?

Non ça ne changera pas si tu ne changes pas. Je m’explique ;
C’est assez courant finalement comme problème. Tu es « trop ». Trop compétente, trop rapide, tu parles trop bien. De deux choses l’une ; tu renvois les gens à leurs propres défauts, il se sente dévalorisé et donc menacé et tu es différente, ce qui chez l’homme moyen de bureau t’amène rarement de bonnes choses.
Au tout début de ma vie pro j’ai été comme ça. Je demandais sans cesse du boulot (on m’en donnait pas assez), je recherchais toujours à savoir pourquoi ci ou ça pour m’informer ou bien améliorer les processus de fonctionnement. Sauf qu’à faire ça, j’ai renvoyé une image de branleur aux autres (et de manière totalement inconsciente et surtout involontaire : je faisais mon job un point c’est tout !).

Un jour il y a eu un problème. J’ai été convoquée dans le bureau du DG pour savoir si j’avais communiqué le montant du salaire de Madame B à Madame Y. J’ai demandé pourquoi, on m’a dit de répondre à la question. J’ai dit que non, ce n’était pas moi. Fin de l’entretien… Bizarre… Le lendemain je n’avais plus accès au logiciel de paie (nécessaire pour mon job !) j’ai bêtement pensé qu’il s’agissait d’un problème technique. J’en ai parlé au mec de l’informatique. Il se trouve qu’en fait Madame X a communiqué le montant du salaire de Madame B à Madame Y et que j’ai été accusé d’être Madame X sans aucune preuve. Mon responsable m’a complètement lâché en vol en étant persuadé de ma responsabilité. Et là la liste des reproches a commencé ; je pose trop de questions (j’étais apprentie hein, je précise à toute fin utile et je ne connaissais rien du tout au métier), je demande trop de travail. Et le responsable informatique (avec qui je n’ai aucun lien tant hiérarchique que géographique au sein des bureaux, avec qui j’ai dû manger 3 fois dans ma vie) aurait apparemment dit qu’il « comptait me rentrer dedans » à cause de ces « trop ».

Je me suis retrouvé placardisée en étant obligée de donner une partie de mon travail à mon responsable (puisque je n’avais plus accès à l’outil qui me permettait en parti d’effectuer mon travail). C’était de l’humiliation continue. En plus je n’ai plus osé demander quoi que ce soit par la suite, ni travail ni explication. Je n’ai plus rien fait de concret jusqu’à la fin de mon contrat. Evidemment je passe sur l’arrêt de travail que j’ai dû prendre tellement j’étais en colère contre cette injustice et plus capable de les voir. Sur les 15 jours qui ont suivis où j’allais pleurer dans les chiottes ou en silence dans mon bureau.

Pour la petite histoire « marrante » de l’histoire il faut savoir que j’ai su dès le 1er jour qui était madame X. Pourquoi n’avoir rien dis ? Car je pensais bêtement que madame X allait se dénoncer toute seule au vu de la situation. Et qu’en cas contraire c’était vraiment une merde, mais cela ne m’autorisait pas pour autant la délation. Surement parce que je suis quelqu’un de « trop » bien.

Maintenant, je sais. Je réclame du travail à la hauteur des autres. Je prends 3h pour faire une tâche de 45 min (donc comme les autres quoi !). Je vadrouille sur le net, fait mes trucs perso. Je joue à l’invisible.

Au départ j'essayais de donner un sens à ce que je faisais (ingéniérie informatique) en réfléchissant notamment à ce que j'aurais pu faire si j'avais eu un poste de responsabilité plus important. Je n'en avais pas non plus les compétences, mais j'aurais pu être conseiller, quoi, quelque chose comme ça. Alors j'ai tenu une sorte de journal, j'ai préparé mes vacances et je me suis renseigné sur une reprise d'études. J'ai eu la chance que mon chef me propose de démissionner en me donnant trois mois de salaire, ce qui m'a permis de suivre une année de philosophie, de faire des remplacements en mathématique, et puis d'entrer dans la vraie vie, celle où l'on se débrouille en se libérant du salariat.

j'ai bien compris que le problème venait de moi, et qu'il fallait que je trouve les clés pour me sortir de ça.. j'ai envisagé beaucoup de choses.

- La première lors de mon entretien c'est de montrer à ma responsable qu'elle peut me faire confiance pour l'aider (elle m'a déjà tendu des perches pour pas que je parte du style "n'oublie pas que je suis en retraite dans 6 ans" genre la place serait pour moi mais aucune certitude la dessus.

- La deuxième : partir et trouver autre chose ailleurs, faire ma place deux trois ans et repartir (c'est un peu le cycle que j'observe)
- La troisième : créer ma boite, en me permettant d'adapter mon temps de travail à mes véritables besoin. Essayer de me degager un salaire convenable pour vivre et apprendre.
- La Quatrième : demander une formation en alternance avec mon boulot (pas de contrat pro, je vais avoir 30 ans) mais me permettant de faire mon taf, et faire des études, idéalement en contrôle de gestion

Sinon, honnêtement, c'est difficile de lutter contre l'ennui... en plus il fait tellement beau dehors, je préférai en profiter...

Pour moi, ça passe quand je change de poste ou de mission parce qu'il y a de nouvelles choses à découvrir et intégrer. Ça ne dure pas.
En ce moment, j'ai un job dont les conditions sont sympas, mais je me fais chier alors quand je ne suis pas en réunion, je fais d'autres trucs comme venir sur ZC. Officiellement, je suis débordé comme les autres.
Quand mes collègues ambitieux me demandent si je vais postuler à ceci ou cela, j'ai compris qu'il faut répondre non pour maintenir de bonnes relations. Quand j'en aurais envie je postulerais quand même et défendrais mes chances.

J'ai quand même demandé un rendez-vous avec la RH en juin pour changer parce que là j'ai battu mon record : ça fait 4 ans.

Ouais un besoin de changement dans les missions c'est ce que je ressens aussi.
On a eu un nouvel outil à mettre en place : un raquetteur. J'ai suivi une formation et après j'ai cherché a le mettre en place le plus possible dans mes taches et dans celle de mes responsables. On m'a dit quand on a récuperer mon boulot pour l'étendre à toutes les sociétés du groupe "l'élève a dépasser le maitre" ! j'étais très heureuse ! mais... maintenant? J'ai fais le tour de l'outil je pense....

Je vais essayer d'être plus discrète et moins enthousiaste, mais je peux pas faire semblant de pas aimer mon travail juste pour me conformer aux autres...

Ma chef est une personne ouverte, faut juste qu'on en parle en tete à tete je pense. Mais ça me fout en rogne qu'elle fasse 12 heures non stop par jour, alors que je moi je m'ennuie à mourir...

Et comment gérez vous le travail en open space?

Bah, quand je m'endormais à mon poste, certains s'en apercevaient...

ahahah !
Personnellement je fais des guirlandes avec des post it en ce moment ! Ca a le mérite de faire marrer une collègue !

Et comment gérez vous le travail en open space?
Pas d'open space pour moi, un bureau de 3 à 5 et mon écran n'est pas visible par mes collègues.

Paradoxalement, je déteste avoir un bureau seul. Ça m'est arrivé, mais je l'occupais que pour les trucs confidentiels ou pour ne pas embêter mes voisins lors de réunions téléphoniques ou visio.

Je suis en open space, on est 5, sans cloisons.
Et en fait je supporte mal le bruit des autres. Les bruits parasites genre : tampons qui claquent, agrafeuse qu'on laisse tomber sur le bureau etc... parce que déjà je sursaute pour rien et en plus parce que ça traduit l'énervement et l'agacement de mes collègues et j'absorbe tout ça. Donc ça m'angoisse, m'agace ! je suis une véritable éponge mais je ne sais pas essorer ! C'est comme les collègues qui parlent tout le temps de problèmes non existentiels "qu'est ce que je mange ce soir " et c'est TOUS les jours !!!
Ou alors "Je te laisse la cafetière allumée???" c'est gentil, mais TOUS les jours on prend le café à la même heure et ce depuis bientôt 4 ans... donc ça m'agace ! Je sais que le problème vient de moi, et j'aimerai changer pour me fondre dans le lot.
Mais moi j'aimerai parler politique, Egypte antique, informatique, (tic tic tic...), de la vie, de la mort, des relations humaines etc...
Je suis mal barrée !

Les openspaces c'est une vraie saloperie, effectivement.