Métier Zèbrique - Avenir - Orientation.

Inarius a écrit:La réalité c'est qu'on commence autour de 2000€ par mois

Pour un bac +8 je trouve ce taux de salaire vraiment faible (sans compter, par ailleurs, le manque de moyens et les conditions de travail en retrait par rapport à d'autres pays).

Par contre il faut déchanter. Les études pour y arriver sont pénibles, et il faut CESSER DE CROIRE qu'une thèse c'est passionnant et que ça mène à un métier intelligent. Déjà dans la plupart des cas, la thèse ça n'est juste que ressasser des textes déjà lus et étudiés par d'autres. En plus, pendant 3 à 5 ans, les thésards sont souvent les larbins de directeurs de thèse qui n'ont que peu de temps à leur accorder et qui les font travailler sur des sujets concernant LEUR propre recherche sur des sujets n'ayant pas toujours à voir avec le sujet de la thèse. Enfin, le thème de la thèse n'est pas toujours celui qu'on croyait être...

Là-dessus je ne peux pas être d'accord, même si je ne suis "que" étudiant de M2 (ayant tout de même largement discuté avec bon nombre de doctorants ou ex-doctorants ayant obtenu leur diplôme) : je pense que ça dépend énormément 1) du domaine dans lequel la thèse est rédigée 2) du directeur de thèse 3) du labo et de la fac où elle est effectuée 4) de l'étudiant 5) de son intérêt pour le domaine (une thèse dans un sujet qui nous passionne n'aura pas la même saveur qu'une thèse sur un sujet dont on se fout, toutes choses égales par ailleurs) 6) de l'alchimie qui peut exister entre l'étudiant et son directeur. Dit autrement, une thèse peut effectivement se passer dans de telles conditions, mais il y a tellement de variables qui influent sur son déroulement que la teneur de celui ci est vraiment très incertaine. En se montrant un peu futé, ouvert et à l'écoute je suis persuadé que l'on peut faire de la thèse (qui n'est qu'une première expérience de recherche) un moment moins pénible qu'il ne peut l'être. De la même manière en choisissant un (ou une) directeur de thèse ouvert et dont l'éthique professionnelle est élevée on peut totalement éviter le piège du "larbin" (même si les doctorants assument souvent des tâches ingrates, mais bon il faut bien commencer quelque part...).

Du haut de ma (petite) expérience je n'ai pu rencontrer qu'une seule personne ayant fait sa thèse dans de telles conditions ; les autres m'ont dit que c'était un moment certes pas toujours facile, mais fondateur.

Pour un bac +8 je trouve ce taux de salaire vraiment faible (sans compter, par ailleurs, le manque de moyens et les conditions de travail en retrait par rapport à d'autres pays).

Oui, enfin ça progresse assez vite (autour de 5% par an), sachant que OK on a un salaire moins fort au début, mais par contre on a une retraite en béton. Sans compter tous les avantages de la fonction publique (emprunt à taux préférentiel pour l'achat de maison notamment, mutuelle assez avantageuse par exemple). Après il y a des gens qui préfèrent gagner plus ou travailler avec beaucoup de moyens, je peux le comprendre. mais travailler dans le privé c'est possible surtout pour les sciences. Pour les chercheurs en sciences humaines...c'est autre chose. Pour les chercheurs en science, vu le nombre de fois où je vois passer des primes à 15 000€ de "rémunération sur contrat de recherche", ou bien des gens qui cumulent leur fonction de chercheur avec des missions de consultant dans le privé (payé à 3 ou 4000€ par mois en sus de leur salaire, notamment les chercheurs en droit ou en gestion), franchement ils me font pas vraiment pleurer !!!! Il n'y a que les chercheurs en lettre pure (genre on a un labo de poésie chez nous) qui ne peuvent guère cumuler...


Pour ce qui est des doctorants
Je connais beaucoup de doctorants ou d'ex doctorants
Et je travaille moi même avec plusieurs doctorants.
Après je n'ai peut être pas ta chance, mais en tout cas une bonne partie de ceux que je connaisse sont exploités. Mais oui un bon directeur de thèse ça existe aussi, tu fais bien de le rappeler. C'est juste que des mecs qui ont déjà 2 ou 3 doctorants et qui continuent d'en prendre, ça me choque.

Après mes études, j'ai commencé à être chercheur dans un domaine très pointu en physique. J'ai passé ma thèse, puis suis entré dans l'industrie pour être mieux payé.
C'est dans la recherche que j'ai fait les choses qui professionnellement m'ont le plus apporté, mais j'y ai aussi cotoyé des gens très aigris en fin de carrière, c'est la deuxième raison qui m'a fait hésiter.

Aujourd'hui, je suis ingénieur, ça ne me plait pas. Je n'exclus pas de devenir paysagiste (si j'arrive à en vivre) ou me reconvertir dans un métier où je pourrai exercer mon intuition et mon goût pour l'humain, que j'ai parfois eu l'occasion de mettre en oeuvre même dans mon métier d'ingénieur.

Ce qui est important, c'est à la fois que ton activité te nourisse sur le plan intellectuel et émotionnel, mais que tu ne mises pas tout sur un seul cheval.

Bon courage, et dis-toi que ce n'est pas parce que tu chosis une voie maintenant que tu ne pourras pas en changer (ton entourage pourra parfois de dire le contraire ).

Bonjour
J'ai envie de relancer le sujet avec une variante liée à la Zébritude...
Suite au "diagnostic positif", je songe de plus en plus à une réorientation professionnelle en lien avec les Zèbres : éducation, psychologie, recherche...

Appel à ceux qui auraient une expérience ou des projets à partager dans ce domaine

Hysteria a écrit:En réalité, je ferais bien n'importe lequel de ces métiers avec grand plaisir mais pas durant ma vie entière, je vois un peu ça comme du gâchis ... et puis, il y a le grand dilemme sciences, et culture/arts; hémisphère droit/gauche ...
J'ai l'impression de faire face à un choix impossible, un peu comme Agamemnon, c'est une tragédie !

C'est toujours délicat de donner un conseil avisé et donc pertinent, mais je te recommande au moins de choisir une filière qui te plaise au niveau des études et surtout qui soit la plus ouverte possible, pas tant au niveau des débouchés, mais de tes horizons intellectuels, sachant que tu changeras plus que certainement de métiers durant ta vie.

À titre d'exemple, j'ai changé de métier pratiquement tous les trois ou quatre ans : électronicien (ma formation de base), roboticien, informaticien de gestion, chef de projets informatiques après avoir repris des études d'ingénieur à 39 ans, puis veilleur technologique. Même s'il y a une certaine continuité, j'ai dû à chaque fois redevenir apprenti et acquérir de nouveaux savoirs. Actuellement, je suis à mon compte comme consultant-formateur dans des domaines variés (e-learning, organisation et communication des idées). Demain, qui sait ce dans quoi je vais rebondir ?

L'un de mes cousins, que je sens bien comme zèbre, même s'il l'ignore, a changé souvent de métiers : commercial, chargé de mission dans plusieurs collectivités, professeur d'anglais, navigateur (tour du monde sabbatique). Il vient de trouver un boulot dans une banque.

Je connais une amie zébrelle qui, après un Miage en informatique et une carrière dans une SSII, a plaqué son boulot de directrice de projets pour faire le tour du monde elle aussi. Depuis, elle gagne sa vie comme photographe sous-marine.

Qui a le droit de t'obliger à exercer le même métier toute ta vie ?