Journal en miettes

Très tôt je me suis posé des questions sur ma façon d'être, sur ma manière d'interagir, sur mes choix, sur ce que je faisais, sur ce que je ne faisais pas, sur ce que je pouvais faire, sur ce que je devais faire, sur les personnes que je rencontrais, sur celles que j'évitais, sur ce que je ressentais.

J'ai porté ces interrogations dans la littérature, dans la philosophie, dans la psychologie, dans les chemins de traverse, les sentiers de campagne, les écoles buissionnières, les cordes de funambules.

Ayant vu par hasard dans un bouquin consulté à la hâte que Mensa était une organisation où les discussions en tout genre fleurissaient, j'ai passé les tests et à ma grande surprise, je les ai réussis. Ce non-événement n'a pas eu dans mon esprit d'autres conséquences que celles de me dire que je devais être assez bon pour les petits jeux consistant à assembler des dominos mais comme ces petits jeux ne m'intéressaient pas du tout, je n'avais pas grand chose à en tirer. Le QI sert à passer des tests de QI. Mais dire que le QI c'est l'intelligence, c'est comme dire que la vie est constitué de matrices de Raven.

J'avais lu le livre de Jeanne Siaud-Facchin (le seul livre que j'ai jamais lu sur le sujet), je l'avais trouvé pas trop mal fait pour la partie descriptive, nul pour la partie solution.

Il y a une dizaine de jours, à l'occasion d'un groupe de paroles (dans le sens que Rogers donne à ce terme), quelqu'un m'a parlé de Zebra Crossing. Au moment où il a fait mention du nom, je ne me souvenais même plus de ce qu'était un zèbre.

Je me suis inscrit au site dans le but initial de trouver un complément alimentaire pour les questions que je nourris depuis un certain temps.

Je suis abasourdi en parcourant les couloirs du forum, cette galerie des glaces. J'ai l'impression de reconnaitre dans tellement de messages l'enfant ou l'adolescent que j'étais, des morts que j'ai connus, des vestiges d'un monde ancien mais étonnamment intact.

Genet a écrit : Vivre c'est survivre à un enfant mort. C'est la première phrase que j'ai écrite en arrivant sur ce forum. Et je comprends maintenant un peu mieux pourquoi.

Moi qui me croyais seul, unique, isolé, je découvre ici une multiplicité de voix qui me disent qui je suis ou qui j'étais.C'est assez hallucinant, aussi, de voir cela avec autant de précision. C'est comme s'imaginer seul et se retrouver tout à coup dans une foule de personnes qui vous ressemblent étrangement sans vous connaitre.

C'est superbe d'avoir formé une communauté comme celle-ci. Prenez bien soin de vous, c'est terriblement important. Je sais que ce que vous traversez ou avez traversé est loin d'être simple ou facile.

"Elle fut longue la route,
Mais je l'ai faite, la route, [...]
Et je ne suis pas parjure,
Si ce soir, je vous jure,
Que [...] je l'ai faite à genoux."

Je suis bien d'accord avec toi pour ce qui est de ton attitude et je plussoie. Par contre et ce n'est qu'un détail, j'aurais juré que la citation est d'Anatole France. En tout cas je l'ai notée sous ce nom dans mes carnets
Peu importe. Reste dans cette disposition d'esprit svp, car elle est féconde et amicale.

Merci pour tes mots de bienvenue.

Pour moi, Anatole France, c'est : "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels."

"une galerie des glaces", ça a été mon impression aussi à mon arrivée ici
que ça puisse t'aide à mieux te re-connaître...

tu as trouvé le troupeau, bienvenue, et bonnes gambades

Pourquoi suis-je sur ce forum ?

(1) Tout d'abord pour rencontrer des gens. J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer certains d'entre vous que j'ai trouvé interessants et sensibles.

(2) Pour lire certaines interventions qui me parlent de moi-même, qui me révèlent à moi-même, qui explicitent ce qui est implicite en moi.

(3) Pour effectuer un travail de réflexion sur deux fils particuliers : celui consacré à la théorie de la désintégration positive de Dabrowski et celui consacré à la capacité des zèbres de s'analyser eux-mêmes. Il y a énormément de choses intéressantes sur ces deux fils mais qui ne sont pas articulées ensemble ce qui fait qu'elles ne sont pas pleinement utilisables et transmissibles telles quelles. La question de la transformation et de la métamorphose personnelle est pour moi LA question.

(4) Pour me distraire et poster au gré de ma fantaisie.

Bienvenue jmd

J'ai bien aimé certaines de tes interventions, notament celles que j'ai lu, notament celles sur la "fustigation" ( ) de la modération.
J'apprécie ton esprit sociologue.
Es-tu sociologue, jean-marc dumontet ?

Je ne fustige absolument personne, je ne suis d'ailleurs pour rien dans le choix du titre "Critique de la modération".

Je préférais de loin le titre initial "Questions relatives à la modération".

Non, je ne suis pas sociologue.

Où as-tu trouvé ton avatar à la Félicien Rops ?

Salut jmd,

contente de passer sur ta présentation!

Voix d'outre tombe, Adieu la vie, Adieu l'Amour..

Spoiler:

jmd a écrit:Je ne fustige absolument personne, je ne suis d'ailleurs pour rien dans le choix du titre "Critique de la modération".

Je préférais de loin le titre initial "Questions relatives à la modération".

Où as-tu trouvé ton avatar à la Félicien Rops ?

Je plaisantais... pour satisfaire au point (4)

Mon avatar est une oeuvre du peintre romain Encephallus, mais tu n'étais pas loin avec Félicien Rops

Un petit message de bienvenue en retard...
Merci pour cette présentation.
Je serais curieuse de savoir ce que ton avatar représente pour toi pourquoi tu l'as choisi, etc..

Bienvenue en retard



(je suppose que tu as déjà vu ça 50 fois sur d'autres présentations mais je le mets quand même..; au cas où.. ^^ :

Spoiler:

@lynka

Merci pour tes mots de bienvenue.

Mon avatar du moment représente l'Elephant Man de David Lynch. Il est un peu dans le même esprit que mon premier avatar qui était constitué d'un visage pris dans un tableau de Jean Rustin.

Cet avatar dit la monstruosité, l'absence d'envie de plaire pour des raisons factices ou de projeter une belle image de soi, le choix de se présenter tel quel, d'être dans sa vérité.

Projetes-tu l'image que tu penses émettre aux yeux des autres même si tu te sens différent, ou est-ce celle que tu ressens être ?

En ce dernier cas, serait-ce ce que tu penses être vis-à-vis des autres, en te comparant via les modes de repères classiques auxquels tu es habitué?

Ou bien ce que tu penses être tout court ?


(cela se joue sur des points fins, j'essaye d'expliquer et différencier au mieux, sorry si ce n'est aps clairement expliqué)

Je ne suis pas sûr de comprendre tes questions.

Je préfère déplaire en étant ce que je suis que de plaire en feignant être autre.

Merci pour l'explication, ej n'avais pas vu que tu y avais répondu

jmd a écrit:Je ne suis pas sûr de comprendre tes questions.

Je préfère déplaire en étant ce que je suis que de plaire en feignant être autre.

Je vois que tu as changé d'avatar. ^^
Il est très joli, et très symbolique, poétique.

Je ne sais pas si c'est ce que tu vivras, ou vis, as vécu, tu n'y passeras aussi peut-être jamais car tous les chemins sont différents, et tous se valent pour progresser, chacun à sa sauce. Je sais juste que parfois, on se sent effectivement comme ton ancien avatar. Je me suis rêvée plusieurs fois dans des formes où je me sentais de mon côté carrément un monstre, et je voyais des parties de mon corps qui étaient complètement transformées physiquement (je ne suis pas une coquette pourtant, même de base), mais là dans ces rêves je devenais transformée avec des parties de moi qui devenaient affreuses et non-humaines, pas finies comme une ébauche d'un truc laissé tout bancal en plus d'être transformé.
Je reconnaissais ces rêves, donc je savais qu'ils étaient bons et évolutifs, mais c'était quand même difficile et surtout incompréhensible. Un peu comme se sentir Frankenstein, moralement et physiquement. Mais je laissais faire, docilement, attendant de passer le moment, qui revenait encore et encore, sous différentes formes, acceptant éventuellement que ces rêves en restent là, car plus je les repoussais, plus l'apparence-monstre empirait ou semblait devenir malade, donc j'ai vite laissé faire le processus, pas le choix.
Autant que cela reste "sain" même si c'était affreux à voir.

Et un jour, à force de laisser faire les rêves de ce type, la transformation physique se termine, et aboutit. On voit les membres affreux se libérer de leur gangue horrible à voir, on comprend alors et on reconnaît certaines choses qui jusqu'ici avaient été recouvertes, d'autres au contraire s'ouvrent sur rien, mais dans un rien qui est beau aussi, un rien-amélioré. Pas simple à expliquer.

En résumé, rêve ou pas rêve, il y a parfois une étape qui ressemble à ce que tu as mis en avatars précédents.
Et ensuite, une fois passée, c'est enclenché, et plus agréable, cela suit son cours, chacun à sa façon, comme une nouvelle naissance ou une mutation du cocon que nous sommes.

ça me fait plaisir de voir ton dernier avatar.
C'est beau à voir ces moments de transition. (si c'est permis)



NB: depuis peu, je trouve trace de témoignages de ce style dans d'autres cultures, pour lesquelles c'est parfaitement normal et intégré à la vie de société. C'est parfois tellement naturel d'évoluer ainsi, en passant par des étapes difficiles, que presque tous le vivent selon le degré d'acceptation dans la communauté. C'est comme la poussée des dents, ça fait mal, plusieurs fois, mais après c'est meilleur et évolué, adapté.

Peut-être suis-je en train de devenir une meilleure personne au contact de Zebra Crossing ?

Quoi qu'il en soit, je trouve qu'il y a quelque chose de salutaire à reconnaitre la monstruosité qu'il y a en soi et lui donner pleinement droit de cité, de lui laisser prendre toute la place qu'elle veut, de la laisser être elle-même.

Mon nouvel avatar est un tableau de Leonore Fini intitulé The spinners - Les fileuses (http://public.wsu.edu/~fa308310/fa310/p3.jpg).

La taille de l'image empêche de distinguer précisément le fil entre les deux personnages mais il est bien là.

très belle métaphore ....

Sauter à pieds joints dans l'incendie et renaître de ses cendres à chaque fois sous une forme différente.

Je n'ai que quelques certitudes : par exemple, que cela a un effet positif d'exposer ce que l'on a sur le coeur, de le mettre en forme, et ce même si c'est au milieu du brouhaha et de l'indifférence générale.

Je suis au milieu de la foule et en même temps je suis seul et j'écris.

Je pense être aussi peu écouté et aussi peu compris parmi les "zèbres" que parmi les "non-zèbres".

J'envoie un MP à un zèbre qui passe ses journées sur le forum. Celui-ci ne sera lu qu'une semaine plus tard. (Bien sûr pas de réponse, mais je n'en demandais pas autant).

Oui, me retorquerez vous, c'est parce que c'est ceci ou cela.

Oui, mais si c'est parce que c'est ceci ou cela, c'est comme dans la vie de tous les jours, quand je m'adresse dans la rue à Dupont-Lajoie.

Je suis comme Pessoa qui dit "J'envie". J'envie ceux que l'on accueille comme des nauffragés qui arrivent au port.

Un peu de vérité.

Vivre et être, sans s'occuper des autres.


Et lorsqu'un échange émerge, une petite danse se crée, joie du partage à lire ou dire. Le reste du temps, faire son chemin tranquillou.



Nasreddine, le fou qui était sage, expliquait ainsi à son fils:

http://www.partaje.fr/nasreddine-son-fils-et-lane/

Spoiler:

Une très belle histoire, sage, et qui en dit long sur le fait de ne pas s'arrêter à ce que les gens disent et pensent. Le contraire est vrai aussi. Si les gens ne disent et ne font rien, tant pis, on avance.
Sinon nous n'aurions jamais eu de Picasso, pour n'en citer qu'un seul.



Mais ici, tu trouves toujours à qui parler, selon les gens qui se connectent, et leur rythme de visites.
Ensuite, une non-réponse sur une partie publique, cela arrive lorsque les gens ne "comprennent" pas qu'une réponse ou réaction est attendue spécifiquement. Ou ils peuvent aussi ne pas vouloir la donner. C'est leur droit et choix.




donc deux options logiques: attendre chaque fois et se morfondre. Ou bien avancer pendant ce temps sur d'autres choses, ou sur ce sujet, sans attendre les autres.

Je te remercie de répondre à mon message qui détonne au milieu de l'enthousiame général.

Ou bien avancer pendant ce temps sur d'autres choses, ou sur ce sujet, sans attendre les autres.

L'essentiel est d'avancer, je suis bien d'accord avec toi.

Aujourd'hui, j'ai envie de transformer ce fil en journal en miettes et d'y poster comme cela me vient des débris échoués du radeau de la mémoire.

Une ballade sur la plage de Sandymount Strand. Le temps que le morceau de savon se liquéfie

Une manière d'avancer.

PS : Sans doute, je reviendrai effacer tout cela un jour, mais ce sera plus tard, après la métempsychose.

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Merci Loïc, cela me fait plaisir de lire cela.

C'est vrai que comme je t'avais vu sur le forum et que tu n'avais pas réagi, une pensée comme "j'avais pourtant l'impression qu'on était plutôt potes" m'avait traversé l'esprit.

Je crois qu'il est important de reconnaitre tout ce que l'on a en soi, que cela nous plaise ou pas.

Je pense aussi que si nous ne sommes pas capables de nous soucier les uns des autres nous ne valons pas grand chose.

Amitiés à toi aussi.

Le problème, c'est qu'on a souvent le même problème de communication. Car je soupçonne le problème d'être un problème de communication. Beaucoup se joue là.
Perso quand je déprime, je ne parviens plus à communiquer.

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Merci à toi aussi Fata

Avancer se fait avec des creux, et des montées. C'est normal, et ainsi depuis des siècles et des siècles, des millénaires...



Quand le creux se pointe, avancer sur autre chose. Ou si c'est généralisé, alors s'asseoir un peu et attendre, laisser faire. Avoir confiance et laisser faire, vivre ce moment de creux, car lui aussi agit et construit notre être. Le laisser agir sans résister, lui donne la liberté de procéder en douceur, et plus efficacement.



Cela se répète plusieurs fois ce processus, parfois par grosses étapes, parfois par petites.



(en accouchement, c'est pareil: les creux sont comme les contractions. Les laisser agir, les rendra plus efficaces, moins douloureuses, et plus simples à gérer le temps qu'elles agissent. Si on résiste, elles durent plus longtemps, font mal leur travail car on les en empêche, et surtout cela fait nettement plus mal.

Après une contraction, c'est pause, on souffle. Puis cela recommence plus tard. Re-pause. Puis recommence, etc...)

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"Plein creux" Marrant...

Cela dure toute la vie.



Mais après, on sait se laisser aller sur les creux, et cela devient partie intégrante de ton mode de vie. On "gagne" à la fin de chaque creux, donc c'est comme les saisons: elles reviennent chaque année avec l'hiver, depuis des millénaires. Les animaux et les végétaux le savent, s'y sont adaptés.

Dans les creux, il y a du bon aussi, on se ressource lorsqu'on laisse aller. Et après, une fois le creux passé si on le laisse agir, c'est rapide, en 2-3 jours max, eh bien hop de nouvelles opportunités ou capabilités apparaissent. De nouveaux joujous. ^^

Je ne suis jamais parvenu à faire changer mes parents d'avis sur quelque sujet que ce soit.

Ils ont remarquablement su se fermer comme une huitre (l'un sur le mode agressif, l'autre sur le mode passif), jouer la sourde oreille et me renvoyer dans mes cordes chaque fois que je leur disais quelque chose.

Mon père est mort en mars pour avoir campé sur ses positions.

J'ai pourtant été une Cassandre d’une rare violence.

Le lendemain de son décès, j’ai souffert de la migraine toute la journée.

Quand j'étais adolescent, la première chose que mes copains de classe me demandaient, lorsque j'arrivais le matin dans la cour de récréation et même sans me dire bonjour, c'était mon cahier de maths, ma version de latin ou mon devoir de physique.

Et même aujourd'hui, il y a encore quelque chose de cela.

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Plutôt que de positiver, je préfère être dans ma vérité !

Je te prête mes cahiers quand tu veux jmd

Faut demander, moi j'ose pas te les proposer, je trouve qu'ils ne sont pas aussi bons que les tiens.

x

lafeelicite a écrit:Je te prête mes cahiers quand tu veux jmd

Faut demander, moi j'ose pas te les proposer, je trouve qu'ils ne sont pas aussi bons que les tiens.

Je te les emprunterais bien, juste pour le plaisir de les regarder

^^



A la fac, j'avais trouvé une astuce pour ça: écrire en orangé, car cela ne passait pas encore à la photopieuse, et rendait une copie blanche. Du coup, plus personne ne me demandait perpétuellement mes notes, l'on pouvait enfin causer d'autre chose avec ceux qui restaient. Et ceux-là, on bossait ensemble pour réviser ou s'expliquer les cours. Les autres "copines et copains" sont partis se débrouiller ou en taxer d'autres plus loin.

Jmd, permet moi de te souhaiter la Bienvenuetrèsenretard


Ta présentation fait écho en moi (ainsi que beaucoup de tes posts).

Et j'adore cette phrase:

jmd a écrit:Le QI sert à passer des tests de QI. Mais dire que le QI c'est l'intelligence, c'est comme dire que la vie est constitué de matrices de Raven.

C'est tellement vrai !


Au plaisir de continuer à te lire et d'échanger avec toi

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Un grand merci à toi aussi Loïc !

Bliss a écrit:Le plus gros paradoxe était dans le fait que j'avais pour modèle un père extrêmement colérique, pétant des câbles régulièrement, et pouvant parfois se montrer très violent verbalement... mais moi je n'avais pas le droit au moindre ressenti négatif, à la moindre petite parcelle de jalousie

Mon père ressemblait à cela aussi. Et je ressentais ses colères comme à la fin de cette video :

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Fata Morgana a écrit:

Je me suis demandé si le connecté 24/24 n'était pas moi... Et oui, parfois je me retire de débats quand mon humeur est sombre pour ne pas partir en live...
On a tous, avec une intensité particulière de ces moments où on a les tripes dehors...Ou bien un vague à l'âme qui affaisse toute possibilité d'inspiration, ce vieux spleen. Il faut laisser tourner la roue pour retrouver une autre humeur. A quelque chose près ici on en est tous là...

Non, justement, on en est pas tous là !

C'est pour cela que c'est si important de s'expliquer. Cela peut être évident pour toi sans l'être du tout pour moi.

Souvent nous pensons nous comprendre les uns les autres alors que nous nageons dans un malentendu complet.

D'où l'importance aussi (pour moi entre autre) de se demander et de demander à autrui si l'on a bien compris car tout cela ne va pas de soi.

Je l'ai encore appris encore aujourd'hui à mes dépens (en dehors du forum).

Je me demande si "guérir" ce n'est pas retrouver les sensations de l'enfance (avec un corps et un cerveau d'adulte) comme si elles étaient restées là intactes.


Et ça me fait penser à ceci :

nous ne cesserons pas notre exploration,
et le terme de notre quête,
sera d’arriver là d’où nous étions partis,
et de savoir le lieu pour la première fois

t.s. eliot, quatre quartets

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jmd a écrit:Je me demande si "guérir" ce n'est pas retrouver les sensations de l'enfance (avec un corps et un cerveau d'adulte) comme si elles étaient restées là intactes.


Et ça me fait penser à ceci :

nous ne cesserons pas notre exploration,
et le terme de notre quête,
sera d’arriver là d’où nous étions partis,
et de savoir le lieu pour la première fois

t.s. eliot, quatre quartets

Je me le demande aussi parfois. Et je pense que ta parenthèse est importante, du moins pour moi, elle est cruciale.

X. me demande si je veux être reconnu dans ma zébritude. Je lui réponds que je ne le souhaite pas du tout, que cela ne m'intéresse pas d'être reconnu, que je veux seulement être accepté ou même toléré avec mes bizarreries en vue de relations conviviales.

Je ne cherche pas à être bizarre ou extravagant, je ne le fais pas exprès, je ne sais rien faire d'autre, c'est tout.

Cela me rappelle cet échange dans La solitude des nombres premiers :

La fille : Est-ce que je te plais ?
Le garçon : Je ne sais pas, si je n'y ai jamais réfléchi
La fille : Il ne faut pas réfléchir pour savoir cela
Le garçon : Non, mais je ne sais faire que cela.