Galère d'écriture
5 participants
Forum ZEBRAS CROSSING :: Prairie :: Nos passions :: J'écris
Page 1 sur 1
Galère d'écriture
Je ne vais pas publier un de mes textes dans ce topic, mais plutôt vous demander un conseil
Alors voilà. Cela fait quelques années que j'écris. Pas de la fiction, mais des textes assez courts, en rapport avec mes expériences, mes émotions, mon point de vue sur telles choses. Ce sont des textes d'introspection qui s'ouvrent sur des réflexions plus générales d'ordre psycho ou socio (bon c'est une présentation assez pompeuse pour dire que l'écriture est un moyen d'expression de mes pensées :p).
J'aime beaucoup écrire. J'aime beaucoup la sensation de coucher mes idées, qu'elles se développent et se révèlent à moi au fur et à mesure que je rédige.
Mais c'est toujours difficile au démarrage. À tel point qu'aujourd'hui cela fait plusieurs mois que je n'ai pas écrit.
Pourquoi? Il y a deux choses :
-le fait d'extérioriser des pensées et sentiments qui sont intimes et que je dois aller chercher loin en moi-même est compliqué. Je dois faire face à moi-même, sans filtre, et je peux avoir honte de certaines choses, peur de l'intensité de ce que je vais écrire, et puis également peur de ne pas assez bien les retranscrire.
-J'aborde beaucoup mieux les sujets que j'aimerais développer en pensée qu'à l'écrit. Dans le sens où j'aurai un déroulement fluide, limite exhaustif, dynamique, etc... quand je discute du sujet qui m'intéresse en pensée, à tel point que parfois l'écriture n'est juste qu'un travail de remémoration du raisonnement que j'ai eu dans ma tête. Et ça c'est pénible, parce que l'écrivain devient secrétaire, que ça ne devient qu'un travail de remémoration, et qu'il y a cette peur de ne pas se rappeler de toutes les étapes par lesquelles la pensée est passée.
Voilà, donc j'ai besoin de "canaliser" mes idées, et de ne pas avoir peur d'extérioriser des choses fortes (expériences et émotions ).
Mais je ne sais pas comment. Peut-être que s'imposer un rythme d'écriture (1h par jour) est utile, parce qu'en temps normal je marche à l'impulsion du moment... sauf qu'on a de moins en moins envie au fur et à mesure qu'on n'en a moins envie (ou qu'on a peur).
Voilà. Merci de votre attention
Alors voilà. Cela fait quelques années que j'écris. Pas de la fiction, mais des textes assez courts, en rapport avec mes expériences, mes émotions, mon point de vue sur telles choses. Ce sont des textes d'introspection qui s'ouvrent sur des réflexions plus générales d'ordre psycho ou socio (bon c'est une présentation assez pompeuse pour dire que l'écriture est un moyen d'expression de mes pensées :p).
J'aime beaucoup écrire. J'aime beaucoup la sensation de coucher mes idées, qu'elles se développent et se révèlent à moi au fur et à mesure que je rédige.
Mais c'est toujours difficile au démarrage. À tel point qu'aujourd'hui cela fait plusieurs mois que je n'ai pas écrit.
Pourquoi? Il y a deux choses :
-le fait d'extérioriser des pensées et sentiments qui sont intimes et que je dois aller chercher loin en moi-même est compliqué. Je dois faire face à moi-même, sans filtre, et je peux avoir honte de certaines choses, peur de l'intensité de ce que je vais écrire, et puis également peur de ne pas assez bien les retranscrire.
-J'aborde beaucoup mieux les sujets que j'aimerais développer en pensée qu'à l'écrit. Dans le sens où j'aurai un déroulement fluide, limite exhaustif, dynamique, etc... quand je discute du sujet qui m'intéresse en pensée, à tel point que parfois l'écriture n'est juste qu'un travail de remémoration du raisonnement que j'ai eu dans ma tête. Et ça c'est pénible, parce que l'écrivain devient secrétaire, que ça ne devient qu'un travail de remémoration, et qu'il y a cette peur de ne pas se rappeler de toutes les étapes par lesquelles la pensée est passée.
Voilà, donc j'ai besoin de "canaliser" mes idées, et de ne pas avoir peur d'extérioriser des choses fortes (expériences et émotions ).
Mais je ne sais pas comment. Peut-être que s'imposer un rythme d'écriture (1h par jour) est utile, parce qu'en temps normal je marche à l'impulsion du moment... sauf qu'on a de moins en moins envie au fur et à mesure qu'on n'en a moins envie (ou qu'on a peur).
Voilà. Merci de votre attention
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Hello Marya,
Tu peux effectivement t'imposer un rythme d'écriture, si ça a du sens pour toi et que tu vois des résultats positifs. Essaie.
De toute façon, ça ne peut pas faire de mal.
Est-ce que tu as essayer des exercices d'écriture ?
tu te fais un protocole et tu t'y tiens. Comme ça tu vois une évolution, ou tu te fais une sorte de recueil thématique.
Est-ce que tu as pensé à explorer les textes sonores ?
C'est à dire à faire des enregistrements vocales et des montages de ceux-ci. C'est une autre technique qu'un stylo et un papier, mais c'est toujours la matière langage. Et ensuite tu peux habiller le tout avec des ambiances sonores, de la musique, des rythme, etc...
Je ne sais pas si ça t'aide.
Tu peux effectivement t'imposer un rythme d'écriture, si ça a du sens pour toi et que tu vois des résultats positifs. Essaie.
De toute façon, ça ne peut pas faire de mal.
Est-ce que tu as essayer des exercices d'écriture ?
tu te fais un protocole et tu t'y tiens. Comme ça tu vois une évolution, ou tu te fais une sorte de recueil thématique.
Est-ce que tu as pensé à explorer les textes sonores ?
C'est à dire à faire des enregistrements vocales et des montages de ceux-ci. C'est une autre technique qu'un stylo et un papier, mais c'est toujours la matière langage. Et ensuite tu peux habiller le tout avec des ambiances sonores, de la musique, des rythme, etc...
Je ne sais pas si ça t'aide.
Lyly Walker- Messages : 41
Date d'inscription : 28/01/2019
Re: Galère d'écriture
tu peux tenir un journal, un carnet, un Zibaldone qui recueille toutes tes impressions. Le tout est de lancer la machine pour qu'elle roule par elle même en suivant.
Invité- Invité
Re: Galère d'écriture
@Lyly Walker,
Non, je n'ai jamais essayé les exercices d'écriture. C'est une suggestion que je vais noter !
Et les vocaux, Oui j'ai essayé, et je me suis déjà filmée. C'est une autre façon de m'exprimer mais pour le coup c'est encore plus difficile qu'à l'écrit pour que je m'y mette.
@izo,
Oh j'ai déjà un journal, un carnet. En fait j'ai un Zibaldone, sans même le savoir car je ne connaissais pas le mot. Mais comme je vais pouvoir en noircir des dizaines de pages certains jours, je vais parfois le délaisser pendant des longues périodes.
Non, je n'ai jamais essayé les exercices d'écriture. C'est une suggestion que je vais noter !
Et les vocaux, Oui j'ai essayé, et je me suis déjà filmée. C'est une autre façon de m'exprimer mais pour le coup c'est encore plus difficile qu'à l'écrit pour que je m'y mette.
@izo,
Oh j'ai déjà un journal, un carnet. En fait j'ai un Zibaldone, sans même le savoir car je ne connaissais pas le mot. Mais comme je vais pouvoir en noircir des dizaines de pages certains jours, je vais parfois le délaisser pendant des longues périodes.
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Bonjour Marya,
Une partie de mes activités passées (qu'elles soit professionnelles ou privées) impliquait un recours à l'écriture.
Génial, puisque j'écrivais depuis tout petit.
Je me suis donc mis à tenir "un journal".
Vachement secret, puisqu'aucune de mes deux épouses n'en a jamais eu connaissance.
Et bien caché aussi, au point qu'il m'est arrivé de ne pas "vouloir" écrire par peur de dévoiler ma cachette… lol !
Mais ça, la peur de dévoiler la cachette, c'est l'argument que je me donnais certaines fois, parce que surtout je vivais ce que tu décris… Arf arf arf, quelle ironie !
Je ne vais donc pas te donner de recette, mais en revanche te faire part d'une constatation : à chaque fois qu'un truc important m'arrivait et que je parvenais à consigner l'évènement et mes états d'âmes, et bien à chacune de ces fois j'ai traversé les choses comme avec "des ailes aux pieds", c'est à dire légèreté, presque nonchalance. Même dans des circonstances difficiles comme le décès de proches. Enfin, relativisons, disons plus simplement que le fait d'épancher mes joies et peines avec un être virtuel m'aidait à continuer ou calmait mes exubérances….
C'est d'ailleurs cette constatation qui s'est rapidement imposée qui fut ensuite l'une de mes principales motivations pour me "forcer" à continuer mes narrations.
Je pense que si tu vis quelque chose de sensiblement similaire, tu devrais également ressentir ce genre de motivations.
Après, n'oublie jamais que la procrastination est l'une des caractéristiques les plus fréquentes des HP (enfin, selon les psy… mais sont-ils vraiment compétents pour parler de nous quand ils ne sont pas zèbres eux-mêmes ? lol…)
Une partie de mes activités passées (qu'elles soit professionnelles ou privées) impliquait un recours à l'écriture.
Génial, puisque j'écrivais depuis tout petit.
Je me suis donc mis à tenir "un journal".
Vachement secret, puisqu'aucune de mes deux épouses n'en a jamais eu connaissance.
Et bien caché aussi, au point qu'il m'est arrivé de ne pas "vouloir" écrire par peur de dévoiler ma cachette… lol !
Mais ça, la peur de dévoiler la cachette, c'est l'argument que je me donnais certaines fois, parce que surtout je vivais ce que tu décris… Arf arf arf, quelle ironie !
Je ne vais donc pas te donner de recette, mais en revanche te faire part d'une constatation : à chaque fois qu'un truc important m'arrivait et que je parvenais à consigner l'évènement et mes états d'âmes, et bien à chacune de ces fois j'ai traversé les choses comme avec "des ailes aux pieds", c'est à dire légèreté, presque nonchalance. Même dans des circonstances difficiles comme le décès de proches. Enfin, relativisons, disons plus simplement que le fait d'épancher mes joies et peines avec un être virtuel m'aidait à continuer ou calmait mes exubérances….
C'est d'ailleurs cette constatation qui s'est rapidement imposée qui fut ensuite l'une de mes principales motivations pour me "forcer" à continuer mes narrations.
Je pense que si tu vis quelque chose de sensiblement similaire, tu devrais également ressentir ce genre de motivations.
Après, n'oublie jamais que la procrastination est l'une des caractéristiques les plus fréquentes des HP (enfin, selon les psy… mais sont-ils vraiment compétents pour parler de nous quand ils ne sont pas zèbres eux-mêmes ? lol…)
Dernière édition par Mentounasc le Lun 11 Fév 2019 - 1:27, édité 1 fois (Raison : correction suppression d'une ligne excédentaire)
Mentounasc- Messages : 2284
Date d'inscription : 16/01/2019
Age : 68
Localisation : Autour de Monaco
Re: Galère d'écriture
Si ça te dit de participer à une œuvre collective, tu peux te joindre à nous !
Ca se passe ici : Le Roman du Gappesm
Ca se passe ici : Le Roman du Gappesm
Mentounasc- Messages : 2284
Date d'inscription : 16/01/2019
Age : 68
Localisation : Autour de Monaco
Re: Galère d'écriture
Hello,
Merci pour ton témoignage. Ce que tu évoques m'amène à un questionnement. La contrainte est-elle créatrice ou destructrice ?
D'un côté, avoir une contrainte, ça permet de cadrer les choses, se forcer à agir, restreindre le champ d'action et le rendre plus efficace.
De l'autre, cela peut s'avérer stérile (par exemple moi j'ai du mal avec les obligations journalières, récurrentes, et je ne supporte pas qu'on me donne des ordres).
Si je suis tout ce que tu dis, ta difficulté actuelle est de trouver des contraintes créatrices, non ?
Il y a plusieurs pistes je pense. L'écriture automatique (justement, sans filtre), chaque matin au lever. Les exercices d'écritures genre ateliers d'écriture. Retranscrire ton raisonnement, mais pas en phrases, juste des mots. Enregistrer ton texte plutôt que l'écrire (même si visiblement ça ne marche pas pour toi ?), puis le retaper au propre plus tard, quand tu as un peu d'énergie dessus.
Sinon envisager de faire franchir une étape à ton projet. Comme par exemple rassembler des textes autour d'un sujet, un thème, une idée, ou même un petit texte introductif, afin d'en faire par exemple un livre ou un e-book.
Ca rejoint la "deuxième difficulté" d'écrire (la première étant l'écriture en soi) : faire vivre ses écrits, les partager.
Merci pour ton témoignage. Ce que tu évoques m'amène à un questionnement. La contrainte est-elle créatrice ou destructrice ?
D'un côté, avoir une contrainte, ça permet de cadrer les choses, se forcer à agir, restreindre le champ d'action et le rendre plus efficace.
De l'autre, cela peut s'avérer stérile (par exemple moi j'ai du mal avec les obligations journalières, récurrentes, et je ne supporte pas qu'on me donne des ordres).
Si je suis tout ce que tu dis, ta difficulté actuelle est de trouver des contraintes créatrices, non ?
Il y a plusieurs pistes je pense. L'écriture automatique (justement, sans filtre), chaque matin au lever. Les exercices d'écritures genre ateliers d'écriture. Retranscrire ton raisonnement, mais pas en phrases, juste des mots. Enregistrer ton texte plutôt que l'écrire (même si visiblement ça ne marche pas pour toi ?), puis le retaper au propre plus tard, quand tu as un peu d'énergie dessus.
Sinon envisager de faire franchir une étape à ton projet. Comme par exemple rassembler des textes autour d'un sujet, un thème, une idée, ou même un petit texte introductif, afin d'en faire par exemple un livre ou un e-book.
Ca rejoint la "deuxième difficulté" d'écrire (la première étant l'écriture en soi) : faire vivre ses écrits, les partager.
Invité- Invité
Re: Galère d'écriture
La difficulté d'écrire sur des événements ou pensées intimes, c'est que c'est intime justement. On peu les affronter en pensée, les écrire leur donne une autre dimension. Il y a la crainte d'être lu, et peut-être de se lire aussi, de se rendre compte de ce qu'on écrit, que ça paraisse soudain ridicule, dérisoire, ou bien que cela écorne un peu l'image idéale du moi.
J'ai longtemps hésité à sauter le pas de la fiction, je pensais que je n'en étais pas capable ; et puis un jour, en atelier d'écriture, le thème était littérature de l'imaginaire. Je suis partie dans une histoire sur une planète caniculaire, je me suis amusée comme une petite folle et les mots coulaient de source, sans effort.
Depuis je délaisse un peu la non-fiction personnelle, qui est ardue, et surtout très répétitive. Elle est nécessaire à certains moments, mais je crois que la fiction, l'imagination permettent d'explorer son monde intérieur différemment, de façon détournée, ludique ou non. En se relisant, on sait bien quelles sont nos références et ce qui transparaît dans le récit de nos histoires personnelles, mais personne d'autre n'a à le savoir.
Le plus intéressant est qu'on ne sait absolument pas au départ ce qui va sortir de notre esprit retors. Un autre aspect génial est qu'on peut tout se permettre, rien n'est interdit, et l'idée n'est pas forcément de créer un grand texte littéraire, mais d'explorer ses émotions et ses mondes intérieurs. Que ce soit à partir d'histoires qui piquent des éléments de notre vécu, ou qui sont plus imaginaires, tout est possible.
Peut-être que ça pourrait t'aider à débloquer l'idée d'écrire pour revenir ensuite aux textes plus personnels.
J'ai longtemps hésité à sauter le pas de la fiction, je pensais que je n'en étais pas capable ; et puis un jour, en atelier d'écriture, le thème était littérature de l'imaginaire. Je suis partie dans une histoire sur une planète caniculaire, je me suis amusée comme une petite folle et les mots coulaient de source, sans effort.
Depuis je délaisse un peu la non-fiction personnelle, qui est ardue, et surtout très répétitive. Elle est nécessaire à certains moments, mais je crois que la fiction, l'imagination permettent d'explorer son monde intérieur différemment, de façon détournée, ludique ou non. En se relisant, on sait bien quelles sont nos références et ce qui transparaît dans le récit de nos histoires personnelles, mais personne d'autre n'a à le savoir.
Le plus intéressant est qu'on ne sait absolument pas au départ ce qui va sortir de notre esprit retors. Un autre aspect génial est qu'on peut tout se permettre, rien n'est interdit, et l'idée n'est pas forcément de créer un grand texte littéraire, mais d'explorer ses émotions et ses mondes intérieurs. Que ce soit à partir d'histoires qui piquent des éléments de notre vécu, ou qui sont plus imaginaires, tout est possible.
Peut-être que ça pourrait t'aider à débloquer l'idée d'écrire pour revenir ensuite aux textes plus personnels.
Invité- Invité
Re: Galère d'écriture
Bonjour,
Je ne sais pas trop si j'ai le droit de répondre directement à un sujet sans m'être présenté dans le forum. Je viens d'arriver. Mais je dois dire que je n'aime pas trop cela.
Bref... Pour répondre...
Je connais totalement ce sentiment de ne pas avancer, écrire tout d'un coup et puis, longtemps ne plus rien faire. J'ai terminé un roman, et beaucoup d'autres choses. Je n'ai jamais été publié malgré quelques réponses positives.
J'aime tout particulièrement ce que j'ai trouvé dans Camus et je me permets de le mettre ici :
« En art, tout vient simultanément ou rien ne vient ; pas de lumières sans flammes. Stendhal s’écriait un jour : « Mais mon âme à moi est un feu qui souffre, s’il ne flambe pas. Ceux qui lui ressemblent sur ce point ne devraient créer que dans cette flambée. Au sommet de la flamme, le cri sort tout droit et crée ses mots qui le répercutent à leur tour. Je parle ici de ce que nous tous, artistes incertains de l’être, mais sûrs de ne pas être autre chose, attendons, jour après jours, pour consentir enfin à vivre. » Albert Camus dans L’Envers et l’Endroit
Personnellement, ça me bouleverse...
Pour ma part, j'écris avant tout pour moi, dans un journal. Ça me permet surtout d'expulser ce qu'il y a à l'intérieur. Et puis un jour je me suis essayé au roman. Quel plaisir, et quel travail !
Je pense qu'il faut d'abord trouver ta source. Ce qui fait "pourquoi tu écris". Raconter des histoires ? Introspection ? Agencer des mots qui forment des phrases ? Chacun a son moteur.
Je ne sais pas trop si j'ai le droit de répondre directement à un sujet sans m'être présenté dans le forum. Je viens d'arriver. Mais je dois dire que je n'aime pas trop cela.
Bref... Pour répondre...
Je connais totalement ce sentiment de ne pas avancer, écrire tout d'un coup et puis, longtemps ne plus rien faire. J'ai terminé un roman, et beaucoup d'autres choses. Je n'ai jamais été publié malgré quelques réponses positives.
J'aime tout particulièrement ce que j'ai trouvé dans Camus et je me permets de le mettre ici :
« En art, tout vient simultanément ou rien ne vient ; pas de lumières sans flammes. Stendhal s’écriait un jour : « Mais mon âme à moi est un feu qui souffre, s’il ne flambe pas. Ceux qui lui ressemblent sur ce point ne devraient créer que dans cette flambée. Au sommet de la flamme, le cri sort tout droit et crée ses mots qui le répercutent à leur tour. Je parle ici de ce que nous tous, artistes incertains de l’être, mais sûrs de ne pas être autre chose, attendons, jour après jours, pour consentir enfin à vivre. » Albert Camus dans L’Envers et l’Endroit
Personnellement, ça me bouleverse...
Pour ma part, j'écris avant tout pour moi, dans un journal. Ça me permet surtout d'expulser ce qu'il y a à l'intérieur. Et puis un jour je me suis essayé au roman. Quel plaisir, et quel travail !
Je pense qu'il faut d'abord trouver ta source. Ce qui fait "pourquoi tu écris". Raconter des histoires ? Introspection ? Agencer des mots qui forment des phrases ? Chacun a son moteur.
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: Galère d'écriture
Merci pour vos réponses, je viens de les découvrir et elles sont extrêmement intéressantes !
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Clive a écrit:Hello,
Merci pour ton témoignage. Ce que tu évoques m'amène à un questionnement. La contrainte est-elle créatrice ou destructrice ?
D'un côté, avoir une contrainte, ça permet de cadrer les choses, se forcer à agir, restreindre le champ d'action et le rendre plus efficace.
De l'autre, cela peut s'avérer stérile (par exemple moi j'ai du mal avec les obligations journalières, récurrentes, et je ne supporte pas qu'on me donne des ordres).
Si je suis tout ce que tu dis, ta difficulté actuelle est de trouver des contraintes créatrices, non ?
Il y a plusieurs pistes je pense. L'écriture automatique (justement, sans filtre), chaque matin au lever. Les exercices d'écritures genre ateliers d'écriture. Retranscrire ton raisonnement, mais pas en phrases, juste des mots. Enregistrer ton texte plutôt que l'écrire (même si visiblement ça ne marche pas pour toi ?), puis le retaper au propre plus tard, quand tu as un peu d'énergie dessus.
Sinon envisager de faire franchir une étape à ton projet. Comme par exemple rassembler des textes autour d'un sujet, un thème, une idée, ou même un petit texte introductif, afin d'en faire par exemple un livre ou un e-book.
Ca rejoint la "deuxième difficulté" d'écrire (la première étant l'écriture en soi) : faire vivre ses écrits, les partager.
Oui, je crois que tu as pointé le doigt sur un problème assez important : se trouver une contrainte constructive.
Enfin, avant tout se trouver une contrainte à laquelle on va réussir à d'obliger d'obéir.
Alors du coup l'écriture automatique réveille ma "peur" de me retrouver face à l'intimité de mes pensées et sentiments.
Et pour le fait de s'enregistrer, c'est un peu pareil sauf que c'est quelque chose que je n'ai jamais essayé. Et en y réfléchissant je pense que c'est plus facile de faire de la voix une "prolongation" de la réflexion en pensées qu'en écrivant directement, parce qu'il y a la spontanéité à l'oral, et c'est plus rapide qu'à la main.
Donc c'est une piste à envisager.
Justement l'idée au final serait de rassembler tout ce que j'ai écrit autour des grands thèmes qui m'intéressent, et d'en faire des "œuvres" bien structurées.
Mais imaginé comme ça... c'est un projet qui donne un peu le vertige parce qu'il est assez "grandiose" dans le sens où il va mobiliser beaucoup d'énergie.
Au lieu de penser au résultat final qui est assez effrayant (je parle de plusieurs "oeuvres"), il faut envisager de découper le travail en sous-taches
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Invité a écrit:La difficulté d'écrire sur des événements ou pensées intimes, c'est que c'est intime justement. On peu les affronter en pensée, les écrire leur donne une autre dimension. Il y a la crainte d'être lu, et peut-être de se lire aussi, de se rendre compte de ce qu'on écrit, que ça paraisse soudain ridicule, dérisoire, ou bien que cela écorne un peu l'image idéale du moi.
J'ai longtemps hésité à sauter le pas de la fiction, je pensais que je n'en étais pas capable ; et puis un jour, en atelier d'écriture, le thème était littérature de l'imaginaire. Je suis partie dans une histoire sur une planète caniculaire, je me suis amusée comme une petite folle et les mots coulaient de source, sans effort.
Depuis je délaisse un peu la non-fiction personnelle, qui est ardue, et surtout très répétitive. Elle est nécessaire à certains moments, mais je crois que la fiction, l'imagination permettent d'explorer son monde intérieur différemment, de façon détournée, ludique ou non. En se relisant, on sait bien quelles sont nos références et ce qui transparaît dans le récit de nos histoires personnelles, mais personne d'autre n'a à le savoir.
Le plus intéressant est qu'on ne sait absolument pas au départ ce qui va sortir de notre esprit retors. Un autre aspect génial est qu'on peut tout se permettre, rien n'est interdit, et l'idée n'est pas forcément de créer un grand texte littéraire, mais d'explorer ses émotions et ses mondes intérieurs. Que ce soit à partir d'histoires qui piquent des éléments de notre vécu, ou qui sont plus imaginaires, tout est possible.
Peut-être que ça pourrait t'aider à débloquer l'idée d'écrire pour revenir ensuite aux textes plus personnels.
Ah je te réponds après que tu aies supprimé ton compte :/
Ce que tu dis sur la découverte de la fiction est assez engageant, ça donne envie! Je pense pas que je commencerai par là dans un premier temps (même si c'est vrai que ça devient redondant d'écrire de la non-fiction personnelle...), mais tu décris une expérience tellement amusante que je pense que je le ferai au moins une fois :p
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Oh il n'y a aucun souci à envoyer un message avant de s'être présenté. Tu peux même considérer que ce premier message est une présentation car il dit déjà des choses sur qui tu es :pGuillaumeL1 a écrit:Bonjour,
Je ne sais pas trop si j'ai le droit de répondre directement à un sujet sans m'être présenté dans le forum. Je viens d'arriver. Mais je dois dire que je n'aime pas trop cela.
Bref... Pour répondre...
Je connais totalement ce sentiment de ne pas avancer, écrire tout d'un coup et puis, longtemps ne plus rien faire. J'ai terminé un roman, et beaucoup d'autres choses. Je n'ai jamais été publié malgré quelques réponses positives.
J'aime tout particulièrement ce que j'ai trouvé dans Camus et je me permets de le mettre ici :
« En art, tout vient simultanément ou rien ne vient ; pas de lumières sans flammes. Stendhal s’écriait un jour : « Mais mon âme à moi est un feu qui souffre, s’il ne flambe pas. Ceux qui lui ressemblent sur ce point ne devraient créer que dans cette flambée. Au sommet de la flamme, le cri sort tout droit et crée ses mots qui le répercutent à leur tour. Je parle ici de ce que nous tous, artistes incertains de l’être, mais sûrs de ne pas être autre chose, attendons, jour après jours, pour consentir enfin à vivre. » Albert Camus dans L’Envers et l’Endroit
Personnellement, ça me bouleverse...
Pour ma part, j'écris avant tout pour moi, dans un journal. Ça me permet surtout d'expulser ce qu'il y a à l'intérieur. Et puis un jour je me suis essayé au roman. Quel plaisir, et quel travail !
Je pense qu'il faut d'abord trouver ta source. Ce qui fait "pourquoi tu écris". Raconter des histoires ? Introspection ? Agencer des mots qui forment des phrases ? Chacun a son moteur.
Du coup je reprends la question de la fin de ton message : pourquoi j'écris ?
Alors la toute première raison, qui est vraiment essentielle à mes yeux, c'est l'introspection. Et pour ceux qui connaissent le mbti, cela n'a rien de surprenant dans la mesure où je suis INFP.
Après plus globalement, en me décentrant, et dans le prolongement du besoin de réponses à des questions autour de qui je suis, j'ai écrit pour trouver des réponses à des questions qui tournent autour de ""pourquoi le monde est comme ça", ou plutôt "pourquoi certains aspects du monde qui me touchent parce qu'ils font écho à mon histoire personnelle sont comme ça"". Typiquement, dans mon cas, la religiosité dans la ruralité sénégalaise et gambienne (pour prendre un exemple précis), ou le statut des femmes dans ce même milieu, ou la conception de l'amour... encore dans ce même milieu :p
Mais voilà, c'est vrai que le caractère très autocentré de mes écrits, même si j'aborde toujours des sujets stimulants pour moi, me dérange un peu. J'ai l'impression que c'est ""mal"".
Sinon, oui, chouette citation de Camus ! Et en même temps, la création nécessite la pénibilité du travail, c'est à dire des moments où on n'est pas que porté par la "flamme" pour se faire, non?
Parce que perso je me dis que si j'attends que la flamme revienne, je serais peut être morte avant d'avoir pu écrire, et de préférence j'aimerais laisser une "trace littéraire" avant de mourir :p
Ça me fait penser qu'en prépa mon prof nous avait raconté que Stendhal avait rédigé La chartreuse de Parme (si je ne me trompe pas) en plus ou moins deux mois...
Marya- Messages : 75
Date d'inscription : 10/12/2016
Age : 94
Re: Galère d'écriture
Et tu l'as lu La Chartreuse de Parme ? Et d'autres livres de Stendhal écris plus ou moins longuement, pour comparer ? Je n'ai jamais rien lu de lui.
Sujets similaires
» Galère professionnelle
» C'est la galère les kheys
» Etudier, c'est galère (et chiant).
» Se réorienter ... bonjour la galère.
» Rien de nouveau en galère
» C'est la galère les kheys
» Etudier, c'est galère (et chiant).
» Se réorienter ... bonjour la galère.
» Rien de nouveau en galère
Forum ZEBRAS CROSSING :: Prairie :: Nos passions :: J'écris
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum