L’ennui, ce poison
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L’ennui, ce poison
Bonsoir à tous,
Je ne sais pas trop s’il faut se présenter à tous les posts, mais je vais faire ça rapidement :
Je m’appelle Louise, j’ai 21 ans et je suis étudiante à Berlin.
J’ecris ici ce soir concernant LE problème qui résume ma vie entiere (j’exagere à peine) : l’ennui.
Je ne sais pas me sentir vivante autrement qu’en provoquant des choses intenses dans ma vie. Si je ne trouve plus de stimulations suffisantes, je tombe instantanément dans un ennui profond, à la limite de la dépression. Je fonctionne par cycles : le bonheur intense si stimulation il y a, et la déprime la plus totale lorsque je n’ai plus rien a faire. Au début, les études me suffisaient. Lorsque j’ai atteint ma majorité et que j’ai eu les concours que je voulais, j’ai passé les premières semaines dans mon école avec un sentiment de grosse désillusion. Ce n’est pas que le niveau n’était pas assez élevé, loin de la, j’ai même régulièrement des notes assez moyennes. Mais il n’y a plus d’enjeu, puisque les concours ont été passés. Alors je suis passée à rapidement a autre chose. Lors de ma première année, j’ai rencontré un homme sdf, et il m’a fait découvrir le monde de la rue, m’a conté d’inombrables témoignages de sa vie en prison, de ses expériences avec la drogue : eurêka ! Je suis restée en couple deux ans avec cet homme, pour le plus grand malheur de mes proches qui ne comprenaient pas ce que je lui trouvait. Mais j’etais épanouie : je découvrais des choses inédites, je vivais des événements improbables et rencontrait des gens auxquels jamais je n’aurais parlé en temps normal. Il m’entrainait dans des squats, on avait des discussions interminables sur des sujets de société mais surtout sur la société en elle même. On passait des heures à comparer nos mondes et à fantasmer un univers parallèle ou tout le monde serait égal. J’ecrivais beaucoup ce que je vivais, et nager entre les milieux me donnait un défi supplémentaire. Même lorsque, inévitablement, ma relation avec cet homme s’est entachée, et que certains événements regrettables ont pu m’emmener jusqu'à l’hopital ou devant la justice, je ne cessais de me sentir vivante. Un malin plaisir sadique à tester mes limites sur la fin, mais toujours en toute connaissance de cause. J’ai du mettre un terme à tout cela quand j’ai vu que ma santé mentale était en danger. J’ai coupé court avec ce monde là pour me préserver, et parce que mes études m’ont fait changer de ville et emmené jusqu’a Berlin.
Et voilà que je me retrouve ici, sans stimulation. Je deviens folle. Je ne sais plus quoi provoquer dans ma vie. J’ai des amis, une famille aimante et mes études me plaisent. J’ai même un copain gentil et berlinois (et « normal »). Mais quelle fadeur ! La méditation m’aide, mais c’est toujours temporaire. C’est comme un gouffre profond et infini dans lequel je me laisse glisser : sans choses à vivre, je ne vois que la futilité de l’existence humaine et l’absurdité du monde. J’ai en permanence une boule au ventre, l’envie de fuir, de tout plaquer, pour au moins qu’il se passe quelque chose.
Voyager ne m’apporte pas la stimulation escomptée si je reste dans les rails. Visiter des monuments et suivre des chemins touristiques me donne l’impression de passer à côté de la vérité. Je suis avide d’experiences nouvelles, quitte à me mettre en danger, et cela est un véritable problème.
Ce week end encore, j’ai passé un dimanche à simplement travailler pour l'université, et j’ai envie de sauter par la fenêtre, de me raser le crâne (chose que j’ai déjà eue faite justement dans un élan de volonté de vivre il y a quelques mois).. je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Vivre m’empecherait il de penser ? J’ai surtout l’impression qu’il n’y a que comme ça que je donne un sens à l’absurdité de mon existence.
J’ai conscience que cela peut faire prétentieuse. Bien sûr. Qui suis je pour tout trouver ennuyeux ? C’est extrêmement hautain. Paradoxalement je suis hyper empathique, je suis émerveillée par tout tout le temps, une vraie gosse. Je reste assise devant des arbres pour contempler leur justesse et je pleure devant la fissure de mon mur parce qu’elle est simplement belle. Je sais apprécier les petits plaisirs de la vie. Mais en l’absence de combat qui n’occupe pas l’entierété de mon âme, c’est comme ça : je me sens vide. Inutile. Bien loin de mépriser qui que ce soit, je vous le jure. Je ne veux de mal à personne et ne m’estime carrément pas assez pour me sentir au dessus des autres.
Je vous en supplie, y a t il des personnes dans mon cas ?
Si oui, comment faites vous pour en pas vous ennuyer ? Encore une fois chez moi, il ne semble malheureusement y avoir que les expériences très très intenses qui fonctionnent... m’engager pour une cause ou dans une association est une expérience qui me semble sur le papier très prometteuse et que je valorise beaucoup, mais dans les faits si je ne fais rien de concret et / ou d’énormément prenant, l’ennui revient, inexorablement.
Peut être des zèbres plus âgés qui ont su se sortir avec la maturité de ce genre de cercle vicieux ?
Avez vous des conseils ?
Quels sont vos avis sur ce problème ?
Je vous remercie de m’avoir lue, j’espere qu’il n’y a pas trop de fautes. Et j’avais un peu peur, c’est mon deuxième post... je suis contente d’avoir pu exposer un problème qui m’est si central, mais que personne d’autre ne semble avoir autour de moi. Je serais si heureuse de trouver des gens à qui parler de ça.
Je ne sais pas trop s’il faut se présenter à tous les posts, mais je vais faire ça rapidement :
Je m’appelle Louise, j’ai 21 ans et je suis étudiante à Berlin.
J’ecris ici ce soir concernant LE problème qui résume ma vie entiere (j’exagere à peine) : l’ennui.
Je ne sais pas me sentir vivante autrement qu’en provoquant des choses intenses dans ma vie. Si je ne trouve plus de stimulations suffisantes, je tombe instantanément dans un ennui profond, à la limite de la dépression. Je fonctionne par cycles : le bonheur intense si stimulation il y a, et la déprime la plus totale lorsque je n’ai plus rien a faire. Au début, les études me suffisaient. Lorsque j’ai atteint ma majorité et que j’ai eu les concours que je voulais, j’ai passé les premières semaines dans mon école avec un sentiment de grosse désillusion. Ce n’est pas que le niveau n’était pas assez élevé, loin de la, j’ai même régulièrement des notes assez moyennes. Mais il n’y a plus d’enjeu, puisque les concours ont été passés. Alors je suis passée à rapidement a autre chose. Lors de ma première année, j’ai rencontré un homme sdf, et il m’a fait découvrir le monde de la rue, m’a conté d’inombrables témoignages de sa vie en prison, de ses expériences avec la drogue : eurêka ! Je suis restée en couple deux ans avec cet homme, pour le plus grand malheur de mes proches qui ne comprenaient pas ce que je lui trouvait. Mais j’etais épanouie : je découvrais des choses inédites, je vivais des événements improbables et rencontrait des gens auxquels jamais je n’aurais parlé en temps normal. Il m’entrainait dans des squats, on avait des discussions interminables sur des sujets de société mais surtout sur la société en elle même. On passait des heures à comparer nos mondes et à fantasmer un univers parallèle ou tout le monde serait égal. J’ecrivais beaucoup ce que je vivais, et nager entre les milieux me donnait un défi supplémentaire. Même lorsque, inévitablement, ma relation avec cet homme s’est entachée, et que certains événements regrettables ont pu m’emmener jusqu'à l’hopital ou devant la justice, je ne cessais de me sentir vivante. Un malin plaisir sadique à tester mes limites sur la fin, mais toujours en toute connaissance de cause. J’ai du mettre un terme à tout cela quand j’ai vu que ma santé mentale était en danger. J’ai coupé court avec ce monde là pour me préserver, et parce que mes études m’ont fait changer de ville et emmené jusqu’a Berlin.
Et voilà que je me retrouve ici, sans stimulation. Je deviens folle. Je ne sais plus quoi provoquer dans ma vie. J’ai des amis, une famille aimante et mes études me plaisent. J’ai même un copain gentil et berlinois (et « normal »). Mais quelle fadeur ! La méditation m’aide, mais c’est toujours temporaire. C’est comme un gouffre profond et infini dans lequel je me laisse glisser : sans choses à vivre, je ne vois que la futilité de l’existence humaine et l’absurdité du monde. J’ai en permanence une boule au ventre, l’envie de fuir, de tout plaquer, pour au moins qu’il se passe quelque chose.
Voyager ne m’apporte pas la stimulation escomptée si je reste dans les rails. Visiter des monuments et suivre des chemins touristiques me donne l’impression de passer à côté de la vérité. Je suis avide d’experiences nouvelles, quitte à me mettre en danger, et cela est un véritable problème.
Ce week end encore, j’ai passé un dimanche à simplement travailler pour l'université, et j’ai envie de sauter par la fenêtre, de me raser le crâne (chose que j’ai déjà eue faite justement dans un élan de volonté de vivre il y a quelques mois).. je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Vivre m’empecherait il de penser ? J’ai surtout l’impression qu’il n’y a que comme ça que je donne un sens à l’absurdité de mon existence.
J’ai conscience que cela peut faire prétentieuse. Bien sûr. Qui suis je pour tout trouver ennuyeux ? C’est extrêmement hautain. Paradoxalement je suis hyper empathique, je suis émerveillée par tout tout le temps, une vraie gosse. Je reste assise devant des arbres pour contempler leur justesse et je pleure devant la fissure de mon mur parce qu’elle est simplement belle. Je sais apprécier les petits plaisirs de la vie. Mais en l’absence de combat qui n’occupe pas l’entierété de mon âme, c’est comme ça : je me sens vide. Inutile. Bien loin de mépriser qui que ce soit, je vous le jure. Je ne veux de mal à personne et ne m’estime carrément pas assez pour me sentir au dessus des autres.
Je vous en supplie, y a t il des personnes dans mon cas ?
Si oui, comment faites vous pour en pas vous ennuyer ? Encore une fois chez moi, il ne semble malheureusement y avoir que les expériences très très intenses qui fonctionnent... m’engager pour une cause ou dans une association est une expérience qui me semble sur le papier très prometteuse et que je valorise beaucoup, mais dans les faits si je ne fais rien de concret et / ou d’énormément prenant, l’ennui revient, inexorablement.
Peut être des zèbres plus âgés qui ont su se sortir avec la maturité de ce genre de cercle vicieux ?
Avez vous des conseils ?
Quels sont vos avis sur ce problème ?
Je vous remercie de m’avoir lue, j’espere qu’il n’y a pas trop de fautes. Et j’avais un peu peur, c’est mon deuxième post... je suis contente d’avoir pu exposer un problème qui m’est si central, mais que personne d’autre ne semble avoir autour de moi. Je serais si heureuse de trouver des gens à qui parler de ça.
unjoursurterre- Messages : 7
Date d'inscription : 14/02/2019
Age : 26
Localisation : Berlin
Re: L’ennui, ce poison
Bonsoir unjoursurterre,
J'ai écouté ce midi en rentrant chez moi Luc Ferry sur Radio Classique -je pose simplement le contexte, pas de commentaires hein- qui abordait le sujet de "l'angoisse" en philosophie.
Il y faisait certains rappels que je trouve plutôt en adéquation avec ton post: l'opposition du ça et du surmoi que le moi devait équilibrer, l'angoisse prenant racine dans cette lutte perpétuelle chez l'Homme.
L'angoisse, le néant, l'absurde, j'en passe, tels sont les différents termes qui rejoignent la problématique que je partage avec toi en ce moment: l'ennui.
Pour contrer cet état, je savoure actuellement un whisky (Caol Ila pour les connaisseurs) en écoutant Queen (The Prophet's Song), tout en te lisant.
Ça ne paraît pas terriblement excitant, mais cette occupation a le mérite de donner du sens à ma réponse.
Bien cordialement,
Alexandre
J'ai écouté ce midi en rentrant chez moi Luc Ferry sur Radio Classique -je pose simplement le contexte, pas de commentaires hein- qui abordait le sujet de "l'angoisse" en philosophie.
Il y faisait certains rappels que je trouve plutôt en adéquation avec ton post: l'opposition du ça et du surmoi que le moi devait équilibrer, l'angoisse prenant racine dans cette lutte perpétuelle chez l'Homme.
L'angoisse, le néant, l'absurde, j'en passe, tels sont les différents termes qui rejoignent la problématique que je partage avec toi en ce moment: l'ennui.
Pour contrer cet état, je savoure actuellement un whisky (Caol Ila pour les connaisseurs) en écoutant Queen (The Prophet's Song), tout en te lisant.
Ça ne paraît pas terriblement excitant, mais cette occupation a le mérite de donner du sens à ma réponse.
Bien cordialement,
Alexandre
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Il y a quelqu'un de très célèbre qui était comme toi : Salvador DALI
Diagnostiqué "surdoué" vers 1968 ou 69 (QI de l'époque - ne pas me demander le nom du test je n'en sais rien - estimé autour de 160 si mes souvenirs sont bons), il souffrait aussi de schizophrénie (également diagnostiquée).
Dans un entretien qu'il n'avait pas biaisé par sa fausse mégalomanie, il avait indiqué que sa vie avait changé complètement avec l'arrivée de Gaïa, et qu'elle lui avait permis de surmonter les affres de sa schizo, de son impuissance et de ses complexes face à d'autres artistes. C'est d'ailleurs à la même époque qu'il s'est mis à cultiver la "mégalodalie" qui a encore contribué à sa célébrité.
Si je te cite le cas de Dali, c'est parce qu'il est exemplaire d'un "truc" qui est nécessaire à pratiquement tout le monde, NP comme HP.
Tu peux appeler ce truc "ressort de vie", ou "motivation profonde", toujours est-il que souvent c'est cette étincelle qui se rattache à un sujet précis, qu'il soit concret ou abstrait, qui nous pousse à dépasser le courant, l'informe, le banal…
Tu n'as peut-être pas encore trouvé ton étincelle.
Et je n'irai pas te dire que tu la trouveras sûrement, parce qu'il y a des gens qui passent leur vie à la chercher.
Il se peut d'ailleurs que le simple fait de la chercher, d'être en quête de cette étincelle, soit un moteur suffisamment fort pour être justement considéré comme un ressort…
Ce que je viens de t'énoncer n'est qu'un "feeling", mais peut-être a t'il sa place dans ton cheminement…
Zébresquement à toi
Mentou
Diagnostiqué "surdoué" vers 1968 ou 69 (QI de l'époque - ne pas me demander le nom du test je n'en sais rien - estimé autour de 160 si mes souvenirs sont bons), il souffrait aussi de schizophrénie (également diagnostiquée).
Dans un entretien qu'il n'avait pas biaisé par sa fausse mégalomanie, il avait indiqué que sa vie avait changé complètement avec l'arrivée de Gaïa, et qu'elle lui avait permis de surmonter les affres de sa schizo, de son impuissance et de ses complexes face à d'autres artistes. C'est d'ailleurs à la même époque qu'il s'est mis à cultiver la "mégalodalie" qui a encore contribué à sa célébrité.
Si je te cite le cas de Dali, c'est parce qu'il est exemplaire d'un "truc" qui est nécessaire à pratiquement tout le monde, NP comme HP.
Tu peux appeler ce truc "ressort de vie", ou "motivation profonde", toujours est-il que souvent c'est cette étincelle qui se rattache à un sujet précis, qu'il soit concret ou abstrait, qui nous pousse à dépasser le courant, l'informe, le banal…
Tu n'as peut-être pas encore trouvé ton étincelle.
Et je n'irai pas te dire que tu la trouveras sûrement, parce qu'il y a des gens qui passent leur vie à la chercher.
Il se peut d'ailleurs que le simple fait de la chercher, d'être en quête de cette étincelle, soit un moteur suffisamment fort pour être justement considéré comme un ressort…
Ce que je viens de t'énoncer n'est qu'un "feeling", mais peut-être a t'il sa place dans ton cheminement…
Zébresquement à toi
Mentou
Mentounasc- Messages : 2284
Date d'inscription : 16/01/2019
Age : 68
Localisation : Autour de Monaco
Re: L’ennui, ce poison
Rebonsoir,
Merci pour vos réponses, c’est étrange, un peu même incroyable de recevoir des reponses d’inconnus, bien entendu (c’est très nouveau pour moi l’utilisation de forums !).
J’aime beaucoup votre idée Mentou que la recherche du sens est tout aussi importante et enivrante, si ce n’est plus, que le sens en lui même.
Le problème c’est que j’ai eu plusieurs fois la sensation d’avoir atteint « ce sens », ce point culminant de ma vie. Et pour avoir vécu cette sensation de plénitude, je sais qu’elle est pour moi bien plus enrichissante que « la recherche », c’est à dire que ce quotidien morne que je m’inflige en ce moment à Berlin. C’est une torture. Tous les jours la même chose. La recherche est en même temps tout ce qui donne au « point culminant » sa valeur. Mais elle dure depuis presque un an chez moi, cette recherche. Un an que je ne trouve plus cette étincelle, un an que je suis comme un lion en cage.
Bien sûr je suis jeune et j’imagine qu’en grandissant on trouve des sens autres, comme notamment la maternité ou une carrière prenante, je ne sais pas... et de façon ridicule j’ai l’impression que la situation dans laquelle je me trouve (alors que je n’ai que 21 ans), est insurmontable. Alors que ce n’est rien, ça va passer. Bien sûr, que ça va passer.
Merci à toi aussi Alexandre pour ton message, je suis ravie de participer au moins un peu à tuer ton ennui du dimanche soir
Tu m’as donné envie d’ecouter ce podcast sur l’angoisse.
Bon fin de week end à vous !
Merci pour vos réponses, c’est étrange, un peu même incroyable de recevoir des reponses d’inconnus, bien entendu (c’est très nouveau pour moi l’utilisation de forums !).
J’aime beaucoup votre idée Mentou que la recherche du sens est tout aussi importante et enivrante, si ce n’est plus, que le sens en lui même.
Le problème c’est que j’ai eu plusieurs fois la sensation d’avoir atteint « ce sens », ce point culminant de ma vie. Et pour avoir vécu cette sensation de plénitude, je sais qu’elle est pour moi bien plus enrichissante que « la recherche », c’est à dire que ce quotidien morne que je m’inflige en ce moment à Berlin. C’est une torture. Tous les jours la même chose. La recherche est en même temps tout ce qui donne au « point culminant » sa valeur. Mais elle dure depuis presque un an chez moi, cette recherche. Un an que je ne trouve plus cette étincelle, un an que je suis comme un lion en cage.
Bien sûr je suis jeune et j’imagine qu’en grandissant on trouve des sens autres, comme notamment la maternité ou une carrière prenante, je ne sais pas... et de façon ridicule j’ai l’impression que la situation dans laquelle je me trouve (alors que je n’ai que 21 ans), est insurmontable. Alors que ce n’est rien, ça va passer. Bien sûr, que ça va passer.
Merci à toi aussi Alexandre pour ton message, je suis ravie de participer au moins un peu à tuer ton ennui du dimanche soir
Tu m’as donné envie d’ecouter ce podcast sur l’angoisse.
Bon fin de week end à vous !
unjoursurterre- Messages : 7
Date d'inscription : 14/02/2019
Age : 26
Localisation : Berlin
Re: L’ennui, ce poison
Bonsoir :-)
Je n'ai malheureusement pas de solutions magiques à partager avec toi. J'ai simplement eu envie de te dire combien je comprends. Je crois ;-)
Ton post m'a beaucoup touchée. Je me sens si rarement nourrie par ce que je vis. Ou plus exactement : rassasiée. La nuance est importante :-)
Ce qui m'a émue également, c'est cette sensation de retrouver mon fils entre tes lignes. Il est plus jeune que toi mais il met régulièrement sa vie en danger pour se sentir exister. Je ne peux que comprendre ... Mais c'est totalement terrifiant à observer :-(
Je te souhaite de tout mon cœur de trouver de quoi vibrer, t'epanouir sans te détruire :-)
Je n'ai malheureusement pas de solutions magiques à partager avec toi. J'ai simplement eu envie de te dire combien je comprends. Je crois ;-)
Ton post m'a beaucoup touchée. Je me sens si rarement nourrie par ce que je vis. Ou plus exactement : rassasiée. La nuance est importante :-)
Ce qui m'a émue également, c'est cette sensation de retrouver mon fils entre tes lignes. Il est plus jeune que toi mais il met régulièrement sa vie en danger pour se sentir exister. Je ne peux que comprendre ... Mais c'est totalement terrifiant à observer :-(
Je te souhaite de tout mon cœur de trouver de quoi vibrer, t'epanouir sans te détruire :-)
Orangebleue- Messages : 264
Date d'inscription : 16/09/2018
Age : 52
Localisation : Finistère
Re: L’ennui, ce poison
Merci orangebleue pour ta réponse. Simplement savoir que je ne suis pas seule dans ce cas, c’est déjà beaucoup pour moi. Je n’ai jamais rencontré personne qui soit dans ce cas là aussi. Alors de te lire, je me sens déjà un peu moins folle.
Je suis sure que je peux comprendre ton fils, mais je comprends au delà de ça ta position de mère. Mes parents étaient affolés et ont tout fait pour me séparer de ce garçon. Ils étaient stupéfaits : comment pouvais je continuer à me mettre à ce point en danger et valider tous mes semestres, être aussi loin du confort et si épanouie, être avec « les fous » et pourtant ne pas perdre de vue mon diplôme ? Ils ne me croyaient pas quand je disais que tout était sous contrôle. Pourtant c’etait le cas, et d’ailleurs quand j’ai senti que je commençais à perdre ce contrôle, c’est aussi à ce moment là que je suis partie. Mais je conçois la difficulté que cela doit être de laisser son enfant se mettre en danger. Ce n’est même pas qu’on ne lui fait pas confiance, mais plutôt qu’on touche ici à certains automatismes de parent : on ne peut pas voir son enfant en danger sans en souffrir, c’est comme ça. Et même s’il maîtrise au plus haut point, ça ne se discute pas.
Je te souhaite bien du courage pour la suite et te souhaite de trouver aussi l’etincelle, ainsi qu’a ton fils.
Bonne nuit.
Je suis sure que je peux comprendre ton fils, mais je comprends au delà de ça ta position de mère. Mes parents étaient affolés et ont tout fait pour me séparer de ce garçon. Ils étaient stupéfaits : comment pouvais je continuer à me mettre à ce point en danger et valider tous mes semestres, être aussi loin du confort et si épanouie, être avec « les fous » et pourtant ne pas perdre de vue mon diplôme ? Ils ne me croyaient pas quand je disais que tout était sous contrôle. Pourtant c’etait le cas, et d’ailleurs quand j’ai senti que je commençais à perdre ce contrôle, c’est aussi à ce moment là que je suis partie. Mais je conçois la difficulté que cela doit être de laisser son enfant se mettre en danger. Ce n’est même pas qu’on ne lui fait pas confiance, mais plutôt qu’on touche ici à certains automatismes de parent : on ne peut pas voir son enfant en danger sans en souffrir, c’est comme ça. Et même s’il maîtrise au plus haut point, ça ne se discute pas.
Je te souhaite bien du courage pour la suite et te souhaite de trouver aussi l’etincelle, ainsi qu’a ton fils.
Bonne nuit.
unjoursurterre- Messages : 7
Date d'inscription : 14/02/2019
Age : 26
Localisation : Berlin
Re: L’ennui, ce poison
C'est moi qui te remercie :-)
Ce qui m'inquiète chez mon garçon, c'est que rien ne semble sous contrôle.
La mort, la prison... semblent faire partie des possibles. Pas plus, pas moins. Sans état d'âme.
Mais bref, ici c'est ton fil et non le mien. Et encore moins le sien ;-)
Tu sembles avoir une maturité, une clairvoyance et une lucidité étonnantes ! Chapeau ! Au delà de l'inquiétude, j'espère que tes parents sont fiers de toi ,:-)
Ce qui m'inquiète chez mon garçon, c'est que rien ne semble sous contrôle.
La mort, la prison... semblent faire partie des possibles. Pas plus, pas moins. Sans état d'âme.
Mais bref, ici c'est ton fil et non le mien. Et encore moins le sien ;-)
Tu sembles avoir une maturité, une clairvoyance et une lucidité étonnantes ! Chapeau ! Au delà de l'inquiétude, j'espère que tes parents sont fiers de toi ,:-)
Orangebleue- Messages : 264
Date d'inscription : 16/09/2018
Age : 52
Localisation : Finistère
Re: L’ennui, ce poison
Hum, moi je pense que ça a changé quand j'ai accepté qu'il n'y avait pas de sens à la vie. Une acceptation calme, un ancrage.
Aujourd'hui, je crois que ce qui me bouge le plus c'est de chercher de la sincérité dans le contact humain.
Ma vie est dirigée vers la recherche de la plénitude de soi.
Un truc très important, je pense, qui fait que je ne déprime pas trop sur le vide : continuer à se laisser émerveiller. Ne pas devenir blasé. Tenter de cultiver la marge, j'ai l'impression de marcher continuellement sur un fil en équilibre, dans tous les cas en périphérie du reste des gens.
Ma réponse est très décousue, j'en ai conscience, désolé.
Aujourd'hui, je crois que ce qui me bouge le plus c'est de chercher de la sincérité dans le contact humain.
Ma vie est dirigée vers la recherche de la plénitude de soi.
Un truc très important, je pense, qui fait que je ne déprime pas trop sur le vide : continuer à se laisser émerveiller. Ne pas devenir blasé. Tenter de cultiver la marge, j'ai l'impression de marcher continuellement sur un fil en équilibre, dans tous les cas en périphérie du reste des gens.
Ma réponse est très décousue, j'en ai conscience, désolé.
Chacal- Messages : 5
Date d'inscription : 12/04/2019
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: L’ennui, ce poison
unjoursurterre a écrit:Je ne sais pas me sentir vivante autrement qu’en provoquant des choses intenses dans ma vie. Si je ne trouve plus de stimulations suffisantes, je tombe instantanément dans un ennui profond, à la limite de la dépression.
(...)
La méditation m’aide, mais c’est toujours temporaire. C’est comme un gouffre profond et infini dans lequel je me laisse glisser : sans choses à vivre, je ne vois que la futilité de l’existence humaine et l’absurdité du monde. J’ai en permanence une boule au ventre, l’envie de fuir, de tout plaquer, pour au moins qu’il se passe quelque chose.
(...)
je suis émerveillée par tout tout le temps, une vraie gosse. Je reste assise devant des arbres pour contempler leur justesse et je pleure devant la fissure de mon mur parce qu’elle est simplement belle.
en l’absence de combat qui n’occupe pas l’entierété de mon âme, c’est comme ça : je me sens vide. Inutile.
Si tu n'avais pas précisé que simplement savoir que tu n'étais pas seule dans ce cas te suffirait, je n'aurais même pas répondu, n'ayant aucune solution à t'apporter. Les lignes sélectionnées de ton message, j'aurais pu les écrire. Je les ai écrites, ailleurs, d'ailleurs, avec d'autres mots.
Chez moi, c'est une voracité addictive de découvrir, apprendre, expérimenter, construire de l'utile. Comme si la vie étant trop courte, il me fallait expérimenter les siècles que je n'ai pas en ces quelques décennies qui me sont données. Une urgence de vivre devant ce mur de la fin de ma vie (j'en suis au milieu) qui se dessine de plus en plus clairement. Et tellement de choses à faire, à vivre, que je sais déjà que je ne ferai pas, vivrai pas. Empêtrée dans les contingences matérielles, freinée par l'inertie normative de ceux qui m'entourent.
J'envie ceux qui sont capables de se contenter d'une routine sans extraordinaire - même si l'idée même de la vie qu'ils mènent me terrifie.
J'envie ceux qui réussissent à tout envoyer balader pour mener une vie de Libertés, je n'ai pas la force de "décevoir" à ce point mon entourage.
J'ai comme toi fait le grand écart entre des milieux extrêmes, bu de la bière avec des sdf, du champagne avec la noblesse, jamais trouvé ma place nulle part, toujours voyagé seule dans ces différents milieux, comme une apatride, une sans milieu social fixe, toujours en quête de ceux de son espèce comme s'il devaient former un groupe à part, alors qu'ils sont comme moi, perdus dans leur milieu quel qu'il soit. Et bien cachés (résignés ?), peut-être, eux aussi, alors on ne se reconnait pas ?
La seule piste : essayer d'apprivoiser cet ennui, de vivre l'ivresse de l'intensité à petites doses, comme on se raisonne avec l'alcool, pas plus de deux verres par jour et pas tous les jours, c'est pas bon pour la santé, c'est l'OMS qui le dit. Parce qu'après, quand ça retombe, c'est la gueule de bois, le gouffre infini qui aspire, le sens de notre vie qui se retire... La méditation ne m'a apporté qu'un semblant de sérénité (et puis je peux pas passer ma vie en zazen, à mon âge les articulations ne le supportent plus).
Je finirai en citant l'Antigone de Anouilh, ces mots que j'ai envie de hurler à la face de ce monde dans lequel je ne trouve pas mes marques ;
"Vous me dégoûtez tous, avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse !"
(c'était mon quart d'heure crise existentielle du jour )
Je te souhaite tout ce que j'ai renoncé à trouver : sérénité, plénitude et équilibre...
Xyv'- Messages : 43
Date d'inscription : 19/02/2019
Re: L’ennui, ce poison
L'ennui ce poison.
L'anguille, ce poisson.
Lambic, c'te boisson.
On sort jamais de l'ennui pour ce que j'en sais
L'anguille, ce poisson.
Lambic, c'te boisson.
On sort jamais de l'ennui pour ce que j'en sais
Djeez- Messages : 32
Date d'inscription : 26/08/2014
Age : 32
Localisation : [Insérez une blague]
Re: L’ennui, ce poison
Coucou unjoursurterre,
Je suis un peu comme toi, l'ennui à chaque instant.
Sauf qu'il y a 2ans environ, j'ai commencé à courir, de plus en plus longtemps et de plus en plus loin.
Pour moi c'est mon anti-ennui. Pas de limite à ça, sauf mon corps et mon esprit.
Il me reste à combler entre les sorties et les temps de blessure, mais dans l'ensemble, je me suis plus ou moins équilibré.
Surement que chacun à son "remède" qui ne pourra jamais se tarir en soi, la difficulté est de mettre le doigt dessus.
Je t'envoi tout mon courage.
Je suis un peu comme toi, l'ennui à chaque instant.
Sauf qu'il y a 2ans environ, j'ai commencé à courir, de plus en plus longtemps et de plus en plus loin.
Pour moi c'est mon anti-ennui. Pas de limite à ça, sauf mon corps et mon esprit.
Il me reste à combler entre les sorties et les temps de blessure, mais dans l'ensemble, je me suis plus ou moins équilibré.
Surement que chacun à son "remède" qui ne pourra jamais se tarir en soi, la difficulté est de mettre le doigt dessus.
Je t'envoi tout mon courage.
Kriminelle- Messages : 61
Date d'inscription : 08/02/2019
Age : 42
Localisation : HOERDT
Re: L’ennui, ce poison
wah , ca ne m'est pas destiné, mais cétait exactement ce que j'avais besoin de lire !!
merci à tous pour vos interventions <3
je suis trop dépressive en ce moment pour avoir la force de rédiger des trucs, mais jai encore la force de les lire ^^
oui c'est bien dit ; t'es pas tout seul Jeff..... savoir que c'est un ressenti partagé
courage à l'auteure de ce thread !!!
L.
merci à tous pour vos interventions <3
je suis trop dépressive en ce moment pour avoir la force de rédiger des trucs, mais jai encore la force de les lire ^^
oui c'est bien dit ; t'es pas tout seul Jeff..... savoir que c'est un ressenti partagé
courage à l'auteure de ce thread !!!
L.
L_easy_life- Messages : 184
Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 35
Localisation : in a crossfire hurricane but it's all right
Re: L’ennui, ce poison
Hello ,
Même impression chez moi, l'ennui ce ravage ! J'ai mis du temps à comprendre que mon état morose venait de cet ennui (je me suis crue folle, dépressive etc etc). Je n'avais, jusqu'au test, aucune raison de m'interroger sur l'Ennui ?!!
Le sachant maintenant, je continue de chercher ce qui peut m'apporter à la fois nourriture intellectuelle et émotionnelle. J'ai trouvé une petite parade dans mon boulot (le notariat) où il y a à la fois une montagne de données passionnantes à intégrer et un enjeu humain très important. Cela me satisfait un peu. Les weekends en revanche sont parfois longs.
J'ai d'autres réponses partielles: écouter de la musique très fort par exemple fait déconnecter mon cerveau et contente mon besoin d'émotions. Comme peut être la méditation pour toi ?
Je te souhaite de trouver ta nourriture,
Au plaisir
Même impression chez moi, l'ennui ce ravage ! J'ai mis du temps à comprendre que mon état morose venait de cet ennui (je me suis crue folle, dépressive etc etc). Je n'avais, jusqu'au test, aucune raison de m'interroger sur l'Ennui ?!!
Le sachant maintenant, je continue de chercher ce qui peut m'apporter à la fois nourriture intellectuelle et émotionnelle. J'ai trouvé une petite parade dans mon boulot (le notariat) où il y a à la fois une montagne de données passionnantes à intégrer et un enjeu humain très important. Cela me satisfait un peu. Les weekends en revanche sont parfois longs.
J'ai d'autres réponses partielles: écouter de la musique très fort par exemple fait déconnecter mon cerveau et contente mon besoin d'émotions. Comme peut être la méditation pour toi ?
Je te souhaite de trouver ta nourriture,
Au plaisir
Zebrinettes- Messages : 8
Date d'inscription : 13/01/2019
Re: L’ennui, ce poison
Cioran disait : "Mon ennui est explosif". Ça a été mon remède un moment. Alors j'ai lu. Tout ce qu'il a écrit. C'est long, très long... ça occupe. Et puis on se retrouve plutôt bien. Alors ça rassure. Naissance, re-naissance, dans le sens de naitre à nouveau. Et puis, jusqu'à quand ? Il y a toujours un moment ou ça retombe. Comme je comprends ça... Alors tout s'écroule. Tout ce qu'on pensait explose. Toutes nos petites constructions... Nos certitudes... TOUT ! Plus rien ne tient debout. Comme si le Chaos entier s'emparait de moi. Il s'immisce partout. Et quelque soit notre force mentale, quelque chose dans le fond gueule "tu es certain ?"...
Alors j'ai trouvé autre chose... Nietzsche... Encore une fois... j'ai tout lu. TOUT ! Encore une construction, une nouvelle naissance... et puis... aujourd'hui... Face au vide. Plus d'accroches... Rien... L'ennui.
Voici deux trois phrases qui pourraient vous parler : "
- L'âme qui est feu n'existe que pour autant qu'elle se dévore.
- Je n'ai connu des états de bonheur qu'à la suite de troubles nerveux, d'insomnies prolongées, de douleurs sans raison et d'anxiétés intolérables. Compensation ou conclusion naturelle ?"
Il parait que la travail incessant ne peut laisser place à l'ennui... Avons-nous assez de forces ? Et dans quelle direction ?
Bref, je suis enclin à discuter de tout ça. Pour moins m'ennuyer !!
Alors j'ai trouvé autre chose... Nietzsche... Encore une fois... j'ai tout lu. TOUT ! Encore une construction, une nouvelle naissance... et puis... aujourd'hui... Face au vide. Plus d'accroches... Rien... L'ennui.
Voici deux trois phrases qui pourraient vous parler : "
- L'âme qui est feu n'existe que pour autant qu'elle se dévore.
- Je n'ai connu des états de bonheur qu'à la suite de troubles nerveux, d'insomnies prolongées, de douleurs sans raison et d'anxiétés intolérables. Compensation ou conclusion naturelle ?"
Il parait que la travail incessant ne peut laisser place à l'ennui... Avons-nous assez de forces ? Et dans quelle direction ?
Bref, je suis enclin à discuter de tout ça. Pour moins m'ennuyer !!
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
J'ajoute :
"Tout ce qui ne me passionne pas m'ennui"
et " Mon âme à moi est un feu qui souffre s'il ne flambe pas"
"Tout ce qui ne me passionne pas m'ennui"
et " Mon âme à moi est un feu qui souffre s'il ne flambe pas"
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
ça, ça me plait beaucoup, alors je le vole.GuillaumeL1 a écrit:J'ajoute :
"Tout ce qui ne me passionne pas m'ennui"
et " Mon âme à moi est un feu qui souffre s'il ne flambe pas"
L'ennui.
Seule parade, à fond dans un projet, avec deux écueils cependant :Il parait que la travail incessant ne peut laisser place à l'ennui... Avons-nous assez de forces ? Et dans quelle direction ?
1- le sentiment de vide insondable quand le projet est terminé (évoqué parunjoursurterre)
2- la saturation : à raison de 8-9h par jour, au bout de quelques temps je peux saturer d'un coup.
L'équilibre.
Solution que je n'ai pas encore réussi à mettre en place.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Salut,GuillaumeL1 a écrit:Cioran disait : "Mon ennui est explosif". Ça a été mon remède un moment. Alors j'ai lu. Tout ce qu'il a écrit. C'est long, très long... ça occupe. Et puis on se retrouve plutôt bien. Alors ça rassure. Naissance, re-naissance, dans le sens de naitre à nouveau. Et puis, jusqu'à quand ? Il y a toujours un moment ou ça retombe. Comme je comprends ça... Alors tout s'écroule. Tout ce qu'on pensait explose. Toutes nos petites constructions... Nos certitudes... TOUT ! Plus rien ne tient debout. Comme si le Chaos entier s'emparait de moi. Il s'immisce partout. Et quelque soit notre force mentale, quelque chose dans le fond gueule "tu es certain ?"...
Alors j'ai trouvé autre chose... Nietzsche... Encore une fois... j'ai tout lu. TOUT ! Encore une construction, une nouvelle naissance... et puis... aujourd'hui... Face au vide. Plus d'accroches... Rien... L'ennui.
Voici deux trois phrases qui pourraient vous parler : "
- L'âme qui est feu n'existe que pour autant qu'elle se dévore.
- Je n'ai connu des états de bonheur qu'à la suite de troubles nerveux, d'insomnies prolongées, de douleurs sans raison et d'anxiétés intolérables. Compensation ou conclusion naturelle ?"
Il parait que la travail incessant ne peut laisser place à l'ennui... Avons-nous assez de forces ? Et dans quelle direction ?
Bref, je suis enclin à discuter de tout ça. Pour moins m'ennuyer !!
j'ai régulièrement des moments d'extase, quelques jours de suite parfois, et ensuite, après avoir atteint ce qui sera le sommet, je dégringole et ne comprends plus rien à rien, je regarde en haut vers les idiots, comme a écrit Cioran. Il y a les états anormalement intenses ou bien ceux où je suis incapable de regagner mes illusions, où je suis en dessous de moi-même, et je peine à rester dans la "normalité de la vie".
Je ne sais pas si c'est plus ou moins ce que tu évoques.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Oui c'est tout à fait cela. Ces moments difficilement descriptible ou rien de ce que je vis n'est lourd. Comme porté par une force qui peut me faire dépasser toute les douleurs... Aucun effort à fournir puisqu'il se nourrit dans cette flamme... Mais ils sont tellement rares...
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
L’ennui est cette pétrification terrible qui enterre. C’est un sable mouvant qui enferme. C’est donc un refuge. Une façon d’éviter quelque chose, ou un paravant contre une catastrophe qu’on s’imagine. Allons savoir. Dans la balance, en contre poids, la parade classique : la stimulation. Stimulée me voici sortie de mon sable mouvant (ou bac à sable) ! Cette stimulation est particulière car elle est extrinsèque. Elle provient de l’extérieur et me permet de mugir dans ce monde dont je ne perçois par moment que sa rondeur lisse. Pourtant on sait l’observer entrant en fusion, en emoi avec lui. Comment alors mobiliser cette ressource, ce potentiel à l’émerveillement en sa faveur pour le transformer en moteur interne qui nous pousse à nous débarrasser de nos statuaires qui agrémentent nos fades jardins ? Ce n’est pas le pari de Pascal, mais un sacré défi quand même. Il est possible de se le fabriquer. Cette pratique a l’avantage d’occuper. Ce fut je crois ma méthode.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Je crois aussi que l’ennui est un pouvoir immense que nous détenons pour ralentir le temps .... mais ceci est une autre histoire.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
J'ai beaucoup réfléchi sur ce sujet, et j'ai quelques pistes... mais comme tu le dis, c'est du domaine de l'indescriptible. Ce que je pourrais en dire est ésotérique.
À une époque, je m'étais aussi fait quelques idées sur la psychologie de Cioran en étant très critique après avoir été longtemps persuadé que ces choses qu'il a écrites étaient belle et bien, comme il s'en vantait avec malice, la vérité. Si je remets mes idées à l'endroit, j'essairai de développer un petit quelque chose.
En passant, ça me revient, je me suis fait la réflexion dans la journée, je repensais à ce que tu as écrit : que tu avais été très inspiré par Cioran puis par Nietzsche... j'ai trouvé ça amusant de passer du volcan refroidi à celui qui ne l'est pas, comme si ça revenait à retourner à un autre état mental : repasser par Nietzsche qui a été digéré par Cioran. Enfin, je me comprends
À une époque, je m'étais aussi fait quelques idées sur la psychologie de Cioran en étant très critique après avoir été longtemps persuadé que ces choses qu'il a écrites étaient belle et bien, comme il s'en vantait avec malice, la vérité. Si je remets mes idées à l'endroit, j'essairai de développer un petit quelque chose.
En passant, ça me revient, je me suis fait la réflexion dans la journée, je repensais à ce que tu as écrit : que tu avais été très inspiré par Cioran puis par Nietzsche... j'ai trouvé ça amusant de passer du volcan refroidi à celui qui ne l'est pas, comme si ça revenait à retourner à un autre état mental : repasser par Nietzsche qui a été digéré par Cioran. Enfin, je me comprends
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Cioran est il un volcan refroidit ? N’est-pas l’inverse ? Je veux dire que Nietzsche a su maîtriser son feu intérieur, « harmoniser ses pulsions » comme il dit. Cioran n’a justement pas réussi à refroidir son feu. Il le brûle encore.
Je tente de m’expliquer demain.
Je voudrais tellement le refroidir en moi...
Je tente de m’expliquer demain.
Je voudrais tellement le refroidir en moi...
Dernière édition par GuillaumeL1 le Jeu 4 Juin 2020 - 1:00, édité 1 fois
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
Nietzsche dit très bien qu’il faut aller chercher ce qui pense en nous indépendamment de tout. En effet, dans l’ennui, la première réponse (ou une des premières) est la stimulation. J’ai déclenché tellement de disputes par ennui... Si on parvient à trouver ce qui, au fond de soi, « s’agite » tout seul, notre moteur finalement, plus besoin de faux stimulus externes.
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
C'est dans quel livre, stp ? C'est un thème qui m'intéresse beaucoup, je lirais bien le livre où il en parle.GuillaumeL1 a écrit:Nietzsche dit très bien qu’il faut aller chercher ce qui pense en nous indépendamment de tout. En effet, dans l’ennui, la première réponse (ou une des premières) est la stimulation. J’ai déclenché tellement de disputes par ennui... Si on parvient à trouver ce qui, au fond de soi, « s’agite » tout seul, notre moteur finalement, plus besoin de faux stimulus externes.
Je ne réponds pas plus pour cette nuit, je suis trop fatigué.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Je veux pas dire de bêtises mais c’est Ecce Homo il me semble . Ou humain trop humain... désolé tout se mélange !
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
Merci beaucoup J'ai commandé ces livres-là et une biographie de Bobby Fischer. J'ai "beaucoup" lu sur les Échecs ces temps-ci, et je regarde pas mal de vidéos... J'avais atteint un petit niveau pas dégueu en blitz (j'étais entre 1700 et 1800 sur lichess récemment, alors que mes difficultés dès que je tente de calculer me faisaient stagner entre 1300 et 1500 selon mon état de fatigue). Bon, là, je fais un gros blocage et je perds même une fois que c'est archi-gagné. J'ai eu un moment où c'était ultra facile de voir les idées et de compliquer la vie à mes adversaires, j'avais jamais eu les idées aussi claires ; moi qui ait une mémoire de travail très limitée et qui peine à imaginer les pièces se déplacer, je parvenais par des raisonnements bien sentis à simplifier les choses pour en venir à l'essentiel (mes faiblesses s'en trouvaient soulagées, ces difficultés étaient compensées ailleurs, apparemment)... Infoutu d'habitude de remplir une grille de sudoku force 4 sans annoter dans les petites cases les pistes en cours, je m'efforçais de remplir mentalement la grille à partir de quelques hypothèses quand j'étais bloqué avec la méthode d'"investigation classique" (quand il n'y a pas besoin de "calculer" précisément, mais simplement d'observer justement), et cela marchait pas mal. J'ai des moments où je vois beaucoup de choses... et il s'en suit de longues périodes où je suis comme aveugle.GuillaumeL1 a écrit:Je veux pas dire de bêtises mais c’est Ecce Homo il me semble . Ou humain trop humain... désolé tout se mélange !
Les échecs, c'est compliqué quand mentalement tu ne te sens pas très solide. À l'opposé, tu peux avoir des idées très faibles associées à un moral indéboulonnable qui te permet malgré tout de retourner les situations (face à des joueurs faillibles, bien sûr). Tu rates un truc au début, tu lui cèdes une pièce sans faire gaffe, et tu te dis, c'est pas grave, j'ai une bonne structure de pions, c'est lui qui va galérer à long terme... ou alors t'active tes pièces comme un fou furieux, et ton adversaire est dépassé dans les complications, ou encore tu joues avec application tout le reste de la partie, et il suffit de quelques imprécisions tout à la fin de partie, et tu transformes... Avoir en face de soi un adversaire qui ne se démoralise jamais, c'est une tannée
Voilà pour le sujet précis dont nous ne parlions pas.
Je le trouve pas mal refroidi quand il s'en tient aux fragments et qu'il ne cherche pas à démontrer particulièrement quoi que ce soit.GuillaumeL1 a écrit:Cioran est il un volcan refroidit ? N’est-pas l’inverse ? Je veux dire que Nietzsche a su maîtriser son feu intérieur, « harmoniser ses pulsions » comme il dit. Cioran n’a justement pas réussi à refroidir son feu. Il le brûle encore.
Je tente de m’expliquer demain.
Je voudrais tellement le refroidir en moi...
Tu connais mieux que moi ces deux auteurs, car je ne les ai pas lus en intégralité, juste quelques livres des deux hommes. Je me disais simplement que Nietzsche voulait démontrer quelque chose, démonter les vieux systèmes, les prétentions métaphysiques, et qu'il retombait malgré tout un peu dans ces travers avec son surhomme. C'est ce que j'ai cru comprendre.
C'est très subjectif, mais quand je lis Nietzsche, j'ai l'impression de lire un forcené qui s'en prend aux naïvetés de toute une espèce, mais quand je prends des passages au hasard dans Le Crépuscule des pensées ou De l'inconvénient d'être né, je lis quelqu'un qui a de l'humour et de l'esprit, mais aussi énormément de lassitude, quelqu'un qui est fatigué pour les élans insensés des humains (c'est d'ailleurs amusant qu'il n'écrive que lorsqu'il est dans des états seconds, des états d'effusions qui rendent compte de son bouillonnement infernal).
Peut-être qu'il tient ça de Nietzsche, Cioran se fout d'être contradictoire. Il peut être refroidi et bouillonnant, les deux à la fois, après tout...
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Je lis ton message en diagonale avant un rdv, mais sache que je suis également accro aux échecs (depuis un peu plus d’un an) et je pense qu’on a Sensiblement le même niveau... incroyable ! Je te réponds en détail ce soir
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
J'ai l'impression qu'on s'éloigne du sujet initial de ce fil, même si je pense que ceux qui veulent en savoir plus sur l'ennui et qui cherchent quelques réponses devraient plonger dans la lecture de Nietzsche et Cioran. Ça ne va pas forcément les aider mais peut être simplement les occuper un peu ;-)
Je passe en MP Surimi
Je passe en MP Surimi
GuillaumeL1- Messages : 21
Date d'inscription : 03/11/2019
Age : 33
Re: L’ennui, ce poison
GuillaumeL1 a écrit:J'ai l'impression qu'on s'éloigne du sujet initial de ce fil, même si je pense que ceux qui veulent en savoir plus sur l'ennui et qui cherchent quelques réponses devraient plonger dans la lecture de Nietzsche et Cioran. Ça ne va pas forcément les aider mais peut être simplement les occuper un peu ;-)
Je passe en MP Surimi
Taratata !
L’ennui est donc décrit tour à tour, par Schopenhauer et Jankélévitch, comme un rapport douloureux à l’être : il est révélateur de la vacuité de l’existence en général chez Schopenhauer et signe du vide de notre propre existence, accablée du poids du passé, chez Jankélévitch. Mais peut-on aller jusqu’à faire de l’ennui un rapport à l’être en général, qui ne révèle ni la souffrance ni le vide, mais l’être tout simplement, dans sa réalité nue ? Le philosophe qui a fait de l’ennui cette expérience authentiquement métaphysique, nous donnant accès à l’être, est Heidegger.
https://grandes-ecoles.studyrama.com/espace-prepas/prepa-litteraire/preparer-le-concours/l-ennui-comme-l-experience-de-l-etre-7240.html
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
izo a écrit:Je crois aussi que l’ennui est un pouvoir immense que nous détenons pour ralentir le temps .... mais ceci est une autre histoire.
Pas vraiment.
L'ennui comme expérience du temps
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
"C'est comme si j'étais seul au monde. Événements de moi seul nés, de moi seul visibles ; la glace en oublie de refléter mon image. Nu, jusqu'à avoir perdu chair, os et toute consistance. Baignant sans effort (non pas au cœur d'un pauvre Rigaut) au cœur des choses. Étonné de l'existence indépendante et contradictoire de ce Rigaut qui se jauge faussement à son raisonnement ou à sa connaissance.izo a écrit:L’ennui est cette pétrification terrible qui enterre. C’est un sable mouvant qui enferme. C’est donc un refuge. Une façon d’éviter quelque chose, ou un paravant contre une catastrophe qu’on s’imagine. Allons savoir. Dans la balance, en contre poids, la parade classique : la stimulation. Stimulée me voici sortie de mon sable mouvant (ou bac à sable)
M'y voici. J'y suis. Ici au sein de cette conscience, j'emplis mes poumons d'un oxygène consumpteur mais qui rend l'air, ailleurs, irrespirable. Hors de cette pureté, tout est égal, toutes valeurs égales et il n'importe pas que je sois ministre ou portier. Ici, mes amis (mes amis, ai-je dit ?) ne me suivront pas. Et où nous joindrons nous ? Il n'y a plus à présent, entre nous, de possibilité d'échange ou de communication.
Fatale, valide et légitime Immobilité. (L'Inde n'est pas si loin.) Moi le plus bel ornement de cette chambre aussi vivant que la lampe et que le fauteuil !"
Jacques Rigaut.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Pour moi l'ennui est une barrière qui cache des questions que l'on se pose inconsciemment. C'est une barrière qui ressemble pas à une barrière, donc on considère l'ennui comme une impasse, et non un passage. Pour passer cette barrière je laisse l'ennui m'envahir. Il se dissipe peu à peu et laisse place à des considérations nouvelles, parfois simples, riches, constructives. Un chemin vers l'inconscient ?
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
L'ennui étant une sensation désagréable, ça demande un effort du coup...
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Ça veut dire soif fort et qu'il faut aller boire un chocolat chaud pour se changer les idées ?
Re: L’ennui, ce poison
Désolé I am chaussure je comprends toujours pas toujours ta prose.
Plus sérieusement il y a aussi une notion de patience.
À 20 ans on est majeur mais souvent pas fini. Donc potentiellement on ne fonctionne pas encore correctement, et on a aussi beaucoup d'énergie, ce qui fait que l'on ne fonctionne pas correctement mais avec beaucoup d'intensité ! En cela le fait de demander de l'aide est pertinent. Constater qu'on y arrive pas, c'est constater que l'on est par soi-même insuffisant, et donc c'est de l'humilité, l'humilité étant indispensable pour avancer.
Apprendre à être patient.e par exemple pour commencer, car ce genre de pb ne se résoud pas forcément vite. Apprendre à être patient étant en soi un champ d'investigation, une quête en soi. On n'a pas envie d'être patient, car la vie nous paraît moins intense. Mais l'on peut avoir envie d'avoir envie d'être patient, car à ce moment-là on sait qu'on se rapprochera d'un état de paix. Une étape dans la quête, mais une quête en elle même dont l'accès est en lui-même satisfaisant, et un outil de plus dans sa vie.
Ensuite se pose la question de comment avoir envie d'avoir envie, autrement dit comment se mettre à apprécier quelque chose dont on sait, intellectuellement qu'il sera bon pour nous, mais qui ne nous attire pas du tout emotionnellement ?
Cela pose la question de la satisfaction, de nos critères de satisfaction.
Plus sérieusement il y a aussi une notion de patience.
À 20 ans on est majeur mais souvent pas fini. Donc potentiellement on ne fonctionne pas encore correctement, et on a aussi beaucoup d'énergie, ce qui fait que l'on ne fonctionne pas correctement mais avec beaucoup d'intensité ! En cela le fait de demander de l'aide est pertinent. Constater qu'on y arrive pas, c'est constater que l'on est par soi-même insuffisant, et donc c'est de l'humilité, l'humilité étant indispensable pour avancer.
Apprendre à être patient.e par exemple pour commencer, car ce genre de pb ne se résoud pas forcément vite. Apprendre à être patient étant en soi un champ d'investigation, une quête en soi. On n'a pas envie d'être patient, car la vie nous paraît moins intense. Mais l'on peut avoir envie d'avoir envie d'être patient, car à ce moment-là on sait qu'on se rapprochera d'un état de paix. Une étape dans la quête, mais une quête en elle même dont l'accès est en lui-même satisfaisant, et un outil de plus dans sa vie.
Ensuite se pose la question de comment avoir envie d'avoir envie, autrement dit comment se mettre à apprécier quelque chose dont on sait, intellectuellement qu'il sera bon pour nous, mais qui ne nous attire pas du tout emotionnellement ?
Cela pose la question de la satisfaction, de nos critères de satisfaction.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Quand je le suis je prends un Irish coffee..avec modération. varier les plaisirs..
Re: L’ennui, ce poison
Sinon tu peux lire un livre en regardant un film et en écoutant de la musique.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
- Spoiler:
- ProfDeMaths a écrit:Plus sérieusement il y a aussi une notion de patience.
À 20 ans on est majeur mais souvent pas fini. Donc potentiellement on ne fonctionne pas encore correctement, et on a aussi beaucoup d'énergie, ce qui fait que l'on ne fonctionne pas correctement mais avec beaucoup d'intensité ! En cela le fait de demander de l'aide est pertinent. Constater qu'on y arrive pas, c'est constater que l'on est par soi-même insuffisant, et donc c'est de l'humilité, l'humilité étant indispensable pour avancer.
Apprendre à être patient.e par exemple pour commencer, car ce genre de pb ne se résoud pas forcément vite. Apprendre à être patient étant en soi un champ d'investigation, une quête en soi. On n'a pas envie d'être patient, car la vie nous paraît moins intense. Mais l'on peut avoir envie d'avoir envie d'être patient, car à ce moment-là on sait qu'on se rapprochera d'un état de paix. Une étape dans la quête, mais une quête en elle même dont l'accès est en lui-même satisfaisant, et un outil de plus dans sa vie.
Ensuite se pose la question de comment avoir envie d'avoir envie, autrement dit comment se mettre à apprécier quelque chose dont on sait, intellectuellement qu'il sera bon pour nous, mais qui ne nous attire pas du tout emotionnellement ?
Cela pose la question de la satisfaction, de nos critères de satisfaction.- Spoiler:
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
ProfDeMaths a écrit:Sinon tu peux lire un livre en regardant un film et en écoutant de la musique.
Je le fais aussi. Mon régime alimentaire lorsque j'étais jeune m'a donné l'idée de varier les plaisirs en fait je me demande si je suis pas devenu malgré moi une artiste de variété ? puisque je varie tout et de façon bizarre et constante et jusqu'ici j'ai de la chance ça m'a réussi.
Re: L’ennui, ce poison
Des cornichons aux chocolats. C'est un livre assez connu sur une lycéenne je crois, que Philippe labro a plus tard avoué avoir écrit. Aimant les deux, j'ai goûté c'est pas dégueux.
Comme ça ce sera fait : des corps, nichon au chaud colla.
Edit je lis sur Wikipedia : livre culte des 80s et 90s auprès des adolescentes. Ce Philippe labro quel petit farceur !
On s'éloigne du sujet mais nichon au chocolat ça le fait aussi.
Comme ça ce sera fait : des corps, nichon au chaud colla.
Edit je lis sur Wikipedia : livre culte des 80s et 90s auprès des adolescentes. Ce Philippe labro quel petit farceur !
On s'éloigne du sujet mais nichon au chocolat ça le fait aussi.
Invité- Invité
Re: L’ennui, ce poison
Prof, tu interviens sur un fil et ça suffit à faire chuter le niveau intellectuel... Relis le fil depuis le début, et compare le niveau à partir de quand tu es intervenu.
Tu transformes les fils en poubelles.
Tu transformes les fils en poubelles.
Dernière édition par estolo le Mer 17 Juin 2020 - 15:15, édité 1 fois (Raison : faute)
Invité- Invité
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