La science et l'opinion

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Message par Topsy Turvy Ven 10 Juil 2020 - 15:28

Je suis une quiche en orthographe, mais il s'agit bien de "la science et l'opinion" (et non pas de "la science est l'opinion").

Reprise d'un titre lié à une des émissions déjà mentionnées au sujet de la science avec Gérald Bronner comme intervenant.

Rappel :
Topsy Turvy a écrit:Je viens de tilter que c'était le même intervenant.
(Chi va piano, la-la-la, la-la-la...)
[...]
Manifestement, il me plaît bien, le Bronner.
Faudrait que je jette un oeil à ses bouquins.
https://www.zebrascrossing.net/t39906p500-fx-coronavirus-covid-19#1720320

Voilà, j'ai enfin acheté un des bouquins de Bronner.
J'ai choisi La démocratie des crédules pour commencer.

Les émissions qui m'avaient fait tilt, c'était :
https://www.europe1.fr/emissions/C-est-arrive-cette-semaine/coronavirus-la-science-est-elle-devenue-une-opinion-3971733
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-science-de-lincertitude-a-la-defiance

Je propose ici une émission au sujet de La démocratie des crédules :
Thématique : la démocratie des crédules, avec Gérald Bronner

Gérald Bronner, vous êtes sociologue, professeur à l’université Paris Diderot et codirecteur du Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain. Vous êtes membre de l’Institut universitaire de France. Vous travaillez sur les croyances collectives. Vous avez reçu le prix de l’Académie des sciences morales et politiques en 2003 pour L’Empire des croyances , et le prix européen des sciences sociales d’Amalfi en 2009 pour La Pensée extrême .

En mars dernier, vous avez publié aux Presses Universitaires de France La démocratie des crédules . Dans cet essai, vous mettez en lumière un paradoxe. Alors que nous disposons aujourd’hui de la plus grande masse d’information jamais accumulée, les croyances et les théories du complot prennent le pas sur le discours scientifique et méthodique.

Vous nous expliquez par de nombreux et riches exemples les mécanismes qui expliquent ce paradoxe. Vous tordez le coup au passage à une idée reçue : la crédulité ne diminue pas avec le niveau d’éducation, au contraire. Vous citez Paul Bert qui disait « avec la science, il n'y aura plus de superstitions ni de croyances aux miracles, plus de coups d'Etat ni de révolutions. » Or sur des sujets comme les OVNI, la télépathie ou le spiritisme, les cadres supérieurs sont statistiquement plus croyants que les ouvriers ou les agriculteurs. Vous mettez en lumière « les biais cognitifs » qui sont des travers de notre esprit paresseux. Face à toute difficulté intellectuelle, nous préférons les conclusions hâtives aux raisonnements méthodiques. Vous citez aussi Francis Bacon, qui écrivait au XVIe siècle, « l’entendement humain, une fois qu’il s’est plu à certaines opinions (parce qu’elles sont reçues et tenues pour vrai ou qu’elles sont agréables) entraine tout le reste à les appuyer ou à les confirmer ».


Les travers de la société de l’information renforcent nos défaillances intellectuelles. L’inflation des données disponibles sur internet propage les rumeurs infondées que vous appelez « légendes urbaines ». Vous écrivez par exemple que pour une croyance irrationnelle donnée, Google propose 80% de sites favorables à la croyance et 20% de sites sceptiques. L’information sérieuse est certes disponible sur internet mais ce sont les thèses conspirationnistes qui bénéficient de la mise en réseau. Des éléments de natures diverses sont juxtaposés, et produisent une masse d'arguments propices au doute.

La tendance à la crédulité est aggravée par le comportement des journalistes. Ils veulent être les premiers à publier une nouvelle « en temps réel » même s’ils ne l’ont pas vérifiée. Ainsi de l’affaire Patrice Alègre en 2001, dans laquelle Dominique Baudis avait été injustement accusé des plus noirs forfaits. Ces accusations avaient été largement relayées dans la presse, sans aucune précaution. Leurs auteurs n’avaient fait l’objet d’aucune sanction.

Vous montrez enfin que la démocratie porte en elle l’excessive crédulité, au nom de ce que vous appelez « le triumvirat j’ai le droit de savoir, j’ai le droit de dire, j’ai le droit de décider ». Les citoyens refusent de laisser les experts décider, mais ils manquent de compétences scientifiques et techniques. La délibération donne l’avantage aux militants, qui sont les orateurs les mieux armés. L’exigence de délibération publique aboutit donc la plupart du temps à une demande de moratoire. Ainsi progresse ce que vous appelez « l'idéologie de la précaution ».

https://www.franceculture.fr/emissions/lesprit-public/thematique-la-democratie-des-credules-avec-gerald-bronner


Par ailleurs, au sujet de la science et de sa place dans la société, je propose deux autres émissions, l'une avec un sociologue, l'autre avec un juriste, dans la série :
Il faut défendre la science
4 épisodes
À retrouver dans l'émission MATIÈRES À PENSER

Contre quoi et contre qui faudrait-il défendre la science ? Contre l’ignorance militante ou la logique du marché ? Ou contre la propension de certains scientifiques à ne jamais douter d’eux-mêmes. Pour le savoir, donnons la parole aux chercheurs et écoutons-les raconter leur métier.

Ces émissions ont été enregistrées entre le 25 février et le 11 mars 2020.
https://www.franceculture.fr/emissions/series/il-faut-defendre-la-science
Épisode 1 : Militer pour la science

Militer pour la science (Ed. EHESS, 2019), tel est le titre du livre que Sylvain Laurens, sociologue des élites gouvernantes et des groupes de pression, vient de consacrer à l’histoire des organisations rationalistes en France depuis 1930. Où il est question de politique de la recherche, de bien commun et d’autonomie.

https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/il-faut-defendre-la-science-14-militer-pour-la-science
Épisode 4 : Le chercheur n’est pas un être programmable

Penseur de l’Etat social, de la mondialisation et du droit du travail, Alain Supiot analyse, en juriste, cette « gouvernance par les nombres » qui s’est saisi de la politique de la recherche, partant en quête des origines intellectuelles de l’idée même de programmation.

https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/il-faut-defendre-la-science-44-le-chercheur-nest-pas-un-etre-programmable


Je précise si nécessaire (et parce qu'il semble que c'est le cas) que je ne partage pas les idées défendues par les scientistes, que pour moi les sciences fondamentales sont aussi importantes que les sciences appliquées, les sciences humaines aussi importantes que les sciences expérimentales,...
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Message par Pabanal Ven 10 Juil 2020 - 15:38

Le titre m'a aussitôt fait penser à cette anecdote personnelle d' Etienne Klein à écouter de 5'30" à 7'30". Je n'ai bien sûr pas déjà eu le temps de regarder ce qui est proposé dans le premier post. Plus tard.

La science dit-elle la Vérité ?
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Message par Topsy Turvy Mer 22 Juil 2020 - 12:55

Merci Pabanal, j'ai beaucoup aimé, hop, le lien direct :




J'aurais plein de trucs à dire en lien avec le bouquin de Bronner, mais je propose ici une petite vidéo sympa "Où l'on apprend que science et croyance ne s'opposent pas" (des fois que ce ne serait pas déjà acquis). Je propose cette vidéo parce que je la trouve bien fichue, à la fois dense et légère. Elle couvre joliment plus que "sciences dures" et "croyance religieuse". Il y a même deux blagues de q, vous pouvez me croire. Et après, si vous avez l'impression de voir des zizis partout, c'est normal... ^^

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Message par Seiphys Mer 22 Juil 2020 - 13:17

Bonjour,

Je vous propose cette vidéo qui me semble dans le thème, je reconnais n' avoir pas eu le temps de visionner vos vidéos mais j' avais vu le thinkerview avec Mr Klein.


Transféré à un endroit que j' estime plus approprié sur le forum, avec fonction recherche Étienne Klein et vulgarisation.

Bien à vous,

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Message par Topsy Turvy Sam 25 Juil 2020 - 20:16

"La démocratie des crédules, le paradoxe d'Internet"
Documentaire

En moins de 20 ans, la révolution Internet a eu un effet beaucoup plus marquant que tous les autres médias réunis sur l’ensemble des comportements humains, jusqu’à influencer notre façon de penser elle-même… Les avis, les opinions et les contributions sont tous mis sur un pied d’égalité, sans hiérarchie ni réserve. Internet est ainsi devenu un tremplin sans précédent pour les complotistes. Inspiré du livre à succès de Gérald Bronner La démocratie des crédules, ce documentaire se penche sur la prédisposition naturelle de notre cerveau à s’intéresser aux sornettes, et sur la façon dont les mythes du complot gagnent l’esprit de nos contemporains.

Année de production : 2018
Date de diffusion : 2018-12-20
Date d'arrivée : 2018-12-20
Production : Alpha Zoulou Films
Réalisateur(s): Jean Bergeron
Narrateur(s): Pierre-Étienne Rouillard

Avec Bronner et plein d'autres intervenants


Bande-annonce :



Film [52']

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Message par Seiphys Lun 27 Juil 2020 - 9:08

Très intéressant,

Dans le même ordre d' idée à mon sens,

Je me permets de rebondir avec ce lien : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-015330/propaganda/

"Comment nous vend-on un Iphone, un énième épisode de Star Wars, des Pokémon Go, ou même Trump et la République populaire de Chine ? Un spin-doctor de choc, nous fait découvrir à partir d’images détournées les stratégies utilisées à notre insu pour influer nos opinions et fabriquer notre consentement."

Un peu Hors-sujet par rapport au titre mais bon, il y à un fil sur la subjectivité scientifique, approche narrative et réflexivité furent évoquées.


Bonne matinée,



🙏



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Message par Topsy Turvy Lun 27 Juil 2020 - 9:33

Oui, ça navigue un peu dans les mêmes eaux dans la mesure où ça éclaire les rapports entre faits effectifs et faits alternatifs, l'importance des croyances, etc.

Pour relier les sujets (et préciser les distinctions), je ramène ici la vidéo de Maxime Rovere proposée ailleurs par p2m, ainsi que mon espèce de résumé commentaire :

Les fake news selon l'éthique interactionnelle : malaise dans la communication
(éclairage sur la relation entre les fake news et la liberté d'expression, par une lecture "en sous-marin", assez loin de la surface de l'actualité, pour étudier le phénomène et comment le droit peut et doit se positionner en regard de ce phénomène.)




Maxime Rovere, philosophe et auteur de « Que faire des cons ? pour ne pas en rester un soi-même » propose une lecture des fake news fondée sur les interactions. Qu'est-ce qui pousse chacun à chercher désespérément plus bête que soi ? Comment cette quête renforce-t-elle notre confiance en notre capacité à comprendre ? La bêtise de nos contemporains pourrait-elle ouvrir des perspectives nouvelles sur une éthique d’avenir ? Des clés de compréhension inattendues sur notre rapport à la vérité, données à l'attention de l’Association des Étudiants en Droit Public (AEDP) de la Faculté de droit et de science politique de Rennes 1.

Extrait du propos qui précise la distinction entre propagande et fake news :
fake news désigne des contenus, en général multimédia, qui se présentent comme étant des contenus d’information et qui en réalité sont des contenus de propagande.

En France, on a tendance a utiliser l’expression fake news pour désigner de simples mensonges. En réalité, au départ, cette expression désignait des types de contenus tout à fait spécifiques et qui sont nés en partie du fait de la circulation sur les réseaux sociaux de vidéo à grande vitesse et sans qu’elles soient vérifiées.

[…] la spécificité du phénomène est liée à la circulation incontrôlée de contenus de propagande dont les sources deviennent décentralisées. C’est ça la spécificité des fake news.

Topsy Turvy a écrit:Merci, j’ai trouvé particulièrement intéressante et utile sa proposition de distinction entre fake news et post-vérité.

Dans la même veine, dans un certain sens, oui.

La démocratie des crédules, je dirais que c’est l’alerte d’un sociologue qui s’adresse aux partisans et défenseurs de la démocratie, qui met en garde et explique que la démocratisation de la parole publique (en particulier par les réseaux sociaux) met en danger la connaissance et la démocratie (alors qu’on aurait pu penser qu’elle les favoriserait). Ceci du fait de nombreux biais cognitifs qui sont liés aux câblages de nos raisonnements, qui sont adaptés à la vie sociale mais pas aux technologies actuelles.

De manière analogue, l’inadéquation entre notre mode de vie actuel et nos prédispositions est invoquée au sujet de l’alimentation, par exemple. Notre appétence pour le gras et le sucré n’est adaptée que dans un milieu pauvre en calories, pas dans la surabondance calorique de nos sociétés, qui nous gavent littéralement.

Ici, si je comprends bien, c’est un philosophe qui s’adresse à des juristes, pour proposer une réponse à la question du rôle du droit face aux problème des fake news.

Ici aussi il est question de dérives liées à des comportements naturels chez l’être humain mais qui prennent de drôles de formes à travers les outils technologiques actuels. En l’occurrence, il est ici question de la comparaison avec l’autre en vue de se repérer, se situer,ainsi que la notion de clan (nous versus les autres), et avec le paradoxe qu’on dépend des autres pour accéder à l’autonomie.

Bronner évoque lui aussi une sorte de contradiction en citant Stoczkowski : « il est rationnel de ne pas être trop rationnel, car il existe des circonstance où la rationalité performante ressemble étrangement à la paranoïa ».


J’adore l’origine de l'intérêt du philosophe…
Laughing
Et sa question : « y a-t-il vraiment des gens qui croient n’importe quoi ? »
Laughing


Trop précis pour être des notes, pas assez pour être le script:

Edit : je dirais que le souci du philosophe semble porter ici plutôt sur le social, alors que le souci du sociologue (dans La démocratie des crédules) porte plutôt sur le politique.
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Message par Topsy Turvy Mer 5 Aoû 2020 - 17:40

Axé US mais du contenu pertinent au-delà des frontières :

Scientific communication in a post-truth society
Shanto Iyengara and Douglas S. Massey
https://doi.org/10.1073/pnas.1805868115
Au sein de la communauté scientifique, une grande attention s'est portée sur l'amélioration des communications entre les scientifiques, les décideurs et le public. À ce jour, les efforts se sont concentrés sur l'amélioration du contenu, de l'accessibilité et de la diffusion des communications scientifiques. Ici, nous soutenons que dans l'environnement politique et médiatique actuel, une communication défectueuse n'est plus au cœur du problème. La méfiance à l'égard de l'entreprise scientifique et les perceptions erronées des connaissances scientifiques découlent de moins en moins de problèmes de communication et davantage de la diffusion généralisée d'informations trompeuses et biaisées. Nous décrivons les profonds changements structurels dans l'environnement médiatique qui se sont produits au cours des dernières décennies et leur lien avec les décisions de politique publique et les changements technologiques. Nous expliquons comment ces changements ont permis à des acteurs sans scrupules avec des arrière-pensées de diffuser de plus en plus de fausses nouvelles, de désinformation et de désinformation à l'aide de trolls, de robots et d'algorithmes axés sur les répondants. Nous documentons le degré élevé d'animosité partisane, les préjugés idéologiques implicites, la polarisation politique et les raisonnements politiquement motivés qui prévalent maintenant dans la sphère publique et offrons un exemple réel de la façon dont des conclusions scientifiques clairement énoncées peuvent être systématiquement perverties dans les médias grâce à une campagne de désinformation et de désinformation. Nous suggérons que, en plus de veiller à la clarté de leurs communications, les scientifiques doivent également développer des stratégies en ligne pour contrer les campagnes de désinformation et de désinformation qui suivront inévitablement la publication de conclusions menaçant les partisans à chaque extrémité du spectre politique.

Science audiences, misinformation, and fake news
Dietram A. Scheufele and Nicole M. Krause
https://doi.org/10.1073/pnas.1805871115
Les préoccupations concernant la désinformation du public aux États-Unis - allant de la politique à la science - se multiplient. Ici, nous donnons un aperçu de comment et pourquoi les citoyens deviennent (et restent parfois) mal informés sur la science. Notre discussion se concentre spécifiquement sur la désinformation parmi les citoyens. Cependant, il est impossible de comprendre le traitement et l'acceptation de l'information individuelle sans prendre en compte les réseaux sociaux, les écologies de l'information et d'autres variables au niveau macro qui fournissent un contexte social important. Plus précisément, nous montrons comment la désinformation est fonction de la capacité et de la motivation d’une personne à repérer les mensonges, mais aussi d’autres facteurs au niveau du groupe et de la société qui augmentent les chances des citoyens d’être exposés à des informations correctes/rectificatives. Nous concluons en discutant d'un certain nombre de domaines de recherche - dont certains font écho aux thèmes du rapport Communiquer efficacement la science de 2017 des Académies nationales des sciences, de l'ingénierie et de la médecine - qui seront particulièrement importants pour notre compréhension future de la désinformation, en particulier une approche systémique de la problème de désinformation, nécessité d'analyses plus systématiques de la communication scientifique dans les nouveaux environnements médiatiques et (re)focalisation sur des publics traditionnellement mal desservis.
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Message par Topsy Turvy Mer 5 Aoû 2020 - 17:44

Plus international et en français :
https://theconversation.com/fake-news-et-post-verite-20-textes-pour-comprendre-et-combattre-la-menace-97807
Fake news et post-vérité : 20 textes pour comprendre et combattre la menace
TheConversation en partenariat avec le CREM Université de Lorraine
juin 2018

Présentation

Compte tenu de l’importance prise ces deux dernières années par l’expression fake news (et la notion de post-vérité qui est son corolaire) et compte tenu du danger que représente pour la démocratie ce climat de doute généralisé et de mensonges manipulatoires diffusés sur les réseaux socionumériques, la rédaction de The Conversation France et les experts académiques qui y écrivent ont été très mobilisés pour tenter d’expliquer le phénomène et ouvrir les voies pour le combattre. Le Centre de recherche sur les médiations (CREM, université de Lorraine) a été particulièrement actif sur cet enjeu.

Pour saluer la richesse de ces contributions, et offrir à un large public un condensé de toute cette réflexion utile pour que chaque élève, chaque étudiant, chaque professeur ou documentaliste, et chaque citoyen puisse se défendre face à cette menace, nous avons décidé d’en faire un livre de moins de 100 pages qui se partagerait et se diffuserait facilement et gratuitement.

Cet e-book reprend donc vingt articles parus sur notre site afin d’offrir une synthèse utile à tous en ces temps difficiles pour le fonctionnement de nos démocraties. C’est le second e-book pour TheConversation qui en appellera d’autres.

Que tous les spécialistes qui ont contribué à notre site et accepté de figurer dans ce livre soient chaleureusement remerciés.
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Message par Topsy Turvy Mar 29 Sep 2020 - 19:14

Ça, c'est encore plus ancien (bon, 2017, c'est quand même pas d'un autre âge).
J'y retrouve et découvre des qui creusent dans des directions qui m'intéressent.
POURQUOI CROYONS-NOUS CE QUE NOUS CROYONS ?

Nous constatons tous les jours que des croyance bizarres, absurdes ou réfutées prospèrent, se diffusent, malgré les critiques et les faits, et parfois malgré l’intelligence de ceux qui les colportent.

Pour mieux comprendre les raisons d’une telle chose, nous avons enquêté auprès de scientifiques experts de la question des croyances. À partir de 18 interviews, nous avons réalisé un documentaire sur l’état des lieux de la science à ce sujet. Il reste beaucoup à apprendre, mais on n’est plus totalement ignorants de la manière dont certaines idées sont capables de hacker notre cerveau, de parasiter nos pensées et de nous utiliser comme des véhicules, à la manière de virus.

Avec

Stefaan BLANCKE, Maarten BOUDRY, Romain BOUVET, Henri BROCH, Gérald BRONNER, Jean-Claude CARRIERE, Fabrice CLEMENT, Sylvain DELOUVEE, Pascal ENGEL, Nicolas GAUVRIT, Pascal LARDELLIER, Jean-Loïc LE QUELLEC, Hugo MERCIER, Richard MONVOISIN, Gloria ORIGGI, Nicolas PINSAULT, Nicolas ROUSSIAU, Dan SPERBER
https://menace-theoriste.fr/lois-de-lattraction-mentale/

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Message par Topsy Turvy Ven 11 Déc 2020 - 20:33

Emission Vacarme, cinq reportages audios de 26' :

https://www.rts.ch/la-1ere/11808782-science-media-democratie-lepreuve-de-verite.html

Science, média, démocratie: l’épreuve de vérité

Depuis l’apparition de la pandémie, l’idée d’une vérité commune, étayée par les faits, semble s’effriter de plus en plus. Trente pour cent des Suisses accréditeraient la thèse du coronavirus développé en laboratoire. Les théories du complot fleurissent : la parole scientifique, politique ou médiatique est considérée comme mensongère par une partie de la population. Pendant deux mois - d’une manifestation anti-masque à Genève au déni de Donald Trump face aux résultats des élections américaines - Vacarme s’est penché sur l’épineuse question des faits, du réel et du nécessaire consensus démocratique. Comment faire société lorsqu’on ne s’accorde plus sur un sens commun ?

Reportages: Arnaud Robert
Réalisation : Matthieu Ramsauer
Production : Laurence Difélix

1er épisode
Tombe le masque !

2e épisode
La faute aux pédo-satanistes

3e épisode
Force de loi

4e épisode
Médias à la masse

5e épisode
Un monde de fake
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Message par Topsy Turvy Mar 15 Déc 2020 - 20:40

Vidéo à voir absolument si vous voulez savoir toute la vérité sur le café.



Vu et approuvé par La Tronche en Biais.
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Message par Topsy Turvy Ven 18 Déc 2020 - 12:29

https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/qui-profitent-les-theories-du-complot

A qui profitent les théories du complot ?
(40 MIN)

À retrouver dans l'émission
DU GRAIN À MOUDRE par Hervé Gardette

Le 11 Septembre serait un coup de la CIA, les attentats de Charlie Hebdo, de la DCRI. A moins d’ailleurs qu’ils n’aient jamais eu lieu. 2015 aura été une année à succès pour les théories du complot. Quand survient un évènement, leurs adeptes refusent de croire les medias ou ce qu’ils nomment les « versions officielles ». Des théories qui ont certain succès chez les jeunes. Quelles conséquences de cette défiance généralisée sur le reste de la société ?

Sommes-nous manipulés comme des marionnettes ?

A qui profite la crise de la dette en Grèce ? A qui profite l’attaque du 11 Septembre ? A qui profitent les attentats de Charlie et du 13 novembre en France ? « A qui profite ? » : se poser la question c’est déjà apporter plusieurs réponses : que les évènements n’arrivent pas par hasard, que les politiques nous mentent, que les medias nous manipulent, bref que la vérité est ailleurs.

On a coutume des les appeler les théories du complot. La théorie, du grec theorein « observer, examiner », a pour objectif de fournir une explication des évènements. Or quels que soient les faits, l’explication fournie par la théorie du complot est souvent la même : nous ne sommes que des pions sur le grand échiquier d’un monde où le véritable pouvoir nous manipule. Heureusement avec une bonne connexion Internet, un peu de sens logique et un Atlas il est possible de "rétablir la vérité". Mais est-on pour autant sauvé une fois que l’on est persuadé que les Illuminati dirigent le monde ?

Aurélie Ledoux (philosophe)
maître de conférences au département des Arts du spectacle de l'Université de Paris Ouest - Nanterre
Raphaël Josset (sociologue)
chercheur au Centre d’études sur l’actuel et le quotidien
Samuel Laurent
journaliste au Monde, responsable de la rubrique "Les Décodeurs"
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Message par VertOlive Ven 18 Déc 2020 - 18:55

Je pense que les gens ne font plus confiance a la science a cause de ses implication avec le capitalisme et le fait qu'elle soit consensuel par implication financière. Pour preuve, un gars qui c'est foirer sur certaines question et que l'on entend bien, Raoult, grand symbole du n'importe quoi ambiant.
Et je trouve que les scientifique s’effacent volontiers derrière la méthode pour cacher des croyances au plus profond d'eux même, on vois ça en physique fondamentale ou c'est souvent une baston d'avoir par exemple, des idées sur les principes de Mach.

Donc je ne pense pas que je pleurais sur la science mais plus sur les gens qui sont complètement perdu ou on leurs vendaient des scientifique blanc n'ayant pas de placard avec des cadavres idéologiques dedans.

Soit dit en passant: Le modèle n'est pas la réalité.
Et je pense que le probleme c'est surtout la crise politique actuelle mondial.

edit: pardon, je suis un peu a cran, desoler si je vous ai froisser avec ce post...

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Message par Topsy Turvy Ven 18 Déc 2020 - 19:09

Je propose de lire l'article proposé ailleurs par David50 :
https://menace-theoriste.fr/lepistemologie-opportuniste-de-didier-raoult/
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Message par VertOlive Ven 18 Déc 2020 - 19:13

Topsy Turvy a écrit:Je propose de lire l'article proposé ailleurs par David50 :
https://menace-theoriste.fr/lepistemologie-opportuniste-de-didier-raoult/

Magnifique Very Happy Je disais ma phrase sur Raoult en mode pejoratif Wink

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Message par Invité Lun 21 Déc 2020 - 21:10

En tant que scientifique, je pense que les 2 points de vus seront toujours critiquables. Ce n'est donc plus scientifique mais de l'ordre du débat, même en ce qui concerne les têtes d'affiche actuelles au sujet du Corona virus. Dans ce pays un débat voire plusieurs est même bénéfique, enfin lorsque ce n'est pas débattu comme Macron vs les citoyens volontaires pendant des mois pour éluder les réalités encombrantes dans les rues et rond-points...

Pour moi la science et l'opinion, cela fait 2. Mon opinion sur la science ? Je ne me permettrais pas, c'est sacré et cela doit le rester. Mon opinion est que la Science n'est plus respectée ou passe alors derrière d'autres considérations plus subjectives mais toute aussi importantes voire plus si j'ai bien compris.

Le problème, c'est que nous avons besoin de la science, non pas en tant qu'application industrielle mais en tant que science pure et de recherche, pour d'abord trouver un minimum de vérité nécessaire à la résolution des problématiques plus ou moins urgentes, plus ou moins bénéfique pour l'avenir de l'humanité et aussi de la planète de notre temps.

La science d'aujourd'hui érige le modèle, en éludant davantage la réalité et les basses besognes qu'on appelle la pratique ou les expériences en laboratoire. Cela donne dans ce contexte une forme d'inconscience, certes humaine et compréhensible au vu des enjeu mais inacceptable du point de vue purement scientifique.

Mais voilà, le vrai problème n'est pas la science ou la critique de la science. Le vrai souci ne date pas d'aujourd'hui. C'est la science qui gêne en prenant tout le soin nécessaire à établir des certitudes vraiment confirmées pour avancer et c'est aussi la science sans conscience. Quel que soit le côté où on se place d'ailleurs ! Sincèrement, c'est ce que je pense, même si tout le monde est obligé de choisir son camp en France et dans bien d'autres pays du monde.

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Message par VertOlive Mar 22 Déc 2020 - 10:32

Astrobeat283 a écrit:En tant que scientifique, je pense que les 2 points de vus seront toujours critiquables. Ce n'est donc plus scientifique mais de l'ordre du débat, même en ce qui concerne les têtes d'affiche actuelles au sujet du Corona virus. Dans ce pays un débat voire plusieurs est même bénéfique, enfin lorsque ce n'est pas débattu comme Macron vs les citoyens volontaires pendant des mois pour éluder les réalités encombrantes dans les rues et rond-points...

Pour moi la science et l'opinion, cela fait 2. Mon opinion sur la science ? Je ne me permettrais pas, c'est sacré et cela doit le rester. Mon opinion est que la Science n'est plus respectée ou passe alors derrière d'autres considérations plus subjectives mais toute aussi importantes voire plus si j'ai bien compris.

Le problème, c'est que nous avons besoin de la science, non pas en tant qu'application industrielle mais en tant que science pure et de recherche, pour d'abord trouver un minimum de vérité nécessaire à la résolution des problématiques plus ou moins urgentes, plus ou moins bénéfique pour l'avenir de l'humanité et aussi de la planète de notre temps.

La science d'aujourd'hui érige le modèle, en éludant davantage la réalité et les basses besognes qu'on appelle la pratique ou les expériences en laboratoire. Cela donne dans ce contexte une forme d'inconscience, certes humaine et compréhensible au vu des enjeu mais inacceptable du point de vue purement scientifique.

Mais voilà, le vrai problème n'est pas la science ou la critique de la science. Le vrai souci ne date pas d'aujourd'hui. C'est la science qui gêne en prenant tout le soin nécessaire à établir des certitudes vraiment confirmées pour avancer et c'est aussi la science sans conscience. Quel que soit le côté où on se place d'ailleurs ! Sincèrement, c'est ce que je pense, même si tout le monde est obligé de choisir son camp en France et dans bien d'autres pays du monde.

Cela a toujours été comme cela, il faut achever la bête comme le voulais Grothendieck... Mais bon je suis un peu désabuser sûrement bounce
Il est intéressant de voir la science dans le prisme du capitalisme: fabrication de nouveaux produit pour la consommation, point. Et après s'il y a des intellectuelles qui se viennent greffer à cela, ok. Rolling Eyes

Il faut vraiment repenser la science oui.

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Message par Invité Mer 23 Déc 2020 - 2:12

Je pense qu'il y a eu des abus, c'est peu de le dire. Je ne pense pas que l'application scientifique soit un problème, même depuis la bombe atomique. Mais c'est sûr qu'il n'y a que ça maintenant, l'application, ce que ça rapporte, combien ça coûte, ...

Tu vois qu'à ce rythme là, pas étonnant que ceux qui font la science d'aujourd'hui n'ont souvent pas le bagage officiel et encore moins la fibre.

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Message par Topsy Turvy Dim 17 Jan 2021 - 12:35

Bronner toujours...

https://www.conspiracywatch.info/gerald-bronner-la-pandemie-a-agi-comme-un-incubateur-de-credulite.html
Gérald Bronner : « la pandémie a agi comme un incubateur de crédulité »
Publié par Gérald Bronner | 14 janvier 2021 | Actualité, Bonnes feuilles, Publication

Gérald Bronner publie ce mois-ci Apocalypse cognitive, aux Presses universitaires de France. Conspiracy Watch en publie les bonnes feuilles en exclusivité.
[...]
ces antennes [5G] transmettraient (on ne sait de quelle manière) le virus ou affaibliraient le système immunitaire des riverains. D’autres théories affirment que le virus n’a jamais existé et ne fut inventé médiatiquement que pour cacher les dégâts sanitaires provoqués par ces antennes ! D’autres affirment même que les applaudissements en l’honneur des soignants n’ont été organisés par le gouvernement que pour couvrir le son des tests réalisés sur ces antennes. Toute cette imagination paranoïde s’est développée en quelques semaines à peine.
[...]
Pendant ce temps, des dizaines de milliers de personnes adhéraient à des groupes de lutte contre la 5G, à tel point que Facebook a décidé de fermer des sites et YouTube, de diminuer leur visibilité. Comme l’ont compris, mais un peu tard, ces opérateurs du Net, la vérité ne se défend pas toute seule, elle a besoin d’aide de temps en temps.

Ce qui a frappé les observateurs, c’est la rapidité avec laquelle une théorie aussi absurde s’est diffusée. Sans doute le confinement a-t-il joué un rôle dans la mesure où, plus que jamais, les individus se sont servis d’Internet et des réseaux sociaux pour tenter de s’informer.

À l’origine de cette théorie étrange liant 5G et coronavirus, on retrouve la vidéo de Thomas Cowan, promoteur de l’anthroposophie, une secte fondée par l’occultiste autrichien Rudolf Steiner au début du XXe siècle et influente notamment sur les questions d’éducation et d’agriculture.

Selon Steiner, les virus n’existent pas vraiment, ils ne sont que l’expression de nos défenses immunitaires qui réagissent contre une agression, des sortes de débris que notre organisme cherche à excréter. Ils sont des effets, donc, et en aucun cas des causes des épidémies.

Sornettes ? En effet, mais il demeure que Thomas Cowan, qui fut vice-président de l’Association des médecins pour la médecine anthroposophique, y croit dur comme fer. C’est ce qu’il explique dans une vidéo mise en ligne en mars 2020 et qui est devenue virale. Pour lui, les épidémies correspondent à des « sauts quantiques dans l’électrification de la Terre ». À la grippe de Hong Kong, correspondrait le lancement des satellites. Quant à la Covid-19, elle serait donc l’effet du déploiement de la 5G sur terre.
[...]
Ce type d’erreurs systématiques assure à la crédulité un empire que ne laissaient pas supposer les progrès de la connaissance et la disponibilité de l’information. C’est parce qu’il existe dans notre cerveau des dispositions qui nous font prendre des vessies pour des lanternes que la vérité ne peut se défendre toute seule. La crédulité correspond à une baisse de la vigilance épistémique. Elle peut nous saisir à chaque instant car elle possède des atours qui dissimulent ses mécanismes trompeurs. Les mettre à nu, ce n’est pas s’assurer de convaincre le crédule de faire machine arrière, mais lui donner la possibilité de prendre conscience de la fragilité du raisonnement qu’il vient de défendre.

[...] certains ont été saisis par ces corrélations visuelles et se sont dit : « Ce ne peut être une coïncidence. » En cela, ils avaient raison. Ce n’était pas une coïncidence car les deux faits (implantation 5G et épidémies) sont liés dans l’ombre par une troisième variable : la densité humaine, mais l’esprit qui cherche parfois mal et trop vite peut se précipiter pour lier les deux premières variables si on lui fournit un récit le lui proposant. C’est exactement à cela que travaille la crédulité : proposer une éditorialisation du monde permettant de relier des faits par des récits favorisant les pentes intuitives et parfois douteuses de notre esprit. Et c’est pourquoi la crédulité peut prendre de vitesse la rationalité. Elle peut le faire dans notre esprit. Elle le fait souvent sur le marché cognitif.

C’est cette réalité que synthétise la loi de Brandolini – du nom d’un programmeur italien qui la formula élégamment lors d’une conférence en 2013 : « La quantité d’énergie nécessaire à réfuter des idioties est supérieure à celle qu’il faut pour les produire. » On la nomme aussi principe d’asymétrie du bullshit. En d’autres termes, la crédulité possède un avantage concurrentiel sur le marché cognitif dérégulé car rétablir la vérité est souvent plus coûteux que de la travestir. D’autres glorieux prédécesseurs ont pressenti que le vrai ne l’emportait pas naturellement, au moins à court terme, sur le faux. Ainsi Alexis de Tocqueville soulignait-il qu’« une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu’une idée vraie, mais complexe » (1992, p. 185).

[…] C’est par l’entremise des humains que le faux contamine notre monde. Les fausses informations vont six fois plus vite et sont plus partagées et repartagées que les vraies informations. La crédulité a donc un avantage concurrentiel important sur le marché cognitif dérégulé parce que, nous l’avons vu, elle propose une éditorialisation du monde qui tend la main aux mécanismes les plus intuitifs de notre esprit : les stéréotypes culturels, les dizaines de biais cognitifs identifiés à ce jour par la science, l’effet de surprise et de dévoilement que proposent souvent ces produits intellectuels frelatés et, d’une façon générale, toutes les limites qui pèsent sur notre rationalité. Toutes ces variables confèrent à la crédulité un pouvoir d’attraction de notre attention et conspirent pour donner tort à Thomas Jefferson. Elles le font d’autant plus facilement que le marché cognitif est saturé d’informations. Or, lorsqu’un esprit est distrait et qu’il doit décider rapidement, il a statistiquement tendance à endosser des croyances fausses.
[...]
Gagner la bataille de l’attention

Une telle situation est évidemment préoccupante à plus d’un titre. La diffusion de ce genre de discours est d’abord inquiétante parce qu’ils entretiennent des rapports avérés avec l’extrémisme politique ou religieux. Ensuite, ils peuvent être objectivement meurtriers, comme en Iran où l’idée que l’alcool était un remède secret contre la Covid-19 a conduit des centaines de personnes à boire du méthanol et à en mourir.

D’une façon générale, un peu partout, la démocratie des crédules paraît avoir tissé sa toile et même, parfois, mis à la tête de puissants États certains de ses représentants les plus exotiques. L’un des événements les plus déconcertants de l’année 2016 aura été l’élection de Donald Trump. Comment le pays doté de la Constitution démocratique la plus ancienne du monde a-t-il pu élire un individu tenant des propos conspirationnistes, établissant des liens imaginaires entre vaccin et autisme, et proférant mensonge sur mensonge – le Washington Post a en a dénombré plus de 15 000 après mille jours de présidence ? S’il y a une certitude qu’a faite sienne Donald Trump, c’est qu’avant de remporter la bataille de la conviction, il faut gagner celle de l’attention. Il n’était pas le favori des sondages en 2016 mais il était celui des réseaux sociaux. Lors de la campagne, il a dominé les échanges sur Facebook de façon écrasante : ses déclarations ont suscité douze fois plus d’intérêt que celles d’Hillary Clinton dans les États républicains et deux fois plus dans les États démocrates.

Toute cette attention n’était pas une acclamation mais elle a permis de rendre virales les propositions de Trump et de faire que son offre politique rencontre plus facilement une demande, aussi difficile serait-elle à atteindre. Les exemples similaires se sont multipliés un peu partout – au Brésil, en Italie –, dessinant toujours le même périmètre idéologique : trahison du peuple, doute sur les vaccins, climato-scepticisme, rhétorique appelant au bon sens, et bien souvent complotisme.
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Message par Topsy Turvy Dim 17 Jan 2021 - 17:13

Contre le complotisme : prévenir plutôt que guérir
Publié par La Rédaction | 14 novembre 2020 | Analyse & décryptage, Complotologie

La revue Nature a publié il y a quelques jours un article d’Aleksandra Cichocka, directrice du département de psychologie politique à l’Université du Kent à Canterbury. Conspiracy Watch en propose ici une traduction.

Le complotisme peut décourager la participation politique, saper toute action en faveur de la protection de l’environnement et inciter à la violence. Le fait d’appartenir, sur Internet, à des groupes complotistes tels que QAnon, peut contribuer à l’extrémisme violent selon une étude parue cette année. Enfin, l’adhésion aux théories du complot est corrélée à un moindre respect des mesures de santé publique. C’est pourquoi l’OMS a solennellement appelé les pays à juguler la désinformation en matière de santé.

[...] Corriger des croyances déjà profondément enracinées est très difficile.

Il vaut donc mieux empêcher les mensonges de prendre racine que d’essayer de les éliminer a posteriori. Au-delà de la question des contenus eux-mêmes, des plateformes qui les diffusent et des algorithmes qui facilitent cette diffusion, cela implique d’examiner ce qui favorise la vulnérabilité du public à ces thèses.

[…] Les convictions idéologiques se forgent au point de rencontre entre des signaux émanant du monde politico-médiatique du haut vers le bas et l’expression de besoins psychologiques du bas vers le haut. Des centaines d’études ont appliqué ce modèle aux croyances complotistes. Il apparaît que trois grands besoins psychologiques sous-tendent ces croyances complotistes :

- celui de comprendre le monde ;
- celui de se sentir en sécurité et d’appartenir à un groupe ;
- enfin, celui de se sentir bien dans sa peau et parmi ses pairs.


Les personnes qui sont sur la défensive sont plus susceptibles que les autres d’adhérer à des théories du complot, peut-être pour reporter sur autrui des reproches qu’on pourrait leur faire. Les sentiments d’impuissance, d’anxiété, d’isolement et d’aliénation, sont également corrélés au conspirationnisme : ceux qui ont le sentiment de ne compter pour rien dans le système politique ont tendance à supposer que tout le système est en proie à des influences néfastes.
[...]
on commence à étudier l’évolution sur le temps long de la vulnérabilité au complotisme, c’est-à-dire au regard des grands événements politiques. Une analyse du courrier des lecteurs adressé aux rédactions du New York Times et du Chicago Tribune entre 1890 et 2010 fait apparaître des pics de corrélations entre le complotisme et des séquences historiques fortes, comme au début des années 1950, après la Seconde Guerre mondiale (voir J. E. Uscinski & J. M. Parent, American Conspiracy Theories, Oxford University Press, 2014 ; non traduit). Pourtant, des recherches de terrain longitudinales demeurent encore trop rares. Multiplier les études sur les réponses psychologiques à la pandémie pourrait fournir des informations précieuses pour guider les interventions.

En attendant, il ne faut pas abandonner d’autres méthodes pour corriger la désinformation et enrayer sa propagation. Le debunking est extrêmement difficile mais peut fonctionner. Les debunkers ne peuvent pas se contenter d’étiqueter les fausses informations comme « intox », ils doivent expliquer précisément en quoi elles sont fausses ou mensongères, et quelles stratégies ont été utilisées pour tromper le public.

Le « pre-bunking » est encore plus efficace. Agissant comme une sorte de vaccin contre la désinformation, cette technique consiste à avertir les gens qu’ils risquent d’être confrontés à des fake news sur tel ou tel sujet. Des jeux en ligne tels que Bad News et Go Viral ! montrent semble-t-il efficacement comment les fausses nouvelles se propagent. Inciter les gens à davantage tenir compte de l’exactitude d’une information réduit leur tendance à partager des fausses informations.
[...]
La Nouvelle-Zélande a géré la crise pandémique mieux que bien d’autres pays. La Premier ministre Jacinda Ardern a mis l’accent sur la solidarité et la transparence dans le processus de décision politique. Ce faisant, elle a offert à tous un but commun. Malgré une augmentation de la détresse pendant le confinement, les Néo-Zélandais n’ont pas spécialement versé dans le complotisme et leur confiance dans la science en est sortie renforcée. C’est une approche qui mérite d’être étendue au niveau mondial.


Source : Aleksandra Cichocka, “To counter conspiracy theories, boost well-being“, Nature, 587, 177 (2020) ; remerciements à P. M. pour le travail de traduction.

https://www.conspiracywatch.info/contre-le-complotisme-prevenir-plutot-que-guerir.html

Article Nature original :
https://www.nature.com/articles/d41586-020-03130-6 ou https://doi.org/10.1038/d41586-020-03130-6
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Message par Topsy Turvy Dim 31 Jan 2021 - 20:05

La fabrique du mensonge: les fake news au pouvoir

Comment naissent et se propagent les fake news ? Qui en sont les instigateurs ? Comment ont contre-attaqué ceux qui en ont été la cible ? La fabrique du mensonge décortique les infox à travers des exemples marquants de l'actualité : Brexit, vaccins, Présidentielles française et américaine... Les fausses informations se propagent autant sur les sites les plus obscurs que sur les réseaux sociaux les plus en vue. Les motivations de ceux qui les fabriquent sont multiples : influencer l'opinion, changer le cours d'une élection ou tout simplement gagner de l'argent...
https://www.lumni.fr/programme/la-fabrique-du-mensonge
Série documentaire initiée par Félix Suffert-Lopez et produite par Félix Suffert-Lopez (Together media) et Jacques Aragones (TV presse), avec la participation de France Télévisions.
Auteurs : Félix Suffert-Lopez, Arnaud Lievin, Elsa Guiol.
Réalisateurs : Arnaud Lievin, Elsa Guiol.


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Message par Topsy Turvy Mer 10 Fév 2021 - 12:03

https://www.bbc.com/future/article/20210209-the-greatest-security-threat-of-the-post-truth-age
Trad rapide a écrit:La plus grande menace pour la sécurité à l'ère de la post-vérité*
By Elizabeth Seger
10th February 2021

[...] Fausses informations sur les vaccins et les masques, remèdes inefficaces et rumeurs non fondées sur les origines de Covid-19 ont rendu extrêmement difficile la coordination du comportement général.

Cette réponse fragmentée à un événement mondial majeur témoigne d'une tendance inquiétante qui est de mauvais augure pour d'autres crises auxquelles nous pourrions être confrontés au 21e siècle, des futures pandémies aux changements climatiques. À l'ère de la post-vérité, il devient de plus en plus difficile de s'assurer que tout le monde est bien informé. En d'autres termes, même s'il était clair comment sauver le monde, un écosystème d'information dégradé et peu fiable pourrait empêcher le sauvetage.

Dans un récent rapport publié par l'Institut britannique Alan Turing, mes collègues et moi soutenons que ce changement n'est rien de moins qu'une menace pour la sécurité mondiale elle-même. Les termes «sécurité nationale» ou «cybersécurité» seront familiers. Mais nous soutenons qu'une plus grande attention devrait être accordée à la «sécurité épistémique» - parce que sans elle, nos sociétés perdront la capacité de répondre aux risques les plus graves auxquels nous serons confrontés à l'avenir.

Si la sécurité à domicile consiste à s'assurer que nos biens sont en sécurité, la sécurité financière consiste à protéger notre argent, la sécurité nationale consiste à protéger notre pays, alors la sécurité épistémique consiste à protéger nos connaissances.

Episteme est un terme philosophique grec, signifiant "savoir". La sécurité épistémique implique donc de s'assurer que nous savons effectivement ce que nous savons, que nous pouvons identifier les affirmations qui ne sont pas étayées ou qui ne sont pas vraies, et que nos systèmes d'information sont robustes aux «menaces épistémiques» telles que les fausses nouvelles.


Dans notre rapport, nous explorons les contre-mesures potentielles et les domaines de recherche susceptibles de contribuer à préserver la sécurité épistémique dans les sociétés démocratiques. Mais dans cet article, examinons quatre tendances clés qui ont exacerbé le problème et rendu de plus en plus difficile pour les sociétés de répondre aux défis et crises urgents:

1. Rareté de l'attention
[...]
L'abondance d'informations et les limitations de l'attention créent une «économie de l'attention» féroce dans laquelle les gouvernements, les journalistes, les groupes d'intérêt et autres doivent se disputer les globes oculaires. Malheureusement, certaines des stratégies les plus efficaces pour attirer l'attention font appel aux émotions des gens et aux croyances existantes, et ces sources sont par ailleurs ambivalentes sur la vérité.

2. Bulles-filtres et rationalité limitée

Une conséquence particulièrement inquiétante de l'économie de l'attention est la formation de bulles filtrantes, où les gens sont principalement exposés à leurs propres croyances préétablies et les opinions opposées sont filtrées.

Lorsqu'ils sont confrontés à une surcharge d'informations, les gens préfèrent naturellement accorder plus d'attention aux individus partageant les mêmes idées dans leurs propres communautés qu'aux étrangers non familiers. En utilisant les plateformes de médias sociaux, il est plus facile que jamais de former et de rejoindre des communautés unifiées par des croyances et des valeurs partagées.

La conséquence épistémique des bulles filtrantes est appelée «rationalité limitée». Si l’accès à l’information est la base d’un bon raisonnement et d’une bonne prise de décision, limiter l’accès à des informations potentiellement pertinentes en s’enracinant dans des bulles de filtre limitera à son tour sa capacité à bien raisonner.

3. Adversaires et maladroits

Il est plus facile que jamais de diffuser et d'accéder aux informations. L'inconvénient est que ces mêmes technologies permettent également aux gens de diffuser plus facilement, intentionnellement ou accidentellement, des informations fausses ou trompeuses.

Les acteurs (individus, organisations ou États) qui manipulent intentionnellement des informations pour induire en erreur ou tromper les destinataires d'informations afin de les conduire à de fausses croyances sont appelés «adversaires». Les adversaires lancent des «attaques contradictoires» pour inciter les gens à agir sur la base d'informations trompeuses ou fausses. Par exemple, une campagne politique peut utiliser la technologie vidéo deepfake pour fabriquer des images incriminantes d'autres candidats politiques afin de manipuler les résultats des élections en leur propre faveur.

D'un autre côté, les acteurs qui répandent des croyances fausses ou mal étayées par des moyens bien intentionnés ou accidentels sont appelés des «maladroits». Par exemple, un chercheur en vaccins méfiant face aux effets secondaires et méfiant à l'égard de l'autorité médicale pourrait faire un commentaire bien intentionné mais légèrement alarmiste lors d'une interview, qui pourrait ensuite être repris et diffusé sur les réseaux sociaux, déclenchant une vaste campagne anti-vaccination.

4. Érosion de la confiance

Les humains ont développé des techniques naturelles pour décider quand faire confiance aux autres. Par exemple, nous sommes plus susceptibles de faire confiance à quelqu'un s'il est cru par un grand nombre de personnes, et nous sommes encore plus disposés à croire une personne qui est membre de sa propre communauté - un signe qu'elle a des valeurs et des intérêts similaires à notre posséder. Nous utilisons également le langage corporel, l'intonation vocale et les modèles de discours pour juger de l'honnêteté. Ces stratégies sont faillibles, mais en général, elles ont bien servi les humains.

Cependant, les technologies de l'information modernes peuvent saper ces astuces. Par exemple, l'émergence de bulles de filtre peut rendre les opinions minoritaires beaucoup plus visibles et semblent être beaucoup plus largement reconnues qu'elles ne le sont en réalité. Alors que certaines perspectives minoritaires devraient être rendues plus visibles, il y a un problème lorsque des discours préjudiciables et extrémistes apparaissent beaucoup plus courants qu'ils ne le sont en réalité.

Certaines technologies détournent également notre tendance subconsciente à rechercher des signes d'honnêteté et de manque de sincérité dans les schémas vocaux et le langage corporel. Les discours générés artificiellement ou les vidéos deepfake ne sont pas en proie aux petites tiques qui nous informent quand quelqu'un mensonge.

Qu'est-ce-que tout cela veut dire?

Pour ceux qui sont prêts à faire des efforts, un régime médiatique riche et équilibré est plus accessible que jamais. Cependant, être bien informé est souvent un privilège de temps et de ressources que la plupart des gens ne peuvent pas facilement se permettre.

Ainsi, lorsqu'il s'agit de relever des défis complexes tels que Covid-19 - défis qui nécessitent une prise de décision en temps opportun et la coordination d'une action collective à grande échelle - il est important de se rappeler que des conseils de santé publique judicieux et des vaccins sûrs ne suffisent pas. Les gens doivent également croire aux solutions et à ceux qui les proposent.

Dans notre rapport, nous explorons certaines des conséquences possibles si nous n'agissons pas. Un des pires scénarios est celui que nous avons appelé "babillage épistémique". Dans cet avenir, la capacité de la population générale à faire la différence entre la vérité et la fiction est entièrement perdue. Bien que l'information soit facilement accessible, les gens ne peuvent pas dire si tout ce qu'ils voient, lisent ou entendent est fiable ou non. Ainsi, lorsque la prochaine pandémie survient, la coopération dans toute la société devient impossible. C'est une idée effrayante - mais Covid-19 a montré que nous en sommes plus proches que nous n'aurions pu le penser.

*J'ai écrit la définition suivante un peu plus haut dans un "résumé" d'une vidéo :
La post-vérité désigne une situation dans laquelle la réalité des faits objectifs et la véracité des propos sont secondaires, ont moins d’influence sur la formation d’opinion, que l’appel aux émotions et aux croyances personnelles.

BBC FUTURE | WISE WORDS | COVID-19


Lien vers le rapport mentionné :
The Alan Turing Institute | Defence and Security Programme
Tackling threats to informed decision-making in democratic societies
Promoting epistemic security in a technologically-advanced world

https://www.turing.ac.uk/sites/default/files/2020-10/epistemic-security-report_final.pdf
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Message par Topsy Turvy Mar 16 Fév 2021 - 20:49

La fabrique de l'ignorance

Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir... la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l'information.  
Pourquoi a-t-il fallu des décennies pour admettre officiellement que le tabac était dangereux pour la santé ? Comment expliquer qu'une part importante de la population croie toujours que les activités humaines sont sans conséquence sur le changement climatique ? Les pesticides néonicotinoïdes sont-ils vraiment responsables de la surmortalité des abeilles ? Pourquoi la reconnaissance du bisphénol A comme perturbateur endocrinien n'a-t-elle motivé que de timides interdictions ? Au travers de ces "cas d'école" qui, des laboratoires aux réseaux sociaux, résultent tous de batailles planifiées à coups de millions de dollars et d’euros, cette enquête à cheval entre l'Europe et les États-Unis dévoile les contours d'une offensive méconnue, pourtant lancée dès les années 1950, quand la recherche révèle que le tabac constitue un facteur de cancer et d'accidents cardiovasculaires. Pour contrer une vérité dérangeante, car susceptible d'entraîner une réglementation accrue au prix de lourdes pertes financières, l'industrie imagine alors en secret une forme particulière de désinformation, qui se généralise aujourd'hui : susciter, en finançant, entre autres, abondamment des études scientifiques concurrentes, un épais nuage de doute qui alimente les controverses et égare les opinions publiques.

Agnotologie
Cette instrumentalisation de la science à des fins mensongères a généré une nouvelle discipline de la recherche : l'agnotologie, littéralement, science de la "production d'ignorance". Outre quelques-uns de ses représentants reconnus, dont l'historienne américaine des sciences Naomi Oreskes, cette investigation donne la parole à des acteurs de premier plan du combat entre "bonne" et "mauvaise" science, dont les passionnants "découvreurs" des méfaits du bisphénol A. Elle expose ainsi les mécanismes cachés qui contribuent à retarder, parfois de plusieurs décennies, des décisions vitales, comme le trucage des protocoles, voire la fabrication ad hoc de rats transgéniques pour garantir les résultats souhaités. Elle explique enfin, au plus près de la recherche, pourquoi nos sociétés dites "de l'information" s'accommodent si bien de l'inertie collective qui, dans le doute, favorise le business as usual et la consommation sans frein.

Réalisation :
Franck Cuvelier
Pascal Vasselin
Pays : France
Année : 2020

97 min
Disponible du 16/02/2021 au 23/04/2021
https://www.arte.tv/fr/videos/091148-000-A/la-fabrique-de-l-ignorance/


Dernière édition par Topsy Turvy le Ven 19 Fév 2021 - 10:48, édité 1 fois
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Message par Topsy Turvy Mer 17 Fév 2021 - 12:03

Trop US et anti-Poutine mais ça rejoint le souci d'un message plus haut
(la plus grande menace pour la sécurité à l'ère de la post-vérité) :

Hotez PJ (2021) Anti-science kills: From Soviet embrace of pseudoscience to accelerated attacks on US biomedicine. PLoS Biol 19(1): e3001068. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3001068

Trad rapide a écrit:L'anti-science tue: de l'adoption soviétique de la pseudoscience aux attaques accélérées contre la biomédecine américaine

Résumé
Les États-Unis ont été témoins d'une politisation sans précédent de la science biomédicale à partir de 2015 qui a explosé en un empire anti-scientifique complexe et multimodal fonctionnant à travers les médias de masse, les élections politiques, la législation et même les systèmes de santé. Les activités anti-scientifiques imprègnent désormais la vie quotidienne de nombreux Américains et menacent d'infecter d'autres parties du monde. Nous pouvons attribuer à l'anti-science la mort de dizaines de milliers d'Américains du COVID-19, de la rougeole et d'autres maladies évitables par la vaccination. L'accélération des activités anti-scientifiques exige non seulement de nouvelles réponses et approches, mais aussi une coordination internationale. Les vaccins et autres progrès biomédicaux ne seront pas suffisants pour arrêter le COVID-19 ou de futures maladies potentiellement catastrophiques, à moins que nous ne combattions simultanément l'agression anti-scientifique.

Encadré 1. Leçons tirées d'un sombre chapitre de l'histoire

L’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’Union soviétique, la Grande Purge ou la Grande Terreur (Большой террор), a vu l’emprisonnement, l’exécution et la persécution généralisés de millions de personnes considérées comme des ennemis du gouvernement de Joseph Staline. Il a commencé après l'assassinat de Sergueï Kirov en 1934, un dirigeant soviétique et révolutionnaire, avant de s'arrêter en 1938, bien que des éléments importants de la purge soient restés tout au long des années 1940. L'intelligentsia était une cible de la Grande Purge, de même que des domaines entiers de la science, y compris l'astrophysique, qui a finalement été considérée comme une «plate-forme politique» allant à l'encontre du marxisme [6]. Un autre était le domaine de la génétique mendélienne, alors dirigé en URSS par Nikolai Vavilov dans son rôle de chef de l'Académie des sciences agricoles de l'Union Lénine, la branche scientifique du Commissariat à l'agriculture. Vavilov était un botaniste et un pionnier scientifique dans l'utilisation d'approches génétiques pour améliorer les cultures céréalières pour l'URSS [6–8]. Finalement, Vavilov a été attaqué par Trofim Lysenko, un paysan sans doctorat qui a popularisé et revendiqué le concept de «vernalisation» [6]. Lyssenko et ses collègues ont proposé d'humidifier et de refroidir le blé d'hiver et de le laisser germer afin de détecter ces conditions à temps pour le printemps où il serait censé fleurir [6]. Par la vernalisation - qui ressemblait quelque peu aux théories évolutionnistes lamarckiennes en prétendant que les traits acquis pouvaient être hérités - Lyssenko aspirait à adapter le blé au dur climat russe. En guise de preuve de concept, il a demandé à son père de faire tremper son blé d'hiver dans l'eau avant de l'enterrer dans un banc de neige pour le garder au froid avant la plantation de printemps [6].

Initialement, Vavilov a pris un rôle de mentor pour Lyssenko, vantant même ses réalisations au sixième Congrès international de génétique tenu à l'Université Cornell à Ithaca, New York, à l'été 1932 [8]. Voir, par exemple, l’éloge de Vavilov à Lyssenko dans un «flash» d’information spécial, comme l’appelait R. C. Cook, rédacteur en chef du Journal of Heredity dans les années 1940 [8]:

La remarquable découverte récemment faite par T. D. Lysenko d'Odessa ouvre d'énormes nouvelles possibilités aux phytogénéticiens et aux phytogénéticiens de maîtriser les variations individuelles. L'essence de ces méthodes, qui sont spécifiques à différentes plantes et à différents groupes de variétés, consiste en l'action sur les graines de combinaisons déterminées d'obscurité (photo-périodisme), de température et d'humidité. Cette découverte nous permet d'utiliser dans notre climat pour la sélection et le travail génétique des variétés tropicales et subtropicales ... Cela crée la possibilité d'élargir le champ de la sélection. . . dans une mesure sans précédent, permettant le croisement de variétés nécessitant des périodes de végétation entièrement différentes.

La technologie de vernalisation de Lysenko permettrait théoriquement, affirme Simon Ings dans son livre, Staline et les scientifiques, «de cultiver des poires alligator et des bananes à New York et des citrons en Nouvelle-Angleterre» [6]. Mis à part ses prétentions extraordinaires, la vernalisation était considérée comme une forme de science soviétique locale et une source de fierté nationale. En revanche, Lyssenko a réussi à convaincre Staline que la génétique était une science maléfique, tout comme la relativité. L’opportunisme politique est devenu la justification de la promotion de la pseudoscience, même si cela signifiait que des millions de paysans ruraux mourraient de faim en URSS lorsque les cultures résistantes au froid de Lysenko ne se sont pas matérialisées. Finalement, Lysenko devint président de l'Académie Lénine des sciences agricoles en 1939, tandis que Vavilov fut arrêté en 1940 et raflé avec d'autres intellectuels, dont le fondateur de l'Institut Marx-Lénine de la littérature mondiale. Il a été interrogé et envoyé dans une prison soviétique à Saratov où il a péri, peut-être de faim en janvier 1943, malgré les appels répétés de dirigeants internationaux, dont le Premier ministre britannique, Winston Churchill.

Vavilov a reçu une grâce posthume de Nikita Khrouchtchev pendant les années 1950, et en 2008, un livre sur sa vie, Le meurtre de Nikolai Vavilov: L'histoire de la persécution par Staline d'un des grands scientifiques du vingtième siècle a été publié en anglais [9] . Il reste une grande ironie que Vavilov ait consacré sa carrière scientifique à la cause humanitaire de nourrir la population de l'Union soviétique pour ne mourir de faim.

Après la mort de Staline en 1953, l'URSS a commencé à se rouvrir à la science internationale, inaugurant une nouvelle ère dans le développement de vaccins. Tout au long des années 1950, les États-Unis et l'Union soviétique ont souffert de graves épidémies de polio, ce qui a poussé les 2 pays à s'engager dans une collaboration scientifique sans précédent [10]. Le Dr Albert Sabin a envoyé ses souches de polio en URSS où elles ont été fabriquées à grande échelle pour produire un vaccin trivalent. Pendant le «dégel de Khrouchtchev», il a été testé sur des dizaines de millions de citoyens soviétiques et s'est révélé à la fois sûr et efficace pour prévenir la polio. Une décennie plus tard, les États-Unis et l'URSS ont collaboré pour améliorer un vaccin conduisant à l'éradication de la variole [10]. Néanmoins, l’oppression par l’État des scientifiques soviétiques a continué et Krouchtchev a soutenu le travail de Lysenko. De plus, le physicien et père de la bombe à hydrogène soviétique, Andrei Sakharov, a remporté le prix Nobel en 1975 en faveur des droits de l'homme, mais a ensuite été arrêté et exilé à Gorki [11]. Le mathématicien et champion d'échecs, Natan Sharansky, a été arrêté pour trahison en 1977 et maintenu à l'isolement avant d'être libéré par un échange de prisonniers, puis a émigré en Israël en 1980. Le physicien américain Robert Oppenheimer a également enduré la persécution pendant la peur rouge en les années 1950, bien qu'à une moindre échelle, après avoir vu son habilitation de sécurité nationale révoquée.
[...]
Au-delà de la promotion d'informations précises sur les vaccins et la prévention du COVID-19, nous devons également envisager des mesures pour démanteler l'accélération de la désinformation. En d'autres termes, se fier exclusivement à une mise au point ou à un renforcement des messages pro-vaccin ou pro-science peut ne plus suffire. Nos messages sont trop souvent des messages dans des bouteilles flottant dans un océan de désinformation. Nous devons nous attaquer à l'océan. Nous devons reconnaître la nécessité potentielle de confronter avec assurance l'anti-science, même si cela dépasse les limites habituelles de la biomédecine ou la zone de confort des scientifiques. Cela peut inclure une volonté de démanteler et de supprimer le contenu et les organisations anti-scientifiques des médias sociaux et des sites de commerce électronique.

Aux États-Unis, la déconstruction de l'anti-science nécessiterait la formation d'un groupe de travail gouvernemental interinstitutions, qui pourrait inclure des représentants du principal ministère américain de la Santé et des Services sociaux (par exemple, CDC, FDA ou US National Institutes of Health (NIH)), mais également les ministères de la Justice, de l'État, du Commerce et de la Sécurité intérieure. Le groupe de travail interinstitutions pourrait également recommander une initiative globale de lutte contre l'anti-science en mettant en œuvre des programmes pertinents du NIH américain ou de la National Science Foundation (NSF). Cela pourrait inclure un programme de formation doctorale et postdoctorale pour l'engagement scientifique et la communication qui n'est pas actuellement en place dans la plupart des universités de recherche américaines [21]. Potentiellement, ces efforts pourraient inclure la lutte contre le créationnisme ou d'autres formes de pseudoscience à mesure qu'ils deviennent de plus en plus intégrés (et identifiés comme de la vraie science) aux États-Unis. À cet égard, plusieurs efforts sont déployés pour introduire une législation sur ce front dans plusieurs États [31]

À l'échelle mondiale, par le biais de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) 2020, l'OMS et d'autres agences des Nations Unies ont lancé des plans pour lutter contre une «infodémie» croissante en diffusant des informations scientifiques précises et fondées sur des preuves, et en luttant activement contre l'empire de la désinformation «tout en respectant la liberté d'expression »[32]. Cependant, les détails de ces efforts et la mesure dans laquelle les agences des Nations Unies sont disposées à mener ce combat restent inconnus. D'autres organismes internationaux pourraient offrir une assistance, notamment le programme Science au service de la paix et de la sécurité de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) [33].

On ne sait toujours pas si les agences des Nations Unies ou l'OTAN disposent de ressources suffisantes pour mettre en œuvre une contre-attaque efficace contre la désinformation anti-scientifique. Par exemple, lutter pleinement contre l'anti-science peut exiger des mesures de grande envergure qui incluent la prise en charge d'organisations plus grandes et mieux dotées de ressources. Ironiquement, ils incluent les géants de la technologie comme sources omniprésentes de désinformation anti-scientifique, en particulier en ce qui concerne les vaccins [34].
Même les grands conglomérats de communication, tels que News Corp et son organisation sœur, ont été critiqués pour avoir promu la désinformation COVID-19 de la Maison Blanche pendant la campagne présidentielle américaine de 2020 [35,36]. James Murdoch, qui a démissionné du conseil d'administration de News Corp en raison de différences éditoriales, a critiqué de telles actions [35].
[...]
Au-delà des agences onusiennes, les dirigeants des pays du G20 devront également étendre les contre-mesures ciblant l'anti-science au niveau international. Une réalité est que les budgets globaux de nos principales organisations des Nations Unies à base scientifique sont pâles par rapport aux entreprises à but lucratif mentionnées ci-dessus.

Malgré ces écarts financiers si vastes, nous devons commencer à coordonner une alliance d'organisations scientifiques engagées pour lutter contre l'empire anti-scientifique.
[...]

[Je dois dire que ça me rassure que la modération ne laisse plus dire n'importe quoi à n'importe qui sur zc. Selon moi, on en était pratiquement arrivé à ce qu'il fallait à la fois un non respect de la charte ET un signalement pour oser espérer (et encore) voir un message modéré. Je dis merci à la modération et en particulier aux nouveaux modérateurs. J'apprécie l'évolution, vraiment.]

Au sujet de l'encadré historique, voir par exemple le docu Arte Le savant, l'imposteur et Staline.

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Message par Topsy Turvy Mer 17 Fév 2021 - 15:26

Agnotologie

Étymologie
(début XXIe siècle) Francisation de l’anglais agnotology, créé par l'historien des sciences américain Robert N. Proctor en 1995 dans son livre Cancer Wars: How Politics Shapes What we Know and Don't Know About Cancer [1], à partir du grec ancien ἀγνωσία, agnôsia (« ignorance ») et λογία, logía (« étude »). Le mot ne semble apparaître en français que beaucoup plus tard, vers 2012.

Nom commun
Étude de la production et du maintien de l’ignorance.

De telles affaires deviennent si banales et prévisibles qu’elles ont suscité la naissance, outre-Atlantique, d’une nouvelle discipline : l’agnotologie. Sorte d’anti-épistémologie, elle consiste à étudier la manière dont la société met en œuvre de puissants mécanismes d’oblitération du savoir. — (« La santé publique au risque de l'agnotologie », Le Monde, 29 octobre 2011, page 1)

Une équipe dédiée serait chargée, au sein de la compagnie, de rédiger des articles favorables aux produits de Monsanto qui sont ensuite repris à leur compte par ces scientifiques. Une criante production de désinformation, qui est loin de s’arrêter à la barrière des champs d’OGM. La science qui étudie ce phénomène se nomme l’agnotologie. — (Romain Jeanticou, “La connaissance avance, mais l’ignorance avance plus vite”, telerama.fr, 9 octobre 2017)
https://fr.wiktionary.org/wiki/agnotologie
Agnotology

Agnotology (formerly agnatology) is the study of culturally induced ignorance or doubt, particularly the publication of inaccurate or misleading scientific data. It was coined in 1995 by Robert N. Proctor, a Stanford University professor,[1] and linguist Iain Boal.[2][3][4] The word is based on the Neoclassical Greek word ἄγνωσις, agnōsis, "not knowing" (cf. Attic Greek ἄγνωτος "unknown"[5]), and -λογία, -logia.[6] Proctor cites as a prime example the tobacco industry's advertising campaign to manufacture doubt about the cancerous and other adverse health effects of tobacco use.[6][7] More generally, the term also highlights the condition where more knowledge of a subject leaves one more uncertain than before.
David Dunning of Cornell University warns that "the internet is helping propagate ignorance,... which makes [users] prey for powerful interests wishing to deliberately spread ignorance".[8] Irvin C. Schick refers to unknowledge "to distinguish it from ignorance. He uses the example of "terra incognita" in early maps, noting that "The reconstruction of parts of the globe as uncharted territory is ... the production of unknowledge, the transformation of those parts into potential objects of Western political and economic attention. It is the enabling of colonialism".[9]
Active causes of culturally induced ignorance can include the influence of the media, corporations, and governmental agencies, through secrecy and suppression of information, document destruction, and selective memory.[10] Another example is climate denial, where oil companies paid teams of scientists to downplay the effects of climate change. Passive causes include structural information bubbles, including those created by segregation along racial and class lines, that create differential access to information.
Agnotology also focuses on how and why diverse forms of knowledge do not "come to be", or are ignored or delayed. For example, knowledge about plate tectonics was censored and delayed for at least a decade because some evidence remained classified military information related to undersea warfare.[6]
[...]
Ainigmology
Anthropologist Glenn Stone points out that most of the examples of agnotology (such as work promoting tobacco use) do not actually create a lack of knowledge so much as they create confusion. A more accurate term for such writing would be "ainigmology", from the root ainigma (as in "enigma"); in Greek this refers to riddles or to language that obscures the true meaning of a story.[23]
[...]
An emerging new scientific discipline that has connections to agnotology is cognitronics:
cognitronics
aims (a) at explicating the distortions in the perception of the world caused by the information society and globalization and (b) at coping with these distortions in different fields. Cognitronics is studying and looking for the ways of improving cognitive mechanisms of processing information and developing emotional sphere of the personality - the ways aiming at compensating three mentioned shifts in the systems of values and, as an indirect consequence, for the ways of developing symbolic information processing skills of the learners, linguistic mechanisms, associative and reasoning abilities, broad mental outlook being important preconditions of successful work practically in every sphere of professional activity in information society.[26]
The field of cognitronics appears to be growing as international conferences have centered on the topic. The 2013 conference was held in Slovenia.[27]

See also[edit]
Antiscience – A set of attitudes that reject science and the scientific method as an inherently limited means to reach understanding of reality
Anti-intellectualism – Hostility to and mistrust of education, philosophy, art, literature, and science
Cancer Wars, a six-part documentary that aired on PBS in 1997, based on Robert N. Proctor's 1995 book, Cancer Wars: How Politics Shapes What we Know and Don't Know About Cancer
Cognitive dissonance – Psychological stress resulting from multiple contradictory beliefs, ideas, or values held at the same time, a social psychology theory that may explain the ease of maintaining ignorance (because people are driven to ignore conflicting evidence) and which also provides clues to how to bring about knowledge (perhaps by forcing the learner to reconcile reality with long-held, though inaccurate beliefs; see Socratic method)
Cognitive inertia – The tendency for a particular orientation in how an individual thinks about an issue, belief or strategy to endure or resist change
Confirmation bias – Tendency of people to favor information that confirms their beliefs or values
Creationism – Religious belief that nature originated through supernatural acts of divine creation., systematic denial of scientific biological realities by misrepresenting them in terms of various dogmatic tenets
Denialism – A person's choice to deny reality, as a way to avoid a psychologically uncomfortable truth
Doubt Is Their Product
The Dunning–Kruger effect – Cognitive bias where people with low ability overestimate their skill, a cognitive bias in which unskilled people make poor decisions and reach erroneous conclusions, but their incompetence denies them the metacognitive ability to recognize their mistakes
Fear, uncertainty and doubt (FUD), a disinformation technique using the appeal to fear
Intelligent design – Pseudoscientific argument for the existence of God, a class of creationism that attempts to support assorted topics in biological denialism by misrepresenting them and related junk science as scientific research
Japanese commercial whaling, an attempt at obfuscation of the culpability of commercial whaling by misrepresenting its junk-scientific rationale as scientific research.
Junk science
Merchants of Doubt
Historical negationism – Illegitimate distortion of the historical record
Neo-Luddism
Obscurantism
Sociology of scientific ignorance – Study of ignorance in science, or Ignorance Studies, the study of ignorance as something relevant.
Subvertising – Making spoofs or parodies of corporate and political advertisements
The Republican War on Science
Vaccine controversies, based on assorted junk-scientific strategies to misrepresent life- and health-saving technologies as harmful rather than beneficial.

https://en.wikipedia.org/wiki/Agnotology
Agnotology: The Making and Unmaking of Ignorance
2008, Londa Schiebinger & Robert N. Proctor
Stanford University Press

What don't we know, and why don't we know it? What keeps ignorance alive, or allows it to be used as a political instrument? Agnotology—the study of ignorance—provides a new theoretical perspective to broaden traditional questions about "how we know" to ask: Why don't we know what we don't know? The essays assembled in Agnotology show that ignorance is often more than just an absence of knowledge; it can also be the outcome of cultural and political struggles. Ignorance has a history and a political geography, but there are also things people don't want you to know ("Doubt is our product" is the tobacco industry slogan). Individual chapters treat examples from the realms of global climate change, military secrecy, female orgasm, environmental denialism, Native American paleontology, theoretical archaeology, racial ignorance, and more. The goal of this volume is to better understand how and why various forms of knowing do not come to be, or have disappeared, or have become invisible.
https://history.stanford.edu/publications/agnotology-making-and-unmaking-ignorance
Le bouquin de 312 pages en version numérisée ici :
https://wp.unil.ch/serendip/files/2018/10/Agnotology-Ch-1-Proctor-2008.pdf
cheers
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Message par Palika Dim 21 Fév 2021 - 5:34

Topsy Turvy a écrit:Trop US et anti-Poutine mais ça rejoint le souci d'un message plus haut
(la plus grande menace pour la sécurité à l'ère de la post-vérité) :

Hotez PJ (2021) Anti-science kills: From Soviet embrace of pseudoscience to accelerated attacks on US biomedicine. PLoS Biol 19(1): e3001068. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3001068

Mais qu'il est nul cet article !!!!

Trad rapide a écrit:Finalement, Vavilov a été attaqué par Trofim Lysenko, un paysan sans doctorat qui a popularisé et revendiqué le concept de «vernalisation» [6]. Lyssenko et ses collègues ont proposé d'humidifier et de refroidir le blé d'hiver et de le laisser germer afin de détecter ces conditions à temps pour le printemps où il serait censé fleurir [6]. Par la vernalisation - qui ressemblait quelque peu aux théories évolutionnistes lamarckiennes en prétendant que les traits acquis pouvaient être hérités - Lyssenko aspirait à adapter le blé au dur climat russe. En guise de preuve de concept, il a demandé à son père de faire tremper son blé d'hiver dans l'eau avant de l'enterrer dans un banc de neige pour le garder au froid avant la plantation de printemps [6].

Initialement, Vavilov a pris un rôle de mentor pour Lyssenko, vantant même ses réalisations au sixième Congrès international de génétique tenu à l'Université Cornell à Ithaca, New York, à l'été 1932 [8]. Voir, par exemple, l’éloge de Vavilov à Lyssenko dans un «flash» d’information spécial, comme l’appelait R. C. Cook, rédacteur en chef du Journal of Heredity dans les années 1940 [8]:

La remarquable découverte récemment faite par T. D. Lysenko d'Odessa ouvre d'énormes nouvelles possibilités aux phytogénéticiens et aux phytogénéticiens de maîtriser les variations individuelles. L'essence de ces méthodes, qui sont spécifiques à différentes plantes et à différents groupes de variétés, consiste en l'action sur les graines de combinaisons déterminées d'obscurité (photo-périodisme), de température et d'humidité. Cette découverte nous permet d'utiliser dans notre climat pour la sélection et le travail génétique des variétés tropicales et subtropicales ... Cela crée la possibilité d'élargir le champ de la sélection. . . dans une mesure sans précédent, permettant le croisement de variétés nécessitant des périodes de végétation entièrement différentes.

La technologie de vernalisation de Lysenko permettrait théoriquement, affirme Simon Ings dans son livre, Staline et les scientifiques, «de cultiver des poires alligator et des bananes à New York et des citrons en Nouvelle-Angleterre» [6].

Quand cessera-t-on enfin de raconter des conneries sur l’affaire Lyssenko ? Probablement quand les poules auront des dents, et moi un doctorat en théologie. Ici, non seulement le type est à peu près ignorant du sujet, mais il ne songe même pas à vérifier ses infos sur Wikipédia - dont quoi qu’on puisse penser en général, l’article sur Lyssenko est assez bien fait : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trofim_Lyssenko

On rappellera donc que:
1) La vernalisation n’est pas une invention personnelle de Lyssenko (même si ce dernier est apparemment l’inventeur du mot). C’est un procédé consistant à exposer les semences au froid pour les faire germer après l’hiver, afin de limiter les pertes hivernales. Cela n’a rien d’une théorie farfelue. Simplement, dans le cas de l’URSS, ça n’a pas donné les résultats escomptés en termes de rendement. De plus, Lyssenko prétendait que le caractère vernalisé était héritable, alors que ce n’est pas le cas :
https://en.wikipedia.org/wiki/Vernalization

2) Lyssenko était en effet un défenseur de l’hérédité des caractères acquis, comme Lamarck, mais aussi comme... Darwin ! (oui, lui aussi y croyait, mais CHUT! il ne faut pas le dire). Hérédité des caractères acquis qui est d’ailleurs, en ce qui concerne les végétaux, loin d’être totalement fausse - mais évidemment beaucoup moins importante que le prétendait Lyssenko. Ce dernier n'était d’ailleurs pas un lamarckiste, mais un darwinien "puriste" qui rejetait les découvertes ultérieures des généticiens comme Mendel et Weissmann. Sur ce point, Wikipédia en sait plus long que la plupart des professeurs d’université français...

Wikipédia a écrit:Contrairement à une idée répandue, il ne prônait pas un retour à Lamarck, mais bien aux idées originales que Darwin exposait dans De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication (1868), où il proposait une théorie de la transmission des caractères acquis qu'il dénomme «pangenèse»

Albert Camus en savait aussi beaucoup plus long, puisqu’il écrivait ceci dans L’homme révolté :
Albert Camus a écrit: « Le progrès de la science, depuis Marx, a consisté, en gros, à remplacer le déterminisme et le mécanisme assez grossier de son siècle par un probabilisme provisoire. Marx écrivait à Engels que la théorie de Darwin constituait la base même de leur théorie. Pour que le marxisme restât infaillible, il a donc fallu nier les découvertes biologiques depuis Darwin. Comme il se trouve que ces découvertes, depuis les mutations brusques constatées par De Vries, ont consisté à introduire, contre le déterminisme, la notion de hasard en biologie, il a fallu charger Lyssenko de discipliner les chromosomes, et de démontrer à nouveau le déterminisme le plus élémentaire. Cela est ridicule. Mais que l’on donne une police à M. Homais, il ne sera plus ridicule, et voici le XXe siècle
Oui, Camus n’avait pas de formation scientifique, mais il avait deux qualités beaucoup plus rares : la curiosité et l’honnêteté intellectuelle !!!

Assez ironiquement d’ailleurs, Lyssenko, qui avait survécu contre toute attente à la déstalinisation, dut sa disgrâce à l'arrivée au pouvoir de Brejnev – lequel, malgré tous ses défauts, était ingénieur agronome de formation, et savait probablement à quoi s’en tenir sur la valeur d’un tel « scientifique ».

3) La technologie de vernalisation n'aurait évidemment pas permis de cultiver des « poires alligator » (à ma connaissance, même dans ses délires les plus complets, Lyssenko n’a jamais prétendu croiser des animaux avec des végétaux...) et pas davantage « des bananes à New York et des citrons en Nouvelle-Angleterre », puisque bananiers et citronniers sont des cultures pérennes et que la vernalisation n’a d’intérêt que pour les plantes annuelles... (ça permet de les semer après l’hiver. Pour une culture pérenne, comme elle devra de toute façon passer les hivers suivants, cela ne sert à rien...).

4) Il n’est pas totalement exact de présenter l’affaire Lyssenko comme un affrontement entre la charlatanerie d’un côté et la rigueur scientifique de l’autre. En effet, une fois Lyssenko discrédité – évidemment à très juste titre - certains sujets sont devenus tabous par le seul fait qu’il y avait touché. Les travaux sur les hybrides de greffe, notamment (il y en avait pas mal d’antérieurs à Lyssenko) ont été à peu près rayés de l’histoire des sciences, et ce jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, quelques très rares articles ont reproduit les résultats antérieurs...


In the US, Russian vaccine disinformation on the internet amplifies an anti-vaccine movement that began following publication of a 1998 paper by Andrew Wakefield and his colleagues alleging links between measles vaccinations and autism.

En l’occurrence, le développement du mouvement anti-vaccination aux USA est bien antérieur à l’article de Wakefield, et vient en partie de ceci, qui est assez peu connu :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1383764/

Au-delà de la promotion d'informations précises sur les vaccins et la prévention du COVID-19, nous devons également envisager des mesures pour démanteler l'accélération de la désinformation. En d'autres termes, se fier exclusivement à une mise au point ou à un renforcement des messages pro-vaccin ou pro-science peut ne plus suffire.
Surtout quand les messages « pro-vaccin ou pro-science » sont, comme actuellement, du type « aucune preuve que les vaccins affectent la transmission du virus, donc on maintiendra les restrictions »...

Aux États-Unis, la déconstruction de l'anti-science nécessiterait la formation d'un groupe de travail gouvernemental interinstitutions, qui pourrait inclure des représentants du principal ministère américain de la Santé et des Services sociaux (par exemple, CDC, FDA ou US National Institutes of Health (NIH)), mais également les ministères de la Justice, de l'État, du Commerce et de la Sécurité intérieure.
Les ministères de l’Etat (l'équivalent US des Affaires étrangères), du commerce et de la sécurité intérieure sont assurément des autorités en matière de lutte contre la désinformation... Ils ne diffusent jamais de fake news, eux...

À l'échelle mondiale, par le biais de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) 2020, l'OMS et d'autres agences des Nations Unies ont lancé des plans pour lutter contre une «infodémie» croissante en diffusant des informations scientifiques précises et fondées sur des preuves, et en luttant activement contre l'empire de la désinformation «tout en respectant la liberté d'expression »[32].

Encore une sacrée autorité en la matière. L’OMS, c’est bien l’organisation qui déclarait, en janvier 2020, qu’il n’y avait pas de preuve de la transmission inter-humaine du covid-19, en février qu’il ne fallait pas fermer les frontières, en mars-avril que le port du masque ne servait à rien si l’on n’était pas malade, en mai, qu’il n’y avait pas de preuve de la transmission par aérosols, en juin, qu’il n’y avait pas de transmission asymptomatique, et en juillet, que la maladie n'avait aucun caractère saisonnier ??? J'ai perdu la trace de ses exploits depuis, mais je constate qu'elle continue à citer sur son site officiel une étude rétractée en juin dernier. En matière de bobards covidiens, elle a fait presque aussi fort que Trump - avec potentiellement plus de dégâts in fine, parce que plus de monde fait confiance à l’OMS qu’à Trump. La première chose à faire quand on prétend lutter contre la désinformation, c’est de ne pas en diffuser !!!

Cependant, les détails de ces efforts et la mesure dans laquelle les agences des Nations Unies sont disposées à mener ce combat restent inconnus. D'autres organismes internationaux pourraient offrir une assistance, notamment le programme Science au service de la paix et de la sécurité de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) [33].

Mais que vient foutre l’OTAN là-dedans ??? Depuis quand est-ce une organisation scientifique ?? Pourquoi pas le parti communiste chinois, tant qu’on y est ???

Quelqu’un disait qu’il y a deux problèmes actuellement avec la science : les gens qui n’y croient pas, et les gens qui y croient. C’est ce qui s’appelle être sévère, mais juste...

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Message par Topsy Turvy Dim 21 Fév 2021 - 10:40

Hop, un autre papier du même, moins récent (fin 2020), ici en open access dans Microbes and Infection (le plus récent dans Plos Biology) :
Anti-science extremism in America: escalating and globalizing

Abstract
The last five years has seen a sharp rise in anti-science rhetoric in the United States, especially from the political far right, mostly focused on vaccines and, of late, anti-COVID-19 prevention approaches. Vaccine coverage has declined in more than 100 US counties leading to measles outbreaks in 2019, while in 2020 the US became the epicenter of the COVID-19 pandemic. Now the anti-science movement in America has begun to globalize, with new and unexpected associations with extremist groups and the potential for tragic consequences in terms of global public health. A new anti-science triumvirate has emerged, comprised of far right groups in the US and Germany, and amplified by Russian media.

Peter J.Hotez
Microbes and Infection
Volume 22, Issue 10, November–December 2020, Pages 505-507
Editorial
https://doi.org/10.1016/j.micinf.2020.09.005


How Anti Science Groups Manipulate Legitimate Scientific Debate

"At some point somebody in schools of communication handed down the edict that all science communication must be conducted at the 6th grade level...for years I've had tremendous frustration trying to convey nuance."

Scientists are willing to speak out and have collegial debates – but medical institutions and media have to catch up.

Additionally, people with credentials aren’t always open about their political motives; fringe voices are often the only ones platformed to advance the important scientific principles of skepticism and debate.

Dr. Peter J. Hotez,  Dean for the National School of Tropical Medicine
at Baylor College of Medicine, discusses the scarcity of good science communication amid the world's first social mediatized pandemic.

Hotez is a physician and researcher with experience in neglected tropical diseases and vaccine development. At Baylor College of Medicine, Hotez is the Dean for the National School of Tropical Medicine.

Dr. Hotez is also involved in vaccine development efforts related to SARS-CoV-2.  He recently authored a paper proposing a federally directed but state-adaptive reopening centered on the goal of acceptable containment of COVID-19 nationally on a reasonable timeline.

D'autres actions de Peter J. Hotez à trouver ici :
https://peterhotez.org/combating-antiscience/
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Message par Topsy Turvy Dim 21 Fév 2021 - 12:19

Antiscience, le terme utilisé par Hotez...

Antiscience is a set of attitudes that involve a rejection of science and the scientific method. People holding antiscientific views do not accept science as an objective method that can generate universal knowledge.
https://en.wikipedia.org/wiki/Antiscience

L'article en mode "fr" n'est qu'une ébauche très bof, n'empêche que j'y reconnais des zcéens :
Antiscience
Cet article est une ébauche concernant la philosophie.
[...]
Les personnes qui ont des opinions antiscientifiques n'acceptent pas que la science soit une méthode objective, ou que celle-ci génère la connaissance universelle. Elles soutiennent aussi que le réductionnisme scientifique, en particulier, est un moyen intrinsèquement limité pour atteindre la compréhension du monde complexe dans lequel nous vivons. Les partisans des anti-sciences critiquent également ce qu'ils perçoivent comme le privilège incontestable, la puissance et l'influence que la science semble exercer dans la société, l'industrie et la politique ; ils s'opposent alors à ce qu'ils considèrent comme une attitude arrogante ou un esprit fermé parmi les scientifiques.

L'antiscience politique

L'antiscience « de gauche »
Une expression de l'anti-science est le "déni de l'universalité et de légitimation des alternatives", et que les résultats des découvertes scientifiques ne représentent pas toujours une réalité sous-jacente, mais peut simplement refléter l'idéologie des groupes dominants de la société. Dans cette perspective, la science est associée à la droite politique et est considéré comme un système de croyances qui est conservatrice et conformiste, qui supprime l'innovation, qui résiste au changement et qui agit de façon dictatoriale. Cela comprend le point de vue, par exemple, que la science a une vision "bourgeoise et/ou occidentale et/ou masculiniste».
[...]
L'antiscience « de droite »
L'origine de la pensée anti-science peut être retracée à la réaction du romantisme au siècle des Lumières, à la Révolution française et à la révolution industrielle. Ce mouvement est souvent désigné comme les « contre-Lumières » ou encore « anti-Lumières ». Le romantisme souligne que l'intuition, la passion et des liens organiques de la nature sont des valeurs primordiales et que la pensée rationnelle est secondaire à la vie humaine. Il existe de nombreux exemples modernes de polémiques anti-science conservatrices. Les premières parmi ces dernières, sont les polémiques sur la théorie de l'évolution, l'enseignement de la cosmologie moderne dans les écoles secondaires, et les questions environnementales liées au réchauffement climatique et de la crise énergétique.

Caractéristiques des anti-sciences associée à la droite comprennent l'appel à des théories du complot pour expliquer pourquoi les scientifiques croient ce qu'ils croient, dans une tentative de saper la confiance ou le pouvoir habituellement associés à la science [...]. Une autre caractéristique du discours "anti-science de conservateurs" est l'utilisation généralisée des sophismes informels, en particulier le faux dilemme, appel à des conséquences, appel à la peur, et l'appel à des erreurs de probabilité.
[...]

L'antiscience religieuse

Un exemple proéminent d’anti-science religieuse est la négation de l'évolution très répandue dans certains états conservateurs des États-Unis et dans les États musulmans. Dans ce contexte, l'anti-science peut être considérée comme dépendante sur des arguments religieux, moraux et culturels. Pour ce genre de philosophie anti-science religieuse, la science est une force anti-spirituelle et matérialiste qui sape les valeurs traditionnelles, l'identité ethnique et de la sagesse historique accumulée en faveur de la raison et du cosmopolitisme. En particulier, les valeurs traditionnelles et ethniques soulignés sont semblables à ceux de la suprématie blanche identité chrétienne théologie, mais des vues similaires de droite ont été développés par les sectes radicalement conservatrices de l'islam, du judaïsme, de l'hindouisme et du bouddhisme. Les nouveaux mouvements religieux comme la pensée New Age critiquent également la vision du monde scientifique comme favorisant une philosophie réductionniste, athée, ou matérialiste.
[...]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antiscience
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Message par Invité Dim 21 Fév 2021 - 14:59

La science
Les scientifiques, des humains qui galerent
Les scientifiques médiatisés qui profitent de la masse qui suit
La masse ignorante sachant qu elle'doit croire de part son ignorance avérée
La masse ignorante qui ne sait qui croire de part le cumul des mensonges avérés
Les menteurs avérés qui benficie de la masse qui precede
Les menteurs de gré ou d' ignorance qui profitent de la gratuite de l'ecrit
Le mensonge

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Message par Invité Dim 21 Fév 2021 - 15:38

Il y a une possibilité certaine de symetrie axiale, volontaire ou non , dans ces affirmations

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Message par Palika Lun 22 Fév 2021 - 12:39

Topsy Turvy a écrit:Quelqu’un disait qu’il y a deux problèmes actuellement avec la science : les gens qui n’y croient pas, et les gens qui y croient. C’est ce qui s’appelle être sévère, mais juste...

Ben voyons.

Accessoirement, Alligator pear, en traduction rapide, ça donne poire alligator, en traduction soignée, c'est avocat. Oui, il faut faire un effort pour chercher à comprendre l'autre plutôt que chercher des petites bêtes à faire monter en épingle par principe, en prenant vraiment tout le monde pour un con.

Rolling Eyes

Bon, OK pour alligator pear. Cela n'enlève rien à mes autres objections concernant le reste de l'article, auxquelles tu n'as d'ailleurs pas répondu. On a quand même un type qui 1) ignore un bonne partie du fond de l'affaire Lyssenko tout en venant donner des leçons au monde dessus, 2) prétend confier la lutte contre la désinformation à des organisations qui soit ont fait la preuve de leur incompétence en matière de covid-19 (OMS), soit n'ont aucune autorité scientifique en plus d'avoir des conflits d'intérêt géostratégiques et commerciaux visibles depuis Neptune (OTAN, départements d'état et du commerce US).  C'est clair qu'on peut compter sur l'OTAN pour avoir des informations objectives sur, par exemple, les avantages et inconvénients du vaccin russe...

Accessoirement: 1) L'anti-science, ça me fait un peu le même effet que l'anti-France: c'est plus un concept rhétorique qu'autre chose. Surtout, ça essaie de présenter un ensemble hétéroclite comme une vaste nébuleuse redoutablement structurée, au point qu'on se demande si les inventeurs du concept ne sont pas un peu complotistes sur les bords. On a un peu un peu l'impression que pour eux, il n'y a que deux types de gens: ceux qui sont toujours rationnels, suivent la méthode scientifique à chaque minute de leur vie, et ont des opinions politiquement correctes, et les grands méchants complotistes-antivax-homéopathes qui votent pour Trump ou pour l'extrême droite... Néanmoins, dans la vraie vie, il y a plein de gens qui sont très rationnels dans certains domaines et absolument pas dans d'autres; je soupçonne d'ailleurs fort que l'auteur de l'article appartient à cette catégorie.

2) Un autre problème est que, parfois, le champ d'extension de l'anti-science varie de manière très brusque. En mars-avril, les gens qui comme moi préconisaient le port du masque étaient anti-scientifiques, du moins selon l'OMS et les autorités françaises. Dois-je vous faire toute la rétrospective des déclarations à ce sujet? Trois mois plus tard, les anti-scientifiques étaient ceux qui s'y opposaient. Le plus extraordinaire est qu'entretemps, on n'a rien publié de très révolutionnaire concernant l'efficacité des masques qui puisse expliquer un tel changement de position. Cela montre que dans la définition de l'anti-science, des critères extra-scientifiques entrent occasionnellement en jeu...

Certains se souviendront peut-être aussi de l'article le plus éphémère de l'histoire, rétracté en juin dernier après treize jours de gloire... Qu'est-ce que ses critiques ne se sont pas pris dans la figure, de la part des défenseurs auto-proclamés de la Science (TM)!! Eh bien, les critiques avaient raison. Depuis, les défenseurs de la Science (TM) non seulement ne se sont pas excusés, mais continuent, après avoir donné une juste mesure de leur rationalité, de donner des leçons au monde entier.

3) Il y a quelque chose de problématique à vouloir systématiquement censurer les informations fausses, au lieu de s'occuper de ce qui importe réellement, et qui est de s'assurer d'une diffusion correcte des informations vraies. Or on peut constater qu'en matière de covid-19 cette dernière est profondément déficiente, même sur les sujets où il n'y a pas de Trump pour désinformer en face. Si les informations était correctement diffusées, on accorderait plus d'attention à la ventilation qu'au nettoyage des surfaces: or on constate que c'est actuellement totalement l'inverse, et je n'ai pas connaissance qu'on puisse l'attribuer à une campagne massive de désinformation de la part de l'anti-science - aussi vague que puisse être cette entité.

Allez, un autre article pour la réflexion:
https://www.medpagetoday.com/blogs/vinay-prasad/89932

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Message par Topsy Turvy Lun 22 Fév 2021 - 17:56

A mon avis, tu confonds science et politique et tu cherches surtout à étaler ta science. C'est juste mon avis.

A l'origine de mon intérêt pour le sujet, il y a ça :
Nietzsche a écrit:La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfaction cesse d’exister : de même que nous avons depuis longtemps cessé de prendre plaisir à connaître l’admirable Deux fois deux font quatre. Or ,si la science procure par elle-même toujours de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus, en rendant suspects la métaphysique, la religion et l’art consolateurs : il en résulte que se tarit cette grande source du plaisir, à laquelle l’homme doit presque toute son humanité. C’est pourquoi une culture supérieure doit donner à l’homme un cerveau double, quelque chose comme deux compartiments du cerveau, pour sentir, d’un côté, la science, de l’autre, ce qui n’est pas la science : existant côte à côte, sans confusion, séparables, étanches : c’est là une condition de santé. Dans un domaine est la source de force, dans l’autre le régulateur : les illusions, les préjugés, les passions doivent servir à échauffer, l’aide de la science qui connaît doit servir à éviter les conséquences mauvaises et dangereuses d’une surexcitation. — Si l’on ne satisfait point à cette condition de la culture supérieure, on peut prédire presque avec certitude le cours ultérieur de l’évolution humaine : l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir ; l’illusion, l’erreur, la fantaisie, reconquerront pas à pas, parce qu’il s’y attache du plaisir, leur territoire auparavant occupé : la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie est la conséquence prochaine ; de nouveau l’humanité devra recommencer à tisser sa toile, après l’avoir, comme Pénélope, détruite pendant la nuit. Mais qui nous est garant qu’elle en retrouvera toujours la force ?

Extrait de Humain, trop humain
https://etienneklein.fr/1179/
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Message par Invité Lun 22 Fév 2021 - 18:08

Nietzsche a écrit:
La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu.

Ah, passionnant, l'opinion non démontrée, non pertinente et strictement inintéressante du pourrissant en chef. Il est dans la tête de tout le monde, pour déclarer ce genre de conneries ? En plus, c'est vrai que c'est super à jour, comme vision. De toute façon, rapprocher Nietschze et la Science à moins de 4096 univers de distance tient de la faute de gout ^^

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Message par Topsy Turvy Lun 22 Fév 2021 - 18:45

On n'a pas les mêmes goûts, manifestement...
Cela dit, tu craches sauf erreur sur toute la philo.

La philo apporte beaucoup, y compris à la science.
C'est juste mon avis.
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Message par Invité Lun 22 Fév 2021 - 19:04

Topsy Turvy a écrit:On n'a pas les mêmes goûts, manifestement...
Cela dit, tu craches sauf erreur sur toute la philo.

La philo apporte beaucoup, y compris à la science.
C'est juste mon avis.

J'ai (heureusement ^^) progressé sur la philo en général dont je reconnais bien sûr les apports (je l'ai toujours su, mais ma mauvaise foi l'emportait ^^). Mais Nietschze reste ma bête noire, on se refait pas (pas complétement...).
Je pense que s'intéresser aux causes progressistes (et/ou être concerné) suffit à se détourner dans la seconde de ce (...)
Excuse mon post un peu fleuri, c'était vraiment sur Nietzsche, rien d'autre, mais enfin, j'aurais pu mettre davantage les formes Smile Mais histoire d'être plus constructif, si ton but est de louer la science (ce que tu fais généralement de façon intéressante et critique/lucide), ben perso je suis presque choqué qu'on sorte du chapeau la personne la moins rigoureuse, objective ou lucide qui soit (il a peut-être d'autres qualités, hein, mais bon - on sort un peu trop au moins prétexte ce qui ne reste que sa petite collection d'opinions hystériques... devenu un accessoire de mode indispensable aux gentillets qui croient que ça leur donne un cachet un peu canaille, alors que c'est plutôt ridicule ^^ au mieux. Surtout très très brun. Pourquoi des gens pourtant pas particulièrement antipathiques idolâtrent ce Chuck Norris des scribouillards ? Masochisme ? Le mystère reste entier - Bon désolé, j'arrête, ça redonde ^^)


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Message par Archiloque Lun 22 Fév 2021 - 19:58

Dès lors qu'on a une bête noire, on se trompe puisque l'on se soumet à ses a priori. Je vais m'offrir un point Godwin cadeau ici en me traitant de nazi moi-même en émetant l'hypothèse que c'est pas parce que Hitler dit un truc que c'est nécessairement con et que ça ne peut pas appeler un certain raisonnement plus profond.

L'Anar que je suis s'égare parfois sur contrepoints ou même f(dp)desouche pour essayer de comprendre les raisons des errances et déserrences humaines. C'est pas pour autant que j'adhère à leurs âneries, mais ça m'aide à assimiler leur cheminement et à mieux encore m'en révolter.

Message pas forcément utile au fil. Désolé, Tyty.
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Message par Topsy Turvy Lun 22 Fév 2021 - 20:05

Message pas forcément utile au fil. Désolé, Tyty.

Tu réciteras trois Ave Maria pour ta repentance.
Va, je ne te hais point...
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Message par Palika Lun 22 Fév 2021 - 20:37

kabir a écrit:"il y a deux problèmes actuellement avec la science : les gens qui n’y croient pas, et les gens qui y croient "

La science deviendrait elle religion ?
D'état ?

Humains , trop humains, les scientifiques ?
"Les gens qui croient à la science" et "les scientifiques" sont deux catégories bien distinctes. J'appartiens à la deuxième, pas à la première. Evidemment, je crois aux résultats des travaux scientifiques correctement effectués, mais le fait est que beaucoup ne le sont pas - que ce soit pour des raisons de fraude ou, beaucoup plus fréquemment, de méthodologie foireuse (il y a aussi plein de cas où l'étude de base est correcte, mais l'interprétation foireuse). Ces phénomènes sont particulièrement marqués dans la recherche médicale (qui draine de gros montants, et où existe une forte tradition mandarinale) et dans certains domaines des sciences sociales. L'idéologie du facteur d'impact n'y est évidemment pas étrangère.
Topsy Turvy a écrit:A mon avis, tu confonds science et politique et tu cherches surtout à étaler ta science. C'est juste mon avis.
C'est gentil de me flatter, mais restons modeste: nous avons respectivement posté 139 et 3269 messages depuis notre inscription sur ce forum, donc mon étalage de science reste assez parcimonieux, malgré tout. J'ai encore des progrès à faire, il faut l'admettre.
Godzilla a écrit:Mais Nietschze reste ma bête noire, on se refait pas (pas complétement...).
Je pense que s'intéresser aux causes progressistes (et/ou être concerné) suffit à se détourner dans la seconde de ce (...)
Là, je vais plutôt défendre Topsy: tout n'est certainement pas à jeter chez Nietzsche. Albert Camus, dont on peut considérer qu'il s'intéressait aux causes progressistes, avait d'ailleurs pour lui une grande estime. Néanmoins, je ne puis partager une opinion telle que "La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu."

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Message par Invité Lun 22 Fév 2021 - 20:42

@Archiloque : oui, je comprends cette position, il faut bien se pencher sur un auteur pour le critiquer (en tout cas c'est plus pertinent ^^), voir même, effectivement, adopter provisoirement ses axiomes pour mieux les décortiquer. Je sais que bon nombre de lecteurs de Nietschze ne tombent pas dans tout les panneaux et/ou se contentent de ses occasionnelles fulgurances, et j'ai pas de problèmes avec cette attitude.
Mais il existe également une attitude de groupie fort peu critique envers son œuvre, qui me pose davantage problème. Et le stade ultime : prendre son œuvre pour la légitimation de toute les oppressions ordinaires - malheureusement, c'est assez fréquent.
M'enfin, au moins sa prose est formellement un peu meilleur que celle de Bigard ou Soral - pour le fond, c'est similaire, en plus énervé, donc ouais, si ça peut faire passer le temps dans le bus à des gens, pourquoi pas ^^

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Message par Topsy Turvy Lun 22 Fév 2021 - 20:48

S'il faut préciser ce qui m'intéresse et que je trouve frappant d'actualité :
l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir.

"La post-vérité désigne une situation dans laquelle la réalité des faits objectifs et la véracité des propos sont secondaires, ont moins d’influence sur la formation d’opinion, que l’appel aux émotions et aux croyances personnelles."

Le philosophe Pascal Engel s'interroge : « On a parlé de « post-vérité », dont Trump serait l’incarnation triomphante, par ses provocations et ses mensonges. Le plus étonnant n’est pas que ces méthodes existent, mais qu’elles marchent. (…) La post-vérité n’est pas le recours au mensonge en politique, qui fait l’objet de traités classiques. Le menteur n’est pas ennemi de la vérité, il la respecte : sans elle, il ne pourrait exercer son art, car pour mentir, il faut que les gens croient que ce qu’on dit est vrai et que les promesses seront jugées dignes de l’être. (…) Or Donald Trump n’est pas un menteur au sens où Richard Nixon ou George W. Bush le furent. Personne ne le croit. (…) Il est juste un bonimenteur ou un baratineur. Il pratique ce que le philosophe Harry Frankfurt appelle le bullshit, « l’art de dire des conneries ». (…) C’est l’attitude qui consiste à se moquer de la vérité, à n’avoir cure ni du vrai ni du faux. (…) Le bullshitter n’a qu’un objectif : gagner. Il bluffe, comme au poker. Il est pourtant jugé crédible, et il se sert d’un système dans lequel les gens croient aux promesses. Comment peut-il vouloir être crédible s’il se moque de la vérité ? (…) Comment peut-on approuver ce que dit quelqu’un sans reconnaître que c’est vrai ? Le bullshitter ne demande pas qu’on croie ce qu’il dit, mais qu’on croie en lui. (…) Une fois cela assuré, il ne reste que la force brute, et l’on peut dire tout et son contraire. Ainsi Donald Trump dit, à présent, qu’il ne fera pas le mur, ou que l’Obamacare n’est pas si mal que cela. Il se moque que ce soit le contraire de ce qu’il a dit. Il suit la règle d’Humpty Dumpty et celle du joueur de flûte de Hamelin, celle de tous les fascismes : ce qui compte est juste qui est le maître. (…) Le bullshitter croit, et demande aux autres de croire non pas le vrai mais l’utile. Il est un pragmatiste. »238.

Contestant la pertinence de cette thèse, le sociologue Daniel Cefaï et le philosophe Roberto Frega affirment que « les philosophes pragmatistes ne sont ni des adeptes de Trump ni de la post-vérité »239. Citant Ellul, selon qui « le fait constitue (aujourd'hui) la raison dernière, le critère de vérité » et pour qui « la véritable religion moderne, (c'est) la religion du fait acquis », l'association Technologos soutient que ce ne sont pas les philosophes pragmatistes qui sont à critiquer (elle ne les mentionne pas) mais une doxa dominante qui consiste à ériger les faits au statut de vérités233.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ère_post-vérité#La_marque_du_fascisme
Trop d'information tue l'information mais dope l'émotion

Selon Marc-Antoine Dilhac, spécialiste des théories de la démocratie et de la justice, la quantité même des informations circulant sur la toile et le nombre de personnes qui en émettent sont tels que, paradoxalement, ces informations finissent par constituer un frein à la connaissance. « On ne sait (plus) interpréter les faits, les mettre en rapport les uns avec les autres. (…) Le travail des médias devrait faire le pont entre les faits bruts et leur interprétation. Or leur magistère est contesté par la prolifération des sources d’information plus ou moins vérifiables (si bien que) même le fact checking tombe à plat. (…) la vérification devient un spectacle : "ah, il a menti !" (…) Ce registre lasse le public (qui finit) par se dire que tout le monde ment et qu’il vaut mieux se rabattre sur (ses) intuitions pour prendre des décisions. On met (ainsi) de côté la vérité et on choisit en fonction de (ses) sentiments, de (ses) désirs ou d’une promesse en particulier »255.

La suédoise Ann Mettler, directrice du Centre européen de stratégie politique, déclare : « Dans une démocratie, les décisions sont souvent prises sur la base de preuves et reposent sur des faits. Donc, si (…) certaines de nos décisions découle(nt) d’émotions (ou) du désir de perturber l’establishment, (…) cela peut avoir des répercussions très néfastes. (…) En démocratie, nous devons comprendre non seulement quels sont nos droits mais aussi quelles sont nos responsabilités. Avant tout, il est de notre devoir de consulter diverses sources d’information, y compris celles avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, nous devons être tolérants vis-à-vis des autres opinions, nous devons rechercher le compromis. (…) Les réseaux sociaux doivent prêter attention à cette tendance, analyser ce qui est en train de se passer et se demander comment contrebalancer la bulle de filtres »256.

Dans le milieu journalistique, on prend la mesure du changement : « La généralisation de la norme post-vérité nous concerne d’abord nous, journalistes et professionnels des médias (…) parce qu’elle a fondamentalement bouleversé l’environnement dans lequel nous travaillons et les valeurs sur lesquelles nous nous appuyons. (…) Au-delà des médias, l’information post-vérité concerne aussi les acteurs politiques, soit parce qu’ils peuvent être tentés d’y recourir, soit parce qu’ils en seront la cible. (…) Le défi majeur que la société post-vérité constitue, en fin de compte, est celui de la crédibilité de l’information, qui est au cœur du fonctionnement démocratique. Il concerne tous les lecteurs et citoyens. Leur exigence sera notre meilleure alliée »257. Pour autant, la plupart des journalistes se prononcent peu sur ce qui est à l'origine de cette dérive, encore moins sur comment on pourrait y mettre un terme.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ère_post-vérité#Trop_d'information_tue_l'information_mais_dope_l'émotion
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Message par Invité Lun 22 Fév 2021 - 21:54

Intéressant, après bon, dans la mesure où l'histoire de l'humain telle que racontée généralement par les standards est un mensonge en soi ("l'enfant chéri de l'Univers, créature plus évolué que les autres, fils ainé de Dieu, destiné à régner éternellement et sans partage"), je dirais que tout ça n'est pas nouveau-nouveau (je trouve rarement l'amour de la vérité chez nos amis croyants, mais bon, ils semblent prendre quand même leur pied ^^)

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Message par Topsy Turvy Lun 22 Fév 2021 - 22:13

tout ça n'est pas nouveau-nouveau

Je trouve cette attitude bête et non féconde, sorry.
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Message par Invité Mar 23 Fév 2021 - 10:08

Ca c'est de l'argument ^^ Mais oui, tu as parfaitement le droit de penser que tout les maux de la civilisation datent de moins de 5 ans, hein. Ou alors on peut relier les choses, mais évidemment c'est moins simple que de créer des concepts creux à tire-larigot comme "post-vérité". Comme si une époque avait déjà été dominé par la vérité pure ^^



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Message par Topsy Turvy Mar 23 Fév 2021 - 10:14

tu as parfaitement le droit de penser que tout les maux de la civilisation datent de moins de 5 ans

Ben voyons. Encore un qui a tout compris.

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Message par Invité Mar 23 Fév 2021 - 10:19

Tiens, un Nietschzien dans toute sa splendeur ^^ Si je bois pas tes paroles, c'est que je suis un connard fragile, hein. Belle conception des rapports humains Bravo ! Se prosterne
Bon, ben je te laisse faire tes questions et tes réponses, moi j'ai mieux à faire que parler à des gens qui se mettent sur des piédestal.

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Message par Topsy Turvy Mar 23 Fév 2021 - 10:25

Godzilla a écrit:Tiens, un Nietschzien dans toute sa splendeur ^^ Si je bois pas tes paroles, c'est que je suis un connard fragile, hein. Belle conception des rapports humains Bravo ! Se prosterne
Bon, ben je te laisse faire tes questions et tes réponses, moi j'ai mieux à faire que parler à des gens qui se mettent sur des piédestal.

Celle-là, c'est la cerise sur le gâteau, je l'ajoute à ma collection.
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Message par Archiloque Mar 23 Fév 2021 - 12:47

Spoiler:
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Message par Invité Mar 23 Fév 2021 - 13:27

Néanmoins, je ne puis partager une opinion telle que "La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu."

Personnellement je peux concevoir cette phrase comme si l'on voulait dire que pour le scientifique lui-même la satisfaction est plus grande car il s'y est véritablement investi, alors que l'autre n'a fait que recevoir des résultats sans efforts.
C'est comme celui qui regarde le tour de France où y participe. La satisfaction doit être plus grande chez le cycliste que chez le spectateur.
Du coup j'y vois plutôt du vrai qu'une simple opinion.

Spoiler:

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Message par RonaldMcDonald Mar 23 Fév 2021 - 15:38

Pas d'accord

(et je ne dis pas avec qui, sinon c'est pas drôle)
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