Etudier tout.e seul.e à l'université

Bonjour,
Je suis actuellement dans un cursus qui me plait. L'annonce du confinement fût pour moi, une très mauvaise nouvelle. Ne plus aller en amphithéâtre, ne plus pouvoir discuter vraiment avec les copains-copines ou tout simplement pouvoir parler un peu avec tel ou tel professeur, mine sérieusement ma motivation* dans la poursuite de mes études. Malgré tout, je n'ai aucun doute sur ma détermination*. J'ai donc choisi de changer de stratégie et j'ai jeté mon dévolue sur une méthode qui m'apparait autant efficace que compatible avec ma flemmardise notoire (prenant j'en conviens une forme particulière - cf ci-dessous). C'est sur ce dernier point (le changement de méthode) que je souhaite questionner.

Cette méthode consiste à mettre entièrement de côté les cours qui me sont dispensés par l'université au profit d'un ensemble autodidacte répondant aux problématiques et notions abordés par le programme. En d'autres termes, je suis le programme de l'université avec une auto-formation, que je documente à partir de manuels universitaires, de culture en rapport avec mon cursus (lectures diverses et variés d'auteurs considérés comme fondamentaux dans mes matières) et je reste adjoint aux Travaux Dirigés (TD) qui me sont fournis par l'université.
Cette méthode me prend beaucoup plus de temps que si je ne ferais que suivre les cours et les TD gentiment fournit. Cele me demande donc plus d'efforts et de discipline.

Je reste inquiet, même si la pertinence de cela n'est plus à prouver (elle reste à approuver sur le point des résultats auxquels je songe avec incertitude). Avez-vous eu des méthodes similaires ? Avez-vous eu des notes plus élevés aux partiels grâce à elles ? Quelles fut votre expérience sur le rapport réussite universitaire et école (presque) buissonnière ?

Merci pour vos réponses.

*:

Notes: j'ai, l'année précédente, fait cela dans une seule des matières et j'ai obtenu la mention "très bien" (plus de 16/20), ce pourquoi je souhaite généraliser ce type d'apprentissage cette année. Je crée ce sujet dans l'optique d'être rassuré, quelque peu et je l'assume pas vraiment, et de découvrir d'autres méthodes que je n'aurai pas envisagé chez d'autres hypercéphalogrammes.

Plop !

Je te laisse un message temporaire juste histoire de marquer mon passage ici car ton topic m'intéresse mais je n'ai pas le temps d'y répondre tout de suite (cours en distanciel, tmtc) !
Je repasse dès que je peux.

Hello, bravo à toi, tu auras en effet plus de boulot, mais ce sera certainement plus motivant. Attention cependant, je t'invite à en causer avec tes profs, pour la raison suivante : l'un des profs de mon fils (2° année de droit) a indiqué que, cette année, exceptionnellement, du fait du contexte, et des examens à distance sur un temps limité, tout élément ne figurant pas dans le cours et mentionné dans un partiel serait considéré comme "de la triche". Peu importe la pertinence de cet élément, qui en temps normal aurait été considéré comme une preuve de la curiosité intellectuelle de l'étudiant... cette année ce sera "de la triche".

Ça dépend des attendus en matière de restitution. Si c’est du cours pur jus tu risques d’être pénalisé si c’est réflexif tu seras gagnant. C’est selon la discipline et le niveau (en licence la restitution est de rigueur ce qui est moins le cas en M1 et M2). Je privilégierais cette méthode pour un concours où il s’agit de sortir du lot et de s’appuyer sur des connaissances à la fois élargies et pointues.
Rien ne t’empêche de jeter un coup d’œil sur tes cours pour voir si tu restes dans le champ d’études. Tu peux aussi consulter les autres moodles proposés dans les universités dont les cours ne sont pas verrouillés. Une mine s’offre ainsi à qui sait ouvrir le champ des possibles.

J'ai de la chance de faire un cursus où les bases sont systématiquement toujours les mêmes, avec des notions qui changent peu, et lorsqu'elles changent, tout est observé et documenté. Le seul frein est que cela forme une masse informe et considérable.

Je n'avais pas pensé que ces "à cotés" puissent être vu comme de la triche. Cette politique de passation d'épreuve est tout à fait étonnante, d'ailleurs, et je partage vos observations. Dans l'université où j'étudie, l'épreuve est constituée de sorte que les étudiants n'aient pas le temps de jeter un oeil à leur cours. J'avais terminé, l'année dernière, avec jusqu'à sept minutes de retard sur une épreuve (ce qui ne m'arrive jamais, je termine même plutôt en avance) alors que j'avais même, un rythme de frappe effréné !
Je documente toujours mes citations ou emprunts doctrinaux avec leurs sources. J'imagine qu'avec ces deux éléments, il n'y aura pas de problème. Ou alors le correcteur est un con, et je ne manquerai probablement pas d'envoyer plusieurs mails d'insultes... comme j'ai déjà pu le faire... et certaines de mes remarques ont été prises en compte finalement. Je m'étonne qu'aucun étudiant ne se soit soulevé contre cette modalité de passation qui est tout de même, largement abusive et procédant d'un choix largement critiquable - quitte à empêcher les étudiants de tricher, autant le faire d'une manière pertinente.

Le temps des concours n'est en effet, pas encore venu (à moi l'agrégation !). Quand parfois je regarde mon cours (qu'une amie veut bien me fournir), il colle parfaitement à mon manuel, si ce n'est dans l'ordre des notions qui sont abordées mais cela a une importance négligeable. Je n'avais pas pensé aux autres facultés... je suis assez réticent à l'idée (je viens de regarder un peu ce matin), car quand je regarde les programmes des autres facultés, il ne colle pas du tout. Ce qu'ici on peut faire en L2, là-bas ils le font en M1, ou inversement ce qu'on fait en L3, ils le font en L1. Seules quelques matières invariables restent pertinentes, mais c'est précisément les cours que je garde (car le prof est outrageusement bon !), comme ce qui touche à l'Histoire. Le tri me prendrait trop de temps je crois.

(merci pour vos réponses)

Je m'en vais de ce pas, étudier l'étudiant qui étudie les études dans l'université de la vie et les univers, citer, de son avis, avisé, selon plusieurs viseurs, bien ciblés, âges just T. "
caisse study ? *

Deus, ce pas.

Comme promis, me revoilà ! Je me permets de reprendre un peu ton format de rédaction car ma réponse risque d'être assez longue.

Etant étudiante aussi, je pense pouvoir te partager un petit peu mon point de vue à ce niveau là, bien que je ne sache pas exactement quel domaine tu étudies.

De mon côté, j'ai remarqué que ma façon d'assimiler ou maîtriser un concept en profondeur, (ce qui est souvent demandé et attendu arrivé aux études supérieures)*, que ce soit dans les études ou en dehors, va dépendre affreusement du format proposé, du support et de sa présentation.
En clair, pour résumer : Tu peux garder exactement le même contenu mais juste changer le support de présentation et l'un va me motiver à apprendre, à découvrir de nouvelles choses, attirer mon attention et devenir un de mes centres d'intérêt total tandis que l'autre, va juste me rebuter avant même d'avoir commencé, alors que pourtant, le contenu est strictement le même.

Spoiler:

Et dans ces moments là, pour me motiver à apprendre, ma meilleure solution c'est d'essayer de modifier cet état d'esprit dans lequel je me suis figée afin de ne pas rester bloquée sur l'idée que c'est foutu d'avance (comme souvent, on sait qu'un zèbre aura énormément de mal avec un sujet auquel il s'est décidé à ne pas porter d'intérêt) et ensuite, premier réflexe de mon côté, comme j'étudie des sciences dures (mathématiques, physique, notamment) qui sont très larges, c'est directement d'aller chercher des domaines d'applications derrière.

Peu importe la source : Bouquins, quitte à passer 3h à la BU après les cours et avoir ouvert une cinquantaine de livres jusqu'à en trouver un format qui me stimulera suffisamment dans sa présentation et sera assez ludique pour me donner envie d'apprendre, vidéos sur YouTube, beaucoup de vulgarisation malgré le fait que ce ne soit pas toujours très rigoureux, revues scientifiques, ressources internet qui viennent de d'autres universités avec animations, applications...
Tout et n'importe quoi tant que ça reste ludique ! Une fois que j'ai pu bien m'imprégner de l'esprit, du concept, de la notion, qu'elle ne me paraît plus si inconnue et que j'en connais ses applications, quitte à aller chercher des trucs super pointus, là je vais garder ce travail fait en amont comme motivation et me dire que si je veux pouvoir faire telle ou telle application, je dois être capable de maîtriser les outils de base qu'il y a derrière.

En clair, de mon côté, je suis extrêmement basée sur l'aspect didactique, ludique et le fait de trouver un format, un support qui me stimulera suffisamment : Cela peut être dans la façon d'amener, de présenter le sujet, ça peut être dans les couleurs utilisées, par les schémas, par une blagounette introduite au milieu d'un cours... D'où le fait que j'attache beaucoup d'importance à la présence aussi dans le cours. Mais dans tous les cas, j'ai besoin d'avoir une stimulation extrême de tous mes sens et de toutes mes émotions pour pouvoir avoir cette envie d'aller chercher plus loin et cette motivation pour m'y mettre.

Dans l'idéal, un format d'apprentissage par le jeu, je trouverai ça top. Du coup, je vois les outils et les notions abordées à la fac comme des briques fondamentales nécessaires à la construction d'une immense structure qu'est mon savoir et le ciment qui permettra de la consolider c'est tout cet ensemble de rituels qui permettent de maintenir ma motivation et du travail derrière car il faut pas mal s'exercer en sciences.

Voilà voilà pour ma vision des choses sur ce que j'étudie, pour le moment ça se passe bien comme ça malgré le fait que je ne bosse pas comme une acharnée et que parfois ça me ferait pas de mal d'y aller un peu plus fort. C'est vrai que la mise en place du distanciel m'offre beaucoup d'opportunités de pouvoir me passionner encore plus pour certains sujets parce que j'ai plus de temps à disposition pour faire des recherches. Seul inconvénient à l'enseignement distanciel : On perd cette attractivité qui rend à mes yeux le cours si interactif et qui est fondamental pour me stimuler intellectuellement (vu que ça passe par tout le sensoriel en cours, tout l'émotif) et ça retire, c'est le cas de le dire, cette proximité qu'on peut avoir avec l'enseignant.

En conclusion, je pense que le fait d'étudier seul, c'est toujours ultra bénéfique pour sa propre culture et jamais perdu mais après il faut connaître un minimum les attendus des examinateurs et corps enseignant je pense parce que ça varie pas mal d'une personne à l'autre ou encore d'une discipline à une autre. J'ai pu également remarquer que le fait de prendre de l'avance sur certaines notions en commençant à les étudier avant de les traiter en cours, une fois que je connais les aspects du programme, m'a permis à plusieurs reprises de mieux assimiler les notions, sans forcément les avoir plus travaillé mais juste en ayant retiré cette "peur" liée à la non-connaissance d'une notion et pour le coup, ça a été fructueux au niveau des notes durant ma L1.

En espérant que mon témoignage ait pu t'éclairer un peu sur ma façon d'aborder mes études à la fac.

Je trouve que ce mec (qui est dans la même faculté que moi par ailleurs) construit des choses assez biens. En tout cas, j'aime bien la majeure partie de ce qu'il fait. (Même si je n'aime pas qu'on me tutoie comme ça, sans qu'on ne se connaisse un peu.)

Aussi, j'annonce que j'ai eu mention 'très bien' et 'bien' à mes deux colles. Est-ce que la méthode fonctionne ? la magie de Nowel

bravo pour tes bonnes notes. mais j'ai tendance à penser que quelque soit la méthode, ça fonctionnerait, parce que c'est toi. l'important, c'est que tu te fasses plaisir dans tes choix.

j'ai eu une discussion avec une prof qui enseigne l'histoire de l'art par visio à cause du Covid. au moment du contrôle, elle s'est aperçue qu'aucun des messages qu'elle avait tenté de faire passer n'avait été assimilé.

à la question : quelles sont les différences entre baroque et classicisme, elle a obtenu sur pratiquement toutes les copies  la réponse GOOGLE au mot près :

Quelle est la différence entre le baroque et le classicisme ?
Regardons bien les différences entre ces deux tableaux: - Ils ne sont pas organisés de la même façon. L'œuvre classique se présente en différents plans parallèles, tandis que l'œuvre baroque cherche la profondeur.


elle était dégoûtée. les autres profs de la formation lui ont dit : tu t'en fous, t'es payée pour donner le cours, pas pour que les étudiants l'intègrent.

c'est la vraie question à se poser. qu'attendent les étudiants d'un cours avec un prof ? j'ai toujours pensé que c'était l'émotion ressentie en cours qui permettait d'ancrer un cours et d'avoir une réelle transmission des connaissances, la passion avec laquelle on animait le cours. mais je me trompe peut être.

L'émotion est un super vecteur pour intégrer quelque chose. Mais pour mémoriser, je préfère la méditation. Mike Horn disait que quand il marchait sur les terres gelées de Sibérie, il ne pensait à rien d'autre qu'à sa marche. Quand je révise ou quand je me bats, c'est exactement la même chose : je deviens de ce que je fais. Mes yeux tombent dans le vague, il n'existe plus de dissociation entre moi et mon corps, et chaque série de tâches est connue à l'avance, c'est automatique, il n'y a plus qu'à sélectionner la série en fonction de ce qui se présente à soi.
C'est je crois la meilleure manière de réviser (un arrêt de principe = sens, portée et lien notion. Un direct du droit = on achève avec crochet du gauche au foie). C'est comme ça que je peux apprendre par coeur 100 pages en 3 heures.

Ceci dit je comprends. Cela donne lieu à ce style de mail :

Mesdames, Messieurs,

Je viens de consulter une cinquantaine de copies du contrôle continu.

Je constate qu'il existe deux types de copies :

- une partie d'entre vous a joué le jeu, les éléments de cours et l'application à l'espèce sont présentés à partir des cas pratique.

- une autre partie d'entre vous a copié/collé mon cours ou un ouvrage, je vous félicite de maîtriser cette fonction d'un traitement de texte qui vous sera cependant peu utile dans l'avenir. Mon expérience d'une quinzaine d'années me fait dire qu'une copie de 6, 7, 8 ou 9 (!) pages word, sans interligne, réalisée en 1h, comprenant tous les détails du cours n'est pas crédible.

Pour assurer une notation égale de l'ensemble des copies (et une égalité de traitement entre les étudiants) et pour tenir compte de ce que votre devoir a été réalisé à livre ouvert (et à cours ouvert), seules seront notées les applications à l'espèce, ce qui permettra de s'assurer à la fois de votre maîtrise et de votre compréhension du cours et de la situation de fait.

Avec mes salutations,

Mesdames, Messieurs,

Mes chargés de travaux dirigés m'informent de nombreuses plaintes concernant les notes de contrôle continu.

Que les choses soient claires : j'ai fait le sujet, le corrigé et le barème et je l'assume totalement s'agissant d'évaluer votre niveau de connaissance. Certains étudiants ont eu d'excellentes notes, c'est pour moi le critère déterminant qui permet de valider un barème. Cela dit, le corrigé sera mis en ligne dans la journée.

Mes chargés de td ont appliqué le barème. Je leur fais une totale confiance. Il n'y aura pas de nouvelle correction de vos copies et il est inutile d'envoyer des messages désagréables aux uns et aux autres.

Le SEUL FACTEUR de votre réussite tient à votre travail personnel. Dans la perspective de l'examen terminal, j'adapterai l'épreuve de telle sorte que seuls les éléments de réflexion seront notés. Pour pouvoir réfléchir, il vous faudra connaître le cours parfaitement. Le principe est le même que pour une langue étrangère, sans vocabulaire et sans grammaire, il est impossible de s'exprimer.

Vous souhaitant de BIEN travailler d'ici le partiel.

Mike Horn m'a longtemps accompagnée dans mes nuits d'insomnie. au bout d'un quart d'heure dans les glaces de Sibérie, me rendormir dans un lit chaud me paraissait le summum du luxe.

ce que tu décris, c'est le flow de Mihály Csíkszentmihályi (oui, là, il vaut mieux utiliser Google), tu connais, je pense. je remets le lien wiki pour les lecteurs du fil qui ne connaîtraient pas. cet état de grâce ou de temps suspendu, proche d'une hyper concentration où tout est fluide et la motivation n'est plus un problème.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie)

j'adore l'humour de la prof de droit. ce mail est collector. merci de l'avoir diffusé, il est inspirant.

Mh. Je ne perds pas la notion du temps, j'ai juste l'impression qu'il passe très lentement (avoir fait l'équivalent de 6h de boulot, alors qu'il ne s'en est écoulées que deux). Intéressant, même si je n'irai pas lire. Je préfère Mike Horn, et ses tuto YouTube pour comment qu'on fait pour pas crever en Actique en étant complètement nu.

Spoiler:

Je suis étudiante par correspondance en licence de lettres modernes. C'est un choix difficile de faire ses cours par correspondance, dans mon cas c'est pour faciliter mes études alors que je suis une jeune femme ayant des soucis de santé. Les cours sont des PDF de 150 pages, avec quelques indications bibliographiques. Je vais tenter ta méthode en lisant et en me documentant sur des ouvrages en parallèle des PDF. Je n'ai pas assez de stimulus dans mes études et du coup je procrastine. J'avais tenté la méthode du "programme sur mesure qu'on fait soi-même" en classe de terminale. J'avais eu 18/20 au bac en le préparant seule.