Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
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Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Presque HS :
Mme Fift enseigne en IUT en banlieue parisienne (la "vraie", hein, dans le 95). Un de ces étudiants, habitant des environs et prénommé d'une manière qui ne laissait aucun doute sur l'origine de ses aïeux, brillant, (très) visiblement HP, se retrouve en position d'intégrer une école de commerce en Bretagne, en alternance (ça a son importance).
Il passe le concours et se trompe d'examen : il passe les examens pour entrer en deuxième année (au lieu de la première année) ... et les réussit. Il intègre donc l'école (en première année) ... et est obligé d'abandonner, faute d'entreprise d'accueil. Nom et prénom connotés, adresse dans le 93 ou le 95, c'est compliqué pour une entreprise bretonne...
Cela rejoint ce que mentionne Patate : dans ce cas, ce n'est pas son neuro-atypisme qui a été le premier "filtre", mais bien son origine ethnique.
Mme Fift enseigne en IUT en banlieue parisienne (la "vraie", hein, dans le 95). Un de ces étudiants, habitant des environs et prénommé d'une manière qui ne laissait aucun doute sur l'origine de ses aïeux, brillant, (très) visiblement HP, se retrouve en position d'intégrer une école de commerce en Bretagne, en alternance (ça a son importance).
Il passe le concours et se trompe d'examen : il passe les examens pour entrer en deuxième année (au lieu de la première année) ... et les réussit. Il intègre donc l'école (en première année) ... et est obligé d'abandonner, faute d'entreprise d'accueil. Nom et prénom connotés, adresse dans le 93 ou le 95, c'est compliqué pour une entreprise bretonne...
Cela rejoint ce que mentionne Patate : dans ce cas, ce n'est pas son neuro-atypisme qui a été le premier "filtre", mais bien son origine ethnique.
fift- Messages : 8855
Date d'inscription : 26/04/2016
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Étranger avant tout... Pour ça, j'aime pas plus la "discrimination positive" !! La gerbe Dégueu !
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Ce n'est quand même pas normal qu'une personne "typée" étrangère soit obligée d'être intelligente pour être acceptée à part entière dans la société alors qu'un "souchien" aurait parfaitement le droit d'être français et con, même malhonnête. La grande majorité des personnes issues de l'immigration ou "typées", même sans énormément de diplômes portent les mêmes valeurs humaines que les bons français et sont de bons citoyens. Mais la visibilité d'une altérité ne serait-ce que dans le patronyme fait qu'on ne distingue pas toujours entre français d'origine étrangère (remontant aussi souvent à une génération précédente) et étrangers vivant en France.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/les-etrangers-sont-ils-surrepresentes-en-prison-comme-l-affirment-marion-marechal-et-eric-ciotti_4094393.html
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/les-etrangers-sont-ils-surrepresentes-en-prison-comme-l-affirment-marion-marechal-et-eric-ciotti_4094393.html
- témoignage perso:
Personnellement, étant mariée à un tunisien naturalisé français, je me fais assez régulièrement interroger pour savoir si je suis soumise... on me colle a priori l'étiquette d'une femme qui, en tant que femme, n'a pas assez de personnalité pour être restée dans ma religion de naissance et d'avoir été endoctrinée... et quand je dis que je me suis "convertie" à 21 ans alors que je ne connaissais pas mon futur mari et que je pensais même pas à vivre en couple ou me marier, on me dit souvent que je suis bizarre d'avoir choisi une religion "comme ça" et de m'être mariée à quelqu'un "comme ça".
Et quand on demande la profession de mon mari, on me dit "ah mais s'il est prof alors ce n'est pas pareil...", du genre c'est bon il a une éducation....
Prof de maths, ça va mais je connais une française "d'origine maghrébine", prof de français, fliquée par les collègues et les parents pour vérifier qu'elle a vraiment le niveau...
Mes enfants n'étaient pas très typés quand ils étaient à la maternelle et en primaire, ça m'a fait très bizarre quand mon aîné est rentré un jour en me demandant pourquoi on l'avait traité de bougnoul... (insulté par des élèves)
Mes enfants sont doués et pour qu'ils ne soient pas trop perturbés, j'ai préféré qu'ils poursuivent en collège et lycée privés (catholique) même si il a fallu faire des efforts financiers.
Pour la religion : Au collège, il y a eu quelques problèmes avec une secrétaire qui avait dit lors de l'inscription de mon aîné qu'il devrait réciter des prières catholiques pendant la pastorale ce que je n'ai pas admis et heureusement qu'une de ses collègues est intervenue pour dire qu'aucune prière catholique n'était imposée.
Pour le comportement général : J'ai aussi eu beaucoup de remarques à cause des stéréotypies, Tocs et du TDAH de mon fils aîné, et j'ai eu la forte impression qu'on lui reprochait beaucoup plus qu'à d'autres "français purs"... même si je reconnais qu'il n'avait pas un comportement et une personnalité facile. Disons que les purs français pouvaient être turbulents et assez cons tandis que mon fils malgré de meilleurs résultats avait autre chose de plus à prouver. Je ne sais pas vraiment ce qui a joué le plus entre son "origine" ou son syndrome pré-autistique dans la relation élève/prof et élève/administration.
Si un enfant a des "origines", il a plutôt intérêt à se tenir à carreau.
Mon aîné a poursuivi à l'université publique après le bac sans subir de discrimination particulière. Pour mon cadet, c'est en classes préparatoires qu'il a constaté une différence de traitement par rapport aux élèves de classes sociales supérieures. Je pense que l'origine sociale plus modeste a alors joué plus que l'origine étrangère du père. Il a clairement été snobé tout le long par une majorité d'élèves prétendant un certain statut social, fils de soi-disant bonnes familles, élites de la nation.
horizon artificiel- Messages : 3526
Date d'inscription : 23/01/2020
Localisation : Sur Terre depuis le 30 Juin 1966, plus précisément dans les Hauts-de-France, même si apparemment pour certains, je ne serais pas conforme à une prétendue "identité nationale culturelle française"..... Je n'ai plus envie de dialoguer dans les échanges publics sur zc. Changement d'avatar en mai 2022 : j'ai abandonné le fond diffus cosmologique pour rendre hommage à Shireen, Allah i rahma
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
En 2003 (c'est marrent, je croyais que c'était plus vieux que ça...) Gaston Kelman a publié "je suis noir et ne n'aime pas le manioc". Il y avait à boire et à manger là dedans, mais une histoire qu'il a racontée fait terriblement écho, dans ma mémoire, à l'histoire de Pataton.
Un enfant métis se retrouve premier de la classe - et de loin - dans une école primaire ou il n'y a que des blancs. C'est le plus sage, le plus appliqué, le plus bosseur, le moins chamailleur. Et pourtant, à chaque réunion avec les profs, tous expriment leur peur de voir le coté sauvage, brutal, façon gorille, ressortir. Sans la moindre raison objective de penser que c'est un problème. Mais voilà, les profs en avaient peur. Moi qui était le même élève - mais en blanc - ça m'avait choqué que ma couleur de peau m'aie protégé.
Un enfant métis se retrouve premier de la classe - et de loin - dans une école primaire ou il n'y a que des blancs. C'est le plus sage, le plus appliqué, le plus bosseur, le moins chamailleur. Et pourtant, à chaque réunion avec les profs, tous expriment leur peur de voir le coté sauvage, brutal, façon gorille, ressortir. Sans la moindre raison objective de penser que c'est un problème. Mais voilà, les profs en avaient peur. Moi qui était le même élève - mais en blanc - ça m'avait choqué que ma couleur de peau m'aie protégé.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
fift a écrit:Presque HS :
, faute d'entreprise d'accueil.
est ce que c'est rattrapable du côté de l'école ? parce que je peux tenter de contacter en Bretagne un PDG HPI que je connais bien qui est non discriminant (et pour cause)
isadora- Messages : 3889
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
C'est gentil Isa, merci de ta proposition, mais ça doit faire deux ou trois ans déjà ;
fift- Messages : 8855
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
RonaldMcDonald a écrit:tous expriment leur peur de voir le coté sauvage, brutal, façon gorille, ressortir.
Je vais commencé par une anecdote personnelle. J'ai eu un accident domestique il y a de cela 25 ans, j'avais les mains et le visage criblés de morceaux de métal, mes lunettes ont vraisemblablement sauvées ma vue. Défiguré, cicatrices, oedeme, et toute les couleurs de l'arc en ciel; en un an cela c'est résorbé et une chirurgie réparatrice à fini de me rendre figure humaine.
Pendant tout ce temps j'ai pu apprécier la délicatesse de certains de mes contemporains dés que l'on sort de ce qu'ils pensent être la normalité: la personne qui recule de deux mètres quand tu te retournes vers elle, l'adolescent rigolard qui te balance de loin un "Quasimodo!", le vieux con qui s'arrête dans la rue et te fixe sans complexe pendant cinquante mètres etc...
C'était réversible, mais je peux me faire une idée de ce que peut ressentir parfois un noir dans un petit village arriéré, une femme tenant la main de sa compagne dans la rue ou encore un garçon très efféminé.
Si durant cette période on m'avait interrogé sur mon ressenti j'aurais répondu que les gens étaient tous des gros connards; cela vous mine de l’intérieur, tous ces regards vous renvoient une image de vous désastreuse et vous mettent littéralement en rogne, mais surtout ils invisibilisent totalement les autres, toutes les personnes qui ne se livre pas à ces micros agressions, voire qui marquent une désapprobation quant à celles-ci (je me souviens d'une ado remettant sa copine à sa place suite des gloussements moqueurs).
Il est évident que vivre cela depuis son plus jeune age n'est pas sans conséquence sur sa vision du monde, déjà que sur un an je n'hésiterais pas à parler de trauma alors toute une vie... Mais je retiens que si mon ressenti aurait mérité d'être écouté il n'en était pas moins une déformation de la réalité, une généralisation compréhensible mais erronée, et que je n'en avais alors pas vraiment conscience.
Alors ce "tous" dans la citation ci-dessus j'ose l'interroger, ce faisant je sais que la contextualisation de l'a parole d'un opprimé peut être très mal interprétée, d'ailleurs c'est la faiblesse majeure de l'intersectionnalité, son absence de réfutabilité, n'importe quel militant aguerri à cette discipline balaiera d'un revers de main tout ce qui précède en invoquant la fragilité blanche, mon incapacité à admettre mon racisme systémique, on ne peut rien répondre à cela, et c'est tout le problème.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
RonaldMcDonald a écrit:En 2003 (c'est marrent, je croyais que c'était plus vieux que ça...) Gaston Kelman a publié "je suis noir et ne n'aime pas le manioc". Il y avait à boire et à manger là dedans, mais une histoire qu'il a racontée fait terriblement écho, dans ma mémoire, à l'histoire de Pataton.
Un enfant métis se retrouve premier de la classe - et de loin - dans une école primaire ou il n'y a que des blancs. C'est le plus sage, le plus appliqué, le plus bosseur, le moins chamailleur. Et pourtant, à chaque réunion avec les profs, tous expriment leur peur de voir le coté sauvage, brutal, façon gorille, ressortir. Sans la moindre raison objective de penser que c'est un problème. Mais voilà, les profs en avaient peur. Moi qui était le même élève - mais en blanc - ça m'avait choqué que ma couleur de peau m'aie protégé.
hulaaaaaaaaaaa tout doux Jolly Jumper !! Pataton n'a aucun problème côté collège, il est bavard, certes mais apprécié des enseignants.
Après, il est dans un établissement de banlieue parisienne donc population hétéroclite tirant plus sur le sud que le chnord pour être parfaitement honnête !!
Ses camarades l'appellent le "vieux" parce qu'il a la sagesse des vioques
Une de ses copines à déclarer que si elle devait emporter qu'une seule chose sur une île déserte ça serait Pataton (parce qu'il apprend seul le morse)...
Anecdotes aussi : on va souvent en Ardèche, dans les coins non touristiques (bref dans la mifa) et bien sûr mon Pataton fait pas du tout couleur locale ^^. Un jour sur une micro route, je lui parle de ça (le manque de mixité dans les campagnes etc) et là, bingo ! on croise un mec en vélo NOIR ! et Pataton de brailler dans la bagnole "Wèèèèèèèèèèèèè salam mon frère" !! on s'est marrer comme des benêts ! parce que mieux vaut en rire qu'en chialer, pas vrai ?
Sinon, toujours en Ardèche, petite fête ultra sympa : bonne ambiance, gens cool, musique live, l'ardèche quoi... pis d'un coup, je regarde autour de moi et je souris, parce qu'on est bien là tous ensemble et je me tourne vers mon interlocuteur du moment en lui disant "c'est cooool, super sympa blablabla mais c'est vachement blanc quand même". Lui : "Comment ça ?" Moi : "baaah... y'a que des blancs !!!" le gars a été choqué par ma remarque qui n'était pas un jugement mais une constatation. Quelle leçon en tireriez-vous, vous ??
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
"c'est cooool, super sympa blablabla mais c'est vachement blanc quand même". Lui : "Comment ça ?" Moi : "baaah... y'a que des blancs !!!" le gars a été choqué par ma remarque qui n'était pas un jugement mais une constatation. Quelle leçon en tireriez-vous, vous ??
Très franchement Patate, tu fais la même inversée dans un village d'Afrique noire je pense que tu n'obtiens pas une réaction bien différente, c'est peut-être juste une constatation d'un point de vue formel mais on ne peut quand même pas en vouloir aux gens de s'interroger sur le besoin de mettre le focus sur la question de la mixité ethnique .à ce moment précis.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Pourquoi ça n'était pas le moment ?
C'est quand pour toi le bon moment ? Et quelles sont les bonnes personnes pour en parler ??
Tu sais de la même façon, j'ai un pote qui a été très surpris en venant dans mon bled (et pourtant il vit lui-même à Paris) du nombre impressionnant de maghrébins et de meufs voilées.
On buvait un coup (ambiance cool aussi) et j'en ai pas pris ombrage sous prétexte que ce n'était ni le moment ni la bonne personne à qui il en parlait (mes deux mioches sont un peu arabes hein) !!
Et de toi à moi, je ne pense pas que le flux migratoire des blancs en terres africaines puisque créer le même effet qu'en hexagone. Il ne faut pas comparer ce qui ne l'est pas.
C'est quand pour toi le bon moment ? Et quelles sont les bonnes personnes pour en parler ??
Tu sais de la même façon, j'ai un pote qui a été très surpris en venant dans mon bled (et pourtant il vit lui-même à Paris) du nombre impressionnant de maghrébins et de meufs voilées.
On buvait un coup (ambiance cool aussi) et j'en ai pas pris ombrage sous prétexte que ce n'était ni le moment ni la bonne personne à qui il en parlait (mes deux mioches sont un peu arabes hein) !!
Et de toi à moi, je ne pense pas que le flux migratoire des blancs en terres africaines puisque créer le même effet qu'en hexagone. Il ne faut pas comparer ce qui ne l'est pas.
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Cool de constater pour ton grand que les choses ont progressé en 20 ans coté professeurs. Ravi d'avoir eu tort, sur le coup.Patate a écrit:Sinon, toujours en Ardèche, petite fête ultra sympa : bonne ambiance, gens cool, musique live, l'ardèche quoi... pis d'un coup, je regarde autour de moi et je souris, parce qu'on est bien là tous ensemble et je me tourne vers mon interlocuteur du moment en lui disant "c'est cooool, super sympa blablabla mais c'est vachement blanc quand même". Lui : "Comment ça ?" Moi : "baaah... y'a que des blancs !!!" le gars a été choqué par ma remarque qui n'était pas un jugement mais une constatation. Quelle leçon en tireriez-vous, vous ??
Sur cette anecdote, je suis un peu embêté. Il se trouve que l'immigration depuis la seconde guerre mondiale en France s'est faite par grumeaux (principalement parce que ça passait par des filières, ce n'était que très rarement individuel), et on a donc des groupes très différents suivant les endroits. Si il n'y avait pas de filière en Ardèche, alors presque tout le monde en Ardèche sera là depuis fort longtemps. Ca n'est pas vraiment une information, à mon sens.
Après, il a sans doute été choqué de considérer qu'il était traité de raciste alors qu'i avait sans doute (à vérifier) ramassé tout ce qu'il pouvait trouver dans le coin. Imagine, tu vas à Harbin, tu assistes à une fête, il n'y a que des Han, et tu fais la remarque qu'il n'y a que des Han. Ou tu vas à une fête à Gaborone, et tu fais la remarque qu'il n'y a que des Tswanas. Ben, là, c'est pareil. L'histoire récente n'a pas amené des masses de brassage en Ardèche, donc tu y verras essentiellement des blancs. Je ne suis donc pas choqué qu'il soit choqué. C'est le monde dans lequel il vit. Un monde blanc - et cette blancheur n'est pas de son fait.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Mais a aucun moment j'ai dit que je trouvais les gens racistes !! J'ai juste constaté (parce que ça m'a sauté aux yeux sur le moment) qu'il n'y avait QUE des blancs !! Et oui, je sais bien comment l'immigration fonctionne ! J'en suis issue.
Et oui, la blancheur de cette partie de l'Ardèche n'est pas le fait des ardéchois !!
Oui, il a été choqué et oui je lui ai expliqué que je ne faisais qu'un constat d'un fait. Pas que je sous-entendais qu'il y avait du racisme ou que sais-je dans cette soirée...
Je vis entourée de gens multi-ethnies parce qu'ils sont "là", dans mon bled à moi et je comprendrais que cela puisse surprendre un... ardéchois par exemple !
Bon, ok j'avoue que c'était un peu de la provoc' aussi parce que ce milieu bien pensant des néo ruraux... enfin, comment dire ?? enfin, tu vois quoi ! ils vivent en milieu clos mais ils sont bien sympas
Et oui, la blancheur de cette partie de l'Ardèche n'est pas le fait des ardéchois !!
Oui, il a été choqué et oui je lui ai expliqué que je ne faisais qu'un constat d'un fait. Pas que je sous-entendais qu'il y avait du racisme ou que sais-je dans cette soirée...
Je vis entourée de gens multi-ethnies parce qu'ils sont "là", dans mon bled à moi et je comprendrais que cela puisse surprendre un... ardéchois par exemple !
Bon, ok j'avoue que c'était un peu de la provoc' aussi parce que ce milieu bien pensant des néo ruraux... enfin, comment dire ?? enfin, tu vois quoi ! ils vivent en milieu clos mais ils sont bien sympas
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
"c'est cooool, super sympa blablabla mais c'est vachement blanc quand même".
Si tu ne perçois pas pourquoi ton interlocuteur a pu prendre cela comme une agression gratuite? Une accusation de racisme latent?
Edit :
Bon, ok j'avoue que c'était un peu de la provoc' aussi parce que ce milieu bien pensant des néo ruraux...
Ok.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
ouiiii j'ai écrit "mais" mais l'ai-je vraiment dit ??
il n'empêche que je me pose la question du pourquoi il n'y a pas de néo ruraux noirs ou rebeu ou asiat ... ??? à ton avis pourquoi sont-ils si peu nombreux ???
il n'empêche que je me pose la question du pourquoi il n'y a pas de néo ruraux noirs ou rebeu ou asiat ... ??? à ton avis pourquoi sont-ils si peu nombreux ???
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Et puis je sais pas, pour faire écho à l'anecdote de Patate en Ardèche, j'ai déjà fait ce genre de trucs, ça me paraît (drôle, déjà) intéressant de remettre les choses en perspective selon lesquelles être blanc, c'est censé être "la norme", une espèce de "neutralité" construite, même en France métropolitaine.
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Patate a écrit:
il n'empêche que je me pose la question du pourquoi il n'y a pas de néo ruraux noirs ou rebeu ou asiat ... ??? à ton avis pourquoi sont-ils si peu nombreux ???
J'en connais au moins deux, une marocaine de 3ème génération et un réunionnais.
Sinon, le phénomène concerne majoritairement la classe moyenne + et supérieure, et les français d'origine africaine y sont sous-représenté par rapport à leur poids démographique, c'est factuel. Ensuite cela peut-être l'expression d'un communautarisme blanc, inconscient peut-être mais c'est possible. Le retour aux sources, à la terre de ses ancêtres et à leur mode de vie, historiquement en France cela concerne donc des blancs.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Oui, mais il y a manière et manière de l'amener. Là, ça ressemblait quand même juste à une accusation de racisme. Je ne suis pas sur qu'on fasse avancer la cause en braquant les gens (mais ça, c'est juste une opinion de ma part).Névromon a écrit:Et puis je sais pas, pour faire écho à l'anecdote de Patate en Ardèche, j'ai déjà fait ce genre de trucs, ça me paraît (drôle, déjà) intéressant de remettre les choses en perspective selon lesquelles être blanc, c'est censé être "la norme", une espèce de "neutralité" construite, même en France métropolitaine.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
david50 : Je crois en effet qu'il y a un entre-soi blanc : les postes "à responsabilités" sont très peu souvent occupés par des...non Caucasiens/pas "blancs" (allez, je te vanne un coup sur le choix des termes ). Ça se constate et se vérifie, même dans le public !
Ronald : On ne sait pas avec quel ton elle l'a dit, quelle mimique, l'ambiance, etc...mais oui, je suppose que braquer autrui n'aide point à essayer de lui faire voir les choses autrement, même pour un instant.
Ronald : On ne sait pas avec quel ton elle l'a dit, quelle mimique, l'ambiance, etc...mais oui, je suppose que braquer autrui n'aide point à essayer de lui faire voir les choses autrement, même pour un instant.
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
david50 : Je crois en effet qu'il y a un entre-soi blanc : les postes "à responsabilités" sont très peu souvent occupés par des...non Caucasiens/pas "blancs"
Tu noteras que j'ai tenu à suggérer un début d'explication historique autant qu'anthropologique. Sans nier l'existence de racisme, en faire l'unique grille de lecture pour expliquer tous les faits sociologiques est je pense une erreur.
Enfant et ado j'ai vécu en cité, pas mieux lotis économiquement que mes camarades issus de l'immigration, pourtant en tant que français de souche (J'ai lu à plusieurs reprise le terme souchien, vous le faites exprés sans déconner? ), j'avais la possibilité de m'évader de mon HLM à chaque vacances scolaires, de prendre un train pour me mettre au vert à la campagne chez mes grands parents; à l'époque retourner en Algérie ou au Maroc était bien plus coûteux qu'aujourd'hui, alors mes potes végétaient dans la cité.
A chaque rentrée l'écart se creusait avec certains. Il n'y a aucun racisme la dedans, cela peut paraître très anecdotique mais je suis persuadé que ce type de facteur joue à plein dans la construction et la destinée des individus.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Une fois de plus la Team Rocket s'envole vers un autre cieeeeel, je n'ai pas parlé de racisme. Il s'agit plus d'être dans une démarche plus pragmatique : "Bon, quelles qu'en soient les raisons, la situation est comme ça aujourd'hui. On fait quoi pour y remédier? " (à côté de "Comment les personnes concernées et celles qui s'en occupent le vivent-elles? ").
Je sais pas à quoi c'est relié "souchien", moi ça m'rappelle Alain Souchon, et les chocolats Suchard.
Mais pour rebondir sur ce que tu dis ensuite, juste ça, pouvoir partir changer d'air, ça doit faire beaucoup. En été, on peut être dans une macération qui n'est pas que physique. :/
Je sais pas à quoi c'est relié "souchien", moi ça m'rappelle Alain Souchon, et les chocolats Suchard.
Mais pour rebondir sur ce que tu dis ensuite, juste ça, pouvoir partir changer d'air, ça doit faire beaucoup. En été, on peut être dans une macération qui n'est pas que physique. :/
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Je sais pas à quoi c'est relié "souchien"
C'est phonétique, cela m'a fait rire.
Je reviens plus tard sur le reste, j'ai des obligations paternels à remplir ce soir.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
david50 a écrit:C'est phonétique, cela m'a fait rire.
Bien entendu
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
je suis ethniquement un sous-chien, et en plus allergique aux poils de chats.
(oui, cette intervention est 100% hors-sujet)
(oui, cette intervention est 100% hors-sujet)
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
C’est maintenant qu il faut faire son coming down? I am an underdog.
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Longtemps ce le fut dans les faits en métropole. C'est un simple constat de bon sens et dans certaines zones du territoires ça l'est encore, sans que je ne le juge meilleur ou pire. C'est simplement l'état du réel.être blanc, c'est censé être "la norme"
Pourquoi diable faudrait-il y remédier ? En vertu de quel principe la mixité ethnique serait-elle une nécessité ? Lorsqu'elle survient, faisons en sorte de la rendre harmonieuse . Si ce n'est pas le cas en quoi serait-ce un besoin ?La situation est comme ça aujourd'hui. On fait quoi pour y remédier?
Dans les villages d'Afrique de l'Ouest (*), dans les steppes Mongoles, etc. quelle diversité ethnique ?
Y vit-on mieux ou moins bien que dans le melting pot pour cette raison ?
EDIT
(*) Je n'ai pas voulu utiliser le mot racial qui est "un peu" ennuyeux. Et du coup j'ai dit une connerie puisqu'en Afrique très souvent deux ethnies coexistent dans la même zone par exple des Peuhls éleveurs et des Bambaras cultivateurs. À noter que (sauf en ville) les mariages inter-ethniques sont rarissimes. C'est d'autant plus impossible qu'il existe des règles complexes de mariage dans une même ethnie du fait des castes.
On cohabite, on interagit économiquement, pas toujours de manière sereine d'ailleurs, à cause des conflits d'intérêt.
Confiteor- Messages : 9159
Date d'inscription : 01/04/2017
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Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
coming down
Me too.
EDIT
Je me disais aussi... ^^
Me too.
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Je me disais aussi... ^^
Topsy Turvy- Messages : 8367
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Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
De méme que la souffrance , à son paroxysme , annule la souffrance .
L'atypicité , devenue commune , se révèle moins que normale , banale .
Le singulier , produit en série , a parfum de cadavre .
N'importe quel supermarché propose du zébre bio estampillié norme européenne si tale q r code la carte u/leclerc / whatever .
Le sous groupe du sous groupe reste "groupir"* .
énantiodromie , wikipedia .
La personne est le masque .
A la manière du laureat de la dernière crepusculaire céremonie des kaisers du kinema frankais , jusqu'à quel point ne pourrait-on legitimement , autant que salutairement , dire :
" Adieu lesc... Zébres "
* " Mais ou est donc passée la 7 ème compagnie ? "
Jean Lefevre au ministère de la santé , que n'aurait - t-on dit ?
L'atypicité , devenue commune , se révèle moins que normale , banale .
Le singulier , produit en série , a parfum de cadavre .
N'importe quel supermarché propose du zébre bio estampillié norme européenne si ta
Le sous groupe du sous groupe reste "groupir"* .
énantiodromie , wikipedia .
La personne est le masque .
A la manière du laureat de la dernière crepusculaire céremonie des kaisers du kinema frankais , jusqu'à quel point ne pourrait-on legitimement , autant que salutairement , dire :
" Adieu les
* " Mais ou est donc passée la 7 ème compagnie ? "
Jean Lefevre au ministère de la santé , que n'aurait - t-on dit ?
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Névromon a écrit:Et puis je sais pas, pour faire écho à l'anecdote de Patate en Ardèche, j'ai déjà fait ce genre de trucs, ça me paraît (drôle, déjà) intéressant de remettre les choses en perspective selon lesquelles être blanc, c'est censé être "la norme", une espèce de "neutralité" construite, même en France métropolitaine.
Voilà, c'est ça ! Réinterroger le réel. Pour cette "affaire", j'étais comme souvent en mode observation de mon environnement (les fêtes s'y prêtent bien pour moi car je suis clairement un peu en dehors par moment) et ça m'a sauté à la figure. Du coup, ma bouche a parlé toute seule...
A aucun moment dans mon esprit, je reliais cet état de fait avec du racisme et mon ton n'a pas été agressif ou suggérant autre chose ! Je faisais un constat.
Je ne suis pas responsable de ce que cela révèle chez mon interlocuteur.
"Ronald : On ne sait pas avec quel ton elle l'a dit, quelle mimique, l'ambiance, etc...mais oui, je suppose que braquer autrui n'aide point à essayer de lui faire voir les choses autrement, même pour un instant"
Comment je suis irl quand je dis ce genre de truc... Si je constate que j'ai pu blesser une personne, je cherche tjs à m'expliquer et je lui présente mes excuses. Grosso modo, je m'autorise à dire que je suis sympa comme meuf ! Ca ne m'empêche pas de dire ce que je pense. Je préfère qu'on m'apprécie (ou pas) pour le fond, pas pour la forme
David50 "
J'en connais au moins deux, une marocaine de 3ème génération et un réunionnais.
Sinon, le phénomène concerne majoritairement la classe moyenne + et supérieure, et les français d'origine africaine y sont sous-représenté par rapport à leur poids démographique, c'est factuel. Ensuite cela peut-être l'expression d'un communautarisme blanc, inconscient peut-être mais c'est possible. Le retour aux sources, à la terre de ses ancêtres et à leur mode de vie, historiquement en France cela concerne donc des blancs."
Bah ça tu vois, ça me troue le fut...
Au moins 2 ??? ça revient à un pourcentage proche de zéro, non ??
Le retour à la terre de nos ancêtres ?? quels ancêtres ? quelle terre ?? On en est donc encore là ? Nos ancêtres les gaulois = ma Terre, mon Droit. Historiquement la France concerne BEAUCOUP de métèques. J'ai beaucoup de mal à concevoir ce besoin d'appartenance comme issue d'un droit du sang (pour faire court). Et franchement les néo ruraux sont rarement du bled où ils ont élu domicile.
Je dois être un peu conne que de penser qu'un constat des faits n'est qu'un constat des faits...
et qu'il y a encore beaucoup à faire pour sortir de l'entre-soi dont je suis aussi certainement un éléments.
ce sur.. bibi aussi à des obligations de femme de ménage, de cuisinière, de working-girl etc etc etc
bisous à tous
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
"et qu'il y a encore beaucoup à faire pour sortir de l'entre-soi dont je suis aussi certainement un éléments."
Ben , par le fait ( de conscience ( sans laquelle , " science n'est que ruine de l'ame " comme nous le rappelle justement Alcofribas Nasier ) , plus vraiment ...
" Et qui n'est , chaque fois , ni tout à fait la méme ni tout à fait une autre ,"
L'air de baude ...
Ben , par le fait ( de conscience ( sans laquelle , " science n'est que ruine de l'ame " comme nous le rappelle justement Alcofribas Nasier ) , plus vraiment ...
" Et qui n'est , chaque fois , ni tout à fait la méme ni tout à fait une autre ,"
L'air de baude ...
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
@Patate:
Tu fais semblant de ne pas comprendre? Tu me parles des néo ruraux, je t'explique pour en avoir écouté certains (décroissant, écolos en tout genre, apprenti permaculteur etc...) qu'une de leur motivation était le retour au mode de vie simple et grandement fantasmé de leur grands parents. Hors il me semble qu'il y a quelques décennies la France métropolitaine était quasiment peuplée que de blancs, donc les ancêtres en question sont des blancs, et leurs descendant des ... blancs!
Donc rien d'étonnant que le phénomène soit blanc quasi exclusivement, les autres ne se reconnaissent pas forcément dans la France rurale.
Tu fais semblant de ne pas comprendre? Tu me parles des néo ruraux, je t'explique pour en avoir écouté certains (décroissant, écolos en tout genre, apprenti permaculteur etc...) qu'une de leur motivation était le retour au mode de vie simple et grandement fantasmé de leur grands parents. Hors il me semble qu'il y a quelques décennies la France métropolitaine était quasiment peuplée que de blancs, donc les ancêtres en question sont des blancs, et leurs descendant des ... blancs!
Donc rien d'étonnant que le phénomène soit blanc quasi exclusivement, les autres ne se reconnaissent pas forcément dans la France rurale.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Roncevaux , Roncesvalles , de triste mémoire , ou les blancs furent battus en neige .
Nb : un des premier cas de revisonnisme , soit dit en passant , c'était pas les sarrasins ( que Roland aurait retourné avec Durandal comme des crépes ) , mais les basques , qui , c'est bien connu , se battent atlantes contre un .
Compte tenu du rapport de ce post avec la notion d'identité et de l'evocation du rapport de la construction d'icelle avec les mecanismes de production de la narration historique , le hs est loin d'étre flagrant , bien que ma zone de confort soit plus l'apiculture ( il est peut étre d'ailleurs temps de se faire l'abeille , ça soulagera le fondement des mouches .)
Nb : un des premier cas de revisonnisme , soit dit en passant , c'était pas les sarrasins ( que Roland aurait retourné avec Durandal comme des crépes ) , mais les basques , qui , c'est bien connu , se battent atlantes contre un .
Compte tenu du rapport de ce post avec la notion d'identité et de l'evocation du rapport de la construction d'icelle avec les mecanismes de production de la narration historique , le hs est loin d'étre flagrant , bien que ma zone de confort soit plus l'apiculture ( il est peut étre d'ailleurs temps de se faire l'abeille , ça soulagera le fondement des mouches .)
Dernière édition par kring le Mer 24 Mar 2021, 19:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Mais si je comprends bien ce que tu écris David !
Il faut que je développe un peu peut-être.
Si il n'y a QUE les blancs (au secours) avec ancêtres blancs (hiiiii) qui s'autorisent à un retour à la vie rurale... C'est bien qu'il est AUSSI ancré dans la tête "des autres" que la campagne n'est pas pour eux.
Alors que.. il y a surement plus de personnes immigrées en France ayant connu une vie rurale que de néo ruraux qui se sentiraient légitime du fait de "la terre de mes ancêtres"... Ah oui quand je dis néo ruraux j'englobe tous ceux et celles qui quittent leur ville pour vivre à la campagne. Pas forcément pour vivre du fruit de la terre.
La France rurale... pour moi n'existe plus.
PS : j'ai bien compris aussi que tu émettais une hypothèse et non pas un avis ou idée que tu soutiendrais. Je réagis par rapport à cette hypothèse : la France rurale aux Français de souche !!
Il faut que je développe un peu peut-être.
Si il n'y a QUE les blancs (au secours) avec ancêtres blancs (hiiiii) qui s'autorisent à un retour à la vie rurale... C'est bien qu'il est AUSSI ancré dans la tête "des autres" que la campagne n'est pas pour eux.
Alors que.. il y a surement plus de personnes immigrées en France ayant connu une vie rurale que de néo ruraux qui se sentiraient légitime du fait de "la terre de mes ancêtres"... Ah oui quand je dis néo ruraux j'englobe tous ceux et celles qui quittent leur ville pour vivre à la campagne. Pas forcément pour vivre du fruit de la terre.
La France rurale... pour moi n'existe plus.
PS : j'ai bien compris aussi que tu émettais une hypothèse et non pas un avis ou idée que tu soutiendrais. Je réagis par rapport à cette hypothèse : la France rurale aux Français de souche !!
Dernière édition par Patate le Mer 24 Mar 2021, 19:49, édité 1 fois
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
C'est très hors-sujet, mais la néo-ruralité m'a fait penser à ça :
Les nouveaux curés de campagne sont arrivés… et ils sont noirs.
Par chez moi aussi, le recrutement de curés passe par l'Afrique.
Les nouveaux curés de campagne sont arrivés… et ils sont noirs.
Par chez moi aussi, le recrutement de curés passe par l'Afrique.
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
kring : Je sais pas si j'ai trop d'argile dans le ciboulot, mais je b*** rien à ce que tu dis, vraiment !
Confit' : Il s'agit de remédier à l'acceptation des mélanges ethniques et des différences en général, pour aller vers plus d'intégration ! Je suis pas en train de dire "Bon allez, vous allez m'importer 360 natifs Péruviens pour les implanter à Brives-la-Gaillarde, on a plus de budget sur l'embellissement de la commune cette année et on va pas rebitumer une énième fois la portion de route qui va du cimetière à l'église, mince ! " !
Patate : Voilà ! La déconstruction. Au passage, c'est une partie de la démarche scientifique en sciences humaines et sociales, ça, je trouve : car il s'agit d'interroger les biais et les "évidences". Je trouve ça d'ailleurs super intéressant de tout interroger : "Et pourquoi ici on mange avec une cuillère? Et pourquoi y'a plus de droitiers? ", etc.
Et je connais ce que tu évoques, le côté "observateur extérieur en situation sociale" plus le fait de sortir sans trop y penser un truc jugé socialement incorrect.
(je n'existerais pas, sans l'immigration. Et au fait, je provoque un peu, mais...il me semble que Jésus, il n'avait probablement pas la peau blanche du tout)
Topsy : Intéressant !
Confit' : Il s'agit de remédier à l'acceptation des mélanges ethniques et des différences en général, pour aller vers plus d'intégration ! Je suis pas en train de dire "Bon allez, vous allez m'importer 360 natifs Péruviens pour les implanter à Brives-la-Gaillarde, on a plus de budget sur l'embellissement de la commune cette année et on va pas rebitumer une énième fois la portion de route qui va du cimetière à l'église, mince ! " !
Patate : Voilà ! La déconstruction. Au passage, c'est une partie de la démarche scientifique en sciences humaines et sociales, ça, je trouve : car il s'agit d'interroger les biais et les "évidences". Je trouve ça d'ailleurs super intéressant de tout interroger : "Et pourquoi ici on mange avec une cuillère? Et pourquoi y'a plus de droitiers? ", etc.
Et je connais ce que tu évoques, le côté "observateur extérieur en situation sociale" plus le fait de sortir sans trop y penser un truc jugé socialement incorrect.
(je n'existerais pas, sans l'immigration. Et au fait, je provoque un peu, mais...il me semble que Jésus, il n'avait probablement pas la peau blanche du tout)
Topsy : Intéressant !
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Patate a écrit:Mais si je comprends bien ce que tu écris David !
Il faut que je développe un peu peut-être.
Si il n'y a QUE les blancs (au secours) avec ancêtres blancs (hiiiii) qui s'autorisent à un retour à la vie rurale... C'est bien qu'il est AUSSI ancré dans la tête "des autres" que la campagne n'est pas pour eux.
Alors que.. il y a surement plus de personnes immigrées en France ayant connu une vie rurale que de néo ruraux qui se sentiraient légitime du fait de "la terre de mes ancêtres"... Ah oui quand je dis néo ruraux j'englobe tous ceux et celles qui quittent leur ville pour vivre à la campagne. Pas forcément pour vivre du fruit de la terre.
La France rurale... pour moi n'existe plus.
Mais je suis en train de te parler d'imaginaire Patate! C'est pour cela que je te parles de "mode de vie simple et grandement fantasmé de leur grands parents"; je pense que les bobos bien blancs des villes qui décident de faire leur retour à la campagne, du fait de leur histoire que j'explique en partie avec mon anecdote perso, ne nourrissent pas le même imaginaire que le fils d'un immigré malien, rien de plus! Pourquoi viens-tu, entre autre, me parler d'une quelconque promotion du droit du sang?
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Penser qu'il n'y aurait plus de France rurale, je trouve étrange.
J'ai trouvé ça, qui indique encore pas mal de rural, sauf erreur :
J'ai trouvé ça, qui indique encore pas mal de rural, sauf erreur :
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
I'm in ,
'NdeT'tiou !
Ah dam'oui !
Vade retro , Karine LeMarchand !
Nevromon , t'inkiétes , je te comprends bien et , méme , j'taime bien .
Pasolini disait " La mort , ce n'est pas de ne pas pouvoir communiquer , c'est ne pas pouvoir étre compris ."
a- Je ne suis pas (au lit ni) Pasolini .
b- Il est mort donc on est pas obligé de (le) comprendre .
'NdeT'tiou !
Ah dam'oui !
- Le flood est toléré jusqu'à une certaine limite:
Vade retro , Karine LeMarchand !
Nevromon , t'inkiétes , je te comprends bien et , méme , j'taime bien .
Pasolini disait " La mort , ce n'est pas de ne pas pouvoir communiquer , c'est ne pas pouvoir étre compris ."
a- Je ne suis pas (au lit ni) Pasolini .
b- Il est mort donc on est pas obligé de (le) comprendre .
Dernière édition par kring le Mer 24 Mar 2021, 20:11, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
@Topsy Turvy :
Je vis dans la ruralité depuis 6 ans, plusieurs populations y cohabitent (plus ou moins bien):
- Les ruraux "pure souche", vivant et travaillant à la campagne, avec plusieurs génération d'ancêtre enterrés dans un rayon de 20 km.
- Les périurbains, vivent ici mais bossent en ville.
- Les néo-ruraux, vivent ici et ont souvent amené leur activité: service, artisanat, création artistique; parfois se sont mis en tête de devenir agriculteur, c'est parfois réussi mais aussi pas mal de désillusion dans ce cas de figure. Ou encore jeunes retraités.
Je vis dans la ruralité depuis 6 ans, plusieurs populations y cohabitent (plus ou moins bien):
- Les ruraux "pure souche", vivant et travaillant à la campagne, avec plusieurs génération d'ancêtre enterrés dans un rayon de 20 km.
- Les périurbains, vivent ici mais bossent en ville.
- Les néo-ruraux, vivent ici et ont souvent amené leur activité: service, artisanat, création artistique; parfois se sont mis en tête de devenir agriculteur, c'est parfois réussi mais aussi pas mal de désillusion dans ce cas de figure. Ou encore jeunes retraités.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Dans les zones rurales par exemple de maraichage, il ne me semble pas que les Marghrebins soient rares !
On les voit peu : ils viennent pour la saison et sans leur famille - sont souvent logés sur l'exploitation dans des conditions parfois sordides - travaillent 7 sur 7.
On les voit peu : ils viennent pour la saison et sans leur famille - sont souvent logés sur l'exploitation dans des conditions parfois sordides - travaillent 7 sur 7.
Confiteor- Messages : 9159
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Ah, ok, je comprends mieux le concept, merci david50.
Wiki dit :
Les zones de revitalisation rurale [...] dans un arrondissement ou un canton caractérisé par une très faible ou faible densité de population et satisfaisant à l'un des trois critères socio-économiques suivants :
-un déclin de la population constaté sur l'ensemble de l'arrondissement ou du canton ou dans une majorité de leurs communes dont le chef-lieu ;
-un déclin de la population active ;
-une forte proportion d'emplois agricoles.
[...]
Dispositions fiscales
Les communes situées dans le cadre d'une ZRR bénéficient de l'exonération de la taxe professionnelle pour des entreprises participant au développement de la zone :
-services de direction, d'études, d'ingénierie ou d'informatique,
-création d'activités d'artisanat,
-installation d'entreprises non commerciales au sens de l'article 92 du CGI (par exemple les professions libérales),
-création ou reprise d'activités commerciales (communes de moins de 2 000 habitants).
-soutien au tourisme (loi Demessine).
Wiki dit :
Les zones de revitalisation rurale [...] dans un arrondissement ou un canton caractérisé par une très faible ou faible densité de population et satisfaisant à l'un des trois critères socio-économiques suivants :
-un déclin de la population constaté sur l'ensemble de l'arrondissement ou du canton ou dans une majorité de leurs communes dont le chef-lieu ;
-un déclin de la population active ;
-une forte proportion d'emplois agricoles.
[...]
Dispositions fiscales
Les communes situées dans le cadre d'une ZRR bénéficient de l'exonération de la taxe professionnelle pour des entreprises participant au développement de la zone :
-services de direction, d'études, d'ingénierie ou d'informatique,
-création d'activités d'artisanat,
-installation d'entreprises non commerciales au sens de l'article 92 du CGI (par exemple les professions libérales),
-création ou reprise d'activités commerciales (communes de moins de 2 000 habitants).
-soutien au tourisme (loi Demessine).
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
A dans deux jours.
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Confiteor a écrit:Dans les zones rurales par exemple de maraichage, il ne me semble pas que les Marghrebins soient rares !
On les voit peu : ils viennent pour la saison et sans leur famille - sont souvent logés sur l'exploitation dans des conditions parfois sordides - travaillent 7 sur 7.
Peut-être plus dans le sud de la France, ici en Normandie (Manche) je n'ai pas l'impression que cela soit fréquent.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
@kring à écrit :
" Il est mort donc on est pas obligé de (le) comprendre"
kring aussi , pendant deux jours au moins.
" Il est mort donc on est pas obligé de (le) comprendre"
kring aussi , pendant deux jours au moins.
Invité- Invité
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Pour cette histoire de ruralité : ne pas oublier que dans la majorité des cas, l'immigration est aussi un exode rural. Parfois en deux temps (la grande ville du pays d'origine, puis la grande ville du pays de destination). Le souvenir familial de la ruralité est encore trop présent pour fantasmer la campagne.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
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Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
david50 a écrit:Patate a écrit:Mais si je comprends bien ce que tu écris David !
Il faut que je développe un peu peut-être.
Si il n'y a QUE les blancs (au secours) avec ancêtres blancs (hiiiii) qui s'autorisent à un retour à la vie rurale... C'est bien qu'il est AUSSI ancré dans la tête "des autres" que la campagne n'est pas pour eux.
Alors que.. il y a surement plus de personnes immigrées en France ayant connu une vie rurale que de néo ruraux qui se sentiraient légitime du fait de "la terre de mes ancêtres"... Ah oui quand je dis néo ruraux j'englobe tous ceux et celles qui quittent leur ville pour vivre à la campagne. Pas forcément pour vivre du fruit de la terre.
La France rurale... pour moi n'existe plus.
Mais je suis en train de te parler d'imaginaire Patate! C'est pour cela que je te parles de "mode de vie simple et grandement fantasmé de leur grands parents"; je pense que les bobos bien blancs des villes qui décident de faire leur retour à la campagne, du fait de leur histoire que j'explique en partie avec mon anecdote perso, ne nourrissent pas le même imaginaire que le fils d'un immigré malien, rien de plus! Pourquoi viens-tu, entre autre, me parler d'une quelconque promotion du droit du sang?
Droit du sang, droit du sol...
En tous cas, les campagnes françaises sont blanches et archi blanches ! Les premières grandes vagues migratoires datant du 19è, je ne crois pas que la raison soit UNIQUEMENT une histoire de retour aux sources.
Whatever, j'ai grandi dans les campagnes où out ce qui n'était pas "souchien" depuis 12 générations était considéré comme étranger !
Je pense qu'il y a une culture du territoire très marquée dans les campagnes.
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
.
Dernière édition par ddistance le Sam 01 Mai 2021, 21:26, édité 1 fois
ddistance- Messages : 1469
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Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Les premières grandes vagues migratoires datant du 19è, je ne crois pas que la raison soit UNIQUEMENT une histoire de retour aux sources.
Je ne peux parler que de mon bled sur ce sujet. Quand on se promène dans les cimetières du côté de Condé/Noireau, en Suisse Normande, on a un grand nombre de patronymes pas du tout normand, à consonance germanique, on trouve également plus de temples protestants qu'ailleurs. Il s'agît d'une importante vague d'immigration alsacienne fuyant les prussiens après la guerre de 1870. Alors pour ceux qui pense que cela n'a rien a voir puisque les alsaciens sont blancs, il faut se remettre dans le contexte; le prolo immigré alsacien de 1870 parle à peine le français (et encore moins le patois du bocage), pratique une religion différente et préfère le schnaps au calva (ce qui entre nous est une faute de goût majeure); en somme c'est un malien.
Mon arrière-arrière grand père maternel était l'un d'eux, ma grand mère me parlait avec tendresse de ce vieillard à longue barbe qui baragouinait un français exécrable.
Ces gens ont été parfaitement assimilés et je suis persuadé que la plupart de leur descendants se revendiqueraient normand pure souche sans que personne ne leur en contexte le droit.
Je te concède qu'il y a peu de noirs et d'arabes dans nos campagnes, mais le peu que j'ai pu rencontrer ne me semble pas subir de rejet systémique, je les croisent régulièrement lors de nos petites manifestations locales et ils me semblent parfaitement intégrés. S'ils ne sont pas plus nombreux invoquer un quelconque racisme latent avant tout autres considérations pour expliquer ce fait est caricaturale.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
ddistance : Merci pour les explications.
david50 : Euh, en 1870, y'avait pas tant de gens que ça qui parlaient "bien" français...en France. Je crois que c'est après la première guerre mondiale que ça a uniformisé à tout va via les instituteurs dits "hussards de la République" (dès que je dis ce mot, j'entends Mélanchon aboyer : "La République, ch'est MOUAH ! " ).
david50 : Euh, en 1870, y'avait pas tant de gens que ça qui parlaient "bien" français...en France. Je crois que c'est après la première guerre mondiale que ça a uniformisé à tout va via les instituteurs dits "hussards de la République" (dès que je dis ce mot, j'entends Mélanchon aboyer : "La République, ch'est MOUAH ! " ).
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
david50 : Euh, en 1870, y'avait pas tant de gens que ça qui parlaient "bien" français...en France.
Je sais bien, raison pour laquelle on était facilement perçu comme autant étranger en ayant parcouru 100km que 3000 aujourd'hui.
Dernière édition par david50 le Jeu 25 Mar 2021, 21:42, édité 2 fois
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Une histoire de noirs dans un petit village.... c'est par exemple celle de Kamini, de sa famille, de ses parents d'origine congolaise...
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Concernant le terme "souchien", je le déteste mais je l'utilise pour justement montrer son horreur. Je suis française de souche, je déteste aussi cette expression, car je ne comprends pas cette histoire de souche, de racines, d'arbre, de fruits, de terreau....
https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/souchien-simple-neologisme-ou-injure-anti-blanc_53181.html
https://rmc.bfmtv.com/emission/non-souchiens-alain-finkielkraut-s-explique-sur-ses-propos-polemiques-sur-johnny-hallyday-1324326.html
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Combien de temps faudra-t-il identifier les personnes en précisant le nombre de générations de présence sur le sol ?
Pour la couleur de peau, je pense que qualifier la couleur de peau ne devrait pas avoir plus d'importance que qualifier la couleur des yeux ou des cheveux... ça ne devrait pas être un critère de discrimination.
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Avant j'habitais Lille et j'aimais bien la diversité que j'observais.
Depuis un moment, j'habite une petite ville du Pas-de-Calais et la diversité me manque. Il y a des français d'origine maghrébine car il y a eu beaucoup de mineurs venus d'Afrique du Nord. Mais pas de "types" asiatiques et seulement quelques noirs... C'est parce qu'il n'y a pas d'opportunité de travail offerte à une grande diversité... n'empêche que plus de diversité me plairait.
Edit: Même si ce n'est pas l'apparence que je regarde chez les personnes, j'ai quand même l'impression que quand les apparences se diversifient, l'ambiance est plus gaie.
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Le racisme, c'est quand on regarde d'un mauvais oeil la différence... et qu'on assimile cette différence à une cause de désordre, donc qu'on regarde d'un oeil accusateur des supposés fauteurs de trouble. Parfois, une personne n'est pas vraiment raciste, mais quand "l'autre" devient trop visible ou accumule les différences, elle peut le devenir.
Si mon fils n'avait pas été aussi "cash" dans sa façon de s'exprimer, ou aussi hyperactif (edit : il lui a fallu énormément de temps pour comprendre les codes sociaux, pour accepter qu'il fallait utiliser un filtre), je n'aurais sans doute pas eu à ressentir qu'on cherchait une cause à ses problèmes de comportement, et que la cause la plus visible était peut-être être l'environnement familial, comme si c'était une différence dans le cadre familial, d'origine religieuse ou due à un père "étranger", qui avait fait que mon fils aurait été soumis à un déséquilibre.... Une culpabilisation des parents sur des bases imaginaires, par laquelle on vise un modèle supposé d'éducation (supposé peut-être non conforme à la norme attendue) qui pourrait provoqué une rupture... ça peut aussi être une sorte de stigmatisation et de racisme... On m'a demandé quelle langue je parlais à la maison par exemple... et on a fait beaucoup de sous-entendus en espérant tirer certains vers de mon nez.... comme si j'en avais....
La première cause de "dysfonctionnement" dans un comportement est-elle vraiment à chercher dans "l'origine", dans la différence "d'origine"... La différence d"origine" ou de religion est-elle la première chose à pointer pour expliquer la non conformité à un modèle ? Quel modèle ?
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Concernant le terme "souchien", je le déteste mais je l'utilise pour justement montrer son horreur. Je suis française de souche, je déteste aussi cette expression, car je ne comprends pas cette histoire de souche, de racines, d'arbre, de fruits, de terreau....
https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/souchien-simple-neologisme-ou-injure-anti-blanc_53181.html
https://rmc.bfmtv.com/emission/non-souchiens-alain-finkielkraut-s-explique-sur-ses-propos-polemiques-sur-johnny-hallyday-1324326.html
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Combien de temps faudra-t-il identifier les personnes en précisant le nombre de générations de présence sur le sol ?
Pour la couleur de peau, je pense que qualifier la couleur de peau ne devrait pas avoir plus d'importance que qualifier la couleur des yeux ou des cheveux... ça ne devrait pas être un critère de discrimination.
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Avant j'habitais Lille et j'aimais bien la diversité que j'observais.
Depuis un moment, j'habite une petite ville du Pas-de-Calais et la diversité me manque. Il y a des français d'origine maghrébine car il y a eu beaucoup de mineurs venus d'Afrique du Nord. Mais pas de "types" asiatiques et seulement quelques noirs... C'est parce qu'il n'y a pas d'opportunité de travail offerte à une grande diversité... n'empêche que plus de diversité me plairait.
Edit: Même si ce n'est pas l'apparence que je regarde chez les personnes, j'ai quand même l'impression que quand les apparences se diversifient, l'ambiance est plus gaie.
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Le racisme, c'est quand on regarde d'un mauvais oeil la différence... et qu'on assimile cette différence à une cause de désordre, donc qu'on regarde d'un oeil accusateur des supposés fauteurs de trouble. Parfois, une personne n'est pas vraiment raciste, mais quand "l'autre" devient trop visible ou accumule les différences, elle peut le devenir.
Si mon fils n'avait pas été aussi "cash" dans sa façon de s'exprimer, ou aussi hyperactif (edit : il lui a fallu énormément de temps pour comprendre les codes sociaux, pour accepter qu'il fallait utiliser un filtre), je n'aurais sans doute pas eu à ressentir qu'on cherchait une cause à ses problèmes de comportement, et que la cause la plus visible était peut-être être l'environnement familial, comme si c'était une différence dans le cadre familial, d'origine religieuse ou due à un père "étranger", qui avait fait que mon fils aurait été soumis à un déséquilibre.... Une culpabilisation des parents sur des bases imaginaires, par laquelle on vise un modèle supposé d'éducation (supposé peut-être non conforme à la norme attendue) qui pourrait provoqué une rupture... ça peut aussi être une sorte de stigmatisation et de racisme... On m'a demandé quelle langue je parlais à la maison par exemple... et on a fait beaucoup de sous-entendus en espérant tirer certains vers de mon nez.... comme si j'en avais....
La première cause de "dysfonctionnement" dans un comportement est-elle vraiment à chercher dans "l'origine", dans la différence "d'origine"... La différence d"origine" ou de religion est-elle la première chose à pointer pour expliquer la non conformité à un modèle ? Quel modèle ?
horizon artificiel- Messages : 3526
Date d'inscription : 23/01/2020
Localisation : Sur Terre depuis le 30 Juin 1966, plus précisément dans les Hauts-de-France, même si apparemment pour certains, je ne serais pas conforme à une prétendue "identité nationale culturelle française"..... Je n'ai plus envie de dialoguer dans les échanges publics sur zc. Changement d'avatar en mai 2022 : j'ai abandonné le fond diffus cosmologique pour rendre hommage à Shireen, Allah i rahma
Re: Etre neuroatypique et pas caucasien(ne) en France/Occident aujourd'hui, ça fait quoi (si ça fait quelque chose)?
Je tombe sur une perle qu'il me coûterait de ne pas partager :
Est-il même besoin de commenter ?
Nous en sommes hélas là ! Tigrou évoquait quelques extrémistes, il n'a pas tort. Néanmoins leur poids est considérable quand bien même leur audience serait limitée.
Une assignation à résidence identitaire.
- ENJOY :
- Le Monde a écrit:Aux Pays-Bas, le choix d’une autrice blanche pour traduire la poète noire Amanda Gorman suscite la controverse
Le 26 février, l’écrivaine Marieke Lucas Rijneveld, désignée par l’éditeur néerlandais du poème prononcé lors de l’investiture de Joe Biden, renonçait sous la pression. Depuis, activistes et auteurs alimentent le débat : une personne blanche peut-elle retranscrire la voix d’une Afro-Américaine ?
Par Jean-Pierre Stroobants(Bruxelles, correspondant)
Publié le 03 mars 2021 à 18h08
Le 23 février, Marieke Lucas Rijneveld exprimait, sur Facebook et Instagram, sa joie après avoir appris « l’honneur » que lui faisait l’éditeur néerlandais Meulenhoff : l’autrice de 29 ans déjà récompensée, en 2020, par l’International Booker Prize, avait été choisie pour traduire The Hill We Climb (« la colline que nous escaladons »), d’Amanda Gorman. Cette poète de 22 ans a été révélée au monde entier lors de la cérémonie d’investiture du président américain, Joe Biden, le 20 janvier. Elle et son entourage avaient semble-t-il approuvé le choix de Meulenhoff, Marieke Lucas Rijneveld incarnant, à leurs yeux, la lutte d’une minorité, sexuelle en l’occurrence, l’intéressée se définissant comme « personne non binaire ».
Trop lourd à porter
Cependant, trois jours plus tard, celle qui est décrite comme l’écrivaine la plus prometteuse des Pays-Bas renonçait : le choix de Meulenhoff avait suscité une telle polémique qu’elle préférait s’abstenir. L’autrice de Qui sème le vent (Buchet-Chastel) n’a que très brièvement commenté sa décision, mais celle-ci a clairement été influencée par les reproches adressés à son éditeur, qui aurait commis l’erreur d’opter pour une personne blanche. Son parcours personnel, ses références culturelles, son absence de connaissance du slam, sa maîtrise jugée insuffisante de l’anglais mais, surtout, le fait que sa désignation traduise « le surplomb de la pensée blanche », comme l’a écrit sa consœur néerlandaise Olave Nduwanje : tout cela s’est révélé trop lourd à porter pour Marieke Lucas Rijneveld.
Janice Deul, l’une des activistes noires les plus engagées des Pays-Bas, a longuement argumenté, dans une tribune du quotidien De Volkskrant. Le travail et la vie d’Amanda Gorman, écrivait la journaliste, sont marqués par son identité noire et son expérience d’enfant souffrant de difficultés d’élocution, élevée par une mère célibataire. Mme Deul évoquait donc, « pour le dire poliment, une occasion manquée », et regrettait que l’éditeur n’ait pas recherché plutôt « une jeune femme slameuse et fièrement noire ».
L’auteur et chroniqueur flamand d’origine marocaine Mohamed Ouaamari a nuancé le point de vue dans le quotidien belge De Morgen. « Le problème est qu’aujourd’hui il n’y a pratiquement aucune place pour des plumes issues des minorités dans un secteur littéraire complètement blanc », relevait-il. En ajoutant toutefois qu’« il en va des traducteurs comme des écrivains. (…) C’est la qualité de la plume, pas la couleur de la peau, qui fait la valeur d’un texte ».
Le choix de Fayard
Actuellement stadsdichter, poète de la ville d’Anvers, Seckou Ouologuem déplore la manière dont est traitée Marieke Lucas Rijneveld (laquelle a dit « comprendre » que sa désignation ait pu blesser certaines personnes), mais il regrette que Meulenhoff n’ait pas eu conscience du « moment incroyablement symbolique » de l’investiture de Joe Biden. Ainsi que « la douleur et l’espoir » du texte d’Amanda Gorman. Selon le poète, ne pas avoir vécu des expériences semblables à celle de la jeune femme présente le risque de traduire d’une manière « trop belle et trop propre ».
« Attention !, a répliqué, dans De Standaard, l’autrice et traductrice Gaea Schoeters. Je peux comprendre que l’on choisisse quelqu’un qui, en raison de son parcours, ait une meilleure perception des références culturelles. Mais je crains que l’on tende vers une approche où seules les femmes pourraient traduire d’autres femmes, les Blancs d’autres Blancs, les Noirs d’autres Noirs. »
Maaike Le Noble, éditrice chez Meulenhoff, entend calmer le jeu. Dans un communiqué, elle affirme : « Nous voulons apprendre de tout ceci en dialoguant et en empruntant un autre chemin. Nous allons rechercher une équipe pour contribuer à ce que les mots et le message d’espoir et d’inspiration d’Amanda soient traduits au mieux, au plus proche de son esprit. »
Aujourd’hui, aux Pays-Bas, certains applaudissent le choix des éditions Fayard qui, pour la traduction française, ont choisi la Belgo-Congolaise Marie-Pierra Kakoma, dont le nom de scène est Lous and the Yakuza. D’autres s’interrogent sur le sens exact de la polémique qui divise, une fois encore, leur pays, longtemps présenté – à tort sans doute – comme celui du « multiculturalisme heureux ».
Jean-Pierre Stroobants(Bruxelles, correspondant)André Markowicz en réponse dans \"Le Monde " a écrit:
André Markowicz, traducteur, sur l’« affaire Amanda Gorman » : « Personne n’a le droit de me dire ce que j’ai le droit de traduire ou pas »
Tribune
André Markowicz
Traducteur et écrivain
Le traducteur, de Dostoïevski notamment, réagit à la polémique néerlandaise sur le choix d’une autrice blanche pour traduire le poème de l’Afro-Américaine Amanda Gorman, lu en janvier lors de l’investiture de Joe Biden.
Publié le 11 mars 2021 à 09h30
À l’origine, un poème, The Hill We Climb [« la colline que nous gravissons »], un poème écrit par une jeune Afro-Américaine, Amanda Gorman, à la demande de Joe Biden, pour le jour de son investiture. Un poème patriotique, whitmanien, avec citations de la Bible, accents de gospel et de slam, et appels aux bons sentiments, comme le genre l’exige. Ce poème-là, du jour au lendemain, est devenu célèbre et va donc être traduit dans toutes les langues du monde.
Aux Pays-Bas, un éditeur, Meulenhoff, a obtenu les droits et a confié la tâche de traduire à Marieke Lucas Rijneveld, une des voix les plus brillantes de la nouvelle génération. Rien que de banal et tout suivait son cours lorsqu’une journaliste noire, Janice Deul, alors même que la traduction n’avait pas vu le jour, a écrit un article pour protester contre ce choix, selon elle, « incompréhensible », au point de provoquer chez de nombreuses personnes « douleur, frustration, colère et déception » au motif que la traductrice n’était pas noire. « Avant d’étudier à Harvard, poursuivait-elle, Amanda Gorman a été élevée par une mère célibataire, elle a eu des problèmes d’élocution qui ont fait croire à un retard mental. Son travail et sa vie sont forcément marqués par son expérience et son identité de femme noire. Dès lors, n’est-ce pas pour le moins une occasion manquée que de confier ce travail à Marieke Lucas Rijneveld ? »
Le premier point est donc là : étant blanche, Marieke Rijneveld ne peut pas traduire une Noire. A lire la journaliste néerlandaise, il est clair qu’il lui aurait suffi d’être Noire pour être à même de saisir le drame de la fille de mère célibataire et des problèmes d’élocution. Une traductrice blanche, fille de mère célibataire et ayant eu des problèmes d’élocution dans son enfance n’aurait aucune chance de traduire ce poème car tout se localise dans une identité à jamais immuable et découlant de la couleur de la peau.
Identité immuable
L’argument de Janice Deul m’a rappelé les propos de ce critique russe orthodoxe qui m’avait dit que mes traductions de Dostoïevski étaient douteuses parce que je n’étais pas orthodoxe – or seul un orthodoxe peut comprendre un orthodoxe. Il ne le disait pas ouvertement mais c’était clair, le fond de la question était qu’un juif, même Russe, ne peut pas rendre compte de « l’âme russe ».
Cette idéologie de l’atomisation de l’humanité selon la couleur de la peau, la race, l’ethnie, que sais-je, est le contraire absolu de la traduction, qui est, d’abord et avant tout, partage et empathie, accueil de l’autre, de ce qui n’est pas soi : ce que j’appelle « reconnaissance ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Amanda Gorman, une jeune poétesse au service de la justice sociale
Personne n’a le droit de me dire ce que j’ai le droit de traduire ou pas. Chacun, en revanche, a le droit de juger si je suis capable de le faire. C’est-à-dire si, par mon travail, je suis capable de faire entendre, par ma voix, par la matérialité de mes mots, la voix d’un ou d’une autre – sans la réduire à celle qui est censée être la mienne. Si ma voix est assez accueillante, assez libre pour en faire entendre d’autres.
Et il y a eu chez nous, et il y a encore, des traductions « coloniales » : pas seulement des traductions qui ne prennent les textes originaux que comme des curiosités pittoresques, mais des traductions qui transforment les textes étrangers en textes français académiques. Si j’ai passé toute ma vie à traduire, c’est aussi contre ces traductions-là.
Le premier point est donc là : étant blanche, Marieke Rijneveld ne peut pas traduire une Noire. A lire la journaliste néerlandaise, il est clair qu’il lui aurait suffi d’être Noire pour être à même de saisir le drame de la fille de mère célibataire et des problèmes d’élocution. Une traductrice blanche, fille de mère célibataire et ayant eu des problèmes d’élocution dans son enfance n’aurait aucune chance de traduire ce poème car tout se localise dans une identité à jamais immuable et découlant de la couleur de la peau.
Identité immuable
L’argument de Janice Deul m’a rappelé les propos de ce critique russe orthodoxe qui m’avait dit que mes traductions de Dostoïevski étaient douteuses parce que je n’étais pas orthodoxe – or seul un orthodoxe peut comprendre un orthodoxe. Il ne le disait pas ouvertement mais c’était clair, le fond de la question était qu’un juif, même Russe, ne peut pas rendre compte de « l’âme russe ».
Cette idéologie de l’atomisation de l’humanité selon la couleur de la peau, la race, l’ethnie, que sais-je, est le contraire absolu de la traduction, qui est, d’abord et avant tout, partage et empathie, accueil de l’autre, de ce qui n’est pas soi : ce que j’appelle « reconnaissance ».
Personne n’a le droit de me dire ce que j’ai le droit de traduire ou pas. Chacun, en revanche, a le droit de juger si je suis capable de le faire. C’est-à-dire si, par mon travail, je suis capable de faire entendre, par ma voix, par la matérialité de mes mots, la voix d’un ou d’une autre – sans la réduire à celle qui est censée être la mienne. Si ma voix est assez accueillante, assez libre pour en faire entendre d’autres.
Et il y a eu chez nous, et il y a encore, des traductions « coloniales » : pas seulement des traductions qui ne prennent les textes originaux que comme des curiosités pittoresques, mais des traductions qui transforment les textes étrangers en textes français académiques. Si j’ai passé toute ma vie à traduire, c’est aussi contre ces traductions-là.
Or la nature a fait de moi non seulement un juif, mais un « mâle blanc dominant » (pour reprendre la nouvelle terminologie). Du coup, ai-je le droit de traduire Marina Tsvetaeva et Anna Akhmatova, ou, en ce moment, Kari Unksova (militante féministe assassinée en 1983 par le KGB) ? Non, bien sûr, si l’on se place dans la perspective de ces nouveaux militants de la race, partisans de la revanche par l’identitaire. Lorsque ces interdits s’exercent dans le domaine de la traduction, domaine du passage, de la liberté assumée, de l’amitié portée à la parole d’autrui, ils atteignent un tel degré d’absurdité qu’ils agissent comme révélateurs.
D’aucuns m’assurent que je ne peux pas qualifier les arguments de Janice Deul de racistes en raison du « privilège blanc » dont je suis censé jouir. Le racisme serait exclusivement celui du pouvoir, des Blancs. Ce genre d’argument explique comment l’électorat des ouvriers et des employés est passé du Parti communiste au Rassemblement national, avec les conséquences que nous savons. Comment ne pas sentir que ce double standard (les uns sont des « suprémacistes blancs », les autres défendent leur « identité opprimée ») est humiliant et, réellement, par sa condescendance, raciste ?
« Tout habitable »
Il se trouve que l’article de Janice Deul est publié dans un journal à grand tirage et qu’il fait autorité. Or, là est l’essentiel, l’éditeur s’est tout de suite excusé. Comme un enfant pris en faute, il a précisé qu’il avait « beaucoup appris » grâce à cet article, et qu’à l’avenir il prendrait garde. La traductrice, quant à elle, a renoncé à traduire et a publié un long poème intitulé Tout habitable (aussitôt traduit par son traducteur français – un homme ! –, Daniel Cunin), poème plein de douleur qui est à la fois appel à la fraternité et démonstration que, contrairement à ce qu’alléguaient un certain nombre d’acteurs de la polémique (en apparence soucieux de minimiser la gravité du débat et affirmant que le problème n’était pas la couleur de sa peau mais le fait qu’elle n’était pas qualifiée), elle possède parfaitement l’art du parler-oral qui caractérise le poème d’Amanda Gorman et aurait pu en être l’interprète.
Meulenhoff a publié des communiqués assurant qu’il était animé des meilleures intentions du monde et partisan d’une société inclusive (qui serait contre ?). Il est actuellement, semble-t-il, en quête d’une équipe de jeunes traductrices noires pour mieux rendre compte du vécu de l’autrice américaine.
Alors qu’il n’était menacé par rien, que l’article de Janice Deul ne contenait aucune menace, Meulenhoff s’est tout de suite aplati, abandonnant à la meute la jeune femme qu’il avait publiquement désignée pour effectuer la traduction, et a cédé à cet appel à la repentance – dans un climat de terreur intériorisée. Il a cédé, non face à un travail de traduction qui pouvait être jugé sur pièces, lu et revu, défendu ou amendé, mais face à la culpabilité ontologique de faire partie d’une institution « blanche ».
Nous en sommes là.
Aujourd’hui, la peur de dire ces évidences, la peur d’être classé du côté des exploiteurs de la misère paralyse toute résistance à ce qui n’est, hélas, qu’une forme-miroir de la haine et du mépris. Une haine et un mépris incompatibles avec ce qui porte la traduction.
André Markowicz a traduit, chez Actes Sud, l’intégralité des œuvres de fiction de Dostoïevski, et, avec Françoise Morvan, « Le Maître et Marguerite », de Mikhail Boulgakov, aux éditions Inculte. Depuis 2013, tous les deux jours, il publie sur Facebook des poèmes, personnels ou traduits, des traductions et des chroniques sur son travail ou sur l’actualité. Sa page est en accès libre. Les deux premières années de ses chroniques ont été regroupées en deux volumes, « Partages », aux éditions Inculte (2015 et 2016).
André Markowicz(Traducteur et écrivain)
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