Du blocage à l'esbrouffe...

Écrire. Pourquoi me direz-vous ?
Pour se livrer au premier venu, qui l’œil curieux viendra déshabiller nos pensées sur le papier ou la toile ? Ben c'est un peu vrai, ici.
Mais surtout, écrire pour s'écouter. Entendre enfin le sourd murmure qui chatouille les zones sombres de notre mental.
Pfff... Écrire je veux bien, mais je n'ai rien à pondre.
Rien ne palpite, car tout est figé. Je joue à 1,2,3,soleil... Mais dans le noir. Lune immobile, sans chaos intérieur... Lui qui est si bien contenu.
Comme un sage petit élève, bien discipliné. Celui qui a apprit méthodiquement à se taire, ne laissant à la pensée qu'un vague écho de la vivacité de sa créativité, émotionnelle et intellectuelle.
Je n'ai rien à dire, car franchement, je ne sais plus m'entendre ; j'ai mal appris, je crois.
C’est ainsi que ma mémoire à apprit tout l'intérêt de se faire discrète. Mais à trop se comprimer, elle a perdue sa volonté...
Elle a prit l'habitude maintenant, de s'écouler entre les parcelles du temps, sans attaches ni accroches, comme un filet d'eau entre les mains.
Ma mémoire (et sa capacité) a apprit à ne pas se sentir concernée par les choses, depuis que mon écoute de moi se fait capricieuse.
Au fond je crois, impitoyable demeure mon juge intérieur.
Bien intégré, quasi ami tant il fait parti de ma construction, mon juge m'a fait grandir, un sparadrap au cerveau.
Il m'a aidé à faire mouche, à "être" quand même un peu quelqu'un, dans la pénombre des facultés.
Les yeux bandés. Colin-maillard mental.
HP vous me dites ? Pfff... La blague.
Mon juge est un peu joueur.
Et il joue de sa farce continuellement. Je suis le dindon de la farce de moi-même.
Didon qui s'amuse à mettre des bâtons dans les trous, noirs et de mémoire, qui m'empêchent de me réaliser enfin dans la clarté des pensée, et l'aisance des savoirs.

Bref. Petit coup de mou aujourd'hui.

... je connais ce sentiment... je compatis...
Mais rien que ces quelques mots jetés là sont des battements de ton intérieur...
Merci de les avoir partagés.

Très jolie prose miss @Fannibellule !
Je la ressens très chargée de "douceur".
(Cette "douceur" est probablement très relative à ma perception du phénomène )

HFGL!

C'est récent, ce phénomène chez moi.
Une sorte de perception de l'éphémère inutile pour les yeux des autres. Un encombrement personnel piteux dénué d'intérêt général.

Alors je tais.
Et se faisant, je m'évapore.

Reste à savoir où je me dilue...

Merci d'en avoir parlé, et si joliment.