Bonjour à tous ! Bilan du WAIS positif, je suis un peu perdu entre les résultats du test, mon quotidien et mon histoire...

Bonjour,

Excusez moi par avance si ma présentation n'est pas dans les clous, je ne maîtrise pas les arcanes des forums. Je ne sais pas si l'on doit se présenter complétement, en détaillant ce qui nous amène là. Merci aux modérateurs de me le dire si je dois modifier quelque chose.

Petit résumé de mon parcours: j'ai 52 ans et suis prof. J'ai toujours été un très bon élève et étudiant. Pas de souci au niveau de la réussite scolaire et universitaire. Socialement toujours bien intégré, avec beaucoup d'amis, avec des centres d'intérêt communs, du partage. Sportif, actif. Professionnellement, ça s'est toujours très bien passé. Bref, pas de décalage particulier comme je peux le lire à propos des HPI. Je me suis marié, j'ai eu des enfants. Une vie tout ce qu'il y a de plus classique et "normale". Mais il y a une dizaine d'années, j'ai commencé à fortement m'ennuyer. Ce qui a eu des répercussions dans mon quotidien. Manque d'envie, de motivation. Je commençais à ne plus trouver d'intérêt à grand chose. Le sommeil ne venait plus, avec ce cerveau toujours en ébullition (cela avait toujours été le cas, mais la multiplication des activités permettait de le gérer). Ennui aussi dans mon  couple, refuge dans l'alcool pour éteindre ce cerveau et fuir les soucis du quotidien. Forte diminution du sport, procrastination, etc... Tout cela m'a amené à la séparation puis au divorce. Puis à la solitude, que je ne connaissais pas. Le début de mes problèmes. J'ai commencé à compulser pas mal de littérature, pour me reconnaître dans les termes "peur de l'abandon", "dépendance affective". J'ai consulté, à plusieurs reprises. J'ai essayé d'en savoir plus sur ma petite enfance. Je savais, mais sans avoir conscience de l'impact ultérieur et des dommages collatéraux, que j'avais été élevé pendant mes 3 premières années par mes grands parents. Donc séparé de ma mère. L'origine du mal. Sauf que cela se ressent à présent dans mon quotidien. J'ai toujours cette peur d'être quitté, amicalement comme sentimentalement, donc fais tout en fonction des autres, de l'autre, pour avoir l'approbation, ne pas être rejeté, être aimé. Et finalement en conclure que ma vie s'est résumée à ça. De psychiatres en psychologues, en passant par un hypnothérapeute, tout cela s'est confirmé, mais sans solutions.

Il y a quelques mois, ma sœur a passé le WAIS. Elle a appris que son QIT est de 148 avec des TDA (pas H). Au vu de mes ressentis, de mon mal-être, elle m'a conseillé de faire le test aussi. J'ai eu le résultat il y a deux jours.
QIT 139 (ICV 139, IRP 120, IMT 123, IVT 143)
Donc conclusion de la psy, je suis HPI. Ce dont je doute...

En étant enseignant, j'ai souvent été confronté avec des élèves à haut potentiel. Mais souvent cela se manifestait par de nombreux "troubles" ou difficultés. Là je ne me reconnais pas du tout dans ces profils.
Alors oui, je sens bien que je fonctionne plus "vite" que plusieurs personnes, que je suis très sensible, que la moindre remarque anodique ou critique prend des proportions démesurées, que je sais m'adapter socialement pour être intégré.
Il n'empêche que, quand je lis des livres, des publications, sur le sujet, je ne coche pas les cases. J'entends parler de laminaire/complexe, de profil homogène/hétérogène. Mais je ne sais pas où me situer. J'en viens même à douter d'être HPI (le syndrome de l'imposteur il me semble). Est-ce que ces résultats chiffrés expliquent vraiment ce que je suis ? Et j'en fais quoi ?

Voilà, présentation un peu longue, j'en suis désolé. En m'inscrivant sur ce forum, j'espère y trouver des témoignages similaires, des réponses, de l'aide, du soutien, tout ce qui me permettra d'avancer… Merci à vous.

Excellente nouvelle, être doté ainsi d’une intelligence dont on dit les difficultés et ne pas les avoir ressenties durant toute votre vie. C’est possiblement parce que cette intelligence ci a été utilement et intelligemment exploitée. Sans parler de résilience (concept à mon sens insupportable), c’est juste des adaptations en douceur, un usage sans douleur de ce potentiel à la mesure de son bénéficiaire et de son caractère.
Un jour oui toute la gamme des recettes ayant été utilisée et la réponse implicitement attendue ici et là (la belle vie avec maison et enfants) a été fournie le flux adorablement retenu de votre intelligence si tendu vers l’autre se retourne soudain vers la personne que vous êtes pour vous interroger enfin. C’est terrible car ce questionnement (du genre, ben alors et toi dans tout ça ?), vient menacer tous les fondamentaux pour lesquels vous avez tant lutté et fait immanquablement surgir cette question par dessus tout qui vient tout envelopper. M’aimera-t-on si d’avantage si je ne concède plus comme naguère ? Si tant est concéder est ce mouvement toujours orienté vers l’autre parfois à son propre détriment.

Hello,

souvent cela se manifestait par de nombreux "troubles" ou difficultés

Probablement parce que les autres sont passés sous le radar. Je te renvoie par exemple sur ce que j'avais posé là :
https://www.zebrascrossing.net/t43719-perdu-apres-les-resultats-du-wisc-v#1940605
(En particulier pour la typologie avec six profils d'élèves HQI proposée par Betts et Neihart.)

Est-ce que ces résultats chiffrés expliquent vraiment ce que je suis ?

Non, pas plus que le traumatisme dans l'enfance, ce sont des morceaux ou reflets de facettes.

Le discours basé sur la recherche n'est pas aussi orienté 'malheur' que celui basé sur la 'clinique'.
Par exemple Ramus
https://scilogs.fr/ramus-meninges/catalogue-ramus-meninges-2023/
https://www.zebrascrossing.net/t43241-avoir-un-haut-qi-chance-ou-malchance-conf-ramus-rec-2022
...

Gauvrit
https://www.zebrascrossing.net/t43959-je-n-ai-jamais-dit-que-tous-les-surdoues-vont-bien-entretien-avec-nicolas-gauvrit
...

Le textbook sous la direction de Clobert et Gauvrit, avec divers auteurs
https://www.zebrascrossing.net/t42290-psychologie-du-haut-potentiel

Bienvenue !

Bonjour et bienvenue.

La mesure de QI par le WAIS est la référence pour déterminer si vous êtes HQI et vous l'êtes d'après vos résultats.
Vos doutes découlent peut-être d'idées fausses sur les surdoués et HPI.

On découvre être HPI lorsqu'on fait le bilan psychologique et cela se fait souvent lorsqu'on rencontre des difficultés, car le coût est un frein. On aurait tort d'en déduire que les HPI sont des personnes à problèmes. Beaucoup de HPI s'ignorent comme c'était votre cas avant d'avoir fait le test.

Je vous invite à lire cet article de Nicolas Gauvrit et Franck Ramus: « La légende noire des surdoués ». La chaîne YouTube Intensément Podcast est aussi une source d'information de qualité sur le sujet par les nombreux interviews d'experts qu'on y trouve. Prenez le temps de vérifier la validité de vos idées sur les HPI.

Bonjour et bienvenue.

143 d'IVT, c'est énorme. Votre cerveau va à toute vitesse, c'est officiel, c'est vérifié. Avec 123, il se base sur une mémoire de travail qui n'a rien de bas de gamme non plus. Vous avez en outre, avec ces deux outils, construit une capacité verbale de tout premier plan à 139, et une capacité de raisonnement elle aussi nettement supérieure à la moyenne, même si moins impressionnante.

Vous êtes donc HPI, ça ne fait aucun doute. Ce qui fait doute (et devrait toujours faire doute, dans tous les cas), c'est de savoir si vous correspondez aux stéréotypes du surdoué.

Et non, le QI n'est qu'un score, une dimension, et chaque être humain a plein de dimensions. ca peu expliquer certains aspects de votre fonctionnement, mais ça ne va pas faire de vous un hypo/hyper sensible, un intro/extraverti, un amateur de savoir ou d'ignorance, un autoritaire ou un libertaire, enfin, vous avez compris le principe.

(j'espère que vous n'avez pas trop lu Jeanne Siaud-Facchin. Et surtout, pas du tout Raymonde Hazan)

Je ne connais pas cette vidéo de Carlos Tinoco mais je la propose pour la thématique:



D'autres vidéos de sa chaîne demonstrer sont bien, mais je ne connais que les plus anciennes.
A la base, c'est un philosophe, ce qui change des 'pure players' thérapeutes et/ou scientifiques.

Merci à tous de votre accueil et de vos réponses !

"Excellente nouvelle, être doté ainsi d’une intelligence dont on dit les difficultés et ne pas les avoir ressenties durant toute votre vie. C’est possiblement parce que cette intelligence ci a été utilement et intelligemment exploitée. Sans parler de résilience (concept à mon sens insupportable), c’est juste des adaptations en douceur, un usage sans douleur de ce potentiel à la mesure de son bénéficiaire et de son caractère.
Un jour oui toute la gamme des recettes ayant été utilisée et la réponse implicitement attendue ici et là (la belle vie avec maison et enfants) a été fournie le flux adorablement retenu de votre intelligence si tendu vers l’autre se retourne soudain vers la personne que vous êtes pour vous interroger enfin. C’est terrible car ce questionnement (du genre, ben alors et toi dans tout ça ?), vient menacer tous les fondamentaux pour lesquels vous avez tant lutté et fait immanquablement surgir cette question par dessus tout qui vient tout envelopper. M’aimera-t-on si d’avantage si je ne concède plus comme naguère ? Si tant est concéder est ce mouvement toujours orienté vers l’autre parfois à son propre détriment."

Je pense que c'est ce que mon cerveau a fait tout au long de ma vie, jusqu'à ce que la "conscience" prenne le dessus...

@Topsy Turvy et @Chmik: merci beaucoup pour les liens et la vidéo. Je vais m'y pencher dès que j'aurai un peu de temps.

"143 d'IVT, c'est énorme. Votre cerveau va à toute vitesse, c'est officiel, c'est vérifié. Avec 123, il se base sur une mémoire de travail qui n'a rien de bas de gamme non plus. Vous avez en outre, avec ces deux outils, construit une capacité verbale de tout premier plan à 139, et une capacité de raisonnement elle aussi nettement supérieure à la moyenne, même si moins impressionnante.

Vous êtes donc HPI, ça ne fait aucun doute. Ce qui fait doute (et devrait toujours faire doute, dans tous les cas), c'est de savoir si vous correspondez aux stéréotypes du surdoué.

Et non, le QI n'est qu'un score, une dimension, et chaque être humain a plein de dimensions. ca peu expliquer certains aspects de votre fonctionnement, mais ça ne va pas faire de vous un hypo/hyper sensible, un intro/extraverti, un amateur de savoir ou d'ignorance, un autoritaire ou un libertaire, enfin, vous avez compris le principe.

(j'espère que vous n'avez pas trop lu Jeanne Siaud-Facchin. Et surtout, pas du tout Raymonde Hazan)"

Merci Ronald, c'est plutôt rassurant de lire cela. J'ai acheté hier le livre de Jeanne Siaud-Facchin, mais je l'ai trouvé réducteur très rapidement. Je pense m'arrêter là. Par contre j'entends beaucoup parler des publications de Nicolas Gauvrit (par vous et sur d'autres sites), je vais aller fureter de ce côté.

En tout cas, merci beaucoup. Je vais maintenant aller à la découverte des fils de discussion.

Je dirais même plus, 143 d'IVT passé 50 ans, c'est énorme!

Je ne sais pas, je ne me rends pas compte...

Les notes des indices de la WAIS-IV vont de 50 à 150, donc 143 est très haut. Par contre, la notation vise à représenter le degré de rareté par rapport à la tranche d'âge, donc on peut taper très haut à tout âge, à condition de se distinguer par rapport à sa propre cohorte.

Les pages de Labouret sont bien pour comprendre les tests et résultats, par exemple :
https://www.labouret.net/tests-qi/resultats/

Topsy Turvy a écrit:Les notes des indices de la WAIS-IV vont de 50 à 150, donc 143 est très haut. Par contre, la notation vise à représenter le degré de rareté par rapport à la tranche d'âge, donc on peut taper très haut à tout âge, à condition de se distinguer par rapport à sa propre cohorte.

Les pages de Labouret sont bien pour comprendre les tests et résultats, par exemple :

Je vais aller voir ça, merci pour le lien. Par ailleurs, j'ai entendu parler de la thérapie des schémas. Quelqu'un a des infos ?

Désolé, ce message est seulement pour arriver à un total de 5 posts. Sans cela, je ne peux répondre à un MP...

la thérapie des schémas

Je connais le livre destiné au grand public, qui est très bien :
https://www.penguinrandomhouse.com/books/327709/reinventing-your-life-by-jeffrey-e-young/
La traduction me plaît moins que la version originale, mais si on préfère en français :
http://www.editions-homme.fr/reinvente-vie/janet-s-klosko/livre/9782761950756

Je ne connais pas le bouquin qui s'adresse aux thérapeutes :
https://www.cairn.info/la-therapie-des-schemas--9782807308510.htm

Pour un aperçu global, wikipédia me paraît pas mal :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Schémathérapie

Selon où on se situe, on ne trouve pas forcément de thérapeute qui connaisse/maîtrise cette méthode, mais celle-ci paraît pas mal pour certains profils, selon les données de recherche rapportées par wiki.

Le livre que j'aime bien cité ci-dessus ne fait pas forcément de sens parce qu'il s'agit d'une présentation avec chacun des onze 'pièges' (lifetraps) considérés et les exercices 'self-help' associés. Et donc une fraction seulement du bouquin concerne le lecteur si celui-ci ne se reconnaît que dans un 'piège' sur les onze.
[~ 60 pages générales et ~30 pages par schéma (mais ça peut être 20 ou 40, ce n'est pas fixe) pour un bouquin de ~360 pages]

Pour un rapport concerné/pas concerné moins mauvais (un sur cinq ou six plutôt que un sur onze), je propose à tout hasard les cinq ou six blessures de Lise Bourbeau ou Jaques Salomé. C'est peut-être moins 'solide' que ce qui se prête à la 'vérification', mais ça peut donner des pistes de réflexion.

Humiliation, injustice, sentiment d’impuissance, rejet, trahison et abandon: le célèbre psychosociologue Jacques Salomé évoque les 6 blessures archaïques partagées par tous les êtres humains.


Une présentation condensée des 5 de Lise Bourbeau par là :
https://www.coaching-energie.fr/wp-content/uploads/2017/03/Tableau-des-Caracteristiques-des-5-blessures-de-L.Bourbeau.pdf
(Ça dénature un peu le propos qui est plus nuancé dans les livres y relatifs, qui sont (ou ont été) des bestsellers.)

Je précise au passage que ces suggestions éloignent un peu de l'axe 'science', mais toute approche qui aide à travailler sur ses représentations de soi et des autres me paraît bonne à prendre, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans le piège de "c'est ça, je me reconnaît là, donc je suis 'ça'". On peut se reconnaître en partie à travers divers prismes, aucun ne nous définit, on ne se réduit à aucune facette reflétée.

Merci Topsy pour toutes ces infos et tous ce liens. Je vais me plonger dedans!