Questions sur le rôle des émotions dans l'identification des actions à entreprendre

Bonsoir à toutes et à tous,

Otis Dolphy, nouveau venu sur ce forum. Je remercie Zorg et Lou Djinn de m'avoir accueilli ^^

Je poste dans cette section car je crois qu'il s'agit du bon emplacement. Dans le cas contraire, je retire aussitôt.

En cette période où je questionne presque tout ce que j'ai fait jusqu'ici, ainsi que ce que je suis, et étant en quête de réponse(s), j'ai trouvé un livre très intéressant de Michelle Larivey: "La puissance des émotions; comment distinguer les vraies des fausses". Michelle Larivey est une psychologue canadienne du courant humaniste, qui a fondé son approche sur l'observation et la pratique en milieu clinique. (N'étant pas psychologue, je ne peux pas développer davantage... )

Pour le dire simplement (si j'ai bien compris ), elle affirme qu'il faut laisser ses émotions se déployer, et qu'une fois pleinement vécues, pour peu que les besoins associés étaient identifiés, il était possible d'agir, de "passer à autre chose" et d'avancer...

Voici mes questions: avez-vous lu ce livre, ou un autre qui aborde la même thématique? Avez-vous vécu une situation de stagnation où, après avoir longtemps refoulé ou réprimé vos émotions, celles-ci se sont "imposées" à vous, et une fois digérées, vous sentiez en vous comme une évidence quant à "la voie à suivre", ou plutôt l'action à entreprendre? C'est assez flou, mais je ne peux malheureusement être plus précis...

Merci pour votre temps, et d'avance merci pour vos réponses.

Otis

EDIT: lorsque je parle d'évidence, je veux dire un dénouement. Je suis conscient de toucher ici à une part d'intime, et je tiens à vous assurer que je ne veux pas intimider, ni m'immiscer nulle part. Je sollicite simplement et humblement leur "retour d'expérience" à celles et ceux dont le fonctionnement serait similaire au mien.

Ce n'est pas forcément le bon endroit. Je le déplace donc.

Et réponds à ton interrogation. ^^
Les émotions sont porteuses de messages, en ce qui me concerne. Le décodage reste néanmoins personnel.
C'est un engramme du vécu antérieur. Il se manifeste tant que le vécu n'est pas intégré, sous des formes qui si elles sont refoulées, finissent effectivement par s'imposer.
Après, l'accès aux émotions est variable suivant les personnes.

L'humain est fait de cela, terre glaise par excellence.

Bonsoir Opossum,

Merci pour ta réponse, et d'avoir pris la peine de déplacer le message; je veillerai à être plus rigoureux dans mes posts.

Si je peux me permettre cette analogie: les émotions seraient des "graines" qui ne seraient pas enfouies dans la terre, et seraient ainsi d'autant plus facilement repérables? Notre terre glaise humaine devrait donc être travaillée pour les accueillir, les intégrer...?

J'ignorais totalement la notion d'engramme, que je découvre grâce à toi. Je t'en remercie ^^

1) Oui.

2) Oui.

Oui, j'ai lu un livre concernant les émotions plus ou moins spécifiquement, le best-seller de Marshall B. Rosenberg qui est plus un manuel du savoir vivre (très bien fait) avec les émotions qu'un véritable ouvrage de psychologie, il y a probablement de nombreux points communs avec l'ouvrage auquel vous faîtes référence, en tout cas cela semble probable en tenant compte des mots besoin et émotion, même si Marshall B. Rosenberg parlait plus spécifiquement de sentiments, autrement dit d'émotions verbalisées, conscientisées. Marshall B. Rosenberg faisait la distinction fondamentale entre les sentiments et les jugements de valeur, qui ont l'apparence de sentiments mais qui, en vérité, sont des pensées cachant elles-mêmes des sentiments, donc des besoins, masqués. J'ai aussi L'intelligence émotionnelle de Daniel Goleman, dans mes piles de livres à lire, que je n'ai pas eu le courage de commencer (environ 900 pages), pour l'instant.

Oui, cela me parle. Dans le système carcéral éducatif actuel, les émotions sont refoulées, humiliées, cachées, ce qui n'aide personne, dans le système, à les comprendre et à faire avec. Oui, une émotion profonde, qui vient des tripes, et que j'ai suivi (avec une raison suffisamment élevée pour ne pas que cela cause de trop graves problèmes avec les lois) m'a amené à une ou plusieurs actions, et à un changement de personnalité.

Cela continuera, pour la quête de soi.

Salut !

J'ai pas mal bossé sur mes émotions, et j'ai tourné en rond longtemps ^^
Voici donc le fruit de mes réflexions.

Elles me semblent le reflet d'alertes, ou de mises en évidences, mais difficilement exploitables en elles-même, si on n'a pas d'autres éléments de réflexion.

Après une hypnose qui m'a supprimé mes émotions durant 4 jours, j'ai pris conscience que j'en avais besoin, parce qu'elles mettaient du sel dans ma vie qui aurait été trop morne si elles n'étaient pas là.
Mais j'ai aussi pris conscience qu'elles me limitaient dans mes actions si j'y prêtais trop d'attention.

Avec donc du recul... non pas d'après des lectures, mais d'après mon vécu... je considère que mes émotions me sont nécessaires pour mettre en évidence les points essentiels de ma vie, autant négatives que positives (j'ai presque 60 ans hein.. faut le prendre en compte).
Elles me permettent aussi de faire "briller" les mots, les instants, les endroits... m'alerter en sommes, de ce qui doit retenir mon attention. C'est une boussole.

Elles sont aussi un moyen de "vibrer", d'amplifier autant les mauvais moments que les bons. Même si je considère qu'il faut en rester maitre pour ne pas en devenir l'esclave. En gros, pour comparaison, comme l'alcool, qui accentue l'esprit de fête, mais aussi accentue le désespoir dans les mauvais moments. C'est un révélateur. C'est la mise en relief de ce qu'il faut percevoir. Un début, ou le départ des intuitions.

Elles ne se suffisent pas toutes seules, mais le fait de les sentir puissantes doivent t'arrêter pour te questionner, non pas mentalement, mais intérieurement, pour savoir ce que ça a dérangé, tout au fond. Il faut suivre le chemin de l'évènement pour comprendre.
C'est ce que j'en ai déduit personnellement. Uniquement cela, et peut-être que je me goure. C'est seulement mon analyse en fonction de mon vécu.

Je ne sais pas si ça peut te servir, ou s'il faut refaire le chemin que j'ai fait pour le comprendre, ou si c'est juste des réflexions qui ne fonctionnent que pour moi... Je partage, juste ça.

Pour rejoindre un peu l'avis de Bimbang, c'est très difficile de comprendre les émotions, les sentiments, même avec un bon guide.

J'ai, personnellement, toujours eu l'impression de passer à côté de l'essentiel, sauf lors d'un épisode transcendantal d'hypnose régressive. Là, l'Inconscient était en accès direct, et les émotions et souvenirs refoulés ne cessaient de remonter dans le Conscient, donc aucun doute possible sur moi-même, mes émotions, mes sentiments, et les actions à mener. Cela a guéri quelques blessures émotionnelles (cardiaques, littéralement, les neurones du cœur) et mené à une partielle libération.

La quête de soi continue.

Très loin du stoïcisme. Plus proche de la vérité.

Salut Jérémy !

Ça m'intéresse ton avis sur l'hypnose régressive, et ce que tu en as déduit sur tes émotions.
Si tu peux m'en dire plus, si c'est en lien avec le thème de la question ou par MP, si ça n'a pas de lien, je te remercie d'avance.

Merci pour vos réponses!

@Bimbang:

"Elles me semblent le reflet d'alertes, ou de mises en évidences, mais difficilement exploitables en elles-même, si on n'a pas d'autres éléments de réflexion."
Oui, c'est exactement ma position actuellement... Je les reconnais et les accueille, mais il me manque une pièce du puzzle.
"C'est une boussole."
Oui, je me rappelle d'un ami qui les décrivait comme des éléments des rouages de l'intuition.
"Elles ne se suffisent pas toutes seules, mais le fait de les sentir puissantes doivent t'arrêter pour te questionner, non pas mentalement, mais intérieurement, pour savoir ce que ça a dérangé, tout au fond."
Intérieurement, mais non mentalement... C'est peut-être une des pièces manquantes.

@Jérémy34:

"Rosenberg faisait la distinction fondamentale entre les sentiments et les jugements de valeur, qui ont l'apparence de sentiments mais qui, en vérité, sont des pensées cachant elles-mêmes des sentiments, donc des besoins, masqués. "
La lecture de Larivey est récente en ce qui me concerne, et je suis donc loin de l'avoir assimilée. Mais il me semble que ses "pseudo-émotions" rejoignent les jugements de valeur de Rosenberg, que je n'ai pas lu. Des élaborations complexes qui dissimulent d'authentiques émotions.

"Dans le système carcéral éducatif actuel, les émotions sont refoulées, humiliées, cachées, ce qui n'aide personne, dans le système, à les comprendre et à faire avec."
Etant actif dans l'enseignement secondaire en Belgique (je crois que dans l'année où j'enseigne, cela doit correspondre au Lycée), je suis convaincu que nous y gagnerions tous. Non seulement les élèves, mais également les enseignants.

"J'ai, personnellement, toujours eu l'impression de passer à côté de l'essentiel, sauf lors d'un épisode transcendantal d'hypnose régressive. Là, l'Inconscient était en accès direct, et les émotions et souvenirs refoulés ne cessaient de remonter dans le Conscient, donc aucun doute possible sur moi-même, mes émotions, mes sentiments, et les actions à mener. Cela a guéri quelques blessures émotionnelles (cardiaques, littéralement, les neurones du cœur) et mené à une partielle libération."
C'est une expérience littéralement impressionnante. Merci de l'avoir partagée. Je me questionnais beaucoup sur la possibilité d'accéder à l'Inconscient.

C'est un plaisir de partager avec une personne suffisamment humble et consciente continuant sa quête de connaissance de soi.

Bonsoir @Jérémy34 et @Bimbang,

J'ai beaucoup pensé à vos réponses aujourd'hui. Et elles m'ont conduit à me poser ces questions:

Que se passe-t-il lorsque vous sentez que vous êtes en votre intériorité, et/ou que vous êtes en contact avec votre Inconscient?
Je veux dire: qu'est-ce qui vous permet de vous rendre compte sans doute possible que "ça y est", vous y êtes, en étant certain que ce ne soit pas autre chose (Raison/Intellect/autre) qui puisse vous "jouer des tours"?

Il y a quelques mois, j'ai tenté l'autohypnose et l'imagination active, avec, je crois, certains résultats, mais une partie de moi me fait croire qu'il pourrait ne s'agir que de subterfuges, en fin de compte... Avez-vous déjà expérimenté la chose?

De moins en moins de doute, justement.

C'est cela la force de l'Inconscient : il n'y a pas de doute.

Tout le monde expérimente l'Inconscient à divers degrés tous les jours et toutes les nuits.

Quand nous répétons la même chose que d'habitude, sans doute, nous sommes dans l'Inconscient.

Et la force du Conscient, c'est le doute, justement, le doute fait autant progresser que l'absence de doute, ce sont simplement des chemins différents.

Ceci étant écrit, la plus grande force de l'Inconscient, que j'ai pu expérimenter, est de faire des choses nouvelles sans doute, suivre le flux de la vie.

Je rejoins pleinement Jeremy (et Binbang plus haut).
Et lorsque vraiment je doute, mon inconscient m'envoie un rêve (ou plusieurs), j'ai tendance à beaucoup passer par là pour avoir des réponses, et il n'y a pas forcément meilleur accès (pour moi).

je me rappelle d'un ami qui les décrivait comme des éléments des rouages de l'intuition.
"Elles ne se suffisent pas toutes seules, mais le fait de les sentir puissantes doivent t'arrêter pour te questionner, non pas mentalement, mais intérieurement, pour savoir ce que ça a dérangé, tout au fond."

Ce qu'à dit ton ami me parle profondément, je fonctionne ainsi de plus en plus, je suis à l'écoute. C'est ce qui fonctionne le mieux actuellement pour moi, mais j'imagine bien que chacun a son chemin : )

"Je veux dire: qu'est-ce qui vous permet de vous rendre compte sans doute possible que "ça y est", vous y êtes, en étant certain que ce ne soit pas autre chose (Raison/Intellect/autre) qui puisse vous "jouer des tours"?"

Le plus difficile, c'est ça. Il faut aller chercher dans le "subtile" ce qui est réponse, et comme il n'y a rien de matériel, tu pourras au gré de tes doutes, t'y fier, puis douter etc...  Perso, si un truc me vient mais que je ne sais pas si j'invente ou pas, alors je le mets de coté momentanément. La réponse sera validée plus tard, ou pas. On marche sur du temps long et lent, pas du tout sur le mode actuel.
C'est là que commence la plus grosse enquête sur toi même avec pratiquement aucune preuve, juste des pistes.

Ensuite, avec quelques pistes de plus en plus restreintes, tu peux jouer à vrai/faux en fonction de tes expériences, ou alors tenter une approche comme l'hypnose régressive peut-être ? A toi de voir.

Par exemple, ça fait longtemps pour ma part que certains mots "brillent" un peu plus fort. Une impression que j'ai appris à suivre à présent. Alors je saute dessus, je lis tout ce que je peux au sujet de ce mot, et j'essaie de voir ce que ça m'apporte. C'est très souvent très intéressant.

Parfois, ce sont des situations, un vécu, une parole, qui "sonnent" différemment, et qu'il faut éplucher si l'on peut dire. Des envies soudaines incompréhensibles de prendre plutôt à gauche qu'à droite un jour. Le but est d'expérimenter si ton ressenti va aboutir sur quelque chose, ou pas. Tarer ta boussole en gros.

Ce sont donc des "émotions" très très légères, et pas la crise de joie, ou de tristesse qui me guident dans mes recherches. Parfois, ce sont des cul-de-sac sur le moment, et à un autre moment, ça revient en force. Ça se redouble. Du coup, je fais des liens.
Pour pouvoir faire tout ça, il faut être "bien" dans sa tête. Pas préoccupé par plein de trucs, curieux, et attentif, et c'est pas possible tout le temps, bien sur.

D'accord, je crois que je cerne un peu mieux la situation. En tout cas, j'ai l'impression que le flou se dissipe. Merci pour vos réponses!