Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
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Pakita
Khadamon
Waka
Samaelle
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Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Bonjour à tous.
Comme certains l'auront lu dans un autre fil, mon frère de coeur, zébré en mode déni, a décidé récemment d'abréger ses propres souffrances.
Je ne cherche pas ici de réconfort, mais peut-être des idées, des témoignages etc... Qui pourraient m'aider à expliquer son mal-être a ses parents sans les choquer, leur faire de mal ou les culpabiliser (comment ça je me répète :p ???)
Henry était issu d'une famille de "bourges cathos" de sa propre expression, sa maman était institutrice, sa soeur excellait dans toutes les matières et lui en echec scolaire, comme trop d'entre nous, complexé par à peu près tout son être et dyslexique par dessus le marché... Pas facile comme point de départ, mais pas non plus très différent de ceux de nombre d'entre nous... Vous connaissez bien les conséquences désastreuses que ça peut avoir...
Le problème qui se pose devant moi au lendemain de son décès est du au fait que, comme énoncé sur l'autre fil, j'ai été sa seule confidente pendant de nombreuses années et vais un jour où l'autre devoir répondre aux questions de ses enfants et de ses parents...
Sa maman a entrepris la semaine dernière au téléphone de me demander si c'était la première fois qu'il y avait pensé... Et j'ai bien dû lui dire que non... Elle a alors demandé quand, ce à quoi j'ai répondu de façon basique (quand sa première femme est partie avec les enfants, puis quand il n'a pas réussi à sauver le jeune Jérémy, 16ans, qui s'était fait happer par l'accordéon d'un bus double). J'ai bien entendu la respiration de Colette se modifier et les trémolos dans sa voix quand elle a changé de sujet : elle n'est clairement pas prête, mais je sais que ça viendra et qu'il me faudra être à la hauteur...
Or s'il y a beaucoup de choses que je pourrai leur répéter sans parler de douance, elles ne répondraient pas aux questions, du moins pas vraiment...
Je ne pense pas pouvoir éluder ce point car il est la source de son geste, même si d'autres facteurs s'y sont ajoutés (ceux-là sont plus faciles à expliquer)...
Voici donc ZE question piège... Avez-vous des conseils, PLEASE ???
Comme certains l'auront lu dans un autre fil, mon frère de coeur, zébré en mode déni, a décidé récemment d'abréger ses propres souffrances.
Je ne cherche pas ici de réconfort, mais peut-être des idées, des témoignages etc... Qui pourraient m'aider à expliquer son mal-être a ses parents sans les choquer, leur faire de mal ou les culpabiliser (comment ça je me répète :p ???)
Henry était issu d'une famille de "bourges cathos" de sa propre expression, sa maman était institutrice, sa soeur excellait dans toutes les matières et lui en echec scolaire, comme trop d'entre nous, complexé par à peu près tout son être et dyslexique par dessus le marché... Pas facile comme point de départ, mais pas non plus très différent de ceux de nombre d'entre nous... Vous connaissez bien les conséquences désastreuses que ça peut avoir...
Le problème qui se pose devant moi au lendemain de son décès est du au fait que, comme énoncé sur l'autre fil, j'ai été sa seule confidente pendant de nombreuses années et vais un jour où l'autre devoir répondre aux questions de ses enfants et de ses parents...
Sa maman a entrepris la semaine dernière au téléphone de me demander si c'était la première fois qu'il y avait pensé... Et j'ai bien dû lui dire que non... Elle a alors demandé quand, ce à quoi j'ai répondu de façon basique (quand sa première femme est partie avec les enfants, puis quand il n'a pas réussi à sauver le jeune Jérémy, 16ans, qui s'était fait happer par l'accordéon d'un bus double). J'ai bien entendu la respiration de Colette se modifier et les trémolos dans sa voix quand elle a changé de sujet : elle n'est clairement pas prête, mais je sais que ça viendra et qu'il me faudra être à la hauteur...
Or s'il y a beaucoup de choses que je pourrai leur répéter sans parler de douance, elles ne répondraient pas aux questions, du moins pas vraiment...
Je ne pense pas pouvoir éluder ce point car il est la source de son geste, même si d'autres facteurs s'y sont ajoutés (ceux-là sont plus faciles à expliquer)...
Voici donc ZE question piège... Avez-vous des conseils, PLEASE ???
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Je dirais qu'il est très difficile de répondre à cette question sans connaître les parents.
Ma soeur à une maladie dont un des facteurs est génétique. Ca a suffit pour faire énormément culpabiliser nos parents lors du diagnostique. Juste parce que c'est eux qui nous ont transmis leurs gènes.
A l'inverse, certains déculpabiliserons de savoir qu'il n'auraient rien pu faire pour qu'il en soit autrement...
Qu'en est-il de ces gens, d'après toi?
Ma soeur à une maladie dont un des facteurs est génétique. Ca a suffit pour faire énormément culpabiliser nos parents lors du diagnostique. Juste parce que c'est eux qui nous ont transmis leurs gènes.
A l'inverse, certains déculpabiliserons de savoir qu'il n'auraient rien pu faire pour qu'il en soit autrement...
Qu'en est-il de ces gens, d'après toi?
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Tu marques un point important ... Je pense que sa mère va beaucoup culpabiliser, parce qu'il faut bien avouer que c'est bien son genre et qu'en tant qu'ancienne instit, elle risque de s'en vouloir beaucoup de ne pas avoir compris la douance de son fils alors qu'elle a très bien vue celle de sa fille...
Oui mais sa fille n'est pas dyslexique et à l'époque, les trouble dys n'étaient pas aussi connus qu'à l'heure actuelle (même s'il reste un bien long chemin à parcourir dans ce domaine il y a quand même eu du progrès) Et sa fille vit très bien sa douance ou du moins la vivait bien à l'époque et s'épanouïssait dans ses apprentissages alors qu'Henry détestait l'école.
Colette a sans doute toujours pris ça pour de la fénéantise mêlée de rébellion, je crains qu'elle n'ait un vrai choc et ne sais comment la ménager...
Oui mais sa fille n'est pas dyslexique et à l'époque, les trouble dys n'étaient pas aussi connus qu'à l'heure actuelle (même s'il reste un bien long chemin à parcourir dans ce domaine il y a quand même eu du progrès) Et sa fille vit très bien sa douance ou du moins la vivait bien à l'époque et s'épanouïssait dans ses apprentissages alors qu'Henry détestait l'école.
Colette a sans doute toujours pris ça pour de la fénéantise mêlée de rébellion, je crains qu'elle n'ait un vrai choc et ne sais comment la ménager...
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Mince. Ça ne nous arrange pas...
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Hellow,
Mon premier réflexe en lisant le tout début de ton post a été de me dire : "il ne faut pas leur en parler."
Puis j'ai lu tout le fil.
Je ne sais pas trop quoi te conseiller au final.
Je pense que la seule question à laquelle tu dois répondre est de savoir si le fait de leur dire apportera plus de bien que de mal.
Si c'est le cas, alors tu trouveras les mots pour en parler, le plus simplement du monde, en expliquant ce qui doit l'être et faisant sûrement l'impasse sur certaines choses : tu es celles qui les connait le mieux au final.
Si ce n'est pas le cas, alors peut-être vaut-il mieux t'abstenir.
Sachant que les choses pourront évoluer avec le temps, il n'est sûrement pas souhaitable, si tôt, de rajouter plus de culpabilité qu'il n'y en a déjà ; car je pense que tout parent se sent responsable du suicide de son enfant.
Mon premier réflexe en lisant le tout début de ton post a été de me dire : "il ne faut pas leur en parler."
Puis j'ai lu tout le fil.
Je ne sais pas trop quoi te conseiller au final.
Je pense que la seule question à laquelle tu dois répondre est de savoir si le fait de leur dire apportera plus de bien que de mal.
Si c'est le cas, alors tu trouveras les mots pour en parler, le plus simplement du monde, en expliquant ce qui doit l'être et faisant sûrement l'impasse sur certaines choses : tu es celles qui les connait le mieux au final.
Si ce n'est pas le cas, alors peut-être vaut-il mieux t'abstenir.
Sachant que les choses pourront évoluer avec le temps, il n'est sûrement pas souhaitable, si tôt, de rajouter plus de culpabilité qu'il n'y en a déjà ; car je pense que tout parent se sent responsable du suicide de son enfant.
Khadamon- Messages : 733
Date d'inscription : 16/01/2012
Localisation : Paris
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Oui.
En tous cas, toute vérité n'est pas bonne à dire...
En tous cas, toute vérité n'est pas bonne à dire...
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Khadamon a écrit:Je pense que la seule question à laquelle tu dois répondre est de savoir si le fait de leur dire apportera plus de bien que de mal.
Hé oui, tu as bien cerné le problème :/
C'est bien là toute la question à laquelle je n'arrive pas à répondre.
Je pense qu'ils ont le droit et le besoin de savoir pourquoi leur enfant n'est plus là, je pense qui quiconque perd la chai de sa chair a le droit et le besoin de savoir...
Mais je ne trouve pas les mots justes
Merci pour votre soutien et vos conseils qui font quand même un peu avancer le schmilblick
Mon bébé m'appelle, elle doit avoir soif (fait dejà 25° à 7h30 du mat'... )
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
J'ai eu au départ exactement la même réaction que Khadamon.
Après tout ceci me semble bien récent et est-ce que ses parents peuvent entendre cela maintenant ?
Et toi dans tout cela ????
Tu parles beaucoup des parents d'Henry, de leur souffrance et tu souhaites les protéger ce qui est une véritable preuve d'Amour mais je ne peux m'empêcher de penser à toi, à ta peine, aux questions qui tournent dans ta tête .....
Et si tu prenais le temps que justement le temps passe pour vous tous ???
Le temps est un précieux allié je pense, il permets de laisser les mots venir naturellement et les oreilles de les accueillir sans brouha ....
Après tout ceci me semble bien récent et est-ce que ses parents peuvent entendre cela maintenant ?
Et toi dans tout cela ????
Tu parles beaucoup des parents d'Henry, de leur souffrance et tu souhaites les protéger ce qui est une véritable preuve d'Amour mais je ne peux m'empêcher de penser à toi, à ta peine, aux questions qui tournent dans ta tête .....
Et si tu prenais le temps que justement le temps passe pour vous tous ???
Le temps est un précieux allié je pense, il permets de laisser les mots venir naturellement et les oreilles de les accueillir sans brouha ....
Pakita- Messages : 26
Date d'inscription : 05/06/2012
Age : 49
Localisation : Savoie et Vaucluse
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Je suis d'accord avec Pakita, ton questionnement est liée à ta propre douleur.
Il faut laisser du temps au temps, actuellement les explications ne sont pas de mise. La douleur rend étanche, chacun la vit comme il le peut, parfois au détriment des autres. Il faut digérer les choses, les laisser décanter et suivre ton instinct. Il faut aussi attendre leurs questions et ne pas les devancer. Quand ils te demanderont c'est qu'ils seront prêts. N'oublies pas que tu as le droit et le devoir de te protéger, de leur demander du temps, de leur dire une partie, puis plus tard une autre.
Ce n'est pas une question de tête mais de coeur, d'empathie, de résonance ...
Quand cela m'est arrivé avec mon meilleur ami j'ai eu besoin de vivre seule ma douleur, puis quand j'ai pu y arriver, quand j'en ai eu besoin en fait, j'ai écrit une longue lettre à sa mère. Pas pour lui dire pourquoi mais pour lui dire à quel point son fils était merveilleux, un ami formidable et précieux. J'ai fini en lui proposant mon écoute si nécessaire.
J'ai reçu qques semaines plus tard une lettre qui me bouleverse encore 14 ans après. Lui avoir parlé de son fils vivant, aimant et aimé, aidant, l'avait aidé semble t il. Ce que je n'ai pas pu lui dire c'est que sa douleur de mère m'avait convaincue de ne jamais passer à l'acte tant que la mienne serait de ce monde, et que la mort de son fils m'avait révélé que ce n'était pas ma propre mort mais juste celle de mes douleurs que je recherchais.
Chaque histoire est singulière .... je suis sûre que tu sauras quoi leur dire et comment, et surtout prends ton temps.
Il faut laisser du temps au temps, actuellement les explications ne sont pas de mise. La douleur rend étanche, chacun la vit comme il le peut, parfois au détriment des autres. Il faut digérer les choses, les laisser décanter et suivre ton instinct. Il faut aussi attendre leurs questions et ne pas les devancer. Quand ils te demanderont c'est qu'ils seront prêts. N'oublies pas que tu as le droit et le devoir de te protéger, de leur demander du temps, de leur dire une partie, puis plus tard une autre.
Ce n'est pas une question de tête mais de coeur, d'empathie, de résonance ...
Quand cela m'est arrivé avec mon meilleur ami j'ai eu besoin de vivre seule ma douleur, puis quand j'ai pu y arriver, quand j'en ai eu besoin en fait, j'ai écrit une longue lettre à sa mère. Pas pour lui dire pourquoi mais pour lui dire à quel point son fils était merveilleux, un ami formidable et précieux. J'ai fini en lui proposant mon écoute si nécessaire.
J'ai reçu qques semaines plus tard une lettre qui me bouleverse encore 14 ans après. Lui avoir parlé de son fils vivant, aimant et aimé, aidant, l'avait aidé semble t il. Ce que je n'ai pas pu lui dire c'est que sa douleur de mère m'avait convaincue de ne jamais passer à l'acte tant que la mienne serait de ce monde, et que la mort de son fils m'avait révélé que ce n'était pas ma propre mort mais juste celle de mes douleurs que je recherchais.
Chaque histoire est singulière .... je suis sûre que tu sauras quoi leur dire et comment, et surtout prends ton temps.
Dernière édition par renarde20 le Ven 29 Juin 2012 - 12:29, édité 1 fois
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Oui ce que dis Pakita est très pertinent. Tu dois aussi faire ton propre deuil, avant de penser à (/panser) celui des autres...
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Merci à tous pour votre implication et vos conseils
Je n'ai aucunement l'intention d'emmerder ses parents s'ils ne posent pas de question, ni de les anticiper (les questions), je tente juste de m'y préparer afin que ce ne soit pas trop dur, ni pour moi, ni pour eux, si un jour ce moment vient...
Moi dans tout ça??? Et bien ma stratégie de défence a toujours été d'aider les autres pour m'aider moi-même, et jusqu'ici, ça a plutôt bien fonctionné :p Mon deuil était déjà bien entamé le soir où il l'a fait dans le sens où je savais pertinament que ça se produirait un jour où l'autre... Ce qui ne m'a pas empêcher de chialer 4 jours et autant de nuits quand sa fille de 12ans me l'a annoncé Puis le 4è jour, j'ai pensé à ma maman (décédée l'année de mes 7 ans) et lui ai demandé de prendre soin de lui... C'est peut-être bête ou naïf de ma part, mais ça m'a fait du bien. Je leur parle tous les jours et ils sont là, du moins dans mon coeur Certains croient en un ou plusieurs dieu(x), je crois en les gens que j'aime.
Merci encore
Pakita a écrit:Après tout ceci me semble bien récent et est-ce que ses parents peuvent entendre cela maintenant ?
Et toi dans tout cela ????
renarde20 a écrit:Il faut laisser du temps au temps, actuellement les explications ne sont pas de mise.
Waka a écrit:Oui ce que dis Pakita est très pertinent. Tu dois aussi faire ton propre deuil, avant de penser à (/panser) celui des autres...
Je n'ai aucunement l'intention d'emmerder ses parents s'ils ne posent pas de question, ni de les anticiper (les questions), je tente juste de m'y préparer afin que ce ne soit pas trop dur, ni pour moi, ni pour eux, si un jour ce moment vient...
Moi dans tout ça??? Et bien ma stratégie de défence a toujours été d'aider les autres pour m'aider moi-même, et jusqu'ici, ça a plutôt bien fonctionné :p Mon deuil était déjà bien entamé le soir où il l'a fait dans le sens où je savais pertinament que ça se produirait un jour où l'autre... Ce qui ne m'a pas empêcher de chialer 4 jours et autant de nuits quand sa fille de 12ans me l'a annoncé Puis le 4è jour, j'ai pensé à ma maman (décédée l'année de mes 7 ans) et lui ai demandé de prendre soin de lui... C'est peut-être bête ou naïf de ma part, mais ça m'a fait du bien. Je leur parle tous les jours et ils sont là, du moins dans mon coeur Certains croient en un ou plusieurs dieu(x), je crois en les gens que j'aime.
Merci encore
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Prends ton temps et soin de Toi. Je te sens suffisamment à l'écoute pour suivre ton instinct, ton intuition, réfléchir n'est pas d'une grande utilité. Se laisser porter et sentir les choses, elles seront alors forcément justes et dans la bonne intention.
Moi aussi je crois en ceux que j'aime, ils me portent, me soulèvent quand j'oublie comment battre des ailes pour voler, même absents, même morts, ils me portent ... toujours.
Moi aussi je crois en ceux que j'aime, ils me portent, me soulèvent quand j'oublie comment battre des ailes pour voler, même absents, même morts, ils me portent ... toujours.
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Bonjour Samaelle,
je parle très rarement de ce sujet. Mais en lisant ce fil, j'ai l'impression qu'il est important que je dise ici.
Mon frère s'est suicidé par strangulation il y a quelques années. Une dizaine environ. Il avait passé 30 ans. Il était le cadet d'une fratrie de 6 enfants donc je suis l'aînée. Nous avions 11 ans de différence. Je l'ai peu connu mais le temps que j'ai pu passé avec lui lorsqu'il fut adulte était toujours très agréable. Il était très introverti et c'était silencieux en sa présence.
À la lumière de ce que j'apprends ici sur ce site ces derniers mois, je soupçonne qu'il devait être THQI. Je suis moi-même diagnostiquée HQI.
J'ai eu deux rêves prémonitoires avant qu'il se suicide. Deux ans et puis deux mois avant qu'il se suicide. Je l'ai appelé à chacune des fois. Je lui ai demandé comment il allait. Nous avons parlé de choses et d'autres. Je ne lui ai pas parlé des rêves. Je lui ai seulement dit qu'il pouvait m'appeler s'il avait besoin de quoi que ce soit. Peu de temps après son décès j'ai eu un doute quand à mon attitude. Aurais-je pu empêcher cet évènement? J'ai alors eu un rêve où un livre était ouvert à la dernière page et c'était écrit; ''The end'' et puis le livre s'est refermé. J'avais ma réponse et quelque part j'ai su que j'avais toujours su qu'il ne pouvait pas rester ici très longtemps.
J'ai par la suite parlé à mes frères et soeurs. Leur disant tout ce que je savais. J'ai appris 6 mois plus tard par le biais d'un ami que le bruit courait dans ma famille que j'étais schizophrène. Je ne les ai plus jamais revu. À mon plus grand soulagement.
je parle très rarement de ce sujet. Mais en lisant ce fil, j'ai l'impression qu'il est important que je dise ici.
Mon frère s'est suicidé par strangulation il y a quelques années. Une dizaine environ. Il avait passé 30 ans. Il était le cadet d'une fratrie de 6 enfants donc je suis l'aînée. Nous avions 11 ans de différence. Je l'ai peu connu mais le temps que j'ai pu passé avec lui lorsqu'il fut adulte était toujours très agréable. Il était très introverti et c'était silencieux en sa présence.
À la lumière de ce que j'apprends ici sur ce site ces derniers mois, je soupçonne qu'il devait être THQI. Je suis moi-même diagnostiquée HQI.
J'ai eu deux rêves prémonitoires avant qu'il se suicide. Deux ans et puis deux mois avant qu'il se suicide. Je l'ai appelé à chacune des fois. Je lui ai demandé comment il allait. Nous avons parlé de choses et d'autres. Je ne lui ai pas parlé des rêves. Je lui ai seulement dit qu'il pouvait m'appeler s'il avait besoin de quoi que ce soit. Peu de temps après son décès j'ai eu un doute quand à mon attitude. Aurais-je pu empêcher cet évènement? J'ai alors eu un rêve où un livre était ouvert à la dernière page et c'était écrit; ''The end'' et puis le livre s'est refermé. J'avais ma réponse et quelque part j'ai su que j'avais toujours su qu'il ne pouvait pas rester ici très longtemps.
J'ai par la suite parlé à mes frères et soeurs. Leur disant tout ce que je savais. J'ai appris 6 mois plus tard par le biais d'un ami que le bruit courait dans ma famille que j'étais schizophrène. Je ne les ai plus jamais revu. À mon plus grand soulagement.
Orchidée- Messages : 1800
Date d'inscription : 17/03/2012
Age : 63
Localisation : Extraterrestre sur Planète Terre
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Bonsoir Samaelle,
J'entends parfaitement ce que tu dis et je te comprends tellement bien ...
J'ai toujours fonctionné comme toi en aidant les autres et je m'aidais aussi ...
L'année dernière au printemps un de mes meilleurs d'amis d'enfance s'est suicidé après avoir passé la soirée avec moi. Je le savais de passage parmi nous parce que ses rayures lui était insupportable. Je savais qu'il abrégerait ses souffrances sans prévenir. Le fait de le savoir n'a rien adoucit du désespoir ni de la culpabilité qui m'ont anéanti.
Ses parents, son frère m'ont demandé maintes et maintes fois ce que l'on avait parlé, ce qu'on échangeait, ce qui nous liait depuis tant d'années.
Notre douance ....
J'ai revu ses parents en avril en allant voir ma famille, j'écoute ce que mon coeur me dit, je me rappelle ce que lui me disais et je vois que les mots viennent facilement parce qu'ils sont prêts et moi aussi.
Tu sais j'ai souris quand j'ai lu que tu avais demandé à ta maman de prendre soin de lui, moi j'ai demandé à mon fils qui portait le même prénom que lui, à mon père, à tous ceux qui sont ensemble de l'accueillir avec tout l'amour qu'il mérite. Je leur parle et leur dit souvent : çà va vous vous éclatez bien parce qu'ici y'a des fois c'est pas top
Depuis j'ai opté pour une phrase que je me répète souvent les jours gris : Pluie sur les joues, Soleil dans le coeur ....
Alors écoutes ton coeur ... lui sait !!!!!
J'entends parfaitement ce que tu dis et je te comprends tellement bien ...
J'ai toujours fonctionné comme toi en aidant les autres et je m'aidais aussi ...
L'année dernière au printemps un de mes meilleurs d'amis d'enfance s'est suicidé après avoir passé la soirée avec moi. Je le savais de passage parmi nous parce que ses rayures lui était insupportable. Je savais qu'il abrégerait ses souffrances sans prévenir. Le fait de le savoir n'a rien adoucit du désespoir ni de la culpabilité qui m'ont anéanti.
Ses parents, son frère m'ont demandé maintes et maintes fois ce que l'on avait parlé, ce qu'on échangeait, ce qui nous liait depuis tant d'années.
Notre douance ....
J'ai revu ses parents en avril en allant voir ma famille, j'écoute ce que mon coeur me dit, je me rappelle ce que lui me disais et je vois que les mots viennent facilement parce qu'ils sont prêts et moi aussi.
Tu sais j'ai souris quand j'ai lu que tu avais demandé à ta maman de prendre soin de lui, moi j'ai demandé à mon fils qui portait le même prénom que lui, à mon père, à tous ceux qui sont ensemble de l'accueillir avec tout l'amour qu'il mérite. Je leur parle et leur dit souvent : çà va vous vous éclatez bien parce qu'ici y'a des fois c'est pas top
Depuis j'ai opté pour une phrase que je me répète souvent les jours gris : Pluie sur les joues, Soleil dans le coeur ....
Alors écoutes ton coeur ... lui sait !!!!!
Pakita- Messages : 26
Date d'inscription : 05/06/2012
Age : 49
Localisation : Savoie et Vaucluse
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Merci beaucoup les amis, vous m'avez énormément aidée Et plus encore
Orchidée, j'ai aussi reçu des "messages" en rêve et en rêverie éveillée, j'ai voulu l'appeler, mais je craignais bêtement de tomber sur quelqu'un d'autre car je n'aurai su expliquer pourquoi j'appelais à qui que ce fut d'autre... L'issue n'aurait pas changé de toute façon... Il m'a dit au revoir à sa façon, on a toujours eu une sorte de lien "télépathique" qui m'aide aujourd'hui à le garder d'autant plus en moi ! Je n'envie pas ta situation familiale... Tu as eu raison de couper les ponts s'ils ne faisaient pas l'effort d'essayer de comprendre...
Pakita, ton ami a aussi voulu te dire au revoir, c'est un grand honneur qu'il t'a fait, même si ça fait mal :'( Oui ils s'éclatent ! En tout cas ils ont intérêt
Quand ce jour viendra, s'il vient, de répondre aux questions, je serai prête, merci !
Orchidée, j'ai aussi reçu des "messages" en rêve et en rêverie éveillée, j'ai voulu l'appeler, mais je craignais bêtement de tomber sur quelqu'un d'autre car je n'aurai su expliquer pourquoi j'appelais à qui que ce fut d'autre... L'issue n'aurait pas changé de toute façon... Il m'a dit au revoir à sa façon, on a toujours eu une sorte de lien "télépathique" qui m'aide aujourd'hui à le garder d'autant plus en moi ! Je n'envie pas ta situation familiale... Tu as eu raison de couper les ponts s'ils ne faisaient pas l'effort d'essayer de comprendre...
Pakita, ton ami a aussi voulu te dire au revoir, c'est un grand honneur qu'il t'a fait, même si ça fait mal :'( Oui ils s'éclatent ! En tout cas ils ont intérêt
Quand ce jour viendra, s'il vient, de répondre aux questions, je serai prête, merci !
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Magnifique! Et passe une très belle journée chère Samaelle.
Orchidée- Messages : 1800
Date d'inscription : 17/03/2012
Age : 63
Localisation : Extraterrestre sur Planète Terre
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Merci Orchidée, de même pour toi !
Samaelle- Messages : 188
Date d'inscription : 26/06/2012
Age : 43
Localisation : Les Abrets, Isère
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Orchidée a écrit:Peu de temps après son décès j'ai eu un doute quand à mon attitude. Aurais-je pu empêcher cet évènement? J'ai alors eu un rêve où un livre était ouvert à la dernière page et c'était écrit; ''The end'' et puis le livre s'est refermé. J'avais ma réponse et quelque part j'ai su que j'avais toujours su qu'il ne pouvait pas rester ici très longtemps.
Cette question, ce doute, j'ai l'impression qu'ils sont inévitables, personne ne peux y échapper. Tout comme le regret de ne pas assez avoir été présent. Ou de ne pas être allé assez loin dans les échanges. Je crois surtout qu'il ne sert à rien de regretter cela, mais de tout faire pour ne plus en avoir des regrets, dans le vivant. Je dis ça, mais je suis extrêmement mauvais dans la pratique de cette résolution au quotidien...
Sorry, un peu hors sujet
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Bonjour Harpo, homme à la harpe,
merci pour ton feedback. Qu'il suffise de dire que dès que j'ai eu le rêve, aucun doute ne pouvait plus s'immiscer. Ce qui doit arriver arrive. Tout comme si je prends le train pour Paris, j'arrive à Paris. Quel soulagement lorque j'arrive en gare de ne pas me retrouver à Pékin!
merci pour ton feedback. Qu'il suffise de dire que dès que j'ai eu le rêve, aucun doute ne pouvait plus s'immiscer. Ce qui doit arriver arrive. Tout comme si je prends le train pour Paris, j'arrive à Paris. Quel soulagement lorque j'arrive en gare de ne pas me retrouver à Pékin!
Orchidée- Messages : 1800
Date d'inscription : 17/03/2012
Age : 63
Localisation : Extraterrestre sur Planète Terre
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Oui, un train parfois ça n'arrive pas, ou ça arrive bien plus tard. Mais il est rarement détourné vers une autre destination. Quoique Le problème avec le train c'est quand il avance à la même vitesse que le paysage...
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Gloup! Présentement en plein glandage, vacances, pas encore extirpée de mon duvet et même le chat a démissionné! Ton message me donne le tournis ! Moi qui a autant de sens d'oreintation qu'un chausette! J'vais m'sortir du plumard, café, clope puis ranger un peu!
Ouf! que ça fait du bien de tomber en vacances! J'en ai rarement autant eu besoin!
Ouf! que ça fait du bien de tomber en vacances! J'en ai rarement autant eu besoin!
Orchidée- Messages : 1800
Date d'inscription : 17/03/2012
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Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Désolé, je suis parfois elliptique
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
C'est quoi elliptique?
Orchidée- Messages : 1800
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Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
C'est une grave maladie comportementale qui touche certains zèbres un peu trop aspie.
- Spoiler:
- Plus sérieusement, qui pratique l'ellipse, ici dans le sens : qui laisse deviner sa pensée, ne dit pas tout. Disons que là c'est entre l'ellipse, la métaphore et l'intuition
Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
J'ai un jolie score aspie aussi.
Didn't quite figure out yet what that means but interesting to hear about the ''ellipse''!
Didn't quite figure out yet what that means but interesting to hear about the ''ellipse''!
Orchidée- Messages : 1800
Date d'inscription : 17/03/2012
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Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Voilà ce que je viens de trouver et qui me parle beaucoup:
''Il en est de la peinture comme du langage et de son évolution. Au début, il faut tout expliquer, ne pas manquer un seul mot, de peur que ne se perde le fil conducteur; mais le moment vient où la mémoire entraînée prévoit l'expression accoutumée et permet de passer sous silence ce qu'instinctivement elle supplée. L'éducation de l'oeil, de même, autorise le condensé, l'ellipse, voire la simple allusion.
Huyghe, Dialogue avec le visible, 1955, p.196.
''Il en est de la peinture comme du langage et de son évolution. Au début, il faut tout expliquer, ne pas manquer un seul mot, de peur que ne se perde le fil conducteur; mais le moment vient où la mémoire entraînée prévoit l'expression accoutumée et permet de passer sous silence ce qu'instinctivement elle supplée. L'éducation de l'oeil, de même, autorise le condensé, l'ellipse, voire la simple allusion.
Huyghe, Dialogue avec le visible, 1955, p.196.
Orchidée- Messages : 1800
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Re: Comment le dire à ses parents sans leur faire de mal ni les culpabiliser?
Samaelle, je crois, en te lisant, que tu sauras très bien aider la maman de ton ami. Ma réaction serait de te proposer de bien réfléchir en étapes. Il y a des choses à dire maintenant, d'autres quand elle et toi serez plus avancées dans votre deuil, et d'autres encore dont vous ne pourrez parler utilement que dans bien longtemps.
Permets-moi de t'envoyer une brassée d'affection et de courage .
Ton message m'émeut beaucoup, et émeut visiblement beaucoup de monde ici. Renarde raconte que le suicide d'un ami l'a convaincue de ne jamais faire cette peine à sa mère : c'est aussi parce que j'imaginais facilement la peine de mes proches que, quand j'étais un gamin qui pensait plus facile de mourir que de vivre, j'ai puisé dans mes ressources pour supporter de vivre. Depuis, j'ai heureusement trouvé d'autres méthodes pour compléter celle-ci.
Je vous souhaite à tous une douce journée.
Permets-moi de t'envoyer une brassée d'affection et de courage .
Ton message m'émeut beaucoup, et émeut visiblement beaucoup de monde ici. Renarde raconte que le suicide d'un ami l'a convaincue de ne jamais faire cette peine à sa mère : c'est aussi parce que j'imaginais facilement la peine de mes proches que, quand j'étais un gamin qui pensait plus facile de mourir que de vivre, j'ai puisé dans mes ressources pour supporter de vivre. Depuis, j'ai heureusement trouvé d'autres méthodes pour compléter celle-ci.
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