NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

Le dicible n'est que l'écume de l'indicible.

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Comme le corps le cerveau produit des excréments.

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Ce que tu cherches n'est qu'en toi.

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Ce que la philosophie me fait penser, c'est l'art qui me le fait vivre.

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Aimons qu'il y ait des douleurs sans lesquelles nous ne saurions exister.

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Les élements de la nature sont des symboles.

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La beauté c'est le printemps plus l'innocence.

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L'homme est aujourd'hui devant le monde comme un jardinier stupéfait devant un jardin dévasté.

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Toute notre vie est un effort vers une métamorphose.

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Comme s'il suffisait de crier "ni dieu ni maître" pour cesser de servir !

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Les généralités sont des caricatures.

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L'initiation consiste à connaître le sens des mots.

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La pensée créatrice ne ride pas le front.

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Souvent la volonté est l'ennemi de la réussite.

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Ce n'est pas la linguistique qui écrit les meilleurs livres.

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La musique dans un film est le menteur, la raccoleuse, la démagogie.

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Maudire est un réflexe, pardonner un choix.

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Je crois parce que Dieu seul est aux dimensions de mon désir.

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Ceux qui voudraient amoindrir les Évangiles sont à mes yeux comme des sots qui voudraient diluer un diamant dans de la vase.

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Il faut sans cesse leur rappeler que tout ce qui est possible n'est pas permis.
Il faut sans cesse leur rappeler que c'est toujours par un bien apparent que le mal nous séduit.

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Cette civilisation est cancérigène.

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On entend mieux une voix qui crie dans le désert qu'une voix qui crie le long du périphérique.

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L'architecture contemporaine ressemble à des pissotières pour géants.

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Je veux des réponses, non des explications.

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Quelle valeur a ce qui passe ?

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L'esclavage consiste à faire dépendre notre bonheur des ingénieurs.

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Je doute que la conscience et l'agitation agissent de concert...


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Trouver les bons mots pour exprimer une pensée peut nous éviter d'avoir à écrire un livre.

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Je t'aime, comme un diamant la lumière,
comme un lys l'aurore,
comme l'oiseau une brise.

Je t'aime comme la mère aux premiers pas de l'enfant,
comme l'épouse à la voix de l'époux,
comme la voile le vent.

Comme un vieillard qui se tait
tout ridé de sourire dans le souffle de la colline,
je t'aime.

Comme l'assoiffé la cruche d'ocre je t'aime
comme le papillon la corolle, et l'abeille le suc,
l'agneau la brebis,
comme l'inspiré la lyre,
comme le peintre le jardin,
comme la paix le soldat,
comme le feu l'hiver.

Je t'aime comme l'infini,
comme les doigts sur la harpe,
comme l'embellie l'arc en ciel,
comme couve la colombe
et murmure la source dans le désert je t'aime.

Comme l'appel des étoiles,
le frou-frou de la nuit, et l'enfançon blotti qui respire,
trois fois je t'aime,
tu sais bien que je t'aime,
comme un cœur rallumé sous la buée des larmes.

Comme un réssuscité la vie, je t'aime.

A Mirabeau 1988.

Dans un dialogue j'exige la concision des termes.
Dans la poésie j'exige la concision des images.
On peut crier de manière sensée et compréhensible, n'en déplaise à Antonin Arthaud.
Rien de pire que ces termes faussement interchangeables qui créent la confusion, l'incompréhension et finalement le conflit.
Si on apprenait à écrire, on aurait besoin de dix fois moins de modération.
Les mots ont un sens. Je trouve redoutables les personnes qui utilisent un langage imprécis pour parler de sujets précis.
Un surdoué qui bâcle son vocabulaire n'a rien de différent d'un ignorant.
Les mots ont une puissance. Dans les mains d'un clown, cette puissance part dans tous les sens et provoque des blessures au petit bonheur la chance.
Un mot brumeux s'évapore et avec lui ce qu'il croyait dire.
Mais un mot de cristal demeure. Il est solide. Sur celui-là on peut construire une pensée.

Les mots ne sont pas des jouets. La parole crée. Je crois que certains peuvent tomber malades de la façon dont ils utilisent le langage.

Le néo-libéralisme est ce qui vient quand les idées ont disparu.
Plus d'idées sur l'homme ? L'homme-objet, un segement de la machine à produire.
Plus d'idées sur le monde ? Un utilitarisme écervelé source de toutes les pollutions et de tous les désastres.
Plus d'idées sur la transcendance ? Des divertissements de porcs dans un bouge de précieuses ridicules.
Plus d'idéal ? Le gouvernement des banksters et des charognards.
Plus de politique ? Un totalitarisme de comptable et une "masse" qui dégouline vers l'abime.
Plus d'art ? Une logorrhée infecte qui vomit de la "production".
Plus de pensée ? Des medias confinés à faire du commérage.
Plus de débats ? Se croire libre parce qu'on glisse un bout de papier dans une boite tous les cinq ans.
Le libéralisme comme symptôme de l'échec total de la pensée.

L'intelligence ne vaut que par l'être qu'elle contribue à faire émerger.

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Il faut rendre fructueuse l'intelligence en disciplinant le jeu arbitraire de l'imagination pour élaborer du sens.

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Il n'y a que dans l'effort vers des thèmes transubjectifs que l'intelligence peut réellement se dépasser.

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Samaël porté par le dragon est le symbole de l'intellect saisi dans la friction dualistique entre le oui et le non. Ce n'est que par un effort transubjectif que l'on peut franchir la limite imposée par cette dualité.

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L'abandon de la transcendance est toujours un abandon du sens.

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Proposer un univers où il n'y a pas que des "phénomènes", c'est échapper du cercle du donné.

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Qu'est ce qui préside à l'élaboration du monde tel qu'il s'impose à nous aujourd'hui, sinon le "péché" ?

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Qu'est ce que l'intelligence sans la sagesse, sinon un bon moteur sans carburant ?

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Le meilleur moyen pour l'intelligence de tourner en rond c'est d'être son propre tropisme.

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Quand on passe de la lecture à la lection, on passe du cerveau au cœur.

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Le monde meilleur ne se conçoit qu'à l'écart du monde.

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Je préfererai toujours St Fiacre, patron des jardiniers, à Steve Jobs.

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On sait qu'un renifleur professionnel peut distinguer 19 000 odeurs à 20 niveaux d'intensité différents chacune. Et je ne parle que du nez.
Alors quand quelqu'un m'affirme qu'on peut calculer l'intelligence, j'écrase poliment un rictus.

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C'est la sagesse qui fait passer l'intelligence de verroterie à pierrerie.

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Être satisfait et être mort sont fondamentalement des synonymes.

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Il a voulu soumettre la nature pour se retrouver en définitive soumis à l'industrie en plus de la nature.

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Le déni de la mort n'a jamais amélioré la vie de qui que ce soit.

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Rien n'est plus subversif dans notre société que l'amour.

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Par le "travail" nous devenons les complices inconscients d'une machination meurtrière.

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Que vaut un bonheur qui dépend des ingénieurs ?

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Celui qui doute s'inscrit d'emblée dans une relation avec la certitude. Ce qu'est cette certitude compte plus que le doute lui-même.

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N'est-ce pas une attitude puérile que de traiter une chose que l'on n'estime non souhaitable pour soi comme si elle n'existait pas ?

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Si ce n'est pas l'amour qui gouverne la vie d'un homme, alors c'est quoi ?

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Ce qui est sans mystère est creux.

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La course à l'innovation est une antiquité.

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La mondialisation ressemble à la montée en puissance du surhomme...

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Dieu se trouve dans le prolongement d'un amour véritable.

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Je suis partisan de la théologie des chemins creux.

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A défaut de vérité, une majorité.

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Ce à quoi tu t'identifies, c'est ton dieu.

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Rien n'y fera: l'absence de sacré conduira toujours à traîter les hommes comme des ustensiles.

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La plupart des entreprises sont visiblement fondées par des personnes qui sont incapables de mesurer la portée de leurs actes.

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La musique me fait bulle. Parfois ce sont des bulles de feu.
La flûte me fait enfant. On ne peut pas comprendre combien enfant je deviens alors.
Je suis fait pour les prés. Je voudrais nos villages enveloppés d'amour.

Tout cela, cet urbain bric à brac en toc n'est qu'un tas de trucs.
La vie y pourrit.
Là vivent les immigrés arrachés à la nature pour être asservis à la ferraille.
La vie est ailleurs et la vie est autre.
La vie c'est être autre.
Ailleurs est l'esprit vivant.
Dans une chenille souterraine tu ne peux pas louanger la vie et la lumière.
Soyez des hommes, sortez de ce zoo.
Entrez enfin dans la vie. Cessez de tourner en rond à sa périphérie.

J'ai vraiment arrêté de faire semblant de croire que la vie est encore possible. Dans le poussier étouffant des activités humaines, il n'y a plus de place pour une quelconque humanité. Il n'y a plus que des corps employés à répéter les mêmes gestes pour alimenter en énergie une ogresse de machine qui n'a rien à faire de nous.
Alors la guerre doit venir pour la dignité, pour le corporéité, pour la réalité humaine. Nous sommes des spectres numérotés et exangues auxquels on consent à un reste de privauté qui n'est compris que comme un repos toléré dont l'unique fin est de d'accumuler suffisamment de forces pour continuer à faire tourner la roue qui nous écrase. La bêtise infinie de l'Occident matérialiste s'exprime dans l'abrutissement de la cohue salariée et les fausses libertés chargées de distraire la main d'œuvre de sa défaite totale pour ce qui est de la paix, de la joie et de l'amour. Notre vie fait les frais de notre existence. Ce fatras de toc qui s'amoncelle sur le dos d'esclaves assommés de sornettes qui se veulent démocratiques ne vaut que par la désolation qui en suit la consommation. Une terre maléficiée sur laquelle besogne une foule écervelée qu'on fait chanter et occupe à des loisirs ineptes, tandis que les rumeurs de guerre, de famines, d'épidémies et de crises ne cesse de rouler leurs tambours sur les têtes de ses serves paralysés par la crainte, n'est-ce pas cela l'antichambre de cet enfer, auquel on croit de moins en moins au fur et à mesure qu'on s'y enfonce ?
Est-ce de la force que de le supporter ? Non, c'est de l'aliénation pure et simple. Une soumission de bovins. On a renoncé à la liberté, à la dignité, à l'humanité en suivant les sommations de riches maudits qui répandent le règne de la pègre, de l'envie amère et de la sanie d'un continent à l'autre.
Ce margouillis vénéneux peut-il accoucher d'un monde meilleur ? Quel niais oserait encore le croire ? Et ce miroir aux alouettes du progrès est-il autre chose qu'un père noël chargé de nous faire un instant oublier notre misère ?
Où est l'homme ? Il n'y a plus que des cafards de métro et des mollusques de télévision. Des rats de laboratoires et des bonobos en boites. Toute cette vermine grouillante qui se précipite vers le moindre frisson en piétinant tout sur son passage, comme un troupeau affolé fuyant un incendie ...
On n'a plus voulu de magnificat ? On a un horrificat !

Nous sommes retournés en Égypte, séduits par de la verroterie, et désormais le bras de ce mauvais Pharaon se fait de plus en plus pesant, un engrenage d'acier nous entraîne au fond du gouffre.
Ah Dieu, que je l'abhorre cette soi-disant modernité ! Combien sommes-nous maintenant à éprouver cette détestation ? Combien de justes reste-t-il dans ce pandémonium ? Qui est las de vivre au diapason d'une machinerie sans cervelle ? Qui est las de la tyrannie du nombre imposée au détriment de la souplesse et de la beauté du langage ? Qui sinon des larves aux cervelles manufacturées dès l'enfance ? Elles triment comme elles dansent: dans des boites. Les chefs sont des fous aveugles et leurs serviteurs des sots aveuglés.

Ils l'ont fait ! Un medley de Yes complêtement sidérant ! BraaaaavooooOOOO!!!
J'aimais ce groupe de prog-rock Australien pour leur magnifique double "The garden". Et là, encore une fois, ils me touchent !

J'attends Ta chanson,
Vie au long des rives.
Une plage de beauté
Quand l'aurore te dénote.

J'attends ton air
Pour gonfler mon âme
D'azurs et de soleils
Accourir vers l'accord
Encore.

On ne peut être libre quand on est le centre de sa propre existence. Nous nous comportons alors comme étant l'étalon de toute chose.
Un jour une circonstance - qu'on ne comprend pas comme inespérée sur le moment - vient briser le miroir de notre moi. Nous ne sommes plus le centre, ni ne nous comportons plus comme étant les auteurs de notre être et de notre vie. Puis les années passent. Peu à peu, nous avons délaissé le miroir, car le je n'est qu'une image déformée qui trouble la netteté du moi, et nous nous aventurons au-dehors de nous-mêmes, épris de cette nouvelle liberté. On ne peut se comprendre quand on ne se compare qu'à soi-même ! Et si la conscience n'est pas alimentée du dehors, très vite, à cause de cette inanition, nous commençons à nous dévorer nous-mêmes et à nous replier, à nous replier, pareil à un trou noir de plus en plus dense qui attire tout au fond des ténèbres. Pas étonnant que dans ces conditions la souffrance devienne notre partage.
Nous ne commandons pas cette assuétude autrement qu'en en devenant conscient. Puis une fois le jour jeté sur les ténèbres de notre subjectivité recluse en sur-même, une nouvelle force nous vient: le désir d'échapper à la gravité de ce je tyrranique.
C'est là qu'il faut ouvrir des livres pour y trouver enfin non pas nous mais le monde.
C'est là qu'il faut changer de musiques et de vêtements, qu'il faut SORTIR de soi. Et il y faut du temps. Le mouvement n'est plus alors du monde vers nous, mais de nous vers le monde. On voit tant de morfondus accrochés à leur je, et qui ne comprennent pas pourquoi ils souffrent !
Une fois le miroir du je brisé, nous nous apercevons soudain qu'au delà de lui flamboyait des possibles. Ces possibles ne nous renseignent plus alors sur le je, mais sur notre personnalité, notre identité. Et apparait ce que nous avons à faire. A dire, à partager.

Quel ennui de n'être occupé que de soi ! Quelle douleur de se grignoter soi-même jour à jour pour avoir été incapable de DONNER...
Car la porte du donné est en même temps la porte du recevoir ! L'un et l'autre passent par là ! Donner, c'est ouvrir un chemin au nouveau.
Partager c'est s'apprêter à recevoir du NOUVEAU, de l'inattendu, et parfois de l'inespéré.
Vivre tourné vers la vie nous épargne de devenir notre propre vampire.
Un élan devient possible. Quelque chose situé loin au-delà de nous peut alors nous étreindre, nous aimanter, nous ailer.
Mais pour cela, lâchons ce foutu miroir qui bloque notre évolution !
Si le problème est en nous, sa solution nous conduit tôt ou tard hors de nous !
La psychologie DOIT nous rendre capables de sortir de nous. Si elle produit le mouvement inverse, fuyons, c'est un poison.

Respirer du nuage quand le printemps ressucite les fleurs. Une vie au grand large des prairies et l'âme ouverte comme la grand-voile toute offerte à son essor.
Par le désir nous prenons notre élan.
Un hymne nous monte aux lèvres. Prenons le vent. Prenons sa mélodie et laissons nous transporter par la beauté vers la beauté.
Ce sera aurore sur aurore. Nous danserons sous les étoiles pareils à des flammes.
La vie se prépare là-bas, nous ressentons des rayons de sa force. La vie se lève, levons-nous !

Mon absence de zébra a été à peu près stérile. La procrastination est restée ma seconde nature et tout ce temps n'a servi quasiment à rien.
Je reviens donc avec un certain plaisir. Durant mon absence j'ai retrouvé de ces bonnes vieilles désillusions (dire désillusions c'est dire illusions) qu'on éprouve avec les gens normaux. Le "tomber à coté" a toujours ce goût irritant. Entre l'essentiel et l'inessentiel, les gens sélectionnent ce qui est secondaire et du coup les plus belles idées tombent à plat comme des merdes. j'avais oublié cet aspect des choses. Il y a aussi l'agressivité inexplicable. Un type te prend en grippe, et ni toi ni lui ne sait au juste pourquoi. La main tendue aboutit finalement à une grinçante chicane et l'art de ne pas se rencontrer est érigé en principe fondamental. La rencontre n'a pas lieu. Ajoute à cela un désert spirituel, et encore à cela le fait que tant de changements en aussi peu de temps t'empêchent de savoir exactement à qui tu as à faire avec toi-même, à une incapacité de se retrouver sur la base des constantes du passé, et tu te retrouves dans un no man's land intérieur, créatif, qui ressemble à un poussier...Allez les gars, attaquons des sujets hot hot hot, question de remettre sur ses rails la locomotive  (fine allusion à charbon, bonjour).
Donc relançons la loco...motive mentale, et donnons à ce fichu moulin sa part de grain à moudre...

 Tu as un lecteur  

Super contente pour toi !

On a parfaitement le droit de se reconnaître du génie. Si par exemple lors d'une nuit sereine dans l'enthousiasme d'une humeur badine ou recueillie sort de nos mains une création tout à fait simple et enfantine, qui aux yeux d'autrui paraîtra un chef d'œuvre de niaiserie pataude, nous avons renoué avec la portion de soi qui côtoit l'éternité ("le bonheur dit "éternité éternité !" Nietzsche).
Quelle éternité ?
Celle qui nous ravit aux rouages du temps parce que l'adéquation de notre cœur avec son expression est parfaite, celle qui nous fait nous sentir si vivants que la mort a reculé dans un possibble en fleurs et que la nuit tassée sur nous est comme le giron chaud et odorant d'une mère. Quand notre émotion a vu s'évaporer tous ses liquides pour devenir un parcelle d'étoile cristalline et que nulle métaphore n'est plus à même de décrire le ravissement de cet instant volé au monde, au temps, à la nécessité.
Quand le mot qui nous monte aux lèvres est "oui", "sois", "toujours", "parfait".
Alors on a goûté cet état appelé génialité.
Mais il a lui aussi un pendant hors duquel il deviendrait morgue et mépris: l'humilité !
On n'est pas alors l'auteur de son œuvre mais le spectateur ébahi de la vie qui passe par soi, qui circule entre terre et ciel avec la fluidité d'une évidence.
Point alors n'est besoin d'être croyant pour prier, je veux dire, adresser une larme de reconnaissance à l'éternité pour ces instant vécus dans un soi réconcilié. Quand tout et je concordent.
Le génie, c'est une joie d'enfant, un élan sans intention, une pureté sans psychisme importun qui revendiquerait une propriété égotique.
C'est cette beauté légère et simple qui semble dans sa candeur exorciser le monde entier de sa haine, de ses errements,
de ses soubresauts et qui a le goût d'une vie que rien jamais n'entraînera vers quelque abîme obscur sous l'effet d'une gravité jalouse.
C'est cet instant où l'on est sois et qu'on parvient à l'exprimer.
C'est le mariage d'amour entre le soi et son dit.
Bien sûr doit venir le moment où cet équilibre de haute magie va se rompre. Pourtant on sait à cet instant que pour une très rare fois dans sa vie véritablement on a agit. Qu'on a fait une œuvre - invisible à tous peut-être - qui compte et comptera encore quand le monde aura passé. On a totalement éprouvé la vie. Alors il reste ce mot: "merci", bien plus haut que tout nuage, que tout espace.
Voilà l'unique norme, le seul critère concernant la vie. Tout le reste est une préparation pour ces instants.
Ô combien plus rare et précieux que les trésors dont se tourmentent les hommes superficiels.
Vous me suivez ?

Paix et amour à toi et à toutes tes relations les plus difficiles.

Peux-tu devenir compréhensible SVP ?

Aujourd'hui j'ai pris deux livres à la bibliothèque "Athéisme et sens de l'homme" de Henri de Lubac, et surtout " Soi-même comme un autre" de Paul Ricœur. Ce dernier essentiellement à cause du titre que j'aime beaucoup.
Qu'est-ce que ça va donner ? l'avenir le dira. Pour le moment je me contente de caresser la couverture des yeux.
Je ne demande JAMAIS à un livre qu'il m'enseigne", nous en avons parlé avec phillin, inscrit ici mais très discrêt, en convenant que ce que nous attendions d'un texte, c'est qu'il nous inspire, le bon auteur étant celui qui inspire ses lecteurs. Je n'ai pas une mentalité universitaire, parce que je n'ai pas de gout pour une quelconque spécialisation. Je suis nomade en ma pensée, je suis très libertaire en ma pensée. Si un lien affectif, esthétique ne se crée pas entre l'étude ou le livre, ils ne laisseront qu'un vide avant de disparaître.
Donc je picorerai sans doute dans le Ricœur, à mon habitude, à l'affût de telle formule synthétique et sonore qui emportera mon enthousiasme.
Aurais-je à faire à un fonctionnaire ou à un ingénieur de la pensée ? Ou à une personne qui a ordonné la "folie" d'une intuition pour parvenir à la transmettre ? Aurais-je à faire à un philosophe, ou à un homme qui se et nous questionne ? Nous verrons bien...

Le défaut du rasionnement c'est qu'il ne tranche jamais. On peut toujours le conduire au-delà. Il est en cela un travail littéraire, un travail d'écriture, et se trouve privé de la souplesse et de la rugosité du vivant. Il reste conceptuel.
J'entends parler de "communication non-violente". Pour moi c'est transformer le lion en serpent et la violence en apparence de non violence. Indépendamment de la réponse formulée, le fait de s'insurger est en soi violent. Que l'on repeigne ensuite la facade du discours avec des tons beiges et apaisants n'empêche en rien la violence de sous-tendre tous les propos échangés. Pour moi on est en face d'un aspect raffiné de l'hypocrisie.
La conceptualisation, comme l'écriture, s'accompagne d'une perte. Le vécu ne s'incarne pas dans le langage conceptuel. On peut sans doute voir dans la communication non-violente un glissement de la violence à l'agressivité rentrée, mais il s'agit toujours de faire mine de garder un calme menteur. Il s'agit de mentir. Il s'agit encore de dominer et de maîtriser.
L'expression vive de la colère et de l'indignation ont un pouvoir cathartique hors duquel on n'arrivera jamais sur l'autre versant de la colère: ce moment où à son apogée, épuisée, elle peut enfin basculer dans son contraire et ouvrir enfin la voie à une réconciliation.
Il y a une différence entre contrarier la nature et la maîtriser.