Timbrée ou équili(zé)brée ?
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Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mars ou crève : ma voix revient lentement
Vendredi, les seins nus d'une femme perchée sur la statue de Jeanne d'Arc.
Et Gotainer.
Samedi et dimanche, la mer.
C'était bon, c'était doux.
Si j'avais un camping, je l'appellerai sans doute Ouin ou Pong.
Vendredi, les seins nus d'une femme perchée sur la statue de Jeanne d'Arc.
Et Gotainer.
Samedi et dimanche, la mer.
C'était bon, c'était doux.
Si j'avais un camping, je l'appellerai sans doute Ouin ou Pong.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ah, je savais bien que ça existait, Sexy sushi.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ah ben oui ! Ç'aurait été vraiment dommage de ne pas connaître ce fabuleux morceau !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mardi : un film que j'adore...
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Parfois on croit que.
Finalement, non.
Et ça fait un peu comme ça.
Heureusement, y paraît que ça passe.
Finalement, non.
Et ça fait un peu comme ça.
Heureusement, y paraît que ça passe.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Voici venu le temps des assassins...
La scène du meurtre dans la voiture, avec le chloroforme, et le chien qui aboie, ça fait partie des moments de cinéma qui hantent la mémoire pour toujours.
La scène du meurtre dans la voiture, avec le chloroforme, et le chien qui aboie, ça fait partie des moments de cinéma qui hantent la mémoire pour toujours.
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'est un sacré film.
J'aime beaucoup Gabin dans ce rôle, et je me prosterne devant Gérard Blain.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Jeudi : où sont les âmes ?
Extrait du journal rédigé par ma mère, relatant mes trois premières années de vie
"Tu t'es endormie sur l'épaule de Sherekan par terre sur le tapis (qui perd ses poils) et c'est mignon comme tout. Sherekan, c'est ton frère, tu joues avec lui comme si ça l'était en tout cas."
Et quelque temps plus tard
"J'ai quelque chose de très important à te dire : tu ne reverras jamais Sherekan parce qu'on ne l'a pas donné, on l'a piqué et il est mort. On a pas eu le courage ni la bêtise de te parler de choses que tu n'aurais pas comprises, alors on t'a dit qu'on le donnerait à quelqu'un qui avait une maison et surtout beaucoup de champs, de place, pas de mobylette ni de voisins et qu'il serait heureux, mais qu'on ne le reverrait plus. Tu étais d'accord, tu lui as dit au revoir tranquillement, mais je sais qu'il te manque. Tu n'as pas passé vraiment de bonnes nuits depuis qu'il est parti et surtout, hier, tu ne voulais pas déjeuner. On t'a demandé pourquoi et tu as dit que c'est parce que Sherekan n'était pas là."
Sherekan a été mon tout premier poilu.
Mon frère, donc (qui m'a déchiré la lèvre sans faire exprès).
C'est peut-être pour cela que j'ai tant aimé Le Lion, de Joseph Kessel.
Dans le portrait de Patricia, cette petite fille un peu sauvage qui courait seule à travers la brousse pour retrouver son ami, il y avait un peu de moi, je crois.
Puis il y a eu la période Jack London, très tôt, grâce aux cassettes-livres.
L'Appel de la forêt a été mon récit préféré, je l'ai écouté un milliard de fois au moins.
Et Croc-Blanc, et toutes les histoires de loups ensuite (légère fixation qui a duré des années !)
Quand Danse avec les loups est sorti au cinéma, j'avais huit ans.
Nous avons eu la cassette vidéo à la maison, ensuite, et j'ai regardé ce film un milliard de fois au moins.
(Non, je ne suis pas née à Marseille).
Une de mes scènes favorites est celle-ci.
Et celle devant laquelle je pleure instantanément, c'est celle-là.
Et après ça je sanglote jusqu'à la fin, même que je suis en miettes et qu'il ne faut plus me parler pendant un moment.
Ce que j'aime dans la vie, ce sont les rencontres, les échanges.
Je m'émerveille comme une gosse de tout ce que chacun peut apporter à l'autre.
Des regards, des mimiques, des rires, des phrases, des musiques, des mots, des connaissances.
Et même des colères, pourquoi pas, tant qu'elles sont constructives ?
Et ce que j'aime moins dans la vie, c'est la violence.
Je sanglote de rage et d'impuissance en voyant tout ce que chacun peut retirer à l'autre.
Ces derniers temps, j'ai pas mal sangloté.
Parce que j'ai rencontré une personne qui ne sait que retirer à l'autre.
Je l'ai côtoyée longtemps, cette personne.
J'ai voulu panser son âme.
Et puis un jour, je me suis aperçue qu'en fait, son âme n'existait pas.
Alors je suis partie.
C'est peut-être cela qu'elle me fait payer, cette personne, qui essaie chaque jour un peu plus de me retirer quelque chose.
Dans chacune de ses agressions, j'entends un chant glacé.
Quelque chose comme : "Rends-moi mon âme, voleuse, rends-moi mon âme."
Je réponds que cette âme, là, c'est la mienne.
Et le chant glacé de reprendre : "Non, c'est à moi. Tout ce qui est à toi, est à moi."
Alors je sanglote, parce que je ne sais plus comment lui expliquer qu'une âme, ça ne se donne pas.
J'aurais aimé qu'il existe un magasin d'âmes, de préférence pas trop loin.
J'y aurais accompagné cette personne, et je l'aurais encouragée à visiter la boutique.
Comme cette personne est radine, j'aurais aimé qu'il existe une friperie d'âmes, plus exactement.
Ou que l'on puisse trouver des âmes chez Emmaus, des aussi belles que celle de l'Abbé Pierre.
Comme ça, cette personne aurait pu choisir une âme, même une toute petite. Mais jolie.
Une âme en pot qu'elle aurait arrosé chaque jour, et qui se serait épanouie.
Mais entre ce que l'on voudrait et ce qui est possible, hein, n'est-ce pas.
Parce qu'une âme, ça ne se donne pas, ça ne s'achète pas, ça ne se possède pas.
Et le chant glacé de poursuivre : "Où sont les âmes ? Où est mon âme ?"
Cherche bien, va.
Si tu te donnes la peine, tu vas trouver.
VOLEUR
J’ai arrêté de voyager il y a vingt ans.
Non pas que la fortune me manque ou que la vieillesse me cloue au lit.
Seulement j’ai vu tout ce qu’il y avait à voir. Et ne me dites pas que le monde change sans cesse, nous ne faisons que reproduire les splendeurs et les naufrages de nos aînés avec moins de talent.
Maintenant, si cela vous amuse de souscrire à des formules toutes faites, de vous offrir une pâle copie du paradis, faites comme ça vous chante. Mais ne cherchez pas les trésors, je les ai tous pris.
J’ai parcouru les continents et toutes leurs demeures, trouvé les passages secrets, troué les murs végétaux.
J’ai pénétré les cités inaccessibles, fureté dans les musées la nuit, endormi des gardiens et trompé les sages.
Est-ce que j’ai tué ? Peut-être, je ne m’en souviens plus.
Puis un jour j’ai construit des remparts, pierre après pierre, en cercle, autour de moi, jusqu’au ciel. Un matin j’ai bouclé la boucle.
Mon domaine n’a pas de portes. Il enferme les puretés de ce monde dont je suis le seul témoin.
Chaque soir après dîner je pars en voyage dans ma tour de verre.
Je m’extasie, frappé par la beauté des villes et la grandeur des temples.
Je me baigne dans les fleuves et les mers, promène mes doigts sur le corail et l’argent.
J’effleure les joues des femmes, admire les plus beaux tableaux. Hier encore, Mona Lisa me souriait.
Partager ? C’est le lot des faibles, de ceux qui n’osent pas.
Moi, l’ambitieux, je voulais le monde entier et j’ai réussi.
Tant pis pour les autres.
Les polices du monde sont à mes trousses, moi j’ai volé leurs ailes aux oiseaux.
Vous me cherchez ?
J’ai revêtu la brume des spectres et ne la rendrai pas.
Ne riez pas, je ne rendrai rien.
D’ailleurs, rire, vous ne pouvez pas, j’en ai saisi les éclats. Des graves, des aigus, des neufs, des noyés de fumée qui peuplent mes armoires.
Puis les sourires aussi. Les pincés, les discrets, ceux qui fendent les visages.
Et les colères, les faces rouges quand elles bouillonnent.
Ne criez pas, je ne rendrai rien.
Et les insultes, qui fusent, qui enflent, celles qui blessent et celles qui glissent, je les ai toutes, là dans ma manche.
Non, inutile de me frapper, j’ai dérobé les boucliers, les armures, la mousse et le coton.
Puis les casques, les heaumes, les masques, par piles.
Que dites-vous, quoi les filles ?
Oui, c’est vrai. J’ai capturé leurs noms, les ai gardés dans mon sérail.
Et l’odeur de leurs cheveux de miel.
J’ai aspiré la douceur de leurs corps, et la peur dans leurs yeux. Puis je suis parti avec leur vie.
Oui, c’est vrai, je suis un voleur, messieurs.
Vous pouvez m’arrêter.
Les bracelets aux poignets, la camisole en guise de chemise, un peu de poudre dans mon eau ou ce qu’il vous plaira.
Car le fin mot, je l’ai volé et vous ne l’aurez pas.
Extrait du journal rédigé par ma mère, relatant mes trois premières années de vie
"Tu t'es endormie sur l'épaule de Sherekan par terre sur le tapis (qui perd ses poils) et c'est mignon comme tout. Sherekan, c'est ton frère, tu joues avec lui comme si ça l'était en tout cas."
Et quelque temps plus tard
"J'ai quelque chose de très important à te dire : tu ne reverras jamais Sherekan parce qu'on ne l'a pas donné, on l'a piqué et il est mort. On a pas eu le courage ni la bêtise de te parler de choses que tu n'aurais pas comprises, alors on t'a dit qu'on le donnerait à quelqu'un qui avait une maison et surtout beaucoup de champs, de place, pas de mobylette ni de voisins et qu'il serait heureux, mais qu'on ne le reverrait plus. Tu étais d'accord, tu lui as dit au revoir tranquillement, mais je sais qu'il te manque. Tu n'as pas passé vraiment de bonnes nuits depuis qu'il est parti et surtout, hier, tu ne voulais pas déjeuner. On t'a demandé pourquoi et tu as dit que c'est parce que Sherekan n'était pas là."
Sherekan a été mon tout premier poilu.
Mon frère, donc (qui m'a déchiré la lèvre sans faire exprès).
C'est peut-être pour cela que j'ai tant aimé Le Lion, de Joseph Kessel.
Dans le portrait de Patricia, cette petite fille un peu sauvage qui courait seule à travers la brousse pour retrouver son ami, il y avait un peu de moi, je crois.
Puis il y a eu la période Jack London, très tôt, grâce aux cassettes-livres.
L'Appel de la forêt a été mon récit préféré, je l'ai écouté un milliard de fois au moins.
Et Croc-Blanc, et toutes les histoires de loups ensuite (légère fixation qui a duré des années !)
Quand Danse avec les loups est sorti au cinéma, j'avais huit ans.
Nous avons eu la cassette vidéo à la maison, ensuite, et j'ai regardé ce film un milliard de fois au moins.
(Non, je ne suis pas née à Marseille).
Une de mes scènes favorites est celle-ci.
Et celle devant laquelle je pleure instantanément, c'est celle-là.
Et après ça je sanglote jusqu'à la fin, même que je suis en miettes et qu'il ne faut plus me parler pendant un moment.
Ce que j'aime dans la vie, ce sont les rencontres, les échanges.
Je m'émerveille comme une gosse de tout ce que chacun peut apporter à l'autre.
Des regards, des mimiques, des rires, des phrases, des musiques, des mots, des connaissances.
Et même des colères, pourquoi pas, tant qu'elles sont constructives ?
Et ce que j'aime moins dans la vie, c'est la violence.
Je sanglote de rage et d'impuissance en voyant tout ce que chacun peut retirer à l'autre.
Ces derniers temps, j'ai pas mal sangloté.
Parce que j'ai rencontré une personne qui ne sait que retirer à l'autre.
Je l'ai côtoyée longtemps, cette personne.
J'ai voulu panser son âme.
Et puis un jour, je me suis aperçue qu'en fait, son âme n'existait pas.
Alors je suis partie.
C'est peut-être cela qu'elle me fait payer, cette personne, qui essaie chaque jour un peu plus de me retirer quelque chose.
Dans chacune de ses agressions, j'entends un chant glacé.
Quelque chose comme : "Rends-moi mon âme, voleuse, rends-moi mon âme."
Je réponds que cette âme, là, c'est la mienne.
Et le chant glacé de reprendre : "Non, c'est à moi. Tout ce qui est à toi, est à moi."
Alors je sanglote, parce que je ne sais plus comment lui expliquer qu'une âme, ça ne se donne pas.
J'aurais aimé qu'il existe un magasin d'âmes, de préférence pas trop loin.
J'y aurais accompagné cette personne, et je l'aurais encouragée à visiter la boutique.
Comme cette personne est radine, j'aurais aimé qu'il existe une friperie d'âmes, plus exactement.
Ou que l'on puisse trouver des âmes chez Emmaus, des aussi belles que celle de l'Abbé Pierre.
Comme ça, cette personne aurait pu choisir une âme, même une toute petite. Mais jolie.
Une âme en pot qu'elle aurait arrosé chaque jour, et qui se serait épanouie.
Mais entre ce que l'on voudrait et ce qui est possible, hein, n'est-ce pas.
Parce qu'une âme, ça ne se donne pas, ça ne s'achète pas, ça ne se possède pas.
Et le chant glacé de poursuivre : "Où sont les âmes ? Où est mon âme ?"
Cherche bien, va.
Si tu te donnes la peine, tu vas trouver.
VOLEUR
J’ai arrêté de voyager il y a vingt ans.
Non pas que la fortune me manque ou que la vieillesse me cloue au lit.
Seulement j’ai vu tout ce qu’il y avait à voir. Et ne me dites pas que le monde change sans cesse, nous ne faisons que reproduire les splendeurs et les naufrages de nos aînés avec moins de talent.
Maintenant, si cela vous amuse de souscrire à des formules toutes faites, de vous offrir une pâle copie du paradis, faites comme ça vous chante. Mais ne cherchez pas les trésors, je les ai tous pris.
J’ai parcouru les continents et toutes leurs demeures, trouvé les passages secrets, troué les murs végétaux.
J’ai pénétré les cités inaccessibles, fureté dans les musées la nuit, endormi des gardiens et trompé les sages.
Est-ce que j’ai tué ? Peut-être, je ne m’en souviens plus.
Puis un jour j’ai construit des remparts, pierre après pierre, en cercle, autour de moi, jusqu’au ciel. Un matin j’ai bouclé la boucle.
Mon domaine n’a pas de portes. Il enferme les puretés de ce monde dont je suis le seul témoin.
Chaque soir après dîner je pars en voyage dans ma tour de verre.
Je m’extasie, frappé par la beauté des villes et la grandeur des temples.
Je me baigne dans les fleuves et les mers, promène mes doigts sur le corail et l’argent.
J’effleure les joues des femmes, admire les plus beaux tableaux. Hier encore, Mona Lisa me souriait.
Partager ? C’est le lot des faibles, de ceux qui n’osent pas.
Moi, l’ambitieux, je voulais le monde entier et j’ai réussi.
Tant pis pour les autres.
Les polices du monde sont à mes trousses, moi j’ai volé leurs ailes aux oiseaux.
Vous me cherchez ?
J’ai revêtu la brume des spectres et ne la rendrai pas.
Ne riez pas, je ne rendrai rien.
D’ailleurs, rire, vous ne pouvez pas, j’en ai saisi les éclats. Des graves, des aigus, des neufs, des noyés de fumée qui peuplent mes armoires.
Puis les sourires aussi. Les pincés, les discrets, ceux qui fendent les visages.
Et les colères, les faces rouges quand elles bouillonnent.
Ne criez pas, je ne rendrai rien.
Et les insultes, qui fusent, qui enflent, celles qui blessent et celles qui glissent, je les ai toutes, là dans ma manche.
Non, inutile de me frapper, j’ai dérobé les boucliers, les armures, la mousse et le coton.
Puis les casques, les heaumes, les masques, par piles.
Que dites-vous, quoi les filles ?
Oui, c’est vrai. J’ai capturé leurs noms, les ai gardés dans mon sérail.
Et l’odeur de leurs cheveux de miel.
J’ai aspiré la douceur de leurs corps, et la peur dans leurs yeux. Puis je suis parti avec leur vie.
Oui, c’est vrai, je suis un voleur, messieurs.
Vous pouvez m’arrêter.
Les bracelets aux poignets, la camisole en guise de chemise, un peu de poudre dans mon eau ou ce qu’il vous plaira.
Car le fin mot, je l’ai volé et vous ne l’aurez pas.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Oekkat- Messages : 80
Date d'inscription : 27/12/2012
Localisation : Grrrrrrr
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
J'avoue faire partie de cette secteBasilice a écrit:L'Appel de la forêt a été mon récit préféré, je l'ai écouté un milliard de fois au moins.
Et Croc-Blanc, et toutes les histoires de loups ensuite (légère fixation qui a duré des années !)
J'ai emprunté tous les bouquins de la bibliothèque municipale traitant des loups, mais franchement, aucun ne fut à la hauteur de ces deux-là...
Ah si, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en lisant ça aussi :
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ah on a vraiment pas eu la même enfance. Pour moi, loup = "Sylvain et Sylvette". Tout de suite, c'est moi la classe, c'est vrai.
Oekkat- Messages : 80
Date d'inscription : 27/12/2012
Localisation : Grrrrrrr
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Oh la la !!! Ca me rappelle des souvenirs, moi aussi j'ai lu ça !!
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ah oui, j'avais oublié!
Et les compères ne mangent que du canard aux petits pois!
Et les compères ne mangent que du canard aux petits pois!
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Je n'ai pas lu Mabrouk, je l'ajoute à ma liste.
Bises à toi Mog.
Quant à Sylvain et Sylvette, je n'ai jamais essayé, cher Oekkat.
Hello mrs Doubtfull.
Rhô, moi c’est Jeannot Lapin que j’aimais bien.
En parlant d'enfance... Truc à suivre.
Jeudi : le cercle traumatique de Walt Dysney (pictures)
Vous connaissez peut-être le cercle chromatique de Newton ?
Sachez qu'il existe son cousin, le cercle traumatique de Walt Disney.
Le spectre des douleurs traumatiques
La dolorimétrie moderne a véritablement débutée avec les découvertes de Walt Disney au 20e siècle qui présente le premier cercle traumatique. Il démontre que la substance blanche peut se décomposer en rayons multidolores et se recomposer à nouveau en substance blanche (grâce à une morale en béton). C'est une révolution pour l'époque : on découvre que les douleurs sont les éléments constitutifs de la substance blanche et on sait désormais classer les douleurs sur un critère de plainte. La notion de plainte dans le classement des douleurs devient désormais prépondérante. La gamme de douleurs obtenue par l'effraction à travers le psychisme est appelée le spectre traumatique ou spectre des douleurs.
Notre civilisation est désormais complètement influencée par cette prédominance des plaintes à tel point que le mot "douleur" devient synonyme de plainte dans notre culture.
Légende :
Abandon
Maltraitance
Persécution
Discrimination
Injustice
Harcèlement
Dernière édition par Basilice le Jeu 14 Mar 2013 - 18:32, édité 1 fois (Raison : Pas de point 2, finalement.)
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Bien le bonjour, Basilice!
Quant au cercle traumatique de Walt Disney, forcément, on retrouve tous les grands traumas chers aux contes traditionnels dont nombres de dessins animés sont tirés.
Une psy que j'ai eu en analyse de la pratique ( enseignante, la pratique) nous incitait toujours a lire et relire des contes, bien ciblés pour aider certains enfants de maternelle. Peau d'âne pour l'inceste, petit pouces pour l'abandon etc.
Bon, on est loin de Jeannot lapin, là
Quant au cercle traumatique de Walt Disney, forcément, on retrouve tous les grands traumas chers aux contes traditionnels dont nombres de dessins animés sont tirés.
Une psy que j'ai eu en analyse de la pratique ( enseignante, la pratique) nous incitait toujours a lire et relire des contes, bien ciblés pour aider certains enfants de maternelle. Peau d'âne pour l'inceste, petit pouces pour l'abandon etc.
Bon, on est loin de Jeannot lapin, là
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
mrs doubtfull a écrit:
Bon, on est loin de Jeannot lapin, là
C'est vrai.
Jeannot est un malin, Bugs Bunny aussi...
Je me demandais d'où venait cette image de lapin intelligent et malicieux (parce que si je me base sur mon observation personnelle, le lapin est moyennement éveillé !)
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Correspondance musicale - inspirée par Ailleurs...
A chaque fois que j'entends cette chanson de Dutronc,
Je pense à celle-ci de Piaf.
Et quand j'arrive, dans la chanson numéro 1, à "les feeeeeesses en l'aiiiiiiiiiiiiir"...
Je repars sur "j'ai beau tourrrrrner la clé, la clé à trrrrrriple tourrrrrrr"...
Vous aussi ?
A chaque fois que j'entends cette chanson de Dutronc,
Je pense à celle-ci de Piaf.
Et quand j'arrive, dans la chanson numéro 1, à "les feeeeeesses en l'aiiiiiiiiiiiiir"...
Je repars sur "j'ai beau tourrrrrner la clé, la clé à trrrrrriple tourrrrrrr"...
Vous aussi ?
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
*Cavaliers d'Offenbach's mode* ...
Et des bises au passage pour une miss qui écrit des choses qui font bingbangboumtchik en moi à chaque fois ;-)
Et des bises au passage pour une miss qui écrit des choses qui font bingbangboumtchik en moi à chaque fois ;-)
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Rhô, Marlaguette, merci Kasha.
Vendredi : transformer l'essai
Quand je pars en voyage, je prends toujours un carnet avec moi, pour raconter.
Sur le coup je n'écris pas, ou peu.
Puis quand je rentre, les souvenirs sont encore bien frais dans le ciboulot.
C'est là que je m'y mets vraiment et comme d'habitude, j'en rajoute un peu...
Parce que c'est plus amusant ainsi.
(Extrait)
Je traîne dans la salle d’embarquement, un vieux sandwich aux rillettes dans la main et un manuscrit sur les genoux.
La chaîne d’information France 24 tourne en boucle sur l’écran plasma, à ma droite. Je jette un coup d'œil distrait aux images qui défilent.
Tiens, un avion en flammes. Le procès relatif au crash du Concorde. Judicieux, ça.
Peu de temps après, les futurs passagers se mettent en rang devant la porte. Il est l’heure de montrer patte blanche et de s’embarquer dans les airs.
Une fois dans l’avion je cherche désespérément mon numéro de place. « 138, 138, pardon, 138, excuse me, 138… Ah, ça va jusqu’à 90 seulement ? Bin shit alors. »
Je finis par comprendre qu’il n’y a pas de numéro attitré et m’assieds à côté de deux languedociennes. J’essaie de glisser ma valise sous le siège… Elle ne rentre pas.
Une hôtesse, du nom de Lubica commence à me causer en anglais en pointant la valise du doigt.
– « Do you understand ? »
– « Non ma Lubi, que dalle. »
Pour gagner de la place en hauteur, elle essaie de rentrer la tirette à roulettes… Qui doit bien être bloquée depuis trois ans déjà.
– « Non, ça ne marche pas. »
Lubica me lance un regard énervé.
– « Non ? (Je rêve où elle me singe ?) Si ça ne marche pas, il ne fallait pas l’embarquer comme bagage à main » me dit Lubica, in English.
Là c’est moi qui commence à bouillir. J’en ai un peu marre d’être plantée là comme une andouille avec des passagers qui me regardent et une valise qui ne rentre nulle part.
Et puis Lubica, c’est quoi ce prénom d’abord ?
J’ai bien envie de lui dire qu’à une lettre près 1 elle passait d’hôtesse de l’air à hôtesse tout court mais les mots me manquent, et puis ce serait méchant, alors je prends un air désespéré et j’attends le miracle.
Miracle qui survient sous les traits d’un jeune steward, gay comme un ours polaire. Avec un grand sourire, il m’annonce avoir trouvé une place pour ma valise à l’avant de l’avion.
Je le remercie, m’assieds et tente de me faire oublier.
Quelques minutes plus tard, l’avion roule sur la piste. Les sièges tressautent et les moteurs vrombissent de plus en plus fort.
Je repense à quand j’étais gamine. L’enthousiasme qui montait au moment du décollage. L’avion prend de la vitesse et je me colle au fond du siège.
C’est vrai que j’aimais l’avion avant. Le bruit des moteurs, les nuages crémeux et la perspective d’apercevoir un bisounours…
Seulement aujourd’hui j’ai 28 piges et la conscience de la mort. Putain ça y est on décolle. Je suis plaquée à la verticale, les cheveux collés aux tempes, des papillons dans le bide.
On monte encore et le bruit s’accroit. J’emmerde profondément Léonard de Vinci. Un avion ça n’a pas de sens. Un avion ça ne tient pas.
On va s’écraser, on va s’écraser, on va s’écraser, on va s’écra… Ah ? Non.
L’avion s’est redressé et le signal-ceinture s’est éteint. J’aperçois même Lubica trottiner dans l’allée, essayant de fourguer ses magazines Ryanair aux passagers.
Mouais, je ne suis pas rassurée. Alors pour passer le temps je regarde de plus près les consignes de sécurité collées sur le siège devant moi.
Et là je me détend. Ryanair a tout prévu.
Deux heures plus tard, l’avion amorce une descente vers les lumières de la ville. 16h20, la nuit est déjà tombée. Une des languedociennes rit jaune à côté de moi.
Pour ma part j’attends le doux bruit des roues qui se posent sur la piste. Ouf, ça y est. Une musiquette de victoire retentit dans l’habitacle : le pilote a réussi l’atterrissage.
J’en embrasserais presque Lubica. Au lieu de ça je me lève, récupère ma valise et descend de l’avion, prête à affronter London City.
Vendredi : transformer l'essai
Quand je pars en voyage, je prends toujours un carnet avec moi, pour raconter.
Sur le coup je n'écris pas, ou peu.
Puis quand je rentre, les souvenirs sont encore bien frais dans le ciboulot.
C'est là que je m'y mets vraiment et comme d'habitude, j'en rajoute un peu...
Parce que c'est plus amusant ainsi.
(Extrait)
Je traîne dans la salle d’embarquement, un vieux sandwich aux rillettes dans la main et un manuscrit sur les genoux.
La chaîne d’information France 24 tourne en boucle sur l’écran plasma, à ma droite. Je jette un coup d'œil distrait aux images qui défilent.
Tiens, un avion en flammes. Le procès relatif au crash du Concorde. Judicieux, ça.
Peu de temps après, les futurs passagers se mettent en rang devant la porte. Il est l’heure de montrer patte blanche et de s’embarquer dans les airs.
Une fois dans l’avion je cherche désespérément mon numéro de place. « 138, 138, pardon, 138, excuse me, 138… Ah, ça va jusqu’à 90 seulement ? Bin shit alors. »
Je finis par comprendre qu’il n’y a pas de numéro attitré et m’assieds à côté de deux languedociennes. J’essaie de glisser ma valise sous le siège… Elle ne rentre pas.
Une hôtesse, du nom de Lubica commence à me causer en anglais en pointant la valise du doigt.
– « Do you understand ? »
– « Non ma Lubi, que dalle. »
Pour gagner de la place en hauteur, elle essaie de rentrer la tirette à roulettes… Qui doit bien être bloquée depuis trois ans déjà.
– « Non, ça ne marche pas. »
Lubica me lance un regard énervé.
– « Non ? (Je rêve où elle me singe ?) Si ça ne marche pas, il ne fallait pas l’embarquer comme bagage à main » me dit Lubica, in English.
Là c’est moi qui commence à bouillir. J’en ai un peu marre d’être plantée là comme une andouille avec des passagers qui me regardent et une valise qui ne rentre nulle part.
Et puis Lubica, c’est quoi ce prénom d’abord ?
J’ai bien envie de lui dire qu’à une lettre près 1 elle passait d’hôtesse de l’air à hôtesse tout court mais les mots me manquent, et puis ce serait méchant, alors je prends un air désespéré et j’attends le miracle.
Miracle qui survient sous les traits d’un jeune steward, gay comme un ours polaire. Avec un grand sourire, il m’annonce avoir trouvé une place pour ma valise à l’avant de l’avion.
Je le remercie, m’assieds et tente de me faire oublier.
Quelques minutes plus tard, l’avion roule sur la piste. Les sièges tressautent et les moteurs vrombissent de plus en plus fort.
Je repense à quand j’étais gamine. L’enthousiasme qui montait au moment du décollage. L’avion prend de la vitesse et je me colle au fond du siège.
C’est vrai que j’aimais l’avion avant. Le bruit des moteurs, les nuages crémeux et la perspective d’apercevoir un bisounours…
Seulement aujourd’hui j’ai 28 piges et la conscience de la mort. Putain ça y est on décolle. Je suis plaquée à la verticale, les cheveux collés aux tempes, des papillons dans le bide.
On monte encore et le bruit s’accroit. J’emmerde profondément Léonard de Vinci. Un avion ça n’a pas de sens. Un avion ça ne tient pas.
On va s’écraser, on va s’écraser, on va s’écraser, on va s’écra… Ah ? Non.
L’avion s’est redressé et le signal-ceinture s’est éteint. J’aperçois même Lubica trottiner dans l’allée, essayant de fourguer ses magazines Ryanair aux passagers.
Mouais, je ne suis pas rassurée. Alors pour passer le temps je regarde de plus près les consignes de sécurité collées sur le siège devant moi.
Et là je me détend. Ryanair a tout prévu.
Deux heures plus tard, l’avion amorce une descente vers les lumières de la ville. 16h20, la nuit est déjà tombée. Une des languedociennes rit jaune à côté de moi.
Pour ma part j’attends le doux bruit des roues qui se posent sur la piste. Ouf, ça y est. Une musiquette de victoire retentit dans l’habitacle : le pilote a réussi l’atterrissage.
J’en embrasserais presque Lubica. Au lieu de ça je me lève, récupère ma valise et descend de l’avion, prête à affronter London City.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Dimanche : comme une danse
J'ouvre ma valise, j'y jette quelques effets.
Les couleurs se mêlent dans l'air et retombent.
J'ai renoncé aux listes, un oubli vaut mieux que deux "tu t'angoisseras".
Mon enfance de nomade m'a servie.
Rien ne se perd, tout se transforme.
Quand on perd son chemin, on en trouve un autre.
(Et quand on oublie sa brosse à dents, on en rachète une autre).
J'ouvre une boîte, j'y jette quelques regrets.
Les souvenirs se mêlent dans l'air et retombent.
Mon présent est fait de ces tranches qui le précédent.
C'est ce qui fait la terre, solide, sous mes pieds.
Les strates, les fossiles, les volatiles,
Ensemble,
Comme une danse.
J'aime rester debout dans le bus accordéon.
Les pieds calés sur les plis qui se meuvent,
Et le sourire aux lèvres,
Tel est mon bon plaisir.
J'ai dû être surfeuse dans une vie antérieure.
Quand on perd l'équilibre, on le retrouve.
La première fois que j'ai accompagné les clowns dans leur tournée, j'avais neuf ans.
Et j'étais seule parce que...
Répéter,
Installer le décor,
Avoir le trac,
Se grimer,
S'habiller,
Imaginer comment,
Faire plutôt que gamberger,
Tout cela dans la rue,
Au milieu d'une foule qui a tellement besoin de rêver,
Cela laisse peu de place à une petite fille.
J'adorais ça.
Marcher seule, observer, m'asseoir dans un café, un gros billet en poche.
"Qu'est-ce que je vous sers mademoiselle ?"
Moi, le plus sérieusement du monde :
"Un verre d'eau, s'il vous plaît."
Et au moment de partir :
"Combien vous dois-je, monsieur ?"
Rire du serveur.
Aujourd'hui je le sais, un verre d'eau ne coûte rien.
J'aurais dû commander un jus de quelque chose.
Mais je ne savais pas.
Désolée, monsieur le serveur.
Arpenter les rues pavées, regarder les clowns qui s'agitent.
Et la foule qui espère oublier, grâce à eux.
Retrouver la troupe, faire un signe pour dire "je suis là, je ne me suis pas perdue".
Et être spectatrice, une parmi les autres.
Maintenant je suis grande, je sais qu'il ne faut pas crier "c'est mon papa !"
Fière parfois, quand le jeu est juste.
Gênée parfois, quand les mots sonnent faux.
Mais comment lui dire ?
"Alors, comment tu as trouvé ?"
"C'était très bien."
Parce que si j'avais exprimé vraiment ce que j'en pensais...
Bref, les artistes sont susceptibles.
Il y a eu d'autres tournées, d'autres voyages, d'autres découvertes.
Des tas d'appartements, de maisons, d'écoles toutes neuves.
Des adieux, des au revoir, des "bonjour, je suis nouvelle".
Nouvelle, à chaque fois.
Avec mes strates.
Comme une danse.
Petite, un de mes livres préféré était Le mystère de l'éléphant bleu.
L'histoire d'une rencontre entre une fille de saltimbanques et un garçon rêveur.
Je me disais que j'aurais aimé cette vie, rythmée par les voyages en roulotte et les représentations.
Avec le recul, je me dis qu'elle n'a pas été si différente, ma vie.
En moins folklorique peut-être, mais tout de même.
J'en ai gardé le goût du voyage,
L'excitation mêlée d'appréhension,
Le "qu'est-ce qui m'attend ?",
Le "tout ce que je ne connais pas",
Qui se font écho et tournoient,
Comme une danse.
Et demain, je pars à nouveau.
J'ouvre ma valise, j'y jette quelques effets.
Les couleurs se mêlent dans l'air et retombent.
J'ai renoncé aux listes, un oubli vaut mieux que deux "tu t'angoisseras".
Mon enfance de nomade m'a servie.
Rien ne se perd, tout se transforme.
Quand on perd son chemin, on en trouve un autre.
(Et quand on oublie sa brosse à dents, on en rachète une autre).
J'ouvre une boîte, j'y jette quelques regrets.
Les souvenirs se mêlent dans l'air et retombent.
Mon présent est fait de ces tranches qui le précédent.
C'est ce qui fait la terre, solide, sous mes pieds.
Les strates, les fossiles, les volatiles,
Ensemble,
Comme une danse.
J'aime rester debout dans le bus accordéon.
Les pieds calés sur les plis qui se meuvent,
Et le sourire aux lèvres,
Tel est mon bon plaisir.
J'ai dû être surfeuse dans une vie antérieure.
Quand on perd l'équilibre, on le retrouve.
La première fois que j'ai accompagné les clowns dans leur tournée, j'avais neuf ans.
Et j'étais seule parce que...
Répéter,
Installer le décor,
Avoir le trac,
Se grimer,
S'habiller,
Imaginer comment,
Faire plutôt que gamberger,
Tout cela dans la rue,
Au milieu d'une foule qui a tellement besoin de rêver,
Cela laisse peu de place à une petite fille.
J'adorais ça.
Marcher seule, observer, m'asseoir dans un café, un gros billet en poche.
"Qu'est-ce que je vous sers mademoiselle ?"
Moi, le plus sérieusement du monde :
"Un verre d'eau, s'il vous plaît."
Et au moment de partir :
"Combien vous dois-je, monsieur ?"
Rire du serveur.
Aujourd'hui je le sais, un verre d'eau ne coûte rien.
J'aurais dû commander un jus de quelque chose.
Mais je ne savais pas.
Désolée, monsieur le serveur.
Arpenter les rues pavées, regarder les clowns qui s'agitent.
Et la foule qui espère oublier, grâce à eux.
Retrouver la troupe, faire un signe pour dire "je suis là, je ne me suis pas perdue".
Et être spectatrice, une parmi les autres.
Maintenant je suis grande, je sais qu'il ne faut pas crier "c'est mon papa !"
Fière parfois, quand le jeu est juste.
Gênée parfois, quand les mots sonnent faux.
Mais comment lui dire ?
"Alors, comment tu as trouvé ?"
"C'était très bien."
Parce que si j'avais exprimé vraiment ce que j'en pensais...
Bref, les artistes sont susceptibles.
Il y a eu d'autres tournées, d'autres voyages, d'autres découvertes.
Des tas d'appartements, de maisons, d'écoles toutes neuves.
Des adieux, des au revoir, des "bonjour, je suis nouvelle".
Nouvelle, à chaque fois.
Avec mes strates.
Comme une danse.
Petite, un de mes livres préféré était Le mystère de l'éléphant bleu.
L'histoire d'une rencontre entre une fille de saltimbanques et un garçon rêveur.
Je me disais que j'aurais aimé cette vie, rythmée par les voyages en roulotte et les représentations.
Avec le recul, je me dis qu'elle n'a pas été si différente, ma vie.
En moins folklorique peut-être, mais tout de même.
J'en ai gardé le goût du voyage,
L'excitation mêlée d'appréhension,
Le "qu'est-ce qui m'attend ?",
Le "tout ce que je ne connais pas",
Qui se font écho et tournoient,
Comme une danse.
Et demain, je pars à nouveau.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci Sapeur.
Je vais retrouver la jungle urbaine... Et mes mauvaises habitudes.
Ou pas.
Je vais retrouver la jungle urbaine... Et mes mauvaises habitudes.
Ou pas.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Lundi : Chikunguignol ou pourquoi le capucin des grains est-il nuisible ?
Pour une fois, le titre ne reflèterait pas le contenu.
(Un peu comme le manuscrit que j'ai actuellement entre les mains d'ailleurs. )
Pour une fois...
Le titre serait l'élixir magique du professeur Arnacus,
Les promesses impossibles d'un marabout dans la boîte aux lettres,
Notre paquet de gâteaux préférés avec un trou dedans,
Trou qui indiquerait le passage d'une souris,
Ou d'un souricureuil.
http://www.decitre.fr/livres/histoire-d-un-souricureuil-9782070518036.html
Pour une fois, le titre serait un pot de terrine dont les parois de verre n'auraient pas été soigneusement nettoyées, ce qui laisserait penser que, mais qui serait désespérément vide et rangé dans le frigo quand même.
Damned, comme dirait Blake,
Ou Mortimer,
Caramba, encore raté,
Comme dirait le général Alcazar.
Car de Chikunguignol il n'y a pas.
Quant au capucin des grains, je n'aurais pas le coeur de lui faire un procès,
J'aime trop les colères optères.
(Et là Freud se redresse dans son cercueil, pointe l'index et dit : "Les colères au père ? Mmmh, continuez".)
Il s'appelait Sigmund (mund : bouche) et il est décédé d'un cancer de la bouche.
Il s'appelait Saturnin et il avait la tête dans les étoles.
Elle se nommait Lamy et n'en avait aucun.
Diogène ne vivait pas dans un tonneau.
http://tatoufaux.com/?Diogene-vivait-dans-un-tonneau
Et être atteint du syndrome de Diogène, ça ne doit pas être facile à vivre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Diog%C3%A8ne
Et puis d'abord, où sont passées mes élytres ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lytre
Le tatou est un mammifère d'Amérique tropicale et subtropicale, qui se reconnaît à ses plaques cornées, formant une carapace défensive quand il se roule en boule.
Il y en a donc des faux, même si Tatoufaux.com n'a rien à voir avec la choucroute.
Il y a aussi des tatous à l'envers, dans les cartes Amérindiennes, même que ça ne présage rien de bon.
"Ferme tes frontières" m'a-t-on dit un jour.
Comme j'ai du mal, j'ai adopté un douanier.
Bref, passons.
"Passez pompon, les carillons, les portes sont ouveeeerteuuuu"
"Passez pompon, les carillons, les portes sont fermées, à - clé".
J'aimerais arriver à fermer mes frontières sans fermer la porte ouverte à toutes les fenêtres.
J'ai croisé un certain nombre de profs d'histoire, la plupart étaient dépressifs.
Pourquoi ?
J'aime bien Pierre Assouline.
http://larepubliquedeslivres.com/
Et les clopinettes en robe de chambre.
http://www.touteslesrecettes.fr/c/clopinettes-en-robe-des-champs.html
Le problème, quand le titre ne reflète pas le contenu,
Et que le contenu est une suite de divagations,
C'est qu'on ignore comment conclure.
Pour une fois, le titre ne reflèterait pas le contenu.
(Un peu comme le manuscrit que j'ai actuellement entre les mains d'ailleurs. )
Pour une fois...
Le titre serait l'élixir magique du professeur Arnacus,
Les promesses impossibles d'un marabout dans la boîte aux lettres,
Notre paquet de gâteaux préférés avec un trou dedans,
Trou qui indiquerait le passage d'une souris,
Ou d'un souricureuil.
http://www.decitre.fr/livres/histoire-d-un-souricureuil-9782070518036.html
Pour une fois, le titre serait un pot de terrine dont les parois de verre n'auraient pas été soigneusement nettoyées, ce qui laisserait penser que, mais qui serait désespérément vide et rangé dans le frigo quand même.
Damned, comme dirait Blake,
Ou Mortimer,
Caramba, encore raté,
Comme dirait le général Alcazar.
Car de Chikunguignol il n'y a pas.
Quant au capucin des grains, je n'aurais pas le coeur de lui faire un procès,
J'aime trop les colères optères.
(Et là Freud se redresse dans son cercueil, pointe l'index et dit : "Les colères au père ? Mmmh, continuez".)
Il s'appelait Sigmund (mund : bouche) et il est décédé d'un cancer de la bouche.
Il s'appelait Saturnin et il avait la tête dans les étoles.
Elle se nommait Lamy et n'en avait aucun.
Diogène ne vivait pas dans un tonneau.
http://tatoufaux.com/?Diogene-vivait-dans-un-tonneau
Et être atteint du syndrome de Diogène, ça ne doit pas être facile à vivre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Diog%C3%A8ne
Et puis d'abord, où sont passées mes élytres ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lytre
Le tatou est un mammifère d'Amérique tropicale et subtropicale, qui se reconnaît à ses plaques cornées, formant une carapace défensive quand il se roule en boule.
Il y en a donc des faux, même si Tatoufaux.com n'a rien à voir avec la choucroute.
Il y a aussi des tatous à l'envers, dans les cartes Amérindiennes, même que ça ne présage rien de bon.
"Ferme tes frontières" m'a-t-on dit un jour.
Comme j'ai du mal, j'ai adopté un douanier.
Bref, passons.
"Passez pompon, les carillons, les portes sont ouveeeerteuuuu"
"Passez pompon, les carillons, les portes sont fermées, à - clé".
J'aimerais arriver à fermer mes frontières sans fermer la porte ouverte à toutes les fenêtres.
J'ai croisé un certain nombre de profs d'histoire, la plupart étaient dépressifs.
Pourquoi ?
J'aime bien Pierre Assouline.
http://larepubliquedeslivres.com/
Et les clopinettes en robe de chambre.
http://www.touteslesrecettes.fr/c/clopinettes-en-robe-des-champs.html
Le problème, quand le titre ne reflète pas le contenu,
Et que le contenu est une suite de divagations,
C'est qu'on ignore comment conclure.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Un coucou par ici
Et cette musique, inspirée par ton texte ci-dessus.
Amitiés
Et cette musique, inspirée par ton texte ci-dessus.
Amitiés
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Et donc Margarethe Von Trotta a fait un biopic sur Hannah Arendt ! Intéressant. Tu avais vu l'honneur perdu de Katharina Blum ?
J'aime beaucoup ton clip de la Compagnie Créole sur le Douanier Rousseau
Et de divagations en souvenirs, de Hey Jude à ma prof d'anglais de seconde qui nous faisait travailler avec un casque et des chansons des Beatles. D'ailleurs, c'est comme Diogène et son tonneau ça, j'ai longtemps entendu que les textes des Beatles sont nuls, mais chaque fois que je m'intéresse à l'un d'entre eux je découvre un petit bijou . J'adore She's leaving home, par exemple...
J'avais traduit "sweet summer sweat" par "douce moiteur d'un bonbon d'été", ça l'avait fait beaucoup rire . Et là je viens de me rendre compte que ces trois mots n'appartiennent pas aux Beatles, mais à Hotel California, cette sucrerie des Eagles.
Ça doit être cool d'adopter un douanier, non ?
Bises, Basilice
J'aime beaucoup ton clip de la Compagnie Créole sur le Douanier Rousseau
Et de divagations en souvenirs, de Hey Jude à ma prof d'anglais de seconde qui nous faisait travailler avec un casque et des chansons des Beatles. D'ailleurs, c'est comme Diogène et son tonneau ça, j'ai longtemps entendu que les textes des Beatles sont nuls, mais chaque fois que je m'intéresse à l'un d'entre eux je découvre un petit bijou . J'adore She's leaving home, par exemple...
J'avais traduit "sweet summer sweat" par "douce moiteur d'un bonbon d'été", ça l'avait fait beaucoup rire . Et là je viens de me rendre compte que ces trois mots n'appartiennent pas aux Beatles, mais à Hotel California, cette sucrerie des Eagles.
Ça doit être cool d'adopter un douanier, non ?
Bises, Basilice
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Salut Mjo, merci de ton passage en chanson sur mon fil.
Harpo, j'adore ton anecdote sur la traduction de "sweet summer sweat".
Adopter un douanier c'est sympa en effet, mais il y a un mais...
Cela ne résout pas la porosité des frontières intérieures, puisque précisément le douanier est à l'extérieur.
J'en reparlerai un peu plus tard dans un autre post - moins décousu que le précédent.
Bises !
(Moi aussi j'aime She's leaving home ).
Harpo, j'adore ton anecdote sur la traduction de "sweet summer sweat".
Adopter un douanier c'est sympa en effet, mais il y a un mais...
Cela ne résout pas la porosité des frontières intérieures, puisque précisément le douanier est à l'extérieur.
J'en reparlerai un peu plus tard dans un autre post - moins décousu que le précédent.
Bises !
(Moi aussi j'aime She's leaving home ).
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Lundi : ces phrases qui nous embarquent
Il y a comme ça des phrases qui retiennent notre attention.
Qui nous titillent l'oreille, nous trottent dans la tête, qui nous embarquent.
Pour ma part, aujourd'hui, j'en ai retenu trois.
"Il faut aimer avec ses pieds."
Magali Noel semble penser le contraire au bout d'une minute trente-sept.
Et on sait qu'effectivement, ceux qui aiment les pieds dans le plat s'exposent aux perturbations météorologiques de leur partenaire.
Pourtant cette phrase me semble pleine de bon sens.
Si l'on peut aimer avec son coeur, on peut aimer avec ses pieds.
Trois pas dans la rosée du matin,
Trois pas sur le parquet ciré,
Quatre sur un sol frais,
Tes pieds contre les miens,
Parce qu'ainsi il fait plus chaud l'hiver.
Parce qu'on peut aimer et donner avec son corps, tout entier.
"Si vous dansez en regardant le miroir, vous perdez le lien avec vous et les autres."
Pour chacun d'entre nous, il est nécessaire de commencer en regardant le miroir.
Si nous n'imitons pas, comment apprenons-nous ?
Ensuite, il est préférable de nous en détacher, sans quoi nous risquerions de nous perdre...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Portrait_de_Dorian_Gray
... Et de perdre les autres.
Aimer à l'horizontale plutôt qu'à la verticale,
Aimer avec les pieds, (et non comme un pied la nuance est importante)
Aimer seul ?
"Un informaticien américain qui souffrait de diabète a eu la curiosité d’essayer de pirater sa propre pompe à insuline ; il y est parvenu sans grande difficulté."
Auto-piratage, pour tester de potentiels ravages.
Auto-suffisance si l'on en croit le web 3.0.
Le web des objets promet des applications étonnantes : auto-coaching, auto-analyse, auto-médication...
http://ecole.org/fr/seances/SEM659
Je suis curieuse, fascinée, et à la fois je n'aime rien tant que demander mon chemin lorsque je me suis perdue.
Même, je me perds volontairement pour pouvoir demander mon chemin.
Parce que la voix du GPS m'ennuie, elle est monocorde.
Et que zut, si je veux arrêter de fumer un jour, je n'ai pas besoin d'entrer un programme dans mon smartphone pour ce faire.
Et que je préfère lire les sages paroles des uns et des autres ici en matière de psychologie positive plutôt que de télécharger des pavés sur mon terminal.
Je suis réac, tant pis.
Il y a comme ça des phrases qui retiennent notre attention.
Aujourd'hui, ma préférée : "Il faut aimer avec ses pieds."
Il y a comme ça des phrases qui retiennent notre attention.
Qui nous titillent l'oreille, nous trottent dans la tête, qui nous embarquent.
Pour ma part, aujourd'hui, j'en ai retenu trois.
"Il faut aimer avec ses pieds."
Magali Noel semble penser le contraire au bout d'une minute trente-sept.
Et on sait qu'effectivement, ceux qui aiment les pieds dans le plat s'exposent aux perturbations météorologiques de leur partenaire.
Pourtant cette phrase me semble pleine de bon sens.
Si l'on peut aimer avec son coeur, on peut aimer avec ses pieds.
Trois pas dans la rosée du matin,
Trois pas sur le parquet ciré,
Quatre sur un sol frais,
Tes pieds contre les miens,
Parce qu'ainsi il fait plus chaud l'hiver.
Parce qu'on peut aimer et donner avec son corps, tout entier.
"Si vous dansez en regardant le miroir, vous perdez le lien avec vous et les autres."
Pour chacun d'entre nous, il est nécessaire de commencer en regardant le miroir.
Si nous n'imitons pas, comment apprenons-nous ?
Ensuite, il est préférable de nous en détacher, sans quoi nous risquerions de nous perdre...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Portrait_de_Dorian_Gray
... Et de perdre les autres.
Aimer à l'horizontale plutôt qu'à la verticale,
Aimer avec les pieds, (et non comme un pied la nuance est importante)
Aimer seul ?
"Un informaticien américain qui souffrait de diabète a eu la curiosité d’essayer de pirater sa propre pompe à insuline ; il y est parvenu sans grande difficulté."
Auto-piratage, pour tester de potentiels ravages.
Auto-suffisance si l'on en croit le web 3.0.
Le web des objets promet des applications étonnantes : auto-coaching, auto-analyse, auto-médication...
http://ecole.org/fr/seances/SEM659
Je suis curieuse, fascinée, et à la fois je n'aime rien tant que demander mon chemin lorsque je me suis perdue.
Même, je me perds volontairement pour pouvoir demander mon chemin.
Parce que la voix du GPS m'ennuie, elle est monocorde.
Et que zut, si je veux arrêter de fumer un jour, je n'ai pas besoin d'entrer un programme dans mon smartphone pour ce faire.
Et que je préfère lire les sages paroles des uns et des autres ici en matière de psychologie positive plutôt que de télécharger des pavés sur mon terminal.
Je suis réac, tant pis.
Il y a comme ça des phrases qui retiennent notre attention.
Aujourd'hui, ma préférée : "Il faut aimer avec ses pieds."
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'est vrai qu'ils servent à marcher vers l'autre...
Que quand leur nombre est respecté la rime est plus belle...
Que sans eux dans une vigne certains nectars ne verraient point le jour...
Epier les pieds. Tonne lier. Revenir aux murs. Murer le cil. Anse de l'outre. Tombes et reviens sur pied...
Basilice
Que quand leur nombre est respecté la rime est plus belle...
Que sans eux dans une vigne certains nectars ne verraient point le jour...
Epier les pieds. Tonne lier. Revenir aux murs. Murer le cil. Anse de l'outre. Tombes et reviens sur pied...
Basilice
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mjo... (elle est jolie, la dernière photo en date sur ton fil, même si j'ignore ce que ça peut être, je trouve ça joli. )
Jeudi : No man's land
C'est comme un espace, comme une zone de tristesse.
Le ciel y est gris et bas, le soleil perce par endroits, le sol est tapissé de coton.
On y marche sans faire de bruit, et seul.
Dans ce no man's land, aucun mot n'est dicible, aucun mot n'est recevable.
La bouche est close, les oreilles sont à vif, la comédie humaine n'y est plus tolérable.
Il y a eu trop de violence reçue et donnée.
Dans ce no man's land, les théories sont invalides, les expériences invalidées.
Les limites y sont floues et lointaines, l'horizon vaste.
On y marche nu, et seul.
On ne cherche pas à en sortir, on le traverse à petits pas.
On pressent un trésor, puis l'idée disparaît.
On regarde seulement.
Il y a eu trop de violence reçue et donnée.
Les yeux se noient, ils reflètent la terre de personne.
Dans cet espace, dans cette zone de tristesse,
Le souffle de l'apaisement caresse les joues.
Dans ce no man's land, on porte son poids, seul,
Et c'est bien suffisant.
Jeudi : No man's land
C'est comme un espace, comme une zone de tristesse.
Le ciel y est gris et bas, le soleil perce par endroits, le sol est tapissé de coton.
On y marche sans faire de bruit, et seul.
Dans ce no man's land, aucun mot n'est dicible, aucun mot n'est recevable.
La bouche est close, les oreilles sont à vif, la comédie humaine n'y est plus tolérable.
Il y a eu trop de violence reçue et donnée.
Dans ce no man's land, les théories sont invalides, les expériences invalidées.
Les limites y sont floues et lointaines, l'horizon vaste.
On y marche nu, et seul.
On ne cherche pas à en sortir, on le traverse à petits pas.
On pressent un trésor, puis l'idée disparaît.
On regarde seulement.
Il y a eu trop de violence reçue et donnée.
Les yeux se noient, ils reflètent la terre de personne.
Dans cet espace, dans cette zone de tristesse,
Le souffle de l'apaisement caresse les joues.
Dans ce no man's land, on porte son poids, seul,
Et c'est bien suffisant.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mardi : "Tu es un trésor, et tu ne le savais pas"
Il m'arrive souvent d'être triste, voire désemparée, lorsque certaines choses se produisent.
Ainsi, un été, alors que je regardais avec joie un couple s'embrasser devant moi, l'amie qui se tenait à mes côtés bouillonnait de rage.
Autour il y avait la musique, les chants, les bombes (oui ; ça se passait en Corse, dans les montagnes).
Pour un peu, je me serais crue dans le Petit bal perdu, d'ailleurs la voix de Bourvil résonnait dans ma tête.
Mais mon amie et voisine de siège bouillonnait de rage et... D'un coup, elle a explosé.
"Mais y z'en ont pas marre ceux-là ? P*tain !"
Et après la rage, sont venus les sanglots.
Je l'ai suivie lorsqu'elle s'est levée du banc.
J'ai caressé son épaule lorsque j'ai senti qu'elle en avait besoin.
C'était un peu plus tard, sur un muret, à l'écart des bombes, des chants, des baisers explosifs.
J'ai caressé son épaule toute douce de petit trésor blessé.
Elle a pleuré plus fort, je l'ai serrée dans mes bras, elle s'est laissée aller.
Et puis la colère est revenue, dans sa bouche, contre mon cou : "Pourquoi ça ne m'arrive pas à moi ? Pourquoi personne ne veut de moi ? Je veux vivre ça, l'amour !"
J'ai continué à la bercer, sans rien dire, parce que je me sentais triste et désemparée.
Parce que je ne connais pas cette envie destructrice, tout au juste un pincement, vite évaporé.
Parce que sentir la vie chez les autres fait vibrer la vie qu'il y a en moi.
Et parce que je savais que lui dire ce que j'avais au fond ne lui aurait pas servi, pas à ce moment-là.
J'ai relâché mon étreinte quand j'ai senti qu'elle en avait besoin, puis je l'ai emmenée siroter une bière corse.
Je lui ai dit des bêtises, elle a ri en pleurant encore un peu, puis elle a ri tout court.
Un peu plus tard, nous sommes rentrées au camping.
J'avais envie de la border, je ne l'ai pas fait, ce n'était pas mon rôle.
Je lui ai juste embrassé la joue en lui souhaitant de doux rêves.
Et je suis restée un instant hors de la tente, à regarder les étoiles, et à écouter dans ma tête le Petit bal perdu.
Aujourd'hui je me souviens, et je sais ce que j'aurais voulu lui dire.
Ma chérie, ma tendresse,
Tu étais un trésor et tu ne le savais pas,
Tu ne le savais pas parce qu'on ne te l'a pas dit,
Jamais.
Tu es un trésor et tu ne le savais pas,
Et tu ne le savais pas si fort,
Et tu ne le sais toujours pas,
Si fort,
Que tu ne laisses à aucun homme la place de te le dire.
Moi je suis ton amie,
Je sais le trésor que tu es, que tu as, en dedans.
Je t'aime,
Comme on aime un trésor, que tu es, que tu as.
Et je suis triste, voire désemparée,
Parce que je sais que mes mots n'y feront rien,
Rien, tant que ne sauras pas, toi-même,
Le trésor que tu es, que tu as, en dedans.
Ma chérie, ma tendresse,
Si tu veux vivre ça, l'amour,
N'agresse pas celui que tu aimes,
Ne harcèle pas celui que tu aimes,
N'envie pas le trésor de l'autre,
Offre le tien, fais-en cadeau.
Offre-toi, telle que tu es.
Pas telle que tu crois que l'autre aimerait.
Pas "à condition que".
Ne protège pas ton trésor, donne-le à voir,
Confie tes clés.
Dire ou ne pas dire ? Je ne sais toujours pas.
Je vois des trésors, chaque jour, sur mon chemin.
Des trésors qui s'ignorent et qui attendent des autres qu'ils les découvrent, qu'ils les révèlent.
Des trésors blessés qui en attendent trop, que les mots n'atteignent pas, ou pas suffisamment, ou qui sont rejetés parce que...
"Impossible ! Moi, un trésor ? Tu te fiches de moi ! Tu cherches à m'arnaquer ! Tu veux me posséder ! Au voleur !"
Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
Il y a des voleurs, je les trouve peu nombreux.
Il y a des chérisseurs, aussi...
Pourquoi ne pas leur laisser la place ?
Tu es un trésor et tu ne le savais pas.
J'espère que tu sauras, un jour.
Il m'arrive souvent d'être triste, voire désemparée, lorsque certaines choses se produisent.
Ainsi, un été, alors que je regardais avec joie un couple s'embrasser devant moi, l'amie qui se tenait à mes côtés bouillonnait de rage.
Autour il y avait la musique, les chants, les bombes (oui ; ça se passait en Corse, dans les montagnes).
Pour un peu, je me serais crue dans le Petit bal perdu, d'ailleurs la voix de Bourvil résonnait dans ma tête.
Mais mon amie et voisine de siège bouillonnait de rage et... D'un coup, elle a explosé.
"Mais y z'en ont pas marre ceux-là ? P*tain !"
Et après la rage, sont venus les sanglots.
Je l'ai suivie lorsqu'elle s'est levée du banc.
J'ai caressé son épaule lorsque j'ai senti qu'elle en avait besoin.
C'était un peu plus tard, sur un muret, à l'écart des bombes, des chants, des baisers explosifs.
J'ai caressé son épaule toute douce de petit trésor blessé.
Elle a pleuré plus fort, je l'ai serrée dans mes bras, elle s'est laissée aller.
Et puis la colère est revenue, dans sa bouche, contre mon cou : "Pourquoi ça ne m'arrive pas à moi ? Pourquoi personne ne veut de moi ? Je veux vivre ça, l'amour !"
J'ai continué à la bercer, sans rien dire, parce que je me sentais triste et désemparée.
Parce que je ne connais pas cette envie destructrice, tout au juste un pincement, vite évaporé.
Parce que sentir la vie chez les autres fait vibrer la vie qu'il y a en moi.
Et parce que je savais que lui dire ce que j'avais au fond ne lui aurait pas servi, pas à ce moment-là.
J'ai relâché mon étreinte quand j'ai senti qu'elle en avait besoin, puis je l'ai emmenée siroter une bière corse.
Je lui ai dit des bêtises, elle a ri en pleurant encore un peu, puis elle a ri tout court.
Un peu plus tard, nous sommes rentrées au camping.
J'avais envie de la border, je ne l'ai pas fait, ce n'était pas mon rôle.
Je lui ai juste embrassé la joue en lui souhaitant de doux rêves.
Et je suis restée un instant hors de la tente, à regarder les étoiles, et à écouter dans ma tête le Petit bal perdu.
Aujourd'hui je me souviens, et je sais ce que j'aurais voulu lui dire.
Ma chérie, ma tendresse,
Tu étais un trésor et tu ne le savais pas,
Tu ne le savais pas parce qu'on ne te l'a pas dit,
Jamais.
Tu es un trésor et tu ne le savais pas,
Et tu ne le savais pas si fort,
Et tu ne le sais toujours pas,
Si fort,
Que tu ne laisses à aucun homme la place de te le dire.
Moi je suis ton amie,
Je sais le trésor que tu es, que tu as, en dedans.
Je t'aime,
Comme on aime un trésor, que tu es, que tu as.
Et je suis triste, voire désemparée,
Parce que je sais que mes mots n'y feront rien,
Rien, tant que ne sauras pas, toi-même,
Le trésor que tu es, que tu as, en dedans.
Ma chérie, ma tendresse,
Si tu veux vivre ça, l'amour,
N'agresse pas celui que tu aimes,
Ne harcèle pas celui que tu aimes,
N'envie pas le trésor de l'autre,
Offre le tien, fais-en cadeau.
Offre-toi, telle que tu es.
Pas telle que tu crois que l'autre aimerait.
Pas "à condition que".
Ne protège pas ton trésor, donne-le à voir,
Confie tes clés.
Dire ou ne pas dire ? Je ne sais toujours pas.
Je vois des trésors, chaque jour, sur mon chemin.
Des trésors qui s'ignorent et qui attendent des autres qu'ils les découvrent, qu'ils les révèlent.
Des trésors blessés qui en attendent trop, que les mots n'atteignent pas, ou pas suffisamment, ou qui sont rejetés parce que...
"Impossible ! Moi, un trésor ? Tu te fiches de moi ! Tu cherches à m'arnaquer ! Tu veux me posséder ! Au voleur !"
Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
Il y a des voleurs, je les trouve peu nombreux.
Il y a des chérisseurs, aussi...
Pourquoi ne pas leur laisser la place ?
Tu es un trésor et tu ne le savais pas.
J'espère que tu sauras, un jour.
Dernière édition par Basilice le Mar 27 Aoû 2013 - 19:32, édité 1 fois (Raison : Les carottes ne sont cuites que si l'on a mis la marmite à bouillir - abscons, n'est-il pas ?)
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'est toujours un plaisir de te lire, souvent un beau moment.
"Le petit bal perdu"...je l'ai partagé ailleurs il n'y a pas très longtemps..
"Le petit bal perdu"...je l'ai partagé ailleurs il n'y a pas très longtemps..
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci de ton mot et de ton passage, Steph.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Plein de bisous à toi, Blissou.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Jeudi : Ce cher Arthur H...
(Extrait, pour ce dernier morceau - album L'homme du monde, 2008.)
(Extrait, pour ce dernier morceau - album L'homme du monde, 2008.)
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Bonjour Basilice.
Suis tombée amoureuse de ton écrit : "Tu es un trésor, et tu ne le savais pas."
(L'adage selon lequel "C'est celui qui le dit qui l'est", invite à penser que tu es sans aucun doute toi-même un trésor. )
Suis tombée amoureuse de ton écrit : "Tu es un trésor, et tu ne le savais pas."
(L'adage selon lequel "C'est celui qui le dit qui l'est", invite à penser que tu es sans aucun doute toi-même un trésor. )
Invité- Invité
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d’or !
Théophile Gauthier - España
Lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d’or !
Théophile Gauthier - España
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci à tous pour vos retours.
Des bises à vous.
Des bises à vous.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ououououh que ça fait longtemps ! Un looooooooooooooong bisou pour tenter de masquer le long silence...
Après l'été envie de voir ce que deviennent "mes" zèbres....
La lecture de toi me fait toujours entrer en communication directe. Sais-tu que je me sens tout entière dans cette amie-trésor ? Merci pour cette réalité apaisée par ta poésie
Après l'été envie de voir ce que deviennent "mes" zèbres....
La lecture de toi me fait toujours entrer en communication directe. Sais-tu que je me sens tout entière dans cette amie-trésor ? Merci pour cette réalité apaisée par ta poésie
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Coucou, Isou.
Merci à toi pour ton passage sur mon fil, j'espère te voir bientôt, je t'appelle !
Merci à toi pour ton passage sur mon fil, j'espère te voir bientôt, je t'appelle !
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Bon Dieu, je ne suis jamais allé en Corse avec toi et pourtant... C'est comme si !
Touché.
Bisous et à quand tu veux près des Alpes
Touché.
Bisous et à quand tu veux près des Alpes
Oekkat- Messages : 80
Date d'inscription : 27/12/2012
Localisation : Grrrrrrr
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'était la même année que le coucher de soleil au rhum sur la côte poulet basquaise !
Mon ami... Bientôt.
Mon ami... Bientôt.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mardi : Parle avec elle
Il y a comme ça des événements qui vous laissent cloués,
A terre,
Le nez plié dans la poussière,
Les yeux clos.
Et le vide,
Immense,
Qui mange tout,
En dedans.
"Le Néant", diraient les adeptes de L'Histoire sans fin.
La figure de proue promène son regard désert,
Sur la mer, silencieuse,
Et se met à chercher,
Moby Dick.
La baleine blanche,
L'étincelle évanouie,
La part manquante,
La part morte,
En soi.
Quand on cherche, on cherche.
On ne vit pas.
Quand on scrute la mer,
On oublie de se regarder,
De se soigner,
De se chérir,
De se parler.
Ne t'Achab pas,
Ne chasse pas la baleine,
Parle avec elle,
Parle avec toi.
Nomme le Néant,
Brûle tes morts,
Construis ton univers,
Invente-toi.
Ne t'Achab pas,
Ne chasse pas la baleine,
Parle avec elle,
Parle avec toi.
Il y a comme ça des événements qui vous laissent cloués,
A terre,
Le nez plié dans la poussière,
Les yeux clos.
Et le vide,
Immense,
Qui mange tout,
En dedans.
"Le Néant", diraient les adeptes de L'Histoire sans fin.
La figure de proue promène son regard désert,
Sur la mer, silencieuse,
Et se met à chercher,
Moby Dick.
La baleine blanche,
L'étincelle évanouie,
La part manquante,
La part morte,
En soi.
Quand on cherche, on cherche.
On ne vit pas.
Quand on scrute la mer,
On oublie de se regarder,
De se soigner,
De se chérir,
De se parler.
Ne t'Achab pas,
Ne chasse pas la baleine,
Parle avec elle,
Parle avec toi.
Nomme le Néant,
Brûle tes morts,
Construis ton univers,
Invente-toi.
Ne t'Achab pas,
Ne chasse pas la baleine,
Parle avec elle,
Parle avec toi.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mercredi : "A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?"
Encore des pincements au coeur, ce matin, en vous lisant.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en repensant à.
Encore des pincements au coeur, ce matin, parce que les serpents.
Il m'arrive parfois de dire spontanément une chose, et de ressentir l'effroi.
L'effroi parce que... Un désaccord profond, une fausse note qui fait grincer les dents, une tristesse qui inonde.
C'est bien ma voix, c'est bien moi qui dit.
Et pourtant, ces paroles ne m'appartiennent pas.
Mon coeur ne les reconnaît pas.
Alors je me demande : "A qui sont ses serpents, qui sifflent dans ma voix ?"
Ce questionnement me mène souvent à une figure du passé.
Parfois, le discours est le même, au mot près.
Et que dire du ton employé ? Effrayant !
Comme de nombreux écriveurs, je me sens parfois fictive.
Comme de nombreux écriveurs, je crains de plagier sans m'en apercevoir.
Comme de nombreux écriveurs, je suis remplie de voix qui ne m'appartiennent pas.
C'est ma matière et mon calvaire, tout à la fois.
"Quelle mémoire !" me renvoie-t-on souvent.
En effet, et cela n'a pas que des avantages.
Parce que les voix qui sifflent, sont autant de barrières autour du coeur.
Longtemps, je me suis tue, parce que l'effroi, parce que les serpents.
Mais vous connaissez le principe :
"Réprime, refoule, et en cocotte-minute tu te transformeras !"
Plus vicieux encore :
"Tais ta voix, et celle de l'autre, en toi, tu enfermeras !"
Mon père était violent.
Sa voix sifflait très fort.
Ma mère ne bronchait pas.
Et à moi, elle disait quelque chose comme :
- "Tais ta voix".
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est mieux."
- "Pourquoi ?"
- "N'attise pas le feu, sinon il va siffler plus fort, encore plus fort."
Elle avait peur, tellement peur.
Alors je me suis tue.
J'ai tu les regards et les mots déplacés.
J'ai tu la colère, la rage de la révolte.
J'ai tu mes opinions.
J'ai tu mes ressentis.
Je n'ai dit que ce qui serait, je le savais, acceptable, accepté.
J'ai tu-é une partie de moi,
Pour moi,
Pour être aimée.
Et aussi, j'ai résisté.
En dehors, j'étais immobile.
Et quand mon père sifflait : "Je vais te dire ce que tu penses...", "Je vais te dire ce que tu es...", "Je vais te dire ce que tu ressens...",
Avec sa voix pleine de rage, avec ses gestes qui disaient "Attention à toi, je pourrais te casser si je le voulais",
Dans ma tête, je disais : "Tu peux dire tout ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire."
Mais, malheureusement, les frontières sont poreuses quand on est une éponge.
Alors, j'ai pris la plume, et j'ai constaté :
Sa voix sifflait à travers moi.
Et la voix de ma mère, itou.
Ou plutôt, cette dernière ne sifflait pas.
Elle roucoulait.
Elle était douce.
Elle était, aussi, teintée de mensonges.
Et toutes ces voix, qui sifflaient, qui roucoulaient, qui mensongeaient,
Etaient autant de voix qui contrariaient mon coeur,
Etaient autant de voix, qui n'étaient pas la mienne,
Etaient autant de voix qui me coupaient de moi,
Et des autres.
Alors, j'ai pris la plume, résolue à ne pas la lâcher.
J'ai créé mon espace, ma soupape, ma voix avec issue.
Il semble qu'aujourd'hui, j'en ai encore besoin.
Il semble qu'aujourd'hui, leurs voix sont encore là.
Celle de mon père, celle de ma mère, et d'autres encore,
Celles des figures du passé,
Celles qui font autorité,
Celles qui ont tous les droits et jamais de devoirs.
"Je vais te dire ce que tu penses !",
"Je vais te dire ce que tu es !",
"Je vais te dire ce que tu ressens !"
A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?
Pas à moi, mon coeur ne les reconnaît pas.
Tu peux dire ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire.
On ne négocie pas avec les terroristes.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en vous lisant.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en repensant à.
Encore des pincements au coeur, ce matin, parce que les serpents.
Il m'arrive parfois de dire spontanément une chose, et de ressentir l'effroi.
L'effroi parce que... Un désaccord profond, une fausse note qui fait grincer les dents, une tristesse qui inonde.
C'est bien ma voix, c'est bien moi qui dit.
Et pourtant, ces paroles ne m'appartiennent pas.
Mon coeur ne les reconnaît pas.
Alors je me demande : "A qui sont ses serpents, qui sifflent dans ma voix ?"
Ce questionnement me mène souvent à une figure du passé.
Parfois, le discours est le même, au mot près.
Et que dire du ton employé ? Effrayant !
Comme de nombreux écriveurs, je me sens parfois fictive.
Comme de nombreux écriveurs, je crains de plagier sans m'en apercevoir.
Comme de nombreux écriveurs, je suis remplie de voix qui ne m'appartiennent pas.
C'est ma matière et mon calvaire, tout à la fois.
"Quelle mémoire !" me renvoie-t-on souvent.
En effet, et cela n'a pas que des avantages.
Parce que les voix qui sifflent, sont autant de barrières autour du coeur.
Longtemps, je me suis tue, parce que l'effroi, parce que les serpents.
Mais vous connaissez le principe :
"Réprime, refoule, et en cocotte-minute tu te transformeras !"
Plus vicieux encore :
"Tais ta voix, et celle de l'autre, en toi, tu enfermeras !"
Mon père était violent.
Sa voix sifflait très fort.
Ma mère ne bronchait pas.
Et à moi, elle disait quelque chose comme :
- "Tais ta voix".
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est mieux."
- "Pourquoi ?"
- "N'attise pas le feu, sinon il va siffler plus fort, encore plus fort."
Elle avait peur, tellement peur.
Alors je me suis tue.
J'ai tu les regards et les mots déplacés.
J'ai tu la colère, la rage de la révolte.
J'ai tu mes opinions.
J'ai tu mes ressentis.
Je n'ai dit que ce qui serait, je le savais, acceptable, accepté.
J'ai tu-é une partie de moi,
Pour moi,
Pour être aimée.
Et aussi, j'ai résisté.
En dehors, j'étais immobile.
Et quand mon père sifflait : "Je vais te dire ce que tu penses...", "Je vais te dire ce que tu es...", "Je vais te dire ce que tu ressens...",
Avec sa voix pleine de rage, avec ses gestes qui disaient "Attention à toi, je pourrais te casser si je le voulais",
Dans ma tête, je disais : "Tu peux dire tout ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire."
Mais, malheureusement, les frontières sont poreuses quand on est une éponge.
Alors, j'ai pris la plume, et j'ai constaté :
Sa voix sifflait à travers moi.
Et la voix de ma mère, itou.
Ou plutôt, cette dernière ne sifflait pas.
Elle roucoulait.
Elle était douce.
Elle était, aussi, teintée de mensonges.
Et toutes ces voix, qui sifflaient, qui roucoulaient, qui mensongeaient,
Etaient autant de voix qui contrariaient mon coeur,
Etaient autant de voix, qui n'étaient pas la mienne,
Etaient autant de voix qui me coupaient de moi,
Et des autres.
Alors, j'ai pris la plume, résolue à ne pas la lâcher.
J'ai créé mon espace, ma soupape, ma voix avec issue.
Il semble qu'aujourd'hui, j'en ai encore besoin.
Il semble qu'aujourd'hui, leurs voix sont encore là.
Celle de mon père, celle de ma mère, et d'autres encore,
Celles des figures du passé,
Celles qui font autorité,
Celles qui ont tous les droits et jamais de devoirs.
"Je vais te dire ce que tu penses !",
"Je vais te dire ce que tu es !",
"Je vais te dire ce que tu ressens !"
A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?
Pas à moi, mon coeur ne les reconnaît pas.
Tu peux dire ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire.
On ne négocie pas avec les terroristes.
Basilice- Messages : 1936
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