Timbrée ou équili(zé)brée ?
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Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mercredi : "A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?"
Encore des pincements au coeur, ce matin, en vous lisant.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en repensant à.
Encore des pincements au coeur, ce matin, parce que les serpents.
Il m'arrive parfois de dire spontanément une chose, et de ressentir l'effroi.
L'effroi parce que... Un désaccord profond, une fausse note qui fait grincer les dents, une tristesse qui inonde.
C'est bien ma voix, c'est bien moi qui dit.
Et pourtant, ces paroles ne m'appartiennent pas.
Mon coeur ne les reconnaît pas.
Alors je me demande : "A qui sont ses serpents, qui sifflent dans ma voix ?"
Ce questionnement me mène souvent à une figure du passé.
Parfois, le discours est le même, au mot près.
Et que dire du ton employé ? Effrayant !
Comme de nombreux écriveurs, je me sens parfois fictive.
Comme de nombreux écriveurs, je crains de plagier sans m'en apercevoir.
Comme de nombreux écriveurs, je suis remplie de voix qui ne m'appartiennent pas.
C'est ma matière et mon calvaire, tout à la fois.
"Quelle mémoire !" me renvoie-t-on souvent.
En effet, et cela n'a pas que des avantages.
Parce que les voix qui sifflent, sont autant de barrières autour du coeur.
Longtemps, je me suis tue, parce que l'effroi, parce que les serpents.
Mais vous connaissez le principe :
"Réprime, refoule, et en cocotte-minute tu te transformeras !"
Plus vicieux encore :
"Tais ta voix, et celle de l'autre, en toi, tu enfermeras !"
Mon père était violent.
Sa voix sifflait très fort.
Ma mère ne bronchait pas.
Et à moi, elle disait quelque chose comme :
- "Tais ta voix".
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est mieux."
- "Pourquoi ?"
- "N'attise pas le feu, sinon il va siffler plus fort, encore plus fort."
Elle avait peur, tellement peur.
Alors je me suis tue.
J'ai tu les regards et les mots déplacés.
J'ai tu la colère, la rage de la révolte.
J'ai tu mes opinions.
J'ai tu mes ressentis.
Je n'ai dit que ce qui serait, je le savais, acceptable, accepté.
J'ai tu-é une partie de moi,
Pour moi,
Pour être aimée.
Et aussi, j'ai résisté.
En dehors, j'étais immobile.
Et quand mon père sifflait : "Je vais te dire ce que tu penses...", "Je vais te dire ce que tu es...", "Je vais te dire ce que tu ressens...",
Avec sa voix pleine de rage, avec ses gestes qui disaient "Attention à toi, je pourrais te casser si je le voulais",
Dans ma tête, je disais : "Tu peux dire tout ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire."
Mais, malheureusement, les frontières sont poreuses quand on est une éponge.
Alors, j'ai pris la plume, et j'ai constaté :
Sa voix sifflait à travers moi.
Et la voix de ma mère, itou.
Ou plutôt, cette dernière ne sifflait pas.
Elle roucoulait.
Elle était douce.
Elle était, aussi, teintée de mensonges.
Et toutes ces voix, qui sifflaient, qui roucoulaient, qui mensongeaient,
Etaient autant de voix qui contrariaient mon coeur,
Etaient autant de voix, qui n'étaient pas la mienne,
Etaient autant de voix qui me coupaient de moi,
Et des autres.
Alors, j'ai pris la plume, résolue à ne pas la lâcher.
J'ai créé mon espace, ma soupape, ma voix avec issue.
Il semble qu'aujourd'hui, j'en ai encore besoin.
Il semble qu'aujourd'hui, leurs voix sont encore là.
Celle de mon père, celle de ma mère, et d'autres encore,
Celles des figures du passé,
Celles qui font autorité,
Celles qui ont tous les droits et jamais de devoirs.
"Je vais te dire ce que tu penses !",
"Je vais te dire ce que tu es !",
"Je vais te dire ce que tu ressens !"
A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?
Pas à moi, mon coeur ne les reconnaît pas.
Tu peux dire ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire.
On ne négocie pas avec les terroristes.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en vous lisant.
Encore des pincements au coeur, ce matin, en repensant à.
Encore des pincements au coeur, ce matin, parce que les serpents.
Il m'arrive parfois de dire spontanément une chose, et de ressentir l'effroi.
L'effroi parce que... Un désaccord profond, une fausse note qui fait grincer les dents, une tristesse qui inonde.
C'est bien ma voix, c'est bien moi qui dit.
Et pourtant, ces paroles ne m'appartiennent pas.
Mon coeur ne les reconnaît pas.
Alors je me demande : "A qui sont ses serpents, qui sifflent dans ma voix ?"
Ce questionnement me mène souvent à une figure du passé.
Parfois, le discours est le même, au mot près.
Et que dire du ton employé ? Effrayant !
Comme de nombreux écriveurs, je me sens parfois fictive.
Comme de nombreux écriveurs, je crains de plagier sans m'en apercevoir.
Comme de nombreux écriveurs, je suis remplie de voix qui ne m'appartiennent pas.
C'est ma matière et mon calvaire, tout à la fois.
"Quelle mémoire !" me renvoie-t-on souvent.
En effet, et cela n'a pas que des avantages.
Parce que les voix qui sifflent, sont autant de barrières autour du coeur.
Longtemps, je me suis tue, parce que l'effroi, parce que les serpents.
Mais vous connaissez le principe :
"Réprime, refoule, et en cocotte-minute tu te transformeras !"
Plus vicieux encore :
"Tais ta voix, et celle de l'autre, en toi, tu enfermeras !"
Mon père était violent.
Sa voix sifflait très fort.
Ma mère ne bronchait pas.
Et à moi, elle disait quelque chose comme :
- "Tais ta voix".
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est mieux."
- "Pourquoi ?"
- "N'attise pas le feu, sinon il va siffler plus fort, encore plus fort."
Elle avait peur, tellement peur.
Alors je me suis tue.
J'ai tu les regards et les mots déplacés.
J'ai tu la colère, la rage de la révolte.
J'ai tu mes opinions.
J'ai tu mes ressentis.
Je n'ai dit que ce qui serait, je le savais, acceptable, accepté.
J'ai tu-é une partie de moi,
Pour moi,
Pour être aimée.
Et aussi, j'ai résisté.
En dehors, j'étais immobile.
Et quand mon père sifflait : "Je vais te dire ce que tu penses...", "Je vais te dire ce que tu es...", "Je vais te dire ce que tu ressens...",
Avec sa voix pleine de rage, avec ses gestes qui disaient "Attention à toi, je pourrais te casser si je le voulais",
Dans ma tête, je disais : "Tu peux dire tout ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire."
Mais, malheureusement, les frontières sont poreuses quand on est une éponge.
Alors, j'ai pris la plume, et j'ai constaté :
Sa voix sifflait à travers moi.
Et la voix de ma mère, itou.
Ou plutôt, cette dernière ne sifflait pas.
Elle roucoulait.
Elle était douce.
Elle était, aussi, teintée de mensonges.
Et toutes ces voix, qui sifflaient, qui roucoulaient, qui mensongeaient,
Etaient autant de voix qui contrariaient mon coeur,
Etaient autant de voix, qui n'étaient pas la mienne,
Etaient autant de voix qui me coupaient de moi,
Et des autres.
Alors, j'ai pris la plume, résolue à ne pas la lâcher.
J'ai créé mon espace, ma soupape, ma voix avec issue.
Il semble qu'aujourd'hui, j'en ai encore besoin.
Il semble qu'aujourd'hui, leurs voix sont encore là.
Celle de mon père, celle de ma mère, et d'autres encore,
Celles des figures du passé,
Celles qui font autorité,
Celles qui ont tous les droits et jamais de devoirs.
"Je vais te dire ce que tu penses !",
"Je vais te dire ce que tu es !",
"Je vais te dire ce que tu ressens !"
A qui sont ses serpents qui sifflent dans ma voix ?
Pas à moi, mon coeur ne les reconnaît pas.
Tu peux dire ce que tu veux, je suis autre, et je ne me laisserai pas faire.
On ne négocie pas avec les terroristes.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
alors c'est extremement doux genre chat; ca a la taille d'un noyau d'abricot
on peut verifier comme c'est doux en le passant sur la joue
un peu comme avec une pivoine mais sans l'odeur de poudrée
on peut verifier comme c'est doux en le passant sur la joue
un peu comme avec une pivoine mais sans l'odeur de poudrée
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci Dessein.
En effet, c'est doux... Ronron !
https://i.servimg.com/u/f71/17/10/45/92/chaton10.jpg
En effet, c'est doux... Ronron !
https://i.servimg.com/u/f71/17/10/45/92/chaton10.jpg
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci, Blissou.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci, Siamois.
Oui, c'est bien de cela qu'il s'agit désormais, pour m'extraire tout à fait de la prison intérieure : ne pas négocier avec ces voix terroristes quand mon coeur ne les reconnaît pas siennes...
Il n'est pas nécessaire d'avoir César face à soi pour lui rendre ce qui lui appartient.
Vive le tri sélectif* !
* définition wiki : "Le tri des déchets et la collecte sélective sont des actions consistant à séparer et récupérer les déchets selon leur nature, à la source, pour éviter les contacts et les souillures. Ceci permet de leur donner une « seconde vie », le plus souvent par le réemploi et le recyclage évitant ainsi leur simple destruction par incinération ou abandon en décharge et, par conséquent, de réduire l'empreinte écologique."
Oui, c'est bien de cela qu'il s'agit désormais, pour m'extraire tout à fait de la prison intérieure : ne pas négocier avec ces voix terroristes quand mon coeur ne les reconnaît pas siennes...
Il n'est pas nécessaire d'avoir César face à soi pour lui rendre ce qui lui appartient.
Vive le tri sélectif* !
* définition wiki : "Le tri des déchets et la collecte sélective sont des actions consistant à séparer et récupérer les déchets selon leur nature, à la source, pour éviter les contacts et les souillures. Ceci permet de leur donner une « seconde vie », le plus souvent par le réemploi et le recyclage évitant ainsi leur simple destruction par incinération ou abandon en décharge et, par conséquent, de réduire l'empreinte écologique."
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Lundi : Fais de l'amour, pas du chantage
Il aura fallu tout ce temps pour que je voie le fameux Black Swann, dont j'ai tant entendu parler - et qui a été diffusé hier à la téloche.
J'ai failli faire autre chose, comme penser au chant des zoziaux, et puis non, j'ai préféré voir...
Et l'une de mes premières réflexions a été : "Voilà à quoi ça mène de vouloir faire plaisir à maman."
Et l'une de mes dernières réflexions a été : "Une belle illustration de ce que la haine de l'autre retournée contre soi peut engendrer..."
Ce matin, j'ai lu le fil d'Harpo et j'ai pensé à l'infusion amère.
Ensuite, j'ai pensé à un mot presque pareil : amène.
Selon le Larousse : "Qui est agréable, qui charme par sa douceur".
Synonymes : "courtois, poli, aimable, délicat, avenant..."
Et j'ai pensé que parfois, il y avait peu de différence entre une infusion amère et une infusion amène.
Puis j'ai pensé que tant que l'on est conscient de l'amertume et que l'on réfléchit aux motivations à laisser infuser, ça va.
Puis j'ai pensé que l'on pouvait filtrer tranquillement l'amer et l'amène le temps de savoir quoi en faire.
Amène, not Amen !
En ce moment - non, depuis des lustres, en fait - j'infuse sur la notion de "pardon".
Je lis la définition : "Fait de ne pas tenir rigueur d'une faute, rémission d'une offense - accorder son pardon."
Et je tique, encore, sur la différence pourtant fondamentale, qui existe entre faute et erreur.
Parce que le noeud réside bien dans cette distinction des termes - la notion de pardon me semble suspecte.
Pardonner signifierait absoudre les fautifs... Donc les coupables ?
Sauf que dans mon monde conscient, il n'y en a pas.
Il y a des personnes qui prennent leurs responsabilités lorsqu'elles font erreur.
Et des personnes qui se sentent en faute, coupables, ce qui les empêche de prendre leurs responsabilités et de reconnaître leurs erreurs.
Parfois, ces personnes sont les mêmes ; c'est qu'il en faut, du temps...
Que devient cette culpabilité ?
J'ai observé qu'elle est bazardée aux quatre vents, bien souvent, et que certain(e)s décident de la prendre à leur compte.
En tout cas, c'est mon dada...
Constat.
Bénéfice secondaire : prendre en charge une culpabilité qui n'est pas mienne me permet de ne pas m'occuper de mon potager.
Lâcheté.
Fuite.
Dés-intégrité.
Il aura fallu tout ce temps avant que je voie Black Swann, film qui m'avait pourtant été recommandé par un ami, chaudement.
"Ce film m'a complètement retourné", m'avait-il dit, et en le voyant, j'ai compris pourquoi.
J'ai discuté avec cet ami pas plus tard qu'hier.
En ce moment, il traverse des tempêtes.
Il me dit des choses comme : "A quoi ça sert de tenir ? A quoi ça sert de vivre ? Dis-moi que ça vaut le coup !"
Et il sanglote au bout de la ligne.
Moi, je bredouille des choses incompréhensibles d'une voix basse, le temps de me ressaisir.
Et finalement, je lui demande de me décrire ce qu'il ressent.
Et il décrit, et je l'écoute.
Après il se sent mieux, et il raccroche.
Et je sanglote.
Et je réprime l'élan, prendre un billet de train pour aller voir si.
Au cas où, parce que je ne supporterais pas qu'il.
Et je renonce, et je décide de m'occuper de mon potager, parce qu'il n'est pas si vaillant.
Avant, j'aurais sûrement dit : "Tu n'as pas le droit de dire ça, bats-toi, nondidjiou !"
Avant, j'aurais dit comme sa mère, à qui il a téléphoné aussi.
Avant, il aurait pris mon message comme une preuve d'amour...
La culpabilité, l'impuissance, l'angoisse, ces choses-là que l'on exprime à l'autre au plus fort de son désarroi, est-ce de l'amour ?
Et la culpabilité, l'impuissance, l'angoisse que l'on ressent sans l'exprimer à l'autre, parce qu'il est au plus fort de son désarroi, est-ce de l'amour ?
Il y a de l'amour dedans, sûrement.
Beaucoup de peur aussi, et d'ego.
Fichus abandonniques !
Temps de la formulation juste, espace pour respirer, tri sélectif : fais de l'amour, pas du chantage.
Tel est le nouveau mantra que je m'efforce d'appliquer...
A l'aveugle, je tâtonne, je vous dirais.
Sur ce, je retourne à mon potager.
La jachère a assez duré.
Il aura fallu tout ce temps pour que je voie le fameux Black Swann, dont j'ai tant entendu parler - et qui a été diffusé hier à la téloche.
J'ai failli faire autre chose, comme penser au chant des zoziaux, et puis non, j'ai préféré voir...
Et l'une de mes premières réflexions a été : "Voilà à quoi ça mène de vouloir faire plaisir à maman."
Et l'une de mes dernières réflexions a été : "Une belle illustration de ce que la haine de l'autre retournée contre soi peut engendrer..."
Ce matin, j'ai lu le fil d'Harpo et j'ai pensé à l'infusion amère.
Ensuite, j'ai pensé à un mot presque pareil : amène.
Selon le Larousse : "Qui est agréable, qui charme par sa douceur".
Synonymes : "courtois, poli, aimable, délicat, avenant..."
Et j'ai pensé que parfois, il y avait peu de différence entre une infusion amère et une infusion amène.
Puis j'ai pensé que tant que l'on est conscient de l'amertume et que l'on réfléchit aux motivations à laisser infuser, ça va.
Puis j'ai pensé que l'on pouvait filtrer tranquillement l'amer et l'amène le temps de savoir quoi en faire.
Amène, not Amen !
En ce moment - non, depuis des lustres, en fait - j'infuse sur la notion de "pardon".
Je lis la définition : "Fait de ne pas tenir rigueur d'une faute, rémission d'une offense - accorder son pardon."
Et je tique, encore, sur la différence pourtant fondamentale, qui existe entre faute et erreur.
Parce que le noeud réside bien dans cette distinction des termes - la notion de pardon me semble suspecte.
Pardonner signifierait absoudre les fautifs... Donc les coupables ?
Sauf que dans mon monde conscient, il n'y en a pas.
Il y a des personnes qui prennent leurs responsabilités lorsqu'elles font erreur.
Et des personnes qui se sentent en faute, coupables, ce qui les empêche de prendre leurs responsabilités et de reconnaître leurs erreurs.
Parfois, ces personnes sont les mêmes ; c'est qu'il en faut, du temps...
Que devient cette culpabilité ?
J'ai observé qu'elle est bazardée aux quatre vents, bien souvent, et que certain(e)s décident de la prendre à leur compte.
En tout cas, c'est mon dada...
Constat.
Bénéfice secondaire : prendre en charge une culpabilité qui n'est pas mienne me permet de ne pas m'occuper de mon potager.
Lâcheté.
Fuite.
Dés-intégrité.
Il aura fallu tout ce temps avant que je voie Black Swann, film qui m'avait pourtant été recommandé par un ami, chaudement.
"Ce film m'a complètement retourné", m'avait-il dit, et en le voyant, j'ai compris pourquoi.
J'ai discuté avec cet ami pas plus tard qu'hier.
En ce moment, il traverse des tempêtes.
Il me dit des choses comme : "A quoi ça sert de tenir ? A quoi ça sert de vivre ? Dis-moi que ça vaut le coup !"
Et il sanglote au bout de la ligne.
Moi, je bredouille des choses incompréhensibles d'une voix basse, le temps de me ressaisir.
Et finalement, je lui demande de me décrire ce qu'il ressent.
Et il décrit, et je l'écoute.
Après il se sent mieux, et il raccroche.
Et je sanglote.
Et je réprime l'élan, prendre un billet de train pour aller voir si.
Au cas où, parce que je ne supporterais pas qu'il.
Et je renonce, et je décide de m'occuper de mon potager, parce qu'il n'est pas si vaillant.
Avant, j'aurais sûrement dit : "Tu n'as pas le droit de dire ça, bats-toi, nondidjiou !"
Avant, j'aurais dit comme sa mère, à qui il a téléphoné aussi.
Avant, il aurait pris mon message comme une preuve d'amour...
La culpabilité, l'impuissance, l'angoisse, ces choses-là que l'on exprime à l'autre au plus fort de son désarroi, est-ce de l'amour ?
Et la culpabilité, l'impuissance, l'angoisse que l'on ressent sans l'exprimer à l'autre, parce qu'il est au plus fort de son désarroi, est-ce de l'amour ?
Il y a de l'amour dedans, sûrement.
Beaucoup de peur aussi, et d'ego.
Fichus abandonniques !
Temps de la formulation juste, espace pour respirer, tri sélectif : fais de l'amour, pas du chantage.
Tel est le nouveau mantra que je m'efforce d'appliquer...
A l'aveugle, je tâtonne, je vous dirais.
Sur ce, je retourne à mon potager.
La jachère a assez duré.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
(comme dirait p2m, attention j'ai pas mis de déo !)
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci pour cette o.o.*, Blissou.
(*ovation odorante)
(*ovation odorante)
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mardi : Vous n'êtes pas mes enfants
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant, j'ai senti une belle émotion baigner mon coeur, en vous attendant, tout à l'heure.
J'ai jeté un regard vers la grille, j'ai guetté la sonnerie, j'ai enfoncé les mains dans mes poches parce que le gris était arrivé.
J'ai regardé les parents, dans leurs voitures, nous avons échangé des sourires.
Puis les grands sont sortis, je me suis rapprochée.
L'un m'a frôlé avec sa trottinette,
L'autre a chatouillé son amie en riant,
L'un ne savait pas où poser son regard,
L'autre n'a pas levé les yeux, a foncé sur le trottoir,
L'une est restée près de la grille, elle était belle comme un coeur,
L'autre cherchait à se cacher, en dépit de sa tenue fluorescente,
Il était beau à voir, ce flot.
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant, je vous ai senti arriver de loin.
J'ai jeté un oeil par-dessus la grille et je vous ai vus, côte à côte.
Quelques secondes plus tard, vous m'avez cherché du regard.
J'ai agité la main discrètement.
Je ne voulais pas vous faire honte.
Il y a des âges sensibles.
Vous m'avez souri.
Vous êtes venus vers moi.
Je vous ai embrassé sur les joues.
Puis nous avons marché en parlant,
De choses graves et légères.
Au goûter, je vous ai regardé tous les deux,
Faire semblant de vous disputer le gâteau qu'il restait.
Il y avait de la malice dans vos joues,
Et des rires, et des sous-entendus.
Il était joli, ce ballet.
Puis les devoirs, faits avec sérieux,
Même si jamais vos fesses ne parvenaient à épouser vos chaises.
Et puis l'humour, les chansons, les jeux,
Ce trop-plein d'énergie qu'il vous restait à évacuer malgré les heures de sport consumées...
Ah, ces zébrillons !
Une autre sonnerie a retenti,
Il était l'heure pour moi de vous laisser,
D'embrasser vos joues à nouveau,
De retourner à mes moutons (j'avais du ménage en retard).
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant ce soir, je pense à vous,
Et la journée, aussi.
Et je pense à tous les autres enfants,
Qui n'étaient pas les miens,
Qui ont grandi.
Et je souris.
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant, j'ai senti une belle émotion baigner mon coeur, en vous attendant, tout à l'heure.
J'ai jeté un regard vers la grille, j'ai guetté la sonnerie, j'ai enfoncé les mains dans mes poches parce que le gris était arrivé.
J'ai regardé les parents, dans leurs voitures, nous avons échangé des sourires.
Puis les grands sont sortis, je me suis rapprochée.
L'un m'a frôlé avec sa trottinette,
L'autre a chatouillé son amie en riant,
L'un ne savait pas où poser son regard,
L'autre n'a pas levé les yeux, a foncé sur le trottoir,
L'une est restée près de la grille, elle était belle comme un coeur,
L'autre cherchait à se cacher, en dépit de sa tenue fluorescente,
Il était beau à voir, ce flot.
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant, je vous ai senti arriver de loin.
J'ai jeté un oeil par-dessus la grille et je vous ai vus, côte à côte.
Quelques secondes plus tard, vous m'avez cherché du regard.
J'ai agité la main discrètement.
Je ne voulais pas vous faire honte.
Il y a des âges sensibles.
Vous m'avez souri.
Vous êtes venus vers moi.
Je vous ai embrassé sur les joues.
Puis nous avons marché en parlant,
De choses graves et légères.
Au goûter, je vous ai regardé tous les deux,
Faire semblant de vous disputer le gâteau qu'il restait.
Il y avait de la malice dans vos joues,
Et des rires, et des sous-entendus.
Il était joli, ce ballet.
Puis les devoirs, faits avec sérieux,
Même si jamais vos fesses ne parvenaient à épouser vos chaises.
Et puis l'humour, les chansons, les jeux,
Ce trop-plein d'énergie qu'il vous restait à évacuer malgré les heures de sport consumées...
Ah, ces zébrillons !
Une autre sonnerie a retenti,
Il était l'heure pour moi de vous laisser,
D'embrasser vos joues à nouveau,
De retourner à mes moutons (j'avais du ménage en retard).
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant ce soir, je pense à vous,
Et la journée, aussi.
Et je pense à tous les autres enfants,
Qui n'étaient pas les miens,
Qui ont grandi.
Et je souris.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Vous n'êtes pas mes enfants.
Pourtant ce soir, je pense à vous,
Et la journée, aussi.
Et je pense à tous les autres enfants,
Qui n'étaient pas les miens,
Qui ont grandi.
Et je souris.
.......................................... merci pour ces mots que je ne savais pas que je pensais il y a quelques jours zapeine .... :-)
Je t'embrasse :-)
Pourtant ce soir, je pense à vous,
Et la journée, aussi.
Et je pense à tous les autres enfants,
Qui n'étaient pas les miens,
Qui ont grandi.
Et je souris.
.......................................... merci pour ces mots que je ne savais pas que je pensais il y a quelques jours zapeine .... :-)
Je t'embrasse :-)
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Black Swan
Amertume aménité
pardon tenir rigueur faute rémission offense erreur suspecte responsabilités coupables culpabilité impuissance angoisse désarroi peur abandonniques juste espace respirer tri sélectif amour chantage
Puis viennent les enfants : Et je souris.
Eternel cycle de la pensée et de la vie..............
Amertume aménité
pardon tenir rigueur faute rémission offense erreur suspecte responsabilités coupables culpabilité impuissance angoisse désarroi peur abandonniques juste espace respirer tri sélectif amour chantage
Puis viennent les enfants : Et je souris.
Eternel cycle de la pensée et de la vie..............
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci pour la bise, dame Ise, je t'en fais une zaussi.
Mardi : Loin de vos guerres
Loin de vos guerres, je dansais, dans la nuit, sans pantalon, rien qu'une chemise, sur ma peau, et l'été, dans mes boucles, filait doux.
Loin de vos guerres, j'inventais, tout le jour, sans calcul, de l'espoir, chevillé, et les saisons, et les années, filaient vite.
Loin de vos guerres, je riais, au matin, sans façons, par plaisir, et le soleil, au dehors, se levait.
Loin de vos guerres, je pensées, vespérales, florissantes, pour cacher, et la clé, dans le puits, reposait.
Loin de vos guerres, je guettais, sans savoir, pour goûter, ce moment, où liberté, égalité, fraternité.
Loin de vos guerres, je guettais, sans savoir, que ce moment, liberté, égalité, fraternité,
N'était pas, le dessein, de chacun.
Loin de vos guerres, j'avais couru, si bien, si loin, que j'avais, oublié, de me trouver, une armure.
Loin de vos guerres, je haletais, sanglotais, saccadais, refusais, et la clé, dans le puits, s'agitait.
Loin de vos guerres, je saisissais, la clé, j'ouvrais, je découvrais, je traversais, j'affrontais, l'océan.
Loin de vos guerres, je m'allongeais, j'hibernais, je silençais, je vivais, chichement.
Loin de vos guerres, ce n'est pas, possible, d'exister.
Loin de vos guerres, je me demande, alors, comment.
Loin de vos guerres, je me sens, si petite, encore.
Je m'en vais, de ce pas, tricoter, mon armure.
(Elle sera, en plume d'oie, toute semblable, à ma couette. )
Mardi : Loin de vos guerres
Loin de vos guerres, je dansais, dans la nuit, sans pantalon, rien qu'une chemise, sur ma peau, et l'été, dans mes boucles, filait doux.
Loin de vos guerres, j'inventais, tout le jour, sans calcul, de l'espoir, chevillé, et les saisons, et les années, filaient vite.
Loin de vos guerres, je riais, au matin, sans façons, par plaisir, et le soleil, au dehors, se levait.
Loin de vos guerres, je pensées, vespérales, florissantes, pour cacher, et la clé, dans le puits, reposait.
Loin de vos guerres, je guettais, sans savoir, pour goûter, ce moment, où liberté, égalité, fraternité.
Loin de vos guerres, je guettais, sans savoir, que ce moment, liberté, égalité, fraternité,
N'était pas, le dessein, de chacun.
Loin de vos guerres, j'avais couru, si bien, si loin, que j'avais, oublié, de me trouver, une armure.
Loin de vos guerres, je haletais, sanglotais, saccadais, refusais, et la clé, dans le puits, s'agitait.
Loin de vos guerres, je saisissais, la clé, j'ouvrais, je découvrais, je traversais, j'affrontais, l'océan.
Loin de vos guerres, je m'allongeais, j'hibernais, je silençais, je vivais, chichement.
Loin de vos guerres, ce n'est pas, possible, d'exister.
Loin de vos guerres, je me demande, alors, comment.
Loin de vos guerres, je me sens, si petite, encore.
Je m'en vais, de ce pas, tricoter, mon armure.
(Elle sera, en plume d'oie, toute semblable, à ma couette. )
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Samedi : C'est ravioli C'est aussi une réponse
1/ "Tu es bizarre, quand même."
2/ "Pourquoi tu le défends ? C'est moi ton amie, hé !"
3/ "Mais de quel côté es-tu ?! On se demande !"
4/ "Tu ne peux pas aimer tout le monde."
5/ "Si tu dis ça, c'est que tu ne m'aimes pas."
6/ "Alors tu as décidé et voilà, ce sera comme ça à vie ?"
7/ "Tu ne peux pas être amie avec tes ex ! Les gens normaux ne sont pas amis avec leurs exs..."
8/ "Pourquoi tu fais comme ça ? Ce serait plus simple de faire comme ça..."
9/ "Tu te poses trop de questions."
10/ "Je ne te crois pas, tu ne peux pas aimer des genres littéraires et cinématographiques aussi différents."
11/ "Un jour tu verras, ça te passera."
12/ "Si tu penses ça, tu te plantes sérieusement."
13/ "Tu penses ça aujourd'hui mais tu verras quand ça t'arrivera..."
14/ "Tu devrais choisir ça plutôt, ce serait mieux pour toi."
15/ "Les femmes sont comme ci."
16/ "Les hommes sont comme ça."
1/ "Qu'est-ce qui te semble bizarre ?"
2/ "Tu es mon amie. Il est ton amoureux. Tu souffres de ne pas le comprendre. Je t'aide à voir les choses autrement, comme tu me l'as demandé."
3/ "Je ne suis d'aucun côté. Moi, je me demande pourquoi il faut choisir un côté."
4/ "Je n'aime pas tout le monde, j'aime a priori, et des personnes très différentes."
5/ "Je ne suis pas d'accord avec toi et je t'aime."
6/ "Pour le moment j'ai décidé ça. Je trouve dommage de figer les choses."
7/ "Je suis amie avec certains de mes exs, avec ceux qui l'ont souhaité autant que moi et avec qui j'ai des choses à partager. Je ne sais pas qui sont "les gens normaux"."
8/ "Je fais au mieux selon ce que je suis et ce que je pense, à l'instant T."
9/ "En effet."
10/ "Je ne te demande pas de me croire."
11/ "Peut-être. Pour le moment c'est ainsi."
12/ "Je pense et j'agis en conséquence. Si j'estime que le résultat est une plantade, je rectifierai le tir."
13/ "Je pense a priori, en effet je ne sais pas ce que je ferais si ça m'arrivait."
14/ "Peut-être, je verrai."
15/ "Certaines oui, certains hommes aussi."
16/ "Certains oui, certaines femmes aussi."
Mais je l'avoue, la plupart du temps, je ne réponds rien.
Ou "Je ne sais pas" ou "Je réfléchis".
Parfois aussi, je fige les choses et je juge.
Et puis je change d'avis, parce que la vie...
Et puis je change encore d'avis, parce que le mouvement.
Certains aiment, d'autres pas.
"Tu manques de constance".
Oui. Pas de consistance, apparemment.
C'est chaque jour que je choisis, que je pense, que j'agis, que j'ai un avis.
C'est chaque jour que j'interroge ma responsabilité dans ce qui arrive (ou dans ce qui n'arrive pas).
C'est chaque jour que je chemine, que j'observe ce que je fige, que j'entreprends de dé-figer en interrogeant mes motivations.
C'est chaque jour que je choisis en fonction des engagements que j'ai pris vis-à-vis de moi et des autres.
"J'aimerais être comme toi."
Moi, j'aime que tu sois toi.
Et demain ?
De retour chez mon psy : "La question, c'est de savoir ce que vous voulez."
Plouf plouf plouf...
"Je ne sais pas".
C'est aussi une réponse, non ?
1/ "Tu es bizarre, quand même."
2/ "Pourquoi tu le défends ? C'est moi ton amie, hé !"
3/ "Mais de quel côté es-tu ?! On se demande !"
4/ "Tu ne peux pas aimer tout le monde."
5/ "Si tu dis ça, c'est que tu ne m'aimes pas."
6/ "Alors tu as décidé et voilà, ce sera comme ça à vie ?"
7/ "Tu ne peux pas être amie avec tes ex ! Les gens normaux ne sont pas amis avec leurs exs..."
8/ "Pourquoi tu fais comme ça ? Ce serait plus simple de faire comme ça..."
9/ "Tu te poses trop de questions."
10/ "Je ne te crois pas, tu ne peux pas aimer des genres littéraires et cinématographiques aussi différents."
11/ "Un jour tu verras, ça te passera."
12/ "Si tu penses ça, tu te plantes sérieusement."
13/ "Tu penses ça aujourd'hui mais tu verras quand ça t'arrivera..."
14/ "Tu devrais choisir ça plutôt, ce serait mieux pour toi."
15/ "Les femmes sont comme ci."
16/ "Les hommes sont comme ça."
1/ "Qu'est-ce qui te semble bizarre ?"
2/ "Tu es mon amie. Il est ton amoureux. Tu souffres de ne pas le comprendre. Je t'aide à voir les choses autrement, comme tu me l'as demandé."
3/ "Je ne suis d'aucun côté. Moi, je me demande pourquoi il faut choisir un côté."
4/ "Je n'aime pas tout le monde, j'aime a priori, et des personnes très différentes."
5/ "Je ne suis pas d'accord avec toi et je t'aime."
6/ "Pour le moment j'ai décidé ça. Je trouve dommage de figer les choses."
7/ "Je suis amie avec certains de mes exs, avec ceux qui l'ont souhaité autant que moi et avec qui j'ai des choses à partager. Je ne sais pas qui sont "les gens normaux"."
8/ "Je fais au mieux selon ce que je suis et ce que je pense, à l'instant T."
9/ "En effet."
10/ "Je ne te demande pas de me croire."
11/ "Peut-être. Pour le moment c'est ainsi."
12/ "Je pense et j'agis en conséquence. Si j'estime que le résultat est une plantade, je rectifierai le tir."
13/ "Je pense a priori, en effet je ne sais pas ce que je ferais si ça m'arrivait."
14/ "Peut-être, je verrai."
15/ "Certaines oui, certains hommes aussi."
16/ "Certains oui, certaines femmes aussi."
Mais je l'avoue, la plupart du temps, je ne réponds rien.
Ou "Je ne sais pas" ou "Je réfléchis".
Parfois aussi, je fige les choses et je juge.
Et puis je change d'avis, parce que la vie...
Et puis je change encore d'avis, parce que le mouvement.
Certains aiment, d'autres pas.
"Tu manques de constance".
Oui. Pas de consistance, apparemment.
C'est chaque jour que je choisis, que je pense, que j'agis, que j'ai un avis.
C'est chaque jour que j'interroge ma responsabilité dans ce qui arrive (ou dans ce qui n'arrive pas).
C'est chaque jour que je chemine, que j'observe ce que je fige, que j'entreprends de dé-figer en interrogeant mes motivations.
C'est chaque jour que je choisis en fonction des engagements que j'ai pris vis-à-vis de moi et des autres.
"J'aimerais être comme toi."
Moi, j'aime que tu sois toi.
Et demain ?
De retour chez mon psy : "La question, c'est de savoir ce que vous voulez."
Plouf plouf plouf...
"Je ne sais pas".
C'est aussi une réponse, non ?
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Moi je dis qu'on ne peut pas écrire aussi bien et aussi juste que ça et à la fois écouter Tonton David.
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Un pour la timbrée !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Harpo : Ses dreads sont toutes douces, j'en suis sûre.^^
Merci à tous les deux pour votre passage ici et à biental.
Merci à tous les deux pour votre passage ici et à biental.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
L'inconstance n'est pas l'égarement. Tu sembles si sage, pour une timbrée...
Je t'embrasse. Ça faisait longtemps. J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, de nouveau.
Je t'embrasse. Ça faisait longtemps. J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, de nouveau.
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Réponse : "Je ne sais pas"
Bien sur que c'est une réponse ! Et en même temps si je me la répond à moi j'en fais une question que je pose à mon Pote en Ciel et s'ensuit tout un travail dialectique entre cette partie de moi et celle que j'appelle ainsi, et je comprend maintenant que ce n'était pas possible de faire ce travail avec une psychologie qui ne tient pas compte de la différence et ne sais pas traiter avec les crises spirituelles qui signent l'éloignement de soi même à Soi m'aime...
Bon encore des mots jetés prétextes à faire des gros
Belle journée Basilice et à tout ton monde
Bien sur que c'est une réponse ! Et en même temps si je me la répond à moi j'en fais une question que je pose à mon Pote en Ciel et s'ensuit tout un travail dialectique entre cette partie de moi et celle que j'appelle ainsi, et je comprend maintenant que ce n'était pas possible de faire ce travail avec une psychologie qui ne tient pas compte de la différence et ne sais pas traiter avec les crises spirituelles qui signent l'éloignement de soi même à Soi m'aime...
Bon encore des mots jetés prétextes à faire des gros
Belle journée Basilice et à tout ton monde
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Oh ! Merci de ton passage Broutille, ça me fait penser que j'ai un texto à t'envoyer tiens.
Mag : Merci pour tes jolis mots, j'aime bien comme ils sonnent.
Un à toi.
Mag : Merci pour tes jolis mots, j'aime bien comme ils sonnent.
Un à toi.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ouaou ! une boite de crayons pastels !!!
Bon j'arrête de trainer sur le forum et vais me préparer à être bloquée comme ça je pourrai sortir la mienne et enfin dessiner !!! Merci !!!
Bon j'arrête de trainer sur le forum et vais me préparer à être bloquée comme ça je pourrai sortir la mienne et enfin dessiner !!! Merci !!!
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Vendredi : Je ne sais pas pourquoi je l'aime
Ce matin, j’ai reçu un message d’elle.
C’était un mot tout simple, qui disait peu et beaucoup à la fois.
Et mon cœur, « bam bam », parce que je l’aime.
Et le sourire aux lèvres tout au long du trajet malgré la grisaille.
Je me suis souvenue de la grosse bêtise.
Nous avions cinq ou six ans, je crois.
Cette fois encore, je l’avais embarquée dans mes explorations à coups de « mais si, tu vas voir, ça va bien se passer ! » et ça s’était mal terminé.
Nous avions escaladé le mur de l’école primaire pour essayer le tourniquet.
Celui qui nous faisait de l’œil chaque matin et que nous n’avions pas le droit d’approcher.
« Comment ça pas le droit ? » que je m’étais dit.
C’est comme ça que je m’étais retrouvée à franchir le mur un dimanche après-midi, avec elle, qui me suivait et que je suivais, selon les idées qui fleurissaient dans nos petites têtes respectives.
Et ça s’était mal terminé, donc.
Elle était restée pétrifiée en haut du mur et avait commencé à paniquer. « Je ne peux pas descendre, c’est trop haut ».
J’étais en bas, et j’avais approché une poubelle pour lui faire un marche-pied.
Mais la panique avait déjà gagné, elle pleurait à présent : « Mama, c’est trop haut, je ne peux pas, je vais mourir ! »
Je m’étais juchée sur la poubelle et je lui avais pris la main.
Je lui avais demandé de me regarder dans les yeux, et de me faire confiance.
Mais ce n’était pas possible, c’était trop haut, c’était trop dur.
Je l’avais entraîné dans un truc trop grand pour elle.
C’est à ce moment-là que son père était arrivé, furieux et hurlant, au bout de la rue.
Et nous avions su que le moment du sale quart d’heure était arrivé.
Il avait sévi fort cette fois-là, son père : « Interdiction de vous voir pendant un mois ! »
Nous n’avions pas contesté, ni l’une ni l’autre, honteuses et coupables, les yeux rivés sur nos chaussures.
Mais au bout de quinze jours, il avait levé la punition.
Parce que nous étions si tristes, et l’une et l’autre, chacune chez soi, de n’être pas ensemble.
Quelques années plus tard, j’ai déménagé.
Cela a été un déchirement, et pour elle, et pour moi.
Nous nous sommes promis de nous voir, de nous écrire, de ne jamais nous perdre de vue, nous qui tenions tant à notre amitié.
Elle m’a fait la surprise de venir le temps d’un week-end, d’être présente à la fête d’anniversaire que j’avais organisé.
J’étais aux anges ! Je voulais être partout à la fois, avec chacun de mes nouveaux amis et avec elle.
Mais ce n’était pas possible.
Alors, elle a souffert.
Peu de temps après son départ, j’ai constaté la disparition de mes sous d’anniversaire, et de plusieurs cassettes audio.
J’ai cherché, fouillé, regardé partout : rien. Ma mère a suggeré un vol, je n’ai rien voulu entendre : « Mes amis sont mes amis, ils ne peuvent pas me voler ! »
Et puis, je me suis résolue à explorer cette piste.
Il s’est avéré que la responsable du vol, c’était elle.
Je me suis sentie blessée, j’ai été en colère, en rage même. Et désespérée… Comment pouvait-elle m’avoir fait ça ?!
Je lui ai parlé ouvertement, elle a nié : « Non, je t’assure que je n’ai rien fait, ce n’est pas moi, comment tu peux penser ça ?! »
J’étais au désespoir, j’ai pensé que notre amitié ne valait pas un clou et qu’il valait mieux passer à autre chose.
Et puis, quelque temps plus tard, je ne sais plus trop comment, l’argent et les cassettes audio ont réapparu.
Je crois que nos mères s’étaient arrangées ensemble pour que l’affaire se classe.
Elles aussi, elles étaient amies.
Je me suis aperçue que je m’en fichais, et de l’argent, et des cassettes.
Je me suis aperçue que ce qui m’importait, c’était de la retrouver, elle, parce qu’elle me manquait.
Alors je lui ai écrit, pour lui parler de ma vie et demander de ses nouvelles.
Elle m’a envoyé une lettre, toute simple, qui lui ressemblait et qui m’avait fait rire, comme à chaque fois.
Quelque temps plus tard, elle est revenue le temps d’un week-end.
Puis une autre fois, ça a été mon tour.
De nous deux, c’est elle qui a fumé en premier.
C’est aussi elle qui a embrassé un garçon en premier.
Et qui a couché avec un garçon en premier.
Elle a volé dans les magasins, moi pas.
Elle a fraudé dans les transports en commun, souvent ; moi je l’ai fait une fois et je me suis pris une grosse amende, la honte avec ; j’ai payé avec mon argent du baby-sitting et je n’ai plus jamais recommencé.
Elle adore les boîtes de nuit surbondées, les hommes aux allures de play-boy, les copines-maquillage-gloussantes-et-garde-robe-impeccables.
Moi pas tellement, sauf avec elle.
Elle aime se moquer des gens qui passent dans la rue et imaginer tout ce qu’elle pourrait acheter si elle gagnait au loto.
Moi pas tellement, sauf avec elle.
Elle déteste grimper sur les murs, traverser des buissons plein de ronces, faire du poney, parler des fantômes trop longtemps.
Et pourtant elle m’a suivie dans nombreuses de mes aventures.
Elle a peur des araignées.
J’ai toujours su que je ne pouvais rien y changer, que je pouvais seulement prendre les araignées dans mes mains et les éloigner d’elle, lorsque j’étais là.
Elle a peur de quitter la ville où nous sommes nées.
J’ai toujours su que je ne pouvais rien y changer, que je pouvais seulement lui montrer qu’il existait d’autres façons de vivre.
J’ai terriblement peur de mon ombre, elle le sait, et elle sait que j’en ai une.
Et ça ne la dérange pas, et ça ne me dérange pas.
Je ne sais pas pourquoi je l’aime.
Ce qui est sûr, c’est que, un message d’elle et « bam bam », mon cœur.
Et le sourire aux lèvres tout au long du trajet malgré la grisaille.
Ce matin, j’ai reçu un message d’elle.
C’était un mot tout simple, qui disait peu et beaucoup à la fois.
Et mon cœur, « bam bam », parce que je l’aime.
Et le sourire aux lèvres tout au long du trajet malgré la grisaille.
Je me suis souvenue de la grosse bêtise.
Nous avions cinq ou six ans, je crois.
Cette fois encore, je l’avais embarquée dans mes explorations à coups de « mais si, tu vas voir, ça va bien se passer ! » et ça s’était mal terminé.
Nous avions escaladé le mur de l’école primaire pour essayer le tourniquet.
Celui qui nous faisait de l’œil chaque matin et que nous n’avions pas le droit d’approcher.
« Comment ça pas le droit ? » que je m’étais dit.
C’est comme ça que je m’étais retrouvée à franchir le mur un dimanche après-midi, avec elle, qui me suivait et que je suivais, selon les idées qui fleurissaient dans nos petites têtes respectives.
Et ça s’était mal terminé, donc.
Elle était restée pétrifiée en haut du mur et avait commencé à paniquer. « Je ne peux pas descendre, c’est trop haut ».
J’étais en bas, et j’avais approché une poubelle pour lui faire un marche-pied.
Mais la panique avait déjà gagné, elle pleurait à présent : « Mama, c’est trop haut, je ne peux pas, je vais mourir ! »
Je m’étais juchée sur la poubelle et je lui avais pris la main.
Je lui avais demandé de me regarder dans les yeux, et de me faire confiance.
Mais ce n’était pas possible, c’était trop haut, c’était trop dur.
Je l’avais entraîné dans un truc trop grand pour elle.
C’est à ce moment-là que son père était arrivé, furieux et hurlant, au bout de la rue.
Et nous avions su que le moment du sale quart d’heure était arrivé.
Il avait sévi fort cette fois-là, son père : « Interdiction de vous voir pendant un mois ! »
Nous n’avions pas contesté, ni l’une ni l’autre, honteuses et coupables, les yeux rivés sur nos chaussures.
Mais au bout de quinze jours, il avait levé la punition.
Parce que nous étions si tristes, et l’une et l’autre, chacune chez soi, de n’être pas ensemble.
Quelques années plus tard, j’ai déménagé.
Cela a été un déchirement, et pour elle, et pour moi.
Nous nous sommes promis de nous voir, de nous écrire, de ne jamais nous perdre de vue, nous qui tenions tant à notre amitié.
Elle m’a fait la surprise de venir le temps d’un week-end, d’être présente à la fête d’anniversaire que j’avais organisé.
J’étais aux anges ! Je voulais être partout à la fois, avec chacun de mes nouveaux amis et avec elle.
Mais ce n’était pas possible.
Alors, elle a souffert.
Peu de temps après son départ, j’ai constaté la disparition de mes sous d’anniversaire, et de plusieurs cassettes audio.
J’ai cherché, fouillé, regardé partout : rien. Ma mère a suggeré un vol, je n’ai rien voulu entendre : « Mes amis sont mes amis, ils ne peuvent pas me voler ! »
Et puis, je me suis résolue à explorer cette piste.
Il s’est avéré que la responsable du vol, c’était elle.
Je me suis sentie blessée, j’ai été en colère, en rage même. Et désespérée… Comment pouvait-elle m’avoir fait ça ?!
Je lui ai parlé ouvertement, elle a nié : « Non, je t’assure que je n’ai rien fait, ce n’est pas moi, comment tu peux penser ça ?! »
J’étais au désespoir, j’ai pensé que notre amitié ne valait pas un clou et qu’il valait mieux passer à autre chose.
Et puis, quelque temps plus tard, je ne sais plus trop comment, l’argent et les cassettes audio ont réapparu.
Je crois que nos mères s’étaient arrangées ensemble pour que l’affaire se classe.
Elles aussi, elles étaient amies.
Je me suis aperçue que je m’en fichais, et de l’argent, et des cassettes.
Je me suis aperçue que ce qui m’importait, c’était de la retrouver, elle, parce qu’elle me manquait.
Alors je lui ai écrit, pour lui parler de ma vie et demander de ses nouvelles.
Elle m’a envoyé une lettre, toute simple, qui lui ressemblait et qui m’avait fait rire, comme à chaque fois.
Quelque temps plus tard, elle est revenue le temps d’un week-end.
Puis une autre fois, ça a été mon tour.
De nous deux, c’est elle qui a fumé en premier.
C’est aussi elle qui a embrassé un garçon en premier.
Et qui a couché avec un garçon en premier.
Elle a volé dans les magasins, moi pas.
Elle a fraudé dans les transports en commun, souvent ; moi je l’ai fait une fois et je me suis pris une grosse amende, la honte avec ; j’ai payé avec mon argent du baby-sitting et je n’ai plus jamais recommencé.
Elle adore les boîtes de nuit surbondées, les hommes aux allures de play-boy, les copines-maquillage-gloussantes-et-garde-robe-impeccables.
Moi pas tellement, sauf avec elle.
Elle aime se moquer des gens qui passent dans la rue et imaginer tout ce qu’elle pourrait acheter si elle gagnait au loto.
Moi pas tellement, sauf avec elle.
Elle déteste grimper sur les murs, traverser des buissons plein de ronces, faire du poney, parler des fantômes trop longtemps.
Et pourtant elle m’a suivie dans nombreuses de mes aventures.
Elle a peur des araignées.
J’ai toujours su que je ne pouvais rien y changer, que je pouvais seulement prendre les araignées dans mes mains et les éloigner d’elle, lorsque j’étais là.
Elle a peur de quitter la ville où nous sommes nées.
J’ai toujours su que je ne pouvais rien y changer, que je pouvais seulement lui montrer qu’il existait d’autres façons de vivre.
J’ai terriblement peur de mon ombre, elle le sait, et elle sait que j’en ai une.
Et ça ne la dérange pas, et ça ne me dérange pas.
Je ne sais pas pourquoi je l’aime.
Ce qui est sûr, c’est que, un message d’elle et « bam bam », mon cœur.
Et le sourire aux lèvres tout au long du trajet malgré la grisaille.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mercredi : Les gourous et les couleurs, ça ne se discute pas
Tirée de votre sommeil par une voix qui crie "TOXIQUE !", ça vous fiche l'oeil tout rond.
Même, ça vous fait des épis sur la tête.
Vous vous extrayez péniblement du lit.
Vous vous enfilez un verre d'eau.
Puis vous allumez votre ordinateur pour voir ce qui se passe de l'autre côté de l'écran.
Vous avez réveillé votre chien, il ne vous en veut pas.
Et vous avez réveillé cette chanson, qui ne vous lâche plus :
Pourtant, c'est bientôt Noel.
Le thermomètre vous le dis.
L'ambiance générale vous le dis.
Le programme télé, si vous en aviez un, vous le dirait aussi.
C'est Noel, c'est magie, c'est trêve, c'est bonheur joie et lampions (tagadatsointsoin).
Vous regardez attentivement la face joviale du gros barbu et là, tout devient clair : le Père Noel est un gourou !
Vous lisez cet article.
http://www.express.be/business/fr/economy/pourquoi-romney-a-ete-battu-personne-ne-peut-battre-le-pere-noel/180643.htm
Certes, il date, mais quelque chose dans ces lignes vous interpelle (à tarte).
« Dans une nation d’enfants, le Père Noël gagne. »
Mmm... De quoi alimenter votre tisane, peut-être.
D'ailleurs, vous faites chauffer de l'eau pour un café.
Vous ne vous rendormirez plus.
Vous avez observé que, côté développement personnel, les gourous gagnent du terrain.
Ils
Et vous faites avec, parce que, votre gagne-pain.
En parallèle, vous avez observé que les cordons de la bourse se resserrent.
"La crise, ma bonne dame ; du coup pour les budgets..."
Ouais.
Et vous vous dites : "Et si par hasard, tiens, hein ? Est-ce que ce serait pas le bon moment pour devenir vétérinaire ?"
Parce que balai à chiottes quoi, zut, au bout d'un moment.
Mais comme vous êtes réaliste (si si), vous savez bien que non.
Et vous savez bien que, oui : les gourous et les couleurs, ça ne se discute pas.
Parce qu'avec eux, on ne peut pas discuter.
Vous avez déjà essayé, vous vous êtes cassé les dents.
Vous avez sauvé les meubles, pas les habitants.
En cas d'incendie, et si les pompiers répondent aux abonnés absents, que faire ?
Quelque chose vous touche dans l'oeil projectif du gourou.
Dans cet oeil qui n'a pas grandi et ordonne aux autres de grandir.
Quelque chose qui vous réveille en pleine nuit.
Qui déclenche une cascade de souvenirs.
Vous vous souvenez du tsunami de la veille.
De la manière dont vous avez perdu pied en trois secondes.
Du "Au feu les pompiers, la maison qui brûûûleu !" qui vous a traversé.
Avant, vous n'auriez rien remarqué.
Aujourd'hui, vous voyez, vous ressentez : sidération.
Vous n'êtes plus capable de faire trois choses en même temps sans vous transformer en petit chiffon.
Vous sentez un début de panique vous gagner en voyant les décorations de Noel, dans les rues.
Puis ça passe, puis ça revient, le ressac.
Où est-ce que ça vous touche, cette histoire de gourou ?
Je ne sais pas.
Je veux des tas de cadeaux sous le sapin.
Je veux des vacances au soleil.
Je veux retourner dans le ventre de ma maman.
Well.
Heureusement, vous serez bientôt en vacances.
Vous ignorez encore de quoi elles seront faites.
Ce que vous savez, c'est que vous ferez tout pour qu'elles soient douces.
Pour vous, pour ceux que vous chérissez, pour ceux qui vous chérissent.
Ce ne sera pas magique.
Ce sera.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
WoW !
J'ai voulu commencer à collecter les morceaux à citer et rapidement j'avais tout sélectionné alors WoW, juste Wow et tout doux
J'ai voulu commencer à collecter les morceaux à citer et rapidement j'avais tout sélectionné alors WoW, juste Wow et tout doux
Dernière édition par ViVie le Mer 4 Déc 2013 - 20:25, édité 1 fois (Raison : Pour faire apparaître mon kiss qu'était tout collé (le coquinou) au tout de tout doux :P)
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
- Spoiler:
- Basilice !!
contexte :
ce matin réveil calme posé profond
premier café… ouverture du navigateur, son rafraichissement
tiens un message
après avoir lu un mp posté à 5h ce matin, dégradant pour la personne qui me l'a envoyé et pour ma confiance en l'intelligence pour construire une réflexion haut niveau sur ce forum,
vient s'ajouter la page de bas les masques,
une autre sur les messages agressif…
"le cul malade" social, la culture fesse de bouc, les lois du mensonge, la valse des illusions…
retournant sur la page "afficher les messages postés en votre absence"
je parcours la liste
je vois basilice à gauche sous le titre d'un sujet,
un "chouette!! la voilà!" résonne en moi
tout content d'échapper à ce que je procrastine de faire depuis un bon moment :
rechercher ton message de présentation pour te causer
mon "Mentalou" exprime cette phrase dans ma tête redonnant à mes glandes un message de confiance et de joie
confiante en tes goût je met la vidéo
commençant à lire ton message
mes yeux allant des mots aux images en écoutant les paroles
tout à coup mn 1:35
la librairie du petit pont ! "Shakspeare and co" !!! Un pan initiatique de ma vie à Paris à 23 ans...
STOP !
mise en état de vigilance éveillée
arrêt rapide du défilé de la bande
lecture concentrée de tes mots écrits
souvenirs, ressentis, débuts de réaction n'arrivent pas à troubler une attention qui pourtant commence à être assaillie de pensées qui veulent s'arborer
j'arête doucement ma lecture avant la fin
aperçoit l'avatar de vivie la confiance règne en moi alors je met :
"et le petit chinois là haut te répond te saluant souriant à la manière orientale :
"respect"
et mon contexte en spoiler
vais aller dehors dans le froid piquant avec ma combinaison de ski déjà enfilée
vais dire aux grands chêne :
les humains se réveillent merci de nous aider…
reviendrai plus centrée
le petit chinois là haut te répond te saluant souriant à la manière orientale :
"respect"
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Effectivement Wow! Je n'aime pas Noël mais je n'avais pas pensé au terme Gourou. Ca lui va très bien à ce Monsieur
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Savoir dire les choses, leur donner une intensité, une consistance
j'admire
j'admire
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci, Semama.
Mardi : Aveugle, tel est mon nom
Il faisait doux se laisser bercer, ce dimanche-là, dans la voiture,
Par le souvenir des voix, les images, les pensées qui naviguaient, qui dansaient avec les émotions.
Il faisait doux, et pourtant.
Au fond, tout au fond, la lame d'un couteau luisait par instants.
Comme un reflet sur la vitre, qui nous fait fermer les yeux,
Qui nous aveugle.
Aveugle.
C'est ainsi que mes parents m'ont baptisée.
Et la première fois que j'ai croisé l'ami Oedipe, au cours d'une lecture, j'ai bien ri de mon sort.
Aucune ironie là-dedans, j'ai bien ri pour de bon.
J'aime mon prénom, j'aime ma cécité.
Elle est à double-sens :
- l'aveugle avance sans voir qu'il est sur un champ de bataille, il ignore tout des tirs qui se préparent et qui pourraient le toucher parce qu'il a perdu la vue ;
- l'aveugle a perdu la vue, il se guide avec ses sens et son coeur, il voit plus loin ; il est à l'épreuve des balles, comme un enfant : s'il ne voit pas les tirs, les tirs ne le voient pas.
En bon caméléon, je mélange les couleurs,
Je travaille à concilier les deux versants de ma cécité.
Aveugle, tel est mon nom.
Aveugle, tel est mon cadeau.
A condition que je le décide.
Ce dimanche-là, alors que la nuit avançait, mes yeux refusaient de se fermer.
La lame du couteau luisait, les tirs se préparaient sur le champ de bataille,
Et malgré cela mes yeux restaient grands ouverts.
Alors je me suis levée, je me suis dirigée vers la bibliothèque, et j'ai choisi avec mon coeur, ceci :
http://bd.casterman.com/albums_detail.cfm?Id=1923
Je suis parvenue au chapitre 2, et la phrase que j'étais venue chercher m'est apparue.
"Si comme moi parfois la nuit, vous craignez qu'il y ait un monstre tapi sous votre lit, soyez rassuré... Il y en a effectivement un !"
Il y en a toujours un.
Un monstre, une lame de couteau qui luit, une peur, une ombre.
Et à mesure que j'avance sur mon chemin, je m'efforce de garder les yeux ouverts pour accueillir.
Parfois, je prends encore des reflets en pleine poire.
Je clos les mirettes parce que, oh, ce monstre-là, il est bien trop effrayant !
Plus brièvement qu'avant.
J'ai aimé la spéléologie, sous la couette, comme l'enfant Aveugle que je suis.
Aujourd'hui j'y retourne, moins longuement.
Je me demande encore si je dois garder la barbe au dessus ou en dessous et,
Comme le Capitaine Haddock,
Je finis par rejeter la couverture.
C'est si bon de dormir nue,
De vivre nue,
De rire nue,
De plonger nue,
De me défaire de mes entraves.
On ne s'aime pas soi-même lorsqu'on se fait caca dessus, comme un enfant,
On ne se fait pas aimer des autres en leur chiant dans les bottes, en gardant le couteau caché dedans,
Comme un enfant qui n'a pas grandi et qui ne s'est pas pardonné de s'être fait caca dessus.
"La confiance ne se mérite pas, elle se donne", voilà une belle phrase que j'avais pêchée sur le fil d'Aethos.
Cela vaut aussi pour l'amour : il ne se mérite pas, il se donne,
A soi d'abord.
C'est la condition pour ne pas avoir à l'exiger des autres.
Aveugle, tel est mon nom.
Aveugle, tel est mon cadeau.
A condition que je le décide.
La sagesse, ce n'est pas d'ignorer qu'il y a des monstres tapis sous le lit.
C'est de le savoir et de vivre quand même,
Avec son coeur,
Avec soi et les autres.
Tous les autres.
Mardi : Aveugle, tel est mon nom
Il faisait doux se laisser bercer, ce dimanche-là, dans la voiture,
Par le souvenir des voix, les images, les pensées qui naviguaient, qui dansaient avec les émotions.
Il faisait doux, et pourtant.
Au fond, tout au fond, la lame d'un couteau luisait par instants.
Comme un reflet sur la vitre, qui nous fait fermer les yeux,
Qui nous aveugle.
Aveugle.
C'est ainsi que mes parents m'ont baptisée.
Et la première fois que j'ai croisé l'ami Oedipe, au cours d'une lecture, j'ai bien ri de mon sort.
Aucune ironie là-dedans, j'ai bien ri pour de bon.
J'aime mon prénom, j'aime ma cécité.
Elle est à double-sens :
- l'aveugle avance sans voir qu'il est sur un champ de bataille, il ignore tout des tirs qui se préparent et qui pourraient le toucher parce qu'il a perdu la vue ;
- l'aveugle a perdu la vue, il se guide avec ses sens et son coeur, il voit plus loin ; il est à l'épreuve des balles, comme un enfant : s'il ne voit pas les tirs, les tirs ne le voient pas.
En bon caméléon, je mélange les couleurs,
Je travaille à concilier les deux versants de ma cécité.
Aveugle, tel est mon nom.
Aveugle, tel est mon cadeau.
A condition que je le décide.
Ce dimanche-là, alors que la nuit avançait, mes yeux refusaient de se fermer.
La lame du couteau luisait, les tirs se préparaient sur le champ de bataille,
Et malgré cela mes yeux restaient grands ouverts.
Alors je me suis levée, je me suis dirigée vers la bibliothèque, et j'ai choisi avec mon coeur, ceci :
http://bd.casterman.com/albums_detail.cfm?Id=1923
Je suis parvenue au chapitre 2, et la phrase que j'étais venue chercher m'est apparue.
"Si comme moi parfois la nuit, vous craignez qu'il y ait un monstre tapi sous votre lit, soyez rassuré... Il y en a effectivement un !"
Il y en a toujours un.
Un monstre, une lame de couteau qui luit, une peur, une ombre.
Et à mesure que j'avance sur mon chemin, je m'efforce de garder les yeux ouverts pour accueillir.
Parfois, je prends encore des reflets en pleine poire.
Je clos les mirettes parce que, oh, ce monstre-là, il est bien trop effrayant !
Plus brièvement qu'avant.
J'ai aimé la spéléologie, sous la couette, comme l'enfant Aveugle que je suis.
Aujourd'hui j'y retourne, moins longuement.
Je me demande encore si je dois garder la barbe au dessus ou en dessous et,
Comme le Capitaine Haddock,
Je finis par rejeter la couverture.
C'est si bon de dormir nue,
De vivre nue,
De rire nue,
De plonger nue,
De me défaire de mes entraves.
On ne s'aime pas soi-même lorsqu'on se fait caca dessus, comme un enfant,
On ne se fait pas aimer des autres en leur chiant dans les bottes, en gardant le couteau caché dedans,
Comme un enfant qui n'a pas grandi et qui ne s'est pas pardonné de s'être fait caca dessus.
"La confiance ne se mérite pas, elle se donne", voilà une belle phrase que j'avais pêchée sur le fil d'Aethos.
Cela vaut aussi pour l'amour : il ne se mérite pas, il se donne,
A soi d'abord.
C'est la condition pour ne pas avoir à l'exiger des autres.
Aveugle, tel est mon nom.
Aveugle, tel est mon cadeau.
A condition que je le décide.
La sagesse, ce n'est pas d'ignorer qu'il y a des monstres tapis sous le lit.
C'est de le savoir et de vivre quand même,
Avec son coeur,
Avec soi et les autres.
Tous les autres.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'est superbe tes mots, leur rythme, le vécu que j'en ressent...
en cliquant sur ce lien tu verra un autre aveugle, il a 80 ans, et il fait danser les cerfs-volants, comme tu fais danser les mots,
pour ceux qui voient tout simplement
Quand les monstres s'envolent
en cliquant sur ce lien tu verra un autre aveugle, il a 80 ans, et il fait danser les cerfs-volants, comme tu fais danser les mots,
pour ceux qui voient tout simplement
Quand les monstres s'envolent
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
"La sagesse, ce n'est pas d'ignorer qu'il y a des monstres tapis sous le lit.
C'est de le savoir et de vivre quand même,
Avec son coeur,
Avec soi et les autres.
Tous les autres."
Moi je voudrais bien que les monstres soient comme celui-ci
C'est de le savoir et de vivre quand même,
Avec son coeur,
Avec soi et les autres.
Tous les autres."
Moi je voudrais bien que les monstres soient comme celui-ci
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ise !
Pour dire autrement ma pensée, j'ai constaté qu'il y a des moustiques, qui piquent.
Je peux :
- faire comme la boulangère m'a dit et me laisser piquer parce que "c'est comme ça" et qu'il vaut mieux se laisser piquer que de les tuer (parce qu'en plus ça veut dire que j'ai le sang bon) ;
- faire comme le boucher m'a dit et les buter un par un jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus ;
- faire comme le coiffeur m'a dit et appliquer une pommade apaisante à chaque fois que je me fais piquer ;
- faire comme l'esthéticienne m'a dit et acheter une moustiquaire dans un magasin de moustiquaires ;
- faire comme l'institutrice m'a dit et engager un tueur de moustiques professionnel ;
- faire comme le garagiste m'a dit et boire une potion magique anti-moustiques garantie zéro piqures jusqu'à la fin de mes jours ;
- faire autrement, à ma façon, mais comment ?
Pour le moment, je me suis décidée à fabriquer mes outils afin d'obtenir une moustiquaire sur mesure et adaptable (avec des roulettes en cas de déplacement, même et plein d'autres options délirantes ).
Parce que comme je l'ai dit plus haut, dormir nue et sur mes deux oreilles, c'est une idée qui m'enchante.
Et lumière allumée si je veux, non mais !
Merci de ton mot, Mag, je vais regarder ta vidéo de ce pas.
LE !
Pour dire autrement ma pensée, j'ai constaté qu'il y a des moustiques, qui piquent.
Je peux :
- faire comme la boulangère m'a dit et me laisser piquer parce que "c'est comme ça" et qu'il vaut mieux se laisser piquer que de les tuer (parce qu'en plus ça veut dire que j'ai le sang bon) ;
- faire comme le boucher m'a dit et les buter un par un jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus ;
- faire comme le coiffeur m'a dit et appliquer une pommade apaisante à chaque fois que je me fais piquer ;
- faire comme l'esthéticienne m'a dit et acheter une moustiquaire dans un magasin de moustiquaires ;
- faire comme l'institutrice m'a dit et engager un tueur de moustiques professionnel ;
- faire comme le garagiste m'a dit et boire une potion magique anti-moustiques garantie zéro piqures jusqu'à la fin de mes jours ;
- faire autrement, à ma façon, mais comment ?
Pour le moment, je me suis décidée à fabriquer mes outils afin d'obtenir une moustiquaire sur mesure et adaptable (avec des roulettes en cas de déplacement, même et plein d'autres options délirantes ).
Parce que comme je l'ai dit plus haut, dormir nue et sur mes deux oreilles, c'est une idée qui m'enchante.
Et lumière allumée si je veux, non mais !
Merci de ton mot, Mag, je vais regarder ta vidéo de ce pas.
LE !
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
je viens de la regarder encore depuis hier je ne m'en lasse pas...
surtout loupe pas la fin, jusqu'au dernier !
et pi je me suis trompée il n'est pas aveugle mais sourd...
ça le fait quand même? heing?
surtout loupe pas la fin, jusqu'au dernier !
et pi je me suis trompée il n'est pas aveugle mais sourd...
ça le fait quand même? heing?
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mag a écrit:et pi je me suis trompée il n'est pas aveugle mais sourd...
ça le fait quand même? heing?
Oh oui, ça marche quand même !
Merci pour ce cadeau Mag.
Je viens de regarder la vidéo à nouveau, c'était un beau petit-déjeuner.
J'aime l'air d'opéra aussi, il me rappelle une époque de ma vie, un femme que j'ai rencontrée...
Elle te plairait.
Elle est grande et belle, sa voix résonne fort et clair lorsqu'elle rit, c'est une mezzo-soprano au grand coeur.
Dans mon souvenir, elle est aussi liée à cet air d'Offenbach et à ce film :
On ne chasse pas la vie si facilement, il ne suffit pas de l'envoyer se coucher pour qu'elle obéisse ; c'est ce qui me vient ce matin, et je souris à cette idée.
ViVie :
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci de cette richesse d'émotion que tu m'offre à traverser,
m'en vais dans ma journée mon coeur plein de vie
Belle jour née
( l'est vraiment débile ce smyley avec ses fleurs
mais bon c'est tout ce que j'ai sous la main là maintenant pour illustrer mon intention de t'offrir ces fleurs de mots sauvages)
m'en vais dans ma journée mon coeur plein de vie
Belle jour née
( l'est vraiment débile ce smyley avec ses fleurs
mais bon c'est tout ce que j'ai sous la main là maintenant pour illustrer mon intention de t'offrir ces fleurs de mots sauvages)
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Oh, mon chien !
Mercredi : Devinette
Quelle est la différence entre une fourmi et une mule ?
La mulânerie est-elle compatible avec la zébritude ?
Et où est donc passée la fourmi, dans ce zoo ?
Mercredi : Devinette
Quelle est la différence entre une fourmi et une mule ?
- Réponse A:
- Ce n'est pas la taille.
- Réponse B:
- Ni le revêtement.
- Réponse C:
- Ce n'est pas non plus la cigale.
- Réponse D:
- La persévérance est une vertu, l'entêtement : une ânerie ?
La mulânerie est-elle compatible avec la zébritude ?
Et où est donc passée la fourmi, dans ce zoo ?
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
C'est évident très chère.
- Desnos:
- Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n'existe pas, ça n'existe pas
Et pourquoi… pourquoi pas
Texte : Robert Desnos
Invité- Invité
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
D c'est toujours la réponse D
Carla de Miltraize VI- Messages : 5789
Date d'inscription : 10/07/2012
Age : 104
Localisation : Toulouse *** Se guérir de nos malaises de l’âme implique souvent une bonne dose d’humilité, d’accueil de la nature humaine et de sympathie envers autrui et surtout envers nous-mêmes. Daniel Desbiens
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci pour ton passage, Carla.
Samedi : Réponse D
Samedi : Réponse D
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Mardi : Je ne vous souhaite pas un joyeux Noel...
...Je souhaite que vous viviez au mieux ce que vous avez décidé de vivre, aujourd'hui et demain !
Pour ceux qui veulent garder les yeux ouverts en dépit des trêves, il y a ceci, qui est assez croustillant :
Pour ceux qui ont envie de douceur et de glaçage au sucre, je partage les sablés de Nowel :
Kiss !
...Je souhaite que vous viviez au mieux ce que vous avez décidé de vivre, aujourd'hui et demain !
Pour ceux qui veulent garder les yeux ouverts en dépit des trêves, il y a ceci, qui est assez croustillant :
Pour ceux qui ont envie de douceur et de glaçage au sucre, je partage les sablés de Nowel :
Kiss !
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Merci pour vos passages en images.
Lundi : Que disent vos mains ?
Quand je ne sais plus que faire de ma tête et de tout ce qui s'y noue, je laisse faire mes mains.
Pour dire aussi, quand je suis malhabile avec les mots à cause des émotions, je laisse faire mes mains.
Ce matin, j'ai demandé à mes mains de tourner les pages d'un livre qui parle des sourds.
Extraits.
"Bafouille-t-on avec les mains ?
Ment-on avec les mains ?
Les mains sont-elles poètes ?"
"J'ai 11 ans et je suis sourd.
Papa et maman sont entendants.
J'essaye de leur apprendre les signes, je les aide mais papa a du mal.
J'essaye aussi d'apprendre la langue des signes à mes frères et soeurs.
Tous ne connaissent pas bien la langue des signes, mais plus tard ils vont réussir.
A la maison, je m'ennuie souvent, alors je joue aux petites voitures et je me construis des circuits.
Quand je serai grand, je veux être cordonnier.
Dans beaucoup de métiers, il faut communiquer avec les entendants : c'est un problème.
Si je suis cordonnier, les gens viendront me donner leurs chaussures à réparer et je verrai ce qu'il faut faire.
Ils seront contents de ne pas jeter leurs vieilles chaussures.
Cordonnier, c'est un bon métier pour les sourds.
J'aime beaucoup les histoires : les histoires de navettes spatiales et les histoires d'avions, de vieux avions avec des pilotes à lunettes, casqués, les cheveux et l'écharpe au vent.
Les histoires me font rêver.
J'aime aussi fabriquer des navettes spatiales.
Je me suis fait un mobile en plastique et j'y ai collé des images de personnages.
J'ai envie de partir en fusée mais ce n'est pas possible pour les sourds parce qu'on ne peut pas entendre ce qui se dit sur terre.
C'est dommage."
"A l'occasion d'une rencontre avec des entendants apprenant la langue des signes, j'ai pris la mesure de leur timidité.
J'ai décidé de créer un effet de synergie entre sourds et entendants, en montant un service baptisé O.S.E (Ouverture Sourds Entendants) pour que chaque communauté ose rencontrer l'autre.
Nous organisons des réunions mensuelles autour d'activités communes.
Il faudrait que les entendants saisissent la situation des sourds pour se permettre de les aider le cas échéant, et que les sourds s'ouvrent en retour à la culture des entendants.
Les boîtes de nuit ne sont pas l'apanage exclusif des entendants.
Trop de sourds hésitent à s'y rendre, oubliant qu'ils sont sensibles aux vibrations.
Ce service établira un pont entre les deux communautés, à condition d'oser.
"La langue des signes n'est pas totalement unifiée sur le territoire français, on y trouve des accents régionaux.
C'est une langue vivante qui évolue avec le temps.
Les jeunes s'inventent des codes langagiers inconnus de leurs aînés pour s'en distinguer et être incompris des adultes.
Lorsque je rencontre un signe plus esthétique que celui que j'utilise d'ordinaire, je l'utilise et j'essaie de le diffuser.
Il faut aussi enrichir le lexique de la langue des signes car il y a de nouvelles nécessités liées aux formations auxquelles les sourds ont désormais accès.
La création de néologismes prendra du temps mais se fera... un jour ou l'autre."
"Il est aussi important de se battre pour que la L.S.F soit officiellement reconnue.
Il ne s'agit pas d'un codage puéril mais d'une véritable langue.
Ce combat, comme bien d'autres, sera long mais il faut le mener."
Ils signent - Face à face sourds et écrivains - photographie (et diffusion) de Richard Bruston.
L'ouvrage est paru en 2002, je me demande où en sont toutes ces mains.
Sont-elles encore suffisamment indignées ?
Je demande à mes mains ce qu'elles pensent de tout ça, elles tapotent sur le clavier pour trouver des infos.
Je crois qu'elles ont envie d'apprendre, encore et encore.
Et de transmettre, et de toucher, et de serrer fort.
Et les vôtres, que disent-elles ?
Lundi : Que disent vos mains ?
Quand je ne sais plus que faire de ma tête et de tout ce qui s'y noue, je laisse faire mes mains.
Pour dire aussi, quand je suis malhabile avec les mots à cause des émotions, je laisse faire mes mains.
Ce matin, j'ai demandé à mes mains de tourner les pages d'un livre qui parle des sourds.
Extraits.
"Bafouille-t-on avec les mains ?
Ment-on avec les mains ?
Les mains sont-elles poètes ?"
"J'ai 11 ans et je suis sourd.
Papa et maman sont entendants.
J'essaye de leur apprendre les signes, je les aide mais papa a du mal.
J'essaye aussi d'apprendre la langue des signes à mes frères et soeurs.
Tous ne connaissent pas bien la langue des signes, mais plus tard ils vont réussir.
A la maison, je m'ennuie souvent, alors je joue aux petites voitures et je me construis des circuits.
Quand je serai grand, je veux être cordonnier.
Dans beaucoup de métiers, il faut communiquer avec les entendants : c'est un problème.
Si je suis cordonnier, les gens viendront me donner leurs chaussures à réparer et je verrai ce qu'il faut faire.
Ils seront contents de ne pas jeter leurs vieilles chaussures.
Cordonnier, c'est un bon métier pour les sourds.
J'aime beaucoup les histoires : les histoires de navettes spatiales et les histoires d'avions, de vieux avions avec des pilotes à lunettes, casqués, les cheveux et l'écharpe au vent.
Les histoires me font rêver.
J'aime aussi fabriquer des navettes spatiales.
Je me suis fait un mobile en plastique et j'y ai collé des images de personnages.
J'ai envie de partir en fusée mais ce n'est pas possible pour les sourds parce qu'on ne peut pas entendre ce qui se dit sur terre.
C'est dommage."
"A l'occasion d'une rencontre avec des entendants apprenant la langue des signes, j'ai pris la mesure de leur timidité.
J'ai décidé de créer un effet de synergie entre sourds et entendants, en montant un service baptisé O.S.E (Ouverture Sourds Entendants) pour que chaque communauté ose rencontrer l'autre.
Nous organisons des réunions mensuelles autour d'activités communes.
Il faudrait que les entendants saisissent la situation des sourds pour se permettre de les aider le cas échéant, et que les sourds s'ouvrent en retour à la culture des entendants.
Les boîtes de nuit ne sont pas l'apanage exclusif des entendants.
Trop de sourds hésitent à s'y rendre, oubliant qu'ils sont sensibles aux vibrations.
Ce service établira un pont entre les deux communautés, à condition d'oser.
"La langue des signes n'est pas totalement unifiée sur le territoire français, on y trouve des accents régionaux.
C'est une langue vivante qui évolue avec le temps.
Les jeunes s'inventent des codes langagiers inconnus de leurs aînés pour s'en distinguer et être incompris des adultes.
Lorsque je rencontre un signe plus esthétique que celui que j'utilise d'ordinaire, je l'utilise et j'essaie de le diffuser.
Il faut aussi enrichir le lexique de la langue des signes car il y a de nouvelles nécessités liées aux formations auxquelles les sourds ont désormais accès.
La création de néologismes prendra du temps mais se fera... un jour ou l'autre."
"Il est aussi important de se battre pour que la L.S.F soit officiellement reconnue.
Il ne s'agit pas d'un codage puéril mais d'une véritable langue.
Ce combat, comme bien d'autres, sera long mais il faut le mener."
Ils signent - Face à face sourds et écrivains - photographie (et diffusion) de Richard Bruston.
L'ouvrage est paru en 2002, je me demande où en sont toutes ces mains.
Sont-elles encore suffisamment indignées ?
Je demande à mes mains ce qu'elles pensent de tout ça, elles tapotent sur le clavier pour trouver des infos.
Je crois qu'elles ont envie d'apprendre, encore et encore.
Et de transmettre, et de toucher, et de serrer fort.
Et les vôtres, que disent-elles ?
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
l'indignation mène à deux choses : la révolte (sous une forme ou une autre) et/ou la résignation.
et/ou car les forces qui nous portent peuvent être de complexes combinaisons des deux.
Tu pourrais toujours me répondre que la résignation n'existe pas, ce n'est qu'une absence de révolte.
La lumière n'est-elle pas moins un manque d'obscurité ? La chaleur un manque de froid.
Il n'y a pas de référentiel universel et absolu qui puisse raisonnablement être imposé à quiconque.
Sous ta vidéo du 22/12, il y a le commentaire suivant :
« Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle peut selon moi changer cela » Albert Einstein, lettre à Eric Gutkind, 3 janvier 1954 (EA 59-897)
Rappel, Einstein se disait panthéiste...
et/ou car les forces qui nous portent peuvent être de complexes combinaisons des deux.
Tu pourrais toujours me répondre que la résignation n'existe pas, ce n'est qu'une absence de révolte.
La lumière n'est-elle pas moins un manque d'obscurité ? La chaleur un manque de froid.
Il n'y a pas de référentiel universel et absolu qui puisse raisonnablement être imposé à quiconque.
Sous ta vidéo du 22/12, il y a le commentaire suivant :
« Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle peut selon moi changer cela » Albert Einstein, lettre à Eric Gutkind, 3 janvier 1954 (EA 59-897)
Rappel, Einstein se disait panthéiste...
Free- Messages : 1257
Date d'inscription : 24/07/2012
Localisation : Tardis.XLII
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Bonjour Free
Je n'ai pas compris ce que tu souhaites soulever, j'aimerais bien que tu m'expliques si tu le souhaites et quand tufer à repasseras par ici.
Mardi : J'Y suis J'Y reste
Je le poste à nouveau, ici, en préambulle de savon : Merlin l'enchanteur en version intégrale.
Parce quemobylette tel est mon bon plaisir.
Merlin a dit : "L'intelligence vous donne la vraie puissance".
J'ai eu beau me le répéter hier, en grimpant la colline sur mon petit vélo, ça ne m'a pas empêché de frôler l'infarctus.
Pourtant, je m'étais servie de mon intelligence au préalable pour étudier le trajet et faire en sorte qu'il soit le plus facile possible.
Vu que je me remets tout juste au sport, et que je ne fume plus depuis 21 jours seulement...
(Même si : http://www.jolpress.com/derriere-mort-cerebrale-cerveau-fonctionnerait-encore-activite-electrique-article-821889.html )
Bref.
On ne peut pas tout avoir, à ce qui paraît.
Et sur le chemin, y'avait un obstacle.
Une portion de route ultra-pentue.
Je l'ai sentie arriver, je l'ai attaquée en douceur.
Et puis, quelques mètres plus tard, ça a commencé.
Je me suis sentie vieille.
J'ai commencé à ralentir.
Puis j'ai zigzagué mollement.
Puis j'ai ralenti encore.
J'ai respiré mais pas trop,
Desfois que les automobilistes me verraient et qu'ils se diraient :
"Ah, celle-là est en train de galérer sa mémé, parole ; si c'est pas triste, à son âge !"
J'ai commencé à en baver sérieusement.
La courbe du zigzag s'amplifiait.
La nuit tombait.
Je n'avais même pas de casque.
Ni de gilet.
Ni de lumières.
L'issue de l'expédition s'annonçait défavorable.
La petite fille qui passait tout son temps libre dans les arbres,
Qui courait allègrement dans les collines,
Qui plongeait tête la première dans les rivières,
Qui voltigeait sur les barres asymétriques,
Qui lançait son bicloune dans les pistes de vélo-cross sans réfléchir,
Cette petite fille a eu de la peine, en me regardant pédaler dans la semoule.
Si bien que j'ai failli descendre de ma monture pour marcher à côté, tellement je me sentais pathétique.
Et puis, finalement, NON.
J'ai mieux observé la petite fille : elle n'avait pas de peine, elle me souriait sans malice.
Je l'ai écoutée, elle me racontait un souvenir.
- "Tu te rappelles la fois de la plus grande côte du monde ?"
- "Oui, c'était dans la Drôme."
- "Oui ! Et tu te rappelles qu'on a failli descendre de cheval au moins dix fois ?"
- "Oui. Ce n'était pas un cheval, c'était un vélo. Et puis la plus grande côte du monde, ça ne peut pas se trouver dans la Drôme."
- "N'empêche, il y passe le tour de France dans la Drôme. Et n'empêche, on n'a pas posé le pied par terre."
- "C'est vrai. Et cette fois-là aussi on a cru qu'on allait y passer."
- "Oui, on a même cru qu'on allait redescendre toute la pente en marche arrière, tellement qu'on faisait du sur-place."
- "Oui, c'est vrai."
- "Et finalement on était vivante et fière et on s'était sentie drôlement bien ensuite."
- "C'est vrai. Et en plus y'avait un de ces soleils... ça dorait tout partout."
La figure de la petite fille s'est illuminée.
Elle avait mis son chapeau bleu à paillettes, pour rien, juste parce qu'elle l'aimait.
Elle portait son pull en laine tout couleur et son caleçon mickey, ça jurait un peu mais elle s'en fichait.
Parce qu'elle aimait ces deux choses-là, et que ces deux choses-là iraient forcément ensemble.
Elle avait un trou immense entre les deux dents, et ça lui faisait plaisir.
Parce que, à ce qu'on lui avait dit, elle avait les dents du bonheur.
J'ai souri à mon tour.
J'ai passé ma langue contre mes dents de devant, pour sentir le petit espace qui est resté.
Puis j'ai constaté le miracle : j'avais atteint le haut de la colline, sans même m'en rendre compte.
Je vous dit pas la descente que je me suis payée, avec la chanson de Didier Wampass dans la tête et les papillons dans le ventre.
Et le sourire qui ne m'a plus quitté ensuite, malgré mon genou en moins,
Et la patate que ça m'a mis pour le reste de la soirée.
C'était tellement bien que, la petite fille et moi, on a décidé de recommencer aujourd'hui.
Et les jours d'après.
Peut-être que ça ne vous paraît pas grand-chose, mais y'a un truc qu'il faut bien avoir à l'esprit.
De huit à vingt-huit ans j'ai fait des études, j'ai rencontré des tas de gens, j'ai déménagé, j'ai bossé, appris, fait, voyagé, eu plein d'amourettes...
...Tout un tas de choses.
Mais en vrai, je n'étais pas là.
En vrai, tout ce temps-là, j'ai marché à côté de ma monture.
Hier, j'étais là.
Aujourd'hui, je suis là.
Maintenant, je suis là.
J'y suis, j'y reste, bordel.
Et je vous souhaite la même chose.
Je n'ai pas compris ce que tu souhaites soulever, j'aimerais bien que tu m'expliques si tu le souhaites et quand tu
Mardi : J'Y suis J'Y reste
Je le poste à nouveau, ici, en préambulle de savon : Merlin l'enchanteur en version intégrale.
Parce que
Merlin a dit : "L'intelligence vous donne la vraie puissance".
J'ai eu beau me le répéter hier, en grimpant la colline sur mon petit vélo, ça ne m'a pas empêché de frôler l'infarctus.
Pourtant, je m'étais servie de mon intelligence au préalable pour étudier le trajet et faire en sorte qu'il soit le plus facile possible.
Vu que je me remets tout juste au sport, et que je ne fume plus depuis 21 jours seulement...
- Spoiler:
(Même si : http://www.jolpress.com/derriere-mort-cerebrale-cerveau-fonctionnerait-encore-activite-electrique-article-821889.html )
Bref.
On ne peut pas tout avoir, à ce qui paraît.
Et sur le chemin, y'avait un obstacle.
Une portion de route ultra-pentue.
Je l'ai sentie arriver, je l'ai attaquée en douceur.
Et puis, quelques mètres plus tard, ça a commencé.
Je me suis sentie vieille.
J'ai commencé à ralentir.
Puis j'ai zigzagué mollement.
Puis j'ai ralenti encore.
J'ai respiré mais pas trop,
Desfois que les automobilistes me verraient et qu'ils se diraient :
"Ah, celle-là est en train de galérer sa mémé, parole ; si c'est pas triste, à son âge !"
J'ai commencé à en baver sérieusement.
La courbe du zigzag s'amplifiait.
La nuit tombait.
Je n'avais même pas de casque.
Ni de gilet.
Ni de lumières.
L'issue de l'expédition s'annonçait défavorable.
La petite fille qui passait tout son temps libre dans les arbres,
Qui courait allègrement dans les collines,
Qui plongeait tête la première dans les rivières,
Qui voltigeait sur les barres asymétriques,
Qui lançait son bicloune dans les pistes de vélo-cross sans réfléchir,
Cette petite fille a eu de la peine, en me regardant pédaler dans la semoule.
Si bien que j'ai failli descendre de ma monture pour marcher à côté, tellement je me sentais pathétique.
Et puis, finalement, NON.
J'ai mieux observé la petite fille : elle n'avait pas de peine, elle me souriait sans malice.
Je l'ai écoutée, elle me racontait un souvenir.
- "Tu te rappelles la fois de la plus grande côte du monde ?"
- "Oui, c'était dans la Drôme."
- "Oui ! Et tu te rappelles qu'on a failli descendre de cheval au moins dix fois ?"
- "Oui. Ce n'était pas un cheval, c'était un vélo. Et puis la plus grande côte du monde, ça ne peut pas se trouver dans la Drôme."
- "N'empêche, il y passe le tour de France dans la Drôme. Et n'empêche, on n'a pas posé le pied par terre."
- "C'est vrai. Et cette fois-là aussi on a cru qu'on allait y passer."
- "Oui, on a même cru qu'on allait redescendre toute la pente en marche arrière, tellement qu'on faisait du sur-place."
- "Oui, c'est vrai."
- "Et finalement on était vivante et fière et on s'était sentie drôlement bien ensuite."
- "C'est vrai. Et en plus y'avait un de ces soleils... ça dorait tout partout."
La figure de la petite fille s'est illuminée.
Elle avait mis son chapeau bleu à paillettes, pour rien, juste parce qu'elle l'aimait.
Elle portait son pull en laine tout couleur et son caleçon mickey, ça jurait un peu mais elle s'en fichait.
Parce qu'elle aimait ces deux choses-là, et que ces deux choses-là iraient forcément ensemble.
Elle avait un trou immense entre les deux dents, et ça lui faisait plaisir.
Parce que, à ce qu'on lui avait dit, elle avait les dents du bonheur.
J'ai souri à mon tour.
J'ai passé ma langue contre mes dents de devant, pour sentir le petit espace qui est resté.
Puis j'ai constaté le miracle : j'avais atteint le haut de la colline, sans même m'en rendre compte.
Je vous dit pas la descente que je me suis payée, avec la chanson de Didier Wampass dans la tête et les papillons dans le ventre.
Et le sourire qui ne m'a plus quitté ensuite, malgré mon genou en moins,
Et la patate que ça m'a mis pour le reste de la soirée.
C'était tellement bien que, la petite fille et moi, on a décidé de recommencer aujourd'hui.
Et les jours d'après.
Peut-être que ça ne vous paraît pas grand-chose, mais y'a un truc qu'il faut bien avoir à l'esprit.
De huit à vingt-huit ans j'ai fait des études, j'ai rencontré des tas de gens, j'ai déménagé, j'ai bossé, appris, fait, voyagé, eu plein d'amourettes...
...Tout un tas de choses.
Mais en vrai, je n'étais pas là.
En vrai, tout ce temps-là, j'ai marché à côté de ma monture.
Hier, j'étais là.
Aujourd'hui, je suis là.
Maintenant, je suis là.
J'y suis, j'y reste, bordel.
Et je vous souhaite la même chose.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Timbrée ou équili(zé)brée ?
Ca c'est parleré !
La première côte est la plus dure
Celle de la petite fille t'a aidée mardi, celle de mardi va t'aider pour la prochaine et ainsi de suite
La première côte est la plus dure
Celle de la petite fille t'a aidée mardi, celle de mardi va t'aider pour la prochaine et ainsi de suite
- Spoiler:
- Merlin pour merci !
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
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