présentation Broutille
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Re: présentation Broutille
De quoi n'es-tu pas sûr, Ferdi'z ? Merci, quoiqu'il en soit.
Si l'on est logique, j'ai réellement 21 printemps, mais j'ai également 22 automnes à mon actif.
Oh, Basilice, je n'avais pas bien lu :
Si l'on est logique, j'ai réellement 21 printemps, mais j'ai également 22 automnes à mon actif.
Oh, Basilice, je n'avais pas bien lu :
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Re: présentation Broutille
Broutille a écrit:De quoi n'es-tu pas sûr, Ferdi'z ? Merci, quoiqu'il en soit.
Si l'on est logique, j'ai réellement 21 printemps, mais j'ai également 22 automnes à mon actif.
Oh, Basilice, je n'avais pas bien lu :
C'est bien ça que je te souhaitais.
Et pour nous réchauffer je propose une course saugrenue.
https://www.youtube.com/watch?v=O50GDYw1KbY
Basilice- Messages : 1936
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Localisation : Tout dépend des moments
Re: présentation Broutille
to switch on ?
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Bonjour Broutille.
Merci pour Grace Slick que je découvre grâce à toi... oui, je me passe visiblement de nombre de trésors, mais il faut un début à tout.
Merci également pour cette discussion surprenante, intense et très intéressante.
Au sujet du JSF, j'ai aimé le début du livre, car tout était nouveau, inattendu et rassurant. J'en ai lu les 3/4 d'une traite, puis une sensation de satiété m'a pris par surprise. Il est depuis 1 an et demi le ventre ouvert, d'abord sur ma table de nuit, puis descendu dans le tiroir.
J'avais commandé le JSF 2 (celui parlant des adultes), il est arrivé quelques temps après, je lui ai réservé une lecture oblique.
J'ai trouvé quelques infos intéressantes piochées ca et là, mais très vite, j'ai trouvé sur internet quelques articles de Arielle Adda dont le style me va beaucoup mieux.
Ceci étant dit, je suis conscient que sans la vulgarisation faite par JSF, nombre de Zèbres (dont moi qui sait ?) seraient encore inconscients de leur potentiel,
Ensuite, il me semble que tout le reste n'est qu'agitation autour de quelque mes concepts posés dans le milieu des experts et pseudo experts, Français,en "zébrologie", et pour moi ca évolue très peu.
Heureusement il y a les rencontres, dont la qualité des échanges m'étonne chaque fois un peu plus. Et dont je ressent immédiatement le bénéfice.
Merci pour ce que tu m'auras apporté cette fois-ci et qui est bien plus qu'une Broutille
PS: Il est trop tard pour te souhaiter un joyeux anniversaire, mais sache que mon fils est du 3 décembre, un seul petit jour de différence, ce qui, étant donné le rapport particulier que tu as avec les nombres et le temps, fait peut-être tout un monde.
Merci pour Grace Slick que je découvre grâce à toi... oui, je me passe visiblement de nombre de trésors, mais il faut un début à tout.
Merci également pour cette discussion surprenante, intense et très intéressante.
Au sujet du JSF, j'ai aimé le début du livre, car tout était nouveau, inattendu et rassurant. J'en ai lu les 3/4 d'une traite, puis une sensation de satiété m'a pris par surprise. Il est depuis 1 an et demi le ventre ouvert, d'abord sur ma table de nuit, puis descendu dans le tiroir.
J'avais commandé le JSF 2 (celui parlant des adultes), il est arrivé quelques temps après, je lui ai réservé une lecture oblique.
J'ai trouvé quelques infos intéressantes piochées ca et là, mais très vite, j'ai trouvé sur internet quelques articles de Arielle Adda dont le style me va beaucoup mieux.
Ceci étant dit, je suis conscient que sans la vulgarisation faite par JSF, nombre de Zèbres (dont moi qui sait ?) seraient encore inconscients de leur potentiel,
Ensuite, il me semble que tout le reste n'est qu'agitation autour de quelque mes concepts posés dans le milieu des experts et pseudo experts, Français,en "zébrologie", et pour moi ca évolue très peu.
Heureusement il y a les rencontres, dont la qualité des échanges m'étonne chaque fois un peu plus. Et dont je ressent immédiatement le bénéfice.
Merci pour ce que tu m'auras apporté cette fois-ci et qui est bien plus qu'une Broutille
PS: Il est trop tard pour te souhaiter un joyeux anniversaire, mais sache que mon fils est du 3 décembre, un seul petit jour de différence, ce qui, étant donné le rapport particulier que tu as avec les nombres et le temps, fait peut-être tout un monde.
MegaHz- Messages : 225
Date d'inscription : 09/05/2011
Age : 46
Localisation : Dans le Tarn
Re: présentation Broutille
Mais le 3 décembre est un jour rosé. Un lundi 2, c'est complètement bleu.
J'ai enchaîné ma réflexion de ces derniers jours : nous avons parlé de synesthésie avec mon compagnon. Qui ne comprenait tout d'abord pas. Poète, un peu jaloux au début de cette ouverture spontanée au symbolisme.
Inné? Spontané, oui. Du à la formation de soi dans la première jeunesse ? Une hérédité?
Mais que la caractéristique se retrouve sur plusieurs génération ne tend pas vers une preuve d'hérédité, puisque si la cause est une condition sociale et culturelle (familiale, surtout, aux premiers temps de l'enfance), il apparaît comme naturel que des similitudes se déclarent.
Par curiosité, par envie de raviver des souvenirs flous qui flottaient en moi, et parce que je savais trouver une oreille intéressée au bout du fil, j'ai téléphoné à ma maman. "Tu sais, les voyelles de Rimbaud... (blabla)."
Il s'est avéré qu'elle associe lettres, sons et couleurs depuis qu'elle est toute jeunotte. Avant de savoir lire l'alphabet, elle a appris à lire la musique. Est-ce lié d'une façon ou d'une autre ? La cinquantaine bien passée, elle a donc pris connaissance que tout le monde ne ressentait pas de la même façon qu'elle, et que ces associations spontanées avaient un nom.
J'ai la sensation de pouvoir me mettre dans la peau d'un synesthète autre que moi. Je comprends.
C'est en vrac, je ne suis pas à l'aise avec l'idée de vous lancer ces mots à la figure, comme on lance un steack à des chiens. Je vous compare à des chiens. Et je me compare à un nourrisseur alors que j'aimerais discuter. Comment faire ? Comment parler sans la proximité ? Comment écrire ici ?
Je me suis arrangée, inconsciemment d'abord puis avec de plus en plus de précision à l'heure actuelle, pour n'avoir que des relations vraies. Des relations face à face. Où tout es là, même ce qu'on souhaite retirer, même ce que l'on ne connaît pas de soi-même, même les plus infimes parties de nos ressentis. Tout est là, plus ou moins perceptible, plus ou moins violable, plus ou moins engagé, plus ou moins mesuré par celui-même qui les produit.
J'aime ce conflit des deux êtres, ce non-accord. Je me montre, mange-moi ! Que je te dévore également. J'ai peur de confronter ce que je suis (comprenant ce que je pense être) à ce qu'est l'autre. Mais j'aime cela. Et me détourne donc (trop) facilement dès qu'il faudrait être à l'autre autrement. Le téléphone. L'écrit.
Je retrouve dans les écrits de communication mon amertume. Tout dire ou ne rien dire. Ce n'est pas même un choix. L'infini.
Le tout-expérimenter. Y compris la non-expérimentation. L'illusion et la lucidité. Piocher, papillonner, et faire une chose profondément pendant toute une vie. Chaque chose profondément durant toute une vie. Être vieille et jeune à la fois. Être coupable. Être allé en prison. Avoir vécu l'horreur. La déchéance. L'innocence pure. La naïveté. Le reflet. N'avoir jamais pris de drogue. Avoir tout fait passer par son intestin. S'être essayé à tout. Avoir tout subi. Avoir tout fait subir. N'avoir encore rien vécu.
Laisser ouvert, encore un peu, le plus de possibles. Encore quelques temps. Ne jamais choisir. Tout choisir et contrôler.
Comment faire pour tout écrire ?
Je n'écris plus. Ce sera difficile de poster cela. Rien n'indique que ça soit fini. Je ne finirai donc pas et provoquerai la lumière sur cette frustration. J'ai écrit des mots imparfaits, des phrases imparfaites, certaines même probablement obscures. Je ne bouclerai rien cette fois. Je retiens. Je ne vis que
Dernière édition par Broutille le Mar 11 Déc 2012 - 13:16, édité 1 fois (Raison : orthographe)
Broutille- Messages : 138
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Age : 32
Re: présentation Broutille
Je voudrais vivre tous les , aucun.
Je veux assassiner le monde. Je vous tue chaque jour par un hurlement étouffé. Je crache sur l'idée que je me fais des autres que moi-même. Puis les adore avec véhémence.
Réduire. Épanouir. Avilir. Glorifier.
Cartographier. Ressentir.
Symphonie resplendissante. Selon qu'on s'accordera en puanteur morbide ou . Un trait brun évanoui.
Je vous crève tous vos ventres rebondis. Vous riez. Je souris.
Quelques fois je m'atroce. Toujours est-il que je n'ai pas encore été époussetée.
Biscuit. Avoine. Tigre. Caillou.
Caractère. Rasoir. Gloussements.
Tous ces germes affreux. Un agrégat d'harmonies.
vie-mouroir. Ça tangue. J'aimerais lever des voiles.
En fin, à vous adressée:
Je veux assassiner le monde. Je vous tue chaque jour par un hurlement étouffé. Je crache sur l'idée que je me fais des autres que moi-même. Puis les adore avec véhémence.
Réduire. Épanouir. Avilir. Glorifier.
Cartographier. Ressentir.
Symphonie resplendissante. Selon qu'on s'accordera en puanteur morbide ou . Un trait brun évanoui.
Je vous crève tous vos ventres rebondis. Vous riez. Je souris.
Quelques fois je m'atroce. Toujours est-il que je n'ai pas encore été époussetée.
Biscuit. Avoine. Tigre. Caillou.
Caractère. Rasoir. Gloussements.
Tous ces germes affreux. Un agrégat d'harmonies.
vie-mouroir. Ça tangue. J'aimerais lever des voiles.
En fin, à vous adressée:
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
https://www.youtube.com/watch?v=hQm7sj77W8M
Basilice- Messages : 1936
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Localisation : Tout dépend des moments
Re: présentation Broutille
Je découvre Bashung. Au sens où je n'ai jamais trop aimé l'écouter, et pourtant, aujourd'hui, j'y suis moins rétive.
J'apprécie, presque. Je ressens. Je me moque ; puis ce petit chose qui blesse. Je tend l'oreille, à l'écoute. Très vite, je me cabre à nouveau, puis le manège repart.
Je te remercie.
J'apprends.
J'apprécie, presque. Je ressens. Je me moque ; puis ce petit chose qui blesse. Je tend l'oreille, à l'écoute. Très vite, je me cabre à nouveau, puis le manège repart.
Je te remercie.
J'apprends.
Broutille- Messages : 138
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Age : 32
Re: présentation Broutille
Broutille a écrit:Je découvre Bashung. Au sens où je n'ai jamais trop aimé l'écouter, et pourtant, aujourd'hui, j'y suis moins rétive.
J'apprécie, presque. Je ressens. Je me moque ; puis ce petit chose qui blesse. Je tend l'oreille, à l'écoute. Très vite, je me cabre à nouveau, puis le manège repart.
Je te remercie.
J'apprends.
Alors je t'en rajoute une louche, la première phrase est ma préférée je crois
https://www.youtube.com/watch?v=eLhz8WELr00
Basilice- Messages : 1936
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Localisation : Tout dépend des moments
Re: présentation Broutille
J'admire Bashung en tant qu'artiste, il me touche énormément en tant qu'homme.
Si je peux me permettre dans ajouter une...
Si je peux me permettre dans ajouter une...
Re: présentation Broutille
Des mots.
Il m'a dit des choses semblables. Je me suis dit des choses semblables. Je sais que je fais des choses semblables. Semblables. Semblables. Merci pour ces mots, Doinel.
J'ai un poignard dans la main. Un poignard au bras. Dans le bras. Dans la jambe, maintenant ; c’est ça, il vient de sectionner l'artère fémorale. Tchac. Une douleur fulgurante, aigre. Douceur. Tout chaud duveteux m'enveloppe.
C'est la guerre !
L'aorte. Deux grandes estafilades. Je suis finie. Le ventre ouvert. Tout se déverse. Je tire boyaux vers l'extérieur. C'est amusant comme je suis maigre. C'est amusant comme je suis.
Le roi Renaud de guerre revint portant ses tripes dans ses mains.
C'est une chanson que je connaissais par cœur gamine. Je l'écoutais en boucle. Je la connais encore. Ça, puis Ne pleure pas Jeannette, et l'Affiche rouge. J'étais servie.
Il m'a dit des choses semblables. Je me suis dit des choses semblables. Je sais que je fais des choses semblables. Semblables. Semblables. Merci pour ces mots, Doinel.
J'ai un poignard dans la main. Un poignard au bras. Dans le bras. Dans la jambe, maintenant ; c’est ça, il vient de sectionner l'artère fémorale. Tchac. Une douleur fulgurante, aigre. Douceur. Tout chaud duveteux m'enveloppe.
C'est la guerre !
L'aorte. Deux grandes estafilades. Je suis finie. Le ventre ouvert. Tout se déverse. Je tire boyaux vers l'extérieur. C'est amusant comme je suis maigre. C'est amusant comme je suis.
Le roi Renaud de guerre revint portant ses tripes dans ses mains.
C'est une chanson que je connaissais par cœur gamine. Je l'écoutais en boucle. Je la connais encore. Ça, puis Ne pleure pas Jeannette, et l'Affiche rouge. J'étais servie.
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Bon, j'étais touchée par une lecture et ne vous ai donc pas répondu.
Je vous remercie tous les deux pour votre envie de partager avec moi. Je préfère tout de même La Nuit je mens à Fantaisie Militaire. Quoiqu'il y ait dans cette seconde des vers qui me bouleversent (marrant, on ne sait plus si l'on parle du temps ou de la musique). C'est assez étrange. Il a des textes dont le cœur est fort, dont certains mots sont indélébiles. Je crois que je n'aime pas sa façon de chanter, la façon d'utiliser sa voix. Et pourtant je ne peux pas dire que je n'aime pas. Pas tout à fait. Je n'aime pas tout à fait, mais je suis touchée. Ce n'est pas parfait, certains mots n'ont rien à faire là, me paraissent sortis de nulle part, venus d'ailleurs, comme s'il changeait follement d'environnement, cassant mon élan vers lui. Des aiguilles folles, soudain, qui émiettent autre chose ; quelque chose de moins céleste, de moins beau. Je retombe. Et pourtant je ne peux dire que je n'aime pas.
C'est curieux. J'aime beaucoup cela.
Je vous remercie tous les deux pour votre envie de partager avec moi. Je préfère tout de même La Nuit je mens à Fantaisie Militaire. Quoiqu'il y ait dans cette seconde des vers qui me bouleversent (marrant, on ne sait plus si l'on parle du temps ou de la musique). C'est assez étrange. Il a des textes dont le cœur est fort, dont certains mots sont indélébiles. Je crois que je n'aime pas sa façon de chanter, la façon d'utiliser sa voix. Et pourtant je ne peux pas dire que je n'aime pas. Pas tout à fait. Je n'aime pas tout à fait, mais je suis touchée. Ce n'est pas parfait, certains mots n'ont rien à faire là, me paraissent sortis de nulle part, venus d'ailleurs, comme s'il changeait follement d'environnement, cassant mon élan vers lui. Des aiguilles folles, soudain, qui émiettent autre chose ; quelque chose de moins céleste, de moins beau. Je retombe. Et pourtant je ne peux dire que je n'aime pas.
C'est curieux. J'aime beaucoup cela.
Broutille- Messages : 138
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Age : 32
Re: présentation Broutille
Bang bang
Tambours. Je l'avais dit : c'est la guerre !
C'est la première fois que je fais attention aux paroles. Qui me touchent profondément. De part la proximité de pensée que j'ai pu avoir avec l'angoisse de cette chanson. J'ai dormi au petit matin, dès les premiers rayons du soleil, durant près de deux ans. Avec le cul cloué à mon lit de peur que ma salle de bain soit occupée, que mon bureau soit pris d'assaut. Ma grande terreur : qu'une tête ou une main vienne se coller soudainement au carreau, depuis l'extérieur de la vitre. Je n'osais pas sortir la jambe du carré-lit de peur qu'une poigne surgissant de sous le sommier ne me la saisisse brutalement. Je passais parfois l'intégralité de la nuit sous la couette, le corps noué par l'angoisse.
J'avais 18 ans et j'aillais entrer bientôt dans un épisode dépressif. Long.
Ces paroles me travaillent.
Bang bang
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
Tambours. Je l'avais dit : c'est la guerre !
C'est la première fois que je fais attention aux paroles. Qui me touchent profondément. De part la proximité de pensée que j'ai pu avoir avec l'angoisse de cette chanson. J'ai dormi au petit matin, dès les premiers rayons du soleil, durant près de deux ans. Avec le cul cloué à mon lit de peur que ma salle de bain soit occupée, que mon bureau soit pris d'assaut. Ma grande terreur : qu'une tête ou une main vienne se coller soudainement au carreau, depuis l'extérieur de la vitre. Je n'osais pas sortir la jambe du carré-lit de peur qu'une poigne surgissant de sous le sommier ne me la saisisse brutalement. Je passais parfois l'intégralité de la nuit sous la couette, le corps noué par l'angoisse.
J'avais 18 ans et j'aillais entrer bientôt dans un épisode dépressif. Long.
Ces paroles me travaillent.
- Spoiler:
- Ah, Morricone !
Jouissons.
Bang bang
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
Dernière édition par Broutille le Sam 15 Déc 2012 - 13:11, édité 1 fois
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Le Bon La Brute Et Le Truand est un film particulier pour moi. Je l'ai vu au cinéma avec mes parents quand j'avais 7 ou 8 ans. C'était la première fois que j'allais au cinéma avec mes parents et que j'y voyais un "vrai" film, pas un dessin animé. Drôle de premier film pour un enfant, mais mes parents ne faisaient pas attention à ce genre de choses.
Le Roi Et L'Oiseau est un film merveilleux.
De Morricone, ce que je préfère, c'est sans doute ce morceau là et ses multiples variations dans le film (toujours dans le thème):
Le Roi Et L'Oiseau est un film merveilleux.
De Morricone, ce que je préfère, c'est sans doute ce morceau là et ses multiples variations dans le film (toujours dans le thème):
Re: présentation Broutille
C'est drôle (si l'on peut dire, avec le recul tout du moins), ton témoignage me rappelle une gêne causée par moi dans un cinéma d'art et d'essai maintenant fermé (tiens donc). Mes parents m'avaient emmenée voir un film avec des Inuits, du sexe et un viol je crois, des meurtres si je me souviens bien. Des nus, aussi. J'avais tout juste dix ans, d'après les informations que je viens de trouver. Bon, afin de les dédouaner, j'ajoute tout de même qu'ils avaient suivi le conseil d'une amie sans regarder le synopsis. Ils n'ont plus jamais fait l'erreur. Et n'ont plus écouté cette amie (non, ça c'est faux ; d'ailleurs c'est elle qui m'a emmenée voir Le Château dans le ciel réalisé par Miyazaki ; je n'avait pas compris grand chose, j'avais pourtant 12 ans. Je devais vraiment, même si je me posais une multitude de questions, ne comprendre que très peu le monde tel qu'il était médiatisé par les adultes). Revenons donc à ce filmDoinel a écrit:Le Bon La Brute Et Le Truand est un film particulier pour moi. Je l'ai vu au cinéma avec mes parents quand j'avais 7 ou 8 ans. C'était la première fois que j'allais au cinéma avec mes parents et que j'y voyais un "vrai" film, pas un dessin animé. Drôle de premier film pour un enfant, mais mes parents ne faisaient pas attention à ce genre de choses.
- Atanarjuat, la légende de l'homme rapide:
( http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/cinema/clips/7747/ )
[...] Le film Atanarjuat du réalisateur inuit Zacharias Kunuk remporte la Caméra d'or, prix décerné au meilleur premier long métrage, au célèbre festival de Cannes. Les cinéphiles du monde entier ont les yeux rivés sur Cannes. C'est la première fois qu'un film inuit est honoré de la sorte. [...]
L'action du film se déroule à Igloolik, une communauté de 1200 Inuits située dans la terre de Baffin, dans l'Arctique canadien. Le long métrage raconte une légende orale inuite vieille de 4000 ans. Atanarjuat gagne le cœur d'une jeune femme promise au fils du chef d'un clan rival. L'amoureux éconduit se venge. Atanarjuat échappe, grâce à une course effrénée, à un attentat meurtrier. Son frère meurt. La morale de la légende inuite nous dit qu'il est dangereux de faire passer ses désirs personnels avant le bien-être de la communauté.
Le film, tourné en 1999, est produit en inuktitut… le premier scénario au monde écrit et réalisé dans cette langue. Les acteurs, pour la plupart des débutants, sont tous natifs d'Igloolik. L'équipe de production se compose à 90 % d'Inuits. [...]
Il m'en reste du coup un bon souvenir. Choquant, mais marqué. La preuve en est ma découverte immédiate du nom du film à peine la recherche entamée.
Je trouve ça chouette, Le Bon la Brute et le Truand comme premier film au cinéma.
Je le visionne régulièrement. Je me ré-imprègne de son humour si singulier, de sa profonde réflexion et de sa poésie.Doinel a écrit:Le Roi Et L'Oiseau est un film merveilleux.
Merci pour The Sicilian Clan. Si je connaissais l'air, je me demande encore si j'ai vu ce film. Et pensant que je m'en souviendrais si tel était le cas, je crois bien que non. Chouette.
Dernière édition par Broutille le Jeu 13 Déc 2012 - 1:35, édité 3 fois (Raison : fautes)
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Je n'ai jamais vraiment aimé Bashung, j'ai toujours eu du mal avec lui. Seul "Madame rêve" est vraiment parfait à mes oreilles.
Je pensais mettre du Léotard chantant Ferré - j'aime les acteurs qui chantent, mal, mais avec tant de talent. Son "Est-ce ainsi que les hommes vivent" est exceptionnel...
Et puis, étant en pleine régression et reécoutant je ne sais trop pourquoi de vieux Fontaine & Areski, & Higelin, je suis retombé sur ces deux formidables chansons sur la communication homme/femme. J'aime cette douce violence contenue dans les mots et les comptines.
Je pensais mettre du Léotard chantant Ferré - j'aime les acteurs qui chantent, mal, mais avec tant de talent. Son "Est-ce ainsi que les hommes vivent" est exceptionnel...
Et puis, étant en pleine régression et reécoutant je ne sais trop pourquoi de vieux Fontaine & Areski, & Higelin, je suis retombé sur ces deux formidables chansons sur la communication homme/femme. J'aime cette douce violence contenue dans les mots et les comptines.
- Spoiler:
- Je suis venu de loin
Je suis venu te voir
Sans peur de regarder
Ce qui me fait pleurer
En plein cœur du désir
Il n’y a pas plus loin
Et je ne connais rien
Qui fasse autant souffrir
Que d’être seul pour soi
Sans peur de faire pleuvoir
Des pierres sous mon toit
Et autant que je sache
J’ai banni le pouvoir
Que je pouvais sur toi
Si encore je me cache, viens accompagne-moi
Sans peur de t’y trouver je serai là pour toi
De bien encore plus loin
Et quoi que tu en dises
Bien sûr tu m’attendais
Sur un cheval de frise
Tu en avais besoin
Je sais je le connais
Nous revenons de loin
Sans compter chaque fois
Où l’on ne se sent rien
Personne ne le voit
À parler comme ça
À sentir tout de toi
La mort nous fait le beau
Sachant qu’elle n’aura
Jamais mon dernier mot
Je suis venu de loin
Je suis venu te voir
Re: présentation Broutille
La seconde est étonnante. Je m'interroge sur sa réalisation. Il y a en effet une espèce d'oxymore qui surgit, contenant à la fois passion brutale, incompréhension et attirance câline, compassion.
J'aime beaucoup moins la première.
Et ses mots sont d'une poésie folle, frissonnent en moi lentement.
Tiens, ça me fait penser à Brel. L'air, peut-être.
Je pleure intérieurement (c'est terrible : "Ils ne voient plus en leurs enfants que les défauts que l'autre y laisse"). J'écoutais Brel et Barbara quand je me suis retrouvée seule. Aller.
Que sa souffrance est belle. "Au jardin qui longe la mer ..."
Je m'écorche chaque fois un peu plus à ces écoutes qui pourtant me construisent toujours et de façon essentielle.
Harpo, merci pour ton ressenti vis-à-vis de Bashung. Pourrais-tu me dire ce que tu en penses plus précisément ? Parviendrais-tu à expliciter ce qui te dérange à son écoute ?
J'aime beaucoup moins la première.
J'ai écouté Philippe Léotard. Son interprétation, bien que chantée approximativement en effet, est intéressante : j'y ai entendu des choses que je n'entendais pas nécessairement jusqu'alors. Ceci dit, je préfère tout de même sans hésitation celle de Ferré, qui, outre le fait d'être magnifiquement mise en bouche et prenant donc forme avec délice, sa voix est splendide.Harpo a écrit:Son "Est-ce ainsi que les hommes vivent" est exceptionnel...
Et ses mots sont d'une poésie folle, frissonnent en moi lentement.
Tiens, ça me fait penser à Brel. L'air, peut-être.
Je pleure intérieurement (c'est terrible : "Ils ne voient plus en leurs enfants que les défauts que l'autre y laisse"). J'écoutais Brel et Barbara quand je me suis retrouvée seule. Aller.
Que sa souffrance est belle. "Au jardin qui longe la mer ..."
Je m'écorche chaque fois un peu plus à ces écoutes qui pourtant me construisent toujours et de façon essentielle.
Harpo, merci pour ton ressenti vis-à-vis de Bashung. Pourrais-tu me dire ce que tu en penses plus précisément ? Parviendrais-tu à expliciter ce qui te dérange à son écoute ?
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Ooooh, la belle bergère et le ramoneur.
Le Roi et l'Oiseau ne m'a jamais quitté, j'ai régulièrement les images qui s'invitent.
Celles de ce bourreau petit et suffisant, mal-aimé, complexé, qui détruit tout.
Celle de la belle bergère et du ramoneur qui courent dans les escaliers, main dans la main.
Et celle de ce King Kong de fer qui tient un oiseau dans sa main.
J'ai mis du temps à aimer Bashung, il me dérangeait beaucoup aussi (parce qu'il était trop nu et trop clos à la fois), pourtant je n'arrivais pas à fermer mes oreilles quand je l'entendais.
Madame rêve est une splendeur.
https://www.youtube.com/watch?v=TeaToYHqOfE
Bon courage pour ta fin de semaine Broutillou.
Edit : j'avais entendu le partenaire de Bashung à la radio, une fois. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Fauque
Il expliquait qu'il écrivait parfois des textes fleuves, de 150 pages et qu'il les présentait à Bashung.
Bashung lisait et coupait jusqu'à saisir l'essentiel - selon lui.
Pour moi c'est d'un perfectionnisme extraordinaire, c'est de l'écriture comme on en fait peu souvent, par manque de courage, et cela témoigne d'une belle collaboration artistique.
Le Roi et l'Oiseau ne m'a jamais quitté, j'ai régulièrement les images qui s'invitent.
Celles de ce bourreau petit et suffisant, mal-aimé, complexé, qui détruit tout.
Celle de la belle bergère et du ramoneur qui courent dans les escaliers, main dans la main.
Et celle de ce King Kong de fer qui tient un oiseau dans sa main.
J'ai mis du temps à aimer Bashung, il me dérangeait beaucoup aussi (parce qu'il était trop nu et trop clos à la fois), pourtant je n'arrivais pas à fermer mes oreilles quand je l'entendais.
Madame rêve est une splendeur.
https://www.youtube.com/watch?v=TeaToYHqOfE
Bon courage pour ta fin de semaine Broutillou.
Edit : j'avais entendu le partenaire de Bashung à la radio, une fois. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Fauque
Il expliquait qu'il écrivait parfois des textes fleuves, de 150 pages et qu'il les présentait à Bashung.
Bashung lisait et coupait jusqu'à saisir l'essentiel - selon lui.
Pour moi c'est d'un perfectionnisme extraordinaire, c'est de l'écriture comme on en fait peu souvent, par manque de courage, et cela témoigne d'une belle collaboration artistique.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: présentation Broutille
J'ai lu une bio de Bashung, moyennement intéressante et jouant sur un "scoop" assez malsain (révélations sur la paternité de Bashung, restée une question sans réponse pour le principal intéressé).
Le livre expliquait la relation de Bashung avec ses auteurs successifs (Bergman et Fauque en particulier). C'était un va et vient incessant, qui pouvait parfois durer des mois. L'auteur proposait un truc, il demandait des modifications, proposait des mots ou des expressions, demandait une nouvelle version, et ainsi de suite. De fait, sans jamais rien écrire lui même ni être crédité, il était le co-auteur de ses paroles.
J'ai mis hier sur mon fil Alcaline, qui je pense montre bien ce type de relation avec Bergman, avec au final une chanson qui peut être interprétée de deux façons très différentes.
Re: présentation Broutille
Broutille a écrit:La seconde est étonnante. Je m'interroge sur sa réalisation. Il y a en effet une espèce d'oxymore qui surgit, contenant à la fois passion brutale, incompréhension et attirance câline, compassion.
J'aime beaucoup moins la première.
En fait, dans la première version, il n'y avait pas la voix de Brigitte Fontaine. C'est en l''écoutant qu'elle a eu l'idée saugrenue d'improviser ce contrepoint avec la comptine.
Broutille a écrit:
Harpo, merci pour ton ressenti vis-à-vis de Bashung. Pourrais-tu me dire ce que tu en penses plus précisément ? Parviendrais-tu à expliciter ce qui te dérange à son écoute ?
Je t'expliquerais ça plus tard . Et faudra que j'explique aussi pourquoi je reste totalement insensible à Christophe...
Re: présentation Broutille
Comme quoi Harpo n'a pas que des qualités. C'est quand même réconfortant quelque part.
Re: présentation Broutille
Putaaiiiiinnnn! Faut que je trouve le temps de trainer ici, avec vous. Et je mets pas la main dessus!!!!
En attendant je vous serre contre mon coeur, et me barre vite!
En attendant je vous serre contre mon coeur, et me barre vite!
⚡ Foxy Charlie ⚡- Messages : 1143
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Localisation : Sur son terril
Re: présentation Broutille
Rhaaa.. cette chanson de barbara
Je l'ai écoutée pour la première en classe de CM2, notre instit de l'époque nous a fait découvrir tant de belles choses...
Cette chanson avait déjà suscité chez moi une vive émotion...
Merci Broutille pour ce voyage "temporo-emotionnel"
Merci pour la madeleine
Je l'ai écoutée pour la première en classe de CM2, notre instit de l'époque nous a fait découvrir tant de belles choses...
Cette chanson avait déjà suscité chez moi une vive émotion...
Merci Broutille pour ce voyage "temporo-emotionnel"
Merci pour la madeleine
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Christophe, je ne connaissais pas. Et ne connaîtrai pas beaucoup plus que les trois premières secondes des Mots Bleus que je viens d'écouter (à moins qu'on me dise qu'il faille l'écouter jusqu'au bout, mais...).Harpo a écrit:Et faudra que j'explique aussi pourquoi je reste totalement insensible à Christophe...
Tu es la bienvenue quand tu le souhaites et as le temps, Foxy. En attendant, j'ai été heureuse de te lire sur mon fil. Très vaniteux, ce genre de réaction, entre nous soit dit. Je me soignerai un jour de mon égotisme. Quand je ne reviendrai plus à moi en fin de discours, alors que je voulais simplement dire que tu es la bienvenue quand tu le (veuillez revenir ici en début de paragraphe. Il n'y a pas de Coda. Vous êtes enfermés et prévenus. haha.)
Que ta remarque m'est agréable, Martye - je lis martyr à tous les coups, c'est effrayant (est-ce souhaité de ta part ?). Je suis heureuse que quelqu'un me retourne son émotion affectée par Barbara, et notamment par cette chanson troublante. Je ne l'avais d'ailleurs jamais vue la chanter.
Je te remercie.
Broutille- Messages : 138
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Age : 32
Re: présentation Broutille
Marty est le nom du zèbre du film d'animation Madagascar, j'y ai ajouté un "e" puisque je suis du sexe féminin
Visiblement cette paralexie visuelle est fréquente ici Tu n'es pas la première, mais ce n'est vraiment pas voulu, je ne me sens pas martyr
Visiblement cette paralexie visuelle est fréquente ici Tu n'es pas la première, mais ce n'est vraiment pas voulu, je ne me sens pas martyr
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Ah ??Broutille a écrit:j'ai été heureuse de te lire sur mon fil. Très vaniteux, ce genre de réaction
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: présentation Broutille
En flânant on découvre de belles choses ... un certaine forme de culture qui m'est totalement étrangère ...
Au passage, même si nous ne sommes guère parlés, je suis heureux de t'avoir croisé, Broutille.
Au passage, même si nous ne sommes guère parlés, je suis heureux de t'avoir croisé, Broutille.
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Un jour, l'on se reverra et alors, bercé par des mots qui auront fait pont entre temps, nous nous parlerons. Même s'il faut attendre plus d'une année entière.
Merci d'avoir déposé cette gentille trace de ton passage ici.
Pardonne-moi pour ce lyrisme probablement excessif ; je te réponds sous l'emprise d'une drogue puissante : je viens de revisionner des séquences magnifiques de ce qui semble être, malgré tous les grands qui l'accompagnent, le film qui me touche au plus profond de mon être.
Je t'embrasse tout de même, du fond de mon intérieur, donc.
Je ne peux mettre ici toutes les scènes cruciales, tel qu'à vrai dire je l'aurais souhaité tant leur beauté ou leur mots résonnent formidablement, humainement. Il s'agit donc de la séquence d'ouverture.
To look life in the face. Always to look life in the face and to know it for what it is.
(VO uniquement, car je ne l'ai pas trouvée sous-titrée et que la perfection de la musicalité de la langue anglaise est ici splendide.)
Merci d'avoir déposé cette gentille trace de ton passage ici.
Pardonne-moi pour ce lyrisme probablement excessif ; je te réponds sous l'emprise d'une drogue puissante : je viens de revisionner des séquences magnifiques de ce qui semble être, malgré tous les grands qui l'accompagnent, le film qui me touche au plus profond de mon être.
Je t'embrasse tout de même, du fond de mon intérieur, donc.
Je ne peux mettre ici toutes les scènes cruciales, tel qu'à vrai dire je l'aurais souhaité tant leur beauté ou leur mots résonnent formidablement, humainement. Il s'agit donc de la séquence d'ouverture.
To look life in the face. Always to look life in the face and to know it for what it is.
(VO uniquement, car je ne l'ai pas trouvée sous-titrée et que la perfection de la musicalité de la langue anglaise est ici splendide.)
Dernière édition par Broutille le Sam 15 Déc 2012 - 11:53, édité 1 fois (Raison : Youhouuu, merci Brain !)
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
La complexité de l'acte final d'une vie rendu avec tant de simplicité, quelle sophistication.
C'est autre chose que le petit pull marine d'Adjani (qui est insoutenable).
J'avais aimé Atanarjuat, sans doute parce qu'il venait d'une autre planète. Je ne trouve pas vraiment que le cul est le centre de l'histoire.
Cependant tout est plus ou moins choquant dans ce film, les rapports sociaux, la bouffe, le sexe, de l'adultère, du meurtre, mais rien n'est là gratuitement.
C'est autre chose que le petit pull marine d'Adjani (qui est insoutenable).
J'avais aimé Atanarjuat, sans doute parce qu'il venait d'une autre planète. Je ne trouve pas vraiment que le cul est le centre de l'histoire.
Cependant tout est plus ou moins choquant dans ce film, les rapports sociaux, la bouffe, le sexe, de l'adultère, du meurtre, mais rien n'est là gratuitement.
MegaHz- Messages : 225
Date d'inscription : 09/05/2011
Age : 46
Localisation : Dans le Tarn
Re: présentation Broutille
Hello Broutille
<-- il faut écrire l'URL en utilisant cette syntaxe et la vidéo s'affichera (pas de pot pour moi je suis encore en période de probation )
Merci pour cet extrait qui me donne envie de regarder le film en entier. Je sens que j'échangerai pas mal ici, et je découvrirai petit à petit des univers que je n'ai jamais explorés
<-- il faut écrire l'URL en utilisant cette syntaxe et la vidéo s'affichera (pas de pot pour moi je suis encore en période de probation )
Merci pour cet extrait qui me donne envie de regarder le film en entier. Je sens que j'échangerai pas mal ici, et je découvrirai petit à petit des univers que je n'ai jamais explorés
Dernière édition par BrainDrain (ex Mjöllnir) le Sam 15 Déc 2012 - 13:12, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Si tu parles de la chanson de Gainsbourg, MegaHz, alors je répondrai simplement qu'Adjani est véritable actrice mais non pas véritable chanteuse. Si ce n'est pas cela, qu'est-ce ?
Pour ce qui est d'Atanaejuat, ton commentaire me fait dire que je devrais le revoir. Ce n'est absolument pas un film de cul, mais simplement ainsi que je l'ai ressenti à l'époque - où ce qu'il m'en est resté à l'époque, en plus des ressentis poignants, de ces paysages blancs, et de cette façon de tourner en saisissant les visages que j'avais trouvée belle. (Une bise à toi ! Toujours en France ou bien parti à l'autre bout du monde ? Bagdad ? - non, pas Bagdad, encore dangereuse, mais j'aime ses sonorités. J'aimerais, un jour, voir le Tigre et l'Euphrate, et toute cette Mésopotamie verte, et Babylone au nom rondelet, qui me donne invariablement l'envie de prononcer tout haut le nom fantasque de Nabuchodonosor...)
Merci BrainDrain. Je m'en vais de ce pas faire mes changements dans d'autres messages déséquilibrés par mes vaines tentatives. Heureuse de tes découvertes ici. N'hésite pas à me dire ce que tu en as pensé et ressenti (quand bien même tu n'aurais pas accroché).
Pour ce qui est d'Atanaejuat, ton commentaire me fait dire que je devrais le revoir. Ce n'est absolument pas un film de cul, mais simplement ainsi que je l'ai ressenti à l'époque - où ce qu'il m'en est resté à l'époque, en plus des ressentis poignants, de ces paysages blancs, et de cette façon de tourner en saisissant les visages que j'avais trouvée belle. (Une bise à toi ! Toujours en France ou bien parti à l'autre bout du monde ? Bagdad ? - non, pas Bagdad, encore dangereuse, mais j'aime ses sonorités. J'aimerais, un jour, voir le Tigre et l'Euphrate, et toute cette Mésopotamie verte, et Babylone au nom rondelet, qui me donne invariablement l'envie de prononcer tout haut le nom fantasque de Nabuchodonosor...)
Merci BrainDrain. Je m'en vais de ce pas faire mes changements dans d'autres messages déséquilibrés par mes vaines tentatives. Heureuse de tes découvertes ici. N'hésite pas à me dire ce que tu en as pensé et ressenti (quand bien même tu n'aurais pas accroché).
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Je retrouve une phrase de Rilke, en m'y replongeant, laquelle m'évoque ces mots échangés hier soir, autour d'une bougie, sur des douleurs impansables.
"Porter jusqu'au terme, puis enfanter : tout est là." Plus loin : "Être artiste, c'est croître comme l'arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps, sans craindre que l'été puisse ne pas venir."
Lou Andreas-Salomé.
L'accouchement d'une création. Nécessaire. Écrire. Je n'ai pas foi.
Je me meurs sans cette création, depuis plus d'un an déjà. J'ai pourtant parlé ainsi à mon compagnon qui m'exprimait sa douleur incessante, actuellement due à sa recherche avide de ce qu'il est et de la création qui y serait associée:
L'on s'essouffle à chercher sa pâte, alors que celle-ci se crée au rougeoiement-même de cette forge. Cette douleur de la recherche est choisie. Certains choisissent de ne plus écrire. L’existence consiste en fait, en ce qu'elle est elle aussi accouchement de soi, en une douleur semblable. Mais l'artiste s'affronte dans une lutte qui le fait prendre en charge consciemment cet accouchement de l'extérieur, soudé au fond même de ce qu'il a en propre. Si tout accouchement est déchirement, celui-ci a cela de terrible qu'il cherche l'universel, l'humanité.
Car c'est cette humanité qui rend cette dorure funeste et magnifique à la création, quelle qu'en soit la forme.
L'on travaille à sortir de soi notre singularité la plus profonde. La plus inscrite, incrustée, gravée. Celle dont on est marqué. Et c'est paradoxalement dans cette singularité, cette solitude, que jaillira l'écho entendu par toute sensibilité humaine. Dans ce grain singulier seul peut surgir de l'universel. Si l'on s'en tient à chercher ce qui s'ouvre à tous, l'on risque de se brider à la découverte du général. Or l'on n'atteint l'universel que dans la course terrible à ce point de particulier, de sensibilité la plus singulière. L'encre la plus assombrie par les profondeurs se révélera la plus ancrée dans le sable des fonds marins, autrement dit dans le caractère humain de chacun des êtres qui produisent.
Je n'ai pas l'illusion de saisir un jour cette entité parfaite. Peut-être faut-il la garder pour continuer de s'avancer. J'ai ralenti la course. J'abandonne. M'assois sur le sol, étourdie, et prend cette position absurde d'observateur, de pilier, de parleur. Je discute et écoute, je rends ce que je peux et tente autant que possible d'aider aux accouchements douloureux.
Peut-être j'aime à voir souffrir. Peut-être suis-je bien plus faible que ceux qui combattent, qui bien que désespérés, avancent encore.
Je n'en veux plus, par désillusion. Pourtant je me sais capable de créer de belles choses. Peut-être est-ce plus facile de se savoir capable que d'agir et subir cette violence qui porte en son sein la folie.
Je crache mes organes sensibles en volutes, en caillots de sang. J'avale et en suis consternée. Cela ne me satisfait pas. Je ravale toute énergie surgissante. Mais je transforme en raisonnement. Ça s'évapore, parfois, un peu. Pas d'accumulation bouillonnante. Je n'exploserai pas. Soit je décide de prendre en charge cette création et de subir tout à la fois ses affres et ses chimères, en me forçant à l'illusion d'une non-lucidité, soit je m'arrête de marcher et prends un autre chemin. Pourquoi choisir de regarder ? J'y suis plus calme, sur ce promontoire, mais aussi frustrée de ne pouvoir participer.
Les ailes du désir.A
Et quand Monsieur de Sainte ColombeB dit qu'il joue pour les morts, je le comprends sous plusieurs teintes, dont celle-ci : nous avons en charge, nous portons en chacun de nous toute l'humanité, tout son poids, toute sa fraîcheur chenue (j'ai appris hier soir que le terme chenu ne désignait pas cet amalgame entre chétif et menu, biscornu, que je lui ai donné durant vingt ans). Nous sommes héritiers et héritages, culture, tradition, sagesse, apprentissages, expériences, savoirs, expressions, arts. Je suis porteuse du passé et souffleuse de l'avenir. Je prends en charge mon humanité en m'y étendant de tout mon long, et c'est pourquoi je fais écho et suis résonance de tout ce grand atelier en bordel.
"Porter jusqu'au terme, puis enfanter : tout est là." Plus loin : "Être artiste, c'est croître comme l'arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps, sans craindre que l'été puisse ne pas venir."
Lou Andreas-Salomé.
L'accouchement d'une création. Nécessaire. Écrire. Je n'ai pas foi.
Je me meurs sans cette création, depuis plus d'un an déjà. J'ai pourtant parlé ainsi à mon compagnon qui m'exprimait sa douleur incessante, actuellement due à sa recherche avide de ce qu'il est et de la création qui y serait associée:
L'on s'essouffle à chercher sa pâte, alors que celle-ci se crée au rougeoiement-même de cette forge. Cette douleur de la recherche est choisie. Certains choisissent de ne plus écrire. L’existence consiste en fait, en ce qu'elle est elle aussi accouchement de soi, en une douleur semblable. Mais l'artiste s'affronte dans une lutte qui le fait prendre en charge consciemment cet accouchement de l'extérieur, soudé au fond même de ce qu'il a en propre. Si tout accouchement est déchirement, celui-ci a cela de terrible qu'il cherche l'universel, l'humanité.
Car c'est cette humanité qui rend cette dorure funeste et magnifique à la création, quelle qu'en soit la forme.
L'on travaille à sortir de soi notre singularité la plus profonde. La plus inscrite, incrustée, gravée. Celle dont on est marqué. Et c'est paradoxalement dans cette singularité, cette solitude, que jaillira l'écho entendu par toute sensibilité humaine. Dans ce grain singulier seul peut surgir de l'universel. Si l'on s'en tient à chercher ce qui s'ouvre à tous, l'on risque de se brider à la découverte du général. Or l'on n'atteint l'universel que dans la course terrible à ce point de particulier, de sensibilité la plus singulière. L'encre la plus assombrie par les profondeurs se révélera la plus ancrée dans le sable des fonds marins, autrement dit dans le caractère humain de chacun des êtres qui produisent.
Je n'ai pas l'illusion de saisir un jour cette entité parfaite. Peut-être faut-il la garder pour continuer de s'avancer. J'ai ralenti la course. J'abandonne. M'assois sur le sol, étourdie, et prend cette position absurde d'observateur, de pilier, de parleur. Je discute et écoute, je rends ce que je peux et tente autant que possible d'aider aux accouchements douloureux.
Peut-être j'aime à voir souffrir. Peut-être suis-je bien plus faible que ceux qui combattent, qui bien que désespérés, avancent encore.
Je n'en veux plus, par désillusion. Pourtant je me sais capable de créer de belles choses. Peut-être est-ce plus facile de se savoir capable que d'agir et subir cette violence qui porte en son sein la folie.
Je crache mes organes sensibles en volutes, en caillots de sang. J'avale et en suis consternée. Cela ne me satisfait pas. Je ravale toute énergie surgissante. Mais je transforme en raisonnement. Ça s'évapore, parfois, un peu. Pas d'accumulation bouillonnante. Je n'exploserai pas. Soit je décide de prendre en charge cette création et de subir tout à la fois ses affres et ses chimères, en me forçant à l'illusion d'une non-lucidité, soit je m'arrête de marcher et prends un autre chemin. Pourquoi choisir de regarder ? J'y suis plus calme, sur ce promontoire, mais aussi frustrée de ne pouvoir participer.
Les ailes du désir.A
Et quand Monsieur de Sainte ColombeB dit qu'il joue pour les morts, je le comprends sous plusieurs teintes, dont celle-ci : nous avons en charge, nous portons en chacun de nous toute l'humanité, tout son poids, toute sa fraîcheur chenue (j'ai appris hier soir que le terme chenu ne désignait pas cet amalgame entre chétif et menu, biscornu, que je lui ai donné durant vingt ans). Nous sommes héritiers et héritages, culture, tradition, sagesse, apprentissages, expériences, savoirs, expressions, arts. Je suis porteuse du passé et souffleuse de l'avenir. Je prends en charge mon humanité en m'y étendant de tout mon long, et c'est pourquoi je fais écho et suis résonance de tout ce grand atelier en bordel.
- a:
- Les Ailes du Désir (Der Himmel über Berlin) réalisé par Wim Wenders, sorti en 1987
- vidéo extrait[flash(425,350):
- https://www.youtube.com/v/bqw57eOW8so[/flash]
- b:
- Tous les Matins du Monde (roman écrit par Pascal Quignard) réalisé par Alain Corneau, sorti en 1991
- vidéo film entier[flash(425,350):
- https://www.youtube.com/v/5xpYmFUuZCE[/flash]
Dernière édition par Broutille le Sam 15 Déc 2012 - 15:48, édité 1 fois
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Pourquoi un livre ne peut-il être à la hauteur de la nécessité de l'écrire ?
J. Vicens
J. Vicens
Re: présentation Broutille
Salut Broutille. Oui je te dirai ce que j'en ai pensé. Il me faut tout d'abord retrouver en moi des points d'accroche, laisser passer les secondes qui sont nécessaire à la percolation d'une eau chargée de principes actifs au travers du filtre de ma conscience de l'instant.
Toute chose qui rentre à l'improviste, comme une lueur soudainement apparue au travers de la frondaison d'une forêt d'automne, me saisit au premier abord. M'interroge sur sa substance et me questionne par sa présence là, à l'instant. Mon questionnement se fige, me demandant pourquoi ceci se passe maintenant, et encore plus pourquoi je ne l'ai point saisi par avant.
Là sans doute, dans ses instants suspendus, suis-je en train de réaliser que viennent les choses quand l’expérience elle-même modèle une surface, déplaçant la porosité d'un endroit à un autre, participant à une complétude qu'il faut admettre cyclique, non pas dans ses aller-retour, mais dans son pivotement permanent autour de l'être.
Le processus de création est lui-même vivant. Poser une chose qui germe en nous devient alors une trace soumise à l'usure du temps, permet à l'extérieur en tant qu'entité d'y apposer sa marque, et ainsi devient un des acteurs de la poursuite de notre chemin par l'image toujours mouvante qu'il nous renvoie de nous. Ainsi, je ne considère pas le passé comme immobile, mais aussi comme l'image d'un monde qui a été et qui court encore en parallèle. La seule chose que nous avons fait et lui donner de multiples vies qui ne nous appartiennent plus ...
Toute chose qui rentre à l'improviste, comme une lueur soudainement apparue au travers de la frondaison d'une forêt d'automne, me saisit au premier abord. M'interroge sur sa substance et me questionne par sa présence là, à l'instant. Mon questionnement se fige, me demandant pourquoi ceci se passe maintenant, et encore plus pourquoi je ne l'ai point saisi par avant.
Là sans doute, dans ses instants suspendus, suis-je en train de réaliser que viennent les choses quand l’expérience elle-même modèle une surface, déplaçant la porosité d'un endroit à un autre, participant à une complétude qu'il faut admettre cyclique, non pas dans ses aller-retour, mais dans son pivotement permanent autour de l'être.
Le processus de création est lui-même vivant. Poser une chose qui germe en nous devient alors une trace soumise à l'usure du temps, permet à l'extérieur en tant qu'entité d'y apposer sa marque, et ainsi devient un des acteurs de la poursuite de notre chemin par l'image toujours mouvante qu'il nous renvoie de nous. Ainsi, je ne considère pas le passé comme immobile, mais aussi comme l'image d'un monde qui a été et qui court encore en parallèle. La seule chose que nous avons fait et lui donner de multiples vies qui ne nous appartiennent plus ...
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
WouahBroutille a écrit:Les Ailes du Désir
Je cherchais à éditer le titre de mon fil en vain... pour le renommer... Synchronicité !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: présentation Broutille
Ça m'a l'air d'une petite phrase. Qui se situe, qui plus est, un peu en marge de ce que je dis. Je ne souhaite pas que mon écrit (parlons d'écrits, je ne peux avoir le projet du livre actuellement) soit le reflet de cette nécessité qui a été sa condition. Je dis simplement que j'ai abandonné par manque de foi, par désillusion, tout en me mourant de ce désir.
Que voulais-tu donc signifier par là, Harpo ?
Que voulais-tu donc signifier par là, Harpo ?
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Bah oui mais mon fil a splité, il est donc verrouillé !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: présentation Broutille
ben demande à un modérateur de déverrouiller, changes-le et il le reverrouilleront après
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Je ne considère pas le passé comme immobile lorsque je dis que nous le portons en chacun de nous. "Porter" ou "avoir en charge" ne suppose pas un quelque chose de formé, borné donc défini de façon absolu. Voilà également pourquoi je peux affirmer que nous portons également ce qui est à venir.BrainDrain (ex Mjöllnir) a écrit:Le processus de création est lui-même vivant. Poser une chose qui germe en nous devient alors une trace soumise à l'usure du temps, permet à l'extérieur en tant qu'entité d'y apposer sa marque, et ainsi devient un des acteurs de la poursuite de notre chemin par l'image toujours mouvante qu'il nous renvoie de nous. Ainsi, je ne considère pas le passé comme immobile, mais aussi comme l'image d'un monde qui a été et qui court encore en parallèle. La seule chose que nous avons fait et lui donner de multiples vies qui ne nous appartiennent plus ...
Le processus de création lui-même est vivant. Comme nous le sommes. Mouvant, comme nous le sommes. C'est pourquoi d'ailleurs trouver sa pâte, trouver une expression qui nous corresponde en propre ne rime à rien. Cette recherche est un passage probablement obligé mais est un non-sens en soi. (Un non-sens en soie... des images) Cela supposerait une création délimitée à l'avance, sans puissance. Cette recherche, extrêmement douloureuse à qui s'y confronte, ne pose en fait pas réellement problème. Il est dépassable si l'on prend conscience de ce caractère changeant, et du fait que créer soit déjà un processus qui fait être avec soi ; c'est déjà de la sincérité. La création peut être plus ou moins minutieuse, profonde, résonner différemment.
Comment faire lorsque sa propre pâte ne nous plaît pas ? Est-ce vraiment une question qui mène à quelque chose. Une pâte n'est pas la pour plaire, même à soi-même. Elle est là pour faire surgir.
Je dis n'importe quoi. J'étale des évidences.
C'est évident que faire surgir me fait envie. Follement. Je désire faire surgir. Mais je ne crois pas en l'été. Je ne crois en tout cas pas à un été saisi et achevé. En un été mort.
En réalité, je ne comprends pas pourquoi j'ai abandonné. Je suis déçue de cette quête incessante dont je sais qu'elle sera vaine. Or c'est pourtant cela qui la rend vivante. Pourtant je sais que le mort m’ennuierait. Je serait également déçue par une recherche dont le but est atteignable et où l'on peut s’asseoir sur son trésor comme un pirate sur son coffre. Les pirates chercheur d'un trésor qu'il savent ne jamais trouver, comment font-ils ? Vivent-ils réellement pour ce trésor, avec une foi en perpétuelle naissance ? Ou vivent-ils pour le trajet que leur permet cette aventure ?
Tout me déçoit. Je descend du wagon en marche, même à vive allure, en apprenant que je ne vais nulle part. Je ne parviens pas à profiter de n'aller justement nulle part, pour en dorer l'idée. Je contemple le paysage qui ne va nulle part. Contemplation. Cela pourrait sembler sage et pourtant, je suis insatisfaite. Je voudrais participer avec passion. Le complexe de l'ange s'appliquant à l'homme.
J'étale des évidences.
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Je ressens le mot quête comme étant une but, et je n'ai pas de but.
Je me ressens être un voyageur du monde, une assembleur de puzzle dont je n'ai pas le dessin (dessein ?)
Ainsi, je me donne le droit de croire que chaque composé que je trouve me permet justement ce construire cette pâte qui fera le prochain pavé que je poserai sur ma route. Là est pour moi l'acte de création, à une échelle que je peux ou pas partager. L'importance, si elle existe, ne s'en révèlera que dans l'avenir, et je n'ai pas souci de savoir si elle s'adresse à quelques êtres ou à la multitude.
Rien que le fait d'observer le monde est un acte fondateur en lui-même, il fait exister l'être qui observe. Alors j'ose penser que nous n'allons pas vers nulle part, cet endroit hypothétique que l'écume des choses que nous percevons ne peut en aucun cas décrire. Je pense plus, pour prendre une image, que nous sommes chacun un minuscule chiffon qui essuie la buée d'une gigantesque vite, et que cet état ne préjuge en rien que quelqu'un ne l'ai pas fait au même endroit fut un temps.
Je ne crois pas que nous allions nulle part, j'ai le sentiment que nous traçons des routes, et que peu de gens en sont conscient, car cela revient en somme à sentir sa faiblesse dans son unicité ...
Je me ressens être un voyageur du monde, une assembleur de puzzle dont je n'ai pas le dessin (dessein ?)
Ainsi, je me donne le droit de croire que chaque composé que je trouve me permet justement ce construire cette pâte qui fera le prochain pavé que je poserai sur ma route. Là est pour moi l'acte de création, à une échelle que je peux ou pas partager. L'importance, si elle existe, ne s'en révèlera que dans l'avenir, et je n'ai pas souci de savoir si elle s'adresse à quelques êtres ou à la multitude.
Rien que le fait d'observer le monde est un acte fondateur en lui-même, il fait exister l'être qui observe. Alors j'ose penser que nous n'allons pas vers nulle part, cet endroit hypothétique que l'écume des choses que nous percevons ne peut en aucun cas décrire. Je pense plus, pour prendre une image, que nous sommes chacun un minuscule chiffon qui essuie la buée d'une gigantesque vite, et que cet état ne préjuge en rien que quelqu'un ne l'ai pas fait au même endroit fut un temps.
Je ne crois pas que nous allions nulle part, j'ai le sentiment que nous traçons des routes, et que peu de gens en sont conscient, car cela revient en somme à sentir sa faiblesse dans son unicité ...
Dernière édition par L'âne Ubis cuité le Lun 17 Déc 2012 - 12:16, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Merci de ton rebondissement, BrainDrain.
Je ne comprends pas. S'il n'y a pas de fin pour soi ("Je ressens le mot quête comme étant une but, et je n'ai pas de but."), il n'y a pas de quelque part où nous allons. Nous nous dirigeons, si l'on peut dire, oui. Plus ou moins aveuglément. Mais nous ne nous dirigeons pas vers un quelque part.
Je ne vais donc nulle part : je vais, uniquement.
Ou bien, si la seule certitude est la mort , alors pouvons également dire que nous n'allons "nulle part".
Je n'ai pas de foi.
Ceci-dit, je crois bien que nous sommes absolument d'accord. Seul le terme "nulle part" posait un problème. Tu considérais le "aller", tandis que j'insistais sur le "nulle part". Nous taillons les pavé sur lesquels nous marchons, c'est une image que je connais. Celle des pavés qui s'envolent au fur et à mesure que l'on tente de mettre les pieds dessus, aussi.
Si le fait d'observer est un acte fondateur, existentiel, ce que je pense tout comme toi, toujours est-il que cela ne me satisfait pas. C'est sur cette insatisfaction que je m'interroge. Que faire ? J'ai l'impression d'être à la fois bien plus pleine en contemplant, et bien moins en acte, dans les choses. Je souffre de cette ambiguïté de mon désir. J'ai tenté de rendre acte l'observation. Peut-être n'y suis-je encore arrivée. (Tiens donc, quelle belle expression !)
Mais je ne comprends pas comment tu passes de l'affirmation qu'observer est un acte d'existence à un retour à la réflexion sur le "nulle part". Il y a un "alors" qui suppose une conséquence. Laquelle, je ne saisis pas.
Je parle d'un nulle part car il ne s'agit pas d'une "vitre gigantesque", justement. Ce serait encore mesurable. Je parle d'un nulle part en tant qu'il n'y a pas d'autre fin qu'une mort. Qui est une fin-arrêt d'agir, et non pas un but. Nous ne vivons pas pour mourir. J'espère. (Finalement, peut-être ai-je foi en quelque chose, donc.)
Tu dis : "[...] cet état ne préjuge en rien que quelqu'un ne l'ai pas fait au même endroit fut un temps." Mais ce "même endroit" ne peut être le même si la dimension temporelle est intégrée ici.
Nous traçons des routes. Je continue de tracer mais sans la passion qui était la mienne. Je me place de plus en plus en retrait, comme passive par rapport à mes actions de traçage. Parce que je suis ennuyée de ne croire en rien. Ou de ne pas trouver un acte passionnel en la contemplation.
Astiquage de cervelle, attention. Il va falloir éjaculer avant qu'il y ait irritation.
Je ne comprends pas. S'il n'y a pas de fin pour soi ("Je ressens le mot quête comme étant une but, et je n'ai pas de but."), il n'y a pas de quelque part où nous allons. Nous nous dirigeons, si l'on peut dire, oui. Plus ou moins aveuglément. Mais nous ne nous dirigeons pas vers un quelque part.
Je ne vais donc nulle part : je vais, uniquement.
Ou bien, si la seule certitude est la mort , alors pouvons également dire que nous n'allons "nulle part".
Je n'ai pas de foi.
Ceci-dit, je crois bien que nous sommes absolument d'accord. Seul le terme "nulle part" posait un problème. Tu considérais le "aller", tandis que j'insistais sur le "nulle part". Nous taillons les pavé sur lesquels nous marchons, c'est une image que je connais. Celle des pavés qui s'envolent au fur et à mesure que l'on tente de mettre les pieds dessus, aussi.
Si le fait d'observer est un acte fondateur, existentiel, ce que je pense tout comme toi, toujours est-il que cela ne me satisfait pas. C'est sur cette insatisfaction que je m'interroge. Que faire ? J'ai l'impression d'être à la fois bien plus pleine en contemplant, et bien moins en acte, dans les choses. Je souffre de cette ambiguïté de mon désir. J'ai tenté de rendre acte l'observation. Peut-être n'y suis-je encore arrivée. (Tiens donc, quelle belle expression !)
Mais je ne comprends pas comment tu passes de l'affirmation qu'observer est un acte d'existence à un retour à la réflexion sur le "nulle part". Il y a un "alors" qui suppose une conséquence. Laquelle, je ne saisis pas.
Je parle d'un nulle part car il ne s'agit pas d'une "vitre gigantesque", justement. Ce serait encore mesurable. Je parle d'un nulle part en tant qu'il n'y a pas d'autre fin qu'une mort. Qui est une fin-arrêt d'agir, et non pas un but. Nous ne vivons pas pour mourir. J'espère. (Finalement, peut-être ai-je foi en quelque chose, donc.)
Tu dis : "[...] cet état ne préjuge en rien que quelqu'un ne l'ai pas fait au même endroit fut un temps." Mais ce "même endroit" ne peut être le même si la dimension temporelle est intégrée ici.
Nous traçons des routes. Je continue de tracer mais sans la passion qui était la mienne. Je me place de plus en plus en retrait, comme passive par rapport à mes actions de traçage. Parce que je suis ennuyée de ne croire en rien. Ou de ne pas trouver un acte passionnel en la contemplation.
Astiquage de cervelle, attention. Il va falloir éjaculer avant qu'il y ait irritation.
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Je me retrouve dans ce que tu dis Broutille.
Ce désir de créer, de jeter sa singularité à la face du monde avec la croyance implicite que, en dévoilant notre âme à travers nos créations, enfin on sera compris.
Puis le découragement face au travail nécessaire pour mettre en forme quelque chose déjà terminé dans ma tête.
Petit à petit, désillusion après désillusion, le besoin de créer s'est tari.
Aujourd'hui, je suis un consommateur, rôle tout aussi exigeant dans la recherche de nouvelles sources de plaisirs.
J'espère retrouver l'énergie créatrice.
J'espère trouver la solution de l'équation.
Ce désir de créer, de jeter sa singularité à la face du monde avec la croyance implicite que, en dévoilant notre âme à travers nos créations, enfin on sera compris.
Puis le découragement face au travail nécessaire pour mettre en forme quelque chose déjà terminé dans ma tête.
Petit à petit, désillusion après désillusion, le besoin de créer s'est tari.
Aujourd'hui, je suis un consommateur, rôle tout aussi exigeant dans la recherche de nouvelles sources de plaisirs.
J'espère retrouver l'énergie créatrice.
J'espère trouver la solution de l'équation.
Ecopli- Messages : 54
Date d'inscription : 15/11/2012
Re: présentation Broutille
Oh, heureuse de te revoir. J'espère que tu vas bien.
L'énergie créatrice, c'est la nécessité, je crois.
Mais on peut avoir l'énergie et rester malgré tout en retrait par angoisse, par "à quoi bon"...
Mais tu fais du théâtre, c'est de la création !
Bon, ce n'est pas exactement ce que je dis. Je ne souhaite ni "jeter" ma singularité au monde (mais bien saisir minutieusement le fil qui dépasse un peu des organes pour le tirer et le déployer), ni être comprise (mais entendue, peut-être). Je sais (cf. messages précédents) que si je suis sincère et tire le fil le plus profondément possible, moi je ne serai pas comprise, mais les receveurs percevront cet écho humain en eux. C'est ainsi que ça se produit (et ainsi que l'on produit quelque chose qui ne soit pas plat mais aiguisé, sculpté, fuselé, magnifique).Ce désir de créer, de jeter sa singularité à la face du monde avec la croyance implicite que, en dévoilant notre âme à travers nos créations, enfin on sera compris.
L'énergie créatrice, c'est la nécessité, je crois.
Mais on peut avoir l'énergie et rester malgré tout en retrait par angoisse, par "à quoi bon"...
Mais tu fais du théâtre, c'est de la création !
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
BrainDrain (ex Mjöllnir) a écrit:Je ressens le mot quête comme étant une but, et je n'ai pas de but.
Je me ressens être un voyageur du monde, une assembleur de puzzle dont je n'ai pas le dessin (dessein ?)
Ainsi, je me donne le droit de croire que chaque composé que je trouve me permet justement ce construire cette pâte qui fera le prochain pavé que je poserai sur ma route. Là est pour moi l'acte de création, à une échelle que je peux ou pas partager. L'importance, si elle existe, ne s'en révèlera que dans l'avenir, et je n'ai pas souci de savoir si elle s'adresse à quelques êtres ou à la multitude.
Rien que le fait d'observer le monde est un acte fondateur en lui-même, il fait exister l'être qui observe. Alors j'ose penser que nous n'allons pas vers nulle part, cet endroit hypothétique que l'écume des choses que nous percevons ne peut en aucun cas décrire. je pense plus, pour prendre une image, que nous sommes chacun un minuscule chiffon qui essuie la buée d'une gigantesque vite, et que cet état ne préjuge en rien que quelqu'un ne l'ai pas fait au même endroit fut un temps.
Je ne crois pas que nous allions nulle part, j'ai le sentiment que nous traçons des routes, et que peu de gens en sont conscient, car cela revient en somme à sentir sa faiblesse dans son unicité ...
Mon cher, je viens de t'écrire un mail à la seconde:
Je n'ai pas de but sinon le bonheur.
Je ne marche pas vers quelque part en particulier, mais j'y vais, vivant chaque seconde présentement et intensément.
... et là je te lis... Tssss, j'te jure!!!!!
⚡ Foxy Charlie ⚡- Messages : 1143
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 42
Localisation : Sur son terril
Re: présentation Broutille
Hello Broutille
Pour essayer d'éclairer ce que je suppose être là où d'habitude on place le "nulle part", je m'inspirerai des différents travaux des physiciens que j'aime à lire.
Un exemple sur les rayonnements électromagnétiques : Si l'on assimile la fréquences perçues par l’œil de l'homme à la taille d'un clavier de piano, les fréquences détectables actuellement par les instruments que nous avons mis au point donneraient un clavier dont la taille couvrirait la distance entre la terre et le soleil.
Nous avons des sens restreints. Le temps est un révélateur. Afin de parvenir à "capturer", à intégrer tous les paramètres possibles, il est obligatoire, au vu de notre finitude, d'en capturer une centaine parmi des milliers, de les traiter, puis d'une observer une centaine d'autres, et ainsi de suite. Nous n'avons, n'aurons jamais accès à la totalité en une seule embrassade du monde. C'est en ce sens que je disait "effacer un endroit de vitre".
Maintenant, chaque paramètre saisi interagit avec les autres. Une fois que nous avons examiné les 100 premiers et que nous passons aux autres, ces 100 premiers continuent leurs interactions sans que nous y prêtions attention, focalisés que nous sommes sur les prochains. Mais qui dit qu'entre ces deux centaines n'existe pas d'interaction que nous n'ayons perçues ? Qui dit encore que nous n'ayons pas d'influence sur ces cent premiers paramètres sans en avoir conscience ?
Ainsi je crois que nous créons une route. Vraiment. Et que c'est justement là la beauté de la vie. Faire. Et faire seulement, en y mettant toute notre âme. Nous sommes un des paramètres fluctuants au même titre que tout ce qui nous entoure.
Pour essayer d'éclairer ce que je suppose être là où d'habitude on place le "nulle part", je m'inspirerai des différents travaux des physiciens que j'aime à lire.
Un exemple sur les rayonnements électromagnétiques : Si l'on assimile la fréquences perçues par l’œil de l'homme à la taille d'un clavier de piano, les fréquences détectables actuellement par les instruments que nous avons mis au point donneraient un clavier dont la taille couvrirait la distance entre la terre et le soleil.
Nous avons des sens restreints. Le temps est un révélateur. Afin de parvenir à "capturer", à intégrer tous les paramètres possibles, il est obligatoire, au vu de notre finitude, d'en capturer une centaine parmi des milliers, de les traiter, puis d'une observer une centaine d'autres, et ainsi de suite. Nous n'avons, n'aurons jamais accès à la totalité en une seule embrassade du monde. C'est en ce sens que je disait "effacer un endroit de vitre".
Maintenant, chaque paramètre saisi interagit avec les autres. Une fois que nous avons examiné les 100 premiers et que nous passons aux autres, ces 100 premiers continuent leurs interactions sans que nous y prêtions attention, focalisés que nous sommes sur les prochains. Mais qui dit qu'entre ces deux centaines n'existe pas d'interaction que nous n'ayons perçues ? Qui dit encore que nous n'ayons pas d'influence sur ces cent premiers paramètres sans en avoir conscience ?
Ainsi je crois que nous créons une route. Vraiment. Et que c'est justement là la beauté de la vie. Faire. Et faire seulement, en y mettant toute notre âme. Nous sommes un des paramètres fluctuants au même titre que tout ce qui nous entoure.
Dernière édition par L'âne Ubis cuité le Lun 17 Déc 2012 - 17:00, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Qu'est-ce que faire ?
Je ne sais pas m'inscrire dans ma vie, me mettre en acte, autrement dit agir, sans créer de fiction d'immortalité.
Cela pose, paraît-il problème. Ce n'est pas un comportement assimilable à celui, enfantin, de celui qui croit à son immortalité sans se savoir mortel.
Je me sais mortelle. Et c'est justement ce qui a représenté une difficulté pour moi pendant des années : je ne parvenais pas à passer cinq minutes de ma vie sans penser à mon inévitable mort, ou plutôt à ma possible mort à la seconde suivante, là, maintenant ! Quelle violence abrasive. Ces pensées me rongeaient, m'immobilisaient. Il est impossible d'agir en étant obnubilé par la conscience de sa possible mort prochaine.
Tout en sachant que je suis mortelle, je me construis donc dans une fiction (consciente de son caractère artificiel) de mon immortalité. Ce n'est qu'ainsi que j'arrive à vivre.
Cela pose, je le redis, problème. Selon ceux à qui j'en ai parlé. On m'a d'abord dit que c'était une position enfantine. Ce que je ne crois pas comme je l'ai expliqué plus haut. Mais peut-être est-ce à mettre en rapport avec mon impossibilité à tendre vers un but - même des petits buts de la vie -, à une quelconque projection. Je vis dans un présent quasiment constant. Or le présent unique est la seule forme expérimentable de l'immortalité. C'est même la seule façon dont on peut la concevoir, je crois.
J'avais besoin de poser cela.
Comment apprendre à vivre, à agir, sans avoir besoin pour cela d'occulter l'idée paralysante de sa propre mort ?
Je ne sais pas m'inscrire dans ma vie, me mettre en acte, autrement dit agir, sans créer de fiction d'immortalité.
Cela pose, paraît-il problème. Ce n'est pas un comportement assimilable à celui, enfantin, de celui qui croit à son immortalité sans se savoir mortel.
Je me sais mortelle. Et c'est justement ce qui a représenté une difficulté pour moi pendant des années : je ne parvenais pas à passer cinq minutes de ma vie sans penser à mon inévitable mort, ou plutôt à ma possible mort à la seconde suivante, là, maintenant ! Quelle violence abrasive. Ces pensées me rongeaient, m'immobilisaient. Il est impossible d'agir en étant obnubilé par la conscience de sa possible mort prochaine.
Tout en sachant que je suis mortelle, je me construis donc dans une fiction (consciente de son caractère artificiel) de mon immortalité. Ce n'est qu'ainsi que j'arrive à vivre.
Cela pose, je le redis, problème. Selon ceux à qui j'en ai parlé. On m'a d'abord dit que c'était une position enfantine. Ce que je ne crois pas comme je l'ai expliqué plus haut. Mais peut-être est-ce à mettre en rapport avec mon impossibilité à tendre vers un but - même des petits buts de la vie -, à une quelconque projection. Je vis dans un présent quasiment constant. Or le présent unique est la seule forme expérimentable de l'immortalité. C'est même la seule façon dont on peut la concevoir, je crois.
J'avais besoin de poser cela.
Comment apprendre à vivre, à agir, sans avoir besoin pour cela d'occulter l'idée paralysante de sa propre mort ?
Broutille- Messages : 138
Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 32
Re: présentation Broutille
Qu'est-ce que faire ? Faire c'est laisser une empreinte temporellement mortelle. Faire c'est transformer quelque chose en autre chose, participer à l'évolution.
Si je regarde la naissance de notre système planétaire, je m'aperçois que tout change, par recomposition, mais que les matériaux sont indubitablement les mêmes. A chaque fois réorganisés, ils s'étagent de mieux en mieux, portant valeur non pas dans ce qui les constitue et est immuable, mais dans l'organisation qu'ils adoptent.
Je dirais alors que nous sommes chaînons, comme ils le sont. Je ne suis pas croyant au sens ou les religions l'entendent, je n'ai pas peur pour autant de la mort. Je crois que je m'inscris dans un système qui me dépasse et que j'ai un degré de liberté qui me permet de l'influencer de mes actes comme cela l'est pour tous. Quand je me promène autour d'un temple hindouiste dans le Maharashtra, ou que je regarde les murailles de Sacsayhuamán, je m'aperçois que les gens qui les ont édifiés on pris le pari à la fois de savoir que ces bâtiments étaient périssables, preuves seulement de la réadaptation de la matière en utilité, mais au delà de cela et aussi, acte d'évolution par l'empreinte du conscient de l'Univers sur lui-même.
Si je regarde la naissance de notre système planétaire, je m'aperçois que tout change, par recomposition, mais que les matériaux sont indubitablement les mêmes. A chaque fois réorganisés, ils s'étagent de mieux en mieux, portant valeur non pas dans ce qui les constitue et est immuable, mais dans l'organisation qu'ils adoptent.
Je dirais alors que nous sommes chaînons, comme ils le sont. Je ne suis pas croyant au sens ou les religions l'entendent, je n'ai pas peur pour autant de la mort. Je crois que je m'inscris dans un système qui me dépasse et que j'ai un degré de liberté qui me permet de l'influencer de mes actes comme cela l'est pour tous. Quand je me promène autour d'un temple hindouiste dans le Maharashtra, ou que je regarde les murailles de Sacsayhuamán, je m'aperçois que les gens qui les ont édifiés on pris le pari à la fois de savoir que ces bâtiments étaient périssables, preuves seulement de la réadaptation de la matière en utilité, mais au delà de cela et aussi, acte d'évolution par l'empreinte du conscient de l'Univers sur lui-même.
Dernière édition par L'âne Ubis cuité le Lun 17 Déc 2012 - 17:53, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: présentation Broutille
Ce n'est pas tant la lucidité qui pose problème que l'idée selon laquelle nous n'aurions besoin de rien, ni de personne pour être et agir.
Changer de regard sur la mort, changer de lunettes pour voir le monde autrement, c'est notre seule marge de manoeuvre, notre seule liberté.
C'est ne pas figer, sentir le mouvement.
C'est ce poète cubain qui continue d'écrire dans le noir de sa cellule alors qu'il a été dénoncé par sa femme et ses enfants, et qui a pris 20 ans pour ses écrits dits polémiques, justement.
Broutillou.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
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