Admettre à défaut de comprendre
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Re: Admettre à défaut de comprendre
Une rencontre, une soirée qui s'ajoute à d'autres rencontres, à d'autres soirées.
Et peu à peu la compréhension que bien des choses qui m'encombraient sont tombées, à mes pieds. C'est peut-être cela, Mag, que tu appelles la Honte Toxique. Je suis nu au monde.
A mes pieds des lambeaux, des papiers, des poussières... et des gens, des gens de qui j'ai cru être proche. Mais ce n'était pas vrai, juste des illusions.
(Bon, on ne s'affole pas les poulettes, il y a facilement mieux dans le genre tablette, musclé, testostérone métrosexuel, ... moi c'est genre "Gare au (vieux) gorille")
Ce matin, un mail, une amie en grande tristesse. Elle est là, à mes côtés, je suis là, à ses côtés. Pas un mot, pas un son, pas de distance. J'ai la tête en ébullition et le cerveau qui fait mal de ce qu'il y a en elle et de ce qu'elle vit, au loin. Cette relation est vraie.
Comme les relations tissées ici, qui peut-être ne dureront que le temps de notre coexistence en ce lieu. Après tout qu'importe, nous ne sommes pas non plus éternels. La relation ne se mesure pas à sa durée, mais à sa force, à son intensité, à la vigueur de l'échange.
(C'est aussi le cas d'autre chose, mais c'est un autre sujet, je m'égare, je m'égare...)
Et aussi, la certitude que les relations amicales vécues ici sont numériques ou tout au moins alimentées au quotidien par un process dématérialisé. Il n'y a pas de virtualité, ce que nous vivons n'est pas une légende, nous aimons, nous détestons ici... presqu'aussi bien que dans le quotidien matériel. "Presque" et pourquoi presque... Parce qu'il y a le corps ; le corps, ses contraintes, ses douleurs, son histoire. Une dimension irréductible à notre humanité. Sans relation corporelle, pas d'humanité. Parce que l'autre en proximité corporelle nous montre un infini. Et cet infini nous attire et questionne notre corps. Je sais bien que je ne comprendrai jamais rien de toi, ni toi de moi, mais partageons cet infini et s'il se peut partageons le charnellement, humainement. En ce sens le corps est un chemin vers la métaphysique et c'est pour cela qu'il occupe nos esprits, au delà de la pulsion reproductrice.
Mais à cet instant s'ouvre un précipice, dont le fond se dérobe à mes sens. J'ai, nous avons connu cette incarnation de la relation, mais curieusement, ce chemin d'incarnation semble fêlé, instable. Car ce qu'il est arrivé, ici, ensemble, c'est une sorte de renaissance. Je suis toujours le même mais je suis différents ; je suis comme un enfant parthénogénétique de moi même et pourtant différent de ce que j'ai été. Et les codes utilisés avant, pourraient encore fonctionner mais je ne le veux pas, parce que cela ne serait pas moi.
Je l'ai compris Mercredi. Chaque semaine, je passe à mon ancienne maison, voir ma femme et 2 de mes filles, assurant ainsi une sorte de continuité matérielle et paternelle. L'accueil de ma future ex-épouse est amical, la séparation, matérialisant la divergence est apaisante. Mais cette fois, au moment de clôturer cette visite, j'ai embrassé mes filles et quelle ne fut pas ma surprise, en troisième position, ma femme m'a tendu la joue.... (Règle commerciale n°1 : "surtout ne jamais avoir l'air surpris"). Toute autre solution aurait générée un incident et ce n'est pas mon objectif. Le sujet n'est pour le moment pas l'examen de ses motivations, mais ma sensation à ce moment : je ne sais pas qui j'ai embrassé. Et pourtant, 35 ans de vie commune, il y a de quoi reconnaître sa futur ex... Ce qui a changé, c'est moi.
Le code sexué entre elle et moi n'avait plus cours. Je ne parle pas de désir, de moralité, de ...., je parle de souvenir.
La question qui découle de cela est irréelle, en tout cas pour moi. Et elle se pose avec autant d'acuité lors de proximité professionnelle ou amicale de femmes qui globalement m'attirent, parce que ce trouble perceptif se reproduit, y compris avec des personnes exprimant une sensualité plus importante. La question est : si le code sexuel tel que je le connaissais ne m'est plus accessible, alors dois-je en conclure que la relation physique m'est désormais inaccessible ? Perspective fort désagréable s'il en est...
Et des mots : "j'ai envie désormais d'une relation ... (longue hésitation)... virginale". (désolé, j'ai adapté la citation à ce que j'ai intégré en moi, mais ce n'est pas loin de la vérité). J'ai pris le temps de comprendre ce que j'avais entendu et effectivement, c'est la sensation de prendre le temps et la pudeur et la précaution de redécouvrir le corps de l'autre, l'âme de l'autre et d'oser, in fine à une rencontre charnelle. Et c'est devenu une évidence. Il me faut réinventer mon code et il me faut trouver quelqu'un qui aura aussi besoin de réinventer son code.
Et pourquoi ne pas prendre le problème dans ce sens : s'il s'agit d'une nudité au monde comme lors d'une naissance, il me faut reconstruire l'ensemble de ce qui m'a fait au monde : compréhension de l'histoire parentale, protections sociales, relation à l'autre et in fine sexualité. Et puisqu'il s'agit d'êtres nouveaux, ... qu'importe ceux qui m'auront précédés (remarque basique mais je sais ne pas être le seul à le ressentir (vous souvenez-vous de la publicité magazine pour le préservatif. Elle m'avait figé sur place d'inquiétude performative.... une liste de prénom dirigé vers l'entrejambe d'une femme avec la finale : "sont passés par là" ))
Relation virginale, parce que nous sommes nés à nouveau.
(En ces temps de Noël - et/ou - de Solstice d'hiver, c'est "raccord".
Et peu à peu la compréhension que bien des choses qui m'encombraient sont tombées, à mes pieds. C'est peut-être cela, Mag, que tu appelles la Honte Toxique. Je suis nu au monde.
A mes pieds des lambeaux, des papiers, des poussières... et des gens, des gens de qui j'ai cru être proche. Mais ce n'était pas vrai, juste des illusions.
(Bon, on ne s'affole pas les poulettes, il y a facilement mieux dans le genre tablette, musclé, testostérone métrosexuel, ... moi c'est genre "Gare au (vieux) gorille")
Ce matin, un mail, une amie en grande tristesse. Elle est là, à mes côtés, je suis là, à ses côtés. Pas un mot, pas un son, pas de distance. J'ai la tête en ébullition et le cerveau qui fait mal de ce qu'il y a en elle et de ce qu'elle vit, au loin. Cette relation est vraie.
Comme les relations tissées ici, qui peut-être ne dureront que le temps de notre coexistence en ce lieu. Après tout qu'importe, nous ne sommes pas non plus éternels. La relation ne se mesure pas à sa durée, mais à sa force, à son intensité, à la vigueur de l'échange.
(C'est aussi le cas d'autre chose, mais c'est un autre sujet, je m'égare, je m'égare...)
Et aussi, la certitude que les relations amicales vécues ici sont numériques ou tout au moins alimentées au quotidien par un process dématérialisé. Il n'y a pas de virtualité, ce que nous vivons n'est pas une légende, nous aimons, nous détestons ici... presqu'aussi bien que dans le quotidien matériel. "Presque" et pourquoi presque... Parce qu'il y a le corps ; le corps, ses contraintes, ses douleurs, son histoire. Une dimension irréductible à notre humanité. Sans relation corporelle, pas d'humanité. Parce que l'autre en proximité corporelle nous montre un infini. Et cet infini nous attire et questionne notre corps. Je sais bien que je ne comprendrai jamais rien de toi, ni toi de moi, mais partageons cet infini et s'il se peut partageons le charnellement, humainement. En ce sens le corps est un chemin vers la métaphysique et c'est pour cela qu'il occupe nos esprits, au delà de la pulsion reproductrice.
Mais à cet instant s'ouvre un précipice, dont le fond se dérobe à mes sens. J'ai, nous avons connu cette incarnation de la relation, mais curieusement, ce chemin d'incarnation semble fêlé, instable. Car ce qu'il est arrivé, ici, ensemble, c'est une sorte de renaissance. Je suis toujours le même mais je suis différents ; je suis comme un enfant parthénogénétique de moi même et pourtant différent de ce que j'ai été. Et les codes utilisés avant, pourraient encore fonctionner mais je ne le veux pas, parce que cela ne serait pas moi.
Je l'ai compris Mercredi. Chaque semaine, je passe à mon ancienne maison, voir ma femme et 2 de mes filles, assurant ainsi une sorte de continuité matérielle et paternelle. L'accueil de ma future ex-épouse est amical, la séparation, matérialisant la divergence est apaisante. Mais cette fois, au moment de clôturer cette visite, j'ai embrassé mes filles et quelle ne fut pas ma surprise, en troisième position, ma femme m'a tendu la joue.... (Règle commerciale n°1 : "surtout ne jamais avoir l'air surpris"). Toute autre solution aurait générée un incident et ce n'est pas mon objectif. Le sujet n'est pour le moment pas l'examen de ses motivations, mais ma sensation à ce moment : je ne sais pas qui j'ai embrassé. Et pourtant, 35 ans de vie commune, il y a de quoi reconnaître sa futur ex... Ce qui a changé, c'est moi.
Le code sexué entre elle et moi n'avait plus cours. Je ne parle pas de désir, de moralité, de ...., je parle de souvenir.
La question qui découle de cela est irréelle, en tout cas pour moi. Et elle se pose avec autant d'acuité lors de proximité professionnelle ou amicale de femmes qui globalement m'attirent, parce que ce trouble perceptif se reproduit, y compris avec des personnes exprimant une sensualité plus importante. La question est : si le code sexuel tel que je le connaissais ne m'est plus accessible, alors dois-je en conclure que la relation physique m'est désormais inaccessible ? Perspective fort désagréable s'il en est...
Et des mots : "j'ai envie désormais d'une relation ... (longue hésitation)... virginale". (désolé, j'ai adapté la citation à ce que j'ai intégré en moi, mais ce n'est pas loin de la vérité). J'ai pris le temps de comprendre ce que j'avais entendu et effectivement, c'est la sensation de prendre le temps et la pudeur et la précaution de redécouvrir le corps de l'autre, l'âme de l'autre et d'oser, in fine à une rencontre charnelle. Et c'est devenu une évidence. Il me faut réinventer mon code et il me faut trouver quelqu'un qui aura aussi besoin de réinventer son code.
Et pourquoi ne pas prendre le problème dans ce sens : s'il s'agit d'une nudité au monde comme lors d'une naissance, il me faut reconstruire l'ensemble de ce qui m'a fait au monde : compréhension de l'histoire parentale, protections sociales, relation à l'autre et in fine sexualité. Et puisqu'il s'agit d'êtres nouveaux, ... qu'importe ceux qui m'auront précédés (remarque basique mais je sais ne pas être le seul à le ressentir (vous souvenez-vous de la publicité magazine pour le préservatif. Elle m'avait figé sur place d'inquiétude performative.... une liste de prénom dirigé vers l'entrejambe d'une femme avec la finale : "sont passés par là" ))
Relation virginale, parce que nous sommes nés à nouveau.
(En ces temps de Noël - et/ou - de Solstice d'hiver, c'est "raccord".
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
- Spoiler:
(Je n'ai rien trouvé de plus intelligent à dire que ce smiley, mais je me devais de souligner le plaisir et le respect qui ont suivi la lecture de ces mots. Bonne journée, l'ami.)
Re: Admettre à défaut de comprendre
Oui, comme dit Harpo, respect !
Et puis un besito aussi tant que j'y suis !
Et puis un besito aussi tant que j'y suis !
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Admettre à défaut de comprendre
Je l'ai déjà publié, je sais, mais je ne sais plus quand, alors tant pis.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Comme m'en a témoigné quelqu'un récemment, il va falloir aussi m'empêcher de m'empêcher... de vivre.
Le 24 au soir, mes filles, l'un de mes futur ex-beaux frères, juste que c'est piteux.
Le 25 dans l'après midi, juste 2 heures, juste que je n'ai pas envie de leur sourire.
Le 28 et le 29, 2 fois 1.5 heure avec ma seconde belle mère qui perd la tête, juste que cela ne sert à rien.
Le 31 et les jours autour, des amis, des intimes, important, très important, juste que je suis pété de trouille qu'un truc foire.
Juste que je rentrerai bien dans un trou de souris jusqu'au 6.
Et juste que c'est très égoïste, parce que ma "Sister" de ZC est en grande tristesse et que je ne sais pas la soulager.
Un peu ivre de peurs, de sentiments et de souvenirs mélangés, les mains me brulent. Intime impartageable solitude.
Juste pour sa voix et quelques mots.
Juste pour l'immensité du talent de cette femme.
Allez je vais me remettre un buche.
Le 24 au soir, mes filles, l'un de mes futur ex-beaux frères, juste que c'est piteux.
Le 25 dans l'après midi, juste 2 heures, juste que je n'ai pas envie de leur sourire.
Le 28 et le 29, 2 fois 1.5 heure avec ma seconde belle mère qui perd la tête, juste que cela ne sert à rien.
Le 31 et les jours autour, des amis, des intimes, important, très important, juste que je suis pété de trouille qu'un truc foire.
Juste que je rentrerai bien dans un trou de souris jusqu'au 6.
Et juste que c'est très égoïste, parce que ma "Sister" de ZC est en grande tristesse et que je ne sais pas la soulager.
Un peu ivre de peurs, de sentiments et de souvenirs mélangés, les mains me brulent. Intime impartageable solitude.
Juste pour sa voix et quelques mots.
Juste pour l'immensité du talent de cette femme.
Allez je vais me remettre un buche.
Dernière édition par ecto gammat le Lun 23 Déc 2013 - 10:13, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Tu as bien fait, je ne l'avais jamais écouté. Cette chanson contraste avec la lolita de "Joe le taxi" . Paroles de Benjamin Biolay, ok.
Bonne journée, vieux con . Tu as lu Mag écrivant sur moi en disant "Harpo, il croit qu'il est vieux" ?
PS : allez, je te souhaite quand même de bonnes fêtes !
Bonne journée, vieux con . Tu as lu Mag écrivant sur moi en disant "Harpo, il croit qu'il est vieux" ?
PS : allez, je te souhaite quand même de bonnes fêtes !
Re: Admettre à défaut de comprendre
"Tu as lu Mag écrivant sur moi en disant "Harpo, il croit qu'il est vieux" ?" Rhôôô! Rapporteur !!!
j'ai pu d'émoticones (??) mais je ris tendrement et néanmoins aux z'éclats :
parceque je pensais à nous tous dans nos canots sur la mer déchainée, en lançant cette vanne
pi je regardais mon chiffre au compteur… Alors hein bon...
en fait je vous le dis : nous sommes in-cre-va-bles !!
le coup de vieux je l'ai pris comme vous à vos âges, et je savais même pas que j'étais... (zèbre hyperphrène un tantinet asperger sous les bords, toussa toussa, sans papier QI en plus)
d'abord je savais même pas qui j'étais tout court, à vos âges
à part ce que je croyais être, et devoir, devenir,
mais j'oscillait vie d'avant vie maintenant vie d'après...
je savais plus trouver ma volonté...
une fois passée, la naissance à soi même sans faux semblants, c'est le rajeunissement complet
et ce que je crois maintenant c'est que oui tout est possible suffit de choisir
quelle vie correspond à ce que je suis ?
quel rêve je projette comme prochaine illusion de "je", mais vrai jeux de création, avec comme partenaire l'univers et ses mutliples univers, les tout petits comme les tout grands,
l'hunivers holographique ou hologrammes d'univers ?
l'un développe la conscience, l'autre la tue :
j'ai aimé lire cet article il me permet de préciser ma pensée sur mes observations depuis que j'ai eu l'attention attirée...
http://bistrobarblog.blogspot.fr/2013/12/hologramme.html#more
breffle tout ça pour dire que vieux c'est re-la-tif et tondu
et autant en emporte le vent !
t'ension il va très vite !!
(j'ai même plus aucune icone de commande pour écrire??... mystère...)
j'ai pu d'émoticones (??) mais je ris tendrement et néanmoins aux z'éclats :
parceque je pensais à nous tous dans nos canots sur la mer déchainée, en lançant cette vanne
pi je regardais mon chiffre au compteur… Alors hein bon...
en fait je vous le dis : nous sommes in-cre-va-bles !!
le coup de vieux je l'ai pris comme vous à vos âges, et je savais même pas que j'étais... (zèbre hyperphrène un tantinet asperger sous les bords, toussa toussa, sans papier QI en plus)
d'abord je savais même pas qui j'étais tout court, à vos âges
à part ce que je croyais être, et devoir, devenir,
mais j'oscillait vie d'avant vie maintenant vie d'après...
je savais plus trouver ma volonté...
une fois passée, la naissance à soi même sans faux semblants, c'est le rajeunissement complet
et ce que je crois maintenant c'est que oui tout est possible suffit de choisir
quelle vie correspond à ce que je suis ?
quel rêve je projette comme prochaine illusion de "je", mais vrai jeux de création, avec comme partenaire l'univers et ses mutliples univers, les tout petits comme les tout grands,
l'hunivers holographique ou hologrammes d'univers ?
l'un développe la conscience, l'autre la tue :
j'ai aimé lire cet article il me permet de préciser ma pensée sur mes observations depuis que j'ai eu l'attention attirée...
http://bistrobarblog.blogspot.fr/2013/12/hologramme.html#more
breffle tout ça pour dire que vieux c'est re-la-tif et tondu
et autant en emporte le vent !
t'ension il va très vite !!
(j'ai même plus aucune icone de commande pour écrire??... mystère...)
Re: Admettre à défaut de comprendre
Elle est celle qui attend
Elle est celle qui attend.
Égrainer les heures de ses jours et de ses nuits, un épi de maïs, en retirer les mensonges et les duperies, faire passer les grains un à un, entre ses doigts, comme des mots d’insomnie et de chagrin, dessiner un arbre dont aucune feuille ne connaîtrait l’été, parce qu’elle est celle qui attend.
Elle évoque le poète de son pays lointain :
Écoutez-moi, vous autres qui traversez le seul, l’infini désert,
Vous, déjà ombres ! qui grincez telles les serrures moisies de la solitude,
Ah ! Vous autres, dans l’urne du silence comme ces poussières, ces grimoires et les années !
Elle désire le silence, loin du désert des villes abreuvées de foules anonymes et des regards impavides, le silence où naissent les aubes, avant qu’elles n’apaisent la peur, le silence d’entre nuit et jour, celui qui vous prend par la main et vous mène sur les chemins où elle éprouvera son souffle, à la rencontre fortuite d’un oiseau sur une branche.
Dans ce frémissement d’ailes et de vent, qui, de la branche et de l’oiseau, est la branche ?
Fermer les yeux sur l’insignifiance de la vie, effacer les sentiers suspects, l’indécence des discours, la certitude des cuistres, oublier le sarcasme des feintes, briser la camelote des sentiments et du faire semblant, raturer la ramure épaisse des illusions, s’éloigner de l’imposture, car elle ne veut plus être celle qui attend.
Alors elle a posé le chemin au devant d’elle, elle a créé sa marche et son itinérance, pas à pas, elle a construit ses murets de pierres sèches, les gariottes et les cazelles pour s’abriter en cas de pluie, les sources, les dolmens, les ponts, les forêts, après la pérégrination des saules, après les champs de melons et de lavandes, après les neiges, après les champs de bleuets, l’émerveillement des coquelicots et des marguerites, après qu’elle eut traversé le clapotis des rivières.
Elle a marché.
Longtemps.
Elle ne veut donner au chemin que ses pas, l’effort de la marche, la chaleur et la souplesse retrouvée de ses muscles et de chacune de ses articulations, à la rencontre des terroirs de son corps et des limons de sa peau, de tourbe et de glaise vêtue, nue de bonheur. Le chemin récusera les ignobles ferveurs des hommes qu’elle n’a pas aimés, les apparitions du père manchot, des amis absents, et l’absence immuable de l’être aimé. Marcher, marcher sur le Chemin, pour déjouer toute pensée, tant elle a eu peur des rumeurs, des incendies, et de cet enfant qui vient à elle et qu’elle ne reconnaît pas alors qu’il lui ressemble tant.
Elle aimerait n’avoir plus rien à se dire, plus rien à donner ni à recevoir, ni plus jamais se parler, ni entendre aucune musique, éviter les monologues avec le sang, avec les ruines, avec le plaisir, elle voudrait juste recevoir l’amitié du chemin, devenir le chemin, être le chemin pour revenir des ténèbres avec un regard sans pensée, et le sourire de l’enfance parce que la seule Parole qu’elle invite est celle de son enfance :
le silence de la véranda, le chant des perruches dans la volière, les gestes de jazz qui précèdent l’ombre des mangotiers, la surprise des zinnias que les colibris butinent ; les mots viennent, l’apaisent et elle sourit à les dire dans ce paysage de France : bougainvillées, hibiscus, mangues, avocats, papayes, goyaves, corossols, cocos, mais aussi eucalyptus et bambous, et elle dit la mer, la mer ! que seuls les filaos honorent de son nom de mer, elle s’en éprend encore alors qu’elle a quitté son pays natal depuis si longtemps, elle en goûte encore les sons alors qu’elle marche sa marche de France, elle comprend la source crasseuse de son angoisse tu n’as pas su partir retourner là-bas tu as trop attendu, ah oui bien sûr tes bonnes raisons de carton-pâte, ah oui pour celui qui ne reviendra jamais, ah oui bien sûr pour ton petit confort franco-français hexagonalo-toc cosy chouchouté coucouné tu sais qu’il est trop tard, ô femme qui attend !
Alors ces chemins de France où elle ne cesse de marcher, elle les accompagne d’invocations dans sa langue bienheureuse : Atabé ! / Atabé ! / Ururé ! / Matabara !
Catala catun balé, / catun balé caté catala! ; sur les anciennes chaussées de France elle chuchote les noms des volcans d’Équateur : Atacazo, Carihuairazo Chachimbiro, Chimborazo, Guagua Pichincha, ceux de son île aussi : Le Morne Rouge, Rivière Madame, Case Pilote, Rivière Salée, elle récite les noms des affluents de l’Orénoque et elle rit parce qu’elle ne les a pas oubliés : Ventuari, Cauca, Caroni, Apure, Arauca ; aux granits de la Margeride elle dit les noms : Juan Atapam, Blas, Llaguarcos, Bernabé Ladña ; pour les genêts et les bruyères, elle murmure les noms : Andrés Chabla, Isidro Guamacela, Pablo Pumacuri, sur les pavés argentés des basiliques elle répète les noms : Marcos Lezma, Gaspar Tomayco, Sebastián Caxicondor ; pour les peupliers, pour les perce-neige, dans l’église Saint-Pierre de Moissac, devant la statue du prophète Jérémie, elle chuchote les noms : Chorlaví, Chamanal, Tantajagua, Nieblí. Chisingue et pour la lande de l’Aubrac les poèmes de Vallejo et de León de Greiff !.
Ses pas créent les chemins et les noms à mesure de ses pas, ceux de là-bas, ceux de son pays lointain, est-ce bien elle qui marche ou bien l’ombre de celle qui attend ? celle qui s’attarde à caresser les mousses, à respirer l’étonnement du vent ? Elle a peur quelquefois, elle se demande qui est là, qui la suit, elle se retourne elle a envie de crier « Qui vive ? », car elle entend un froissement de feuilles, le bruit sourd d’un fruit qui tombe d’un arbre, la rumeur d’une pierre qui roule, elle regarde le remous des nuages, les soyeux, les blancs et les délicats, les clairsemés, les transparents, les plus légers qui viennent en bande comme une migration d’oiseaux.
Elle les a vus un jour, les nuages de Saint-Jacques. Arrivée au Cabo Fisterra, elle a brûlé ses vêtements.
L’océan.
Elle a su qu’elle partirait pour le pays des volcans, des bananiers et des citrons verts.
Rémy Durand, 2013
Source - http://www.recoursaupoeme.fr
Elle est celle qui attend.
Égrainer les heures de ses jours et de ses nuits, un épi de maïs, en retirer les mensonges et les duperies, faire passer les grains un à un, entre ses doigts, comme des mots d’insomnie et de chagrin, dessiner un arbre dont aucune feuille ne connaîtrait l’été, parce qu’elle est celle qui attend.
Elle évoque le poète de son pays lointain :
Écoutez-moi, vous autres qui traversez le seul, l’infini désert,
Vous, déjà ombres ! qui grincez telles les serrures moisies de la solitude,
Ah ! Vous autres, dans l’urne du silence comme ces poussières, ces grimoires et les années !
Elle désire le silence, loin du désert des villes abreuvées de foules anonymes et des regards impavides, le silence où naissent les aubes, avant qu’elles n’apaisent la peur, le silence d’entre nuit et jour, celui qui vous prend par la main et vous mène sur les chemins où elle éprouvera son souffle, à la rencontre fortuite d’un oiseau sur une branche.
Dans ce frémissement d’ailes et de vent, qui, de la branche et de l’oiseau, est la branche ?
Fermer les yeux sur l’insignifiance de la vie, effacer les sentiers suspects, l’indécence des discours, la certitude des cuistres, oublier le sarcasme des feintes, briser la camelote des sentiments et du faire semblant, raturer la ramure épaisse des illusions, s’éloigner de l’imposture, car elle ne veut plus être celle qui attend.
Alors elle a posé le chemin au devant d’elle, elle a créé sa marche et son itinérance, pas à pas, elle a construit ses murets de pierres sèches, les gariottes et les cazelles pour s’abriter en cas de pluie, les sources, les dolmens, les ponts, les forêts, après la pérégrination des saules, après les champs de melons et de lavandes, après les neiges, après les champs de bleuets, l’émerveillement des coquelicots et des marguerites, après qu’elle eut traversé le clapotis des rivières.
Elle a marché.
Longtemps.
Elle ne veut donner au chemin que ses pas, l’effort de la marche, la chaleur et la souplesse retrouvée de ses muscles et de chacune de ses articulations, à la rencontre des terroirs de son corps et des limons de sa peau, de tourbe et de glaise vêtue, nue de bonheur. Le chemin récusera les ignobles ferveurs des hommes qu’elle n’a pas aimés, les apparitions du père manchot, des amis absents, et l’absence immuable de l’être aimé. Marcher, marcher sur le Chemin, pour déjouer toute pensée, tant elle a eu peur des rumeurs, des incendies, et de cet enfant qui vient à elle et qu’elle ne reconnaît pas alors qu’il lui ressemble tant.
Elle aimerait n’avoir plus rien à se dire, plus rien à donner ni à recevoir, ni plus jamais se parler, ni entendre aucune musique, éviter les monologues avec le sang, avec les ruines, avec le plaisir, elle voudrait juste recevoir l’amitié du chemin, devenir le chemin, être le chemin pour revenir des ténèbres avec un regard sans pensée, et le sourire de l’enfance parce que la seule Parole qu’elle invite est celle de son enfance :
le silence de la véranda, le chant des perruches dans la volière, les gestes de jazz qui précèdent l’ombre des mangotiers, la surprise des zinnias que les colibris butinent ; les mots viennent, l’apaisent et elle sourit à les dire dans ce paysage de France : bougainvillées, hibiscus, mangues, avocats, papayes, goyaves, corossols, cocos, mais aussi eucalyptus et bambous, et elle dit la mer, la mer ! que seuls les filaos honorent de son nom de mer, elle s’en éprend encore alors qu’elle a quitté son pays natal depuis si longtemps, elle en goûte encore les sons alors qu’elle marche sa marche de France, elle comprend la source crasseuse de son angoisse tu n’as pas su partir retourner là-bas tu as trop attendu, ah oui bien sûr tes bonnes raisons de carton-pâte, ah oui pour celui qui ne reviendra jamais, ah oui bien sûr pour ton petit confort franco-français hexagonalo-toc cosy chouchouté coucouné tu sais qu’il est trop tard, ô femme qui attend !
Alors ces chemins de France où elle ne cesse de marcher, elle les accompagne d’invocations dans sa langue bienheureuse : Atabé ! / Atabé ! / Ururé ! / Matabara !
Catala catun balé, / catun balé caté catala! ; sur les anciennes chaussées de France elle chuchote les noms des volcans d’Équateur : Atacazo, Carihuairazo Chachimbiro, Chimborazo, Guagua Pichincha, ceux de son île aussi : Le Morne Rouge, Rivière Madame, Case Pilote, Rivière Salée, elle récite les noms des affluents de l’Orénoque et elle rit parce qu’elle ne les a pas oubliés : Ventuari, Cauca, Caroni, Apure, Arauca ; aux granits de la Margeride elle dit les noms : Juan Atapam, Blas, Llaguarcos, Bernabé Ladña ; pour les genêts et les bruyères, elle murmure les noms : Andrés Chabla, Isidro Guamacela, Pablo Pumacuri, sur les pavés argentés des basiliques elle répète les noms : Marcos Lezma, Gaspar Tomayco, Sebastián Caxicondor ; pour les peupliers, pour les perce-neige, dans l’église Saint-Pierre de Moissac, devant la statue du prophète Jérémie, elle chuchote les noms : Chorlaví, Chamanal, Tantajagua, Nieblí. Chisingue et pour la lande de l’Aubrac les poèmes de Vallejo et de León de Greiff !.
Ses pas créent les chemins et les noms à mesure de ses pas, ceux de là-bas, ceux de son pays lointain, est-ce bien elle qui marche ou bien l’ombre de celle qui attend ? celle qui s’attarde à caresser les mousses, à respirer l’étonnement du vent ? Elle a peur quelquefois, elle se demande qui est là, qui la suit, elle se retourne elle a envie de crier « Qui vive ? », car elle entend un froissement de feuilles, le bruit sourd d’un fruit qui tombe d’un arbre, la rumeur d’une pierre qui roule, elle regarde le remous des nuages, les soyeux, les blancs et les délicats, les clairsemés, les transparents, les plus légers qui viennent en bande comme une migration d’oiseaux.
Elle les a vus un jour, les nuages de Saint-Jacques. Arrivée au Cabo Fisterra, elle a brûlé ses vêtements.
L’océan.
Elle a su qu’elle partirait pour le pays des volcans, des bananiers et des citrons verts.
Rémy Durand, 2013
Source - http://www.recoursaupoeme.fr
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
On peut rêver de tout, mais pas avec n'importe qui...
"L’espace est aussi bruyant que la Terre… ou presque. Bien que dans le vide aucun son ne puisse se propager, Andrew Williams, artiste en résidence au Centre spatial de l’université de Leicester a généré des sons à partir de phénomènes spatiaux.
Andrew Williams a transposé des sons provenant de deux sources : l’impact des électrons sur la haute atmosphère enregistré par le satellite Cluster et le bourdonnement du plasma généré par le Soleil capté par la sonde SOHO.
"J'ai été très choqué entre la similarité du bruit des électrons frappant l'atmosphère et le chant des oiseaux sur Terre. Il est surprenant d'entendre que l'espace a une qualité sonore presque bestiale" explique l’artiste. "En transposant ces données audio, j’offre un aperçu de comment l’espace pourrait sonner si nous y étions et si les sons étaient générés dans notre gamme audible."
EXPOSITION. Andrew Williams travaille depuis 2012 avec l’université de Leicester. Il a proposé son œuvre lors d’une exposition publique intitulée Trajectory qui regroupe à la fois des sons mais aussi des images et des vidéos. Ci-dessous un extrait d’une des compositions issues de l’impact des électrons.
D’autres morceaux sont disponibles ( https://soundcloud.com/university-of-leicester/what-does-space-sound-like ). "Les gens ont réagi à ces enregistrements de différentes manières. Pas mal de personnes ont été heureuses de s'asseoir et d'absorber les sons et d’avoir ainsi un aperçu d'une partie de l'espace à laquelle ils n'auraient pas normalement accès" conclut-il."
Source : Sciences et Avenir
"L’espace est aussi bruyant que la Terre… ou presque. Bien que dans le vide aucun son ne puisse se propager, Andrew Williams, artiste en résidence au Centre spatial de l’université de Leicester a généré des sons à partir de phénomènes spatiaux.
Andrew Williams a transposé des sons provenant de deux sources : l’impact des électrons sur la haute atmosphère enregistré par le satellite Cluster et le bourdonnement du plasma généré par le Soleil capté par la sonde SOHO.
"J'ai été très choqué entre la similarité du bruit des électrons frappant l'atmosphère et le chant des oiseaux sur Terre. Il est surprenant d'entendre que l'espace a une qualité sonore presque bestiale" explique l’artiste. "En transposant ces données audio, j’offre un aperçu de comment l’espace pourrait sonner si nous y étions et si les sons étaient générés dans notre gamme audible."
EXPOSITION. Andrew Williams travaille depuis 2012 avec l’université de Leicester. Il a proposé son œuvre lors d’une exposition publique intitulée Trajectory qui regroupe à la fois des sons mais aussi des images et des vidéos. Ci-dessous un extrait d’une des compositions issues de l’impact des électrons.
D’autres morceaux sont disponibles ( https://soundcloud.com/university-of-leicester/what-does-space-sound-like ). "Les gens ont réagi à ces enregistrements de différentes manières. Pas mal de personnes ont été heureuses de s'asseoir et d'absorber les sons et d’avoir ainsi un aperçu d'une partie de l'espace à laquelle ils n'auraient pas normalement accès" conclut-il."
Source : Sciences et Avenir
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
@Marie-Laure
Les cosmos chocolat.
Je n'ai jamais eu l'occasion d'y plonger le nez.
Un jour, peut-être.
Les cosmos chocolat.
Je n'ai jamais eu l'occasion d'y plonger le nez.
Un jour, peut-être.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Qu'ont-ils ?
Est-ce leurs yeux qui brulent d’une lueur particulière ?
Est-ce leur visage qui n'exprime plus qu'une attention méfiante ?
Comme s'ils s'interdisaient tout refuge, toute liberté, toute spontanéité ?
Trop dangereux,
Aucun répit.
La rue !
http://www.fubiz.net/2013/12/19/the-faces-of-homelessness/
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Superbe, extra, génial, ...
Concert baroque pour Noël avec Sol Gabetta !
Somptueux, prise de son, choix des morceaux, ...
http://www.srf.ch/player/tv/sternstunde-musik/video/barocke-weihnachten-mit-sol-gabetta-vom-25-12-2013?id=374b8294-f2c5-44f9-a8fa-b7f9a5212d72#open_form_anker
Si quelqu'un peut en faire un youtube partageable.... moi, je ne sais pas.
Mais d'ici là :
Cliquer sur le lien, l'intro en allemand ne dure que quelques instant, après c'est l'extase.
Qui a dit j'exagère ?
Elle joue avec son frère (violon).
C'est décidé, à la rentrée, je fais allemand première langue !
Concert baroque pour Noël avec Sol Gabetta !
Somptueux, prise de son, choix des morceaux, ...
http://www.srf.ch/player/tv/sternstunde-musik/video/barocke-weihnachten-mit-sol-gabetta-vom-25-12-2013?id=374b8294-f2c5-44f9-a8fa-b7f9a5212d72#open_form_anker
Si quelqu'un peut en faire un youtube partageable.... moi, je ne sais pas.
Mais d'ici là :
Cliquer sur le lien, l'intro en allemand ne dure que quelques instant, après c'est l'extase.
Qui a dit j'exagère ?
Elle joue avec son frère (violon).
C'est décidé, à la rentrée, je fais allemand première langue !
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Fluid Adaptation
A better analogy than regression is that of the demands of life exceeding a person’s resources.
Imagine a hot summer day in a city. Everyone turns on their fans and air conditioners to beat the afternoon heat, exceeding the ability of the power grid to supply power to all of the homes and businesses in the city. To cope, the electric company might implement a brownout–an intentional reduction of power to each building–or a series of rolling blackouts in which some locations get full power while others get none.
The autistic brain seems to work much the same way when faced with excess demands on resources. There are days or weeks or months when the demands of life are too great and our brains decide to implement a brownout or a rolling black out. Some coping skills or abilities are temporarily taken offline or run at reduced efficiency.
But this loss isn’t the same as a permanent regression or even the same as never having had the skill or coping strategy in question. Most people’s abilities–including the ability to cope with daily life–are fluid over the course of their lifetime. Autistic people’s abilities seem to be especially fluid–at times appearing to advance in great leaps and at other times seeming to suddenly disappear.
Many of the challenges that come with being autistic are pervasive, meaning they’re with us forever. Even if they aren’t active at all times, they still exist and may reappear when a particular coping strategy gets temporarily taken offline because the brain needs to reallocate resources for a more urgent task.
When this happens, an issue that was previously “fixed” can suddenly appear to be “broken” again.
In fact, nothing has been fixed or broken. We simply have very fluid coping strategies that need to be continuously tweaked and balanced. Because a child or adult goes through a period of having very few meltdowns, that doesn’t mean they’ll never have meltdowns again. If something in their life changes, for example the hormonal storms of puberty, they’ll need to develop new coping strategies. And until they do, they may begin having meltdowns due to the mental, emotional or sensory overload caused by the new development.
Being autistic means a lifetime of fluid adaptation. We get a handle on something, develop coping strategies, adapt and we’re good. If life changes, we many need some time to readapt. Find the new pattern. Figure out the rules. Test out strategies to see what works. In the mean time, other things may fall apart. We lose skills. We struggle to cope with things that had previously been doable under more predictable conditions. This is not regression to an earlier developmental stage, it’s a process of adapting to new challenges and it’s one that we do across a lifetime of being autistic.
Source : Musings of an Aspie
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Have the people went to the high hill?
From the start they didn't know exactly why, why...
Winter came and made it so - oh look alike, look alike.
Underneath the grass would grow aiming at the sky.
It was swift, it was just another wave of a miracle,
but no one, nothing at all, will go for the kill.
If they called on every soul, in the land, on the moon.
Only them, what they know, a blessing in this curse.
The curse will come from the underground down by the shore,
where all grow even hunger to live like before.
The curse will come from the underground down by the shore,
where all grow even hunger to live like before.
Tell me more of the very soul, look alike, look alike.
Do you know this strangle hold covering their eyes?
If I call on very soul in the land, on the moon.
Tell me if a lover known a blessing in this curse.
The curse will come from the underground down by the shore,
where all grow even hunger to live like before.
The curse will come from the underground down by the shore,
where all grow even hunger to live like before.
---
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Ah Agnel Obel !
Tu vas bien ours?
Tu vas bien ours?
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Admettre à défaut de comprendre
L’enregistrement n'est pas extra, mais quelle qualité dans la réinterprétation de ce classique, quel talent.
Curieusement, sa voix rend semble rendre plus présente la seconde partie de ce texte.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
...
Dernière édition par Cuicui le Dim 26 Jan 2014 - 23:28, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
...
Dernière édition par Cuicui le Dim 26 Jan 2014 - 23:28, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Tous mes voeux de bonheur t'accompagnent Ecto, je te souhaite le meilleur pour cette nouvelle année qui commence
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Dans une anfractuosité de rochers, soumis au vents, au froid, au soleil, à la sécheresse : la vie et l'un des plus beaux bleus de la nature.
C'est un beau message d'espérance pour 2014.
Et c'est ce que je nous souhaite, faire tout ce qui est de notre possible pour respecter et choyer sa propre vie et celle de ceux que nous croisons
A ceux qui passent par ici :
Bonne année 2014
C'est un beau message d'espérance pour 2014.
Et c'est ce que je nous souhaite, faire tout ce qui est de notre possible pour respecter et choyer sa propre vie et celle de ceux que nous croisons
A ceux qui passent par ici :
Bonne année 2014
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Source artruby sur Tumbl'r
Je connaissais le vol des péniches mais voici que rien n’arrêtant le progrès, voici un vol de sous marins !
Comment il y a des fils !!! Et la poésie alors ?
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
PAIX AMOUR ET JOIE POUR LA NOUVELLE ANNÉE / LOL
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Admettre à défaut de comprendre
Je suis tout a fait d'accord.....
File tout doux en sifflotant l'air dégagé
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
On finit par aimer la vie
dans les rues qui s’assombrissent
devant les seuils de maisons vides
qui ne sont que débâcles et ruines
parfois à la seule fenêtre
aux vitres maculées de suie
passe un reflet d’ombre ou de bête
enfermée un oiseau peut-être
qui cherche à retrouver le ciel
exactement comme toi
et qui se blesse les ailes
et qui renonce à l’au-delà
***
Jean-Claude Pirotte (né à Namur en 1939) - Cette âme perdue (2011)
Dans la rue où j'habite, il y a un petit immeuble, projet personnel d'une dimension sur-humaine, chantier abandonné, royaume de quelques chats. J'ai souvent imaginé une présence derrière les vitre poussiéreuses. Peut-être le fantôme du propriétaire de cette bâtisse.
dans les rues qui s’assombrissent
devant les seuils de maisons vides
qui ne sont que débâcles et ruines
parfois à la seule fenêtre
aux vitres maculées de suie
passe un reflet d’ombre ou de bête
enfermée un oiseau peut-être
qui cherche à retrouver le ciel
exactement comme toi
et qui se blesse les ailes
et qui renonce à l’au-delà
***
Jean-Claude Pirotte (né à Namur en 1939) - Cette âme perdue (2011)
Dans la rue où j'habite, il y a un petit immeuble, projet personnel d'une dimension sur-humaine, chantier abandonné, royaume de quelques chats. J'ai souvent imaginé une présence derrière les vitre poussiéreuses. Peut-être le fantôme du propriétaire de cette bâtisse.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
J'avais bien pensé à cela pour les nappes de couleurs dans mon jardinet, mais ça consomme ....!
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Pourquoi ? Parce que !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Admettre à défaut de comprendre
J'ai lu des mots
C'était beau
La vie
L'amour
La douce force de l'homme
Paillettes de pensée
Discours réfléchi
Don de soi
Poésie du coeur
MERCI
C'était beau
La vie
L'amour
La douce force de l'homme
Paillettes de pensée
Discours réfléchi
Don de soi
Poésie du coeur
MERCI
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Admettre à défaut de comprendre
Une pensée et une bise pour toi, merci de ton passage noelesque sur mon fil.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Admettre à défaut de comprendre
Quand je poste sur ZC quelque chose qui souvent est un extrait musical ou une citation poétique (tiens, d'ailleurs, il y a longtemps que je n'ai pas repris des extraits de Deleuze ou de Philosophie magazine), je me pose la question de à qui et à quoi cela sert.
Dans un premier moment, cela semble même "doctoral", "égocentré", ...
Mais au final, cela sert toujours à quelqu'un. Et ce quelqu'un, se manifeste tôt ou tard.
Que ce soit en réaction ou plus simplement avec un mot, un smiley.
C'est alors une joie intense pour moi, parce que c'est une preuve que ce fil est suivi et actif. Et c'est (et probablement pour longtemps) thérapeutique : ce qui se passe ici, nonobstant les imperfections, est de qualité et si ce que je publie est de qualité alors celle-ci rejaillit en partie sur moi. Au quotidien, c'est rassurant.
C'est de cette réassurance ici puisée, que j'ai la force d'aller batailler au dehors, dans un univers qui persiste à être étrange mais n'en demeure pas moins obligatoire. Vos mots ont de l’énergie pure et je regrette d'ailleurs de ne pas savoir le faire sur vos fils aussi bien que vous le faites ici.
Dans un premier moment, cela semble même "doctoral", "égocentré", ...
Mais au final, cela sert toujours à quelqu'un. Et ce quelqu'un, se manifeste tôt ou tard.
Que ce soit en réaction ou plus simplement avec un mot, un smiley.
C'est alors une joie intense pour moi, parce que c'est une preuve que ce fil est suivi et actif. Et c'est (et probablement pour longtemps) thérapeutique : ce qui se passe ici, nonobstant les imperfections, est de qualité et si ce que je publie est de qualité alors celle-ci rejaillit en partie sur moi. Au quotidien, c'est rassurant.
C'est de cette réassurance ici puisée, que j'ai la force d'aller batailler au dehors, dans un univers qui persiste à être étrange mais n'en demeure pas moins obligatoire. Vos mots ont de l’énergie pure et je regrette d'ailleurs de ne pas savoir le faire sur vos fils aussi bien que vous le faites ici.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Quand je viens ici, c'est en cleptomane que j'en repars mon sac à mots plus gros!
Dernière édition par Cuicui le Lun 6 Jan 2014 - 9:15, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Extrait musical de la lettre de vœux que ma fille ainée nous a adressée à ses sœurs et moi, de Nouvelle Zélande.
J'ai l'impression qu'en voila une de "sauvée"...
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Clap along
Clap along
Clap along
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Admettre à défaut de comprendre
.../...On dit que les autistes et les personnes avec le syndrome d’asperger sont très souvent victimes de harcèlement de la part de leurs pairs. On avance même des chiffres faramineux de l’ordre de 70 à 80 % des personnes sur le spectre autistique qui seraient touchées à un moment ou l’autre de leur vie par cette forme de violence. Laurent Mottron[ii], chercheur bien connu dans le monde de l’autisme, apporte un élément révélateur particulièrement intéressant :
«C’est comme si le style propre des personnes Asperger révélait la méchanceté de leurs concitoyens. S’il y a un sale gamin dans une classe qui aime bien persécuter ses proches et qu’il y a un Asperger, ils vont se chercher pendant un certain temps et se trouver, et il y aura le bourreau et la victime. Et ça donne des choses absolument terribles dans la tête des personnes Asperger.»
Mais à quoi sert cette dynamique de harcèlement? A renforcer le pouvoir des « petits chefs ». Michou, l’intimidateur en culottes courtes, terreur locale du terrain de jeu du quartier qui veut choisir qui a le droit d’utiliser ou non la balançoire à bascule. Jasmine, l’adolescente « rough » en quête identitaire, qui cherche à s’affirmer et à consolider une place haute dans son groupe informel de copines « populaires ». Jean-Charles le contremaitre ou le directeur-adjoint récemment promotionné et insécure qui cherche à asseoir son pouvoir sur une chaise à roulettes bien ferme. Ils ne veulent pas qu’Annette, Jocelyn ou Josette prenne sa place ou ils souhaitent tout simplement pointer l’autre du doigt en se rassurant tout en disant que l’autre n’est pas « normal » ou fort, alors que « moi, je le suis! ». C’est la guéguerre perpétuelle de « mon père est plus fort que le tien » servie à la sauce « moi je suis plus fort que toi! ».
Pour sa part, l’asperger ou l’autiste ne se sent pas à l’aise et en situation de réaction adéquate avec ces dynamiques de groupe et les jeux sociaux de dominant/dominé. Une méconnaissance du jeu des relations sociales et de la manière de les gérer peut rendre l’autiste impuissant devant ces manifestations de force, car le sens de la compétition, de la comparaison et le besoin de domination n’est pas présent chez une très grande majorité d’entre nous. Alors face à ces notions étrangères, c’est l’incompréhension totale. Il ne sait pas quoi faire pour se désempêtrer de la toile d’araignée collante qui l’englue malgré ses débattements.
La différence dérange partout où elle vient garer son bolide aux teintes flamboyantes. L’individu sur le spectre autistique se montre différent de ses contemporains de par son attitude parfois malaisée en public, sa tendance à l’isolement plutôt qu’à l’intégration spontanée et parce que ses sphères de talent sont souvent autres que les domaines sociaux reconnus. La plupart du temps, les sports d’équipe et autres outils de mesure de « popularité » ne sont pas ses forces. Ses points forts, intellectuels, artistiques, scientifiques ou carrément marginaux sont moins répandus et souvent ignorés.
Alors sa différence devient une incapacité à se fondre dans l’homogénéité du groupe. J’ai déjà entendu l’expression : « Le clou qui dépasse rencontre le marteau » en lien avec le harcèlement au travail. Alors sans doute que cette « différence » stigmatise l’autiste et en fait une cible choisie, car détonante. Si tu ne suis pas la masse, tu deviens une menace potentielle à l’équilibre environnant.
Dans notre société, une personne qui ne maîtrise pas les aptitudes sociales attendues et conformes aux attentes du groupe sera perçue trop souvent comme étant un individu faible et surtout inadéquat. Et comme les instruments de mesure en vigueur ne sont pas compatibles avec nos forces autistiques, l’individu perçu comme faible devient « digne » de passer à la moulinette de l’intimidation. « C’est un peu de sa faute », va-t-on murmurer dans les fonds de cour d’école ou derrière des cubicules bien rembourrés. « Elle n’a qu’à être comme nous ».../...
Source : http://52semaspie.blogspot.fr/ du dimanche 5 janvier 2014 - semaine 36.
«C’est comme si le style propre des personnes Asperger révélait la méchanceté de leurs concitoyens. S’il y a un sale gamin dans une classe qui aime bien persécuter ses proches et qu’il y a un Asperger, ils vont se chercher pendant un certain temps et se trouver, et il y aura le bourreau et la victime. Et ça donne des choses absolument terribles dans la tête des personnes Asperger.»
Mais à quoi sert cette dynamique de harcèlement? A renforcer le pouvoir des « petits chefs ». Michou, l’intimidateur en culottes courtes, terreur locale du terrain de jeu du quartier qui veut choisir qui a le droit d’utiliser ou non la balançoire à bascule. Jasmine, l’adolescente « rough » en quête identitaire, qui cherche à s’affirmer et à consolider une place haute dans son groupe informel de copines « populaires ». Jean-Charles le contremaitre ou le directeur-adjoint récemment promotionné et insécure qui cherche à asseoir son pouvoir sur une chaise à roulettes bien ferme. Ils ne veulent pas qu’Annette, Jocelyn ou Josette prenne sa place ou ils souhaitent tout simplement pointer l’autre du doigt en se rassurant tout en disant que l’autre n’est pas « normal » ou fort, alors que « moi, je le suis! ». C’est la guéguerre perpétuelle de « mon père est plus fort que le tien » servie à la sauce « moi je suis plus fort que toi! ».
Pour sa part, l’asperger ou l’autiste ne se sent pas à l’aise et en situation de réaction adéquate avec ces dynamiques de groupe et les jeux sociaux de dominant/dominé. Une méconnaissance du jeu des relations sociales et de la manière de les gérer peut rendre l’autiste impuissant devant ces manifestations de force, car le sens de la compétition, de la comparaison et le besoin de domination n’est pas présent chez une très grande majorité d’entre nous. Alors face à ces notions étrangères, c’est l’incompréhension totale. Il ne sait pas quoi faire pour se désempêtrer de la toile d’araignée collante qui l’englue malgré ses débattements.
La différence dérange partout où elle vient garer son bolide aux teintes flamboyantes. L’individu sur le spectre autistique se montre différent de ses contemporains de par son attitude parfois malaisée en public, sa tendance à l’isolement plutôt qu’à l’intégration spontanée et parce que ses sphères de talent sont souvent autres que les domaines sociaux reconnus. La plupart du temps, les sports d’équipe et autres outils de mesure de « popularité » ne sont pas ses forces. Ses points forts, intellectuels, artistiques, scientifiques ou carrément marginaux sont moins répandus et souvent ignorés.
Alors sa différence devient une incapacité à se fondre dans l’homogénéité du groupe. J’ai déjà entendu l’expression : « Le clou qui dépasse rencontre le marteau » en lien avec le harcèlement au travail. Alors sans doute que cette « différence » stigmatise l’autiste et en fait une cible choisie, car détonante. Si tu ne suis pas la masse, tu deviens une menace potentielle à l’équilibre environnant.
Dans notre société, une personne qui ne maîtrise pas les aptitudes sociales attendues et conformes aux attentes du groupe sera perçue trop souvent comme étant un individu faible et surtout inadéquat. Et comme les instruments de mesure en vigueur ne sont pas compatibles avec nos forces autistiques, l’individu perçu comme faible devient « digne » de passer à la moulinette de l’intimidation. « C’est un peu de sa faute », va-t-on murmurer dans les fonds de cour d’école ou derrière des cubicules bien rembourrés. « Elle n’a qu’à être comme nous ».../...
Source : http://52semaspie.blogspot.fr/ du dimanche 5 janvier 2014 - semaine 36.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Merci pour ce texte, Ecto
Il résume à peu près ce qu'a été toute ma scolarité jusqu'au lycée (ce n'est qu'en arrivant dans ce lycée littéraire un peu "babos" que l'on m'a enfin laissée en paix).
Un enfer, dont je ne garde quasiment que des souvenirs en gris et bleu marine, et dont je parvenais à m'échapper qu'à travers mes rêveries et les jeux que je créais...
(je ne suis pas Asperger, mais je partage avec eux de nombreux traits et c'était encore plus le cas lorsque j'étais petite. Je dirais que c'est ma capacité à reconnaître/comprendre/exprimer mes émotions et celles des autres + mon don pour décoder avec une grande habileté le langage corporel et non verbal des autres, qui m'ont "sauvée")
Ce passage, en particulier, est un baume pour le cœur, une sorte de légitimation de ce que je vivais à cette époque comme de l'anormalité et qui m'emprisonnait dans une honte perpétuelle :
La différence dérange partout où elle vient garer son bolide aux teintes flamboyantes. L’individu sur le spectre autistique se montre différent de ses contemporains de par son attitude parfois malaisée en public, sa tendance à l’isolement plutôt qu’à l’intégration spontanée et parce que ses sphères de talent sont souvent autres que les domaines sociaux reconnus. La plupart du temps, les sports d’équipe et autres outils de mesure de « popularité » ne sont pas ses forces. Ses points forts, intellectuels, artistiques, scientifiques ou carrément marginaux sont moins répandus et souvent ignorés.
Il résume à peu près ce qu'a été toute ma scolarité jusqu'au lycée (ce n'est qu'en arrivant dans ce lycée littéraire un peu "babos" que l'on m'a enfin laissée en paix).
Un enfer, dont je ne garde quasiment que des souvenirs en gris et bleu marine, et dont je parvenais à m'échapper qu'à travers mes rêveries et les jeux que je créais...
(je ne suis pas Asperger, mais je partage avec eux de nombreux traits et c'était encore plus le cas lorsque j'étais petite. Je dirais que c'est ma capacité à reconnaître/comprendre/exprimer mes émotions et celles des autres + mon don pour décoder avec une grande habileté le langage corporel et non verbal des autres, qui m'ont "sauvée")
Ce passage, en particulier, est un baume pour le cœur, une sorte de légitimation de ce que je vivais à cette époque comme de l'anormalité et qui m'emprisonnait dans une honte perpétuelle :
La différence dérange partout où elle vient garer son bolide aux teintes flamboyantes. L’individu sur le spectre autistique se montre différent de ses contemporains de par son attitude parfois malaisée en public, sa tendance à l’isolement plutôt qu’à l’intégration spontanée et parce que ses sphères de talent sont souvent autres que les domaines sociaux reconnus. La plupart du temps, les sports d’équipe et autres outils de mesure de « popularité » ne sont pas ses forces. Ses points forts, intellectuels, artistiques, scientifiques ou carrément marginaux sont moins répandus et souvent ignorés.
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Admettre à défaut de comprendre
Pour sa part, l’asperger ou l’autiste ne se sent pas à l’aise et en situation de réaction adéquate avec ces dynamiques de groupe et les jeux sociaux de dominant/dominé. Une méconnaissance du jeu des relations sociales et de la manière de les gérer peut rendre l’autiste impuissant devant ces manifestations de force, car le sens de la compétition, de la comparaison et le besoin de domination n’est pas présent chez une très grande majorité d’entre nous. Alors face à ces notions étrangères, c’est l’incompréhension totale. Il ne sait pas quoi faire pour se désempêtrer de la toile d’araignée collante qui l’englue malgré ses débattements.
Mais c'est trop ça ... !
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Admettre à défaut de comprendre
ecto gammat a écrit: Si tu ne suis pas la masse, tu deviens une menace potentielle à l’équilibre environnant.
Moi, c'est ça que j'ai souvent entendu...
Je ne suis pas Aspie, mais j'en ai des traits. Je me revois, dans la cour d'école primaire - où j'étais soit première de la classe, soit seconde - me faire harceler par l'autre. Cette autre -soit première, soit seconde- qui aurait pu être mon amie mais qui était une rugby-fille qui faisait peur à tout le monde. Qui était odieuse, surtout avec moi et me terrorisait. J'ai eu la chance d'arriver à lui tenir tête et d'éviter sa violence, puis de m'en débarrasser en allant au collège (mais il a fallu que je prenne une option Allemand première langue pour échapper au collège auquel nous étions destinées). Je n'ai jamais compris cette fille ni ce qu'elle me voulait.. et surtout POURQUOI elle m'en voulait autant, alors que je ne lui ai jamais rien fait.
Quand je me retourne sur moi, petite fille, je me fais beaucoup de peine Elle me fait beaucoup de peine cette petite fille..
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
ecto gammat a écrit:
Dans notre société, une personne qui ne maîtrise pas les aptitudes sociales attendues et conformes aux attentes du groupe sera perçue trop souvent comme étant un individu faible et surtout inadéquat. Et comme les instruments de mesure en vigueur ne sont pas compatibles avec nos forces autistiques, l’individu perçu comme faible devient « digne » de passer à la moulinette de l’intimidation. « C’est un peu de sa faute », va-t-on murmurer dans les fonds de cour d’école ou derrière des cubicules bien rembourrés. « Elle n’a qu’à être comme nous ».../...
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Source : http://52semaspie.blogspot.fr/ du dimanche 5 janvier 2014 - semaine 36.
Bonsoir !
Moi c'est ça qui me touche le plus...
A Noël à ma belle -soeur qui me demandait comment "ça allait" j'ai répondu "tu sais, on est comme des autistes"
A l'école on m'a fichu la paix. C'est au travail que ça ne va pas.
Je dois y retourner un de ces jours et rien qu'à l'idée je gratte les mêmes boutons depuis des mois
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Admettre à défaut de comprendre
Mais je me rappelle aussi, ce fameux premier de la classe hyper arrogant qui était copain avec tout le monde et passait son temps à me harceler...
A 13 ans, je croyais que l'intelligence faisait peur, mais non. Puis après j'ai appris que c'était mon visage et ma différence... Ah les doux abrutis!
A 13 ans, je croyais que l'intelligence faisait peur, mais non. Puis après j'ai appris que c'était mon visage et ma différence... Ah les doux abrutis!
- Kawuette, la bailarin de Salsa:
- Ooh tu me fais toi aussi de la peine ...
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
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