Admettre à défaut de comprendre
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Re: Admettre à défaut de comprendre
Une semaine après sa prise de fonctions, le premier ministre a déjà demandé la transformation des menus de la rue de Varenne. Exit le gluten, pour cause d'allergie, et priorité à la viande rouge, le nouveau patron n'aimant pas le poisson.
De la famille ?
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4813576
Relevé sur Linkedin, à propos d'une émission de France Culture, sur le QI, l'intelligence absolue et relative, les intelligences, ..., bon si en écoutant vous savez où le ranger dans ZC, dites le moi. J'ai cherché , j'ai pas trouve... mais je ne trouverai pas de l'eau à la mer, alors... !
Relevé sur Linkedin, à propos d'une émission de France Culture, sur le QI, l'intelligence absolue et relative, les intelligences, ..., bon si en écoutant vous savez où le ranger dans ZC, dites le moi. J'ai cherché , j'ai pas trouve... mais je ne trouverai pas de l'eau à la mer, alors... !
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Soudain envie de changer d’endroit
parce qu’on se dit :
à l’endroit suivant j’irai mieux
à l’endroit suivant tout sera plus simple plus léger
et l’endroit suivant c’est la pièce voisine
la chambre d’à côté, c’est une autre maison
une autre rue, une autre ville
l’endroit suivant c’est un autre pays, un autre continent,
l’endroit suivant c’est une autre vie
l’endroit suivant
soudain tu le sais comme si tu l’avais toujours su :
c’est le repos à jamais
le sommeil dans nulle part
le néant qui est l’envers de tous les endroits
Lambert Schlechter (né en 1941 à Luxembourg) - L’envers de tous les endroits (2010)
Source : Beauty will save the world
Qui mieux qu'un(e) abandonnique, pour abandonner, rompre les ponts, brûler ses vaisseaux, détruire ses comptes... jusqu'à se détruire, peut-être ?
La fuite peut être créative, Deleuze l'a bien évoqué (par rapport à la trahison), mais l'abandon est une trahison dans la fuite de soi.
Chuter n'est rien, c'est non réussir. Abandonner est pire, c'est non essayer, donc non vivre.
Et c'est indépendant du "QI".
J'ai souvent pratiqué.
Et ne jure de rien.
parce qu’on se dit :
à l’endroit suivant j’irai mieux
à l’endroit suivant tout sera plus simple plus léger
et l’endroit suivant c’est la pièce voisine
la chambre d’à côté, c’est une autre maison
une autre rue, une autre ville
l’endroit suivant c’est un autre pays, un autre continent,
l’endroit suivant c’est une autre vie
l’endroit suivant
soudain tu le sais comme si tu l’avais toujours su :
c’est le repos à jamais
le sommeil dans nulle part
le néant qui est l’envers de tous les endroits
Lambert Schlechter (né en 1941 à Luxembourg) - L’envers de tous les endroits (2010)
Source : Beauty will save the world
Qui mieux qu'un(e) abandonnique, pour abandonner, rompre les ponts, brûler ses vaisseaux, détruire ses comptes... jusqu'à se détruire, peut-être ?
La fuite peut être créative, Deleuze l'a bien évoqué (par rapport à la trahison), mais l'abandon est une trahison dans la fuite de soi.
Chuter n'est rien, c'est non réussir. Abandonner est pire, c'est non essayer, donc non vivre.
Et c'est indépendant du "QI".
J'ai souvent pratiqué.
Et ne jure de rien.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Le sublime est un départ.
Quelque chose de nous qui au lieu
de nous suivre, prend son écart
et s’habitue aux cieux.
La rencontre extrême de l’art
n’est-ce point l’adieu le plus doux ?
Et la musique : ce dernier regard
que nous jetons nous-mêmes vers nous!
Rainer Maria Rilke – Le sublime est un départ (1926)
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
Sur une autre forme de départ, de fuite, d'abandon, de...
La vie n'est-elle finalement que cela, apprendre à s'abandonner soi même tout en se réconfortant dans l'illusion de la permanence de nos engagements.
Quelque chose de nous qui au lieu
de nous suivre, prend son écart
et s’habitue aux cieux.
La rencontre extrême de l’art
n’est-ce point l’adieu le plus doux ?
Et la musique : ce dernier regard
que nous jetons nous-mêmes vers nous!
Rainer Maria Rilke – Le sublime est un départ (1926)
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
Sur une autre forme de départ, de fuite, d'abandon, de...
La vie n'est-elle finalement que cela, apprendre à s'abandonner soi même tout en se réconfortant dans l'illusion de la permanence de nos engagements.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Les magasins de la Grand’Place
Mirent leur deuil et leur passé,
Et l’or de leur fronton usé,
Dans les égouts qui les enlacent.
Un drapeau pend comme un haillon,
Au pignon rouge de la Banque ;
L’heure est vieillotte : une dent manque
Au râtelier du carillon.
La pluie, à tomber là, s’ennuie,
Tout son de cloche y semble un glas,
Tout mouvement y semble las,
L’heure qui vient vaut l’heure enfuie.
La façade du médecin
Regarde celle du notaire,
Voici le porche autoritaire
Du collège diocésain.
Les ténébreux judas des portes
Se surveillent de loin en loin ;
Le haut clocher semble un témoin
De tant de choses qui sont mortes.
Les murs sont pleins de souvenirs,
Cassés ou mordus par les rouilles
Et l’habitude s’y verrouille
Contre l’assaut des avenirs.
Tout y perdure en son bien-être.
On vit loin de tout bruit vivant,
A regarder passer le vent
Et la poussière à la fenêtre.
Les servantes y font marcher
Le rouet gris des existences,
Et façonnent, par leurs sentences,
Une sagesse à bon marché.
Les échevins sont sûrs et veillent ;
Le crime a ses deux poings liés.
On met l’ordre sous l’oreiller,
Et l’on s’endort sur ses oreilles.
Émile VERHAEREN - La Grand’Place
Source : http://www.unjourunpoeme.fr/
Sensations de bourgeois vieillissants, s'endormant paisiblement dans les dentelles et les duvets.
Mais il me vient également des images de ce quartier touristique de Bruxelles, dont je ne me lasse pas.
J'aime aussi cette poésie formelle et surannée.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
aah ce poème de Rilke... quelle émotion de le relire ce matin, des années après ma dernière lecture. C'est un de mes poèmes préférés.
Merci
Je suis décidément toujours ravie de mes passages sur tes fils !
Se quitter à chaque instant avec légèreté. Ou même ne jamais "se prendre, se saisir"
L'engagement... n'est que dans l'instant, mais il lui donne saveur et couleur. Le futur et la permanence de l'engagement ne sont qu'hypothétiques, mais l'orientation qu'ils donnent au présent ne l'est pas, c'est du vécu présent.
Peut-être... ou peut-être pas. Savoir quitter ses propres pensées sur les choses...
Merci pour Rilke et tes réflexions qui nourrissent mon début de journée tout en légèreté et profondeur à la fois.
Merci
Je suis décidément toujours ravie de mes passages sur tes fils !
En tout cas, je sens qu'elle coule plus aisément ainsi, cessant d'être entravée par tant de nos velléités égotiques incongrues.Ours a écrit:La vie n'est-elle finalement que cela, apprendre à s'abandonner soi même tout en se réconfortant dans l'illusion de la permanence de nos engagements.
Se quitter à chaque instant avec légèreté. Ou même ne jamais "se prendre, se saisir"
L'engagement... n'est que dans l'instant, mais il lui donne saveur et couleur. Le futur et la permanence de l'engagement ne sont qu'hypothétiques, mais l'orientation qu'ils donnent au présent ne l'est pas, c'est du vécu présent.
Peut-être... ou peut-être pas. Savoir quitter ses propres pensées sur les choses...
Merci pour Rilke et tes réflexions qui nourrissent mon début de journée tout en légèreté et profondeur à la fois.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Ravi de te voir passer ici.
J'apprécie toujours autant les visiteurs et les commentaires qu'ils laissent, parfois les messages.
J'ai quelque fois du mal à répondre et quelque fois j'y répond mal.
J'apprécie toujours autant les visiteurs et les commentaires qu'ils laissent, parfois les messages.
J'ai quelque fois du mal à répondre et quelque fois j'y répond mal.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Ours a écrit:Ravi de te voir passer ici.
J'apprécie toujours autant les visiteurs et les commentaires qu'ils laissent, parfois les messages.
J'ai quelque fois du mal à répondre et quelque fois j'y répond mal.
Ah ben, voilà qui me rassure beaucoup et me console : c'est en partie parce que je me sens si souvent si maladroite ou par peur de déranger, heurter, ou encore de ne pas arriver à répondre alors qu'une réponse semblerait attendue, que je poste si peu...
Je n'attends de mon côté aucune réponse, mais j'ai peur de celles que je fais ou pourrais ne pas faire.
La dernière fois, sur ton fil de zl, je me suis sentie mal à l'aise pendant des jours de ma réponse à ton post sur Camus, réponse qui me semblait si pauvre et inconsistante par rapport à ce que je ressentais et aurais voulu dire... ces derniers temps je suis souvent frappée de mutisme dans les communications online.
bon, heureusement, je ne me prends pas toujours autant la tête, j'arrive parfois à prendre tout ça plus légèrement - comme ce matin
Alors en tout cas, si j'interviens à nouveau sur tes fils, ne te préoccupe pas de tes réponses ou non réponses avec moi :-)
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Daran, tout jeune...
Publié pour les paroles. A les entendre et les lire, je commence à comprendre pourquoi..., je comprends ses mots.
- Spoiler:
- Faut pas rester seul, faut voir des gens
Tu m'as traîné, pour que j'en approche, au restaurant
J'ai vu, en levant le nez de mes frites,
Des mecs tristes avec des gonzesses moches
qui rient tout le temps
[Refrain] :
Saoulé, au maximum
Saoulé, I wanna go home
Saoulé, des retrouvailles
Souffrez que je m'en aille
Les rires gras empiètent sur ma digestion
La note me rappelle qu'au fond de mes poches
J'ai plus un rond
Assez sacrifié au rituel
Minuit il vaut mieux que je décroche sans discussion
[Refrain]
Mon dieu, comme la solitude est douce
Y'a toujours un mec trop grand devant et qui tousse
Saoulé...
P'têtre "les gonzesses moches"
Non, je déconnais ! Je ne fréquente pas de gens moches ; l'emballage je m'en moque (et heureusement car tous les matins devant le miroir....)
A part cela, il faut que j'arrive à décrocher de Daran, cela fait quasiment 3 mois en boucle pour travailler. Les autres ne font pas bulle de protection en ce moment et cela commence à me peser.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Il y a des choses conventionnelles, des comportements stéréotypés, des souvenirs qui ont duré et d'autres intenses et récents qui fusèrent, des images et des souvenirs qui agitent et torturent.
J'ai envie de les partager ici, qu'importe le ridicule et la mièvrerie, car au fond, avec qui pourrais-je le faire sinon vous.
A force de les écrire, dire, partager, exposer à la lumière, peut-être finiront-ils pas se minéraliser, enfin !
J'ai envie de les partager ici, qu'importe le ridicule et la mièvrerie, car au fond, avec qui pourrais-je le faire sinon vous.
A force de les écrire, dire, partager, exposer à la lumière, peut-être finiront-ils pas se minéraliser, enfin !
- Faire route ensemble :
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Voilà un texte masculin et brillant. Écrit à propos du rapport affectif à l'animal, il aborde également l'expression masculine de l’Éros et sous entend donc la relation avec l’Éros féminin. Le basculement du monde animal vers une anthropologie à peine évoquée laisse entrevoir, à mon sens une profondeur universelle que l'auteur n'a pas voulu aborder, mais qu'il est loisible de compléter pour sa propre réflexion.
Publié dans Philosophie Magazine, Mars 2014 - Dossier : pourquoi nous aimons les animaux.
Parce qu'ils nous ouvrent au non-humain
L'auteur des Renards pâles explique, en évoquant ses souvenirs d'Afrique et Georges Bataille, que la rencontre avec l'animal représente pour lui une initiation, proche du sacré.
Par Yannick Haenel
Le surgissement d'un animal rejoue toujours la création du monde. Qu'entre deux voitures fasse irruption un simple chat ; qu'une biche, un cerf, un loup démarrent à la lisière d'un bois ; qu'une baleine vienne s'échouer sur une plage ou un crocodile se faufiler dans les égouts d'une mégalopole, à chaque fois la surprise et l'enchantement nous assaillent, un peu de frayeur aussi vient consacrer cet instant qui tranche sur les échanges programmés du monde humain. On ne s'habitue pas à la présence des animaux. Chaque rencontre avec l'un d'eux me rappelle que l'existence relève de l'étrangeté.
Je ne trouve pas normal d'être en vie, il me semble même qu'être mis au monde frise l'égarement : mieux que les Pensées de Pascal, les yeux d'un renard me défiant une nuit sur un chemin de campagne ou le tournoiement des étourneaux fêtant le crépuscule au-dessus de mes fenêtres me rappellent que nous sommes des étrangers sur Terre, que nous habitons une planète opaque où des créatures insaisissables prennent part au vivant en même temps que nous.
Lorsque nous croisons ainsi des animaux, les rencontrons-nous ?
L'idée même de rencontre est-elle possible?
Comme l'écrit Jean-Christophe Bailly: « Un point de solitude est toujours atteint dans le rapport que l'on a avec les animaux. » Ce point de solitude semble un horizon mort, mais si l'on parvient à le maintenir dans sa vie — si l'on désire le maintenir —, voici qu'il agit comme une lumière et ne cesse d'approfondir une énigme dont nous ne sommes qu'un des moments.
En 1979, j'habitais au Niger. Il y avait, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Niamey, vers Ayorou, un troupeau de girafes en liberté (ce sont les dernières d'Afrique de l'Ouest, et l'on me dit que, poussées par la sécheresse et le braconnage, elles ont depuis migré vers la région de Kouré). Nous roulions à travers la brousse et, d'un coup, nous voici au milieu d'elles. Les girafes dansent : tandis qu'elles courent à l'amble — les deux pattes se soulevant du même côté —, leur cou, en se balançant, crée un équilibre qui donne l'illusion du ralenti. J'étais là, à 12 ans, immobile dans le sable, ébloui de bonheur: les girafes évoluaient en cercle autour des acacias. Un animal est une apparition qui transmet sa stupeur. Enfant, je me figurais ainsi l'inconnu comme un élancement interminable de douceur. Quelque chose ne sera jamais en possession des humains, me disais-je, et cette chose est là, sous mes yeux : elle danse. Ce n'était pas les girafes elles-mêmes qui me plaisaient, ni même la grâce de leurs dimensions, mais le fait qu'elles excèdent le possible.
« L'acte sexuel est dans le temps ce que le tigre est dans l'espace)) Georges Bataille
Il y a une phrase de Georges Bataille, une phrase d'un nietzschéisme peut-être un peu outré, mais qui dit bien la nature de l'attrait qu'exerçaient sur moi les animaux libres d'Ayorou : « L'acte sexuel est dans le temps ce que le tigre est dans l'espace. » Le bouleversement érotique — l'arrivée de la chose qui remplit incontestablement l'espace —, ce sont des girafes. Leur cou en forme de trompettes est tendu vers le ciel, comme dans une fresque de Piero della Francesca, pour dire aux êtres humains qu'Éros est ailleurs.
À la même époque où je découvre l'étendue du désirable à travers le corps des girafes, je fais connaissance avec la mort. Les animaux sont mes initiateurs. Le non-humain m'ouvre à ce que l'humain refoule.
C'est le jour de la Tabaski, la fête du mouton: l'Aïd el-Kébir. On commémore, en pays musulman, le sacrifice d'Ismaël par Abraham. Dans les rues de Niamey, le sang des bêtes égorgées colore le sable, leur cadavre est exposé sur des piques de bois. Là aussi : stupeur. Le caractère exorbitant du sacrifice — son incompréhensible violence — s'adresse à moi comme une mise en joue de la vie elle-même : il me semble soudain, et tout bascule à partir de cette révélation, que non seulement les animaux, victimes des hommes, mais les hommes eux-mêmes sont pris dans une immense flaque de sang ; il me semble que l'ensemble du vivant trempe dans un crime plus ancien que toute respiration. «L'animal, écrit Georges Bataille, ouvre devant moi une profondeur qui m'attire et qui m'est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais : c'est la mienne. Elle est aussi ce qui m'est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m'échappe. »
Voilà : qu'il s'agisse d'un animal qu'on découpe pour le rite, d'une créature dont les bondissements m'enchantent, ou d'une bête embusquée qui guette ma silhouette, chaque fois la rencontre avec le monde animal m'arrache aux limites que l'anthropologie impose à la raison — elle m'accorde à cette lueur extatique qui scintille entre la vie et la mort : cet inconnu dont l'énigme relève du sacré. Je porte en moi, comme chaque être humain, la mémoire de cette extase qui a conduit l'un d'entre nous à tracer sur des parois souterraines une cavalcade de bisons, de cerfs et de chevaux, et à faire danser son ombre, à la lueur de la torche, au milieu de ce troupeau. L'irruption d'un animal dans ma vie remet en jeu cet écart que je cherchais à combler à Lascaux, et plus tôt encore à Chauvet, avec des drogues chamaniques et des pigments charbonneux que je manie comme dans un rêve. Je me vois tuant le bison ; en même temps, je suis le bison. Je rêve, le sexe dressé dans mon rêve, que je lance le javelot dans le flanc de la bête et qu'on transperce mes entrailles. Je vis et je meurs ; dans un même râle, je quitte l'horizon de la vie et conjure ma mort.
Cette région vacillante, tremblée, où je rencontre un animal rejoue la scène où je suis à la fois le chasseur et la proie. Cela n'a pas lieu dans des coordonnées humaines, plutôt dans une sortie hors de ma communication, loin des rapports et des appartenances. C'est peut-être là qu'advient le «point de solitude » dont parle Bailly : s'y reconduit depuis toujours l'impossible partage entre les animaux et les humains, cette distance brûlante qui est en même temps une étrangeté désirable et qui appelle la lueur du sacré : elle ne m'unit pas aux animaux, mais elle m'en rapproche à travers une distance qui est celle du feu.
Publié dans Philosophie Magazine, Mars 2014 - Dossier : pourquoi nous aimons les animaux.
Parce qu'ils nous ouvrent au non-humain
L'auteur des Renards pâles explique, en évoquant ses souvenirs d'Afrique et Georges Bataille, que la rencontre avec l'animal représente pour lui une initiation, proche du sacré.
Par Yannick Haenel
Le surgissement d'un animal rejoue toujours la création du monde. Qu'entre deux voitures fasse irruption un simple chat ; qu'une biche, un cerf, un loup démarrent à la lisière d'un bois ; qu'une baleine vienne s'échouer sur une plage ou un crocodile se faufiler dans les égouts d'une mégalopole, à chaque fois la surprise et l'enchantement nous assaillent, un peu de frayeur aussi vient consacrer cet instant qui tranche sur les échanges programmés du monde humain. On ne s'habitue pas à la présence des animaux. Chaque rencontre avec l'un d'eux me rappelle que l'existence relève de l'étrangeté.
Je ne trouve pas normal d'être en vie, il me semble même qu'être mis au monde frise l'égarement : mieux que les Pensées de Pascal, les yeux d'un renard me défiant une nuit sur un chemin de campagne ou le tournoiement des étourneaux fêtant le crépuscule au-dessus de mes fenêtres me rappellent que nous sommes des étrangers sur Terre, que nous habitons une planète opaque où des créatures insaisissables prennent part au vivant en même temps que nous.
Lorsque nous croisons ainsi des animaux, les rencontrons-nous ?
L'idée même de rencontre est-elle possible?
Comme l'écrit Jean-Christophe Bailly: « Un point de solitude est toujours atteint dans le rapport que l'on a avec les animaux. » Ce point de solitude semble un horizon mort, mais si l'on parvient à le maintenir dans sa vie — si l'on désire le maintenir —, voici qu'il agit comme une lumière et ne cesse d'approfondir une énigme dont nous ne sommes qu'un des moments.
En 1979, j'habitais au Niger. Il y avait, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Niamey, vers Ayorou, un troupeau de girafes en liberté (ce sont les dernières d'Afrique de l'Ouest, et l'on me dit que, poussées par la sécheresse et le braconnage, elles ont depuis migré vers la région de Kouré). Nous roulions à travers la brousse et, d'un coup, nous voici au milieu d'elles. Les girafes dansent : tandis qu'elles courent à l'amble — les deux pattes se soulevant du même côté —, leur cou, en se balançant, crée un équilibre qui donne l'illusion du ralenti. J'étais là, à 12 ans, immobile dans le sable, ébloui de bonheur: les girafes évoluaient en cercle autour des acacias. Un animal est une apparition qui transmet sa stupeur. Enfant, je me figurais ainsi l'inconnu comme un élancement interminable de douceur. Quelque chose ne sera jamais en possession des humains, me disais-je, et cette chose est là, sous mes yeux : elle danse. Ce n'était pas les girafes elles-mêmes qui me plaisaient, ni même la grâce de leurs dimensions, mais le fait qu'elles excèdent le possible.
« L'acte sexuel est dans le temps ce que le tigre est dans l'espace)) Georges Bataille
Il y a une phrase de Georges Bataille, une phrase d'un nietzschéisme peut-être un peu outré, mais qui dit bien la nature de l'attrait qu'exerçaient sur moi les animaux libres d'Ayorou : « L'acte sexuel est dans le temps ce que le tigre est dans l'espace. » Le bouleversement érotique — l'arrivée de la chose qui remplit incontestablement l'espace —, ce sont des girafes. Leur cou en forme de trompettes est tendu vers le ciel, comme dans une fresque de Piero della Francesca, pour dire aux êtres humains qu'Éros est ailleurs.
À la même époque où je découvre l'étendue du désirable à travers le corps des girafes, je fais connaissance avec la mort. Les animaux sont mes initiateurs. Le non-humain m'ouvre à ce que l'humain refoule.
C'est le jour de la Tabaski, la fête du mouton: l'Aïd el-Kébir. On commémore, en pays musulman, le sacrifice d'Ismaël par Abraham. Dans les rues de Niamey, le sang des bêtes égorgées colore le sable, leur cadavre est exposé sur des piques de bois. Là aussi : stupeur. Le caractère exorbitant du sacrifice — son incompréhensible violence — s'adresse à moi comme une mise en joue de la vie elle-même : il me semble soudain, et tout bascule à partir de cette révélation, que non seulement les animaux, victimes des hommes, mais les hommes eux-mêmes sont pris dans une immense flaque de sang ; il me semble que l'ensemble du vivant trempe dans un crime plus ancien que toute respiration. «L'animal, écrit Georges Bataille, ouvre devant moi une profondeur qui m'attire et qui m'est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais : c'est la mienne. Elle est aussi ce qui m'est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m'échappe. »
Voilà : qu'il s'agisse d'un animal qu'on découpe pour le rite, d'une créature dont les bondissements m'enchantent, ou d'une bête embusquée qui guette ma silhouette, chaque fois la rencontre avec le monde animal m'arrache aux limites que l'anthropologie impose à la raison — elle m'accorde à cette lueur extatique qui scintille entre la vie et la mort : cet inconnu dont l'énigme relève du sacré. Je porte en moi, comme chaque être humain, la mémoire de cette extase qui a conduit l'un d'entre nous à tracer sur des parois souterraines une cavalcade de bisons, de cerfs et de chevaux, et à faire danser son ombre, à la lueur de la torche, au milieu de ce troupeau. L'irruption d'un animal dans ma vie remet en jeu cet écart que je cherchais à combler à Lascaux, et plus tôt encore à Chauvet, avec des drogues chamaniques et des pigments charbonneux que je manie comme dans un rêve. Je me vois tuant le bison ; en même temps, je suis le bison. Je rêve, le sexe dressé dans mon rêve, que je lance le javelot dans le flanc de la bête et qu'on transperce mes entrailles. Je vis et je meurs ; dans un même râle, je quitte l'horizon de la vie et conjure ma mort.
Cette région vacillante, tremblée, où je rencontre un animal rejoue la scène où je suis à la fois le chasseur et la proie. Cela n'a pas lieu dans des coordonnées humaines, plutôt dans une sortie hors de ma communication, loin des rapports et des appartenances. C'est peut-être là qu'advient le «point de solitude » dont parle Bailly : s'y reconduit depuis toujours l'impossible partage entre les animaux et les humains, cette distance brûlante qui est en même temps une étrangeté désirable et qui appelle la lueur du sacré : elle ne m'unit pas aux animaux, mais elle m'en rapproche à travers une distance qui est celle du feu.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
On ne part pas d'un endroit où l'on a été.
La vibration reste, peut-être n'est-elle que faiblement perceptible, mais il suffit de tendre "ses antennes".
On ne part pas.
On s’interrompt, c'est tout.
La vibration reste, peut-être n'est-elle que faiblement perceptible, mais il suffit de tendre "ses antennes".
On ne part pas.
On s’interrompt, c'est tout.
Dernière édition par Ours le Ven 11 Avr 2014 - 9:01, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Quand j’ai vu passer ces images sur Tumblr, je les ai trouvé jolies, elles m’avaient attiré l’œil mais sans beaucoup de sens. Elles ne m’ont pas surpris.
Depuis leur première apparition, je vois qu’elles sont republiées de nombreuses fois. Dans ce jeu de glanage rapide et instinctif d’images, les critères esthétiques sont affaiblis. Ce qui compte surtout, c’est l’univers réflexe que fait naitre l’image rebloguée dans l’esprit de l’opérateur. C’est pourquoi, bien qu’il n’y ait pas d’images personnelles mais que des « recopiages », cela finit par être très très personnel.
En début d’après-midi, j’ai entamé une courte « conversation écrite» avec une trentenaire, aspie en fin d’études de psycho, qui m’a demandé quels pouvaient être les traits de caractères qui m’avaient orientés vers le syndrome d’Asperger, bien que non testé (utile précision pour certains). J’ai répondu plus longuement que prévu, puis fit un tour sur mon blog avant de reprendre mon travail. Et je suis retombé sur ces mêmes images.
J’ai repris un temps pour comprendre. Puis, c’est venu. C’est une assez fidèle représentation de l’image qui se forme dans ma conscience quand je regarde une réalité. Le sujet principal est identifié ou pas, mais évacué très vite au profit de « l’enregistrement » des détails, des fragments. Oui, c’est bien comme cela que j’assemble les stimuli visuels, au risque de ne pas percevoir l’ensemble dans son unité. Bien entendu, je ne parle pas de vue physique, mais d’intelligence de l’observation ; je vois comme dans un miroir brisé.
De fait, ces images peuvent être intéressantes en termes de témoignage et de partage.
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Depuis leur première apparition, je vois qu’elles sont republiées de nombreuses fois. Dans ce jeu de glanage rapide et instinctif d’images, les critères esthétiques sont affaiblis. Ce qui compte surtout, c’est l’univers réflexe que fait naitre l’image rebloguée dans l’esprit de l’opérateur. C’est pourquoi, bien qu’il n’y ait pas d’images personnelles mais que des « recopiages », cela finit par être très très personnel.
En début d’après-midi, j’ai entamé une courte « conversation écrite» avec une trentenaire, aspie en fin d’études de psycho, qui m’a demandé quels pouvaient être les traits de caractères qui m’avaient orientés vers le syndrome d’Asperger, bien que non testé (utile précision pour certains). J’ai répondu plus longuement que prévu, puis fit un tour sur mon blog avant de reprendre mon travail. Et je suis retombé sur ces mêmes images.
J’ai repris un temps pour comprendre. Puis, c’est venu. C’est une assez fidèle représentation de l’image qui se forme dans ma conscience quand je regarde une réalité. Le sujet principal est identifié ou pas, mais évacué très vite au profit de « l’enregistrement » des détails, des fragments. Oui, c’est bien comme cela que j’assemble les stimuli visuels, au risque de ne pas percevoir l’ensemble dans son unité. Bien entendu, je ne parle pas de vue physique, mais d’intelligence de l’observation ; je vois comme dans un miroir brisé.
De fait, ces images peuvent être intéressantes en termes de témoignage et de partage.
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Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
.../...
C'est pas fini
On vient à peine de commencer
C'est pas fini
On peut encore se retourner
C'est pas fini
On peut encore se raccrocher
À la poésie
.../...
Christophe MIOSSEC
C'est pas fini
On vient à peine de commencer
C'est pas fini
On peut encore se retourner
C'est pas fini
On peut encore se raccrocher
À la poésie
.../...
Christophe MIOSSEC
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
-J’ai connu le meilleur et le pire de la célébrité.et je me demande si tu sais ce que cela veut dire
–Oui, je me suis frotté à la presse avec Hells Angels, je m’y suis fait.
-T’en es sûr ? Howard, on est des gens comme les autres, on pose souvent des gestes excessifs, on fait des excentricités. Mais il nous faut faire très attention afin que jamais les gens ne puissent nous envahir. Ou ils vont faire de nous des monstres
…/…
-Tu sais, il m’arrive d’avoir une impression étrange. C’est des sortes d’idées cinglées, dans ces instants là j’imagine des choses qui peut-être ne sont pas réelles
– Oui
– Et parfois j’ai peur d’être en train de devenir fou. Si c’était le cas, je serais comme un pilote dans le brouillard. Tu comprends ?
– Tu m’as appris à piloter Howard, c’est moi qui prendrais les commandes
Extrait de dialogue du film Aviator, inspiré de la vie d’Howard Hughes
Howard Hughes : Howard Robard Hughes (né le 24 décembre 1905 à Houston où il est mort le 5 avril 1976), est un aviateur, constructeur aéronautique, homme d'affaires, producteur et réalisateur cinématographique américain. Il fut l'un des hommes les plus riches et les plus puissants des États-Unis d'Amérique. Il devint célèbre à la fin des années 1920 comme producteur de films à gros budget et souvent controversés comme Les Anges de l'enfer, Scarface et Le Banni. Aviateur, il établit plusieurs records mondiaux de vitesse et construisit les avions Hughes H-1 Racer et H-4 "Hercules", un des plus grands avions du monde. Il acheta et développa la Trans World Airlines. Hughes reste aussi connu comme playboy et homme à femmes mais aussi pour son comportement excentrique et pour avoir vécu reclus les dernières années de sa vie, principalement à cause de troubles mentaux.
…/…
Fin de vie
Hughes passa les huit dernières années de sa vie alité toute la journée en regardant des films, vivant nu, drogué à la morphine puis à la codéine (on lui avait prescrit cette dernière pour soigner des douleurs ostéoarticulaires liées à un grave accident dans un avion qu'il pilotait). Il ne se coupait jamais la barbe, ni les cheveux, ni les ongles.
Lors de son décès, Hughes ne pesait plus que quarante kilos, souffrant d’insuffisance rénale et de malnutrition. On ne put l'identifier que par ses empreintes digitales, complétées de témoignages sur l'honneur de son personnel. Cet état le rapproche du tableau constitué par le syndrome de Diogène.
Source Wikipedia
Dans ce film, au moins jusqu'à la moitié, j'ai cru voir un Aspie. A moins que j'ai bien vu et que sa fin de vie soit annonciatrice de la nôtre.
Existe-t-il de vieux Aspies ? Ou les a-t-on enfermés avant ?
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Toi que j’ai vu pareil au chêne foudroyé,
Je te retrouve époux, je te retrouve père ;
Et sur ce front songeant à la mort qui libère,
Jadis le pistolet pourtant s’est appuyé.
Tu ne peux pas l’avoir tout à fait oublié.
Tu savais comme on souffre et comme on désespère ;
Tu portais dans ton sein l’infernale vipère
D’un grand amour trahi, d’un grand espoir broyé.
Sans y trouver l’oubli, tu cherchais les tumultes,
L’orgie et ses chansons, la gloire et ses insultes,
Et les longues clameurs de la mer et du vent.
Qui donc à ta douleur imposa le silence ?
– O solitaire, il a suffi de la cadence
Que marque le berceau de mon petit enfant.
François COPPÉE - Recueil : "Le Cahier rouge"
Dernière édition par Ours le Lun 14 Avr 2014 - 15:03, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Au lieu des travées de l'hypermarché, ...promis à cela ?
le site : http://www.lorinix.net/the_city/index.html
le site : http://www.lorinix.net/the_city/index.html
Dernière édition par Ours le Lun 14 Avr 2014 - 14:11, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Des signes indiens te dévisagent
S'engouffrent dans tes gestes
Te pressent d'entrer je ne sais où
Jusqu'à ce que tu fasses le vide autour de toi
Et te débarrasses une fois pour toutes
De l'envie morbide d'être quelqu'un
Pierre Schroven (Né à Charleroi, Belgique en 1957) – Dans ce qui nous danse (2011)
C'est peut-être là une des clefs.
"Être quelqu'un", avec le frustration ressentie quand l'évidence s'impose que j'aurais pu être mieux, être plus. L'orgueil pousse par moment à penser être pire, être moins, mais je sais bien que c'est une illusion, une énième tentation, une trahison de l'idéal.
Mais dans un sens comme dans un autre, même phrasé sous la forme intransitive, j'utilise sur un mode transitif.
Être, oui mais être quoi.
Et s'il s'agissait d'être, tout simplement. Être pour se nourrir des flux qui m'entourent ceux que je fréquente, ceux que je croise, la relation à la nature. Cesser de vouloir statuer, démontrer, classifier, hiérarchiser.
Être un être voulant être, c'est à dire attentif à la mise mettre en place des contextes permettant l'échange, être un être perméable aux flux des vies des autres et non pas concentré sur sa forteresse personnelle.
Cela irait bien avec certains signes : la conviction profonde qu'une frontière est une interface d'échange et non un mur, tant politique qu'économique et culturel ; la cohérence de percevoir tous les systèmes organisés comme des "dissipateurs" d'énergie dans une théorie globale thermodynamique ; l'apaisement ressenti quand j'arrive à être en simplicité avec quelqu'un par rapport à des temps passés et ce WE encore où j'ai cru qu'il fallait démontrer mon existence pour exister ; l'impact qu'à eu la lecture de cet opuscule Loin de Moi qui m'a été offert.
"Que votre parole soit impeccable, n'en faites pas une affaire personnelle, ne faites pas de supposition, faites de votre mieux", ceux qui ont lu ce petit bouquin reconnaitront les Accords Toltèques.
S'engouffrent dans tes gestes
Te pressent d'entrer je ne sais où
Jusqu'à ce que tu fasses le vide autour de toi
Et te débarrasses une fois pour toutes
De l'envie morbide d'être quelqu'un
Pierre Schroven (Né à Charleroi, Belgique en 1957) – Dans ce qui nous danse (2011)
C'est peut-être là une des clefs.
"Être quelqu'un", avec le frustration ressentie quand l'évidence s'impose que j'aurais pu être mieux, être plus. L'orgueil pousse par moment à penser être pire, être moins, mais je sais bien que c'est une illusion, une énième tentation, une trahison de l'idéal.
Mais dans un sens comme dans un autre, même phrasé sous la forme intransitive, j'utilise sur un mode transitif.
Être, oui mais être quoi.
Et s'il s'agissait d'être, tout simplement. Être pour se nourrir des flux qui m'entourent ceux que je fréquente, ceux que je croise, la relation à la nature. Cesser de vouloir statuer, démontrer, classifier, hiérarchiser.
Être un être voulant être, c'est à dire attentif à la mise mettre en place des contextes permettant l'échange, être un être perméable aux flux des vies des autres et non pas concentré sur sa forteresse personnelle.
Cela irait bien avec certains signes : la conviction profonde qu'une frontière est une interface d'échange et non un mur, tant politique qu'économique et culturel ; la cohérence de percevoir tous les systèmes organisés comme des "dissipateurs" d'énergie dans une théorie globale thermodynamique ; l'apaisement ressenti quand j'arrive à être en simplicité avec quelqu'un par rapport à des temps passés et ce WE encore où j'ai cru qu'il fallait démontrer mon existence pour exister ; l'impact qu'à eu la lecture de cet opuscule Loin de Moi qui m'a été offert.
"Que votre parole soit impeccable, n'en faites pas une affaire personnelle, ne faites pas de supposition, faites de votre mieux", ceux qui ont lu ce petit bouquin reconnaitront les Accords Toltèques.
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Re: Admettre à défaut de comprendre
Coucou l'ours, coucou mag ! Bises
Arizona782- Messages : 2493
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Re: Admettre à défaut de comprendre
Brel, Brel, le grand Jacques.
Brel, grâce à qui, par la force de ses mots et la tension dramatique de sa voix, ma gangue protectrice s'est peu à peu ouverte et m'a permis d'aller vers un chemin d'apprentissage des sentiments.
Brel, trop fort, trop vrai, trop violent pour que je puisse l'écouter dans mon ancien "chez moi", parce que cela dérange.
Brel, qui remonte à ma mémoire sur une image, puis dont j'écoute un florilège "automatique".
Brel qui chante :
N'est-ce pas mon chemin qu'il trace ?
Jeudi 14h30, nous enterrons une toute jeune femme, encore une enfant. Cette enfant avait environ 18 mois de plus que notre fille ainée. Elle avait des yeux de "freemen" (référence à Dune, allez voir sur Google si vous ne connaissez pas) C'était la fille d’une amie de ma futur ex-épouse et d'un de mes rares amis, que je n'ai su garder, comme d'habitude, trop occupé à me conformer à ce qu'il fallait faire. Mon ancien ami était tombé quelque temps après dans le giron d'une PN. Et cette enfant a été rejetée, bringuebalée entre deux foyers en ébullition.
C'était une zébrette, incongru héritage de son père. Elle était belle, lumineuse, hypnotique. Mais elle était un vilain petit canard, originale, refusant les sacro-saint concours administratifs. Très différente de sa sœur. Elle avait fini par assumer, dans la force et le courage, mais un jour, tout s'est effondré, elle n'a pas vu de sortie, elle a choisi de partir.
De l'annonce de son suicide, s'en est suivi une conversation avec la mère de mes filles. J'ai évoqué la fragilité cachée de notre dernière, le décalage émotif et onirique de la cadette et l'éloignement de l'ainée. J'ai peur pour elles. Peur qu'une fêlure se propage, qu'un germe d'instabilité se répande. Je connais les impasses qui amènent à ces gestes, je les ai fréquentées et il m'arrive souvent de m'y retrouver à mon insu. Mais elles, arriveront-elle à faire marche arrière le jour où cela se présentera ?
N'avons nous jamais rien su faire d'autre que d'arriver, et nous plus vite et plus fort que les autres.
Brel, grâce à qui, par la force de ses mots et la tension dramatique de sa voix, ma gangue protectrice s'est peu à peu ouverte et m'a permis d'aller vers un chemin d'apprentissage des sentiments.
Brel, trop fort, trop vrai, trop violent pour que je puisse l'écouter dans mon ancien "chez moi", parce que cela dérange.
Brel, qui remonte à ma mémoire sur une image, puis dont j'écoute un florilège "automatique".
Brel qui chante :
N'est-ce pas mon chemin qu'il trace ?
Jeudi 14h30, nous enterrons une toute jeune femme, encore une enfant. Cette enfant avait environ 18 mois de plus que notre fille ainée. Elle avait des yeux de "freemen" (référence à Dune, allez voir sur Google si vous ne connaissez pas) C'était la fille d’une amie de ma futur ex-épouse et d'un de mes rares amis, que je n'ai su garder, comme d'habitude, trop occupé à me conformer à ce qu'il fallait faire. Mon ancien ami était tombé quelque temps après dans le giron d'une PN. Et cette enfant a été rejetée, bringuebalée entre deux foyers en ébullition.
C'était une zébrette, incongru héritage de son père. Elle était belle, lumineuse, hypnotique. Mais elle était un vilain petit canard, originale, refusant les sacro-saint concours administratifs. Très différente de sa sœur. Elle avait fini par assumer, dans la force et le courage, mais un jour, tout s'est effondré, elle n'a pas vu de sortie, elle a choisi de partir.
De l'annonce de son suicide, s'en est suivi une conversation avec la mère de mes filles. J'ai évoqué la fragilité cachée de notre dernière, le décalage émotif et onirique de la cadette et l'éloignement de l'ainée. J'ai peur pour elles. Peur qu'une fêlure se propage, qu'un germe d'instabilité se répande. Je connais les impasses qui amènent à ces gestes, je les ai fréquentées et il m'arrive souvent de m'y retrouver à mon insu. Mais elles, arriveront-elle à faire marche arrière le jour où cela se présentera ?
N'avons nous jamais rien su faire d'autre que d'arriver, et nous plus vite et plus fort que les autres.
Dernière édition par Ours le Mer 16 Avr 2014 - 19:24, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Brel...
"J'arrive", que j'écoutais en boucle enfant et adolescente...
avivait à la fois mon envie "d'arriver" plus vite, et mon amour de la vie, de sa beauté.
Paradoxalement, Brel réussissait à me redonner l'envie de vivre en criant sa douleur d'être au monde
couplée à son amour de la vie
Passé la vingtaine, je n'ai plus écouté cette chanson que très rarement; trop fort...
Interview de Jacques Brel :
"-chanter, c'est un acte d'amour ou de bataille ?
-L'amour est une bataille, alors les 2 ..."
passage à 3'33 et les minutes qui suivent, superbe ...
"-Vous aimez la vie ?
-Eh bien oui, c'est-à-dire que, voyez-vous on ne m'a pas tellement demandé mon avis !
Un jour je me suis retrouvé vivant.. alors il faut en prendre son parti ..."
"J'arrive", que j'écoutais en boucle enfant et adolescente...
avivait à la fois mon envie "d'arriver" plus vite, et mon amour de la vie, de sa beauté.
Paradoxalement, Brel réussissait à me redonner l'envie de vivre en criant sa douleur d'être au monde
couplée à son amour de la vie
Passé la vingtaine, je n'ai plus écouté cette chanson que très rarement; trop fort...
Interview de Jacques Brel :
"-chanter, c'est un acte d'amour ou de bataille ?
-L'amour est une bataille, alors les 2 ..."
passage à 3'33 et les minutes qui suivent, superbe ...
"-Vous aimez la vie ?
-Eh bien oui, c'est-à-dire que, voyez-vous on ne m'a pas tellement demandé mon avis !
Un jour je me suis retrouvé vivant.. alors il faut en prendre son parti ..."
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Entendu sur France culture un jour.
Christina Pluhar : j'ai acheté son disque que je trouve un réussite, dans la mesure où à la dixième écoute il me surprend toujours. Pour quelqu'un comme moi qui n'a pas l'oreille formée au lyrique, c'est peut-être une passerelle.
Elle a mêlé jazz et baroque chanté par Philippe Jaroussky. Les puristes crieront, mais qu'importe.
Il y a un bon moment, presque 15 ans, j'étais tombé sur ce disque : Bach to Africa, chants africains sur musique de Bach. Étrange mais attachant. En tout cas, il a probablement ouvert mon oreille vers Yoyo Ma et les suites pour violoncelle de Bach puis à ce que je découvre au fur et à mesure depuis 4-5 ans.
Voici un morceau assez caractéristique de cet improbable assemblage :
Christina Pluhar : j'ai acheté son disque que je trouve un réussite, dans la mesure où à la dixième écoute il me surprend toujours. Pour quelqu'un comme moi qui n'a pas l'oreille formée au lyrique, c'est peut-être une passerelle.
Elle a mêlé jazz et baroque chanté par Philippe Jaroussky. Les puristes crieront, mais qu'importe.
Il y a un bon moment, presque 15 ans, j'étais tombé sur ce disque : Bach to Africa, chants africains sur musique de Bach. Étrange mais attachant. En tout cas, il a probablement ouvert mon oreille vers Yoyo Ma et les suites pour violoncelle de Bach puis à ce que je découvre au fur et à mesure depuis 4-5 ans.
Voici un morceau assez caractéristique de cet improbable assemblage :
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Re: Admettre à défaut de comprendre
J'ai eu envie de reprendre patiemment mes notes de lecture de cet opuscule très salvateur et dégonfleur de Barnum, pour les livrer ici en un tout, espéré cohérent. Et puis, ... j'ai eu la flemme. Enfin, plus exactement, la relecture de la conclusion présente une synthèse et un élargissement du propos de l'auteur, en plus un élargissement vers la philosophie politique (ce que je préfère, même si je n'y entrave que dalle... en tout cas de restituable).
La thèse du livre (je me lance, corrigez moi vite si je dis des âneries) tient au fait que l'identité personnelle stable et définie est par nature inaccessible à soi, puisque que nous sommes dans l'incapacité technique d'une introspection objective, et aux autres puisqu'ils n'ont accès qu'à l'identité sociale. De plus, en tant que soumis aux influences de notre environnement de vie et de notre expérience, cette identité personnelle, si tant est qu'elle existe, est par nature fluctuante (et s'inscrit dans un flux de vie - cela c'est moi qui le rajoute). De là, il digresse vers le personnage romanesque et son puzzle social en guise d'identité, sur la versatilité de la manière d'aborder les évènements du monde (et là, j'en ressens nettement les effets : il y a un abandon dans la tristesse et un saisissement dans la joie ; alors je me dis que Spinoza devait être un tantinet plus balèze que moi et qu'il a dû avoir raison sur ce coup là).
Mais aussi et c'est pour moi une mise en cause profonde : si l'identité sociale prédomine qur un identité personnelle insaisissable donc dont on peut douter de l'existente alors comment concevoir la responsabilité personnelle de ses actes ? Et partant d'une évanescence de la responsabilité personnelle, alors c'est un ébranlement d'une construction qui me paraissait solide : individu-individualisme-autonomie-régulation par la présence des autres individus (exemple "la main invisible du marché")-libéralisme et au final, responsabilité individuelle, identité personnelle "récompensable " ou "sanctionnable" selon des critères automatiques.
Voilà ti pas que je vais voter à gauche, maintenant....
On voit mal quel pourrait être (ici) le rapport de cause à conséquence. De ce que « je pense » II peut s'en suivre que « je suis », pas que « je suis un ». Une fonction de cohésion et de synthèse ? Mais on a vu, tout au long de cette étude, que notre identité sociale en était le plus sûr garant.
Il en va ici du personnage romanesque comme de la personne tout court (sans cette ressemblance, le personnage romanesque serait d'ailleurs un personnage faux et fige, comme il arrive dans maint mauvais livre) : il ne constitue pas l'unité d'une identité personnelle mais l'agrégat aléatoire de qualités qui lui sont reconnues ou pas, au hasard de l'humeur de son entourage.
Un puzzle social vient ainsi tenir lieu d'identité, aussi bariolé qu'est inexistante, l'imaginaire unité qui en serait le socle, comme l'exprime justement Proust, à propos de Swann, au tout début de la Recherche du temps perdu :
«Nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament ; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. »
Il n'en est pas moins vrai que, du point de vue du moi, cette personnalité sociale reste le plus sûr registre que nous puissions consulter pour nous assurer de la consistance et de la continuité de ce moi. …/…
Si la croyance en une identité personnelle est inutile à la vie, elle est en revanche indispensable à toute conception morale de la vie, et notamment à la conception morale de la justice, fondée non sur la sanction des faits mais sur l'appréciation des intentions — « intentions » dont on peut remarquer qu'elles constituent une notion aussi vague et impénétrable que celle d'identité personnelle. C'est pourquoi tout philosophe d'obédience morale a toujours soutenu contre vents et marées, unguibus et rostro, le credo du libre arbitre, c’est-à-dire le dogme d'une identité personnelle responsable non seulement de ses actes mais aussi — et surtout — des intentions présumées qui en seraient l'origine : tels Kant, Sartre, ou encore Paul Ricoeur qui, dans un livre relativement récent, s'est proposé de défendre ce qu'il appelle, de manière délicieusement polysémique, le « maintien de soi ». Ne pas oublier qu'on est une personne responsable, — ne pas oublier non plus de se tenir droit.
A l'opposé de ces conceptions utopiques, — mais je pourrais ici en appeler aussi bien à Hobbes ou à Spinoza —, j'invoquerai l'épitaphe de Martinus von Biberach que j'ai déjà citée à la fin de La force majeure :
Je viens je ne sais d'où,
Je suis je ne sais qui
Je meurs je ne sais quand,
Je vais je ne sais où,
Je m'étonne d'être aussi joyeux.
«Je m'étonne... » Il y a là de quoi s'étonner en effet. Car les attendus qui cautionnent la joie chez Biberach sont exactement les mêmes que ceux qui entraînent habituellement chez les hommes un effet diamétralement opposé : ignorance de soi, vieillesse et mort. Mais c'est que les raisons d'être joyeux ou déprimé ont ceci d'étonnant — et d'apparemment paradoxal — qu'elles sont rigoureusement les mêmes. En sorte que la tristesse n'est que le côté face d'une pièce de monnaie dont le côté pile est la joie. D'où la proximité de l'une et de l'autre. La joie réelle n'est autre, en effet, qu'une vision lucide, mais assumée, de la condition humaine ; la tristesse en est la même vision, mais consternée. La joie est ainsi ce que Spinoza pourrait appeler un « mode actif » de la tristesse, et réciproquement la tristesse peut être décrite comme « mode passif» de la joie. Plus profonde est la tristesse, plus intense est la joie qui la surmonte. Plus grande est la joie, plus grande peut aussi être la tristesse qui l'accompagne comme son ombre (en témoigne le grand nombre d'auteurs jubilatoires qui ont terminé leur existence dans un état dépressif qui couvait depuis longtemps, tels Feydeau ou Donizetti). F.S. Fitzgerald a décrit parfaitement ce phénomène dans l'ultime de ses textes, La fêlure, lorsqu'il attribue la dépression qui l'a conduit à des tentatives de suicide à un excès, quasi anormal, de sa joie de vivre : « Mon propre bonheur jadis était souvent si proche du délire que je ne pouvais pas le partager même avec la personne qui m'était la plus chère ; il fallait l'épuiser en promenades dans les rues et les sentiers tranquilles, et dans mes livres il ne s'en distillait en quelques lignes que des fragments, et je crois que mon bonheur, ou ma capacité d'illusion, appelez-le comme vous voudrez, était une exception. Ce n'était pas quelque chose de normal, mais quelque chose d'anormal — d'anormal comme la Prospérité ; et ce que je viens d'éprouver a son parallèle dans la vague de désespoir qui a balayé le pays quand la Prospérité a pris fin »
Loin de moi - Étude sur l'identité - Clément ROSSET
La thèse du livre (je me lance, corrigez moi vite si je dis des âneries) tient au fait que l'identité personnelle stable et définie est par nature inaccessible à soi, puisque que nous sommes dans l'incapacité technique d'une introspection objective, et aux autres puisqu'ils n'ont accès qu'à l'identité sociale. De plus, en tant que soumis aux influences de notre environnement de vie et de notre expérience, cette identité personnelle, si tant est qu'elle existe, est par nature fluctuante (et s'inscrit dans un flux de vie - cela c'est moi qui le rajoute). De là, il digresse vers le personnage romanesque et son puzzle social en guise d'identité, sur la versatilité de la manière d'aborder les évènements du monde (et là, j'en ressens nettement les effets : il y a un abandon dans la tristesse et un saisissement dans la joie ; alors je me dis que Spinoza devait être un tantinet plus balèze que moi et qu'il a dû avoir raison sur ce coup là).
Mais aussi et c'est pour moi une mise en cause profonde : si l'identité sociale prédomine qur un identité personnelle insaisissable donc dont on peut douter de l'existente alors comment concevoir la responsabilité personnelle de ses actes ? Et partant d'une évanescence de la responsabilité personnelle, alors c'est un ébranlement d'une construction qui me paraissait solide : individu-individualisme-autonomie-régulation par la présence des autres individus (exemple "la main invisible du marché")-libéralisme et au final, responsabilité individuelle, identité personnelle "récompensable " ou "sanctionnable" selon des critères automatiques.
Voilà ti pas que je vais voter à gauche, maintenant....
On voit mal quel pourrait être (ici) le rapport de cause à conséquence. De ce que « je pense » II peut s'en suivre que « je suis », pas que « je suis un ». Une fonction de cohésion et de synthèse ? Mais on a vu, tout au long de cette étude, que notre identité sociale en était le plus sûr garant.
Il en va ici du personnage romanesque comme de la personne tout court (sans cette ressemblance, le personnage romanesque serait d'ailleurs un personnage faux et fige, comme il arrive dans maint mauvais livre) : il ne constitue pas l'unité d'une identité personnelle mais l'agrégat aléatoire de qualités qui lui sont reconnues ou pas, au hasard de l'humeur de son entourage.
Un puzzle social vient ainsi tenir lieu d'identité, aussi bariolé qu'est inexistante, l'imaginaire unité qui en serait le socle, comme l'exprime justement Proust, à propos de Swann, au tout début de la Recherche du temps perdu :
«Nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament ; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. »
Il n'en est pas moins vrai que, du point de vue du moi, cette personnalité sociale reste le plus sûr registre que nous puissions consulter pour nous assurer de la consistance et de la continuité de ce moi. …/…
Si la croyance en une identité personnelle est inutile à la vie, elle est en revanche indispensable à toute conception morale de la vie, et notamment à la conception morale de la justice, fondée non sur la sanction des faits mais sur l'appréciation des intentions — « intentions » dont on peut remarquer qu'elles constituent une notion aussi vague et impénétrable que celle d'identité personnelle. C'est pourquoi tout philosophe d'obédience morale a toujours soutenu contre vents et marées, unguibus et rostro, le credo du libre arbitre, c’est-à-dire le dogme d'une identité personnelle responsable non seulement de ses actes mais aussi — et surtout — des intentions présumées qui en seraient l'origine : tels Kant, Sartre, ou encore Paul Ricoeur qui, dans un livre relativement récent, s'est proposé de défendre ce qu'il appelle, de manière délicieusement polysémique, le « maintien de soi ». Ne pas oublier qu'on est une personne responsable, — ne pas oublier non plus de se tenir droit.
A l'opposé de ces conceptions utopiques, — mais je pourrais ici en appeler aussi bien à Hobbes ou à Spinoza —, j'invoquerai l'épitaphe de Martinus von Biberach que j'ai déjà citée à la fin de La force majeure :
Je viens je ne sais d'où,
Je suis je ne sais qui
Je meurs je ne sais quand,
Je vais je ne sais où,
Je m'étonne d'être aussi joyeux.
«Je m'étonne... » Il y a là de quoi s'étonner en effet. Car les attendus qui cautionnent la joie chez Biberach sont exactement les mêmes que ceux qui entraînent habituellement chez les hommes un effet diamétralement opposé : ignorance de soi, vieillesse et mort. Mais c'est que les raisons d'être joyeux ou déprimé ont ceci d'étonnant — et d'apparemment paradoxal — qu'elles sont rigoureusement les mêmes. En sorte que la tristesse n'est que le côté face d'une pièce de monnaie dont le côté pile est la joie. D'où la proximité de l'une et de l'autre. La joie réelle n'est autre, en effet, qu'une vision lucide, mais assumée, de la condition humaine ; la tristesse en est la même vision, mais consternée. La joie est ainsi ce que Spinoza pourrait appeler un « mode actif » de la tristesse, et réciproquement la tristesse peut être décrite comme « mode passif» de la joie. Plus profonde est la tristesse, plus intense est la joie qui la surmonte. Plus grande est la joie, plus grande peut aussi être la tristesse qui l'accompagne comme son ombre (en témoigne le grand nombre d'auteurs jubilatoires qui ont terminé leur existence dans un état dépressif qui couvait depuis longtemps, tels Feydeau ou Donizetti). F.S. Fitzgerald a décrit parfaitement ce phénomène dans l'ultime de ses textes, La fêlure, lorsqu'il attribue la dépression qui l'a conduit à des tentatives de suicide à un excès, quasi anormal, de sa joie de vivre : « Mon propre bonheur jadis était souvent si proche du délire que je ne pouvais pas le partager même avec la personne qui m'était la plus chère ; il fallait l'épuiser en promenades dans les rues et les sentiers tranquilles, et dans mes livres il ne s'en distillait en quelques lignes que des fragments, et je crois que mon bonheur, ou ma capacité d'illusion, appelez-le comme vous voudrez, était une exception. Ce n'était pas quelque chose de normal, mais quelque chose d'anormal — d'anormal comme la Prospérité ; et ce que je viens d'éprouver a son parallèle dans la vague de désespoir qui a balayé le pays quand la Prospérité a pris fin »
Loin de moi - Étude sur l'identité - Clément ROSSET
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Comme souvent, une illustration très évocatrice pour son blog.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Retour aux sources : rosée du matin, soleil levant,
Belles Pâques pour toi Ours et tout tes invités... même si t'es tout seul ça le fait
Belles Pâques pour toi Ours et tout tes invités... même si t'es tout seul ça le fait
Re: Admettre à défaut de comprendre
Et non, pas cette fois-ci, pas d'invités.
Je n'ai pas pu.
Trop de caps à passer en peu de temps.
Mais j'ai plein d'invités dans ma tête. Quand je les croiserai, je leur transmettrai tes vœux.
Bonnes Pâques également, belle renaissance à la vie dans la lumière du printemps !
Je n'ai pas pu.
Trop de caps à passer en peu de temps.
Mais j'ai plein d'invités dans ma tête. Quand je les croiserai, je leur transmettrai tes vœux.
Bonnes Pâques également, belle renaissance à la vie dans la lumière du printemps !
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Le document qui suit en lien a été publié par une personne en recherche personnelle, autour du syndrome d'Asperger. Je trouve que le concept du cousin du bout du monde de l'autisme me plait bien. Et pour être complètement honnête, un peu à géométrie variable, cela aide....
http://data.over-blog-kiwi.com/0/63/69/05/201311/ob_02df6f_ruth-baker-invisible-a-l-extremite-du-spectre.pdf
Je recopie ici une partie de ma réponse à sa publication (cela peut aider).
Apaisant, rassurant ; j'y ai particulièrement apprécié cela :
"Ceux qui n’ont pas de diagnostique formel posé par un professionnel, peuvent également être qualifiés d’auto-diagnostique confirmé par des pairs (si leur auto-diagnostique a été confirmé par d’autres adultes sur le spectre). Cette approche reconnaît le modèle ethnique, utilisé par des populations autochtones et par le mouvement des sourds, selon lequel toute personne qui appartient et s’identifie à une communauté est acceptée par celle-ci. Ceci est important pour les personnes aux extrémités du spectre qui bénéficient de peu de reconnaissance : alors que nombre d’entre eux s’identifient plus aux autistes qu’aux neurotypiques, ils peuvent être exclus par les professionnels actuels des diagnostiques, mais sont inclus comme des cousins dans la communauté des autistes."
J'avais fini par me dire "Aspi-like", ce qui reviens à un "cousin". Cousin est plus joli.
Je n'ai pas eu et n'aurai pas le courage (sauf si je croise une psy qui déclenche une forte confiance) d'aller au test.
Remuer les fantômes, tout récents ou très enfouis ne me semble pas opportun. Je sais ce qu'il peuvent déclencher comme comportement inapproprié. Cela fait suffisamment mal pour ne pas avoir envie d'y revenir.
Le comportement de mon médecin généraliste, de plus ostéopathe et spécialisé dans les troubles de l'apprentissage chez les enfants, m'a blessé : je suis venu en confiance et en confiance, pour qu'il puisse brosser mon profil de patient, je parle de ma position vis à vis du syndrome d'Asperger. "Vous aves des amis, vous travaillez, vous regardez dans les yeux ; vous n’êtes pas Asperger. Sa réaction consiste à m'interdire d'être, simplement parce que je ne rentre pas dans ses cases.
Je suis ce qui a constitué mon histoire, je suis le regard que posent sur moi ceux qui me voient et ceux que je fréquente, je suis y compris son regard et finalement c'est déjà très bien ainsi.
Quelqu'un m'a offert (enfin je crois que c'était offert parce qu'avec tout ce que j'y ai écris...) un petit livre qui m'a fait voir la vie autrement, dans une acceptation plus grande : "Loin de moi", Clément Rousset ; quelqu'un d'autre m'a offert les 4 Accords Toltèques - dépoussiéré du phrasé circulaire typique des écritures non cartésiennes et pour lesquelles répétition vaut conviction (par moment on dirait du télé achat), la lecture et la mise en application régulière vaut la peine ; enfin, un passage de Philosophie Magazine à propos de Kant et des frontières qui expose que la raison ne peut s'appliquer qu'aux phénomènes sensibles et qui peuvent être caractérisés mais pas au delà (enfin c'est ce que j'en ai compris). Et bien, ces 3 influences conjuguées ne modifient pas ma mélancolie, n'apaisent pas l'effrayante solitude intime, ne donnent pas de direction et de cohérence de vie mais en tout cas, et c'est déjà énorme, calment l'angoisse "existentielle".
Il y a 2 ans, j'écrivais : "je suis ce que je suis et ce n'est pas de ma faute". Puis j'ai écris "je suis ce que je suis", la culpabilité n'ayant plus court, je l'avais oubliée. Maintenant, je pense de temps à autres "je suis", évacué également le besoin d'affirmation et de définition.
Alors pour boucler et être cohérent dans ce message, être cousin du bout du spectre, si vous voulez, je sais en tout cas qui j'ai envie de fréquenter.
http://data.over-blog-kiwi.com/0/63/69/05/201311/ob_02df6f_ruth-baker-invisible-a-l-extremite-du-spectre.pdf
Je recopie ici une partie de ma réponse à sa publication (cela peut aider).
Apaisant, rassurant ; j'y ai particulièrement apprécié cela :
"Ceux qui n’ont pas de diagnostique formel posé par un professionnel, peuvent également être qualifiés d’auto-diagnostique confirmé par des pairs (si leur auto-diagnostique a été confirmé par d’autres adultes sur le spectre). Cette approche reconnaît le modèle ethnique, utilisé par des populations autochtones et par le mouvement des sourds, selon lequel toute personne qui appartient et s’identifie à une communauté est acceptée par celle-ci. Ceci est important pour les personnes aux extrémités du spectre qui bénéficient de peu de reconnaissance : alors que nombre d’entre eux s’identifient plus aux autistes qu’aux neurotypiques, ils peuvent être exclus par les professionnels actuels des diagnostiques, mais sont inclus comme des cousins dans la communauté des autistes."
J'avais fini par me dire "Aspi-like", ce qui reviens à un "cousin". Cousin est plus joli.
Je n'ai pas eu et n'aurai pas le courage (sauf si je croise une psy qui déclenche une forte confiance) d'aller au test.
Remuer les fantômes, tout récents ou très enfouis ne me semble pas opportun. Je sais ce qu'il peuvent déclencher comme comportement inapproprié. Cela fait suffisamment mal pour ne pas avoir envie d'y revenir.
Le comportement de mon médecin généraliste, de plus ostéopathe et spécialisé dans les troubles de l'apprentissage chez les enfants, m'a blessé : je suis venu en confiance et en confiance, pour qu'il puisse brosser mon profil de patient, je parle de ma position vis à vis du syndrome d'Asperger. "Vous aves des amis, vous travaillez, vous regardez dans les yeux ; vous n’êtes pas Asperger. Sa réaction consiste à m'interdire d'être, simplement parce que je ne rentre pas dans ses cases.
Je suis ce qui a constitué mon histoire, je suis le regard que posent sur moi ceux qui me voient et ceux que je fréquente, je suis y compris son regard et finalement c'est déjà très bien ainsi.
Quelqu'un m'a offert (enfin je crois que c'était offert parce qu'avec tout ce que j'y ai écris...) un petit livre qui m'a fait voir la vie autrement, dans une acceptation plus grande : "Loin de moi", Clément Rousset ; quelqu'un d'autre m'a offert les 4 Accords Toltèques - dépoussiéré du phrasé circulaire typique des écritures non cartésiennes et pour lesquelles répétition vaut conviction (par moment on dirait du télé achat), la lecture et la mise en application régulière vaut la peine ; enfin, un passage de Philosophie Magazine à propos de Kant et des frontières qui expose que la raison ne peut s'appliquer qu'aux phénomènes sensibles et qui peuvent être caractérisés mais pas au delà (enfin c'est ce que j'en ai compris). Et bien, ces 3 influences conjuguées ne modifient pas ma mélancolie, n'apaisent pas l'effrayante solitude intime, ne donnent pas de direction et de cohérence de vie mais en tout cas, et c'est déjà énorme, calment l'angoisse "existentielle".
Il y a 2 ans, j'écrivais : "je suis ce que je suis et ce n'est pas de ma faute". Puis j'ai écris "je suis ce que je suis", la culpabilité n'ayant plus court, je l'avais oubliée. Maintenant, je pense de temps à autres "je suis", évacué également le besoin d'affirmation et de définition.
Alors pour boucler et être cohérent dans ce message, être cousin du bout du spectre, si vous voulez, je sais en tout cas qui j'ai envie de fréquenter.
Dernière édition par Ours le Lun 21 Avr 2014 - 8:41, édité 1 fois (Raison : un bout de phrase qui ne vouliait rien dire, ..., le neurone a du croiser une goutte de rhum !)
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
tu sais que cela m'est bon de lire des moments bilan-témoignage comme ça !
J'aime mieux frangin/frangine que cousin/cousine (sans doute des souvenirs douloureux de famille, et peut être des gitans passés dans ma vie qui m'ont reconnue appellée comme ça et m'ont sauvé la vie alors que je ne suis pas gitâne et que la cousinerie avait trahi ma confiance et mon éthique familiale... bref).
J'ai abandonné aussi les praticiens diplômés de médecine et de dentisterie qui n'ont jamais sût me soigner et me guérir alors que des thérapeutes, des guérisseurs, et des prothésistes l'on fait.
J'abandonne aussi pour moi les testages et autres certificats : j'ai réussi un de mes chalenges à mon arrivée sur ZC : p'tit fiston est tamponné à 145, à changé d'école au mois de janvier passant dans la classe d'après...
Les comportements qui font mal j'arrive maintenant à leur faire face en retraversant leurs causes lorsqu'elles se réactivent : je connais les causes de leur cause et leur en cause ,
ma boite à outil est de bonne qualité,
je trouve régulièrement des personnes ou des animaux ou des plantes avec qui partager l'essence ciel
même si ce n'est un bref instant et ne recouvre pas tout mon besoin : le temps n'existe que dans ma tête après tout je m'en empli de gratitude pour combler le manque qui hurle encore derrière le gros besoin : ça le fait
je comprend et pardonne à tour de coeur quand c'est l'heure de la prise de conscience
... vraiment c'est génial la rosée et le lever du soleil en ce moment !!!
je peux encore t'appeller frangin ? (ça ne te donne aucune obligation de me fréquenter heing!)
je suis moi,
c'est bien moi...
J'aime mieux frangin/frangine que cousin/cousine (sans doute des souvenirs douloureux de famille, et peut être des gitans passés dans ma vie qui m'ont reconnue appellée comme ça et m'ont sauvé la vie alors que je ne suis pas gitâne et que la cousinerie avait trahi ma confiance et mon éthique familiale... bref).
J'ai abandonné aussi les praticiens diplômés de médecine et de dentisterie qui n'ont jamais sût me soigner et me guérir alors que des thérapeutes, des guérisseurs, et des prothésistes l'on fait.
J'abandonne aussi pour moi les testages et autres certificats : j'ai réussi un de mes chalenges à mon arrivée sur ZC : p'tit fiston est tamponné à 145, à changé d'école au mois de janvier passant dans la classe d'après...
Les comportements qui font mal j'arrive maintenant à leur faire face en retraversant leurs causes lorsqu'elles se réactivent : je connais les causes de leur cause et leur en cause ,
ma boite à outil est de bonne qualité,
je trouve régulièrement des personnes ou des animaux ou des plantes avec qui partager l'essence ciel
même si ce n'est un bref instant et ne recouvre pas tout mon besoin : le temps n'existe que dans ma tête après tout je m'en empli de gratitude pour combler le manque qui hurle encore derrière le gros besoin : ça le fait
je comprend et pardonne à tour de coeur quand c'est l'heure de la prise de conscience
... vraiment c'est génial la rosée et le lever du soleil en ce moment !!!
je peux encore t'appeller frangin ? (ça ne te donne aucune obligation de me fréquenter heing!)
je suis moi,
c'est bien moi...
Re: Admettre à défaut de comprendre
Il y a des trésors de savoir sur Internet : regarder par là http://www.les-ernest.fr/
Quoiqu'on puisse en dire, moi, j'en reste "baba".
@Mag Tu peux m'appeler frangin mais moi je ne peux pas t'appeler sœur, non par défiance, bien au contraire, mais ma sœur en zébritude habite en Belgique.
Peut-être cet été irai-je la voir, à moins qu'elle ne descende.
Bises
Quoiqu'on puisse en dire, moi, j'en reste "baba".
@Mag Tu peux m'appeler frangin mais moi je ne peux pas t'appeler sœur, non par défiance, bien au contraire, mais ma sœur en zébritude habite en Belgique.
Peut-être cet été irai-je la voir, à moins qu'elle ne descende.
Bises
Dernière édition par Ours le Sam 19 Avr 2014 - 20:36, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
"Je ne peux pas vivre d'histoire d'amour. J'en fais toujours de la merde. Cela ne sert à rien"
Je n'imaginais pas, il y a deux ans, combien ces mots sonneraient comme une damnation.
Je n'imaginais pas, il y a deux ans, combien ces mots sonneraient comme une damnation.
Dernière édition par Ours le Dim 20 Avr 2014 - 7:33, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
J’ai navigué si longtemps dans le froid, parmi la glace et les ombres ;
Il faut m’apprendre, avec patience et pardon, la douceur d’humain.
http://naufragedelune.tumblr.com/
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Chalom l'ours, je suis de passage dans ta région, un petit coin d'enfer qui pourrait être le Paradis.
Pâques c'est l'ouverture, la liberté retrouvée, sortir de “l'enfer-me-ment“.
Je te souhaite un bon “retour aux ours...“, que tu vives à ta manière qui est unique dans le fond et dans les formes.
N'oublie pas les oeufs
Pâques c'est l'ouverture, la liberté retrouvée, sortir de “l'enfer-me-ment“.
Je te souhaite un bon “retour aux ours...“, que tu vives à ta manière qui est unique dans le fond et dans les formes.
N'oublie pas les oeufs
Re: Admettre à défaut de comprendre
Salut à toi !
Plaisir de te voir passer par ici.
Tu as raison : "Pâques c'est l'ouverture, la liberté retrouvée".
Les mots que l'on dit aux autres, on les dit d'abord à soi-même. Alors, je vais te dire ce que j'ai lu hier soir, alors qu'aucun monstre abyssal ne m'avait plus entrainé depuis quelques semaines. De ces quelques mots de Christian BOBIN, j'ai dénoué la tentacule ;
"Je veux bien souffrir, mais je ne veux pas désespérer. Je ne laisserai personne éteindre la petite lampe rouge de la confiance.
Chaque jour, j'attends tout"
Alors, bien sur, en tant que poète chrétien, "la lampe rouge" évoque celle du tabernacle qui signifie la Présence. Mais on n'est pas obligé de tout lire religieusement. Après tout, l'amour humain est aussi d'ordre métaphysique.
Quant à "tout", il est aussi indéfini que rien. Ce matin en ouvrant les différents réseaux sociaux et forums qui trompent mon silence, je n'en attendais pas grand chose, "Voyons, un matin de Pâques..." Et voilà ta présence.
Je suis allé regarder quand était la fête de Pâques pour toi. Si mon information est correcte, c'était mardi.
Je te souhaite donc de rester longtemps dans la dynamique de Pâques et te salue dans cette espérance.
Plaisir de te voir passer par ici.
Tu as raison : "Pâques c'est l'ouverture, la liberté retrouvée".
Les mots que l'on dit aux autres, on les dit d'abord à soi-même. Alors, je vais te dire ce que j'ai lu hier soir, alors qu'aucun monstre abyssal ne m'avait plus entrainé depuis quelques semaines. De ces quelques mots de Christian BOBIN, j'ai dénoué la tentacule ;
"Je veux bien souffrir, mais je ne veux pas désespérer. Je ne laisserai personne éteindre la petite lampe rouge de la confiance.
Chaque jour, j'attends tout"
Alors, bien sur, en tant que poète chrétien, "la lampe rouge" évoque celle du tabernacle qui signifie la Présence. Mais on n'est pas obligé de tout lire religieusement. Après tout, l'amour humain est aussi d'ordre métaphysique.
Quant à "tout", il est aussi indéfini que rien. Ce matin en ouvrant les différents réseaux sociaux et forums qui trompent mon silence, je n'en attendais pas grand chose, "Voyons, un matin de Pâques..." Et voilà ta présence.
Je suis allé regarder quand était la fête de Pâques pour toi. Si mon information est correcte, c'était mardi.
Je te souhaite donc de rester longtemps dans la dynamique de Pâques et te salue dans cette espérance.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Je ne résiste pas.
Cela fait 10 jours peut-être que je suis tombé là-dessus, depuis je me rigole comme un bossu
D'ailleurs pourquoi un bossu rierait plus qu'un guéridon ?
Mystère !
Cela fait 10 jours peut-être que je suis tombé là-dessus, depuis je me rigole comme un bossu
D'ailleurs pourquoi un bossu rierait plus qu'un guéridon ?
Mystère !
Dernière édition par Ours le Mar 22 Avr 2014 - 18:55, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Jadis je me sentais unique,
Je vivais sous mes propres lois.
Aujourd’hui j’échange avec toi
La vie orageuse et mystique.
Songe, à ce transfert magnifique !
Par ce tendre appauvrissement
Je n’ai plus rien qui soit vraiment
Ma solitude et ma défense ;
Et même quand la nuit commence,
Solitaire, avec le fardeau
De ta vague et pesante absence,
Le glissant enchevêtrement
Des sombres cheveux sur mon dos
N’appartient plus à mon repos,
Mais me rattache à toi. — Je pense
À ta suave bienfaisance,
Quand tu jettes à demi-mot,
À travers la grâce et l’offense,
Sur mon cœur bandé de sanglots,
Un chant moins long que mon écho…
Anna de Noailles
Dernière édition par Ours le Mer 23 Avr 2014 - 14:29, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Round
Like a circle in a spiral
Like a wheel within a wheel
Never ending or beginning
On an ever spinning reel
Like a snowball down a mountain
Or a carnival balloon
Like a carousel that’s turning
Running rings around the moon
Like a clock whose hands are sweeping
Past the minutes of it’s face
And the world is like an apple
Whirling silently in space
Like the circles that you find
In the windmills of your mind!
Dusty Springfield - Windmills of your Mind
Source : Tumblr - http://47burlm.tumblr.com/
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
http://www.greenupfilmfestival.com/les-films/
Intéressant, à priori intelligent, mais cela se termine bientôt (30/04)
Festival gratuit et vote en ligne.
Je regarderai cela en détail ce soir.
Intéressant, à priori intelligent, mais cela se termine bientôt (30/04)
Festival gratuit et vote en ligne.
Je regarderai cela en détail ce soir.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Je regarde, ou plus exactement nous regardons Mélancholia. Même si le nous n'a plus de sens et que ce nous est disjoint du temps et de l'espace. Pourtant je sais, je sens que ce soir, ce nous est à nouveau. Ce film comme l'ultime explication d'un nous qui n'a pu être, parce que chacun des je n'a pas voulu croire à un au delà des barrières installées, à une métaphysique ; parce que chacun des je n'a voulu maudire l'histoire annoncée d'une apocalypse.
Pour qu'elles existent et soient parties constituantes de notre je, de notre résilience et de notre par-don, ces choses doivent être dites et écrites.
Pour qu'elles existent et soient parties constituantes de notre je, de notre résilience et de notre par-don, ces choses doivent être dites et écrites.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
- Ange de désolation
- Glimmer In Your Eyes
- Droit dans le soleil
- Avec le temps
Tant il est vrai qu'il faut apprendre à dissocier l'homme de l'artiste.
Tant il est vrai aussi que le survivant n'est pas nécessairement le coupable.
Invité- Invité
Re: Admettre à défaut de comprendre
Non, les survivants ne sont pas les coupables.
Possible que je passe par Toulon pendant le mois de juillet avec Arthur, je ne sais pas encore.
Si j'y passe, je viendrai lui montrer un ours tous doux et tous gentil.
Je te fais pas de bises, j'aurai peur que tu me morde.
Possible que je passe par Toulon pendant le mois de juillet avec Arthur, je ne sais pas encore.
Si j'y passe, je viendrai lui montrer un ours tous doux et tous gentil.
Je te fais pas de bises, j'aurai peur que tu me morde.
Invité- Invité
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