Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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Kass
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Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
C'est compliqué de "relationner."
C'est pour ça qu'ils font ça, peut être.
C'est pour ça qu'ils font ça, peut être.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Parce que Vous croyez que Vous donnez envie Vous autres ?
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
bah non, hein, pas plus que toi, et les Autres, et sa Sainteté l'Admin, et ses sbires, etc...
pour ça qu'on passe tous notre temps à faire semblant de causer les uns avec les autres.
pour ça qu'on passe tous notre temps à faire semblant de causer les uns avec les autres.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ouais, mais y en a y veulent plus,
et des fois y zent peuvent plus de pas trouver plus, alors y sont tous dépités et pis y sanglotent et boudent et s'en vont, c'est trop triste.
et des fois y zent peuvent plus de pas trouver plus, alors y sont tous dépités et pis y sanglotent et boudent et s'en vont, c'est trop triste.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Oui mais y z'ont bien raison, va..
Qu'est ce que tu fiches là, toi d'abord?
Qu'est ce que tu fiches là, toi d'abord?
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ici ça "fonctionne" pas vraiment, ça se collisionne.
ça s'épouille pas, ça se frotte au gant de crin.
on en veut plus, on en a un-peu-plus-et-on-nous-le-met-quand-même.
ça s'épouille pas, ça se frotte au gant de crin.
on en veut plus, on en a un-peu-plus-et-on-nous-le-met-quand-même.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Kass revient de vacances, planquez-vous !
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
c'était très très très très très bien !
et toi ça va ?
et toi ça va ?
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Stressé avant la transhumance.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Moi, mais je ne fais rien...
Tssss, pfffff, pssssss,
vraiment des questions idiotes...
Tssss, pfffff, pssssss,
vraiment des questions idiotes...
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Vive L'esprit de la mère noel
- l'esprit sein:
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Jésus, Notre Berger à tous.Numero6 a écrit:Stressé avant la transhumance.
Aidé du chien de la Sainte Consommation pour les brebis égarées.
Je souhaite bon courage à ceux qui voudraient bien faire sauter les bouchons pour Noël. Et bon Noël par la même occasion.
(Oui, je suis toujours là : la grand-mère a internet, gloire à elle.)
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ZeBrebis a écrit:
(Oui, je suis toujours là : la grand-mère a internet, gloire à elle.)
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Praise the Lord I was born to travel (...)
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
MARTIGNY (Reuters) 24 décembre 2014 - 09 h 36 - Découverte capitale en Valais (Suisse), aube d'une révolution des sciences cognitives.
Le petit monde des neurosciences est en ébullition après la publication du Pr Frotz Zirn, de la Faculté Libre de Neuchâtel (Suisse). C'est l'aboutissement de trente années de recherches fondamentales du département de neuropsychologie de la célèbre université helvétique. Les résultats sont incontestables et remettent en cause l'approche cognitive traditionnelle : il y a eu, un jour, de l'intelligence en Valais.
Cette remise en cause de toutes les évidences fournies jusqu'à présent par l'ethnologie, la sociologie et la psychologie, est à l'origine de nombreuses critiques concernant la méthodologie d'extrapolation statistique utilisée par le Pr Zirn.
Le Pr Frouse de l'IUFM de Choisy-en-Josas (issue de la fusion des trois centres de recyclage des clodos des sciences humaines des facultés de Choisy-le-Roi, Bourg-la-Reine et Jouy-en-Josas) a apporté son soutien en déclarant "A coté de ça, le boson de Higgs c'est de la petite bière."
Malgré les critiques de l'establishment scientifique, 120 millions de francs suisses ont été débloqués pour la création du Trépanotron, gigantesque amplificateur qui devrait permettre de détecter les traces fossiles d'intelligence Valaisanne. A cette fin, le LHC du CERN qui ne servait jusqu'à présent que de pipe-line à devises à la frontière franco-suisse, va subir les modifications nécessaires.
Le président de la Confédération suisse, Didier Burkhalter, interrogé sur le montant des travaux en cette période de crise a confirmé sa décision en ces termes "si on peut faire chier les frouzes, on ne peut pas rater ça."
Le petit monde des neurosciences est en ébullition après la publication du Pr Frotz Zirn, de la Faculté Libre de Neuchâtel (Suisse). C'est l'aboutissement de trente années de recherches fondamentales du département de neuropsychologie de la célèbre université helvétique. Les résultats sont incontestables et remettent en cause l'approche cognitive traditionnelle : il y a eu, un jour, de l'intelligence en Valais.
Cette remise en cause de toutes les évidences fournies jusqu'à présent par l'ethnologie, la sociologie et la psychologie, est à l'origine de nombreuses critiques concernant la méthodologie d'extrapolation statistique utilisée par le Pr Zirn.
Le Pr Frouse de l'IUFM de Choisy-en-Josas (issue de la fusion des trois centres de recyclage des clodos des sciences humaines des facultés de Choisy-le-Roi, Bourg-la-Reine et Jouy-en-Josas) a apporté son soutien en déclarant "A coté de ça, le boson de Higgs c'est de la petite bière."
Malgré les critiques de l'establishment scientifique, 120 millions de francs suisses ont été débloqués pour la création du Trépanotron, gigantesque amplificateur qui devrait permettre de détecter les traces fossiles d'intelligence Valaisanne. A cette fin, le LHC du CERN qui ne servait jusqu'à présent que de pipe-line à devises à la frontière franco-suisse, va subir les modifications nécessaires.
Le président de la Confédération suisse, Didier Burkhalter, interrogé sur le montant des travaux en cette période de crise a confirmé sa décision en ces termes "si on peut faire chier les frouzes, on ne peut pas rater ça."
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ô mon Dieu, en Vous je place ma confiance.
Ne me laissez pas succomber à la honte.
Ne laissez pas mon ennemi triompher.
Ne me laissez pas succomber à la honte.
Ne laissez pas mon ennemi triompher.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Y'a des jours où tu regrettes d'être zèbre.
Je veux dire plus que les autres jours.
Il faut vraiment manquer de la plus minimaliste estime de soi pour chercher son réconfort dans le statut de zèbre. Les normo-pensants tentent de te maintenir leur confiance et leur amitié et quand tu pars en vrille, ils te lancent un dernier appel : "fais pas ton Stauk, tu vaux mieux que ça."
Ils te le disent, ils te font l'honneur de t'accorder une place privilégiée, confortable, la place de celui qui se trompe moins souvent que les autres, celui qu'on écoute, celui qui doit faire l'effort de valoriser son don, si seulement il voulait bien arrêter de faire son Stauk.
Mais c'est trop bon de faire et de dire n'importe quoi, de se pignoler l'intime à l'huile de neurones. Tu t’astiques le manche, tu te démolis le gourdin, tu te fignoles l’œil de bronze à l'IRM dynamique, si différent et déjà si ultime, aboutissement inutile au sein d'une société faisandée par l’appât du gain, la veulerie institutionnelle et les lieux communs.
Tentation clanique, illusion d'un élitisme auto-proclamé, doudou réconfortant d'une âme fragile, berceuse dissonante d'une vie qui s'égare.
Malgré ce bannissement du réel, la bienveillance des normo-pensants impose son bon sens et sa liturgie. L'hystérie de la douance ne résiste pas longtemps à la volupté de l'humain, son aspiration au divin, son besoin de communion.
De cette magie révélée il ne reste que des cendres. Devant vous se dresse l'homme de Foi, il a beau courber l'échine il ne peut dissimuler longtemps sa suprématie. Il se fait humble, il minimise son savoir, il atténue la portée du Verbe, mais quoi qu'il fasse, il vous domine de la tête et des épaules.
La grâce vous est accordée malgré vos écueils, une fois encore, une fois toujours. Le plus magnifique étron produit par les hordes de JSF pue la merde, gentiment, en douceur, sans ostentation, mais indubitablement elle pue la merde, elle dégage cette rance odeur de l'inutile, du fat, de la gouleyante rumination. Rien ne peut lui ôter cet arôme de constipation mentale. Le rôt du surdoué refoule du goulot, avec son parfum de sardine en cours de digestion.
L'homme de foi vous parle de la traduction de l'araméen, vous explique la difficulté de la version hébraïque, indemne des notions de passé-présent-futur, le présent comme amorce du futur et prolongement du passé, la chronologie en devenir, le présent comme illusion. Toutes les théories de la douance reprennent leur place, vanité parmi les vanités, tentation de l'orgueil, abandon de la fierté, renoncement à la communion, faux semblant, Prométhée de Prisunic, gloriole de mémères en mal de reconnaissance.
Qui peut accepter de se vivre réduit à l'état de potentiel ? La plus modeste mélodie gratonnée sur six cordes a plus de réalité qu'un potentiel. Demi-tons. "T'as où tes vignes ?".
Brillantissime par naissance, l'élève jésuite enthousiasmait ses pairs par ses fulgurances, il lui fut confié le statut privilégié de portier. Pendant dix ans il fut portier, simple portier. Dix ans. Dix ans avant que son esprit hors du commun fut jugé apte à entrer dans la communauté des hommes. Dix ans. Les Bons Pères ne rigolaient pas. L'arrogance et le second degré sont des flatulences de l'esprit, les coussins péteurs de l'espérance.
Médiocres nous sommes, espoir nous sommes. L'homme de foi s'impose. Notre intelligence confiée n'est qu'une manifestation de l'intemporel, la douance n'est qu'un hasard nécessaire. Nous pouvons retenir le privilège de la distribution des prix, récompense inutile d'une mission refusée. Nous pouvons espérer que nos dons sont suffisants pour servir l'esprit. C'est un choix. Élu ou serviteur porté par la vague, initiateur de la prochaine onde, humble courroie de transmission de l'énergie de la pensée humaine.
La douance est un simple détail, j'ai voulu en faire un orgueil. Il s'en est fallu de peu pour que j'en fasse une règle de vie, une dictature de l'esprit.
Je veux dire plus que les autres jours.
Il faut vraiment manquer de la plus minimaliste estime de soi pour chercher son réconfort dans le statut de zèbre. Les normo-pensants tentent de te maintenir leur confiance et leur amitié et quand tu pars en vrille, ils te lancent un dernier appel : "fais pas ton Stauk, tu vaux mieux que ça."
Ils te le disent, ils te font l'honneur de t'accorder une place privilégiée, confortable, la place de celui qui se trompe moins souvent que les autres, celui qu'on écoute, celui qui doit faire l'effort de valoriser son don, si seulement il voulait bien arrêter de faire son Stauk.
Mais c'est trop bon de faire et de dire n'importe quoi, de se pignoler l'intime à l'huile de neurones. Tu t’astiques le manche, tu te démolis le gourdin, tu te fignoles l’œil de bronze à l'IRM dynamique, si différent et déjà si ultime, aboutissement inutile au sein d'une société faisandée par l’appât du gain, la veulerie institutionnelle et les lieux communs.
Tentation clanique, illusion d'un élitisme auto-proclamé, doudou réconfortant d'une âme fragile, berceuse dissonante d'une vie qui s'égare.
Malgré ce bannissement du réel, la bienveillance des normo-pensants impose son bon sens et sa liturgie. L'hystérie de la douance ne résiste pas longtemps à la volupté de l'humain, son aspiration au divin, son besoin de communion.
De cette magie révélée il ne reste que des cendres. Devant vous se dresse l'homme de Foi, il a beau courber l'échine il ne peut dissimuler longtemps sa suprématie. Il se fait humble, il minimise son savoir, il atténue la portée du Verbe, mais quoi qu'il fasse, il vous domine de la tête et des épaules.
La grâce vous est accordée malgré vos écueils, une fois encore, une fois toujours. Le plus magnifique étron produit par les hordes de JSF pue la merde, gentiment, en douceur, sans ostentation, mais indubitablement elle pue la merde, elle dégage cette rance odeur de l'inutile, du fat, de la gouleyante rumination. Rien ne peut lui ôter cet arôme de constipation mentale. Le rôt du surdoué refoule du goulot, avec son parfum de sardine en cours de digestion.
L'homme de foi vous parle de la traduction de l'araméen, vous explique la difficulté de la version hébraïque, indemne des notions de passé-présent-futur, le présent comme amorce du futur et prolongement du passé, la chronologie en devenir, le présent comme illusion. Toutes les théories de la douance reprennent leur place, vanité parmi les vanités, tentation de l'orgueil, abandon de la fierté, renoncement à la communion, faux semblant, Prométhée de Prisunic, gloriole de mémères en mal de reconnaissance.
Qui peut accepter de se vivre réduit à l'état de potentiel ? La plus modeste mélodie gratonnée sur six cordes a plus de réalité qu'un potentiel. Demi-tons. "T'as où tes vignes ?".
Brillantissime par naissance, l'élève jésuite enthousiasmait ses pairs par ses fulgurances, il lui fut confié le statut privilégié de portier. Pendant dix ans il fut portier, simple portier. Dix ans. Dix ans avant que son esprit hors du commun fut jugé apte à entrer dans la communauté des hommes. Dix ans. Les Bons Pères ne rigolaient pas. L'arrogance et le second degré sont des flatulences de l'esprit, les coussins péteurs de l'espérance.
Médiocres nous sommes, espoir nous sommes. L'homme de foi s'impose. Notre intelligence confiée n'est qu'une manifestation de l'intemporel, la douance n'est qu'un hasard nécessaire. Nous pouvons retenir le privilège de la distribution des prix, récompense inutile d'une mission refusée. Nous pouvons espérer que nos dons sont suffisants pour servir l'esprit. C'est un choix. Élu ou serviteur porté par la vague, initiateur de la prochaine onde, humble courroie de transmission de l'énergie de la pensée humaine.
La douance est un simple détail, j'ai voulu en faire un orgueil. Il s'en est fallu de peu pour que j'en fasse une règle de vie, une dictature de l'esprit.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Zèbre c'est pas un métier, c'est même pas une compétence.
L'intelligence ne m'a jamais posé aucun problème si ce n'est par son manque, j'aurais voulu en avoir bien plus pour savoir où chercher. Utiliser son intelligence au maximum la ramène au rang d'outil rudimentaire.
La quète de la connaissance ne fait qu'aviver une aspiration, celle de la communion. Et il n'y a pas à chier, l'ego est une prison. Pour s'imprégner d'une étendue de champ de blé, pour s'oindre de la beauté d'un Rembrandt, pour se laisser bercer par le pas d'une femme, l'intelligence est une sale manie, c'est le regard monopolisé par l'écran d'un smartphone lors d'une soirée entre amis où se déroulent une des représentations de la comédie humaine.
L'année après le BAC, j'ai traversé la Grèce en pédibus, tentant de capter à chaque étape une parcelle temporaire des manifestations les plus abouties du besoin du Beau. En dessinant, le temps nécessaire à capter l'équilibre d'un décor ou le déhanché d'un Apollon, j'avais l'impression de débuter dans mon éducation, mais je ne communiais qu'avec l’amphithéâtre de Delphes, me coupant de mes contemporains pour espérer le spirituel.
C'est fou ce que l'intelligence peut passer son temps à hurler : "tu te trompes."
Coupé du vulgaire, exclu de l'esprit, je suis allé prendre un café frappé en attendant mon train. La solitude existentielle me tenait dans sa main, et dans ma tête les paroles de "Stranger in the night" prenaient toute leur signification. Solitude physique, solitude linguistique, chassé du paradis.
Dans cette ambiance animée d'une grande ville en fin d'après-midi, je ne percevais plus que ma solitude intérieure. Sur le mur en face de la terrasse du troquet il y avait une inscription dont les lettres peintes en noir commençaient déjà à se défraichir.
TO DO IS TO BE - Socrate
TO BE IS TO DO - Kant
DO BE DO BE DOOOOOO - Sinatra
La vanité de l'esprit était certifiée sous mes yeux, l'illusion du savoir s'étalait en lettres capitales. Pourquoi Socrate plus que Sinatra ?
Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver cette citation magique sur ce forum il y a quelques jours.
C'est ainsi que j'ai pris conscience que les français ne sont pas les seuls à se persuader d'être le centre du monde, les grecs aussi, tout ça parce que de nobles guerriers s'enfilaient joyeusement entre eux, et qu'un schizophrène paranoïaque vivant dans un tonneau détestait qu'on lui fasse de l'ombre, il y a deux siècles de cela.
Je n'ai pas avancé d'un poil dans ma quête depuis cette étape grecque. Je suis revenu à mon départ, celui où l'intelligence seule est une impasse.
L'intelligence ne m'a jamais posé aucun problème si ce n'est par son manque, j'aurais voulu en avoir bien plus pour savoir où chercher. Utiliser son intelligence au maximum la ramène au rang d'outil rudimentaire.
La quète de la connaissance ne fait qu'aviver une aspiration, celle de la communion. Et il n'y a pas à chier, l'ego est une prison. Pour s'imprégner d'une étendue de champ de blé, pour s'oindre de la beauté d'un Rembrandt, pour se laisser bercer par le pas d'une femme, l'intelligence est une sale manie, c'est le regard monopolisé par l'écran d'un smartphone lors d'une soirée entre amis où se déroulent une des représentations de la comédie humaine.
L'année après le BAC, j'ai traversé la Grèce en pédibus, tentant de capter à chaque étape une parcelle temporaire des manifestations les plus abouties du besoin du Beau. En dessinant, le temps nécessaire à capter l'équilibre d'un décor ou le déhanché d'un Apollon, j'avais l'impression de débuter dans mon éducation, mais je ne communiais qu'avec l’amphithéâtre de Delphes, me coupant de mes contemporains pour espérer le spirituel.
C'est fou ce que l'intelligence peut passer son temps à hurler : "tu te trompes."
Coupé du vulgaire, exclu de l'esprit, je suis allé prendre un café frappé en attendant mon train. La solitude existentielle me tenait dans sa main, et dans ma tête les paroles de "Stranger in the night" prenaient toute leur signification. Solitude physique, solitude linguistique, chassé du paradis.
Dans cette ambiance animée d'une grande ville en fin d'après-midi, je ne percevais plus que ma solitude intérieure. Sur le mur en face de la terrasse du troquet il y avait une inscription dont les lettres peintes en noir commençaient déjà à se défraichir.
TO DO IS TO BE - Socrate
TO BE IS TO DO - Kant
DO BE DO BE DOOOOOO - Sinatra
La vanité de l'esprit était certifiée sous mes yeux, l'illusion du savoir s'étalait en lettres capitales. Pourquoi Socrate plus que Sinatra ?
Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver cette citation magique sur ce forum il y a quelques jours.
C'est ainsi que j'ai pris conscience que les français ne sont pas les seuls à se persuader d'être le centre du monde, les grecs aussi, tout ça parce que de nobles guerriers s'enfilaient joyeusement entre eux, et qu'un schizophrène paranoïaque vivant dans un tonneau détestait qu'on lui fasse de l'ombre, il y a deux siècles de cela.
Je n'ai pas avancé d'un poil dans ma quête depuis cette étape grecque. Je suis revenu à mon départ, celui où l'intelligence seule est une impasse.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 a écrit:De cette magie révélée il ne reste que des cendres
La douance est un simple détail
Ben ouais.
Je sais bien ça fait court comme réponse, mais n'empêche on en est là.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Le diable est dans les détails, c'est connu.
Et quand il te parle d'intelligence c'est la voix du poème de Baudelaire qu'on entend. Celle qui te dit "Viens, voyager dans les rêves, au-delà du possible, au-delà du connu" ; soit la plus belle des propositions pour qui a l'esprit un peu curieux.
Au final serions-nous donc des Narcisses, nous séduisant nous-mêmes, pour avoir ainsi envie de plonger en notre réflexion ?
C'est presque rhétorique comme question...
En tout cas, incorrigibles c'est certain : on en est encore à s'introspecter en se reprochant de se noyer en soi.
Heureusement, comme j'ai perdu tout espoir de me récupérer, je peux donc en rire et non en pleurer.
Et quand il te parle d'intelligence c'est la voix du poème de Baudelaire qu'on entend. Celle qui te dit "Viens, voyager dans les rêves, au-delà du possible, au-delà du connu" ; soit la plus belle des propositions pour qui a l'esprit un peu curieux.
Au final serions-nous donc des Narcisses, nous séduisant nous-mêmes, pour avoir ainsi envie de plonger en notre réflexion ?
C'est presque rhétorique comme question...
En tout cas, incorrigibles c'est certain : on en est encore à s'introspecter en se reprochant de se noyer en soi.
Heureusement, comme j'ai perdu tout espoir de me récupérer, je peux donc en rire et non en pleurer.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Comment espérer trouver dans un seul humain l'origine de l'absurdité du monde ?
Comment peut-on croire guérir l'humain de la mélancolie engendrée par sa naissance ?
Toute psychothérapie devrait commencer par la mise en évidence de l'absurdité existentielle du patient, seul moyen de le relier au monde qui l'entoure. La folie de l'homme comme le lien le plus fiable entre lui et le reste du monde.
Vouloir guérir cette indispensable acclimatation, cette folie précieuse, c'est couper l'homme de sa famille, de son milieu, de sa culture, de l'humain, c'est le priver de cette part commune avec l'univers, le désordre.
Voilà pourquoi le rire de Démocrite renvoie tous les psychanalystes de la terre à leur véritable fonction : l'onanisme psychanalytique.
Comment peut-on croire guérir l'humain de la mélancolie engendrée par sa naissance ?
Toute psychothérapie devrait commencer par la mise en évidence de l'absurdité existentielle du patient, seul moyen de le relier au monde qui l'entoure. La folie de l'homme comme le lien le plus fiable entre lui et le reste du monde.
Vouloir guérir cette indispensable acclimatation, cette folie précieuse, c'est couper l'homme de sa famille, de son milieu, de sa culture, de l'humain, c'est le priver de cette part commune avec l'univers, le désordre.
Voilà pourquoi le rire de Démocrite renvoie tous les psychanalystes de la terre à leur véritable fonction : l'onanisme psychanalytique.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Le rire de Démocrite
Texte de la page wilipedia.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocrite#Le_rire_de_D.C3.A9mocrite
Dans l'iconographie, Démocrite est souvent représenté en train de rire car sa propension à rire de tout et à vivre isolé du monde le fit considérer comme un fou par ses compatriotes (le rire de Démocrite est cité à plusieurs reprises dans l’Éloge de la folie d’Érasme) à tel point qu'on fit venir le médecin Hippocrate pour le traiter. Au lieu d'un malade qui avait besoin de secours prévenants, il trouva un philosophe judicieux et appliqué, assis tranquillement à l'ombre sur un vert gazon. Le philosophe avait un livre sur ses genoux : plusieurs autres étaient répandus à sa droite et à sa gauche et comme à son habitude, il rit beaucoup en discutant avec le médecin.
« Quelle est la cause de cette joie ? Mes discours ont-ils quelque chose qui vous choque ? »
Après quelques moments de silence, le philosophe commença un discours merveilleux sur les bizarreries et les disparités du genre humain. Il fit voir que rien n'est plus comique ni plus risible que toute la vie ; qu'elle s'emploie à chercher des biens imaginaires, à former des projets qui demanderaient plusieurs vies ajoutées l'une à l'autre ; qu'elle échappe au moment même où l'on ose le plus compter sur ses forces, où l'on s'appuie davantage sur la durée, qu'elle n'est enfin qu'une illusion perpétuelle qui séduit d'autant plus vite, qui séduit d'autant plus aisément, qu'on porte avec soi-même le principe de la séduction.
« Je voudrais, continua Démocrite, que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions-nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »
« Ce discours que j'ai abrégé exprès, remplit Hippocrate de surprise et d'admiration. II s'aperçut que, pour être véritablement philosophe, il fallait se convaincre en détail qu'il n'y a presque dans le monde, que des fous et des enfants. Des fous plus dignes de pitié que de colère ; des enfants qu'on doit plaindre et contre lesquels il n'est jamais permis de s'aigrir, ni de se fâcher »12.
Après examen, Hippocrate déclara Démocrite « sage entre les sages, seul capable d’assagir les hommes ».
On oppose souvent le rire de Démocrite aux pleurs d'Héraclite.
« Quant aux sages, Héraclite et Démocrite, ils combattaient la colère, l'un en pleurant, l'autre en riant. »
— Stobée, Florilège, III, XX, 53.
Texte de la page wilipedia.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocrite#Le_rire_de_D.C3.A9mocrite
Dans l'iconographie, Démocrite est souvent représenté en train de rire car sa propension à rire de tout et à vivre isolé du monde le fit considérer comme un fou par ses compatriotes (le rire de Démocrite est cité à plusieurs reprises dans l’Éloge de la folie d’Érasme) à tel point qu'on fit venir le médecin Hippocrate pour le traiter. Au lieu d'un malade qui avait besoin de secours prévenants, il trouva un philosophe judicieux et appliqué, assis tranquillement à l'ombre sur un vert gazon. Le philosophe avait un livre sur ses genoux : plusieurs autres étaient répandus à sa droite et à sa gauche et comme à son habitude, il rit beaucoup en discutant avec le médecin.
« Quelle est la cause de cette joie ? Mes discours ont-ils quelque chose qui vous choque ? »
Après quelques moments de silence, le philosophe commença un discours merveilleux sur les bizarreries et les disparités du genre humain. Il fit voir que rien n'est plus comique ni plus risible que toute la vie ; qu'elle s'emploie à chercher des biens imaginaires, à former des projets qui demanderaient plusieurs vies ajoutées l'une à l'autre ; qu'elle échappe au moment même où l'on ose le plus compter sur ses forces, où l'on s'appuie davantage sur la durée, qu'elle n'est enfin qu'une illusion perpétuelle qui séduit d'autant plus vite, qui séduit d'autant plus aisément, qu'on porte avec soi-même le principe de la séduction.
« Je voudrais, continua Démocrite, que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions-nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »
« Ce discours que j'ai abrégé exprès, remplit Hippocrate de surprise et d'admiration. II s'aperçut que, pour être véritablement philosophe, il fallait se convaincre en détail qu'il n'y a presque dans le monde, que des fous et des enfants. Des fous plus dignes de pitié que de colère ; des enfants qu'on doit plaindre et contre lesquels il n'est jamais permis de s'aigrir, ni de se fâcher »12.
Après examen, Hippocrate déclara Démocrite « sage entre les sages, seul capable d’assagir les hommes ».
On oppose souvent le rire de Démocrite aux pleurs d'Héraclite.
« Quant aux sages, Héraclite et Démocrite, ils combattaient la colère, l'un en pleurant, l'autre en riant. »
— Stobée, Florilège, III, XX, 53.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
De l'absurdité du monde et de l'hédonisme.
Les titres auxquels vous avez échappés :
- Montrez-moi un Lacanien, je vous montrerais un esclave.
- Dans le cul, Lulu.
- De la Mélancolie et de l'illusion de la connaissance.
La mélancolie n'est pas une maladie, la preuve : ça ne se guérit pas. La dépression n'est pas un état surajouté à notre psyché, elle est une humeur essentielle, aussi précieuse que le sang ou la lymphe : la bile noire.
Un psychiatre, un Lacanien, un homme de culture et de savoir qui prétend que l'âme humaine existe sans la mélancolie se comporte comme Panglosse, il veut vous saigner à blanc, vous retirer une énergie essentielle à votre équilibre. En vous saignant, il prétend vous guérir.
Qui peut me citer une seule personne guérie de sa maladie dépressive après avoir consacré beaucoup de temps et d'argent à son psychanalyste. Je veux dire vraiment guérie ? Ne parlons pas de tristesse, de renoncement, de frustration, réservons notre réflexion à la Mélancolie, réponse humaine à l'absurdité du monde et de notre propre existence.
L'escroquerie la plus atroce d'un psychanalyste est de partir d'un point de départ fallacieux : l'état stable et naturel de l'humain exclue la dépression. Le psychanalyste prétend vous guérir d'une maladie que vous n'avez pas, et qu'il vous demande de combattre de toutes vos forces. Pire, il veut vous convaincre de lutter contre un élément essentiel de votre existence. Le psychanalyste est esclave de son dogme absurde, il ne peut y renoncer sans devoir vous avouer que vous n'êtes pas malade et que vous n'avez pas besoin de lui.
Le principal travail d'un Lacanien est de vous convaincre que votre âme est en déserrance. Il va inventer un parcours de vie borné obligatoirement par des meurtrissures fondamentales, et si vous ne les avez pas vécues, si vous n'avez pas souffert, il va vous en convaincre, il va s'extasier des attaques subies, réelles ou imaginaires. Il vous plonge dans les limbes du péché, il vous noie dans votre faute originelle, celle de votre naissance au sein d'une famille constituée d'êtres imparfaits.
Le Lacanien va peindre un tableau apocalyptique de votre existence, sa palette va du rouge-sang au gris-sombre, de la douleur à l'amputation de la joie. Partant de cette conclusion ténébreuse, il vous demandera de réunir les preuves de sa formulation désespérée.
Attention, dans ce dédale qu'il construit autour de vous, seuls les aspects négatifs de votre existence ont droit de cité. Si jamais vous ne parvenez pas à retrouver les composants de sa palette morbide, il va vous fournir des clés sordides pour vous y aider.
Il y a une seule chose interdite dans le cadre d'une psychanalyse : être heureux. Vous pouvez retirer vos pompes, vous adressez à un inconnu sans le regarder, parlez des éléments les moins intéressants de votre âme, les plus bas, voir coucher avec le dit praticien ou praticienne, mais attention n'allez jamais lui dire que vous êtes ou que vous avez été heureux. Ou alors timidement, en vous excusant, comme une lueur d'espoir qu'il vous accorde le temps de reprendre votre souffle.
Et pourtant j'avais choisi un cador de la profession, médecin, psychiatre, cultivé, subtil, aux écrits raffinés et imagés. Mais de base, il restait un gros enculé, un enculeur devrais-je dire.
Chaque paiement en fin de séance (en espèces, et non je ne vous fais pas de facture) m'autorisait la flagellation cérébrale à coup de questions ravageuses : "croyez-vous à quelque chose ?", "mais la vie c'est quoi pour vous ?". Fils de pute. Madame mère, si vous me lisez, ce n'est qu'une expression fâcheuse.
Numero6 faut pas le faire chier, quand on l'encule il sait accueillir l'outrage mais réclame le droit fondamental de poser la question : "dis donc, tu ne serais pas en train de m'enculer là, c'est juste pour savoir ?".
Parce que Numero6 tu peux l'enculer, mais jamais le prendre pour un con, c'est la limite à partir de laquelle il commence à rendre les coups.
Quand tu ne disposes que de l'énergie d'une huitre desséchée par le soleil de midi, en pleine dépression anxieuse (putain que ça peut faire mal ce truc), tu peux être tenté de suivre la logique d'enfermement, cocon protecteur contre la furie du monde.
Mais tu peux avoir l'esprit teigneux de Numero6 qui ne peut s'empêcher de se dire : "toi, mon salaud, je vais te la mettre profond, charogne bienveillante."
Mais quand Numero6 décide de faire quelque chose, il ne vient pas sans son Famas, avec la cartouchière chargée à bloc. Protégez la moquette, il va y avoir des taches pourpres, ça va vaporiser de l'escroc empathique, quand je chie, je chie dans le ventilateur.
J'ai donc lu non pas la théorie psychanalytique (je ne livre pas un combat sur le terrain favori de l'adversaire), mais j'ai lu ses écrits dans le Petit Lacanien Illustré. C'était bourré d'informations passionnantes sur le bonhomme, mieux que Snowden, mieux que Wikileaks. Ce qui m'a le plus perturbé c'était la vision infantile et sordide de tout ce qui avait un lien avec la sexualité, du jeu de mot à deux balles à l'association au phallus de toute forme compatible avec l'intromission dans un organisme humain. De la merde en branche, de la philosophie perverse, de la secte repue de sa domination.
Je vous livre ma conclusion de l'époque : tant qu'il parlait de lui c'était très agréable, érudit, poétique, les images s'enchainaient parfaitement. Dés qu'il parlait de psychanalyse, il faisait allégeance à la secte, contraignant sa pensée à une logique basée sur des gimmicks, des réflexes, du sexe chiant, des rien-du-tout placés sur le piédestal de la Connivence, du "Private Joke" d'Initiés.
Je l'avais dans mon collimateur, paré pour faire mon sniper. J'avais des questions à lui poser, j'allais le forcer à me donner des réponses contre sa volonté. Et pour ça j'allais l'amener sur le meilleur des terrains : lui. Pauvre petit bonhomme obligé de se soumettre aux rêves de grandeur de mémères sur le déclin, de caprices adolescents, contraint de se taire jours après jours, n'exerçant plus son intelligence que dans un seul domaine : comment placer sa phrase favorite le plus tôt possible : "je crois qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui."
J'avais déjà remarqué que son visage s'illuminait quand mes propos réveillait le souvenir de sa propre expérience, c'étaient les seuls moments où il redevenait humain et chaleureux, avant de se retransformer en image publicitaire pour hémorroïdes rebelles.
J'y suis allé en douceur, j'ai commencé par lui demander s'il était normal qu'il ne me reçoivent que dix minutes, je lui ai demandé si le travail existentiel qu'il me demandait de faire était adapté à mon état déplorable, et à chaque fois j'avais la confirmation de mes doutes. Même si je l'avais senti intéressé par certains de mes propos qui devaient le changer de ses légions de dépressives, j'avais la confirmation de mes doutes : il ne me prenait pas vraiment pour un con, mais sa routine l'amenait à faire comme si.
Ensuite j'ai parsemé mes propos de petites allusions à son univers personnel, il se réveillait à chaque fois et se mettait à parler de sa propre expérience. Un Lacanien qui se tait c'est comme la truffe froide d'un chien, c'est bon signe, le contraire provoque de l'effroi. J'avais occupé un autre siège que celui qu'il m'avait désigné au départ. J'en changeais d'une fois sur l'autre de manière aléatoire. Il m'avait suffi de manœuvres rudimentaires pour faire sauter tout son cirque psy.
Quand il a constaté que je lui échappais, il a accéléré la manœuvre et m'a déclaré apte à me coucher sur sa méridienne. D'abord, elle était beaucoup trop petite pour moi, et rien que d'imaginer tous les pieds déchaussés qui l'avaient occupé, j'aurais eu l'impression de me trouver dans un vestiaire sportif après l'entrainement.
Il m'a dit que je pouvais garder mes pompes.
Je lui ai rétorqué que je n'avais aucune envie de me ridiculiser à lui tourner le dos, dans la posture du grand malade au bloc opératoire qui attend que l'anesthésiste ait fini de se faire sucer.
J'avais devant moi un type brillant, j'aurais aimé que l'on parle de la kabbale ou de la déchéance des besoins fondamentaux de l'humain dans notre société. J'avais surtout envie de parler de la lumière qui filtrait entre les voilages, de sa magnifique bibliothèque, de sa très jolie jeune épouse, du mainate qui se faisait entendre. Entre nous se dressait la psychanalyse (et son attirance pour le contenu de mon porte-monnaie). Il me vendait de la merde et me demandait de bien la touiller.
Face à l'absurdité du monde je n'ai jamais trouvé d'autre antidote que la beauté du monde. A la fin de l'adolescence, je n'avais trouvé qu'une seule réponse que j'avais réduit au mot "euphorie", un état volontaire de sustentation, s'extraire de la tentation de la douleur pour accepter de se tourner vers le plaisir, dusse-t-il être vulgaire.
Alors quand je suis tombé sur l'article consacré au rire de Démocrite, j'aurais bien aimé lui shooter dans les valseuses à cet enculé de sa race.
Et puis d'abord, si je ne déteste pas traiter ma mère de morue ou de connasse, tu ne parles pas comme ça de ma mère, c'est bien compris l'enculé de psychanalyste ? Je peux vous dire que ce n'est pas une sainte, mais le premier qui dit quoi que ce soit sur ma mère, il va s'en manger une sévère, racaille de banlieue du 9-3 ou médecin diplôme de la faculté de mes couilles sur l'établi.
Les deux derniers entretiens ont été consacré à son licenciement, je sais rester gentleman, mais il était temps qu'il comprenne que je ne pouvais le garder dans la N6-Company, il était vraiment trop nul. Ce bâtard était convaincu que dans l'état pitoyable dans lequel je me trouvais, il me serait devenu impossible d'affronter la vie sans son aide. Comment les gens qui vous trouent le cul peuvent-ils se convaincre de vous être indispensables ? La dilatation de mon fondement ne fait pas partie de mes objectifs de vie.
L'acceptation du chaos de la vie permet d'en percevoir quelques lignes directrices, les fondamentaux de l'humain ne change pas, ils ne présentent que des variations. Et Numero6 n'aime pas trop qu'on lui taxe son pognon pour lui montrer à quel point il est encore plus misérable qu'il ne se l'imagine, et Numero6 n'accorde à personne le droit de critiquer la moitié de son patrimoine génétique et culturel.
Putain, sa tronche quand il a vu que finita la comedia, il allait devoir trouver un autre pigeon pour jouer sa sarabande du malheur. La même figure qu'un employé qui reçoit sa lettre de licenciement, c'est l'incrédulité qui prédomine. Alors il m'a donné un autre rendez-vous, l’apôtre de l'odieux, et mon absence lui a laissé mes dix minutes réglementaires pour m'envoyer un SMS dont je vous livre le texte intégral :
"Bon, voilà, vous n'êtes pas venu à votre rendez-vous. C'est dans l'ordre des choses, de vos choses ? Mais faut-il absolument ne faire que répéter ? Si vous pensez que - peut-être - non, téléphonez-moi pour me dire. Bien à vous."
Pauvre petit bonhomme, jusqu'au bout il aura tenté de se persuader qu'il m'était utile.
Tiens, je vous poserais bien une question jeunes gens : combien d'entre vous ont l'impression de venir en aide à leur psy ? Combien d'entre vous se sentent responsables de leur psy ?
J'ai dit à mon psy "t'es trop nul, dégage !". Il a été incapable d'entendre cette sincère affirmation, il a préféré pensé que je préférais m'engluer dans ma merdouille qu'il avait pris soin de touiller.
Moi j'attends d'un psy qu'il me montre la beauté du monde, pour ce qui est de son absurdité je n'ai besoin de personne. En Honda Goldwing, parce que les Harley-Davidson c'est quand même de la merde.
Le rire de Démocrite était un rire triste et satirique, une forme de résistance. Il rit de la folie, du ridicule et plus généralement de la bêtise des hommes. Le monde est comique pour Démocrite, tragique pour Héraclite. Démocrite se contente du monde tel qu'il est et préfère rire des défauts de la société plutôt que d'en pleurer. Il considère que le spectacle du monde est immuable et que la seule alternative à la mélancolie est l'hédonisme.
Va expliquer ça à un psychanalyste ! Autiste de l’œdipe, branlomane végétatif de la scène initiale, touche-pipi de l'âme, bruxinateur de la mélancolie familiale, gratteur de plaies cicatrisées.
Ma mère n'est pas plus absurde que le reste du monde.
Faut revenir aux fondamentaux. Un soignant qui vous fait mal, il faut qu'il n'y ait aucun autre choix, il ne faut pas que ça dure, et il a intérêt à y mettre les formes, et surtout, surtout, je dois me sentir mieux après.
Et puis tu parles pas comme ça de ma mère ! Connard !
P.S. : je tiens à signaler que tous ceux ou celles qui seraient tenté de détecter un œdipe mal résolu dans mes propos sont priés de le garder pour eux et de garer leur réflexion à la place qu'elle mérite, tout au fond et à droite. Raz-le-cul de ces merdeux qui s'attaquent à ce que l'on a de plus précieux, le hasard improbable de nos origines.
Les titres auxquels vous avez échappés :
- Montrez-moi un Lacanien, je vous montrerais un esclave.
- Dans le cul, Lulu.
- De la Mélancolie et de l'illusion de la connaissance.
La mélancolie n'est pas une maladie, la preuve : ça ne se guérit pas. La dépression n'est pas un état surajouté à notre psyché, elle est une humeur essentielle, aussi précieuse que le sang ou la lymphe : la bile noire.
Un psychiatre, un Lacanien, un homme de culture et de savoir qui prétend que l'âme humaine existe sans la mélancolie se comporte comme Panglosse, il veut vous saigner à blanc, vous retirer une énergie essentielle à votre équilibre. En vous saignant, il prétend vous guérir.
Qui peut me citer une seule personne guérie de sa maladie dépressive après avoir consacré beaucoup de temps et d'argent à son psychanalyste. Je veux dire vraiment guérie ? Ne parlons pas de tristesse, de renoncement, de frustration, réservons notre réflexion à la Mélancolie, réponse humaine à l'absurdité du monde et de notre propre existence.
L'escroquerie la plus atroce d'un psychanalyste est de partir d'un point de départ fallacieux : l'état stable et naturel de l'humain exclue la dépression. Le psychanalyste prétend vous guérir d'une maladie que vous n'avez pas, et qu'il vous demande de combattre de toutes vos forces. Pire, il veut vous convaincre de lutter contre un élément essentiel de votre existence. Le psychanalyste est esclave de son dogme absurde, il ne peut y renoncer sans devoir vous avouer que vous n'êtes pas malade et que vous n'avez pas besoin de lui.
Le principal travail d'un Lacanien est de vous convaincre que votre âme est en déserrance. Il va inventer un parcours de vie borné obligatoirement par des meurtrissures fondamentales, et si vous ne les avez pas vécues, si vous n'avez pas souffert, il va vous en convaincre, il va s'extasier des attaques subies, réelles ou imaginaires. Il vous plonge dans les limbes du péché, il vous noie dans votre faute originelle, celle de votre naissance au sein d'une famille constituée d'êtres imparfaits.
Le Lacanien va peindre un tableau apocalyptique de votre existence, sa palette va du rouge-sang au gris-sombre, de la douleur à l'amputation de la joie. Partant de cette conclusion ténébreuse, il vous demandera de réunir les preuves de sa formulation désespérée.
Attention, dans ce dédale qu'il construit autour de vous, seuls les aspects négatifs de votre existence ont droit de cité. Si jamais vous ne parvenez pas à retrouver les composants de sa palette morbide, il va vous fournir des clés sordides pour vous y aider.
Il y a une seule chose interdite dans le cadre d'une psychanalyse : être heureux. Vous pouvez retirer vos pompes, vous adressez à un inconnu sans le regarder, parlez des éléments les moins intéressants de votre âme, les plus bas, voir coucher avec le dit praticien ou praticienne, mais attention n'allez jamais lui dire que vous êtes ou que vous avez été heureux. Ou alors timidement, en vous excusant, comme une lueur d'espoir qu'il vous accorde le temps de reprendre votre souffle.
Et pourtant j'avais choisi un cador de la profession, médecin, psychiatre, cultivé, subtil, aux écrits raffinés et imagés. Mais de base, il restait un gros enculé, un enculeur devrais-je dire.
Chaque paiement en fin de séance (en espèces, et non je ne vous fais pas de facture) m'autorisait la flagellation cérébrale à coup de questions ravageuses : "croyez-vous à quelque chose ?", "mais la vie c'est quoi pour vous ?". Fils de pute. Madame mère, si vous me lisez, ce n'est qu'une expression fâcheuse.
Numero6 faut pas le faire chier, quand on l'encule il sait accueillir l'outrage mais réclame le droit fondamental de poser la question : "dis donc, tu ne serais pas en train de m'enculer là, c'est juste pour savoir ?".
Parce que Numero6 tu peux l'enculer, mais jamais le prendre pour un con, c'est la limite à partir de laquelle il commence à rendre les coups.
Quand tu ne disposes que de l'énergie d'une huitre desséchée par le soleil de midi, en pleine dépression anxieuse (putain que ça peut faire mal ce truc), tu peux être tenté de suivre la logique d'enfermement, cocon protecteur contre la furie du monde.
Mais tu peux avoir l'esprit teigneux de Numero6 qui ne peut s'empêcher de se dire : "toi, mon salaud, je vais te la mettre profond, charogne bienveillante."
Mais quand Numero6 décide de faire quelque chose, il ne vient pas sans son Famas, avec la cartouchière chargée à bloc. Protégez la moquette, il va y avoir des taches pourpres, ça va vaporiser de l'escroc empathique, quand je chie, je chie dans le ventilateur.
J'ai donc lu non pas la théorie psychanalytique (je ne livre pas un combat sur le terrain favori de l'adversaire), mais j'ai lu ses écrits dans le Petit Lacanien Illustré. C'était bourré d'informations passionnantes sur le bonhomme, mieux que Snowden, mieux que Wikileaks. Ce qui m'a le plus perturbé c'était la vision infantile et sordide de tout ce qui avait un lien avec la sexualité, du jeu de mot à deux balles à l'association au phallus de toute forme compatible avec l'intromission dans un organisme humain. De la merde en branche, de la philosophie perverse, de la secte repue de sa domination.
Je vous livre ma conclusion de l'époque : tant qu'il parlait de lui c'était très agréable, érudit, poétique, les images s'enchainaient parfaitement. Dés qu'il parlait de psychanalyse, il faisait allégeance à la secte, contraignant sa pensée à une logique basée sur des gimmicks, des réflexes, du sexe chiant, des rien-du-tout placés sur le piédestal de la Connivence, du "Private Joke" d'Initiés.
Je l'avais dans mon collimateur, paré pour faire mon sniper. J'avais des questions à lui poser, j'allais le forcer à me donner des réponses contre sa volonté. Et pour ça j'allais l'amener sur le meilleur des terrains : lui. Pauvre petit bonhomme obligé de se soumettre aux rêves de grandeur de mémères sur le déclin, de caprices adolescents, contraint de se taire jours après jours, n'exerçant plus son intelligence que dans un seul domaine : comment placer sa phrase favorite le plus tôt possible : "je crois qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui."
J'avais déjà remarqué que son visage s'illuminait quand mes propos réveillait le souvenir de sa propre expérience, c'étaient les seuls moments où il redevenait humain et chaleureux, avant de se retransformer en image publicitaire pour hémorroïdes rebelles.
J'y suis allé en douceur, j'ai commencé par lui demander s'il était normal qu'il ne me reçoivent que dix minutes, je lui ai demandé si le travail existentiel qu'il me demandait de faire était adapté à mon état déplorable, et à chaque fois j'avais la confirmation de mes doutes. Même si je l'avais senti intéressé par certains de mes propos qui devaient le changer de ses légions de dépressives, j'avais la confirmation de mes doutes : il ne me prenait pas vraiment pour un con, mais sa routine l'amenait à faire comme si.
Ensuite j'ai parsemé mes propos de petites allusions à son univers personnel, il se réveillait à chaque fois et se mettait à parler de sa propre expérience. Un Lacanien qui se tait c'est comme la truffe froide d'un chien, c'est bon signe, le contraire provoque de l'effroi. J'avais occupé un autre siège que celui qu'il m'avait désigné au départ. J'en changeais d'une fois sur l'autre de manière aléatoire. Il m'avait suffi de manœuvres rudimentaires pour faire sauter tout son cirque psy.
Quand il a constaté que je lui échappais, il a accéléré la manœuvre et m'a déclaré apte à me coucher sur sa méridienne. D'abord, elle était beaucoup trop petite pour moi, et rien que d'imaginer tous les pieds déchaussés qui l'avaient occupé, j'aurais eu l'impression de me trouver dans un vestiaire sportif après l'entrainement.
Il m'a dit que je pouvais garder mes pompes.
Je lui ai rétorqué que je n'avais aucune envie de me ridiculiser à lui tourner le dos, dans la posture du grand malade au bloc opératoire qui attend que l'anesthésiste ait fini de se faire sucer.
J'avais devant moi un type brillant, j'aurais aimé que l'on parle de la kabbale ou de la déchéance des besoins fondamentaux de l'humain dans notre société. J'avais surtout envie de parler de la lumière qui filtrait entre les voilages, de sa magnifique bibliothèque, de sa très jolie jeune épouse, du mainate qui se faisait entendre. Entre nous se dressait la psychanalyse (et son attirance pour le contenu de mon porte-monnaie). Il me vendait de la merde et me demandait de bien la touiller.
Face à l'absurdité du monde je n'ai jamais trouvé d'autre antidote que la beauté du monde. A la fin de l'adolescence, je n'avais trouvé qu'une seule réponse que j'avais réduit au mot "euphorie", un état volontaire de sustentation, s'extraire de la tentation de la douleur pour accepter de se tourner vers le plaisir, dusse-t-il être vulgaire.
Alors quand je suis tombé sur l'article consacré au rire de Démocrite, j'aurais bien aimé lui shooter dans les valseuses à cet enculé de sa race.
Et puis d'abord, si je ne déteste pas traiter ma mère de morue ou de connasse, tu ne parles pas comme ça de ma mère, c'est bien compris l'enculé de psychanalyste ? Je peux vous dire que ce n'est pas une sainte, mais le premier qui dit quoi que ce soit sur ma mère, il va s'en manger une sévère, racaille de banlieue du 9-3 ou médecin diplôme de la faculté de mes couilles sur l'établi.
Les deux derniers entretiens ont été consacré à son licenciement, je sais rester gentleman, mais il était temps qu'il comprenne que je ne pouvais le garder dans la N6-Company, il était vraiment trop nul. Ce bâtard était convaincu que dans l'état pitoyable dans lequel je me trouvais, il me serait devenu impossible d'affronter la vie sans son aide. Comment les gens qui vous trouent le cul peuvent-ils se convaincre de vous être indispensables ? La dilatation de mon fondement ne fait pas partie de mes objectifs de vie.
L'acceptation du chaos de la vie permet d'en percevoir quelques lignes directrices, les fondamentaux de l'humain ne change pas, ils ne présentent que des variations. Et Numero6 n'aime pas trop qu'on lui taxe son pognon pour lui montrer à quel point il est encore plus misérable qu'il ne se l'imagine, et Numero6 n'accorde à personne le droit de critiquer la moitié de son patrimoine génétique et culturel.
Putain, sa tronche quand il a vu que finita la comedia, il allait devoir trouver un autre pigeon pour jouer sa sarabande du malheur. La même figure qu'un employé qui reçoit sa lettre de licenciement, c'est l'incrédulité qui prédomine. Alors il m'a donné un autre rendez-vous, l’apôtre de l'odieux, et mon absence lui a laissé mes dix minutes réglementaires pour m'envoyer un SMS dont je vous livre le texte intégral :
"Bon, voilà, vous n'êtes pas venu à votre rendez-vous. C'est dans l'ordre des choses, de vos choses ? Mais faut-il absolument ne faire que répéter ? Si vous pensez que - peut-être - non, téléphonez-moi pour me dire. Bien à vous."
Pauvre petit bonhomme, jusqu'au bout il aura tenté de se persuader qu'il m'était utile.
Tiens, je vous poserais bien une question jeunes gens : combien d'entre vous ont l'impression de venir en aide à leur psy ? Combien d'entre vous se sentent responsables de leur psy ?
J'ai dit à mon psy "t'es trop nul, dégage !". Il a été incapable d'entendre cette sincère affirmation, il a préféré pensé que je préférais m'engluer dans ma merdouille qu'il avait pris soin de touiller.
Moi j'attends d'un psy qu'il me montre la beauté du monde, pour ce qui est de son absurdité je n'ai besoin de personne. En Honda Goldwing, parce que les Harley-Davidson c'est quand même de la merde.
Le rire de Démocrite était un rire triste et satirique, une forme de résistance. Il rit de la folie, du ridicule et plus généralement de la bêtise des hommes. Le monde est comique pour Démocrite, tragique pour Héraclite. Démocrite se contente du monde tel qu'il est et préfère rire des défauts de la société plutôt que d'en pleurer. Il considère que le spectacle du monde est immuable et que la seule alternative à la mélancolie est l'hédonisme.
Va expliquer ça à un psychanalyste ! Autiste de l’œdipe, branlomane végétatif de la scène initiale, touche-pipi de l'âme, bruxinateur de la mélancolie familiale, gratteur de plaies cicatrisées.
Ma mère n'est pas plus absurde que le reste du monde.
Faut revenir aux fondamentaux. Un soignant qui vous fait mal, il faut qu'il n'y ait aucun autre choix, il ne faut pas que ça dure, et il a intérêt à y mettre les formes, et surtout, surtout, je dois me sentir mieux après.
Et puis tu parles pas comme ça de ma mère ! Connard !
P.S. : je tiens à signaler que tous ceux ou celles qui seraient tenté de détecter un œdipe mal résolu dans mes propos sont priés de le garder pour eux et de garer leur réflexion à la place qu'elle mérite, tout au fond et à droite. Raz-le-cul de ces merdeux qui s'attaquent à ce que l'on a de plus précieux, le hasard improbable de nos origines.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Un belle année à toi numéro 6 pleine des belles choses de la vie
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
D'où tiens-tu cette croyance que la psychanalyse guérit ?
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Le meilleur psychanalyste a un gout de chocolat qui montre ses belles tablettes.
sex, chocolate and cello concerto
sex, chocolate and cello concerto
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
J'espère que ma comparaison ne sera pas trop foireuse, mais si je devais mettre un objet symbolisant la mélancolie ce serait ça :
Le repli en soi, sur soi, l'endroit où l'animal se met lorsqu'il n'a pas de raison d'aller dans le monde. A hautes doses il devient évident qu'on ne vit plus (pris dans notre spirale personnelle, c'est là que la comparaison devient tautologique) mais je suis d'accord qu'en soi ce n'est pas hors vie.
Le tout c'est de sortir assez pour ne pas oublier que le monde est là et ne se réduit pas à son intérieur. Se frotter aux choses et aux autres, leur baver dessus, c'est tout de même la base d'une bonne vie d'escargot. N'oublions pas notre essence animale, ne nous croyons pas purs esprits ; et d'abord c'est comme ça qu'on laissera sa trace dans le monde.
...Ce n'est pas très fin mais je suis plus dessin au gros feutre que beau discours.
Le repli en soi, sur soi, l'endroit où l'animal se met lorsqu'il n'a pas de raison d'aller dans le monde. A hautes doses il devient évident qu'on ne vit plus (pris dans notre spirale personnelle, c'est là que la comparaison devient tautologique) mais je suis d'accord qu'en soi ce n'est pas hors vie.
Le tout c'est de sortir assez pour ne pas oublier que le monde est là et ne se réduit pas à son intérieur. Se frotter aux choses et aux autres, leur baver dessus, c'est tout de même la base d'une bonne vie d'escargot. N'oublions pas notre essence animale, ne nous croyons pas purs esprits ; et d'abord c'est comme ça qu'on laissera sa trace dans le monde.
...Ce n'est pas très fin mais je suis plus dessin au gros feutre que beau discours.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
The eye of the beholder.
C'est comme la course aux œufs de Pâques dissimulés dans le jardin, il est impossible que les parents n'aient pas été tentés de planquer un œuf dans le gros massif en friche, juste là, c'est obligatoire qu'un œuf soit là.
Les mots me font le même effet. Ils dissimulent quelque chose d'important, je ne sais pas quoi mais je le sens, j'en suis absolument certain, je ne vois pas quoi, mes capacités d'élaboration atteignent leurs limites, ce sera pour plus tard.
La même phrase traduite en français me laisse indifférent, parce qu'elle s'enchaine naturellement, "l’œil du spectateur" ne recèle rien. Peut-être parce qu'elle renvoie au regard plus qu'au spectateur.
Alors que dans "the eye of the beholder", tout le mystère réside dans "beholder". D'abord ce n'est pas un terme très usité, j'avais demandé à une M2 de littérature anglaise de m'aider à percer le mystère de cette phrase. Son hésitation et sa traduction approximative me renvoyait au regard et pas au "beholder".
Quand je ne sais pas j'invente. Be Holder. Celui qui porte. Une vérité. Un regard. Le regard de celui qui porte. Le regard est dans celui qui porte. Mais putain de bordel de vierge triste, il porte quoi le beholder, pourquoi son regard est-il concentré au fond de lui ?
Pourquoi son regard rayonne-t-il au lieu de capter ?
The eye of the beholder.
A m'en casser la tête contre les murs, comme quand je ne parviens pas à résoudre une énigme, il y a un truc, une putain d'évidence que je ne vois pas. C'est là, sous mes yeux, et je ne vois pas. Argghhh.
En circulant sur les meilleurs autoroutes du monde, c'est-à-dire les autoroutes françaises, puisque rien de français ne saurait être rien de moins que le meilleur du monde, j'étais parti dans ma tête à vous rédiger une plaidoyer pour l'autisme, que je me plaisais à intituler "Plaidoyer pour un anti-autisme" juste pour le gout d'attirer votre attention par une double contradiction, je commence à vous connaitre.
Mon interrogation de départ était la suivante. Dans un monde centré sur l'individu, dans une approche philosophique et psychologique qui renvoie tout à l'individu, dans une société consumériste qui flatte à l'extrême la revendication supposée de l'individu, comment se fait-il que tout ce je vive soit autant influencé par les personnes que je rencontre ?
Cela ne serait rien (je suis capable d'assumer l'humiliation de ne pas avoir de pensées en propre), si je n'avais constaté ma capacité à blesser les autres si je ne prenais pas la précaution de me censurer.
Rien de ce que j'ai pu écrire sur ce forum n'a pris naissance dans ma tête, il s'agit toujours de réactions à des lectures, à des discussions, à des comportements, surtout ceux que je ne comprends pas. Je ne me fais chier à réfléchir que lorsque je ne comprends pas, sinon je me contente de penser, c'est plus cool, en plus cela me permet de me donner toujours raison, ce qui ne fait de mal à personne.
Surdoué et Asperger, je situe mal. Plus je fréquente des surdoués plus je constate l'importance de l'influence qu'ils exercent entre eux, immunisés contre la connerie, ils sont trop vulnérables à tout ce qui se pare du label de l'intelligence. Le courant passe facilement mais ils me saturent de pensées et de réflexions qui m'interdisent le repos. J'ai presque envie de ne plus les écouter, j'ai vécu jusqu'à présent en négligeant une immense partie de la connaissance, la quasi-majorité du monde qui m'entoure, et j'avais déjà du mal à m'en sortir avec le peu que je savais.
Les connaissances nouvelles ne sont pas une aide, mais une charge supplémentaire. Une fois abordées, je ne peux plus me permettre de les ignorer, et cela me fait bien chier. Quand on connait de vrais asperger on ne s'amuse pas à se tester sur Internet pour voir si, par hasard, ce ne serait pas cette pathologie qui nous pousse à ne pas supporter nos contemporains.
Mais un peu de trait autistique quand même, ça ne fait pas de mal. Pouvoir se fermer à volonté à cette avalanche de réel pour maintenir son homéostasie.
A toujours vouloir chercher du pathologique dans tout, la capacité à se couper du monde peut sembler un trait déficitaire, elle me parait aussi indispensable que d'envoyer paitre les Jéhovah qui viennent vous gonfler avec leur Tour de garde. Et moi je ne sais pas faire, je ne sais pas me couper du monde, tout est réel pour moi, je n'ai pas la possibilité de nier l'existence de la mauvaise foi, de la colère ou du risque nucléaire.
Il me faudrait l'équivalent de l'inhibition cognitive pour affronter le réel, une capacité à nier, la possibilité de réfuter. Comment devenir autiste sans craindre de négliger un danger ?
Et comment font la plupart des membres de ce forum pour rester campés sur leurs positions, quasiment indifférents aux fragments du réel que je parsème dans mes posts, enchainant toujours sur eux-mêmes et quasiment pas sur mes petits cailloux ? Cela ne m'a jamais vexé ou blessé, mais interrogé surement. Mais comment font-ils ?
Alors entre Chartres et Beaune, je me suis bricolé une théorie. Les individus sont des batteries, des accumulateurs d'énergie. Chacun a sa capacité de stockage, son ampérage, ce dont il a besoin pour rester rechargé, et une résistance qui va fondre en cas de risque de surtension.
De cette énergie qui circule entre les individus, des shunts et des coupes-circuits sont nécessaires à la cohérence de l'ensemble. Certaines personnes s'éteignent en dessous d'un certain niveau d'énergie, d'autres sont menacées par un léger survoltage.
J'éprouve ce sentiment dans les deux sens. Certaines personnes dépassent largement ma capacité de charge, et leur énergie m'oblige à couper les ponts. D'autres, et je les trouve de plus en plus nombreux, sont des batteries à plat qui tirent sur mes réserves, ils semblent vides d'eux-mêmes, je m'épuise à recharger leurs batteries mortes.
Dans l'autre sens, mon énergie peut être dangereuse pour ceux que j'approche, et j'ai remarqué une chose, une alchimie dont la nature m'échappe. Lorsque l'énergie de l'autre m'atteint, elle me met en surchauffe, j'ouvre les gaz en grand, au maximum du couple, et alors là planquez-vous. Le problème c'est qu'en face, l'accumulateur est de petite capacité, et si je ne fais pas gaffe, je vais le griller. Pour échapper à cette fatalité, je n'avais qu'une seule solution, m'éloigner pour m'éviter cette petite surcharge avant que mon retour de flammes ne fasse de gros dégâts.
Je crois que j'avais sous-estimé les capacités de régulation de chacun, tous les coupe-circuits qui assurent la protection contre la surcharge, dont le plus efficace est de se protéger de l'échange d'énergie en me décrétant fou, auto-destructeur ou plus simplement con. Je me demande si les gens ne disposent pas d'un régulateur qui limite leur risque de se trouver déstabilisés. Très peu de personnes sont capables d'envisager possible une idée nouvelle, ils laissent leur régulateur accumuler la charge pour ne recevoir que du courant d'une intensité adaptée à leurs possibilités.
Ne pas disposer de cet alternateur signifie accepter que tout est possible. Même si cela choque nos convictions les plus profondes, l'inconnu, le nouveau, l'improbable existent malgré tout. Après, tout dépend de notre besoin ou de notre capacité à affronter cet impossible.
The eye of the beholder
J'ai commencé à entrevoir le mystère de cette formule. La petite quantité d'énergie que l'autre me délivre me met le réacteur en fusion. Je reçois de l'énergie qui met tous mes compteurs dans le rouge par une réaction en chaine, et j'attribue au dispensateur de cette petite surcharge bénigne la source de cette énergie à évacuer de toute urgence.
J'ai l'impression d'avoir devant moi le souffle du dragon quand il ne s'agit que de la chaleur dispensée par la flamme d'un briquet. Il me faut éviter de répondre par les flammes d'une colonie de dragons.
The eye of the beholder
D'une plainte je fais une souffrance, d'un touffe d'herbe un bouquet, de traces sur le mur un parcours du tendre, d'un trajet en voiture une ébauche théorique de cet échange d'énergie si évident quand deux individus partagent le même espace. Quelle énergie ? De quoi s'agit-il ? Aucune idée.
C'est plus facile de comprendre les choses en disposant des deux versions. La vision unilatérale de ma centrale atomique contre des butagaz ne m'a jamais permis d'y accorder de la valeur, trop simpliste, trop centrée sur ma problématique, trop impartiale, donc fausse.
C'est la rencontre avec une autre centrale atomique qui m'a permis d'en valider la pertinence. Une puissance supérieure à la mienne, je n'avais pas l'habitude. Tu lui envoies du 10 volts histoire de faire la causette, il te balance du 100.000 volts en retour.
Avec lui, mes 10 volts provoquent une élévation de la chaleur de son cœur nucléaire et si je ne fais pas attention, il va me griller tous mes circuits, ce con.
C'est fou ce truc, pour une fois que je rencontre une même capacité, il faut que je fasse attention à ne pas lui envoyer trop d'énergie, comme avec les autres. Peut-être plus que les autres, les autres savent ventiler mon énergie dans le néant, lui la capte, l'amplifie, me la renvoie, augmente mon niveau de charge.
Il semble fait pour capter l'énergie du groupe à lui tout seul, et la redistribuer à chacun de ses membres.
Jamais l'équipe de France n'avait osé provoquer les blacks pendant leur Haka. Oui mais voilà, il y a Chabal.
The eye of the beholder.
Je crois que je commence à comprendre. Ce qu'il entend de mes mots dépasse ma capacité d'entendement. Je lui tire une balle, il répond par une division blindée.
- Regarde tout ce que contiennent tes mots.
- Ah mais non, ah mais je ne veux pas, laisse mes mots tranquilles.
J'avais envie de lui dire "ils ne t'ont rien fait", mais je sais que c'est faux.
Le beholder c'est le noyau. C'est sa capacité à amplifier mon réel jusqu'au point où je ne sais plus le gérer. Ce que lui voit, lui seul. C'est la première fois que j'ai senti le courant revenir comme un boomerang, amplifié à l'infini, la première fois que j'ai du saboter une conversation pour me protéger.
C'est aussi la première fois que je me retrouve en compagnie de deux centrales nucléaires. Une qui maitrise l'art du refroidissement contrôlé, l'autre qui se consume par une fission permanente, mais dans les deux cas du lourd, du brulant, du beaucoup trop pour moi. En fait j'avais raison, certaines personnes amplifient l'énergie par nature.
Derrière la boutade ils visualisent l'agression frontale, dans le silence ils détectent le malaise, dans la répartie joviale ils comprennent l’âpreté du combat. C'est le problème de se comporter comme un enzyme ou une PCR, la plus petite particule d'angoisse est amplifiée à l'infini, le moindre geste tendre devient une déclaration d'amour.
C'est une forme de cécité par amplification du moindre photon.
A force de trop voir, on ne voit plus rien. Trop de luminosité ruine les couleurs, efface les ombres, les reliefs. Refroidir, refroidir, refroidir.
Quand ton quotidien dégage du MeV, comment gérer les plaintes de ceux qui se désespèrent de passer de 10 V à 9 V ? On a presque envie de leur dire : "tu veux savoir ce que c'est que de l'énergie ? Bouge pas, je t'envoie une petite giclette de 100.000 juste pour te réchauffer." On ne le fait pas, parce que perdre 10 % de son énergie, ça peut angoisser.
Le truc que je recherche actuellement c'est comment faire comprendre aux basses-tensions que leurs petites variations peuvent faire des ravages chez moi. Ils envoient du 10 volts et ils ne peuvent accepter que cela puisse provoquer des réactions violentes, moi qui propulse du MeV à la louche.
J'aurais bien une idée, pour qu'ils arrêtent de se plaindre, je commencerais bien par leur balancer du 20 volts d'emblée, une petite giclette amicale, trop pour eux, rien pour moi, juste pour ce qu'ils se tiennent tranquilles. C'est peut-être un message salutaire à délivrer dés le départ. Tu m'envoies 5 V, tu te reçois 50.000 bourrins dans ta face de rat. Tu ne m'envoies rien, tu fermes ta gueule, si, si, à tout jamais.
Pour reprendre l'image de l'escargot de ZeBrebris, j'en ai marre de me replier sur moi-même pour éviter de griller mes contemporains. J'ai commencé à jouer à l'EDF, je leur dois plus que la lumière, je distribue des baffes. C'est assez étonnant, plus j'éparpille façon puzzle, moins je ressens la surcharge.
Dans la rue je vivais très mal la démarche des gens. Je suis comme une chauve-souris dans la rue, je contourne les gens, je prévois leur direction, je m'arrête si besoin. Mais face à ces hordes d'autistes ambulants dont le seul entêtement semble être de ne pas me calculer, j'ai sorti l'épaule qui meurtrit, j'ai dégoupiller la désosseuse à connards.
Tu ne me vois pas, boum dans ta face, tu ne changes pas ta direction d'un seul degré, bing dans tes lunettes, ton univers c'est l'écran de ton putain de portable, boum, le voilà à terre.
Et attention hein, je ne triche pas, je ne vise pas le foie, je me contente de marcher sans changer ma trajectoire. Trois membres d'une famille respectable réussissent à occuper toute la largeur du trottoir en venant à ma rencontre, deux vont manger grave. Oh pardon, je ne vous avais pas vu. 50.000 volts sur chaque bâtard. Oh, pardon. Mais la plupart du temps je ne prends pas la peine de me retourner.
Je n'en peux plus de gérer la connerie de mes contemporains.
- Je suis petit et faible, tu dois faire l'effort de m'éviter.
- Je t'emmerde crevure, tu es petit et faible, c'est à toi de planquer tes os. Sinon, il y a plus simple, 1/10° de seconde de regard pour me signaler que tu m'as vu et qu'on va régler ça à l'amiable, en personnes de bonne éducation. J'irais jusqu'à m'effacer pour te laisser passer. La classe totale.
Je vais continuer à casser quelques clavicules, pour l'instant j'y prend un grand plaisir, c'est trop incroyable de voir ces abrutis se jeter sur mon enclume. Je vais finir par croire qu'ils aiment ça. Plus je leur démonte la face sans rien faire, moins je les déteste. J'ai déployé pendant des années des efforts considérables pour les protéger, alors que si ça trouve leur plus grand plaisir est de s'emplafonner un mur. Boum, dans ta gueule. Je ne sais pas, peut-être que ça les détend.
Ce labyrinthe mouvant qui se dessine devant moi dans la rue à chacun de mes pas, peut-être ne le voit-il pas. Ils sont peut-être conçus pour se guider sur les obstacles percutés. Je ne sais pas et je m'en fous, pour l'instant je percute, je sens ma tension baisser. Ils n'ont qu'à se démerder pour éviter ma fonte. C'est que je vieillis moi, je suis toujours aussi puissant, j'ai moins de patience par contre.
Tu l'as sens bien mon énergie ?
C'est comme la course aux œufs de Pâques dissimulés dans le jardin, il est impossible que les parents n'aient pas été tentés de planquer un œuf dans le gros massif en friche, juste là, c'est obligatoire qu'un œuf soit là.
Les mots me font le même effet. Ils dissimulent quelque chose d'important, je ne sais pas quoi mais je le sens, j'en suis absolument certain, je ne vois pas quoi, mes capacités d'élaboration atteignent leurs limites, ce sera pour plus tard.
La même phrase traduite en français me laisse indifférent, parce qu'elle s'enchaine naturellement, "l’œil du spectateur" ne recèle rien. Peut-être parce qu'elle renvoie au regard plus qu'au spectateur.
Alors que dans "the eye of the beholder", tout le mystère réside dans "beholder". D'abord ce n'est pas un terme très usité, j'avais demandé à une M2 de littérature anglaise de m'aider à percer le mystère de cette phrase. Son hésitation et sa traduction approximative me renvoyait au regard et pas au "beholder".
Quand je ne sais pas j'invente. Be Holder. Celui qui porte. Une vérité. Un regard. Le regard de celui qui porte. Le regard est dans celui qui porte. Mais putain de bordel de vierge triste, il porte quoi le beholder, pourquoi son regard est-il concentré au fond de lui ?
Pourquoi son regard rayonne-t-il au lieu de capter ?
The eye of the beholder.
A m'en casser la tête contre les murs, comme quand je ne parviens pas à résoudre une énigme, il y a un truc, une putain d'évidence que je ne vois pas. C'est là, sous mes yeux, et je ne vois pas. Argghhh.
En circulant sur les meilleurs autoroutes du monde, c'est-à-dire les autoroutes françaises, puisque rien de français ne saurait être rien de moins que le meilleur du monde, j'étais parti dans ma tête à vous rédiger une plaidoyer pour l'autisme, que je me plaisais à intituler "Plaidoyer pour un anti-autisme" juste pour le gout d'attirer votre attention par une double contradiction, je commence à vous connaitre.
Mon interrogation de départ était la suivante. Dans un monde centré sur l'individu, dans une approche philosophique et psychologique qui renvoie tout à l'individu, dans une société consumériste qui flatte à l'extrême la revendication supposée de l'individu, comment se fait-il que tout ce je vive soit autant influencé par les personnes que je rencontre ?
Cela ne serait rien (je suis capable d'assumer l'humiliation de ne pas avoir de pensées en propre), si je n'avais constaté ma capacité à blesser les autres si je ne prenais pas la précaution de me censurer.
Rien de ce que j'ai pu écrire sur ce forum n'a pris naissance dans ma tête, il s'agit toujours de réactions à des lectures, à des discussions, à des comportements, surtout ceux que je ne comprends pas. Je ne me fais chier à réfléchir que lorsque je ne comprends pas, sinon je me contente de penser, c'est plus cool, en plus cela me permet de me donner toujours raison, ce qui ne fait de mal à personne.
Surdoué et Asperger, je situe mal. Plus je fréquente des surdoués plus je constate l'importance de l'influence qu'ils exercent entre eux, immunisés contre la connerie, ils sont trop vulnérables à tout ce qui se pare du label de l'intelligence. Le courant passe facilement mais ils me saturent de pensées et de réflexions qui m'interdisent le repos. J'ai presque envie de ne plus les écouter, j'ai vécu jusqu'à présent en négligeant une immense partie de la connaissance, la quasi-majorité du monde qui m'entoure, et j'avais déjà du mal à m'en sortir avec le peu que je savais.
Les connaissances nouvelles ne sont pas une aide, mais une charge supplémentaire. Une fois abordées, je ne peux plus me permettre de les ignorer, et cela me fait bien chier. Quand on connait de vrais asperger on ne s'amuse pas à se tester sur Internet pour voir si, par hasard, ce ne serait pas cette pathologie qui nous pousse à ne pas supporter nos contemporains.
Mais un peu de trait autistique quand même, ça ne fait pas de mal. Pouvoir se fermer à volonté à cette avalanche de réel pour maintenir son homéostasie.
A toujours vouloir chercher du pathologique dans tout, la capacité à se couper du monde peut sembler un trait déficitaire, elle me parait aussi indispensable que d'envoyer paitre les Jéhovah qui viennent vous gonfler avec leur Tour de garde. Et moi je ne sais pas faire, je ne sais pas me couper du monde, tout est réel pour moi, je n'ai pas la possibilité de nier l'existence de la mauvaise foi, de la colère ou du risque nucléaire.
Il me faudrait l'équivalent de l'inhibition cognitive pour affronter le réel, une capacité à nier, la possibilité de réfuter. Comment devenir autiste sans craindre de négliger un danger ?
Et comment font la plupart des membres de ce forum pour rester campés sur leurs positions, quasiment indifférents aux fragments du réel que je parsème dans mes posts, enchainant toujours sur eux-mêmes et quasiment pas sur mes petits cailloux ? Cela ne m'a jamais vexé ou blessé, mais interrogé surement. Mais comment font-ils ?
Alors entre Chartres et Beaune, je me suis bricolé une théorie. Les individus sont des batteries, des accumulateurs d'énergie. Chacun a sa capacité de stockage, son ampérage, ce dont il a besoin pour rester rechargé, et une résistance qui va fondre en cas de risque de surtension.
De cette énergie qui circule entre les individus, des shunts et des coupes-circuits sont nécessaires à la cohérence de l'ensemble. Certaines personnes s'éteignent en dessous d'un certain niveau d'énergie, d'autres sont menacées par un léger survoltage.
J'éprouve ce sentiment dans les deux sens. Certaines personnes dépassent largement ma capacité de charge, et leur énergie m'oblige à couper les ponts. D'autres, et je les trouve de plus en plus nombreux, sont des batteries à plat qui tirent sur mes réserves, ils semblent vides d'eux-mêmes, je m'épuise à recharger leurs batteries mortes.
Dans l'autre sens, mon énergie peut être dangereuse pour ceux que j'approche, et j'ai remarqué une chose, une alchimie dont la nature m'échappe. Lorsque l'énergie de l'autre m'atteint, elle me met en surchauffe, j'ouvre les gaz en grand, au maximum du couple, et alors là planquez-vous. Le problème c'est qu'en face, l'accumulateur est de petite capacité, et si je ne fais pas gaffe, je vais le griller. Pour échapper à cette fatalité, je n'avais qu'une seule solution, m'éloigner pour m'éviter cette petite surcharge avant que mon retour de flammes ne fasse de gros dégâts.
Je crois que j'avais sous-estimé les capacités de régulation de chacun, tous les coupe-circuits qui assurent la protection contre la surcharge, dont le plus efficace est de se protéger de l'échange d'énergie en me décrétant fou, auto-destructeur ou plus simplement con. Je me demande si les gens ne disposent pas d'un régulateur qui limite leur risque de se trouver déstabilisés. Très peu de personnes sont capables d'envisager possible une idée nouvelle, ils laissent leur régulateur accumuler la charge pour ne recevoir que du courant d'une intensité adaptée à leurs possibilités.
Ne pas disposer de cet alternateur signifie accepter que tout est possible. Même si cela choque nos convictions les plus profondes, l'inconnu, le nouveau, l'improbable existent malgré tout. Après, tout dépend de notre besoin ou de notre capacité à affronter cet impossible.
The eye of the beholder
J'ai commencé à entrevoir le mystère de cette formule. La petite quantité d'énergie que l'autre me délivre me met le réacteur en fusion. Je reçois de l'énergie qui met tous mes compteurs dans le rouge par une réaction en chaine, et j'attribue au dispensateur de cette petite surcharge bénigne la source de cette énergie à évacuer de toute urgence.
J'ai l'impression d'avoir devant moi le souffle du dragon quand il ne s'agit que de la chaleur dispensée par la flamme d'un briquet. Il me faut éviter de répondre par les flammes d'une colonie de dragons.
The eye of the beholder
D'une plainte je fais une souffrance, d'un touffe d'herbe un bouquet, de traces sur le mur un parcours du tendre, d'un trajet en voiture une ébauche théorique de cet échange d'énergie si évident quand deux individus partagent le même espace. Quelle énergie ? De quoi s'agit-il ? Aucune idée.
C'est plus facile de comprendre les choses en disposant des deux versions. La vision unilatérale de ma centrale atomique contre des butagaz ne m'a jamais permis d'y accorder de la valeur, trop simpliste, trop centrée sur ma problématique, trop impartiale, donc fausse.
C'est la rencontre avec une autre centrale atomique qui m'a permis d'en valider la pertinence. Une puissance supérieure à la mienne, je n'avais pas l'habitude. Tu lui envoies du 10 volts histoire de faire la causette, il te balance du 100.000 volts en retour.
Avec lui, mes 10 volts provoquent une élévation de la chaleur de son cœur nucléaire et si je ne fais pas attention, il va me griller tous mes circuits, ce con.
C'est fou ce truc, pour une fois que je rencontre une même capacité, il faut que je fasse attention à ne pas lui envoyer trop d'énergie, comme avec les autres. Peut-être plus que les autres, les autres savent ventiler mon énergie dans le néant, lui la capte, l'amplifie, me la renvoie, augmente mon niveau de charge.
Il semble fait pour capter l'énergie du groupe à lui tout seul, et la redistribuer à chacun de ses membres.
Jamais l'équipe de France n'avait osé provoquer les blacks pendant leur Haka. Oui mais voilà, il y a Chabal.
The eye of the beholder.
Je crois que je commence à comprendre. Ce qu'il entend de mes mots dépasse ma capacité d'entendement. Je lui tire une balle, il répond par une division blindée.
- Regarde tout ce que contiennent tes mots.
- Ah mais non, ah mais je ne veux pas, laisse mes mots tranquilles.
J'avais envie de lui dire "ils ne t'ont rien fait", mais je sais que c'est faux.
Le beholder c'est le noyau. C'est sa capacité à amplifier mon réel jusqu'au point où je ne sais plus le gérer. Ce que lui voit, lui seul. C'est la première fois que j'ai senti le courant revenir comme un boomerang, amplifié à l'infini, la première fois que j'ai du saboter une conversation pour me protéger.
C'est aussi la première fois que je me retrouve en compagnie de deux centrales nucléaires. Une qui maitrise l'art du refroidissement contrôlé, l'autre qui se consume par une fission permanente, mais dans les deux cas du lourd, du brulant, du beaucoup trop pour moi. En fait j'avais raison, certaines personnes amplifient l'énergie par nature.
Derrière la boutade ils visualisent l'agression frontale, dans le silence ils détectent le malaise, dans la répartie joviale ils comprennent l’âpreté du combat. C'est le problème de se comporter comme un enzyme ou une PCR, la plus petite particule d'angoisse est amplifiée à l'infini, le moindre geste tendre devient une déclaration d'amour.
C'est une forme de cécité par amplification du moindre photon.
A force de trop voir, on ne voit plus rien. Trop de luminosité ruine les couleurs, efface les ombres, les reliefs. Refroidir, refroidir, refroidir.
Quand ton quotidien dégage du MeV, comment gérer les plaintes de ceux qui se désespèrent de passer de 10 V à 9 V ? On a presque envie de leur dire : "tu veux savoir ce que c'est que de l'énergie ? Bouge pas, je t'envoie une petite giclette de 100.000 juste pour te réchauffer." On ne le fait pas, parce que perdre 10 % de son énergie, ça peut angoisser.
Le truc que je recherche actuellement c'est comment faire comprendre aux basses-tensions que leurs petites variations peuvent faire des ravages chez moi. Ils envoient du 10 volts et ils ne peuvent accepter que cela puisse provoquer des réactions violentes, moi qui propulse du MeV à la louche.
J'aurais bien une idée, pour qu'ils arrêtent de se plaindre, je commencerais bien par leur balancer du 20 volts d'emblée, une petite giclette amicale, trop pour eux, rien pour moi, juste pour ce qu'ils se tiennent tranquilles. C'est peut-être un message salutaire à délivrer dés le départ. Tu m'envoies 5 V, tu te reçois 50.000 bourrins dans ta face de rat. Tu ne m'envoies rien, tu fermes ta gueule, si, si, à tout jamais.
Pour reprendre l'image de l'escargot de ZeBrebris, j'en ai marre de me replier sur moi-même pour éviter de griller mes contemporains. J'ai commencé à jouer à l'EDF, je leur dois plus que la lumière, je distribue des baffes. C'est assez étonnant, plus j'éparpille façon puzzle, moins je ressens la surcharge.
Dans la rue je vivais très mal la démarche des gens. Je suis comme une chauve-souris dans la rue, je contourne les gens, je prévois leur direction, je m'arrête si besoin. Mais face à ces hordes d'autistes ambulants dont le seul entêtement semble être de ne pas me calculer, j'ai sorti l'épaule qui meurtrit, j'ai dégoupiller la désosseuse à connards.
Tu ne me vois pas, boum dans ta face, tu ne changes pas ta direction d'un seul degré, bing dans tes lunettes, ton univers c'est l'écran de ton putain de portable, boum, le voilà à terre.
Et attention hein, je ne triche pas, je ne vise pas le foie, je me contente de marcher sans changer ma trajectoire. Trois membres d'une famille respectable réussissent à occuper toute la largeur du trottoir en venant à ma rencontre, deux vont manger grave. Oh pardon, je ne vous avais pas vu. 50.000 volts sur chaque bâtard. Oh, pardon. Mais la plupart du temps je ne prends pas la peine de me retourner.
Je n'en peux plus de gérer la connerie de mes contemporains.
- Je suis petit et faible, tu dois faire l'effort de m'éviter.
- Je t'emmerde crevure, tu es petit et faible, c'est à toi de planquer tes os. Sinon, il y a plus simple, 1/10° de seconde de regard pour me signaler que tu m'as vu et qu'on va régler ça à l'amiable, en personnes de bonne éducation. J'irais jusqu'à m'effacer pour te laisser passer. La classe totale.
Je vais continuer à casser quelques clavicules, pour l'instant j'y prend un grand plaisir, c'est trop incroyable de voir ces abrutis se jeter sur mon enclume. Je vais finir par croire qu'ils aiment ça. Plus je leur démonte la face sans rien faire, moins je les déteste. J'ai déployé pendant des années des efforts considérables pour les protéger, alors que si ça trouve leur plus grand plaisir est de s'emplafonner un mur. Boum, dans ta gueule. Je ne sais pas, peut-être que ça les détend.
Ce labyrinthe mouvant qui se dessine devant moi dans la rue à chacun de mes pas, peut-être ne le voit-il pas. Ils sont peut-être conçus pour se guider sur les obstacles percutés. Je ne sais pas et je m'en fous, pour l'instant je percute, je sens ma tension baisser. Ils n'ont qu'à se démerder pour éviter ma fonte. C'est que je vieillis moi, je suis toujours aussi puissant, j'ai moins de patience par contre.
Tu l'as sens bien mon énergie ?
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Quand une idée nouvelle se présente, elle est par définition fausse, elle ne présente aucune analogie avec nos schémas existants. Il lui faudra laisser une empreinte pour être visible la seconde fois, la millième fois.
C'est fatiguant quand on sait quelque chose que l'on souhaite transmettre, mais c'est relativement compréhensible.
Plus impossible encore à tenter est de démontrer qu'une idée en place est fausse, voire qu'elle n'existe pas. Cela relève de la hantise de l'amputation.
Un simple exemple, tenter de convaincre un français que l'administration ne le protège pas mais est son principal prédateur, il ne vous entendra pas. Vous aurez beau lui révéler le montant du racket institutionnel, l'absence totale de son avis dans les prises de décision, il restera le défenseur de l'administration à la française, la meilleure du monde.
Il a besoin de croire que l'administration le protège. Contre toute évidence.
Ce qui compte ce n'est pas le réel, c'est ce que les gens ont besoin de croire.
C'est fatiguant quand on sait quelque chose que l'on souhaite transmettre, mais c'est relativement compréhensible.
Plus impossible encore à tenter est de démontrer qu'une idée en place est fausse, voire qu'elle n'existe pas. Cela relève de la hantise de l'amputation.
Un simple exemple, tenter de convaincre un français que l'administration ne le protège pas mais est son principal prédateur, il ne vous entendra pas. Vous aurez beau lui révéler le montant du racket institutionnel, l'absence totale de son avis dans les prises de décision, il restera le défenseur de l'administration à la française, la meilleure du monde.
Il a besoin de croire que l'administration le protège. Contre toute évidence.
Ce qui compte ce n'est pas le réel, c'est ce que les gens ont besoin de croire.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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Dernière édition par oh c'est l'eau le Ven 6 Mar 2015 - 1:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
C'est marrant, pour moi le beholder serait celui qui est porté, ou transporté par ce sur quoi est posé son regard. C'est celui qui est amené quelque part, qui ne sait pas où il va car il suit quelque chose ou quelqu'un, même si ce n'est pas aveuglément justement.
Le regard est alors pour moi la force d'inertie (la résistance qui s'oppose naturellement et sans volonté d'opposition) permettant de révéler la présence et l'être de l'individu.
Il n'est pas réellement action, mais il est creuset et donc modèle tout de même selon ce qu'on est ; interprète comme on dit souvent.
Enfin, c'est ce que je pense, ce n'est qu'un avis malgré la forme péremptoire.
(C'est déplaisant que je dise ce qui me passe par la tête au fait ?)
Le regard est alors pour moi la force d'inertie (la résistance qui s'oppose naturellement et sans volonté d'opposition) permettant de révéler la présence et l'être de l'individu.
Il n'est pas réellement action, mais il est creuset et donc modèle tout de même selon ce qu'on est ; interprète comme on dit souvent.
Enfin, c'est ce que je pense, ce n'est qu'un avis malgré la forme péremptoire.
(C'est déplaisant que je dise ce qui me passe par la tête au fait ?)
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pour moi, ce qu'on regarde nous transforme et le fait d'être regardé transforme le sujet. c'est un tourbillon de transformations qui s'opère dés le regard posé, un tourbillon sans fin qui se répercute sur toutes situation future et met en abîme les situations passées.
le beholder est à la fois à la racine de se tourbillon tout en étant transporté et augmenté et dispersé par lui.
(je me pose la même question ZeBrebis)
le beholder est à la fois à la racine de se tourbillon tout en étant transporté et augmenté et dispersé par lui.
(je me pose la même question ZeBrebis)
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
C'est déplaisant que je dise ce qui me passe par la tête au fait ?
Wha que non ! Vous m'envoyez du lourd là ! J'ai du relire vos messages dix fois pour tenter de comprendre, j'ai remplacé beholder par d'autres mots pour essayer de bien saisir le sens de vos phrases.
Zebrebis tu as une manière si synthétique de formuler les choses qu'il faut que je m'accroche pour en saisir le sens. J'ai une pensée à la truelle, je rajoute des couches les unes sur les autres jusqu'à obtenir un truc qui me plait. Mais après j'ai du mal à revenir en arrière.
p'tite nan, c'est pareil, ta formulation est si complète que je ne sais pas quoi rajouter.
Alors juste une impression, comme ça, quand vous écrivez ce qui vous passe par la tête je vous trouve... incontestables.
Wha que non ! Vous m'envoyez du lourd là ! J'ai du relire vos messages dix fois pour tenter de comprendre, j'ai remplacé beholder par d'autres mots pour essayer de bien saisir le sens de vos phrases.
Zebrebis tu as une manière si synthétique de formuler les choses qu'il faut que je m'accroche pour en saisir le sens. J'ai une pensée à la truelle, je rajoute des couches les unes sur les autres jusqu'à obtenir un truc qui me plait. Mais après j'ai du mal à revenir en arrière.
p'tite nan, c'est pareil, ta formulation est si complète que je ne sais pas quoi rajouter.
Alors juste une impression, comme ça, quand vous écrivez ce qui vous passe par la tête je vous trouve... incontestables.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Moins on précise sa pensée et plus on laisse de place à l'interprétation, au point que l'autre se sente perdu par manque d'indications.
Et c'est lorsqu'on ne se foule pas qu'on donne alors du fil à retordre à l'autre ; c'est une émulation, un appel au bricoleur, mais ce n'est qu'un bout de fil métallique en soi, rien de lourd.
De mon côté je suis amoureuse de tes constructions à la truelle, et je ne pense pas être la seule. Et elles ont l'honnêteté d'être déliées, accessibles, vulnérables donc comme tu avais dit. Evidemment que sur 3 lignes on est difficilement contestables, mais c'est juste une méthode de bas étages.
En fait, dans mon cas, c'est surtout la preuve que je ne sais pas délier une pensée, et qu'elle reste par conséquent compacte et indigeste.
Mais comme j'ai 29 ans, je me dis que j'ai le temps de m'améliorer...que tout espoir d'une belle pensée et d'une belle expression de celle-ci n'est pas perdu
Et c'est lorsqu'on ne se foule pas qu'on donne alors du fil à retordre à l'autre ; c'est une émulation, un appel au bricoleur, mais ce n'est qu'un bout de fil métallique en soi, rien de lourd.
De mon côté je suis amoureuse de tes constructions à la truelle, et je ne pense pas être la seule. Et elles ont l'honnêteté d'être déliées, accessibles, vulnérables donc comme tu avais dit. Evidemment que sur 3 lignes on est difficilement contestables, mais c'est juste une méthode de bas étages.
En fait, dans mon cas, c'est surtout la preuve que je ne sais pas délier une pensée, et qu'elle reste par conséquent compacte et indigeste.
Mais comme j'ai 29 ans, je me dis que j'ai le temps de m'améliorer...que tout espoir d'une belle pensée et d'une belle expression de celle-ci n'est pas perdu
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6, l'homme qui me poussait à la procrastination.
J'te lirai demain.
J'te lirai demain.
Yul- Messages : 4076
Date d'inscription : 14/06/2014
Age : 40
Localisation : Dieppe
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Il est parole divine, le temps porté à la compréhension céleste de ses écrits n'est point vaine, ce n'est pas de la procrastination, c'est de l'élévation cosmique...
Rejoins le mouvement des haloufiens...
Rejoins le mouvement des haloufiens...
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
J'aurais préféré le mouvement des aloufiens...
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je planche encore sur la réponse pour ZeBrebis, cette pensée autre pour un même sujet, un autre regard, projecteur supplémentaire qui donne du relief.
Pour faire patienter mes nombreux fans, je vous laisse ici mon commentaire d'un article Imbécile peut en cacher un autre, du site http://www.culturalgangbang.com/
Je suis séduit à chacun de vos billets par votre capacité à nous rejouer un nouvel épisode de "Le Roi est nu".
Cette imbécilité institutionnalisée est une puissante machine qui fait des imbéciles, que vous savez détecter, les premières victimes de leur propre vice. "Science sans conscience". La conscience pourrait imposer à ces sachants de s'agenouiller humblement devant l'immensité des mystères du monde pour prononcer la phrase la plus sincère de la connaissance humaine : "je ne sais pas."
Le déni de réalité est la première étape. Les actrices rêvent de ces rôles complexes de garces. La détermination sourde de la vengeance au mode féminin, magnifiquement interprétée par Maria Casares dans le film Les dames du Bois de Boulogne de 1945, détruit à lui tout seul l'illusion de la femme soumise des temps archaïques du pré-féminisme.
La fatuité naïve des enseignants, des médecins, est largement exploitée par de nombreux professionnels, de l'artisan au banquier. Les enseignants s'en protègent par une saine mentalité de clochards à qui tout est du, leur incrédulité ne survenant qu'au moment où le sage les traite non comme ce qu'ils se voudraient, mais comme ce qu'ils sont : des clochards. Quelqu'un qui croit tout savoir est une victime en puissance.
Le point commun de tous ces imbéciles ? Ils ont franchi la limite, celle où on ne sait plus dire "je ne sais pas". A force de se voir questionner du matin au soir, ils ont accepté de croire qu'ils avaient les réponses, toutes les réponses.
Un modeste Sciences-Potard occupant un vague poste de responsabilité se voit interroger sur les réponses à apporter à notre monde en crise. Il a appris comment répondre, il finit par se convaincre que sa rhétorique a valeur de levier.
Certains rituels sont remarquables d'efficacité pour remplacer dans la tête d'une de ces victimes ce qu'il sait (et dont il aimerait bien parler parce qu'il est fier de ses acquis) par ce qu'il croit devoir dire, ce qu'il croit que l'on attend de lui, la chanson qu'il doit entonner.
Un micro, l’œil inquisiteur d'une caméra, un auditoire, et le modeste sachant n'est plus que la victime consentante d'un rituel sacrificiel, soumis aux désirs supposés des autres. Ce qu'il sait n'existe plus, ce qu'il ne sait pas n'existe plus, ne reste que la panique brutale d'échapper au ridicule, du mot qu'il ne faut pas exhumer, de la phrase qui vous replonge dans les lymbes de la pensée ordinaire. Il devient l'organe diffuseur de ce qu'il croit capter du groupe devant lui, il devient l'imbécile parfait, celui qui ne brouille pas le message, celui qui laisse sa pensée au placard, filtre intoléré.
Ces âmes faibles, avides de la chaleur des projecteurs, savent leur petitesse, enfin je l'espère. Pour échapper à la condamnation légitime d'être indéfiniment le con de quelqu'un, ils accordent à leur propre réalité le statut d'artefact. Leurs colères feintes, leurs rodomontades, leurs intolérances orgueilleuses ne font que cacher leur angoisse de se voir remplacer par un meilleur haut-parleur, au son plus pur. Ils n'ont rien à dire depuis longtemps, ils ont besoin de panache pour le faire savoir.
L'immense médiocrité de leur discours vient de l'immense mépris envers ceux à qui ils s'adressent. La vision angélique de la femme soumise des temps anciens valorise les femmes modernes dans leur souffrance à la soumission du monde économique, leur permettant de justifier leur renoncement à leurs besoins les plus élémentaires. Et comme explication entre ces besoins et le réel, ils sortent de leur chapeau le responsable absolu, celui qui ne doit jamais se plaindre, le male blanc occidental.
Pour régler le parallaxe entre leurs splendides théories du réel et le réel, les physiciens ont coutume d'inventer des particules. La particule est l'explication géniale du décalage. Dans les débats de sociétés, la particule est toujours la même, l'homme, aux nombreuses vertus, tout à la fois barbare, violeur, raciste, pervers narcissique, patriarcal, une bête jamais rassasiée qu'il convient de museler et d'enchainer en urgence.
Pour justifier le décalage entre les femmes et le discours féministe, ce barbare sanguinaire était nécessaire. Sa représentation dans les médias est constante. La méchanceté et la perfidie qui se dégage de tout attroupement féminin n'existe pas dans ces médias. L'illusion de la particule destructrice doit être préservée, sinon tout le discours s'effondre.
Vous dites "De son côté, l’imbécile peut exceller dans son art de multiples façons, dont la plus captivante (selon moi) est celle que la grande culture renforce."
Dans la chaleur douillette et valorisante d'un studio, l'imbécile médiatique prête à son auditoire une empathie méprisante. Incapable d'une vraie culture, castré du plus élémentaire bon sens, il patauge dans les marais de la grande culture triomphante, passager clandestin, il finit par se convaincre que son devoir moral est d'offrir à tous les déshérités de la terre un billet pour ce grand voyage.
BeBoper, je les regarde s'agiter comme vous sur le quai du port, bateleurs d'une croisière d'un ennui mortel. Et je retourne à mon rade préféré pour regarder passer les jolies femmes. En dégustant ma bière, si je peux me gausser de ces imbéciles hystériques avec quelqu'un comme vous, c'est encore plus agréable.
Ces grands brasseurs de l'opinion commune, de la grande culture, nous ont inoculé leur rage, celle d'avoir un avis sur tout. Tout le monde a un avis. Sur tout. Sur ce qu'il ne connaissait pas cinq minutes avant, sur ce qu'il n'a jamais vu, sur des territoires qu'il ne saura jamais, avoir un avis est devenu le prurit de l'homme moderne. C'est cette démangeaison féroce qui le pousse à se saisir de la première pensée qu'on lui tend.
Ne pas avoir d'idée c'est se condamner au 7° cercle de l'enfer, à l'ombre, à l'animalité, à la province, la géhenne le guette. Toute victime d'un micro-trottoir refusera d'avouer ne pas disposer d'un avis pertinent sur la fellation, Poutine, les frasques de DSK, le PSG. Aboutissement de l'illusion démocratique, tu dois avoir un avis puisqu'il est sollicité.
Car, contrairement à la généreuse et égalitaire distribution du trou du cul, les gens n'ont pas d'idée sur tout, c'est humainement impossible de tout savoir, c'est encore plus inimaginable d'avoir une opinion sur tout. Qui pouvait réellement prétendre avoir un avis sur le projet de constitution européenne ? Quel pourcentage de la population l'a lue ? Quel infime pourcentage de ces lecteurs étaient en mesure d'en évaluer les enjeux ?
Alors on leur a présenté deux opinions, pour ou contre, parce qu'il fallait bien en avoir une.
C'est le tour de passe-passe de l'ère de l'information, faire croire aux hommes que leur état naturel est d'avoir des idées, des opinions. C'est le meilleur moyen pour leur faire avaler celles conçues à l'avance.
Je me fous éperdument que le maire de ma commune soit de droite ou de gauche, choix qui m'est proposé. Je voterais le jour où l'on me demandera mon avis sur la construction du tramway et le montant de mes impôts locaux.
Pour le reste je m'en fous, je n'ai aucune idée. Et j'en tire une fierté insondable. Celle de me vouloir gros con pour éviter d'être un imbécile.
Pour faire patienter mes nombreux fans, je vous laisse ici mon commentaire d'un article Imbécile peut en cacher un autre, du site http://www.culturalgangbang.com/
Je suis séduit à chacun de vos billets par votre capacité à nous rejouer un nouvel épisode de "Le Roi est nu".
Cette imbécilité institutionnalisée est une puissante machine qui fait des imbéciles, que vous savez détecter, les premières victimes de leur propre vice. "Science sans conscience". La conscience pourrait imposer à ces sachants de s'agenouiller humblement devant l'immensité des mystères du monde pour prononcer la phrase la plus sincère de la connaissance humaine : "je ne sais pas."
Le déni de réalité est la première étape. Les actrices rêvent de ces rôles complexes de garces. La détermination sourde de la vengeance au mode féminin, magnifiquement interprétée par Maria Casares dans le film Les dames du Bois de Boulogne de 1945, détruit à lui tout seul l'illusion de la femme soumise des temps archaïques du pré-féminisme.
La fatuité naïve des enseignants, des médecins, est largement exploitée par de nombreux professionnels, de l'artisan au banquier. Les enseignants s'en protègent par une saine mentalité de clochards à qui tout est du, leur incrédulité ne survenant qu'au moment où le sage les traite non comme ce qu'ils se voudraient, mais comme ce qu'ils sont : des clochards. Quelqu'un qui croit tout savoir est une victime en puissance.
Le point commun de tous ces imbéciles ? Ils ont franchi la limite, celle où on ne sait plus dire "je ne sais pas". A force de se voir questionner du matin au soir, ils ont accepté de croire qu'ils avaient les réponses, toutes les réponses.
Un modeste Sciences-Potard occupant un vague poste de responsabilité se voit interroger sur les réponses à apporter à notre monde en crise. Il a appris comment répondre, il finit par se convaincre que sa rhétorique a valeur de levier.
Certains rituels sont remarquables d'efficacité pour remplacer dans la tête d'une de ces victimes ce qu'il sait (et dont il aimerait bien parler parce qu'il est fier de ses acquis) par ce qu'il croit devoir dire, ce qu'il croit que l'on attend de lui, la chanson qu'il doit entonner.
Un micro, l’œil inquisiteur d'une caméra, un auditoire, et le modeste sachant n'est plus que la victime consentante d'un rituel sacrificiel, soumis aux désirs supposés des autres. Ce qu'il sait n'existe plus, ce qu'il ne sait pas n'existe plus, ne reste que la panique brutale d'échapper au ridicule, du mot qu'il ne faut pas exhumer, de la phrase qui vous replonge dans les lymbes de la pensée ordinaire. Il devient l'organe diffuseur de ce qu'il croit capter du groupe devant lui, il devient l'imbécile parfait, celui qui ne brouille pas le message, celui qui laisse sa pensée au placard, filtre intoléré.
Ces âmes faibles, avides de la chaleur des projecteurs, savent leur petitesse, enfin je l'espère. Pour échapper à la condamnation légitime d'être indéfiniment le con de quelqu'un, ils accordent à leur propre réalité le statut d'artefact. Leurs colères feintes, leurs rodomontades, leurs intolérances orgueilleuses ne font que cacher leur angoisse de se voir remplacer par un meilleur haut-parleur, au son plus pur. Ils n'ont rien à dire depuis longtemps, ils ont besoin de panache pour le faire savoir.
L'immense médiocrité de leur discours vient de l'immense mépris envers ceux à qui ils s'adressent. La vision angélique de la femme soumise des temps anciens valorise les femmes modernes dans leur souffrance à la soumission du monde économique, leur permettant de justifier leur renoncement à leurs besoins les plus élémentaires. Et comme explication entre ces besoins et le réel, ils sortent de leur chapeau le responsable absolu, celui qui ne doit jamais se plaindre, le male blanc occidental.
Pour régler le parallaxe entre leurs splendides théories du réel et le réel, les physiciens ont coutume d'inventer des particules. La particule est l'explication géniale du décalage. Dans les débats de sociétés, la particule est toujours la même, l'homme, aux nombreuses vertus, tout à la fois barbare, violeur, raciste, pervers narcissique, patriarcal, une bête jamais rassasiée qu'il convient de museler et d'enchainer en urgence.
Pour justifier le décalage entre les femmes et le discours féministe, ce barbare sanguinaire était nécessaire. Sa représentation dans les médias est constante. La méchanceté et la perfidie qui se dégage de tout attroupement féminin n'existe pas dans ces médias. L'illusion de la particule destructrice doit être préservée, sinon tout le discours s'effondre.
Vous dites "De son côté, l’imbécile peut exceller dans son art de multiples façons, dont la plus captivante (selon moi) est celle que la grande culture renforce."
Dans la chaleur douillette et valorisante d'un studio, l'imbécile médiatique prête à son auditoire une empathie méprisante. Incapable d'une vraie culture, castré du plus élémentaire bon sens, il patauge dans les marais de la grande culture triomphante, passager clandestin, il finit par se convaincre que son devoir moral est d'offrir à tous les déshérités de la terre un billet pour ce grand voyage.
BeBoper, je les regarde s'agiter comme vous sur le quai du port, bateleurs d'une croisière d'un ennui mortel. Et je retourne à mon rade préféré pour regarder passer les jolies femmes. En dégustant ma bière, si je peux me gausser de ces imbéciles hystériques avec quelqu'un comme vous, c'est encore plus agréable.
Ces grands brasseurs de l'opinion commune, de la grande culture, nous ont inoculé leur rage, celle d'avoir un avis sur tout. Tout le monde a un avis. Sur tout. Sur ce qu'il ne connaissait pas cinq minutes avant, sur ce qu'il n'a jamais vu, sur des territoires qu'il ne saura jamais, avoir un avis est devenu le prurit de l'homme moderne. C'est cette démangeaison féroce qui le pousse à se saisir de la première pensée qu'on lui tend.
Ne pas avoir d'idée c'est se condamner au 7° cercle de l'enfer, à l'ombre, à l'animalité, à la province, la géhenne le guette. Toute victime d'un micro-trottoir refusera d'avouer ne pas disposer d'un avis pertinent sur la fellation, Poutine, les frasques de DSK, le PSG. Aboutissement de l'illusion démocratique, tu dois avoir un avis puisqu'il est sollicité.
Car, contrairement à la généreuse et égalitaire distribution du trou du cul, les gens n'ont pas d'idée sur tout, c'est humainement impossible de tout savoir, c'est encore plus inimaginable d'avoir une opinion sur tout. Qui pouvait réellement prétendre avoir un avis sur le projet de constitution européenne ? Quel pourcentage de la population l'a lue ? Quel infime pourcentage de ces lecteurs étaient en mesure d'en évaluer les enjeux ?
Alors on leur a présenté deux opinions, pour ou contre, parce qu'il fallait bien en avoir une.
C'est le tour de passe-passe de l'ère de l'information, faire croire aux hommes que leur état naturel est d'avoir des idées, des opinions. C'est le meilleur moyen pour leur faire avaler celles conçues à l'avance.
Je me fous éperdument que le maire de ma commune soit de droite ou de gauche, choix qui m'est proposé. Je voterais le jour où l'on me demandera mon avis sur la construction du tramway et le montant de mes impôts locaux.
Pour le reste je m'en fous, je n'ai aucune idée. Et j'en tire une fierté insondable. Celle de me vouloir gros con pour éviter d'être un imbécile.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Fight Club
En réponse à mon interrogation inassouvie sur ce phénomène que constitue la recherche d'une identité sur le net, par son QI, par son avatar, aqua m'a rappelé la scène de Fight Club où l'identité d'Edward Norton se résume au choix de ses meubles Ikea.
Je pensais adorer ce film shooté à la testostérone, où les femmes sont répudiées en tant qu'espoir d'une génération d'hommes élevés par des femmes.
J'ai détesté cette merde idéologique. Un modeste employé de bureau soumis à son petit chef est en réalité un lycanthrope qui ne s'épanouira que dans la violence et la destruction. Ses hématomes et ses bandages le feront entrer dans la Grande Confrérie des Hommes, des Vrais.
Bullshit vérolé de pourriture de sa race. Toujours le même discours, la violence intrinsèque, inévitable, l'homme n'est lui-même que violent et auto-destructeur. La façade couillue de la rébellion ne fait que masquer la condamnation pour crime contre l'humanité : être un homme. Donc un monstre en puissance. Mais Fuck ta bitch, l'indécence grandiloquente a transformé le défenseur de la veuve et de l'opprimé (seul autorisé à balancer des torgnoles sans rendre de compte), en un psychopathe adorateur de la souffrance.
Vous vous êtes déjà cogné contre l'angle d'un meuble ? Putain, ça fait un mal de chien ! Je n'ai jamais, jamais, absolument jamais envisagé avec gourmandise de me faire labourer la gueule par quiconque.
Défendre la veuve et l'orphelin, je peux l'envisager si je peux pécho la veuve sexy en noir et si son chiard ne me casse pas mes vénérables couilles. Superman, Gatsby, Tarzan, ça fait mouiller qui ? Les mémères. Le mâle, le vrai, préfère la PlayStation et écouter de la musique avec ses pôtes.
J'accorde à ces films le mérite de l'effet analgésiant sur l'angoisse masculine de l'affrontement véritable. Pendant que le héros dézingue vingt-mille niakouets chaque fois qu'il éjacule de la mitrailleuse, pendant quelques secondes on se dit "whaouou, ce serait cool d'en faire autant !". Comme ça serait cool de rouler à fond de 6 en ville, de picoler au volant, de fumer et de roter, de se comporter comme un porc.
Au cinéma. Pendant quelques instants.
Parce qu'en vrai, c'est plus agréable de rouler tranquille et de profiter du paysage, de ne pas avoir de gueule de bois, et de ne surtout pas affronter Bébert, le mec le plus sympa de la terre mais qui a des enclumes à la place des poings.
Chéri, évite de l'emmerder, évite de jouer ta victime avec lui. Parce que si je dois trancher entre vous deux, je préfère t'en coller une que de me faire massacrer par Bébert, en plus c'est vrai qu'il est sympa. C'est un principe de base de la survie, ne jamais s'attaquer à plus fort que soi. C'est pour ça que l'industrie cinématographique nous vend l'improbable, le héros sans peur.
Je reviens à mes meubles Ikea.
L'être et l'avoir. Une tête bien faite plutôt que bien pleine. Toutes ces merdes prémâchées, misérabilistes au plus haut point n'ont pas empêché toute une génération de se définir par son Iphone, la rareté de son modèle de chez Nike et l'affirmation de sa préférence pour une des musiques de la semaine. Ces gueux nous imposent d'apprécier leurs jouets comme préalable à la reconnaissance de leurs âmes.
Ces objets industriels sont devenus la projection de leur être. Peut-on encore oser avouer ne pas aimer une voiture sans se sentir accusé de rejeter son conducteur ? Ai-je encore le droit de dire que les mathématiques me font chier sans me sentir condamné à la lourde peine d'anti-arithméticien primaire, à l'exil, au bannissement ?
Déjà qu'on n'avait plus le droit de ne pas avoir d'avis, on n'a aussi plus le droit de ne pas aimer. Je n'ai aucun avis sur l'Iphone6, absolument aucun, je sais juste que je peux avoir le même service pour beaucoup moins cher, et parfois un meilleur service. Si tu t'éclates avec ton Iphone, cool, je suis content que tu sois heureux. Si seulement tu pouvais éviter de me plaindre de ne pas en avoir, tu rendrais service à mes surrénales.
Ne pas posséder l'Iphone6 ne semble acceptable qu'en cas de faibles ressources financières.
Oser dire que je m'en branle à deux mains, aussi bien de l'objet lui-même que du fait que tu le possèdes, m'est interdit. D'abord parce qu'une seule main me suffit, c'est vrai, mais parce que montrer de l'indifférence pour cet objet c'est porter atteinte à l’identité de son propriétaire, à sa démarche, à sa fierté, à son sentiment d'appartenance à une élite exigeante et satisfaite.
Rigolez, rigolez, bande de démunis financiers, mais vous faites la même chose avec votre bouffe écolo, vos fringues super cool et vos tatouages super rebelles.
Mais votre grand domaine, votre véritable terrain de jeu identitaire, la projection de votre âme en cinémascope, c'est le domaine des idées. Oh putain, il ne faut pas y toucher à vos putains d'idées.
Juste pour tenter de me faire comprendre, je vais vous décrire comment je vois les idées. Je me ballade dans les champs, dans les vergers, certaines idées me séduisent plus que les autres, je repère d'où elles viennent pour espérer en trouver d'autres, j'en fait des bouquets, je les offre, je les jette, des idées il y en aura toujours plus que ce que je pourrais cueillir, toujours plus belles, toujours plus parfumées.
M'accompagne un quidam qui a des gouts identiques, qui cueillent les mêmes fleurs, fait de très jolis bouquets, les mêmes que j'aurais fait, mais ils me fait chier ce con, il ne m'apporte rien. Sans lui j'aurais fait la même chose, et en plus il me prive de la satisfaction de les disposer à ma manière, celle que l'humeur du moment me dicte.
Je préfère de loin me promener en compagnie de l'autre, celui qui est fasciné par les fleurs qui m'indiffèrent et qui en fait des compositions que je n'aurais jamais imaginées, mais que c'est beau. C'est d'autant plus précieux que sans lui, je ne serais jamais en mesure d'éprouver le manque de cette beauté que je ne connaissais pas. C'est encore meilleur si je peux provoquer chez lui le même plaisir par mes ikebanas. La réciprocité n'est pourtant pas indispensable, c'est encore un petit bonheur de plus, celui du hasard.
De la formule de Malraux "un intellectuel est quelqu'un dont la moindre pensée engage et ordonne la vie", que reste-t-il ?
Chacune de mes pensées est ma vie, voilà le nouveau slogan, mon identité, mon âme. D'ascèse la pensée est devenue couronnement. Rejeter une pensée est synonyme de tentative de destitution par décollation, séparation sanglante de l'humain et de son idée, condamnation sadique et velléitaire.
Enfant et identité à la fois. Il faut s'extasier devant ce rejeton disgracieux et abâtardi, pire encore, commun, sous peine de se voir accuser d'atteinte génocidaire à la lignée toute entière.
Les personnes intelligentes sont les plus faciles victimes, avides de réflexions et de systèmes complexes, capables de garder sous cape leurs besoins les plus élémentaires comme celui d'avoir du fric, de rouler dans une bagnole confortable et de bouffer des bonnes choses. Leur plus grand plaisir, leur faille irrémédiable, reste l'ivresse de l'unique, prophète d'une pensée nouvelle qui n'existe que par eux. Plus elle est rejetée par le commun à l'instar d'un bambin insupportable, plus elle va être choyée et surtout revendiquée. Je suis le messager divin.
J'aimerais trouver la formule qui me permette de dire à la fois "tu viens de dire une énorme connerie" et "ça ne remet pas en cause le respect et l'amitié que je te porte." Pas facile quand l'individu confond sa pensée avec son identité. Aussi difficile que de préciser au cadre dynamique qu'il n'est que l'heureux possesseur d'une Audi A6, et que je m'en fous, et que ça m'empêche pas de prendre plaisir à sa conversation. Et que non, je ne crache sur personne, je ne rejette personne, ce n'est qu'une bagnole, ce n'est qu'une idée. Next.
Parce que je ne voudrais pas dire, mais la plupart de vos pensées sont d'une banalité sans nom, affligeantes de soumission à la pensée commune. Le bon gros con de base est souvent plus original parce qu'il juge le monde en utilisant le rayon de 200 mètres que lui permet sa compréhension. En se référant à un réel très limité, il a plus de chance de ne pas se fourvoyer dans un complexe qui lui échappe.
Certains dogmes, revendiqués comme des pensées militantes, me font penser à une personne assise sur une planche à clous.
- Mais ça ne te fait pas mal au cul ?
- Je n'ai mal au cul que parce que les fabricants de clous s'obstinent à les faire pointus, c'est inacceptable.
- Et tu n'es jamais tenté par les coussins ?
- Les coussins je les laisse à ceux qui ont abdiqué toute fierté, les mièvres, les soumis au système.
- Oui mais tu fais comme tous les autres, tous ceux qui sont convaincus que se défoncer le fion est une juste cause, tous ceux qui voudraient que tout le monde pose son postérieur sur une planche à clou. Alors que tout le monde préfère les coussins.
- C'est toute mon abnégation, tout le monde devrait avoir le droit de s'assoir confortablement si seulement les fabricants de clous n'étaient pas la réincarnation du grand complot.
Ces personnes ne savent même plus que rien ne les oblige à se meurtrir le fondement. Qu'ils aient mal au cul ne constitue plus une information valable. C'est énoooorrrmmmeeee.
Le zèbre n'est pas la victime idéale du pervers narcissique, le zèbre est la victime idéale de la connerie la plus lourde, celle qu'il croit être le seul capable d'élaborer, donc géniale.
Son cerveau est magique, son cerveau est divin, son cerveau produit des idées sans qu'il le veuille, vérités révélées à la face d'un monde ingrat. Pas besoin de lire, pas besoin de réfléchir, pas besoin d'apprendre, pas besoin de se soumettre au réel. Mon potentiel dépasse la raison, il est raison.
Niquedouille, tes pensées on les trouve au SuperU du coin, chez les coiffeuses, dans Libé ou les Inrocks, vestiges subventionnés d'une pensée moribonde. Mais je t'aime bien quand même. Pas plus que ma coiffeuse, mais pas moins. Si seulement tu pouvais arrêter de me saouler avec tes conneries institutionnalisées, je suis convaincu que tu sais faire de très beaux bouquets.
Enfin, ça me rassure de le croire.
Tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont les bienvenus à une condition, qu'ils pensent, vraiment, par eux-mêmes, et qu'ils m'épargnent les poncifs des "isme", ces rouleaux compresseurs du réel, de mon champ de fleurs sauvages.
Je suis un poète.
En réponse à mon interrogation inassouvie sur ce phénomène que constitue la recherche d'une identité sur le net, par son QI, par son avatar, aqua m'a rappelé la scène de Fight Club où l'identité d'Edward Norton se résume au choix de ses meubles Ikea.
Je pensais adorer ce film shooté à la testostérone, où les femmes sont répudiées en tant qu'espoir d'une génération d'hommes élevés par des femmes.
J'ai détesté cette merde idéologique. Un modeste employé de bureau soumis à son petit chef est en réalité un lycanthrope qui ne s'épanouira que dans la violence et la destruction. Ses hématomes et ses bandages le feront entrer dans la Grande Confrérie des Hommes, des Vrais.
Bullshit vérolé de pourriture de sa race. Toujours le même discours, la violence intrinsèque, inévitable, l'homme n'est lui-même que violent et auto-destructeur. La façade couillue de la rébellion ne fait que masquer la condamnation pour crime contre l'humanité : être un homme. Donc un monstre en puissance. Mais Fuck ta bitch, l'indécence grandiloquente a transformé le défenseur de la veuve et de l'opprimé (seul autorisé à balancer des torgnoles sans rendre de compte), en un psychopathe adorateur de la souffrance.
Vous vous êtes déjà cogné contre l'angle d'un meuble ? Putain, ça fait un mal de chien ! Je n'ai jamais, jamais, absolument jamais envisagé avec gourmandise de me faire labourer la gueule par quiconque.
Défendre la veuve et l'orphelin, je peux l'envisager si je peux pécho la veuve sexy en noir et si son chiard ne me casse pas mes vénérables couilles. Superman, Gatsby, Tarzan, ça fait mouiller qui ? Les mémères. Le mâle, le vrai, préfère la PlayStation et écouter de la musique avec ses pôtes.
J'accorde à ces films le mérite de l'effet analgésiant sur l'angoisse masculine de l'affrontement véritable. Pendant que le héros dézingue vingt-mille niakouets chaque fois qu'il éjacule de la mitrailleuse, pendant quelques secondes on se dit "whaouou, ce serait cool d'en faire autant !". Comme ça serait cool de rouler à fond de 6 en ville, de picoler au volant, de fumer et de roter, de se comporter comme un porc.
Au cinéma. Pendant quelques instants.
Parce qu'en vrai, c'est plus agréable de rouler tranquille et de profiter du paysage, de ne pas avoir de gueule de bois, et de ne surtout pas affronter Bébert, le mec le plus sympa de la terre mais qui a des enclumes à la place des poings.
Chéri, évite de l'emmerder, évite de jouer ta victime avec lui. Parce que si je dois trancher entre vous deux, je préfère t'en coller une que de me faire massacrer par Bébert, en plus c'est vrai qu'il est sympa. C'est un principe de base de la survie, ne jamais s'attaquer à plus fort que soi. C'est pour ça que l'industrie cinématographique nous vend l'improbable, le héros sans peur.
Je reviens à mes meubles Ikea.
L'être et l'avoir. Une tête bien faite plutôt que bien pleine. Toutes ces merdes prémâchées, misérabilistes au plus haut point n'ont pas empêché toute une génération de se définir par son Iphone, la rareté de son modèle de chez Nike et l'affirmation de sa préférence pour une des musiques de la semaine. Ces gueux nous imposent d'apprécier leurs jouets comme préalable à la reconnaissance de leurs âmes.
Ces objets industriels sont devenus la projection de leur être. Peut-on encore oser avouer ne pas aimer une voiture sans se sentir accusé de rejeter son conducteur ? Ai-je encore le droit de dire que les mathématiques me font chier sans me sentir condamné à la lourde peine d'anti-arithméticien primaire, à l'exil, au bannissement ?
Déjà qu'on n'avait plus le droit de ne pas avoir d'avis, on n'a aussi plus le droit de ne pas aimer. Je n'ai aucun avis sur l'Iphone6, absolument aucun, je sais juste que je peux avoir le même service pour beaucoup moins cher, et parfois un meilleur service. Si tu t'éclates avec ton Iphone, cool, je suis content que tu sois heureux. Si seulement tu pouvais éviter de me plaindre de ne pas en avoir, tu rendrais service à mes surrénales.
Ne pas posséder l'Iphone6 ne semble acceptable qu'en cas de faibles ressources financières.
Oser dire que je m'en branle à deux mains, aussi bien de l'objet lui-même que du fait que tu le possèdes, m'est interdit. D'abord parce qu'une seule main me suffit, c'est vrai, mais parce que montrer de l'indifférence pour cet objet c'est porter atteinte à l’identité de son propriétaire, à sa démarche, à sa fierté, à son sentiment d'appartenance à une élite exigeante et satisfaite.
Rigolez, rigolez, bande de démunis financiers, mais vous faites la même chose avec votre bouffe écolo, vos fringues super cool et vos tatouages super rebelles.
Mais votre grand domaine, votre véritable terrain de jeu identitaire, la projection de votre âme en cinémascope, c'est le domaine des idées. Oh putain, il ne faut pas y toucher à vos putains d'idées.
Juste pour tenter de me faire comprendre, je vais vous décrire comment je vois les idées. Je me ballade dans les champs, dans les vergers, certaines idées me séduisent plus que les autres, je repère d'où elles viennent pour espérer en trouver d'autres, j'en fait des bouquets, je les offre, je les jette, des idées il y en aura toujours plus que ce que je pourrais cueillir, toujours plus belles, toujours plus parfumées.
M'accompagne un quidam qui a des gouts identiques, qui cueillent les mêmes fleurs, fait de très jolis bouquets, les mêmes que j'aurais fait, mais ils me fait chier ce con, il ne m'apporte rien. Sans lui j'aurais fait la même chose, et en plus il me prive de la satisfaction de les disposer à ma manière, celle que l'humeur du moment me dicte.
Je préfère de loin me promener en compagnie de l'autre, celui qui est fasciné par les fleurs qui m'indiffèrent et qui en fait des compositions que je n'aurais jamais imaginées, mais que c'est beau. C'est d'autant plus précieux que sans lui, je ne serais jamais en mesure d'éprouver le manque de cette beauté que je ne connaissais pas. C'est encore meilleur si je peux provoquer chez lui le même plaisir par mes ikebanas. La réciprocité n'est pourtant pas indispensable, c'est encore un petit bonheur de plus, celui du hasard.
De la formule de Malraux "un intellectuel est quelqu'un dont la moindre pensée engage et ordonne la vie", que reste-t-il ?
Chacune de mes pensées est ma vie, voilà le nouveau slogan, mon identité, mon âme. D'ascèse la pensée est devenue couronnement. Rejeter une pensée est synonyme de tentative de destitution par décollation, séparation sanglante de l'humain et de son idée, condamnation sadique et velléitaire.
Enfant et identité à la fois. Il faut s'extasier devant ce rejeton disgracieux et abâtardi, pire encore, commun, sous peine de se voir accuser d'atteinte génocidaire à la lignée toute entière.
Les personnes intelligentes sont les plus faciles victimes, avides de réflexions et de systèmes complexes, capables de garder sous cape leurs besoins les plus élémentaires comme celui d'avoir du fric, de rouler dans une bagnole confortable et de bouffer des bonnes choses. Leur plus grand plaisir, leur faille irrémédiable, reste l'ivresse de l'unique, prophète d'une pensée nouvelle qui n'existe que par eux. Plus elle est rejetée par le commun à l'instar d'un bambin insupportable, plus elle va être choyée et surtout revendiquée. Je suis le messager divin.
J'aimerais trouver la formule qui me permette de dire à la fois "tu viens de dire une énorme connerie" et "ça ne remet pas en cause le respect et l'amitié que je te porte." Pas facile quand l'individu confond sa pensée avec son identité. Aussi difficile que de préciser au cadre dynamique qu'il n'est que l'heureux possesseur d'une Audi A6, et que je m'en fous, et que ça m'empêche pas de prendre plaisir à sa conversation. Et que non, je ne crache sur personne, je ne rejette personne, ce n'est qu'une bagnole, ce n'est qu'une idée. Next.
Parce que je ne voudrais pas dire, mais la plupart de vos pensées sont d'une banalité sans nom, affligeantes de soumission à la pensée commune. Le bon gros con de base est souvent plus original parce qu'il juge le monde en utilisant le rayon de 200 mètres que lui permet sa compréhension. En se référant à un réel très limité, il a plus de chance de ne pas se fourvoyer dans un complexe qui lui échappe.
Certains dogmes, revendiqués comme des pensées militantes, me font penser à une personne assise sur une planche à clous.
- Mais ça ne te fait pas mal au cul ?
- Je n'ai mal au cul que parce que les fabricants de clous s'obstinent à les faire pointus, c'est inacceptable.
- Et tu n'es jamais tenté par les coussins ?
- Les coussins je les laisse à ceux qui ont abdiqué toute fierté, les mièvres, les soumis au système.
- Oui mais tu fais comme tous les autres, tous ceux qui sont convaincus que se défoncer le fion est une juste cause, tous ceux qui voudraient que tout le monde pose son postérieur sur une planche à clou. Alors que tout le monde préfère les coussins.
- C'est toute mon abnégation, tout le monde devrait avoir le droit de s'assoir confortablement si seulement les fabricants de clous n'étaient pas la réincarnation du grand complot.
Ces personnes ne savent même plus que rien ne les oblige à se meurtrir le fondement. Qu'ils aient mal au cul ne constitue plus une information valable. C'est énoooorrrmmmeeee.
Le zèbre n'est pas la victime idéale du pervers narcissique, le zèbre est la victime idéale de la connerie la plus lourde, celle qu'il croit être le seul capable d'élaborer, donc géniale.
Son cerveau est magique, son cerveau est divin, son cerveau produit des idées sans qu'il le veuille, vérités révélées à la face d'un monde ingrat. Pas besoin de lire, pas besoin de réfléchir, pas besoin d'apprendre, pas besoin de se soumettre au réel. Mon potentiel dépasse la raison, il est raison.
Niquedouille, tes pensées on les trouve au SuperU du coin, chez les coiffeuses, dans Libé ou les Inrocks, vestiges subventionnés d'une pensée moribonde. Mais je t'aime bien quand même. Pas plus que ma coiffeuse, mais pas moins. Si seulement tu pouvais arrêter de me saouler avec tes conneries institutionnalisées, je suis convaincu que tu sais faire de très beaux bouquets.
Enfin, ça me rassure de le croire.
Tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont les bienvenus à une condition, qu'ils pensent, vraiment, par eux-mêmes, et qu'ils m'épargnent les poncifs des "isme", ces rouleaux compresseurs du réel, de mon champ de fleurs sauvages.
Je suis un poète.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ZeBrebis a écrit:C'est marrant, pour moi le beholder serait celui qui est porté, ou transporté par ce sur quoi est posé son regard. C'est celui qui est amené quelque part, qui ne sait pas où il va car il suit quelque chose ou quelqu'un, même si ce n'est pas aveuglément justement.
Le regard est alors pour moi la force d'inertie (la résistance qui s'oppose naturellement et sans volonté d'opposition) permettant de révéler la présence et l'être de l'individu.
Il n'est pas réellement action, mais il est creuset et donc modèle tout de même selon ce qu'on est ; interprète comme on dit souvent.
Enfin, c'est ce que je pense, ce n'est qu'un avis malgré la forme péremptoire.
(C'est déplaisant que je dise ce qui me passe par la tête au fait ?)
C'est ça qui m'a flanqué une érection irréductible. Je venais à peine d'élaborer une image d'une pensée qui se refuse à moi depuis des années, et zou, tu m'en offres une autre dans la foulée. Aussi riche, aussi élaborée, concise en plus (bitch ! ), deux idées qui pourraient se contredire, mais qui m'obligent à élargir mon champ de vision, à retourner à la salle de muscu.
Je vais me reposer un peu avant d'enchainer. Ce soir, soupe de poncifs, je me mets à la diète.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
L'envie de faire de jolis bouquets c'est très bien. Puis on peut apprendre comment on fait un tout harmonieux, équilibré, plaisant à l'oeil, il y a des méthodes pour ça.
Et des fleuristes qui peuvent te prendre n'importe quelles fleurs de leur stock, celles que le client veut, les ordonner d'une certaine manière, ajoutant ça et là du feuillage pour donner une importance au bouquet et présenter un truc qui se tient.
Ce sont eux les dangereux, ceux qui composent ce que tu mettras chez toi tel quel.
Alors que celui qui essaie maladroitement de faire (sans méthode) un bouquet avec des choses qui lui auront semblé être le comble de l'exotisme (parce qu'il se veut pur créateur et pèche en confondant excès et absolu) lui ne nuit à personne. Chacun se sentira libre de défaire son bouquet qui n'aura pas grand chose d'un ensemble solide.
Et puis la naïveté me semble un indice de bonne volonté ; l'erreur de forme montrant en creux la valeur accordée au fond dans la démarche.
Même s'il y a après toute une histoire d'ego et de perméabilité ou non à la critique et l'apprentissage. Certes.
Bon, je me sens moyennement compétente pour prétendre analyser la comédie humaine, étant partie prenante ; on peut se demander si je ne réalise pas une mise en abyme.
Au fait, c'est formidable de voir comme nous semblons complémentaires : il se trouve que j'ai étudié les mathématiques que tu conchies.
Et je dois te dire que pour les ensembles, si l'union de deux complémentaires mène au grand tout, leur rencontre elle se trouvera absolument vide.
Dire que certains ne voient pas de poésie dans les mathématiques...
Et des fleuristes qui peuvent te prendre n'importe quelles fleurs de leur stock, celles que le client veut, les ordonner d'une certaine manière, ajoutant ça et là du feuillage pour donner une importance au bouquet et présenter un truc qui se tient.
Ce sont eux les dangereux, ceux qui composent ce que tu mettras chez toi tel quel.
Alors que celui qui essaie maladroitement de faire (sans méthode) un bouquet avec des choses qui lui auront semblé être le comble de l'exotisme (parce qu'il se veut pur créateur et pèche en confondant excès et absolu) lui ne nuit à personne. Chacun se sentira libre de défaire son bouquet qui n'aura pas grand chose d'un ensemble solide.
Et puis la naïveté me semble un indice de bonne volonté ; l'erreur de forme montrant en creux la valeur accordée au fond dans la démarche.
Même s'il y a après toute une histoire d'ego et de perméabilité ou non à la critique et l'apprentissage. Certes.
Bon, je me sens moyennement compétente pour prétendre analyser la comédie humaine, étant partie prenante ; on peut se demander si je ne réalise pas une mise en abyme.
Au fait, c'est formidable de voir comme nous semblons complémentaires : il se trouve que j'ai étudié les mathématiques que tu conchies.
Et je dois te dire que pour les ensembles, si l'union de deux complémentaires mène au grand tout, leur rencontre elle se trouvera absolument vide.
Dire que certains ne voient pas de poésie dans les mathématiques...
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
48h de silence!
'tain, j'ose pas penser à la longueur du pavé qui va sortir!
'tain, j'ose pas penser à la longueur du pavé qui va sortir!
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Critiquer liphone6, ok, mais putain, tuas quoi contre les meubles IKEA ?
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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Dernière édition par Numero6 le Dim 11 Jan 2015 - 14:30, édité 1 fois
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
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Dernière édition par Numero6 le Dim 11 Jan 2015 - 14:31, édité 1 fois
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je n'avais pas autant rigolé depuis un moment.Numero6 a écrit:les rédacteurs de Charlie Hebdo avaient renoncé depuis longtemps à la prise de risque
Merci.
https://www.google.fr- Messages : 882
Date d'inscription : 19/11/2014
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