La vie professionnelle d'un scanner

(ou l'avis professionnel d'un scanner ou la vie/l'avis d'un scanner professionnel...)

Bonjour à toutes et à tous,

Je fais face à des difficultés sur le plan professionnel. Je n'arrive pas à me décider sur un projet professionnel ou une carrière. J'ai tous les jours un projet différent et une idée différente. Je me reconnais dans le profil du scanner. Pourtant, j'ai envie de me donner à fond dans des projets, mais c'est comme si je n'avais pas de direction, pas d'orientation, que je passais à chaque fois d'une chose à l'autre, pour y revenir, puis la laisser, comme si je voulais tout découvrir, tout comprendre, tout faire, tout explorer... Parfois j'ai envie de faire de la recherche, d'être expert dans un domaine et d'apporter une contribution, être enseignant-chercheur, dans le droit ou l'économie, parfois j'ai envie de partir sur le terrain avec des ONG et diriger les projets de développement... Parfois j'ai envie d'être avocat dans les Droits de l'Homme, et en même temps écrivain et enseignant (ce mélange me plaît bien, quand j'y pense)...

J'ai toujours plein de centres d'intérêts, avec souvent une grosse passion, qui dure un an, parfois plus parfois moins, et ensuite je passe à autre chose, comme si j'avais fait le tour, comme si j'avais épuisé le sujet. C'est comme si je n'avais pas la faculté de rester sur un domaine unique. Je suis un touche-à-tout. Jusqu'ici il y a eu la littérature, la philosophie, la théologie et la religion, le droit, la psychologie, la sexualité, les langues, la géopolitique, l'économie... Ce qui m'a fait/me fait vouloir devenir successivement/simultanément écrivain, prêtre, avocat, psychothérapeute, économiste... Pour info j'ai des diplômes en droit et en management (pour le moment, car je songe à reprendre des études).

J'attends une révélation où je me dirais "Ca y est ! C'est ça que je veux faire ! C'est CE domaine ! J'ai trouvé !" mais j'ai cette révélation tous les jours à chaque fois dans des domaines différents... C'est à dire pas de révélation... ou sinon juste de mon incapacité à choisir (me résigner) à un domaine.

Alors je note qu'une partie de moi est tentée par la recherche, de pousser jusqu'au Doctorat, pourquoi pas passer l'agrégation (mais en quoi ?), car j'aimerais bien enseigner, être expert dans un domaine... Et une autre partie veut être sur le terrain, à diriger des projets de développement en Afrique/Asie... Pouvoir bouger... Etre actif, me dépenser physiquement... Ce sont quand même deux modes de vie assez différents... Et pourtant les deux m'intéressent, font écho à une partie de ma personnalité...

Je vois quand même un point revenir, c'est le côté international. A force de voyager, ça m'a donné envie de le retrouver dans mon boulot...
Et aussi faire quelque chose qui serve à quelque chose, à améliorer la marche du monde, même de manière minime...
Mais en même temps quelque chose de stimulant intellectuellement, avec des responsabilités, des enjeux, me dépasser...
Et puis aussi ne pas passer tout mon temps à bosser... Car j'aime faire d'autres choses que travailler...

Si d'autres ont ce problème (mais est-ce un problème... Oui, dans le sens où ce n'est pas un comportement/une manière d'être au monde, adaptée à la société qui demande à tout le monde de se spécialiser dans quelque chose... Pour pouvoir bien le "ranger" dans une case... Ca me fait penser à la division du travail...) qu'ils n'hésitent pas à partager leur témoignage, expérience et/ou à me conseiller, j'en ai bien besoin.

Merci

Ah ouais quand même
Je m'ennuie vite dans mes postes mais pas si vite que toi.

Ca va être compliqué de te conseiller
Ca peut être sympa aussi d'experimenter plusieurs boulots. Et quand tu en trouveras un dans lequel tu t'eclateras vraiment, tu te poseras (peut-être)

Comme tu as moins de 30 ans, je te conseille vivement de regarder le Programme Vacances Travail http://pvtistes.net/

Le fait de travailler permet de subvenir à ses moyens en étant à l'étranger et ce programme permet de découvrir d'autres cultures, d'autres philosophies de vie.
Je trouve que c'est un moyen extraordinaire de se "trouver".
Et en plus tu acquerras une nouvelle langue, ou approfondiras une que tu connais déjà.

Merci pour vos idées !

Sil, je suis parti l'année dernière voyager en sac à dos pendant un an...

Aujourd'hui mon nouveau domaine est : l'entrepreunariat social. J'en envie de monter des business, restaurants, cafés etc, dans des pays en développement, faire participer les locaux, leur revendre, puis aller ailleurs...

Ah ben tu vois qu'il y a bien une chose qui t'intéresse.

En fait mon problème n'est pas le manque de choses mais le surplus... Mais je commence à ne plus le voir comme un problème mais juste un constat. Je ne vais pas m'adapter à un projet professionnel, mais je vais adapter mon projet professionnel à moi, à ma manière de fonctionner.

Je commence à me connaître ou plutôt à m'accepter comme je suis. Je pense que je vais reprendre des études en septembre, pour quelques mois, en développement international. Avec l'idée de travailler dans les ONG humanitaires... Puis faire de l'entrepreunariat social. Et puis enseigner, écrire, et pourquoi pas exercer la profession d'avocat.

J'écris cela, mais qui sait ce que je vais encore trouver comme idée demain...!!!

Merci en tout cas

Hello, ben oui voilà.
Développes un peu, beaucoup, moins.... dans le prof et le reste dans le perso.... tu as bien un petit talent de planificateur qui traîne pour mettre en place tout cela avec des calculs à la proportionnelle ainsi que pour une plage spécifique réservée à la création de projets que tu réaliseras pas, tu pourras en faire un bouquin par contre quand il te restera du temps. lol

Ah là là Princeton, j'ai l'impression que tu parles de moi dans ta description. Je suis pareil, j'ai plein d'idées, plein d'envies, et à chaque fois je crois avoir trouvé L'idée, mais finalement 1 mois plus tard je change d'avis. Soit je me désintéresse, soit je me démotive... Je ne sais pas...
Au final je ne me sens toujours pas à ma place, j'espère la trouver, mais je crois de plus en plus que j'aurai besoin de faire plusieurs choses en même temps pour me sentir bien. En fait ce n'est pas L'idée qu'il me faut, mais LES idées, qui, ensemble, feront que je trouverai un équilibre... et peut-être ma juste place...
Enfin, je suis encore en pleine recherche..... mais je pense qu'il faut à un moment passer à l'action et commencer par quelque-chose qui nous plaît, essayer de s'y accrocher (le relier à une valeur que l'on a peut aider à y donner un sens) et puis petit à petit, en avançant, on se crée sa "vie idéale"....

et le prendre comme un défi....voui

Le prendre comme un défi oui et aussi se dire qu'on mérite mieux, que l'on mérite de s'éclater en bossant et d'être nous-mêmes.
Parce que quand on change d'avis souvent, d'orientation et qu'on ose dire qu'on veut faire ce qu'on aime.... on est souvent jugé. En tous cas c'est ce que je vis.

Je viens pointer

Trop d’intérêts divers et variés, et besoin de les avoir tous à portée de main, alternativement mis à contribution. Je compatis.

Je "ne sais pas quoi faire de ma vie", ce qui est un comble à 33 balais... en fait j’aimerais vivre plein de vies différentes, c’est rout bête. Dans cette vie-ci, je passe 4 mois d’été à voyager à vélo en faisant de la musique et du théâtre et en rencontrant des gens, et le reste de l’année à vivre un peu en ermite, en alternant les Moocs, le travaux manuels et tout ce qui me donne envie sur le moment même. La grosse frustration, c’est de ne rien faire à fond, ou de ne pas se servir de ce qu’on a fait/appris.

Princeton a écrit:(ou l'avis professionnel d'un scanner ou la vie/l'avis d'un scanner professionnel...)
[...]

Ben ouais, moi aussi, et je rajouterais : boulanger ou épicier dans un petit village de montage, sculpteur sur bois, photographe, pilote de ligne, guitariste classique, compositeur, peintre, expert en arts martiaux (internes, je n'ai plus l'âge pour les galipettes), et j'en passe et des meilleurs... Et les diplômes, j'en ai trois de domaines et niveaux différents du bac+2 au bac+5... Et des métiers, j'en suis à mon quatrième "sérieux" (sans compter les petits trucs)... Et mon année sabbatique sac à dos, je l'ai prise à 24 ans environ (Europe de l'Est, USA, Amérique du Sud)...

"Toute ressemblance avec..."

Alors maintenant je vais te parler franchement, et tu en feras ce que tu veux, bien sûr. En fait, je n'ai qu'un conseil à donner : trouve maintenant pourquoi tu agis ainsi. Tu te considères peut-être très bien dans ta tête, "y'a pas de problème" "tout va bien je vais bien..." etc. J'étais comme ça aussi il y a quinze ans. Et c'est quinze ans plus tard que je suis acculé au fond du trou parce qu'avoir un tel comportement n'est pas "normal" (ce qui n'est pas une mauvaise chose dans notre monde ), et surtout c'est usant. Aujourd'hui mes passions, elles peuvent alterner avec des cycles inférieurs à la semaine... Commencer un truc et ne pas aller au bout ou y revenir trois mois plus tard et devoir reprendre en arrière, c'est fatigant, c'est démoralisant...
J'ai décidé à 40 ans que je ne pouvais pas vivre les 40 prochaines années de la même façon. Depuis, j'ai entamé une thérapie (il y en a des tas, trouve celle qui te convient, même si elle est miviludienne, on s'en br..., tu es suffisamment armé intellectuellement pour fuir les quelques charlatans qui rôdent), je vais beaucoup mieux, et je n'ai pas l'intention de m'arrêter avant d'avoir terminé parce que je n'ai plus le choix !

Cela étant dit, je vais relativiser un peu : ma vie n'aurait pas été "meilleure" si j'avais fait ce travail à 25 ans. Elle aurait été différente (comme elle aurait différente mais pas mieux si du point de vue scolaire par exemple je n'avais pas échoué de peu aux oraux de l'ENS Cachan à vingt ans...). Je pense même que si je ne pouvais pas faire ce travail à cet âge, c'est que je n'étais simplement pas mûr. Si au contraire  tu penses que c'est ton cas, je ne peux que t'encourager à franchir le pas. On a aucune raison à ne pas vivre tel que l'on est, c'est-à-dire sans tout ce petit cracra dans sa tête...

Mon message n'est pas alarmant ni alarmiste, hein , c'est juste une expérience comme une autre, et le conseil que je donnerais à quelqu'un qui me décrit une vie comme celle que tu dépeins. Après, il se peut qu'il ne te convienne pas...

Eh oui j'en ai 36 et je cherche toujours. Et j'aimerais vivre aussi plein de vies différentes.
Choisir, pour moi c'est vraiment renoncer. Mais au final je crois qu'à un moment, il faut au moins choisir une des choses qui nous passionne, même si avec le temps ça évolue.
Parce qu'à force de ne pas choisir, je ne fais pas vraiment ce que j'aime. Si on exploitait à fond un domaine qu'on aime, peut-être qu'on s'éclaterait? Mais si on essaie pas....

Merci les amis, je me sens moins seul !

Alexandre, on se ressemble... Pour la thérapie, je l'ai commencée après mon propre tour du monde, entamé à 24 ans aussi, région Inde/Népal/Sri Lanka puis Asie du Sud Est puis Amérique centrale... Ce voyage m'a bien aidé à prendre conscience que je n'allais pas bien, même si je n'osais pas me l'avouer.

Je vois une psychothérapeute deux fois par semaine depuis un an maintenant, et on a énormément progressé ensemble. Elle est géniale. Je m'y suis investi comme je peux m'investir quand je suis intéressé/passionné/que je découvre une nouvelle matière/que j'en vois l'utilité. Et j'ai en effet beaucoup, beaucoup évolué, à travers des crises successives (mais je pense que c'est le seul moyen d'évoluer... Cela me fait penser à la théorie de Dabrowski d'ailleurs). C'est aussi pour cette raison que mon projet professionnel initial (être avocat d'affaires) en a pris un gros coup. Prendre conscience est douloureux mais aussi libérateur, même si la liberté peut faire peur, ensuite... Je me suis rendu compte que le métier d'avocat d'affaires n'avait pas de sens pour moi, que je ne m'y épanouissais pas. Depuis, j'ai identifié pas mal de critères qui sont importants pour moi dans mon activité professionnelle (et dans ma vie tout court...), et que j'ai relaté succinctement dans mon premier post : la nécessité vitale du sens de mon action, le goût pour l'international, la variété...

J'ai aussi beaucoup réfléchi sur la notion de travail. J'ai besoin que mon travail exprime qui je suis, ce que j'ai envie de dire. J'ai envie que mon travail m'engage, et soit engagé. Je souhaite qu'il soit intégré à ma vie, qu'il reflète ma personnalité, qu'il me reflète. Le travail est une création quelque part, même s'il peut aussi être, malheureusement, machinal. Je n'arrive pas à être différent au boulot du reste du temps... Pour moi, il n'y a pas la vie professionnelle et la vie personnelle. Il y a la vie, tout court.

Aujourd'hui, j'ai aussi compris que mon énergie à entreprendre vient de mes émotions et de ma personnalité. Je comprends pourquoi je n'ai pas de motivation quand je ne vois pas le sens de travailler ou d'apprendre. Mon action est soumise au sens que je lui trouve, à mes valeurs, à ma personnalité. Je ne peux plus le nier. Quand je le nie, je finis immanquablement par décrocher, et me flageller de n'être pas comme tout le monde, d'être un incapable...

Bon après, en pratique, aujourd'hui, j'ai à nouveau envie d'évoluer dans le droit, mais spécifiquement dans le domaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Lutter contre les discriminations, protéger les réfugiés, les demandeurs d'asile, défendre les minorités sexuelles, l'égalité homme-femme... Oeuvrer pour la dignité, pour l'humain... C'est ce qui m'avait attiré vers la profession d'avocat à la base. Mon héros est Atticus Finch dans To kill a mockingbird de Harper Lee. Puis je m'en suis écarté, attiré par les sirènes du prestige, du pouvoir et de l'argent. J'ai en effet bossé pour des cabinets d'affaires très connus à Paris. Il faut que je précise que je viens aussi d'un établissement très élitiste (Grande Ecole) où on m'a bassiné avec l'idée de faire une carrière prestigieuse etc. Je n'en veux pas, ou plutôt je n'en veux plus. Je me sens prêt à retourner sur les bancs de l'université et à me "spécialiser" dans le domaine des droits de l'homme. Je pense que j'y trouverais un sens...

Ce n'est pas facile de me remettre en question de cette manière, mais j'ai enfin l'impression d'aller dans la bonne direction, et ça fait du bien...

Je n'avais pas capté que tu avais entrepris un travail thérapeutique. Sinon, je ne serais pas intervenu : tu es sur la bonne voie, reste plus qu'à "travailler" comme il faut dans ce sens, mais en attendant, il se peut que tu erres encore un peu au niveau professionnel (comme moi ).
Bon courage !

Merci ! Oui, je ne l'avais pas précisé, mais merci pour ton conseil, que je rejoins totalement. Je pense que faire une thérapie permet de mettre les choses à plat, d'y voir plus clair. Après c'est quand même difficile, et je pense que les gens le pressentent, et peuvent donc, consciemment ou inconsciemment, l'éviter... Faire une thérapie demande du courage, je pense. Et de l'énergie, de la motivation, une certaine volonté de se remettre en question, de se mettre à nu... Après ma thérapeute ne peut pas décider pour moi le travail que j'ai envie de faire... C'est pour cela que j'ai besoin de vos lumières... J'avance doucement, mais j'avance, je pense. Et oui je vais errer encore un moment je pense, me balader ! :-) Ce qui me fait penser à plusieurs phrases : "All that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost" de Lord of the Rings lol Et "It feels good to be lost in the right direction" et

"The important thing is not to be bitter over life's disappointments. Learn to let go of the past... and recognize that everyday won't be sunny. And when you find yourself lost in the darkness and despair... remember it's only in the black of night you can see the stars, and those stars will lead you back home. So don't be afraid to make mistakes, to stumble, to fall, cause most of the time the greatest rewards come from doing the things that scare you the most. Maybe you'll get everything you wish for... Maybe you'll get more than you ever could have imagined... Who knows where life will take you. The road is long and in the end, the journey is the destination" Les frères Scott

Oui, j'ai des grosses références culturelles... :-D

Tu as bossé dans le droit, ou tu n'en n'as pas encore eu l'occasion ?

La profession d'avocat présente pas mal d'avantages pour des gens qui se lassent vite et qui ont besoin de bosser à leur rythme, mis à part dans les modes d'exercice s’apparentant au salariat.

Beaucoup de variété, à la fois dans les activités que l'on exerce au quotidien et quant au fond des dossiers traités, la possibilité d'avancer à son rythme la plupart du temps, le sentiment de se rendre utile.

LeNazeQuiSapelleLebowski a écrit:Tu as bossé dans le droit, ou tu n'en n'as pas encore eu l'occasion ?

La profession d'avocat présente pas mal d'avantages pour des gens qui se lassent vite et qui ont besoin de bosser à leur rythme, mis à part dans les modes d'exercice s’apparentant au salariat.

Beaucoup de variété, à la fois dans les activités que l'on exerce au quotidien et quant au fond des dossiers traités, la possibilité d'avancer à son rythme la plupart du temps, le sentiment de se rendre utile.

Salut, oui, plus d'un an et demi, dans trois cabinets différents, dans trois départements différents. Mais pour le rythme, les horaires étaient affreux dans les trois, et le travail n'était pas vraiment varié quel que soit le département (corporate, proc coll, contentieux)... Mais ces cabinets étaient de gros cabinets d'avocats d'affaires, alors j'ai forcément une vision un peu particulière et biaisée du métier du coup... Peut-être que si je cherchais une collaboration dans un petit cabinet, ce serait mieux... Mais je ne veux plus travailler dans le droit des affaires, ou alors juste un peu. A la rigueur, j'aimerais bien trouver un petit cabinet pour une collaboration "à temps partiel", comme ça je peux développer une pratique sur des dossiers qui m'intéressent. Pour le moment je n'ai pas trouvé... Après c'est vrai que ce qui m'attire dans la profession d'avocat c'est aussi le statut libéral. Mais pour un jeune avocat, difficile de s'installer directement...

En droit des affaires c'est pas tout à fait le même metier. C'est moins varié, même si les procédures co ça doit être sympa aussi. Par contre c'est remunerateur. Pour ce qui est des horaires, quel que soit le mode d exercice, c'est hyper chronophage, faut pas te leurrer la dessus. Et toutes les collab temps partiel dont j'ai entendu parler signifiaient un temps plein normal, pour une rétrocession ridicule.

Merci pour l'honnêteté de tes propos, qui confirment mon expérience. Oui les procédures collectives c'est sympa, même si à tout choisir je préférerais le côté administrateur judiciaire qu'avocat en procédures collectives. Je crois que je ne vais pas chercher à exercer la profession d'avocat en particulier, et que si je l'exerce ce sera dans le domaine des droits de l'homme, un peu comme mon modèle de l'avocat qui sauve la veuve et l'orphelin, qui vient au secours des plus faibles, pour leur donner une voix, les défendre... Donc plus accessoirement à autre chose... A la base les avocats étaient des prêtres (d'où la robe noire...) et ils exerçaient bénévolement. Moi j'en suis resté là. :-D Mais j'aimerais bien étudier les Droits de l'Homme à un niveau avancé, pour développer une "expertise" dans ce domaine. J'aime bien le droit international humanitaire aussi, le droit de la guerre, les Conventions de Genève... On va voir... Quel chantier !

Administrateur, le problème c'est que l'accès a la profession est un peu fermé. Même en ayant le concours ou bien la passerelle après cinq années en tant qu avocat, il faut encore trouver un professionnel qui te prendra en stage. Et là, ça se joue surtout au carnet d'adresses. Par contre si tu y arrives, tu passes dans la catégorie des gens qui ne se préoccupent plus des soucis d'argent.

Si tu t'intéresse plus au côté noble du métier, l'activité généraliste est très bien. Elle donne souvent l'occasion de défendre la veuve et l'orphelin. Le pénal est particulièrement gratifiant et passionnant de ce point de vue là, même si ça peut être dur émotionnellement.
Économiser une année de vie d'un type en réduisant sa peine, même si ça n'est pas un ange, ça représente quelque chose.

Et puis tu vois, quand on est dedans on aime tellement ça que l'on se sent obligé de convertir d'autres personnes

Haha tu es avocat ? A ton compte ? En collaboration ? Généraliste ? Je suis content que tu aies trouvé ta vocation en tout cas, tu as l'air de te plaire dans ce que tu fais.

Je ne suis pas intéressé par l'argent. J'aime en avoir assez pour vivre, ça me suffit. Ce qui m'attire dans le métier d'administrateur judiciaire, c'est que c'est entre le droit et la gestion, complexe, avec bcp de responsabilités. Il y a le contexte de crise que j'aime bien aussi. Enfin, ça me renvoie encore une fois au côté super-héros, cette fois-ci qui vient sauver l'entreprise de la noyade... Alors que j'imagine que dans la plupart des cas, ça va se finir par une cession totale ou partielle d'activité.

Oui, le pénal m'attire. Je crois que ce que je préfère dans le pénal, c'est la partie application des peines. J'aimerais bien travailler dans le milieu carcéral. Pourquoi pas directeur de prison.

Bon, j'expose bien mon problème initial de la "vie professionnelle d'un scanner". Tout m'intéresse, c'est terrible...

Je suis jeune collaborateur oui. J'étais un peu comme toi, à la fin de mes études, je ne savais pas trop quoi faire, et du coup j'ai fait beaucoup de choses sans trop de cohérence pendant cinq ans avant de revenir à mon domaine d'origine et de passer le concours.

Mais même aujourd'hui j'ai toujours tendance à réfléchir à ce que je pourrais faire par la suite, alors que je découvre mon métier et que je m'épanouis en le faisant. C'est pas un mal d'avoir beaucoup d'idées, il faut juste savoir faire le tri, canaliser, et avoir un œil lucide sur sa situation présente afin de ne pas trop avoir la bougeotte professionnellement.

Sympa, tu as fait quoi sans indiscrétion ? Moi depuis la fin de mes études (l'obtention du CAPA) j'ai voyagé et fait une psychothérapie. Je crois que je vais me concentrer sur :

1. Droits de l'Homme
2. Développement Pays du Sud

Et tenter de m'y contenir... D'ailleurs je pourrais défendre que ces deux domaines sont liés. Je voulais faire une thèse sur les Droits de l'Homme comme levier du développement. Mais ça c'était il y a trois jours...

Coucou,
Alors pour les droits de l'homme, tu connais l'IIDH à Strasbourg ? (ça dépend de la fac de droit)
http://www.iidh.org/
http://www.iidh.org/page-14-24-presentation.html
Je pense que, malheureusement, ce qui sera très nécessaire dans les années à venir va rester la gestion de crise, monter des camps de réfugiés justement.
http://www.univ-paris1.fr/ws/ws.php?_cmd=getFormation&_oid=UP1-PROG32831&_redirect=imprime_global_diplome&_lang=fr-FR

L'IIDH est top pour commencer, pourquoi pas une session d'été. J'ai fait ça en 1999 ça a forcément changer depuis, mais en mieux je pense. Il y avait des personnes du monde entier, des pros de l'aide humanitaire, des étudiants de tous niveaux mais aussi des doctorants, des fonctionnaires internationaux, etc. Pour le partage d'expériences c'est idéal...tu te rendras mieux compte de la réalité du milieu. On logeait dans la cité U juste à côté de la fac, et ça favorisait les échanges.

Je te mets ce lien vers une structure à Genève aussi : http://www.geneva-academy.ch/
Et celui-là c'est un site d'offres d'emploi etc. dans l'humanitaire : http://www.coordinationsud.org
Tu as vu le Master 2 à Assas ? droits de l'homme et droit humanitaire ? http://www.u-paris2.fr/5109p-2009/0/fiche___formation/

Encore une chose : le doctorat, la thèse ça n'est pas nécessaire je pense, par contre une spécialisation en tant qu'avocat voire un concours de plaidoyer ça oui
http://www.concourscassin.eu/
Il y a une citation qui m'a aidée à franchir des caps, des plus simples aux plus compliqués : "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." (Sénèque)

Génial Edelweiss, merci pour ces infos ! Je me suis renseigné sur ce M2 Crise, tu as bien visé... C'est un de ceux qui m'intéressent le plus...
Et celui que tu viens de poster de Paris 2 aussi... Même si ça m'a fait prendre conscience qu'il n'y a pas son équivalent à Paris 1, ce que je trouve dingue... J'aurais plus vu Paris 1 proposer ce M2 que Paris 2. Bon ok, ce sont des querelles de chapelle... :-P

J'ai aussi vu des LLM en Droits de l'Homme, dont celui de l'université de Genève dont tu parles, et aussi aux US... Pourquoi pas...

Je connais peu l'IIDH, j'avais surtout vu qu'ils ne proposaient que des stages à Assas et les emplois ne correspondent pas à mon profil... Mais oui je vais regarder pour les formations. J'ai envie d'écrire à l'Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Paris aussi, et aussi au Défenseur des Droits, à la HALDE, à l'OFPRA, à France terre d'asile. J'ai déjà écrit à Avocats sans Frontières et à la Ligue des Droits de l'Homme (cette dernière m'avait l'air très politisée en revanche...). J'ai vu passer une opportunité de stage à l'UNHCR en Belgique aussi, je pourrais essayer...

Je regarde tout ce qui se passe autour des questions des réfugiés, des demandeurs d'asile, des flux migratoires, avec attention... Ce qui se passe en Méditerranée est une honte, mais bientôt, comme d'habitude, ça va retomber dans l'oubli... Et puis tous les camps de réfugiés avec la guerre en Syrie... Oui, il y a à faire, malheureusement comme tu dis... L'UNHCR est vraiment une inspiration je trouve, j'aimerais bien les rejoindre. Bientôt je vais déjeuner avec une connaissance Avocat à la C Cass et au Conseil d'Etat sur ces questions, peut-être qu'elle saura ce que je peux faire... Il paraît que le droit d'asile est devenu très restrictif en France, on a des taux assez bas comparé à nos voisins européens (je pense aux pays nordiques en particulier), et le traitement des personnes en attente de jugement/de décision est mauvais et long. Il me semble qu'une réforme est engagée pour améliorer cette situation...

Merci beaucoup en tout cas :-)

Qu'est-ce qu'une spécialisation en tant qu'avocat ?

En fait la thèse ce serait pour pouvoir enseigner par la suite. Mais vu que je n'arrive pas à rester sur un sujet plus de cinq minutes, je n'ose imaginer ce qui se passerait si je devais y rester pendant trois ans voire plus... Pour moi c'est la mer à boire... Mais ce serait un beau défi...

J'aime bien les citations et j'aime bien ta citation. J'aime bien aussi : ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. :-)

"J'écris cela, mais qui sait ce que je vais encore trouver comme idée demain...!!!"

Ça, ça m'angoisse honnêtement. Je rencontre actuellement le même problème. Toutefois, il y a, depuis un certain temps, une idée incongrue pas si incongrue qui trotte dans ma tête, laquelle je pense rendre concrète. Je me laisse un peu de temps avant de sauter le pas.


À Princeton : Je peux te poser une (deuxième) question ? Quel est ton rêve ?

Sauver le monde

Spoiler:

Projet professionnel : sauver le monde.

"Sauver le monde."

Si tu en es certain à 1000%, eh bien réalise-le.


(Non, non, pas la peine de me remercier.)

Quelque part, tu as raison... En tout cas ça indique la direction générale que je souhaite prendre. Même si je ne sauve pas le monde je peux au moins être une force positive dans le monde, ce serait déjà beaucoup. Ca me fait penser à une histoire, c'est un homme qui se balade sur la plage, et il remet des étoiles de mer dans l'eau, il y en a des milliers échouées sur la plage, alors un autre lui demande "mais pourquoi tu t'embêtes à les remettre dans l'eau ? Tu ne pourras jamais toutes les sauver." et le premier de lui répondre "Oui, mais pour celle-là c'est important, et pour celle-là aussi..."

Forcément que j'ai raison...

"Sauver le monde", je ne crois pas que ça veuille dire grand chose pour moi, cependant, c'est ton rêve. C'est un projet qui te passionnerait. Alors, vas-y fonce. Il y a un milliard de chances que tu te prennes une gifle comme il y a un milliard de chances que tu y découvres le sens de ton existence. Alors, pourquoi ne pas tenter ? Tu n'as rien à perdre. Enfin, peut-être 2-3 ans dans une vie dont on ne connait pas même la date de fin.

Je t'encourage sincèrement.

Oui, ça ne veut rien dire, car c'est un rêve... Et ça veut dire beaucoup, pour la même raison...

Coucou :
- l'OFPRA : ils organisent des concours (j'en avais passé un), mais tu seras toujours coincé pour traiter des dossiers de demande...quotas et politique oblige...
- France Terre d'asile : c'est du travail de gestion de dossiers surtout je pense
- la Ligue des droits de l'homme : c'est une "vitrine française" des droits de l'homme, un peu comme un think tank aussi. As-tu lu ses statuts ? http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/statuts_2013-hd.pdf
- le Défenseur des droits : hum, c'est du boulot de fonctionnaire dans le mauvais sens du terme...et puis regardes pas ici :
http://reforme.net/une/societe/defenseure-enfants-tire-sonnette-dalarme (là ça concerne les enfants mais ils mentionnent la réforme qui a eu lieu, j'ai une ancienne copine de fac qui y bosse c'est pour ça que j'en avais entendu parler) Extrait :"Le 1er mai, le poste de « Défenseur des droits » entrera en vigueur et regroupera les anciens postes de Médiateur de la République, Défenseur des enfants, Président de la Halde et Président de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité."
- pour ta question sur les spécialités de la profession d'avocat : j'étais persuadée que tu étais déjà avocat, excuses-moi : http://www.barreau-bordeaux.avocat.fr/article.php?idr=90&ida=144 (droit des étrangers par exemple)
- Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Paris : ça a l'air super !
- stage UNHCR :why not ?

Selon moi tu vois tout ça comme un juriste, normal ce que je veux dire c'est qu'il y a un fossé entre la théorie et ce qu'on en fait, et ça tu le sais forcément. Quand j'étais à la fac j'ai fait du droit public pour faire ensuite du droit international, j'étais aussi idéaliste et c'est justement à cause de ça que je n'ai pas continué, certains se servaient de leur idéalisme comme moteur, le mien a été un facteur de démotivation.
La session à l'IIDH c'est super pour développer ton réseau, surtout avec ton expérience tu sauras faire, ensuite tu verras bien ce qu'il se passe, parfois des opportunités arrivent comme ça, mais ça ne reste qu'un avis.
Au fait le lien c'est celui-ci, c'est pas la session sur les réfugiés, les conditions ne sont pas les mêmes :
http://www.iidh.org/page-17-12-session-annuelle-denseignement.html
La date-limite d'inscription est dépassée mais il reste peut-être une place qui sait ?

Est-ce que la politique t'intéresse Princeton ?


(Désolée, si j'ai raté le passage où tu en parlais.)

Pour la 2ème partie de ton message ("Ce qui se passe en Méditerranée est une honte, mais bientôt, comme d'habitude, ça va retomber dans l'oubli... Et puis tous les camps de réfugiés avec la guerre en Syrie... "), voici mon avis qui n'est qu'un avis bien sûr
- ce qu'il se passe en Méditerranée : j'ai lu (mais je trouve plus ma source greuh) que certains des belligérants avaient menacé l'Europe de se servir de la pression engendrée par les réfugiés pour déstabiliser, donc cela ferait partie d'une stratégie que d'envoyer des bateaux chargés à bloc vers les côtes de l'Italie
- pour les camps de réfugiés : on parle de la Syrie, mais parle-t-on de l'Australie par exemple http://www1.rfi.fr/actufr/articles/030/article_15536.asp
- je pense que la question de l'externalisation des camps en-dehors de l'Europe va prendre de l'ampleur médiatique, et en cherchant où j'avais lu cette histoire de déstabilisation par le flux migratoire j'ai trouvé ceci, qui date de 2005, http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvref/appel_camps.htm sur les camps dits extraterritoriaux
J'ai une question : aimerais-tu être un théoricien du droit des réfugiés, un avocat, un spécialiste du droit ou une personne qui est responsable de la mise en place des camps, de leur gestion, de l'approvisionnement etc. donc faire partie d'une équipe technique comme d'une task force ? selon ta réponse tu en sauras encore un peu plus.
Si ta réponse est le côté "task force" alors entre les réfugiés climatiques et tout le reste des événements tu auras largement de quoi faire, car je pense que la pression est trop grande, et la problématique trop importante pour l'Europe, pour que cela reste en l'état. Je verrai bien un nouvel Etat émerger à partir de rien, car peut-être que ce serait la meilleure solution pour ces personnes aussi. Quoiqu'on veuille se faire croire, la problématique de l'arrivée des réfugiés c'est un peu la Vieille Europe qui se sent toujours responsable de ses anciennes colonies, non ? mais est-ce réellement dans le plus grand intérêt de ces gens déracinés de leur continent ? il y aurait des solutions innovantes à trouver et avec ton idéalisme et ta formation tu pourrais y participer.

Merci à nouveau... Ben je trouve plutôt bien que les différents postes aient été regroupé en un seul poste de Défenseur des Droits de l'Homme, ça fait plus de variété de boulot. Y a un "ambassadeur des Droits de l'homme" aussi, même si je ne vois pas bien à quoi ça correspond. C'est un ancien d'un cabinet d'affaires. Il sera peut-être sensible à ma démarche.

Je n'ai pas encore prêté serment, j'attends justement de trouver quelque chose qui me convienne et pourquoi pas bifurquer vers la gestion de projets humanitaires/de développement en ONG. Ok pour les spécialisations, je vois ce que c'est. Il y a en a au barreau de Paris aussi.

Tu es avocat aussi ? Si oui tu bosses dans quels domaines, quelle structure ?

En fait ce qui me dérange dans le métier d'avocat, c'est qu'il me cantonne plus ou moins à la France, alors que j'aime bouger... J'avais tenté un peu l'arbitrage international, mais c'est tellement chronophage et spécialisé que je n'aimais pas. Et puis pareil, je ne voyais pas bien le sens de ce boulot, mis à part les sommes importantes en jeu et les dossiers complexes faisant intervenir les Etats... En revanche j'aime bien les tribunaux ad hoc et cours spéciales pour juger les crimes de guerre etc. J'ai envoyé une candidature pour les chambres spéciales du Cambodge par exemple... Il y a aussi les tribunaux pour l'ex-Yougoslavie. Le droit international pénal m'intéresse (Cour pénale internationale par exemple). Mais pour rebondir sur ton propos, je suis d'accord qu'il y a un décalage énorme entre la théorie et la pratique. Des sujets supers intéressants pour moi (droit international pénal, droit international humanitaire), deviennent en pratique des boulots de recherche, ou de bureau, souvent précaires... Et surtout coupés du monde réel... En fait le boulot de juriste m'attire pas trop en ce moment, je m'ennuie je crois... C'est compliqué...

Du coup les Droits de l'Homme, ça s'exportera mieux, puisqu'ils ont une vocation universelle... Ne serait-ce qu'en faisant du travail de plaidoyer. D'ailleurs je devrais écrire aussi à Human Rights Watch... J'aime bien les Nations Unies aussi, même s'ils m'ont l'air tentaculaires et que ça m'effraie un peu. Mais les opportunités de voyager sont sympas, ainsi que celles de rencontrer des gens d'un peu partout. Et puis ils apprécient les personnes qui s'intéressent aux Droits de l'Homme. Le pied ce serait les missions Gouvernance/Etat de droit, c'est des appuis aux Etats pour créer un Etat de droit, genre renforcer la magistrature, lutter contre la corruption, améliorer les prisons, bosser avec la police, etc... Ils font ça à l'UNPD. Bon voilà, j'ai plein d'idées ! Je me demande si c'est une bonne chose...

Aujourd'hui je me suis dit que j'aimerais bien créer une plateforme bénévole, parce que j'ai l'impression que beaucoup de personnes aimeraient aider ponctuellement si on leur donnait un endroit pour le faire. Je pense aux réactions qu'il y a eu suite au tremblement de terre au Népal. J'ai beaucoup entendu de personnes dire "Qu'est-ce que je peux faire ?", qui avaient réellement envie d'aider. C'est beau quelque part... Ce serait comme une grande pièce où les gens peuvent venir à l'improviste et participer à des projets, liés aux besoins... Ils pourraient se sentir utiles, moins impuissants... Ben oui voilà l'idée du jour...

Edelweiss a écrit:J'ai une question : aimerais-tu être un théoricien du droit des réfugiés, un avocat, un spécialiste du droit ou une personne qui est responsable de la mise en place des camps, de leur gestion, de l'approvisionnement etc. donc faire partie d'une équipe technique comme d'une task force ? selon ta réponse tu en sauras encore un peu plus.

Deuxième réponse. En fait j'ai un fort sens pratique, en même temps que de fortes valeurs. C'est aussi ce qui rend les choses si difficiles dans mon cas... Généralement, je ne fais rien si je ne sais pas à quoi ça sert, si je n'en vois pas l'utilité, pour moi ou pour les autres. J'apprends rarement des choses sans raison. D'ailleurs, ça se voit avec mes centres d'intérêts, ils ont tous une visée pratique (la philosophie morale, la psychologie...). Et j'ai envie d'aider concrètement, dans les faits, à améliorer un peu les choses. Mais il y a tellement de choses à faire. Enfin, il faut bien commencer quelque part.

Intéressant tes idées concernant les réfugiés. Moi je pense que ce qu'il va se passer, c'est que les flux migratoires vont augmenter, et que les frontières vont s'abaisser de plus en plus devant ces situations catastrophiques, genre devoir moral de ne pas laisser ces personnes apatrides, à la rue, à la mort, dans des conditions épouvantables. Je pense que les pays doivent être responsables, indépendamment de leur passé de colonisateur. Alors on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais on doit en prendre notre part, pour paraphraser Rocard. Sinon ça me donne cette imrpession que "la maison brûle et on regarde ailleurs" (ça c'est Chirac lol)

Non non je ne suis pas avocate (je n'ai pas validé le master 1, hum la maîtrise), j'aimerais bien reprendre pour devenir avocate, mais comme j'ai changé de pays ça voudrait dire reprendre tout du début, ce qui ne me dérangerait pas mais je ne peux pas à l'heure actuelle.
Pendant mes études j'étais membre d'une association qui s'appelait JSF (juristes sans frontières), une de mes profs était responsable de l'association, résultat : je n'y ai même pas collé un timbre, mais j'avais obtenu une belle lettre de recommandation pour un master 2, que je n'ai pas pu faire (j'avais validé les 3/4 du master 1 mais à mon "époque" la fac où j'étais n'avait pas encore adopté le système des UV, on en était à 2-3 écrits à réussir ou pas, et si ça n'était pas ok on doublait...greuh, j'avais été appelée pour le master 2 à Caen, en droits de l'homme justement, j'étais sur liste d'attente mais avec cette réforme retardée c'était mort).
Par contre dans la lettre de recommandation il est écrit...(attends que je te recopie ça j'ai mon dossier sous la main, histoire de rire un peu...en plus je n'avais pas demandé ça moi) : Je soussigné..., président de JSF, certifie que..., est membre de notre association et à ce titre a participé aux différentes actions, tant à l'égard du Tribunal pénal internation pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, qu'en matière de coopération (formation des droits de l'homme), en direction du Mali et l'Arménie", à ce titre, Melle ..., a acquis les instruments juridiques indispensables pour la maîtrise du droit dans ce domaine" !!!! je ne m'en suis servie qu'une fois, de bonne "guerre" pour le dossier du master 2, mais plus jamais ensuite j'avais trop honte Tout ça pour dire que le piston, les lettres comme ça et le reste ça soule, j'étais jeune et différente, maintenant je n'accepterai plus ça car il n'y a aucune éthique là-dedans...

oops ça s'est croisé nos messages

(il s'appelle avec sa râteau ou sa pelle ? )

Bacha Posh a écrit:Est-ce que la politique t'intéresse Princeton ?


(Désolée, si j'ai raté le passage où tu en parlais.)

Non, elle ne m'intéresse pas en l'état actuel, car je trouve que les politiciens servent leurs propres intérêts plutôt que l'intérêt général. Et je trouve ces luttes UMP/PS/FN complètement stériles. Les écouter me rend malade, avec leurs querelles à deux balles. J'aimerais la politique selon ma conception de la politique : orienter l'action au service du bien commun. Mais elle en est tellement éloignée dans les faits... Encore ce décalage de la "théorie" et de la "pratique" ! J'ai songé à passer l'ENA, mais quand je vois les types qui en sortent, je me dis, au secours... J'ai aussi pensé à passer celui de conseiller des affaires étrangères (pour voyager, rencontrer d'autres cultures...), mais là pareil, je sens que je ne supporterais pas le côté hiérarchique, fonctionnaire qui mange des petits fours et s'intéresse surtout à sa carrière... Je préférerais être avec les ONG en Afghanistan, sur le terrain. M'impliquer, m'engager. Ce qui d'ailleurs est une politique, et plus proche tant dans le fond que dans la forme de ma manière de la concevoir.

Merci pour vos idées en tout cas, j'ai l'impression d'avancer !!!

Il ne faut pas faire de généralités à cause de personne....

Tu pourrais louper des choses qui peuvent t'intéresser et où tu pourrais être intéressant

Edelweiss a écrit:Non non je ne suis pas avocate (je n'ai pas validé le master 1, hum la maîtrise), j'aimerais bien reprendre pour devenir avocate, mais comme j'ai changé de pays ça voudrait dire reprendre tout du début, ce qui ne me dérangerait pas mais je ne peux pas à l'heure actuelle.

Tu es dans quel pays ? Il y a des équivalences et la validation des acquis professionnels (je crois), tu n'aurais pas forcément à tout reprendre du début. Jolie ta lettre de recommandation, je ne pense pas qu'elle soit déméritée, parce que tu as l'air de t'intéresser au domaine des Droits de l'Homme. Hier j'ai vraiment compris que mon action, dont mon action dans le champ professionnel, était fortement corrélée à mes valeurs, à mes émotions, et au sens que je lui donne. C'est pour cela que je suis mal dès que je fais quelque chose qui soit va contre mes valeurs, soit n'a aucune utilité. Alors je ne vais plus essayer de faire ces choses là, et je vais suivre ma "nature", quelque part... Et on verra où ça me mènera. Je me dis qu'à mon âge, être déjà blasé ce serait franchement dommage... Quand je vois mes collègues déjà résignés, qui subissent tout et sont malheureux, ben je prends mes jambes à mon cou... Je rejoins Camus dans La Peste (un de mes livres préférés...), on ne sait pas pourquoi on se bat, mais on se bat quand même. Même si c'est absurde...

Tiens, au passage, une vidéo qui m'avait marquée, et que j'ai revue récemment :