Comment devenir moins paresseux ?
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Difficultés zébresques
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris ce que tu dis mais il ne me semble pas qu'il s'agisse d'un quelconque appel au secours. C'est plus je crois un appel à la discussion, autour d'un thème qui a vu de multiples ramifications lui pousser.
C'est pas commentcamarche.net, où les sujets s'achèvent sur un "résolu".
Eh oui, c'est qu'on est une bonne bande de branleurs par ici, n's'pas.
C'est pas commentcamarche.net, où les sujets s'achèvent sur un "résolu".
Eh oui, c'est qu'on est une bonne bande de branleurs par ici, n's'pas.
Re: Comment devenir moins paresseux ?
@ nefer, j ai pas eu le temps de suivre le fil. Pour en revenir à ta question c'est une erreur de frappe j'ai oublié le "pas" eh oui...maintenant on le croit ou pas...Ça change rien chez moi.
louise- Messages : 1420
Date d'inscription : 18/10/2014
Age : 68
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Ce n'est pas ce que je dis. Au bout d'un moment, il faut rentrer dans le concret, tu ne peux pas tourner en rond indéfiniment, sauf si tu tu es maso et que tu aimes ça. On a compris que sortir de la glandouille voulait dire bouger et, concrètement, chercher à publier ces textes, ou avoir un boulot alimentaire pour publier ces textes par la suite. Mais en y réfléchissant, financièrement, ça tiendra pas la route, puisque 3/4 de la population se posent les mêmes questions, ils pourraient tous écrire un bouquin sur leurs souffrances, mais je pense pas qu'il y ait autant de bien-portants bouquinistes pour acheter des larmes papier. Il y a un problème de fond.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Slava a écrit:Excellente chanson, c'est ça, mais bon, je crois que le sujet est clos, il a compris maintenant. Mais tu as raison, il y a un paradoxe en fait, déjà, pour comprendre les gens qui appellent au secours, mais qui ne veulent pas être sauvés. On dirait un temps idéal pour les victimes bienheureuses. Le but de la vie serait de souffrir, la souffrance attire la compassion; et ça fait marcher l'économie, car ça fait acheter des Kleenex:
Minuit a écrit:Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris ce que tu dis mais il ne me semble pas qu'il s'agisse d'un quelconque appel au secours. C'est plus je crois un appel à la discussion, autour d'un thème qui a vu de multiples ramifications lui pousser.
C'est pas commentcamarche.net, où les sujets s'achèvent sur un "résolu".
Eh oui, c'est qu'on est une bonne bande de branleurs par ici, n's'pas.
Et oui, les branleurs utilisent aussi des Kleenex, l'économie gagne sur les deux tableaux, ce monde est merveilleux !
Invité- Invité
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Par rapport à la paire action/pensée, il n'y a aucun conflit entre les deux, les deux ne sont pas opposées, elles se complètent. La séparation vient peut-être de la vieille habitude de séparer, délibérément, le travail manuel dans les champs du travail intellectuel dans un bureau, mais ce n'est qu'un moyen de hiérarchisation sociale et de valorisation des biens. On peut être un technicien de surface anonyme au petit salaire ou un grand intellectuel renommé touchant des cachets astronomiques. L'effort manuel, en règle générale, est censé être moins valorisant qu'un effort intellectuel, donc, d'une certaine manière, ne vivre que d'efforts manuels, avec le temps, est devenu dégradant, voire honteux.
Or, je pense qu'un forgeron quand il actionne son marteau pour l'apposer sur l'enclume, avec l'expérience qu'il a, n'a plus besoin d'avoir la concentration totale sur l'objet forgé, il peut se libérer l'esprit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, pour la pensée. Dans le métro parisien, quand je sors de la rame pour m'engouffrer dans les couloirs, je me surprends à suivre mon itinéraire machinalement, en tournant à gauche, à droite, en montant un escalier, mais tout en continuant à penser à la journée ou eux événements d'hier, de demain.
Tout est une question d'expériences cognitives, je trouve. Prenons un joueur de foot, par exemple, qui passe son temps en entraînements ou dans les championnats. On va se moquer de lui, en disant qu'il est bête, vu son lexique réduit. La pensée populaire moqueuse dira aussi qu'il ne fait que courir après un ballon et que ce n'est pas une activité intellectuelle, donc, inférieure pour certains, même si bien rémunérée. C'est vrai que pour être un bon footballeur il faut investir beaucoup temps qu'on a pas pour autre chose, il faut maitriser certaines techniques professionnelles, que je ne décris pas ici car je les connais pas, mais qui sont liées à la maîtrise du corps, des muscles, des membres, à l'orientation dans l'espace, à la tactique, etc. Ce footballeur, non dépourvu du bon sens qu'on a tous, va donc accumuler des expériences cognitives d'un seul type, qu'on peut appeler physique, et ça se verra à son corps athlétique, à la vélocité de ses mouvements, etc. Mais, par contre, il peut être un mauvais interlocuteur dans une discussion abstraite, qu'il jugera trop intellectuelle, lui étant inaccessible, ce qui ne dit pas qu'il en est pas capable, en principe.
L'autre extrême caricatural, un scientifique passant sa vie dans un bureau et n'ayant que des activités intellectuelles, occupera son cortex à autre chose, c'est-à-dire la mémorisation, l'analyse, la comparaison, la classification, etc., devant son écran pc, mais sera incapable de se faire des pâtes au fromage râpé une fois rentré chez lui le soir, puisqu'il a jamais fait, donc, il n'a pas cette expérience cognitive concrète. On peut y rajouter, potentiellement, le blocage dans les démarches administratives, le bordel à la maison, la relation au sexe opposé compliquée, la répartie réduite, la maîtrise du volant quasi-suicidaire. Mais on dit pas non plus que ce scientifique n'est pas capable de faire tout ça, il ne l'a simplement pas expérimenté ou peu expérimenté.
Bref, la pensée et l'action sont toutes les deux des expériences cognitives. On va dire que la pensée exprime un rapport à notre projection du monde "mémorielle", "mémorisée" et l'action exprime un rapport à notre projection du monde "instantanée", "de l'instant". Mais comme dans tout, il faut viser le juste milieu. Et la quête du bonheur qui préoccupe tout le monde aujourd'hui c'est sûrement la recherche d'expériences cognitives variées.
Or, je pense qu'un forgeron quand il actionne son marteau pour l'apposer sur l'enclume, avec l'expérience qu'il a, n'a plus besoin d'avoir la concentration totale sur l'objet forgé, il peut se libérer l'esprit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, pour la pensée. Dans le métro parisien, quand je sors de la rame pour m'engouffrer dans les couloirs, je me surprends à suivre mon itinéraire machinalement, en tournant à gauche, à droite, en montant un escalier, mais tout en continuant à penser à la journée ou eux événements d'hier, de demain.
Tout est une question d'expériences cognitives, je trouve. Prenons un joueur de foot, par exemple, qui passe son temps en entraînements ou dans les championnats. On va se moquer de lui, en disant qu'il est bête, vu son lexique réduit. La pensée populaire moqueuse dira aussi qu'il ne fait que courir après un ballon et que ce n'est pas une activité intellectuelle, donc, inférieure pour certains, même si bien rémunérée. C'est vrai que pour être un bon footballeur il faut investir beaucoup temps qu'on a pas pour autre chose, il faut maitriser certaines techniques professionnelles, que je ne décris pas ici car je les connais pas, mais qui sont liées à la maîtrise du corps, des muscles, des membres, à l'orientation dans l'espace, à la tactique, etc. Ce footballeur, non dépourvu du bon sens qu'on a tous, va donc accumuler des expériences cognitives d'un seul type, qu'on peut appeler physique, et ça se verra à son corps athlétique, à la vélocité de ses mouvements, etc. Mais, par contre, il peut être un mauvais interlocuteur dans une discussion abstraite, qu'il jugera trop intellectuelle, lui étant inaccessible, ce qui ne dit pas qu'il en est pas capable, en principe.
L'autre extrême caricatural, un scientifique passant sa vie dans un bureau et n'ayant que des activités intellectuelles, occupera son cortex à autre chose, c'est-à-dire la mémorisation, l'analyse, la comparaison, la classification, etc., devant son écran pc, mais sera incapable de se faire des pâtes au fromage râpé une fois rentré chez lui le soir, puisqu'il a jamais fait, donc, il n'a pas cette expérience cognitive concrète. On peut y rajouter, potentiellement, le blocage dans les démarches administratives, le bordel à la maison, la relation au sexe opposé compliquée, la répartie réduite, la maîtrise du volant quasi-suicidaire. Mais on dit pas non plus que ce scientifique n'est pas capable de faire tout ça, il ne l'a simplement pas expérimenté ou peu expérimenté.
Bref, la pensée et l'action sont toutes les deux des expériences cognitives. On va dire que la pensée exprime un rapport à notre projection du monde "mémorielle", "mémorisée" et l'action exprime un rapport à notre projection du monde "instantanée", "de l'instant". Mais comme dans tout, il faut viser le juste milieu. Et la quête du bonheur qui préoccupe tout le monde aujourd'hui c'est sûrement la recherche d'expériences cognitives variées.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Ah, oubliais les affects, notre troisième dimension. Jonglez bien avec les trois, la pensée, l'action et l'affect, mélangez-les bien, alternez-les bien, c'est peut-être là, la clé de la sortie de la fainéantise.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Slava a écrit:Ah, oubliais les affects, notre troisième dimension. Jonglez bien avec les trois, la pensée, l'action et l'affect, mélangez-les bien, alternez-les bien, c'est peut-être là, la clé de la sortie de la fainéantise.
Ce serait pas ce qu'on appelle la motivation ?
Je suis paresseux, mais pas fainéant !
Invité- Invité
Re: Comment devenir moins paresseux ?
La motivation ? Ah oui ! En tout cas, celui accaparé par ses affects négatifs trouvera refuge dans la pensée, pas dans l'action.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Moi pour être moins paresseux je me suis inventé un système de monnaie.
J'ai un jeu de carte qui représente la monnaie. Quand je fais une corvée je gagne un certain nombre de cartes. Quand je fais des loisirs ou me fait plaisir je dépense des cartes.
Ensuite tous les soirs je note sur un papier les 3 objectifs de demain. Pas plus pas moins. C'est 3 objectifs que je dois accomplir en priorité (et qui rapportent plus de cartes). Par exemple:
-Gérer mon dossier d'assurance auto
-1h de travaux dans la pièce que je retape
-Faire une séance de sport
J'adapte le nombre de cartes gagné/dépensé par tache en fonction de ce que j'ai tendance à préférer faire, pour ne pas faire que des truc qui me plaisent.
Par exemple:
1 séance de sport +1 carte
1 repas équilibré +1 carte
1h de travaux +1 carte
1 "Objectif du jour" réalisé +2 cartes
1h de lecture instructive +1 carte
Boire une cannette de Monster: -1 carte
1 partie non analysée de League of legends: -1 carte
Masturbation: -3 cartes
Un repas sans s'être lavé les dents après: -1 carte
Plus de 2 "Objectifs du jour" non réalisés: -1 carte
Dés fois j'ai pas envie de bosser, comme j'ai plus de cartes à dépenser je me fais royalement chier. Donc je bosse pour mettre des cartes de coté.
J'ai un jeu de carte qui représente la monnaie. Quand je fais une corvée je gagne un certain nombre de cartes. Quand je fais des loisirs ou me fait plaisir je dépense des cartes.
Ensuite tous les soirs je note sur un papier les 3 objectifs de demain. Pas plus pas moins. C'est 3 objectifs que je dois accomplir en priorité (et qui rapportent plus de cartes). Par exemple:
-Gérer mon dossier d'assurance auto
-1h de travaux dans la pièce que je retape
-Faire une séance de sport
J'adapte le nombre de cartes gagné/dépensé par tache en fonction de ce que j'ai tendance à préférer faire, pour ne pas faire que des truc qui me plaisent.
Par exemple:
1 séance de sport +1 carte
1 repas équilibré +1 carte
1h de travaux +1 carte
1 "Objectif du jour" réalisé +2 cartes
1h de lecture instructive +1 carte
Boire une cannette de Monster: -1 carte
1 partie non analysée de League of legends: -1 carte
Masturbation: -3 cartes
Un repas sans s'être lavé les dents après: -1 carte
Plus de 2 "Objectifs du jour" non réalisés: -1 carte
Dés fois j'ai pas envie de bosser, comme j'ai plus de cartes à dépenser je me fais royalement chier. Donc je bosse pour mettre des cartes de coté.
DiyaR- Messages : 56
Date d'inscription : 09/11/2013
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Tu es sévère avec toi DiyaR, concernant la masturbation !
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Moi j'ai gardé qu'une carte essentielle à mon je, le joker !
Invité- Invité
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Bien joué, Suce ces p'tits Bleus !
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
DiyaR a écrit:Masturbation: -3 cartes
Tu ne te permets pas d'être un branleur toi !!! :-D
Hahaha génial ton système de cartes !!! Ca me rappelle le système de Bleuenn avec les créneaux, en début de fil. Est-ce que parfois tu accumules les cartes pour en avoir plein et les dépenser d'un coup, comme on met tout le paquet de Skittles dans la bouche en même temps ??? Il y a combien de cartes max, tout un jeu de cartes ? Il y a des Jokers ? Il n'y a jamais un moment où tu n'as plus rien à bosser ? Mais du coup tout dans ta vie peut potentiellement être mis en valeur de cartes non ? Et des activités peuvent passer de gagner une carte à perdre une carte, je pense au sport par exemple, moi je l'aurais mis en récompense plutôt, comme la lecture instructive ie. me fait perdre une carte...
Merci pour ton message. :-)
Princeton- Messages : 1367
Date d'inscription : 09/03/2014
Age : 35
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Visiblement le sujet a secoué la paresse de certains, que de pages d'idées
Princeton je tiens à souligner que je ne souhaitais pas du tout être du côté du jugement ou du diagnostic, quand j'évoquais la dépression, mais bien du côté de la compréhension. Ce qui me semble intéressant dans ce phénomène particulier, c'est qu'il met extrêmement bien en évidence le lien entre le corps, l'esprit et l'intégration sociale. On va retrouver, par exemple, cette corrélation déjà mise en évidence par Dürkheim entre isolement et affects négatifs (jusqu'au suicide). On va trouver également, parce que le fonctionnement biochimique normal du cerveau est altéré, une tendance beaucoup plus grande aux pensées négatives, pessimistes, d'auto-dévaluation, etc.
Cet exemple me permettait donc d'appuyer ce que je disais sur l'importance du corps d'une part, et de l'intégration sociale d'autre part. Bien sûr l'analyse est importante, mais je crois aussi que nos pensées expriment ce que nous sommes à un niveau beaucoup plus profond et inconscient. Notre vision du monde, notre manière de réfléchir sont constamment informées par notre histoire et nos affects souterrains. Lorsque l'on parle d'angoisse ou d'insécurité affective, par exemple, je pense qu'il est assez consensuel de faire le lien avec nos premiers attachements : est-ce que notre famille a rempli sa fonction, par exemple, de nous sécuriser affectivement ? Ou si cela n'a pas été possible, est-ce qu'une autre figure d'attachement a pu remplir cette fonction par la suite ? Est-ce que je suis capable aussi, de me nourrir émotionnellement - par la méditation par exemple ? Il me semble que si on a la possibilité d'aller ainsi vers davantage de confiance, d'amour, alors naturellement tout un certain nombre d'angoisses, y compris cognitives en apparence, vont pouvoir se résoudre.
Princeton tu cites Wittgenstein, je pense que tu connais cette phrase de lui aussi : "La solution du problème que tu vois dans la vie, c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème." Je la trouve très juste. Nietzsche avait la même intuition : contre les métaphysiciens qui ne voyaient dans le corps qu'une mécanique simpliste indifférente à ce produit supposé autonome qu'est la pensée, il soulignait l'intelligence et la complexité profonde du corps, et l'influence de notre mode de vie en général, sur notre manière de voir le monde.
Pour être un peu pratique donc, si tout cela te parle, je ne peux que t'encourager à aller vers davantage d'intégration sociale et d'interactions positives, que ce soit au niveau amical, amoureux ou professionnel, davantage de pensées altruistes et positives, davantage de consommation sensorielle saine aussi (pour ne prendre que cet exemple, je pense que certaines musiques tristes entretiennent en nous une forme de spleen auquel au fond on est attaché ; qu'un mode de vie très sédentaire et séparé du corps n'est pas idéal non plus - comme c'est le cas avec l'ordinateur...). Et puis il y a le sommeil aussi, et même l'alimentation... tout cela peut sembler extrêmement basique et général, loin de la singularité que nous sommes chacun(e), mais pour moi en tout cas c'est là qu'on va pouvoir trouver des racines un peu solides, pour faire fructifier ensuite tout le reste.
Princeton je tiens à souligner que je ne souhaitais pas du tout être du côté du jugement ou du diagnostic, quand j'évoquais la dépression, mais bien du côté de la compréhension. Ce qui me semble intéressant dans ce phénomène particulier, c'est qu'il met extrêmement bien en évidence le lien entre le corps, l'esprit et l'intégration sociale. On va retrouver, par exemple, cette corrélation déjà mise en évidence par Dürkheim entre isolement et affects négatifs (jusqu'au suicide). On va trouver également, parce que le fonctionnement biochimique normal du cerveau est altéré, une tendance beaucoup plus grande aux pensées négatives, pessimistes, d'auto-dévaluation, etc.
Cet exemple me permettait donc d'appuyer ce que je disais sur l'importance du corps d'une part, et de l'intégration sociale d'autre part. Bien sûr l'analyse est importante, mais je crois aussi que nos pensées expriment ce que nous sommes à un niveau beaucoup plus profond et inconscient. Notre vision du monde, notre manière de réfléchir sont constamment informées par notre histoire et nos affects souterrains. Lorsque l'on parle d'angoisse ou d'insécurité affective, par exemple, je pense qu'il est assez consensuel de faire le lien avec nos premiers attachements : est-ce que notre famille a rempli sa fonction, par exemple, de nous sécuriser affectivement ? Ou si cela n'a pas été possible, est-ce qu'une autre figure d'attachement a pu remplir cette fonction par la suite ? Est-ce que je suis capable aussi, de me nourrir émotionnellement - par la méditation par exemple ? Il me semble que si on a la possibilité d'aller ainsi vers davantage de confiance, d'amour, alors naturellement tout un certain nombre d'angoisses, y compris cognitives en apparence, vont pouvoir se résoudre.
Princeton tu cites Wittgenstein, je pense que tu connais cette phrase de lui aussi : "La solution du problème que tu vois dans la vie, c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème." Je la trouve très juste. Nietzsche avait la même intuition : contre les métaphysiciens qui ne voyaient dans le corps qu'une mécanique simpliste indifférente à ce produit supposé autonome qu'est la pensée, il soulignait l'intelligence et la complexité profonde du corps, et l'influence de notre mode de vie en général, sur notre manière de voir le monde.
Pour être un peu pratique donc, si tout cela te parle, je ne peux que t'encourager à aller vers davantage d'intégration sociale et d'interactions positives, que ce soit au niveau amical, amoureux ou professionnel, davantage de pensées altruistes et positives, davantage de consommation sensorielle saine aussi (pour ne prendre que cet exemple, je pense que certaines musiques tristes entretiennent en nous une forme de spleen auquel au fond on est attaché ; qu'un mode de vie très sédentaire et séparé du corps n'est pas idéal non plus - comme c'est le cas avec l'ordinateur...). Et puis il y a le sommeil aussi, et même l'alimentation... tout cela peut sembler extrêmement basique et général, loin de la singularité que nous sommes chacun(e), mais pour moi en tout cas c'est là qu'on va pouvoir trouver des racines un peu solides, pour faire fructifier ensuite tout le reste.
tagore- Messages : 205
Date d'inscription : 04/08/2012
Age : 39
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Princeton a écrit:Il n'y a jamais un moment où tu n'as plus rien à bosser ?
Non jamais. Déjà je suis pas très "fourmie" dès que j'ai un peu trop de cartes je me fais une journée "masturbation - monster - league of legends" et ça descend très très vite.
Ensuite il y a des activités que je peux faire plusieurs fois par jour, comme le sport: Footing tôt le matin, Musculation avant le midi et escalade en fin d'après-midi.
Il y a toujours une corvée à faire sans tomber dans le fait d'être maniaque. Par exemple s'instruire sur un sujet utile mais inintéressant à bosser, par exemple l'optimisation fiscale de l'impôt sur le revenu.
Je change aussi souvent le montant des récompenses en fonction ce qu'il y a faire en priorité dans ma vie. Renettoyer ma maison globalement propre rapporte moins que la nettoyer quand c'est le bordel.
La masturbation (chez l'homme) ça réduit la motivation, l’efficacité du sport, etc ... (baisse de la testostérone). Il vaut mieux éviter le plus souvent possible. Par contre si on s’abstient trop on a du mal a s'endormir et on est moins efficace le lendemain. Je pense même le passer à -5 cartes en ce moment. Puis je pense que le sexe de manière générale a les mêmes conséquences que la drogue, c'est juste beaucoup plus admis dans la société. Bénéficier trop souvent de "récompenses" pousse a vouloir aller chercher toujours plus loin. Je pense que c'est par ce qu'ils ont trop fait l'amour "de façon classique" que certains couples tendent vers l'adultère, sadomasochisme et autres pratiques déviantes.
Pour conclure sur ce système de cartes il y a une citation que j'aime bien de Warrent Buffet (parti de 0, aujourd'hui, le 3eme homme le plus riche du monde), qui résume bien comment sortir du lot:
"Nous n'avons pas besoin d'être plus intelligents que les autres, nous avons juste besoin d'être plus disciplinés que les autres" - Warren Buffet
DiyaR- Messages : 56
Date d'inscription : 09/11/2013
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Il y a une petite question qui me taraude, Tagore, depuis quelque temps. Est-ce que par hasard quand on passe trop de temps dans le mental, oisif ou pas, peu importe, en se déconnectant de cette manière du reste du monde complètement, peut-on devenir "surdoué" ? Si je reprends mon footballeur, peut-il, suite à des circonstances particulières (mort, divorce, licenciement, maladie, etc.), entrer dans une période longue de forte sollicitation cérébrale (dépression, idées noires, ruminages, angoisses), activer des zones de son cerveau qui étaient jusque-là endormies, voir le monde et les gens différemment et finalement développer les caractéristiques de "surdoué" qui nous concerne tous ici ? Des idées ?
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Je me posais le même genre de questions après avoir lu quelque part le témoignage d'un gars dont la vie avait complètement changé après une prise de DMT (un psychédélique très très puissant). Il décrivait sa vie d'avant comme totalement banale et sans prise de tête, et l'après ressemblait en tout points aux traits ordinaires de la zébritude, auxquels il devait patiemment s'habituer.
(Ceci n'étant pas une pub bien entendu, il avait l'air assez traumatisé, le coco, quand même.)
De même, une NDE, ou plus couramment une expérience mystique, semblent un peu comme "déployer l'intelligence", décristalliser les catégories, enclencher un dynamisme irréversible.
J'ai parfois l'impression que si j'avais fait un test de QI à 15 ans, j'étais dans un tel brouillard, une telle inhibition que j'aurais eu un peu de mal, alors que quelques années de "déploiement" plus tard, certaines énigmes me semblent un jeu d'enfant, comme si j'avais gagné une dimension, enfin plutôt que j'avais une porte ouverte sur une infinité de dimensions. L'idée de "rechute" dans la dépression est un autre exemple : les gens disent avoir l'impression d'avoir "ouvert une porte" qui ne se refermera jamais (ce qui est triste c'est que dans les prismes actuels on ne conçoive au bout de cette porte qu'un monstrueux néant).
Il doit y avoir des topics là-dessus, il faut fouiller. Je n'y connais pas grand chose mais au fond l'idée d'un QI parfaitement stable m'a toujours semblée un peu douteuse... (même s'il y a une part d'inné)
Dingue ton système, DiyaR ! Le plus dingue c'est que tu arrives à t'y tenir...
(Ceci n'étant pas une pub bien entendu, il avait l'air assez traumatisé, le coco, quand même.)
De même, une NDE, ou plus couramment une expérience mystique, semblent un peu comme "déployer l'intelligence", décristalliser les catégories, enclencher un dynamisme irréversible.
J'ai parfois l'impression que si j'avais fait un test de QI à 15 ans, j'étais dans un tel brouillard, une telle inhibition que j'aurais eu un peu de mal, alors que quelques années de "déploiement" plus tard, certaines énigmes me semblent un jeu d'enfant, comme si j'avais gagné une dimension, enfin plutôt que j'avais une porte ouverte sur une infinité de dimensions. L'idée de "rechute" dans la dépression est un autre exemple : les gens disent avoir l'impression d'avoir "ouvert une porte" qui ne se refermera jamais (ce qui est triste c'est que dans les prismes actuels on ne conçoive au bout de cette porte qu'un monstrueux néant).
Il doit y avoir des topics là-dessus, il faut fouiller. Je n'y connais pas grand chose mais au fond l'idée d'un QI parfaitement stable m'a toujours semblée un peu douteuse... (même s'il y a une part d'inné)
Dingue ton système, DiyaR ! Le plus dingue c'est que tu arrives à t'y tenir...
Dernière édition par Minuit le Mer 1 Juil 2015 - 10:58, édité 3 fois
Re: Comment devenir moins paresseux ?
tagore a écrit:Et puis il y a le sommeil aussi, et même l'alimentation... tout cela peut sembler extrêmement basique et général, loin de la singularité que nous sommes chacun(e), mais pour moi en tout cas c'est là qu'on va pouvoir trouver des racines un peu solides, pour faire fructifier ensuite tout le reste.
Et c'est en ça que c'est un vrai problème façon "la poule et l'oeuf". Parce que tout ceci est un préalable évident à un bien être de base, qui permet d'éviter de transformer sans le savoir, par exemple, le mal-être diffus lié à un manque de sommeil ou d'activité, en une montagne existentielle ; et pourtant, pour ma part, j'ai un mal fou à être justement régulière et raisonnée dans les sphères les plus prosaïques de ma vie quand je suis en proie à une angoisse, un manque d'énergie intérieure, et tant que je ne me suis pas posée pour "méditer" (sous quelque forme que ce soit) et dissoudre le noeud. Parfois, après une lecture qui a déclenché une lumineuse petite révélation, j'ai tellement d'énergie que je deviens un bulldozer à corvées.
Par contre il est vrai que dans les moments où le manque d'énergie est un peu continu, que je n'arrive pas à le "déloger", et que la vie doit suivre son cours, ce sont parfois les actions simples, un rythme un peu "militaire" qui me remet d'aplomb. Je réveille l'intérieur en remettant déjà mes conditions physiques un peu droites.
C'est un mouvement de balancier, il n'y a pas vraiment de loi. Enfin j'ai bien essayé, mais c'est pire que sans.
Et sinon, Nietzsche a souligné l'importance du corps, et pourtant il soutenait aussi que c'est sa maladie qui a été en quelque sorte son maître, c'est sa souffrance qui a été le moteur de son oeuvre... Est-ce qu'on ne recherche pas parfois inconsciemment à se mettre dans la boue pour le plaisir d'en sortir ?
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Ah, Minuit, j'ai le même pressentiment que tout s'acquiert, en fait, rien n'est inné, même la "douance". Aussi je pourrais être un danseur doué, selon un autre concours de circonstances, et puis, parce que c'est quelque chose qui s'exerce. Les joueurs d'échecs sont des personnes intéressantes aussi, mais est-ce qu'elles sont intéressantes parce qu'elles ont toujours joué aux échecs ou c'est une donnée de départ ? Pourquoi on ne mesure pas dans ce cas la taille de la mémoire, pour savoir si on a un potentiel. En même temps, je sais pas trop comment on peut le faire, le poids du cerveau ? Sinon, je crois qu'être seul, ça aide à devenir "plus intelligent".
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Ohlala ça part dans tous les sens !!! Hahaha Alors, concernant l'identité, le regard des autres et les projections :
Je suis d'accord concernant le regard des autres qui peut aussi être positif, notamment parce qu'il nous fait nous questionner sur nous-mêmes. En effet, nous ne nous voyons pas forcément toujours très bien... Mais les autres non plus... C'est un peu un jeu de dupes... Le regard, qu'il soit le nôtre ou celui des autres, est toujours très subjectif. Cela me rappelle le processus de thérapie, dans lequel le thérapeute joue justement cette fonction de miroir, mais un miroir le plus juste possible, presque transparent, par les obligations de neutralité, de bienveillance, de non-directivité, d'analyse du transfert et du contre-transfert etc, auxquelles il s'astreint. Pour autant, je pense qu'il faut en effet s'entourer de gens qui seront pour nous positifs, qui auront un regard bienveillant sur nous et sans jugement, qui nous feront grandir. Alors je rejoins la jolie conclusion du message de Minuit, citée supra.
Le regard des autres peut être injuste et ne rien refléter, pour les raisons sus-évoquées, par le mécanisme de projection par exemple. Princeton ceci, Princeton cela. On passe notre temps à subir ce genre d'enfermement de la part des autres, qui essaient coûte que coûte de nous ranger dans des cases, de nous définir, de nous juger. Et là je pense que distinguer les uns et les autres est crucial car le regard de l'autre peut alors être toxique, parce qu'au lieu de nous refléter, de faire en sorte que nous, nous puissions nous regarder, dans les yeux de l'autre, nous voir, il force sur et en nous une image tout faite, une idée préfabriquée, qui provient probablement et en fait de l'autre, qu'ensuite on peut avoir des difficultés à évacuer, lorsque l'image de nous-même n'est pas établie fermement. Parce qu'on confond le regard miroir, et le regard menteur, ou plutôt : trompe-l'oeil. On en vient à douter de la clarté du soleil, et les jugements des autres, à cause de cette confusion, nous atteignent. On se demande si l'autre a raison à notre propos plutôt que nous-mêmes ! Ce qui me rappelle ces deux citations :
Je pense que le regard des autres sur nous, en dit parfois plus sur eux-mêmes que sur nous. Par exemple, les gens agressifs, méprisants, etc envers les autres me semblent révéler davantage à leur propos que sur les personnes qu'ils attaquent.
Alors je pense qu'il faut toujours revenir à soi lorsqu'on construit son identité, se dire, d'abord, laisser dire ensuite, et s'inspirer des propos des autres pourquoi pas, lorsque ces derniers agréent à la conscience et à nos propres facultés perceptives et de raisonnement. Il y a aussi un aspect émotionnel et intuitif je pense. Spontanément, certaines choses me plaisent, d'autres me rebutent. J'ai appris à m'écouter à ce niveau et comme dans Leaves of grass de Walt Whitman, à dismiss whatever insults my own soul. Le ton, la forme, par exemple, m'en dit souvent déjà beaucoup sur le fond du propos, etc.
Lorsqu'on grandit, nos parents par exemple ne cessent, même sans le vouloir, de projeter des tonnes d'idées sur nous, soient qu'elles nous élèvent, soient qu'elles nous rabaissent, et toutes sont fausses, quelque part, mais pourtant on les intériorise, sans vraiment le choisir. Bon, j'imagine que certains parents le font plus que d'autres, mais c'est pour donner un exemple de cas où le regard de l'autre nous fait souffrir, parce qu'il ne nous reflète pas. Et ce mécanisme continue, si on ne s'en rend pas compte, si on ne le repère pas. Il est tellement courant qu'il peut passer inaperçu. Mais alors, il agresse... sauf justement lorsque notre image de nous-même, notre identité, est stable, claire, limpide, assurée. Alors les jugements des autres se brisent sur le rocher de notre identité. :-)
Enfin, l'idée d'être différent, de révéler différents aspects de nous-mêmes en fonction des personnes avec qui l'on est me parle. Encore une fois, c'est une raison de bien s'entourer, car certaines personnes peuvent avoir une influence négative sur nous. "Before you diagnose yourself with depression or low self-esteem, first make sure you are not, in fact, just surrounded by assholes." ~ W. Gibson ;-) Alors que d'autres peuvent nous aider, nous aimer surtout... Sur ce terrain, j'aimerais souligner que j'ai eu tendance par le passé à m'adapter à mon interlocuteur, avec un gros côté caméléon, adaptable à toutes les situations, à toutes les personnes : si je conserve cette possibilité, à l'époque c'était plutôt parce que je ne savais pas très bien qui j'étais, avec des problématiques de faux-self, alors que maintenant je le fais très rarement voire plus du tout. Depuis pas mal de temps maintenant, je suis toujours pareil quelle que soit la personne en face de moi, ie. je suis moi, entier.
Néfer a écrit:Réellement, je pense qu'il y a parfois du bon à retirer dans l'image que les autres ont de nous. Je pense que même sur soi-même on peut avoir autant de filtres que les autres qui nous empêchent de nous voir avec clarté.
Eeren a écrit:chacun sera sensible à une partie ou une autre. Au final, il sera difficile d'être "entier" avec une personne.
Minuit a écrit:Les autres sont pour nous des miroirs aux formes variées qui nous renvoient des aspects toujours différents de nous-mêmes, à nous de nous aimer assez, et dans le bon sens du terme, pour nous entourer de gens qui sauront nous faire voir le meilleur de ce que nous sommes...
Je suis d'accord concernant le regard des autres qui peut aussi être positif, notamment parce qu'il nous fait nous questionner sur nous-mêmes. En effet, nous ne nous voyons pas forcément toujours très bien... Mais les autres non plus... C'est un peu un jeu de dupes... Le regard, qu'il soit le nôtre ou celui des autres, est toujours très subjectif. Cela me rappelle le processus de thérapie, dans lequel le thérapeute joue justement cette fonction de miroir, mais un miroir le plus juste possible, presque transparent, par les obligations de neutralité, de bienveillance, de non-directivité, d'analyse du transfert et du contre-transfert etc, auxquelles il s'astreint. Pour autant, je pense qu'il faut en effet s'entourer de gens qui seront pour nous positifs, qui auront un regard bienveillant sur nous et sans jugement, qui nous feront grandir. Alors je rejoins la jolie conclusion du message de Minuit, citée supra.
Le regard des autres peut être injuste et ne rien refléter, pour les raisons sus-évoquées, par le mécanisme de projection par exemple. Princeton ceci, Princeton cela. On passe notre temps à subir ce genre d'enfermement de la part des autres, qui essaient coûte que coûte de nous ranger dans des cases, de nous définir, de nous juger. Et là je pense que distinguer les uns et les autres est crucial car le regard de l'autre peut alors être toxique, parce qu'au lieu de nous refléter, de faire en sorte que nous, nous puissions nous regarder, dans les yeux de l'autre, nous voir, il force sur et en nous une image tout faite, une idée préfabriquée, qui provient probablement et en fait de l'autre, qu'ensuite on peut avoir des difficultés à évacuer, lorsque l'image de nous-même n'est pas établie fermement. Parce qu'on confond le regard miroir, et le regard menteur, ou plutôt : trompe-l'oeil. On en vient à douter de la clarté du soleil, et les jugements des autres, à cause de cette confusion, nous atteignent. On se demande si l'autre a raison à notre propos plutôt que nous-mêmes ! Ce qui me rappelle ces deux citations :
- "Judging people does not define who they are, it defines who you are"
- "Don't take things personally. What other people say about you is their reality not yours."
Je pense que le regard des autres sur nous, en dit parfois plus sur eux-mêmes que sur nous. Par exemple, les gens agressifs, méprisants, etc envers les autres me semblent révéler davantage à leur propos que sur les personnes qu'ils attaquent.
Alors je pense qu'il faut toujours revenir à soi lorsqu'on construit son identité, se dire, d'abord, laisser dire ensuite, et s'inspirer des propos des autres pourquoi pas, lorsque ces derniers agréent à la conscience et à nos propres facultés perceptives et de raisonnement. Il y a aussi un aspect émotionnel et intuitif je pense. Spontanément, certaines choses me plaisent, d'autres me rebutent. J'ai appris à m'écouter à ce niveau et comme dans Leaves of grass de Walt Whitman, à dismiss whatever insults my own soul. Le ton, la forme, par exemple, m'en dit souvent déjà beaucoup sur le fond du propos, etc.
Lorsqu'on grandit, nos parents par exemple ne cessent, même sans le vouloir, de projeter des tonnes d'idées sur nous, soient qu'elles nous élèvent, soient qu'elles nous rabaissent, et toutes sont fausses, quelque part, mais pourtant on les intériorise, sans vraiment le choisir. Bon, j'imagine que certains parents le font plus que d'autres, mais c'est pour donner un exemple de cas où le regard de l'autre nous fait souffrir, parce qu'il ne nous reflète pas. Et ce mécanisme continue, si on ne s'en rend pas compte, si on ne le repère pas. Il est tellement courant qu'il peut passer inaperçu. Mais alors, il agresse... sauf justement lorsque notre image de nous-même, notre identité, est stable, claire, limpide, assurée. Alors les jugements des autres se brisent sur le rocher de notre identité. :-)
Enfin, l'idée d'être différent, de révéler différents aspects de nous-mêmes en fonction des personnes avec qui l'on est me parle. Encore une fois, c'est une raison de bien s'entourer, car certaines personnes peuvent avoir une influence négative sur nous. "Before you diagnose yourself with depression or low self-esteem, first make sure you are not, in fact, just surrounded by assholes." ~ W. Gibson ;-) Alors que d'autres peuvent nous aider, nous aimer surtout... Sur ce terrain, j'aimerais souligner que j'ai eu tendance par le passé à m'adapter à mon interlocuteur, avec un gros côté caméléon, adaptable à toutes les situations, à toutes les personnes : si je conserve cette possibilité, à l'époque c'était plutôt parce que je ne savais pas très bien qui j'étais, avec des problématiques de faux-self, alors que maintenant je le fais très rarement voire plus du tout. Depuis pas mal de temps maintenant, je suis toujours pareil quelle que soit la personne en face de moi, ie. je suis moi, entier.
Princeton- Messages : 1367
Date d'inscription : 09/03/2014
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
Princeton a écrit:
Je pense que le regard des autres sur nous, en dit parfois plus sur eux-mêmes que sur nous. Par exemple, les gens agressifs, méprisants, etc envers les autres me semblent révéler davantage à leur propos que sur les personnes qu'ils attaquent.
C'est vrai mais ça dépend de ce que tu prends pour de l’agressivité. Parfois, une bonne critique amicale et juste peut être plus efficace qu'une tonne de propos te brossant dans le sens du poil et donc stériles.
Pour le reste, on ne vit pas comme un cornichon mariné dans un bocal, c'est un monde d'interactions. Il faut sortir sa tête, écouter un peu ce que les autres racontent, pourquoi ils le font. En tout cas, c'est ce que j'aimerais savoir faire.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
Ereen a écrit:Le divertissement pascalien ou la misère de la condition humaine
« S’il est un concept que Blaise Pascal a réinventé de façon originale et sans précédent, c’est celui de divertissement. Nous entendons communément par ce mot les jeux et les amusements, mais Pascal lui donne un sens plus profond : l’ensemble des stratagèmes permettant inconsciemment à l’homme d’esquiver la conscience de sa misère. L’homme est en effet misérable de par sa nature mortelle et parce qu’il est privé de Dieu, le seul être à pouvoir l’en sauver. Pour supporter cela, il n’a d’autre solution que de se distraire le plus possible afin d’y penser le moins possible.
"Tout le malheur de l’homme vient d’une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre"
http://mondesfrancophones.com/espaces/frances/le-double-sens-du-divertissement-chez-pascal/
Ohhh merci merci, Pascal est un de mes philosophes préférés, sinon mon préféré. Alors je me permets de m'auto-citer quand même, en page 4 de ce fil :
Princeton a écrit:Pourquoi faire autant de choses ? Pourquoi se dépenser ? Pourquoi agir ? Une autre chose que m'a dite mon moniteur est que je me pose trop de questions. Mais que faire, une fois qu'une question est apparue à la conscience, il faut bien chercher à y répondre. Je ne peux plus fermer les yeux. Alors beaucoup de philosophes y ont réfléchi, Pascal disait : tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose, qu'il ne sait pas demeurer en repos dans une chambre...
Alors oui je rejoins Pascal dans son idée, à la différence que j'ai du mal à accepter de me divertir, à faire comme si, j'ai l'impression d'être un pantin, qu'on se moque de moi. Enfin bon, j'ai déjà exprimé ma pensée à ce sujet dans des messages précédents, mais c'est comme si à la place de la stratégie pascalienne du divertissement, puisqu'un roi sans divertissements est un homme plein de misère, je préférais une révolte, un refus de me dépenser de manière absurde, pour rien... Parce qu'agir pour se divertir est quand même bien éloigné d'une autre conception de l'action, qui est elle rattachée à un sens extrinsèque : agir dans un but, autre que l'action elle-même et ce qu'elle apporte (le divertissement, l'aveuglement, l'anesthésie...). Ainsi, je pense que l'action, pour ne pas penser (à la mort, aux questions existentielles, à cette misère finalement...), peut être autant un évitement que, mettons, la pensée, pour ne pas s'inscrire dans le monde (notamment par l'action). Ni la pensée, ni l'action, ne sont une voie de salut, tout dépend ce qu'elles servent, la fuite (en avant) ou le sens (en avant aussi)...
Une autre idée m'est venue ce matin en rapport avec cette fameuse phrase de l'homme qui ne sait pas demeurer en repos, c'est qu'il y a comme une sorte d'énergie en moi, de désir, de mouvement, d'ébullition, de tension, intense, je la vois comme une lumière blanche, une force, qui cherche à s'exprimer, à se matérialiser, à prendre des formes, et elle peut s'exprimer dans la pensée comme dans l'action (dans les deux cas surtout dans la création). Je ressens cette énergie comme impérieuse : je suis incapable de ne rien faire. En ce sens, je suis mené par cette énergie, qui me met en mouvement.
Alors oui, je ne sais pas demeurer en repos : soit je dépense mon énergie dans l'action, soit dans la pensée, souvent dans les deux. Mais à ce niveau, je ne suis pas du tout paresseux en fin de compte, et je crois qu'il faudrait plus précisément dire que je cherche plutôt à orienter cette énergie en moi de manière particulière, dans des activités qui ont un sens pour moi et, ou qui sont agréables... Parce qu'en réalité, j'ai la chance d'avoir beaucoup d'expériences pour mon âge (j'en ai provoqué la plupart) ! :-P
Je suis occupé aux choses qui me plaisent, et paresseux pour celles qui me déplaisent. C'est plus exact de le formuler ainsi, sinon d'aucuns pourraient avoir l'impression que mon problème est de ne rien faire, ce qui n'est pas du tout le cas. Le sujet serait plutôt : comment faire les choses que je ne veux pas faire ? Retrouver une volonté à faire ce qui me déplaît ? Ce que je trouve encore assez étrange, ma foi... C'est normal de ne pas faire ce qu'on ne veut pas faire, et de ne pas vouloir faire ce qui nous déplaît... Enfin bon, rien de nouveau sous le soleil, c'est tout notre sujet...
Enfin, je me rappelais ce passage de la Bible, c'est dans la lettre de Saint Paul aux Romains :
St Paul a écrit:For by the grace given me I say to every one of you: Do not think of yourself more highly than you ought, but rather think of yourself with sober judgment, in accordance with the faith God has distributed to each of you.
For just as each of us has one body with many members, and these members do not all have the same function,
so in Christ we, though many, form one body, and each member belongs to all the others.
We have different gifts, according to the grace given to each of us. If your gift is prophesying, then prophesy in accordance with your faith;
if it is serving, then serve; if it is teaching, then teach;
if it is to encourage, then give encouragement; if it is giving, then give generously; if it is to lead, do it diligently; if it is to show mercy, do it cheerfully.
Et je me disais, pourquoi est-ce qu'on veut toujours ce qu'on a pas au lieu de se réjouir des talents qu'on a ? Pourquoi il faut toujours vouloir le beurre et l'argent du beurre ? Avoir le beurre c'est déjà super ! Alors si on a un talent qui est plutôt dans la sphère intellectuelle, dans les facultés de raisonnement, dans la créativité, pourquoi ne pas s'en réjouir et en faire notre instrument, notre potentiel, plutôt que vouloir s'éparpiller dans diverses voies (manuelles, pratiques, etc.) comme s'il fallait gagner sur tous les tableaux ? Est-ce qu'on dirait à un potier qu'il est insuffisamment dans l'intellectuel, est-ce qu'on lui demanderait de réfléchir davantage ?
Je prends aussi l'exemple de l'école : pourquoi est-ce qu'on valorise autant la sphère intellectuelle au détriment du reste, du manuel ? Un charpentier est admirable dans son art, un philosophe aussi, l'un n'a rien à envier à l'autre. Mon idée est que, certes, à l'extrême, en excès, tout est mauvais, mais on peut aussi explorer ce dans quoi on est bon, intellectuel ou autre, sans regretter de ne pas être un as dans tous les domaines (ce ne serait pas vraiment humain, d'ailleurs...). Après tout, si c'est dans la pensée que je m'épanouis (sans excès, je répète), tant mieux ! Pourquoi me le reprocher ? Comme c'est tant mieux si tel autre s'épanouit dans les tâches manuelles. Pourquoi le lui reprocher ?
A chacun de se trouver, de trouver sa voie... Mais je ne crois pas qu'il faille se sentir coupable d'avoir des préférences et des préférences de fonctionnement, de ne pas être taillé de manière égale, d'avoir des branches plus longues que d'autres, et d'en avoir des courtes (même si on peut essayer de les faire pousser). Je trouve qu'il serait bon de se réjouir si on aime réfléchir et si on aime la sphère intellectuelle, au lieu de la mettre sous le boisseau parce qu'il faudrait être plus ceci ou plus cela ou moins ceci, moins cela : les penseurs, les imaginants, les rêveurs, les philosophes, les artistes, ont participé grandement à la grande aventure humaine, grâce à leurs activités intellectuelles. On n'irait pas reprocher à Nietzsche, Kant, Platon et co d'être déconnectés de la réalité, on n'irait pas les culpabiliser de penser le monde ni de le réfléchir, au contraire...
Parce que là je contemple le fil, et je me dis : est-ce que tout le monde pourrait écrire ce que nous écrivons ? Structurer des messages, proposer toutes ces idées, échanger, analyser, etc. ? Il me semble que c'est tout de même assez particulier, si on y réfléchit. ;-) Quand je dis que je suis paresseux, c'est par exemple quand je suis sur ce forum : mais d'un oeil extérieur, on me verrait peut-être comme étonnamment actif et productif, parce que cette personne extérieure serait bien incapable de penser à et rédiger toutes ces choses, ou elle n'en aurait tout simplement pas le désir, son désir se portant sur d'autres choses, alors elle ne me reprocherait rien, au contraire...
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
"La vie est courte et c'est péché de perdre son temps. Je suis actif, dit-on. Mais être actif, c'est encore perdre son temps, dans la mesure où l'on se perd. Aujourd'hui est une halte et mon coeur s'en va à la rencontre de lui-même. Si une angoisse encore m'étreint, c'est de sentir cet impalpable instant glisser entre mes doigts comme les perles de mercure. Laissez donc ceux qui veulent tourner le dos au monde. Je ne me plains pas puisque je me regarde naître. À cette heure, tout mon royaume est de ce monde."
Albert Camus, L'envers et l'endroit
"À quoi reconnaît-on les gens fatigués. À ce qu'ils font des choses sans arrêt. À ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en la fuyant qu'ils s'y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu'ils font de plus en plus, ils le font de moins en moins. La vie manque à leur vie."
Christian Bobin, Une petite robe de fête
Albert Camus, L'envers et l'endroit
"À quoi reconnaît-on les gens fatigués. À ce qu'ils font des choses sans arrêt. À ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en la fuyant qu'ils s'y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu'ils font de plus en plus, ils le font de moins en moins. La vie manque à leur vie."
Christian Bobin, Une petite robe de fête
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
tagore a écrit:Bien sûr l'analyse est importante, mais je crois aussi que nos pensées expriment ce que nous sommes à un niveau beaucoup plus profond et inconscient. Notre vision du monde, notre manière de réfléchir sont constamment informées par notre histoire et nos affects souterrains.
Merci pour ton message tagore, je suis d'accord avec toi et avec les idées et les conseils que tu présentes dans ce dernier. J'aime particulièrement quand tu parles du fait que nos pensées et même nos systèmes de pensées, notre représentation du monde, nos perceptions, etc. sont influencés, et pourquoi pas même formés par autre chose, de plus profond, comme une coloration, une histoire, un canevas, qui vient de plus loin, de l'enfance, de maux inavoués, de souffrances passées, de notre histoire, de ce qui est inconscient, etc.
Quand je lis certains messages, j'ai tendance à les lire à un autre niveau, pas à celui des idées mais à celui de l'impression qui s'en dégage, de cette couleur plus profonde justement, des images, des sensations que le message provoque en moi. C'est un peu lire entre les lignes, mais je dirais plutôt que c'est lire derrière les lignes... Comme si les idées épousaient en fait autre chose, une certaine vision des choses, certaines émotions, une certaine couleur, une certaine histoire, qu'elles disaient cette histoire, justement... Ainsi je pense que nos systèmes de pensées se veulent parfois rationnels et objectifs et vrais, mais qu'ils ne le sont pas. Enfin bon, c'est un autre sujet, mais j'avais quand même envie de commenter ce passage de ton message qui m'a beaucoup parlé.
Princeton- Messages : 1367
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Re: Comment devenir moins paresseux ?
Moi quand je m'adresse à l'autre, je ferme les yeux pour pas le perturber avec mon regard, et si il demande que je le regarde, je louche.
Invité- Invité
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Tu n'as que lui parler en louchébem alors !
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Comment devenir moins paresseux ?
Slava a écrit:Tu n'as que lui parler en louchébem alors !
Lercimuche !
Invité- Invité
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