Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
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Ado, déjà...
les premières chansons de Goldman dans lesquelles je me suis reconnue... Je n'étais pourtant qu'une ado, mais déjà..
Et puis alors que tout le monde écoutait "Pas toi" ou "Je te donne", je m'éclatais sur
et
Je crois, qu'en fait, j'avais déjà mal des autres.
Je trouvais le monde bizarre et injuste.
Ça n'a pas tellement changé dans le fond
- Spoiler:
- Elle attend que le monde change
Elle attend que changent les temps
Elle attend que ce monde étrange
Se perde et que tournent les vents
Inexorablement, elle attend
Elle attend que l'horizon bouge
Elle attend que changent les gens
Elle attend comme un coup de foudre
Le règne des anges innocents
Inexorablement, elle attend
Elle attend que la grande roue tourne
Tournent les aiguilles du temps
Elle attend sans se résoudre
En frottant ses couverts en argent
Inexorablement, elle attend
Et elle regarde des images
Et lit des histoires d'avant
D'honneur et de grands équipages
Où les bons sont habillés de blanc
Et elle s'invente des voyages
Entre un fauteuil et un divan
D'eau de rose et de passion sage
Aussi purs que ces vieux romans
Aussi grands que celui qu'elle attend
Elle attend que le monde change
Elle attend que changent les temps
Elle attend que ce monde étrange
Se perde et que tournent les vents
Inexorablement, elle attend
Inéxorablement elle attend
Et puis alors que tout le monde écoutait "Pas toi" ou "Je te donne", je m'éclatais sur
- Spoiler:
- J'ai lavé des voitures et ciré des chaussures
Et plus tout ça brillait, plus moi je m'encrassais
J'ai connu bien des filles accueillantes et gentilles
Mais jamais qui ne soient tout ça rien que pour moi
J'demande pourtant pas des millions
Une femme, un boulot, une maison
Pardonnez les rêves hystériques
De mes délires schyzo maniaco psychotiques
Y a des enfants qui dansent et d'autres sans enfance
Ça m'empêche pas de dormir mais parfois j'y pense
Demain t'aurais raison, mais aujourd'hui t'as tort
Ça dépend des saisons, de l'endroit, du plus fort
Il parait qu'on est des milliards
A s'ignorer dans ce bazar
Mais comment trouver l'identique
A mes délires schyzo maniaco psychotiques
Quelqu'un quelque part...
Les calmants, les infirmeries sont les mêmes dans tous les pays
Trouver l'être et l'endroit critique
A mes délires schyzo maniaco psychotiques
Pourquoi noyer tout ça dans l'alcool ou l'éther
Quand on voit, y a de quoi se resservir un verre
Tant de grands sentiments, de colloques en séances
Pour souffler tant de vent, une telle impuissance
Je renonce à tout héritage
Du raisonnable scientifique
J'aime autant rester dans la cage
De mes délires schyzo maniaco psychotiques
et
- Spoiler:
- J'ai rencontré des mecs qui changeaient de costard
D'après le cours du kopeck ou celui du dollar
Des monstres dégoûtants, des crapauds pleins de bave
Ecroulés de rire en contemplant d'autres épaves
J'ai vu des femmes et des enfants, les yeux fardés, tout noirs
Perdus et pourtant si sûrs d'eux, bizarre, bizarre
Des gigots qui gigotent et des clodos qui mégotent
Des musiciens qui jouent toujours la même note
Je les ai rencontrés un soir
Dans ma vie, ma rue, au hasard
Ils sont restés dans ma mémoire
Chacun rangé dans son tiroir
Bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
Ombres paumées, recalés de l'espoir
Compagnons du blues et du dérisoire
Oubliés dans les moments de candeur
Vous revenez dès que j'ai mal au cœur
Partager mes faiblesses et mes erreurs
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire
Mais bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
J'ai vu des vermeils et des bleus, des vertes et des biens mûres
Des muets mauvais qui écrivaient sur les murs
Les filles étaient de joie, les hommes étaient de peine
Point commun : dans leurs yeux c'est bien la même haine
Des révoluionnaire qui voulaient remplacer
Les méfaits de leurs pères par leurs propres excès
Je les ai rencontrés un soir
Dans ma vie, ma rue, au hasard
Ils sont restés dans ma mémoire
Chacun rangé dans son tiroir
Bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
Ombres paumées, recalés de l'espoir
Compagnons du blues et du dérisoire
Oubliés dans les moments de candeur
Vous revenez dès que j'ai mal au cœur
Partager mes faiblesses et mes erreurs
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire
Mais bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
Bienvenue sur mon boulevard
Je crois, qu'en fait, j'avais déjà mal des autres.
Je trouvais le monde bizarre et injuste.
Ça n'a pas tellement changé dans le fond
Dernière édition par 'Sengabl le Lun 25 Aoû 2014 - 1:27, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Décidément, ta machine à remonter le temps me ramène de plus en plus loin du présent ... nostalgie quand tu nous tiens !
J'aimais aussi beaucoup :
J'aimais aussi beaucoup :
- Spoiler:
- Petite fille de novembre
Si blanche dans la nuit de cendre
Trouble adolescente en sursis
Comme un phare en mon amnésie
D'autres désirs et d'autres lois
Une confiance en je ne sais quoi
Philosophie, "prêt à porter"
Vite consommée, puis jetée
Petite fille, à quoi tu rêves
Devant ton siècle qui se lève
Même s'il te reste un peu d'amour
Ca risque de ne pas peser lourd
Petite fille, à quoi tu penses
Entre un flash et deux pas de danse
Tous les flambeaux manquent de feu
Leurs flammes réchauffent si peu
Y'a pas de suicide au Sahel
Pas de psychiatre en plein désert
Pas d'overdose à Kinshasa
Réponse ou questions ? Je sais pas
Pour bâtir, il fallait des mains
Des bras, des muscles masculins
Pour l'amour et l'imaginaire
C'est peut-être affaire de mères
Petite fille, à quoi tu rêves
Y'a tant de baudruches qui crèvent
y'a tant d'idées vieilles et froissées
C'est le moment d'imaginer
Petite fille, à quoi tu penses
Entre un plaisir et deux romances
Va puiser d'autres solutions
J'ai besoin d'une transfusion
Petite fille, à quoi tu rêves
Un siècle étrange se réveille
Même s'il te reste un peu d'amour
Ca risque de pas peser lourd
Petite fille, à quoi tu penses
Entre un flash et deux pas de danse
Tous les flambeaux manquent de feu
Leurs flammes réchauffent si peu
Petite fille inconséquence
Entre deux tempos qui balancent
Est-ce une présence, une absence
Est-ce blessure, est-ce naissance ?
Petite fille malentendu
Petite fille ambiguë
Même si t'as perdu la mémoire
Garde nous juste un peu d'espoir
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Bah, je fréquente des vieux de mon âge ces temps ci, bon donc, ça parle jeunesse perdue tout ça tout ça, ce qui, quand même, reste plus drôle que d'être jeune et de penser à son futur soit disant déjà perdu
Ils m'abreuvent de bon rock, je les pourris de variétés (mais avec moultes explications), ça vole pas haut parfois
J'me fais engueuler
Bref !
A demain pour les morceaux de demain !
Ils m'abreuvent de bon rock, je les pourris de variétés (mais avec moultes explications), ça vole pas haut parfois
J'me fais engueuler
Bref !
A demain pour les morceaux de demain !
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Echange
Une petite dédicace/question...
Qu'est ce qui a vraiment changé depuis ça :
http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftDHj.html
Qu'est ce qui a vraiment changé depuis ça :
http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftDHj.html
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Bric Brac Broc
J'ai souvent tendance à oublier que j'ai une histoire vie qui étonne les gens.
Et une manière de vivre aussi.
Et encore, ils ne savent pas tout.
J'ai vu des yeux s'écarquiller aujourd'hui. Un mix entre "c'est génial" et "elle est folle".
Évidemment. Je me retrouve pour un temps limité dans un monde d'assistantes (j'aime bien ce job quand même, j'aime bien y revenir de temps en temps), ces filles à qui je n'ai jamais ressemblé.
Quand un "patron", persuadé qu'une intérimaire est obligatoirement au chômage à la recherche d'un poste est décontenancé d'apprendre que "je ne cherche dans rien"... Un délice ce regard d'étonnement. Et mon sourire en coin...
Quand une remplacée s'étonne qu'au bout de deux jours je sois force de proposition dans son organisation un peu bancale... Adorable.
Les gens sont cadenassés dans leurs modèles.
Si tu n'as pas de taf, c'est parce que tu es mauvais-e. Ben non, si j'ai plus ce genre de taf, c'est parce que je m'y fais très vite chier.
Je crois que la liberté leur fait envie.
Je me sens constamment ordinaire mais le regard des autres me dit souvent le contraire. Dans le bon ou le sordide, d'ailleurs. Leurs mots aussi.
Un commentaire récent, issu d'ailleurs :
"Les 2 l’un après l’autre [il s'agit de textes par ailleurs écrits] me font penser à la rose de Noël des alpages qui attend l’hiver endormie comme figée inexorablement dans son linceul de terre et qui dès que les flocons de neige lui redonnent espoir, en déposant sur elle une couverture de blancheur, s’épanouit à la lumière.
Alors bien enracinée dans son passé elle fleurie comme si toute la vie passait par elle."
Dans l'attente des flocons, j'aime bien l'idée.
Je suis qui je suis, comme je suis, et j'ai souvent à le défendre. C'est parfois pénible, parfois divin. Je ne m'habitue jamais à l'effet produit, mais je dois bien avouer que parfois, je m'en délecte. Du nectar d'humanité.
Je me sens prétentieuse parfois du coup.
Cette étrange sensation que je suis, finalement, plus à ma place que beaucoup de gens. Comment dire. Je me sens "alignée" avec moi-même. Cohérente. Une forme d'aboutissement qui ne serait pourtant pas arrivé au bout du chemin. Vraiment, la cohérence est l'idée qui domine. Probablement fausse d'ailleurs si l'on demande à quelqu'un d'autre son avis.
Et pourtant, j'ai la sensation de toujours retomber sur mes pieds. Je prends les idées par un bout ou par l'autre et l'eau circule plutôt bien dans le circuit.
Je n'ai plus la sensation de construire l'édifice mais plutôt l'impression de goûter au bonheur de le voir fonctionner. Avec ses pannes et ses réparations. Avec ses pièces qui lâchent parfois.
J'ai goûté récemment aux petites piques amères d'un être incohérent, dissonant. Et j'écoutais ça avec surprise. Quand l'incompréhension est à son maximum. Quand on se dit qu'alors, on a plus rien à se dire.
Alors je ne dis plus rien.
Si une situation me met mal à l'aise, je m'en vais. Comment demander à l'autre de changer ? L'idée est impossible. Si l'autre ne comprend pas, je n'ai pas envie de lui expliquer ce qu'il devrait changer pour pouvoir appartenir à mon monde. Je ne m'en sens pas le droit et personne n'est à ce point précieux.
Ce qui est précieux, justement, c'est ce qui colle à tout.
J'ai des idées arrêtées sur ce qui me convient ou ne me convient pas. Et de mes souffrances passées, comme tout le monde, j'ai gardé des sirènes d'alarme. Mais je crois qu'à la différence de beaucoup, simplement, je les entends. Parfois elles sonnent doucement, comme pour signaler un tout petit dysfonctionnement. Là, on peut essayer d'expliquer.
Mais quand les radars sont au rouge, il convient de savoir se retirer.
Ils ont été peu nombreux ces gens à qui j'ai pris le temps d'expliquer pourquoi j'allais partir... Je fais des efforts. J'écoute la colère, les amertumes, la petitesse parfois. Mais c'est plus facile quand on est déjà loin.
Yann disait que je m'envolais trop vite. Tu reviens quand tu es blessée disait-il... Cte blague... Le bateau part et vogue, mais il faut bien parfois réparer les avaries. Et quoi de mieux, alors, que son port d'attache.
Longue conversation ce soir avec un ange de passage. Un barré cher à mon cœur.
"Mais vivez putain" dit-il.
Je l'aime parce qu'il est d'accord. Parce qu'il a tout compris. Qu'il accepte de vivre, sans plan, sans peur. Juste vivre.
Parce qu'il aime boire, fumer, dormir, la drogue, faire l'amour, les filles, les garçons, les chats. Parce qu'il aime tout ce qui ressemble à une once de vie. Parce qu'il erre et qu'il aime ça. Parce que se perdre, c'est le seul moyen de se trouver vraiment.
Parce qu'il a adopté sa part d'hypersensibilité comme une bénédiction.
Parce qu'il ne trouve pas crétin d'avoir mal, de pleurer. Pourvu qu'on ait niqué d'abord. Aimé, joui, senti.
Parce qu'il sait insister de manière juste et pas geignarde. Parce qu'il vénère le toucher.
Parce qu'il parle de promenade, de sable, de soleil, de musique, de Keziah Jones.
Parce que lui aussi, il ne comprend ni ne ressent ce besoin de contrôler. Parce qu'il n'a pas peur d'avoir peur et qu'il s'en fout simplement, comme un vrai courageux.
Parce qu'il ne m'épuise pas, et parce qu'on se manque. Parce qu'il parle mieux d'amour et de cul que presque tous les autres gens que je connais.
Parce qu'il lit les gens fermés. Parce qu'il cite Guitry, Sartre et Gad Elmaleh dans le même souffle et avec la même verve.
XYZ se terre dans mes silences. S. prend des points de pensées. Fr 1er désagrège ses habitudes. Je recommencerai bientôt à boire ses paroles. Et "Marcel"... son dos, ses mains, toujours dans un coin de l'esprit à errer.
Tout semble à portée de main. Que faudrait-il hausser pour effleurer ces images in air. Pour toucher la lune, faudrait-il seulement se mettre sur la pointe des pieds ?
Traumatisée ce midi par trois mecs qui bouffaient à côté de moi. Entendre "monuments historiques" et "énorme niche fiscale" dans la même phrase...
"Avec l'énorme pression fiscale, nos investisseurs ne veulent plus de bénéfices ! Ils veulent conserver leur capital, intact."
"Si on ne fait pas 50 millions en deux mois, c'est pas la peine !"
"Il faut trouver des associés. Mais qui ne nous feront pas chier hein surtout ! Surtout pas chier !"
Indécent dans ce quartier pauvre, dans cette banlieue tragique.
J'aurais du leur jeter ma carafe à la gueule, mais j'avais envie de m'asseoir à leur table. Et de leur demander s'ils étaient heureux. Et puis l'un des trois portait des boutons de manchettes... Et une énorme montre, même pas très jolie, mais très clinquante. Un autre avait un nez énorme, monstrueux. Comme pour mieux respirer sa propre gloriole. Il était vieux. Et laid.
Le dernier, le plus jeune des trois, me faisait de la peine. Le disciple cherchant à s'élever à la hauteur des maîtres. On aurait dit un stagiaire... de 40 ans.
Je les ai écoutés encore un peu... C'était triste je crois.
J'aurais du sortir ce soir, mais je me suis laissée piéger par la douceur du logis. Par sa fraîcheur.
J'aime cette maison.
J'aime être seule. J'aime entendre le chat miauler dans le jardin près de ma fenêtre ouverte sur la rue.
Finalement, je ne vais peut-être pas me hisser sur la pointe des pieds tout de suite. Peut-être que je vais attendre que la lune descende à mon niveau. De toute façon, je n'ai jamais su faire les efforts qu'il fallait.
Et une manière de vivre aussi.
Et encore, ils ne savent pas tout.
J'ai vu des yeux s'écarquiller aujourd'hui. Un mix entre "c'est génial" et "elle est folle".
Évidemment. Je me retrouve pour un temps limité dans un monde d'assistantes (j'aime bien ce job quand même, j'aime bien y revenir de temps en temps), ces filles à qui je n'ai jamais ressemblé.
Quand un "patron", persuadé qu'une intérimaire est obligatoirement au chômage à la recherche d'un poste est décontenancé d'apprendre que "je ne cherche dans rien"... Un délice ce regard d'étonnement. Et mon sourire en coin...
Quand une remplacée s'étonne qu'au bout de deux jours je sois force de proposition dans son organisation un peu bancale... Adorable.
Les gens sont cadenassés dans leurs modèles.
Si tu n'as pas de taf, c'est parce que tu es mauvais-e. Ben non, si j'ai plus ce genre de taf, c'est parce que je m'y fais très vite chier.
Je crois que la liberté leur fait envie.
Je me sens constamment ordinaire mais le regard des autres me dit souvent le contraire. Dans le bon ou le sordide, d'ailleurs. Leurs mots aussi.
Un commentaire récent, issu d'ailleurs :
"Les 2 l’un après l’autre [il s'agit de textes par ailleurs écrits] me font penser à la rose de Noël des alpages qui attend l’hiver endormie comme figée inexorablement dans son linceul de terre et qui dès que les flocons de neige lui redonnent espoir, en déposant sur elle une couverture de blancheur, s’épanouit à la lumière.
Alors bien enracinée dans son passé elle fleurie comme si toute la vie passait par elle."
Dans l'attente des flocons, j'aime bien l'idée.
Je suis qui je suis, comme je suis, et j'ai souvent à le défendre. C'est parfois pénible, parfois divin. Je ne m'habitue jamais à l'effet produit, mais je dois bien avouer que parfois, je m'en délecte. Du nectar d'humanité.
Je me sens prétentieuse parfois du coup.
Cette étrange sensation que je suis, finalement, plus à ma place que beaucoup de gens. Comment dire. Je me sens "alignée" avec moi-même. Cohérente. Une forme d'aboutissement qui ne serait pourtant pas arrivé au bout du chemin. Vraiment, la cohérence est l'idée qui domine. Probablement fausse d'ailleurs si l'on demande à quelqu'un d'autre son avis.
Et pourtant, j'ai la sensation de toujours retomber sur mes pieds. Je prends les idées par un bout ou par l'autre et l'eau circule plutôt bien dans le circuit.
Je n'ai plus la sensation de construire l'édifice mais plutôt l'impression de goûter au bonheur de le voir fonctionner. Avec ses pannes et ses réparations. Avec ses pièces qui lâchent parfois.
J'ai goûté récemment aux petites piques amères d'un être incohérent, dissonant. Et j'écoutais ça avec surprise. Quand l'incompréhension est à son maximum. Quand on se dit qu'alors, on a plus rien à se dire.
Alors je ne dis plus rien.
Si une situation me met mal à l'aise, je m'en vais. Comment demander à l'autre de changer ? L'idée est impossible. Si l'autre ne comprend pas, je n'ai pas envie de lui expliquer ce qu'il devrait changer pour pouvoir appartenir à mon monde. Je ne m'en sens pas le droit et personne n'est à ce point précieux.
Ce qui est précieux, justement, c'est ce qui colle à tout.
J'ai des idées arrêtées sur ce qui me convient ou ne me convient pas. Et de mes souffrances passées, comme tout le monde, j'ai gardé des sirènes d'alarme. Mais je crois qu'à la différence de beaucoup, simplement, je les entends. Parfois elles sonnent doucement, comme pour signaler un tout petit dysfonctionnement. Là, on peut essayer d'expliquer.
Mais quand les radars sont au rouge, il convient de savoir se retirer.
Ils ont été peu nombreux ces gens à qui j'ai pris le temps d'expliquer pourquoi j'allais partir... Je fais des efforts. J'écoute la colère, les amertumes, la petitesse parfois. Mais c'est plus facile quand on est déjà loin.
Yann disait que je m'envolais trop vite. Tu reviens quand tu es blessée disait-il... Cte blague... Le bateau part et vogue, mais il faut bien parfois réparer les avaries. Et quoi de mieux, alors, que son port d'attache.
- Spoiler:
- Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Longue conversation ce soir avec un ange de passage. Un barré cher à mon cœur.
"Mais vivez putain" dit-il.
Je l'aime parce qu'il est d'accord. Parce qu'il a tout compris. Qu'il accepte de vivre, sans plan, sans peur. Juste vivre.
Parce qu'il aime boire, fumer, dormir, la drogue, faire l'amour, les filles, les garçons, les chats. Parce qu'il aime tout ce qui ressemble à une once de vie. Parce qu'il erre et qu'il aime ça. Parce que se perdre, c'est le seul moyen de se trouver vraiment.
Parce qu'il a adopté sa part d'hypersensibilité comme une bénédiction.
Parce qu'il ne trouve pas crétin d'avoir mal, de pleurer. Pourvu qu'on ait niqué d'abord. Aimé, joui, senti.
Parce qu'il sait insister de manière juste et pas geignarde. Parce qu'il vénère le toucher.
Parce qu'il parle de promenade, de sable, de soleil, de musique, de Keziah Jones.
Parce que lui aussi, il ne comprend ni ne ressent ce besoin de contrôler. Parce qu'il n'a pas peur d'avoir peur et qu'il s'en fout simplement, comme un vrai courageux.
Parce qu'il ne m'épuise pas, et parce qu'on se manque. Parce qu'il parle mieux d'amour et de cul que presque tous les autres gens que je connais.
Parce qu'il lit les gens fermés. Parce qu'il cite Guitry, Sartre et Gad Elmaleh dans le même souffle et avec la même verve.
XYZ se terre dans mes silences. S. prend des points de pensées. Fr 1er désagrège ses habitudes. Je recommencerai bientôt à boire ses paroles. Et "Marcel"... son dos, ses mains, toujours dans un coin de l'esprit à errer.
Tout semble à portée de main. Que faudrait-il hausser pour effleurer ces images in air. Pour toucher la lune, faudrait-il seulement se mettre sur la pointe des pieds ?
Traumatisée ce midi par trois mecs qui bouffaient à côté de moi. Entendre "monuments historiques" et "énorme niche fiscale" dans la même phrase...
"Avec l'énorme pression fiscale, nos investisseurs ne veulent plus de bénéfices ! Ils veulent conserver leur capital, intact."
"Si on ne fait pas 50 millions en deux mois, c'est pas la peine !"
"Il faut trouver des associés. Mais qui ne nous feront pas chier hein surtout ! Surtout pas chier !"
Indécent dans ce quartier pauvre, dans cette banlieue tragique.
J'aurais du leur jeter ma carafe à la gueule, mais j'avais envie de m'asseoir à leur table. Et de leur demander s'ils étaient heureux. Et puis l'un des trois portait des boutons de manchettes... Et une énorme montre, même pas très jolie, mais très clinquante. Un autre avait un nez énorme, monstrueux. Comme pour mieux respirer sa propre gloriole. Il était vieux. Et laid.
Le dernier, le plus jeune des trois, me faisait de la peine. Le disciple cherchant à s'élever à la hauteur des maîtres. On aurait dit un stagiaire... de 40 ans.
Je les ai écoutés encore un peu... C'était triste je crois.
J'aurais du sortir ce soir, mais je me suis laissée piéger par la douceur du logis. Par sa fraîcheur.
J'aime cette maison.
J'aime être seule. J'aime entendre le chat miauler dans le jardin près de ma fenêtre ouverte sur la rue.
Finalement, je ne vais peut-être pas me hisser sur la pointe des pieds tout de suite. Peut-être que je vais attendre que la lune descende à mon niveau. De toute façon, je n'ai jamais su faire les efforts qu'il fallait.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Enorme...
Je pense que si yann avait eu une liste des choses à faire, elle aurait ressemblé à ça...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ah, c'est toujours aussi agréable de passer par là .
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
huhu, j'adore... je crois que ma préférée c'est le perroquet
- Spoiler:
- Euh oui oui, je lis ton fil Sengabl, discrètement, mais sûrement... Salutations...
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ces choses à faire, ça me fait penser aux questionnaires de Max Frisch dans son journal. Des suites de questions plus ou moins absurdes. J'ai découvert ce texte au théâtre avec un artiste belge, Franck Vercruyssen, de la troupe TG Stan (ça c'est pour Kasha )
Un exemple, de mémoire :
"Arrivez-vous à conserver votre sens de l'humour quand après avoir demandé une augmentation de salaire votre patron éclate de rire ?"
"Si oui, pourquoi ?"
Un exemple, de mémoire :
"Arrivez-vous à conserver votre sens de l'humour quand après avoir demandé une augmentation de salaire votre patron éclate de rire ?"
"Si oui, pourquoi ?"
Marc Aurèle...
XYZ s'embourberait-il...
"Je te réécris un peu ici, le clavier est plus commode. Quand je disais que tu m'avais donné de beaux souvenirs je n'exagérais pas [] Je crois savoir que tu n'aimes pas les gens pressants ou obnubilés, je ne pense pas être de ceux-là mais bon c'est vrai que la perspective de te revoir me replonge dans une certaine douceur (une douceur certaine même). Seule la douceur est invincible disait un empereur romain ! Serais-je vaincu ?
Mais j'ai de quoi m'occuper, je lis de la littérature serbe dans le texte, pas évident, mais cela m'est une musique connue et douce."
Je n'ai su que répondre :
"Tu sais que ma vie, désormais, est en partie bohème... Sauf ces jours-ci où mon esprit cartésien a refait surface, croquant pour le coup un peu de ma liberté.
Mais le temps viendra. N'en doutons pas."
Ça ne s'arrange pas.
Ne pas se recroqueviller. Ne pas avoir peur. Peut-être qu'un peu de méthode Coué me ferait du bien.
Je me rends bien compte que je n'ai commencé, ces derniers temps (mois ? années ?) que des histoires potentiellement impossibles... improbables... Toutes belles qu'elles aient été, elles n'étaient vouées qu'à l'éphémère, qu'à l'instantané (réel, pur, dur, mais tout de même).
Ce type là... pfff...
Il suffirait de claquer des doigts, un sourire, un regard, plus de sourire, une main qui effleure, une bretelle qui glisse...
C'est une grosse responsabilité que d'être aimé-e à vrai dire.
C'est parfois se sentir obligé-e à un retour auquel on est pas forcément prêt-e (si tu étais psy à ce moment, tu obligerais l'autre à reformuler avec un "je" De qui te moques-tu ? )
Je poste sans but. Juste formuler, verbaliser le trouble. Le tremblement naissant, l'angoisse microscopique.
Il n'y a pas de solution à trouver, pas de conseil à prendre.
Est-ce que j'ai vraiment envie de redevenir cette fille qu'on a tant aimée ? Est-ce que ma sensibilité est devenue si forte que je peux pré-sentir le mal qui sera fait et vouloir l'éviter à l'autre ?
Est-ce que la mort de Yann a définitivement fait tomber toutes mes défenses, peu à peu, une par une ? Ce serait pour ça que je me sens si vulnérable, si fragilisée par la peine de l'autre.
On disait quoi ?
Ah oui, ne pas se recroqueviller... Tu parles, Charles...
C'est la merde, je le savais, je le savais, je le savais...
Ah oui... Youcef s'est fiancé... J'ai encore jamais parlé de lui... Il s'est fiancé.
Un jour je publierai notre correspondance... Dans sa dernière lettre, sa dernière phrase...
"Prends soin de toi... Reste belle... Que je te retrouve..."
Le parvis de Notre Dame ne cessera jamais plus de pleurer... parce que Youcef s'est fiancé.
"Je te réécris un peu ici, le clavier est plus commode. Quand je disais que tu m'avais donné de beaux souvenirs je n'exagérais pas [] Je crois savoir que tu n'aimes pas les gens pressants ou obnubilés, je ne pense pas être de ceux-là mais bon c'est vrai que la perspective de te revoir me replonge dans une certaine douceur (une douceur certaine même). Seule la douceur est invincible disait un empereur romain ! Serais-je vaincu ?
Mais j'ai de quoi m'occuper, je lis de la littérature serbe dans le texte, pas évident, mais cela m'est une musique connue et douce."
Je n'ai su que répondre :
"Tu sais que ma vie, désormais, est en partie bohème... Sauf ces jours-ci où mon esprit cartésien a refait surface, croquant pour le coup un peu de ma liberté.
Mais le temps viendra. N'en doutons pas."
Ça ne s'arrange pas.
Ne pas se recroqueviller. Ne pas avoir peur. Peut-être qu'un peu de méthode Coué me ferait du bien.
Je me rends bien compte que je n'ai commencé, ces derniers temps (mois ? années ?) que des histoires potentiellement impossibles... improbables... Toutes belles qu'elles aient été, elles n'étaient vouées qu'à l'éphémère, qu'à l'instantané (réel, pur, dur, mais tout de même).
Ce type là... pfff...
Il suffirait de claquer des doigts, un sourire, un regard, plus de sourire, une main qui effleure, une bretelle qui glisse...
C'est une grosse responsabilité que d'être aimé-e à vrai dire.
C'est parfois se sentir obligé-e à un retour auquel on est pas forcément prêt-e (si tu étais psy à ce moment, tu obligerais l'autre à reformuler avec un "je" De qui te moques-tu ? )
Je poste sans but. Juste formuler, verbaliser le trouble. Le tremblement naissant, l'angoisse microscopique.
Il n'y a pas de solution à trouver, pas de conseil à prendre.
Est-ce que j'ai vraiment envie de redevenir cette fille qu'on a tant aimée ? Est-ce que ma sensibilité est devenue si forte que je peux pré-sentir le mal qui sera fait et vouloir l'éviter à l'autre ?
Est-ce que la mort de Yann a définitivement fait tomber toutes mes défenses, peu à peu, une par une ? Ce serait pour ça que je me sens si vulnérable, si fragilisée par la peine de l'autre.
- Spoiler:
- Lorsque cette peine est contenue dans une séance, parfait. Un début, une fin, un rôle. De ce taf j'avais aussi espéré gagner ça. Une forme de quiétude dans la vie personnelle. M'imaginant que je n'aurais plus à "éponger" dans la vie personnelle, avec les amis, avec les amants aimants.
C'est en partie vrai en fait.
On disait quoi ?
Ah oui, ne pas se recroqueviller... Tu parles, Charles...
C'est la merde, je le savais, je le savais, je le savais...
- Spoiler:
- (mouais, ok, j'avoue, j'ai joué "pour voir". Ben le all-in spas gagné...)
Ah oui... Youcef s'est fiancé... J'ai encore jamais parlé de lui... Il s'est fiancé.
Un jour je publierai notre correspondance... Dans sa dernière lettre, sa dernière phrase...
"Prends soin de toi... Reste belle... Que je te retrouve..."
Le parvis de Notre Dame ne cessera jamais plus de pleurer... parce que Youcef s'est fiancé.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Shung Vs Bourg...
Comment se fait-il que, par ailleurs, personne ne comprenne qu'en réponse à ça :
je colle ça :
et que ça me fasse mourir de rire ?
je colle ça :
et que ça me fasse mourir de rire ?
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Pas sur de suivre ton association d'idée Mais en même temps, Bashung, je n'ai jamais trop aimé, sauf quand il chante que Madame rêve à des formes oblongues et à des cylindres si longs qu'ils sont les seuls qui la remplissent de bonheur...
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Hmmmm, alors moi je vois bien un rapport (c'est le cas de le dire !), mais c'est carrément EMP...
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Harpo a écrit:Mais en même temps, Bashung, je n'ai jamais trop aimé
Marrant, un peu pareil. Je pense que je me suis même carrément arrêtée à "vertiges de l'amour", un peu envieuse de l'état dans lequel ce mec était capable de se mettre
Ceci dit, il faut bien avouer qu'il a la sensualité bien ancrée.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Mogwai a écrit:Hmmmm, alors moi je vois bien un rapport (c'est le cas de le dire !), mais c'est carrément EMP...
Je me demande si on ne pourrait pas trouver à dire un truc sur l'EMP un peu comme ce truc qu'on dit de la taille d'une personne : la bonne taille c'est quand on a les pieds qui touchent par terre.
Parce que concernant l'éventuel mauvais emplacement de mon esprit... hmmm... non, je me dis qu'en fait, il est probablement bien mieux placé que celui de beaucoup (en tous les cas, il n'est pas coincé et plutôt mobile )
Il faut dire que j'écoutais le morceau avec mon oreille distraite, celle qui permet de filtrer la compréhension et de focaliser sur l'ambiance/la musicalité... Et que j'ai commencé à être happée par les mots au premier "avale"... J'ai haussé les sourcils en me disant "putain mais qu'est ce qu'il dit lui ?!?!" (oui ma petite voix intérieure est aussi grossière que ma grande gueule extérieure) et que je suis partie en suivant dans un éclat de rire grandiose.
Bon, sûr, à la deuxième écoute c'était déjà moins drôle.
Au final, je suis arrivée à la conclusion qu'il faut un vécu de fille un peu pourri (quoi que probablement assez bateau) pour arriver à de telles associations d'idées.
Et aussi que Bashung prenait probablement des trucs déments.
Bref. Je vous aime !
Dernière édition par Sengabl le Ven 17 Aoû 2012 - 13:06, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
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Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Me voilà rassurée... J'ai donc un vécu de fille... assez bateau !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
'Sengabl- Messages : 2065
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Age : 53
Localisation : ça dépend !
Comment ça mode du sujet non spécifié ?
(C'est pas ma semaine avec les ordis, les sites, tout ça tout ça).
Donc, elle disait la Dame :
Sujet : Définition
---------------------------------------------------------------------
(Corps du message)
---------------------------------------------------------------------
J’aime bien celle là :
Effet sur le mouvement d’un corps céleste autour d’un autre, de toute action naturelle s’ajoutant à l’attraction du corps principal considéré comme ponctuel.
("perturbation")
Et ça pour aller avec :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=cUmLLG4BS2w
("J'ai tout bravé, j'ai tout accompli... [...] Et aimé. Beaucoup aimé. Qu'ai-je à regretter ? Rien... Enfin je crois...")
Donc, elle disait la Dame :
Sujet : Définition
---------------------------------------------------------------------
(Corps du message)
---------------------------------------------------------------------
J’aime bien celle là :
Effet sur le mouvement d’un corps céleste autour d’un autre, de toute action naturelle s’ajoutant à l’attraction du corps principal considéré comme ponctuel.
("perturbation")
Et ça pour aller avec :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=cUmLLG4BS2w
("J'ai tout bravé, j'ai tout accompli... [...] Et aimé. Beaucoup aimé. Qu'ai-je à regretter ? Rien... Enfin je crois...")
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Bonne humeur
https://www.youtube.com/watch?v=fckws7dJOys
Dernière édition par 'Sengabl le Lun 25 Aoû 2014 - 1:29, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
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Localisation : ça dépend !
Un an...
Et je ne suis toujours pas certaine qu'il ne me manque pas.
Toujours pas certaine que ce soit vraiment fini. Que je puisse ne jamais y retourner.
L'effet nocif du mois de septembre quoi...
Bon, c'est toujours deux fois plus que les six mois de sursis que j'avais annoncé en première instance. Mais savoir et sentir que ce serait toujours si facile... C'est difficile en fait. Ca continue de faire un peu peur.
Toujours pas oublié son numéro. En même temps, je l'ai juste composé 10.000 fois, comment l'oublier...
D'étranges fluctuations mentales, des questionnements étranges, des constats bizarres. Une nuit ponctuée par des flots de larmes, celles si souvent réprimées. C'est toujours bon signe je crois d'être capable de pleurer.
Toujours pas certaine que ce soit vraiment fini. Que je puisse ne jamais y retourner.
L'effet nocif du mois de septembre quoi...
Bon, c'est toujours deux fois plus que les six mois de sursis que j'avais annoncé en première instance. Mais savoir et sentir que ce serait toujours si facile... C'est difficile en fait. Ca continue de faire un peu peur.
Toujours pas oublié son numéro. En même temps, je l'ai juste composé 10.000 fois, comment l'oublier...
D'étranges fluctuations mentales, des questionnements étranges, des constats bizarres. Une nuit ponctuée par des flots de larmes, celles si souvent réprimées. C'est toujours bon signe je crois d'être capable de pleurer.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
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Localisation : ça dépend !
Dédicace... ;)
Avant :
Après :
Vieillir, ça a du bon parfois...
Après :
Vieillir, ça a du bon parfois...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Harpo a écrit:
Oui, mais là, en l’occurrence, c'est mortel
Je ne sais pas si c'est seulement là...
Mais je me demande si je n'aimerais pas mourir comme ça finalement...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Y'a des gens...
qui me font carrément cet effet là...
Et on se demande pourquoi, parfois, je me retiens d'éclater de rire en écoutant les conversations par-ci par là...
Et on se demande pourquoi, parfois, je me retiens d'éclater de rire en écoutant les conversations par-ci par là...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
ah bah toi t arrives a te retenir , bel effort ^^
Long time no see...
L'humeur du moment ?
Dézebrer
Dézebrer
'Sengabl- Messages : 2065
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I did it
Je me sens fluctuante. Et apeurée.
Je parlais hier de solitude avec un client. De son sentiment de solitude. Intérieure.
Et finalement, en y réfléchissant, je continue de me sentir seule, même si, objectivement, je suis plutôt entourée.
Mais je ressens un peu, à cette époque de l'année, la nostalgie des départs. Ces gens croisés, aimés, écoutés, chéris parfois.
En fait, c'est toujours quand je suis confrontée à ces tâches particulières que je me sens plus seule. A ces batailles que je dois mener. Celles qui sont injustes et anormales dans mon référentiel. Celles qui, si tout le monde était foutu comme un zèbre (enfin comme ceux que j'aime bien : empathiques et généreux), ne se dérouleraient pas. En gros, tout ce qui touche à la mort de Yann, et aujourd'hui encore, à sa succession.
J'avais prévu de partir en vacances très loin pour me ressourcer avant de devoir mener la bataille. Bon. Raté pour l'option repos de l'âme dans l'oubli du quotidien... Mon fichier "budget" m'a rappelée à de douloureuses réalités. Et je passe désormais un petit tiers de mon temps à jouer à travailler avec des mecs qui jouent à fabriquer des fusées. Pas désagréable hein. Juste "changement de plan".
Mais du coup, la bataille est toujours là, dans l'ombre.
La pensée se fait plus présente/pressante, les heures de sommeil diminuent (une sorte de corrélation inéluctable).
Bon, au début, y'avait Céline. Ma belle's, la femme de mon frère, pas la sœur de mon mari. Les six premiers mois, elle s'est occupée des courriers, de la paperasse. Je ne pouvais pas/plus.
Ensuite y'a eu Mireille. Mireille, c'était ma cop's, ma complice. Il m'était devenu impossible d'ouvrir un courrier du notaire sans qu'elle ne soit là.
C'est compliqué une succession quand les gens ne font pas leur travail. Quand un clerc de notaire (une, en l'occurrence), décide que c'est trop compliqué pour elle, quand elle est incapable d'être rigoureuse et d'appliquer simplement ce que dit la loi... Quand elle est incapable de rappeler aux autres ce que dit la loi.
Et moi je n'peux pas.
J'ai essayé au début. Friande de mon "ordre des choses", reine de ma logique, maîtresse de mon esprit "tétris". J'ai essayé, poussé, tiré, crié presque... Jusqu'au jour où on m'a dit "Ah, mais vous n'êtes pas "héritière", vous êtes "conjoint survivant"".
Et en un dixième de seconde, on a accroché un nouveau boulet à ma cheville.
Tu ne peux rien faire.
La maison de Bretagne va tomber en ruines... Tu ne peux rien faire.
L'architecte, les impôts, les mairies, les notaires, les associés, la sœur... Personne n'a rien fait.
Yann était un mec très droit. Bien plus que moi.
Le genre qui paye les factures dans les dates limites. Le genre qui fait le ménage le samedi matin pour pouvoir bouger l'après midi.
"Tu es survivante". Et lui est mort. Juste mort. Et toi, tu peux juste fermer ta gueule.
Je continue d'être effarée par la manière, globale, dont on traite les victimes dans ce monde. Par le manque d'empathie ambiant. Par l'appât du gain. Par la mauvaise foi. Par la manière dont les gens réagissent quand on les confronte à leurs erreurs, à leurs lacunes, à leur incompétence.
------------
Well. J'ai commencé le post hier soir et je ne me sentais pas d'écrire finalement.
Et puis ce matin, il s'est passé un truc étrange.
Le bruit de fond c'était "il faut prendre rendez vous chez le notaire". Je cherchais le courage. C'est étrange à comprendre pour les gens qui ne sont jamais passés par ce type d'angoisse.
Je n'aurais jamais compris ça y'a 15 ans.
Finalement, je me lève ce matin, rituel classique, café, tout ça...
Je m'installe au bureau. Je lis quelques news, deuxième café.
La facture d'électricité traîne, mon objectif de ces derniers temps c'était aussi "payer la facture d'électricité AVANT la date limite de paiement". Franchement, gros challenge...
Et je fais ça. Hop date limite le 5, on est le 3 : grosse victoire.
Et puis je décide que c'est trop dur d'appeler le notaire. Je me lamente un peu sur mon sort.
Et puis je change d'avis en 10 mn, un flash, et j'appelle.
Charmante personne à l'accueil. J'explique en deux mots ("le dossier de succession de mon époux qui est chez vous depuis 10 ans" - ça laisse rêveur tout d'même).
Elle me fixe rendez-vous : le 25 octobre.
Je note, consciencieusement, dans mon agenda.
Je raccroche.
Je lis la date et je me rends compte que le 25 octobre... c'est mon anniversaire de mariage. Un de ces trois jours de l'année où je suis habituellement paralysée. Le 10 janvier, le 5 juin, le 25 octobre.
C'est un truc de dingue.
Et le flot de pensées démarre. Des liens à la con.
Du genre... Le jour de sa mort "officieuse" (son décès a été prononcé le lendemain seulement).
C'était un mercredi (comme aujourd'hui...). Un matin où, après plusieurs mois de "petite mort" mentale, j'avais décidé qu'il était temps de faire des trucs. Une matinée à régler des trucs importants, prendre des rendez-vous, des renseignements, avant de partir au boulot.
Le jour où on m'a coupé les ailes.
Et puis pour la concordance "anniversaire/notaire". Le premier rendez-vous que j'ai eu chez le notaire, c'était le jour de mon anniversaire. 18 janvier 2002. 31 ans. Un vendredi il me semble. Le jour où la connasse de clerc m'a sorti : "Oh, mais vous n'êtes pas dans mon tableau pour le calcul de la valeur de l'usufruit ! ça ne commence qu'à 40 ans... Vous êtes trop jeune pour être veuve !". Sérieux quoi... Ils sont formés à quoi eux ? Probablement pas à la décence.
D'ailleurs, c'est pendant ce rendez vous là que le meilleur pote de Yann m'a appelée pour me prévenir que la voiture de Yann (la superbe 306 tout cuir, rouge, pour être assortie à mon téléphone...), qu'il avait récupérée au boulot et qu'il devait ramener à la maison le soir avait été volée... Et qu'il fallait que ce soit moi qui aille faire la déclaration de vol au commissariat... "Parce que tu es sa femme, légalement, c'est toi qui dois faire les démarches...". Mais d'abord, il a fallu que j'aille le calmer... Parce qu'il voulait tuer tout le monde... Bon, moi je voulais juste mourir, mais franchement, ça n'intéressait pas grand monde.
Tout ça après que l'on m'ait refusé le droit de faire des choix pour ses obsèques ("on" = ma belle sœur, l'autre).
Après que j'ai pris conscience que je ne pouvais pas me battre. Que je n'y arrivais pas. Et qu'il n'était plus là pour prendre soin de moi, de ça, pour me protéger, pour solutionner quand moi j'étais bloquée.
C'est là que la solitude m'a frappée. Fort. Vraiment fort.
J'en ai pour 3 semaines à revivre l'enfer avant ce putain de rendez vous. Et probablement après d'ailleurs aussi. Chaque minute, chaque émotion. Des centaines d'images.
Plus d'autres petites pensées qui se greffent... Du genre... on est mercredi, j'ai fait un truc vraiment important, *la* fois où j'ai fait ça, Yann est mort. Donc, considérant une sorte de... "curse" (malédiction ?) je me dis que je ne suis pas à l'abri de recevoir un coup de fil dans la journée pour m'apprendre que quelqu'un est mort ou blessé.
C'est con hein.
C'est une angoisse. Une peur totalement irrationnelle.
Et pourtant, c'est là. En bruit de fond.
L'idée que chaque fois que je fais un truc important, une démarche visant à régler une problématique de fond, il va se passer un truc dramatique.
C'est con.
C'est con du coup, d'avoir peur, principalement qu'il arrive un truc aux enfants (parce que ça serait le pire). C'est juste un autre mercredi pourtant.
Mais c'est comme ça.
Et ça va me dévorer doucement.
Je parlais hier de solitude avec un client. De son sentiment de solitude. Intérieure.
Et finalement, en y réfléchissant, je continue de me sentir seule, même si, objectivement, je suis plutôt entourée.
Mais je ressens un peu, à cette époque de l'année, la nostalgie des départs. Ces gens croisés, aimés, écoutés, chéris parfois.
En fait, c'est toujours quand je suis confrontée à ces tâches particulières que je me sens plus seule. A ces batailles que je dois mener. Celles qui sont injustes et anormales dans mon référentiel. Celles qui, si tout le monde était foutu comme un zèbre (enfin comme ceux que j'aime bien : empathiques et généreux), ne se dérouleraient pas. En gros, tout ce qui touche à la mort de Yann, et aujourd'hui encore, à sa succession.
J'avais prévu de partir en vacances très loin pour me ressourcer avant de devoir mener la bataille. Bon. Raté pour l'option repos de l'âme dans l'oubli du quotidien... Mon fichier "budget" m'a rappelée à de douloureuses réalités. Et je passe désormais un petit tiers de mon temps à jouer à travailler avec des mecs qui jouent à fabriquer des fusées. Pas désagréable hein. Juste "changement de plan".
Mais du coup, la bataille est toujours là, dans l'ombre.
La pensée se fait plus présente/pressante, les heures de sommeil diminuent (une sorte de corrélation inéluctable).
Bon, au début, y'avait Céline. Ma belle's, la femme de mon frère, pas la sœur de mon mari. Les six premiers mois, elle s'est occupée des courriers, de la paperasse. Je ne pouvais pas/plus.
Ensuite y'a eu Mireille. Mireille, c'était ma cop's, ma complice. Il m'était devenu impossible d'ouvrir un courrier du notaire sans qu'elle ne soit là.
C'est compliqué une succession quand les gens ne font pas leur travail. Quand un clerc de notaire (une, en l'occurrence), décide que c'est trop compliqué pour elle, quand elle est incapable d'être rigoureuse et d'appliquer simplement ce que dit la loi... Quand elle est incapable de rappeler aux autres ce que dit la loi.
Et moi je n'peux pas.
J'ai essayé au début. Friande de mon "ordre des choses", reine de ma logique, maîtresse de mon esprit "tétris". J'ai essayé, poussé, tiré, crié presque... Jusqu'au jour où on m'a dit "Ah, mais vous n'êtes pas "héritière", vous êtes "conjoint survivant"".
Et en un dixième de seconde, on a accroché un nouveau boulet à ma cheville.
Tu ne peux rien faire.
La maison de Bretagne va tomber en ruines... Tu ne peux rien faire.
L'architecte, les impôts, les mairies, les notaires, les associés, la sœur... Personne n'a rien fait.
Yann était un mec très droit. Bien plus que moi.
Le genre qui paye les factures dans les dates limites. Le genre qui fait le ménage le samedi matin pour pouvoir bouger l'après midi.
"Tu es survivante". Et lui est mort. Juste mort. Et toi, tu peux juste fermer ta gueule.
Je continue d'être effarée par la manière, globale, dont on traite les victimes dans ce monde. Par le manque d'empathie ambiant. Par l'appât du gain. Par la mauvaise foi. Par la manière dont les gens réagissent quand on les confronte à leurs erreurs, à leurs lacunes, à leur incompétence.
------------
Well. J'ai commencé le post hier soir et je ne me sentais pas d'écrire finalement.
Et puis ce matin, il s'est passé un truc étrange.
Le bruit de fond c'était "il faut prendre rendez vous chez le notaire". Je cherchais le courage. C'est étrange à comprendre pour les gens qui ne sont jamais passés par ce type d'angoisse.
Je n'aurais jamais compris ça y'a 15 ans.
Finalement, je me lève ce matin, rituel classique, café, tout ça...
Je m'installe au bureau. Je lis quelques news, deuxième café.
La facture d'électricité traîne, mon objectif de ces derniers temps c'était aussi "payer la facture d'électricité AVANT la date limite de paiement". Franchement, gros challenge...
Et je fais ça. Hop date limite le 5, on est le 3 : grosse victoire.
Et puis je décide que c'est trop dur d'appeler le notaire. Je me lamente un peu sur mon sort.
Et puis je change d'avis en 10 mn, un flash, et j'appelle.
Charmante personne à l'accueil. J'explique en deux mots ("le dossier de succession de mon époux qui est chez vous depuis 10 ans" - ça laisse rêveur tout d'même).
Elle me fixe rendez-vous : le 25 octobre.
Je note, consciencieusement, dans mon agenda.
Je raccroche.
Je lis la date et je me rends compte que le 25 octobre... c'est mon anniversaire de mariage. Un de ces trois jours de l'année où je suis habituellement paralysée. Le 10 janvier, le 5 juin, le 25 octobre.
C'est un truc de dingue.
Et le flot de pensées démarre. Des liens à la con.
Du genre... Le jour de sa mort "officieuse" (son décès a été prononcé le lendemain seulement).
C'était un mercredi (comme aujourd'hui...). Un matin où, après plusieurs mois de "petite mort" mentale, j'avais décidé qu'il était temps de faire des trucs. Une matinée à régler des trucs importants, prendre des rendez-vous, des renseignements, avant de partir au boulot.
Le jour où on m'a coupé les ailes.
Et puis pour la concordance "anniversaire/notaire". Le premier rendez-vous que j'ai eu chez le notaire, c'était le jour de mon anniversaire. 18 janvier 2002. 31 ans. Un vendredi il me semble. Le jour où la connasse de clerc m'a sorti : "Oh, mais vous n'êtes pas dans mon tableau pour le calcul de la valeur de l'usufruit ! ça ne commence qu'à 40 ans... Vous êtes trop jeune pour être veuve !". Sérieux quoi... Ils sont formés à quoi eux ? Probablement pas à la décence.
D'ailleurs, c'est pendant ce rendez vous là que le meilleur pote de Yann m'a appelée pour me prévenir que la voiture de Yann (la superbe 306 tout cuir, rouge, pour être assortie à mon téléphone...), qu'il avait récupérée au boulot et qu'il devait ramener à la maison le soir avait été volée... Et qu'il fallait que ce soit moi qui aille faire la déclaration de vol au commissariat... "Parce que tu es sa femme, légalement, c'est toi qui dois faire les démarches...". Mais d'abord, il a fallu que j'aille le calmer... Parce qu'il voulait tuer tout le monde... Bon, moi je voulais juste mourir, mais franchement, ça n'intéressait pas grand monde.
Tout ça après que l'on m'ait refusé le droit de faire des choix pour ses obsèques ("on" = ma belle sœur, l'autre).
Après que j'ai pris conscience que je ne pouvais pas me battre. Que je n'y arrivais pas. Et qu'il n'était plus là pour prendre soin de moi, de ça, pour me protéger, pour solutionner quand moi j'étais bloquée.
C'est là que la solitude m'a frappée. Fort. Vraiment fort.
J'en ai pour 3 semaines à revivre l'enfer avant ce putain de rendez vous. Et probablement après d'ailleurs aussi. Chaque minute, chaque émotion. Des centaines d'images.
Plus d'autres petites pensées qui se greffent... Du genre... on est mercredi, j'ai fait un truc vraiment important, *la* fois où j'ai fait ça, Yann est mort. Donc, considérant une sorte de... "curse" (malédiction ?) je me dis que je ne suis pas à l'abri de recevoir un coup de fil dans la journée pour m'apprendre que quelqu'un est mort ou blessé.
C'est con hein.
C'est une angoisse. Une peur totalement irrationnelle.
Et pourtant, c'est là. En bruit de fond.
L'idée que chaque fois que je fais un truc important, une démarche visant à régler une problématique de fond, il va se passer un truc dramatique.
C'est con.
C'est con du coup, d'avoir peur, principalement qu'il arrive un truc aux enfants (parce que ça serait le pire). C'est juste un autre mercredi pourtant.
Mais c'est comme ça.
Et ça va me dévorer doucement.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
De te lire, n'a pas été une épreuve, au contraire! J'ai raisonné à certains de tes mots et c'est plutôt plaisant.
Bienvenue à toi.
Bienvenue à toi.
Damon44- Messages : 151
Date d'inscription : 30/09/2012
Age : 47
Localisation : Nantes
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Sengabl...
J'imagine ce que tu peux ressentir, tu le décris si bien. Je t'écris juste ce petit mot pour te dire que je t'ai lue, j'ai pleuré en te lisant, ce que tu vis c'est je crois ma plus grande angoisse... Que j'ai à vivre ça aussi. Mon mari s'appelle Yann.
Tu es belle.
Je sais c'est décousu mais je ne pouvais tout simplement pas lire ce que tu as écrit et puis juste fermer la page et passer à autre chose.
J'imagine ce que tu peux ressentir, tu le décris si bien. Je t'écris juste ce petit mot pour te dire que je t'ai lue, j'ai pleuré en te lisant, ce que tu vis c'est je crois ma plus grande angoisse... Que j'ai à vivre ça aussi. Mon mari s'appelle Yann.
Tu es belle.
Je sais c'est décousu mais je ne pouvais tout simplement pas lire ce que tu as écrit et puis juste fermer la page et passer à autre chose.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Damon44 a écrit:De te lire, n'a pas été une épreuve, au contraire! J'ai raisonné à certains de tes mots et c'est plutôt plaisant.
Bienvenue à toi.
Hmmm... Tu n'as pas sérieusement lu les 28 pages, rassure moi ?
Je pense que non en fait. Sinon, probablement que tu te serais rendu compte que c'est plutôt moi qui devrais te souhaiter la bienvenue
En tous les cas, merci.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Laurinette a écrit:Je sais c'est décousu mais je ne pouvais tout simplement pas lire ce que tu as écrit et puis juste fermer la page et passer à autre chose.
Nan, c'est plutôt bien cousu en fait... Et gentil, comme toujours.
Un peu dur d'exprimer que les petits mots me touchent, as usual.
Mais probablement rassurant de se dire qu'on arrive à faire comprendre ce qu'on ressent, profondément. Ça continue d'être mon but dans ce fil je pense. Essayer d'être honnête, pas tant avec ceux qui lisent, qu'avec moi. Et puis trouver les bons mots, mettre les idées/émotions dans les bonnes cases.
Plutôt thérapeutique finalement.
Disons que cela diffère un peu d'une sorte de "journal" qui resterait totalement confidentiel. Parce que l'aspect "public" de la chose oblige à dépasser un peu le marmonnage intérieur. Une obligation de construction minimum, face à un groupe de lecteurs plus... haut level que la norme.
'fin bon.... merci donc...
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Non en fait j'ai lu la première et j'ai répondu sans me rendre compte qu'il y en avait 28 (de pages)!
Damon44- Messages : 151
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Hmmm... Je ne sais pas s'il faut t'encourager à le faire ou plutôt te dire qu'il vaut mieux éviter...Damon44 a écrit:Non en fait j'ai lu la première et j'ai répondu sans me rendre compte qu'il y en avait 28 (de pages)!
Bon, moi, j'le f'rais pas
'Sengabl- Messages : 2065
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Tout ça pour deux mots...
"J'espère que ton spleen est circonstanciel, passager".
That is the question.
-C'est quand même chiant la zébritude, 3 mots dans un sms, et le questionnement fondamental te reprend...-
Ca fait bien 2/3 heures que je me demande ce que je peux répondre à ça. Et il me paraît évident qu'il faut plus un sms pour retranscrire ce que j'en pense...
Circonstanciel...
Évidemment, il faut bien un déclencheur. Mais dans mon cas, je me demande.
Quel est mon état "normal" ? Le spleen ou le bien-être ?
Le spleen s'est-il définitivement installé en moi il y a dix ans à la mort de mon mari et les évènements ponctuels sont-ils juste des déclencheurs de visibilité du spleen ? Càd, est-ce que je vais toujours mal et parfois très mal ?
Ou suis-je quelqu'un qui va bien et qui, "comme tout le monde", va un peu plus mal de manière passagère ?
Franchement, c'est insoluble.
Si je fais un état des lieux, je peux dire que...
Avant, j'étais souvent joyeuse, optimiste, rêveuse, pleine de questions existentielles, souvent en conflit (avec les autres, avec mes plusieurs moi), je pensais que le monde était magique et beau.
Maintenant, je suis parfois joyeuse, fondamentalement pessimiste, hyper pragmatique, rien à foutre des questionnements sur l'existence (une seule réponse : on va mourir), refusant toute sorte de conflits (ça va pas : je m'en tape, je m'arrache), je pense que le monde est incurable.
Avant, j'avais 30 ans, des espoirs, des interrogations, des projets.
Maintenant j'ai 40 ans, des réponses, du "jour le jour".
Avant, les gens étaient mystérieux, intéressants, source de curiosité incessante, uniques, irremplaçables, adorés ou vénérés parfois.
Maintenant, les gens sont cons, décevants, classables, intéressants mais moins longtemps, schématisables, tous pareils mais un peu différents, mortels avant tout, interchangeables et juste aimés.
Avant, j'étais folle d'amour, de vie, de gourmandise, d'envie, presque hystérique, passionnée, passionnelle, passionnante sûrement.
Maintenant... je suis folle de rage le plus souvent, renfermée, distante et plutôt chiante (plus dans le sens ennuyante que dans le sens dérangeante).
Souvent, j'ai l'impression que ce qui a changé c'est qu'avant, j'étais vive en tout. Maintenant je me sens posée, c'est un sentiment étrange, plutôt négatif.
Avant j'aimais vite, fort et probablement mal. Maintenant, j'aime moins.
Avant, je n'avais peur de rien parce que je voulais goûter à tout. Maintenant, je n'ai peur de rien, parce que mourir est une option envisageable.
Je me demande si les gens me trouvent changée.
Mais c'est une question à laquelle personne ne peut vraiment répondre il me semble.
Les gens d'avant ne me connaissent plus, les gens de maintenant ne m'ont pas connue.
Et dans le fond, je pense que personne ne m'a jamais vraiment connue, à une ou deux exceptions près. Il y a tellement, tellement de choses que je n'ai jamais dites.
En fait... si un jour tous mes amis se mettaient à parler "honnêtement" de moi, je pense qu'ils se surprendraient les uns les autres, tellement les informations sont disséminées.
Le spleen est-il passager ?
Je ne sais pas.
Tout dépend probablement de l'échelle temporelle à laquelle on se réfère.
Si je compare mon état à celui dans lequel j'étais quelques semaines avant d'arriver ici, nul doute qu'il y a du mieux, je me séparais de l'autre homme de ma vie, c'était pas beau à voir.
Si je me compare à il y a 5 ou 6 ans... Aujourd'hui est une catastrophe.
Si je me compare à il y a 12 ans... Aujourd'hui est... une sorte de néant.
Dans le fond, je continue juste de penser que rien ne dure vraiment.
Dès fois je me dis que si je n'avais pas été surdouée, je n'aurais jamais survécu à tout ça (pas seulement le veuvage, mais tout ce qu'il y a eu avant et tout ce qu'il y a depuis). Je ne me serais pas adaptée. Je serais sûrement devenue folle (si l'on accepte comme précepte le fait que je ne le suis pas).
J'ai tout vécu, je vis tout, si fort, si intensément que l'adaptation est obligatoire. Que le copying soit bon ou mauvais, les stratégies sont obligatoires. Pour supporter ce qui est insupportable.
Parfois, je me dis (sans pour autant oser vraiment me plaindre, alors que quelquefois, j'aimerais qu'on entende cette plainte, mais je trouve qu'elle ne me grandit pas...) que j'ai vécu tant de douleurs que je ne suis plus que ça... Une sorte de souffrance qui ne se montre pas. Mais mon psy m'a fait bannir le mot "pathétique" de mon vocabulaire. Alors je fais au mieux pour paraître euh... courageuse ? (ça fait un peu rire ce mot, on me l'a si souvent dit, je ne l'ai jamais vraiment compris/adopté/admis comme une de mes caractéristiques).
Cependant, je me dis que mon système d'adaptation n'est pas tellement optimal. Je me contente de mettre de côté ce qui blesse. Entendons-nous bien, ça marche. Au jour le jour, ça marche. Mais sur la durée, c'est une technique plutôt pourrie qui empêche un peu de vivre vraiment, de vivre pleinement.
Après... bon... peut-être aussi que le temps nous rattrape, qu'on devient sage sans le vouloir... sans vraiment aimer ça.
Well.
Tout ça pour répondre à ce sms de ce matin...
Je t'aime bien aussi.
Aimer, ça n'est jamais aller mal.
That is the question.
-C'est quand même chiant la zébritude, 3 mots dans un sms, et le questionnement fondamental te reprend...-
Ca fait bien 2/3 heures que je me demande ce que je peux répondre à ça. Et il me paraît évident qu'il faut plus un sms pour retranscrire ce que j'en pense...
Circonstanciel...
Évidemment, il faut bien un déclencheur. Mais dans mon cas, je me demande.
Quel est mon état "normal" ? Le spleen ou le bien-être ?
Le spleen s'est-il définitivement installé en moi il y a dix ans à la mort de mon mari et les évènements ponctuels sont-ils juste des déclencheurs de visibilité du spleen ? Càd, est-ce que je vais toujours mal et parfois très mal ?
Ou suis-je quelqu'un qui va bien et qui, "comme tout le monde", va un peu plus mal de manière passagère ?
Franchement, c'est insoluble.
Si je fais un état des lieux, je peux dire que...
Avant, j'étais souvent joyeuse, optimiste, rêveuse, pleine de questions existentielles, souvent en conflit (avec les autres, avec mes plusieurs moi), je pensais que le monde était magique et beau.
Maintenant, je suis parfois joyeuse, fondamentalement pessimiste, hyper pragmatique, rien à foutre des questionnements sur l'existence (une seule réponse : on va mourir), refusant toute sorte de conflits (ça va pas : je m'en tape, je m'arrache), je pense que le monde est incurable.
Avant, j'avais 30 ans, des espoirs, des interrogations, des projets.
Maintenant j'ai 40 ans, des réponses, du "jour le jour".
Avant, les gens étaient mystérieux, intéressants, source de curiosité incessante, uniques, irremplaçables, adorés ou vénérés parfois.
Maintenant, les gens sont cons, décevants, classables, intéressants mais moins longtemps, schématisables, tous pareils mais un peu différents, mortels avant tout, interchangeables et juste aimés.
Avant, j'étais folle d'amour, de vie, de gourmandise, d'envie, presque hystérique, passionnée, passionnelle, passionnante sûrement.
Maintenant... je suis folle de rage le plus souvent, renfermée, distante et plutôt chiante (plus dans le sens ennuyante que dans le sens dérangeante).
Souvent, j'ai l'impression que ce qui a changé c'est qu'avant, j'étais vive en tout. Maintenant je me sens posée, c'est un sentiment étrange, plutôt négatif.
Avant j'aimais vite, fort et probablement mal. Maintenant, j'aime moins.
Avant, je n'avais peur de rien parce que je voulais goûter à tout. Maintenant, je n'ai peur de rien, parce que mourir est une option envisageable.
Je me demande si les gens me trouvent changée.
Mais c'est une question à laquelle personne ne peut vraiment répondre il me semble.
Les gens d'avant ne me connaissent plus, les gens de maintenant ne m'ont pas connue.
Et dans le fond, je pense que personne ne m'a jamais vraiment connue, à une ou deux exceptions près. Il y a tellement, tellement de choses que je n'ai jamais dites.
En fait... si un jour tous mes amis se mettaient à parler "honnêtement" de moi, je pense qu'ils se surprendraient les uns les autres, tellement les informations sont disséminées.
Le spleen est-il passager ?
Je ne sais pas.
Tout dépend probablement de l'échelle temporelle à laquelle on se réfère.
Si je compare mon état à celui dans lequel j'étais quelques semaines avant d'arriver ici, nul doute qu'il y a du mieux, je me séparais de l'autre homme de ma vie, c'était pas beau à voir.
Si je me compare à il y a 5 ou 6 ans... Aujourd'hui est une catastrophe.
Si je me compare à il y a 12 ans... Aujourd'hui est... une sorte de néant.
Dans le fond, je continue juste de penser que rien ne dure vraiment.
Dès fois je me dis que si je n'avais pas été surdouée, je n'aurais jamais survécu à tout ça (pas seulement le veuvage, mais tout ce qu'il y a eu avant et tout ce qu'il y a depuis). Je ne me serais pas adaptée. Je serais sûrement devenue folle (si l'on accepte comme précepte le fait que je ne le suis pas).
J'ai tout vécu, je vis tout, si fort, si intensément que l'adaptation est obligatoire. Que le copying soit bon ou mauvais, les stratégies sont obligatoires. Pour supporter ce qui est insupportable.
Parfois, je me dis (sans pour autant oser vraiment me plaindre, alors que quelquefois, j'aimerais qu'on entende cette plainte, mais je trouve qu'elle ne me grandit pas...) que j'ai vécu tant de douleurs que je ne suis plus que ça... Une sorte de souffrance qui ne se montre pas. Mais mon psy m'a fait bannir le mot "pathétique" de mon vocabulaire. Alors je fais au mieux pour paraître euh... courageuse ? (ça fait un peu rire ce mot, on me l'a si souvent dit, je ne l'ai jamais vraiment compris/adopté/admis comme une de mes caractéristiques).
Cependant, je me dis que mon système d'adaptation n'est pas tellement optimal. Je me contente de mettre de côté ce qui blesse. Entendons-nous bien, ça marche. Au jour le jour, ça marche. Mais sur la durée, c'est une technique plutôt pourrie qui empêche un peu de vivre vraiment, de vivre pleinement.
Après... bon... peut-être aussi que le temps nous rattrape, qu'on devient sage sans le vouloir... sans vraiment aimer ça.
Well.
Tout ça pour répondre à ce sms de ce matin...
Je t'aime bien aussi.
Aimer, ça n'est jamais aller mal.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
T'es p'têt' pas courageuse, puis t'es sûrement pas pathétique, mais t'es drôle et intéressante. Je t'aime fort.
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Bon, là, sur le coup, tu n'étais pas non plus si drôle que ça.
Quelques mots de plus, quelques maux de moins ?
J'avais envie de dire "Ah, non, c'est un peu court jeune homme..." (mais ça pourrait être "mâle" pris) et je persiste... Aimer, ça n'est jamais aller mal. Même, surtout, quand ça fait mal.
Aimer, c'est :
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/aimer/
mais aussi :
Le mot français amour, comme le verbe aimer qui lui est relatif, recouvre une large variété de significations distinctes quoique liées. Ainsi, le français utilise le même verbe pour exprimer ce que d'autres langues expriment par des verbes différents : « j’aime ma petite amie » et « j’aime les sucreries » par exemple (alors qu'en anglais, on dira respectivement « to love » et « to like », et en espagnol « querer» ou « amar» et « gustar »). On constate aussi une telle variété pour le mot amour, par exemple dans la pluralité des mots grecs désignant l’amour. Les différences culturelles dans la conception de l'amour redoublent donc la difficulté d'en donner une définition universelle. Le substantif amour a néanmoins une extension moins large que le verbe aimer : on parlera rarement, par exemple, d'« amour » des sucreries, même si l'on dit les « aimer ».
[...]
Bien que la nature ou l’essence de l'amour soit un sujet de débats, on peut éclaircir plusieurs aspects de cette notion en s'appuyant sur ce que l'amour n'est pas.
[...]
Le terme amour recouvre quatre sentiments distincts de la Grèce antique : l'éros, la philia, l'agapè et la storgê.
[...]
Agapè (ἀγάπη / agápê) : l'amour divin, universel, le vrai amour, l'amour inconditionnel ;
Éros (ἔρως / érôs) : l'amour naturel, le désir sexuel, le plaisir corporel ;
Storgê (στοργή / storgế) : l'affection familiale, l'amour familial ;
Philia (φιλία / philía) : l'amitié, l'amour absolu, le plaisir de la compagnie.
[...]
D'après la revue Planète, les relations amoureuses aux États-Unis, selon leur type, s'exprimaient dans les années 1960 par trois mots : « love », le sentiment amoureux ; « sex », les rapports sexuels sans préjuger des sentiments, présents ou non ; et « fun », le simple échange de relations intersexe allant du simple flirt à des relations plus poussées, mais sans intention d'engagement ni d'une part ni de l'autre.
[...]
Le philosophe Arthur Schopenhauer avance que l'amour n'est qu'une illusion de la Volonté (l'essence de toute chose selon lui) qui cherche à se perpétuer elle-même à travers la reproduction.
[...]
L'amour peut être perçu essentiellement comme la quête d'un manque, lorsque la notion oblative ne s'est pas développée.
[...]
Les études animales de l’attachement ont montré que les différents types d’attachement (filial, romantique, fraternel, amical, pour un animal, un habitat, un milieu ou pour un objet) ont des bases neurobiologiques en partie communes. Chez l’Homme, l’attachement « romantique » met en jeu globalement les mêmes régions cérébrales, ainsi que certaines structures impliquées dans les récompenses.
[...]
Paradoxalement, l'acte le plus naturel du monde (la reproduction) tout comme certaines fonctions corporelles (la défécation) sont accompagnés chez l'Homme d'interdits sociaux visibles au niveau du langage et du comportement. {désolée, j'ai pas pu résister, je trouve ce passage splendide pour dire que "tout ça c'est de la merde" }
Un autre :
http://dictionnaire.reverso.net/CollabDict.aspx?lang=fr&dirid=101&srcLang=1036&targLang=1036&searchIn=all&word=aimer
Pour le bien employer :
http://www.cnrtl.fr/definition/aimer
Bon... Tout ça pour dire qu'en fait et finalement, il (te, me -j'ai plus de mal à y croire, j'avoue-) reste encore beaucoup de choses à faire du mot "aimer".
Allez, c'est décidé, le spleen est passager...
Juste un passager bien installé qui passe parfois de 2nde en 1ère...
peut-être ?
- Interlude pas musical au spleen ambiant -
Aimer, c'est :
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/aimer/
mais aussi :
Le mot français amour, comme le verbe aimer qui lui est relatif, recouvre une large variété de significations distinctes quoique liées. Ainsi, le français utilise le même verbe pour exprimer ce que d'autres langues expriment par des verbes différents : « j’aime ma petite amie » et « j’aime les sucreries » par exemple (alors qu'en anglais, on dira respectivement « to love » et « to like », et en espagnol « querer» ou « amar» et « gustar »). On constate aussi une telle variété pour le mot amour, par exemple dans la pluralité des mots grecs désignant l’amour. Les différences culturelles dans la conception de l'amour redoublent donc la difficulté d'en donner une définition universelle. Le substantif amour a néanmoins une extension moins large que le verbe aimer : on parlera rarement, par exemple, d'« amour » des sucreries, même si l'on dit les « aimer ».
[...]
Bien que la nature ou l’essence de l'amour soit un sujet de débats, on peut éclaircir plusieurs aspects de cette notion en s'appuyant sur ce que l'amour n'est pas.
[...]
Le terme amour recouvre quatre sentiments distincts de la Grèce antique : l'éros, la philia, l'agapè et la storgê.
[...]
Agapè (ἀγάπη / agápê) : l'amour divin, universel, le vrai amour, l'amour inconditionnel ;
Éros (ἔρως / érôs) : l'amour naturel, le désir sexuel, le plaisir corporel ;
Storgê (στοργή / storgế) : l'affection familiale, l'amour familial ;
Philia (φιλία / philía) : l'amitié, l'amour absolu, le plaisir de la compagnie.
[...]
D'après la revue Planète, les relations amoureuses aux États-Unis, selon leur type, s'exprimaient dans les années 1960 par trois mots : « love », le sentiment amoureux ; « sex », les rapports sexuels sans préjuger des sentiments, présents ou non ; et « fun », le simple échange de relations intersexe allant du simple flirt à des relations plus poussées, mais sans intention d'engagement ni d'une part ni de l'autre.
[...]
Le philosophe Arthur Schopenhauer avance que l'amour n'est qu'une illusion de la Volonté (l'essence de toute chose selon lui) qui cherche à se perpétuer elle-même à travers la reproduction.
[...]
L'amour peut être perçu essentiellement comme la quête d'un manque, lorsque la notion oblative ne s'est pas développée.
[...]
Les études animales de l’attachement ont montré que les différents types d’attachement (filial, romantique, fraternel, amical, pour un animal, un habitat, un milieu ou pour un objet) ont des bases neurobiologiques en partie communes. Chez l’Homme, l’attachement « romantique » met en jeu globalement les mêmes régions cérébrales, ainsi que certaines structures impliquées dans les récompenses.
[...]
Paradoxalement, l'acte le plus naturel du monde (la reproduction) tout comme certaines fonctions corporelles (la défécation) sont accompagnés chez l'Homme d'interdits sociaux visibles au niveau du langage et du comportement. {désolée, j'ai pas pu résister, je trouve ce passage splendide pour dire que "tout ça c'est de la merde" }
Un autre :
http://dictionnaire.reverso.net/CollabDict.aspx?lang=fr&dirid=101&srcLang=1036&targLang=1036&searchIn=all&word=aimer
Pour le bien employer :
http://www.cnrtl.fr/definition/aimer
Bon... Tout ça pour dire qu'en fait et finalement, il (te, me -j'ai plus de mal à y croire, j'avoue-) reste encore beaucoup de choses à faire du mot "aimer".
Allez, c'est décidé, le spleen est passager...
Juste un passager bien installé qui passe parfois de 2nde en 1ère...
peut-être ?
- Spoiler:
- Merci. Pour l'interlude de pensées.
A noter... Quand dans une description si intense, mais si courte on peut utiliser "tout" presque une douzaine de fois... Pas étonnant qu'on arrive à penser qu'il ne reste rien.
'Sengabl- Messages : 2065
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J'aime ça.
"Je suis un insoumis"
http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/video/CAB8000061901/concert-de-serge-gainsbourg-annule-a-strasbourg.fr.html
http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/video/CAB8000061901/concert-de-serge-gainsbourg-annule-a-strasbourg.fr.html
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Dernière édition par Sengabl le Mar 26 Fév 2013 - 21:48, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
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Age : 53
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Aucune idée...
On me demandait hier après-midi, avec beaucoup d'intérêt (càd pas cette question bateau qui sonne comme une politesse) : "Comment vas-tu ?".
"Aucune idée"
[I could hurt someone like me]
On dirait que je vais bien. Mais je n'en suis jamais vraiment sûre.
Je me sens toujours mourir à petit feu. Comment dire... Je m'ennuie. Profondément. Comme je disais, "même le cul m'emmerde, c'est dire".
[out of spite or jealousy]
A un moment, j'ai intégré le fait que j'avais toujours besoin d'avancer... "Si je n'avance pas, je meurs".
Et je crois que c'est ce qui se passe en fait [there are worse things i could do - en boucle].
Je n'ai aucun projet. Et ça me dévore.
J'ai longtemps pris ça pour de l'ambition. Vouloir plus. Mais finalement, ça pourrait simplement s'expliquer par le fait que si je n'ai pas de projet, je m'emmerde profondément.
Mais c'est presque pire. Parce que je n'ai envie de rien. Ni d'amour, ni de boulot, ni de voyage. Je suis fatiguée.
Plus exactement, ça n'est pas que je n'ai envie de rien. C'est que je n'ai aucune envie (capacité ? force ?) de faire ce qu'il faudrait pour que les choses arrivent.
Enfin... J'en sais rien.
Alexandre, l'ex un peu harceleur, tape toujours gentiment à la porte. La pugnacité c'est son truc.
Je me demande si je vais finir par céder... Il a souvent su m'apprivoiser à vrai dire.
Je commence à me trouver presque injuste de n'aller même pas boire un café avec lui. Mais j'ai peur. Peur d'envahissement je pense. Peur de devoir encore faire des efforts pour m'enfermer.
De toute façon, je crois que je suis persuadée qu'aucun mec ne peut vraiment me comprendre. A tel point que je n'ai, du coup, aucune envie d'expliquer quoi que ce soit.
Alors que j'ai toujours filé le mode d'emploi en douze langues, pragmatique que je suis ("on ne vit pas dans le cerveau de l'autre"). Mais il me semble que j'aurais envie d'autre chose (si j'avais envie). De magie. D'incroyable.
L'autre soir on parlait de noyade et de fermeture.
J'ai l'impression que j'oscille. Enfin... non. J'ai l'impression de m'être refermée à vrai dire. Complètement. Et je me dis que ce forum y est pour quelque chose. Bien ou mal, je n'en sais vraiment rien.
Mais quand même, cet endroit est plein de jugements. Plein d'avis. Et tous autant que nous sommes, nous sommes emplis de certitudes sur les uns et les autres.
Bon les chansons tristes en boucle, ça marche pas mal... Le blues s'installe gentiment.
J'aimerais bien avoir un modèle. Un modèle de vie je veux dire. Genre le truc qui me dirait, point par point, ce qui me rendrait heureuse. De nouveau. Ce qui m'apporterait de la paix, du calme, de la sérénité. Mais pas de cette sérénité actuelle. Pas celle qui se fait au détriment de l'extérieur.
Parce que bon. Seule, je suis plutôt sereine. Mais à un moment, ça n'est pas satisfaisant non plus.
Sur le plan amoureux, j'ai toujours envie de folies. De ces petites choses qui ne se font pas, mais que l'on fait quand même. Courir retrouver l'autre... Avoir le souffle coupé...
Je pense toujours à J. dans ces cas là. Si seulement nous avions pu rester éternellement amants... Ces frissons incroyables, ces peurs de ne plus jamais se voir. Ce besoin de se sentir l'un l'autre. Cette intensité dans chaque geste... Ces regards...
Il faudrait que je joue au docteur Frankenstein. Créer un homme de toutes pièces. L'intensité de J., la solidité et l'humour de Y., la patience de S., les attentions de X., l'amour de la table de D., la douceur de A., le corps sublime de R....
Et comme je n'y crois pas une seconde, je ferme les portes et coupe les envies potentielles.
Et quand une petite envie de rapprochement s'annonce, je la tue dans l’œuf. Projection négative, et hop.
Je la mets sur le compte de l'hiver, du froid et choisis de l'ignorer royalement. "C'est rien".
[i could flirt with all the guys, smile at them and bat my eyes]
Mouais.
En y pensant, je me dis que je suis pétrifiée de peur. Toujours gênée pas le jugement des autres. Par la non-intimité.
Dans le fond, je n'arrive pas à en avoir rien à foutre. J'ai la mémoire des émotions. Et les micros blessures se rappellent à moi régulièrement. Quelqu'un qui a manqué d'égards, quelqu'un qui a dit du mal, quelqu'un qui est parti sans rien dire.
On ne s'imagine pas à quel point je peux être sensible à tout ça.
Et puis je fais toujours comme si je m'en foutais aussi... Sinon, franchement, je passerais mon temps à pleurer.
Je crois que je ne peux plus supporter la méchanceté. Même inconsciente.
C'est dingue, il me suffit de penser (penser dans les tripes, pas dans la tête) "j'ai mal" pour sentir un flot de larmes s'approcher, s'accrocher... L'estomac qui se creuse, le diaphragme qui se contracte... Le spasme qui déclenche le torrent.
Cette pute de tristesse est toujours juste là, sous-jacente.
Il y a quand même des choses que je ressens très violemment.
Mon fils me racontait qu'à son ancien lycée, il avait croisé un mec qui venait de se faire tabasser parce que c'était son anniversaire... Je n'en reviens même pas de l'écrire ! Je n'en reviens pas que ça existe. Putain d'humanité. Ça me brule partout. La bestialité, la brutalité. Je tuerais de dépit... Comment peut-on laisser faire ça ? Comment peut-on élever des enfants qui font ça ? Je tuerais, vraiment, je tuerais. Où je me ferais tuer.
C'est pour ça que j'ai peur des groupes, de la foule. Vraiment vraiment peur.
Et de la méchanceté des leaders. Et de la bêtise des suiveurs.
C'est une vision d'horreur en fait... Et il paraît que ça arrive tout le temps maintenant dans les collèges, les lycées... Qui fait donc l'apologie de cette violence ?
Franchement, d'où ça vient ?
Comment peut-on redevenir des animaux...
Je digresse.
Mais putain, j'ai mal au monde.
Et il y a des milliards de raisons de pleurer
"Aucune idée"
[I could hurt someone like me]
On dirait que je vais bien. Mais je n'en suis jamais vraiment sûre.
Je me sens toujours mourir à petit feu. Comment dire... Je m'ennuie. Profondément. Comme je disais, "même le cul m'emmerde, c'est dire".
[out of spite or jealousy]
A un moment, j'ai intégré le fait que j'avais toujours besoin d'avancer... "Si je n'avance pas, je meurs".
Et je crois que c'est ce qui se passe en fait [there are worse things i could do - en boucle].
Je n'ai aucun projet. Et ça me dévore.
J'ai longtemps pris ça pour de l'ambition. Vouloir plus. Mais finalement, ça pourrait simplement s'expliquer par le fait que si je n'ai pas de projet, je m'emmerde profondément.
Mais c'est presque pire. Parce que je n'ai envie de rien. Ni d'amour, ni de boulot, ni de voyage. Je suis fatiguée.
Plus exactement, ça n'est pas que je n'ai envie de rien. C'est que je n'ai aucune envie (capacité ? force ?) de faire ce qu'il faudrait pour que les choses arrivent.
Enfin... J'en sais rien.
Alexandre, l'ex un peu harceleur, tape toujours gentiment à la porte. La pugnacité c'est son truc.
Je me demande si je vais finir par céder... Il a souvent su m'apprivoiser à vrai dire.
Je commence à me trouver presque injuste de n'aller même pas boire un café avec lui. Mais j'ai peur. Peur d'envahissement je pense. Peur de devoir encore faire des efforts pour m'enfermer.
De toute façon, je crois que je suis persuadée qu'aucun mec ne peut vraiment me comprendre. A tel point que je n'ai, du coup, aucune envie d'expliquer quoi que ce soit.
Alors que j'ai toujours filé le mode d'emploi en douze langues, pragmatique que je suis ("on ne vit pas dans le cerveau de l'autre"). Mais il me semble que j'aurais envie d'autre chose (si j'avais envie). De magie. D'incroyable.
L'autre soir on parlait de noyade et de fermeture.
J'ai l'impression que j'oscille. Enfin... non. J'ai l'impression de m'être refermée à vrai dire. Complètement. Et je me dis que ce forum y est pour quelque chose. Bien ou mal, je n'en sais vraiment rien.
Mais quand même, cet endroit est plein de jugements. Plein d'avis. Et tous autant que nous sommes, nous sommes emplis de certitudes sur les uns et les autres.
Bon les chansons tristes en boucle, ça marche pas mal... Le blues s'installe gentiment.
J'aimerais bien avoir un modèle. Un modèle de vie je veux dire. Genre le truc qui me dirait, point par point, ce qui me rendrait heureuse. De nouveau. Ce qui m'apporterait de la paix, du calme, de la sérénité. Mais pas de cette sérénité actuelle. Pas celle qui se fait au détriment de l'extérieur.
Parce que bon. Seule, je suis plutôt sereine. Mais à un moment, ça n'est pas satisfaisant non plus.
Sur le plan amoureux, j'ai toujours envie de folies. De ces petites choses qui ne se font pas, mais que l'on fait quand même. Courir retrouver l'autre... Avoir le souffle coupé...
Je pense toujours à J. dans ces cas là. Si seulement nous avions pu rester éternellement amants... Ces frissons incroyables, ces peurs de ne plus jamais se voir. Ce besoin de se sentir l'un l'autre. Cette intensité dans chaque geste... Ces regards...
Il faudrait que je joue au docteur Frankenstein. Créer un homme de toutes pièces. L'intensité de J., la solidité et l'humour de Y., la patience de S., les attentions de X., l'amour de la table de D., la douceur de A., le corps sublime de R....
Et comme je n'y crois pas une seconde, je ferme les portes et coupe les envies potentielles.
Et quand une petite envie de rapprochement s'annonce, je la tue dans l’œuf. Projection négative, et hop.
Je la mets sur le compte de l'hiver, du froid et choisis de l'ignorer royalement. "C'est rien".
[i could flirt with all the guys, smile at them and bat my eyes]
Mouais.
En y pensant, je me dis que je suis pétrifiée de peur. Toujours gênée pas le jugement des autres. Par la non-intimité.
Dans le fond, je n'arrive pas à en avoir rien à foutre. J'ai la mémoire des émotions. Et les micros blessures se rappellent à moi régulièrement. Quelqu'un qui a manqué d'égards, quelqu'un qui a dit du mal, quelqu'un qui est parti sans rien dire.
On ne s'imagine pas à quel point je peux être sensible à tout ça.
Et puis je fais toujours comme si je m'en foutais aussi... Sinon, franchement, je passerais mon temps à pleurer.
I don't steal and I don't lie
but I can feel and I can cry
a fact I'd bet you never knew
but to cry in front of you
that's the worse thing i could do.
but I can feel and I can cry
a fact I'd bet you never knew
but to cry in front of you
that's the worse thing i could do.
Je crois que je ne peux plus supporter la méchanceté. Même inconsciente.
C'est dingue, il me suffit de penser (penser dans les tripes, pas dans la tête) "j'ai mal" pour sentir un flot de larmes s'approcher, s'accrocher... L'estomac qui se creuse, le diaphragme qui se contracte... Le spasme qui déclenche le torrent.
Cette pute de tristesse est toujours juste là, sous-jacente.
Il y a quand même des choses que je ressens très violemment.
Mon fils me racontait qu'à son ancien lycée, il avait croisé un mec qui venait de se faire tabasser parce que c'était son anniversaire... Je n'en reviens même pas de l'écrire ! Je n'en reviens pas que ça existe. Putain d'humanité. Ça me brule partout. La bestialité, la brutalité. Je tuerais de dépit... Comment peut-on laisser faire ça ? Comment peut-on élever des enfants qui font ça ? Je tuerais, vraiment, je tuerais. Où je me ferais tuer.
C'est pour ça que j'ai peur des groupes, de la foule. Vraiment vraiment peur.
Et de la méchanceté des leaders. Et de la bêtise des suiveurs.
C'est une vision d'horreur en fait... Et il paraît que ça arrive tout le temps maintenant dans les collèges, les lycées... Qui fait donc l'apologie de cette violence ?
Franchement, d'où ça vient ?
Comment peut-on redevenir des animaux...
Je digresse.
Mais putain, j'ai mal au monde.
Et il y a des milliards de raisons de pleurer
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Bah... J'ai opté pour la plainte ici moi. Je me lamente sur mon pauvre sort de malheureuse. Est-ce que ça sert à quelque chose, j'en sais rien. Je pose juste les pensées, plaintives ou pas. Ça sert au moins à ce qu'elles ne soient plus enfermées. Quelques unes en tous les cas... Parce que y'en a un plein baril dont je fais grâce à l'humanité finalement. L'humanité zebra crossienne en tous les cas.Magox a écrit:Je ne sais pas si ça peut t'aider, si ça t'aidera, si j'ai le droit de t'aider ou juste de le vouloir comme on me l'a souvent reproché sur ZC, si j'ai un droit d'écrire ce que j'écris, si ça sert à quelque chose, si tu m'en voudras ensuite, mais au pire je m'en fous, je t'aime, mais si y a bien un autre truc aujourd'hui que je ne supporte pas faire, que lire, mais que je fais quand même parfois,
c'est me plaindre.
Je suis toujours super touchée par les réponses. Et aussi quand je réalise que des gens lisent. Et se rappellent. C'est bizarre. Parce que j'ai plutôt l'impression d'être toute seule dans mon petit délire. Et que c'est d'ailleurs cette sensation de solitude qui le rend possible.
'fin bon.
Ça se voit quand je m'ennuie en fait. Ce que je dis est super chiant. Je m'emmerde même en me relisant, c'est dire
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Sengabl a écrit:Et aussi quand je réalise que des gens lisent.
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ça va faire genre douze heures que j'écoute le même morceau débile. Tout juste quelques heures d'interruption pour aller écouter des gentils gens.
C'est marrant, je fais ça super souvent. Les boucles musicales. Et puis je ne sais même pas si ce sont les morceaux qui collent à mon humeur ou mon humeur qui finit par coller aux morceaux. Bon enfin là y'a du cuivre lancinant et du boumpoudouboum tombant qui colle.
Une musique pour une nuit d'automne.
Je ne sais pas trop quoi foutre de moi-même en fait. Je ne sais pas vers qui ou quoi bouger.
Je ne lis pas grand chose ici, mais le peu que je lis me fait toujours sourire avec tendresse. Trentenaires boulimiques.
Je me demande si je me serais calmée sans la mort de Yann.
Est-ce que je suis vraiment calmée en fait ?
Dans les faits, oui. Refermée, c'est calmée.
Je me rappelle de cette époque où, fatiguée des mecs, je traînais les bars homos... pour finalement découvrir qu'une nana qui drague une nana, c'est pas toujours plus subtil qu'un boulet... J'ai été un peu déçue.
Un peu trop narcissique pour le sexe de groupe, et pas assez amusée par l'idée à vrai dire.
J'ai rencontré un Maître. L'ultime macho. Un vrai.
Paul. Il disait "madame, on a les hommes qu'on mérite". Ça donnait envie de hausser le niveau du jeu, c'est vrai. C'était plutôt bouleversant. Un alpha, un vrai, un puriste.
Cette sexualité, en soi, n'était pas tellement plus satisfaisante. Mais le cheminement était jubilatoire.
Et puis bon, c'est assez classe un homme qui te vouvoie encore après. J'en connais un qui penserait "très Eyes wide shut" s'il avait les mêmes images que moi.
"Merci de vous être donnée".
Il est toujours délicieux. Plus de dix ans après, il m'appelle toujours pour mon anniversaire et ne manque jamais, croyant qu'il est, de me souhaiter un joyeux Noël.
Je devrais probablement faire un minimum d'efforts.
Il y a des codes. Et en plus, d'après mon test de QI, je suis censée les maîtriser parfaitement. "Brillante adaptation sociale". Elle n'aurait jamais du écrire ça la psy, à croire que de l'avoir lu m'a juste vraiment donné envie de la faire mentir.
Il faudrait juste que je trouve un petit truc excitant à faire.
Longtemps j'ai dit que le truc le plus excitant du monde, c'était d'élever des gosses. Ben là, même plus je crois. C'est bon hein. Ils sont censés tout avoir là. J'ai l'impression de ne faire que répéter encore et encore. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais rajouter dans l'éducation. Ils peuvent faire tous seuls là. Enfin... pas "concrètement" tous seuls, disons, "mentalement" tous seuls.
(putain, pourquoi il colle ce clavier ?)
Vite et mal, ça a toujours été ma manière de faire. Enfin mal. Dans mon échelle de valeur, puisque c'est vite, c'est forcément moins bien que si ça n'était pas vite.
Toujours l'impression que j'aurais pu faire mieux. Mais mieux, si c'est plus long, c'est chiant.
Bon donc, il faudrait que je trouve un truc à faire vite et mal.
Un truc un peu difficile à réussir. Mais un truc dont je pourrais être fière. Difficile donc.
Bon j'ai posé ma nouvelle plaque vitro cette semaine. Chuis même pas fière. C'était juste vraiment chiant. Ça ne me tente pas les travaux sans fin.
La notion d'obligation enlève tout plaisir, toute satisfaction.
Mais en même temps, je ne fais rien si je n'y suis pas strictement obligée (et encore, même les choses obligatoires en théorie, j'essaye de gruger... p'tain d'intelligence qui permet de monter un échafaudage de conneries suffisant pour étayer la thèse de l'inutilité).
En fait, c'est peut-être un petit peu ça le problème. Même réduites au strict minimum, j'ai la sensation que les obligations me freinent pour le plaisir.
Tout ce qui devrait être fait. Et ne l'est pas forcément.
Toutes ces tâches répétitives et pénibles.
Du coup les plaisirs sont minuscules et dérisoires parce que pas d'énergie pour les projets cools.
Bon, nan.
Il faut se jeter dans le jeu en fait. Recommencer à jouer. Sans trop réfléchir (mouarf). Baiser les tenants et les aboutissants (cette phrase est vraiment, mais vraiment drôle). Juste y aller. Foncer. Tant pis pour la raison ?
Bien.
Trouver de nouvelles chaussures donc.
C'est marrant, je fais ça super souvent. Les boucles musicales. Et puis je ne sais même pas si ce sont les morceaux qui collent à mon humeur ou mon humeur qui finit par coller aux morceaux. Bon enfin là y'a du cuivre lancinant et du boumpoudouboum tombant qui colle.
Une musique pour une nuit d'automne.
Je ne sais pas trop quoi foutre de moi-même en fait. Je ne sais pas vers qui ou quoi bouger.
Je ne lis pas grand chose ici, mais le peu que je lis me fait toujours sourire avec tendresse. Trentenaires boulimiques.
Je me demande si je me serais calmée sans la mort de Yann.
Est-ce que je suis vraiment calmée en fait ?
Dans les faits, oui. Refermée, c'est calmée.
Je me rappelle de cette époque où, fatiguée des mecs, je traînais les bars homos... pour finalement découvrir qu'une nana qui drague une nana, c'est pas toujours plus subtil qu'un boulet... J'ai été un peu déçue.
Un peu trop narcissique pour le sexe de groupe, et pas assez amusée par l'idée à vrai dire.
J'ai rencontré un Maître. L'ultime macho. Un vrai.
Paul. Il disait "madame, on a les hommes qu'on mérite". Ça donnait envie de hausser le niveau du jeu, c'est vrai. C'était plutôt bouleversant. Un alpha, un vrai, un puriste.
Cette sexualité, en soi, n'était pas tellement plus satisfaisante. Mais le cheminement était jubilatoire.
Et puis bon, c'est assez classe un homme qui te vouvoie encore après. J'en connais un qui penserait "très Eyes wide shut" s'il avait les mêmes images que moi.
"Merci de vous être donnée".
Il est toujours délicieux. Plus de dix ans après, il m'appelle toujours pour mon anniversaire et ne manque jamais, croyant qu'il est, de me souhaiter un joyeux Noël.
Je devrais probablement faire un minimum d'efforts.
Il y a des codes. Et en plus, d'après mon test de QI, je suis censée les maîtriser parfaitement. "Brillante adaptation sociale". Elle n'aurait jamais du écrire ça la psy, à croire que de l'avoir lu m'a juste vraiment donné envie de la faire mentir.
Il faudrait juste que je trouve un petit truc excitant à faire.
Longtemps j'ai dit que le truc le plus excitant du monde, c'était d'élever des gosses. Ben là, même plus je crois. C'est bon hein. Ils sont censés tout avoir là. J'ai l'impression de ne faire que répéter encore et encore. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais rajouter dans l'éducation. Ils peuvent faire tous seuls là. Enfin... pas "concrètement" tous seuls, disons, "mentalement" tous seuls.
(putain, pourquoi il colle ce clavier ?)
Vite et mal, ça a toujours été ma manière de faire. Enfin mal. Dans mon échelle de valeur, puisque c'est vite, c'est forcément moins bien que si ça n'était pas vite.
Toujours l'impression que j'aurais pu faire mieux. Mais mieux, si c'est plus long, c'est chiant.
Bon donc, il faudrait que je trouve un truc à faire vite et mal.
Un truc un peu difficile à réussir. Mais un truc dont je pourrais être fière. Difficile donc.
Bon j'ai posé ma nouvelle plaque vitro cette semaine. Chuis même pas fière. C'était juste vraiment chiant. Ça ne me tente pas les travaux sans fin.
La notion d'obligation enlève tout plaisir, toute satisfaction.
Mais en même temps, je ne fais rien si je n'y suis pas strictement obligée (et encore, même les choses obligatoires en théorie, j'essaye de gruger... p'tain d'intelligence qui permet de monter un échafaudage de conneries suffisant pour étayer la thèse de l'inutilité).
En fait, c'est peut-être un petit peu ça le problème. Même réduites au strict minimum, j'ai la sensation que les obligations me freinent pour le plaisir.
Tout ce qui devrait être fait. Et ne l'est pas forcément.
Toutes ces tâches répétitives et pénibles.
Du coup les plaisirs sont minuscules et dérisoires parce que pas d'énergie pour les projets cools.
Bon, nan.
Il faut se jeter dans le jeu en fait. Recommencer à jouer. Sans trop réfléchir (mouarf). Baiser les tenants et les aboutissants (cette phrase est vraiment, mais vraiment drôle). Juste y aller. Foncer. Tant pis pour la raison ?
Bien.
Trouver de nouvelles chaussures donc.
Dernière édition par Sengabl le Mar 20 Nov 2012 - 1:03, édité 1 fois (Raison : -eyes wide shut :)-)
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Mégalopin a écrit:Sengabl a écrit:Et aussi quand je réalise que des gens lisent.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Bad girl.
J'ai séché le travail ce matin. C'est mal.
Mais je crois que je m'en fous un peu.
En fait, je me dis juste que je me sortirai de ça avec une pirouette.
Ce qui est perturbant, c'est cette impression de régresser.
Je ne suis plus adulte. Plus responsable. Et en y regardant bien, ça fait quelques années que c'est comme ça.
C'est venu quelques temps après la mort de Yann je pense. Peut-être deux trois ans. Quand j'ai constaté, très factuellement, que quoi que je fasse, rien ne s'arrangeait. Que les connards s'en sortaient bien mieux que moi qui étais pétrie d'honnêteté et de droiture. Que le mensonge, ça marche vraiment super bien.
Alors je crois que j'ai un peu renoncé à mon vœu d'honnêteté.
En même temps, il faut bien dire que c'est Yann qui avait instillé ça dans ma vie, sans le savoir. Yann, c'est "l'homme que je n'ai pas trompé". Il était suffisant. Nul besoin d'être complété, il répondait à la plupart de mes besoins.
Enfin, c'est ce que je me disais.
Si je voulais être vraiment honnête, il me semble qu'il manquait tout de même des choses à cette époque. Sinon nous ne nous serions pas séparés.
Avec le recul, je me dis que ce sont mes douleurs qui nous ont séparés.
Mon "règlement de compte à OK Corral". Cette période où j'ai fait la guerre à mon enfance, où j'ai ouvert les yeux et les vannes... Il était à côté, il a pris des coups qu'il ne méritait pas.
Je suis partie. Et revenue.
Je me rappelle de ce jour, où nous étions assis par terre dans la cuisine, dans la maison de Bretagne. Soirée.
Probablement après une énième journée éprouvante. Pour moi, pour lui. Mon silence insupportable. Je ne disais rien, je ne pouvais pas. Il essayait de comprendre, de deviner. Il essayait de m'aimer, encore.
Il avait perdu ses deux parents en l'espace de deux ans. Cancer I, cancer II, le retour de la vengeance.
Il était plus malheureux que moi, en apparence.
Assis par terre, donc, verres en cristal et vin. Il s'était ramené avec le pinard, comme à chaque fois qu'il fallait faire la guerre ou la paix. "Viens, on boit du vin".
C'est avec lui que j'ai commencé à aimer le vin. On y connaissait rien mais on goûtait tout. Il voulait avoir une bonne cave, comme son père... (les bouteilles de son père ont péri dans l'incendie de la maison de Bretagne, l'autre, celle-là était la transitoire).
Il disait du vin que cela devait se partager. Que c'était social, poli, fort et élégant.
Je pleurais ce soir là, une fois de plus.
J'avais passé une autre journée à ne rien faire d'autre qu'être assise dans le champ d'en face.
Tout me pesait. Il fallait que je règle ce problème. Que je commence enfin à en vouloir à cette famille, que je sorte de leur bienséance, que je me confronte au droit de les détester.
Mais comme tout au long de ma vie ou presque, j'étais certaine que personne ne pouvait comprendre. Ou j'avais honte peut-être de ne plus être cette personne que l'on attendait que je sois. Douce, aimable, polie, bien élevée (tu parles, Charles).
Il est arrivé avec le vin, j'étais comme cachée... Enfermée à l'intérieur de moi-même. Muette. Incapable de le laisser me toucher, m'approcher.
Je ne voulais pas qu'on me voit pleurer il me semble.
Je voulais être forte, grande, belle. Pas ce truc larmoyant posé sur le carrelage froid de la cuisine.
Il est venu s'asseoir près de moi, presque sans me toucher.
Il m'a tendu mon verre. Il ne reste plus qu'un seul de ces verres. C'est celui dans lequel je bois quand je suis malade de tristesse. Du cristal ciselé. Un pied fort, des courbes élégantes.
Il m'a dit : "tu vas partir n'est-ce pas ?"
Je n'ai pas répondu. Je ne pouvais pas dire non. Je ne voulais pas dire oui.
Alors il a parlé, ce qu'il ne faisait presque jamais. Pas comme ça en tous les cas.
"Tu te rappelles cet oiseau que l'on avait récupéré sur le bord de ta fenêtre... tout au début... quand je venais chez toi.
Toi, tu es pareille.
Quand tu es blessée, je peux te rattraper et tu te laisses faire, tu te laisses soigner.
Moi je ne sais pas comment faire, parce que je ne sais pas où tu as mal.
Mais tu te laisses soigner.
Et quand tu crois que tu vas mieux, tu t'envoles, et moi je te regarde partir...
Tout seul derrière ma vitre."
Je voulais rester.
Mais je n'en pouvais plus de me regarder lui faire mal.
Nos douleurs s'entrechoquaient. Il faisait le deuil de son père, maladroitement. Il avait besoin de moi et je me détestais de ne pas arriver à être là pour lui.
Je ne suis pas partie.
Mais nous sommes arrivés à la conclusion raisonnable que la séparation (encore) était la meilleure chose qui soit.
Je ne voulais pas qu'il me traîne, ce qu'il faisait depuis quelques mois déjà.
J'étais honteuse de n'être plus cette femme qu'il avait épousée.
J'avais honte qu'il prenne plus soin de mes enfants que moi. Je ne savais pas partager cette parentalité avec lui. Alors qu'il a été le seul (beau) père qu'ils ont eu.
Je lui en voulais d'être dépendante de lui. Je ne savais plus qui j'étais, je le ressentais, physiquement. Ce "split".
Nous avons décidé de nous séparer.
Je devais retourner chez ma mère le temps de retomber sur mes pieds (j'avais quitté mon job de fonctionnaire... pour vivre avec lui en Bretagne...).
Plus de boulot et deux enfants à faire bouffer.
Je suis allée supplier le père des garçons de les prendre avec lui. Un an. Il m'a dit qu'il ne m'avait jamais vu dans cet état... Cte blague... Supplier... franchement... pas mon genre.
Avec Yann, on décidé qu'il garderait notre appart parce que je ne pouvais pas payer le crédit toute seule.
Et puis, alors que je me décidais à convaincre ma mère de me prendre dans son appart ridiculement pas adapté, Yann m'a appelée. "Viens on va manger". Restau. Le terrain neutre.
C'était l'ex restau chinois qu'il y a derrière la maison. Je ne sais plus pourquoi on était tous les deux à ce moments là en Région Parisienne...
Il m'a dit "Je ne veux pas que tu sois loin de moi. Tu vas prendre l'appart à l'étage".
Ceux qui connaissent la configuration des lieux chez moi savent. On avait notre appart "commun" au RDC et il avait un appart, hérité de ses parents, au 2ème étage de la même vieille maison.
J'ai dit non.
Il a négocié.
Je voulais être libre. Entièrement. Une année sans les enfants, une année à vivre en ayant que moi à m'occuper.
Il a appuyé pour me convaincre. A dit que je lui verserai un loyer, pour ne pas être redevable. Pour être indépendante. A promis qu'il ne souffrirait pas si j'avais quelqu'un d'autre. A promis ne pas surveiller mes faits et gestes. A promis de ne pas avoir un double des clés.
Alors j'ai dit oui.
Et on a organisé le déménagement.
C'était fin août 2001.
J'ai trouvé un nouveau job en une semaine. Dans le privé.
J'ai repris mes marques et mon souffle.
Au bout de 2 mois et demi, j'ai récupéré les enfants que la nana de leur père insultait copieusement (une autre scène violente cette "récupération des enfants", un crash... il y en a tellement quand j'y pense).
Pour les fêtes, j'allais mieux.
Yann venait boire le café parfois. Il avait une copine. Dix ans sa cadette. La jeune sœur de son meilleur pote... On en avait souri. Moi aussi j'étais la petite sœur de son pote quand on s'était rencontrés.
Il avait dit "une blonde de vingt ans ne vaudra jamais une rousse de trente".
J'ai eu un accident de voiture, ma vieille bx est morte dans d'atroces souffrances.
Le temps que je retrouve une voiture, il m'a laissé la honda, la voiture de son père.
Je l'ai appelé au secours une fois. Un matin. Ça l'avait gonflé, il était avec sa copine.
Deux jours après il était venu pour s'excuser de sa réaction. C'était peut-être le 3 ou 4 janvier.
On a parlé longtemps. Et on a fait l'amour.
On a décidé de divorcer aussi. Parce qu'on trouvait qu'on était mieux ensemble quand on n'était pas mariés. Et que moi la notion de mariage me pesait. Je ne voulais rien avoir à faire avec le fric qu'il avait touché de ses parents. Je ne voulais pas que sa famille puisse penser que je revenais pour son blé.
Ça nous a beaucoup fait marrer. Comme se marier nous avait beaucoup fait marrer aussi. On imaginait les réactions des gens... "Oh, vous êtes mariés ? Ah non non, on est divorcés".
Le 9 janvier, c'était un mercredi. Il faisait beau, je commençais à 10 heures.
Avant d'aller bosser, j'ai appelé l'avocate de ma mère. Elle m'a confirmé qu'elle accepterait de s'occuper du divorce, qu'on pourrait payer en plusieurs fois.
J'ai appelé Yann pour lui annoncer la bonne nouvelle et lui demander quand est-ce qu'il voulait y aller.
Il m'a demandé si j'étais sûre de vouloir faire ça.
J'ai répondu que ça ne m'empêcherait jamais de l'aimer, mais que je ne voulais appartenir à personne. Et que j'en avais marre que le fait d'être mariés fasse disparaître jusqu'à mon prénom sur les factures d'EDF ou de France Télécom : "Monsieur et Madame L. Yann" ça commençait à m'agacer sérieusement.
Et puis je voulais reprendre définitivement mon nom de jeune fille. C'était important. Pour mon identité, pour savoir qui j'étais.
Il a dit "je passe ce soir pour qu'on voit pour le rendez-vous".
Je suis partie au boulot, le coeur léger, contente qu'on puisse s'aimer comme ça. Contente de simplifier. Contente d'avancer. Je sentais mes ailes qui recommençaient à bouger. Je pense m'être un peu envolée ce matin là.
Vers 14h30 j'ai eu un appel en absence de Yann. Sur le portable. J'étais au taf, je quittais à 17 heures, je me suis dit que je le rappellerai en arrivant à la maison. Il rentrait toujours vers 19 heures, y'avait pas urgence.
Il faisait nuit quand je suis arrivée dans la cour.
J'ai garé la honda, et j'ai vu quelqu'un sortir de la 306 de Yann. J'ai cru que c'était lui, j'allais à son devant.
Mais c'est Yannick qui est apparu, son pote, le frère de la blonde.
C'est lui qui m'a dit "Yann a fait un malaise cardiaque".
Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais mes jambes se sont dérobées sous moi. Je suis tombée à genoux.
Et je me rappelle très bien ce que j'ai pensé.
"Espèce de con, je le savais que tu picolais trop depuis quelques mois. Rien à foutre de ta gonzesse, tu vas être au régime et je vais m'occuper de toi, ça va bien les conneries. Et tu seras pas d'accord mais ça sera pareil. On rigole pas avec le cœur."
En fait, c'était pas le coeur.
C'était une rupture d'anévrisme qui a provoqué une hémorragie cérébrale qui a inondé son cerveau. Enfin. C'est comme ça que je le verbalise.
Il était déjà cliniquement mort en réalité à cette heure là. J'en savais foutre rien.
Et je ne savais même pas dans quel hôpital il était. J'ai couru pour que ma mère prenne les enfants.
J'ai appelé mon frère pour le prévenir.
J'ai croisé un toubib aux urgences de notre hosto qui m'a regardée comme si j'étais folle quand je lui ai demandé ce qui se passait.
J'ai passé deux heures à me dire qu'une attaque cardiaque à 32 ans, c'était juste une alerte et qu'il allait arrêter de bouffer du beurre et des bonbecs ce con et que tout irait mieux.
A la manière dont ce médecin m'a regardée, quand je lui ai demandé "Est-ce qu'il a mal ?" alors qu'il me disait qu'il avait été transporté au Kremlin Bicêtre une heure plus tôt, je crois que j'ai compris.
Ou alors c'est à la manière douce et ennuyée dont il m'a dit "vous savez, c'est plutôt grave", après m'avoir expliqué qu'ils avaient fait fausse route sur l'attaque cardiaque parce que, quand ils ont appelé sa sœur, elle avait dit qu'il y avait des antécédents cardiaques dans la famille.
Je crois que jamais je ne m'étais sentie aussi seule. Et incomprise.
Mais je crois que je m'en fous un peu.
En fait, je me dis juste que je me sortirai de ça avec une pirouette.
Ce qui est perturbant, c'est cette impression de régresser.
Je ne suis plus adulte. Plus responsable. Et en y regardant bien, ça fait quelques années que c'est comme ça.
C'est venu quelques temps après la mort de Yann je pense. Peut-être deux trois ans. Quand j'ai constaté, très factuellement, que quoi que je fasse, rien ne s'arrangeait. Que les connards s'en sortaient bien mieux que moi qui étais pétrie d'honnêteté et de droiture. Que le mensonge, ça marche vraiment super bien.
Alors je crois que j'ai un peu renoncé à mon vœu d'honnêteté.
En même temps, il faut bien dire que c'est Yann qui avait instillé ça dans ma vie, sans le savoir. Yann, c'est "l'homme que je n'ai pas trompé". Il était suffisant. Nul besoin d'être complété, il répondait à la plupart de mes besoins.
Enfin, c'est ce que je me disais.
Si je voulais être vraiment honnête, il me semble qu'il manquait tout de même des choses à cette époque. Sinon nous ne nous serions pas séparés.
Avec le recul, je me dis que ce sont mes douleurs qui nous ont séparés.
Mon "règlement de compte à OK Corral". Cette période où j'ai fait la guerre à mon enfance, où j'ai ouvert les yeux et les vannes... Il était à côté, il a pris des coups qu'il ne méritait pas.
Je suis partie. Et revenue.
Je me rappelle de ce jour, où nous étions assis par terre dans la cuisine, dans la maison de Bretagne. Soirée.
Probablement après une énième journée éprouvante. Pour moi, pour lui. Mon silence insupportable. Je ne disais rien, je ne pouvais pas. Il essayait de comprendre, de deviner. Il essayait de m'aimer, encore.
Il avait perdu ses deux parents en l'espace de deux ans. Cancer I, cancer II, le retour de la vengeance.
Il était plus malheureux que moi, en apparence.
Assis par terre, donc, verres en cristal et vin. Il s'était ramené avec le pinard, comme à chaque fois qu'il fallait faire la guerre ou la paix. "Viens, on boit du vin".
C'est avec lui que j'ai commencé à aimer le vin. On y connaissait rien mais on goûtait tout. Il voulait avoir une bonne cave, comme son père... (les bouteilles de son père ont péri dans l'incendie de la maison de Bretagne, l'autre, celle-là était la transitoire).
Il disait du vin que cela devait se partager. Que c'était social, poli, fort et élégant.
Je pleurais ce soir là, une fois de plus.
J'avais passé une autre journée à ne rien faire d'autre qu'être assise dans le champ d'en face.
Tout me pesait. Il fallait que je règle ce problème. Que je commence enfin à en vouloir à cette famille, que je sorte de leur bienséance, que je me confronte au droit de les détester.
Mais comme tout au long de ma vie ou presque, j'étais certaine que personne ne pouvait comprendre. Ou j'avais honte peut-être de ne plus être cette personne que l'on attendait que je sois. Douce, aimable, polie, bien élevée (tu parles, Charles).
Il est arrivé avec le vin, j'étais comme cachée... Enfermée à l'intérieur de moi-même. Muette. Incapable de le laisser me toucher, m'approcher.
Je ne voulais pas qu'on me voit pleurer il me semble.
Je voulais être forte, grande, belle. Pas ce truc larmoyant posé sur le carrelage froid de la cuisine.
Il est venu s'asseoir près de moi, presque sans me toucher.
Il m'a tendu mon verre. Il ne reste plus qu'un seul de ces verres. C'est celui dans lequel je bois quand je suis malade de tristesse. Du cristal ciselé. Un pied fort, des courbes élégantes.
Il m'a dit : "tu vas partir n'est-ce pas ?"
Je n'ai pas répondu. Je ne pouvais pas dire non. Je ne voulais pas dire oui.
Alors il a parlé, ce qu'il ne faisait presque jamais. Pas comme ça en tous les cas.
"Tu te rappelles cet oiseau que l'on avait récupéré sur le bord de ta fenêtre... tout au début... quand je venais chez toi.
Toi, tu es pareille.
Quand tu es blessée, je peux te rattraper et tu te laisses faire, tu te laisses soigner.
Moi je ne sais pas comment faire, parce que je ne sais pas où tu as mal.
Mais tu te laisses soigner.
Et quand tu crois que tu vas mieux, tu t'envoles, et moi je te regarde partir...
Tout seul derrière ma vitre."
Je voulais rester.
Mais je n'en pouvais plus de me regarder lui faire mal.
Nos douleurs s'entrechoquaient. Il faisait le deuil de son père, maladroitement. Il avait besoin de moi et je me détestais de ne pas arriver à être là pour lui.
Je ne suis pas partie.
Mais nous sommes arrivés à la conclusion raisonnable que la séparation (encore) était la meilleure chose qui soit.
Je ne voulais pas qu'il me traîne, ce qu'il faisait depuis quelques mois déjà.
J'étais honteuse de n'être plus cette femme qu'il avait épousée.
J'avais honte qu'il prenne plus soin de mes enfants que moi. Je ne savais pas partager cette parentalité avec lui. Alors qu'il a été le seul (beau) père qu'ils ont eu.
Je lui en voulais d'être dépendante de lui. Je ne savais plus qui j'étais, je le ressentais, physiquement. Ce "split".
Nous avons décidé de nous séparer.
Je devais retourner chez ma mère le temps de retomber sur mes pieds (j'avais quitté mon job de fonctionnaire... pour vivre avec lui en Bretagne...).
Plus de boulot et deux enfants à faire bouffer.
Je suis allée supplier le père des garçons de les prendre avec lui. Un an. Il m'a dit qu'il ne m'avait jamais vu dans cet état... Cte blague... Supplier... franchement... pas mon genre.
Avec Yann, on décidé qu'il garderait notre appart parce que je ne pouvais pas payer le crédit toute seule.
Et puis, alors que je me décidais à convaincre ma mère de me prendre dans son appart ridiculement pas adapté, Yann m'a appelée. "Viens on va manger". Restau. Le terrain neutre.
C'était l'ex restau chinois qu'il y a derrière la maison. Je ne sais plus pourquoi on était tous les deux à ce moments là en Région Parisienne...
Il m'a dit "Je ne veux pas que tu sois loin de moi. Tu vas prendre l'appart à l'étage".
Ceux qui connaissent la configuration des lieux chez moi savent. On avait notre appart "commun" au RDC et il avait un appart, hérité de ses parents, au 2ème étage de la même vieille maison.
J'ai dit non.
Il a négocié.
Je voulais être libre. Entièrement. Une année sans les enfants, une année à vivre en ayant que moi à m'occuper.
Il a appuyé pour me convaincre. A dit que je lui verserai un loyer, pour ne pas être redevable. Pour être indépendante. A promis qu'il ne souffrirait pas si j'avais quelqu'un d'autre. A promis ne pas surveiller mes faits et gestes. A promis de ne pas avoir un double des clés.
Alors j'ai dit oui.
Et on a organisé le déménagement.
C'était fin août 2001.
J'ai trouvé un nouveau job en une semaine. Dans le privé.
J'ai repris mes marques et mon souffle.
Au bout de 2 mois et demi, j'ai récupéré les enfants que la nana de leur père insultait copieusement (une autre scène violente cette "récupération des enfants", un crash... il y en a tellement quand j'y pense).
Pour les fêtes, j'allais mieux.
Yann venait boire le café parfois. Il avait une copine. Dix ans sa cadette. La jeune sœur de son meilleur pote... On en avait souri. Moi aussi j'étais la petite sœur de son pote quand on s'était rencontrés.
Il avait dit "une blonde de vingt ans ne vaudra jamais une rousse de trente".
J'ai eu un accident de voiture, ma vieille bx est morte dans d'atroces souffrances.
Le temps que je retrouve une voiture, il m'a laissé la honda, la voiture de son père.
Je l'ai appelé au secours une fois. Un matin. Ça l'avait gonflé, il était avec sa copine.
Deux jours après il était venu pour s'excuser de sa réaction. C'était peut-être le 3 ou 4 janvier.
On a parlé longtemps. Et on a fait l'amour.
On a décidé de divorcer aussi. Parce qu'on trouvait qu'on était mieux ensemble quand on n'était pas mariés. Et que moi la notion de mariage me pesait. Je ne voulais rien avoir à faire avec le fric qu'il avait touché de ses parents. Je ne voulais pas que sa famille puisse penser que je revenais pour son blé.
Ça nous a beaucoup fait marrer. Comme se marier nous avait beaucoup fait marrer aussi. On imaginait les réactions des gens... "Oh, vous êtes mariés ? Ah non non, on est divorcés".
Le 9 janvier, c'était un mercredi. Il faisait beau, je commençais à 10 heures.
Avant d'aller bosser, j'ai appelé l'avocate de ma mère. Elle m'a confirmé qu'elle accepterait de s'occuper du divorce, qu'on pourrait payer en plusieurs fois.
J'ai appelé Yann pour lui annoncer la bonne nouvelle et lui demander quand est-ce qu'il voulait y aller.
Il m'a demandé si j'étais sûre de vouloir faire ça.
J'ai répondu que ça ne m'empêcherait jamais de l'aimer, mais que je ne voulais appartenir à personne. Et que j'en avais marre que le fait d'être mariés fasse disparaître jusqu'à mon prénom sur les factures d'EDF ou de France Télécom : "Monsieur et Madame L. Yann" ça commençait à m'agacer sérieusement.
Et puis je voulais reprendre définitivement mon nom de jeune fille. C'était important. Pour mon identité, pour savoir qui j'étais.
Il a dit "je passe ce soir pour qu'on voit pour le rendez-vous".
Je suis partie au boulot, le coeur léger, contente qu'on puisse s'aimer comme ça. Contente de simplifier. Contente d'avancer. Je sentais mes ailes qui recommençaient à bouger. Je pense m'être un peu envolée ce matin là.
Vers 14h30 j'ai eu un appel en absence de Yann. Sur le portable. J'étais au taf, je quittais à 17 heures, je me suis dit que je le rappellerai en arrivant à la maison. Il rentrait toujours vers 19 heures, y'avait pas urgence.
Il faisait nuit quand je suis arrivée dans la cour.
J'ai garé la honda, et j'ai vu quelqu'un sortir de la 306 de Yann. J'ai cru que c'était lui, j'allais à son devant.
Mais c'est Yannick qui est apparu, son pote, le frère de la blonde.
C'est lui qui m'a dit "Yann a fait un malaise cardiaque".
Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais mes jambes se sont dérobées sous moi. Je suis tombée à genoux.
Et je me rappelle très bien ce que j'ai pensé.
"Espèce de con, je le savais que tu picolais trop depuis quelques mois. Rien à foutre de ta gonzesse, tu vas être au régime et je vais m'occuper de toi, ça va bien les conneries. Et tu seras pas d'accord mais ça sera pareil. On rigole pas avec le cœur."
En fait, c'était pas le coeur.
C'était une rupture d'anévrisme qui a provoqué une hémorragie cérébrale qui a inondé son cerveau. Enfin. C'est comme ça que je le verbalise.
Il était déjà cliniquement mort en réalité à cette heure là. J'en savais foutre rien.
Et je ne savais même pas dans quel hôpital il était. J'ai couru pour que ma mère prenne les enfants.
J'ai appelé mon frère pour le prévenir.
J'ai croisé un toubib aux urgences de notre hosto qui m'a regardée comme si j'étais folle quand je lui ai demandé ce qui se passait.
J'ai passé deux heures à me dire qu'une attaque cardiaque à 32 ans, c'était juste une alerte et qu'il allait arrêter de bouffer du beurre et des bonbecs ce con et que tout irait mieux.
A la manière dont ce médecin m'a regardée, quand je lui ai demandé "Est-ce qu'il a mal ?" alors qu'il me disait qu'il avait été transporté au Kremlin Bicêtre une heure plus tôt, je crois que j'ai compris.
Ou alors c'est à la manière douce et ennuyée dont il m'a dit "vous savez, c'est plutôt grave", après m'avoir expliqué qu'ils avaient fait fausse route sur l'attaque cardiaque parce que, quand ils ont appelé sa sœur, elle avait dit qu'il y avait des antécédents cardiaques dans la famille.
Je crois que jamais je ne m'étais sentie aussi seule. Et incomprise.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Jeudi après-midi, Paris.
Marie-Paule Belle chantait, quand j'étais gamine : Je ne suis pas parisienne, ça me gène, ça me gène.
Je ne suis toujours pas parisienne. C'est vrai. J'aborde toujours cette ville comme une touriste et j'aime ça.
J'adore les brasseries. Ici (je suis en direct live, merci la technologie), on dirait qu'on brasse désormais plus les gens que les bières.
Dans une brasserie parisienne, on peut déjeuner à quinze heures, c'est assez plaisant pour les décalés comme moi. Pour les capricieux comme moi.
Je lis des trucs ces jours-ci sur le forum. Ça parle de cul, franchement, sans détour. Ça continue de m'amuser (bon, ok, « amuser » est mon mot fourre-tout, je confesse).
Du coup, avant-hier soir, dans la voiture, j'étais en pleines envolées littéraires. Intérieurement bien sûr. Et le soufflé est retombé à peine arrivée à la maison. L'effet cocon est aussi rassurant que brimant je crois. Brimant, bridant, brisant.
Un double café. Une terrasse chauffée. J'aime le concept, l'image, le moment.
De nouveau, les gens me parlent. Ma voisine de droite a sorti son pc juste avant que je ne sorte le mien, elle me dit « il m'en faudrait un plus petit aussi ».
Certes, mais alors il faut un plus grand sac à main. Elle sourit. Elle boit de la bière à 15 h 45. Je bois du café. Oui, j'avoue, je viens de finir de déjeuner, le café semble plus approprié que le Monaco. Elle doit débuter en plus, elle a demandé au serveur la différence entre un Monaco, un Tango et un Monaco Twist.
Café, sucre, cuillère, cigarette, pause.
Devant moi, un couple. Il est insupportable. Elle a un petit accent italien. Elle est de dos, mais on sait qu'elle est jolie à la manière complexe dont elle a noué ses cheveux et enroulé son écharpe. Depuis une demie-heure je me dis qu'il ne la mérite pas. Il est agressif et exigeant ; elle est douce et compréhensive. On était à deux doigts de l'incident diplomatique quand elle lui a commandé un coca light. Il a attendu le départ de la serveuse pour lui dire « n'importe quoi, je préfère le coca normal ». Elle boit de l'eau. Il s'est approprié le dernier croque madame, elle a reporté son choix sur un burger italien. Il a un regard méchant et tyrannique. Il lui fait des reproches. Il ne cesse de répéter qu'il est jaloux. « Même si j'ai tout pour moi, je suis vraiment toujours jaloux ». On pourrait classer ça dans le top des phrases de cons.
Je le déteste déjà.
J'aime bien les serveurs dans les brasseries, ils sont jeunes et pros. Attentifs à vous. Une petite phrase en passant. J'ai toujours du mal à comprendre que certains ne soient pas comme ça.
Deux tables plus loin, les occupants ont changé. J'ai vu arriver deux jeunes asiatiques, « bieberisés ». Ces coupes de cheveux monstrueuses, la mèche assouplie et aplatie. Cheveux bicolores aussi. Un mélange un peu détonant de brun et roux. Bon, ils sont partis, remplacés par un autre asiatique (qu'on me pardonne ici de ne pas savoir reconnaître un asiatique d'un autre, je ne m'avoue pas spécialiste, pauvre blanche). Celui là est délicieux. Grand, un visage comme découpé au burin. Buriné donc.
Oh, ma voisine vient d'hériter d'un petit ami. Charmant. Un baiser sur les lèvres, rapide, tendre.
Asiatique donc. Une barbichette en collier, une jolie montre. Coupe de cheveux travaillée au gel. Il pose un livre et commande un irish coffee. Il a l'air un peu perdu. Tend discrètement un billet au serveur. Un peu trop loin, je ne sais pas ce qu'il lit. Dommage.
J'ai la curiosité de l'autre.
Souvent j'ai joué à imaginer la vie des gens en terrasse.
Je repensais à ce que disait une fille, sur l'amour, le sexe, le rire.
J'aurais aimé raconter mon histoire avec Youcef. Je ne suis pas sûre de savoir le faire. Notre première rencontre, à Notre-Dame. Je garde une affection toute particulière pour ce parvis.
C'était un soir de décembre. J'étais en avance. Pas de portable à l'époque. Les rendez-vous se prenaient à l'avance, avec obligation de ponctualité. On était encore polis.
Il faisait nuit, je redécouvrais Paris.
Au détour d'une rue, Notre-Dame est apparue, splendide, immense, brillante. J'étais fascinée.
Le parvis était presque désert, je ne sais plus pourquoi. Il était tard peut-être ?
Je me suis assise sur un banc, face à la masse monumentale. Je dévorais les détails du regard, pensant au sang qui avait du nourrir ces pierres. J'étais absorbée. Un homme s'est approché, je ne l'ai pas remarqué. Et puis dans une sorte d'angle mort, il est comme « apparu » (c'est comme ça que je déduis qu'il a du s'approcher sans que je me rende compte, n'est-ce pas, les gens ne tombent pas du ciel) j'ai commencé à le voir s'agiter un peu... Il cherchait à capter mon attention. Évidemment, ça a marché.
C'était à cette époque où je ne pouvais pas déambuler sans me faire aborder.
« Vous êtes irlandaise ? Me demande-t-il d'un air amusé.
Ah non, du tout.
Anglaise alors ?
Non plus.
Vous avez l'air d'une touriste. D'où venez-vous ?
Je suis une banlieusarde franco-française mon pauvre. Et vous ?
Je suis arménien. Comment vous appelez-vous ?
Agnès.
Vous avez rendez-vous avec quelqu'un n'est-ce pas ?
Euh... oui, ça se voit tant que ça ?
Oui, en fait, vous êtes une jolie femme, seule, vous ne pouvez pas ne pas avoir un rendez-vous, probablement galant !
Et bien, quelle perspicacité. Je ne pensais pas qu'on pouvait deviner ça en si peu de temps !
Il se met à sourire, et son regard s'égare derrière moi.
« Non, mais franchement, j'envie l'homme avec qui vous avez rendez-vous. Mais je vous envie aussi, parce qu'à la manière dont il vous couve du regard, je pense qu'il est déjà très amoureux de vous. »
Je pense qu'il m'a fallut une seconde pour me retourner. Et Youcef était là. Dans son long manteau brun. Et oui, il souriait, autant qu'un homme peut sourire. Il m'a pris la main pour me faire me lever du banc et m'a serrée contre lui, comme il l'a toujours fait depuis, à chaque rendez-vous.
Il était grand. Fort, doux. Son parfum était envahissant.
J'étais déjà folle de lui.
J'étais séparée de Manu depuis trois semaines à peine. Je connaissais déjà Yann qui hésitait sans fin à s'engager dans notre histoire.
Et le magicien est arrivé dans ma vie. Youcef, c'est le type qui a ouvert toutes les portes. Celui qui m'a faite passer de fermée à connectée.
Il m'écoutait, il m'écrivait, il me parlait de moi, de lui, de littérature, de musique, de cinéma. On a passé un an à se maudire, à s'aimer, à se détruire, à se respecter, à s'apprendre. Et nous n'avons jamais fait l'amour. Ça me manquait je crois. Mais Paris a été le théâtre de nos errances, de notre romance.
Il habitait rue du Faubourg Saint Martin.
On courrait dans les rues, on s'embrassait sous les porches.
On a construit notre histoire avec des scènes de films. Il aurait fallu nous filmer. Il me trouvait brillante et je ne comprenais pas. Je l'admirais. Tellement.
J'étais une maman. Mais à son contact j'étais tour à tour une femme et une enfant. Il riait peu, mais j'aurais parié qu'à chaque fois qu'il riait, tout Paris s'emplissait de bonheur.
Notre histoire fut très épistolaire et presque platonique.
Il m'a fait découvrir Tarantino.
Il aimait les seconds rôles. Les artistes presque discrets.
Il me traînait à toutes les avant-premières qu'il trouvait. Je me suis endormie à l'avant-première de « Léon version longue ». Malgré la présence de Jean Reno (sublime Jean Reno, un charisme palpable). Il m'a embrassée pour me réveiller. En souriant. Et en me privant de sortie pour les cinq jours à venir « tant que tu n'auras pas dormi convenablement, on ne sort plus ».
On jouait dans la Cour Carrée du Louvre. A tester les résonances. Il ne me lâchait jamais l'épaule parce que je marchais toujours « le nez en l'air » comme il disait. Je trébuchais sans arrêt du coup... Parfois même sur des gens, que ça faisait sourire. Il disait que j'étais la seule à pouvoir faire sourire un parisien. J'aimais bien l'idée.
J'étais vive et joyeuse. Il était calme et rassurant. Il affichait une sérénité contagieuse. Et s'étonnait toujours de mon goût prononcé pour les voûtes. Je m'extasiais sur l'architecture parisienne, il s'extasiait sur mon regard d'enfant.
Il supportait mes caprices avec patience.
C'est le premier homme que je n'ai pas eu à prendre en charge. Je l'aimais probablement aussi pour ça.
Pffff... J'étais dans ma bulle, et je viens d'hériter de deux voisines envahissantes. Une qui se désespère de son mec, l'autre avide de tout savoir et de donner des conseils... Idiotes et pathétiques.
Il est 17 heures.
Elles ont des voix presque stridentes, c'est tuant. Elles s'installent pour une gaufre et un chocolat, ça va durer mille ans... Non, mais franchement, barrez vous les connes. Je vais éclater de rire...
Grosse analyse du comportement de lui, de sa copine, de je ne sais qui... Un étalage d'ordinaire qui se voudrait unique. Il y a forcément une émission de télé réalité qui ressemble à ça.
Ok, j'aime pas les gens. Enfin pas ceux-là.
Ah, ça devient, complexe... « On dirait qu'il a deux cerveaux. » Bon, la copine répond « Ah non, c'est seulement un cerveau par personne ». Allez, j'avoue, c'est drôle. Surtout qu'en fait, apparemment, c'est même pas son mec, ça fait juste un an qu'elle fantasme sur lui. Allez, je vais la plaindre... Presque.
Arrivée de quelques étudiants qui ont l'air autrement plus drôles.
Il fait froid.
« Mais il m'a pas rappelée ! J'vais pas l'rappeler ça va pas non ! Et puis l'après-midi, j'ai décidé que je ne l'aimais plus, que c'était fini, que j'en avais plus rien à foutre de lui ! Nan mais là c'est fini. Et je suis dans une impasse.»
Bon. Sans déconner... Ça va pas être possible...
La nuit tombe. Les lumières commencent à s'allumer, c'est joli. Aléatoire et chaotique un peu. Les lumières des apparts, des magasins, des voitures.
La mangeuse de gaufre me regarde en coin... Bien. Je souris. Dans le vague. Seul moyen de contenir l'éclat de rire qui menace.
Pratique en fait le portable, ça évite de passer pour une folle quand on sourit. L'autre peut s'imaginer qu'on est en train de lire ou d'écrire un truc tout à fait drôle...
Les hypothèses sur le comportement du mec sont presque délirantes... « en plus je ne suis même pas exigeante » ajoute la pauvre fille... « non, t'es vraiment pas exigeante » commente la bouffeuse de gaufre...
Parfois je suis contente de ne pas avoir de copine pitoyable.
Bon. J'arrête. Franchement... Bad trip.
Et dire que j'étais sur le point de raconter « Against all odds ». Non, vraiment, le voisinage ne s'y prête pas.
Je ne suis toujours pas parisienne. C'est vrai. J'aborde toujours cette ville comme une touriste et j'aime ça.
J'adore les brasseries. Ici (je suis en direct live, merci la technologie), on dirait qu'on brasse désormais plus les gens que les bières.
Dans une brasserie parisienne, on peut déjeuner à quinze heures, c'est assez plaisant pour les décalés comme moi. Pour les capricieux comme moi.
Je lis des trucs ces jours-ci sur le forum. Ça parle de cul, franchement, sans détour. Ça continue de m'amuser (bon, ok, « amuser » est mon mot fourre-tout, je confesse).
Du coup, avant-hier soir, dans la voiture, j'étais en pleines envolées littéraires. Intérieurement bien sûr. Et le soufflé est retombé à peine arrivée à la maison. L'effet cocon est aussi rassurant que brimant je crois. Brimant, bridant, brisant.
Un double café. Une terrasse chauffée. J'aime le concept, l'image, le moment.
De nouveau, les gens me parlent. Ma voisine de droite a sorti son pc juste avant que je ne sorte le mien, elle me dit « il m'en faudrait un plus petit aussi ».
Certes, mais alors il faut un plus grand sac à main. Elle sourit. Elle boit de la bière à 15 h 45. Je bois du café. Oui, j'avoue, je viens de finir de déjeuner, le café semble plus approprié que le Monaco. Elle doit débuter en plus, elle a demandé au serveur la différence entre un Monaco, un Tango et un Monaco Twist.
Café, sucre, cuillère, cigarette, pause.
Devant moi, un couple. Il est insupportable. Elle a un petit accent italien. Elle est de dos, mais on sait qu'elle est jolie à la manière complexe dont elle a noué ses cheveux et enroulé son écharpe. Depuis une demie-heure je me dis qu'il ne la mérite pas. Il est agressif et exigeant ; elle est douce et compréhensive. On était à deux doigts de l'incident diplomatique quand elle lui a commandé un coca light. Il a attendu le départ de la serveuse pour lui dire « n'importe quoi, je préfère le coca normal ». Elle boit de l'eau. Il s'est approprié le dernier croque madame, elle a reporté son choix sur un burger italien. Il a un regard méchant et tyrannique. Il lui fait des reproches. Il ne cesse de répéter qu'il est jaloux. « Même si j'ai tout pour moi, je suis vraiment toujours jaloux ». On pourrait classer ça dans le top des phrases de cons.
Je le déteste déjà.
J'aime bien les serveurs dans les brasseries, ils sont jeunes et pros. Attentifs à vous. Une petite phrase en passant. J'ai toujours du mal à comprendre que certains ne soient pas comme ça.
Deux tables plus loin, les occupants ont changé. J'ai vu arriver deux jeunes asiatiques, « bieberisés ». Ces coupes de cheveux monstrueuses, la mèche assouplie et aplatie. Cheveux bicolores aussi. Un mélange un peu détonant de brun et roux. Bon, ils sont partis, remplacés par un autre asiatique (qu'on me pardonne ici de ne pas savoir reconnaître un asiatique d'un autre, je ne m'avoue pas spécialiste, pauvre blanche). Celui là est délicieux. Grand, un visage comme découpé au burin. Buriné donc.
Oh, ma voisine vient d'hériter d'un petit ami. Charmant. Un baiser sur les lèvres, rapide, tendre.
Asiatique donc. Une barbichette en collier, une jolie montre. Coupe de cheveux travaillée au gel. Il pose un livre et commande un irish coffee. Il a l'air un peu perdu. Tend discrètement un billet au serveur. Un peu trop loin, je ne sais pas ce qu'il lit. Dommage.
J'ai la curiosité de l'autre.
Souvent j'ai joué à imaginer la vie des gens en terrasse.
Je repensais à ce que disait une fille, sur l'amour, le sexe, le rire.
J'aurais aimé raconter mon histoire avec Youcef. Je ne suis pas sûre de savoir le faire. Notre première rencontre, à Notre-Dame. Je garde une affection toute particulière pour ce parvis.
C'était un soir de décembre. J'étais en avance. Pas de portable à l'époque. Les rendez-vous se prenaient à l'avance, avec obligation de ponctualité. On était encore polis.
Il faisait nuit, je redécouvrais Paris.
Au détour d'une rue, Notre-Dame est apparue, splendide, immense, brillante. J'étais fascinée.
Le parvis était presque désert, je ne sais plus pourquoi. Il était tard peut-être ?
Je me suis assise sur un banc, face à la masse monumentale. Je dévorais les détails du regard, pensant au sang qui avait du nourrir ces pierres. J'étais absorbée. Un homme s'est approché, je ne l'ai pas remarqué. Et puis dans une sorte d'angle mort, il est comme « apparu » (c'est comme ça que je déduis qu'il a du s'approcher sans que je me rende compte, n'est-ce pas, les gens ne tombent pas du ciel) j'ai commencé à le voir s'agiter un peu... Il cherchait à capter mon attention. Évidemment, ça a marché.
C'était à cette époque où je ne pouvais pas déambuler sans me faire aborder.
« Vous êtes irlandaise ? Me demande-t-il d'un air amusé.
Ah non, du tout.
Anglaise alors ?
Non plus.
Vous avez l'air d'une touriste. D'où venez-vous ?
Je suis une banlieusarde franco-française mon pauvre. Et vous ?
Je suis arménien. Comment vous appelez-vous ?
Agnès.
Vous avez rendez-vous avec quelqu'un n'est-ce pas ?
Euh... oui, ça se voit tant que ça ?
Oui, en fait, vous êtes une jolie femme, seule, vous ne pouvez pas ne pas avoir un rendez-vous, probablement galant !
Et bien, quelle perspicacité. Je ne pensais pas qu'on pouvait deviner ça en si peu de temps !
Il se met à sourire, et son regard s'égare derrière moi.
« Non, mais franchement, j'envie l'homme avec qui vous avez rendez-vous. Mais je vous envie aussi, parce qu'à la manière dont il vous couve du regard, je pense qu'il est déjà très amoureux de vous. »
Je pense qu'il m'a fallut une seconde pour me retourner. Et Youcef était là. Dans son long manteau brun. Et oui, il souriait, autant qu'un homme peut sourire. Il m'a pris la main pour me faire me lever du banc et m'a serrée contre lui, comme il l'a toujours fait depuis, à chaque rendez-vous.
Il était grand. Fort, doux. Son parfum était envahissant.
J'étais déjà folle de lui.
J'étais séparée de Manu depuis trois semaines à peine. Je connaissais déjà Yann qui hésitait sans fin à s'engager dans notre histoire.
Et le magicien est arrivé dans ma vie. Youcef, c'est le type qui a ouvert toutes les portes. Celui qui m'a faite passer de fermée à connectée.
Il m'écoutait, il m'écrivait, il me parlait de moi, de lui, de littérature, de musique, de cinéma. On a passé un an à se maudire, à s'aimer, à se détruire, à se respecter, à s'apprendre. Et nous n'avons jamais fait l'amour. Ça me manquait je crois. Mais Paris a été le théâtre de nos errances, de notre romance.
Il habitait rue du Faubourg Saint Martin.
On courrait dans les rues, on s'embrassait sous les porches.
On a construit notre histoire avec des scènes de films. Il aurait fallu nous filmer. Il me trouvait brillante et je ne comprenais pas. Je l'admirais. Tellement.
J'étais une maman. Mais à son contact j'étais tour à tour une femme et une enfant. Il riait peu, mais j'aurais parié qu'à chaque fois qu'il riait, tout Paris s'emplissait de bonheur.
Notre histoire fut très épistolaire et presque platonique.
Il m'a fait découvrir Tarantino.
Il aimait les seconds rôles. Les artistes presque discrets.
Il me traînait à toutes les avant-premières qu'il trouvait. Je me suis endormie à l'avant-première de « Léon version longue ». Malgré la présence de Jean Reno (sublime Jean Reno, un charisme palpable). Il m'a embrassée pour me réveiller. En souriant. Et en me privant de sortie pour les cinq jours à venir « tant que tu n'auras pas dormi convenablement, on ne sort plus ».
On jouait dans la Cour Carrée du Louvre. A tester les résonances. Il ne me lâchait jamais l'épaule parce que je marchais toujours « le nez en l'air » comme il disait. Je trébuchais sans arrêt du coup... Parfois même sur des gens, que ça faisait sourire. Il disait que j'étais la seule à pouvoir faire sourire un parisien. J'aimais bien l'idée.
J'étais vive et joyeuse. Il était calme et rassurant. Il affichait une sérénité contagieuse. Et s'étonnait toujours de mon goût prononcé pour les voûtes. Je m'extasiais sur l'architecture parisienne, il s'extasiait sur mon regard d'enfant.
Il supportait mes caprices avec patience.
C'est le premier homme que je n'ai pas eu à prendre en charge. Je l'aimais probablement aussi pour ça.
Pffff... J'étais dans ma bulle, et je viens d'hériter de deux voisines envahissantes. Une qui se désespère de son mec, l'autre avide de tout savoir et de donner des conseils... Idiotes et pathétiques.
Il est 17 heures.
Elles ont des voix presque stridentes, c'est tuant. Elles s'installent pour une gaufre et un chocolat, ça va durer mille ans... Non, mais franchement, barrez vous les connes. Je vais éclater de rire...
Grosse analyse du comportement de lui, de sa copine, de je ne sais qui... Un étalage d'ordinaire qui se voudrait unique. Il y a forcément une émission de télé réalité qui ressemble à ça.
Ok, j'aime pas les gens. Enfin pas ceux-là.
Ah, ça devient, complexe... « On dirait qu'il a deux cerveaux. » Bon, la copine répond « Ah non, c'est seulement un cerveau par personne ». Allez, j'avoue, c'est drôle. Surtout qu'en fait, apparemment, c'est même pas son mec, ça fait juste un an qu'elle fantasme sur lui. Allez, je vais la plaindre... Presque.
Arrivée de quelques étudiants qui ont l'air autrement plus drôles.
Il fait froid.
« Mais il m'a pas rappelée ! J'vais pas l'rappeler ça va pas non ! Et puis l'après-midi, j'ai décidé que je ne l'aimais plus, que c'était fini, que j'en avais plus rien à foutre de lui ! Nan mais là c'est fini. Et je suis dans une impasse.»
Bon. Sans déconner... Ça va pas être possible...
La nuit tombe. Les lumières commencent à s'allumer, c'est joli. Aléatoire et chaotique un peu. Les lumières des apparts, des magasins, des voitures.
La mangeuse de gaufre me regarde en coin... Bien. Je souris. Dans le vague. Seul moyen de contenir l'éclat de rire qui menace.
Pratique en fait le portable, ça évite de passer pour une folle quand on sourit. L'autre peut s'imaginer qu'on est en train de lire ou d'écrire un truc tout à fait drôle...
Les hypothèses sur le comportement du mec sont presque délirantes... « en plus je ne suis même pas exigeante » ajoute la pauvre fille... « non, t'es vraiment pas exigeante » commente la bouffeuse de gaufre...
Parfois je suis contente de ne pas avoir de copine pitoyable.
Bon. J'arrête. Franchement... Bad trip.
Et dire que j'étais sur le point de raconter « Against all odds ». Non, vraiment, le voisinage ne s'y prête pas.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Sengabl a écrit:Marie-Paule Belle chantait, quand j'étais gamine : Je ne suis pas parisienne, ça me gène, ça me gène.
Je ne suis toujours pas parisienne. C'est vrai. J'aborde toujours cette ville comme une touriste et j'aime ça.
J'adore les brasseries. Ici (je suis en direct live, merci la technologie), on dirait qu'on brasse désormais plus les gens que les bières.
Dans une brasserie parisienne, on peut déjeuner à quinze heures, c'est assez plaisant pour les décalés comme moi. Pour les capricieux comme moi.
...
J'aime aussi Paris comme un touriste, et les déjeuners en plein après-midi dans les brasseries. Cela donne une (illusion de?) liberté qui me fait un bien énorme. Je me savais un peu décalé, capricieux je n'y avais pas pensé .
Et j'aime te lire.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Je suis toujours un peu embarrassée par les compliments.
"J'aime te lire" c'est un très joli compliment.
Et c'est toujours comme si je me retrouvais avec un paquet trop gros pour mes petits bras, je ne sais pas où le poser, comment le prendre, si c'est fragile et si je ne risque pas de casser un truc en le posant.
C'est con.
Je suis comme tout le monde, j'aime bien les compliments (mon ego aime bien ça quoi), mais je ne sais vraiment pas comment on fait quand on les a.
Ah oui.
On dit merci.
"J'aime te lire" c'est un très joli compliment.
Et c'est toujours comme si je me retrouvais avec un paquet trop gros pour mes petits bras, je ne sais pas où le poser, comment le prendre, si c'est fragile et si je ne risque pas de casser un truc en le posant.
C'est con.
Je suis comme tout le monde, j'aime bien les compliments (mon ego aime bien ça quoi), mais je ne sais vraiment pas comment on fait quand on les a.
Ah oui.
On dit merci.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ou on le pose sur son coeur et on se fait un gros calin avec
Moi aussi j'ai aimé te lire et me retrouver par ton écriture, à Paris, dans ces lieux où j'ai passé tant de temps, aussi à observer, écrire, me réchauffer entre les cours, tant de gens, de toutes les couleurs, tant de surprises au milieu de tant de stupéfactions...
j'ai un peu retrouvé cette ambiance à Genève dans la vieille ville...
il y a aussi les arbres à Paris, ils en savent des choses sur les humains... je ne sais pas si sont encore debout certains très vieux de mes amis...
...
ne me dit pas merci s'il te plait
Moi aussi j'ai aimé te lire et me retrouver par ton écriture, à Paris, dans ces lieux où j'ai passé tant de temps, aussi à observer, écrire, me réchauffer entre les cours, tant de gens, de toutes les couleurs, tant de surprises au milieu de tant de stupéfactions...
j'ai un peu retrouvé cette ambiance à Genève dans la vieille ville...
il y a aussi les arbres à Paris, ils en savent des choses sur les humains... je ne sais pas si sont encore debout certains très vieux de mes amis...
...
ne me dit pas merci s'il te plait
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Merci Mag
Edit : dire que j'aime est souvent le commentaire le plus intelligent que je trouve. C'est tout... Et j'ai appris à le dire, c'est déjà pas si mal.
Edit : dire que j'aime est souvent le commentaire le plus intelligent que je trouve. C'est tout... Et j'ai appris à le dire, c'est déjà pas si mal.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Oui moi aussi... mais peut être que le mot aimer est trop chargé... trop sujet à nos bouleversements d'avoir cotoyé tant de souffrances derrière sa vibration si belle pourtant ???
Il faut du temps pour le nettoyer, je le sais... mais une fois nettoyé qu'il est bon de l'employer !!!
Remarque : c'est le mot "appréciation" que j'utilise dans les méditations du coeur énergétique... le mot amour n'est pas employé...
bon m'en fou j'aime apprécier na !
Il faut du temps pour le nettoyer, je le sais... mais une fois nettoyé qu'il est bon de l'employer !!!
Remarque : c'est le mot "appréciation" que j'utilise dans les méditations du coeur énergétique... le mot amour n'est pas employé...
bon m'en fou j'aime apprécier na !
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