Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Oui moi aussi... mais peut être que le mot aimer est trop chargé... trop sujet à nos bouleversements d'avoir cotoyé tant de souffrances derrière sa vibration si belle pourtant ???
Il faut du temps pour le nettoyer, je le sais... mais une fois nettoyé qu'il est bon de l'employer !!!
Remarque : c'est le mot "appréciation" que j'utilise dans les méditations du coeur énergétique... le mot amour n'est pas employé...
bon m'en fou j'aime apprécier na !
Il faut du temps pour le nettoyer, je le sais... mais une fois nettoyé qu'il est bon de l'employer !!!
Remarque : c'est le mot "appréciation" que j'utilise dans les méditations du coeur énergétique... le mot amour n'est pas employé...
bon m'en fou j'aime apprécier na !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Non, c'est pas le mot aimer. J'ai pas tellement de problème avec le verbe aimer.
C'est l'intention.
Je suis comme ça, toujours eu un peu de mal quand on me donnait sincèrement des choses. Pas très habituée... Enfin si. Enfin je sais pas
Un compliment (pas une flatterie), ça va droit au cœur. C'est une zone bien sensible.
Ce qui est un peu perturbant, c'est de constater qu'on aime bien ça, que ça nourrit un petit quelque chose, mais qu'on ne sait pas vraiment donner un petit truc en échange...
J'ai déjà du dire/écrire que je ne savais pas bien dire merci. Pas par manque de politesse, mes parents m'ont bien élevée... Plutôt parce qu'il n'y a pas d'opposé à merci (comme il y a un opposé à oui, c'est non. Apprendre à dire non donne de la valeur aux oui, empreints, du coup, de sincérité). Et donc, réduire l'expression de ce qu'on ressent face à un compliment à cinq petites lettres... C'est un peu frustrant.
'fin bon.
Il est tard. J'ai passé une soirée délicieuse, motivée par l'envie de rencontre.
Je me sens avide (est-ce un a privatif qui élimine le vide et donc te fait te sentir plus emplie ?).
Pleine d'un plaisir, d'un désir de l'autre, sans pour autant savoir le qualifier.
Juste avoir goûté.
Et puis Kafka... Et je souris parce que je n'en reviens toujours pas.
Des mois de calme et au détour de trois mots, une envie de toucher... On me perturbe, sans le savoir, avec vraiment trois fois rien.
Quatre heures à dormir.
Raisonnable.
C'est l'intention.
Je suis comme ça, toujours eu un peu de mal quand on me donnait sincèrement des choses. Pas très habituée... Enfin si. Enfin je sais pas
Un compliment (pas une flatterie), ça va droit au cœur. C'est une zone bien sensible.
Ce qui est un peu perturbant, c'est de constater qu'on aime bien ça, que ça nourrit un petit quelque chose, mais qu'on ne sait pas vraiment donner un petit truc en échange...
J'ai déjà du dire/écrire que je ne savais pas bien dire merci. Pas par manque de politesse, mes parents m'ont bien élevée... Plutôt parce qu'il n'y a pas d'opposé à merci (comme il y a un opposé à oui, c'est non. Apprendre à dire non donne de la valeur aux oui, empreints, du coup, de sincérité). Et donc, réduire l'expression de ce qu'on ressent face à un compliment à cinq petites lettres... C'est un peu frustrant.
'fin bon.
Il est tard. J'ai passé une soirée délicieuse, motivée par l'envie de rencontre.
Je me sens avide (est-ce un a privatif qui élimine le vide et donc te fait te sentir plus emplie ?).
Pleine d'un plaisir, d'un désir de l'autre, sans pour autant savoir le qualifier.
Juste avoir goûté.
Et puis Kafka... Et je souris parce que je n'en reviens toujours pas.
Des mois de calme et au détour de trois mots, une envie de toucher... On me perturbe, sans le savoir, avec vraiment trois fois rien.
Quatre heures à dormir.
Raisonnable.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
je lis jamais els presentations.
meme des gens avec qui je me suis rapprochée ici.
J'ai lu ta dernière page.
Je me suis vue à un café, ecrire.
tes mots me touchent, je vis les choses avec toi, comme tu nous les donnes.
Je n'aime pas..J'adore...
j irais peut etre lire les pages precedentes, qui sait?
ta voix sur ton message de cette nuit est terriblement exaltée et pleines de sourire et de rire, meme si tu m'engueules! ahahha
meme pas mal
heureuse pour toi meme si je ne sais rien..
meme des gens avec qui je me suis rapprochée ici.
J'ai lu ta dernière page.
Je me suis vue à un café, ecrire.
tes mots me touchent, je vis les choses avec toi, comme tu nous les donnes.
Je n'aime pas..J'adore...
j irais peut etre lire les pages precedentes, qui sait?
ta voix sur ton message de cette nuit est terriblement exaltée et pleines de sourire et de rire, meme si tu m'engueules! ahahha
meme pas mal
heureuse pour toi meme si je ne sais rien..
Invité- Invité
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ah ben si toi aussi tu t'y mets...
Bon, je ne savais même pas que je pouvais avoir une voix exaltée... T'es dure, je t'ai pas vraiment engueulée, si ? J'ai juste du dire "mais qu'est ce que t'as fait comme connerie ?!"
Bon, j'avoue, j'étais pas super concentrée sur le coup de fil...
Pour le reste à lire... 29 pages quoi... Bonne chance ! Comme je l'ai dit y'a pas longtemps à quelqu'un, moi j'le f'rais pas
Je me motive pour ne pas sécher le boulot alors que je suis quasiment sûre d'avoir encore trop d'alcool dans le sang pour conduire.
Délirant.
Bon, je ne savais même pas que je pouvais avoir une voix exaltée... T'es dure, je t'ai pas vraiment engueulée, si ? J'ai juste du dire "mais qu'est ce que t'as fait comme connerie ?!"
Bon, j'avoue, j'étais pas super concentrée sur le coup de fil...
Pour le reste à lire... 29 pages quoi... Bonne chance ! Comme je l'ai dit y'a pas longtemps à quelqu'un, moi j'le f'rais pas
Je me motive pour ne pas sécher le boulot alors que je suis quasiment sûre d'avoir encore trop d'alcool dans le sang pour conduire.
Délirant.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Harpo a écrit:Edit : dire que j'aime est souvent le commentaire le plus intelligent que je trouve. C'est tout... Et j'ai appris à le dire, c'est déjà pas si mal.
wow.Sengabl a écrit:il n'y a pas d'opposé à merci (comme il y a un opposé à oui, c'est non. Apprendre à dire non donne de la valeur aux oui, empreints, du coup, de sincérité). Et donc, réduire l'expression de ce qu'on ressent face à un compliment à cinq petites lettres... C'est un peu frustrant.
j'aime
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
FaWantsBi a écrit:wow.
j'aime
Ah ben y'a Fa qui s'y met aussi...
Bon, je vous explique ce que ça me fait... en langage imagé et moderne.
1/ ("c'est quoi c'bordel")
2/ (rougissement dans le dedans)
3/ ("ouais ouais ouais, c'est cool !!!!")
4/ ("tu vas t'calmer 'spèce de folledingue ?!")
5/ ("ben les gens sont gentils !")
6/ ("j'aime bien les gens !!!")
7/ ("c'est quoi c'bordel ?!")
Ad lib...
Dernière édition par Sengabl le Lun 26 Nov 2012 - 18:00, édité 2 fois
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
ayé. j'ai r'copié.
Tout va bien, la cohérence existe !!!!!!!!!!
Tout va bien, la cohérence existe !!!!!!!!!!
Dernière édition par Sengabl le Lun 26 Nov 2012 - 18:01, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Bon, comme je me fais bien marrer (oui, je ris beaucoup de mes conneries) et qu'en reregardant ça, je me suis dis qu'on était effectivement plusieurs à l'intérieur...
Je continue.
Explication selon la psychanalyse :
Celui là ça serait mon moi.
Celui là ça serait mon ça.
Celui là ça serait mon surmoi.
Celui là c'est définitivement mon idéal du moi
Un package quoi...
Je continue.
Explication selon la psychanalyse :
Celui là ça serait mon moi.
Celui là ça serait mon ça.
Celui là ça serait mon surmoi.
Celui là c'est définitivement mon idéal du moi
Un package quoi...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
lol j aime bien l explication
je me dis que l inverse du merci c est " ca me touche pas"
et le vrai merci c est " ca me touche"
bon sinon suis rentree au chaud mais j attends un autre coup de ifl car soiree annulée
je me dis que l inverse du merci c est " ca me touche pas"
et le vrai merci c est " ca me touche"
bon sinon suis rentree au chaud mais j attends un autre coup de ifl car soiree annulée
Invité- Invité
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ben... C'est différent dans mon esprit.
Je ne me vois pas dire à quelqu'un "ça ne me touche pas".
Donc en fait, je ne dirais rien.
Mais parfois quand je suis très touchée, j'aurais envie de ne rien dire non plus, pas juste "merci".
Mais du coup, ça ne s'oppose plus pour l'autre.
C'est juste rien ET rien qui ont pourtant des dimensions diamétralement opposées.
Donc, finalement, ne rien dire, c'est toujours un peu risqué.
Donc quand je réfléchis, je me dis "mais dis merci bourrine, t'es touchée !"
Je ne me vois pas dire à quelqu'un "ça ne me touche pas".
Donc en fait, je ne dirais rien.
Mais parfois quand je suis très touchée, j'aurais envie de ne rien dire non plus, pas juste "merci".
Mais du coup, ça ne s'oppose plus pour l'autre.
C'est juste rien ET rien qui ont pourtant des dimensions diamétralement opposées.
Donc, finalement, ne rien dire, c'est toujours un peu risqué.
Donc quand je réfléchis, je me dis "mais dis merci bourrine, t'es touchée !"
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
J'échappe à la réunion du matin. Je suis ravie.
"Communication sur le projet".
Je ferme la porte, ils parlent trop fort dans la salle de réunion voisine.
Donc, il se passe des trucs bizarres.
En même temps, je l'ai dit la semaine dernière (?), il faut se relancer dans la partie.
J'aimais bien l'idée d'être assexuelle depuis quelques mois (bon, oui, y'a eu une sorte de micro entorse... mais ça compte pas, j'ai rien fait ), j'avais un peu fermé les portes aux sensations. Et de manière évidente à la sensualité. C'était assez reposant.
Je me rends bien compte que ça n'a pas grand chose à voir avec l'autre, mais surtout avec moi.
Je ne sais pas bien comment les portes se rouvrent, mais je sais constater les effets ressentis. L'envie.
Le signe le plus distinctif, c'est quand je me réveille, le matin, et que ma première pensée, au milieu des effluves persistantes de la nuit, est "oh... il n'y a personne près de moi à caresser". Caresser au sens large... Quelqu'un contre qui ta peau trouverait refuge. Une autre peau à caresser avec la tienne.
Le truc, c'est que je peux vraiment être très très connectée à ces ressentis. Je crois que c'est ce qui fait de moi quelqu'un d'extrêmement sensuel.
Quand les sens sont en éveil, même le vent devient source de plaisir.
En y pensant, c'est un peu effrayant.
Ca ressemble un peu à une ivresse. Parce que si on veut, le plaisir peut être quasi permanent.
Le moindre frottement de vêtement devient une caresse, la moindre odeur un puissant aphrodisiaque jamais noté jusque là.
Se pourrait-il que ce soit ces quelques mois hors connexion qui me permettent de ressentir tout cela plus fort ?
Mon voisin de bureau est un jeune espagnol. Juste en face de moi.
Il a un sourire délicieux et un physique d'espagnol... Brun et ténébreux à souhait.
Il parle français comme... une vache espagnole ? en tous les cas, comme un stagiaire espagnol.
Le petit accent qui chante.
Et comme parfois il est perdu, il me parle, me pose des questions.
Jusque là, évidemment j'avais remarqué qu'il était sexy.
Aujourd'hui, c'est presque insupportable de l'avoir à un mètre de moi.
Je dis presque, parce que tout de même, je ne vais pas me jeter sur lui, on est pas des bêtes.
Même si, là, j'aimerais bien
Bon, soyons clairs, il ne s'agit pas d'un étalage sans but.
C'est juste que c'est vraiment quelque chose de très fort. Et je ne me suis jamais vraiment questionnée sur ça.
Je vivais mes envies, bon an, mal an.
J'aimerais bien comprendre comment ça peut recommencer.
Bon, c'est vrai, il y a un homme un peu impliqué au départ. Mais je sais bien que ça n'a rien à voir avec lui dans le fond.
Je me demande.
En fait, je relisais hier un truc que j'ai écrit il y a quelques temps (je ne sais plus quand) où je disais que je pensais qu'aucun mec ne pouvait me comprendre. Et je tombe sur un type, disons au hasard (ouais après y'en a qui vont appeler ça une extra-lucidité de surdoué, l'hyper sensibilité, tout ça tout ça), avec qui je ressens une forme de compréhension instantanée. Très troublant. Question d'âge, d'histoire, de zébrures ? Je ne sais pas trop. Mais le constat est amusant.
Voyons-nous ? Nous nous voyons.
Et pas dans n'importe quel contexte.
Il était un peu "en retard"... J'étais en fait très en avance sur une heure qui n'avait pas été fixée.
Me voilà donc dans les rues parisiennes... Pas n'importe où...
Tout près de Notre Dame.
Un dimanche de fin d'automne à 17 heures... Notre Dame qui commence à se fondre dans la nuit, la lune dans ses 11 heures.
Les bouquinistes qui ferment peu à peu. Juste le temps d'acheter deux bouquins parce que je me suis rendue compte que je n'avais rien à lire et pas mon carnet pour écrire (et encore moins le portable, le jeudi précédent était une exception). La preuve que je suis partie un peu précipitamment.
Je m'installe à la terrasse chauffée d'une "brasserie-usine", bondée.
Mais cette fois, je ne voulais pas me connecter aux autres.
Musique sur les oreilles, Henry Miller dans les mains. Presque 18 heures, je suis tentée par un verre de vin.
(Le stagiaire, qui pense que je ne le vois pas, me regarde parfois par-dessus son écran... non, vraiment, autant les semaines précédentes ça m'aurait mise mal à l'aise, autant là, je le reçois comme un compliment).
Sans être vraiment connectée, je me rends compte que j'entends le grouillement par dessous ma musique.
Et puis la nuit tombe vraiment. Et puis Henry Miller est drôle. Il me fait penser à un B. (oui toi) qui se serait affiné avec l'âge. Je ne sais pas pourquoi. Un B. qui n'aurait plus vraiment besoin de se sentir aimé, qui se serait libéré de nos contraintes ordinaires liées à ce que les autres attendent de nous comme comportement.
J'aime bien ce garçon (B.). Je pense que ce sera quelqu'un de vraiment brillant quand il sera grand. J'aimerais bien pouvoir voir ça.
Je peux comprendre qu'on soit désinhibé (j'ai placé le h du premier coup, j'en reviens pas) avec l'alcool. Que JE sois désinhibée (deux fois de suite, je suis une warrioooooor) avec quelques verres de vin.
Donc, je peux comprendre le pic de sensualité qui pourrait être lié. Mais, je le vois bien, ça n'est pas systématique.
Il y a eu des tas de soirées où l'alcool n'a pas réveillé mes sens. En tous les cas, pas sur le long terme.
Alors que là, même si je veux bien croire que le vin ait pu ouvrir des portes, deux jours après, je pense que mon alcoolémie est à un taux normal.
La réponse n'est donc toujours pas là.
Je ne sais pas si ça arrive aux autres.
Peut être que c'est aussi pour ça que je l'écris. Et pour clarifier certainement. Poser les mots a ce pouvoir magique.
Je sais que cet homme m'a plu.
Et puis on a parlé. Et il n'est pas disponible, affectivement parlant disons.
Mais je ne suis pas déçue. C'est dur à expliquer.
Je pense que le simple fait de savoir qu'il existe un homme qui m'a plu, ça me fait penser qu'il peut y en avoir d'autres.
C'est peut être ça en fait le déclencheur.
J'avais perdu espoir, et avec cette rencontre l'espoir est revenu.
C'est ce qui me fait dire que ça n'est pas une question de personne. Pas "lui" directement.
Il y avait un film comme ça, je ne sais plus laquelle des comédies romantiques à la noix...De toute façon, j'oublie tous les titres.
Le type est veuf, il a un petit garçon. Ah, nuit blanche à Seattle ? Ouais... J'ai vu ça avec Youcef il me semble, vu qu'il était mordu du rire de Meg Ryan (salope !).
Bref, ça m'a marquée cette phrase dans le film où je ne sais plus qui dit au type qu'il a toutes les chances d'aimer encore, parce qu'il a déjà aimé une fois.
Je me suis toujours dit ça. Que je savais aimer. Que j'aimais aimer. Que ça arriverait encore.
Mon passé un peu sulfureux en témoigne.
On m'a beaucoup aimée, j'ai beaucoup aimé.
Mais là, les connexions ne se faisaient pas. Bon, je suis peut-être trop exigeante ? Mais quoi... Je n'ai pas envie de me considérer comme une nana au rabais. "On a les hommes qu'on mérite".
(Sans déconner, comment peut-on mettre deux personnes de sexes opposés dans le même bureau à moins d'un mètre... Ça va que je suis à mi-temps et qu'il n'est pas là tous les jours... Franchement quoi... bon, ok, je deviens animale... mais je ne dois quand même pas être la seule. Après on s'étonne que tout le monde trompe tout le monde avec un collègue de taf... 'videmment hein !)
Bon.
C'est l'heure de fumer.
Pas sûre que je continue plus tard.
Le stagiaire ne fume pas, c'est ballot.
Si vous n'entendez plus parler de moi pendant quelques jours, cherchez pas, je serai sûrement en train de vivre une folle histoire passionnelle en hurlant olé olé.
Pfffff...
Nan mais pffff quoi
"Communication sur le projet".
Je ferme la porte, ils parlent trop fort dans la salle de réunion voisine.
Donc, il se passe des trucs bizarres.
En même temps, je l'ai dit la semaine dernière (?), il faut se relancer dans la partie.
J'aimais bien l'idée d'être assexuelle depuis quelques mois (bon, oui, y'a eu une sorte de micro entorse... mais ça compte pas, j'ai rien fait ), j'avais un peu fermé les portes aux sensations. Et de manière évidente à la sensualité. C'était assez reposant.
Je me rends bien compte que ça n'a pas grand chose à voir avec l'autre, mais surtout avec moi.
Je ne sais pas bien comment les portes se rouvrent, mais je sais constater les effets ressentis. L'envie.
Le signe le plus distinctif, c'est quand je me réveille, le matin, et que ma première pensée, au milieu des effluves persistantes de la nuit, est "oh... il n'y a personne près de moi à caresser". Caresser au sens large... Quelqu'un contre qui ta peau trouverait refuge. Une autre peau à caresser avec la tienne.
Le truc, c'est que je peux vraiment être très très connectée à ces ressentis. Je crois que c'est ce qui fait de moi quelqu'un d'extrêmement sensuel.
Quand les sens sont en éveil, même le vent devient source de plaisir.
En y pensant, c'est un peu effrayant.
Ca ressemble un peu à une ivresse. Parce que si on veut, le plaisir peut être quasi permanent.
Le moindre frottement de vêtement devient une caresse, la moindre odeur un puissant aphrodisiaque jamais noté jusque là.
Se pourrait-il que ce soit ces quelques mois hors connexion qui me permettent de ressentir tout cela plus fort ?
Mon voisin de bureau est un jeune espagnol. Juste en face de moi.
Il a un sourire délicieux et un physique d'espagnol... Brun et ténébreux à souhait.
Il parle français comme... une vache espagnole ? en tous les cas, comme un stagiaire espagnol.
Le petit accent qui chante.
Et comme parfois il est perdu, il me parle, me pose des questions.
Jusque là, évidemment j'avais remarqué qu'il était sexy.
Aujourd'hui, c'est presque insupportable de l'avoir à un mètre de moi.
Je dis presque, parce que tout de même, je ne vais pas me jeter sur lui, on est pas des bêtes.
Même si, là, j'aimerais bien
Bon, soyons clairs, il ne s'agit pas d'un étalage sans but.
C'est juste que c'est vraiment quelque chose de très fort. Et je ne me suis jamais vraiment questionnée sur ça.
Je vivais mes envies, bon an, mal an.
J'aimerais bien comprendre comment ça peut recommencer.
Bon, c'est vrai, il y a un homme un peu impliqué au départ. Mais je sais bien que ça n'a rien à voir avec lui dans le fond.
Je me demande.
En fait, je relisais hier un truc que j'ai écrit il y a quelques temps (je ne sais plus quand) où je disais que je pensais qu'aucun mec ne pouvait me comprendre. Et je tombe sur un type, disons au hasard (ouais après y'en a qui vont appeler ça une extra-lucidité de surdoué, l'hyper sensibilité, tout ça tout ça), avec qui je ressens une forme de compréhension instantanée. Très troublant. Question d'âge, d'histoire, de zébrures ? Je ne sais pas trop. Mais le constat est amusant.
Voyons-nous ? Nous nous voyons.
Et pas dans n'importe quel contexte.
Il était un peu "en retard"... J'étais en fait très en avance sur une heure qui n'avait pas été fixée.
Me voilà donc dans les rues parisiennes... Pas n'importe où...
Tout près de Notre Dame.
Un dimanche de fin d'automne à 17 heures... Notre Dame qui commence à se fondre dans la nuit, la lune dans ses 11 heures.
Les bouquinistes qui ferment peu à peu. Juste le temps d'acheter deux bouquins parce que je me suis rendue compte que je n'avais rien à lire et pas mon carnet pour écrire (et encore moins le portable, le jeudi précédent était une exception). La preuve que je suis partie un peu précipitamment.
Je m'installe à la terrasse chauffée d'une "brasserie-usine", bondée.
Mais cette fois, je ne voulais pas me connecter aux autres.
Musique sur les oreilles, Henry Miller dans les mains. Presque 18 heures, je suis tentée par un verre de vin.
(Le stagiaire, qui pense que je ne le vois pas, me regarde parfois par-dessus son écran... non, vraiment, autant les semaines précédentes ça m'aurait mise mal à l'aise, autant là, je le reçois comme un compliment).
Sans être vraiment connectée, je me rends compte que j'entends le grouillement par dessous ma musique.
Et puis la nuit tombe vraiment. Et puis Henry Miller est drôle. Il me fait penser à un B. (oui toi) qui se serait affiné avec l'âge. Je ne sais pas pourquoi. Un B. qui n'aurait plus vraiment besoin de se sentir aimé, qui se serait libéré de nos contraintes ordinaires liées à ce que les autres attendent de nous comme comportement.
J'aime bien ce garçon (B.). Je pense que ce sera quelqu'un de vraiment brillant quand il sera grand. J'aimerais bien pouvoir voir ça.
Je peux comprendre qu'on soit désinhibé (j'ai placé le h du premier coup, j'en reviens pas) avec l'alcool. Que JE sois désinhibée (deux fois de suite, je suis une warrioooooor) avec quelques verres de vin.
Donc, je peux comprendre le pic de sensualité qui pourrait être lié. Mais, je le vois bien, ça n'est pas systématique.
Il y a eu des tas de soirées où l'alcool n'a pas réveillé mes sens. En tous les cas, pas sur le long terme.
Alors que là, même si je veux bien croire que le vin ait pu ouvrir des portes, deux jours après, je pense que mon alcoolémie est à un taux normal.
La réponse n'est donc toujours pas là.
Je ne sais pas si ça arrive aux autres.
Peut être que c'est aussi pour ça que je l'écris. Et pour clarifier certainement. Poser les mots a ce pouvoir magique.
Je sais que cet homme m'a plu.
Et puis on a parlé. Et il n'est pas disponible, affectivement parlant disons.
Mais je ne suis pas déçue. C'est dur à expliquer.
Je pense que le simple fait de savoir qu'il existe un homme qui m'a plu, ça me fait penser qu'il peut y en avoir d'autres.
C'est peut être ça en fait le déclencheur.
J'avais perdu espoir, et avec cette rencontre l'espoir est revenu.
C'est ce qui me fait dire que ça n'est pas une question de personne. Pas "lui" directement.
Il y avait un film comme ça, je ne sais plus laquelle des comédies romantiques à la noix...De toute façon, j'oublie tous les titres.
Le type est veuf, il a un petit garçon. Ah, nuit blanche à Seattle ? Ouais... J'ai vu ça avec Youcef il me semble, vu qu'il était mordu du rire de Meg Ryan (salope !).
Bref, ça m'a marquée cette phrase dans le film où je ne sais plus qui dit au type qu'il a toutes les chances d'aimer encore, parce qu'il a déjà aimé une fois.
Je me suis toujours dit ça. Que je savais aimer. Que j'aimais aimer. Que ça arriverait encore.
Mon passé un peu sulfureux en témoigne.
On m'a beaucoup aimée, j'ai beaucoup aimé.
Mais là, les connexions ne se faisaient pas. Bon, je suis peut-être trop exigeante ? Mais quoi... Je n'ai pas envie de me considérer comme une nana au rabais. "On a les hommes qu'on mérite".
(Sans déconner, comment peut-on mettre deux personnes de sexes opposés dans le même bureau à moins d'un mètre... Ça va que je suis à mi-temps et qu'il n'est pas là tous les jours... Franchement quoi... bon, ok, je deviens animale... mais je ne dois quand même pas être la seule. Après on s'étonne que tout le monde trompe tout le monde avec un collègue de taf... 'videmment hein !)
Bon.
C'est l'heure de fumer.
Pas sûre que je continue plus tard.
Le stagiaire ne fume pas, c'est ballot.
Si vous n'entendez plus parler de moi pendant quelques jours, cherchez pas, je serai sûrement en train de vivre une folle histoire passionnelle en hurlant olé olé.
Pfffff...
Nan mais pffff quoi
'Sengabl- Messages : 2065
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Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Putain, y'a mon surmoi qui gueule
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Hihi ! Connais tu la psychosynthèse et le dialogue avec les sous-personnalités ?
Quand j'ai vu ton post avec les smyley allignés j'y ai pensé de suite en rigolant,
après quand j'ai vu le même post où tu leur avais attribué la grille psychose tout s'est éteint
pour "opposer" (je saisi pas pourquoi j'ai eu besoin aussi de ça à une époque mais bon j'men fou maintenant) quelque chose au merci, il y a la formule des canadiens : "bienvenue",
comme moi on m'avais appris "y'a pas de quoi" j'ai changé pour celle là qui me convenais mieux, justement à l'époque où j'apprenais la psychosynthèse, et à reformuler et mon passé et mes limites avec plein d'autres stages
accepter que l'autre ai reçu quelque chose de soi qu'on a lançé comme ça et à quoi on n'accorde pas de valeur vient interpeller un tas de sous perso cachées dans les placards, et la sous perso du juge intérieur va s'opposer à ceux qui disent merci...
la sensualité du monde c'est normal, ne pas le ressentir pas, le ressentir et tout fourguer dans un autre avec tout le tintouin des relations sexuellesamoureusesetc c'est galère (le jeux des sousperso X au moins 4)
mais bon ça entraîne les cellules à ne pas mourrir de faim
Belle journée même si...
Quand j'ai vu ton post avec les smyley allignés j'y ai pensé de suite en rigolant,
après quand j'ai vu le même post où tu leur avais attribué la grille psychose tout s'est éteint
pour "opposer" (je saisi pas pourquoi j'ai eu besoin aussi de ça à une époque mais bon j'men fou maintenant) quelque chose au merci, il y a la formule des canadiens : "bienvenue",
comme moi on m'avais appris "y'a pas de quoi" j'ai changé pour celle là qui me convenais mieux, justement à l'époque où j'apprenais la psychosynthèse, et à reformuler et mon passé et mes limites avec plein d'autres stages
accepter que l'autre ai reçu quelque chose de soi qu'on a lançé comme ça et à quoi on n'accorde pas de valeur vient interpeller un tas de sous perso cachées dans les placards, et la sous perso du juge intérieur va s'opposer à ceux qui disent merci...
la sensualité du monde c'est normal, ne pas le ressentir pas, le ressentir et tout fourguer dans un autre avec tout le tintouin des relations sexuellesamoureusesetc c'est galère (le jeux des sousperso X au moins 4)
mais bon ça entraîne les cellules à ne pas mourrir de faim
Belle journée même si...
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
C'est marrant, je disais dimanche à Lolacat que je kiffais Henry Miller et tu en parles le surlendemain.
Bref, je suis flatté, etc, "merci", même si bien sûr je trouve cela tout à fait illégitime
Bisous bisous
Bref, je suis flatté, etc, "merci", même si bien sûr je trouve cela tout à fait illégitime
Bisous bisous
BR- Messages : 255
Date d'inscription : 08/08/2012
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Brutus Raskolnikov a écrit:C'est marrant, je disais dimanche à Lolacat que je kiffais Henry Miller et tu en parles le surlendemain.
C'est drôle oui, parce que c'était dimanche que j'ai acheté ce bouquin. Je ne sais même pas pourquoi, je pense que je n'ai jamais fait plus que survoler quelques extraits d'Henry Miller avant. Je n'sais pas, il est jaune, il a du me faire de l’œil.
Et je ne sais pas du tout pourquoi ça m'a fait penser à toi. Mais je te voyais bien jeter cet œil mi critique mi admiratif, un peu acide, mais finalement doux. Je n'ai lu qu'une trentaine de pages je pense, de cet "Aller retour New York". Mais je te voyais bien avec le même regard.
Pas tant une question de style pur, mais plus de vision...
En fait, je me demande si je ne l'entendais pas plus ou moins avec ta voix (on a bien tous une voix dans la tête quand on lit n'est ce pas ?), ou tes intonations. Peut être que tu es simplement le personnage que je connais qui s'en rapproche le plus ?
Bon, on s'en fout. C'est amusant.
Après recherche, il avait plus de 40 ans quand il a écrit ce livre (1935). C'est bien ça donc. Quand tu seras grand
Bisouitou.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
https://www.facebook.com/jOhsculptOr
Je surkiffe.
Je surkiffe.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
De la fidélité, de la tromperie...
- Spoiler:
- Je suis engagée depuis quelques temps dans une discussion plus qu'intense avec un Z. Du coup, je parle, je parle, je parle (j'écris en fait, mais c'est pareil, j'entends quand j'écris, donc c'est comme parler, non ?).
J'espère qu'il ne m'en voudra pas de retranscrire ici ce qui, jusqu'alors n'était réservé qu'à lui et à son oreille bienveillante. Revisité en partie.
J'aimerais avoir le principe de symétrie absolue. Bien sûr.
Ceci dit, dans la réalité, chaque fois que j'ai "demandé" (imposé ?) ma liberté, ça a toujours été dans des histoires très courtes. Mais j'avais dans l'idée (après avoir longtemps trompé M. avec J.), que je ne voulais plus mentir à l'homme avec qui j'étais.
Mais je n'étais pas sûre de pouvoir être fidèle... Je pensais que je ne savais pas faire, que deux hommes à la fois était un minimum pour moi, pour mon équilibre. Je ne voulais pas "tromper". Donc, réclamer une forme de liberté, c'était un peu par souci d'honnêteté. Parce que je n'étais pas sûre de pouvoir être fidèle. Je préférais prévenir que sur estimer ma capacité.
Dans les faits, je n'ai plus trompé personne après ma rupture avec M.. J'ai juste quitté beaucoup d'hommes. Et en ai rejoint d'autres dès le lendemain, parfois le soir même. Mais ma conscience était intacte : je n'avais pas trompé.
Et puis je disais aussi : je suis facile à avoir, impossible à garder.
Et je ne l'aurais pas supporté de l'autre, parce que ça fait un mal de chien. A l'ego, à l'image de soi.
J. m'a trompée, plus tard... Je ne l'ai jamais pardonné. Parce qu'il a fait ça salement.
Parce que, quelle que soit la liberté que j'aurais pu lui reconnaître, il m'a surtout menti. Et humiliée.
Alors que, à ce moment là, moi je ne voulais pas d'une histoire "sérieuse" avec lui. Je pensais que, puisqu'il venait de rompre avec la nana avec qui il avait passé vingt ans (C.), il lui fallait une période de "distraction" disons. J'étais prête à être sa maîtresse, prête à accepter qu'il en ait d'autres, du moment, bien sûr qu'il ne me les mettait pas directement sous le nez.
Il voulait que je sois "sa femme", son officielle, celle qu'il montrait. Finalement, il en montrait une autre aussi...
Il n'a même pas eu la décence de me "protéger". Il vit dans un village hein... Haut lieu de cancanage... Et puis bon... C'est la nana qui est venue m'annoncer ce qu'il en était.
Il a nié. Pendant toute une nuit il a nié.
Bon, je suis surdouée quoi... Je le voyais mentir. J'ai passé 12 heures, non stop, à le supplier de me dire la vérité.
Il a juré sur la tête de ses enfants. A dit qu'elle était folle...
S'il avait juste dit "désolé, pardonne moi, j'ai fait une connerie, je ne sais pas où j'en suis", j'aurais tout pardonné, bien entendu.
Pas parce que c'était lui. Parce que c'est moi.
J'ai tendance à avoir une confiance absolue. Pas une seconde je n'avais imaginé qu'il pouvait me tromper. J'avais senti ses réserves. Il était un peu différent quand on faisait l'amour. Le remord le rongeait, il ne le savait même pas que je le sentais pour deux.
J'ai tendu cent fois la perche, avec douceur, avec amour, avec compassion, avec tout ce que j'ai trouvé... Il allait mal, il était mal, je le sentais, il n'a rien dit. Je ne comprenais pas, j'essayais d'être patiente, je devenais folle.
Et pendant toutes les années qui ont suivies, où je suis revenue, repartie, etc... Ca n'a jamais cessé de me détruire. De détruire mon image de moi...
J'étais tellement fragilisée, tellement seule, tellement orgueilleuse, tellement volontaire, tellement je n'sais quoi, que j'ai été complice du mal que l'on m'a fait.
Il s'est excusé à un moment. A dit qu'il ne recommencerait jamais. Qu'il avait vu le mal que ça m'avait fait. Qu'il m'aimait et qu'il ne voulait plus me faire ça.
Et puis il a oublié.
Et il est retourné auprès de C.
C'est pour ça que je dis qu'aujourd'hui, je ne sais pas qui je suis, ce que je suis en amour.
Je sais que les autres ne sont pas J., c'est vraiment très clair pour moi.
Je sais que d'instinct, je ne serai plus jamais avec un homme qui lui ressemblerait. Qu'à la moindre suspicion de début de mensonge, j'en parlerai et si je n'obtiens pas de franchise en retour, je partirai.
Mais je ne sais pas dire quel est l'état réel de cette blessure. Dans la pratique, en suis-je handicapée ?
Peut-être. Peut-être pas.
------
J. avait cette excuse avec moi. Celle de l'amour fou. J'avais la même avec lui. C'est parce que ce que nous avons fait était si laid qu'il nous fallait une excuse aussi énorme. Il fallait bien une très bonne raison, presque divine, au-dessus de nous même, pour supporter d'avoir blessé tant de gens autour de nous.
Et il l'a finalement utilisée contre nous quand nous n'en avions plus besoin.
C'est ce qui me fait dire qu'il a tout gâché.
Quand on s'est revus au bout de dix ans, il était encore avec C.. Il allait soi-disant la quitter, il y pensait depuis des mois. Je lui ai donné six mois. Sans le dire au début.
Il ne l'a pas fait, il a dit que c'était ma faute. Parce que j'avais dit je ne sais plus quoi. Il est allé jusqu'à me dire "j'avais mes affaires dans la voiture pour venir chez toi, quand j'ai reçu ton message, j'ai fait demi-tour".
Bien sûr ça n'était pas vrai. Je ne l'ai compris que plus tard. Je le croyais fort et sensible. Il n'était qu'un humain, incapable de se confronter à ses peurs ou à sa responsabilité.
Mais ça ne pouvait pas être sa lâcheté qui était responsable de notre séparation, pas ses mensonges. Ça ne pouvait, bien sûr, venir que de moi.
J'ai culpabilisé, j'ai été une serpillère pendant quinze jours cette fois là.
Mais je l'ai quitté en lui disant "rentre chez ta femme".
Deux ans et demi plus tard, c'est elle, C., qui est partie. Elle a vidé la baraque ou presque. Il m'a appelée au secours, sa boite se mourrait, il avait besoin d'aide et n'a pas oublié de me dire "tu m'as toujours dit que si j'avais besoin de toi, tu serais là".
J'allais bien. Je recommençais à briller un peu.
Je me suis résolue à l'aider. Il a commencé à me tourner autour. J'ai tenu une semaine, ses yeux, ses mains, son sourire, sa bonté...
On faisait l'amour à l'hôtel, comme les amants que nous avions toujours été. Le contact était fusionnel, toujours. Il versait du champagne dans sa bouche et me faisait boire sur ses lèvres. Les lits n'étaient jamais assez grands pour nous.
Je ne voulais pas dormir chez lui.
J'y faisais ses comptes et sa compta, mais je ne restais pas.
Il avait son fils à la maison. J'avais été la vilaine, pour ce gosse, pendant toute son enfance il avait entendu sa mère m'insulter. Parce que même quand on était plus ensemble, les dix ans, elle a toujours dit que tout était ma faute... pas celle de J., bien sûr. Il a toujours été innocent à ses yeux et aussi coupable que moi aux miens.
Je ne voulais pas dormir chez lui.
Il m'a piégée, un soir.
Au bout d'un mois ou deux.
On était invités chez des amis à lui. On avait un peu bu.
Je voulais rentrer chez moi. Il a pris mes clés de voiture, il ne voulait pas que je fasse une heure de route et ça faisait des semaines qu'il me demandait de rester dormir avec lui.
J'ai pris sur moi.
J'ai renoncé à une part de fierté... Me suis cachée sous un masque de sourire et de bonté... Avoir été la fille qui trompait son mec avec son frère hein, ça n'a jamais été la grande gloire de ma vie. J'avais honte. Même si j'avais l'excuse de l'amour fou. J'étais morte de honte. Il a bien fallu compenser.
Me retrouver confrontée à ce gamin (il avait 15 ans alors) dont je pensais avoir ruiné la famille... Il me fallait plus que du courage.
Tout le monde me connaissait "de réputation"... Même les gens qui ne m'avaient jamais rencontrée savait qui était "la salope de rousse".
J'ai du me faire aimer, accepter. Ce qui n'a pas été très difficile. Je suis hautement sociable, souriante, aimable et attentionnée. Et puis je n'étais surtout rien du sale tableau que C. avait fait de moi.
Au bout de 4 mois ensemble j'ai appris son infidélité...
Quand tu es intelligent, tu repasses tout au peigne fin... Et ça marche.
Et je me suis rappelée. J'ai su quel jour il m'avait trompée la première fois.
Un dimanche soir, il avait coupé son téléphone après avoir (volontairement, je l'ai compris plus tard) provoqué une dispute. J'étais partie furieuse de chez lui.
Le lendemain soir il est arrivé chez moi avec un bouquet de 24 roses rouges.
Il avait 40 ans, c'était la première fois de sa vie qu'il mettait les pieds chez un fleuriste.
Il s'est excusé. M'a dit qu'il était en colère. Que je savais qu'il avait mauvais caractère.
Qu'il m'aimait, tutti quanti. Il était maladroit, sa voix tremblait.
Il ne voulait pas me perdre. "Je ne veux plus te perdre", c'est peut être ce qui m'a le plus touchée.
J'ai compris depuis, que quand on ne veut pas perdre quelqu'un, on ne doit pas juste lui demander de rester... On doit faire ce qu'il faut pour le garder.
Je me suis dit que j'avais sale caractère. Que j'étais probablement trop exigeante. Qu'il fallait que je l'accepte avec son caractère aussi... Que je pouvais faire un effort, qu'il changeait des choses pour moi...
Que franchement, je pouvais bien faire ça. Que je l'aimais. Qu'il était là. Que c'était aussi l'homme de ma vie. J'ai fait taire mes instincts.
Bref, je m'en suis voulu d'être aussi dure alors que, le pauvre, il avait bien droit à une soirée de liberté. Je devais être trop jalouse, je devrais lui faire confiance.
C'est sale de faire ça à quelqu'un.
Voilà pourquoi je pense qu'en parler ne changera rien. Ça ne me fera pas aller mieux ou tourner la page.
Je connais l'histoire par cœur, je l'ai disséquée dix mille fois. Avec tous mes amis.
Il a abusé de ma confiance et je me suis laissée faire par orgueil, parce que je voulais que cette histoire mène à quelque chose. Parce que j'avais trop investi, trop payé d'avance.
Un jour, j'ai juste arrêté.
Le pire... peut-être..
Quelques semaines plus tard, j'ai retrouvé dans sa table de nuit un mot qu'il avait écrit ce soir là (je l'ai su, à cause du contenu). J. est vraiment, presque illettré. Écrire est une torture pour lui. Il camoufle bien, mais je le sais, il a du mal à remplir un chèque.
Mais on avait parlé quelques jours avant (alors que je n'avais pas estimé l'étendue de sa difficulté à l'écrit), du fait que je trouvais qu'écrire je t'aime était un joli geste, presque plus que de le dire.
Quelques semaines plus tard donc, après avoir su qu'il m'avait trompée, après être partie, puis revenue, j'ai trouvé ce mot dans sa table de nuit. Gribouillé sur un morceau de journal. Ecriture maladroite, biscornue, les minuscules et majuscules mélangées. Je crois que je l'ai encore.
5 ou 6 lignes, pour dire pardonne-moi, je t'aime, tu n'es pas là et je suis malheureux.
Et ça m'a émue au delà de l'imaginable...
J'ai trouvé ça gentil. Vraiment gentil. Je me suis assise et j'ai pleuré.
Il m'avait trompée et je lissais ses fautes...
Je suis facile à blesser. Parce que lorsque j'aime, je ne me protège plus.
Mais ce mot... Il ne me l'avait jamais donné...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
j'ai lu , ajouter quoique ce soit d'autre serait aussi futile qu'inutile (mais je viens de le faire ... c est fort ca quand meme , de dire qu'on ferait pas un truc et rien que le fait de le dire constitue le truc qu'on disait ne pas faire ... c est presque mentir par exces de vérité ... )
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
https://www.youtube.com/watch?v=sBEcYo6WT38
- Spoiler:
- (pardon, j'ai pas pu resister... c'est le côté "pour petits" qui m'a fait très très rire. J'espère que tu vas bien)
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
replique a la limite de la represaille !
https://www.youtube.com/watch?v=u3dmwXDL-90
https://www.youtube.com/watch?v=u3dmwXDL-90
- Spoiler:
- oui je vais bien ^^
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Je m'excuse auprès des lecteurs intelligents... Ca n'vole pas très haut.
C'est l'effet Doom
(Je trouverai pire, un jour !)
Nota : je n'suis pas un poussin.
C'est l'effet Doom
(Je trouverai pire, un jour !)
Nota : je n'suis pas un poussin.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
je suis comme qui dirait capable du pire comme du bien pire ^^
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Senga-blblbl, pourquoi j'ai pas lu ta présentation avant ?
J'ai lu que ton premier message et je t'aime déjà.
Allez hop je continue.
-> bisous
[edit : j'ai lu que les 3 premières pages et je t'aime encore plus, re-bisous]
J'ai lu que ton premier message et je t'aime déjà.
Allez hop je continue.
-> bisous
[edit : j'ai lu que les 3 premières pages et je t'aime encore plus, re-bisous]
Zzita- Messages : 496
Date d'inscription : 09/11/2012
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Le truc de ce forum, c'est que quand tu recommences à lire des choses, à parler à des gens (des nouveaux, des anciens), les idées, les pensées, germent de toute part.
Non, franchement, foutez moi la paix !
Je plaisante, bien sûr, l'interrogation, c'est la vie. Et si je ne voulais pas m'interroger, je ne lirais rien, comme je l'ai fait pendant plusieurs mois.
Après, je me connais, l'intensité fait que cela peut vite devenir épuisant, lassant, une quête sans fin.
Mais j'ai aussi confiance dans ma capacité à arrêter de me poser des questions pour recommencer à avancer.
Une jeune femme l'autre jour sur le chat me demandait comment c'était d'avoir des enfants.
Je crois que d'emblée, ma réponse fut "ultime".
Ca n'a pas toujours été aussi simple.
Je ne me rappelle pas avoir voulu avoir des enfants. Enfin, pas comme ces filles qui disent "j'ai toujours voulu avoir des enfants". Je n'ai pas souvenir de ce désir.
Je me rappelle avoir rêvé d'être avocate, journaliste, interprète. Jamais d'avoir rêvé être une mère.
Bon, je ne rêvais pas d'avoir des enfants, mais j'en ai eu.
Sincèrement, je pense que toute la période où j'ai vécu avec M. (le père des enfants donc, pour ceux qui ne suivent pas - pas le chanteur) a été comme une parenthèse.
Comme si je n'avais pas été dans ma vraie vie.
Je ne dis pas que je regrette, entendons-nous bien, je ne regrette pas grand chose. Je prends de mon passé tout ce qu'il y a à y prendre, le bon, le mauvais. Tout est constituant.
Je ne sais pas si je referais les mêmes choix, en même temps, la question est conne par essence, puisque je n'aurai plus jamais les mêmes choix à faire.
Donc, un jour, j'ai juste eu mon premier enfant.
C'était "dans le move" de la vie que je menais.
J'ai rencontré M. à 16 ans, dans un bar que fréquentait mon père, pas très loin de la maison. C'était le pub à la mode. A 16 ans j'en faisais facilement 20.
Donc j'ai rencontré M., j'étais probablement amoureuse, en tous les cas, il était plutôt gentil, drôle, énergique. Courageux aussi. Et puis il était surtout très très amoureux de moi. Ce fut le premier à me dire "toi plus on te connait, plus on t'aime". L'autre fut Yann.
Cette histoire était probablement une porte de sortie de la vie que je menais. Une porte vers autre chose, tout simplement.
Il avait 25 ans et j'étais plus mature que lui déjà.
Au bout d'un an et demi à vivoter entre chez sa sœur (où il vivait) et chez mon père (où je vivais), on a pris un appart. J'avais 17 ans et demi et j'étais "maîtresse de maison".
Et ça ne rigole pas d'être la "femme" d'un portugais qui a 5 frères et sœurs. Y'a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas. Notamment l'art de recevoir.
A 18 ans, j'étais devenue une as en cuisine, juste parce qu'une fois il avait critiqué ma manière de faire à manger. Bon, ok, la casserole avait volé à travers la pièce (j'ai toujours eu du mal avec les critiques...), mais j'ai pris note de la remarque et j'ai fait mieux.
A cette époque, j'ai adopté sa culture. Mais la totale hein...
Je pense avoir vu tous les films d'action de la fin des années 80/début des années 90. Tous les westerns, tous les bruce lee, tous les films sur les arts martiaux. Enfin, tous les plus commerciaux, c'est pas comme si on avait cherché plus loin que le bout de notre nez.
Et puis je n'avais pas vraiment "le droit" de lire avec M. Il ne lisait pas. Donc il ne comprenait pas. Sa femme, le soir, au lit, ne pouvait pas préférer lire un bouquin plutôt que de s'envoyer en l'air avec lui.
Je fais un effort pour me rappeler ce qui a fait que nous avons voulu un enfant... Je ne sais pas.
J'aurais pu être maman encore plus tôt. Je pense que ça faisait près d'un an qu'on essayait quand je suis tombée enceinte. D'ailleurs, je m'étais résolue à ne pas avoir d'enfant quand je me suis rendue compte que j'attendais un bébé.
Je crois que pour moi, à cette époque, avoir un enfant, c'était aussi pour être prise au sérieux. Alors qu'objectivement, ça n'est pas très sérieux d'avoir un enfant à 20 ans. Mais bon.
Avec le recul, je me suis rendue compte que je n'ai jamais imaginé finir ma vie avec M.
Je l'ai su plus tard, quand j'étais avec Yann. Avec Yann, je me suis toujours imaginée vieillir. Cette image d'Epinal, je l'avais en tête. Je nous voyais sur la terrasse ensoleillée d'une grande maison, à la soixantaine, avec des bruits d'enfants, de famille, tout autour de nous.
Jamais M. ne m'a inspiré ça.
D'ailleurs, je n'ai jamais accepté de l'épouser. J'étais contre le mariage. Quand on sait que c'est moi qui ai demandé Yann en mariage, ça donne des indices sur les projections d'avenir que j'avais à l'époque.
J'ai eu Fiston 1 et soudainement, ma vie s'est remplie.
https://www.youtube.com/watch?v=N6Jx8FOydzM
Je n'avais pas de diplôme et pas de vrai boulot. Mais j'ai décrété à la naissance de ce fils qu'il me fallait un boulot 9-17. Parce que c'était le bon compromis entre mère et femme indépendante.
J'avais eu tôt fait de me rendre compte que M. était un homme sur lequel on ne pouvait pas compter. Tout le fric qu'il gagnait fondait comme neige au soleil... Aucune stabilité financière. Du coup, c'est devenu important pour moi de ne plus trouver un avis d'huissier sur ma table quand je rentrais chez moi.
J'ai commencé à travailler, très vite dans la fonction publique. Petit salaire, mais sûr.
Cela me semblait normal de subvenir aux besoins de mon fils. Vous pourrez le noter, je ne dis jamais "nos enfants", toujours "mes enfants".
Et puis, l'argent, c'est la liberté. C'est un peu dégueulasse pour mon cœur de gauchiste de dire ça, mais c'est un fait. Dans un monde capitaliste, on est plus libre quand on a du fric que quand on en a pas. Surtout quand on est une femme. De fait, j'ai pris la responsabilité de mon fils.
Je me suis souvent dit "je l'ai eu, j'assume". Un peu comme on se martyrise. Du coup, je me sentais plus pleine de responsabilité que d'amour. Comme si les notions s'opposaient.
Et puis j'avais une liaison avec J., la culpabilité était mon lot quotidien.
Et puis M. a voulu un deuxième enfant.
Je n'en voulais pas. J'avais peur de ne pas pouvoir aimer un autre enfant comme j'aimais Fiston 1. Je me disais qu'il allait falloir que je coupe mon cœur en deux et que ça serait lui enlever quelque chose. Qu'il aurait moins de moi si j'avais un autre enfant.
Ça n'allait pas toujours très fort avec M., on était en permanence au bord de la séparation. On avait une relation violente dans les mots, plus rarement dans les gestes, mais c'est arrivé aussi. Il m'a toujours poussée. Titillée, cherchée. Il y a une phrase que je ne peux plus supporter c'est "rhoooo, mais je dis/fais ça pour te faire chier". Comme si faire chier l'autre, c'était drôle... Et bien, au cas où vous en douteriez, ça ne l'est pas. Quand c'est quasi quotidien, c'est de l'ordre de la torture. Je suis devenue susceptible. Je ne supporte plus les taquineries, le fait qu'on appuie sur les défauts de l'autre pour amuser la galerie.
Petit à petit, je sortais les griffes pour rien.
Il voulait un deuxième enfant alors que je songeais à le quitter.
On vivait dans un appart lié à ma fonction à l'époque. Je bossais dans un collège, on avait un 4 pièces pour une somme dérisoire. A moins de le mettre dehors, je ne pouvais pas partir. J'étais prisonnière de ce quotidien.
J'avais mis longtemps à avoir Fiston 1. Devant son insistance pour avoir un deuxième enfant (et notamment le fait que faire de Fiston 1 un fils unique était une mauvaise idée - ce avec quoi j'étais assez d'accord), j'ai arrêté de prendre la pilule, me disant qu'il pouvait s'en passer des choses en un an.
Je suis tombée enceinte le mois qui a suivi. Ma gynéco n'en revenait tellement pas qu'elle m'a fait faire deux échographies en 5 semaines.
Et puis j'ai été contente d'être enceinte.
Et puis je me sentais capable d'avoir deux enfants. Simple question d'organisation je me disais. Financièrement, je tenais bon, c'était l'essentiel à mes yeux.
Et puis je tenais déjà depuis presque 6 ans avec M., je pouvais bien tenir encore quelques années.
Fiston 2 est né.
Une grossesse éprouvante, un accouchement un peu plus difficile que le premier où M. a brillé par son absence, encore.
D'ailleurs, j'ai accouché à 13h30. Il était arrivé à la maison à 12h30 ce jour là. Je l'attendais. Je voyais l'hôpital de ma fenêtre, c'était à 2 mn en voiture. Rien que pour descendre les marches, avec une contraction toutes les minutes, j'ai du mettre un bon quart d'heure.
Fiston 2 a été hospitalisé dans un autre hôpital quand il est né : pas de pédiatrie néo-nat dans celui où j'étais.
Je raconte volontiers comment j'ai quitté l'hôpital sur un coup de tête, contre avis médical au bout de 48 h avec mes 14 ou 15 points de suture, parce que le chef de service (qui m'a pourtant mise au monde), ne voulais pas que j'aille voir mon bébé, hospitalisé à 15km de là.
Il m'a pourtant fallu des années pour me rendre compte que j'avais l'instinct maternel.
Il a fallut que Youcef me dise "tu es une louve" pour que je prenne conscience qu'à défaut d'aimer mes enfants (je n'avais pas la sensation de les aimer, j'avais la sensation de leur devoir quelque chose - antinomique) je faisais tout pour les protéger.
En même temps, je crois que le refrain préféré de M. c'était "tu es une mauvaise mère". La méthode Coué...
Avec un peu d'analyse critique de la situation, je peux comprendre son point de vue. Sa mère est morte à 37 ans, mère de six enfants, dans un pays on ne peut plus pauvre, avec un mari qui bossait en France et dépensait son fric avec ses maîtresses. Avec un modèle pareil, on s'attend forcément à une mère qui ne fait que se sacrifier pour sa progéniture. Et puis, il était l'aîné, il a tout vécu. Il avait 16 ans quand sa mère est morte. Il a commencé à travailler avec son père pour nourrir ses frères et sœurs... Il a eu une mère sainte et un père bourreau par son absence... Cela s'est très exactement reproduit dans notre couple, dans notre "parentalité".
Or, même si j'ai construit ma vie (au moins les 20 "vraies" premières années) en fonction de mes enfants, je n'ai jamais eu cette sensation de sacrifice.
Je n'en veux pas le moins du monde à M., le 9 décembre cela fera 17 ans qu'on est séparés. Enfin, j'ai arrêté de lui en vouloir disons. Je lui en ai voulu d'être un "mauvais père". Et puis un jour, j'ai regardé mes enfants, j'ai été fière d'eux et je me suis dit que, comme pour ma vie, avec ses bons et ses mauvais côtés, leur père était aussi une part de ce qu'ils étaient, il était une des composante de leur "tout". Fiston 2 a beaucoup de ses qualités. Cette gentillesse, ce petit je m'en foutisme qui le rend heureux. Cette capacité à ne pas trop en vouloir aux autres. Heureusement, il a un peu plus mon sens des responsabilités...
Aujourd'hui, je sais que j'aime mes enfants.
Pas seulement de cet amour "par défaut" que prétendent (peut être à juste titre) avoir les mères. Je les aime pour ce qu'ils sont, en tant que personnes. Pour leurs valeurs, pour leur intelligence, leur fraicheur, leur vivacité.
Pour leur gentillesse, même si elle est parfois un peu enfouie.
J'aime Fiston 1 même quand il bougonne, parce qu'il fait des efforts pour dépasser ses défauts. J'aime qu'il m’ôte un tournevis des mains quand je viens de m'écorcher en me disant "Aïe !!!! Bon donne, si c'est moi qui me fais mal, ça me fait moins mal que quand c'est toi !" (paye ton empathie).
J'aime Fiston 2 qui me dépose trois bonbons sur mon bureau, juste parce que ça va me faire plaisir et qu'il aime partager ce qu'il a. J'aime qu'à 19 ans, devant ses potes, il continue de faire des câlins à sa mère, parce que c'est un bisounours et qu'il l'assume entièrement. Et j'aime pouvoir l'envoyer chier en lui disant "casse toi avec tes bisous sale môme, t'es plein de microbes !" et qu'il me serre encore plus fort pour m'embrasser de force.
J'aime mes enfants parce qu'ils sont drôles et doux. Parce qu'ils ont du caractère aussi.
Parce que quand je peins une porte avec de la peinture "pour tableau noir", la première chose qu'ils ont envie de faire, c'est d'écrire des conneries et de dessiner des petits cœurs dessus à la craie et que *vraiment* ils trouvent ça trop classe d'avoir une porte tableau.
Tu vois B., je ne serai probablement pas une grande femme, mais je ne peux pas avoir l'impression de n'avoir rien accompli... Et même si je ne fais rien d'autre, du reste de ma vie, j'aurai servi le monde à la mesure de mes capacités, en lui donnant deux personnes meilleures.
Et je la remets ici, pour le plaisir, version live
https://www.dailymotion.com/video/x1wxjn_francis-cabrel-une-star-a-sa-facon_music
Non, franchement, foutez moi la paix !
Je plaisante, bien sûr, l'interrogation, c'est la vie. Et si je ne voulais pas m'interroger, je ne lirais rien, comme je l'ai fait pendant plusieurs mois.
Après, je me connais, l'intensité fait que cela peut vite devenir épuisant, lassant, une quête sans fin.
Mais j'ai aussi confiance dans ma capacité à arrêter de me poser des questions pour recommencer à avancer.
Une jeune femme l'autre jour sur le chat me demandait comment c'était d'avoir des enfants.
Je crois que d'emblée, ma réponse fut "ultime".
Ca n'a pas toujours été aussi simple.
Je ne me rappelle pas avoir voulu avoir des enfants. Enfin, pas comme ces filles qui disent "j'ai toujours voulu avoir des enfants". Je n'ai pas souvenir de ce désir.
Je me rappelle avoir rêvé d'être avocate, journaliste, interprète. Jamais d'avoir rêvé être une mère.
Bon, je ne rêvais pas d'avoir des enfants, mais j'en ai eu.
Sincèrement, je pense que toute la période où j'ai vécu avec M. (le père des enfants donc, pour ceux qui ne suivent pas - pas le chanteur) a été comme une parenthèse.
Comme si je n'avais pas été dans ma vraie vie.
Je ne dis pas que je regrette, entendons-nous bien, je ne regrette pas grand chose. Je prends de mon passé tout ce qu'il y a à y prendre, le bon, le mauvais. Tout est constituant.
Je ne sais pas si je referais les mêmes choix, en même temps, la question est conne par essence, puisque je n'aurai plus jamais les mêmes choix à faire.
Donc, un jour, j'ai juste eu mon premier enfant.
C'était "dans le move" de la vie que je menais.
J'ai rencontré M. à 16 ans, dans un bar que fréquentait mon père, pas très loin de la maison. C'était le pub à la mode. A 16 ans j'en faisais facilement 20.
Donc j'ai rencontré M., j'étais probablement amoureuse, en tous les cas, il était plutôt gentil, drôle, énergique. Courageux aussi. Et puis il était surtout très très amoureux de moi. Ce fut le premier à me dire "toi plus on te connait, plus on t'aime". L'autre fut Yann.
Cette histoire était probablement une porte de sortie de la vie que je menais. Une porte vers autre chose, tout simplement.
Il avait 25 ans et j'étais plus mature que lui déjà.
Au bout d'un an et demi à vivoter entre chez sa sœur (où il vivait) et chez mon père (où je vivais), on a pris un appart. J'avais 17 ans et demi et j'étais "maîtresse de maison".
Et ça ne rigole pas d'être la "femme" d'un portugais qui a 5 frères et sœurs. Y'a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas. Notamment l'art de recevoir.
A 18 ans, j'étais devenue une as en cuisine, juste parce qu'une fois il avait critiqué ma manière de faire à manger. Bon, ok, la casserole avait volé à travers la pièce (j'ai toujours eu du mal avec les critiques...), mais j'ai pris note de la remarque et j'ai fait mieux.
A cette époque, j'ai adopté sa culture. Mais la totale hein...
Je pense avoir vu tous les films d'action de la fin des années 80/début des années 90. Tous les westerns, tous les bruce lee, tous les films sur les arts martiaux. Enfin, tous les plus commerciaux, c'est pas comme si on avait cherché plus loin que le bout de notre nez.
Et puis je n'avais pas vraiment "le droit" de lire avec M. Il ne lisait pas. Donc il ne comprenait pas. Sa femme, le soir, au lit, ne pouvait pas préférer lire un bouquin plutôt que de s'envoyer en l'air avec lui.
Je fais un effort pour me rappeler ce qui a fait que nous avons voulu un enfant... Je ne sais pas.
J'aurais pu être maman encore plus tôt. Je pense que ça faisait près d'un an qu'on essayait quand je suis tombée enceinte. D'ailleurs, je m'étais résolue à ne pas avoir d'enfant quand je me suis rendue compte que j'attendais un bébé.
Je crois que pour moi, à cette époque, avoir un enfant, c'était aussi pour être prise au sérieux. Alors qu'objectivement, ça n'est pas très sérieux d'avoir un enfant à 20 ans. Mais bon.
Avec le recul, je me suis rendue compte que je n'ai jamais imaginé finir ma vie avec M.
Je l'ai su plus tard, quand j'étais avec Yann. Avec Yann, je me suis toujours imaginée vieillir. Cette image d'Epinal, je l'avais en tête. Je nous voyais sur la terrasse ensoleillée d'une grande maison, à la soixantaine, avec des bruits d'enfants, de famille, tout autour de nous.
Jamais M. ne m'a inspiré ça.
D'ailleurs, je n'ai jamais accepté de l'épouser. J'étais contre le mariage. Quand on sait que c'est moi qui ai demandé Yann en mariage, ça donne des indices sur les projections d'avenir que j'avais à l'époque.
J'ai eu Fiston 1 et soudainement, ma vie s'est remplie.
https://www.youtube.com/watch?v=N6Jx8FOydzM
- Spoiler:
- Acide, amer
Sans point de repère
Cassé, KO, bout du rouleau, sans plus rien qui adhère
Le monde entier t'a déçu
Tu hais l'humanité toute entière
Et bien entendu plus d'eau chaude au moment de prendre ton bain
Et tu sais pas
Et tu te mens
Les rêves à plat, bête et méchant, et tu coules en ramant
Plus d'essence et encore pas mal de kilomètres à faire
Et des tas de feux rouges qui t'bouffent le temps, évidemment
Reste un moyen facile qui peut rapporter gros
S'il te reste un peu de sang, les os et la peau
Bien mieux qu'un safari, aventure garantie
Si ton présent plus qu'imparfait hurle au secours
C'est une affaire à deux à saisir nuit et jour
Ne s'use pas si l'on s'en ressert, ça c'est sûr
Quand t'as froid, ça fait monter la température
Jouer c'est pas tricher, surtout dans le désordre
Et plus tu joues, plus tu touches, t'as même le droit de mordre
C'est comme j'te dis, Baby
Fais des bébés, fais des bébés
Si tu sais plus c'que tu fous là, ni à quoi tu sers
Eux le sauront pour toi, redeviens mammifère
Pas compliqué, fais des bébés
En éprouvette, inséminé
Qu'importe le flacon pourvu qu't'aies l'ivresse ou le pied
Du passé, table rase, la voilà ta nouvelles base
Histoire d'expérimenté les parts de l'acquis et de l'inné
(Bonne chance)
Ils t'trouveront beau, intelligent
Grand et costeau, intéressant au moins jusqu'à huit ans
Problème existentiel, la bouillie coule-t-elle ou pas ?
L'ennemi : les grumeaux, ou bien trop chaud ou trop froid
C'est gratuit, des fois même t'en as cinq pour le prix d'un
Ça plaît aux filles et ça fait marrer les copains
Permanent cinéma, 100 fois mieux qu'FR3
OK, ça fait du bruit, ça sent pas toujours bon
Mais entre nous, c'est elle qui s'occupent des biberons
Ça te fera moins dormir que les amphétamines
Ça résoudra tes problèmes, tes doutes et tes spleens
Si long, long, long
Comme un jour sans toi
Ou un jour avec toi d'ailleurs
Ça dépend des fois
C'est comme j'te dis, chérie
Fais des bébés, fais des bébés
Si tu sais plus c'que tu fous là, ni à quoi tu sers
Eux le sauront pour toi, redeviens mammifère
Pas compliqué, fais des bébés
Fais des bébés, fais des bébés
Ça f'ra p'têtre des cadavres pour leurs saletés de bombes
Mais aussi des cerveaux pour ne pas qu'elles tombent
ABCD, fais des bébés
Fais des bébés, fais des bébés
Tu leur diras jamais qu'y a des guerres qui sont saintes
Que la raison d'état efface les cris, les plaintes
C'est pas sorcier, fais des bébés
Je n'avais pas de diplôme et pas de vrai boulot. Mais j'ai décrété à la naissance de ce fils qu'il me fallait un boulot 9-17. Parce que c'était le bon compromis entre mère et femme indépendante.
J'avais eu tôt fait de me rendre compte que M. était un homme sur lequel on ne pouvait pas compter. Tout le fric qu'il gagnait fondait comme neige au soleil... Aucune stabilité financière. Du coup, c'est devenu important pour moi de ne plus trouver un avis d'huissier sur ma table quand je rentrais chez moi.
J'ai commencé à travailler, très vite dans la fonction publique. Petit salaire, mais sûr.
Cela me semblait normal de subvenir aux besoins de mon fils. Vous pourrez le noter, je ne dis jamais "nos enfants", toujours "mes enfants".
Et puis, l'argent, c'est la liberté. C'est un peu dégueulasse pour mon cœur de gauchiste de dire ça, mais c'est un fait. Dans un monde capitaliste, on est plus libre quand on a du fric que quand on en a pas. Surtout quand on est une femme. De fait, j'ai pris la responsabilité de mon fils.
Je me suis souvent dit "je l'ai eu, j'assume". Un peu comme on se martyrise. Du coup, je me sentais plus pleine de responsabilité que d'amour. Comme si les notions s'opposaient.
Et puis j'avais une liaison avec J., la culpabilité était mon lot quotidien.
Et puis M. a voulu un deuxième enfant.
Je n'en voulais pas. J'avais peur de ne pas pouvoir aimer un autre enfant comme j'aimais Fiston 1. Je me disais qu'il allait falloir que je coupe mon cœur en deux et que ça serait lui enlever quelque chose. Qu'il aurait moins de moi si j'avais un autre enfant.
Ça n'allait pas toujours très fort avec M., on était en permanence au bord de la séparation. On avait une relation violente dans les mots, plus rarement dans les gestes, mais c'est arrivé aussi. Il m'a toujours poussée. Titillée, cherchée. Il y a une phrase que je ne peux plus supporter c'est "rhoooo, mais je dis/fais ça pour te faire chier". Comme si faire chier l'autre, c'était drôle... Et bien, au cas où vous en douteriez, ça ne l'est pas. Quand c'est quasi quotidien, c'est de l'ordre de la torture. Je suis devenue susceptible. Je ne supporte plus les taquineries, le fait qu'on appuie sur les défauts de l'autre pour amuser la galerie.
Petit à petit, je sortais les griffes pour rien.
Il voulait un deuxième enfant alors que je songeais à le quitter.
On vivait dans un appart lié à ma fonction à l'époque. Je bossais dans un collège, on avait un 4 pièces pour une somme dérisoire. A moins de le mettre dehors, je ne pouvais pas partir. J'étais prisonnière de ce quotidien.
J'avais mis longtemps à avoir Fiston 1. Devant son insistance pour avoir un deuxième enfant (et notamment le fait que faire de Fiston 1 un fils unique était une mauvaise idée - ce avec quoi j'étais assez d'accord), j'ai arrêté de prendre la pilule, me disant qu'il pouvait s'en passer des choses en un an.
Je suis tombée enceinte le mois qui a suivi. Ma gynéco n'en revenait tellement pas qu'elle m'a fait faire deux échographies en 5 semaines.
Et puis j'ai été contente d'être enceinte.
Et puis je me sentais capable d'avoir deux enfants. Simple question d'organisation je me disais. Financièrement, je tenais bon, c'était l'essentiel à mes yeux.
Et puis je tenais déjà depuis presque 6 ans avec M., je pouvais bien tenir encore quelques années.
Fiston 2 est né.
Une grossesse éprouvante, un accouchement un peu plus difficile que le premier où M. a brillé par son absence, encore.
D'ailleurs, j'ai accouché à 13h30. Il était arrivé à la maison à 12h30 ce jour là. Je l'attendais. Je voyais l'hôpital de ma fenêtre, c'était à 2 mn en voiture. Rien que pour descendre les marches, avec une contraction toutes les minutes, j'ai du mettre un bon quart d'heure.
Fiston 2 a été hospitalisé dans un autre hôpital quand il est né : pas de pédiatrie néo-nat dans celui où j'étais.
Je raconte volontiers comment j'ai quitté l'hôpital sur un coup de tête, contre avis médical au bout de 48 h avec mes 14 ou 15 points de suture, parce que le chef de service (qui m'a pourtant mise au monde), ne voulais pas que j'aille voir mon bébé, hospitalisé à 15km de là.
Il m'a pourtant fallu des années pour me rendre compte que j'avais l'instinct maternel.
Il a fallut que Youcef me dise "tu es une louve" pour que je prenne conscience qu'à défaut d'aimer mes enfants (je n'avais pas la sensation de les aimer, j'avais la sensation de leur devoir quelque chose - antinomique) je faisais tout pour les protéger.
En même temps, je crois que le refrain préféré de M. c'était "tu es une mauvaise mère". La méthode Coué...
Avec un peu d'analyse critique de la situation, je peux comprendre son point de vue. Sa mère est morte à 37 ans, mère de six enfants, dans un pays on ne peut plus pauvre, avec un mari qui bossait en France et dépensait son fric avec ses maîtresses. Avec un modèle pareil, on s'attend forcément à une mère qui ne fait que se sacrifier pour sa progéniture. Et puis, il était l'aîné, il a tout vécu. Il avait 16 ans quand sa mère est morte. Il a commencé à travailler avec son père pour nourrir ses frères et sœurs... Il a eu une mère sainte et un père bourreau par son absence... Cela s'est très exactement reproduit dans notre couple, dans notre "parentalité".
Or, même si j'ai construit ma vie (au moins les 20 "vraies" premières années) en fonction de mes enfants, je n'ai jamais eu cette sensation de sacrifice.
Je n'en veux pas le moins du monde à M., le 9 décembre cela fera 17 ans qu'on est séparés. Enfin, j'ai arrêté de lui en vouloir disons. Je lui en ai voulu d'être un "mauvais père". Et puis un jour, j'ai regardé mes enfants, j'ai été fière d'eux et je me suis dit que, comme pour ma vie, avec ses bons et ses mauvais côtés, leur père était aussi une part de ce qu'ils étaient, il était une des composante de leur "tout". Fiston 2 a beaucoup de ses qualités. Cette gentillesse, ce petit je m'en foutisme qui le rend heureux. Cette capacité à ne pas trop en vouloir aux autres. Heureusement, il a un peu plus mon sens des responsabilités...
Aujourd'hui, je sais que j'aime mes enfants.
Pas seulement de cet amour "par défaut" que prétendent (peut être à juste titre) avoir les mères. Je les aime pour ce qu'ils sont, en tant que personnes. Pour leurs valeurs, pour leur intelligence, leur fraicheur, leur vivacité.
Pour leur gentillesse, même si elle est parfois un peu enfouie.
J'aime Fiston 1 même quand il bougonne, parce qu'il fait des efforts pour dépasser ses défauts. J'aime qu'il m’ôte un tournevis des mains quand je viens de m'écorcher en me disant "Aïe !!!! Bon donne, si c'est moi qui me fais mal, ça me fait moins mal que quand c'est toi !" (paye ton empathie).
J'aime Fiston 2 qui me dépose trois bonbons sur mon bureau, juste parce que ça va me faire plaisir et qu'il aime partager ce qu'il a. J'aime qu'à 19 ans, devant ses potes, il continue de faire des câlins à sa mère, parce que c'est un bisounours et qu'il l'assume entièrement. Et j'aime pouvoir l'envoyer chier en lui disant "casse toi avec tes bisous sale môme, t'es plein de microbes !" et qu'il me serre encore plus fort pour m'embrasser de force.
J'aime mes enfants parce qu'ils sont drôles et doux. Parce qu'ils ont du caractère aussi.
Parce que quand je peins une porte avec de la peinture "pour tableau noir", la première chose qu'ils ont envie de faire, c'est d'écrire des conneries et de dessiner des petits cœurs dessus à la craie et que *vraiment* ils trouvent ça trop classe d'avoir une porte tableau.
Tu vois B., je ne serai probablement pas une grande femme, mais je ne peux pas avoir l'impression de n'avoir rien accompli... Et même si je ne fais rien d'autre, du reste de ma vie, j'aurai servi le monde à la mesure de mes capacités, en lui donnant deux personnes meilleures.
Et je la remets ici, pour le plaisir, version live
https://www.dailymotion.com/video/x1wxjn_francis-cabrel-une-star-a-sa-facon_music
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
'Sengabl- Messages : 2065
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Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Je me sens bien étrange parfois. Un peu à la dérive. Ne sachant pas vraiment si je dois "raccrocher" au monde (l'image serait celle d'un wagon qu'on accroche à un train déjà très long).
Je me suis réveillée malade ce matin. La gorge qui pique, ce goût étrange dans la bouche, le goût des microbes, de l'infection qui guette.
Je me disais "je suis fatiguée". Encore quoi... Je me disais que j'allais l'écrire, encore. Je m'en voulais de l'écrire, encore.
Et puis je me suis rendue compte d'une chose un peu bizarre.
Le sommeil se fait un peu la malle depuis quelques jours. (encore )
Je me couche avec la sensation de n'être pas fatiguée. Et tous les matins, je me réveille épuisée.
Je me dis ça depuis des mois, "tous les matins je me réveille épuisée".
Et c'est seulement ce matin que ça m'a frappée.
C'est le monde à l'envers.
Se coucher sans fatigue se réveiller épuisée.
Que se passe-t-il donc pendant ce putain de sommeil ?!
Où donc se barre mon esprit pour revenir si las ?
Je me suis rendue compte hier soir, bien enfouie sous ma couette, que je fais en me couchant tout ce que je ne fais pas dans la journée. Je fais le point sur tout ce qui devrait être fait. Sur tout ce que je procrastine depuis des mois. Sur tout ce qui me raccrocherait à cette société qui, sans m’écœurer vraiment, ne m'intéresse pas tellement.
Je pense aux factures à payer, à la voiture qu'il faut changer, aux impôts à qui il faut écrire, au notaire qui n'est pas revenu vers moi, etc.
Chaque soir en me couchant, je... je mets mes affaires en ordre.
Chaque matin en me levant, je n'ai pas la moindre énergie pour faire ce qu'il y a à faire.
Pourquoi ?
Pourquoi suis-je incapable de me réveiller "reposée", comme tout un chacun ?
Où fuit donc cette énergie dont j'aurais tant besoin ?
Je me couche pleine d'idées, je me lève vidée, traînant les pieds.
Fatiguée mais incapable de me rendormir.
Incapable de penser que le sommeil fait du bien, que l'énergie pourrait venir de là.
Il y a des tas de gens qui savent faire ça. Se coucher, dormir, aller mieux le lendemain.
Mais j'ai cette impression que mon lendemain sera toujours un peu pire que le jour qui l'a précédé, que le prochain matin sera un peu plus difficile à vaincre.
Je ne sais plus dire qui est responsable de quoi. Le corps ou l'esprit ?
La fatigue physique provoque-t-elle l'attitude dépressive ou la dépression latente m'épuise-t-elle ?
J'aurais dit que c'est un chat qui se mord la queue, mais on m'a expliqué, qu'en fait, c'était un serpent (et un idiotisme, tiens).
Bon.
Et puis mon père ne sera pas là pour Noël. A cause de moi.
Dans la colère sourde qui m'a animée après qu'il ait envoyé un message pas cool à mon fils qui lui annonçait qu'il avait eu son bac, j'ai du, encore une fois, avoir des mots trop durs, trop ultimes, trop catégoriques.
La jolie image d'Epinal qu'on avait réussi à colorier dix ans de suite sera un peu ternie cette année.
Je me sens coupable.
Parce que du coup mon fils se sent mal.
Et parce que je me dis que j'aurais DU pouvoir fermer ma gueule.
Être compréhensive. Pas juste "furieuse".
J'ai toujours un peu peur de cette colère que je ressens, physiquement. Je me demande toujours combien de temps le cerveau sera capable de me retenir de faire vraiment du mal à quelqu'un, peut-être à n'importe quin qui déclencherait mes foudres.
C'est souvent comme ça que je ressens ma dualité. Pleine d'amour, de douceur et pleine de colère, de rage.
C'est pour ça que je recule souvent d'un pas dans les conflits.
J'ai peur de blesser, littéralement quelqu'un. J'oublie souvent que je devrais aussi me taire, parce que je suis capable de mettre tant d'émotion négative dans les mots qu'ils se changent souvent en armes monstrueuses.
Je suis désemparée par ces constats.
J'ai pleuré ce matin, un peu, en regardant un truc débile.
"Parenthood" est une de mes séries du moment. Sarah Braverman, ex Lorelei Gilmore, Lauren Graham est le visage familier qui m'a conduite à cette série.
Bref, comme dans toute bonne série familiale qui se respecte, la mère de famille modèle est atteinte d'un cancer.
Son mari se met à prier, devant son lit d'hôpital, et il dit en pleurant, "(please) don't take her from me".
Je pense que la traduction la plus juste serait "ne me l'enlevez pas" (en admettant qu'ils vouvoient Dieu quoi).
Moi j'entends ça en anglais (c'est important il me semble, l'image est différente en français) et j'ai l'impression qu'on arrache quelque chose à quelqu'un. Mais, arracher, au sens le plus concret qui soit.
Et je ressens, physiquement, mon cœur se comprimer, devenir plus petit.
Je crois que je me sens frustrée de n'avoir pas pu dire ça à qui que ce soit, à une quelconque entité, un quelconque Dieu ou je n'sais quoi. "Ne le prends pas de moi" (je l'aurais tutoyé, c'est mon côté prolo).
Après la mort de Yann, je suis rentrée dans quelques églises parfois.
Parce que c'est haut et résonant, parce que c'est dirigé vers le ciel où je suis sûre, bien que non croyante, qu'il est allé (pas le paradis, juste le ciel "vers le haut" quoi...).
Je ne voulais pas parler aux prêtres.
Je n'avais qu'une question : "Pourquoi ?"
Je n'ai pas eu le temps de demander qu'on me le laisse. Et je ne trouve toujours aucune raison sensée à sa mort.
Toute une partie de moi sait, raisonnablement, philosophiquement aussi, qu'il n'y a pas de raison. Qu'il n'y aura jamais de réponse à cette question.
Mais je continue de pleurer en voyant ce genre de scène.
Pas triste de la mort de quelqu'un. Triste de la douleur de ceux qui restent.
Je suis malade, j'ai officiellement le droit de rester sous ma couette. Et je pourrais aussi bien y passer des journées entières à y pleurer.
Personne n'est assez proche de moi, ou assez convainquant, ou assez courageux pour venir m'y chercher, pour m'obliger à sortir de ce lit.
C'est peut-être ça le pire dans cette solitude.
C'est d'être seule à pouvoir décider de s'enfermer pour pleurer, mais surtout, d'être seule pour décider qu'à un moment, ça ne sert plus à rien... J'oscille constamment entre les deux. Sans vraiment faire un pas sérieux vers l'un ou vers l'autre, parce que tout ça ne dépend que de moi.
Il suffira de prendre la décision de ne plus pleurer. Alors pourquoi prendre en premier lieu la décision de le faire ?
C'est un peu ça aussi le serpent/chien/chat qui se mord la queue.
Je me suis réveillée malade ce matin. La gorge qui pique, ce goût étrange dans la bouche, le goût des microbes, de l'infection qui guette.
Je me disais "je suis fatiguée". Encore quoi... Je me disais que j'allais l'écrire, encore. Je m'en voulais de l'écrire, encore.
Et puis je me suis rendue compte d'une chose un peu bizarre.
Le sommeil se fait un peu la malle depuis quelques jours. (encore )
Je me couche avec la sensation de n'être pas fatiguée. Et tous les matins, je me réveille épuisée.
Je me dis ça depuis des mois, "tous les matins je me réveille épuisée".
Et c'est seulement ce matin que ça m'a frappée.
C'est le monde à l'envers.
Se coucher sans fatigue se réveiller épuisée.
Que se passe-t-il donc pendant ce putain de sommeil ?!
Où donc se barre mon esprit pour revenir si las ?
Je me suis rendue compte hier soir, bien enfouie sous ma couette, que je fais en me couchant tout ce que je ne fais pas dans la journée. Je fais le point sur tout ce qui devrait être fait. Sur tout ce que je procrastine depuis des mois. Sur tout ce qui me raccrocherait à cette société qui, sans m’écœurer vraiment, ne m'intéresse pas tellement.
Je pense aux factures à payer, à la voiture qu'il faut changer, aux impôts à qui il faut écrire, au notaire qui n'est pas revenu vers moi, etc.
Chaque soir en me couchant, je... je mets mes affaires en ordre.
Chaque matin en me levant, je n'ai pas la moindre énergie pour faire ce qu'il y a à faire.
Pourquoi ?
Pourquoi suis-je incapable de me réveiller "reposée", comme tout un chacun ?
Où fuit donc cette énergie dont j'aurais tant besoin ?
Je me couche pleine d'idées, je me lève vidée, traînant les pieds.
Fatiguée mais incapable de me rendormir.
Incapable de penser que le sommeil fait du bien, que l'énergie pourrait venir de là.
Il y a des tas de gens qui savent faire ça. Se coucher, dormir, aller mieux le lendemain.
Mais j'ai cette impression que mon lendemain sera toujours un peu pire que le jour qui l'a précédé, que le prochain matin sera un peu plus difficile à vaincre.
Je ne sais plus dire qui est responsable de quoi. Le corps ou l'esprit ?
La fatigue physique provoque-t-elle l'attitude dépressive ou la dépression latente m'épuise-t-elle ?
J'aurais dit que c'est un chat qui se mord la queue, mais on m'a expliqué, qu'en fait, c'était un serpent (et un idiotisme, tiens).
Bon.
Et puis mon père ne sera pas là pour Noël. A cause de moi.
Dans la colère sourde qui m'a animée après qu'il ait envoyé un message pas cool à mon fils qui lui annonçait qu'il avait eu son bac, j'ai du, encore une fois, avoir des mots trop durs, trop ultimes, trop catégoriques.
La jolie image d'Epinal qu'on avait réussi à colorier dix ans de suite sera un peu ternie cette année.
Je me sens coupable.
Parce que du coup mon fils se sent mal.
Et parce que je me dis que j'aurais DU pouvoir fermer ma gueule.
Être compréhensive. Pas juste "furieuse".
J'ai toujours un peu peur de cette colère que je ressens, physiquement. Je me demande toujours combien de temps le cerveau sera capable de me retenir de faire vraiment du mal à quelqu'un, peut-être à n'importe quin qui déclencherait mes foudres.
C'est souvent comme ça que je ressens ma dualité. Pleine d'amour, de douceur et pleine de colère, de rage.
C'est pour ça que je recule souvent d'un pas dans les conflits.
J'ai peur de blesser, littéralement quelqu'un. J'oublie souvent que je devrais aussi me taire, parce que je suis capable de mettre tant d'émotion négative dans les mots qu'ils se changent souvent en armes monstrueuses.
Je suis désemparée par ces constats.
J'ai pleuré ce matin, un peu, en regardant un truc débile.
"Parenthood" est une de mes séries du moment. Sarah Braverman, ex Lorelei Gilmore, Lauren Graham est le visage familier qui m'a conduite à cette série.
Bref, comme dans toute bonne série familiale qui se respecte, la mère de famille modèle est atteinte d'un cancer.
Son mari se met à prier, devant son lit d'hôpital, et il dit en pleurant, "(please) don't take her from me".
Je pense que la traduction la plus juste serait "ne me l'enlevez pas" (en admettant qu'ils vouvoient Dieu quoi).
Moi j'entends ça en anglais (c'est important il me semble, l'image est différente en français) et j'ai l'impression qu'on arrache quelque chose à quelqu'un. Mais, arracher, au sens le plus concret qui soit.
Et je ressens, physiquement, mon cœur se comprimer, devenir plus petit.
Je crois que je me sens frustrée de n'avoir pas pu dire ça à qui que ce soit, à une quelconque entité, un quelconque Dieu ou je n'sais quoi. "Ne le prends pas de moi" (je l'aurais tutoyé, c'est mon côté prolo).
Après la mort de Yann, je suis rentrée dans quelques églises parfois.
Parce que c'est haut et résonant, parce que c'est dirigé vers le ciel où je suis sûre, bien que non croyante, qu'il est allé (pas le paradis, juste le ciel "vers le haut" quoi...).
Je ne voulais pas parler aux prêtres.
Je n'avais qu'une question : "Pourquoi ?"
Je n'ai pas eu le temps de demander qu'on me le laisse. Et je ne trouve toujours aucune raison sensée à sa mort.
Toute une partie de moi sait, raisonnablement, philosophiquement aussi, qu'il n'y a pas de raison. Qu'il n'y aura jamais de réponse à cette question.
Mais je continue de pleurer en voyant ce genre de scène.
Pas triste de la mort de quelqu'un. Triste de la douleur de ceux qui restent.
Je suis malade, j'ai officiellement le droit de rester sous ma couette. Et je pourrais aussi bien y passer des journées entières à y pleurer.
Personne n'est assez proche de moi, ou assez convainquant, ou assez courageux pour venir m'y chercher, pour m'obliger à sortir de ce lit.
C'est peut-être ça le pire dans cette solitude.
C'est d'être seule à pouvoir décider de s'enfermer pour pleurer, mais surtout, d'être seule pour décider qu'à un moment, ça ne sert plus à rien... J'oscille constamment entre les deux. Sans vraiment faire un pas sérieux vers l'un ou vers l'autre, parce que tout ça ne dépend que de moi.
Il suffira de prendre la décision de ne plus pleurer. Alors pourquoi prendre en premier lieu la décision de le faire ?
C'est un peu ça aussi le serpent/chien/chat qui se mord la queue.
Dernière édition par Sengabl le Mer 12 Déc 2012 - 13:51, édité 2 fois
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Localisation : A l'ouest mais au Sud.
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17 mn...
Dix-sept minutes, c'est le temps que j'ai tenu au lit...
Je postais de la musique, je lisais un mp.
Et puis je me suis dis que je sentais la folie me dévorer.
Dans le temps (je ne sais pas ce qui marque cet avant/après, probablement pas la mort de Yann, l'histoire avec J. peut-être ?), je faisais des petites folies.
De micro entorses au quotidien qui, je le pense aujourd'hui, devaient m'empêcher de sombrer.
J'allais voir la mer, toute seule. Sur un coup de tête, je prenais la voiture, je faisais un aller retour à Kermagen. Je restais trois heures, le froid me piquait. Je traînais. Ca n'était jamais l'heure pour les restos, alors je faisais demi-tour et je rentrais... Un détour par Paimpol, la baie de St Brieuc sur la route... Et rouler, rouler.
Il faut vraiment que je change de voiture.
Celle-là me pèse, m'enferme. Pas assez fiable.
J'allais traîner à Paris, dans des bars parfois bizarres.
Dans la rue, les gens me parlaient.
Et puis j'aimais. Surtout, j'aimais.
J'avais des aventures avec des types souvent adorables, régulièrement amoureux.
Je dansais dans les rues. J'escaladais les murets pour voir les jardins cachés.
Je faisais des conneries et j'aimais ça.
Je me laissais entraîner dans les tourbillons de l'autre ou je l'entraînais dans les miens, comme des mécanismes bien huilés.
L. est réapparu.
Comme sorti de nulle part. Depuis samedi il a décidé qu'il ne pouvait plus se passer de notre amitié, bien que nous ne nous soyons pas vus depuis dix ans. Et appelés seulement quelques fois pendant ces années.
Ouais. Sauf que moi, ce type, il me fait fondre.
Donc, évidemment, j'en ai fait trop.
Il n'a pas encore pris ses jambes à son cou, mais ça viendra.
De toute façon, "trop", c'est ma nature. Celle qui ressurgirait de manière impromptue même si j'essayais de la cacher.
Je devrais faire des compromis pour obtenir ce que je veux. Mais y'a plus moyen.
D'ailleurs, je me demande si j'en faisais avant. Je ne crois pas.
J'étais juste beaucoup plus baisable, ça passait forcément mieux d'être une chieuse exigeante.
Bref.
Toujours pas dormi.
Envie de sortir mais aucun courage.
Fièvre stabilisée on dirait.
Demain matin sera pire.
Je me dis "tu devrais faire au moins *1* chose" et en même temps, ça me sidère de devoir me dire ça alors que je sais pouvoir en faire 20.
'fin bon.
Mon fils vient de se lever. Il a dormi douze heures. Il pète la forme. Il me raconte sa soirée au cabaret hier soir, organisée par le magasin dans lequel il joue au caissier le week-end pour financer son petit train de vie de jeune. Douze heures. Je plafonne à cinq pour la nuit dernière.
Bon.
Et si j'envoyais mes feuilles de soin du début de l'année à la Sécu hein ?
A l'approche de nowel, ça me paraît une bonne idée de recadrer les finances.
Je postais de la musique, je lisais un mp.
Et puis je me suis dis que je sentais la folie me dévorer.
Dans le temps (je ne sais pas ce qui marque cet avant/après, probablement pas la mort de Yann, l'histoire avec J. peut-être ?), je faisais des petites folies.
De micro entorses au quotidien qui, je le pense aujourd'hui, devaient m'empêcher de sombrer.
J'allais voir la mer, toute seule. Sur un coup de tête, je prenais la voiture, je faisais un aller retour à Kermagen. Je restais trois heures, le froid me piquait. Je traînais. Ca n'était jamais l'heure pour les restos, alors je faisais demi-tour et je rentrais... Un détour par Paimpol, la baie de St Brieuc sur la route... Et rouler, rouler.
Il faut vraiment que je change de voiture.
Celle-là me pèse, m'enferme. Pas assez fiable.
J'allais traîner à Paris, dans des bars parfois bizarres.
Dans la rue, les gens me parlaient.
Et puis j'aimais. Surtout, j'aimais.
J'avais des aventures avec des types souvent adorables, régulièrement amoureux.
Je dansais dans les rues. J'escaladais les murets pour voir les jardins cachés.
Je faisais des conneries et j'aimais ça.
Je me laissais entraîner dans les tourbillons de l'autre ou je l'entraînais dans les miens, comme des mécanismes bien huilés.
L. est réapparu.
Comme sorti de nulle part. Depuis samedi il a décidé qu'il ne pouvait plus se passer de notre amitié, bien que nous ne nous soyons pas vus depuis dix ans. Et appelés seulement quelques fois pendant ces années.
Ouais. Sauf que moi, ce type, il me fait fondre.
Donc, évidemment, j'en ai fait trop.
Il n'a pas encore pris ses jambes à son cou, mais ça viendra.
De toute façon, "trop", c'est ma nature. Celle qui ressurgirait de manière impromptue même si j'essayais de la cacher.
Je devrais faire des compromis pour obtenir ce que je veux. Mais y'a plus moyen.
D'ailleurs, je me demande si j'en faisais avant. Je ne crois pas.
J'étais juste beaucoup plus baisable, ça passait forcément mieux d'être une chieuse exigeante.
Bref.
Toujours pas dormi.
Envie de sortir mais aucun courage.
Fièvre stabilisée on dirait.
Demain matin sera pire.
Je me dis "tu devrais faire au moins *1* chose" et en même temps, ça me sidère de devoir me dire ça alors que je sais pouvoir en faire 20.
'fin bon.
Mon fils vient de se lever. Il a dormi douze heures. Il pète la forme. Il me raconte sa soirée au cabaret hier soir, organisée par le magasin dans lequel il joue au caissier le week-end pour financer son petit train de vie de jeune. Douze heures. Je plafonne à cinq pour la nuit dernière.
Bon.
Et si j'envoyais mes feuilles de soin du début de l'année à la Sécu hein ?
A l'approche de nowel, ça me paraît une bonne idée de recadrer les finances.
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
La bohème, la bohèème, ça voulait dire "Tu es jolie".
Zzita- Messages : 496
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Let's do the time wrap again !
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Ça fait déjà quelques années que j'ai "un truc" avec les Carpenters...
Les fêtes approchent à grands pas. Et puis le mois de janvier...
Les fêtes approchent à grands pas. Et puis le mois de janvier...
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Localisation : ça dépend !
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
En parlant de rousse...
Une bien déjantée
Why do we
Crucify ourselves
Every day
I crucify myself
Nothing I do is good enough for you
Crucify myself
Every day
And my heart is sick of being in chains
(Toute mon histoire avec J. ; mon cœur était malade d'être en prison, mais moi, j'en redemandais... triste)
Une bien déjantée
Why do we
Crucify ourselves
Every day
I crucify myself
Nothing I do is good enough for you
Crucify myself
Every day
And my heart is sick of being in chains
(Toute mon histoire avec J. ; mon cœur était malade d'être en prison, mais moi, j'en redemandais... triste)
'Sengabl- Messages : 2065
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!!! Noirceur inside !!! contagion possible.
Tout est tellement simple, que ça en devient compliqué.
Je suis fatiguée et je n'ai envie de rien.
Je suis repartie dans cette sale impression que les gens sont des crétins.
Je me disais hier que j'étais devenue extrêmement simpliste. Ou "simplificatrice". J'entends souvent les gens dire "c'est plus compliqué que cela". Et cela tend parfois à m'agacer car ce que je pense la plupart du temps c'est : Non, ça n'est pas très compliqué.
C'est ce que je me dis, si on pousse le bouchon assez loin, on peut toujours en revenir à une (ou plusieurs) questions fermées. Oui ou non. Blanc ou noir. Vouloir ou ne pas vouloir. Savoir ou ne pas savoir.
Je m'ennuie.
Je m'ennuie parce que mon complexe de Cassandre est à son comble. Je me sens prétentieuse d'avoir ce sentiment de savoir les choses. Vraiment prétentieuse. Et j'essaye de me remettre en question. De me dire "mais non, ça n'est pas aussi simple". Mais finalement, au gré des discussions, on en revient toujours au même... Alors je m'ennuie. Je voudrais bien vivre des situations un peu plus inattendues.
Plus jolies, plus surprenantes. Des situations dans lesquelles les gens seraient "au-dessus" de leur humanité. J'aimerais rencontrer des "sur-humains". Des gens beaux, bons, exceptionnels. Parce que je manque d'inspiration, de modèle, d'espoir en fait.
Ce doit être ça.
Je manque d'espoir. Je n'arrive plus à être optimiste.
C'est une des raisons pour lesquelles je n'arrive plus à me projeter dans une histoire d'amour il me semble.
Je suis blasée par le comportement humain. Je ne suis plus étonnée, plus surprise.
Je lutte vainement contre cette sensation de savoir... C'est trop triste de savoir à l'avance comment les gens vont agir ou réagir. C'est trop triste de ne pas pouvoir leur dire ce sentiment. Il y a des expressions américaines que j'aime assez. "Comfort zone" (et l'idée d'en sortir surtout). Ou comme j'entendais hier dans une série un type qui disait "You always zag when I think you'll zig. That's what I love about you."
Déçue, blasée et pas intéressée donc...
Je faisais un petit schéma prévisionnel tout à l'heure en fumant ma cigarette dehors.
Je vais avoir 42 ans. Disons que je me projette sur les dix prochaines années.
Je vais avoir à vivre : la mort de mes parents, le départ de mes fils, la naissance de mes petits enfants (et le statut de grand-mère donc), la dégradation de mon corps, la ménopause.
Franchement, ça ne donne pas très envie.
Je sens qu'il est de plus en plus "trop tard" pour tout recommencer.
Je ne crois plus aux grands bonheurs, d'ailleurs, quand je me regarde, je me trouve un air triste, un regard vide ou grave, selon les jours. C'est ce qui fait que je ne me trouve plus jolie non plus.
J'étais jolie parce que vivante, prétentieuse, orgueilleuse. Parce que je savais qui j'étais, ce que je voulais, ce que je valais. Je vendais de l'espoir, pas de la noirceur.
Je discutais l'autre soir avec un ami qui me disait d'un air triste : "si j'en ai déjà marre à 31 ans..."
Comme je comprends cette idée. Je n'ai pas su être rassurante ou optimiste, je pense la même chose. Je ne peux plus...
Je peux être heureuse, cinq minutes, une heure, une soirée... Mais à quoi cela sert-il ?
Cette société est de plus en plus puante (ou l'a-t-elle toujours, toujours été et sommes-nous/suis-je simplement victime(s) d'un excès d'informations ?), de moins en moins "humaine"... Ou, au contraire, de plus en plus humaine, dans ce que l'humain a de plus noir, de plus misérable, de plus glauque, de plus petit...
Je ne sais plus ou chercher. Ou pire. Je ne sais plus ce que je voudrais trouver.
Je crois que je voudrais juste être éblouie par quelque chose qui dépasserait mon entendement.
A quoi peut bien servir d'être quelqu'un de bien si ce n'est à souffrir de la méchanceté d'autrui ? Parce qu'en comparaison, j'ai cette sensation que ceux qui jouent vraiment en dehors des règles s'en sortent toujours mieux.
En son temps, Balzac disait déjà : "Les lois sont des toiles d'araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites."
A quoi sert de réglementer l'humanité, si, en définitive, on adapte la loi, sans logique pure, aux situations, aux relations ?
On parlait de ces politiciens qui s'en sortent toujours "plutôt" bien.
Même reconnus coupables de pires magouilles, de tricherie on les condamne à des peines ridicules.
Des exemples :
Condamné en septembre dernier par la cour d'appel d'Aix à deux ans de prison ferme, 100 000 euros d'amende et cinq années d'inéligibilité, dans une affaire de pots-de-vin
Une peine de dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, assortie de quatre à cinq ans d'inéligibilité, a été requise
XXX a écopé d’une peine de 15 mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité au tribunal correctionnel de Paris ce jeudi 13 décembre. Il a été condamné pour abus de faiblesse après avoir bénéficié en 2004 d’une donation d’au moins 210.000 euros (Cherchez l'erreur...)
Poursuivi pour discrimination à l’embauche, XXX écope d’une peine de 5 ans d’inéligibilité, 4 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 15 000 euros. Reconnu coupable de prise illégale d’intérêt, il est également condamné à une peine de 8 mois de prison sursis avec 20 000 euros d’amende.
En comparaison :
Lourdes peines pour « les caïds » qui trafiquaient à la Cité de l'Ill - Les membres d’un réseau de trafic de stupéfiants opérant de 2009 à 2011 depuis la Cité de l’Ill à Strasbourg ont été condamnés hier à des peines de prison ferme. Ils avaient revendu une cinquantaine de kilos d’héroïne. Le bilan financier, d’après le ministère public, oscille entre 700 000 et 1,8 million d’euros. « Ils flambaient avec cet argent facile. Leur train de vie ne correspondait pas à leurs ressources déclarées. » Le vice-procureur requiert des peines allant d’un an à dix ans de prison ferme et des amendes allant jusqu’à 500 000 €.
Sept militants qui s’étaient opposés à la circulation d’un train de déchets radioactifs ont été condamnés le 26 janvier à un mois de prison avec sursis et à de lourdes amendes. Les 7 militants ont été condamnés hier 26 janvier à un mois de prison avec sursis, et ils devront débourser plus de 30 000 euros (amendes individuelles, dommages et intérêts, frais de justice).
Lourdes amendes réclamées contre l'as du faux parfum - Oui, la contrefaçon fait des dégâts. Le procureur Cédric Saunier s'est étonné que le prévenu voyage et voyage beaucoup. Il a fustigé "son petit trafic", requis contre lui un an de prison avec sursis et surtout une amende de 24 250 euros, 10 000 euros d'amende aussi contre sa société.
La cour d'appel d'Orléans a condamné mardi à 3.000 euros d'amende trois militants associatifs poursuivis par l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux pour avoir comparé, dans un tract, la politique du gouvernement envers les sans-papiers aux méthodes de Vichy.
'fin voilà.
Je pose ici les exemples, mais, du coup, je me dis que c'est plus compliqué pour une nana seule, qui travaille, avec deux gosses, de payer 90 euros d'amende quand elle fait un excès de vitesse, que pour une enflure de politicien qui perverti la base même de son travail (je pense aux fraudes électorales) d'en payer 10.000.
Franchement quoi.
Y'a de quoi avoir envie de kalachnikov (oh ptain, je sais l'écrire... effrayant).
'fin bref.
Je crache mon venin sur l'humanité et j'ai de moins en moins envie de fréquenter les êtres humains, Z compris en fait.
Moi comprise même... c'est dire.
Je me sens proche de la méchanceté.
Je me retiens.
Je ne sais pas trop où aller regarder pour retrouver un semblant de goût à la vie. D'idéal. De rêve. 'fin... un truc quoi... n'importe...
J'déprime hein. Et j'en ai marre que ce cerveau me fasse plus de mal que de bien. Lobotomie mon amie.
Marre d'attendre des choses des autres tout en sachant qu'elles ne viendront pas, que c'est impossible, que l'autre est trop "formaté" quand il se croit original.
J'ai comme des envies de condamnation.
Ou des envies d'asperger.
Oh putain oui... que ce serait doux d'avoir ce prétexte pour dire aux cons qu'ils sont cons.
Et l'hiver n'est même pas officiellement commencé... ça promet...
---
J'édite quand même...
Parce que je n'ai juste pas réussi à transmettre l'idée basique dans le début. Trop carrée, trop... chépasquoi.
Si je me sens aussi triste pour l'humanité (pour moi en fait) et triste de cet ennui, de ce "savoir" c'est essentiellement parce que je sais que j'ai tort, j'en suis convaincue au plus profond de moi... mais je n'arrive plus à le *voir*, je voudrais juste que quelqu'un, encore une fois, me prouve que j'ai tort.
Je suis fatiguée et je n'ai envie de rien.
Je suis repartie dans cette sale impression que les gens sont des crétins.
Je me disais hier que j'étais devenue extrêmement simpliste. Ou "simplificatrice". J'entends souvent les gens dire "c'est plus compliqué que cela". Et cela tend parfois à m'agacer car ce que je pense la plupart du temps c'est : Non, ça n'est pas très compliqué.
C'est ce que je me dis, si on pousse le bouchon assez loin, on peut toujours en revenir à une (ou plusieurs) questions fermées. Oui ou non. Blanc ou noir. Vouloir ou ne pas vouloir. Savoir ou ne pas savoir.
Je m'ennuie.
Je m'ennuie parce que mon complexe de Cassandre est à son comble. Je me sens prétentieuse d'avoir ce sentiment de savoir les choses. Vraiment prétentieuse. Et j'essaye de me remettre en question. De me dire "mais non, ça n'est pas aussi simple". Mais finalement, au gré des discussions, on en revient toujours au même... Alors je m'ennuie. Je voudrais bien vivre des situations un peu plus inattendues.
Plus jolies, plus surprenantes. Des situations dans lesquelles les gens seraient "au-dessus" de leur humanité. J'aimerais rencontrer des "sur-humains". Des gens beaux, bons, exceptionnels. Parce que je manque d'inspiration, de modèle, d'espoir en fait.
Ce doit être ça.
Je manque d'espoir. Je n'arrive plus à être optimiste.
C'est une des raisons pour lesquelles je n'arrive plus à me projeter dans une histoire d'amour il me semble.
Je suis blasée par le comportement humain. Je ne suis plus étonnée, plus surprise.
Je lutte vainement contre cette sensation de savoir... C'est trop triste de savoir à l'avance comment les gens vont agir ou réagir. C'est trop triste de ne pas pouvoir leur dire ce sentiment. Il y a des expressions américaines que j'aime assez. "Comfort zone" (et l'idée d'en sortir surtout). Ou comme j'entendais hier dans une série un type qui disait "You always zag when I think you'll zig. That's what I love about you."
Déçue, blasée et pas intéressée donc...
Je faisais un petit schéma prévisionnel tout à l'heure en fumant ma cigarette dehors.
Je vais avoir 42 ans. Disons que je me projette sur les dix prochaines années.
Je vais avoir à vivre : la mort de mes parents, le départ de mes fils, la naissance de mes petits enfants (et le statut de grand-mère donc), la dégradation de mon corps, la ménopause.
Franchement, ça ne donne pas très envie.
Je sens qu'il est de plus en plus "trop tard" pour tout recommencer.
Je ne crois plus aux grands bonheurs, d'ailleurs, quand je me regarde, je me trouve un air triste, un regard vide ou grave, selon les jours. C'est ce qui fait que je ne me trouve plus jolie non plus.
J'étais jolie parce que vivante, prétentieuse, orgueilleuse. Parce que je savais qui j'étais, ce que je voulais, ce que je valais. Je vendais de l'espoir, pas de la noirceur.
Je discutais l'autre soir avec un ami qui me disait d'un air triste : "si j'en ai déjà marre à 31 ans..."
Comme je comprends cette idée. Je n'ai pas su être rassurante ou optimiste, je pense la même chose. Je ne peux plus...
Je peux être heureuse, cinq minutes, une heure, une soirée... Mais à quoi cela sert-il ?
Cette société est de plus en plus puante (ou l'a-t-elle toujours, toujours été et sommes-nous/suis-je simplement victime(s) d'un excès d'informations ?), de moins en moins "humaine"... Ou, au contraire, de plus en plus humaine, dans ce que l'humain a de plus noir, de plus misérable, de plus glauque, de plus petit...
Je ne sais plus ou chercher. Ou pire. Je ne sais plus ce que je voudrais trouver.
Je crois que je voudrais juste être éblouie par quelque chose qui dépasserait mon entendement.
A quoi peut bien servir d'être quelqu'un de bien si ce n'est à souffrir de la méchanceté d'autrui ? Parce qu'en comparaison, j'ai cette sensation que ceux qui jouent vraiment en dehors des règles s'en sortent toujours mieux.
En son temps, Balzac disait déjà : "Les lois sont des toiles d'araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites."
A quoi sert de réglementer l'humanité, si, en définitive, on adapte la loi, sans logique pure, aux situations, aux relations ?
On parlait de ces politiciens qui s'en sortent toujours "plutôt" bien.
Même reconnus coupables de pires magouilles, de tricherie on les condamne à des peines ridicules.
Des exemples :
Condamné en septembre dernier par la cour d'appel d'Aix à deux ans de prison ferme, 100 000 euros d'amende et cinq années d'inéligibilité, dans une affaire de pots-de-vin
Une peine de dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, assortie de quatre à cinq ans d'inéligibilité, a été requise
XXX a écopé d’une peine de 15 mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité au tribunal correctionnel de Paris ce jeudi 13 décembre. Il a été condamné pour abus de faiblesse après avoir bénéficié en 2004 d’une donation d’au moins 210.000 euros (Cherchez l'erreur...)
Poursuivi pour discrimination à l’embauche, XXX écope d’une peine de 5 ans d’inéligibilité, 4 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 15 000 euros. Reconnu coupable de prise illégale d’intérêt, il est également condamné à une peine de 8 mois de prison sursis avec 20 000 euros d’amende.
En comparaison :
Lourdes peines pour « les caïds » qui trafiquaient à la Cité de l'Ill - Les membres d’un réseau de trafic de stupéfiants opérant de 2009 à 2011 depuis la Cité de l’Ill à Strasbourg ont été condamnés hier à des peines de prison ferme. Ils avaient revendu une cinquantaine de kilos d’héroïne. Le bilan financier, d’après le ministère public, oscille entre 700 000 et 1,8 million d’euros. « Ils flambaient avec cet argent facile. Leur train de vie ne correspondait pas à leurs ressources déclarées. » Le vice-procureur requiert des peines allant d’un an à dix ans de prison ferme et des amendes allant jusqu’à 500 000 €.
Sept militants qui s’étaient opposés à la circulation d’un train de déchets radioactifs ont été condamnés le 26 janvier à un mois de prison avec sursis et à de lourdes amendes. Les 7 militants ont été condamnés hier 26 janvier à un mois de prison avec sursis, et ils devront débourser plus de 30 000 euros (amendes individuelles, dommages et intérêts, frais de justice).
Lourdes amendes réclamées contre l'as du faux parfum - Oui, la contrefaçon fait des dégâts. Le procureur Cédric Saunier s'est étonné que le prévenu voyage et voyage beaucoup. Il a fustigé "son petit trafic", requis contre lui un an de prison avec sursis et surtout une amende de 24 250 euros, 10 000 euros d'amende aussi contre sa société.
La cour d'appel d'Orléans a condamné mardi à 3.000 euros d'amende trois militants associatifs poursuivis par l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux pour avoir comparé, dans un tract, la politique du gouvernement envers les sans-papiers aux méthodes de Vichy.
'fin voilà.
Je pose ici les exemples, mais, du coup, je me dis que c'est plus compliqué pour une nana seule, qui travaille, avec deux gosses, de payer 90 euros d'amende quand elle fait un excès de vitesse, que pour une enflure de politicien qui perverti la base même de son travail (je pense aux fraudes électorales) d'en payer 10.000.
Franchement quoi.
Y'a de quoi avoir envie de kalachnikov (oh ptain, je sais l'écrire... effrayant).
'fin bref.
Je crache mon venin sur l'humanité et j'ai de moins en moins envie de fréquenter les êtres humains, Z compris en fait.
Moi comprise même... c'est dire.
Je me sens proche de la méchanceté.
Je me retiens.
Je ne sais pas trop où aller regarder pour retrouver un semblant de goût à la vie. D'idéal. De rêve. 'fin... un truc quoi... n'importe...
J'déprime hein. Et j'en ai marre que ce cerveau me fasse plus de mal que de bien. Lobotomie mon amie.
Marre d'attendre des choses des autres tout en sachant qu'elles ne viendront pas, que c'est impossible, que l'autre est trop "formaté" quand il se croit original.
J'ai comme des envies de condamnation.
Ou des envies d'asperger.
Oh putain oui... que ce serait doux d'avoir ce prétexte pour dire aux cons qu'ils sont cons.
Et l'hiver n'est même pas officiellement commencé... ça promet...
---
J'édite quand même...
Parce que je n'ai juste pas réussi à transmettre l'idée basique dans le début. Trop carrée, trop... chépasquoi.
Si je me sens aussi triste pour l'humanité (pour moi en fait) et triste de cet ennui, de ce "savoir" c'est essentiellement parce que je sais que j'ai tort, j'en suis convaincue au plus profond de moi... mais je n'arrive plus à le *voir*, je voudrais juste que quelqu'un, encore une fois, me prouve que j'ai tort.
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
J'aimais beaucoup crucify myself, j'avais presque oublié qu'elle existait, cette chanson. Merci.
rien de bien intelligent à dire suite au dernier post.
mais
[edit : ah si, je peux piquer ce lien à zébrée? de façon éhontée]
rien de bien intelligent à dire suite au dernier post.
mais
[edit : ah si, je peux piquer ce lien à zébrée? de façon éhontée]
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Tu as tort Senga. Je serais bien en peine de te le prouver mais il est nécessaire que tu aies tort. Que plus tard aujourd'hui, demain ou après demain tu te dises que tu as écrit des conneries parce que tu n'avais pas la pêche, parce que la crève te donnait des idées noires. Je pense à toi.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Fa a écrit:[edit : ah si, je peux piquer ce lien à zébrée? de façon éhontée]
J'ai vu ces images ce week-end... Elles sont parties intégrantes de ma noirceur à vrai dire...
Je crois que c'est pire que tout en fait. Comment expliquer ça... Me sentir appartenir à une humanité qui se réjouit de ces choses, qui, à mon sens, sont justes *normales*... Je crois que c'est pire que tout de se réjouir, se délecter, se gargariser de ça... Parce que je pense qu'on DEVRAIT voir ça tout le temps, tous les jours et juste trouver ça normal... C'est comme ça que le monde devrait marcher, c'est ce qui surnage de mes pensées du moment.
Je n'aime pas du tout me dire "on est tous des enfoirés, sauf, des fois, y'a des gens bien qui font des trucs bien, c'est exceptionnel". Je voudrais que ces exceptions soient la règle...
Voilà... ça me rend profondément triste en fait de vivre dans un monde de connards et de devoir me réjouir pour une vingtaine d'actes étiquetés courageux... Je trouve que ça fait super peu à l'échelle de l'humanité en comparaison à/de/avec (j'ignore lequel est le plus acceptablement français) la pléthore d'actes un peu pourris auxquels on assiste quotidiennement...
Bref. Comme je disais...
Je ne trouve vraiment rien avec quoi me consoler, plus j'essaye, pire c'est...
Je voudrais vivre dans un Woody Allen.
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
J'me sens bien con, du coup... hum, sorry !
Des scènes qui devraient juste être normales... de filer ses groles à un va-nu-pieds, pourquoi pas. Pour la première photo, par contre... c'est justement l'anti-ordre-normal qui fait que c'est fort. Je ne sais comment le dire. Ca ne peut pas être habituel.
Je crois comprendre la lassitude/déprime de
Des scènes qui devraient juste être normales... de filer ses groles à un va-nu-pieds, pourquoi pas. Pour la première photo, par contre... c'est justement l'anti-ordre-normal qui fait que c'est fort. Je ne sais comment le dire. Ca ne peut pas être habituel.
Je crois comprendre la lassitude/déprime de
Mais au fond, ne dis-tu pas qu'il suffirait de rencontrer quelqu'un qui zag quand tu t'attends à zig, pour revoir le soleil...C'est une des raisons pour lesquelles je n'arrive plus à me projeter dans une histoire d'amour il me semble.
Fa- Messages : 1849
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Sengabl a écrit:Si je me sens aussi triste pour l'humanité (pour moi en fait) et triste de cet ennui, de ce "savoir" c'est essentiellement parce que je sais que j'ai tort, j'en suis convaincue au plus profond de moi... mais je n'arrive plus à le *voir*, je voudrais juste que quelqu'un, encore une fois, me prouve que j'ai tort.
Doinel a écrit:Tu as tort Senga. Je serais bien en peine de te le prouver
On comprend le problème n'est-ce pas ?
Je sais que j'ai tort. Intellectuellement, je sais (pour l'instant, encore) que j'ai tort.
Mais je suis si triste que, comme une enfant, j'ai besoin de toucher la barbe du Père Noël pour arriver à croire, une année de plus qu'il est réel. Et que tout ce qui compte, c'est de croire qu'il est réel.
Mais plus je le regarde et plus je trouve son déguisement ridicule... Et faux. L'illusion ne fait plus illusion.
Parce que tout le "truc" est là. Croire que l'humanité peut être belle. C'est ce qui était magique pour moi jusque là.
Mais quand, pendant trop longtemps, je peux plus toucher la magie du doigt, quand je ne peux plus la constater de mes propres yeux, ma foi s'amenuise...
Ça n'est qu'un cri intérieur...
Il est juste temps que je trouve de la magie quelque part.
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Argghhhh! Le père Noël! Qu'il m'a fait peur celui là. Mes parents avaient une photo de moi terrifié à côté du père Noël. Ils aimaient me la montrer parce que rien que la photo me plongeait dans un état de frayeur incontrôlable. Du coup, elle était toute abimée de mes tentatives pour la leur arracher des mains.
Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Fa a écrit:J'me sens bien con, du coup... hum, sorry !
Des scènes qui devraient juste être normales... de filer ses groles à un va-nu-pieds, pourquoi pas. Pour la première photo, par contre... c'est justement l'anti-ordre-normal qui fait que c'est fort. Je ne sais comment le dire. Ca ne peut pas être habituel.
Je crois comprendre la lassitude/déprime deMais au fond, ne dis-tu pas qu'il suffirait de rencontrer quelqu'un qui zag quand tu t'attends à zig, pour revoir le soleil...C'est une des raisons pour lesquelles je n'arrive plus à me projeter dans une histoire d'amour il me semble.
Ne te sens pas con, je me sens un peu coupable de réduire à néant les jolies tentatives... Mais pour le coup, sur ce lien précis, je ne pouvais qu'expliquer qu'en fait, c'était presque au coeur de la réflexion.
Oui, bien sûr que ce serait l'idéal un zig qui zag. Mais ça devient difficile... C'est ce que je disais, je trouve les gens prévisibles.
Ceci dit, j'ai bien conscience que je suis injuste, parce que je ne leur donne pas beaucoup de choix (intérieurement s'entend).
J'ai cette sorte de capacité (illusoire, j'en ai bien conscience) à construire assez vite les schémas comportementaux possibles... Comment dire... "Ah, il pourrait faire ça(1), ou ça(2), ou ça(3), ou ça(4)".
Une fois que tu as réussis à établir un schéma des possibles qui te convient et qui est suffisamment restreint pour être "contrôlable", c'est difficile d'être surprise. Or, plus tu vis et plus tu augmentes la taille de ton champ des possibles... Et plus il devient difficile d'être étonnée...
Dans le même temps, quand tu ne laisses à l'autre que deux options (oui ou non), tu te condamnes toi-même à cet ennui, parce qu'évidemment, qu'il dise oui, ou non, tu n'es pas surprise. Tu l'avais réfléchi, prévu, mesuré...
'fin bon.
Much ado about nothing.
C'est lundi, c'est déprime.
Si je prenais l'air, si je faisais ce que j'ai à faire, j'arriverais déjà à m'étonner moi-même, et je serais peut-être un peu plus encline à être étonnée par les autres.
Je n'ai toujours pas envoyé mes feuilles de sécu.
Par contre, samedi à 20h30, j'étais perchée sur le bord de ma fenêtre en train de faire les carreaux...
'Sengabl- Messages : 2065
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Mon amour, mon ami...
"Samedi 23/06 - 18h01 : Le sommeil a été rapide après ces nuits passées incomplètes ; incomplètes, mais riches, pleines de beaux instants gratuits (sans ironie). Je ne me pose plus la question de savoir si d'autres instants de ce genre, aussi imprégnés de "nous", aussi vides d'inquiétudes (ces inquiétudes qui m'habitaient auparavant et m'empêchaient de profiter pleinement de nos instants), se présenteront à nouveau ; trop simple d'évoquer l'évidence, simplement laisser ces instants venir à nous. Te poser la question du Moyen Orient et de la semaine hypothétique m'a poussé à accepter cette idée (ta réponse plutôt et ton évocation de la Bretagne - un bal masqué ?) ; on ne peut pas se perdre, un peu à la façon de ces lignes imaginaires que l'on peut dessiner en admirant quelques nuages dans le ciel, elles glissent sans mesure de vitesse, discursives, fondues, enchaînées puis déchaînées, frôlements sur papier de soie, courbures dans le temps, pensées formulées inlassablement et liées inconsciemment. "Naturellement belle et adorable".
... Everybody, they ought to change sometime because sooner or later we have to go down in that lonesome ground [note de la recopieuse : on tourne la page]
... I love you just the way you are... Très difficile d'exprimer ce que tu peux provoquer chez les autres (moi compris, mais de manière plus complexe et plus saine), l'idée flotte (les choses étant ce qu'elles sont dans leur singularité, les coincidences pointant généreusement lorsque je t'aborde en quelque occasion que ce soit autour de moi, il a falllut que soit programmé à l'instant ce superbe morceau de Double "captain of the heart", tout comme mardi, avant de te rejoindre, je suis tombé sur ce morceau de Johnny Hallyday qui m'était inconnu avant toi : c'est tout à fait cela, ces instants de légereté et de plénitude, ces plages apaisées sur lesquelles j'échoue sans lamentation lorsque je me retrouve avec toi, c'est ce morceau de Double à l'instant où le piano fait prendre leur envol aux quelques mots de la ballade) sans attache, delestée des préoccupations terrestres, ton naturel confond ceux qui t'approchent dans l'"admiration", tu détones par ta seule présence, tu es "envahissante" (agréablement), et tu détiens ce que l'on nomme habituellement une dimension réelle/lumineuse (cela peut paraître naïf, bateau, cliché, stéréotypé, commun ou tout ce que tu voudras mais c'est sincère, bien que trop vaguement défini) ; tu ne peux, en aucun cas, t'effacer au sein des autres quand tu te montres telle que tu es (avec ou sans tranxen) ; et lorsque tu ouvres la bouche pour laisser s'échapper quelques piquantes répliques, avec ou sans artifice, imagines ce que cela peut entraîner comme effets. Tu es "naturellement" belle... aussi (con)fondante qu'un vrai chocolat à l'amertume discrète et douce, qu'un chocolat blanc crémeux. Tu es de ceux (celles) que l'on aime aimer ou haïr pour ce qu'ils (elles) sont, d'instinct, sans raison précise (sinon bien souvent infondées)."
... Everybody, they ought to change sometime because sooner or later we have to go down in that lonesome ground [note de la recopieuse : on tourne la page]
... I love you just the way you are... Très difficile d'exprimer ce que tu peux provoquer chez les autres (moi compris, mais de manière plus complexe et plus saine), l'idée flotte (les choses étant ce qu'elles sont dans leur singularité, les coincidences pointant généreusement lorsque je t'aborde en quelque occasion que ce soit autour de moi, il a falllut que soit programmé à l'instant ce superbe morceau de Double "captain of the heart", tout comme mardi, avant de te rejoindre, je suis tombé sur ce morceau de Johnny Hallyday qui m'était inconnu avant toi : c'est tout à fait cela, ces instants de légereté et de plénitude, ces plages apaisées sur lesquelles j'échoue sans lamentation lorsque je me retrouve avec toi, c'est ce morceau de Double à l'instant où le piano fait prendre leur envol aux quelques mots de la ballade) sans attache, delestée des préoccupations terrestres, ton naturel confond ceux qui t'approchent dans l'"admiration", tu détones par ta seule présence, tu es "envahissante" (agréablement), et tu détiens ce que l'on nomme habituellement une dimension réelle/lumineuse (cela peut paraître naïf, bateau, cliché, stéréotypé, commun ou tout ce que tu voudras mais c'est sincère, bien que trop vaguement défini) ; tu ne peux, en aucun cas, t'effacer au sein des autres quand tu te montres telle que tu es (avec ou sans tranxen) ; et lorsque tu ouvres la bouche pour laisser s'échapper quelques piquantes répliques, avec ou sans artifice, imagines ce que cela peut entraîner comme effets. Tu es "naturellement" belle... aussi (con)fondante qu'un vrai chocolat à l'amertume discrète et douce, qu'un chocolat blanc crémeux. Tu es de ceux (celles) que l'on aime aimer ou haïr pour ce qu'ils (elles) sont, d'instinct, sans raison précise (sinon bien souvent infondées)."
- Spoiler:
J'ai recopié ici un court, très court (c'est une demie page à peine, je pense en avoir près d'une centaine) extrait d'une des lettres de Youcef.
Pour que vous compreniez peut-être.
Pour que les gens de mon présent comprennent de quoi je parle quand je dis "Youcef".
Pour que l'on sache ce que cela veut dire quand je dis "j'ai été aimée, vraiment, beaucoup, gâtée, vraiment, beaucoup".
Je me sais chanceuse en lisant cela. Combien de femmes se sont entendues dire des choses pareilles ? Avec tant de grâce et d'élégance ?
Et puis, d'abord en relisant une partie de ses lignes et puis en recopiant celles-là, il y a une chose qui m'a frappée.
Cette lettre a quelque chose comme... 17 ans peut-être (je compte à la louche et dans ma tête).
J'avais à peine 25 ans quand j'ai rencontré Youcef, aux alentours de ma séparation avec M. (oui, 16 ans 1/2 donc la lettre, puisqu'elle est de juin)...
Souvent j'ai dit en parlant de Youcef, que c'était le premier homme que j'avais rencontré. La première personne à qui j'avais parlé.
Car c'est assez confondant pour les gens qui me connaissent aujourd'hui de m'imaginer quasi muette. Or, muette, c'est ce que j'ai été (d'après moi), pendant les 25 premières années de ma vie.
Et puis j'ai rencontré Youcef... Et tout a changé... Et je ne savais pas pourquoi... pourquoi avait-il été si simple, si aisé, si naturel de lui parler ? De tout... De creuser, d'aller plus loin que la surface habituellement offerte aux autres... Pourquoi mon esprit avait-il accepté, à son contact, de rouvrir des portes qu'il avait fermé/muré presque vingt ans plus tôt ?
Et aujourd'hui, je copie ça, je relis ça et c'est évident non ?
Avant Youcef, je ne parlais pas et je réalise aujourd'hui que c'est probablement juste parce que je savais que personne ne pouvait me comprendre...
Youcef était, tout simplement, le premier surdoué de ma vie...
Et ce crétin (mon amour, mon ami) s'est octroyé, hier soir, le droit de me glisser un mot sur ma messagerie Facebook (nous sommes amis sur facebook depuis plusieurs années, sans pour autant qu'aucun réel échange n'ait lieu, si ce n'est moi qui lui colle, parfois, pour le plaisir, un lien vers une des musiques qui ont bercé ce "nous" qu'il évoque) et d'aller jusqu'à me dire que nous discuterons bientôt autour d'une table.
Et pourtant je le disais il y a quelques mois... Youcef est fiancé...
Et moi j'ai sorti ses lettres il y a deux jours d'un tiroir de bureau... parce que je voulais les partager un peu, les relire beaucoup. Je les ai posées près de moi, je n'avais pas encore pris le temps d'y mettre le nez.
Et lui, il vient me parler...
Je n'en reviens toujours pas.
Et voilà ce qu'il me dit :
Lui : Ton verbe est toujours léger, lisible... J'aime!;-)
Moi : Ah oui ? Face Book est pourtant l'endroit où j'écris le moins. Mais merci. Drôle de hasard, je suis allée chercher au fond d'un tiroir tes lettres, il y a deux jours. Pour le plaisir de ta plume. Elles sont posées juste à côté de moi, j'attendais d'avoir un peu de temps. Amusant.
Lui : Amusant?;-)
Lui : Je ne sais sincèrement plus si les coïncidences existent. Il y a des éléments qui se lient les uns aux autres.
Moi : C'est bientôt ton anniversaire n'est-ce pas ? Pour ce que j'en ai lu, tu as l'air heureux. Enfin ! C'est agréable de le savoir.
Lui : On se racontera ça autour d'une table. 2013 arrive.
Moi : J'adorerais.
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
https://www.dailymotion.com/video/x1cr91_ringer-lavoine-qu-est-ceque-t-es-be_people#.UNFmDqx8LUI
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
C...,
Le 29 juin 2002
Quelque part entre Farenheit 451 et le sommeil...
Quelle drôle d'envie qui me reprend soudain. Il y a bien longtemps, si longtemps que je n'avais pas eu envie de glisser des mots sur un papier.
Et puis d'un coup, à lire un livre qui parle de livres, j'ai eu envie de parler de livres avec toi... Etrange, non ? Mais cette vie n'est-elle pas étrange par essence, par excellence ?
Bien longtemps d'ailleurs que je n'ai écrit à personne ; une habitude que j'ai perdue. J'en étais à me demander si je connaissais toujours ton adresse par coeur... Nous verrons cela quand il sera temps de griffonner l'enveloppe.
Trop longtemps sans écrire et ma propre écriture m'échappe. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à ressortir mon fidèle waterman... Mais je l'ai gardé, ce stylo qui t'a écrit tant de fois. Précieusement gardé, avec ses reflets. Ce soir un plume jetable fait office de lien entre la pensée et la feuille.
Je me demandais ce que tu avais fait de mes lettres. Tu les auras gardées certainement... Fais moi une promesse, si un jour te vient l'envie de t'en débarrasser, rends les moi, je leur trouverai une place confortable.
Une drôle d'envie, donc, de papoter de livres avec toi. J'en ai lu quelques uns depuis tout ce temps, un ami ayant même finalement réussi à me convaincre que je trouverais de l'intérêt à la SF. Dune, Fondation et Fahrenheit sont les seuls du genre à m'avoir un peu convaincue.
Je les trouve, malheureusement, assez pauvres auprès d'un Maupassant.
Beaucoup d'autres rencontres littéraires depuis tout ce temps, une très marquante il y a quelques années déjà avec "Le parfum".
Et des tas d'autres, insipides, mais distrayantes... comme autant de vies.
C'est comme cette vie qui perd de la saveur, que je ne retrouve pas. Le mot bonheur qui paraît presque sale et le mot heureuse qui sonne comme une insulte.
Le deuil et son cortège de mensonges post-mortem, d'embellissements trop beaux, d'amour sur évalué.
Et tous ces regrets, inconnus jusqu'alors, avec lesquels il faut apprendre à composer.
J'ai la sensation d'avoir des milliards de larmes à verser, je les sens, cachées au fond, et qu'il me faudra une éternité pour les éponger. Les cris qui résonnent dans un coeur presque vide. C'est comme si plus rien ne pouvait entrer là, même tous ces monstres que j'avais apprivoisés.
Les émotions semblent irréelles, les sentiments fabriqués.
Pas de musique en ce moment, quelle en serait l'utilité ?
Il me semble ne pas t'avoir raconté ce choc que j'avais eu en entendant De Palmas chanter "j'en rêve encore".
J'étais en Bretagne ce jour là, et j'ai eu l'incroyable sensation d'entendre tous les mots que j'avais eu envie de dire après ton départ.
Presque pas étonnée d'apprendre que Goldman en était l'auteur, je me suis finalement habituée à ce que le monsieur sache transcrire mes pensées.
C'est drôle comme le naturel de l'écriture revient finalement. Je regarde les pages s'assombrir et tout cela paraît normal.
J'aurais volontiers pleuré ce soir, peut-être... Mes insomnies m'ont repris depuis peu... 2 et 3 heures sont redevenues mes compagnes. Finalement, je devrais remercier Bradbury pour son style un peu lent, car c'est bien le seul qui me fasse m'endormir presque paisiblement.
Du Petit Prince aussi je tire régulièrement de la paix. C'est un livre que j'offre parfois.
Je me suis finalement habituée à la solitude, et même plus que ça peut-être. Apprivoisé ce grand lit, au point de ne plus y supporter personne, hormis mes chats, mes quatre oreillers et le bourriquet, cadeau de Flo, mon amie.
Plus je connais les hommes et plus j'aime les peluches peut-être ?
Etrange tout de même cette envie de t'écrire.
Peut-être que c'est la certitude inconsciente qu'il n'y aura pas de réponse qui me pousse à le faire ? Cette impression qui fait que l'on pense s'écrire à soi-même. Va comprendre... et puis, pourquoi chercher le pourquoi des actes... la vie est une absurdité, je ne vois pas pourquoi je devrais chercher à me comprendre...
En fait, je crois que j'aimerais vraiment que tu me renvoies mes lettres. Petites traces du passé, de mon passé, de celui qui inclut Yann.
Suspendre un envol est devenu ma spécialité je crois...
Le 29 juin 2002
- Spoiler:
- Juin 2002, pour ceux qui suivent, c'est 6 mois après la mort de Yann.
Je viens de retrouver cette lettre écrite à Youcef. Pas envoyée. Mais frappante par ce qu'elle dit... Enfin, frappante pour moi.
Quelque part entre Farenheit 451 et le sommeil...
Quelle drôle d'envie qui me reprend soudain. Il y a bien longtemps, si longtemps que je n'avais pas eu envie de glisser des mots sur un papier.
Et puis d'un coup, à lire un livre qui parle de livres, j'ai eu envie de parler de livres avec toi... Etrange, non ? Mais cette vie n'est-elle pas étrange par essence, par excellence ?
Bien longtemps d'ailleurs que je n'ai écrit à personne ; une habitude que j'ai perdue. J'en étais à me demander si je connaissais toujours ton adresse par coeur... Nous verrons cela quand il sera temps de griffonner l'enveloppe.
Trop longtemps sans écrire et ma propre écriture m'échappe. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à ressortir mon fidèle waterman... Mais je l'ai gardé, ce stylo qui t'a écrit tant de fois. Précieusement gardé, avec ses reflets. Ce soir un plume jetable fait office de lien entre la pensée et la feuille.
Je me demandais ce que tu avais fait de mes lettres. Tu les auras gardées certainement... Fais moi une promesse, si un jour te vient l'envie de t'en débarrasser, rends les moi, je leur trouverai une place confortable.
Une drôle d'envie, donc, de papoter de livres avec toi. J'en ai lu quelques uns depuis tout ce temps, un ami ayant même finalement réussi à me convaincre que je trouverais de l'intérêt à la SF. Dune, Fondation et Fahrenheit sont les seuls du genre à m'avoir un peu convaincue.
Je les trouve, malheureusement, assez pauvres auprès d'un Maupassant.
Beaucoup d'autres rencontres littéraires depuis tout ce temps, une très marquante il y a quelques années déjà avec "Le parfum".
Et des tas d'autres, insipides, mais distrayantes... comme autant de vies.
C'est comme cette vie qui perd de la saveur, que je ne retrouve pas. Le mot bonheur qui paraît presque sale et le mot heureuse qui sonne comme une insulte.
Le deuil et son cortège de mensonges post-mortem, d'embellissements trop beaux, d'amour sur évalué.
Et tous ces regrets, inconnus jusqu'alors, avec lesquels il faut apprendre à composer.
J'ai la sensation d'avoir des milliards de larmes à verser, je les sens, cachées au fond, et qu'il me faudra une éternité pour les éponger. Les cris qui résonnent dans un coeur presque vide. C'est comme si plus rien ne pouvait entrer là, même tous ces monstres que j'avais apprivoisés.
Les émotions semblent irréelles, les sentiments fabriqués.
Pas de musique en ce moment, quelle en serait l'utilité ?
Il me semble ne pas t'avoir raconté ce choc que j'avais eu en entendant De Palmas chanter "j'en rêve encore".
J'étais en Bretagne ce jour là, et j'ai eu l'incroyable sensation d'entendre tous les mots que j'avais eu envie de dire après ton départ.
Presque pas étonnée d'apprendre que Goldman en était l'auteur, je me suis finalement habituée à ce que le monsieur sache transcrire mes pensées.
C'est drôle comme le naturel de l'écriture revient finalement. Je regarde les pages s'assombrir et tout cela paraît normal.
J'aurais volontiers pleuré ce soir, peut-être... Mes insomnies m'ont repris depuis peu... 2 et 3 heures sont redevenues mes compagnes. Finalement, je devrais remercier Bradbury pour son style un peu lent, car c'est bien le seul qui me fasse m'endormir presque paisiblement.
Du Petit Prince aussi je tire régulièrement de la paix. C'est un livre que j'offre parfois.
Je me suis finalement habituée à la solitude, et même plus que ça peut-être. Apprivoisé ce grand lit, au point de ne plus y supporter personne, hormis mes chats, mes quatre oreillers et le bourriquet, cadeau de Flo, mon amie.
Plus je connais les hommes et plus j'aime les peluches peut-être ?
Etrange tout de même cette envie de t'écrire.
Peut-être que c'est la certitude inconsciente qu'il n'y aura pas de réponse qui me pousse à le faire ? Cette impression qui fait que l'on pense s'écrire à soi-même. Va comprendre... et puis, pourquoi chercher le pourquoi des actes... la vie est une absurdité, je ne vois pas pourquoi je devrais chercher à me comprendre...
En fait, je crois que j'aimerais vraiment que tu me renvoies mes lettres. Petites traces du passé, de mon passé, de celui qui inclut Yann.
Suspendre un envol est devenu ma spécialité je crois...
Bonsoir.
'Sengabl- Messages : 2065
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Re: Evidemment, j'ai fait trop long... Un salmigondis
Et pour me changer les idées, je tricote des écharpes en regardant du Woody Allen...
Et paf.
Spas gagné.
https://www.youtube.com/watch?v=ZRPru9CnPhM
Et paf.
Spas gagné.
https://www.youtube.com/watch?v=ZRPru9CnPhM
Dernière édition par 'Sengabl le Lun 25 Aoû 2014 - 1:52, édité 1 fois
'Sengabl- Messages : 2065
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