Exercice d'écriture : 366 réels à prise rapide - Raymond Queneau

Moment du réveil,
Moment de conscience avant la mémoire. Avant de savoir qui l'on est. Qui l'on naît en ce jour.

Vraiment, chaque jour se doit d'être différent.

Aujourd'hui profonde pensée philosophique.

Ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons.

gattopardo a écrit:Aujourd'hui profonde pensée philosophique.

Ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons.

Je ne suis pas sûr...

Je me concentre pour me lever du bon pied, c’est le droit.
Y a une solution c’est que j’ai mis plein de bordel du côté gauche comme ça je suis bien obligé d’aller à droite.

Plus je lis de livres*, plus l'humanité me désole.
Je vais arrêter l'humanité.


(lecture du jour, Pas de fusils dans la nature, Pierre Rigaux)

* remplaçable par bien d'autres mots, les RS par exemple.
(journée blasée par la bêtise de certain·es, ça arrive)

La philosophie c’est se poser des questions, mais alors si on répond à toutes les questions la philosophie disparaît?
Si la réponse est oui alors c’est cool, on est intelligent un jour on va y arriver à tout savoir.
Si la réponse est non ça veut dire qu’on est juste trop con et ça sert à rien de continuer.
Moi je dis on est con ça sert à rien de chercher plus loin.

Parfois avoir trop confiance aux autres conduit au commissariat*....
Parfois aussi on y retourne le lendemain parce qu'ils ont besoin de beaucoup beaucoup de papier pour nous en donner un seul : celui qui sera nécessaire à l’assurance.
*note pour plus tard se souvenir d'enlever opinel et ciseaux pointu avant de se rendre au rendez vous de demain

Profonde pensée philosophique.

J'aime la sagesse, avec beaucoup de pensées, cela a un goût un peu poivré.

La profondeur de cette phrase est toute relative, mais rien ne dit qu'il faille être profond en toute circonstance.

Troll:

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un outil pour jardiner.
Il me manque un râteau, pour ramasser brindilles et feuilles. Mon carré jardin est tout propre lorsqu'il est ainsi nettoyé.
J'en suis à penser à des râteaux. Ma vie manque de piment. ^^

Un peigne pour les chevelures
Des mains pour démêler
Un téléphone pour demander
Un éditeur pour bidouiller
Un stylo pour se dire
Des écouteurs pour fermer les yeux

L'un m'a soulagée apaisée, un poids – que je ne savais pas être là – s'est envolé.

(outils)
Des pinces coupantes, et plates, une ronde
aujourd'hui mes mains ont construit les bijoux assortis à ma tenue...
En rose et noire

Pas envie de sortir, pas envie de dormir, pas envie de courir, pas envie de sourire, pas envie de s'écrire, de se décrire, envie de faiblir, de fuir, me tire, ire.

21 septembre : "Pas envie de".


Pas envie de me lever si tôt, mais une terrible envie de tout le reste.

Envie de sentir l'air parfumé de la nuit finissante, d'entendre le murmure rassurant de la ville, de voir tous ces passants marcher la tête basse, de goûter ce café peut-être décevant, et de toucher enfin les écorces d'automne, toucher le coeur des autres, toucher du bout des doigts la promesse de ce que j'ignore mais que j'attends.

Pas envie de rester éveillée, pas envie d'écrire, pas envie de grand-chose, le rhume, sévère, a pris toute la place.

Pas envie de changer de saison, encore un équinoxe.
Pas envie de voir le froid s'installer et de fermer portes et fenêtres.

Les envies devraient se vivre au dehors, hors de soi aussi.
Hors de tout confort de ces fils de soies, qui nous racontent autant qu'ils enferment.

Je n'avais aucune envie aujourd'hui de faire du sport.  Mais il est fait et j'ai à nouveau cette nostalgie de jeu.  La vie revient peu à peu.

aujourd'hui pas envie d'aller faire du sport... à la place je vais aller faire voguer des bateaux de papier dans la plus grande flaque d'eau de Saint Denis!

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En 2017 j'avais écrit "Est-ce que l’on peut compter en murs lorsque le ciel est bleu..." je ne suis pas certaine de pouvoir répondre six ans plus tard, j'ai passé une partie de ma journée dehors à m'occuper du linge, du lierre et même d'une mante religieuse (identifiée, manta religiosa) abimée par la minette (le saviez-vous, il y a seulement 9 espèces de mantes en France). J'ai vu nos murs il est vrai, pour une infusion de gingembre frais, deux machines à lancer, une lessive à préparer, le repas. Ils sont en bois, assez clairs, et j'ai la fierté d'en avoir monté quelques-uns moi-même l'année dernière.
J'aime à croire que j'y suis à l'abri.

   
Vous vous croyez bien à l’abri derrière vos murailles. Vous croyez pouvoir confiner tout un peuple comme on parque du bétail. Mais toutes les murailles se fissurent lorsque la glaise humaine se met à remuer.

–   Emmanuel Ruben, Sous les serpents du ciel

Synchronicité, aujourd'hui je retournai en prison pour la première fois depuis deux mois.
4 murs, trop de portes et l'odeur.
Je ne sais pas si elle est commune aux prison ou particulière à celle de Melun... mais elle est revenue intacte à la première porte passée.
J'ai retrouvé le groupe avec une tendresse et une joie puissante.
J'y y ai fait éclore des nénufars et des fleurs de capillarité, teindre une pâquerette en bleu, montré des abeilles, des guêpes et des frelons en fioles, bu une tisane de verveine qui goûtait plus l'eau que la verveine et monté un squelette de poule soie... Il y avait des nouveaux et des anciens c'était doux et poétique. L'un d'eux m'a demandé de lui rapporter une bouteille de liberté (ou une brouette, une perceuse et une pelle), un autre à peint discrètement au feutre orange un peu de ma pâquerette trempée dans du bleue.
J'aime tellement ces gars.

Quatre murs, en angles droits
Quatre murs et un toit.

Pour s'échapper ou pour prison, si les angles sont fermés.
Les quatre murs ne murent que ceux qui leurs prêtent oreille.

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(aujourd'hui ça tombe)
les larmes attirées par la gravité, dévalent les joues jusqu'au sol. Empathie avec toustes ces queen, dans un temps décalé mais qui est le mien.
Ce texte effacé deux fois déjà, réécrit forcement de manière différente. L'ai je dis assez le virtuel tombe, meurt m’efface, me glace et m'agace putain de sa race.
L'éclat de la bougie dans la prunelle de l'homme que j'aime depuis plus de 25 ans, je tombe amoureuse encore de cet être étonnant, brillant et si charmant Prince.
Le mot maman prononcé par le seul enfant de mon ventre me fait aussi trembler tomber, me retourne en entier. Qui a autant d’impact sur mes émotions?
Aujourd'hui tout tombe sauf le ciel qui reste à sa place.

(ça tombe)

Déjà, septembre, déjà ça tombe.
Les feuilles mortes, les larmes froides, la nuit beaucoup plus tôt qu'avant.
C'est le coup de massue de l'automne, évidemment.
Tombe la température, tombent les souvenirs, les faux-semblant,
La lumière et la joie, en chute libre.
Et la fleur sur sa tombe.

Ca tombe,
La pluie, la lame de la guillotine. Ce sont les images qui surgissent dans ma tête.

La pluie incessante, les gouttes qui mouillent, aussi petites qu'elles soient.
Cette pluie qui est tant attendue par les plantes, elle tombe.

Rien n'est dit de la lame. Avais-je déjà parlé de mon goût pour les films d'horreur ?

"Aujourd'hui nouvelle connexion neuronale"
Je n'avais jamais eu encore à m'interposer physiquement entre un couple qui se déchire.
Il fut un temps où deux personnes ensemble qui échangeaient des mots un peu vivement me figeaient. 123 soleil mon cerveau se mettait en veille en attendant que sa passe.
Il a un nom de sous-vêtement, mais c'est son compagnon qui se trouve en slip dans le couloir, puis sur mon canapé, après s'être selon toutes les apparences pris une claque, puis accusé d'exhibitionnisme par les voisins à qui il demandait d'appeler la police.
Le casque sur les oreilles, au téléphone avec mon amie, je n'entendais rien du drame, jusqu'à ce que F. vienne me dire qu'il se jouait à notre porte. J'ai ouvert, récupéré le seul protagoniste que je voyais et mis entre lui et le vacarme du monde, notre porte qui ne s'ouvre pas de l'extérieur sans clé. J'ai proposé un café, offert un verre d'eau et appelé la police.
Et puis le monde à extérieurement est venu à notre porte demander après celui que j'en avais soustrait. J'ai laissé F. gérer -lui qui adore les interactions sociales.
Dès que j'ai pu, j'ai pris sa relève, raccroché aux nez des flics -je n'avais pas entendu la négation "ne raccrochez pas", le cerveau parfois (restez en ligne serait sans doute plus efficace)... J'ai re décroché, parlé donné le téléphone au jeune homme quand ça m'étais demandé, sorti discuter avec l'autre sur le palier.
Je sais qu'il l'a appelé plusieurs fois par son prénom, mais j'aurai du mal à dire lequel, n'a pas franchi le seuil que je tenais comme un soldat en temps de guerre sans reculer ni laisser passer.
Au bout d'un moment le gars et ressorti, l'autre a essayé de le tirer à l'intérieur de son appart. Je me suis mise entre les deux répétant "Non, il te dit non, tu le lâches, il ne veut pas venir" d'une voix ferme et forte.  Et puis je suis restée en veilleuse en écoutant leur boucle pendant un temps indéfini. L'un a dis qu'il n'en pouvais plus, qu'il avait besoin de boire : il était en s(t)u(p)eur et tremblements, j'ai demandé deux verres d'eau à F. qui les a apporté et qu'ils ont bu, j'en ai redemandé un autre qu'il a bu également. Première éclairci dans la tempête et enclenchement des disques suivants pour chacun.
On ne dira jamais assez le pouvoir de l'eau sur les émotions. Ni celui des négations sur le cerveau.
Les flics sont arrivés un peu après . Il parait qu'ils n'étaient pas en tenue, je serais un témoin discutable puisque je ne m'en suis pas rendu compte.

J’ai une théorie, normalement c’est un secret mais je le dis. D’après ma théorie l’univers est fractal à l’infini dans les deux sens, et nous vivons tous dans le cerveau de quelqu’un, le système solaire c’est une molécule d’oxygène dans le cerveau de quelqu’un, et la terre c’est un électron qui tourne autour du noyau (soleil). J’aime cette théorie car ça voudrait dire que dans toutes les molécules il y a des univers à l’infini et ça force le respect envers toutes les choses.

Aujourd'hui où étiez-vous entre 13h et 13h05. Que faisiez-vous ? Vous avez un alibi ?

Chez moi. Ça ne vous regarde pas. Pour quoi donc, En aurais-je besoin?

Et d'abord, déclinez votre identité, grade, fonction.

@Loune_Raia

Aujourd'hui (il est passé minuit, donc en fait hier) où étiez-vous entre X et Y heure?

Que faisiez-vous ? Vous avez un alibi ?

Encore commotionnée ? Buvez donc un verre d'eau. On néglige le pouvoir de l'eau sur les émotions.

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Aujourd'hui, Meganaram, où étiez-vous entre 13h et 13h05. Que faisiez-vous ? Vous avez un alibi ?

Peut-être songeur dans cette clairière … c’est l’automne.

Tout choit lentement, tout doucement, sans faire de bruit.

« Les feuilles mortes, les larmes froides, la nuit.
La température, les souvenirs, les faux-semblants.
La lumière et la joie …
Et la fleur sur sa tombe. »

Edit.
J'espère n'avoir pas abusé

Joli, gattopardo.

Aujourd'hui entre X soit 13H et 13H05 soit Y j’étais dans ma cuisine avec mon enfant en train de planifier les prochains crimes jours jusqu'au vacances.
J'aurai du être à mon travail avec mes collègues en train de fêter le départ du maillon faible de l'un d'eux mais à cause d'une peur de la contagion (la leur, moi si infection il y a c'était déjà trop tard) j'ai quitté les lieux masquée et le plus rapidement possible après un combat épique avec une photocopieuse (qu'on me donne une stagiaire!).

Nomade Aujourd'hui à 10:54

Joli, gattopardo.

C'est de Meganaram.

Merci pour lui.

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Loune_raia Aujourd'hui à 13:26

Aujourd'hui entre X soit 13H et 13H05 soit Y j’étais dans ma cuisine avec mon enfant ...

Ce serait lui, votre alibi? Proche parent, en justice ça compte pas.

Vos collègues? Ne vous ont peut-être même pas aperçue. En tout cas, c'était avant l'heure X.

Trouvez mieux.

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Nomade Aujourd'hui à 14:49

[gattopardo]:

       gattopardo a écrit:
Nomade Aujourd'hui à 10:54

Joli, gattopardo

C'est de Meganaram.

Merci pour lui.

   Vous êtes peut-être du genre à vous offenser d'un "compliment", mais je reprends quand même : joli, gattopardo. Pour la "reprise", et ces interrogatoires.

Pas "offensé", embarrassé. Merci pour moi, donc.
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Il y avait aussi le chat votre Honneur, un témoin fiable, le chat...

Le chat ne peut pas être témoin, il est déjà
"greffier".

mince je n'avais pas pris ça en compte Isadora...
Les moustiques alors votre Honneur... Elles se piquent de connaître la vérité de l'affaire.

TOC!

Liberté provisoire faute de preuves à charge et de témoignages probants à décharge.

Tout bas (Un conseil, ma petite. La prochaine fois, essayez le photocopieur, il est fidèle, lui)

tout haut (conseil non pertinent, mon grand : les non vivants ne sont pas dans le game et il ne serait être question de fidélité pour une machine qui se fait tripoter les boutons par tant de personnes différentes)

(aujourd'hui meuble forme : empilement)
C'est une table dont le pied est en fer forgé et son plateau en bois, calée dans le renfoncement du hall d'entrée d'un immeuble en béton. Au dessus de lui deux étagères vertes en métal avec des portes sans fenêtre le verre ayant éclaté avec la tempête. Perché au dessus encore, en bois un petit tiroir avec de la misère qui essaye de s’échapper. Le tout surmonté d'une affiche "Vous n'aurez pas à l'arroser pendant les vacances, adoptez un livre sauvage!" dessiné sur le dos d'une couverture de livre de poche... Cette nuit j'ai sorti la table, l'étagère, les livres pour la garnir et l'affiche.
Je n'ai pas signée mais mes voisins on reconnu ma patte.

Terasse de bistrot.

C'est jour de marché dans ce village de provence,. Après en avoir fait le tour, je décide de m'assoir à une table pour un café (deux finalement). À côté de moi, je fais la connaissance de Princesse, beau Cavalier King Charle de quatorze mois, très affectueuse et câline. Ele me présente au passage ses deux maîtres qui ne tardent pas à tarir d'éloge princesse, et à me parler avec fort d'affection de celle-ci(qui continue à sautiller à hauteur de mes genoux). J'échange un peu avec eux, puis décide de les laisser tranquille.
Quelques minutes plus tard, après que Princesse, son père et sa mère s'en allaient dans un aurevoir amical à mon égard, un couple vient s'installer à son tour à la table avoisinante. Je remarque monsieur, qui, précédant madame, tire une des deux chaises pour la positionner à côté de l'autre. Côte à côte plutôt que face à face. Je relève l'attention dont il fait preuve, en manoeuvrant ainsi, il met madame à l'abri de quelques rayons de soleil plombant. Subtilité : il n'a posé aucune question à madame, n'a attendu aucun remerciement, n'a fait preuve d'aucune vanité où d'autres auraient tenu à ce que l'on relève leur geste et qu'on les gratifie presque pour celui-ci.
Délicate attention gratuite je pense, ce genre de geste qui reste toujours un plaisir à surprendre, à découvrir. Silencieux, souvent invisibles, gratuits, plein de délicatesse, ces petites choses qui sont pourtant grandes sont des plus ravissantes à  mes yeux.

La fin peut-être de ce qu'il y a à gérer là tout de suite, le début peut-être de ce qu'il y a à écrire (et déstabiliser les murs, mes murs), la certitude des graines à semer, de la boîte aux lettres à repeindre, des livres à lire pour le comité de lecture – et pour ce faire, commencer par ce qui n'a rien à voir : terminer Nos absentes¹. À l'horizon encore, se profile la lumière de l'automne, il se dépose déjà avec délicatesse dans les jardins : un crocus s'est ouvert, de jaune vêtu.
Ne pas oublier les deux voyages, un d'automne où je ne serai pas, un d'hiver où je serai.
L'horizon est empli de jolies choses.


¹ Nos absentes, à l'origine des féminicides - Laurène Daycard

derrière la vitre, un magnifique soleil s'est levé, une étendue confuse de vert seulement de vert m'attendait – une explosion d'herbes verveine romarin citrons verts
derrière la vitre une lumière sur les amarantes en fleurs m'appelait – je n'ai pas écouté, pas évité l'écueil la tristesse
derrière la vitre de sa voiture la voisine m'a saluée d'un signe de tête – je repeignais la boîte de nos lettres
derrière la vitre, un crayon sur une feuille saturait l'espace – une certaine nécessité
derrière la vitre le store s'est baissé
sur la fin de la journée