NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

Cette nuit, j'ai failli mourir. J'ai fais une énorme fausse route en dormant, et on n'a pas été trop à deux pour me sortir de cette suffocation qui a duré jusqu'au seuil de panique.
Ça m'a intéressé. J'ai bien sûr dû me lever et en ai profité pour poster le billet qui précède celui-ci. J'étais tellement dans mes pensées, et surtout mes arborescences (je crois que je commence enfin à les observer n'ayant jamais su que c'est un phénomène particulier et y étant tellement habitué...) que dix minutes après les faits je les avais complètement oubliés ! Je faisais dans mon esprit des questions et des réponses, analysais la portée de certaines réflexions, en évaluais d'autres exactement comme si rien ne s'était passé.
Comment ? Non je ne sais pas si c'est normal ou non, si normalement j'aurais dû m'inquiéter, si le fait d'oublier la mort qui m'a frôlé en quelques minutes est normal, tout ce que je sais c'est que ce qu'il me reste de cette expérience, c'est juste la continuation de ma réflexion... Comment ça anormal ? Je ne vais pas créer un fil pour savoir si finalement la proximité de la mort chez tel ou tel parvient à arrêter le petit vélo, parce que c'est morbide, mais quand même ça m'a surpris. Le fond de ma pensée: je croyais peut-être que les circonstances étant assez exceptionnelles j'allais enfin me comporter normalement, et bien non... Il a fallu que la cogitation continue comme si de rien n'était.
Je vais devoir admettre qu'il y a quelque chose d'anormal chez moi...

A propos de ma signature: je tiens à poser ici une partie de l'avant-propos du livre de Jean-Claude Renard
"Le lieu du voyageur (notes sur le mystère)" Au seuil.


"Je vais donc chercher, au delà de l'inadéquation lexicale au vécu de l'expérience spirituelle, comment entrer dans le paradoxe même qui fait de celle-ci une aventure dont il est simultanément impossible de parler et de ne point parler. (C'est moi qui souligne)
Impossible de parler : parce que son contenu dépasse le langage et n'a de sens que pour celui qui la vit. Impossible de ne point parler : parce qu'elle est le lieu d'une réalité indéfinissable qui se manifeste cependant partout d'autant de manières qu'il y a d'êtres, de choses et de questions posées à l'homme.
En somme, ne pouvant rien affirmer d'autre que l'irréductibilité, là, sous chaque abîme, d'un abîme toujours plus profond - il me fallait tenter de m'exprimer comme entre le silence et le dire pour que dans cet écart passe peut-être néanmoins, un reflet de la parole secrète, insensée, scandaleuse dont nous essayons précisément de nous préserver parce qu'elle change le sens de tout. Il fallait confronter la raison avec ce sens clos et ouvert sans cesser de le perdre pour le trouver. Il fallait justifier une exploration étrange, mais partageable, sans omettre que les réalités profondes n'ont jamais le visage qu'on leur prête et sans oublier que l'ambiguïté, comme le dit Roman Jakobson, est "une propriété intrinsèque, inaliénable, de tout message centré sur lui-même."
Il s'ensuit que les idées exprimées ici ne sauraient être que subjectives, parce qu'elles n'ont de sens que pour celui qui vit cette expérience. Provisoires, parce que les circonstances privées comme les conditions historiques où celle-ci se produit sont à chaque instant susceptibles de modifier cette expérience, et ce que l'on peut en dire, en se modifiant elles-mêmes. Approximatives, et même contradictoires, parce que cette expérience, de quelque façon qu'on la qualifie, semble échapper à toute définition satisfaisante et s'opère selon des modalités multiples qui recouvrent par conséquent divers champs de significations possibles.
Mais c'est en revanche préciser que vivre l'expérience du Mystère ressemble à un voyage - un voyage sacré qui n'a pas de terme. Il cesserait en effet s'il en avait un et si celui-ci était atteignable. Car le mouvement que , par sa force d'attraction, engendre indéfiniment le Mystère en tant que réalité insondable, s'abolirait du même coup avec la diversité sans fin des voies qui s'enfoncent en elle tout en rendant autonome ce voyage, en en faisant cette errance infinie, créatrice et métamorphosante que représente aussi pour moi l'expérience dite mystique.

Dans la lumière du mystère
Dans son silence.
Toutes ces paroles interchangeables :
Dans le mystère du silence
dans sa lumière.
Dans la lumière du silence
dans son mystère...

Michaux a écrit ce titre:
« Face à ce qui se dérobe ».

Rien comme le Dieu ne se dérobe
alors même qu'il se saisit de nous.
Il nous introduit dans une découverte infinie
mais aussi une naissance infinie (Jean 3)
à l'aube de laquelle seulement et éternellement nous sommes et serons.
Il se dérobe dans ses profondeurs
Il s'enfonce au delà de toute lumière
au point d'être toujours Celui qui disparaît au-delà de lui-même, en dedans de lui-même.
Nous sommes happés dans cette attraction un bien beau jour
nous sommes séduits absolument,
nous sommes déracinés de tout ce qui nous constituait
et n'avons plus d'emprise sur grand-chose
tels des montgolfières qui gardent le seul pouvoir
de monter ou de descendre
mais sans jamais choisir le sens du vent.
C'est ainsi qu'entre liberté et soumission
nous demeurons.
Ce ne peut être autre chose qu'une histoire d'amour
et toute autre chose serait défaillance, défaite.
Errance. Soif. Famine. Solitude.
En un mot, désert devient notre havre.
Nous voici à demi hors de nous-mêmes
absorbés par un amour qui nous possède
mais simultanément toujours aux prises avec les plis d'une liberté
qui nous incline vers la rupture.
Dieu n'est pas cela.
Dieu est à la fois cela et son inverse.
Tout et son envers.
Immanent/transcendant en un seul mouvement.
Aussi bien lumière que ténèbres
Aussi bien amour que flammes
Aussi bien majestueux qu'infiniment humble,
à la fois infiniment petit et infiniment grand,
à la fois tout-puissant et impuissant
à la fois Lion et Agneau.
Non pas cela chronologiquement
mais actuellement.

Il est Unique
tout en étant le tréfonds de mon identité !
Il est celui que le soupir seul nomme,
silence et tout à la fois Verbe Créateur,
et je ne vois rien qui puisse donner plus à penser Dieu
qu'amour.
Mais là encore un amour paradoxal.
Qui n'est pas attachement tout en étant indéfectible.
Qui absorbe l'homme tout en le respectant,
Qui le séduit sans le posséder,
qui le possède tout en le laissant libre de s'éloigner.
L'amour d'un autre univers.
L'amour créateur dans un cœur créé. (Tel est mon sort.)
Ce sont des choses qu'on ne peut dire
mais que seulement on peut vivre.
Prenez un pervers narcissique, imaginez son contraire parfait, absolu, vous aurez une idée de quelques qualités, sous forme de préambule, que l'on peut attribuer à Dieu.
Ce n'est que quand il aura tout de moi que j'aurai tout de lui.
Il faut que j'y passe tout entier.
Le désir d'absolu qui me ronge vient de Lui et non de moi,
cette lacune a combler me pousse vers Lui.
Ce qui ne peut pas avoir de sens sans Dieu
ne trouve son sens qu'en Dieu.

Tout ce que je dis de Toi, aussitôt déjà Tu n'y es plus.

Je suis d'ores et déjà passé à autre chose !

Pourtant, tu ne me convaincs pas. Ce qui m'apparait, c'est encore ce problème: nous ne mettons pas les mêmes choses sous les mots utilisés. En réalité notre culture est extrêmement différente, et j'insiste sur extrêmement. Les mots utilisés dans l'article sont ceux d'une tradition millénaire, chacun d'eux contient une foultitude d'implicites qu'ils faut maîtriser pour en saisir la portée et le sens.
Cette tradition commence avec Platon, puis c'est Plotin, puis Augustin, puis Thomas d'Aquin, le tout avec présente à l'esprit la totalité des Évangiles qui assure la cohérence de l'ensemble. Dans ces conditions, le concept très profond d'homme seul par exemple comme bien d'autres ne s'accompagne pas chez ceux qui ne la connaissent pas des résonances infinies qu'il a dans un esprit qui est initié à cette pensée traditionnelle. Et si nous parlons en parallèle, nous ne parlons pas de la même chose.
Ce n'est pas tout à fait par hasard que j'ai posté les deux billets précédents. (Celui qui les précède est d'un autre ordre.) Il participent au x-ième degré de cette même discussion.
J'ajoute: je ne m'interesse que rarement aux cas particuliers, ou simplement sous forme d'illustration d'un concept, mon épouse et mes amis me le font remarquer sans cesse: je ne sais réfléchir que dans l'absolu. J'ai un mode de pensée Johannique.

EDIT. Il faut passer du plan statique - soi seul, au plan dynamique - Le Mystère.
(Auquel, à force de le fréquenter, j'ai fini par m'identifier en partie.)

"Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d'auprès du Père, L'esprit de vérité qui vient du Père, il me rendra témoignage. Mais vous aussi vous témoignerez...Jean 15.26
Il y a une réalité de proclamation. Cf: Actes 2.14.
C'est quelque chose qui nous emplit et contre lequel on ne peut lutter qu'avec peine. L'Esprit répandu à la Pentecôte l'a été comme une force à nous donnée en vue du témoignage." La confession des lèvres apporte le salut" écrit Paul. Peux-tu entendre que cette force est à l'œuvre dans certains cœurs et que "Si nous nous taisons, les pierres crieront ?" Luc 19.40.
J'essaie de te dire quelque chose. je n'essaie pas de convaincre, car convaincre, c'est contraindre.

La liberté laissée aux autres du chemin à faire vers Lui ...

Liberté dis-tu ? Laisser mourir c'est respecter la liberté d'après toi ? Non, il ne s'agit ici que de tolérer la LICENCE qu'on se donne de ne rien entreprendre de grand. Je ne vois pas de différence entre ce "respect de la liberté" et une indifférence courtoise. Le monde est rempli d'hommes qui exercent cette liberté (ou plutôt abus de liberté) et le fait est que le monde meure. A cela tu me dis de ne rien faire ? Mais de quoi vais-je encore me rendre complice si je n'emploie pas mon talent à avertir d'un autre chemin possible ?
Mat 5.13 "Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. 14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 15 et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes..."
Ce choix est "mon" choix. je lui ai déjà vu porter de nombreux bons fruits, et je ne vois pas pourquoi au nom d'une licence venue de l'ignorance je devrais me taire !

Si quelqu'un - celui au passage qui est concerné - me disait: " Je refuse de t'entendre plus avant." Je respecterais totalement sa liberté en parlant...à quelqu'un d'autre !
Si je te résume Martin, ton discours peut être vu ainsi: " Tu ne respectes pas la liberté des autres, alors que moi j'ai raison, ma voie est meilleure que la tienne et j'essaie de te le démontrer en essayant de trouver dans tes propos une contradiction."
Et bien je te le dis, ce n'est pas du tout ce qui se passe, et même, l'enjeu est ailleurs.

Il te faudra relire au xième degré ce qui s'est déroulé ici.
J'ai commencé aujourd'hui par changer le ton du fil postant trois billets en relative rupture avec ce qui a été écrit hier. Cela manifestait ma volonté de passer à autre chose. Note que c'est toi qui es revenu à la charge, en dehors de tout commentaire sur ce que j'avais posté de nouveau.
Quant à "contrôler la Vie", franchement, ça n'appelle pas de réponse...

Martin, soit je réponds phrase pour phrase, (et dieu sait que j'aurais des choses à dire ! On en ferait un catéchisme de base...) et ça relancera le "débat" jusqu'à la saint glinglin, soit je ne réponds pas. Je choisis cette seconde option. Pour tout dire je ne pense pas qu'on arrivera à quoi que ce soit.
"Les voies du seigneur sont impénétrables", comme je te l'ai déjà dis, n'est qu'un adage populaire fataliste qui ne vient pas des Écritures.

L'orgueil de l'homme dans sa magnificence, dans sa plus sublime expression. Prétendre savoir, lui la créature, ce que son créateur a prévu pour être rejoint.

T'excite donc pas ! Dans la mesure où IL nous l'a dit lui-même je ne vois pas où est le problème !

La phrase exacte est " Si un ANGE descendait du ciel pour vous annoncer un Évangile différent du mien, qu'il soit anathème". Je pense que la réponse, et bien ce sont les Écritures elles-mêmes.
Cela dit, relis plus haut. je suis certain que nous n'arriverons à rien en insistant, sinon à nous blesser - ce qui de mon coté n'est pas dans mon intention: je ne fais que te répondre ! Et je pense qu'il est temps d'en finir, pour y revenir plus tard, qui sait ?

Dois-je en déduire que c'est encore une traduction, ou bien un moyen "élégant" à la fois de faire poser des questions sur moi aux autres lecteurs, ou encore une habilité à détourner la question pour ne pas avoir à y répondre factuellement ?

Rien de tout ça. Mais par contre, nous nous sommes rencontrés n'est-ce pas ? Comment alors peux-tu me soupçonner de choses pareilles FX ? Tu crois que je mime la joie, l'amitié, ma joie intense de vous voir, de partager avec vous ? C'est vraiment cela que tu penses de moi ? Alors si c'est le cas, ne me demande plus pourquoi je me sens si seul.

Arrivé à ce stade, je pense opportun de reposter mon témoignage:

Je nais avant terme, à sept mois, accompagné d'une maladie dont je porte aujourd'hui encore les séquelles (je ne vois que d'un œil entre autres.) et je pesais à peine 1 kilo sept.
Ma mère traumatisée par la disparition des siens massacrés par Mussolini et son orphelinage affreux chez des bonnes sœurs acariâtres a entamé déjà discrètement sa longue et lente descente vers cette pathologie qui fera d'elle à mon endroit un bourreau d'une ténacité et d'une cruauté implacable. (J'ai compris aujourd'hui que ce n'est pas de sa faute)
Très très tôt, je parle « comme un livre » et personne ne sait d'où je connais le vocabulaire que j'utilise.
Je suis un enfant martyr. Je suis placé à partir de quatre ans dans des centres médicalisés (car je suis dangereusement asthmatique) où l'accueil "laisse à désirer": Il arrive qu'on nous y fasse remanger notre vomi quand la nourriture est immangeable. Je ferais trois séjours de six mois dans ces "centres", où l'on se tient en tenue au garde à vous sous les drapeaux chaque dimanche. De quoi détester à vie toutes les Marseillaises et tous les drapeaux à jamais...Chaque dimanche, sans quoi on est puni et doit copier non pas cent, mais mille lignes. J'ai depuis ce séjour un handicap moteur à la main droite ainsi qu'au coude.
Trois fois six mois, cela fait un total de un an et demi sans scolarité suivie digne de ce nom. A mon retour dans le "civil", je suis devenu rétif à toute forme de vie sociale et je vomis l'école, les maîtres et tout ce qui ressemble à un groupe... ou à des murs. L'un d'eux (un maître, pas un mur) excédé par mon absence d'intérêt m'attrapera un jour par l'oreille pour me jeter dans la bibliothèque vitrée de la classe.
Dans l'intervalle ma mère a pris l'habitude de s’abrutir de travail: elle commence à quatre heure le matin et finit à neuf le soir. «Heureusement», pour pouvoir maintenir ce rythme, elle me place dans des familles d'accueil à droite et à gauche (y compris chez ma tante, qui ne voulait plus me rendre) durant toute mon enfance. C'est là par exemple qu'un maître d'école me garde au tableau jusqu'à 21 heure parce qu'il me trouve intelligent...
je me souviens même d'avoir gardé les chèvres dans une ferme et avoir été malade pour m'être amusé à brouter l'herbe comme elles. Mais où était-ce ? Je ne m'en souviens plus.

A l'adolescence, les choses commencent à aller mal... On me détecte une dépression chronique à la fois endogène et provoquée. Ma mère de son coté allant de plus en plus mal ne me parle que par injures interposées, coups et humiliations. Prenant mon père à témoin de mes extravagances réelles ou supposées, elle le met de son bord au point qu'un jour il me tient par le col au-dessus du vide par la fenêtre à l'aplomb d'un parking bétonné... Dieu merci, je suis plutôt rachitique, je ne suis donc pas trop lourd...
La longue escalade des médicaments ( je prends des somnifères et des "calmants" depuis l'age de 4 ans) commence. j'avale tout à gogo à longueur de journée avant les repas, pendant les repas et après les repas en doses énormes. Je vais jusqu'à voler chez un copain les pilules de sa mère. J'en arrive à avoir la langue qui se fend et les ongles qui tombent. Hôpitaux, maisons de repos, convalescence, rechutes, hôpitaux, maison de repos, jusqu'au jour où le médecin lâche: " Ta dépression est si grave que je te crains condamné, personne ne peut supporter les souffrances que tu endures, le cœur risque de lâcher à tout moment".
Je me souviens qu'un jour, en pleine journée je voyais les objets comme quand ils sont éclairés par des néons sous la pluie en pleine nuit. Urgences...Ça durera au bas mots dix ans.
Je reste enfermé dans ma chambre au lieu d'aller au collège et au lycée. Je reste seul toute la journée avec comme seule distraction, les pleurs, les cris et les insultes de ma mère - A cause des médicaments je tremble et ma vue est tellement brouillée qu'il m'est impossible de lire. Pourtant et cela depuis ma toute petite enfance, je m'occupe en écrivant.
On essaie de me sauver socialement en me plaçant dans des centres de réinsertion sociale. je suis mis à la porte de trois d'entre eux en un an. Je suis devenu un animal très farouche et sauvage...je fugue, je désobéis; je refuse tout, j'affronte l'autorité en face avec violence et dédain. Je fugue en Allemagne où je côtoie des junkies.

Voilà le contexte dans lequel la pensée de la beauté, de la vérité et de la bonté me hantent.
Et cela depuis mes toutes premières années. Tu m'étonnes...
L'assoiffé rêve d'eau, c'est une clé que cette évidence.

Les années passent quand enfin un copain bienveillant réussit à me faire passer le concours d'entrée aux beaux arts, que je réussis sans peine en ayant préparé mon dossier la veille de l'entretien !
Libre ! je suis libre de ma vieille vie ! j'ai une chambre en ville et j'ai ma copine (qui est aujourd'hui mon épouse ) et j'en profite pour m'adonner à tous les excès possibles imaginables, comme pour me venger. Alcool, drogue, tout y passe. Mais par chance, je me fais de vrais amis qui commencent à me transmettre de la culture, je découvre des auteurs, des musiciens, le théâtre, la danse, l'art, la philosophie grâce à eux ! Ma recherche de la beauté se précise de plus en plus. j'ai abandonné presque totalement les médicaments, mais je fume de l'huile de cannabis non coupée,pure et dure, à longueur de journée. Et surtout, je me mets à penser.
Et si il existait autre chose que cette fatalité : naissance, école, travail, retraite, mort ? Aussi je me mets à accumuler les textes sacrés de tous horizons , des textes d'alchimie, de soufisme, de symbolisme remplissent ma bibliothèque. Et j'écris, jour et nuit. Je réussis grâce à ma chérie à décrocher un équivalent du bac à la fac. Et j'écris. jusqu'à ce qu'un beau jour...
Par l'entremise d'une amie, quelques uns de mes écrits arrivent aux mains d'un initié de la rose-croix. Il s'écrit en lisant : "Mais comment sait-il tout cela ?" et me fait contacter. Rendez-vous est pris. Il est disciple de jacob Boehme. Nous passons un week-end ensemble, mais son attitude de mystérieux affiché; sa bibliothèque cachée (incroyable d'ailleurs) m'énervent. Je ne sais pas pourquoi, sans doute parce que pour moi ce qui est beau et vrai se doit d'éclater au grand jour. Bref, le contact échoue. Pourtant, au moment de mon départ il me conseille d'essayer de lire quelques volumes de la « loge Villard de Honnecourt ». Un versant spiritualisant de la franc maçonnerie. Et j'obtempère; me rendant à la librairie ésotérique du coin, je trouve en effet un volume de la loge en question que j'achète aussitôt (dans la vie il ne faut jamais rien faire d'irréversible, il faut toujours garder une porte entrouverte.)

C'est là que les choses sérieuses commencent. Il se trouve en effet que le "hasard" a voulu que le volume en question soit tout entier composé d'une étude comparée de la voie mystique de sept mouvements différents, de l'alchimie au catholicisme en passant par le soufisme ou encore l'Eglise orthodoxe. Je lis l'ensemble. L'auteur choisi pour illustrer la voie chez les catholiques est Thérèse d'Avila qui a écrit "le château de l'âme" où l'âme est décrite comme un château dont on visite les pièces des plus extérieures (premières demeures) jusqu'à la chambre du Roi (septième demeure) au gré de la progression mystique de l'âme en question.
Je suis frappé par une chose: sa familiarité avec Dieu; elle lui parle comme si il était là à coté d'elle, elle converse, voire badine, cette relation est naturelle, bien sûr respectueuse, mais incarnée, réaliste, concrète. Elle lui parle comme au confident le plus compréhensif qui soit.
Je reste stupéfait. Qui pourrait être assez fou pour mentir à ce point ? Et pour y gagner quoi ? me demandè-je. Et si elle ne mentait pas ? Et si c'était possible ? Car de quoi ai-je besoin, moi dans ma détresse sinon d'un tel ami ? Proche, compréhensif, parfait en conseil, ferme, aimant ?
C'est à cette époque que je décrète librement et virilement que si la moindre possibilité pour qu'une telle relation soit possible existe, je suis près à mourir pour le vérifier par moi-même ! Je trouverais comment on fait même si je dois y consacrer toute ma vie, car je n'ai rien à perdre, plus rien du tout et depuis longtemps ! Alors j'achète les œuvres complètes de Thérèse d'Avila, à la stupeur de mon entourage, et je cherche l'entrée de cette soi-disant "première demeure".
Je suis de toute façon acculé à l'espérance: Mes folies, mes excès n'ont pas cessés pour autant. Je fume de l'huile sans arrêt, je bois du glenmorangie à la bouteille, etc...Mais cette pensée d'un Dieu accessible, quasiment palpable, si merveilleusement décrit par Thérèse me travaille. Et me travaille de plus en plus. Alors un jour, je commence à lui parler. C'est timide et rougissant, mais bon, même si je me trouve l'air idiot, je continue car je VEUX savoir ! C'est vraiment mon plus grand désir. Bon sang, est-il possible que... ?
En 81, un ami m'offre un disque d'un musicien dont j'ai entendu quelques notes en Angleterre lors d'une soirée de fumerie. Ayant gardé le nom en mémoire, Phil Keaggy (sans doute aujourd'hui encore l'un des plus fantastiques guitaristes vivants (cf you tube.) je lui en avais parlé et il avait trouvé par hasard un album de ce virtuose dont je n'étais pas parvenu de mon coté à trouver le moindre titre en France. Or, dans une chanson magnifique, revient comme un leitmotiv la phrase suivante: "I can't wait to see you Jesus face to face". En même temps que cela m'irrite (qu'est-ce que Jésus vient faire là-dedans ?) les accents de sincérité et l'évident amour qui émanent de sa voix et de son expression me persuadent qu'il ne ment ni ne racole.
Et cela éveille ma curiosité.

Et voici comment Il commença à me répondre:

Une nuit, j'écoute la radio dans laquelle un de mes amis artistes fait l'éloge d'un film qui passe en ville. Assez pour me donner envie d aller le voir. Je décide que dès le lendemain j'irai voir ce film. Le matin venu je passe voir une amie qui bizarrement et sans explication m'offre une sorte d'image pieuse à la fin de notre entretien. Je sors dans la rue pour me promener en attendant l'heure de la séance du film, et je vois quelque chose par terre, je me baisse; tiens ? C'est la même image que ma camarade m'a offerte ! Je passe devant une église dans laquelle je n'entre jamais, et sous le porche, l'image en question trône en grand, accueillant les visiteurs...Puis quelque centaines de mètres plus loin, elle est là encore là, à la vitrine de la boutique ésotérique où j'ai acheté le volume de la loge Villars de Honnecourt... puis encore un peu plu loin, à la devanture d'une librairie que je n'avais jamais visitée...j'en ai un peu le tournis et je me sens comme observé...En revenant sur mes pas de nouveau je trouve la même image sur la couverture d'un livre exposé. Je suis perplexe...je n'avais jamais remarqué cette image nulle part auparavant.. Vient l'heure de la séance au cinéma, le film commence enfin. Il est entièrement en noir et blanc et dure plus de deux heures. Mais la dernière image du film surgit tout à coup dans un tonnerre musical de Jean Sébastien Bach et en plein écran: c'est la fameuse image, la seule du film qui soit en couleurs ! L'icône de la trinité peinte par Andrei Roublev ..Je ne peux retenir un cri de stupeur...
Sur tout le grand écran là devant moi, cette image qui me poursuit depuis le matin où que j'aille brille de tous ses feux...je me mets à pleurer tellement le choc est violent.
Le vendredi suivant, je vais chez des amis isolés à la campagne. je raconte à B. l'histoire de cette image quand le facteur arrive, portant une encyclopédie. Il la pose devant nous sur la table, j'ouvre un volume pris au hasard , et pointant mon doigt sur la page je dis les larmes aux yeux: l'image dont j'étais entrain de te parler, c'est celle-là !
Là je comprend: "On essaie de me faire passer un message".
De là, je commence à prendre le spirituel beaucoup, beaucoup plus au sérieux.


A la suite de ce que j'appellerais un premier contact, les choses ont sérieusement commencé à remuer sévèrement dans ma citrouille. Je savais, d'un savoir intime que quelque chose m'était dit. j'en déduisis que j'étais sur la bonne voie, que c'était par là qu'il fallait chercher. Un matin (la chronologie n'est plus très claire pour moi) au terme d'une nuit de fumerie et de beuverie invraisemblable, je me suis réveillé dans un état de désespoir sans fond, atroce, suffocant. Il me semblait que mon "âme" (Mon être intérieur) me vomissait littéralement, n'en pouvait plus de moi. Comme si le bien qui demeurait survivant en moi malgré toutes mes conneries ne pouvait pas en supporter plus. j'étais littéralement dans une agonie intérieure. Je suis sorti de la maison dans laquelle la fête avait eu lieu et me suis dirigé accompagné d'Olric le chien vers la forêt toute proche (qui abritait un camp de l'armée en son sein) et là j'ai dis (Chaque mot compte)

"Jésus, s'il y a un dieu, c'est toi ! je ne sais pas pourquoi, mais je le sens comme ça ! J'ai lu au hasard des passages de ce que tu dis et je ne comprends pas tout, mais cette sagesse que je perçois n'est pas de ce monde. je DECIDE par conséquent de me confier à Toi. J'ai plein de talents, mais je ne sais que foutre ma vie en l'air, tout ce que je touche, je l'esquinte, j'ai déjà tellement souffert que c'est invraisemblable que je sois encore vivant aujourd'hui. Alors voilà, puisque je ne sais rien faire de ma vie, que je suis au bout du rouleau, comme enfermé au fond d'une cave glacée pleine de vomi sous un néon: JE TE DONNE CONSACRE ET LIVRE MA VIE PASSEE PRESENTE ET A VENIR TOTALEMENT, ABSOLUMENT. FAIS TOUTCE QUE TU VEUX DE MOI. JE NE PUIS PLUS M'AIDER MOI-MÊME. JE M'ABANDONNE ENTRE TES MAINS DANS CE MONDE COMME DANS L'AUTRE. PARDON, PARDON !"

J'ignorais tout du christianisme à ce moment là. J'appris par la suite que certains Pentecôtistes (protestants évangéliques, souvent fort sectaires) appellent ce genre de prière la "prière du salut". j'ai compris plus tard que les rênes de ma vie à cet instant avaient changé de main: il y avait un nouveau pilote dans l'avion ...
Devinez alors ce qui s'est passé à ce moment là ? Alors, d'après vous ?
Et bien il ne s'est rien passé du tout, j'ai pris mon train malade comme un chien, minable et hyper-angoissé.
A partir de là, on entre dans la section "dure"; alors je le précise: si j'ai bien sûr très envie d'être cru, et c'est normal, mettez-vous à ma place, je ne veux contraindre personne à croire ce que je vais dire. Mais devant le ciel je le jure, je ne mens pas !


Il est tard. Je me revoie entrain de lire dans ma chambrette sous les toits au cœur de la nuit. Je "cherche" Où est-il ce Dieu ? m'entends t-il ? depuis l'histoire de cette image pourtant ... Réponds-moi svp je t'en prie !
Soudain une étincelle de chaleur s'allume brusquement au centre de mon plexus solaire, infiniment délicieuse, à tel point que je tombe par terre. je me mets à pleurer, c'est trop fort, c'est trop bon , arrête , arrête Seigneur ! c'est insoutenablement délicieux, c'est divin, mirifique, c'est l'étincelle-Dieu dans mon cœur, je meurs de joie ! je pleure, je me roule par terre.
Pendant trois jours ...
Dieu est bon, il fait des pauses dans ses "câlins" sublimes au cours de ces trois jours, aussi je sors en courant dans la rue en voulant hurler ma joie folle. je cours (sur des kilomètres) pour aller chez R. Là toute une tribu fait tourner les pétards. Je m'assieds et lance à tous: "J'ai rencontré Jésus ! je le sens là dans mon cœur, regarde, touche, juste là ! je suis né une deuxième fois, j'ai une autre vie en moi , j'ai le goût du ciel dans mon cœur !"
Tronche de mes potes...
R me fait passer le joint. "Mais couillon tu n'as donc rien compris ? j'ai le bonheur infini en moi que veux-tu que je fasse de ces cendres ?" et je repousse le pétard.
R Dit en riant jaune: "Si tu refuses un pet', c'est qu'il s'est vraiment passé un truc."
De ce jour, je n'ai jamais retouché aucun pétard et n'en n'ai pas la moindre envie.
Je veux expliquer ce qui m'arrive , mais les mots n'existent pas ! c'est au-dessus de la vie, de la mort et du temps. Ce sont des retrouvailles ! Car avant la fondation du monde déjà et je le sais et je l'éprouve, cette rencontre avait été "prévue". j'étais venu au monde et avais tout enduré pour ce seul moment. Dès avant la fondation de l'univers des univers, Il m'avait appelé, je le savais, je LE reconnaissais. c'est TOI, c'est TOI ma vie infinie, mon amour et mon sang. Je t'aime de toute la force de mon âme, je t'aime, je t'aime, je t'aime à la folie MON CHERI (c'est comme ça que j'appelais Dieu: mon chéri !) L'étincelle dans mon cœur m'enseignait qu'iL est Lui la lumière de vie, la Vie même...
Comment feriez-vous, vous, si vous deviez expliquer à un aveugle de naissance la différence entre le orange et le rouge ? le voilà mon dilemme. C'est le Tout-autre ineffable, indicible, infigurable, supernel , préternel, éternel et le Vivant...
Dès ce jour, je priais toute la journée, accompagné de cris, de chants et de louanges puérils, mais si sincères ! Mais il s'est passé autre chose: Quand j'ai ouvert la Bible de la grand-mère de mon épouse qui trainait là intouchée depuis des années, je me suis aperçu que les mots me sautaient au visage: je comprenais le sens qui est dans le sens du sens du sens, ça faisait une sorte de compréhension en cascade et au bout il y avait une étendue bleue. Je vais copier ici les textes que j'ai composé maladroitement pour décrire cela:

Qualité infinie

La paix est une personne et non un état.
Ainsi en est-il de la joie et de l’amour.
Trois qualités aux termes galvaudés.
Trois béatitudes aussi qui sont chacune une goutte dans la mer de l'autre.
Je regarde. Parce que je suis vu. je connais parce que je suis connu.
Mes yeux sont éclairés par du sourire. Mon ouïe est ravie par des clartés.
Plus blanches que la foudre, mais plus douces que la lune. Plus colorées que la blancheur, plus profondes pourtant que la nuit.
Je regarde; je me reçois de ce que je contemple. Ce que je contemple m’octroie la vie grâce à laquelle je contemple la vie qui m’est octroyée en partage.
Nuances en abimes d’une beauté pacifique qui se meut en grande gloire et douceur vivifique.

...Mais l’eau de mes nouilles déborde. J’ai un rire qui vient du ciel.
Mon bonheur n'a aucune limite.
Et il est hors du temps.
Cette immensité n'a de fait aucune dimension.
Je m’allonge de cœur dans l’étendue limpide et azurée qui respire, et scintille, mais qui ne réfléchit rien car elle est la source de son propre éclat.
Je n’existe que pour voir et par la vision.
L’océan béatifique n’a point contour forme ou comparaison, car il est Beau.
Le beau est son corps.
Il n’y est point question d’ombre.
Aucune diminution.
Il n’y est qu'harmonie à l’infini toujours neuve, identique et jamais répétée, et en cela parfaite,elle captive sans étourdir et varie sans jamais s’altérer.
L’infini qualité épouse les infinies qualités en un jeu de relations où les infinies qualités ne sont que la qualité infinie de l’infini.
Qualité transfinie, nombre hyper-simple, harmonie d’un abime toujours à l’aurore de lui-même qui engendre ses harmonies sans se redire jamais au cours de l’éternité où il repose en toute quiétude.
En toute béatitude.
Il n’y a plus rien à espérer puisque tout est là.
Parce que chaque instant apporte la surprise d’un tout infiniment parfait sans aucune redite, éternellement désennuyant et continuellement rassasiant.
Avoir un corps ou non n'a aucune importance.
C'est le pur Esprit.
Continuellement l’aurore de Dieu se lève dans le regard qui enfante la clarté.
L’océan (c'est une image) respirant d’une pulsation qui met la vie en vibration, est là, scintillant des couleurs unies de la paix, de la joie, et de l’amour.
...Et ma passoire est trop petite.

Le miroitement supernel comparable à celui de l’océan ne doit rien à la projection d’une lumière sur une surface animée.
Chaque perle de ce rutilement qui se continue à l’infini que ce soit à l’horizontale à la verticale ainsi qu’en profondeur dans les abimes de son propre sein, est constituée d’une manifestation d’allégresse. la lumière pense, la lumière aime. Sa caresse est absolue, elle répand dans mon plexus solaire une lueur miellée et dans mon esprit une joie bleutée.
Chaque gouttelette de cette lumière qu’aucune distance n’arrête et qu’aucune vitesse ne limite est une qualité d’être, un trait de caractère.
Ajoutons à cela que chacune de ces qualités contient la totalité de chacune des autres et on aura une image de ce que contempler veut dire pour moi dans ces moments de ma vie
Qui suis-je ? Ce qui m’identifie pleinement totalement et jusqu’à ma mort est: ” je suis celui qui a vécu cette expérience“.
Le reste, y compris mon nom, mon aspect, mes goûts, n’est un cadavre qui git au fond d’un cloaque.

Entités siamoises : volonté, allacrité, beauté, intelligence… infinités de qualités
(qui qualifient celui qui les perçoit ) infiniment distinctes et cependant parfaitement unies ne formant qu’un, qui les forme toutes. Toutes sont des variantes de l'amour.
A perte de vue l’infini spectacle…
Une seconde de cet ineffable console de toutes les douleurs subies au cours de toute l’histoire du monde.

La Beauté de Dieu est tout Dieu.
la Joie de Dieu est tout Dieu.
La Paix de dieu est tout Dieu.
Chacune des trois contenant et engendrant infiniment la plénitude des autres.
Chacune des mille, chacune des mille milliards d’infinis - comme des poupées gigognes dont la plus petite contiendrait la plus grande autant que la plus grande contient la plus petite - contient le tout des autres, le tout de Dieu.
Nous avons crée des mots: “Amour, paix, joie”. Nous avons crée des distinctions. Mais pour nous qui sommes distincts de Dieu seulement ces nuances ont sens.
Ces nuances en Dieu sont seulement le jeu de sa Beauté dans sa Beauté.
Il est sa Beauté.
Il n’y a qu’un nom pour tout dire. Tout tient dans un nom.
Indicible, ineffable, infigurable.
L’infiniment simple ne nous est pas nomable.

Mais le comble de l'amour c'est Son plaisir à Se donner.

Qualité infinie.

On lie spontanément l’infini à la notion de quantité.
Je le lie à la qualité. Un sourire de qualité infinie.
L’unité de tous ces infinis échappe aux noms puisqu’elle échappe aux comparaisons.
Il y a les nombres "hyper-complexes, irreèls, surreèls ou sédénions".
Mais j’ai à faire à la qualité hyper-simple. (c'est ce par quoi elle nous échappe car nous sommes multiples, désunis…)
Un état d’infini, océaniquement scintillant d’une scintillation de jubilation.
Là où les yeux se ferment et où les mots se dissolvent.
Leur incapacité est telle qu’ils semblent tous n’être que des blasphèmes infects et vains de la toute plus pitoyable vanité.
L’étendue est vivante. Sa respiration produit la vie. Elle contient les cieux entiers et un cœur de fœtus pourrait la contenir
Sa couleur est de toute(s) couleur(s) sans montrer de couleur, pas même blanche.
Les couleurs sont des humeurs. Qu'elle est la couleur de l'absolue bienveillance ?
Scintillation qui crée des couleurs invisibles formées non du mélange mais des “pensées” devenues une(s) de chaque couleur. Les nuances de l’amour en soi.
Les nuances qualitatives de l’amour de l’aimant et de l’aimé qui s’aiment.
Chaque couleur est un état d’âme. Il n’y a là qu’Être. Il n’y a pas là
contingence. C’est pur en-soi. Cela n’émane plus de rien que de soi. Le Sourire. Je ne vois pas des yeux mais je suis engendré d’un regard.
Le Silence d’où toute musique sourd, le Silence plus mélodieux que le son, plus audible que la mer.
Toujours ces qualités distinctes mais épousées, inséparées.
La durée de ma contemplation à moi, enfant du temps, fait que moi je passe de l’une à l’autre, mais il n’y a pas d’une et d’autre. Il n’y a qu’épousailles indénouables de qualités parfaites uniment distinctes et parfaitement unies.
Il y a procession des unes en les autres à la vitesse de l’éternité, quand tout se passe au présent, qui les in-distingue et pourtant variabiles infiniment en un jeu de rapports sublimement riches de nuances dont aucune n’assombrit aucune autre mais toutes s’entréclairent, et cet Être est aussi la Beauté.
Beauté qui n’a point d’apparence.
Dont la volonté de beauté engendre la beauté…

" Dieu est Lumière, en Lui point de ténèbres"
première épitre de Jean.

Voilà. c'était il y a 30 ans !
Et les choses à raconter sur le soutien parfois matériel que Nous avons reçu de ce Dieu là (car mon épouse a vécu sa petite expérience quelques mois après moi, je l'ai tellement serinée...) seraient si nombreuses que ce serait du spam que de le raconter ici.

Pour conclure. J'élève deux enfants, dont un autiste de puis 20 ans. J'ai la sensation très claire et fréquente que mon cœur ne m'appartient plus, traversé soit par des amours qui ne sont pas de ce monde, soit devant le mal par des colères aux dimensions mystiques. J'ai fondé des groupes de prière, donné mon témoignage en public sur des estrades et dans des restaurants.
Je suis écologiste, anti-capitaliste et de plus en plus anarchiste chrétien, même si je m'abstiendrai toujours de jeter des pierres sur quelque église que ce soit. Je suis interconfessionnel: les chapelles ne m'intéressent pas, je participe sans hésiter aux cultes de n'importe quelle confession à la condition qu'elle ne soit pas sectaire et ne passe pas son temps à peupler l'enfer avec les âmes des autres, comme hélas tant savent le faire.
J'oubliais, je connais de mémoire les Évangiles quasiment par cœur.

Si c'était justement par respect que je ne te donne pas la réponse de but en blanc ?
Il est la VIE. Tu le relativises, Lui et son message. (sans d'ailleurs connaître ce dernier !) Donc tu fais œuvre de mort. (Je parle dans l'absolu)
Oh, ce n'est pas conscient ! Mais l'arrière fond SPIRITUEL qui est en jeu est bien celui-là.
Alors, rassuré ?
Maintenant, laisse-moi stp.

Rien de tout ça. Mais par contre, nous nous sommes rencontrés n'est-ce pas ? Comment alors peux-tu me soupçonner de choses pareilles FX ? Tu crois que je mime la joie, l'amitié, ma joie intense de vous voir, de partager avec vous ? C'est vraiment cela que tu penses de moi ? Alors si c'est le cas, ne me demande plus pourquoi je me sens si seul.

Par contre je l'avoue à me voir soudain si bien entouré de soupçons malveillants et sujet à une présentation qui fait de moi un manipulateur, un prétentieux, un pervers ou que sais-je, je commence à penser que l'inverse est possible. Je sais moi que j'étais sincère, mais étais-je donc le seul ?
je suis à la fois surpris et déçu. Ce n'est pas la première fois, et je vais être très direct: je crois que sur le sujet tu n'y entends rien, par conséquent tu tires des conclusions sur le ressenti de malaise que cette ignorance provoque en me soupçonnant d'en être la cause. Tant il est vrai que c'est notre propre obliquité qui nous pousse à la défiance vis à vis des autres...
C'est dommage.

Je dis juste ne pas me reconnaitre dans ta vue de la croyance

Ah mais si ce n'était que cela, je n'aurais pas réagis ainsi, tu te donnes le beau rôle l'ami ! C'est un peu facile quand même d'avoir attaché mes propos factuels à des "qualités" morales telles que "prétention" et j'en passe, pour finir par dire que tu n'as dis que ne pas te reconnaître dans... ! D'avoir pris systématiquement le contrepied de mes propos et le tout accompagné de remarques pour le moins soupçonneuses et parfois même désobligeantes de par leurs sous-entendus pour clore la discussion de la sorte. Irrecevable. Désolé.
D'autant que ce matin même j'ai bien dit être d'ores et déjà passé à autre chose. Ayant pressenti dès hier soir que nous nous dirigions vers une impasse. Le jeu pervers consistant à me relancer tout en laissant entendre que mes silences, qui avaient pour raison d'être le fait de laisser souffler les choses n'étaient dus qu'au fait que j'employais des pirouettes ! Mince alors , elle est bonne celle -là !
je te le dis tout net, ne t'imagine tout de même pas être tombé sur un perdreau de la veille.
je ne t'en veux pas, mais des deux, le plus harceleur et obstiné - date et heures des posts faisant foi ce n'est pas moi !

Tu peux tout relire, tu ne trouveras pas UNE seule remarque concernant ta PERSONNE. Tout au plus ai-je essayé de t'avertir que ce que tu appelles ta voie me semble un bien beau chemin tracé dans le désert, ce qui est une vue prophylactique et n'a rien de péjoratif. Je peux d'ailleurs me tromper, et je le souhaite.
Mais pour ce qui est d'égocentrisme, par exemple, dans la mesure où ce que j'ai dis je ne l'ai pas dis, moi, en mon propre nom et n'ai fais presque que citer pour illustrer ma pensée, je ne vois pas où est l'égo. L'égo est un concept absent de la Bible - ce machin bâtard vient d'Inde. La Bible ne parle de que péché. Qui est passablement plus grave que l'égotisme !
Je ne suis pas fils de Gandhi, paix à son âme, mais de Moïse, qui tua l'Égyptien...
Celui qui prétend (vainement) se faire tout seul serait-il moins égocentrique que celui qui a la sagesse et le flair de choisir pour avancer quelqu'un d'incomparablement plus avancé que lui ? Rien n'est moins sûr. Contrairement à ce que tu pourrais croire, poster ce témoignage me coûte car ça m'a valu maintes fois des difficultés, et je ne le fais qu'avec peine. Il aurait été au moins courtois de donner un signe comme quoi tu l'as lu, si c'est le cas, et tenir compte de ce qu'il dit le cas échéant avant de faire comme si rien n'avait été dit. Cela dit, sans doute ne s'adresse t-il qu'à ceux que ça concerne.
Je n'interprète rien, et si c'était le cas, mon interprétation est la bonne. Na .

De nouveau la bouteille et pas son contenu.

Ben voyons, tu as le monopole de la profondeur, si quelqu'un en doute, qu'il te relise !

est la plus belle preuve d'une interprétation égo-centrée

Christo-centrée l'ami, christo centrée et voilà tout.

Par contre si quelqu'un avait un commentaire à faire sur le long passage du livre de Jean-claude Renard que j'ai mis sur ce fil ce matin, ça m'intéresserait de le lire.

Il y avait 3 hommes qui cherchaient fortune. Ils partirent sur les routes en quête de celle-ci. Après une longue marche, le premier s'aperçut que le sol qu'il foulait débordait de cuivre. Il résolut de s'arrêter là pour exploiter le minerai. Les deux autres continuèrent leur route, jusqu'à ce que sur la raide pente d'une montagne, le second s'aperçoive que sous leurs pieds brillait de l'argent ! Aussitôt, il décida de s'arrêter pour exploiter ce filon. Le troisième cependant repartit tout seul, jusqu'à se retrouver égaré dans un désert de pierres. Il était là assoiffé à désespérer quand il se rendit compte que toutes ces pierres qui brillaient autour de lui étaient des pépites d'or !
S'arrêter en chemin en pensant avoir trouvé, c'est le plus grand des dangers... (Idée de valentin Tomberg)

Pour le reste, quelle relation y a t-il entre le surdon et ma position ? Aussi loin que remontent mes souvenirs, les questions métaphysiques m'ont hanté (et non pas m'ont tenté ! ) Il me semble n'être venu au monde que pour trouver non pas "des" réponses" mais LA réponse. Et de surcroit les pensées arborescentes sont dans un paradis devant la parole d'un Jean dans son Évangile qui ne fait que montrer des perspectives sans donner de réponses toutes faites, qui n'auraient nul besoin d'être approfondies... Mon esprit se meut dans cette atmosphère à son aise, il trouve là son pain et son vin. C'est délicieux !
Or, le témoignage posté plus haut illustre tout simplement d'où je parle; les expériences qu'il décrit, et suivies depuis par une foule d'autres, sont le bagage intime que je porte et qui transparaît derrière les affirmations que je pose. Contrairement à ce que certains voudraient nous faire accroire, ce bagage n'est pas là pour l'intimidation et pour assoir un statut quelconque de je ne sais quel pontife infaillible, mais il est là pour rendre témoignage d'un possible, d'une issue, qui en tant que telle ne concerne que ceux qui la cherchent. Qu'on estime ne pas en avoir besoin ? Et bien que l'on passe son chemin, il n'y a là ni "débat" à proprement parler, ni dogme, mais seulement pour je ne sais quel assoiffé qui passerait céans la possibilité de reprendre espoir. Tout le reste n'est fondamentalement que littérature.

Je crois parce que je n'ai pas tout élucidé.
Je n'ai pas tout résolu.
Je suis devant la nature et devant ma nature face à une énigme que ne désenchantent pas les nombres.
Tant qu'il y aura en moi un "pourquoi" ma vie aura un but, un sens.
Où que je sois, ce n'est qu'un point de départ. Ce n'est là qu'un élan pour le prochain pas.
Ça ne me dit rien d'aller bien et d'être satisfait et suffisant. Non, parce que quelque soit la beauté que je possède elle me pousse à trouver une beauté plus haute encore. Et je crois bien que ce mouvement là est celui de la vie, et qu'il est infini.
Je suis psychiquement fini, serais-je même extrêmement surdoué, et précisément cette finitude laisse l'espace disponible pour croire... c'est à dire recevoir.
Concevoir le monde au moyen de mes sens et pensées, c'est le borner à mes dimensions. C'est faire de lui une extension de mon moi, dans laquelle il n'y a aucune transcendance, rien en dehors de moi. Et c'est le comble de l'illusion. Être le centre du monde, et même de son propre monde n'apporte que la déréliction parce que cela n'ouvre sur rien.
La foi sans cesse me remet en cause, et interroge ma force, ma confiance, mon audace, mon désir.
Je n'ai rationnellement jamais pu en éliminer le contenu A PRIORI. Ce serait tout simplement contraire à la raison la plus évidente.
je me suis toujours représenté Dieu comme un jardin fleuri, un enfant qui y joue, un soupir qui repasse les plis ombreux du psychisme fatigué.
Et j'ai décidé de faire de ce jardin ma demeure. Qui me le reprochera ?

EDIT/ Tout ce que j'aimerais serait de pouvoir enfin laisse éclater mon amour...

Il faut redouter la parole nivelante qui sous couvert de « respect » montre un seuil de tolérance si bas qu'en réalité elle annule l'échange lui-même.
Au nom du respect que les autres auraient de penser ce qu'ils veulent il me faudrait me taire, comme si moi aussi je n'avais pas ce droit, et le droit de dire, et cela avec force, selon ma personnalité et mon caractère. Cette censure souriante est l'âme de big brother.

« Criez avec cent mille langues car je vois qu'à force de silence le monde est pourri » Catherine de Sienne.

Je n'aime pas la pensée unique, décaféinée, émasculée, dans laquelle n'importe qui a le droit de dire n'importe quoi mis automatiquement (!) sur un pied d'égalité avec quelqu'un qui lui, aurait effectivement quelque chose à dire.
Cette normalisation frénétique avec son armada de docteurs et sergents de la bienséance insipide.
La parole crée, oui ou merde ? Alors qu'est-ce que c'est que cette tambouille ?
Cette culture n'est qu'une culture du commérage.
Le terme médiocratie prend ici tout son sens. Une sorte de communisme mental qui aplanit tout, qui étouffe l'individu au nom d'un groupe qui ne produit rien d'exaltant que des récitatifs calibrés et mornes.
Tout se vaut = rien ne vaut rien.
La planification des pensées est à l'œuvre, retrancher tout ce qui dépasse. Nous redoutons le mouvement, d'être remis en question ! Il faut exécuter cette parole. La couvrir si possible d'un flot de babillages stupides de peur qu'elle ne se fasse remarquer par-dessus le ronronnement somnolent des bla-blas innombrables et confus.
« L'oreille les démangeant ils se donneront des maîtres en quantité, incapables de parvenir à la connaissance de la vérité. » (Paul)
En vérité, on se fait chier...De cette litanie faussement bon enfant et aseptisée, a disparu la dimension prophétique pour laisser place à une nov-langue qui fédère les tièdes, les mous et les rabougris.

Beuark. Ce potage est imbuvable.

Que sera le monde sans Mystère ? ce qu'on le voit devenir : une caserne de troufions avinés. Le "monde" pue et jette ses poubelles jusqu'au ciel, et c'est cette entité échouée dans ses excréments et le vide absurde de ses ambitions stériles qui prétendrait nous enseigner que dire et penser ? Laissez-moi rire !
"Le monde moderne est une Atlantide échouée dans un dépotoir." Léon Bloy
De quoi manquons-nous cruellement ? d'une parole forte, forte parce qu'émancipée des minauderies et des cajoleries. Un jour notre cerveau s'éteindra, et que laisserons-nous ? Notre empreinte dans les empreintes de la masse qui part en goguette danser ivre-morte au bord d'un précipice ?
Pouacre. Sans faire dans l'élitisme outrancier il faudrait en finir avec ce stakhanovisme de l'égalité à n'importe quel prix ! Y compris celui de la liberté.
Ça suffit. Quelle que soit la situation envisagée, tout est entrain de converger à tombeau ouvert dans cette impasse dont le mur du fond se rapproche dangereusement. "Je cherche un homme !" lance Diogène Laerce. Il a dit un, pas un cheptel entier !
Aujourd'hui on ne respecte plus que les salauds. Le déballage des médias nous rentre nos mots dans la gorge et les médecins du dire social nous apprennent la langue passe-partout. j'aime les différences et les inégalités ! j'aime les communautarismes ! Quoi, tous à la mode de la saison devons-nous nous goberger tous ensemble des mêmes âneries dans le vent et d'un seul cœur glorifier la même marchandaille matérielle et intellectuelle ? Participer à l'abrutissement général constiturait-il toute la moelle de notre destinée ? Cela n'a aucun sens. Que les moutons moutonnent, et que ceux qui sont gravides d'un cri universel soient enfin autorisés à le faire entendre !

Je suis un royaume à devenir.
Te souviens-tu philin (varna) du "Je suis un jardin qui pense" ?
Mais en réalité ce jardin appartenait à une réalité plus vaste.

"C'est lui qui malgré les épines, l'envie et la dérision, marche, courbé dans vos ruines, ramassant la tradition [...] qui a le passé pour racine a pour feuillage l'avenir."
Victor Hugo, des rayons et des ombres.

Pour ceux qui liraient encore. Recevoir dans son sein Ô combien plus que dans sa tête, cette Parole, c'est aussi recevoir un mandat. Ce dernier réclame fidélité et obstination = persévérance. Sans doute y en a t-il d'autres, mais c'est sur mon propre chemin que je trouverai mon havre. Et non pas MON havre mais LE havre. Je sais de pleine et entière certitude à qui j'ai à faire avec cette parole, ce que sont ses promesses et ses menaces, et à quoi m'engage d'avoir accepté la Grâce. Entre autre un rejet à peu près généralisé fait partie du contrat. J'affronte vaillamment la prohibition obligatoire.
Qu'y puis-Je ? Pierre le dit mieux que je ne le dirai jamais:
"A qui irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle."

"Le voyageur qui marche, c'est à dire qui se meut sur une voie infinie, si on lui demande d'où il vient, il répond: " de la voie", et si on lui demande où il va, il réponde "vers la voie", venant de la voie. Et c'est ainsi qu'une voie infinie est appelé le lieu du voyageur, et que cette voie est Dieu". Nicolas De Cuse.

"Marche sur ton propre chemin, tout le reste est égarement" Dialogues avec l'ange.

"Il n'y a qu'une seule voie et plusieurs chemins". Valentin Tomberg

Fata a écrit :

L'égo est un concept absent de la Bible - ce machin bâtard vient d'Inde. La Bible ne parle de que péché.

L'ego est de ces réalités qu'on découvre un jour ... qu'elles existent depuis longtemps. Alors on se met à regarder en arrière et à interpréter bien des choses au vu de cette découverte. L'égo ça veut dire alors : Bien des écrits n'en sortent pas indemnes ...

Extrait du varnaïsme éclairé -lol))) : La conscience de soi a beau s'enorgueillir, elle ferait moins la fière si elle prenait conscience de son origine : elle est cette vertu inoculée à chacun qui permit de le rendre justiciable au regard de la puissance réglant l'inter-dire.
Péché originel ? Ce pourrait être d'être soi ...

Nul n'est censé ignorer la Loi, c'est-à-dire ne pas avoir appris à lire et à être soi. Ben oui, comment, sinon, être seulement coupable ? -lol)

Fata Morgana a écrit:[justify]"Le voyageur qui marche, c'est à dire qui se meut sur une voie infinie, si on lui demande d'où il vient, il répond: " de la voie", et si on lui demande où il va, il réponde "vers la voie", venant de la voie. Et c'est ainsi qu'une voie infinie est appelé le lieu du voyageur, et que cette voie est Dieu". Nicolas De Cuse.

Le voyageur en question est sur une voie circulaire, sans commencement ni fin. Il inscrit ses pas dans un absolu, une perfection, une non-egoïcité. Mais si l'on dit de nos jours que cette voie est Dieu, on empêche à mon avis nos interlocuteurs de comprendre. Depuis Nicolas, Dieu a fait peau neuve, il me semble ! :-)
Dans ton salon sur la spiritualité - est-ce ici ? - je te demanderai le mysticisme athée.