Le fil de Garp

À toi de voir, Bliss, ce fil est libre ! Bonne journée à toi.

Désolé Garp. Pour la poilade qui a un peu trop sollicité tes poumons.
C'est vrai qu'on a bien rigolé.
La prochaine fois je raconte plus de conneries. (je sais, je sais, c'est vilain de mentir)
Bon rétablissement

Ne pas faire de promesses qu'on ne puisse pas tenir

Alors, voici mes hypothèses-pistes :
Tu as en toi une grande angoisse par rapport à la mort, probablement héritée de tes ascendants, à cause de choses assez terribles qui se sont passées dans ton histoire familiale, de traumatismes qui n'ont pas été parlés ni résolus, et qui ont été tus, tenus secrets.
Cette soumission aux non-dits et au secret qu'ont toujours manifestée les membres de ta famille et tes ascendants (surtout la lignée maternelle) te met plus ou moins consciemment dans une rage folle...

... ça te parle ?

Ça ne me parle pas du tout. Tout ça doit donc être inconscient !

Non, sérieux, il peut y avoir des traumatismes secrets dans ma famille maternelle, mais enfin c'est quand même une famille où on sait parler de choses difficiles. J'ai franchement peu d'angoisses par rapport à la mort, j'ai plutôt l'impression d'avoir compris très jeune que la mort était la fin de la vie, et pas son contraire. Un instant, pas un état : quand on a disparu, on n'existe guère plus qu'avant de naître . Je refuse de voir des cadavres au journal télévisé, mais c'est par choix politique et pas par angoisse, parce que je n'aime pas qu'on traite l'actualité sous l'angle émotionnel ou instinctif au détriment de la raison. Au contraire, je peux parler de la mort assez librement, y compris de la mienne ou de celle de mes proches. Et le culte du secret me fait pitié plus qu'il ne me met en rage : tout le monde n'est pas assez fort pour regarder en face les histoires douloureuses.

En fait, je crois qu'il y a des explications plus simples à mon rêve. Pour la sensation d'étouffement dans mon mucus : mes bronches étaient réellement très encombrées, pas au point de me faire étouffer mais assez pour gêner ma respiration. Je découvre ces jours-ci les joies de l'asthme. Quand mes bronches sont à la fois contractées et encombrées, au point que je respire mal, rien d'étonnant à ce que je puisse rêver d'étranglement.

Mais je te remercie pour cette interprétation,qui m'a intéressé et fait réfléchir. Bisous !

Bon, moi j'ai pas compris pourquoi l'oignon, qui marche chez tout le monde pour dégager les voies respiratoires et est connu pour soigner l'asthme, ne fonctionne pas pour toi...

T'es un E.T. ou un accro des labos?

Je n'ai pas dit qu'il ne fonctionnait pas pour moi, mais que je n'avais pas envie d'essayer, ce qui est différent. Ayant déjà un antibiotique, un antiacide, un antiasthme, un corticoïde, des bonbons au miel, des bonbons à l'eucalyptus, des inhalations d'eau chaude avec huiles essentielles, des analyses de sang et un test tuberculinique en cours, il vient un moment où je n'ai pas envie d'un traitement de plus, qu'il vienne ou pas d'un labo. D'autant plus que ce n'est pas évident d'imposer ça à mon voisin de lit. Que l'oignon soit connu pour ça, c'est tout à fait possible mais je l'ignorais : je n'avais encore jamais eu une toux de ce genre, et je n'avais jamais fait d'asthme.

Mais comme le problème continue et que je vais passer quelques nuits seul cette semaine, je vais essayer l'oignon.

(Bliss, en fait, je crois que ton analyse s'est plantée de cible : t'as fait ma psycho, là.)

Prends grand soin de toi Garp. Le temps et la bienveillance seront essentiels. Somatiser ses peurs, ses doutes, c'est une façon de les vivre, de les accepter pour leur faire face ...

Le temps ? Ben zut : je suis peu patient quand il s'agit de moi. Disons que je sais être patient, mais que j'ai toujours besoin de trouver une façon de gérer l'attente. Pour le moment, je suis en train de me convaincre que je ne vais pas bosser la semaine qui vient, malgré la perte de salaire. Ça tombe mal par rapport à mon copain, qui quitte la France demain et que je dois aller retrouver vendredi seulement : billets non échangeables, je peux difficilement remonter en même temps que lui. Tant pis.

Le moral est bon, heureusement. Aujourd'hui, après-midi au bord d'une rivière avec un ami de mon copain, de passage estival en Europe, et ses cinq enfants : ricochets et châteaux de sable, moments très sympathiques. Voir des enfants polis, souriants, attentionnés, intelligents et serviables, ça change agréablement de la moyenne !

L'impression personnelle que depuis que j'ai cessé de "vouloir" que les choses changent, elles évoluent d'elles mêmes. Difficile à exprimer. Je me laisse porter, wait and see ! Cesser de lutter, lâcher prise ...

Tu as toutes les cartes en main, écoutes toi

Garp a écrit:ses cinq enfants : ricochets et châteaux de sable, moments très sympathiques. Voir des enfants polis, souriants, attentionnés, intelligents et serviables, ça change agréablement de la moyenne !

ça existe donc bien ?! ça donne de l'espoir !!! \o/

J'ai pas bien compris pour les billets et le voyage, mais vous vous retrouvez bientôt, c'est ça ? Alors bon courage d'ici-là ! :3

Saphodane a écrit:J'ai pas bien compris pour les billets et le voyage, mais vous vous retrouvez bientôt, c'est ça ?

Normal, j'ai pas été clair ! Quand il est en France, comme en ce moment et jusqu'à demain, je le vois tous les WE et de plus, si je suis malade, je le rejoins facilement plus longtemps. Quand il est chez lui, au pays des frites, je ne peux pas le rejoindre à l'improviste si je tombe malade, car je réserve mes billets de train longtemps à l'avance. Donc, la semaine qui vient, je ne le verrai pas avant vendredi, que je sois malade ou pas. Or, quand je suis malade, et vu que je suis amoureux comme un collégien, j'aime pas être chez moi tout seul . Plainte d'enfant gâté, quoi. Car être amoureux comme ça à mon âge, c'est déjà plutôt une bénédiction (surtout quand ça permet d'être amoureux comme des gamins, et gros cochons comme des hommes d'expérience ).

Mouhouhouhouhouhouhouhouhouhouhouhaaaaahahahahahahahahahaha !!! xD J'adooore ! Je comprends mieux ! :3

Garp, je t'envoie un MP

Spéciale dédicace, avec une chaussette rouge ;o) :

Salut Renarde ! On a pensé à toi ce soir. Belle table de onze, ambiance bien sympathique. C'est bien d'aller au restaurant de temps en temps, pour le confort, mais il y manque la souplesse qui permet de parler à tout le monde. Du coup, sur les cinq que je ne connaissais pas, il y en a que je ne connais toujours pas. Mais l'habitude de ces rencontres me les rend encore plus enrichissantes.

J'ai aussi pensé à vous ... comme le sentiment d'un RDV manqué !

Mais hier aprem j'ai rencontré moi aussi de nouveaux zèbres, c'est toujours aussi magique.

J'espère que la toux se calme et qu'ils ne t'ont pas trop fait rire hier soir ;o))
Très bon WE à toi, je sais que tu l'attendais

Et bien la toux se calme un peu, oui. Hier matin je suis allé voir le pneumologue, qui n'a pas pu me dire exactement ce qui se passait, a confirmé le traitement mis en place par le généraliste, rajouté quelques autres médicaments, et m'a dit que si ça ne passait pas, mon généraliste me renverrait vers lui. Devant ces avancées fulgurantes, j'ai eu en en sortant un gros coup de déprime, j'ai traversé l'hôpital en larmes, complètement découragé . Et puis en fait, ce matin, la cortisone commence à faire son effet. Je me suis réveillé en meilleure forme. Je tousse, mais les sinus se sont calmés et ma respiration est plus libre (hier, j'avais été très essoufflé pendant une grande partie de la journée). Pourvu que ça dure !

J'espère que tout va bien là-haut. Bises.

Courage et patience Garp.
Profites de ton WE pour te recharger !

Mon intuition me dit que tout ça n'est qu'affaire d'énergies mal canalisées.
J'espère que tu trouveras un début de réponse avec ton RDV à la fin du mois ... Ne plus lutter, lâcher prise pour laisser les évidences remonter à la surface, vivre ;o)

A bientôt !

renarde20 a écrit:Mon intuition me dit que tout ça n'est qu'affaire d'énergies mal canalisées.

C'est souvent le cas, en particulier avec les zèbres. Et c'est pratiquement évident quand "ils" ne trouvent pas de raison à une manifestation du corps.
Mais pour trouver un praticien qui est ouvert à cette vision holistique ce n'est pas simple... J'ai de la chance, une homéopathe uniciste zèbre est venue s'installer près de chez moi. C'est clair que la maladie n'est plus du tout prise comme un symptôme isolé ; ça fait du bien d'être entendue, dans toutes ses composantes, comme un être entier et cohérent, et non comme de la chair à pâté en petits morceaux...

J'espère avoir trouvé quelqu'un de bien, un auriculothérapeute conseillé par Renarde20. Ce n'est pas au pneumologue hospitalier que je pouvais parler de psychosomatisme, évidemment.

Il se confirme que la toux se calme, progressivement. Et je crache peu à peu tout le mucus accumulé dans mes bronches, et mon souffle se rétablit. Ouf !

Du coup, je vais reprendre le boulot demain, ce qui me flingue mon dimanche. Je ne veux pas y aller, je me sens au bord du caprice de gamin. Envie de pleurer. Mais même pour me mettre en longue maladie, il me semble qu'il faut que je reprenne mon boulot : je ne suis pas assez déprimé pour convaincre le corps médical que j'ai besoin de m'arrêter. Il faut donc que je déprime plus. Youpi.

Bonjour Garp, j'ai pas tout lu, mais si tu parles de somatisation, d'asthme..bref d'étouffement, ça me rappelle qu'il y a 10 ans, tous ces symptômes que je traînais depuis ma plus tendre enfance...mon asthme et mon eczema ont quasi disparu depuis 10 ans (totalement pour l'eczema, et pour l'asthme j'ai juste ma ventoline dans mon sac au cas où, que je dois veiller à changer à sa date de péremption ne l'utilisant que très épisodiquement, après un vin un peu trop tanique, ou avoir couru après un train...et encore...). Pourquoi je te raconte ça, juste que pour moi cela correspond au moment où j'ai choisi de prendre ma vie en charge, je pourrais dire de naître quasiment...en résumé, depuis je respire!! (et vis ma vie en fait....) le fond fragile existe toujours et j'en prends soin, surtout au cas où un virus attaque, je ne laisse plus traîner, mais en fait, j'en choppe de moins en moins aussi...
Une part de lâcher prise (l'art de la non maîtrise tout en étant présent à soi et au monde...), une dose d'acceptation bienveillante de qui tu es, un coup de pied dans ton sac à trouille...quand tu auras traité les symptômes apparents, ne pas trop te focaliser sur le travail de fond...il se fait en douceur (toujours avec de la bienveillance et du lâcher prise, méthode des petits pas, convient très bien, même au plus impatients d'entre nous, j'en connais quelque chose)...

Spa sûr que ça te parle, mais ça me parlait à moi...My two cents (comme on dit)
Prompt rétablissement...


(PS : lâcher ce qui est obsolète dans ta vie ça aide aussi... le boulot?...la sécurité est illusoire...)

Merci Manou pour ton témoignage, il me conforte dans l'idée que mon asthme (eh oui, moi aussi...), déclaré il y a seulement 4 ans, n'est pas une fatalité, et que le cheminement personnel en cours me permettra de m'en défaire, à mon rythme mais de façon sûre. J'ai vite déserté le cabinet de la pneumologue, son "non accueil" de ma globalité m'étant insupportable... J'ai tenté des tas de choses, dont cette méthode très intéressante : http://www.asthma-reality.com , mais je reste convaincue que c'est effectivement en gagnant mon autonomie chaque jour que je vais finir par mettre ce symptôme à distance.
Je suis contente pour toi que tu respires mieux Garp, je connais cette sensation du mucus qui étouffe... (comme j'ai connu tout un tas d'autres somatisations plus étranges les unes que les autres au cours de mon parcours, au gré des transformations psychologiques...)

Garp, , je serai avec toi par la pensée demain, profite de ce beau dimanche, ici et maintenant !

Prends grand soin de toi !

Merci de vos mots. Je relirai plus tard ce que vous me dites. Juste envie de vous dire qu'en vous lisant, je suis ému aux larmes. Oui, Manou, il va être temps que je lâche pas mal de choses. J'ai la trouille, et je ne sais pas comment m'y prendre. Mon pire dimanche depuis bien longtemps…

Garp, je t'envoie plein d'ondes positives et apaisantes
Tu es déjà sur le bon chemin. Ne te reste plus qu'à y cheminer, pas à pas, comme dit Manou

(sinon, pour le dimanche qui rappelle de mauvais souvenirs d'écolier, je vois tout à fait ce que tu veux dire : je ressens la même chose aujourd'hui ! Car demain je pars à 6h du mat dans un nouveau pensionnat perdu dans la pampa, et j'ai la trouille ! Donc oui, je te comprends tout à fait...)

Bonjour Garp
Petite méditation au parc de la tête d'or ce matin ?
Le retour au boulot n'est pas trop difficile ?
Plein de bonnes ondes en route

Ah, Manou, prendre ma vie en charge est bien ce que je dois apprendre à faire ! Lâcher prise, laisser tomber mes vieilles barrières aussi dérisoires qu'inutiles, et me gagner mon autonomie, comme dit Mogwai. Merci de vos mots, vous me donnez de l'énergie.

Bliss, je suppose et j'espère que la trouille aura disparu une heure après ton arrivée dans ce nouveau pensionnat. Tu es sur une trajectoire où il y a forcément plus de hauts et de bas que dans ma vie presque rangée. Parfois, j'ai envie d'un peu d'aventure...

Ce matin, Renarde, le parc de la Tête-d'Or n'a pas suffi à me détendre. Je vais appeler l'assistante sociale du boulot aujourd'hui pour aller l'interroger sur les congés de longue maladie. Je me suis rendu compte hier que je n'ai pas forcément besoin d'être déjà arrêté par mon médecin pour commencer à y réfléchir. Pas besoin d'être au fond du trou pour commencer à appeler à l'aide, en quelque sorte. L'humeur est meilleure depuis que je suis arrivé au bureau... mais mon efficacité est nulle.

Garp a écrit:Pas besoin d'être au fond du trou pour commencer à appeler à l'aide, en quelque sorte. L'humeur est meilleure depuis que je suis arrivé au bureau... mais mon efficacité est nulle.

Ben non, la preuve, tu avances à grands pas Tu as déjà mis plein de choses en place, laisses venir, tu trouveras les réponses que tu attends ! Je te fais pleinement confiance

Je progresse, Renarde, en effet. Ce matin, je suis allé voir l'assistante sociale de ma boîte. Une personne très intéressante, capable de beaucoup d'écoute. Et ce qu'elle me dit me fait du bien : elle pense qu'il est bien temps que je me mette en arrêt de longue maladie, que j'arrête de me détruire pour mon boulot, que je prenne soin de moi et de ma santé.

L'idéal serait qu'un psychiatre m'arrête, et je n'ai pas de psychiatre attitré en ce moment. Mais on va s'occuper d'en trouver un. J'ai pris RV avec mon médecin pour en parler.

Je sens comme un gros poids en moins sur mon dos.

Après cette visite chez l'assistante sociale, et cette décision d'aller vers un arrêt médical de plusieurs mois, le petit vélo dans ma tête s'est mis à tourner de plus en plus vite. Presque une nuit blanche, avec heureusement un mercredi férié pour récupérer. Et ce matin, de l'angoisse au moment de partir au bureau.

Pouvoir m'arrêter de bosser pendant des mois, en étant payé aux deux tiers de mon revenu, c'est une grande chance, mais ça me fait culpabiliser, bien sûr. Et ça m'amène à me poser pas mal de questions, quand même. Être arrêté pour "maladie mentale", c'est quand même dur à encaisser pour l'égo... Quelle est ma trajectoire ?

Suis-je un garçon paumé qui n'arrive plus à effectuer des tâches simples et va être payé à rester chez lui ? Suis-je un cadre sup brillant à qui ses chefs disent qu'il est capable de prendre plus de responsabilités ? Suis-je un fainéant qui se réjouit de pouvoir bientôt passer du temps à jardiner et se promener avec son mec ? Suis-je un dépressif qui se prend la tête pour des détails et transforme inutilement son quotidien en souffrance ? Suis-je un idéaliste qui rêve de changer la société et de se remettre à militer ? Tout ça, et tant d'autres choses... Parfois, je trouve bien compliqué de réunir tant de facettes dans un seul crâne.

Une chose est sûre, Garp, tu n'es pas toutes ses émotions à la fois...elles ne font que te traverser...
Tu n'es pas non plus l'image que tu donnes à voir aux autres où que les autres te colleraient sur la figure...

Et tu es un peu tout ça à la fois, quoique tu choissises d'être rien ne sera satisfaisant...alors lâche l'orange comme dirait ma sister...et lâche ton égo c'est pas le meilleur conseiller dans ces cas là...

As pas peur, tu es sur le seuil, mais quand tu auras décidé, ça ira beaucoup mieux...


Bon courage

Je confirme Garp )
Rien n'arrive par hasard ... laisses venir.

Profites bien ce soir, le parc te portera conseille ;o)

A très bientôt, promis

Oui, j'essaie de ne pas m'attacher à mon égo, mais il y a si longtemps qu'il est auprès de moi que parfois je nous confonds un peu . Pas simple de s'en passer : quand nous prenons conscience que nos limites n'existent pas, c'est vertigineux de voir le grand espace vide dans lequel nous nous mouvons.

Oui Manou, j'ai peur, tu as vu juste et je te remercie de me faire identifier cette émotion. J'ai peur de lâcher des choses auxquelles je m'accroche depuis si longtemps parce que je les croyais indispensables. J'ai peur qu'il y ait de la souffrance sur ce nouveau chemin (mais après tout, il y en avait aussi sur mon chemin précédent). J'ai peur que beaucoup de monde autour de moi ne comprenne pas pourquoi je dois m'arrêter de bosser. J'ai peur que reprendre le boulot ensuite soit très difficile. J'ai peur de perdre mon poste actuel et de devoir en reprendre un moins intéressant. J'ai peur de m'enfermer dans l'image du garçon qui a des problèmes mentaux, et de ne pas savoir en sortir. J'ai peur aussi, je crois, de tout ce que je vais trouver au fond de moi quand je vais commencer à dénouer la pelote de mes frustrations.

J'ai peur, mais heureusement j'ai aussi des frissons d'excitation et de plaisir à l'idée de reprendre mon destin en main.

Merci .

Je sais pas trop quoi te dire, alors voilà : un bisou .

Les bisous, ça me fait du bien !

Cet après-midi, j'ai un peu lu au sujet du faux-self. Quelques bonnes claques, ça réveille !

Notamment cette histoire
(http://www.boulimie.fr/troubles-de-la-personnalite/le-faux-self), où
Isabelle ne me ressemble pas vraiment, mais où je retrouve en partie ce
que j'étais, professionnellement, il y a quelques années : un type sûr
de lui, convaincu, parlant sans détours et faisant avancer les choses.
Un type que je trouvais parfois à la limite de l'arrogance, mais qui
avait des capacités importantes et les mettait en œuvre sans trop
hésiter. Un type qui faisait peur aux fainéants, mais que les gens
actifs et efficaces appréciaient beaucoup.

Mais ce type bossait comme une brute en oubliant un peu d'exister en
dehors du boulot, et s'est épuisé. Et puis en même temps qu'il bossait,
il avait aussi une autre facette que personne ne voyait : comme il
arrivait à foncer sans avoir préparé ses réunions, il passait une bonne
partie de ses journées à glander à des jeux cons sur son ordinateur et à
procrastiner.

Ce type, il avait l'impression de devenir fou petit à petit, parce qu'il
partait le dimanche soir de chez lui pour passer une semaine en apnée à
bosser/glander/survivre sans aucune activité sociale ou créative, et le
weekend à dormir pour se reposer. Trois ans à se demander dans quel état il sortirait de ce job...

Et puis il a changé de boulot, et comme il n'avait plus le feu sacré, et
qu'il était épuisé par trois ans vécus à fond, il s'est effondré.
Déprime et psychosomatisation à gogo. Et depuis, il se rappelle avec
nostalgie de cette époque où, pourtant, il avait peur de devenir fou.

Voilà. Comme Isabelle dans le lien ci-dessus, je commence à ma lâcher un
peu, et j'ai donc dû aller fermer la porte de mon bureau, parce que
j'ai les larmes au bord des yeux. Dommage qu'elle soit vitrée !

J'ai toujours fait plein d'efforts pour m'adapter aux autres. J'ai
failli, gamin, être le souffre-douleur de ma classe. Je l'ai un peu été,
chez les scouts. Au collège, j'ai appris à me construire un personnage à
part, un peu marginal, pour tenir les autres à l'écart. Je me suis
réfugié dans les romans. Et quand, en plus, il a fallu intégrer la
découverte de l'homosexualité, j'ai franchement quitté le monde des
autres pour n'exister qu'intérieurement. J'avais l'impression de n'être
qu'un spectateur du monde, incapable d'interaction avec les autres.

J'ai appris à manger les aliments qui avaient mauvais goût, parce que je n'osais pas avoir d'avis
personnel. J'ai appris à être gentil avec tout le monde, parce que je
n'osais pas ne pas trouver d'intérêt à quelqu'un. J'ai fait les études
que mes parents souhaitaient, parce que je n'osais
pas avoir d'envie ou de désir personnel.

J'ai réussi à orienter mes études pour les faire un peu pencher vers mes
centres d'intérêt, heureusement. Et puis j'ai commencé à bosser en
acceptant les postes qu'on me donnait, quand d'autres ont fait des
caprices de stars pour obtenir les postes qu'ils voulaient. Et donc j'ai
eu des postes chiants, et j'ai eu des postes loin de chez moi, sans
râler.

Aujourd'hui, je sais que j'ai des besoins, des envies, des désirs, des
avis, des goûts, des opinions, des rêves, des fantasmes, tous ces mots
que seul le vrai self peut explorer. J'ai commencé à exprimer des
opinions, à vivre des fantasmes. Il me reste bien du chemin à faire,
mais je vois mieux dans quelle direction aller si je veux me rencontrer
un jour.

Les larmes sont passées. Je suis content d'avoir pu me jeter ainsi sur
mon clavier pour écrire, un peu en vrac, ce que m'inspirait l'histoire
d'Isabelle.

Il est temps que je naisse.



PS : Vous l'avez compris, mais j'ai quand même besoin de l'écrire en toutes lettres, juste pour moi : le type brillant qui était si reconnu par ses collègues, qui ne doutait pas de lui, qui fonçait, malgré des doutes réguliers et des souffrances à la hauteur de ses satisfactions : c'est MOI.

Garp a écrit:Il est temps que je naisse.

Belle rencontre de zèbres ce soir à la Tête-d'Or. Tu m'as manqué, Renarde. Mais j'ai constaté que mes lectures sur le faux self de cet après-midi continuaient leur chemin, et que petit à petit je ré-interroge mon histoire et je comprends mieux comment je me suis construit, comme si je pelais un oignon en ôtant à chaque fois une petite couche de confusion pour voir apparaître peu à peu… moi tel que je suis vraiment. Et même si la personne que je découvre ne m'est pas inconnue, je suis stupéfait de réaliser que plein de choses que je pensais faire partie de moi au plus profond n'étaient que des couches rajoutées après-coup pour m'adapter au monde. Comme tu me disais récemment, Renarde, des choses se mettent en place. C'est aussi parce que je me sens avancer que j'ai moins peur de m'arrêter de bosser. Quoique, pour être franc, une bonne journée comme celle d'aujourd'hui me fait bien sûr hésiter à nouveau… mais tant pis, j'ai au moins clairement décidé de demander l'avis du corps médical à ce sujet, et s'ils me disent qu'ils ne sont pas convaincus qu'un arrêt soit utile, ce sera l'occasion de savoir ce qu'ils me conseillent.

Si bon d'entendre cela
Douce nuit Garp et laisses toi porter, résister ne fait que perdre du temps ;o)

J'ai eu un excellent weekend : des amis, de la culture, du sport, du sexe, du temps de repos, il y a longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien .

Aujourd'hui, je me sens plus solide que ces dernières semaines. Je sais pourtant que cela peut être transitoire. Le psy que je voudrais voir ne sera pas libre avant, semble-t-il, bien longtemps. Il faut que je décide si j'attends deux ou trois mois ou si j'en prends un autre avant, mais je crois que je vais attendre de voir si cette période facile continue ou pas.

Si je fais le bilan, je vois que j'ai recommencé à cuisiner de temps en temps, et parfois même plus par plaisir que par besoin. J'ai remis mon appartement en ordre : toutes les petites réparations quotidiennes sont faites, il n'y a pas d'accumulation de poussière derrière les meubles ou sous les tapis, et pas de linge en retard. J'ai repris la piscine (même si je sais que ce ne sera pas facile de continuer sans être souvent chez moi le weekend). J'ai repris mes loisirs préférés (la lecture et les jeux entre adultes consentants ). J'ai rattrapé quelques-uns de mes retards professionnels, et fait un point avec mes chefs, qui ne me reprochent rien.

Et puis, et je trouve ça presque plus important car cela comptera à long terme, j'ai l'impression d'avancer intérieurement. J'ai à peu près fini un article sur le faux self pour mon blog, et j'en suis assez content. J'ai l'impression de mieux comprendre comment je me suis construit. Je vois à peu près comment je peux insuffler du plaisir dans ma vie. Je sens que je suis encore dans une période fragile , mais je vois plein de signes positifs. Je commence à voir comment je pourrais, si je m'arrêtais quelques mois, occuper ce temps à me consolider.


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“If you are lucky enough to find a way of life you love, you have to find the courage to live it.”
“You can't learn everything you need to know legally.”
John Irving

Mon blog : Le troisième blog de Garp

Yeah ! Des choses positives ! :3 À bientôt !

J'ai l'impression d'avancer pas à pas, un peu tous les jours ou presque. Pas forcément vers une remise au travail et une efficacité sociale retrouvée, mais vers moi-même. Il y aura des tours et des détours. Je commence à admettre que mon objectif n'est pas de revenir à ma vie d'avant, mais d'atteindre un niveau de développement personnel que je ne pouvais pas atteindre sans une grosse crise. J'étais, depuis très longtemps, dans une situation d'équilibre instable qui me prenait de plus en plus d'énergie, et je veux trouver un équilibre stable. Il va vraiment falloir que je me penche sérieusement sur Dabrowski !

Hier, pour fêter la victoire en cours sur une grosse bronchite, je me suis offert un nouveau piercing. J'en aime de plus en plus les paradoxes : un ornement qui ne se montre pas, une réinterrogation fondamentale des canons de beauté par des moyens très cheap, un acte qui engage pour longtemps (jusqu'à un an avant cicatrisation complète) mais qu'on peut en une minute effacer sans séquelle, simplement en ôtant le bijou.

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Mon blog : Le troisième blog de Garp

Bonjour Garp,
Je suis tombée sur tes posts "par hasard" (si on y croit :-)) ... Cet article sur le faux self est terrible ... C'est violent car je viens de réaliser que je ne suis vraiment moi même que dans une infime partie de ma vie ... Quel gâchis ... Et je crois que je comprend la procrastination ... J'ai peur de réussir au delà de ce que je me crois capable et ça remettrait violemment en question et transformerait ma vie, y compris ce j'aime ... Il y a 3 ans, j'ai lu un livre de Paul Mc Kenna qui s'appelle "changez de vie en 7 jours" ... Traduction de l'américain, titre ridiculement accrocheur, je ne serais jamais allée plus loin si je n'avais pas été vraiment mal, au point de chercher n'importe quoi ... Heureusement que je ne me suis pas arrêtée au titre ... et je cite p.34 :
Notre plus grande crainte n'est pas d'être inadéquat, c'est au contraire d'être puissant au delà de toute mesure ... C'est notre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus, nous nous demandons "qui suis-je pour être intelligent, beau, talentueux ..." A vrai dire, qui sommes nous pour ne pas l'être ? Vous minimiser ne sert personne. Cela n'apporte rien de s'amoindrir afin que les autres ne se sentent pas en insécurité autour de vous ...Lorsque nous laissons notre propre lumière briller, nous donnons inconsciemment aux autre la permission de faire pareil ..." (Marianne Williamson).
3 ans c'est pas 7 jours ... et j'ai encore du boulot ... Mais ce livre m'aide régulièrement lorsque j'y reviens ...

Bon courage, Garp

Merci, Violaine ! Puis-je te proposer les deux phrases de John Irving que je place parfois en signature sous mes messages ? Elles sont assez diaboliques, sous une apparence de gentilles maximes.

“If you are lucky enough to find a way of life you love, you have to find the courage to live it.”
(Si vous avez la chance de trouver un mode de vie que vous aimez, vous devez trouver le courage de le vivre.)

“You can't learn everything you need to know legally.”
(Vous ne pouvez pas apprendre légalement tout ce que vous avez besoin de savoir.)

La première dit qu'il faut de la chance et du courage, rien que ça, mais aussi que nos émotions peuvent nous guider.

La seconde me plaît de plus en plus. Elle nous pousse à nous emparer de notre destin, mais en suggérant qu'il sera pour cela nécessaire de briser les normes. La vie est une bataille, mais contre qui ? Contre la partie de nous-mêmes qui est prête à se soumettre au consensus, sans doute. Notre survie psychique en dépend...

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Mon blog : Le troisième blog de Garp

A mon tour de te remercier ... J'avais déjà relevé ces deux phrases qui peuvent nous mener beaucoup plus loin qu'on ne le voudrait ... et ton qualificatif de "diabolique"est tout à fait approprié ! Tu m'as donné envie de relire Irving ... J'ai eu ma période au début de ma vie adulte, je l'ai dévoré ... Je vais de ce pas le ressortir de ma bibliothèque ...! Je te crois plein de courage pour affronter les normes ... Etre heureux n'est pas nécessairement confortable ...
Excellente soirée à toi !

Qu'il est bon de lire tout ça, Garp...

Garp a écrit:Il va vraiment falloir que je me penche sérieusement sur Dabrowski !

Ouais, fais gaffe hein, te penche pas trop quand même, 'paraît que c'est un vieux vicelard ce Dabrowski !!



Besitos

Bliss a écrit: Ouais, fais gaffe hein, te penche pas trop quand même, 'paraît que c'est un vieux vicelard ce Dabrowski !!

Pas trop de risques, quand même

Spoiler:

...