Qu'est-ce que je fiche là ?
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Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
- Blind Text:
- Je ris à m'en faire crever!
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
- Blind Text:
- Je ris à m'en faire crever!
& Guignol connait pas de sot métier, hein...
Arsenic is good for you
- Spoiler:
- HBT - 113ème cigarette sans dormir
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Allez, j'valide, même si t'as pas respecté les règles
- Blind Text:
- J'ai froid
Je pleure de la neige
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Why, tu penses que j'ai googleisé ? Cet album, il m'a accompagné quelques années hein...
Tout comme ça :
Pas mal ce The Specials.
Tout comme ça :
Pas mal ce The Specials.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
non non, rien d'aussi vilHarpo a écrit:Why, tu penses que j'ai googleisé ?
juste que j'demandais l'titre et l'auteur, pas le reste des paroles, tsssst ^^
j'aime bien cette dernière chanson. Tu rangerais ça dans le ska aussi ou pas, tiens d'ailleurs ?
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
bah, j'suis normalement ni fan de l'un ni de l'autre mais j'aime beaucoup cette chanson et je dois bien reconnaitre que c'est du rap funky
mais un peu punky aussi
mais un peu punky aussi
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Un p'tit clin d'oeil à Jarod. T'as raison, c'est vach'ment bien
Et un p'tit coup de rétroviseur sur ce week-end qui ne vas pas tarder à se terminer.
Et un p'tit coup de rétroviseur sur ce week-end qui ne vas pas tarder à se terminer.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Suite à mes discussions avec Doinel sur les topics de cinéma, un petit texte qui parle d'Ozu, de Wenders, du Japon et du souvenir.
Tokyo Ga
"Je vous parle des plus beaux films du monde. Je vous parle de ce que je considère comme le paradis perdu du cinéma. A ceux qui le connaissent déjà, aux autres, fortunés, qui vont encore le découvrir, je vous parle du cinéaste Yasujirô Ozu. Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s’il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j’y mettrais pour ma part l’œuvre du metteur en scène japonais Yasujirô Ozu (…)
Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise, et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même.
Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du 20ème siècle."
Ces mots sont prononcés par Wim Wenders au début du film, et reflètent parfaitement l’amour que je porte au cinéma de Yasujiro Ozu. Ce cinéma incroyable d’humanité et de simplicité, où les gens vivent, en famille ou seuls, avec leurs doutes, et leur difficulté pour s’intégrer, pour être heureux malgré la pression sociale de la famille et des collègues. Je l’avais pour ma part découvert en visionnant le feu « ciné club » de Claude-Jean Philippe, et avait de suite été bouleversé par ce que je voyais. Un voyage à la fois dans un autre monde, une autre culture, et dans l’universel des sentiments et de l’émotion. Mon amour du cinéma est né devant ces longs films où ils ne se passe quasiment rien, sinon la vie qui se déroule sous nos yeux.
Tokyo Ga est un documentaire, une recherche d’un Japon et d’une émotion perdue. Le film date de 1985, et Wenders tente vainement de retrouver la mémoire du cinéaste auprès de proches comme l’acteur fidèle Chisu Ryu, de son assistant Yoharu Atsuta et du cinéaste Chris Marker. Il nous montre une image de Tokyo inédite : les trains, fil conducteur de tous les films d’Ozu, qui rapprochent et éloignent à la fois, les panchinkos – machines à sous bruyantes et multicolores, le golf en étage, les nourritures en plastique qui ornent les devantures des restaurants, et les ateliers dans lesquels ils sont fabriqués. Le discours de Wenders est clair : le Japon si émouvant d’Ozu a disparu, remplacé par le factice de la modernité.
Ce Tokyo Ga je l’ai revu un peu moins de dix ans après sa sortie, en compagnie de deux splendides et adorables jeunes femmes japonaises. L’une allait bientôt devenir ma compagne. Je leur avait vanté la qualité de ce documentaire, et avait été frappé par leur réaction hostile à la fin du film. « Non, Christian, Wenders n’a rien compris au Japon, il est passé à côté de l’essentiel. Tu verras, je l’espère… »
Un an après je voyais. Elles étaient toutes les deux rentrées dans leur pays, m’ayant lâchement laissé seul me débattre avec ma triste condition, et une consigne : « change ta vie, deviens sérieux, et je reviens ». Quelques mois après je débarquais à Tokyo, accompagné de Tonino, l’ami espagnol qui m’avait proposé de voyager n’importe où, un soir au téléphone, étant possesseur de billet d’avions quasiment gratuits.
Et j’ai vu et ressenti ce que Wenders avait vainement cherché sans le trouver. La famille. La mère, maitresse de maison, ironique et moqueuse, mais tellement attentive sous ses abords distants. Le père, débonnaire et paisible, à l’humour tranquille, une soixantaine incroyablement conservé dans un corps sec et nerveux. Les amies ensuite, et leur famille. Nous avons voyagé de ville en ville, de maisons en maison, toujours reçus de façon à la fois royale et pudique. Les repas incroyables, raffinés ou festifs, aux innombrables plats, et qui s’éternisent dans l’alcool. Les soirées, arrosées et bruyantes, une véritable petite Espagne asiatique. Mes nuits… J’en reparlerai sûrement. La qualité de vie, la beauté du pays, ce contraste toujours saisissant entre la ville tentaculaire et la nature sauvage, la culture et l’histoire partout présentes, le commerce et l’argent, la frivolité mélangée à la pudeur…
Un soir, mon futur beau père, à moitié ivre – alcool et saké étaient notre mode de communication préféré – nous est apparu en kimono armé d'un sabre de kendo, et s’est agenouillé devant nous, les larmes aux yeux. Il nous remerciait à sa manière d’avoir acceptés que nous passions quelques jours chez lui. Nous étions ses premiers européens, et il en était fier pour lui, sa famille et sa fille. Fier mais à genoux devant nous…
Je me méfie toujours depuis de ces documentaires désabusés sur ce que la modernité a brisé, ces « c’était mieux avant ». L’âme d’un peuple est toujours présente, elle traverse souvent le temps et les épreuves, il suffit d’ouvrir ses yeux et son cœur, rester humble et curieux. Et être au bon endroit, avec les bonnes personnes.
Tokyo Ga
"Je vous parle des plus beaux films du monde. Je vous parle de ce que je considère comme le paradis perdu du cinéma. A ceux qui le connaissent déjà, aux autres, fortunés, qui vont encore le découvrir, je vous parle du cinéaste Yasujirô Ozu. Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s’il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j’y mettrais pour ma part l’œuvre du metteur en scène japonais Yasujirô Ozu (…)
Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise, et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même.
Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du 20ème siècle."
Ces mots sont prononcés par Wim Wenders au début du film, et reflètent parfaitement l’amour que je porte au cinéma de Yasujiro Ozu. Ce cinéma incroyable d’humanité et de simplicité, où les gens vivent, en famille ou seuls, avec leurs doutes, et leur difficulté pour s’intégrer, pour être heureux malgré la pression sociale de la famille et des collègues. Je l’avais pour ma part découvert en visionnant le feu « ciné club » de Claude-Jean Philippe, et avait de suite été bouleversé par ce que je voyais. Un voyage à la fois dans un autre monde, une autre culture, et dans l’universel des sentiments et de l’émotion. Mon amour du cinéma est né devant ces longs films où ils ne se passe quasiment rien, sinon la vie qui se déroule sous nos yeux.
Tokyo Ga est un documentaire, une recherche d’un Japon et d’une émotion perdue. Le film date de 1985, et Wenders tente vainement de retrouver la mémoire du cinéaste auprès de proches comme l’acteur fidèle Chisu Ryu, de son assistant Yoharu Atsuta et du cinéaste Chris Marker. Il nous montre une image de Tokyo inédite : les trains, fil conducteur de tous les films d’Ozu, qui rapprochent et éloignent à la fois, les panchinkos – machines à sous bruyantes et multicolores, le golf en étage, les nourritures en plastique qui ornent les devantures des restaurants, et les ateliers dans lesquels ils sont fabriqués. Le discours de Wenders est clair : le Japon si émouvant d’Ozu a disparu, remplacé par le factice de la modernité.
Ce Tokyo Ga je l’ai revu un peu moins de dix ans après sa sortie, en compagnie de deux splendides et adorables jeunes femmes japonaises. L’une allait bientôt devenir ma compagne. Je leur avait vanté la qualité de ce documentaire, et avait été frappé par leur réaction hostile à la fin du film. « Non, Christian, Wenders n’a rien compris au Japon, il est passé à côté de l’essentiel. Tu verras, je l’espère… »
Un an après je voyais. Elles étaient toutes les deux rentrées dans leur pays, m’ayant lâchement laissé seul me débattre avec ma triste condition, et une consigne : « change ta vie, deviens sérieux, et je reviens ». Quelques mois après je débarquais à Tokyo, accompagné de Tonino, l’ami espagnol qui m’avait proposé de voyager n’importe où, un soir au téléphone, étant possesseur de billet d’avions quasiment gratuits.
Et j’ai vu et ressenti ce que Wenders avait vainement cherché sans le trouver. La famille. La mère, maitresse de maison, ironique et moqueuse, mais tellement attentive sous ses abords distants. Le père, débonnaire et paisible, à l’humour tranquille, une soixantaine incroyablement conservé dans un corps sec et nerveux. Les amies ensuite, et leur famille. Nous avons voyagé de ville en ville, de maisons en maison, toujours reçus de façon à la fois royale et pudique. Les repas incroyables, raffinés ou festifs, aux innombrables plats, et qui s’éternisent dans l’alcool. Les soirées, arrosées et bruyantes, une véritable petite Espagne asiatique. Mes nuits… J’en reparlerai sûrement. La qualité de vie, la beauté du pays, ce contraste toujours saisissant entre la ville tentaculaire et la nature sauvage, la culture et l’histoire partout présentes, le commerce et l’argent, la frivolité mélangée à la pudeur…
Un soir, mon futur beau père, à moitié ivre – alcool et saké étaient notre mode de communication préféré – nous est apparu en kimono armé d'un sabre de kendo, et s’est agenouillé devant nous, les larmes aux yeux. Il nous remerciait à sa manière d’avoir acceptés que nous passions quelques jours chez lui. Nous étions ses premiers européens, et il en était fier pour lui, sa famille et sa fille. Fier mais à genoux devant nous…
Je me méfie toujours depuis de ces documentaires désabusés sur ce que la modernité a brisé, ces « c’était mieux avant ». L’âme d’un peuple est toujours présente, elle traverse souvent le temps et les épreuves, il suffit d’ouvrir ses yeux et son cœur, rester humble et curieux. Et être au bon endroit, avec les bonnes personnes.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Harpo, j'ai ressenti ce que tu décris au travers d'un film d'Ozu que j'ai vu mais dont j'ai oublié le nom. Je ne connais pas suffisament son oeuvre pour en parler plus.
Cependant, ce que tu racontes m'amènes à te poser une question personnelle et hors sujet. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Elle correspond à un questionnement personnel dans lequel le Japon est remplacé par la Pologne.
Penses tu qu'un lien affectif avec le Japon, dans ton cas une attirance vers son cinéma et sa sensibilité via Ozu et peut d'autres réalisateurs, a conditionné le fait que tu tombes amoureux plus tard d'une japonaise? Que cela put être inconscient?
Je me pose la question parce que j'ai longtemps partagé la vie d'une polonaise. Or, est ce un hasard ou non, j'ai enfant eu un fort attachement pour une femme qui était polonaise. Consciemment, je n'ai pas l'impression que cela a joué dans mon attirance pour cette femme, d'ailleurs la première fois que je l'ai vue j'ai cru qu'elle était allemande.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Bah non je ne t'en veux pas, c'est une putain de bonne question
Surtout là, maintenant, que j'ai l'impression de reconstituer toutes les pièces du puzzle... Donc oui, bien sur.
Mais je répond pour moi, hein, pas pour toi. Pour toi, je peux faire une réponse de cinéphile (n'y vois rien de mortifère, juste la beauté - pis de toute façon je sais que tu connais ce film)
Je me suis plongé dans le Décalogue de Kieslowski pendant quelques jours, dix moyens métrages polonais reprenant chacun des dix commandements. Une immersion totale dans ce pays et ces gens. Tellement immergé que j'avais l'impression de comprendre la langue, les sonorités, tous les non-dits et sous-entendus. A mon avis, je serais tombé amoureux de la première polonaise qui m'aurait adressé un mot juste après...
Z ? Ou pathologique ?
Surtout là, maintenant, que j'ai l'impression de reconstituer toutes les pièces du puzzle... Donc oui, bien sur.
Mais je répond pour moi, hein, pas pour toi. Pour toi, je peux faire une réponse de cinéphile (n'y vois rien de mortifère, juste la beauté - pis de toute façon je sais que tu connais ce film)
Je me suis plongé dans le Décalogue de Kieslowski pendant quelques jours, dix moyens métrages polonais reprenant chacun des dix commandements. Une immersion totale dans ce pays et ces gens. Tellement immergé que j'avais l'impression de comprendre la langue, les sonorités, tous les non-dits et sous-entendus. A mon avis, je serais tombé amoureux de la première polonaise qui m'aurait adressé un mot juste après...
Z ? Ou pathologique ?
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Le test des valeurs, dans l'ordre hiérarchique :
Hédonisme = 4.3
Bienveillance = 3.8
Tradition = 3.4
Universalisme = 3.3
Autonomie = 3.2
Sécurité = 3
Stimulation = 2.7
Conformité = 2.5
Réussite = 2.5
Pouvoir = 1.8
Les notes sont basses, j'ai beaucoup noté bas ou au milieu... Pas sur que ce test cela vaille grand chose.
Hédonisme = 4.3
Bienveillance = 3.8
Tradition = 3.4
Universalisme = 3.3
Autonomie = 3.2
Sécurité = 3
Stimulation = 2.7
Conformité = 2.5
Réussite = 2.5
Pouvoir = 1.8
Les notes sont basses, j'ai beaucoup noté bas ou au milieu... Pas sur que ce test cela vaille grand chose.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Je partage ton avis : c' est juste un jeu
Bonne soirée
Bonne soirée
Aerienne- Messages : 1063
Date d'inscription : 11/03/2012
Age : 66
Localisation : GOLFE JUAN
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Parce que Henri Michaux est important pour moi, tout autant le poète, le romancier que le peintre.
Henri Michaux : paysages mentaux, paysages d'écriture
J'étais une parole qui tentait d'avancer à la vitesse de la pensée
Il fut bientôt évident (dès mon adolescence) que j'étais né pour vivre parmi les monstres
La colère chez moi ne vient pas d'emblée. Si rapide qu'elle soit à naître, elle est précédée d'un grand bonheur, toujours et qui arrive en frissonnant. Il est soufflé d'un coup et la colère se met en boule. Tout en moi prend son poste de combat, et mes muscles qui veulent intervenir me font mal. Mais il n'y a aucun ennemi. Cela me soulagerait d'en avoir. Mais les ennemis que j'ai ne sont pas des corps à battre, car ils manquent totalement de corps. Cependant, après un certain temps, ma colère cède...par fatigue peut-être, car la colère est un équilibre qu'il est pénible de garder...Il y a aussi la satisfaction indéniable d'avoir travaillé et l'illusion encore que les ennemis s'enfuirent renonçant à la lutte.
Si d'un rien on pouvait modifier son équilibre...
Henri Michaux : paysages mentaux, paysages d'écriture
J'étais une parole qui tentait d'avancer à la vitesse de la pensée
Il fut bientôt évident (dès mon adolescence) que j'étais né pour vivre parmi les monstres
La colère chez moi ne vient pas d'emblée. Si rapide qu'elle soit à naître, elle est précédée d'un grand bonheur, toujours et qui arrive en frissonnant. Il est soufflé d'un coup et la colère se met en boule. Tout en moi prend son poste de combat, et mes muscles qui veulent intervenir me font mal. Mais il n'y a aucun ennemi. Cela me soulagerait d'en avoir. Mais les ennemis que j'ai ne sont pas des corps à battre, car ils manquent totalement de corps. Cependant, après un certain temps, ma colère cède...par fatigue peut-être, car la colère est un équilibre qu'il est pénible de garder...Il y a aussi la satisfaction indéniable d'avoir travaillé et l'illusion encore que les ennemis s'enfuirent renonçant à la lutte.
Si d'un rien on pouvait modifier son équilibre...
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Bonne idée que d'écouter plusieurs versions d'Estate avec cette chaleur ! (oui je sais, trop facile, c'est nul )
Celle de Chet Baker, avec le superbe guitariste belge Philip Catherine, et Jean-Louis Rassinfosse à la contrebasse
Celle d'un tout petit bonhomme qui devenait immense devant un piano. Le contraire de l'Albatros ce Petrucciani !
Celle de Chet Baker, avec le superbe guitariste belge Philip Catherine, et Jean-Louis Rassinfosse à la contrebasse
Celle d'un tout petit bonhomme qui devenait immense devant un piano. Le contraire de l'Albatros ce Petrucciani !
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
L'ambiance idéale pour faire ma compta....................
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Bonsoir Harpo,
Ces interprétations ''Estate"" m' entraîne à la rêverie, à la douceur de vivre......
Merci et bonne soirée
Ces interprétations ''Estate"" m' entraîne à la rêverie, à la douceur de vivre......
Merci et bonne soirée
Aerienne- Messages : 1063
Date d'inscription : 11/03/2012
Age : 66
Localisation : GOLFE JUAN
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Et sinon, à choisir....
La facilité me ferait pencher pour la version piano parce que mon oreille connaît bien mieux cet instrument...
Mais il y a belle sensualité, une langueur avec la trompette que je ne retrouve pas dans l'autre version...
La facilité me ferait pencher pour la version piano parce que mon oreille connaît bien mieux cet instrument...
Mais il y a belle sensualité, une langueur avec la trompette que je ne retrouve pas dans l'autre version...
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Y'a aussi celle de Claude Nougaro...
Mais la meilleure pour moi, c'est celle de Joao Gilberto que j'ai mise chez Goodidea.
Mais la meilleure pour moi, c'est celle de Joao Gilberto que j'ai mise chez Goodidea.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Il a quelques filles autour de lui le monsieur
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Pff toujours les mêmes...
Guard 'n wall PB- Messages : 1962
Date d'inscription : 03/07/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
FaWantsBi a écrit:Il a quelques filles autour de lui le monsieur
Tu parles d'Harpo bien sûr ?
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Aussi, oui, héhé.
Quels tombeurs ces zèbres
Bisou, tiens, puisque t'es là
Quels tombeurs ces zèbres
Bisou, tiens, puisque t'es là
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Oh ben à toi zossi !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Après ces vagues sonores (merci Mag), un peu de beauté dissonante avec The Dirty Projectors :
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Deux chansons de Dominique A. Je me suis replongé dans l'écoute de ce chanteur que j'aimais bien, sans plus. Et là, je découvre petit à petit quelques pépites qui me parles incroyablement.
- Spoiler:
- Ses yeux brûlent
Imagine deux soleils levants
Elle les pose sur moi maintenant mais
Mais tout autour ça se bouscule
Pour la pousser à les poser
Sur d'autres visages accueillants
Tout sourire les soleils brûlants.
Des hommes taillés pour l'été
Comme s'ils hibernaient avant ;
Ils sortent, ils cherchent le soleil
Et en voient deux en la croisant ;
Je suis seul à les retenir
Petit rempart contre un volcan.
Ses yeux brûlent
Imagine deux soleils levants
Elle les pose sur moi maintenant mais
Mais tout autour ça se bouscule.
Aujourd'hui, je suis noir de peau
Tant elle m'a regardé
Ça aurait pu me rendre beau
Mais là vraiment, je suis grillé
Et tous les soleils à venir
Ne pourront que me refroidir.
Ses yeux brûlent
Imagine deux soleils levants,
Pourquoi moi qui suis minuscule
Dois-je subir d'être son amant ?
Qu'elle arrête ou je m'émascule
Je n'en peux plus tant ses yeux
Brûlent.
- Spoiler:
- Nos pères ont pris sur eux après notre arrivée
Même s'ils s'en défendaient, même s'ils acceptaient
Ils nous ont vu finir à leur place le repas
Certains ont su en rire, d'autres n'y arrivaient pas
Nos pères nous en voulaient même ceux qui ne voulaient pas
Nous rendre responsables et même ceux qui pensaient
Après coup qu'ils avaient longtemps voulu qu'on soit
Un jour à cette table à finir le repas
Leurs femmes nous trimbalaient, nous crochetaient le bras
Clignant des yeux d'amour pour qu'on ne les oublie pas
Comme si c'était possible d'oublier ces yeux-là
Ces lèvres au bord du vide qui s'écrasaient sur nous
Ces lèvres que nos pères n'atteignaient que de loin
Depuis qu'on était là, depuis qu'on faisait tout
Pour leur prendre une à une les choses de la main
Avec cet alibi de n'y rien voir du tout
Nos pères n'ont jamais su nous détester vraiment
Attachés par amour à tout nous pardonner
Et même quand c'était trop, qu'on était trop présent
Ils ne luttaient pas trop avant de s'effacer
Et à tant s'effacer nos pères ont disparu
Et quand on a compris on a regardé la terre
Qui ne recracherait rien, on a regardé nos mères
Qu'on avait jamais vues si éloignées de nous
On les a regardées peinant à évoquer
Ces hommes tels qu'ils étaient avant notre arrivée
Avant qu'ils ne s'assoient pour mieux nous reconnaître
Pour bien nous regarder avant de disparaître
Dernière édition par Harpo le Jeu 26 Juil 2012 - 16:11, édité 1 fois
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Je n'aime pas tout de Dominique A, mais il y a des chansons que j'adore, comme celle ci:
Ou sur Auguri justement, cette reprise de Polyphonic Size:
Ou sur Auguri justement, cette reprise de Polyphonic Size:
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Oui , le courage des oiseaux bien sur.
Et puis ce "Je t'ai toujours aimé" j'adore ! Quel texte ! Tes fesses, tes yeux, ton cœur, et tes fesses, et le tour est joué Simple et direct !
Je ne connaissais pas l'original, j'aime !
Et puis ce "Je t'ai toujours aimé" j'adore ! Quel texte ! Tes fesses, tes yeux, ton cœur, et tes fesses, et le tour est joué Simple et direct !
- Spoiler:
- Avant de perdre la face,
Et de m'éteindre comme un vieux mégot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes fesses
Où je cachais chaque nuit
Le plus précieux de mon magot
Avant de vomir mes adieux
Et de m'écrouler comme un vieux poivrot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes yeux
Où je cachais chaque nuit
Les plus brûleux de mes propos
Je t'ai toujours aimée
Je t'ai toujours aimée
Avant de sombrer dans l'erreur
Et de couler comme un vieux cargo
Mon tout dernier regard
Se portera sur ton cœur
Où je cachais chaque nuit
Les plus honteux de mes sanglots
Avant de perdre la face
Et de m'éteindre comme un vieux mégot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes fesses
Où je cachais chaque nuit
Le plus précieux de mon magot
Je t'ai toujours aimée
Je t'ai toujours aimée
Je t'ai toujours aimée
Je ne connaissais pas l'original, j'aime !
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Et voilà qu'à cause d'un ours quelques petites notes de piano reviennent hanter mon esprit...
M'en fout, j'ai toujours préféré Rimbaud.
M'en fout, j'ai toujours préféré Rimbaud.
- Spoiler:
- Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou :
Sous l'arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères
Mes laiderons !
Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron;
J'ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.
Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
Ô mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines
De sentiments;
Hop donc ! Soyez-moi ballerines
Pour un moment !
Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent,
Tournez vos tours !
Et c'est pourtant pour ces éclanches
Que j'ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé !
Fade amas d'étoiles ratées,
Comblez les coins !
− Vous crèverez en Dieu, bâtées
D'ignobles soins !
Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Il fait beau, y'a du beau monde à la maison, et m'en vais faire un petit tour dans le pays basque,
donc cool
donc cool
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
(J'ai bien conscience que c'est un message constructif qui fait bien avancer le débat. Mais bon, de temps en temps...)
Invité- Invité
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Bientôt deux mois que je me suis inscrit ici, et que j'ai commencé à parler de moi en me demandant ce que je fichais là.
Mogwai me demande au milieu de ce fil si je savais maintenant ce que je fichais là. Oui, maintenant, je le sais.
Une expression favorite est "être entre deux", et j'ai longtemps vécu ainsi. Entre deux mondes, entre réalité et rêve, entre adulte et adolescent, entre deux maisons, entre deux femmes. "Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison" dit Eric Rohmer en prélude aux Nuits de la pleine lune. Et quand on a plus rien, on perd quoi ?
Pendant toutes ces années, je n'ai jamais été vraiment moi même, toujours coincé dans cette bulle qui m’empêchait de m'affirmer, de me lâcher. Plutôt observateur qu'acteur, j'ai ainsi vu ma vie filer, parfois vite, parfois plus lentement, mais toujours inexorablement. Ces dernières années, un étonnant instinct de survie m'a poussé à casser tout cela, cette fuite en avant. Je n'étais hélas pas encore prêt, toujours coincé dans des principes ridicules d'engagement, de culpabilité, incapable d'exprimer mes émotions et mes sentiments. J'avais perdu mon identité, ne savait plus qui j'étais, et n'était plus qu'une idée de quelqu'un que j'aurais aimé être, mais qui n'était toujours pas moi. Je n'avais plus ni socle ni fondations. C'est donc un mec perdu qui est arrivé ici, timidement, en se demandant si il y avait une petite lueur d'espoir à aller chercher du côté de cette foutue "douance" si longtemps refoulée.
Qu'ai je trouvé ici ? Tout d'abord les pièces manquantes au puzzle de ma vie. Des clés permettant de mieux comprendre ce mal être et ces difficultés relationnelles. Ensuite une identité : j'ai enfin compris que tout ce que j'avais laissé derrière moi était partie intégrante de ce que je suis. Cette culture amassée, ces souvenirs, cette histoire, c'est mes bagages, et non pas mon fardeau. Ma richesse, enfin assumée. Et ces bagages, tout à coup, se sont allégés.
Et le plus important : j'ai rencontré des gens passionnants et touchants, qui me ressemblaient, avec qui je n'étais plus entre deux, mais entièrement. J'ai enfin trouvé quelque chose qui ressemble à ce mot dont je ne savait trop quoi faire : l'amour. L'amour réconcilié avec moi même d'abord. Puis celui des autres : j'aime tous ces foutus zèbres que je croise ici ou là, bien sur plus ou moins selon les affinités, mais comme dirait Isanoff : je les kiffe. Non seulement je les aime, mais on dirait en plus qu'ils m'aiment. Incroyable Et puis une, plus fort que les autres, sans trop savoir encore comment quantifier cela, mais en sachant qu'il ne servait à rien de le quantifier justement, de le brider, le délimiter, mais juste le vivre. En toute simplicité. Et ce mot, simplicité, il représente énormément pour le mec tordu que je suis
J'ai beaucoup moins envie d'écrire sur mon fil, beaucoup moins le besoin. Je suis aujourd'hui ici pour rencontrer, le plus de monde possible, jusqu'à satiété. Maintenant que je vous ai trouvé, et que je sais qui je suis.
C'est avec joie et sérénité que j'écris tout cela
Bien sur rien n'est encore gagné sur cette longue marche, ce métier de vivre (pour paraphraser Pavese). Mais j'en vois aujourd'hui le chemin, et les barrières qui le jonche ne demandent qu'à être enjambées.
Merci à vous tous.
Mogwai me demande au milieu de ce fil si je savais maintenant ce que je fichais là. Oui, maintenant, je le sais.
Une expression favorite est "être entre deux", et j'ai longtemps vécu ainsi. Entre deux mondes, entre réalité et rêve, entre adulte et adolescent, entre deux maisons, entre deux femmes. "Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison" dit Eric Rohmer en prélude aux Nuits de la pleine lune. Et quand on a plus rien, on perd quoi ?
Pendant toutes ces années, je n'ai jamais été vraiment moi même, toujours coincé dans cette bulle qui m’empêchait de m'affirmer, de me lâcher. Plutôt observateur qu'acteur, j'ai ainsi vu ma vie filer, parfois vite, parfois plus lentement, mais toujours inexorablement. Ces dernières années, un étonnant instinct de survie m'a poussé à casser tout cela, cette fuite en avant. Je n'étais hélas pas encore prêt, toujours coincé dans des principes ridicules d'engagement, de culpabilité, incapable d'exprimer mes émotions et mes sentiments. J'avais perdu mon identité, ne savait plus qui j'étais, et n'était plus qu'une idée de quelqu'un que j'aurais aimé être, mais qui n'était toujours pas moi. Je n'avais plus ni socle ni fondations. C'est donc un mec perdu qui est arrivé ici, timidement, en se demandant si il y avait une petite lueur d'espoir à aller chercher du côté de cette foutue "douance" si longtemps refoulée.
Qu'ai je trouvé ici ? Tout d'abord les pièces manquantes au puzzle de ma vie. Des clés permettant de mieux comprendre ce mal être et ces difficultés relationnelles. Ensuite une identité : j'ai enfin compris que tout ce que j'avais laissé derrière moi était partie intégrante de ce que je suis. Cette culture amassée, ces souvenirs, cette histoire, c'est mes bagages, et non pas mon fardeau. Ma richesse, enfin assumée. Et ces bagages, tout à coup, se sont allégés.
Et le plus important : j'ai rencontré des gens passionnants et touchants, qui me ressemblaient, avec qui je n'étais plus entre deux, mais entièrement. J'ai enfin trouvé quelque chose qui ressemble à ce mot dont je ne savait trop quoi faire : l'amour. L'amour réconcilié avec moi même d'abord. Puis celui des autres : j'aime tous ces foutus zèbres que je croise ici ou là, bien sur plus ou moins selon les affinités, mais comme dirait Isanoff : je les kiffe. Non seulement je les aime, mais on dirait en plus qu'ils m'aiment. Incroyable Et puis une, plus fort que les autres, sans trop savoir encore comment quantifier cela, mais en sachant qu'il ne servait à rien de le quantifier justement, de le brider, le délimiter, mais juste le vivre. En toute simplicité. Et ce mot, simplicité, il représente énormément pour le mec tordu que je suis
J'ai beaucoup moins envie d'écrire sur mon fil, beaucoup moins le besoin. Je suis aujourd'hui ici pour rencontrer, le plus de monde possible, jusqu'à satiété. Maintenant que je vous ai trouvé, et que je sais qui je suis.
C'est avec joie et sérénité que j'écris tout cela
Bien sur rien n'est encore gagné sur cette longue marche, ce métier de vivre (pour paraphraser Pavese). Mais j'en vois aujourd'hui le chemin, et les barrières qui le jonche ne demandent qu'à être enjambées.
Merci à vous tous.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
...écrivais-je sur mon fil lundi...Mogwai a écrit:Savoir qu'on est zèbre ouvre tellement de perspectives, de rencontres, d'amitiés, de joies, de bouleversements intérieurs, de vie quoi... Un jour je prendrai le temps d'écrire ça bien, mais là chuis trop fatiguée...
Et bien voilà, je n'aurais pas besoin de le faire. Même si nos parcours de vie sont différents, je retrouve dans tes mots la joie et la sérénité que je ressens depuis que j'ai "trouvé" ce forum, depuis que je vous ai trouvés, depuis que je me suis (re)trouvée... Merci pour ce partage Harpo...
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Je disais donc plus haut que j'avais beaucoup moins le désir et le besoin d'écrire sur mon fil. Ok, ok...
[Mode retour dans mon enfance]
J'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance, mais certains ressurgissent au grès de diverses discussions.
Je suis né à Toulouse dans le quartier de Bagatelle, dans des tours HLM où mon père de retour d'Algérie avait trouvé refuge au milieu des pieds noirs. Aujourd'hui, c"est là que les voitures brulent J'en suis parti après le CP pour déménager dans le quartier résidentiel d'Ancely suite à l'achat d'une petite maison. De Bagatelle, je garde peu de souvenirs : les grands immeubles, un immense préau que j'avais du mal à traverser quand le vent s'engouffrait, l'école, le gentil instituteur qui m'aimait beaucoup, la cour d'école... Le petit appartement, la chambre commune des quatre frères avec lits superposés. Le rideau coupant la salle à manger en deux, derrière lequel un soir, planqué avec mon petit frère, nous avons découvert que le Père Noël n'existait pas. Mais nous ne l'avons jamais dit à nos parents, pour ne pas les décevoir. Et puis c'était si bien tous ces cadeaux...
Un jour, le gentil instituteur que j'aimais tant m'a réprimandé parce qu'un camarade s'était plaint que je l'avais agressé en lui mordant les fesses. Chose que je n'avais jamais fait bien sur - je jure sur la tête de ma mère que je n'ai jamais mordu les fesses d'un garçon, petit ou grand . J'ai ainsi découvert l'injustice et le désarroi qui l'accompagne, ainsi que l'incompréhension des motivations du petit camarade. J'avoue que cette question m'obsède encore
Ce souvenir m'est revenu violemment à ma découverte de Rimbaud à l'adolescence, et du poète de sept ans que j'avais adoré et qui m'a marqué à jamais :
Je garde surtout un intense sentiment : mon dégout du racisme ! Tous nos voisins étaient pieds noirs, et parlaient sans cesse d'un étrange ennemi, de façon plus ou moins subliminale, un ennemi sobrement nommé "nord-africain" (bah oui, le "politiquement correct" a une longue histoire). Avec le recul, je me demande comment le petit garçon de 5/6 ans a pu comprendre cette notion, mais je me souviens très bien du sentiment de malaise et de rejet total qu'il a engendré chez moi. Ce qui est dingue, et paradoxal - mais je ne l'ai compris que plus tard - c'est que j'en ai gardé pendant longtemps un coupable mépris pour les pieds noirs et leur accent. Faut dire que la phrase "Hé, M'sieur Harpo, une p'tite anisette ?" (avé l'accent bien sur, MegaHz help ! ) résonne encore bizarrement dans ma mémoire...
Sur ce sujet là, un petit texte lu un jour sur un blog ami, Le blog d'Electro B-Girl : Just Appreciate Life. J'ai trouvé ainsi sur le net et les blogs les plus beaux textes lus ces dernières années.
[Mode retour dans mon enfance]
J'ai très peu de souvenirs de ma petite enfance, mais certains ressurgissent au grès de diverses discussions.
Je suis né à Toulouse dans le quartier de Bagatelle, dans des tours HLM où mon père de retour d'Algérie avait trouvé refuge au milieu des pieds noirs. Aujourd'hui, c"est là que les voitures brulent J'en suis parti après le CP pour déménager dans le quartier résidentiel d'Ancely suite à l'achat d'une petite maison. De Bagatelle, je garde peu de souvenirs : les grands immeubles, un immense préau que j'avais du mal à traverser quand le vent s'engouffrait, l'école, le gentil instituteur qui m'aimait beaucoup, la cour d'école... Le petit appartement, la chambre commune des quatre frères avec lits superposés. Le rideau coupant la salle à manger en deux, derrière lequel un soir, planqué avec mon petit frère, nous avons découvert que le Père Noël n'existait pas. Mais nous ne l'avons jamais dit à nos parents, pour ne pas les décevoir. Et puis c'était si bien tous ces cadeaux...
Un jour, le gentil instituteur que j'aimais tant m'a réprimandé parce qu'un camarade s'était plaint que je l'avais agressé en lui mordant les fesses. Chose que je n'avais jamais fait bien sur - je jure sur la tête de ma mère que je n'ai jamais mordu les fesses d'un garçon, petit ou grand . J'ai ainsi découvert l'injustice et le désarroi qui l'accompagne, ainsi que l'incompréhension des motivations du petit camarade. J'avoue que cette question m'obsède encore
Ce souvenir m'est revenu violemment à ma découverte de Rimbaud à l'adolescence, et du poète de sept ans que j'avais adoré et qui m'a marqué à jamais :
- Le Poète de sept ans:
Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances.
Tout le jour il suait d'obéissance ; très
Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits
Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue, les deux poings
A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe
On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été
Surtout, vaincu, stupide, il était entêté
A se renfermer dans la fraîcheur des latrines :
Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.
Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet
Derrière la maison, en hiver, s'illunait,
Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne
Et pour des visions écrasant son oeil darne,
Il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Qui, chétifs, fronts nus, œil déteignant sur la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue
Sous des habits puant la foire et tout vieillots,
Conversaient avec la douceur des idiots !
Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,
Sa mère s'effrayait ; les tendresses, profondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonnement.
C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment !
A sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand désert, où luit la Liberté ravie,
Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait
De journaux illustrés où, rouge, il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.
Quand venait, l'œil brun, folle, en robes d'indiennes,
- Huit ans - la fille des ouvriers d'à côté,
La petite brutale, et qu'elle avait sauté,
Dans un coin, sur son dos en secouant ses tresses,
Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses,
Car elle ne portait jamais de pantalons ;
- Et, par elle meurtri des poings et des talons,
Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.
Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ;
Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve.
Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes, qu'au soir fauve,
Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
Font autour des édits rire et gronder les foules.
- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor !
Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulements, déroutes et pitié !
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile
Écrue, et pressentant violemment la voile !
Je garde surtout un intense sentiment : mon dégout du racisme ! Tous nos voisins étaient pieds noirs, et parlaient sans cesse d'un étrange ennemi, de façon plus ou moins subliminale, un ennemi sobrement nommé "nord-africain" (bah oui, le "politiquement correct" a une longue histoire). Avec le recul, je me demande comment le petit garçon de 5/6 ans a pu comprendre cette notion, mais je me souviens très bien du sentiment de malaise et de rejet total qu'il a engendré chez moi. Ce qui est dingue, et paradoxal - mais je ne l'ai compris que plus tard - c'est que j'en ai gardé pendant longtemps un coupable mépris pour les pieds noirs et leur accent. Faut dire que la phrase "Hé, M'sieur Harpo, une p'tite anisette ?" (avé l'accent bien sur, MegaHz help ! ) résonne encore bizarrement dans ma mémoire...
Sur ce sujet là, un petit texte lu un jour sur un blog ami, Le blog d'Electro B-Girl : Just Appreciate Life. J'ai trouvé ainsi sur le net et les blogs les plus beaux textes lus ces dernières années.
- 2 secondes de silence:
Je reviens sur ce blog, que j'ai honteusement délaissé pour de basses raisons humaines (en grosse partie la flemme).
Quoiqu'il en soit, je décide d'écrire aujourd'hui sur l'antisémitisme.
Soyons plus précis ;
Je remarque depuis quelques mois, que les gens aiment me prendre à parti concernant les problémes liés à ce sujet.
Comme si je détenais un savoir secret.
Mais ce qui me gêne le plus, c'est qu'on ne demande pas, comme on peut souvent le voir dans les médias, une condamnation de ma part sur les intolérances, etc...
Non.
En fait ces gens désirent simplement que je les conforte dans leurs idées.
Ce sont toujours des athées ou des catholiques qui cherchent mon "soutien".
Une simple anecdote : la semaine derniére, je fais la connaissance d'une jeune femme suisse italienne, qui travaille dans le cinéma. Elle me parle de sa carrière dans un flot incessant et m'explique pourquoi elle a refusé une offre à Paris :
" Le producteur était puissant, snob... Un juif "
2 secondes de silence pour lire dans mon regard.
J'attends la suite de son histoire, elle attend ma réaction.
Qu'est-ce qu'elle attend bon sang?
Elle se dit quoi elle ? " Cette nord africaine, je peux lui déverser mes états d'âmes sur la communauté juive, c'est pas elle qui va broncher. " Ou alors " Elle a l'air sympa cette fille, sympathisons sur une base sur laquelle je suis sûre d'être d'accord avec elle. "
C'est trés désagréable comme sentiment, quand les gens attendent de vous de nourrir leur haine.
A cet instant, je m'aperçois que cette situation m'est familière. C'est vrai, ce n'est pas la première fois qu'on attend que je jette de l'huile sur le feu. Les gens sont lâches et si une arabe peut les conforter dans leur antisémitisme alors ils prennent. En fait ils ne font pas que prendre : Il y a une demande, ils recherchent l'offre.
On attend de moi que je valide des propos racistes. Que je valide par la même occasion, des propres clichés concernant ma communauté. C'est vicieux.
Comme je ne dis rien, on lâche l'argument de secours: Palestine.
Et là, parlons peu mais parlons clairement, ça me fait chier.
Mon Ami, je suis née à Vernon dans l'Eure, le 12 juillet 1979 et j'ai grandi à Courcelles sur seine, commune de moins de 1500 habitants à grosse tendance plouc-facho. Que dire de plus ?
Un pote (non musulman, non juif, s'il faut préciser) m'a regardé comme une traître au royaume du Roi Lear aprés lui avoir dit, que oui je m'en foutais des communautés. Mais je m'en fous royalement. Face à mon indifférence, il a insisté 3-4 fois : " Mais imagine, ça veut dire que tu pourrais être ami avec un juif, un juiffff. "
Là encore, deux secondes de silence.
Le type est suspendu à mon regard, le bouche entrouverte, attendant pathétiquement que je lâche quelques mots qui le rassureront sur le bon déroulement de ce monde, que la terre tourne toujours autour du soleil, que 50 cents ne sait toujours pas desserrer la mâchoire et que Britney n'est définitivement plus avec Justin.
A cet instant, deux choix s'offrent à moi :
1) Je tente de lui expliquer la vie.
2) Je reste silencieuse.
La plupart du temps, je reste silencieuse. Inconsciemment je dois me dire que dans mon silence, ils entendent peut-être le son solitaire et vide de leurs mots. Et sans écho de ma part, leurs mots se meurent d'eux-mêmes.
Ils attendent, fébriles, un coït verbal en ma compagnie, je préfère les laisser se masturber seuls avec leurs fantasmes.
Un souffle de ma part donnerait vie à leurs pensées.
Je leur concéde donc 2 secondes de silence pour leur laisser le temps de changer de sujet... ou d'interlocuteur.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Merci Harpo, tu traduis si bien ce que je ressens moi aussi depuis que je suis sur ce forum et surtout depuis que je rencontre d'autres zèbres !
Métamorphose fulgurante dont je suis la première surprise, quel bonheur, enfin !
Au plaisir de faire ta connaissance dans le Tarn, il me tarde
Métamorphose fulgurante dont je suis la première surprise, quel bonheur, enfin !
Au plaisir de faire ta connaissance dans le Tarn, il me tarde
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Harpo a écrit:J'ai beaucoup moins envie d'écrire sur mon fil, beaucoup moins le besoin. Je suis aujourd'hui ici pour rencontrer, le plus de monde possible, jusqu'à satiété. Maintenant que je vous ai trouvé, et que je sais qui je suis.
Je reviens souvent sur ton fil.
Peut-être est-ce pour perdurer le souvenir de quelques heures à Toulouse en attendant les prochaines occasions.
Tu as beaucoup avancé en peu de temps et apparemment sans énormes difficultés ou tout au moins as-tu pu, contrairement à moi, resté discret.
A peine un trimestre.
J'ai encore besoin de mon fil de funambule, même si j'ai la sensation que des dénouements sont proches.
Au plaisir de te lire.
Invité- Invité
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Alors, cher Ours, si je donne l'impression d'avoir beaucoup avancé en peu de temps, j'ai bien sur encore besoin de mon fil de funambule. (J'aime énormément l'image du funambule, le dessin sur le fil de Renarde le résume d'ailleurs parfaitement).
De plus, contrairement à toi, je me suis défait de beaucoup avant d'arriver ici. Et je n'ai pas d'enfants. Situation plus enviable, malgré tout
Renarde, merci, et promis, je ne négocierai pas mon amitié, même sur un tapis volant
De plus, contrairement à toi, je me suis défait de beaucoup avant d'arriver ici. Et je n'ai pas d'enfants. Situation plus enviable, malgré tout
Renarde, merci, et promis, je ne négocierai pas mon amitié, même sur un tapis volant
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Une funambule, impression récurrente d'un équilibre instable mais d'un équilibre tout de même !
Je ne te sens pas du tout négociateur en amitié très cher, et je sens que nous aurons bien des sujets sur lesquels échanger ...
Bonne continuation d'ici là
Je ne te sens pas du tout négociateur en amitié très cher, et je sens que nous aurons bien des sujets sur lesquels échanger ...
Bonne continuation d'ici là
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Sur le funambule, j'ai une théorie très personnelle : en art, quasiment tous les chefs d’œuvre tiennent sur un fil, ce sont des œuvres qui peuvent à tout moment tomber du côté du ridicule, de la sensiblerie ou de l'horrible, mais elles ne tombent pas, tel un funambule, et éclairent ainsi nos vies.
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
L'éphémère est le sel de la vie. Si tout était stable, acquis, éternel, nos existences seraient bien fades. Tout est question de dosage finalement, ni trop ni trop peu, juste assez pour vouloir en saisir chaque instant ...
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Coucou Harpo
La lecture de tes derniers posts me donnent de plus en plus envie de
discuter avec toi de vive - voix.....
La lecture de tes derniers posts me donnent de plus en plus envie de
discuter avec toi de vive - voix.....
Aerienne- Messages : 1063
Date d'inscription : 11/03/2012
Age : 66
Localisation : GOLFE JUAN
Re: Qu'est-ce que je fiche là ?
Pause musicale avec Cibelle :
Fallait bien que je mette un peu de harpe sur mon fil
Et allez, cadeau à Aérienne, puisque cette musique l'est..
Fallait bien que je mette un peu de harpe sur mon fil
Et allez, cadeau à Aérienne, puisque cette musique l'est..
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