NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

Que tirer de mes dits et quelle substance naitrait de cette écume ? Toutes ces choses dont je parle qui sont moi et que chaque mot déforme et plie à des resonnances parasites m'échappent et deviennent le vecteur de dits contraires. La vie devient terrible quand il n'y a plus de peut-être. On ne fait plus réellement partie de la communauté des hommes quand les doutes ont tous échoué. Alors ? Peau et nerfs sont devenus un cri, et on me demande de rester poli. Poli signifie lisse, c'est à dire sociable, fluide dans le fluide, de me laisser polir par le flot des pensées habituelles, relativistes, molles, tièdes, à vomir.
Mais je ne le peux pas. Je porte en moi depuis ces jours de bonheur infini une injonction qui me creuse et me tient hors des courants de surface, là au fond où l'on croit qu'il y a la paix parce que tout ce vaut. Qui de nos jours souffrirait pour une idée ? A moins d'en faire l'article ? Qui de nos jours dirait: TOUT est pourri, tout est perdu, tout est en route vers l'échec, la déréliction et la mort puante, même et surtout s'il semble que des solutions se font jour grâce auxquelles pense t-on nous allons pouvoir corriger les effets pervers de notre perversité - qui elle ne change pas ! Nous ne cessons de corriger nos erreurs avec la même pensée érronée qui les engendra !
Quelles illusions ! Que de gens qui s'égarent à cause des apparences. Et que leur dire; que leurs vies et leurs vues sont fausses ? Qu'ils se font les complices inconscients d'un carnage universel qui répand ses fumées d'un bout du monde à l'autre, et de bas en haut jusquà offusquer le soleil à cause des vapeurs sidériques que soulèvent leurs vains ouvrages ? Mais qui est prèt à se dire: "j'ai l'erreur et ses conséquences sous les yeux, je vais donc par un choix libre m'extirper de la marche du monde et aller voir si d'aventure je ne pourrais pour ce qui est de ma biographie personnelle, trouver enfin assez de vérité pour combattre à mes cotés ce Goliath de brutalités et de songes-creux, cette superstructure mauvaise et empoisonnée, cette babylone impersonnelle et criminelle." Qui vraiment ?
Et je suis sorti du monde. Ce que j'ai vu de l'autre coté n'est pas chose si basse qu'elle se satisferait du langage ! Et je suis comme assis au bord de l'horizon à l'affut du vaisseau salvateur qui m'emportera enfin vers la vie qui a déserté ce monde.

En lisant quelqu'un ici qui s'est fort énervé de voir que sur un forum de surdoués il y avait une section chrétienne, en disant que le signe N°1 du surdon est l'athéisme, j'ai réalisé le malentendu entre surdon et rationnalité. Ce n'est sans doute pas la même chose. On peut très bien être surdoué et théologien, mais aussi artiste, fumeur de joints invétéré, prostitué, ménagère au foyer ou cantonier...Ou un doux rêveur !
Il est difficile d'admettre que le surdon s'accomode de tout le panel des réalités humaines parce qu'on se croit ou veut se croire exceptionnel...Or on peut être rare dans sa manière de mettre les choses en lien, d'éprouver, de ressentir, par la curiosité, la pensée alternative A L'INTERIEUR D'UNE ATTITUDE SOCIALE AUX APPARENCES BANALES. Il faut se faire à cette idée, sinon ce qu'on met sur un piedestal n'est qu'une image idolâtrée de soi ou du sur-doué.

Surdoué soit, mais on finit par ne même plus y penser. La boucle est bouclée. On s'attache à ses sens et aux activités les plus quotidiennes: les plaisirs de manger, de dormir. Quand on a vraiment rompu avec les trépidations de la société et de la quête de soi, parce que les choses atteignent un achèvement, une réalisation, que reste-t-il à dire et à prouver ?
Un certain lâcher prise - définitif - se fait jour. Entrer dans la mort comme dans son bain en quelque sorte.
Bon... Je me comprends.

Je suis atteint d'opsimathie...

*

J'ai dans ma famille des personnes complètement soumises au système et aux valeurs en cours. Vues d'où je suis, ces personnes sont notoirement aliénées. Voitures, bateaux, goût de la dépense, caprices, pensée formée par la pub, appétit d'un suivisme irréfléchi, mépris de la culture, lucre, superficialité, moquerie envers la différence, bref, tout le syndrome. Et je nourris parfois la pensée inavouable de leur faire consommer un puissant enthéogène, tel la salvia divinorum, pour les aider à faire un pas un seul hors de la force d'attraction de ce consumériste et de leurs habitudes de pensée, pour qu'elles goûtent enfin autre chose que la norme écervelée et trouvent ainsi l'occasion de voir enfin la réalité sous un autre angle, ce qui pourrait enfin inaugurer un début de réflexion alternative. Pendant qu'il en est encore temps. Non que j'approuve ce genre de consommation - la prière de foi étant suffisante. Mais en désespoir de cause, un choc, une immersion soudaine dans des dimensions parallèles, l'ouverture brutale des perspectives pourrait initier une quête, les incliner à l'intériorité, à la profondeur...

Raahhh... je suis désolé. J'évolue très vite et j'ai de cela des témoins sur ce forum. Du coup je suis déjà passé à autre chose. Oh, non, je n'ai pas changé de foi, mais il est vrai que désormais pour moi son expression passe par une toute autre forme de discours. Je suis comme bien des zèbres, très "thymique", passant d'un sujet que j'épuise à un autre que je dévore avant de l'abandonner comme le précédent, et accomplir quelque chose de continu et de fini me paraît impossible...Je ne suis pas en tout cas actuellement dans des dispositions très créatives. Je me repose en fait sur mes lauriers pour le moment, ne faisant rien, ne m'excitant sur rien, laissant du temps au temps...Calme plat donc.

La seule réponse à un pourquoi est un autre pourquoi. Il n'est pas donné à ce monde-ci de conclure quoi que ce soit. Se pourrait-il que nous soyons immergés dans le relatif ? Mais alors, lorsque nous sortirons la tête de l'eau au sortir de cette vie, nous embrasserons tous les "oui" ?
Ah quelle perspective étrange...
Ce qui EST paraîtra. Il n'y aura plus d'apparence et seulement le cœur des choses qui nous diront, par symboles, notre identité dans ce oui.
Notre place dans un être qui ne sera plus fuyant...Ici et maintenant approchent.

Le synthé dont j'ai mis l'image plus haut permet de s'aller siffloter à travers champs.

"Toutes les apparences sont contre l'existence de Dieu." Thomas d'Aquin.
Se parler d'un bout de l'univers à l'autre n'a guère de sens. Qu'aurait pu imaginer d'une thérapie à l'Ayahuasca un Franc du moyen-âge qui ne connaissait que la piquette des tavernes mal famées ?
Tout le problème est là: les vocables sont les mêmes pour la rue et pour l'abîme, pour la digestion est pour l'extase. L'incommunicabilité oblige à d'autres paroles et d'autres stratégies. Je sais ce que je sais et je connais mon vécu. Mais l'habitude de mensonge qui est le lot de notre société empêche en réalité toute écoute. L'habitude de relativiser tout - y compris ce qui ne gagne rien à l'être, y compris ce qui est défiguré de l'être - interdit, je pèse ce mot, interdit tout échange RÉEL. Chacun reste au fond du trou de sa courte subjectivité infléchie par ses plaies, ses peurs et ses réflexes. Ainsi rien de décisif ne peut être dit, à peine peut-on faire miroiter quelque éclat mystérieux devant les yeux de quelqu'un qui, s'arrachant aux instincts de son milieu cherchera peut-être à y voir par soi-même. Autrement dit, pour communiquer, je dois trouver la perle rare...C'est là le vrai défi : trouver quelqu'un à qui... donner...

Ah ! Philin ! Bienvenue !
Je réalise que toute pensée par laquelle on dit et se dit a besoin d'un étalon absolu, comme tout ce qui est ici bas relève d'un tropisme, ne serait-il que la force de la gravité. On relativise toujours par rapport à une donnée perçue consciemment ou non comme immuable. En tant qu'instance inamovible, cet étalon qui ne se montre pas toujours est cependant le point fixe sans lequel toute communication serait impossible. La pure ou l'absolue subjectivité serait alors pure solitude et pure incommunicabilité; folie en somme...
Relativiser c'est toujours ramener à soi. c'est toujours une démarche égotique, c'est toujours vouloir revendiquer un droit d'auteur. (Psychologiquement) Ici nombreuses sont les personnes qui sont entraînée's dans un flot ininterrompu de pensée. Mais si à l'horizon de cette mer déchainée elles apercevaient ou acceptaient l'idée d'un amer, lui stable et sûr, elles n'auraient pas l'impression de pnser pour rien. Alors rentre sur la scène le BUT que l'on se donne quand on pense, dit, et communique et sans lequel nous ne sommes que des feuilles mortes emportées par le vent du hasard.

J'avoue ne pas avoir pensé au style... j'en déduis que tes gentils compliments sont fondés !

J'ai commencé la consomation de ... disons sédatifs à l'âge de 4 ans. J'étais insomniaque, hyperactif (en ce temps-là on disait "nerveux") colérique, et d'une sensibilité insupportable pour tout le monde. J'ai 55 ans, ce qui signifie que j'ai passé 51 ans shooté, avec des périodes de polyconsommation médicamenteuse extrêmement intenses, en particulier à l'adolescence, dans les cliniques psy... et les centres de réinsertion sociale qui n'ont jamais réussi à me garder plus de quinze jours !
J'ai considérablement diminué les dosages depuis 2009, même si je désespère de pouvoir tout arrêter un jour. (Ce que je deviens dès que j'oublie l'un de ces cachets en particulier dépasse je crois le terme d'hyperactif...Je suis une bombe totalement intenable). Cependant, maintenant que j'ai ralenti considérablement ma consommation, quelle joie de pouvoir à nouveau vibrer, éprouver, pleurer sur la musique, avoir envie de danser, ressentir la beauté alentour...Mes nervures se gorgent de sensations !
Alors je me suis fait cette réflexion personnelle: je me demande si tous les problèmes des surdoués ne découlent pas du fait de leur hypersensibilité/hyper excitabilité, y compris les problèmes de santé. L'angoisse, la dépression découlant de cette sensiblerie sensibilité, l'empathie dégénérant en crainte, la timidité dégénérant en phobie sociale, et ainsi de suite.
Mais alors, si le nombre soit de neurones, soit de connexions neuronales implique une surmultiplication de la sensibilité qui serait proportionnelle à ces connexions, n'est-il pas logique que certains se blindent en s'étouffant émotionnellement ? Ne serait-ce pas normal que le sommeil manque ? Ne serait-ce pas normal d'être tout le temps au bord des larmes, d'extrapoler notre "clairvoyance" et de l'attribuer à autrui jusqu'à être gêné à la pensée qu'il pourrait nous percevoir aussi intimement qu'on le perçoit lui ? ...
Je pense (pour le moment) que le cœur commun des problématiques des surdoués, c'est cette hypersensiblité/hyperexcitabilité/hypersensorialité/hyperesthésie...
Avoir l'INTELLIGENCE des choses, c'est forcément mieux les percevoir. Donc c'est aussi sans aucun doute à une réalité perceptuelle que nous sommes confrontés. Pas sûr que nous soyons si "cérébraux" que ça. La cérébralité serait alors la conséquence de cette capacité à éprouver, ressentir, percevoir et surtout endurer...Nous serions très actifs mentalement plutôt pour mettre des mots, des hypothèses, des théories sur ces ressentis qui nous traversent.
... J'enfonce des portes ouvertes ? Ok, je me tais...Snif.

.........................Mon pressieux..........................

J'aime assez le bancalisme en musique, quand la structure boite en ternaire et place des temps forts... euh, ailleurs.
Parfois elle a une ressemblance avec une toile de kandinsky. On ne sait pas pourquoi c'est là mais si ça n'y était pas se serait moins joli. Il y a des musiciens qui ont décidément un bon coup d'œil.
La vitesse d'exécution aussi. Quand c'est réussi on se sent plus que l'air léger. On est emporté trop vite pour pouvoir, dans sa danse, reposer le pied sur le sol. On aspire aspire aspire sans plus expirer, comme une montgolfière.
La tournure jazz enlevée ruisselante te laisse haletant entre ciel et terre. Les ruptures de rythme ne font que te relancer en l'air et l'orchestre se joue de toi, tu es comme un ballon sur son nez.
Tu cours comme dans un dessin animé où l'on ne voit plus tes jambes que comme un flou rond. Tu cours comme un flou.
Vapeur dans les nuages tu t'expands. C'est rare, mais ça arrive. Le mieux c'est quand ta synesthésie rajoute un miroitement de rosée tout alentour, mais c'est rare. Tu flottent dans une poudre d'or dont les grains éclatent en perles de buée.
J'aime le roucoulis de l'eau; on en entend parfois et on se retrouve au jardin. On ruisselle aussi dans le vent, quand il est bien fait.
Il me semble que ce que Mozart ne pouvait pas faire, enregistrer le printemps, maintenant qu'on le fait, la musique est dépassée.
Je ne sais pas si vous avez déjà entendu la danse des papillons et le frou-frou des pétales - tous ces pétales qui harpent à la brise...
Quelque chose comme si Dieu était un enfant ravi qui sourit auprès d'une source ombreuse, alors que dans le pré s'ébattent des brebiettes.

Mienne est la misanthropie paradoxale du moine. La solitude, c'est la montagne et la montagne, c'est la révélation.
Je ne peux déterminer avec exactitude le jour où j'ai renoncé à m'intégrer. Un jour j'ai regardé le monde, ses folies, ses haines, ses drames, ses enthousiasmes puérils et j'ai compris que je n'étais plus d'ici. Dès lors je n'ai plus souffert de ce qui me semblait jusque là avoir été un exil. La solitude est belle et bien mon foyer. Je ne viens pas d'autre chose que de cette distance prudente qui m'a gardé à l'écart des agitations de ce temps. j'ai enfin choisi de l'assumer, presque comme un acte politique.
Nous n'avons plus rien à nous dire. Je ne pourrai jamais remettre cet œuf brisé dans sa coquille.
Tout est trop et vainement, compliqué. Je ne sais plus ce qui serait bon, au sens général et ne comprends plus que ce qui est bon pour moi. Ce divorce est une bonne chose. Au spectacle affligeant des tourments qui roulent en tempête sur un monde agonisant, je n'ai plus rien à dire; je me soumets à cette fatalité de son irrémédiable déclin, hausse les épaules et m'éloigne. Ni la foi, ni la science, ni la politique, ni l'argent, ni la liberté ne ramèneront ce spectre à la vie, cette chair grise est désormais exangue.
Nous sommes les enfants de son dernier soupir.
Que chacun juge s'il doit continuer sa participation à ce jeu stérile et vulgaire, ou s'il doit prendre à cœur de régler ses affaires puis de tourner les talons. Cette décharge où grouillent les rats ne nous propose plus rien à nous mettre de consistant sous la dent. Des débats frelatés, des passions idiotes, des découvertes superflues et combien de désenchantements au terme de cette foi...
Le monde et moi, force est de le constater, ça fait bien deux. Je lorgne vers la mort avec appétit, je la vois comme l'envers du pandémonium mondain, rutilante de promesses plus brillantes que le soleil. Je patiente dans l'ombre. Et puis comble de bonheur, j'ai le mot de passe...

http://www.hgf-synthesizer.com/nfg---pro-vsti-free.html

Mazette. C'est exactement ça...