Re: NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

par Fata Morgana Mer 17 Oct 2012 - 10:02

J'ai à l'évidence trop écrit. Je me suis sérieusement demandé s'il ne serait pas mieux d'enlever ce qui précède, les tartines. Pourtant là où les mauvaises langues pourraient parler d'un prurit, je ressens plutôt la présence d'une surabondance, la modulation polymorphe d'un cri.
Je vous demande d'être compréhensifs... Embarassed

par Fata Morgana Mer 17 Oct 2012 - 10:10

L'art du riff qui balaye tout... Wink

par Invité Mer 17 Oct 2012 - 10:28

Fata Morgana a écrit:
J'ai à l'évidence trop écrit. Je me suis sérieusement demandé s'il ne serait pas mieux d'enlever ce qui précède, les tartines. Pourtant là où les mauvaises langues pourraient parler d'un prurit, je ressens plutôt la présence d'une surabondance, la modulation polymorphe d'un cri.
Je vous demande d'être compréhensifs...

Laisse, c'est ... "Beau" ne suffit pas à expliquer. Pas assez global. flower

Tu prends forme, tu synthétises, cela se cristallise. L'avancée est visible depuis plusieurs étapes, Fata.
Tu es l'un des rares fils que je lis encore régulièrement ici. drunken

Les mélodies se dégagent de tes notes. Et elles n'ont pas fini d'évoluer, de se concentrer, de se canaliser. I love you

Et personne n'est obligé d'aimer toutes les notes. Les oiseaux préfèreront les chants sylvestres. Les baleines auront leur beauté marine insondable. etc...
Wink

par Fata Morgana Mer 17 Oct 2012 - 10:36

Je doute. Je doute que ce soit approprié. Pourtant de telles volutes de choses à dire et crier et chanter continuent de monter en moi que me censurer est un calvaire. Je voudrais laisser se déployer tout ce contenu ardant en moi. Écrire sans fin, mettre au jour ce que je contiens, remplir de rimes et d'apohtegmes des pages et des pages. Faire entrer en résonnance les mille réminiscences qui me viennent à l'esprit, se répondent, se croisent, car je n'ai rien oublié. Mais ce ne serait pas raisonnable. ("La terre ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en écrirait" s'exclame Jean à la fin de son Évangile...)

Ps. Il me revient en mémoire ce qu'écrivait le prophète Jérémie au sujet de la parole : " Je m'épuise à la contenir".
Rien n'a été dit, rien ne sera jamais réellement dit de tout cela. Nous n'aurons toujours que des croquis grossiers et maladroits, des approximations telles qu'elles défigurent le sens et la portée de ce qui est à dire. C'est désolant...

Tu m'as séduit, ô Eternel,
et je me suis laissé séduire!
Tu t'es servi de la force avec moi et tu l'as emporté.
A longueur de journée, je suis un objet de risée,
tous se moquent de moi.

8 Chaque fois que je parle, c'est pour crier très haut:
J'annonce la violence[a] et la dévastation.
A longueur de journée, ta parole, Eternel,
m'attire des outrages et des insultes.

9 Et lorsque je me dis:
«Je veux oublier sa parole
et je ne parlerai plus en son nom»,
il y a, dans mon cœur, comme un feu qui m'embrase
enfermé dans mes os,
je m'épuise à le contenir et n'y arrive pas!

Jérémie 20:7-9

par Invité Mer 17 Oct 2012 - 13:38

Nous sommes comme des rails et des wagons. Parfois la route tourne et nous n'en avons pas conscience, donc on sort des rails, ou bien on grippe dessus et ça coince, on le sent en nous, comme un appel. On s'interrompt un moment, on revient sur ses pas, on retrouve le rail au moment de son virage, celui qu'on n'avait pas vu, ou pas pris assez lentement, on se remet dessus, et c'est reparti.

ça, c'est pour soi-même. Et chacun fait ainsi plus ou moins, s'il veut avancer sur les rails de sa vie. On peut aussi poser ses propres rails d'ailleurs, mais alors on doit tenir compte des pierres en chemin, du relief, et là on retombe à nouveau sur la nécessité parfois de faire demi-tour, et changer ce qui marche d'habitude, car là ici et maintenant, ça n'allait plus. Donc on change sa méthode le temps de passer ce cap. Ou pour de bon.

Ensuite, les rails des autres.
Leur wagon n'est pas fait pour aller sur tous les rails. Nous sommes tous différents. Sans compter ceux qui font leur propre chemin, leur propre route.
Montrer des rails valides, ne permettra pas forcément de pouvoir les utiliser ainsi en l'état. Cela nécessitera au wagon, s'il veut y aller, de s'adapter, de mettre des roues plus fines, ou plus grosses au contraire.

Ainsi, Jérémie, posait des rails, ou défrichait des rails anciens, ou posait ceux qu'on lui expliquait de faire.
Mais les gens qui l'écoutaient, s'ils ne savaient pas qu'ils pouvaient modifier leur wagon pour tester les rails de Jérémie, alors ils ne comprenaient rien.

Jérémie n'a pas besoin de s'en occuper. Le wagon qui vient le voir pour s'adapter, il lui montre, explique, oui. Mais le wagon qui ne comprend pas, ou ne veut pas, tant pis. Le rôle de Jérémie est de poser les rails, de les défricher. Pas d'amener les gens dessus. Ce sera le rôle d'un autre.

Certains rails ont aussi besoin de temps: on les pose. Et ensuite on les laisse derrière soi. ils seront "en dormance", mais c'est normal. Ils en ont besoin. Ils doivent "respirer" avant de pouvoir servir. Donc leur dormance apparente est en fait une étape nécessaire.

Jérémie fait son oeuvre en posant des rails, en les défrichant.
A quoi serviront les rails, pour qui, et quand ? ça, ce n'est plus du ressort de Jérémie. Wink

La parole contenue... Very Happy

Elle empoisonne celui qui la retient, c'est clair. Présent dans les Textes, oui, et dans les contes initiatiques aussi, remontant aux âges précédant le Christianisme. Cela se "savait" et se "disait" déjà.

Pour faire une image, c'est comme le lait de la vache: le lait est là, il est fait pour sortir. Et quand il coule tout seul, on peut le recueillir soi-même, pour le déposer ensuite, en boira celui qui passe par là. Ou le changer en fromage. Ou le donner à celui croisé en chemin et qui en a grand soif.
Et là encore, si le lait est "gardé", il deviendra vite douloureux. Peu importe à quoi sert le lait, ou s'il est jeté même par celui qui passe. Dépose ton lait, l'essentiel est que tu le sortes, ou le dépose.

Même "jeté", le lait retourne toujours là où il doit arriver et nourrira "autrement". Ne t'en soucie pas. Tu ne sauras pas toujours, tu ne le verras pas, comme Jérémie ne le voyait pas en écrivant. Mais il sert. Toujours. Et lorsque tu ne veux pas le voir jeté ce lait, c'est normal, dépose-le ailleurs, ou mets-le en offrande au hasard... Là aussi, il fait son oeuvre. Mais autrement. Laisse-le agir, il sait ce qu'il doit faire, il est conçu pour. Et si un fromager passe devant un bol de lait, lui aussi saura quoi en faire.
Very Happy

par Fata Morgana Mer 17 Oct 2012 - 13:49

Le truc c'est que la parole contenue /retenue n'est pas la mienne. Sinon c'est peanuts. Mais cette ardeur là, en fait qui suit la pentecôte, c'est un feu dévorant. "Pourquoi moi ?" là aussi...Oh, cela fait trente ans que cela me ronge, j'ai une certaine habitude malgré tout, mais la solitude qui accompagne ce genre de... ferveur (?) double celle qui accompagne le fait d'être intellectuellement atypique...Il y a une espèce d'insouciance qui n'est plus permise.
Mais merci Kara, même si je ne cherche pas tant des explications sur ce que je vis, que je comprends très bien, que de temps en temps un lieu, ou un cœur, où déposer ces braises.
"Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit l'Eternel et comme un marteau qui brise le roc ?" (Jérémie 23 : 29)

Ce n'est pas du lait dans ce cas là...Le lait (dans Pierre) c'est la parole pour ceux qui ne sont pas mûrs, "le lait des petits enfants".

http://www.samizdat.qc.ca/vc/theol/feu_rb.htm

Je connais pas, mais de manière circonstanciée, c'est l'un des aspects de la chose..."Mon fils, si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l'épreuve." Écclésiastique.

par Fata Morgana Jeu 18 Oct 2012 - 11:51

On peut me qualifier de "mystique", et d'ailleurs, par souci de commodité, j'utilise moi-même ce terme quand j'échange avec des interlocuteurs. Pourtant dans le christianisme, il n'y a pas de mysticisme, comme on l'entendrait par exemple en Inde, parce qu'il n'y a pas de "techniques" ascétiques (sinon les cilices des fanatiques). L'expérience "mystique" chrétienne se borne en réalité à n'être qu'une chose une seule: une RENCONTRE.

par Fata Morgana Jeu 18 Oct 2012 - 17:42

Tsssss......

par Fata Morgana Sam 20 Oct 2012 - 10:35

Figaro magazine:

Les EMI : un véritable défi pour les scientifiques

Sensation de flotter hors de son corps, d'entrer dans un tunnel lumineux, d'être au seuil de l'au-delà... Ces récits, nombreux, d'expériences de mort imminente (EMI), souvent rapportés par des personnes émergeant d'un coma, font l'objet d'études scientifiques : s'agit-il d'hallucinations, d'états modifiés de la conscience ou d'une manifestation de l'existence de l'âme ?

Pam Reynolds, 35 ans, chanteuse, est atteinte d'un anévrisme artériel. Elle se sait en sursis et tente alors l'opération de la dernière chance. Celle-ci nécessite un arrêt cardiaque hypothermique. Nous sommes en 1991. Le procédé est novateur et son issue, incertaine. Mais Pam n'a plus grand-chose à perdre. Dans le bloc opératoire, elle est mise en situation de mort clinique : son cœur est arrêté, son cerveau cesse toute activité. Sa température corporelle chute à 15,5 °C, au lieu des 37,7 °C habituels. Le temps est compté. Le chirurgien prend ses outils et commence à découper la calotte crânienne. C'est à cet instant que Pam se sent s'élever au-dessus de son enveloppe charnelle. Dans une rotation à 180°, elle peut observer son corps inerte, sur lequel se penche l'équipe de médecins. Des détails la frappent. Ses cheveux partiellement rasés. La scie utilisée par le chirurgien ressemble à un outil de dentiste ; elle en note la marque : une Midas Rex. Elle écoute les échanges, entend les ordres. Puis, toujours en lévitation, elle quitte la salle pour traverser un tunnel baigné d'une lumière brillante et merveilleusement chaleureuse, qui lui semble à l'origine de l'existence. Elle croit voir des parents et amis décédés. Elle reconnaît un oncle mort qui la reconduit jusqu'à son corps. «Ce fut comme plonger dans une piscine d'eau glacée... »

Tel est l'extraordinaire récit que Pam, dès son réveil, rapporte à l'équipe médicale, éberluée. Un témoignage troublant, qui fait référence. La situation de mort clinique est indéniable, constatée - et en l'occurrence provoquée - médicalement. Avec une interruption complète du flux sanguin, un cortex cérébral sans activité - attesté par le monitoring -, comment Pam a-t-elle pu enregistrer et se souvenir de faits - vérifiables - qui se sont déroulés en son « absence clinique » ?

Ces phénomènes appelés NDE (near death experience) ou EMI (expériences de mort im mi nente) fascinent et font l'objet de nombreux débats. S'agit-il d'une manifestation purement physiologique résultant d'un désordre neuronal ou bien d'un passage dans l'au-delà ? Comment des états de conscience peuvent-ils perdurer alors que le cerveau ne fonctionne plus ? La question est un véritable défi pour les scientifiques qui prétendent expliquer la conscience de soi par le substrat cérébral.

Comment surviennent les EMI ? Et à quel moment précis ? On l'ignore. Mais le phénomène est connu depuis longtemps. Déjà, les philosophes de l'Antiquité en faisaient mention. L'avènement de la science, forcément rationnelle, a dénié toute réalité à ces situations inexpliquées, considérées comme extravagantes, hallucinatoires ou relevant de l'ésotérisme. Ce sont toutefois des médecins qui, les premiers, s'y sont intéressés. Rien de surprenant à cela, puisqu'ils en sont les « confesseurs ». De fait, ces expériences sont souvent rapportées par des patients réanimés après un coma avancé ou une mort clinique. Elles apparaissent parfois chez des personnes, sans proximité avec la mort, en état de méditation par exemple, si l'on en croit ceux qui travaillent sur le sujet.

Une expérience souvent décrite comme merveilleuse

Le psychiatre Raymond Moody est l'un des médecins précurseurs dans cette étude. Il publie en 1975 un ouvrage, devenu un best-seller, La Vie après la vie, recueil de vingt ans de témoignages. D'autres le suivent sur cette voie, comme le cardiologue américain Michael Sabom ou, en France, le Dr Jean-Pierre Jourdan (Deadline, dernière limite, Editions Les 3 Orangers) et le Dr Jean-Jacques Charbonier (Les Preuves scientifiques d'une vie après la vie, Editions Exergue). D'autres enfin, tels le psychologue Kenneth Ring ou le psychiatre Bruce Greyson, ont établi indices et échelles pour mesurer la « qualité » des témoignages, tant il est difficile de distinguer ce qui relève de la croyance ou de la réalité.

Le thème a également fait l'objet d'un colloque à Martigues en 2006, réunissant plus de 2 000 personnes. Même si le doute demeure quant à la nature du phénomène, les esprits semblent évoluer, tout en restant prudents. La question demeure sensible. Mais quelques scientifiques, parmi lesquels des neurobiolo gistes, acceptent de prendre en compte ces témoignages et de les étudier objectivement.

Les récits des patients présentent d'étonnantes similitudes : impression de décorporation, de flotter hors de son corps, de l'observer d'en haut, conviction d'être mort mais conscient dans un corps immatériel, déplacement le long d'un tunnel lumineux, sentiment de paix et de bien-être, rencontre avec des personnes décédées ou des « êtres de lumière »... L'expérience est souvent décrite comme merveilleuse, lumineuse, avant un retour à contrecœur dans le « monde des vivants » (une donnée réconfortante pour nos deuils). Elle marque profondément ceux qui l'ont vécue. Une minorité la vit cependant comme effrayante ou désespérante.

En 2001, le Pr Pim Van Lommel, cardiologue néerlandais, publie dans la revue Lancet une première étude scientifique sur le sujet. Elle rassemble les témoignages de 344 patients ayant survécu à une attaque cardiaque, témoignages recueillis peu de temps - au maximum une semaine - après l'événement. Précaution indispensable pour éviter tout souvenir enjolivé ou fantasmé. Entre 8 et 12 % des personnes interrogées ont rapporté une EMI et 18 % conservaient des souvenirs. Tous étaient considérés comme cliniquement morts, c'est-à-dire dans un état d'inconscience provoqué par un apport insuffisant de sang dans le cerveau. Rien ne différenciait «le groupe d'EMIstes» des autres, que ce soit sur un plan culturel ou religieux. Les chercheurs ont simplement observé que les plus jeunes étaient davantage enclins à vivre ce genre d'expériences.

Les sceptiques expliquent les EMI par la neurochimie. Ils y voient l'effet des anesthésiants, de certaines drogues, comme la kétamine ou l'ibogaïne. Ou le résultat d'une anoxie cérébrale libérant des flots de molécules comme les endorphines lorsque le cerveau manque d'oxygène. Cette anoxie entraînerait une désinhibition du cortex visuel, zone qui forme les images comme des structures auditives, ou du système limbique, une région dédiée aux souvenirs. Ce qui expliquerait les sensations de bien-être, les visions de tunnels, de défilement de sa vie... En résumé, l'étran ge voyage serait dû à un dérèglement cérébral qui créerait illusions et sensations, y compris en situation de mort clinique où des fragments de conscience pourraient persister... Ce qui reste à élucider.

A l'appui de ces hypothèses, on trouve les travaux du neurochirurgien suisse Olaf Blanke, de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, publiés dans la revue Nature en 2002. Au cours d'une intervention sur une patiente épileptique, le chercheur a stimulé des zones du lobe temporal, le gyrus angulaire droit de la patiente. «La stimulation, explique le Pr Blanke, provoquait des hallucinations et des sensations de déplacement du corps. » Le scientifique n'en reste pas là. En 2007, il publie dans la revue Science -de même que Henrik Ehrsson, de l'Institut Karolinska, à Stockholm - une expérience de réalité virtuelle reproduisant en laboratoire les expériences de sortie du corps (lire encadré pageprécédente). Il montre qu'en créant un conflit multi sensoriel, certaines aires temporales du cortex cérébral se troublent, entraînant la sensation de voir son propre corps, en partie seulement, comme si l'esprit s'en était détaché.

Ces explications ne convainquent pas Mario Beauregard (lire encadré ci-dessous), parce qu'aucune ne rend compte de l'intégralité de l'EMI. Les stimulations ne reproduisent qu'une partie des symptômes, à savoir des sensations et un sentiment partiel de décorporation. Elles ne répondent pas à la faculté de visionner une scène depuis un point de vue extérieur au corps, de se souvenir de détails précis ou de voir des objets dans des pièces voisines.

Pour vérifier la réalité de l'EMI, Mario Beauregard, en collaboration avec des scientifiques, a lancé un programme de recherche baptisé Aware. Prolongeant les expériences tentées par des prédécesseurs ayant masqué divers objets et symboles dans des salles d'opération et de réanimation de plusieurs hôpitaux de Grande-Bretagne et des Etats-Unis - ce qui, pour l'instant, n'a abouti à aucun résultat -, il projettera des images connues de lui seul sur des écrans vidéo installés dans une salle d'opération de l'hôpital du Sacré-Cœur à Montréal, orientés vers le plafond et non visibles depuis la table d'opération. Si des patients revenus de mort clinique décrivent les images, preuve sera faite du phénomène de décorporation. Des expériences similaires seront conduites en France.

De son côté, le Pr Pim Van Lommel a poursuivi son enquête auprès des 344 patients de son étude. Une certitude déjà : ceux qui ont vécu une EMI, quelle que soit leur religion, leur croyance ou leur philosophie avant cette expérience, ont désormais un rapport à la mort très différent. Ils ne la craignent plus.

A lire:Du cerveau à dieu, de Mario Beauregard et Denyse O'Leary, Editions Guy Trédaniel, 437p., 23 euros.

par Invité Sam 20 Oct 2012 - 14:03

Je trouve cela rassurant, que la parole ne soit pas "nôtre". Sinon cela reviendrait à dire qu'à notre mort, tout disparaîtrait. Nous sommes échos, caisses de résonance, d'une parole bien plus large et qui nous dépasse nous, individu.

Les artistes ont le même ressenti, à la fois pour dire que cela les dépasse, est plus grand et plus large qu'eux. Mais aussi pour dire que cela fait mal lorsque cela ne sort pas comme il faut, car cela bout en effet tant que ce n'est pas sorti. Et que c'est un soulagement, en prime de la joie éprouvée, lorsque cela sort enfin "fluide".

Si cela brûle, c'est que c'est grippé quelque part, donc trouver la fluidité, l'intuiter, écouter ce qui marche bien en soi. Une autre façon est d'équilibrer, d'harmoniser globalement. Et alors, l'équilibre se dissout en nous peu à peu pour éviter ce genre de désagrément, qui devient moins présent. Cela ne les arrêtera pas tous, mais cela les limitera en nombre. Ou bien cela donnera les intuitions pour trouver plus vite la solution dès que cela re-brûle.

Harmoniser globalement, cela peut être revenir à la méditation-prière plus fréquente, si on l'a réduite, ou bien passer à d'autres compléments, qui viendront renforcer. Un seul fil-direction ne suffit pas pour bien équilibrer la toile. Il faut plusieurs points d'accroches pour équilibrer et renforcer. L'encens par exemple, s'ajoutait à la prière, ainsi que le chant religieux, le silence, la contemplation, etc... Chacun de ces points d'accroche a ses bienfaits différents, et ils se renforcent les uns les autres quand ils sont utilisés.

D'autres passent par les pierres, les eaux bénites, etc...

Le Feng-Shui s'inscrit également ainsi dans une démarche globale d'harmonisation. etc...

par Fata Morgana Mar 20 Nov 2012 - 8:56

Je pense que ce que tu cites, les encens ect, ne sont que des compromis faits envers l'esprit religieux. Le christianisme n'est pas une religion !

par isadora Mar 20 Nov 2012 - 22:06

parfois quand je danse, j'ai l'impression que j'ai plein de choses aussi à exprimer et c'est urgent et je m'en veux de ne pas faire que cela, exulter ! et qu'importent les témoins s'il y en a, le public ou le vide, le miroir, les autres danseuses, la musique ou le silence, seuls l'énergie et le geste comptent dans l'éphémère. surtout pas de traces, ne pas laisser de traces, effleurer le sol et regarder ailleurs, loin, haut, et au delà. puis oublier.

par Fata Morgana Mar 20 Nov 2012 - 22:17

C'est dionysiaque. Nietzsche disait qu'il ne croirait qu'en un dieu qui danse. En effet, son père était pasteur et par là puritain...(où ça va se cacher...)
Pourtant, danser chanter et se réjouir font partie du voyage de la foi. Il n'est qu'à écouter et voir les danses Juives.
Les puritains quant à eux, ils croient servir, mais en fait, ils n'aiment rien...

par siamois93 Mar 20 Nov 2012 - 22:29

L'encens est présent à plusieurs reprises dans la vie de Moïse et d'Israël, surtout dans le désert, mais pas seulement.
L'encens, il y en avait dans la tente d'assignation, odeur agréable à Hachem.
Il y a aussi un combat entre Moïse et certains opposants avec les encensoirs.

par Fata Morgana Mar 20 Nov 2012 - 22:34

Certes, sous l'ancienne économie...

Il y a quelques années j'ai acheté cet album, et je l'ai adoré:

Je trouve cette guitare si féminine, et même, je trouve par instant cette guitare enfant.

par Invité Mer 21 Nov 2012 - 10:58

Chaque chose a son sens.

"L'encens"... Quelle belle sonorité, pour un mot à sens si fort. I love you

Ce que tu apprends de la parole, tu l'apprends par les sens.

C'est en cela que des choses très fortes peuvent s'apprendre, se débloquer, s'enclencher, sans émettre aucun son.

C'est pour cela que nombre de religions anciennes, mais aussi des courants d'harmonisation comme le Feng-Shui, et les médecines douces (acupuncture, homéopathie) ou l'ostéopathie, peuvent "enseigner" ou "rééduquer", harmoniser, sans la parole, sans les mots.

Ils passent par d'autres langages, en utilisant (entre autres) les sens.

Chacun aura des choses à apprendre, découvrir, par ce qu'il entend de paroles, oui. Par ce qu'il entend aussi de sons musicaux ou de la nature.
Par les odeurs, comme l'encens (mais c'est plus que ça).
Par le toucher.
Par les emplacements.
Par le mouvement. En ce sens, on rejoint les topics qui parlaient de danse, j'ajouterai également les sports, qui apprennnent, expriment.

Tout enseigne, tout apprend. Les 5 sens aussi, enseignent.
L'encens, les chants religieux (et pas seulement leur texte), les sons frappés, etc... Les mandalas et leur rythmique, leurs couleurs...

Toutes les civilisations restées ancrées dans leurs traditions, ont une chose en commun dans leur discours: "la nature est un livre, qui enseigne tout."
La "lire" cette nature, les "lire" ces odeurs, ces sons, ces couleurs, entendre ce que chante la Montagne, si célébrée par les prophètes, ou le Désert, l'Eau...

Ce n'était pas pour rien qu'ils ont TOUS dit cela...

Pour conclure, trouvez les arbres et les plantes dans les vies des grands sages qui ont traversé l'histoire des religions. Le Buisson Ardent. L'arbre sous lequel Bouddha fut illuminé...
Ce ne sont pas de simples "détails" de fioriture.
Leur force, a enseigné à ces grands hommes, ce qu'ils n'avaient pu apprendre et comprendre seuls. Lorsqu'on le comprend, ou qu'on en découvre l'importance, alors tout s'éclaire d'une autre façon, et "lire" la nature, "lire" les odeurs, les sons, devient une nouvelle aventure humaine, un retour de ce qui s'est perdu. Leur éclat a diminué chez nous, mais est toujours là.

Bonnes "lectures" des sens et de la Vie... Wink

With Love... drunken

par Fata Morgana Mer 21 Nov 2012 - 11:36

Tous ces objets ne furent que des supports à des actes ou paroles pour les mettre en exergue. Pourtant, toute parole a désormais été donnée, et "tout est accompli". C'est pourquoi le régime des supports extérieurs est aboli. L'encens figure la louange ? Louons ! L'arbre figure l'homme ?
Contemplons la Croix...Bon, rien n'interdit les formes, mais il faut dépasser les formes et voir ce qu'elles recouvrent comme réalité.

par Fata Morgana Mer 21 Nov 2012 - 11:49

Une énormité en mode Lydien ( gamme majeure avec une quarte diésée)

Lyrics:

Kiaeh Uh..

Wow uoh, soniho moah

Kalqueaueah nia fel uuh

Gueo!! GUEEOOEOOOeoooh!!

Saounguioseo Eoeo! KIEAH!!

Il y a quelque chose de si glorieux dans tout ça ! Shocked

par Fata Morgana Mer 21 Nov 2012 - 18:36

Enfin ! Ça bouge à droite ! Wink

Lol...

par Fata Morgana Ven 23 Nov 2012 - 8:27

Nous fillon un mauvais coton. Les problèmes, on va pas y copé...

par Fata Morgana Ven 23 Nov 2012 - 14:53

Il est assez intéressant de voir comment les libéraux de Copé, qui comme tous les libéraux du monde sont caractérisés par un esprit procédurier presque maladif s'attachent à leurs statuts. Si ça continue, ils auront des statuts sans parti... Ça va leur être très utile. Very Happy

Qu'on me pardonne mes propres obsessions, mais cela me rappelle jésus qui répondit au pharisiens arc-boutés sur la loi: "le shabbat a été fait pour l'homme, pas l'homme pour le shabbat". L'adéquation de cette remarque avec la situation à l'UMP est étonnante. Non ?

par Fata Morgana Ven 23 Nov 2012 - 15:58

Il y a une aspiration à la pureté qui ressemble à s'y méprendre à une aspiration au non-être.

par Fata Morgana Ven 23 Nov 2012 - 17:24

Contrairement aux apparences, le sexe de l'homme le tire vers le bas.

Spoiler:

par Fata Morgana Sam 24 Nov 2012 - 7:07

Magnifique tirade dans un film parlant d'un surdoué (Matt Damon dans Will Hunting) :

par Invité Sam 24 Nov 2012 - 12:30

par Fata Morgana Sam 24 Nov 2012 - 12:40

Sous la première vidéo on lit "Dieu n'a ni père ni fils."

Moi je dis que c'est à lui d'en décider.

par Invité Sam 24 Nov 2012 - 13:01

par Fata Morgana Sam 24 Nov 2012 - 13:04

"Le dieu solitaire est impersonnel". Nicholas Berdiav.

T'inquiète, j'ai tout ce qu'il me faut.

par Fata Morgana Dim 25 Nov 2012 - 6:14

Je ne parviendrai jamais à regarder et consommer le monde dans sa cruauté/crudité. Je le filtrerai, le convertirai, le rendrai comestible avant de me l'incorporer. Maitre du recyclage, je le cuisine.
J'ai l'impression de vouloir dialoguer avec un marteau. La machine sidérique roule sur sa pente et écrase tout sur son passage. Les gens se font une place au soleil à coups de bulldozer; de pittbulldozers.
J'attends dans l'ombre et le silence l'élévation du cœur. Qu'il se place sur une autre orbite. Dans le maelström de la violence universelle mon âme enfant se protège.
Tout ce qu'on fait sans amour est destructeur à la fin.

par Invité Mer 28 Nov 2012 - 0:13

Le problème avec les posts de Fata, c'est que, comme ceux de Mjöllnir,

il faudrait tous les lire.

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 8:48

C'est marrant que tu dises ça. Wink

Mais je dois dire que je m'aperçois que c'est assez vrai. Parfois je CONTINUE une réflexion commencée ici sur un autre fil, d'où un certain flottement...

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 9:34

J'ai besoin que mon esprit soit occupé constamment. Je hais le repos. Je veux avoir toujours du grain à moudre. Toujours des idées à confronter, élaborer des hypothèses, intégrer à mon contenu mental de nouveaux éléments. Je suis insatiable, j'aime le jeu des questions-réponses, l'enchaînement des concepts, coucher sur le papier le développement de ma pensée, la voir rebondir sur des remarques, intégrer de nouvelles possibilités, être comme un fleuve avide d'affluents toujours plus nombreux. Je ne me sens bien que quand je pense, échange, compare, élabore, fais des synthèses. Je n'en sais pas assez. je veux une vision globale et unifiée des choses, je veux trouver la formulation parfaite, tisser des arpèges de vocables, faire s'entrecroiser des notions. Et cela sans cesse. Avec jubilation, avec un appétit toujours renouvelé...J'ai crée ce fil "rien ne glisse", car oui je veux mener dix conversations à la fois, je veux vérifier l'adéquation des concepts évoqués avec mon expérience, avec mon histoire. Je veux des éclairs de compréhension, ils sont ma came, mon fix. Rien ne peut suspendre ce mouvement, rien ne peut m'empêcher de rechercher cette joie.
Mais les occasions pour qu'il en soit ainsi sont rares ! What a Face

Apportez-moi un concept, n'importe lequel, et je le déploierai, le recyclerai, le confronterai, le travaillerai. Jamais ce mouvement ne s'arrête. Jamais. Je trouve fatiguant de ne pas être entrain de réfléchir. Ennuyeux. Mais dès qu'on me donne un os à ronger, je revis; voilà comment je suis...Et ce n'est sans doute pas par hasard que j'aime la théologie: elle confine à l'éternité et l'infini, elle offre un champ de recherche sans limite, permet des extrapolations sans fin, ouvre sur l'indicible, est polysémique, s'évase vers des horizons sans bornes, propose des énigmes, intègre tout savoir, implique toute culture, est comme une échelle harmonique - l'échelle de jacob - ne s'achève sur aucune conclusion. Mentalement, intellectuellement, pour moi, c'est le graal.

par Invité Mer 28 Nov 2012 - 9:55

C'est pareil...
Sauf qu'en guise "d'os à ronger" je me rabats plus sur l'histoire et l'écologie. La théologie, je me sais trop ignare pour pouvoir me lancer dans des spéculations sans raconter n'importe quoi ou réinventer l'eau tiède. Et malheureusement, ars longa, vita brevis : nous devons faire des choix. Pour pouvoir lancer nos pensées-superballes dans un espace avec quelque chance de profit (j'entends par là y aboutir à des propos quelque peu cohérents, sinon intéressants pour les autres), un bagage de connaissances est indispensable, et le nombre de domaines dans lequel nous avons le temps d'acquérir ce bagage vital est forcément limité...
Car la connaissance est immense et le volume de ce bagage minimal sans cesse croissant...

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 10:34

C'est vrai, et c'est précisément ce qui fait de la théologie une "discipline" merveilleuse: elle est corrélée à tout ! Histoire, culture, science, éthique, morale...Comme un carrefour central situé au milieu de mille routes qui partent chacune dans une direction.
Bien sûr, il FAUT rester un amateur, un autodidacte. Une spécialisation entamerait l'universalité de la chose. je ne parle pas d'ailleurs de produire un savoir de type universitaire, mais simplement d'ajouter des connaissances à notre émerveillement.

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 20:02

On peut être critique sans être borné. Ce sera la conclusion du jour.

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 20:46

"Toutes sortes de langages symboliques viennent naturellement au mystique éloquent, qui est souvent tout autant un artiste littéraire: si réellement qu'il en oublie parfois d'expliquer que ses paroles sont seulement symboliques - une tentative désespérée de traduire la vérité de ce monde-là dans la beauté de celui-ci. "

Underhill

par Fata Morgana Mer 28 Nov 2012 - 22:00

A voir et vérifier...http://iands-france.org.pagesperso-orange.fr/FRAMES/frame.html

par Fata Morgana Jeu 29 Nov 2012 - 8:05

Les expérienceurs de EMI témoignent souvent du fait que quand leur vie défile, ils éprouvent tout ce qu'ils ont fait aux autres, physiquement ou psychologiquement. Et je suis un peu embêté avec ça parce que je suscite visiblement chez les autres par ma manière d'être un sentiment de malaise, d'incrédulité, de soupçon et soulève des questionnements. J'ai beau essayer d'être normal, je sens bien à leurs attitudes et à leurs expressions qu'ils ne savent pas du tout à qui ils ont à faire avec moi... What a Face

"Rudolph Otto, auteur du livre Le sacré (1917) qui a pris l'expérience mystique au sérieux, a suggéré que les mots choisis par les mystiques gagnent à être interprétés davantages comme des IDÉOGRAMMES que comme des cartes..."

Je dois garder par devers moi ce concept. Tout ce que je peux dire, décrire, de mon expérience mystique n'est qu'une succession d'images et de plus contradictoires ! Un ensemble d'images contradictoires en apparence. En particulier le fait que la couleur bleue peut être blanche ou le fait que l'amour n'est pas un sentiment mais une personne qui se donne à vivre...On ne peut décrire verbalement de quoi il retourne, mais on peut tenter de dessiner par ces idéogrammes verbaux l'atmosphère globale de l'expérience, qui par ailleurs est indicible, ineffable, incommunicable, étrangère à toute comparaison.
La solitude du surdoué est une chose, mais la solitude de celui qui a vu de l'autre coté du voile et vécu la béatitude éternelle en est une autre infiniment plus douloureuse. Il fallait que cela tombe sur moi: je cumule les deux... alien

Et pire: je n'ai jamais rencontré jusque là d'expérience mystique comparable à la mienne...Ou alors les termes qui décrivent les extases des autres mystiques m'induisent en erreur.

Tout de même, on ne peut pas travailler à éliminer les valeurs spirituelles d'une société et se plaindre ensuite que cette dernière soit violente, laide, sale et absurde. Il s'agit simplement d'accepter la conséquence de ses choix. Enlevez l'amour, ne resteront que la compétition, le conflit, la jalousie et la haine. Enlevez la sagesse, ne restera que la bêtise, enlevez l'espoir, ne restera que l'autodestruction. Je n'hésite pas à le dire: quiconque refuse toute valeur spirituelle dans sa vie, quelque raffinée puisse paraître ses raisonnements et son expression, n'est rien d'autre qu'une brute écervelée invoquant, même inconsciemment, l'enfer sur terre.

par Fata Morgana Jeu 29 Nov 2012 - 10:32

Qu'on me montre où est la différence entre la recherche du "succès" et la recherche anxieuse d'un chien qui rêve de la vulve réceptive d'une chienne.

par Fata Morgana Jeu 29 Nov 2012 - 10:56

"Il y a une anxiété latente de l'échec de l'humanisme athée. Au cours du XXe siécle, les regimes politiques athées sont parvenus à un niveau horrifiant (et jamais atteint) de violence. L'humanisme athée n'a pas réussi à concevoir un discours populaire convaincant, ni une éthique de ce que cela signifie d'être humain et de notre place dans le cosmos; là où la religion s'est retirée, le fossé a été comblé par le consumérisme, le football, la star académie et une fascination abêtissante pour les désirs passagers." Madeleine Bunting du gardian (quotidien Britanique de gauche)

par Fata Morgana Jeu 29 Nov 2012 - 16:32

NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...) - Page 5 Chatel11

L'endroit où j'ai passé une grande partie de mon enfance... I love you

Tout ce qui est plus grand que ça me parait souvent inhumain...

par Fata Morgana Jeu 29 Nov 2012 - 22:52

Surdoué hein ? Incompris, seul avec des préoccupations dont tout le mode se fout. Sensible-écorché vif...et tout le toutim.

Bon, et bien il n'y a qu'une chose à faire: m'en servir pour aider les autres. Voilà comment ce boulet me deviendra une aile.

par Fata Morgana Ven 30 Nov 2012 - 6:29

Putain, quelle vie !
Je lisais ce matin une rapide description des échanges entre Einstein et Heisenberg au congrès de Solvay en 1927. (Bon couché à deux heures je me suis levé à six...)
J'aime cette intelligence qui vibre, qui joue, cette intelligence libre. Qui suppute, qui discute, qui ose. Là est né le concept quantique de non-localité, et bien sûr suite à un effort d'Einstein... celui de contredire la fameuse incertitude de Heisenberg. Et comment cela a abouti à des mesures, mesures qui devaient être faites en un milliardième de seconde...
J'étais si heureux de pouvoir participer par la lecture à la découverte de cette réalité de la non-linéarité, aussi sûre et prouvée que le fait que la terre tourne autour du soleil.
Et j'ai pensé à ma vie cette vie d'enfant-martyr, ces maisons de repos, ces hôpitaux, cette adolescence au bord de la mort, au fait de n'avoir jamais (pu) travailler, à mon enfant autiste, à cette dépression qui s'est continuée pendant cinquante ans. A ces expériences mystiques qui ont jalonné ma vie. A l'écriture, que j'ai pratiquée, ainsi qu'à la musique. J'ai ressenti intuitivement comme en un flash toute l'imposture, tout le caractère soviétique du matérialisme, toute la censure qui l'accompagne, et le désespoir, toutes les idéologies qu'il suppose et qui détruisent le monde et les rapports humains...
Et j'étais heureux ! Heureux d'avoir été le témoin discrêt de toutes ces choses. Heureux oui...
Et j'ai compris une chose qui peut aider les suicidaires: j'ai haï ce monde là, ce monde sans âme et sans amour du matérialisme écrasant, ce monde qui n'a aucun sens et ne peut disent-ils en avoir, j'ai haï toute la laideur et la vulgarité de cette doctrine qui est entrain de sombrer, oui, j'ai haï le monde, mais j'ai aimé la vie !

J'ai haï le monde, mais aimé la vie. Voilà la clé de compréhension qui peut aider un désespéré qui ne voit plus sous la tutelle de cette machinerie absurde du matérialisme aucune raison de se réjouir de quoi que ce soit. Qu'il croit en cet amour de la vie. Car c'est en fait cet amour qui aiguillonne son désespoir devant le labyrinthe infecté que cette idéologie le force à emprunter - lui impose cet "abrutissoir" mortel. Alors il ne faut pas se tromper de cible; ce n'est pas la vie qui est pourrie, c'est ce que les barbares à la casquette de plomb en ont fait.
Alors il fait écouter cet amour, et tourner le dos à cette laideur.
Certains diront peut-être que je suis un doux rêveur. Oui mais la non-localité existe ! Et les implications de ce fait nient tous les mécanicismes ! Et je suis heureux, et je les emmerde !

par Fata Morgana Ven 30 Nov 2012 - 9:54

L'enfant qui vit depuis deux ans alors qu'il est dépourvu de cerveau.

La fillette avec un demi-cerveau: (et si jolie de surcroit)

Une jeune femme entend pour la première fois: C'est sublime !

par Invité Ven 30 Nov 2012 - 23:24

Fata Morgana a écrit:

Et j'étais heureux ! Heureux d'avoir été le témoin discrêt de toutes ces choses. Heureux oui...
Et j'ai compris une chose qui peut aider les suicidaires: j'ai haï ce monde là, ce monde sans âme et sans amour du matérialisme écrasant, ce monde qui n'a aucun sens et ne peut disent-ils en avoir, j'ai haï toute la laideur et la vulgarité de cette doctrine qui est entrain de sombrer, oui, j'ai haï le monde, mais j'ai aimé la vie !

J'ai haï le monde, mais aimé la vie. Voilà la clé de compréhension qui peut aider

Ce que ce monde "est", n'est qu'un reflet de la Lune sur l'eau, tout biaisé et tordu. Vouloir agir sur lui ainsi, est une illusion impossible, comme de vouloir attraper la lune-reflet en la pêchant dans l'eau... ^^

Alors il fait écouter cet amour, et tourner le dos à cette laideur.

Voilà la véritable Lune... Wink

Bingo !!!

L'impression de me retrouver dans mon rêve de cette nuit... Autres symboles en songe, mais la Lune fera très bien l'affaire, et plus poétique. drunken

par Fata Morgana Dim 2 Déc 2012 - 16:01

Hier au soir dans salut les terriens, en entendant le témoignage d'une petite dame qui travaille et bénéficie des restos du cœur, Kad Merad et Thierry Ardisson ont pleuré devant la bonté de cette femme. C'était bien !

par Fata Morgana Lun 3 Déc 2012 - 10:05

Mon cœur s'incline vers une beauté. Je ne sais que dire d'elle. C'est un état mutiple que quelques phonèmes ne pourraient que trahir.
C'est fait d'enfance et de verdure, de légèreté et de grâce. J'incline vers ce délice pastoral et fleuri presque malgré moi. Vers cette vallée d'azur dans laquelle viennent se reposer les ruisseaux et les oiseaux, les corolles et les souffles embaumés. Les printemps convergent vers cette anse et étendent leurs arômes et leurs pollens dans ce creux sans bord qui est comme le berceau de la fraîcheur et de la joie.
C'est chez moi.
A l'inverse, ici, l'exil se prolonge et n'y gagne que quelques points de persévérance. Le mouvement global de l'aliénation généralisée tend irrésistiblement à faire du monde un hangar. Soit, c'est ce qu'ils veulent, le bruit, la fureur et la laideur. Cela sera leur héritage, qu'y faire ?
Mais moi j'ai entrevu derrière le voile l'avenir des justes. Voilà pourquoi je ne prends pas part au bâtiment de cette énième Babel.

par Philin (varna) Lun 3 Déc 2012 - 11:28

Fata Morgana a écrit:
Mon cœur s'incline vers une beauté. Je ne sais que dire d'elle. C'est un état mutiple que quelques phonèmes ne pourraient que trahir.
C'est fait d'enfance et de verdure, de légèreté et de grâce. J'incline vers ce délice pastoral et fleuri presque malgré moi. Vers cette vallée d'azur dans laquelle viennent se reposer les ruisseaux et les oiseaux, les corolles et les souffles embaumés. Les printemps convergent vers cette anse et étendent leurs arômes et leurs pollens dans ce creux sans bord qui est comme le berceau de la fraîcheur et de la joie.
C'est chez moi.
A l'inverse, ici, l'exil se prolonge et n'y gagne que quelques points de persévérance. Le mouvement global de l'aliénation généralisée tend irrésistiblement à faire du monde un hangar. Soit, c'est ce qu'ils veulent, le bruit, la fureur et la laideur. Cela sera leur héritage, qu'y faire ?
Mais moi j'ai entrevu derrière le voile l'avenir des justes. Voilà pourquoi je ne prends pas part au bâtiment de cette énième Babel.

Le champ de l'être chante dans ton champêtre :-)

par Fata Morgana Lun 3 Déc 2012 - 11:36

C'est un peu ça :

par Fata Morgana Lun 3 Déc 2012 - 19:12

L'aliénation (Chez Ellul)
"Il est actuellement généralement admis qu'avec l'idéologie de la croissance [réf. insuffisante], l'économie détermine complètement la politique. Or cela, Jacques Ellul l'a observé et analysé dès les années 1950 et 1960, notamment en 1965 dans son livre L'illusion politique . Mais alors que la plupart des commentateurs et militants contemporains expliquent ce lien de dépendance par une quête immodérée de profits, l'analyse d'Ellul est toute différente. Selon lui, rien ne peut démontrer que l'appât du gain est aujourd'hui plus important que par le passé, il ne peut donc suffire à expliquer seul les soubresauts du capitalisme. En revanche, si des accumulations de capitaux ont atteint des seuils considérables, c'est qu'elles sont devenues possibles grâce au développement exponentiel des techniques de circulation de l'argent, c'est-à-dire - à l'époque - les avancées de la micro-informatique (Internet n'existait pas au temps d'Ellul). De fait, ce qu'on appelle aujourd'hui les marchés financiers ne sont rien d'autre que d'immenses réseaux informatiques. Or si la quasi-totalité des analystes sont prêts à admettre que l'économie conditionne la politique tout en récusant la thèse ellulienne selon laquelle la technique détermine l'économie, c'est qu'ils s'imaginent que la technique est neutre. Bernard Charbonneau, un penseur proche d'Ellul, affirme pour sa part que cette neutralité de la technique n'est en fait rien d'autre que la neutralité (l'absence de critique) de l'homme à l'égard de la technique.

« Ce n'est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique »

— Jacques Ellul, Les nouveaux possédés, 1973. 2e édition, Mille et une nuits, 2003, p. 316
Ellul explique cette quasi-absence d'esprit critique par le fait que celle-ci est en fait désormais sacralisée : elle est discutable au plan de ses conséquences certes, mais en aucune manière au niveau de sa raison d'être. « On n'arrête pas le progrès » signifie que « si, techniquement, on peut faire une chose, on la fera de toute façon tôt ou tard, sans qu'aucune considération éthique ne s'y oppose » . L'énergie atomique et les OGM, par exemple, sont apparus sans qu'on ne se soit jamais vraiment interrogé sur les risques qu'ils soulevaient. Les comités d'éthique n'interviennent que lorsqu'un processus est lancé et qu'on ne peut l'arrêter. Autrement dit quand il est trop tard. Ellul affirme que la technique, au XXe siècle, dépasse bien largement le cadre strict du machinisme . Imperceptiblement (c'est-à-dire depuis notre inconscient), elle a changé de statut : elle a cessé d'être ce qu'elle était depuis toujours, « un vaste ensemble de moyens assignés chacun à une fin », pour se muer en "milieu environnant à part entière" . Elle est donc désormais un phénomène autonome , échappant de plus en plus au contrôle de l'homme et faisant peser sur lui un grand nombre de déterminations . Ellul explique ainsi ce processus : l'homme ne pouvant s'empêcher de sacraliser son environnement, ce n'est plus la nature qu'il sacralise mais ce par quoi il a désacralisé, profané et même pollué celle-ci : la technique. Or les conséquences de ce "transfert de sacré" ne sont pas seulement environnementales. Elles sont aussi et surtout psychologiques : l'homme va en effet développer à l'égard de la technique un comportement addictif. Et cela d'autant plus que, se considérant lui-même comme "adulte" par rapport au passé, il refuse d'admettre qu'il sacralise quoi que ce soit 14,15 Contrairement à un préjugé qui veut que la technique s'apparente au machinisme, Ellul affirme qu'elle a très largement dépassé ce registre et qu'on peut l'assimiler avec l'esprit de rationalité qui caractérise l'ensemble de la pensée occidentale depuis les Lumières. Et surtout l'obsession d'efficacité qui en est le prolongement. « Le phénomène technique est la préoccupation de l'immense majorité des hommes de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace » . Ainsi, par exemple, l'appareil d’État tout entier constitue le mode de fonctionnement privilégié de la technique : « toute la loi de cet appareil, c'est l'efficacité. Il est vraiment en relation avec le monde et l'idéologie de la technique par cet impératif. La bureaucratie n'a rien à faire ni à voir avec les valeurs. (...) Elle est là pour fonctionner et faire fonctionner un ensemble politico-économico-social. (...) Elle ne peut considérer les individus. Elle obéit à la seule règle d'efficacité. (...) Et si un but est fixé par le politique, il se dilue dans l'appareil (bureaucratique) et n'a bientôt plus de sens » . Dès 1954, Ellul affirme : « Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine ». Et il précise en 1980 :« Le capitalisme est une réalité déjà historiquement dépassée. Il peut bien durer un siècle encore, cela n'a pas d'intérêt historique. Ce qui est nouveau, significatif et déterminant, c'est la technique. » L'homme est aliéné par la technique car il s'obstine à la croire neutre alors qu'il la sacralise. Or cette sacralisation s'opère au sacrifice de son esprit critique, le conduisant de plus en plus à adopter des comportements conformistes. Pour Ellul, si l'homme s'obstine encore dans son aveuglement, « le conformisme est parti pour devenir le totalitarisme de demain ».

par Philin (varna) Lun 3 Déc 2012 - 20:27