Je venais du fond des temps
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Je venais du fond des temps
( Lien vers les 50 pages précédentes : https://www.zebrascrossing.net/t7081p980-bonjour-et-merci-d-exister )
Merci Renarde,
Je colle cette citation là.
Je ne sais pas où la ranger pour la retrouver.
Et puis elle m'évoques quelques personnes, enfin presque tous les Z que je connais.
Alors, c'est sa place, pour le moment.
"Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne."
Jules SUPERVIELLE
Merci Renarde,
Je colle cette citation là.
Je ne sais pas où la ranger pour la retrouver.
Et puis elle m'évoques quelques personnes, enfin presque tous les Z que je connais.
Alors, c'est sa place, pour le moment.
"Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne."
Jules SUPERVIELLE
Dernière édition par rève d'ours le Mar 19 Fév 2013 - 17:49, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Moi je dis que sur ZC, on vit, par la grâce des publicité, des moments formidables
Dernière édition par ours le Dim 6 Jan 2013 - 11:45, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Dommage, j'ai installé AdBlocksPlus, je ne vis plus ce genre de plaisirs impromptus !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Je venais du fond des temps
J'ai dit "oui" pour n'avoir plus à parler.
L'Étranger, c’est le premier livre écrit pour moi, rien que pour moi. Je ne l’ai pas lu, je l’ai vécu.
Au collège, il fallait répondre à plein de questions mais elles n’avaient pas de sens. Comment répondre à une couleur du ciel. La couleur, elle est, elle se fout bien de ce que l’on pense.
Par contre aucun mot sur la vibration épuisante qui nimbe tout le roman, au moins jusqu’aux pages finales. Cette vibration qui est lumière, qui est rayonnement, qui est électromagnétisme. On se croirait au point focal d’une antenne de télévision. Cet essaim de mouches ou d’abeilles. Ce bruit stridulé et sourd à la fois, celui qui abrutit, celui qui à lui seul explique le meurtre.
Il est étranger au monde, il a même fumé devant le cercueil de sa mère. Etranger, la belle affaire. Parce que le professeur de français arriverait lui à passer l’épaisseur du bois et du satin mauve pour examiner le visage embaumé de sa propre mère. Non, cela le submergerait.
Pour L'Étranger, la question ne se pose pas. Il est en sauvegarde. La vie est trop forte pour lui, elle impacte trop son univers, il lui est trop réactif. Comment expliquer cet instinct de sauvegarde. La vie est trop forte, alors, off partiel et regard vers l’intérieur. Facile.
Juste de l’entrainement. 50 ans de pratique et à l’époque déjà plus de 10 ans de pratique. Comment résister à ses vagues de sensation, d’émotions. Fermeture des sas, portes étanches, forteresse. Plus rien ne passe par le cœur, se laisser traverser par l'évènement, le corps n'a plus de raison d'être, il peut souffrir, il peut être avili, il peut être renié. Ne pas devenir fou, ne pas fondre les plombs. Tenir.
Passages de L'Étranger de Camus
Extrait du chapitre 1.
J'ai souvent ressenti la vie un peu comme cela. Un peu comme en bateau. Les autres sur la terre ferme, moi en roulis ou tangage permanent. C'est peut-être pour cela que j'aime une certaine ivresse. Pour rouler à contre sens, cela équilibre. Seule la musique arrive et arrive encore à me stabiliser. Pas à me calmer ou m'anesthésier, non, mais à organiser ce mouvement permanent, donner une logique, une cohérence, à cette agitation de vie qui m'entoure et me donne la nausée. En ce moment Brahms et le piano de..... m'enroulent dans un espace, juste pour moi, moi et mes mots, moi et mes chimères, moi et mes fantômes, moi et ses mains.
D'aussi loin que je me souvienne, je suis nauséeux de la vie. A certains moments d'homme, celle-ci m'a quitté quelques instants. Mais ce fut rare. Et toujours cet impression de se faire voler sa vie, comme si je n'avais jamais pu la saisir complètement, un vie en morceaux de savon. Rêver d'un moment et puis le voir fuir, inexorablement glisser au fond d'une baignoire aussi vite que ce morceau s'insère dans une vie sociale, bien piloté par qui il faut pour en faire un évènement. Pas pour en faire ce que je voulais ; un chose, assemblage de temps-lieu-sensation-émotion-souvenirs-goût-son-peau. J'ai fini par dire si tu veux, par abandonner, par faire l’Étranger à mes désirs.
Passages de l’Étranger de Camus
Extrait du chapitre 5.
L'Étranger, c’est le premier livre écrit pour moi, rien que pour moi. Je ne l’ai pas lu, je l’ai vécu.
Au collège, il fallait répondre à plein de questions mais elles n’avaient pas de sens. Comment répondre à une couleur du ciel. La couleur, elle est, elle se fout bien de ce que l’on pense.
Par contre aucun mot sur la vibration épuisante qui nimbe tout le roman, au moins jusqu’aux pages finales. Cette vibration qui est lumière, qui est rayonnement, qui est électromagnétisme. On se croirait au point focal d’une antenne de télévision. Cet essaim de mouches ou d’abeilles. Ce bruit stridulé et sourd à la fois, celui qui abrutit, celui qui à lui seul explique le meurtre.
Il est étranger au monde, il a même fumé devant le cercueil de sa mère. Etranger, la belle affaire. Parce que le professeur de français arriverait lui à passer l’épaisseur du bois et du satin mauve pour examiner le visage embaumé de sa propre mère. Non, cela le submergerait.
Pour L'Étranger, la question ne se pose pas. Il est en sauvegarde. La vie est trop forte pour lui, elle impacte trop son univers, il lui est trop réactif. Comment expliquer cet instinct de sauvegarde. La vie est trop forte, alors, off partiel et regard vers l’intérieur. Facile.
Juste de l’entrainement. 50 ans de pratique et à l’époque déjà plus de 10 ans de pratique. Comment résister à ses vagues de sensation, d’émotions. Fermeture des sas, portes étanches, forteresse. Plus rien ne passe par le cœur, se laisser traverser par l'évènement, le corps n'a plus de raison d'être, il peut souffrir, il peut être avili, il peut être renié. Ne pas devenir fou, ne pas fondre les plombs. Tenir.
Passages de L'Étranger de Camus
Extrait du chapitre 1.
Albert CAMUS a écrit:"Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile: «Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.» Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. Je lui ai même dit : "Ce n'est pas de ma faute." II n'a pas répondu. J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n'avais pas à m'excuser. C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte. Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.
J'ai pris l'autobus à deux heures. II faisait très chaud. J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d'habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m'a dit: "On n'a qu'une mère". Quand je suis parti, ils m'ont accompagné à la porte. J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. J'ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c'est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l'odeur d'essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri et qui m'a demandé si je venais de loin. J'ai dit "oui" pour n'avoir plus à parler."
J'ai souvent ressenti la vie un peu comme cela. Un peu comme en bateau. Les autres sur la terre ferme, moi en roulis ou tangage permanent. C'est peut-être pour cela que j'aime une certaine ivresse. Pour rouler à contre sens, cela équilibre. Seule la musique arrive et arrive encore à me stabiliser. Pas à me calmer ou m'anesthésier, non, mais à organiser ce mouvement permanent, donner une logique, une cohérence, à cette agitation de vie qui m'entoure et me donne la nausée. En ce moment Brahms et le piano de..... m'enroulent dans un espace, juste pour moi, moi et mes mots, moi et mes chimères, moi et mes fantômes, moi et ses mains.
D'aussi loin que je me souvienne, je suis nauséeux de la vie. A certains moments d'homme, celle-ci m'a quitté quelques instants. Mais ce fut rare. Et toujours cet impression de se faire voler sa vie, comme si je n'avais jamais pu la saisir complètement, un vie en morceaux de savon. Rêver d'un moment et puis le voir fuir, inexorablement glisser au fond d'une baignoire aussi vite que ce morceau s'insère dans une vie sociale, bien piloté par qui il faut pour en faire un évènement. Pas pour en faire ce que je voulais ; un chose, assemblage de temps-lieu-sensation-émotion-souvenirs-goût-son-peau. J'ai fini par dire si tu veux, par abandonner, par faire l’Étranger à mes désirs.
Passages de l’Étranger de Camus
Extrait du chapitre 5.
Albert CAMUS a écrit:"Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que cela m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait. Elle a voulu savoir alors si je l'aimais. J'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas. "Pourquoi m'épouser alors?" a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n'avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D'ailleurs, c'était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé alors que le mariage était une chose grave. J'ai répondu : "Non". Elle s'est tue un moment et elle m'a regardé en silence. Puis elle a parlé. Elle voulait simplement savoir si j'aurais accepté la même proposition venant d'une autre femme, à qui je serais attaché de la même façon. J'ai dit: "Naturellement."
Elle s'est demandé alors si elle m'aimait et moi, je ne pouvais rien savoir sur ce point.
Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j'étais bizarre, qu'elle m'aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons. Comme je me taisais, n'ayant rien à ajouter, elle m'a pris le bras en souriant et elle a déclaré qu'elle voulait se marier avec moi. J'ai répondu que nous le ferions dès qu'elle le voudrait. Je lui ai parlé alors de la proposition du patron et Marie m'a dit qu'elle aimerait connaître Paris. Je lui ai appris que j'y avais vécu dans un temps et elle m'a demandé comment c'était. Je lui ai dit: "C'est sale. Il y a des pigeons et des cours noires. Les gens ont la peau blanche."
Puis nous avons marché et traversé la ville par ses grandes rues. Les femmes étaient belles et j'ai demandé à Marie si elle le remarquait. Elle m'a dit que oui et qu'elle me comprenait. Pendant un moment, nous n'avons plus parlé. Je voulais cependant qu'elle reste avec moi et je lui ai dit que nous pouvions dîner ensemble chez Céleste. Elle en avait bien envie, mais elle avait à faire. Nous étions près de chez moi et je lui ai dit au revoir. Elle m'a regardé: "Tu ne veux pas savoir ce que j'ai à faire?" Je voulais bien le savoir, mais je n'y avais pas pensé et c'est ce qu'elle avait l'air de me reprocher. Alors, devant mon air empêtré, elle a encore ri et elle a eu vers moi un mouvement de tout le corps pour me tendre sa bouche."
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
L'étranger. On est toujours l'étranger d'un lieu, d'une personne, d'une situation, d'un sentiment...Je me refuse à être l'étrangère de ma vie. Posture impossible à tenir...même si j'ai cette sensation par moments
SoleilSombre- Messages : 3757
Date d'inscription : 19/12/2012
Re: Je venais du fond des temps
Salut Ours ...
J'ai l'impression à lire Camus que le personnage attend de la vie qu'elle le "réveille". Je ne crois pas trop qu'elle le puisse si lui-même n'est pas ouvert à sa propre vie ...
J'ai l'impression à lire Camus que le personnage attend de la vie qu'elle le "réveille". Je ne crois pas trop qu'elle le puisse si lui-même n'est pas ouvert à sa propre vie ...
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Qilin a écrit:Salut Ours ...
J'ai l'impression à lire Camus que le personnage attend de la vie qu'elle le "réveille". Je ne crois pas trop qu'elle le puisse si lui-même n'est pas ouvert à sa propre vie ...
Et c'est pour cela que la seule solution à sa vie est sa mort...
Par l'absurde, c'est une belle leçon de vie pour nous, qui que l'on soit.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Ouais ... s'il le dit ...
Je vois ça comme un renoncement. Refuser de choisir, c'est choisir de refuser ... C'est aussi un putain de choix, non ?
Je vois ça comme un renoncement. Refuser de choisir, c'est choisir de refuser ... C'est aussi un putain de choix, non ?
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Pourquoi ne pas accepter au lieu de renoncer ?
Accepter pour faire de la place aussi pour autre chose ...
Accepter pour faire de la place aussi pour autre chose ...
Re: Je venais du fond des temps
Une visite à l'Almanarre cet après midi.
Avec vous, bien sur.
Oui, je sais, ce n'est que du ciel, mais c'est beau !
Le même ciel avec quelques épis
Un héron fâché m'observait
Et quelques flamands roses se prélassaient
C'est vrai, les soucis n'ont pas le même poids au soleil.
Avec vous, bien sur.
Oui, je sais, ce n'est que du ciel, mais c'est beau !
Le même ciel avec quelques épis
Un héron fâché m'observait
Et quelques flamands roses se prélassaient
C'est vrai, les soucis n'ont pas le même poids au soleil.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Coucou....
Oh... trés belles photos.... pleins de gros bizousss
Oh... trés belles photos.... pleins de gros bizousss
Lemniscate le papillon- Messages : 6348
Date d'inscription : 29/06/2012
Age : 55
Localisation : Gard
Re: Je venais du fond des temps
Magnifique Ours
Merci de ce partage et profites-en bien !
Merci de ce partage et profites-en bien !
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Recopié de Collisions - FB
Pas passionné par Sartre, encore qu'il s'agit plus de ce que je sais de sa vie qui me déplaise.
Mais ce passage, ce matin, m'a paru bien adapté aux temps que je vis.
"Le sens philosophique de la liberté : autonomie de la raison" _ J.-P. Sartre
"Il faut, en outre, préciser contre le sens commun que la formule “être libre” ne signifie pas “obtenir ce qu’on a voulu”, mais
“se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même”.
Autrement dit, le succès n’importe aucunement à la liberté. La discussion qui oppose le sens commun aux philosophes vient ici d’un malentendu : le concept empirique et populaire de “liberté” produit de circonstances historiques, politiques et morales, équivaut à “faculté d’obtenir les fins choisies”. Le concept technique et philosophique de liberté, le seul que nous considérions ici, signifie seulement : autonomie du choix. Il faut cependant noter que le choix étant identique au faire suppose, pour se distinguer du rêve et du souhait, un commencement de réalisation. Ainsi, ne dirons-nous pas qu’un captif est toujours libre de sortir de prison, ce qui serait absurde, ni non plus qu’il est toujours libre de souhaiter l’élargissement, ce qui serait une lapalissade sans portée, mais qu’il est toujours libre de chercher à s’évader (ou à se faire libérer) - c’est-à-dire que, quelle que soit sa condition, il peut pro-jeter son évasion et s’apprendre à lui-même la valeur de son projet par un début d’action."
Pas passionné par Sartre, encore qu'il s'agit plus de ce que je sais de sa vie qui me déplaise.
Mais ce passage, ce matin, m'a paru bien adapté aux temps que je vis.
"Le sens philosophique de la liberté : autonomie de la raison" _ J.-P. Sartre
"Il faut, en outre, préciser contre le sens commun que la formule “être libre” ne signifie pas “obtenir ce qu’on a voulu”, mais
“se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même”.
Autrement dit, le succès n’importe aucunement à la liberté. La discussion qui oppose le sens commun aux philosophes vient ici d’un malentendu : le concept empirique et populaire de “liberté” produit de circonstances historiques, politiques et morales, équivaut à “faculté d’obtenir les fins choisies”. Le concept technique et philosophique de liberté, le seul que nous considérions ici, signifie seulement : autonomie du choix. Il faut cependant noter que le choix étant identique au faire suppose, pour se distinguer du rêve et du souhait, un commencement de réalisation. Ainsi, ne dirons-nous pas qu’un captif est toujours libre de sortir de prison, ce qui serait absurde, ni non plus qu’il est toujours libre de souhaiter l’élargissement, ce qui serait une lapalissade sans portée, mais qu’il est toujours libre de chercher à s’évader (ou à se faire libérer) - c’est-à-dire que, quelle que soit sa condition, il peut pro-jeter son évasion et s’apprendre à lui-même la valeur de son projet par un début d’action."
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Salut Ours . Quelques citations ...
" La liberté, ce n'est pas de pouvoir ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on peut " Jean-Paul Sartre. *
" Liberté implique responsabilité. C'est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent " George Bernard Shaw. *
" Du point de vue politique, il n'y a qu'un seul principe, la souveraineté de l'homme sur lui-même. Cette souveraineté de moi sur moi s'appelle liberté " Victor Hugo.
" Les gens exigent la liberté d'expression pour compenser la liberté de pensée qu'ils préfèrent éviter " Sören Kierkegaard.
" La vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi " Montaigne. *
" La liberté existe toujours. Il suffit d'en payer le prix " Henry de Montherlant. *
" Les peuples n'ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur " Stendhal.
" Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder ce bien inestimable qu'est la liberté " Epicure. *
" Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité" Victor Hugo. *
" Quel est le sceau de la liberté acquise ? Ne plus avoir honte de soi-même " Friedrich Nietzche.
" Je dis donc qu'un homme est pleinement libre dans la mesure où il est guidé par la raison ; car c'est dans cette mesure qu'il est déterminé à agir par des causes qui peuvent être adéquatement comprises à partir de sa seule nature " Spinoza
" On rencontre beaucoup d'hommes parlant de libertés, mais on en voit très peu dont la vie n'ait pas été principalement consacrée à se forger des chaînes " Gustave Le Bon
"...l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne se trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par une référence à une nature humaine donnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté, l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de ce qu'il fait." Jean-Paul Sartre *
Je les aime toutes. Cependant je m'applique à particulièrement comprendre celles que j'ai marquées d'une *
" La liberté, ce n'est pas de pouvoir ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on peut " Jean-Paul Sartre. *
" Liberté implique responsabilité. C'est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent " George Bernard Shaw. *
" Du point de vue politique, il n'y a qu'un seul principe, la souveraineté de l'homme sur lui-même. Cette souveraineté de moi sur moi s'appelle liberté " Victor Hugo.
" Les gens exigent la liberté d'expression pour compenser la liberté de pensée qu'ils préfèrent éviter " Sören Kierkegaard.
" La vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi " Montaigne. *
" La liberté existe toujours. Il suffit d'en payer le prix " Henry de Montherlant. *
" Les peuples n'ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur " Stendhal.
" Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder ce bien inestimable qu'est la liberté " Epicure. *
" Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité" Victor Hugo. *
" Quel est le sceau de la liberté acquise ? Ne plus avoir honte de soi-même " Friedrich Nietzche.
" Je dis donc qu'un homme est pleinement libre dans la mesure où il est guidé par la raison ; car c'est dans cette mesure qu'il est déterminé à agir par des causes qui peuvent être adéquatement comprises à partir de sa seule nature " Spinoza
" On rencontre beaucoup d'hommes parlant de libertés, mais on en voit très peu dont la vie n'ait pas été principalement consacrée à se forger des chaînes " Gustave Le Bon
"...l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne se trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par une référence à une nature humaine donnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté, l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de ce qu'il fait." Jean-Paul Sartre *
Je les aime toutes. Cependant je m'applique à particulièrement comprendre celles que j'ai marquées d'une *
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Je voulais la mettre chez moi mais ... ;-)
" Il faut laisser la porte ouverte à l'erreur, sinon par où entrerait la vérité."
fait dire Geneviève Brisac à Esther, la soeur d'Olga (ses personnages)
Dis, t'es pas bien toi de mettre des images de ciel bleu alors que par ici c'est grisaille non stop depuis 125 siècles (tssssssssssssss, en fait, j'avoue, j'suis JALOUSE !!! grrrrrrrrrrrrr ;-) ... gni gni gni ;-)
" Il faut laisser la porte ouverte à l'erreur, sinon par où entrerait la vérité."
fait dire Geneviève Brisac à Esther, la soeur d'Olga (ses personnages)
Dis, t'es pas bien toi de mettre des images de ciel bleu alors que par ici c'est grisaille non stop depuis 125 siècles (tssssssssssssss, en fait, j'avoue, j'suis JALOUSE !!! grrrrrrrrrrrrr ;-) ... gni gni gni ;-)
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Oh, merci de ton passage.
J'ai pensé à toi si fort depuis 36h00 que toutes tes oreilles ont dues te siffler. J'ai mis un mot sur le fil d'Arkange, toi qui fut la première à m'expliquer des choses sur les exils et les abandons.
Ta citation me fait penser à Félidé Zébristique : Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière !
Je t'embrasse fort, ma belle.
J'ai pensé à toi si fort depuis 36h00 que toutes tes oreilles ont dues te siffler. J'ai mis un mot sur le fil d'Arkange, toi qui fut la première à m'expliquer des choses sur les exils et les abandons.
Ta citation me fait penser à Félidé Zébristique : Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière !
Je t'embrasse fort, ma belle.
Dernière édition par ours le Lun 7 Jan 2013 - 22:15, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
J'ai trouvé cela.
Cela me parait à propos, ici.
Alors :
Être fidèle
Bruno Ruiz
Avons-nous vieilli selon nos désirs ?
Sommes-nous plus beaux que notre jeunesse ?
Avons-nous choisi la vie que l'on mène ?
Dormons-nous le soir sur nos deux oreilles ?
Sommes-nous fidèles à nos utopies ?
Avons-nous gardé nos jardins secrets ?
Reconnaissons-nous nos vieilles erreurs ?
Chantons-nous les mêmes chansons qu'autrefois ?
Être fidèle
À son poids d'hirondelle
Être la sentinelle
A chaque nuit nouvelle
Rester sensible
A ce monde terrible
Être encore accessible
A des amours possibles
Avons-nous gagné nos châteaux d'Espagne ?
Pleurons-nous encore, pleurons-nous souvent ?
Avons-nous gardé des doutes amers
Sur l'amour des autres des dieux incertains ?
Cherchons-nous encore le soleil des hommes ?
Avons-nous la haine de l'indifférence ?
Avons-nous le poids de nos idées folles ?
Sommes-nous encore debout dans la nuit ?
Cela me parait à propos, ici.
Alors :
Être fidèle
Bruno Ruiz
Avons-nous vieilli selon nos désirs ?
Sommes-nous plus beaux que notre jeunesse ?
Avons-nous choisi la vie que l'on mène ?
Dormons-nous le soir sur nos deux oreilles ?
Sommes-nous fidèles à nos utopies ?
Avons-nous gardé nos jardins secrets ?
Reconnaissons-nous nos vieilles erreurs ?
Chantons-nous les mêmes chansons qu'autrefois ?
Être fidèle
À son poids d'hirondelle
Être la sentinelle
A chaque nuit nouvelle
Rester sensible
A ce monde terrible
Être encore accessible
A des amours possibles
Avons-nous gagné nos châteaux d'Espagne ?
Pleurons-nous encore, pleurons-nous souvent ?
Avons-nous gardé des doutes amers
Sur l'amour des autres des dieux incertains ?
Cherchons-nous encore le soleil des hommes ?
Avons-nous la haine de l'indifférence ?
Avons-nous le poids de nos idées folles ?
Sommes-nous encore debout dans la nuit ?
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Harpo a écrit:Bruno Ruiz, encore un toulousain
Seriez pas un peu chauvin'g par chez vous ?
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Pour la fin de ce second lot de 50 pages ou le début du troisième, césure qui ne devrait plus tarder, ce sera poésie.
Cette limitation en lot de 50 pages parait insupportable au début. En fait, elle est salutaire, pour moi tout au moins. Elle scande un temps déroulé : Ours 1, Ours 2 et bientôt Ours 3. Le même mais différent, enrichi de vos vies.
Après tout, quoi de mieux que des moments de poésie pour célébrer nos écrits, nos paroles, nos images, nos émotions, brefs nos traces d'humanité qui sous peu vont rejoindre à leur tour un univers peu à peu indistinct, d'où elles n'étaient sorties que pour un temps, celui de notre conscience sensible.
Ce que nos yeux ne pourront plus lire ; il nous restera la mémoire, puis le temps de l'oubli.
Mais, il restera le lien (Merci Kasha - tu vois, j'apprends...).
Éteindre une tranche de vie, ce n'est que la vie.
Roberto Juarroz
Quinzième poésie verticale, traduction Jacques Ancet
Éteindre la lumière, chaque nuit,... (fragments)
Éteindre la lumière, chaque nuit,
est comme un rite d'initiation:
s'ouvrir au corps de l'ombre,
revenir au cycle d'un apprentissage toujours remis:
se rappeler que toute lumière
est une enclave transitoire.
Dans l'ombre, par exemple,
les noms qui nous servent dans la lumière n'ont plus cours.
Il faut les remplacer un à un.
Et plus tard effacer tous les noms.
Et même finir par changer tout le langage
et articuler le langage de l'ombre.
Éteindre la lumière, chaque nuit,
rend notre identité honteuse,
broie son grain de moutarde
dans l'implacable mortier de l'ombre.
Comment éteindre chaque chose ?
Comment éteindre chaque homme ?
Comment éteindre ?
Éteindre la lumière, chaque nuit,
nous fait palper les parois de toutes les tombes.
Notre main ne réussit alors
qu'à s'agripper à une autre main.
Ou, si elle est seule,
elle revient au geste implorant
de raviver l'aumône de la lumière.
La nuit tombe parfois
comme un bloc de pierre
et nous laisse sans espace.
Ma main ne peut plus alors te toucher
pour nous défendre de la mort
et je ne peux plus moi-même me toucher
pour nous défendre de l'absence.
Une veine jaillie sur cette même pierre
me sépare aussi de ma propre pensée.
La nuit devient ainsi
la première tombe.
Cette limitation en lot de 50 pages parait insupportable au début. En fait, elle est salutaire, pour moi tout au moins. Elle scande un temps déroulé : Ours 1, Ours 2 et bientôt Ours 3. Le même mais différent, enrichi de vos vies.
Après tout, quoi de mieux que des moments de poésie pour célébrer nos écrits, nos paroles, nos images, nos émotions, brefs nos traces d'humanité qui sous peu vont rejoindre à leur tour un univers peu à peu indistinct, d'où elles n'étaient sorties que pour un temps, celui de notre conscience sensible.
Ce que nos yeux ne pourront plus lire ; il nous restera la mémoire, puis le temps de l'oubli.
Mais, il restera le lien (Merci Kasha - tu vois, j'apprends...).
Éteindre une tranche de vie, ce n'est que la vie.
Roberto Juarroz
Quinzième poésie verticale, traduction Jacques Ancet
Éteindre la lumière, chaque nuit,... (fragments)
Éteindre la lumière, chaque nuit,
est comme un rite d'initiation:
s'ouvrir au corps de l'ombre,
revenir au cycle d'un apprentissage toujours remis:
se rappeler que toute lumière
est une enclave transitoire.
Dans l'ombre, par exemple,
les noms qui nous servent dans la lumière n'ont plus cours.
Il faut les remplacer un à un.
Et plus tard effacer tous les noms.
Et même finir par changer tout le langage
et articuler le langage de l'ombre.
Éteindre la lumière, chaque nuit,
rend notre identité honteuse,
broie son grain de moutarde
dans l'implacable mortier de l'ombre.
Comment éteindre chaque chose ?
Comment éteindre chaque homme ?
Comment éteindre ?
Éteindre la lumière, chaque nuit,
nous fait palper les parois de toutes les tombes.
Notre main ne réussit alors
qu'à s'agripper à une autre main.
Ou, si elle est seule,
elle revient au geste implorant
de raviver l'aumône de la lumière.
La nuit tombe parfois
comme un bloc de pierre
et nous laisse sans espace.
Ma main ne peut plus alors te toucher
pour nous défendre de la mort
et je ne peux plus moi-même me toucher
pour nous défendre de l'absence.
Une veine jaillie sur cette même pierre
me sépare aussi de ma propre pensée.
La nuit devient ainsi
la première tombe.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
ours a écrit:
Cette limitation en lot de 50 pages parait insupportable au début. En fait, elle est salutaire, pour moi tout au moins. Elle scande un temps déroulé : Ours 1, Ours 2 et bientôt Ours 3. Le même mais différent, enrichi de vos vies.
Je me suis fait la même réflexion après un petit pincement au cœur à la page 49.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Un pour toi et longue vie à Ours 3 !!
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Je venais du fond des temps
"La liberté ignore les serrures du temps et de l'espace. Pour traverser les murs, il suffit d'ouvrir les portes, ouvrir les ailes, ouvrir les rêves."
Jacques Savoie
La transition m'a parlée
Jacques Savoie
La transition m'a parlée
Re: Je venais du fond des temps
Mog*Why sur le fil de Collargole a écrit:Saint-Exupéry a écrit:
Et quand l’heure du départ fut proche :
– Ah ! dit le renard… Je pleurerai.
– C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
– Bien sûr, dit le renard.
– Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
– Bien sûr, dit le renard.
– Alors tu n’y gagnes rien !
– J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta :
– Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d’un secret.
Le petit prince s’en fut revoir les roses.
– Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard.
Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
– Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore.
On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée. Puisque c’est elle que j’ai mise sous globe.
Puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent. Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c’est elle que j’ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c’est ma rose.
C'est malin, j'ai le cœur tout mou, maintenant !
Bien fait pour moi, je n'avais pas à faire l'ours funambule à trainer sur ZC !
NB : toute allusion floristique ou faunistique est fortuite.....(Pour les emmerdes, passez votre chemin )
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
"Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis."
Edgar Allan Poe "Eléonora"
Edgar Allan Poe "Eléonora"
Re: Je venais du fond des temps
Renarde 20 sur son fil a écrit:
Un jour je te dirai, tous les cris et les mots, la buée sur la vitre, et les yeux au plafond.
Un jour je te dirai, les silences et la fin, les chemins de l'école, et les yeux vers le ciel.
Je te dirai aussi. les impacts et les traces, les vacances d'hiver, et les yeux vers ailleurs.
Je te dirai aussi, les éclats, le fracas, les histoires du soir, et les yeux de travers.
Et puis je te dirai, et la lune, et le froid, et le vent, et le gel, de ceux qui figent et glacent, de ceux qui tétanisent. de ceux qui rendent fou.
Un jour je te dirai, ou non, peut-être pas.
Un jour je mentirai, ou je ne dirai rien.
Extraordinaire texte.....
Fait pour moi un écho à la fin de Blade Runner, que j'ai déjà cité mais que ne résiste pas à re-citer.
Là, tu as mis dans le mille.
Qu'est-ce que j'aimerai savoir, pouvoir, avoir le temps et la confiance pour dire et transmettre ce que mes yeux ont vu, ce que l'ai entendu, ce que j'ai senti. Tous ces frissons de vie qui ont surgit d'une rencontre avec une personne, une situation ou simplement une idée. Toute cette bibliothèque, dont je n'ai même plus la clef.
Sentiment d'urgence à ce devoir, à moins que ce ne soit qu'orgueilleuses illusions.
Transmettre, non pas pour enseigner, apprendre à l'autre. Pas pour être plus fort, plus intelligent, plus cultivé, plus expérimenté, plus puissant.
Mais transmettre pour donner : "Voila, il a été un lieu, il a été un temps - J'y ai fait cela pour ces raisons, ces sensations, cette éthique. Fais ton opinion, sers toi, et va"
"Mais tous ces moments se perdront, comme les larmes dans la pluie"
Merci Renarde
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Bien souvent je me sens comme cela. Un fauve en cage, derrière une vitre, qui aimerait communiquer avec ceux qui passent, mais n'arrive qu'à faire des bulles.
Une pichenette et l'autre est détruit, heureusement qu'il y a une vitre ! J'ai la patte plus grosse que sa tête.
Étonnamment, cette image m'a été adressé par quelqu'un, brièvement rencontré, qui semble pour le moins avoir compris le paradoxe du fauve.
Invité- Invité
⚡ Foxy Charlie ⚡- Messages : 1143
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 42
Localisation : Sur son terril
Re: Je venais du fond des temps
Sur le fil d'Harpo, Qilin a écrit:A quoi sert de rêver si je ne m’aime pas ?
A quoi servent ces pas, ces avancées bizarres
Ces cris, ces pleurs, ces incessantes bagarres ?
A quoi sert de pleurer quand je ne décide pas ?
A quoi sert de parler, de me confier à l’autre,
Au monde entier parfois ? A trouver un apôtre
Qui me fera croire toujours à un autre destin
Que je ne veux fabriquer de mes propres mains ?
A quoi sert donc l’espoir si je laisse fuir
Ce que le sort pose entre mes deux mains ?
Si je ne sais pas ce que c’est qu’à moi partir
Pour mieux renaitre à tous ces lendemains ?
A quoi sert de savoir la réalité des choses
Chercher à tout prix à vérifier pour en être sûr
L’appeler, la souhaiter, puis comme dernière dose
Le rejeter en force et puis dresser un mur
Devant moi ? A rêver qu’un autre passe par là
Et qu’un d’un coup d’un seul il transforme le monde
Qu’il m'emporte enfin dans une belle ronde
Où du passé sombre et enfumé en aucun cas
Il ne reste de traces et plus aucun tracas ?
A quoi sert de rêver si je ne m’aime pas ?
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Quelques vers de ROBERTO JUARROZ
Il ne suffit pas de lever les mains,
Ni de les abaisser,
ou de dissimuler ces deux gestes
sous les embarras intermédiaires.
Aucun geste n'est suffisant,
même s'il s'immobilise comme un défi.
Reste une seule solution possible :
ouvrir les mains
comme si elles étaient des feuilles.
Il ne suffit pas de lever les mains,
Ni de les abaisser,
ou de dissimuler ces deux gestes
sous les embarras intermédiaires.
Aucun geste n'est suffisant,
même s'il s'immobilise comme un défi.
Reste une seule solution possible :
ouvrir les mains
comme si elles étaient des feuilles.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
- Spoiler:
- Nos Mains:
Sur une arme les doigts noués
Pour agresser, serrer les poings
Mais nos paumes sont pour aimer
Y'a pas de caresse en fermant les mains
Longues, jointes en une prière
Bien ouvertes pour acclamer
Dans un poing les choses à soustraire
On ne peut rien tendre les doigts pliés
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Mécanique simple et facile
Des veines et dix métacarpiens
Des phalanges aux tendons dociles
Et tu relâches ou bien tu retiens
Et des ongles faits pour griffer
Poussent au bout du mauvais côté
Celui qui menace ou désigne
De l'autre on livre nos vies dans des lignes
Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d'une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains
Un simple geste d'humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s'écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d'échange
Des champs de bataille en jardin
Le courage du signe indien
Un cadeau d'hier à demain
Rien qu'un instant d'innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin
Quand on ouvre nos mains
Re: Je venais du fond des temps
Les personnages de mon rêve
sont venu converser avec moi
hors de mon rêve.
Et cela, ils n’ont pas pu le supporter.
Ils se sont sentis prisonniers
des formes truquées
de ce rêve à l’envers.
je n’ai pas su les retenir.
Je n’ai pas su créer pour eux
un autre rêve au dehors.
Un rêve véritable.
Pourrai-je me remettre à présent
à converser avec eux au-dedans ?
Roberto Juarroz - Quinzième poésie verticale
sont venu converser avec moi
hors de mon rêve.
Et cela, ils n’ont pas pu le supporter.
Ils se sont sentis prisonniers
des formes truquées
de ce rêve à l’envers.
je n’ai pas su les retenir.
Je n’ai pas su créer pour eux
un autre rêve au dehors.
Un rêve véritable.
Pourrai-je me remettre à présent
à converser avec eux au-dedans ?
Roberto Juarroz - Quinzième poésie verticale
Dernière édition par ours le Lun 14 Jan 2013 - 17:25, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Quelques "vieilleries" pour remonter le temps des "mains"
- Spoiler:
Deux mains (Sylvie Vartan)
Deux mains
Ça ressemble à n'importe quoi
C'est ça, c'est rien, c'est fait de doigts
Deux mains
Qu'elles soient chargées d'or de diamants
Ou bien brûlées par la mer et le vent
Deux mains
Ça peut trouver deux autres mains
Et les garder jusqu'au matin
Deux mains
Ça peut pour une bague au doigt
Deux mains
Un jour trembler, trembler de joie
Ça peut aussi parler d'amour
Faire oublier la nuit le jour
Ça peut montrer le ciel offert
Ou vous pousser jusqu'en enfer
Comme les aiguilles des pendules
Le temps les sépare sans scrupule
Un jour pour un mot pour un rien
Ça claque la porte un matin
Deux mains
Ça souffre de ne rester qu'à deux
Et ça fait un signe d'adieu
Deux mains
Quand il est trop tard, ça se tend
Deux mains
Et ça ne trouve que du vent
Deux mains ça brille alors de larmes
Deux mains ça brille alors de larmes
Qu'elles soient chargées d'or ou brûlées par le vent
Deux mains
Ça devient implorant
Deux mains
Deux mains ça se joint en priant
- Spoiler:
Mes mains (Gilbert Bécaud)
Mes mains
Dessinent dans le soir
La forme d´un espoir
Qui ressemble à ton corps
Mes mains
Quand elles tremblent de fièvre
C´est de nos amours brèves
Qu´elles se souviennent encore
Mes mains
Caressent dans leurs doigts
Des riens venant de toi
Cherchant un peu de joie
Mes mains
Se tendent en prière
Vers ton ombre légère
Disparue dans la nuit
Mes mains
Elles t´aiment à la folie
D´un amour infini
Elles t´aiment pour la vie
As-tu déjà effacé ce passé qui m´obsède?
As-tu déjà oublié que ces mains ont tout donné?
Mes mains
Qui voudraient caresser
Un jour seront lassées
D´attendre ton retour
Mes mains
Elles iront te chercher
Là où tu t´es cachée
Avec un autre amour
Mes mains
Méprisant les prières
Trembleront de colère
Et je n´y pourrai rien
Mes mains
Pour toujours dans la nuit
Emporteront ta vie
Mais puisque tu le sais
Reviens
Et tout comme autrefois
Elles frémiront pour toi
Dans la joie retrouvée
Reviens
Ne les repousse pas
Ces mains tendues vers toi
Et donne-leur tes mains
- Spoiler:
J'ai ta main (Charles Trenet)
Nous sommes allongés
Sur l'herbe de l'été.
Il est tard.
On entend chanter
Des amoureux et des oiseaux.
On entend chuchoter
Le vent dans la campagne.
On entend chanter la montagne.
J'ai ta main dans ma main.
Je joue avec tes doigts.
J'ai mes yeux dans tes yeux
Et partout, l'on ne voit
Que la nuit, belle nuit, que le ciel merveilleux,
Tout fleuri, palpitant, tendre et mystérieux.
Viens plus près, mon amour,
Ton cœur contre mon cœur
Et dis-moi qu'il n'est pas de plus charmant bonheur
Que ces yeux dans le ciel, que ce ciel dans tes yeux,
Que ta main qui joue avec ma main.
Je ne te connais pas.
Tu ne sais rien de moi.
Nous ne sommes que deux vagabonds,
Fille des bois, mauvais garçon.
Ta robe est déchirée.
Je n'ai plus de maison.
Je n'ai plus que la belle saison
Et ta main dans ma main
Qui joue avec mes doigts.
J'ai mes yeux dans tes yeux
Et partout, l'on ne voit
Que la nuit, belle nuit, que le ciel merveilleux,
Tout fleuri, palpitant, tendre et mystérieux.
Viens plus près, mon amour,
Ton cœur contre mon cœur
Et dis-moi qu'il n'est pas de plus charmant bonheur.
On oublie l'aventure et la route et demain
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
Mais qu'importe puisque j'ai ta main.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Et ... de nos mains ...
Au fur et à mesure
J'aime le regard de cet ours noir, il y a de la matière dense dedans.
Au fur et à mesure
J'aime le regard de cet ours noir, il y a de la matière dense dedans.
⚡ Foxy Charlie ⚡- Messages : 1143
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 42
Localisation : Sur son terril
Re: Je venais du fond des temps
Salut Ours
Quelques petites citations (tu sais que j'en suis friand )
------------------------------------------------------
" Le bonheur n’est pas le fruit de la paix ; le bonheur, c’est la paix même. " Alain
" Ne dis jamais que tu ne vaux rien, car dans la plus sale des flaques, le ciel peut se refléter. " Alain Anderset
" La vie est la seule chose qui ne se trompe pas, si toi, cœur, tu as le courage de l’accepter. " Alessandro d’Avenia
" Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu’il t’aura rendu heureux. " Aristote
" Sois calme et comprends, car tu te troubles et dans ta demeure intérieure tu atténues la lumière. " Saint Augustin
" Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède. " Saint Augustin
" Ne te laisse point prendre au tourbillon; mais dans tout élan, propose toi le juste; et, dans toute représentation, sauvegarde ta faculté de comprendre. " Marc Aurèle
------------------------------------------------------
Bien à toi
Quelques petites citations (tu sais que j'en suis friand )
------------------------------------------------------
" Le bonheur n’est pas le fruit de la paix ; le bonheur, c’est la paix même. " Alain
" Ne dis jamais que tu ne vaux rien, car dans la plus sale des flaques, le ciel peut se refléter. " Alain Anderset
" La vie est la seule chose qui ne se trompe pas, si toi, cœur, tu as le courage de l’accepter. " Alessandro d’Avenia
" Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu’il t’aura rendu heureux. " Aristote
" Sois calme et comprends, car tu te troubles et dans ta demeure intérieure tu atténues la lumière. " Saint Augustin
" Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède. " Saint Augustin
" Ne te laisse point prendre au tourbillon; mais dans tout élan, propose toi le juste; et, dans toute représentation, sauvegarde ta faculté de comprendre. " Marc Aurèle
------------------------------------------------------
Bien à toi
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Qilin a écrit:
" Ne te laisse point prendre au tourbillon; mais dans tout élan, propose toi le juste; et, dans toute représentation, sauvegarde ta faculté de comprendre. " Marc Aurèle
Je vais me faire une cure de celle-la...!
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Hello
Matinal à ce que je vois !
Ce sont les deux dernières (que j'ai mises en italique) sur lesquelles je réfléchis le plus.
Prendre de la hauteur ... respirer de l'air pur et avoir un autre regard sur le monde ... n'est-ce pas ?
Amitiés
Matinal à ce que je vois !
Ce sont les deux dernières (que j'ai mises en italique) sur lesquelles je réfléchis le plus.
Prendre de la hauteur ... respirer de l'air pur et avoir un autre regard sur le monde ... n'est-ce pas ?
Amitiés
Dernière édition par Qilin le Mar 15 Jan 2013 - 10:27, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Réfléchir sur ce que je possède...., je ne crois pas posséder quelque chose , je crois que cela m'a été attribué, j'en ai l'usufruit pour une durée indéterminée. Je ne possède que ce que mes sens me donnent et le fait de faire.
Côtoyer très tôt la mort et les déchirures multiples apprend à coup de trique réelle et virtuelle à n'accorder aucune véritable importance au passé, à l'avenir, au temps déroulé, au corps, aux biens. Seul l'instant compte (je crois qu'en math, c'était la dérivée de t), un peu comme le rotor, aile temporaire et renouvelée de l'hélicoptère permet à celui-ci de se tenir en l'air.
Pour moi c'est pareil, arrêter, ne plus avoir de sens, c'est le crash !
Je préfèrerais donc le stoïcien romain au père de l’Église.
Quant à matinal, ce matin, le neurone avait décidé d'être réveillé à 3h00. Donc au bureau en désespoir de cause à 6h30...
Bien à toi.
Côtoyer très tôt la mort et les déchirures multiples apprend à coup de trique réelle et virtuelle à n'accorder aucune véritable importance au passé, à l'avenir, au temps déroulé, au corps, aux biens. Seul l'instant compte (je crois qu'en math, c'était la dérivée de t), un peu comme le rotor, aile temporaire et renouvelée de l'hélicoptère permet à celui-ci de se tenir en l'air.
Pour moi c'est pareil, arrêter, ne plus avoir de sens, c'est le crash !
Je préfèrerais donc le stoïcien romain au père de l’Église.
Quant à matinal, ce matin, le neurone avait décidé d'être réveillé à 3h00. Donc au bureau en désespoir de cause à 6h30...
Bien à toi.
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Oh que si, tu possèdes ta connaissance, celle que tu t'es forgée de toi, celle que tu t'es forgée de la vie, celle qui vient de la concrétisation de ce que tu as pu faire de tes mains. C'est de cela dont je parle, et par essence de l'amour de soi, avec les imperfections et les forces qui constituent l'être.
Je suis aussi à tendance stoïcienne, ce qui recoupe pour partir la philosophie du bouddhisme maharana.
Le sens ... se trouve dans mes actes ... dans leur adéquation avec ce que je suis. Je suis en paix si je ne me trompe pas, et je retrouve la paix si je me trompe et je l'avoue. Ainsi, je suis en équilibre, oscillant certes, mais en équilibre. Et j'ai appris à me pardonner également ... c'est important (y compris pour apprendre à en pardonner un autre) ...
Je suis aussi à tendance stoïcienne, ce qui recoupe pour partir la philosophie du bouddhisme maharana.
Le sens ... se trouve dans mes actes ... dans leur adéquation avec ce que je suis. Je suis en paix si je ne me trompe pas, et je retrouve la paix si je me trompe et je l'avoue. Ainsi, je suis en équilibre, oscillant certes, mais en équilibre. Et j'ai appris à me pardonner également ... c'est important (y compris pour apprendre à en pardonner un autre) ...
Dernière édition par Qilin le Mar 15 Jan 2013 - 10:38, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je venais du fond des temps
Vacuité et impermanence ...
Hyper lucidité de la finitude de toute chose ...
Valeur inestimable de l'instant présent !
Hyper lucidité de la finitude de toute chose ...
Valeur inestimable de l'instant présent !
Re: Je venais du fond des temps
Oh que oui renarde20 !!!
N'existe que l'instant. Un fois déroulé il est dans les limbes. Seule la seconde existe à jamais, toujours là autant que toujours changeante. Parier sur ce qu'elle sera est vain, regarder ce qu'elle fut est ironique ... le mieux est de partager pleinement avec elle dans l'instant
N'existe que l'instant. Un fois déroulé il est dans les limbes. Seule la seconde existe à jamais, toujours là autant que toujours changeante. Parier sur ce qu'elle sera est vain, regarder ce qu'elle fut est ironique ... le mieux est de partager pleinement avec elle dans l'instant
Invité- Invité
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