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Message par Invité Sam 18 Mai 2013 - 19:18


"Long after you’ve forgotten someone’s voice, you can still remember the sound of their happiness or their sadness. You can feel it in your body."
— Anne Michaels

"I’ll understand your sadness because I live inside my own."
— Clementine von Radics

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Message par Renarde20 Sam 18 Mai 2013 - 20:33

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Message par Invité Dim 19 Mai 2013 - 23:01

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http://vimeo.com/52193530
Publié sur http://autisme.info31.free.fr/

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Message par Invité Dim 19 Mai 2013 - 23:51



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Message par Invité Dim 19 Mai 2013 - 23:55


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Message par Le Breton Furieux Lun 20 Mai 2013 - 12:26

Bonjour Ours,

Ours a écrit:J'aime bien tes post.
Flatté !! Vraiment, (même si je n’oublie pas que le compliment n’engage que celui qui l’entend) pour autant… flatté Smile
Ours a écrit:Il y a cependant une chose qui me gêne : le "tu" quand tu l'appliques à des ressentis que tu me prêtes. Je pense qu'il s'agit là d'une figure de style. Après tout, après 2 post, on ne peut pas dire qu'on se connait et quand bien même, je trouve le "tu" très incisif.
Figure de style, non. Direct !! Le ‘tu’ s’applique bien à toi. Enfin à toi…. Je voudrais faire une petite précision. Je ne connais de toi que ton avatar et l’âge que le système a calculé sur les renseignements que tu lui as donné, je ne sais pas où tu habites, comment tu t’appelles, quelle tête tu as, enfin, tout ça est bien impersonnel, tu en conviendras et qu’effectivement, nous ne nous connaissons pas, ou bien incomplètement. Je m’adresse donc à un toi bien virtuel et j’en déduis une sorte de confusion entre toi, moi, et cette représentation qui peut être faite à travers les écrits publiés sur ce site.
Ours a écrit: J'en ressens comme une exposition de ce que tu penses que je suis et cette exposition est et doit rester de l'ordre de mon intimité.
Je reviens donc sur cette confusion que je sens là : Nous sommes sur un site dont la lecture est publique, sous la forme d’un forum. Il s’agit donc d’échanger des écrits, chacun chez soi derrière un ordinateur, pas d’intonation, de prosodie, juste quelques smileys, je n’y vois rien d’humain où en tout cas une pâle représentation de l’idée que je me fais de l’échange humain. Je ne réagis qu’aux écrits que tu veux bien exposés, encore une fois rien à voir avec toi, enfin je crois là que tu peux mettre des limites à cette exposition.

Je ne ferai donc pas l’erreur de déduire quoi que ce soit de qui tu es réellement.

J’ai réagis à la lecture de tes mots et, de la même manière que j’ai développé un propos sur la confusion qui s’installe quand l’autre est fantasmé, je me permets de réagir sur le phantasme que peut devenir ce site quand il devient (fantasmé) non un lieu d’échange de propos mais un espace « d’intimité ». A mes yeux, il ne peut y avoir d’intimité ici que celle de quelques mots posés qui, ça me parait indéniable, ne peuvent porter plus que des sens qui, si le style n'y est pas, deviennent assez impersonnels.

Ce pourrait devenir un bon sujet de débat que cette confusion entre le réel, la relation humaine directe, la seule, et ces espace d’échanges que sont les forums, blogs et autres outils que propose la ‘toile’ ; l’apport précieux qu’est ce site dans la découverte du haut potentiel et pourtant, la rotation importante de ses membres.
Ours a écrit:Je te remercie d'en tenir compte.
J’en tiens compte, j’en tiens compte… Et d’ailleurs je me suis permis cette précision sur qui tu es réellement et ce personnage, « Ours », qui s’est constitué à travers tes posts. Mes mots ne s’adressaient qu’à lui, profil sur un site d’échanges à propos du haut potentiel, si tu t’es senti ‘visé’ personnellement, je te fais mes excuses les plus plates.

Amicalement

P.S.: En même temps, facétieusement, je ne peux m’empêcher 'd'entendre' un lien entre ton réel et ces propos, que de fait, tu as fait...


Dernière édition par Factotum le Lun 20 Mai 2013 - 15:53, édité 2 fois (Raison : un 'pas' en trop... et un 'as' manquant...)

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Message par Renarde20 Lun 20 Mai 2013 - 12:40

"Comme le dit très bien Jacques SALOME, le « tu » tue !

Nous faisons des efforts pour mieux communiquer avec autrui mais, souvent, hélas, nous ne sommes pas alors en connexion avec ce que nous ressentons réellement et/ou nous ne l’exprimons pas. Un mur se dresse par conséquent entre nous et l’autre.

Essayons de mieux formuler ce que nous ressentons en parlant à la première personne uniquement ; exemple : « Je ressens ceci quand tu dis ceci ou fais cela » …"

Nos pensées et nos ressentis nous appartiennent en propre.
Ils ne sont en cela pas discutables comme le seraient des idées ou des concepts.
Pour mieux nous connaitre échanger nos ressentis est essentiel, tout en respectant ceux de l'autre ... Wink
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Message par Invité Lun 20 Mai 2013 - 14:48

Tristan Cabral – Emmuré parle…(1974)

ce sont des enfants seuls
attelés à leurs cris
qui avancent de face
sur des chemins possibles

ils nous jettent des mots
simples comme les pierres
leur royaume visible
est une route droite

ils entrent par effraction
dans nos yeux éboulés
et suivent des aurores
qui toujours se rassemblent

ils creusent leurs demeures
dans les charpentes mortes
pour apporter aux évidences
le démenti formel d’un battement de cœur …


Echos multiples :
Regard retrouvé hier (silencieuse, douce et profonde joie),
Regards découverts hier soir par de jeunes Z en première IRL ("regards cannibales" https://www.zebrascrossing.net/t10919p60-toulouse-un-pot-ou-un-resto-dans-les-prochains-jours#460691 ),
Regard perdu en quête d'acceptation et de ré-assurance qui se découvrent aux tournants des rues, au détours des bus, aux haltes des feux rouges,
Regards de ceux ou de celles emmurés en eux-mêmes ou emprisonné par leur règles sociales
Ou encore regard jaillissant sous le voile.

Regards de ceux qui n'ont pas les mots pas les gestes, regards témoins d'un autre monde et miroir de nous mêmes.

Apporter aux évidences le démenti formel d’un battement de cœur …

Je vais modifier ma signature en ce sens. Tant pis, Deleuze ne se comprend bien que dans la répétition des concepts. En mâchonnant patiemment chacun des mots ; cela ne marche pas trop en aphorismes.

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Message par Invité Lun 20 Mai 2013 - 15:16

Pour aller plus loin avec ce poète :

http://maisondelapoesie.morlaix.pagesperso-orange.fr/Tristan%20CABRAL.html
http://www.lr2l.fr/acteur/houssin-yann--alias-cabral-tristan-montpellier.html

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Message par Invité Lun 20 Mai 2013 - 18:27

Texte remarquable sur le malaise des managers.
Bourreaux et victimes, nous sommes tour à tour dans l'une de ces positions.
Si l'on ajoute à cette enquête, le principe de la délégation de responsabilité, nous sommes non seulement dans l'acceptation du mal mais moyen de sa création. D'autant que nous nous sommes imposés cette délégation au nom d'une idéologie, à savoir la raison.... j'aurai pu dire la race et son amélioration.

Numérisé initialement pour quelqu'un, dans le cadre de ses études, je me dis que le sujet est suffisamment grave pour le soumettre à votre sagacité. Je ne suis pas doué pour le débat, mais n'hésitez pas à l'utiliser sur tel ou tel fil.

Si notre équipement intellectuel doit servir à quelque chose, autant que ce soit pour améliorer le monde ... Cool

Le process de Kafka
Par Philippe Nassif in Philosophie Magazine Avril 2013 - Dossier

Sale temps pour les entreprises. D'un côté, on demande aux cadres de faire preuve d'autonomie. De l'autre, ils doivent respecter des procédures sophistiquées et verrouillées, avec plusieurs niveaux de contrôle pour la moindre décision. Bienvenue dans un monde qui a élevé l'absurdité au carré.

« Vous voulez savoir ce qui a changé?» Les détails essentiels se disent souvent une fois l'interview terminée. C'est ainsi qu'en me raccompagnant à la porte. Amie, coach bienveillante, me glisse : Depuis trois ans, j'ai toujours une boite de Kleenex dans mon bureau. Bienvenue dans les années 2010. Un temps où désormais les cadres pourtant supérieurs apprennent à éclater en sanglots dans le cabinet spacieux de leur coach. Fabriqués dans les meilleures écoles, faisant montre d'une capacité de raisonnement experte et d'un abattage consciencieux des taches, les soldats d'élite du capitalisme ne savent plus vraiment ce qui leur arrive. C'est une tension sourde, un goût d'inaccomplissement, un flux sans relâche, qui sténographie un bug dans la théorie de la lutte des classes : désormais, même les « dominants » se retrouvent « dominés » par un système sans tète mais armé de pseudopodes sophistiqués, puisqu'ils les ont mis eux-mêmes au point. Comment en est-on arrivé là ? Bref retour en arrière: Si les Trente Glorieuses laissent un souvenir heureux, c'est d'abord parce qu'elles furent synonymes d'une paresse managériale, décrypte le sociologue François Dupuy, régulièrement appelé au chevet des grandes entreprises et auteur d'un remarquable essai Lost in Management (Seuil, 2011). L'offre était alors rare. Il était donc possible de faire payer au client un certain laxisme dans la productivité.
Mais avec l'ouverture des marchés à la concurrence vers la fin des années 1970, le consommateur a commencé à avoir le choix : il a donc fallu proposer des produits de meilleure qualité à moindre prix. Le travail a été réorganisé : à l'architecture en silo - où chaque service turbinait en totale autonomie -. un fonctionnement plus transversal s'est avéré nécessaire. Autrement dit, on a demandé aux cadres de coopérer entre eux. Contrairement aux idées reçues, continue Dupuy. la coopération est loin d'être un comportement natureI au quotidien. Elle vous rend dépendant des autres et remplace la neutralité des relations parla confrontation. Sartre le savait bien : les autres, c'est l’enfer! Ce qui n'allait pas de soi, il a donc fallu l'imposer. D'où le recours à la science du management enseignée dans les business schools américaines et qui n'est selon Dupuy, qu'un vaste ensemble de techniques de « coercition ». On multiplie les procédures - les process en novlangue managériale -, on impose aux cadres de laborieuses tâches de reporting - truffer de chiffres jusqu'à point d’heures des tableaux Excel à peine compréhensibles -, on ne jure plus que par les indicateurs des performances de chacun - dit KPI pour. Key Performance Indicators ». Non pas que le contrôle et l'évaluation soient en eux-mêmes mauvais. Le problème, insiste Dupuy, c'est l’emballement de la machine : les directions sont incapables d'arrêter le curseur. Elles signalent ainsi aux cadres qu'elles ne leur accordent aucune confiance. Mais surtout, elles les empêchent de travailler efficacement en les empêtrant dans un magma informe de chiffres, de procédures et de normes volontiers contradictoires. La souffrance du cadre est alors augmentée par un sentiment d'absurdité qui le laisse coi : après tout. il est victime d'un management dont il aura été l'un des plus fervents apôtres.

Au nom de la Raison
La complexification ubuesque qui plombe aujourd'hui les grandes entreprises n'est pas seulement le fruit des contingences historiques. L'idolâtrie du process s'élance depuis un terreau intellectuel fertile et qui n'est autre que le moderne idéal d'une émancipation par la Raison. Là est sans doute le point le plus troublant de la déraison contemporaine: La globalisation n'est pas d'about le résultat d'une hégémonie américaine comme on a trop souvent tendance à le penser. Elle trouve en effet son point de départ avec « le mouvement des lumières qui, à travers des figures comme Kant. visait à désenclaver les hommes des sociétés traditionnelles pour les mener vers une universalité abstraite. explique le sociologue Jean-Philippe Bouilloud, auteur d'un bel essai sur le mal-être des cadres, Entre l'enclume et le Marteau (Seuil. 2014) Et c'est bien cette idée d'un progrès rationnel qui anime les organisations complexes et leurs élites formées dans les grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce. En somme, il s'agit d'un système de valeurs qui voit le présent et à fortiori le passé, dévalorisé en faveur du futur, et qui porte à imaginer qu'un modèle mathématique, objectivable, formalisable, sera toujours plus efficace qu'une habitude, un savoir-faire singulier ou une tradition. Concrètement, cela donne les dérives du « mode projet » Dans la banque, les groupes pharmaceutiques, les sociétés de sidérurgie, entre autres, une véritable mystique du projet s'est développée ces trente dernières années, constate Bouilloud. C'est toujours le prochain projet qui sera le bon. Chaque cadre voit ainsi sa tâche principale parasitée par nombre de projets dont il a la charge ou auxquels il doit contribuer —et dont la plupart n'aboutiront pas. Et que dire du syndrome de toute-puissance technologique? On est happé dans la course au système informatique qui, automatisant l'enregistrement des reportings, la mise en œuvre des process, la gestion des flux et l'évaluation des performances permettra de délivrer comme par enchantement, la solution optimale? « Je suis souvent amené à expliquer à la direction générale d'un grand groupe les limites de tout système », explique François Xavier, consultant désabusé pour une société de services informatiques. « Mais nous sommes en concurrence avec certains consultants qui parfois même de bonne foi leur font miroiter un genre de martingale. Après avoir mobilisé énormément d’énergie, le résultat est forcément décevant, il aggrave parfois les choses et nous devons ensuite défaire tout ce que nous avons fait ».
On le sait, les limites de la rationalité des Lumières ont été pointées depuis un moment déjà : Husserl dans les années 1930 dénonçait de simples sciences de faits, qui n'ont rien à nous dire sur le sens ou l'absence de sens de toute cette existence humaine et Adorno. à la tête de l'École de
Francfort, signalait les vices de la « Raison instrumentale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais nourries d'une volonté de toute-puissance, la doxa économique, en général, et les théories du management en particulier, n'en ont toujours pas pris acte.

La folie management
La tragédie des cadres est ainsi le signal parmi d'autres que l'idéal de raison est arrivé à son point de saturation. Poussé à son paroxysme, c'est l'effet inverse à celui recherché qui est obtenu : une organisation devenue folle. Les grandes entreprises ressemblent fort à ces mères, décrites par le psychologue américain Gregory Bateson, capables de rendre leurs enfants schizophrènes en leur assénant des injonctions paradoxales, impossibles à satisfaire mais impératives. Par exemple: Je t'ordonne d'être autonome et qui dans l'univers « corporate » prend la forme d'un « agis librement mais obéis au process » ou bien « Atteins des objectifs supérieurs avec des moyens réduits. » ou encore: « Développe l'esprit d'équipe mais encourage les performances individuelles ». Et plus récemment : « Il nous faut un produit "premium" mais "grand public". » De fait, je suis en train de devenir schizo est un refrain triste que l'on aura souvent entendu durant notre enquête et lorsqu'il ne mène pas au bum-out, il suscite un désengagement silencieux des cadres qui finissent par jouer les procédures les unes contre les autres en abdiquant toute responsabilité personnelle. Résultat ? Désormais tout le monde se défausse sur le process, constate ainsi effarée Paola Habri, en charge des études dans une société de conseil. Parmi mes interlocuteurs je rencontre de moins en moins de personnes en mesure de prendre une décision, je dois tout le temps me battre pour résister aux demandes de tester la moindre idée de cinq façons différentes dans un flou et une indécision totale, pour, à la fin, copier la concurrence ou coller à la demande des consommateurs. Si l'innovation est en berne depuis trois ou quatre ans, la raison n'est pas à aller chercher bien loin. Si, au bout de trois mois, un produit n'a pas fait ses preuves, il est retiré des linéaires.
Le temps, voilà une autre ressource quantifiable et donc toujours mieux compressée. En témoigne Maud, responsable des ressources humaines dans une grande banque: « Le temps ne fait tout simplement plus partie des outils de gestion. Les cadres sont soumis à une urgence perpétuelle qui les empêche de mener leurs projets comme ils le mériteraient. Prendre six mois de plus est-ce vraiment prendre un risque opérationnel ? Apparemment. plus personne n'ose poser la question » Dans l'univers tendu et désincamé des grandes entreprises, les compétences premières des cadres — leur expertise — ont tendance à passer au second plan. « La qualité première d'un cadre, désormais, c'est la gestion de son stress », constate Anne, la coach. « Ils n'ont plus d'espace qui leur permettrait de respirer, d'élaborer, faire la part des choses, » Plus d’espace, excepté parfois le bureau du coach, jadis dédié â rendre ses clients plus performants et qui joue désormais d'abord le rôle de psy venu les aider à formuler une douleur inavouable, celle d’être désormais « sous l'emprise d'une domination sans dominateur » selon la formule de Bouilloud et d'avoir activement participé à leur aliénation.

Sans doute est-ce là une histoire typiquement française : c'est qu'au pays de Descartes et de Gavroche, la grande entreprise semble être le lieu de la contradiction létale entre le fier esprit théorique et l'individualisme anarchisant, repéré autrefois par le sociologue Michel
Comics. Reste qu'on reste stupéfié par un tel gâchis qui est d'abord humain mais qui s'avère désormais économique. L’excès de rationalité aboutit à la plus kafkaïenne irrationalité. L'obsession du changement en écrasant la culture des hommes et la mémoire des entreprises, débouche sur une incapacité â se renouveler. Les enquêtes attribuent à l'Hexagone un record de démotivation des cadres et ainsi que le remarque Paola Habri. « La génération Y a désormais une nette tendance à fuir les grandes entreprises.. «

Le goût du bel ouvrage
Un autre management est-il possible? Les coaches, sociologues, philosophes appelés à la rescousse du big business en sont convaincus et suggèrent finalement un retour au bon sens, voire une sortie hors du cercle mortifère de la pure rationalisation. Ainsi François Dupuy fait-il l’éloge de la confiance et de la simplicité ? « Arrêtons d’imaginer qu'il est possible de gérer la complexité à coup de procédures. La coopération est difficile mais elle est indispensable. Il est possible d'en appeler à la confiance, et donc à une liberté de décision des cadres, sans pour autant verser dans la naïveté ou le cynisme. Cela veut dire tout simplement de s'entendre sur des régies du jeu non écrites plutôt que d'imposer des procédures formelles. Google aux États-Unis ou L'Oréal et La Poste en France l'ont bien compris. Comme dans une famille, il s'agit d'avancer en s'entendant sur ce qui acceptable de la part des uns et des autres, et sur ce qu'il ne l'est pas. En philosophie, cela s'appelle l'éthique. Pour Jean-Philippe Bouilloud, cela peut être aussi l'enjeu d'une nouvelle esthétique. L'idée du bel ouvrage, du travail fait dans les règles de l'art si présente jusqu'au XVI siècle a été comme écrasée par les mœurs ingénieuses qui ont dominé le XX siècle. Ce sont elles qui amènent les cadres trop stressés par les comptes à rebours des rétro-plannings à se répéter que « c'est pas du boulot ». « Or je crois que c'est précisément la beauté de l’ouvrage qui donne sens à notre travail » continue Bouilloud. « À chacun alors de se demander : c'est quoi un beau travail pour moi ? » et de l’élargir à une conversation qui consisterait à tomber d'accord sur ce qui est beau pour nous. « Et sans doute en viendrait-on à concevoir que, pour que le bel ouvrage puisse advenir, il faut aussi lui donner le temps pour que ça travaille ». Mais Bouilloud va plus loin: « L'esthétique ne concerne pas seulement ce qui est produit mais aussi la qualité des relations. La préoccupation du beau geste est peu étudiée mais elle renvoie à la pensée de Levinas : se sentir responsable de l’autre, c'est s'autoriser des "beaux gestes, généreux, attentifs, gratuits, qui sont autant de critiques, en action, de la rationalité instrumentale. »
Vœux pieux? En un temps de crise où l'on ne travaille plus qu'à parer au plus pressé, cela en a tout l'air. Sauf si les cadres se décidaient à une parole partagée. Ce qui demanderait de rompre avec leur individualisme compétitif pour découvrir les charmes de l'action collective. Et d'oser avouer que loin d'être aux commandes, ils sont désormais assujettis à une organisation proliférante. Et qu'il est plus que temps de remettre du « je » dans les rouages — maintenant que même les élites sont à la ramasse.


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Message par Invité Lun 20 Mai 2013 - 19:20

Autre texte:
La critique d'un essai écrit par un philosophe que j'ai déjà cité ici que je trouve d'une rigueur pleine d’exigence mais pleine de consolation. Il me semble à ce qu'en dit cet article que son nouvel ouvrage est d'une force encore plus adaptée aux besoins des zèbres : être.
Je voudrais mettre en exergue une phrase : "nul ne s'éprouve jamais si séparé de soi qu'en étant séparé des autres". J'y vois comme une synonymie avec la réflexion d'une musicienne (chérie.... Cool ) et reprise par l'une d'entre nous : « Ma tristesse ? Mon horrible tristesse d’hier ? Je m’étais tout simplement désaccordée du monde en oubliant mon devoir de bonheur. Et de partage. » Hélène GRIMAUD

Hymne à l'ego flottant

Nul ne sera jamais qui il est, affirme Nicolas Grimaldi. Ni en se cherchant dans le regard des autres, ni en se suffisant à lui-même. Contre la fatigue d'être soi, voici un ouvrage revigorant et lumineux.
Par Catherine Portevin

Les Théorèmes du moi - Nicolas Grimaldi / Grasset / 200 p / 16,90 €

Etre ou ne pas être, c'est toute la question du Moi. Nicolas Grimaldi en révèle, non tant les théorèmes que les ambiguïtés. Prenant à revers, comme c'est son bénéfique travers, les fausses évidences de l'époque avec ses injonctions à « être soi-même », il annonce d'emblée « l'inconsistance du moi » : aussi unique suis-je à être moi, me voilà incapable seul de définir ce que je suis sans le secours du regard des autres.
En même temps, aucun être vivant « n'est objectivement réductible à ce qui s'en observe ». Voilà pourquoi « ce que je parais n'est que le résidu de ce que je voudrais être, quoique ce que je voudrais être me fasse être ce que je parais ». L'on pourrait citer comme autant de Maximes de La Rochefoucauld, les vertigineux aphorismes de Nicolas Grimaldi.
Cruauté en moins et générosité en plus, il y a du Grand Siècle dans le style et la pensée de ce philosophe de l'insatisfaction humaine. « Rien ne nous est plus obscur que ce qui nous est le plus intime », constate-t-il. Sur cette perplexité première, Nicolas Grimaldi prend d'abord le sujet par ses limites, en analysant des « moi » aussi spectaculaires qu'incertains d'exister : le snob et le dandy, tous deux saisis par une pathologie de la représentation, deux figures hantées par leur image, par les autres, que ce soit pour se conformer à eux ou pour s'en distinguer à tout prix. Le snob serait plutôt ridicule quand le dandy serait tragique; l'un frelaté, l'autre futile et impuissant. Au snobisme, les Précieuses et les Monsieur Jourdain de Molière, ou les salons de Madame Verdurin ; au dandysme, l'élégance du désespoir de Baudelaire, le « stoïcisme de boudoir » de Barbey d'Aurevilly. L'analyse philosophique de Grimaldi, pétrie de littérature, ouvre larges les horizons que tout homme contemple. Car dans ce genre de fatigue d'être soi d'où sont issus le snobisme et le dandysme, nous reconnaissons, certes grossi, ce sentiment ordinaire— parfois le malaise — que nous éprouvons « d'être ce que nous sommes vus » tant nous avons besoin de nous prendre pour le centre du monde. Si les snobs s'épuisent « à paraître ce qu'ils savent pourtant n'être pas », les dandys à « vivre et dormir devant un miroir » (Baudelaire), ils ont tous abdiqué de leur subjectivité et, conjurant la solitude inhérente à celle-ci, ne rêvent au fond que d'un statut d'objet. Le personnage d'Ivan Illitch (dans La Mort d'Ivan Illitch de Tolstoï, que Grimaldi commente longuement), en étant ce qu'on attendait qu'il fût, en se conformant au jeu social, a sacrifié sa vie, la vie même. Faut-il alors plaider vertueusement pour la réalité de la vie contre les fantasmes de la représentation, pour un moi qui se suffit à lui-même (Rousseau) contre l'illusoire ou corruptrice relation aux autres? Certainement pas, car « nul ne s'éprouve jamais si séparé de soi qu'en étant séparé des autres », conclut Nicolas Grimaldi.
Se déploie alors sa grande philosophie de la vie, la vie comme tendance, la vie comme mouvement qui m'excède et me traverse et se diffuse à travers moi, l'individu, tout soucieux de lui-même et de ses intérêts qu'il fût, n'existant que relié à son espèce. Dès lors, il n'y a pas à choisir entre la connaissance de soi et le souci des autres. Qui nous sommes, nous ne le saurons jamais. Mais la vie continuera, avec la perception du temps, du délai, de la durée, de l'attente, formant notre conscience d'être vivant. Le temps suit la vie comme son ombre, il la déforme parfois mais lui donne tout son relief et nous fait exister.


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Message par Lemniscate le papillon Mar 21 Mai 2013 - 14:07

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Coucou...

Un petit bonjour au passage... marin et ensoleillé...
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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 14:10

T'es encore dans le Sud ?

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Message par Lemniscate le papillon Mar 21 Mai 2013 - 14:14

Non... malheureusement Rêves d'Ours - Page 13 1252946170

C'est juste un souvenir.... d'un moment très chaleureux...
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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 14:34

Ah, dommage, parce qu'il fait beau et chaud !
Un temps à pan-bagnat.

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Message par Renarde20 Mar 21 Mai 2013 - 14:44

"Beau et chaud" ... contrepètrie belge Very Happy
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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 15:12

De saison ....

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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 15:15

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et son nom est ...

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Message par Lemniscate le papillon Mar 21 Mai 2013 - 16:19

Rêves d'Ours - Page 13 Pan-bagnat



Tu m'excuseras... mais j'ai déjà commencé... c'était trop tentant Laughing
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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 17:08

Michel Baglin - Extrait : Un sang d’encre. Roman. N & B éditeur

La banlieue, même black ou basanée, ce n'est pas l'autre, mais une part de nous-mêmes entrée en dissidence. La part mal logée, mal nourrie, si mal irriguée qu'elle se gangrène. Et peut-être la plus intime, parce que la plus désenchantée. Qu'on l'oublie le jour, on la retrouve le soir, à son chevet, pour entrer dans le sommeil.

Qu'est-ce donc qui leur manque, qui nous manque, en secret, dans ces parages du cœur ? Le pain ? Ils en ont assez, quoi qu’on en dise, pour ne pas crever. Du travail ? Sans doute, mais encore, mais après ? L'espoir ? La belle affaire ! Qu'apportons-nous dans la corbeille ? Travail-famille-patrie. Métro-Boulot-Dodo. Des trinités qui ont fait leur temps.

Acceptons que les choses soient à la fois plus simples et moins terre-à-terre et risquons une hypothèse : ce sont peut-être les mots, bêtement, qui leur manquent. Oui, les mots. Sans eux, on marche sur les mains. Ou à quatre pattes. On parle avec les poings, avec les pieds et les barres de fer. Ou avec les seringues. Sans mots, on est bête, on devient fou parfois. Or les leurs, ceux qu'on leur lègue, sont usés, vidés, rabougris. Embourbés dans les fossés du consommable, vérolés par les slogans. Dévalués, contaminés, inutilisables pour se connaître, se reconnaître, s'appeler. Les mots – j'entends ceux qui nourrissent, éclairent le regard – aident à se poser, à marcher, à soutenir sa respiration et à trouver de petits passages dans le réel. Vers les autres.

Oui, ils ont besoin des mots, les jeunes et les moins jeunes des banlieues. Ceux qu'on n'a pas su leur apprendre. Ceux qu'ils ne savent pas s'inventer. Ceux qui les laissent dehors, parce qu'ils n'ont pas les moyens de les amadouer. Et un mot qui vous refuse, c'est comme une porte qu'on vous claque au nez.

Il leur faut, il nous faut plus de mots, plus de langage, pour plus d'espace et de justesse. Pour chercher, pour définir, pour contester. Pour construire. Des phrases et puis des ponts. Des chansons. Des paroles. Des vraies : pas marchandes, mais données. Pas annexées, vitrifiées par la publicité, mais vivantes. Des mots à habiter. Comme des maisons. A lancer. Comme des bateaux, ou des jurons. A faire frémir. A échanger. A mettre au bout des mains, comme des outils, des caresses ou des lanternes. Pour faire un peu de lumière dans sa propre obscurité. Un peu de paix. Rassembler les morceaux du puzzle et dessiner enfin quelque chose qui ressemble à une vie, à une ville. Ou bien encore : à une jeunesse qu'on aimerait, plus tard, pouvoir raconter.

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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 17:21

Lemniscate a écrit:Rêves d'Ours - Page 13 Pan-bagnat



Tu m'excuseras... mais j'ai déjà commencé... c'était trop tentant Laughing

En matière de gourmandises, soyons précis :

http://www.nicepanbagnat.com/histoire.php

_________ HISTOIRE & RECETTE _________

Plat de pauvre par excellence, le "Pan Bagnat" doit son nom à son origine. En effet, pour pouvoir utiliser le pain rassi (voir même dur) les ménagères niçoises le “ramollissait” en le passant sous un filet d’eau ( par ailleurs, c’était aussi un moyen efficace de “rafraîchir” le pain et la salade), d’où son nom de "Pan Bagnat" pain mouillé ( ou, plus littéralement : pain baigné).
Ce "Pan Bagnat" était ensuite ajouté, pour lui donner plus de consistance, à la salade niçoise ou, pour les plus pauvres, à une simple tomate coupée en quartiers et salée afin de lui faire “rendre” le plus de «jus» possible.

Ainsi, si le "Pan Bagnat" tient son nom du fait d’être "Bagnat" c’est avant tout, et surtout, de l’eau ramolissant le pain rassi et du «jus des tomates» plus que de l’huile d’olives (par ailleurs toujours trop chère).

Outre la tomate, et au gré des saisons, on ajoutait des cébettes ( petits oignons frais), des petits poivrons verts, des févettes ( petites fèves fraîches), des olives noires, du basilic, de l’huile d’olives ( en petite quantité à cause de son prix), du sel, du poivre et des filets d’anchois. En tout état de cause, uniquement des produits du “pays”.

Cette "salade niçoise avec du pain mouillé" était placée dans un saladier préalablement frotté avec une gousse d’ail.
Certains ingrédients ne figuraient jamais ensemble dans un même "Pan Bagnat" ( par ex : Thon et filets d’anchois, Radis ou cébettes, avec selon les goûts, et au gré du marché ou du porte-monnaie, un peu de vinaigre, des petits artichauts, ...
Le thon et les oeufs étant réservés aux familles “aisées”.


Avec une évidente volonté pratique, le "Pan Bagnat" a été transféré directement dans le pain ( d’où l’intérêt de le frotter avec de l’ail comme le saladier puisqu’il devient le «Contenant»).

Bien sûr l’on peut préparer chaque "Pan Bagnat" individuellement en déposant les ingrédients en couches successives, toutefois nombreux sont ceux qui préfèrent encore préparer une salade niçoise puis remplir leurs "Pan Bagnat".

Aujourd’hui l’abondance des produits et la facilité de se les procurer a pu changer quelques habitudes et il n’est pas rare de trouver ensemble thon et anchois affraid , radis et cébettes affraid , ...

Pour réussir un bon "Pan Bagnat", il faut le préparer avec des ingrédients de qualité et avec un avant goût du plaisir que l’on aura à le déguster, au soleil (certes), en mangeant avec les mains (aussi) ... mais surtout à le partager entre amis.
Dans "Pan Bagnat" il y a "Pan" et nos traditions, nos origines, notre culture voient dans son partage une marque d’amour ... chrétien, comme un complément naturel à sa recette.

Et l’authentique "Pan Bagnat" ne peut être que Niçois !!

A propos de la salade verte :

Celle-ci n’a sa place ni dans la salade niçoise ni dans le "Pan Bagnat", son intérêt réel étant de "remplir" à moindre coût le "Pan Bagnat" donnant ainsi toute sa valeur à la dénomination de “sandwich aux légumes”, chère à nos touristes, qui prète à sourire, mais qui n’a rien de commun ou de comparable avec notre "Pan Bagnat".


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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 19:13



avec Bose Very Happy

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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 19:31

Ah oui oui....

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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 19:33

c'est bon, retour vers notre jeun naisse
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Message par Invité Mar 21 Mai 2013 - 20:09



waouhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

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Message par Invité Mer 22 Mai 2013 - 6:45

N'est-ce pas !

Et ce matin, inattendu, d'un site FB Falaise Chris, spécial dédicace à toi mais aussi à Harpo et Doinel, s'ils passent par ici et d'autres auxquel(le)s je pense quotidiennement.
Musique "du soir" écoutée le matin, dys-synchronie... mais doit-on être normal !



Et comme il se peut que certain mettent ceci en accompagnement du matin, alors, ne reculons devant aucun sacrifice: l'album complet !


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Message par Invité Mar 28 Mai 2013 - 19:27



bienvenue chez toi avec Itzhak Perlman

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Message par Invité Mar 28 Mai 2013 - 19:48

majorette a écrit:Rêves d'Ours - Page 13 Mutgn5wNUDPtxCRdgK7By9uQkQRMjPHtVJ4pUWMBGzo=w310-h207-p-no
et son nom est ...

Après avoir revu, je pencherai pour une campanule, mais .....

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Message par Invité Mar 28 Mai 2013 - 19:52

Ah, si je savais danser ou devrai-je dire si j'avais osé apprendre...

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Merci pour la musique de bienvenue au retour de l'ours.

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Message par Fa Mar 28 Mai 2013 - 19:59

je suis fan de cette image.
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Message par ⚡ Foxy Charlie ⚡ Mar 28 Mai 2013 - 20:04

Prochaine rencontre, je te fais danser, foi de Renard!
⚡ Foxy Charlie ⚡
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Message par Saphodane Mar 28 Mai 2013 - 20:13

Je suis entièrement d'accord avec cette définition de demain. D'ailleurs, la ou les personnes à l'origine de cette image devraient carrément faire un dico dans ce genre. Very Happy
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Message par Harpo Mar 28 Mai 2013 - 20:31

Ruby My Dear est la merveille du Coltrane / Monk, tout comme In A Sentimental Mood est la merveille du Coltrane / Ellington Wink

Et ceci s'écoute à toute heure de la journée ! Il n'y a pas d'heure pour la beauté.

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http://la-maison-et-le-monde.net/

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Message par Invité Mar 28 Mai 2013 - 20:48

Rhhhhooooohhhhhhh, c'est bien de vous retrouver

Bisous

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Message par Invité Mer 29 Mai 2013 - 11:02

J'ai cru rejoindre par instants une réalité plus profonde comme un fleuve la mer, occuper un lieu, du moins y accéder de manière furtive, y laisser une empreinte, y voler un tison, un lieu où l'opacité du monde semblait s'ouvrir au ruissellement confondu de la parole, de la lumière et du sang.
J'ai cru traverser vivant, les yeux ouverts, le nœud dont je naissais. Une souffrance morne et tolérable, un confort étouffant se trouvaient d'un coup abolis, et justifiés, par l'illumination fixe de quelques mots inespérément accordés.
Nous coïncidions hors du temps mais le temps pliait les genoux et si je ne le maîtrisais pas dans sa course, du moins commandais-je alors à ses fulgurantes éclipses...
Je l'ai cru.
Le battement de l'abîme scandait abusivement l'offrande de rosée au soleil, dehors, sur chaque ronce.


Jacques Dupin – Poème (1969)


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Message par MarSupilami Mer 29 Mai 2013 - 14:46

Un bisou pour Ours aussi. J'espère que tu vas bien.
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Message par Invité Mer 29 Mai 2013 - 16:45

Oui, RAS, quasiment parfait.... dans la théorie Pété de rire
Et toi, il me semble qu'il y a longtemps que je ne t'ai vu passer par ZC....

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Message par Invité Mer 29 Mai 2013 - 23:20

Salut Ours,

Un passage éclair pour te faire mes amitiés. Je n'ai que peu de temps, ma retraite spirituelle consomme presque toute mon énergie, et je vais lui donner de plus en plus de place.

Je m'aperçois, chemin faisant, que je suis le seul à pouvoir m'apporter ce que je désire vraiment, et que la source de la plus grande des découvertes est en moi. C'est fantastique !

A bientôt IRL, si l'occasion se présente.

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Message par Invité Jeu 30 Mai 2013 - 18:47



Oh, Angie, oh, Angie, when will those dark clouds disappear
Oh, Angie, oh, Angie, quand-est-ce que ces nuages sombres disparaîtront
Angie, Angie, where will it lead us from here
Angie, Angie, où cela va-t-il nous mener
With no loving in our souls and no money in our coats
Sans amour dans nos âmes ni argent dans nos manteaux
You can't say we're satisfied
Tu ne peux pas dire que nous sommes satisfaits
But Angie, Angie, you can't say we never tried
Mais Angie, Angie, tu ne peux pas dire que nous n'avons jamais essayé

Angie, you're beautiful, but ain't it time we said goodbye
Angie, tu es belle, mais n'est-ce pas l'heure de nous dire au revoir
Angie, I still love you, remember all those nights we cried
Angie, je t'aime toujours, souviens-toi de toutes ces nuits où nous avons pleuré

All the dreams we held so close seemed to all go up in smoke
Tous ces rêves que nous avions à notre portée semblent tous être partis en fumée
Let me whisper in your ear
Laisse-moi chuchoter à ton oreille
Angie, Angie, where will it lead us from here
Angie, Angie, où cela va-t-il nous mener
Oh, Angie, don't you weep, all your kisses still taste sweet
Oh, Angie, ne pleure pas, tes baisers sont toujours aussi doux
I hate that sadness in your eyes
Je hais cette tristesse dans tes yeux
But Angie, Angie, ain't it time we said goodbye
Mais Angie, Angie, n'est-ce pas l'heure de nous dire au revoir

With no loving in our souls and no money in our coats
Sans amour dans nos âmes ni argent dans nos manteaux
You can't say we're satisfied
Tu ne peux pas dire que nous sommes satisfaits
But Angie, I still love you baby, ev'rywhere I look I see your eyes
Mais Angie, je t'aime toujours bébé, partout où je regarde je vois tes yeux
There ain't a woman that comes close to you, come on baby, dry your eyes
Il n'y a pas deux filles comme toi, viens bébé, sèche tes yeux

But Angie, Angie, ain't it good to be alive
Mais Angie, Angie, n'est-ce pas merveilleux de vivre
Angie, Angie, they can't say we never tried
Angie, Angie, ils ne peuvent pas dire que nous n'avons pas essayé

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Message par Invité Jeu 30 Mai 2013 - 20:30

Interprétations :

Marlène Dietrich


Sting


Frank Sinatra


Madonna


.............

Jacques Brel


Paroles, mais est-il encore nécessaire de les citer:

Non, s'il te plait, ma vie, ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas.
Oui, c'est vrai, je t'ai longtemps étouffé, je t'ai souvent renié, j'ai toujours cherché à te mettre au pli.
J'ai mis des costumes. Je me suis fait catholique puis manager puis financier puis négociateur.
Je me suis fait mari, je me suis fait bon père, j'ai tenté aussi le bon fils, mais sans succès.

Non, s'il te plait, ma vie, ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas.
Et voilà que maintenant, maintenant que je commence à peine à comprendre qui tu es vraiment en moi, arrive le temps où tu voudrais partir ?
Remarque, ma vie, ce n'est que justice !
J'ai fais exactement le contraire de ce dont tu avais envie, je m'étonne même de n'en être pas crevé.
J'ai oublié ce que j'aimais, j'ai dédaigné ceux que j'aimais, j'ai abandonné ceux qui m'aimaient.

Non, s'il te plait, ma vie, ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas.
Tu étais si différente de celles que je voyais chez les autres, tu semblais bizarre, hésitante, malingre, maladroite.
Tu sonnais si faux en société que je préférais encore compter les heures moi-même que te laisser les sonner.
Même ce corps que tu habites m’écœurait, il n'était pas moi.

Mais je ne te promets rien, non, je ne jure de rien. Non, rien.

Mais,
Mais si tu ne me quitte pas tout de suite, ma vie, la vie, l'envie,
Maintenant, je voudrais bien passer de bons moments ensemble.
L'automne est une belle saison et les étés sont indiens.
Et on pourra peut-être
"Oublier ces heures, qui tuaient parfois à coups de pourquoi le cœur du bonheur"

Oui,
Oui, ma vie, la vie, l'envie,
On a rencontré beaucoup de vies depuis un an et plus.
Au début, je n'ai rien compris, toi non plus d'ailleurs.
On n'avait pas l'habitude, hein, on se pardonne ?
On va se rattraper et même si on est un peu différent, l'un de l'autre, tu m'aideras, hein ?
"Et quand vient le soir pour qu'un ciel flamboie le rouge et le noir ne s´épousent-ils pas" ?

Oui,
Oui, ma vie, la vie, l'envie,
On va s'habiller des parfums des fleurs, de la lumière du soleil, de la force des vagues, du chant du vent.
On va prendre la force de l'ours et la rage du loup, la ruse du renard et la grâce de l'aigle.
"Je t'offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas"
Et je suis certain, ma vie, la vie, l'envie,
Qu'on croisera encore d'autres vies, d'autres envies,
De celles qui donnent la joie, de celles qui fortifient,
Et on donnera de même, du plus qu'on pourra.

Oui,
Oui, ma vie, la vie, l'envie,
Ce corps, abandonné, pillé, souillé.
Je sais c'est un peu tard, mais j'ai déjà enlevé le tabac,
"Il est paraît-il des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril"
Je vais tenter de le préserver, pour toi,
Pour que tu n'aies plus honte de l'habiter,
Pour que tu puisses accueillir, le temps venu,
Une autre vie, une autre envie.

Oui, j'en suis certain,
Alors,
Tu ne pars plus, hein?
Tu ne pars plus ?
Ma vie, la vie, l'envie.
Allez,
Viens,
Reste.

Tu sais, il y a longtemps, quelqu'un chantait :

"On a vu souvent
Rejaillir le feu

De l´ancien volcan
Qu´on croyait trop vieux...."



Souvenir et partage d'une soirée belge.



Dernière édition par Ours le Ven 31 Mai 2013 - 8:26, édité 4 fois (Raison : Ajustements, compléments et "tribute" comme on dit mais je préfère dédicace...)

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Message par Invité Jeu 30 Mai 2013 - 23:11

Ours a écrit:... mais doit-on être normal !

... je l'aime tant le temps qui reste ;-)



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Message par Invité Dim 2 Juin 2013 - 17:31

Bien que quelque fois ce soit tellement douloureux qu'on voudrait bien le gommer d'un geste !

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Message par Invité Dim 2 Juin 2013 - 17:37



"Dîtes moi d’où vient ce phénomène qui mène tout droit à l’impasse
Qu’est-ce qui se passe, je vois plus les traces, je reconnais plus mon espace
Espacez-vous, écartez-vous, dîtes moi où est la lumière
J’ai besoin d’aide encore une fois et ce sera pas la dernière
Je ne vois plus où je mets les pieds, ne me dîtes pas que c’est normal
Tout ce que je respire est inquiet, je sais plus ce qu’est bien et ce qu’est mal
C’est la pénombre qui règne comme si le soleil était mort-né
Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée
Je n’ai pas senti de chaleur s’épanouir au-dessus de nos têtes
Je n’ai vu aucune lueur venir frapper à nos fenêtres
Je ne sais pas si je dois attendre que la nuit se lève ou que le jour tombe
Mais depuis 24 heures, il fait nuit comme dans une tombe
Je vois plus les oiseaux s’envoler, tous ces petits trucs qui m’émerveillent
Je sens plus les nuages s’enrouler, le soleil a perdu son réveil
Si ça se trouve c’est grave la terre s’est peut-être arrêtée de tourner
Messieurs Dames aujourd’hui, il a fait nuit toute la journée
Pourtant les gens autour de moi n’ont pas l’air d’être étonnés
Comment ça se fait, réagissez mais arrêtez de déconner
Suis-je le seul à me rendre compte de la hauteur du danger
La lune nous nargue en plein midi ça n’a pas l’air de vous déranger
Est-ce que ça se passe vraiment ou est-ce seulement dans mon cerveau
Tout ça me paraît bien réel mais je ne sais plus ce que ça vaut
Est-ce un voile devant mes yeux, est-ce qu’il fait nuit dans ma tête
J’ai l’impression que le monde est vieux et qu’y a que moi que ça inquiète
Est-ce le prix du quotidien et le poids de la lassitude
Il a fait nuit toute la journée mais ce n’est plus une certitude
Peut-être que tout va bien et que l’instant n’a rien de fatal
Et qu’il y a simplement un peu trop de poussière dans mon mental
Maintenant il faut que je me reprenne et que j’arrête mes histoires
J’attends que le soleil se lève à nouveau dans mon espoir
Mais je n’oublie pas qu’il est possible que ce soit l’hiver toute l’année
Comme il se peut que ce jour là, il ait fait nuit toute la journée.


Le poète est un grand mytho qui s’invente des thèmes
Pour faire rire, pour faire pleurer, pour qu’on lui dise je t’aime
Pour un bon mot il est prêt à tout, le poète est un malade
Ne le croyez pas surtout, il ne raconte que des salades
Moi je me prends pour un poète parce que je rappe sans instru
Il a fait nuit toute la journée, j’espère que vous ne m’avez pas cru
Ce n’est qu’un thème de plus pour mentir impunément
Je pense donc je suis, j’écris donc je mens
Y’a plus de repères dans mes histoires et tout ce que je dis peut être factice
Dans mon prochain texte, je vous ferai croire que je courre plus vite que Carl Lewis
Mais attention, soyez prudents, car si jamais vous m’applaudissez
C’est que ça vous plaît quand je mens… donc je vais sûrement recommencer"


Dernière édition par Ours le Lun 3 Juin 2013 - 8:14, édité 1 fois

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Message par Invité Dim 2 Juin 2013 - 22:26

Humilité, ouverture, accueil mais pas abandon, en conscience.
"Lâcher prise"....

Un peu de Deleuze,
Deleuze sensible, affectueux,
Deleuze ne revendiquant rien ou si peu,
Deleuze citant Miller :

Il y a tout un système social qu'on pourrait appeler système mur blanc — trou noir.
Nous sommes toujours épinglés sur le mur des significations dominantes, nous sommes toujours enfoncés dans le trou de notre subjectivité,
le trou noir de notre Moi qui nous est cher plus que tout.
Mur où s'inscrivent toutes les déterminations objectives qui nous tuent, nous quadrillent, nous identifient et nous font reconnaitre ; Trou où nous nous logeons, avec notre conscience, nos sentiments, nos passions, nos petits secrets trop connus, notre envie de les faire connaitre.
Même le visage est un produit de ce système, c'est une production sociale large visage aux joues blanches, avec le trou noir des yeux. Nos sociétés ont besoin de produire du visage. Le Christ a inventé le visage.
Le problème de Miller (déjà celui de Lawrence) :
Comment défaire le visage, en libérant en nous les têtes chercheuses qui tracent des lignes de devenir ?
Comment passer le mur, en évitant de rebondir sur lui, en arrière, ou d'être écrasés ?
Comment sortir du trou noir, au lieu de tournoyer au fond, quelles particules faire sortir du trou noir?
Comment briser même notre amour pour devenir enfin capable d'aimer ?
Comment devenir imperceptible ?

« Je ne regarde plus dans les yeux de la femme que je tiens dans mes bras, mais je les traverse à la nage, tête, bras et jambes en entier, et je vois que derrière les orbites de ces yeux s'étend un monde inexploré, monde des choses futures, et de ce monde toute logique est absente... L'œil, libéré du soi, ne révèle ni n'illumine plus, il court le long de la ligne d'horizon, voyageur éternel et privé d'informations... J'ai brisé le mur que crée la naissance, et le tracé de mon voyage est courbe et fermé, sans rupture... Mon corps entier doit devenir rayon perpétuel de lumière toujours plus grande... Je scelle donc mes oreilles, mes yeux, mes lèvres. Avant de redevenir tout à fait homme, il est probable que j'existerai en tant que parc » (Henry MILLER – Tropique du Capricorne)

Rêves d'Ours - Page 13 Tumblr17

Ton secret, on le voit toujours sur ton visage et dans ton œil.
Perds le visage.
Deviens capable d'aimer sans souvenir, sans fantasme et sans interprétation, sans faire le point.
Qu'il y ait seulement des flux, qui tantôt tarissent, se glacent ou débordent, tantôt se conjuguent ou s'écartent.
Un homme et une femme sont des flux.

Tous les devenirs qu'il y a dans faire l'amour, tous les sexes, les n sexes en un seul ou dans deux, et qui n'ont rien voir avec la castration. Sur les lignes de fuite, il ne peut plus y avoir qu'une chose, l'expérimentation-vie.
On ne sait jamais d'avance, parce qu'on n'a pas plus d'avenir que de passé.
« Moi, voilà comme je suis », c'est fini tout ça.
Il n'y a plus de fantasme, mais seulement des programmes de vie, toujours modifiés à mesure qu'ils se font, trahis à mesure qu'ils se creusent, comme des rives qui défilent ou des canaux qui se distribuent pour que coule un flux.
Il n'y a plus que des explorations où l'on trouve toujours à l'ouest ce qu'on pensait être à l'est, organes inversés.



Dernière édition par Ours le Lun 3 Juin 2013 - 8:13, édité 2 fois

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Message par Renarde20 Lun 3 Juin 2013 - 8:03



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Message par Invité Lun 3 Juin 2013 - 9:21

It seems strange that my life should end in such a terrible place, but for three years, I had roses, and apologized to no one. I shall die here. Every inch of me shall perish. Every inch, but one. An inch, it is small and it is fragile, but it is the only thing in the world worth having. We must never lose it or give it away. We must never let them take it from us. I hope that whoever you are, you escape this place. I hope that the world turns and that things get better. But what I hope most of all is that you understand what I mean when I tell you that even though I do not know you, and even though I may never meet you, laugh with you, cry with you, or kiss you, I love you. With all my heart, I love you.

Alan Moore, V for Vendetta

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Message par solifleur Lun 3 Juin 2013 - 10:38

celui- là pour toi..

Quête

J’ai faim
d’un moment d’attention
m’ouvrant un horizon
que je mendie sans fin.
J’ai faim
de ce regard d’autrui
m’offrant comme un crédit
lorsque tout tourne à rien
J’ai faim
J’ai faim et je m’emplis
d’un rêve inaccompli.
Mon espoir est-il vain ?
J’ai faim
Et ma faim ne s’apaise.
Et mon air très à l’aise
ne me trahira point.

Esther Granek, Synthèses, 2009
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Message par Invité Lun 3 Juin 2013 - 10:56

Tout commentaire serait pour le moins exhibition...
Merci de cette finesse de perception.

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Message par Invité Lun 3 Juin 2013 - 17:03

Dale Dunning

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Message par Renarde20 Lun 3 Juin 2013 - 17:18

Les mots ressentis, en total silence, grâce au grain d'une peau frôlée ?
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Message par Invité Mar 4 Juin 2013 - 15:10

Faire le constat de la différence, c'est aussi faire le constat de la richesse de l'autre. Et c'est ouvrir un chemin de rencontre vers l'autre. Si celui-ci ne pense pas, ne comprends pas ce qui nous anime, la primo réaction est une frustration d'autant plus intense que l'on a "investit" l'autre du statut de proche. A mon sens la suite est : oui, l'autre est autre et en cela il m'enrichit, me guide et je me construis face à lui - "face à lui", pas en regardant dans le même sens mais en confrontant ce que nous sommes, face contre face, front contre front.

Bien entendu, je ne parle là que des vrais échanges, pas des conversations de salon, zébrées ou non, pas plus des rendez-vous pugilistiques où il semble que l'affirmation de soi passe de façon perverse par l'effacement de l'autre.

Cette confrontation est un échange paisible et ferme. De même elle n'induit pas l'alanguissement amoureux, de même elle n'excuse pas la violence ou la brutalité.
L'alanguissement amoureux est prélude à l'alanguissement physique, voire immunologique pour que l'un et l'autre ne soit pas "allergiques".
Quant à la violence ou la brutalité exprimée par l'autre, elle n'est que le reflet de celle qu'il adresse à lui-même. Elle porte dans le formalisme adopté, la trace de son combat intérieur. Mais on doit être prêt à ce monde brutal car la violence est une expression sociale. Il faut arriver à se ménager un chemin rapide pour que notre sensibilité puisse instantanément s’en-coquillier comme un bernard-l'hermite.

Je crois que dès qu'on pense que l'autre est tout empathie ou tout agression, on est dans la même intensité d'erreur. Certains m'ont souvent entendu dire : je ne comprends rien, moi il faut me dire. Ce n'est qu'une façon de dire : met moi sur ta longueur d'onde, aide moi à me syntoniser, alors on pourra communiquer. Avec chacun de mes proches, j'ai un temps plus ou moins long de début de communication, temps de réglage, temps de "mire" pour essayer d'éviter les parasites. C'est la rencontre avec xxx qui m'a ouvert les yeux. Parce qu'en fine psychologue, elle a testé virtuellement sous tous les angles avant d'entrer en vrai contact, contact qui a été d'une qualité ébouriffante.

Maintenant, je voudrais en venir à la suite. Quelle suite ? Que cette confrontation suive le fil du rasoir ou bascule d'un côté ou de l'autre, là n'est pas la vraie difficulté. Dans la vraie rencontre, il y a les prémices d'une fusion. Nécessairement, Il faudra se ré-individualiser et permettre à l'autre de faire de même. Pardonner, donner au-delà de ce qu'on a reçu de l'autre, au-delà des flux, au-delà des chemins empruntés, me semble être le moyen. Bien que pardonner soit un terme moralisant, caritatif, ... c'est celui qui engage le plus, c'est pour cela que je l'utilise.
Pour paraphraser Deleuze, il faudra que les devenirs "individus" redevienne individués et reprennent leur chemin hétérochrones. Qu'il y ait eu révélation d'un devenir "rencontre de x et de y du xx/xx/xx", ce devenir indépendant de x et de y ne pourra vivre (et donc mourir) que si x et y expriment à nouveau leur individualité, leur unité, leur indivisibilité respective. C'est ce que j'appelle le pardon : donner au-delà du don mutuel qui a fait surgir ce devenir" rencontre".
Faute de pardon, l'individuation ne se fait pas ou mal, x et y ne sont pas unitaires dans chacun de leurs devenirs, la faille est en place, annonce d'une douloureuse déchirure prochaine.

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