Au Mily-mètre près
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Re: Au Mily-mètre près
"I've been a slapper for many years"
Avalaouer- Messages : 116
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: Au Mily-mètre près
J'ai noté que le maquereau de Cornouailles est un excellent choix ... bon rapport prise en main / aérodynamisme ...
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Illusion d'optique avec le rouge bombasse
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
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Re: Au Mily-mètre près
Je suis une French Fragile. Et ça fait chier quand même. Un Vogue menthol en plein cagnard du New Jersey, et voilà que je vois des étoiles. Cette fois, je déconne pas, la dernière fois, j'ai fini aux urgences locales, et ça m'a couté un bras et un oeil, et une journée de travail perdue.
Alors cette fois, j'ai pas joué à la plus maline. Dès que j'ai senti les signes précurseurs, absence, jambes flageolantes, tête vide, je me suis précipitée sur la rambarde : "Tracy, I gonna fall down".
A genoux dans l'herbe à côté de l'abri des fumeurs, je me raccroche à une idée : ne pas tomber, garder le contrôle. Si je perds connaissance une seule minute, c'est reparti pour le cycle infernal, ambulance, journée à l'hosto, perfusion, prise de sang, radio et tout le bazar. OK les gens, je vais bien, j'ai juste besoin d'une bouteille d'eau et d'un Snickers.
Sont gentils les ricains. Une nation de Boy Scouts. Ils savent ce qu'il faut faire, call 9.1.1, the french girl passed out, again.
Moi, le 911, c'est pas mon délire, j'ai juste sauté la pause déjeuner. Ca arrive, j'ai l'habitude, filez moi de l'eau et du sucre, collez moi sous le ventilo, et je suis repartie comme en 40.
Un gobelet d'eau fraiche arrive. It's allright. J'ai déjà cinq personnes autour de moi : encore ? Oui encore, c'est comme ça les françaises, des petites choses fragiles à manipuler avec précaution. Elles font les malines en Louboutin, et au premier coup de vent, elles tremblent comme des feuilles. Elles savent faire un pliage Hermès avec leur carré de soie les yeux fermés, mais à la première contrariété, les mains laquées au Rouge Noir Chanel se mettent à trembloter. Ca t'écluse une bouteille de Meursault sans broncher, mais une clope en plein soleil, ça supporte pas.
"Aaaah, ces français !". J'ai appris que je leur manquerai, avec mes questions à la con, mes aptitudes à réparer l'imprimante et le distributeur de coca, mon défilé de chaussures de designer chaque matin, mon débit de mitraillette sous exta, ma façon d'écourter les réunions en réclamant ma pause café/clope, mes délires écolo-bio-végétaro-tri sélectif et mon addiction pour le Coca light, mes quiproquo pour cause de prononciation bancale, et ma façon enflammée de vanter le saucisson, le vin rouge, le Maroilles et le système de santé français.
J'ai bien représenté la France intello-bourge jusqu'au bout des ongles, sans complexe. J'ai bien joué mon rôle d'attention whore avec mon pick-up qui pisse la rouille, qui est pas à jour du contrôle technique et qui suce 15 litres aux 100. Mission accomplie.
30 jours à tirer, et je redeviendrai une française bizarre parmi les français.
Alors cette fois, j'ai pas joué à la plus maline. Dès que j'ai senti les signes précurseurs, absence, jambes flageolantes, tête vide, je me suis précipitée sur la rambarde : "Tracy, I gonna fall down".
A genoux dans l'herbe à côté de l'abri des fumeurs, je me raccroche à une idée : ne pas tomber, garder le contrôle. Si je perds connaissance une seule minute, c'est reparti pour le cycle infernal, ambulance, journée à l'hosto, perfusion, prise de sang, radio et tout le bazar. OK les gens, je vais bien, j'ai juste besoin d'une bouteille d'eau et d'un Snickers.
Sont gentils les ricains. Une nation de Boy Scouts. Ils savent ce qu'il faut faire, call 9.1.1, the french girl passed out, again.
Moi, le 911, c'est pas mon délire, j'ai juste sauté la pause déjeuner. Ca arrive, j'ai l'habitude, filez moi de l'eau et du sucre, collez moi sous le ventilo, et je suis repartie comme en 40.
Un gobelet d'eau fraiche arrive. It's allright. J'ai déjà cinq personnes autour de moi : encore ? Oui encore, c'est comme ça les françaises, des petites choses fragiles à manipuler avec précaution. Elles font les malines en Louboutin, et au premier coup de vent, elles tremblent comme des feuilles. Elles savent faire un pliage Hermès avec leur carré de soie les yeux fermés, mais à la première contrariété, les mains laquées au Rouge Noir Chanel se mettent à trembloter. Ca t'écluse une bouteille de Meursault sans broncher, mais une clope en plein soleil, ça supporte pas.
"Aaaah, ces français !". J'ai appris que je leur manquerai, avec mes questions à la con, mes aptitudes à réparer l'imprimante et le distributeur de coca, mon défilé de chaussures de designer chaque matin, mon débit de mitraillette sous exta, ma façon d'écourter les réunions en réclamant ma pause café/clope, mes délires écolo-bio-végétaro-tri sélectif et mon addiction pour le Coca light, mes quiproquo pour cause de prononciation bancale, et ma façon enflammée de vanter le saucisson, le vin rouge, le Maroilles et le système de santé français.
J'ai bien représenté la France intello-bourge jusqu'au bout des ongles, sans complexe. J'ai bien joué mon rôle d'attention whore avec mon pick-up qui pisse la rouille, qui est pas à jour du contrôle technique et qui suce 15 litres aux 100. Mission accomplie.
30 jours à tirer, et je redeviendrai une française bizarre parmi les français.
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Re: Au Mily-mètre près
Mea Tulpa - THQI Asperger a écrit:Pourquoi la main n'est pas noire comme la nuit ?
Le noir n'est pas une couleur, c'est un état d'esprit.
Bah sinon, j'ai un papounet d'ascendance Viking, ça laisse des traces...
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Re: Au Mily-mètre près
Merci Mea, de ta part, ça me touche beaucoup. Sous tes airs de troll, il y a un vrai truc, ça m'étonne pas que tu ne laisses pas les gens indifférents.
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Re: Au Mily-mètre près
Les malaises comme ça, ça m'arrive parfois quand je me mets trop la pression, à trop vouloir assurer, je suis tendue comme un string, et bang la ficelle lâche.
Je n'aime pas du tout l'état de fragilité dans lequel ca me met.
Et après, malgré moi, j'associe ce malaise au lieu ou à la personne avec qui je suis, ce qui provoque une grande anxiété à l'idée de retourner dans cet endroit ou revoir la personne.
Je n'aime pas du tout l'état de fragilité dans lequel ca me met.
Et après, malgré moi, j'associe ce malaise au lieu ou à la personne avec qui je suis, ce qui provoque une grande anxiété à l'idée de retourner dans cet endroit ou revoir la personne.
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Re: Au Mily-mètre près
L'été, c'est quoi encore?!?!
ADR en desespoir climatique - il fait même pas 20 dans ce p*tain de pays!!!!!!!
ADR en desespoir climatique - il fait même pas 20 dans ce p*tain de pays!!!!!!!
ADR- Messages : 953
Date d'inscription : 17/06/2015
Re: Au Mily-mètre près
Ma tension chute régulièrement et la seule chose à faire, c'est de s'allonger et de ne pas chercher à maîtriser quoique ce soit. Se relâcher et attendre que cela passe, manger et se reposer. Chez moi, c'est cyclique, mais honnêtement, je ne pense pas que sauter un repas suffise à provoquer une chute de tension, enfin... deux en peu de temps... Je m'inquiète pour toi.
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Au Mily-mètre près
Mon commentaire est surgi après avoir lu "le cagnard du NJ" mais je rejoins CZ... pourquoi tu sautes des repas alors que tu sais être sensible à cela?
Take care of yourself woman!
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ADR- Messages : 953
Date d'inscription : 17/06/2015
Re: Au Mily-mètre près
S'allonger c'est bien mais pour plus d'efficacité, il faut s'allonger ET surélever ses jambes, ça coupe direct le malaise (malaise vagal).
A priori et à te lire, tu manques de sommeil + clope + chaleur + anxiété = boum badaboum !!
Vu la batterie de tests qu'on t'a imposé dernièrement, je serais surprise si tu avais une quelconque patho associée ...
JDCJDR puisque je ne suis pas médecin !
Ce qui n'empêche, que 1 tu le racontes bien et que 2
A priori et à te lire, tu manques de sommeil + clope + chaleur + anxiété = boum badaboum !!
Vu la batterie de tests qu'on t'a imposé dernièrement, je serais surprise si tu avais une quelconque patho associée ...
JDCJDR puisque je ne suis pas médecin !
Ce qui n'empêche, que 1 tu le racontes bien et que 2
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Re: Au Mily-mètre près
ps : obligée d'aller lire ce qu'impose la case 142 ! vous faîtes ***** avec votre jeu à la *** !
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Re: Au Mily-mètre près
Patate a écrit:ps : obligée d'aller lire ce qu'impose la case 142 ! vous faîtes ***** avec votre jeu à la *** !
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Mea Tulpa - THQI Asperger a écrit:Patate a écrit:ps : obligée d'aller lire ce qu'impose la case 142 ! vous faîtes ***** avec votre jeu à la *** !
sale gamine ! non, pire : sale gooooooooooooossssssssse !
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Re: Au Mily-mètre près
Moi, lors de mes crises d'hypoglycémie en match, le coach me donnait un sucre avec du
- Ricqlès:
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Patate a écrit:ps : obligée d'aller lire ce qu'impose la case 142 ! vous faîtes ***** avec votre jeu à la *** !
Ah non mais soyons clairs, j'irais pas m'inventer un problème de santé (physique ou mental) pour un jeu, quand même.
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Re: Au Mily-mètre près
Merde, Y'a des jours comme ça, j'enchaine les mauvaises idées. J'aurais très bien pu prendre un café au drive in du MacDo, et rentrer directement, mais non. Trop envie d'aller jusque chez Sandy pour des pancakes au patates douces.
Et puis sur le chemin, autant m'arrêter à la banque, c'est ouvert ce dimanche, y'aura pas beaucoup de monde. Ah et puis zut, je vais pas faire tout le détour, je vais passer devant le commissariat, ça ira plus vite.
Bon, un gyrophare. C'est pas pour moi, j'ai rien fait. Je suis en dessous de la vitesse limite, je me suis arrêtée au stop.
Aaaaaah si c'est pour moi. Respire, respire, réfléchis. J'ai renouvelé l'assurance hier, mais j'ai pas imprimé l'attestation. Clignotant, je m'arrête comme une gentille fille sur le bas côté, je sors la carte grise, et je retrouve miraculeusement l'attestation de mon ancienne assurance, qui indique en date d'expiration 11/16. Yes !
Papiers, permis, carte grise, tout est en règle, mais ... ah oui, le contrôle technique. Expiré en décembre 2015. Procrastination quand tu nous tiens, tu fais pas semblant. Trouve une histoire Em, vite ! T'es douée pour les histoires. Fais les pleurer dans les chaumières, envoie de la fibre patriotique, fais vibrer la corde du violon. Mais avant, tu me croises ses putains de giboles, tu pointes les orteils dans la ballerine Repetto et tu tires pudiquement sur la robe d'été. Les yeux de Chat Poté, vas y, cligne, cligne, smile.
Je peux pas leur dire que j'avais pas vu, l'autocollant est orange fluo et collé juste sous mon nez. Faut quand même pas trop les prendre pour des cons, mais on va essayer quand même.
- Aï am riiiiilly sorrrry Monsieur Policeumane, Aï am french, you nauwe. And, euh, I was in France, on dyuty, becauseuh ... euh ... you nauwe, ze terrorists attack and eveuryfing, they called me back, and Aï wos not vere.
Ok, ils écoutent, ils se consultent du regard, je recule le siège, je croise les papattes dans l'autre sens.
- Aï am in the militarrry you nauwe, can Aï cho you maï cardeuh ?
Ils me demandent quand je suis revenue.
- Let mi ssiii, watte iz ze day todé ? Sundé ? Oh, Aï just came baque on fraïdé, I am sooooo jetlagged, I cannot remembeur. Hi hi. I will go tou zi inspection centeur tomorro, Aï promisse. Dou you want tou sssiii maï visa ?
Ils se regardent encore. Croise, décroise, oeil de chat poté. Dommage, je suis plutôt de bonne humeur, sinon j'aurais bien pleuré un peu. Mais c'est bon pour cette fois.
- You are so naïce, riiiily, Aï am veri veri sorrrry about dat euh ... vat. I will not dou it aguène. Fank you sssssoooo meutch ! Aveuh naïce dé !Gode blesse you !
Allez, on rentre à la maison, et dorénavant, j'éviterais de passer sous les fenêtres du commissariat.
Et puis sur le chemin, autant m'arrêter à la banque, c'est ouvert ce dimanche, y'aura pas beaucoup de monde. Ah et puis zut, je vais pas faire tout le détour, je vais passer devant le commissariat, ça ira plus vite.
Bon, un gyrophare. C'est pas pour moi, j'ai rien fait. Je suis en dessous de la vitesse limite, je me suis arrêtée au stop.
Aaaaaah si c'est pour moi. Respire, respire, réfléchis. J'ai renouvelé l'assurance hier, mais j'ai pas imprimé l'attestation. Clignotant, je m'arrête comme une gentille fille sur le bas côté, je sors la carte grise, et je retrouve miraculeusement l'attestation de mon ancienne assurance, qui indique en date d'expiration 11/16. Yes !
Papiers, permis, carte grise, tout est en règle, mais ... ah oui, le contrôle technique. Expiré en décembre 2015. Procrastination quand tu nous tiens, tu fais pas semblant. Trouve une histoire Em, vite ! T'es douée pour les histoires. Fais les pleurer dans les chaumières, envoie de la fibre patriotique, fais vibrer la corde du violon. Mais avant, tu me croises ses putains de giboles, tu pointes les orteils dans la ballerine Repetto et tu tires pudiquement sur la robe d'été. Les yeux de Chat Poté, vas y, cligne, cligne, smile.
Je peux pas leur dire que j'avais pas vu, l'autocollant est orange fluo et collé juste sous mon nez. Faut quand même pas trop les prendre pour des cons, mais on va essayer quand même.
- Aï am riiiiilly sorrrry Monsieur Policeumane, Aï am french, you nauwe. And, euh, I was in France, on dyuty, becauseuh ... euh ... you nauwe, ze terrorists attack and eveuryfing, they called me back, and Aï wos not vere.
Ok, ils écoutent, ils se consultent du regard, je recule le siège, je croise les papattes dans l'autre sens.
- Aï am in the militarrry you nauwe, can Aï cho you maï cardeuh ?
Ils me demandent quand je suis revenue.
- Let mi ssiii, watte iz ze day todé ? Sundé ? Oh, Aï just came baque on fraïdé, I am sooooo jetlagged, I cannot remembeur. Hi hi. I will go tou zi inspection centeur tomorro, Aï promisse. Dou you want tou sssiii maï visa ?
Ils se regardent encore. Croise, décroise, oeil de chat poté. Dommage, je suis plutôt de bonne humeur, sinon j'aurais bien pleuré un peu. Mais c'est bon pour cette fois.
- You are so naïce, riiiily, Aï am veri veri sorrrry about dat euh ... vat. I will not dou it aguène. Fank you sssssoooo meutch ! Aveuh naïce dé !Gode blesse you !
Allez, on rentre à la maison, et dorénavant, j'éviterais de passer sous les fenêtres du commissariat.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Putain, je comprends l'anglais maintenant, plus besoin de Reverso, cool !
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Tu devrais éditer un "L'Anglais pour les Nuls!"
ADR- Messages : 953
Date d'inscription : 17/06/2015
Re: Au Mily-mètre près
Sur le quai de Port Victoria, nous attendons le signal pour partir visiter l'ile. J'ai collé mes fringues d'été dans un sac, avec les chaussures de bimbo et la trousse de maquillage. Week-end entre filles aux Seychelles, On récupère les clefs de voiture électrique fournie par l'agence. Quatre filles, une voiture, un maison de location et les Seychelles. J'adore mon job, j'adore mes collègues, j'adore ma vie ...
On a embarqué le beau gosse de service à Djibouti. On l'a surnommé "fracture" parce qu'il fait mal aux rétines. Doré de la tête aux pieds, un distingué poivre et sel, grand, fin, et taillé à la serpe. Un peu trop marié peut-être, mais ça ne nous empêche pas de nous rincer l'oeil.
Fracture connait bien le coin, il vient tous les ans, Il nous parle d'aller se trémousser en rythme au "Boom Boom", la discothèque locale, et nous n'avons pas le coeur à refuser.
A 10 minutes de partir, on s'offre un petit défilé. "Canon". C'est vrai que les séances de cross fit en plein soleil dans l'océan indien et le régime hyperprot' on payé. Mon jean blanc a l'air cousu sur moi. Les autres sont pas mal non plus.
Le Boom Boom ressemble à un hangar dans lequel on aurait collé au hasard un bar, des stroboscopes, des machines à fumée et d'énormes caissons de basse. Il n'y a pas encore grand monde, quelques couples d'européens en Lune de Miel sirotent des cocktails au bar. SMS de Fracture "t'es où beauty ? On est en route". Je décrypte la carte en créole local, je me laisse tenter par le "mojito à la Sessel". Le rhum local tape dur, et j'ai encore un peu le mal de terre, mais la musique descend bien et j'ai des fourmis dans les jambes. C'est l'heure du show. Je ferme les yeux, j'oublie qu'il n'y a personne, je me laisse la vibration des basses retentir dans mon ventre et guider mes mouvements. Quand j'ouvre les yeux, je croise un regard vert au dessus de dents blanchies par la lumière noire. Fracture. La marque de son alliance clashe un peu trop sur son bronzage, ça me coupe un peu le goût de la chasse.
Le Boom Boom commence à se remplir, comme nos verres, l'un après l'autre. J'ai le vertige, et les remarques du copain de Fracture me sont désagréables : "toi, tu souris jamais". Je l'emmerde avec une tirade féministe "tu dis ça aussi aux hommes ?". Pendant ce temps là, une de mes copines a mis le grappin sur Fracture alors je cherche un moyen de me sortir de là. Si ça marche comme aux Antilles, la séquence collé serré va bientôt démarrer, et je préfère pas être à proximité de celui là et de son odeur de clodo.
Un sauveur pointe le bout de son nez. Pas terrible, mais il est gentil, et l'autre abruti a quelque peu amoindri mes défenses. J'accepte un verre, sûrement un de trop. Le type me dit avoir un prénom français, et quand il m'annonce "Raoul", je retiens un éclat de rire. Une de mes amies montre moins de tact et lui demande comment on dit "ringard" en seychellois. J'écluse mon verre à temps pour le début de la séquence de zouk, et je me laisse entrainer sur la piste par Raoul. Le chaloupé seychellois me surprend, il double les temps, indian ocean style, ça me crispe les mâchoires. Le son est parfait, avec un arrangement kizomba, mais je n'arrive pas à me laisser aller. Je pense à D. et ses variations de rythme, ses changements de sens, sa façon de m'obliger à cambrer toujours un peu plus et à pencher la tête. C'est pas ça. En quelques secondes je pige la manip' mais ça ne me plait pas. Il est trop prêt et je sens son haleine, alors je place mes coudes en avant, en appui contre sa poitrine pour me donner de l'air. Technique anti frotteman, de l'air Albert.
Raoul se fatigue vite à essayer de vaincre la force de mes bras pour se rapprocher, et veut aller fumer. Je le suis dehors, en essayant de repérer le prochain sauveur. Vomito est affalé sur un banc dehors, une bouteille à côté de lui, je fais comme si je ne le connaissais pas. J'attrape la petite jeune qui nous accompagne par le bras, la débarrassant d'un type apparemment trop collant. Mamy à la rescousse !
Dehors, j'attire le troupeau. Je fais plutôt locale, mais mon créole me trahit. Compréhensible mais exotique, il attire l'attention d'une montagne. Je reconnais le style inimitable, les dread locks parfaitement rangées en catogan, le débardeur façon filet de pèche, la chaine en or énorme autour du coup, maille forçat. Guadeloupéen, saintois peut être, à en juger par la couleur Cognac de ses yeux. Bingo, Marie-galantais, en vacances. Raoul semble hostile et roule des biceps, mais je prends les réservations pour la prochaine session de danse du carreau.
La lumière baisse, la musique ralentit, c'est l'heure. Je cale mon pied gauche entre ses pieds et mes bras autour de son cou, et je me laisse guider. Les premiers pas sont vacillants, je m'excuse, et il trouve ça charmant. Hannnnnw ! Il est bon danseur, son style est rétro comme j'aime, il tourne beaucoup, change de direction, prend une position de valseur et marque les pauses au bon moment. Je prends confiance et je me laisse déséquilibrer légèrement, pour m'appuyer sur son bras, pour me laisser guider et écouer s'égrainer les minutes. Je voudrais qu'il arrête de parler, ce qu'il dit ne m’intéresse pas, je ne veux pas répondre à ses questions questions banales, sa voix haut perchée et son discours insipide rompent la magie de l'instant. Je le regarde dans les yeux et les mots sortent par habitude "pé bouch, maré djol" : "ferme ta gueule". Je crois que le sourire fera passer la pilule, mais il manque un temps et je vacille. La série se termine avec un bruit de verre brisé. Je me demande si j'ai imaginé ce bruit au travers de ma brume, si j'ai rompu le charme. Je réalise que Vomito fait son scandale au bar. Je lâche le Marie-Galantais, évite le regard assassin de Raoul, j'attrape mon téléphone dans ma poche arrière et je compose le numéro du taxi. On va laisser la voiture pour ce soir.
Il est 4 heures. Assise au pied d'un palmier, le regard dans le vague, j'attends le taxi en essayant d'empêcher la jeunette de retourner au bar. La sueur colle encore un peu plus la toile de mon jean à ma peau. Je suis poisseuse, j'ai soif. Je veux une douche, de l'eau, beaucoup d'eau, et je veux ralentir les battements dans ma poitrine, je veux taire le sifflement de mes oreilles, je veux arrêter le manège de ma tête qui tourne. Je sens venir la pluie, et le souvenir de la terre de manguier après l'averse me fait monter l'eau à la bouche. Je rêve d'une ondée tropicale pour refroidir les corps et les esprits. Aux Antilles, j'aurais simplement levé la tête, j'aurais produit le "tchip" local en faisant passer de l'air entre mes dents, réflexe naturel appris au plus jeune âge, qui aurait fait reculer le plus déterminé : "chabine, mauvais caractère". Ici, ça ne marche pas, je suis trop locale pour imposer la distance de l'étrangère, trop étrangère pour planter mes yeux dans leurs yeux et les envoyer péter. J'ai joué avec le feu, il faut assumer maintenant. Un type me dit que je suis un ange et veut me raccompagner en voiture. Je peux pas, j'ai mes copines. J'espère que le double sens d'"avoir ses copines" veut dire la même chose ici.
Il s'éloigne ... le sifflement reprend, et la pluie s'abat sur Port Victoria. Enfin ...
On a embarqué le beau gosse de service à Djibouti. On l'a surnommé "fracture" parce qu'il fait mal aux rétines. Doré de la tête aux pieds, un distingué poivre et sel, grand, fin, et taillé à la serpe. Un peu trop marié peut-être, mais ça ne nous empêche pas de nous rincer l'oeil.
Fracture connait bien le coin, il vient tous les ans, Il nous parle d'aller se trémousser en rythme au "Boom Boom", la discothèque locale, et nous n'avons pas le coeur à refuser.
A 10 minutes de partir, on s'offre un petit défilé. "Canon". C'est vrai que les séances de cross fit en plein soleil dans l'océan indien et le régime hyperprot' on payé. Mon jean blanc a l'air cousu sur moi. Les autres sont pas mal non plus.
Le Boom Boom ressemble à un hangar dans lequel on aurait collé au hasard un bar, des stroboscopes, des machines à fumée et d'énormes caissons de basse. Il n'y a pas encore grand monde, quelques couples d'européens en Lune de Miel sirotent des cocktails au bar. SMS de Fracture "t'es où beauty ? On est en route". Je décrypte la carte en créole local, je me laisse tenter par le "mojito à la Sessel". Le rhum local tape dur, et j'ai encore un peu le mal de terre, mais la musique descend bien et j'ai des fourmis dans les jambes. C'est l'heure du show. Je ferme les yeux, j'oublie qu'il n'y a personne, je me laisse la vibration des basses retentir dans mon ventre et guider mes mouvements. Quand j'ouvre les yeux, je croise un regard vert au dessus de dents blanchies par la lumière noire. Fracture. La marque de son alliance clashe un peu trop sur son bronzage, ça me coupe un peu le goût de la chasse.
Le Boom Boom commence à se remplir, comme nos verres, l'un après l'autre. J'ai le vertige, et les remarques du copain de Fracture me sont désagréables : "toi, tu souris jamais". Je l'emmerde avec une tirade féministe "tu dis ça aussi aux hommes ?". Pendant ce temps là, une de mes copines a mis le grappin sur Fracture alors je cherche un moyen de me sortir de là. Si ça marche comme aux Antilles, la séquence collé serré va bientôt démarrer, et je préfère pas être à proximité de celui là et de son odeur de clodo.
Un sauveur pointe le bout de son nez. Pas terrible, mais il est gentil, et l'autre abruti a quelque peu amoindri mes défenses. J'accepte un verre, sûrement un de trop. Le type me dit avoir un prénom français, et quand il m'annonce "Raoul", je retiens un éclat de rire. Une de mes amies montre moins de tact et lui demande comment on dit "ringard" en seychellois. J'écluse mon verre à temps pour le début de la séquence de zouk, et je me laisse entrainer sur la piste par Raoul. Le chaloupé seychellois me surprend, il double les temps, indian ocean style, ça me crispe les mâchoires. Le son est parfait, avec un arrangement kizomba, mais je n'arrive pas à me laisser aller. Je pense à D. et ses variations de rythme, ses changements de sens, sa façon de m'obliger à cambrer toujours un peu plus et à pencher la tête. C'est pas ça. En quelques secondes je pige la manip' mais ça ne me plait pas. Il est trop prêt et je sens son haleine, alors je place mes coudes en avant, en appui contre sa poitrine pour me donner de l'air. Technique anti frotteman, de l'air Albert.
Raoul se fatigue vite à essayer de vaincre la force de mes bras pour se rapprocher, et veut aller fumer. Je le suis dehors, en essayant de repérer le prochain sauveur. Vomito est affalé sur un banc dehors, une bouteille à côté de lui, je fais comme si je ne le connaissais pas. J'attrape la petite jeune qui nous accompagne par le bras, la débarrassant d'un type apparemment trop collant. Mamy à la rescousse !
Dehors, j'attire le troupeau. Je fais plutôt locale, mais mon créole me trahit. Compréhensible mais exotique, il attire l'attention d'une montagne. Je reconnais le style inimitable, les dread locks parfaitement rangées en catogan, le débardeur façon filet de pèche, la chaine en or énorme autour du coup, maille forçat. Guadeloupéen, saintois peut être, à en juger par la couleur Cognac de ses yeux. Bingo, Marie-galantais, en vacances. Raoul semble hostile et roule des biceps, mais je prends les réservations pour la prochaine session de danse du carreau.
La lumière baisse, la musique ralentit, c'est l'heure. Je cale mon pied gauche entre ses pieds et mes bras autour de son cou, et je me laisse guider. Les premiers pas sont vacillants, je m'excuse, et il trouve ça charmant. Hannnnnw ! Il est bon danseur, son style est rétro comme j'aime, il tourne beaucoup, change de direction, prend une position de valseur et marque les pauses au bon moment. Je prends confiance et je me laisse déséquilibrer légèrement, pour m'appuyer sur son bras, pour me laisser guider et écouer s'égrainer les minutes. Je voudrais qu'il arrête de parler, ce qu'il dit ne m’intéresse pas, je ne veux pas répondre à ses questions questions banales, sa voix haut perchée et son discours insipide rompent la magie de l'instant. Je le regarde dans les yeux et les mots sortent par habitude "pé bouch, maré djol" : "ferme ta gueule". Je crois que le sourire fera passer la pilule, mais il manque un temps et je vacille. La série se termine avec un bruit de verre brisé. Je me demande si j'ai imaginé ce bruit au travers de ma brume, si j'ai rompu le charme. Je réalise que Vomito fait son scandale au bar. Je lâche le Marie-Galantais, évite le regard assassin de Raoul, j'attrape mon téléphone dans ma poche arrière et je compose le numéro du taxi. On va laisser la voiture pour ce soir.
Il est 4 heures. Assise au pied d'un palmier, le regard dans le vague, j'attends le taxi en essayant d'empêcher la jeunette de retourner au bar. La sueur colle encore un peu plus la toile de mon jean à ma peau. Je suis poisseuse, j'ai soif. Je veux une douche, de l'eau, beaucoup d'eau, et je veux ralentir les battements dans ma poitrine, je veux taire le sifflement de mes oreilles, je veux arrêter le manège de ma tête qui tourne. Je sens venir la pluie, et le souvenir de la terre de manguier après l'averse me fait monter l'eau à la bouche. Je rêve d'une ondée tropicale pour refroidir les corps et les esprits. Aux Antilles, j'aurais simplement levé la tête, j'aurais produit le "tchip" local en faisant passer de l'air entre mes dents, réflexe naturel appris au plus jeune âge, qui aurait fait reculer le plus déterminé : "chabine, mauvais caractère". Ici, ça ne marche pas, je suis trop locale pour imposer la distance de l'étrangère, trop étrangère pour planter mes yeux dans leurs yeux et les envoyer péter. J'ai joué avec le feu, il faut assumer maintenant. Un type me dit que je suis un ange et veut me raccompagner en voiture. Je peux pas, j'ai mes copines. J'espère que le double sens d'"avoir ses copines" veut dire la même chose ici.
Il s'éloigne ... le sifflement reprend, et la pluie s'abat sur Port Victoria. Enfin ...
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
C'est beau, ça n'a rien à voir avec mon Club 4, mis à part peut être ma rencontre avec Miss aux yeux couleur menthe à l'eau...
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Je connais un Club 4, à Metz. L'endroit m'avait frappé, y'avait de la paille par terre, et des tracteurs sur le parking. En 2012, on pouvait encore fumer à l'intérieur, et j'avais entrainé toutes les lorraines présentes sur une chorégraphie de kuduro
Je vieillis bordel !
Je vieillis bordel !
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Mily, avec tes histoires d'Aspirante, tu nous mets l'eau à la bouche
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Pas de pailles dans le mien, à part dans les verres, y aurait sûrement eu des tracteurs si ils n'étaient pas interdits en centre ville, mais j'y ai croisé un gars avec un fusil qui voulait parler à quelqu'un.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Un jour, quelqu'un a créé la ponctuation.
Voilà ce qui vient de me traverser le crâne, à l'instant, la main gauche autour d'un pot de sorbet framboise citron orange, la main droite empoignant fermement une cuillère à soupe, les pieds sur la table basse et les yeux rivés sur le générique d'ouverture du dernier épisode de Game of Thrones. Sont-ce les majuscules flamboyantes du générique, les épées du trône de fer qui m'ont fait penser à un point d'exclamation, ou les volumes vertes du citron dans le rose de la framboise qui m'ont traversé l'esprit?
Et voilà que peu me chaut du destin de Jean de la Neige et de Daenerys qui-déclame-son-CV-chaque-fois-qu-elle-entre-dans-une-pièce.
Enfin me voilà à lire avidement l'histoire de la ponctuation, et même que j'ai éteint la télé, tellement c'était intéressant. Ça m'a fait le même effet que le jour où j'ai découvert la fonction "justifié" sur les logiciels de traitement de texte.
On a jamais fini d'en apprendre sur la ponctuation. Par exemple, il y a 2 jours, Avalaouer m'a appris qu'en anglais, on mettait pas d'espace avant les points d'exclamation et d'interrogation. Dingue non ?
Donc à un moment, je me lève pour remettre le pot de sorbet dans le congel, et je me rends compte qu'il n'y a plus de draps sur mon lit. Sur le moment, ça me paraissait important de l'écrire là, parce que si je respectais bien la ponctuation, j'aurais mis des parenthèses. Mais dans un geste de rébellion face à cette dictature normative, j'ai décidé de pas le faire. Et Toc !
Tout d'abord, je vais citer mes sources. C'est important, les sources :
- Sabine Pétillon, La ponctuation : histoire, théories & métaphore ;
- Isabelle Serça, Esthétique de la ponctuation, Paris : Gallimard, 2012, 307 p., EAN 9782070137640.
Voilà qui est fait. Les esprits les plus vifs noteront que les auteures sont des femmes. Certains diront même qu'il faut être une femme pour s'intéresser à l'esthétique de la virgule. Ce passage n'a absolument aucun intérêt pour la suite de mon développement, je voulais juste le dire.
C'est l'heure de la pause pipi, clope, café-BN, comme vous voulez, parce qu'après, on va partir sur un topo en trois points avec conclusion et tout, ce sera long, ce sera bon, on se sentira tous moins cons ... Je disais donc, la ponctuation.
Figurez vous qu'au début, ça n'existait pas. On commence facile, vous vous en doutez, un art aussi subtil n'a pas pu naître ainsi du néant, il a fallu des millénaires d'évolution de l'art scriptural pour en arriver à ce niveau de sophistication.
Au commencement était le Verbe. Et puis on s'est dit "tiens, si on écrivait". Là, je passe très vite, le but n'est pas d'étudier l'invention de l'écriture, non, ça je le ferai à Noël, pour le moment je fais la ponctuation. Non parce qu'il est presque 22h, et j'ai autre chose à foutre.
Ce sont donc les copistes de la grande bibliothèque d'Alexandrie qui, au 3ème siècle av. J.-C., semblent avoir eu l'idée les premiers. Plutôt que de copier tous les mots à la file sans lever la main, ils eurent le bon goût de créer des paragraphes et d'utiliser des points pour délimiter les unités de sens.
Mais l'initiative resta dans les placards, les faignasses l'emportant toujours, elles décidèrent qu'il était trop fatiguant de lever la main pour faire des points, et la ponctuation fut oubliée, avant de faire sa réapparition avec St Jérome au 4ème siècle ap. J.-C., avec les majuscules et leurs enluminures en ouverture de page.
Mais la ponctuation moderne telle que nous la connaissons est héritée du langage musical, et plus précisément de la musique liturgique grégorienne. Les signes servaient à marquer les pauses (la nota, le punctum, l’apostropha, le bipunctum, le tripuctum, et le triphon). Et bam, ça a fait, non pas des Chocapic, mais la ponctuation sous une forme proche que celle que nous connaissons actuellement.
A ce moment là, la ponctuation revêt encore une fonction orale. Le lecteur est diseur ou chanteur, et les signes servent à lui indiquer à quel moment il peut respirer (parce qu'avant c'était terrible, certains mouraient d'asphyxie avant d'arriver à la fin du livre.).
C'est avec l'invention de l'imprimerie qu'on donne à la ponctuation le statut d'indicateur logique. Et ce n'est qu'en 1533 que la majuscule est généralisée en début de phrase et pour les noms propres.
Puis vint la messagerie électronique, internet, MSN (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ...) puis le SMS. Et là, la ponctuation devient langage. Là où nos ancêtres (enfin, plutôt les vôtres, les miens ont invité la télégraphie avec les tam-tam) étaient capables de comprendre une longue bande de lettres toutes collées les unes aux autres, il faut dorénavant, pour bien communiquer, en passer par une nouvelle forme de ponctuation.
ijirFijpjaen aepô52efl*ka (désolée, j'ai été attaquée par une mouche, j'ai pas jugé utile de supprimer ce qu'a produit le passage de ma main sur le clavier pour la chasser).
Reprenons. La ponctuation n'est donc plus sémantique, elle n'est plus rythmique, elle est émotionnelle. Et le smiley est né. Hi hi, kikoo, lol
Observez, cela commence déjà. Voilà que l'on tance de garnir vos écrits de et autres ^^ pour signaler à votre lecteur qu'il ne doit pas prendre vos écrits au premier degré. Bientôt, les élèves d'école primaire se feront retirer des points pour avoir confondu et *-* . Pardonnez, Ô pardonnez moi cet accès de vieux-connisme, ma ponctuation se meurt, ma ponctuation est mourante, remplacée par d'ignobles petits visages jaunes aussi irritants qu'agressifs.
On pourrait croire que nous en avons fini avec les subtilités du point, du point virgule, des points de suspension. La virgule proustienne, le gueuloir flaubertien, les saccades de Camus, ringardes ? Que nenni cher ami, voici qu'ils revêtent un sens nouveau, inédit, profond. La ponctuation devient le point d'orgue du dialogue amoureux, et le choix d'un signe plutôt qu'un autre détermine alors si, avec les mêmes mots, votre nuit sera grandeur, ou servitude.
Passons donc aux travaux pratiques. Simone vous envoie faire une course, et elle se rend compte qu'il lui manque du chocolat pour sa recette de cheesecake. Elle décide donc de vous envoyer un SMS. En fonction de la ponctuation, voici ce qu'elle veut dire :
"Tu ramènes une tablette de chocolat ?" => je ne suis pas très sûr de moi. Je voudrais du chocolat, qu'en penses tu ? Noir ou au lait ? Tu trouves que j'ai grossi ? Tu me trompes ?
"Tu ramènes une tablette de chocolat." => je suis très en colère. A un moment, j'ai dû te dire d'acheter du chocolat, mais je suis sûre que tu as oublié.
"Tu ramènes du chocolat !" => ou je demande le divorce !
"Tu ramènes du chocolat ..." => et s'il en reste, tu pourras l'étaler ou tu veux pour que je le ...
Et voilà comment des scènes de ménage éclatent si, sans y prêter attention, vous avez le malheur de caser un point après "bisou". Vous êtes prévenus.
Cela m'étonne tout de même que dans la foultitude de troubles "dys", personne ne se dise encore atteint de dysponctie. Plus encore que la dyslexie, la dysgraphie, la dyspraxie, ce mal semble toucher les membres de ce forum de façon très fréquente.
Je crois que je vais faire une étude et poser le brevet. La dysponctie, trouble de la ponctuation, pourrait prendre plusieurs formes :
- dysponctie aponctuelle : aucune ponctuation. Aucune. Pas de point, pas de virgule, pas de majuscule. Tout juste si le sujet daigne faire un retour à la ligne pour signaler qu'il passe à l'idée suivante. Une forme partielle serait la dysponctie hypoponctuelle, qui laisse apparaître quelques signes de manière sporadique, notamment le point d'interrogation.
- dysponctie surponctuelle : abus de "!" et de "...", très souvent doublés ou triplés (Comment ça va ??? Bien ??? Super !!! A demain ........)
- dysponctie majusculo-anarchique : le sujet ne pourvoit pas les noms propres et les débuts de phrase de majuscule, mais s'évertue à en placer là où il ne doit pas y en avoir.
- dysponctie emoticomorphe : le sujet remplace toute la ponctuation par des et des et parfois des <3 . Cette forme du trouble est particulièrement inquiétante lorsqu'elle persiste au delà de l'age de 15 ans pour les filles, 14,7 ans pour les garçons.
Et j'avais dit que je ferai une conclusion. Mais à la place je vais vous raconter la fin du dernier épisode de Game of Thrones.
Allez, salut ...
Demain, on parlera de l'affaire des poisons et de Mme de Montespan. C'est bien aussi.
Voilà ce qui vient de me traverser le crâne, à l'instant, la main gauche autour d'un pot de sorbet framboise citron orange, la main droite empoignant fermement une cuillère à soupe, les pieds sur la table basse et les yeux rivés sur le générique d'ouverture du dernier épisode de Game of Thrones. Sont-ce les majuscules flamboyantes du générique, les épées du trône de fer qui m'ont fait penser à un point d'exclamation, ou les volumes vertes du citron dans le rose de la framboise qui m'ont traversé l'esprit?
Et voilà que peu me chaut du destin de Jean de la Neige et de Daenerys qui-déclame-son-CV-chaque-fois-qu-elle-entre-dans-une-pièce.
- Spoiler:
- Apparté : nan, mais vous vous imaginez, si tout le monde se présentait comme ça : bonjour, je suis Jean-Luc Dusse, né un jour de pluie dans le Vercors, expert en porte à porte chez MMA, roi du boeuf bourguignon, pourfendeur d'araignées, propriétaire d'un pavillon de banlieue situé au 10 rue des Lauriers en Fleurs à Gondrecourt le Chateau et d'une 406 break 1.8 litres 16S SR pack, père de Cindy et Kevin, maître d'un bouledogue français nommé Pollux, 4 fois vainqueur du tournoi de boule du camping de Palavas, divorcé de Catherine, je vous appelle pour l'annonce. Allo ? Allo ?
Enfin me voilà à lire avidement l'histoire de la ponctuation, et même que j'ai éteint la télé, tellement c'était intéressant. Ça m'a fait le même effet que le jour où j'ai découvert la fonction "justifié" sur les logiciels de traitement de texte.
On a jamais fini d'en apprendre sur la ponctuation. Par exemple, il y a 2 jours, Avalaouer m'a appris qu'en anglais, on mettait pas d'espace avant les points d'exclamation et d'interrogation. Dingue non ?
Donc à un moment, je me lève pour remettre le pot de sorbet dans le congel, et je me rends compte qu'il n'y a plus de draps sur mon lit. Sur le moment, ça me paraissait important de l'écrire là, parce que si je respectais bien la ponctuation, j'aurais mis des parenthèses. Mais dans un geste de rébellion face à cette dictature normative, j'ai décidé de pas le faire. Et Toc !
Tout d'abord, je vais citer mes sources. C'est important, les sources :
- Sabine Pétillon, La ponctuation : histoire, théories & métaphore ;
- Isabelle Serça, Esthétique de la ponctuation, Paris : Gallimard, 2012, 307 p., EAN 9782070137640.
Voilà qui est fait. Les esprits les plus vifs noteront que les auteures sont des femmes. Certains diront même qu'il faut être une femme pour s'intéresser à l'esthétique de la virgule. Ce passage n'a absolument aucun intérêt pour la suite de mon développement, je voulais juste le dire.
C'est l'heure de la pause pipi, clope, café-BN, comme vous voulez, parce qu'après, on va partir sur un topo en trois points avec conclusion et tout, ce sera long, ce sera bon, on se sentira tous moins cons ... Je disais donc, la ponctuation.
Figurez vous qu'au début, ça n'existait pas. On commence facile, vous vous en doutez, un art aussi subtil n'a pas pu naître ainsi du néant, il a fallu des millénaires d'évolution de l'art scriptural pour en arriver à ce niveau de sophistication.
Au commencement était le Verbe. Et puis on s'est dit "tiens, si on écrivait". Là, je passe très vite, le but n'est pas d'étudier l'invention de l'écriture, non, ça je le ferai à Noël, pour le moment je fais la ponctuation. Non parce qu'il est presque 22h, et j'ai autre chose à foutre.
Ce sont donc les copistes de la grande bibliothèque d'Alexandrie qui, au 3ème siècle av. J.-C., semblent avoir eu l'idée les premiers. Plutôt que de copier tous les mots à la file sans lever la main, ils eurent le bon goût de créer des paragraphes et d'utiliser des points pour délimiter les unités de sens.
Mais l'initiative resta dans les placards, les faignasses l'emportant toujours, elles décidèrent qu'il était trop fatiguant de lever la main pour faire des points, et la ponctuation fut oubliée, avant de faire sa réapparition avec St Jérome au 4ème siècle ap. J.-C., avec les majuscules et leurs enluminures en ouverture de page.
- Apparté:
- J'ai revu "le nom de la Rose" récemment, à part ça, ça va ?
Mais la ponctuation moderne telle que nous la connaissons est héritée du langage musical, et plus précisément de la musique liturgique grégorienne. Les signes servaient à marquer les pauses (la nota, le punctum, l’apostropha, le bipunctum, le tripuctum, et le triphon). Et bam, ça a fait, non pas des Chocapic, mais la ponctuation sous une forme proche que celle que nous connaissons actuellement.
A ce moment là, la ponctuation revêt encore une fonction orale. Le lecteur est diseur ou chanteur, et les signes servent à lui indiquer à quel moment il peut respirer (parce qu'avant c'était terrible, certains mouraient d'asphyxie avant d'arriver à la fin du livre.).
C'est avec l'invention de l'imprimerie qu'on donne à la ponctuation le statut d'indicateur logique. Et ce n'est qu'en 1533 que la majuscule est généralisée en début de phrase et pour les noms propres.
- Spoiler:
- Bla bla bla, bla bla bla, ça va faire trop bien au prochain cocktail chez l'ambassadeur : "Monsieur l'ambassadeur, saviez-vous que c'est Larousse au XIXe siècle qui relégua la fonction respiratoire de la ponctuation à un rang secondaire ?" Premier traité de ponctuation au XVIe siècle, bla bla bla bla, retour des théories phonocentristes dans les années 1980, tout ça ... oui oui, c'est très intéressant, mais moi, je veux savoir comment pécho ... OK, OK, poussez pas, je vous explique.
Puis vint la messagerie électronique, internet, MSN (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ...) puis le SMS. Et là, la ponctuation devient langage. Là où nos ancêtres (enfin, plutôt les vôtres, les miens ont invité la télégraphie avec les tam-tam) étaient capables de comprendre une longue bande de lettres toutes collées les unes aux autres, il faut dorénavant, pour bien communiquer, en passer par une nouvelle forme de ponctuation.
ijirFijpjaen aepô52efl*ka (désolée, j'ai été attaquée par une mouche, j'ai pas jugé utile de supprimer ce qu'a produit le passage de ma main sur le clavier pour la chasser).
Reprenons. La ponctuation n'est donc plus sémantique, elle n'est plus rythmique, elle est émotionnelle. Et le smiley est né. Hi hi, kikoo, lol
Observez, cela commence déjà. Voilà que l'on tance de garnir vos écrits de et autres ^^ pour signaler à votre lecteur qu'il ne doit pas prendre vos écrits au premier degré. Bientôt, les élèves d'école primaire se feront retirer des points pour avoir confondu et *-* . Pardonnez, Ô pardonnez moi cet accès de vieux-connisme, ma ponctuation se meurt, ma ponctuation est mourante, remplacée par d'ignobles petits visages jaunes aussi irritants qu'agressifs.
On pourrait croire que nous en avons fini avec les subtilités du point, du point virgule, des points de suspension. La virgule proustienne, le gueuloir flaubertien, les saccades de Camus, ringardes ? Que nenni cher ami, voici qu'ils revêtent un sens nouveau, inédit, profond. La ponctuation devient le point d'orgue du dialogue amoureux, et le choix d'un signe plutôt qu'un autre détermine alors si, avec les mêmes mots, votre nuit sera grandeur, ou servitude.
Passons donc aux travaux pratiques. Simone vous envoie faire une course, et elle se rend compte qu'il lui manque du chocolat pour sa recette de cheesecake. Elle décide donc de vous envoyer un SMS. En fonction de la ponctuation, voici ce qu'elle veut dire :
"Tu ramènes une tablette de chocolat ?" => je ne suis pas très sûr de moi. Je voudrais du chocolat, qu'en penses tu ? Noir ou au lait ? Tu trouves que j'ai grossi ? Tu me trompes ?
"Tu ramènes une tablette de chocolat." => je suis très en colère. A un moment, j'ai dû te dire d'acheter du chocolat, mais je suis sûre que tu as oublié.
"Tu ramènes du chocolat !" => ou je demande le divorce !
"Tu ramènes du chocolat ..." => et s'il en reste, tu pourras l'étaler ou tu veux pour que je le ...
Et voilà comment des scènes de ménage éclatent si, sans y prêter attention, vous avez le malheur de caser un point après "bisou". Vous êtes prévenus.
Cela m'étonne tout de même que dans la foultitude de troubles "dys", personne ne se dise encore atteint de dysponctie. Plus encore que la dyslexie, la dysgraphie, la dyspraxie, ce mal semble toucher les membres de ce forum de façon très fréquente.
Je crois que je vais faire une étude et poser le brevet. La dysponctie, trouble de la ponctuation, pourrait prendre plusieurs formes :
- dysponctie aponctuelle : aucune ponctuation. Aucune. Pas de point, pas de virgule, pas de majuscule. Tout juste si le sujet daigne faire un retour à la ligne pour signaler qu'il passe à l'idée suivante. Une forme partielle serait la dysponctie hypoponctuelle, qui laisse apparaître quelques signes de manière sporadique, notamment le point d'interrogation.
- dysponctie surponctuelle : abus de "!" et de "...", très souvent doublés ou triplés (Comment ça va ??? Bien ??? Super !!! A demain ........)
- dysponctie majusculo-anarchique : le sujet ne pourvoit pas les noms propres et les débuts de phrase de majuscule, mais s'évertue à en placer là où il ne doit pas y en avoir.
- dysponctie emoticomorphe : le sujet remplace toute la ponctuation par des et des et parfois des <3 . Cette forme du trouble est particulièrement inquiétante lorsqu'elle persiste au delà de l'age de 15 ans pour les filles, 14,7 ans pour les garçons.
Et j'avais dit que je ferai une conclusion. Mais à la place je vais vous raconter la fin du dernier épisode de Game of Thrones.
- Ne pas ouvrir, c'est un spoiler:
- Fais pas le con je t'ai prévenu:
- Tu viendras pas de plaindre:
- C'est toi ? Je t'avais pas dit de te casser toi ?:
- Bon alors Jean de la Neige ...:
- Nan je déconne, il y était même pas:
- En fait j'en sais rien, je l'ai pas vu, j'étais en train d'apprendre l'histoire de la ponctuation je t'ai dit.
Allez, salut ...
Demain, on parlera de l'affaire des poisons et de Mme de Montespan. C'est bien aussi.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Certains diront même qu'il faut être une femme pour s'intéresser à l'esthétique de la virgule.
Peut-être parce qu'à l'origine elle battait la mesure des respirations dans sa fonction orale.
Je sais, je sais, que de la gueule.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Au Mily-mètre près
Honolulu Honolulu ; Honolululu Honolulu Honolulu ; Honolululu Honolulu ; Carcassone.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
He ben, elle nous rajeunit pas celle-là.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Au Mily-mètre près
Les vieux pots, la soupe, tout ça...
Mon voisin de bureau est de retour, toujours aussi sympa avec ses collaborateurs :
"Am I asking the right person for help ? Cause you look like a f*cking idiot with this. "
" Thanks for nothing, you screwed this up, as usual. I don't know why it surprises me, but... "
Ah les relations de travail à l'américaine, si policées, si respectueuses des sensibilités.
Mon voisin de bureau est de retour, toujours aussi sympa avec ses collaborateurs :
"Am I asking the right person for help ? Cause you look like a f*cking idiot with this. "
" Thanks for nothing, you screwed this up, as usual. I don't know why it surprises me, but... "
Ah les relations de travail à l'américaine, si policées, si respectueuses des sensibilités.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Chui trauma, ni je comprends, ni je trouve sur la toile vot'blague Honolu ... Je voudrais qu'on m'esspique sinon je vais mal dormir.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
C'est la même que Ouagadougou/Reykjavík
Si j'étais une fille, j'essaierai bien Honolulu Ouagadougou, mais faudrait pas que je m'excite trop, sinon je vais pas dormir non plus.
Si j'étais une fille, j'essaierai bien Honolulu Ouagadougou, mais faudrait pas que je m'excite trop, sinon je vais pas dormir non plus.
cyranolecho- Messages : 4873
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Au Mily-mètre près
c'est une future jeune mariée tout ce qu'il y a de plus novice. Alors elle demande à sa maman de l'informer avant la nuit de noces. "Bien ma fille, tu sais ce que c'est une fellation" dit la maman "oui, mais je ne sais pas trop comment m'y prendre" rétorque la fille "tout simplement, pendant l'acte tu prononces le nom de la ville HONOLULU, et tu verras, tout se passera bien" La nuit de noces se passe, et le lendemain, la maman, voit son gendre marcher avec les jambes écartées !! "et bien ma fille que c'est - il passé ?? "je ne me souvenais plus du nom de la ville, alors j'ai prononcé CARCASSONNE !!!!
Bonne nuit, Patate.
Bonne nuit, Patate.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Au Mily-mètre près
Je me suis arrêté là : " "Tu ramènes du chocolat ..." => et s'il en reste, tu pourras l'étaler ou tu veux pour que je le ... ".
Et j'ai couru acheter du chocolat, je te le ramène où ?
Et j'ai couru acheter du chocolat, je te le ramène où ?
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
/me note : envoyer des sms avec des points de suspension.
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:Et j'ai couru acheter du chocolat, je te le ramène où ?
Et voici un cas léger de dysponctie émoticomorphe, compensé par l'humour.
Invité- Invité
Invité- Invité
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Merci N°6 ! Moi qui pensais qu'il était affaire de blague de marins... Comme quoi, je ne connais pas TOUTES les pov'blagues de fut.
Bonne nuit.
Bonne nuit.
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
je viens de lire la fin de la tartine de Mily ... j'ai un double syndrome : dysponctie aponctuelle et dysponctie surponctuelle !!!!! je suis dans la Merde ! ! ! !
Invité- Invité
Re: Au Mily-mètre près
Patate a écrit:je viens de lire la fin de la tartine de Mily ... j'ai un double syndrome : dysponctie aponctuelle et dysponctie surponctuelle !!!!! je suis dans la Merde ! ! ! !
Tu serais un mec, je te conseillerais volontiers de changer de trou, mais là, désolé, va falloir muscler ta ponctuation.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
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