Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris...

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:50

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:50

L’hirsutisme
L’hirsutisme est l’apparition d’une pilosité de type masculin dans des zones normalement glabres chez la femme (visage, cou, thorax, ligne blanche, régions fessières et intergénitocrurales). Les poils du corps poussent selon un modèle masculin (poils androgéniques) et c’est surtout un sujet de préoccupation cosmétique et psychologique1. L’hirsutisme est un symptôme plutôt qu’une maladie mais peut être le signe d’une indication médicale plus sérieuse, surtout s’il se développe bien après la puberté.

[size=32]hirsute[/size]
Définitions Web




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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:51

Le déficient mental et la psychanalyse

https://books.google.fr/books?isbn=2353714137
Jacques Cabassut - 2005 - ‎Social Science
... à qui on « oublie » souvent de proposer de rendezvous chez le coiffeur, chez le gynécologue, chez l'esthéticienne, (quid de l'épilation des arriérées ?), à qui ...
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:52

Quand l’enfant doué est qualifié « d’agité »

Nous avons été intrigués plus d’une fois par des appels de parents dont un enfant avait été diagnostiqué comme hyperactif : à la question (la plus significative) sur le comportement de celui-ci lorsqu’on lui prêtait un dictionnaire ou une encyclopédie, la réponse était qu’il ne bougeait presque pas pendant deux ou trois heures d’affilée. Il y a de quoi susciter une certaine perplexité. Cela a été constaté assez souvent par des professionnels de l’enfance. Nous avons donc demandé à la psychologue Arielle Adda de rédiger le texte que voici.
J.-P. C.


Quand l’enfant surdoué est qualifié « d’agité »

Arielle ADDA – Juillet 2000

Depuis quelques années un comportement agité, qu’on aurait autrefois appelé « instabilité », très fréquent chez nombre d’enfants, est désormais connu sous le vocable « d’hyperactivité « . Les symptômes en sont bien connus, répertoriés et, comble de chance, il existe un traitement. Désormais les parents peuvent vaquer en paix à leurs occupations et dormir tranquilles : leur enfant ne perturbe plus la classe, il apprend bien et il est plus calme à la maison. Il suffisait de définir correctement l’ensemble de ces troubles et de leur trouver le remède approprié.
Quand il s’agit des enfants doués, les incertitudes, les équivoques et les malentendus s’accumulent comme à plaisir : tout le monde, ou presque, a maintenant entendu dire que les enfants doués possèdent des caractéristiques qui les différencient des autres, on ne sait d’ailleurs pas très bien lesquelles, mais il est désormais facile de dire qu’un enfant un peu différent est ainsi parce qu’il est « surdoué « . Ne reste alors qu’à l’accepter comme tel et à prendre son mal en patience, ou bien on le soigne, à l’instar des autres enfants. Il ne s’agirait, après tout, que d’un syndrome comme un autre.
A la faveur de cet exemple on peut constater à quel point la notion de don intellectuel engendre d’idées fausses. On en arrive à juger qu’un enfant fait partie de cette fameuse catégorie dite de  » surdoués  » uniquement parce qu’il ne cesse de s’agiter et les parents perplexes subissent leur sort sans oser se rebeller, puisqu’ils ont la chance et le malheur d’avoir un enfant pas comme les autres, mais si intelligent ! Ils s’entendent dire, de façon plus ou moins explicite :  » voilà ce qu’il en coûte d’avoir un enfant surdoué et vous l’avez sans doute bien voulu !  » On conseille donc de le mettre dans une « école pour surdoués « , lieu complètement mythique, car on sait qu’il n’existe pratiquement pas d' »école pour surdoués  » dans le Primaire. Les parents partent à la quête de ce nouveau Graal, qui va résoudre tous leurs problèmes, puisque leur enfant y trouvera enfin la nourriture intellectuelle qui lui convient. Cette quête impossible n’aboutit qu’à des solutions approximatives, peu satisfaisantes, surtout quand cet enfant n’est pas plus doué qu’un autre, mais seulement agité pour de multiples causes, allant du problème familial non résolu à la véritable pathologie, à traiter en urgence. « Enfant doué  » ferait désormais partie de la nomenclature des troubles et les enfants qui en seraient affligés ne peuvent s’adapter en milieu scolaire dit normal, malgré les efforts louables de l’Education Nationale pour intégrer dans ses classes toutes sortes d’enfants un peu différents dans cette optique, on considère qu’un enfant est intellectuellement doué s’il est très perturbé, mais on refusera de reconnaître ses dons à celui qui reste sage et calme, parce qu’il préfère éviter de se faire remarquer et de semer la zizanie au sein de la classe, même s’il n’y est pas très heureux.
Cependant, un enfant authentiquement doué peut, en effet, s’agiter en classe parce qu’il est d’un caractère impatient et qu’il connaît tout le programme alors que les autres peinent encore pour en saisir les prémices. On le juge insupportable, mal adapté, difficile, sans songer un instant qu’il puisse dire vrai quand il a l’audace de prétendre savoir lire et opérer des soustractions alors qu’il commence à peine son CP. Confronté à tant d’incompréhension, il peut se replier tristement sur lui, et se calmer enfin, dans une résignation désolée et parfois très nocive pour son évolution à venir, ou bien se mettre dans des colères folles, explosives, inquiétantes, colères qui peuvent brusquement cesser, une fois le don intellectuel reconnu et compris, par exemple en lui accordant la faveur tellement rare d’un saut de classe.
Pour eux comme pour ceux qu’on a indûment qualifiés de « surdoués  » à cause de leur comportement empreint de bizarreries, un simple examen psychologique suffit pour déterminer les causes d’une attitude déviante.
Il arrive aussi qu’un enfant qui avait été dans son tout jeune âge une merveille de calme, de sagesse et de maturité commence à donner tous les signes de l’agitation la plus désordonnée peu après son entrée à la Maternelle, entrée à laquelle il aspirait de tout son être. Non seulement il est un peu déçu de ne pas encore aborder la connaissance telle qu’il la conçoit et les moyens d’y accéder, mais surtout, et pour la première fois de sa vie, il se surprend en situation d’échec et la toute-puissante maîtresse le lui fait bien sentir. Il est alors envahi par une appréhension insupportable à l’idée qu’il va se révéler défaillant, décevant, et peut-être irrémédiablement idiot, lui qui désirait tant goûter aux plaisirs dispensés par le savoir et en attendait un bonheur infini. Il croit qu’il va être obligé de renoncer à ces joies multiples pour s’enfoncer dans un terne ennui, puisqu’il se montre incapable de réussir les tâches qu’on lui propose. La pression qu’il s’impose à ce moment-là est intenable, insoutenable, si douloureuse que l’enfant dans l’angoisse ne cesse de s’agiter, comme pour échapper à cette oppression qui l’écrase : cet enfant endolori, qui remue en tout sens sans jamais trouver de repos, offre un spectacle d’autant plus pénible à contempler qu’on se souvient encore de sa sagesse admirable. Il est alors urgent de démonter avec lui le mécanisme qui l’a conduit à cette situation impossible, de le dédramatiser, si possible avec l’appui de la maîtresse, qui ne pouvait se douter des exigences perfectionnistes de cet élève ni de l’angoisse mortelle qui l’étouffe, quand il voit les plus sombres perspectives d’avenir remplacer l’image idéale d’un enfant progressant joyeusement sur les chemins de la connaissance.
Cet aperçu de situations pourtant emblématiques n’évoque pas le cas le plus fréquent et le plus délicat à cerner : celui des enfants reconnus comme doués et qui ont du mal à conserver une bonne concentration d’esprit.
Cette difficulté à rester attentif en toute occasion est d’autant moins reconnue par les parents que ces enfants sont capables de rester des heures sans bouger si une activité les passionne. Il en va ainsi pour les fameux puzzles de mille – ou de multiples de mille – pièces que certains enfants d’à peine 2 ans réussissent grâce à une attention sans égale et dont les parents parlent encore des années plus tard pour appuyer leurs dires.
Les maquettes d’autrefois, remplacées par les légos, le tout supplanté par l’omniprésent ordinateur ont toujours su mobiliser totalement un enfant, ailleurs qualifié d’agité, mais qui réussit ici à merveille, preuve irréfutable de ses qualités d’attention.
En classe, ces enfants semblent papillonner, ils comprennent immédiatement toute explication, ils réussissent quelques exercices, puis ils se désintéressent du sujet et passent à un autre, tout différent, pour suivre un processus identique. Ils ne lisent que les histoires évoquant les sujets qui les intéressent et deviennent analphabètes face aux autres livres, ils peuvent écrire sans faute quand c’est nécessaire mais usent ailleurs d’une orthographe épouvantable, ils saisissent une règle en mathématique, mais accumulent les erreurs de calcul quand il faut l’appliquer dans des exercices, ils ont compris de quoi il s’agissait, cela leur suffit, point n’est besoin alors de s’éterniser sur un sujet qui devient ennuyeux à force d’être rabâché. Cette approche trop superficielle ne tarde pas à révéler ses dangereuses failles : l’élève doué ne s’est pas constitué une « banque de données mentales  » son seul projet était de comprendre et non de répondre aux exigences dans un protocole qui lui paraît extrêmement contraignant et qu’il refuse comme s’il lui était impossible de s’y soumettre. (Cette description est inspirée par les méthodes de Gestion Mentale mises au point par Antoine de la Garanderie, appliquées par Hélène Catroux). Dans ces conditions, rien n’est vraiment acquis, tout le savoir est intégré d’une façon embrouillée qui interdit de retrouver un élément dans son esprit au moment opportun. On sait qu’on a rangé quelque chose dans un tiroir, mais il est impossible de s’y retrouver dans ce fouillis. Hors de son contexte, qui facilite le mécanisme de la mémoire et l’émergence d’un souvenir, il devient trop difficile de retrouver une donnée isolée.
Cette incapacité à mobiliser son attention durant le temps nécessaire pour assimiler parfaitement une donnée nouvelle et pouvoir l’utiliser à tout moment, même longtemps après qu’elle a été abordée, fait dire que cet élève distrait est trop agité pour conserver une efficace concentration d’esprit, puisqu’il a déjà envie de passer à un autre sujet et qu’il bavarde, se dissipe et perturbe la classe studieuse qui applique les règles nouvellement découvertes dans des exercices un peu fastidieux, mais destinés à entraîner utilement l’esprit et à automatiser ce type de réflexion grammaticale, mathématique, logique, et tout ce qui s’apprend en classe pour la vie.
Ces enfants ressemblent à des boulimiques qui ne peuvent plus s’arrêter d’enfourner de la nourriture, avec un sentiment d’urgence de plus en plus contraignant, comme si la nouvelle boîte de biscuits, tout comme la découverte d’une nouvelle formule mathématique, allait enfin combler ce désir insatiable d’amasser, d’accumuler de plus en plus vite et d’une façon de plus en plus vorace, qui rend impossible toute réelle assimilation.
On pense aussi à ces lecteurs de romans policiers, incapables de contenir leur curiosité et qui ne peuvent s’empêcher de sauter à la dernière page pour éviter un insoutenable suspens.
Comment faire comprendre à un enfant à l’esprit vif, vivacité dont ceux qui savent l’apprécier le complimentent habituellement, qu’il est parfois obligatoire de se livrer à des exercices répétitifs, même s’ils lui semblent d’un mortel ennui. On peut d’ailleurs partager son point de vue et le comprendre : il est, certes, ennuyeux, lassant, d’un épouvantable manque d’intérêt de recommencer éternellement semble-t-il des exercices d’une totale facilité pour celui qui en a si bien compris le principe et qui ne peut imaginer qu’il en aura tout oublié quelque temps plus tard. Par la suite, c’est à cause de son angoisse, suscitée par la brutale découverte de son ignorance, qu’il s’agitera, comme pour se donner une contenance. On parlera alors d’un autre syndrome, celui de « déficit d’attention « conseil et tout semblera dit.
En attendant, on se trouve face à un enfant de 11, 12 ou 13 ans en grave difficulté scolaire, alors qu’il avait toujours été brillant, bien qu’un peu agité à cause de l’ennui provoqué par les longues, et même interminables, explications ressassées par la maîtresse, soucieuse d’être comprise par toute la classe.
Pour éviter cette catastrophe, on peut tenter de lui expliquer, dès son plus jeune âge, qu’il est nécessaire de s’imposer une discipline, de la même manière qu’il y consent pour son sport favori, et que les exercices sont absolument et impérativement obligatoires, parce que sa responsabilité commence déjà à ce moment-là et que son devenir est en jeu. Il aura du mal à croire que sa facilité, qui lui semble si naturelle et lui permet de se contenter d’une écoute distraite des explications, que cette facilité donc puisse l’abandonner un jour, il pensera que les règles sont pour les autres, et qu’il bénéficie d’un régime spécial, puisque l’école l’ennuie un peu, parce qu’il n’est pas très scolaire et qu’il a de bonnes raisons pour dire qu’il ne sert à rien de recommencer dix fois, cent fois le même exercice, mais un jour arrivera où il se sentira perdu et le cerveau vide face à une question que tous les autres sauront résoudre dans l’instant.
La notion d’effort est indispensable pour permettre aux enfants doués de progresser, le plus souvent un saut de classe leur permet de la découvrir, mais cet effort doit aussi porter sur l’acceptation de la contrainte si difficile à s’imposer à soi-même quand rien n’y oblige encore. Il faut apprendre à travailler, cette aptitude est encore plus rare chez les enfants doués qui se sont passés si longtemps de cette pénible obligation. Fournir un effort de longue durée oblige à acquérir une plus grande maîtrise de soi, mais les enfants doués, longtemps abusés par leur facilité, ignorent ce type de travail au long cours. Pour eux, tout doit arriver tout de suite, ici et maintenant, tout retard ou tout délai leur étant insupportable.
C’est pourtant à ce seul prix que la réussite est possible, puisqu’il s’agit des fondations d’un savoir qu’il faudra utiliser sa vie durant.
L’agitation, qualifiée le plus souvent à tort dans le cas des enfants doués, d' » hyperactivité « , n’est qu’une toute petite partie des manifestations d’un caractère impatient et passionné. Elle ne doit pas être isolée de l’ensemble de la personnalité mais elle peut être apaisée par des règles de conduite, dont on expliquera le bien-fondé, plutôt que par des médicaments. L’ignorer, en pensant qu’elle va disparaître d’elle-même, ou la subir sans la combattre parce qu’on la croit inhérente au don intellectuel, constitue une perte de temps et un gaspillage de dons.
© Arielle ADDA


Bien sûr, certains enfants surdoués sont aussi vraiment hyperactifs. Voici les coordonnées sur la Toile de l’association HYPER SUPERS TDAH FRANCE :
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:53

Enfants doués non reconnus / non identifiés : conséquences à l’âge adulte Arielle ADDA
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Enfants doués non reconnus / non identifiés : conséquences à l’âge adulte Arielle ADDA


Précocité intellectuelle, de la Mythologie à la Génétique
Colloque AFEP – Paris-Sorbonne, 30 mars 1996

Que sont les enfants doués devenus ?

Que sont les enfants doués devenus ? C’est une question qui revient souvent chez les journalistes, troublés par l’équivoque du qualificatif de « précoce ». On peut, en effet, penser que les enfants trop doués se fondent ensuite dans la masse, une fois que les autres les ont rattrapés, puisqu’ils étaient simplement « en avance », ils s’éteignent ensuite et tout rentre dans l’ordre.
Je vais donc évoquer quelques cas d’adultes, dont les dons intellectuels n’ont jamais été reconnus lorsqu’ils étaient enfants, puisque ceux qui ont eu toutes les bonnes fées penchées au-dessus de leur berceau réussissent en général avec bonheur, pour leur plus grand bien et pour celui de la société.
Le meilleur des cas est celui de l’enfant travailleur, accrocheur, qui pleure quand il a une mauvaise note ; on attribue son succès à son assiduité et, plus tard, il consacre tous ses dons à sa recherche d’une sorte de pouvoir, de la reconnaissance sociale, et à suivre l’élan qui pousse à aller toujours plus loin, plus avant, tant qu’il existe des possibilités.
Les fées sont plus défaillantes, quand l’enfant doué naît dans une famille qui ne reconnaît pas ses dons, qui le juge de façon défavorable dès que s’amorcent les difficultés scolaires, mais qui paie tout de même à ce crétin de fils des études chères, afin de le mener à une situation acceptable. S’agissant d’une fille, on sera moins appliqué dans la recherche de cette réussite… Adulte, celui qui a tant déçu, qui conserve à jamais l’épithète de « raté de la famille », doit s’arranger comme il peut de cette situation inconfortable, dévalorisante et surtout très culpabilisante. Tracer sa propre voie est, pour lui, bien plus difficile que pour ses frères et soeurs, qui s’attendent toujours à le voir échouer, quelle que soit son entreprise.
Les fées sont encore moins présentes, quand il s’agit d’adultes qui ont toujours suivi une voie un peu terne, sans éclat, mais sans drames marquants non plus : ils ont reçu l’intelligence, mais comme un trésor qui aurait été enfermé dans une boîte dont on aurait perdu la clef. Seuls, subsistent quelques rares éclats, comme de discrets signaux ; bien difficiles à détecter.
Ils réussissent moyennement, ils restent nettement en deçà de ce qu’ils auraient pu accomplir, ils n’ont jamais connu d’échec scolaire dramatique, ils se sont contentés de se maintenir dans une médiocre moyenne, s’en tenant à une « honnête réussite » qui ne risquait pas de les différencier à l’excès des autres enfants. Chez eux, c’est le souci de conformisme qui l’a emporté, c’était le sacrifice à consentir pour se faire accepter sans problème par leur entourage.
Il était trop dur d’adopter une position de rebelle, de se heurter à une classe entière, de s’obstiner dans la différence. Depuis longtemps, ils ont pris l’habitude de ne pas exprimer trop ouvertement leurs émotions : elles étaient mal comprises et parler trop sincèrement pouvait déclencher une avalanche de réactions agressives, violentes, plus sûrement blessantes que l’arme la plus offensive. Rêveur, ailleurs, toujours en décalage par rapport aux autres, cet enfant aura constamment ressenti l’impossibilité de se retrouver au même niveau que ses camarades, dans quelque domaine que ce soit. Devenu adulte, il ne sait toujours pas comment se situer, ses relations amicales en souffrent. Il est avec des amis, il rit avec eux, il goûte leurs plaisanteries, il en tente même quelques-unes et, tout à coup, un mur se dresse : un instant auparavant il s’amusait, et voilà qu’il ne rit plus, même en se forçant. Il se sent coupable de tant de détachement, il s’inquiète même de cette « anormalité » et les autres ne se privent pas de lui faire sentir la bizarrerie de sa conduite. On le dit hautain, trop distant, lunatique, inconstant, peu fiable, rien de bien sympathique.
Pourtant sa bonne volonté n’est pas en cause, il est même le premier à se désoler de cette coupure et il préférerait, de loin, continuer à rire avec les autres, mais ce mur ne se laisse pas franchir, il reste opaque, désespérant parfois. En retrait, en marge, jamais complètement dans un groupe, mais rarement tout à fait à l’écart, parce qu’il s’efforce de rester inséré, de donner le change, cet adulte demeure incompris, sans en avoir lui-même conscience, puisqu’il n’a pas connu véritablement d’autre situation. Il peut bien imaginer qu’il en va de même pour la plupart des êtres humains, et ce n’est pas l’Ecclésiaste qui le contredira ! « Tout ce qui vient est vanité ». « Il n’y a pas de richesse pour les intelligents, ni de faveur pour les savants, car le temps de la malchance leur arrive à tous ».
L’image qu’il a de lui-même reste floue : à son travail, il est souvent dans une position subalterne, parce qu’il n’a pas poussé ses études. Même s’il a choisi une voie qui ne lui déplaisait pas, il a été au plus simple. Dans ces conditions, il n’a pas intérêt à se montrer trop brillant : ses collègues le jalouseraient, ses chefs profiteraient de son travail, ou bien le mettraient sur une voie de garage, où il ne fera d’ombre à personne. Passer des examens pour progresser dans la hiérarchie, devenir à son tour un petit chef ne le tente pas vraiment, le courage lui manque, il n’a pas envie de se retrouver « à l’école », alors qu’il n’en garde pas tellement de bons souvenirs. On s’est parfois moqué de lui, on l’a laissé de côté, les franches rigolades des autres ne le faisaient pas toujours rire. Il se rappellerait plutôt sa rencontre avec un adulte passionné, un professeur enthousiaste, qui lui a ouvert des mondes ignorés : il a rêvé de Maracambo, des Iles-sous-le-Vent, il a imaginé Alpha du Centaure, Cassiopée, Andromède, le Bateau Ivre l’a entraîné au loin et il se souvient encore de son excitation passionnée quand il a découvert les intégrales, le calcul différentiel, le mouvement des satellites, quand on lui a révélé l’atome. Ces souvenirs sont des secrets délicats à partager.
L’amitié était rare pour l’adolescent qu’il a été, c’est un diamant qui brille d’un éclat particulier, mais tellement difficile à trouver ! Dans son enfance, il lui semble avoir traversé des contrées cachées, presque ignorées et il souhaite, plus que tout, rencontrer ceux qui ont pu hanter le même univers. Ils n’en parleront pas abruptement, mais ils sauront, chacun de son côté, qu’ils ont frôlé les mêmes mystères, dans un sentiment de complicité à peine ébauché. On ne peut en parler directement sans les défigurer, ceux qui ne sont jamais partis ne peuvent pas comprendre les descriptions qu’on leur en donne, ils pensent qu’il s’agit d’inventions, de folies, d’aberrations et qu’on leur raconte n’importe quoi. Cet adulte ne peut se former une image claire de lui-même : on lui a renvoyé celle d’un enfant distrait, presque indifférent, alors qu’il devait se protéger sans cesse, sans jamais baisser sa garde, des attaques imprévisibles qui le touchaient profondément. On le disait aussi « bête », et tellement difficile à comprendre à côté de ses camarades ou de ses frères et soeurs, tout de même plus faciles à éduquer ; il demeure un mystère pour lui-même, un mystère pour les autres.
Lui a l’impression d’être depuis longtemps en deuil : il a été idéaliste, comme nombre d’enfants doués, mais lucide aussi et ce sont deux caractéristiques qui ne font pas très bon ménage. Il lui a fallu s’endurcir pour supporter toutes les petites meurtrissures de la vie quotidienne. Envolé ses rêves secrets d’accomplissement prestigieux, disparu son bonheur, quand il découvrait un savoir nouveau, qui lui ouvrait des horizons jusque là insoupçonnés, anéantie son exaltation à l’idée de ce qu’il pourrait réaliser.
Ce deuil peut avoir débuté lors d’un redoublement considéré comme injuste, et qui n’est jamais justifié dans le cas des enfants doués. On ne peut imaginer le mal que va causer cette décision, vécue comme arbitraire. Comme le disent certains professeurs : « c’est bon de redoubler au moins une fois, cela n’a jamais fait de mal à personne et ça incite à mieux travailler et surtout à consolider les bases », ces fameuses bases, qu’il n’a même pas vu passer, tant elles lui semblaient élémentaires. On ajoute : « il est jeune, il ne faut pas qu’il se sente trop sûr de lui ». Eh bien, ce redoublement a provoqué une blessure si profonde qu’elle n’a jamais pu cicatriser, quelque chose est mort à ce moment-là, une certaine confiance dans l’adulte, un espoir mis dans « l’Ecole », considérée comme un temple où les merveilles de la connaissance allaient être dispensées, une idéalisation des professeurs qui « savaient », qui ne pouvaient pas se tromper et qui ont décidé que cet élève-là n’était pas digne de passer dans la classe supérieure. Ce fut comme un rejet dans les ténèbres extérieures et l’enfant doué ne s’en est jamais remis. L’amertume lui a laissé un goût qui ne peut s’effacer. On lui a irrémédiablement volé une année qui lui manquera toujours et la plus brillante des réussites sociales ne parvient pas à faire disparaître ce souvenir encore douloureux, des décennies après.
Cette impression de rejet peut être ressentie à un âge très tendre, avec le sentiment d’une difficulté à rentrer dans le flot normal de la vie, quand le désir d’apprendre à lire, écrire, compter n’est pas entendu ; l’apprentissage doit alors se faire clandestinement, parce que l’autorisation officielle n’a pas été donnée. On dit aux parents : « ne le poussez pas, laissez-le encore jouer ». Se voir interdire l’accès au savoir, au moment où l’on en a un tel désir, fait naître un malaise qui n’est ni remarqué, ni compris ; mais ceci est une autre histoire, même si c’est souvent le début de notre histoire. L’enfant ainsi spolié risque déjà de s’endormir, en s’enfonçant dans un désintérêt de plus en plus grand, même le QI baisse, comme j’ai pu le constater en examinant à nouveau des enfants qu’on avait dû laisser dans leur inconfort scolaire.
Chez l’adulte, ce lent enlisement a entraîné une attitude constamment distante, les événements perdent leur intensité, il lui semble qu’il est obligé de se forcer pour paraître vif, alerte, dynamique, lui dont la vivacité d’esprit peut être fulgurante et la logique d’une éblouissante clarté. Malaise, deuil, renoncement et surtout culpabilité se fondent dans un engourdissement qui l’apaise un peu. C’est la culpabilité qui le tourmente le plus douloureusement : vis-à-vis de lui-même, qui a trahi l’enfant passionné, mené par ses rêves vertigineux et vis-à-vis de l’entourage, déçu de voir s’éteindre si tôt des qualités qui paraissaient si prometteuses.
Il convient de rappeler qu’on ne sait jamais qu’on est intelligent ; les problèmes où d’autres se noient paraissent d’une grande simplicité, il n’y a donc aucun mérite à les résoudre, puisque ce n’est pas difficile ; si les autres peinent, ils doivent avoir de bonnes excuses, ils ont été distraits, préoccupés, peu intéressés, mais certainement pas défaillants sur le plan intellectuel, face à une si minime difficulté. On ne peut pas se penser intelligent, quand on mesure ses propres faiblesses avec la lucidité aigûe du sur-doué, qui ne lui permet aucun aveuglement. L’exercice de l’intelligence est si aisé, il s’agit presque d’un jeu, alors où est le mérite et d’où vient que les autres soient tout à coup si lents ?
Quand des parents, venus consulter pour leur enfant, entendent le portrait qui en est fait, ils se reconnaissent souvent ; ils disent, dans un éclair de joie subite : « Mais j’étais comme ça, moi ! », une clef leur est donnée, sans qu’ils s’y attendent, qui leur permet de mieux comprendre leur parcours et de se réconcilier avec eux-mêmes. Depuis longtemps, ils avaient pris leur parti de cet inconfort latent, impossible à décrire, à cerner, auquel on finit par s’accoutumer, parce qu’on n’a pas le choix et qu’il n’y a pas de remède connu. Cette porte entrouverte peut laisser passer quelques lueurs d’espoir : l’enfant meurtri, dont il reconnaît la description, n’était pas un être à part, un « mutant » qui devait s’efforcer de cacher les manifestations de sa personnalité si particulière.
Il retrouve une nouvelle énergie, il s’écoute davantage, il se permet d’exprimer ses sentiments et parfois aussi la passion qu’il avait si soigneusement refoulée tout au fond de lui et qu’il peut maintenant s’appliquer à satisfaire. L’enfant doué est toujours passionné, mais il a souvent très tôt enfoui ses élans, parce qu’ils auraient été mal compris. Quand la passion s’exprime, tout un pan de la personnalité s’éclaire et cet accomplissement est un bonheur véritable. Ce peuvent être des passions modestes, satisfaites à peu de frais : chercher des champignons et trouver les plus rares, ramasser des pierres aux noms compliqués et enchanteurs, écouter les oiseaux et identifier le moindre de leurs cris … Quand parents et enfants se retrouvent sur un terrain aussi précis, permettant des explorations enrichissantes, les relations connaissent une embellie satisfaisante.
Il arrive aussi que la révélation de son intelligence incite un adulte malmené à reprendre ses études ; il manifeste enfin l’appétit de savoir qu’il avait refoulé jusque là et il trouve un équilibre qui lui fait prendre la mesure de son inconfort, devenu habituel.
Le cas le plus dramatique, et malheureusement le plus fréquent, est bien celui de l’enfant doué qui a été en échec scolaire et qui n’a jamais pu remonter la pente. Cet échec vient insidieusement durant le parcours scolaire classique de l’enfant doué : dans le Primaire il n’a pas eu besoin de travailler, il écoute à peine la maîtresse, qui a dû répéter dix fois la même chose, il lui suffit d’une seule fois pour comprendre la leçon et pour la retenir, il lit ses livres à toute vitesse et sa mémoire, qui fonctionne à la perfection, lui permet de répéter mot à mot une leçon juste parcourue. Il ne cherche pas à être le premier, il lui suffit de se maintenir à un niveau de réussite satisfaisant,  sans fournir le moindre effort. Abusé par sa facilité, l’enfant doué ne voit pas venir les premières difficultés : dès la 6ème, des failles apparaissent, mais on les pense accidentelles et on ne cherche pas à aider cet enfant brillant, en 5ème, les failles s’élargissent et en 4ème, c’est l’effondrement. Pour éviter cette chute dramatique, il faut donner à l’enfant des méthodes de travail dès les premiers signes de désarroi. L’optimisme n’est pas de mise en pareil cas.
Pour l’enfant doué, il s’agit d’une catastrophe, qui le frappe de stupeur : il lui semble être la victime d’un maléfice qui le rend impuissant, ce serait comme une maladie foudroyante, qui l’aurait atteint brutalement, le laissant privé de dons ; il possédait un trésor et il ne lui reste qu’un peu de poussière sur les doigts, sans qu’il sache comment cet or s’est transformé et surtout sans comprendre comment il aurait dû agir pour le garder ; ce choc le laisse dans un état de désespoir absolu. Comme il n’a jamais acquis la moindre technique de travail, qui lui aurait permis de surmonter les premières difficultés, il plonge, sans pouvoir se rattraper ; il peut lire dix fois une leçon, ou même vingt fois, il ne la retient pas, parce qu’il ne sait pas comment procéder, et on le voit rester des heures devant son livre ouvert, rêvant en apparence, luttant en fait contre un effroi glacial, puisque sa mémoire si bonne a disparu. Il est pétrifié d’horreur, épouvanté, il ne sait comment réagir et il en ressent une douleur tellement intense, insupportable, qu’il commence déjà à en refouler les symptômes ; afin d’apaiser cette souffrance intolérable, il va s’appliquer à s’accommoder de son nouvel état, il va bien lui falloir vivre avec cette sorte de paralysie, mais il ne veut pas savoir comment c’est arrivé, il va s’empresser d’oublier ce moment où ses espoirs se sont fracassés, où ses rêves d’avenir ont sombré pour toujours. Il peut même affecter l’indifférence ou bien reconnaître qu’il en est responsable, pour ne pas perdre la face, il en rajoute ; « l’école, ce n’est pas mon truc ! », afin de masquer sa terreur et son abattement. Il bascule dans un néant grisâtre où il va devoir vivre désormais, loin des rêveries éclatantes qui l’avaient accompagné jusque là. Onpeut penser que certains ne se sont jamais remis du choc éprouvé à ce moment et ils vivent comme en surface d’eux-mêmes, préférant ne pas se pencher sur leur propre histoire, comme s’ils avaient glissé dans un gouffre aux parons trop lisses, impossibles à remonter ; mieux vaut se désoler dans ce fond embourbé, plutôt que de tenter une sortie, il n’y a pas d’issue et on retombera, encore plus endolori qu’avant, à cause de l’étincelle d’espoir qui avait fugitivement brillé tout là-haut. Oublier cette chute, essayer de la rationaliser, chercher des compensations, toutes réactions logiques, mais de peu d’effet sur une telle atteinte de soi.
Dès ce moment, cette image devient si mauvaise, si négative, qu’il n’est plus possible de la reconstruire aisément. Il faudrait beaucoup d’amour et d’attention pour retrouver la trace de l’enfant d’autrefois, si vif et si imaginatif. Quand on évoque le devenir particulièrement dramatique des enfants doués, adonnés ensuite à la violence, à la difficulté de vivre, adoptant des conduites extrêmes, il s’agit souvent de ceux qui ont connu un tel parcours. Très vite après ses premières mauvaises notes, il pense que c’était son destin, que sa chance a tourné, et il préfère ne pas savoir ce qu’il est devenu. Il entend encore et encore les paroles qui le définissaient et qu’on lui répétait : « paresseux, tu ne t’intéresses à rien, tu es méchant, puisque tu fais de la peine à tes parents, et d’ailleurs, tu peux avoir de bonnes notes quand tu veux bien, tu refuses de travailler,  on se demande ce que tu as dans la tête et tu es menteur en plus … » quand il s’efforce de dissimuler le plus longtemps possible ses notes honteuses. L’échec scolaire empoisonne littéralement la vie des familles et on a tendance à en rendre totalement responsable l’adolescent en échec, comme s’il avait délibérément choisi cette voie, au point qu’il finit lui-même par le croire. Ce serait pour ne pas faire mentir ces voix, si pleines d’autorité, de savoir et d’un jugement si sûr, que l’adulte qu’il est devenu se saborde subtilement ; il ne saisit pas les perches qu’on lui tend, il laisse passer les occasions, au dernier moment il s’esquive, il manque un rendez-vous, l’heure d’un examen, avec de fausses bonnes raisons, mais il ne peut supporter l’idée de devoir affronter à nouveau une épreuve, où sa « nullité » apparaîtra. Pour éviter de s’entendre dire : « vous avez bien de l’audace, dans votre situation, de songer à vous présenter pour ce poste, pour cet examen, pour ces cours, vous ne vous rendez pas compte de votre niveau … », mieux vaut rester en retrait, se terrer et se montrer décevant pour ceux qui tentent de l’aider. Cette aide ne peut être efficace que si l’on commence par retrouver la trace du choc premier, trace tellement enfouie, oubliée et niée qu’il est ardu de la détecter, il faut ensuite démonter les mécanismes qui ont entraîné cet échec et faire remonter à la mémoire l’image plus flatteuse du bon élève d’autrefois.
Lui finit par croire que l’enfant brillant, dont le souvenir s’efface, vivait ailleurs, dans une vie parallèle ou antérieure, enfin qu’il n’y a plus aucun rapport entre cet enfant avide de découvrir les mécanismes fascinants de l’univers et l’adulte meurtri, qui ne sait plus comment cette image si gaie de lui-même s’est évanouie dans les brumes du passé, comme si elle n’avait jamais existé, ni comment ses rêves se sont enfoncés dans une grisaille impossible à dissiper.
Dans ces conditions, comment conserver de soi la moindre ombre séduisante sur une image aussi abîmée ?
Et surtout, comment songer à réussir sa vie amoureuse ?
Ceux qui ont réussi à sauvegarder une certaine armure ont toujours l’ironie, l’apparente désinvolture, l’agressivité charmeuse que donne un esprit sur la défensive. L’humour reste, en dépit de tous les drames, une des caractéristiques des enfants doués, et un adulte, même dans la pire des situations, conserve encore ce recours, souvent comme le seul fil de lumière qui l’empêcherait de sombrer dans un noir désespoir. Cet humour, qui atténue la portée des blessures, qui gomme la souffrance, qui relativise toute chose en permettant une mise à distance, est bien utile pour celui qui doit se forger une défense efficace. De surcroît, c’est une bonne façon de se faire accepter en société, la plaisanterie constitue un préalable qui fait souvent gagner bien du temps ; c’est un laissez-passer assuré. On donnera alors l’image de quelqu’un de jaloux de son indépendance, qui ne veut pas s’attacher, qui aime séduire pour le seul plaisir du jeu, mais se dévoiler un tant soit peu serait montrer sa faiblesse, il est préférable de conserver cette apparence brillante dans le verbe, subtile dans le maniement des idées, mais jamais, au grand jamais, se risquer à montrer ou même à laisser deviner à quel point on peut être vulnérable, misérable, plus que nu, quand l’armure est enlevée. Ceux-là se sont construit une image brillante et dérisoire, comme si elle était en carton et que la moindre larme allait la dissoudre. Ils préfèrent se donner une allure de mystère, qui ajoute à leur séduction, à condition de tenir ce rôle assez longtemps pour rester crédibles et pour entretenir l’illusion.
Mais pour les autres, ceux qui n’ont pas su ou pas pu se forger une telle armure, qui n’étaient pas doués pour le verbe, qui sont restés dans leur désarroi, comment oser offrir à un autre, qu’on aura trouvé empli de qualités, qui aura éveillé de tendres sentiments, une image aussi misérable ? Soit on prend un partenaire à l’image de ce qu’on pense être devenu, mais il y aura, en fait, un tel décalage qu’aucune entente ne sera possible, puisque l’un sera au plus poussé de son raisonnement, quand l’autre aura considéré ces prémisses comme négligeables, car, au-delà de cet effondrement, la logique reste claire, droite, intangible. Le plus simple des dialogues deviendra une cacophonie excluant toute harmonie, même pour les détails du quotidien. Ce sera, en permanence, un mur qui séparera les conjoints, à chaque instant ils se heurteront à cet obstacle absolu. Ce beau résultat donne raison à ceux qui restent sur la défensive. D’ailleurs, on voit des couples formés trop jeunes rencontrer des difficultés pour conserver leur entente : ils se sont choisis en fonction de l’image qu’on leur avait donnée d’eux et qu’ils ne songeaient pas à remettre en question, puis, la maturité aidant, l’expérience de la vie éclairant les esprits, ils ont eu une image plus claire et plus véridique d’eux-mêmes et ils ont recherché ailleurs quelqu’un correspondant mieux à leur personnalité réelle.
Mais, dans le cas des adultes qui ont été trop doués dans un temps ancien, cette image plus réelle et plus vraie ne se forme pas ; il n’y a pas de modèle tout fait et surtout il y a trop d’éléments négatifs dans les caractéristiques qu’on leur a prêtées. Il n’est pas possible de dégager des notions solides, structurées, les éléments ne s’assemblent pas en un tout cohérent, ils restent épars, contradictoires, comme si, en se regardant dans un miroir, on ne voyait qu’une surface plane et vide. Ils se disent : « ce n’est pas possible que je sois ce rien, ce néant, j’avais des qualités, il semble que tout se soit effacé, comme si j’existais à peine … » Ils ne trouvent nulle part de place qui leur convienne, ils changent alors souvent de résidence, de métier, de pays même, dans une quête perpétuelle de leur propre image, qui se dérobe sans cesse, puisqu’elle ne leur a jamais été retournée de façon cohérente …
Il est donc impossible de s’y reconnaître et ils errent, s’affublant parfois d’oripeaux, dont ils pensent qu’ils vont leur conférer le relief qui leur manque ; ce seront des prises de position provocatrices, des goûts trop exotiques, des recherches d’originalité destinées à surprendre, mais dont ils n’arrivent même pas à être dupes, tant ces artifices sont factices et inutiles. Toute satisfaction leur est interdite : tant qu’on ne sait pas qui on est, quelle direction choisir, tant qu’il suffit d’un peu d’obscurité, d’un trouble plus grand, d’un environnement trop différent pour que tous les repères péniblement mis en place disparaissent, il n’est pas possible de se former de soi une image acceptable.
Et c’est ce rien, cette absence de tout, qu’on va offrir à celui qu’on veut séduire ? Comment donner quelque chose à l’autre, quand on ne sait plus rien de soi et que c’est de cet autre qu’on attend sa propre définition ?
Qui peut avoir assez de grandeur d’âme, d’abnégation, d’oubli de soi pour se consacrer à reconstruire l’adulte blessé et lui redonner l’usage de ses qualités ? Entendre, au-delà de l’immense lassitude, le son ténu d’un espoir qui n’a pas renoncé, deviner la marque des émerveillements d’autrefois, sentir la force refoulée, retrouver les élans du passé, est possible sans doute seulement pour celui qui aura parcouru un chemin identique, mais qui aura reçu moins de coups, eu moins de bosses, moins de bleus à l’âme.
Déjà l’amitié a été difficile pour les enfants doués en état d’échec ; pour ceux qui ont eu une bonne scolarité, ce n’est souvent que dans les grandes classes et surtout dans les meilleures sections qu’ils rencontrent enfin des semblables et qu’ils peuvent se confier, sans crainte des moqueries.
Alors les autres ? C’est un miracle s’ils parviennent à se reconnaître entre eux, malgré leurs blessures. Se préserver est la première des préoccupations, l’amitié devient un souhait inaccessible, comme bien des autres désirs.
Toutes les qualités des êtres doués ne peuvent disparaître totalement ; ils conservent leur rigueur d’analyse, leur justesse de jugement, et les relations n’en sont que plus ardues. Exigeants, jusqu’au perfectionnisme, passionnés, même quand ils n’en laissent rien paraître, d’une ironie critique qui affleure souvent, ils ne peuvent se contenter de relations médiocres.
L’amitié, l’amour, la réalisation de soi-même, tout devient plus difficile et surtout plus, décevant.
Cette quête des relations aisées fait la spécificité d’une Association telle que Mensa, où on espère se trouver d’emblée « en intelligence » avec les autres, sans de trop longs préalables, et, en effet, cela arrive.
Ces adultes en péril doivent savoir que pour parvenir à une certaine sérénité ou, du moins, à un apaisement, il faut pouvoir retrouver son image d’antan et la regarder en face, sans lui superposer toutes les paroles définitives et dévalorisantes qui lui ont été appliquées, il faut savoir qu’un échec isolé ne signifie pas qu’on a atteint ses limites. Cette idée des limites est catastrophique, on, peut penser qu’on a atteint son plafond, qu’il n’y a plus rien à faire, que l’intelligence était comme une lueur, qui s’est brusquement éteinte et on va se retrouver dans les ténèbres et s’y perdre, en proie à une angoisse impossible à maîtriser, celle du rêveur qui se voit basculer dans un vide insondable. Cette idée est pernicieuse et destructrice. Il y a toujours à découvrir des portes qu’on avait cru fermées à jamais et qui ouvrent sur l’univers illimité de l’intelligence.
Ce travail demande une audace dont l’enfant doué, devenu adulte, a presque perdu le souvenir, il pourrait paraître d’une difficulté insurmontable à celui qui a tant souffert que toute son énergie semble s’être dissoute dans ses efforts pour éviter de plonger définitivement dans une tristesse infinie, mais on peut se dire qu’il y aura toujours des lueurs, même sur le chemin le plus désolé, pour guider le voyageur courageux ; les discerner parmi les faux-semblants est possible pour celui qui possède la vue aiguisée de l’enfant doué, quand il n’a jamais oublié comment il pouvait trouver refuge dans ses rêves, quand la réalité devenait trop dure et trop contraignante.
Rêvez, rêvez encore, et des chemins nouveaux s’ouvriront devant vous !
© Arielle ADDA

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:53

La théorie des 12 archétypes : la mythologie grecque au cœur du marketing


espresso communication 
12.08.13
La mythologie permet à l’homme de comprendre l’environnement dans lequel il vit. Il n’est donc pas étonnant qu’elle déteigne sur sa façon de parler. Avouer son talon d’Achille, faire preuve de narcissisme, mener des projets titanesques, se reposer sur ses lauriers, ouvrir une boîte de Pandore, voilà des expressions courantes de notre vocabulaire. Même les spécialistes du marketing s’y sont mis en empruntant le terme « fil d’Ariane »… Et si la mythologie influençait également nos comportements?
En plus d’imprégner notre langage, les personnages mythologiques peuplent l’inconscient collectif du monde entier. Le psychologue suisse Carl Jung s’en est d’ailleurs inspiré pour développer en 1907 la théorie des archétypes, soit « des formes ou des images de nature collective qui sont présentes pratiquement partout sur la Terre. » Chaque archétype est ainsi considéré comme un type d’humain avec ses désirs fondamentaux et ses émotions profondes, comme le héros classique, le hors-la-loi, l’innocent, l’explorateur, etc. Les entreprises l’ont bien compris et s’approprient de plus en plus un archétype pour se mettre en valeur. Découvrez les douze archétypes les plus fréquemment utilisés par les marques du monde entier.
 
L’archétype de monsieur ou madame Tout-le-Monde
Aussi connu comme l’archétype de la personne ordinaire, du gentil voisin d’à côté ou du bon citoyen, cet archétype privilégie les relations avec les autres. Faisant preuve d’empathie, de réalisme et d’un certain côté terre-à-terre, les marques qui adoptent cet archétype ont souvent des valeurs de simplicité, d’esprit familial et d’équité, et offrent généralement une réelle fonctionnalité au quotidien à des prix modérés. Les clients développent souvent un fort sentiment d’appartenance envers la marque.
Marques : Ikea, Dove, L’Aubainerie
 
L’archétype du magicien
Également représenté comme un visionnaire, un catalyseur, un inventeur, un leader charismatique, un chaman ou un guérisseur, l’archétype du magicien désire connaître les lois fondamentales de l’univers. Il considère que pour changer le monde, il faut changer ses attitudes et ses comportements. Avec ce positionnement, les marques proposent souvent des produits très contemporains, avec une technologie conviviale et spirituelle, et font la promesse implicite de transformer leurs clients en élargissant et en enrichissant leur conscience.
Marques : MasterCard, Axe, Apple, Le Cirque du Soleil
 
L’archétype du vilain/rebelle
Cet archétype incarne le révolutionnaire, le hors-la-loi, le bandit, l’homme ou la femme sauvage. Sa devise : briser les règles et choquer. Il valorise sa liberté d’agir, de penser et de choisir. Souvent incarné par les jeunes, il représente également certains baby-boomers qui ont conservé leur esprit rebelle de jadis. Les marques de cet archétype font souvent la promotion de produits nocifs pour la santé (tabac, sucrerie) ou pour l’environnement (grosse moto). Elles attirent des personnes qui se sentent exclues de la société et de ses valeurs.
Marques : Harley Davidson, MTV, Diesel, Sloche
 
L’archétype du héros
Le héros symbolise un guerrier, un soldat, un athlète vainqueur, un compétiteur, voire un super héros. Cet archétype veut prouver sa valeur par des actes courageux, comme dans l’action bénévole ou la résolution de grands problèmes sociaux. Les marques concernées possèdent une invention ou une innovation majeure qui pourrait changer le monde. Elles encouragent les gens à dépasser leurs limites, à se comporter comme de bons citoyens.
Marques : Nike, Croix-Rouge, Les Marines
 
L’archétype du sage
Le sage peut être un expert, un érudit, un détective, un conseiller, un penseur, un philosophe, un universitaire, un chercheur ou même un mentor. En constante recherche de connaissances, il utilise l’intelligence et l’analyse pour comprendre le monde et propager la vérité. Les marques de cet archétype fournissent une expertise ou de l’information sur de nouvelles découvertes scientifiques ou connaissances ésotériques et encouragent leurs clients à réfléchir.
Marques : CNN, Harvard, Adobe, Québec Science
 
L’archétype de l’explorateur
L’explorateur est à la recherche d’un monde meilleur, plus authentique, et d’une vie plus épanouissante grâce aux voyages, aux nouvelles expériences. Curieux de nature, cet archétype est connu pour être un voyageur, un individualiste, un pèlerin, un hédoniste. Les marques qui adoptent cette image aident ces gens à se sentir libres, à exprimer leur individualité (vêtements, meubles), leur non-conformité. Elles proposent des produits par catalogue ou sur Internet pour une utilisation en plein air ou dans des endroits dangereux.
Marques : Virgin, Jeep, Amazon, Red Bull
 
L’archétype de l’innocent
Cet archétype est un utopique, un traditionaliste, un rêveur, un romantique, voire parfois un naïf. Associé à l’enfance, à la nostalgie, à la bonté, à la simplicité, il est à la recherche du paradis. Les marques concernées proposent des produits simples à des prix modérés et vendent de la joie, du bonheur et une expérience parfaite digne d’un conte de fées.
Marques : Disney, Coca-Cola, McDonald’s
 
L’archétype de l’amoureux
Représenté par le conjoint, l’époux, l’ami, l’intime, le connaisseur ou l’entremetteur, cet archétype recherche l’intimité et veut vivre une expérience de plaisir sensuel. Il veut être en relation avec des gens attrayants physiquement, émotionnellement et intellectuellement. Les marques communiquent autour de la passion, du romantisme, de la beauté, de l’élégance et proposent volontairement des prix moyens à élevés.
Marques : Chanel, Häagen-Dazs, L’Oréal, Alpha Romeo
 
L’archétype du fou du roi
Cet archétype regroupe des personnes qui savent profiter de la vie, s’amuser, divertir, faire rire et être créatives. Il est représenté par le farceur, le comédien, l’humoriste, l’idiot, le clown. Les marques proposent à leurs clients de passer un bon moment sans se ruiner, elles ne se prennent pas trop au sérieux et donnent à leurs clients un fort sentiment d’appartenance.
Marques : Fanta, Pepsi, Festival Juste pour rire, M&M’S
 
L’archétype de l’ange gardien
L’ange gardien est un soignant, un altruiste, un saint, un parent ou un collaborateur. Sa mission consiste à protéger et à prendre soin des autres. Les marques qui adoptent cet archétype sont souvent dans le secteur public, comme dans les soins de santé, l’éducation, les programmes d’aide, etc. Elles peuvent également contribuer au bien-être des familles d’aujourd’hui, en favorisant par exemple leur rassemblement (véhicule familial, restauration-minute), ou en leur offrant du réconfort (biscuits)
Marques : Amnesty International, Volvo, Rôtisserie Saint-Hubert
 
L’archétype du créateur
Le créateur peut être un artiste, un inventeur, un innovateur, un musicien, un écrivain ou un rêveur. Cet archétype souhaite développer des choses ayant une valeur durable. Les marques encouragent l’expression personnelle, l’épanouissement créatif des gens. Elles commercialisent des produits à des prix abordables en lien avec le marketing, les relations publiques, les arts, la mode, la décoration, l’architecture, la publicité et l’innovation technologique.
Marques : Lego, Sony, Crayola, Home Depot
 
L’archétype du meneur
Le meneur est également connu sous le nom de patron, dirigeant, administrateur, chef, modèle, responsable. Appartenant à l’élite de la société, cet archétype recherche l’ordre, le contrôle et l’harmonie afin d’atteindre la prospérité et la réussite personnelle et professionnelle. Les plus de 40 ans apprécient ces marques qui imposent le respect et qui ont fait leur preuve depuis plusieurs années. Ces marques sont réservées à la classe sociale élevée et proposent différents avantages exclusifs (assurance, garantie).
Marques : Mercedes, IBM, Bombardier
 
La théorie jungienne suppose que les 12 archétypes s’inscrivent dans un fonds commun universel et s’appliquent partout dans le monde; ainsi, d’un point de vue marketing, on peut penser à une manifestation de la mondialisation. Cependant, chaque pays a ses propres références culturelles et historiques, et les marques doivent donc adapter leur histoire. Le guerrier, par exemple, est symbolisé par le sumo au Japon, par Bruce Lee à Hong Kong ou par le lutteur/catcheur aux États-Unis. Selon le blogueur Georges Lewi, lorsqu’une marque s’approprie son archétype, cela lui permet non seulement de se singulariser et d’être cohérente dans ses actions, mais aussi de développer ses valeurs, son identité et son histoire. On parle alors du concept marketing de communication narrative, ou storytelling.
Si vous êtiez une marque, à quel archétype appartiendriez-vous?
http://www.espressocommunication.com/communication/7733/la-theorie-des-12-archetypes-la-mythologie-grecque-au-coeur-du-marketing
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:54

.../...

000267-Contribution à l’étude de la psychologie du fripon. (1954)





In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.9, 1ère partie, 2nd ed., Princeton University Press, 1968, 451 p. (p. 255-272), (§456-488) & Jung, LE FRIPON DIVIN, Georg, Genève 1958, (p.177-199)
Exemples tirés des mythes indiens d’Amérique, de l’alchimie, de la Bible et de la parapsychologie, pour illustrer la définition et l’historique du personnage du trickster tel qu’il apparaît dans les mythes et les désordres personnels. Dans ses manifestations les plus évidentes, l’image du trickster est une représentation fidèle de la plus totale indifférenciation de la psyché humaine, à peine sortie du stade animal. En psychopathologie, l’image du trickster se manifeste dans la psyché de la personnalité dissociée à l’intérieur de laquelle s’active une personni-fication collective de traits meilleurs ou pires que le moi. Chez l’homme normal, la figure du trickster est représentée par des contre tendances inconscientes apparaissant chaque fois que l’homme se sent à la merci d’inci-dents apparemment malveillants ; ce trait de caractère est l’ombre ; on explique que le mythe du trickster a été préservé et développé pour son effet thérapeu—tique : afin de lui rappeler son passé, le niveau primitif intellectuel et moral inférieur est maintenu face à la conscience de l’individu plus développé. Le trickster est comparé à l’ombre individuelle : ils ont tous deux un but commun, la recherche du sens. Bien que l’ombre apparaisse négative, certains de ses traits ou associations peuvent parfois indiquer une résolution positive du conflit. Cinq références..../...
http://cgjungfrance.com/Les-archetypes-de-l-inconscient
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:55

.../...

000047 - Sur l’importance de l’inconscient en psychopathologie. (1914)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.3. Princeton University Press, 1972. 303 p. (p. 203-210), (§438-465), & Jung, PSYCHOGENESE DES MALADIES MENTALES, Albin Michel, Paris 2001, (p.247-256).
Commentaires sur la fonction compensatrice de l’inconscient par rapport aux contenus psychiques conscients. L’inconscient est défini comme la somme de tous les faits psychiques qui ne sont pas assez forts pour atteindre la conscience. Chez les personnes normales, l’inconscient compense et équilibre par une contre tendance toutes les tendances conscientes. Cette disposition s’exprime par des activités inconscientes, vagues et non spécifiques, que Freud appelle des actions symptomatiques. Les rêves sont des exemples de la fonction compensatrice de l’inconscient. En psychopathologie, le travail de l’inconscient particulièrement visible dans les perturbations des névroses hystériques et obsessionnelles, est également apparent dans les illusions et les hallucinations psychotiques, quoique moins facilement reconnaissable. L’individu déséquilibré qui souffre d’un réel déséquilibre entre le conscient et l’inconscient, se bat contre son propre inconscient comme dans le cas de l’inventeur excentrique, de l’alcoolique paranoïde ou du converti fanatique. A cause de l’unilatéralité caractéristique du conscient dans ces cas-là, le fonctionnement normal de l’inconscient se manifeste sous une forme anormale qui perturbe l’équilibre mental et empêche l’adaptation de l’individu à son environnement. 1 référence..../...

http://cgjungfrance.com/La-psychogenese-des-maladies?debut_navigation_titre=%40110
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:55

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:56

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:57

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1.4.1.2. Le modèle différencié du don et du talent Le « modèle différencié du don et du talent » (Differentiated model of giftendness and talent) proposé par Gagné (2000, 2004), est résolument multidimensionnel. Parce qu’il pré tend intégrer toutes les variables pertinentes pour l’analyse du développement du talent, il paraît bien plus complexe que celui de Renzulli (2002). Le socle de cette conception est la distinction posée entre la notion de « don » et celle de « talent ». Il s’agit là d’un cas particulier de la distinction, bien plus générale, entre aptitude et réussite. Dans ce modèle, le « don » désigne l’expression spontanée d’aptitudes naturelles supérieures, dont le niveau et le développement sont partiellement contrôlés par des facteurs génétiques, dans quatre domaines différents : intellectuel, créatif, socioaffectif et sensorimoteur. Par contraste, le « talent » désigne la maîtrise d’aptitudes et de connaissances supérieures, systématiquement entraînées ou développées, dans au moins l’un des champs d’application prévus par le modèle (académique, artistique, social, etc.). Cette distinction a été récemment critiquée par plusieurs auteurs (Baer et Kaufman, 2004 ; Porath, 2004 ; Yun Daï, 2004). Cette critique fait remarquer que si cette distinction peut être envisagée à un niveau conceptuel, rien ne permet concrètement de distinguer ces deux aspects. Dans la pratique, une mesure de Q.I., par exemple, traduit la réussite d’une personne dans un test d’intelligence générale ; cette note étant ensuite interprétée comme le reflet d’aptitudes naturelles. Sans entrer dans une présentation détaillée du modèle, rappelons seulement que le processus développemental par lequel le « don » se transforme en « talent » repose sur l’apprentissage et la pratique systématique (figure 3). Ce processus peut être facilité ou contrecarré par des facteurs intra-personnels (les caractéristiques physiques et mentales, les caractéristiques d’autogestion : conscience de soi et des autres, motivation et volition) et des facteurs environnementaux (le milieu : physique, social, culturel, etc. ; les personnes proches de l’enfant : parents, enseignants, etc. ; les ressources et les éventements de vie) qui interviennent comme autant de catalyseurs. Une autre particularité de ce modèle est qu’il 27 prévoit qu’un facteur de hasard interagit directement avec les autres composantes. Gagné (2004) rappelle que ce facteur intervient, par exemple, dans la détermination des aptitudes naturelles au moyen des mécanismes de recombinaison génétique. Voir la figure 3. Figure 3 : Modèle différencié du don et du talent (d’après Gagné, 2004). 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:58

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Stades de développement : concept de soi de l’enfance à la vieillesse L’existence de coupures périodiques indubitables à des moments tellement précis de la vie fait que la notion de stades de développement du soi s’impose d’elle-même. Grossièrement, il existe six stades, les mêmes chez les hommes et les femmes, dont certains se subdivisent en sous-stades. Enfance - Stades I, II, III (entre 0 et 10 ans) Stade I : Phases de l’émergence du moi, entre 0 et 2 ans L’enfant est encore incapable de se décrire lui-même tel qu’il se perçoit. De multiples expériences de communication se déterminent et se fixent dans l’environnement matériel et social (famille), une variété de perceptions de soi s’élabore progressivement. Stade II : Confirmation du moi, entre 2 et 5 ans Les 5 structures, ci-dessus évoquées, sont déjà présentes, avec 8 des 10 sous-structures et 14 des 28 catégories. Les cinq structures constituent des perceptions centrales : tout reste à construire. Stade III : Expansion du soi, entre 6 et 10 ans Le concept de soi s’élargit au fil des expériences nouvelles, incluant la vie scolaire. Les deux sous-structures manquantes apparaissent, de même que 9 catégories nouvelles chez les garçons et 4 chez les filles. Stade IV : Adolescence ou « réorganisation du soi », 10-12 et 21-23 ans Là se situe le niveau d’évolution auquel notre étude se réfère. Dans cette période, on observe le premier grand remaniement du concept de soi, d’où le nom de réorganisation du soi donné à ce stade. Autour de 12 ans, une sorte de désorganisation apparaît : les adolescents perdent la notion de ce qui est important : certaines perceptions antérieurement centrales cessent de l’être, d’autres le deviennent. 96 Stade IV : Adolescence ou « réorganisation du soi » (10-16 ans) Ces sous-stades sont celui de la différenciation (entre 10-12 et 15-16 ans), marqué par l’apparition de nuances multiples associées aux diverses perceptions, avec l’addition des dernières catégories nouvelles des secteurs incomplets. Stade IV : Adolescence ou « réorganisation du soi » (entre 17-18 et 21-23 ans) Cette période correspond à l’adaptation du soi, plutôt axée sur les aspects d’adaptation à des situations de plus en plus complexes dont les éléments sont plus ou moins importants. Le concept de soi s’organise alors autour de 4 structures spécifiques : le Soi-non-Soi ayant perdu sa priorité. Nous indiquons les stades suivants pour information, simplement. Stade V : Adultes (entre 24-25 et 55-57 ans) Stade V : Maturation du soi (25-25 ans) L’entrée dans le stade de la « maturation du soi » correspond à un second remaniement du concept de soi, avec une nouvelle perte temporaire de la notion de priorité. Face au soi, trois structures sont centrales pour une bonne élaboration du statut d’adulte : le « connais-toi toi-même » structure le soi Personnel et ouvre le champ des relations avec les autres, pour construire le Soi social et déboucher sur une adaptation optimale face à soimême, dans les rôles et responsabilités à assumer : élaboration et structuration du Soi Adaptatif. Les deux sous-stades du Soi adaptatif marquent l’orientation dynamique du sujet dans sa vie sociale : Sous-Stade : adulte, polyvalence du soi (entre 24-25 et 42-43 ans), Sous-Stade : adulte, reconnaissance et accomplissement du soi (entre 44-45 et 55-57 ans). Stade VI : personnes âgées (entre 58-60 et 100 ans et plus) Dans cette nouvelle phase de la vie, un troisième remaniement du concept de soi est manifeste et au moins aussi profond que celui de l’adolescence. Les sujets restructurent leur échelle des valeurs, face à la notion de priorité. Stade VI : personnes âgées, « reviviscence du soi » (entre 58-60 et 75-77 ans) La réorganisation du concept de soi, dure assez longtemps, avec plus d’aspects négatifs qu’auparavant. Une récupération s’établit au-delà de 70 ans, d’où le l’expression « reviviscence du soi ». 97 Stade VI : personnes âgées, « sénescence du soi » (entre 78-80 et 100 ans) Le champ perceptif se restreint et l’image de soi en subit les conséquences. Ce phénomène paraît directement lié au cadre de vie et à la vie sociale de plus en plus limités. Peu d’expériences nouvelles débouchent sur un appauvrissement des échanges et sur une certaine routine, surtout après 85 ans. La structure Soi matériel redevient centrale, avec ses deux sous-structures : le Soi somatique et sa catégorie condition physique et santé, mais à des âges différents chez l’homme et la femme. Le Soi Possessif semble plus marqué chez la femme. La structure du Soi Personnel, avec ses deux structures, Image de Soi et l’Identité de Soi, demeure centrale. Au niveau de l’Image de Soi, les descriptions de soi en termes d’énumérations d’activités redeviennent prioritaires chez les hommes et les femmes, la catégorie sentiments et émotions conserve son importance surtout chez les femmes, alors que les catégories goûts, intérêts ainsi que qualités et défauts perdent leur priorité antérieure. La structure Soi Adaptatif demeure prioritaire, elle aussi. En revanche, ses éléments sous-jacents (sous-structures et catégories) demeurent rarement des perceptions centrales. De même, le Soi Social demeure central, surtout chez la femme, alors que ses dimensions sous-jacentes cessent d’être prioritaires chez l’homme, à partir de 60 ans et chez la femme, au-delà de 80 ans, indiquant bien un retrait progressif, surtout au-delà de 80 ans et plus. Enfin, la structure Soi-non-Soi (description de soi à travers les autres : vie des enfants) redevient centrale chez la femme, à partir de 60 ans, et chez l’homme, à partir de 80 ans. En outre, au moment où la personne peut s’adonner à autre chose qu’aux activités liées au travail, à 1’éducation des enfants, etc., elle peut se découvrir d’autres talents dont elle ignorait même l’existence jusque là. Ce sont là autant d’occasion de continuer de se valoriser. L’estime de soi, temporairement ébranlée, n’en continue pas moins à grandir, pour le plus grand bien-être et pour 1’épanouissement de la personne tout entière.
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:58

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L’idée consiste simplement à supposer que toutes les représentations de Soi formant le concept de Soi complet ne seront pas accessibles à tout moment. Bien que le concept de Soi demeure sur nombreux aspects assez stables, cette stabilité peut masquer des modifications locales notables survenant quand l’individu répond aux événements de l’environnement social. Le concept de Soi de travail, ou concept de Soi du moment, est vu comme un domaine de connaissances accessibles, continuellement actif et changeant (Markus et Wurf, 1987). Il est constitué de certaines conceptions de Soi centrales associées à des conceptions de Soi plus provisoires liées aux circonstances prédominantes. Ainsi le concept de Soi de travail est une structure temporaire constituée d’éléments accessibles issu de la collection des conceptions de Soi, organisés en une configuration déterminée par les événements sociaux du moment. Des lors, les résultats révélant une certaine malléabilité du Soi (Fazio, Effrein, Falendre, 1981), peuvent être expliqués par un changement des contenus, non du concept de Soi proprement dit, mais du concept de Soi de travail. Les circonstances entourant la manipulation expérimentale font que certaines conceptions de Soi, et pas d’autres, sont accessibles en pensée et en mémoire dans la situation qu’affronte le sujet (Markus et Wurf, 1987). Cette approche du concept de Soi tend à montrer qu’il n’existe pas de Soi fixe et statique mais seulement un concept de Soi habituel, construit à partir de nos propres expériences sociales. C’est un modèle dynamique du concept de Soi (e. g. Markus et Wurf, 1987). Le concept de Soi est alors défini comme une collection d’autoreprésentation, le concept de Soi de travail étant une sous-classe de représentations accessibles à un moment donné. Les structures actives dans le concept de Soi de travail sont 101 la base de l’initiation, de l’observation, du jugement, et de l’évaluation des actions de l’individu. La malléabilité du concept de Soi se produit quand le contexte des conceptio ns de Soi entourant les éléments centraux change. La plupart des évaluations typiques du concept de Soi, telles que les listes d’adjectifs, ne refléteront pas ces variations au sein des conceptions de Soi et les modifications dans la signification et l’interprétation données aux diverses autodescriptions. Markus et Kunda ont effectué une série d’expériences sur l’unicité ou la similarité. Pour cela ils ont eu l’idée de faire varier l’environnement, afin de créer des situations dans lesquelles le sujet devrait annoncer soit qu’il est unique, soit qu’il est similaire aux autres membre du groupe. Bien que l’unicité et la similarité des sujets ne différaient pas en matière de traits utilisés pour se décrire, elles différaient systématiquement quant aux latences de jugement. Les concepts de Soi de ces individus semblaient rester assez stables dans le sens où l’induction expérimentale n’avait pas influencé les termes utilisés pour se décrire. Le nombre de mots de similarité ou d’unicité jugés autodescriptifs n’était en effet pas significativement différent entre les sujets de la condition « unicité » et les sujets de la condition « similarité ». Quelle que soit la condition expérimentale, les sujets se caractérisaient de la même façon comme à la fois similaires aux autres et uniques. Si on se contente de collecter seulement ces observations, on peut inférer que les conceptions de Soi de ces individus sont relativement insensibles aux informations pourtant pertinentes pour leur Soi délivrées pendant l’expérience. Cependant, dans le même temps, les résultats en rapport avec les latences de réponses suggèrent que, sous-jacentes à des autodescription générales identiques, se trouvent des conceptions de Soi temporairement très différentes. Alors que les sujets des deux conditions expérimentales se décrivent de façon identique à un niveau général, il est possible que ces auto descriptions génériques soient sous-tendues par des conceptions de Soi plus temporaires qui, elles, différeraient entre les deux groupes d’individus. Les sujets conduits à se sentir uniques produisaient en effet relativement plus d’associations négatives pour les mots reliés à l’unicité et relativement plus d’associations positives pour les mots en rapport avec la similarité. De plus, ils étaient relativement rapides à approuver et lents à rejeter, dans leurs jugements autodescriptifs, les mots en relation avec la similarité. Enfin, ils se voyaient plus similaires à leurs groupes d’appartenance et moins similaires aux autres groupes que les sujets de la condition « similarité ». Les individus conduits à se sentir extrêmement similaires aux autres répondaient de manière exactement opposée sur l’ensemble des mesures. 102 Ces résultats impliquent que les sujets amenés à se trouver uniques récupèrent des conceptions d’eux-mêmes corroborant leur similarité à autrui alors que les sujets amenés à se trouver similaires aux autres récupèrent des conceptions d’eux-mêmes confirmant leur unicité. La malléabilité observée dans cette étude résulterait pour Markus et Kunda (1986) d’une modification de l’accessibilité de conceptions de Soi particulières et temporaires. De tels résultats ne contredisent cependant pas la possibilité que le Soi résiste à la modification ou au changement, ou qu’il déforme sélectivement la réalité pour maintenir une vue positive. Pour continuer de s’interroger sur la possibilité d’une coexistence entre malléabilité et stabilité à l’intérieur de la composante cognitive du Soi, nous pouvons demander comment les individus tissent ensemble des conceptions de Soi variées. Il semble que les individus effectuent une réécriture permanente de leur histoire pour entretenir un sentiment de stabilité. Une réécriture fréquente, de la part des individus, de leur histoire personnelle pour supporter une vue de Soi cohérente avec leur représentation de Soi actuelle (Ross et Conway, 1986). · Les croyances sur Soi Markus et Sentis (1982) ont montré que les images de Soi peuvent être envisagées comme relativement durables et stable lorsqu’elles sont basées sur des croyanc es sur Soi fortes et bien définies sur des dimensions spécifiques. Ils ajoutent que la force des croyances des individus sur eux-mêmes soit un élément fondamental dans la clarification du problème de la stabilité. En revanche, les croyances sur Soi les plus faibles seraient aisément modifiées par l’émission de comportements contradictoires. Cette même recherche indique que les croyances sur Soi les plus fortes guident les jugements et les comportements et sont résistantes aux pressions situationnelles pour le changement. De tels résultats ont conduit Markus et Wurf (1987) à développer un modèle du concept de soi qui, dans le même temps, révèle la nature relativement stable, continue de ce concept et sa nature dynamique, apte au changement quand il médiatise les actions des individus en proie à la diversité des circonstances sociales. Nous avons déjà précisé que malléabilité et stabilité peuvent coexister dans le concept de soi parce qu’il renferme une sous-classe de représentations accessibles à un moment donné, appelée concept de Soi de travail. Le concept de Soi de travail, changeant, est basé seulement sur un sous-ensemble d’un groupe complexe et souvent contradictoire de connaissances de Soi stables, utilisable par le sujet (Markus et Kunda, 1986). Sanitioso, Kunda et Fong (1990) affirment que certaines conditions sont nécessaires pour entraîner des changements dans le concept de Soi. Une caractéristique importante du concept de Soi est à 103 l’origine des ces conditions : ce concept est en effet construit sur la base à la fois de forces chroniques telles que les connaissances sur Soi et de forces temporaires telles que les motivations actuelles. La capacité des individus à construire des croyances désirées et optimistes sera contrainte en conséquence par des exigences de plausibilité et de réalité, imposées par leurs propres croyances sur eux-mêmes. Ces conditions à remplir ou ces contraintes nécessaires aux changements du concept de Soi impliquent, plus généralement, que les individus n’en viennent pas à croire toute chose uniquement parce qu’ils souhaitent la croire. Ainsi, dans l’ensemble des recherches Kunda et Sanitioso (1989), les changements dans les conceptions de Soi paraissent être contraints par les croyances sur Soi. On conclut que les éléments qui nous définissions le mieux sont stables alors que ceux qui nous caractérisent moins bien évoluent avec la situation (Kunda et Sanitioso, 1989 ; Sanitioso, Kunda et Fong, 1990). D’un côté les chercheurs (Greenwald, 1980, Markus, 1977) dont les travaux montrent que le concept de Soi paraît stable, reconnaissent néanmoins qu’il peut se produire des variations situationnelles significatives bien que seulement locales. D’un autre côté, les chercheurs dont les recherches mettent, en évidence une certaine malléabilité de ce concept sont unanimes, et ce, qu’ils soient interactionnistes (Gergen et Gergen, 1988) ou cognitivistes (Markus et Kunda, 1987), pour admettre que cette souplesse du concept de Soi ne peut en aucun cas atteindre les conceptions de Soi centrales. Certaines conceptions de Soi, en raison de leur importance pour la définition du Soi et de leur considérable élaboration, sont probablement utilisables constamment pour caractériser le Soi. Elles sont ce que Higgins (Higgins, King et Mavin, 1982) a appelé des conceptions de Soi chroniquement accessibles, et ce que Markus (1977) a développé sous le nom de schémas de Soi. D’autres conceptions de Soi varient dans leur accessibilité en fonction des états affectifs et motivationnels de conceptions de Soi peuvent être utilisées par celui-ci en réponse à un événement ou à une situation. En conséquence, on peut conclure que les recherches sur la composante cognitive du Soi—le concept de Soi—montrent majoritairement une stabilité de dernier en ce qui concerne ses conceptions centrales. Seule les conceptions de Soi plus périphériques ou localement activées paraissent être sensibles aux variations situationnelles. Cette sensibilité se manifestant dans le contenu du concept de Soi de travail. 104 Toutefois, Markus et Kunda reconnaissent que les conceptions de Soi centrales pourront changer, si des situations exigeant une activation de conceptions de Soi en désaccord avec certaines conceptions de Soi centrales survenues de façon répétitive, on peut imaginer que ces conceptions centrales changeront également. Finalement, ces données impliquent que si nous abordons le concept de Soi comme un régulateur significatif du comportement, il devrait être exploré alors que l’individu s’engage dans une situation sociale particulière ou répond à une tâche ou un objectif. Placer l’individu dans un contexte particulier révèle comment le concept de Soi, bien que résistant au défi au désaccord, varie avec la situation sociale prédominante, et comment il dépend du contexte social pour ses expressions et manifestations particulière (Markus et Kunda, 1986). En fait, le concept de Soi est à la fois stable et instable, à la fois confirmé et évolutif. Le concept de Soi est tout cela non seulement parce que les individus possèdent de nombreuses croyances différentes sur eux-mêmes mais aussi parce qu’ils accordent des significations différentes à leurs différentes visions de Soi. Pour Pelham (1991), une résolution possible du débat stabilité- malléabilité serait une distinction entre concept de Soi et image de Soi. Alors que les images de Soi des individus (leurs perceptions momentanées de ce qu’ils sont) seraient relativement plastiques, leurs conceptions de Soi centrales testeraient très stables à travers le temps. 2.5.2.2. Estime de Soi : composante affective Pour certains chercheurs, l’Estime de Soi se construit à travers les interactions avec autrui et nous effectuons également nos autoévaluations à partir du même processus, et plus précisément en nous comparant avec autrui. Bachman et O’Malley ont remarqué que les individus avec des professions à statut élevé tendent à avoir une forte estime de soi (Bachman et O’Malley, 1977). Quand nous nous comparons à autrui, nous ne sommes pas complètement objectifs, et nous semblons souffrir d’un biais d’auto-complaisance et nous avons évidemment tendance à estimer que nous sommes davantage responsables de nos succès que de nos échecs. Tesser et Campbell ont trouvé que nous nous comparons généralement aux autres en utilisant des dimensions sur lesquelles nous sommes particulièrement compétents (Tesser, 1988). Il existe d’ailleurs de multiples donnés montrant que la plupart des individus essaient de maintenir une bonne image d’eux-mêmes. Par exemple, 70% des individus sortis de grandes 105 écoles considèrent avoir des capacités de gestion au-dessus de la moyenne (seulement 2% estiment être en dessous), 25% des étudiants pensent qu’il font partie des 1% capables de diriger autrui, et 90% des professeurs de lycées s’estiment supérieurs à leurs collègues (Blackburn, Pellion, Boberg et O’Connell, 1980 ; French, 1968 ; Myers, 1987). Ces quelques illustrations permettent de constater d’ores et déjà l’importance jouée par l’Estime de Soi dans la vie d’un individu. Dans la littérature psychologique, le concept d’estime de soi regroupe ou est synonyme de plusieurs concepts tel que autoévaluation ou valeur de Soi. Les chercheurs s’intéressant à l’estime de soi, font une distinction entre une estime de soi qui serait une composante globale auto- évaluative du Soi et un concept de soi qui serait un ensemble multidimensionnel de composantes auto descriptives, spécifiques à un domaine (Rosenberg, 1979). Cette distinction n’est pas universelle et de nombreux chercheurs – même parmi ceux qui distinguent ces termes à un niveau théorique – utilisent de façon interchangeable ces expressions. Cependant, en dépit du manque d’accord entre les théoriciens de l’Estime de Soi, il existe au moins un point de convergence en ce qui concerne ce concept. Ils conçoivent tous l’Estime de Soi comme une composante centrale du Soi (e.g., Greenwald, Bellezza et Banaji, 1988). Ainsi les perceptions de Soi fortement liées aux buts et valeurs des individus, c’est-à-dire celles qu’ils identifient comme personnellement plus importantes, influenceront fortement leur sentiment global de valeur de Soi (Pelham et Swann, 1989). Mais comment se comporte ce sentiment global de valeur de Soi : est-il temporellement stable ou fluctue-t-il par exemple avec les humeurs ? 2.5.2.2.1. Stabilité et estime de Soi Un certain nombre de théories considèrent que les individus possèdent un système destiné à maintenir un niveau d’estime de soi globale suffisamment élevé pour les rendre capables de fonctionner efficacement dans leurs environnements (e.g., Greenwald, 1980 ; Tesser, 1988). L’échelle de Rosenberg (1965) permet d’évaluer le niveau de l’estime de soi et la stabilité. Cette échelle propose dix items : cinq correspondent à une forte estime de soi et cinq correspondent à une faible estime de soi. Pour chaque item, le sujet doit se prononcer sur une échelle en quatre points (parfois cinq) allant de 1 « tout a fait d’accord » à 4 (ou 5) « tout à fait en désaccord ». Pour les items correspondant à une forte estime de Soi, on relève les cinq 106 scores. Pour les items correspondant à une faible estime de Soi, on recode les scores pour qu’ils correspondent à une mesure de forte estime de Soi. En règle générale, la plupart des auteurs qui utilisent l’échelle de Rosenberg considèrent que : v Les individus dont les scores sont plus grands que le quartile supérieur ont une faible estime de Soi, v Les individus avec des scores situés entre le quartile inférieur et le quartile supérieur ont une estime de Soi moyenne, v Les individus avec des scores plus petits que le quartile inférieur ont une forte estime de Soi. Le domaine où l’estime de Soi paraît exercer des effets particulièrement puissants concerne les réactions des individus aux renforcements, ou aux informations pertinentes pour leur Soi. Par exemple, il a été montré que les sujets à faible estime de Soi acceptent relativement plus facilement un renforcement négatif et moins facilement un renforcement positif que les sujets à forte estime de Soi (e.g., Swann, Griffin, Predmore et Gaine, 1987). Il a même été démontré (e.g., Campbell, 1990) que les individus à forte estime de Soi acceptent seulement l’information positive, alors que les sujets à faible estime de Soi sont affecté par l’ensemble des types d’information. Les domaines valorisés forment la base d’un système autoprotecteur dont la fonction est maintenir l’estime de Soi face à la menace. Un résultat des plus significatifs montre que les individus à faible estime de Soi sont plus aptes à expliquer des événements négatifs en utilisant des causes internes, s’estimant ainsi responsables de leurs échecs (e.g., Peterson et Seligman, 1984). Il est probable que plus les ressources au sein du système autoprotecteur sont abondantes et accessibles, plus il est facile de faire face à une menace envers Soi, et plus les niveaux chroniques d’estime de Soi sont élevés (Josephs, Larrick, Steele et Nisbett, 1992). Les résultats obtenus par Josephs et ses collaborateurs sur des tâches de prise de risque montrent que les personnes possédant peu de ressources pour maintenir leur estime de Soi ont des difficultés à combattre la menace exercée par une décision erronée et, dès lors, leur estime de Soi en subit les dommages. De ces résultats pour l’ensemble de leurs expériences, Josephs et ses collaborateurs ont déduit que les individus à faible estime de Soi se comportent de façon à se protéger de toute menace. Ainsi, les individus avec peu de ressources autoprotectrices doivent faire des choix minimisant la possibilité de regrets, ce, dans le but de 107 protéger leur estime de Soi. Les individus à forte estime de Soi auraient au contraire des ressources autoprotectrices abondantes et facilement accessibles et pourraient donc plus facilement faire face à une menace. En plus les individus à forte estime de Soi possèdent de nombreuses ressources pour maintenir leur estime de Soi. Ainsi, en raison de l’abondance et de la grande accessibilité de leurs ressources autoprotectrices, ces individus pourraient envisager une décision risquée comme une opportunité pour un succès important plutôt que comme une menace envers leur estime de Soi. (Josephs et al., 1992) D’une manière générale, les individus, qu’ils aient une forte ou une faible estime de Soi, essaient de maintenir ou rehausser leurs auto- évaluation. Lewicki (1983) suggère que cette tendance s’exprime notamment à travers les comparaisons sociales sélectives. Il montre, par exemple, que les individus choisissent de juger autrui sur des dimensions pertinentes pour eux. Ce choix accentue la probabilité pour le sujet d’être estimé comme étant supérieur à l’autre. Par ailleurs, plus une auto- estimation sur une certaine dimension est désirable, plus le sujet accorde d’importance à cette dimension dans la perception d’autrui- un phénomène considéré comme un biais d’image de Soi dans la perception des personnes. Ce résultat reflèterait un mécanisme motivationnel classique de défense protégeant une auto- évaluation élevée (Lewicki, 1983 ; Roth, Snyder et Pace, 1986). Autrement dit, les sujets protégent les images de Soi fragiles en se persuadant que leurs caractéristiques positives sont importantes (c’est-à-dire en surestimant les auto- attributs positifs et en sousestimant les auto- attributs indésirables). De même, plutôt que de dénier leurs performances, les individus changeront simplement l’interprétation de leur signification générale. Par exemple, un sujet limite la contribution à son auto- évaluation générale de sa déficience en mathématiques en diminuant l’importance de cette incapacité (Lewicki, 1984). Les individus peuvent également « s’autopositiver » en interprétant sélectivement les événements. Certaines recherches sur les biais de mémorisation montrent ainsi que les individus se rappellent sélectivement leurs succès et modifient leurs mémorisations dans le sens d’une conception de Soi positive (e.g., Greenwald, 1980 ; Ross et Conway, 1986). Tout porte à croire que les individus éprouvent la nécessité de s’évaluer positivement. 

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2.5.2.2.2. Instabilité et estime de Soi La littérature sur l’estime de Soi considère massivement cette composante affective du soi comme étant essentiellement stable. Quelques études alimentent toutefois l’idée d’une 108 certaine instabilité de l’estime de Soi à défaut de pouvoir parler de réelle malléabilité comme dans le cas du concept de Soi. Bylsma et ses collaborateurs (1992) se sont intéressées aux conceptions de So i évaluatives, c’est-à-dire des auto- conceptions reflétant le degré avec lequel les individus se caractérisent comme étant positifs ou négatifs. Ces cognitions évaluatives sur Soi, comparées souvent à l’estime de Soi (Baumeister, Hutton et Tice, 1989), seraient à la fois chroniques ou stables et sujettes à des variations situationnelles. Ainsi, le soi de travail (Markus et Kunda, 1986) devrait aussi refléter les changements temporaires quant aux auto- évaluations des individus. Bylsma,Tomaka, Luhtanen, Crocker et Major (1992) supposent que le fait de se décrire positivement ou négativement est fortement dépendant des sentiments immédiats de valeur de Soi de l’individu, autrement dit, fortement dépendant de l’estime de Soi du sujet. Ils ont réalisé une expérience sur les aspects de renforcement positif et renforcement négatif de l’estime de soi. Ils supposaient qu’une expérience d’échec renforcerait temporairement l’association entre Soi et des conceptions négatives, alors qu’une expérience positive accentuerait temporairement la connexion entre Soi et des conceptions positives. Ils supposaient également que le renforcement n’exerçait pas un effet général sur le temps de réponse. Les résultats de cette expérience suggèrent que la variabilité des auto- évaluations situationnelles peut être appréhendée par les latences de réponse nécessaires à l’émission de jugement sur Soi. Comme attendu, ces auteurs obtiennent, avec une tâche de décision lexicale, des latences de réponse pour des jugements positifs significativement plus courtes après un renforcement positif qu’après un renforcement négatif. Les latences de réponse pour le jugement sur Soi par rapport à des adjectifs neutres ne diffèrent pas en fonction de la nature du renforcement. En revanche, contre toute attente, les latences pour émettre des jugements négatifs sur Soi ne varient pas significativement en fonction du renforcement. Dans cette expérience, seules les latences de réponse pour des jugement sur Soi positifs reflètent des changements dans les auto- évaluations des individus, changements résultant d’une expérience sociale. Il semble donc que seules les conceptions de Soi positives soient sensibles aux renforcements évaluatifs. Est-ce vraiment le cas ? Les conceptions de Soi positives sont-elles les seules à pouvoir être modifiées ? Il existe plusieurs réponses théoriques à cette question : 109 Premièrement, les individus sont différemment disposés à rendre des jugements évaluatifs sur les dimensions positives et négatives. Autrement dit, ils ne sont pas aussi enclins à formuler des jugements négatifs que des jugements positifs. Gaertner et McLaughlin (1983) rapportent des résultats similaires dans des expériences sur les stéréotypes raciaux. Utilisant une tâche de décision lexicale similaire à celle de Bylsma et al. (1992), ils trouvent que les sujets répondent significativement plus vite quand les adjectifs positifs sont amorcés avec BLANCS plutôt qu’avec NOIRS. En revanche, les latences de réponse des sujets pour les adjectifs négatifs amorcés avec NOIRS ou BLANCS ne diffèrent pas. Des résultats identiques ont également été rapportés après usage d’échelles d’estimations positives et négatives (Gaertner et McLaughlin, 1983). Néanmoins, l’ensemble de ces résultats démontre la généralité de cet effet e t suggère que les représentations positives de Soi et d’autrui sont plus plastiques et sujettes à révision que les représentations négatives. Les individus sont peut- être disposés à s’évaluer et à évaluer autrui plus ou moins positivement mais sont peu disposés à le faire en termes explicitement négatifs. Autrement dit, on peut penser ne pas être intelligent sans pour autant se percevoir comme étant stupide. Une explication possible pour rendre compte du fait que les conceptions de Soi positives sont plus facilement altérées serait de considérer qu’elles sont tout simplement les plus nombreuses et les plus accessibles. Deuxièmement, il est possible qu’à la suite de certaines expériences les individus se sentent moins positifs mais pas nécessairement plus négatifs, ou vire versa. Par exemple, un élève qui s’estime attentif en cours peut parfois se faire réprimander par son enseignant pour avoir bavardé avec son voisin. Il pourra alors se considérer comme moins attentif sans pour autant se juger totalement inattentif. Une telle perspective implique que les influences situationnelles entraînent des auto- évaluations positives et négatives relativement indépendantes les unes des autres. Bylsma et al. (1992) n’envisagent pas en effet qu’une expérience aussi bénigne que le renforcement évaluatif utilisé dans leur expérience puisse provoquer de fortes réactions négatives. Le sujet se sentira simplement moins confiant sur certaines de ses autoconceptions positives. En résumé, que peut-on conclure à propos de l’estime de Soi, composante affective du Soi ? Les résultats présentés montrent qu’après une expérience sociale positive ou négative, la composante affective du Soi de travail d’un individu peut provoquer des modifications au sein des conceptions de Soi positives mais peu au sein des conceptions de Soi négatives. 110 Il semble toutefois, comme nous allons le voir, que les effets d’une attribution de valeur, quelle qu’elle soit, puissent différer en fonction des gens. 2.5.2.2.3. La valorisation de Soi Les individus biaisent positivement non seulement leur passé mais aussi leur futur. Taylor et Brown (1988), dans une revue de la littérature, montrent que les individus maintiennent une perception de contrôle illusoire (e.g., Langer, 1975) et sont irréellement optimistes sur leur avenir (e.g., Weinstein, 1980). Similairement, Kunda (1987) démontre l’existence de biais d’auto- complaisance dans les processus inférentiels, biais qui faciliteraient cet optimisme irréaliste. Par ailleurs, de nombreuses investigations montrent que les individus à forte estime de Soi et les individus à faible estime de Soi répondent différemment à une attribution d’échec (e.g., Taylor et Brown (1988). En général, les individus à forte estime de Soi luttent activement contre l’échec, alors que les individus à faible estime de Soi ont plutôt tendance à l’accepter (Brown et Smart, 1991). Les résultats des expériences de Roth, Snyder et Pace (1986) indiquent que, sur des questionnaires d’auto- présentation, la tendance à s’attribuer des caractéristiques positives serait indépendante de la tendance à dénier la présence de caractéristiques négatives. Il apparaît en effet que la tendance à s’attribuer irréellement des caractéristiques positives est plus efficace pour maintenir un bien- être psychologique que la tendance à dénier irréellement des aspects négatifs (et probablement menaçants) du Soi. Quand il s’agit d’enregistrer des points pour l’estime, une bonne offensive vaudrait mieux qu’une bonne défense. Il existe maintenant quantité de données prouvant que les individus ont tendance à maintenir des vues positives d’eux- mêmes non réalistes (Taylor et Brown, 1988). La motivation à maintenir une vue positive de Soi et envisagée comme universellement vraie par les psychologues (Greenwald, 1980 ; Steele, 1988), et ce, depuis James (1890). Une généralisation empirique raisonnable des recherches sur l’estime de Soi serait de dire que les individus, particulièrement ceux à forte estime de Soi, essaient autant que possible de « s’autofavoriser ». Cette tendance entraîne la présence d’un biais d’auto- complaisance persistant. Des expériences avec des sujets américains montrent qu’ils accordent beaucoup de crédit à leurs succès, donnent une explication satisfaisante à leurs échecs et de diverses manières essaient de se valoriser (e.g., Gilovich, 1983). Pour maintenir son estime de Soi, 111 l’individu doit impérativement se considérer comme différent d’autrui et meilleur que lui. Cette perception de Soi souvent présentée comme universelle serait en fait assez spécifique de certains éléments de la culture occidentale. Dans une série de recherches récentes, rapportées par Markus et Kitayama (1991), et conduites au Japon avec des collégiens japonais, aucun biais d’auto- valorisation n’a pu être mis en évidence dans la comparaison sociale. En fait, il se produit simplement l’inverse, un fort biais d’auto- effacement. 2.5.2.2.4. Forte estime de Soi et Faible estime de Soi Campbell (1990) a mené une série d’expériences illustrant un certain nombre de différences entre les individus à forte et à faible estime de Soi. Pour participer à ses expériences, les individus étaient d’abord sélectionnés en fonction leur niveau d’estime de Soi. Seuls les sujets à forte estime de soi et les sujets à faible estime de soi étaient retenus. Campbell a déduit de première expérience que les sujets qui manquent de confiance et de clarté dans la définition de leurs attributs devraient manifester davantage de changement d’estime de soi à travers le temps. Dans une deuxième expérience, Campbell (1990) a testé l’hypothèse d’une stabilité temporelle moins importante dans les auto-descriptions des individus à faible estime de Soi. Campbell s’intéressait à quatre mesures de la stabilité temporelle calculées de la manière suivante : v La différence absolue entre chacune des deux sessions pour chacune de vingt estimations. Cette mesure permettait d’appréhender l’amplitude du changement entre les deux phases ; v Le score de différence ajustée, basé sur la somme de changement possible en fonction de la première estimation (e.g., une estimation initiale de 1 ou de 7 permettait un changement maximum de 6 points, alors qu’une estimation initiale de 4 ne permettait qu’un changement maximum de 3points). v Le nombre d’adjectifs pour lesquels un changement avait été enregistré entre les deux sessions. v Le coefficient de corrélation par sujet entre les deux ensembles d’estimation, qui permettait d’évaluer le degré avec lequel les traits avaient été rangés de façon identique sur les occasions. 112 Pour ces quatre masures de stabilité, par rapport aux sujets à forte estime de Soi, les sujets à faible estime de Soi ont présenté un changement absolu et un changement ajusté plus important, de même qu’un plus grand nombre d’adjectifs pour lesquels l’estimation avait changé et de plus petites corrélations entre les deux ensembles d’estimations. Selon Campbell, les résultats de ces expériences montrent que les concepts de Soi des sujets à forte estime sont beaucoup plus stables dans le temps que ceux des sujets à faible estime. Les données enregistrées dans ces deux expériences permettent de constater qu’une haute estime de Soi est associée, dans l’estimation de traits spécifiques, à une plus grande confiance, à des réponses plus extrêmes, à une meilleure consistance interne, et à une plus importante stabilité temporelle. De tels résultats sont d’ailleurs corroborés par d’autres recherches (e.g., Baumeister et al, 1989 ; Josephs et al, 1992) qui montrent également que les individus à une estime de Soi élevée ont tendance à se présenter d’une façon valorisante, se caractérisent par une inclination à accepter les risques, à s’accorder beaucoup d’attention, et à se centrer sur la mise en évidence de leurs qualités. En revanche, les individus à faible estime de soi ont tendance à se présenter d’une façon auto-protectrice, se caractérisent par une inclination à éviter les risques, à se centrer sur l’évitement de la mise en évidence de leurs défauts, et hésitent à se prêter attention. L’origine de la plupart de ces différences a un rapport avec la certitude avec laquelle ces deux types d’individus se définissent. Les individus à estime de Soi élevée ont tendance à se sentir sûrs des attributs qui les définissent alors que les individus à faible estime de Soi manquent de précision dans leur connaissance de Soi (Baumgardner, 1990 ; Setterlund et Niedenthal, 1993). Cette certitude vis-à-vis de ce qu’ils sont a une importante conséquence sur la stabilité/instabilité de leur Soi. Fort logiquement, les individus qui ont une forte estime de Soi, c’est-à-dire des individus sûrs de leur connaissance de Soi, présentent une plus grande stabilité du Soi alors que les individus à faible estime de Soi, incertains sur ce qui les caractérise, ont un Soi beaucoup plus instable. En conclusion, il apparaît que la stabilité/instabilité de la composante affective du Soi dépend, pour une part non négligeable, de la certitude que les individus possèdent sur ce qu’ils sont (e.g., Banaji et Prentice, 1994 ; Woike et Baumgardner, 1993). 113 En d’autres termes, plus cette composante est puissante- estime de Soi forte-, plus elle est stable et insensible aux variables situationnelles ; moins cette composante affective est forte – estime de Soi faible-, plus elle est instable, donc sensible aux caractéristiques situationnelles. Explorons maintenant la dernière composante du Soi, la composante comportementale, qui se manifeste par l’intermédiaire de l’activité d’auto-présentations. 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 11:59

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2.5.2.3. La présentation de Soi : La composante comportementale 2.5.2.3.1. Auto présentation, auto- évaluation et croyances sur Soi Les recherches qui ont directement examiné l’impact de l’activité d’auto-présentations sur le Soi sont relativement peu nombreuses (e.g., Jones, Rhodewalte, Berglas et Skelton, 1981 ; Rhodewalte et Augustsdottir, 1986). Elles ont permis de mettre en évidence que les auto-présentations peuvent affecter les auto- évaluations subséquentes. Les auto-présentations produisent donc des changements dans les auto- évaluations globales qu’une personne porte sur elle-même. De plus, ces changements sont robustes, ils ont lieu dans diverses situations, et ils sont plus importants lorsque les auto-présentations se déroulent dans des conditions de forte responsabilité personnelle ou lorsque le comportement des individus est approuvé. De telles constatations paraissent alimenter davantage l’hypothèse de la malléabilité de la composante comportementale du Soi que celle de la stabilité. Toutefois, un certain nombre d’auteurs considèrent que les auto-présentations sont relativement durables et stables lorsqu’elles sont rattachées à des fortes croyances sur Soi, bien définies sur des dimensions spécifiques (Markus et Sentis, 1982). Par exemple, Markus (1977) montre que les individus ayant de fortes croyances sur Soi sont plus résistants à un feed-back incongrus avec ces croyances et sont moins influencés par des renforcements sur des dimensions proches de leurs fortes croyances que ne le sont les individus ayant de faibles croyances sur Soi. Les données issues de une expérience de Schlenker et Trudeau (1990) ont permis de mettre en évidence que la force des croyances sur Soi a un impact important sur la façon dont les individus changent leurs auto- estimations. Ils ont donc montré que les présentations de Soi en contradiction extrême avec des croyances très fortes que l’on possède sur Soi ne produisent pas de changement de ces croyances. En revanche, de faibles croyances sur Soi sont davantage influencées par des comportements d’auto- présentation qui leur sont fortement contradictoires. Les croyances sur Soi les plus faibles sont en effet, selon ces auteurs, moins accessibles en mémoire, donc moins saillantes pour guider le comportement du 114 sujet dans une situation. Les sujets à faibles croyances sur ce qu’ils sont dès lors moins de difficultés à changer leur auto- évaluations dans le but de s’aligner sur un comportement contradictoire. 2.6. Pe rce ption de ré ussites et échecs, e n fonction de l’estime de soi. La perception des réussites et des échecs chez l’individu dans des domaines importants pour soi et pour ceux qui comptent pour soi, contribuent à l’estime de soi et à l’éventail des domaines de valorisation qui se modifient au cours du développement. Même de nouvelles compétences se font jour, de nouveaux champs s’ouvrent à l’action et l’autonomie s’accroît face aux choix des secteurs d’activité de chacun. Les exigences sociales concernent essentiellement les relations avec la famille, les rapports avec les pairs, à l’école et à l’extérieur, de même sexe ou de sexe opposé, les conduites sociales elles-mêmes et leurs normes, etc. Ces contextes offrent autant d’occasions de prouver sa réussite ou son adéquation aux situations pour obtenir l’approbation et la reconnaissance des autres, dans de nouveaux secteurs qui marquent la progression vers la maturité adulte. En dehors des critères objectifs – non disponibles pour tout – l’évaluation des compétences et adéquations se fonde sur le processus de comparaison sociale. Vers 7-8 ans, il semble que l’enfant possède les aptitudes cognitives nécessaires à la comparaison de ses performances à celles de ses pairs. En cas d’infériorité, de douloureuses prises de conscience peuvent apparaître. Plus autonome, l’adolescent a davantage de possibilités d’échapper à des comparaisons défavorables (Bourcet, 1997) en choisissant des activités où il se sent plus à l’aise pour réussir et en s’entourant de camarades dont les performances soient proches des siennes. Il préserve alors une bonne estime de lui-même. La manière de réagir aux échecs et aux réussites est aussi un processus pertinent dans la construction de l’estime de soi. Plus que d’autres, certains individus ont tendance à s’attribuer précocement la responsabilité de leurs échecs, à s’en culpabiliser. Il conviendrait de mieux étudier le mécanisme qui renvoie à la question des liens étroits entre tendance dépressive et faible estime de soi, dans la période de l’enfance et de l’adolescence. Un autre écart existe entre estime de soi et notions de réussite ou d’échec. 115 2.7. Mesures de l’estime de soi. Dans le domaine de la connaissance de soi, de nombreux instruments sont utilisés depuis les travaux de Coopersmith (1959-1967), de Rosenberg (1979) : cf. Rimé et Leyens, 1975 ; Wylie, 1974, 1979 ; L’Ecuyer, 1978. Le sujet est amené à se décrire en répondant à une série de questions. L’appropriation de caractéristiques personnelles, attributs et comportements, valorisés socialement, d’une part, et le constat de performances, d’autre part, sert d’indicateurs de l’estime de soi. Ces techniques sont issues des conceptions selon lesquelles l’origine du sentiment d’estime de soi réside dans l’évaluation que fait le sujet de ses compétences, capacités scolaires ou professionnelles, modalités et attitudes relationnelle, etc. dans des domaines jugés importants pour lui. Au sein de l’estime de soi, des auteurs américains, comme McCreary (1985) ou Harter (1988b), distinguent deux processus : l’évaluation de soi et le processus de valeur propre (self-worth). Il semble toutefois que le processus de « valeur propre » soit difficilement mesurable et, sauf exception, seule l’évaluation de soi est en fait évalué. Certains de ces instruments de mesure sont fondés sur des modèles unidimensionnels de l’estime de soi. A contrario, d’autres prennent en considération la pluralité intra-individuelles de la perception et de la représentation de soi. Quelles sont alors les dimensions évoquées par les autres ? S’il existe un système d’évaluation, rien ne dit que ces dimensions soient uniques et homogènes. Cette homogénéité est-elle liée à la différence de champs ? Y aurait-il une estime de soi relative au champ que l’on évalue ? Si l’évaluation de soi ne dépend pas des caractéristiques de la partie du soi à évaluer alors, les sous dimensions sont présentées en termes de champs et il s’agit d’en faire varier les facettes. Parmi les échelles fondées sur un modèle unidimensionnel du concept de soi, nous citerons les instruments de Coopersmith (1959, 1967), de Piers-Harris (1969) et de Rosenberg (1965). La nature unidimensionnelle du concept de soi a été critiquée car ce type d’approche masque l’importance des distinctions évaluatives et le poids relatif que l’enfant accorde à sa compétence dans les différents domaines de vie Harter (1988b). Fondée sur une théorie multidimensionnelle du concept de soi, l’Echelle du Tennessee de Fitts (1965) est construite pour évaluer cinq grandes « régions » : le soi physique, le soi moral et éthique, le soi personnel, le soi familial, le soi social. Ces cinq « régions » sont explorées 116 par rapport à l’identité : façon dont le sujet perçoit ce qu’il est. L’estime de soi, c’est-à-dire, la façon dont l’individu s’accepte par rapport à chacun de ces cinq paramètres, correspond à la perception du comportement socioculturel général : comment le sujet agit ou réagit à chacune de ces cinq composantes. Cet instrument a fait l’objet des plus nombreuses critiques, dont celle de Wylie (1974) sur la validité et la pertinence. Le modèle du soi développé par Harter (1982) intègre les modèles unidimensionnels et multidimensionnels, conjointement. Elle fonde le développement de l’estime de soi ou du sentiment de valeur propre, à la fois sur les théories de James et de Cooley. Le sentiment de valeur propre (estime de soi) est mesuré, dans une perspective unidimensionnelle par un jeu d’items portant sur le jugement de valeur sur soi. Ces items évaluent l’intensité avec laquelle l’individu se considère comme une personne valable, et veut rester le même. Des échelles séparées traitent de l’évaluation des compétences dans des domaines de vie spécifiques, le sentiment de compétence étant un indicateur du sentiment de valeur propre. On retrouve dans cette démarche la conception multidimensionnelle du concept de soi. Selon cet auteur, il n’existerait pas d’image véritablement généralisée du soi. Autrement dit, les enfants sont conscients de distinctions qualitatives entre leurs diverses compétences. En cela, Harter rejoint la définition de l’estime de soi de James, sous l’aspect de perception de la compétence, dans des domaines hiérarchisés par le sujet. Elle met en évidence que la prise de conscience de la valeur propre, dans les différents domaines de l’estime de soi, s’établit bien entre 8 à 12 ans et que les deux domaines les plus pertinents pour les sujets âgés de 8 à 50 ans sont l’apparence physique et l’acceptation sociale. Le questionnaire d’Harter, (enfants de 8 à 13 ans) a fait l’objet d’une traduction francophone, validée par Pierrehumbert et al. (1987, 1988). Dans l’ensemble les auteurs américains ont trop souvent limité leurs investigations au seul concept de soi, sans l’articuler clairement à des résultats obtenus à l’aide de procédures plus classiques (tests d’aptitudes, de personnalité…). En outre, nombre de ces techniques restent limitées et ne semblent pas tenir compte des normes relatives à la construction des tests (Klin, 1993). Enfin, soulignons que ce type de méthode peut susciter des attitudes de survalorisation. La connotation positive ou négative des items n’échappe pas aux sujets qui peuvent présenter, 117 dans un désir de reconnaissance et ou défense de soi, une image d’eux-mêmes différente de celle qu’ils ont en leur for intérieur. Il s’agit là d’un effet de « désirabilité sociale », l’une des principales tendances de réponse qui biaisent les scores des questionnaires de personnalité. Ce biais correspond au choix systématique des réponses favorables lors d’une autodescription (…) cette tendance comprend : l’irréalisme involontaire de la perception de soi, lié à l’anxiété, et le désir délibéré de faire bonne impression, lié au contexte de l’examen (Bruchon-schweitzer, cité par Doron et Parot, 1991, 1993). Toutefois, ces attitudes de survalorisation ne tiennent pas seulement à l’instrument. En fait, elles se structurent tout au long de l’enfance, le besoin de se valoriser aux yeux d’autrui apparaissant comme une manifestation du processus plus général de la valorisation de soi. 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:00

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2.9. Conclusion En résumant, l’estime de soi représente l’ensemble des attitudes et des sentiments éprouvés par le sujet à l’égard de lui-même et qui l’orientent dans ses conduites structurées. De même, elle est généralement définie comme un indicateur du processus par lequel un individu porte des jugements positifs ou négatifs sur lui-même, ses performances et ses capacités. Cette évaluation se fait en accord avec ses aspirations (James, 1892). Dans nombres de courants théoriques de la psychologie, il est admis que la valorisation de soi est une dimension fondamentale de la vie du sujet. Certains auteurs insistent sur l’incidence de l’estime de soi et sur les conséquences de tels jugements : confiance ou défiance à l’égard de soi, actions volontaires ou abouties, dépréciation et attitudes dépressives ou survalorisation et conduites narcissiques (Fouras té, Sudres et Tap, 1990). L’estime de soi donne à l’identité personnelle sa dimension affective. À ce titre, le sujet porte sur lui-même des appréciations positives ou négatives en comparaison avec autrui. Le processus d’évaluation joue un rôle central dans la structuration et la hiérarchisation des représentations (Tap, 1988). Ce processus concerne l’ensemble des manières d’être et de faire, les caractéristiques et les acquis, ainsi que les sentiments et les aspirations du sujet. Il entre en jeu dans de no mbreux domaines d’activité : scolaire, relationnelle et professionnelle où le sujet est appelé à manifester ses compétences de façon appropriée. L’estime de soi est le résultat du niveau de compétence et de réussite par rapport aux buts à atteindre et aux exigences du sujet dans les domaines considérés. L’estime de soi positive est un facteur de motivation important qui favorise la réalisation individuelle et l’intégration sociale. En revanche, une estime de soi négative tend à minimiser les potentialités du sujet et par la même à rendre difficile son intégration sociale. Le sujet peut alors devenir influençable dans sa quête de reconnaissance. 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:01

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Tableau 2 : Schémas cognitifs négatifs caractéristique des personnes dépressives. 

1. Je dois toujours être une bonne personne. 
2. Je dois être aimé par tout le monde et plaire à tous. 
3. Ma valeur en tant que personne dépend de ce que les autres pensent de moi. 
4. Soit, je suis quelqu’un qui a complètement (100%) réussi, soit je suis un raté. 
5. Si les autres ne sont pas d’accord avec moi, ça veut dire que je ne suis pas bon. 
6. Je dois toujours avoir le meilleur rendement possible et la meilleure performance que je peux. 
7. Je dois être capable de tout faire par moi-même. 
8. Demander de l’aide c’est de la faiblesse. 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:01

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3.2.6.1.3. Erreurs Cognitives- Fausse Perception/ Elaboration d’information Selon la théorie de Beck, les personnes déprimées se caractérisent par des erreurs et altérations cognitives, à cause de fausses perceptions / traitement d’informations. Plus précisément, les déprimés interprètent systématiquement les situations de façon négative, même quand des interprétations plus plausibles et raisonnables sont également disponibles. Quand on demande à une personne déprimée de penser à des explications alternatives, elle peut être consciente du fait que son interprétation initiale est pleine de préjugés ou qu’elle est basée sur une conclusion peu probable. Il se peut alors qu’elle reconnaisse avoir littéralement « ajusté » les faits de telle manière qu’ils soient assortis à ses conclusions préfabriquées. Beck et ses collaborateurs (Beck et Greenberg, 1984 ; Hollon et Beck, 1979) ont constaté l’existence d’un nombre d’erreurs cognitives ou, mieux d’erreurs de logique dans l’interprétation des informations, que commettent typiquement les pe rsonnes déprimées. Les plus importantes parmi celles-ci sont : a) Inférences arbitraires : Déduction des conclusions à partir d’éléments insuffisants ou non- existants ou encore quand les éléments disponibles sont contraires à la conclusion. Le déprimé, à travers ce type d’erreurs de logique abouti à des conclusions négatives ou arbitraires, pour diverses situations, comme : « Mon amie ne répond pas au téléphone : elle doit être sortie et jouir de la compagnie de quelqu’un d’autre ». b) Abstraction sélective : Focalisation sur un détail qui se détache du cadre dans lequel il se trouve. La personne, en ignorant d’autres caractéristiques de la situation plus importantes 135 et évidentes, réinterprète toute la situation sur la base du détail précis. À travers l’abstraction sélective, l’individu déprimé se centre systématiquement sur les côtés négatifs des situations et peut percevoir tout un événement comme négatif, sur la base d’un élément négatif secondaire et relativement insignifiant, comme par exemple : « Les bonnes paroles qu’il a dites sur moi ne sont pas importantes, tandis que cette critique fortuite qu’il a fait montre finalement ce qu’il ressent réellement pour moi ». c) Surgénéralisation ou généralisation excessives : Procédure de déduction d’une conclusion générale et globale sur la base d’un seul fait, peut-être insignifiant. À travers la Surgénéralisation, la personne peut former une conviction ou une règle basée sur un événement précis et par la suite, elle peut l’appliquer sans raison à des situations dissemblables. Exemple de Surgénéralisation : « Ceci m’arrive toujours » d) Amplification et minimisation : Évaluation inexacte de l’importance relative d’un événement précis. Autrement dit, l’amplification ou la minimisation se réfèrent à la tendance qu’ont les personnes déprimés à exagérer l’importance des expériences négatives, tandis que, simultanément elles sous- estiment la grandeur et l’importance des expériences positives, comme par exemple « Si je suis en retard à cette rencontre tous vont croire que je ne suis pas apte à faire ce travail » (amplification), et « Le patron m’a fait un compliment, simplement parce qu’il était de bonne humeur » (minimisation). e) Personnification : Tendance de la personne à attribuer des choses et des événements extérieurs à elle-même bien que les éléments existants soutient le contraire. Le déprimé dans ce cas précis tend à attribuer à lui-même des événements négatifs et extérieurs, avec lesquels, en réalité il n’a aucun rapport, par exemple : « c’est entièrement ma faute ». f) Pensée dichotomique : Tendance de la personne à penser de façon absolue, de type de tout ou rien (blanc/noir). La personne qui utilise cette logique fausse tend à juger les expériences et les événements d’une manière rigide et dichotomique, de telle façon que tout soit ou bien ou mal. Un exemple de g) pensée dichotomique est : « S’il me quitte, il se peut que je meure ». Dans le Tableau suivant, à travers un exemple précis, apparaissent cinq des erreurs les plus importantes et les plus communes dans la perception/élaboration des informations des personnes déprimées. Exemple d’interprétations d’une situation précise sur la base de cinq erreurs de logique, les plus habituelles 136 Tableau 3 : les cinq erreurs de logique, les plus habituelles 

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3.2.7.3. Lieu de Contrôle et Dépression Rotter (1954, 1966), dans sa théorie « lieu de contrôle », propose la notion du « lieu contrôle interne- externe des renforcements, qui se réfère aux croyances les perso nnes ». Ainsi, la présence ou l’absence des convictions pour un contrôle personnel des événements dépend des expériences précédentes de renforcement de la personne, qui finalement devient une attitude ou une caractéristique de la personnalité influençant le comportement et se manifestant à travers une gamme importante de situations. De plus, cette perception du contrôle varie selon les capacités d’action ou de force qu’une personne a dans une société ou un groupe de donnée (Lefcourt, 1976). Ainsi, selon les expériences de renforcement passées, une personne développe une position stable qui tend soit vers une représentation interne, soit vers une représentation externe de la provenance des renforcements (Joe, 1971). De cette manière, une personne qui croit au contrôle extérieur, aura probablement tendance à se percevoir sans contrôle personnel et comme incapable de résoudre une situation problématique. Ce fait peut lui provoquer des sentiments de pessimisme et d’impuissance, aussi bien qu’une faible estime de soi, ce qui - comme qu’on a vu auparavant - peut conduire à la dépression (Kleftaras & Tzonichaki, 1990). La notion du contrôle interne- externe a fait l’objet de nombreuses études, qui dans leur totalité affirment sa relation avec des facteurs de personnalité et de psychopathologie. En général, on peut dire que les recherches dans leur totalité semblent être d’accord pour prouver que les personnes avec un contrôle interne dépassant plus facilement, les problème psychologiques et les difficultés qu’elles affrontent et s’adaptent plus rapidement à leur environnement que celles qui ont un contrôle externe. En ce qui concerne la relation entre Dépression et lieu de contrôle, la majorité des recherches montrent que la dépression est liée à la croyance à un contrôle externe. D’après ces recherches, il existe des corrélations relativement faibles, mais statistiquement très significatives, entre le lieu de contrôle externe et la symptomatologie dépressive aussi chez les adolescents et chez les adultes (Benassi, Sweeney & Dufour, 1988 ; Benson & Deeter, 1992 ; Brown & Siegel, 1988 ; Kleftaras & Tzonichaki, 1998), que chez les personnes âgées (Hanes 143 & Wild, 1977 ; Kleftaras, 1997 ; Molinari & Niederehe, 1984-85 ; Tzonichaki, 1994). Ces résultats soutiennent la thèse que le contrôle interne constitue, d’une certaine manière, une protection contre la dépression. Cependant, il existe aussi certaines recherches dont les données ne sont pas d’accord avec les résultats précédents, en ce qui concerne la relation entre lieu de contrôle et dépression, chez les jeunes (Goodman, et al., 1994 ; Weisz, Weiss, Wasserman & Rintoul, 1987 ; Wise & Rosenthal, 1982) et chez les personnes âgées (CohenMansfield, 1990). Les différenciations qui ont été constatées entre les données, rendent évidente la nécessité d’une étude approfondie des relations entre lieu de contrôle et dépression. En dehors de l’investigation de la relation de cause à effet entre ces deux variables, il serait intéressant d’étudier également en plus la relation entre la dépression et le contrôle réel qu’a finalement une personne son environnement. Ce contrôle peut être différent des ses attentes de contrôle (lieu de contrôle). À ce point, on doit noter que le lieu de contrôle ne doit pas être confondu avec la notion contiguë de « désire de contrôle » (Burger, 1992). Le désire de contrôle est considéré comme une caractéristique générale de la personnalité et se définit comme le degré selon lequel une personne se sent, en général, le besoin (motivation) de se voir en contrôle des événements de sa vie. Autrement dit, bien que le lieu de contrôle se réfère au degré de contrôle perçu par la personne, le désire de contrôle se réfère au degré de contrôle voulu par la personne. L’investigation des rapports des notion du lieu de contrôle, du contrôle réel et du désire de contrôle, aussi bien entre elles qu’avec la dépression serait un sujet d’étude intéressant. Enfin, le manque de contrôle, par lui seul, n’est peut- être pas capable de conduire à la dépression. Il est probable que le sens et la signification que la personne donne au manque de contrôle constituent un facteur étiologique déterminant. 3.2.8. Les Théories de l’Impuissance Apprise, Attribution des Causes, Manque d’Espoir La théorie de l’ « Impuissance Apprise » a été abordée, pour la première fois, par Seligman (1975), et elle a une place importante dans les recherches sur la dépression. Cette théorie a été reformulée par Abramson, Seligman et Teasdale (1978) et a été connue comme « Attribution et Impuissance Apprise » (Attribution and learned Helplessness). Finalement, cette théorie a été complétée et révisée récemment, encore une fois, par Abramson, Metalsky 144 et Alloy (1989) et a été nommée « Théorie de Manque d’Espoir ou Désespoir » (Hopelessness Theory). 3.2.8.1. Impuissance Apprise : Seligman (1975) a développé la « théorie de l’Impuissance Apprise ». Cette théorie se base sur la logique que la passivité d’une personne et sa sensation d’incapacité à agir et à contrôler sa vie, a été provoquée par des expériences désagréables et traumatisantes qu’elle a essayé de contrôler sans succès. Cette passivité et la sensation d’impuissance du contrôle de la vie personnelle, sont considérées comme responsables et capables de conduire une personne à la dépression. Différentes recherches ont été effectuées sur les hommes (Klein & Seligman, 1976 ; Miller, Seligman & Kurlander, 1975), Seligman a proposé que la dépression, comme l’impuissance apprise, constitue une réaction à des situations stressantes qui sont ou qui semblent impossible à éviter. Ces situations stressantes précises apprennent à la personne qu’elle n’exerce pas de contrôle sur elle-même et la découragent d’utiliser des réactions d’adaptation adéquates, ce qui la conduit à la dépression. Cette théorie comme elle a été initialement formulée, présente quelques lacunes. Comme d’ailleurs, Seligman lui-même et ses collaborateurs le font observer, ce modèle explique la passivité caractéristique de la dépression, mais pas de la tristesse, ni des sentiments de culpabilité, ni des idées suicidaires qui constituent, elles aussi, une caractéristique de la dépression. De plus, cette théorie ne semble pas pouvoir expliquer, par exemple, la perte de l’estime de soi chez les personnes avec impuissance apprise, la généralisation de la dépression dans des situations différentes, ou encore les différences individuelles, sur la gravité et sur la durée de la dépression. Il est aussi évident qu toutes les personnes qui sont exposées à des événements négatifs incontrôlables ne deviennent pas dépressives. Quelques-unes réagissent avec anxiété, d’autres avec colère et enfin d’autres présentent une réaction émotionnelle relativement faible (Bootzin, Alloy, 1993 : Davison & Neale, 1994 ; Gotlib & Hammen, 1992 ; Williams, 1992). 3.2.8.2. Attribution des Causes et Impuissance Apprise Les faiblesses précédentes en ce qui concerne l’application du modèle de l’impuissance apprise chez les hommes ont conduit à sa révision. L’épicentre de la révision se trouve dans la notion de l’attribution des causes ou, en d’autres mots, dans la manière avec laquelle une 145 personne justifie ou explique son comportement. Seligman et ses collaborateurs ont observé, par exemple, que beaucoup de personnes déprimées se considéraient comme responsables de leurs échecs. La question qui se pose ici est comment est- il possible que ces personnes s’auto- accusent puisqu’elles comprennent qu’elles ne sont pas capables de réagir différemment dans ce cas, à cause de leur impuissance apprise. Sur la base de ces pensées Abramson, Seligman et Teasdale (1978) ont avancé une révision du modèle initial de l’impuissance apprise. Ainsi, ils ont soutenu qu’une simple exposition, à des stimuli et des situations incontrôlables, est insuffisante pour créer des dysfonctionnements au niveau cognitif et émotionnel, ainsi qu’au niveau des motivations. Ils ont supposé qu’une personne doit aussi s’attendre à ce que les situations futures soient incontrôlables pour que l’impuissance apprise se déclenche. Quand une personne découvre qu’elle se trouve dans la situation de l’impuissance apprise, elle se demande pourquoi. L’attribution des causes ou autrement dit, ce à quoi sera attribuée la situation va déterminer la généralité et la durée des dysfonctionnements dus à l’impuissance apprise, ainsi que son estime de soi ultérieure (Abramson, Seligman & Teasdale, 1978 ; Abramson, Garber & Seligman, 1980). Selon l’attribution des causes qui a été rajoutée au modèle initial, Abramson, Seligman & Teasdale, (1978), influencés par Weiner, Frieze, Kukla, Reed, Rest et Rosenbaum (1971) et par Weiner, Nierenberg et Goldstein (1976), proposent que les attributions des causes varient selon trois dimensions fondamentales : a) Les causes d’une situation peuvent être considérées comme intérieures (personnelles) ou extérieures (d’étiologie environnementale). b) Les causes peuvent être attribuées à des facteurs soit stables soit instables. c) Les causes peuvent être considérées comme globales ou précises. Chacune des trois dimensions précédentes est considérée comme ayant une relation avec un côté spécifique de l’expérience dépressive. Ainsi, des personnes qui sont prédisposées à la dépression puisent leur sensibilité dans leur tendance à attribuer d’une part les performances et les effets incontrôlables et négatifs à des facteurs intérieurs, stables et globaux, et, d’autre part à un degré moindre, les effets positifs à des facteurs extérieurs précis et instables. (Cochran& Hammen, 1985; Peterson & Seligman, Abramson, Semmel & von Baeyer, 1979; Sweeney, Anderson & Bailey, 1986). La tendance d’un individu à un type concret d’attribution de causes se nomme « style d’attribution de causes » et elle est considérée comme une caractéristique stable de la 146 personnalité, qui a ses racines dans la petite enfance. Des personnes avec un style dépressif d’attribution de causes quand elles affrontent des expériences et des situations déplaisantes, négatives repoussantes, réagissantes par dépression, tandis que leur estime de soi diminue considérablement (Brewin, 1985 ; Peterson & Seligman, 1984). 3.2.8.3. Théorie de Manque d’Espoir ou de Désespoir Récemment, Abramson, Metalsky et Alloy (1989) ont révisé pour une seconde fois la théorie de l’impuissance apprise (Abramson, Seligman & Teasdale, 1978 ; Seligman, 1975). Cette deuxième révision est connue comme «Théorie de Manque d’Espoir ou de Désespoir » et elle soutient l’existence d’un type de dépression qui se nomme « dépression de manque d’espoir ». Selon Abramson, Metalsky et Alloy (1989) la dépression de manque d’espoir est le résultat de l’attente que des situations ou événements positifs et désirables ne vont pas arriver ou qu’au contraire des situations ou événement négatifs et indésirables vont arriver et qu’aucune sorte de réaction disponible ne pourra changer cette situation. Dans ce cas l’existence d’événements négatifs dans la vie de la personne fonctionne comme « déclencheur » des sentiments de désespoir. Les conclusions que tire la personne par rapport aux événements négatifs, constituent un facteur décisif dans toute la procédure. Ces conclusions sont de trois types et selon Abramson et ses collaborateurs, elles contribuent à la sensation de manque d’espoir et conduisent à la dépression : a) Comme dans le modèle révisé de l’attribution des causes et de l’impuissance apprise, l’individu attribue des événements négatifs importants de sa vie à des causes stables et globales. b) La personne perçoit les conséquences négatives d’un événements comme importantes, irréversibles, inchangeables et ayant de l’influence sur de nombreux secteurs de sa vie. c) L’importance des influences d’un événement négatif sur les conclusions que tire la personne pour ses propres caractéristiques, comme l’auto- perception, la valeur personnelle, les capacités, la personnalité etc. La sensation de manque l’espoir survient dans la mesure où la personne se considère comme n’étant pas capable d’influencer les événements et les situations de son environnement. C’est-à-dire, qu’une fois encore la sensation de contrôle sur l’environnement est d’une signification déterminante. Abramson, Metalsky et Alloy (1989), comme d’ailleurs dans la révision précédente Abramson, Seligman & Teasdale, (1978) parlent d’une « style dépressif d’attribution de causes » qui se réfère à une tendance générale ou à une 147 prédisposition de certaines personnes à concevoir les événements négatifs co mme très importants et à les attribuer à des facteurs stables et globaux. D’après cette théorie, une personne ne développera une dépression de manque d’espoir, d’une part si elle n’est pas prédisposée –ou en d’autres termes si elle n’a pas le style dépressif d’attribution de causes- et d’autre part si elle n’est pas confrontée à des événements stressants négatifs. Ces deux facteurs sont considérés comme nécessaires pour la manifestation de symptômes dépressifs. En plus, on doit noter que, selon Abramson et ses collaborateurs, le style d’attribution de causes d’une personne et sa prédisposition, sont directement liés à un type d’événements précis. De plus, on doit aussi prendre en considération ce facteur « manque d’espoir » pour la manifestation de dépression. 

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:03

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3.2.9.1. Hypothèse de l’Activation Différenciée Une théorie de la dépression assez récente et, à notre avis, très prometteuse est «l’Hypothèse de l’Activation Différenciée » de Teasdale (1983, 1988). Teasdale a observé que toutes les personnes affrontent à un moment de leur vie des situations et des événements négatifs, qui inévitablement provoquent une dépression, généralement modérée et passagère. Cependant, parmi ces personnes, seulement une minorité développe une dépression diagnostiquée. Puisque, alors toutes, tôt ou tard, vivent cette situation, Teasdale croit que quelque chose se passe au niveau cognitif durant les phases initiales dépressives et certaines personnes arrivent à des niveaux de dépression cliniquement plus graves, tandis que d’autres arrivent à éviter cette situation. Il soutient alors que c’est à cause des types ou modèles négatifs de penser que très probablement certaines personnes sont incapables d’échapper à la dépression. Dans ce cas, sont définis comme types et modèle négatifs de penser, les convictions, les pensées et les souvenirs emmagasinés dans la mémoire qui sont le résultat d’apprentissage durant l’enfance et ont comme caractéristique la liaison de l’affect dépressif et des cognitions négatives. Les données de recherches, en petit nombre jusqu’à présent, sont d’accord avec l’Hypothèse de l’Activation Différenciée et soutiennent l’accent que met cette théorie sur les types et les modes de penser qui s’activent après que la personne soit trouvée en situation de 148 dépression (Miranda & Persons, 1988 ; Miranda, Persons & Byers, 1990 ; Teasdale, Barnard, 1993 ; Teasdale & Dent, 1987). Sans doute est-il trop tôt pour la déduction de quelques conclusions, mais l’Hypothèse de l’Activation Différenciée touche quelque chose de nouveau dans le domaine de la dépression qui peut-être éclaircira quelques côtés sombres, pour le moment, mais intéressants de ce trouble. 3.2.9.2. La théorie de « L’esprit en place » (Mind-in-place) Très récemment, Teasdale et ses collaborateurs (Barnard & Teasdale, 1991 ; Teasdale 1993, 1997 ; Teasdale & Barnard, 1993) ont soutenu qu’en ce qui concerne les troubles de l’humeur et en particulier la dépression, les analyses doivent porter sur l’ensemble des schémas cognitifs ou modèles de perception/ élaboration d’informations, qui continuent à être en activité pendant de longues périodes et dans lesquels interviennent de multiples niveaux de représentations cognitives et de représentations d’informations. Dans son effort pour comprendre la relation entre processus cognitifs et émotions Teasdale se réfère métaphoriquement à la notion de « L’esprit en place », que Ornstein (1992) a proposée, pour la première fois. Ainsi pour la compréhension des troubles de l’humeur et plus spécialement de la dépression, Teasdale se réfère à trois idées de base : a) Nous n’avons pas un esprit, mais plusieurs ; à chaque moment l’un d’eux peut être prévalant et peut être vu comme l’esprit en place actuel. b) Les troubles de l’humeur peuvent être vus comme la persistance d’un esprit en place précis. Dans des conditions normales, un esprit en place est remplacé par un autre, quand les circonstances changent, de telle façon à ce que de nombreuses alternances d’esprit en place peuvent survenir. Ce qu’il arrive dans les troubles de l’humeur, c’est que la personne se « fixe » sur un esprit. Les interactions entre cognitions et émotions jouent un rôle déterminant pour la persistance d’un tel esprit. c) Les thérapies cognitives – comportementales pour les troubles de l’humeur fonctionnent en aidant une personne à remplacer l’esprit en place, auquel il s’est fixé, par un autre. Les résultats, à longe terme, de ces thérapies dépendent de la capacité acquise par une personne à ne pas se fixer sur un tel esprit dans l’avenir. Le passage d’un esprit en place à un autre se fait relativement automatiquement et c’est plus une réponse à des stimuli précis que la personne a reçus, qu’une activité voulue. On peut se référer Ornstein (1992) pour la notion de l’esprit en place. 149 Comme avec l’ « Hypothèse de l’Activation Différenciée », cette approche de Teasdale n’a pas encore été suffisamment étudiée. Elle est plus complexe et certainement prend en considération un plus grand nombre de facteurs déjà connus, qui dans la littérature ont paru contribuer à la manifestation et au maintient de la dépression. En deux mots, il devient de plus en plus évident qu’on ne peut plus ignorer l’importance des niveaux supérieurs de représentation et organisation cognitives dans l’étude de la dépression. Selon Teasdale, chacun de ces niveaux supérieurs peut être vu métaphoriquement comme un « esprit » différent qui prévaut chaque fois et suivant les changements de situations et de stimuli donne sa place à un autre esprit plus opportun. Le but du traitement psychologique de la dépression est de changer l’ « Esprit en Place » dépressif, qui automatiquement est celui qui prévaut sous l’influence de circonstances et stimuli précis, et de donner à la personne dépressive elle-même plus de contrôle pour la sélection de l’Esprit en Place désirable. 

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316 pages le gars ou la nana a du manger tout plein de mini-lions. Fais honneur à sa thèse, rugis de plaisir  Razz et il doit avoir ou être une bonne secrétaire c'est du taf 316 pages, alors si en plus il ou elle les a crée... avec plein de pages sur la dépression !!!! Quelqu'un à de ses nouvelles ? il ou elle dort ? Razz Wink cat
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:03

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TABLE MATIERES Résumé ………………………………………………………………………………………..2 SOMMAIRE ............................................................................................................................. 4 LISTE DES FIGURES............................................................................................................. 6 LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 8 INTRODUCTION .................................................................................................................. 10 1. CHAPITRE 1 : L’ENFANT INTELLECTUELLEMENT PRECOCE ET SURDOUE. ............................................................................................................................. 14 1.1. Introduction : Historique de l’intelligence et tendances actuelles. .................. 14 1.1.1. Définition de l’intelligence ................................................................................... 16 1.2. Définitions : Enfants intellectuellement précoces et Enfants surdoués. .......... 18 1.2.1. Question de Terminologie et Définition de la surdouance. ............................. 18 1.2.1.1. Qu’est-ce qu’un Enfant intellectuellement précoce ? ....................................... 18 1.2.1.2. Qu’est ce qu’un enfant surdoué ? ....................................................................... 19 1.3. Représentation des enfants intellectuellement précoces et surdoués : ............ 20 1.3.1 Population générale .............................................................................................. 21 1.3.2. Selon le sexe........................................................................................................... 21 1.3.3. Selon le milieu social ............................................................................................ 23 1.3.4. Selon le rang de naissance ................................................................................... 23 1.4. Identification des sujets à haut potentiel (intellectuellement précoces, surdoués, etc.) ......................................................................................................................... 24 1.4.1. Conceptions Multidimensionnelles du haut potentiel ....................................... 24 1.4.1.1. La théorie des trois anneaux ............................................................................... 24 1.4.1.2. Le modèle différencié du don et du talent.......................................................... 26 1.4.1.3. Le modèle de Munich ........................................................................................... 28 1.4.1.4. Différenciation selon les aptitudes dominantes ................................................. 30 1.4.1.5. Différenciation selon les formes de raisonnement privilégiées......................... 32 1.4.1.6. Différenciation selon les profils scolaires ........................................................... 32 1.4.1.7. Des enfants sous-réalisateurs............................................................................... 33 1.4.2. La Dyssynchronie ................................................................................................. 34 1.4.2.1. La Dyssynchronie interne .................................................................................... 34 1.4.2.1.1. Dyssynchronie intelligence –psychomotricité .................................................... 35 1.4.2.1.2. Dyssynchronie intelligence-affectivité ................................................................ 35 1.4.2.2. Dyssynchronie Sociale .......................................................................................... 36 218 1.4.3. Tests de Coefficient intellectuel : QI................................................................... 40 1.4.3.1. Evaluation historique du Concept de Q.I. ......................................................... 41 1.4.3.2. Types de Q.I. ......................................................................................................... 42 1.4.3.3. Intérêt du Q.I. ....................................................................................................... 43 1.4.3.4. Présentation de WISC-IV .................................................................................... 43 1.4.3.4.1. Structure de l’Echelle WISC-IV ........................................................................ 44 1.4.3.4.2. Actualisation des fondements théoriques de la révision du WISC-IV ............ 48 1.5. L’enfant intellectuellement précoce, surdoué et l’école .................................... 53 1.5.1. Echec paradoxal ................................................................................................... 54 1.5.2. Explications de l’échec scolaire (revue de la littérature) .................................. 55 1.5.3. Effet Pygmalion négatif ....................................................................................... 56 1.5.4. Problèmes intellectuels......................................................................................... 57 1.5.5. Maladresse manuelle et physique ....................................................................... 57 1.5.6. Difficultés des sujets dotés d’un Q.I. ³ 180 ........................................................ 58 1.6. Risques des difficultés scolaires chez les enfants intellectuellement précoces et surdoués 58 1.6.1. Manque de stimulation ........................................................................................ 59 1.6.2. Risques de blocages psychologiques ................................................................... 59 1.6.3. Système éducatif ................................................................................................... 59 1.6.4. Cercle vicieux ........................................................................................................ 60 1.6.5. Redoublement ....................................................................................................... 61 1.7. Autres Causes des difficultés scolaires ............................................................... 62 1.7.1. Ennui ..................................................................................................................... 62 1.7.2. Dyslexie.................................................................................................................. 63 1.7.3. Dysorthographie ................................................................................................... 64 1.7.4. La dysgraphie ....................................................................................................... 64 1.7.5. La dyscalculie........................................................................................................ 65 1.7.6. La dyspraxie.......................................................................................................... 65 1.7.7. La dysphasie.......................................................................................................... 65 1.7.8. La phobie scolaire................................................................................................. 65 1.8. Les conséquences de l’échec scolaire à l’école ................................................... 66 1.8.1. La dépression ........................................................................................................ 66 1.8.2. Les troubles du comportement............................................................................ 67 1.8.3. L’estime de soi ...................................................................................................... 67 1.8.4. Le stress et l’anxiété ............................................................................................. 69 1.9. Education scolaire ................................................................................................ 69 1.9.1. Adaptations nécessaires ....................................................................................... 70 1.9.1.1. Accélération .......................................................................................................... 70 1.9.1.2. Approfondissement .............................................................................................. 72 1.9.1.3. Enrichissement ..................................................................................................... 72 1.9.2. Le système français .............................................................................................. 73 1.9.2.1. Secteur Public ....................................................................................................... 73 1.9.2.2. Secteur Privé ......................................................................................................... 74 219 1.9.2.3. Hors Système Educatif......................................................................................... 75 2. CHAPITRE 2 : ESTIME DE SOI ...................................................................... 77 2.1 Introduction .......................................................................................................... 77 2.1.1. Perspectives historiques et définitions de l’estime de soi................................. 77 2.2. Identification le Soi et l’estime de soi ................................................................. 81 2.3. Nature et déterminants de l’estime de soi .......................................................... 83 2.3.1. Modèles unidimensionnels ................................................................................... 86 2.3.2. Modèle multidimensionnel .................................................................................. 86 2.3.3. Modèles hiérarchiques ......................................................................................... 88 2.4. Les courants de l’estime de soi ............................................................................ 89 2.4.1. Courant dispositionnel ......................................................................................... 89 2.4.2. Courant situationniste.......................................................................................... 90 2.4.3. Courant interactionniste...................................................................................... 91 2.5. Développement des recherches sur le Soi en psychologie ................................. 93 2.5.1. Les travaux de l’Ecuyer ....................................................................................... 93 2.5.2. L’approche cognitive du Soi................................................................................ 98 2.5.2.1. Le concept de Soi : composante cognitive .......................................................... 99 2.5.2.1.1. Un concept à la fois stable et malléable ............................................................ 100 2.5.2.2. Estime de Soi : composante affective................................................................ 104 2.5.2.2.1. Stabilité et estime de Soi .................................................................................... 105 2.5.2.2.2. Instabilité et estime de Soi ................................................................................. 107 2.5.2.2.3. La valorisation de Soi......................................................................................... 110 2.5.2.2.4. Forte estime de Soi et Faible estime de Soi ...................................................... 111 2.5.2.3. La présentation de Soi : La composante comportementale............................ 113 2.5.2.3.1. Auto présentation, auto- évaluation et croyances sur Soi............................... 113 2.6. Perception de réussites et échecs, en fonction de l’estime de soi.................... 114 2.7. Mesures de l’estime de soi. ................................................................................ 115 2.8. Estime de soi et investissement à l’école........................................................... 117 2.9. Conclusion........................................................................................................... 118 3. CHAPITRE 3 : LA DEPRESSION .................................................................. 120 3.1. Introduction :...................................................................................................... 120 3.1.1. Définition de la dépression ................................................................................ 120 3.1.2. Epidémiologie de la Dépression ........................................................................ 123 3.2. Les Théories de la Dépression ........................................................................... 124 3.2.1. Théories génétiques ............................................................................................ 124 3.2.2. Théories neurobiologiques................................................................................. 125 3.2.3. Théories environnementales.............................................................................. 126 3.2.4. Les théories psychanalytiques ........................................................................... 126 3.2.5. Les théories comportementales de la dépression............................................. 128 3.2.5.1. Un modèle Multi- factoriel de la Dépression ................................................... 129 220 3.2.6. Théories Cognitives ............................................................................................ 129 3.2.6.1. Théorie de la dépression de Beck...................................................................... 129 3.2.6.1.1. La Triade Cognitive ........................................................................................... 131 3.2.6.1.2. Les Schémas Cognitifs ....................................................................................... 132 3.2.6.1.3. Erreurs Cognitives- Fausse Perception/ Elaboration d’information ............ 134 3.2.6.2. Problèmes Méthodologiques et Conclusions.................................................... 137 3.2.7. Les Théories Cognitives - Comportementales de la Dépression .................... 139 3.2.7.1. Autocontrôle et Dépression ............................................................................... 140 3.2.7.2. Résolution de Problèmes Interpersonnels et Dépression................................ 141 3.2.7.3. Lieu de Contrôle et Dépression ......................................................................... 142 3.2.8. Les Théories de l’Impuissance Apprise, Attribution des Causes, Manque d’Espoir 143 3.2.8.1. Impuissance Apprise :........................................................................................ 144 3.2.8.2. Attribution des Causes et Impuissance Apprise.............................................. 144 3.2.8.3. Théorie de Manque d’Espoir ou de Désespoir................................................. 146 3.2.9. Les Théories Récentes sur la Dépression ......................................................... 147 3.2.9.1. Hypothèse de l’Activation Différenciée ............................................................ 147 3.2.9.2. La théorie de « L’esprit en place » (Mind-in-place)........................................ 148 3.3. Les symptômes de la dépression ....................................................................... 149 3.3.1. Les symptômes psychologiques ......................................................................... 150 3.3.1.1. Humeur dépressive............................................................................................. 150 3.3.1.2. Sentiments et pensées de dévalorisation, de faible estime de soi, d’autoaccusation, de culpabilité et de honte ............................................................... 150 3.3.1.3. L’anxiété.............................................................................................................. 151 3.3.1.4. Le désintérêt ou la perte de plaisir ................................................................... 151 3.3.1.5. Diminution de la concentration et de la capacité intellectuelle ...................... 151 3.3.1.6. Sensation de fatigue et perte d’énergie............................................................. 152 3.3.1.7. Idées de mort et de suicide................................................................................. 152 3.3.2. Les symptômes physiques .................................................................................. 152 3.3.2.1. Les troubles du sommeil .................................................................................... 152 3.3.2.2. Les modifications de l’appétit ........................................................................... 152 3.3.2.3. Une baisse de l’énergie ....................................................................................... 152 3.3.3. Les somatisations ................................................................................................ 152 3.3.4. Les idées délirantes............................................................................................. 153 3.3.5. La psychose ......................................................................................................... 154 3.4. La classification des dépressions ....................................................................... 154 3.4.1. Modes traditionnels de classification de la dépression ................................... 154 3.4.1.1. Dépression psychotique / Névrotique ............................................................... 154 3.4.1.2. Dépression Endogène / Exogène – Réactionnelle ............................................ 155 221 3.4.1.3. Trouble affectif Saisonnier ................................................................................ 156 3.4.1.4. Dépression Primaire / Secondaire..................................................................... 157 3.4.1.5. Dépression Précoce / Tardive ............................................................................ 157 3.4.1.6. Dépression Bipolaire / Unipolaire ..................................................................... 158 3.4.1.7. Dépression Masquée ou Équivalent Dépressif................................................. 159 3.5. Système Contemporains de Classification de la Dépression .......................... 159 3.5.1. Classification de la Dépression, selon la CIM-10 ............................................ 159 3.5.2. Classification de la Dépression, selon la DSM-IV ........................................... 162 3.5.2.1. Troubles dépressifs : .......................................................................................... 162 3.5.2.2. Troubles Bipolaires ............................................................................................ 162 3.5.2.3. Autres Troubles de l’humeur (affectifs)........................................................... 163 3.6. La Dépression de l’Enfance (la pré- puberté) et l’Adolescence ..................... 163 3.6.1. La dépression de l’enfant et de l’adolescent .................................................... 163 3.6.1.1. L’enfant dépressif............................................................................................... 164 3.6.1.2. La dépression de l’adolescent............................................................................ 166 3.6.1.2.1. Quatre types de dépression chez l’adolescent.................................................. 167 3.6.1.3. La dépression chez les adolescents surdoués ................................................... 168 3.7. Conclusion........................................................................................................... 170 4. CHAPITRE 4 : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES ............................ 172 4.1. PROBLEMATIQUE .......................................................................................... 172 4.2. HYPOTHESES................................................................................................... 173 5. CHAPITRE 5 : DONNEES EXPERIMENTALES ........................................ 174 5.1. Définition des variables dépendantes et indépendantes. ................................ 174 5.1.1. Variables dépendantes :..................................................................................... 174 5.1.2. Variables indépendantes.................................................................................... 175 5.2. Plan d’étude ........................................................................................................ 179 5.2.1. Population : ......................................................................................................... 179 5.2.2. Procédure ............................................................................................................ 179 5.2.3. Instruments ......................................................................................................... 179 5.2.4. Quelques conditions relatives aux données recueillies.................................... 181 5.3. ANALYSE DES RESULTATS ......................................................................... 182 6. CHAPITRE 6 : DISCUSSION GENERALE ET CONCLUSION ................ 210 TABLE MATIERES ............................................................................................................ 217 BIBILOGRAPHIE ............................................................................................................... 224 LISTE DES ANNEXES ....................................................................................................... 247 222 ANNEXE 1 : PROTOCOLE ............................................................................................... 247 ANNEXE 2: Echelle Toulousaine d’Estime de Soi (ETES).............................................. 261 ANNEXE 3 : Inventaire De Dépression chez l’Enfant CDI (Children’s Depression Inventory).............................................................................................................................. 273 ANNEXE 4 : TABLEAUX DES DONNEES RECUIELLIES. ....................................... 279 ANNEXE 5 : TABLEAUX ET GRAPHIQUES. ............................................................... 290

.../...

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:04

Je voudrais pas être celle qui va dire au tes oeufs qu'il a pondu 316 pages !!!!! (je sais pas combien il fait de mots/minutes à la dactylographie mais déjà ça chapeau et oeufs de QIuir whaou) que la douance ça n'existe pas et c'est un truc de nanas (nanana nananananana nanananananan nananan pom pom pom)


mais je veux être présente ! le gars va tomber dans les pom pom pom
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:16

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:20

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:23

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:46

Mon cinéma intérieur
 
Je peux puiser beaucoup de stress dans ce que j'appellerai mon « cinéma intérieur». Celui-ci est caractérisé par la fuite de ma pensée hors du moment présent et me conduira vers mon futur ou mon passé.
Je peux facilement imager ce phénomène en me rappelant ce moment où j'étais en voiture; j'avais franchi plusieurs kilomètres et en arrivant à destination, je me rendis compte que je ne me souvenais pas du chemin que je venais de parcourir. OU bien, j'essaie de lire mon livre et je me rends compte que la dernière page que je viens de lire ne me dit rien ( je n'ai rien compris ni mémorisé du texte). Ou bien encore, je parle avec ma conjointe qui me narre les évènements de sa journée quand tout-à-coup elle me demande de lui répéter ce qu'elle vient de dire et que j'en suis incapable car bien que je l'entendais, je ne l'écoutais pas.
Mon corps est toujours au présent mais ma pensée peut très bien s'évader sans que je m'en rende vraiment compte, pendant un certain moment. Je suis ici mais je n'y suis pas réellement, pendant que ma pensée vagabonde. Ce phénomène n'a rien en soi de répréhensible quand je me laisse vagabonder VOLONTAIREMENT en visualisation dans un paysage qui me plait et dont j'ai besoin pendant quelques minutes pour me détendre. De même, quand je me permets quelques instants d'errance dans un objectif futur qui me tient à cœur ou un souvenir du passé qui m'est agréable.
Toutefois quand ma pensée se retrouve hors de mon contrôle et m'échappe, elle se retrouve la plupart du temps dans mes appréhensions et mes peurs du futur ou dans les insatisfactions et les tristesses de mon passé. Par exemple, je me souviens du moment où j'étais en bicyclette : il fait beau dans cette forêt et je suis content d'y être, mais tout-à-coup, je me rends compte qu'il monte en moi un sentiment de colère. Je prends alors conscience que ma pensée est rendue dans cet évènement qui s'est produit hier avec mon patron et au travers lequel je n'ai pas voulu laisser aller toute mon insatisfaction. Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir eu le courage de m'exprimer mais il est trop tard pour régler le différent. Pourquoi gâcher ce moment privilégié que je vis sur ma bicyclette dans le moment présent?
Ou bien, je me réveille au milieu de la nuit et je me sens tout inquiet, énervé et je me laisse envahir par le tourbillon de ma pensée qui m'amène malgré moi vers demain au moment où j'aurai à faire face à un examen. Je suis déjà demain et j'appréhende les questions. Je sais que je dois dormir pour être reposé mais je ne peux ramener ma pensée de ce futur alors que je sais très bien que je ne peux rien régler actuellement puisqu'il est deux heures du matin. Ce moment se change rapidement en stress envahissant.
SOLUTION :
Dans ces cas-là, qu'est-ce que je peux faire pour me ramener au temps présent et à l'activité actuelle. Je peux résumer en trois mots : Vigilance, coupure et concentration. 
La vigilance, c'est prendre conscience rapidement que ma pensée est ailleurs et s'est dirigée malgré moi hors de l'instant présent.
Cette pensée qui me sort de l'ici et maintenant et est probablement comme trop souvent négative je dois la couper, c'est-à-dire y mettre fin. Pour ce faire, je visualise cette coupe en me disant «elle n'est pas en phase avec le moment présent, elle me fait souffrir, je la coupe et je la mets en boite. Je prends cette boite et je l'envoie au cosmos ou bien je l'enterre. Je peux me donner n'importe quel image à laquelle je suis le plus sensible en terme de coupure. Cette visualisation me permet de voir la maitrise que je peux me donner sur la pensée vagabonde qui me fait mal. 
Tant qu'à la concentration, je vais l'obtenir en me centrant pendant quelques secondes sur un objet de mon environnement ou idéalement sur ma respiration. Ce petit moment me permettra de me calmer et d'extirper de moi le sentiment négatif qui comme trop souvent commençait à s'installer. Cette concentration me ramène au moment présent et me permet de me recentrer sur l'activité que j'ai en cours.
Je suis conscient que ce processus que je dois intégrer dans ma vie n'est pas facile puisque ma pensée est naturellement portée à se promener hors du moment présent. Toutefois, je peux affirmer que c'est un idéal de maitrise dans ma vie qui est atteignable puisque plus je répéterai cet exercice de contrôle de ma pensée, plus le processus sera rapide et me permettra d'agir rapidement. Je dois savoir que je devrai toujours être vigilant puisque mon cerveau est constamment en action et continuera à vouloir vagabonder tout au long de ma vie.
Mais quel délice de pouvoir couper chez-moi ces stress inutiles qui me font trop souvent souffrir en me sortant du moment présent et en ne réglant rien du passé ni du futur.




Bon travail, bonne centration sur soi Jocelyn Boudreau

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:47

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:49

J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH Les Chemins de l’Intuition La Visualisation Créatrice Sylviane JUNG CHAPITRE 1 UNE TECHNIQUE SIMPLE POUR VOUS AIDER À DÉVELOPPER VOTRE INTUITION Vous ne pourrez développer votre sixième sens sans faire appel à la visualisation. En effet, de nombreux exercices que je vous transmettrai au cours des prochains mois, feront appel à l’imagerie mentale et l’intuition nous arrive souvent par des images. Plus celles-ci seront nettes, plus votre interprétation le sera aussi, si vous peinez à essayer d’imaginer une maison très rapidement le mental prendre la contrôle de la situation. Il vous susurrera : “tu vois, tu n’es pas capable, tu n’y arriveras pas et très vite aussi vous vous découragerez. Donc, vous allez apprendre à bien visualiser bien que vous le fassiez déjà tous les jours comme vous le verrez ci-dessous. Si vous avez des difficultés à “vous représenter” les choses, PAS DE PANIQUE. Des exercices simples vous permettront de développer vos capacités d’imaginer et pour ceux qui n’ont pas ce problème ce sera tout simplement un bon entraînement. J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH Mais qu’est-ce que la Visualisation ou Imagerie Mentale ? C’est la capacité mentale que nous avons de nous représenter un objet ou une situation ou toute autre chose en se servant de techniques de relaxation et/ou d’auto-hypnose, en faisant appel à votre imagination et à votre intuition sans oublier les forces infinies de notre esprit. Si vous avez peur des araignées, le seul fait d’en imaginer une déclenchera des réactions physiologiques semblables à celles que vous auriez si vous vous trouviez réellement en face de cette bestiole. Si vous souffrez de claustrophobie seul le fait de vous “imaginer” coincé dans un ascenseur provoquera la même panique que si vous y étiez réellement. Vous l’avez compris, notre inconscient ne sait pas faire la différence avec ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Ce qui évidemment nous donne de larges possibilités pour changer des comportements ou situations négatifs De toute façon nous visualisons sans arrêt. • Vous pensez à votre prochain RV amoureux ? Tout de suite vous pensez au restaurant où vous devez cous rencontrer, à ce dont vous allez parler, etc. VOUS PENSEZ ET VOUS VISUALISEZ Vous devez vous présenter à un entretien d’embauche ? • Vous pensez à ce que vous allez pouvoir dire pour faire bonne impression, aux attitudes correctes selon vous etc, VOUS PENSEZ ET VOUS VISUALISEZ Donc, que peut-on faire avec la visualisation ? A peu près tout. Tant au plan de la santé, du sport, pour atteindre des objectifs, pour changer des comportements, etc. J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH CHAPITRE 2 Quelques principes de base. Chacune de nos pensées créent un résultat dans notre vie. Nous attirons ce à quoi nous pensons Lorsque nous créons, la forme-pensée est toujours la première étape : ★ plus vous pensez à quelque chose , plus vous mobilisez une énergie qui attirera, et créera, la forme correspondante sur le plan matériel ★ si nous sommes négatifs, anxieux nous aurons tendance à attirer les gens, ou les situations, que nous essayons de fuir. ★ si nous sommes positifs, confiants et sûrs de nous nous attirerons des expériences, ou des personnes, qui correspondent à cet état d’esprit. Il ne s’agit pas uniquement de “penser de façon positive” mais d’apprendre à découvrir et modifier nos attitudes fondamentales. Etapes pour une Visualisation efficace 1 - Se mettre dans un état de relaxation (Méditation du Sanctuaire (voir l’article http://lescheminsdelintuition.com/lintuition-en-exercice3-meditation-dusanctuaire/) 2 - Se fixer un but Décidez-vous pour quelque chose que vous aimeriez posséder, réaliser ou créer, pour un objectif que vous voudriez atteindre, à quelque niveau que ce soit. J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH 3 - Accepter la situation actuelle dans un domaine déterminé. ✴ Etre absolument honnête avec soi-même, par exemple, vous désirez avoir de l’avancement dans votre travail mais vous arrivez toujours en retard ou ✴ Vous souhaitez vous réconcilier avec votre meilleur ami mais vous attendez que ce soit lui qui fasse le premier pas, et rien ne se fait. 4 - Voir si l’objectif est juste (ou écologique en PNL) Voyez si votre objectif ne porte préjudice à personne. Exemples : ✴ si vous êtes amoureux de votre collègue de bureau qui est mariée, ne vous voyez pas filer le grand amour avec elle. Mais si elle est séparée foncez ! ✴ si vous n’avez pas ouvert un livre de cours, ne vous voyez pas réussir brillamment vos examens , commencez par étudier ✴ si vous briguez le poste de votre patron alors qu’il donne toute satisfaction, ne vous voyez pas prendre sa place. Mais si le poste est ouvert allez-y ! 5 - Créer une image ou une idée claire. Imaginez-vous dans la situation telle que vous la souhaitez. Ramenez tout cela dans le présent, c’est-à-dire, comme si vous l’aviez déjà. Mettez-y le plus de détails possibles c’est-à-dire mettez à contribution tous vos sens : ✴ Vous vous voyez nettement dans la situation, voyez vos habits, vos chaussures… ✴ Vous parlez, vous entendez des bruits, des voix… ✴ Vous ressentez dans votre corps la joie d’avoir réussi ✴ Vous pouvez sentir le parfum de fleurs, de parfums… ✴ Vous pouvez sentir la pluie sur votre visage ou le soleil, la mer ou le sable sous vos pieds …. 6 - Se voir résister aux tentations de non-réussite du projet Souvent nous n’atteignons pas nos objectifs parce que : ✴ nous pensons que nous ne le méritons pas ✴ nous pensons ne pas être à la hauteur J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH ✴ nous pensons que nous n’y arriverons pas ✴ etc… 7 - Se concentrer souvent sur votre but de façon positive et encourageante en imaginant avoir atteint vos objectifs; ✴ Pensez-y le plus possible pour que l’idée s’intègre de plus en plus à votre vie sans forcer, faites-le avec légèreté. ✴ Laissez-vous ressentir, voir et entendre combien vous êtes heureux d’avoir obtenu ce que vous désiriez. 8 - Reconnaître que l’objectif est atteint. Accordez-vous du temps pour prendre conscience que vous en avez fini avec lui. Parfois on ne se rend même pas compte que nos désirs se sont réalisés. N’oubliez jamais de remercier Dieu si vous êtes croyant, l’Univers, la Vie ou ce que vous voulez Si, ce pour quoi vous visualisez ne se manifeste pas après une période de temps raisonnable, posez-vous les questions suivantes : Avez-vous vraiment “FAIT CE QU’IL FALLAIT” pour que ce projet se réalise ? Si par exemple vous vouliez prendre des cours d’astrologie, avez-vous cherché des cours, consulté des livres ...? Si vous vouliez rencontrer l’âme-soeur, êtes-vous resté planté devant votre TV tous les weeek-ends au lieu de sortir de chez vous ? Avez-vous bien suivi toutes les étapes ? Si vous avez le moindre doute, recommencez l’exercice depuis le début, il y a eu un ratage quelque part car RAPPELEZ-VOUS J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH VISUALISATION + ACTION = RÉALISATION CHAPITRE 3 Vous allez maintenant vous entraîner à VISUALISER grâce à des exercices simples et concrets Le citron Vous allez fermer les yeux, et compter de 10 à 1 seulement sur l’expiration. Bien. Maintenant vous allez imaginez un CITRON bien frais et juteux; vous le prenez dans les mains, vous l’observez, vous le sentez. Quelle texture a-t-il ? Puis vous prenez un couteau et vous vous imaginez en train de couper votre citron. le jus coule et quelques gouttes “giclent” dans votre oeil et vous vous entendez dire “aïe”. Vous vous voyez maintenant goûter le citron. Vous imaginez maintenant votre citron au milieu d’autres fruits et légumes dans un corbeille, sur une table couverte d’une nappe à fleurs. Entrez maintenant dans l’image et fixez bien tous les détails de cette scène. L’usure de la table, la composition d la corbeille, les dessins de la nappe, ses couleurs, etc... Zoomer maintenant sur votre CITRON en faisant abstraction du reste. Vous ne voyez plus que votre citron. Prenez votre cahier et écrivez toutes vos impressions : Était-ce facile pour vous de : • VOIR les images : taille, couleurs, aspect, couleurs, etc. • ENTENDRE : des sons ou votre voix : volume, rythme, tempo, etc • SENTIR : la texture, le poids, le goût... J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH Là nous arrivons à un concept très important pour savoir comment fonctionne votre intuition. Certains VOIENT très facilement, d’autres ENTENDENT ou RESSENTENT. Au départ généralement, il y a une fonction avec laquelle nous nous sentons plus à l’aise. Puis, petit à petit vous allez développez les autres. Cela viendra avec la pratique et même sans vous en rendre compte. L’exercice suivant est absolument extraordinaire pour les personnes qui n’ont pas confiance en leur pouvoir de visualiser et c’est aussi un bon entraînement pour les autres Ma maison Vous allez fermer les yeux, et compter de 10 à 1 seulement sur l’expiration. Bien. Maintenant vous allez vous projeter devant l’entrée de votre maison. Vous êtes devant la porte. Regardez-la en détails. Puis après, quelques instants ouvrez la porte et vous allez maintenant ouvrir la porte… et vous entrez chez vous avec les yeux de votre esprit… Voyez tous les détails de l’entrée … les meubles, les bibelots, enfin prenez votre temps pour reproduire dans votre esprit tout l’agencement, l’ameublement, la structure totale de votre entrée. Faites tout cela calmement, sans forcer… Vous vous promenez dans votre entrée. Vous touchez les meubles, sentez s’il J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH y a une odeur particulière. Probablement entendez-vous des bruits … Puis, vous vous dirigez vers votre cuisine, vous faites la même chose, regardez dans vos tiroirs … prenez votre temps Quand vous avez terminé, vous continuez en faisant le même travail pour toutes les pièces de la maison … sans forcer en vous promenant. La cave si vous en avez une, le grenier éventuellement. Enfin, vous prenez votre temps pour tout observer… Puis quand tout est fini (ou si vous êtes fatigué), vous inspirez et expirez 4 ou 5 fois profondément et vous ouvrez les yeux. Vous pouvez vous étirez et baillez. Prenez votre cahier et notez toutes vos impressions. Vous pouvez recommencer cet exercice autant de fois que vous le désirez Exercice : Regardez cette image pendant le temps que vous jugez nécessaire, fermez les yeux et devant votre écran intérieur, revoyez l’image avec tous ses détails. Quand vous pensez avoir tout reconstitué, ouvrez les yeux et regardez l’image. Prenez votre cahier et notez vos impressions. ✦ Avez-vous oublié beaucoup de choses ou non ? ✦ Avez-vous eu des difficultés à reconstituer le décor ? ✦ Était-ce difficile ou non ? Pour vous entraîner faites cet exercice avec des cartes postales, photos, journaux, images ou décors que vous avez vus dans une revue, etc. J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH CHAPITRE 4 Méditation - La rencontre avec votre Maître Intérieur Votre Maître Intérieur prendra la forme d’une personne, d’un animal ou d’un être imaginaire. En fait, il peut revêtir n’importe quelle apparence : sorcier, extra-terrestre, vieux sage, votre grandmère décédée, un ami d’enfance et même une star de cinéma. N’hésitez pas à le contacter car c’est votre inconscient qui, par le truchement de votre Guide, vous envoie messages et réponses aux questions que vous vous posez car, comme le disait Galilée mort il y a plus de 4 siècles : Relaxez-vous et allez dans votre sanctuaire : http://lescheminsdelintuition.com/lintuition-en-exercice-la-decouverte-de-soi/ Quand vous êtes enraciné, centré et protégé, vous voyez apparaître dans la brume, quelque chose à l’horizon et puis ... J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH On ne peut rien apprendre aux gens, on peut seulement les aider à découvrir qu’ils possèdent déjà en eux tout ce qui est à apprendre. vous apercevez une silhouette qui s’approche (ne forcez pas, laissez juste venir la silhouette…) elle grandit petit à petit et … vous commencez a discerner s’il s’agit d’un homme, d’une femme, d’un animal, ou d’autre chose (ne censurez rien, laissez venir simplement) Vous commencez à voir plus de détails Vous entendez les pas, Vous voyez maintenant très nettement qui arrive et vous vous sentez en confiance avec lui (si pour une raison ou autre ce qui vient vous effraie, renvoyez-le immédiatement et recommencez l’exercice le lendemain ou plus tard) Invitez-le à entrer dans votre sanctuaire Conversez avec lui, posez-lui les questions qui vous préoccupent quand vous avez terminé, remerciez-le, dites -lui au revoir promettez-lui de revenir le voir reposez-vous quelques instants dans votre sanctuaire Et à votre rythme reprenez conscience de votre corps dans la pièce, dans l’ici et maintenant Et ouvrez les yeux et vous pouvez bailler et vous étirer si vous le désirez J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH Prenez votre cahier et écrivez (et/ou dessinez) votre voyage intérieur. Qu’avez-vous appris sur vous-même ? Êtes-vous étonné(e) par l’apparence de votre Maître Intérieur ? Pourquoi ? Que vous a-t-appris sur vous ? Voici la liste de quelques articles qui vous aideront à développer votre intuition : L’ARBRE m’aide à découvrir mon état psychologique et physique : http://lescheminsdelintuition.com/lintuition-en-exercice-la-decouverte-de-soi/ La méditation du Sanctuaire : http://lescheminsdelintuition.com/lintuition-en-exercice3-meditation-dusanctuaire/) J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH Un podcast pour développer votre intuition http://lescheminsdelintuition.com/premier-podcast-sur-lintuition/ L’intuition en exercice 1 http://lescheminsdelintuition.com/lintuition-en-exercice-1/ Si vous chercher à développer votre auto-estime, si vous voulez en savoir plus sur le STRESS, rendez-vous sur mon autre blog sur lequel vous pourrez aussi bébéficier de bonus http:// sos-stress.com À très bientôt J’ai voyagé vers tous les pays et en toutes les époques auxquels j’étais capable de penser - “Jonathan Livingston le Goéland” - Richard BACH La seule chose qui vaille au monde, c'est l'intuition» Albert Einstein
http://lescheminsdelintuition.com/wp-content/uploads/2013/02/bonusvisualisation.pdf
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:55

10 fantasmes que les hommes partagent







 
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L'univers masculin est rempli d'un imaginaire plus ou moins osé. Bien sûr, la pornographie est largement responsable de cet univers secret chargé d'images, parfois stéréotypées. Pourtant, les fantasmes masculins ne changent guère et laissent généralement peu de place au sado-masochisme et aux gestes violents, chez la plupart des hommes.

1. Avec deux femmes...




Le fantasme numéro un demeure, sans contredit, d'assister à une relation sexuelle entre deux femmes. Depuis des siècles, le lesbianisme intrigue les hommes qui aimeraient assister à une scène d'amour entre deux représentantes du sexe féminin. Et le 69, une position largement pratiquée par les humains de toutes orientations sexuelles émoustille particulièrement les hommes.

2. À trois...




Si la participation à une « partouze » ne figure pas dans le top dix de l'imaginaire érotique masculin, le triolisme y occupe la deuxième place. De nombreux hommes souhaitent, en secret, faire l'amour avec deux femmes, généralement sa partenaire de vie et une amie de cette dernière. Le fantasme regroupant deux hommes et une femme est plus rare.

3. Une auto-stoppeuse...




Le troisième fantasme le plus fréquent consiste à faire l'amour avec une auto-stoppeuse. Oui, monsieur rêve, en secret, qu'une compagne de route d'un moment, généralement jeune et court vêtue, se sente attirée par sa personne, au point de s'exhiber devant lui. Ce jeu de séduction se termine, bien sûr, par une séance torride en pleine nature ou au lit.

4. L'uniforme...




Depuis la nuit des temps, l'uniforme attire le regard et nourrit l'imaginaire. L'image de l'infirmière, de la policière, de l'écolière, de l'hôtesse de l'air ou de la soubrette, largement exploitée dans les films érotiques ou pornographiques, a graduellement fait son chemin dans leur esprit. Observez le regard des hommes, dans un centre hospitalier, lorsqu'une jolie infirmière déambule dans le couloir.

5. L'inconnue...




Faire l'amour avec une inconnue demeure également un des fantasmes masculins les plus répandus. De nombreux hommes rêvent d'une sexualité rapide, sans devoir séduire l'éventuelle partenaire au préalable. La rencontre fortuite, dans un bar ou dans la rue, conduit les deux partenaires dans un endroit isolé, ou les toilettes d'un établissement, pour une « p'tite vite » sans lendemain.

6. La collègue de travail...




Vivre huit heures par jour au bureau amène également la gent masculine à fantasmer sur une collègue de travail, généralement attirante et plus jeune. Combien d'hommes ont prétexté l'étude d'un projet, d'un dossier, pour lorgner dans le corsage de la belle? Certains ne se lassent pas d'examiner les courbes d'une collègue en rêvant à des épanchements plus torrides.

7. Le voyeurisme...




Quoique banal, le fantasme du voyeurisme demeure parmi le top 10. L'homme sera fortement stimulé s'il observe un couple faire l'amour ou s'il entend les sons caractéristiques d'ébats amoureux à proximité. Il vous est sûrement arrivé de faire « la bagatelle » avec votre partenaire après avoir entendu les ébats d'un couple dans un motel, ou un appartement voisin.

8. Photographie érotique...




La technologie a permis à de nombreux couples de réaliser un des fantasmes favoris de ses messieurs : la photographie érotique. Les appareils numériques permettent de photographier sa partenaire dans des tenues plus ou moins osées, de réaliser des photos carrément pornographiques, voire de tourner des images des relations intimes. Et si le résultat n'est pas à la hauteur des attentes, ils n'ont qu'à les détruire.

9. Les cordes...




Tous les hommes, ou presque, rêvent d'être attachés à un lit et de s'abandonner aux caresses osées de leur partenaire. Souvent confiné au rôle de séducteur, il peut s'abandonner à tous les plaisirs, sans gêne, avec une seule contrainte : les liens qui le retiennent au lit ou à tout autre objet solide.

10. La tenue...




Enfin, il est surprenant de constater combien d'hommes rêvent, après une longue journée de travail, de retrouver leur partenaire, une amie ou une voisine de palier, dans un déshabillé vaporeux ou vêtue d'une chemise masculine (la leur, de préférence), sans sous-vêtements, pour une séance torride. Parlez-en à votre conjoint, vous serez surprise.

De nombreuses personnes estiment que l'imaginaire érotique des hommes est meublé d'images plus ou moins salaces. Et elles ont partiellement raison. Au fil des ans, les fantasmes masculins n'ont pas vraiment évolué. En contrepartie, l'univers érotique des femmes s'est considérablement transformé au cours des dernières décennies. Les nouvelles technologies, la contraception, une plus grande liberté sexuelle et l'accessibilité à la pornographie ne seraient pas étrangères à ce phénomène.

Mais rappelez-vous : « l'amour fantasmé vaut bien mieux que l'amour vécu. Ne pas passer à l'acte, c'est très excitant » , disait Andy Warhol.

Henri Michaud, rédacteur Canal Vie







http://www.canalvie.com/couple/sexualite/articles-sexualite/10-fantasmes-que-les-hommes-partagent-1.735032







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Fantasmes : les femmes osent en parler
Les yeux bandés, offerte à plusieurs hommes ou à une autre fille… L’imagination des femmes s’envole et leur parole aussi. Analyse des fantasmes féminins par le gynécologue et psychosomaticien Sylvain Mimoun.
Giulia Foïs


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Sommaire







  • Elles en ont… et elles l’avouent

  • Elles en ont encore peur

  • Elles en discutent avec leur partenaire

  • Et quand elles n’ont pas de fantasmes ?

  • Une enquête inédite

  • Marie-Laure Déroff : “Les femmes voudraient en dire encore plus”

  • Alexandra Choukroun : “ Les femmes parlent pour faire comme tout le monde”

  • Annie, 45 ans : “À 40 ans, je me suis découverte, totalement désinhibée”










Des milliers de couples sont passés par son cabinet. Les maux sont parfois les mêmes, les mots, eux, ont radicalement changé. Et, dans cette nouvelle libération du verbe, les femmes apparaissent comme des pionnières : « Aujourd’hui, elles sont beaucoup plus à l’aise avec leur sexualité, explique le gynécologue et psychosomaticien Sylvain Mimoun. Quel que soit l’âge ou le milieu social, la parole des femmes- s’est très nettement libérée. » Ainsi sont-elles 96 % à déclarer avoir des fantasmes, dont 80 % se disent prêtes à les réaliser, montre l’enquête Ipsos que le thérapeute commente dans son livre.

Elles en ont… et elles l’avouent

Aujourd’hui, à la télévision comme dans les dîners, partout on parle de sexe sans contraintes ni tabous. Et on dévoile, sans crainte, sa réalité comme son monde intérieur. « Le fantasme, c’est le sexe à l’état pur, dépouillé des sentiments, explique Sylvain Mimoun. Il y a encore une quinzaine d’années, la plupart de mes patientes me disaient qu’elles ne savaient pas ce que c’était, qu’elles n’en avaient pas. Tout juste connaissaient-elles ceux de leur mari. Elles en étaient d’ailleurs souvent gênées. Aujourd’hui, elles vont plus ou moins loin dans l’imaginaire, mais la majorité d’entre elles fantasment et me le disent beaucoup plus vite. »

Elles en ont encore peur

Un peu midinettes, elles s’imaginent avec Brad Pitt, George Clooney, ou avec « le bel inconnu du métro ». Romantiques, elles se rêvent « au coin du feu, avec du champagne et des fraises », ou « enfermées pour la nuit dans le temple de Pétra ». Plus osées, elles voudraient être « l’objet d’un vieux pervers », ou « offertes à une autre fille sous le regard de [leur] homme »… Sur une table de billard, à la machine à café, dans un parking. Prises violemment ou lascivement. Les poings liés ou les yeux bandés, dominatrices ou soumises, c’est selon…
Dans le cabinet du médecin, elles rêveraient désormais à voix haute de chevauchées fantastiques comme elles racontent leurs maux de tête à leur généraliste… Pur fantasme, pour le coup. Car les pudeurs subsistent, malgré tout. Sylvain Mimoun raconte comment le voile s’est levé, ce qu’il protège encore, et comment lui-même avance tout en douceur pour conduire ses patientes à se confier : « Elles ont souvent peur de leur propre sexualité. Notre culture judéo-chrétienne s’est construite sur l’idée que la sexualité féminine était forcément dévorante et impossible à assouvir. D’où les interdits qui ont pesé sur elle pendant des siècles. Les femmes n’en sont pas débarrassées. Mes patientes me disent souvent : “Mais si je commence, je ne sais pas où ça va s’arrêter.”
Pour elles, parler de leurs fantasmes, c’est la dernière marche avant le passage à l’acte. Or, rien ne nous oblige à les réaliser. L’imagination suffit parfois et elle n’est pas dangereuse. Par ailleurs, elles ont souvent peur d’être prises “pour des folles”, comme elles disent. Elles se demandent si elles sont “normales”. Mais, en la matière, il n’y a pas de norme, de bons ou de mauvais fantasmes. Enfin, quand elles sont plus jeunes, elles mélangent l’acte et la pensée : “Avoir un fantasme, c’est le début de l’infidélité.” »
Elles en discutent avec leur partenaire
« Elles en parlent aussi plus facilement à leur compa-gnon. Je vois d’ailleurs de plus en plus d’hommes se plaindre que leurs partenaires aient des fantasmes trop assumés, trop exprimés, et qu’elles en fassent part en employant des mots trop crus?! En quelques années, l’équilibre s’est profondément modifié, tant en paroles qu’en actes », révèle Sylvain Mimoun.
D’abord, il faut prendre le temps de trouver un langage commun. Et, puisque hommes et femmes- ne parlent pas tout à fait la même langue, l’apprentissage doit se faire en douceur. « Le fantasme n’est pas une recette que l’on peut lâcher à l’autre de but en blanc, prévient le médecin. La sexualité est déjà une question délicate. Là, on touche à l’intimité la plus profonde de chacun. Lorsque l’on devient trop technique, ou dirigiste, c’est l’échec assuré : la porte se referme. Un couple doit laisser son dialogue amoureux s’installer dans le temps. C’est une histoire que l’on se raconte à deux, à mesure que la confiance s’installe. Il faut lancer des perches, et attendre de voir si l’autre les saisit avant d’aller plus loin. Un mot de travers, et le charme peut se rompre. Surtout, lorsque le fantasme se joue en stéréo, il faut se tenir prêt : une parole va en appeler une autre. » Or, à cette surenchère verbale s’ajoute la question du passage à l’acte : « À deux, le fantasme ne va plus suffire. On va vouloir essayer… Et pour supporter le passage à la réalité, avec ses risques de désillusions, il faut être au diapason. Sans compter qu’à son tour un fantasme va en appeler un autre. L’escalade est inévitable. » Il faut en avoir conscience. Avoir conscience aussi de ses propres limites.

Et quand elles n’ont pas de fantasmes ?

Et si nos limites étaient telles qu’elles empêchaient le fantasme lui-même ? Et si nous n’avions pas de fantasmes ? Impossible, selon Sylvain Mimoun : « Tout le monde rêve, sans forcément s’en souvenir. Pour les fantasmes, c’est la même chose : toutes les femmes en ont. » Pour des raisons diverses, certaines en ont simplement moins conscience que d’autres. « Il n’y a pas de règle en la matière. Rien n’est obligatoire. Mais le fantasme est un facilitateur de sexualité, il est le meilleur moyen de se connaître et d’avoir du plaisir. Je conseille donc à toutes celles qui ne seraient pas épanouies sexuellement de stimuler leur imaginaire. »
Lire des livres, regarder des films, sans sauter les passages érotiques. S’y arrêter, au contraire, et observer ses sensations. Comprendre ce qui nous stimule. Sentir ce qui nous séduit. « Il faut se familiariser d’abord avec ces sensations, et comprendre ce qui les provoque. Ensuite, pendant le rapport amoureux, il suffit souvent de convoquer ces souvenirs émotionnels pour ressentir à nouveau ce plaisir. » Et à toutes celles qui auraient encore peur, Sylvain Mimoun rappelle sa formule fétiche : « Le fantasme est une caresse de l’esprit. »

Une enquête inédite

A DÉCOUVRIR







Ce que les femmes préfèrent : première enquête sur le désir féminin de Sylvain Mimoun 
(Albin Michel, 200 p., 15 €).




Plus de mille cinq cents femmes interrogées par Ipsos parlent de leur rapport au désir, de leurs inquiétudes quand il fluctue, de leurs bonheurs quand il est au rendez-vous de l’amour, de leurs fantasmes. Le gynécologue et psychosomaticien Sylvain Mimoun, à la lumière de ce sondage et de ses décennies de pratique, décrypte ce qu’elles disent… et ce qu’elles ne disent pas.
Marie-Laure Déroff : “Les femmes voudraient en dire encore plus”
Sociologue, chargée de recherche à l’université de Brest-Bretagne occidentale, auteure de Homme-femme : la part de la sexualité (Presses universitaires de Rennes, 2007).
« Nous vivons une époque très ambiguë. Les magazines féminins ont tous leurs “guides sexo” avec des injonctions accrocheuses en une : “Libérez-vous?!” Mais, dans les pages intérieures, on rappelle que les femmes ont besoin de sentiment quand les hommes seraient plus pulsionnels. On ne se débarrasse pas si rapidement d’un héritage judéo-chrétien vieux de plusieurs siècles. Les femmes étaient au service des hommes, leur sexualité aussi. Donc elles se taisaient. Mais peut-être n’avaient-elles même pas de fantasmes : on ne parlait pas de sexe en public, donc on ne savait pas qu’une autre sexualité pouvait exister.
Le clivage féminin-masculin perdure. Celles qui vivent une sexualité débridée restent des “salopes”, les hommes sont toujours des don Juan. Nous le disons moins, parce que nous nous voulons modernes, mais le ressenti n’a pas changé. Les femmes -elles-mêmes adhèrent à l’idée d’un “bon modèle” de sexualité féminine. Si ce n’est dans la pratique, du moins dans le discours. Bien sûr, elles parlent plus qu’avant, mais sans doute voudraient-elles en dire encore plus… Toutes les enquêtes montrent un rapprochement des hommes et des femmes dans leurs pratiques sexuelles au cours des dernières décennies. À terme, nous pourrions donc voir émerger une sexualité parfaitement semblable, avec des fantasmes aussi nombreux pour les uns que pour les autres, voire des fantasmes similaires. Ces différences ne sont pas indépassables par nature. Mais culturellement, si. La société a besoin de normes sexuées?; l’altérité, c’est le fondement même de l’hétérosexualité. Le vrai progrès serait pourtant là : se libérer de ces modèles uniques, et pouvoir jouir de sa sexualité en toute autonomie. »

Alexandra Choukroun : “ Les femmes parlent pour faire comme tout le monde”

Psychologue clinicienne, thérapeute de couple, auteure de Si tu m’aimes, trompe-moi?! Pourquoi sommes-nous infidèles ? (L’Archipel, 2005).
« Plus qu’à une libération, on assiste à une véritable surenchère. Le discours public pousse au “toujours plus”, il faut chercher toujours plus loin de quoi nourrir sa libido. Les femmes participent à cette course : elles savent que leurs fantasmes excitent les hommes, c’est sans doute aussi pour cela qu’elles en parlent, pas forcément pour elles-mêmes. Mais aussi pour “faire comme tout le monde”. Internet et les médias ont banalisé le porno, et la parole qui va avec. Les jeunes filles que je reçois tiennent des propos très crus, affichent une sexualité très semblable à celle de leurs camarades masculins… Dans l’intimité, je ne suis pas sûre que ce soit si simple.
Certes, les sexualités féminines et masculines se rapprochent, mais une femme ne sera jamais un homme ! Leur éducation, d’abord, reste vraiment différente. Les petits garçons sont très vite poussés à l’action : les pères sont très fiers quand ces derniers abordent des petites filles dans les jardins d’enfants. Les petites filles, elles, sont incitées à la pudeur, comme si elles avaient quelque chose de précieux à préserver. Et ce n’est pas faux : l’autre grande différence est morphologique, donc profondément psychique. La femme se fait pénétrer, c’est loin d’être anodin. Physiologiquement, son plaisir et son désir s’installent dans le temps : il “monte” et “redescend” lentement. Ses zones érogènes sont plus étendues. Son univers fantasmatique est de ce fait plus riche. Plus scénarisé aussi, à cause de ce facteur “temps” : elle a besoin d’installer une atmosphère, avec un partenaire privilégié. Un homme et une femme ne peuvent donc pas fantasmer sur les mêmes choses, ni en parler de la même façon. Ils peuvent en discuter, trouver des terrains d’entente. Mais, au départ, ils seront toujours différents. Même si la société change. »

Annie, 45 ans : “À 40 ans, je me suis découverte, totalement désinhibée”

« Je me pensais épanouie, sexuellement libérée, bien dans mon couple, dans mon corps et dans ma tête. J’étais sûre de me connaître intimement. Et je me croyais heureuse : après vingt-cinq ans de vie commune, mon mari et moi étions toujours complices, aimants, tendres… Mais nous n’étions que cela. Ronronnants. Dans l’intimité, il ne se passait plus grand-chose. J’aurais bien voulu, parfois, tenter de pimenter cette sexualité sans surprise. Je m’imaginais les yeux bandés, en compagnie d’un inconnu, sous le regard de mon conjoint. Ou je l’imaginais lui, attaché aux barreaux du lit, et je lui sortais le grand jeu… À plusieurs reprises, j’ai essayé de lui en parler. Aucune réaction : il est plus pantoufle que passion. Je rêvais de sexe, il me parlait de sport. Je voulais des caresses, il me répondait par un échange de cinq minutes chrono?! Je n’ai pas insisté, par crainte de passer pour une excitée ou pour une perverse. Je ne me sentais ni l’une ni l’autre : juste une femme, encore jeune, c’est tout. Malgré ou peut-être à cause de toutes ces années de vie commune, cela n’était pas évident d’en parler avec lui. Difficile, dans ces conditions, de maintenir la flamme.

Il y a quatre ans, j’ai rencontré un homme… mon amant depuis. À 40 ans, je me suis découverte, totalement désinhibée, belle dans le regard de l’autre. J’ose enfin exprimer ce que je veux. Et il écoute. Je lui demande des choses que je n’aurais même pas pensé évoquer avec mon mari. Notre entente est parfaite, tant sexuellement que spirituellement. Nous aimons l’amour et les jeux de l’amour, et nous en parlons librement. Nous nous racontons tous nos fantasmes, le plus naturellement du monde. Mais sans entrer dans les détails, sans se dire, surtout, si nous les réaliserons, ni où, ni quand… L’imaginaire, le suspense et le désir font le reste. Nous en avons assouvi certains, toujours avec bonheur. Nous en connaîtrons d’autres. Et puis, un jour, ça s’arrêtera : nos enfants sont notre priorité, pour l’un comme pour l’autre. Mais nos rendez-vous ont cette intensité justement parce qu’ils sont rares, sans demandes ni conditions. Notre histoire est belle, même en pointillés… Alors, quand elle prendra fin, je dirai malgré cela merci à la vie. »
http://www.psychologies.com/Couple/Sexualite/Fantasmes/Articles-et-dossiers/Fantasmes-les-femmes-osent-en-parler/8
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:56

Le chemin du coeur
Publié le 3 mars 2013

Les rêves de l’homme sont bien souvent des constructions mentales menées par l’ego. Celui-ci élabore sa vie en fonction de ses désirs. Il anticipe, il prévoit, il prend des dispositions avant même que les choses aient le temps nécessaire de se placer. Il écoute la petite voix de l’ego qui lui montre l’illusion de la vie. Il se laisse emporter pour des placements, pour des édifications illusoires qui en sont le reflet.
Alors qu’un souffle nouveau prend naissance actuellement sur Terre, il est nécessaire d’apprendre à lâcher prise afin d’accueillir le meilleur pour soi. Il est temps de vivre sans établir des scénarios de vie, de ne pas se précipiter, de ne pas élaborer par le mental, mais de nous fixer sur notre ressenti intérieur, en créant notre vie avec nos désirs et en laissant les énergies nous apporter le meilleur.
L’être humain doit laisser remonter ce qui vient de l’intérieur et croire que ses rêves se réaliseront de la meilleure façon possible.
Écouter le cœur parler, lui laisser la place pour nous conduire. Là est le chemin…

Mirena.

Et pour illustrer cette réflexion :
Il était une fois trois arbres…
Il était une fois sur une montagne, trois arbres qui partageaient leurs rêves et leurs espoirs.
Le premier dit :  » Je voudrais être un coffre aux trésors, richement décoré, rempli d’or et de pierres précieuses. Ainsi tout le monde verrait ma beauté « .
Le deuxième arbre s’écria :  » Un jour, je serai un bateau solide et puissant, et je transporterai des reines et des rois à l’autre bout du monde. Tout le monde se sentira en sécurité à mon bord « .
Le troisième arbre dit :  » Je veux devenir le plus grand et le plus fort des arbres de la forêt. Les gens me verront au sommet de la colline, ils penseront au ciel et à Dieu, et à ma proximité avec eux. Je serai le plus grand arbre de tous les temps et les gens ne m’oublieront jamais « .
Les trois arbres prièrent pendant plusieurs années pour que leurs rêves se réalisent. Un jour arrivèrent trois bûcherons. L’un d’eux s’approcha du premier arbre et dit : « Cet arbre m’a l’air solide, je pourrais le vendre à un charpentier « . Et il lui donna un premier coup de hache. L’arbre était content, parce qu’il était sûr que le charpentier le transformerait en coffre aux trésors.
Le second bûcheron dit en voyant le second arbre : « Cet arbre m’a l’air solide et fort, je devrais pouvoir le vendre au constructeur de bateaux ». Le second arbre se réjouissait de pouvoir bientôt commencer sa carrière sur les océans.
Lorsque les bûcherons s’approchèrent du troisième arbre, celui-ci fut effrayé, car il savait que si on le coupait, ses rêves de grandeur seraient réduits à néant. L’un des bûcherons s’écria alors : « Je n’ai pas besoin d’un arbre spécial, alors je vais prendre celui-là ». Et le troisième arbre tomba.
Lorsque le premier arbre arriva chez le charpentier, il fut transformé en une simple mangeoire pour les animaux. On l’installa dans une étable et on le remplit de foin. Ce n’était pas du tout la réponse à sa prière. Le second arbre qui rêvait de transporter des rois sur les océans, fut transformé en barque de pêche. Ses rêves de puissance s’évanouirent. Le troisième arbre fut débité en larges pièces de bois et abandonné dans un coin. Les années passèrent et les arbres oublièrent leurs rêves passés.
Puis un jour, un homme et une femme arrivèrent à l’étable. La jeune femme donna naissance à un bébé et le couple l’installa dans la mangeoire qui avait été fabriquée avec le premier arbre. L’homme ne pouvait offrir un berceau pour le bébé, et cette mangeoire fit l’affaire. L’arbre comprit alors l’importance de l’événement qu’il était en train de vivre et sut qu’il contenait le trésor le plus précieux de tous les temps.
Des années plus tard, un groupe d’hommes monta dans la barque fabriquée avec le bois du second arbre. L’un d’eux était fatigué et s’endormit. Une tempête terrible se leva et l’arbre craignit de ne pas être assez fort pour garder tout son équipage en sécurité. Les hommes réveillèrent alors celui qui s’était endormi. Il se leva et dit : « Paix ! » Et la tempête s’arrêta. À ce moment, l’arbre sut qu’il avait transporté le Roi des rois.
Enfin, quelqu’un alla chercher le troisième arbre oublié dans un coin. Il fut transporté à travers les rues et l’homme qui le portait se faisait insulter par la foule. Cet homme fut cloué sur les pièces de bois élevées en croix et mourut au sommet de la colline. Lorsque le dimanche arriva, l’arbre réalisa qu’il avait été assez fort pour se tenir au sommet de la colline et être aussi proche de Dieu que possible, car Jésus le Christ avait été crucifié à son bois.
Ces trois arbres vécurent leur rêve d’une manière différente de ce qu’ils imaginaient, tellement moins orgueilleuse mais tellement plus forte ! Il est toujours important de croire en ses rêves et de toujours avoir la foi qu’ils vont se réaliser de la meilleure façon possible.
N’hésitez pas à faire confiance en l’énergie divine, qui sait mieux que vous, ce qui est bon pour vous.
Source inconnue.
Transmis par Mirena, le 3 Mars 2013.

Vous pouvez partager ce texte à condition de le faire dans son intégralité, y compris ces deux phrases, et en faisant référence au site : www.audeladesmots.org.
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 12:58

Adhérer au Raisonnement c'est accepter que les constructions mentales soient liées aux besoins évolutifs de la Vie. "Le fer rouille faute de s'en servir, l'eau stagnante perd sa pureté et se glace par le froid. De même, l'inactivité sape la vigueur de l'esprit." Léonard de Vinci Vers le Savoir Universel, Le Raisonnement accepte la théorie évolutive de Darwin du transformisme physiologique et en fait une application aux raisonnements et aux théories idéologiques, religieuses ou Autres; Les constructions mentales sont issues des contraintes de notre environnement. Elles peuvent prendre forme comme une croyance telles les religions, une codification telles les Lois, une technique etc.. Par là même, Le Raisonnement lie la totalité des constructions mentales entre elles, définies par une temporalité relative à celle liée à l'évolution des espèces. Vu l'étendu du sujet, nous ne donnerons que quelques exemples pour expliquer notre proposition. La traduction de ce concept peut se faire par la mise en lumière de concepts antérieurs qui se sont liés et ont permis de créer de nouveaux concepts. Les constructions mentales de type pressenties appelées religions ont permis d'édicter des règles de Vie pour maintenir et développer la société humaine, elles correspondent à des entités géographiques, qui sont elles-mêmes des entités philosophiques, qui sont elles-mêmes des entités juridiques, etc. Transposons les règles de certaines religions dans d'autres entités géographiques dans lesquelles elles n'ont pas d'écho, par exemple, l'interdiction de la consommation du porc n'a aucun intérêt en Antarctique. Le mixage nécessaire des idées construit les prochaines religions telle la religion chrétienne issue de l'introduction du monothéisme dans la philosophie grecque. Pour Le Raisonnement, le concept de Dieu est la volonté de matérialiser et de vectoriser mentalement nos incompréhensions. Dans une vue polythéiste avec une multitude de Dieux pour symboliser nos incompréhensions dans différents domaines: Dieu de la mer, Dieu du vent etc. Dans une vue monothéiste dans laquelle nos incompréhensions sont symbolisées par: "un". Ce "un" permet de transposer une solution dans une multitude d'applications. Dieu est un tableau accroché dans notre cerveau qui fixe nos incompréhensions. Le Raisonnement a volonté de mettre à jour les liaisons entre les philosophies telles les philosophies pythagoriciennes et les philosophies naturalistes. Liaison effectuée de manière scientifique comme en 1991 au laboratoire de biophysique de l'université d'Ulm où Peter Fromherz, Andreas Offenhausser, Thomas Vetter et Jurgen Weis ont réussi à greffer un neurone de sangsue sur du silicium oxydé réalisant une jonction neuro-électrique. Jonction permettant de rentrer dans des constructions bio- électroniques, prémisse des constructions d'intelligence artificielle, pouvant capitaliser les capacités de différentes formes de Vie par la construction d'ensemble permettant de percevoir des sens qui nous étaient inconnus; Liaison effectuée pour laquelle les individus doivent rester très vigilants. Dans le cas présent, une science qui risquerait de ne pas respecter la Vie par l'utilisation d'un neurone en fonction machine Les constructions mentales de type amoureuses, souvent notre "coup de foudre" est lié à notre mémoire "cache", des odeurs qui nous sont bonnes comme l'odeur de notre mère quand nous étions à son sein, la texture d'une peau, le souvenir du son des voix dans le ventre de notre mère, le toucher de cheveux de notre père, la sensation d'avoir toujours connu l'Autre; Les constructions mentales issues d'un environnement politico-religieux tel la République issue de la Révolution imposée par la révocation de l'édit de Nantes. Pour rendre justiciable tout détenteur de pouvoir, il était nécessaire de supprimer la phase phatique, les représentations excessives (telle la pierre taillée), dans la religion catholique comme l'a souligné le moine Luther au pape en 1517. Suite logique du mixage de la religion catholique et de l'islam qui interdit la représentation humaine créant la base du protestantisme. Si Paris a mérité une messe, cette messe a fait disparaître deux siècles plus tard, la royauté en France. Le roi louis X1V en France a révoqué l'édit de Nantes et beaucoup de Métiers ont choisi de quitter la France, ils ont rejoint les groupes anglais formés au lendemain de l'apparition de l'église anglicane, "église" qui n'avait de volonté que de contrer le protestantisme, qui, dans son message, obligeait les détenteurs de pouvoir d'être justifiables. En intégrant directement le protestantisme sous une forme nouvelle à la monarchie, celle-ci se protégeait des effets du message de Luther. L'Amérique découverte, avait ouvert une perspective d'Espoir politique, les groupes Free-masons devinrent des groupes Francs-Maçons. Un pays ne peut avoir l'eau courante durablement dans chaque habitation sans accepter le constructivisme mental qui le permet. Ce constructivisme entraîne l'élaboration des règlements garantissant la rémunération de celui qui fera les canalisations, de celui qui relèvera les compteurs, de celui qui changera le joint, etc. règlements qui seront parallèles à l'avancée technique, sociale, etc.. Les flux mentaux sont comme les flux électriques, d'eaux, informatiques ou Autres. Ils sont commandés par des interrupteurs, des boutons, des vannes, les nécessités de la Vie, les lois, les règlements, les usages, les mimétismes, etc. Les flux mentaux sont parallèles aux flux techniques, aux flux sociaux, etc. Quelle possibilité d'imaginer un code de la route sans avoir imaginé des routes avec des véhicules? Comment imaginer une voiture sans avoir imaginé la roue et le moteur? Quelle possibilité d'imaginer un avion sans avoir imaginé des ailes? D'où vient notre imagination? D'une transposition de constat d'une réalité dans autre chose? Est-ce que l'imagination s'auto-crée en mixant continuellement les choses entre elles? En transposant? Les constructions mentales évolutives sont liées au besoin de l'espèce; elles se définissent par l'instinct, le pressentiment, le raisonnement, elles peuvent être comparées aux constructions mentales de type psychanalytique: Inconscient, Préconscient, ou Conscient; Nos constructions mentales sont équivalentes à celles de n'importe quel inventeur qui tâtonne, cherche, etc. La construction d'un raisonnement se fait en fonction de paramètres extérieurs et intérieurs nécessaires au développement de l'individu; soit une interférence entre le patrimoine transmis, les choix propres et les rencontres. Adhérer au Raisonnement c'est accepter que nos fluidités mentales soient gérées par des assertions ampliatives dont la validité repose dans l'ensemble des hommes Le Raisonnement accepte de lier l'ensemble des constructions mentales, comme la mer envahit une côte, couvrant le sable, les rochers, les algues, les constructions mentales progressent, correspondant à nos aspirations de confort, couvrant les arts, les sciences, les techniques, les religions comme une vague, une vague infinie, toute digue étant inutile, seule la certitude de détenir une "vérité" peut nous détruire Anaximandre propose en 566 av JC l'évolution du poisson à l'homme Nos constructions mentales ont pour bases des Concepts liés à la relativité de notre Savoir et se modifient en fonction de la progression du Savoir. Des formes de Vie dites: "inférieures" "Le mal n'est pas de vivre, mais de savoir qu'on vit." Anatole France Chaque forme de Vie filtre d'autres formes de Vie, chaque forme de Vie est dépositaire d'autres formes de Vie, nous imposant des Devoirs vis-à-vis des formes de Vie que nous asservissons à notre développement. L'alimentation permet le développement de notre forme de Vie, En France, chaque année sont abattus un milliard d'animaux pour nourrir la population. Un milliard d'animaux abattus et souvent dans des souffrances horribles. La revendication identitaire permet de sortir de l'anthropophagie (tu ne me mangeras parce que tu me ressembles) mais impose immédiatement l'exclusion (tu le mangeras car il n'est pas comme nous). Si ma forme d'existence, me donnant la Conscience d'être, était celle d'un petit lapin, quelle Vie aurais-je souhaité? Celle d'un petit lapin qui court pendant deux ou trois ans la campagne et meurt tristement sous le feu d'un chasseur ou celle d'un lapin né dans un clapier industriel, vivant trois semaines sur un sol grillagé, et envoyé à l'abattoir immédiatement. Julien 12 ans, me dit "si j'ouvre la cage dans la campagne, il ne retourne pas dedans", mettant en exergue l'engagement du Raisonnement : aider à un Passage propre. S'il est vrai que la chaîne alimentaire nécessite la disparition de formes de Vie au profit d'Autres formes de Vie, elle permet en même temps de maintenir en Vie ceux qui ont bénéficié de la disparition d'une forme de Vie. Comme l'a démontré Lavoisier, "rien ne se perd, rien ne se crée ". C'est pourquoi, il nous appartient aujourd'hui de gérer notre forme de Vie, au sens de la perception de notre Univers dans la relativité de notre savoir. Nous ne pouvons prétendre avoir la certitude de notre capacité à imaginer ce qui nous a créés. C'est pourquoi nous acceptons que, s'il y a Vie, c'est qu'il y a justification, qu' il n'y a pas de fait sans origine (du fait et du non-fait qui est luimême un fait), que tout se justifie. La multiplicité des combinaisons permet la justification de tout, seule la certitude l'interdit. Pourquoi notre amas moléculaire se forme dans un ordre précis? Pourquoi la fixation des éléments filtrés de la vie par notre corps va se définir dans cet ordre? Est-ce que cet ordre est défini par la vie ou cette apparence est-elle définie par une autre dimension de la Vie? Notre concept dans notre matérialité, notre temporalité, dans sa relativité nous oblige à accepter la Vie. Aucune forme de Vie n'a choisi d'être et ne doit subir par sa condition d'être. L'essentiel: les choix qui permettent de vivre ensemble dans le respect de chaque forme de Vie. Notre raisonnement nous donnant pleinement nos responsabilités nous impose : la Vie justifie la Vie, Oeuvrer à l'avènement d'un monde dans lequel le "mal" ou la souffrance ne serait plus qu'une possibilité (nous) permettant de conserver la Conscience d'être Ces 700.000 heures de Vie potentielle comment allons-nous les vivre ensemble, nous et la chaîne de Vie à laquelle nous appartenons ? Le Raisonnement est une construction mentale, liée au choix fondamental: la Vie justifie la Vie La Vie: forme d'existence qui nous donne la Conscience d'être.
http://www.leprojetphilo.com/uploads/textes_fondateurs/CHOIXFON.pdf
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:00

La construction de la maladie mentale


Propos recueillis par GILLES MARCHAND



 Rencontre avec Ian Hacking

Publié le 01/03/2003




  



Article issu du numéro 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 00003233_Z
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Mensuel N° 136 - Mars 2003
Les nouveaux visages des inégalités - 5€50





La « fugue pathologique » hier, le trouble de la personnalité multiple et l'anorexie aujourd'hui... Autant de maladies mentales transitoires qui seraient construites, pour le philosophe Ian Hacking, à partir de leur « niche écologique » respective.
Un Canadien au Collège de France, voilà qui n'est pas banal. Ian Hacking, de passage à Paris pour deux jours, nous reçoit dans le bureau qu'il occupe dans les bâtiments de cette institution, où il a en charge depuis 2001 la chaire de philosophie et histoire des concepts. Si le Collège de France ne faisait pas partie de « ses plans de carrière », il considère cette nouvelle fonction comme une opportunité, un défi à relever. « Un peu dilettante mais d'une curiosité sans bornes », il s'est toujours intéressé à « la manière de façonner les gens, par la création des classifications et des concepts », et toute son oeuvre repose sur une réflexion articulée autour de cette question : qu'est-ce que le réel ?

Sciences Humaines: Votre ouvrage Les Fous voyageurs, paru en 2002, traite d'une épidémie de voyageurs aliénés qui a débuté en France au xixe siècle et duré vingt-deux ans. En quoi consiste la fugue pathologique, au travers d'Albert Dadas, le premier malade diagnostiqué ?



Ian Hacking: Mon cher Albert... J'ai découvert son histoire alors que je travaillais sur mon livre consacré aux personnalités multiples, et je pensais que cette « petite » histoire de la fugue pathologique en composerait un des chapitres. Mais Albert m'intéressait particulièrement. Dans les années 1880, cet employé de la Compagnie du gaz de Bordeaux a fait de très grands voyages. Périodiquement, sans raison apparente, il quittait son domicile ou son travail et prenait la route pendant plusieurs semaines. Il pouvait suffire que quelqu'un parle de Berlin, par exemple, pour qu'il se lance dans cette direction. Pour chacun de ses périples, il marchait plusieurs heures, parcourait plusieurs dizaines de kilomètres par jour, toujours propre (il se lavait comme il pouvait), et se retrouvait quelques semaines plus tard à Prague, Alger, même Moscou ! Cette demande, ce besoin de voyager, correspondait à un impératif auquel il ne pouvait que se soumettre. A certains moments, il se demandait : « Pourquoi suis-je ici, je ne sais pas, c'est étrange, j'ai fait la même chose à nouveau. » Il ne comprenait pas sa maladie. A partir de 1886, le docteur Tissié, jeune psychiatre bordelais, va s'intéresser à son histoire et la suivra jusqu'en 1907. Durant vingt ans, il notera scrupuleusement les changements comportementaux d'Albert durant ses crises. Celui-ci, habituellement chaste et honnête travailleur, est pris d'angoisses, de migraines, se masturbe compulsivement, puis part sur la route, comme s'il était ensorcelé. A la suite d'Albert, de très nombreux fugueurs pathologiques vont être diagnostiqués, et même si les fugues n'aboutissent pas à des périples aussi lointains, le syndrome est très semblable. Durant plus de vingt ans, la fugue pathologique, qui ne prendra qu'en Europe, devient une entité clinique très discutée par les aliénistes de l'époque, avant de disparaître. Jean Martin Charcot, qui n'appréciait pas que des médecins bordelais aient fait cette découverte, soutenait que l'épilepsie était en cause, et non l'hystérie comme on le disait à Bordeaux. Il y eut une grande confrontation entre les deux écoles sur la fugue.

Pour vous, la fugue pathologique serait une maladie mentale transitoire. Qu'entendez-vous par ce terme ?



Je pense qu'il existe des maladies mentales - l'hystérie en est un exemple fameux - qui apparaissent dans un contexte particulier, se développent puis disparaissent peu à peu ; leur trajectoire est relativement courte dans le temps. Par exemple, le trouble de la personnalité multiple a pris l'ampleur d'une réelle épidémie aux Etats-Unis, mais ses racines sont récentes, dans les années 1960-1970. On commence d'ailleurs à assister à sa fin. L'anorexie est probablement une maladie mentale transitoire. En ce qui concerne la fugue, les cas diagnostiqués se retrouvent dans des régions très spécifiques, principalement en France, et même si certains voyageurs aliénés sont apparus quelques années plus tard en Allemagne, le centre de la fugue reste français. Il est remarquable qu'il n'y ait eu presque aucun fugueur anglais ou américain. L'un des éléments diagnostics les plus originaux de ma conception est l'idée que les maladies mentales transitoires existent à la jonction de deux pôles, la vertu et le vice. Dans le cas de la fugue, et en analysant le contexte de l'époque, on peut noter que la fin du xixe siècle en France est marquée par deux phénomènes sociaux importants : le tourisme romantique et le vagabondage criminel. La vertu est celle du tourisme des classes moyennes, avec le développement des chemins de fer, les hôtels pour les vacanciers - c'est d'ailleurs une extraordinaire période de construction de grands hôtels -, les débuts de la Côte d'Azur. Le vélo est une invention fascinante à cette époque pour les classes moyennes. Le pôle vertueux est donc marqué par le plaisir, l'évasion vers de nouveaux horizons. Le vice, en revanche, est celui du vagabondage (qui était sanctionné par des lois très dures), une véritable source d'obsession et de frayeur pour les Français. Les fugueurs existent entre les touristes et les vagabonds. C'est une manière d'être fou, entre ces deux extrêmes. La plupart des fugueurs ne sont pas des aventuriers, il s'agit pour l'essentiel d'ouvriers honnêtes ou de travailleurs issus de la classe moyenne. Même le père de Marcel Proust, le docteur Adrien Proust, a fait une étude d'un avocat fugueur. Il y a d'ailleurs des traces du cas de ce patient extraordinaire dans A la recherche du temps perdu, sur quelques pages.
Plutôt que parler de construction sociale de la fugue, vous présentez cette maladie comme résultant d'une niche écologique. Comment ce concept éclaire la compréhension que l'on peut en avoir ?
Ce concept permet avant tout de sortir du débat autour de la réalité ou de la construction sociale de la maladie mentale transitoire, et apporte des éléments de compréhension sur son origine. La niche écologique est une métaphore sur les conditions qui permettent, à la fugue dans le cas présent, de se développer. On retrouve quatre vecteurs de la niche écologique de la fugue : la taxonomie médicale, qui tourne autour de son origine épileptique ou hystérique ; la polarité culturelle (les maladies mentales transitoires se situent sur un axe vice/vertu entre deux éléments culturels), qui est celle du tourisme et du vagabondage ; l'observabilité, car le trouble doit être visible ; et enfin le désir d'évasion.
Pour l'anorexie, la vertu est incarnée par l'image véhiculée par les vedettes de cinéma, au corps dépourvu du moindre gramme de graisse superflu, et par toutes les revues de mode dont les pages sont remplies de mannequins, toutes extraordinairement minces. La vertu de l'extrême minceur a commencé il y a trente ans, avec la célèbre mannequin anglais Twiggy, en français « la brindille ». Côté vice, dans les sociétés occidentales, il y a la faim et la pauvreté. A Paris, le tiers-monde ne peut apparaître qu'au travers de la télévision, avec les images d'enfants squelettiques à l'estomac gonflé. Il y a une grande peur de la faim, vécue comme quelque chose de très lointain, qui nous est étranger.
On ne peut être sûr du diagnostic avec les troubles alimentaires comme l'anorexie mais aussi la boulimie, considérés comme des maladies mentales depuis le xixe siècle, avec des prémices au xviiie. Les médecins ne s'accordent pas sur l'origine de ces comportements alimentaires exceptionnels, mais une conception encore courante veut que l'abus sexuel qui touche les enfants en soit la cause. Dans ce cas, on peut alors placer ces désordres parmi les maladies idéologiques de l'abus sur enfants. Il n'y a pas de traitement efficace, tout dépend de la personnalité et de la compétence du médecin ou du psychologue, non de la méthode de traitement. Pour le vecteur de l'«observabilité», je crois que c'est assez clair, entre les images des vedettes et mannequins, et celle que chacun d'entre nous a, dans l'intimité, de lui-même. L'observabilité est aussi pour nous, spectateurs. Le dernier facteur serait l'impossibilité, pour son entourage, de convaincre la malade qu'elle est trop mince et qu'elle se met en danger.

Quel est pour vous l'avantage du concept de niche écologique par rapport à celui, que vous jugez « obscur et galvaudé » , de construction sociale ?



C'est simplement plus détaillé. Je crois que le terme de construction sociale est une couverture pratique, derrière laquelle on peut se retrancher, mais qui n'explique rien. On peut dire que la maladie est un fait social, elle s'inscrit dans un temps, dans un contexte, en cela elle est construite. Mais de quelle façon est-elle construite, quelles en sont les modalités ? Dans mon livre sur la construction sociale (Entre science et réalité. La construction sociale de quoi ?), je n'ai pas eu pour volonté de rejeter ce concept, mais de montrer qu'il était trop utilisé, trop à la mode. On ne dit plus rien actuellement en l'utilisant. Alors oui, ces maladies mentales transitoires sont de l'ordre du culturel, du social, mais est-ce possible de dire quelque chose qui soit plus général ? Ce n'est pas une explication, cela ne permet en rien de comprendre. Avec ce sous-titre, « La construction sociale de quoi ? », j'avais l'intention de poser une simple question : qu'est-ce que ça signifie, être construit ? On parle de la construction sociale de la fraternité, du genre, de la culture homosexuelle, de la maladie, de la nature, etc. Certains soutiennent l'idée d'une construction sociale des quarks, ce faisant ils ne nient pas l'existence des quarks en tant que petites particules, entités de la microphysique, mais rappellent la construction sociale de leur utilisation dans le champ de la physique. L'analyse de la construction sociale est plus complexe avec les phénomènes sociaux. L'exemple de l'abus d'enfants est en cela emblématique. La perception de l'abus des enfants a pris une autre dimension, à partir des années 60, et est érigée en véritable obsession pour les Américains. Ainsi l'abus d'enfants a intégré complètement la connotation « abus sexuel » dans les années 80. Il a toujours existé, en tant que réalité, dans le monde des « choses » humaines, mais l'idée a évolué. Il est important de faire la distinction entre la construction des idées et la représentation qu'en ont les gens. Je crois à une interaction entre l'idée et les personnes qui se retrouvent classifiées par les idées. Par exemple, la diffusion médiatique des diverses formes d'abus des enfants a une influence sur les autorités mais aussi sur les abuseurs; le comportement même des victimes a également changé avec l'évolution de l'idée. C'est un effet de boucle entre les idées et les individus, ce qui est totalement dissimulé, effacé par le concept trop flou de construction sociale.

Revenons aux maladies mentales transitoires. De la même façon que la fugue a disparu au bout de vingt-deux ans, la personnalité multiple ou l'anorexie sont donc aussi amenées à disparaître ?



Le trouble de personnalité multiple est en train de disparaître après un fort développement, l'anorexie malheureusement non. Il y a plus de personnes anorexiques en ce moment que dans toute l'histoire de cette maladie. L'épidémie fleurit ; j'espère que cela sera de courte durée, mais j'avance cela sans conviction.

Y a-t-il des risques que le trouble de la personnalité multiple prenne la même ampleur en France ou en Europe qu'aux Etats-Unis ?



Aux Etats-Unis, on peut observer un très grand renforcement de cette maladie par la télévision, particulièrement avec les émissions de l'après-midi destinées aux femmes. Certaines sont très célèbres, comme « Oprah » qui a souvent pour témoins des personnes souffrant de ce trouble. Les propos tenus renvoient à la conception d'une maladie féminine, dont l'origine se trouverait dans des abus sexuels commis sur les malades alors qu'elles étaient enfants. D'ailleurs la psychiatrie américaine n'a pas découvert que des abus sexuels répétés et précoces étaient la cause du trouble de la personnalité multiple, elle a elle-même forgé cette connexion. Cette maladie agit presque comme un parasite sur l'agitation visant à exposer l'abus sexuel sur enfants. Ces émissions de l'après-midi traitent, de manière récurrente, les manifestations de confusion des genres, comme les opérations chirurgicales pour changer de sexe, et ont pour fonds de commerce ces troubles extrêmes de la personnalité. En Europe, ces questionnements sur l'identité sont très familiers aux intellectuels, mais ne concernent pas réellement pour autant les gens. Aux Etats-Unis, c'est avant tout un sujet des débats populaires depuis les années 1970-1980, le changement de sexe fait peur aux individus tout autant qu'il les fascine. Pour la femme ouvrière, devant sa télévision, cette représentation peut être fascinante mais également dangereuse, car elle est particulièrement exagérée par les médias qui raffolent des transsexuels en costume, le plus extravagants possibles. Les opérations touchant le sexe sont toujours connotées par quelque chose de l'ordre du vice, et cela concourt à créer un monde extraordinaire, de peurs, de vices, toujours sexuels. Le pôle vertueux concerne le fantasme de la mobilité sociale, très ancré dans l'esprit américain. Chaque homme grandit dans l'idée qu'il peut devenir président des Etats-Unis. Ce n'est pas vrai, bien sûr, mais ce fantasme fait partie intégrante de l'esprit américain, tout comme l'idée de transformation de soi est fondatrice des mythes américains. Il est extraordinaire de voir comment s'opère le « choix » des personnalités. Après les années70, le nombre de personnalités chez les malades est passé de trois ou quatre à dix-sept, en moyenne. Or, se doter de dix-sept personnalités n'étant pas évident, l'« inspiration » va alors provenir des personnages stéréotypés des séries télévisées. Presque toutes les malades sont blanches, mais quasiment toujours intègrent un ou deux alters noirs. On voit aussi des changements de genre, par exemple la personnalité du camionneur est très courante dans les alters choisis par les femmes. Il faut savoir que les camions aux Etats-Unis sont tout à fait différents de ceux qui circulent en France, ils sont énormes, magnifiques, véhiculant un symbole viril d'hommes forts, armés, sûrs d'eux-mêmes, qui traversent le continent. On voit que les femmes s'inspirent involontairement des mêmes programmes ou séries de l'après-midi, donc produisent les mêmes stéréotypes de personnalités. Ces changements de personnalité donnent lieu à certaines conséquences surprenantes. Par exemple, dans les Etats du Sud, l'adultère est une cause simple de divorce ; certaines femmes souffrant de trouble de la personnalité multiple se défendent lors de leur procès en soutenant que ce ne sont pas elles qui ont commis l'adultère, mais une de leurs personnalités ! Comme on le voit, le développement du trouble de la personnalité multiple aux Etats-Unis repose sur des facteurs culturels particuliers, qu'on ne retrouve pas en Europe.

Dans Les Fous voyageurs , vous soutenez que la polarisation des professionnels a aidé une nouvelle maladie mentale - la fugue pathologique - à s'installer. L'influence du corps médical est-elle toujours aussi prépondérante dans l'élaboration d'une maladie mentale transitoire ?



Je le crois, même si ce n'est pas toujours de la même manière. On parle souvent de folie à deux, entre le malade et le médecin. Selon moi, une maladie est plus intéressante quand il y a des diagnostics contradictoires, comme avec la fugue : l'école parisienne soutenant l'épilepsie, et celle de Bordeaux l'hystérie. Il y a eu de grands débats dans les cercles et les revues médicales autour de ce phénomène sensationnel. Dans le trouble de la personnalité multiple, on peut retrouver cette même logique. De nombreux médecins soutiennent son existence, et un certain nombre d'entre eux, qui encouragent les variations d'un alter à l'autre, créent de nouvelles personnalités dans un état de semi-hypnose. D'autres enfin n'y croient pas.
Lorsque les médecins prennent connaissance d'une nouvelle maladie, le diagnostic devient plus fréquent. Chacun d'entre nous peut découvrir dans les journaux l'existence de cette nouvelle forme de folie, qui peut se transformer, pour certaines personnes fragiles, désemparées et malheureuses, en une possibilité de former les symptômes de ce nouveau syndrome. La mise en place d'une maladie mentale transitoire repose en fait sur deux niveaux : celui des médecins aliénistes et celui des malades.

Quels autres troubles peuvent selon vous être qualifiés de maladie mentale transitoire ?



Il y a notamment le trouble de déficit de l'attention (syndrome infantile qui se caractérise par l'hyperactivité, l'inattention et l'impulsivité), dont l'histoire est curieuse ; on a parlé d'abord d'hyperactivité infantile, puis un changement s'est opéré dans les années 1960-1970 avec la révolution cognitive : cette nouvelle optique a entraîné une nouvelle manière de penser, un glissement d'intérêt du comportement vers les structures mentales. On a assisté à la transformation d'un comportement, l'hyperactivité, en une manifestation pathologique de l'attention. Maintenant, le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, manuel américain de psychiatrie) a accepté un compromis, en le nommant « attentionnal deficit and hyperactivity disorder ». Cette décision a eu pour objectif de relier les « hyperactivistes » et les « attentionnistes ». Ce diagnostic est de plus en plus posé, en partie du fait de certains enseignants au raisonnement suivant : si le petit Johnny est agité dans la classe, on peut imaginer qu'il a peut-être cette maladie, on lui prescrit de la Ritaline qui le rend plus agréable. L'influence des médicaments est maintenant très importante dans le développement de certaines maladies, c'est très clair avec l'hyperactivité infantile mais aussi avec la dépression. Je crois néanmoins que la dépression est un phénomène un peu différent de celui de la maladie mentale transitoire, car elle se rapproche d'un diagnostic ancien, la névropathie, qui fut très courant en France pendant trente ans, à partir du milieu du xixe siècle. La plupart des malades étaient des femmes, très fatiguées, manquant d'énergie. Le « bassin » de symptômes est un peu différent, mais le groupe des malades est peut-être presque le même depuis le xixe siècle.

Il semble exister un lien très fort avec la mémoire dans le trouble de la personnalité multiple et dans la fugue. Se retrouve-t-il également dans d'autres maladies mentales transitoires ?



L'individu est incarné par sa mémoire, elle le constitue. Cette conception est très intellectuelle mais également une manière de comprendre la maladie. Et la maladie elle-même entretient ce mode de compréhension. Je ne suis pas le moi de ce moment, je suis moi avec mes mémoires. Si la mémoire est l'essence de l'individu, lorsqu'il y a « déformation » de l'âme, ce sont des déformations de la mémoire. La fugue ou les personnalités multiples sont simplement des formes extrêmes des déplacements de quelque chose d'unifié, de central et d'éternel - l'âme - en quelque chose de toujours changeant - la mémoire.
Une autre maladie de la mémoire est le post-traumatic stress syndrome qui apparaît - encore - aux Etats-Unis, avec les soldats de la guerre du Viêtnam, et qui concerne maintenant les accidentés, les victimes d'attentat ou d'agression. Il est très difficile d'affirmer si ce trouble est transitoire. La plupart des médecins prétendent qu'il s'agit seulement de la découverte actuelle d'un phénomène ancien, puisque nous pouvons établir l'existence de traumatismes psychologiques dans toutes les époques passées. Je ne crois pas à cette explication, et peut-être que, dans le futur, cette maladie disparaîtra. Notre fascination pour la mémoire est immense, car nous vivons à travers elle.


Ian Hacking



Philosophe des sciences et historien, Ian Hacking enseigne au Collège de France ainsi qu'au département de philosophie de l'université de Toronto. Son parcours universitaire l'a mené de Vancouver à Cambridge, où il a acquis sa formation intellectuelle de philosophe analytique, comme il se définit lui-même. Si ses travaux ont porté sur des sujets aussi divers que la construction sociale, la nature de la connaissance scientifique ou encore l'analyse du processus expérimental, il a également rédigé une archéologie du concept de probabilité en deux volumes. Le premier, L'Emergence de la probabilité (Seuil, 2002), vient d'ailleurs de paraître dans une traduction française. Ses récentes recherches l'ont amené à s'intéresser aux maladies mentales transitoires telles que la fugue (datant du début du xxe siècle, aujourd'hui disparue) ou le trouble de la personnalité multiple.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont :



L'abus de « construction sociale » nuit à la santé intellectuelle...



En 1966 paraît le livre de Peter Berger et Thomas Luckmann, La Construction sociale de la réalité . Les deux auteurs affirment, dans ce « classique » de la sociologie, que notre vie quotidienne est tout entière construite sur des connaissances ordinaires partagées par les individus et profondément intériorisées. Les rôles sociaux (statut de la femme, médecin), les objets (vêtements, argent) ou les institutions (le mariage, l'école) nous apparaissent comme des phénomènes objectifs alors qu'ils ne sont au fond que des représentations mentales objectivées et projetées en dehors de nous.

Un essor considérable



Dans la lignée de cet ouvrage fondateur, la thématique de la construction sociale a connu un essor considérable dans les années 1980-1990, notamment au sein des départements féministes et des cultural studies des universités américaines. Des ouvrages paraissent alors sur la construction sociale de la criminalité, de la science, de l'enfance, etc.
Ian Hacking a été de ceux qui ont montré combien les maladies mentales relèvent d'une « construction sociale ». Dans son livre Entre science et réalité. La construction sociale de quoi ? , il constate cependant que la construction sociale est devenue une idée vague et creuse. Elle réunit en effet sous une même formule des approches très différentes, du relativisme radical (« tout est construit, rien n'est objectif ») à une approche sociologique basique et évidente (« nous n'avons pas la même représentation du réel »).
Que veut-on dire par exemple lorsqu'on parle de la « construction sociale de la dépression » ? Que les représentations de la dépression changent selon les milieux et les époques ? Que la maladie elle-même est le produit de facteurs sociaux ? Que la définition de la maladie et de son champ sémantique résulte d'une simple convention ? Faute de précision, l'idée de construction sociale devient selon I. Hacking « lassante, ennuyeuse et grossière » .
http://www.scienceshumaines.com/la-construction-de-la-maladie-mentale_fr_3005.html
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:01

Résumé Comment sommes-nous capables de nous représenter l@environnement de manière à pouvoir retrouver notre chemin ou imaginer de nouvelles routes ? Comment une représentation spatiale construite à partir d@un certain point de vue peut-elle être utilisée pour reconnaître une scène à partir d@un autre point de vue ? Le travail de recherche présenté ici pose la question des représentations spatiales chez l@homme à trois niveaux différents et s@articule donc selon trois volets. Le premier volet concerne les mécanismes d@intégration multisensorielle mis en jeu dans la construction de la représentation d@un trajet. Dans deux études de psychologie expérimentale réalisées chez des sujets sains, nous avons étudié la manière dont des informations visuelles et non-visuelles incohérentes sont combinées pour la mémorisation des déplacements. La mise en évidence de non-linéarités lors de cette combinaison nous a permis de suggérer l@existence d@un mécanisme de sélection de l@information en fonction de l@individu et de la tâche à accomplir. Par ailleurs, les résultats suggèrent que le processus d@intégration multisensorielle intervient non pas au moment de l@encodage, mais plutôt au moment du rappel des informations. Sur cette base, nous avons proposé que ce qui est stocké en mémoire correspond à plusieurs représentations modalité-spécifiques du même déplacement plutôt qu@à une représentation unique et amodale. Le deuxième volet de cette thèse concerne le problème du dimorphisme sexuel en matière d@orientation spatiale. Dans une étude de psychologie expérimentale réalisée chez des sujets sains, nous avons montré que les femmes s@orientent plus volontiers par rapport aux repères tels qu@ils apparaissent dans l@environnement plutôt que par rapport à une représentation égocentrée de la position de ces repères. Les hommes quant à eux semblent utiliser les deux types d@information. Nous avons également montré que cette différence n@est pas une question de compétence, mais plutôt de stratégie. Finalement, le troisième volet concerne les bases neurales des représentations spatiales. Nous avons réalisé deux études de neuropsychologie dont l@objectif était d@étudier l@implication des structures médianes du lobe temporal dans la construction des représentations topographiques. Alors que de nombreux auteurs suggèrent l@existence d@une latéralisation fonctionnelle du système hippocampique avec une spécialisation des structures droites dans la mémoire spatiale, nous avons montré que le système hippocampique gauche est également impliqué dans des tâches spatiales, et en particulier dans la mémoire des routes. Par ailleurs, nos résultats ont montré que le 8 système hippocampique est impliqué dans une tâche consistant à imaginer le point de vue d@un autre observateur sur une scène, tâche qui requiert essentiellement la manipulation d@une représentation égocentrée de la scène. Sur la base de ce résultat, nous avons donc discuté l@idée largement acceptée d@une implication spécifique du système hippocampique dans la représentation allocentrée de l@espace. .../...
http://chronos.isir.upmc.fr/~gas/pam/img_auth.php/5/5e/Lambrey2005.pdf
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:04

http://icar.univ-lyon2.fr/membres/jcosnier/articles/VI-4_CorpsAffectsFormation.pdf

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PSYCHOL. Disposition affective élémentaire (p. oppos. à intellect) ,,que l'on peut décrire par l'observation du comportement, mais que l'on ne peut analyser``. (Psychol. 1969). Affect actif :
1. L'appétit se donne comme une indigence et une exigence, un manque éprouvé de... et une impulsion orientée vers... Manque et impulsion sont vécus dans l'unité indivise d'un « affect » (nous dirions affection, si le mot n'appartenait par ailleurs au langage des sentiments intersubjectifs; nous ne disons pas état affectif, le mot état impliquant repos et arrêt; seule la satiété serait en ce sens un état). Précisons : manque et impulsion sont vécus dans l'unité d'un affect actif, par opposé au plaisir et à la douleur qui sont au contraire des affects sensibles. Le besoin est un affect en ce qu'il est tout entier une indigence qui par son élan tend vers ce qui le comblera. P. RicœurPhilosophie de la volonté,1949, p. 86.
2. ... le désir est l'épreuve spécifiée et orientée d'un manque actif − c'est le besoin ou affect actif −, éclairée par la représentation d'une chose absente et des moyens pour l'atteindre, nourrie par des sentiments affectifs originaux : par leur matière, qui est l'effigie affective du plaisir, ces affects sensibles figurent le plaisir à venir; par leur forme, qui est l'appréhension imageante du plaisir, ils tiennent le besoin prêt pour un jugement qui désigne l'objet du besoin comme bon, c'est-à-dire prêt pour un jugement de valeur. P. RicœurPhilosophie de la volonté,1949p. 99.
3. ... dans la mesure où il répond par des contre-affects aux affects de l'analysé, l'inconscient de l'analyse agit d'une manière gênante dans le processus thérapeutique. M. ChoisyQu'est-ce que la psychanalyse?,1950, p. 186.
4. Selon Freud, toute pulsion s'exprime dans les deux registres de l'affect et de la représentation. L'affect est l'expression qualitative de la quantité d'énergie pulsionnelle et de ses variations. (...) Freud distingue (...) nettement l'aspect subjectif de l'affect et les processus énergétiques qui le conditionnent. On notera qu'il emploie parallèlement au terme d'affect celui de « quantum d'affect »* (Affektbetrag), entendant désigner par là l'aspect proprement économique : le quantum d'affect « ... correspond à la pulsion pour autant que celle-ci s'est détachée de la représentation et trouve une expression adéquate à sa quantité dans des processus qui nous deviennent sensibles comme affects » (...) [Freud] refuse d'établir un parallèle entre l'affect dit « inconscient » (sentiment de culpabilité inconscient, par exemple) et les représentations inconscientes. Lapl.-Pont.1967.
Rem. Autres syntagmes : affects intra-individuels, inter-individuels (J. Piaget ds Battro 1966); - d'attention et d'exploration (Piéron ds Psychol. 1969); - d'expansion et de recherche devant une situation agréable (ibid.); - de retrait et de fuite devant une situation pénible (ibid.); affects dépressifs, expansifs, déficit d'affect (Lar. encyclop. Suppl. 1968).
Prononc. : [afεkt].
Étymol. ET HIST. − 1942 affect, psychol. et psychanal. « état affectif élémentaire » (P. J. JouveTombeau de Baudelaire, éd. du Seuil, Paris, p. 14 ds Rheims 1969 : Ces condamnations ont précipité l'affect angoissé de Baudelaire dans un tourment continuel, de révolte inutile, de détachement accompagné d'attachement et de revendication); 1946 id. « id. » (E. MounierTraité du caractère, p. 438 : (...) dans l'ombre du moi, une charge émotive, l'« affect », [entre guillemets dans le texte] qui reste agressive et disponible, prête à se porter sur d'autres objets ...); 1951 id. « id. » (A. MalrauxLes Voix du silence, 318 : Comme toute conversion, la découverte de l'art est la rupture d'une relation entre un homme et le monde. Elle connaît l'intensité profonde de ce que les psychanalystes nomment les affects). Empr. à l'all. Affekt « mouvement ou état affectif impétueux » (HehlmannWörterbuch der Psychologie6, Kröner, Stuttgart, 1968, s.v. Affekt : R. HellerDas Wesen der Affekte, 19462), spécialisé comme terme de psychanal., surtout à partir des premiers travaux de Breuer et de FreudStudien über Hysterie, 1895 (cf.Laplanche et PontalisVocab. de la psychanal., 1967 s.v. affect). All. Affekt dep. 1526 (Polit. Korresspond. von Strassburg, I, 263 d'apr. Kluge 1967; empr. au lat. affectus « état, disposition de l'âme » dep. Cicéron (Tusc., 5, 47 ds Gaff.). Du même étymon lat. l'a. fr. affect(e) « sentiment, passion » : 1180 affecte s. f. (Expl. du Cant. des Cant., ms. du Mans 173, fo69 vods Gdf. s.v. affecte : Des quatre vertuz principals E des affectes naturals Nos fait un bel ordenement.); 1226-1250 affet s. m. (Bible, Richel. 899, fo250 c ds Gdf. s.v. affect : Il trespasserent outre en affet de cuer, ce est en entalentement de cuer). Le sens d'« état, disposition » existe encore au xvies. (Hug.).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 32.
BBG. − Battro 1966. − Foulq.-St-Jean 1962. − Lafon 1963. − Lapl.-Pont. 1967. − Miq. 1967. − Moor 1966. − Mucch. Psychol. 1969. − Piéron 1963. − Piguet 1960. − Porot 1960. − Psychol. 1969. − Rheims 1969. − Sill. 1965.
http://www.cnrtl.fr/definition/affect
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:06

S’inspirant du spinozisme, F. Lordon propose de restaurer la considération des affects dans les sciences sociales. Les affects sont à la fois des effets des structures sociales, qu’ils reproduisent ou subvertissent. Ce qui conduit peut-être l’auteur à négliger leur ambivalence.

Frédéric Lordon entend établir que l’on peut prendre au sérieux les affects individuels sans pour autant renoncer à l’étude des structures sociales. Les spécialistes des sciences sociales seront peut-être étonnés de constater que cette idée a son origine dans une lecture d’un philosophe du XVIIe siècle, Spinoza. L’auteur, dans la suite de l’ouvrage, justifie ce choix et délimite clairement le statut de cette « science sociale philosophique ». Faire du concept spinoziste de conatus le postulat d’une théorie sociale de l’action ne signifie pas reprendre la totalité de l’ontologie spinoziste dont il dérive. C’est partir de l’hypothèse que l’homme, en tant qu’être naturel, cherche à augmenter sa puissance d’agir et que, affecté par d’autres êtres qui favorisent ou diminuent celle-ci, en faisant naître en lui des sentiments de joie ou de tristesse, il est déterminé à désirer et agir dans tel ou tel sens.
L’idée centrale de l’ouvrage est que les affects, réels et efficaces, sont à comprendre comme un effet, sur les individus, des structures sociales, et qu’ils reproduisent ou subvertissent celles-ci. La prise en compte des affects singuliers et collectifs permet ainsi, en réintroduisant la contingence dans la vie des institutions, d’articuler la structure et l’histoire.

Prendre les affects au sérieux





Cette perspective spinoziste permet à l’auteur, tout au long de l’ouvrage, 1) de construire une typologie des affects du capitalisme 2) de rendre compte de la motivation des individus sans avoir recours aux concepts de contrainte, de liberté, de servitude volontaire ou d’aliénation et 3) de proposer une théorie originale des crises du capitalisme, en rupture avec les interprétations traditionnelles de celles-ci.

[list=spip]
[*]
Les capitalismes pré-fordien, fordiste et néo-libéral ont chacun mis en place, selon F. Lordon, un régime de désirs et d’affects : affects tristes de la mise au travail, de la subordination salariale et du labeur abrutissant, pour le premier ; affects joyeux liés à l’entrée du salariat dans la consommation de masse, pour le second ; enfin, pour le troisième, affects joyeux intrinsèques de la « réalisation de soi » dans et par le travail salarié. Chaque stade du capitalisme est donc inséparable d’un imaginaire, qui ne cesse de se renouveler, celui de la réalisation de soi prenant le pas, aujourd’hui, sur celui de la marchandise.

[*]
F. Lordon entend rendre compte de ces affects sans recourir ni à l’idée de contrainte (ils ne sont pas extorqués aux agents), ni à celle de liberté (ils n’ont pas leur origine dans un libre consentement), ni aux concepts intermédiaires de servitude volontaire (les agents s’enchaîneraient eux-mêmes à des affects qui les feraient agir à l’encontre de leurs intérêts) ou d’aliénation. La théorie spinoziste des affects permet, en contournant ces concepts, de mettre à jour le « travail épithumogénique », celui par lequel les institutions configurent les affects des agents.

[*]
Une telle théorie permet enfin à l’auteur de réinterpréter le concept de crise. Dans des pages convaincantes, F. Lordon soutient que l’état de crise n’est complètement constitué qu’après qu’il s’est inscrit comme tel dans les esprits. Il en va ainsi parce que les contradictions des institutions engendrent dans les esprits des affects eux-mêmes contradictoires, jusqu’à, parfois, ce point où la balance affective passe le seuil de l’intolérable. C’est la prise en compte de ces affects individuels et collectifs, dans leur diversité, qui fait échapper l’économie au déterminisme historique.

[/list]


La critique de la « métaphysique libérale »





Si la théorie spinoziste des affects permet de mieux comprendre la fonction de ces derniers dans la vie des structures sociales, c’est d’abord parce qu’elle critique et écarte une théorie du sujet libre, ou « humanisme théorique ». Cette théorie est, selon l’auteur, à la fois une pièce centrale de l’imaginaire libéral et un obstacle à la compréhension de la nature et de la puissance des affects sociaux : les hommes se pensent comme des « puissances autosuffisantes [...] capables de construire leurs vies sur la base de leur simple vouloir » (249). En prenant appui sur cet « antisubjectivisme » spinoziste, F. Lordon peut mener une critique aiguë des discours contemporains sur la liberté des sujets, ceux par exemple de la théorie économique du capital humain, « où l’on est invité à accumuler ici du capital beauté, santé, tonus, joie de vivre, comme ailleurs du capital compétence, motivation, flexibilité » (248).
L’auteur n’entendant pas faire œuvre d’historien de la philosophie, il serait injuste de lui objecter que son interprétation de Spinoza n’est pas la seule possible. Le lecteur est par contre en droit de questionner les effets de cette interprétation dans le champ des sciences sociales. Un de ces effets concerne l’interprétation des fondements du libéralisme, tant politique qu’économique. Est-il vraiment fondé dans un tel subjectivisme, c’est-à-dire dans l’idée d’un sujet autosuffisant ? On pourrait objecter à l’auteur que le libéralisme peut être fondé diversement, aussi bien dans une anthropologie de type hobbesien (les sujets rationnels, calculant librement sur la base de leurs intérêts, en viennent à poser des institutions libérales) que dans une raison morale de type kantien. Et peut-on vraiment dire que le libéralisme implique l’idée d’autosuffisance ? Cela ne semble être le cas ni chez A. Smith ni, à partir d’une autre conception de la liberté, chez Tocqueville, théoricien de l’association, pour lequel l’autosuffisance est un des dangers qui guettent les sociétés démocratiques.

Le monde social comme jeu de forces





Un second effet de la reprise de la théorie des affects de Spinoza concerne non plus l’interprétation des fondements du libéralisme, mais la théorie de la société que l’auteur entend substituer à la théorie libérale. F. Lordon cherche à construire un imaginaire « anti-libéral » et « anti-subjectiviste » en partant des prémisses spinozistes : l’homme « par construction, ne peut pas penser par lui-même, ni rien faire par lui-même » (254).
Ici non plus la question n’est pas essentielle de savoir si une telle ontologie du social peut être légitimement tirée de Spinoza. C’est de savoir si elle convaincante, si, comme l’auteur le pense avec Bourdieu, « la plupart des champs, en tant que champs de forces et champs de luttes, sont des lieux hautement politiques », au sens « d’arènes où prennent place des rapports de puissances » (206). La théorie du social que construit l’auteur sur la base de la critique du concept de liberté semble en fait avoir autant d’affinités avec une conception du monde nietzschéenne, réduisant tout rapport social à un heurt de volontés de puissance, qu’avec la théorie politique de Spinoza. L’auteur estime que la politique n’est, selon le mot de Foucault, que la guerre continuée par d’autres moyens : « le monde social n’est que jeu de forces » (217).
Mais tout rapport social se ramène-t-il à un rapport de forces ? L’auteur n’envisage dans cet ouvrage, pour l’essentiel, que le rapport salarial. Qu’en est-il des autres champs, et même du champ politique ? Existe-t-il une place, dans cette théorie, pour une perspective normative, considérant que telle ou telle institution (l’État de droit, par exemple) est une institution rationnelle – à la rationalité certes limitée et perfectible – et non la simple résultante d’un rapport de forces ? Il est possible, dans le cadre de la théorie de Spinoza, de montrer comment ces institutions surgissent de la coexistence des conatus – et c’est sans doute là l’intention de l’auteur (le point de vue normatif s’enracinerait alors dans « le refus de céder » son droit naturel, 208-209). Mais peut-on alors maintenir que « le monde social n’est que jeu de forces », sans encourir l’objection de tomber dans une théorie réductrice et relativiste ?
Qu’en est-il, plus particulièrement, de ce rapport social qu’est le rapport aux experts ? La question mérite d’autant plus d’être posée que c’est dans ce rapport que se développent, aujourd’hui, toute une gamme d’affects que l’auteur, dans cet ouvrage, n’envisage pas.

Les affects sociaux contemporains





Un des effets de l’ontologie du social qui sous-tend cet essai est qu’elle ne permet d’appréhender les affects sociaux que le long d’un axe dont les deux bornes sont la reproduction des structures et la subversion de celles-ci, l’acceptation et la rébellion. Les études concrètes d’affects sociaux que contient l’ouvrage concernent les trois époques du capitalisme et, à la fin, les conflits ouvriers en France dans les années 70. Il est symptomatique que cette théorie n’aborde à aucun moment les affects que l’on range commodément sous le concept de populisme : les sentiments sceptiques, sécuritaires ou protestataires qui se développent aujourd’hui partout en Europe (le mot « indignation » figure bien dans l’ouvrage, mais il renvoie aux conflits ouvriers des années 70, celui de Lip par exemple, jamais aux « indignés » du sud de l’Europe et aux mouvements protestataires contemporains).
Cette étroite sélection des affects sociaux semble bien être en rapport avec l’ontologie du social sur laquelle repose l’ouvrage. Si le social n’est qu’un rapport de forces, l’analyse sociologique est conduite (1) à privilégier le rapport salarial, paradigme du rapport de forces et (2) à privilégier, dans l’interprétation de ce rapport et des autres, l’axe qui va de l’acceptation à la rébellion. On peut se demander toutefois si une telle ontologie du social ne ferme pas d’emblée l’étude des autres rapports sociaux et des affects qui s’y développent, et n’interdit pas par-là même d’explorer certains aspects de la théorie de Spinoza que l’auteur ne mobilise pas, voire d’autres philosophies de l’affectivité qui pourraient éclairer ces affects.
Une sociologie des affects peut difficilement ne pas considérer, aujourd’hui, l’ensemble des affects qui se développent dans le rapport aux experts (scientifiques, médecins, journalistes, enseignants, etc.). Les affects de confiance, de doute ou de méfiance qui s’y déploient sont-ils seulement les indices des divers degrés de l’échelle qui va de l’acceptation à la rébellion ? Ces affects peuvent finir, certes, par produire un changement. Mais rien n’autorise à interpréter a priori la méfiance croissante à l’égard des experts comme une libération par rapport à une relation de pouvoir oppressive. La méfiance d’une partie de l’opinion à l’égard des journalistes, par exemple, peut aussi bien contribuer à la critique d’une institution rationnelle – en tant qu’elle est une pièce majeure de la démocratie – longtemps marquée par le paternalisme, qu’être un signe du développement, au sein de l’opinion, de tendances ambivalentes, voire antidémocratiques [1].
Le rapport des citoyens au savoir pourrait bien ne pas se laisser réduire à leur rapport au pouvoir, et les affects correspondants s’y déployer sur un autre axe que celui qui va de l’acceptation à la rébellion. Même si, comme l’auteur le souligne, il y a bien des états intermédiaires entre ces deux derniers pôles, il existe toute une gamme d’affects qui échappent à cet axe parce qu’ils sont suscités davantage par des situations marquées par la contingence et l’incertitude que par l’oppression – ce qui n’exclut nullement, dans certains champs, l’existence de celle-ci et des affects qu’elle nourrit. Les multiples figures contemporaines de la peur, les sentiments d’impuissance, le fatalisme, le désespoir ou, inversement et suscité par les mêmes situations, l’espoir qui nourrit le volontarisme utopique, ou encore le scepticisme de masse, vécu dans l’indifférence ou le désarroi, ne sont-ils que des états intermédiaires entre l’acceptation et la rébellion ? Ces affects semblent plutôt constituer les diverses réponses des individus aux nouveaux risques (plus ou moins calculables, comme ceux liés à tel ou tel choix professionnel ou familial), aux nouvelles formes d’incertitude (au sens que Knight et Keynes donnaient à ce terme : un risque, dont la probabilité est, pour les citoyens, radicalement inassignable, celui de l’effondrement de l’euro par exemple) et aux nouvelles certitudes (celle des processus perçus, à tort ou à raison, comme inexorables, par exemple le changement climatique).
Il serait possible d’éclairer ces affects, sans les rabattre d’emblée sur l’axe qui va de l’acceptation à la rébellion, à partir de l’Éthique, qui analyse précisément les affects dans leur rapport au temps et à l’incertitude. Il convient de reconnaître, pour rendre justice à l’auteur sur ce point, qu’il envisage parfois certains des affects contemporains dans cette perspective, comme lorsqu’il analyse les fluctuations de l’électeur tiraillé entre son intérêt de contribuable et son attachement à des valeurs de gauche (135).

Le « travail épithumogénique »





La seconde thèse de l’ouvrage relative aux affects, celle selon laquelle leur genèse peut être comprise sans faire appel aux explications traditionnellement avancées (contrainte, liberté, servitude volontaire, aliénation) est particulièrement stimulante, et devrait être considérée par toute tentative de rendre compte des affects contemporains. L’auteur a en particulier une conscience aiguë de l’insuffisance de la notion de servitude volontaire, « accommodation, mais purement verbale, de cette insoluble contradiction d’une liberté postulée en principe irréfragable, mais jugée circonstanciellement exercée pour le pire » (233).
Renonçant à ces concepts, F. Lordon estime qu’il est possible de rendre compte de la production des affects par les institutions dans le cadre de sa théorie déterministe :
Le travail épithumogénique de production d’un salariat content a donc pour objet d’organiser la division du travail sous l’égide du désir-maître du capital, c’est-à-dire d’y distribuer les individus, mais en s’assurant que leurs désirs ont été refaits de telle sorte qu’ils aient l’assignation joyeuse. (238)
Mais en quoi une telle théorie de la « violence symbolique », assignant à chacun les désirs qui conviennent à sa place dans la société et inhibant en lui les autres désirs, se distingue-t-elle vraiment d’une théorie de l’aliénation, voire de la manipulation, c’est-à-dire de la contrainte ? Comment peut-on « réjouir » les travailleurs, comme le dit l’auteur, sans qu’ils se réjouissent, c’est-à-dire sans considérer qu’ils ont conscience d’un intérêt réel, dans une situation donnée, pris à leur travail ? Une telle conscience est d’ailleurs parfaitement compatible avec une critique de cette situation et de ce travail, et avec un désir de les transformer. Cela ne doit-il pas conduire à réintroduire l’idée d’activité jusque dans les réactions affectives face aux situations dans lesquelles l’individu se trouve ? Paradoxalement, c’est de la rébellion même que l’activité finit par disparaître. De même que le social se réduit à une lutte de volontés de puissance, l’individu semble n’être plus qu’un champ d’affrontement des affects, où, comme chez Nietzsche, le plus puissant finit par triompher : « la psyché n’est qu’un lieu sur lequel s’affrontent les affects... » (136). On comprend, certes, que F. Lordon cherche à éviter une conception romantique selon laquelle « contestations et révoltes seraient les propres du libre arbitre et de lui seul, rébellions accessibles seulement à des âmes inconditionnées » (102). Mais ces formules ne risquent-elles pas de sous-estimer l’activité du sujet, par lequel il construit ses réactions ?

La contingence des crises





La troisième thèse, celle du rôle central des affects dans le déroulement des crises, introduit un réel élément de contingence dans les structures sociales, par un mécanisme que l’auteur étudie finement (chaque complexion affective singulière ayant ses seuils propres de tolérance, la dynamique des affects collectifs est toujours susceptible de bifurcation, 100). La détermination des affects est donc compatible, pour l’auteur, avec la contingence de l’histoire. Plus précisément, l’ontologie du social sur laquelle repose cet ouvrage (la société comme « jeu de forces »), qui conduit à privilégier l’axe qui va de la reproduction à la subversion, débouche sur une théorie de l’histoire comme successions de ruptures mettant en place des structures arbitraires (204).
Cette reconnaissance de la contingence de l’histoire est cependant fortement dépendante du cadre théorique adopté par l’auteur. Quand les rapports sociaux ne sont que des rapports de force, il n’y a de place que pour l’être ou le non-être, la subsistance ou la destruction. On peut même se demander si ce cadre ne conduit pas à réintroduire une vision nécessitariste de l’histoire. Faute, en effet, de pouvoir assigner un lieu aux affects qui ne relèvent ni de l’acceptation ni de la rébellion, l’auteur est souvent amené à les réinscrire sur cet axe en les rangeant sous la catégorie de la rébellion latente (207). Mais cette notion de latence, d’origine biologique (une activité temporairement suspendue) ne réintroduit-elle pas l’idée d’une maturation, et par là celle d’un mouvement inéluctable vers une fin, dont seul le point critique est imprévisible ? Peut-on dire que les affects populistes contemporains sont une révolte latente ? Ne sont-ils pas encore plus ambivalents et contingents que ne le pense l’auteur ?

Pour citer cet article :


Serge Champeau, « Penser les affects. Dialogue de la sociologie et de la philosophie », La Vie des idées , 23 décembre 2013. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Penser-les-affects.html

Nota bene :


Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction. Nous vous répondrons dans les meilleurs délais : [email=redaction@laviedesidees.fr?subject=Article%20:%20Penser%20les%20affects]redaction@laviedesidees.fr[/email].

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:08

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:11

Affects et intellect sous la loi des hormones

Vous êtes ici : Accueil » Sexualité » Affects et intellect sous la loi des hormones
Cet article a été écrit le: 18 avril 2012 par aboura Pas de commentaires



Dans cet article:


  • 1 Saute d’humeur: quelle origine?
  • 2 Calcul mental et orientation dans l’espace:
  • 3 Les mâles, la testostérone et l’entraînement:
  • 4 Vidéo : Affects et intellect sous la loi des hormones



Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Affects-et-intellect-sous-la-loi-des-hormonesDéprime, euphorie, nervosité, agressivité… Les hormones sont souvent tenues pour responsables de toutes nos sautes d’humeur. Elles ont bon dos ! La conviction de leur rôle dans les affects est si forte qu’on se pose à peine la question de la preuve scientifique de leur influence. Pour la démontrer, la démarche rigoureuse nécessite de réaliser des tests psychologiques et de mesurer en parallèle la concentration d’hormones dans le sang. Ce protocole impose de nombreuses contraintes. Les dosages hormonaux impliquent des prises de sang qui sont considérées comme des actes invasifs, et donc soumis à l’autorisation de comités d’éthique.


Il faut aussi sélectionner scrupuleusement les sujets pour constituer des groupes homogènes, en ayant éliminé les biais liés à l’âge et au niveau socioculturel. En outre, il faut exclure tout participant sous traitements médicamenteux susceptibles d’agir sur les sécrétions hormonales. Quant aux femmes, il s’impose de les tester au même moment du cycle, à condition qu’elles ne prennent pas la pilule… Toutes ces contraintes méthodologiques ne sont que très rarement suivies, ce qui limite sérieusement l’interprétation de la plupart des études.

[size=30]Saute d’humeur: quelle origine?[/size]



Les résultats des travaux visant à corréler état hormonal et psychologie sont souvent contradictoires. C’est le cas des enquêtes réalisées chez les femmes ménopausées soumises à un traitement hormonal substitutif. Il en ressort que les œstrogènes peuvent aussi bien améliorer ou au contraire aggraver les états dépressifs. Chez la femme jeune, de très rares études réalisées au cours du cycle ou de la grossesse montrent une tendance à la dépression associée à la réduction du taux d’œstradiol. Mais attention, corrélation ne veut pas dire relation de cause à effet.

Les hormones peuvent certes agir sur nos états mentaux, en particulier à fortes doses, comme dans les traitements contre la stérilité ou certains cancers. Mais réciproquement, le psychisme peut modifier les sécrétions hormonales. Les joueurs de tennis qui viennent de gagner un match fabriquent de la testostérone mais pas les perdants. Quoi qu’il en soit, c’est lors de bouleversements physiologiques majeurs (grossesse, ménopause, pathologies hormonales) que sont le plus souvent observées les corrélations entre hormones et fluctuations d’humeur.

Mais dans des conditions physiologiques normales, il est impossible de démêler le rôle éventuel des hormones par rapport à mille autres facteurs de l’environnement susceptibles d’affecter nos états d’âme. Nos expériences quotidiennes montrent bien que les variations de 1’«humeur féminine» n’obéissent à aucune loi! Chaque femme a sa propre façon de vivre son cycle menstruel, sa grossesse ou sa ménopause. H n’y a pas de règle universelle qui régirait le comportement de toutes les femmes de la planète sous l’effet des hormones !

Quant aux hommes, ce n’est pas la testostérone qui les incite à exercer leur pouvoir en tant que dirigeant d’entreprise, politicien ou «chef de famille». Des études des relations hiérarchiques dans des sociétés de singes ont montré que l’agressivité et les activités sexuelles sont souvent associées à un taux élevé de testostérone dans le sang. Or ces variations surviennent « après la bataille ». Le mâle qui finit par l’emporter présente, a posteriori, un taux plus élevé de testostérone que le singe perdant. L’extrapolation aux relations sociales humaines ne va pas de soi. Quelques rares données recueillies chez des sujets auteurs d’agressions sexuelles ne montrent pas de modification des taux de base de testostérone. Comment d’ailleurs une simple hormone pourrait.

à elle seule, expliquer les multiples expressions de violence, agression verbale ou physique, viol, meurtre…? En outre, ces comportements agressifs sont généralement masculins, mais pas exclusivement. Les femmes font aussi la guerre et pas seulement de nos jours. À la fin du XVIIIe siècle, en Afrique occidentale, le très riche et puissant royaume du Dahomey possédait une armée de 15000 soldats dont 5000 femmes qui en constituaient le corps d’élite !

[size=30]Calcul mental et orientation dans l’espace:[/size]



Pour les tenants du déterminisme biologique, l’influence des hormones sexuelles concerne non seulement les affects, mais aussi les capacités intellectuelles. Ainsi, pour Doreen Kimura : «La différence entre l homme et la femme dans la compétence en mathématiques est une des plus anciennes découvertes dans le domaine des différences entre les sexes [...] Les scores à différents tests d aptitude mathématique ont révélé la supériorité des hommes [...] On peut penser que le raisonnement mathématique est lié à la concentration de testostérone chez les hommes mais peut-être pas chez les femmes [.. ,]»
Quand on regarde de près les expériences de Kimura, la prudence s’impose dans l’interprétation. En effet, Kimura s’est contentée de faire des prélèvements de salive pour les dosages hormonaux. Cette approche très approximative ne permet pas de préjuger des taux d’hor-mones effectivement présents dans le cerveau.

Des méthodes de dosages plus fiables, dans le sang, ont été utilisées par quelques équipes dans des études visant à corréler les taux d’hormones sexuelles aux performances cognitives au cours du cycle menstruel. Les résultats sont mitigés. Les uns montrent de mauvais scores d’orientation spatiale quand le taux d’œstrogène est élevé (phase pré-menstruelle), alors que d’autres indiquent l’inverse (ou bien même aucune corrélation). Dans une étude récente, parmi les rares rigoureuses, huit femmes ont été soumises à une batterie de tests d’orientation et leurs taux d’hormones sexuelles ont été mesurés (œstradiol, progestérone, testostérone, LH, FSH) au cours du cycle.

Des questionnaires ont aussi été utilisés pour évaluer d’éventuelles variations d’humeur susceptibles de biaiser les performances dans les tests. Aucune manifestation d’euphorie ou de dépression n’a été rapportée. Sur le plan cogmtif, seul le test de rotation mentale en trois dimensions est corrélé positivement avec le taux de testostérone et négativement avec Pœstradiol. Aucune relation n’a été trouvée avec les autres tests tels que la rotation mentale en deux dimensions ou l’identification de figures

géométriques, qui sont pourtant considérées comme les plus révélatrices des différences de cognition spatiale entre les sexes. En conclusion, les arguments sont bien maigres pour attribuer un rôle significatif aux hormones sexuelles dans les processus cognitifs tels qu’on peut les vivre dans des conditions physiologiques normales. Et ce n’est pas tellement plus clair chez les rats et les souris.

Dans d’autres situations plus «pathologiques» où des hormones sont administrées à forte concentration pour traiter la stérilité ou la ménopause, les effets sur la cognition sont également mitigés. Les études se heurtent à des difficultés méthodologiques liées aux variations dans les doses et la nature des hormones administrées, à l’historique des traitements des patients, à la variabilité des tests cognitifs utilisés… L’analyse rétrospective de travaux, réalisée depuis 1980, sur plusieurs centaines de sujets, montre des effets positifs dans des tests d’attention, de mémoire visuelle et verbale, dans 14 études sur 28. Manifestement, d’autres travaux sont nécessaires pour dégager des conclusions sur l’effet bénéfique des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause, sur l’intellect comme sur l’affect. Ce n’est cependant pas le discours tenu par les laboratoires pharmaceutiques dont l’intérêt est de pousser à la consommation d’hormones. Il est difficile aussi de repérer un effet bénéfique des œstrogènes au cours du vieillissement sur l’incidence d’accident vasculaire cérébral ou sur le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Jusqu’à présent, les études épidémiologiques sont contradictoires et majoritairement négatives sur l’effet préventif de tels traitements.

[size=30]Les mâles, la testostérone et l’entraînement:[/size]



Comparativement aux études sur les effets cognitifs des œstrogènes chez la femme, les données sur l’action de la testostérone chez l’homme sont peu nombreuses (le sujet est moins porteur pour l’industrie pharmaceutique!). Les travaux de Gouchie et Kimura montrent de meilleures performances dans l’orientation spatiale et en mathématiques chez les hommes dont le taux de testostérone est… bas ! Pour les auteurs, ce résultat n’est qu’apparemment contradictoire avec leur théorie d’un rôle majeur des hormones mâles dans les capacités spatiales. Ils postulent que les circuits neuronaux imprégnés par la testostérone dans la vie embryonnaire deviennent, chez l’adulte, hypersensibles à l’hormone mâle. Ces arguments, nous l’avons vu, restent pure spéculation : impossible de démontrer expérimentalement chez l’humain une origine prénatale des différences cérébrales entre les sexes.

On retrouve là ce même parti-pris déterministe, qui soutient que l’influence précoce des hormones se fait toujours sentir chez l’adulte et reste immuable. Cette vision est contredite par des études montrant que les performances dans les tests d’aptitude varient au cours du temps, non pas en fonction des hormones mais de l’entraînement à passer les tests. Ainsi, les différences entre les sexes dans les tests d’orientation spatiale et de mathématiques disparaissent avec la pratique. En quelques jours, les filles rattrapent le niveau les garçons. Et les scores continuent à progresser au même rythme pour les deux sexes quand on poursuit l’entraînement. Pas de fatalité donc… Il est dès lors difficile de concilier ces résultats avec l’hypothèse de prédispositions différentes entre les sexes et de compétences figées par des contraintes biologiques.
http://medecine.savoir.fr/affects-et-intellect-sous-la-loi-des-hormones/
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:13

Sentiments esthésiques, motions musiciennes et affects musicaux : qu’en est-il du duende ?

(Lille, 14 mai 2004 [1])

 
François Nicolas (compositeur, Ens)

 
Argumentaire
 
On commencera par répartir les émotions que procure la musique en trois grands types : les sentiments esthésiques (ceux de l’auditeur faisant face à la musique), les motions musiciennes (celle de l’écouteur happé puis délaissé par la musique) et les affects musicaux (les émotions immanentes à la musique).
On caractérisera pour chacun de ces types d’émotions leur sujet (respectivement l’individu psychologisé, l’« un-dividu » musicien et l’œuvre musicale) et leur corps (respectivement le corps physiologique, le corps musicien et le corps à corps musical).
 
Sur ces bases on explorera la diversité interne à chacun de ces types.
En particulier on théorisera, par examen de l’Éthique de Spinoza, ce qu’on appellera le topos des affects musicaux.
On soutiendra que la théorie des passions chez Descartes (six émotions primitives — contre trois chez Spinoza — en raison de la séparation cartésienne de l’âme et du corps) est par contre mieux à même de rendre compte des motions du « dividu » musicien.
 
En conclusion, on examinera ce qu’il en est, parmi les motions musiciennes, du duende, cette métamorphose extatique du flamenco dont Federico Garcia Lorca délivre le chiffre poétique.
 
 


Introduction
« Les émotions en musique » ? Mon premier projet était de mettre un peu d’ordre dans ce qui se présente comme un fatras en prenant pour cela modèle sur Spinoza, singulièrement de son Éthique. D’où l’idée d’une présentation axiomatique dont un résumé, écrit quelques mois plus tôt, donnait le canevas possible. [2]
Mais j’ai finalement abandonné cette idée : l’intérêt de l’exposition axiomatique est sa puissance — cf. Hugo : « Ce qui caractérise essentiellement l’axiome, ce n’est pas d’être clair, c’est d’être fécond. » [3] —. Or cette fécondité ne saurait s’attester dans un exposé de trente minutes. D’où le parti finalement adopté d’un ordre d’exposition plus cursif et inductif, épousant plus souplement l’expérience musicale immédiate.
Voici alors mon plan :
·       Trois types d’émotions en musique.
·       Ensuite la variété interne à chaque type.
·       On terminera en examinant le cas particulier du duende.
Trois types d’émotions en musique
« Il est juste de voir la Musique comme une équation de sentiments. »
Pierre-Jean Jouve (II.1056, 1179)
« Chose inouïe, c’est au-dedans de soi qu’il faut regarder le dehors. »
Victor Hugo (Critique) (p. 699)
Et d’abord : qu’entendre par « émotion » en matière de musique ? S’« il est jute de voir la musique comme une équation de sentiments » (Jouve), alors tentons de mettre un peu d’ordre dans cette équation.
Je propose pour cela de distinguer trois types d’émotions en matière de musique.

Les sentiments esthésiques

« De la même façon que le sommeil ou le vin ne font que renvoyer à plus tard le chagrin sans l’effacer, en produisant torpeur, langueur et oubli, de même une mélodie donnée n’apaise pas une âme en proie au chagrin ou la pensée agitée violemment par la colère, mais, à l’occasion, simplement la distrait. »
Sextus Empiricus : Contre les musiciens ; p. 425
« Ce qui est gênant, dans mon poème sur Bach, c’est qu’il ne parle pas véritablement de la musique, mais de l’image que celle-ci m’a suggérée. […] Ce qu’il y a dans les vers, ce n’est pas la toccata, c’est mon impression subjective, l’association d’idées qui m’est venue lorsque j’ai entendu cette musique. »
Hermann Hesse : Musique (J. Corti, 1997) ; p. 187-8
 
J’appellerai en premier lieu sentiments esthésiques (par référence à la catégorie de réception) les effets les plus ordinaires de la musique sur les individus qui l’entendent. Ce sont ces émotions qui vont spontanément s’indexer d’énoncés du type : « c’est beau, c’est émouvant, c’est fort, c’est emballant, c’est ennuyeux, etc. ». Ici la personne affectée par la musique est disposée face à la musique ; elle la perçoit, l’auditionne, l’entend. Elle se tient en extériorité — c’est le sens de la disposition « face à » la musique — et apprécie ses propres émotions individuelles comme effets : effets de la musique sur l’individu qui la perçoit.
Cette extériorité de l’auditeur par rapport à la musique peut être indexée de la différence qu’instaure Descartes à l’ouverture de son Traité des passions entre passion et action : « Tout ce qui […] arrive de nouveau est appelé une passion au regard du sujet auquel il arrive, et une action au regard de celui qui fait qu’il arrive. » L’émotion esthésique a ainsi pour trait constitutif d’être scindée en une action du côté de la musique et une passion du côté de l’individu.

Sujet ?

Il s’agit ici de l’animal humain individuel pris comme sujet psychologique. C’est l’individu qui tente de répondre à cette question relevée par Theodor Reik dans un article de 1921 d’une association américaine de psychologie : « Que me fait la musique ? » [4]

Corps ?

Le corps physiologique

Les motions musiciennes

J’appellerai ensuite émotions musiciennes essentiellement deux émotions particulières : l’une de ravissement ou d’enlèvement, l’autre d’abandon ou de délaissement. Ces émotions touchent à deux moments charnières : l’un où l’auditeur se trouve embarqué, capté, happé par une musique qu’il entendait jusque-là à distance respectueuse, l’autre où le même auditeur se trouve immanquablement démuni in fine, quand la musique s’arrête.
Quelques citations pour thématiser ces sentiments bien connus des musiciens et amateurs de musique…

a — L’enlèvement

« Plus de public ni de salle, plus d’orchestre ni de chef, le monde entier a disparu, anéanti, pour se recréer à mes sens sous des formes nouvelles. »
Hermann Hesse : Musique (J. Corti, 1997) (37)
« Une de ces émotions qu’on pourrait appeler des tremblements de terre intérieurs »
Victor Hugo (Les Misérables) (p. 303)
« Heureux ceux […] que la musique « prend comme une mer » ».
François Mauriac (Mozart…) (115)
« Vous prenez un livre. […] Tout à coup vous vous sentez saisi, votre pensée semble ne plus être à vous, votre distraction s’est dissipée, une sorte d’absorption, presque une sujétion, lui succède, vous n’êtes plus maître de vous lever et vous en aller. »
Victor Hugo (Critique) (p. 560)
« Il est presque impossible, dans un salon, de se laisser prendre par la musique. Ce large cercle de visages beaux ou effacés ou affreux mais tous clos, nous détourne de rien écouter. »
François Mauriac (Mozart…) (47)

b — Le délaissement

« Je connais un homme qui, du moins en surface, devint pratiquement insensible à la musique après une phase où il fut trop soumis à ses effets. […] Lorsque la musique s’arrêtait, il éprouvait toujours un sentiment de déception. Il commença à se construire un rempart contre cette très désagréable réaction de désillusion, à ériger des barrières de défense contre les effets des impressions musicales parce qu’il détestait être la dupe de ces influences mélodiques. »
Theodor Reik : Écrits sur la musique (Les Belles lettres, 1984) ; p. 29

« Et c’est la fin. Encore sous le coup de cette émotion grandiose, nous cherchons à nous libérer par des applaudissements. »
Hermann Hesse : Musique (J. Corti, 1997) ; p. 38
« On voudrait entendre cette musique au moment de mourir — ou plutôt, mourir comme est cette musique. »
Hermann Hesse : Musique (J. Corti, 1997) ; p. 174
 
On peut dire que la subjectivité de l’individu musicien se joue en propre dans cette épreuve de la déprise, en ce moment où la musique s’arrête, car c’est dans la réaction à ce moment que le musicien va se distinguer du non-musicien :
— Pour le musicien, cette émotion de la déréliction, de l’abandon va se donner comme détermination à continuer, s’entend à continuer de travailler — et continuer, ce n’est pas simplement répéter mais à la fois tenir le pas gagné et travailler au prochain pas —.
— L’amateur de musique, lui, le mélomane, pour autant qu’il éprouvera ce même abandon, sera tenté de simplement répéter l’opération (de rejouer le morceau, de remettre le disque…) alors que le musicien — s’entend ici celui qui fait de la musique — aura pour ressort subjectif propre de reprendre son travail de musicien : de se remettre à écrire, jouer, travailler son instrument ou la composition, etc.
 
Ces deux émotions proprement musiciennes se distinguent des émotions dites esthésiques par le fait qu’elles ne sont plus en extériorité mais qu’elles touchent précisément au franchissement de la barrière entre extériorité et intériorité, la première fois dans le sens d’une incorporation à la musique, la seconde fois comme retour forcé à l’extériorité, à l’état individuel primitif.

Sujet ?

Il s’agit ici du dividu musicien (un dividu, partagé entre différents mondes), pris comme simple sujet grammatical de l’interrogation « Qui éprouve ces motions ? Qui est enlevé ? Qui est rejeté, « déchetté » ? »

Corps ?

Le corps instrumentiste, celui qui entre en rapport avec le corps physique d’un instrument de musique.

Les affects musicaux

« Pour que l’Art […] demeure ce qui nous émerveille, ce qui nous éternise en une seconde, il faut que notre contact avec lui reste rare. »
Pierre-Jean Jouve (II.1171)
« Pour cet instant où cette mélodie vit en toi, elle efface tout ce qui est contingent. »
Hermann Hesse : Musique (J. Corti, 1997) ; p. 153
« Vous prenez un livre. […] Tout à coup vous vous sentez saisi, votre pensée semble ne plus être à vous, votre distraction s’est dissipée, une sorte d’absorption, presque une sujétion, lui succède, vous n’êtes plus maître de vous lever et vous en aller. Quelqu’un vous tient. Qui donc ? ce livre. Un livre est quelqu’un. Ne vous y fiez pas. Un livre est un engrenage. »
Victor Hugo (Critique) (p. 560)
 
Le troisième type d’émotions, que j’appellerai musicales, concernera les émotions en intériorité du musicien en tant cette fois qu’il épouse les mouvements même de la musique qu’il écoute. Ces émotions musicales ont pour caractéristique essentielle d’assimiler ce que vit le musicien à ce que vit la musique elle-même ; il n’y a plus sens ici à distinguer action de la musique et passion du musicien dans la mesure où l’émotion musicale ici à l’œuvre est à la fois action et passion de l’œuvre.
Si l’on se souvient que cette polarité passion/action nous venait de Descartes, on peut dire que l’émotion musicale, ne supportant plus la polarité action-passion mais, tout au contraire la repliant sur elle-même, va se trouver en accord spontané avec la conception des affects d’un Spinoza qui, récusant la dualité cartésienne de l’âme et du corps, soutient qu’il ne s’agit là que des deux faces de la même réalité :
« L’Esprit et le Corps, c’est une seule et même chose, qui se conçoit sous l’attribut tantôt de la Pensée, tantôt de l’Étendue. » [5]
Je veux suggérer ainsi que la différence entre émotions esthésiques et émotions musicales a quelque chose à voir avec la problématique de l’esprit et du corps, et que l’émotion esthésique (où action et passion se disposent en vis-à-vis) comme l’émotion musicienne (où un corps préexistant se trouve mobilisé puis démobilisé par un esprit musical extérieur) trouveront chez Descartes leur philosophie naturelle quand l’émotion musicale trouvera plutôt chez Spinoza sa philosophie spontanée.

Sujet ?

Il s’agit ici de l’œuvre prise comme sujet au sens cette fois philosophique du terme.

Corps ?

Le corps musical (cf. l’embrasement sonore d’un lieu par le corps à corps d’un instrumentiste et d’un instrument).
*
Spinoza a déployé sa propre théorie des émotions au cœur de son livre Éthique en sa troisième partie intitulée Des affects. Pour marquer plus précisément les différences entre nos trois types d’émotions, je proposerai désormais de parler de sentiments esthétiques, de motions musiciennes et d’affects musicaux.
Variété dans chaque catégorie d’émotions ?

Les sentiments esthésiques

Vous avez sans doute deviné que les premières émotions — les sentiments esthésiques — qui intéressent avant tout le psychologue intéressent moins le musicien car elles lui semblent par trop extrinsèques : la musique vaut pour le musicien en raison de la singularité des idées et pensées qu’elle déploie, en raison de l’extrême originalité des sensations et affects qu’elle organise et non pas pour sa possibilité de communiquer ou transmettre un message, fut-il « sentimental ». Autant dire que la musique vaut pour autant qu’elle est écoutable et pas seulement perceptible ou audible.
L’écoute musicale — celle qui fait le musicien — est en effet une pratique toute différente de la perception aussi bien que de l’audition, lesquelles sont des manières de se rapporter en extériorité à un objet ou une situation sonores.
Pour le dire en deux mots, percevoir musicalement, c’est essentiellement identifier un objet (reconnaître un thème, un accord, un rythme, un instrument, une nouvelle situation sonore, etc.) et auditionner musicalement, c’est essentiellement totaliser une pièce, intégrer la totalité des éléments d’un morceau (le paradigme est ici le professeur de conservatoire auditionnant l’exécution d’une pièce et vérifiant l’exactitude de restitution sonore de tous les éléments du morceau musical).
Écouter musicalement est une tout autre affaire, plus passionnante, également plus risquée, et plus aventureuse. Je résumerai sa singularité par rapport à la perception et l’audition des traits suivants : l’écoute d’une œuvre n’est pas garantie pour le musicien (là où la perception d’un objet et l’audition d’une pièce le sont ; l’attention du musicien y suffit) car il faut qu’il se passe quelque chose en cours d’œuvre, quelque chose que j’appelle moment-faveur et qui est proprement le moment où l’auditeur va se trouver saisi puis happé par l’œuvre et transformé en véritable écouteur.
L’écoute musicale, qui fait accéder le musicien aux affects musicaux, est en intériorité là où perception et audition, pourvoyeuses d’émotions esthésiques, sont en extériorité.
Cette différence s’articule à une autre différence : les sentiments esthésiques sont provoqués par la musique mais ne sont pas proprement musicaux : ils pourraient être provoqués par d’autres causes ou actions que la musique. Les affects musicaux, par contre, sont musicaux ou ils ne sont pas : ils sont immanents au monde singulier de la musique et non pas la transposition ou la projection dans la musique d’une pratique extérieure. Certes, on peut nommer ces affects musicaux de noms communs d’affects : on peut dire de telle cantate de Jean-Sébastien Bach qu’elle est joie musicale, de tel Lamento qu’il est tristesse même de la musique, de l’ouverture de Tristan qu’il est désir pour la musique mais il faut alors concevoir joie musicale, tristesse musicale et désir musical comme étant de nouvelles espèces de joie, tristesse et désir et non pas comme réalisation en musique d’émotions préexistantes qui ne trouveraient là qu’une teinte un peu spéciale, qu’une nouvelle tonalité.
Le point est là : la vraie joie musicale n’est pas concevable comme application à la musique d’une joie extrinsèque ; tout au contraire, l’existence de joies proprement musicales est ce qui étend le genre « joie » si bien que la musique ajoute des espèces entièrement nouvelles de joies à la panoplie des joies qu’un être humain est susceptible d’éprouver dans son existence et non pas habille de sons des joies préexistantes et donc extrinsèques.
Ainsi les affects musicaux sont des inventions, des singularités, nullement les retrouvailles dans la musique d’émotions éprouvées par ailleurs, comme le sont par contre les émotions que j’ai appelées esthésiques.

Descartes

Pour explorer plus avant la dialectique entre émotions musiciennes et affects musicaux, j’ai proposé de mettre en jeu la distinction de l’âme et du corps telle qu’elle est différemment traitée par Descartes et Spinoza.
La dualité chez Descartes — je l’ai indiqué — s’accorde spontanément à l’expérience des émotions esthésiques puisqu’on peut lire ces dernières comme une sorte d’action de l’âme de la musique sur les corps physiologiques des auditeurs.
On trouve des formulations s’accordant à l’idée que la musique agit le corps individuel dans le Compendium Musicæ que Descartes rédigea en 1618, en préambule à sa carrière philosophique :
·       « [L]a fin [de la musique] est de plaire, et d’émouvoir en nous des passions variées. » [6]
·       « En ce qui concerne la variété des passions que la musique peut exciter […], une recherche plus exacte […] dépend d’une excellente connaissance des mouvements de l’âme, et je n’en dirai pas davantage. » [7]
·       « À la suite de cela, il faudrait maintenant parler des diverses vertus des consonances à exciter les passions ; mais une recherche plus exacte de cette manière […] dépasserait les limites d’un abrégé. Car ces vertus sont si variées et dépendent de circonstances si légères qu’un volume entier ne suffirait pas à épuiser la question. » [8]
·       « Je devrais traiter maintenant de chaque mouvement de l’âme qui peut être excité par la musique […] mais cela dépasserait les limites d’un abrégé. » [9]
Ici la musique agit en sorte d’exciter la passion de l’auditeur, sa fin propre est « d’émouvoir en nous des passions variées ». Pour Descartes, la théorie vise à déterminer quelles affectiones (propriétés) du son produisent des affectus (passions) variées. Le rapport affectio/affectus peut être vu comme rapportant l’esprit du son au corps de l’auditeur. On sait que Descartes ne réalisera pas le programme qu’il annonce à la fin de son premier livre : Descartes conclura certes son œuvre philosophique par un livre sur les passions mais il n’y parlera plus de la musique : la musique qui a été au principe de sa vocation philosophique n’y sera donc pas explicitement à son terme.

Les affects musicaux

Pour explorer la variété de ces affects, il faut nous tourner vers Spinoza.

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:13

Spinoza et le topos des affects musicaux

Spinoza entreprend, dans la partie centrale de son Éthique d’engendrer tous les affects à partir de trois fondamentaux : le désir (qui n’a pas de contraire), la joie, et son contraire la tristesse.
Étonnante algèbre d’un imbroglio affectif classiquement présenté comme le règne du fluide, le triomphe de l’indiscernable, le lieu par excellence de l’indémêlable…
Il faudrait ramasser les corrélations démontées par Spinoza qui traduisent l’engendrement généralisé des affects par cette base de trois affects primitifs en un vaste schème catégoriel, un topos des affects dont le point de départ pourrait être le suivant :
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Le point de vue spinoziste suppose, bien sûr, un corps adhérent à l’esprit, ce qui est le cas pour le sujet musical.

Les motions musiciennes

Ce type d’émotions est plus difficile à caractériser car il est essentiellement impur et mixte. Les (é)motions musiciennes sont de frontière, et « frôlent le bord d’un puits » comme dirait Lorca.
Je propose de m’en tenir stricto sensu à trois motions musiciennes : celle du corps happé, celle du corps rejeté, et entre les deux celle du corps fondu dans le corps à corps.
Ici la conception spinoziste bute sur une non-congruence du corps et de l’esprit (puisqu’ici la motion naît précisément de ce que le corps musicien n’adhère pas intégralement à l’âme musicale) si bien que le mode de pensée cartésien semble mieux adéquat à caractériser les émotions du dividu musicien comme il l’était déjà à thématiser celles des émotions esthésiques. Somme toute la dualité cartésienne de l’âme et du corps trouve son espace de validation dans l’idée du musicien comme dividu c’est-à-dire précisément comme celui qui partage son existence entre plusieurs mondes sans rapports entre eux : le monde de la musique, la société humaine, l’espace d’un amour, etc.
On peut alors indexer nos trois motions musiciennes aux trois passions cartésiennes de base qui constituent l’envers (ou le complément) des trois grands affects spinozistes :
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Image006

L’enlèvement musicien consonne alors avec l’amour cartésien, le délaissement avec la haine (la fameuse « haine de la musique », car cette dernière ne tiendrait pas ses promesses d’éternité…), alors que l’admiration (pour la musique) prévaut dans l’intervalle entre les deux.
*

Voici un résumé des types distingués :
 
Émotions :
Sentiments esthésiques
Motions musiciennes
Affects musicaux
Vécues par
l’individu
le musicien
l’œuvre
Sujet
psychologique
grammatical
philosophique
Corps
physiologique
instrumentiste
corps à corps
Variété
Cf. les passions de Descartes
enlèvement/délaissement
+…
Cf. les affects de Spinoza

 
Remarquons : cette analytique des émotions en musique prévaut quand la musique se trouve commandée par une œuvre, quand la musique est œuvrée, et que le réseau des émotions qu’elle génère est aimanté par les affects musicaux intrinsèques à l’œuvre.
Mais qu’en est-il alors quand la musique n’est plus œuvrée, quand par exemple la musique est improvisée, réellement improvisée (et pas « faussement » improvisée comme dans beaucoup de pseudo-improvisations du jazz, ou à l’orgue liturgique) ? Qu’en est-il quand la musique est désœuvrée, sans sujet musical proprement dit et donc sans affects spécifiques ? L’individu est-il enfermé dans les sentiments esthétiques ?
Je ne le pense pas et je voudrais, en conséquence, compléter « l’équation de sentiments » qu’est la musique en examinant brièvement une nouvelle figure de motion musicienne : le duende.
Le duende

De quoi s’agit-il là ? Du climax dans le flamenco…
Sorte d’instant de possession, dont Lorca insiste sur le caractère démoniaque.
Lorca pour le décrire, pour nous le faire ressentir, déploie la luxuriance de ses images.
La venue du duende présuppose toujours un bouleversement radical de toutes les formes traditionnelles, procure une sensation de fraîcheur tout à fait inédite, qui a la qualité du miracle et suscite un enthousiasme quasi religieux.
La Nina de los Peines se leva comme une folle pour chanter, sans voix, sans souffle, sans nuances, la gorge en feu, mais… avec duende. Elle avait réussi à jeter bas l’échafaudage de la chanson, pour livrer passage à un démon furieux et dévorant, frère des vents chargés de sable, sous l’empire de qui le public lacérait ses habits.
La Nina de los Peines dut déchirer sa voix, car elle se savait écoutée de connaisseurs difficiles qui réclamaient une musique pure avec juste assez de corps pour tenir en l’air… Elle dut réduire ses moyens, ses chances de sécurité ; autrement dit, elle dut éloigner sa muse et attendre, sans défense, que le duende voulût bien venir engager avec elle le grand corps à corps. Mais alors comme elle chanta ! Sa voix ne jouait plus ; sa voix, à force de douleur et de sincérité, lançait un jet de sang.
Voici quelques années, un concours de danse avait lieu. Eh bien c’est une vieille de quatre-vingts ans qui enleva le prix à de belles femmes, à des jeunes filles à la ceinture d’eau, uniquement parce qu’elle savait lever les bras, redresser la tête et taper du talon sur l’estrade. Sur cette assemblée d’anges et de muses, éblouissante de beauté et de grâce, celui qui devait l’emporter, et qui l’emportera, fut ce duende moribond qui traînait à ras de terre ses ailes de couteaux rouillés.
Le duende opère sur le corps de la danseuse comme le vent sur le sable. Son pouvoir magique métamorphose une jeune fille en paralytique lunaire, donne une rougeur d’adolescent à un vieillard cassé qui mendie dans les tavernes, fait ruisseler d’une chevelure l’odeur d’un port nocturne.

Théorie et jeu du « duende » [10]

Pourquoi le duende nous intéresse-t-il particulièrement aujourd’hui ?
Parce que c’est une (é)motion de musicien, qui ne relève pas des trois motions précédemment relevées, cette émotion advenant dans le nouveau contexte de la musique improvisée.
C’est une (é)motion qui engage le combat du corps du musicien et d’une âme qui n’est pas la sienne, la lutte d’un corps aux prises avec un esprit prenant la forme d’un démon plutôt que d’un ange. C’est une (é)motion de la possession d’un corps par une force spirituelle jaillie du sol, de « la plante des pieds ».
Lorca thématise la différence entre muse, ange et duende. La muse, c’est pour nous cet esprit musical qui agit de l’extérieur sur l’auditeur. L’ange, c’est l’esprit de la musique lorsqu’il est indiscernable de son être corporel, de sa figure d’œuvre — c’est une chose frappante que l’angélologie scolastique semble s’ajuster sans heurt aux œuvres musicales, comme si le fait qu’au Paradis les anges jouaient de la musique faisait que les théologiens entreprenaient en vérité de penser les œuvres musicales quand ils croyaient penser les anges… —.
Le duende, c’est le démon — Lorca : précise : le démon de Socrate et de Descartes, le démon des philosophes donc… — et non pas l’ange. C’est le pouvoir du démon, non la puissance de l’ange. Un pouvoir, c’est une action sur l’extérieur de soi : ici le pouvoir de la musique sur le musicien qu’elle fait chavirer. Une puissance, c’est une action sur soi, l’action de la musique sur elle-même en une œuvre musicale.
Voici comment Lorca parle de tout cela :
Goethe, à propos de Paganini, définit le duende : « Pouvoir mystérieux que tous ressentent et que nul philosophe n’explique. »
Ainsi donc, le duende est pouvoir et non œuvre, combat et non pensée. J’ai entendu dire à un vieux maître guitariste : « Le duende n’est pas dans la gorge, le duende vous monte en dedans, depuis la plante des pieds. »
Tout homme, tout artiste, dira Nietzsche, ne gravit de degré dans la tour de sa perfection qu’au prix du combat qu’il soutient avec le duende et non avec un ange, comme on le prétend, ni avec sa muse.
L’ange guide et comble, comme saint Raphaël ; garde et protège, comme saint Michel ; et il prévient, comme saint Gabriel.
L’ange éblouit, mais il vole sur la tête de l’homme, il est au-dessus de lui, il répand sa grâce, et l’homme, sans le moindre effort, réalise son œuvre.
La muse dicte et, à l’occasion, souffle.
La muse éveille l’intelligence, fournit des paysages de colonnes et la saveur trompeuse des lauriers.
Ange et muse viennent du dehors. L’ange donne des lumières. La muse donne des formes. En revanche, le duende, c’est dans les ultimes demeures du sang qu’il faut le réveiller.
Chasser l’ange et envoyer promener la muse. Le véritable combat se livre avec le duende.
Pour chercher le duende, il ne faut ni carte ni ascèse. On sait seulement qu’il brûle le sang, qu’il épuise, qu’il rejette toute la douce géométrie apprise, qu’il brise les styles.
Nulle émotion n’est possible sans la venue du duende.
Le duende meut la voix et le corps de la danseuse, évasion réelle et poétique hors de ce monde.
Lorsque cette évasion s’accomplit, tout le monde en ressent les effets : l’initié qui admire comme le style triomphe d’une matière pauvre, et le profane qui éprouve confusément une émotion authentique.
Tous les arts sont susceptibles de duende, mais là où il se déploie le plus librement, c’est, naturellement, dans la musique, dans la danse et dans la poésie déclamée, parce que ces arts ont besoin d’un corps vivant qui les interprète, étant une suite de formes qui dressent leurs profils sur un présent exact.
Par l’idée, la voix ou le geste, le duende se plaît à frôler le bord des puits, en lutte ouverte avec le créateur.
Le duende blesse, et c’est dans la guérison de cette blessure qui ne se ferme jamais que réside l’insolite originalité d’une œuvre.
Nous avons dit que le duende aimait les blessures, le bord des gouffres, et qu’il hantait les lieux où les formes se fondent dans un élan qui dépasse leur expression visible.
Impossible pour lui de se répéter — il importe de le souligner. Le duende ne se répète jamais, pas plus que ne se répètent les formes de la mer sous la bourrasque.
Dans le travail de la cape, face au taureau encore intact, et au moment de tuer, il faut le secours du duende pour mettre le doigt sur la vérité artistique.
Ainsi le duende blesse car il sépare le musicien du démon musical, et cette blessure ne saurait se refermer. Le duende prend possession du corps vivant du musicien, l’enflamme, et chaque évasion est irréductiblement singulière : pas d’œuvre ici pour cumuler les effets de vérité. Le duende pointe la vérité musicale mais n’y œuvre pas.
On retrouve ici l’idée du « corps à corps » mais cette fois comme combat du musicien avec le duende. Et c’est précisément parce que ce corps à corps n’est pas œuvrant qu’il est une blessure que « tous ressentent », que chacun, initié ou profane, reçoit et éprouve (même si seul le corps de l’enduendé est à l’épreuve de cette motion).
Cette motion singulière met à l’épreuve l’extime du musicien : ce qui lui fait « regarder au dehors le dedans de soi » (Victor Hugo).
*

Je terminerai ainsi sur cette motion musicienne singulière pour rappeler que le monde de la musique est vaste et que si les œuvres musicales en sont la pointe subjective, cette pointe qui travaille à produire une beauté de l’écoute, ces œuvres tirent leur puissance singulière de parcourir un monde qui ne s’y réduit pas, un monde de la musique fait de corps et de sons, de corps musiciens en proie aux possessions sonores, et si l’ange de l’œuvre peut visiter ce monde, c’est bien parce que ce monde est peuplé de ces diablotins qui font le sel de l’improvisation musicale, de ces petits diables qui, telles les hystériques de Charcot pour Freud, viennent constamment rappeler au musicien pensif qu’il n’y aurait pas musique sans ces corps musiciens inflammables, sans ces voix déchirées et inconsolées, sans ces visages blessés et transfigurés.
Ce duende, nous dit Lorca, « met le doigt sur la vérité » musicale ; sans doute s’agit-il, pour nous musiciens, pour moi compositeur, de faire plus qu’y mettre le doigt, ce qui n’est pas dire qu’il y faut tout un corps mais plutôt qu’il y faut un corps et autre chose que lui, un corps visité par l’idée, un corps qui soit tout aussi bien esprit, et donc pensée, et donc projet, et donc labeur et œuvre.
Mais le duende, plus que toute autre émotion, rappelle qu’il peut y en aller en musique de vérité plutôt que simplement de ces petits plaisirs que la gastronomie ou l’œnologie savent nous fournir.
Le duende nous rappelle que la musique est affaire de feu et de vent, de possession et d’envoûtement, de saisissement et d’emports, que la musique dévore ses enfants et embrase ses acteurs si bien que face à l’« à quoi bon ? » menaçant aujourd’hui tout effort de création musicale, la musique répond par le duende ceci :
« Combat avec moi, engage le grand corps à corps avec mes ailes de couteaux rouillés et je t’annoncerai le perpétuel baptême des choses fraîchement créées, l’amour libéré du temps, l’élan vers un présent exact. »
––




[1] Journées CNA2 2004 « Musique et Émotions » : http://www.univ-lille3.fr/ureca/sclement/CNA2Programme.htm
[2] Voici cette première proposition :
Définition : Entendons par émotion musicienne l’effet d’un affect musical sur le corps du musicien.
Thèse 1 : Un affect musical est un mouvement du corps musical.
Thèse 2 : Le corps musical – qui n’est ni le corps du musicien-instrumentiste, ni celui de l’instrument de musique — procède de la mise en rapport acoustique du corps à corps musical (entre un musicien et son instrument) et d’un lieu architectural.
Proposition A : Les corps musicaux peuvent être répartis en quatre types — virtuoseinspiréexécutant ou interprétant — selon la manière dont le rapport acoustique précédent est musicalement traité.
Proposition B : Selon Spinoza (troisième partie de l’Éthique), l’espace général des affects relève d’une géométrie à trois dimensions dont les vecteurs unitaires sont la joie, la tristesse et le désir si bien que tout affect est algèbre de ces trois motions fondamentales. On argumentera les raisons proprement musicales de retenir ce parti de Spinoza plutôt que celui de Descartes (algèbre de 2*3=6 affects en raison chez lui d’une dualité de l’âme et du corps).
Conséquence 1 : Le corps du musicien jouant de la musique est soumis à une torsion singulière : comme instrumentiste il participe de la composition du corps musical, et, comme auditeur, il est surface de projection de l’affect musical mis en œuvre. Pour le musicien, l’émotion est épreuve de cette torsion et, par là, expérience particulière de l’affect musical.
Conséquence 2 : On portera une attention particulière à deux émotions proprement musiciennes qui encadrent toutes les autres : la reconnaissance (gratituda) initiale d’un emportement et l’abattement (abjectio) terminal d’un délaissement.
Enjeux : Sur ces bases, nous explorerons, exemples à l’appui, la variété des affects musicaux et la diversité des émotions musiciennes.
[3] « L’avenir, ce sera le gouvernement des axiomes. […] L’axiome, c’est l’affirmation. […] On ne part que d’une affirmation. […] Ce qui caractérise essentiellement l’axiome, ce n’est pas d’être clair, c’est d’être fécond. » Victor Hugo (Océan)
[4] Écrits sur la musique, Les Belles Lettres, 1984 ; p. 86
[5] Mens, & Corpus una, eademque res fit, quæ jam sub Cogitationis, jam sub Extensionis attributo concipitur. (Scolie de la Proposition 2 Partie 3)
[6] « Finis, ut delectet, variosque in nobis moveat affectus. » Compendium musicæ, traduction de Frédéric de Buzon (PUF, 1987) ; p. 54
[7] Id. p. 62
[8] p. 88
[9] p. 138
[10] 1930-1933. Cf. La Pléiade : Œuvres complètes, Tome I, p. 919…
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:15

[size=40]C[/size]’est une chanson célèbre. Une de celles qui font une époque. Et pourtant, étrange destin que celui-là. Une chanson et un texte majeurs qui faillirent rester inconnus, ou la petite histoire dans la grande…

Paul Simon et Art Garfunkel, qui chantent ensemble depuis le lycée en 1956, sortent en 1964 leur premier album : Wednesday Morning, 3 A.M. C’est un disque de pur folk qui inclut des reprises de traditionnels et une chanson de Dylan, lequel révolutionne le genre depuis trois ans. Très classique cependant, sauf une chanson…

Seulement accompagné d’une guitare acoustique, le duo y chante The sound of silence. Un texte énigmatique qui passe inaperçu, comme l’album, qui ne se vendra pas. Le duo se sépare 

Fin de l’aventure. 

Un an plus tard, Bob Dylan fait sa révolution électrique. Ce sera « Like a rolling stone », qui va beaucoup apporter au rock. Impressionné, le producteur de l’album de Simon et Garfunkel, Tom Wilson, a alors une idée qui va tout changer : Il ré-enregistre The sound of silence, en gardant les pistes des voix, dans une version folk-rock, avec guitare électrique et batterie. Dans le dos de Simon et Garfunkel, qui ne sont pas au courant. 

Il en fait un 45 tours qui sort en septembre 1965 et atteint la première place des charts peu après. Pas rancunier, le duo se reforme et sort début 1966 l’album « Sounds of silence », où figure donc cette version électrique. Un album qui cette fois va se vendre et sera le point de départ d’une carrière qui fera de Simon et Garfunkel le plus grand duo de l’histoire du folk-rock. 

Le passage au Folk rock va cependant, comme pour Dylan en 65, faire grincer des dents aux rares puristes qui les connaissaient depuis le début. L’électrique signifie alors pour eux entrer dans le système commercial. 

Mais le texte lui, et quel texte, n’a pas changé.
L’histoire d’une soumission d’un peuple au pouvoir, sa capitulation. Ou bien encore l’individualisme et la fin de la communication, voulue par le système pour mieux tout contrôler. 

Il ouvre l’esprit aux interprétations d’un rêve. Celui qu’eu une nuit Paul Simon, et qu’il mit sur papier. Un texte qui a forcément son interprétation politique. Et une autre idée sans doute: la démocratie participative en lieu et place du silence.

Ecrit, semble-t’il, quelques mois après l’assassinat de Kennedy, The sound of silence est bien dans la transition entre cette période de confiance envers l’état, et la suite, qui annonce le Vietnam : « And the vision that was planted in my brain, still remains » serait la balle qui pénétra le cerveau de Kennedy* 

Elément fondateur d’une désillusion collective pour certains, The sound of silence nous laisse surtout libre d’interpréter ce rêve. Un rêve, ou cauchemar, toujours d’actualité. 



The Sound Of Silence

"Bonsoir ténèbre, mon vieil ami,
Je suis venu discuter encore une fois avec toi
Car une vision qui s’insinue doucement en moi,
A semé ses graines durant mon sommeil
Et la vision qui fut plantée dans mon cerveau, demeure encore
A l'intérieur, le son du silence

Dans mes rêves agités j'arpentais seul,
Des rues étroites et pavées
Sous le halo d'un réverbère,
Je tournais mon col à cause du froid et de l'humidité
Lorsque mes yeux furent éblouis par l'éclat de lumière d'un néon,
Qui déchira la nuit et atteignit le son du silence

Et dans cette lumière pure je vis,
Dix mille personnes, peut être plus
Des gens qui discutaient sans parler,
Des gens qui entendaient sans écouter
Des gens qui écrivaient des chansons qu'aucune voix ne partageait jamais,
Et personne n'osa déranger le son du silence

Idiots, dis-je, vous ignorez,
Que le silence, tel un cancer, grandit
Entendez mes paroles que je puisse vous apprendre,
Prenez mes bras que je puisse vous atteindre
Mais mes paroles tombèrent telles des gouttes de pluie silencieuses,
Et résonnèrent dans les puits du silence

Et ces gens s'inclinaient et priaient
Autour du dieu de néon qu'ils avaient créé
Et le panneau étincela ses conseils
A travers les mots qu'il avait formés
Et le panneau dit : les mots des prophètes
Sont écrits sur les murs du métro
Et des halls d'immeubles,
Et murmurés à travers les sons du silence"


17 ans après l’échec de Wednesday Morning, 3 A.M., Simon et Garfunkel se retrouvent pour un concert historique, à Central Park en 1981. Un concert très folk-rock, avec beaucoup d’instruments. Seule exception, The sound of silence est jouée avec une guitare acoustique pour seule musique…

Et cette fois, ils sont 750 000 à l’écouter en silence, sous les éclats de lumière de la scène. Plus de néons, mais… 

Entends-tu encore aujourd’hui le bruit que fait le silence ?


http://www.pointscommuns.com/sound-of-silence-commentaire-musique-78450.html
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:17

2) Qu'est ce qu'un message subliminal ?
Le mot "subliminal" vient du latin, sub limen, ce qui signifie "sous le seuil". Littéralement, un message subliminal est donc une information que l'on va percevoir sous le seuil de la conscience. On parle aujourd'hui d'expositon subliminale lorsqu'une information est présentée de telle sorte qu'elle est traitée par notre système perceptif et cognitif sans pour autant être consciente. Cela vaut même si l'individu focalise son attention pour la détecter. Cette perception peut avoir une influence sur la façon dont l'individu se comportera ou pensera par la suite, sans que celui-ci ne s'en rende compte (et ne puisse donc la rejeter par son "conscient"). 
Il faut distinguer cette perception subliminale de la perception implicite, que de nombreuses personnes tendent à confondre : la perception implicite concerne les informations qui ne sont pas considérées consciemment car le spectateur n'y porte pas suffisamment attention. Cela concerne de nombreuses affiches publicitaires. Si l'on y prêtait davantage d'attention, les informations présentes sur ces affiches pourraient être traitées de façon explicite et consciente ; pour les images subliminales, ceci est impossible, puisque quel que soit le degré d'attention qu'on y porte, elles ne peuvent être traitées consciemment.
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/4537.jpg?fx=r_550_550
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image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/abeille-2.jpg?fx=r_250_250
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Affiche du film le Silence des Agneaux, sorti en 1991. On voit des corps de femmes formant une tête de mort en zoomant sur l'abeille (cliquer pour agrandir). Ceci est un exemple de perception implicite.
 
 
 
 
 
 
Le seuil de détection des messages subliminaux varie selon les personnes (en fonction par exemple de l'acuité visuelle), et dépend également du fait que l'on focalise ou pas son attention sur la recherche de ladite information. Conventionellement, on considère ainsi que, pour des durées d'exposition inférieures à 20 milisecondes, l'exposition à une image est subliminale. Un message subliminal contenant du texte doit en outre répondre à certaines conditions : en effet, même s'il est techniquement possible de présenter une phrase complète, le traitement sémantique par le cerveau d'une image en si peu de temps n'excède pas 1 à 2 mots, ce qui rend le message très aléatoire. Par exemple, le message "arrêtez de fumez" pourrait être traité comme "arrêtez" (ce qui n'aurait aucun intérêt) ou "fumer" (aboutissant à l'inverse de l'effet recherché).
De plus, le caractère subliminal de certaines techniques est assez controversé : par exemple, à ce jour, aucune étude n'a été faite prouvant l'efficacité du backward masking, ou langage inversé. Cette technique consiste à insérer un message dans les chansons, que l'on ne pourra entendre qu'en l'écoutant à l'envers. On peut notamment citer l'exemple de Stairway to Heaven, de Led Zeppelin, qui contient un message satanique.
Traduction : Ceci est dédié à mon doux Satan. Celui dont le petit chemin me rend triste et dont le pouvoir est Satan. Il donnera à ses suivants 666. Il y avait une petite cabane où il nous a fait souffrir, triste Satan.
Notre étude concernera donc principalement les images subliminales.
Au sens strict du terme, la perception de ces images subliminale concerne des stimuli trop faibles du point de vue de l'énergie lumineuse pour que l'on en soit conscient, ou bien exposés de manière trop rapide pour être perçus consciemment.
Il y a aussi le cas d'un stimulus perçu en toute conscience mais dont le sujet n'a pas conscience de l'influence. Ainsi, selon Ahmed Channouf, un stimulus pourra être subliminal non pas en raison de la rapidité de sa présentation, mais parce qu'il sera situé dans la vision parafovéale, qui est le champ périphérique de la vision. Le champ visuel est l'ensemble de ce que l'on voit, mais il est délimité en zones où l'acuité visuelle est plus ou moins forte. Le champ fovéal (ou zone fovéale) est la partie du champ visuel fixée par le regard : c'est là que l'acuité y est maximale et que l'attention est concentrée. La zone fovéale ne couvre cependant qu'une petite partie du champ visuel : le reste est appelé champ parafovéal, où la prise de conscience du stimulus ne sera possible que si l'on y focalise son attention. 
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/1001413-champ-visuel.jpg
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Le champ fovéal est la zone violette du milieu, qui est d'environ 5° ; le champ parafovéal couvre tout le reste.
Cependant, au regard d'éclaircissements plus récents, et notamment de la définition du subliminal donnée par Jean-Baptiste Légal en 2011 dans le magazine Cerveau & Psycho, ceci se rapporte au domaine de la perception implicite, car il suffit de tourner les yeux pour percevoir le stimulus. La désignation de "subliminal" ne convient donc pas.
Read more at http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/pages/presentation/qu-est-ce-qu-un-message-subliminal.html#yb5BFAFG7XStl7qM.99
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:18

2) Expérimentations et effet d'amorce
De nombreuses expériences ont été menées sur les images subliminales à la fin des années 1990. Nous allons ici en détailler quelques-unes, ainsi que les conclusions qui en découlent.

A) Effet d'amorce et imagerie cérébrale

Cette expérience a été menée en 1998 par le neuroscientifique français Stanislas Dehaene et ses collègues. Les participants devaient déterminer si un nombre cible apparaissant sur l'écran était plus petit que cinq (dans ce cas, ils devaient appuyer sur un bouton dans leur main gauche) ou plus grand que cinq (cette fois, c'était un bouton présent dans leur main droite qu'ils devaient presser). Chaque nombre à analyser (nombre cible) était précédé d'un nombre "amorce" présenté de façon subliminale. Il pouvait soit appartenir à la même catégorie que le nombre cible (c'est-à-dire qu'ils étaient tous deux supérieurs ou inférieurs à cinq), soit appartenir à la catégorie opposée.
Les scientifiques ont ainsi constaté que les temps moyens de réaction des participants étaient plus élevés lorsque les deux nombres appartenaient à la catégorie opposée. Cela prouve que l'amorce avait était traitée par le cerveau selon les consignes données. En d'autres termes, cela signifie que la réponse correspondant au nombre amorce était préparée, et que lorsqu'un nombre appartenant à l'autre catégorie était présenté, cela créait un conflit. L'activité du cerveau a été observée par IRM : quand une amorce préparait une réponse incompatible avec la suite, le cerveau devait d'abord la refouler avant de fournir la bonne réponse. Le mouvement de la main qui avait été anticipé par le cortex moteur devait être inhibé pour que le mouvement associé à la cible puisse avoir lieu.
Cette expérience démontre que les images subliminales activent de manière inconsciente des représentations mémorisées qui leur sont associées. Selon la nature de ces représentations, l'image subliminale pourra avoir un effet sur certaines dimensions du comportement ou du jugement. 

B) La création des émotions

Le neurobiologiste américain Paul Whalen et ses collègues, du collègue Dartmouth de Hanover dans le New Hampshire, en 1998, ont étudié l'effet qu'avait l'exposition subliminale à un visage exprimant une émotion. Ils ont recruté des volontaires adultes auxquels ils annonçaient qu'ils allaient voir des visages et que l'activité de leur cerveau serait enregistrée. Les visages montés avaient des expressions neutres, mais étaient chacun précédés de façon subliminale soit d'une photographie d'un autre visage exprimant la joie ou la peur, soit d'une image géométrique n'ayant pas d'impact émotionnel, une croix. Les neuroscientifiques ont observé que selon l'information subliminale présentée, l'amygdale réagissait différemment : le visage reflétant la peur entraînait une augmentation de l'activité de l'amygdale (qui intervient dans le traitement des émotions) par rapport à l'activité suscitée par la forme géométrique, tandis que le visage reflétant la joie la faisait diminuer. Cette étude prouve que les images subliminales peuvent être traitées par le cerveau.
De plus, il a également été établi que la présentation subliminale de visages tristes provoque une contraction spontanée des muscles faciaux associés à l'expression de tristesse, tandis que des visages joyeux provoque la contraction des zygomatiques (muscles associés au sourire et à la joie). Cela implique que l'exposition subliminale à des visages exprimant des sentiments (particulièrement la joie et la tristesse) provoque une réaction d'empathie : notre émotion s'ajuste pour correspondre à celle à laquelle nous avons été exposés. 
L'exposition subliminale peut également avoir pour effets de modifier les attitudes, d'signant par là les jugments fermés du type "j'aime" ou "je n'aime pas" par rapport à autrui ou à un objet. Robert Zajonc, psychologue américain, a ainsi démontré que l'exposition répétée et subliminale à une objet ou une personne améliore l'opinion vis-à-vis de cet objet ou de cette personne. Cette expositon répétée développerait le sentiment de familiarité envers la chose représentée et faciliterait son traitement perceptif, ce qui serait à l'origine de l'amélioration du jugement.
Le conditionnement affectif est une technique qui permet également de modifier l'attitude, de façon positive ou négative. Elle repose sur le fait d'associer à une image une stimulus subliminal "positif" ou "négatif" pour modifier l'impression qui en sera tirée ; son efficacité a été démontrée par Jon Krosnik et ses collègues. On montrait à des participants des photographies de personnes engagées dans des activités banales, et avant chaque photo, une image subliminale était présentée, soit une peluche de Mickey (élément positif), soit une gueule de requin (élément négatif). Il a été constaté que les sujets ayant été exposés au conditionnement affectif positif (Mickey) avaient une meilleure opinion des personnes présentées sur les photographies que ceux ayant reçu un conditionnement affectif négatif (requin). De même, une expérience menée par John Bargh et Paula Pietromonaco a montré qu'associer à un personnage une amorce subliminale représentant l'hostilité (c'est-à-dire des mots associés au trait "hostile", comme insulte, hostile, méchant) influence négativement l'opinion qu'auront les gens sur ce personnage par rapport à des sujets n'ayant pas été exposés à l'amorce.
Cependant, ces techniques sont à nuancer : les effets liés au conditionnement affectif sont assez modérés, et n'ont une possibilité de fonctionnement qu'envers des personnes ou des objets pour lesquels il n'existe pas d'attitude a priori
Read more at http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/pages/ii-point-de-vue-scientifique/l-apport-des-neurosciences.html#LKkFiBTRuZD3stsl.99
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:19

1) Vision et mémoire

La vision

Nous allons tout d'abord expliquer comment nous pouvons percevoir une image, c'est-à-dire le processus de la vision.
Lorsque l'on regarde un objet, une partie des rayons lumineux qui le frappent s'y réfléchissent, et pénètrent alors dans notre œil. Lorsqu'ils traversent la cornée, ces rayons lumineux s'infléchissent : c'est la réfraction.
Après cette réfraction, l'entrée de lumière dans l'œil est également régulée grâce à l'iris (partie colorée) et la pupille (tache noire), qui peuvent se dilater ou se contracter. La lumière que l'on laisse passer à travers la pupille continue son chemin pour traverser le cristallin. Celui-ci continue d'infléchir les rayons lumineux puis de les inverser : l'image de l'objet est donc projetée à l'envers sur la rétine. Elle tapisse le globe oculaire et contient les cellules spécialisées de la vision, appelées cellules photosensibles.
 

image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/image002.jpg
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Image002

 
Il y a deux types de cellules photosensibles (aussi appelées photorécepteurs) dans la rétine : les cônes et les bâtonnets. Les cônes possédent de petits champs récepteurs (c'est-à-dire que chaque cône ne correspond qu'à une minuscule zone du champ visuel), ce qui permet une vision détaillée, tandis que les champs récepteurs des bâtonnets sont plus grands, donnant une vision moins précise et plus floue. Les cônes, sensibles à la lumière et à la couleur, sont efficaces le jour, au contraire des bâtonnets qui le sont la nuit car sensibles aux contrastes en noir et blanc.

image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/schema.jpg?fx=r_550_550
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Schema

Les cônes et les bâtonnets sont connectés à des cellules bipolaires, elles-mêmes reliées à des cellules ganglionnaires dont les extrémités (axones) forment le nerf optique.

Dans le cerveau : vision et mémoire

Ici, nous allons expliquer ce qui se passe précisément dans le cerveau lorsque l'on voit une image, et détailler le lien entre vision et mémoire.
Les messages nerveux transmis au cerveau par les cellules photosensibles doivent passer par les nerfs optiques, constitués de neurones connectés entre eux par de longues fibres : les axones. L'information visuelle traduite en influx nerveux se propagera le long de ces nerfs : c'est ainsi que les messages se déplacent.
Les nerfs optiques se réunissent ensuite pour former le chiasma optique. Il permet le changement de côté de certains axones pour assurer le traitement croisé de l'information visuelle : ce phénomène est appelé la décussation. Les axones venant du côté central de la rétine vont changer de côté au niveau du chiasme optique pour faire en sorte que la moitié droite du champ visuel soit perçue par l'hémisphère cérébral gauche, et inversement. La partie de la rétine du côté extérieur reçevant déjà les informations du champ visuel opposé, elle n'a pas besoin de changer de côté.
Les informations continuent ensuite dans le tractus optique, puis dans les corps genouillés latéraux.
Puis les messages peuvent enfin arriver au cortex visuel, situé à l'arrière du cerveau.
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/d-02-cr-vis-2a-1.jpg
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 D-02-cr-vis-2a-1

 
Situé dans le lobe occipital, le cortex visuel est une zone du cerveau constituée de plusieurs régions, ayant toutes une fonction différente. Ainsi, lorsque le message arrive, il va en général d'abord dans le cortex visuel primaire, appelé V1 (ou cortex strié). C'est là que l'image commence à être reconstituée. Après, il passe par les autres aires.
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/i-02-cr-vis-3b.jpg
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 I-02-cr-vis-3b

L'analyse des stimuli visuels se poursuit ensuite à travers deux systèmes de traitement de l'information visuelle : une voie temporale, qui s'étend vers le lobe temporal et impliquée dans la reconnaissance des objets (voie du "quoi"), et une voie dorsale, allant vers le lobe pariétal et qui concerne plutôt la localisation de l'objet (voie du "où").
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/cerveaulobes.jpg
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Cerveaulobes

 
Le lobe temporal est le lobe du cerveau qui est principalement concerné par la mémoire. On va donc s'intéresser au message qui est passé par la voie temporale.
Mais avant cela, il faut distinguer deux types de mémoire :
la mémoire implicite (ou procédurale), que l'on ne pourra décrire avec des mots, ne peut être rappelée au cours d'un processus conscient. Elle est en relation directe avec l'apprentissage, et concernera par exemple la pratique d'un sport, d'un instrument ou encore d'une langue ; elle est indépendante de l'hippocampe. C'est la mémoire du "savoir-faire".
la mémoire explicite ou déclarative, aussi appelée épisodique, correspond aux épisodes personnellement vécus par une personne en un moment et un lieu précis.

image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/schema2.jpg?fx=r_550_550
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Schema2

Le message va d'abord passer par le cortex rhinal et l'amygdale, où l'information qu'il apporte sera filtrée (on décide si elle devra être enregistrée ou non). Après cela, le message va continuer sa traversée à travers le système limbique (ensemble de 3 structures cérébrales : le gyrus cingulaire, l'hippocampe et l'amygdale), et arriver dans l'hippocampe. Celui-ci contribue à la construction rapide de la mémoire épisodique. Avec le cortex frontal gauche, il intervient dans le processus d'enregistrement de l'information.
L'encodage du souvenir a ainsi été réalisé.
Ensuite, il faut stocker le souvenir. L'information neuronale encodée présente dans l'hippocampe va aller dans le néocortex, et établir des connexions, nommées synapses, entre les neurones. C'est sur cela que repose notre mémoire. Les synapses ainsi formées vont perdurer plus ou moins de temps, selon la féquence à laquelle l'image sera observée. Par exemple, si l'individu voit une nouvelle fois cette image, elle sera transformée en stimuli identiques à la première fois, qui vont emprunter le même chemin, et renforcer les connexions déjà établies.
 
image: http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/medias/images/schema3.jpg?fx=r_550_550
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Schema3

Réseau de synapses (cliquer pour agrandir)

Conclusion

On peut donc maintenant interpréter ces faits : si une image subliminale, malgré la faiblesse du stimulus, est transformée en message nerveux, alors elle ne sera pas forcément enregistrée par le cerveau. Ainsi, elle ne pourra pas passer par des aires du cortex visuel traitant des informations conscientes. Ensuite, lorqu'elle aura atteint le cortex rhinal, puis l'amygdale, elle dera passer le "tri", sans quoi elle n'aura eu aucun effet.
Cependant, si elle réussit à passer, elle établira des synapses, qui, si elles perdurent, pourront avoir un impact sur le comportement futur de l'individu sans que sa conscience n'intervienne.
Read more at http://tpe-messages-subliminaux.e-monsite.com/pages/ii-point-de-vue-scientifique/ce-qui-se-passe-dans-le-cerveau.html#otPXUQt8dSLtoQ2B.99
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:20

Réactivation d'un souvenir, action de se remettre quelque chose en mémoire. Remémoration de faits, de situations.Le génie mémorialiste consiste (...) à ne pas vieillir en ce sens de ne pas perdre de ses forces pour l'opération de remémoration (PéguyClio, 1914, p. 251).Une singulière remémoration lui revenait, de la conversation entendue dans le cortège funèbre, derrière les deux cercueils: − La Marie-Louise? Ça ferait pas un vilain mariage! (MalègueAugustin, t. 2, 1933, p. 449).
− PSYCHOL., PSYCHANAL. ,,Processus par lequel le sujet évoque dans sa conscience des événements conservés dans son inconscient`` (Virel Psych. 1977). L'évocation du souvenir, la remémoration se fait sous l'effet d'un stimulus tantôt externe (le goût de la madeleine évoque chez Proust le souvenir de tante Léonie qui lui en offrait dans son enfance), tantôt interne (l'évocation d'un souvenir entraîne l'apparition d'autres souvenirs dans la conscience) (VirelPsych.1977).
Prononc.: [ʀ əmemɔ ʀasjɔ ̃]. Étymol. et Hist. 1370-72 (OresmeEthiques, III, 22, éd. A. D. Menut, p. 220). Empr. au lat. chrét.rememoratio « rappel, souvenir, commémoration » (Blaise). Fréq. abs. littér.: 17.
http://www.cnrtl.fr/definition/rem%C3%A9moration
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:24

https://books.google.fr/books?id=XXK1aUog8CQC&pg=PA306&lpg=PA306&dq=les+cases+de+m%C3%A9moire+mentales&source=bl&ots=mm6MjecnTx&sig=v9vwBIn7zBWUal4-WA7WiItfUwk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjB1vuS5YfRAhVCXBQKHT12BVYQ6AEIGjAA#v=onepage&q=les%20cases%20de%20m%C3%A9moire%20mentales&f=false

-------------------------------------------------------------------------------------

[size=34]Jeu Flexibitiz (pour l’entraînement de la subitisation et de la flexibilité mentale)[/size]
Posted on 18/12/2011 by rsam  2 commentaires

[size=32]Présentation

Il s’agit d’un jeu de 54 cartes (6 planches) comprenant des collections de disques de couleurs différentes. Pour ces collections :
– le cardinal varie de 1 à 5
– la présentation peut être canonique (comme les points des faces d’un dé) ou non,
– la taille du disque peut également varier.

[/size]
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 4 Planche2
Exemple de cartes du jeu Flexibitiz
[size]
Le jeu s’inspire des règles d’une [url=http://www.google.com/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBYQFjAA&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FBataille_corse&rct=j&q=r%C3%A8gle bataille corse&ei=jcqtTfzrPMawhQfEtZysDA&usg=AFQjCNGDkXnXMOGDYBBMqcxKM8l7wdEq3g&cad=rja]bataille Corse[/url] ou du Jungle Speed®. Chacun leur tour, les joueurs retournent une carte de leur paquet au milieu de la table. Dès qu’il y a deux cartes dont le cardinal est identique, le premier joueur qui tape au milieu de la table gagne les cartes.
Pour deux joueurs :
– si un joueur se trompe et tape alors que les deux cartes n’ont pas le même cardinal, son adversaire gagne les cartes au milieu de la table.

Pour plus de deux joueurs :
– si un joueur se trompe, il est « glacé » et ne peut plus joueur jusqu’à la fin du tour c’est-à-dire quand l’un des joueurs remportent les cartes au milieu de la table.

[size=32]Objectifs[/size]

Entraînement de la subitisation (subitizing en anglais, est la capacité à percevoir une quantité très rapidement sans passer par le dénombrement) et de la flexibilité mentale (fonctions exécutives).

[size=32]Public[/size]

Ce jeu peut être utilisé avec des enfants relativement jeunes (maternelle), ou plus âgés comme des adolescents, notamment dans le cadre d’un travail sur la flexibilité mentale.
En séance et dans le cadre d’un travail sur la flexibilité mentale, n’hésitez pas à jouer sur les « feintes » (faire semblant de taper) pour travailler l’inhibition.

[size=32]Pour plus d’informations[/size]

Sur la subitisation
Les podcasts de Stanislas Dehaene au Collège de France – cours de 2008

S. Dehaene, La Bosse des maths, éditions Odile Jacob, 1997, mai 2003.
A venir
Nous vous proposerons prochainement sur le site https://orthophonielibre.wordpress.com des extensions du jeu avec de nouvelles cartes comprenant des formes géométriques différentes (triangles, carrés) et de taille différentes.

Sources
Si vous souhaitez modifier les cartes, en créer de nouvelles et les repartager, les fichiers sources des planches de cartes sont disponibles au format vectoriel svg (à utiliser avec le logiciel Inkscape) à l’adresse suivante :
http://is.gd/2C9bn1 ou sur PONTT : http://pontt.over-blog.org/article-flexibitiz-93197589.html

[size=32]Téléchargement[/size]

Flexibitiz – Cartes du jeu
Flexibitiz – Notice du jeu

[size=32]Licence[/size]

Rémi Samier – Contributions et Logiciels Libres en Orthophonie – Logopédie
Creative Commons BY-SA 2.0
[/size]
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:27

Le sommet du crâne est apparemment l'unique endroit où l'on n'a aucune chance de pouvoir faire pousser des cheveux.
Groucho Marx
 Voir    Pensées & humour
 
[size=32]CERVEAU HUMAIN[/size]
 
Système complexe, dont on commence seulement à entrevoir le fonctionnement. Plus délicat, les troubles du cerveau et leurs soins: on balbutie encore. Pendant ce temps, notre monde de stress s'acharne à le contraindre.
 
La taille du cerveau humain a augmenté au cours des âges à un rythme beaucoup plus rapide que chez les autres mammifères. Elle a triplé depuis deux millions d'années. La compétition "sociale"  (statut social, richesse …) serait le moteur de cette croissance.
 
Le cerveau représente 2 % du poids du corps chez l'adulte. Et pourtant, il consomme 20 % de l'énergie, au repos comme au travail. les raisons de cette consommation sont encore mystérieuses.
 
 
 
Subitisation et comptage
Perception globale d'une quantité. Dénombrement instantané.  Fait d'appréhender une quantité d'objets sans les compter. La subitisationmoyenne d'un adulte est de 4, maximum 5 avec certains objets bien identifiables; celle d'un bébé à la naissance est déjà de 3. La zone du cerveau impliquée est indépendante de celle du comptage verbal. Elle se situe dans la zone du langage. Le sens du nombre serait disponible à la naissance et l'apprentissage n'est qu'une opération qui le renforce. Le sens du nombre est présent bien avant le langage.
Sans connaître ce mot, l'humanité a fait de la subitisation: notation des nombres par blocs de 3, points sur les dés, dessins sur les cartes à jouer … comptage par 2 ou par 3 …
Ne pas confondre avec l'empan mnémonique qui caractérise la quantité de chiffres ou de mots que le cerveau est capable de mémoriser  et de restituer immédiatement (mémoire immédiate).
Voir Dyscalculie

http://villemin.gerard.free.fr/Biologie/Cerveau.htm
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Message par Invité Jeu 22 Déc 2016 - 13:28

je parlais de fantasma tantôt, un fantôme.. amusant de constater que quelque part le fantasme est également un fantôme

fantasmagorie ..mais c'est qui gorie ?

merci pour le texte c'est intéressant de voir les fantasmes hommes femmes et la manière différente de les aborder en somme

"Sylvain Mimoun rappelle sa formule fétiche : « Le fantasme est une caresse de l’esprit. »

joliment dit

le silence fait parfois plus de bruit que le bruit lui même , c'est un grand principe en musique, la respiration.. la mise en valeur de notes ou leur opprobre en somme

c'est le principe de bien des choses en décoration, isoler un objet seul attire le regard dessus

ils étaient plus de 2000 et je ne voyais qu'eux deux




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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:29

Introduction à la programmation en assembleur (processeurs 64 bits de la famille 80x86)


1.1.1. Contenu des cases mémoires

[size=12]Définition

La mémoire d'un ordinateur est découpée en particules élémentaires appelées bits (pour binary units). Chacune de ces particules peut prendre seulement 2 valeurs possibles (la valeur est dite binaire).[/size]
La valeur d'une particule élémentaire peut avoir une quantité indénombrable d'interprétations différentes : logique (ex : vrai ou faux), numérique (0 ou 1), couleur (ex : blanc ou noir), géographique (ex : gauche ou droite), etc. Dans la suite de ce cours nous allons utiliser le plus souvent une interprétation numérique entière. Notons qu'une interprétation numérique entière peut être reliée à n'importe quel type d'interprétation.
Le nombre d'interprétations différentes d'un ensemble de bits est infini. Cependant, dans une interprétation donnée, le nombre d'éléments distincts que cet ensemble de bits peut représenter est lui déterminé.
En effet, un ensemble non-ordonné de n bits peut représenter seulement n+1 valeurs différentes.

http://e-ressources.univ-avignon.fr/assembleur/co/1_1_1.html
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:31

Zebulon3.0 a écrit:je parlais de fantasma tantôt, un fantôme.. amusant de constater que quelque part le fantasme est également un fantôme

fantasmagorie ..mais c'est qui gorie ?

merci pour le texte c'est intéressant de voir les fantasmes hommes femmes et la manière différente de les aborder en somme

"Sylvain Mimoun rappelle sa formule fétiche : « Le fantasme est une caresse de l’esprit. »

joliment dit

le silence fait parfois plus de bruit que le bruit lui même , c'est un grand principe en musique, la respiration.. la mise en valeur de notes ou leur opprobre en somme

c'est le principe de bien des choses en décoration, isoler un objet seul attire le regard dessus

ils étaient plus de 2000 et je ne voyais qu'eux deux



[size=34]Le fantasme, une caresse de l'esprit[/size]
Wed 19 Feb 2014 | Actualités


Le fantasme, par définition, est imaginaire. Cette fantaisie sexuelle   que l'on imagine, a priori seul, sert épicer sa propre vie sexuelle. L'objectif du fantasme, qu'il soit masculin ou féminin, c'est d'augmenter la stimulation sexuelle qui vient de l'intérieur… Pour moi, le fantasme est une caresse de l'esprit.
On s'autorise ce qui dans la réalité paraît impensable… Donc, inutile d'avoir peur de vos fantasmes ! Certes, s'imaginer  avec un autre homme, ou même plusieurs, peut parfois perturber. Ne culpabilisez pas, fantasmer n'est pas tromper…   Les fantasmes ne sont d'ailleurs pas faits pour êtres réalisés mais pour fabriquer de l'excitation…
Quant à confier vos pensées secrètes à votre partenaire, refléchissez-y à deux fois… Avouer à votre amoureux que vous vous êtes imaginée batifolant avec un collègue de bureau pourrait créer quelques tensions ! Toute vérité n'est pas bonne à dire…

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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:32

Premières lignes





Ce que tout le monde sait, malgré les « risques de la tendresse » (P. Tap), c’est que soigner et caresser l’esprit, à travers et au-delà du corps, est devenu une des nouvelles tâches de notre temps. La pratique nous révèle, en ce qui concerne la mort de l’homme commun, quand il est écouté et accompagné par quelqu’un de sensible et d’attentif, que son agonie et sa mort prennent les dimensions d’un monde...

Plan de l'article




[list=section1]
[*]La vie s’ouvre sur un chemin inconnu
[*]Le risque de briser le sens de l’existence
[*]L’immortalité, clé du sens de la vie
[*]Dès l’âge classique, oublier l’immortalité
[*]Le désir d’immortalité
[*]L’esquive de l’immortalité
[*]Ce que les monothéismes ont en commun
[*]Le temps de l’exil
[*]Unité de corps et âme, continuité de vie
[*]Ne pas oublier ce que les sensibilités peuvent avoir en commun
[/list]
https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=ERES_PITAU_2013_01_0069
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Message par I am So Sure Jeu 22 Déc 2016 - 13:34

Les Petites Cases de ma mémoire
Nouvelle édition

Auteur : Françis Eustache
Illustrateur : Odile Graumer
Collection : n°3
Cartonné, 64 pages (125 x 180 mm) Prix : 8,90 €
ISBN/EAN : 978-2-7465-0658-9 / 9782746506589

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ? Quelle place la mémoire prend-elle dans le cerveau ? La nuit, que fait la mémoire ? Et les animaux, ont-ils la même mémoire que nous ? Est-ce que la mémoire trie les souvenirs ? Sofilou et Benjamin découvrent cet étrange phénomène qu’est la mémoire…
Neuropsychologue, Francis Eustache dirige une unité de l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) à l’université de Caen. Auteur de plusieurs ouvrages pour adultes, il signe là son premier ouvrage pour la jeunesse.
Après avoir travaillée à la réalisation de dessin animés (Agrippine de Claire Brétecher, Les belles histoires de Pomme d’Api…), Odile Graumer se consacre aujourd’hui uniquement à l’édition. Elle est illustratrice pour le journal de Babar, et a déjà illustré, au Pommier, L’album Il était une fois le Soleil. 

Pour acheter cet ouvrage, cliquer ici
 
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http://www.editions-lepommier.fr/ouvrage.asp?IDLivre=626
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