Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris...

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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:37

Homme d'action
L'homme d'action est un archétype, parmi des figures masculines multiples de la femme. Cet archétype et cette part féminine sont abrités dans le système psychique de la femme.

Les concepts d'archétype, de figures masculines multiples de la femme et de système psychique de la femme ne peuvent s'entendre que dans le cadre spécifique de la psychologie analytique.

Cette dénomination d'homme d'action est issue de la psychologie analytique pour désigner des processus psychiques inconscients, ayant une importance dans la vie psychique du sujet. Ces processus se nomment des archétypes.

L'homme d'action est présent dans l'animus, principalement de la masculinité de la femme : il est ce que l'on nomme un archétype.

Les images et pensées psychiques associées et auxquelles s'identifie la femme, entièrement ou en partie, le sont au travers des positions intellectuelles, psychiques, d'émotions, d'actions qui renvoient inconsciemment à un modèle auquel il faudrait se tenir : un homme d'action. Cet « homme » est proche de modèles culturels tels qu'Indiana Jones, un militaire ou un guerrier.

Sommaire





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  • 1Les figures masculines de la femme
  • 2L'âme de la femme : sa part masculine
  • 3Le cadre d'une psychologie particulière

    • 3.1Bibliographie


  • 4Références



Les figures masculines de la femme[modifier | modifier le code]






L'homme d'action est à replacer parmi les figures masculines de la femme.

Les figures masculines de la catégorie de l’Animus jouent le même rôle chez la femme. C’est pourquoi on la nomme la part masculine de la femme. Le processus d’individuation et l’acceptation de cet état de fait, aussi difficile pour la femme que l’homme, conduit aussi à un aboutissement de réalisation de soi par le processus d’individuation. De la même manière une rencontre a finalement lieu, mais avec l'homme sage.

Constituant l'animus, la part masculine de la femme, on peut trouver :


  • 1er niveau : homme primitif - Par exemple Tarzan, l'athlète, Dionysos
  • 2e niveau : homme séducteur - Par exemple Don Juan
  • 3e niveau : homme d'action- Par exemple Indiana Jones, un militaire ou un guerrier
  • 4e niveau : homme sage - Par exemple un dieu père, un guide.



Chaque niveau correspond à un niveau de maturité psycho-affective.

« ... l'animus est aussi un être créateur, une matrice, non pas dans le sens de la créativité masculine, mais dans le sens qu'il crée quelque chose que l'on pourrait appeler un logos spermatikos - un verbe fécondant. De même que l'homme laisse sourdre son œuvre, telle une créature dans sa totalité, à partir de son monde intérieur féminin, de même le monde intérieur masculin de la femme apporte des germes créateurs qui sont en état de faire fructifier le côté féminin de l'homme. C'est là l'origine de la "femme inspiratrice" qui, si elle est mal formée, recèle aussi en elle la possibilité de devenir la pire des viragos1... »

L'âme de la femme : sa part masculine[modifier | modifier le code]






L'homme d'action est à replacer dans la part masculine du système psychique de la femme.

L’animus (et même pour certaines femmes simplement leur en parler ou évoquer le concept ou sa définition) peut parfois être « insupportable en elle » tout comme que lorsque l’on parle à un macho de sa féminité ou de son anima. Pour ainsi dire, l’animus pose problème à l’animus car il n’y a pas socialement d’idée préconçue sur l’animus. Il oblige la femme à entrer dans un vrai dialogue, un dialogue vrai ou dans un véritable travail sur elle-même.

L'animus apparaît souvent dans les rêves et les fantasmes sous les traits d'un homme séducteur ou diabolique, macho ou violeur, qui est porteur de valeurs masculines souvent très éloignées des valeurs féminines conscientes de la rêveuse. C'est au cours du processus d'individuation, souvent dans la seconde moitié de la vie, que la femme se trouve confrontée à cette figure de son inconscient. Elle est obligée de quitter les discours tout faits (idéologie, opinions formatées) pour en chercher la source en elle-même.

Si, pour l'homme, « l'anima est féminine », elle est uniquement une formation de la psyché masculine et une figure qui compense le conscient masculin. Chez la femme, à l'inverse, l'élément de compensation revêt un caractère masculin, et il est appelé l'animus. Si, déjà, décrire ce qu'il faut entendre par anima ne constitue pas précisément une tâche aisée, il est certain que les difficultés augmentent quand il s'agit de décrire la psychologie de l'animus2. »

« Le fait qu'un homme attribue naïvement à son Moi les réactions de son anima, sans même être effleuré par l'idée qu'il est impossible pour quiconque de s'identifier valablement à un complexe autonome, ce fait qui est un malentendu se retrouve dans la psychologie féminine dans une mesure, si faire se peut, plus grande encore. »2

« Pour décrire en bref ce qui fait la différence entre l'homme et la femme à ce point de vue, donc ce qui caractérise l'animus en face de l'anima, disons : alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus, lui, est la source d'opinions ; et de même que les sautes d'humeur de l'homme procèdent d'arrière-plans obscurs, les opinions acerbes et magistrales de la femme reposent tout autant sur des préjugés inconscients et des a priori. »2

Le cadre d'une psychologie particulière[modifier | modifier le code]






L'archétype de l'homme d'action, les figures masculines, la part masculine du système psychique de la femme ne peuvent s'entendre que dans le cadre spécifique de la psychologie analytique.

Article détaillé : psychologie analytique .

La psychologie analytique se propose de donner du sens à ce qu'elle nomme l'âme (système psychique) et propose une forme de développement de soi menant à la découverte de notre propre âme. Les termes pour la nommer sont : psychologie jungienne, psychanalyse jungienne, psychologie analytique. Certains ouvrages pour désigner cette psychologie parlent d'une psychologie des complexes (car elle s'y intéresse), ou encore, d'une psychologie des profondeurs (puisqu'elle s'intéresse à la profondeur de la psyché mais aussi donne une profondeur à la psyché).

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Représentation graphique du système psychique d'après Carl Gustav Jung


La psychologie analytique a permis de décrire et de mettre au jour des invariants de l'âme. En donnant du sens à l'âme, en décrivant par exemple certains aspects de celle-ci (comme les archétypes), l'homme ou/et la femme pourraient, en se mettant en dialogue avec eux-mêmes, entrer dans un processus d'individuation (ils deviennent plus eux-mêmes, plus matures). Cela peut se faire par exemple au travers d'une discussion avec soi-même sur ses rêves, mais cela ne constitue pas la seule voie. Lors de ce processus l'homme et la femme matures rencontrent des résistances, ils peuvent quand ils en éprouvent le besoin demander l'aide d’un(e) psychologue junguien.

Chaque concept de la psychologie jungienne donne du sens à un aspect du système psychique. Mis en relation les uns avec les autres, ils donnent à voir le sens qu'ont essayé de donner les psychologues analytiques (psychologues jungiens), sur la question "Qu'est ce que le système psychique ?".

Cependant, les prendre séparément n'aurait pas grand sens mais en plus ne permettrait pas vraiment de comprendre. D'ailleurs, la simple lecture de ce qu'est le psychisme chez Carl Gustav Jung n'apporte rien à l'individu si ce n'est une certaine sensibilisation à soi-même. Ce qui est intéressant du point de vue jungien, c'est de se découvrir soi-même, pour de vrai. Paradoxalement, ce n'est qu'une fois que l'on se connaît un peu que l'on peut commencer à comprendre un peu ce que la psychologie jungienne explique.

"La complexité de la psychanalyse jungienne tient au fait que toutes les instances psychiques sont en étroites relations les unes avec les autres. Décrire isolément un concept donne de lui une vision forcément partielle car ne tenant compte ni des rapports dynamiques avec les autres instances ni de l'ensemble du système psychique. Tout est lié, tout est en mouvement."3

La difficulté de la compréhension du psychisme dans la théorie jungienne réside dans le fait qu'il faut s'ouvrir à soi pour de vrai, c'est-à-dire "à se penser", "à se ressentir" et à "se questionner sur soi".

Comme "Jung ne cesse de la dire : la rencontre de la psyché est une expérience, elle passe à la fois par le mental et par le cœur, par l'intellect et par l'émotionnel. Cela demande une lecture circulaire, à l'image de la spirale : la compréhension intellectuelle s'enrichit de la résonance émotionnelle, confrontation intérieure qui, à son tour, même à l'approfondissement de la compréhension."3.

Bibliographie[modifier | modifier le code]



  • C.G. Jung " Sur l’Interprétation des rêves ", Albin Michel, 1998 p 120.
  • Elysabeth Leblanc, La psychanalyse jungienne, Collection Essentialis, ED. Bernet-Danilot, avril 2002


Références[modifier | modifier le code]




https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_d'action

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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:38

Enfant intérieur
[ltr]Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 20px-Disambig_colour.svg Pour les articles homonymes, voir enfant divin.[/ltr]
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(Kyrië, roi gnome). Les personnages légendaires du type des lutins peuvent incarner en partie ce que représente l'enfant intérieur. Jung cite plus particulièrement le trickster.


L'enfant intérieur désigne la part enfantine ou infantile de l'adulte - part liée au fonctionnement primaire, instinctif de l'enfant - dans nombreuses approches thérapeutiques contemporaines. Inspirée par les travaux de Carl Gustav Jung sur l'archétype de l'enfant ou Puer Aeternus, la notion d'enfant intérieur se base sur l'idée que "nous avons tous été des enfants et cet enfant vit encore en nous"1 d'où les tendances observées dans le psychisme de tout adulte qui sont à la fois régressives (retour à un stade enfantin) et régénératrices (visant une croissance).

Pour Jung un archétype, ou une formation de l'inconscient collectif, est une constante humaine qu'on retrouve exprimée de différentes façons à travers le temps et les cultures. Ainsi, pour l'archétype de l'enfant les personnages de lutins (ou gnomes, ou elfes) dans les légendes, alternativement joueurs, sages ou cruels, en seraient des représentations typiques.

Sommaire





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  • 1Développement du terme

    • 1.1Histoire du concept
    • 1.2Universalité de la notion
    • 1.3Utilisation de la notion en psychologie (pour créer un dialogue intérieur)
    • 1.4Une notion « opérante »


  • 2Notion d'enfant intérieur chez les psychothérapeutes
  • 3Travaux actuels en lien avec la notion d'enfant intérieur

    • 3.1Exemple anthropologique
    • 3.2Exemple psychothérapeutique : addictions
    • 3.3Exemple selon Pinterovic : le petit prince


  • 4Liens internes et références

    • 4.1Bibliographie


  • 5Notes et références
  • 6Articles connexes



Développement du terme[modifier | modifier le code]





Histoire du concept[modifier | modifier le code]






Si ce qui est désigné par enfant intérieur semble présent dans les contes et les croyances depuis que ceux-ci existent, le fait de le distinguer comme objet d'étude date du xxe siècle.

En anthropologie, Claude Lévi-Strauss identifie d'abord un "Décepteur", puis Paul Radin décrit le Trickster en 1956 2, et le fripon divin en 1958 avec le commentaire de Carl Gustav Jung3.

Jung précise sur cette base son propre concept, et celui-ci est rapidement réutilisé dans d'autres disciplines de la psychologie.

Par exemple, dans les années 1960, Éric Berne l'utilise à sa façon comme une base de l’analyse transactionnelle qui distingue dans les échanges trois états de chaque individu, enfant, adulte et parent.

En psychologie, en psychothérapie, voire dans des thérapies d'inspiration les plus diverses, on utilise parfois un nom latin puer aeternus pour enfant éternel, ou encore l'enfant divin pour désigner cette part du soi qui conserve un fonctionnement d'enfant.

Universalité de la notion[modifier | modifier le code]






La perspective jungienne, au travers de l'ouvrage Le Fripon divin : le mythe indien, envisage l'existence d'un processus qui renvoie à un archétype présent dans chaque être humain, quelle que soit sa culture. Cette universalité se retrouverait au travers du fripon divin. Le fripon divin est la figure de la petite créature mythique des légendes mais plus encore il est aussi une composante de notre âme.

Paul Radin, anthropologue rendu célèbre par ses études sur le Trickster, permit à Jung d'étayer cette thèse et d'affirmer le caractère de concept de l'enfant divin (enfant intérieur) en apportant sa contribution à l’étude de la psychologie du fripon. Spécialiste de la culture amérindienne, il s'associe à C.G Jung pour une publication commune. Coauteur de l'ouvrage Le Mythe du Fripon, Paul Radin défend l'universalité de ce mythe et le charme particulier et durable qu'il exerce.

Cette figure culturelle renverrait donc à l'un des aspects de l'âme humaine. En novembre 1999, René Barbier, chercheur en sciences de l'éducation et pédagogue jungien, écrit, de manière poétique, à son sujet :

«  C'est un enfant qui prend le jour pour en faire sa cabane de feuillage. Il arrive à l'horizon de la mémoire sans aucun bruit sans aucune page. Il n'a rien à nous dire. Il est la Présence même. Il éclate de tous les rires de la terre. C'est un enfant pareil à la mer et pourtant c'est un enfant soleil. Il fait chanter toutes les colombes. Il adoucit les serpents du rouge vif. Il boit la rage et donne le rêve. Un jour nous le rencontrerons. Entre deux portes coquille de l'instant. Il arrêtera notre visage. Il prolongera notre regard dans la surprise du torrent. Nous prendrons le temps du partage. C'est un enfant qui arrondit l'espoir pour le faire rouler et bleuir le monde. Il est la femme et il est l'homme entrelacés. Hélice de toute vie. Avec lui nous devenons plus humains. Avec lui fulgurante l'existence est royauté. »

Utilisation de la notion en psychologie (pour créer un dialogue intérieur)[modifier | modifier le code]






Pour Jung, l'enfant dans les rêves, mythes, contes et autres récits folkloriques, "représente l'aspect d'enfance préconsciente de la psyché collective." 4 Mais l'enfant en tant que motif fait également allusion à tout ce qui est de l'ordre du potentiel, de croissance, de développement et de devenir :

Le motif de l'enfant se présente fréquemment dans le domaine de la psychopathologie (...) Cependant, la manifestation la plus claire et la plus signifiante du motif de l'enfant dans le traitement des névroses est celle du processus de murissement de la personnalité induit par l'analyse de l'inconscient et que j'ai nommé processus d'individuation. 5


Ainsi, son Enfant divin "ne désigne pas une inconscience enfantine mais une capacité de renaissance, de renouvellement." Et ce serait en effet cette potentialité de renouveau chez tout adulte qui tel un enfant aurait constamment besoin de soin et attention6. Voici en réalité où la réflexion de Jung est reprise par les méthodes contemporaines qui s'adressent à l'enfant à l'intérieur de l'adulte pour d'abord en prendre conscience et par la suite pouvoir établir un dialogue bienveillant et bienfaisaint avec lui.

Une notion « opérante »[modifier | modifier le code]






À l'âge de la maturité, (qui ne correspond pas forcément un âge social déterminé même si la statistique sociologique le situe vers la quarantaine), dans ce que l'on nomme parfois « la seconde partie de vie », l'adulte (en devenir) peut éprouver le besoin de retrouver un lien avec lui-même, avec son enfant intérieur, et s'inscrire dans la vie d'une manière différente.

Travailler au lien avec son enfant intérieur est alors utilisé aussi dans une démarche psychothérapeutique, de certains courants de la Psychothérapie d'Inspiration Psychanalytique, (P.I.P. désigne une famille de soins psychiques), comme chez John Bradshaw ou Hal et Sidra Stone dans leur ouvrage Le Dialogue intérieur7.

Il est utilisé par exemple :


  • Chez les personnes souffrant de difficultés d'attachement (angoisse à s'attacher, attachement incontrôlable, relations faisant souffrir). L'attachement primitif mère-enfant serait le prototype des affinités, et plus généralement, des relations privilégiées de l'adulte par la suite. Il s'agit alors de réparer « le lien » et d'apaiser le patient dans son rapport au monde. Une fois le lien « douloureux » retravaillé, le patient ou la patiente peut alors quitter les relations pathogènes pour lui-même telles que : la boisson, la sexualité compulsive, le (la) conjoint(e) maltraitant(e), la suractivité professionnelle ou ménagère, la surintellectualisation ou la guerre idéologique pour la guerre idéologique.



  • Chez les personnes souffrant du syndrome de Peter Pan, défini et conceptualisé par le psychanalyste Dan Kiley. Il s'agit alors d'ouvrir le patient à la réalité du monde pour qu'il s'y inscrive. Il pourra alors tenir sa place.



Dans la préface à l’édition hébraïque de Psychologie et éducation de Jung, (1958) on souligne que la psychologie analytique a contribué à la connaissance :


  • des adultes qui souffrent encore d’infantilisme perturbant ;
  • des relations complexes entre parents et enfants ;
  • des enfants eux-mêmes.



La préface va encore plus loin :

« Les désordres psychiques des enfants sont généralement liés à la psychologie et aux attitudes des parents et des éducateurs et on propose que la plus importante question après l’éducation de l’enfant soit celle de l’éducation même de l’éducateur »8.

Notion d'enfant intérieur chez les psychothérapeutes[modifier | modifier le code]






Depuis les années 1960, de nombreux psychothérapeutes tels que le docteur Charles Whitfield (en=en) aux États-Unis, Donald Winnicott en Angleterre et la psychologue Alice Miller en Suisse, ont développé cette approche de l'Enfant Intérieur et ont imposé cette notion dans la pratique psychothérapeutique, en particulier nord-américaine (Canada et États-Unis).

La démocratisation de cette notion est due en particulier à une volonté de venir en aide aux codépendants, car elle suggère une prise ou reprise de sa propre prise en charge. Ces processus ont été décrits de manière ludique et active dans des ouvrages psychothérapeutiques à succès, en particulier dans les pays anglo-saxons.

Pour citer quelques auteures : Lucia Capacchione, Louise Hay, Pia Mellody et aussi Susanna McMahon par exemple avec son "psy de poche", qui lui a été édité (et réédité) en langue française.

Certains psychothérapeutes indiquent que nous pouvons découvrir l'existence de l'enfant intérieur qui est en nous et ainsi nous prendre en charge, et que c'est cette découverte qui a valeur de psychothérapie, si elle est accompagnée.

Selon Suzanna Mc Mahon, l'enfant intérieur peut être découvert

«  (…) au fait que nous réagissons de façon démesurée à certains évènements. Chaque fois que notre réaction est disproportionnée, on peut être sûr qu'il est en train de faire son numéro. Cela se produit à chaque fois que nos besoins guident aveuglément notre conduite, l'enfant exige qu'on s'occupe de lui. Il hurle son besoin d'attention. (…) Tout le monde abrite un enfant intérieur car nous avons, tous autant que nous sommes, perçu jadis le monde à travers les yeux d'un enfant. Et nous avons tous quelques souvenirs de ces perceptions. Cet enfant se souvient de son impuissance, de son incapacité à maîtriser le cours des choses. Il garde en mémoire d'innombrables injustices. À tout cela, il n'a de solutions qu'à court terme; il sait crier, pleurer et exiger de l'attention ou au contraire devenir passif, se recroqueviller, réclamant que l'on vienne à son secours. Si les secours n'arrivent pas, c'est le désespoir. Un enfant intérieur en bonne santé a la certitude que l'on répondra tôt ou tard à ses besoins et il est capable de patienter avant d'obtenir satisfaction, mais nombre d'entre nous hélas n'ont pas un enfant en bonne santé9.  »


Parallèlement, dans son travail autour de l'enfant intérieur, le psychologue américain Stephen Diamond (en=en), met en lumière l'intérêt de prendre conscience de ce qui est porteur chez l'adulte d'innocence, joie, émerveillement et autres aspects positifs dont il ne convient pas de se couper. Toutefois, il souligne à l'instar de Suzanna Mc Mahon ci-dessus que ce même enfant intérieur porte de façon non-élaborée les blessures, traumatismes, peurs et rages historiques. La thérapie proposée invite la partie adulte chez l'individu à prendre en charge et soigner la partie enfant; autrement dit, à établir une relation semblable à la relation parent-enfant dans laquelle à l'intérieur de soi, l'adulte materne et paterne l'enfant pour parvenir à une "nouvelle relation mutuellement bénéfique, coopérative et symbiotique dans laquelle les besoins parfois conflictuels du soi adulte et de l'enfant intérieur peuvent être satisfaits de manière creative." 1

Travaux actuels en lien avec la notion d'enfant intérieur[modifier | modifier le code]





Exemple anthropologique[modifier | modifier le code]






Article détaillé : Fripon .

L'anthropologie, nous révèlerait que nous avons tous un enfant en nous-même et que de nombreux peuples ont exprimé ce fait. La perspective Jungienne, au travers de l'ouvrage le fripon divin : le mythe indien, envisage l'existence d'un processus qui renvoie à un archétype présent, dans chaque être humain, quelle que soit sa culture. Cette universalité, se retrouverait, au travers du Fripon divin. Le fripon divin est la figure de la petite créature mythique des légendes mais plus encore il est aussi une composante de notre âme.

Attention cependant la notion de Fripon et d'enfant divin ne se recouvrent que partiellement. Et d'une certaine manière le Fripon est le double, l'ambivalence, la part d'Ombre de l'enfant divin etc. : L'ombre et la lumière en somme.

« L’Ombre est quelque chose d’inférieur, de primitif, d’inadapté et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais. » « Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension. » 10

Ainsi Paul Radin, spécialiste de la culture amérindienne, anthropologue rendu célèbre par ses études sur le Fripon, permit à Jung d'étayer cette thèse et d'affirmer le caractère de concept au terme d'enfant divin (enfant intérieur) en apportant sa contribution à l’étude de la psychologie du fripon.

Paul Radin, coauteur de l'ouvrage le mythe du Fripon, écrit [réf. incomplète] :

« Il n'est guère de mythe aussi répandu dans le monde entier que celui que l'on connaît sous le nom de "mythe du Fripon" dont nous nous occuperons ici. Il y a peu de mythes dont nous puissions affirmer avec autant d'assurance qu'ils appartiennent aux plus anciens modes d'expression de l'humanité ; peu d'autres mythes ont conservé leur contenu originel de façon aussi inchangée. (…) Il est manifeste que nous nous trouvons ici en présence d'une figure et d'un thème, ou de divers thèmes, doués d'un charme particulier et durable et qui exercent une force d'attraction peu ordinaire sur l'humanité depuis les débuts de la civilisation. »


Cette figure culturelle renverrait donc à l'un des aspects de l'âme humaine.

Exemple psychothérapeutique : addictions[modifier | modifier le code]






Cependant, cette idée de mise en questionnement et d'âge de la maturité présente chez Jung revêt un caractère intéressant du point de vue des démarches psychothérapeutiques, puisqu'elle indiquerait que tant la capacité de se libérer (par exemple d'une addiction, d'une habitude, d'un être maltraitant ou d'un passé de maltraité) mais aussi que le désir de s'autoriser à être plus soi même, peut survenir à un moment de la vie.

Selon Margaret Paul,

«  Les thérapies basées sur l'enfant intérieur ont pour objectif de faire de nous des adultes-enfants capables d'aimer, et donc d'écarter les peurs et fausses volontés qui nous empoisonnent le quotidien et s'opposent à notre épanouissement. […] Il s'agit d'un processus de transformation [qui] retrace notre parcours depuis l'enfance, source d'équilibre, d'amour, d'intuition, de passion et de légèreté […] jusqu'au stade adulte, caractérisé par la prédominance de notre cerveau gauche, qui est orienté vers l'action, le rationnel, et le monde extérieur11  »


C'est finalement une manière ludique et adulte de se prendre en main. "Comme un enfant qui s'amuse à construire avec sérieux et avec énergie une cabane dans le jardin" par exemple.



Exemple selon Pinterovic : le petit prince[modifier | modifier le code]






Article détaillé : Le petit prince.

Dans le cadre de la psychologie analytique, un lien peut être fait entre petit prince et enfant divin. Cette perspective a donné lieu à une thèse développée par Antoine Pinterovic12, qui elle-même a débouché sur un ouvrage sous le titre de Saint Exupéry ou l'Enfant Divin.

Il est divisé en deux parties:




  • La première constitue une sorte de tentative de synthèse et de conciliation des diverses approches anthropologiques, mythologiques, psychanalytiques et linguistiques de l'image archétypique du puer aeternus (enfant éternel), figure qui a beaucoup préoccupé Jung lui-même et les psychanalystes jungiens, principalement Marie-Louise von Franz et James Hillman.
  • La seconde s'attache à une approche de la biographie de Saint-Exupéry, autant légendaire qu'historique, ainsi qu'à une tentative de «lecture jungienne» de son œuvre à la lumière de l'image archétypique de l'enfant divin et sous le projecteur du Petit Prince, condensé mythique en fait de l'une et de l'autre, fournissant par la même occasion les divisions de cette partie de l'ouvrage qui en épousent les épisodes et les événements essentiels.


Liens internes et références[modifier | modifier le code]





Bibliographie[modifier | modifier le code]



  • (en) Paul Radin, The Trickster : A Study in Native American Mythology, 1956 (ISBN 978-0805203516).
  • Carl Gustav Jung, Le Fripon divin : un mythe indien, ouvrage collectif avec Radin et Kerényi, éditions Librairie de l'Université, Georg et Cie, 1958.
  • Carl Gustav Jung, Dialectique du Moi et de l'Inconscient (ISBN 2-07-032372-2).
  • Marie-Louise von Franz, El puer aeternus, Barcelone, Kairós, 2006 (ISBN 9788472456198).
  • C.L. Whitfield, L'enfant intérieur, Modus Vivendi Éd., 1994.
  • R. Lerner, L'Enfant interieur, Modus Vivendi Éd., 1994.
  • Sharon Wegscheider-Cruse, Apprendre à s'aimer pour libérer l'enfant intérieur, Modus Vivendi Éd., 1994.
  • Margaret Paul, Libérons notre enfant intérieur, interviewée par François De Kock, dans le magazine Passerelles, 1996.
  • S. Wolinsky, Ni ange ni démon le double visage de l'enfant intérieur, Le Jour Éd., 1996.
  • Susanna McMahon, Le Psy de poche, Éd. Marabout, coll. « [Psychologie et Bien-être] », 2000.
  • Jean Paul Fluteau, L'Enfant gigogne ou un enfant intérieur au cœur de nos émotions, essai, La Maisnie-Tredaniel, 2003.
  • Pierre Lassalle et Virginie Landelle, Les Mystères de l'enfant intérieur, Sophiakalia, 2003.
  • John Bradshaw, Retrouver l'enfant en soi, Les Éditions de l'Homme, 2e édition 2004.
  • Ouvrage Collectif, 81 façons de réveiller son enfant intérieur, guide poche, La Maisnie-Tredaniel, 2005.
  • Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont

    • Libérez votre enfant intérieur, Éditions Albin Michel, Réédition 2015.
    • J'arrête d'avoir peur - 21 jours pour renouer avec son enfant intérieur, Éditions Eyrolles, 2014




Notes et références[modifier | modifier le code]



Articles connexes[modifier | modifier le code]



  • Archétypes
  • Histoire de psychologie analytique
  • Carl Gustav Jung
  • L'Âme et la vie



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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:39

Vice Versa ou l’appareil psychique?


28 septembre 2015 par HCEP

 
 
 
 
 
 

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Vice versa est un film d’animation produit par les studios Pixar et sorti au cinéma en 2015.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Vice-versa2
L’histoire se déroule dans l’appareil à penser d’une jeune adolescente de 11 ans, pour qui, jusqu’alors, tout se passait bien dans sa vie familiale et scolaire. Elle vit avec ses deux parents, est intégré au sein de l’école (c’est une bonne élève) et investit particulièrement son club de hockey (elle y joue comme une pro). La « joie » prend tout la place dans sa tête (l’une des cinq émotions qui gèrent sa vie), tandis que la colère, la peur, le dégoût et la tristesse sont relégués au second rang.
La joie, représentée comme une fille filiforme au teint jaune comme le soleil, prend sa source dans le plaisir, représentante de la pulsion de vie, de la jouissance. Elle se retrouve prise de court lorsque les parents de l’héroïne souhaitent déménager suite au changement de travail du père. Tandis que la tristesse, petite adolescente rondelette à lunettes, pointe le bout de son nez, la joie tente, de manière autoritaire, de réduire le plus possible sa place. Ce qui amène l’adolescente à percevoir tout de manière extrêmement positive, dans un comportement proche de l’hypomanie.
Les 5 émotions choisies correspondent aux émotions principales que nous pouvons retrouver chez l’homme (la sixième est la surprise, qui n’a pas été intégrée). Les émotions correspondant à ce que nous pouvons percevoir sur le visage d’un sujet, celles-ci sont différentes des sentiments (qui sont de l’ordre de l’intrapsychique).
Ces émotions, humanisées, sont caractérisées par des éléments plus générales de l’appareil psychique.
La joie, comme nous avions pu le voir, correspond à la pulsion de vie, autoconservation et sexuelle, mais également utilisé comme élément maniaque pour se préserver de :
La tristesse, se rapproche de la pulsion de mort, des éléments de désinvestissement mais également la capacité régressive de pouvoir se retrouver dans des stades sécurisants,
La colère, personnage petit, rouge et carré, est une composante hétéroagressive chez la jeune fille mais incarne une instance surmoïque lorsqu’il est représenté chez le père (émotion dominante dans l’appareil psychique du père, mais est-ce plutôt la représentation de son appareil psychique à travers le spectre du personnage principal?).
Le dégoût, une adolescente verte très coquette, va renvoyer plus aux éléments narcissiques du personnage, désignant ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas.
Enfin, la peur, un individu vert représenté avec des yeux exorbités, est l’incarnation des angoisses.
Ce film a pour cadre l’appareil psychique et les mésaventures dans l’esprit de cette pré-adolescente qui vit un moment critique de son existence. La joie et la tristesse vont alors voyager en parcourant différents mondes (représentant tout ce qui fait lien pour l’adolescente : la famille, le hockey, les amis, l’enfance…). Les liens vers ses différents continents se brisent au fur  et à mesure qu’elle perd contact avec ce qu’elle était.
Dans le voyage où nous suivons ces deux émotions, on peut trouver une analogie concernant la mémoire à long terme (de grands étagères avec des bouts de souvenirs) et le passage vers le conscient (où se situe les 5 émotions initialement) représentait par des ponts correspondrait au pré-conscient. L’inconscient se retrouvant dans deux lieux : une pièce fermée dont des sentinelles(surmoi?) gardent l’entrée (qui, lors des rêves peuvent laisser passer certains objets ou personnages, la métaphore avec la voie de l’inconscient pour Freud est toute faite), cette dernière évoquant plutôt les motions pulsionnelles du ça. Le deuxième lieu correspond à une fosse, où tout ce qui est oublié, ne revient jamais (ce qui n’est pas totalement vrai, certains éléments refoulés refaisant surface à cette occasion).
Ce film présente de manière poétique la conflictualisation psychique aux travers des émotions que notre héroïne peut vivre, prouvant que nous avons le droit d’être triste même dans une société nord-américaine ou la méthode coué est à appliquer à tout moment. C’est une critique des comportements hypomaniaques qui résultent couramment d’éléments dépressifs sous-jacents.
https://heroscontemporainsetpsychanalyse.wordpress.com/2015/09/28/vice-versa-ou-lappareil-psychique/
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:41

[LECTURE] POPPER-GURASSA (2010) De l’idéal virtuel à l’autre réel


Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 13901302_10153769144992997_8568439616551551465_nPopper-Gurassa, Haydée. “De l’idéal virtuel à l’autre réel.” Dialogue 4 (2010): 75-86.

POPPER-GURASSA est psychothérapeute de couple. Elle examine à partir du cas d’une jeune femme reçue en traitement les effets d’un site de rencontre sur la vie affective et fantasmatique.
Le virtuel est un territoire avec des caractéristiques propres. Situé entré l’imaginaire et le réel,il revient à chaque utilisateur de décider s’l l’investi plutôt d’un coté ou d’un autre. Il peut être un puissant facteur de relance fantasmatique
Les caractéristiques de l’Internet ne sont pas une condition suffisante pour produire un surinvestissement addictif. Le cas d’une jeune femme, Sandrine, qui consulte pour des TOC de vérification  et une mésentente conjugale est présenté. A la suite de sa séparation d’avec son compagnon, Sandrine s’inscrit sur un site de rencontre. Les sollicitations qu’elle y reçoit la valorise mais les relations se terminent après une ou deux semaine de relation.
L’entrée dans le virtuel peut avoir pour conséquence de réactiver ou de mettre en oeuvre des mécanismes psychiques dont certains vont soutenir le fonctionnement psychique tandis que d’autres favorisent la régression ou la stase affective
Pour POPPER-GURASSA , le virtuel est caractérisé par la permanence de l’objet. Il évoque alors des caractéristiques précoces de continuité, de réponse, d’interaction et de rêverie.  Le virtuel a également pour fonction de contenir les fantasmes, les affects et les pensées dans un cadre. Le virtuel ferait ainsi partie du processus psychique de constitution de l’appareil à penser
Le réseau Internet est un espace dans lequel les mouvements d’omnipotence, de régression et de retrait narcissique peuvent être exprimés. L’absence de retaliation renforce les mécanismes à l’oeuvre.  Les construction virtuelles permettent d’étayer le désir sur un objet de satisfaction incarné sans être présent physiquement
Les scénario virtuels impliquent une constante “répétition  de la relation ou l’objet de remplacement serait une icone des objets primaires”. La capacité de transformation de l’objet serait ainsi réduite sur Internet.
POPPER-GURASSA  s’intérerroge sur la relation à l’objet virtuel. Est elle hallucinatoire ? réelle, ou fantasmatique ? Sur le réseau, il est possible d’investir préférentiellement l’objet sur un de ces trois pôles ce qui met à l’épreuve la frontière entre la réalité et le monde fantastique qui peut conduire la personne dans une dépendance à la toute puissance du monde réel.
Le virtuel crée un effet entonnoir pour les mouvements pulsionnels en dirigeant les investissements vers des objets plus faciles. L’excitation pulsionnelle est leurrée car est dirigée vers un objet réel. Mais le virtuel a aussi pour fonction de maintenir vivant te la pulsion.
Dans les mondes virtuels, les investissement de l’objet sont rapprochés d’un agir. Cela semble particulièrement vrai dans les jeux vidéo ou la recherche d’une solution immédiate est la condition de la poursuite de la relation individu-ordinateur. Les mondes virtuels sont des mondes toujours présents fonctionnant comme des piliers narcissiques.
Les sites de rencontre sont rapidement décrits . POPPER-GURASSA  insiste que chacun peut imaginer l’autre comme une personne idéale et se donne une valeur tout aussi élevée. Les sites de rencontre sont des lieux ou l’imposture est la norme tout comme la volonté de pouvoir, de maîtrise, de séduction et d’emprise sur l’autre. Les fantasmes d’incorporation, de fécalisation et d’emprise peuvent accompagner la participation à site de rencontre. Chacun investit le site en fonction de sa personnalité
Dans le cadre de la thérapie, l’investissement de la patiente est vécue comme un dévoiement de l’idéalisation transférentielle sur la thérapeute. La dépendance à l’autre, qui avait été à l’origine de la demande d’aide, est déplacée sur le site de rencontre pour ne pas être vécue dans le transfert
Pour POPPER-GURASSA, l’investissement du monde virtuel dépend essentiellement des difficultés de rencontres dans la vie réelle. Les sites de rencontre semblent intensifier l’illusion nécessaire à toute rencontre amoureuse. Cela peut conduire à des aménagements réels dans la vie de couple ainsi formé mais ces aménagements sont rendus difficiles parce qu’ils sont été construits sur un fond de clivage et étayage narcissique. Le virtuel permet l’illusion de maîtrise de l’objet tout en étant dépendant de celui-ci
Qu’en est il des couples qui se forment sur les sites de rencontre ?  Malheureusement, POPPER-GURASSA ne répond pas à sa question. Le texte aurait gagné a à s’appuyer les études disponibles. L’étude de Michel BOZON montre par exemple que le répertoire des pratiques et rencontres sexuelles s’élargit . Le web est marqué par une opposition stéréotypée entre sexe et amour – ce que les psychanalystes traduire par investissement préférentiel des pulsions partielles et investissement génital – renvoyant de manière tout autant stéréotypée aux hommes et aux femmes. Les sites de rencontre sont par ailleurs segmentés par population définies par l’âge, le lieu d’habitation, la religion, mais cette ségrégation des lieux de rencontre n’est ni récente ni spécifique à l’Internet. Cette étude dépeint avec précision l’arrière-plan sur lequel se déroulent les rencontres en ligne
Le destin des couples formés en ligne est approché par BAKER et al.  Les résultats de leur étude donnent 4 facteurs déterminants dans la  réussite des couples qui se sont rencontrés en ligne : 1) le lieu de la première rencontre; 2) les difficultés surmontées pour former le couple; 3) le temps passé à correspondre avant la première rencontre et 4) la capacité des personnes à résoudre les conflits et les problèmes de communication.
Certes, ces deux études ne donnent pas un point de vue psychanalytique sur le destin des couples en ligne. Mais elles apportent des éléments de compréhension qui doivent être pris en compte par un psychanalyste. POPPER-GURASSA laisse entendre que la rencontre en ligne nécessite un travail supplémentaire de la part des couples qui réussissent à former une relation durable. Est-ce certain ? Rien dans son texte va dans ce sens. Par contre, il est assez évident que les couples sur Internet doivent faire un travail particulier puisqu’ils doivent faire le tri entre leurs images internes et la personne réelle pour effectuer le parcours de l’idéal virtuel à l’autre réel. .
Sans doute est ce là la principale force du travail de POPPER-GURASSA  : montrer la spécificité des relations en ligne. Sur le réseau Internet, l’objet et l’image de l’objet sont si intimement liés qu’agir sur l’image c’est agir sur l’objet. Dans le monde virtuel, l’objet et son image sont intimement liés. Agir sur l’image, c’est agir sur l’objet. Les fonctionnement des digiborigènes n’est pas différent de celui des peuples premiers qui donnent a l’image un caractère si important qu’il craignaient que l’on capture leurs images dans des photographies ou des films. Cette pensée magique se traduit sur Internet par des tabou comme celui qui frappe les images de profil qui ne doivent jamais être commentées. Lorsque quelqu’un s’aventure à faire un commentaire, il doit être positif. Cette confusion entre l’objet et l’image est alimentée par les caractérisiques du “virtuel” que décrit bien l’auteur. Le réseau Internet parce qu’il se présente comme toujours là peut exercer des fonctions de contenance de pensées et des émotions
POPPER-GURASSA montre bien comment cette confusion ouvre à des fonctionnements qui sont particuliers parce qu’ils sont à la fois une solution et un problème. Le retrait en ligne permet de rencontrer des personnes – c’est une solution – mais ces personnes pour être véritablement dans une relation de couple doivent être débarassée de l’invetissement narcissique doit elles font l’objet. – c’est le nouveau problème. Cependant, dans sa description du virtuel, POPPER-GURASSA ne prend en compte qu’un aspect de la question. Sur Internet, les choses sont permanentes jusqu’à ce qu’elles ne soient plus. Un site, un service ou un jeu vidéo sont accessible 24/7 mais ils peuvent disparaitre du jour au lendemain. Les ordinateurs et les smartphones ne sont pas exempts de pannes temporaires ou définitives. Dans les mondes virtuels comme partout ailleurs, l’échec et l’absence sont possible. Cela signifie qu’il n’est pas possible de faire des mondes virtuels des mondes ou la satisfaction est assurée. Les investissements défensifs ou transformateurs de l’Internet peuvent être remis en question a la suite d’une défaillance numérique
Au final, le travail de POPPER-GURASSA permet de mieux comprendre comment le fonctionnement particulier d’une personne rencontre les caractérisques de l’internet avec des effet de symbolisation ou au contraire de stase psychique.
SOURCES
Baker, Andrea. “What makes an online relationship successful? Clues from couples who met in cyberspace.” CyberPsychology & Behavior 5.4 (2002): 363-375.
Bozon, Michel. “Pratiques et rencontres sexuelles: un répertoire qui s’ élargit.” Hors Collection Social (2008): 273-295.

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http://www.psyetgeek.com/lecture-popper-gurassa-2010-de-lideal-virtuel-a-lautre-reel
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:41

[size=30]LE REEL EXISTE-T-IL?[/size]
UN ET DEUX : LE REGARD ET LE REEL.
 
 
Un débat épistémologique, important mais un peu trop caricaturé, sévit chez les professeurs de SES. Quel lien doit on faire entre l’analyse (et la théorie) et le réel tel qu’il est vécu ? Certes, il n’existe pas d’objet scientifique sans théorisation préalable mais peut-on dire pour autant que le réel n’existe pas ? La position épistémologique est licite mais nous pouvons nous moquer des propos abusifs qui sont tenus à partir d’elle tout en rendant hommage aux « diablogues » de Roland Dubillard
 
 
 
La scène se passe le matin sur la place d’une petite ville de province.
 
Un (apercevant Deux) : Ah ! Mon cher ami !
 
Deux : Mon cher ami !
 
Un : Cela fait si longtemps que je ne vous avais pas vu
 
Deux : Moi de même. Je croyais que vous aviez disparu.
 
Un : Disparu ? Qui sait , cher ami ? Et vous, que devenez vous ?
 
Deux : Oh ! Comme tout le monde. Je mène ma vie gentiment et je me lamente de l’état du monde.
 
Un : Il faut dire qu’il est bien triste. Il fait peine à voir
 
Deux : A qui le dites vous !
 
Avisant un SDF assis le long du mur.
 
Deux : Regardez ce pauvre homme ! Je vais lui donner une pièce ; c’est peu de chose mais çà l’aidera.
 
Un : surtout pas, malheureux !
 
Deux : Surtout pas ? Pourquoi ?
 
Un : Evitez de le regarder ainsi.
 
Deux : Pourquoi ?
 
Un : Ne savez vous pas que c’est le regard qui créé l’objet ?
 
Deux : Qu’est ce à dire ?
 
Un : Cet homme n’existe pas, c’est vous qui le faites exister par votre regard.
 
Deux : Alors, je ne peux pas lui donner une petite pièce ?
 
Un : Mon dieu ! Mais ce serait la pire des choses. Comme l’a dit le philosophe : le pauvre est défini par le soutien que lui accorde son groupe.
 
Deux : Mais alors, que faire ?
 
Un : Evitez de le regarder.
 
Deux : Et il ne sera plus pauvre ?
 
Un : Plus précisément, il ne sera plus. Puisque c’est le regard qui créé l’objet.
 
Un et Deux tournent le dos à l’homme, lequel disparaît non sans avoir supplié Un et Deux une dernière fois.
 
Deux : Est il toujours là ?
 
Un : Evidemment non ! Puisque vous ne le regardez plus !
 
Deux : En êtes vous sûr ?
 
Un : Evidemment.
 
Deux : On ne pourrait pas vérifier ?
 
Un : Cà ne servirait à rien.
 
Deux : Pourquoi ?
 
Un : Parce que pour vérifier, vous êtes obligé de le regarder.
 
Deux : Et alors ?
 
Un (s’énervant) : Et alors, il se remettrait à exister puisque c’est le regard qui créé l’objet. Décidément, vous ne comprenez rien à rien.
 
Deux : Mais je ne vous permets pas…
 
Un : Excusez moi.
 
Deux : Ce n’est rien.
 
Un : Excusez moi mais je suis toujours agacé par les gens qui ne comprennent pas çà.
 
Deux : Mais je comprends parfaitement
 
Un : Permettez moi d’en douter.
 
Deux : Me prenez vous pour un imbécile ?
 
Un : Je n’ai jamais dit çà.
 
Deux : Vous ne l’avez pas dit mais vous l’avez pensé.
 
Un : Non !
 
Deux : Votre ton n’est pas convaincant.
 
Un : Vous me faites un procès d’intention.
 
Deux : Non ! Vous m’avez bien insulté.
 
Un : Vous entendez ce que vous voulez entendre.
 
Deux : Permettez moi de vous dire…
 
Un : Vous n’avez rien à me dire !
 
Deux : Vous m’écouterez quand même.
 
Un : Je ne vous entends pas !
 
Deux : Regardez moi quand je vous parle.
 
Un : Je ne vous vois pas !
 
Deux : Alors moi non plus, je ne vous regarde plus !
 
Un et Deux se tournent le dos.
 
Un : Monsieur, je vous méprise.
 
Deux : Pas autant que je vous méprise, monsieur !
 
Un : Pour moi, vous n’existez plus.
 
Deux : Pour moi non plus, vous n’existez plus.
 
Alors Un et Deux disparaissent en silence. La pièce de monnaie que Deux avait gardé en main tombe sur le trottoir. Le SDF réapparaît et se lève pour la ramasser. Il la tord entre ses dents afin de vérifier qu’elle n’est pas fausse.
 
Le SDF : Hé oui ! J’existe !
 
Il sort de la scène.
 http://mondesensibleetsciencessociales.e-monsite.com/pages/textes-pedagogiques/saynetes/le-reel-existe-t-il.html
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:43

[size=30]Radin, Kerenyi, Jung : LE FRIPON DIVIN[/size]
LE FRIPON DIVIN
(Paul Radin, Charles Kerenyi, Carl Gustav Jung –
Georg éditeur – 3ème edition 1993 – 1èr edition 1958)
Le « fripon divin », appelé également trickster, est une figure appartenant aux mythes des indiens winnebagos. A la fois trompeur et trompé, malfaisant et bienfaiteur, on retrouve ce personnage sous des allures et des noms différents dans une grande partie des tribus nord- amérindiennes ; Ishtinike chez les Poncas, Wakdjunkaga (« celui qui joue de tours ») chez les winnebagos,…(chez ces peuples il est présenté sous des formes diverses, coyote, lièvre, araignée, corbeau,…) mais le nom qui restera est celui de Trickster (parfois traduit par « trompeur » , « escroc », « charlatan »,…). Selon Paul Radin, le « cycle du fripon » des winnebagos en constitue un véritable ideal-type. A partir d’un récit transmis en 1912 par l’indien Blowsnake, Paul Radin propose dans cet ouvrage une analyse fondée sur un triple regard : lui même en fournit une approche ethnologique alors que Charles Kerenyi compare ce mythe aux mythes greco-romains et C.G. Jung un rapide éclairage propre à la psychanalyse.
La civilisation winnebago
Les Winnebagos sont une tribu nord amérindienne parlant la langue sioux et située dans une région qui, de la Caroline du sud et du cours inférieur du Mississipi, s’étend jusqu’aux états du Wisconsin, et du Dakota septentrional et du Montana jusqu’aux provinces d’Alberta au Canada. La civilisation winnebago est le résultat de la rencontre de trois sources : l’ancienne civilisation qui remonte à l’an 1000, des emprunts faits après 1400 aux tribus algonquines du centre et des emprunts faits au christianisme à partir du 17ème siècle.
La structure sociale de ces tribus est constituée de deux phratries et de clans à descendance patrilinéaire. Le chef de tribu est choisi dans la phratrie supérieure et dans le clan de « l’oiseau tonnerre » ; son rôle est de soigner les nécessiteux et il lui est interdit d’aller sur le sentier de la guerre. Les fonctions guerrière et de maintien de l’ordre, en revanche, sont tenues par le chef de la phratrie inférieure, issu du clan de l’ours.
Les croyances des winnebagos reposent sur l’idée qu’il existe des esprits capables de prendre n’importe quelle forme animée ou inanimée et que les enfants acquièrent entre l’âge de 9 et 11 ans un esprit qui les accompagnera toute leur vie.
Parmi les rites importants, Radin distingue le « rite de paquets de charmes » (ensembles d’objets qui ont des qualités particulières) réunissant les hommes qui ont fait preuve d’un certain courage.
Enfin, ce qui nous intéresse le plus ici, leurs récits relevaient de deux catégories :
+ Les « waikas » sont des récits sacrés dont les héros sont des êtres divins, racontant des événements anciens et des choses inaccessibles aux hommes. Ils ne peuvent être racontés que par certaines personnes ou une famille spécifique et ne peuvent être dits en été.
+ Les « worak » traitent de la voie quotidienne et les personnages principaux sont des hommes. Ils peuvent être racontés à n’importe quel moment.
Le « cycle du fripon »
Le cycle du fripon fut rapporté en 1912 à Paul Radin par un indien nommé Blowsnake. Pour Radin, l’authenticité de ce récit ne fait pas de doute. Ces histoires ne sont pas sans rappeler notre « roman de Renart » avec une dimension sexuelle et scatologique nettement exacerbée et c’est le même personnage rusé et aimant à jouer des tours aux autres êtres vivants qui est parfois humilié en se faisant prendre à son propre piège.
Nous nous contenterons dans cette note de reprendre quelques unes des aventures du « fripon » parmi les plus significatives
Les épisodes 1 à 4 rapportent que le chef d’une tribu (en l’occurrence le fripon, bien que ce terme ne soit pas utilisé) décide d’aller à la guerre ce qui est contraire à la tradition. Mais au cours de la fête précédant son départ il multiplie les manquements à l’étiquette et finalement ne part pas se battre. Il répètera plusieurs fois ces transgression.. C’est, selon Paul Radin, une manière de tourner en dérision le rite du « paquet de charmes » qui est des principaux rites des winnebagos. Mais cela permet aussi de montrer la nature asociale du fripon, coupé des hommes aussi bien que de la nature.
Le fripon est au départ un être indéterminé et difficilement différencié du reste de la nature (ainsi il nomme les plantes et les animaux « petit frère », eux mêmes le nommant « grand frère » et leurs enfants « oncle ») et c’est au cours de ses aventures qu’il va s’individualiser et prendre forme (même s’il peut prendre toutes les formes animales possibles).
Ainsi, dans les épisodes 12 14 on met en avant diverses parties de son anatomie. Dans l’un des épisodes sa main gauche et sa main droite se combattent. Dans un autre il demande à son anus de surveiller pendant son sommeil des canards qu’il fait cuire. Les canards ayant été dérobés par des renards, il décide de punir son anus en le brûlant au fer rouge puis il se mange les entrailles.
On va retrouver une dimension scatologique dans l’épisode où un oignon le défie de le manger. Fripon n’hésite pas mais est pris de pets de plus en plus puissants qui vont jusqu’à le faire décoller du sol, lui et l’ensemble du village qu’il a pris sur son dos. L’oignon l’oblige ensuite à déféquer et la défection est telle qu’il est obligé de grimper sur un rocher puis sur un arbre pour éviter la montée des excréments. Finalement, Fripon tombe dans ses propres excréments et en est humilié.
Dans une autre série d’épisodes, il s’installe dans une tribu avec sa femme et ses enfants puis décide se travestir en femme afin d’épouser le fils du chef d’un autre village. Des amours avec celui-ci il donnera trois enfants mais sa belle mère finira par découvrir qu’il n’est que le fripon ce qui causera une grande humiliation au fils du chef. Dans ce récit, deux tabous essentiels des winnebagos sont transgressés : celui de l’homosexualité mais surtout le tabou (assez répandu) de « l’évitement de la belle mère » (sur ce tabou, on peut se référer à Radcliffe-Brown « Structure et fonction dans la société primitive » 1968 – Point Seuil). Il décide alors de rejoindre sa vraie famille (sa femme et ses fils) et est décrit à ce moment sous les traits d’un homme.
Fripon va également découvrir son pénis, si grand qu’il le transporte dans une boite sur son dos. Dans les épisodes 15 et 16 il fait plusieurs tentatives pour envoyer son pénis féconder la fille du chef qui se baigne dans l’étang. Même les plus forts guerriers ne pourront le détacher de la fille du chef et il faudra l’intervention d’une vieille femme pour y arriver.
Dans les épisodes 38 et 39, l’écureuil dévore son pénis ce qui explique pourquoi les hommes ont un petit pénis. Fripon prendra les parties de son pénis qui ont été grignotées et les jettera dans la nature en nommant à chaque fois le nom d’une plante nouvelle; chaque partie du pénis donnera naissance à une plante différente.
Le fripon peut être très cruel : ainsi il enverra des mères chercher des prunes et profitera de leur absence pour dévorer leurs enfants. Dans un autre épisode il convainc un chasseur de lui confier ses deux enfants (enfant qu’il emportera en les cachant dans sa vessie) mais ceux-ci mourront car il ne saura pas s’en occuper correctement. Le chasseur poursuivra alors le fripon à travers la terre pour le tuer.
Il aime surtout tromper les autres animaux : ainsi, il se transforme en cerf mort pour piéger le vautour et lorsque celui-ci met la tête dans son anus il enserre le vautour ce qui lui donne une belle queue pleine de plumes. L’ours, admiratif et jaloux, demande au fripon de lui faire une queue semblable. Le fripon lui fend alors l’anus en deux et mange ses entrailles.
Mais de trompeur, Fripon peut être aussi trompé : ainsi, les mouches l’incitent à mettre sa tête dans le cou d’un élan mort ; il se retrouve donc coincé avec sa tête d’élan sur les épaules ; des hommes le sauveront en fendant en deux la tête d’élan et Fripon les remerciera en leur donnant des médecines (c’est semble t-il une des fonctions essentielles du Trickster).
Fripon va également essayer de voler les secrets des divers animaux. Installé avec sa famille, il n’a pas de quoi nourrir sa femme et ses enfants. Il va donc voir successivement les animaux qu’il appelle « petit frère » (tous les éléments du monde sont appelés « petit frère ») afin de savoir comment ils se fournissent en nourriture et de voler leur technique : le coyote se sert de son flair, le rat musqué sait transformer la glace en bulbes des champs, la bécasse pêche, le putois pète pour tuer les cerfs, le pic prend les vers dans les arbres. Souvent, ses ruses se retournent contre lui.
Cependant, le fripon n’est pas un être uniquement négatif et fauteur de désordre. Sa nature bénéfique va se révéler clairement vers la fin du cycle. Dans les derniers épisodes Fripon décide de nettoyer le Mississipi de ses obstacles, d’en éliminer les prédateurs de l’homme et d’en écarter les tourbillons. Il entame alors clairement sa mission civilisatrice.
Enfin, dans le dernier épisode du cycle, il prend son dernier repas sur terre et monte au ciel. On apprend alors qu’il existe quatre mondes superposés : le monde du créateur, le monde du fripon, le mode de la tortue et le ponde du lièvre (qui est le nôtre).
Un être profondément ambivalent.
L’ordre des récits et la double nature du fripon sont importants. L’ordre des récits montre un être d’abord indifférencié qui se différencie peu à peu en prenant conscience des parties de son corps et de lui-même puis en devenant un être social (quand il essaie de voler leurs secrets aux animaux) et enfin civilisateur.
Sa nature est double, à la fois destructeur et bienfaiteur. C’est d’abord un rusé qui joue des tours à autrui mais peut en sortir vaincu et humilié. De plus, il se plait à transgresser les tabous les plus importants (voir Levy Makarius – «Le sacré et la violation des interdits » -chapitre IV - http://mondesensibleetsciencessociales.e-monsite.com/rubrique,violation-des-interdits,729184.html) mais dans le même temps il est un bienfaiteur qui apporte les médecines aux hommes ou nettoie le fleuve de ses dangers. Ces bienfaits seront d’abord involontaires puis deviendront volontaires et conscients. En ce sens il est un héros civilisateur.
Le fripon est la figure mythique la plus ancienne des indiens d’Amérique du Nord et sa nature est double, à la fois divin et bouffon, à la fois bienfaiteur et malfaisant mais presque partout il est présenté comme un héros civilisateur qui ne connaît pas les normes du bien et du mal et qui est caractérisé par une faim et une sexualité hors normes. Parfois, il est vu comme une divinité déchue dont le destin est de parcourir le monde, d’y vivre sans joie et d’être pourchassé et haï par les hommes. Chez les adeptes de la religion peyote qui est à moitié christianisée, il est assimilé au diable.
Cependant, la thématique commune à tous est que dans un monde sans commencement ni fin, un priapique se démène, s’efforçant de satisfaire sa faim et sa sexualité. A la fin de ses exploits un nouveau personnage nous est révélé. Pour Radin, le récit du fripon est celui d’une différenciation progressive, d’abord des hommes et des dieux puis des principes masculins et féminins.
Pour Charles Kerenyi,le fripon peut être rapproché des figures d’Herakles etd’Hermes. Ile st à la fois sot et rusé mais pour Kerenyi la ruse et la sottise s’abreuvent à la même source.
Jung fait également référence à Hermès-Mercure mai il cite également les figures du clown, du bouffon et du Chamane (médecine man). Pour lui, le fripon constitue un « psychologème », une « figure psycho-archétypique et archaïque »), une sorte de seconde personnalité de caractère « enfantin et inférieur ».
Mais dans le cas individuel comme dans le cas collectif, il est le symbole de l’évolution de la conscience qui s’autonomise graduellement.
Une figure universelle
Le « fripon divin » est plus généralement appelé « Trickster » ou « joueur de tours » et les ethnologues ont conservé ce nom pour désigner cet être qu’on retrouve dans la plupart des récits mythiques dans le monde. Ainsi, Georges Dumézil qualifie le dieu scandinave Loki de « Trickster » mais il existe aussi des Tricksters africains ou polynésiens (Maui) ou australiens (Bamapama).
On ne s’étonne donc pas qu’il ait pu donner lieu à de nombreuses interprétations. L’ethnologue Laura Levy Makarius pense que l’analyse de radin en termes de survivances ne peut être retenue, la figure du Trickster n’ayant pu apparaître qu’à un stade relativement récent, quand l’individualisation apparaît. Lévy Makarius remet également en cause l’interprétation de Lévi-Strauss qui ne voit dans Trickster qu’un médiateur entre la nature et les hommes, réduit aux seules figures du coyote et du corbeau.
Pour Lévy Makarius, le trickster est avant tout la figure du « violateur de tabou », à la fois fauteur de désordre et civilisateur.
http://mondesensibleetsciencessociales.e-monsite.com/pages/notes-de-lecture/ethnologie-et-folklore/radin-kerenyi-jung-le-fripon-divin.html
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:44

Vous consultez
Les états mentaux d’autrui lorsqu’il interagit
parNadia Gauducheau
et[url=https://www.cairn.info/publications-de-Cuisinier- Fr%C3%A9d%C3%A9rique--10172.htm]Frédérique Cuisinier[/url] [1]
 

Raccourcis

  • Résumé
  • Plan de l'article
  • Pour citer cet article


Cité par...

  • Articles de revues [2]


Voir aussi

  • Sur un sujet proche


Enfance

2004/4 (Vol. 56)



  • Pages : 96
  • ISBN : 9782130548126
  • DOI : 10.3917/enf.564.0333
  • Éditeur : Presses Universitaires de France



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INTRODUCTION
1
[size=46]Le rôle des interactions humaines dans la construction de connaissances et dans le développement cognitif est désormais bien établi. Que ce soit avec des pairs ou des adultes, les interactions sont à l’origine de progrès cognitifs pour l’enfant (Bruner, 1983 ; Azmitia, 1996). Interagir avec autrui implique divers savoirs et savoir-faire du registre de la communication et notamment la capacité à appréhender les états mentaux du partenaire (émotions, désirs, pensées, intentions, etc.). Cette recherche s’intéresse aux compétences inférentielles des enfants concernant les états mentaux d’autrui, de telles compétences pouvant jouer un rôle important dans les situations d’apprentissage en collaboration.[/size]

Les interactions entre pairs

2
Certaines études ont montré l’efficacité du travail à plusieurs (interactions sociocognitives). Elles constituent un corpus de données important dont les résultats indiquent que les enfants résolvant un problème avec un pair tirent davantage de bénéfices cognitifs que les enfants travaillant seuls (Doise, Mugny, 1981 ; Perret-Clermont, 1996 ; Perret-Clermont & Nicolet, 2001). Différents types de situations ont été étudiés. Dans certaines situations, les interactions de tutelle, un des enfants peut aider son partenaire, plus jeune ou moins compétent, à résoudre un problème (e.g. Verba & Winnykamen, 1992). Dans d’autres situations, les enfants de même niveau (développement ou compétence spécifique) collaborent pour résoudre conjointement le problème (e.g. Roux, 1999). Ces études portent essentiellement sur les enfants d’âge scolaire (6-11 ans) (cf. synthèse de Gilly, 1990). Elles ont permis d’élaborer des outils d’analyse des interactions entre enfants de cet âge (e.g. Gilly, Fraisse, & Roux, 2001). Deux grandes approches sont classiquement distinguées (Gilly, 1990). La première étudie le rôle des interactions dans le développement cognitif. Cette perspective dite structurale fait référence à la théorie piagétienne. La seconde s’intéresse à la construction de connaissances spécifiques au cours des interactions dans le cadre de la résolution de problèmes (perspective procédurale). Elle s’appuie sur les études portant sur les procédures de résolution de problèmes et le traitement de l’information. Plus récemment, depuis les années 1990, les recherches accordent une place privilégiée aux processus intersubjectifs et étudient les interactions dans leur dimension communicationnelle.
3
Selon Deleau (1990), la communication est un système intersubjectif s’inscrivant dans un contexte situationnel, interactionnel et interdiscursif. Le contexte ne préexiste pas à l’interaction mais il est coconstruit par les individus au cours des échanges. Les situations d’interactions sociocognitives comme toute situation de communication s’organisent à partir du partage et de la négociation de significations (Gilly, Roux, & Trognon, 1999 ; Grossen & Perret-Clermont, 1994 ; Perret-Clermont, Schubauer-Leoni, & Trognon, 1992). Les significations à coconstruire concernent les diverses composantes de la situation, les aspects sociaux (les rôles et les enjeux) mais aussi les aspects cognitifs tels la représentation du but de la tâche ou les moyens à mettre en œuvre pour la résoudre. Chaque enfant élabore sa propre représentation de la situation. Cette représentation évolue (se transforme) au fur et à mesure des échanges. Les partenaires parviennent progressivement à une représentation commune et partagée par une négociation de la signification de la situation. Dans ce cadre, les connaissances résultent d’une construction intersubjective. Selon Gilly et al. (1999) différents degrés d’intersubjectivité sont possibles, l’intersubjectivité est maximale lorsque « les partenaires ont la même définition de la situation et qu’ils savent qu’ils la partagent » (p. 22).

Inférences sur les états mentaux et interactions

4
Ces travaux conduisent à s’interroger sur les processus psychologiques qui sous-tendent l’intersubjectivité et qui sont en jeu dans la co-construction de savoirs au cours des interactions. L’intersubjectivité ne semble possible que si la « subjectivité » du partenaire, son point de vue, est repéré et identifié. En l’occurrence, pour opposer son point de vue à celui d’autrui, pour négocier, s’accorder, il paraît nécessaire de se représenter ce que le partenaire comprend de la situation, quelles sont ses connaissances, ses intentions, etc. Par exemple, un enfant devant expliquer une règle de jeu à son camarade est censé se préoccuper des croyances de celui-ci concernant cette règle.
5
Au cours des échanges, les interactants peuvent avoir besoin de comprendre les états mentaux du partenaire (e.g. ses croyances) mais aussi sa relation à la situation (e.g. la difficulté qu’il éprouve). Les éléments tels que la représentation de la tâche, les croyances quant à la signification de la consigne, le sentiment face à une difficulté peuvent constituer des informations utiles pour s’engager dans la négociation. Ainsi, « la subjectivité » d’autrui ne se limite pas aux états mentaux (dans leur sens strict). La compréhension d’autres aspects de la vie mentale du partenaire peuvent s’avérer pertinents pour le déroulement d’une interaction, en particulier la relation d’autrui à la situation (trouve-t-il la tâche difficile, est-il d’accord avec la réponse donnée, est-il en difficulté, etc.). Par exemple, si un enfant pense à tort que son partenaire rencontre des difficultés pour résoudre la tâche, il risque de réagir de façon non adaptée en offrant son aide. La réaction d’aide peut alors être mal perçue. Les états mentaux, et plus généralement la vie mentale d’autrui, correspondent à des états internes qui ne sont pas directement accessibles, explicites. Leur appréhension nécessite la production d’inférences. Nous pensons donc que des inférences relatives aux états mentaux du partenaire ponctuent les interactions sociocognitives et jouent un rôle déterminant dans la construction de significations partagées (Gauducheau & Cuisinier, 2003).
6
Ce postulat est cohérent par rapport aux études s’intéressant au développement de la compréhension des états mentaux. Elles montrent que les compétences inférentielles des enfants concernant les états mentaux d’autrui sont importantes pour interagir. Certains auteurs soulignent le rôle crucial de la capacité à attribuer des états mentaux à autrui dans la compréhension du monde social (Astington & Jenkins, 1995 ; Dunn, 1994). L’aptitude à appréhender ce que pensent les autres, mais également à concevoir que nos actions sont déterminées par nos états mentaux, permettrait de s’ajuster au partenaire en situation sociale. Des travaux empiriques constatent que les enfants réussissant le mieux les épreuves d’attribution d’états mentaux (fausse croyance et émotion) manifestent des interactions plus adaptées avec leurs pairs (Jenkins & Astington, 2000 ; Slomkowski & Dunn, 1996) et présentent davantage de comportements prosociaux (Lalonde & Chandler, 1995 ; Watson, Nixon, Wilson, & Capage, 1999).
7
La compréhension des états mentaux (classiquement les croyances, désirs et émotions) a été beaucoup étudiée ces dernières années auprès des enfants de 2 à 5 ans (e.g. Bradmetz & Schneider, 1999). Une étape importante intervient vers 4 ans lorsque l’enfant réussit à attribuer une fausse croyance (cf. étude princeps de Wimmer & Perner, 1983). Cette réussite traduit une capacité à se représenter un état mental différent du sien et erroné par rapport à l’état du monde. Certaines élaborations concernant les états mentaux sont plus tardives. C’est le cas des états mentaux de second ordre. Les enfants sont capables de répondre à des questions sur des situations qui combinent de façon récursive les états mentaux ( « penser que l’autre pense que... » ) à partir de 6 ans (Perner, 1988). Par ailleurs, certaines connaissances sur d’autres facettes du fonctionnement psychologique d’autrui se développent plus tardivement, notamment sur les traits de personnalité, les activités cognitives, etc. (pour une synthèse, Thommen, 2001).

Comment les inférences sont-elles produites ?

8
Partant du postulat selon lequel des activités inférentielles relatives aux états mentaux du partenaire interviennent au cours des interactions sociocognitives, il semble important de comprendre sur quels éléments de la situation les enfants s’appuient pour produire ces inférences. La connaissance de ces activités inférentielles peut permettre de mieux saisir les processus intersubjectifs des interactions sociocognitives.
9
Les inférences sont des activités mentales impliquées dans une multitude de domaines de la cognition (raisonnement, compréhension de textes, catégorisation, attribution causale, etc.). Les inférences ne sont, à notre connaissance, pas étudiées pour elles-mêmes mais dans le but de comprendre les activités dans lesquelles elles s’inscrivent. Par exemple, dans le cadre de problèmes d’appartenance catégorielle, on va s’intéresser aux informations utilisées par les enfants pour inférer la catégorie d’appartenance d’un objet. En l’occurrence, les enfants, à partir de 4 ans, s’appuient sur les propriétés profondes des objets (Gelman & Markman, 1986). Par exemple, l’enfant infère que le requin appartient à la catégorie poisson à cause de sa propriété « respire sous l’eau » même s’il possède des traits perceptifs proche du dauphin (catégorie mammifère). Richard (1990) affirme que « les inférences consistent à produire de nouvelles informations à partir des informations existant en mémoire, à savoir les connaissances, et des informations issues de la situation » (p. 15). Par conséquent, les inférences sont étroitement liées aux informations présentes dans la situation et aux connaissances du domaine. Il semble donc difficile d’identifier une capacité d’inférence indépendante du domaine et du problème posé.
10
À l’heure actuelle, les mécanismes par lesquels les enfants infèrent les états mentaux en situation naturelle sont mal connus. Cela s’explique, en partie, par les préoccupations théoriques des auteurs. La plupart s’interrogent sur « la nature » du changement cognitif apparaissant vers 4 ans et manifesté à travers la réussite des tâches de « fausse croyance » (cf. tâche de Wimmer & Perner, 1983). Les recherches examinent les conceptions mobilisées par les enfants pour réussir ce type de tâche (ce que les auteurs désignent par l’expression « théorie de l’esprit »). Les situations à partir desquelles on demande aux enfants de réaliser des inférences sont souvent fictives (récit d’histoires) et simplifiées. Ces situations ne permettent pas de présenter la diversité des composantes constitutives des contextes naturels (états mentaux multiples, comportements expressifs, échanges verbaux, enjeux de la situation, etc.).
11
Toutefois, certaines études se sont interrogées sur les indices utilisés par les jeunes enfants pour déterminer l’objet du désir d’autrui. Les résultats indiquent que les enfants vers 4 ans utilisent la direction du regard et le pointage pour repérer dans quel sens se dirige l’attention d’autrui ainsi que l’objet de son désir (Lagattuta, Wellman & Flavell, 1997 ; Lee, Eskritt, Symons, & Muir, 1998). Les enfants « déchiffrent » les comportements non verbaux en termes d’états mentaux. Par exemple, les émotions de base sont reconnues à partir des expressions faciales entre 4 et 6 ans (pour une synthèse, Manstead & Edwards, 1992).
12
Certaines recherches montrent que les gestes reflètent une transition lors de l’acquisition de connaissances (Alibali & Goldin-Meadow, 1993 ; Garber, Alibali, & Goldin-Meadow, 1998). Dans une étude d’Alibali et Goldin-Meadow (1993), les gestes et le discours d’enfants (9-10 ans) résolvant des problèmes d’équivalences mathématiques ont été codées selon une grille prévoyant six types d’explication de la solution du problème. Parmi les enfants ne proposant pas la bonne explication, certains manifestent une discordance entre l’explication produite à partir des gestes et celle exprimée par le discours. Cette discordance correspondrait à un état durant lequel l’enfant active plusieurs explications concurrentes. Cet état serait propice au changement cognitif puisque ces enfants « discordants » fournissent dans un second temps une explication concordante et correcte (ce n’est pas le cas des enfants exprimant une solution incorrecte dont les gestes et le discours concordent). De plus, la discordance entre gestes et discours d’autrui est utilisée par les enfants de 9-10 ans pour évaluer si celui-ci réussit à résoudre un problème de mathématiques (Kelly & Church, 1997). Ainsi, les expressions non verbales peuvent traduire des états émotionnels mais également cognitifs. Elles semblent donc être des informations pertinentes pour produire des inférences sur autrui dans le cadre des situations de co-résolution de problèmes.

Objectifs et paradigme de la recherche

13
Trois objectifs président à l’étude présentée ci-après. Premièrement, nous examinerons quels contenus mentaux peuvent être attribués à autrui dans un contexte d’apprentissage en collaboration. Deuxièmement, nous déterminerons la pertinence des inférences produites par les enfants. Enfin, le troisième objectif est d’étudier dans quelle mesure les enfants s’appuient sur les aspects non verbaux des conduites d’autrui pour inférer ses états mentaux. Les expressions non verbales ont beaucoup été étudiées en tant qu’indices des émotions mais nettement moins comme indices de cognitions liées à l’activité de résolution de problème.

14
Les difficultés méthodologiques inhérentes aux activités inférentielles sur les états mentaux (activités probablement inconscientes et rapides) nous ont conduites à construire un paradigme permettant d’étudier des inférences explicites. Ce paradigme prévoit que les sujets observent de courtes séquences vidéo d’une interaction sociocognitive entre deux enfants de leur âge. Les inférences sont ensuite sollicitées par l’intermédiaire de questions posées au sujet concernant les états mentaux d’un des enfants filmés. Nous avons privilégié une approche expérimentale tout en proposant une situation la plus proche possible d’un contexte naturel. En effet, l’interaction sur laquelle portent les inférences correspond à un contexte d’apprentissage scolaire familier (exercice de mathématiques réalisé en collaboration dans une salle de classe). Le matériel que nous avons construit permet de faire varier l’accès aux informations verbales afin d’étudier l’importance des expressions non verbales dans ce genre d’activités inférentielles.

15
Les inférences des enfants sont abordées sous l’angle de leur contenu et de leur pertinence. Dans le cadre de notre étude, les inférences portent sur une situation naturelle. Il s’agit donc d’activités interprétatives qui ne sont pas exactes. Elles peuvent se rapprocher plus ou moins de ce que pense et ressent autrui mais différentes interprétations sont possibles. L’inférence produite peut être difficilement confirmée à part éventuellement en demandant à la personne d’expliciter son état mental. Cela est très différent des situations expérimentales de type fausse croyance impliquant un scénario et des personnages dont l’état mental peut être précisément caractérisé (existence d’une bonne réponse). C’est pourquoi la notion de pertinence est plus adaptée pour désigner la qualité des inférences que l’on peut produire face à une situation d’interaction (éléments contextuels complexes et états mentaux multiples). Les inférences sur les états mentaux peuvent être considérées comme pertinentes lorsqu’elles sont compatibles avec ce que ressent et pense le partenaire. Nous supposons que des inférences pertinentes peuvent permettre de mieux s’adapter au partenaire (même si elles ne garantissent pas une réaction adaptée). Cette caractéristique propre aux inférences sur les états mentaux d’autrui concernant une situation d’interaction naturelle, implique selon nous de définir une norme de pertinence. L’accord entre plusieurs juges aurait pu constituer une norme. L’analyse d’experts constitue une autre référence possible. Elle est fondée sur l’analyse de l’interaction à partir de critères définis. Dans ce cas, les états mentaux attribués sont confrontés à des conduites susceptibles de les sous-tendre. Nous avons privilégié ce type de référence plutôt que la comparaison à une norme définie par un consensus (sans que l’on sache si ce consensus est fondé ou non).

16
Cette recherche concerne les enfants de 9-10 ans. Il s’agit d’une période bien étudiée du point de vue des interactions sociocognitives, pour laquelle des outils d’analyse adaptés sont disponibles. De plus, les savoirs des enfants de cet âge concernant la vie mentale d’autrui sont peu connus. En effet, les études s’intéressent principalement aux enfants de 3 à 6 ans, âge de l’acquisition d’une « théorie de l’esprit ».
https://www.cairn.info/revue-enfance-2004-4-page-333.htm
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:45

MÉTHODE

Population

17
Quarante-neufs enfants en classe de CM1 ont participé à cette expérience. Ils sont âgés de 9,9 ans en moyenne (écart type de six mois, 26 filles et 23 garçons).

Procédure

18
La tâche proposée aux enfants consiste à produire des inférences par l’intermédiaire de questions suite au visionnage d’une séquence d’interaction.

19
Dans un premier temps, les participants voient un film montrant un enfant effectuant un exercice en collaboration avec un camarade (son coupé). Il s’agit d’un gros plan sur un seul des interactants nommé enfant « cible » (buste et torse). La présence d’une seule personne à l’écran limite les informations disponibles et simplifie la situation à analyser. La vision du film entier permet de donner une vue d’ensemble de l’interaction. De plus, les participants reçoivent quelques informations sur les conditions de réalisation des films (lieu, nature des relations entre les interactants, etc.) et sur l’activité proposée aux enfants filmés.

20
Dans un deuxième temps, ils regardent des séquences extraites du film (séquences A-B-C-D-E). L’ordre des séquences a été contrebalancé à partir de la procédure du carré latin [2]
[2]  A-B-C-D-E : n = 11, B-C-D-E-A : n = 9, C-D-E-A-B :...
. Chaque séquence est montrée deux fois au minimum et autant de fois que les participants le souhaitent. Une partie des participants visionnent les séquences avec le son (n = 24) et l’autre partie regardent les mêmes séquences muettes, privées du son (n = 25). Les inférences sont réalisées sur chaque séquence une à une à partir d’une série de questions proposées toujours dans le même ordre (le contrebalancement de l’ordre des questions semblait alourdir le dispositif auprès des enfants).

Analyse de l’interaction présentée aux participants

21
L’interaction filmée concerne deux garçons de 10 ans issus de la même classe de CM1 réalisant ensemble des additions et soustractions « à trous » (par exemple, . . 8 + 87 . = 1 432). L’interaction a fait l’objet d’analyses afin d’en caractériser le contenu et de déterminer les séquences retenues pour l’expérience.

22
Nous avons conduit trois types d’analyses. Une analyse des aspects généraux de l’activité permet de rendre compte de la résolution du problème par les deux garçons (e.g. questions sur la procédure, erreur, etc.). Une seconde analyse décrit la nature des interactions entre les deux partenaires à partir d’une grille classiquement utilisée dans les études sur les interactions sociocognitives (Gilly, Fraisse, & Roux, 2001). Les échanges peuvent constituer une co-élaboration acquiesçante. Dans ce cas, les interventions de l’un des partenaires ont valeur de contrôle et de renforcement d’une solution sans qu’il y ait eu accord explicite ou opposition. La solution adoptée n’a pas fait l’objet de négociations mais le partenaire l’accepte. La co-construction correspond à un moment où la construction d’une solution repose sur la succession alternée des différentes interventions des partenaires sans manifestation observable de désaccords ou de contradictions. Dans la confrontation avec désaccord non argumenté, un des partenaires fait une proposition que l’autre n’accepte pas, sans argumenter ce rejet, ni faire une autre proposition. La confrontation avec désaccord argumenté signifie que le partenaire refusant une proposition propose aussi un argument et/ou fait une proposition d’une autre procédure. Enfin, la dernière analyse porte sur les expressions non verbales des enfants.

Description des séquences supports des inférences

23
Les cinq séquences d’interaction extraites du film durent entre dix et onze secondes (cf. tableau 1). Cette durée apparaît maximale pour limiter les informations à traiter. Par ailleurs, elle a donné des résultats satisfaisants dans deux études préliminaires (Gauducheau & Cuisinier, 2003).

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TABLEAU 1. — Description des séquences

24
Les séquences ont été sélectionnées de manière à proposer un exemplaire de chaque type d’épisode interactif décrit par la grille de Gilly, Fraisse et Roux (2001) (désaccord argumenté ou non argumenté, co-construction, collaboration acquiesçante). Plusieurs épisodes ont été initialement sélectionnés. Ils devaient contenir des verbalisations afin de pouvoir faire varier l’accès à ce type d’informations. Ils devaient également faire l’objet d’un accord inter-juges. En effet, un chercheur expert de l’analyse des interactions sociocognitives a réalisé un double codage de la dimension « nature des interactions » sur l’ensemble du film. Les séquences retenues ont été codées de la même manière par cet expert et par nous-même. Le choix final a été réalisé à partir de critères de qualité vidéo. Deux épisodes de désaccord argumenté ont été gardés. Un de ces épisodes montre une erreur de la part de l’enfant filmé qu’il reconnaît. Ce type de situation nous a semblé intéressant puisqu’il s’apparente à une fausse croyance. Les activités de résolution du problème et les comportements non verbaux dans les séquences choisies ont été ensuite codés par l’expert. Peu de désaccords sont apparus. Ils ont été discutés et résolus.

Questionnaire d’inférences

25
Le contenu possible des états mentaux est infini et le caractère nouveau du questionnement de cette recherche n’a pas permis de s’appuyer sur des données déjà existantes. L’objectif du questionnaire est d’aborder différents aspects de la vie mentale de l’enfant « cible » (états mentaux et rapport de l’enfant à la tâche). Cette recherche postule un rôle fonctionnel des inférences sur la vie mentale dans les ajustements au partenaire. Les aspects à inférer ont donc été choisis en fonction de leur caractère pertinent par rapport à la situation d’apprentissage collaboratif (ajustement à autrui). Le questionnaire se présente sous forme de questions à choix unique (questionnaire présenté en annexe 1). Il s’appuie sur notre analyse de l’interaction, des entretiens préliminaires auprès d’enfants et une première version de ce questionnaire (Gauducheau & Cuisinier, 2003).

26
Certaines questions portent sur les états mentaux de l’enfant « cible » : les émotions (question 1), la croyance par rapport à la réponse donnée (question 4), l’état attentionnel (question 5) et l’envie de travailler avec son partenaire (question 7). D’autres questions ne traitent pas au sens strict des états mentaux et concernent plus spécifiquement la situation. Elles portent sur le rapport de l’enfant « cible » à la tâche : la difficulté éprouvée (question 6), le fait de rencontrer un problème (question 3) et la coopération avec le partenaire (question 2).

27
L’ensemble de ce dispositif répond aux objectifs de la recherche à savoir : a) étudier quel contenus mentaux les enfants peuvent attribuer à autrui dans un contexte d’apprentissage collaboratif, b) déterminer si les inférences des enfants sont pertinentes et, c) savoir si les expressions non verbales sont des informations importantes pour réaliser ce type d’inférences.

RÉSULTATS

Quels contenus mentaux peuvent être attribués à un pair dans un contexte d’apprentissage en collaboration ?

28
Les distributions des réponses au questionnaire d’inférences dans les différentes séquences ont été comparées à l’aide de tests de chi². Les résultats montrent que les enfants identifient un contenu spécifique à chaque séquence. En effet, ils répondent différemment aux questions dans chacune des séquences hormis pour la dimension « application au travail » (question 5) pour laquelle les réponses sont identiques quelle que soit la séquence. Le tableau 2 montre les réponses les plus fréquemment choisies par les enfants pour chacune des séquences. Il indique également dans la colonne de gauche la valeur des chi² (calculés à partir de la distribution des réponses à chaque question pour les différentes séquences). La répartition complète des réponses (données brutes et pourcentages) est proposée en annexe 2.
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TABLEAU 2. — Réponses au questionnaire les plus fréquemment choisies

29
Au regard du tableau 2, les inférences des enfants paraissent cohérentes avec le contenu des interactions. Par exemple, les enfants répondent dans 39 % des cas que le garçon est surpris dans la séquence A. L’erreur du garçon, dans cette séquence, a en effet pu provoquer de la surprise ; 80 % des enfants pensent que le garçon est en désaccord avec son partenaire dans la séquence E. Or, celle-ci est identifiée comme un épisode de désaccord argumenté. Pour la séquence D, les enfants trouvent l’exercice facile (80 %). Il s’agit de la séquence dans laquelle le garçon sourit et affirme : « C’est facile. J’ai encore compris. » Néanmoins, certains aspects n’ont pas été repérés par les enfants. Par exemple, seulement 31 % perçoivent un désaccord entre partenaires dans la séquence C que nous avons pourtant identifié comme tel. En revanche, ils remarquent l’existence d’un problème dans cette séquence (67 %).
30
Une analyse factorielle des correspondances multiples (ACM) a été réalisée afin d’étudier comment les réponses des enfants au questionnaire d’inférences s’organisent en fonction de la séquence regardée. L’objectif est de déterminer s’il existe des patterns de réponses associés à chaque séquence. Cette analyse comporte les variables suivantes : la variable « type de séquence » (5 modalités) et les variables représentant chacune des questions (au total, 8 variables et 30 modalités).
31
Le facteur 1 explique 32,1 % de la variance totale (axe horizontal, fig. 1). Il indique que les réponses des enfants constituent deux pôles représentant la valence de la situation (valence positive ou négative). Du côté positif de l’axe, les modalités se rapportent à une « situation à valence négative » (problème, tâche difficile, etc.). Du côté négatif de l’axe, les modalités évoquent une « situation à valence positive » (fier, tâche facile, etc.). Les séquences D et E contribuent au premier facteur. La séquence E (désaccord argumenté) contribue à l’axe représentant la « situation à valence négative » et la séquence D (collaboration acquiesçante) contribue à l’axe « situation à valence positive ». Le tableau 3 récapitule les différentes modalités constitutives du facteur 1 [3]
[3]  L’analyse prend en considération les modalités contribuant...
.
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Tableau 3. — Modalités constitutives du facteur 1 (par ordre décroissant des contributions)

32
Le facteur 2 explique 12,1 % de la variance totale (axe vertical, fig. 1). Son interprétation est plus délicate. Du côté positif de l’axe, deux catégories contribuent à son inertie : la modalité « colère » et la séquence E. Du côté négatif de l’axe, plusieurs modalités apportent une contribution importante [4]
[4]  Par ordre décroissant des contributions.
 : séquence A, « honte », « il pense s’être trompé », « surpris » et « envie de travailler avec le partenaire ». La séquence A (désaccord et erreur reconnue) est perçue comme atypique par rapport aux autres séquences (contribution très élevée sur le facteur 2). Elle s’accompagne d’un pattern spécifique.
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33
Ainsi, les inférences des enfants diffèrent en fonction du type de séquence. De plus, leur organisation semble cohérente par rapport aux situations d’interaction proposées.

Les enfants produisent-ils des inférences pertinentes ?

34
Dans la mesure où les inférences demandées relèvent d’une activité interprétative qui n’est pas exacte, une norme de pertinence des inférences a été établie. Elle repose sur le jugement de deux experts (nous-même). Le score de pertinence des inférences a été établi à partir de nos analyses des séquences et de celle d’un autre chercheur spécialiste des interactions (selon la grille présentée dans la partie méthode). Comme nous l’avons exposé précédemment, nous considérons que ces analyses de l’interaction constituent une base fiable pour déterminer les inférences les plus pertinentes.
35
Nous présentons ici le principe de construction de cet indicateur. Le lecteur intéressé pourra se reporter à Gauducheau (2002) pour une présentation exhaustive. Le barème de cotation prévoit 2 points pour une réponse pertinente (cf. tableau 4).
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TABLEAU 4. — Extrait du barème de cotation

36
Un seul point est attribué lorsqu’une réponse est pertinente mais ne correspond pas à la plus pertinente. Par exemple, pour la question de l’émotion (Q1) dans la séquence D (collaboration acquiesçante), les réponses « fier » et « soulagé » ont été considérées comme les plus pertinentes (2 points). En effet, les verbalisations de l’enfant ( « C’est facile. J’ai encore compris » ) peuvent indiquer la fierté. Les expressions du visage à connotation positive (rire et sourire) conduisent à éliminer les émotions négatives (inquiet, colère, etc.). La réponse « surprise » n’a pas été classée comme non pertinente car cette émotion peut correspondre à une émotion positive ou négative selon la situation. Néanmoins, elle a été considérée comme moins pertinente que « fier » et « soulagé ».
37
Les réponses à certaines questions n’ont pas été comptabilisées, dans la mesure où aucun élément ne nous permettait de décider de leur pertinence. C’est le cas de la question concernant l’envie de travailler avec le partenaire, de la question 6 dans la séquence A et de la question 4 dans la séquence B. Le total de points maximum pour l’ensemble de la tâche est de 56 (questionnaire sur les 5 séquences).
38
Le score moyen à l’ensemble du questionnaire est de 40,1 (écart type de 3,5). Les scores se situent entre 30 et 46. Cela signifie que les enfants n’atteignent pas le score maximum. Toutefois, ce score permet de penser que les enfants ne répondent pas au hasard et que leurs inférences sont relativement cohérentes avec l’analyse d’experts.

L’importance des expressions non verbales pour réaliser les inférences

39
Les inférences du groupe des enfants ayant visionné les séquences muettes ont été comparées aux inférences produites par le groupe ayant regardé les séquences sonores. Pour ces deux groupes, les distributions des réponses au questionnaire d’inférences ont été comparées à l’aide de tests de chi² et les scores moyens de pertinence des inférences avec un test t de Student.

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TABLEAU 5. — Cas où les réponses sont liées à l’accès au son (les réponses des enfants regardant les « séquences sonores » diffèrent de celles des enfants regardant les « séquences muettes »)

40
Dans la majorité des cas, les réponses des enfants ayant vu les « séquences sonores » sont similaires à celles des enfants ayant regardé les « séquences muettes », et cela lorsque l’on examine les données pour chacune des séquences A, B, C, D, E. Il existe quelques cas où un lien apparaît entre le contenu des inférences et l’accès au son : la coopération entre les partenaires dans la séquence A, B, D et E ainsi que l’envie de travailler avec le partenaire dans la séquence A (cf. tableau 5).

41
Le score moyen de pertinence des inférences des enfants s’élève à 40,6 dans la condition « séquences sonores » et à 39,6 dans la condition « séquences muettes ». La différence n’est pas significative (t(47) = 1,02 ; n.s.). Par conséquent, la pertinence des inférences ne dépend pas de l’accès au son. Ces résultats sont cohérents avec les précédents et montrent que la présence des informations verbales et autres informations sonores n’influence pas sensiblement les inférences.
https://www.cairn.info/revue-enfance-2004-4-page-333.htm
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 17:46

[size=33]Comprendre les actions, émotions et états mentaux d’autrui : psychologie et neurosciences[/size]
Coralie Chevallier, Nicolas Baumard, Julie Grèzes et Lydia Pouga
INDEX TEXTE BIBLIOGRAPHIE NOTES AUTEURS

ENTRÉES D'INDEX






Mots clés :





 perspective, simulation, théorie de l’esprit

TEXTE INTÉGRAL







  • 1 Davis, 1983.




1
Notre capacité à interagir avec les autres repose en partie sur notre aptitude à prendre en compte leur point de vue. Considérer la perspective d’autrui est d’autant plus cruciale chez les humains, qui forment une espèce hautement sociale, où chaque individu dépend des autres pour coopérer et augmenter ses chances de survie. Comment se caractérise la « prise de perspective » ? Elle est souvent définie comme « la tendance à spontanément adopter le point de vue psychologique des autres » et à imaginer comment l’autre est affecté par sa situation sans confondre ses propres sentiments avec ceux de l’autre1. Une telle définition, très générale, s’applique en conséquence à des processus aussi divers que l’empathie, la sympathie, la Théorie de l’Esprit, ToM), ou même la capacité à négocier et à avoir un comportement social adapté. De nombreux travaux en psychologie et en neurosciences présentent ainsi la capacité de « prise de perspective » comme un concept aux frontières relativement floues, partageant celles de nombreuses autres dispositions psychologiques. Il est pourtant légitime de se demander si l’on a affaire à un concept unitaire, référant à un mécanisme cognitif circonscrit, et sous-tendu par un réseau cérébral spécifique, ou s’il s’agit au contraire d’un phénomène reposant sur divers processus psychologiques et cérébraux. Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur les différents usages qui sont faits de ce terme dans la littérature actuelle et de tenter de les regrouper en des catégories unifiées d’un point de vue fonctionnel.
2
Dans ce chapitre, nous distinguerons d’abord la capacité à utiliser sa perspective propre pour comprendre les actions, émotions et sensations d’autrui. Nous verrons ensuite que cette capacité à comprendre l’autre en mobilisant ses propres ressources ne suffit pas à expliquer l’ensemble des capacités sociales. En particulier, la compréhension des états mentaux d’autrui, de ce qu’il voit, de ce qu’il croit, etc., nécessite de mettre en œuvre d’autres mécanismes, qui impliquent de changer de perspective, par exemple, la ToM). Dans la dernière partie de ce chapitre, nous verrons que ces deux mécanismes sont souvent confondus, à tort, avec ceux qui nous permettent de réagir de façon adaptée à ce que ressentent et pensent les autres, comme par exemple la sympathie). Enfin, nous conclurons en défendant l’idée que le concept de prise de perspective recouvre un ensemble de dispositions psychologiques distinctes reposant sur des bases cérébrales spécifiques.
1. Utiliser sa propre perspective pour comprendre les actions et émotions d’autrui
3
De nombreux travaux en psychologie cognitive et en neurosciences indiquent que la compréhension des actions, des émotions ou des sensations d’autrui repose en partie sur la mobilisation des ressources cognitives et neurales utilisées pour produire nos propres actions, émotions ou sensations. Ainsi, l’observation des actions d’autrui implique des mécanismes qui nous permettent de produire ces mêmes actions. De la même manière, l’observation de certaines sensations et émotions chez autrui engage des processus qui sont également mis en jeu lorsque nous ressentons nous mêmes ces émotions ou sensations. Autrement dit, il semble que nous utilisions spontanément notre propre perspective pour comprendre celle d’autrui. Voyons comment ce phénomène a été mis en évidence dans le domaine de l’observation de l’action et dans celui de la compréhension des émotions et sensations.

Actions





  • 2 Berthoz, 1997 ; Jeannerod, 1994.

  • 3 Pellegrino, Fadiga, Fogassi, Gallese et Rizzolatti, 1992.

  • 4 Jeannerod, 1994 ; Rizzolatti et Arbib, 1998.




4
Lorsque nous observons nos congénères, nous sommes attentifs à leurs mouvements, nous analysons automatiquement les changements subtils qui animent leurs muscles faciaux, et nous pouvons aisément reconnaître un vaste répertoire de gestes et de postures. Cette capacité à reconnaître les actions motrices d’autrui semble reposer sur l’existence d’un lien entre le système de représentations de nos propres actions et celles d’autrui. Plus précisément, la perception d’une action active dans le cerveau de l’observateur une représentation similaire à celle qu’il aurait formée s’il avait lui-même exécuté cette action2. Cette idée, ancienne, a trouvé un fondement physiologique important, avec la découverte de neurones miroirs au sein du cortex prémoteur et du cortex pariétal du macaque, qui s’activent lorsque le singe exécute une action dirigée vers un but, attraper, casser) et lorsqu’il observe cette même action3. Cette correspondance entre percevoir et agir est décrite sous le terme de représentations partagées et/ou de résonance motrice4.

  • 5 Brass, Bekkering et Prinz, 2001 ; Brass, Bekkering, Wohlschläger et Prinz, 2000 ; Kilner, Paulignan (...)

  • 6 Fadiga, Fogassi, Pavesi et Rizzolatti, 1995.

  • 7 Buccino et al., 2001 ; Buccino et al., 2004 ; Decety et al., 1997 ; Grafton, Arbib, Fadiga et Rizzo (...)

  • 8 Voir méta-analyse, Grezes et Decety, 2001.




5
Chez l’homme, de nombreuses expériences comportementales et de neuroimagerie ont également illustré le fait que l’observation et l’exécution de l’action engagent des processus communs. Plusieurs études en psychologie expérimentale ont ainsi montré que la perception d’actions réalisées par autrui facilite l’exécution de nos propres actions ou bien, au contraire, interfère avec celles-ci5. Par ailleurs, l’observation passive d’une action provoque chez l’observateur une diminution du seuil de déclenchement des potentiels évoqués des muscles impliqués dans la réalisation de cette même action6. Enfin, la neuroimagerie a permis d’identifier les bases anatomiques de ce « système miroir » chez l’homme, et de confirmer qu’il existait un réseau cérébral commun pour l’observation et l’exécution de l’action7. En particulier, les cortex frontaux, cortex prémoteur et gyrus frontal inférieur, les aires de Broadmann 6 et 44) et pariétaux, sulcus inférieur pariétal et cortex somato-sensoriel SII) sont actifs à la fois lorsque le sujet observe une action et lorsqu’il l’exécute8.

  • 9 Perani et al., 2001 ; Shiffrar et Freyd, 1990 ; Stevens, Fonlupt, Shiffrar et Decety, 2000.

  • 10 Calvo-Merino, Glaser, Grèzes, Passingham et Haggard, 2005 ; Calvo-Merino, Grèzes, Glaser, Passingha (...)




6
L’idée que notre propre perspective nous permet de comprendre celle de l’autre est encore renforcée par le fait que l’activation de ces réseaux est d’autant plus forte que l’action de l’autre fait partie de notre propre répertoire moteur. D’une part, le mouvement perçu doit respecter les lois de production motrice qui sous-tendent la génération de nos actions : seuls les mouvements biologiques sont donc à même de donner naissance à ce phénomène de résonance9. D’autre part, le niveau d’activation du système de résonance est modulé par le niveau d’expertise de l’observateur pour réaliser l’action perçue : nous semblons donc mieux prédire et comprendre les actions appartenant à notre propre répertoire moteur10.

Sensations et émotions





  • 11 Dimberg, 1982 ; Dimberg, Thunberg et Elmehed, 2000 ; Hess et Blairy, 2001 ; Hess, Philippot et Blai (...)

  • 12 Wallbott, 1991.

  • 13 Pour une revue, voir Niedenthal, 2007.




7
Au delà du domaine moteur, il semblerait que nous utilisions nos propres ressources, notre perspective propre, pour comprendre les sensations et les émotions d’autrui. La psychologie expérimentale nous apprend en effet que la perception des expressions faciales d’autrui donne lieu, chez l’observateur, à l’activation de muscles sous-tendant la production de la dite émotion, y compris lorsque le sujet ne perçoit pas consciemment le visage11. Ce mimétisme chez l’observateur est tel que des participants, filmés à leur insu pendant une tâche de reconnaissance d’émotions, sont capables de retrouver l’émotion qu’ils étaient en train de juger à partir d’une vidéo montrant leurs propres expressions faciales pendant la tâche12. Enfin, une perturbation temporaire des mécanismes de production des expressions faciales, en demandant, par exemple, aux sujets de mordre un crayon) donne lieu à une diminution des performances de reconnaissance des émotions13.

  • 14 Wicker et al., 2003 ; Jackson, Meltzoff & Decety, 2005 ; Singer et al., 2004.

  • 15 Adolphs, 2001 ; Adolphs, Damasio, Tranel, Cooper et Damasio, 2000.

  • 16 Pitcher, Garrido, Walsh et Duchaine, 2008.




8
En neuroimagerie, un ensemble d’études a également mis en évidence que les processus propres à la production des émotions sont activés par l’observation passive des émotions d’autrui. Là encore, il semble donc que nous utilisions nos propres représentations, notre propre perspective, pour mieux appréhender le point de vue d’autrui. Ainsi, les mêmes aires cérébrales, p. ex : l’insula et le cortex cingulaire antérieur) sont impliquées lorsque les sujets ressentent du dégoût ou de la douleur14 et lorsqu’ils observent une personne éprouvant les mêmes sensations. En parallèle, il a été montré que des patients porteurs de lésions des cortex somato-sensoriels, cortex impliqués dans l’expérience sensorielle, présentent des difficultés pour reconnaître les expressions émotionnelles faciales15. L’étude de Pitcher et de ses collaborateurs, plus récente, montre en outre que l’inhibition transitoire par stimulation magnétique transcranienne, TMS) de ce même cortex somato-sensoriel diminue les performances de reconnaissance des expressions émotionnelles faciales, suggérant que la reconnaissance des émotions d’autrui nécessite en partie d’accéder à l’éprouvé de l’autre en simulant l’expérience sensori-motrice perçue16.

Simulation incarnée et perspective en première personne





  • 17 Gallese, 2006 ; Niedenthal, 2007.

  • 18 Barsalou, 1999.




9
À partir de l’ensemble de ces résultats, il a été proposé qu’une forme implicite et directe de la compréhension des actions et des émotions d’autrui est accomplie par des processus de simulations incarnées17. Plus précisément, la théorie modale de la cognition18 postule que l’incarnation correspond à l’expérience renouvelée – ou réactivation – partielle des états corporels d’origine, qui fournit des informations utiles pour comprendre les actions et les émotions d’autrui, grâce à la génération de feed-backs périphériques, p. ex : muscles faciaux), et/ou à une simulation partielle de cette expérience au sein des aires sensori-motrices pertinentes. Ainsi, le mimétisme de la tristesse et/ou sa simulation serait un composant essentiel du traitement de la tristesse, qu’elle soit perçue chez autrui, ou simplement évoquée par le sujet.

  • 19 Gallese, 2006.




10
Les mécanismes de représentations partagées ou simulations incarnées semblent donc jouer un rôle important dans la compréhension des actions et émotions d’autrui. Pour certains, ils pourraient même participer à l’interprétation d’intentions simples chez autrui19. Dans ce qui suit, nous verrons cependant que les mécanismes de compréhension d’autrui ne sauraient se réduire à l’activation de nos propres représentations.
2. Changer de perspective pour comprendre les intentions et croyances d’autrui
11
Si les mécanismes évoqués dans la partie précédente peuvent constituer des pré-requis importants pour identifier les intentions ou les états mentaux d’autrui, ils ne sont néanmoins pas suffisants. Comprendre la perspective d’autrui ne saurait en effet se réduire à activer nos propres représentations motrices et/ou émotionnelles. Pour illustrer notre propos, considérons le cas suivant. Face à un individu qui oriente subitement son regard vers le côté, nous suivons spontanément ses yeux pour identifier l’objet de son attention. Des mécanismes de bas niveau peuvent permettre de comprendre le mouvement des yeux d’autrui par l’activation de nos représentations motrices propres. Il en faut cependant davantage pour accéder au sens de cette action et déclencher la réponse comportementale adéquate. L’observateur doit notamment identifier une cible suffisamment intéressante pour avoir pu attirer l’attention de l’autre, une étape qui repose sur les capacités de l’observateur à comprendre la perspective spatiale de l’autre et à faire des inférences sur ses états mentaux, sur ce qu’il cherche, ses intentions) et sur ce qu’il pense trouver, ses croyances sur le monde). Une véritable compréhension de l’autre nécessite donc de faire des inférences concernant des états internes accessibles seulement de manière indirecte. Un même comportement peut en effet être motivé par des états mentaux différents et invisibles à l’observateur.

Comprendre ce que l’autre perçoit





  • 20 Call, Hare et Tomasello, 1998 ; Okamoto et al., 2002 ; Tomasello, Call et Hare, 1998 ; Tomasello, C (...)

  • 21 Hare, Call, Agnetta et Tomasello, 2000 ; Hare, Call et Tomasello, 2001 ; Tomasello et Call, 2006.

  • 22 Corkum et Moore, 1995, 1998 ; D’Entremont, Hains et Muir, 1997.

  • 23 Butterworth & Cochran, 1980 ; Butterworth et Jarrett, 1991.

  • 24 Caron, Kiel, Dayton et Butler, 2002 ; Dunphy-Lelii et Wellman, 2004.

  • 25 Brooks et Meltzoff, 2002 ; Caron, Butler et Brooks, 2002.

  • 26 Deak, Flom et Pick, 2000 ; Moll et Tomasello, 2004.

  • 27 Emery et Clayton, 2009 ; Saxe, 2006).




12
Comprendre ce que l’autre perçoit nécessite en premier lieu de prendre en compte sa perspective spatiale. Cette capacité est présente chez les primates, et de façon extrêmement précoce chez l’homme. Les chimpanzés sont, en effet, capables de savoir ce que les autres voient ; ils suivent la direction du regard d’un autre et se retournent vers lui lorsqu’ils ne trouvent pas de cible intéressante dans la direction indiquée20. Plus frappant encore, ils ne cherchent à obtenir de la nourriture en présence d’un dominant que si ce dernier n’a pas d’accès visuel à la nourriture et montrent ainsi leur capacité à prendre en compte le point de vue d’un compétiteur21. De la même manière, les bébés suivent le regard dès leur première année22, et peuvent identifier la cible du regard d’autrui avec précision, y compris dans des situations où des objets distracteurs se trouvent sur la même ligne de vision23. Entre 12 mois et 15 mois, les bébés peuvent également comprendre que la vue d’un adulte est bloquée par un écran, sauf si celui-ci est transparent ou transpercé d’une fenêtre24 ; qu’un adulte ne peut pas voir une cible s’il porte un bandeau opaque ou s’il a les yeux fermés25 ; et qu’un adulte peut voir des choses qu’ils ne peuvent pas voir lorsqu’il regarde derrière un occludeur26. L’ensemble de la littérature indique donc que les primates et les jeunes enfants sont capables de prendre en compte la perspective spatiale d’autrui. Cependant, les primates non humains sont incapables de réussir des tâches de mentalisation27 suggérant que la prise de perspective spatiale repose sur des mécanismes indépendants de la compréhension de l’état mental de l’autre.

  • 28 Aichhorn et al., 2006.

  • 29 Arzy, Mohr, Michel et Blanke, 2007 ; Arzy, Thut, Mohr, Michel et Blanke, 2006 ; Berthoz, 2004 ; Bla (...)




13
Les données de neuroimagerie suggèrent que la région de la jonction temporo-pariétale, STS-TPJ) joue un rôle très important dans les processus de changements de perspective spatiale et mentale. En particulier, Aichhorn et ses collaborateurs28 ont montré qu’une tâche de prise de perspective spatiale d’autrui avait en commun avec les tâches de fausses croyances cette région de la jonction temporo-pariétale, STS-TPJ), mais n’était pas associée à des activations du cortex préfrontal médian, contrairement aux tâches de théorie de l’esprit). L’importance de STS-TPJ dans la prise de perspective spatiale est par ailleurs confirmée par d’autres études qui mettent en avant son rôle dans la localisation du corps propre dans l’espace29. Ainsi la prise de perspective spatiale d’autrui ne partagerait seulement avec la prise de perspective mentale d’autrui que l’un des processus en jeu dans l’attribution d’états mentaux à autrui.

Comprendre les intentions et les croyances d’autrui





  • 30 Hamlin, Wynn et Bloom, 2007 ; Tomasello, Carpenter, Call, Behne et Moll, 2005.

  • 31 Call, Hare, Carpenter et Tomasello, 2004.




14
Tout comme la prise de perspective spatiale, la prédisposition à lire les intentions fait partie de notre psychologie intuitive précoce : avant même de maîtriser le langage, les bébés préfèrent en effet un acteur qui a nui accidentellement à un autre qui a nui intentionnellement30. Plus tard, les enfants utilisent cette distinction accidentel/intentionnel lorsqu’ils cherchent à justifier leurs propres erreurs, « Je n’ai pas fait exprès », disent-ils). Il est important de noter que, là encore, ce domaine de la psychologie intuitive n’est pas spécifiquement humain. Ainsi, les grands singes patientent calmement face à un humain qui essaie de leur de donner de la nourriture, mais échoue) et sont au contraire agités lorsque l’expérimentateur refuse de leur donner la nourriture31. Les primates seraient donc capables de comprendre les intentions d’un autre. En revanche, seuls les humains semblent pouvoir spontanément attribuer des croyances à autrui.

  • 32 Voir, par exemple, la tâche de Sally et Anne, Wimmer et Perner, 1983). Dans cette tâche, on raconte (...)

  • 33 Pour une revue récente, voir Wellman, Cross et Watson, 2001.

  • 34 Onishi et Baillargeon, 2005 ; Surian, Caldi et Sperber, 2007.




15
Cette capacité de prise de perspective est sans aucun doute la plus intégrée en ce qu’elle demande de prendre en compte le contenu des représentations mentales d’autrui. Autrement dit, les humains sont capables de méta-représenter, c’est-à-dire de se représenter une représentation. Cette capacité, souvent nommée Théorie de l’Esprit, ToM) n’est pas seulement ubiquitaire dans le fonctionnement psychologique adulte, elle est aussi présente de façon très précoce. La ToM est traditionnellement évaluée grâce aux tâches de fausse croyance qui nécessitent de garder à l’esprit ce qu’un personnage pense à tort et d’utiliser cette représentation de représentation pour prédire son comportement futur32. En d’autres termes, ces tâches requièrent de comprendre que la perspective de l’autre peut être différente de sa propre perspective. De nombreuses études montrent que les enfants maîtrisent ce type de raisonnement dès l’âge de 4 ans33, et d’autres suggèrent même que les mécanismes de ToM sont déjà présents à 13-15 mois34.

  • 35 Castelli, Happé, Frith et Frith, 2000 ; Fletcher et al., 1995 ; Frith et Frith, 2006 ; Gallagher et (...)

  • 36 Decety et Jackson, 2004 ; Gallagher et Frith, 2003.

  • 37 Ruby et Decety, 2003.

  • 38 Rubyet Decety, 2004.

  • 39 Samson, Apperly, Chiavarino et Humphreys, 2004 ; Samson, Apperly, Kathirgamanathan et Humphreys, 20 (...)



16
Les études de neuroimagerie montrent en outre qu’un ensemble de régions cérébrales sont impliquées de façon spécifique dans les tâches de ToM, en particulier lorsqu’il s’agit de comprendre les croyances d’autrui. Ce réseau cérébral est constitué du sillon temporal supérieur et de la jonction temporo-pariétale, STS-TPJ), du cortex cingulaire postérieur et antérieur, du cortex orbitofrontal latéral et médial et de l’amygdale35. Ces aires cérébrales sont activées lorsque l’on demande aux participants de comprendre des histoires concernant les croyances d’un personnage et non lorsqu’ils lisent des histoires portant sur les causes physiques d’un événement, l’apparence d’une personne ou même les sensations corporelles d’autrui36. Dans l’une de ces expériences, des étudiants en médecine devaient répondre à des questions portant sur leur domaine d’expertise en adoptant leur propre perspective ou en imaginant la réponse d’une personne non experte37 ; dans une autre, ils devaient imaginer leur propre réaction ou celle de leur mère dans une situation émotionnelle fictive38. Ces deux études ont permis de montrer que les conditions de perspective propre impliquent les cortex somato-sensoriels tandis que les conditions de changement de perspective impliquent le cortex frontal et le STS-TPJ. L’importance de ces deux régions dans la prise de perspective subjective, qu’elle soit en première ou en troisième personne, a par ailleurs été confirmée par le fait que des patients porteurs de lésions des gyrus frontaux et/ou du STS-TPJ présentent des difficultés dans des tâches nécessitant un changement de point de vue39.
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 18:00

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Photopiqué là :

http://deboutdanslesfleurs.blogspot.fr/p/blog-page.html
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Et je peux m'asseoir où ? 
Ben nulle part, on s'assied plus, ou alors que moi et mon luc sur ma chaise  Razz
Bizarre ou pas bizarre, je t'emmerde quand même si tu m'emmerdes  cat bounce

-------------------------------------------------------------------------------------------

Un jour si je trouve le temps je ferai partageuse de trucs. Et tu t'en fous de tout ? presque  tongue


Dernière édition par I am so sure le Dim 25 Déc 2016 - 18:15, édité 1 fois
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 18:12

J'ai réussi.
Ton test de QI ? 
Non, ma vie Smile

(et punaise ça a été la lutte Smile)

C'est bon ce sentiment d'a con plissement Wink
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 18:15

La plus belle victoire est celle contre soi même, tout en restant tout contre soi même Smile
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 18:36

http://www.rts.ch/play/tv/popupvideoplayer?id=4859610
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 18:58

[size=36]http://52semaspie.blogspot.fr/2014/03/semaine-46-la-belle-bibitte-ou-la-vie.html[/size]

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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:34

http://blogs.lexpress.fr/the-autist/files/2015/05/Relations-amoureuses-et-SA-1.pdf
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:36

Le syndrome d'Asperger vu de l'intérieur par une femme de 48 ans

Psychomédia

Publié le 29 mars 2008

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 18844-39156-image
Peu de temps après avoir reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger (dit autisme à haut niveau de fonctionnement), une femme de 48 ans témoigne, dans un article publié sur CNN (où elle occupe un poste de gestionnaire), sur ce que c'est que d'être une aspie. En voici quelques extraits. 

(...) Nous avons tendance à avoir des intérêts spécialisés, et nous en parlons pendant des heures, à l'infini, que vous soyez intéressé ou pas. Reconnaissant ma tendance à monologuer, je choisis souvent le silence, quoique peut-être pas assez souvent.

En raison de notre vocabulaire étendu et de notre manière de parler sans inflexion, on nous qualifie de "petits professeurs" ou d'arrogants.


Je ne comprends pas très bien le bavardage, et au début de ma vie adulte, les bévues sociales étaient fréquentes. Aux réunions, je débute le travail sans les salutations sociales attendues. Ce n'est pas que je ne me soucie pas des gens, mais que je suis très concentrée sur les tâches. Je dois me rappeler de saluer les gens. 


(...) On croit à tort que les aspis n'ont pas le sens de l'humour. Il est vrai que nous pouvons être très "littéraux" (prendre les mots au premier degré ou au pied de la lettre), alors l'humour des blagues quotidiennes nous échappe souvent, mais nous pouvons apprécier l'humour même subtil. Nos interprétations littérales, toutefois, peuvent être problématiques. 


"Je n'ai pas la capacité de lire les émotions dans les expressions faciales. Je compense en écoutant les inflexions dans la voix des gens et en utilisant la logique pour déterminer le contexte émotif. (...)" 


"J'ai aussi des sens très développés - le toucher, le goût, l'odorat, la vue, l'ouie. (...) Dans un environnement animé, je deviens éventuellement surchargée sensoriellement et mon esprit devient vide. Quand cela arrive, je dois "quitter" mentalement pour une brève période afin de retrouver la concentration. Quand je reviens, je dois mettre ensemble les morceaux de ce qui s'est passé pendant mon absence (...). Répondre rapidement en faisant tout ce traitement est difficile, et parfois impossible." 


Je suis si sensible au toucher qu'un chatouillement me fait mal. (...) J'évite d'être touchée sauf par ceux qui ont appris comment. 


(...) Je suis mariée (wow!), et mon brillant mari est un "sweetheart" absolu. Je ne connais aucun autre homme qui a assez de confiance en soi pour supporté d'être repoussé parfois brusquement, mentalement et physiquement, aussi souvent qu'il l'a été. Il a été gentil et patient (et, oui, souvent épuisé émotionnellement) alors que nous travaillions tous les deux à composer avec mon besoin d'espace, ma tendance à aller si profondément dans mon propre monde que le monde réel et quiconque cessent d'exister, et ma sensibilité au toucher durant les 26 ans de notre mariage. 


Je vis avec anxiété parce que le monde peut être écrasant et que les gens ont des attentes que, tôt ou tard, j'échoue à rencontrer.(...) 


(...) Mais si vous pouviez vivre dans ma tête une seule journée, vous seriez touché par toute la beauté que je perçois dans le monde avec mes sens aiguisés. Je n'échangerais pas cette beauté pour la normalité." 


Psychomédia avec source: Asperger's: My life as an Earthbound alien. CNN
Tous droits réservés. 
http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/2008-03-29/syndrome-d-asperger-vu-de-l-interieur-par-une-femme-de-48-ans
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:38

Autisme et Asperger: avec le DSM-5, certains recevront plutôt le nouveau diagnostic de "trouble de la communication sociale"

Psychomédia

Publié le 28 janvier 2014

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 35228-45542-image
Avec les nouveaux critères diagnostiques du DSM-5 (1)publié en mai 2013, la prévalence estimée de l'autisme ne diminuerait que dans la mesure où certains enfants recevront plutôt le nouveau diagnostic de trouble de la communication sociale (TCS), selon une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry.
La psychiatre Young-Shin Kim de l'Université Yale et ses collègues ont constaté que 83% des enfants ayant reçu un diagnostic d'autisme ou de trouble apparenté avec les critères du DSM-IV recevraient le diagnostic de trouble du spectre de l'autisme (TSA) avec le DSM-5 alors que 14% recevraient un diagnostic de TCS.



Ces résultats, souligne Autism Speaks, aident à répondre aux questions soulevées par une étude publiée récemment par les Centers for Disease Control and Prevention gouvernementaux américains qui concluait que le DSM-5 diminuerait les estimations de la prévalence de l'autisme d'environ 10%. Cette dernière étude ne tenait pas compte du diagnostic de TCS (2).

Le nouveau diagnostic de TCS introduit dans le DSM-5 décrit les personnes qui ont des difficultés sociales et de communication sans les comportements répétitifs ou les intérêts restreints typiques de l'autisme. Un autre changement introduit dans le DSM-5 est la combinaison des sous-types d'autisme du DSM-IV dans un seul diagnostic de trouble du spectre de l'autisme (TSA).

Des essais de terrain des critères ont suggéré que le nouveau diagnostic de TCS s'appliquerait à environ 10 % des enfants qui ont reçu un diagnostic d'autisme avec les critères du DSM-IV. La situation inquiète des familles américaines dont les enfants, en recevant ce nouveau diagnostic, ont perdu des services liés à l'autisme.

La nouvelle étude est basée sur les données d'une étude précédente d'Autism Speaks dans laquelle 55,000 enfants sud-coréens, âgés de 7 à 12 ans, ont été rencontrés pour une évaluation.

En utilisant les critères du DSM-IV, une prévalence de l'autisme chez 1 enfant sur 38 (2,6 %) était constatée. Avec les critères du DSM-5, la prévalence était diminuée à 1 sur 45 (2.2%). La différence disparaissait en incluant les enfants qui rencontraient les critères du trouble de communication sociale.

La probabilité de voir son diagnostic changé variait selon les sous-types de diagnostics du DSM-IV:


  • Chez ceux qui répondaient aux critères du trouble envahissant du développement non spécifié du DSM-IV, 71% recevaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, 22% de trouble de la communication sociale et 7% d'un autre trouble non-autistique.

  • Chez ceux qui recevaient un diagnostic de syndrome d'Asperger, 91% recevaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, 6% de trouble de la communication sociale et 3% d'un autre trouble non autistique.

  • Chez ceux qui avaient un diagnostic d'autisme, 99% avaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme et 1% un diagnostic de trouble de la communication sociale.




"Jusqu'à preuve du contraire, les traitements pour les troubles du spectre de l'autisme et le trouble de la communication sociale doivent rester les mêmes ou similaires", dit la Dre Kim. "Il est important pour les enfants qui passent à un diagnostic de trouble de la communication sociale - et pour leurs familles - qu'ils continuent de recevoir les interventions qu'ils auraient reçues avec un diagnostic d'autisme selon les critères antérieurs du DSM-IV."

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ("Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders"), publié par l'American Psychiatric Association en mai 2013.

(2) Et elle n'a pas évalué directement les enfants mais a plutôt tenté d'appliquer les nouveaux critères à partir des dossiers médicaux et éducatifs des enfants identifiés comme ayant l'autisme en 2008.

Psychomédia avec source: Autism Speaks.
Tous droits réservés






http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/2014-01-28/dsm-5-trouble-du-spectre-de-l-autisme-trouble-de-la-communication-sociale
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:43

Les quelques observations d'une atypique ordinaire au service des oiseaux de passage...





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vendredi 29 avril 2016




[size=30]La confusion entre autisme et haut potentiel[/size]





« Les autistes, au fond, ce sont tous des génies »
« De toute façon c’est un surdoué, il vit dans sa bulle d’autiste »
Qui n’a jamais entendu ou formulé ce genre d’affirmation ? Beaucoup de gens ne font pas la différence entre autisme et haut potentiel et n’hésitent pas à mêler allègrement ces deux concepts pour évoquer un individu perçu comme à la fois brillant et marginal, ou juste bizarre.


En outre, la pop culture a tendance à entretenir cette confusion. Êtes-vous capables de déterminer si Sheldon Cooper de The Big Bang Theory est un surefficient mental, un autiste ou les deux ? J’ai la flemme de vérifier, mais je suis sûre que ce débat est plus violent que le conflit pain au chocolat VS chocolatine. Dans les séries, les HP sont souvent représentés comme également autistes (qu’il s’agisse d’autisme réel ou de clichés populaires à ce sujet) et les autistes s’avèrent être en général des génies incompris. Prodiges marginaux, envahis de tocs, à des années-lumière de comprendre les normes sociales et les émotions d’autrui… le rapport haut QI/autisme s’impose alors dans l’esprit du spectateur. 

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Sheldon-cooper-personnage

"On pleure parce qu'on est triste. Par exemple, je pleure parce que les autres sont stupides et cela me rend triste." Sheldon Cooper

Mais qu’en est-il vraiment ? Est-ce décent ou non de comparer les autistes et les HP ? Qu’est-ce qui les différencie l’un de l’autre ?


Pourquoi on mélange tout, déjà ?



C’est vrai quoi, si la méprise existe elle doit bien avoir une origine ! Il existe en effet des points communs entre l’autisme et le haut potentiel et il n’est pas absurde de confronter ces deux notions. Voici les éléments incriminés :




  • Dans les deux cas, la personne est dotée d’un fonctionnement cognitif différent de la norme, influant profondément sur sa façon de réfléchir, de ressentir et de percevoir le monde.





  • Dans les deux cas, la personne est en décalage par rapport aux autres, à des degrés variables : cela se traduit par exemple par des difficultés à communiquer, à s’adapter aux normes et à comprendre leur sens ou leur utilité… D’où le fait qu’elle soit plus à l’aise en présence de personnes fonctionnant comme elle, diminuant ce décalage.





  • Dans les deux cas, la personne est hypersensible : ses émotions bouillonnent, elle est facilement anxieuse, ses sens sont plus affûtés et elle est atteinte d’un déficit d’inhibition latente plus ou moins envahissant.





  • Dans les deux cas, la personne peut présenter des attitudes ou comportements hors-normes. (Tocs, habitudes excentriques, façon particulière de bouger, de parler…)





  •  Dans les deux cas, la personne peut être très à l’aise avec la logique et les chiffres.





  • Dans les deux cas, si la personne n’a pas identifié sa différence, elle a tendance à croire que tout le monde fonctionne comme elle, ce qui accroît les malentendus et le sentiment d’incompréhension (avant mes huit ans j’étais persuadée que tout le monde faisait des rêves lucides tout le temps et s’en souvenait très bien et que c’était normal !). Bah oui y’a pas de raison, elle n’a jamais vécu dans une autre tête que la sienne.





  • Dans les deux cas, la personne est perçue comme immature lorsqu’elle est enfant et cet aspect puéril peut perdurer jusqu’à l’âge adulte.





  • Dans les deux cas, la personne naît ainsi et le reste toute sa vie. Vous pouvez tout plaquer, rester H24 devant votre ordi et ne plus parler à personne (hormis à votre guilde de d’elfes-nains des bois maudits), vous ne deviendrez pas un autiste : vous deviendrez juste un no-life. Vous pouvez aussi offrir à votre gamin l’intégrale desMisérables pour ses 7 ans : il ne deviendra pas un HP, il deviendra juste allergique aux classiques du XIXe siècle. On ne peut « guérir » de l’autisme ou « devenir normal » quand on est HP : on peut juste apprendre à mieux vivre avec sa différence.





  • Ni l’un ni l’autre ne sont considérés comme des maladies. L’autisme (aussi appelé trouble du spectre autistique) est un trouble du développement, tandis que le haut potentiel n’est pas un trouble mais désigne simplement une structure cérébrale particulière associée à un haut QI.




  • Un HP peut être atteint du syndrome d’Asperger (une forme d’autisme sans retard intellectuel et verbal) et un autiste peut avoir un haut QI. Eh ouais ils font vraiment tout pour vous embrouiller en plus, les saligauds…





Et donc, quelles différences ?



Les différences entre autisme et haut potentiel résident principalement dans les causes qui ont amené l’individu à posséder ses caractéristiques hors-normes. En fait, s’ils peuvent se ressembler extérieurement (je dis bien « peuvent », parce que c’est loin d’être systématique), un autiste et un surefficient mental ont un fonctionnement interne très différent.  
Tout d’abord, voyons les différences liées à ce fameux QI, puisqu’il semble souvent impliqué dans l’affaire :


  • Le QI d’un HP est d’au moins 130, ce qui correspond à deux écarts-types au-dessus de la moyenne (100). Certaines exceptions existent, par exemple lorsque les résultats du test sont trop hétérogènes pour être exploitables, ou jugés biaisés par certains facteurs tels qu’un trouble de l’attention, une dépression… Le diagnostic est alors surtout posé en fonction des tests d’évaluation psychologique accompagnant le test de QI. On estime qu’il n’y a pas plus d’autistes parmi les HP que parmi les non-HP (environ 1 %).   


  • Un autiste peut présenter un retard mental (on parle d’autistes de Kanner) ou ne pas présenter de retard mental (on parle d’autistes de « haut niveau » ou d’autistes Asperger, capables d’interactions sociales). Le point de bascule entre présence ou absence de retard mental se situe en théorie à deux écarts-types en-dessous de la moyenne (soit un QI de 70), mais comme pour le cas des HP, la réalité est plus complexe et nuancée. Ceci explique qu’il soit possible pour un autiste d’avoir un haut QI et même de passer à la télé avec l’étiquette « autiste savant », tandis que d’autres ne seront jamais capables de parler ou de vivre en autonomie. On estime que la proportion d’autistes à haut QI n’est pas plus élevée que la proportion de non-autistes (dits neuro-typiques) à haut QI (environ 2 %).

En conclusion, la majorité des HP ne sont pas autistes et la majorité des autistes ne sont pas HP. La plupart du temps, lorsqu’on désigne une personne comme étant les deux à la fois, il s’agit d’une confusion entre les caractéristiques de chacun (et donc plus spécifiquement entre les HP et les autistes de haut niveau).

Autre point qui induit trop de psychologues de comptoir innocents en erreur : les spécificités d’ordre psycho-social. C’est là qu’on entre dans le vif du sujet et qu’on peut dégager les divergences cruciales entre nos deux « cas », celles qui vous permettront de ne plus jamais les confondre. Et comme j’adore énumérer des trucs, c’est parti pour une nouvelle liste comparative ! (Ici sont présentés des cas généraux : n’oubliez pas les nuances ! C’est très important les nuances…)


  •      L’autiste ne perçoit pas les implicites. Il ne saisit pas ou comprend mal les normes sociales, notamment lorsqu’elles sont tacites (savoir à quelle distance d’une personne il faut se tenir quand on lui parle, deviner quand c’est son tour de parler dans une conversation, etc.). Il peut les apprendre, mais elles ne lui sont pas innées et lui réclament un effort d’adaptation. Pour cette raison, il peine à comprendre les sous-entendus et le second degré. Le surefficient mental, lui, perçoit les implicites : il jouit même d’une compréhension fine des normes sociales et des rapports humains. Cependant, cela ne supprime pas son décalage… Il peut trouver ces normes inutiles, absurdes et avoir une réticence ou des difficultés à s’y conformer. Quand un HP vous dit « Franchement je comprends rien aux relations humaines » après que sa copine non-HP l’ait largué en le traitant de cas social, il sous-entend en réalité : « J’ai parfaitement analysé et compris les rouages des relations humaines : j’en déduis qu’ils sont mal foutus. Pourquoi personne ne voit que j’ai raison ? ». (Tenez, voici le genre d’implicite que les HP passent leur temps à relever.) Le surefficient adulte aime faire des sous-entendus et abuser du second degré (je spécifie « adulte », car les enfants HP prennent plutôt ce qu’ils entendent au pied de la lettre, ce qui nourrit la confusion avec les autistes). Il peut se montrer cynique et apprécier l’humour noir.  





  •      L’autiste a du mal à identifier les émotions des autres, surtout quand elles ne sont pas exprimées explicitement. Il pourra s’isoler par peur de se retrouver démuni face au comportement d’autrui et de réagir d’une façon inadaptée. Le surefficient, au contraire, est hyperempathique : il absorbe les émotions des autres comme une éponge, consciemment ou non. Il risque un état de surcharge émotionnelle uniquement en captant les « ondes » des personnes autour de lui. Il pourra s’isoler pour éviter l’épuisement. (Bande de prédateurs !)





  •      Nos deux cas peuvent paraître immatures lorsqu’ils sont enfants, puis le rester une fois adultes. Ils le sont en partie à cause de leur sensibilité accrue, mais pas que.L’autiste peut avoir un retard affectif, qui se manifeste durant l’enfance et peut se poursuivre à l’âge adulte. Lorsqu’il est enfant, le surefficient mental manifeste pour sa part une « dyssynchronie interne », un décalage entre son âge intellectuel (en avance) et son âge affectif (normal) :  il n’est pas en retard par rapport aux autres enfants, mais son âge intellectuel le rend capable de comprendre des notions que son âge émotionnel ne peut assumer, ce qui crée des incohérences dans son comportement (comme disserter sur les gangs criminels au Japon puis pleurer parce qu’il ne retrouve pas son doudou… -on est d’accord qu’il n’y a rien de plus dramatique, si ça se trouve il s’est fait kidnapper par la maffia). Bien que sa dyssynchronie disparaisse en grandissant, ce n’est pas le cas de son hypersensibilité, c’est pourquoi il garde toujours son âme d’enfant.





  •    L’autiste a tendance à développer très jeune un « intérêt spécifique », un centre d’intérêt précis et obsessionnel dans lequel il va fortement se spécialiser. Le surefficient aura davantage tendance à être polyvalent. En dehors de ses domaines de prédilection, il s’intéresse potentiellement à tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi). Un HP a toujours quelque chose de complètement inutile à vous apprendre.





  •   L’autiste se présente comme un être logique et « rangé », parfois perçu comme dénué de fantaisie dans ses intérêts et ses activités. S’il peut être une personne très logique, le surefficient conserve un aspect intuitif et délirant (on rejoint cette histoire de puérilité). 




Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Maud_pie_with_a_rock_by_diamondsword11-d7aknm9

J’sais pas si Maud Pie est autiste, mais c’est clair qu’elle a un intérêt spécifique pour les cailloux…



Mais alors Cam, qu’est-ce qui se passe si on est un HP avec des traits autistiques (des « symptômes » de l’autisme sous une forme atténuée) ou atteint du syndrome d’Asperger ? La question est légitime, puisque ces deux cas présentent des caractéristiques contradictoires. Eh bien ça, c’est hors de ma portée. La problématique du rapport haut potentiel-autisme est extrêmement complexe, en raison de la proximité et de la mouvance des catégories dans lesquelles on s’évertue à ranger tout ce beau monde. Comme pour tant d’autres sujets, on ne peut définir précisément de frontières et les découvertes successives amènent à réajuster sans cesse les étiquettes.


Ce que je peux affirmer à ce propos, c’est qu’il existe autant de formes d’autismes que d’autistes et autant de formes de haut potentiel que de HP. Comme tout le monde, chaque autiste et chaque HP est unique et a sa propre façon de vivre et d’exprimer son individualité. Et puis, qu’il s’agisse d’autisme ou de haut potentiel, il est contre-productif d’enfermer les gens dans des cases : il n’y a pas de nette cassure entre un autiste et un neuro-typique ou entre un HP et un non-HP, mais des caractéristiques augmentant progressivement en intensité jusqu’à un point de bascule déterminé par des calculs arbitraires. Chaque personne se positionne quelque part sur le spectre autistique et sur l’échelle d’intelligence de Wechsler. Ces deux continuums peuvent se croiser à tous les endroits et donner lieu à un nombre infini de combinaisons, qu’elles soient harmonieuses ou paradoxales. Autrement dit, oui, « On est tous un peu autiste » et « On est tous un peu surdoué » comme vous avez sans doute déjà pu le lire ou l’entendre.


On pourrait se dire que de toute manière, un HP est déjà un paradoxe vivant, et qu’on n’est plus à ça près… C’est une des raisons pour lesquelles le syndrome d’Asperger est si fastidieux à détecter chez eux. Mais si vous voulez mon avis (et même si vous n’en voulez pas je vous le donne quand même, parce que c’est mon article et que je fais ce que je veux), à des niveaux de confusion pareils, la priorité est de permettre à l’individu d’apprivoiser le hamster dopé qui fait tourner la roue dans sa caboche, ainsi que d’être accueilli avec bienveillance par son entourage. Que ce hamster se nomme Cachou ou Jean-Bernard n’a pas grande importance tant qu’on a constaté ce dont il a besoin pour être épanoui.


Chouettement vôtre

Publié par La Chouette Masquée à 13:06:00
http://antredelachouette.blogspot.fr/2016/04/la-confusion-autisme-haut-potentiel.html
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:45

Les quelques observations d'une atypique ordinaire au service des oiseaux de passage...































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dimanche 30 octobre 2016




[size=30]Le mur entre les gens et moi : ce détail légèrement contraignant[/size]





Ce texte est tel un grand cri. J’avais besoin de l’écrire et le partager, pour me soulager d’un poids porté trop longtemps. Je l’ai volontairement publié en une seule partie, malgré sa longueur. Il n'attaque aucun individu en particulier : ma colère est dirigée contre un système, contre des circonstances que personne n'a voulues, contre le hasard et les malentendus... Une colère qu'il me fallait néanmoins extérioriser. Bonne lecture ! 




J’ai beau être un Pokédex ambulant, il m’a fallu dix-huit ans pour capter qu’il ne fallait pasvraiment faire un bisou pendant la bise, et dix-neuf ans pour parvenir à deviner dans quel sens il faut tourner la clé dans la serrure d'une porte. Je ne sais pas non plus où vont les objets qui disparaissent, ni à quoi ressemble la non-finitude de l’infini. En fait, je ne sais rien. Vous non plus, d’ailleurs. Nous n’en savons rien, nous sommes tous des ignares irrécupérables. Et on aura beau étudier, nous ne saurons jamais rien. Jon Snow a vraiment plein de choses à nous apprendre, jusqu’à la fin des temps et même après. (Il paraît qu’il fera un peu froid, couvrez-vous !)
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Brûlez-moi ces préjugés ! (En plus le feu ça réchauffe)



Cependant, de par ma particularité cognitive, il y a une chose que je sais encore moins que la plupart des gens : bah, les gens justement. Je ne comprendrai jamais totalement ce qu’il se passe dans la caboche des normo-pensants. Je peux comprendre certaines choses d’eux, comme la personnalité, les motivations, les goûts, les peurs, bref, tout ce qui relève d’un vécu commun (parce que ces trucs-là, on en a tous). Mais je ne peux me figurer quel effet ça fait de posséder leur structure cérébrale : ça, ça relève d’un tout autre niveau. Un niveau global, physiologique. Et ce fait est autant valable de leur côté : au-delà de tout ce qui nous rassemble, ils possèdent des « données » qui ne figurent pas dans mon programme et inversement. Cette frontière invisible, je la nomme « le mur ». Aujourd’hui, je vous emmène en promenade de mon côté de la façade.

 « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien »



Revenons-en au postulat de cet article : nous ne savons rien. Vous voulez une preuve concrète ? Très bien. Imaginez un jeune garçon qui mange tout seul à la cantine. Tout le monde est d’accord pour déclarer qu’il est seul. Néanmoins, le degré et le type de solitude qu’il subit à cet instant n’est pas immédiatement identifiable. Alors, je vais essayer de déterminer le genre de péripéties que ce garçon pourrait vivre :


- La solitude physique


Bon là c’est clair : aucun humain ne se trouve à proximité du garçon. Il est donc tout seul physiquement parlant. Ce qui implique deux options : 1) Le garçon se sent mal, car il adore la foule et les stimulations sensorielles qui en découlent, et que là, y’a pas foule. 2) Il s’en balec car de toute façon il vit dans sa tête et a les tympans sensibles. Vous ne savez pas.


- La solitude mentale


Le garçon étant tout seul physiquement, il n’a personne avec qui discuter. Là aussi, deux possibilités : 1) Il trouve d’ordinaire de quoi occuper son esprit en discutant avec ses pairs, donc là, comme y’a personne, il s’ennuie ferme et ça l’embête. Peut-être qu’il n’a jamais personne à qui parler et que l’ennui le dévore. Je vous assure qu’un manque de stimulation intellectuelle prolongé, cela peut causer de graves dégâts. Or, peut-être aussi que son meilleur ami est aujourd’hui malade ou ponctuellement en conflit, mais que le reste du temps ce garçon bavarde tranquillou avec lui, donc qu’il n’est pas si malheureux.  2) Il vit dans sa tête, toujours, donc il se distrait en se faisant des films, en récitant les 150 premières décimales de Pi à l’envers, ou en causant avec lui-même (ou d’autres gens : vous ne savez pas NON PLUS à combien ils sont dans sa tête). Souffrance, pas souffrance ? A quel point ? Vous ne savez rien, j’vous dis. 


- La solitude affective


Il est possible que malgré un entourage affectueux et compréhensif, ce garçon se sente incompris dans sa sensibilité : personne ne semble partager l’intensité de ses émotions et à cause de cela, il a l’impression d’être une sorte de monstre. C’est pourquoi il s’isole. Il est également probable que ce garçon n’ait pas du tout d’amis, ni même l’amour d’une famille pour le soutenir. A ce moment-là, il doit souffrir d’un manque de reconnaissance affective, qui sera d’autant plus grand que son état dure depuis longtemps. Il peut en pleurer la nuit, car le vide affectif est une expérience affreuse qui peut vous donner envie de mourir. Ou pas, ou pas, y’a peut-être juste une épidémie de varicelle dans sa division et ses parents sont des anges gardiens descendus sur Terre. Quoique, si ça se trouve, ce garçon est un misanthrope amorphe au dernier degré et la compagnie de la chaise d’en face lui suffit. Eh non, vous ne savez toujours RIEN de lui.


- La solitude existentielle


Peut-être que ce garçon n’est pas un être humain, qu’il s’agit d’un reptilien, d’un extra-terrestre en pleine mission ou du clone caché du vrai garçon, qui lui est enfermé dans une cave aux mains d’une bande de scientifiques fous (les dames de la cantine vous cachent des choses, ça par contre vous le saviez). OU ALORS ce garçon a un cerveau particulier : il n’est pas « neuro-typique » ou « normo-pensant ». Il se sent seul d’une manière qui diffère encore de celles précédemment décrites : il a conscience, intensément et profondément, que l’immense majorité de l’humanité ne peut le comprendre, même avec toute la bonne volonté et tous les efforts du monde. Pas uniquement sur un plan émotionnel, intellectuel ou que sais-je encore, mais sur un plan structurel. Et ce fait le perturbe à tout moment, car il ne cesse jamais d’être dans cet état. Il est « loin », « à côté ». Parce qu’il est né là-bas, de l’autre côté du mur. Ou pas. Vous ne savez pas ce que vit ce garçon rien qu’en l’avisant ainsi, vraiment.


(Liste non-exhaustive, bien sûr.)


Conclusion : il est impossible de mesurer l’ampleur exacte de la solitude d’un individu rien qu’en le regardant manger sa purée. Vous ne savez pas s’il déjeune tranquille sans se poser de questions et que tout va bien, ou s’il songe à se jeter de la fenêtre du troisième étage après avoir pris un dernier repas tout seul avec son désespoir infini, car en plus d’être atteint d’une maladie incurable qui le fait atrocement souffrir, sa maison a brûlé et il est devenu orphelin de troisième famille d’accueil (mais de toute façon ils le battaient ces enfoirés). (Bon j’exagère, dans le second cas il devrait faire un peu la tronche. Mais y’a des gens qui font la tronche au repos, même quand ils sont heureux au fond d’eux-mêmes. YOU KNOW NOTHING !)


Respectez-le et aimez-le. Bon, vous n’êtes pas obligé de l’aimer, mais respectez-le au moins.  


« C’est quoi tout ce bazar Cam’, d’où tu sors tous tes délires ? » De ma pensée en arborescence, pardi ! (Va lire mon charabia dans la rubrique « Paye des rayures », espèce de touriste !) Et mes délires, ils se reproduisent à chaque fois que je croise quelque chose ou quelqu’un (c’est-à-dire tout le temps, car je me trouve rarement dans le néant intersidéral). Alors imagine un peu si ce quelqu’un me donne des informations sur lui, sur ses émotions, ses opinions, son vécu… Diantre, c’est magique, c’est un paradoxe : plus l’interlocuteur veut m’en faire connaître, moins j’ai l’impression d’en connaître ! Les gens sont tellement fascinants… *Va chercher son scalpel*

Je passe ça au scanneur !



Comme l’a si bien déclaré Sun Tzu dans l’Art de la guerre : « Si vous connaissez vos ennemis et que vous vous connaissez vous-même, mille batailles ne pourront venir à bout de vous. » (D’ailleurs il a dit plein d’autres trucs intéressants ce monsieur, read it now !) Connaître et comprendre : le leitmotiv de mon existence. La quête qui me fait grandir, me rend plus forte et mieux adaptée à ce monde découvrant les crocs. Sans le savoir, sans la maîtrise, cette société pour laquelle je ne suis pas faite ne ferait qu’une bouchée de mon être infime. Connaître et comprendre quoi ?  Tout. Tout m’intéresse. Tout me fascine. Et parmi ce « tout », les gens détiennent une place de choix.
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Survoler silencieusement le monde en le transperçant du regard…

Pour moi, analyser est un comportement normal, que je ne peux pas empêcher : je me sens obligée de disséquer l’esprit des êtres humains comme je me sens obligée de connaître le nom et le mode de vie de l’oiseau perché là-bas. En plus d’être passionnant, c’est automatique. On m’a déjà dit à plusieurs reprises « Mais en fait Cam’ c’est affreux, tu passes ton temps à examiner les gens comme des sujets de labo ! ». Quand ces derniers se rendent compte que j’analyse tout constamment, et eux dans le lot, ils sont souvent horrifiés. Là se pose une grande interrogation : si je ne partage plus mes pensées dérangeantes, est-ce que les gens oublient vraiment cette part de moi où font juste semblant, par confort ? S’ils me disent « Nous t’aimons », aiment-ils mon être entier ou juste ce qu’ils acceptent de mon être, ce qui peut être exposé, le reste devant à tout prix rester dissimulé ? Je ne puis être en paix auprès de ceux ne m’ayant pas démontré que leur affection portait sur mon être profond.


Cependant, j’ai pu remarquer, non sans amertume (étant un poète du XIXème en mon for intérieur, je consomme du désenchantement avec mes tartines), que les gens tendaient à confondre ce que je suis et ce que je montre. Or, ils paniquent en remarquant que moi, j’essaye de ne pas confondre ce qu’ils sont et ce qu’ils montrent. Apparemment, une règle implicite stipule que je devrais faire semblant de tout mélanger, puis faire semblant de tout découvrir quand on le met sur le tapis. Règle qu’en dépit de mes efforts, j’ai d’énormes difficultés à respecter. Outre mon exigence d’authenticité, l’analyse m’est vitale : il s’agit du meilleur moyen de canaliser ma pensée en arborescence. Y’a des HP qui développent d’autres méthodes, la mienne c’est celle-là. Définir un « cadre » au sein duquel concentrer la réflexion, et ce avant que ma tête n’explose en éparpillant partout des milliers de questionnements (oui, quand ma tête explose ça fait des lambeaux abstraits). Quoi qu’il en soit, j’ai mis du temps à saisir le pourquoi de ces réactions hostiles…


Quand quelqu’un me demande de l’aide, j’agis à la manière d’un mécanicien qui répare un moteur : je sors ma boîte à outils (=mes connaissances –que je vais chercher si je n’ai pas déjà- et réflexions personnelles), je tâtonne pour comprendre comment il fonctionne, je repère les failles du système, puis je les lui signale (car contrairement à un vrai mécano, je ne peux pas changer moi-même les pièces défaillantes puisque tout est dans la tête). (J’imagine désormais un garagiste expliquant à son client que sa bagnole ne peut être réparée car, malgré ses conseils avisés, elle refuse de changer par elle-même.) Je peux effectuer le même travail sur tout et n’importe quoi, tant que le sujet demeure immatériel. En outre, même si la description des opérations peut paraître froide, d’ordinaire mon attitude extérieure ne l’est pas, au contraire !


Croyez-le ou non, j’apprécie énormément qu’on me traite de la même manière : je le prends comme une marque de respect (« Je t’accorde du temps et de l’énergie car je considère que tu en vaux la peine ») et l’attention me touche. Par extension, j’ai longtemps considéré qu’agir ainsi était la plus belle preuve de soutien que je puisse offrir aux autres (autrement, je leur fais de beaux dessins). C’est comme si je brandissais un gros panneau « JE SUIS LA POUR TOI, TU ES IMPORTANT. PAIX ET AMOUR SUR TOI. » Et j’étais vexée, non, désespérée, que personne ne veuille me faire ce cadeau à moi, préférant me marteler de gentilles rengaines du type « Mais on t’aime tu sais ». Si elles faisaient beaucoup de bien les premières fois, elles devenaient de plus en plus vides de sens et douloureuses au fur et à mesure qu’on me les répétait. De mon point de vue, ces répétitions signifiaient ni plus ni moins « J’aime seulement ton masque, puisque je ne t’accorde pas de temps et d’énergie pour analyser ce qui te tracasse derrière. Par le pouvoir d’une formule conventionnelle, je t’éjecte de mon chemin ! » A l’inverse, quand quelqu’un rejetait mes tentatives de l’approcher avec ma panoplie du petit charcutier (je me la suis offerte pour mes 4 ans, ils faisaient de la qualité à l’époque), dans ma tête, c’était comme si je lui tendais un magnifique bouquet de fleurs et qu’il le jetait par terre, le piétinait, le brûlait et le donnait à manger à son lapin nain des Enfers (ils se nourrissent de cendre). Ça faisait très bobo à mon petit cœur, quoi.


Il a fallu que je tombe par hasard sur les bonnes lectures pour me rendre compte que ma vision du bonheur correspondait à une gêne, voire à une torture pour la plupart. Et vice-versa. Ainsi, tandis que j’étais intrusive au possible avec les autres, ces derniers me donnaient l’impression de se foutre allègrement de ma gueule, alors qu’à la base tout le monde ne rêvait que d’amour et d’eau fraîche. Voici un point qui me paraissait d’une évidence telle que je ne m’étais jamais posée de question dessus (honte à moi), alors que j'aurais dû le remettre 100 % en question dès le départ ! Ça me dépassait, tout simplement. C’était derrière le mur.
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Le tribunal du mur





C’est à partir de ce point que tout devient délicat. Moins léger. Plus sombre. Plus violent. Plus réaliste, en somme. Accrochez-vous.


L’être humain, par défaut, est persuadé qu’il sait. Il est régit par tout un tas de croyances, qu’il construit et accumule au fond de son subconscient. Ces certitudes lui permettent d’avoir une base sur laquelle s’appuyer, de garder un cap et de ne pas perdre son temps à se poser 15 milliards de questions. Sans ses « barrières » mentales empêchant la pensée de s’éparpiller, sa confiance en lui et sa santé mentale en prendraient vite un coup. (Arhem…) C’est pourquoi Dieu créa les cours de philo (la philo <3), pour lui rappeler qu’en fait non, il ne sait pas tout, il est même plus proche de ne rien savoir que de savoir quoi que ce soit. Pour l’inviter au questionnement. Car moins l’être humain se pose de questions, plus sa croyance est forte, plus il croit qu’il sait. Et plus il croit détenir la Vérité, plus il pense avoir le droit de JUGER. Il voit le garçon tout seul à la cantine et il juge : « T’as vu comment il est sapé l’autre, tu m’étonnes que personne l’aime ! lolilol ».


Vous connaissez la pilule du féminisme ? (Prenez-la si ce n’est pas encore fait, c’est important. Et n’oubliez pas de la partager avec tous vos amis –partager, c’est cool !) Vous êtes une femme. Depuis toute petite, on vous abreuve de diverses leçons liées aux stéréotypes de votre genre : il faut que vous soyez jolie, souriante, docile, on vous offre une dinette pour Noël et on vous gronde si vous chahutez parce que « ce n’est pas raffiné, les filles ne font pas ça ». En grandissant, de vils représentants de la gent masculine vous harcèlent, vous rabaissent et utilisent le nom de votre genre pour insulter leurs congénères, car ce dernier est synonyme de faiblesse. Vous suivez le système : on vous a dit que tout était ainsi depuis la nuit des temps, que c’est la tradition… Et puis un jour, vous trouvez une pilule. La pilule du féminisme. Curieuse, vous la gobez et BOUM. Vous vous retrouvez propulsée comme par magie dans un monde où on vous injure, où votre corps est considéré comme un objet, où vous gagnez moins d’argent que vos collègues masculins sans aucune raison, etc. En somme, le même monde qu’avant. Sauf que là, vous avez pris la pilule. Vous avez ouvert les yeux. Vous voyez. Vous voyez à quel point on s’est fichu de vous, à quel point vous vous bridez, vous souffrez… et vous voyez que tout ceci a l’air parfaitement normal et acceptable pour beaucoup beaucoup trop de gens ! Vous êtes furieuse, détruite… Une énergie nouvelle parcourt vos tripes. Vous décidez que maintenant, quelque chose va changer. Fini la soumission silencieuse face à tout ce qui vous oppresse. Vous allez militer, vous allez vous battre : pour votre reconnaissance, pour vos droits et pour votre bonheur. Merde !


Figurez-vous qu’un jour, j’ai trouvé la pilule de la douance. BOUM. En fait petit zèbre, si t’as pas eu la chance de grandir dans un troupeau d’autres zèbres, t’as passé ta vie à te réprimer, ignorer tes besoins vitaux pour t’épanouir, tu t’es rongé le frein jusqu’à t’exploser l’embrayage… Ah bon, tu souffres ? Tu pleures la nuit ? Tu fais de bonnes grosses crises d’angoisse quand l’anxiété accumulée toute ta vie remonte d’un coup à la surface ? Tu as des idées noires ? Et bah tu sais quoi, petit zèbre ? TOUT LE MONDE S’EN FOUT. Si si, j’te jure. Vas-y, essaye d’exprimer ce que tu ressens aux autres, sans plus te brider. Primo, ils ne verront pas où tu veux en venir. Secundo, ils te diront que tu les saoules avec tes pavés et te demanderont de redevenir « comme avant ». C’était quand même vachement plus confortable quand ils pouvaient te reprocher d’être bizarre et à côté de la plaque sans se poser de questions. Quand ils pouvaient te JUGER sans gêne, te jeter leurs constats dédaigneux à la tronche, puis tourner les talons et te laisser seule dans ta confusion. (Par contre, quand il s’agira de fantasmer sur la cause de tes maux et de s’exclamer « Ah mais oui je dois être surdoué ! », comme si la douance était un trophée rutilant qu’il est super fun d’exposer dans son salon, t’inquiète pas, ils seront là.)

Cette nouvelle part de toi que tu leur dévoiles, qui s’est enfin débloquée dans ton corps et dans ta tête d’une façon incontrôlable, que tu t’es promis de chérir à l’avenir, leur est insupportable.Insupportable. Ils n’hésiteront pas à te le signaler, d’ailleurs. Ils vont essayer de te persuader que tu es dingue, que tu es malade, qu’il faut arrêter tes conneries un peu (ce serait pas de la secte ?) et retourner à ta place. Tu te prends trop la tête, tu écris trop, tu es trop sensible, trop extrême, tu es « trop »… Même s’ils t’aiment, tu les ennuies, tu les épuises et tu piétines leur zone de confort dès lors que tu te laisses aller. (Tu culpabilises dans le vide, là, tu sais ? Ils ne pardonneront pas ton ignorance de leurs codes car ils te JUGENT, rappelle-toi !) Pour qu’ils t’acceptent, il faudra te réprimer à nouveau. Comme du temps où tu n’avais pas pris ta pilule. Et là, ce n’est pas comme le féminisme : gémis tant que tu voudras, ils ne pourront jamais apprendre à te supporter. Ils ne peuvent pas. Leur cerveau ne peut pas. Tu ne peux être totalement toi-même avec 98 % de l’humanité, car tu es fondamentalement insupportable pour elle. C’est tout le principe de la solitude existentielle, petit zèbre. Allez pleures pas, t’as le reste de ta vie pour digérer la nouvelle !


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C'est très simple, il te suffit de trouver la sortie...



« Mais on est tous différents »





Parfois, ma douance fait tellement chier les gens (oui, disons-le honnêtement), que ces derniers décident de nier son existence. Ainsi, si mon côté insupportable n’est pas dû à ma douance (donc pas inné et irréversible), cela signifie que je peux le corriger, afin de devenir supportable. J’admets que dit comme ça, tout a l’air subitement plus simple à régler. Leur méthode favorite consiste alors à noyer mon expérience dans l’expérience universelle : en clair, répondre à mon « Je suis différente » par « Certes, je ne dis pas le contraire : mais on est tous différents. » (Sous-entendu : « Et nous on n’en fait pas tout un foin, alors fais un effort toi aussi ! ») Parce que ces gens, ils savent ! Ils savent, comme ces hommes qui expliquent aux femmes dans un discours enrobé de sucre qu’ils comprennent complètement ce qu’elles ressentent quand elles se font harceler dans la rue. Ils savent, comme ces blancs qui déclarent aux noirs et aux arabes qu’ils ne sont pas les seuls à souffrir du racisme, parce qu’eux aussi, une fois, un crétin leur a dit « sale blanc ! ». Ils savent, enfin, comme tous les normo-pensants qui liront ce paragraphe en se disant « Ah oui mais non, là ça n’a rien à voir, là je comprends vraiment ce que vivent les HP ! Moi aussi je me sens différent et je souffre de la solitude ! » : ils savent.


Mais je ne juge pas ces gens. Je me questionne sur eux (parce que la philo <3) : pourquoi agissent-ils ainsi ? Et je constate qu’en général, leurs intentions sont bienveillantes. Qu’ils sont tout à fait honnêtes lorsqu’ils déclarent qu’ils peuvent se mettre à ma place de HP. (Je ne peux même pas leur en vouloir, zut… c’est dur d’être un bisounours.) En effet, à l’évocation de certains mots-clés (solitude, différence…), ils ont le réflexe de se plonger dans leur propre expérience de ces concepts. Ils associent leur définition et leur ressenti personnels de la souffrance (construite dans leur vécu) à la souffrance que je suis en train d’exprimer. Dans un élan d’empathie, ils souhaitent entrer en communion avec moi, me rassurer, me faire plaisir… (J’fais pareil, hein, c’est humain !) Ils sont loin de réaliser qu’en agissant ainsi, ils me blessent profondément, me jettent violemment dans un océan de solitude et appuient sur ma tête pour me faire brouter les oursins. Et je ne peux pas me plaindre ! Pour quoi faire ? Pour leur donner l’impression que je remets en question la profondeur et l’intensité de leurs émotions ? (Sincères !!!) Pour qu’ils s’imaginent que je les crois sensibles comme des bigorneaux et cons comme des bélitres ? (« Naaan mais vous ne pouvez pas concevoir ce que MÔA, race suprême, je suis capable de concevoir ! ») Pour qu’ils me sortent que « tout ce que je veux, c’est me mettre sur un piédestal/jouer la martyre alors qu’eux ont de vrais problèmes » parce que dans l’inconscient collectif les « surdoués » sont avant tout des êtres supérieurs qui réussissent partout, et ne s’affirment donc que pour rabaisser autrui ? De toute manière ils savent, et moi non : je ne peux faire le poids contre cela.


Tout ce que je peux tenter, c’est leur expliquer. Leur expliquer qui je suis, comment je fonctionne et pourquoi parfois je suis un peu chiante, mais je fais de mon mieux, je ne le fais pas exprès et il faudra désormais m’accepter ainsi. C’est alors qu’ils tirent leur seconde carte maîtresse, consistant à déclarer que « Oui mais ça, ça n’a rien à voir avec ta douance, c’est juste un trait de ta personnalité. » Technique fort pratique aussi, car ainsi, un problème d’ordre global est réduit à l’état de « donnée » isolée : une donnée est beaucoup plus simple à traiter, changer ou supprimer. Sauf que, hm… Pour un maximum de clarté, voici des petits schémas. (Avouez que ma formidable maîtrise de Paint vous avait manqué !)
Les gens pensent que mon cerveau ressemble à ça :
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En réalité, mon cerveau ressemble plutôt à ça :
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La douance n’est pas une donnée rangée dans un coin du ciboulot avec un amas d’autres données : c’est une structure cérébrale à part entière. Elle englobe tout mon fonctionnement, ne faisant qu’un avec moi. Son prisme colore toute ma personnalité. Dire qu’un de mes traits est dû à ma personnalité plutôt qu’à ma douance est par conséquent un non-sens complet : s’il n’y avait pas ma douance, la caractéristique incriminée ne ressemblerait pas à ce qu’elle est actuellement ! De quelle façon la douance affecte son propriétaire ? C’est un catalyseur. Elle prend TOUT ce qui le constitue et l’amplifie. Evidemment, tous les HP ne sont pas constitués pareils à la base :


Notre petit HP est un littéraire ? Un littéraire, ça aime lire, écrire, penser abstrait… La fée douance passe par là, donne un petit coup de baguette et tadaaam : petit HP ne sait pas écrire un message de moins de trois pages Word (quand il fait un gros effort pour se contenir), déblatère des métaphores à tour de bras et philosophe sur le carrelage dans la queue de la boulangerie. Il bouillera d’envie de partager ses illuminations conceptuelles, mais personne ne captera jamais de quoi il parle (hormis un autre HP littéraire), le faisant se sentir tout seul dans une galaxie lointaine, très lointaine… (Non pas celle-là, une autre, encore plus lointaine. Et moins touristique.) Petit HP est un scientifique ? Mwahaha. Il se sentira obligé de tout comprendre au monde, autrement ce sera trop stressant pour lui, bien trop stressant. Tiens, il sera insomniaque d’ailleurs, car on ignore trop de choses sur trop de trucs pour se permettre de dormir tranquille. L’empathie ? Ah non, il est trop rationnel pour s’équiper de cette option-là : lui, on le traitera de psychopathe. L’empathie on va la garder pour l’autre là-bas, l’artiste : « sensible » ? Nan, c’est trop… trop… pas assez. Nan, moi j’ai envie  qu’un jour il sanglote en prenant conscience de la solitude que vivent les feuilles mortes au pied des arbres. Et aussi, je voudrais qu’il soit tellement affecté par la détresse des autres qu’il en fasse des cauchemars, et finisse parfois plus traumatisé que l’interlocuteur qu’il a épongé. Allez, installez-lui une surabondance de neurones miroirs ! Virez-moi cette sérotonine, ça sert à rien : les artistes joyeux et sereins ça produit que dalle, tout le monde sait ça. Bon bon bon, le trouble de l’attention, c’est pour qui ? –N’oubliez pas de choisir un trait autistique en sortant ! (Qu’est-ce qu’on se marre avec la fée douance.)


(A titre informatif : si le petit HP est tout ça à la fois dans son cerveau, il pourra bien entendu combiner des extrêmes contradictoires et être un philosophe zen mais torturé, à la fois hyperémotif et capable d’un détachement glacial. La nature est créative et son sens de la déconne n’a aucune limite.)


C’est pourquoi, le fait que tous les HP ne partagent pas certaines de mes caractéristiques ne signifie pas qu’elles ne sont pas dues à ma douance. Notez qu’il existe également une variante : « Mais ça n’a rien à voir avec ta douance, c’est juste à cause de ton vécu. » Certes ! Il est vrai que ma douance n’a jamais influencé quoi que ce soit sur mon vécu, c’est pas comme si j’étais née avec en plus. *Se tape la tête contre le mur que les gens ne voient pas* Mais nom d’un p’tit diabolo pêche, espèce de rabat-joie, tu es tellement à côté de la plaque ! Peut-être pas autant que moi, mais presque ! (Un jour il faudra cartographier cette plaque, j’ai jamais pigé où elle était exactement.) Sérieux, à force de dire « Mais ça, ça n’a rien à voir avec ta douance », je me demande bien ce qui au final peut avoir un rapport avec ma douance pour ces gens… Rien, tout à fait, là est leur idéal : je les soupçonne de comploter pour virer le délire de mon cerveau petit à petit, pour que je (re)devienne « normale », plus « comme eux », pas chiante quoi (en croyant déloger un parasite, ils me détruisent la charpente, mine de rien). En outre, ce qui dérange en général (là réside l’ironie de l’histoire) n’est pas une caractéristique en elle-même, mais son intensité. J’en fais « trop » et je dois en faire « moins ». Et pourquoi suis-je si intense dans ma façon d’être ? Ah.

Conclusion…



… Il y a eu méprise : en réalité le fameux mur est une vitre teintée. Peste, ça complique l’affaire… Bon, soit. Je n’ai peut-être pas le talent de l’Eglise pour donner foi aux gens dans des choses invisibles, mais s’il vous plaît, soyez respectueux de ce que vivent les HP. Ils ne vous retirent rien en exprimant une souffrance qui leur est propre ! Ils cherchent juste un peu reconnaissance, pour ne pas avoir l’impression que le monde entier les contemple souffrir l’œil éteint en mâchonnant des malabars. Souvenez-vous des points suivants (valables pour une grande partie des HP, en présupposant que ce sont des gens bien –y’a des HP très cons, ce fléau n’épargne personne) :


- Non seulement ils discernent ce qu’il y a derrière les masques (ou cherchent à le discerner), mais en plus, ils focalisent leur attention là-dessus. Et ne pas y penser est quasi-impossible : c’est pourquoi ils oublient tant les rituels relatifs à ce qu’il se passe en surface. Eh, détendez-vous ! Cela signifie qu’ils se foutent de vos imperfections et de vos étourderies, qu’ils viendront s’asseoir à côté de vous à la cantine pour s’assurer que tout va bien (même s’ils ne savent rien de vous), qu’ils ne diront pas que vous êtes faibles si vous pleurez et essayeront toujours de vous comprendre avant de vous juger : car tout ce qui compte pour eux, c’est l’âme que vous planquez au-delà de toutes vos tentatives d’être socialement conforme. (Et ils n’ont pas remarqué vos fringues.) Profitez-en bordel !


- Quand vous vous confiez à eux, ils enregistrent votre problème et passent ensuite du temps à l’étudier, afin d’élaborer des solutions spécialement pour vous. Ils vont vouloir approfondir, être exhaustifs et efficaces. Si cette manière de procéder ne vous convient pas, surtout, dites-leur clairement, expliquez-leur pourquoi (ils ont besoin de comprendre, de connaître le sens) et indiquez-leur avec précision ce que vous attendez d’eux. Si vous ne leur dites pas qu’il est important pour vous qu’ils remarquent votre tenue ou vous fassent entendre certains mots, ils risquent de ne pas le deviner (puis seront déconcertés quand vous leur reprocherez de ne pas assez s’occuper de vous). Certains HP ont été coachés et savent déjà comment s’y prendre, d’autres pas : apprenez-leur donc ! Ils adorent apprendre !


Si au fond de vous, vous niez leur identité et leur vécu, peu importe les efforts que vous ferez pour leur présenter une façade souriante, ils le sentiront, seront tourmentés et s’éloigneront de vous. En revanche, s’ils « voient » derrière votre masque que vous n’êtes pas de ceux qui les jugent ou minimisent leur expérience, vous aurez toute leur gratitude (et un service à rayures).

Chouettement vôtre
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 19:49

Les quelques observations d'une atypique ordinaire au service des oiseaux de passage...































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mercredi 27 avril 2016




[size=30]Introversion / Extraversion[/size]






Sujet classique dans le monde du développement personnel, il m’a semblé indispensable de consacrer un article à l’introversion et l’extraversion. Premièrement, parce qu’une partie de mes articles y fera allusion, et que bien définir les termes qu’on évoque ce n’est quand même pas du luxe. Deuxièmement, parce qu’une meilleure connaissance de ces notions par le grand public pourrait changer la vie de milliers de personnes (ah qu’il est bon de découvrir qu’on n’est pas un fou asocial mais juste un introverti…).
Extravertis, introvertis : Quèsaco ?

Pour débuter l’explication, voici un magnifique continuum. (Moi j’aime ça les continuums.) (Je l’ai fait moi-même sur Paint !) (Ouais je sais qu’il est pas tout à fait symétrique, mais chut, faites au moins semblant d’y croire !) :
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Maintenant, on va s’amuser à positionner des gens sur ce continnum. Par exemple, M. Duchemin.  M. Duchemin est une personne dynamique et spontanée. Très sociable, il est entouré d’un vaste réseau de connaissances et adore sortir faire tout et n’importe quoi avec ses potes, notamment lorsque ça implique du bruit et des dépenses énergétiques. Si on le laisse tout seul, il sombre rapidement dans la déprime. Il adore faire/raconter des conneries pour amuser la galerie (et en général ça marche) et ses talents d’improvisateur oral le font toujours retomber sur ses pattes. Le seul souci avec lui, c’est qu’il oublie souvent de réfléchir avant de parler, ce qui amène souvent les autres à lui suggérer de fermer sa gueule. M. Duchemin est un extraverti. Il se situe donc quelque part ici :



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Et puis, il y a M. Tartempion. A l’inverse de M. Duchemin, M. Tartempion est une personne calme et taciturne, amateur de soirées tranquilles chez lui (de préférence tout seul, mais il tolère les petits groupes d’amis intimes) avec une tisane, devant des replays de documentaires Arte. Si on prive M. Tartempion de sa dose de solitude, il devient plus angoissé qu’un Terminal la veille du bac. Par ailleurs il déteste le bruit et n’en peut plus que M. Duchemin, son voisin de pallier, fasse la nouba avec sa bande de potes décérébrés tous les samedis soirs. M. Tartempion s’est fait traiter d’autiste durant toute son adolescence, parce qu’il ne parlait pas et ne voyait pas l’intérêt d’aller s’exploser les tympans à des concerts de death metal, alors que la bande de M. Duchemin trouvait ça trop fun.  M. Tartempion est un introverti, il est donc quelque part par-là :


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Nous conviendrons que M. Duchemin et M. Tartempion sont respectivement des archétypes de l’extraverti et de l’introverti. Après, il y a tous les gens qui sont un peu entre les deux, c’est-à-dire ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre, ou encore modérément l’un ou l’autre… Genre ici :


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Là :


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Et là :


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Ou encore là :


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Pourquoi de telles différences ?



Votre position sur ce continuum dépend de la manière dont vous créez et gérez votre énergie.Je parle ici surtout d’énergie mentale, car si je parlais d’énergie physique on serait tous classé dans l’unique catégorie « Estomacs parlants ». (A l’exception d’une poignée de moines-guerriers exilés au sommet d’une montagne, qui eux, carburent uniquement à la nourriture spirituelle et en plus ont fait vœu de silence.)


Admettons que l’énergie d’un être humain est stockée dans une pile, et que cette pile puisse se recharger de deux manières :




  •     En la branchant au monde extérieur, rempli d’images, de sons, de souvenirs, d’idées et autres éléments stimulants…
  •     Ou, en la branchant à une réserve à l’intérieur de son esprit, remplie de... bah des mêmes choses, mais dans la tête.   





Certains ont une réserve intérieure produisant peu d’énergie : ils préfèrent se brancher en permanence aux ressources du monde extérieur pour alimenter leur batterie. Sans cette connexion avec le dehors, ils dépérissent vite. D’autres conservent une grande réserve d’énergie à l’intérieur d’eux-mêmes, or, ils se retrouvent en surcharge lorsqu’ils se branchent longtemps au monde extérieur : ils doivent alors se retirer pour rétablir un niveau d’énergie convenable.


En considérant cela, on peut dégager trois grands profils :


        Un extraverti est tourné vers l’extérieur. Il tire son énergie des stimulations que lui offre l’environnement : interactions sociales, activités dynamiques… La solitude prolongée le rendant malheureux, il cherche à sortir et à passer du temps en groupe le plus souvent possible. L’extraverti, c’est celui qui se sent bien dans la foule, qui aime écouter fort de la musique entraînante, et qui une fois seul chez lui allume la télé pour « avoir un bruit de fond ». Il apprécie donner son opinion, encore plus à l’oral. Il clarifie ses idées en les formulant spontanément et il et accorde plus d’intérêt à la valeur sociale d’une discussion qu’à son contenu. Les extravertis sont appréciés pour leur facilité à entrer en contact avec les autres et créer des ambiances joyeuses et conviviales. Ils sympathisent d’ailleurs avec un maximum de gens : pour eux, plus on est de fous plus on rit !

           Un introverti est tourné vers l’intérieur. Après un contact social, il éprouve le besoin vital de se reconnecter à lui-même, au moyen d’activités calmes et solitaires : lecture, écriture, occupations artistiques et geeks... Plus sensible aux stimuli que son cousin extraverti, l’exposition prolongée à la foule et au bruit l’épuise et le rend anxieux. L’introverti, c’est celui qui observe la scène un peu à part et se garde d’intervenir tant que personne ne lui demande son avis. Peu prompt aux conversations légères, il dialogue en revanche volontiers sur des sujets « profonds ». Il préfère s’exprimer par écrit que par oral, car cela lui permet de bien organiser sa pensée avant de la partager. Perçu comme complexe et intense, il fait souvent office de « vieux sage » et de psychologue de service. Il privilégie la qualité à la quantité des rapports, aussi possède-t-il une sphère sociale limitée mais composée d’amis qu’il garde pour de longues années.

Enfin, un ambiverti est une personne capable de se retrouver dans chacun des deux types. La gestion de son énergie est équilibrée: bon partout, excellent en rien, comme les classes de buff dans les RPG. L’ambiverti penche en général plus vers l’une ou l’autre des catégories, mais ne s’y retrouve pas complètement pour autant. Toutefois, un ambiverti pourra aussi préférer se définir comme modérément extraverti ou modérément introverti, c’est pourquoi l’ambiversion est finalement compliquée à catégoriser...




Et la timidité dans tout ça ?



La timidité est souvent considérée, à tort, comme opposée à l’extraversion. (Merci les Sims pour avoir induit en erreur des milliers d’entre nous !) Un introverti serait donc forcément timide, tandis qu’un extraverti serait forcément assuré. Or, la timidité n’a pas de rapport avec le fait d’être introverti ou extraverti.


Prenons Mme Duchemin, l’épouse de M. Duchemin. Mme Duchemin est extravertie. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont en couple : ils sont tous deux d’accord sur le fait qu’une soirée réussie, c’est une soirée avec tout plein de copains enthousiastes et de la musique à fond (bon pas trop quand même, pour éviter que ce rabat-joie de M. Tartempion appelle les flics). Mais contrairement à son fêtard d’époux, qui commence à raconter sa vie dès que le premier invité a franchi le pas de la porte, Mme Duchemin est timide. Bien qu’elle adore papoter avec tout le monde, elle a besoin d’un temps (et de quelques verres) pour se désinhiber, après quoi elle parvient enfin à se sentir à l’aise et à dévoiler son vrai caractère.


Est-ce contradictoire ? Pas du tout ! L’extraversion est un trait de personnalité, tandis que la timidité est un comportement, voire un trouble si elle atteint un degré handicapant. Les deux sont par conséquent compatibles.   


De même, un introverti peut être sûr de lui. Comme Mme Tartempion qui, vous vous en douterez, n’hésite pas à aller sonner chez M. et Mme Duchemin armée d’un katana pour les inciter subtilement à diminuer le volume de la sono. (Alors que son mari se contente mettre un oreiller sur sa tête en gémissant « Monde de meeerde ») (Oui, j’ai construit un immeuble dans ma tête) (J’suis une bloggeuse naturaliste, en fait…) (Vous avez vu, mes exemples respectent la parité) (Je m’égare, je m’égare, c’est par où la sortie ?) Certains introvertis sont même d’excellents orateurs, pour peu qu’on les ait laissé préparer leur discours en coulisses (car si vous leur demandez d’improviser à l’oral devant une foule, vous n’obtiendrez pas grand-chose d’eux …).


Leur attitude réservée est souvent interprétée comme de la timidité, alors qu’il peut simplement s’agir d’une difficulté à engager la conversation : souvenez-vous qu’un introverti est « programmé » pour les discussions avec un fond et un sens bien établis, mais maîtrise mal les échanges ayant pour vocation principale de maintenir le lien social.  Oui, il ne sait réellement « pas quoi dire » après qu’on l’ait salué et qu’on lui ait brièvement parlé de la météo.
L’introverti et la sociabilité : ce problème mal compris 



Les extravertis n’ont pas le monopole de la sociabilité : la plupart des introvertis aiment eux aussi entretenir une vie sociale et s’adonner à des activités ludiques ou sportives en groupe. En plus comme ils passent la moitié de leur temps enfermés chez eux à mater des séries et écouter de la zic, ils sont vachement bons au Blind test ! Certes, leurs sorties soient moins fréquentes et entrecoupées d’instants de solitude pour récupérer, mais cela ne signifie pas qu’ils n’adorent pas se dépenser et passer du temps avec leurs amis ! Et pourtant, ils trimballent depuis des lustres une réputation de marginaux, voire de misanthropes… D’après moi, ce fait est dû à une mauvaise connaissance de leur fonctionnement, duquel découle un manque de compréhension…


D’un côté, les extravertis projettent leur fonctionnement sur les introvertis et croient que ces derniers mènent des existences sombres et mornes (« T’es pas sorti ce week-end ?! Mais ma pauvre, t’as pas de vie ! »). En essayant de les « secouer », ils pensent leur rendre service, les aider à « sortir de leur bulle ». Or, un introverti ne peut PAS sortir de sa bulle : il ne peut que l’agrandir et en englober le monde, lorsqu’il se sent suffisamment à l’aise pour laisser les autres pénétrer dans son précieux espace vital. Un introverti en confiance et heureux peut même se comporter comme un extraverti ! Certains extravertis, convaincus que les introvertis viennent d’une autre planète, créent des courants ésotériques visant à dénoncer leur conspiration. En réalité, s’il est vrai que les introvertis complotent pour dominer le monde, ils sont bel et bien des crétins de terriens comme tout le monde.


Mais de l’autre côté, les introvertis se sentent agressés par les réflexions des extravertis et en viennent à les considérer comme des êtres superficiels et impulsifs (« Ils ne pensent qu’à s’amuser, ils ne prennent jamais de recul, et en plus ils veulent que je les imite ?! »). A tort, bien entendu. Il faut admettre qu’un monde composé exclusivement d’introvertis manquerait un peu d’animation… C’est ainsi qu’ils s’isolent et organisent des réunions d’introvertis anonymes pour échanger sur leur combat contre leur légère tendance casanière : « Bonjour, je m’appelle Jean-Charles Tartempion (-Booonjouuur Jean-Chaaarles ! –Hey mais du coup il est pas anonyme ! -Chuuut) et hier soir je suis resté 1h30 dans un bar. Il y avait même de la musique industrielle... Un moment j’ai cru que j’allais craquer… mais grâce à ma volonté j’ai tenu jusqu’au bout ! » « C’est un effort honorable, cher Jean-Charles. Applaudissons-le pour cet exploit ! (-Ouiiii bravo Jean-Charles !) ».


En outre, la société actuelle valorise les profils extravertis au détriment des profils introvertis, allant parfois jusqu’à considérer l’introversion comme un défaut (mais oui, et j’ajouterais qu’il faudrait aussi bannir les titulaires d’un bac L du carré V.I.P des gens socialement acceptables, c’est bien connu qu’ils servent à rien eux non plus…) alors que les introvertis possèdent leurs propres avantages : ils sont généralement plus réfléchis, plus attentifs et prédisposés à la concentration… Malgré cela, les normes sont calibrées par et pour les extravertis (la progression hiérarchique leur est d’ailleurs plus accessible) et les introvertis doivent s’y adapter, faute d’être jugés.  C’est un gros problème, puisque ce système conduit à la négation d’une composante importante de leur personnalité et tend à les dévaloriser.


Vous en doutez ? Eh bien faites un test : demain, au lieu de dire à votre collègue de bureau extraverti des choses comme « Rah faut que j’aille chercher la gamine à l’école après » ou « T’as vu, les jours rallongent », dites-lui plutôt des choses comme « Penses-tu que le système scolaire français encourage assez nos enfants à penser par eux-mêmes ? » ou « Je me demande quel genre d’impact a le changement d’heure sur le moral de la population… ». Si vous faites ça de but en blanc, il y a de grandes chances pour qu’il vous dévisage et vous prenne pour un allumé. C’est pourtant le genre de propos auquel un introverti réagit sans problème, avec les yeux brillants, tandis que les deux premiers énoncés les laisseraient de marbre. Et après un maladroit « Ouais ça craint/c’est cool » (parce qu’il essaye d’être conforme en imitant un extraverti, mais il galère), le silence retomberait. Cette attitude sera considérée comme décalée, alors que la réaction consternée du collègue face à des réflexions introverties sera perçue comme légitime : parce que c’est ce qui correspond à la norme. Et la norme est extravertie.


Dans ce genre de situation, l’extraverti mal avisé, au mieux, trouve l’introverti mystérieux, au pire, en déduit « Il est quand même très timide », « Mais quel asocial celui-là ! » ou « Il a jamais rien à dire, il doit être un peu idiot… ». Lui qui aime bavarder, il ne comprend pas pourquoi l’introverti reste là sans rien dire, comme s’il se fichait d’établir le contact avec lui. Il peut même traduire ce détachement comme une marque de rejet ou de mépris. En fait, l’introverti se sent tout aussi gêné que son voisin extraverti. Il est même très probable qu’il soit en train de paniquer mentalement, qu’il culpabilise d’avoir généré cet embarras, et qu’après coup il déplore son incapacité à réagir de la façon attendue et contribuer à la bonne ambiance autour de lui.


Les introvertis vivent chaque jour des scènes de ce type (je ne vous raconte pas quand en plus ils sont vraiment timides !). Pour peu qu’ils ne soient pas informés de leur fonctionnement, ils ont vite fait de sentir exclus, de se croire dérangés, de perdre confiance en eux et d’adhérer aux clichés sur leur prétendue asociabilité, s’engouffrant alors dans un cercle vicieux du type « Je suis asocial, donc je ne peux pas communiquer, donc je suis asocial… » Et ce n’est pas un extraverti persuadé que son compère est délibérément ennuyeux qui va l’aider à s’en sortir…   


Bien que cela tende doucement à changer, il reste un énorme travail à effectuer pour faire valoir les introvertis auprès du grand public. Pour cela, il n’y a pas trente-six solutions : il faut diffuser l’information sur les fonctionnements extraverti et introverti, en ne perdant pas de vue le fait que tout le monde ne se situe pas forcément à l’un des deux extrêmes (parce qu’on a tendance à gommer les nuances une fois qu’on détient de jolies cases) et surtout, en affirmant qu’il est possible de vivre ensemble malgré nos différences, à condition de se comprendre et de s’accepter. Une bonne conscience de l’autre ouvre la porte à la reconnaissance de ses qualités et du fait qu’on peut apprendre de lui, tandis qu’une perception altérée rompt la communication et entraîne, à la longue, la condescendance : ceci est valable quelle que soit sa position sur le continuum.
On veut des chiffres !



On estime que la population compte environ un tiers d’introvertis (eh non les gars, vous n’êtes pas tous seuls, y’a juste plein de traîtres qui se travestissent en extra’ pour mieux s’intégrer !), un tiers d’extravertis et un tiers d’ambivertis (incluant tous ceux qui se disent « un peu introverti/extraverti »). Il est difficile d’obtenir des chiffres précis, en raison de l’impossibilité de définir les limites de chaque catégorie (à partir de quand passe-t-on d’ambiverti à introverti ? Il y a une loi, un instrument de mesure, des tests ADN ?), d’autant plus que, bien qu’un individu conserve toujours la même tendance, de légères variations peuvent survenir au cours de sa vie. Par exemple, un extraverti peut apprendre à s’accorder quelques moments pour se recentrer sur lui-même et un introverti peut apprendre à s’ouvrir davantage à l’extérieur. Je dis bien « légères » : navrée, mais votre voisin con restera toujours con, qu’il soit un tapageur nocturne ou un vieil acariâtre.
Et mon cas ?

Voici, en exclusivité mondiale, un superbe schéma de mon positionnement personnel concernant l’introversion/extraversion (axe horizontal) et la timidité/assurance (axe vertical). J’ai rajouté quelques indications tout à fait objectives pour vous aider à vous situer :
                                      Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Introversion-Extraversion%2B-%2BSch%25C3%25A9ma%2Bdouble-axe

Eh oui, je suis à la fois une pure introvertie (et fière de l’être !) et une grande timide (mais je me soigne !).
Je conclus cet article avec cette citation, fréquemment utilisée pour résumer les différences entre extravertis et introvertis :

« Si vous ne savez pas ce que pense un extraverti, c’est que vous ne l’avez pas écouté. Si vous ne savez pas ce que pense un introverti, c’est que vous ne lui avez pas demandé. »
A méditer.

Chouettement vôtre
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 20:00

Boris Cyrulnik est le ‘psy’ le plus célèbre et le plus apprécié de France. Alors que les réformes du collège et des programmes alimentent les débats, il nous livre son diagnostic sur l’école.
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 B.Cyrulnik-199x300
B.Cyrulnik (c)DRFP Odile Jacob

Vous avez cosigné une tribune du Monde intitulée « Contre l’école inégalitaire, vive le collège du XXIe siècle ». Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans le débat autour de la réforme du collège ?


C’est le constat que l’école a perdu sa capacité d’intégration : intégration des enfants des classes sociales défavorisées et intégration des enfants issus de l’immigration. Dans ma génération, seuls 3% des enfants faisaient des études supérieures, mais lorsque j’étudiais la médecine, il y avait plus de 10% d’enfants « pauvres  », contre moins de 2% actuellement.
Désormais, en France, faire un bon parcours scolaire suppose d’abord d’habiter dans les quartiers où sont situés les bons lycées et d’avoir accès à la culture. Car ce n’est pas la pauvreté qui provoque l’échec scolaire, c’est l’éloignement des sources de culture.

Le psy que vous êtes n’explique quand même pas cette fracture par la seule carte scolaire !


Non en effet, l’autre facteur déterminant c’est l’importance des interactions préverbales. Les bébés qui, avant de savoir parler, sont sécurisés par une niche sensorielle riche et une stabilité affective éprouveront leur entrée à l’école comme une exploration amusante. Ils représentent deux enfants sur trois et ce sont les futurs « bons élèves ». Les autres, insécurisés à cause d’un drame familial (mort, maladie, conflits parentaux…) ou parce que leurs conditions d’existence sont difficiles, vont acquérir un attachement insécure. Pour eux, la première rentrée sera souvent perçue comme un petit trauma et beaucoup continueront à vivre la scolarité comme une épreuve.

Les enseignants ont-ils un rôle à jouer dans cette « sécurisation » de l’enfant ?


Oui, mais ils ne se pensent pas dans ce rôle-là. Nous avons en France de bons enseignants, motivés, bien formés et désireux de bien faire leur métier. Mais peu ont conscience de l’impact affectif qu’ils ont sur les enfants. Certains instituteurs, professeurs de collège et de lycées, vont rassurer et réconforter les enfants par leur façon d’être, leur manière de parler, leur attention à reprendre autrement une explication mal comprise… Généralement, ils ne s’en rendent pas compte. Un encouragement, une appréciation de leur part qui seraient perçus comme des banalités par des adultes, auront chez un gamin en recherche de sécurisation, une valeur inestimable. Ce sera un événement émotionnel fort qui participera à structurer sa personnalité. D’ailleurs, lorsqu’on évoque avec des étudiants leurs motivations à suivre telle ou telle filière du Supérieur, il y a presque toujours le souvenir d’un enseignant en particulier.

Enseigner, éduquer, faire de l’assistanat social… estimez-vous qu’on demande trop aux enseignants ?


Absolument ! Les enseignants sont formés et payés pour instruire or, on leur demande de plus en plus d’éduquer. Non seulement ce n’est pas leur rôle, mais c’est aussi très compliqué, car le nombre d’enfants agressifs a beaucoup augmenté. Les problèmes anxieux de ces gamins ne naissent pas à l’École, mais c’est là qu’ils s’y expriment.
À mon époque nous faisions beaucoup de bêtises, mais nous admirions nos profs et cela ne posait aucun problème entre nous. Bien sûr, une très large majorité d’élèves continue d’avoir de l’estime pour leurs enseignants, mais ce sont les élèves les plus rebelles qui impriment l’ambiance d’une classe. En 2015, les élèves qui apprécient les enseignants sont une majorité… silencieuse.

Comment le psychiatre explique-t-il que l’école cristallise systématiquement les tensions dans la société ?


Parce que s’y joue quelque chose de fondamental, ce dont nous avons tous conscience.
L’enjeu social de l’école est devenu faramineux. Quand j’étais enfant, il y avait un concours d’entrée pour accéder au lycée. Sur 40, quatre ont été autorisés à se présenter à l’examen, trois ont été reçus, dont votre serviteur. Mais il n’y avait aucune humiliation pour les autres, tout aussi fiers que nous d’aller apprendre un métier d’artisan, d’ouvrier ou de paysan. Aujourd’hui les parents associent le fait de rater sa scolarité à celui de rater sa vie. Et désormais ce qui construit notre identité sociale, c’est le diplôme. Résultat, la « sélection » est extrêmement forte et précoce. Tout cela avec l’aval des parents qui surinvestissent le rôle de l’école ; il suffit de constater combien d’entre eux paniquent à l’idée que l’on puisse assouplir des rythmes scolaires alors que toutes les études sérieuses en ont confirmé le bien-fondé.

Justement, si vous occupiez pendant quelques heures le fauteuil de ministre de l’Éducation nationale, quelle(s) décisions(s) prendriez-vous ?


Celle de fuir ce poste à toutes jambes ! (rires). L’enjeu est si grand, l’institution si lourde à manœuvrer qu’elle me semble impossible à réformer. Nous serions toutefois bien inspirés de prendre exemple sur les pays nordiques. Comme eux, il nous faudrait nous intéresser à la sécurisation des tout petits, retarder leur entrée à l’école, ne pas attribuer de notes en primaire, raccourcir la durée des cours, confier des activités éducatives à des tiers issus du monde de la culture ou du sport, etc. Dans les pays d’Europe du Nord, on recense 1% d’illettrés ; ils sont plus 10% en France. Chez eux le nombre de suicides d’adolescents a diminué de 40% en 10 ans ; chez nous c’est un fléau.
Il ne faut jamais oublier que l’intelligence est incroyablement plastique, qu’un mauvais élève peut devenir bon en l’espace de quelques mois quand il est dans un milieu sécure. Or, plus un système est rigide – et le nôtre l’est – moins il tient compte de cette plasticité de l’intelligence
 
Olivier Van Caemerbèke

http://www.vousnousils.fr/2015/06/08/boris-cyrulnik-peu-denseignants-ont-conscience-de-leur-impact-affectif-sur-les-enfants-570393
Plus qu'à inventer la capotacrâne et le compte est bon, avec les huiles pour que les idées glissent mieux .....
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 20:05

Comment reprogrammer son subconscient pour en exploiter sa puissance ?
 Fabrice Renault 17 juin 2016

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Le terme subconscient ne vous est certainement pas inconnu, mais peut-être conserve t-il toujours pour vous une part de mystère? Je vous propose de consacrer quelques instants à la découverte des informations essentielles que vous gagneriez à connaître concernant l’esprit inconscient. Les grandes capacités du subconscient et le rôle majeur qu’il tient dans notre vie, nous invitent à nous intéresser de près à cette partie mal connue de nous-même.



Votre subconscient peut faire autant pour vous… que contre vous



Bien des personnes n’ont absolument pas conscience de l’existence du subconscient, ou en ont une idée très vague. Cependant qu’en silence, leur subconscient travaille, enregistre et stocke toutes les expériences bonnes ou mauvaises traversées au cours de leur vie.
Le subconscient va alors être en partie programmé par ces expériences et par les connaissances acquises au quotidien. Ces informations stockées par le subconscient vont constituer la base de votre système de croyances.
C’est ce système qui va déterminer vos habitudes, la façon dont vous menez votre vie, vos relations, réactions, etc.
A partir de ce constat, il est facile de comprendre que selon leur nature -positive ou négative- les informations stockées pourront s’avérer utiles pour vous ou, à l’inverse, destructrices. Par exemple la laideur est une programmation mentale négative qui vous mène à la solitude et le rejet par les autres. Au contraire, l’épanouissement est une programmation positive qui vous attirera une vie sociale riche et le succès sur le plan relationnel.

Reprogrammer son subconscient


Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Fotolia_35224129_XSGardons cet exemple et regardons comment passer de la solitude à la réussite sociale. Pour cela vous devez simplement changer la programmation de votre subconscient et remplacer la programmation de laideur par une programmation d’épanouissement. Cette reprogrammation va vous permettre d’utiliser le plein le potentiel de votre subconscient pour que celui-ci travaille à votre profit et vous aide à atteindre vos objectifs.
Votre réussite dans la vie que se soit du domaine professionnel, familial, sentimental ou toute autre chose, dépend pour beaucoup de la qualité de votre programmation mentale.
Il existe différentes techniques de reprogrammation, en voici quatre qui sont relativement simples à mettre en oeuvre :

1 – La visualisation créative


Chaque soir avant de vous coucher, prenez 5 minutes pour visualiser vos objectifs et ambitions. Imaginez-vous les ayant atteint et ressentez les émotions que vous éprouverez à ce moment là comme si vous y étiez. Cet exercice simple et facile est particulièrement efficace pour éliminer les émotions négatives qui vous barrent la route vers vos objectifs. Le temps qui précède le sommeil est idéal pour vous y livrer car c’est le moment où l’esprit est le plus disposé à intégrer de nouvelles informations qui feront ensuite leur travail pendant la nuit.

2 – Les affirmations positives


Chaque matin au réveil, répétez-vous ces affirmations positives sur un ton enthousiaste, convaincu et passionné. Par exemple : “ je réussis – je suis positif – je suis un être extraordinaire “. Faites travailler votre imagination pour trouver les affirmations qui conviennent à votre situation personnelle. L’important est de les dire avec force et conviction car c’est de cette façon que votre cerveau enregistrera l’information et que votre subconscient sera reprogrammé. Rappelez-vous surtout de toujours être positif dans vos formulations.

3 – La programmation subliminale

Consacrez 10 à 20 minutes chaque jour pour regarder des vidéos ou écouter des enregistrements audio subliminales. Il est très facile d’en trouver. Assurez-vous toutefois d’acquérir des supports dont la réputation est établie. D’une part pour ne pas vous faire arnaquer et d’autre part, pour ne pas tomber sur des messages dangereux. Pas de panique, les bons supports sont nombreux, mais pas de précipitation non plus, car il s’agit de reprogrammé votre subconscient !
Les messages subliminaux peuvent transformer favorablement votre vie à condition de les entendre régulièrement. Vous pouvez les écouter en conduisant par exemple ou tout en vous consacrant à autre chose. Les tâches banales du quotidien réalisées par automatisme, sont des moments adaptés pour travailler sa reprogrammation mentale.

4 – La création d’un environnement positif


Trouvez un endroit où vous vous trouver régulièrement, comme votre bureau par exemple ou la pièce où vous étudiez. Décorez les lieux avec des affiches motivantes et positives. Plus vous en mettrez, plus vous éliminerez les pensées négatives et plus votre subconscient intégrera ces pensées positives. Placé sur pilotage automatique, votre subconscient récupérera les pensées positives affichées. Et très bientôt vous recueillerez les fruits de ce changement.
Appliquez ces quelques techniques très simples et constatez les changements positifs qui se produisent dans votre vie.

Source methodes-douces-et-bien-etre.com
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Mode Pimousse.


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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 20:13

[size=30]Problème de Mathématiques[/size]




Soit Bernardo l’Escargot.

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Snails-382992_960_720

L'aventure m'appelle ! Tintintiiiiin !!!


Bernardo l’Escargot doit se rendre d’un point A à un point B. Le point B est situé à 1m du point A.


Bernardo se déplace à 2m/h.


Bernardo souffre de narcolepsie. A chaque seconde écoulée, il a une chance sur 10 de s’endormir comme une masse.


Lorsqu’il est endormi, Bernardo a une chance sur deux de se réveiller à chaque seconde et de reprendre son périple.


Bernardo est également somnambule : lorsqu’il dort, il continue d’avancer. Cependant sa vitesse et diminuée de 60%. #ModeFurtif


Il est 22h38, je rentre de mon cours de taekwondo, il fait noir, l’allée de la cour d’immeuble est étroite : il y une chance sur trois que j’écrase Bernardo l’Escargot au cours de son intrépide épopée. Je vais le regretter parce que j’aime les animaux, mais c’est la vie.


Bernardo possède 3 vies car il a conclu un pacte avec Arceus. En contrepartie, il doit s’arrêter à mi-chemin pour lui rendre un culte, en observant 42 secondes de silence.


Bernardo possède un gastero-jetpack d’une autonomie de 10 secondes, chargé à bloc et non-rechargeable durant son aventure. Lorsqu’il l’active,  il avance deux fois plus vite. Mais comme il est un peu con, il a tendance à le manier n’importe comment et a une chance sur 5 de se le faire exploser dans la tronche s’il fait le choix de l’utiliser.

Bernardo préfère la scarole à la laitue, mais il est allergique aux tomates, surtout quand elles sont encore un peu vertes.


Je ne vous avais pas dit, mais ça se passe au milieu d’une apocalypse zombie. Du coup, il est possible que Bernardo ne puisse pas mourir, après avoir été contaminé par une morsure de sauterelle mort-vivante.


1) a) Bernardo l’Escargot parviendra-t-il jusqu’à la saison 5 de la série consacrée à ses trépidantes péripéties ?
b) Combien de temps mettra en moyenne Bernardo l’Escargot pour se rendre du point A jusqu’au point B par temps de pluie sachant qu’il est catégorisé « jeune conducteur » ?
2) Peut-on considérer qu’au vue de sa nature de gastéropode hermaphrodite et de son engagement dans une passionnante intrigue, de Bernardo l’Escargot soit une allégorie d’un combat anarchiste contre une société dominée par les hétéros cisgenres qui courent comme des dératés dans les couloirs du métro ?
3) Calculez le pourcentage de chances de Bernardo l'Escargot soit dans la Matrice. 
4) La toupie va-t-elle s’arrêter de tourner ?


Vous avez 4h.



Note : Au fait, Bernardo est bourré et ne rampe pas droit. 
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[size=30]Les Zavions[/size]




Suite à la demande d’un fan de zavions d’écrire un article sur sa passion, d’un visionnage d’un épisode de C’est pas sorcier et de deux-trois recherches complémentaires à la con, voici donc couchée sur papier virtuel l’étendue de ma connaissance en matière de zavions. Vous avez vu, j’ai fait plein de rimes en « on ».

Qu’est-ce qu’un Navion ?



Les zavions sont des créatures volantes, métalliques et super classes. Infatigables voyageurs, ils migrent chaque année entre le 1er janvier et le 31 décembre sur toute la surface de la planète, le tout en ignorant royalement les décalages horaires. Les zavions ayant des ailes et ne dormant jamais, on en a déduit pendant plusieurs siècles qu’ils carburaient probablement au Red Bull. Cependant cette hypothèse a été rejetée après que la communauté scientifique ait découvert qu’il n’existait aucun distributeur de cette boisson dans le ciel. Généralement solitaires, il arrive néanmoins aux zavions de voler en hordes afin de comploter en toute tranquillité contre leurs mythiques ennemis, les bateaux.   


Dans la classification aérogénétique, on retrouve des branches dédiées à des spécimens bien particuliers.


Par exemple, certains zavions évoluant dans des écosystèmes maritimes, après des millénaires de sélection naturelle, ont acquis des particularités physiologiques leur permettant de flotter sur l’eau. Ce sont des « Zhydravions ». Les zhydravions sont connus pour leur fierté et leur patriotisme : les autres zavions atterrissent, mais eux non, ils amerrissent. En fait les zhydravions sont aux zavions ce que les Anglais sont à l’Europe : ils vivent sur l’eau et ne font rien comme tout le monde.


Il existe aussi une branche regroupant les espèces de zavions capables de dépasser la vitesse du son, ou « Mach 1 ». On les nomme « zavions de chasse » Des observations récentes de ces zavions à l’état sauvage (ralenties 76 fois) ont démontré qu’ils tiraient leur incroyable vitesse du principe d’« action-réaction ». D’après le méchant directeur dans Les Choristes, ce principe consiste à gueuler très fort sur un gamin pour qu’il se bouge le cul. Ceci explique pourquoi les zavions de chasse font beaucoup de bruit. Ces redoutables prédateurs utilisent leur vélocité hors pair pour poursuivre les avions ravitailleurs, puis les vider de leur énergie à l’aide de leur espèce de trompe qui dépasse à l’avant.


Les zavions sont des êtres très délicats et sentimentaux, on le constate en relevant la diversité de leurs parades nuptiales. Elles peuvent consister en une série de figures aériennes, avec ou sans traîne de fumées aux couleurs variant selon les sous-espèces locales (généralement bleu, blanc en rouge pour les bien-de-chez-nous) ou encore en tractant une longue banderole (sur laquelle les spécialistes ont déchiffrés des inscriptions telles que « Épouse-moi » ou « Sponsorisé par les croquettes Whiskas ») sur un fond de coucher de soleil.     
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Les experts zavionologistes n’ont pas su déterminer si ce nhydravion italien réclamait qu’on lui gratte le ventre ou draguait un congénère hors-champ…

La reproduction des zavions demeure encore un mystère, au point d’être parfois considérée comme de nature divine. Toutefois une théorie populaire avance le fait que les avions naîtraient dans des tas de ferraille isolés, suite à un assemblage accidentel de plein de morceaux de métal. Cette énigme conduit les scientifiques et les philosophes à se questionner éternellement sur qui du navion ou du tas de ferraille est apparu le premier. Et ceci fait office de superbe transition vers une seconde partie…
  

Les Zavions et l’Homme



Depuis l’aube des temps, les zavions sont source de fascination pour les pauvres mortels que nous sommes. Certains ingénieurs (que l’on appelle « ingénieurs zozionautique »), subjugués par l’aisance aérienne de ces sublimes créatures, ont tenté de reproduire artificiellement des trucs capables d’imiter leur technique de vol. En vain. Ces faussaires en puissance n’ayant à leur disposition que du matériel primitif (os, plumes… bah on fait avec c’qu’on a…), ils n’ont pu que nous pondre de vagues imitations bruyantes, obligées de battre des ailes et même de pioncer.
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Non mais regardez-moi ces ailes ! Vous n’allez pas me dire que le plagiat n’est pas évident !!

En ces temps barbares, et ce malgré les avertissements du calendrier d’une civilisation navionnesque disparue, les constructeurs repoussent sans cesse les limites de l’ignominie : on a relevé des cas de machins volants portant les mêmes patronymes que les glorieux spécimens qui les ont inspirés. 
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A gauche, un Falcon. A droite, une de ses pâles imitations.

Pire encore, des Japonais, après une bonne grosse cuite à l’alcool de riz, ont osé emprunter leurs illustres caractéristiques aux zavions dans leur cadre de leurs créations vidéo-ludiques.


Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Les%2BZavions%2B-%2BMega-Latios

Un Pokémon qui se prend pour un Navion

Cependant, conscients des limites technologiques de leur espèce et de leur statut de petites choses insignifiantes, les Hommes ont fini par renoncer à leur délire mégalo d’imiter l’inimitable et ont rendu la liberté à leurs créations : on peut désormais observer ces aberrations vivantes (qui n’a jamais relevé le fait qu’un sac à plume volant c’est quand même vachement pas logique ?) se cogner aux vitres et chier sur les statues des boulevards des quatre coins du globe.


Touchés par cet élan relatif de sagesse, les zavions, parallèlement à leur projet d’extermination des rapaces en les percutant sauvagement pour endiguer l’effet de serre, ont accepté de coopérer avec certains terriens. Ces élus furent baptisés « pilotes ». D’après la Prophétie, seuls les êtres dotés de 10000/10e aux trois yeux sont en mesure de chevaucher un navion sans périr dans les flammes. Il est aussi exigé qu’ils s’accoutrent d’un vêtement rituel, comprenant parfois des PUTAINS DE LUNETTES TROP STYLEES.


L’Histoire rapporte de nombreux cas de pilotes disparus dans des circonstances mystérieuses : une théorie décrète qu’en réalité, leur navion les a conduit dans une dimension parallèle avec du beau temps et plein de courants aériens, celle d’où proviendraient finalement tous les zavions. (En y réfléchissant deux secondes, c’est vrai ça paraît plus crédible que le coup du tas de ferraille…)


Puis, dans leur infinie bonté, les zavions ont accepté que les pilotes embarquent avec eux quelques pairs, à condition que ces derniers déposent des offrandes sur un tapis roulant avant de se présenter devant le noble destrier du ciel. Chaque vol se précède d’une danse traditionnelle effectuée par les assistantes de l’élu (également vêtues selon le protocole sacré), en hommage aux sacrifices des premiers zavions apparus parmi les hommes alors que ces abrutis n’étaient pas encore prêts.


Aujourd’hui, humains et zavions se côtoient en parfaite harmonie, et comme le dit l’adage populaire « Le Navion est la plus speed conquête de l’Homme ».
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Message par I am So Sure Dim 25 Déc 2016 - 20:58

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 0:39

Solo, en marée, basse...

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 0:44

Spoiler:
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 0:49

Et à ton avis qu'est ce qu'il veut dire ? 
TAG... j'écoute... Wink
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 12:16

Dans cité X y a une barmaid
Qui lave mon linge entre deux raids
Si un jour elle apprend mon tilt
Au bout d'un flipp tourné trop vite
Je veux pas qu'on lui renvoie mes scores
Ni ma loterie ni mon passeport
Mais je veux qu'on lui rende ses lasers
Avec mes cendres et mes poussières
Et j'aimerais qu'elle tire la chasse d'eau
Pour que mes tripes et mon cerveau
Enfin redevenus lumière
Retournent baiser vers la mer 

Je r'viendrai comme un vieux junkie
M'écrouler dans ton alchimie
Delirium visions chromatiques
Amour no-limit éthylique
Je r'viendrai comme un vieux paria
Me déchirer dans ton karma
Retrouver nos mains androgynes
Dans ta zone couleur benzédrine 

Je r'viendrai fixer ta chaleur
Dans la chambre au ventilateur
Où tes ombres sucent les paumés
Entre deux caisses de STP
Je r'viendrai te lécher les glandes
Dans la tendresse d'un no man's land
Et te jouer de l'harmonica
Sur un décapsuleur coma 

Je r'viendrai jouir sous ton volcan
Battre nos cartes avec le vent
Je r'viendrai taxer ta mémoire
Dans la nuit du dernier espoir
Je r'viendrai chercher notre enfance
Assassinée par la démence
Et lui coller des lunettes noires
Le blues est au fond du couloir
Le blues est au fond du couloir 

Je reviendrai narguer tes dieux
Déguisé en voleur de feu
Et crever d'un dernier amour
Le foie bouffé par tes vautours 


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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 12:22

Les sources d'inspiration de Code Lyoko
« Le mythique Tron »


Nous allons nous attaquer à un gros morceau des sources d'inspiration de Code Lyoko ! Source d'inspiration reconnue par les scénaristes de Code Lyoko et par Tania Palumbo et Thomas Romain (les créateurs de Garage Kids), principalement révélée par Wikipédia qui a répandu l'expression suivante : Le « Mythique Tron » !
C'est le sujet que nous aborderons sur cette page !

Cette page peut vous paraître peu attractive, pourtant je vous assure que tout Lyokofan qui se respecte devrait en savoir un peu plus long sur « Tron ».

Rapidement, on va résumer : « Tron » ! C'est qwa ?
Tron est un film des années 80 qui a utilisé pour la première fois les technologies d'images de synthèse et les retouches d'images par ordinateur ! Si de nos jours, les plus férus d'effets spéciaux et de scènes où tout se déroule très vite ne trouveront peut-être pas leur bonheur en regardant ce classique qui commence à prendre des années, il n'en demeure pas moins que Tron est une étape essentielle dans l'évolution de l'image de synthèse et de la science fiction !

Ce film peut être qualifié de largement avant-gardiste ! Rappelez vous qu'en 1980, les jeux vidéo n'existent presque pas, si ce n'est en état embryonnaire ! On pourra le remarquer dans le film lorsque les joueurs renommés du monde réel ne s'affrontent pas avec des manettes connectées à des consoles ! Ils utilisent des variantes de flippers (très modernes toutefois) !

Le titre « Tron », quant à lui, vient de l'un de ces personnages, qui n'est pas forcément le principal, il s'agit bien évidemment de Tron ! Or Tron n'est pas un humain, c'est un programme, vivant dans un ordinateur et ayant accès au réseau ! Vous pensez déjà à notre petite Aelita ? N'allez pas trop vite ! Même doté d'intelligence, Tron n'a jamais été humain, c'est une intelligence 100% artificielle !
Néanmoins, ne vous y trompez pas, il y aura des similitudes entre Aelita et ce cher Tron ! Leur objectif ? Tout reprogrammer !

Découvrons immédiatement la fiche du film...

Titre : Tron
Réalisateur : Steven Lisberger
Scénaristes : Steven Lisberger et Bonnie MacBird
Producteurs : Donald Kushner, Harrison Ellenshaw et Ron Miller
Société de production : Walt Disney Pictures
Budget : 17 millions de dollars
Musique : Wendy Carlos
Photographe : Bruce Logan
Montage par : Jeff Gourson
Décors par : Jean Giraud, Syd Mead et Dean Edward Mitzner
Costumes par : Eloise Jensson, Rosanna Norton et Lorry Richter
Pays d'origine : Etats-Unis&Taïwan
Genre : Science-fiction
Durée : 1 heures 36 minutes
Dates de sortie : 9 juillet 1982 aux États-Unis, 8 décembre 1982 en France
Source : Wikipédia

Enfin, si vous n'avez pas le temps de regarder le film, je vous en fais un très bref résumé !

En 1982, une grande Entreprise, ENCOM, a créé un Univers complet de jeu vidéo : Le Space Paranoïds ! Ce chef d'œuvre est l'aboutissement du travail de toute l'entreprise mais principalement d'un seul homme : Kevin Flynn !
Néanmoins, un autre collègue de Flynn, Ed Dillinger, va l'évincer, s'emparer de son projet, lui couper tout accès à ses fichiers de travail et se faire passer pour l'inventeur du si formidable jeu ! Sa renommé sera telle, qu'il deviendra PDG d'ENCOM.

Néanmoins, Flynn n'est pas du genre à baisser les bras : Aidés de deux amis encore employés dans la société (Alan Bradley et Lora), il va s'introduire de nuit dans son ancienne boite et tenter de libérer Tron, un programme révolutionnaire et autonome mais captif qui pourra paralyser le centre de sécurité le temps que Flynn récupère les documents attestant qu'il est le créateur du jeu ; Documents que Dillinger avait mis sous étroite surveillance !

Toutefois, le programme de sécurité est un programme surpuissant : Le MCP (Maître Contrôle Principal), à la botte de Dillinger, son programmateur ! 
A la botte ? Pas totalement ! Le soir où Flynn veut faire son coup de force, le MCP, de plus en plus brillant, s'affranchit et devient autonome et menaçant ! Dillinger n'a plus aucun contrôle sur lui !
Quand Flynn essaie de libérer Tron, le MCP refuse de voir un programme ennemi potentiel comme Tron venir l'inquiéter ! Il utilisera donc un laser à la pointe de la technologie pour virtualiser Flynn sur le Réseau, certain de pouvoir s'en débarrasser facilement à ce moment là !

Dans le reste du film, Flynn réussira à échapper aux larbins du MCP ! Etant donné qu'il a créé une grande partie du Réseau où il se trouve, notamment les plates-formes de jeux (Space Paranoïds) où le MCP comptait l'éradiquer, il arrive à survivre !
Flynn fait ensuite la rencontre de Tron et avec d'autres alliés (des programmes n'admettant pas la dictature du MCP), tous deux récupéreront un programme capable d'annihiler le MCP ! Ils iront donc affronter au final le terrible Maître Contrôle Principal et son lieutenant : Un second Programme de Dillinger nommé Sark !

Flynn s'introduira dans le MCP et permettra à Tron de le détruire à l'aide du programme ! L'humain aura donc permis la libération du monde virtuel et la destruction du MCP. Quand ce dernier disparaîtra, Flynn sera automatiquement renvoyé dans le monde réel, depuis le même laser qui l'avait virtualisé !

En prime, il récupérera le document attestant qu'il est le créateur du Space Paranoïds ainsi que toute la gloire et l'argent que cela implique !

Pour comprendre le dossier, retenez cet essentiel !

Flynn : Créateur d'une plate-forme de jeu célèbre (Le Space Paranoïds), il s'est fait voler ses droits d'auteur par Dillinger. Il veut utiliser Tron pour court-circuiter le MCP et récupérer le dossier attestant qu'il est le créateur du jeu ! Il sera virtualisé de force par le MCP et se retrouvera dans l'Univers virtuel !
Dillinger : Usurpateur qui a volé le titre de créateur du Space Paranoïds de Flynn, il n'en reste pas moins un programmateur de génie puisqu'il est le créateur du MCP. Son rôle dans film est plus figuratif, vu qu'il ne prend pas part à l'action. C'est juste un personnage clef de la situation initiale du film.
MCP (Ou Maître Contrôle Principal) : Système de sécurité surintelligent de la société ENCOM, il gagne en intelligence et se rebelle contre Dillinger. Il cherchera à éliminer toute personne pouvant s'en prendre à lui, à savoir Tron et Flynn !
Tron : Programme de sécurité destiné à protéger ENCOM, indépendamment du MCP. Il est le seul à pouvoir court-circuiter le MCP, ce qui fait de lui « un programme à abattre ».
Alan Bradley : Créateur de Tron et ami de Flynn, il l'aidera à être reconnu en tant que créateur du Space Paranoïds !
Sark : Programme soumis et lié au MCP. Il fait exécuter ses ordres dans le monde Digital. Il a aussi été programmé par Dillinger !

Bon, vous voilà prêt à appréhender la compréhension de ce gros dossier, alors maintenant... lancez-vous !
 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Cadre2_06 Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Cadre2_08



Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 SpacerI) Deux séries ; deux mondes réels, mais surtout, deux univers virtuels ! 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 BlankA] Les mondes réels !

a) Une Terre telle qu'on la connaît...

Il n'y a pas grand-chose à dire sur les Univers réels des deux séries !
Code Lyokô met en scène des collégiens, évoluant en milieu scolaire et gagnant une usine désaffectée chaque fois que le monde est en danger !
Dans Tron, nous sommes dans un monde d'adulte ! On ne voit pas un enfant de tout le film (en revanche, les femmes en tenue dénudée ne manquent pas lors d'une scène ...). Les programmes avancés sont créés dans la plus grande officialité dans une grande société d'informatique travaillant sur des projets révolutionnaires !

Les contextes paraissent donc s'écarter de Code Lyoko à Tron ...

Néanmoins, il existe une similitude entre les deux mondes réels !
Tout d'abord ces deux mondes sont contemporains de l'époque où Tron et Code Lyoko ont été créés. J'entends par là que Tron se passe dans les années 80 et Code Lyoko (la série ne nous le cache pas) se déroule de nos jours en 2004-2005 ! Et ce n'est pas tout...

b) ...où la technologie est surdéveloppée !

Dans ces deux mondes réels, la technologie informatique est surévoluée par rapport à l'époque ! J'insiste bien sur le « Par rapport à l'époque » ! Pourquoi ? Parce que si vous regardez Tron avec un regard d'adolescents du 3ème millénaire, certaines technologies de Tron risquent de vous paraître dépassées ! Notamment les fameux jeux de course sur flipper ! Les graphismes sont loin d'égaler ceux de notre belle Nintendo Wii... **Remarque les fans de Sony sortir les couteaux** ... ou encore les graphismes de notre belle Playstation 3 !
**S'écarte pour laisser les fans de Sony et Nintendo se taper dessus !**
Néanmoins, en 1980, nous n'en sommes qu'aux étapes embryonnaires du développement des jeux vidéo ! Gardez donc en mémoire que pour les gens des années 80, Tron leur fait voir une révolution (aujourd'hui toujours en cours de réalisation et de prolongement) !
A titre d'exemple, je vous ferai remarquer que Tron a été refusé dans la catégorie « Effets Spéciaux » à une cérémonie de récompense de films ! La raison : Ses réalisateurs ont utilisé des ordinateurs !
Aujourd'hui, des effets spéciaux sans ordinateurs, cela parait être d'une décadence la plus totale !

Pour Code Lyoko, moins besoin d'explications : Vous savez déjà que des Supercalculateurs existent, mais ils n'ont en rien la puissance de celui fait par Hopper !
En outre, le retour dans le temps demeure encore impossible à réaliser à même titre que la virtualisation. Ces deux procédés, que certains affirment réalisables, nécessitent de toute façon une quantité d'énergie encore hors de portée !
Je vous renvoie au Dossier de Mister Guy sur la possibilité d'existence de Lyoko !

Je pourrai continuer à m'amuser de vous faire des comparaisons entre l'avant-gardisme Tronnien et l'avant-gardisme Lyokoïte, cependant, je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de voir vous-même le film et de chercher toutes ces différences de point de vue voulues par les deux décennies séparant Tron et Code Lyoko !

J'attirerai juste votre attention sur un point en particulier !
Dans le film Tron, le programmateur de Tron, Alan Bradley, déclare lors d'une séquence qu'un jour, les machines réfléchiront par elles-mêmes ! A l'époque Tronnienne, cette affirmation semblait totalement révolutionnaire et inconcevable ! Qui aurait imaginé tenir une discussion avec sa machine à laver ?
Aujourd'hui, les IA ( => Intelligences Artificielles) sont déjà nées et même si aucune n'a le niveau de XANA ou du MCP dans Tron, peu de gens doutent encore qu'un jour, l'homme saura créer des IA plus brillantes que lui ! Certains y voient même une possibilité de déclin de l'être humain et de son remplacement par les machines ! Et là, on retombe sur Matrix !! Formidable comme ces trois Univers se recoupent ! Pas vrai ? J

B] Les Mondes Virtuels !

a) Le Monde...

Le Monde Virtuel de Tron est très difficile à analyser avec notre point de vue ! Notre conception de l'informatique a connue une évolution remarquable depuis des années, de plus, en tant que Lyokofans, nous sommes influencés par la vision Lyokophile d'un monde virtuel !
Je propose donc une vision, du monde de Tron, mais retenez qu'elle n'est ni officielle, ni exhaustive !

Ce film de 1982 étant méconnu, je suis obligé de faire une explication complète du monde de Tron !
Celui-ci, contrairement à Lyokô, ressemble beaucoup plus au Monde Réel ! Il ne contient pas de Désert, de Banquise, de Montagne et encore moins de Forêt ! Pourtant, il ressemblerait à une immense ville sans fin : Axes de circulation, murs, bâtiments, véhicules, arènes de jeu, forces armées...
La conception du Réseau laisse plus de place au matériel qu'au numérique ! Dans Code Lyoko, quand une violente explosion a lieu, le relief disparaît un moment puis se reconstitue aussitôt ! Dans Tron, lorsqu'une moto percute un mur, celui-ci se fissure comme il le serait dans la réalité. De plus, le trou ne sera rebouché comme sur Lyoko !

Dans ce monde, chaque ordinateur (plus précisément, chaque unité centrale) est une ville et chaque programme est un individu doté d'une fonction ! 
Dans Tron, les scènes ne se passent qu'à l'intérieur du système informatique de la société ENCOM ! Nous sommes donc dans une conurbation numérique (un ensemble de ville) que forment toutes les unités centrales des ordinateurs de la société, connectées entre elles !
Le réseau est donc une multitude de cités virtuelles qui ne sont reliées les unes aux autres uniquement par de longues voies ! Une cité peut donc s'isoler en bouchant ses propres voies d'accès ! Un ordinateur non connecté à Internet représenterait une ville numérique sans aucun accès possible vers ou en provenance des autres villes !
Cette conception Tronnienne colle parfaitement avec le mot « Web » qui signifie filet ou le « Net » qui signifie Toile ! Le réseau est en fait une vaste toile d'araignées dont les fils relient les ordinateurs du monde entier !
Toujours dans une optique Tronnienne, quand on veut s'introduire dans un système, il faut y envoyer un programme à partir de l'extérieur ! C'est ce qui se passe dans la première scène du film, lorsque Flynn (n'ayant pas connaissance de Tron) crée un programme pour s'introduire dans le réseau d'ENCOM en quête des fameux documents !
A l'inverse, quand ENCOM lance une attaque, le MCP envoie des programmes « combattants » envahir une autre cité ! Sark y fait une allusion lors de sa première apparition quand il s'entretient avec le MCP sur « les mauviettes qu'ont lui ordonne d'attaquer » ! Il fait référence aux systèmes de sécurité d'autres villes virtuelles (qui représentent, je le rappelle, l'intérieur d'une unité centrale d'ordinateur ou de plusieurs unités branchées en réseau) !

Dernier questionnement sur ce point : Qu'y a-t-il entre les villes numériques et en dehors des axes de communication Internet ?
Aha ! C'est pourtant simple ! Qu'y a-t-il entre les bulles virtuelles comme Lyokô ou les Réplikas ?
La Mer numérique !
Eh bien dans Tron vous retrouverez également un océan numérique !

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b) ...et ses habitants.

A l'intérieur desdites villes (donc dans chaque unité centrale), les programmes ont tous une fonction ! On peut même les qualifier de fonctionnaires ! 
Par exemple, Sark est une sorte d'antivirus et de virus tout en un ! Il peut détruire les programmes étrangers s'introduisant chez ENCOM ou s'introduire lui-même dans des systèmes que la société pirate !
Pourtant, cette société virtuelle est totalitaire ! Les programmes ne servant à rien sont éradiqués ! Au mieux, on leur trouve une fonction pour les faire disparaître : Amuser les personnes du réels en devenant les pantins dans une arène de jeu : Nos avatars virtuels avec lesquels nous jouons ! Pourtant, dans Tron, chaque programme n'a qu'une seule vie et aucune sauvegarde ne ramènera un programme éliminé au jeu !
Autres catégories de programmes sauvagement abattus, les programmes ennemis aux systèmes ! A l'époque de Tron, ils n'étaient pas connus populairement ! De nos jours, on les appelle cheval de Troie, Trojan, ou pourquoi pas Virus ? Mais cela concerne aussi les programmes inutiles au système... Vous savez, ceux qui sont supprimés quand vous lancer un nettoyage disque voire quand vous supprimez manuellement un fichier : Dans Tron, c'est le MCP qui se charge d'éradiquer les programmes désuets sans vous consulter !

Pourtant, ce qui laisse le plus l'impression d'une ressemblance frappante entre le monde du réel et du virtuel, c'est que dans le film Tron, chaque programme est personnifié : Ils sont joués par des acteurs avec un costume approprié ! Dès lors, voir ces programmes ressentir la douleur, réfléchir, communiquer entre eux par la parole, avoir de la peine, ou même s'embrasser ... toutes ces émotions humaines font des programmes des êtres vivants à par entière ! Sans réellement le vouloir, les intelligences artificielles évoluées sont déjà nées !
Attention, ces descriptions ne valent que pour les programmes les plus avancés : Tron, sa « petite amie », le MCP et son lieutenant Sark !

On va développer ce point plus profondément dans la partie suivante !
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Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 SpacerII) Les humains dans un ordinateur. De la Néantisation à la Virtualisation ! 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 BlankA] Rappels et Comparaison : Le processus de virtualisation et de rematérialisation !

a) Virtualisation et dématérialisation

Nous abordons le point principal de ressemblance entre Code Lyoko et Tron ! : Le procédé de virtualisation !
Mis au point à l'aide des Scanographes de Hopper dans Code Lyoko, dans Tron, ce procédé brillant est l'œuvre d'une équipe de scientifiques qui comprend en son sein Lora, une des deux collaboratrices de Flynn !
Projet d'équipe de toute une vie, celui-ci est finalisé au tout début de Tron quand les hommes de sciences font un essai concluant sur une simple orange ! Ils envoient sans le savoir l'orange dans le monde virtuel ! (Bien entendu, ils n'ont pas conscience de l'existence d'un tel monde dans leur ordinateur !) Pour eux, ils ont donc tout simplement fait disparaître l'orange !
C'est pourquoi, il n'est pas question de « Virtualisation » mais de « néantisation » !

Contrairement à Code Lyoko, où se virtualiser est monnaie courante, dans Tron il n'y aura qu'une seule virtualisation : Celle de Flynn et elle ne sera même pas voulue !
En effet, le méchant de l'histoire, sur lequel nous reviendrons plus bas, mécontent de voir que Flynn comptait le saboter à partir d'un terminal terrestre, se servira sur cet être humain du fameux rayon laser, destiné à l'expérimentation sur objet! Néanmoins, l'effet sera le même : Flynn sera bel et bien virtualisé et transformé en programme informatique !
Le MCP escomptait parfaitement à ce résultat, certains de pouvoir se débarrasser de Flynn facilement, une fois le dérangeant humain réduit à l'état de programme !

La dévirtualisation et la rematérialisation sont aussi différentes d'un Univers à un autre ! Dans Tron, elle découle d'un heureux hasard, un phénomène inexpliqué ayant lieu quand Flynn se sacrifie pour immobiliser le MCP, le laissant à la merci de Tron !

Pourtant, les deux procédés sont des copies conformes d'une série à l'autre !
Je vous renverrai évidemment au dossier de Korki sur la virtualisation et la dévirtualisation afin de compléter vos connaissances sur ce procédé !
Pour simplifier un peu ce dossier, je vous ferai simplement une comparaison en images comme pour Matrix ! Vous verrez ! C'est encore plus ressemblant !

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Il ne reste plus beaucoup de remarque à faire si ce n'est que la virtualisation de Tron est moins aboutie que celle de Code Lyoko !
La Scanographie est plus lente et nécessite de découper le corps humain en parcelles : Les machines ne peuvent pas le scanner et le transférer en une seule fois ! 
De plus, le processus est plus éprouvant...
Dernière critique, rien n'explique que, une fois sous forme de programme, l'humain virtualisé garde son esprit, sa conscience et ses souvenirs ! En effet, le corps est virtualisé, mais l'âme ? Est-ce que, comme dans Code Lyokô, les données pensantes de l'être humain sont sauvegardées dans une mémoire informatique ?
Les ordinateurs d'ENCOM ne semblent pas être à la hauteur d'une telle quantité de données...
... Mystère ...

Sur Lyoko, seule la rematérialisation est éprouvante, pas les processus de mise sous forme virtuelle !
Mais avant de partir sur la rematérialisation, parlons dévirtualisation et néantisation virtuelle !

b) Dévirtualisation/rematérialisation

Une fois plongé dans le Monde Digital, Flynn est une exception ! Il est le seul vrai Réseau-guerrier du film car il est le seul personnage numérique à venir de l'extérieur. Dans une unité centrale, il est extra-terrestre.
Tous les autres habitants du réseau sont des programmes. Quand ils meurent, ils n'ont pas de corps où être rematérialisés !
Sur ce point, c'est donc aux monstres de XANA que nous devons les apparenter ! Leur mort sur le monde réel signifie leur disparition pure et simple !
C'est donc une néantisation : Une dévirtualisation qui ne sera pas suivie d'une rematérialisation sur Terre !

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On met en rapport avec Code Lyoko (autrement qu'avec les Krabes, Frelions et leurs pairs) ?
Souvenez-vous les nombreuses fois où les héros sont confrontés à cette difficile situation !

Dans l'épisode 22 « Routine », XANA pirate le Superordinateur pour rendre toute rematérialisation impossible !
Dans l'épisode 61 « Sabotage », c'est l'endommagement des composants internes qui rend la dévirtualisation mortelle.
Dans l'épisode 83 « Superstition », c'est au tour des boblebug de rendre l'avenir d'un Lyokô-guerrier vaincu incertain !

C'est pour cette raison que dès que la rematérialisation est rendue impossible, les héros doivent combattre dans un stress permanent ! Il ne sont plus dans « Le jeu vidéo » décrit par Ulrich, ils jouent avec leur vie !
Rappelons nous également qu'Aelita est restée dans cette situation tout au long des saisons 1 et 2 ! Pour cette raison, quand Hopper lui a rendu son « fragment manquant », les héros ont commencé à dire qu'elle était réellement humaine ! Aelita n'était en effet plus un programme pouvant mourir dans le monde virtuel. C'était une terrienne qui se fait renvoyer sur Terre, après la dévirtualisation !

Les dangers d'une impossibilité de rematérialisation, XANA les connaît ! Il essaiera même de les créer en s'attaquant aux scanners de multiples fois ! Dès l'épisode 7 « Problème d'image » avec la fausse Yumi et encore dans l'épisode 56 « Fausse piste ».

Quand les héros ne peuvent plus être rematérialisé, ils deviennent réellement des programmes. S'il venait à être dévirtualisés, ils seraient perdus à jamais et néantiser comme de multiples programmes dans Tron...

Pour revenir au procédé de rematérialisation, il se déroule totalement dans le sens inverse de la virtualisation et il n'y a pas de phase durant laquelle le corps est scanner. Le laser de Lora récupère les données virtuelles du programme de Flynn et les éjecte violemment vers le monde réel en recréant le corps.
On remarquera juste que contrairement à la virtualisation, la rematérialisation est aussi rapide et brutale dans Tron que dans Code Lyoko.

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B] Apparence virtuelle !

a) La réalité Virtuelle.

L'origine des tenues virtuelles des héros est restée trouble un bon moment, jusqu'à ce qu'on nous confirme qu'elles étaient, dans un premier temps, définies par le subconscient et l'analyse qu'en fait le Superordinateur, puis que Jérémie pouvait les modifier à sa guise.

Ainsi, malgré des looks elfiques, geishas, samouraïs ou encore « Gros chat violet », les héros virtualisés ressemblent aux adolescents qu'ils sont dans le monde réel. Ils gardent l'intégralité de leurs personnalités car leur âme est codée et sauvegardée dans la Mémoire du Superordinateur (Par âme, j'entends leur mémoire et tout ce qui à trait à leur façon d'être).

De là, on peut affirmer que Lyokô est un monde particulièrement différent du nôtre. Les humains qui s'y introduisent volontairement restent globalement eux-mêmes. Hormis cela, très peu de points communs peuvent être relevés entre la Terre et Lyokô.
La Banquise n'est qu'une pâle copie du Groenland et le Sahara ne s'apparente en rien au Territoire Désert...
Les seuls vrais habitants de Lyokô, nés sur Lyokô ne possèdent soit qu'une forme abstraite (comme XANA), soit une forme sortie de l'imagination de leur créateur. A nouveau, même s'ils sont homonymes, le Krabe et le Crabe ont autant de ressemblances qu'un navet et une betterave.

Dans Tron, Terre et Virtualité semble liés.
Je ne parlerai pas de Flynn qui suit les mêmes règles que nos traditionnels Lyokô-guerriers. Il sera plutôt question des programmes, natifs du monde Virtuel.
Première remarque qu'il convient de faire, ceux sont humanoïdes : Ils sont bipèdes comme nous et mis à part la mode vestimentaire et le teint de peau aussi blanchâtre que celui d'un mort, ce sont en tout point nos jumeaux.
Même si ce n'est qu'une façon de représenter, dès les premières scènes dans l'unité centrale d'ENCOM, on croit en l'existence d'une humanité dans nos ordinateurs.
Ce détail fait différer profondément les concepts de Tron et de Code Lyokô.
Quel Lyokôfan hésiterait, s'il le pouvait à shooter un Kankrelat sur un terrain de sport ? Sûrement aucun. 
En revanche, humainement, porter préjudice à une personne qui possède les mêmes traits que nous, nous apparaît comme beaucoup plus gênant.

Sur le plan du comportement, ils nous ressemblent aussi assez étrangement.
Sur ce plan-ci, le film présente un paradoxe. Il veut, d'une part, montrer que les programmes ne sont pas encore égaux aux humains en terme d'intelligence, pourtant et d'autre part, les programmes sont joués par des acteurs humains. On a donc plus ou moins volontairement que ses programmes sont nos égaux.
Certains détails nous détrompent cependant, à condition d'avoir l'œil.
Seuls les programmes les plus avancés (notamment les deux grands ennemis du film : Tron et le MCP) sont réellement dotés d'une intelligence approchant celle de l'Humain.

Dernier élément qui termine de mélanger considérablement les deux mondes : Les programmes ont la même apparence et le même comportement que leur créateur. Dans le film, les mêmes acteurs jouent Programme et Concepteur !
De cette façon, Tron et Allan Bradley sont joués par la même personne. Et il en va de même pour Sark et Dillinger ou d'autres encore...

Pour pousser encore plus le micmac entre Réalité et Monde Virtuelle, les programmes semblent vivre les mêmes destinées que leur Maître ! En effet, on assiste à un début de sentiment entre deux programmes : 
Tron le programme d'Allan Bradley et Yori le programme de Lora.
Curieusement, leurs deux créateurs sont fiancés dans la vie réelle.

Mais finalement, l'amour identiques d'un monde à l'autre semble s'expliquer par le fait que chaque programme a la personnalité exacte de son Concepteur, et ce quelle que soit sa fonction ! Les affinités sont donc les mêmes d'un Monde à l'autre.

A la différence de Code Lyoko où le fait est discutable, Tron décrit un Univers qui se veut parallèle au nôtre !

b) Le sang des programmes

La couleur de l'énergie qui circule dans les « veines » des programmes reste curieusement mystérieuse.
Originellement, elle est d'un bleu qui peut même être qualifié de métallique. Elle est d'une couleur identique à la mer numérique et il semble même qu'ils s'agissent de la même substance. Il est donc possible que la Mer numérique de Tron soit l'énergie du Monde informatique... Une représentation de l'électricité ?

Chez certains programmes, la couleur de ce flux devient pourtant rouge. Tout cela semble plutôt en lien avec le MCP. On ne peut pas faire de thèse exacte sur cette colorisation, tant l'Univers de Tron nous parait abstrait. Pourtant, le fait qu'un programme prenne une coloration rouge ne signifie pas que ledit programme soit soumis au MCP !
Lorsqu'il assommera un sbire du MCP, Flynn se colorera en rouge. Mais ça n'aura aucune incidence sur lui...

De la même façon que les programme, les flux qui relient les ordinateurs entre eux et forment l'Internet peuvent passer du rouge au bleu.
Ce dernier cas, ça rappelle tout particulièrement le réseau mondial de Code Lyoko, à savoir la mer Numérique Bleu qui vire au rouge quand XANA y est !

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Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 SpacerIII) Code Lyoko ! Un descendant de Tron... 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Blank... qui ne manque pas de lui laisser quelques clins d'œil !

A] Deux scénarios similaires : Tron, papa de Code Lyoko ?

a) Existence d'un Univers virtuel : Vers l'infini et Au-delà !

C'est évidemment le premier gros point commun. Toutefois je vous mettrai en garde contre un point : Ne comparez en aucun le Monde virtuel de Tron et Lyoko.

Le monde virtuel de Tron n'a pas été créé ! C'est plutôt une représentation, plus ou moins abstraite, de ce qui se passe dans nos unités centrales et sur l'Internet qui relie tous nos ordinateurs ! Par conséquent, le monde virtuel de Tron se compare bien plus au Réseau de notre série qu'à Lyokô ou à un Réplika !
Si on décalquait le conception des créateurs de Tron à l'univers virtuel, Yumi, Ulrich, Odd et Aelita ne se virtualiseraient pas sur le Réseau ou Lyoko. Il se virtualiseraient tels des programmes à l'intérieur du Supercalculateur qui hébergerait une ville virtuelle aux proportions phénoménales !
Si vous tenez absolument à faire un comparatif et trouver un Lyoko dans l'Univers de Tron, cela reste possible ! Lisez l'exemple suivant et vérifiez par vous-même dans le film !

Vous vous souvenez la réplique d'Ulrich dans la Genèse ? « Et si c'était une sorte de jeu vidéo géant ? ».
Eh bien, dans Tron, c'est à peu prêt ça ! Les Concepteurs (ou informaticiens) créent des programmes sans se douter de leur apparence ! Mais il y a une catégorie spéciale : Les créateurs de jeux vidéos, comme le héros Flynn ! Ceux-ci créent des arènes de jeux, connectées avec le monde réel d'où les humains peuvent prendre des parties de plaisir !
Et pour chaque jeu vidéo conçu et développé, une « arène » apparaît. A l'intérieur, tout est exactement comme ce que le concepteur avait supervisé !
En bref, pour chaque jeu vidéo développé, une sorte de Lyokô naît dans l'Univers de Tron !

En encore plus bref :
Le Réseau de Code Lyoko => Le Monde virtuel de Tron
Lyokô => La Plate-forme de jeu Space Paranoïds

b) Un ennemi similaire : Le Programme est une ordure !

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Les lecteurs de ce dossier seront évidemment des Lyokofans avisés sur les caractéristiques et l'essence de XANA ! Si ce n'est pas le cas, je vous renvoie à la rubrique sur XANA pour en apprendre plus sur Lui Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Wink !

En étant le plus succin possible : 
XANA est un programme Multi-agents, qui a la faculté de gagner tout seul en intelligence ! Plus encore, il peut gagner en puissance à chaque fois que les Supercalculateurs qu'il infecte gagnent en Bits Quantiques ! Il a désormais une intelligence comparable aux humains. Il sait manipuler, parler, tendre des pièges, lancer es ultimatum ou même y céder etc...
Le programme XANA a été conçu par Franz Hopper, un génie, qui a fini par perdre le contrôle de sa propre création. Même des négociations n'ont pas su raisonner le programme mutin !
Dernier point, XANA cherche à détruire l'humanité, d'une part et à se protéger, d'autre part !

Ce sont là, les 3 grandes choses que je relèverai sur le programme XANA ! Sa nature. L'origine de sa dangerosité. Son but.
Etant flemmard de renom, je vais simplement dresser une fiche similaire pour le méchant de Tron : Le MCP

Malgré son nom grandiloquent qui est, en réalité, une anagramme de « Maître Contrôle Principal » (en anglais : « Master Control Programm »), le MCP est un programme ! Comme XANA, c'était originellement un programme assez intelligent mais inoffensif et pour cause ! C'était un simple programme d'échec !
Comment a-t-il gagné en intelligence ? Ce n'est pas décrit dans Tron, nous savons seulement que lorsque son maître, Dillinger a commencé à l'utiliser pour s'introduire dans des systèmes, il s'est attaqué à des défenses de plus en plus élaborées ! Il dit lui-même s'être « Approprier des programmes » ! Le MCP est donc un vampire qui vole les compétences des victimes qu'il a infiltrées ! Il récupère aussi les propriétés des programmes qu'il fait éliminer dans les plates-formes de jeu !
Au moment de Tron, le MCP sait parler et il a acquis des émotions humaines ! Or la première qu'il manifestera est l'indignation ! L'indignation et la déception de savoir que son Maître projette de le faire seconder par un programme autonome ! Cela a sûrement créé une incompatibilité avec sa nature de programme d'échec orienté vers la compétition !
Mais le détail le plus frappant tourne autour d'un chiffre !
Nous savons, grâce à son journal que Hopper a lancé un nombre exact de 2546 retours dans le passé !
Citation de l'épisode 52 : « 6 Juin 1994. Jour 2546. Les scanners et les programmes de virtualisation sont prêts. Dans quelques heures, je vais rejoindre Lyokô avec Aelita... »
Autrement dit, le Supercalculateur a gagné, sous Hopper, 2546 bits quantiques et XANA est devenu 2546 fois plus puissant.

Maintenant, je vous offre une phrase prononcée par le MCP !
Citation du MCP : « Depuis que j'ai été créé, je suis devenu 2415 fois plus brillant... »
Ca se ressemble assez, nan ? 

Passons à présent aux origines !
Même si c'est un voleur de travaux et qu'il ne respecte pas la propriété intellectuelle, Dillinger n'en reste pas moins un programmateur de génie ! C'est lui qui est le créateur du MCP !
Comme Hopper, le pauvre Dillinger verra son programme se rebeller sans le moindre préavis ! Le MCP sera toutefois moins dur avec Dillinger que XANA ne l'est avec Hopper : Il lui fera juste du chantage pour que son Concepteur cède à ses exigences ...
Dernier point commun dans le domaine des origines : Dans l'épisode 57 « Aelita », Hopper dit à Aelita qu'il doit négocier avec XANA pour le convaincre qu'il peuvent vivre en harmonie ! XANA ne l'écoutera pas...
De la même façon, Dillinger essaiera de raisonner son programme ! Il lui rappellera qu'il a été développé par un être humain et qu'il ne peut pas se passer d'eux ou les remplacer !
Enorgueilli par ses propres progrès, le MCP se contentera de répondre qu'il a gagné, seul, en intelligence !

Enfin leur objectif !
Les Objectifs du MCP ne sont pas clairement signifiés ! Il souhaite avoir une maîtrise totale du Monde réel et de l'Univers virtuel !
Cela peut paraître moins radical que les buts de XANA qui veut détruire l'humanité ! Néanmoins, les méthodes du MCP sont toutes aussi ... charmantes que celle qu'utilise XANA ! Pour menacer son créateur, le MCP intégrera et prendra le contrôle des systèmes informatiques du Pentagone et du Kremlin !
Petit rappel historique (ultra simplifié, j'en ai honte...) : Le Pentagone et le Kremlin sont les deux centres militaires des USA et de la Russie ! Or en 1982, à l'époque de Tron, la Russie est à la tête de l'URSS, une confédération de pays communistes soumis à Moscou ! De plus, l'URSS et les USA se mènent une Guerre Froide, c'est-à-dire qu'ils se font des démonstrations de forces sans pour autant oser entrer en guerre, par crainte des conséquences apocalyptiques qui en découleraient ! 
En effet, l'URSS et les USA ont chacun une puissance de feu capable de faire exploser 30 fois notre planète...
Tout cet armement en possession d'un programme mégalomane : Le MCP est aussi dangereux pour l'humanité que XANA !

Le deuxième but de XANA est de se protéger !
C'est à cet effet qu'il prend la fuite dans le réseau à la fin de la saison 2 !
Le MCP est pareil ! Il est maître de sa sphère informatique. De plus, étant le programme le plus brillant du Monde, il peut, sans difficulté soumettre le réseau mondial à sa domination !
Une seule entrave à sa suprématie : Tron !
Créé dans le but de suppléer le MCP dans ses tâches défensives, Tron a le pouvoir de court-circuiter le MCP !
Au début du film, Tron ne pose pas de problème puisqu'il est emprisonné par le MCP et sous étroite surveillance ! Toutefois, comme expliqué dans le résumé, Flynn désire se venger de Dillinger en retrouvant les documents sauvegardés attestant qu'il est le véritable créateur du jeu vidéo de Space Paranoïds ! Mais comme ces documents sont en possession de Dillinger, ils sont protégés par l'insubmersible MCP. Pour pénétrer la défense la plus parfaite au monde, Flynn désire donc la saboter de l'intérieur et pour ça il a besoin de Tron !
On remarquera que Flynn n'a aucune mauvaise intention envers le MCP ! Il veut juste nuire à Dillinger ! Pourtant, le MCP refusant de voir Tron venir l'inquiéter, s'en prendra à Flynn au moment où ce dernier essaiera de libérer Tron !
A la manière XANA, il prendra possession d'un objet : Le laser pouvant digitaliser ! Il l'utilisera contre Flynn pour se protéger !

En bref :
XANA et le MCP : Même nature, même origines, même rébellion et surtout, même objectif !

Même disparition ? Réponse à la fin de la saison 4 Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Tongue !

c) Un ennemi à la tête d'une armée : MCP ! Nous voilà !

Comme XANA, le MCP est une entité assez abstraite ; un programme à part !
Il n'emploie presque jamais son corps personnel et fait toujours exécuter ses commandes via ses hommes !
XANA, lui, n'a aucun corps connu !

Dès lors, ces supers vilains ont besoin de sbires pour agir à leur place !
On ne trouve pas réellement de Kankrelats ou autre monstre virtuels dans Tron !
Néanmoins, certains programmes du l'Univers de Tron semble n'avoir pour utilité que de servir le MCP ! A la différence des autres programmes, l'énergie qui circule en eux est rouge et ils sont armés de piques ! Ce sont donc les équivalents des monstres de XANA sur le plan du rôle ! De plus, on ne voit pas leur visage, ce qui traduit une absente d'émotion totale et une soumission totale au MCP !

Certes ces ressemblances ne sont pas frappantes ! Et pourtant...
Dans Code Lyoko, il y a un sbire qui a des émotions et un visage : J'ai nommé le Maréchal en chef des troupes de XANA : William !
Dans Tron, on retrouve le même schéma : Tous les programmes dépourvus de personnalités sont commandés par un programme qui, lui, a un visage parfaitement expressif ! Il se nomme Sark !
Autre point commun avec William, il ne semble pas être soumis au MCP de son plein gré !
Souvenez vous l'épisode 76 « Le lac » ! Rappelé à la raison par Yumi, William refuse de la frapper et un combat mental entre lui et XANA s'engage ! XANA gagne malheureusement...
Dans Tron, le MCP ordonne à son valet de tuer Flynn, qui a été virtualisé ! Néanmoins, comme tous les programmes qui ne sont pas esclaves du MCP, Sark ressent un respect pour les « Concepteurs ». Ce sont leurs créateurs et guides... C'est presque leur Dieu ! Quand il reçoit cette directive du MCP, Sark n'adhère pas à l'idée de tuer un Concepteur, lui qui n'est qu'un programme ! Dès lors, comme XANA torture William, le MCP inflige à Sark un traitement de choc pour lui rappeler quelle est la définition des mots « devoirs » et « Soumission » !

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Air_sad_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Air_sad_tron

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Air_souffrant_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Air_souffrant_tron

d) Face au Méchant, le gentil : Le programme malgré lui !

Face aux méchants, il faut toujours un gentil...
Dans les deux séries, le méchant est un ennemi virtuel, disposant qui plus est d'une suprématie quasi complète dans le monde virtuel. Pour contrecarrer des ennemis aussi redoutables, il faut d'autres programmes, un peu moins puissant (Sinon la série perdrait de son intérêt...), mais possédant des fonctions précises qui annulent ou surpassent celles du SuperProgramme !

C'est le cas d'Aelita ! Loin de pouvoir exploiter les tours aussi profondément que XANA, elle dispose pourtant de la fonction de désactiver les tour : La fonction « Code Lyokô » si on peux dire...
L'autre personne capable de s'opposer à XANA dans Code Lyokô, il s'agit de Franz Hopper. Bien qu'on ne le découvre tard (Fin de saison 2), il parvient régulièrement à mettre des bâtons dans les roues de XANA, malgré sa position vulnérable par rapport à ce dernier !
Le scénario nous donne donc des héros Vulnérables mais dangereux pour le méchant

Dans Tron, le MCP a également deux programmes dont il doit se méfier !
Le premier est, bien entendu, Tron ! Programmé par Alan Bradley, c'est un système de défense. Il est cependant à part, car dans la partie du réseau informatique où vivent les programmes d'ENCOM, il cohabite avec le MCP qui se chargeait avant seul de la sécurité !
Autonome vis-à-vis de son comparse, il peut l'affronter et le court-circuiter !
De plus, son Concepteur, Allan, le dotera d'une fonction capable de reprogrammer le MCP et le renvoyer à son état initial de programme inoffensif !
Il faut ajouter à cela que dans le Réseau, Tron dispose de réflexes hors du commun, bien supérieurs aux pantins du MCP, Sark y compris ! Sachant que dans cette série, les programmes s'affrontent à coups de lancers de disque, cela fait de lui un adversaire particulièrement redoutable !

Le second à s'opposer au MCP n'est en réalité pas un programme, il s'agit du héros du film !
Flynn est un humain virtualisé malgré lui ! ! Il correspond donc exactement au profil de nos Lyokô-guerriers ! Pourtant, il partage surtout des trais communs avec Hopper et sa fille !
Flynn est un humain, créateur des machines ! Comme expliqué plus haut, il est donc nommé, par les Programmes, un Concepteur ! (Etrange ressemblance avec Franz Hopper, créateur de Lyokô) !
Cela semble lui donner des fonctions bien spéciales : Il peut manipuler la matière dans le monde informatique ! Lors d'une séquence assez comique (Pour l'humour des années 80, du moins ... :p), Flynn pilote une sorte de vaisseau ! Incapable de diriger correctement son véhicule, le pauvre Concepteur ne cesse de le cabosser contre les murs à droite à gauche ! Cependant, comme Flynn contrôlant la matière, il recolle immédiatement à son vaisseau toutes les parties arrachées lors d'une collision ! De cette façon, durant une bonne minute, il ne cesse de désintégrer et de reformer son vaisseau !
Sa deuxième faculté rappellera plutôt le don de synthétisation d'Aelita !
Lors d'une séquence, Tron, Flynn et un troisième programme (celui de Lora) emprunteront une sorte de voilier. Celui-ci fonctionne de la même façon qu'un téléphérique : Il est pendu à des câbles qui le transporte dans le ciel au dessus du vide !
Un problème surviendra lorsque le MCP enverra un autre véhicule intercepter le voilier sur le câble emprunté par ce dernier et ses occupants !
Alors que la voie semble sans issue, Flynn crée la surprise ! En vérité, c'est un câble qu'il crée lui-même et ce câble qui reliera son circuit à un autre ! Le voilier de Tron pourra donc bifurquer sur un autre sentier et éviter la confrontation avec le véhicule envoyé par le MCP !
Notons enfin que cette synthétisation laissera Flynn grandement éprouvé ! (Dans la saison 1, Aelita ne perdait-elle pas des points de vie en utilisant son pouvoir ?)

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Synthetisation_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Synthetisation_tron

La dernière action d'éclat de Flynn consistera à se jeter en plein cœur de l'avatar du MCP pour occuper celui-ci et permettre à Tron de le reprogrammer. 
Ce n'est certes qu'une hypothèse mais certains fans voient Hopper finir de cette façon : Sacrifier pour neutraliser XANA !

Sans dire que Code Lyoko plagie Tron, on peut affirmer sans rougir que Tania et Romain s'en sont largement inspirés !

B] Nombreuses reprises : Des clins d'œil à Papa ?

La rédaction se retirera un peu de cette sous partie (Ouf ^-^) !
Ici, nous montrerons d'autres similitudes entre les deux Univers ! Sans pouvoir dire que Tron a influencé Code Lyoko sur ces points, on pourra plutôt affirmer que les scénaristes de Code Lyokô ont laissé des petits clins d'œil à Tron !

On va donc confronter des images des deux mythes et commenter ces exemples !

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Mechant_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Mechant_tron
Un ennemi non clairement identifié qui se manifeste sous forme d'un avatar

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Lancer_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Lancer_tron
Lancer de disque, ancêtre du lancer d'éventail ?

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L'activité du MCP se caractérise par une couleur rouge ! Quand il est détruit, toutes les zones qu'il a placées sous son contrôle revirent au bleu ! Ca ne vous rappelle pas le halot de certaines tours par hasard ?
Ajoutons au sujet des tours qu'elles sont les seules moyens qu'on les programmes d'un ordinateur pour communique avec le monde extérieur ! Oh ! Ca rappelle nos tours sur Lyokô !

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Territoire_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Territoire_tron
Les flux lumineux qu'elles émettent relient les ordinateurs du monde entier entre eux ! Ce sont en fait des flux de données qui relie les différentes sphères de ce monde virtuel ! Vous souvient-il de comment Carthage est relié au Territoire de Surface ?

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Gresillement_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Gresillement_tron
Les bobos, qu'on soit né en 1982 ou en 2004, ça fait grésiller !

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Trainee_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Trainee_tron
Qui va vite, laisse des traces derrière soit, qu'il soit en voiture ou à pied !

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Bizoo_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Bizzo_tron
Même si l'Amour est assez absent du film, un baiser virtuel, c'est beau ...

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Baiser_cl Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Baiser_tron
Mais au diable le virtuel ! Un bisou en vrai, c'est beau aussi !
Et ces deux là peuvent facilement, dans leur rôle, rappeler Monsieur et Madame Einstein !
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Blank
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Cadre_06 Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Cadre_08

Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 SpacerConclusion 
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 BlankBien qu'au début du film, je me suis senti assez sceptique, plus l'histoire avançait et les zones d'ombres s'éclairaient, plus j'ai pu réalisé à quel point il existe une myriade de points communs entre Code Lyoko et Tron, bien avant Matrix même !

Je trouve assez dommage que ce vieux film de Disney soit assez méconnu, car beaucoup de Lyokôphiles possédant un esprit critique développé pourrait apprécier de regarder ce film et de voir combien il a inspiré Code Lyoko !

Je conclue en disant que Tron reste, pour les connaisseurs, un film d'Anthologie et qu'il a servi d'inspiration à de nombreux films, livres, ou même jeux vidéo ! Des hommages lui sont souvent rendus et des clins d'œil lui sont souvent faits, même encore de nos jours, vous pourrez rencontrer Tron dans un Univers comme celui de Kingdom Hearts 2 !

Certes, ce dossier sur Tron est loin de tout dire sur le film, car j'ai du l'orienter dans une stricte optique de comparaison avec Code Lyoko ! Pour en apprendre plus, soit wikipédia vous aidera (vous pourrez voir une liste complète de toutes les empreintes qu'il a laissé à la science-fiction), soit, pour l'honneur des Lyokofans, nom d'un lotus, regardez-le !
http://codelyoko.fr/inspirations/tron.cl
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 12:24

[size=45]TRON: l’hyper réalité[/size]
INNOVATIONS


0

 

 

 

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Publié le 16/02/2011

 
 
 
Le film de Joseph Kosinski avec Jeff Bridges est un choc tant visuel que physique, une plongée éprouvante à l’intérieur d’un jeu vidéo et dans la tête de son concepteur. Mais il présente aussi des parallèles saisissants avec des mythes bien plus enfouis et permet une lecture intéressante de l’actualité.



Le futur, un monde parallèle, les jeux vidéos, une musique originale de Daft Punk… : «TRON L’Héritage» a tout pour plaire et dépasser le simple public des geeks. Mais là où le premier opus du nom, sorti en 1982 a posé les bases d’une réelle esthétique et a inspiré beaucoup de monde, sa suite est bien plus intéressante à analyser en ce qu’elle rejoint parfois des mythes immémoriaux et des débats très contemporains.
 
L’histoire est celle de Flynn, magnat des jeux vidéo, responsable de la création d’un monde parallèle. Par accident, ce démiurge est enfermé dans sa propre création. Il doit attendre la venue de son fils qui va sauver son monde.
 
Une histoire qui pourrait trouver sa place dans le Nouveau Testament tellement elle est substantiellement mythologique. Ainsi le film est truffé de références à la Bible : le personnage de Flynn est barbu et majestueux comme Dieu le Père, Qora est une sorte d’Eve originelle et le fils de Flynn ressemble à un Jésus inversé qui n’aurait qu’une envie: en découdre et s’échapper du jardin d’’Eden qui aurait mal tourné.
 

 
Mais au-delà de cette lecture symbolique au premier degré et des clins d’œil à d’autres mythologies (plus pop celles-ci) comme Star Wars, le film cache une réflexion de fond sur virtuel et réel. Cet univers en creux, ce pays des rêves qui est celui de TRON et dans lequel on ne peut rentrer que par un endroit très précis et fermé aux yeux de tous, est une allégorie de ce qu’est le monde du jeu: un univers parallèle, un monde virtuel caché, séparé de la réalité et de la «vraie vie». Dans le film, les deux mondes ont des liens, mais ils ne doivent clairement pas cohabiter et leur intrusion l’un dans l’autre causerait une grande catastrophe voire la fin du monde.
 
Cette vision quelque peu manichéenne pouvait avoir lieu d’être en 1982: Internet n’existait pas, et le virtuel pouvait rester sagement conceptuel… En 2011, nous commençons à mieux comprendre le lien entre les deux mondes et la vision de TRON nous fait prendre conscience que virtuel et réel sont intimement liés et se sont rapprochés.
 
Les travaux de Gilles Deleuze le montrent: le «virtuel» est ce qui n'existe pas de manière «actuelle», c'est-à-dire «dans le monde» mais dispose d'un potentiel d' «actualisation», c'est-à-dire capable de s'animer et de devenir ainsi un véritable prolongement du réel. Les joueurs de jeu vidéo, les membres de sites de rencontre ou de réseaux sociaux comprennent bien ce potentiel d' «actualisation» et d'irruption du potentiel, du tangible dans la vie réelle, à partir d'éléments «virtuels».
 
Quant au «réel», la pensée constructiviste issue de Kant a montré que ce que nous imaginons être le réel, est en fait une construction de notre esprit, de notre entendement humain, et jamais le reflet exact de la réalité. C'est ce que relève Philippe Rigaut dans son ouvrage «Au-delà du virtuel» : «la fiction langagière de nos perceptions fonde depuis toujours l'imaginaire consistant de la vie humaine.
 
En ce sens, (les nouvelles technologies) n'apportent rien de nouveau sinon une dilatation quasi infinie de la réalité et de ses simulacres qui nous soutiennent. Les débats sur le plus ou moins de réalité du virtuel sont donc, à ce niveau, de faux débats: notre monde a toujours été virtuel, dès que l'homme a commencé à parler».
 
Nous ne pouvions pas comprendre ce que le TRON de 1982 voulait dire. Aujourd’hui nous comprenons petit à petit. Le monde de TRON réconcilie donc virtuel et réel en ce qu’il crée une passerelle entre les deux. Il consacre l’«hyper réalité» et nous fait prendre conscience que nous sommes bel et bien engagés dans cet univers piloté par nos imaginaires, et que nous perdons petit à petit notre capacité à distinguer la réalité de l’imaginaire. Nous nous engageons dans la voie d’une «hyperréalité» au sens ou l’entendait Baudrillard. Un simulacre consacré et durable.
 

 http://www.influencia.net/fr/actualites/in,innovations,tron-hyper-realite,1325.html
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 17:42

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 17:56

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♪ La Place Des Grands Hommes ♪
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

Le jour est venu et moi aussi
Mais j' veux pas être le premier.
Si on avait plus rien à se dire et si et si

Je fais des détours dans le quartier
C'est fou qu'un crépuscule de printemps
Rappelle le même crépuscule qu'il y a 10 ans
Trottoirs usés par les regards baissés
Qu'est-ce que j'ai fais de ces années?

J'ai pas flotté tranquille sur l'eau
Je n'ai pas nagé le vent dans le dos
Dernière ligne droite, la rue Soufflot
Combien seront là 4, 3, 2, 1... 0?

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

J'avais eu si souvent envie d'elle
La belle Séverine me regardera-t-elle?
Eric voulait explorer le subconscient
Remonte-t-il à la surface de temps en temps?
J'ai un peu peur de traverser l' miroir
Si j'y allais pas... J' me serais trompé d'un soir
Devant une vitrine d'antiquités
J'imagine les retrouvailles de l'amitié
"T'as pas changé, qu'est-ce que tu deviens?
Tu t'es mariée, t'as trois gamins
T'as réussi, tu fais médecin?
Et toi Pascale, tu t' marres toujours pour rien?"

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

J'ai connu des marées hautes et des marées basses
Comme vous, comme vous, comme vous
J'ai rencontré des tempêtes et des bourrasques
Comme vous, comme vous, comme vous
Chaque amour morte à une nouvelle a fait place
Et vous, et vous... et vous?
Et toi Marco qui ambitionnait simplement d'être heureux
dans la vie
As-tu réussi ton pari?
Et toi François, et toi Laurence, et toi Marion
Et toi Gégé... et toi Bruno, et toi Evelyne?

Et bien c'est formidable les copains
On s'est tout dit, on s' sert la main
On ne peut pas mettre 10 ans sur table
Comme on étale ses lettres au Scrabble
Dans la vitrine je vois le reflet

Une lycéenne derrière moi
Si elle part à gauche, je la suivrai
Si c'est à droite... Attendez-moi
Attendez-moi! Attendez-moi! Attendez-moi
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Si on est d'venus des grands hommes
Des grands hommes... des grands hommes
Tiens si on s' donnait rendez-vous dans 10 ans

------------------------------------------------------------------------------------------

Test en deux secondes de doué : en fait tu vois la vie c'est simple, il suffit de voir si tu es dedans ou pas.
Réponse A : deux dents ?
Réponse B : dedans où ?
Réponse C : de danse des canards ? 
Réponse D : dedans qui ?
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 17:59

C'est interdit aux moins de 18
Ième siècle ?
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 18:05

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Personne n'a pensé à la faire en stylo genre plume tu vois, c'est nul
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 18:17

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 18:36



ourquoi je vis, pourquoi, je meurs?
pourquoi je ris, pourquoi je pleure?
voici le S.O.S 
d'un terrien en détresse
j'ai jamais eu les pieds sur terre
j'aimerais mieux être un oiseau
j'suis mal dans ma peau

j'voudrais mieux voir le monde à l'envers
si c'étaix plus beau vu d'en haut 
d'en haut
j'ai toujours confondu la vie
avec les bandes dessinées
j'ai comme des envies de métamorphoses
je sens quelque chose
qui m'attire
qui m'attire
qui m'attire vers le haut

au grand loto de l'univers
j'ai pas tiré l'bon numéro
j'suis mal dans ma peau
j'ai pas envie d'être un robot
métro boulot dodo

pourquoi je vis, pourquoi je meurs?
pourquoi je crie pourquoi je pleure?
je crois capter des ondes
venues d'un autre monde
j'ai jamais eu les pieds sur terre
j'aim'rais mieux être un oiseau
j'suis mal dans ma peau

j'voudrais mieux voir le monde à l'envers
j'aim'rais mieux être un oiseau
dodo l'enfant dodo





Comme un fou va jeter à la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu’on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l’air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l’encre vide
Un désert

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie

Difficile d’appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d’amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
Disparaissent

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l’eau, laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d’étoile sur les rochers

Et j’ai ramassé les bouts de verre
J’ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l’eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau
Reste à faire

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l’eau, laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d’étoiles sur les rochers

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l’eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d’étoiles sur les rochers




Des gens qui cherchent la lumière 
En pleine nuit 
Des gens qui courent après l'amour 
Et qui le fuient 

Des bras qui se lèvent pour un Dieu 
Qu'ils ne voient pas 
Moi, j'ai ta chair contre ma chair 
En ça je crois 

Vivre pour le meilleur 
Debout pour tout se donner 
Plus riche de ne rien garder 
Que l'amour 

Des hommes qui n'ont que l'illusion 
D'attendre un signe 
Des femmes qui pleurent leurs enfants 
Et restent dignes 

Moi, tu me rends plus fort chaque jour 
Sans Dieux ni loi 
Et quand nos corps se font l'amour 
Je sais pourquoi 

Vivre pour le meilleur 
Debout pour tout se donner 
Plus riche de ne rien garder 
Que l'amour 

Oui, vivre pour vivre libre 
Aimer tout ce qu'on peut aimer 
Encore et toujours ne vouloir 
Que l'amour, que l'amour 

Vivre pour le meilleur 
Debout pour tout se donner 
Plus riche de ne rien garder 
Que l'amour, que l'amour 

Oui, vivre pour vivre libre 
Aimer tout ce qu'on peut aimer 
Encore et toujours ne vouloir 
Que l'amour, que l'amour


Tourner le temps à l'orage
Revenir à l'état sauvage
Forcer les portes, les barrages
Sortir le loup de sa cage

Sentir le vent qui se déchaîne
Battre le sang dans nos veines
Monter le son des guitares
Et le bruit des motos qui démarrent

Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un rien, oui, d'un geste
Il suffira d'une étincelle
Et d'un mot d'amour, oui pour

Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Allumer le feu

Laisser derrière toutes nos peines
Nos haches de guerre, nos problèmes
Se libérer de nos chaînes
Lâcher le lion dans l'arène

Je veux la foudre et l'éclair
L'odeur de poudre, le tonnerre
Je veux la fête et les rires
Je veux la foule en délire

Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un rien, d'un contact
Il suffira d'une étincelle
D'un peu de jour, oui pour

Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Allumer le feu

Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un rien, d'un geste
Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un mot d'amour pour
Pour, pour, pour

Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Oh, allumer le feu

Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Allumer le feu
Allumer le feu (allumer le feu, allumer le feu)
Allumer le feu


Qu'on me donne l'obscurité puis la lumière
Qu'on me donne la faim la soif puis un festin
Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire
Que je retrouve le prix de la vie, enfin !

Qu'on me donne la peine pour que j'aime dormir
Qu'on me donne le froid pour que j'aime la flamme
Pour que j'aime ma terre qu'on me donne l'exil
Et qu'on m'enferme un an pour rêver à des femmes !

On m'a trop donné bien avant l'envie
J'ai oublié les rêves et les "merci"
Toutes ces choses qui avaient un prix
Qui font l'envie de vivre et le désir
Et le plaisir aussi
Qu'on me donne l'envie !
L'envie d'avoir envie !
Qu'on allume ma vie !



Qu'on me donne la haine pour que j'aime l'amour
La solitude aussi pour que j'aime les gens
Pour que j'aime le silence qu'on me fasse des discours
Et toucher la misère pour respecter l'argent !

Pour que j'aime être sain, vaincre la maladie
Qu'on me donne la nuit pour que j'aime le jour
Qu'on me donne le jour pour que j'aime la nuit
Pour que j'aime aujourd'hui oublier les "toujours" !

On m'a trop donné bien avant l'envie
J'ai oublié les rêves et les "merci"
Toutes ces choses qui avaient un prix
Qui font l'envie de vivre et le désir
Et le plaisir aussi
Qu'on me donne l'envie !
L'envie d'avoir envie !
Qu'on rallume ma vie !


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Pyramide de  cat de Malo (les bains) : la base de la base de les maillots de bain, ben, ben, et le bic y nie
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 18:55



Il suffira d'une étincelle

Oui, d'un rien, d'un geste

Il suffira d'une étincelle

Oui, d'un mot d'amour pour

Pour, pour, pour

Allumer le feu, allumer le feu

Et faire danser les diables et les dieux

Allumer le feu, allumer le feu

Et voir grandir la flamme dans vos yeux

Oh, allumer le feu

Allumer le feu, allumer le feu

Et faire danser les diables et les dieux
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 19:09



Bon après ou avant le P.M.U. tu peux te faire des concentrations de bécanes aussi ou du circuit, quitte à ce que ça tourne autant tourner en rond en mouvement...
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 19:19



les sers roulants.
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 19:21

Cerveau gauche, cerveau droit et le juste au milieu  Wink cat tongue

(Je ne vous mets pas le luc de Lucchini c'est bien trop  pig)

Mais le  I love you y est
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 19:39

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Comment je me suis auto pnlisée le cerveau version oh niveau.... Razz
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 19:41

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DESCRIPTION DU LIVRE


Enfant, vous a-t-on laissé croire qu'il y avait une différence entre la cour d'école et les cours donnés dans l'école? Que travailler n'était pas un jeu? Vous a-t-on convaincu qu'il y avait une différence entre l'amour «sérieux» des plus vieux et l'amour «léger» des plus jeunes? Eh bien, détrompez-vous. Il est temps de ré­volutionner le monde ensemble!

Ce livre vous invite à éveiller votre sens du jeu dans toutes les facettes de votre vie. Le sens du jeu, c'est l'espace que vous vous donnez pour réinventer votre quotidien. C'est aussi votre façon unique de rayonner dans le monde, comme un phare, en offrant votre petite étincelle de folie à l'univers. Jouer avec tout et surtout avec rien, voilà le défi que vous lance ce livre.

Et si vous avez peur de ne pas y parvenir, rassurez-vous: il n'est jamais trop tard pour être un enfant. Contrairement à ce qu'on vous a fait croire, tout ne se joue pas avant 6 ans. Tout se joue avant 100 ans!
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:41

3.2. : APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE DE L’ÊTRE A HAUT POTENTIEL ET DE LA GÉNIALITÉ : TRAVERSÉES ET FOYER TENSIONNEL DE LA PENSÉE DE HENRI MALDINEY.   DR. ADO HUYGENS    PUBLIÉ DANS LE JOURNAL DU PSYCHIATRE 2007

 
Phenomenological approach of the high potential being and of brilliancy

                        Crossing Henri Maldiney’s thinking and discovering its tensional focus
 
 
 



MOTS CLEFS : Haut potentiel : découvreur de sens ; génialité : création, transformation du creux de l’Être en ouverture ; pensée géniale de Maldiney : non lieu de l’étant, éclaircie pour le psychiatre.  
 
 
 
IDEES ESSENTIELLES : Le haut potentiel est ouvreur d’intelligibilité. Ses prises de conscience le déstabilise et l’appelle à créer. Intranquille, il n’existe qu’à exister son rapport irréductible au sans-fond. La génialité est la transformation surprenante de ce haut potentiel qui nécessite ascèse et discipline. En quête d’une qualité de co-présence, d’une rencontre de l’existant, il préfère se retirer que de côtoyer le bavardage. Respectant et écoutant la trans-présence du rien, en crise perpétuelle, il souffre et intègre la rupture à soi, au monde. L’écriture de Henri Maldiney est un témoignage de la signifiance événementielle de l’Être, une traversée de la vie, une habitation du Vide jusqu’à sa déchirure-ouverture : l’apparaître. Pensée géniale et libre, son écriture offre à l’ineffable un horizon de paroles qui demeure un non-lieu de l’étant. Traversé par une conscience réceptive non intentionnelle – il n’y a pas de mémoire de l’existant -, il ne peut qu’y être. Seul l’étant se présentifie. Ses analyses esthétiques en milieu psychiatrique restituent au patient son pouvoir-être. Sa pensée est un amer pour le psychiatre qui se risque sur les hauts-fonds de la maladie mentale, un appel à la vigilance de ne jamais oublier qu’il reste en présence d’existants.

 
 
 
 
KEY WORDS :          High potential (being)  : discoverer of intelligibility ; brilliance : creation, transforming of the Being’s hollow into openness ; Maldiney’s brilliant thinking : non-place of the existant, sunny spell for the psychiatrist.
 
 
MAIN IDEAS : A high potential being opens up intelligibility. Its realizations destabilize it and summon it to be creative. Un-peaceful, it only exists to make his irreducible relation exist with the absence of the deep down. Brilliancy is the surprising transformation of this high potential which calls for ascetism and discipline. In its quest for a co-presence quality, for a meeting with the existant, it prefers to retire than hearing the people’s chattering. Respecting and listening to the trans-presence of nothingness, it suffers and integrates the rupture with its own being, with the world. Henry Maldiney’s style of writing is a testimony of the evenemential significance of the Being, a crossing of life, inhabiting the Void until his tearing-opening : the coming to light. Support of a brilliant and free thinking, his style of writing offers the ineffable a horizon of words which remain a non-place of the existant. Crossed by a non-intentional and receptive awareness – there is no memory of the existant – he can only be alone there. Only what is makes itself present. His aesthetic analyses in psychiatry endow the patient again with his power-being. His thinking is a seamark to the psychiatrist who ventures on the shallows of mental illness, an appeal to his vigilance, i.e. never forget that he is always in the presence of existants.



« Le génie d’Einstein se reconnaît à cette faculté d’associer, de combiner et d’identifier des concepts apparemment lointains. Dans l’esprit du penseur, chaque concept est entouré d’une nuée de contraintes virtuelles ou d’un champ de forces qui capture les nouveaux concepts, les organise souvent, les lie aux concepts connus et remplace les vieilles idées par des idées nouvelles. La marque du génie réside dans l’étendue du pouvoir d’une telle nuée, de l’intensité d’un tel champ ou du rayon d’action de telles forces. »
B. Kouznetsov

 
 
« L'existence est rare – nous sommes constamment, mais nous n'existons que quelquefois, lorsqu'un véritable événement nous transforme »
Henri Maldiney

 
 
Dans le flux incessant des stimulations multiples et variées de la vie, certains visages déchirent de leur présence énigmatique la trame habituelle de notre quotidien pour nous confronter à « l’excédent » qui, au-delà de toute thématisation, sous-tend comme seul mode d’entendement la rencontre. Je pense à certains de mes patients – Julien, Clémence, Arnaud – qui n’existent qu’à exister même si nous sommes constamment. Qu’advient-il de ces êtres « à haut potentiel » qui agonisent dans la médiocrité, le bavardage ou l’affairement curieux et superficiel du commun des mortels ? Si la misère, l’handicap, l’injustice des moins privilégiés suscitent facilement empathie et compassion, la souffrance des hauts potentiels n’intéresse personne car fondamentalement incomprise, voire même déniée. La sentence populaire est impitoyable : ils sont excentriques, asociaux, étranges, lunatiques, solitaires... Leur vécu du quotidien n’en est que plus douloureux, plus lourd à  porter.
 
Nul fardeau n’est plus écrasant que celui de la lucidité, celui de prises de conscience incessantes qui bouleversent à chaque fois leur mode d’être-au-monde. J’entends par « prise de conscience » le déploiement du savoir, de la connaissance ou de la perception jusqu’à l’intime, le lieu même de la structure constituante de sens. Dès lors qu’il y a prise de conscience, plus rien n’est pareil.
 
En partageant leur monde, le phénoménologue ne peut que s’interroger. Faut-il « s’intéresser à » pour qu’advienne toute intelligibilité ? Dois-je résolument tourner mon regard vers le phénomène apparaissant pour qu’il me livre son sens ? N’y a-t-il pas un mode de réception qui bouleverse celui de la donation ? Le radicalement nouveau est-il pensable sur fond d’intentionnalité ou d’une seule et unique dynamique noético-noématique ? La conscience est-t-elle toujours conscience de quelque chose ?
 
La génialité ne se réduit pas à un quotient intellectuel plus élevé mais s’exprime à même le sens qui se déploie là ou il demeure muet pour la majorité. Ces êtres sont à ce titre les éclaireurs du monde. Ils ne remplacent pas simplement vos yeux mais vous fraie, en tant qu’ouvreurs d’intelligibilité, un chemin dans le rien  transmutant l’absence en présence. Ce à quoi ils ouvrent n’est pas uniquement une possibilité de comprendre ce qui s’avérait jusqu’alors impénétrable mais surtout l’irréductibilité de la passibilité aperturale au « il y a » imprévisible et inattendu.
 
 
N’imaginez pas que leur parcours soit celui de l’évidence ou de la facilité. Cette manière d’être à fleur et fond de monde, témoins inlassables et privilégiés de la phénoménalité évènementielle de la transcendance au sein de l’immanence les met en devoir de créativité, de transformation pour ne pas sombrer dans la folie, la violence ou la mort.
 
Créer ! Transformer les béances signitives du vivre en patences signifiantes de l’exister. L’exhorter à s’exprimer ! Quoi ? Le latent, l’invisible, le silence, le vide qui imprime son abîme vertigineux et angoissant dans leur chair, l’exhorter à se tenir dans la clarté du monde. Les premiers soubresauts de la génialité ébranlent la tranquillité de l’insignifiance pour ne cesser de signifier l’insignifiable. L’être à haut potentiel est un être évidé de toute plénitude insouciante, en proie à l’Ouvert, tenaillé par l’appel qui le maintient dans l’intranquillité.
 
Rares sont ceux qui parviennent à « donner forme » à cette signifiance insignifiable pour pouvoir s’apaiser. Point de répit. Des hauts potentiels en mal de se réaliser, les uns errent, écorchés, incompris ; les autres s’affairent à mille projets dont aucun ne répond à l’essentiel ou sombrent dans la béance infinie d’une exigence absolue sans retour possible à la communauté. Prolongeant Husserl, nous pourrions les comprendre comme des « ego transcendantaux » clivé de l’« ego empirique », comme des funambules sur cette ligne de fracture qui ne peut être. En termes heideggériens, ils pénètrent sans concession la question de la différence ontologique en se perdant dans l’ouverture de l’être inarticulée, car sans grand intérêt, à la découverte de l’étant. Loin de les confondre, ils discernent les modes de donation de l’Être et de l’étant mais se lassent malgré eux de celle de  l’étant.
 
Leur souffrance se révèle dans une symptomatologie que d’aucuns pourraient confondre, au jour des références normatives, avec des pathologies  clairement répertoriées tels que la dépression existentielle, la cyclothymie, la phobie scolaire, les troubles du déficit d’attention avec hyperactivité ou des troubles de l’apprentissage. Si associer le vécu souffrant des hauts potentiels à ces pathologies leur est préjudiciable, il l’est tout autant de leur dénier toute pathologie. Personne n’est à l’abri du choir. Celui des hauts potentiels s’inscrit, me semble-t-il, essentiellement dans les tourments du « fond » ou plus exactement dans la conscience intime du « sans-fond ». La génialité délite ce fond provisoire et nécessaire qui permet de s’installer dans la quotidienneté pour confronter la pensée à la présence incessante du « Rien », matrice originale, singulière et unique de laquelle tout «surgir» inaugure un nouvel horizon d’intelligibilité qui ne relève ni de l’objet, ni du signe mais de la pure phénoménalité du « il y a ». L’apparaître en question ne  donne pas, au jour d’une intentionnalité, un objet à voir, un signe à décoder ou une place à assiéger mais ouvre dans la trame serrée du quotidien une éclaircie événementielle : la fondation de l’originaire. Tel est le seul fond sur lequel ils peuvent se poser, le temps que le temps se temporalise et le monde se mondanise. L’être à haut potentiel est, sans le vouloir, un fondateur d’origine. A draguer inlassablement le sans-fond pour subrepticement  l’amener à la présence sans le trahir par un quelconque prédicat, à ne se satisfaire d’aucun miroir aux alouettes, à n’exiger que la perfection, à se situer en deçà de la dialectique de l’étant et du néant, ils incarnent le fondement même de la mélancolie.
 
Je vous convoque aux fondements pré-objectivables de la mélancolie et non à ses résurgences dites pathologiques ou nosographiques.
 
La mélancolie est peut-être un frisson existentiel, l’affect d’un temps intensifié, réduit au primat du présent. Cette mélancolie du présent renvoie à un terme japonais difficile à traduire : aware : être sensible à telle émotion, développer une empathie avec l’être de l’éphémère. 
  Christine Buci - Glucksmann

 
Aux sources de la mélancolie s’articulent, à l’impossible, une sensibilité exacerbée à l’impermanence de toutes choses et la quête désespérée et désespérante d’une essence que seule une existence radicale peut révéler.
Mélancolie et haute potentialité s’originent mutuellement d’un rapport irréductible au sans-fond, au vécu ante prédicatif de l’indéterminé. Elles resteront liées tant que la création ne frayera à cette dernière une voie éphémère de repos et de hauteur. Mais, perfectionnistes, les êtres à haut potentiel n’en demeurent pas moins insatisfaits de leur propre « pouvoir-être », en suspens dans l’abîme et sondant inlassablement le comment dire l’indicible, le comment exprimer l’inexprimable.
Tout « haut potentiel » puissent-t-ils être, ils n’échappent pas pour autant à la loi implacable de la création qui exige précisément que l’espace potentiel s’actualise dans l’événement qu’il suscite. Entre ces deux potentialités se forment un « Gestaltkreiss », un cercle de la forme où potentialité existentiale et potentialité créatrice se donnent l’une à l’autre dans une alternance de rejet et d’attirance : mouvements diastolique et systolique, de repos et de créativité, de retrait et d’expansion du moi qui, au pire scandent, au mieux rythment l’impossible destinée de s’arracher d’elle-même pour s’ouvrir à ce qui était impensable avant de l’avoir ouvert.
La présence mélancolique – absence essentielle – est inversement proportionnelle à la réalisation de la potentialité. J’appellerai désormais « génialité » ou « être génial », l’être à haut potentiel qui, authentique, entre en résonance avec sa potentialité et n’a de cesse de la réaliser. Cette manière authentique d’être-au-monde, sans la qualifier de troublée ou de pathologique, colore inéluctablement la dimension du contact d’une tonalité qui lui est spécifique. Si le mélancolique ne rejoint jamais les autres, l’être génial les rejoint rarement, uniquement au jour de la brèche inaugurée par la rencontre.
 
Au large de tout ici,
Sans ailleurs,
La rencontre est suspendue hors de soi
Au péril de l’espace,
Dans l’Ouvert.                 Henri Maldiney
 
Hors rencontre, il privilégie la solitude, ne s’égarant jamais dans la quotidienneté déliquescente du côtoiement ou dans la temporalité anesthésiante du divertissement collectif. Ne vous méprenez pas ! Il n’est  ni hautain, ni toisant. Serait-il élitiste ? La question mérite le détour de celle de l’altérité. La lucidité de l’être génial ne transforme pas uniformément son horizon des étants mais redimensionne tout particulièrement celui de ceux pour qui il y va en leur être de cet être. Il prend conscience que sa conscience lui donne accès au radicalement étranger, à un autre que lui, tout aussi irréductible, inaccessible appartenant par essence à la sphère du propre. A l’égard de ses semblables trop souvent dépourvus d’empathie, il ressent principalement déception et méfiance tant l’écart que seul la rencontre peut abolir devient infranchissable. Il s’isole malgré lui, ce qui favorise une mélancolie annihilante plutôt que féconde. Il ne se sent pas supérieur mais incompris, plus souvent triste et résolu qu’en colère. Ne se rencontrent que des existants, que des présences en présence d’elles-mêmes, c’est-à-dire en absence d’elles-mêmes puisque être présent sous-tend une sortie de soi, une absence à soi, une rupture à soi. L’être génial éprouve un manque cruel, celui de ne pouvoir être inauthentique, hypocrite, celui de ne pouvoir négocier sur le terrain de l’existence. S’il apprend à se détacher, il ne peut ni ne veut se soustraire complètement au besoin d’aimer et d’être aimé d’un amour transcendantal où jamais la pulsion objectale prend le pas sur la pulsation existentiale. La rencontre entre deux existants balaie toute inégalité ontique pour brasser fondamentalement la sphère passive et dépasser, le temps de l’instant, la différence ontologique au profit de l’Ouvert. Si la rencontre rend possible l’impossible – s’ouvrir à la libre étendue –  l’être génial en profitera plus fondamentalement, sans colmatage, sans concession. De cette rencontre providentielle, l’inégalité ne s’en fera que plus ressentir. Dès lors, malheureusement, seul une rencontre de deux êtres à haut potentiel peut déployer à l’infini ce qu’ils ignorent d’eux-mêmes et qu’ils découvrent chez l’autre, et ce, réciproquement. S’agit-il d’élitisme ? Je ne le crois pas. J’opterais plutôt pour une exigence vitale d’une co-présence de qualité. Quand la contrée humaine fait défaut de l’homme lui-même en chair et en os, une co-présence sauve celui qui se désespère, celle de l’œuvre d’art. L’œuvre s’épure et devient nue lorsque l’étant qu’elle est se retire au profit de l’Être, lorsque ne subsiste plus que la lumière du témoignage de l’événement. La puissance de la présence d’une œuvre d’art  n’a d’égale que celle de l’absence de son auteur qui en se retirant ontiquement ouvre l’espace paysage, thymique de l’humanité.
Cette co-présence irradie passivement l’excédent. Non objectivable, sa perception ne peut être intentionnelle et son intuition, sensible. Il n’y a précisément « rien » vers où tourner son regard, ni dans ce monde, ni dans un arrière monde. Et pourtant ce Rien se donne mais non comme une chose ou un étant.
 
 
Nous voici à la frontière de la génialité et de la science. La science abhorre le rien, se méfie d’une génialité sans production d’un étant sur lequel elle peut avoir prise et emprise. Cet étant peut être aussi inattendu, surprenant, voire même aussi impensable que « E = MC² » pourvu qu’on puisse se mettre à calculer, à vérifier, à disséquer, à démontrer jusqu’au moment de vérité ou de mensonge. Après l’avoir validé, érigé en vérité, l’étant et son auteur sont reconnus géniaux et non pas délirants ou illuminés.  Nuançons et rendons hommage à ces hommes de science tel Prigogine qui, hors du commun, sont sortis de ces clivages quelquefois nécessaires pour transcender la science de notions philosophiques non démontrables mais fondamentales au jour desquelles la vérité devient une représentation ou un idéal qu’il ne s’agit plus de posséder ou conquérir mais bien dévoiler. Leur pensée plus féconde articule l’aire de création et celle de validation. Il n’en demeure pas moins vrai que toute recherche de vérité, modèle emblématique de nos pensées occidentales, implique un choix qui exclut une possibilité pour en retenir une autre. Nous n’envisageons jamais, comme le préconise l’Orient, la compossibilité des opposés ce qui nous emporterait dans un saut qualitatif vers une autre rive d’intelligibilité. Nous restons prisonniers des représentations mentales que construisent nos familles d’appartenance. Il en va autrement pour les êtres à haut potentiel hanté par le doute dont la conscience ne se sédimente pas de la même manière. Rien n’est jamais acquis, validé une fois pour toute. La potentialité ne se fonde-t-elle pas au sein de la passivité originaire où l’être s’ouvre « au monde », vierge de toute empreinte de la raison. Au moi opérant, systolique, tourné vers le monde et les autres répond, en soubassement, sans s’opposer, un moi passif, diastolique, intériorisé où le monde devient « chair » à l’abri de la volonté, une antichambre pour toutes ces pensées qui semblent surgir de nulle part. La génialité a reconnu cet espace comme fondateur de toute fondation de sens et respecte en son être cet « être-en-veille ». L’être génial prend le temps d’ouvrir le temps à l’espace et l’espace au temps ; il respecte au creux de son être la trans-présence du Rien et la présence au Rien en s’ouvrant à un mode de donation qui lui échappe sans cesse et qui se concrétise sous le mode de la rupture ou de la crise. Il traverse la crise jusqu’à sa faille dans l’abîme duquel il séjourne, le temps nécessaire aux scories de se transformer en foyer tensionnel d’une pensée ou identité nouvelle mais tout aussi éphémère. L’être génial est un être en rupture à soi et au monde, en brisure d’images et de représentations, en froissement de visages. Sa réponse kinesthético-tactile (pathique) à l’abîme lui permet d’en soutenir le vertige et le transformer.  Si « la haute potentialité » naît au sein de la sphère passive, sa transformation en génialité relève d’une discipline et ascèse exacerbées par le souci de perfection où se réalisent la compossibilité et la mutation des valences  opposées et/ou  incompatibles pour qu’advienne une unité qui ne se phénoménalise pas en essence. Vous pouvez imaginer la souffrance de celui qui sent la puissance de ses hautes potentialités et qui ne peut les transformer en génialité faute de ne pouvoir s’inscrire dans le codex de la réalité et l’exigence de l’effort. Si la haute potentialité est un don, la génialité en est sa humble mais fulgurante trans-formation. Précisons néanmoins qu’elle n’est pas une résultante, le fruit d’une stratégie ou l’effet d’une cause – il n’y a causalité que d’étant à étant –, elle surprend. Evénementielle, elle n’est pas un projet puisque je ne peux me projeter que dans le possible. La génialité franchit d’un saut qualitatif l’étendue du possible pour projeter l’homme dans un au-delà de lui-même.
 
Le phénoménologue n’invente pas son objet de recherche pas plus qu’il n’objectalise, pour autant faire se peut, le phénomène qui le préoccupe. Il séjourne auprès du phénomène, respectant la temporalité de sa phénoménalité et demeure au plus proche de ce qui se donne. Si j’ai pu rester durant de longues années dans la contrée d’enfants à haut potentiel dont j’ai pu vivre pour les uns le plus profond désarroi, pour d’autres la transformation ou le tournant génial, il est un événement dans ma vie, prépondérant et décisif, dont j’aimerais témoigner aujourd’hui : la double rencontre qui trouble depuis plus de vingt ans ma conscience et la convoque chaque jour plus intensément à l’existence : celle de la co-présence qui sauve celui qui se désespère : l’écriture et la pensée d’Henri Maldiney et celle, extraordinaire, de l’être lui-même en chair et en os.
 
« S’il n’est exposé au Rien, à la possibilité du Rien, où se ressource l’étonnement devant le monde, un artiste n’est plus que l’illustrateur de sa déchéance au monde de la banalité et du On. »            Henri Maldiney
 
L’écriture d’Henri Maldiney déploie les plis recroquevillés de la pensée et appelle en silence l’existant à exister. Géniale, elle se démarque de toute instrumentalisation, de tous modes de donation objectale. Elle se donne là où elle se retire : dans les silences, dans les respirations, dans ce rythme qui vous prend ou, à défaut, vous laisse sur le seuil d’une intelligibilité close sur vous-mêmes. 
La pensée d’Henri Maldiney ne se réduit pas aux concepts qu’elle a engendrés malgré elle. Comment résumer les mots-souffles qui animent et habitent son écriture ? Dépourvus du rythme, de simples signes signifiants ne pourraient que desservir, dénaturer sa pensée qui résonne plus que raisonne, résonne avec ce que de l’homme étonne et  surprend : l’exhortation à s’arracher de sa mondanéité obnubilante. 
 
Henri Maldiney écrit en tant que témoin de la signifiance de l'Être qui le traverse et l'enveloppe irruptivement [1], signifiance qui bouleverse sa conscience et meut sa pensée à faire œuvre au plus proche de cette  présence ivre de sentir .  La transcendance de ses mots redimensionne de leur signifiance insignifiable l’objectif premier de la sémantique pour partager, au-delà du discours et du dit, une intuition aléthique et épiphanique. Retiré dans son antre, en dialogue avec une oeuvre ou escaladant les sommets, fuyant le brouhaha mondain mais toujours ouvert à la rencontre, il habite le moment cosmogénétiqued’une courbe, d’une saillie, d’un creux, d’une couleur, d’un regard, d’un geste. Son  écriture met le monde en mouvement ou en tension, dans un espace toujours prêt à frémir de l’apparition de l’Autre à même son champ de présence. Son œuvre en devient bouleversante d’accueil. Ecrire sans en prédéterminer le fond dont la phénoménalité scripturale met notre propre fond en abîme.
 
Pédagogue et professeur dans l’âme, il a toujours réussi le pari difficile d’harmoniser extériorité et intériorité, contenu et contenant. Si Henri Maldiney n’interpelle pas le lecteur activement en s’adressant à lui à la deuxième personne, s’il ne s’implique pas plus à la première personne hormis dans son œuvre la plus intimiste et marginale « In Media Vita », le texte n’en demeure pas moins traversées interpellantes de la vie – la sienne comme la nôtre – dans lesquelles il y va de sa présence à l'espace ouvert du monde, traversées dont le foyer tensionnel nous convoque inlassablement au présent en incidence « je peux », « j’existe ». Un des tenseurs primordiaux de ce foyer et de sa pensée est la dialectique de la présence inéluctable du « vide » en nos vies, en amont et en aval de tout œuvre et sa déchirure-ouverture dont l’occurrence événementielle est l’apparaître. Quelque chose m’apparaît dans l’Ouvert en tant que je suis le là de son ouverture. Être témoin de cet apparaître, en devenir le grand épistolier sans destinataire sous-tend le retrait de sa propre personne, voire la désintégration du moi, le renoncement total à la défense du moi. Il ne s’agit pas d’instrumentaliser « l’apparaître » pour paraître. Le désétablissement extatique dans le vide exclut toute égodiastole. A l’instar d’Henri Maldiney, ne peut le rencontrer, lui, son œuvre, que celui qui se donne à lui, à son œuvre dans une passivité transcendantale, dans une passibilité fondamentale, absolument indéterminable et sans détermination.
 
Pour s’exprimer avec autant de justesse, pour que ses mots plutôt qu’un signe soient un amer de l’espace, de l’espace de la présence, pour que ses mots ne fassent signe vers rien mais hantent tout, pour queson écriture, en energeia, en œuvre, embrase le sens, « je » doit disparaître en une egodiastole comme la peinture de paysage est, en Chine, un art du disparaître. Y être sans laisser de trace si ce n’est celle d’une ouverture! Telle est la définition même de l’écoute et de la présence-à dont la puissance allophanique ne touche jamais autant les écrits d’Henri Maldiney que lorsqu’ils existent l’amitié : Tal-Coat, du Bouchet, Kuhn,…  Binswanger.[2]
 
La dimension egosystolique, quant à elle, n’en est pour autant pas absente. Elle trans-forme – mutation des contraires, compossibilité des opposés –  l’impression-recueil égodiastolique de la traversée du creux de l’Être en une expression, un élan créateur qui triomphe de ce creux : du creux à l’Ouvert. La systole ne peut triompher que dans la pulsation, dans un là où elle puisse se retirer, dans un là-rythme qui transcende l’espace-temps et mute la béance en patence. Il ne s’agit pas que de traverser et d’être traversé, il s’agit aussi de pouvoir habiter. Le Vide, la Vacuité, l’Ouvert n’est pas traversable.
La transpassibilité, être passible de l’imprévisible, n’est pas une simple formule mais un irréductible inaccessible que personne ne peut atteindre, la Voie (Tao) que nul n’emprunte car il n’y a plus de Voie lorsqu’elle devient un piétonnier. Oserais-je ? La Voie est au Taoïsme ce que la transpassibilité est à Maldiney. Voie et transpassibilité s’originent du Vide et y retournent. Ils font partie de ces termes qu’une langue forge sans jamais les posséder. Aussitôt formés, ils s’arrachent de tout conditionnement ou inféodation. Ils demeurent ante prédicatif dans leur prédication. La problématique de la transpassibilité n’est pas de se détacher mais de ne pas s’y engager, s’engager dans le phénomène c'est-à-dire remplir ou colmater la phénoménalité. Pour habiter, il faut laisser du vide au Vide. L’habitation exclut l’adhérence, la possession ou la collection.
 
La pensée maldinéyenne ne peut se résumer car elle n’interroge pas plus l’étant que l’être. Interroge-t-elle ? N’est-elle pas plutôt épreuve, emperia et libre trans-formation, metamorfh. Demeurant en avant d’elle-même, elle s’inscrit dans une temporalité qui la convoque et la résout au présent-en-advenir de la présence. Il n’y a pas de mémoire d’une œuvre d’art, pas plus qu’il n’y a une mémoire de l’Ouvert ou de l’événement. Seul l’étant se présentifie. L’œuvre d’art, l’événement, le Rien exigent qu’on y soit, dans un là qui n’a pas de lieu mais qui est paysage.  La génialité maldinéyenne est d’offrir à l’ineffable un horizon de parole, une libre étendue à fleur et fond de signifiance qui demeure un non-lieu de l’étant. Elle seule peut, me semble-t-il, sauver la psychiatrie du pire danger qui la guette et dont Binswanger fut l’éclaireur et la sentinelle : une psychiatrie qui ostracise de sa pensée l’homme et la pensée. Il n’y a pas de mémoire de l’homme, de son pouvoir-être. C’est la raison pour laquelle s’érige le mémorial qui étantifie. La clinique nous le rappelle. Chaque patient est unique et singulier et ne me renvoie à rien si ce n’est à lui-même, un existant. C’est de ce rien, du respect de ce vide initial que peut naître une rencontre. Mais Henri Maldiney me fit très justement remarquer que l’existence pathologique est encombrée, que la dépression est encombrée d’un vide positif qui n’est pas le vide ouvert. Du vide-compact, du vide-étant ne peut surgir aucune rencontre. Mais l’encombrement n’est-il pas le parasite du contact humain, de l’éducation, le prix à payer pour s’humaniser ? Dans notre monde où tout se capitalise, l’encombrement – remplissage par l’étant –  a atteint son acmé, ne laissant plus de place au vide, au temps de la pensée. A l’encombrement de l’existence pathologique répond l’encombrement de la formation psychiatrique, des exigences de la société. Nulle issue si ce n’est la crise, non celle de la psychiatrie mais celle du psychiatre, non celle d’un système mais celle de l’homme. Nulle issue si ce n’est l’événement, une déchirure dans la trame de l’être-au-monde, donc à la fois de la présence et du monde dont elle est le là. Soudain, ce qui était possible – s’objectaliser – ne l’est plus. Confronté à l’existence, faisant de son être un être à l’impossible au regard de l’étant, la fissure de son identité, de ses croyances, du flux des causalités lui ouvre une voie. Prise de conscience. Lucidité fulgurante. Plus rien n’est pareil. L’être est mis en demeure de s’anéantir, de se colmater ou de se transformer. La transformation ne sera possible qu’au jour d’un nouvel horizon d’intelligibilité qu’instaure la philosophie. Restons vigilants. La philosophie connaît les mêmes avatars que la psychiatrie. Je parle d’une philosophie qui pense, qui exclut tout conditionnement. Binswanger et Maldiney furent tous deux marqués par deux grands penseurs : Husserl et Heidegger. A l’aune de ces regards phénoménologiques tournés l’un vers la conscience, l’autre vers le découvrement (Entdeckheit)  de l’Être, le psychiatre et le philosophe ont analysé l’existence humaine : « ErfahrenVerstehenDeuten. »[3]
 
 
 
En fréquentant les malades de l’hôpital psychiatrique, Maldiney a pu au jour de ses analyses esthétiques restituer à ces êtres ce dont la psychiatrie les avait, in illo tempore, destitués : leur pouvoir-être. En deçà de toute pathologie, l’existence d’un psychotique possède une dimension pathique authentique dont les formes esthétiques sont l’unique logos. Un nouvel horizon de sens s’ouvre au fil et dans l’écart des mots : charge thymique, tonalité, climatique propres à chaque ligne, surface, tension spatiale, couleur, texture… sont-elles plus primitives que celles du mot ?  
 
Lorsque Henri Maldiney se trouve là où seul le « où ? » prend sens, en présence-à, hors de l’étant et de ses repères[4], il écrit à même le vide qui le surprend. La véritable conscience est une conscience réceptive qui ne souffre aucun a-priori. Son écriture est témoin de cette conscience qui n’est pas conscience de quelque chose car il n’y a pas d’intentionnalité dans le vide. Son écriture est témoin d’une existence dont l’essence n’est pas sous la juridiction du projet. Tout comme Binswanger n’était pas inféodé à Freud, Maldiney ne l’est ni à Husserl, ni à Heidegger, ni… à ses lecteurs. Sa pensée est libre, sa conscience réceptive. Il n’a rien à démontrer, à valider ou vérifier mais demeure dans le là de l’ouverture de ce qui lui est donné. Il a libéré la phénoménologie de ses phénomènes obsessionnels et de ses objectifs pour lui permettre de les atteindre : une manière d’être au monde qui laisse l’être et le monde se déployer dans leur propre phénoménalité, sans orientation ou manipulation du regard ou de la perception.  
 
« Se mettre à l’épreuve
   Se mettre au service des « choses mêmes »,
   Prêter sa voix à ce qui est encore sans paroles et sans signification,
   Se laisser éblouir par ce qui échappe au regard scrutateur :
   Voilà l’esprit de la phénoménologie que Husserl nous a léguée. » 
Rudolf Bernet

   
A être au plus proche du vide et de la lumière qui touchent Maldiney en présence d’un existant,  nous prenons conscience que l’existant ne se donne nullement comme un étant. Il se donne sans que vous puissiez en posséder, capitaliser, conclure, cerner les donations, sans que vous puissiez le réduire à un thème.
 
A lire l’œuvre d’Henri Maldiney, à « ouvrir le rien », à le cheminer et le comprendre, à revenir sans cesse sur ses textes, à rester au plus proche de la phénoménalité de la signifiance de son témoignage, le clinicien que je suis apprend à soutenir le regard numineux d’un visage, à séjourner dans l’angoissante béance de l’autre, à accueillir le mystère de l’altérité sans l’instrumentaliser inutilement dans un diagnostic. Ceci n’est possible que lorsque comme Maldiney, je ne veux ni séduire, ni convaincre : me mettre en avant. Son propos comme le nôtre n’est pas à être aimable, à créer du lien – ce qui n’exclut pas le liant. La génialité ne se soucie pas des autres parce que la génialité existe l’autre. « On » ne parle jamais autant d’amour que lorsqu’il fait défaut, autant de communication que lorsqu’il s’abîme dans le bavardage. Certes, nous existons rarement, nous sommes constamment. La psychiatrie croulera toujours sous le poids des administrations, des contingences financières, de la rareté du temps, des impératifs de la science mais l’ontique ne peut triompher. Le psychiatre plus que jamais se doit d’être conscient de sa responsabilité d’existant. Exister, c’est tenir l’être en ayant ma tenue hors de l’étant auquel je suis livré, lequel me donne une contenance qui risque de me combler. Pourra-t-il malgré l’invasion et la contamination d’un verbe pré-déterminé, de formules convaincantes et insipides prendre le temps de se confronter à un texte qui ne se comprend ni à la première lecture, ni à la deuxième, qui n’offre aucune panacée et nous laisse seuls sans filet au dessus de l’abysse de notre propre vie lorsque, devenue existence, elle s’arrache de l’ordre de l’étant dans lequel elle fut jetée ?
 
Comment le psychiatre emprisonné dans la bureaucratie, happé par l’urgence, laminé par les impondérables de la santé mentale pourra-t-il accueillir, endurer l’événement d’une telle rencontre et être mis en abîme, mis en demeure de surgir unique dans l’instant éclaté ? Nul ne peut répondre. Car l’événement d’une telle rencontre bouleverse le moi et son monde. Ce à quoi il ouvre est hors attente. Et ce hors attente est bien, comme nous le précise Maldiney, le réel. N’est-ce pas en présence de ce réel que pourra s’opérer la mutation du pouvoir-être du patient ? Accueillir un patient sans l’étantifier, l’écouter sans jugement, sans à-priori, être dans le là, dans l’ouverture « de lui, de soi », du « je et tu » ne resteront que des formules pour celui qui ne peut se mettre en péril. Un péril n’en vaut pas un autre : celui de bannir de la pensée psychiatrique l’homme et la pensée ou celui de bannir chez le psychiatre une représentation de la psychiatrie. Il n’y a pas de représentation du patient. Il ne peut qu’être là et sa présence ne peut que me bouleverser.
De ma rencontre avec la génialité, de ma rencontre avec Henri Maldiney, il n’y a rien à se souvenir car
 
                                                                            « de l’inoubliable, je n’ai pas à me souvenir » 
André du Bouchet   

 
 
 
[size=11]1:   Roger Munier , Mélancolie, Paris, le Nyctalope, 1987,

 
2:   Charles BAUDELAIRE , les fleurs du  mal : Spleen et idéal, un Fantôme , les ténèbres.
 
3:  Michèle GENNART, La disposition affective chez Heidegger, dans  " Le  CONTACT", Textes 
      colléctés par Jacques schotte aux éditions De Boeck.1990 

 
4:   Jacques HASSOUN, La cruauté mélancolique , Aubier psychanalyse 1995
 
 
 
 [/size]




[1] : Les caractères italiques identifient les passages que j’ai empruntés à l’œuvre d’Henri Maldiney ou transcrits lors de nos entretiens dont le dernier très porteur fut cet été, en août 2005. La bibliographie complète d’Henri Maldiney est disponible sur www.Daseinsanalyse.be
[2] : Henri Maldiney a écrit de nombreux articles herméneutiques qui « habitent » la peinture de Tal-Coat, la poésie d’André du Bouchet ou la Daseinsanalyse de Binswanger et Kuhn.

[size=13][3] : Injonction de Binswanger. Il s’agit en psychothérapie d’éprouver, de comprendre avant d’interpréter.

[4] : en présence d’une œuvre d’art : la montagne St Victoire de Cézanne ; en présence d’un existant[/size]
http://www.daseinsanalyse.be/files/Pour-mieux-comprendre-3-2.htm
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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:41

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:43

Why Intelligent People Can’t find Happiness
Posted by The Minds Journal Editorial | Self Development | 126  |     
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Intelligent-cant-find-happiness
 
[size=19]“Happiness in intelligent people is the rarest thing I know.”-Ernest Hemimgway[/size]



The presence of a faithful and loving partner, a great family life and a successful career may not be enough to prevent an intelligent soul to feel grief and melancholy. 
Here are six most likely reasons why happiness seems to elude highly intelligent people:
[list="box-sizing: border-box; margin-right: 0px; margin-left: 0px; padding: 0.7em 0px 0.3em 1.143em; border: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; list-style-position: outside; list-style-image: initial;"]
[*]They are the victim of over analysis
[/list]

Many people with high level of intelligence lean towards over-thinking and keep analyzing everything that occurs in their life, their surroundings and beyond. Too much thinking can be exhausting at times, especially when your thoughts lead you to conclusions which vex and frustrate you. They weigh you down, but you can’t help but think and think, no matter how draining the experience is.
Their ability to analyze things is great. But, it is also true that we don’t need to pay attention to everything, and crowd our minds with unsavory thoughts. ‘Ignorance is bliss,’ this saying holds good for people like you who can see right through anybody and identify their true motives. Undoubtedly, the world seems a disappointing place occupied by wrong people. Not to mention the feelings that affect you upon the reflection on philosophical problems, global affairs and the eternal questions of life that have no answers. If you learn to ignore, you can feel lighthearted, cheerful and happy.
 


People with high IQ are always sure of what they want and anything less than their expectations fail to satisfy them, and this makes it more difficult for them to be happy. This stands true for everything, whether it is career, relationships or anything else that matters in life.
It’s a fact of life that we never get all what we want. But, this practical knowledge is not present in those who have brilliant theoretical minds. They have little practical intelligence and maintain idealistic views of the world that really doesn’t help them in coping with the ways of the world. So, when they find the reality is contrary to their expectations, they feel greatly disappointed.

 


One of the reasons of unhappiness also crops from their tendency to be extremely hard on themselves. It is not only about their successes and failures, but everything that is about them. Their deep thinking nature minutely analyses their behavior and actions and compares them against highest standards. Even though it is done unintentionally, this tendency offers them enough reason to blame themselves for no reason.
An act committed years ago can suddenly haunt their mind and remind them how they had failed to do things rightly. This disturbs their mind and messes up their mood. After that, they can hardly spend the day cheerfully or manage a relaxing sleep at night. These types of flashbacks into past mistakes are frequent in intelligent people. Guilt and discontent fill their mind. These negative emotions are enough to erase happiness from one’s life.
 



They cannot be satisfied with what they have in life because their high IQ gives them the power to imagine bigger things. They are always looking for a bigger purpose, a meaning and a pattern. Some of them are driven too far away by their intense imagination, making it impossible for them to enjoy the good things they have in their life. Ordinary life is too boring for them and that is why they search for exceptionalism, which of course doesn’t exist in reality.
Do you think this planet is not your real abode or you should live in a different era? It is nothing new about intelligent, deep thinking individuals. With such thoughts swarming your mind, you can hardly hope to be happy when you cannot accept the world and even the time you are living in.
 


We all yearn to be truly understood, but intelligent people can hardly find someone who can understand them. When we have understanding people around us, half of the stress in our lives ceases to exist. There is nothing more comforting than having a meaningful conversation with a like-minded person who understands your views and ideas on everything spanning from personal life, philosophy, to global affairs and other complex questions. Most intelligent people feel misunderstood and lonely, as usually no one appreciates the depth with which they can see and analyze things.
Science has proved that smart people don’t need to socialize as much as the people with average IQ, to be happy. Nevertheless, smart people feel the need to meet people, interact and have an enjoyable conversation. They are more interested in talking about meaningful and fascinating things rather than talk on subjects like food, weather or weekend plans. The truth is, it is difficult to come by a person who can indulge in a deep conversation. This is the result of the materialist and consumerist society we live in.
 


Many studies have found a connection between highly intelligent minds and psychiatric disorders like bipolar disorders and social anxiety. Is it possible that these disorders are side effect of a brilliant mind? We cannot confirm this, as there are so many hidden mysteries of human mind and science, yet to be revealed.
It is not that all intelligent people suffer from severe mental disorders. But even the ones who don’t, are susceptible to existential depression which usually results from over-thinking. If you keep on thinking and analyzing everything deeply, there comes a time when you start thinking about life and death. Your mind begins to search for the meaning of your existence and that is when you begin to re-evaluate your own life. This saddens you, but for no apparent reason.



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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:45


Leçon 72.   Existence, plénitude et Vacuité   Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Mp     






    Le "rien" habituellement nous effraie. Quand nous attendons un quelque chose (une plage au 
bout de la route), et que nous nous rendons compte qu’il n’y a rien (un terrain vague), nous 
sommes déçus, désappointés. Le rien, c’est comme la frontière du néant. Il faut donc s’accrocher 
à quelque chose plutôt qu’à rien. Par définition un « rien » ne permet pas d’accrocher quoique ce 
soit ! Il semble que cette angoisse devant le rien soit la même que celle qui est présente dans la Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Vivre_etre_existermétaphysique. La question que posent déjà les premiers philosophes est en effet invariablement : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?


    Et si le rien était premier ? Il est étrange de voir que sur ce point la pensée orientale diffère considérablement, quand il s’agit d’apprécier l’importance du rien. La Vacuité, expliquent les grands textes indiens, est sous-jacente à toutes choses. C’est de la Vacuité qu’émergent le monde des formes et l’Univers infini. S’il y a quelque chose, c’est à partir de la Vacuité. La vacuité n’est pas un simple vide d’objet, mais un potentiel infini de formes. Dès lors, la pensée indienne situe justement la Plénitude absolue de la Conscience dans l’immersion dans la Vacuité.


    Est-ce à dire que l’existence doive être pensée à partir du Rien ? Est-ce une peur très occidentale qui nous maintient à distance de la plénitude de l’existence dans la Vacuité ?Dans quelle mesure l’existence enveloppe-t-elle aussi le vide ?


*  *
*


A Le néant comme absence d’objet






    Tout d’abord, que signifie le « rien » comme absence de quelque chose ? Si quelqu’un me dit qu’il y a après la deuxième rue une jolie demeure dans le style du XVIIème, je puis le croire et m’y rendre… pour constater qu’en fait c’était une erreur ou une tromperie. Au fond de l’impasse, un terrain vague ! Il n’y a rien, là où j’attendais quelque chose. Mais attention, soyons précis. Je dis qu’il n’y a rien seulement en effectuant une comparaison et en projetant une attente. Comme cette attente n’est pas satisfaite, je reste avec son creux, et je dis : « c’est une mauvaise blague, il n’y a rien à voir » ! En fait, si j’enlève la surimposition de l’attente, il y a bien quelque chose et pas rien, il y a un terrain vague ! Cela est. C’est ainsi. Cela ne correspond pas à mon attente, mais cela est. On peut raisonnablement supposer qu’un animal qui vit sans attente, sans projet ne serait pas surpris. Il n’y a donc pour lui aucun néant. Il n’y a que l’Être. J’invente le rien en posant une absence, un vide. Mais seul l’Être est présent et pleinement présent dans la perception. Ainsi Bergson peut écrire : « Un être qui ne serait pas doué de mémoire ou de prévision ne prononcerait jamais ici les mots de ‘vide’ ou de ‘néant’ ; il exprimerait simplement ce qui est et ce qu’il perçoit ; or ce qui est et ce qu’on perçoit, c’est la présence »… « il n’y a d’absence que pour un être capable de souvenir et d’attente ». (texte)


    Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Icon_scissors---------------Je ne peux pas voir un néant, je ne peux pas identifier un vide. Je ne peux que me le représenter. « On ne saurait imaginer un néant, sans s’apercevoir, au moins confusément, qu’on l’imagine ». Comme, dans l’état habituel de ma vigilance, ce qui existe est représenté comme quelque chose quand il n’y a pas la chose attendue, je dis qu’il n’y a rien. J’entre dans mon nouvel appartement. L’ancien locataire a retiré les meubles. Je dis : « il n’y a rien ». Je suppose donc que l’existence est forcément dans l’ordre des choses qui existent. Pas de chose, pas d’existence. Le vide. Le néant.


   Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 CratersCependant, ce n’est peut-être là qu’une conception très superficielle du néant, qui ne le voit que comme absence de quelque chose. Comme si l’Être devait impérativement se peupler d’ustensiles, d’outils, de gadgets, voire de personnes ou d’animaux, d'un fond musical ou des grattements d’une souris. Quelque chose quoi ! Pas rien ! Pour l’ego vigilant, l’existence est spontanément posée comme chosique. Cela permet au mental de rester très actif, car il peut mitrailler avec des noms ce que la perception désigne : tiens, un vieux canapé pourri ! tiens un tournevis qui est resté dans le placard. Tiens, il y a une nichée de mésanges dans la véranda ! Si je m’éveillais le matin dans un lieu inconnu, sans rien que je puisse nommer autour de moi, je serais angoissé, le mental serait dans la stupeur et il induirait l’angoisse. Heureusement, je m’éveille le matin dans un univers familier ou les choses sont bien à leur place. La théière est restée sur la table. Il y a toujours cette toile d’araignée près du meuble. Dès que le mental s’élance, le sens de l’ego se met en mouvement et je me trouve alors, comme par magie, jeté dans un monde qui me précède (il faut que je me dépêche d’aller prendre le petit déjeuner). Cela déstabilise l’ego que les choses ne soient pas à leur place. L’ego aime les arrangements. Il n’aime pas être dé-rangé. Il serait insécurisé de ne pouvoir mettre autour de lui son ordre, pour maîtriser son monde. Pourtant, même quand je suis surpris, quand je n’attends rien, ce qui est s’épanouit dans ma perception et de manière très neuve. La donation de l’Être dans la Manifestation est perpétuelle nouvelle à chaque instant. Ce que fait le mental, c’est tenter d’ordonner à sa manière, de sorte qu’il invente de toutes pièces une absence des choses, là où l... ! (texte)


    Cette absence cependant a un pouvoir remarquable. Elle possède une puissance de négativité. Elle néantise la perception. A force de vivre dans l’attente, de vivre par procuration dans l’imagination, l’ego ne voit rien et il dénie la présence de ce qui est. Il est ailleurs, il est dans ses attentes, il est dans un futur, dans ce futur de ce qui doit arriver. Pierre doit arriver. Je l’attends. Je l’attends. Rien d’autre ne compte. Le type en face avec son mégot au bord des lèvres, je n’en n’ai rien à faire. Je pense à Pierre qui doit arriver et qui n’est pas là, qui est absent. Son absenceJe m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Exist21contamine ma perception de part en part. Vivre dans l’attente, c’est attendre de vivre et ne pas vivre. Ne pas vivre, c’est rester dans le vide de l’absence. Ce qui n’a rien à voir avec la Vacuité. C’est ce qui explique la terreur que nous avons communément du vide, car ce qui nous terrifie ce n’est pas le vide, mais l’absence que nous y mettons. Cette absence se mesure communément à la recherche d’une utilité quelconque. « Si je mène un visiteur dans une chambre que je n’ai pas encore garnie de meubles, je l’avertis ‘qu’il n’y a rien’ . Je sais pourtant que la chambre est pleine d’air ; mais comme ce n’est pas sur l’air que l’on s’assoit, la chambre ne contient rien de ce qui, en ce moment, pour le visiteur et pour moi-même, compte pour quelque chose » !   


    ... plus commun de l’existence et de son vide vient de là. Je désire ardemment une personne, une situation, un objet qui a un prix infini à mes yeux et j’échoue dans mes tentatives. Je reste là avec mon désir, les bras ballants, avec l’absence de ce que je voulais posséder. L’absence qui reste seule néantise tout le reste : « à quoi bon… tout cela n’a pas de sens… d’ailleurs si rien n’existait… » Le malaise est suscité par le conflit entre ce qui est et ce qui devait être. Le sentiment de vide ne vient pas de l’Être. Il est projeté sur l’Être. La dé-pression, c’est la pression d’une attente qui retombe, une déception qui demeure au lieu de disparaître avec le désir. Le dépit traîne un vide parce qu’il porte une absence. Dans la mesure où un tel état perdure dans la dépression, nous n’avons aucune raison de souhaiter que cette souffrance continue. La négativité du vide liée à l’absence ne contient rien qui mérite qu’on la conserve telle quelle. Elle doit être menée sur sa fin, comme le désir qui l’a fait naître et qui ne veut pas s’effacer comme il est apparu. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


B. Plénitude et Vacuité






    Ce vide d’objet est-il un véritable révélateur de la Vacuité ? Quel serait le sens vrai de la Vacuité, si ce n’est pas le vide d’objet et le sentiment d’absence qui l’accompagne ? C’est là que nous devons faire un saut, par dessus la conception commune du vide pour saisir ce qu’est la Vacuité.


    Pour que j’entende un son, il faut qu’il y ait un silence. Pour que le défilé de l’histoire se déroule au cinéma, il faut un écran blanc. Pour que je puisse meubler ma chambre, il faut qu’il y ait un espace. C’est le silence qui rend possible la perception de la musique. C’est l’écran blanc qui rend possible la projection. C’est l’espace qui rend possible tout aménagement. En un sens, c’est ce que nous allons examiner, tout objet est porté par la Vacuité, émane de la Vacuité et retourne à un moment à la Vacuité. La physique elle-même est au bord de cette compréhension. Après avoir été pendant longtemps une physique des choses – les atomes – elle est en passe de devenir une physique du champ unifié, le vacuum state. Elle nous apprend que tous ces objets que nous considérons comme solides, y compris notre corps-physique, sont constitués de vide. Cela même que l’on y discernerait de plein est en fait une pulsation vibratoire de la Vacuité dont les particules élémentaires elles-mêmes Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Exist23émergent. En terme d’astronomie, on pourrait même dire que l’Univers se manifeste à partir de la Vacuité dans laquelle n'existe ni espace, ni temps, ni causalité et que l’espace-temps-causalité jaillit seulement dans le mouvement de la Manifestation, à partir du moment où l’Espace de la Vacuité est tracé de directions, à partir du moment où de l’Un initial surgit la multiplicité et le Devenir. Quand l’Un est devenu « dix mille choses », comme le disent les textes de Lao-Tseu, l’espace a semblé faire son apparition pour permettre à la multiplicité d’exister. Dans Le Pouvoir du moment présentEckhart Tolle écrit :« D’où est-il venu ? Dieu l’a-t-il créé pour y loger l’univers ? Bien sûr que non. Etant donné que l’Espace n’est rien, il n’a pas été créé. Par une belle nuit claire, sortez observer le ciel. Les milliers d’étoiles que vous pouvez voir à l’œil nu ne représentent qu’une fraction infinitésimale de ce qui est là… Il n’y a rien de plus grandiose et de plus majestueux que l’inconcevable immensité et l’immobilité de l’espace. Et pourtant qu’est-ce que c’est ? Le vide, l’immense vide ».


    Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Icon_scissors--------------- nommé dans la pensée indienne le non-manifesté, avyakta. Vyakti est la Manifestation. Le non-manifesté, en tant que Vacuité n’est pas du tout un vide, au sens d’une absence d’objet. La Vacuité n’a pas d’existence propre, une forme qui serait un objet, comme telle ou telle chose. Littéralement, exister sous la forme d’une chose, veut dire se distinguer de, comme nous distinguons une araignée d’une feuille séchée. Nous ne pouvons pas distinguer la Vacuité, car elle ne se distingue de rien et cependant, elle permet à toutes choses d’être. De même, le silence non plus n’a pas d’existence propre et cependant il rend possible la distinction du son. « que se produit-il si vous détachez votre attention des objets se trouvant dans l’espace et devenez conscient de l’espace lui-même ? Quelle est l’essence de cette pièce ? Les meubles, les tableaux, et le reste se trouvent dans la pièce, mais ils ne sont pas la pièce. Le plancher, les murs et le plafond délimitent la pièce, mais ne sont pas non plus cette pièce. Alors, qu’est ce que l’essence de cette pièce ? L’espace bien sûr » : la Vacuité. En réalité, je ne me rends pas compte dans la vigilance quotidienne que toute perception est portée par le non-manifesté, parce que mon attention est dirigée vers les choses, vers les objets. Parce que la plupart des êtres humains vivent sur le plan des objets, ils sont dans le tourbillon des occupations objectives. Ils n’ont pas conscience de l’Immobilité qui est pourtant présente avec le changement qui affecte les objets. Ils n’ont pas conscience de la Présence intemporelle de la Vacuité. La vie au pas de course, c’est toujours la poursuite des objets, le devenir fiévreux, privé du sentiment de l’Être. Les tiraillement du temps psychologique. Ce que veut dire Eckhart Tolle , c’est donc que la Vacuité est toujours-déjà là, pleinement accessible quand nous sommes pleinement présents. « Quand vous êtes complètement et totalement présent, vous retrouvez cette immobilité et cette immensité dans l’espace intérieur paisible qu’est le vide mental ». La flèche de l’attention qui part vers l’objet naît en moi du sein de la Vacuité, si bien que je ne vois que ce qu’elle vise, sans avoir conscience de celui qui vise. Le Soi est dans la vigilance même recouvert par l’image de l’objet et finalement pris pour un objet comme un autre : une « chose pensante » : un « moi », un « ego », un « individu », une « personne » !… alors qu’il est dans son essence non-objectif, sans Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Exist24ego, non-individuel, impersonnel. Dans l’état de veille, l’objet apparaît avec le sujet qui est l’ego vigilant. Supprimez cette conscience d’un moi séparé et vous supprimez le concept d’un objet. Il est parfaitement possible de remonter le cours de l’attention en cessant de nourrir l’objet et de mettre fin à la dualité sujet/objet. Cela se produit naturellement dans l’étonnement d’être, cela se produit quand la conscience s’immobilise et revient vers elle-même et que l’attention se retourne. Alors la conscience se suspend dans la Vacuité, elle réintègre le Soi non-duel. (texte)


    Si la véritable Vacuité n’est pas une simple absence d’objet, mais cela qui rend possible l’apparition d’un objet, il s’ensuit qu’elle est présence sans objet, Présence absolue, Présence qui cohère avec soi, sans distance : pure conscience. Dans le Vedânta, elle est aussi décrite comme quatrième état, turiya, tandis que les trois autres dits relatifs désignent l’état de veille, l’état de rêve et le sommeil profond. La [url=http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/exist2.htm#pure conscience]pure conscienc[/url]e est sous-jacente aux trois autres états relatifs qui la voilent en permanence, comme l’écran est voilé par le film qui est projeté sur lui. La pure conscience ne commence pas et ne finit pas, comme l’état de veille qui vient à se manifester au petit matin, pour se nier dans la chute du sommeil, dans un processus cyclique. Les trois états relatifs de conscience vont et viennent. La pure conscience ne change pas. Ce qui se produit dans l’état d’ignorance, c’est que perpétuellement la pure conscience est voilée par l’apparition de l’objet. Or ce que montre le Vedânta c’est que ce voilement peut arriver à sa fin, quand le mouvement intentionnel de la conscience est amené à sa fin. Ce qui reste alors est Plénitude, Plénitude de la Vacuité sans objet. (texte) La pure conscience n’est pas un simple vide, elle est la potentialité infinie d’où surgit la Manifestation, comme du blanc surgissent toutes les couleurs qui y sont contenues. Un texte anciens des ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


   Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Supreme_pray« La Conscience est notre véritable nature, nous pouvons être dépourvus de sensation, de pensées, mais jamais de Conscience. On ne peut l’atteindre comme un objet. Elle est présence vécue dans l’absence de toutes choses, elle apparaît s’évanouir avec leur apparition, mais il arrive un moment où elle est présence constante, même avec des objets ». C’est là un point capital : La pure conscience n’a rien à voir avec l’objet et l’objet en réalité ne peut pas l’éclipser entièrement. Elle se situe antérieurement à la dualité sujet/objet qui est la caractéristique sur la base de laquelle nous vivons dans l’état de veille. Cela explique la teneur de la réponse de Jean Klein :


    « Comment pourrais-je avoir accès au vide ?


    Éliminez les meubles et ce qui restera est un vide, mais hélas, une absence de meubles seulement ».


    Tout effort intentionnel pour vider la conscience, calmera peut-être la pensée, mais ne suffit pas à faire apparaître la Vacuité. Parce qu’il y a dans l’effort l’intention, il y a choix, il y a objet et donc encore un sujet spécifique. Un ego. Seule une attention sans choix, sans attente, laisse respirer la Vacuité et la conscience du Soi. L’état méditatif du silence sans objet, que l’on croit d’ordinaire lié à une pratique n’est pas le résultat d’un effort quelconque. « L’état méditatif, notre vraie nature, n’en n’est pas à proprement parler, il est la substance, le support de tout état, d’où rien ne s’anticipe, ne se projette, où il n’existe aucune tension vers un but, un résultat. Etant toute présence silencieuse, il n’est ni intérieur, ni extérieur, il est non localisé physiquement ou psychiquement, hors de l’espace et du temps, il est Être ».


    ... conception ordinaire du vide tirée de l’expérience de l’état de veille, de cette expérience qui fait naître l’angoisse et qu’a souvent privilégié la philosophie occidentale. L’angoisse ne conduit jamais à la Vacuité. Elle appartient entièrement au domaine du sujet/objet. Toutes les méprises que l’occident fait sur la compréhension indienne de la Vacuité viennent de là. On surimpose à la Vacuité des caractéristiques qui ne sont que celles du vide d’objet et du sentiment trouble qui l’accompagne. Dès lors, ces préjugés finissent par faire obstacle, et il devient impossible à un intellect conditionné à ce mode occidental de représentation de saisir la Vacuité telle qu’elle est approchée dans le Bouddhisme, le Zen et dans le Vedanta.


C. La voie sans tête






    Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Exist22Pour mettre fin à ces préjugés, empruntons quelques éléments à Douglas Harding dans Renaître à l’évidence, ce sera au moins une désobstruction de notre vision habituelle par l’humour ! En effet Douglas Harding a le culot de vouloir montrer qu’il faut couper la tête du mental pour retrouver l’évidence originelle de la Vacuité !


    Douglas Harding raconte au début cette expérience :


    « Le plus beau jour de ma vie – ma nouvelle naissance en quelque sorte – fut le jour où je découvris que je n’avais pas de tête. Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte. Je l’entend tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête.


   Je fis cette découverte il y a dix-huit ans, lorsque j’en avais trente-trois. Tombée soudainement du ciel, elle répondait néanmoins à une recherche obstinée ; pendant plusieurs mois, j’avais été absorbé par la question : qu’est-ce que je suis ? Que cette découverte se soit produite dans les Himalayas importe peu ; c’est pourtant , dit-on, un lieu propice à des états d’esprit supérieurs. Quoi qu’il en soit, ce jour, très clair, très calme, et cette vue du haut de la crête où je me trouvais, par-delà les brumes bleues des vallées, vers la plus haute chaîne de montagnes du monde, avec parmi ses cimes enneigées, le Kanchenjunga et l’Everest, voilà sans doute ce qui rendit cette scène digne de la vision la plus haute.


    Il M’arriva une chose incroyablement simple, pas spectaculaire le moins du monde : j’arrêtai de penser. Un état étrange, à la fois alerté et engourdi, m’envahit. La raison, l’imagination et tout le bavardage mental prirent fin. Pour la première fois, les mots me firent réellement défaut. Le passé et l’avenir s’évanouirent. J’oubliais qui j’étais, ce que j’étais, mon nom, ma nature humaine, animale, toute ce que je pouvais appeler mien. C’était comme si à cet instant, je venais de naître, flambant neuf, sans pensée, pur de tous souvenirs. Seul subsistait le Maintenant, ce moment présent et ce qu’il me révélait en toute clarté. Voir, cela suffisait ».


    Voir et voir quoi ? Deux jambes de pantalon couleur kaki ! Voir n’incluant pas la représentation d’une tête, car Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Douglas_hardingvoir ne contient que ce qui est réellement manifesté dans l’expérience et rien d’autre. Le voir c’est toujours ici et maintenant dans l’exactitude de la situation donnée, sans rien au-delà. Tout ce qui est représenté au-delà est seulement pensé et pas vu. Le mental est l’outil qui élabore les constructions mentales de la représentation. Le mental n’est pas l’Intelligence intuitive qui voit. Il est très important de regarder de près l’accès à l’expérience. Il y a eu avant le travail souterrain du questionnement : qu’est-ce que je suis ? Puis le lâcher-prise de la promenade dans les Himalaya, puis le surgissement de la réponse spontanée, dans le relâchement complet de toute intention et ce relâchement ne donne l’éclosion de la compréhension que dans le silence du mental. Et le silence du mental, c’est la fin de la représentation : de ce que je suis. Oubli de tous les ouï-dire que j’ai pu colporter jusqu’ici sur mon essence : nature humaine, nature animale, identité sociale, personnage, moi. En bref tout ce que j’appelle mien, ce qui est une définition exacte de la nature même de l’ego. Fin de l’ego dans le silence de la pensée. En l’absence de la pensée, il ne peut pas y avoir de « moi ». Il n’y a pas non plus de [url=http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/temps2.htm#temps psychologique]temps psychologique[/url], avec la dictature du futur, le poids du passé et l’urgence inquiète du présent. « Seul subsistait le Maintenant, ce moment présent et ce qu’il me révélait en toute clarté ». Le flambant neuf ne peut apparaître que dans la majesté du présent, vierge de tout passé et de tout lendemain. C’est là que se situe le voir en toute clarté, désencombré de ses constructions mentales.


    ... voir, il y reste fidèle, au lieu de revenir à ses anciennes opinions – opinions qui étaient fondées entièrement sur du ouï-dire. Or le voir ne révèle qu’une chose le pantalon et le plastron ne débouchent sur rien. Pas de tête. Mais ce « rien » est ici et là bas, ici et partout : « Je découvris instantanément que ce rien, ce trou où aurait dû se trouver une tête, n’étais pas une vacuité ordinaire, un simple néant. Au contraire, ce vide était très habité. C’était un vide énorme, rempli à profusion, un vide qui faisait place à tout – au gazon, aux arbres, aux lointaines collines ombragées… J’avais perdu une tête et gagné un monde ».


    Le ouï-dire, c’était le regard d’un autre sur moi, non pas mon regard « c’est toujours l’autre qui a des yeux et un visage pour les encadrer ; jamais cet être-ci ». C’est par ce regard que je me suis moi-même représenté comme un corps livré au regard de l’autre. C’est dans cette vision étrangère que « je m’étais confusément représenté à moi-même comme l’habitant de cette maison qu’est mon corps, et voyant le monde à travers deux fenêtres rondes ». Seulement, à suivre exactement l’expérience, à suivre le voir, je ne découvre rien de tel. Mon expérience, en pleine lucidité, c’est une fenêtre ouverte sans personne pour voir, Vacuité qui est ici et partout, communiquant indéfiniment avec elle-même. Si la vacuité ordinaire, c’est celle de l’absence d’objet ; la Vacuité réelle n’a rien à voir avec ce néant de mes attentes angoissées. Elle est Présence, colossale, Unité débordante à profusion et donnant sa place à toutes choses, à la multiplicité. L’Être donnant existence à toute chose. « Ce paysage superbe, intensément rayonnant dans la clarté de l’air, solitaire est sans soutien, mystérieusement suspendu dans le vide ». L’existence a cette magie extraordinaire d’être soutenue par la Vacuité, portée par l’Être, et ce qui est remarquable, tout cela « totalement exempt de ‘moi’, indépendant de tout observateur. Sa présence totale était mon absence totale, de corps et d’esprit ». Il n’y a de Présence totale qu’en l’absence totale de l’ego et l'effacement de l’ego est spontanément donné dans l’arrêt des fluctuations du mental, parce que l’ego n’est rien d’autre qu’une forme de pensée repliée sur elle-même et se mettant au centre du monde, mais sans en être réellement le Centre.


   Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Icon_scissors--------------- Il n’y a rien d’extraordinaire dans une telle vision, au sens où elle serait une sorte de révélation mystique d’un au-delà, ce n'est ni de l'extase, ni du rêve, ni une révélation ésotérique. L’Éveil, c’est très simple et prosaïque ! Cela ne paye pas de mine ! C’est seulement « la révélation tant attendue de l’évidence même, un moment de clairvoyance dans l’histoire confuse de ma vie ». Le sommeil de la vie ordinaire, c’est la confusion de la vigilance, avec tous ses caractères : agitation du mental, confusion de l’esprit, harcèlement du devoir-être, occupations toujours rapportées à un ailleurs, conscience de soi fondée sur la représentation mentale d’un autre, sur des ouï-dire. Quand le carnaval de la pensée prend fin, ce n’est pas quelque chose de neuf qui apparaît, mais seulement quelque chose de faux qui disparaît. « Je cessais d’ignorer une chose que… je n’avais pu voir, égaré par trop d’occupations et de faux fuyant ».


    Qu’est ce que l’Éveil alors ? « C’était une attention nue, sans jugement, à une réalité qui n’avait pas cessé de meJe m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 Exist25dévisager : mon absence totale de visage. Bref, tout cela était parfaitement simple, ordinaire et direct, au-delà du raisonnement, de la pensée et des mots. En dehors de l’expérience elle-même ne surgissait aucune question, aucune référence, seulement la paix, la joie sereine et la sensation d’avoir laissé tomber un insupportable fardeau ». Dans l’évidence, pas de question. L’Eveil est l’état-sans-question. Limpide, léger, joyeux. Sans le fardeau de l’ego et le poids qu’il traîne le plus souvent. L’éveil est légèreté de la conscience, mais en même temps, du sein de la Vacuité, il redonne le poids du monde, car le paradoxe est bien pour Harding, en perdant la tête, d’avoir regagné un monde, comme si justement, pour remettre les pieds sur terre, il fallait couper la tête au mental et à ses errances dans le fantasme. Quand nous disons d’ordinaire « il a perdu la tête ! » que voulons nous dire ? Il plane, il est ailleurs, il est embarqué dans un désir délirant, bref, en réalité, il se prend la tête avec une pensée et en est totalement possédé ! En perdant la tête, au sens où le prend Harding, c’est la vision fausse du mental qui est décapitée. Le je suis est ramené à sa véritable essence qui n’est rien d’autre que la pure conscience dépourvue de toute identification. Vacuité pure et sans objet et pourtant Vacuité qui est Plénitude de l’Invisible, saturée de Présence. Aussi comprenons-nous que dans cette droite logique, Harding ait délibérément proposé un cheminement qu’il appelle « la voie sans tête » ! Voie sans ...

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:46

Maude Arsenault
19 Avril 1998
 
Doute et progression
Avant d’émettre quelque thèse que ce soit, le philosophe doit s’interroger, remettre des principes en question, contester des idées, bref, ne rien prendre pour acquis: le doute est donc le propre du Philosophe. Le scepticisme a toujours pris une place importance au sein de la philosophie: Descartes prônait le doute dit ‘méthodique’, David Hume le doute sceptique dit ‘modéré’ et d’autres, comme Pyrrhon et Montaigne, préconisaient le doute sceptique extrême, soit la suspension de tout jugement et de toute affirmation. Certes, le doute s’affilie avec la raison, car, si il y a une question, c’est donc qu’il y a une incertitude.
Mais jusqu’à quel point le scepticisme est-il valable, nécessaire?
Évidemment, le doute est essentiel et précieux lors du processus de raisonnement, mais dans une certaine limite, limite que nous justifierons ultérieurement.
Le doute est primordial afin d’arriver à une conclusion éclairée et réfléchie, puisqu’il amène à une justification de ses pensées, repoussant la crédulité et l’acceptation des idées préconçues. Or, le scepticisme entre opposition directe avec les idées religieuses. Le mot doute, en-soi, est l’antonyme de plus ‘immédiat’ du mot foi; voilà pourquoi les religions sont dites dogmatiques, et pourquoi la philosophie s’est heurtée maintes fois, au cours de l’histoire, aux dogmes de la religion, qui glorifient une croyance aveugle, souvent constituées de superstitions, et croient toutes détenir la vérité absolue. Pensons aux guerres de religion, les plus absurdes et malheureusement les plus sanglantes qui soient, toutes dues à la foi et à la conviction de détenir cette ‘vérité absolue’... Le doute nous éloigne donc de la naïveté et des conclusions prématurées, ouvre la voie aux idées nouvelles, et démontre une ouverture d’esprit. Le doute est la preuve de l’intelligence humaine, de sa capacité à se questionner et à réfléchir.
Malgré cela, le scepticisme doit avoir une certaine mesure, car, inévitablement, le scepticisme exagéré mène à l’inaction ou à la stagnation. Le doute ne doit donc pas empêcher l’homme de progresser, car celui-ci, tout au cours de son existence, doit faire certains choix, et donc peser le pour et le contre pour éventuellement se prononcer en faveur de ce qui lui semble valable. Tel est le propre de l’homme, il peut, puisqu’il réfléchi, choisir entre le bien et le mal, par exemple. S’abstenir de tout jugement, et donc se priver certains choix et décisions importantes, c’est donc de nier son existence humaine et nos capacités de raisonnement et de jugement. 



Le doute doit donc mener éventuellement à une conclusion, sinon qu’elle serait l’utilité du doute? Autant de ne pas douter si l’on renie au départ ses facultés de jugement. 

Se refuser de toute affirmation, suspendre son jugement, c’est donc brimer son expression personnelle, ce qui nous caractérise, ce qui fait de nous un être unique et particulier, ayant pris certaines décisions, et aux opinions qui lui sont propres.
Il faut donc douter, pour réfuter les fausses croyances, mais aussi agir, car telle est la chaîne causale idéale. Le "but" du scepticisme est d’aboutir à une finalité qui doit motiver nos actions et tout le sens que nous donnons à notre vie. L’essence de notre être, de notre personnalité, repose donc sur les jugements que nous posons, des affirmations et des choix que nous faisons tout au cours de notre vie. 

S’abstenir de choisir, c’est s’abstenir de vivre.
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Message par Invité Mar 27 Déc 2016 - 21:46

J'adore ton nouvel avatar Amoureux

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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:49

"If Today Was Your Last Day"


My best friend gave me the best advice
He said each day's a gift and not a given right
Leave no stone unturned, leave your fears behind
And try to take the path less traveled by
That first step you take is the longest stride



If today was your last day
And tomorrow was too late
Could you say goodbye to yesterday?
Would you live each moment like your last?
Leave old pictures in the past
Donate every dime you have?
If today was your last day



Against the grain should be a way of life
What's worth the prize is always worth the fight
Every second counts 'cause there's no second try
So live like you'll never live it twice
Don't take the free ride in your own life



If today was your last day
And tomorrow was too late
Could you say goodbye to yesterday?
Would you live each moment like your last?
Leave old pictures in the past
Donate every dime you have?
Would you call old friends you never see?
Reminisce old memories
Would you forgive your enemies?
Would you find that one you're dreamin' of?
Swear up and down to God above
That you finally fall in love
If today was your last day



If today was your last day
Would you make your mark by mending a broken heart?
You know it's never too late to shoot for the stars
Regardless of who you are
So do whatever it takes
'Cause you can't rewind a moment in this life
Let nothin' stand in your way
Cause the hands of time are never on your side



If today was your last day
And tomorrow was too late
Could you say goodbye to yesterday?



Would you live each moment like your last?
Leave old pictures in the past
Donate every dime you have?
Would you call old friends you never see?
Reminisce old memories
Would you forgive your enemies?
Would you find that one you're dreamin' of?
Swear up and down to God above
That you finally fall in love
If today was your last day






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Message par I am So Sure Mar 27 Déc 2016 - 21:52

Revz a écrit:J'adore ton nouvel avatar Amoureux
Je m'exile aphone à pattes d'ours de velours pour jusqu'à un de ces cats... sont gris, souris... - Page 8 16811-53

C'est le meilleur test de QI du monde de la planète intergalactique de la zone universelle. Ca fonctionne aussi avec la bière mais bon... c'est un forum sur la douance, pas sur la houblance... encore qu'houx blanc, ça fait neige et ambiance
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