Exercices d'écriture
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Re: Exercices d'écriture
J'ai manqué d'imagination alors j'ai lu vos versions avant d'écrire.
Ça m'a donné des idées, mais il y a quelques références aux vôtres.
Mon avis :
- Godzilla : la progression de la semaine !
- Mily : j'adore, encore plus percutant.
Ça m'a donné des idées, mais il y a quelques références aux vôtres.
Mon avis :
- Godzilla : la progression de la semaine !
- Mily : j'adore, encore plus percutant.
- Thème 8 :
« Nadia t’as encore touché à mon épilateur électrique ! »
Zut ! Les beaux jours reviennent, pas pour tout le monde, parce que pour moi, ça va être Waterloo. La maîtresse de maison fait un remake de mission impossible : elle veut faire sa belle et s'épiler.
Elle m’a pris pour une débroussailleuse. Elle a dû faire un devis chez Louisette Institut’ et comme elle est radine, elle n’a pas voulu casser son PEL.
J’aime bien la jeune moi, elle m’empreinte quand l’autre n’est pas là. Ça me fait l’impression d’une randonnée de ski dans un paysage vallonné. Je lui fais de l’effet à la jeune. Elle a le poil qui se dresse, la chair de poule, la peau qui rougit au premier passage et elle pousse même des p’tits cris. Depuis qu’elle a un amoureux, on fait du hors-piste aussi. En plus, elle prend soin de moi et elle ne me laisse pas du persil entre les dents au moment de me remettre dans la boîte.
J’espère qu’elle ne me trouvera jamais l’ancêtre, caché à côté du vieux fer à repasser. Remarque, lui, il a pété un plomb, il se prend pour George Clooney. « What else » qui dit toutes les 2 phrases, tout ça pour faire de la concurrence à la machine à café et impressionner la nouvelle poêle TEFAL. Il ne se rend pas compte qu’il est sur la fin, il est de la génération obsolescence programmée. V’là qu’il s’est mis en tête d’aller rayer le revêtement de la gamine. Déjà qu’il n'est plus étanche et qu’il fume comme un pompier. Il crache même des billes de calcaire chaque fois qu’il tousse. Alzeihmer qu’on l’appelle dans le placard.
Ca y est, moi aussi je suis fini ! La veille m’a trouvé et elle a l’air pressée en plus. Elle a zappé l’article de Femme Actuelle qui dit de prendre une douche avant pour attendrir le pelage. Moi, ce n’est pas tant la dureté du crin qui me chagrine, c’est l’odeur ! Je ne m’y ferai jamais. Si au moins, elle pouvait lire le comparatif sur les déodorants…et ça s’arrange pas avec l’âge, on dirait qu’elle a commencé à se putréfier la vioc. Elle pavoise partout qu’elle n’a pas besoin de le faire souvent et elle me fait bouffer des trucs plus long qu’une pièce de 2 euros. Paye ta franchise ! J’arrive même plus à lui faire mal, ce n’est pas une peau de lézard qu’elle a, c’est du croco. Au moins, elle n’a plus d’amoureux…merde j’ai l’image de la Fin du monde, façon Gustave Courbet.
7 minutes jambes-aisselles : record du monde !
V’là qu’elle prend un bain maintenant, si au moins, elle pouvait m’épargner cette vision ! Elle m’a posé sur le rebord de la baignoire. Quelle conne ! C’est peut-être ma chance de prendre ma retraite sur une note positive, elle va finir comme le chanteur qui imitait M’Pokora cette année-là. Faut que je me balance d’avant en arrière, c’est l’heure de ma vengeance, je vais lui faire friser tout ce qu’il reste. C’est parti pour le saut de l’ange…
Dernière édition par tieutieu le Mer 8 Mar 2017 - 11:53, édité 2 fois (Raison : orthographe)
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Exercices d'écriture
Excellent TieuTieu, on pourrait faire une anthologie : "la vie secrète de l'electro-menager.
Godzilla : ton texte te ressemble. Et il y a beaucoup de tendresse qui s'en dégage, j'aime beaucoup.
Godzilla : ton texte te ressemble. Et il y a beaucoup de tendresse qui s'en dégage, j'aime beaucoup.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Merci Mily et Tieutieu - j'aimais beaucoup écrire, dans une vie antérieure, ravi que ce fil m'ait redonné une envie !
(les vôtres sur ce thème sont hilarants, mention spéciale à "50 degrés de nuance" et à la pauvre vioc, il a la dent dur l'épilateur ^^)
(les vôtres sur ce thème sont hilarants, mention spéciale à "50 degrés de nuance" et à la pauvre vioc, il a la dent dur l'épilateur ^^)
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Vos textes sont tous très agréables à lire . Mention spéciale à tieutieu pour le thème 8 ^^
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Thème 8 : racontez les pensées d'un objet du quotidien (objet ménager, meuble, véhicule ...)
Je l'aimais tellement, M. La nuit, exténué, il venait coller son joli visage contre moi, et s'endormait. L'odeur de son shampoing m'enivrait. Parfois, il laissait couler quelques gouttes de salive le long de mon corps, et j'aimais ça. Et le matin, notre séparation était vécue par nous deux comme un déchirement.
J'étais le gardien de ses rêves, le témoin de ses fantasmes, de ses cris, de ses cauchemars. J'étais aussi son réconfort ; durant les moments de détresse, il venait se blottir contre moi, pour pleurer à chaudes larmes.
Et aujourd'hui, pendant qu'il dormait, un connard est venu me prendre, et m'a utilisé pour l'étouffer. Qui l'eut cru ? Moi, si amoureux, moi qu'il trouvait si doux et moelleux, j'ai été l'instrument du meurtre de celui que j'aime.
Je l'aimais tellement, M. La nuit, exténué, il venait coller son joli visage contre moi, et s'endormait. L'odeur de son shampoing m'enivrait. Parfois, il laissait couler quelques gouttes de salive le long de mon corps, et j'aimais ça. Et le matin, notre séparation était vécue par nous deux comme un déchirement.
J'étais le gardien de ses rêves, le témoin de ses fantasmes, de ses cris, de ses cauchemars. J'étais aussi son réconfort ; durant les moments de détresse, il venait se blottir contre moi, pour pleurer à chaudes larmes.
Et aujourd'hui, pendant qu'il dormait, un connard est venu me prendre, et m'a utilisé pour l'étouffer. Qui l'eut cru ? Moi, si amoureux, moi qu'il trouvait si doux et moelleux, j'ai été l'instrument du meurtre de celui que j'aime.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Good Game Ryuzaki \o/
En lisant vos productions je me rends compte qu'il faut que je travaille sur l'art de la chute. Cela me fait défaut.
En lisant vos productions je me rends compte qu'il faut que je travaille sur l'art de la chute. Cela me fait défaut.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Mily a écrit:Good Game Ryuzaki \o/
En lisant vos productions je me rends compte qu'il faut que je travaille sur l'art de la chute. Cela me fait défaut.
C'est vrai que la mienne est à concurrencer.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
@Ryuzaki
Je suis impressionné par la concision et l'efficacité. Super idée.
Je suis impressionné par la concision et l'efficacité. Super idée.
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Exercices d'écriture
Thème 8 : racontez les pensées d'un objet du quotidien (objet ménager, meuble, véhicule ...)
Depuis combien de temps suis-je séquestré ? Peut-être deux ans, peut-être plus ?
Lorsque j'avais encore l'espoir qu'on vienne me sortir de là, je ne me souciais pas du temps qui s'écoulait. Bien sûr, au début, je ne doutais pas que ce serait une affaire de jours. Mais les jours se sont étirés en semaines, les semaines en mois, tandis que les journées et les nuits avaient laissé place à la pénombre imperturbable de ma cellule.
Alors... après avoir, sans succès, tenté de retrouver le compte des saisons, je me suis résigné à me suffir d'un journal de bord.
Ce ne fut pas bien difficile de dénicher le papier. Il en avait été négligemment abandonné par mes tortionnaires bien avant qu'ils m'aient jeté dans un coin de cette pièce obscure, exiguë... Il devait s'agir d'un débarras, dans un entrepôt désaffecté, quelque part dans une de ces anciennes zones industrielles. Pour ce qui est de l'encre, je préfère ne pas y penser...
Ils sont venus m'enlever en plein jour, à la vue de tous. Je profitais alors d'un après-midi pluvieux, tranquillement à l'abri dans les rayons d'un supermarché. Personne n'a réagi à mon rapt. Certainement étaient-ils figés de peur.
Et il y avait de quoi; ces forcenés avaient, sans motif apparent, fait de moi un otage et avec quelle violence, quel sadisme !
De temps à autre, ils font grésiller un néon au plafond et me pendent par un pied pour me plonger la tête sous l'eau. Je suffoque, ils me malmènent sans relâche :
"T'en a pas marre de t'accrocher, pov' tache !"
Ou bien : "Allez ! Lâche le morceau !"
Et parfois une voix au loin crie : "Peut-être qu'avec du décapant ça marchera mieux ?!"
Mais quoi, QUOI ? Que veulent-ils savoir à la fin ?.. Mais les mots ne sortent jamais.
J'hurle de l'intérieur, tandis qu'ils me noient.
Je n'en puis plus. Mais ce calvaire parviendra bientôt à son terme...
"Cher journal de bord, mon fidèle compagnon de galère, je sens que mes forces me quittent. En regardant mon reflet dans l'eau tout à l'heure, j'ai aperçu une tête si défraîchie, tellement souillée que j'ai eu peine à me reconnaître. J'ai vu que mes cheveux d'antan, bien apprêtés qu'ils étaient à mon arrivée, n'offraient plus que de rares touffes éparses. Si l'on pouvait à l'époque parler d'une fière coupe à la brosse, certainement faudrait-il se contenter d'une coupe chimio' d'ici peu... Je partirai avec dignité. Puisqu'ils m'ont baptisés ainsi, et que de mon identité ne reste plus que ça, rappelle-toi, cher papier toilette, de moi comme d'une valeureuse brosse à cuvette."
Depuis combien de temps suis-je séquestré ? Peut-être deux ans, peut-être plus ?
Lorsque j'avais encore l'espoir qu'on vienne me sortir de là, je ne me souciais pas du temps qui s'écoulait. Bien sûr, au début, je ne doutais pas que ce serait une affaire de jours. Mais les jours se sont étirés en semaines, les semaines en mois, tandis que les journées et les nuits avaient laissé place à la pénombre imperturbable de ma cellule.
Alors... après avoir, sans succès, tenté de retrouver le compte des saisons, je me suis résigné à me suffir d'un journal de bord.
Ce ne fut pas bien difficile de dénicher le papier. Il en avait été négligemment abandonné par mes tortionnaires bien avant qu'ils m'aient jeté dans un coin de cette pièce obscure, exiguë... Il devait s'agir d'un débarras, dans un entrepôt désaffecté, quelque part dans une de ces anciennes zones industrielles. Pour ce qui est de l'encre, je préfère ne pas y penser...
Ils sont venus m'enlever en plein jour, à la vue de tous. Je profitais alors d'un après-midi pluvieux, tranquillement à l'abri dans les rayons d'un supermarché. Personne n'a réagi à mon rapt. Certainement étaient-ils figés de peur.
Et il y avait de quoi; ces forcenés avaient, sans motif apparent, fait de moi un otage et avec quelle violence, quel sadisme !
De temps à autre, ils font grésiller un néon au plafond et me pendent par un pied pour me plonger la tête sous l'eau. Je suffoque, ils me malmènent sans relâche :
"T'en a pas marre de t'accrocher, pov' tache !"
Ou bien : "Allez ! Lâche le morceau !"
Et parfois une voix au loin crie : "Peut-être qu'avec du décapant ça marchera mieux ?!"
Mais quoi, QUOI ? Que veulent-ils savoir à la fin ?.. Mais les mots ne sortent jamais.
J'hurle de l'intérieur, tandis qu'ils me noient.
Je n'en puis plus. Mais ce calvaire parviendra bientôt à son terme...
"Cher journal de bord, mon fidèle compagnon de galère, je sens que mes forces me quittent. En regardant mon reflet dans l'eau tout à l'heure, j'ai aperçu une tête si défraîchie, tellement souillée que j'ai eu peine à me reconnaître. J'ai vu que mes cheveux d'antan, bien apprêtés qu'ils étaient à mon arrivée, n'offraient plus que de rares touffes éparses. Si l'on pouvait à l'époque parler d'une fière coupe à la brosse, certainement faudrait-il se contenter d'une coupe chimio' d'ici peu... Je partirai avec dignité. Puisqu'ils m'ont baptisés ainsi, et que de mon identité ne reste plus que ça, rappelle-toi, cher papier toilette, de moi comme d'une valeureuse brosse à cuvette."
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: Exercices d'écriture
JeanMath. Ça me fait penser à Sad Man Diary.
Que de fins tragiques pour ce thème !
Que de fins tragiques pour ce thème !
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Thème 8
Chaque matin, même routine :
Après m'avoir bien délaissé
Depuis vingt-quatre heures passées,
Voilà qu'approche une tartine.
Sans le moindre préliminaire,
Sans me demander mon avis,
On m'insère un carré de mie
Molle, et je me laisse faire.
Voici mon corps incandescent,
Qui la garderait jusqu'au feu
Si le minuteur malheureux
Ne sonnait pas le glas à temps.
Et quand remonte le ressort,
Quand le clic renvoie la tartine,
Je reste seul dans la cuisine
De retour à mon triste sort...
Chaque matin, même routine :
Après m'avoir bien délaissé
Depuis vingt-quatre heures passées,
Voilà qu'approche une tartine.
Sans le moindre préliminaire,
Sans me demander mon avis,
On m'insère un carré de mie
Molle, et je me laisse faire.
Voici mon corps incandescent,
Qui la garderait jusqu'au feu
Si le minuteur malheureux
Ne sonnait pas le glas à temps.
Et quand remonte le ressort,
Quand le clic renvoie la tartine,
Je reste seul dans la cuisine
De retour à mon triste sort...
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Aube, j'apprécie l'audace de tenter le poème. Je ne regarderai plus mon grille pain de la même façon, violé chaque jour par des tranches de pain.
Ce soir, je vais offrir à ma mon fer à repasser un détartrage, je prendrai rendez-vous chez l'esthéticienne, je libérerais ma brosse à toilettes et je viderai soigneusement les miettes du grille pain pour les remercier de tout ce qu'ils endurent en silence pour mon bien-être.
Ce qui m'a inspiré ce thème :
Milly ou la terre natale (I)
Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon coeur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d'un ami.
Montagnes que voilait le brouillard de l'automne,
Vallons que tapissait le givre du matin,
Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne,
Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain,
Murs noircis par les ans, coteaux, sentier rapide,
Fontaine où les pasteurs accroupis tour à tour
Attendaient goutte à goutte une eau rare et limpide,
Et, leur urne à la main, s'entretenaient du jour,
Chaumière où du foyer étincelait la flamme,
Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...
Alphonse de Lamartine
Ce soir, je vais offrir à ma mon fer à repasser un détartrage, je prendrai rendez-vous chez l'esthéticienne, je libérerais ma brosse à toilettes et je viderai soigneusement les miettes du grille pain pour les remercier de tout ce qu'ils endurent en silence pour mon bien-être.
Ce qui m'a inspiré ce thème :
Milly ou la terre natale (I)
Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon coeur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d'un ami.
Montagnes que voilait le brouillard de l'automne,
Vallons que tapissait le givre du matin,
Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne,
Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain,
Murs noircis par les ans, coteaux, sentier rapide,
Fontaine où les pasteurs accroupis tour à tour
Attendaient goutte à goutte une eau rare et limpide,
Et, leur urne à la main, s'entretenaient du jour,
Chaumière où du foyer étincelait la flamme,
Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...
Alphonse de Lamartine
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Belle idée pour beau rendu, Aube
M'a rappelé ceci :
Merci Mily
En effet, ce petit texte est une somme piochée dans les clichés du genre ! Rien d'inventé, juste appliqué à un objet ingrat, l'intérêt je le trouvais plus dans la chevauchement des sens à rigueur.
Toujours, rire. De peur d'être pris (ou se prendre) au sérieux.
M'a rappelé ceci :
- Hé, Ponge !:
- La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.
Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable...
Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.
Francis Ponge - Le parti pris des choses
Merci Mily
En effet, ce petit texte est une somme piochée dans les clichés du genre ! Rien d'inventé, juste appliqué à un objet ingrat, l'intérêt je le trouvais plus dans la chevauchement des sens à rigueur.
Toujours, rire. De peur d'être pris (ou se prendre) au sérieux.
JeanMath- Messages : 661
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 32
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: Exercices d'écriture
Salut ! Je découvre le fil : j'adore. Je vous suis et j'espère venir surfer avec vous dès que possible.
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Exercices d'écriture
- Thème 8:
- J’ai revu la séquence toute la nuit. La prochaine fois, ce sera moi le premier.
En un mot comme en cent, la saison n’a pas été terrible, moyenne, et je sais bien qu’il en faut peu pour que je sois mis au placard une bonne fois pour toute. Percer et ne pas percer. Mais que voulez-vous, l’ambition c’est de famille. Et mon frère qui la ramène toujours, il ne perd rien pour attendre.
La lumière, notre tour, en lice ! Un dernier coup de côte au frère qui n’est plus que mon premier concurrent. Comme d’habitude, il choisit le premier, il prend le pied droit, comme d’habitude, je prends le gauche. Je contracte un peu les lacets, remue un peu le talon pour me caler le plus en confort, me gonfle un peu, me chauffe les orteils, respire un bon coup. Et je sens la rage qui monte et je monte yaaaaaa
- Haha, bah alors ?! Héééé maiiiis… T’es tout lent ! t’es tout lent ! Héééé maiiiis… Eh quoi, on fatigue ? Héééé maiiiis… …
tuna- Messages : 63
Date d'inscription : 24/08/2016
Re: Exercices d'écriture
Comme à l'école des fans : 10 à tout le monde et 10+ à Aube pour l'originalité et la réalisation.
Ce que je préfère c'est la variété de ce qui est proposé et que ça révèle un peu de la personnalité de son auteur.
Vous n'êtes pas si moches finalement
Ce que je préfère c'est la variété de ce qui est proposé et que ça révèle un peu de la personnalité de son auteur.
Vous n'êtes pas si moches finalement
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Exercices d'écriture
Thème 7: Un personnage se promène. Décrivez le lieu de sa promenade en relatant les états d'âme du personnage.
Cela fait vingt ans que Matthieu n'est pas revenu dans son village d'enfance. Il se souvient que celui-ci était entouré d'une forêt luxuriante. Le pas léger, il marche vers elle, la mémoire remplie d'images mirifiques ; celles d'une rivière poissonneuse bordée de sable et de galets, qu'il s'amusait à l'époque à faire ricocher sur l'eau. Il lui tarde de s'assoir au bord de celle-ci, de s'endormir, bercé par les flux et reflux, il a même emmené son picnic!
Mais ses délicieuses rêveries tournent rapidement au cauchemar. Là où ses pieds espéraient fouler l'herbe fraîche, il ne reste que poussière ; les chants des cigales ont laissé place au vacarme infernal des tracteurs et des camions et le parfum des boutons d'or aux relents du goudron. Partout où il regarde, il ne voit que du gris. Il ne comprend pas. La vue d'un panneau d'affichage et tout s'éclaire : une ferme industrielle s'est installée sur son ancien terrain de jeu. Sa petite cabane, au fond des bois, a été rasée puis remplacée par du béton et des hangars métalliques dans lesquels on parque des bovins dont on entend, au loin, les râles d'agonie. La mort plane dans cet endroit autrefois si vivant.
Il poursuit sa marche. Autour de lui, des ouvriers, ne lui prêtant aucun regard, aussi affairés les uns que les autres à détruire le coin de paradis qu'il chérissait tant. Puis il s'arrête, les yeux embués. Même la rivière, naguère translucide, a désormais la couleur marronâtre et l'odeur pestilentielle des excréments de bêtes qu'on déverse dedans par tonne, quotidiennement. Désolant spectacle.
D'abord dépité, Matthieu sent progressivement son désarroi se muer en révolte.
#veganrepresents
Cela fait vingt ans que Matthieu n'est pas revenu dans son village d'enfance. Il se souvient que celui-ci était entouré d'une forêt luxuriante. Le pas léger, il marche vers elle, la mémoire remplie d'images mirifiques ; celles d'une rivière poissonneuse bordée de sable et de galets, qu'il s'amusait à l'époque à faire ricocher sur l'eau. Il lui tarde de s'assoir au bord de celle-ci, de s'endormir, bercé par les flux et reflux, il a même emmené son picnic!
Mais ses délicieuses rêveries tournent rapidement au cauchemar. Là où ses pieds espéraient fouler l'herbe fraîche, il ne reste que poussière ; les chants des cigales ont laissé place au vacarme infernal des tracteurs et des camions et le parfum des boutons d'or aux relents du goudron. Partout où il regarde, il ne voit que du gris. Il ne comprend pas. La vue d'un panneau d'affichage et tout s'éclaire : une ferme industrielle s'est installée sur son ancien terrain de jeu. Sa petite cabane, au fond des bois, a été rasée puis remplacée par du béton et des hangars métalliques dans lesquels on parque des bovins dont on entend, au loin, les râles d'agonie. La mort plane dans cet endroit autrefois si vivant.
Il poursuit sa marche. Autour de lui, des ouvriers, ne lui prêtant aucun regard, aussi affairés les uns que les autres à détruire le coin de paradis qu'il chérissait tant. Puis il s'arrête, les yeux embués. Même la rivière, naguère translucide, a désormais la couleur marronâtre et l'odeur pestilentielle des excréments de bêtes qu'on déverse dedans par tonne, quotidiennement. Désolant spectacle.
D'abord dépité, Matthieu sent progressivement son désarroi se muer en révolte.
#veganrepresents
Dernière édition par Ryuzaki L le Mar 16 Mai 2017 - 13:04, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Triste, mais joli... ça m'a fait penser a de belles chansons...
(spoiler pour pas alourdir le fil)
(spoiler pour pas alourdir le fil)
- Spoiler:
Plus indirectement celle ci aussi :
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
"la maison près de la fontaine".. Je trouve ton texte très joli aussi Ryuzaki L.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Thème 7 : Un personnage se promène. Décrivez le lieu de sa promenade en relatant les états d'âme du personnage.
Le sol est rassurant. Protégé du vertige des édifices et de l'impudeur des regards pourtant fuyants, il marche dans les rues de Paris à l'écart du reste du monde. Les bouches d'égout sont les marelles de son jeu incessant, et les petits détails oubliés sur le trottoir racontent chacun une histoire si insignifiante qu'elle n'est connue d'aucun autre.
De partout, vont et viennent des morceaux d'autres, des pieds et des jambes en tout genre, des roues et des roulettes, des laisses avec des chiens au bout. Drôles et absurdes, ces petits fragments ne semblent pas hostiles, et sont juste là sans déranger vraiment le promeneur aux yeux baissés.
Son allure un peu chancelante ne signifie rien, et il le sait. Invisible comme le vieux Cheyenne traversant la bataille sans être blessé, il sait aussi qu'aucun des millions d'habitant ne se préoccupera vraiment de lui aujourd'hui. Ni demain.
Quand la nuit sera tombée, il retournera en catimini s'allonger sur le vieux matelas, abrité sous le boulevard de Port-Royal. Il n'existe presque pas, il n'a rien ou presque. Mais ce presque, cette rue, ces si petites choses, n'appartiennent qu'à lui.
Le sol est rassurant. Protégé du vertige des édifices et de l'impudeur des regards pourtant fuyants, il marche dans les rues de Paris à l'écart du reste du monde. Les bouches d'égout sont les marelles de son jeu incessant, et les petits détails oubliés sur le trottoir racontent chacun une histoire si insignifiante qu'elle n'est connue d'aucun autre.
De partout, vont et viennent des morceaux d'autres, des pieds et des jambes en tout genre, des roues et des roulettes, des laisses avec des chiens au bout. Drôles et absurdes, ces petits fragments ne semblent pas hostiles, et sont juste là sans déranger vraiment le promeneur aux yeux baissés.
Son allure un peu chancelante ne signifie rien, et il le sait. Invisible comme le vieux Cheyenne traversant la bataille sans être blessé, il sait aussi qu'aucun des millions d'habitant ne se préoccupera vraiment de lui aujourd'hui. Ni demain.
Quand la nuit sera tombée, il retournera en catimini s'allonger sur le vieux matelas, abrité sous le boulevard de Port-Royal. Il n'existe presque pas, il n'a rien ou presque. Mais ce presque, cette rue, ces si petites choses, n'appartiennent qu'à lui.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Ce n'est pas moi a écrit:Le thème ce sera : Rencontre avec les esprits.
Soit, thème 9 alors.
- Thème 9 :
- La horde était tellement habituée à se déplacer en formation que le signal fut imperceptible. Sjönda faillit tomber en sortant de son rêve éveillé. Depuis des heures, bercée par l'amble de sa monture, elle s'était laissé absorber par la marque ondoyant dans le dos de Trem. Un entrelacs sophistiqué, fascinant, qui s'étend de sa nuque au bas de ses reins.
Elle avait osé demander un jour, si c'était douloureux. Trem avait eu un rictus.
- Si je te décris la douleur, alors tu vas essayer d'échapper à ton destin, tu n'es pas encore prête. Quand le moment sera venu, tout cela te paraîtra bien secondaire.
Le moment approchait, et Sjönda pensait toujours avec angoisse à la douleur de la marque.
On l'avait nommée ainsi car elle était née le 7ème jour de la 7ème lune. Sa mère n'avait pas survécu. La vieille avait failli défaillir, en découvrant l'esquisse de la marque sur le dos de l'enfant. Une fille. Ce serait bien la première fois qu'une fille naissait avec la marque. L'étrange signe avait disparu, comme sur tous les enfants désignés. On a d'abord cru que la vieille délirait, aveuglée par la perte de sa fille. Mais les Marqués se faisaient rares. Le dernier en vie, Trem, avait déjà largement atteint l'âge adulte à la naissance de Sjönda. "Ils" devenaient de plus en plus réticents à désigner ceux qui pouvaient les atteindre. Alors les anciens avaient décidé que Sjönda se rendrait à la grotte le jour de ses 16 ans.
Le jour était donc venu. Avant le départ, la vieille avait soigneusement tressé les cheveux de la jeune fille, puis l'avait fait se baigner dans le lac gelé.
Ils étaient maintenant en marche depuis trois jours, accompagnés d'une petite escorte. Sjönda avait à peine perçu leur présence jusque là, à part le craquement régulier de la neige sous le pas des chevaux. Elle ne les voyait que maintenant, alors que leur route s'arrêtait là. C'était la règle, seuls Trem et elle pouvaient entrer dans la grotte.
Lui, il semblait tendu, impatient, enflammé. Il portait sur son visage la même expression que les garçons de son âge le jour de la fête des Vierges. Béat et hagard, fougueux et décidé. Et bientôt ce serait son tour.
Alors qu'ils s'approchaient de la grotte, la vibration s'intensifiait. Impossible de dire si cela venait d'elle ou de l'air autour d'elle. Elle répéta du bout des doigts le signe qu'elle avait appris.
- Trem ? J'ai peur
- C'est normal. Mais ce ne sera plus très long maintenant.
La grotte était décevante. Une simple excavation de pierre grise froide et sèche. Mais la chaleur était surprenante. Elle ne distinguait pourtant pas de feu. Malgré les températures toujours hivernales et les neiges éternelles, Trem ne semblait jamais vouloir se couvrir. Ressentait-il lui aussi toujours cette chaleur ?
- Qu'est ce que tu fais ?
- Je voulais savoir ... tu ... tu es si froid. C'est donc ça ? Tu as toujours chaud alors ?
- Ne me touche plus jamais, tu m'entends ?
- Je serais bientôt l'une des vôtre !
- Regarde toi, tu es morte de peur. J'avais parié que tu détalerais avant d'arriver ici. Tu n'as pas encore la marque. Ne me touche pas.
La chaleur devenait de plus en plus intense, et Sjönda semait ses vêtement sur le sol. Elle ne portait plus que sa légère chemise maintenant, comme Trem. Ils entrèrent enfin dans le sanctuaire.
Sjönda se senti alors poussée par une force irrésistible, guidée par des voix qu'elle n'entendait pas, entraînée par des mains qu'elle ne sentait pas. Une voix s'éleva, puissante, ricochant sur les parois de pierre. Et elle réalisa que c'était sa propre voix. Elle essayait de faire le geste rituel qu'on lui avait appris, mais ses bras étaient de plomb. Les voix étaient de plus en plus forte, mais elle ne pouvait pas les entendre. Elle n'entendait que la sienne, déformée, méconnaissable.
Des scintillements passaient à la périphérie de ses yeux, mais elle n'osait pas tourner la tête pour les voir.
Vint la douleur. Sjönda tomba sur les genoux, mais ne sentit pas le contact brutal de ses os sur la pierre dure. La chair de son dos se déchirait. Trem, l'enfoiré, il aurait pu la prévenir. La marque reprenait ses droits et se développait, pouce par pouce. Elle sentait le motif unique, complexe, se dessiner et elle se laissa aller à cette sensation.
Elle les sentait maintenant autour d'elle. Ils n'étaient pas particulièrement bienveillants, ni malveillants. Certains étaient même manifestement ... indifférents. Comment le savait-elle ? Aucun mot de sortait de leurs bouches inexistantes. Ils n'étaient que vibration.
Une vibration plus espiègle s'approcha, comme sautillante. Celle ci semblait plus curieuse. Elle fut vite rappelée à l'ordre par une entité autoritaire. Sjönda aurait voulu sourire à cette situation qui lui rappelait tellement la vie au village. Pour fixer son attention et oublier la douleur, elle se mit à identifier les entités.
L'une d'entre elle était plus maternelle. Inquiète peut-être ? Et si c'était sa propre mère ?
Il y avait la vibration espiègle et curieuse, et l'autoritaire.
L'indifférente restait en retrait, sa fréquence exprimait l'ennui.
Une autre paraissait en colère et sa présence puissante en masquait d'autres, derrière elle.
La vibration autoritaire changea légèrement sa fréquence, et Sjönda bascula dans l'inconscience.
Combien de temps était-elle restée sur le sol de cette grotte ? Elle ne savait plus si c'était le jour ou la nuit. Elle se sentait encore enveloppée de chaleur, et la douleur dans son dos avait cessé. Les vibrations n'étaient plus là. Elle se contorsionna pour essayer d'apercevoir son dos. La marque s'était développée, encore rouge. Le motif était différent de celui de Trem, qu'elle connaissait par cœur. Les arêtes étaient plus vives, plus acérées. Elle comprit qu'il y avait un lien avec cette connexion particulière qu'elle avait senti avec l'esprit espiègle.
Elle partit rejoindre Trem qui l'attendait à l'entrée.
- Alors c'était ça ?
- Oui, tu es une porteuse de la marque maintenant
- Mais, c'est tout ?
- Et oui, tu t'attendais à quoi ?
- Je ne sais pas, une révélation, un pouvoir.
- Tu ne ressens plus le froid, tu as une marque, et tu as perçu les vibrations ...
- Et ?
- Et rien. On rentre maintenant.
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Re: Exercices d'écriture
- Thème 9 :
- « Les filles ! Les parents sont installés dans le salon pour boire un café, on fait comme on a dit à la récré : Dania range les barbies, Lilou ferme les volets, moi j’installe la table d’incantation, la boule de cristal, et je mets mes bagues de magnétisme. J’ai vu ça sur le ternet. Ils disent qu’il n’y a pas d’âge pour communiquer avec les esprits, ça veut dire même les CP. J’éteins la lumière…ha non pas la lumière. Lilou, t’as les allumettes et la bougie ?
- Ma mère a trouvé la boîte sous mon lit. Elle m’a fait un sermon pendant une demi-heure et même qu’elle a dit qu’elle m’emmènerait chez la psy. T’inquiètes, j’ai piqué une lampe de poche à la place. Allez Manon ! Faut commencer le rituel maintenant. »
Les trois amies se donnent la main, elles fixent la boule lumineuse en faisant abstraction de l’inscription ‘Oxybul – éveil et jeu’ sur son socle, alliage d’or et de polyéthylène. Les visages sont fermés, les traits tendus.
Manon de sa voix la plus grosse et la plus solennelle, insiste sur chaque syllabe :
« Dieu et Déesse, Esprits Anciens,
Forces des éléments des quatre points,
Dans ce cercle sacré ne laissez entrer que le bien,
Nous sommes vos amies, êtes-vous parmi nous ? »
Les yeux mi-clos, les gorges et les fesses serrées, elles restent concentrées défiant les lois de la raison et celles de la nature. Le roi du silence a commencé. Telles des envouteuses vaudous, des femmes chamanes, des sorcières bien aimées, elles sont à cet instant dans une transe que connaissent ceux qui ont goûté à la magie noire ou au white spirit. Les secondes tombent et s’amoncellent comme dans un sablier. Tout à coup, 6 yeux s’écarquillent. La table a tremblé. La terreur dissout toutes les belles théories : Dania et Lilou disparaissent en un souffle, puis en rafales de cris, laissant seule la copine complètement figée.
Un torrent de frissons coule dans le dos de Manon, il est vif et glacé. Puis, perdant de de sa vigueur devient humide et chaud, il descend le long de ses jambes et termine sa course dans une flaque à ses pieds.
Le rire de Maxime éclate sous la table, le frangin est plié en deux et peine à prononcer : « Je suis le fantôme qui pète !».
Manon vexée et honteuse se dirige vers la salle de bain afin de laver cet affront et changer de culotte. Alors qu’elle progresse dans le couloir, ses yeux sont attirés par le portrait de son arrière-grand-mère. Cette dame belle et digne semble la suivre du regard. Manon lui rend son sourire. Quelques instants plus tard, au pied du lavabo, la fillette se questionne :
Ce clin d’œil du portrait, l’a-t-elle imaginé ou bien était-ce réel ? C'est son esprit qui lui joue des tours ou bien celui de cette femme ? Quelque soit la réponse, c’est un enchantement.
Pour les avis, je ferai un tir groupé plus tard : j'ai choisi de ne pas lire avant d'écrire cette fois-ci.
Dernière édition par tieutieu le Mar 14 Mar 2017 - 16:44, édité 2 fois
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Re: Exercices d'écriture
(pareil que Tieutieu ^^)
- Thème 9:
- J'appréhende un peu de revoir ce vieux pote... Certes, la discussion chaleureuse que nous avons eu au téléphone il y a quelques jours, m'a mis du baume au coeur.
Il n'a pas changé, Ludo ! Toujours enthousiaste, passionné et à 100.000 à l'heure.
Un peu fatiguant parfois, je l'admet, mais je ne vais pas cracher sur l'occasion de retrouver un ami avec le coeur sur la main.
Il y a quand même un truc qui me turlupine un peu... il a prévu des tonnes d'activités, me montrer sa ferme, me fait découvrir le beau coin ou il vit désormais, et évidemment, arroser nos retrouvailles ! Jusque là le programme me convient parfaitement.
C'est quand, vers la fin de notre échange, il avait commencé à évoquer une "rencontre avec les esprits", que j'avoue m'être vaguement crispé...
Ca me semble loin de son caractère très terrien, il ne m'avais jamais dévoilé cet aspect auparavant...
Mais pas question de gâcher un bon weekend de détente pour des a-priori, et puis je verrais bien, après tout !
Je sais qu'il a invité aussi quelques amis de son coin, alors soit il me fait une blague sur le mode "tu vas rencontrer des esprits" pour désigner les joyeux "pochtrons" qu'il va me présenter, soit l'un d'eux est branché spiritisme, et à prévu de nous initier...
Après un voyage sans histoire, je gare ma Gordini devant la ferme de Ludo. Enfin, sans histoire ! Pas de GPS dans mon antiquité, j'ai un peu galéré pour trouver, mais ça valait le coup : le temps est superbe, et je suis impressionné par la ferme, et la maison, splendide, qu'il a entièrement retapé lui-même.
Ludo arrive, il n'a pas changé ou presque, poignée de main chaleureuse, et l'on se pose sur la terrasse, le temps d'une bière.
Il semble quand même un peu fébrile... à ma grande surprise, il se lance sur le sujet des esprits, et son débit devient mystérieux, un peu inquiétant.
"Les copains n'arrivent qu'en fin d'aprem... je veux que tu sois le premier à voir les esprits. Tu vas halluciner, mon pote !"
Vaguement inquiet, je tente une diversion : "Euh bien sûr, Ludo... Tu veux pas me montrer ta collection de vieilles bagnoles, d'abord ? J'aimerais bien revoir la DS et la 404, si tu les as toujours ?"
Ludo semble très amusé de mon trouble.
"Non, non, on verra ça plus tard, ça ne m'amuse plus trop, désolé..." répond-il avec un clin d'oeil qui me semble peu en accord avec ce refus un peu brutal.
Il me traine presque jusqu'à la grange... entre la fatigue de la route, la bière et la situation un peu bizarre, je n'en mène pas large.
N'y tenant plus, je lâche : "Mais enfin, Ludo ? Des esprits ? Comme ça, là, en pleine journée en plus, t'as pris un coup de soleil mon pote ou quoi ?"
Il ne me répond pas, il s'active à ouvrir les portes de la grange...
Avec un grand sourire, il me pousse à l'intérieur, jusqu'au fond obscure du bâtiment.
"Tiens, sent ça !"
Il prend ma main, la pose sur une surface métallique... et me glisse malicieusement : "Modèle 79, mec. Et la-bas j'ai une 82 et une 86".
Je comprends enfin et éclate de rire ! Il a réalisé son rêve de gosse, le saligot.
Ludo a allumé la lumière, et me désigne avec fierté les 3 splendides Lotus Esprit qu'il vient d'acquérir !
(pour ceux qui connaissent pas ^^ https://fr.wikipedia.org/wiki/Lotus_Esprit
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Re: Exercices d'écriture
En vous lisant, je me demande pourquoi j'ai écrit sur le thème 7
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Re: Exercices d'écriture
Il est très bien ton thème 7, j'aime beaucoup la conclusion (sur la forme et le sens).Aube a écrit:En vous lisant, je me demande pourquoi j'ai écrit sur le thème 7
Un p'tit up de ce thème 9 au passage.
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Re: Exercices d'écriture
Thème 9: Rencontre avec les esprits.
Octobre 1927, Antoine, jeune médecin français, avait été affecté dans un petit dispensaire au fin fond de Madagascar. Antoine avait l'esprit cartésien et il fût rapidement agacé par les nombreuses superstitions qui sévissaient dans le village dans lequel il officiait. Les indigènes y vénèraient encore les esprits de la forêt et tous les vendredis soirs, leur déposaient des offrandes: argent, produits du verger, volaille encore vivante etc...
Ce vendredi là, Antoine, en rentrant du travail, décida de prouver aux villageois qu'ils se fourvoyaient. Il vola toutes les offrandes laissées sur l'autel, à l'entrée de la forêt, et urina même sur celui-là. Fier de lui, il rentra à la maison, tout guilleret.
"Préparons ce poulet qu'ils ont si généreusement déposé pour moi" songea-t-il arrivé chez lui. Il saisit le couteau, prit la volaille et s'appretait à lui trancher la gorge quand l'animal se tourna vers lui et déclara d'une voix forte :"Non, ce poulet ne t'es pas destiné!". Antoine, surpris, laissa choir le couteau en manquant de se couper un orteil. Le poulet avait parlé!
Les lumières s'éteignirent brutalement, le plongeant dans le noir complet et les fenêtres s'ouvrirent avec fracas laissant une brise glaciale s'engouffrer dans la maison*.
Puis, il distingua une ombre blanche pénétrer la pièce, suivie d'une autre, puis une autre, et plusieurs dizaines encore. Certaines entraient par la fenêtre, d'autres traversaient les murs. Des spectres volants à forme humaine, vêtus d'amples robes blanches et ondoyant autour de sa tête : les esprits de la forêt.
Une des ombres, qui semblait être la chef ressemblait à une vieille dame et portait une sorte de sceptre. Elle s'avança vers lui, menaçante.
"A genou!" lui ordonna-t-elle, d'une voix crécelle.
Antoine obtempéra. De la reine des esprits émanait une aura surpuissante ; son regard vide, son visage décrépi, rongé par les asticots inspiraient au jeune médecin un mélange de dégoût et de crainte. Il voulait fuir mais la frayeur le tétanisait.
"Cela fait plusieurs siècles que nous régnons sur ce village, poursuivit-t-elle lentement , et jamais personne n'a osé nous insulter comme tu l'as fait. "
"Maudit humain! Qu'on le châtie sévèrement" hurla un autre esprit qui obtint l'approbation de tous les autres. Des cris revanchards fusaient de partout, mais la reine leur intima de se taire.
Antoine redoutait la sentence. Il n'en croyait pas ses yeux, tout ceci ne pouvait être réel, tout ceci était contraire à la Science.
"Tu as souillé notre autel, un tel affront ne se lave que par le sang!" dit la reine des esprits, pour terminer.
"Le sang! Le sang! Le sang!" martelèrent les autres spectres en chœur.
Les murs de la maison tremblaient. Soudain, Antoine sentit une douleur lancinante gagner son membre viril puis le vit tomber par terre, tel un fruit mûr laissant ainsi jaillir une marée écarlate. Il poussa un glapissement suraigu puis se réveilla en sursaut, trempé de sueur. C'était le matin, il était seul dans son lit et ne voyait aucun esprit dans la pièce. Il se toucha l'intérieur du caleçon et constata avec soulagement qu'il avait fait un cauchemar.
Depuis ce jour, les villageois le virent tous les vendredis, apporter des présents aux esprits de la forêt.
* : en Octobre, il est sensé faire très chaud à Madagascar.
Octobre 1927, Antoine, jeune médecin français, avait été affecté dans un petit dispensaire au fin fond de Madagascar. Antoine avait l'esprit cartésien et il fût rapidement agacé par les nombreuses superstitions qui sévissaient dans le village dans lequel il officiait. Les indigènes y vénèraient encore les esprits de la forêt et tous les vendredis soirs, leur déposaient des offrandes: argent, produits du verger, volaille encore vivante etc...
Ce vendredi là, Antoine, en rentrant du travail, décida de prouver aux villageois qu'ils se fourvoyaient. Il vola toutes les offrandes laissées sur l'autel, à l'entrée de la forêt, et urina même sur celui-là. Fier de lui, il rentra à la maison, tout guilleret.
"Préparons ce poulet qu'ils ont si généreusement déposé pour moi" songea-t-il arrivé chez lui. Il saisit le couteau, prit la volaille et s'appretait à lui trancher la gorge quand l'animal se tourna vers lui et déclara d'une voix forte :"Non, ce poulet ne t'es pas destiné!". Antoine, surpris, laissa choir le couteau en manquant de se couper un orteil. Le poulet avait parlé!
Les lumières s'éteignirent brutalement, le plongeant dans le noir complet et les fenêtres s'ouvrirent avec fracas laissant une brise glaciale s'engouffrer dans la maison*.
Puis, il distingua une ombre blanche pénétrer la pièce, suivie d'une autre, puis une autre, et plusieurs dizaines encore. Certaines entraient par la fenêtre, d'autres traversaient les murs. Des spectres volants à forme humaine, vêtus d'amples robes blanches et ondoyant autour de sa tête : les esprits de la forêt.
Une des ombres, qui semblait être la chef ressemblait à une vieille dame et portait une sorte de sceptre. Elle s'avança vers lui, menaçante.
"A genou!" lui ordonna-t-elle, d'une voix crécelle.
Antoine obtempéra. De la reine des esprits émanait une aura surpuissante ; son regard vide, son visage décrépi, rongé par les asticots inspiraient au jeune médecin un mélange de dégoût et de crainte. Il voulait fuir mais la frayeur le tétanisait.
"Cela fait plusieurs siècles que nous régnons sur ce village, poursuivit-t-elle lentement , et jamais personne n'a osé nous insulter comme tu l'as fait. "
"Maudit humain! Qu'on le châtie sévèrement" hurla un autre esprit qui obtint l'approbation de tous les autres. Des cris revanchards fusaient de partout, mais la reine leur intima de se taire.
Antoine redoutait la sentence. Il n'en croyait pas ses yeux, tout ceci ne pouvait être réel, tout ceci était contraire à la Science.
"Tu as souillé notre autel, un tel affront ne se lave que par le sang!" dit la reine des esprits, pour terminer.
"Le sang! Le sang! Le sang!" martelèrent les autres spectres en chœur.
Les murs de la maison tremblaient. Soudain, Antoine sentit une douleur lancinante gagner son membre viril puis le vit tomber par terre, tel un fruit mûr laissant ainsi jaillir une marée écarlate. Il poussa un glapissement suraigu puis se réveilla en sursaut, trempé de sueur. C'était le matin, il était seul dans son lit et ne voyait aucun esprit dans la pièce. Il se toucha l'intérieur du caleçon et constata avec soulagement qu'il avait fait un cauchemar.
Depuis ce jour, les villageois le virent tous les vendredis, apporter des présents aux esprits de la forêt.
* : en Octobre, il est sensé faire très chaud à Madagascar.
Dernière édition par Ryuzaki L le Jeu 16 Mar 2017 - 15:31, édité 3 fois
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Re: Exercices d'écriture
+1tieutieu a écrit:Il est très bien ton thème 7, j'aime beaucoup la conclusion (sur la forme et le sens).Aube a écrit:En vous lisant, je me demande pourquoi j'ai écrit sur le thème 7
J'aime beaucoup vos textes, en particulier celui de Mily sur le thème 9. J'ai vraiment eu l'impression de vivre les émotions du personnage .
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
C'est peut-être un peu tôt, mais j'avais envie de proposer ce thème:
Thème 10: dîner entre plusieurs personnes (famille/amis/collègues). Point de vue zéro, narrateur omniscient qui relate les pensées des divers personnages.
Thème 10: dîner entre plusieurs personnes (famille/amis/collègues). Point de vue zéro, narrateur omniscient qui relate les pensées des divers personnages.
Invité- Invité
Ouga bouga (c'est le titre)
- Spoiler:
- 19h46.
Ils sonnent.
-"Ils sont là chérie!"
Elle va ouvrir, en levant les yeux au ciel. Ils sont en retard, comme d'habitude.
Ils s'installent, un peu maladroitement, autour de la minuscule table basse, couverte de petits
amuse-gueule qu'Elle a passé l'après-midi à préparer, pendant qu'Il allait acheter le vin.
Une tâche masculine, forcément, s'était-Elle dit agacée, les mains pleines de crème et de farine.
A Lui le dehors, la chasse au mammouth, ouga bouga, à moi la cuisine.
Max sur le canapé, Léa sur le pouf – Elle ricane intérieurement-, Elle à moitié sur un tabouret pour aller à la cuisine régulièrement, son mari jambes écartées sur le fauteuil face à Max, ils débutent la discussion sur le temps qu'il fait.
Elle sent que la soirée va être longue.
C'est quoi encore cet apéro? Se dit Max. Elle nous fait chier avec ses conneries de bobo, tronçons de carotte à la crème, et asperges bio à la sauce de radis, merde! Si le repas ressemble à ça je me casse au kebab du coin. Et puis la musique serait certainement meilleure que sa vieille playlist ringarde, à l'autre con là, putain s'il nous sort encore la BO de l'arme fatale je saute par la fenêtre...
Léa rit gracieusement à une blague douteuse qu'Il a faite, un truc vaseux sur les nuages et les règles, Elle lève les yeux au ciel à nouveau en grimaçant.
Qu'elle-ce qu'elle fait avec ce con?
Qu'est-ce qu'elle lui a trouvé, déjà?
Elle est coincée maintenant, coincée, depuis 8 ans, avec un inconnu à l'humour merdique, au dos poilu et à l'haleine douteuse.
Mais que faire? Partir, avec trois sous en poche, et tout recommencer dans un studio minable, seule, trop usée pour espérer se remettre sur le marché de la drague?
Ou alors il faudrait le buter. Le pousser dans l'escalier? Payer un mec sur internet, ça doit se trouver facilement, ça. Ou le poison? C'est bien ça le poison, on doit pouvoir trouver des plantes toxiques, belladone ou je ne sais quoi, hop une petite infu, une crise cardiaque, et zou, la liberté, avec son fric...
Il y a quoi comme poison facile d'accès? La cigüe, ça pousse pas dans les friches, ce truc? Ca ressemble un peu à la carotte sauvage je crois... D'ailleurs elles sont bonnes mes carottes à la crème et aux fines herbes, ce soir. "Ca vous plaît? Demande t'elle. Je sais, c'est un peu simple, mais ça fait du bien de revenir aux choses simples en ce moment".
Il a vu son regard sur lui, ce regard de mépris qu'il connaît bien.
Ca le révulse, cette haine crachée au visage, dissimulée sous le fard du faux sourire, comme s'il était trop con pour la voir, pour voir ses yeux méprisants, pour sentir ce dégoût qu'elle a de lui.
Oui je sors des blagues de merde, et alors? Ca la fait glousser, cette conne de Léa, et j'aime quand elle glousse. Elle au moins, elle a gardé quelque chose de pur. Tandis que toi, tu n'es plus qu'une vieille jeune rongée par l'aigreur. Un tapis de dérision arrogante, qui se croit spirituelle, et qui se croit supérieure à moi. Tu crois que je ne vois pas tes rides, tes bourrelets hideux, tes tentatives désespérées de jouer les midinettes grotesques? Tu es bien contente quand tu vois mes yeux briller de désir face à tes artifices, même si tu jouis encore plus de me repousser...
"Tu veux un coup de main, chérie?" Dit-elle d'un grand sourire en tendant la main vers le plateau qu'elle emporte à la cuisine.
"non merci ça ira", souffle t'elle délicatement. Trop tard, connard.
C'est tout pour ce soir
Cérès- Messages : 38
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Re: Exercices d'écriture
- Thème 10:
- Ils prendront du vin. Parce qu'ils le haïssent, tous, et qu'ils en ont besoin. Ils prendront surement plusieurs verres. Lui, pour fêter sa promotion, eux, pour oublier qu'ils vont descendre encore plus profondément aux enfers. Ils sont tous venus pourtant.
Il rayonne, il confond la crainte et l'amour. Il se sent furieusement drôle ce soir à balancer pique sur pique. Surtout à Stéphane. C'est un con de toutes façons, plus il en prend dans la tronche et plus il ricane. Les autres rient aussi. La preuve qu'il a de l'esprit.
Stéphane vide son premier verre d'un trait. Il a pris une double dose de seroplex avant de venir, afin que l'alcool rende rapidement son cerveau brumeux et l'atmosphère cotonneuse. Il tâte nerveusement sa poche, compte mentalement les cigarettes qui lui restent. Le ballet du serveur monté sur ressort lui est insupportable, et il ne sait pas quoi faire de sa serviette. Il a envie de sortir. Le rire hystérique d'Astrid lui donne envie de se mettre la tête dans le four. Le filet de rouget. Ta gueule Astrid, je t'emmerde Astrid.
Elle s'est changée 3 fois, en scrutant sa silhouette dans le miroir de la salle de bain. Il ne faudrait pas avoir l'air d'en faire trop. Son régime commence à payer, mais pas question d'avouer qu'elle s'affame à longueur de journée. Tournedos, pommes de terre, et du dessert par dessus le marché. Elle ne peut le quitter des yeux. Ce qu'il est drôle ! Est ce qu'elle rit trop fort ? Stéphane a l'air bizarre ce soir. Il a toujours l'air bizarre. Un loser. Il ne sera jamais à la hauteur, ça se sent qu'il crève de jalousie. C'est pas demain la veille qu'on ira au restau fêter sa promotion à lui.
Stéphane desserre sa cravate et ouvre le bouton de son col de chemise. Il a du mal à respirer, et la sueur commence à perler dans son dos. Surtout, ne pas craquer, ça lui ferait trop plaisir à ce connard. Quand la commande sera passée, il pourra se glisser dehors pour en griller une, et souffler deux minutes. Il n'a pas pu trouver d'excuse pour ne pas venir. En plus, la soirée va lui coûter au moins 75€, c'est pas le moment. Faut toujours qu'il en mette plein la vue l'autre abruti. Et Astrid, mais qu'elle ferme sa gueule. Tout le monde sait qu'elle va aller vomir son tournedos dans les toilettes à la première occasion. Il a bien vu le spray mentholé et la brosse à dents qui dépasse de son sac.
Jean-Pierre a pris une blanquette revisitée au nom prétention : suprême de veau nagé à la crème et riz sauvage avec sa farandole de légumes tournés. Une blanquette quoi. Il préfère largement celle de sa femme. Il aurait bien aimé qu'elle soit là, elle aurait pu conduire. Il rentrera seul, en bus. Encore cinq ans, et la gamine aura fini ses études. Il pourra leur dire merde, à tous. Astrid lui parle. Il n'écoute pas la question, mais il sait quoi répondre. Bête, mais bête à bêcher de l'eau. Non, sa femme n'est pas là, elle est parti aider sa fille à s'installer dans son studio d'étudiante à 780€ par mois.
Appuyé sur le mur de pierre dans la pénombre, Stéphane tire nerveusement sur sa clope. Dans un claquement de talons et une trainée de Shalimar, échevelée, son sac de marque se balançant au bout du poignet, Caroline apparait au coin de la rue. Il s'enfonce un peu plus dans la pénombre. Raté, elle l'a vu, lui il détourne les yeux.
L'odeur des cuisines commence à lui chatouiller les narines. Elle n'a rien mangé de solide depuis 2 jours. Elle plie et déplie sa serviette pour garder ses mains loin de la corbeille de pain. Il ne semble pas la voir. Au moins Caroline n'est pas là. Pauvre Jean-Pierre, il doit se sentir bien seul sans ses femmes. 780€ pour un studio quand même. Elle coule un regard vers Vincent. Avec sa promotion il doit avoir largement de quoi s'occuper d'une famille. Si seulement il la remarquait. Enfin.
Caroline lâche son trench entre les mains de l'hôtesse et réajuste sa coiffure dans le miroir. Elle a bien vu Stéphane dehors. Elle lui dirait bien deux mots avant de rejoindre la table. Mais ce soir, elle a juste assez de force pour elle. L'enveloppe est toujours là, dans son agenda, et sa présence la réconforte. C'est la dernière fois qu'elle supporte cette mascarade. Demain, elle jettera tout à la face de Vincent. L'autre enveloppe est déjà partie à la dernière levée. Il faudra qu'il se démerde. Il faut tenir encore le masque ce soir, comme une dernière partie de poker. Elle se sent mal pour Stéphane. Jean-Pierre est bientôt à la retraite, et cette conne d'Astrid est bien trop occupée à couler des œillades à l'autre crétin pour remarquer quoi que ce soit.
Elle se fait pas chier celle là, elle se pointe avec une demi heure de retard, et elle ne fait même pas semblant de s'excuser. Il le sent, elle prépare un sale coup, elle est bien capable de lui voler son heure de gloire. Si seulement il ne lui avait pas fait confiance. Il avait cru au début pouvoir la baiser, mais elle est plus froide qu'un hiver sibérien. Pas comme cette pintade d'Astrid qui n'arrête pas de glousser à toutes ses vannes. Et revoilà Steph', toujours débraillé, et qui refoule comme un cendar. Il a pas l'air d'apprécier, putain, ce qu'il est susceptible. Aucune auto dérision le mec.
Astrid ouvre le robinet à fond pour couvrir le bruit, sa technique est rodée maintenant. Elle referme la porte derrière elle, ses mains tremblent un peu mais elle parvient à glisser un chewing gum entre ses lèvres, qu'elle arrose encore de spray mentholé. Dans le miroir, le reflet de Caroline. Elle se détourne un peu et entreprend d'effacer les traces. Elle essuie ses yeux rougis et larmoyants, et masse ses phalanges pour atténuer les traces de dents. De toutes façons, elle arrête quand elle veut. La main de Caroline sur son bras. "Il n'en vaut pas la peine". Mais de quoi elle se mêle, Madame Parfaite !
La porte lui échappe des mains un peu trop fort et claque dans son dos. Stéphane n'est plus à table, parti fumer sans doute.
Les clients se lèvent et se précipitent vers les vitres. "Il y a quelqu'un là haut !"
"Sur le toit"
"J'appelle la police !"
"Il faut faire quelque chose"
Astrid sent ses jambes se dérober, son crâne frappe le sol en même temps que le corps lourd de Stéphane.
Que vient-il de se passer ? Vincent n'entend plus rien, seul le claquement des talons de Caroline traversent le bourdonnement de ses oreilles. Il baisse les yeux sur ce qu'elle a jeté sur la table avant de disparaitre. Une simple enveloppe blanche. Il sait très bien ce qu'elle contient ...
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Mon avis, sur le thème 9 puisque ça fait partie de l’exercice :
- Godzilla, j'avais pensé à un angle d'attaque dans ce goût là (le quiproquo), mais j'aurais eu du mal à en sortir plus de 2 lignes. Moins de poésie que ta dernière production, mais bien joué.
- Ryuzaki : J’adore l’idée du poulet qui parle, je trouve que l'écriture est efficace. Néanmoins, je ne prendrai pas de poulet à la cantine ce midi de peur de faire des cauchemars.
- Mily, tu as été très prolixe ! C'est bien écrit, on dirait la première page d’un roman et ça donne envie d'en savoir plus. Tu parviens à changer d’ambiance et adapter ton style d’un texte à l’autre. Ma mention spéciale du thème 9.
- Godzilla, j'avais pensé à un angle d'attaque dans ce goût là (le quiproquo), mais j'aurais eu du mal à en sortir plus de 2 lignes. Moins de poésie que ta dernière production, mais bien joué.
- Ryuzaki : J’adore l’idée du poulet qui parle, je trouve que l'écriture est efficace. Néanmoins, je ne prendrai pas de poulet à la cantine ce midi de peur de faire des cauchemars.
- Mily, tu as été très prolixe ! C'est bien écrit, on dirait la première page d’un roman et ça donne envie d'en savoir plus. Tu parviens à changer d’ambiance et adapter ton style d’un texte à l’autre. Ma mention spéciale du thème 9.
tieutieu- Messages : 953
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Re: Exercices d'écriture
Alors bravo à tous pour le thème 9.
En règle générale je constate que tout le monde a introduit une forme de distance par le second degré, l'utilisation du rêve ou de la dystopie. Ça me laisse penser que vous êtes tous un peu des sceptiques. Je me demande comment un intuitif-réceptif traiterait ce thème.
Godzilla : bravo pour la chute, je ne m'y attendais pas du tout.
tieutieu : une version moderne de "Martine fait du spiritisme". Mon préféré pour ce thème. J'aurais aimé un peu plus de développement sur cet univers enfantin, par exemple, faire plus parler les petites de leurs parents.
Ryuzaki : un seul petit truc m'a dérangé, c'est le "etc..." à la fin de l'énumération des offrandes. Mais je suis une pénible sur la ponctuation et le rythme des textes, je pinaille. Je suis jalouse de pas avoir pensé à traiter ce thème avec l'idée des rites vaudous. Ton texte m'a rappelé les histoires créoles de mon enfance, excellent moment.
Autre remarque générale : j'ai beaucoup de mal à adopter un style narratif au passé. Je trouve que ça peut vite plomber un texte, sans compter les pièges de conjugaison et de concordance des temps. Vous avez des astuces là dessus ?
En règle générale je constate que tout le monde a introduit une forme de distance par le second degré, l'utilisation du rêve ou de la dystopie. Ça me laisse penser que vous êtes tous un peu des sceptiques. Je me demande comment un intuitif-réceptif traiterait ce thème.
Godzilla : bravo pour la chute, je ne m'y attendais pas du tout.
tieutieu : une version moderne de "Martine fait du spiritisme". Mon préféré pour ce thème. J'aurais aimé un peu plus de développement sur cet univers enfantin, par exemple, faire plus parler les petites de leurs parents.
Ryuzaki : un seul petit truc m'a dérangé, c'est le "etc..." à la fin de l'énumération des offrandes. Mais je suis une pénible sur la ponctuation et le rythme des textes, je pinaille. Je suis jalouse de pas avoir pensé à traiter ce thème avec l'idée des rites vaudous. Ton texte m'a rappelé les histoires créoles de mon enfance, excellent moment.
Autre remarque générale : j'ai beaucoup de mal à adopter un style narratif au passé. Je trouve que ça peut vite plomber un texte, sans compter les pièges de conjugaison et de concordance des temps. Vous avez des astuces là dessus ?
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Cérès, Mily, j'aime bravo pour la rapidité pour le thème 10.
Mily: j'ai pas trop compris la chute, Astrid se suicide et tombe sur Stéphane ? Qu'il y a-t-il dans l'enveloppe de Caroline ?
Mily: j'ai pas trop compris la chute, Astrid se suicide et tombe sur Stéphane ? Qu'il y a-t-il dans l'enveloppe de Caroline ?
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Ryuzaki L a écrit:Cérès, Mily, j'aime bravo pour la rapidité pour le thème 10.
Mily: j'ai pas trop compris la chute, Astrid se suicide et tombe sur Stéphane ? Qu'il y a-t-il dans l'enveloppe de Caroline ?
- Spoiler:
- Stéphane se suicide, et Astrid tombe dans les vapes à cause de son régime anorexico-boulimique. Caroline fait du chantage à Vincent.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Mily a écrit:
Autre remarque générale : j'ai beaucoup de mal à adopter un style narratif au passé. Je trouve que ça peut vite plomber un texte, sans compter les pièges de conjugaison et de concordance des temps. Vous avez des astuces là dessus ?
J'écris au présent quand c'est possible (le texte a l'air plus vivant). J'avais commencé à mettre le texte au présent pour le thème 9, mais je trouvais que ça n'allait pas. A vrai dire, je choisis selon le feeling.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
- Thème 10:
- Heureusement pour les 3 petits cochons, ils étaient le fruit de l’adaptation de Disney et n’étaient pas au menu de ce forcené de grand méchant loup dans cette version édulcorée. Pour la même raison, ils partageaient un dîner suite à ce vent de folie qui avait provoqué la perte du logis des deux tiers de la population porcine. Le loup avait lui aussi gardé la vie en même temps qu’il avait perdu toute dignité, c’est-à-dire la peau de son séant.
« Merci d’avoir accepté mon invitation, je vous propose le gîte et le couvert aussi longtemps qu’il sera nécessaire », offre celui qui est coupable d’avoir encore un toit après la tornade. Il ne pourra laisser ses amis dans leur lisier, persuadé que les jours, les semaines, les mois à venir seront synonymes d’adversité. Seul le futur compte à présent et il est incertain. D’ailleurs cette pensée tourne en boucle dans toutes les têtes comme un porcelet dans son enclos : « Si le loup revenait, il nous mangerait ».
Néanmoins, il se fait la promesse que pour eux, il paraîtra fort et les aidera à recouvrer un abri. Il retrouvera ce sanglier qui commercialise les briques nécessaires à une construction bien pensée. Celui chez qui il y a tout ce qu’il faut, outils et matériaux. Par expérience, il s'imagine les travaux à planifier, les journées de travail à rallonge, les mains dans le ciment, les pieds dans le plâtre, la tête comme une pastèque, la fatigue qui érode la motivation.
Déjà ce soir, l’abattement pèse sur toutes les épaules. Déjà perceptible, la peine infiltre les intonations, les postures, les regards aussi. L’un d’entre eux a même prétexté un « truc dans l’œil » par pudeur et pour préserver les convives d’une épidémie d’effusion lacrymale.
«A l'avenir, surtout ne pas abandonner un pouce au découragement et faire bonne figure ! »
Le second a vu sa maison s’envoler comme un fétu de paille, néanmoins, il se réjouit d’avoir repoussé dans la forêt leur ennemi de toujours. Il apprécie ce repas en si bonne compagnie. Leur hôte a redoublé d’effort en cuisine et le dîner est gargantuesque : amuse-groin aux glands, potée au choux, maïs tendre et tarte aux pommes et aux trognons. Chaque bouchée est savourée comme si c’était la dernière ou de la confiture. Alors qu’il mange aussi salement que possible, un pépin se glisse temporairement sous sa paupière. Ça a provoqué un léger larmoiement, mais maintenant ses yeux scintillent à nouveau. Ils sont aussi brillants que tout l’or du monde contre lequel il n' échangerait pas l’amitié qui l’unit à ses compères. D’aussi loin que ce sans-abris se souvienne, il a toujours eu ces cochons comme copains et inversement. Il grouine quelques compliments au maître de maison, puis se tait pour ne pas abimer la magie de l’instant présent.
Le troisième ressasse. L’image des rondins soufflés comme des allumettes s’impose à son esprit.
La situation l’a plongé entre colère et détresse. Il lutte contre cette tristesse qui remonte déjà jusqu’au bord de ses yeux. Cette injustice lui inspire du dégoût et le souvenir de l’haleine du loup, des nausées. Lui qui n’avait jamais quitté le plancher des vaches, il navigue entre le mal de vivre et le mal de mer : vague à l’âme et Vogalen. Il se remémore la joie d'avoir construit lui-même son habitation, celle d'aménager son intérieur, le plaisir de jardiner dans son potager. Il était primo-accédant, et maintenant son moral est aussi bas que son taux d'emprunt : à zéro. Tout ce qui n'est plus prend toute la place.
A ses côtés, ses camarades se goinfrent et demeurent muets.
« Eux aussi dépriment et se refont le film. » présume-t-il.
Il en mettrait son jambon à braiser ! « J’ai été dupé en achetant ce bois premier prix au premier venu. Ce sanglier m’a roulé dans la boue comme un cochon de lait. »
Alors il décide de s’adresser à ces compagnons d’infortune, dans le but que chacun exprime son désarroi :
« Le passé est décevant et… »
« Tout à fait, et l’avenir n’est guère plus prometteur… » l’interrompt son logeur.
Alors le dernier, très enthousiaste, acquiesce : « Vous avez raison, c’est dingue parce que malgré tout on passe une super soirée ! »
Dernière édition par tieutieu le Mar 21 Mar 2017 - 14:52, édité 1 fois
tieutieu- Messages : 953
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Re: Exercices d'écriture
- Thème 10:
- Comme à chaque dîner chez les Bah, l'ambiance est pesante. Monsieur Bah, le père de famille, est servi en premier comme le veut la tradition. Et comme à son habitude, il se plaint que le riz est cramé et la sauce trop salée. Aissata s'est assise à l'autre bout de la table, pour s'éloigner de ses postillons. C'est son père mais elle ne peut plus le voir en photo. Il aime jouer au patriarche, donner des ordres à tout le monde alors qu'on le sait très bien, c'est la maman qui fait vivre le foyer. Au chômage depuis un an, il déverse sa frustration sur sa femme et ses enfants. Quel homme faible! Vivement qu'elle obtienne son baccalauréat et se barre de cette maison!
Son regard noir n'a pas échappé à Monsieur Bah. Elle est vraiment irrespectueuse cette gamine! Tous ces films occidentaux qu'elle regarde lui montent à la tête. Elle passe son temps à le contredire, devient impertinente ; elle a sans doute besoin d'une bonne gifle.
_Qu'avez-vous fait à l'école aujourd'hui ? Lui demande-t-il.
Elle déteste cette manie qu'il a de mâcher bruyamment et de parler la bouche pleine.
_Des maths et du Français, on a commencé les dissertations littéraires.
_Si tu veux des bonnes notes en Français, tu dois lire beaucoup, au lieu de perdre ton temps devant la télé.
Aissata se mord la lèvre inférieure.
_Je fais un bacc S, je n'ai pas besoin du Français.
A ce stade là, chacun sait que la conversation va se terminer en dispute. Malik, le frère d'Aissata, aimerait bien détendre l'atmosphère avec une blague mais est à court d'idée.
_Ça te sera utile plus tard rétorque Monsieur Bah. Mes facilités en rédaction ont toujours fait la différence dans mes lettres de motivation.
_Dommage qu'elles ne te permettent pas de trouver un boulot.
Aissata a du mal à croire qu'elle ait osé dire cela. Son père se lève d'un bond.
_ Quoi ? Je vais t'apprendre à me parler sur un autre ton.
Il fait mine d'aller la frapper mais Malik s'interpose. Madame Bah est en larmes. Qu'a-t-elle fait pour mériter cela ? Ne peut-elle donc pas avoir un foyer heureux? Elle tente chaque jour d'apaiser les tensions entre son mari et sa fille mais ils sont aussi têtus l'un que l'autre.
Mais l'adolescente est lasse de la voir aussi passive. C'est pourtant une femme forte, pourquoi est-elle aussi soumise devant son mari ? Tout le monde le sait qu'il la trompe et la bat. Il ne travaille pas et ne participe même pas aux tâches ménagères. Qu'est-ce qui empêche sa mère de demander le divorce? Le jugement des voisins? On est au 21ème siècle, merde!
Aissata regarde sa mère mais ne parvient pas à lui dire ce qu'elle ressent. Finalement, elle n'est pas non plus en reste en matière de lâcheté. Elle sort de table, son père l'imite.
Malik est désolé pour sa mère. Il la réconforte et se promet d'avoir une discussion sérieuse avec Aissata prochainement.
Le style est bof, mais un peu la flemme de faire plus abouti.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Vous avez tous opté pour un ton caustique, pourtant j'ai tout apprécié pour des raisons différentes.
Cérès : C'est direct et on capte bien l'ambiance et les pensées.
A mon goût, il manquerait une nuance dans les ressentis afin que la situation soit différente entre le début et la fin.
J'ai adoré le côté très incisif. J'espère que tu vas poursuivre.
Mily : Tu as pris le temps de mettre en place le décor, il y a une histoire avec une chute, une vraie en plus!
L'écriture que j'ai préférée. L'arrivée de Caroline est super.
Bref,
Ce qui m'a gêné c'est ce qui m'avait plu dans ton texte sur les esprits : le côté un peu nébuleux qui convenait très bien au précédent thème.
Ici, l'histoire est importante et à la fin je ne suis pas certain d'avoir bien compris.
Ryuzaki : Un peu moins stylé que d'habitude. Tu avais annoncé la couleur.
J'adore la progression : on découvre un peu plus la situation au fil du récit et les émotions sont bien retranscrites.
tieutieu- Messages : 953
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Re: Exercices d'écriture
Merci. C'est vrai que l'intrigue n'est pas très claire. Enfin dans ma tête elle le paraissait. Ce qui fait que je suis un peu hors sujet sur le thème du narrateur omniscient.
tieutieu : comme d'habitude, tu choisis un angle original et surprenant.
Ryuzaki : c'est pas si mal je trouve, très ancré dans le réel, ça donne envie d'en savoir plus. J'apprécie aussi tes univers qui changent de ce qu'on est habitué à lire ici.
Cérès : Ouh la, on sent que ça va mal finir entre eux bien joué.
tieutieu : comme d'habitude, tu choisis un angle original et surprenant.
Ryuzaki : c'est pas si mal je trouve, très ancré dans le réel, ça donne envie d'en savoir plus. J'apprécie aussi tes univers qui changent de ce qu'on est habitué à lire ici.
Cérès : Ouh la, on sent que ça va mal finir entre eux bien joué.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Cerès: le texte est fluide, agréable à lire. J'aurais aimé un peu plus d'informations sur les deux personnages secondaires.
Tieutieu: ta façon d'aborder les thèmes est toujours originale je trouve, et l'ambiance est joyeuse (ça change de mes textes).
Mily: C'est ton texte que j'ai préféré, j'ai eu l'impression de regarder un film tellement la scène est bien retranscrite. Et je me suis attachée à tous les personnages, en particulier Caroline (qui me fait penser à toi, même si je ne te connais pas). Par contre j'ai plus eu l'impression que c'était une succession de point de vue interne qu'un point de vue zéro. On ne voit pas de narrateur neutre, en dehors des personnages.
Tieutieu: ta façon d'aborder les thèmes est toujours originale je trouve, et l'ambiance est joyeuse (ça change de mes textes).
Mily: C'est ton texte que j'ai préféré, j'ai eu l'impression de regarder un film tellement la scène est bien retranscrite. Et je me suis attachée à tous les personnages, en particulier Caroline (qui me fait penser à toi, même si je ne te connais pas). Par contre j'ai plus eu l'impression que c'était une succession de point de vue interne qu'un point de vue zéro. On ne voit pas de narrateur neutre, en dehors des personnages.
Dernière édition par Ryuzaki L le Mer 17 Oct 2018 - 20:26, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Merci pour vos gentils commentaires.
Plus personne ne joue ? On passe au thème 10 ?
Plus personne ne joue ? On passe au thème 10 ?
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Merci aussi pour vos commentaires.
J'veux jouer encore.
Je propose pour le thème 11 : genre épistolaire, correspondance en 2 à 4 courriers (pour rester dans l'esprit de ne pas écrire des pages)
Partants ?
J'veux jouer encore.
Je propose pour le thème 11 : genre épistolaire, correspondance en 2 à 4 courriers (pour rester dans l'esprit de ne pas écrire des pages)
Partants ?
tieutieu- Messages : 953
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Re: Exercices d'écriture
EvidemmentMily a écrit:On peut se mettre par équipe ?
tieutieu- Messages : 953
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Re: Exercices d'écriture
Thème 11
Mon cher cul, l'aut', mon fiss, j'suis allé voir le procto, quelle merde quand même. M'a causé de toi toute la journée, t'es pas le centre du monde mais pas loin, j'étais fier, mais bordel, quelle merde, quelle merde, t'es devenue aussi plat que Gigi, quand j'y pense à ste grosse cochonne.. mmm.. bref, je t'envoie ça pour te dire que tu vs faire de l'exercice, muscle bien ta rondelle car un régiment de Kafé va pointer en mode lungo
P.s bizou mon cul
Réponse, 2 minutes après on est en lien direct
Grand fiss de pute, tu m'emmerde d'jà dpis 20 ans, j'en ai ma claque de tes merdes, tu manges nimp. NimP
NIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMP PUTAIN DE MERDE DE KON DE MES COUILLEs
ET ouais grand con, j'ai le droit de véto sur tes religieuse, sans moi pas de périnée, cause conséquence tu vides rien.. tu suis, non ? spa grave moi oui. Tu devrais te mettre au bio, jacter tout le lactose – ça me file des émo –, et le gluten – j'en chie une tout les jours et BORDEL alors, STOP ces putains de fayots, je fais de ces gaz, et je schlingue après quand une langue vient y faire un tour #SHIIIIT (ouais le cas de le dire)
@+ maître du schnok
Réponse
VA TE FAIRE FOUTRE
Réponse
Never, le boss est hétéro
Réponse
Mouais, stait du secon... RÉPONSE : TA
PUTAIN
DE GUEULE TOI
Réponse
COOOOUAAAA ?
Réponse
VA
TE
FAIRE
..
Et là je finis la correspondance, pas oublier que c'est le genre espistolaire c'est surtout de la grosse branlette #Mouarf je sors..
Mon cher cul, l'aut', mon fiss, j'suis allé voir le procto, quelle merde quand même. M'a causé de toi toute la journée, t'es pas le centre du monde mais pas loin, j'étais fier, mais bordel, quelle merde, quelle merde, t'es devenue aussi plat que Gigi, quand j'y pense à ste grosse cochonne.. mmm.. bref, je t'envoie ça pour te dire que tu vs faire de l'exercice, muscle bien ta rondelle car un régiment de Kafé va pointer en mode lungo
P.s bizou mon cul
Réponse, 2 minutes après on est en lien direct
Grand fiss de pute, tu m'emmerde d'jà dpis 20 ans, j'en ai ma claque de tes merdes, tu manges nimp. NimP
NIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMP PUTAIN DE MERDE DE KON DE MES COUILLEs
ET ouais grand con, j'ai le droit de véto sur tes religieuse, sans moi pas de périnée, cause conséquence tu vides rien.. tu suis, non ? spa grave moi oui. Tu devrais te mettre au bio, jacter tout le lactose – ça me file des émo –, et le gluten – j'en chie une tout les jours et BORDEL alors, STOP ces putains de fayots, je fais de ces gaz, et je schlingue après quand une langue vient y faire un tour #SHIIIIT (ouais le cas de le dire)
@+ maître du schnok
Réponse
VA TE FAIRE FOUTRE
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Never, le boss est hétéro
Réponse
Mouais, stait du secon... RÉPONSE : TA
PUTAIN
DE GUEULE TOI
Réponse
COOOOUAAAA ?
Réponse
VA
TE
FAIRE
..
Et là je finis la correspondance, pas oublier que c'est le genre espistolaire c'est surtout de la grosse branlette #Mouarf je sors..
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Thème 11: coécrit par tieutieu, Mily et Ryuzaki
Cher Père Noël,
Si je t’écris à nouveau c’est parce que ce soir je suis très triste et que c’est un peu à cause de toi.
Ce matin en découvrant mon cruel cadeau au pied du sapin, j’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes. Je ne voulais pas peiner maman. Elle est déjà très fatiguée, elle est encore si malheureuse.
J’ai réussi à esquisser un sourire pour ne pas l’accabler d’avantage. L’année écoulée a été très éprouvante pour nous deux depuis que nous ne sommes plus trois.
J’imaginais avoir été au moins aussi sage que les autres fois et y avoir ajouté un supplément de courage. Malgré moi, mais quand même.
J’aimais beaucoup Noël, c’est une période un peu magique. Ce qu’il y avait de magique c’est qu’un généreux bienfaiteur offrait des cadeaux à tous les enfants du monde.
Ce qu’il y avait de magique, c’est que ceux qui n’avaient rien dans l’année en recevaient aussi. Ce qu’il y aurait eu de magique, c’est que la PS4 flambant neuve se retrouve juste devant mon chausson.
Maintenant, je déteste Noël. Ce qu’il y a de décevant, c’est que ça n’arrive pas. Ce qu’il y a de décevant, c’est que cette année, j’avais pourtant fait un effort pour limiter ma liste à « une PS4 et un superhéros ». Ce qu’il y a de décevant, c’est que mes copains jouent déjà à FIFA17 et que moi j’ai eu une Game Boy. Un 'joujou' dépassé depuis 10 ans. Une Game Boy de la honte. Une Game Boy de l’injustice. Une Game Boy de ‘tu ne mérites pas mieux’.
Je fais un effort pour me modérer mais je ne suis pas seulement abattu, je suis en colère. Père Noël, si je ne peux plus te faire confiance à toi, en qui croire ?
Avatar
Cher Avatar,
J'ai lu ta lettre avec attention. Rassure toi, cette année encore tu as été très sage, et les elfes m'ont aussi raconté que ta maman est très fière de toi.
Cependant, je crois que tu n'as pas vu tous tes cadeaux. Tu avais bien demandé "une PS4 et un super héros". Malheureusement, il a fallu que je réduise le temps de travail des elfes et c'est difficile aujourd'hui de trouver des elfes qualifiés, ce qui m'a obligé à faire des choix, alors j'ai donné la priorité au Super Héros, parce que je pensais que tu trouverais cela beaucoup plus cool.
J'aurais dû être un peu plus clair, parce que les super héros ne se laissent pas facilement enfermer dans des paquets cadeaux et en plus ils tiennent beaucoup à leur identité secrète. Mais exceptionnellement, je vais te révéler un secret.
Qui d'autre qu'un super héros se lèverait à 5h30 du matin pour tout préparer, te déposer à l'école en gardant le sourire, faire une journée complète au bureau avec des heures en plus, revenir te chercher toujours à l'heure avec le sourire, s'occuper seul de la maison, des courses, des papiers et des factures, sortir le chien, te préparer à diner, réparer la plomberie, t'aider à faire tes devoirs et te raconter une histoire tous les soirs ?
Je te fais confiance, j'espère que tu sauras garder le secret sur ta Maman, elle ne serait pas très contente si elle apprenait que je t'avais dit cela.
Je suis vraiment désolé que tu sois aussi déçu, j'essaierai de faire un effort l'année prochaine.
Père Noël
Ma chère maman,
Je préfère t’écrire cette lettre au lieu de te parler directement car j’avais peur que tu te fâches en l’apprenant. Voilà, je connais ton identité secrète. Comment je l’ai su ? Je ne peux pas le dire, mais je ne le raconterai à personne, je te le promets. D'ailleurs, est-ce que papa aussi en était un ? Je suis sûr que oui, il était tellement fort et courageux ! Il doit sûrement être au paradis des supers héros en ce moment, en train de nous regarder.
Je me demande comment j’ai fait pour ne pas m’en apercevoir pendant toutes ces années ! Ça sautait tellement aux yeux, tout ce temps que tu passes à travailler et à prendre soin de moi. Je profite de cette lettre pour te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi jusqu’à maintenant. Je suis tellement fier d’être ton fils.
Mais en fait, as-tu d'autres supers pouvoirs que je n'ai pas encore vus, comme voler ou devenir invisible ? Je le comprendrai si tu ne veux pas tout me montrer, mais j’espère qu'un jour tu m’en apprendras quelques-uns. Ainsi je pourrais à mon tour devenir un super héro quand je serai grand. Au pire, je t’aiderai dans tes missions, de temps en temps, comme Robin avec Batman !
Je suis tout excité, je rêvais d’un super héro en plastique et j’en ai un vrai chez moi, et en plus c’est ma maman ! J'espère que tu n'es pas trop fâchée que j'ai découvert ton secret. En tout cas, je pense qu’on va passer une très bonne année, remplie d’aventures extraordinaires tous les deux.
Je t’aime,
Avatar
Cher Père Noël,
Si je t’écris à nouveau c’est parce que ce soir je suis très triste et que c’est un peu à cause de toi.
Ce matin en découvrant mon cruel cadeau au pied du sapin, j’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes. Je ne voulais pas peiner maman. Elle est déjà très fatiguée, elle est encore si malheureuse.
J’ai réussi à esquisser un sourire pour ne pas l’accabler d’avantage. L’année écoulée a été très éprouvante pour nous deux depuis que nous ne sommes plus trois.
J’imaginais avoir été au moins aussi sage que les autres fois et y avoir ajouté un supplément de courage. Malgré moi, mais quand même.
J’aimais beaucoup Noël, c’est une période un peu magique. Ce qu’il y avait de magique c’est qu’un généreux bienfaiteur offrait des cadeaux à tous les enfants du monde.
Ce qu’il y avait de magique, c’est que ceux qui n’avaient rien dans l’année en recevaient aussi. Ce qu’il y aurait eu de magique, c’est que la PS4 flambant neuve se retrouve juste devant mon chausson.
Maintenant, je déteste Noël. Ce qu’il y a de décevant, c’est que ça n’arrive pas. Ce qu’il y a de décevant, c’est que cette année, j’avais pourtant fait un effort pour limiter ma liste à « une PS4 et un superhéros ». Ce qu’il y a de décevant, c’est que mes copains jouent déjà à FIFA17 et que moi j’ai eu une Game Boy. Un 'joujou' dépassé depuis 10 ans. Une Game Boy de la honte. Une Game Boy de l’injustice. Une Game Boy de ‘tu ne mérites pas mieux’.
Je fais un effort pour me modérer mais je ne suis pas seulement abattu, je suis en colère. Père Noël, si je ne peux plus te faire confiance à toi, en qui croire ?
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Cher Avatar,
J'ai lu ta lettre avec attention. Rassure toi, cette année encore tu as été très sage, et les elfes m'ont aussi raconté que ta maman est très fière de toi.
Cependant, je crois que tu n'as pas vu tous tes cadeaux. Tu avais bien demandé "une PS4 et un super héros". Malheureusement, il a fallu que je réduise le temps de travail des elfes et c'est difficile aujourd'hui de trouver des elfes qualifiés, ce qui m'a obligé à faire des choix, alors j'ai donné la priorité au Super Héros, parce que je pensais que tu trouverais cela beaucoup plus cool.
J'aurais dû être un peu plus clair, parce que les super héros ne se laissent pas facilement enfermer dans des paquets cadeaux et en plus ils tiennent beaucoup à leur identité secrète. Mais exceptionnellement, je vais te révéler un secret.
Qui d'autre qu'un super héros se lèverait à 5h30 du matin pour tout préparer, te déposer à l'école en gardant le sourire, faire une journée complète au bureau avec des heures en plus, revenir te chercher toujours à l'heure avec le sourire, s'occuper seul de la maison, des courses, des papiers et des factures, sortir le chien, te préparer à diner, réparer la plomberie, t'aider à faire tes devoirs et te raconter une histoire tous les soirs ?
Je te fais confiance, j'espère que tu sauras garder le secret sur ta Maman, elle ne serait pas très contente si elle apprenait que je t'avais dit cela.
Je suis vraiment désolé que tu sois aussi déçu, j'essaierai de faire un effort l'année prochaine.
Père Noël
Ma chère maman,
Je préfère t’écrire cette lettre au lieu de te parler directement car j’avais peur que tu te fâches en l’apprenant. Voilà, je connais ton identité secrète. Comment je l’ai su ? Je ne peux pas le dire, mais je ne le raconterai à personne, je te le promets. D'ailleurs, est-ce que papa aussi en était un ? Je suis sûr que oui, il était tellement fort et courageux ! Il doit sûrement être au paradis des supers héros en ce moment, en train de nous regarder.
Je me demande comment j’ai fait pour ne pas m’en apercevoir pendant toutes ces années ! Ça sautait tellement aux yeux, tout ce temps que tu passes à travailler et à prendre soin de moi. Je profite de cette lettre pour te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi jusqu’à maintenant. Je suis tellement fier d’être ton fils.
Mais en fait, as-tu d'autres supers pouvoirs que je n'ai pas encore vus, comme voler ou devenir invisible ? Je le comprendrai si tu ne veux pas tout me montrer, mais j’espère qu'un jour tu m’en apprendras quelques-uns. Ainsi je pourrais à mon tour devenir un super héro quand je serai grand. Au pire, je t’aiderai dans tes missions, de temps en temps, comme Robin avec Batman !
Je suis tout excité, je rêvais d’un super héro en plastique et j’en ai un vrai chez moi, et en plus c’est ma maman ! J'espère que tu n'es pas trop fâchée que j'ai découvert ton secret. En tout cas, je pense qu’on va passer une très bonne année, remplie d’aventures extraordinaires tous les deux.
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Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Merci pour la publication Ryuzaki. C'est trop choupinou comme résultat
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