Exercices d'écriture
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Re: Exercices d'écriture
Merci pour la publication Ryuzaki. C'est trop choupinou comme résultat
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Pour ceux qui veulent encore jouer,
thème 12 : un personnage vit le moment le plus heureux de sa vie, à vous de nous livrer ce moment.
thème 12 : un personnage vit le moment le plus heureux de sa vie, à vous de nous livrer ce moment.
- thème 12:
Son séjour touchait à sa fin et ses valises étaient prêtes. Aurélie était venue à Madagascar pour travailler bénévolement dans un orphelinat comme institutrice. Elle avait aussi animé des ateliers de théâtre et d’écriture auprès des enfants. Ce fût une merveilleuse expérience, elle n’oublierait jamais ces journées faites de rires, de jeux et de chants ni ces visages innocents et chaleureux qu’elle avait côtoyés. Mais il était temps pour elle de rentrer en France. Malgré l’heure tardive, elle sortit un moment admirer les constellations. Le ciel était dégagé et la nuit céleste et paisible, la diaphane pleine lune resplendissait et compensait à merveille le manque d’éclairage public. Elle n’entendait que les rumeurs des cigales, tout le monde sommeillait sûrement à cette heure là. Après la journée ensoleillée qu’elle avait eue, elle accueillit avec joie la brise fraîche qui lui caressa la tempe et fit langoureusement balancer les feuilles des manguiers. Un sentiment de plénitude l’envahit.
Puis elle crut voir une apparition, une nuée d’enfants l’approcher en silence puis l’entourer. Un enchantement! Ces enfants, d’ordinaire bruyants et agités, semblaient aussi charmés qu’elle par la beauté de l’instant et ne pas vouloir l’altérer. Aina, la plus jeune d’entre-eux, tenait un collier de raffia et l’offrit à Aurélie. Celle-ci mit le collier et, les yeux embués de larmes, les enlaça tour à tour de ses bras leur promettant de revenir l’année suivante. Sa voix était chargée d’émotions.
Les petits anges demeurèrent là un moment, muets et immobiles, à se délecter de cette communion avec elle. Indicible magie que rien ne pouvait troubler. Puis ils repartirent aussi silencieusement qu’ils sont venus. Ivre de ravissement, elle exultait d’affection et de gratitude pour eux. Elle était venue dans cet orphelinat avec l’envie de leur donner tout ce qu’elle avait mais en vérité, ces enfants lui avaient apporté plus de bonheur qu’elle avait jamais imaginé éprouver. Elle avait prétendu leur apprendre la vie mais ce sont eux qui lui apprirent l’essentiel, la simplicité et la joie de vivre.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Bonsoir !
iLux, petite nouvelle et adepte d'écriture et scribouillages en tous genres...
Je me lance :
iLux, petite nouvelle et adepte d'écriture et scribouillages en tous genres...
Je me lance :
- Thème 12 :
- Je vois le dernier rayon de soleil disparaitre dans les arbres depuis mon poste d'observation à la fenêtre.
Ils sont en retard.
Le boulot se termine en fin d'après-midi, non ? A l'heure où on peut encore sortir et se promener dans les rues au soleil. Mais là, il est trop tard, beaucoup trop tard. Et ils ne sont pas là.
Ils ne sont jamais en retard, d’habitude.
Mais qu’est ce qui a pu se passer ? Il s’est forcément passé quelque chose. Et ils ne m’auraient pas oublié, non ? Il a dû leur arriver quelque chose de grave. Qu'est ce qui aurait pu les empêcher de rentrer ? Blessés ? Morts...? Non. Non, non. Pas ça, pas ça, pas ça.
La panique m’envahit.
Je dégringole les escaliers, dérapant à moitié sur le tapis de l’entrée, je n’évite que la table basse avec son vase en porcelaine de justesse. Couloir, droite, droite, le salon. Vide. Désespérément vide.
En même temps, je ne sais pas ce que j’avais espéré... les voir là, assis à table, discutant calmement ? Ou sur le canapé, télécommande en main ? La vérité, c'est que Je suis seule. Toute seule. Je me traîne jusqu’au canapé, m’y allonge lourdement.
Où sont-iiiiils ? Je veux qu’ils reviennent ! Je veeeeeeeeeeeeeeeeeeuuuuuu…* !
Quoi ? Quoi ? Quoi ? La porte ! LA PORTE ! Le bruit de la porte qui s’ouvre ! Enfin ! ENFIN ! ENFIN ! LES VOILAAAAAA !
« - Ooooh, là ! Doucement, ma belle ! On se calme. Oui oui, on est là, on est là.
- C’est qui la fifille qui vient accueillir papa et maman qui rentrent du cinéma ? Oui c’est toi ! Ouh, elle est contente ! Bon chien, ça !
- Tu as vu ça, chéri ? C’est fou : à chaque fois qu’on rentre, c’est comme si c’était le moment le plus heureux de sa vie ! »
Dernière édition par iLux le Mer 31 Mai 2017 - 12:23, édité 1 fois
iLux- Messages : 29
Date d'inscription : 25/05/2017
Localisation : Alsace
Re: Exercices d'écriture
Bienvenue iLux
- thème 12 - un personnage vit le moment le plus heureux de sa vie, à vous de nous livrer ce moment:
- 2 barres…pregnant !
Comme dans les vidéos de BFMTV où l’immeuble est détruit par implosion, la déflagration a lieu dans ses rotules qui lâchent sous son poids. Il n’y aura pas de trace filmée de son corps s’écroulant au pied de la cuvette des WC. Pas de Breaking News : Une femme meurt de déshydratation en pissant sur un test de grossesse, puis en pleurant dans ses toilettes.
« Remarque, chaque fois que c’était négatif, j’ai chialé aussi. »
46 ans. Combien de sessions pipi lui restaient-ils dans cette course contre la montre ? Depuis, quelques mois déjà le tic-tac de son horloge biologique couvrait le bruit des battements de son cœur. Il était moins une. C’est sa mère qui avait déclenché le compte à rebours : « A ton âge, j’étais déjà ménopausée ». Elle le savait déjà, l’avait bien intégré, mais c’est à ces quelques mots qu’elle l’a vraiment ressenti. Rien ne serait arrivé s’il n’y avait eu que sa tête pour murmurer ‘tant pis’, mais son ventre disait ‘bébé, hurlait ‘maman’, même en se crevant les tympans elle l’entendrait encore. Le soir même, elle était passée de femme romantique, raisonnée et raisonnable à un produit marketing sur Tinder en modifiant ces 3 superlatifs.
Le beau parleur du mois était divorcé, avait 4 enfants et était en déplacement professionnel…pendant la période d’ovulation. Il était aussi désirable qu’une bombonne d’azote liquide contenant des paillettes de sperme congelé mais avait pour lui d’être moins rigoureux en formalité, plus réactif aussi. Moyennement divorcé à en croire le bronzage qui dessinait une alliance à la base de son annulaire ; elle détourna les yeux. Elle accepta que chacun mente un peu à l’autre et beaucoup à soi-même. Lui, comme les cinq misters mois précédents ne saura rien de son statut de géniteur potentiel. Il était déjà trop occupé à obtenir celui d’amant.
Finalement, elle l’avait bien gagné ce test positif. Ça n’est pas humain d’accepter d’être un animal : de subir le diktat hormonal qui inhibe sa dignité, cet instinct de suicide de son propre égo et de maudire à longueur de journée l’inégalité des sexes. Humiliée consentante, elle se donnait la nausée bien avant l’heure. Malgré tout, elle continuait à faire honteusement le poirier après les inséminations naturelles, elle jouait à la roulette russe avec le HIV, se promettait que c’était la dernière fois et recommençait. Elle était devenu un rat de labo sur lequel on ferait des tests d’addiction : moche et prisonnière plusieurs fois.
Et là, alors que tout se brouille, sa vue et ses pensées, la voilà plusieurs fois libérée. Elle se redressera enfin. Elle vérifiera trois fois le code sur le test et trois fois la notice. Elle se déclarera malade auprès de son employeur et vivra la plus belle expérience de vie imminente. Elle courra vers la lumière, marchera au-dessus du sol, vivra sur un nuage pendant toute une journée, sourira par défaut, se fera mal aux yeux à trop pétiller et s’autorisera d’entrer à Orchestra. Elle le découvrira plus tard, le moment le plus beau de sa vie n’est pas la naissance de Thalia. Ce sont 2 traits sur un bout de plastique, les deux plus beaux traits du monde, ils s’appellent Espoir et Désiré.
Dernière édition par tieutieu le Ven 2 Juin 2017 - 22:38, édité 1 fois (Raison : ortho : occuper en occupé)
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Exercices d'écriture
Bienvenue iLux! Bravo pour la chute, je ne m'y attendais pas du tout^^.
Il est très joli ton texte tieutieu .
Il est très joli ton texte tieutieu .
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Merci
Vos textes sont très agréables à lire, on arrive à rentrer dedans en quelques lignes, c'est fou !
Vos textes sont très agréables à lire, on arrive à rentrer dedans en quelques lignes, c'est fou !
iLux- Messages : 29
Date d'inscription : 25/05/2017
Localisation : Alsace
Re: Exercices d'écriture
Ryuzaki L : J'aime bien l'atmosphère et ton goût pour l'exotisme.
Mon écriture préférée sur ce thème pour l'instant.
J'aurais aimé un souvenir d'un moment plus difficile pour mettre le reste en relief.
iLux : Hihihi. Mon idée préférée.
J'ai aussi été surpris par le fin.
tieutieu : Après relecture, 2 écarts entre ce que tu as voulu faire et ce que tu as fait :
- trop de détachement dans le premier paragraphe, ça ne retransmet pas l'émotion forte de la femme.
- 'ils s'appellent Espoir et Désiré' --> beurk! Bisounours et convenu : à virer.
Mon écriture préférée sur ce thème pour l'instant.
J'aurais aimé un souvenir d'un moment plus difficile pour mettre le reste en relief.
iLux : Hihihi. Mon idée préférée.
J'ai aussi été surpris par le fin.
tieutieu : Après relecture, 2 écarts entre ce que tu as voulu faire et ce que tu as fait :
- trop de détachement dans le premier paragraphe, ça ne retransmet pas l'émotion forte de la femme.
- 'ils s'appellent Espoir et Désiré' --> beurk! Bisounours et convenu : à virer.
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Exercices d'écriture
Bonjour,
A mon tour d'essayer en amateur timide
A mon tour d'essayer en amateur timide
- thème 12 - un personnage vit le moment le plus heureux de sa vie, à vous de nous livrer ce moment:
Je descendais du train, le regard flottant, cherchant en vain un fantôme. Je le sentais, les couleurs de mes illusions étaient en train de s’éteindre aussi surement que celles de cette gare vieillissante, au fur et à mesure que mes pas me menaient vers l’extérieur. Je ne savais plus ce que je faisais ici. Cette langueur, c’était surement mon châtiment pour cette impulsivité insolente qui m’avait finalement amené à pénétrer dans la ville portuaire.
Tout ce que j’avais en arrivant sur le parvis, c’était cette pointe d’espoir qui empêchait mon cœur de geler sous les rayons froids du soleil de Bretagne.
Au fur et à mesure de mon avancée vers ma destination, je croisais des habitations étonnamment colorées détonantes avec les lieux que j’avais arpentés quelques secondes auparavant. Un vent chaud s’était levé estompant, de son souffle, ma chair de poule. Je profitais de ce répit redoutant le moment où cela s’arrêterait.
Enfin, l’océan s’étalait devant moi. Je m’étais arrêté là, juste avant la petite plage de galets. Son bleu profond m’avait coupé le souffle. Le vent avait forci m’enveloppant d’une chaleur rassurante et les mouettes, jusque-là silencieuse, semblaient chanter en cœur la beauté de ce paysage. Tout s’illuminait d’un coup et se parait de couleurs chatoyantes me sortant de ma torpeur comme si le destin capitulait enfin devant mon obstination à briser le cours des choses.
Je fermais les yeux pour m’imprégner de ce qui m’entourait. Une chanson entêtante naissait dans mon esprit et réanimait mon âme. Sans savoir pourquoi, je voulais chanter, danser et crier mon bonheur impromptu par-delà ces eaux qui s’étendaient devant mes paupières closes.
Mon cœur s’accélérait, je devais ouvrir mes yeux, me préparer. Comment pouvais-je être aussi libéré ? Seul devant cette plage, où j’allais attendre seul, un souvenir heureux qui ne reviendrait surement jamais.
Avec précaution, je me lançais, redoutant d’être aveuglé par ce soleil devenu si brillant. Il n’en fut rien, elle était là. Elle souriait. Sur son visage, un dessin du bonheur félicitant mon pied de nez à l’impossible. Mon vent avait forcit à m’en faire exploser le cœur. Rêveur, têtu, j’étais là, me perdant à nouveau dans son regard. Je ne pouvais me détourner quand elle dévorait mes yeux dont l’océan en copiait la couleur. Stopper ce regard, aussi déloyal soit-il, me semblait impensable tant mon bonheur s’y déversait.
Elle rompit le lien, un instant, pour y revenir.
- Tu vois, tu triche encore, me dit-elle dans un souffle.
Doppelgänger- Messages : 20
Date d'inscription : 30/07/2015
Age : 35
Localisation : Paris
Re: Exercices d'écriture
tieu-tieu : le démarrage est largement compensé par la force des sentiments déployés par la suite
Dopplegänger : très joliment dit !
Dopplegänger : très joliment dit !
iLux- Messages : 29
Date d'inscription : 25/05/2017
Localisation : Alsace
Re: Exercices d'écriture
- Thème 12:
- Plus une goutte. Il n’a pas plu depuis des jours, peut-être même des semaines. Les viscères nauséabondes des poissons qu’il a pu attraper l’ont maintenu jusque-là. Dans un moment d’égarement, il a tenté de tremper ses lèvres dans l’eau de mer, expérience qu’il regrette amèrement. C’est la fin. Au-dessus de sa tête, au zénith, le soleil implacable emporte ses dernières forces. Il a déjà écrit sa lettre, pour ceux qui peut-être un jour trouveront son canot et son corps desséché. Mais l’extrême solitude est indicible. Pour parler, il faudrait encore être conscient de l’autre. Du monde. Depuis qu’il s’est séparé du corps sans vie de son compagnon d’infortune, il n’a pas vu de figure humaine. L’humanité n’existe plus. Elle, n’existe plus. Eux, n’existent plus. Il se laisse glisser, il suffit de s’endormir maintenant. Ses paupières papillonnent dans la lumière blanche aveuglante. Au loin, il croit percevoir un bruit. Encore son imagination. Pour le chasser, il rejoue une dernière fois dans sa tête ce concerto de Dvorak, en le scandant faiblement du bout des doigts.
Alors c’est à cela que ressemble la fin ? C’est étrange. Cet enfer, ou ce paradis, sent fort le métal et l’huile. Ces voix semblent plus rocailleuses que célestes. Ces mains sont plus rugueuses que le contact suave qu’il avait imaginé, et ces anges ont des visages bien burinés. Il tente de bouger son bras, s’étonnant d’avoir encore des membres si lourds. Mais …
« Doc, elle bouge, notre petite sirène ».
Un visage anxieux se penche au-dessus de lui. Le voilà donc, cet ange. Un halo de cheveux roux autour d’un visage piqué d’un motif inexplicable de taches de rousseur, un nez minuscule et des yeux couleurs de ...
Chocolat
- On devrait pouvoir vous trouver ça, mais ce serait un peu brutal pour votre estomac.
Il sombre à nouveau dans l’obscurité.
Une larme chaude roule sur sa joue. Il y a encore de l’eau dans son corps pour pleurer ? Il porte les doigts à son visage, puis à ses lèvres, sur les crevasses brulantes. C’est donc bien réel. Une odeur de pain et de beurre provoque une violente vague d’émotion, et il se met à sangloter pour de bon. Pour une simple odeur de pain. Il commence à comprendre. On l’a débarrassé de ses guenilles et il porte une chemise propre. Il se sent pourtant crasseux, ses ongles noirs rappellent l’enfer qu’il vient de vivre. Un cathéter distille un goutte à goutte dans son bras gauche et il n’a plus vraiment soif. C’est pourtant la première chose qu’il cherche des yeux, le cœur battant aussi fort que son faible corps le permet encore. Une carafe d’eau, couverte de perles de condensation. On a pris soin de poser un verre à côté, parfaitement inutile. Il se jette sur la carafe et plonge dedans à grandes lampées, ignorant la morsure au passage du liquide froid, laissant abondamment s’écouler l’eau sur son menton, son cou, son ventre. Il y en aura d’autre. Plus besoin de compter chaque goutte. Il se jette alors sur le pain, un peu dur. C’est le mets le plus divin qu’il lui ait jamais été donné de gouter. Le corps parcouru de soubresauts, un rire fou s’empare de lui à la vue d’un œuf dur. S’en est trop. Il a perdu la tête cette fois.
Il voudrait manger encore, prolonger cette sensation, mais son estomac n’en supporte pas plus. Déjà, une autre idée lui traverse l’esprit. Il se lève, chancèle, ses jambes le porte à peine, et il doit s’arrêter à chaque pas pour reprendre son souffle. Il parvient péniblement jusqu’à la petite porte au fond, évitant soigneusement de regarder dans le miroir au-dessus du lavabo. Il pousse la porte, et tombe à genoux, dans un râle de plaisir :
Une cabine de douche, des serviettes et du savon !
- Roger, tu te rappelles ce naufragé qu’on avait repêché vers le 31ème ?
- Oui, je l’avais ramassé, riant comme un dément sous l’eau glacée de la douche. La doc avait dû le mettre sous sédatif.
- Je l’ai vu dans le journal, il est persuadé d’être arrivé à Coqimbo dans son raffiot. Il a tout oublié du jour où on l’a ramassé.
- Dommage, il avait l'air de bien s'éclater, ce jour là.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
- Thème 12:
- Elle l’attendait comme prévu devant la porte du musée Fabre. Elle s’appelait Mathilde même s’il l’avait connue d‘abord sous son pseudo, MimideMontpellier. Mignonne, elle l’était, gracile, exubérante, frivole, tout à fait l’étudiante en histoire de l’art qu’il avait imaginée. Il ne s’était pas attendu à un coup de foudre, il n’y en eut pas. Éventuellement finiraient-ils la nuit chez lui, ou chez elle, plus probablement se quitteraient-ils après la visite du musée. Peut-être n’était-il pas fait pour ces sites de rencontres sur internet. Ou peut-être qu’il n’avait pas le cœur à cela, étant dans une période où il se cherchait une vie, entre son abandon de la fac de chimie et son groupe de rock qui se disloquait.
C’est elle, bien sûr, qui avait proposé le musée des beaux-arts de Montpellier, faussement indignée qu’il habite depuis trois ans dans la ville mais n’ait pas visité cette institution. Soit, allons nous cultiver.
Ils entrèrent, visitant les salles l'une après l'autre. Il passait devant les tableaux, qui lui semblaient se ressembler un peu tous. Elle lui commentait toutes les œuvres, ce qui l’énerva parfois.
Il ne s’attendait pas à ce tableau. Immense, haut de près de trois mètres, il représentait deux femmes au bord d’une rive.
Il entendit vaguement Mathilde lui annoncer que le tableau s’appelait les Baigneuses et qu’il était de Gustave Courbet, puis il ne l’écouta plus, subjugué par la puissance qui rayonnait de la toile. La femme de dos, illuminée, trop grasse pour les canons de la mode actuels mais incontestablement belle, le tissu blanc qui masquait trop peu de sa féminité. L’autre femme qui la regardait, grasse aussi et sale. La volupté hypnotisante de la scène, teintée du malaise de surprendre cette femme dans sa baignade hardie.
Il avait oublié pourquoi il était venu dans ce musée, Mathilde et son rendez-vous, il avait oublié le gardien qui les surveillait, le couple de l'autre côté de la salle qui chuchotait. Il s'était perdu dans la contemplation du tableau de Courbet.
Il ne connaissait rien à l’art mais le tableau lui parlait. Il était fasciné par le fait que de simples traits de couleur puissent créer une telle émotion, fasciné aussi qu’un artiste puisse porter en lui un tel don d’émouvoir les hommes.
Il ne connaissait rien à l’art mais il savait qu’il allait lui dédier sa vie.
Shamrock- Messages : 936
Date d'inscription : 13/12/2012
Age : 39
Localisation : Alsace
Re: Exercices d'écriture
Un petit même si j'ai pas trop le temps de participer ces jours-ci ... Quelqu'un pour proposer un thème ?
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Je re up, le thème :
Anticipation : la journée type d'un lycéen de l'an 2217. Point de vue : omniscient ou zéro.
Anticipation : la journée type d'un lycéen de l'an 2217. Point de vue : omniscient ou zéro.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
- Anticipation : la journée type d'un lycéen de l'an 2217. Point de vue : omniscient ou zéro. :
15 Mars 2217, 15 heures : ils sont tous présents au lycée, prêts à assister à leur cours de socialisation, le seul qu’ils ont en commun.
Margot est plutôt satisfaite de son look du jour, son teint est parfait, ses cheveux aussi. On la confondrait presque avec une fille de l’eugénisme. Ses parents, ces bobos, on préféré la concevoir avec la méthode traditionnelle. Résultat des courses, elle est allergique au pollen, son Q.I. n’est que de 127 et sa poitrine de 85B. Heureusement pour elle, elle a une taille standard, 1m75, et parvient de temps en temps à se fondre dans la masse. Sinon, elle aurait dû se rallonger les jambes avec la chirurgie plastique. Pas question de passer pour une femme préhistorique !
Pablo est aussi là, mais son esprit est ailleurs. Il songe à son cours de programmation informatique de ce matin. L’IA qui lui sert de professeur lui a dit qu’il n’était pas encore au point et que les probabilités qu’il réussisse son concours pour entrer en école d’Astronomie étaient inférieures à 20 %.
Chen arrive pile au moment de la sonnerie. Ouf ! Il va vraiment falloir qu’elle trouve une solution à ses problèmes de retard. Quelle idée aussi ses parents ont eu de l’inscrire dans une école à 2000 km de chez elle ! Certes c’est l’un des meilleurs lycées du continent, mais quand-même ! Elle doit se taper une heure de transport par jour quoi ! Mais ils lui ont promis que si elle avait de bons résultats, ils lui offriraient un téléporteur. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’elle est parvenue à trafiquer le code de son professeur particulier. Du coup, elle n’obtient plus que d’excellentes notes à ses évaluations. Ce matin, l’IA l’a même autorisée à prendre une pause d’une heure entre les exercices d’Histoire et de Physique quantique. La sonnerie de sa puce électronique intégrée l’arrache à ses réflexions, c’est leur programme de l’après-midi :
- 15h05 – 15h30 = discuter avec un élève de votre choix (autre que celui de la semaine dernière) par messages électroniques interposés.
- 15h35 – 16h00 = établir un contact visuel avec lui, essayer d’échanger quelques mots.
- 16h05 – 17h00 = recommencer avec un autre élève.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
- Anticipation : la journée type d'un lycéen de l'an 2217:
Ça y est v'la l'hoverbus qui arrive, et encore plein, ´va falloir se serrer j'ai horreur de ça. Étage 137 oui c'est ici. Allez poussez-vous, c'est pas un plaisir, déjà qu'il a fallu s'lever. Vivement qu'ils placent un téléporteur dans la zone, et le Conseil des Sages qui devait mettre toutes les zones à pied d'égalité !
Partout le manège d'engins volants en veux-tu en-voilà, c'te fourmilière. Jack mon coloc qui me fait signe par la fenêtre. Si j'l'avais pas cette IA touche-à-tout... impossible de savoir où il bosse, "top secret" qu'il dit toujours...´faudra que j'pense à lui trouver une copine, pour moi aussi tiens ´faudra penser à trouver une copine.
Cinq cents bornes en hoverbus, même si le trajet dure dix minutes, pour quoi finalement... construire des engins spatiaux, allez, pour les meilleurs du cycle un séjour d'une semaine sur la base lunaire Alpha et après... et c'est en dernière année qu'on attaque les engins intergalactiques, j'connais déjà tout sur la technologie. Avec les sessions de télépathie et télékinésie les cours sont déjà moins pénibles. Les trois quarts des élèves sont bourrés d'implants, celui-là de mérite, finalement les IA n'en sont que plus humaines.
Et qu'est-ce qu'elle a celle-là au fond de l'hoverbus à me fixer... plutôt mignonne... elle essaye pas de lire dans mes pensées au moins... hey toi là-bas t'entends c'que j'pense ? Elle confirme d'un signe de la tête ! Sans doute un cycle scolaire supérieur... elle infirme d'un signe de la tête ! Vas-tu cesser ?! Ah ça y est nous sommes arrivés... hey toi attends pars pas, j'vais te perdre dans la foule, on peut discuter un peu si tu veux, attends... attends... ATTEEEEEEENDS....
...ZzZZzzz... hein... ??? Ah c'était un rêve... ouh pinaise ´faut s'lever ! Vite vite l'hoverbus n'attend pas...
.oO(j'ai hésité avec un scénario à la Mad Max;)Oo.
Tokamak- Messages : 3004
Date d'inscription : 24/05/2017
Localisation : Wonderland
Re: Exercices d'écriture
- Journée d'un lycéen 2217:
Haguazun prit sa pilule du jour. Tous les lycées avaient été supprimés faute de budget. Les cours étaient donc dispensés via des pilules. Les connaissances entraient ainsi dans la tête des élèves, en passant par l'estomac.
Bien sûr certains élèves ne supportaient pas bien les pilules. Certains n'en assimiliaient pas tous les nutriments. D'autres faisaient un rejet complet.
Haguazun était un élève plutôt moyen. Le lycée ne l'intéressait pas trop mais il était docile.
Ce matin-là en avalant sa pilule haguazun se dit "encore une journée soporifique". Et il se rendormi.
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
ProfDeLettres :
"Heureux est l'étudiant qui comme la rivière, peut suivre son cours sans quitter son lit. "
"Heureux est l'étudiant qui comme la rivière, peut suivre son cours sans quitter son lit. "
Invité- Invité
Re: Exercices d'écriture
Thème 14: texte sans "e".
- Spoiler:
Lundi matin, il faisait froid. Martin sortit du bain chaud, prit un pull ainsi qu'un short qu'il mit, fit cinq pas puis sauta dans son lit, sous son drap. J'ai faim chuchota-t-il fixant un trait dans un coin du plafond, il bailla.
Soudain, un bruit : "driiiing ! "
- Allo ! lança-t-il d'un ton distrait.
- Allo, Martin ?
- Oui, salut François.
- As-tu Lu ton journal aujourd'hui ?
- Non, pourquoi ? fit-il, surpris.
- Bah vas-y ! dit son ami, haussant la voix.
Pourquoi paraissait-il si alarmant ? Martin saisit la publication, la consulta ; gros plan sur sa photo, puis dessous : " Assassin du Roi ! "
Invité- Invité
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