Je ne sais pas - Feuillage de Fusain, le clown triste

D'un côté je me dis que n'importe quel autre médecin devrait être en état de comprendre, de l'autre ben on flippe.
Elle est dans le même état que moi quand j'étais face à mon patron harceleur et que je criais "je veux pas y retourner, je veux pas, je veux PAS." (Vous voyez le genre. Vous voyez ce que ça peut recouvrir. Quand on PEUT PAS de toute façon ou alors sur place on éclate en sanglots puis on vomit. Ce qui m'est arrivé.) J'ai juste "failli" prendre un malaise au volant et m'envoyer un camion. Le doc n'avait pas exigé que je refasse un autre malaise jusqu'à passer vraiment sous un camion pour me croire.

Je vais paraître cynique, mais tant pis, surtout que les médecins ont un certain intérêts à ce que nous nous détruisions la santé.....

Un ami qui vous veut du bien.....

Dans le registre grotesque : cela ne marche que si vous enseignez la même matière et l'investissement dans la location d'un local. Tu pourrais démissionner, rejoindre ton épouse. Elle met de mauvaises notes aux élèves et leur recommande un prof. super en cours de soutien...

Je sais, c'est nul.

Ah vi mais j'suis pas du tout prof, moi.
Et il vaut mieux que je ne perde pas mon boulot dans l'aventure...

Avais prévenu...c'est nul

J'ai toujours trouvé aberrant ce système de mutations de l’Éducation Nationale, ainsi que ce système à points. Il n'y a aucun moyen de s'y opposer ? Comme si un prof n'avait pas de vie privée...

C'est vrai en fait... une copine à été mutée à l'autre bout de la France l'année de son accouchement (accouchement en août). Le papa est agriculteur.... elle l'a laissé avec lui et sa belle-mère et n'a donc vu son bébé que les vacances et week-end pendant tout une année, je ne sais même pas si ça ne va pas être la même rengaine à la prochaine rentrée... (elle doit avoir reçu son affectation aussi, merci Fusain tu me fait penser à lui demander du coup).

...

Et après ça, on va te parler de gamins perturbés et de couples qui battent de l'aile. Remarque maintenant la réponse est toute prête : "tu le savais avant, fallait pas avoir de gamin, fallait pas te mettre en couple". Et comme c'est à peu près pareil dans le privé, ben...
On va pouvoir ouvrir des usines à FIV et des pouponnières. On est mûrs.

Non, dans le privé, la mutation et la mobilité sont encadrés par le droit du travail. Faut juste faire attention aux clauses de son contrat, et même une clause de mobilité peut être jugée abusive.

Ensuite, il y a le chantage au boulot lié à la crise. Mais ça c'est autre chose.

Alors ça... J'ai connu des cadres sup de grands groupes internationaux qu'on trimballait tous les deux ans d'un bout à l'autre du monde avec des délais de malade mental. Genre un mois - et tout le merdier matériel à gérer soi-même - pour partir à Shanghai, puis de Shanghai au Brésil un an plus tard.

Enfin bon. Je faisais surtout allusion au fait d'imposer des contraintes telles que "ah oui ma p'tite dame, les enfants, faut pas en avoir, c'est l'évidence. Vous assumez." Parbleu. Qui assume derrière les conséquences des natalités de merde en Occident ?

Là, je sais vers quoi on va. Jeudi, je devrai aller la récupérer, en mode ambulance. Dieu sait dans quel état et combien de temps ça prendra de s'en remettre.
Heureusement qu'elle n'a pas le permis, au moins elle ne risque pas de prendre un malaise au volant comme moi il y a 5 ans.

Non mais vous imaginez ça, son toubib lui refuse même un traitement médoc, parce qu'il veut qu'elle en chie pour "comprendre la réalité du monde du travail"...

Effectivement, les contrats internationaux sont l'exception à cette règle.

Pour le reste, tout ce que tu décris tiens pour moi du domaine de l'absurde. Je comprend même pas comment vous pouvez continuer à voir votre toubib : j'ai l'impression qu'il vous traite comme des enfants, et encore en mauvais parent.

Non mais vous imaginez ça, son toubib lui refuse même un traitement médoc, parce qu'il veut qu'elle en chie pour "comprendre la réalité du monde du travail"...

Ce que tu dis me rempli d'effroi d'autant que j'assiste également à une recrudescence de points de vue, jugements, réparties tyranniques et dépourvus de la moindre humanité et ce dans à peu près tous les domaines de la vie en tant que réceptrice (un peu moins, puisque restreint le champ pour l'instant) ou spectatrice.

Je me sens saisie comme une frite dans l'huile (d'horreur) à la lecture de ces lignes....la seule chose qui me vient : il n'y a pas que ces gens, il n'y en a d'autres qui n'oublient pas leur condition : des hommes qui vivent au milieu d'autres hommes et rien d'autre.

Et souvent ces personnes tyranniques sont les premières à pleurer au moindre petit malheur dans leur misérable existence, voire se plaignent de devoir supporter, ne serait-ce qu'assister au "spectacle" du malheur des autres.

Mais il y a des gens qui ne sont pas comme ça...c'est la seule chose positive (un peu faiblarde, certes) qui me vient. Il y en a beaucoup de gens biens (j'espère), mais une minorité très toxique peut influencer l'ambiance d'un groupe (un fruit qui commence à se gâter fini par entamer tous ceux qui se trouvent à sa proximité).

Harpo a écrit:
Pour le reste, tout ce que tu décris tiens pour moi du domaine de l'absurde. Je comprend même pas comment vous pouvez continuer à voir votre toubib : j'ai l'impression qu'il vous traite comme des enfants, et encore en mauvais parent.

C'est un ami de la famille, à l'origine. Et donc, c'est exactement ça : il se croit investi d'un rôle de parent et pas de médecin. De sorte qu'il étouffe toute empathie à coups d'excès inverse.

Ajoute une part d'idéologie "si c'est dans la tête, alors on peut ne pas en tenir compte", et une trouille bleue des contrôles. Ce toubib rechigne toujours à prescrire des examens parce que tu comprends, c'est cher et ils sont contrôlés. Idem pour les arrêts maladie : "oui mais l'administration". Alors on part du principe que tant que la personne n'est pas invalide, elle peut aller travailler, même si elle ne tient pas sur ses jambes, même si elle a un rendement de 30% (et donc que l'employeur même est lésé).

Voilà comment cette personne s'est dépouillée de toute espèce d'humanité et n'hésite pas à dire à un patient "Souffre, je le veux et je ne ferai rien pour l'atténuer", met en danger la personne, son couple, et son conjoint par ricochet, et se contente de dire que "et alors, ça arrive à d'autres" (de se rendre malade, de devoir se séparer, etc).

C'est là aussi une manifestation de l'idéologie de la compétitivité dominante : tout sacrifier, même sa vie, à son activité de production ? Normal. Décemment exigible. Un être humain s'y consume comme une bougie ? On n'y accorde pas plus d'importance que si c'était une vraie bougie. "C'est la vie, c'est la réalité du monde du travail".
ça me rappelle un "Dans le temps, ils faisaient comment ?"
Dans le temps ? Dans le temps avant que les Trente Glorieuses ne donnent la sécu, la retraite, les arrêts, comme à nous, le tout dans une prospérité, une abondance d'emplois, un optimisme béat général, des éditos du genre "Le défi de l'humanité future : occuper ses loisirs" ? Dans le temps avant 1939, donc ?
Ils faisaient ? Peut-être. Ce qui est sûr c'est qu'à cinquante ans ils étaient morts.
Qui est prêt à assumer ses idéologies et à mourir au travail à cinquante ans ? Parce que prêt à y tuer les autres, ça, on sait : pas besoin de chercher.

Je ne sais pas d'où vient cette propension grandissante à faire "payer" à autrui ses propres frustrations avec une telle cruauté....mais il est vrai que les relations humaines ont un peu tendance à se détériorer (euphémisme !).

Harpo a raison, il y a un problème avec ce toubib qui vous fait porter des rancoeurs personnelles, mais qui ne vous concernent peut être même pas directement (du style sa femme l'a quitté, le résultat des élections ne lui a pas plu et la rentrée s'annonce glauque pour lui - risque de perdre sa maison au bord de la mer dans les impôts- ...), je ne vois qu'une raison dans ce genre.



Vous pouvez aller en voir un autre la sécu. ne rembourse pas, uniquement les consultations de certains spécialistes qui n'ont pas été prescrites, mais rembourse les consultations des géné et spé. prescrits et urgences. Les médecins de longue date, contrairement à ce que l'on a tendance à penser et ressentir, ne sont peut être pas les mieux placés dans certaines situations. Ils finissent par être persuadé que leur patient "fonctionne" selon un schéma qu'il a déduit et ne le remet en aucun cas en cause.

Suivre trop longtemps quelqu'un me semble le meilleur moyen pour perdre, avec le temps, son professionnalisme. Les anciens étaient attachés à leur médecin de famille....combien y ont laissé leur santé (je ne parle pas de la vieillesse naturelle, mais de soins qui ont tardé car il était considéré que le patient s'écoutait trop...patatipatata, il en est mort) ?

Quelques fois, les jeunes qui viennent de s'installer sont encore idéalistes, cherchent à exister dans la profession et sont impreignés des visions idyliques "scolaires"...j'en arrive à me demander s'ils n'ont pas remplacé, dans leur sérieux et peut être une certaine passion (même si elle est plus éphémère qu'avant), les "vieux" médecins d'antan tant adulés et qui sont maintenant en maison de retraite.

Cette toubib n'a pas vraiment une maison au bord de la mer, mais pour autant qu'on sache, question galères, la colonne est beaucoup plus remplie dans notre histoire que dans la sienne. Et elle le sait. Elle sait ce qu'on a vécu, ce qu'on peut encaisser, ce qui nous fait souffrir, et ce qui relève de la phobie, sauf qu'elle n'en tient aucun compte, même dans la façon dont elle s'exprime. Quand tu suis un couple depuis 4 ans et qu'il galère pour avoir des enfants et le vit douloureusement (au point d'avoir créé un groupe de rencontre de couples confrontés à ce pb), déjà, tu ne lui balances pas sans fard et texto que se séparer quelques années, "où est le problème". (Sachant que j'ai 36 ans, déjà...)

On en cherche un autre, oui, mais est-ce qu'on va trouver autre chose que des gens frustrés qui se vengent en faisant en sorte que les autres en chient plus qu'eux ? Autre chose que des gens qui malgré nos âges et nos passés vont nous regarder comme un jeune couple de merdeux qui cherche à esquiver toutes les contraintes de la vie, dont l'existence en tant que couple n'a aucune valeur et qu'on peut sacrifier sur l'autel d'une petite trouille administrative ?

Dans quelques minutes, je vais supprimer mon compte afin d'être davantage disponible au quotidien.

Bon courage fusain.

Même si ça a l'air lointain, il existe des gens, des médecins...qui ne se fichent pas des problématiques des autres/de leurs patients.

Il ne faut pas perdre espoir.

Une pensée pour toi Fusain

Bonne route dans la vraie vie !

Je ne t'ai pas vu partir... bonne route... bon courage à vous deux...

Grosse explication avec ma femme ce soir...
J'ai recréé un compte parce que bon, ben, ici est le seul endroit où je peux parler de certaines choses...
Et même si ça me rend moins disponible 24/24, ça me permet aussi de survivre...
J'ai peut-être tort.

Re-bienvenue alors !

(et oui, rien ne t'empêche de passer du temps ici ET dans la vraie vie)

Ha !

J'ai très très peur pour les semaines qui viennent là.
Pour ma femme, pour notre couple.
Quant à ma propre pomme, je n'ose même plus m'en préoccuper.

Il arrivera ce qui doit arriver... "doit" dans le sens de ce qui est le mieux pour vous deux...

Lâche-prise, souffle un coup... Ne lutte pas, ça ne sert à rien...

(oui je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire)

Courage !

Là, si tu veux, le plan, c'est : aller dans le mur, sans savoir à quelle vitesse, ni quand on va le taper, savoir qu'on va le taper et espérer qu'il n'y aura que des blessés légers.

On en est à souhaiter que le choc arrive vite, afin qu'il ne soit pas trop violent, ce qui veut dire lâcheté, on ne peut pas se dire "on essaie le plus possible" : on SAIT qu'il n'y a que de la boucherie à en attendre et aucune satisfaction à faire face.

La fin de quelque chose est aussi le début d'autre chose...

Pour l'instant tu ne vois que le négatif, la souffrance... mais je suis certaine qu'une fois passée cette tempête émotionnelle et cette impression de "fin du monde", tu apprécieras ce renouveau et toutes les belles choses qu'il t'apportera...

Prend soi de toi

Oui, enfin, la paix et la sérénité d'une chambre d'hôpital, c'est sans doute très joli, mais si on peut l'éviter...
Là, ce qui nous est imposé, c'est un marathon de souffrances, sans rien à gagner, et avec tout à perdre, et l'impression que certaines personnes préfèrent nous voir tout perdre (cad nous-mêmes) que nous voir sortir du chemin tracé pour nous.

Je ne sais pas quoi te dire Fusain...

Si ce n'est qu'en réalité tu es beaucoup plus libre de ne pas être malheureux que tu ne le crois...

Allez, j'arrête de t'embêter.

Courage !

Je m'imagine très bien ce que tu ressens, une impression que l'on t'arrache quelque chose à l'intérieur, un très douloureux déchirement.

Pourtant, l'éloignement ne sonne pas forcément le glas de votre couple, mais lui fait prendre un second souffle...je rejoins ce que dit bliss parce que je ne vois pas mieux.
Cette difficulté vous permettra d'envisager une nouvelle vie à deux, mais moins coincée, ou des contraintes que vous aurez choisies. Un envol ensemble. Une évasion.



Je ne sais plus quel auteur disait : "la liberté, c'est le choix de ses contraintes".

(bon, moi je disais pas un renouveau pour le couple, sinon pour chacun des deux séparément. Parce qu'il semble quand même que la séparation est déjà engagée et inévitable)

EDIT: je tilte à la relecture.

Si personne ne vous disais quoi faire, tu ferais quoi?

Si tu sens au fond de toi que le mieux est que tu démissionnes pour la suivre, fais le !

J'ai tendance à croire au père Noël tu sais...et puis un de mes préceptes : "continuer même lorsqu'il n'y a aucune plus de raison d'espérer".

Et je pensais que quelques fois, poussé dans ses retranchements, on prend la décision que l'on a toujours repoussée...je ne la connais pas évidemment, concernant leur histoire, mais il y en a peut être une.

En fait waka dit franchement ce que j'essayais de dire en tournant autour du pot

Mince, j'ai édité . Bon on verra ce que je dirais après en fonction de la réponse ^^.

bon, moi je disais pas un renouveau pour le couple, sinon pour chacun des deux séparément. Parce qu'il semble quand même que la séparation est déjà engagée et inévitable

HEIN ?
Mais d'où est-ce que tu imagines une abomination pareille ?

Vous avez tous pété un boulon ?

Il n'est PAS QUESTION d'éloignement, on gèrera les trajets. Le logement sur place, déjà, c'est matériellement irréalisable, ensuite, et parce qu'on est déjà passés par là, c'est le pire cauchemar, la liquidation de tous nos projets, de toute notre vie.

Je ne sais pas ce qui vous prend d'un coup, mais là arrêtez, vous êtes à côté de la plaque. Vous nous conseillez froidement le pire de tous nos cauchemars.

Oh hé ça va, je connais pas du tout ton histoire Fusain !

Je pensais que tu étais en train de te séparer de ta femme, c'est tout.
Je suis pas Mme Irma non plus

Désolée pour ma maladresse involontaire, je cherchais juste à t'aider...

Si personne ne vous disais quoi faire, tu ferais quoi?

Je lui dirais de démissionner de l'EN maintenant.
Notre but, j'insiste sur NOTRE, c'est pour elle, une reconversion professionnelle. Seulement, le projet a été lancé tard (avant, il n'était pas mûr) et n'a donc pas encore abouti. Ce merdier, là, on y est pour un an, en aucun cas ça ne peut durer plus longtemps. Seulement, ça peut suffire à nous tuer tous les deux.

Notre projet passe par le fait qu'elle arrive à s'extirper de là où elle est, mais surtout pas que moi, je perde mon boulot. Lui, c'est la moitié réalisée du projet...

Oh hé ça va, je connais pas du tout ton histoire Fusain !

Je pensais que tu étais en train de te séparer de ta femme, c'est tout.

L'histoire c'est qu'elle est mutée à 120 km et qu'on veut essayer de ne pas exploser, elle, moi et nous-couple dans l'affaire...

Désolée pour ma maladresse involontaire, je cherchais juste à t'aider.

Pas de soucis mais bon, en fait, ton message m'a fait un peu le même effet qu'une mygale sautant sur dans l'assiette d'un arachnophobe !

Tel que tu expliques la situation, Fusain, à mi-mots très négatifs, c'est ce que ça laissait entendre : vous n'avez pas d'autres solution que de vous séparer. Tant mieux que ça ne soit pas le cas.

Dans ce cas, explique-nous, si tu le veux, si tu en éprouves le besoin, et si tu nous penses capable de t'aider, quel est le problème exactement. En termes clairs.

C'est de trouver un logements sur place ? De gérer les trajets ? De gérer le stress émotionnel lié à tout ça ?... Un ensemble de plusieurs critères ? Que comptes-tu faire, toi ?

Edit : bah voilà, t'as posté. Beaucoup plus clair. ^^

Relis ce qu'à dit waka...et je partais également dans ce sens, plutôt que de vous séparer vous, quitter votre contexte socio-professionnel. Si l'un ne peut, il est possible que l'autre puisse...


Une mygale dans l'assiette d'un arachnophobe !

Oui, le problème c'est la fatigue des trajets, mais aussi les angoisses liées à ce boulot pour elle (en raison de sa phobie sociale et d'événements du passé que je ne détaille pas, mais très traumatisants) de sorte qu'elle n'envisage pas la chose sans terreur. Et donc, pour moi, l'angoisse de savoir comment elle va s'en tirer - ou pas. Et comment on va réussir à ne pas exploser avec une vie qui nous mettra sous la pression d'un épais couvercle noir.
Moi, je ne dois surtout pas perdre mon boulot, et elle, elle doit réussir à en sortir. Les deux n'étant pas interchangeables.

Ok. Pourquoi du coup ne pas opter pour ce choix là:

http://www.education.gouv.fr/cid58017/vie-professionnelle-et-situation-personnelle-disponibilite.html

Dont une des conditions est:

"suivre son conjoint ou le partenaire avec lequel le fonctionnaire est lié par un PACS, astreint professionnellement à établir sa résidence habituelle en un lieu éloigné du lieu d'exercice des fonctions de l'agent : durée de trois ans maximum renouvelable si les conditions requises pour obtenir la mise en disponibilité sont réunies"

Est ce que ses années ont déjà été utilisées ou un truc dans le genre? (bon j'imagine qu'il y a une bonne raison, mais autant cerner le pb dans son intégralité...)

Bonne idée que la mise en disponibilité en effet... Bon, ça paie pas très bien, mais pourquoi ne pas profiter de cet avantage ?

Tout simplement parce que la demande doit être faite au printemps pour la rentrée suivante... Sinon, elle n'a aucune chance d'être acceptée. Sinon, ce serait fait depuis longtemps, c'est le plan...
En effet, pour une résidence du conjoint située dans l'académie même que l'enseignante, cela n'est pas considéré comme un "lieu éloigné du lieu d'exercice des fonctions", ce qui fait qu'on sort de la disponibilité accordée de droit pour basculer dans la case "disponibilité accordée en fonction des nécessités du service".

Mais on ne pouvait pas la demander cette année alors qu'il n'y avait aucune piste concrète de boulot pour elle à court terme : avec mon seul salaire et nos maigres réserves, on ne tient pas assez longtemps. On espérait qu'elle aurait une affectation à peu près jouable pour mener de front cette année son poste et son projet de changement, afin de demander une disponibilité l'année prochaine.

Correction de devoirs du CNED.
C est peut etre pas un plein temps ,mais ca peut etre une solution temporaire et peut se faire a domicile,avant autre chose

On a tâté le terrain, il y a trop de demandes pour que cela puisse être obtenu.
C'est la phobie sociale plein but, là. Oh, le programme la botte, là, pas de souci ! elle a commencé à préparer des cours, tout.
Mais rien qu'à l'idée d'être devant la classe, c'est l'attaque de panique XXL.

A part ça, je ne sais pas si mes parents sont encore plus toxiques que je ne l'aurais cru ou encore plus bouchés à l'émeri. C'est au-delà du réel, ce qu'ils viennent de me sortir. (Et pas seulement le fait que pour eux, il est "impossible de trouver un travail moins fatiguant" que prof à plein temps à 120 km, sans trains directs, de son domicile. Qui déjà repousse les frontières du pensable.)

...

Tu devrais leur dire d'aller passer une journée devant une classe, à l'occasion . Je l'ai fait une fois pendant la fête de la science, ben, je ferais pas ça à l'année ^^.

En ce qui concerne ton épouse, combien de classes a t-elle eu auparavant? La première année ça se passe très mal parfois, si on prend un mauvais départ, mais un de mes amis à fait une très bonne 2e année après une 1ère année catastrophique... (bon, il fait pas de crises de panique....).

Et:

On a tâté le terrain, il y a trop de demandes pour que cela puisse être obtenu.

Qui ne tente rien etc.
(ou bien?)

Qui ne tente rien etc.
(ou bien?)

Non, on a tâté au sens de prendre contact avec les services concernés, qui nous ont dit que c'était l'embouteillage et donc qu'il était inutile de tabler là-dessus.

La première année ça se passe très mal parfois, si on prend un mauvais départ, mais un de mes amis à fait une très bonne 2e année après une 1ère année catastrophique... (bon, il fait pas de crises de panique....)

Là, on est au-delà d'un "mauvais départ" possible. Si ce n'était que ça ! On est, vraiment, dans la phobie. Ce soir, elle est dans un état épouvantable. Ce matin, en allant acheter son abo de train pendant ses réunions, j'ai craqué, tellement j'avais l'impression de la torturer. Je pense que sur ce forum, on a suffisamment de témoignages de ce que peut donner une grosse phobie sociale (ou une autre, d'ailleurs) pour que vous puissiez comprendre que c'est dans cette dimension-là qu'on est. Je le répète : il faut considérer comme hautement probable que jeudi elle paie sa crise de larmes DEVANT la classe.
Pensez à une situation qui suscite chez vous la terreur. Qui vous ferait vous cramponner à votre chaise en criant "je veux pas". Celle que vous voulez. Voilà.
Elle en culpabilise à mort surtout que d'un point de vue intellectuel le programme lui plaît vraiment. Question quantité de travail, elle a déjà relevé des défis bien plus importants. Ce n'est pas là que gîte le lièvre.

Jusque-là, cette phobie, beaucoup de choses ont été entreprises contre elles. Mais, comme vous le savez, ça colle à la peau.

Pour prendre un autre exemple, il y a six ans, j'avais souhaité faire une formation, dans mon boulot précédent (similaire à l'actuel) sur les chauves-souris. Je l'avais faite, j'avais même acheté un détecteur simple (250 euros). Là-dessus, j'ai pété ma dépression.
Depuis, j'ai renoncé à tout travail sur les chauves-souris et le détecteur ne me sert plus que quelques fois par an. Pourquoi ? Parce que depuis, j'ai développé une phobie relative au fait de partir seul dans la nature à la nuit tombée. Et on ne me le ferait pas faire, sauf sous la menace d'une arme, au sens propre. Il y a des mois que je voudrais aller dans un certain coin la nuit écouter une chouette rarissime, mais je ne PEUX PAS. Côté travail, je préfère me lever trois mois à 4h du mat que d'aller une seule fois en forêt à la nuit juste tombée. Et ce n'est pas une parole en l'air, c'est ce que je fais. Pour illustrer le fait que ça n'a rien à voir avec une esquive de la fatigue.
C'est exactement pareil dans la manifestation. Sauf que la mienne, de phobie, n'est pas handicapante au quotidien. Cela ne pose même pas de problème de répartition des tâches au taf (vraiment pas).

Ok... et tu peux pas poser 2-3 jours au boulot pour l'accompagner au moins la rentrée?

Je ne vois pas d'autre solution que d'aller voir un autre médecin et de lui exposer la situation,
demander à ce qu'elle soit en arrêt maladie pour quelques semaines, le temps de relâcher un peu la pression et peut-être de trouver une solution à plus long terme.

Waka a écrit:Ok... et tu peux pas poser 2-3 jours au boulot pour l'accompagner au moins la rentrée?

C'est ce qu'on a fait pour son premier RDV au lycée, puis sa prérentrée aujourd'hui. On a mis des tas de trucs en place. Mais, et c'est d'ailleurs la preuve de la vraie nature du problème, ça ne change rien parce qu'on ne peut rien faire pour soulager ce qui est LE truc anxiogène.

Ελπίδα : c'est ce qu'on va faire. Ce soir je la ramasse à la petite cuiller mais jeudi ça sera sur civière.
Accessoirement pour les élèves, avoir un prof au bord de la crise de nerfs en permanence...
Pourquoi, putain, pourquoi ce système de merde qui lui imposait de se retrouver là.

Et en plus culpabiliser et se sentir tire-au-flanc de ne pas y arriver.
Mais merde, Pistorius, pour courir le 200, il a des prothèses en carbone.

je suis soulagée de lire ça
j'espère que vous tomberez sur qqn d'humain
qui non seulement lui fera un arrêt suffisamment long pour qu'elle souffle vraiment (il s'agit pas d'avoir une épée de Damoclès pour la semaine prochaine) et qui l'aidera à déculpabiliser le truc (parce que c'est pas du tout une tire au flanc ! )

Bon ben voilà, c'est fait.
On a pris un médecin au hasard. Elle lui a exposé la réalité, les faits.
Bizarrement, au lieu de lui débiter une espèce de morale christiano-bourgeoise de 1880 sur les beautés du fait de mourir à son poste (de travail), il l'a mise en arrêt en lui indiquant les coordonnées d'un spécialiste pour entamer un travail contre ses phobies.

Etonnant, quand même.