Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine

Bonjour Harpo.

C'est en effet une exception. C'est la seule chanson de Guthrie que je connais, et c'est parce que c'est la version originale de Salut Les Amoureux. Et je n'ai pas vu le film de Penn.

Ah, l'intro de Down By Law, et cet improbable trio Lurie/Waits/Begnini !

Et oui, pour moi, première découverte de Tom Waits en chair et en os (j'étais déjà fan) et de Begnini. Un beau souvenir cette première vision de Down By Law.

Quand j'étais enfant, nous faisions les deux réveillons avec un couple cousin de ma mère. C'était un rituel immuable que j'aimais.

Puis j'ai commencé à m'émanciper pour celui du nouvel an et à le faire avec des copains.

Quand j'ai eu des copines, j'ai fait les fêtes en couple. C'est peut être à ce moment là, je ne sais pas, que je n'ai plus aimé la joie programmée de ces moments là. Ni de mon anniversaire d'ailleurs. Plus il faut être heureux sur commande, moins j'ai envie de l'être.

D'ailleurs, les derniers jours de l'année et les premiers de la suivante ont souvent été des périodes charnières dans ma vie. Celles des ruptures ou des renouveaux. Ce n'est pas fait exprès. Des envies extrêmes d'en finir avec la vie que je mène ou d'en commencer une nouvelle.

Il y a eu la parenthèse enfants. Fêter Noël avec de petits enfants c'est magique. Les voir croire au père Noël, ouvrir leurs cadeaux, jouer avec leurs jouets.

Cette année, mes ainés sont en Pologne. Je les verrai la première semaine de janvier si tout va bien. J'offrirai ses cadeaux à mon petit demain après midi. Ce soir, je pense que je resterai bien au chaud dans mon lit à écouter de la musique.

J'ai peu de temps mais je fais un tour par ton fil... Je te souhaite de passer une bonne soirée malgré le fait que tu sois seul ce soir et un joyeux noël avec ton petit garçon demain!

Merci Steph. Je te souhaite de passer un bon réveillon et un bon jour de Noël.

Joyeux Noël !

Joyeux Noël Senga et bon Noël à tous.

Mon père avait décidé de me donner un nouveau copain. En fait, il avait proposé à un de ses clients du magasin que j'aille régulièrement jouer avec son fils.

C'était une magnifique maison à laquelle attenait l'étude de notaire du client en question. Vaste, meublée avec un luxe et un mauvais goût bourgeois. Le jardin était peuplé de fleurs.

Il y avait là la grand mère, hautaine et antipathique, et puis la mère, une femme douce et gentille, dont le regard exprimait une profonde tristesse. Tout le malheur du monde s'était abattu sur cette belle femme, et elle ne pouvait le cacher.

L'atmosphère de la maison était de plomb. Il y régnait une odeur de maladie que j'espère ne plus jamais sentir.

Patrick était un petit garçon très maigre, à la peau livide ombrée de ci de là de tâches bleutées. Il souffrait de la "maladie bleue", une malformation cardiaque congénitale.

Il n'était jamais allé à l'école, n'avait pas d'amis, passait ses journées dans cette prison dorée, choyé par ses deux femmes.

J'aurais du l'aimer comme on aime un petit garçon qui n'a pas eu la chance de grandir comme un autre et pour qui atteindre l'âge adulte tiendrait du miracle. Mais je n'y arrivais pas. Peut être étais je trop jeune, huit ou neuf ans.

Sa présence me rendait mal à l'aise. Je voyais en lui la maladie, sa mort et la mienne. L'approcher m'était difficile, le toucher impossible. Et puis il y avait partout cette fichue odeur de médicaments.

Comment être ami avec un garçon qui ne sait pas ce qu'est l'amitié? Il me traitait comme il devait traiter sa mère. Ordres, caprices, chantage ou colère quand je m'opposais à ses désirs. Un jour, il me lança un objet à la tête parce que je refusais de lui obéir. Sa mère fut catastrophée en entendant mes pleurs et en voyant la bosse sur mon front. Elle eut sans doute peur que je ne revienne pas. Mais je suis revenu, comme toujours à contre coeur, parce que cela faisait plaisir à tout le monde.

Ses jeux n'étaient pas les miens et les miens ne l'intéressaient pas. Il adorait jouer au docteur, mon cauchemar. Il y avait des jeux de sociétés qu'il devait absolument gagner. Et puis, il aimait bien que je le pousse dans sa petite voiture dont il n'utilisait pas les pédales. Bien sur il était impensable de renverser les rôles avec lui.

Un jour, j'ai accompagné toute la famille à Saint Lunaire. C'est un bel endroit sur la côte, avec une plage accueillante. Mais c'était l'hiver et c'était sinistre. Tout était sinistre quand j'étais avec Patrick. Son père, sa mère, sa grand mère, la vie. Le pire c'était quand il y avait une bonne humeur forcée, comme ce jour à la plage.

Je ne me souviens plus pourquoi mes visites chez Patrick se sont terminées. Peut être parce que nous avons déménagé quand j'avais dix ans. Ou alors, j'ai préféré oublier. Je ne sais pas ce qu'il est devenu. J'en parlerai à mon père si je le vois la semaine prochaine.

J'ai parfois l'impression d'avoir été très aimé.

Avoir été le centre du monde, le seul qui pouvait la rendre heureuse. Le seul dont la présence, la tendresse, la bienveillance pouvait combler son besoin d'amour. Celui dont on ne peut faire le deuil, qu'on espère toujours retrouver un jour. Celui qui suscite des émotions fortes, de bonheur ou de haine après que ce soit fini.

J'ai souvent l'impression de n'avoir jamais été vraiment aimé.

Peut être était ce une question de répartition des rôles. Un couple est fait d'une multitude de relations dominant/dominé, donneur/receveur.

Celui qui vient dans votre dos vous enlacer tendrement, qui pose régulièrement sa main sur votre joue ou votre nuque, qui ne peut rester assis près de vous sans un contact physique, qui vous caresse le dos pour vous aider à vous endormir, celui qui vous "fait l'amour", a t'il besoin de la réciproque? Le prince pourrait il accepter parfois d'être votre princesse?

Oui il l'aurait accepté. Il aurait eu besoin de ces variations autour des mots "je t'aime". Il aurait ressenti ces petits gestes aussi intensément que vous les ressentiez. Il en a ressenti quelques uns durant toutes ces années. Quelques gouttes d'eau dans le désert.

Peut être était ce une différence dans la manière d'aimer? Combien de fois me suis je dit que leur comportement était incompatible avec l'amour? Combien de fois ont elles fait de même avec le mien? Il m'a fallu du temps et plusieurs amoureuses pour comprendre que ma manière d'aimer n'était pas dans la norme. Peut être pas meilleure, même si je tends à le penser parfois, mais différente.

Peut être étais je trop complexe ou spécial pour être compris. J'ai toujours estimé être transparent et cohérent, que tous mes comportements pouvaient s'expliquer par une poignée de traits de personnalité qu'il suffisait de connaitre. Pourtant, j'ai toujours eu cette impression de rester un mystère pour l'autre alors que moi je la comprenais si bien. Je ne me donnais pas toujours la peine d'expliquer ce qui me semblait évident. J'avais horreur de redire encore et encore la même chose. Combien de fois ai je eu un sentiment d'injustice, l'agacement du prof qui se dit que son élève est trop stupide pour comprendre, ou un effarement face à une femme qui ne pouvait comprendre que ce qu'elle n'acceptait pas chez moi n'était que le revers de ce qu'elle adorait.

Sans doute ai je aussi connu des relations qui ne pouvaient être équilibrées, le besoin d'amour de l'autre étant un trou noir ne permettant aucune réciprocité.

Je l'ai déjà écrit il y a longtemps, ma relation aux autres est marquée par un principe de symétrie. Quand on s'est toujours senti différent, on éprouve le besoin de voir cette différence acceptée. La cohérence demande aussi qu'on accepte celles des autres. Pourquoi jugerais je mon prochain selon des critères que peu de personnes partagent? Je serais un zèbre en Europe et ne supporterais pas de n'y rencontrer pratiquement que des équidés sans la moindre rayure? Connerie.

Son comportement me surprend ou me choque? Comment réagirait elle si je me comportais pareillement? Si elle était choquée il y aurait problème. Sinon je n'ai aucune raison de lui en vouloir.

Mon comportement la surprend ou la choque? Peut être puis je lui expliquer les raisons de ce comportement, qu'elle comprenne qu'il ne faut y voir qu'un trait de personnalité particulier et non pas une raison de m'en vouloir. Qu'elle se comporte de même avec moi et je ne pourrais lui faire le moindre reproche. J'ai oublié de te souhaiter ton anniversaire? Sache que je suis capable parfois d'oublier le mien et que je ne pourrai décemment pas t'en vouloir si tu oublies de me le souhaiter.

Selon les jours je privilégie la certitude d'avoir été aimé et celle de ne jamais l'avoir été. Qu'est ce que l'amour après tout? Je sais juste que j'ai besoin de croire non seulement que je suis aimable, mais aussi que j'ai connu l'amour d'une ou plusieurs femmes. Sinon à quoi bon vivre?

J'arrive un peu comme un cheveu qui ne devrait pas être là, mais depuis quelques heures je tourne et je vire, puis je me décide à faire part de cette étrangeté.

Ce matin, je suis allé sur un autre forum où quelques fois, des auteurs publient des pépites. Ce fut le cas aujourd'hui : une qui parle de l'homme et de Dieu à travers la "lettre d'Hervé" et une plus poétique qui peint un tableau hivernal, en partant "d'un petit oiseau sur sa fenêtre".

La dernière a placé une chanson qui souligne son texte : "l'oiseau" interprété par ce groupe d'enfants : Vox Angéli.

Pour me retrouver grâce à eux, sur la discographie de Gerard Manset par le biais "du voyageur solitaire".

Puis, cette chanson "la neige est blanche" évoque de façon insistante un zèbre : Doinel.
Dans un premier temps, le look du chanteur et l'avatar utilisé par le "zèbre" d'ici, furent une piste pour expliquer ce rapprochement, mais en écoutant les autres chansons, cela ne se produit pas.

Je ne vous connais pas du tout Doinel et je ne pense pas que vous soyez GManset , mais, il me semble que quelque chose de vous (à travers ce que j'ai pu lire de vos écrits, probablement) est dans cette chanson :

Suis venue sur zèbre, juste pour dire cela avant que le sens du ridicule ne m'en dissuade totalement .

Vous laisse juger si je délire ou si cette sensation est fondée :













Je retourne à la phonétique chez l'enfant, les statistiques et l'élaboration de mon pain. Bonne soirée à tous.

Ekaterina, merci pour ton message et cette chanson que je ne connaissais pas.

Je connais très peu Gérard Manset. J'aime ce que j'ai entendu de lui mais il m'intimide. J'ai peur de ne pas posséder les clés de son univers tout en pensant que cet univers est d'une richesse exceptionnelle et que je manque quelque chose d'important.

Tu as raison, cette chanson rencontre un écho particulier chez moi. Certaines phrases me touchent tout particulièrement. Je t'en remercie.

Parmi les pays que j'ai visités il y en a un où j'aurais particulièrement aimé vivre: l'Irlande.

Ce pays est magnifique. C'est comme la Bretagne, mais en plus spectaculaire, en plus grand, en plus beau, en plus mélancolique. Ses paysages sont de ceux dans lesquels je peux me plonger, qui trouvent une résonance directe avec mon âme, avec mes humeurs. Au sommet d'une petite colline toute verte, en face d'une mer bleue ou grise, sous le soleil ou sous la pluie, je me sens chez moi comme nulle part ailleurs. Les petites routes qui serpentent au milieu d'un désert verdoyant, les troupeaux de moutons perdus dans la lande, les murets qui séparent les champs, les veilles églises et les maisons en pierre m'attirent irrésistiblement.

Et puis il y a les irlandais, mutiques et bavards, pudiques et chaleureux, drôles et tristes, bagarreurs et sentimentaux, poêtes et triviaux. Je me suis toujours senti immédiatement à l'aise avec des irlandais, comme si nous partagions d'emblée la même vision d'une relation, spontanée et sans masque. C'est peut être le propre d'une nation connue essentiellement pour sa pauvreté, sa lutte contre l'occupant, ses poêtes et sa litérature, sa bière et ses pubs.

Un jour, j'étais à Stockholm avec deux collègues irlandais. Nos rencontres étaient très épisodique, au hasard des réunions de travail, mais nous avions immédiatement établi une relation qui dépassait le cadre du boulot. Je n'ai connu une telle immédiateté et profondeur récurrente de la relation qu'avec des italiens.

Nous allions aller le lendemain à un concert de Radiohead. Nous étions attablés et discutions dans un troquet assez branché de la capitale suédoise. Au bar, un jeune homme très bien habillé faisait le paon auprès de deux filles tout droit sorties des clichés sur la beauté scandinave. Complètement éméché, il entreprit de leur montrer une partie très intime de son anatomie. Surprenante méthode de séduction pour un latin. Pour un celte aussi. Sans un mot, un de mes collègues se leva, et se dirigea vers la porte en bousculant le goujat en passant. Celui ci s'étala de tout son long et puis se releva, se demandant ce qui avait bien pu lui arriver. Alors, le second collègue se leva et fit exactement la même chose. Resté seul à la table, je me levai et me dirigeai directement vers la porte pour les rejoindre dehors.

Deux chansons d'un immigré en Irlande:

J'étais scientifique du contingent dans un chantier naval près de Nantes. Mon copain Pascal m'avait invité à l'accompagner en Irlande. J'avais décliné. Il me semblait impossible de supporter pendant une semaine son ami Gilbert qui était du voyage. A l'embarquement sur le ferry, ce dernier avait oublié ses papiers. Départ remis d'une semaine. Forcing de Pascal. Cette fois j'en serais.

Le séjour avait été mémorable, pour l'Irlande, les irlandais et quelques petits soucis causés par Gilbert. Au retour, nous étions deux à ne plus lui adresser la parole.

Sur le ferry du retour, Pascal et moi avions acheté chacun une bouteille de whisky. Avec un troisième larron muni de son propre échantillon, nous avions entrepris de faire une dégustation de whisky irlandais en refaisant le monde, assis dehors sur des escaliers. Au bout de la nuit, je restai seul, cogitant sur les mérites comparés du Bushmills, du Paddy et du Jameson.

C'est alors que s'approchèrent de moi deux jeunes filles. Il ne me reste pratiquement aucun souvenir de la conversation. Je sais juste qu'une des deux m'avait immédiatement tapé dans l'oeil. Un coup de foudre peut être réciproque. Nous étions allé prendre le petit déjeuner ensemble. Au moment d'échanger nos adresses, j'avais fait une petite crise de pathos éthylique en réalisant que j'avais perdu l'adresse d'une américaine rencontrée dans un pub. J'avais peut être un peu surjoué ma déception.

Quelques jours plus tard, chez mes parents, je reçus deux lettres. L'une était nulle. L'autre était sublime. La couleur de l'encre, les courbes de l'écriture, les fautes d'orthographe, le style naïf, le contenu anodin, tout était à tomber.

De retour au chantier naval, je l'appelai. Le soir, les trois ou quatre appelés que nous étions mangions dans un petit pavillon circulaire. Petite pièce en bas, petit escalier en colimaçon, petite chambre à l'étage avec un téléphone. De taille normale le téléphone.

La conversation fut un bonheur, comme quand, quelques semaines plus tôt j'étais resté pendu au bout du fil plus d'une heure avec une vendeuse de billets de la SNCF. J'étais dans une période de charme optimal. Je me sentais irrésistible et de fait je l'étais. J'avais même senti le regard insistant d'un homme sur le bac menant au chantier quelques jours plus tôt. En sortant de la chambre j'étais amoureux. Sa voix, sa façon de parler et de rire m'avaient directement frappé au cœur. Et en plus c'était dans la poche, j'en étais sur. Elle m'avait invité pour le weekend du 14 juillet chez sa copine à Rouen.

Le matin de mon départ, je reçus une nouvelle lettre. C'était elle. Elle était heureuse parce que son copain allait venir la voir. Par contre sa copine n'était pas au top. Elle se sentait seule. Je lui plaisais. Elle se faisait une joie de me voir.

J'étais effondré. Mon weekend de rêve se changeait en chemin de croix annoncé. Que faire? Tout laisser tomber? Non, j'avais promis d'y aller.

A mon arrivée, j'étais sur la défensive. Nous prîmes le bus tous les trois et pendant le trajet je la regardais avec insistance. Non, finalement elle n'était pas si bien que cela. Le whisky irlandais m'avait joué des tours. Et pourtant, malgré moi, je fondais de nouveau pour elle. Aucune femme ne m'avait jamais attiré comme elle m'attirait.

L'atmosphère se dégela quand nous écoutâmes une cassette que j'avais emmenée avec moi. Le disque du moment: Elmer Food Beat. Nous nous mîmes à chanter les paroles si poétiques de ces chansons.

Puis ce fut l'épisode de la boite de nuit. J'étais envouté au point de commettre, sans le vouloir, un impair dont j'ai encore honte aujourd'hui. A notre arrivée, elle alla aux toilettes. La copine me proposa d'aller danser. Je refusai. Je n'aimais pas trop danser. Plus tard peut être, quand je serais dans l'ambiance. Mais dés son retour, sans réfléchir, je lui proposai d'aller danser tous les deux. Nous ne revînmes jamais nous assoir. Je m'éloignai d'elle juste deux secondes au moment des slows pour demander une chanson particulière. Qu'il y en ait une bonne pour les souvenirs.

Sur le chemin du retour, elle était euphorique. Elle ne s'arrêtait de parler et de rire que pour chanter des jingles de pub. J'étais à la fois fasciné et effaré, au point de demander à la copine si elle était souvent comme ça.

A l'appart, alors que la copine était allée se coucher, elle fut prise d'un gros coup de déprime. Je la pris dans mes bras, essayai de la réconforter, mais rien n'y fit. Où en étions nous?

Je n'ai aucun souvenir de la journée du lendemain, mais le soir, j'avais perdu tout espoir. Elle était assise sur le canapé, moi sur le fauteuil. La copine était sur le balcon et nous appela pour voir le feu d'artifice. Je ne bougeai pas, perdu dans mes pensées sombres. Elle se leva, s'approcha de moi et m'embrassa. L'espace d'une seconde, mon cerveau disjoncta.

Plus tard, nous fîmes des choses dans le séjour puis dans ma chambre, d'où la copine eut du mal à nous faire sortir le lendemain matin, tellement nous étions occupés. Une amitié se terminait dans la jalousie.

Pourtant, au moment de partir, elle la joua détachée. Je lui quémandai une photo qu'elle finit par me céder comme une princesse donne une boucle de ses cheveux à un de ses nombreux prétendants. Je lui demandai si je pourrais l'appeler dans la semaine. Pourquoi pas? Mais il ne fallait pas me faire trop d'illusions. Elle passait toute ses journées dehors à trainer avec ses copains. Mais je pouvais toujours essayer, qui sait?

Dans la semaine, j'étais à la campagne avec Pascal. Je l'appelai un après midi. Sa mère me répondit. Elle était sortie mais je pourrais lui parler si je rappelais le soir vers huit heures.

J'attendis anxieusement l'heure fatidique en scrutant la pendule du salon. Ne pas appeler avant l'heure. Surtout pas. Encore cinq secondes.

Elle décrocha aussitôt, toute essoufflée. Comme elle était heureuse que je l'appelle! Elle avait compté les minutes!

Merci Doinel. Te lire comme ça, au café du matin, m'émeut. Je repense à ces garçons que je croyais insensibles, à mon ex-mari, véritable "momie émotionnelle", et je me dis qu'au fond, ils n'ont pas su dire, ce qui ne signifie pas qu'ils n'ont pas ressenti. Tu les rends vivants en écrivant...

L'Irlande m'a fait un aussi bon effet que celui que tu décris avec beauté. J'aimerais beaucoup y retourner, raviver mes souvenirs et explorer tous ces endroits que je n'ai pas encore visités

Merci Mog, merci Mazarine (je t'ai aperçue l'autre soir au sous bock, dommage que nous n'ayons eu l'occasion de discuter).

Bon, le programme des jours à venir s'est précisé.

Ce soir, réveillon avec certains d'entre vous.

Je viens d'appeler mon père et de lui annoncer que je rappliquais demain ou après demain à Saint Brieuc avec mon petit. Heureusement qu'il me permet tout.

Jeudi, je devrais partir pour la Suisse pour voir mes grands jusqu'à dimanche.

En attendant, je vous souhaite un joyeux réveillon et une bonne année à tous!

Bonne année Doinel!!

Très très bonne année à Doinel l'Irlandais. Laisse la chance à la vie de se vivre

En passant!



Chiche!

Merci Steph et Soleil. Bonne année à vous.

Foxy, je suis pratiquement certain d'avoir vu cette émission avec les petits suisses à l'époque!

Malgré la qualité, juste pour rire


Et la suite (sans video : ) :

RAAAH
PETIT
PETA
PETIT PAS
PETIT BUS
SI T'ES FA
TIGUE
T'AS QU'A
PRENDRE
L'AUTOBUS

Par le petit bout, par le petit bout, par le petit bout de la lorgnette...

Ours, si on part sur les moments d'anthologie, on va passer forcément par Desproges et Prévost.

Eh, oui, c'est le problème...

Et encore, on n'a pas évoqué le tribunal des flagrants délires !

Nan ! pas moi qui l'ai dit !

Et La Minute Nécessaire De Monsieur Cyclopède?

Une petite rareté exhumée par l'INA:

L'histoire de la rencontre amoureuse que j'ai écrite il y a quelques jours en appelle une autre qui présente avec elle des ressemblances troublantes. Mais la seconde possède également une particularité. Alors que cette femme me plaisait, que je sentais que je ne la laissais pas indifférente et que j'avais l'occasion de la côtoyer quotidiennement, il fallut un événement exceptionnel pour que notre histoire put débuter.

Il y a déjà cette difficulté chez moi à faire le premier pas vers les autres. Sur ZC, cela se traduit par une appréhension à écrire sur le fil d'une personne que je ne connais pas ou la quasi impossibilité à contacter de moi même par mp un membre avec lequel je voudrais faire plus ample connaissance. Crainte du rejet, peur d'être de trop. Pourtant, je ne me souviens pas avoir jamais vécu une situation d'exclusion particulière dans ma vie.

Mais il y a autre chose, ce que je considère comme un handicap social.

Je ne sais pas créer une situation de toutes pièces, trouver des prétextes, et plus généralement faire ou dire une chose avec une autre idée derrière la tête. Ce que même un bonobo arrive à faire, jouer le rôle d'un monstre pour faire peur à son petit frêre, me semble hors de portée de mes capacités.

J'ai pourtant essayé, par exemple dans le domaine de la drague. Mon expérience la plus mémorable date de mes 18 ans, aux Sables-d'Olonne. Cette jeune fille habillée en jeans et à la chevelure brune qui lui descendait jusqu'au milieu du dos marchait devant moi en faisant du stop. Je hâtais le pas tout en cherchant une phrase d'accroche, drôle et spirituelle. Arrivant juste derrière elle, j'optais pour "Alors, ça marche?". "Pas très fort" me répondit il d'une voix grave en se retournant. J'avais trouvé un compagnon pour faire la route jusqu'au camping.

J'ai besoin dans la relation aux autres, et plus généralement dans la vie, d'authenticité, de spontanéité, de sincérité. Ne jamais répéter, ne jamais anticiper, ne jamais faire semblant, juste vivre l'instant en étant soi autant que possible. Ou sinon m'isoler dans le silence et dans mon monde bien plus réel.

Je n'ai jamais réussi à mentir à mes enfants, même pour des raisons éducatives. Si je trouve charmant qu'un petit croie au Père Noël, ce n'est pas moi qui vais en faire des tonnes sur ce sujet. La question de son existence, si elle m'est posée, va me troubler et je vais tout au plus réussir à noyer le poisson (oui, deux de mes enfants sont poissons comme moi).

Si les conversations de groupes ont tendance à m'ennuyer, au delà des sujets, c'est aussi souvent parce que je n'arrive pas à percevoir les êtres humains derrière tous les masques qu'ils portent. Plus on est de fous, moins on est soi même. Le manque de réel m'oppresse. Les repas entre collègues de boulot peuvent être de vrais calvaires si je n'en trouve pas au moins un dont je peux transpercer l'armure.

J'ai été brièvement inscrit sur un site de rencontres il y a quelques années. Epouvantable. Des rencontres où l'on sait à l'avance ce que l'autre recherche, où chacun évalue si oui ou non l'autre peut lui convenir, c'est atroce. La spontanéité, l'incertitude, la magie de la rencontre en prend un sacré coup. Je ne pouvais me détacher de cette impression de fausseté du moment, même si cela se passait bien. Pourquoi n'étions nous pas là à nous parler par le fait du hasard ou d'un regard échangé, sans savoir de quoi l'avenir pouvait être fait? Pas juste oui ou non, une multitude de possibilités.

Je ne prétendrai pas être étranger au mensonge. Je mens d'un mensonge défensif, pour me protéger ou pour ne pas faire de mal. Si possible par omission parce que pour moi mentir est une torture psychologique. L'ombre de la culpabilité sur mon visage, son poids sur ma voix ne peuvent rester invisible bien longtemps.

Alors, comme dans la seconde histoire à venir, quand je rencontre une femme qui m'attire, il ne me viendra à l'idée ni de l'aborder spontanément, ni d’échafauder un moyen d'entrer en contact avec elle. Il me faudra compter sur les circonstances ou sur sa propre initiative pour que nous puissions bavarder tous les deux, en espérant que les banalités sans intérêt ne dureront pas plus de deux minutes, parce qu'au delà je ne sais plus quoi dire. Et c'est pareil avec toute personne avec qui j'aimerais discuter, juste en "moins pire".

Doinel a écrit:

Je ne prétendrai pas être étranger au mensonge. Je mens d'un mensonge défensif, pour me protéger ou pour ne pas faire de mal. Si possible par omission parce que pour moi mentir est une torture psychologique. L'ombre de la culpabilité sur mon visage, son poids sur ma voix ne peuvent rester invisible bien longtemps.

Alors, comme dans la seconde histoire à venir, quand je rencontre une femme qui m'attire, il ne me viendra à l'idée ni de l'aborder spontanément, ni d’échafauder un moyen d'entrer en contact avec elle. Il me faudra compter sur les circonstances ou sur sa propre initiative pour que nous puissions bavarder tous les deux, en espérant que les banalités sans intérêt ne dureront pas plus de deux minutes, parce qu'au delà je ne sais plus quoi dire. Et c'est pareil avec toute personne avec qui j'aimerais discuter, juste en "moins pire".

Tu décris là avec une précision incroyable mon propre fonctionnement. J'ai souvent discuté avec d'autres hommes qui me demandaient quelle stratégie j'allais mettre en place pour conquérir celle que je désirais, et je ne pouvais leur renvoyer qu'un "heuh.... stratégie ? Mais de quoi tu parles ???". Ceci explique largement pourquoi j'ai longtemps eu des histoires impossibles avec des femmes qui ne me plaisaient pas - elles m'avaient choisi, mais pas moi, et bien sur je ne savais pas comment leur dire qu'elles ne m'intéressaient pas de peur de les blesser. Bonjour la relation . Cela doit aussi expliquer un besoin "pathologique" de plaire - vu que ce n'est pas moi qui aborde, faut que je sois en situation d'être abordé. Et aussi en même temps de ne pas plaire à toutes, d'être "atypique" - se faire aborder par celle qui me plait... Ce n'est pas de la stratégie, mais c'est un cercle infernal !

Tu t'es interrogé sur l'origine de ce comportement ? De ce que tu appelles, à juste titre, handicap social - cette incapacité chronique en situation duelle ?

Dans ma première relation, j'ai été "choisi" également. Un telle expérience que par la suite j'ai décidé de ne plus permettre que cela se reproduise.

Par contre, je ne crois jamais avoir "conquis" une femme. Le chemin s'est toujours fait à deux, en général je fais les "petits pas", maladroits, et elle s'occupe des étapes importantes. Après le premier baiser, sommet de la montagne, virtuellement infranchissable pour moi, tout me devient facile.

Je suis incapable de me mettre en situation de plaire. Je peux juste essayer d'être moi même. Heureusement, si le contact passe bien, j'y arrive relativement bien.

L'origine ou les origines?

La peur du rejet, je ne sais pas d'où elle vient. Peut être de la petite enfance, peut être de mon sentiment de différence et le risque associé. Et puis il y a c'est sur l'hyperémotivité. Tout se trouve amplifié. Les petits rejets, expérience commune un jour ou l'autre à tous les enfants, auprès d'adultes ou d'autres enfants, se sont imprimés en moi de manière très forte.

Le besoin d'authenticité, l'incapacité à prétendre, je pense que c'est une question de personnalité. Mes parents n'étaient pas comme cela. J'ai toujours eu l'impression d'être différent de la plupart sur ce point.

Doinel a écrit:

Je suis incapable de me mettre en situation de plaire. Je peux juste essayer d'être moi même. Heureusement, si le contact passe bien, j'y arrive relativement bien.

Cette phrase me laisse dubitatif, car je me vois très bien l'écrire . Genre : je suis incapable de me mettre en situation de plaire, je peux juste essayer d'être moi même : homme souhaitant avant tout plaire et aimer, tout en restant moi...

Harpo, Doinel, je me reconnais aussi dans le fonctionnement que vous décrivez.

Doinel a écrit:

Je ne sais pas créer une situation de toutes pièces, trouver des prétextes, et plus généralement faire ou dire une chose avec une autre idée derrière la tête. Ce que même un bonobo arrive à faire, jouer le rôle d'un monstre pour faire peur à son petit frêre, me semble hors de portée de mes capacités.


J'ai besoin dans la relation aux autres, et plus généralement dans la vie, d'authenticité, de spontanéité, de sincérité. Ne jamais répéter, ne jamais anticiper, ne jamais faire semblant, juste vivre l'instant en étant soi autant que possible. Ou sinon m'isoler dans le silence et dans mon monde bien plus réel.

Je n'ai jamais réussi à mentir à mes enfants, même pour des raisons éducatives. Si je trouve charmant qu'un petit croie au Père Noël, ce n'est pas moi qui vais en faire des tonnes sur ce sujet. La question de son existence, si elle m'est posée, va me troubler et je vais tout au plus réussir à noyer le poisson (oui, deux de mes enfants sont poissons comme moi).

Si les conversations de groupes ont tendance à m'ennuyer, au delà des sujets, c'est aussi souvent parce que je n'arrive pas à percevoir les êtres humains derrière tous les masques qu'ils portent. Plus on est de fous, moins on est soi même. Le manque de réel m'oppresse. Les repas entre collègues de boulot peuvent être de vrais calvaires si je n'en trouve pas au moins un dont je peux transpercer l'armure.

Ces passages pourraient très bien décrire également mon rapport aux autres. j'ai tenté d'exprimer quelque chose de semblable il n' y a pas si longtemps, cela ne m'a valu que de l'incompréhension . j'ai souvent tendance à être très spontanée, trop directe souvent. je ne supporte pas l'idée de "jouer un rôle" (je ne sais pas faire) et je me détourne rapidement des interlocuteurs que je sens manipulateurs ou "insaisissables".

Doinel a écrit:

Il y a déjà cette difficulté chez moi à faire le premier pas vers les autres. Sur ZC, cela se traduit par une appréhension à écrire sur le fil d'une personne que je ne connais pas ou la quasi impossibilité à contacter de moi même par mp un membre avec lequel je voudrais faire plus ample connaissance. Crainte du rejet, peur d'être de trop. Pourtant, je ne me souviens pas avoir jamais vécu une situation d'exclusion particulière dans ma vie.

Je progresse un peu...Mais tant de messages écris sur des fils passionnants, puis effacés avant même de me relire, tant de partages que je n'ose jamais...
La peur de déranger (je crois que c'est de famille, peut être liée à mon éducation), d'être de trop. Je crois qu'on ne se détache jamais vraiment de cela. Je ne me suis jamais imposée aux autres tout comme j'ai toujours laissé les personnes venir à moi tranquillement, à leur rythme, sans les harceler de questions.

Là encore, je réponds et hésite à effacer...peur que ce témoignage soit inutile, ne fasse en rien avancer une quelconque réflexion..
Peut être un début d'explication ici à certaines de mes interventions sur ce forum très brèves, au risque de paraître sèche,cassante si je ne les ponctue pas d'un petit smiley. Combien de paragraphes réduits à quelques phrases, quelques mots ou encore troqués contre une chanson. Pudeur, sentiment d'être de trop ou peur d' être incomprise...peut être un peu de tout cela.

Merci pour ton message Steph. C'est touchant de te lire exprimer des choses personnelles et que nous partageons. Je ne suis pas seul avec ce type de handicap et toi non plus.

Plaire et être soi même. J'ai pu le constater encore hier soir, dans un groupe de personnes que je ne connais pas je me crois capable de ni l'un ni l'autre. A partir du moment où je parle à plus d'une personne, je regrette d'avoir ouvert la bouche et essaie d'en finir le plus vite possible, que les autres reprennent le fil de la conversation sans moi, avec juste une blague de ma part de temps en temps. Hier soir, je me suis entendu bafouiller plusieurs fois. Je déteste ça!

Je suis quand même un sauvage. Un bon sauvage peut être, pas celui qui choque et qu'on a envie de mettre à l'écart. Un sauvage d'assez bonne composition, qui peut sembler être civilisé, voire assez à l'aise dans le groupe. Je me demande parfois si mon silence, mes blagues (parfois acerbes), ma manière d'observer les gens et mes petits zappings d'attention ne donnent pas l'impression que je me sens supérieur aux autres. Ce serait dommage.

C'est bizarre de s'observer continuellement, de se dire "là ce n'est pas moi qui parle", "un peu plus ici", "oh putain là je suis moi même à 80%, le pied!".

Comme je comprends!
Pour ce qui est de donner l'impression d'être supérieure aux autres, cela m'est arrivé plusieurs fois...et ce mot, "hautaine" ....Quel décalage!

Merci.

Merci de rappeler, que sous une forme surannée peuvent se cacher une tendresse déroulée comme une dentelle.

Merci.

J'ai vu ce film. A une période où je n'en ai compris que des bribes. Ton extrait revivifie ce souvenir que je ne saurai dater.

Une trop grande timidité donne l'impression d'être hautain. Une distance est instaurée entre vous et les autres. Le fait d'aller vers en questionnant ou simplement en posant un regard bienveillant peut changer l'impression qu'on donne de soi... Faut juste y penser

Il n'y a pas de quoi Ours. Cette chanson, cet extrait reflètent mon humeur très maussade du jour. Ce serait pas mal d'être amnésique parfois.

Allez, j'ai de la route à faire.

juste...

Merci Fleur. Quelques heures chez une amie sur la route du retour m'ont remonté le moral jusqu'à demain.

Je souffre quand on critique une personne que j'aime.

C'est parce que la plupart du temps critiquer une personne c'est dire du mal d'elle. C'est réducteur et caricatural. On isole les effets des causes. C'est comme si on dynamitait la personne pour ne parler que de certains fragments laissés par l'explosion.

On peut aimer et critiquer mais la critique devrait être empreinte de cet amour. Quand on aime quelqu'un on ne fait pas son marché. On l'aime dans sa globalité, malgré ce qui nous déplait en elle, aussi pour cela.

Je vois trois sortes de défauts chez une personne que j'aime: les bénins, les acceptables en regard de ses qualités et les excusables. L'amour ou l'amitié que je lui porte enrobe ce qui me plait moins chez elle, l'enveloppe d'une aura bienveillante.

Pour qu'il me soit acceptable, le discours critique se doit d'être teinté de ces a priori positifs. C'est une question de vocabulaire, d'intonations, de mises en perspective.

Cette personne pète parfois un câble. Au début ça surprend mais on s'y habitue vite. C'est sans conséquence. C'est bénin.

Par moments, cette personne est agressive. Elle est capable de t'envoyer chier et d'être injuste avec toi. Mais la plupart du temps elle est adorable, elle ne t'aime pas à moitié. C'est acceptable.

Cette personne est une hypersensible, alors quand elle est blessée elle sort les griffes et gare à toi si tu es dans les parages. C'est excusable.

Je me suis parfois fâché avec des ex quand elles critiquaient mes enfants. Mes enfants, la chair de ma chair, sujet hautement sensible. J'analyse chaque mot, chaque phrase, essaie de corriger l'expression, de la faire évoluer dans la sphère de bienveillance critique. On ne dit pas de mal de mes enfants. Pas en ma présence.

Ce matin je voulais parler des problèmes entre mon ex femme et ma fille. Chacune me fait un mal atroce quand elle parle de l'autre. Et pourtant elles s'aiment.

SoleilSombre a écrit:Une trop grande timidité donne l'impression d'être hautain. Une distance est instaurée entre vous et les autres. Le fait d'aller vers en questionnant ou simplement en posant un regard bienveillant peut changer l'impression qu'on donne de soi... Faut juste y penser

Ton message m'avait échappé Soleil.

Aller vers l'autre me sera très difficile. Mais je pense, j'espère qu'il ne faut pas longtemps dans une discussion en tête à tête pour comprendre que je ne suis pas hautain. Je ne ressens un sentiment de supériorité envers personne et on doit pouvoir le percevoir rapidement. Si je ne suis pas à l'aise, je serai plutôt vulnérable. Si je le suis, je serai chaleureux. Mon masque de distance date de l'époque du muet, il n'a pas passé le cap du parlant. Comme Louise Brooks (référence à la plus belle femme de tous les temps casée ).

Doinel a écrit:Je souffre quand on critique une personne que j'aime.

Je vois trois sortes de défauts chez une personne que j'aime: les bénins, les acceptables en regard de ses qualités et les excusables. L'amour ou l'amitié que je lui porte enrobe ce qui me plait moins chez elle, l'enveloppe d'une aura bienveillante.

Cette personne pète parfois un câble. Au début ça surprend mais on s'y habitue vite. C'est sans conséquence. C'est bénin.

Par moments, cette personne est agressive. Elle est capable de t'envoyer chier et d'être injuste avec toi. Mais la plupart du temps elle est adorable, elle ne t'aime pas à moitié. C'est acceptable.

Cette personne est une hypersensible, alors quand elle est blessée elle sort les griffes et gare à toi si tu es dans les parages. C'est excusable.

Tant que l'on peut y mettre des mots pour s'expliquer, tout est possible, seul le silence est insoutenable, quoique parfois nécessaire pour prendre de la distance ...
Merci pour cette si belle description de ton point de vu

Merci Renarde.

Quand je rencontre une personne, il me faut plus ou moins de temps pour capturer son essence, pour évaluer si elle possède les valeurs de base qui vont me faire aimer ce qu'elle est. Une fois fait, je la pare du sceau "aimable", c'est à dire digne de mon affection. Ses comportements seront alors interprétés de manière bienveillante. Cela peut tanguer, je peux la détester, mais une fois la tempête apaisée je reviendrai au point d'équilibre initial.

Je ne me souviens pas avoir jamais changé mon opinion du tout au tout sur une personne. Une ancienne amoureuse ne s'est jamais durablement transformée en s..., un ou une ancienne amie en c...

Peut être est ce parce que je recherche chez les autres deux ou trois qualités fondamentales pour les aimer et que je sais les détecter à coup sur. Ou alors je suis trop fier ou stupide pour accepter m'être trompé. Je peux me fâcher avec cette personne, m'éloigner parce qu'elle m'a fait du mal, mais mon opinion sur elle ne change pas pour autant. Je l'ai estimée digne de mon affection et elle le reste malgré tout, même si on ne s'adresse plus la parole. Je ne vais pas commencer à la dénigrer après l'avoir estimée.

Doinel a écrit:Je peux me fâcher avec cette personne, m'éloigner parce qu'elle m'a fait du mal, mais mon opinion sur elle ne change pas pour autant. Je l'ai estimée digne de mon affection et elle le reste malgré tout, même si on ne s'adresse plus la parole. Je ne vais pas commencer à la dénigrer après l'avoir estimée.

Pareil, même si durant la fâcherie j'ai pu, comme je pense beaucoup le font, prononcer des mots durs sur le coup d'une forte émotion.

Moi aussi bien sur, avec elle ou en parlant d'elle avec une autre personne. C'est la période de turbulence, où il fait du bien de cracher son venin.