Je ne sais pas - Feuillage de Fusain, le clown triste

Coucou Fusain.
En lisant je me demande "c'est comment chez toi ?". Parfois chez soi dans sa maison ce n'est pas possible d'avoir certaines activités. Dehors on se sent bien et de retour chez soi d'autres choses prennent le dessus sur l'envie que l'on avait et cela peut être du à une mauvaise disposition des lieux.

J'ai mon coin gravure sur verre,
(...)
- les vêtements et chaussures, j'ai le stock de bidules à coudre, les peintures tissus, les pochoirs, dès que ça me prend et hop

Heu... Tout ça, c'est du domaine de l'art. Donc c'est comme quand moi, je compte les diverses techniques de dessin, l'écriture et la photo : "ça compte pour un".
Les autres lièvres pour nous c'est un groupe-communauté dont on fait partie (peux pas en dire plus), deux groupes de réflexion chrétiens, et des projets autour de l'écologie que je porte en bénévole au-delà de mon boulot;
Sans parler de ce qui n'est pas encore concrétisé mais qui va l'être (projet de blog, création d'un jeu de société, etc...)
Si c'était si simple que de se consacrer à l'art de toutes les manières possibles...

En tant que quête, c'est "Un"...

En lisant je me demande "c'est comment chez toi ?". Parfois chez soi dans sa maison ce n'est pas possible d'avoir certaines activités. Dehors on se sent bien et de retour chez soi d'autres choses prennent le dessus sur l'envie que l'on avait et cela peut être du à une mauvaise disposition des lieux.

On se sentait plutôt mal chez nous, justement, au point que ça devenait anxiogène. On a pris le taureau par les cornes (et aussi le marteau, les chevilles, les cadres, les photos, les tableaux et le reste) et c'est changé du tout au tout - surtout dans le ressenti.
Par contre, "dehors on se sent bien, chez soi aussi, mais le trajet entre les deux éteint tout"... ça, c'est un problème.

Un zèbre qui court dérrière une multitude de lièvres est un bon sujet de peinture...

Je ne peins pas d'animaux, sauf des oiseaux, parfois.

Tous ces engagements, ces groupes dont on fait partie, ces projets, sont des choses qui me nourrissent, j'en ai besoin comme un arbre a besoin de chacune de ses branches portant toutes ses feuilles. Ce n'est pas imaginable que je les arrête tous sauf un ou deux pour me consacrer exclusivement à lui/eux.
Peut-être que cela me condamne à rester à un certain stade de dilettantisme. Mais c'est encore, je pense, la moins pire approche du dilemme du scanneur. Je sens plus de vie dans le fait de suivre une série de chemins de front, quitte à avancer moins vite, que de courir à fond dans un seul, pendant plusieurs années, avant de l'abandonner pour un autre. D'autant qu'ils ne sont pas très éloignés (sans quoi je ne pourrais pas les suivre de front, d'ailleurs), ils sont en cohérence et résonance les uns avec les autres.
Honorer la Création en peignant, en écrivant un article sur Hildegarde de Bingen, en participant à un groupe d'objecteurs de croissance ou en proposant à un centre d'accueil jésuite de gérer son parc de manière écologique, et avoir une vie engagée sur la paroisse, c'est tout Un.

Je ne suis pas sûr qu'il y ait de sens à émettre un jugement comparatif. Le "spécialiste" va plus loin, plus profond et découvre des champs inexplorés. Je pense que les deux ont leur fécondité, mais qu'il est important de suivre celui de ces modes de fonctionnement qui nous convient le mieux, qui amène le plus de vie, le plus de sève en nous; en retour, cette sève s'épanouit en créativité, et on porte du fruit, ce qui reste l'essentiel.

Je vois que tu fais une foule de choses, alors que moi je ne fais presque rien...

Je ne suis pas seul : pour la plupart de ces choses, c'est "nous", ma femme et moi, ce sont des projets profondément vécus à deux. D'autre part, cela compense de longues années où je n'ai strictement rien fait - bien qu'avec le recul je puisse aussi constater que ç'a été une époque chrysalide où des éléments essentiels se sont mis en place - et puis nous sommes justement en train de nous dire "qui trop embrasse, mal étreint". Il y a des projets qui échouent, parce que nous ne sommes pas suivis, que nous ne savons pas les porter à nous seuls... Nous ne sommes pas très doués pour animer des groupes, par exemple : deux personnalités hyper-anxieuses et sans estime d'elles-mêmes qui se lancent là-dedans pour la première fois de leur vie, pleines d'envie de bien faire et de prendre les choses en main... n'ont pas d'instinct les outils, les clés... Encore que, les résultats sont tellement variables que je pense qu'on peut laisser certaines responsabilités aux "publics"... Dieu qu'il est difficile de bouger les gens, qu'ils sont passifs, ouvertement consommateurs.

Il y a sans cesse des situations où on se dit "là, ça serait génial de monter un projet là-dessus !" on voit déjà des gens s'enthousiasmer avec nous, des réseaux se monter, des initiatives fleurir. Et puis, tantôt on lance et rien ne répond, tantôt on se dit qu'on va se calmer un peu parce qu'on ne peut pas tout faire. C'est très frustrant de se dire que là, il y aurait un super truc à faire, et ne pas pouvoir. Mais il faut connaître ses limites. Nous sommes sujets à de fortes angoisses handicapantes au quotidien, affectés d'hyperfatigabilité, nous avons un travail très prenant, on ne peut pas se lancer dans tout... On passe notre temps à se dire "Il faudrait" et à ne réaliser que 15 ou 20%.

Il est important, aussi, de ne pas céder à la tentation de s'agiter, à la dictature du faire et de l'immédiateté. Etre avant de faire, et alors le faire devient tout naturel. Il faut être clair : je peins peut-être une fois tous les 15 jours, ce n'est pas un besoin obsessionnel chez moi, je ne passe pas mon temps à couvrir du papier de couleurs, je ne suis pas peintre. Je le suis à 10%, et à 10% autre chose, et autre chose et autre chose. "Qui fut tout, et qui ne fut rien." Pas la peine de jouer à ce qu'on n'est pas, même si ce n'est pas noble.

Mais simplement je cite cela pour illustrer le fait que je pense que c'est d'abord par un travail sur soi que l'on opère par ricochet un travail sur la société

Superficiellement, certains ne voient pas la différence entre mon moi-d'avant qui était obsédé par le faire pour les autres, l'autodestruction dans l'action, et l'activité de maintenant, il y en a pourtant une fondamentale : désormais, je cherche à construire, en prenant le temps, au lieu de chercher à me détruire en donnant tout ce que je pensais qu'on exigeait de moi, c'est-à-dire... Tout. Je ne sais pas si c'est plus efficace, mais au lieu que ça sente la mort, ça sent la vie. Même quand je renonce.

Reste que je me sentirais coupable de ne pas agir (je n'emploierai pas le terme homme d'action me concernant, ce serait ridicule. Ne serait-ce que parce que j'ai parfaitement intériorisé le fait qu'on me voyait comme un paresseux ne levant pas la plus petite phalange même quand je faisais deux journées de boulot par jour, une salariée et une bénévole). Coupable, mais également je m'ennuierais et j'aurais l'impression de laisser à l'abandon un jardin qui n'attend que mes mains.

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Bonjour Théo.

Est-ce que ça va ? Grave question. Je ne sais pas.

Je viens d'avoir une illumination : la vallée des Merveilles du Mercantour n'était pas en France avant la Seconde guerre mondiale. C't'une prise de guerre !
Wahou.

Ouais. Rien ne vaut une bonne guerre.

J'ai envie de peindre tout le temps en ce moment.
Hier, j'ai peint une abside romane pendant un match de foot. Zebra power.

J'arrive au bout de ce que les trois jours de congé m'avaient fait regagner en termes de moral, d'aération d'esprit, de sérénité. L'ennui féroce et la grisaille m'ont repris, je rêve d'évasion, et depuis deux jours je suis attelé à quelque chose que je déteste : une tâche fastidieuse et dépourvue de signification, exigée par un partenaire bloqué sur une méthodologie stupide, mais dont le caractère mécanique le rassure.

Ho ho.

Whouaou ! magnifique la lumière !!

Ah ! Je l'avais dit ! Excellente gestion de la lumière et des couleurs !!! Magnifique.

Mais toujours le même échec : je n'ai pas de couleurs à la fois vives et transparentes. Soit c'est un peu fade, soit c'est gouaché.

Je finirai bien par y arriver. En ce moment j'aurais envie d'alterner la visite d'expos de peinture et la peinture elle-même, mais j'peux pas !

Alors je peins un peu.

Je vais dire une bêtise...


Mélange / ajoute quelque chose à ton aquarelle sur certains emplacements spécifiques.


Fais des tests avec des choses à ajouter, mélanger, pour voir les effets obtenus. Vinci procédait ainsi. Et pouvait carrément réaliser plusieurs couches, pour que chaque effet se superpose comme il le souhaitait, exprès.

Des cristaux de sel, de gros sel, ou de sel fin, à voir... Là, ce ne serait plus fade, mais en aquarelle, je ne sais pas ce que ça donne. Avec des encres, c'est fabuleux et vite féérique, enchanteur de lumière scintillante. Gros sel et sel fin ne donnent pas la même mesure.

A faire juste sur les parcelles où tu veux de la lumière, pour le sel.


Et encore plein d'autres tests à faire, autres que le sel bien sûr. Essaye ce qui te vient, ou ce que tu as.

Hier soir, à minuit, mail annonçant qu'une personne que nous aimons se sépare d'un groupe auquel nous tenons également beaucoup, à cause d'une histoire avec un autre membre dont nous ne savions rien.
Un autre groupe que nous avions lancé végète : personne ne répond à l'offre qu'il constitue.
Impression que tout se délite irrémédiablement, que les promesses sont vouées à ne pas être tenues, que les rancoeurs l'emportent toujours sur la générosité. Impression de se sentir niais et naïf quand on apprend l'existence d'un conflit qu'on n'avait pas soupçonné (et auquel on n'a aucune part). Impression que créer, animer, nous ne savons pas faire et sommes définitivement bons à rester vissés à une chaise sur un ordi.

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Je ne crois pas qu'il soit à blâmer là-dessus.
Je pense plutôt que ce genre de tâche étant très nouvelle pour nous (vu notre timidité maladive et nos angoisses à l'un et à l'autre) nous n'avons pas de savoir-faire. C'est déjà bien de s'être sentis capables d'essayer.
Mais en ce moment, là, on aurait un peu besoin de choses qui roulent plutôt que de moteurs qui cognent, et d'être un peu aidés plutôt qu'abandonnés par des personnes qui avaient promis de s'engager, ne l'ont pas fait - et bien sûr peuvent en toute légitimité nous reprocher ce qui a été mal fait : puisque nous seuls nous sommes engagés concrètement, nous avons toute la responsabilité de ce qui a été fait, et qui n'a pas marché. Et ceux qui nous ont laissés tomber sont blancs comme neige.

Ca je te comprends, les menteurs c'est une vraie plaie.
Beaucoup de nouvelles entreprises disparaissent à cause aussi des mésententes entre les fondateurs.
Il n'y a rien à faire, soit c'est un groupe genre association avec assemblée générale toute puissante et ça peut dévier largement du projet initial, soit c'est vous qui créez totalement quelque chose et les gens s'y associent plus ou moins mais sans être fondamentaux.
Quant à celui qui promet qu'il va faire quelque chose d'important et qu'il ne le fait pas quitte à foutre en l'air l'activité prévue c'est clair que c'est moche, sauf cas de force majeure bien sûr.
Je ne sais pas comment fonctionnent ces groupes dont tu parles mais parfois c'est bon d'écrire les choses et de ne pas seulement les dire.

Apprendre à avancer seul.

Quand d'autres viennent, pour un bout de route, c'est génial. Quand on reste ensemble, c'est encore mieux.
Mais chaque nouveau pas, j'ai compris que je devais stopper d'attendre les autres, ou de vouloir coopérer tout court. Mon chemin, je le trace, je le fraye, je ramène ce que je peux à ceux qui sont proches (terme à prendre au sens propre ou figuré), et puis je repars prospecter. Je n'attends plus.


Et depuis que je fonctionne ainsi, je cible bien mieux mes projets, leur avancée. Je suis mille fois plus efficace. Plus besoin d'attendre. Plus besoin de refaire ce qui a mal été fait, ou de faire ce que d'autres devaient faire. On ne me demande plus de faire ce qui m'est impossible non plus, donc je ne freine pas les autres parce que je fonctionne différemment.

Et quand j'ai la possibilité, si je vois le projet d'un autre qui dérape ou s'enlise, hop je donne un coup de pouce ou apporte une amélioration sur le point que j'ai vu qui lui manque.
Si c'est un projet collectif à plusieurs où je suis mêlée, je ne m'engage à rien, je laisse gérer à ceux qui le lancent, mais je garde un oeil dessus. Quand ils bloquent, idem, hop, j'ajoute une touche qui leur manque et qui rééquilibre de nouveau leur truc, et puis je repars de nouveau. Tant qu'ils gèrent, je ne dis rien et ne m'en mêle pas sauf pour observer de loin.


Les gens ne se sentent ainsi pas envahis, pas heurtés.
Et ils ne refusent pas de t'écouter, puisque de toutes façons c'est déjà planté et ils n'y arrivent pas. Tu viens à ce moment, pas avant, sinon ce n'est pas la peine: tu dis rien, t'expliques rien, hop tu mets le truc qui manque, et tu leur laisses ensuite le joujou réparé, ils sont contents.

Et toi, rien ne te ralentit dans tes propres trucs, puisque tu bosses en solo. Sauf aide proposée, alors oui le temps que ça dure. Puis tu repars de nouveau en solo.

C'était un risque parce que j'avais choisi de ne pas détailler ce qui se passe, mais en l'occurrence, il ne s'agit pas, mais alors pas du tout de ça.

J'ai parlé de quelque chose que nous ne SAVONS pas faire. Où nous aurions eu besoin d'aide. Parce que même à des Z, ça arrive. Qu'ils ne sachent pas tout, qu'ils ne soient pas les wonder-meneurs de projets qui vont tellement plus vite que tout le monde, les super-Mister-Ressource qui détiennent toujours "la touche qui manque".
C'est nous qui bloquons. C'est nous qui n'avançons pas. C'est nous qui avons besoin d'apprendre comment faire, quelque chose qui est nouveau et qu'on n'aurait pas osé faire il y a encore deux ans. C'est nous qui faisons mal ou pas au bon rythme.

Restons-en là, je ne souhaite pas en parler plus avant.

Fusain a écrit:Parce que même à des Z, ça arrive. Qu'ils ne sachent pas tout, qu'ils ne soient pas les wonder-meneurs de projets qui vont tellement plus vite que tout le monde, les super-Mister-Ressource qui détiennent toujours "la touche qui manque".

Un petit coucou par ici (je ne commente pas, je n'aime pas commenter quand je ne suis plus à la page). Bises .

Outch, pas le genre de chose que j'écoute; là ça m'a surtout rappelé les soirées époque lycée.

Il me manque d'aller voir les couleurs d'automne dans le Beaujolais, comme l'an dernier où ça donnait des choses comme ça :

Fusain a écrit:Outch, pas le genre de chose que j'écoute; là ça m'a surtout rappelé les soirées époque lycée.

ça c'est la première couche, cet aspect-là. Je suis restée longtemps arrêtée à celle-ci, pour cette chanson.

Les paroles sont comme les fruits à coques d'automne. Craque-les, et tu obtiens le côté comestible et précieux. Cette chanson, ce fut mon homme qui me la fit re-découvrir, il a l'oreille affûtée pour saisir les chansons à sens multiples. Je ne l'avais jamais perçue ainsi. Sa clé peut t'aider.

Je sais, mais je n'aime pas du tout ce genre de musique (euphémisme). Je n'y suis pas du tout sensible, c'est l'opposé de ce que j'aime écouter.

J'ai édité mon post, par rapport à la version d'origine. Tu me demandes de "goûter" (sic) quelque chose : je te réponds "Non, merci, je sais que je n'aime pas". C'est tout.
Quant à ce qui est dit dans ce texte, ce n'est, malheureusement, pas une découverte. Il s'en faut.

"Goûter" est la volonté que tu ajoutes en hypothèse.


Puzzle de résolution est l'acte initial. Non obligatoire, comme toute chose en ce bas monde, aide comprise.



Porte-toi bien Fusain.

Ainsi soit-il.

J'écrirai plus en détail - ou pas.

En fait, il va devenir "important" que je détaille quelque peu mon rapport à la musique. Autrement, le prochain qui postera ici un lien vers une pièce musicale postérieure à 1920 se fera mordre à son tour et ne comprendra pas du tout pourquoi.

Il s'avère que le fait de m'inciter à écouter une telle pièce déclenche chez moi une hausse verticale de la pression artérielle ainsi que le sentiment d'une intrusion ou d'une tentative d'amputation, quelque chose dans ce goût-là, mais que je ne m'étais encore jamais préoccupé d'en examiner les racines, ni les branches, encore moins de le verbaliser. Force m'est simplement de constater que cela est, était, et vient, splatch !

D'ici là, je dois donc vous prier, même si la chose vous paraît abstruse, de n'en rien faire, sinon, vous risquez d'être dévoré par le seul fusain carnassier de toute la zone médio-océanique, et ce serait dommage pour le forum et la biosphère de manière plus générale.

A la réflexion, je me demande d'ailleurs comment est perçu ce ton auto-observateur-dérisoire-caustique riant de soi-même qui aime jouer avec des mots pédants soigneusement déposés dans un autre registre. Il est fait pour amuser, vous savez. J'espère qu'il y parvient.

Il pleut, mais j'aime cet automne. Quelle fraîcheur, quelles couleurs. C'est la première fois qu'un automne ne me semble pas mélancolique.

Par contre, ce malheureux héron pourpré (qu'est-ce qu'il fait encore chez nous, il a raté le départ !) transi et trempé n'a pas l'air de partager mon point de vue.

En regardant Stade Français-Stade Toulousain, j'ai découvert le poteau rose.

Si vous ne voyez pas ce que je veux dire, mettez Canal et attendez que le jeu s'approche d'un en-but...

Je ne sais pas tenir un auto-ban. A ma décharge, je pensais qu'on ne pouvait pas recevoir de MP.
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La douance est un instrument de musique. C’est fait pour faire du beau. Dommage qu’il soit livré sans cours de solfège.

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Sous l'étendard du scepticisme, on peut dissimuler une foi en son tube digestif comme seul vrai Dieu.

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La chanson, les auteurs, ce qu’ils débitent sur l’homme est connu depuis la Bible, ou les philosophes antiques, ou ceux des Lumières. Ou bien on porte au pinacle un génial éditorialiste web qui s’est fendu d’un vulgaire copier-coller de La Boétie. Mais avec un lien "alter".

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Poster des mots de réconfort, d'optimisme et de foi en l'homme, partager son amour de la vie sur les topics des autres pour tâcher de les aider; voilà notre face lumineuse éparpillée au point d'être invisible. Poster son propre vague à l'âme, ses jours gris, sa souffrance sur son propre topic. Passer alors pour quelqu'un qui ne fait que se plaindre et tourne en rond dans sa petite vie de merde.

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Spoiler:

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Fusain a écrit:
Poster des mots de réconfort, d'optimisme et de foi en l'homme, partager son amour de la vie sur les topics des autres pour tâcher de les aider; voilà notre face lumineuse éparpillée au point d'être invisible. Poster son propre vague à l'âme, ses jours gris, sa souffrance sur son propre topic. Passer alors pour quelqu'un qui ne fait que se plaindre et tourne en rond dans sa petite vie de merde.

Très drôle
Kafkaïen, non humain, oui kafkaïen car trop humain

Bien vu en effet ! Il ne reste plus qu'à inverser : mettre tes moments sombres dans les topics des autres, et tes réflexions pleines d'espérance ici.

Ou alors faire un autre compte pour dire ce qui ne va pas, ni vu ni connu.

Ce serait mal vu.

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Je n’ai pas le sentiment d’errer dans un monde peuplé de « normo-pensants » obtus, haineux, stupides comme des phacochères avec qui toute communication serait impossible. J’ai beaucoup d’amis non surdoués, avec qui j’entretiens des relations riches... J’ai un travail qui me convient, peuplé de collègues aussi fous que moi... Je ne suis pas devenu misanthrope ni convaincu qu'il n'y a rien à sauver de l'humanité... J'ai une vie d'apparence presque normale : couple, travail, amis... Bien sûr, le décalage, bien sûr, les émotions ouraganiques, bien sûr, "tout ça", mais... des difficultés, mais qui n'empêchent pas de vivre, ne me rejettent pas à la marge. De la rigolade.

Des fois je me dis que c'est louche, pour un Z...

Faut pas culpabiliser . Tu ne crains pas un pétage de plombs tardif car il me semble que tu te connais bien.
J'ai une vie normale de l'extérieur, même une vie sympathique bien que seule...Je m'entends bien avec les autres aussi car ils acceptent ma manière d'être, mon humour bizarre, etc. Nous n'avons pas besoin de coller à l'image du zèbre incompris, à la marge de la société.
Le monde des zèbres est similaire au reste du monde.

Ici, on y trouve les délires des idées, des émotions et des humeurs. Un espace d'expression "libre" (sauf de nos propres carcans - normal quoi !).

Je pense aussi qu'il y a ce qu'on ressent, dit et pense, et ce qu'on fait, et bien... ça ne se voit pas sur un écran. Quelquefois je me dis que si on compilait les écrits des uns et des autres - moi inclus - on en aurait l'image de dépressifs à vie, vissés à un canapé graisseux, et "on" serait bien étonné de voir qu'en réalité il s'agit de personnes qui, au prix d'une grande lutte intérieure parfois, vivent, créent, tissent des liens, s'activent, s'engagent...
Et que nul n'oserait accuser de rester là à tourner en rond...

C'est une étape. En tout cas, pour moi, cette phase d'échange virtuel est une étape dont j'ai besoin.

Si tu as déjà rencontré des zèbres, ce sont des personnes qui sont pareils aux autres. Il y a juste un petit truc de différent qu'on sent tout de suite

Tu me verrais dans la vraie vie, tu serais surpris. Style business woman, qui court à l'efficacité, etc...Une caricature où j'y trouve mon compte. Je rigole beaucoup. Je suis loin d'être dépressive.
Sur ce forum, on y montre une facette qu'on ne peut pas afficher dans la vie quotidienne. C'est tout.
Nous sommes tout cela. Il ne faut pas chercher plus loin.

Oui, mais regarde avec quelle régularité les jugements sont exercés sur cette seule facette et pas sur les autres. Or, la capacité à agir, si souvent pointée du doigt, c'est dans notre vie qu'on la démontre, pas ici; d'ailleurs certains topics penchent vers un malsain "Prouve-moi que tu te bouges le cul, fais bien les devoirs que je te donne, sinon, je te dénonce comme larve qui se complaît dans sa veulerie".

Globalement, d'ailleurs, est-ce impression de ma part ou est-ce qu'on parle peu, finalement, de nos vies réelles, "actives" ? Toujours tout est ramené à la mécanique intérieure. Blocages, faux-self, caméléons, bien-être, "caricatures" (je ne suis pas sûr de saisir le mot), jonglerie avec le monde "normal", réussites et échecs à être-soi... On en parle moins, beaucoup moins que des douleurs intérieures...

Quand j'utilise le terme de caricature, c'est pour donner une image la plus approche de ma vie réelle : un peu celle des séries américaines. Ces femmes sont dans le monde réel de profitabilité, en gérant cent choses à la fois, en gérant l'humain, les budgets, etc...Ce n'est pas un faux self chez moi. Je m'y plais.
Ensuite, parler de sa vraie vie peut remuer des blessures : échecs, ne pas avoir su montrer tout ce qu'on pouvait faire, succès qui serait envié, etc...Nous retomberions dans ce qu'on connait dans la vie réelle.

Je n'ai jamais caché ce que je suis dans la vie réelle. Je l'ai mentionné un peu partout sans insister.
Tu voudrais la vraie transparence. Est-ce l'essentiel ? A quoi sert ce forum ?
J'ai déjà vu quelqu'un se faire insulter d'être un zèbre bien dans sa peau...Ca calme dans son ardeur à partager le positif de sa vie

Tu voudrais la vraie transparence. Est-ce l'essentiel ? A quoi sert ce forum ?

Ce n'est pas, d'ailleurs, quelque chose que "je veux". Pas du tout, même.
C'est plutôt que je m'étonne qu'on noircisse son propre tableau en omettant ce qu'on réussit à faire chaque jour : vivre.

Je ressens une espèce de satisfaction morbide à m'auto-exclure, priver, punir, interdire quelque chose.
Les enfants, quelquefois, jouent à ça, pour qu'on vienne les chercher. Moi, pas, puisque si on vient me chercher, je recule de dix mètres. Je n'arrive pas à comprendre l'origine de cette espèce de pulsion.

Besoin de sentir que tu comptes pour quelque(s) un(s) mais peur de la proximité. Etre proche d'une personne peut faire peur.